Il est vrai qu’il me répondit si froidement, que je ne doutai pas de quelque nouvelle disgrâce. […] Voyant Bussy essayer ainsi de reparaître à la Cour, vieilli, usé, hors de mode, et venir remettre en question, devant une génération nouvelle de courtisans, jusqu’à sa réputation d’homme d’esprit : Quand on a, disait-il, renoncé à sa fortune par sa faute, et quand on a bien voulu faire tout ce que M. de Bussy a fait de propos délibéré, on doit passer le reste de ses jours dans la retraite, et soutenir avec quelque sorte de dignité un rôle fâcheux dont on s’est chargé mal à propos.
Conférez telle page bien belle d’Andler sur une nouvelle moralité socialiste (dans la Civilisation socialiste, chez l’éditeur Marcel Rivière). […] Les Français de l’an xiv et de l’an xv, catholiques, protestants ou juifs, ont tous décidé qu’ils combattaient pour la Justice : pour une ancienne Justice méconnue, pour une nouvelle Justice inconnue à fonder : pour les Droits de l’Homme et les Droits des Peuples.
Tout ce que je veux dire est que cette nouvelle ligne de faits nous conduit au même point que la précédente. […] Or, si nous tenons compte de cette indication et si nous suivons cette nouvelle ligne de faits, nous trouvons que partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie.
En juin 1715 il écrit une autre Lettre critique, qui fut insérée dans Le Mercure et qu’il adressait à Du Fresny sur sa comédie nouvelle, Le Lot supposé ou la coquette de village.
Oberman, édition nouvelle, 1833 Oberman fut publié pour la première fois au printemps de 1804, dans les derniers mois du Consulat ; il avait été composé en Suisse durant les années 1802 et 1803.
La mesure était politique, sinon légale ; elle déjouait les royalistes, qui comptaient obtenir la majorité aux élections prochaines, et avoir bon marché de la Constitution nouvelle.
L’auteur, qui avait eu l’occasion de voir continuellement Louis XV dans ses chasses, parle de ce roi d’un ton de vérité plutôt bienveillante ; mais il insiste autant que personne sur sa timidité, sa défiance de lui-même, son impuissance totale de s’appliquer, et cette inertie, cette apathie incurable, qui ne fit que croître avec les années. » La Nouvelle lettre de Junius, publiée en 1872 chez Michel Lévy, fait penser (notamment page 10) à cet écrit posthume de Georges Leroy.
; 3º le moment historique (nous retrouvons une croyance, des principes, une méthode : mais cette nouvelle doctrine n’est pas encore une synthèse ; elle n’est évidemment qu’un dernier fragment de la vérité totale, de cette inconnue que nous cherchons).
Ses impressions se modifient, il revient au modèle, il s’y attaque avec une nouvelle rage, pour le fixer dans son état actuel, qui bientôt ne sera plus.
Comment estimer le prix de l’arme nouvelle ainsi conquise ?
Une génération nouvelle se levait, éprise de sports et de vie agissante, qui n’avait guère le goût des spéculations métaphysiques ni des subtilités prosodiques.
Les Lettres de la nouvelle Héloïse, considérées comme un Roman, n’ont presque rien de commun avec les regles qu’on doit observer dans ces sortes d’Ouvrages ; plan mal ordonné, intrigue vicieuse, développement pénible & trop lent, action foible & inégale, caracteres hors de nature, personnages dissertateurs, & par-là même ennuyeux.
En se liguant contre la pièce nouvelle, en excitant sourdement la plus odieuse cabale.
Tout à coup se rallume une aurore nouvelle Qui monte avec lenteur sur les dômes noircis De ce palais voisin qu’éleva Médicis207 ; Elle en blanchit le faîte, et ma vue enchantée Reçoit par ces vitraux la lueur argentée.
Les élèves indignés, s’attroupèrent et concertèrent pour le jour prochain d’assemblée une avanie nouvelle.
Or, c’était cette page de critique souveraine, qui manque toujours sur La Bruyère, que nous attendions à la tête d’une nouvelle édition de ses œuvres.
le Journal de Louis XVI montre parfaitement que ce Roi auquel on avait donné des mœurs bourgeoises — car on voulait à toute force qu’il fût un bon bourgeois dans sa maison, le dos au feu, le ventre à table, — était, de pied en cap, aussi prince de goûts et de mœurs que peut l’être un prince, et, chose nouvelle et plus stupéfiante encore !
Dans sa Rosa mystica, il a osé toucher à cette robe écarlate de Beatrix, qui doit dévorer, nouvelle tunique de Nessus, tous les poètes qui ne sont pas des Hercules.
Ampère était-il encore, par-dessus le marché, un de ces voyageurs au niveau, par l’observation et par l’intelligence, de la difficulté nouvelle que l’on trouve maintenant à faire un livre de voyage ?
On voit combien ce nom et le souvenir d’une ancienne grandeur en imposaient encore : « L’orateur, dit-il, craint de faire entendre devant les héritiers de l’éloquence romaine, ce langage inculte et sauvage d’au-delà des Alpes, et son œil effrayé croit voir dans le sénat les Cicéron, les Hortensius et les Caton assis auprès de leur postérité pour l’entendre. » Il y a trop d’occasions où il faut prendre la modestie au mot, et convenir de bonne foi avec elle qu’elle a raison ; mais ici il y aurait de l’injustice : l’orateur vaut mieux qu’il ne dit ; s’il n’a point cet agrément que donnent le goût et la pureté du style, il a souvent de l’imagination et de la force, espèce de mérite qui, ce semble, aurait dû être moins rare dans un temps où le choc des peuples, les intérêts de l’empire et le mouvement de l’univers, qui s’agitait pour prendre une face nouvelle, offraient un grand spectacle et paraissaient devoir donner du ressort à l’éloquence : la sienne, en général, ne manque ni de précision, ni de rapidité.
Je pose des principes et j’en déduis les conséquences logiques : un théorème est démontré, quand j’ai rattaché à des principes antérieurs cette proposition nouvelle que le théorème formule. […] Le Rapport fut, au moins, une nouvelle orientation philosophique ; et il eut son influence. […] Et voici que s’émeut une autre idée ou qu’est suscitée une alarme nouvelle. […] Il avait adressé à son ami Pollion, le consul, une églogue où il célébrait la prochaine naissance d’un enfant qui abolirait la douleur générale et ouvrirait une ère nouvelle de bonheur et de pureté. […] Mais, au gré d’une philosophie que les circonstances et la méditation des penseurs modifiaient, la légende ancienne s’animait d’une idéologie nouvelle.
Très ému de cette nouvelle, j’accourus chez son gendre, M. de la Valette, qui résidait alors à Bruxelles. […] * Il n’y a pas d’apparence qu’il se publie d’ici à trente ans une nouvelle édition du Dictionnaire de l’Académie française. […] Périlleux dans le moment où il a été accompli, il pouvait le redevenir si une nouvelle aberration populaire ramenait au gouvernement les demeurants de l’orgie sanglante de mars 1871. […] Et ce temps passé, je devinais à son air plutôt que je n’augurais de ses paroles, qu’il avait fait un pas de plus vers le but, et reçu d’une nouvelle vérification de ses vues un encouragement à les poursuivre. […] La nouvelle planète est vérifiée dans le même moment par tous les observatoires.
Comprenons bien la portée de cette nouvelle discussion. […] Il semble que l’âme est un écho où le son prend une puissance nouvelle. […] Une nouvelle poésie, une prose nouvelle commencent à paraître, qui pendant un siècle entier portent d’assez beaux fruits. […] Platon l’a dit : la beauté est toujours ancienne et toujours nouvelle. […] En cédant à ses désirs, on leur prête une nouvelle force, et on les modère par une habile résistance.
Voilà la tragédie qui s’est agitée dans toutes les âmes protestantes ; c’est la tragédie éternelle de la conscience, et le dénoûment est une nouvelle religion. […] Une nouvelle Église paraît, et avec elle un nouveau culte ; les ministres de la religion changent de rôle, et l’adoration de Dieu change de forme ; l’autorité du clergé s’atténue, et la pompe du service se réduit ; elles se réduisent et s’atténuent d’autant plus, que l’idée primitive de la théologie nouvelle est plus absorbante, tellement, qu’il y a des sectes où elles disparaissent tout à fait. […] Mais laissez passer la fougue juvénile, prenez l’homme aux grands moments, dans la prison, dans le danger, ou même seulement quand l’âge vient, quand il arrive à juger la vie ; prenez-le surtout à la campagne, sur son domaine écarté, dans l’église du village dont il est le patron, ou bien seul le soir, à sa table, écoutant la prière que son chapelain récite, et n’ayant d’autres livres que quelque gros in-folio de drames graissé par les doigts de ses pages, son Prayer Book et sa Bible ; vous comprendrez alors comment la religion nouvelle trouve prise sur ces esprits imaginatifs et sérieux. […] On voit alors se former une littérature nouvelle, élevée et originale, éloquente et mesurée, armée à la fois contre les puritains qui sacrifient à la tyrannie du texte la liberté de l’intelligence, et contre les catholiques qui sacrifient à la tyrannie de la tradition l’indépendance de l’examen, également opposée à la servilité de l’interprétation littérale et à la servilité de l’interprétation imposée. […] Au-dessous de ces bouillonnements désordonnés de la surface, les couches saines et profondes de la nation s’étaient prises, et la foi nouvelle y faisait son œuvre, œuvre pratique et positive, politique et morale.
Ses débuts dans une route nouvelle furent modestes et restèrent longtemps obscurs. […] Il lui était donné de choisir le seul candidat qui la représente au dehors, un poète qu’elle a patronné, couronné et opposé à la nouvelle école : Eh bien ! […] « Non, s’est écrié plus haut le feuilletoniste, la baronne d’Ange n’est pas une comédie nouvelle ! […] Taxile Delord, lui, niant la réalité et même l’étrangeté de ses peintures, cherche et prétend ne pas reconnaître, dans les tableaux de la comédie nouvelle, les originaux du monde marron que le dramaturge a promis de révéler au public. […] Parce que je fais dériver cette nouvelle partition de M.
D’autre part, elle voit l’Espagne à un moment curieux de son histoire : c’est la fin d’une grande époque ; le dernier descendant de Charles-Quint est roi ; après lui, la nation, sous une nouvelle dynastie, entrera dans une nouvelle carrière. […] Au passage du roi et de la nouvelle reine, des tables sont dressées dans les rues, et chacun tient à la main « un oignon, de l’ail, des ciboules dont l’air est tout parfumé. » Les sauces sont terribles ; l’ambre et le piment indien y alternant selon les plats. […] Au moment de l’expédition d’Espagne, des maires viennent demander au préfet du Loiret s’il est vrai que les alliés vont traverser le pays pour aller en Espagne et laisser en France une nouvelle armée d’occupation. […] S’il apprend quelque nouvelle, c’est le samedi au marché de la petite ville ; au retour » sur sa charrette, il la rumine ; mais à son insu, sa cervelle inculte la transforme en une légende ou en un fabliau. […] Telle est la méthode contemporaine, la culture nouvelle appliquée au champ si longtemps stérile où l’on ne voyait pousser que des chardons scolaires ; en contemplant dans nos auteurs anglais la première récolte qu’elle donne !
Nouvelle occasion d’être plus sublime encore. […] Paul Desjardins songe jamais à recruter dans le passé des « compagnons de la vie nouvelle », je ne sais pas qui il enrôlera, mais, à coup sûr, il n’enrôlera pas Molière. […] Il nous fait là-dessus ses confidences dans la Nouvelle Héloïse par la plume de Saint-Preux. […] Aurélien Scholl parmi les « compagnons de la vie nouvelle ». […] De plus, très contrarié de n’avoir point de fils, il en voulait presque à sa femme d’être incapable, à cause de son accident, d’une nouvelle grossesse.
Chaque génération d’hommes cherche une émotion nouvelle devant les ouvrages des vieux maîtres. […] Certes, celui-là est un apôtre et l’on sent à le voir qu’une religion nouvelle est née dans le peuple. […] Renan, qui vous aime mystiquement, enseigne vos litanies à la jeunesse nouvelle. […] Monselet plaçait çà et là une nouvelle, une chronique ou une pièce de vers. […] On a bien dit, l’autre jour, que j’inclinais vers la nouvelle Église.
On les découvre au bout de dix ou vingt ans, quand une nouvelle génération a paru. […] Toute la nouvelle pièce de M. […] Je ne me doutais donc pas que la nouvelle pièce de M. […] Joliet a très bien joué un petit bout de rôle réaliste, un portier de bonne maison qui vient annoncer une mauvaise nouvelle. […] La nouvelle pièce de M.
et de bouche en bouche se passe la nouvelle. […] Michelet, très nouvelle et très curieuse. […] Mais je sais bien que, si cela arrivait, j’en serais encore plus fâché ; de sorte que je ne sais comment faire avec cet homme. » Cette hésitation d’un noble caractère à demi gâté exprime en abrégé les sentiments incertains d’un peuple balancé entre la sagesse nouvelle et la corruption nouvelle ; car jamais mère ne se reconnut mieux dans les traits de son fils que la Grèce dans ceux d’Alcibiade. […] Dans les salles trottent les valets envoyés par les gens de la cabale contraire, qui questionnent d’un œil étincelant et hument dans l’air la bonne nouvelle. […] Qu’il s’en aille ; qu’il tente la fortune à Rome ; qu’il devienne ouvrier ; que, de ses rudes mains accoutumées à l’épée et à la charrue, il essaye de tisser des étoffes, de polir l’acier des miroirs, de servir le luxe et la civilisation nouvelle : là aussi la place est prise.
C’est Brizard qui m’a apporté cette nouvelle de Versailles. […] Depuis que la nouvelle des bienfaits récents de Sa Majesté s’est répandue, voilà les hommes dont je suis entouré. […] Cette nouvelle édition est divisée par chapitres, augmentée de cartes géographiques, et d’un volume de plus. […] Vous recevrez incessamment la nouvelle édition de l’ouvrage, de l’abbé Raynal ; et voici la réponse de Mlle Biberon à la proposition que je lui ai faite de passer en Russie. […] Thomas que je dois la nouvelle édition de l’Hospice ; mais, pour ne manquer ni à l’un ni à l’autre, permettez que je vous remercie tous les deux.
La nouvelle langue. […] À cette nouvelle, elle s’évanouit, et Troïlus veut se tuer. […] Mais le récit ne suffit point à exprimer le bonheur et le rêve ; il faut que le poëte aille192-A « dans les plaines qui s’habillent de verdure nouvelle, où les petites fleurs commencent à pousser, où les pluies bonnes et saines renouvellent tout ce qui est vieux et mort » ; où « l’alouette affairée, messagère du jour, salue dans ses chansons le matin gris, où le soleil dans les buissons sèche les gouttes d’argent suspendues aux feuilles. » Il faut qu’il s’oublie dans les vagues félicités de la campagne, et que, comme Dante, il se perde dans la lumière idéale de l’allégorie. […] On est capable, comme ici Chaucer, d’aller chercher dans la vieille forêt commune du moyen âge des histoires et des légendes, pour les replanter sur son terrain et leur faire donner une nouvelle pousse.
Mais si mon corps est un objet capable d’exercer une action réelle et nouvelle sur les objets qui l’entourent, il doit occuper vis-à-vis d’eux une situation privilégiée. […] Ce monde matériel qui entourait le corps, ce corps qui abrite le cerveau, ce cerveau où l’on distinguait des centres, on les congédie brusquement ; et comme sous une baguette magique, on fait surgir, à la manière d’une chose absolument nouvelle, la représentation de ce qu’on avait posé d’abord. […] Sans aborder encore l’examen de ces deux points, bornons-nous à présenter une observation fort simple, qui n’est d’ailleurs pas nouvelle. […] Je ne saisis donc, dans cette hypothèse, ni pourquoi, à tel moment déterminé, une diminution d’intensité dans le phénomène lui confère un droit à l’extension et à une apparente indépendance, ni comment un accroissement d’intensité crée, à un moment plutôt qu’à un autre, cette propriété nouvelle, source d’action positive, qu’on nomme douleur.
Le tome présent, qui entame cette dernière période de son Histoire, nous ouvre une série de faits nouveaux et nous montre une nouvelle application de ce talent multiple et fertile.
— Charles Coran est un poëte qui appartient à la famille de ceux dont je m’occupe aujourd’hui, et auxquels la nouvelle Anthologie a fait une place : c’est un poëte délicat.
L’auteur d’Indiana, depuis son roman, a donné à une Revue une nouvelle intitulée Melchior, où se retrouvent dans un moindre espace les mérites d’observation et de passion que nous venons de signaler.
Rossignol ; la fureur de ces jeux d’esprit redoublera, entretenue par la superstition et le faux goût ; et l’écrivain sur qui ce zèle extravagant s’exercera de prédilection, c’est Virgile. » Le critique suit dans tout son cours la nouvelle destinée que fit au poëte l’illusion superstitieuse.
Toutes ces qualités avec leurs inconvénients se retrouvent dans la nouvelle brochure qu’il publie.
Talent fertile, il n’a songé qu’à produire sous une forme nouvelle un ouvrage de plus.
Toutes les vérités sont vieilles ; mais apercevoir la portée nouvelle d’une vieille vérité, c’est vraiment découvrir.
S’il vous est arrivé jamais de concevoir l’idée d’un enfantillage, d’une équipée, d’une folie, pure fantaisie de l’esprit inquiet et désœuvré, et de passer à l’exécution sans autre raison que l’idée conçue, sans entraînement, sans plaisir, mais fatalement, sans pouvoir résister ; — si vous avez repoussé parfois de toutes les forces de votre volonté une tentation vive, si vous en avez triomphé, et si vous avez succombé à l’instant précis où la tentation semblait s’évanouir de l’âme, où l’apaisement des désirs tumultueux se faisait, où la volonté, sans ennemi, désarmait ; — si vous avez cru, après une émotion vive, ou un acte important, être transformé, régénéré, naître à une vie nouvelle, et si vous vous êtes attristé bientôt de vous sentir le même et de continuer l’ancienne vie ; — si par un mouvement de générosité spontanée ou d’affection vous avez pardonné une offense, et si vous avez par orgueil persisté dans le pardon en vous efforçant de l’exercer comme une vengeance ; — si vous avez pu remarquer que les bonnes actions dont on vous louait n’avaient pas toujours de très louables motifs, que la médiocrité continue dans le bien est moins aisée que la perfection d’un moment, et qu’un grand sacrifice s’accomplit mieux par orgueil qu’un petit devoir par conscience, qu’il coûte moins de donner que de rendre, qu’on aime mieux ses obligés que ses bienfaiteurs, et ses protégés que ses protecteurs ; — si vous avez trouvé que dans toute amitié il y a celle qui aime et celle qui est aimée, et que la réciprocité parfaite est rare, que beaucoup d’amitiés ont de tout autres causes que l’amitié, et sont des ligues d’intérêts, de vanité, d’antipathie, de coquetterie ; que les ressemblances d’humeur facilitent la camaraderie, et les différences l’intimité ; — si vous avez senti qu’un grand désir n’est guère satisfait sans désenchantement, et que le plaisir possédé n’atteint jamais le plaisir rêvé ; — si vous avez parfois, dans les plus vives émotions, au milieu des plus sincères douleurs, senti le plaisir d’être un personnage et de soutenir tous les regards du public ; — si vous avez parfois brouillé votre existence pour la conformer à un rêve, si vous avez souffert d’avoir voulu jouer dans la réalité le personnage que vous désiriez être, si vous avez voulu dramatiser vos affections, et mettre dans la paisible égalité de votre cœur les agitations des livres, si vous avez agrandi votre geste, mouillé votre voix, concerté vos attitudes, débité des phrases livresques, faussé votre sentiment, votre volonté, vos actes par l’imitation d’un idéal étranger et déraisonnable ; — si enfin vous avez pu noter que vous étiez parfois content de vous, indulgent aux autres, affectueux, gai, ou rude, sévère, jaloux, colère, mélancolique, sans savoir pourquoi, sans autre cause que l’état du temps et la hauteur du baromètre ; — si tout cela, et que d’autres choses encore !
Mais surtout elle l’obligea, une fois retiré à Bâle, à mettre par écrit la confession de sa nouvelle foi, arrêtée dans cet esprit avide de clarté : il rédigea en latin l’Institution chrétienne.
Enfin il a créé le drame moderne avec Antony, où s’incarnent, d’une part, le plébéien révolté contre les contrats et les hiérarchies sociales, de l’autre, la femme de la société nouvelle, unissant sa propre révolte à celle de l’homme qui la désire passionnément et par-dessus tout comme le bien suprême, le plus défendu par cela même et le plus attaqué.
On est grand quand, à travers les huées, les colères et les trahisons, on donne à l’art et à la société une forme nouvelle, quand, par le livre ou par l’action, et mieux par les deux ensemble, on ouvre une porte fermée de l’avenir, quand on entre le premier dans l’inconnu, quand on est le conducteur d’un demi-siècle.
Paul Léautaud Depuis Lutèce, où il débuta vers 1885, jusqu’à La Vogue (nouvelle série, 1899), M.
Édouard Dubus place sous le patronage de Louise Michel ses conférences sur l’esthétique nouvelle.
La communauté des biens fut quelque temps de règle dans la société nouvelle 494.
Le siecle d’or devoit renaître sous cette nouvelle Astrée ; de nouveaux Prométhées sembloient avoir dérobé au Ciel des feux plus purs, pour animer & béatifier les humains : bienfaisance, humanité, tolérance, vertu, bonheur, étoient les cris de leurs promesses : superstition, abus, fanatisme, ignorance, esclavage, étoient les anathêmes de leur zele.
On lui manda cette triste nouvelle dans les termes les plus propres à soutenir une épouse désolée, & les plus honorables à la mémoire d’un tel époux.
Il en paroissoit tous les jours quelque nouvelle, tellement qu’il prit le parti de les repousser.
Comme une cour étoit à Rome une chose nouvelle et odieuse, Auguste vouloit du moins qu’on ne pût pas reprocher à la sienne rien de plus, que d’être une cour.
Jugements sur Rousseau Jugement sur la Nouvelle Héloïse S’il est vrai que le meilleur livre est celui dont il y a le plus à retenir, cet ouvrage peut avec justice être placé au nombre des bons : il m’a paru bien supérieur à tout ce que je connaissais jusqu’ici de l’auteur.
Seulement, ce genre de livres, — qui n’ont pour se recommander que la fonction diplomatique de ceux-là qui les écrivirent, et qui n’ajoutent à ce qu’on sait aucune grande vue nouvelle ou aucun fait important de nature à modifier ou à éclairer puissamment l’histoire, — heureusement !
Influence peut-être d’une phase nouvelle dans l’existence, qui mûrit le talent comme les fruits mûrissent, par l’accumulation des jours !
L’imagination y verse à flots une vie nouvelle sur des chefs-d’œuvre immortels !
la bonne nouvelle !
Pourquoi enfin son talent, qui a toujours poussé dans les mêmes directions, qui s’est acharné sur le même sujet pour en prendre et en vider toute la moelle, — car c’est du xvie et du xviie siècle qu’il s’agit encore dans la nouvelle histoire de Ranke, — pourquoi son talent est-il moins remarquable et moins fort que dans le temps de ses premières découvertes et de ses premiers aperçus ?
Si cette idée était nouvelle, peut-être faudrait-il l’exposer dans ses menus détails, car toute nouveauté pour les esprits faibles est un charme, mais elle est décrépite, et M.
Lacombe, qui a le sens pratique fort exercé, ne relève pas l’institution tout entière pour l’imposer dans son ensemble inflexible à une situation nouvelle, il se contente de tracer quelques grandes lignes que les circonstances pourraient même encore modifier.
Maurice Bouchor a pu mettre le pied sur le tombeau de Faust, mais que ce soit pour s’élancer plus haut, — dans quelque conception hardie et nouvelle, qui nous prouve qu’il a poitrine d’aigle et qu’il peut respirer à l’aise dans un éther où personne n’a encore respiré !
On pourrait très bien supposer que le poète fruste, salin et amer, découvert aujourd’hui comme une perle dont on ne m’a pas assez montré l’huître, fût, par hasard, quelque lettré moderne qui, blasé des corruptions et des hauts goûts de nos décadences, aurait reculé, par impatience de sensation nouvelle, jusqu’aux formes délaissées de la Bible et d’Homère, et eût fait de l’archaïsme en provençal, avec une habileté plus ou moins scélérate… Seulement, quoiqu’il en pût être, imitateur ou spontané, l’homme quelconque qui a enlevé ces douze chants sur un sujet qui serait vulgaire, si ce n’était pas la rabâcherie immortelle de l’amour, et donné à Daphnis et Chloé des proportions d’Iliade, est en définitive un poète que l’on peut mettre, ici ou là !
… Un Corneille inconnu, quelle nouvelle !
Didier se croit peut-être le Humboldt de la nouvelle pour avoir perché les siennes aussi haut.
Librairie nouvelle.
. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois La succession constante et non interrompue des révolutions politiques liées les unes aux autres par un si étroit enchaînement de causes et d’effets, doit nous forcer d’admettre comme vrais les principes de la Science nouvelle.
La liberté fit la législation, et de la législation sortit la philosophie.Tout ceci est une nouvelle réfutation du mot de Polybe que nous avons déjà cité ( Si les hommes étaient philosophes, il n’y aurait plus besoin de religion ).
La société nouvelle, en autorisant toutes les espérances excite toutes les énergies. […] Et maintenant, ces mêmes étoiles entendent les disputes d’une nouvelle jeunesse qui construit l’univers à son tour. […] Sortie, comme l’Ève biblique, des mains de son auteur, la nouvelle Ève inspire naturellement le désir. […] Gilbert-Augustin Thierry a, dans sa sombre histoire de Rediviva, demandé aux expériences du docteur Miracle les secrets d’une épouvante nouvelle. […] Il n’est peut-être pas non plus très sage de maudire la démocratie, et c’est ce qu’on fait volontiers dans la nouvelle école.
Pourquoi s’être arrêté ainsi au terme, non pas devant le seuil d’une initiation nouvelle et d’une épreuve (ce n’en était pas une pour un tel candidat), mais devant la porte de sortie toute grande ouverte ? […] Comment le bas latin, le latin des paysans et du peuple, de plus en plus mal parlé et estropié, mélangé et trituré avec d’anciens idiomes locaux préexistants ou des jargons d’invasion nouvelle, était-il devenu peu à peu, ici le français, là l’espagnol ou le catalan, là l’italien ? […] La ville prise, elle et sa mère se hâtaient sur la route de Lyon, quand elles rencontrèrent quelqu’un de leur connaissance qui leur annonça que Johannot était mort dans les prisons : cette nouvelle leur perce le cœur ; la mère refuse de faire un pas de plus, la fille veut aller chercher le corps de son père ; elle chemine pleurant ; puis au loin, sur la route, elle aperçoit… son père lui-même vivant et délivré ; qu’on juge des émotions de ces tragédies !
La correspondance entre Ausone et Paulin à cette date, les pièces de vers qu’ils s’adressent mutuellement, sont pleines d’intérêt : c’est une controverse piquante, non sans grâce, et qui nous initie à la vie nouvelle qui sera celle de toute une race pieuse qui se retrouvera dans l’avenir. […] Deux siècles plus tard, les Arabes ayant conquis la Septimanie, et Narbonne étant devenu le siège de leur puissance, il s’y introduisit encore une langue nouvelle. […] Burguy, fournira un nouveau point de départ et une nouvelle base solide aux travailleurs.
Mme de Matignon fait un marché de 24 000 livres par an pour qu’on lui fournisse tous les jours une coiffure nouvelle. […] » On y invite les gens quinze jours d’avance. « Cette fois, on renversa les tables, les meubles ; on jeta dans la chambre vingt carafes d’eau ; enfin je me retirai à une heure et demie, excédée de fatigue, assommée de coups de mouchoir, et laissant Mme de Clarence avec une extinction de voix, une robe déchirée en mille morceaux, une écorchure au bras, une contusion à la tête, mais s’applaudissant d’avoir donné un souper d’une telle gaieté et se flattant qu’il ferait la nouvelle du lendemain. » — Voilà où conduit le besoin d’amusement. […] Moreau, les Élégantes, la Vie d’un seigneur à la mode, les vignettes de la Nouvelle Héloïse.
On a numéroté les pions et les cases ; à chaque coup de l’adversaire, on leur nomme la pièce déplacée et la nouvelle case qu’elle occupe ; ils commandent eux-mêmes le mouvement de leurs propres pièces, et continuent ainsi pendant plusieurs heures ; souvent ils gagnent, et contre de très habiles joueurs. […] Baillarger rêva une nuit que telle personne était nommée directeur d’un certain journal ; le matin, il croyait la chose vraie et en parla à plusieurs personnes, qui apprirent la nouvelle avec intérêt ; toute la matinée, l’effet du rêve persista, aussi fort que celui d’une sensation véritable ; vers, trois heures seulement, comme il montait en voiture, l’illusion se dissipa ; il comprit qu’il avait rêvé ; ainsi le groupe réducteur n’avait repris son ascendant qu’au bout d’une demi-journée. — À cet égard, la minutie et l’intensité d’une image volontaire ont parfois la même puissance que le rêve. […] À chaque instant, les personnes d’imagination vive sont obligées de faire les réductions que ce vieillard ne faisait plus ; l’ordre général de leurs souvenirs, fortifié par l’adjonction de quelque remarque nouvelle, y suffit le plus souvent.
Il te tiendra, quand sa passion aura usé sa force nouvelle, — pour quelque chose d’un peu mieux que son chien, et qu’il aimera un peu plus que son cheval. […] Çà et là, — elles ondoyaient ainsi que des fleurs sous l’orage, les unes rouges, d’autres pâles, — toutes la bouche ouverte, toutes les yeux vers la lumière, — quelques-unes criant qu’il y avait une armée dans le pays, — d’autres qu’il y avait des hommes jusque dans les murs ; — et d’autres qu’elles ne s’en souciaient point, jusqu’à ce que leur clameur monta, — comme celle d’une nouvelle Babel… Au-dessus d’elles se dressaient debout — les sereines Muses de marbre, la paix dans leurs grands yeux1531. » C’est que le père du prince est venu avec son armée pour le délivrer et a saisi le roi Gama comme otage. […] Elle semble faite exprès pour ces bourgeois opulents, cultivés, libres, héritiers de l’ancienne noblesse, chefs modernes d’une Angleterre nouvelle.
Cette nouvelle perte, ajoutée à celle de son père, fit sur Mozart une impression profonde dont il a consigné le témoignage sur un album, de la manière suivante : “Aujourd’hui, 2 septembre 1787, j’ai eu le malheur de perdre, par une mort imprévue, cet homme honorable, mon meilleur et mon plus cher ami, le sauveur de ma vie. […] ” réplique don Juan, qui, au milieu même de douleurs surhumaines et déjà livré aux esprits infernaux, conserve la foi d’un néophyte souriant à l’aurore d’une vie nouvelle. […] cris qui, m’ayant attiré à la fenêtre, je vis, à la clarté de la lune, une foule de personnes demandant à entrer ; la porte leur fut ouverte, et voilà tout à coup la chambre remplie de mes bons et chers amis de la ville, qui, à la nouvelle de mon retour, étaient accourus pour me voir.
Laure ne put déguiser complètement sa douleur en apprenant la nouvelle de cette longue et peut-être éternelle absence. […] Rienzi cita les nobles à son tribunal ; un jeune homme de la maison des Ursins, qui venait d’épouser quelques jours avant une fille des Alberteschi, fut arraché de son palais et pendu aux fenêtres du Capitole, sous les yeux de sa nouvelle épouse. […] N’est-ce pas là une nouvelle poésie totalement inconnue à la poésie antique et à l’antique amour ?
En voyant naître une religion on peut dire : Une nouvelle architecture va sortir des carrières du globe. […] X La peinture moderne, née avec le christianisme oriental, suivit dans ses développements la religion nouvelle, qui se répandait dans le monde autour du bassin de la Méditerranée ; grossière, puérile, monotone, quelquefois naïve, toujours inhabile pendant ces longs siècles de l’ère chrétienne, bien en arrière de la musique, qui psalmodiait déjà le plain-chant dans ses mystères, bien en arrière de l’architecture qui construisait déjà des monastères et des cathédrales. […] Il eut le vertige de l’Italie ; il conçut une peinture nouvelle, tout imprégnée de la pureté des lignes des horizons romains, de la beauté des têtes transtévérines, de la mâle sévérité des attitudes de ce peuple-roi, dont la majesté se révèle dans le pasteur des Abruzzes comme un diadème égaré des palais et retrouvé dans les cabanes, enfin de cette lumière de fournaise ardente qui se vaporise en touchant la terre et qui immerge toute la nature dans un océan de clartés, doublant les objets par les ombres crues qu’elle projette sur leur face obscure.
Ma grand’mère pleurait en lisant La Nouvelle Héloïse. […] Zola après Hugo, ce fut le naturalisme après le romantisme, mais c’était toujours le romantisme, la révolte contre les dogmes du passé, au nom d’une philosophie nouvelle. […] [NdE] Léon Daudet, Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1922 (OBVIL).
Sa curiosité, le vif intérêt qu’il prend à toute combinaison nouvelle viennent de sa foi au merveilleux. […] Jamais l’homme réfléchi ne se met à combiner arbitrairement des sons pour désigner une idée nouvelle, ni à créer une forme grammaticale pour exprimer un nexe nouveau. […] Ces aphorismes étant pour la plupart simples et de tous les temps, il n’y a pas de découverte à faire en morale ; l’originalité s’y réduit à une touche indéfinissable et à une façon nouvelle de sentir.
La femme qui par son âge ou par sa volonté de rester jeune représente la nouvelle génération est éprise de poésie, de rêve. […] On le vit bien, sous la Révolution, dans ces immenses concours de multitude sur lesquels planait, comme une étoile avant-courrière d’une nouvelle ère, une grande Idée nationale ou humaine, par exemple celle de liberté ou de fraternité, que peintres, sculpteurs, musiciens, poètes essayaient tous d’exprimer ou d’incarner à leur façon. […] Salvayre, dans un article de la Nouvelle Revue (juin 1899).
Athènes était conquise, son foyer civique renversé ; Xerxès triomphant en fit porter la nouvelle à Suse, qui l’accueillit avec des éclats d’allégresse. […] A cette nouvelle, les Spartiates alarmés leur expédièrent aussitôt des députés pour les exhorter à rejeter l’alliance offerte. […] Au moment où ils allaient attaquer, une Déesse rare dans leur mythologie et dans leur histoire, comme un météore à longs intervalles, vola par les rangs et leur apprit la grande nouvelle de Platée.
Aujourd’hui que le problème du pessimisme et de l’optimisme a repris, avec un aspect nouveau, une nouvelle importance morale et métaphysique, il n’est guère de question plus intéressante pour le philosophe que celle oui concerne l’origine du plaisir ou de la douleur et leur rôle comme moteurs de l’universelle évolution. […] Voilà une nouvelle raison pour laquelle le choc, à notre avis, n’est pas primitif. […] Toute nouvelle position gagnée par un organisme dans son progrès est une limite qu’il s’efforce de dépasser à son tour : nous trouvons partout non pas seulement la tendance à conserver la vie, mais la tendance à améliorer les conditions de la vie, en intensité et en qualité.
Nous nous embrassons dans le jardin de notre maison, au clair de lune d’une année nouvelle. […] 10 mars Nous sommes dans la nouvelle salle de la cour d’assises. […] * * * — M. de Sacy racontait, ce matin, que lorsqu’on apprit au général Sébastiani l’assassinat de sa fille, Mme de Praslin, le général arrêta celui qui lui apportait la nouvelle, par un : « Ah !
