Au premier acte, une lettre de notaire la présentait au comte de Thommeray comme une femme besogneuse, âpre aux intérêts, venue de Paris pour lui faire payer, au double de sa valeur, la ferme qu’elle veut lui vendre. […] Ce n’est point en philanthrope, c’est en homme d’affaires, qu’il se présente.
Ce qui se passe dans son royaume paraît ne pas le regarder : il n’est affecté de rien ; dans le Conseil, il est d’une indifférence absolue ; il souscrit à tout ce qui lui est présenté. […] Ce relevé, avec la désignation et l’emploi des sommes, présente un tableau complet des goûts variés de la marquise et ne fait pas trop de déshonneur à sa mémoire.
Il se présente à nous dans ses Mémoires comme très dégoûté de la partie dès 1814, songeant à rentrer dans la solitude, à se retirer aux bords de ce lac de Genève, où il s’en ira toujours sans pouvoir y rester jamais. […] Tel il se présente à nous dans toute la partie politique de ses Mémoires.
À cette même tranchée devant Mardyck, au moment où il fallait en déloger les ennemis, Bussy, qui est entré par un côté, se rencontre tête à tête avec le duc d’Enghien, qui montait de l’autre, faisant main basse sur tout ce qui se présentait à lui : Je ne songe point, dit-il, à l’état où je trouvai ce prince, qu’il ne me semble voir un de ces tableaux où le peintre a fait un effort d’imagination pour bien représenter un Mars dans la chaleur du combat. […] Cette Mme de Montglat, qu’il a le plus aimée, est présentée avec une complaisance toute particulière : Mme Bélise a les yeux petits, noirs et brillants, la bouche agréable, le nez un peu troussé, les dents belles et nettes, le teint trop vif, les traits fins et délicats, et le tour du visage agréable.
Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville Après avoir exposé les doctrines de M. de Tocqueville et en avoir fait, je l’espère, ressortir la véritable portée, qu’il me soit permis de présenter quelques observations qui ne changent pas essentiellement le fond de sa pensée, mais qui la complètent. […] Si la démocratie est une cause de hasard, destinée à paraître et à disparaître dans le monde, les peuples s’y précipiteront en aveugles pour jouir dès l’heure présente des prétendus biens qu’elle promet.
Ici cependant se présente une question discutée cent fois, et sur laquelle il est toujours bon de revenir. […] Du dessin de Delacroix, si absurdement, si niaisement critiqué, que faut-il dire, si ce n’est qu’il est des vérités élémentaires complètement méconnues ; qu’un bon dessin n’est pas une ligne dure, cruelle, despotique, immobile, enfermant une figure comme une camisole de force ; que le dessin doit être comme la nature, vivant et agité ; que la simplification dans le dessin est une monstruosité, comme la tragédie dans le monde dramatique ; que la nature nous présente une série infinie de lignes courbes, fuyantes, brisées, suivant une loi de génération impeccable, où le parallélisme est toujours indécis et sinueux, où les concavités et les convexités se correspondent et se poursuivent ; que M.
En vain les stoïciens voudraient nous présenter ici Jupiter comme soumis à leur destin ; Jupiter et tous les dieux ont tenu conseil sur les choses humaines, et les ont par conséquent déterminées par l’effet d’une volonté libre. […] Mais quand on accorderait ce privilège aux Romains, il faudrait convenir que leurs traditions ne présentent que des souvenirs obscurs, que des tableaux confus, et qu’avec tout cela la raison ne peut s’empêcher d’admettre ce que nous avons établi sur les antiquités romaines.
» Tel devait être, ce semble, à l’origine du genre humain, à l’envoi de ce spectateur et de ce maître sur la terre, le premier élan de la poésie : elle remontait à Dieu et lui présentait l’offrande du monde. […] Si donc, lecteur qui parcourez ces pages par une étude de spéculation et de goût, vous ne voulez jamais oublier le côté sérieux des arts, ce qui touche à l’énergie de l’âme, à la passion du devoir et du sacrifice, à la liberté morale, même pour bien juger les grâces et la puissance du lyrisme hellénique, vous aimerez à réfléchir sur une beauté plus sévère : vous contemplerez cette originalité plus étrangère, plus lointaine pour nous, et cependant incorporée dans notre culte religieux et partout présente, que nous apporte la poésie des prophètes hébreux, de ces prophètes nommés par le Christ à côté de la loi, dont ils étaient, en effet, l’interprétation éclatante et figurée.
La maréchale de Villars, qui y assistait, demanda quel était ce jeune homme qui voulait faire tomber la pièce ; on lui dit que c’était l’auteur : elle le voulut connaître ; il lui fut présenté, et il l’aima bientôt d’une passion vive et sérieuse.
A peine remise des attentats et des vengeances de prairial, privée d’un grand nombre de ses membres condamnés ou compromis, et aussi mutilée qu’au plus fort de la Terreur, la Convention avait repris son rôle paisible d’Assemblée législative, et la Commission des Onze lui présentait cette belle et sage Constitution de l’an III, qui devait pacifier la France, si la France alors avait pu être pacifiée par une Constitution.
Il y a six mois environ, il nous donnait ses Lettres berlinoises, coup d’œil rapide et enflammé, jugement plein de verve sur l’époque présente et les divers systèmes qui s’y agitent, qui y rendent l’âme ou s’efforcent d’y éclore.
La première idée, la conception du Globe, lorsqu’il fut fondé il y a près de sept ans (et celui qui parle ici est plus compétent que personne pour décider ce point), consistait à recueillir et à présenter au public français tous les travaux scientifiques, littéraires et philosophiques de quelque importance dans le grand mouvement pacifique qui commençait à emporter de concert les nations civilisées du monde.
Un des contrastes les plus frappants que présente le xviiie siècle, c’est Saint-Simon contemporain de Voltaire et de Montesquieu : les Mémoires sont rédigés dans les années où paraissent les Lettres anglaises, où se forme l’Esprit des lois.
Poirier (1854), qui met aux prises deux types si vrais de bourgeois enrichi et de noble ruiné ; dans les Lionnes pauvres (1858), où l’honnête Pommeau et sa femme forment un couple digne de Balzac, et nous offrent le tableau des ravages que l’universel appétit de richesse et de luxe peut faire dans un modeste ménage ; dans Maître Guérin (1864), enfin, qui, malgré son sublime colonel, est peut-être l’œuvre la plus forte de l’auteur par le dessin des caractères : ce faux bonhomme de notaire, qui tourne la loi et qui cite Horace, gourmand et polisson après les affaires faites, cette excellente Mme Guérin, vulgaire, effacée, humble, finissant par juger le mari devant qui elle s’est courbée pendant quarante ans, cet inventeur à demi fou et férocement égoïste, qui sacrifie sa fille à sa chimère, ces trois figures sont posées avec une étonnante sûreté ; Guérin surtout est peut-être le caractère le plus original, le plus creusé que la comédie française nous ait présenté depuis Molière : Turcaret même est dépassé.
Georges Polti Si d’autres présentent, toutes les élégances dont la langue française soit capable comme l’expression exacte de leur âme raffinée, et raniment, une fois de plus, la légende wagnérienne, Watteau ou l’antiquité (à la façon du bon Gautier), Verhaeren, — moins symboliste d’ailleurs, n’en déplaise au classement en vogue, que naturaliste, — a crié, dans des strophes dont lui ont appris le rythme les tempêtes, la nouvelle, la paroxysmatique clameur du farouche siècle qui se lève.
Même il aurait eu tort de présenter mariée la comtesse Martin.
À son sens, si la vie qui nous entoure est d’une flottante veulerie, l’artiste doit prendre le temps et la peine de la condenser et de la présenter correctement : c’est un peu un corsetier.
Jacques Madeleine et Henri Barbusse, que nous présentez-vous en tant que jeunes poètes de votre avis ?
Il faut recourir aux procédés des classifications naturelles : rapprocher, comparer les œuvres littéraires nées à différents moments ; constater les caractères principaux qu’elles présentent ; noter à quelle date apparaissent ceux-ci et disparaissent ceux-là.
Faut-il s’étonner après cela que des individus, déjà différents de naissance et soumis ensuite à une telle diversité de milieux, présentent des divergences et même des contrastes saisissants ?
La littérature anglaise n’a jamais présenté cette séparation des styles qui a été si rigoureusement observée en France, parce qu’elle n’a jamais connu comme les Français ce quadruple culte des prêtres, des grands, des rois et des femmes.
Le petit fou que nous présente Mendès n’ose pas non plus, le soir venu, allumer sa lampe ; il craint trop de diminuer les rayons du jour.
Il semble s’être dit à lui-même : « J'ai des connoissances, de la facilité ; mon ame s’enflamme avec promptitude, & mon esprit se plie aisément à tout ; mon imagination abonde en ressources, & les argumens se présentent en foule pour appuyer toutes mes conceptions ; je puis donc m’écarter des routes ordinaires.
Tout à fait à gauche, sur le devant, un troisième qui tient la cuirasse du général et qui la présente à ses camarades qui forment un groupe devant lui.
Pour s’excuser d’avoir cité des exemples de mauvais style, il demanda la permission de lire une page de prose, qu’il présentait comme un modèle, et qui est exquise, en effet.
Ici se présente encore une question que je ne puis traiter ; celle des directions nouvelles à donner à la société pour l’emploi d’une population surabondante, dans les hypothèses que nous venons d’établir.
Telle est la question qui s’est naturellement présentée à notre esprit quand nous avons ouvert le livre d’Yvan Tourgueneff, intitulé par l’auteur russe, qui savait probablement ce qu’il voulait dire : Journal d’un chasseur, et que M.
II Et tel est le poète nouveau qui se présente aujourd’hui au public, son œuvre à la main.
Mais celui-ci pesait si peu qu’on pouvait le prendre sur le poing encore plus aisément qu’un faucon et le présenter au public.
Je reconnais toutes les idées de la minute présente.
Les rois vaincus étaient présentés au capitole à Jupiter Férétrien, et ensuite immolés.
Darwin, Taine, Littré et Renan présentent le même phénomène étrange d’une contradiction entre leur première et vraie pensée et leur oeuvre définitive et réelle, celle-ci ayant dévié du but qu’elle visait, sous l’influence de l’orientation générale des esprits. […] », ainsi Sainte-Beuve, chaque fois que Victor Hugo se présentait au public avec un nouvel ouvrage, courait jadis devant lui, embouchait la trompette et célébrait le buffle de la poésie. » Et Lamartine ? […] Mais la même chose peut paraître ridicule, indifférente ou louable, suivant l’aspect sous lequel elle est présentée. […] On ajoutera que le véritable artiste a si peu le souci de ce tapage éphémère que c’est précisément dans l’espoir d’une récompense posthume, ainsi que dans la pure jouissance de son art, qu’il cherche une consolation et un refuge contre l’abandon et les dédains de l’heure présente. […] Gazier95, dans quel ordre ils se présenteraient.
Dix occasions s’en sont présentées, toutes, sinon d’un succès certain, du moins offrant les plus grandes chances favorables. […] C’est précisément le personnage que je vous présentais à l’instant. […] Il a présenté le menteur par instinct, corrigé et devenant un menteur par besoin, par intérêt, par occasion et par circonstance. […] Il y a, dans les ouvrages de M. de Gourmont, quelques-uns de ces paradoxes qui ne sont pas sentis, qui sont simplement des lieux communs qu’on a ramassés et qu’on a présentés à l’envers au lieu de les présenter à l’endroit, exercice facile. […] Et je reconnais que la thèse est assez fortement étayée et présentée avec un grand air de vérité.
A vrai dire, cette dernière proposition semble évidente ; on ne saurait, semble-t-il, la contester sans paradoxe : il suffit, pour être fixé, de comparer la civilisation présente à la civilisation de l’époque des cavernes. […] Finalement, intelligence, génie, instinct, ne présenteraient peut-être plus que des nuances, et l’on constaterait leur constance simultanée ou alternée dans toutes les manifestations spécifiques ou individuelles de la vie supérieure. […] Blum suppose que l’homme et la femme présentent, dans les choses de l’amour, à peu près la même psychologie. […] Leur jalousie se traduit par toutes sortes de précautions risibles, qui sont des signes évidents de folie présente ou future. […] J’avoue même qu’il ne faut les présenter qu’avec prudence.
Le phénomène très exceptionnel que Wagner présente dans l’histoire de l’art, c’est que les deux procédés, ailleurs séparés, concourent spontanément à une expression unique et parfaitement fondue. […] Elle se présente légère, souple, avec politesse. […] Personne ne les égale dans l’art de présenter une table princièrement garnie à frais plus modestes. Le wagnérien, avec son estomac de croyant, se rassasie même des illusions de nourriture que lui présente son maître. […] Toute la Cour était présente.
La France issue de la Révolution présentait déjà ce caractère qu’elle a conservé, c’est une nation où il n’y a plus de « milieux », en prenant ce mot dans son sens social, celui des conditions fixes qui assurent le prolongement d’une activité héritée et continue. […] Entre toutes ces soirées, une m’est plus présente que les autres, celle où je rencontrai pour la première fois Tourgueniev. […] En 1883, François Coppée se présentait à l’Académie. […] L’ancien ministre de Belgique à Berlin a compris que la tragique époque durant laquelle s’est déroulée sa mission devait être présentée sans commentaires, je dirais presque sans impressions individuelles. […] Il s’est dit avec raison qu’en dégageant de ses rapports des détails essentiels et en les reliant simplement par un récit de son existence officielle il rendrait présente à ses lecteurs une atmosphère d’attente où il a dû vivre lui-même.
Mais, outre que la composition en est mal distribuée et la forme assez médiocre, le style présente le défaut plus grave d’être presque constamment opposé au naturel et à la vérité humaine. […] On s’était singulièrement mépris, — paraît-il, — sur les femmes dans l’intimité desquelles vivait le réalisme ; on les avait jugées avec beaucoup trop d’indulgence ; et lorsqu’il voulut les présenter aux honnêtes gens, ce fut un cri de répulsion et de dégoût unanime. — On les disait laides, il se trouva qu’elles étaient affreuses. […] La nature de la femme et le caractère de son talent présentent, pour ainsi dire, deux contrastes antipodesques. […] Louis Enault se présente à la critique avec une version nouvelle de Werther. […] La défense du Figaro a été présentée par Me Lachaud.
Le moment est venu de vous présenter les autres personnages. […] Acceptons pourtant cette situation inexpliquée, telle qu’il nous la présente. […] Pour revenir à Gerfaut, non seulement on nous le rend ridicule, mais on nous le présente comme un monstre. […] » Alors une grande fille brune se présente. […] Leconte de Lisle est présente dans son œuvre par l’effort même qu’il a fait pour l’en retirer.
Nos états de services d’Hernani — trente campagnes, trente représentations vivement disputées, qui donnaient presque le droit d’être présenté au grand chef. […] Personne plus que Philothée O’Neddy ne présente ce caractère d’outrance et de tension. […] On y présentait un nouveau Cid ; un jeune Corneille non moins fier, non moins hautain et castillan que l’ancien, mais ayant pris cette fois la palette de Shakespeare. […] Nous songions au spectacle que présentaient les abords de la Porte-Saint-Martin le soir de la première représentation d’Antony, en 1831. […] Plus on considérait cet excellent dessin, plus on admirait la grandeur d’intelligence de l’artiste, qui n’avait pas créé une seule figure semblable à une autre, et qui dans chacune d’elles présentait un nouvel instant de l’action.
Les histoires de la littérature depuis trente ans, individuelles comme celle de Lanson, et surtout collectives, tendraient volontiers au syncrétisme que nous présentons ici cum grano salis. […] La troisième partie, sur la Philosophie et la Morale, est nécessairement superficielle, et Charles Villers présentait mieux Kant au lecteur français que la châtelaine de Coppet. […] Albert Stapfer, en 1812, la présente sympathiquement aux Français dans sa préface à la traduction de l’Histoire de la littérature espagnole de Bouterwek. […] Racine est présenté et éclairé judicieusement. […] Dès 1822, les Odes le présentent comme le poète officiel et sérieux de la dynastie.
L’année suivante, en 1782, Hokousaï publie les Courriers de Kamakoura, deux fascicules dont il fait le texte et les dessins et qu’il présente au public sous le nom de Guioboutsou pour le texte, et de Shunrô pour les dessins. […] Le Japonais d’autrefois, me disait le docteur Michaut, étonné de voir les Hollandais faire la traversée du Japon sans femmes, s’était persuadé que les moutons qu’ils avaient à bord les remplaçaient, et se l’était si bien persuadé qu’à l’heure présente les Japonaises qui ont commerce avec les étrangers sont appelées par leurs compatriotes moutons. […] L’intérêt de cette entrevue : c’est que sous les Tokougawa, jusqu’à ce jour, un homme du peuple ne pouvait se présenter devant le shôgoun. […] Cette série en largeur, aux couleurs un peu crues, mais ambitieuses de se rapprocher des colorations de la nature sous tous les aspects de la lumière, est l’album inspirateur du paysage des impressionnistes de l’heure présente. […] Si je ne dessinais que pour la mode présente, mes dessins ne seraient d’aucune utilité pour les fabricants de l’avenir ; donc les dessins de ce petit volume ont été faits avec l’idée de créer un décor pouvant s’appliquer à des formes variables.
Remarquons d’ailleurs que tous les êtres vivants, animaux ou végétaux, présentent plus ou moins la ligne serpentine dans leurs mouvements et jusque dans leur structure. […] À ces spéculations, nécessairement hasardeuses, sur l’avenir de l’humanité, une première réponse se présente : un être comme celui que Diderot et M. […] « Si vous êtes poète, le mot type se présentera à vous tout armé, c’est-à-dire accompagné de sa rime. […] Après la foi me classique de l’alexandrin (6 et 6), qui présente à l’oreille deux nombres égaux, la forme 8 et 4 (ou 4 et 8) est la meilleure, parce qu’elle offre un nombre double de l’autre. […] Elle présente des rapports numériques complexes, qui sont fort désagréables à l’oreille.
On l’a « présenté » ; il assiste « au coucher. » Il est devenu légiste, avocat, savant, philosophe, le tout au profit de sa fortune. […] Le renard « vient donc, est présenté, et sachant que le loup lui faisait cette affaire », il invente subitement sa vengeance, mais se contient de peur de la compromettre, et commence ainsi d’un ton doux : Je crains, sire, dit-il, qu’un rapport peu sincère Ne m’ait à mépris imputé D’avoir différé cet hommage. […] Au reste, l’ordonnance suivante, rédigée par Montesquieu, est l’abrégé de son histoire, et la définition de la cour : « Le courage infatigable de quelques-uns de nos sujets à nous demander des pensions ayant exercé sans relâche notre magnificence royale, nous avons enfin cédé à la multitude des requêtes qu’il nous ont présentées et qui ont fait jusqu’ici la plus grande sollicitude du trône. […] Ces sortes de gens se croient capables de mener l’Etat parce qu’ils le volent ; ils présentent leurs prodigalités d’égoïstes comme des bienfaits de, citoyens : La république a bien affaire De gens qui ne dépensent rien !
Elle a assez de toutes les sortes de biens dans cette vie présente, mais elle les a dédaignés tous à cause de toi seul. […] Si donc cette nouvelle doctrine peut nous en apprendre quelque chose d’un peu plus sûr, elle mérite qu’on la suive. » Cette inquiétude, ce sentiment de l’immense et obscur au-delà, cette grave éloquence mélancolique, sont le commencement de la vie spirituelle60 ; on ne trouve rien de semblable chez les peuples du Midi, naturellement païens et préoccupés de la vie présente. […] Il y avait un mur infranchissable entre la savante littérature ancienne et l’informe barbarie présente. […] Bède, divisant l’histoire du monde en six périodes, dit que la cinquième, qui s’étend du retour de Babylone à la naissance du Christ, est la période sénile ; la sixième est la présente, ætas decrepita, totius morte sæculi consummanda.
Et la lutte qu’eut à soutenir le Naturalisme présente cette particularité, par quoi elle se distingue des précédentes querelles littéraires, que son retentissement immédiat fut considérable, et que, dans cette circonstance, à l’émotion des lettrés se mêla le grondement populaire. […] Je crois utile de prévenir le lecteur que cette étude, d’un ordre purement littéraire, a été écrite avant les récents événements et ne présente avec eux aucun rapport. […] Du soleil frise aux nuques des héroïnes, et, sans pudeur, de belles vierges robustes nous présentent leur belle gorge sensuelle dans la corbeille de leurs mains. […] Car il faut bien l’avouer, au cours de la longue étude qu’il venait de faire de la société présente, Zola se trouvait peut-être désenchanté.
Incapable de nous fournir un commencement de réponse aux seules questions qui nous intéressent, ni la science en général, ni les sciences particulières, — physiques ou naturelles, philologiques ou historiques, — ne peuvent plus revendiquer, comme elles l’ont fait, depuis cent ans, le gouvernement de la vie présente. […] II « Toute réaction religieuse profitant d’abord au catholicisme », — c’est du moins Renan qui l’a dit, — il n’est pas étonnant qu’un pape politique, s’inspirant le premier des nécessités de l’heure présente, ait conçu l’espérance et formé le projet de diriger le mouvement. […] Puisque jadis, en des temps étrangement confus, l’Église avait triomphé de cette espèce d’éruption de l’instinct et de cette révolte de la nature, qui fut sans doute l’un des caractères essentiels de la Renaissance, et qu’elle avait même arraché l’empire de l’art au paganisme du xve siècle ; — puisque, cent cinquante ou deux cents ans plus tard, elle avait pu contrebalancer la redoutable influence du cartésianisme en l’absorbant, et même en s’en aidant pour développer ce qu’il y a de substance rationnelle dans son propre enseignement ; — et puisque, enfin, au début du siècle où nous sommes, elle n’avait pas refusé de traiter avec la Révolution, et qu’elle l’avait pu, sans rien abandonner de ses droits ni surtout céder de son dogme ; — pourquoi, dans un temps comme le nôtre, s’il y a dans sa tradition quelque vertu sociale, et qu’aucune considération de l’ordre temporel n’en gêne plus le libre développement, pourquoi n’essaierait-elle pas de se présenter aux peuples sous ce nouvel aspect d’elle-même, et pourquoi n’y réussirait-elle pas ? […] Et si vous vous hâtez, après tant de vaines prophéties, de prédire la déroute de l’ennemi qui multiplie et qui monte, c’est que vous sentez que dans l’accalmie présente, le formidable assaut se prépare qui fera tomber les derniers retranchements de l’ordre d’iniquité que vous dites divin.
