Qui ne voit d’ailleurs que les grandes lignes du roman, c’est-à-dire le sujet dans sa floraison mouvante, ne sauraient constituer à elles seules le roman, ni surtout le roman d’analyse ; que, par suite, le sujet ne saurait être entièrement séparé de sa portée psychologique, et nous entendons par l’auteur, — dont le dogmatisme n’est une charge d’état que parce qu’il y a des significations multiples derrière les événements les plus futiles en apparence, derrière les moindres affirmations de la réalité où tout s’enchaîne, tout le passé à tout le présent, dans une constante, rigoureuse et subtile logique. — On ne peut nier non plus que, si les faits présentés, si peu alourdis qu’ils soient de complications matérielles, se distinguent des ordinaires accidents ressassés, par une idée, — il en résulte souvent un ensemble capable d’offrir des ressources d’émotion et d’intérêt, mille fois plus puissantes sur le cœur que ne l’ont jamais été sur l’imagination les ficelles du roman à physionomie unilatérale, comme le roman d’aventures, par exemple.
L’épopée se construit d’après une recette qui dose savamment les descriptions et le merveilleux, et le législateur du Parnasse réduit Vénus et Neptune à l’état de froides abstractions.
A l’état d’être exotique, il prendra peut-être une valeur.
C’est même la seule victime qu’il soit certainement en état de faire.
Cette liaison passa graduellement à l’état de culte immuable et de souvenir.
Et lorsque, des hauteurs où cette pensée nous transporte, on abaisse ses regards sur l’état actuel de l’Europe, lorsque l’on songe que ce sont ces mêmes cabinets que nous avons vus pendant trente ans si complaisants envers tous les gouvernements nés de notre Révolution, qui ont successivement traité avec la Convention, recherché l’amitié du Directoire, brigué l’alliance du dévastateur du monde ; lorsque l’on songe que ce sont ces mêmes ministres que nous avons vus si empressés aux conférences d’Erfurt qui viennent maintenant, gravement, de leur souveraine science et pleine autorité, flétrir de noms injurieux la cause pour laquelle Hampden est mort au champ d’honneur et lord Russell sur l’échafaud, en vérité le sang monte au visage ; on est tenté de se demander : Qui sont-ils enfin, ceux qui prétendent détruire ainsi, d’un trait de plume, nos vieilles admirations, les enseignements donnés à notre jeunesse, et jusqu’aux notions du beau et du juste ?
Ces cris du premier poète expirant, que Napoline nous rend à l’état d’emblème et de demi ironie, on les trouverait encore avec un peu de sagacité, et sous forme directe, dans les pièces de vers intitulées Découragement, Désenchantement, Désespoir, dans les vers à Mme la marquise de La B… Ces élégies mises à la suite et isolées de ce qui les entoure, donneraient une espèce de fil d’Ariane, s’il en était besoin dans un labyrinthe qui n’en est pas un ; ici le fil d’Ariane est peu nécessaire, et il est assez vite brisé.