Quant à ce Paul, qui a été renversé par la force de la conviction nouvelle, cette brusquerie d’en haut lui ouvre le génie. […] Il s’agit que l’homme soit une nouvelle créature. […] Ajoutez à cela une merveilleuse intuition des faits intimes de l’esprit et une philosophie inépuisable en aspects qui semble posséder une carte nouvelle et complète du cœur humain.
Dans la Divine Comédie, au contraire, il n’y a, comme on voit, ni unité de personnages, ni unité d’action ; c’est une succession d’épisodes sans rapport les uns avec les autres, où l’intérêt se noue et se brise à chaque nouvelle apparition de personnages devant l’esprit, et où cet intérêt, sans cesse noué, sans cesse brisé, finit par se perdre dans la multiplicité même de personnages, et par donner au lecteur l’éblouissement d’une foule. […] » Puis une invocation païenne à la muse ou à l’intelligence, puis une apostrophe nouvelle à Virgile, son guide. […] « Telles que des colombes groupées autour du froment ou de l’ivraie qu’on leur jette, tranquilles et sans montrer leur turbulence accoutumée, si quelque chose apparaît qui les inquiète, laissent soudain là leur nourriture, parce qu’elles en sont distraites par un plus grand souci ; — ainsi vis-je cette nouvelle foule d’âmes abandonner l’attention qu’elles donnaient à ce chant et s’enfuir sur la plage, semblables à quelqu’un qui va machinalement sans savoir où ses pas le mènent !
Du jour où je les eus savourées dans la coupe enivrante de mon mysticisme d’adolescent, je sentis en moi comme une confuse révélation de poésie nouvelle. […] Ce petit prologue, prononcé avec l’accent d’un homme qui annonce une bonne nouvelle à son auditoire et qui fait entendre plus qu’il ne dit, réveilla tout à coup notre attention. […] Les étoiles sembleraient frappées du même vertige ; ce ne serait plus qu’une suite de conjonctions effrayante : tout à coup un signe d’été serait atteint par un signe d’hiver ; le Bouvier conduirait les Pléiades, et le Lion rugirait dans le Verseau ; là des astres passeraient avec la rapidité de l’éclair ; ici ils pendraient immobiles ; quelquefois, se pressant en groupes, ils formeraient une nouvelle Voie lactée ; puis, disparaissant tous ensemble et déchirant le rideau des mondes, selon l’expression de Tertullien, ils laisseraient apercevoir les abîmes de l’éternité.
Parmi les animaux marins de toutes les classes, nous pouvons en toute sûreté présumer qu’il doit y avoir de grandes migrations sous l’influence des changements climatériques ou autres ; et, lorsqu’une espèce apparaît pour la première fois dans une formation, il y a les plus grandes probabilités pour que ce soit seulement une immigration nouvelle dans la contrée et non une création. […] Nouvelle période, t. […] Quelques Ibis égyptiens étant venus à émigrer auraient donné naissance à une variété nouvelle, que la souche demeurée en Égypte sous des conditions de vie constantes n’en aurait point été altérée.
On y verra l’image ébauchée de cette vie « nouvelle », que la jeunesse littéraire d’aujourd’hui se propose de plus en plus comme idéal. […] Que resterait-il du Faust ou de l’Énéide si l’on ramenait l’un à la vulgaire aventure d’une fille séduite et l’autre aux courses interminables d’un exilé en quête d’une nouvelle patrie ? […] Sortons maintenant des symboles et résumons la pensée qui s’en dégage : Si l’on ordonne la matière d’un livre comme une vivante architecture, et si, de plus, on est circonspect à ne rien écrire qui n’entretienne l’émotion génératrice d’où l’œuvre est sortie, qui n’éclaire sous une face nouvelle l’idée d’art que l’on veut traduire, qui ne serve enfin à expliquer l’âme des personnages, à justifier telle ou telle de leurs démarches ou même tels de leurs gestes, — alors la forme et la matière se pénétreront dans une juste connexion.
Les juifs, les chrétiens, les bourgeois, les nobles, tous ont raison de s’entendre pour constituer la nouvelle aristocratie. […] Mais, en tout cas, le critérium manque qui permettrait d’établir la supériorité d’une espèce nouvelle sur l’espèce qu’elle supplanta ou à côté de qui elle se développa. […] Zarathustra les gourmande ces malvenus : « Es-tu une force nouvelle et une nouvelle loi ? […] Prenons l’impôt sur le revenu, farce nouvelle dont les politiciens sont en train de nous jouer le prologue. […] Et l’humanité nouvelle évoluera vers de splendides destins.
Bonne nouvelle. […] C’est un plaisir de voir l’Alceste de Fabre, quand l’avocat, après lui avoir dit qu’il n’a pas le temps de s’occuper de son affaire parce qu’il en a une autre très urgente, lui raconte cette affaire-ci, s’oublier tout de suite, s’intéresser tout de suite avec passion à cette nouvelle histoire. : « Ô grand Dieu ! […] Raillé sur ses défauts, oui, et c’est ce que Rousseau exprime par « la lampe mouchée » muni de quelque force nouvelle pour le bien, non, et c’est ce que Rousseau exprime par « point d’huile dedans ». […] HARPAGON Certes, tu me dis là une chose toute nouvelle. […] — Tout compte fait, il est très vrai ; et il faut reconnaître que, de la Nouvelle Héloïse à Sophie, l’idéal féminin de Rousseau, toujours confus, du reste, a baissé.
J’avais écrit dans la Nouvelle Revue une consciencieuse étude, où je m’efforçais d’analyser l’origine, les procédés et les éléments de son talent. […] Resterait alors à déterminer laquelle des deux versions serait la meilleure, et je crois bien que c’est la nouvelle. […] Resterait alors à déterminer laquelle des deux versions serait la meilleure, et je crois bien que c’est la nouvelle. […] La nouvelle était inattendue, mais n’avait rien d’invraisemblable. […] Je dois avouer que la directrice de la Nouvelle Revue ne me causa ni déception ni surprise.
Lamartine prend la versification telle qu’elle est : ce lui est assez d’apporter une poésie nouvelle. […] En même temps il accorde droit de cité à une nouvelle espèce, d’alexandrin, celui qui se partage, non plus en deux, mais en trois groupes égaux on équivalents de syllabes. […] Puis il a vu sa race dispersée, la religion nouvelle s’emparer du monde, l’empire crouler. […] Les jeunes, ceux de la nouvelle école, le méprisent, le conspuent, l’égorgeraient volontiers. […] Sous le nom de fabliau, puis de nouvelle, il est presque aussi vieux que notre littérature.
Mille choses à tout le monde, mais cent mille à l’excellente Mlle Louise. » « Je recommence une nouvelle lettre qui partira le 11 ou le 14. […] Je rouvre mon âme à toutes les impressions, je veux redevenir confiant, crédule, enthousiaste, et faire succéder à ma vieillesse prématurée, qui n’a fait que tout décolorer à mes yeux, une nouvelle jeunesse qui embellisse tout et me rende le bonheur. » Ces reprises heureuses, ces secousses de printemps passent vite ; ils retombent, et la fin de cette année 1792 ne nous le livre pas dans une disposition plus vivante, plus ranimée : il continue de s’analyser en tous sens et de se dénoncer lui-même. […] Enfin c’est un être à part, un être supérieur tel qu’il s’en rencontre peut-être un par siècle, et tel que ceux qui l’approchent, le connaissent et sont ses amis, doivent ne pas exiger d’autre bonheur. » Ce qui frappe d’abord ici, c’est combien le ton diffère de celui de tant de pages précédentes : on entre dans une sphère nouvelle ; il y a dignité, élévation. […] Parodie de ce passage célèbre de la Nouvelle Héloïse. […] Au moment où durait encore le premier charme, si passager, de l’union avec sa Wilhelmine, Benjamin Constant avait reçu la nouvelle foudroyante que son père, au service de Hollande, dénoncé par plusieurs officiers de son régiment, était sous le coup de graves accusations.
Voilà comme on prend ces niais crédules257. » On dirait un des empoisonneurs du temps examinant l’action d’une potion nouvelle sur un chien qui râle. […] Il fait tuer Banquo, et au milieu d’un grand festin on lui apporte la nouvelle de l’assassinat. […] On lui annonce la mort de sa femme : Elle aurait dû mourir plus tard ; — on aurait eu alors un moment pour cette nouvelle. — Demain, puis demain, et puis demain ; — chacun des jours se glisse ainsi à petits pas, — jusqu’à la dernière syllabe que le temps écrit dans son livre. — Et tous nos hiers ont éclairé pour quelques fous — la route poudreuse de la mort. […] Rejetant la logique ordinaire, elle en crée une nouvelle ; elle unit les faits et les idées dans un ordre nouveau, absurde en apparence, au fond légitime ; elle ouvre le pays du rêve, et son rêve fait illusion comme la vérité. […] Cette interprétation nouvelle des Sonnets est due aux conjectures ingénieuses et solides de M.
La femme sourit de cette sujétion : c’est une caresse nouvelle qu’elle reçoit. […] » Ce n’est point assez pourtant d’avoir fait sa soumission aux demi-dieux du Romantisme : Que, par les soins attentifs de l’auteur, Antoine Arnault, ce moderne homme de lettres parisien, soit revêtu de la défroque illustre des Manfred et des René, que la passionnée Donna Marie pousse son invocation aux puissances destructrices qu’enferme l’instinct d’amour, tel que l’imaginait le père d’Atala, c’est seulement hommage aux grands ancêtres qui inventèrent une forme nouvelle de sensibilité littéraire. […] Un minimum de personnages : Grâce Mirbel, qui subit une première fois le despotisme amoureux, puis, s’étant reprise, lutte à nouveau contre le maître de son cœur et de ses sens… Antoine Ferlier qui marche, avec la certitude d’une nouvelle victoire, vers la conquête de celle qui une fois déjà fut à lui… Charlie, le doux et tendre Charlie, qui livre toute son âme, et se trouve broyé entre les deux ! […] Pourtant, avons-nous dit, on y peut rattacher quelque variation nouvelle. […] Je détache, en le soulignant avec intention pour qu’on s’y arrête, ce portrait de Grâce Mirbel, à l’époque où Antoine la revoit, découvre en elle une beauté nouvelle, donc une femme nouvelle : « Le nez fin, très peu busqué, respirait la rose épanouie, et les cils noirs et courbes voilaient les longs yeux baissés.
Toutes les lettres à Talma respirent un enthousiasme presque continu : « Ma tête est un peu échauffée ; je vais la laisser reposer quelques jours, puis je la remettrai sur ma nouvelle tragédie, où je vous ai, pendant mon travail, dans l’âme, dans l’oreille, dans les yeux. » (Avril 1798.) […] On m’a dit que vous veniez d’être nommé membre du Sénat conservateur dans notre nouvelle Constitution.
Mais « la nouvelle, dites-vous, « pouvait arriver d’un moment à l’autre au camp. » Par quel moyen ? […] J’ai mis les pieds dans le plat lourdement en rappelant que c’était une invention romaine, alors nouvelle, et que l’aqueduc d’à présenta été refait sur l’ancien.
Il avait flairé ce vaste et attrayant sujet de la Smalah dès son voyage de Russie ; il avait henni à cette nouvelle comme le coursier au clairon : « Oui, oui, écrivait-il de Pétersbourg (23 juin 1843), oui, voilà un tableau à faire, mais il faudrait l’avoir vu pour représenter un tel fait d’armes ; car ça devait avoir un caractère tout particulier. […] Un jeune homme, de ceux qu’il soupçonnait d’être un peu de la nouvelle école et des dissidents, lui apporte un jour deux dessins en lui demandant avec force compliments son avis sincère.
Il avait été critiqué dans l’intervalle pour son Illustration par ceux de l’ancienne école, notamment par Charles Fontaine, et, dans une nouvelle Préface, mise en tête du Recueil augmenté, il répondait à ces rhétoriqueurs françois (comme il les appelle) avec une certaine hauteur et d’une façon dégagée qui ne messied pas au poète de race en face des pédants. […] et nous ce pendant nous consumons notre âge Sur le bord inconnu d’un étrange rivage, Où le malheur nous fait ces tristes vers chanter, Comme on voit quelquefois, quand la mort les appelle, Arrangés flanc à flanc parmi l’herbe nouvelle, Bien loin sur un étang trois cygnes lamenter.
Il nous faudrait un autre jour tout entier, une reprise d’haleine nouvelle, pour pouvoir l’y suivre. […] Puis au retour, après le mariage, l’émigration ; la guerre au siège de Thionville, les veilles nocturnes du camp qui ont servi à peindre celles d’Eudore dans les Martyrs ; la blessure, le retour à Namur par les Ardennes où le poëte, qui a ébauché déjà Atala et René, est près de mourir d’épuisement ; Jersey, Londres ; la vie de misère et de noble fierté, l’Essai sur les Révolutions, l’histoire divine de Charlotte, et, à la nouvelle de la mort d’une mère pieuse, la pensée conçue, le vœu du Génie du Christianisme.
Ainsi Mirabeau sortira plus homme, et non moins grand homme à notre gré, de l’épreuve de cette nouvelle lecture. […] C’est un morceau grandiose, tout à effets et à mouvements, plein de tableaux ; l’orateur y est traduit sous vos yeux entouré de ses mille tonnerres et de quelques fanfares ; c’est un de ces morceaux d’éclat où l’on marche d’imprévu en imprévu, où l’image toujours éblouissante et nouvelle surgit à chaque pas, plus soudaine, plus en armes que les légions de Pompée ; c’est une de ces sorties de talent qui gagnent des victoires, au moins de surprise, sur les plus incrédules ; qui marquent que les lions au gîte (pour parler le langage du sujet) ont des ressources et des bonds qu’on n’attendait pas, et qu’il est des natures invaincues qu’on peut bien vouloir traquer, mais qu’on ne décourage guère.
On retrouve aussi, dans les lettres de consolation, quelques promesses de fidélité à des souvenirs assez intimes ; puis, au retour de Londres, l’expression d’une tendre inquiétude sur la mélancolie prolongée dont elle est témoin : mais tout se termine alors par l’aveu d’une nouvelle passion de Bancal, pour laquelle Mme Roland, en amie généreuse et dévouée, lui prodigue, avec ses conseils, des offres délicates d’intervenir. […] M. de Montrol l’a publié dans la Nouvelle Minerve.
Montaigne, qui était de la génération suivante, nous a montré son digne père, homme de plus de zèle que de savoir, « eschauffé de cette ardeur nouvelle, de quoy le roy François premier embrassa les lettres et les mit en crédit », et l’imitant de son mieux dans sa maison, toujours ouverte aux hommes doctes, qu’il accueillait chez lui comme personnes saintes. […] Les Poésies de François Ier eussent reparu assez hors de propos en cette ère nouvelle.
Son Ode à Horace égale son modèle et rend à Laurent l’honneur de cette résurrection : « Poëte dont les accents sont plus doux que ceux du chantre de la Thrace ; soit qu’épris d’admiration, les fleuves impétueux suspendent leur course pour t’entendre ; soit que tu veuilles, par le charme de tes accords, adoucir la férocité des hôtes des bois, ou attendrir les rochers mêmes qui leur servent d’asile ; « Rival heureux des poëtes de l’Eolie, toi qui le premier sus tirer des sons harmonieux de la lyre latine, dont le vers audacieux et sévère imprima l’opprobre et la honte sur le front coupable des pervers, « Quelle main propice a rompu tes indignes entraves, et, dissipant le nuage épais et sombre où t’avaient enseveli des siècles de barbarie, te rend aux danses légères paré de toutes tes grâces, et brillant d’une jeunesse nouvelle ? […] Mais, soit vengeance, soit nouvelle jalousie, Francesca résolut de se délivrer de son époux.
Mais on pourrait extraire de ses ouvrages, du milieu de la langue nouvelle où il les reçoit, des échantillons des meilleurs tours de la vieille langue : le neuf et le vieux tout y paraît du même temps. La Fontaine est doublement créateur ; il sent dans la vieille langue tout ce qui vit encore, et il le remet au jour ; et, pour la langue nouvelle, aucun poète n’y est plus hardi.
Ce furent, d’abord, les jeunes élèves d’une nouvelle école de musique, puis la partie la plus éclairée du public, qui s’ébranlèrent. […] C’est une évolution qui commence, une période nouvelle qui s’ouvre : elle sera grande et féconde pour l’art français.
Passons, sans nous arrêter sur les sophistes, Socrate, Platon et Aristote, et arrivons au demi-scepticisme de la nouvelle Académie qui fournit à M. […] Bacon210 a été surtout un initiateur, il a eu le mérite de crier bien haut, d’être le héraut d’une ère nouvelle, de donner à la recherche scientifique la dignité et l’espoir d’un brillant avenir.
L’Espion revient de sa nouvelle excursion au camp des Argiens, et il en rapporte sept figures aussi formidables que les Cavaliers de l’Apocalypse, celles des Sept Chefs qu’il a vus de près. […] Le Destin a vite fait son œuvre : un Messager accourt bientôt des remparts, rapportant une double nouvelle de deuil et de joie.
L’un est le dernier esprit de l’ancienne France, l’autre est le premier génie de la France nouvelle. […] La Thessalie de Smarra, la patrie nouvelle du fantastique s’ouvre devant son âne.
En m’approchant de chez Charpentier, il me vient le désir de rencontrer quelqu’un qui m’annonce la nouvelle, et m’évite d’y entrer. […] * * * — Une navrante fin d’année, avec mes 80 000 francs dont je n’ai aucune nouvelle, avec cette bronchite chronique qui me confine et me calfeutre des semaines entières dans mon intérieur désolé, avec Pélagie, malade au lit d’un rhumatisme articulaire… Je comptais sur elle pour me fermer les yeux.
Une chronologie nouvelle & condamnée, les doctes extravagances du Jésuite Hardouin renouvellées, des morceaux isolés rapprochés avec art, une érudition profonde & légere qu’on y seine avec choix, la richesse & la douceur du style, tout frappa les curieux dans cette singuliere production. […] Il revint dans la suite de fes préjugés au sujet de cette fable si ridiculement inventée ; mais Vignoles donna une nouvelle édition de son ouvrage en 1736. en deux vol.
C’est ce qui arrive aux périodes de transition où l’espèce tout entière est en train d’évoluer, sans s’être encore définitivement fixée sous une forme nouvelle. […] Non seulement, là où il existe, les sentiments collectifs sont dans l’état de malléabilité nécessaire pour prendre une forme nouvelle, mais encore il contribue parfois à prédéterminer la forme qu’ils prendront.
Cousin dans sa nouvelle entreprise, quoi qu’on puisse s’étonner de le voir si loin de ses travaux habituels. D’ailleurs, une critique un peu large et qui se pique de justice n’a point à faire de chicanes à des facultés qui naissent tard, pourvu qu’elles naissent ; à des œuvres inespérées et qui rompent une série de travaux sur lesquels on pouvait compter, pourvu toutefois que l’œuvre nouvelle vaille ce qu’on perd dans un autre ordre.
III Et d’abord, son livre, dont la forme n’est pas nouvelle, atteste, jusque par sa forme, à quel point M. […] Des impulsions, un monde qui a un but mystérieux (quelle nouvelle !)
Aux yeux de qui sait reconnaître le fond et la forme d’un livre qui n’est que les variations d’un autre, exécutées avec plus ou moins de talent, l’ouvrage en dernier publié de Michelet a été bien plus inspiré par le souvenir d’un succès que par une idée nouvelle ou une vigoureuse fécondation d’une idée ancienne. […] C’est, ne nous y méprenons pas, de l’anthropomorphisme pur, que cette religion nouvelle.
nous le croyons, il serait d’une utilité supérieure de justifier par des faits nombreux, par une étude patiente et scrutatrice de la société moderne et de l’état actuel des hérésies en Europe, la confiance qu’il est impossible de ne pas avoir en une phase nouvelle et triomphante du catholicisme. […] L’anglo-catholicisme n’est pas une opinion nouvelle, une forme religieuse vivant de son énergie propre : c’est une opinion ancienne infectée d’erreur, mais qui tend à se purifier et à se compléter chaque jour.
Il s’en faut que le peuple soit tout épais, tout grossier ; qu’il n’exprime une idée qu’après avoir juré, comme on le supposerait d’après certains livres ; qu’on ne puisse assister à une réunion de famille ouvrière sans découvrir une tare nouvelle chez des gens déjà soupçonnés. […] De même dans cette nouvelle intitulée Donatienne.
Il dit du peintre Van Orley : « Vous trouvez en lui du gothique et du florentin… ici la pâte lourde et cartonneuse, la couleur terne et l’ennui de pâlir sur des méthodes étrangères ; là des bonheurs de palette, et la violence, les surfaces miroitantes, l’éclat vitrifié propres aux praticiens sortis des ateliers de Bruges. » Quelles images neuves, et quelle langue nouvelle aussi, combien forte ! […] Tous les sels irritants de la mer ont exaspéré ce que l’air saisit, avivé le sang, injecté la peau, gonflé les veines, couperosé la chair blanche, et les ont, en un mot, barbouillés de cinabre. » Et puis, quelquefois, les deux manières se fondent, l’ancienne et la nouvelle, et nous avons des tableaux à la fois doux et puissants, fouillés avec des coins d’incertitude par où s’échappe le rêve, mélange de critique technique et de poésie, qui comptent parmi les plus belles pages de la littérature française.
Puis, sans plus songer à elle, il croit l’Asie vaincue ; et, apostrophant, comme le prophète, la nouvelle Tyr et ses vaisseaux détruits, il s’écrie : « Ceux qui ont vu ta force brisée et la mer libre et dégagée des forêts de navires qui troublaient ses ondes, en voyant ta mort honteuse, diront de tes débris errants : Qui donc a eu tant de puissance contre la terrible Asie ? […] Déjà ce peuple couvrait la Méditerranée d’une flotte nouvelle de deux cents galères.
On raconte qu’à la première nouvelle qu’elle en reçut, elle versa quelques larmes qu’elle s’empressa presque aussitôt de cacher.
Mais ce n’est pas un parallèle que nous faisons ; nous n’avons voulu que nous justifier de réunir ici l’un à côté de l’autre deux jeunes poëtes si divers au premier abord, jumeaux dans leur apparition, unis d’ailleurs entre eux par une étroite amitié, et en ce moment même compagnons heureux de voyage vers la belle et toujours nouvelle Italie.
Sainte-Beuve dans les Nouveaux Lundis, tome X, à la suite de son étude sur la Nouvelle Correspondance inédite de l’auteur de la Démocratie en Amérique (1865).
C’est là une note nouvelle, un écho du roman contemporain.
Seule la vision est nouvelle.
Encore moins connut-il l’idée nouvelle, créée par la science grecque, base de toute philosophie et que la science moderne a hautement confirmée, l’exclusion des dieux capricieux auxquels la naïve croyance des vieux âges attribuait le gouvernement de l’univers.
Tenir à la vie, c’est se perdre ; sacrifier sa vie pour moi et pour la bonne nouvelle, c’est se sauver.
Il s’en faut que dans toutes les villes de la Galilée l’accueil fait à la nouvelle doctrine fût également bienveillant.
La nouvelle de cette mort, arrivée à la suite de trois années de retraite et de maladie, se perdit dans le mouvement et dans le bruit de la cour et du monde.
Cette identification de « l’analyse » et de la mise à mort du réel, topos au moins aussi vieux que le Faust de Goethe, trouve une nouvelle expression à l’époque de la « décadence », décrite par exemple selon Bourget dans ses Essais de psychologie contemporaine comme un abus de « l’esprit d’analyse », inséparable de toutes ces « maladies de la volonté » (Ribot) caractérisées par le primat de « l’intelligence » sur « l’instinct ».
Un de plus dans le torrent, ce n’est en soi chose ni bien importante, ni bien nouvelle, mais celui-ci n’est pas le premier venu.
Chapitre XIII Mme Swetchine14 I Voici une nouvelle édition de Mme Swetchine.
La mahométane Mme Henry Gréville qui s’est créée homme… par le nom, est une nouvelle venue dans la littérature de l’instant.
Telle est, dans son livre, implicitement, sinon expressément contenue, la thèse de Thureau-Dangin, qui n’est pas nouvelle, comme vous voyez, puisque nous la discutons, logiquement ou en fait, depuis plus de trois quarts de siècle.
I Ce livre n’est pas, comme on pourrait le croire, une nouvelle édition des œuvres de François Villon, mais tout simplement un mélange de critique et de biographie, entrepris dans le dessein de tirer de l’obscurité, dont elle n’est jamais suffisamment sortie, la figure originale de cet ancien poète à qui pourtant la gloire n’a pas manqué, mais une gloire coupée d’oubli, à interruptions ou à ressauts.
et notre reporter de nouvelle espèce l’a mêlée à son reportage.
L’auteur de ce travail, M. l’abbé Sauveur Gorini, ne peut pas passer pour un écrivain dans le sens littéraire du mot, quoiqu’il ait souvent ce qui fait le fond de l’écrivain, — une manière de dire personnelle, — mais c’est un érudit, et un érudit d’une nouvelle espèce, venu en pleine terre, à la campagne, comme une fleur sauvage ou comme un poëte… Jusqu’ici vous aviez cru, n’est-ce pas ?
Œuvres de Vauvenargues, édition nouvelle accompagnée de notes et de commentaires, par M.
Caro, le commentateur, nous a introduit à toute une nouvelle philosophie intitulée : Le Pessimisme au xixe siècle, — le pessimisme, qui n’était qu’un sentiment individuel autrefois, et que voilà transformé maintenant en théorie métaphysique !
Mais si cet ennemi veut être compté par nous, il faut qu’il ait à son service contre nous une injure nouvelle et un outrage que nous n’avions pas encore essuyé.
En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.
II Elle y est, en effet, cette manie, un des derniers gestes de la décrépitude d’une société tout à la fois curieuse et blasée… Vieux de race, hébétés de civilisation, énervés, blasés, ennuyés, dégoûtés, ayant besoin pour nous secouer d’une originalité dont nous n’avons plus la puissance, nous ne comprenons plus rien à la beauté de la ligne droite dans les choses humaines, et nous la courbons, nous la tordons, nous la recroquevillons en grimaçantes arabesques, pour qu’elle puisse donner une sensation nouvelle à nos cerveaux et à nos organes épuisés… La simplicité du génie et de ses procédés nous échappe.
Le monde, le monde sur lequel le poète opère, existait et avait son prix (et son prix éternel) avant d’être pétri par la main du poète, avant d’être animé de son souffle : il vivait, et vivait si bien que le poète n’a qu’augmenté sa vie en lui donnant la sienne, en lui versant, comme une vie nouvelle, sa propre individualité.
Or, maintenant, voici que nous l’avons… Ce fut une grande nouvelle, et, de plus, un grand bonheur littéraire.
La grande nouvelle !
A l’issue d’une guerre où tous les enfants de la France furent plus beaux que dans aucun siècle, la patrie doit un hommage aux femmes et aux mères des héros, l’enthousiasme glorieux de nos combattants est fait pour une grande part du courage et de l’abnégation des Françaises, et celles-ci, quand la funeste nouvelle tombe dans leurs foyers, sont dignes de recueillir (pour la défense de leur famille et de la patrie) le bulletin de vote du soldat dont l’âme était pareille à la leur.
On sait qu’il était né dans cette ville où la plus étonnante des institutions avait créé une nature nouvelle ; où l’on était citoyen avant que d’être homme ; où le sexe le plus faible était grand ; où la loi n’avait laissé de besoins que ceux de la nature ; de passions que celle du bien public ; où les femmes n’étaient épouses et mères que pour l’État ; où il y avait des terres et point d’inégalité ; des monnaies et point de richesse ; où le peuple était souverain quoiqu’il y eût deux rois ; où les rois absolus dans les armées, étaient ailleurs soumis à une magistrature terrible ; où un sénat de vieillards servait de contrepoids au peuple et de conseil au prince ; où enfin tous les pouvoirs étaient balancés, et toutes vertus extrêmes.
« Il souffrait, dit l’orateur, du peu de succès de nos armes… Le siège de Mons ayant fait naître l’occasion d’une nouvelle bataille, il fut encore prêt à marcher.
Redoublons de zèle en ces dissertations dignes de notre nouvelle Athènes, afin qu’elle éclipse, autant qu’il se peut, la gloire que se mérita l’ancienne au milieu de ses libres écoles et sous les chefs nombreux de son Lycée, qui sert encore de modèle au nôtre. […] Ce sentiment que j’éprouve, que je déclare ingénument ici, est une nouvelle preuve de l’utilité des cours publics dont je vous rappelais l’importance. […] Nécessité de l’application de ma nouvelle méthode de classification des espèces. […] Si je tentai le panégyrique de l’ancienne, en étudiant ses desseins et son but, je dois faire une plus grande apologie de la nouvelle. […] Notre leçon nouvelle n’est donc que la suite de l’autre, ou plutôt c’en est la seconde moitié, que la limite du temps prescrite à nos séances nous a forcé de séparer de sa première partie.
Et bénie soit la Révolution qui ouvre à l’humanité une ère nouvelle de justice et de progrès ! […] C’est que Thouvenin est une variété en grande partie nouvelle, du raisonneur, de « l’homme fort ». […] Cette nouvelle méthode d’éducation se complétera avec le temps. […] Il est ivre de sa foi nouvelle, et cela ne l’empêche pas d’adorer sa femme. […] On nous en a dit une nouvelle, qui n’est pas plus idiote que les autres.
Cette nouvelle brigade, pour parler comme Ronsard, eut pour héros les hommes de volonté et d’énergie, les César, les Richelieu, les Napoléon. […] On les réunira un jour, soyez tranquilles, et, même si elles ne vous grandissent pas, elles vous compléteront ; même si elles ne vous haussent point, elles vous éclaireront d’une nouvelle lumière. […] Comment vous initier à cette vie nouvelle où je me plonge avec passion ? […] La génération nouvelle s’écarte de cette direction et cherche, ou à croire, ou à créer une nouvelle métaphysique, en tout cas à rouvrir la porte du suprasensible. […] Suffit que j’aie dit que sa nouvelle œuvre est en tous points très digne encore de l’auteur des admirables Lettres de femmes.
. — Nouvelle idée des causes. — La philosophie allemande. — Le désir de l’au-delà. […] — Beauté austère de cette poésie protestante. — Shelley. — Ses imprudences. — Ses théories. — Sa fantaisie. — Son panthéisme. — Ses personnages idéaux. — Ses paysages vivants. — Tendance générale de la littérature nouvelle. — Introduction graduelle des idées continentales. […] Le public pensant et l’esprit humain changent, et sous ces deux chocs une littérature nouvelle jaillit. […] Une race nouvelle, engourdie jusque-là, donne le signal : l’Allemagne, par toute l’Europe, imprime le branle à la révolution des idées, comme la France à la révolution des mœurs. […] Thomas Moore, le plus gai et le plus français de tous, moqueur spirituel1199, trop gracieux et recherché, et qui fit des odes descriptives sur les Bermudes, des mélodies sentimentales sur l’Irlande, un roman poétique sur l’Égypte1200, un poëme romanesque sur la Perse et l’Inde1201 ; Lamb, le restaurateur du vieux drame ; Coleridge, penseur et rêveur, poëte et critique, qui, dans sa Christabel et dans son Vieux Marinier, retrouva le surnaturel et le fantastique ; Campbell, qui, ayant commencé par un poëme didactique sur les plaisirs de l’Espérance, entra dans la nouvelle école tout en gardant son style noble et demi-classique, et composa des poëmes américains et celtes, médiocrement celtes et américains ; au premier rang Southey, habile homme qui, après quelques faux pas de jeunesse, devint le défenseur attitré de l’aristocratie et du cant, lecteur infatigable, écrivain inépuisable, chargé d’érudition, doué d’imagination, célèbre comme Victor Hugo par la nouveauté de ses innovations, par le ton guerrier de ses préfaces, par les magnificences de sa curiosité pittoresque, ayant promené sur l’univers et l’histoire ses cavalcades poétiques, et enveloppé dans le réseau infini de ses vers Jeanne d’Arc, Wat Tyler, Roderick le Goth, Madoc, Thalaba, Kehama, les traditions celtiques et mexicaines, les légendes des Arabes et des Indiens, tour à tour catholique, musulman, brahmane, mais seulement en poésie, en somme protestant prudent et patenté.
Une fois que je m’en entretenais avec Georges de Porto-Riche et que je faisais allusion à certains récits d’où l’on aurait pu tirer des indices sur l’état mental de Maupassant, et, en particulier, à la nouvelle intitulée Le Horla dont le fantastique hallucinatoire décelait un trouble avertisseur, Porto-Riche m’assura que Le Horla ne pouvait pas être la preuve de phénomènes morbides chez Maupassant, car c’était lui, Porto-Riche, qui avait donné à son ami le sujet de ce conte, et Maupassant s’était borné à en développer le thème accepté. […] Les deux hommes avaient été assez liés, et France avait même servi de secrétaire à Heredia lorsque ce dernier travaillait à sa traduction de La Véridique Histoire de la Conquête de la Nouvelle Espagne, par Bernai Diaz del Castillo. […] Poète subtil, riche de ressources verbales et d’artifices de rhétorique, prosateur brillant et maniéré, lettré ingénieusement érudit, il tenait tête avec une hostilité astucieuse et dissimulée aux tentatives de la génération nouvelle, envers laquelle cependant il usait de ménagements, lui faisant certaines avances qu’on pouvait prendre pour des acquiescements partiels, mais qui étaient plutôt de la politique confraternelle et de la stratégie littéraire. […] Bonnières y avait joint l’acquisition des quatre tomes de L’Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne, traduite de Bernal Diaz del Castillo par José-Maria de Heredia. […] Ce n’était plus le Forain à barbe des premiers temps où je l’avais connu, pas plus que le Forain qui avait fréquenté le café de la « Nouvelle Athènes » qui avait assisté à l’apparition à Paris d’Arthur Rimbaud et qui avait été le familier de l’étrange salon batignollais de Nina de Villard, qu’a décrit Catulle Mendès dans sa Maison de la Vieille.
C’est en ce sens que parle aussi l’épigraphe qui le précède, tirée de la Nouvelle Héloïse. « J’ai vu les mœurs de ce siècle et j’ai publié ce livre », s’écrie Rousseau ! […] Les lettrés n’ignoraient pas qu’un admirable écrivain existait parmi eux, celui qui avait écrit la curieuse nouvelle de Claire Lenoir et le magnifique drame d’Axël, imprimés en des revues. […] Une génération nouvelle saluait, en Villiers un de ses maîtres, un des maîtres de l’Idéalisme. […] En janvier 1903, il publie aussi dans le Mercure de France un article titré « La vie amoureuse de Baudelaire », puis une série de lettres inédites, dans la Nouvelle Revue en août de la même année. […] Il contribua en outre largement à la première édition des œuvres complètes de Baudelaire, notamment en élaborant, avec Théodore de Banville, une nouvelle (et troisième) édition des Fleurs du mal.
Le gentil de ceci, c’est que chez cette jeune fille, bourgeoisement élevée, il n’y eut pas le moindre effarement en cette nouvelle existence, dans la fréquentation de ce monde de mangeurs de dîners, de carotteurs de pièces de vingt francs, d’emprunteurs de pantalons. […] Elle a son fils avec le général Négrier, et n’en a aucune nouvelle. […] C’est dans la nouvelle et grande salle à manger, comme un glas funèbre. […] Porel me dit en parlant de la nouvelle pièce : « C’est une pièce d’un inconnu… et ici les pièces d’inconnu ne font pas d’argent… Je m’attends à une dizaine de représentations à 600 francs par soirée. » Alors pourquoi m’abandonner, quand l’annonce des dernières représentations fait faire des recettes de plus de 1 500 francs ?