Jouissons de celle que nous avons et qui nous apprend tant de choses neuves, qui nous fait assister non seulement à tant de batailles, mais à tant de conseils, qui présente aux esprits les plus difficiles tant d’éléments exacts de jugement.
Le journal de la Restauration dans lequel s’est faite la meilleure, la plus intelligente et la plus loyale critique, le Globe, présentait essentiellement cet avantage d’un groupe uni par la même éducation philosophique, par les mêmes antécédents et les mêmes impulsions d’esprit.
Mais la société n’en est pas là, et, dans la discussion présente, lorsqu’en prenant le parti sévère, on se tient simplement à la morale du monde, à ce qu’on appelle être honnête homme, à la morale qui admet la comédie et la tragédie, Tartufe et Phèdre, et la ceinture de Vénus et les jardins d’Armide, oh !
Le gouvernement de l’empereur10 n’est pas de ceux qui craignent d’avoir affaire à la démocratie, sous quelque forme qu’elle se présente, parce que ce gouvernement a la puissance et le secret de l’élever et de l’organiser.
Les témoignages multipliés de cet intérêt général excitaient les philosophes à franchir les grandes difficultés que présentait l’étude, avant que la méthode et la généralisation en eussent abrégé la route.
Les Français feraient un livre mieux que les Anglais, en leur prenant leurs idées ; ils les présenteraient avec plus d’ordre et de précision : comme ils suppriment beaucoup d’intermédiaires, leurs ouvrages exigent plus d’attention pour être compris ; mais la classification des idées y gagne, soit par la rapidité, soit par la rectitude de la route que l’on fait suivre à l’esprit En Angleterre, c’est presque toujours par le suffrage de la multitude que commence la gloire ; elle remonte ensuite vers les classes supérieures.
Après avoir bien établi que la foi est une faculté qu’il ne dépend point de nous d’acquérir, examinons avec impartialité ce qu’elle peut pour le bonheur, et présentons d’abord ses principaux avantages.
Aussi quand venait le moment pour lui d’entrer en scène, il se présentait à l’auteur avec la netteté d’un personnage réel dont tout un ensemble de faits moraux antérieurs nécessite la conduite et le langage.
Mais que Prétextat se range sans hésiter à cette casuistique de sauvage, nous ne le pourrions admettre que si ce saint évêque nous avait été présenté comme un homme d’une intelligence affaiblie par les années et touché, comme dit l’autre, du vent de l’imbécillité. » Et je crois vraiment l’avoir démontré ; du moins y ai-je apporté tout le soin et tout le sérieux dont je suis capable.
opportunément présenté, qui assura la réussite triomphale de M.
La vie est à nos pieds ; elle passe, mais l’ensemble de ses apparences subsiste au moins l’espace d’un long instant ; le Poète reporte son idéal dans la vie présente, et sans voir qu’il a passagèrement déchu, il veut créer une Beauté qu’il imagine vivante et mortelle comme il croit vivante et mortelle cette vie. — Il ignore encore, et peut-être l’ignorera-t-il toujours, qu’il n’a lui-même d’autre terme que l’infini ; la Vie, il ne la voit encore que comme une chose relative et concrète.
Ainsi, en un sens, les deux idées se supposent et s’entr’influencent : mais en même temps elles s’opposent, comme Auguste Comte l’a bien vu et cette opposition se retrouve dans tous les problèmes juridiques de l’heure présente.
Jules Huret se présente, rassemblant les éléments de sa grande enquête1.
La vie des hommes de génie présente presque toujours le ravissant spectacle d’une vaste capacité intellectuelle jointe à un sens poétique très élevé et à une charmante bonté d’âme, si bien que leur vie, dans sa calme et suave placidité, est presque toujours leur plus bel ouvrage et forme une partie essentielle de leurs oeuvres complètes.
Puis, quand chacune des séries d’études devint assez étendue pour absorber des vies entières et présenter un côté de la vie universelle, chaque branche devint une science indépendante et laissa le tronc commun appauvri par ces retranchements successifs.
Enfin, dans un moment où, moins exagéré, Jésus ne présente l’obligation de vendre ses biens et de les donner aux pauvres que comme un conseil de perfection, il fait encore cette déclaration terrible : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu 502. » Un sentiment d’une admirable profondeur domina en tout ceci Jésus, ainsi que la bande de joyeux enfants qui l’accompagnaient, et fit de lui pour l’éternité le vrai créateur de la paix de l’âme, le grand consolateur de la vie.
Plan, ordonnance, action, caracteres, comique, dialogue, style, versification, tout y annonce un Peintre habile à saisir les nuances du ridicule, & à le présenter dans un jour propre à le faire ressortir.
Si le double tableau que nous venons de tracer s’offre dans l’histoire de toutes les monarchies à un moment donné, il se présente particulièrement en Espagne d’une façon frappante à la fin du dix-septième siècle.
Convient il de dire les choses autrement que la nature les dicte, qu’un sens droit les présente, & que le sujet l’exige ?
Il y séjourna pendant l’Été, et après quelques voyages qu’il fit à Paris secrètement, il eut l’avantage de faire agréer ses services et ceux de ses camarades à MONSIEUR, Frère Unique de Sa Majesté, qui lui ayant accordé sa protection, et le titre de sa Troupe, le présenta en cette qualité au Roi et à la Reine Mère.
Quoique cette pensée : l’amour propre est le mobile de tout, soit le fondement de toutes ses maximes, elles sont présentées avec tant de finesse, de précision, de noblesse & de vérité qu’on croit trouver toujours quelque chose de nouveau.
Plus sur le fond, un quidam, le nez envelopé dans un manteau et recevant un nouveau-né emmaillotté, un peu plus sur le fond et vers la gauche, en coëffure noire, en mantelet, en mitaines, une sage-femme qui présente l’enfant au quidam et prête à sortir.
Ancillon s’est donc arrêté à une cause seconde sans chercher s’il était possible de remonter à une cause première ; mais ce qui a dû se passer dans son entendement lorsqu’il a été retenu ainsi sur les dernières limites du système de l’invention du langage par l’homme, est un exemple de plus ajouté à tous ceux que j’ai cités et aux autres faits que j’ai présentés pour prouver l’émancipation de la pensée.
ce n’est pas, comme on pourrait le croire, pour les beaux yeux, fermés depuis longtemps, de ces cadavres intellectuels, que l’éditeur de Pélisson et de d’Olivet s’est livré à l’exhumation présente.
Nous aurions le plus singulier des anonymes, un anonyme d’idées et dédoublé de tout, nous n’eussions eu à vous présenter que ce phénomène d’un homme de goût qui, pendant un gros volume in-8º de cinq cents pages, à l’exception du dernier chapitre, — indiscret comme le post-scriptum de la lettre d’une pauvre femme qui a fait tout ce qu’elle a pu pour bien se tenir, mais qui s’échappe, — ne se serait montré absolument rien de plus qu’un dilettante de littérature et… un homme de goût.
Pourquoi, puisque l’occasion s’en présente, ne donnerions-nous pas un simple coup d‘œil à cette variété littéraire ?
Pour ceux-là qui resteront fermes, appuyés à des opinions inflexibles, sous la parole imposante d’un talent incontestable et qui touche par bien des côtés à la vérité, il sera curieux et fructueux tout ensemble de lire, en face des hommes et des choses de la révolution présente, — car la République n’est pas même une étape et la Révolution marche toujours, — le récit d’un autre temps révolutionnaire, et d’en tirer de grands enseignements et d’instructives comparaisons.
Une main qui n’est pas espagnole, mais allemande a entrepris de resculpter cette vieille statue, aux traits diminués par le temps et couverts de la poussière des siècles, et de demander à la génération présente un peu d’admiration pour cette grandeur.
Mais que mademoiselle de Lenclos ait été honorée dans son infamie par le siècle même de l’honneur, que cette déesse Raison, qui précéda les autres déesses de ce nom et de ces mœurs, soit allée de pair avec les plus illustres dames de la cour de la Convenance, que la prude madame de Sévigné en ait rêvé, que la comtesse de Sandwich l’ait recherchée, que la reine Christine ait voulu l’emmener à Rome comme son amie, que madame de Maintenon ait été liée avec elle, que Louis XIV ait eu la pensée de se la faire présenter, c’est là un de ces spectacles qui font croire à l’enivrement de tout le monde, mais le philtre qui a produit cette ivresse, ce n’est pas Ninon qui l’avait versé !
En racontant comme ils l’ont fait Marie-Antoinette, ce règne qui passe entre deux insultes : l’insulte de Louis XV, qui osa bien présenter madame Du Barry à la Dauphiné, femme de son fils, et l’insulte des Tricoteuses qui vouaient à la mort l’Autrichienne, ils n’ont raconté que la Reine, mais pas assez la femme du Roi.
En racontant comme ils l’ont fait Marie-Antoinette, ce règne qui passe entre deux insultes : l’insulte de Louis XV, qui osa bien présenter Mme Du Barry à la Dauphine, femme de son fils, et l’insulte des Tricoteuses qui vouaient à la mort l’Autrichienne, ils n’ont raconté que la Reine, mais pas assez la femme du Roi.
La même communion au sang d’un Bourbon n’empêcha pas la Révolution de jeter l’immense Empereur à la porte de cette France qu’il avait gouvernée sans pouvoir la ressusciter en monarchie héréditaire, et, pour comble de honte, ce fut par la vieille main de ce Lafayette, retrouvé au bout de son règne et qu’il avait toujours méprisé, qu’elle l’y jeta, V Ainsi, Napoléon lui-même n’a rien pu contre la Révolution, et s’il n’a rien pu à son heure, qui pourra contre elle, à l’heure présente ?
Pleine d’admiration pour les premiers siècles de l’Église qui furent si grands, pour cette période de l’histoire, la Genèse d’un nouvel univers moral dressée devant les yeux humiliés de l’Économie politique, comme ce bouclier de diamants qu’Ubald, dans le Tasse, présente à Renaud pour qu’il y mire son impuissance et sa honte, l’Académie n’a pas su conclure nettement dans le sens de cette admiration franche et souveraine, et ce n’est pas le livre véritablement chrétien, imbibé de ce catholicisme qui est le sang pur de la vérité chrétienne qu’elle a couronné, mais des livres infectés plus ou moins de ce protestantisme qui est le commencement de la philosophie, comme, dans un autre ordre, la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.
Si on le jugeait par son livre de l’Être social, Armand Hayem les aurait tous ; il les aurait non pour l’heure présente, mais pour l’heure future ; car les solutions qu’il signale dans son livre il les rejette à perte de vue dans l’avenir.
— qui plonge tous les jeunes gens de la génération présente dans la vaste cuve de sa poésie, et qui les eu retire ruisselants et teints !
Auguste de Châtillon, que je vous présente, n’est, Dieu merci !
D’abord se présente à eux un trophée, plus loin un mausolée en bronze, et près de là, un autel au dieu de la liberté. — « Cette ville est Platée.
Ce serait un exemple à présenter, je ne dis pas seulement aux princes, mais à une foule de citoyens qui, embarrassés de leur opulence, prodiguent leurs richesses en bâtiments, en luxe, en chevaux, en superfluités aussi éclatantes que ruineuses, transportent des terres, aplanissent des montagnes, font remonter des eaux, tourmentent la nature, construisent pour abattre, et abattent pour reconstruire, se corrompent et corrompent une nation, achètent avec des millions des plaisirs de quelques mois, et dans quelques années échangent leur fortune contre de la pauvreté, des ridicules et de la honte.
De même le Pont où Jason conduisit les Argonautes, dut être la terre la plus voisine de l’Europe, celle qui n’en est séparée que par l’étroit bassin appelé Propontide ; cette terre dut donner son nom à la mer du Pont, et ce nom s’étendit à tout le golfe que présente l’Asie, dans cette partie de ses rivages où fut depuis le royaume de Mithridates ; le père de Médée, selon la même fable, était né à Chalcis, dans cette ville grecque de l’Eubée qui s’appelle maintenant Négrepont. — La première Crète dut être une île dans cet Archipel où les Cyclades forment une sorte de labyrinthe ; c’est de là probablement que Minos allait en course contre les Athéniens ; dans la suite, la Crète sortit de la mer Égée pour se fixer dans celle où nous la plaçons.
Ils réalisèrent dans leur imagination l’hérédité, hereditas, comme souveraine des héritages, et ils la placèrent tout entière dans chacun des effets dont ils se composaient ; ainsi quand ils présentaient aux juges une motte de terre dans l’acte de la revendication, ils disaient hunc fundum, etc.
Je n’ai point attendu ces circonstances pour exprimer les sentiments de déférence et de respect que m’a toujours inspirés l’auteur ; mais je profiterai du moment favorable pour parler de lui avec l’étendue qu’il mérite, pour caractériser quelques-uns de ses travaux, et le présenter au public tel que je l’ai vu constamment et que me le peignent les hommes qui l’ont le plus cultivé et qui l’ont suivi de plus près. […] Un incident, une épaule qu’il se démit en piquant une tête dans une partie de natation, l’empêcha de se présenter à l’examen. […] On se trompait parfois à les voir arriver tous deux, et l’on ne savait lequel précisément se présentait aux suffrages : « Non, ce n’est pas Aristote cette fois, disait M.
Lorsqu’il eut lancé contre elles sa fameuse Satire, aucune ne se présenta pour arracher au poète chagrin un démenti et ne tint à honneur de l’obliger à se dédire : elles en eussent été pour leurs frais. […] Une observation sur la société d’alors se présente ici. […] Le premier soin, la première pensée de Mme de Verdelin, en informant Rousseau de cette perte (car c’en est une après tout, et elle le regrette en effet), est d’offrir à Mlle Levasseur, à cette Thérèse qui se présente dans cette Correspondance un peu moins odieuse et désagréable qu’on ne la fait généralement, une sûreté d’avenir, une aisance modeste, si Jean-Jacques venait à lui manquer.
Delille est élégant, facile, spirituel aux endroits difficiles, correct en général, et d’une grâce flatteuse à l’oreille ; mais la belle peinture de Virgile, les grands traits fréquents, cette majesté de la nature romaine : … Magna parens frugum, Saturnia tellus, Magna virum ; les vieux Sabins, les Umbriens laboureurs menant les bœufs du Clitumne ; cette antiquité sacrée du sujet (res antiquae laudis et artis) ; cette nouveauté et cette invention perpétuelle de l’expression, ce mouvement libre, varié, d’une pensée toujours vive et toujours présente, ont disparu, et ne sont pas même soupçonnés chez le traducteur. […] Il s’en occupe, mais seulement comme de tout ce qui est bizarre et peut le faire rire ; aussi le soin qu’il en prend est-il toujours en contraste avec les occasions : on l’a vu se présenter en frac chez une duchesse, et courir les bois, à cheval, en manteau court. […] Des farfadets lui présentaient des hochets et des guirlandes.
Les pièces pastorales, qui se présentent les premières et les plus originales du recueil de Théocrite, sont à la fois d’une variété qui ne laisse rien à désirer. […] Je dis qu’il s’y est plu, car chez lui ils ne sortent pas, comme chez Théocrite, de la bouche du personnage intéressé ; on n’y assiste pas comme à une chose présente ; mais le poëte les donne d’une façon indirecte et comme une chanson de berger. […] Salut, consternante Hécate, et jusqu’au bout sois-nous présente, faisant que ces poisons ne le cèdent en rien à ceux ni de Circé, ni de Médée, ni de la blonde Périmède. » C’est aussitôt après cette invocation que le sacrifice proprement dit commence : Simétha continue de chanter, et ce chant énergique, exhalé d’une voix lente et basse, presque avec tranquillité, est d’un grand effet ; chaque couplet qui exprime quelque moment de l’opération se marque d’un même refrain mystérieux.
Et pour suivre la même image, l’humble aîné, toujours vivant, se serait présenté après le décès de l’illustre cadet et aurait simplement repris ses droits au patrimoine. […] Fauriel sur ces origines des langues modernes, et en tant qu’ils s’appliquaient à la langue et à la littérature des trouvères, nous ont été présentés d’une manière plus nette et plus vive, par un des anciens maîtres de cette école, M. […] J’ai voulu, messieurs, dans ce long exposé, vous donner une juste et pleine idée de l’importance du problème qui se présente d’abord à quiconque veut étudier la littérature française à son origine.
Pierre Vous seriez capable de vous y présenter un jour ! […] Pour démontrer son crédit, la dame lui présente et lui recommande un tas d’auteurs, dont certains ne viennent même chez elle que dans cet espoir Ces postulants l’entourent assidûment, comme vous l’avez remarqué, et lui donnent du « cher maître » à profusion. […] Et tous deux nous auraient été présentés par les avocats comme des justiciers.
Non ; ce qui nous intéresse surtout, c’est d’apprendre qu’Aristophane ne développe pas d’intrigues, ne peint pas de caractères ; que son comique est une gaieté sans frein et une fantaisie sans bornes, animant, poétisant le tableau des mœurs publiques ; qu’il est tantôt lyrique et tantôt bas, à la fois cynique et charmant, tel enfin que Voltaire a pu l’appeler un bouffon indigne de présenter ses farces à la foire , et que Platon a pu dire : les Grâces choisissant un tombeau trouvèrent l’âme d’Aristophane . […] Uranie goûte de bonne foi ce qui lui est présenté. […] Uranie va rester jusqu’à la fin de ce chapitre la personnification de la critique telle que l’entend la présente école.
Mais, pour donner crédit à la raison et pour la faire respecter davantage des autres hommes, il la présente avec le cachet de l’antiquité et de la tradition. […] ; D’autres, enfin, de surveiller le souverain lui-même, de lui présenter des remontrances contre ses infractions aux rites ou aux lois, et d’inscrire jusqu’à ses fautes privées ou jusqu’à ses paroles mal séantes sur les registres historiques inviolables de l’empire. […] « S’il sent qu’il ait assez de droiture et de fermeté pour remplir les grands emplois, il ne les refuse point quand on les lui présente ; il les reçoit avec actions de grâces, et fait tous ses efforts pour les remplir dignement.
Rome se présente la première : les papes, tantôt inspirés par le génie de leur pontificat, tantôt égarés par une ambition mondaine et en disproportion avec leur puissance italienne, tantôt asservis à la pression armée de Naples, de l’Espagne, de l’Autriche, de Venise, de la Toscane, de la France, continuent de régner à Rome : s’ils en sont momentanément dépossédés, ils y reviennent après de courtes éclipses. […] L’antiquité ne présente aucun exemple d’une telle république où le plaisir servît à perpétuer et à masquer la tyrannie. […] Je n’ai pas besoin de dire que je refusai la visite, et que je me rendis le soir même au palais Pitti pour présenter mes respects au royal exilé.
Il était naturel qu’elle m’accueillît comme un enfant de la maison, quand mes parents, pour achever mon éducation, m’envoyèrent séjourner dans le pays qu’elle habitait maintenant elle-même ; aussi me reçut-elle avec le plus gracieux accueil à la ville dès que je me fus présenté à elle, à titre d’ancienne connaissance et d’ancienne familiarité en France. […] Les hérauts du malheureux roi parcourent l’Écosse et les contrées voisines en publiant en son nom que tout paladin qui veut venger une princesse innocente et belle, l’obtenir pour épouse et conquérir une dot royale avec elle n’a qu’à se présenter. Nul ne se présente par doute de la vertu de Ginevra et par crainte du glaive de Lurcins : c’est le nom du frère d’Ariodant, accusateur de la princesse.
« Nous retournâmes quelques instants à l’hôtel ; nous fîmes à la hâte ce qui était nécessaire pour nous présenter convenablement, et nous allâmes, mes deux compagnons et moi, aux Tuileries. […] « Notre dialogue fut interrompu par l’entrée des souverains, auxquels nous devions tous être présentés. […] ” Puis, avec beaucoup d’amabilité et de courtoisie, il nous présenta un à un, nous appelant par notre nom et ajoutant à quelques-uns certaines qualités particulières, comme il fit pour moi en disant : “Celui qui a fait le concordat.”
J’ai vu Goethe là tout à fait comme père de famille ; il nous présentait les plats, découpait le rôti, et cela très adroitement, sans oublier de nous verser à boire. […] Et que me présenta-t-il ? […] Je fus présenté à Savary et à Talleyrand.
Son homme de la nature, c’est l’être d’instinct qu’il a été, sensuel, égoïste, pitoyable, incapable de suivre une autre loi que l’impulsion présente de son cœur : c’est l’ancien bohème, ignorant du savoir-vivre, gauche, timide, dépaysé dans le monde, dupe des formes qui adoucissent le frottement des égoïsmes, et y attachant à contresens une monstrueuse hypocrisie. […] De là résulte, ensuite, la façon très différente dont Dieu se présente chez Voltaire et chez Rousseau. […] Rousseau s’assimile tout le monde extérieur, il voit tout selon son humeur du moment, et il ne cherche pas à saisir l’objet à travers sa sensation : il ne peut présenter que cette sensation même.
Mais quel prix ces vérités satiriques, lancées d’une main si sûre et si légère, ne donnent-elles pas à des mots comme celui-ci sur nos soldats, les fils de ceux que César mit dix ans à vaincre : « Ils se présentent aux coups avec délices, et bannissent la crainte par une satisfaction qui lui est supérieure ! […] La première édition présentait le cardinal primat de Pologne, président de la diète, sous les traits d’un ambitieux, « profitant des conjonctures, sans chercher à les faire naître, paraissant irrésolu alors qu’il était déterminé dans ses projets, allant toujours à ses fins par des voies qui y semblaient opposées, couvrant le scandale de sa conduite en y ajoutant la perfidie. » Dans la dernière édition, Voltaire a fait disparaître ce passage. […] Pour ses doctrines, il ne les présente ni comme neuves ni comme de lui.
J’ai voulu que, le rideau levé, la scène fût devant le public comme ce miroir des contes de Mme Leprince de Beaumont, où le vicieux se voit avec des cornes de taureau et un corps de dragon, selon l’exagération de ses vices ; et il n’est pas étonnant que le public ait été stupéfait à la vue de son double ignoble, qui ne lui avait pas encore été entièrement présenté ; fait, comme l’a dit excellemment M. […] En vérité, la Vierge ne fut pas présente à la Descente de Croix, mais la mère de Jacques Boecklin me semble plutôt avoir pensé à la Vierge (NdE) 12. […] En vérité, la Vierge ne fut pas présente à la Descente de Croix, mais la mère de Jacques Boecklin me semble plutôt avoir pensé à la Vierge (NdE) 12.
