Maurice Barrès relatifs à la question des églises. […] Églises romanes, églises gothiques, églises de la Renaissance française, églises de style baroque, toutes portent un témoignage magnifique, le plus puissant, le plus abondant des témoignages en faveur du génie français… Elles sont la voix, le chant de notre terre, une voix sortie du sol où elles s’appuient, une voix du temps où elles furent construites et du peuple qui les voulut… » Ces paroles qui ne visent qu’à convaincre et qui sont admirables, pour ainsi dire, par surcroît, s’adressaient à la Chambre des députés, le 25 novembre 1912. […] Tandis que les catholiques se satisferont de bâtir des églises neuves et laides, les vieilles et admirables églises s’écrouleront. […] L’Église est, dans une assez large mesure, intellectualiste. […] L’abbé Pouget obtint sa soumission aux ordres de l’Eglise, mais humainement ne le persuada pas.
il n’a rien mi ni soupçonné des dangers qui menaçaient son église. […] Car, sans cesser d’être orthodoxe, et de demeurer uni fermement au corps de l’Église, il y a plus d’une manière d’être chrétien. […] » Les Pères étaient venus ensuite, ceux de l’Église grecque, Chrysostome et Grégoire de Nysse, qu’à la vérité j’ai peu lus ; et ceux de l’Église latine, saint Augustin, Orose, Salvien « le prêtre de Marseille », et Boèce, à leur suite, et plus tard saint Thomas, combien d’autres encore, que j’ignore ou que j’oublie ! […] Encore est-il vrai qu’il fut l’un des fondements du christianisme, et que depuis Arius, on est hérétique, si l’on discute seulement la définition que l’Église en donne. […] Que restait-il de libre si l’Église étendait son pouvoir dogmatique jusque sur les choses qui « ne blessaient ni la foi ni les mœurs » ?
La diabolique Intelligence rit des exorcismes, et l’eau bénite de l’Université n’a jamais pu la stériliser, non plus que celle de l’Église. […] Le culte des saints et des dieux sanctifiés engendra les églises. […] Les églises furent la nécessité de l’art chrétien, et ainsi la nudité apostolique dut revêtir l’or des idoles et la pourpre des empereurs. […] L’église, partout où la dévotion est assez riche, est devenue la cathédrale. […] Le temple d’Auguste à Terracine est devenu avec une délicieuse facilité l’église S.
mais le cloître, c’est l’église, et l’église, bien à tort, ne veut pas de moi), je veux, dis-je, qu’on mette sur ma tombe : Veritatem dilexi .
Tonsuré dès l’année 1647, et destiné à l’Église, Boileau fut mis à la théologie, dès sa sortie du collège, en 1652. […] Par un scrupule de conscience, il rendit un bénéfice qu’il avait obtenu du temps où on le destinait à l’Église, et il restitua même une somme égale à tous les revenus qu’il avait touchés. […] Tous les lundis, le Premier Président réunissait à sa table vingt-six personnes, magistrats, érudits, poètes, gens d’Église. […] Et même sa raison, c’est déjà celle qui ébranlera le dogme : s’étonner de l’intolérance, c’est nier au fond l’autorité et l’infaillibilité de l’Église. […] Il se croyait chrétien parce qu’il allait à la messe, et orthodoxe parce qu’il professait de croire en gros ce que croit l’Église, en méprisant comme chicanes toute cette théologie qui limite le dogme et détermine l’hérésie.
Zola, pour le dégrader davantage encore, le fait reprendre par l’Église aussi aisément qu’elle l’avait perdu. […] Il lui en fait une injure et un avilissement de plus, et surtout, surtout, il en fait la preuve de l’influence effrayante et fatale de l’Église, qui déprime et crétinise assez la tête de ses prêtres pour les reprendre, sans effort, à la nature et au péché ! […] La sœur de l’abbé Mouret est une grande et forte fille que l’Église n’a point rendue idiote comme son frère. Elle l’était de par la nature, et comme la nature ne se trompe pas comme l’Église, cette fille est la créature adorée de M. […] Désirée intervient tout à coup dans l’enterrement de la fille qui s’est tuée parce que le prêtre lui a préféré son église.
Demandez pourtant au christianisme, demandez à l’Église, et à la conscience qu’elle pénètre de son esprit, si elle ne voit nul inconvénient à ces amusements artistiques et littéraires, si c’est simplement insignifiant et destiné à nous faire passer agréablement quelques heures que ces comédies de société, qui tuent la société, et que des mères jouent devant leurs filles, quand elles ne les jouent pas en camaraderie avec elles ? Demandez à l’Église si cette mêlée des enfants et des pères, dans des amusements au moins frivoles, n’affaiblit pas l’autorité parmi les uns et le respect parmi les autres ? Demandez-lui enfin, à cette Église, qui se connaît en passions, qui jauge éternellement le cœur et les reins de l’homme de ses mains puissantes, si la pureté des cœurs et toutes les vertus de la famille ne sont pas menacées de périr dans ces comédies, qui chauffent à blanc toutes les vanités en concentrant le feu de tous les regards sur elles ?