Voici, après dîner, mon deuil fait de l’interdiction, une dépêche d’Antoine m’annonçant qu’il m’apportera une grande nouvelle dans la soirée. Au fond, je crois que la nouvelle ne viendra pas, et que je veille pour rien. […] Jeudi 12 mars En rentrant chez moi, enfin une lettre qui m’apporte une bonne nouvelle, une lettre de l’Odéon me demandant des brochures, pour commencer les répétitions de la reprise de Germinie Lacerteux. […] Il veut d’abord sous le titre du Cousin Tintin, faire une nouvelle, puis une pièce pour Baron, de l’histoire d’un faux testament fabriqué par la sœur d’un défunt.
Année 1892 Vendredi 1er janvier 1892 Ce premier jour de l’an, dans le vague de ma faiblesse, ne m’a pas donné, cette année, l’impression du renouveau d’une année nouvelle. […] Jeudi 4 février En arrivant chez Daudet, en train de s’habiller pour le théâtre, je ne puis m’empêcher de lui dire, que j’aime beaucoup mieux la mort naturelle de la Menteuse, dans sa nouvelle, que sa mort par l’empoisonnement de la pièce. Oui, j’aurais voulu cette femme couchée dans son lit, ainsi que dans la nouvelle, couchée le nez dans le mur, ne répondant pas aux interrogations furieuses, à elle adressées par son mari, qui, alors pris d’un accès de brutalité, la retournerait violemment de son côté, mouvement dans lequel elle expirerait. […] Puis, une interruption amenée, je ne sais par quoi, et une nouvelle séance de mon dentiste, à la tête de plâtre, qui avait pris, cette fois, le caractère de méchanceté de la tête du vieil Aussandon, et je l’entendais me dire avec une voix, sortant comme d’un téléphone : « Ce que j’ai fait hier, c’était pour vous amuser… mais il n’est que temps d’aller voir Péan… la carie de la dent s’est communiquée à l’os de la mâchoire… peut-être est-il encore temps pour l’ablation. » Et devant le rire féroce de ma tête de plâtre, j’avais l’effroi de l’attente de cette opération, qui a coûté la vie au frère de Rattier.
Raspail, qui avait continué de vivre en Belgique, à la nouvelle de cette mort, ait écrit cinq jours après au fils de la chère défunte cette lettre pathétique et grave, qui mérite de rester attachée à sa mémoire comme la suprême oraison funèbre : « Monsieur, j’ai lu et relu, les yeux remplis de larmes, votre pieuse lettre ; c’est le dernier adieu que votre illustre mère vous a chargé de me transmettre, vous, le légataire universel de ses souvenirs, de ses affections et de ses grandes qualités.
Comment donc forcer l’esprit humain à rétrograder, et lors même qu’on aurait obtenu ce triste succès, comment prévenir toutes les circonstances qui pourront donner aux facultés morales une impulsion nouvelle ?
Sur quatre-vingt-dix millions780 de solde que chaque année elle coûte au Trésor, il y a 46 millions pour les officiers, 44 seulement pour les soldats, et l’on sait qu’une ordonnance nouvelle réserve tous les grades aux nobles vérifiés.
Généralement aussi, nous ne les voyons ni dormir, ni s’habiller, ni tousser ; ils entrent, ou sortent, sans qu’on nous dise qu’ils ouvrent les portes, qu’ils montent ou descendent les escaliers ; quand ils vont dans la rue, il ne nous importe guère de quel côté du trottoir, et ce n’est que par le caprice d’une nouvelle école que nous lisons parfois l’émouvante énumération des rues, quais et boulevards par où passe un homme pour aller de Montrouge aux Batignolles.
« ARRÊTÉ. » Et voici ce qu’il avait écrit déjà, en 1832, à propos de la mort de son père, dans un de ces articles, nécrologiques qu’il se plaisait à composer sur lui-même : « Pendant le premier mois qui suivit cette nouvelle, je n’y pensai pas trois fois.
Après Michelet, après Victor Hugo, la Mer nous donne ce que nous exigeons des poètes : une interprétation personnelle, nouvelle, variée, de la nature.
En 1655, une nouvelle maison s’ouvrit ; ce fut celle de madame de La Fayette, de qui Boileau a dit : C’était la femme de France qui avait le plus d’esprit et qui écrivait le mieux 43.
Elles l’étaient beaucoup dans leur nouveauté ; aujourd’hui elles ne doivent reparaître que sous une forme nouvelle.
L’auteur, qui n’a ni invention nouvelle ni observation profonde à son service, y combine, ou plutôt y recombine tous les faits connus des romans vertueux, ayant le même train d’amours malheureux, contenus ou transparents, de dévouements et de dévotions.
Vieille et blasphématoire bêtise contre le mystère de l’Incarnation, sous une forme nouvelle qui a l’avantage d’en faire une saleté !
… C’est encore Monmerqué qui s’y obstine, et qui a épaulé les efforts de Paulin Paris dans cette nouvelle édition.
Si Chamfort n’était qu’un homme d’esprit, les dilettanti qui le publient ne se mettraient probablement pas en frais d’une édition nouvelle ; mais il fut contre la société, dans l’ordre de la plume, un précurseur de Robespierre ; et voilà l’intérêt pour eux !
Quand on a lu son livre des Quinze ans du règne de Louis XIV, on a certainement quelques notions justes de plus, quelques faits de plus dans la tête, bien époussetés et bien éclaircis, mais on n’a pas une vue nouvelle, — une de ces traînées de lumière, ou même, simplement, un de ces points fixes et lumineux que les hommes qui fécondent les événements par la méditation allument dans l’esprit avec une phrase ou avec un mot.
C’est de la cacophonie philosophique et littéraire, et ce sont des fautes que, pour l’honneur de son livre, Castille est tenu de faire disparaître dans une nouvelle édition.
que les portraits tracés par lui accuseraient sinon l’éclat d’un talent… bien fatigué maintenant, au moins l’effort d’une œuvre nouvelle.
I J’attendais la nouvelle édition de ce livre pour parler de l’auteur de La Fille Élisa, — de cette production jalouse et désespérée, sur laquelle j’ai gardé le silence par respect pour l’homme qui l’a écrite.
Rien n’y suffirait, ni la décadence littéraire de la France, qui n’avait, au commencement du siècle, de l’ancien esprit français (madame de Staël et Chateaubriand exceptés), que les dernières gouttes qui tombent du toit après la pluie, ni le besoin de nouveauté enfantine qui nous emporte vers toute chose nouvelle avec notre délicieuse frivolité séculaire, ni cette espèce de catinisme intellectuel toujours prêt à se donner au premier venu, — qui nous fit Anglais à la fin du xviiie siècle, comme il nous avait faits Latins Grecs, Italiens et Espagnols, dans les siècles précédents, et qui, pour l’heure, nous faisait Allemands, en attendant que quelque autre littérature nous fît autre chose.
Voici un historien froid comme un officier d’artillerie faisant des études sur le salpêtre qui a failli faire sauter la France, et qui nous apprend de quels abominables éléments ce salpêtre de nouvelle espèce était composé.
L’Histoire y est aussi esquissée en traits rapides, mais il y a peu de passé encore dans cette vie d’un peuple, et l’expérience qu’il fait est si nouvelle, que l’avenir, bien plus que le passé, y prend le regard de l’historien.
Autant, à chaque œuvre nouvelle de Balzac, — de ce prodigieux producteur, — il était impossible de ne pas convenir du prodige de sa production, autant on cherchait à diminuer, dans sa vie morale et pratique, l’être si souverainement supérieur dans l’ordre de l’esprit et de l’idéal ; — et c’est ainsi qu’on était parvenu à faire de la toute-puissance de Balzac quelque chose d’énorme, il est vrai, mais d’anormal, d’étrange, de mystérieux, d’absorbant, dans lequel l’homme moral n’était plus pour rien, quelque chose enfin comme une mécanique de génie, comme une splendide et énigmatique monstruosité !
Il y a deux femmes, en effet, dans Guy Livingstone, les deux femmes éternelles qui sont partout, dans toutes les œuvres humaines, quelque nom qu’elles portent ; les deux types primitifs, dont les autres femmes ne sont jamais, plus ou moins, que les divers mélanges ou les dégradations… Il y a la Provocante terrible, le démon charmant, l’Astarté, et en vis-à-vis, pour le combat qui doit la tuer, la Pudeur fière, l’Amour profond, celle qui presque toujours, dans sa lutte contre l’autre, doit mourir… L’auteur de Guy Livingstone n’a pas inventé, en fait de femmes, quelque combinaison nouvelle de caractère ; mais son invention, c’est son intensité.
Il répète ce qui a été dit mieux… C’est l’apologie des Ordres Religieux qu’on ne pourra jamais trop faire, quand on la fera bien ; mais cette apologie nouvelle est sans nouveauté.
Flourens jetait aux Bichats de l’avenir, pour le développer, le germe d’une nouvelle chirurgie, et ce n’était là qu’un profit de la physiologie ; mais la théorie posant l’axiome superbe : « la matière passe et les forces restent », frappait le matérialisme, d’un premier coup, au ventre même.
… Aux applaudissements de la foule, cette honte recherchée… Il n’y a plus de Religion d’État pour châtier, comme il le faudrait, les écrivains qui, sous prétexte de critique, se livrent aux abominables et révoltantes conclusions d’un livre comme cette nouvelle Vie de Jésus, sortie évidemment de l’autre, et qui a pour ambition de la surpasser.
Or, voilà ce qui est montré avec une autorité, un détail, une vérité plénière, dans cette vie nouvelle de saint Vincent de Paul que, pour cette raison, j’ose appeler la première histoire qu’il ait eue.
Il n’y a là ni aperçu frappant, ni pensée nouvelle.
Le talent de Hello, qui ne fait pas la sienne, s’est révélé dans ce nouveau livre sous une face nouvelle, quoique les idées qui sont le fond de ce talent n’aient pas changé.
Ce n’est pas, du reste, une invention tout à fait nouvelle.
Mais le grand historien va peut-être surgir et éclater à son tour… José-Maria de Heredia nous annonce non plus des tableaux historiques, mais une histoire complète de la conquête du Mexique, et l’historien, qui est fait de hauteur de vue et de moralité, va-t-il planer ici sur la vie de sa couleur, et s’y dresser dans l’auguste attitude de cette double force nouvelle ?
Il s’est ouvert en lui une source d’inspiration nouvelle.
et cette pièce : La Flûte, digne d’un André Chénier devenu profond, et, pour mieux dire, enfin, tous les vers de ce recueil qui y sont marqués du double caractère fatal et stoïque de cette Muse nouvelle d’Alfred de Vigny : Qui fend l’air de son front et de ses seins altiers !
Il importait peu à Shakespeare que son Roméo et Juliette fût dans une maigre nouvelle du Bandello.
La préoccupation de ce malheureux livre, où il y a de l’étude et parfois du style, mais rien de sincère, de franc et de naïvement emporté, la préoccupation se trouve partout, c’est la manie de faire de l’école hollandaise, de cette école hollandaise transportée dans la littérature, et qui les perdra tous, ces romanciers sans idée, qui veulent tout écrire et ne rien oublier, parce qu’il est plus aisé de peindre les bretelles tombant sur les hanches des hommes qui jouaient au bouchon (v. p. 68), que d’avoir un aperçu quelconque ou de trouver une nuance nouvelle dans un sentiment.
Il y a deux femmes, en effet, dans Guy Livingstone, les deux femmes éternelles qui sont partout, dans toutes les œuvres humaines, quelque nom qu’elles portent ; les deux types primitifs, dont les autres femmes ne sont jamais, plus ou moins, que les divers mélanges ou les dégradations… Il y a la Provocante terrible, le démon charmant, l’Astarté, et en vis-à-vis, pour le combat qui doit la tuer, la Pudeur fière, l’Amour profond, celle qui presque toujours, dans sa lutte contre l’autre, doit mourir… L’auteur de Guy Livingstone n’a pas inventé, en fait de femmes, quelque combinaison nouvelle de caractère ; mais son invention, c’est son intensité.
En supposant que la Gloire, qui est une capricieuse, veuille se gargariser jamais avec les deux syllabes du nom de Gogol, les Ames mortes, ce long poëme en prose, feront moins d’honneur à leur auteur que tel petit poëme ou telle petite nouvelle, son Tarass-Boulba, par exemple, dont relativement on ne parle pas !
Il pense, il sent, il respire dans un autre ; il est d’autant plus fier qu’il est plus asservi, jusqu’à ce qu’une nouvelle révolution amène un autre empire et d’autres esclaves.
Patru, qu’on ne lit plus, avait alors des admirateurs ; c’était la première curiosité d’un peuple étonné de ses richesses, et qui en jouit avec l’empressement que donne une fortune nouvelle : il y a d’ailleurs, comme noua avons vu dans chaque époque, un certain niveau que prennent les esprits, les âmes, les mœurs, la langue, le style même : tout tend vers ce niveau et s’en rapproche.
L’ancienne loi est personnifiée par les Erinnyes, et la nouvelle par Apollon et Athéné. […] Mais peu à peu une nouvelle génération grandit, animée d’un esprit différent. […] M.Sarcey rend plus de justice au grand amuseur : « Cette nouvelle manière, c’était un tout jeune homme qui l’apportait. […] Pour moi, je le dis, parce que c’est la vérité : j’ai beaucoup aimé, en somme, la nouvelle œuvre de M. […] Ici, nouvelle interruption du drame.
Voici une nouvelle œuvre de cet écrivain plein de charme qui signe Pierre Loti. […] Sans renoncer à la voie dans laquelle il s’est engagé, l’auteur de Numa Roumestan a cru devoir néanmoins suivre parfois dans ses routes dangereuses les audacieux de l’école nouvelle. […] L’action de la nouvelle intitulée : la Casserole, se passe dans un tapis-franc où une fille publique va être égorgée. […] Comme on le voit, ce ne sont pas les tableaux dramatiques et émouvants qui manquent à la nouvelle l’œuvre de M. […] Il le hante chaque jour avec une intensité nouvelle, s’impose comme une habitude, s’exagère avec les illusions d’optique d’une rêverie.
Une idée vraie, c’est une idée nouvelle : il ne faut pas chercher davantage : le criterium est aisé. […] Ils s’étaient dit : « Les Français ne s’éprendront d’une religion que si elle est nouvelle. […] C’était tout simplement l’esprit religieux qui créait son organe, c’était une Église nouvelle qui se formait, au service du reste de la foi ancienne ; mais c’était une Église nouvelle qui se formait ; parce qu’il est de l’essence d’une Église, là où il y a un esprit religieux, d’être libre et de se sentir gênée dans les cadres et dans l’enrégimentation gouvernementale. […] Quoi qu’il en soit, l’Assemblée de 1871 élabora une nouvelle loi de liberté de l’enseignement. […] Une armée sans esprit militaire, c’est ce que va créer notre nouvelle loi sur l’armée.
Enfin résumons, avec Maudsley, ce mécanisme : « D’abord, excitation du trajet d’idéation approprié, au moyen de la représentation externe ou de la représentation interne ; secondement, augmentation d’énergie de cette première stimulation par une nouvelle stimulation due à l’innervation motrice correspondante ; troisièmement, une nouvelle augmentation d’énergie par la réaction subséquente des centres perceptifs, plus actifs que les autres, sur l’idée ; car l’influence réciproque de ces facteurs sensoriels et moteurs renforce jusqu’à un certain point son activité » Si donc nous comparons l’état ordinaire à l’état d’attention, nous trouvons dans le premier des représentations faibles, peu de mouvements ; dans le second, une représentation vive, des mouvements énergiques et convergents, et en plus la répercussion des mouvements produits. […] Dès que, par des causes quelconques qui se sont produites en réalité, puisque l’homme est sorti de la sauvagerie (disette de gibier, densité de la population, sol ingrat, peuplades voisines mieux aguerries, etc.), il a fallu ou périr ou s’adapter à des conditions de vie plus complexes c’est-à-dire travailler l’attention volontaire est devenue, elle aussi, un facteur de premier ordre dans cette nouvelle forme de la lutte pour la vie. […] Les criminalistes italiens de la nouvelle école y voient, à tort ou à raison, des cas d’atavisme. […] Ainsi notre thèse principale sera justifiée encore une fois et d’une nouvelle manière.
Ainsi le parti de l’erreur se grossit tous les jours de ceux mêmes qui l’ont reconnuë ; tout désabusés qu’ils sont, ils tiennent le même langage que ceux qui sont encore trompés ; et ils deviennent eux-mêmes une nouvelle autorité pour en abuser d’autres. […] Non, quoiqu’on en dise, je n’accuserai point Homere de ces imprudences : il est bien plus vraisemblable que c’est notre ignorance de sa langue, qui fait notre embarras, et qui ne nous permet pas de discerner pour mettre encore mieux en jour notre impuissance à juger de l’expression d’Homere, transportons-nous à deux mille ans dans l’avenir ; imaginons-nous que nous parlons une nouvelle langue, et que le françois est alors ce que le grec est aujourd’hui. […] L’étendue et la hardiesse du dessein, la nouveauté des idées, la description de tout ce qui pouvoit intéresser les grecs, les fictions prodigieuses, si séduisantes pour des hommes grossiers comme ils étoient, une beauté d’expression, inconnue peut-être jusqu’alors, une harmonie nouvelle du discours, et par dessus tout cela, si l’on veut, la prononciation du poëte même, qui farde toûjours son ouvrage, ne fût-ce qu’en ne laissant pas le loisir de la réflexion : car il faut remarquer qu’Homere récitoit lui-même ses vers ; qu’il alloit de ville en ville, amuser la Grece de son ouvrage ; et qu’ainsi l’impression que devoient faire en gros la nouveauté et le merveilleux, emportoit aisément des suffrages, sur lesquels on n’avoit pas le tems de délibérer. […] Sur la traduction des poëtes, il s’est élevé une nouvelle dispute. […] Les autres, pour vouloir unir trop de choses ensemble, n’en dévéloppent aucune assez distinctement ; et il faut souvent revenir avec une nouvelle attention, sur ce qu’on a lû, parceque les idées se sont confondues, ou effacées, l’une l’autre.
Ce mouvement d’absorption se renouvela plusieurs fois, et, à chaque reprise, le brouillard, en retombant, se trouvait abaissé, et une nouvelle zone était découverte. […] Mignet, insistant sur le même rapprochement historique, écrivait le 12 février : « Elle (la nation anglaise) fit donc une simple modification de personnes en 1688, pour compléter une révolution de principes opérée en 1640, et elle plaça sur un trône tout fait une famille qui avait la foi nouvelle. […] Il ne nous appartient pas de devancer le jugement de tous, mais notre impression n’est pas douteuse, et, comme un messager porteur d’une bonne et grande nouvelle, nous ne la cacherons pas.
C’est à Dante poëte, à Dante, surtout citoyen et patriote qu’il s’adresse et qu’il demande assistance et recours dans cet abaissement du présent : « O père illustre du mètre toscan, si à vos sacrés rivages il parvient quelque nouvelle encore des choses de la terre et de cette patrie que tu as placée si haut, je sais bien que tu ne ressens point. de joie pour toi-même, car moins solides que la cire et que le sable sont les bronzes et les marbres au prix du renom que tu as laissé de toi ; et si tu as jamais pu, si tu pouvais un jour tomber de notre mémoire, que croisse notre malheur s’il peut croître encore, et que ta race inconnue de l’univers soit vouée à d’éternels gémissements ! […] Mais, de quelque part que soit arrivée au jeune homme la première provocation au, doute et à l’examen, et quand il en aurait reçu l’initiative dans la conversation de quelqu’un de ses amis philosophes, comme Giordani ou tout autre, il faut reconnaître que l’esprit seul de Leopardi fit les frais de cette nouvelle opinion dans laquelle il s’engagea, et qui lui devint aussitôt comme un progrès naturel et nécessaire de sa pensée, un sombre et harmonieux développement de son talent et de sa nature. […] Et toutefois, vous collines et coteaux, vous ne resterez pas longtemps plongés dans l’ombre, vous retrouverez tout à l’heure, de l’autre côté de l’horizon, une aube nouvelle, suivie d’un radieux soleil ; et il ajoutait : « Mais la vie mortelle, du moment que la belle jeunesse a disparu, ne se colore plus jamais d’une autre lumière ni d’une autre aurore ; elle est veuve jusqu’à la fin, et, à cette nuit qui obscurcit tous les autres âges, les Dieux n’ont mis pour terme que le tombeau. » Ma la vita mortal, poi che la bella Giovinezza spari, non si colora D’altra luce giammai, nè d’altra aurora.
Quelques écrivains, médiocrement penseurs, doués seulement d’une vive sagacité littéraire, ouvrirent dès l’abord une ère nouvelle pour l’expression ; le goût, qui implique le choix et l’exclusion, les poussa à se procurer l’élégance à tout prix et à rompre avec les richesses mêmes d’un passé dont ils n’auraient su se rendre maîtres. […] IV) il avait dit : « Il ne faut donc pas croupir dans l’erreur de ces foibles esprits qui s’imaginent que Rome sera toujours le siége des saints Pères, et Paris celui des rois de France. » Je trouve que, de nos jours, les sages eux-mêmes ne sont pas assez persuadés que de tels changements restent toujours possibles, et l’on met volontiers en avant un axiome de nouvelle formation, bien plus flatteur, qui est que les nations ne meurent pas. […] Naudé, qui cite cette épigramme dans la préface de ses Rose-Croix, l’a remise depuis dans son Mascurat, et en a fait la plus jolie page de ce gros in-4° : « La fable ancienne ou moderne dit que le Dieu d’Amour lit présent au Dieu du Silence, Harpocrate, d’une belle fleur de rose, lorsque personne n’en avoit encore vu et qu’elle étoit toute nouvelle, afin qu’il ne découvrît point les secrètes pratiques et conversations de Vénus sa mère ; et que l’on a pris de là occasion de pendre une rose ès chambres où les amis et parents se festinent et se réjouissent, afin que, sous l’assurance que cette rose leur donne que leurs discours ne seront point éventés, ils puissent dire tout ce que bon leur semble. » — Cette dévotion du silence a encore inspiré à Naudé une jolie épigramme, la seule même assez gracieuse qu’on trouve dans le recueil de ses vers.
L’imagination agit autant sur le passé que sur l’avenir, et l’on fait avec les biens qu’on possède une alliance, dont la rupture est cruelle ; mais après un certain temps, une situation nouvelle présente une nouvelle perspective à presque tous les hommes. […] L’émotion, que dut causer une doctrine si nouvelle, égara les imaginations ardentes ; mais les Chrétiens, à qui les promesses d’une vie future n’ont été faites qu’en y joignant la menace des punitions pour les coupables, les Chrétiens peuvent-ils espérer que le Suicide soit un moyen de s’arracher à la peine qui les dévore ?
Deux causes y maintiennent cette affluence : l’une qui est la forme féodale conservée, l’autre qui est la nouvelle centralisation introduite ; l’une qui met le service du roi entre les mains des nobles, l’autre qui change les nobles en solliciteurs Par les charges du palais, la première noblesse vit chez le roi, à demeure : grand aumônier, M. de Montmorency-Laval, évêque de Metz ; premier aumônier, M. de Bessuéjouls de Roquelaure, évêque de Senlis ; grand maître de France, le prince de Condé ; premier maître d’hôtel, le comte des Cars ; maître d’hôtel ordinaire, le marquis de Montdragon ; premier panetier, le duc de Brissac ; grand échanson, le marquis de Verneuil ; premier tranchant, le marquis de la Chesnaye ; premiers gentilshommes de la chambre, les ducs de Richelieu ; de Durfort, de Villequier, de Fleury ; grand maître de la garde-robe, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt ; maîtres de la garde-robe, le comte de Boisgelin et le marquis de Chauvelin ; capitaine de la fauconnerie, le chevalier de Forget ; capitaine du vautrait, le marquis d’Ecquevilly ; surintendant des bâtiments, le comte d’Angiviller ; grand écuyer, le prince de Lambesc ; grand veneur, le duc de Penthièvre ; grand maître des cérémonies, le marquis de Brézé ; grand maréchal des logis, le marquis de la Suze ; capitaines des gardes, les ducs d’Ayen, de Villeroy, de Brissac, d’Aiguillon et de Biron, les princes de Poix, de Luxembourg et de Soubise ; prévôt de l’hôtel, le marquis de Tourzel ; gouverneurs des résidences et capitaines des chasses, le duc de Noailles, le marquis de Champcenetz ; le baron de Champlost, le duc de Coigny, le comte de Modène, le comte de Montmorin, le duc de Laval, le comte de Brienne, le duc d’Orléans, le duc de Gesvres165. […] Enfin voilà la chemise présentée ; un valet de garde-robe emporte l’ancienne ; le premier valet de garde-robe et le premier valet de chambre tiennent la nouvelle, l’un par la manche gauche, l’autre par la manche droite179 et, pendant l’opération, deux autres valets de chambre tendent devant lui sa robe de chambre déployée, en guise de paravent. […] Il s’amuse et amuse ses hôtes ; chez lui, c’est tous les jours une nouvelle partie de plaisir.
Or l’homme qui a le premier et le plus longtemps manié cette diplomatie nouvelle qu’on peut appeler du nom de la révolution française, la diplomatie moderne, la diplomatie de la France, c’est le prince de Talleyrand ; il l’a inspirée, maniée ou gouvernée presque constamment, soit comme membre des comités diplomatiques, en 1789 et 1790, soit comme envoyé secret à Londres, en 1791, jusqu’au 10 août, soit comme ministre des relations extérieures sous la république régularisée du Directoire, soit comme ministre du Consulat, soit comme membre du premier Empire, soit comme ministre de sa propre pensée, ayant pris, de sa pleine audace et de sa propre autorité, la France sous sa responsabilité en 1814, dans le gouvernement provisoire, gouvernement jeté entre la France vaincue et l’Europe armée pour restaurer à la fois la patrie envahie et la monarchie constitutionnelle des Bourbons, soit comme ministre plénipotentiaire et ambassadeur à la fois au congrès de Vienne, soit comme ministre de Louis XVIII à Vienne, à Gand et à Paris, après la seconde restauration des Bourbons, en 1815, soit comme ambassadeur de la royauté d’Orléans en Angleterre, après 1830, soit comme membre principal de la conférence de Londres, en 1831, pour se jeter une dernière fois entre la guerre européenne et la France après la révolution de la Belgique, soit enfin comme membre de la chambre haute et comme oracle consulté et obéi de la diplomatie française, régnant encore du sein de son repos majestueux sur les affaires du monde jusqu’à plus de quatre-vingts ans, soit même encore comme ministre honoraire à son dernier soupir, quand le souverain de la France vint recueillir, une heure avant sa mort, ce dernier soupir comme le secret de la Providence diplomatique, les rideaux fermés, la foule écartée, seul à seul avec l’homme du mystère. […] C’est ainsi que Napoléon l’appelle après Austerlitz, pour rédiger le traité de Presbourg, traité qui impose trop d’humiliation à l’Autriche en Italie pour être autre chose qu’une pierre d’attente de guerre nouvelle. […] Que le courrier de la France nous apporte aujourd’hui la nouvelle du renvoi ou de la mort de M.
Il n’y a qu’une égalité, tandis qu’il peut y avoir des degrés sans nombre d’inégalités. » De là résulte une nouvelle sorte de raisonnement qui opère sur des inégalités : c’est le raisonnement quantitatif simple et imparfait. […] Chaque nouvelle intégration rend l’organe apte à être de nouveau différencié ; chaque nouvelle différenciation rend l’organe apte à intégrer de nouveau.
Comme la sélection naturelle n’agit que par l’accumulation de variations légères dans l’organisation ou les instincts, chaque modification nouvelle devant être avantageuse à l’individu variable par rapport à ses conditions de vie particulières, on peut demander, avec quelque raison, comment de nombreuses variations successives et graduelles de l’instinct constructeur, tendant toutes à réaliser la perfection actuelle du plan de construction de notre Abeille domestique, peuvent avoir été avantageuses aux progéniteurs successifs de cette espèce. […] Ce serait, en ce cas, une acquisition nouvelle d’instinct chez les Fourmis, et une nouvelle habitude avantageuse contractée par elles qui aurait causé chez les Aphis une variation désavantageuse d’organisation, et une variation correspondante d’instinct.
En entrant dans cette phase nouvelle et définitive de la Révolution, on était obligé de descendre plus bas que le dernier degré de l’échafaud, on était tenu de soulever plus infect que la boue des corps, mais la boue des âmes. […] Et il les peignit avec une ressemblance et une profusion de détails qui sembla une manière nouvelle, et qui n’était que l’application spontanée et réfléchie des facultés les plus heureusement créées pour toucher à l’histoire et y réussir. […] Nouvelle démolition à faire de ce second système sur les ruines déjà faites du premier, voilà, en quelques mots, tout le livre de Cassagnac !
Au sortir donc des gorges et des rampes étroites où nous avons gravi longtemps, où nous avons fini par triompher et nous acquérir quelque nom, nous nous trouvons, grâce à notre succès même, portés sur le plateau, dans la plaine ; il s’agit de faire bonne figure au soleil et devant tous dans cette nouvelle position, et de tenir décemment la campagne. […] C’est une belle tâche à remplir encore, sentant sur soi, comme on fait, le poids du passé, autour de soi la confusion et la cohue du présent, puis hors de là, en avant, au loin, les incertitudes d’un avenir également inquiétant et redoutable, soit qu’il aille en cela à un déclin qui saura mal discerner, soit qu’il doive ressaisir une gloire nouvelle qui éteindra son aurore.
Pour nous, cette publication nouvelle nous est une occasion heureuse, que nous ne laisserons pas échapper, de réparer envers Louise Labé un oubli, une légèreté involontaire qu’un critique ami, M. […] Et si quelqu’un s’étonne comme d’une merveille, et demande d’où vient cette poëtesse nouvelle, il saura qu’elle a aussi rencontré, pour son malheur, un Phaon aimé, terrible et inflexible !
Un honorable chanoine de l’église de Paris, compatriote de la famille Désaugiers, écrivant à l’un des frères du célèbre chansonnier sur la nouvelle de sa mort (août 1827), lui rendait ce gracieux témoignage : « Je n’oublierai jamais l’homme aimable que j’ai vu dans sa première enfance, et dont feu l’abbé Arnaud avait tiré l’horoscope qu’il a si bien justifié : « Voilà, disait-il du jeune Tonin 19, voilà une tête grecque. » Il aurait pu dire aussi : « Voilà une tête romaine, et y découvrir des traits de ressemblance avec le bon, l’aimable Horace, que votre ingénieux chansonnier rappelait si souvent. […] Il paraît qu’il y avait à vaincre quelque prévention dans la famille chez laquelle il arrivait ; l’accueil fut d’abord un peu froid pour lui, pour les jeunes époux et pour sa sœur en particulier, qui avait à se faire adopter de la nouvelle famille et à s’y apprivoiser elle-même.
Je me promets beaucoup de plaisir et de vraies jouissances au milieu de cette nature grande et nouvelle. […] Le mercredi, vers les deux heures après midi, à la nouvelle du combat, il arrivait à Paris, rue d’Enfer, chez son ami Colin, qui se trouvait alors en Angleterre.
XVII Cette explosion de son âme ignorante et simple donna à sa voix, ordinairement faible et douce, un volume de son et une énergie de vibration qui faisaient frémir les feuilles des arbres comme un souffle de tempête, tempête de sentiments et de joie dans un cœur d’adolescent, qui se communiquait par l’écho des rochers de la vallée à la nature inanimée, et qui semblait vouloir porter jusqu’à la cime des montagnes et jusqu’aux astres du firmament la nouvelle, le retentissement, l’enthousiasme de son bonheur. […] Il suspendait alors son chant pendant quelques respirations, puis il le reprenait avec une force nouvelle, à mesure qu’il approchait du fond de la vallée et de la clairière de gazon et de rocaille où la gorge du château commence à monter vers la roche.
La ville entière, qui en sut bientôt la nouvelle, fut très édifiée de cette mort. […] « Quand, par la mort successive de la majeure partie de mes serviteurs et légataires annuels, les fonds de mon héritage permettront d’accroître la somme de 600 écus déterminée plus haut mon héritier fiduciaire pourra (sans pourtant y être positivement obligé de verser dans la caisse de la Sacrée Congrégation la nouvelle augmentation qu’il jugera pouvoir remettre, après avoir satisfait aux charges accessoires et aux dispositions reçues de vive voix.
Pascal, qu’il retrouve dans son froid paradis, a beau lui dire : « Ne cherche pas davantage ; l’homme, dans cette vie nouvelle, connaît tout, hormis la cause première : La cause où la nature entière est contenue Outrepasse la sphère où l’homme est circonscrit, Elle est l’inabordable et dernière inconnue Du problème imposé par le monde à l’esprit. » Il est bon, là, Pascal ! […] Je n’ai prétendu donner, sur l’œuvre nouvelle de M.
Tour à tour les côtés si nombreux et si divers de son admirable livre reçoivent une sorte de vie nouvelle. […] vous ne m’aurîés sceu tien mander qui me fust plus agreable que la nouvelle du plaisir de lecture qui vous a prins.
… Certes, la joie serait grande si, tandis que la musique déroule les émotions d’où naissent les paroles, nous avions devant les yeux, en une correspondance parfaite, le tableau où les émotions, symbolisées dans une forme plastique, se renforceraient d’une vie nouvelle ;, la vie plastique. […] Alors une nouvelle expression fut trouvée pour le monde des sentiments : la musique.
Deux symphonies de Robert Schumann, celles en ut majeur (1866, et en ré mineur (1841-1851) contiennent également un thème principal, qui, posé dès l’introduction lente, réapparaît dans la plupart des morceaux suivants, mais d’une manière peu intéressante, et au fond sans modifications véritables, si bien que l’éloge excessif de l’érudit docteur Richard Pohl : « ici Schumann entre véritablement dans une voie nouvelle »61 nous surprend parce qu’il a été l’un des premiers à approfondir et célébrer le génie de Berlioz. — à moins qu’il n’ait voulu dire : en ce qui concerne la musique allemande. […] Gounod introduisit dans le commerce une formule nouvelle, vite aulamée : un mélange anodin de Bellini, de Schumann et de Meyerbeer, le tout gentiment accommodé, saupoudré même, d’une langueur spéciale, gracieuse et vulgaire.
Zola qui nous décrira cette nouvelle chose, avec cette plume qui n’oublie rien. […] Zola nous quitte sur cette bonne nouvelle.
Le véritable père de la nouvelle école psychologique, c’est Hume. […] Sous ce rapport, la nouvelle école a rendu un service signalé à la philosophie de l’esprit humain, en ramenant à l’expérience ou à l’analyse la plupart de ces principes dits naturels, de ces idées dites innées, de ces vérités dites à priori, pour l’explication desquelles l’école spiritualiste tient encore aujourd’hui à ses mystérieux procédés et à ses facultés transcendantes.
Mais la jeunesse, la nouveauté vive triomphe à tout moment par la pensée même ; la franchise du sentiment crée la beauté : ainsi, dans le chapitre de l’Exilé : « J’ai vu des jeunes hommes, poitrine contre poitrine, s’étreindre comme s’ils avaient voulu de deux vies ne faire qu’une vie, mais pas un ne m’a serré la main : l’Exilé partout est seul. » Le chapitre de la mère et de la fille n’offre pas une seule couleur nouvelle ; mais Celui qui donne aux fleurs leur aimable peinture, et qui inspira la simplicité de Ruth et de Noémi, a envoyé son sourire sur ces pages.