Sans doute il y eût eu des oscillations, des tâtonnements, des anomalies, des inexpériences, des froissements, des rivalités, des excès d’impulsion, des excès de résistance ; mais la médiation présente et armée de la France aurait été une dictature de salut commun, acceptée par la nécessité jusqu’à l’heure où cet amphictyonage des alliés aurait fait place à l’amphictyonage des Italiens constitués et armés dans leurs propres villes. […] J’aurais bien désiré ne pas les avoir, car l’embarras de les présenter dépassait de beaucoup, dans mon esprit, l’agrément que je pouvais attendre de ces nouvelles connaissances. […] Depuis Sannazar à Naples, Dante, Politien, Boccace en Toscane, tout le siècle de Léon X à Rome, tout celui des Médicis à Florence, toute la période des princes littéraires de la maison d’Est, jusqu’à Alfieri à Turin, Goldoni à Venise, Monti, Parini, Beccaria à Milan, la multitude innombrable de noms justement séculaires qui se déroula dans cet entretien, les citations présentes à la mémoire comme si les livres eussent été sous les yeux, les observations fortes et fines, les rivalités balancées, les enthousiasmes raisonnés, la science présente et unanime de tous les monuments de la pensée italienne dans les hommes qui composaient ce cénacle, me jetèrent dans un véritable vertige d’admiration pour ce génie italien que l’on peut fouler aux pieds des armées, mais que l’on ne peut jamais rendre improductif : plante qui végète comme les ronces du Colisée, plus vivace dans les ruines que dans les sillons.
Le recueil de poésies que nous présentons au public est l’ouvrage d’un jeune homme qui touche à l’âge mûr et qui ne saurait être considéré ni comme un apprenti de lettres, ni comme un débutant. […] Invariablement on la lui présente comme l’unique maîtresse ; c’est elle qui lui fait la leçon, comme si l’univers pris dans sa masse et son éternité n’était pas plus stupide que le dernier des protozoaires ! […] Rendre la santé au pays comme à l’esprit public, voilà la tâche présente !
Par ailleurs, il se présentera fréquemment au cours de ces études des noms qui ne sont point encore arrivés à la notoriété parfaite ; je me suis complu sur ces noms un peu trop, sans doute, et au détriment de noms plus connus. […] Aussitôt bien des questions troublantes se présenteront à la divination de l’artiste-penseur… » C’est un beau phœbus pour dire que les sciences hypnotiques ouvrent une nouvelle voie à la curiosité du romancier. […] Une des nouvelles, Fleur bretonne, est à noter pour l’identité de thème qu’elle présente avec Pêcheurs d’Islande. […] Le héros du livre, Amédée Violette, ne laisse pas que de présenter certains rapports d’esprit avec l’auteur. […] Son cas présente quelques rapports avec celui de Tourguenieff, qui écrivit comme lui dans sa langue natale et en français.
De la préoccupation de ne pas amoindrir Dieu ; du besoin de sentir son action partout ; de la pensée toujours présente du mystère de la Rédemption. […] On demande à Hamon si les religieuses du chœur peuvent sans péché mettre le manteau gris des converses pour se présenter à la Sainte Table et communier ainsi par fraude. […] Même un volume imprimé chez Lemerre, même un prix de l’Académie (à qui l’on a présenté l’an dernier plus de deux cents volumes de vers) n’avancent pas beaucoup les affaires du malheureux débutant. […] J’irai au camp, je présenterai Britannicus aux soldats. […] C’est un peu mieux présenté chez les maîtres : mais c’est bien ça, ou ce n’est guère autre chose.
Figurez-vous, pour continuer la comparaison, un bâtiment où le capitaine et les officiers gouverneraient à l’ouest, tandis que le reste de l’équipage présenterait les voiles au vent qui porte à l’est. […] Ou plutôt il n’y a qu’un personnage, abstraction toujours présente à nos yeux sur le devant de la scène : c’est la Russie administrative, dont on met à nu la plaie honteuse, la vénalité et l’arbitraire. […] L’industriel se présente chez un homme et lui pousse son étrange proposition : « Cédez-moi vos âmes mortes », sans expliquer, bien entendu, ses motifs secrets. […] Le seul cas qui ne se présente jamais, c’est un refus indigné ou une dénonciation ; le financier était fixé d’avance sur les scrupules de ses compatriotes. […] Ses épîtres présentent un singulier alliage, assez fréquent d’ailleurs, d’humilité chrétienne et de bouffissure littéraire.
Une visite, ou plutôt un pèlerinage à la maison de Victor Hugo, à qui Gérard de Nerval et Pétrus Borel le présentèrent, avait décidé de sa vocation. […] « L’impératrice m’appelle pour me présenter. […] Dans la matinée du 12 mars 1889, le duc d’Aumale, revenu de son second exil, se présentait à l’Élysée. […] Pourtant ils méprisent les ruraux qui viennent à la ville en char-à-bancs afin de vendre un cochon à la foire ou de présenter un fils au baccalauréat. […] Elle est pour lui une fiancée toujours présente, même lorsqu’elle est loin.
On lui présenta un chapon qu’il dévora avec une pinte de bon vin ; ce qui fut remarqué du malade, qui demanda si les morts mangeaient. […] Une assemblée générale avait lieu tous les lundis à l’hôtel de la Comédie, et c’était alors que les auteurs présentaient leurs pièces, qui devaient être examinées par l’assemblée. […] Quel est le militaire de théâtre, arrivant à franc étrier, d’après son rôle, qui ne se présente en culotte irréprochable, en bottes sans une moucheture, en gants paille du dernier blanc ? […] Ses tragédies, sans être bonnes, présentent des situations heureuses et la versification en est facile. […] Ma tragédie étant achevée, je la présentai aux comédiens qui la reçurent.
La vérité de l’idylle a effrayé l’auteur ; et dans ce livre, par exemple, au lieu de nous présenter une villageoise, il nous a donné la fine et mélancolique mademoiselle Gaud. […] Il ne s’y est pas présenté : le public l’y a porté. […] Peut-être n’eût-elle pas consenti à prolonger son inutile existence, maintenant que l’affection humaine lui présentait un néant plus triste que le néant de la mort. […] L’important n’est pas d’amonceler les détails, mais d’en présenter quelques-uns qui soient énergiques. […] L’étude de Théophile Gautier, écrivain de plus de souffle, mais moins exquis, présente à peu près les mêmes avantages.
Il peignait le public comme un cerbère à cent têtes toujours prêt à mordre et à se réjouir du malheur des autres… Il nous parla de Corneille avec un enthousiasme vivement senti… Il s’étendit beaucoup, particulièrement, sur la tragédie d'Héraclius dont l’intrigue, si vaste et si compliquée en apparence, se réduit cependant à un seul point, et présente à la fois un chef-d’œuvre d’étendue et de simplicité. […] Il a quitté son ouvrage en nous apercevant… Après être sortis de chez lui, nous nous sommes présentés tout de suite chez M.
J’ai mis les pieds dans le plat lourdement en rappelant que c’était une invention romaine, alors nouvelle, et que l’aqueduc d’à présenta été refait sur l’ancien. […] « Maintenant je dois vous dire, Monsieur, avec la même franchise que, dans les derniers temps, je me suis trouvé en désaccord et même en opposition avec le Père Lacordaire, lorsqu’il se présenta pour l’Académie.
C’est ainsi qu’ayant eu communication des Mémoires, alors manuscrits, de Mme de La Rochejacquelein, revus et en partie rédigés par M. de Barante, il déclarait y avoir trouvé « la jouissance la plus vive que livre puisse jamais procurer. » Il y voyait tout ce qui constitue un morceau accompli d’histoire, « l’harmonie et la justesse d’un style partout adapté à la chose, l’art pittoresque qui met toujours et la scène et les personnages devant les yeux, l’intérêt le plus vif, le plus enthousiaste, le plus vertueux, qu’aucune période de l’histoire moderne ait jamais présenté, un intérêt qui s’attache aux personnes et qui ne se perd jamais dans les masses et les nombres abstraits, comme il arrive trop souvent. » Les Lettres de Mlle de Lespinasse, nouvellement publiées (1809), lui faisaient un effet bien différent ; c’était, pour lui, une lecture singulière qui lui laissait des impressions contradictoires, et où il se sentait quelquefois rebuté par la monotonie de la passion, souvent blessé d’un manque de délicatesse et de dignité dans la victime, mais attaché en définitive par la vérité et la profondeur de l’étude morale : « Un rapprochement, dit-il, que je faisais à chaque page augmentait pour moi l’intérêt de cette Correspondance. […] Il écrivait de Pise à la comtesse (16 février 1816) : « Je ne voulais, Madame, me présenter à vous qu’avec trois volumes à la main (trois volumes de ses Républiques italiennes), je voulais les porter comme une offrande expiatoire ; je sentais fort bien que vous auriez vivement blâmé ce que j’ai pensé et écrit dans cette année.
Sur presque tout le reste, les femmes ont gagné plus ou moins la partie, et quiconque a voulu leur plaire en écrivant ou en parlant, a dû éviter les sons durs, les images désagréables, les métaphores qui présentent une idée ignoble ou rebutante. […] Mais, dans toute cette réponse, d’ailleurs, le bon sens se présente de plus en plus habillé de termes étranges et de souvenirs bizarres, tirés pêle-mêle de tous les tiroirs à la fois.
Vieille en 1720, date de la note manuscrite, était-elle une de ces personnes dont La Bruyère, au chapitre du Cœur, devait avoir l’idée présente quand il disait : « Il y a quelquefois dans le cours de la vie de si chers plaisirs et de si tendres engagements que l’on nous défend, qu’il est naturel de désirer du moins qu’ils fussent permis : de si grands charmes ne peuvent être surpassés que par celui de savoir y renoncer par vertu. » Était-elle celle-là même qui lui faisait penser ce mot d’une délicatesse qui va à la grandeur ? […] M. de Barante, dans quelques pages élevées où il juge l’Éloge de La Bruyère par Fabre (Mélanges littéraires, tome II), a contesté cet artifice extrême du moraliste écrivain, que Fabro aussi avait présenté un peu fortement.
L’ubiquité de l’autorité monarchique, partout présente et partout active, dans le dernier hameau comme dans la première capitale de province : spiritualisme de la présence et de l’intervention souveraine dans tous les rapports de l’homme avec l’homme pour légitimer tous les actes de la vie civile. […] Rousseau, des économistes, des tribuns du peuple, des démagogues de 1793, des saint-simoniens de 1820, des fouriéristes de 1830, des socialistes de 1840, des communistes de 1848, n’a pas d’autres utopies à présenter aux sociétés modernes, en vérité, de si vils et de si grossiers intérêts valent-ils la stérile agitation des utopistes qui les inventent, des populations prolétaires qui les rêvent, des législateurs qui les pulvérisent ?
Voyager ainsi, c’est cueillir les fleurs de la terre ; mais, pour les offrir au monde, il faut les rassembler en gerbes, où chaque couleur, en contraste avec l’autre, présente un tableau brillant ou touchant aux yeux. […] C’était bien le sujet de poëme le plus poétique qu’on pût présenter aux hommes.
Ce mot, dans son origine, ne tient qu’à l’usage qui s’était établi en Grèce, d’obliger les concurrents au prix de la tragédie, de présenter à la fois, chacun trois ouvrages. […] On avait reconnu qu’aucun fait ne se présente dans l’histoire, tel en tous ses détails, que la scène tragique le réclame.
Et voici le chevalier menant la vie de garnison, tâtant de Paris, présenté à la cour, suivant, effaré, la chasse du roi, versifiant dans Almanach des Muses. […] Et ses héroïnes, ses amoureuses, Géluta, Mila, Atala, Cymodocée, les indiennes et la grecque sont de jolies statuettes d’albâtre, dont l’élégance molle écœure vite : Chateaubriand ne connaît pas la femme ; il nous présente toujours des variantes du même type irréel ; toujours il a logé son fantôme d’amour 657 vague et insubstantiel, dans des corps charmants, entrevus un jour par lui en quelque lieu des deux mondes, et qui ont caressé ses yeux ou fait rêver son âme, sans qu’il ait jamais su ou daigné pénétrer la personnalité réelle qui s’y enveloppait.
Que de tours languissants et embarrassés se présentent avant le vrai tour, le seul qui doive donner à la pensée sa physionomie et son mouvement ? […] Quels soins pour disposer dans l’ordre naturel tant de pensées qui se présentent isolément et avant leur tour, pour reconnaître les points par où elles se touchent, pour faire un tissu indestructible de tous ces fils dispersés !
Plus d’un vers s’est présenté tout fait à son esprit dans l’inspiration, petit ou grand, à la place où il convenait, et il est allé s’y mettre de lui-même sans que le poète l’eût d’abord mesuré. […] L’idée lui en vint, comme on sait, d’une grande dame de la cour, fort voluptueuse, laquelle ne se plaisait qu’aux écrits qui lui présentaient des images de sa vie galante et en prolongeaient ainsi les plaisirs.
De la même façon, plus tard, Julien Gracq cherchera à retrouver dans la prose, l’incroyable charge émotionnelle et affective présente dans la musique de Wagner. […] Ajoutons que Mallarmé a pu lire les articles de Wyzewa sur le Beethoven de Wagner, et les idées de Schopenhauer qui présente en particulier la musique comme un art sacré.
« L’histoire de la philosophie présente le spectacle de milliers d’esprits, — quelques-uns sont les plus grands qui aient illustré notre race, attachés tout entiers à des problèmes considérés comme d’une importance vitale et ne produisant d’autre résultat que de nous convaincre de l’extrême facilité de l’erreur, et du peu de probabilité que la vérité puisse être atteinte. […] Atteindre cette correspondance entre l’ordre interne et l’ordre externe, c’est ce que nous cherchons : et nous employons pour cela deux méthodes : « La méthode objective qui moule ses conceptions sur les réalités, en suivant de près les mouvements des objets, tels qu’en particulier ils se présentent aux sens, de sorte que les mouvements de la pensée puissent synchroniser avec les mouvements des choses. » « La méthode subjective qui moule les réalités sur ces conceptions, et s’efforce de découvrir l’ordre des choses, non en lui ajustant pas à pas l’ordre des idées, mais par une anticipation précipitée de la pensée, dont la direction est déterminée par les pensées et non contrôlée par les objets. » (§ 13) Toute recherche contient une observation, une conjecture, une vérification.
Bien que les faits soient rapidement présentés et les personnages dépeints en quelques traits, tout est vivant, car tout parle à l’esprit. […] Naravase s’était présenté au camp d’Hamilcar avec une centaine de cavaliers ; comme les sentinelles, redoutant quelque ruse, hésitaient à les conduire auprès du chef, le Numide s’élança de son cheval, déposa ses armes, et seul, sans crainte, la tête haute, alla trouver le héros de Carthage au milieu de son armée.
Il ne s’intitula M. de Chamfort qu’au sortir du collège et pour se présenter dans le monde d’un air plus décent74. […] Mustapha et Zéangir parut imprimé en 1778 et fut dédié à la reine ; voici cette dédicace, qui n’a pas été reproduite dans les éditions des Œuvres de Chamfort : « Madame, l’indulgente approbation dont Votre Majesté a daigné honorer la tragédie de Mustapha et Zéangir m’avait fait concevoir l’espérance de lui présenter cet ouvrage, et vos bontés ont rendu ce vœu plus cher à ma reconnaissance.
Empruntée directement à l’idée chrétienne, élément commun à toute civilisation occidentale, l’idée humanitaire, d’origine anglaise, importée eu France par les philosophes du xviiie siècle, ainsi que l’a bien vu Nietzsche, présente en ce pays ce danger évident : elle est une dilution du poison chrétien préparée en vue d’une physiologie qui n’est pas la nôtre, et qui a des réactions différentes. […] Il semble même que le danger qu’il présenté ait été dénoncé avec trop de force, que l’on se soit mis en garde contre lui avec une crainte exagérée, Cette attitude doit être attribuée sans doute à la prodigieuse accélération qui s’est produite dans la marche de l’évolution, depuis, quelque cent ans, durant lesquels le progrès de l’invention scientifique a métamorphosé le décor du monde plus fortement que ne l’avaient fait de longues périodes antérieures.
Nous avons d’abord La Bruyère, qui, je vous en avertis, est un peu sévère pour notre cher poète et qui le présente d’une façon un peu ridicule, par contraste, pour dire ensuite que c’est un homme de génie. […] Telle on vous voit, Iris ; une glace fidèle Vous peut de tous ces traits présenter un modèle ; Et s’il fallait juger d’un objet aussi doux, Le sort serait douteux entre Vénus et vous.
Ici la vieille critique avait parfaitement raison ; ici La Fontaine n’est qu’un satirique des hommes présentés sous le masque des animaux. […] … Cependant, quand aux bois, Le bruit des cors, celui des voix, N’a donné nul relâche à la fuyante proie, Qu’en vain elle a mis ses efforts A confondre et brouiller la voie, L’animal chargé d’ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose [en substitue] un plus jeune et l’oblige par force A présenter aux chiens une nouvelle amorce.
S’il est présenté à une femme, il sait immédiatement la nuance de ses yeux, son teint, sa coiffure, sa toilette, et mieux encore l’intime pensée qu’elle n’a pas dite, la réponse à peine perceptible d’une âme qui a vite passé derrière la fenêtre, et la grâce qu’elle a eue, ou qu’elle n’a pas voulu avoir, ou qu’en la cherchant elle n’a pas trouvée. […] Vous avez tous présente à l’esprit cette fable très simple qui fait le fond du roman.
En voici deux autres du moins qui se présentent avec les plus complètes garanties : ils peuvent exhiber la marque de fabrique la mieux authentiquée, le diplôme le plus certifié. […] Même à cet égard, la moins justifiée de ses prétentions, c’est de se présenter à nous comme une école nouvelle.
Chaque littérature présente ainsi ses problèmes très particuliers ; à l’historien de les discerner nettement et d’établir la résultante des forces contraires. […] Je présente des raccourcis qui me sont familiers ; je crains pourtant qu’ils ne soient pas toujours significatifs pour le lecteur qui a forcément une mentalité différente de la mienne.
Il arriva là, on se l’explique aisément, ce qui s’est produit en plus d’un cas analogue que présente l’histoire, et, par exemple, à la mort de l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket.
Vous combattiez en réalité le gouvernement, et il se présentait à vous sous deux faces, l’une officielle, administrative, hiérarchique, et l’autre socialiste… » (Voir le Journal des Débats du 8 juin.) — Cette phrase n’a aucun sens ou elle signifie que M. d’Alton-Shée était un candidat du gouvernement, déguisé et complice ; que le gouvernement trempait dans sa candidature, et que lui-même y donnait les mains.
Son style pourtant ne blesse jamais la grammaire ni le vocabulaire de la langue, et ne présente ni mots ni tours inusités.
Seulement bien des questions se présentent : l’art aura-t-il gagné à ce changement de toutes choses, ne court-il pas risque de se diviser, de s’amaigrir en une multitude de courants et de canaux, dès qu’il se mêlera davantage à cette société tout industrielle et démocratique ?
Or, quand la vieille bonne lui présente sa petite fille en lui disant : « Embrassez-la, Monsieur !
» Bientôt, dans sa hardie révolte contre la nature, il devait aller plus loin encore, et nous le verrons foulant aux pieds tout ce qui est de l’homme, le sang, l’amour, la patrie, ne garder d’âme et de cœur que pour l’idée qui se présentait à lui comme la forme absolue du bien et du vrai.
D’autres fois (quoiqu’une telle pensée n’ait été érigée en dogme que plus tard), la mort se présente à lui comme un sacrifice, destiné à apaiser son Père et à sauver les hommes 890.
Un homme de nos jours a présenté le même contraste avec une rare vigueur, c’est M. de Lamennais.
Elle présente aussi des résultats assez piquants des recherches de l’auteur.
Les mémoires de Bussy-Rabutin présentent l’étrange tableau du roi faisant à la fois la désolation de la reine par les honneurs publics décernés à madame de La Vallière, et celle de madame de La Vallière par la faveur secrète accordée à madame de Montespan.
A cet état de décomposition, pour ceux qui l’ont ainsi disséquée ou auxquels elle est présentée en ce morcellement, l’œuvre perd toute vertu d’opérer, toute influence émotionnelle ; elle est un mécanisme inefficace, une machine démontée, qui, examinée dans ses rouages, est nécessairement au repos, et par là même inconnue dans ce qui est sa raison d’être.
Oui, c’est l’avis formel de nos adversaires : on ne peut étudier ni traduire Homère, tout simplement parce que le vrai Homère nous échappe et que chacun nous présente un Homère différent.
… Il faut être voué au lieu commun pour répéter, à propos de Swetchine, la phrase immémoriale au double grelot que les sots ne manquent jamais, quand l’occasion s’en présente, de faire tinter dans le vide : « Homme par l’esprit, elle resta toujours femme par le cœur. » Non, le cœur et l’esprit étaient trop spirituels chez Mme Swetchine pour faire cette antithèse de rhétorique si peu imprévue… Dans les pages que l’on a réunies et qui se sont détachées de sa pensée comme des fruits longs à mûrir, mais mûris enfin, et comme elle l’a dit : « venus sous la neige », car dans Mme Swetchine c’est encore moins la femme que la vieille femme qu’on doit adorer, eh !
L’Allemagne, à la fin du xviie siècle, présentait — on a l’air de rêver comme elle quand on écrit de pareilles choses !
Aveuglé par la question présente, esclave d’une opinion politique en harmonie avec la portée de son esprit, — car, il ne faut pas s’y tromper, l’opinion politique de la plupart des hommes est une affaire de naissance ou de facultés, c’est-à-dire de naissance encore, — l’auteur de Royalistes et Républicains n’a pas su conclure, dans son livre, contre l’opinion que les faits et les observations de son livre auraient dû renverser.
Enfin, il aurait peut-être prouvé ce que nous disions tout à l’heure sur les formes diverses qu’a revêtues souvent en France une politique unitaire : c’est que, bon pour pacifier le pays, l’Édit de Nantes, qui avait rapproché deux partis sans les fondre, présentait des inconvénients et des dangers alors que, défatigués des événements qui avaient longtemps pesé sur eux, ils se retrouvaient avec leurs vieilles haines augmentées de prétentions nouvelles… Si, après un tel examen, l’écrivain qui l’aurait tenté eût condamné comme une faute radicale, une faute politique et à tout point de vue, la révocation de l’Édit de Nantes, personne, du moins parmi ceux qui ont le sentiment de la dignité de l’Histoire, ne l’eût accusé de superficialité ou de mauvaise foi.