Nous avons entendu prononcer le mot de nouvelle manière ; mais, selon nous, dans les Feuilles d’Automne, c’est le fond qui est nouveau chez le poëte plutôt que la manière.
La manifestation cordiale, spontanée, sincère, qui s’est produite dans la population (ce n’est pas trop dire) à la nouvelle de sa blessure, a fait voir quel gré on lui savait d’avoir relevé, au nom de tous, le gant que nul adversaire ne se fût avisé de lui jeter, à lui, en face.
Dans cette improvisation historique nouvelle, l’auteur a fait preuve, une fois de plus, de ce talent de peindre en courant, de deviner au risque d’imaginer, de faire vivre des portraits, de dramatiser des scènes, et de verser l’émotion poétique, romanesque même, dans de graves récits.
Levine sentit une nuance nouvelle à son bonheur en rencontrant le bon regard du vieillard.
Le malheur était que la phrase précédente : de grands bateaux qui se laissaient couler au fil du courant, ne contenait rien qui fût trop caractéristique et s’opposât absolument à la nouvelle vision, que ne détruisait pas assez vite le profil tout parisien de la grue au mât oblique.
Le xixe siècle littéraire est actuellement fini : il est très vraisemblable que les œuvres considérables de la fin du siècle, s’il s’en produit, seront le commencement d’une nouvelle période de notre littérature.
de la simplicité, de la piété, de l’humilité : « Je me jure à moi-même de prendre désormais les règles suivantes pour règles éternelles de ma vie ; « Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice, à mon père, à Mariette et à Poë comme intercesseurs : les prier de me communiquer la force nécessaire pour accomplir tous mes devoirs, et d’octroyer à ma mère une vie assez longue pour jouir de ma transformation ; travailler toute la journée, ou du moins tant que mes forces me le permettront ; me fier à Dieu, c’est-à-dire à la justice même, pour la réussite de mes projets ; faire, tous les soirs, une nouvelle prière, pour demander à Dieu la vie et la force pour ma mère et pour moi ; faire, de tout ce que je gagnerai, quatre parts : une pour la vie courante, une pour mes créanciers, une pour mes amis, et une pour ma mère ; obéir aux principes de la plus stricte sobriété, dont le premier est la suppression de tous les excitants, quels qu’ils soient. » Plus je me rapproche de l’homme et plus je reviens de mes préventions contre l’artiste.
La religion nouvelle avait mis elle-même au moins trois cents ans à se former.
Elles apportaient dans la secte nouvelle un élément d’enthousiasme et de merveilleux, dont on saisit déjà l’importance.
Jésus désirait qu’à son exemple les messagers de la bonne nouvelle rendissent leur prédication aimable par des manières bienveillantes et polies.
La Mischna, d’un autre côté, n’offre aucune trace de l’école nouvelle ; les passages des deux Gémares où le fondateur du christianisme est nommé ne nous reportent pas au-delà du IVe ou du Ve siècle 1236.
Cette permission dépendait de madame de Montespan, qui ne voyait pas avec plaisir cette acquisition payée par le roi, et qui craignait peut-être qu’il n’eût la curiosité de la visiter avec la nouvelle propriétaire.
Sully-Prudhomme n’a jamais tenté l’évasion et son Testament poétique en est, malgré les protestations qu’il contient, une preuve nouvelle.
Les Anthestéries fêtaient, avec la floraison de la vigne nouvelle, l’ouverture des tonneaux et la dégustation du vin fermenté.
L’anathème primordial se grossit donc d’une malédiction nouvelle.
« Seulement, dans cette foule brodée de l’Œil-de-Bœuf qui bourdonne incessamment à son oreille, parmi ces jeunes et galants oisifs qui font l’amour pour s’en vanter, et qui se parent d’une maîtresse nouvelle, comme d’un justaucorps à brevet, Célimène finit par découvrir le plus honnête des gentilshommes, le plus vrai des amoureux.
Julie, ou la Nouvelle Heloïse de J.J.
Une amie s’étonnait de cette nouvelle liaison.
qu’une route nouvelle s’ouvre pour la comédie.
Assurément je ne soutiendrais pas qu’il fût absolument impossible au bas-bleuisme contemporain de faire fleurir, dans quelque coin, quelque rude cactus de mathématicienne, quelque nouvelle Du Châtelet qui tracasse plus ou moins Newton.
Ces ombres chinoises d’une nouvelle et bonne histoire de la Chine ont bien vite disparu !
La nécessité de l’Histoire, obligée d’emmagasiner tous les documents dont elle vit, autorise donc pleinement une nouvelle édition qui embrasse ses œuvres complètes.
On respire enfin d’être sorti du vieil étouffoir des climats où depuis si longtemps on a fait suffoquer l’humanité, et l’on se dit qu’après tout voici une nouvelle manière de battre le jeu de cartes de l’Histoire !
… Quand les grandes préoccupations d’échafaud cessèrent, — sous le Directoire, par exemple, — la politique fut une cause nouvelle de duels, et depuis ce temps-là elle le fut toujours et elle l’est encore ; mais ce n’est pas pour la politique qu’on se battait, en ces duels soi-disant d’opinion, c’était pour l’injure qui s’adressait à la personne, et dont la politique n’avait été que l’occasion.
Maintenant, un seul mot de conseil : Que ceux-là qui, depuis un siècle, troublent la France, la nouvelle Europe romaine, d’utopies demandées à l’antiquité grecque, lisent l’œuvre de Lerminier.
Nicolas V, qui préparait alors une nouvelle croisade, lui donna le commandement de l’expédition.
C’est Lecoy de la Marche, l’auteur de cette nouvelle Histoire du Roi René 26, — car elles ont plu, depuis quelque temps, les histoires sur le roi René !
… Pour résister comme il aurait fallu, et dans la mesure qu’il aurait fallu, à l’Hérésie nouvelle, besoin était d’une tête catholique et politique et de premier ordre, d’une espèce de Charlemagne proportionné aux circonstances, et il n’y en avait pas.
Jusque-là, tout est bien… Mais, au moment où l’on fait si virilement sa confession d’un système, il ne faut pas faire profession d’un autre et ajouter : « Je me suis efforcé, en cette nouvelle édition, d’introduire, dans la résurrection de mes personnages, la réalité cruelle que moi et mon frère nous avions introduite dans le roman, m’appliquant à les dépouiller de cette couleur épique que l’Histoire leur donne, même dans les époques les plus décadentes… » Assurément, si l’Histoire donne de la couleur épique à des événements ou à des personnages qui n’en ont pas ou qui ont peut-être tout le contraire, l’Histoire a tort.
… Assurément, en apprenant cette nouvelle, en entendant qu’il allait naître un nouveau Beaumarchais à la France dans la personne extrêmement connue de Μ. de Girardin, l’étonnement et la curiosité étaient légitimes.
En 1771, Gray était mort « J’ai bondi, — écrit Walpole au révérend William Cole, — j’ai bondi sur mon fauteuil à cette nouvelle.
En supposant que la Gloire, qui est une capricieuse, veuille se gargariser jamais avec les deux syllabes du nom de Gogol, les Âmes mortes, ce long poème en prose, feront moins d’honneur à leur auteur que tel petit poème ou telle petite nouvelle, son Tarass Boulba, par exemple, dont relativement on ne parle pas.
Vieux livre sous une peau nouvelle, l’ouvrage de M.
Quand on veut donner une notion nouvelle de la Création et du Créateur, quand on croit tenir le secret du monde, la plume et la langue peuvent fourcher.
L’auteur d’Armelle n’a rien de commun avec la nouvelle génération qui a surgi depuis quelques années.
Situation nouvelle, et qui n’est que d’hier !
On ne pouvait pas même comparer au phénix cette Poésie nouvelle, car le phénix, c’est l’oiseau flamboyant et merveilleux qui renaît de ses cendres, et la poésie de Lamartine n’était point une renaissance.
Il en a été puni par l’indifférence de la foule, qui s’est détournée de son œuvre exquise et nouvelle, et est allée buter et ruminer ailleurs.
Or, quand on est un de ces génies assez puissants pour changer une poétique qui régnait jusque-là, que ce soit celle du roman ou de la guerre, il se passe des générations d’hommes qui appliquent cette poétique nouvelle et en vivent, spirituellement, jusqu’au jour clairsemé, et qui se fait longtemps attendre, où arrive encore un homme de génie, avec une autre poétique, qui bouleverse tout et renouvelle tout à son tour.
Il perd la tête, ce grand médecin, devant la crise finale qui doit sauver Germaine, et il écrit à madame Chermidy qu’enfin la malade est perdue ; agréable nouvelle qui arrive à la Chermidy accompagnée d’une autre, la mort de son mari, tué par les Chinois !
Exemple, la scène incroyablement nouvelle et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier, pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.
Librairie Nouvelle.
Librairie Nouvelle ; Méra, à Lyon, Ballay aîné.
Leurs fils s’enorgueillissent d’une gaieté fraîche et nouvelle ; et leurs jeunes filles, se jouant avec allégresse en chœurs couronnés de guirlandes, dansent parmi les fleurs de la prairie : les fils et les filles de ceux que tu veux honorer, sainte déesse, inépuisable génie !
Un roman est long ou court, selon les hasards ; il n’est qu’une nouvelle ou il est tout une Clélie. […] Cela fait une très jolie nouvelle, d’un charme voluptueux d’abord, mélancolique et apaisé ensuite, dont j’ai toujours été ravi. […] le premier mot de Pauline à cette nouvelle est un mot d’amour. […] Quand il s’est agi de votre inconstance, dont on m’apportait la fausse nouvelle, j’ai éclaté en colère et en imprécations. […] C’est la grande originalité lyrique d’Athalie, c’en est la couleur biblique, c’en est l’inspiration rare et nouvelle.
Mais on admet alors que les habitudes d’esprit acquises par les individus au cours des siècles ont pu devenir héréditaires, modifier la nature et donner une nouvelle mentalité à l’espèce. […] La vérité est que, si la civilisation a profondément modifié l’homme, c’est en accumulant dans le milieu social, comme dans un réservoir, des habitudes et des connaissances que la société verse dans l’individu à chaque génération nouvelle. […] D’une croyance qui répondait à un besoin on aura passe a une croyance nouvelle qui ressemble extérieurement à la précédente, qui en accentue tel caractère superficiel, mais qui ne sert plus à rien. […] Encore enfant en 1871, au lendemain de la guerre, j’avais, comme tous ceux de ma génération, considéré une nouvelle guerre comme imminente pendant les douze ou quinze années qui suivirent. […] Mais pour qu’elle y entre, pour que le premier déclenchement se produise, il faut beaucoup plus : peut-être une menace d’extermination comme celle que crée l’apparition d’une arme nouvelle dans une tribu ennemie.
Ne s’étant pas marié, il n’en eut pas de nouvelle. […] Une belle vie à goûter, une grande place à prendre, les idées d’une génération nouvelle à affirmer et à exploiter, tel est le rêve de Paris qu’il déploie devant Flaubert dans les nuits d’Égypte. […] Tous ses personnages s’agitent dans le vide, tournent comme des girouettes, lâchent la proie pour l’ombre, s’amoindrissent à chaque nouvelle aventure, marchent au néant101. » Et il lui paraît qu’ils y emportent le livre avec eux. […] Apollonius, dont la renommée en son temps fut immense et qui semble présenter tous les caractères d’un fondateur de religion, était le type le plus vraisemblablement indiqué pour fournir le prophète autour duquel avaient tendance à cristalliser les éléments de religiosité nouvelle en suspension alors dans le monde méditerranéen et oriental. […] Bouvard et Pécuchet, inachevé, parut dans la Nouvelle Revue, avec les mêmes coupures prudentes que, vingt-trois ans plus tôt, Madame Bovary dans la Revue de Paris ; et l’histoire posthume de Flaubert commença.
Pendant qu’il écrit, son public est sous ses yeux : gros squires bouffis par le porto et le bœuf, accoutumés à la fin du repas à brailler loyalement pour l’Église et le roi ; gentilshommes fermiers aigris contre le luxe de Londres et l’importance nouvelle des commerçants ; ecclésiastiques nourris de sermons pédants et de haine ancienne contre les dissidents et les papistes. […] — Il vit tout juste. — Voilà qu’on lit les prières des mourants. — Il respire à peine. — Le doyen est mort. » — Avant que le glas n’ait commencé, — la nouvelle a parcouru toute la ville. — « Ah ! […] … » — Les dames mes amies, dont le tendre cœur — a mieux appris à jouer un rôle, — reçoivent la nouvelle avec une grimace d’affligées : — « Le doyen est mort (pardon, quel est l’atout ?). […] Malheureusement, « l’hiver suivant, un comédien, payé par la corporation des passementiers, joua son rôle dans une comédie nouvelle tout couvert de franges d’argent, et, suivant une louable coutume, les mit par cela même à la mode.
On publie dans le moment en Allemagne une nouvelle édition des œuvres de Sébastien Bach : sur quinze cents souscriptions, il y en a dix en France. » Le soir, en dînant, on cause des donations au clergé, de la main à la main, et qui échappent à la loi. […] Enfin la seule œuvre pour laquelle il mérite de vivre, son fameux Candide, c’est du La Fontaine en prose, du Rabelais écouillé… Que valent ces 80 volumes auprès d’un Neveu de Rameau, auprès de Ceci n’est pas un conte, — ce roman et cette nouvelle, qui portent, dans leurs flancs, tous les romans et toutes les nouvelles du xixe siècle. […] vous savez, nous avons dans l’Académie une nouvelle conversion au bonapartisme. […] Voilà trois jours que nos amis s’abstiennent rigoureusement de nous en parler, et que nous n’avons nulle nouvelle de l’effet produit auprès de l’allant et du venant, que nous rencontrons.
La peinture n’existe pas encore, Courbet datera la nouvelle époque, c’est une gloire suffisante. […] Cette protestation est par elle-même une idée nouvelle en ce qu’elle est nécessaire, juste à ce moment précis pour réveiller un peu les esprits et les ramener à l’amour de la vérité, aujourd’hui que la littérature semble de nouveau avoir hérité de Scudéry, de Marini, de l’hôtel de Rambouillet et paraît une fille de ces vieux types d’affectation et de ridicule. […] La révolution romantique a donné le jour à une nouvelle école, la plus ridicule, la plus malsaine et la plus dangereuse parce qu’elle s’adresse à des gens timides, au grand nombre. […] Sous sa forme frivole, cette nouvelle est très sérieuse. […] Cette nouvelle me paraît bien importante ou bien imprudente, lancée par un homme qui a toutes les sortes d’expériences.
Heureusement, l’heure de la justice semble venue, grâce à la ténacité de nos efforts et au loyal appui de la presse nouvelle. […] Je l’ai dit : la nouvelle Muse avait le tort de venir après celle de Théodore de Banville ; mais, pour être de la suite de Diane, les nymphes de Thrace n’en sont pas moins belles. […] Du moins son souvenir et son œuvre subsistent : son souvenir dans nos cœurs fidèles à l’amitié que la mort n’a pas rompue ; son œuvre dans tous les bons esprits de la jeunesse nouvelle. […] La jeunesse nouvelle avait le noble orgueil de croire que la misère doit rester digne, dût-elle être plus misérable encore, et que, lorsqu’on souffre il faut pleurer seul et ne jamais rire en public. […] B. — Les messieurs dont l’Auteur semble parler sont morts pendant que nous mettions sa nouvelle sous presse.
. — Influence sur l’école nouvelle par l’édition de 1819. […] Si jamais la chaire s’est vue réellement l’unique ou du moins le principal foyer de ce qui a depuis alimenté la presse et la tribune aux époques révolutionnaires, ce fut bien alors en effet ; c’est de la chaire que partait le mot d’ordre, que se prônait et se commentait, au gré de la politique, le bulletin des victoires ou des défaites ; quand il fallut faire accepter aux Parisiens la désastreuse nouvelle d’Ivry, le moine Christin, prêchant à deux jours de là en fut chargé, et il joua sa farce mieux que n’aurait pu le plus habile et le plus effronté des Moniteurs.
Si donc Louis XVI, roi trop récemment dépossédé de la toute-puissance, roi à qui toute restitution du pouvoir au peuple devait paraître déchéance, roi mal satisfait de la part de règne qui lui restait, aspirant à reconquérir l’autre part, tiraillé d’un côté par une assemblée usurpatrice, tiraillé de l’autre par une reine inquiète, par une noblesse humiliée, par un clergé qui faisait intervenir le ciel dans sa cause, par une émigration implacable, par ses frères courant en son nom par toute l’Europe pour chercher des ennemis à la Révolution ; si Louis XVI, roi, paraissait à la nation une conspiration vivante contre sa liberté, si la nation le soupçonnait de trop regretter dans son âme le pouvoir suprême, de faire trébucher volontairement la nouvelle constitution pour profiter de ses chutes, de conduire la liberté dans des pièges, de se réjouir de l’anarchie, de désarmer la patrie, de lui souhaiter secrètement des revers, de correspondre avec ses ennemis, la nation avait le droit de le citer jusque sur son trône, de l’en faire descendre, de l’appeler à sa barre et de le déposer au nom de sa propre dictature et de son propre salut. Si la nation n’avait pas eu ce droit, le droit de trahir impunément les peuples eût donc été dans la constitution nouvelle une des prérogatives des rois !
… Je vis des divinités célestes et charmantes, et, parmi ces nymphes et ces sirènes… je restai frappé de stupeur, et je me sentis tout à coup grandir moi-même à la hauteur de ce que j’admirais… Rempli d’une vie inconnue, inondé d’une divinité intérieure toute nouvelle… je chantais les exploits et les héros, dédaignant désormais les humbles idylles… » XVI Cependant, soit que la distance et le respect eussent intimidé l’aveu de ces sentiments pour Léonora d’Este, soit qu’il eût voulu dérober sous un autre nom les hommages poétiques secrets qu’il adressait dans son cœur à Léonora, le Tasse affecta de célébrer quelque temps dans ses vers une autre beauté de la cour de Ferrare. […] La nouvelle de la dernière maladie de son père l’arracha pour quelque temps aux séductions et aux dangers de la cour de Ferrare.
Je lui demanderai de séjourner à la ville autant que ma présence pourra être utile au prisonnier pour ce monde ou pour l’autre ; je remonterai jusqu’ici dès que j’aurai une bonne ou une mauvaise nouvelle à vous rapporter d’en bas ; ne cessez pas de prier. […] Tiens la fenêtre de ta lucarne ouverte, et prie Dieu pour notre salut, contre les vitres ; si tu ne vois rien venir avant la nuit sur le bord de la tour, c’est qu’il n’y aura point d’espoir pour nous, et que je n’aurai point pu fléchir le frère ; mais, si je suis parvenu à le fléchir ou à l’incliner seulement à notre union avant la mort, je lâcherai la colombe, et elle ira, comme celle de l’arche, te porter la bonne nouvelle avant la nuit : une paille de ma couche, attachée à sa patte, sera le signe auquel tu reconnaîtras qu’il y a une terre ou un paradis devant nous.
Rousseau sa condescendance pour le christianisme, qu’ils ne remplaçaient que par l’athéisme : de là, deux sectes dans la philosophie nouvelle, celle des philosophes impies et celle des philosophes pieux. […] « Pendant le procès du roi, chaque jour abreuvait sa famille d’une nouvelle amertume ; il est sorti deux fois avant la dernière, et la reine, retenue captive, ne pouvant parvenir à savoir ni la disposition des esprits ni celle de l’assemblée, lui dit trois fois adieu dans les angoisses de la mort ; enfin le jour sans espérance arriva.
Il était impossible que l’influence de l’Italie ne se liât pas à celle de l’antiquité : c’était à vrai dire, on l’a vu, par l’Italie que s’était éveillée chez nous une intelligence, nouvelle des anciens, et que de nos scolastiques se dégageaient péniblement encore des humanistes. […] Il a de petits fragments d’idées, de fines pointes de sentiments, une mousse légère d’esprit : avec goût — mot nouveau, chose nouvelle — il détermine les dimensions du cadre, où une telle inspiration aura toute sa valeur : rondeaux, ballades, virelais, c’est l’affaire de quelques vers, et pas plus.
Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les modèles inédits exhibés sur la scène ; la curiosité cruelle de certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, des bagues somptueuses ou un habit bien coupé ; la satisfaction d’occuper une bonne place, tandis que le pauv’ peuple s’entasse au poulailler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc. […] Mais, s’il en est ainsi, quand une société nouvelle se sera reconstituée, ou plutôt commencera de naître, le cycle recommencera, et nous verrons reparaître « l’amour de la lecture », dont vous me paraissez pleurer la perte.
Cette part nouvelle faite à l’action et au spectacle rendait nécessaire une double réforme du théâtre. […] Quand je le vois ajouter ainsi ou retrancher, sur des conseils que lui apporte le courrier du matin, sacrifier à d’Argental un trait, allonger une tirade pour Cideville, improviser pour madame du Châtelet un effet de scène, je me figure un peintre, au milieu d’amis invités à voir sa nouvelle toile, qui, debout, devant son tableau, la palette en main, ferait des retouches à toute réquisition.
il ressent les grands jardins pleins d’odeurs fumantes et de teintures chaudes ; les mollesses des tiédeurs étaient molles, lorsque devant son corps elle surgit, la femelle bête, folle de son corps… elle avait ces rires et cette voix, oui, ce regard qui si inquiet lui caressait, ces lèvres, oui, à lui si frémissantes, ces cheveux inclinés à lui, oui, ces flattantes boucles, et autour de son cou ces bras, si tendres ces joues, si nouvelle cette bouche qui, en la communion de toutes les souffrances, lui embrassa le salut de son âme… monstrueux baiser ! […] » C’est en effet devant le peuple et devant la femme que triomphera la poésie nouvelle, la jeunesse même de la poésie naturelle.
Ce n’est que par les indications rapides mêlées à sa nouvelle haletante, qu’il apprend que la défaite est un désastre de mer, et « que les cadavres des siens roulent dans les flots de Salamine, parmi les agrès fracassés. » Alors il maudit Athènes qui « fait tant de femmes perses sans enfants et veuves » ; et la foule, assise sur les gradins du théâtre, devait acclamer cette imprécation ; car il n’est pas pour un peuple de flatterie pareille à l’anathème d’un ennemi vaincu. […] Un rayon s’allume dans son œil éteint et perce l’horizon de l’année future. — Le Chœur se confie en l’armée nouvelle qui réparera la défaite ; il lui répond avec l’accent du Destin : — « Celle-là même qui est restée dans l’Hellade, ne reviendra plus. » — Le voilà maintenant, prophète comme Samuel : le sépulcre donne, comme le trépied, sur les exhalaisons de l’Esprit divin.
Voici ce qu’écrivait en 1822, dans le Journal des Débats, Hoffmann, — non pas le fantastique, mais l’auteur des Rendez-vous bourgeois, — à propos d’une édition nouvelle de Régnier : « Dans plusieurs cantons de la Normandie, j’ai entendu désigner une jeune fille très honnête par un mot qui ferait dresser les cheveux, s’il était prononcé devant le public plein de pudeur de la capitale. […] Ils pourront servir de bornes lumineuses à une nouvelle génération de coureurs poétiques.
On l’appelle nouvelle : en avez-vous ou non Ouï parler ? […] « L’objet… (la chose extérieure) L’objet la frappe en un endroit ; Ce lieu frappé s’en va tout droit, Selon nous, au voisin, en porter la nouvelle ; Le sens de proche en proche aussitôt la reçoit.
Ainsi qu’on a pu le voir par tout ce qui a été dit, la théorie de M. de Bonald n’est point nouvelle : c’est, au contraire, une théorie très ancienne, surtout pour la première de ses propositions ; elle résulte de toutes les doctrines et de tous les enseignements de l’antiquité. […] Pourquoi n’enfermerions-nous pas, dans une langue nouvelle, et l’abondance des unes et la puissance de logique des autres ?
Elle lui répondait par de petites tapes sur l’épaule… Il lui découvrait une beauté toute nouvelle, qui n’était peut-être que le reflet des choses ambiantes, à moins que leurs virtualités secrètes ne l’eussent fait s’épanouir. » Les virtualités secrètes ! […] voilà ce qu’on ne comprend plus que comme une dégradation de l’intelligence d’un artiste, que comme une chose nouvelle et… effrayante, au moins pour ceux-là qui aimaient autrefois son talent.
J’aurai, parmi les catholiques, ceux qui aiment la France et l’honneur. » Givry entre sur cette conclusion, ajoute d’Aubigné, et avec son agréable façon prit la jambe du roi, et puis sa main, dit tout haut : « Je viens de voir la fleur de votre brave noblesse, Sire, qui réservent à pleurer leur roi mort quand ils l’auront vengé ; ils attendent avec impatience les commandements absolus du vivant : vous êtes le roi des braves, et ne serez abandonné que des poltrons. » Cette brusque arrivée et la nouvelle que les Suisses venaient prêter leur serment mirent fin aux fâcheuses paroles, et Henri IV, coupant court à ceux qui hésitaient, n’eut plus qu’à faire acte de roi de France.
Les stances adressées À la jeunesse de l’avenir : Vous en qui je salue une nouvelle aurore… sont d’un beau souffle, avec quelques longueurs et des traits un peu forcés dans le détail ; mais la tendresse y éclate noblement en fierté, et l’élégie embouche le clairon de la victoire.
Il fallut toute la grâce et les gentillesses de la mère Agnès pour l’apaiser, pour la faire revenir de sa bouderie ; il fallut surtout ce post-scriptum rassurant, — car Mme de Sablé, en enfant gâté, ne se contentait pas de la promesse qu’on ne ferait plus de bougie, elle disait : Vous en ferez, vous en avez besoin, je veux que vous en fassiez, je ne veux pas vous gêner, mais je m’en irai ; il fallait donc lui prouver qu’on en pouvait faire sans que l’odeur lui en arrivât : « Depuis ma lettre écrite, lui disait la mère Agnès dans les dernières lignes, nos sœurs ont été faire la ronde pour chercher un lieu, s’il en faut un absolument pour vous satisfaire ; elles en ont trouvé un dans les derniers jardins, tout à l’autre bout, proche l’apothicairerie. » — Le choix de ce lieu-là hors de toute portée tranquillisa peut-être Mme de Sablé jusqu’à nouvel ordre et nouveau caprice, jusqu’à nouvelle lune.
« D’où vient cette race nouvelle ?
Je n’ai pour cela qu’à profiter des documents mêmes que me fournit la publication nouvelle, en tirant un peu moins du côté de l’éloge que ne l’a dû faire naturellement l’estimable biographe (tout biographe devient aisément un apologiste ou un panégyriste), et en me tenant d’ailleurs dans les lignes exactes du récit de Napoléon, le premier des juges, ainsi que dans les termes des meilleurs témoins, auteurs de mémoires.
Firmin Didot, qui n’est pas un utopiste et qui sait le grec, aurait fort envie d’imprimer ces mots plus simplement dans une nouvelle édition revue et corrigée du dictionnaire de l’usage, telle qu’on l’attend et qu’on l’espère bientôt de l’Académie française après un quart de siècle d’intervalle.
Donald, nouvelle en vers, chez Dentu et Cherbuliez ; 1865.
Cependant, comme il est difficile de se voir peint en beau sans en prendre quelque complaisance, j’appréhende avec raison que je n’y en aie pris plus qu’il n’appartient à un mort, et que vous n’ayez en cela donné une nouvelle vie à mon orgueil et à ma vanité, et je vous en dis ma coulpe. » Voilà qui est de l’homme d’esprit resté tel sous le froc, de celui dont Nicole disait qu’il avait un style de qualité.
Shakespeare commence une littérature nouvelle ; il est empreint, sans doute, de l’esprit et de la couleur générale des poésies du Nord : mais c’est lui qui a donné à la littérature des Anglais son impulsion, et à leur art dramatique son caractère.
Boileau leur fit l’effet d’un médisant comme les autres, mais plus forcené que les autres : car il ne prenait pas un adversaire, ou deux, comme les plus enragés faisaient auparavant ; il semblait jeter aux quatre vents le défi de Rodrigue ; tout ce que les lettres nourrissaient de grands et de petits, de redoutables et de méprisables, faiseurs de sonnets et de romans, d’épopées et de petits vers, il n’épargnait personne, et chaque pièce nouvelle qu’il donnait et qui courait manuscrite sous le manteau offrait à la risée publique encore de nouveaux noms.
Il a été mieux inspiré quand il a importé l’ïambe : à vrai dire, ce n’était pas une forme tout à fait nouvelle ; à ne compter que le nombre des syllabes, les Adieux de Gilbert à la vie offrent précisément le même mètre.
Aristophane, mêlé dans Théodore de Banville au lyrique Pindare, a semé dans l’œuvre nouvelle plus d’une scène joyeuse et cent morceaux piquants ?
Les larmes, l’émotion, l’amour ardent et exalté, rentrés dans le roman avec Manon Lescaut, y débordent avec la Nouvelle Héloïse.
Si nous pouvions arriver à la fin de l’espace, nous en serions sans doute avertis par quelque impression nouvelle et étrange de nos sens, mais dont nous ne pouvons, pour le présent, nous faire la plus légère idée.
Les deux chapitres283 qu’il a consacrés à étudier ce fait psychologique chez l’homme et chez les autres animaux, à en montrer les conséquences sociales, à rechercher comment la puissance intellectuelle et les aptitudes morales ont dû jouer un grand rôle dans le struggle for life de l’homme contre la nature, contre les autres espèces animales, contre les formes inférieures de sa propre espèce, renferment un grand nombre de faits intéressants, de vues curieuses et neuves ; bref, sont très propres à initier à la nouvelle méthode philosophique les esprits imbus des idées courantes. — Son Expression des Emotions traite un point de la corrélation du physique et du moral.
Car enfin il s’agissoit de prouver au Gouvernement, qu’un Livre dont le but est de réprimer les abus de la Littérature & les scandales de la Philosophie, de rappeler aux loix de la raison & du goût ; qu’un Livre dont tout le crime est de rabaisser tous les Coryphées de la génération nouvelle, & d’attaquer sans ménagement les ennemis de l’ordre & de toute autorité, étoit une œuvre de ténebres, & méritoit l’indignation de l’autorité même.
Au contraire, la digue qu’opposait au mouvement ce pouvoir d’arrêt vient-elle à se rompre, le caractère fictif qu’impliquait le récent état de connaissance se dévoile au regard de l’esprit qui va s’ingénier à recommencer son œuvre de construction systématique à l’égard d’un état plus fragmentaire de la substance phénoménale immobilisée par une intervention nouvelle et victorieuse du pouvoir d’arrêt.
Donner une nouvelle façon au mal, ce n’est point une bonne besogne.
À la tête de cette nouvelle et hautaine phalange, parce qu’il fut le premier et reste le plus original, marche l’auteur de la Prométhéide, d’Œdipe et le Sphinx, de Sémiramis et de Babylone, M.
Les hommes peuvent être désabusez par la verité, comme ils peuvent passer d’une ancienne erreur dans une nouvelle erreur plus capable de les décevoir que la premiere.
Je hazarderai ici une conjecture toute nouvelle, et qui peut donner l’intelligence d’un passage de Pline mal entendu jusques ici ; c’est que les anciens après s’être servi d’airain pour incruster les masques, y emploïerent ensuite des lames fort minces d’une espece de marbre.
Ils constituent donc une espèce nouvelle et c’est à eux que doit être donnée et réservée la qualification de sociaux.
Or, il n’y a rien d’impossible à ce que des sociétés d’espèces différentes, situées inégalement haut sur l’arbre généalogique des types sociaux, se réunissent de manière à former une espèce nouvelle.
À moins que le Gouvernement ne daigne faire — des littérateurs — une nouvelle classe de fonctionnaires.
Portez à un théâtre une pièce nouvelle, on vous demandera si vous avez un nom.
Je serais maintenant conduit à parler de cette littérature de mouvement, qu’on a appelée romantique, littérature absolument nouvelle, qui ne remonte pas plus haut que J.
Ce n’était pas une idée nouvelle.
Fustel de Coulanges, ce robuste, nous frappe deux ou trois livres avec cette force qu’il a montrée dans son premier, il faudra bien que la Critique et l’opinion littéraire s’occupent de ce premier livre, où une méthode nouvelle et un talent neuf se révèlent.
C’est toujours la séparation de Jésus-Christ et de son Église, malgré les paroles divines de Jésus-Christ, auquel croit pourtant le comte de Gasparin, sur leur identification éternelle. « Si Jésus-Christ ne ment pas, l’Église ne peut errer », disait ce saltimbanque de Luther, qui, par là, se condamnait lui-même… C’était assez, à ce qu’il semblait, pour l’hérésie, que ce mensonge de Jésus-Christ, mais l’historien d’Innocent III a cru devoir ajouter aux raisons connues, et réfutées tant de fois par les théologiens catholiques, d’être et de rester protestant, une conception nouvelle, qui ne fausse pas que l’idée chrétienne, mais la nature des choses elle-même, et c’est cette conception, qui n’est qu’une chimère, qui donne à la publication intitulée Innocent III le peu qu’elle a de triste originalité.
L’Histoire de Clément XIV, cette nouvelle histoire publiée par un prêtre élevé en dignité, consulteur des saintes congrégations de l’Index et du Saint-Office, préfet coadjuteur des archives secrètes du Vatican, traduite au même moment en trois langues différentes pour qu’elle ait son triple retentissement simultané, ce livre, qui fait bruit à Rome et qui fera probablement bruit dans le monde, n’est point, à coup sûr, un de ces livres qui naissent spontanément et sans dessein dans la pensée laborieuse d’un annaliste.
C’est cette inépuisable psychologie qui lui a fait redécouvrir dans l’amazone une sybarite, — une sybarite de nouvelle espèce, qui resta voluptueusement pendant dix-sept ans, et jusqu’à sa mort, sur la paillasse des Carmélites, — et non pas en vertu d’une grâce divine, comme nous dirions, nous autres imbéciles, mais en vertu de « l’essence des choses », comme il dit, ce philosophe, qui a sans doute dans sa poche un flacon de cette mystérieuse essence-là !
D’ailleurs ce changement n’implique pas succession, à moins qu’on ne prenne le mot dans une acception nouvelle ; sur ce point, nous avons constaté l’accord de la science et du sens commun.
Une pièce nouvelle les met par hasard en scène dans un moment de jalousie. […] voici une nouvelle histoire ! […] À cette horrible nouvelle d’une pareille escroquerie par devant notaire, qui est bien affligé ? […] » À cette nouvelle, qui était vraiment une grande nouvelle, on s’inquiète, on s’informe, on s’agite. […] Cette libre allure était alors une chose toute nouvelle en poésie.
Suspecte, la musique nouvelle (car tout se tient) ! […] André accueille la nouvelle avec une joie non dissimulée. « Ah ! […] Plus tard encore, quand elle a connu qu’il n’est ni bossu, ni laid et qu’elle a cru voir en lui le prince de Mantoue déguisé, une nouvelle nuance de sympathie sortira de cette méprise même… Comment dire cela ? […] Réboval est parfaitement heureux ; il a pu réunir enfin ses deux familles et toutes ses affections sous le même toit ; il parle souvent à la nouvelle Mme Réboval, en termes touchants, des vertus de la défunte. […] Les deux scènes d’Anna avec son mari, puis avec ses filles, au second acte, semblent se répéter au troisième : les attitudes respectives des personnages sont les mêmes, et il n’y a qu’une nuance nouvelle, assez légère, dans leurs sentiments.
Or deux sortes d’idées accessoires peuvent modifier une idée primitive : les unes, prises dans la chose même, influent tellement sur celle qui leur sert en quelque sorte de base, qu’elles en font une toute autre idée ; & c’est à l’egard de cette nouvelle espece d’idées, que la premiere prend le nom de primitive ; telle est l’idée exprimée par canere, à l’égard de celles exprimées par cantare, cantitare, canturire : canere présente l’action de chanter, dépouillée de toute autre idée accessoire ; cantate l’offre avec une idée d’augmentation ; cantitare, avec une idée de répétition ; & canturire présente cette action comme l’objet d’un desir vis. […] L’erreur que nous combattons ici n’est pas nouvelle ; elle prend sa source dans les ouvrages des anciens grammairiens. […] Autant qu’il est possible, l’étymologie des dénominations doit indiquer la nature des choses nommées : c’est un principe qu’on ne doit point perdre de vûe, quand la découverte d’un objet nouveau exige qu’on lui assigne une dénomination nouvelle ; mais une nomenclature déjà établie doit être respectée & conservée, à-moins qu’elle ne soit absolument contraire au but même de son institution : en la conservant, on doit l’expliquer par de bonnes définitions ; en la réformant, il faut en montrer le vice, & ne pas tomber dans un autre, comme a fait M. l’abbé Girard, lorsqu’à la nomenclature ordinaire des différentes especes de noms, il en a substitué une toute nouvelle. […] Je me contenterai d’ajouter ici une remarque tirée de l’analogie de la formation des tems : c’est qu’il en est de celui que je nomme présent postérieur de l’impératif, comme de ceux des autres modes qui sont reconnus pour des présens en latin, en allemand, en françois, en italien, en espagnol ; il est dérivé de la même racine immédiate qui est exclusivement propre aux présens, ce qui devient pour ceux qui entendent les droits de l’analogie, une nouvelle raison d’inscrire dans la classe des présens, le tems impératif dont il s’agit.
La raison n’est pas plus nouvelle dans l’humanité que l’humanité n’est nouvelle sur la terre. […] Ses membres défaillent ; la navette glisse de ses mains ; elle appelle ses femmes, elle court au-devant de la fatale nouvelle, semblable à une Ménade.
La direction que ces hommes de tribune lui imprimaient était le contresens le plus flagrant à la nature de ce grand et noble parti ; il devait, selon moi, représenter avec une digne gravité ce qu’il était lui-même dans le pays, c’est-à-dire le passé rallié au présent par la force des choses et par la raison des esprits, l’aristocratie des souvenirs, la chevalerie des sentiments, le désintéressement du patriotisme, la libéralité des sacrifices, le patronage intelligent et moral du peuple, le génie des campagnes, l’alliance antique et intime du château et de la chaumière, la religion serviable à la misère par la charité de l’opulente noblesse rurale, les intérêts de l’agriculture, l’honneur de l’armée fière des noms militaires antiques confondus avec les noms militaires nouveaux, une abstention complète des emplois et des faveurs de cour, une brigue honnête et utile de tous les services gratuits que le citoyen peut offrir à sa patrie pour que le civisme de ces hautes classes devint insensiblement la base de leur nouvelle illustration, un esprit d’ordre surtout qui ne marchandât jamais ses services contre les factions turbulentes qui portaient le trouble dans la rue, qui prêchaient la guerre pour la guerre au dehors, qui faisaient de la tribune et de la presse deux foyers d’agitation ultra-révolutionnaires, donnant à toute journée parlementaire des accès de fièvre avec redoublement au pays ; voilà la position que ce grand parti devait prendre selon moi, celui de conservateur, indépendant du gouvernement, commençant par conquérir l’estime et finissant par exercer une influence méritée sur le peuple des campagnes, sur les élections, sur le journalisme, sur les chambres ; parti ne voulant rien de la dynastie illégitime pour lui-même, mais lui imposant tout et même l’abdication dans ses mains, par son ascendant sur la nation réconciliée avec ses aristocraties propriétaires du sol, par son alliance avec la bourgeoisie ascendante, suzeraine des capitaux qui nourrissent les prolétaires, et enfin par son utilité aux prolétaires, que l’ordre seul vivifie et que le désordre affame en un jour. […] Si elle cède, elle passera sous le joug des ministres ligueurs qui lui seront imposés par la nouvelle chambre, et alors ces maires du palais lui imposeront leur politique de guerre à l’étranger et d’agitation au dedans ; la royauté restera humiliée et responsable par son trône des actes de son ministère. […] » Un murmure d’étonnement et de douleur courut à cette nouvelle inattendue sur toutes les lèvres.
Au contraire, l’explication se présente d’elle-même dans la théorie de la sélection naturelle de modifications légères et successives, chaque modification nouvelle étant utile en quelques manières à la forme modifiée, et affectant souvent d’autres parties de l’organisation par corrélation de croissance. […] Non que je croie cependant que tel soit le cas ; c’est plus probablement un organe diminué et atrophié qui s’est modifié par une fonction nouvelle ; mais l’aile de l’Aptérix lui est parfaitement inutile et peut être considérée comme vraiment rudimentaire. […] Ainsi dans une race de Pigeons dont le bec, originairement court, se serait allongé peu à peu par une sélection naturelle ou systématique de variations en ce sens, si quelque nouvelle race à, bec court se formait par des réversions successivement élues, le bec des jeunes oisillons ne s’allongerait pas pour se raccourcir ensuite de nouveau ; mais son développement s’arrêterait fort probablement au point où il doit rester.
Ses brûlants Évangiles ont fait éclore une religion nouvelle — notre religion de la Bonté. […] C’est qu’ils ont éveillé dans la poésie moderne une Muse nouvelle qui dormait depuis toujours, Belle au Bois-Dormant du rêve, dans la forêt ténébreuse des rythmesf et des rimes, et qu’avec son charme neuf, mystérieux encore, aussi indéfini qu’ensorceleur, la Muse récente nous apparaît plus tentante et plus fatalement maîtresse. […] Et cette parité ne nous est-elle une raison nouvelle de saluer Vigny ?
Comme si ce n’était pas assez des haines politiques, il se charge encore des inimitiés littéraires, attaque le corps entier des critiques1251, diffame la nouvelle poésie, déclare que les plus célèbres sont des « Claudiens, des gens du bas empire », s’acharne sur les lakistes, et garde un ennemi venimeux et infatigable dans Southey. […] Voilà comme ils meurent, — léguant leur rage héréditaire — à une race nouvelle d’esclaves-nés, qui recommenceront la guerre — pour garder leurs chaînes, et, plutôt que d’être libres, — saigneront en gladiateurs, et toujours iront s’assaillant — dans cette même arène où ils voient — leurs compagnons tombés avant eux, comme les feuilles du même arbre1272. […] Tout y était nouveau, forme et fond ; c’est qu’il était entré dans un nouveau monde ; l’Anglais, homme du Nord transplanté parmi les mœurs du Midi et dans la vie italienne, s’était imbibé d’une nouvelle séve qui lui faisait porter de nouveaux fruits. […] Les jeunes filles reposent dans le large appartement silencieux, comme de précieuses fleurs apportées de tous les climats dans une serre. « L’une a posé sa joue empourprée sur son bras blanc, — et ses bouclés noires font sur ses tempes une grappe sombre. — Elle rêve ainsi dans sa langueur molle et tiède. — L’autre, avec ses tresses cendrées qui se dénouent, laisse pencher doucement sa belle tête, — comme un fruit qui vacille sur sa tige, — et sommeille, avec un souffle faible, — ses lèvres entr’ouvertes, montrant un rang de perles. — Une autre, comme du marbre, aussi calme qu’une statue, — muette, sans haleine, gît dans un sommeil de pierre, — blanche, froide et pure, et semble une figure sculptée sur un monument1309. » Cependant les lampes alanguies n’ont plus qu’une clarté bleuâtre ; Dudu s’est couchée, l’innocente, et si elle a jeté un regard dans son miroir, « c’est comme la biche qui a vu dans le lac — passer fugitivement son ombre craintive. — Elle sursaute d’abord et s’écarte, puis coule un second regard — admirant cette nouvelle fille de l’abîme1310. » Que va devenir ici la pruderie puritaine ?
Ces fous, — au jugement de la masse, — et moi, nous nous efforçons d’éveiller chez les jeunes gens, les seuls qui soient encore capables d’un élan vers la beauté, une conscience nouvelle de la vie. […] Quand la lune est nouvelle, elles choisissent un amant. […] Sous eux, l’orage éclate avec une nouvelle fureur. […] Alors leurs nuances se fondent en moi et descendent disposer tout au fond de mon âme un frais tapis où viennent se marier les correspondances qu’elles éveillèrent… Et voilà une nouvelle strophe prête à fleurir. […] … Il me semble que la chose n’est pas nouvelle : depuis la mésaventure d’Adam et d’Ève, vous n’avez cessé de leur prouver ce mécontentement.
……………………………………………………………………………………………………… Quel aspect que celui de Paris, ce soir, sous le coup de la nouvelle de la défaite de Mac-Mahon et de la captivité de l’Empereur ! […] » Et toute la conversation de la table va aux conditions présumables, que fait le roi de Prusse : à une cession d’une partie de la flotte cuirassée, à la délimitation nouvelle que l’on a vue, sur une carte appartenant à Hetzel, et qui enlèverait des départements à la France. […] C’est ainsi que, dans cette séance, à la nouvelle que nous avions 123 000 prisonniers en Allemagne, un cri parti de toutes les poitrines s’est brisé dans un murmure de douleur, au milieu duquel toute la salle s’est regardée d’un regard indicible. […] Derrière le dos de questionneurs, groupés autour d’un garde national, j’entends les mots : « coups de revolver… feu de peloton… blessés. » Sur le seuil du Théâtre-Français, Lafontaine m’apprend la nouvelle officielle de la capitulation de Metz. […] Vendredi 16 décembre Aujourd’hui la nouvelle officielle de la prise de Rouen.
S’il en était ainsi, on comprendrait que les prêcheurs nomades d’une nouvelle croisade contre l’islamisme eussent quelque chance de réaliser, au profit de ce qu’ils appellent civilisation, l’expulsion ou l’extermination des Ottomans ; mais cette statistique de l’empire ottoman est une grossière erreur et une grossière fiction dont les intéressés bercent les multitudes. […] Que fera-t-elle, si elle est bien inspirée par l’évidence des dangers futurs que l’unité monarchique de la maison de Savoie, et la nouvelle situation que cette unité monarchique piémontaise donne contre nous en permanence à l’Angleterre, nous prépare ?
« La mort d’Alfieri ouvre une période nouvelle dans la vie de Mme d’Albany. […] J’ai dit, quand à Paris la nouvelle de cet affreux débarquement de Bonaparte m’est arrivée : « S’il triomphe, c’en est fait de toute liberté en France ; s’il est battu, c’en est fait de toute indépendance », N’avais-je pas raison ?
Je ne l’entends pas seulement de la nouvelle philosophie, par laquelle il est une idée personnifiée ; je l’entends aussi de ce prodige d’abstraction par lequel cet homme qui avait un corps, des sens, une imagination, était arrivé à ce qu’Aristote dit de Dieu : « C’est la pensée qui se pense, c’est la pensée de la pensée. » Il y a dans sa polémique je ne sais quelle sécheresse et quel ton absolu qui tient de l’idée plutôt que de l’homme ; on dirait une vérité aux prises avec des sophismes, et, là où la conviction devient superbe, une âme qui s’étonne d’être contredite par des corps. […] On y disputait de la nouvelle philosophie, à la suite d’une partie d’hombre et de reversi.
La ressemblance avec la vie, c’est en effet ce qui rendra cette pièce éternellement nouvelle. […] Il y avait en effet toute une langue nouvelle à créer, pour la variété, la profondeur, la finesse de nuances que le poème dramatique tire de l’analyse et du développement des caractères.
Il me suffit de constater que les aspects inattendus pris par le travail moderne offraient et offrent encore à la verve des écrivains une riche et nouvelle matière. […] Dans la France nouvelle, leur position sociale s’est améliorée encore, et cela s’explique aisément.
Jeudi 4 mai Aujourd’hui les larmes me sont venues aux yeux, en corrigeant les épreuves d’une nouvelle édition de Charles Demailly. […] Et le produit de ces neuf cents heures de travail, est une nouvelle de trente pages.
Cette femme-là, ils l’avaient très nettement et même très brillamment posée dès le début de leur roman, dans cette scène, originale et nouvelle, qui ouvre le livre, entré Renée Mauperin et son fiancé Reverchon, nageant en pleine rivière, aux rayons obliques d’un soleil à son déclin… comme deux garçons qui veulent gagner de l’appétit avant de dîner. […] Zola tiennent leur analyse pour bien faite, puisque, pour eux, leur analyse seule a créé cette littérature nouvelle qu’ils s’imaginent avoir inventée.
Schelling et Hegel restitueront à la nature la force et la vie, mais en l’attribuant à l’Être absolu, le seul être dans la vraie acception du mot, en sorte que le dynamisme de la nouvelle philosophie n’est guère plus favorable à la liberté et à l’individualité que le mécanisme de Spinoza. […] Qu’on ouvre au savant le monde des vérités de la conscience, voici qu’une lumière nouvelle se répand tout à coup sur le champ de ses recherches.
Ici une nouvelle carrière commence pour le président Jeannin, carrière ouverte et toute royale, où il trouvera son illustration définitive.
Lamennais, en prédisant un tel renouvellement social, a l’air de s’oublier, il ne s’oublie pas ; car il est le précurseur, le saint Jean-Baptiste, ou le saint Jean évangéliste de cette révélation nouvelle, il est la trompette éclatante, et pour qui ne hait rien tant que le silence, c’est là un rôle assez grand.
Entre ces esprits de nouvelle portée et que la nature, comme en réaction elle-même contre les formes précédentes, tentait de façonner sur un autre moule, l’abbé de Saint-Pierre n’est pas le moins remarquable ni le moins curieux à observer, par l’insistance et l’opiniâtreté de sa vocation dans sa ligne unique, par ses absences et ses lacunes sur tout le reste.
On se plaint, et depuis assez de temps, qu’il ne s’élève point dans le champ de l’imagination et de l’invention proprement dite d’œuvre nouvelle, de talent nouveau du premier ordre, qui prenne aussitôt son rang et se fasse reconnaître à des signes éclatants, incontestables ; on ne saurait faire entendre cette plainte dans le monde de l’érudition et de la critique ; elle serait injuste, et l’on aurait à l’instant à vous répondre en vous citant des noms qui se sont produits depuis ces dix ou douze dernières années et qui ont acquis dès leur début une célébrité véritable.
Il appartient à la toute jeune et toute nouvelle génération littéraire qui salue en lui une de ses espérances.
Sans entrer dans les questions polémiques, alors commençantes, Mme Tastu se rattachait à l’école nouvelle par un grand sentiment de l’art dans l’exécution.
La note précédente fournirait d’ailleurs une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de l’absurdité d’une anecdote qui courut dans le temps.
Enfin, si l’éclat de la célébrité d’une femme attire des hommages sur ses pas, c’est par un sentiment peut-être étranger à l’amour ; Il en prend les formes, mais c’est comme un moyen d’avoir accès auprès de la nouvelle sorte de puissance qu’on veut flatter.
J’avoue que la distinction de ces vérités et des opinions incertaines est souvent difficile à faire dans les matières de littérature ou de morale, dans les choses de la pratique et du sens commun ; et souvent l’invention, l’originalité consistent à remettre en question ce que l’opinion vulgaire croyait décidé, pour en apporter une solution nouvelle.
C’était l’orientation que déjà Lesage, Marivaux, Prévost avaient donnée au roman : mais jamais cette nouvelle esthétique ne s’était aussi puissamment dégagée que dans le Neveu de Rameau.
(éd. nouvelle, 1843).
Ailleurs, La terre est la fiancée Du gentil soleil ; La nouvelle en est criée Par Avril vermeil ; et nous avons tout le détail de la noce.
Mais notre siècle a inventé une forme nouvelle du péché de malice, quelque chose de bâtard et de contradictoire : le péché de malice sans la foi, le plaisir de la révolte par ressouvenir et par imagination.
Eugène Lintilhac Après la Comédie de la Mort, véritable adieu au romantisme, il ouvre une voie nouvelle à l’art des vers.
Castagnary Cet homme qui, par deux fois, en 1820 avec les Méditations, en 1847 avec l’Histoire des Girondins, a renouvelé les consciences et jeté les esprits dans une direction nouvelle, me paraît grand entre tous.
Vos lumieres dirigées par le sentiment apporteront à l’homme une félicité nouvelle, & peut être ajouteront à l’éclat de vos charmes.
La foi nouvelle ne naîtra que sous d’effroyables orages et quand l’esprit humain aura été maté, déraillé, si j’ose le dire, par des événements jusqu’à présent inouïs.
C’est Jean l’évangéliste ou son école qui plus tard cherchèrent à prouver que Jésus est le Verbe, et qui créèrent dans ce sens toute une nouvelle théologie, fort différente de celle du royaume de Dieu 720.
Jésus admet bien dans son royaume une pâque nouvelle, une table et un vin nouveau 804 ; mais il en exclut formellement le mariage.
Lorsqu’il y a quelque suspension, cela résulte d’une influence nouvelle qui arrête le cours ordinaire et régulier de la volonté.
Elle eut, après tout, de la justesse et de l’économie jusque dans la prodigalité de ses qualités et de ses dons ; elle ne se contenta pas d’avoir de l’esprit, elle l’aima chez les autres ; elle rechercha les lumières, chose alors nouvelle, et sut partout s’entourer d’un cercle d’hommes distingués ; elle vécut enfin et mourut comme une grande dame, tandis que la pauvre Sidonia, avec tout son esprit et ses grâces, a fini comme une aventurière.
La Bruyère marque décidément l’ère nouvelle, et il inaugure cette espèce de régime tout à fait moderne dans lequel la netteté de l’expression veut se combiner avec l’esprit proprement dit, et ne peut absolument s’en passer pour plaire.
Le moral des troupes avait déjà éprouvé de profondes atteintes ; on ne retrouvait plus l’ancienne gaieté des soldats, ces chants du bivouac, qui consolaient des fatigues : c’était une disposition toute nouvelle dans une armée française, et après une victoire.
Quoi qu’il en soit de ces vues théoriques, revendiquons pour Maine de Biran et pour le spiritualisme français de notre siècle l’honneur d’avoir apporté à la philosophie une idée vivante et nouvelle, l’idée de la personnalité humaine.
Il avait pour soutenir sa vie nouvelle deux sentiments énergiques et également puissants, le souvenir du passé et le besoin d’action.
La nature va ordinairement de l’un à l’autre dans les arts, ainsi que dans ses productions ; et il arrive presque toujours que l’idée nouvelle qui survient, a quelque rapport avec celle qui l’a fait naître.
Rebuté des livres qui promettent l’instruction, et qui tiennent si mal ce qu’ils promettent, les ouvrages de pur agrément semblaient me préparer quelques ressources ; nouvelle erreur.
L’identité d’inspiration se retrouve jusque dans le choix des personnages de la charmante nouvelle allégorique que Furetière a, suivant le goût du temps, intercalée dans la seconde partie de son roman.
pas de révélation nouvelle !
, Adrien et Mathieu de Montmorency, Lémontey (qui n’y est pas assez), toute une société, enfin, de gens très comme il faut, mais qui n’ont sur rien une idée nouvelle, et qui ne savent que geindre entre eux parce que Napoléon envoyait Madame de Staël à Coppet, vivre en millionnaire dans le plus pittoresque pays d’Europe, quand elle tenait à épigrammatiser contre l’Empire sur le bord de son ruisseau de la rue du Bac.
pas de révélation nouvelle !
Je cherche un mot… mais quand une chose est nouvelle et surprenante, on ne le trouve pas… Mettons, en attendant qu’on le trouve, que ce fussent des comédies, des petites comédies de deux minutes, mais troussées et si vite et si bien que cela ne pouvait pas s’appeler « Un spectacle dans un fauteuil », — le fauteuil aurait été de trop.
« La vérité nouvelle, écrivait M.
Les Russes ont un esprit facile et souple ; leur langue est, après l’italien, la langue la plus douce de l’Europe ; et si une législation nouvelle élevant les esprits, fait disparaître enfin les longues traces du despotisme et de la servitude ; si elle donne au corps même de la nation une sorte d’activité qui n’a été jusqu’à présent que dans les souverains et la noblesse ; si de grands succès continuent à frapper, à réveiller les imaginations, et que l’idée de la gloire nationale fasse naître pour les particuliers l’idée d’une gloire personnelle, alors le génie qu’on y a vu plus d’une fois sur le trône, descendra peu à peu sur l’empire ; et les arts même d’imagination, transplantés dans ces climats, pourront peut-être y prendre racine, et être un jour cultivés avec succès, 82.
Voilà quel serait le grand-œuvre du moraliste : créer l’affection, et par l’affection une nouvelle âme. […] C’est une époque critique, c’est le commencement d’une ère nouvelle ; il appartient sous plusieurs rapports au moyen âge, et cependant il forme le portique de l’âge moderne. […] Ceste nouvelle (parce que plusieurs avoyent esté presens), feut bien toust divulguee en Romme. […] À lui seul appartient le souffle de la vie nouvelle. […] Pour vivre d’une vie nouvelle, il faut qu’un principe nouveau ait été déposé dans le cœur.
C’est qu’il n’apportait qu’une sensation nouvelle, mais non point une nouvelle « formule ». […] Il apporte, lui, comme je l’indiquais, une sensation nouvelle, celle de la terreur à son paroxysme. […] Affolée par cette nouvelle « insulte » de son mari, elle dénoue ses cheveux, se dépoitraille, et dit au commissaire : « C’est exact ; Monsieur est mon amant. […] Voilà, je crois bien, le seul grief un peu gros que j’aie contre l’œuvre nouvelle de M. […] Sa nouvelle pièce : Pension de famille, m’a extraordinairement amusé.
Presque toujours, lorsqu’une génération nouvelle arrive à la virilité et à la conscience, elle rencontre un code de préceptes qui s’impose à elle de tout le poids et de toute l’autorité du passé. […] Marlowe, comme Greene, comme Kett35, est un incrédule, nie Dieu et le Christ, blasphème la Trinité36, prétend que Moïse était un imposteur, que le Christ était plus digne de mort que Barrabas, que « si lui, Marlowe, entreprenait d’écrire une nouvelle religion, il la ferait meilleure », et « dans chaque compagnie où il va, prêche son athéisme. » Voilà les colères, les témérités et les excès que la liberté de penser met dans ces esprits neufs, qui, pour la première fois après tant de siècles, osent marcher sans entraves. […] Shakspeare, Beaumont, Fletcher, Jonson, Webster, Massinger, Ford, Middleton, Heywood, apparaissent ensemble, ou coup sur coup, génération nouvelle et favorisée, qui fleurit largement sur le terrain fertilisé par les efforts de la génération précédente. […] C’est un règne entier, une guerre complète, ou tout un roman qu’ils entassent dans un drame ; ils découpent en scènes une chronique anglaise ou une nouvelle italienne : à cela se réduit leur art ; peu importent les événements : quels qu’ils soient, ils les acceptent.
Mais on prouverait aussi bien, avec un pareil raisonnement, l’impossibilité d’acquérir n’importe quelle habitude nouvelle. […] Mais que le poète crée le poème et que la pensée humaine s’en enrichisse, nous le comprenons fort bien : cette création est un acte simple de l’esprit, et l’action n’a qu’à l’aire une pause, au lieu de se continuer, en une création nouvelle, pour que, d’elle-même, elle s’éparpille en mots qui se dissocient en lettres qui s’ajouteront à tout ce qu’il y avait déjà de lettres dans le monde. […] L’organisme se comporte de plus en plus comme une machine à agir qui se reconstruirait tout entière pour chaque action nouvelle, comme si elle était de caoutchouc et pouvait, à tout instant, changer la forme de toutes ses pièces. […] Les individus se juxtaposent en une société ; mais la société, à peine formée, voudrait fondre dans un organisme nouveau les individus juxtaposés, de manière à devenir elle-même un individu qui puisse, a son tour, faire partie intégrante d’une association nouvelle.
On la divise en ancienne, moyenne, & nouvelle, moins par ses âges que par les différentes modifications qu’on y observa successivement dans la peinture des mœurs. […] C’est alors que la comédie nouvelle cessa d’être une satyre, & prit la forme honnête & décente qu’elle a conservée depuis. […] C’est au silence à peindre l’horreur dont elle est saisie à cette nouvelle, & le reste de la scene n’en est que le dévéloppement. […] Qu’il nous soit permis de le dire : si le poëte avoit pû compter sur le jeu muet de l’actrice, il auroit retranché ce monologue : Il sort : quelle nouvelle a frappé mon oreille, &c. […] nouvelle difficulté, nouvelles contradictions.
* * * Quand on a annoncé dans la Revue de Paris une nouvelle traduction de Shakespeare par M. […] On a donné pour sceau à cette création nouvelle, le mystère. […] Mais comme, malgré tout son génie, le poète ne pouvait rien inventer, il devait se borner à faire avec tous les objets de la création une olla podrida qui parût d’une saveur nouvelle aux consommateurs. […] Après tout, ils ne croient peut-être pas plus que moi à cette religion nouvelle, à cette philosophie inspirée, et M. […] Toussenel qui avait encore du bon sens, quoiqu’il fût franc chasseur, a compris les devoirs que lui imposait sa nouvelle croyance : il hésite quelquefois maintenant avant de tirer un coup de fusil sur un être animé.
Cette année ou la suivante, il publie un autre livre jaune qu’il signe exceptionnellement Katsoukawa Shunrô, et qui est l’histoire de Nitirén, prêtre bouddhique, le créateur d’une nouvelle secte. […] Et l’esprit vengeur de la femme assassinée pénètre sous la forme d’un serpent dans la chambre nuptiale où se trouve Itoyé avec sa nouvelle et charmante femme Ohana. […] À quelques mois de là la nouvelle court le pays que le fils du ministre se marie, et le père et la mère de « l’Assiette rose » sont invités aux fêtes du mariage. […] Oui, ce prêtre de Bouddha, ce vertueux, ce savant, est devenu amoureux de l’image qui est devant lui et, indifférent au culte et ne remplissant plus ses devoirs religieux, est renvoyé de l’église et rencontre dans sa nouvelle vie une femme ressemblant à la femme du kakémono, qui dédaigne son amour et le rend le plus malheureux des hommes. […] Et il serait amené à cette hypothèse par la légende de la planche, qui est celle-ci : Quelle nouvelle chose que de voir pousser la jeune mariée (le nom d’une espèce de salade de là-bas) dans le sable de la plage !
Enfin, pour mieux caractériser les deux amours de Rousseau et de Bernardin, l’un créa la Nouvelle Héloïse, l’autre Virginie: la Nouvelle Héloïse qui se livre à son précepteur avant de se donner à son époux ; Virginie qui refuse la fortune pour se conserver fidèle à Paul, et qui meurt volontairement pour ne pas manquer aux scrupules de la pudeur. […] Je reçus avec la nouvelle de sa mort l’héritage qu’elle m’avait légué.
L’époque où Molière reçut cette nouvelle faveur en relève le prix. […] Toutefois, au temps de ce grand éclat de Bourdaloue, malgré quelques avertissements de la fortune, la gloire était encore si nouvelle et les passions si fortes, que peut-être il n’obtint pas du roi ce mécontentement de soi-même qui est le but et le triomphe du prédicateur chrétien. […] C’est à ce titre qu’il en soutint successivement les querelles, d’abord contre les protestants, dans son Histoire des variations et ses Réponses à Jurieu, et, plus tard, contre la nouvelle spiritualité de Fénelon.
Il est encore sous le coup de la nouvelle, que Coppée est très malade d’une pneumonie, est « au plus bas », aurait dit le concierge hier. Et le cher ami avait peur d’une nouvelle remise du banquet. […] » Au milieu de ces dépêches, l’hommage d’un fleuriste de Harlem, me demandant à baptiser de mon nom, une jacinthe nouvelle.
Plus le psychologue persévère dans cette méthode, plus il use de la parole intérieure et moins il est près de la connaître, car elle s’habitue, pour ainsi dire, à son rôle ; elle ne peut devenir objet que par le souvenir, et, pour que le souvenir ait lieu, il faut que la réflexion dialectique fasse silence, c’est-à-dire qu’elle s’arrête, et, avec elle, le discours intérieur qui la traduit ; car l’invention et la reproduction ne peuvent coexister ; toute phrase intérieure nouvelle plonge dans un oubli presque toujours définitif la phrase intérieure qui la précédait dans la conscience. […] Voir par exemple la nouvelle de 1927 « La robe neuve » où l’héroïne essaie de conjurer son malaise et son sentiment d’infériorité dans une soirée mondaine, La Mort de la phalène, Seuil, Points, p. 166-167 : « Nous ressemblons tous à des mouches qui essayent de franchir le rebord de la soucoupe, se dit Mabel, elle se répétait cette phrase comme elle se serait signée, comme si elle essayait de trouver un charme qui annulât cette douleur, qui rendît supportable cette souffrance aiguë. […] Je la rencontre dans une nouvelle de .
D’ailleurs, il ne peut y avoir que la premiere dénomination du nom qui puisse être prise absolument & directement ; les autres cas reçoivent une nouvelle modification ; & c’est pour cela qu’ils sont appellés cas obliques. Or il faut qu’il y ait une raison de cette nouvelle modification ou changement de terminaison ; car tout ce qui change, change par autrui ; c’est un axiome incontestable en bonne Métaphysique : un nom ne change la terminaison de sa premiere dénomination, que parce que l’esprit y ajoûte un nouveau rapport, une nouvelle vûe. […] Par un effet de ce concours de circonstances, qui forment insensiblement une langue nouvelle, nos Peres nous ont transmis trois sons différens qu’ils écrivoient par la même lettre e. […] C’est une nouvelle certaine, c’est une chose certaine, c’est-à-dire, assûrée, véritable, constante. J’ai appris certaine nouvelle ou certaines choses ; alors certaine répond au quidam des Latins, & fait prendre le substantif dans un sens vague & indéterminé.
Mais auparavant, allez voir la nouvelle Exposition. […] Je suis si peu musicien que, si je m’avisais d’avoir une opinion sur l’œuvre nouvelle de Massenet, vous me ririez au nez et vous me diriez, comme Loulou à Stendhal : « Ta parole ? […] Pour moi, bien que j’aie toujours été aussi anti-boulangiste que possible, pour des raisons très simples qui me paraissent très fortes et qui n’ont rien de littéraire, je prends aisément mon parti de votre succès, par amitié pour vous et principalement par curiosité ; et je sens que je vous suivrai, dans votre nouvelle carrière, avec le plus vif intérêt. […] C’est toute une vie nouvelle qu’il me faudra apprendre lentement. […] Hier soir, 30 octobre, au théâtre du Gymnase, la langue française s’est enrichie d’une locution nouvelle qui est sûre de faire son chemin et qui, pour commencer, a eu grand succès dans les couloirs, pendant les entr’actes.
Car on travailleroit en vain pour désabuser de vieux sçavans de l’espece de culte où ils sont accoûtumez pour Homere ; tout nôtre espoir est dans une génération nouvelle, dans une génération qui n’ait point encore fléchi sous les autoritez, qui n’ait pas crié pendant trente ou quarante ans au miracle ; et qui par la longue habitude de se passionner ainsi, n’ait pas pris une espece d’engagement contre la raison. […] On me les allegue encore avec un air victorieux, comme si elles devoient avoir une nouvelle force dans la répétition. […] Comment, elle, dont le livre n’est en partie qu’une nouvelle édition du P. […] Devoirs contradictoires en cette occasion, ce qui est une nouvelle faute d’Homere. […] En second lieu, Agamemnon dit qu’après tant d’années, l’entreprise n’étoit pas plus avancée que le premier jour : nouvelle raison pour se décourager.
La renaissance de la superstition, qu’il avait crue enterrée par Voltaire et Rousseau, lui semblait, dans la génération nouvelle, le signe d’un complet abêtissement. […] Enthousiaste, je le suis autant que personne ; mais je pense que la réalité ne veut plus d’enthousiasme, et qu’avec le règne des gens d’affaires, des industriels, de la classe ouvrière (la plus intéressée de toutes les classes), des juifs, des Anglais de l’ancienne école, des Allemands de la nouvelle, a été inauguré un âge matérialiste où il sera aussi difficile de faire triompher une pensée généreuse que de produire le son argentin du bourdon de Notre-Dame avec une cloche de plomb ou d’étain.
Mardi 24 janvier Une bonne nouvelle, me dit ce soir, Charpentier chez Daudet : « Nous retirons La Faustin ». […] Et là-dessus, Zola laisse percer son ennui de ne pouvoir se faire jouer, disant que le roman ne l’intéresse plus, que c’est toujours la même chose, à moins de découvrir une forme nouvelle.
Nous écrivions tantôt une nouvelle, tantôt un article d’actualité, au hasard des événements et des circonstances. […] Le Conservatoire et les théâtres subventionnés, la Comédie-Française, par exemple, dont il est la source, ont créé, à la longue, une profession nouvelle, une profession régulière, qui, sans cela, serait toujours restée incertaine, précaire et méprisée de la bourgeoisie.
Dès qu’un auteur produit une idée nouvelle, elle est aussitôt reçue comme vraie ; la nouveauté seule en est le passeport.
Je donnerai ici l’une de ces versions, qui montre à quel point ces grands mots tout chargés de foudre cachent souvent de timides pensées ; plus l’auteur tremble, et plus il grossit sa voix : Citoyens représentants, écrivait Vicq d’Azyr, vous avez dit un mot, et le sol de la liberté, labouré d’une manière nouvelle, produit une abondante moisson de salpêtre.
François Ier, à l’approche de cette guerre nouvelle, a l’idée d’établir des compagnies légionnaires, invention heureuse qui, si elle avait été maintenue, aurait procuré dès lors une bonne armée permanente.
Par son cri d’alarme, il fait bien sentir le danger où fut à une certaine heure la France de se réveiller toute calviniste, au moins par la tête, c’est-à-dire à la Cour, dans les classes élevées et même dans la haute bourgeoisie ; car il y eut un moment de mode presque universelle pour la nouvelle religion ; la jeunesse parlementaire en était plus ou moins atteinte : « Il n’était fils de bonne mère, dit Montluc, qui n’en voulût goûter. » Montluc ne fait point la part de la conviction et de la conscience chez bon nombre de ses adversaires ; mais chez les chefs et les grands il fait très bien la part des motifs ambitieux et intéressés : « Si la reine (Catherine de Médicis) et M. l’amiral (de Coligny) étaient en un cabinet, et que feu M. le prince de Condé et M. de Guise y fussent aussi, je leur ferais confesser qu’autre chose que la religion les a mus à faire entretuer trois cent mille hommes, et je ne sais si nous sommes au bout… » Homme d’autorité et royaliste de vieille roche, il met bien à nu et dénonce l’esprit républicain primitif des Églises réformées et leur dessein exprès de former un État dans l’État.
Tant de discours amoureux, tant de descriptions galantes, une femme qui ouvre la scène par une tendresse déclarée et qui soutient ce sentiment jusqu’au bout, et le reste du même genre, lui fit dire que cet ouvrage était indigne non seulement d’un évêque, mais d’un prêtre et d’un chrétien… Voilà ce que M. de Meaux pensa de ce roman dès le commencement ; car ce fut là d’abord le caractère de ce livre à Paris et à la Cour, et on ne se le demandait que sous ce nom : le roman de M. de Cambray. » Et le dimanche 14 mars de la même année : Il paraît une nouvelle critique de Télémaque, meilleure que la précédente, où le style, le dessein et la suite de l’ouvrage, tout enfin est assez bien repris, et dont on ignore l’auteur.