III L’abandon de la royauté de France, quand, en 1792, elle avait tout son royaume insurgé sur la gorge et qu’elle criait au secours, est un des spectacles les plus lamentables et les plus ignominieux qu’ait jamais présentés l’Histoire.
Il ne le présentait pas et il ne le recommandait pas à la Gloire comme un jeune homme à qui on veut du bien.
Si on lit son livre d’aujourd’hui comme nous venons de le lire, après celui d’un autre que nous allons nommer, on reconnaît en son ouvrage bien moins présente la Correspondance qu’il affirme que la vieille biographie de Southey dont il ne parle pas.
Elle ne se présenta que littérairement, et fut strangulée entre Boileau et Perrault, comme, plus tard, entre Lamotte et madame Dacier.
» — « Tous ces gens sont morts, — dit-elle hagardement, en regardant sa société, — et moi-même je le suis… » Et ailleurs : « L’ennui me fait trouver du plaisir à voir mes jours s’écouler… » — « La société présente — dit-elle encore — est un commerce d’ennui.
Si on lit son livre après celui d’un autre que nous allons nommer, on reconnaît, en son ouvrage, bien moins présente la Correspondance qu’il affirme que la vieille biographie de Southey dont il ne parle pas.
Fauriel, et quand on l’a discutée, cette opinion, de recommencer avec une autre, présentée identiquement de la même manière.
Il ne le présentait pas et il ne le recommandait pas à la Gloire comme un jeune homme à qui on veut du bien.
Mais quoique M. et Mme Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans la publication présente et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents, étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre.
Nous l’oserons pourtant aujourd’hui, puisque l’occasion s’en présente.
Je me demande encore ce qu’aurait dit Napoléon, qui n’aimait pas les philosophes, s’il avait vécu du temps de ces nouveaux après lesquels on peut espérer qu’on n’en reverra plus, et si M. l’académicien Caro les lui avait présentés ?
On se rappelle le bruit que fit naguères cette première gloire littéraire de l’Amérique, qui éclata tout à coup comme un aloès qui fleurit et dont la fleur est déjà tombée… Des philanthropes, Narcisses humanitaires qui trouvaient l’humanité jolie en se regardant, prirent sur le poing et présentèrent à l’Europe attendrie cette Mistress Edgeworth américaine, et placèrent son livre sous la protection d’une telle émeute de sensibilité insurgée, que si la critique littéraire avait osé planter son scalpel dans cette œuvre esthétiquement médiocre, les Wilberforce du journalisme auraient crié au scandale, comme si on eût voulu toucher littérairement à l’Imitation de Jésus-Christ.
le moyen pour un artiste, fût-il le plus grand et le plus sorcier des artistes, de lutter victorieusement contre cela, contre cette première impression de la vie qui nous est restée vivante, flambante, idéale, et qui fait pâlir toute impression présente devant cette force du souvenir qui, elle aussi, a pour loi de se multiplier par la distance !
Je ne serais pas étonné que l’auteur de l’Énigme d’Alceste, moins énigmatique que son Alceste, fût un républicain de l’heure présente, qui verrait la république dans le Misanthrope comme Loiseleur y voit la tolérance sociale, ce merle blanc de la tolérance sociale !
Catulle Mendès les a rêvés et nous les présente.
Mais nous avons appris tout à coup que MM. de Goncourt devenaient romanciers, et romanciers contemporains, romanciers du dix-neuvième siècle, et qu’ils quittaient leur vieux vestiaire du dix-huitième siècle pour l’observation présente, la vie vivante, la réalité !
Tel est le fond du tableau que nous présente l’orateur ; il peint en même temps la jeune duchesse de Bourgogne, adorée de la cour, et dont les vertus aimables mêlaient quelque chose de plus tendre aux vertus austères et fortes de son époux ; il la peint frappée comme lui, expirante avec lui, sentant et le trône et la vie, et le monde qui lui échappaient, et répondant à ceux qui l’appelaient princesse : Oui, princesse aujourd’hui, demain rien, et dans deux jours oubliée.
Il nous présente de nos péchés une image grossie et colorée qui nous étonne, nous intéresse et nous trouble. […] La publication n’en présentait, ce me semble, aucun inconvénient grave. […] Cité devant le recteur, il se présenta dans un costume désordonné, en compagnie d’un dogue féroce et démuselé. […] Pourtant il n’hésita pas, se présenta devant la municipalité et obtint la liberté du beau-frère de Sophie. […] Le rêve tint peu de place en son âme toujours présente aux choses.
Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes ; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d’œuvre ; le drame promené à travers toutes les provinces de l’histoire, de l’imagination et de la fantaisie, élargi jusqu’à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve ; jusqu’à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l’invention humaine ; jusqu’à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale ; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l’intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et sa forme, de recevoir et de garder l’empreinte exacte du siècle et de la nation1. […] Il faut bien que cette structure soit particulière, puisque entre tous les théâtres de l’antiquité et des temps modernes celui-ci se détache avec une forme distincte, et présente un style, une action, des personnages, une idée de la vie qu’on ne rencontre en aucun siècle et en aucun pays. […] Dans un État qui ressemble à une armée, il faut que les châtiments, comme dans une armée, soient terribles, et, pour les aggraver, la hideuse guerre des deux Roses qui, à chaque incertitude de la succession, peut reparaître, est encore présente dans tous les souvenirs. […] » — Puis des épées, du poison, des fusils, des cordes, des aciers envenimés — se présentent à moi pour que j’en finisse avec moi-même. — Il y a longtemps que je me serais tué — si le plaisir délicieux n’avait pas vaincu le profond désespoir. — N’ai-je pas évoqué l’aveugle Homère pour me chanter — les amours de Pâris et la mort d’Œnone ? […] Il ne se contente point d’une idée simple extraite d’un fait complexe, il exige qu’on lui présente le fait complexe tout entier, avec ses particularités innombrables, avec ses ramifications interminables.
Le génie de l’Angleterre, bien plus semblable à une autruche vorace tout occupée de sa pâture et soigneuse de sa peau, présente son autre extrémité au soleil, sa tête d’autruche enfoncée dans le premier buisson venu, sous de vieilles chapes ecclésiastiques, sous des manteaux royaux, sous l’abri de toutes les défroques qui peuvent se trouver là ; c’est dans cette position qu’elle attend l’issue. […] Et ce sentiment est le sentiment moral. « La seule fin1444, la seule essence, le seul usage de toute religion passée présente ou à venir, est de garder vivante et ardente notre conscience morale, qui est notre lumière intérieure. […] Là-dessus et par un entraînement naturel, il est devenu le héraut de la littérature allemande ; il s’est fait l’apôtre de Gœthe ; il l’a loué avec une ferveur de néophyte jusqu’à manquer à son endroit d’adresse et de clairvoyance ; il l’appelle héros, il présente sa vie comme un exemple à tous les gens de notre siècle ; il ne veut point voir son paganisme, si visible, mais si contrariant pour un puritain. […] Voici enfin que nous apprenons l’optique morale ; nous découvrons que la couleur n’est point dans les objets, mais en nous-mêmes ; nous pardonnons à nos voisins de voir autrement que nous ; nous reconnaissons qu’ils doivent voir rouge ce qui nous paraît bleu, vert ce qui nous paraît jaune ; nous pouvons même définir l’espèce de lunettes qui produit le jaune et l’espèce de lunettes qui produit le vert, deviner leurs effets d’après leur nature, prédire aux gens la teinte sous laquelle leur apparaîtra l’objet qu’on va leur présenter, construire d’avance le système de tout esprit, et peut-être un jour nous dégager de tout système. « Comme poëte, disait Gœthe, je suis polythéiste ; comme naturaliste, panthéiste ; comme être moral, déiste ; et j’ai besoin, pour exprimer mon sentiment, de toutes ces formes. » En effet, toutes ces lunettes sont bonnes, car elles nous montrent toutes quelque aspect nouveau des choses. […] Mais c’est une offre étrange que de lui présenter pour issue le fanatisme et la tyrannie des puritains.
Dénuée qu’elle étoit de graces, d’élégance & de précision, les Ecrivains n’osoient s’en servir, sur-tout pour les ouvrages dont les sujets nobles, utiles & intéressans, demandoient à être présentés avec grandeur, & traités avec soin. […] Piron nous la présente dans l’heureux sujet de la Métromanie. […] Piron(*), ce fut pour Molière une bonne journée de Philosophe, lorsqu’après avoir fait le plan du Misantrope, il entra dans ce champ vaste, où tous les ridicules se venoient présenter en foule, & comme d’eux-mêmes, aux traits qu’il savoit si bien lancer : » quelle excellente journée aussi pour M. […] Personne, en fait d’esprit, ne se récuse ; chacun se croit en droit de tenir le Tribunal où l’Auteur vient présenter sa pièce : elle y est infailliblement applaudie : on immole de concert à ce chef-d’œuvre nouveau tous les chef-d’œuvres des Corneille, des Racine & des Molière ; & l’Auteur, enivré de l’encens le plus grossier, par un trait qui peint bien à la fois & son orgueil & la sottise de ses admirateurs, les félicite à son tour, de pouvoir apporter comme une preuve certaine d’esprit, de discernement & de goût, les éloges qu’ils ont prodigués aux beautés de son ouvrage.
Une jeunesse hostile à l’Empire avait cru à deux choses chez les hommes nouveaux : à un relèvement de l’intelligence, à un relèvement de la morale, — et malheureusement, il faut bien reconnaître, que chez les gouvernants de l’heure présente, l’intelligence et la morale sont peut-être encore inférieures à l’intelligence et à la morale des gens de l’Empire. […] Ce soir, je dîne avec Drumont, qui, à propos des Lettres de mon frère, a cru devoir, au commencement de son article, me présenter comme le corrupteur de la génération présente. […] L’histoire de ma femme en omnibus, il faut qu’un auteur l’ait toujours présente à l’esprit, quand il fait une pièce. » L’on rit, et l’on se met à analyser les impressions de la salle à la première.
En chantant le passé, l’épopée glorifie, justifie l’action présente ; en racontant les siècles disparus, elle y met, ainsi que Joseph Bédier l’a montré avec force, les mœurs et les notions du présent ; elle dégage une ligne de ce qui avait semblé une anarchie. […] à être vu sous l’angle où je le présente ici, il ne perd rien de sa grandeur morale, de sa mâle beauté ; au contraire il y gagne en vérité humaine, et ses défauts même éveillent la sympathie, étant le conflit d’un génie épique avec une formule dramatique. […] Dans la période qui nous occupe, le genre dramatique présente donc trois cas particuliers, trois grandes individualités, dont chacune offre un problème à reprendre avec une méthode nouvelle. […] Les personnalités sont nombreuses et ma méthode en souligne précisément l’importance, en faisant de chacune d’elles un problème nouveau, à résoudre non par une formule, mais par une compréhension faite d’amour et de goût autant que de savoir ; ce ne sont pas des contradictions à la loi, ce sont des combinaisons infiniment variées de forces diverses : tradition, conditions de la réalité présente, individualité.
Je demande à plaider à mon tour ; je demande à présenter sous un jour un peu plus favorable ce petit personnage, très spirituel en effet, mais qui n’était pas si ridicule de vouloir paraître philosophe, car il avait l’esprit naturellement philosophique ; et s’il s’est trompé sur la question d’Homère et des anciens, il s’est trompé en homme de pensée et avec beaucoup de distinction.
Mais voici une image qui, moins noble, présente le même sens et se trouve d’une parfaite vérité.
Joseph de Maistre parut, j’étais, dit-il, occupé d’un grand travail que je ne pouvais interrompre : je me bornai à recueillir quelques notes, et ce sont ces notes que, devenu plus libre, je me sujs décidé à présenter à mon lecteur en leur donnant plus d’étendue. » Les Soirées de Saint-Pétersbourg ont paru en 1821 ; vingt ans et plus d’intervalle entre l’ouvrage et sa réfutation, c’est un peu moins de temps que n’en mit le Père Daniel à réfuter les Provinciales.
on n’a qu’à présenter la sienne, et, si elle est bonne, toutes les autres vont mourir d’elles-mêmes et par elle, de même que l’aigle ne laisse subsister dans son voisinage d’autres oiseaux que les aigles.
Il n’a guère varié les éléments de sa poésie : toutes ses grandes odes, à Henri IV, à Marie de Médicis, a Louis XIII, au duc de Bellegarde, présentent les mêmes matériaux et le même argument : éloge des actions passées, prédiction des prospérités futures, développements moraux et applications mythologiques.
Jean Richepin est un des esprits les plus tourmentés de l’heure présente.
Hervieu ne présentait guère, avec les fonds de tableaux indispensables, que la liaison d’un clubman et d’une jolie femme, qu’un vif tableau de mœurs surmenées, adultère, avortement, ruine et revolver.
… » Et ce goût un peu malsain d’assister à quelque chose de périlleux fait qu’on réserve toujours meilleur accueil au belluaire, je veux dire au conférencier, qui se présente sans cuirasse, c’est-à-dire sans notes. — Cette badauderie maladive, cette envie de la personne réelle et du morceau vivant, d’autres exhibitions sans doute la satisfont davantage : c’est elle que l’industrieux tenancier des Folies-Bergère exploite si intelligemment lorsqu’il laisse voir, sur, dirai-je sa scène, Mlle de Pougy ou Mlle de Presles.
On se plaint aussi de M. d’Alembert, de son peu de fidélité, de force même dans sa copie, de son projet de ne traduire que des morceaux, du reproche qu’il fait à Tacite de présenter des images ou des idées puériles, d’opposer, par exemple, « la rougeur du visage de Domitien à la pâleur des malheureux qu’on exécutoit en sa présence, & de faire remarquer que cette rougeur, étant naturelle, préservoit le visage du tyran de l’impression de la honte ».
Et puis la Pologne et la Lorraine qui présentent le médaillon du roi à l’immortalité.
La fiction qui fait endormir Atys, et qui lui présente ensuite des objets si diversifiez durant son sommeil, devient plus vrai-semblable et plus touchante par l’impression que font sur nous les symphonies de differens caracteres qui précedent le sommeil, ou qui se succedent à propos pendant sa durée.
La construction de la phrase prouve seule qu’elle ne sçauroit avoir un autre sens, et ce sens se présente d’abord.
… Elles ne se présentaient pas au public avec des jupons, faisant de telles rouffles !
III Tels sont les enseignements de ce catéchisme pour l’instruction présente et le bonheur futur des filles à marier.
Il se contente de les raconter avec une grande bonne foi, je l’ai dit, mais, j’insiste, rougissant honnêtement, quand l’occasion s’en présente, pour ce qu’il aime, et faisant le plus qu’il peut feuille de figuier au péché dont l’Amérique n’a pas honte, mais dont il a, lui, honte pour elle !
pulvérisée, — mais de la propriété encore, et les républicains de l’heure présente — les républicains qui appelaient Victor Hugo « vieux casque », et qui ajouteraient peut-être « à mèche » pour Pelletan, — n’en veulent plus !
Matter, qui a écrit une Vie de Saint Martin et un livre sur Fénelon, a voulu nous donner une histoire critique de l’étonnant Suédois, et faire voir clair, s’il le pouvait, dans ce bizarre phénomène, entremêlé de tant de choses contradictoires et incroyables, et qui présente, avec son nom superbe et sonore de Swedenborg, le plus beau tambourin à la Moquerie, — le plus beau tambour à la Gloire !
Vous pouvez présenter aux yeux qu’offenserait une philosophie trop vive toutes les facettes ternes de ce bijou très faux et cependant en faire jouer aux yeux dont vous êtes plus sûr l’étincelle hégelienne qui y est cachée, car cette étincelle, si petite qu’elle soit, elle y est !
Il a embrassé le Matérialisme contemporain tout entier, — le Matérialisme de la minute présente, — dans toute l’étendue de son progrès et sur tous les sommets où il est monté et où il s’est établi, couvrant tout, comme l’eau d’un déluge… Le Dr Athanase Renard compte, un par un, ses envahissements victorieux ; car il est victorieux sur toute la ligne !
Plus poète, plus vraiment poète quand il est involontairement le catholique du passé que quand il est l’athée de l’heure présente ; plus poète quand il remonte par la pensée dans ce monde qui a dormi (dit-il) que quand il est dans ce monde qui s’éveille, Laurent Pichat, au lieu d’appeler son livre : Les Réveils, aurait mieux fait de l’appeler : Les Regrets ; car ce qui vibre le plus dans ce livre et ce qui y prend irrésistiblement le cœur, c’est la vie vécue, c’est la puissance des souvenirs et leur mélancolie amère.
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait : c’est que le roman de madame Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur, comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de madame Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine — de cette haine après l’amour qui est peut-être de l’amour encore !
Sandeau niaise en peignant un niais qu’il insulte par la manière dont il le présente, et sans intention de l’insulter.
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait, c’est que le roman actuel de Mme Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion, comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de Mme Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine, — de cette haine, après l’amour, qui est peut-être de l’amour encore, — au poids accablant de la formidable déclaration de M.
… J’ai pris le somnambulisme comme exemple des facilités misérables qu’un phénomène physiologique peut offrir aux esprits abaissés vers les choses faciles, et de la magnifique difficulté qu’il peut présenter aux esprits vigoureusement et fièrement amoureux de la difficulté !
Elle sacrifie tout au jour le jour, à l’intérêt de la minute présente, et c’est tous les jours à recommencer !
L’aîné tombe au champ d’honneur. « Sa mort m’encourage, écrit le cadet ; désormais nous serons deux. » A son tour, il est frappé ; alors, le vieillard se présente au Temple et veut monter en chaire.
Tous ces détails sont trop longs dans l’original, je n’ai présenté ici que le fond des idées.
Le panégyrique de Louis XV, comme nous l’avons dit, offre donc peu de ces beautés qu’on a coutume de chercher dans les orateurs ; mais elles sont remplacées par d’autres ; on y trouve une sorte d’éloquence aussi persuasive et plus douce, l’éloquence des faits présentés avec autant de simplicité que de noblesse, et les réflexions d’un philosophe toujours jointes à la sensibilité d’un citoyen.
Elle se présentera certainement un jour. […] Si, par hasard, nous inventons en dehors et au-dessus de la réalité présente, dans le monde idéal du rêve et de la poésie, vous nous accusez de combiner l’imaginaire avec le fantastique. […] Il est probable qu’alors vous ne serez pas exposé, comme dans le Mariage de Rosette, à me présenter, sous le nom de Samuel David, à la page 213, le même personnage qui s’appelait Abraham David, à la page 97. […] et quelle espèce d’intérêt nous présenterait-il ? […] Car ce n’est pas assez pour nous intéresser que de nous présenter un miroir de la réalité.
Sitôt que sa souffrance s’allége, que sa puissance se manifeste, que ses perspectives s’élargissent, il recommence à aimer la vie présente, à prendre confiance en lui-même, à aimer et célébrer l’énergie, le génie, toutes les facultés efficaces qui travaillent pour lui procurer le bonheur. […] Sylvain, Pomone, Cérès et Bacchus, chaque divinité tour à tour lui présente les prémices de son royaume. […] Les modèles. — Les anciens. — Traduction et lecture des auteurs classiques. — Sympathie pour les mœurs et les dieux de l’antiquité. — Les modernes. — Goût pour les idées et les écrits des Italiens. — Que la poésie et la peinture en Italie sont païennes. — Le modèle idéal est l’homme fort, heureux, borné à la vie présente. […] Plus près de lui est un autre paganisme, celui de l’Italie, plus séduisant parce qu’il est moderne et fait couler une nouvelle séve dans le tronc antique, plus attrayant parce qu’il est plus sensuel et présente, avec le culte de la force et du génie, le culte du plaisir et de la volupté. […] La dame qui jouait le rôle de la reine de Saba arrivait pour présenter des dons précieux à Leurs Majestés ; mais ayant oublié les marches qui menaient au dais, elle renversa ses cassettes dans le giron de Sa Majesté danoise, et lui tomba sur les pieds ou plutôt sur la face.
Peu après, sa dame d’atour lui présente un verre d’eau de chicorée. […] Mlle de La Vergne fut présentée à Mme de Rambouillet qui lui prodigua ses conseils. […] Dagobert lui présente la coupe trois fois, et Sadrégésile a l’audace de la repousser dédaigneusement. […] Il faut que l’âme soit entièrement présente ; il faut qu’elle concentre toute son attention sur le discours. […] Ce que Shakespeare présente aux yeux peut s’imaginer sans peine, et même il doit être mieux saisi par l’imagination seule.
Le culte du moi n’est pas à conseiller à un individu ; mais à un pays il faut présenter le culte de soi comme un devoir. […] Je vais vous le présenter. […] Surtout on y est naturel ; on s’y livre à la sensation présente, et l’on y parle avec abandon de sa sensation présente, sans le moindre souci d’être ridicule ou d’ennuyer. […] Même idée générale, mêmes personnages, entours et décors différents ; mais l’idée générale est présentée avec moins de force, les personnages sont comme émoussés et limés ; pensées et créatures ont moins de relief. […] Rien ne prouve mieux que la liberté n’est garantie que par des pouvoirs intermédiaires, c’est-à-dire par des aristocraties. — Dans l’état démocratique pur, le problème se présente sans solution.
Je sais seulement qu’aujourd’hui la physionomie du pays est entièrement différente de celle qu’il présentait au xiiie siècle. […] Le temps nous l’apprendra ; pour l’heure présente, c’est un détail à négliger. […] C’est ainsi que les phénomènes morbides du corps humain ne présentent pas un caractère différent de ceux que l’on observe dans son état de santé. […] Savez-vous sous quelle image se présentent à mon esprit les événements de ce monde ? […] — « Le théâtre contemporain », dit Barrès, n’a plus de raison d’être ; il ne nous présente guère l’image de notre temps ou de notre société.
Toutes sont présentées sous les couleurs les plus poétiques, que pendant longtemps on a crues vraies, et qui d’histoires assez banales ont fait de pures idylles ou de frais romans. […] Le déshonneur le plus affreux ou la mort la plus vile se présentent à mes yeux dans une image d’enfer. […] Quand Ulysse parle de la mer immense et de la terre infinie, cela est vrai, humain, intime, saisissant et mystérieux… » Charlotte est comme lui, bien qu’elle nous soit présentée comme un modèle de grâce naturelle. […] Il ne songe plus à distraire Charles-Auguste ou la duchesse-mère, à s’amuser soi-même comme un oisif qui chercherait à tuer le temps, à présenter sous les couleurs qui lui conviennent ses liaisons du jour, à recueillir les applaudissements faciles des petits courtisans de sa petite cour. […] Solerti : après quoi Alphonse d’Este, ses deux sœurs Eléonore et Lucrèce, la comtesse de Scandiano et Antonio Montecatino lui-même se présenteraient à son imagination sous un jour tout différent.