Rivet (23 octobre 1853), les travaux préparatoires dont je vous ai parlé… Il s’agit de savoir s’il y a maintenant quelque chose à tirer de ces matériaux qui ne sont qu’un fumier inutile si par leur moyen on ne fait pas pousser quelque plante nouvelle.
Il faut entendre le cri d’enthousiasme de Joubert, à l’annonce de cette campagne ; il a secoué tous ses ennuis ; il écrit à son père, le 28 octobre (1795) : Ce n’est plus de repos qu’il faut que je vous parle, mais bien d’une nouvelle campagne que nous allons commencer dans quatre ou cinq jours avant l’hiver. 40000 hommes s’ébranlent pour attaquer l’armée austro-sarde, retranchée jusqu’aux dents ; 12000 grenadiers et chasseurs, commandés par le général Laharpe, commenceront la trouée ; je figurerai avec cette brave division.
Six semaines après, le 30 septembre, Bonaparte, revenant d’Égypte, relâchait dans le golfe d’Ajaccio ; il y apprenait pour première nouvelle la mort de Joubert sur le champ de bataille de Novi et ce concours d’événements qui marquaient comme au front des étoiles que l’heure du destin était arrivée.
(Les Français ont toujours eu de ces sobriquets commodes à chaque mode nouvelle, et que chacun répète comme une injure en se signant.)
Il commence ce pèlerinage, qui asurtout pour objet la Suisse catholique, par une diatribe violente contre Genève, où l’on célébrait, quand il ypassa, l’inauguration de la statue de Jean-Jacques, un sujet tout trouvé d’anathème : « Tristes fêtes dont nous n’osons plus rire, s’écrie l’auteur, quand nous songeons qu’il est une autre vie et que probablement ce malheureux Rousseau, mort dans l’hérésie, sans sacrements et, selon toute apparence, sans repentir, a plus affaire à la justice de Dieu qu’à sa clémence… » Je laisserais ce passage et le mettrais sur le compte de la jeunesse, si les mêmes sentiments d’exécration ne revenaient sans cesse sous la plume de l’auteur ; si, dans ces volumes de Çà et Là où il y a de charmants paysages et de beaux vers pleins de sensibilité, je ne voyais, lors d’une nouvelle visite à Genève (chapitre Du Mariage et de Chamounix), la même répétition d’injures contre la statue et les mêmes invectives contre les Genevois en masse.
Foucault, agréé, présenté au roi, reçut la nouvelle charge avec toutes sortes d’avantages et de faveurs extraordinaires, dispense d’âge, de service, et remise de finances.
Feydeau un combat très-vif qui aurait dû, plus légitimement, s’engager autour d’une œuvre nouvelle de M.
Où en était-on à la veille de la Lucrèce de Ponsard, et de l’avénement de cette nouvelle école dramatique dont les principaux talents ont fait depuis bien autre chose et sont sortis de la ligne étroite et un peu secondaire où l’on prétendait les confiner d’abord, — mais où en était-on au théâtre, lors de leur premier début ?
Honneur avant tous les autres au poète Barthélémy, à celui des anciens jours, celui de la Nèmèsis et de tant de poèmes d’une spirituelle et acérée vigueur, qui a remis sur le métier son Virgile, sa traduction envers de l’Énéide, l’a revue, corrigée à fond, et en a fait une œuvre nouvelle de laquelle je pourrais détacher maint passage célèbre rendu avec caractère et énergie dans des vers bien frappés81 !
Ce qui me frappe après eux et comme eux dans cette nouvelle et si originale traduction de M.
Il avait donné la nouvelle couronne ducale au roi de Saxe, le plus proche voisin, prince aimé et vénéré, mais qui n’était pas tout à fait un roi de Pologne : ce roi, il semblait que l’Empereur refit pu donner directement de sa main, s’il ne voulait se déclarer tel lui-même et céder au cri national.
Il ne manquait pas de quelque talent ni de connaissances ; mais, avec un caractère vulgaire et sans principes, il avait une fatuité et une insolence qui allaient mal au pays où sa nouvelle destination l’appelait.
Dans une des premières lettres qui remontent à l’année 1832, on est au 2 janvier ; les lettres de Louise ne sont pas venues ; les dernières se sont perdues ou ont été retardées par la faute du messager ; mais Eugénie pense à sa jeune amie et lui écrit dès le second jour de l’année nouvelle : « Comme je me serais étrennée hier matin, ma très-chère, si j’avais pu en me levant sauter à votre cou, vous souhaiter la bonne année, vous dire que je vous aime au commencement et à la fin de tous les ans, de tous les jours, et que je fais pour vous des vœux, des vœux sans fin !
On n’a jamais mieux fait entendre depuis Pascal que c’est là une nouvelle conduite, un nouvel ordre moral qui commence.
Et j’ajouterai, Messieurs, que je salue ce mérite, cette nouvelle dignité chez la femme aussi bien que chez l’homme !
On en attendait la nouvelle à Versailles, non sans anxiété.
Je laisse les paroles indignes et cyniques qui passent pour avoir été échangées à l’autel même, et que le souffle de l’impure légende a portées jusqu’à nous ; mais j’ose dire que ce n’est point impunément qu’une Constitution nouvelle, fût-elle la meilleure, s’inaugure devant tout un peuple par une momerie ou un sacrilège.
. — Pour les jours qui vont suivre Ce triste hiver, voici ma nouvelle chanson : Que vos sacs se gonflent de cuivre ; Bien repu, chaque soir, rentrez à la maison.
Les hommes d’esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à se distinguer, ne se servent jamais alors, que du petit nombre d’idées qui leur sont communes avec les plus bornés d’entre ceux de la même opinion : il y a une sorte de cercle magique tracé autour du sujet de ralliement que tout le parti parcourt et que personne ne peut franchir ; soit qu’on redoute, en multipliant ses raisonnements, d’offrir un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identité que d’étendue, plus de force que de variété ; placés à l’extrême d’une idée comme des soldats à leur poste, jamais vous ne pourrez les décider à venir à la découverte d’un autre point de vue de la question, et tenant à quelques principes comme à des chefs, à des opinions, comme à des serments, on dirait que vous leur proposez une trahison quand vous voulez les engager à examiner, à s’occuper d’une idée nouvelle, à combiner de nouveaux rapports.
Tandis que la poésie antique ne connaissait que la passion physique, et, pour rendre raison de la force de l’amour, regardait le désir allumé par Vénus dans la nature entière à la saison nouvelle, la poésie moderne, par une orientation toute contraire, assimilera l’amour humain à l’amour divin et en fondera la puissance sur l’infinie disproportion du mérite au désir Même quand le terme réel de l’amour appartiendra à l’ordre le plus matériel et terrestre, la pensée et la parole s’en détourneront, et c’est à peine si, comme indice de ses antiques et traditionnelles attaches au monde de la sensation physique, il gardera ces descriptions du printemps, saison du réveil de la vie universelle ; encore ces descriptions seront-elles de moins en moins sincères et vivantes, et ne subsisteront-elles chez la plupart des poètes que comme une forme vide de sens, un organe inutile et atrophié.
Si l’on me disait qu’on vient de découvrir un almanach de tous les fonctionnaires romains en telle année, j’accueillerais la nouvelle avec sang-froid et je prierais qu’on me dispense de le lire.
D’autre part, quelques sympathies entre littérateurs actuels et prédécesseurs sont typiques à noter, et achèveraient de souligner le caractère lettré de ce qu’on appelle l’école nouvelle, c’est-à-dire des jeunes gens d’orientation diverse, mais du même âge et de mêmes journaux.
En réalité, ces incroyants sont des prosélytes de la religion nouvelle.
On a suivi longtemps une voie en apparence inféconde, puis on l’a abandonnée de désespoir, quand tout à coup apparaît une lumière inattendue ; sur deux ou trois points à la fois, la découverte éclate, et ce qui, auparavant, n’avait paru qu’un fait isolé et sans portée devient, dans une combinaison nouvelle, la base de toute une théorie.
Il faudra recourir encore aux secours de la psychologie moderne, qui dénombre et classe les différentes opérations de l’intelligence : on aura de la sorte une nouvelle voie ouverte à l’enquête scientifique que nous poursuivons.
La théorie nouvelle, au contraire, montre que les divers procédés de l’intelligence ne sont que les formes diverses d’une loi unique ; qu’imaginer, déduire, induire, percevoir, etc., c’est combiner des idées d’une manière déterminée ; et que les différences de facultés ne sont que des différences d’association.
Son mépris pour l’entassement fou et ignoble qui forme une intelligence obéissante est moins odieux encore que son amour pour l’harmonie nouvelle qu’est tout esprit libre.
Depuis quelques années, son talent s’est produit sous une forme nouvelle aux yeux du public, et il a triomphé d’une épreuve assez hasardeuse.
Lorsqu’il eut été élu malgré lui archevêque de Cantorbéry le 6 mars 1093, pendant un voyage qu’il faisait en Angleterre (l’Angleterre alors et la Normandie n’étaient presque qu’un même pays depuis la conquête), Anselme ne trouva point en lui toutes les qualités et les ressources nécessaires à sa position nouvelle ; en gardant toutes ses vertus, il ne sut point les armer suffisamment pour les conflits et les combats du siècle ; cette haute dignité ecclésiastique de primat d’Angleterre, à laquelle il dut un surcroît de célébrité, un mélange d’éclat et de disgrâce, deux exils, des retours triomphants et bénis, et finalement sa canonisation peut-être, cette haute dignité nous le montre plutôt inférieur à lui-même et dépaysé dans les affaires, craintif, obstiné et indécis, débile sinon d’âme, du moins de caractère.
L’activité ne survient donc pas après coup par-dessus le plaisir ou la douleur, comme une force nouvelle qui interviendrait pour les satisfaire ; l’activité est déjà au fond du plaisir et de la douleur, qu’on ne doit pas se représenter comme des états entièrement passifs et inertes ; elle ne fait que se continuer, plus ou moins transformée, pendant le plaisir et après le plaisir, pendant la douleur et après la douleur.
Quand on y songe… Le mystère de l’enfantement leur a été confié et peut-être le comprennent-elles… Peut-être y a-t-il un moment solennel où si le mari ne dormait pas d’un sommeil stupide, il verrait la femme tenir entre ses mains son âme palpable et en déchirer un morceau qui sera l’âme de son enfant… » Les Goncourt faisaient de même des numéros entiers du Paris, qui ne contenait alors, outre le feuilleton et le Gavarni, qu’une nouvelle comme les admirables Lettre d’une amoureuse, et Victor Chevassier.
La Rue apportoit en faveur de son opinion nouvelle, furent combattues par tout ce qu’il y avoit alors d’ignorans sermoneurs à préjugés, & que la moindre innovation effraye.
De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle.
ce n’est pas un mot nouveau, dicté par la singularité ou par la paresse ; c’est la réunion nécessaire et adroite de quelques termes connus, pour rendre avec énergie une idée nouvelle.
Il est temps de confondre dans nos affections la France ancienne et la France nouvelle ; mais ne soyons point étonnés de ce qu’un certain nombre d’hommes est resté fidèle au culte des ancêtres, de ce que les Sabins ne sont pas encore tout à fait devenus des soldats de Romulus.
Corinne nouvelle, elle se fit généreusement la muse et l’historienne de l’Italie qui ne le lui demandait pas.
On roula sur un tas d’ossements, comme l’autre, cette nouvelle tête d’Yorick, de ce pauvre bouffon d’Yorick, dans laquelle avaient fleuri tant de pensées joyeuses et tendres, et ce ne furent pas les fossoyeurs de Shakespeare qui jouèrent à la boule avec cette tête de génie, ce furent, avec leurs mains sanglantes, des chirurgiens !
Comme le titre l’indique, la magie de l’amour est une étude nouvelle de la cristallisation.
En retour, il les accusait de n’être « ni respectueuses ni bonnes pour lui443, de le négliger, de ne pas se soucier si elles le laissaient là, de comploter avec la servante pour le voler dans leurs achats, de lui dérober ses livres, tellement qu’elles auraient voulu vendre tout le reste aux chiffonniers. » Mary, la seconde, dit un jour en apprenant qu’il allait se marier : « Ce n’est pas une nouvelle que son mariage ; une vraie nouvelle, ce serait sa mort. » Parole énorme et qui jette un étrange jour sur les misères de ce ménage. […] Quand la débauche, — par des regards impurs, des gestes immodestes et un langage souillé, — mais surtout par l’acte ignoble et prodigue du péché, — laisse entrer l’infamie au plus profond de l’homme, — l’âme cadavéreuse s’infecte par contagion, — ensevelie dans la chair et abrutie, jusqu’à ce qu’elle perde entièrement — le divin caractère de son premier être. — Telles sont les lourdes et humides ombres funèbres — que l’on voit souvent sous les voûtes des charniers et dans les sépulcres, — attardées et assises auprès d’une tombe nouvelle, — comme par regret de quitter le corps qu’elles aimaient503. […] Nous sommes à mille lieues de Shakspeare, et dans cette louange protestante de la famille, de l’amour légal, a « des douceurs domestiques », de la piété réglée et du home, nous apercevons une nouvelle littérature et un autre temps.
Ainsi parlaient les aveugles de Cheselden et de Home ; ils situaient leur sensation nouvelle selon les habitudes de leur toucher et appliquaient au cas nouveau l’expérience ancienne48. […] D’ordinaire, aussitôt après l’opération, le jour trop vif l’oblige à les fermer et à contracter sa pupille. — Voilà deux sensations musculaires dont il connaît l’emplacement et qui sans doute contribuent à lui faire situer sa nouvelle sensation nouvelle contre le globe de l’œil.
Cette nomination de général de division qui lui arrive en même temps que la nouvelle que son fils a passé un bon examen pour Saint-Cyr, lui tire de la plume et du cœur cette lettre charmante et qui décèle en Saint-Arnaud des qualités, des jets de source qu’on ne peut s’empêcher d’aimer : Cher enfant, tu es admissible, et moi je suis général de division. […] ) Ce qui est certain, c’est que cette force morale nouvelle qui lui vint par la religion servit puissamment à le rendre capable des derniers efforts auxquels sa constitution physique semblait par elle-même se refuser.
Elle intéresse parce qu’elle est nouvelle et instructive. […] rien ne remplit Les vastes appétits d’un faiseur de conquêtes ; et cette nouvelle entreprise du chasseur qui comble son imprudence, et cause sa mort : Dans le temps que le porc revient à soi, l’archer Voit le long d’un sillon une perdrix marcher, Surcroît chétif aux autres têtes.
Après avoir tenu tous les propos qu’une nouvelle connaissance amène, nous nous sommes assis dans votre jardin avec quelques amis qui étaient avec nous ; alors elle m’a offert votre maison, vos livres et tout ce qui est à vous, qu’elle m’a pressé d’accepter aussi vivement que la décence de son sexe pouvait le permettre. […] XXIX Venise, Padoue, Milan, toute l’Italie occidentale s’émurent à la nouvelle de cette mort comme de la chute d’un monument sacré de l’esprit humain.
La première duchesse mourut sans révéler le secret ; le vieux duc épousa la mère de son fils, en sorte que l’enfant supposé était en réalité le fils du vieux duc et de la nouvelle duchesse de Devonshire ; seulement cette naissance était anticipée et illégitime. […] Il redescendait dans une nouvelle arène par une insatiabilité de gloire littéraire ; son amie s’agitait d’un groupe du salon à l’autre pour donner le mot d’ordre du jour à tous les conviés ; ce mot d’ordre était silence, attention, enthousiasme, pour tout le monde, et pour les journalistes en particulier, écho complaisant chargé de reporter le lendemain à toute l’Europe un tonnerre d’applaudissements convenus et pas une critique.
« Quelques-uns ont admiré d’où me venait cette ardeur toute nouvelle pour la philosophie. […] « Car enfin j’opinais, je haranguais encore dans mes livres, et l’étude de la philosophie me semblait une nouvelle charge qui remplaçait pour moi le gouvernement de la république.
XXVIII Voilà cette nouvelle philosophie du christianisme ; j’en ai goûté la saveur, je l’ai jugée par ses œuvres. […] Mais donnez à l’homme la conviction que se résigner humblement à la volonté de Dieu est plus beau que vouloir soi-même, et que la suprême sagesse est d’accepter ce que Dieu veut : voilà une sagesse, voilà une force nouvelle, voilà un progrès !
Mettez-y les deux mains, vous éprouverez une nouvelle sensation. […] L’enfant ne fera pas de la métaphysique au point de supposer un anéantissement du sein qui le nourrit, puis une nouvelle création.
Il y avait dans cette nouvelle Légende des siècles une conception d’un véritable intérêt philosophique et même social, puisqu’il s’agissait de faire revivre, — dans leurs pensées intimes sur le monde et sur les dieux, — les types les plus variés des sociétés humaines. […] Richepin a parfois trouvé quelques formules heureuses de la doctrine du hasard, — comme quand il compare l’appareil des causes et des lois à des Babels colossales de nuages, dont l’architecture n’est pas dans le ciel, mais dans nos pensées251, — il n’a introduit dans le matérialisme, malgré ses prétentions à l’originalité, aucune idée nouvelle.
Que l’on prenne la scène des comices dans Madame Bovary, les files de filles de ferme se promenant dans les prés, la main dans la main, et laissant derrière elles une senteur de laitage, la myrrhe qu’exhalent les sièges sortis de l’église, les physionomies grotesques ou abêties de la foule, l’attitude nouvelle de Homais, les passes conversationnelles où Rodolphe conquiert la chancelante épouse, tout est saisi en de brefs aspects particuliers, sans le narré du train ordinaire qui dut accompagner ces faits d’exception. […] Et combien est nouvelle celle qui se livre avec une grâce presque mûre à son aimé, et comme on la sent, à travers ses cris de jeune maîtresse, la femme de maison, être déjà responsable et dénué d’enfantillages.
À cette nouvelle, Nala peut contenir à peine son secret et son désespoir. […] Faisons des vœux, ajoute-t-il, pour que cette poésie nouvelle, à force d’être antique, et qui présente des traits de ressemblance et souvent de supériorité avec la poésie des Grecs, soit associée un jour à ces œuvres de la Grèce dans l’enseignement de la jeunesse. » Nous disons comme lui.
Quelle Jérusalem nouvelle Sort du fond du désert, brillante de clartés, Et porte sur le front une marque immortelle ? […] Cette nouvelle le frappa vivement.
L’une et l’autre de ces scènes doivent hanter longtemps la pensée ; mais le grandiose fragment de Lord Byron y doit entrer bien plus avant que la scène d’Edgar Poe, car c’est un fragment qui reste inexpliqué, inexplicable, par conséquent de la plus grande puissance fantastique, tandis que le mot de la scène du tulipier, dans sa Nouvelle, Edgar Poe, cet Hoffmann mutilé dans le vif de sa pensée par les habitudes américaines, essaie, le croira-t-on ? […] Car voilà, en fin de compte, tout le dénoûment, très vulgaire et très raisonnable, du Scarabée d’or, de cette Nouvelle qui commence si bien, dans les nuées irisées du fantastique et du mystère, que, même ces nuées dissipées sous le souffle raccourci du bon sens, l’imagination en rêve les couleurs encore !
On nous a dit que quelques curieux désiraient une nouvelle édition de cette bagatelle. […] Ces comédiens assistèrent au début de la nouvelle troupe.
Une seule fois, lui ou du moins son Saint-Preux, il s’est aventuré dans la zone supérieure, dans les montagnes du Valais ; on peut voir dans la première partie de La Nouvelle Héloïse la xxiiie lettre à Julie : « Tantôt d’immenses rochers pendaient en ruines au-dessus de ma tête ; tantôt de hautes et bruyantes cascades m’inondaient de leur épais brouillard ; tantôt un torrent éternel ouvrait à mes côtés un abîme, etc. » Cette peinture est bien, mais elle n’est qu’une première vue un peu générale, un peu confuse, et sans particularité bien distincte.
Et ici ce n’est point pour sa sincérité précisément que la marquise entend se choquer, notez-le bien : « Mais quand on a le goût faux, lui dit-elle, c’est une triste qualité que d’être sincère. » Ergaste, à son tour, à qui elle se met à dire des vérités, se fâche, et il se rejette vers Araminte, de même que la marquise revient à Dorante, qu’elle veut forcer aussi à lui dire ses défauts : Dorante, en ayant l’air d’obéir, choisit si bien les deux ou trois défauts qu’il lui reproche, que cela devient une flatterie nouvelle et des plus insinuantes.
Cette nouvelle espèce de direction donnée à sa carrière, et que je n’ai ni le droit ni la pensée d’appeler une dispersion, devint pour lui un devoir selon ses goûts lorsqu’il eut été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en remplacement de Fourier, le 16 juin 1830.
Le prince de Montbarrey, qui était alors directeur au même ministère, explique dans ses Mémoires comment cette place nouvelle fut créée par le ministre à l’effet de l’amoindrir ; car on le craignait comme opposé aux réformes : M. de Saint-Germain, dit-il, fit choix pour cette place de M.
Son père, entré en qualité de doyen des conseillers au parlement de Metz, qui était de création nouvelle, laissa ses enfants aux soins d’un frère qui était conseiller au parlement de Dijon.
Œuvres complètes de Saint-Amant nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M.
Cette famille revendique l’honneur d’avoir donné des grands maîtres à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, des cardinaux à l’Église, et un troubadour au beau ciel languedocien. « Garins d’Apchier, disent les manuscrits cités par Raynouard, fut un gentil châtelain du Gévaudan, vaillant et bon guerrier, et généreux, et bon trouvère et beau cavalier ; et il sut tout ce qu’on peut savoir du bel art de galanterie et d’amour. » Il passe même pour avoir inventé une forme nouvelle de poésie.
Dès le commencement du xviiie siècle, une nouvelle maladie de l’esprit, un nouveau genre de précieux, et d’autant plus subtil qu’il se donnait des airs simples, s’introduisit et courut par Fontenelle et La Motte.
» Tout ce qu’on trouve de faits singuliers dans cette vie de Philelphe par Favre est inimaginable : à chaque cité nouvelle que visite ce condottiere des lettres, ce héros de l’érudition errante, Favre nous donne l’histoire politique de la ville et l’état détaillé des études.
Il y a ici l’annonce et comme l’inauguration d’une nouvelle méthode en critique.
Cette contradiction entre les mœurs et les idées, entre les manières et les doctrines, ne nous est pas nouvelle ; nous l’avons vue en France et chez La Fayette lui-même et chez Benjamin Constant.
N’est-ce qu’une répétition nouvelle, une reprise, sous forme poétique, des idées exposées dans la profession de foi du vicaire savoyard ?
Ce n’est point d’ordinaire la chaleur ni aucune inspiration émue ou éloquente qui distingue les écrits littéraires sortis de cette plume de savant ; soignés, élégants, d’une justesse ornée, parfois d’une simplicité un peu coquette, ils sont en général destitués de mouvement et de vie : un seul de ses écrits fait exception, c’est le précis intitulé : Essai sur l’Histoire générale des Sciences pendant la Révolution française, qui avait été composé pour servir de préface à une nouvelle édition du Journal des Écoles normales, et qui fut publié séparément (1803).
Or, sous le duc de Bourgogne roi, il n’y avait pas de régence ni d’orgie pour dégorger la première fureur succédant à un si long étouffement, et la guerre entre le nouveau prince et l’esprit de la société nouvelle commençait dès 1715.
Un jour, M. de La Chétardie, envoyé de France, s’adresse à elle et la félicite d’une coiffure nouvelle dite à la Moïse.
Pourquoi n’avoir pas rendu plus souvent à l’auteur la plénitude de joie qui suit une grande victoire, et qui inspire le désir, et qui donne la force d’en remporter une nouvelle, au moins égale, sinon supérieure ?
Par de telles pages claires et irréfragables, une nouvelle science est constituée qu’il n’est plus permis à l’historien ni à l’homme d’étude de négliger et de méconnaître.
Si le raisonnement, en tout ceci, était aussi serré et aussi rigoureux que la peinture veut l’être, il y aurait à se demander comment et pourquoi les Carthaginois ont massacré ces trois cents Baléares ; pourquoi, après cette extermination dont la nouvelle peut d’un moment à l’autre arriver au camp, Hannon va se mettre de lui-même à la merci de cette armée et dans la gueule du lion ; comment enfin, au milieu de cette fureur d’une soldatesque déchaînée contre lui et que dirigent des habiles, il parvient à s’échapper sur un âne.
Vitet, déjà prêt par ses voyages antérieurs, devenu inspecteur général des monuments historiques après Juillet 1830, homme de verve et de science, donnait à ce genre d’études une impulsion nouvelle, en l’éclairant d’une vue plus générale et en traçant, le premier, avec vérité et largeur le cadre des époques : il a eu l’initiative.
Le premier mouvement de Cervantes, en apprenant cette désagréable nouvelle et en recevant le croc-en-jambe, fut d’être irrité ; mais il redoubla aussitôt de courage, il se piqua d’honneur, et la dernière partie de son ouvrage sent l’aiguillon.
Pourquoi Cratinus, Aristophane et Eupolis, pourquoi Ménandre, Philémon et Diphile ont-ils l’air de s’entendre pour donner en si peu de temps la perfection soit à l’ancienne, soit à la nouvelle comédie ?
« Il a eu de l’élégance, disait-il, de la finesse, de l’observation, du tact, alors que c’était chose presque nouvelle.
Thiers est certainement un homme de la toute nouvelle société ; M.
Il y a dans Bajazet un passage, entre autres, fort admiré de Voltaire : Acomat explique à Osmin comment, malgré les défenses rigoureuses du sérail, Roxane et Bajazet ont pu se voir et s’aimer : Peut-être il te souvient qu’un récit peu fidèle De la more d’Amurat fit courir la nouvelle.
Ce café de la veuve Laurens était donc une espèce de café Procope du temps ; on y politiquait ; on y jugeait la pièce nouvelle ; on s’y récitait à l’oreille l’épigramme de Gacon sur l’Athénaïs de La Grange-Chancel, le huitain de La Grange en réponse aux critiques de M.
Nous avons comparé plus d’une fois la muse d’André Chénier au portrait qu’il fait lui-même d’une de ses idylles, à cette jeune fille, chère à Palès, qui sait se parer avec un art souverain dans ses grâces naïves : De Pange, c’est vers toi qu’à l’heure du réveil Court cette jeune fille au teint frais et vermeil : Va trouver mon ami, va, ma fille nouvelle, Lui disais-je.
Il y a dans lui une horrible angoisse nouvelle qui ne peut sortir de ses blondes moustaches toutes frissonnantes.
On voit dans les romans de chevalerie, un singulier mélange de la religion chrétienne, à laquelle les écrivains ont foi, et de la magie qui leur fait peur, et dans les écrivains de l’Orient, un combat continuel entre leur religion nouvelle et l’ancienne idolâtrie dont Mahomet a triomphé.
Sans l’exercice de cette vertu, quelle palme nouvelle vous resterait-il encore à recueillir ?
. — Nous n’avons point procédé de même, et notre minutieuse analyse nous a conduit à une solution nouvelle.
De là naît une nouvelle fable ; nous prétendons animer une maxime morale, et nous ne voulons rien de plus ; peu importe que nos preuves soient rigoureuses.
L’insuffisance du tempérament éclate dans Belleau201, avec qui la nouvelle école verse dans le descriptif, ressource ordinaire des inspirations épuisées.
Vers 1750, les espérances d’une restauration rationnelle de la société, qu’on avait cru toucher, se reculent indéfiniment ; à ce même moment entre en scène une nouvelle génération de penseurs impatients, audacieux, dévoués à ce qu’ils appellent la vérité, et prêts à renverser tout ce qui y fait obstacle : l’art, l’éloquence, la littérature ne sont pour eux que des instruments de propagande.
Renan a préparé, parmi les incrédules, les esprits qu’il faut pour faire à cette nouvelle attitude de l’Église l’accueil qu’elle mérite ; et, si le mouvement dessiné depuis plusieurs années s’achève, si l’Église redevient, selon son véritable esprit, une grande force démocratique, l’Église en profitera sans doute, le monde plus encore, et notre pays plus que les autres.
Ce qui est intéressant, c’est une nouvelle, un roman, une comédie de mœurs, un portrait, une chronique, un article de journal ; mais un recueil de « pensées » n’a de valeur qu’à la condition que toutes se rapportent à un même point de vue, ou reflètent une même philosophie, ou tendent à nous faire connaître la personne même du moraliste : et alors il faut que cette personne ne soit point la première venue.
Ils ne le deviennent que s’ils vivent assez longtemps pour voir ce qu’ils ont apporté de révolutionnaire fonder une nouvelle tradition.
Sous la Terreur étaient suspects non seulement ceux qui avaient lutté contre l’autorité nouvelle, mais ceux qui s’étaient abstenus, ceux qui ne s’étaient pas réjouis publiquement.
En attendant l’avènement d’une religion de lumière nouvelle, que l’Olympe nous serve d’abri et de refuge.
C’est l’orgueil pour ceux qui ne voient dans l’apparition nouvelle que la fantaisie personnelle du fondateur ; c’est le doigt de Dieu pour ceux qui voient le résultat.
Mais au commencement de ce siècle-ci et sous l’Empire, en présence des premiers essais d’une littérature décidément nouvelle et quoique peu aventureuse, l’idée de classique, chez quelques esprits résistants et encore plus chagrins que sévères, se resserra et se rétrécit étrangement.
Ces choses dites rapidement, qu’il me soit permis de montrer que cette forme nouvelle de l’expression de l’idée, l’Instrumentation poétique, enferme et perd en elle tous les modes d’art : Elle est l’éloquence, évidemment : plastique pour la variété la plus ordonnée des rythmes : picturale, parce que (nous avons négligé de le dire au long) le moins de hasard a été établi aussi pour la coloration à attribuer aux voyelles, que la généralité des vues maintenant, c’est un fait scientifique, distingue nettement de telle ou telle couleur : musicale parce qu’elle est le sens enfin trouvé du langage, qui, scientifiquement, est musique, et qu’elle est l’immatérialité des instruments de la musique proprement dite : Elle est, au gré de la pensée qui la conduit et la mesure, la plus complète et intime possibilité de mouvement intellectuellement exprimé.
Enfin que l’on joigne à cette observation indirecte, un fait positif : la préface de cette merveilleuse nouvelle, Krothaïa où le romancier annonce explicitement qu’il va traiter un thème purement imaginaire ; que l’on observe qu’il le traite en effet avec le même semblant de réalisme que le cas de Raskolnikoff et avec la même prolixité dissertante, poussée ici encore à une exubérance qui altère le réel par excès.
Tous deux pensaient qu’il devait y avoir un terme moyen entre la chose en soi, inaccessible à l’expérience, et le phénomène, additionné et juxtaposé dans le temps et dans l’espace ; tous deux s’entendirent encore en cherchant dans le sujet pensant ce terme moyen, cette racine d’une métaphysique nouvelle.
Ainsi les néreïdes et les tritons sonnants de leurs conques, que Rubens a placez dans le port pour exprimer l’allegresse avec laquelle cette ville maritime reçoit la nouvelle reine, ne font point un bon effet suivant mon sentiment.
Ainsi se trouve justifiée, par une raison nouvelle, la séparation que nous avons établie plus loin entre la psychologie proprement dite, ou science de l’individu mental, et la sociologie.
… L’enthousiasme a ses prophètes ; les ensorcelés qui l’ont entendu disent hautement, en parlant de lui : « Vous savez la nouvelle ?
Il construit des édifices admirables, hardis, élégants, d’une architecture nouvelle et symétrique ; et ce sont des châteaux de cartes.
Mais dans cette passion nouvelle, il a gardé ses anciennes habitudes d’esprit ; il a loué sa dame comme il aurait loué Descartes ; et en galanterie, comme en philosophie, il est resté professeur.
Vous analysez cette loi, et vous trouvez que la seconde étendue a la même définition que la première, qu’ainsi elle est soumise à la même loi, que, par conséquent, elle engendre elle-même une nouvelle étendue, et ainsi de suite.
Les luttes avaient cessé ; cette noble philosophie était éteinte ; la société qu’elle éclairait était à jamais ensevelie ; la langue même dans laquelle toutes ces grandes choses avaient été pensées et écrites avait fait place à une autre langue, qui elle-même n’était qu’une transition à une langue nouvelle.
Il laissera sa femme pratiquer librement la religion nouvelle ; il la laissera prier pour sa conversion et ne lui ôtera point tout espoir ; il sera charmé de la voir si douce, si pieuse, si pudique, si sainte, si enthousiaste. […] J’ai cependant fait mon possible pour apporter à ce spectacle un esprit libre de préventions, pour ignorer la pièce, pour la voir du même œil que si elle m’était absolument nouvelle. […] On discute aussi l’œuvre nouvelle et l’on conteste la vérité du dénouement : le jaloux devrait, à la fin, revenir à la coquette, car c’est ainsi que les choses se passent dans le monde. […] Elle ne laisse deviner sa passion à Hippolyte que lorsque la nouvelle de la mort de Thésée a ôté à cet amour son caractère criminel ; et cet aveu lui échappe dans un accès de délire halluciné. […] « De l’importance de l’unité d’impression dans les œuvres d’art », on pourrait, sous ce titre, à propos de la nouvelle pièce de M.
En laissant même de côté ces résistances d’amour-propre, qui partent de sentiments un peu étroits et mesquins dont nous pourrions faire bon marché, nous devons reconnaître que notre nouvelle thèse est faite pour choquer certaines opinions reçues. […] À chaque œuvre nouvelle, on n’est pas obligé d’inventer à nouveau le dessin, la peinture ou la sculpture. […] Dans toute phrase qu’il doit écrire, un problème se pose : c’est une idée nouvelle à rendre, une nouvelle impression à produire. […] Mais il faut bien qu’il y ait des artistes ingénieux qui s’efforcent de se faire une technique nouvelle, à leurs risques et périls. […] On voit se former des écoles qui pour tout principe d’art apportent une nouvelle manière de peindre, un peu plus artificielle que les précédentes, un peu plus éloignée de la nature.
J’aime mieux ce qui suit : « C’est une puérilité que de se retirer de la foule, pour l’appeler : c’est appeler la foule que de faire de sa retraite la nouvelle publique. » C’est une sotte vanité que de s’affliger ou de s’offenser quand elle ne vient pas ; c’est ajouter à l’éclat que de la repousser quand elle vient.
Valéry lui-même conçoit la possibilité d’une nouvelle critique vraiment scientifique. […] Louis Bertrand au cours de son dernier livre, la Nouvelle Éducation Sentimentale.
V Ceci nous conduit à une nouvelle vue de la nature des corps ; un corps est un faisceau de ces pouvoirs qu’on vient de décrire. […] Que nous soyons présents ou absents, le blé mûrit et apporte une nouvelle possibilité d’alimentation.
Il n’y a pas une de ses lois qui se tienne debout sur des pieds véritablement humains ; il fait dans le Contrat social la législation des fantômes, comme il fait dans l’Émile l’éducation des ombres, et dans la Nouvelle Héloïse, il ne fait que l’amour des abstractions ayant pour passion des phrases. […] C’est un peuple qui paraît antédiluvien et qui semble rapporter une civilisation et une littérature antédiluviennes comme lui, à sa nouvelle patrie au pied du Thibet.
Apparition d’un poème épique en Provence I Je vais vous raconter aujourd’hui une bonne nouvelle ! […] Or voici comment j’eus, par hasard, connaissance de la bonne nouvelle.