Certains rythmes présentent, pour les Arabes, des significations émotionnelles contraires à leurs significations dans la musique européenne. […] Et, dans la tranquillité de provinces mortes, après les heures sacrifiées à la tâche, il méditait la signification présente et future de la poésie. […] Tantôt le monde est présenté comme un ensemble de monades, ayant déjà une vague conscience inconsciente, et réalisant, d’elles-mêmes, une fin idéale. […] L’historien présentera-t-il les faits dans leur complexité ? […] Léon Daudet, qui, après les avoir longuement et consciencieusement observés, n’a pas craint de nous les présenter tels qu’il les a vus.
Les arsenaux de la guerre n’y ont point plus d’enclumes et de martaux travaillant à fabriquer la cuirasse et l’épée de la justice qui s’arme pour la défense de la vérité assiégée, qu’il n’y a de plumes et de têtes veillant auprès de leurs lampes studieuses, méditant, cherchant, roulant de nouvelles inventions et de nouvelles idées, pour les présenter en tribut d’hommage et de foi à la réforme qui approche. […] Ainsi égaré ou gâté, il n’a pu produire d’œuvre parfaite : il n’a écrit que des pamphlets utiles, commandés par l’intérêt pratique et la haine présente, et de beaux morceaux isolés, inspirés par la rencontre d’une grande idée et par l’essor momentané du génie. […] Et comme elle gagnera des voix parmi les squires de campagne, quand Adam se présentera pour le Parlement ! […] Le roi présente son fils, « l’oint », le déclare « son vice-gérant. » « Que tous les genoux plient devant lui ; quiconque lui désobéit me désobéit », et ce jour-là même est chassé du palais. — « Tout le monde parut satisfait, mais tout le monde ne l’était pas523. » Néanmoins « ils passèrent le jour en chants, en danses, puis de la danse passèrent à un doux repas. » Milton décrit les tables, les mets, le vin, les coupes. […] Quand Raphaël descend sur la terre, les anges qui montent la garde autour du paradis lui présentent les armes.
Penguilly-l’Haridon, qui sont tous d’une bonne facture, — petits tableaux largement peints, et néanmoins avec finesse, — un surtout se fait voir et attire les yeux : Pierrot présente à l’assemblée ses compagnons Arlequin et Polichinelle. […] Mais se réduira-t-il à donner froidement des copies de l’Apollon toutes les fois qu’il voudra présenter un dieu jeune et beau ? […] De plus, un artiste qui s’est présenté autrefois comme dessinateur, et dont l’esprit s’appliquait surtout à l’harmonie combinée des lignes, doit éviter de donner à une figure des mouvements de cou et de bras improbables. […] Rousseau, — on a déjà deviné que c’était de lui que je voulais parler, — se présentât de nouveau devant le public, que d’autres paysagistes ont habitué peu à peu à des aspects nouveaux. […] Comparez l’époque présente aux époques passées ; au sortir du Salon ou d’une église nouvellement décorée, allez reposer vos yeux dans un musée ancien, et analysez les différences.
Mon compagnon de voyage demanda le propriétaire, et tout à coup un petit homme vif et gai se présenta en disant « Voici le prieur ; que lui demande-t-on ? […] Grâce à cet abaissement, de nouveaux arbres montraient leurs têtes ; des coteaux inaperçus tout à l’heure présentaient leurs cimes grises ou verdoyantes. […] … » Et lorsque, cette campagne terminée, après nous avoir fait partager l’ivresse de la victoire et avoir présenté les prémices de la paix, l’historien conclut par ces seuls mots : « La France, on peut le dire, n’avait jamais vu d’aussi beaux jours », qui ne sentirait ce que perdrait la vérité nue de ces paroles à un trait de plus ?
Un Essai sur les erreurs populaires des Anciens (Saggio sopra gli errori popolari degli Antichi), composé par Leopardi dans l’espace de deux mois, au commencement de 1815, nous présente déjà les résultats d’un esprit bien ferme, mais contenu encore dans les limites d’une foi sincère. […] Aussi le siècle de Louis XIV reste aisément, pour l’aspect de la langue, notre bout du monde ; la colline est admirable de contour, mais elle est bien prochaine ; entre elle et nous il n’y a guère d’espace pour ces évolutions que présente l’Italie, qu’accomplissait la Grèce, que l’Angleterre elle-même se peut librement permettre moyennant son Shakspeare. […] Et toi qu’enfant déjà j’honorais si présente, Belle Mort, ici-bas seule compatissante A nos tristes ennuis, si jamais je tentai Aux vulgaires affronts d’arracher ta beauté Et de venger l’éclat de ta pâleur divine, Ne tarde plus, descends, et que ton front s’incline En faveur de ces vœux trop inaccoutumés !
Ce que j’entends par là, ce n’est pas être dégoûté comme un malade, mais juger bien de tout ce qui se présente, par je ne sais quel sentiment qui va plus vite, et quelquefois plus droit que les réflexions. » « Il faut, si l’on m’en croit, aller partout où mène le génie, sans autre division ni distinction que celle du bon sens. » « Celui qui croit que le personnage qu’il joue lui sied mal ne le saurait bien jouer, et qui se défie d’avoir de la grâce ne l’a jamais bonne. » « Pour bien faire une chose, il ne suffit pas de la savoir, il faut s’y plaire, et ne s’en pas ennuyer. » « Ce qui languit ne réjouit pas, et quand on n’est touché de rien, quoiqu’on ne soit pas mort, on fait toujours semblant de l’être. » « La plupart des gens avancés en âge aiment bien à dire qu’ils ne sont plus bons à rien, pour insinuer que leur jeunesse étoit quelque chose de rare. » Cet honnête homme que le chevalier veut former, et qui est comme un idéal qui le fuit (car l’ordre de société que ce soin suppose se dérobait dès lors à chaque instant), lui fournit pourtant une inépuisable matière à des observations nobles, délices, neuves, parfois singulières et philosophiques aussi. […] — Je lui répondis que j’avois laissé mon paquet chez une femme proche du château, pour me présenter plus respectueusement et pour offrir mon service de meilleure grâce. — C’est bien fait, me dit-il, et je me doute que vous savez chanter et faire quelques méchants vers. […] Le meilleur moyen qui s’en présente dépend de bien lire ; il faut donc que je tâche de lui plaire en tirant la quintessence de tous les agréments qui la peuvent toucher par la meilleure manière de lire ; elle consiste à bien prononcer les mots, et d’un ton conforme au sujet du discours, que ma parole la flatte sans l’endormir, qu’elle l’éveille sans la choquer, que j’use d’inflexions pour ne la pas lasser, que je prononce tendrement et d’une voix mourante les choses tendres, mais d’une façon si tempérée, qu’elle n’y sente rien d’affecté46.
Au lieu d’être simplement l’organe fidèle de l’idée qu’il a conçue, l’humoriste, dans l’ivresse du pouvoir arbitraire et des droits superbes de l’esprit, s’érige en dominateur de l’idéal, change à son gré l’ordre normal des choses, foule aux pieds la nature, la règle et la coutume, efface, éclipse, annule sa propre conception par l’éblouissant éclat de ses caprices, et n’est satisfait que lorsque son tableau, vide d’intérêt, vide de substance, sans vérité comme sans unité, présente à nos regards fatigués et distraits le spectacle à la fois changeant et monotone d’un chaos fantastique, où tout se mêle, s’entrechoque et se détruit. […] L’intervention des idées morales sur la scène efface, avec toute la gaieté du drame comique, toute sa poésie, et je me souviens d’avoir entendu M. de Schlegel dire, avec une familiarité de langage dont le sel n’excuse point l’irrévérence, que grâce à cette parfaite symétrie du mal et du bien, du faux et du vrai, de l’absurde et du raisonnable dans les comédies de Molière, chacune d’elles présentait à son œil édifié cet aspect régulier et satisfaisant qui caractérise une pincette. […] Or, le nœud de ce drame présente un caractère prosaïque.
Ce n’était pas assez pour lui de s’être rempli des auteurs illustres, d’avoir leur œuvre entière incessamment présente, de semer volontairement et involontairement toutes ses pages de leurs souvenirs. […] Il se moque des auteurs qui, dans la même pièce, « montrent le même personnage au berceau, homme fait et vieillard de soixante ans, qui, avec trois épées rouillées et des mots longs d’une toise, font défiler devant vous toutes les guerres d’York et de Lancastre, qui tirent des pétards pour effrayer les dames, renversent des trônes disjoints pour amuser les enfants135. » Il veut présenter sur la scène « des actions et des paroles telles qu’on les rencontre dans le monde, donner une image de son temps, jouer avec les folies humaines. » Plus de « monstres, mais des hommes », des hommes comme nous en voyons dans la rue, avec leurs travers et leur humeur, avec « cette singularité prédominante qui, emportant du même côté toutes leurs puissances et toutes leurs passions », les marque d’une empreinte unique136. […] Figurez-vous, au lieu de cette pauvre idée sèche, étayée par cette misérable logique d’arpenteur, une image complète, c’est-à-dire une représentation intérieure, si abondante et si pleine qu’elle épuise toutes les propriétés et toutes les attaches de l’objet, tous ses dedans et tous ses dehors ; qu’elle les épuise en un instant ; qu’elle figure l’animal entier, sa couleur, le jeu de la lumière sur son poil, sa forme, le tressaillement de ses membres tendus, l’éclair de ses yeux, et en même temps sa passion présente, son agitation, son élan, puis par-dessous tout cela ses instincts, leur structure, leurs causes, leur passé, en telle sorte que les cent mille caractères qui composent son état et sa nature trouvent leurs correspondants dans l’imagination qui les concentre et les réfléchit : voilà la conception de l’artiste, du poëte, de Shakspeare, si supérieure à celle du logicien, du simple savant ou de l’homme du monde, seule capable de pénétrer jusqu’au fond des êtres, de démêler l’homme intérieur sous l’homme extérieur, de sentir par sympathie et d’imiter sans effort le va-et-vient désordonné des imaginations et des impressions humaines, de reproduire la vie avec ses ondoiements infinis, avec ses contradictions apparentes, avec sa logique cachée, bref de créer comme la nature.
Il semble qu’il ait été tout exprès muni de défauts et de qualités, enrichi d’un côté, appauvri d’un autre, à la fois écourté et développé, pour mettre en relief la forme classique par l’amoindrissement du fond classique, pour présenter au public le modèle d’un art usé et accompli, pour réduire en cristal brillant et rigide la séve coulante d’une littérature qui finissait. […] Ils tenaient à ce style comme à leur habit ; c’était affaire de convenance ou de cérémonie ; il y avait un patron accepté, immuable ; on ne pouvait le changer sans indécence ou ridicule ; écrire en dehors de la règle, surtout en vers, avec effusion et naturel, c’eût été se présenter dans un salon en pantoufles et en robe de chambre. […] Quand Roland, devenu ministre, se présenta devant Louis XVI avec un habit uni et des souliers sans boucles, le maître des cérémonies leva les mains au ciel, pensant que tout était perdu.
Wolfgang reprit que nous avions des lettres de recommandation à lui remettre, et que nous aurions l’honneur de nous présenter chez Son Éminence. […] écrit à son tour le père à sa femme le 29 décembre 1770 ; la première représentation de l’Opéra a eu lieu le 26 avec un plein et universel succès, et avec des circonstances qui ne se sont jamais présentées à Milan, à savoir que, contre tous les usages de la première sera, un air de la prima donna a été répété, tandis que d’habitude, à la première représentation, on n’appelle jamais fuora ; et, en second lieu, que presque tous les airs, sauf quelques airs delle vecchine parti , ont été couverts d’extraordinaires applaudissements, suivis des cris : Evviva il maestro ! […] le pauvre jeune artiste ne devait pas tarder à en perdre la moitié la plus présente et la plus adorée dans la personne de cette mère qui était devenue pour lui tout un univers pendant son isolement à Paris.
. — Heureux si j’ai le temps d’accomplir cet austère monument spirituel sans faillir, d’autre part, au devoir d’achever l’œuvre poétique dès longtemps rêvée, promise… Le titre de la présente publication en dit l’esprit essentiel : il affirme ce sens religieux, ou idéaliste, ou mystique — ainsi qu’il vous est loisible de choisir — de l’Art à toutes ses époques de vitalité vraie : d’où vous conclurez que la poésie contemporaine a reconquis tous droits à la gloire depuis qu’elle s’est relevée jusqu’au rêve de l’infini. […] Poe, qu’il n’existe pas de long poème, que ces mots “un long poème” sont tout simplement contradictoires dans les termes. » Revenant sur cette pensée, il la précise : « La dose d’émotion nécessaire à un poème pour justifier ce titre ne saurait se soutenir dans une composition de longue haleine : au bout d’une demi-heure au plus, elle baisse, tombe, une révulsion s’opère et dès lors le poème, de fait, cesse d’être un poème. » Nous pouvons nous souvenir, pour corroborer l’opinion de Poe par l’histoire, que l’Iliade et l’Odyssée datent d’une époque postérieure à celle de leur composition, quant à la forme arbitraire selon laquelle ces deux œuvres nous sont présentées : forme arbitraire, étrangère, ou peu s’en faut, à la pensée du ou des poètes primitifs. […] Le signe le plus certain de cet avènement que notre espérance voudrait voir tout proche, c’est l’attitude grave des poètes et des artistes de l’heure présente.
Je présentai à Homère Didyme et Eusthathius, et je l’induisis à les traiter mieux qu’ils ne le méritaient peut-être, car il reconnut bientôt qu’ils manquaient du génie nécessaire pour pénétrer un poète. […] La religion chrétienne, dans son origine, fut présentée aux Juifs et aux païens sans cet article de la divinité du Christ ; ce qui autant que je me le rappelle est observé par Érasme ; il dit que c’était une nourriture trop forte pour des enfants24. […] Il établit plusieurs fois les différences qui séparent ces deux partis, leurs reproches mutuels : « Nous les accusons, écrit-il dans le numéro 40, de vouloir détruire l’Église établie, et introduire, à sa place, le fanatisme et la liberté de penser ; d’être ennemis de la monarchie, de vouloir miner la présente forme du gouvernement pour élever une république ou quelque autre établissement de leur goût sur ses ruines.
Durant cet intermède qui ne présente aux sens que des formes attrayantes et qui néanmoins soulève toute notre répulsion, donnant ainsi au sabbat où les mortels fraient avec les démones, un caractère bien plus poétiquement vrai que les laides, burlesques, écœurantes peintures qui en ont été faites avec un égal mauvais goût, dans les arts les plus divers, l’Allégro de l’ouverture est exécuté derrière la scène comme s’il sortait des entrailles de la montagne. […] Bientôt les âmes voulurent n’être plus séparées de l’histoire par ce narrateur : l’histoire fut présentée devant eux, agie par des hommes vivants, sur un théâtre. […] Il présente alors d’autres exemples d’écrivains « de l’avenir ».
Non, ce n’était pas du Voltaire, parce que Voltaire était sincère, passionné, possédé jusqu’à son dernier soupir du désir de changer, d’améliorer, de perfectionner les choses autour de lui ; parce qu’il avait le prosélytisme du bon sens ; parce que, jusqu’à sa dernière heure, et tant que son intelligence fut présente, il repoussait avec horreur ce qui lui semblait faux et mensonger ; parce que, dans sa noble fièvre perpétuelle, il était de ceux qui ont droit de dire d’eux-mêmes : Est deus in nobis ; parce que, tant qu’un souffle de vie l’anima, il eut en lui ce que j’appelle le bon démon, l’indignation et l’ardeur. […] S’étant aperçu qu’il y avait là trois ou quatre personnes qui n’avaient point été présentées, deux médecins, son secrétaire et son principal valet de chambre, il les nomma selon l’étiquette usitée en pareil cas avec les personnes royales.
Là vit l’homme de Dieu dont le saint ministère Du peuple réuni présente au ciel les vœux, Ouvre sur le hameau tous les trésors des cieux, Soulage le malheur, consacre l’hyménée, etc. […] Wordsworth pense avec Akenside, dont il prend le mot pour devise, que « le poëte est sur terre pour revêtir par le langage et par le nombre tout ce que l’âme aime et admire ; » et Lamartine nous dit quelque part en son Voyage d’Orient :« Je ne veux voir que ce que Dieu et l’homme ont fait beau ; la beauté présente, réelle, palpable, parlant à l’œil et à l’âme, et non la beauté de lieu et d’époque.
Né dans le Midi, venu à Paris dans les premières années du siècle, et disciple studieux, ardent, de l’école républicaine et philosophique, de Garat, Ginguené, Chénier, il présente avec le jeune et facile rival qui, pour coup d’essai, le détrôna, des contrastes frappants, et dont tous n’étaient pas à son désavantage. […] Villemain en 1812 par celui de Montaigne, présente ce genre de qualités et de formes, à un moindre degré pourtant que ses Éloges de La Bruyère et de Montaigne, morceaux approfondis et d’un grave caractère.
Et pour ce que les femmes ne se montrent volontiers en public seules, je vous ai choisie pour me servir de guide, vous dédiant ce petit œuvre… » Louise Labé se présente donc devant le public en tenant la main de cette demoiselle honorée dont elle se signe l’humble amie : voilà sa condition vraie et si peu semblable à celle qu’on lui a faite à distance. […] Elle se présente à lui comme la fille d’Otrée, roi opulent de toute la Phrygie, et comme une fiancée qui lui est destinée : « C’est une femme troyenne qui a été ma nourrice, lui dit-elle par un ingénieux mensonge, et elle m’a appris, tout enfant, à bien parler ta langue. » Anchise, au premier regard, est pris du désir, et il lui répond : « S’il est bien vrai que tu sois une mortelle, que tu aies une femme pour mère, et qu’Otrée soit ton illustre père, comme tu le dis, si tu viens à moi par l’ordre de l’immortel messager, Mercure, et si tu dois être à jamais appelée du nom de mon épouse ; dans ce cas, nul des mortels ni des Dieux ne saurait m’empêcher ici de te parler d’amour à l’instant même ; non, quand Apollon, le grand archer en personne, au-devant de moi, me lancerait de son arc d’argent ses flèches gémissantes, même à ce prix, je voudrais, ô femme pareille aux déesses, toucher du pied ta couche, dussé-je n’en sortir que pour être plongé dans la demeure sombre de Pluton !
Une éducation particulière chez une noble dame russe se présenta, avec tous les avantages apparents qui peuvent dorer ces sortes de chaînes ; Farcy accepta. […] Je conclus donc que, pour un cœur droit qui se présentera devant eux avec cette ignorance pour excuse, ils se serviront de l’axiome de nos juges de la justice humaine : Dans le doute, il faut incliner vers le parti le plus doux ; transportant ici le doute, comme il convient à des Dieux, de l’esprit des juges à celui de l’accusé. » L’affaire du duel terminée (et elle le fut à l’honneur de Farcy), l’embarras d’argent restait toujours ; il parvint à en sortir, grâce à l’obligeance cordiale de MM.
Au contraire, les prélats payent peu de chose, et « encore est-on dans l’usage de présenter aux évêques la quittance de leur taxe, aux étrennes du premier de l’an124 ». — Nulle issue pour les curés. […] Un tel régime ne va point sans une attention toujours tendue, sans une énergie infatigable, sans un discernement infaillible, sans une sévérité militaire, sans un génie supérieur ; à ces conditions seulement on peut changer vingt-cinq millions d’hommes en automates, et substituer sa volonté partout lucide, partout cohérente, partout présente, à leurs volontés que l’on abolit.
Mémoires présentés à l’Assemblée des Notables par M. de Calonne (1787), 67. […] Mémoire présenté à l’Assemblée des Notables (1787), 1 Voir note 2 [’p. 300’] sur le domaine de Blet.
« Une conjuration soudaine avait assailli le dictateur Jules César ; des embûches cachées avaient fait trébucher Caligula ; les ténèbres de la nuit et une maison de campagne obscure avaient abrité la fuite de Néron ; Pison et Galba étaient tombés comme sur un champ de bataille ; Vitellius, au contraire dans une assemblée publique, au milieu de ses propres soldats, en présence même des femmes, parla en termes brefs et convenables à la tristesse présente de sa situation. » XIX « Il dit qu’il se retirait par sollicitude pour la paix publique et pour le salut de l’État. […] Un soldat germain, s’élançant vers lui, l’atteignit d’un coup de son épée, soit par colère, soit plutôt pour le dérober à tant de dérisions et d’outrages, soit en cherchant à frapper le tribun ; l’arme trancha l’oreille du tribun, et le soldat fut à l’instant massacré. » XXV « Vitellius, forcé de relever la tête, par la pointe des épées qu’on lui plaçait sous le menton, était contraint, tantôt de présenter son visage aux insultes, tantôt de regarder ses propres statues s’écroulant sous ses yeux, tantôt la tribune aux harangues et la place où l’on avait tué Galba.
La sainte horreur de poète qui habite les bords de l’Océan sur le rivage, habite aussi les pieds des montagnes sans issues ; c’est l’impression du Jura vertigineux au moment où il vous apparaît, s’élevant toujours plus à mesure que vous vous élevez vous-même sur ses premiers plans, pour vous en présenter d’autres plus infranchissables en apparence. […] XLIV C’est sur ces souvenirs d’un double voyage à Athènes et sur l’impression toujours présente du Parthénon, entrevu dans le ciel du pont d’un vaisseau et contemplé ensuite à loisir du pied de ses colonnades, que j’écrivais, il n’y a pas longtemps, un Entretien sur la sculpture, quand je reçus, un matin du mois d’août 1861, le volume de M. de Ronchaud, intitulé Phidias.
L’idée de la gravitation universelle ou de l’attraction ( appetentia quædam naturalis partibus indita ) qu’exerce le soleil, comme centre du monde ( centrum mundi ), paraît aussi s’être présentée à l’esprit de ce grand homme, par induction des effets de la pesanteur dans les corps sphériques. […] « La forêt vierge impénétrable, impropre au séjour de l’homme, vrai champ de bataille des végétaux, présente encore d’autres phénomènes particuliers et frappants.
Trois poëtes se présentent. Le premier s’appelait Lygdamon : il raconte en vers délicieux que dans un combat, où il allait périr, un héros se présente, renverse ses ennemis et le sauve ; que ce héros blessé, qui est une femme, répand des flots de son sang, puis disparaît emporté par les siens aux murs de Venise, où il va la rejoindre et l’épouser.