C’est un phénomène qu’on n’a pas assez étudié, et qui ne s’explique, selon nous, que par deux causes : d’abord la prodigieuse fécondité morale de la race italienne ; ensuite la sève nouvelle, vigoureuse, étrange, que les lettres grecques et latines, renaissantes et greffées sur la chevalerie chrétienne, donnèrent à cette époque à l’esprit humain en Italie. […] Quand le vent de Libecio agitait les vagues, on voyait frissonner la mer et courir l’écume avec ce sentiment de gaieté et d’immortalité que donne au regard cette surabondante vie et cette renaissante jeunesse des éléments qui semblent vivre et qui vivent en effet d’une nouvelle vie tous les matins.
Nouvelle ressemblance avec Descartes qui, lui aussi, dans le même temps qu’il ouvrait à l’esprit humain les grandes voies, perdait sa propre route. […] N’y avait-il dans tout cela que la fortune éphémère d’un écrivain coloriste faisant de l’histoire naturelle « qui n’est pas déjà si naturelle », comme disait malignement Voltaire, dans sa première inquiétude sur cette réputation nouvelle qui s’élevait à côté de la sienne ?
Aux époques de scepticisme, quand les vœux aspirent à une nouvelle forme qui n’est pas encore éclose, personne n’ayant le mot de la situation, ne possédant la vraie religion, il serait abominable que tel ou tel, de son autorité individuelle, vint imposer sa croyance aux autres. […] Plaçons-nous par exemple en 1520, demandons-nous comment l’idée nouvelle fera pour percer cette mer de glace.
Supposez qu’un animal ou une plante varient en couleur par l’effet de causes fortuites ; si la couleur nouvelle se trouve propre à cacher l’animal et à empêcher ses ennemis, de le dévorer, cet « heureux accident » opérera un triage, une sélection : il fera survivre les animaux ou les plantes qui auront eu la couleur la plus propice. […] Lachelier, après avoir annoncé qu’il cherchait la démonstration des causes finales dans la constitution même de la conscience et dans les conditions a priori de toute connaissance, finit-il par avouer que l’affirmation des causes finales est un acte « non de connaissance, mais de volonté. » Or, on peut appliquer à cette nouvelle démonstration des causes finales par la volonté le reproche de pétition de principe que M.
Fin d’avril À l’heure qu’il est, en littérature, le tout n’est pas de créer des personnages, que le public ne salue pas comme de vieilles connaissances, le tout n’est pas de découvrir une forme originale de style, le tout est d’inventer une lorgnette avec laquelle vous faites voir les êtres et les choses à travers des verres qui n’ont point encore servi, vous montrez des tableaux sous un angle de jour inconnu jusqu’alors, vous créez une optique nouvelle. […] La préoccupation de faire à son pauvre homme la vie douce, d’écarter tout ce qui peut mettre un nuage sur son front, de lui donner le plat qu’il aime, de lui sauver le désagréable d’une nouvelle, de défendre enfin, à toute heure, son système nerveux des mauvaises choses physiques et morales, dépasse tout ce qu’on peut imaginer.
Ainsi se marquent les grandes scènes guerrières des Souvenirs de Sébastopol et de la Guerre et la Paix, dont l’exactitude prodigieusement nouvelle, le singulier et menu relief prennent l’attention, sans que rien d’oratoire, de stylé, les recommande, sans qu’ils importent par autre chose qu’une observation, une imagination, une expression aussi proche de la vérité qu’on peut la concevoir. […] Comme Lévine, il a rencontré sur sa route un pauvre d’esprit dont les paroles ont retenti dans son cœur, comme une voix intérieure, et ce Slave dont l’âme violentée et repoussée par les durs dogmes de la science occidentale, demandait au monde plus de bonté qu’il n’en contient, cet aristocrate, cet homme de fortune, ce grand écrivain s’est retiré à la campagne, écrit des contes pour les moujiks, s’adonne à des travaux manuels, fait des souliers et raccommode des poêles, donne son bien en aumône, prêche la vie populaire, le refus du serment, le pardon des injures, l’union avec une seule femme, interdit le divorce, le service militaire, la violence, la résistance aux méchants, les injures et menace de fonder une nouvelle secte de gens scrupuleux et troublés dont il sera le patriarche, devenu aujourd’hui un grand vieillard de soixante ans, les cheveux longs rejetés en arrière du front creusé de profondes rides, au-dessus des yeux plus caves, mais fermes, inébranlablement fermes, les joues creuses autour du large nez et ployant sur de massives pommettes, la bouche droite, saillante et close, au milieu d’une longue barbe blanche tombant sur de larges épaules, l’air vénérable et sûr, de la certitude de ceux qui ont cru à jamais ; l’air noble et d’une joie austère, de la joie de ceux qui sont affermis dans leur foi.
Il restait encore à briser le moule du vers classique, à assouplir le vers à une nouvelle harmonie, à l’enrichir d’images, d’expressions et de mots que possédait déjà la prose courante et à ressusciter les vieilles formes de la poésie française. […] À sa mort il a laissé une liste de manuscrits : La Duchesse d’Alba, le Tambour Robin, l’Hermite du lac, l’Épée de Brennus, Perrine ou la Nouvelle Nina, l’Intrigue de cour, comédie en trois actes, la Permission, Joseph ou l’Enfant trouvé, etc., ces ouvrages sont perdus ou égarés.
V Une petite nouvelle de Boccace en vers, intitulée Portia, vient après ce poème. […] Nous en dirions autant de la nouvelle en vers intitulée Suzon.
Mais nous retrouvons ici, sous une forme nouvelle, l’illusion sans cesse renaissante que nous poursuivons depuis le début de ce travail. […] Mais la question est précisément de savoir si des qualités individuelles, même isolées par un effort d’abstraction, ne restent pas individuelles comme elles l’étaient d’abord, et si, pour les ériger en genres, une nouvelle démarche de l’esprit n’est pas nécessaire, par laquelle il impose d’abord à chaque qualité un nom, puis collectionne sous ce nom une multiplicité d’objets individuels.
Mézeray est modeste sur les erreurs ; il reconnaît qu’il a dû en commettre beaucoup : « Et vraiment il n’est pas au pouvoir d’un homme mortel de faire une course de douze siècles sans broncher. » De son style il déclare qu’il ne dira rien ; mais on voit qu’il y tient et qu’à ce début il l’a soigné : « C’est à vous, dit-il aux lecteurs désintéressés, à prononcer si j’ai écrit d’une belle manière, si j’ai découvert quelques lumières qui n’eussent pas encore été démontrées ; là où j’ai touché au but, et là où je m’en suis éloigné. » Il nous rappelle ce que nous ne devons jamais oublier quand nous nous reportons à la première époque où parurent ces ouvrages une fois en vogue, et dès longtemps vieillis : c’est que, si la matière était déjà vieille alors et semblait telle, la forme qu’il lui donnait à son heure la rendait toute nouvelle.
Il accourait de Fontainebleau à toute bride pour voir la malade, lorsque la nouvelle de la mort, qu’il apprit en chemin à Villejuif, le fit retourner à Fontainebleau.
La table sur laquelle elle écrivait d’habitude était un bureau un peu exhaussé, de telle sorte que, sans se déranger, elle pouvait, dans les moments de pause, suivre le jeu d’un des joueurs à l’une ou à l’autre des tables qui étaient de chaque côté : C’était là son occupation lorsqu’elle n’écrivait point ; mais, aussitôt que quelqu’un entrait et s’approchait d’elle pour la saluer, elle quittait tout pour demander : Quelle nouvelle ?
Chaque ville, chaque vieux château, chaque pan de mur qu’ils rencontrent, est une occasion nouvelle de souvenir et de vive narration : — « Messire Jean, voyez-vous ce mur qui est là ?
Cependant celui-ci se décida à faire imprimer cette Iliade versifiée et réduite à douze chants ; elle parut pour la nouvelle année de 1714 avec un Discours sur Homère, où il déclarait tous ses sentiments ; et c’est alors, à ce moment de la paix d’Utrecht, la ville et la Cour étant de loisir, que la guerre littéraire éclata.
Quelque louables que soient de telles maximes, elles laissent presque entière la question de politique proprement dite ; une politique vraiment nouvelle, si nécessaire après Louis XIV, aurait eu besoin, pour réussir dans l’application, de tous les correctifs et de toutes les précautions qui plus tard manquèrent : car enfin Louis XVI n’a échoué que pour avoir trop fidèlement pratiqué, mais sans art, cette maxime du vertueux Dauphin son père et du duc de Bourgogne son aïeul.
Ceux-ci ne pouvaient pardonner à l’adversaire imprévu d’ouvrir cette veine toute nouvelle.
Son chapitre sur l’éducation, sur les devoirs des parents envers les enfants, vient bien après ceux de Rabelais et de Montaigne sur le même sujet et en est comme une rédaction complète et nouvelle.
Il y a longtemps que si les hommes écrivaient aussi bien qu’ils parlent, ou que si l’on écrivait pour eux ce qu’ils disent dans les circonstances décisives où ils se trouvent, il y aurait quantité d’écrivains qui n’en seraient que plus mémorables pour ne pas être du métier : mais, parmi ceux qui ont songé à écrire ou à dicter après coup ce qu’ils avaient dit ou ce qu’ils avaient fait, la plupart ont perdu, en se mettant dans cette position et comme dans cette attitude nouvelle, une partie de leurs facultés, de leurs ressources ; s’imaginant que c’était une grande affaire qu’ils entreprenaient, et préoccupés de leur effort, ils ont laissé fuir mille détails qui animent et qui donnent du charme ; ils se sont ressouvenus froidement, ou du moins incomplètement ; on n’a eu que l’ombre de leur action ou de leur verve première.
vous ne m’auriez rien su mander qui me fût plus agréable que la nouvelle du plaisir de lecture qui vous a pris.
Quelle source nouvelle d’inspiration pour un poète tant soit peu bachique !
Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M.
Il est résulté de cette association une biographie complète du poète et même, comme on le dit aujourd’hui, une monographie de sa famille, et une édition qui se compose en partie d’une réimpression d’Œuvres choisies et en partie d’une impression toute nouvelle d’Œuvres posthumes.
Mandé à la première nouvelle de l’assassinat par Sully effrayé, puis contremandé en chemin, il était allé au siège de Juliers que faisait le maréchal de La Châtre conjointement avec l’illustre Maurice de Nassau.
Toute cette fin d’année (1757), elle ne cesse, même après la nouvelle et tout à fait glorieuse victoire de Lissa ou Leuthen, de suivre la négociation entamée : elle ne respire que la paix.
Mais voici une jolie page datée de Paris même et qui en est digne : Une nouvelle pièce a-t-elle paru, l’on va chez Mme Geoffrin, Mme Necker ou Mlle de Lespinasse ; on retient ce qu’en ont dit Diderot, d’Alembert, Marmontel, Thomas ; on fait des visites ce même soir, on voit au moins soixante personnes, à qui l’on répète la même chose.
Chaque liste pourtant devenait plus alarmante, et enfin vers dix heures nous arriva la triste et fatale nouvelle de la condamnation du roi et du déshonneur du duc d’Orléans.
Ce n’est que de guerre lasse et de désespoir qu’il se jeta dans les bras du parti contraire : il ne prit pour nouvelle et dernière formule : Tout pour le peuple et par le peuple !
Sa théorie de l’utilité de l’art, et d’un but public et politique à lui donner, laisse bien à dire ; elle distingue essentiellement Béranger des artistes proprement dits et marquera plus tard sa séparation d’avec la nouvelle école littéraire.
Ferrari, s’arrêtant sur le rôle et la fonction historique de la Rome moderne, et cherchant en vain à se la représenter sous une figure nouvelle digne de son passé, il va jusqu’à la vouer à jamais à la destinée mélancolique et pittoresque de gardienne des tombeaux ; il est poëte et peintre à outrance ce jour-là, ni plus ni moins que Chateaubriand : « Pour moi, s’écrie-t-il, je ne puis envisager sans terreur le jour où la vie pénétrerait de nouveau ce sublime tas de décombres.
Son panégyriste Le Beau a raconté comme une gentillesse qu’à une ou deux années de là, lorsqu’il fut nommé à un emploi d’inspecteur des fermes en Provence, il y eut à Marseille une grande attente à la nouvelle que le fils de Racine arrivait ; les dames surtout en espéraient beaucoup : dans leur curiosité, elles se rendirent en nombre dans une maison où il devait passer la soirée ; mais le désappointement fut extrême.
Milton a donné à ce sujet biblique la seule invention, là seule profondeur, le seul recul possible, en remontant par-delà le commencement jusqu’à la chute des Anges, en nous transportant au milieu de ces démons précipités dont Satan est le roi, et qui, de loin, ont ouï parler confusément d’une nouvelle création, d’un nouvel être devenu le favori du Tout-Puissant.
Nouvelle description, et la plus atroce de toutes, celle de la famine.
Son père veut le marier ou fait semblant de le vouloir, et sur l’heure ; la suivante de Glycère, Mysis, très attachée à sa maîtresse, apprend cette nouvelle de quelques paroles échappées à Pamphile dans son trouble ; elle le voit hésitant, elle craint qu’il ne cède par égard pour son père, et qu’il n’abandonne cette jeune fille enceinte et tout près d’accoucher.
Une fois mis en goût de voyage et cette nouvelle vocation reconnue et déclarée, Théophile Gautier ne chôma plus et ne résista qu’autant qu’il était retenu par sa chaîne au cou, « dans la niche qu’on lui avait faite au bas du journal », ainsi qu’il s’est lui-même représenté.
Mais qu’il se rassure ; qu’il se persuade qu’ils sont excellents, et qu’il ne lui manque que le goût et la connaissance pour les mieux apprécier ; et bientôt chaque visite nouvelle lui ouvrira les yeux de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ait appris à les admirer, jamais autant qu’il le méritent, assez du moins pour enrichir et élargir sa propre intelligence par la compréhension de la parfaite beauté.
Il ne manquait pas de gens qui l’attendaient à cette nouvelle épreuve et qui auraient bien voulu le déclarer dépassé et arriéré.
Il avait conçu, pendant son séjour à Nevers, toute une psychologie nouvelle, une description exacte et approfondie des facultés de l’homme et des formes de l’esprit.
Une critique nouvelle, et sans prétention de l’être, faisant digue au mal, refaisant appui aux monuments, peut naître de là ; elle est toute née par la force des choses ; elle existe déjà de formation naturelle plutôt que de propos délibéré ; c’est la meilleure : on en voit déjà les caractères.
Voilà un couple d’espèce nouvelle, puisque son second terme n’est pas un objet dont nous puissions avoir perception et expérience, c’est-à-dire un fait entier et déterminé, mais une portion de fait, un fragment retiré par force et par art du tout naturel auquel il appartient et sans lequel il ne saurait subsister.
., fin de la Nouvelle V, le livre III de Pantagruel est cité.
Enfin, après que six censeurs successifs y eurent passé, les comédiens eurent le droit de jouer la pièce dans leur nouvelle salle (l’Odéon actuel).
Et, du jour où cette faculté s’applique, non plus à des objets étrangers, mais à ce que nous avons tous les jours sous les yeux, la littérature nouvelle est née ; le romantisme engendre le naturalisme.
De psychologie, tout juste ce qu’il en faut à un poète lyrique : même dans Monsieur Destrémaux, encore qu’il intitule bravement cette Nouvelle « roman psychologique » ; même dans Madame André, le meilleur de ses romans pourtant, où il a le mérite de nous faire accepter une situation hardie et où la femme (sauf le sacrifice monstrueux et inutile de son enfant) a de la grâce, de la dignité, presque de la grandeur, et aime bien comme une aînée, comme une maîtresse qui est un peu une mère ; mais Lucien Ferdolle se détache trop vite, avec une soudaineté trop odieuse, et le drame douloureux du déliement progressif est esquivé.
Ainsi, et c’est une preuve de plus que les idées générales font seules faire des progrès aux langues, toutes les fois que saint Bernard exprime ou seulement fait voir à demi une vérité de philosophie morale, la langue de la traduction s’enrichit d’une création nouvelle.
De même, pour que l’humanité se crée une nouvelle forme de croyances, il faut qu’elle détruise l’ancienne, ce qui ne peut se faire qu’en traversant un siècle d’incrédulité et d’immoralité spéculative.
Elle écrivit nettement à Bussy-Rabutin, à la nouvelle de la nomination des deux poètes, qu’ils n’étaient pas capables de bien faire l’histoire du roi, non faute de talent, mais parce qu’ils avaient l’habitude de louer et de flatter ce prince (lettre 617).
Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont.
L’ancienne Société de médecine ayant été détruite en 1793 et la nouvelle Académie de médecine n’ayant été établie qu’en 1820, il n’y eut point place, entre Vicq d’Azyr et M.
Le marquis de Béthune, qui avait épousé une sœur de la nouvelle reine, fut envoyé pour complimenter le roi son beau-frère.
Le roi, plein de dépit, annonça la nouvelle d’un seul mot aux courtisans qui l’entouraient : « La duchesse de Bourgogne est blessée. » Là-dessus, tous de se récrier et de dire que c’était un grand malheur et qui pourrait compromettre ses couches à l’avenir.
Au reste, les premières influences de cet avènement suprême de Mazarin sont admirablement rendues et dépeintes par son ennemi même, par Retz, qui, dans une page incomparable, nous fait sentir l’adresse, le bonheur, et, pour ainsi dire, le prestige caché de cette nouvelle grandeur insinuante.
M. de Lamartine ne s’en tient pas là, et ne voit dans ce peu de lignes qu’un motif à une composition pittoresque qui occupe chez lui deux ou trois belles pages : Debout sur la proue élevée du vaisseau, appuyé sur les fidèles compagnons de sa proscription, entouré de la France nouvelle qui s’était portée à sa rencontre, il tendait les bras au rivage et les refermait sur son cœur, en élevant ses regards au ciel comme pour embrasser sa patrie.
Vous ne comprendrez pas tout ce que je vais vous dire : je ne peux vous parler de ces choses que dans la langue nouvelle que le christianisme a faite ; mais vous en comprendrez toujours assez.
Plus d’une fois il s’élève ; le sentiment de la réalité et la vivacité de son affection humaine lui suggèrent une sorte de poésie : Je dois bientôt quitter celle scène, écrivait-il à Washington (5 mars 1780) ; mais vous pouvez vivre assez pour voir notre pays fleurir, comme il ne manquera pas de le faire d’une manière étonnante et rapide lorsqu’une fois la guerre sera finie : semblable à un champ de jeune blé de Turquie qu’un beau temps trop prolongé et trop de soleil avaient desséché et décoloré, et qui dans ce faible état, assailli d’un ouragan tout chargé de pluie, de grêle et de tonnerre, semblait menacé d’une entière destruction ; cependant, l’orage venant à passer, il recouvre sa fraîche verdure, se relève avec une vigueur nouvelle, et réjouit les yeux, non seulement de son possesseur, mais de tout voyageur qui le regarde en passant.
Faites un pas, avancez encore, surprise nouvelle, les voilà gracieux.
C’est à M. de Tocqueville qu’il faut attribuer la première origine de cette direction nouvelle de la pensée en France, non pas que les événements n’y aient été pour beaucoup ; mais c’est précisément la supériorité de ce grand esprit d’avoir pensé le premier et avant les événements ce que tant d’autres ne devaient penser qu’après.
Cette vieille fille, noble, dans une nouvelle d’Edmond About, disait : « Ce qui me plaît dans les artistes, c’est qu’ils ne sont pas des bourgeois ».
Comment veut-on que Voltaire, toutes raisons à part d’animosité et d’amour-propre, trouve bonne la Nouvelle Héloïse et bon l’Émile ?
ceci est une nouvelle et une occasion d’articler, et aussitôt sa mort remplace la venue et le séjour du shah parti, pour les esclaves sans idées de tout fait qui passe.
Librairie nouvelle.
En face de l’indifférence et de l’inclairvoyance générales, la nouvelle tactique cléricale constitue un péril dont il est impossible de nier la gravité.
À son avis, l’incertitude des gouvernements contemporains, l’impatience des peuples modernes, la fragilité de toutes nos charpentes sociales et de toutes nos machines politiques, n’ont d’autre cause que la chute du christianisme et l’attente d’une religion nouvelle.
Cela même nous en découvre une nouvelle.
Le poète a créé ainsi une sorte de magie nouvelle et charmante, tout imprégnée de l’esprit de son temps, et en faveur de laquelle on lui pardonnera d’avoir affaibli, en la reléguant presque au second plan, l’ingénieuse sagesse du vieux conte. […] Les Mille et un Jours, contes persans… suivis de plusieurs autres recueils de contes traduits des langues orientales, nouvelle édition, par A. […] Nouvelle édition, par M. […] Le texte de Barbazan a été reproduit par Méon dans sa nouvelle édition des Fabliaux et Contes (Paris, 1808), t. […] IV de la nouvelle édition (Paris, 1829) des Fabliaux et Contes de Le Grand d’Aussy.
Ce fut dans les premiers jours du mois de septembre 1898 que la brusque nouvelle de la mort de Stéphane Mallarmé parvint à ses amis désolés. […] De culture assez faible, Balzac n’en est pas moins pourtant un esprit vigoureux ; mais ses idées générales sont celles de son tempérament, de son éducation domestique, en somme celles de son milieu et de son temps, et il ne les a ni assez creusées pour se les rendre personnelles, ni exprimées d’une façon nouvelle. […] Aussi le voyons-nous, en 1845, publier sa première brochure sur le Salon de peinture, puis donner au Corsaire-Satan des essais de critique littéraire set des fantaisies humoristiques, ainsi qu’une nouvelle : le Jeune Enchanteur. […] Une nouvelle édition des Fleurs du Mal, une éloquente brochure sur Tannhäuser et Wagner signalèrent l’année 1861, mais la poésie et la critique musicale ne sont pas des genres particulièrement lucratifs. […] D’ailleurs, ne leur appartient-il pas un peu, puisqu’il provient du revêtement de la fameuse Mosquée Verte de Brousse, de cette Yéchil-Djami qui est un des joyaux de l’antique capitale des Osmanlis, de la Brousse qui faillit retrouver une nouvelle célébrité historique, lorsque, devant le foudroyant progrès des armées bulgares, le Sultan de Constantinople songea à se retirer dans le berceau de sa dynastie, à l’ombre des tombeaux d’Orkhan, d’Osman et de Mourad, qui dorment dans la terre d’Asie leur sommeil de conquérants ?
Zola, par exemple, le chef reconnu et acclamé de toute la nouvelle école, qui donc osera les trouver injustes ou exagérées ? […] Il est vrai qu’il offre une panacée qui n’est pas nouvelle, la panacée de Jean-Jacques et de Michelet : tous ouvriers. […] C’est une manière de tréteau fraternel et miséricordieux à l’usage des adolescents des trois ou quatre sexes de la nouvelle génération artistique. […] Cette étude publiée le 1er mai 1883, dans la Nouvelle Revue, doit naturellement prendre sa place ici et nulle autre que la première ne saurait lui convenir. […] En même temps, il est heureux de renouveler l’expression passionnée de sa gratitude à la spirituelle et vaillante Directrice de la Nouvelle Revue qui, seule de tous les puissants de la presse, eut le courage de la vérité et osa publier une aussi dure oraison funèbre de ce formidable défunt qui faisait encore trembler toute la boutique des lettres du fond de son cercueil.
Molière avait rencontré une nouvelle matière et il l’exploitait avec cette obstination légère et allègre qui est un des traits de son caractère. […] Mais toute pièce à la fois très belle et très nouvelle ne peut pas plaire à la foule en sa nouveauté. […] Or, qu’un auteur comique capable d’attirer la foule existât seulement, c’était assez déjà pour donner une direction nouvelle aux esprits. […] Songez qu’il joue Corneille, Corneille, un peu affaibli, et que par ce fait le public prend l’habitude de considérer la comédie comme ayant une aussi haute valeur dramatique que la tragédie, ce qui est une idée toute nouvelle. […] On pourrait dire encore que Don Juan, si souvent ironique dans tout le cours de la pièce, fait surtout de l’ironie encore dans la dernière partie de la pièce et songe beaucoup moins à tromper par son hypocrisie religieuse qu’à se moquer du langage et des mines, des hypocrites, acceptant du reste le bénéfice de sa nouvelle attitude et satisfait à la fois de railler et de tromper, et il y a double ragoût.
Le compte rendu immédiat, c’est-à-dire fait sur la répétition générale, car il ne peut guère être fait autrement, à moins d’être ultra-sommaire, date de 1865 ou 1866, de la nouvelle presse, violemment actualiste, créée par Villemessant, avec L’Événement d’abord et Le Figaro quotidien ensuite. […] je ne saurais en disconvenir, Rodogune m’a beaucoup plu, et d’une manière toute nouvelle, d’une manière toute différente de celle dont elle m’agréait à la lecture. […] — qu’on avait adopté cette disposition nouvelle pour remplacer le défilé par le rassemblement. […] Lekain apporta à la Comédie l’interprétation nouvelle qu’il tenait de la bouche même et des mains du patriarche. […] Degouy a rendu le service de faire relire à quelques personnes une nouvelle très piquante de Diderot ; reste que M.
Ce fut là que Gibbon, bien moins par aucune suggestion étrangère que par de nouvelles lectures, de nouveaux raisonnements et des arguments qu’il composa tout exprès à son usage, en vint au bout de dix-sept mois à rejeter sa nouvelle croyance et à rentrer dans sa communion première.
Cette nouvelle se rapporte à ce que je lis dans le Journal manuscrit de M. de Pontchâteau, à la date du 17 avril 1679 : « Le père Bourdaloue a quatre cents écus de pension que le roi lui donne comme à son prédicateur. » 66.
Toute cette maladie nouvelle et qui n’est que plus subtile et plus intérieure en ce qu’elle se croit une guérison, est développée par Bourdaloue dans une description admirable, et il offre en quelque sorte un miroir dans lequel ceux qu’il a en vue ne peuvent s’empêcher d’être reconnus et devaient eux-mêmes se reconnaître, Il rappelle excellemment « à ces sages dévots, à ces dévots superbes qui se sont évanouis dans leurs pensées », que la vraie austérité du christianisme consiste à être abaissé, à être oublié (Ama nesciri) : Car voilà, s’écrie-t-il, ce qui est insupportable à la nature : On ne pensera plus à moi, on ne parlera plus de moi ; je n’aurai plus que Dieu pour témoin de ma conduite, et les hommes ne sauront plus, ni qui je suis, ni ce que je fais.
Il cherchait de lui-même à se rendre utile ; il composait des mémoires sur les différentes matières qui étaient alors en litige, notamment sur les démêlés parlementaires si vivement excités dans l’affaire ecclésiastique de la Constitution ; lorsqu’il s’élevait une difficulté nouvelle, il arrivait quelquefois que le roi disait : « N’y a-t-il pas là-dessus un mémoire de M. d’Argenson ?
Il provoqua une nouvelle capitulation militaire utile à la France, avantageuse à la Suisse ; il se chargea seul de toute la partie d’exécution qui se rapportait à la bonne police des corps, et amena les régiments qu’il inspectait à un point de discipline et de régularité qui piqua d’émulation les troupes françaises elles-mêmes.
Turgot et les espérances auxquelles l’avénement de Louis XVI ouvrit carrière, que Voltaire, philosophe et berger, manufacturier et laboureur, parut reprendre une vie toute nouvelle.
Taine aux Débats est signé par une profession toujours nouvelle et une variante de cette théorie.
Le plus grand inconvénient pour notre savant dans cette nouvelle et dernière patrie, c’est que le goût du roi le dirigea sur la théologie et le poussa à écrire contre Baronius.
Nous sommes avec lui à Fontainebleau (1835) ; il a quitté Passy où il était trop à portée des admirateurs et des ennuyeux : il n’avait qu’une peur en arrivant dans sa nouvelle retraite, c’était qu’on lui donnât une sérénade et qu’on lui fît quelque ovation.
De plus il a sous lui toute une élite d’hommes secondaires que cette histoire nous découvre et qui prennent figure et vie à nos yeux : — en première ligne, Martinet, lieutenant-colonel du régiment du Roi, mort maréchal de camp, officier modèle, dont le nom devient proverbial dans l’armée, et qui est l’instrument de la réforme, le parfait instructeur, le praticien de la discipline nouvelle dans l’infanterie ; — après lui, le chevalier de Fourilles, qui rend des services pareils, et qui est un autre Martinet pour la cavalerie ; — des intendants comme Chaniel, agent zélé, ferme, intelligent, dont les plus grands généraux redoutent les écritures, qui ne paraît pas en avoir abusé toutefois, et que Louvois, fidèle au principe de la séparation des pouvoirs, soutient sans broncher dans ses contestations avec les maréchaux victorieux, après la conquête.
Mais celui qui habituellement y tenait le de et y faisait le diable à quatre, qui harcelait le maître de la maison, tenait tête à Courier, et relançait un chacun jusque dans les derniers retranchements des vieilles doctrines, c’était Beyle, autrement dit Stendhal, la trompette à la fois et le général d’avant-garde de la nouvelle révolution littéraire.
Théodore Leclercq, dans de charmants Proverbes où il produit ces tartuffes d’une nouvelle sorte, n’a rien exagéré.
Cette nouvelle le rendit fort mélancolique pendant deux jours ; puis il dissimula, mais pas aussi bien qu’il le lit plus tard.
Lanthenas, apparemment comme le vulgaire, content de ce qu’il a lorsque d’autres n’obtiennent pas davantage, s’aperçut que je ne demeurais point insensible, en devint malheureux et jaloux ; rien ne rend si maussade et même injuste : je le sentis, et j’étais trop fière pour l’épargner : il s’éloigna d’autant plus furieux, imaginant le pis ; ses opinions même prirent une nouvelle teinte ; son cœur l’empêchait d’être féroce comme les montagnards, mais il ne voulut plus voir comme moi, et bien moins comme celui qu’il me voyait chérir ; il prétendit se mettre entre le Côté droit dont il blâmait les passions, et le Côté gauche dont il ne pouvait approuver les excès ; il fut moins que rien, et se fît mépriser des deux parts. » C’est bien dur et bien écrasant pour Lanthenas, qui avait souffert pour elle, qui ne s’éloignait qu’à cause d’elle, et qui était dans le vrai en étant jaloux.
Lorsqu’il a eu à parler de Mme Roland, comme s’il s’agissait avant tout de la disculper et de la défendre, il a essayé de diminuer son rôle actif auprès de son mari et sa part virile d’influence : il s’est refusé également à admettre qu’il se fût logé dans ce cœur de femme aucun sentiment autre que le conjugal et le légitime, ni aucune passion romanesque : « Écoutez-les, disait-il hier encore, en s’adressant par la pensée aux différents historiens ses prédécesseurs et en les indiquant du geste tour à tour : ceux-là, soit admiration sincère pour le mérite de Mme Roland, soit désir de rabaisser celui des hommes qui l’entouraient, voient dans la femme du ministre la tête qui dirige et son mari et les législateurs qui le fréquentent, et répétant un mot célèbre : Mme Roland, disent-ils, est l’homme du parti de la Gironde ; — ceux-ci, habitués à se laisser aller à l’imagination du romancier ou du poète, transforment l’être qu’ils ont créé en nouvelle Armide, fascinant du charme de ses paroles ou de la douceur de son sourire ceux qu’elle réunit dans ses salons ou qu’elle convie à sa table ; — d’autres enfin, scrutateurs indiscrets de la vie privée, se placeront entre la jeune femme et son vieux mari, commenteront de cent façons un mot jeté au hasard par cette femme, chercheront à pénétrer jusqu’aux plus secrets sentiments de son âme, compteront les pulsations de son cœur agité, selon que telle ou telle image, tel ou tel souvenir l’impressionne, et montreront sous un voile transparent l’être vers lequel s’élancent sa pensée et ses soupirs ; car à leur roman il faut de l’amour. » Et il ajoute, plein de confiance dans le témoignage qu’il invoque : « Mme Roland a raconté elle-même avec une simplicité charmante ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a senti, ce qu’elle a dit, ce qu’elle a fait. » Eh bien !
La reine, dans ces longs mois de captivité aux Tuileries, s’était mise avec courage à tout ce qu’exigeait sa position nouvelle.
Jeune encore, à l’époque des grandes guerres du premier Empire français, il était à Ghadamès au milieu d’une réunion d’hommes graves, lorsqu’on apporta la nouvelle d’une reprise d’hostilités entre les chrétiens. « Tant mieux 1 dit un vieux marchand, puissent-ils s’entre-tuer jusqu’au dernier !
Le protestantisme, au xixe siècle, a eu comme le catholicisme son esprit nouveau qui a soufflé dessus et qui lui a rendu une nouvelle fraîcheur, au moins à la surface, et un peu aussi au fond.
L’un est le dernier esprit de l’ancienne France : l’autre est le premier génie de la France nouvelle. » Ce n’est pas moi qui retirerai jamais rien à Diderot ; mais on conçoit que Voltaire soit immortel ; il ne l’a certes pas volé !
Mancel, bibliothécaire de la ville de Caen, — à laquelle La Bruyère pourrait bien appartenir un peu, si la charge qu’il y avait, comme trésorier de France, n’eût pas été pour lui la moins exigeante des sinécures, — préparait un nouvelle édition de ce livre des Caractères, dont l’auteur dépensa à Paris, comme observateur et moraliste, le temps qu’il devait peut-être strictement, mais moins utilement, à la basse Normandie, et, bon homme, M.
Pour cela je ramasse une nouvelle, dont je ne mets qu’un fragment dans mon billet, ajoutant que je demandais la permission de venir achever de vive voix ce qui ne pouvait se confier au papier.
Jasmin a déjà eu à subir l’espèce de tentation nouvelle qui s’attache inévitablement au succès ; on lui a conseillé de venir à Paris, tout comme à M.
remy trouve sous sa plume, et qu’à notre tour nous nous permettons de souligner : « C’est en notant de pareils traits, dit-il, et beaucoup d’autres du même genre, qu’une lecture nouvelle et attentive des Poésies d’André Chénier indiquera d’elle-même que nous avons été porté à combattre ce sentiment, qui a fait placer par certaines personnes les productions de ce poëte parmi les grands monuments de l’antiquité littéraire. » Quel style, et au moment où l’on se fait juge de la grâce elle-même !
Mme de Staël représente toute une société nouvelle, Mme de Sévigné une société évanouie ; de là des différences prodigieuses, qu’on serait tenté d’abord d’expliquer uniquement par la tournure différente des esprits et des natures.
O Mort, que tu as de formes diverses, et que celui qui t’a déjà rencontrée peut néanmoins te trouver nouvelle !
Crithéis, portant dans son sein celui qui couvrait alors son front de honte, et qui devait un jour couvrir son nom de célébrité, reçut asile à Smyrne chez un parent de Cléanax, né en Béotie et transplanté dans la nouvelle colonie grecque ; il se nommait Isménias.
Elle le dit tout bas à mon père sans que le père Hilario s’en aperçût ; puis ils reçurent la fatale nouvelle avec la résignation apparente de ceux qui n’ont plus rien à craindre ici-bas, que la fin de tout.
Au reste, il contient des parties touchantes, et la douce soumission de Griselidis s’exprime par des traits quelquefois bien délicats : ainsi, quand la pauvre femme demande à son mari de traiter mieux sa nouvelle épouse qu’il ne l’a traitée elle-même : elle est, dit-elle, « plus délicieusement nourrie », plus jeune, plus tendre que moi, et ne pourrait souffrir « comme j’ai souffert ».
Scaliger, fondateur du classicisme (Nouvelle Revue, 15 mai et 1er juin 1890).
Marivaux porta dans ce genre la fantaisie originale de son esprit : il attaqua les financiers dans son Triomphe de Plutus (1728) ; il établit son Ile des Esclaves (1725) sur l’idée de l’égalité de tous les hommes ; et dans sa Nouvelle Colonie (1729) il montra les femmes liguées pour l’affranchissement de leur sexe.
Mais, à cette date, la détermination nouvelle de la poésie est achevée.
Tantôt elle supposait une terre renouvelée et une nouvelle Jérusalem ; tantôt elle impliquait un anéantissement préalable de l’univers.
Il aime « ses dieux domestiques » et la terreur parfois lui crée une divinité nouvelle.
Il reparut dans la chaire de Notre-Dame le 14 février 1841, et y retrouva les mêmes sympathies, accrues de ce qu’y ajoutait une curiosité nouvelle.
Ce Discours, en effet, est destiné à servir d’introduction à une édition nouvelle de l’Histoire de la révolution d’Angleterre, qui paraît en ce moment ; mais aussi il a une intention non douteuse, et comme une réflexion directe sur la politique actuelle.
Allant de mécompte en mécompte, elle cherchait toujours à réparer sa dernière faute par quelque expérience nouvelle.
Cette beauté ainsi détournée, adoucie et non altérée, coule chez Fénelon à plein canal, et déborde comme une fontaine abondante et facile, une fontaine toujours sacrée, qui s’accommode à sa nouvelle pente et à ses nouvelles rives.
Les conséquences de cette liaison nouvelle sont assez connues ; il s’ensuivit l’aventure à demi grotesque, indécente et funeste, qui occupa tant la société d’alors, et qui amena la mort de Mme du Châtelet, à Lunéville, six jours après son accouchement, le 10 septembre 1749.
Cependant il se relevait déjà, et méditait de peindre à bout portant cette société nouvelle sous la quatrième forme dans laquelle elle se présentait à lui.
Son génie lui parla ; un état médiocre ne lui parut point valoir assez pour être mis en balance avec cette destinée nouvelle qu’il tenait entre ses mains : « Il vaut mieux, pensa-t-il, déroger à sa qualité qu’à son génie » ; et, se reportant aux grandes actions qu’il avait été donné à d’autres plus heureux d’exécuter, il se dit : « Qu’il paraisse du moins, par l’expression de nos pensées et par ce qui dépend de nous, que nous n’étions pas incapables de les concevoir. » Cette prédominance, cette préoccupation toujours présente de l’action et de l’énergie vertueuse, supérieure et préférable à l’idée elle-même, est un des caractères du talent littéraire de Vauvenargues, et elle contribue à conférer aux moindres de ses paroles une valeur et une réalité qu’elles n’auraient pas chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout.
Le Brandebourg retardait sur les autres nations ; il n’y avait là rien d’étonnant ; mais Frédéric s’en trouvait humilié, et il se disait que c’était à lui d’inaugurer cette nouvelle ère de renaissance dans le Nord.
Il est comme saisi et transporté de l’ivresse de sa nouvelle condition paternelle ; son style cette fois s’allège et bondit : Puer nobis natus est, s’écrie-t-il, comme dans la messe de Noël, il me plaît de commencer cette lettre par un passage de l’Église, à l’imitation de nos anciens avocats en leurs plaidoiries d’importance… Je suis donc augmenté d’un enfant, et augmenté de la façon que souhaitait un ancien philosophe, c’est-à-dire d’un mâle et non d’une fille ; je dirois Parisien et non Barbare, n’étoit que ce nom sonne mal aux oreilles de tous… Et il raconte comment, par jeu et par un reste de superstition d’érudit, il a voulu chercher l’horoscope de ce fils, en ouvrant au hasard quelque livre de sa bibliothèque.
On est au mercredi 22 mai 1585 ; il est nuit, Montaigne veille, et il écrit au gouverneur de la province. » La lettre, qui est d’un intérêt trop particulier et trop local pour être insérée ici, peut se résumer en ces mots : Montaigne regrette l’absence du maréchal de Matignon et craint qu’elle ne se prolonge ; il le tient et le tiendra au courant de tout, et il le supplie de revenir aussitôt que les affaires le lui permettront : « Nous sommes après nos portes et gardes, et y regardons un peu plus attentivement en votre absence… S’il survient aucune nouvelle occasion et importante, je vous dépêcherai soudain homme exprès, et devez estimer que rien ne bouge si vous n’avez de mes nouvelles. » Il prie M. de Matignon de songer pourtant qu’il pourrait bien aussi n’avoir pas le temps de l’avertir, « vous suppliant de considérer que telle sorte de mouvements ont accoutumé d’être si impourvus que, s’ils devoient avenir, on me tiendra à la gorge sans me dire gare ».
Si l’on peut entrevoir ici en Mme de Maintenon, pour peu qu’on y réfléchisse, la femme de quarante-cinq ans la plus experte et la plus consommée en l’art de nouer une trame, une intrigue mi-partie de sensualité et de sentiment, sous couleur de religion et de vertu, on doit reconnaître aussi le talent d’esprit qu’elle dut y mettre et ce charme de conversation par lequel elle amusait, éludait et enchaînait un roi moins ardent qu’autrefois et qui s’étonnait de prendre goût à cette lenteur toute nouvelle.
Le tort de La Harpe, ce n’est pas d’avoir varié, mais de s’être exprimé dans la disposition nouvelle de son esprit avec la même confiance aveugle et despotique, avec bien plus de confiance encore qu’il n’en avait montré dans sa première forme de pensée.
Voici en ce sens quelques vers qui ne me semblent nullement méprisables : À former les esprits comme à former les corps, La Nature en tous temps fait les mêmes efforts ; Son Être est immuable, et cette force aisée Dont elle produit tout ne s’est point épuisée : Jamais l’astre du jour qu’aujourd’hui nous voyons N’eut le front couronné de plus brillants rayons ; Jamais dans le printemps les roses empourprées, D’un plus vif incarnat ne furent colorées : Non moins blanc qu’autrefois brille dans nos jardins L’éblouissant émail des lis et des jasmins, Et dans le siècle d’or la tendre Philomèle, Qui charmait nos aïeux de sa chanson nouvelle, N’avait rien de plus doux que celle dont la voix Réveille les échos qui dorment dans nos bois : De cette même main les forces infinies Produisent en tout temps de semblables génies.
On chercherait vainement dans l’ensemble de ses écrits une idée nouvelle de réformation radicale et un plan d’avenir.
Allait-il mieux comprendre l’époque nouvelle qui succédait, et l’espèce de transaction qu’il eût convenu dès l’abord d’y ménager et d’y favoriser ?
Quelle émotion grave et presque terrible dans l’assemblée, lorsque le mélodieux orateur, comme le Nestor d’une autre Iliade, mais Nestor qui flattait au lieu d’avertir, avec sa voix encore si accentuée sous la faiblesse de l’âge, abordant le sujet inévitable, retraça les derniers prodiges du Conquérant, qu’il nommait le Libérateur… Puis est venue une citation du discours de Bernardin de Saint-Pierre sur l’aigle, — l’aigle impériale d’alors ; — et là-dessus l’habile orateur, toujours ému et comme entraîné par ses souvenirs, s’est de nouveau écrié : « À cette image hardie, nouvelle, qui semblait suspendre la foudre sur toutes les têtes, l’auditoire se souleva tout entier d’enthousiasme, et ces voûtes parurent s’abîmer au bruit des applaudissements. » — Le morceau achevé, avec tous ses contrastes et ses ironies, M.
Turgot, qu’il avait connu et qu’il estimait, ne le rassurait que médiocrement en qualité de ministre : « Je le connais fort, écrivait de Brosses en apprenant son élévation ; homme honnête, instruit, dur et tranchant, encyclopédiste, grand sectateur de la philosophie nouvelle. » Et ailleurs : C’est une terrible besogne.
Cette bonne grâce fit un moment la nouvelle de tout Paris (novembre 1762).
les âges, pour nous, deviennent sévères ; le raisonner de plus en plus s’accrédite ; tout loisir a fui ; il y a, jusque dans nos plaisirs, un acharnement qui les fait ressembler à des affaires ; la paix elle-même est sans trêve, tant elle est occupée à l’utile ; jusque dans les journées sereines, les arrière-pensées et les soins sont en bien des âmes : c’est l’heure ou jamais du réveil, c’est l’heure encore une fois de surprendre le monde et de le réjouir ; vous en avez su de tout temps la manière, toujours nouvelle : n’abandonnez jamais la terre de France, Esprits charmants et légers54 !
Aujourd’hui j’ai un saisissement, en tombant sur la nouvelle de la mort de ce pauvre garçon.
Quelle nouvelle a frappé mon oreille.
Corneille, à soixante-cinq ans, se fait aimer (tradition dans la famille Escoubleau) de la toute jeune marquise de Contades en lui promettant la postérité : Chez cette race nouvelle, Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit.
L’imprimerie, cet art si favorable à l’avancement de toutes les sciences, qui deviennent plus parfaites à mesure que les connoissances s’y multiplient, fut trouvée dans le quinziéme siecle, et près de deux cens ans avant que Monsieur Descartes, qui passe pour le pere de la nouvelle philosophie, eut fait part au public de ses méditations.
Les éléments dont il est fait sont empruntés à la réalité, mais ils sont combinés d’une manière nouvelle.
Du reste, Henry Murger semble l’avoir compris ; car, avant la fin même du volume, il est rentré dans son monde d’artistes par une petite nouvelle de vingt pages intitulée Biographie d’un inconnu qui… Je l’appellerais volontiers un chef-d’œuvre, si les camaraderies et les complaisances intéressées n’eussent fait de ce mot une ridicule banalité. — Croyez-moi, quand on prononce de tels actes de contrition, on mérite l’absolution la plus entière, eût-on sur la conscience les deux cents volumes de péchés littéraires de M.
III Les Esquisses morales, qui composent le volume dont on a annoncé dernièrement une édition nouvelle, sont divisées en deux parties.
Il vaut mieux renvoyer au livre lui-même, qui ne nous offre pas seulement le dessin d’une forme littéraire qui a élevé la Critique à une puissance nouvelle, mais qui, de plus, nous fait toucher la personnalité vivante de l’écrivain, si souvent intangible dans les traductions !
C’est la manière infiniment nouvelle et infiniment profonde dont il a abordé, après tous les autres, un sujet tant abordé déjà et percé de tant de rayons de lumière, jaillis d’une masse d’esprits si divers !
Voilà tout ce que la Critique vient de dire à Renan, en se taisant sur la nouvelle introduction qu’il a mise à sa fameuse Vie de Jésus, éditée pour la treizième fois… Certes !
Je crois bien, pour mon compte, qu’il a fait de ce poète une poésie, une Fleur du mal nouvelle, dont il nous étale le calice en en forçant un peu les feuilles pour nous le faire mieux voir dans son mystère et dans sa bizarrerie souffrante !
Richepin a des parentés naturelles avec ces Maîtres, noblesse oblige, et il est temps d’introduire dans la famille d’esprits dont il fait partie une individualité nouvelle.
La nouvelle arrive le 4 août ; le 6, laissant ses récoltes inachevées et rendant son bétail à la liberté de la prairie.
Ainsi, « dans ce pays neuf et vierge, les maximes d’égalité et de liberté étaient la représentation des faits eux-mêmes, des rapports naturels, faciles et simples d’une société nouvelle et sans passé206. » Quoi d’étonnant dès lors si, moins unifiée que ses sœurs du continent, la société américaine ne devait pas être moins ouverte à l’égalitarisme ?
Et dans l’entendement, ce n’est point une opération distincte et nouvelle, mais simplement le passage d’une idée à une autre ; ayant aperçu la sensation, nous apercevons la pêche qui est sa cause.
Mercredi 7 mars Dîner chez Zola, dans sa belle et grande salle à manger nouvelle. […] Toute la dépense de cette nouvelle domesticité, ajoutée à l’autre, ne s’élève guère, comme gages, qu’à deux mille quatre cent soixante-cinq francs. […] Au sujet de La Maison Tellier, Toudouze contait qu’à l’enterrement de Maupassant, se trouvant dans la même voiture, que Hector Malot, celui-ci lui avait appris que c’était lui, qui avait donné l’épisode de la chose à Maupassant, mais qu’il avait gâté ce qu’il lui avait raconté, en terminant la nouvelle par une fête, tandis que la matrulle avait dit à ses femmes : « Et ce soir, dodo toute seule !
À cette nouvelle, une noble fureur s’empare de l’état-major prussien. […] Il ne l’avait pas voulu tant qu’il avait pu craindre une nouvelle attaque.
Il y eut une nouvelle rixe. […] À cet aspect, tous mes travailleurs reprirent courage, et m’obéirent avec une nouvelle ardeur.
Je cherchais quelqu’un ; le hasard, cette providence des hommes qui cherchent, me le fit rencontrer au milieu des flots turbulents d’une révolution populaire, à la tête de laquelle j’avais été jeté ; voici comment : II En 1848, pendant que j’étais submergé par des masses de citoyens agités, tantôt à l’hôtel de ville de Paris, tantôt dans les rues ou sur les places publiques, tantôt à la tribune de la chambre des députés ou de l’Assemblée constituante : 24 février, 27 février, 28 février, journée du drapeau rouge ; 16 avril, journée des grands assauts des factions combinées contre les hommes d’ordre ; 15 mai, journée où la chambre nouvelle violée est dissoute un moment par les Polonais, ferment éternel de l’Europe ; journées décisives de juin où nous combattîmes contre les insensés frénétiques de la démagogie, et où nous donnâmes du sang au lieu de paroles à notre pays : je fus frappé par la physionomie belle, grande, honnête et intrépide d’un homme de bien et de vertu, que je ne connaissais pas, mais que j’avais eu le temps de remarquer autour de moi aux éclairs de son regard. […] « Nouvelle preuve que la législation ne doit nécessairement concerner que des individus égaux par leur naissance et par leurs facultés.
Je le trouvai à déjeuner, et je m’assis en face de lui, pour causer sur les travaux qui nous occupent et qui se rapportent à la nouvelle édition de ses œuvres. […] Pourquoi me serais-je fatigué à en chercher une nouvelle, si celle de Shakespeare convenait et disait justement ce qu’il fallait dire ?
« Une ère nouvelle commence. » (Généralement on ne manque pas d’estropier le texte et l’on dit : « Novus rerum nascitur ordo. ») Virgile ayant, par hasard, écrit ce vers et les suivants vers le temps de la naissance du Christ, le moyen âge le déclara chrétien, prophète et magicien. […] Des armées de deux millions d’hommes, la mélinite, la poudre sans fumée, les fusils à tir rasant, et tout le reste, cela veut une tactique nouvelle : que sera-t-elle ?
La manifestation du premier mai fait causer du mouvement nihilo-socialiste actuel, où il n’y a aucun plan de reconstitution d’une nouvelle société, mais où il n’y a que la volonté de faire table rase de la vieille, et laisser la nouvelle se faire toute seule.
La nouvelle de sa mort se répand de bouche en bouche depuis le palais jusqu’à l’échoppe, dans tous les quartiers de Paris : aussitôt la vie publique et la vie privée paraissent suspendues dans une vaste capitale ; le bruit tombe, le travail cesse dans les ateliers. […] Avec le printemps et ses feux, Bergères, bergers amoureux Vont danser sur l’herbe nouvelle.
Pour éviter le contraste entre son ancienne profession et sa vie nouvelle de simple agriculteur cultivant le domaine de ses pères, il s’était retiré à jamais hors du monde dans cette thébaïde opulente. […] À cette nouvelle elle ne peut demeurer en place sur son siège ; quoiqu’elle en ait beaucoup dans son appartement, elle s’asseoit sur le seuil de sa chambre, en répandant des larmes abondantes.
Enfin, quand Constantin voulut embellir sa nouvelle capitale, Constantinople, il ne sçut faire mieux que d’y transporter quelques-uns des plus beaux monumens de Rome. […] C’est l’attitude qui caracterise l’Apollon actiaque dans les médailles d’Auguste, sous qui cette nouvelle divinité parut au monde après qu’il eut gagné la bataille d’Actium.
Il y a encore, en effet, un dernier morceau de la draperie des temps antiques dans le Roi Lear, mais dans le Père Goriot, il n’y a que le nu du vrai dans la réalité moderne, et c’est peut-être plus puissant Quoi qu’il en soit, je ne crains pas de le dire, moi qui ne sais pas chicaner sa gloire à un homme, parce que cette gloire est nouvelle, Balzac, ce génie universel d’ailleurs comme Shakespeare, quand on le prend dans toutes ses œuvres, est aussi grand pour le moins que Shakespeare dans le Père Goriot. […] Mais, disons-le pourtant, à côté de cette préoccupation qui n’est pas singulière du tout et qui est d’un bon fils qui voit partout la politique de papa, comme cette pauvre servante de curé voyait jusque dans la lune les humbles culottes de son maître, j’ai trouvé dans cette introduction nouvelle de François Hugo une indépendance et un détachement de-son auteur qui m’ont fort étonné dans mon jeune Bouddhiste shakespearien et qui m’ont causé un plaisir encore plus vif que la surprise.
Je le verrais encore plus souvent s’il n’avait pas un si bon cuisinier… Bernis, lorsque Mme de Pompadour s’ouvrit à lui pour la première fois de cette pensée d’alliance nouvelle si contraire à la politique établie, commença par des objections.
Dans ses œuvres rares, difficiles, toujours remaniées, qu’il prise haut, mais qu’il n’estima jamais assez terminées pour en publier lui-même le recueil, il semble avoir cherché surtout à donner des exemples d’une nouvelle et meilleure manière de faire : on dirait qu’il n’a voulu que changer le procédé et remonter l’instrument plutôt que d’en user largement lui-même.
Dans cette position nouvelle, distingué aussitôt par la compagnie, il fut chargé de la plupart des rapports dans les procès criminels, de la rédaction des remontrances qui revenaient alors assez fréquemment, et fut presque toujours choisi pour commissaire dans les affaires publiques.
Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.
Quand on en vient à Joinville, qui est le quatorzième en ordre, le légat, qui était comme chargé par le roi de faire le tour d’opinions, l’interroge, et Joinville se prononce, mais avec un surcroît d’énergie, pour l’avis du comte de Jaffa, disant hardiment « que le roi n’a encore rien mis de ses deniers dans l’entreprise, qu’il n’a dépensé que les deniers des clercs (du clergé) ; que si donc le roi y va de ses propres deniers pour la dépense et qu’il envoie quérir des chevaliers en Morée et outre-mer, à la nouvelle des avances et largesses du roi il lui viendra des chevaliers de toutes parts ; par quoi il pourra tenir la campagne l’espace d’un an ; et que, par le fait de sa demeurance, seront délivrés les pauvres prisonniers qui ont été pris au service de Dieu et au sien, lesquels n’en sortiront jamais si le roi s’en vaai ».
Il est question (p. 234) d’un mémorable édit du chancelier d’Aguesseau, dont la date est mal donnée, et qui place son auteur « à côté de Gonnelieu, de L’Hôpital. » Probablement il faut lire, au lieu de ce Gonnelieu qui est encore un ministre d’une création toute nouvelle. « à côté du chancelier de L’Hôpital. » Frédéric donne un grand développement à l’Académie de Berlin : Euler quitte Pétersbourg pour y venir ; on lit dans les présents Mémoires (p. 216) : « M.
Tandis que Richelieu, déjà fort de la confiance de Louis XIII, préparait son grand dessein européen, l’abaissement de l’Espagne et de la maison d’Autriche, pour lequel il comptait se servir d’une nouvelle alliance étroite avec l’Angleterre, il se voit donc arrêté tout court par cette levée de boucliers à l’intérieur, qui coupe en deux le royaume : Cette révolte, dit-il énergiquement, venait si à contretemps au roi en cette saison où il avait tant d’affaires au dehors, que la plupart de ceux de son conseil étaient si éperdus, que tantôt ils voulaient qu’on fît une paix honteuse avec l’Espagne, tantôt qu’on accordât aux huguenots plus qu’ils ne demandaient.
Cette nouvelle est venue me frapper comme un coup de foudre.
Villars recevait en même temps la nouvelle que le roi lui envoyait le maréchal de Bouflers pour être à côté de lui en cas d’accident, et pour que l’armée ne restât point sans général en chef.
Les révolutions spontanées, continuelles, que je n’ai cessé d’éprouver, que j’éprouve encore tous les jours, ont prolongé la surprise et me permettent à peine de m’occuper sérieusement des choses étrangères, ou qui n’ont pas de rapport à ce phénomène toujours présent, à cette énigme que je porte toujours en moi, et dont la clef m’échappe sans cesse en se montrant sous une face nouvelle, quand je crois la tenir sous une autre.
Chauvelin vient de causer avec d’Argenson pendant deux heures dans son cabinet ou dans les allées de Grosbois, ou de le promener dans son carrosse par les rues de Paris, quand il a l’air de le consulter et de le vouloir avancer, il lui paraît avoir l’étoffe d’un grand ministre et être le dernier de la grande école de Richelieu, de Louis XIV : notre homme s’enflamme pour lui, il compte sur lui ; il le considère, dans le ministère du vieux cardinal, comme le bras nerveux d’un cerveau sénile ; il le voit déjà comme l’âme énergique d’un nouveau ministère, le vainqueur de Maurepas et de la faction des marmousets dans une nouvelle journée des Dupes ; il lui souhaite la prochaine succession de Fleury, qu’il croit prête à s’ouvrir à l’amiable, et en augure bien pour la grandeur et la restauration politique de la France.
Une autre circonstance de sa vie où elle paraît auniveau ou plutôt au-dessus de tous les éloges, c’est, bien des années auparavant (1834), lorsqu’elle reçutbrusquement la nouvelle du rappel de Paris et de l’exildu général Swetchine : l’empereur de Russie, par uncaprice inexplicable de bon plaisir, l’ordonnait ainsi.
Elle était au mieux avec la nouvelle Cour, celle de Marie-Antoinette.
Eh bien, convenait-il que Mme d’Albany,’veuve en fait d’Alfieri, contractât une union nouvelle, et eût-il été plus séant que Fabre fût notoirement son mari ?
Dans la pièce espagnole, c’est don Arias qui suggère l’idée de tenter cette épreuve sur le cœur de Chimène et de faire annoncer par un domestique la mort de Rodrigue ; et il y a cela de bien et de naturel que le vieux don Diègue, en entendant ce faux rapport, se dit à part soi dans son cœur de père : « Ces nouvelles, quoique je les sache fausses, m’arrachent des larmes. » A la brusque nouvelle de la mort de Rodrigue, Chimène s’est trahie ; elle a changé de couleur et va se pâmer : le roi se hâte de la détromper pour la faire revenir ; mais il s’est trop pressé, le bon roi, et Chimène se dédit par ce vers : « Sire, on pâme de joie ainsi que de tristesse. » Ceci est pris dans l’espagnol.
Honoré Bonhomme, dans les Œuvres inédites de Piron, a réhabilité ce dernier représentant de l’esprit gaulois parmi nous, et dans Madame de Maintenon et sa famille, il a dit à Françoise d’Aubigné des vérités qu’elle avait rarement entendues ; par sa nouvelle publication, il vient actuellement de replacer Collé sur son joyeux piédestal.
Grâce à une nouvelle publication imprévue, je ne dirai pas qu’elle recommence, mais elle se couronne, elle s’achève.
La Mennais, dès les premiers jours de la rentrée des Bourbons, vient à Paris, où il fait imprimer l’ouvrage sur la Tradition de l’Église ; il songe surtout à y fonder quelque feuille ecclésiastique : le polémiste se déclare, et il voudrait attirer dans cette nouvelle sphère d’action son frère l’abbé Jean, cet autre lui-même.
L’amour est ce feu paisible et fécond, cette chaleur des cieux qui anime et renouvelle, qui fait naître et fleurir, qui donne les couleurs, la grâce, l’espérance et la vie… Lorsqu’une agitation nouvelle étend les rapports de l’homme qui essaye la vie, il se livre avidement, il demande à toute la nature, il s’abandonne, il s’exalte lui-même, il place son existence dans l’amour, et dans tout il ne voit que l’amour seul.
Ce n’est pas à dire pourtant que les Pleurs ne renferment pas des trésors ; la passion jeune et presque virginale y reparaît dans une auréole nouvelle ; l’amour malheureux y a des transes, des agonies et d’éternels retours, dont Mme Valmore est seule capable entre nos poëtes.
Gresset vieillissant tournait sans cesse autour du Vert-Vert ; il en avait repris, développé, enjolivé les deux derniers chants ; une partie nouvelle qui s’appelait l’Ouvroir fut par lui récitée à la famille royale dans un voyage qu’il fit à Paris en 1774.
La nouvelle position des deux amants, l’embarras léger des premiers jours, le rendez-vous à la chambre, le bruit de la montre accrochée encore à la même place, le souper à deux dans une seule assiette14, cette seconde nuit qu’ils passent si victorieusement et qui laisse leur ancienne nuit du 23 juin unique et intacte, les raisons pour lesquelles Mlle de Liron ne veut devenir ni la femme d’Ernest ni sa maîtresse, l’aveu qu’elle lui fait de son premier amant, cette vie de chasteté, mêlée de mains baisées, de pleurs sur les mains et d’admirables discours, enfin la maladie croissante, la promesse qu’elle lui fait donner qu’il se mariera, l’agonie et la mort, tout cela forme une moitié de volume pathétique et pudique où l’âme du lecteur s’épure aux émotions les plus vraies comme les plus ennoblies.
Il n’invente pas une conception nouvelle du devoir : il embrasse une vieille morale, il en emplit sa raison, pour la vivre.
Paul Bourget nous explique pourquoi l’héroïne du Deuxième Amour se refuse à une nouvelle expérience, ou de quel amour de pur adolescent Hubert Liauran aime Mme de Sauves, et comment, par un renversement délicieux des rôles, Thérèse le traite comme si c’était lui qui se donnait (Cruelle énigme), ou comment, dans Crime d’amour, la franchise et l’innocence d’Hélène Chazel tournent contre elle et ne font qu’irriter la défiance d’Armand de Querne, ou par quelle logique sentimentale Hélène en vient à se souiller pour se venger de l’homme qui ne l’a pas crue et pour qu’il la croie enfin… ; toutes ces pages — et combien d’autres sont des exemplaires accomplis de psychologie vivante.
Tout d’un coup, et pour un siècle, brille une vie nouvelle : la vie de cour, la vie de représentation.
Tout d’un coup, et pour un siècle, brille une vie nouvelle : la vie de cour, la vie de représentation.
… » Sa foi ne fut nullement atteinte par l’affaiblissement des organes. « Dans les temps modernes, dit-il à la fin du morceau que je citais tout à l’heure et qui est en quelque sorte son testament philosophique, est survenu un grave événement d’évolution, qui n’est plus ni une hérésie ni une religion nouvelle.
» Agni survit à la dispersion de la race aryenne ; chaque tribu, en se séparant, emporte un tison du foyer sacré et le rallume sur la terre où elle asseoit sa nouvelle demeure.
— Un cantique de reconnaissance salue cette nouvelle ; les jeunes filles répandent à pleine voix leurs souhaits sur Argos naissante : on dirait un groupe de fées affectueuses comblant un berceau. — « Que jamais la contagion ne dépeuple Argos de ses citoyens !
Mais la nation aussi restait derrière eux, et à cette nouvelle soudaine, par une sorte de commotion électrique, l’Espagne tout entière se leva.
Dans les commencements de sa liaison avec Grimm, s’ennuyant de lui pendant une campagne qu’il faisait en Westphalie à la suite du maréchal d’Estrées (1757), excitée par les lectures qu’elle entendait, vers le même temps, des lettres de La Nouvelle Héloïse, elle eut l’idée d’écrire, elle aussi, une sorte de roman qui fut l’histoire de sa propre vie, et où elle ne ferait que déguiser les noms.
Tout a été disposé par le plus attentif des pères pour son succès et sa bienvenue sur cette scène nouvelle.
Elle craignait les mouvements trop brusques et les changements trop prompts : « Il ne faut pas, disait-elle, abattre la vieille maison avant de s’en être bâti une nouvelle. » Elle tempérait tant qu’elle pouvait l’époque, déjà ardente, et tâchait de la discipliner.
Chez Fontenelle, la vérité nouvelle se déguise en madrigal, et elle passe plus sûrement.
Ils ont amusé… Quelques années après, dans une réimpression et une édition nouvelle, cette préface si simple, si bienveillante, s’est un peu corrigée, et M.
Dans son avertissement aux lecteurs, en tête des Vies de Plutarque, il s’excuse de ce que le langage de sa traduction ne paraîtra point peut-être aussi coulant que celui de ses traductions précédentes ; mais un traducteur, dit-il, doit être fidèle au ton, à la forme de style de son auteur, et si sa nouvelle traduction paraît moins aisée que les autres, il faut tenir compte de la façon d’écrire « plus aiguë, plus docte et pressée que claire, polie ou aisée », qui est propre à Plutarque.
Pour nous faire mieux apprécier la manière exacte et loyale dont Mallet conçut sa tâche nouvelle et dont il s’en acquitta, M.
Il y a vingt-cinq ans, lorsqu’une école lyrique nouvelle s’annonçait en France avec éclat, Le Brun pouvait être étudié comme un précurseur18 : aujourd’hui que cette école lyrique a fourni sa course, et qu’elle a plus ou moins donné tout ce qu’on en pouvait attendre, Le Brun ne se présente plus que comme un mort qu’il s’agit de bien ressaisir en lui-même, sans préoccupation du présent et en toute impartialité.
Le moment où Mme de Senneterre se voit munie de cette lettre de recommandation, son étonnement involontaire en la retournant machinalement entre ses mains, sa préoccupation de l’accueil qui lui sera fait, son inquiétude pour sa toilette qu’il faut proportionner à la modestie de sa condition nouvelle, tout cela est pris dans la nature et devait rappeler à plus d’une lectrice des circonstances trop réelles et trop récentes : Extrêmement fatiguée de ne pouvoir m’arrêter à rien, racontait Mme de Senneterre, je me couchai.
il n’y voit qu’une nouvelle noblesse de cour qui est prête à singer l’ancienne.
C’était une illusion nouvelle.
Et quelque désir que j’eusse d’épargner à Votre Majesté la douleur de cette nouvelle, s’il était possible qu’elle ne lui parvînt jamais, et ne troublât ainsi aucun instant le repos de son grand et sensible cœur, un devoir trop important et trop sacré y est attaché pour que je pusse cependant la lui cacher, Oui, Sire, il n’est que trop certain, après bien des soins inutiles pour prolonger mes jours, je me vois enfin sur le bord de la tombe.
Dussault qui, dans un très bon article, a rendu justice au mérite des Fables d’Arnault à leur naissance (17 janvier 1813), remarque « que l’auteur semble n’avoir acheté l’avantage de l’originalité qui distingue ses fables qu’aux dépens d’une certaine douceur, d’une certaine aménité, qui forme un des caractères les plus aimables de l’apologue, et qu’on regrette de ne pas trouver dans un certain nombre de ses compositions : cette physionomie nouvelle qu’il a su donner à la fable a parfois quelque chose de passionné, de brusque et même de violent ; quelquefois le ton du nouveau moraliste paraît âpre… ».
Émotionnante et bonne nouvelle !
… Quoique j’aie cherché, sans le trouver, dans les deux trop petits volumes de M. de Lescure, l’écrivain oublié des Actes des Apôtres, de ces Apôtres moins heureux que ceux de Jésus-Christ, qui fondèrent le Christianisme, tandis qu’eux, ces nouveaux pauvres diables d’Apôtres, n’ont pu empêcher la royauté très chrétienne de s’en aller en quatre morceaux, j’y ai trouvé pourtant assez de journaliste et même, disons le mot, assez d’homme d’État dans Rivarol pour appuyer aujourd’hui sur ce qu’il fut comme journaliste, malgré le flot du temps qui remporta et qui, comme journaliste, devait l’emporter, et sur ce qu’il aurait pu être comme homme d’État, sans la faiblesse aveugle d’une Royauté vouée à toutes les fautes, et dont l’imbécillité fut le bourreau, avant le bourreau… VII Oui, le journaliste, — et, à travers le journaliste,, l’homme d’État que le journaliste, comme on sait, n’implique pas toujours, voilà ce qu’est et ce qu’apparaît presque exclusivement Rivarol dans cette publication nouvelle de M. de Lescure.
Léandre, Pierrot, Cassandre, font des gestes extraordinaires, qui démontrent clairement qu’ils se sentent introduits de force dans une existence nouvelle.
Cette nouvelle science aura vite fait de rattraper le temps perdu.
Avec Spinoza apparaît une notion nouvelle, celle de l’infini, laquelle, pour les anciens, était l’inintelligible même. […] De nos jours, l’atomisme entre dans une phase nouvelle avec Locke, comme l’a montré M. […] Il se rapproche toutefois de la tendance nouvelle en concevant l’observation d’une manière qui réunit l’observation externe et l’observation interne. […] De là une portée toute nouvelle attribuée au raisonnement inductif.
Je me souviens d’avoir une fois rêvé que je feuilletais un beau livre illustré : à chaque feuille que je tournais, c’était une gravure nouvelle qui m’apparaissait, et que je trouvais merveilleuse. […] Elle surgit d’elle-même, dans l’effort que l’on fait pour rendre une image nouvelle qu’aucun mot usuel ne peut suggérer directement ; on s’ingénie à trouver des images plus familières, plus facilement exprimables, qui puissent donner une idée de celle-là. […] Parfois même, comme dans les comparaisons homériques, le poète perd pied, il ne s’inquiète plus de conserver entre les deux termes de sa comparaison une symétrie quelconque, il se laisse entraîner par la nouvelle image et la développe pour son compte. […] Il arrive ainsi à se créer une mentalité nouvelle, correspondant à sa fonction spéciale et à son idéal d’art : il se fait une âme de pur imaginatif. […] Entre la prose et la poésie, voici une nouvelle différence qui n’est pas dans les mots eux-mêmes, mais dans la façon de les poser.
Ou bien le prolétariat porte en lui la force de fonder une société nouvelle et elle ne peut être que supérieure à celle qu’il aura renversée. […] Quand le plus grand d’entre eux, Michel-Ange, a voulu, comme dans la nouvelle sacristie de Saint-Laurent, créer des images allégoriques, en dehors de toute donnée chrétienne, il nous suggère une sensation de la vie humaine, si sérieuse, si profonde, si tragique, qu’elle en est religieuse. […] La situation posée dans cette merveilleuse nouvelle est toute voisine d’être sinistre, comme celle de Phèdre dont elle est la contre-partie. […] » Un autre fonctionnaire de la Wilhelmstrasse arrive et confirme la nouvelle. […] Cette tyrannie d’une nation de proie serait une barbarie nouvelle.
Immolé à mes yeux n’est pas permis en poésie, et cependant est moins rude que l’autre : nouvelle bizarrerie. […] Nouvelle preuve du mélange de réel et d’arbitraire qui se trouve dans le plaisir produit par l’harmonie. […] Il est vrai qu’un écrivain satirique, après avoir outragé les hommes célèbres pendant leur vie, croit réparer ses insultes par les éloges qu’il leur donne après leur mort ; il ne s’aperçoit pas que ses éloges sont un nouvel outrage qu’il fait au mérite, et une nouvelle manière de se déshonorer soi-même.
Roederer ne cessait point pour cela d’être conseiller d’État et président de section ; mais cette direction nouvelle, en le mettant aux prises avec des difficultés et des amours-propres de tout genre, hâta le moment où il y eut arrêt dans sa faveur.
L’esprit humain, à un moment donné, est le produit de tout ce qui reste de l’esprit des âges antérieurs accumulé comme une sorte de terre végétale, et qui devient ainsi le point de départ et l’excitant à demi artificiel d’une façon légèrement nouvelle de penser et de sentir.