Le médecin présenta un miroir et une lumière à sa bouche : le miroir ne fut point terni du souffle de la vie et la lumière resta immobile. […] Y avait-il une folie comparable à celle d’un parti éclipsé qui ne pouvait présenter en ligne de bataille pour généraux que des avocats ou des hommes de lettres, et pour soldats que des enfants ou des vieillards, reste d’une noblesse émigrée, en suspicion à la masse du peuple ?
En d’autres termes, on lui avait montré la pratique, et on lui avait enseigné le droit comme un métier : il eût fallu, pour l’y intéresser, le lui présenter comme une science, lui en expliquer la philosophie, seule capable de satisfaire cette intelligence, qui ne voulait concevoir que l’universel. […] Faut-il rappeler cette espièglerie de rapin, dont Racine et Boileau s’avisèrent un jour, quand après les premières Satires Racine mena son ami chez l’illustre Chapelain, à qui il le présenta sous le nom de bailli de Chevreuse ?
« Il avoit lu, ajoute-t-il, les auteurs grecs etlatins avec un tel mesnage qu’il ne se pouvoit présenter subjet dont il n’aust remarqué quelque excellent trait des anciens. » C’est ainsi que se préparait Ronsard, dans le temps même que, selon son expression dédaigneuse, « Clément Marot se travailloit àson Psautier. » On comprend et on est près d’excuser le mépris que ces fortes études lui durent donner pour les poëtes contemporains89 et pour Marot luimême, quoiqu’il l’ait appelé « la seule lumière « en ses ans de la vulgaire poésie. […] Il se fait illusion quand, pour donner des exemples du style noble, il oppose à ces deux vers, qu’il méprise avec raison, comme étant du style bas, Madame en bonne foi, je vous donne mon coeur N’usez point envers moi, s’il vous plaist, de rigueur… ceux-ci, qu’il présente pour modèle de la noblesse du langage Son harnois il endosse ; et, furieux aux armes, Porfendit par le fer un scadron de gendarmes.
C’est à notre époque seulement qu’on s’est avisé de nous présenter pour modèle l’être incomplet, l’eunuque, le mutilé, et de nous donner sa maladie comme une qualité. » L’idéal d’Hugues Rebell choquait trop de préjugés niais, bousculait trop de petites habitudes, pour recueillir de nombreuses adhésions. […] Les Hollandais ont peint des buveurs ivres, de grasses commères sans coquetterie ; Cervantès nous a montré des brigands et des catins, Callot a dessiné des gueux, et il est certain que tous ont pris plaisir à nous présenter leurs personnages.
Les environs de la ville présentaient le même caractère religieux et idéal. […] On pouvait donc contester l’aliénation mentale ; en outre, l’explication vraie était si bizarre, si incroyable, qu’on n’osait même pas la présenter.
Ainsi s’est de nouveau présentée la question de l’audition d’œuvres Wagnériennes au concert. […] Autant dire que le poème ici présenté est bien sage en comparaison de certaines pages de son roman Lesbia Brandon qui décrivent le plaisir sauvage d’un adolescent qui se laisse violenter par les rouleaux d’une mer déchaînée et qui correspondent finalement plus à l’atmosphère de l’ouverture du Vaisseau fantôme.
La musique des Arabes, par exemple, nous serait incompréhensible : certains rythmes présentent, pour les Arabes, des significations émotionnelles contraires à leurs significations dans la musique européenne. […] Mais voilà que Brangœne affolée lui présente la corne d’or où il doit boire la réconciliation suprême.
Pour beaucoup de psychologues au contraire, par exemple James Sully, l’acte que l’on considère ainsi comme l’accidentel est précisément l’essentiel : se rappeler le Colisée, c’est avant tout avoir conscience d’une image actuellement présente à l’esprit et la reconnaître identique à un état de conscience passé. […] Tel ce grand propriétaire dont parle Trousseau, qui se faisait présenter les baux, traités, etc., et, par des gestes intelligibles seulement pour ses proches, indiquait des modifications à faire, le plus souvent utiles et raisonnables.
Daudet nous tâte Zola et moi pour savoir s’il doit se présenter à l’Académie. […] À l’heure présente, c’est chez les Italiens de la société, une rage d’imitation britannique, dans la tenue, l’habillement, la coupe des favoris, et le reste.
Rien ne peut mieux réussir à en préserver le Public, que quelque Ouvrage qui en fasse sentir le ridicule : et pour cela il n’y a autre chose à faire que de lui présenter, dans un Extrait fidèle, toutes ces phrases vuides et alambiquées, dont les nouveaux Scudéris de notre temps ont farci leurs ouvrages, même les plus sérieux. » On n’est pas très surpris en lisant ce dictionnaire d’y trouver voués à la réprobation des honnêtes gens des mots tels que : Agreste, amplitude, arbitraire, assouplir, avenant ; « aviser, pour dire découvrir de loin, est un mot bas et de la lie du peuple » ; broderie, coûteux, coutumier, découdre défricher, sont tenus pour des termes incompatibles avec la littérature, et on rejette encore : détresse, émaillé, enhardir, équipée, germe, geste, etc. […] C’est aussi ce qui a guidé le colligeur de l’Almanach Hachette pour la présente année 1899 .
Mais ce rapport n’est pas « nécessaire », puisqu’il est souvent autre ; et nous devons nous féliciter qu’il ne soit pas « constant », puisqu’un grand artiste est celui qui nous le présente sous un aspect personnel, original, et imprévu. […] V En attendant, ce que je voudrais que l’on eût vu dans la présente étude, c’est qu’il y a une « Métaphysique positiviste » ; que cette métaphysique n’est pas dans le positivisme une superfétation de la doctrine ; et que, si ces deux mots de « Métaphysique » et de « Positivisme » se contredisent, les idées qu’ils expriment ou les choses qu’ils représentent ne laissent pourtant pas de se concilier.
« Si l’on a dû jamais s’écrier : Vanité des vanités, et tout n’est que vanité, certainement c’est dans la conjoncture présente. […] » “Je ne vous ai point aussi donné sujet de me dire que, à la vérité, j’ai soutenu avec courage les maux de ma condition présente, mais aussi que j’ai diminué le bien de votre père pour me tirer de ces incommodités, qui est un malheur que je sais arriver souvent aux pupilles ; car je vous ai conservé tout ce qu’il vous a laissé, quoique je n’aie rien épargné de tout ce qui vous a été nécessaire pour votre éducation.
Le second acte, ce sont les bons partis qui se présentent ; le troisième acte, ce sont les moindres ; le quatrième acte, c’est le déclin et la déchéance avec quelques réflexions malicieuses que vous avez saisies au passage, et enfin, il y a le dénouement. […] Il présente la chose tout d’abord comme une rencontre extraordinaire et un peu romanesque ; et puis, faisant apparaître seulement à la fin M. de La Fourcade, garde du corps, il révèle à qui l’on a affaire : il ne s’agit que d’aventuriers.
Quelques journaux séides en parlèrent, selon leur devoir et leur consigne, et aussi quelques petits jeunes gens qui voulaient être reçus chez le Grand Homme du siècle ; car, pour les très fiers républicains de l’heure présente, aller chez Hugo c’était comme monter dans les voitures du Roi. […] Mais la vouloir chrétiennement pour le salut et l’honneur du Christianisme, la vouloir pour sa résurrection, venir, le cœur attendri et les yeux en larmes, présenter à la Papauté le sabre japonais en l’engageant avec suavité à s’ouvrir elle-même le ventre, ceci est une manière de vouloir la mort de la Papauté qui appartient en propre à Victor Hugo, et si, dans le cours de son poème, il n’a pas la moindre originalité d’idées, il a du moins eu celle-là, dans son hypocrite ou son ironique conception !
Ainsi, qu’il soit possible d’expliquer autrement que ne le fait l’école rationaliste les caractères de nécessité et d’universalité que présente toute une classe de nos jugements, c’est ce que l’analyse semble avoir démontré ; mais rien n’est moins évident que l’explication du lien qui unit les termes de ces jugements par l’association des idées convertie en habitude. […] S’il existe un monde dont tous les éléments ou les faits échappent à tous nos moyens d’observation extérieurs, et ne tombe que sous un sens intime ; si les faits de cet ordre, supérieurs à tout ce qui se présente à titre de phénomènes, antérieurs à tout procédé artificiel de raisonnement, sont les vrais, les seuls principes de la science, et bien spécialement de celle de l’homme intellectuel et moral ; celui qui se serait livré à cette étude extérieure, qui, travaillant à constater les faits primitifs de sens intime, à les prendre à leur source, à les distinguer de tout ce qui n’est pas eux, et de tout ce mélange du dehors qui les complique et les altère, celui-là ne serait-il pas en droit de s’écrier à son tour, et peut-être avec plus de fondement que Newton : Ô psychologie, gardez-vous de la physique, gardez-vous même de la physiologie23. » Maine de Biran était trop sévère pour une école psychologique qui a donné de précieux résultats ; mais ce sera toujours l’invincible force et l’immortel honneur de l’école dont il est le père, d’avoir rappelé les observateurs de la nature humaine aux enseignements de la conscience.
À la voir l’hiver, chaque soir, dans le monde perpétuel et brillant quelle reçoit, toujours présente et toujours prête, parlant à chacun, variant l’accueil et l’à-propos, elle semble née pour la représentation : à la retrouver à la campagne, entourée de quelques amis toujours les mêmes, on dirait plutôt qu’elle est faite pour l’intimité, pour un cercle d’habitudes paisibles, riantes et heureuses.
Molé n’en parlait jamais autrement, et c’est ainsi, sans nul doute, qu’il aura présenté et raconté Chateaubriand dans ses Souvenirs.
Les Prussiensrangés, échelonnés le long du ruisseau de Ligny bordé de saules et de peupliers, et occupant le terrain en talus qui s’élevait en amphithéâtre sur le flanc de la chaussée de Namur à Bruxelles qu’ils voulaient défendre, présentaient une position défensive formidable et presque impossible à emporter de front.
On est dédommagé par un bon nombre de justes et piquantes observations, présentées d’ordinaire sous forme d’ironie ; ainsi ce mot : « Lorsqu’on est heureux, il ne faut pas trop se demander pourquoi.
Schiller et Goëthe, de nos jours, présentent le plus haut type de ces incomparables hyménées de génies, de ces adoptions sacrées et fécondes.
En somme, Jean de La Fontaine, maître des eaux et forêts à Château-Thierry, devait passer pour un très-agréable poëte de province, quand un oncle de sa femme, le conseiller Jannart, s’avisa de le présenter au surintendant Fouquet, vers 1654.
Le grand mouvement qui animait les littératures étrangères durant les trente premières années du siècle, et qui se fit si vivement sentir en France sous la Restauration, s’est graduellement calmé, comme tant de choses, et il ne présente plus à l’intérêt qu’une surface immense que sillonnent en tous sens des voiles empressées, mais où ne se signale de loin aucune escadre imposante, aucun pavillon bien glorieux.
Troplong s’attache avec une grande rigueur d’étude à présenter les faits dans un jour plus vrai pour l’homme d’État que conforme à la prévention littéraire : il montre d’une manière piquante la mode du pompéianisme survivant de beaucoup à Pompée et formant toute une école, dont Lucain est le poëte et dont les prosateurs sont un peu partout depuis Cicéron.
Mais l’on renoncerait à posséder désormais en France de grands hommes dans la carrière de la littérature, si l’on blâmait d’avance tout ce qui peut conduire à un nouveau genre, ouvrir une route nouvelle à l’esprit humain, offrir enfin un avenir à la pensée ; elle perdrait bientôt toute émulation, si on lui présentait toujours le siècle de Louis XIV comme un modèle de perfection, au-delà duquel aucun écrivain éloquent ni penseur ne pourra jamais s’élever.
Sans pain, sans feu, de la paille pour lit, entre une femme qui gémit, une nourrice qui veut ses gages, et un propriétaire qui réclame son loyer, voilà en quel état se présente à nous le triste Rutebeuf, qui trouve pourtant moyen de rire.
D’ailleurs bon nombre d’écrivains présenteraient un cas analogue au sien.
On dit même que le maître veut qu’un livre excellent présente trois sens superposés. . .
La sensibilité présente, de par sa constitution même, plusieurs caractères réfractaires ou antinomiques aux influences sociales.
Cette morale n’en présente pas moins, chez ses divers représentants, quelques traits communs ; elle est, chez tous, individualiste.
Rien ne ressemble moins à un café où il se passe quelque chose ; mais ne vous arrêtez pas, traversez la salle, suivez ce groupe qui entre ; descendez l’escalier qui plonge au sous-sol ; ouvrez la porte qui se présente.
C’était l’œuvre d’hommes pénétrés d’un haut idéal de la vie présente et croyant avoir trouvé les meilleurs moyens pour le réaliser.
Les sectes millénaires de l’Angleterre présentent le même contraste, je veux dire la croyance à une prochaine fin du monde, et néanmoins beaucoup de bon sens dans la pratique de la vie, une entente extraordinaire des affaires commerciales et de l’industrie.
Rien qui sentît le collège sacerdotal régulièrement organisé ; les listes des « douze » qui nous ont été conservées présentent beaucoup d’incertitudes et de contradictions ; deux ou trois de ceux qui y figurent restèrent complètement obscurs.
Hugo du moins avait quelque puissance constructive et ses immenses châteaux de cartes présentent une certaine beauté architecturale.
L’homme désigné par le sort et présenté à l’autel s’échappait sur un signe des prêtres qui vite lui substituaient une chèvre, un gâteau de miel ou des fleurs.
Paul Bourde a mis en présence les deux doctrines qui se disputent l’adhésion de l’humanité civilisée d’une part, l’appétit du sacrifice, du renoncement, de l’abnégation, et l’espoir d’un « au-delà » où toutes les injustices de notre condition terrestre seront réparées d’autre part, l’acceptation réfléchie de la vie présente, et le ferme propos d’ennoblir cette vie par le progrès continu de l’harmonie, de la justice et de la liberté (c’est le problème que vient de poser si crânement Mme Marcelle Tinayre dans la Maison du Péché).
L’idée qui se présenta à lui n’était pas sans quelque grandeur, il le croit.
L’auteur, au lieu d’y présenter la sagesse sous les traits de l’agrément & de la simplicité, donne dans une ridicule métaphysique de cœur & de sentimens.
Les ouvriers ne peuvent point passer maîtres, s’ils ne présentent un chef d’œuvre qui fasse connoître qu’ils méritent ce titre ; & un jeune orateur aura l’impudence de déclamer en public, sans avoir auparavant exercé ses talens en particulier, ou corrigé ses défauts en secret. » Il est étonné qu’il n’y ait pas une chaire publique pour apprendre à déclamer.
La fatale couronne était donc, moitié noire et moitié blanche, aux pieds de mademoiselle Mars, et, par un grand malheur, c’est celle-là que l’acteur a ramassée et qu’il a présentée !
Le dénouement de la pièce a, comme celui d’une bonne comédie, le mérite d’être préparé sans être prévu, et donne lieu à une surprise agréable, après laquelle l’esprit est comme forcé de rêver à la leçon qu’il vient de recevoir, et aux conséquences qu’elle lui présente.
Il présente à son épouse l’anneau nuptial.
— Et vous, madame, dis-je à une Allemande réfugiée (la seule Parisienne présente) qui n’avait encore rien dit, que trouvez-vous ?
C’est ainsi que Marivaux écrivant des comédies, faisait encore des romans, et que Lesage écrivant des romans, faisait encore des comédies ; car, ce n’est pas seulement la facilité de combiner des scènes et de développer une intrigue qui constitue l’auteur comique, c’est l’art de saisir les caractères, d’observer les mœurs, et d’en présenter un tableau dramatique et fidèle.
Entre plusieurs raisons qu’on en pourrait apporter, et qui se présentent assez facilement, en voici une que je soumets au jugement des maîtres qui m’écoutent.
Il peut paraître hardi de nous présenter dans un tel état de dénuement sous le rapport des institutions : mais cela est exactement vrai ; car il ne faut point oublier que le peuple français est le représentant et le législateur de la grande société européenne.
Nous pensons qu’en les dirigeant, qu’en exerçant sur eux la haute main qu’ils doivent toujours sentir, invisible et présente, sur leur tête, les théâtres peuvent servir à mieux qu’à l’amusement, c’est-à-dire à l’éducation des peuples ; seulement, ici, oserait-on vraiment nous opposer la littérature dramatique ?
Eh bien, c’est ce traducteur de Carlyle, qui s’est interrompu lui-même et dont la traduction étincelle des beautés de l’original, qui nous donne aujourd’hui une histoire de la littérature anglaise, et, malgré son titre, qui dit faux en disant : « de la littérature contemporaine », une histoire intégrale de la littérature en Angleterre, commençant à la première chronique saxonne et au premier poème normand, et allant jusqu’au dernier journal anglais de l’heure présente, jusqu’à la dernière feuille de chou, comme disent avec tant de distinction ces charmants journalistes, ces fameux lapins du journalisme qui se mangent leurs journaux entre eux !
Voilà pourquoi les républicains impies de l’heure présente gardent, en eux et malgré eux, non seulement quelque chose de l’honneur monarchique, mais quelque chose de chrétien, qu’ils ne sont pas capables de législativement exterminer.
Car il ne faut pas s’y méprendre, et on s’y méprend tous les jours, il est tel historien — et c’est le plus grand nombre des historiens de l’heure présente — qui n’a pas l’esprit historique, et qui ne touche à l’histoire que pour misérablement la troubler.
« Le versant français nous présente le même phénomène.
René d’Anjou n’est pas Childebrand, et Lecoy de la Marche n’est pas ignorant comme le poète dont Boileau se moque ; mais, franchement, on ne voit pas très bien pourquoi, si on n’écrit pas une histoire générale de France où le roi René tient naturellement sa place, on a détaché de cette histoire et pris à part, comme un homme assez grand pour se présenter seul, ce roi qui se fond dans les événements de son siècle, — qui n’a pas dévoré son règne d’un moment, comme dit Corneille, mais que son règne d’un moment, si cela peut s’appeler un règne, a dévoré !
En vain le traducteur, qui se cache, et qui, par conséquent, ne risque rien, se permet-il d’être insolent pour la Grèce par honnêteté pour le Grec qu’il traduit, et nie-t-il l’originalité de la Grèce littéraire de l’heure présente pour faire ressortir celle qu’il trouve à Emmanuel Rhoïdis.
Condamné à Rome alors, mais, comme tous les hérétiques qui commencent, faisant la distinction de l’Église et de la cour de Rome, il affirmait, à ce moment encore, son respect pour l’Église, se vouant seulement à un silence absolu, à un silence de trappiste sur les choses religieuses, comme il le dit dans deux ou trois lettres de la présente collection.
Déjà avancée dans la vie quand le prince Poniatowski lui présenta son fils, — car on en était alors arrivé à cette dégringolade de tout que les princes polonais venaient dans leurs grosses bottes, droits et heureux comme des princes, ainsi que le dit Sterne de son postillon, demander pour leurs fils les bontés de femmes dont on eût à peine parlé sous Louis XIV, mais qui étaient devenues des puissances parce qu’elles donnaient à dîner à quelques impertinents écrivassiers !
Et l’a-t-il peinte ainsi parce qu’il l’a vue ainsi, — car les peintres ont parfois des organes dont ils sont les victimes, — ou parce qu’elle est véritablement ainsi cette Russie, au fond, si peu connue, cette steppe en toutes choses, cette platitude indigente, immense, infinie, décourageante, qu’il nous présente dans les mœurs russes, dans les esprits, dans les caractères ?
Et si cela est d’une manière absolue, si les circonstances ont sur le sort des livres, une influence plus grande que le talent qu’ils attestent, on peut assurer qu’à l’heure présente, M. de Rémusat est placé dans la situation la plus favorable au rayonnement de tout ce qu’il publie, que ce qu’il publie soit, d’ailleurs, vrai ou faux, médiocre ou supérieur.
L’esprit de Brucker était plus vivant que le livre le plus vivant, Seulement, quels que soient ses livres, qui certainement ne donnent pas la valeur intégrale de l’homme, il y a dans tous — comme dans ces Docteurs du jour qu’on a republiés — des beautés de points de vue, d’idées et d’éloquence qui devraient le défendre contre l’indifférence méprisante de la génération présente, dépravée par l’éducation des œuvres busses, et le tirer de cette insolente obscurité qu’on a fait tomber et qui s’épaissit sur son nom !
Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu !
Hier, c’était l’éclatant et cordial Saint-Maur47 que je vous présentais par la main.
Seulement, et par cela même que la religion ne fut pas assez présente à ces fières et simples funérailles, il s’y mêla un détail que je regrette, qui m’en interrompt le pathétique et m’en déflore la grave simplicité.
Germaine et Maître Pierre avaient été destinés, dans la pensée de leur auteur, à cette Bibliothèque des Chemins de fer qui se présente à vous dans toutes les gares, pour alléger le poids d’un loisir forcé en wagon ou se mêler, sans trop y nuire, aux distractions que l’on y trouve ou aux conversations que l’on y fait.
Eh bien, Wey nous présente aujourd’hui le même phénomène dans un autre type de jeune fille, bien autrement exquis et bien autrement difficile à peindre ; car à la difficulté de peindre la jeune fille s’ajoute la difficulté de peindre la jeune religieuse !
D’ailleurs, je remarque que le contraire se présente fréquemment dans l’histoire, et que les artistes les plus inventifs, les plus étonnants, les plus excentriques dans leurs conceptions, sont souvent des hommes dont la vie est calme et minutieusement rangée.
Des monuments de sa grandeur passée, et la triste monotonie de la servitude présente, voilà ce qui lui restait.
Certainement, son père et lui, par leur génie, leurs mœurs, leur scélératesse parfaite, affichée et systématique, ont présenté à l’Europe les deux images les mieux réussies du diable. […] En véritable enfant, uniquement touché de la sensation présente, il fut ravi, sauta dehors et courut au jeu. […] On ne doit jamais boire, sans boire à la santé de quelqu’un ; aussitôt après avoir bu, on doit présenter du vin à celui à la santé de qui on a bu. Jamais il ne faut refuser le verre qui est présenté, et il faut naturellement vider jusqu’à la dernière goutte. […] La conduite de Henri VIIl est présentée là sous un nouveau jour.
Au surplus, quand on rêve un grand rôle public et bienfaisant, n’est-il pas permis de se présenter soi-même aux autres hommes de façon à agir le plus possible sur leur imagination ? […] (La Lampe du Temple ou l’Âme présente à Dieu ; Hymne du soir dans les Temples.) — Puis nous avons vu le déisme du poète, par la nature des arguments qui l’appuient et par l’espèce d’ivresse amoureuse dont il est envahi en les développant (ces arguments étant les spectacles même de l’univers sensible), aboutir à une disposition d’âme proprement panthéistique Enfin, cet enchantement secoué, voici reparaître le spiritualisme ardent et pur des Méditations (le Tombeau d’une mère, Hymne de la mort). […] Il ne l’abandonne point, puisqu’il l’aimera toujours, qu’il fera pénitence pour elle, qu’elle sera présente à toutes ses pensées et à tous ses actes, que le sacrifice dont elle a été l’occasion le fera capable de tous les autres sacrifices, et que Laurence, après avoir été la pierre d’achoppement de sa sainteté, en sera l’intime aiguillon. […] À peine de très vagues germes de « charité du genre humain » Néanmoins, les mœurs ont de la grâce dans leur rudesse naïve ; ces pasteurs et ces chasseurs ont quelque sentiment de la beauté des choses, s’expriment par des images ingénues et fleuries… En somme, Lamartine n’a fait que simplifier, ramener tout près de ses origines et comme renfoncer vers un passé plus lointain l’état social dont l’Odyssée et les Travaux et les Jours nous présentent encore les traits essentiels. […] Vous savez les difficultés que présentent et la Création, et la Providence, et l’existence d’un Être suprême doué de facultés et de sentiments humains dont on a seulement retiré la limite par une opération bien malaisée à concevoir et que, au surplus, on oublie toujours de refaire quand on songe à lui.
Ces réflexions, il n’y a guère de coin où elles se présentent à l’esprit plus familièrement qu’à Genève. […] Étudiant depuis 1838 à l’Académie, il fait partie, comme la plupart de ses camarades, de la Société de Zofingue, cette grande famille des étudiants suisses, aux séances de laquelle ils présentent leurs premiers travaux. […] Son côté faible est de simplifier outre mesure les problèmes et de ne présenter réellement ni toutes les difficultés ni toutes les solutions. […] Bernard Bouvier dans son Amiel suédois, présentent peu d’intérêt. […] Madeleine par exemple a pu devenir une sainte au ciel, mais elle n’eût pu être présentée dans un salon de Rome. » Amiel vit dans la Rome calviniste, dans le haut, dans la Cour Saint-Pierre, presque au Vatican.
Pour y pénétrer jusqu’au fond, le squatter n’a besoin que de sa Bible ; il emporte avec elle sa foi, sa théologie et son culte ; tous les soirs il y trouve quelque application à sa condition présente ; il n’est plus seul ; Dieu lui parle, et fournit à sa volonté la matière d’un second travail pour soutenir et compléter le premier. […] » La croyance en Dieu, la croyance du cœur, non pas la phrase du catéchisme, mais l’émotion intime, l’habitude de se représenter la justice toujours vivante et partout présente, voilà le sang nouveau que la Réforme a fait entrer dans les veines du vieux monde, et qui seul s’est trouvé capable de le rajeunir et de le ranimer. […] Tout disparaît pour lui dans la fougue de la passion présente ; elle lui arrive au cerveau comme un flot soudain qui noie le reste. […] Ce n’est point l’orgueil ni la haine concentrée qui le roidissent. « Je n’ai point de ressentiment à présent, dit-il ; quoiqu’il m’ait pris ce que je tenais plus cher que toutes les richesses, quoiqu’il ait déchiré mon cœur (car je suis malade, très-malade, presque jusqu’à défaillir), pourtant cela ne m’inspirera jamais un désir de vengeance… Si ma soumission peut lui faire plaisir, qu’il sache que, si je lui ai fait quelque injure, j’en suis fâché… Comme il a été autrefois mon paroissien, j’espère un jour pouvoir présenter son âme purifiée au tribunal éternel1091. » Rien ne sert ; le misérable repousse hautainement cette prière si noble, par surcroît fait enlever la seconde fille et jeter le fils en prison sous une fausse accusation de meurtre.
La vie présente, ainsi privée de ciel, est un labyrinthe où tout homme doué de sympathie et d’intelligence est destiné à être dévoré par la douleur et le doute. […] Un spectre pâle et tremblant se présente, et dit : Rentrez dans l’ordre, je suis la Société. […] Après la désobéissance, c’est par cette idée de la supériorité naturelle de l’homme sur la femme que le poète trouve moyen d’introduire la damnation dans la bouche de Dieu : Adam. « Cette femme m’a présenté de cet arbre, et moi j’ai mangé. » La Souveraine Puissance répliqua : « Était-elle ton égale, pour lui résigner ta dignité d’homme, ce haut rang où Dieu t’éleva au-dessus d’elle ? […] Dans quelques générations, les hommes contempleront avec pitié cette France du dix-neuvième siècle, que quelques-uns présenteraient volontiers comme le dernier terme de la civilisation ; ils la considéreront, dis-je, avec la même tristesse et le même dégoût que nous considérons la pourriture de l’empire romain ; et voyant nos masses de prolétaires, vingt ou trente millions d’hommes sur trente-deux millions, déshérités de tout dans une patrie qui depuis cinquante ans a écrit sur son drapeau le saint nom d’Égalité, ils ne comprendront pas plus ce contraste que nous ne comprenons l’esclavage antique.
* * * — Le grand succès d’une pièce, à l’heure présente, est de créer le reveneur : c’est-à-dire l’homme qui voit vingt fois Orphée aux Enfers. […] 12 mars Un trait de mœurs de l’année présente. […] Le soir, après dîner, trois hommes se sont présentés à la porte du salon, et voyant des femmes, ont reculé gauchement avec des saluts gênés. […] Or, à l’heure présente, il n’y a pas un homme de génie ou de talent, depuis Hugo jusqu’au dernier de nous, qui ne remplacerait cette généralité par un détail.
tu trouves que c’est être trop heureux que de vivre comme tu vis, comme nous vivons tous ; être libre, indépendant, joyeux ; faire toutes ses malices sans être méchant, s’abandonner à l’heure présente, à la joie présente, à la tristesse présente ; obéir à tous les mouvements de son cœur, à toutes les passions de son cœur ; être vrai, être redouté, être aimé à outrance, bien plus, être détesté à outrance ; avoir sous sa main son journal qui vous prend votre pensée toute chaude, votre gaieté toute vierge et votre douleur humide encore. […] Pour commencer, le voilà qui nous présente son père, M. […] En vain Mars en fureur De la patrie a moissonné la fleur : Plus on en tue et plus il s’en présente. […] Malheur à qui se présentait après l’Introït ! […] Donc, notre historien, quand il se présenta, tête nue, au premier magistrat de la cité, l’aborda d’un seul mot : « Je suis Monteil !
La nuit, le 21 février, malgré la foule qui hurlait devant la maison et à qui Armande Béjart jeta par la fenêtre mille livres pour l’apaiser, la bière de Molière portée à bras, fut enlevée de la maison mortuaire et, sans être présentée à l’église, dirigée par la rue Montmartre vers le cimetière. […] Aucun (je dis aucun) souscripteur ne se présenta. […] Il a été pareillement décidé que la copie de la lettre du sieur Lekain et la réponse de monseigneur le duc de Duras, mentionnées dans l’exposé ci-dessus, seraient annexées à la présente délibération, comme la preuve la plus authentique de l’adhésion des supérieurs. […] Maître sceptique et valet crédule deviennent aussitôt la personnification des deux sentiments qui divisent le monde, et la comédie, cette fois, nous présente, dans leur antagonisme éternel, les deux types de l’ignorant que son ignorance charme, qui s’y complaît, qui s’y carre, et du chercheur que le doute accable, torture et finira par tuer. […] (Voyez le Rapport sur la Découverte d’un autographe de Molière, présenté à M. le préfet de l’Hérault par M. de la Pijardière, archiviste du département (Montpellier, chez C.
Quand il s’était présenté, on lui avait dit : Mais vous n’êtes d’aucun parti. […] Dès lors il fut orateur en vers quand l’occasion s’en présenta, sans se travailler d’ailleurs à la faire naître. […] Sa pensée s’épanouit d’elle-même en une vision, et se présente à nous en un tableau. […] A un moment, une objection se présente : « Oui, sans doute, la misère est belle, quand elle est glorieuse. » Réponse : « Eh bien ! […] Quand Homère le dit, lui qui croit à une vraie déesse, vivante et présente, dont les doigts sont faits de roses, il dit une chose charmante.
Il n’est pas seulement le dégustateur au palais exercé : il est le chimiste qui découvre dans le breuvage qu’on lui présente le plâtre, la fuchsine ou toute autre drogue chère aux marchands de vin. […] Les idées lui viennent en foule ; les points de vue les plus variés se succèdent devant ses yeux et les rapprochements curieux se présentent, pour ainsi dire, d’eux-mêmes à son esprit qui vole en un instant du plus haut au plus bas du monde de la pensée. […] Présentez-nous le monstre dans sa grandeur et sa sauvagerie natives : les soubresauts des âmes effrénées qu’il fait agir, les bizarreries de leur langage choquent infailliblement notre raison raisonneuse. […] Ganderax est trop de Paris pour ignorer que la raison ne doit s’y présenter que parée, en toilette, presque déguisée. […] Ainsi, quand on me présente M.
Ici se présentent les divers rapports entre la conscience et l’inconscience. […] Nous vomirions d’horreur si l’on nous présentait dans un large plat, mêlés à du bouillon, à du vin, à du café, les divers aliments depuis les viandes jusqu’aux fruits qui doivent former notre repas « successif » ; l’horreur serait aussi forte si l’on nous faisait voir l’amalgame répugnant des vérités contradictoires qui sont logées dans notre esprit. […] C’est sous un de ces bariolages que l’idée de liberté nous est présentée par les politiciens. […] Que cette croyance ne semble pas correspondre à l’orientation présente des intelligences, cela est clair, mais une attitude n’est-elle acceptable que conforme à l’attitude générale ? […] Il ne paraît pas d’ailleurs qu’il y ait, malgré la logique, le moindre rapport vrai entre la difficulté du français et sa présente inertie d’expansion98.
Le 10 avril 1852, paraît le décret qui exige trois ans de stage après l’École normale pour pouvoir se présenter à l’agrégation, mais fait compter le doctorat ès-lettres pour deux années de service. […] Nous y voyons, ainsi que dans les Philosophes français, la psychologie présentée comme la préface d’une métaphysique logique et scientifique que Taine a plus d’une fois rêvé d’écrire. […] Taine présenta son ouvrage à l’Académie française pour le prix Bordin. […] La note suivante fut envoyée par Renan à un ami pendant la campagne électorale pour lui indiquer dans quel esprit il fallait présenter sa candidature : « M. […] La circonscription où il se présente est celle qui envoyait à la Chambre La Fayette, Portalis.
Comment prendre sur le fait cette ironie subtile, qui circule, invisible et présente, d’un bout à l’autre de l’ouvrage ? […] Il nous est présenté en français par un autre professeur de philosophie, M. […] Ils se présentent nombreux, les gars solides, un peu gauches, un peu brusques, en qui le cœur vaut mieux que la raison. […] On comprend, sans qu’il soit besoin d’insister davantage, l’intérêt qu’ils présentent pour tous les esprits loyaux et soucieux d’aller au fond des choses. […] Faguet nous présente comme imposé aux hommes par les lois inéluctables de la science ?
Lorsque des personnes de qualité, d’esprit et de fort bonnes mœurs, qui ne craignaient point la plus sévère justice, et qui s’étaient acquis la bienveillance des peuples, venaient à Clermont, ces bonnes gens les assuraient de leur protection, et leur présentaient des attestations de vie et mœurs, croyant que c’était unes dépendance nécessaire, et qu’ils étaient devenus seigneurs, par privilège, de leurs seigneurs mêmes. […] Un exemplaire, unique peut-être, a échappé, et l’on en a tiré une ou deux corrections utiles pour la présente édition.
Cette seule idée était déjà d’une vue pénétrante : c’était comprendre qu’une telle histoire présenterait beaucoup plus d’intérêt qu’on ne pouvait se le figurer au premier abord. […] Gabriel Naudé est bien le patron, en effet, de ceux qui avant tout lisent et dévorent, qui parlent de tout ce qu’ils ont lu, et chez qui l’idée ne se présente que de biais en quelque sorte, ne se faufile qu’à la faveur et sous le couvert des citations.
De deux choses l’une : ou bien il faudrait que la société, partout présente et partout infaillible, pût contraindre chaque individu au même travail et à la même vertu. […] L’insurrection de la commune, fomentée et dirigée par des passions perverses, fut présentée aux yeux des patriotes comme l’insurrection du salut public.
Enfin, frôlant la mort à chaque pas de son aventureuse existence, faut-il s’étonner qu’il l’ait vue, qu’elle l’ait obsédée, en ce siècle où elle était présente à toutes les âmes ? […] Le duc de Bourbon, autre puissant prince, eut l’honneur d’avoir à ses gages un M. de Montferrand qui fit les XII Dômes de rhétorique pour présenter un jeune secrétaire de son maître à un des fameux poètes bourguignons, Georges Chastelain.
La proposition grammaticale coïncide avec le vers, ou, plus souvent, les membres de chaque proposition sont présentés séparément ; parfois même il suffit d’un fragment de l’un d’eux pour remplir tout un vers lorsqu’il a une particulière importance descriptive, suggestive ou dramatique et, — chez M. […] Des hommes au goût sûr et au clair regard peuvent, il est vrai, devancer l’heure présente ; ils ne le font jamais avec succès que dans des limites restreintes et Hugo, par exemple, n’avait point deviné le « vers libre » ; il est douteux qu’il y eût excellé, malgré son génie, s’il avait voulu le tenter : l’équilibre momentané des idées et des formes ne s’était pas encore arrêté sur ce point.
Que signifie cette formule scellée, en langue inconnue, cet a + b théologique, que vous présentez à l’humanité en lui disant : « Ceci gardera ton âme pour la vie éternelle : mange et tu seras guéri », pilule qu’il ne faut pas presser entre ses dents, sous peine de ressentir une cruelle amertume ? […] L’origine des jugements sévères que nous en portons est dans la ridicule manière dont la mythologie nous est présentée.
Chacun venait se ranger dans son alcôve, dont la ruelle était ornée avec recherche, Il fallait y être présenté par les introducteurs en titre des ruelles. […] Cet ouvrage ne ressemble pointa celui de d’Aubignac ; il ne peint les précieuses, ni comme des folies, ni comme des hypocrites ; il ne les exalte pas non plus comme toutes et toujours merveilleuses : il les présente plutôt comme singulières, rivant du bon et du mauvais.
Celui qui nous présente des mains pures, jamais notre colère ne se jette sur lui, il passe une vie saine et sauve. […] Eschyle est, pour eux, un de ces sauvages de la tribu de Shakespeare, qu’il faut civiliser avant de les présenter au public.
Maintenant le provincial entretient, et ce quelqu’un soutenait qu’à Rheims, qu’il connaissait bien, il y avait, à l’heure présente, près de deux cents femmes entretenues. […] Le notaire s’est mis à lire, d’une voix bredouillante, un long acte très peu clair et soulevant un tas d’objections : « Bon, me suis-je dit, il va se présenter quelque difficulté, et le payement sera rejeté à quelque calende, qu’on ne verra jamais. » Non, tout s’est pacifié, arrangé, au moyen d’un contrat de mariage qu’on a été chercher incontinent, et à ma stupéfaction, mon notaire m’a remis entre les mains soixante-quinze vrais billets de mille francs.
Mais que tout cela est vivement, rapidement présenté dans le récit de d’Aubigné, et tout à fait à la française !
Ferrand, un des membres du ministère, et l’esprit certainement le plus à contretemps, le plus fermé à toute idée saine, venant présenter à la chambre des députés un projet de loi relatif aux biens non vendus des émigrés, s’avisa de partager tous les Français en deux catégories : 1° la portion des sujets du roi désignés par le nom d’émigrés, et 2° ceux qui n’avaient pas émigré et qu’il embrassait sous la dénomination de régnicoles.
Présenté aujourd’hui par extraits, il a pour nous le mérite d’avoir vu d’avance des choses qui sont en partie arrivées ou qui ont l’air de vouloir se réaliser un jour ou l’autre.
Tel était cet aimable et savant homme dont la figure, peu connue dans le monde, est et restera présente et chère à tous ?
Il se présente quelques objections à faire sur ce préambule.
Nous n’en douterons pas si nous ramassons sous nos yeux tous les indices de renouvellement prochain que la littérature et la société nous présentent.
Il y a un style Louis XVI dans la littérature, et le groupe de Paul et Virginie nous en présente la plus harmonieuse création.
Il saisit de toute son intelligence, de tout son cœur le rôle qui lui était présenté ; et tout en lui, défauts et qualités, y servit.
L’hésitation ultime du novateur, tel que celui présenté dans le roman d’Adam, s’explique par ce doute où il s’abîme : ai-je agi pour mon plaisir ?
Non seulement nous distinguons sans peine la sensation présente du souvenir des sensations passées ou de la prévision des sensations futures ; mais nous savons parfaitement ce que nous voulons dire quand nous affirmons que, de deux phénomènes conscients dont nous avons conservé le souvenir, l’un a été antérieur à l’autre ; ou bien que, de deux phénomènes conscients prévus, l’un sera antérieur à l’autre.
C’est le seul qui ne se présente pas comme une conséquence immédiate de l’hypothèse des forces centrales ; bien mieux, il semble sinon contredire directement cette hypothèse, du moins ne pas se concilier avec elle sans un certain effort.
Or, tandis qu’il m’initiait à la nouveauté de ce livre, précisément, l’auteur, auquel il avait adressé une courtoise invitation, se présenta.
Voilà ce qu’il y a d’injuste dans l’anathème jeté par le christianisme sur la vie présente.
Chaque fois qu’une jeune femme est présentée à Voltaire, devenu le patriarche de Ferney, il est d’usage qu’elle pâlisse, tremble, frissonne, se trouve mal en l’apercevant.
Cela explique leur caractère d’infini, sans rien introduire de « nécessaire. » Il se peut que le temps et l’espace aient des limites, mais dans notre condition présente nous sommes totalement incapables de les concevoir.
Toutes les fois que l’occasion s’est présentée, nous nous sommes fait un devoir de rendre justice aux talens de cette Société Religieuse, si long-temps la dépositaire de la source des Sciences, & de reconnoître ses services, aujourd’hui si méconnus par nos petits Savans.
Les théâtres présentent le moyen d’action le plus prompt, le plus direct, le plus continu sur les masses.
D’un point de vue plus positif, elles se montrent encore le moyen inflexible par lequel le contenu de toute connaissance apparaît nécessairement indéterminé, inconsistant et instable, en proie à la possibilité d’une dissociation indéfinie, le principe de causalité contraignant l’esprit, à l’occasion de tout phénomène quel qu’il soit, à remonter sans répit de cause en cause, sans lui permettre de toucher jamais une origine première, les lois de l’espace et du temps secondant, par leur élasticité sans limites, la tâche de la causalité pour égarer l’esprit, donnant naissance à ces antinomies qui nous avertissent du caractère fictif de toute connaissance et aboutissent à nous présenter l’univers, ainsi qu’on s’est efforcé de le montrer au deuxième chapitre du livre précédemment invoqué1 comme un système d’illusionnisme.
À chaque grande époque où naît, renaît, s’épanouit la poésie, il semble que les ressources de la langue, images, rhythmes, sons, se présentent vierges devant le poète.
Le centre de la sphère présente donc tous les points de la surface de la sphère.
D’ailleurs, s’il goûtait peu la philosophie savante, il portait en lui-même une philosophie naturelle, non systématique, mais toute vivante, et partout présente dans ses écrits, la philosophie de l’âme, de la dignité humaine, de la liberté.
Aussi, nous garderons-nous bien d’aggraver la situation en insistant à notre tour sur des questions de détail qui, aux yeux du lecteur ennuyé, se présentent avec tous les caractères de la chinoiserie.
Il traduit : Un esprit vint se présenter devant moi, et les cheveux m’en dressèrent à la tête.
On exigera seulement que l’enfant qui se présente soit instruit de ce qu’on doit avoir appris ou dans la maison paternelle ou dans les petites écoles.
Présentez à une Revue une pièce de poésie, la poésie est de mauvaise défaite, et la Revue a ses poètes en titre.
Après un long silence d’une résignation presque dédaigneuse, le capitaine d’Arpentigny réimprime son livre oublié et le présente de nouveau au public, avec le calme d’un homme qui sait ce qu’on lui a refusé une première fois et qui a le droit d’insister pour qu’enfin on le prenne !
« En effet, — continue Goethe, — c’est dans la forme que l’homme avait en quittant la terre qu’il se promène parmi les ombres, et c’est ainsi qu’Achille se présente toujours à nous comme un jeune homme éternel. » 10.
Mais il n’en est pas moins certain que, dans les temps antérieurs, rien ne s’est produit de comparable à la situation présente de l’Église, depuis que le monde est sorti de ses entrailles, — car il en est sorti comme l’enfant du sein de sa mère, — et jamais ce monde ingrat qui veut la tuer n’a été plus près du parricide.
I L’auteur de ce livre se présentait un jour à l’Académie, et réellement il était fait pour y entrer.
Or, nous ne connaissons dans l’histoire du monde que le Catholicisme qui ait jamais pu régler et contenir cet extravasement de la faculté religieuse, parce que le Catholicisme, cette force organisée de la vérité, a, par son Église, l’autorité éternellement présente et vigilante, qui sauve l’homme de son propre excès et le ramène tout frémissant à l’Unité, quand le malheureux s’en écarte, fût-ce même par une tangente sublime !
Ils ont coupé la tête du prophète, et ils l’ont présentée à Hérodiade sur un plat d’or ouvragé par leurs plus fins ciseleurs.
Combien le passé nous présente, à cet égard, d’enseignement et combien l’avenir s’éclaire à sa lueur !
Qu’on le veuille ou non, depuis M. d’Aurevilly, il a présenté, sans exemple, l’attitude majestueuse d’un lévite. […] Le soir que je fus présenté à Verlaine, il n’était ivre qu’au point de montrer la plus généreuse cordialité. […] Les demi-vierges qu’il nous présente en liberté sont des bêtes de demi-sang, de race douteuse, plus ou moins croisées d’hérédités rastaquouères, affligées de tares coloniales. […] Désespoir de Gibré, qui doit précisément donner prochainement une fête, et qui a promis à tous les hobereaux du voisinage de les présenter à un duc. […] Tel, un créancier qui présente sa note.
. — Le plus simple était d’ailleurs, à première vue, de présenter d’abord sa vie, puis ses ouvrages. […] Ce simple canevas des faits, ce résumé des agitations extérieures de Rousseau jusqu’à la trentaine nous présente déjà l’image d’un errant et d’un déclassé. […] J’ai présenté les diverses explications que donne Rousseau, et celles qu’il ne donne pas. […] — Le duc d’Aumont lui fait dire de se trouver au château le lendemain, et qu’il le présenterait au roi, et qu’il s’agissait d’une pension, et que le roi voulait l’annoncer lui-même à l’auteur. […] Je n’étais plus cet homme timide et plutôt honteux que modeste, qui n’osait ni se présenter, ni parler, qu’un mot badin déconcertait, qu’un regard de femme faisait rougir.
J’entendrai tout maintenant, j’accepterai tout du prédicateur qui m’a su présenter ainsi son sujet. […] Les personnages se présentent par couples, et l’action marche par scènes pour ainsi dire parallèles. […] Nous les aurions présentés sous un jour bien faux si vous pouviez un instant le croire. […] Un d’eux présenta le goupillon au commissaire ; le commissaire aspergea, se mit à genoux, fit sa prière et demanda : « Qui est-ce qui est mort ? […] qu’il l’ait présentée sous un aspect nouveau ?
Tout notre mérite, s’il y en a, dans ce commentaire, sera de vous présenter ces deux monuments de l’esprit humain en Grèce dans leur vrai jour et de ne pas nous interposer entre Homère et vous. […] Homère, en véritable poète, ne se contente pas de raconter ; il décrit tous ces apprêts et présente à l’imagination tous ces détails pittoresques du sacrifice, du feu, du repas, détails qui sont la vie des tableaux ; puis, quand les matelots se rembarquent avec Ulysse, il peint cette autre scène de mer des mêmes couleurs que la scène du débarquement. […] Hector défie en combat singulier le plus audacieux des chefs de la Grèce ; Ménélas se présente ; Nestor et Agamemnon ne le jugent pas de force à combattre le héros troyen.
Fénelon le premier y mit du prix dans l’ordre de la société, au point de vue des biens et des maux de la vie présente. […] Toutes n’ont pas le même poids, mais toutes sont naturelles ; et les plus profondes ne paraissent pas avoir été tirées de plus loin ni s’être présentées avec plus d’hésitation que les plus familières. […] Voici un trait comme il ne s’en rencontre que dans les écrits de Fénelon : parlant de Démosthène : « Il se sert de la parole, dit-il, comme un homme modeste se sert de son habit pour se couvrir. » Image à la fois sévère et aimable, je la voudrais toujours présente à ceux qui manient la parole ou la plume.
Busnach courut à l’Odéon, où l’on donnait Conrad ; le lendemain, il se présentait chez Mme Hélène Petit. […] Son style bref, sa manière un peu sèche, un peu hautaine de présenter ses observations, ont exaspéré bien des susceptibilités. […] Zola nous a présentés comme l’incarnation du peuple…..
Flaubert s’éjouit et se gaudit à la peinture de toutes les canailles européennes, grecques, italiennes, juives, qu’il ferait graviter autour de son héros, et il s’étend sur les curieux contrastes que présenterait, çà et là, l’Oriental se civilisant, et l’Européen retournant à l’état sauvage, ainsi que ce chimiste français qui, établi sur les confins de la Libye, n’a plus rien gardé des mœurs et des habitudes de sa patrie. […] Au bal de l’Opéra, il avait été présenté à Saint-Victor un jeune Anglais, qui lui avait dit simplement, en manière d’entrée de conversation « qu’on ne trouvait guère à s’amuser à Paris, que Londres était infiniment supérieur, qu’à Londres il y avait une maison très bien, la maison de mistress Jenkins, où étaient des jeunes filles d’environ treize ans, auxquelles d’abord on faisait la classe, puis qu’on fouettait, les petites, oh ! […] Un jour, le grand-père lui ayant demandé son compte pour les soins donnés à lui et à sa maison pendant sept ans, il présenta un compte de 72 francs : — Comment coquin, soixante-douze francs ?
Le monde ne se présente que sous des aspects de langueur et de délices à son âme vagabonde et doucement enivrée. […] Le désespoir que lui inspire la fatale brièveté de la connaissance humaine, ne se présente pas sans grandeur. […] Elle poursuivait Benjamin dans ses retraites et lui présentait les billets que le malheureux avait souscrits à genoux. « Qui me délivrera, s’écrie-t-il, de cette tempête, de cette furie ? […] Mais elle doit être appelée corrompue, lorsqu’elle prête le brillant de la beauté à des sentiments et à des passions qui, présentés dans leur essence vraie, donneraient une idée de dégradation. […] Mais cet intérêt n’est pas du tout celui qui nous captive, parce que la tentation ne se présente à la reine d’Espagne que par l’effet d’un traquenard tendu par don Salluste, qui a une vengeance à tirer d’elle.
Le cas se présente. […] Le poète comique observe les hommes, qui se présentent toujours à nous en leur complexité, c’est-à-dire dans une certaine confusion. […] L’auteur comique nous présentait une Angélique qui était amoureuse de Valère, et un Valère qui était le soupirant déclaré d’Angélique. […] Les sociétés, qui lui apparaissaient tout à l’heure comme les combinaisons de forces naturelles et aveugles, se présentent à ses yeux maintenant comme des systèmes d’idées. […] Cela revient à dire que Voltaire n’a pas l’idée de Dieu présente à son esprit d’une manière constante.
N’ayant pu les soumettre à la révision de l’auteur, nous ne saurions les présenter, jusque dans leurs moindres parties, comme l’expression définitive de sa pensée ; mais nous pouvons garantir l’exactitude de la reproduction sténographique dont nous avons corrigé les très rares erreurs, de même que nous avons vérifié sur les textes l’exactitude des citations. […] Dans l’œuvre de Bossuet, dans l’œuvre de Pascal, l’idée de la mort est toujours présente. — Et nous-mêmes, de la façon dont nous concevons la mort, dépend la façon dont nous vivons chaque jour : car, pensons-nous que le jour de la mort est vraiment la fin de tout, mais alors, réjouissons-nous, hâtons-nous de jouir et, pareils aux sages épicuriens, couronnons-nous de roses. […] Les images qui s’y présentent à l’esprit de Musset ne sont que des images douloureuses. […] Tenez, voici une pièce de Coppée intitulée Le Petit épicier de Montrouge ; et vous allez voir si ce que nous dit Coppée de ce petit épicier, si la façon dont il nous le présente, répond véritablement à l’idée que vous vous faites de la poésie : C’était un tout petit épicier de Montrouge, Et sa boutique sombre, aux volets peints en rouge, Exhalait une odeur fade sur le trottoir. […] M. le juge Mathieu avait présenté le conférencier à l’auditoire.
Rebell a choisi ce dernier mode : il se présente à nous dans l’attitude de l’aristocrate heureux et dédaigneux. […] Tout entier à sa dernière rencontre, c’est sur elle qu’il reporte toutes ses dilections anciennes, au risque de dérouter ceux qui sans avoir oublié celle de la veille, écoutent la confidence de l’heure présente. […] … L’emblème pose tout d’abord l’abstraction ; il se sert de paysages, de personnages, de matérialités, mais vues selon des attitudes volontairement significatives ; tandis que le symbole présente la nature telle qu’elle est et nous laisse la liberté de l’interprétation, l’emblème affirme la vérité qu’il exprime ; il l’affirme avant tout et ne se sert de figurations que comme d’un moyen purement mnémonique. […] Schwob et pour la psychologie générale d’une période ; j’y vois notées en phrases décisives et prophétiques presque toutes les notions qui sont demeurées communes aux intellectuels d’une génération : le goût d’une morale surtout esthétique, d’une vie sentie dans le résumé d’un moment, d’un infini qui se peut encercler dans l’espace de l’heure présente, d’une liberté insoucieuse de son but. […] et à les rendre notre présente réduction, ― nos germes à s’unir en ustïon de leur phosphore, cendre vivante et qui efferve… ceci ou cela n’appartient à aucun langage connu, et aucune musique verbale ne tempère l’horreur de telles incohérences.
Pourtant, malgré les difficultés de tout genre qui se présentaient de toutes parts à la représentation d’une pareille comédie, les calculs du poète étaient sûrs. […] Jansénius avait été le prétexte à toutes ces disputes qui ont vivement agité la société française Au milieu de la dispute se présenta Pascal, armé de toutes pièces comme un rude jouteur qu’il était. […] Cependant, quand par hasard se présente sur le même théâtre, à côté de ces succès si faciles, quelque comédienne d’esprit comme était madame Menjaud, quelque comédien intelligent, comme est M. […] Elle le méprise si fort, qu’au besoin elle lui présenterait, comme son amant, M. […] Il faut prendre son temps, il faut obéir à l’heure présente, il faut étudier les écrivains les plus habiles à nous fournir les développements du style et de la passion.
Seignobos — qui ne faisait d’ailleurs que résumer des thèses présentées par des confrères fort sérieux, et Gaston Paris même — a raison, parfaitement raison ! […] Le tout présenté toutefois avec un grand talent quelque peu bavard, oratoire, enfonçant trop souvent des portes ouvertes — que Mirbeau s’obstine à voir fermées. […] Il est évident, il est sûr, que la jeune génération, celle qui est apparue après la guerre, l’ayant faite, ou née trop tard pour y avoir participé, se présente à nous avec une œuvre considérable. […] Berge se présente à nous comme un avocat défenseur. […] Cette « négrerie » n’a pas été présentée, ou l’est maladroitement.
Le moraliste, à proprement parler, a une faculté et un goût d’observer les choses et les caractères, de les prendre n’importe par quel bout selon qu’ils se présentent, et de les pénétrer, de les approfondir. […] Dès les premiers feuilletons du Publiciste, à la date de floréal an X, sous le titre de Pensées détachées, s’en trouvent quelques-unes du cachet le plus net, du tour le mieux creusé, — très-fines à la fois et très-étendues, très-piquantes et très-générales ; par exemple : « Un mot spirituel n’a de mérite pour nous que lorsqu’il nous présente une idée que nous n’avions pas conçue ; et un mot de sensibilité, lorsqu’il nous retrace un sentiment que nous avons éprouvé : c’est la différence d’une nouvelle connaissance à un ancien ami. » Et cette autre : « La gloire est le superflu de l’honneur ; et, comme toute autre espèce de superflu, celui-là s’acquiert souvent aux dépens du nécessaire. — L’honneur est moins sévère que la vertu ; la gloire est plus facile à contenter que l’honneur : c’est que, plus un homme nous éblouit par sa libéralité, moins nous songeons à demander s’il a payé ses dettes. » Elle entre à tout moment dans le vrai par le paradoxal, dans le sensé par le piquant, par la pointe pour ainsi dire ; il y a du Sénèque dans cette première allure de son esprit, du Sénèque avec bien moins d’imagination et de couleur, mais avec bien plus de sûreté au fond et de justesse : une sorte d’humeur y donne l’accent.
Il nous a confessé ce misérable état dans le préambule de l’Arcadie ; c’est la crise de quarante ans, que bien des organisations sensibles subissent : « … Je fus frappé d’un mal étrange ; des feux semblables à ceux des éclairs sillonnaient ma vue ; tous les objets se présentaient à moi doubles et mouvants : comme Oedipe, je voyais deux soleils… Dans le plus beau jour d’été, je ne pouvais traverser la Seine en bateau sans éprouver des anxiétés intolérables… Si je passais seulement dans un jardin public, près d’un bassin plein d’eau, j’éprouvais des mouvements de spasme et d’horreur… Je ne pouvais traverser une allée de jardin public où se trouvaient plusieurs personnes rassemblées. […] Les Études donc, en y comprenant Paul et Virginie et la Chaumière, nous le présentent tout entier.
Ajoutez que, s’il est rencontré dans son âge de faiblesse par un autre homme isolé plus fort que lui, il devient à l’instant sa victime ou son esclave ; en sorte que le premier phénomène que présente la première société, c’est un maître et un esclave, un bourreau et une victime, jusqu’à ce que par les années la force du plus âgé devienne faiblesse, et la faiblesse du plus jeune devienne force et oppression, que les rôles changent, et que l’esclavage alternatif passe de l’un à l’autre avec la force brutale. […] Du patriarche d’Arabie au mage de Perse, du grand roi de Persépolis au démagogue d’Athènes, du consul de Rome aristocratique au César de Rome asservie dans le bas empire, du César païen au pontife chrétien souverain dans le Capitole ; de Louis XIV, souverain divinisé par son fanatisme dans sa presque divinité royale, aux chefs du peuple élevés tour à tour sur le pavois de la popularité ou sur l’échafaud où ils remplaçaient leurs victimes ; des démagogues de 1793, du despote des soldats, Napoléon, affamé de trônes, aux Bourbons rappelés pour empêcher le démembrement de la patrie ; des Bourbons providentiels de 1814 aux Bourbons électifs de 1830, des Bourbons électifs, précipités du trône, à la république, surgie pour remplir le vide du trône écroulé par la dictature de la nation debout ; de la république au second empire, second empire né des souvenirs de trop de gloire, mais second empire infiniment plus politique que le premier, calmant dix ans l’Europe avant d’agiter de nouveau la terre, agitant et agité aujourd’hui lui-même par les contrecoups de son alliance sarde, insatiable en Italie, contrecoups qui, si la France ne prononce pas le quos ego à cette tempête des Alpes, vont s’étendre du Piémont en Germanie, de Germanie en Scythie, de Scythie en Orient, et créer sur l’univers en feu la souveraineté du hasard ; de tous ces gouvernements et de tous ces gouvernants, la souveraineté, souvent dans de mauvaises mains, mais toujours présente, n’a jamais failli ; c’est-à-dire que la souveraineté, instinct conservateur et résurrecteur de la société naturelle et nécessaire à l’homme, n’a pas été éclipsée un instant dans l’esprit humain.
J’avais appris que plusieurs voyageurs, qui s’étaient hardiment et sans préambule présentés chez elle, en étaient partis sans l’avoir vue. […] Le désert, en cela semblable à l’Europe, en présente une incroyable variété.
Les théogonies indienne, persane, égyptienne, biblique même, qui toutes présentent au commencement une sorte de matière confuse et inorganique, nommée chaos, sur laquelle Dieu opère, en apparaissant, la forme, la vie, l’ordre, la lumière, la beauté, ont donné l’exemple de cette erreur. […] Mais ce n’est pas moins fausser l’entendement humain en politique que de présenter la République de Platon comme un idéal de gouvernement dont une législation doit se rapprocher.
Ce fut le conventionnel qui le rompit (car évidemment l’évêque, confondu, ne savait plus que dire) ; il se souleva sur un coude, présenta son pouce et son index replié un peu vers sa joue, comme on fait machinalement lorsqu’on interroge et qu’on juge (c’était donc maintenant le conventionnel qui, arrogamment, interrogeait et jugeait l’évêque ; le pénitent intervertissait les rôles, et jetait à ses pieds le confesseur au nom de ses doctrines glorifiées) ; il interpella l’évêque avec un regard plein de toutes les énergies de l’agonie. […] C’est un pauvre raisonneur à présenter comme modèle au peuple.
Le jansénisme présente à l’homme la « face hideuse » de l’Évangile ; il l’abîme dans la profondeur de sa misère et de son néant, et il dresse devant lui l’inaccessible perfection où il faut qu’il atteigne. […] La religion chrétienne, héritière de la loi juive, se présentera donc comme une hypothèse, telle qu’en emploient les sciences, qui tire sa probabilité de son adaptation aux faits constatés.
Drapeau, le régiment te présente les armes. […] Armand Fallières « … Il faut que la France entière présente un vaste ensemble, ou, pour mieux dire, un vaste réseau d’ateliers intellectuels, gymnases, lycées, collèges, chaires, bibliothèques, échauffant partout les vocations, éveillant partout les aptitudes… » Tel est le programme que traçait Victor Hugo à la tribune de l’Assemblée législative (1850).
L’ouvrage de Martine Kahane, Wagner et la France, Herscher, 1984, présente des documents très riches sur ce sujet. […] Si on ne présente ni Gounod ni Bizet, certains méritent d’être rappelés à notre bon souvenir.
Cet homme heureux a une fille, une fille à marier, qui se présente à ses prétendants avec un demi-million dans chaque main. […] Pour séduire le royaliste, elle se fleurdelise ; elle se présente à lui comme la fille d’un paysan vendéen mort à la Pénissière, en criant : « Vive le roi quand même !
Il déplore qu’à l’heure présente, tout homme qui écrit un article, vise à un siège au Sénat ou à la Chambre, et ménage les personnalités qui peuvent lui être utiles, sans souci de l’intérêt général, et il termine en disant que son rêve serait de fonder un journal qui ressemblerait au chœur des tragédies antiques, et avertirait la nation, au nom de l’intérêt de la chose publique. […] À quelques années de là, en 1869, je crois me rappeler, Lachaud se présente dans l’arrondissement de Saint-Denis.
Et ces défauts sont encore plus apparents dans le théâtre actuel de Maurice Magre, toute son œuvre présente ainsi l’aspect du camp de Wallenstein. […] Mme Marie Dauguet nous fut présentée par M.
. — Quand ma voiture s’est, arrêtée, la femme s’y est présentée ; elle m’a dit : « Est-il vrai que le général Lasalle a été tué ?
Il ne s’en ennuie pas, c’est son goût et son mérite ; et chaque fois que l’occasion s’en présente, il y rentre avec ardeur et verve ; il redit ce qu’il ne rougit pas de penser avec tous les maîtres ses prédécesseurs, mais il le redit bien comme le pensant lui-même et comme venant de se retremper vivement au bouillon de la source.
. — Et cependant (car je suis l’homme des doutes et des repentirs), tout en reconnaissant, surtout quand je considère certains disciples, que cette conception théocratique, telle que l’a présentée de Maistre, est en effet comme une armure du Moyen Âge qu’on va prendre à volonté, dans un vestiaire ou dans un musée et qu’on revêt extérieurement sans que cela modifie en rien le fond, je me demande, quand je considère d’autres disciples, s’il n’y avait pas un côté mystique en lui, plus intérieur, et répondant aux sources secrètes de l’intelligence et de l’âme.
Je résolus donc, autant que je pourrais, de continuer à lui donner tous les conseils dont je pourrais m’aviser pour son bien, mais de ne jamais m’opiniâtrer jusqu’à le fâcher comme ci-devant, quand il ne les suivrait pas ; de lui ouvrir les yeux sur ses vrais intérêts, chaque fois que l’occasion s’en présenterait, et le reste du temps de me renfermer dans un très-morne silence ; de ménager, d’un autre côté, dans le public, mes intérêts, de telle façon que celui-ci vît en moi le sauveur de la chose publique dans l’occasion. » Le grand chancelier Bestoucheff, à la veille d’une chute et d’une entière disgrâce, s’inquiétait également de l’avenir, comme si de rien n’était, et il avait préparé un plan en prévision du décès de l’Impératrice : d’après ce projet, le grand-duc eut été proclamé comme de droit empereur ; mais en même temps, la grande-duchesse eût été déclarée avec lui « participante à l’administration.
Bossuet meurt en combattant en écrasant Richard Simon, c’est-à-dire en repoussant la critique exacte, consciencieuse, qui se présentait sous la forme théologique, et il se flatte d’avoir fermé la porte à l’ennemi : la critique élude la difficulté, elle tourne la position ; elle s’élance à la légère, à la française, à la zouave, sous forme persane et voltairienne, et elle couronne du premier jour les hauteurs du xviiie siècle.
Quoique le point de départ et le sujet principal de ses études semblassent devoir circonscrire d’abord le cercle de son public et de ses lecteurs, il a su l’étendre, dès son entrée dans la carrière, par la supériorité et la variété de son coup d’œil, sa manière neuve d’envisager et de présenter chaque question, et la rare distinction de sa forme.
Tous les poëtes et rimeurs critiqués, confessant naïvement leurs griefs, ont été les premiers, dans la bagarre présente, à se soulever, à prêter leurs noms, à venir se faire inscrire à la file comme témoins à charge, même les malades, dit-on, même les infirmes (ceci est affligeant à toucher, mais on nous y force), et l’on nous assure que, pour jeter sa pierre, le plus clément, le plus chevaleresque, le plus contrit de tous lui-même a marché83.
Les lieux, les accidents de terrain, les particularités de défense et de retranchement sont d’un bout à l’autre (je répète le mot à dessein) présentés avec une exactitude sensible et dans un détail conforme et continu qui permettrait d’en dresser le plan.
Les peines donc qui naissent de l’exaltation de l’âme, ne sont point connues par les ambitieux ; mais si le vague de l’imagination offre un vaste champ à la douleur, elle présente aussi beaucoup d’espace pour s’élever au-dessus de tout ce qui nous entoure, éviter la vie, et se perdre dans l’avenir.
En tout cas, le noble alors c’est le brave, l’homme fort et expert aux armes, qui, à la tête d’une troupe, au lieu de s’enfuir et de payer rançon, présente sa poitrine, tient ferme et protège par l’épée un coin du sol.
L’auteur nous a présenté un groupe historique, nullement une espèce morale : il y a là autant d’espèces que d’individus.
Si la culture des Universités ou des Collèges prépare l’homme à la vie dans son milieu et dans son temps, il ne suffit pas de connaître la valeur historique des textes ; il faut en rechercher la valeur présente.
Sans cette opposition, plus de sonnet ; et ce qui a fait la fortune de celui-ci, ce ne peut être, nous l’avons vu, la perfection de la forme : c’est qu’il présente deux figures et deux tableaux qui se font pendant, comme ces chromolithographies accouplées dont l’une représente le Départ pour la chasse et l’autre le Retour de la chasse, ou bien le neveu surpris par l’oncle et l’oncle pincé par le neveu.
Et il nous les présente dans d’élégantes notices d’une irréprochable courtoisie.
Elles sont construites selon un plan déterminé dont l’auteur ne s’écarte pas ; la rime, si difficile qu’elle peut se présenter, ne l’entraîne jamais hors de la voie qu’il s’est tracée, car il la force à obéir et elle obéit, venant, à point nommé, compléter sa pensée, selon la forme voulue et le rythme choisi… Dans ses poésies, aussi bien dans celles de la jeunesse que dans celles de l’âge mur, Gautier a une qualité rare, si rare, que je ne la rencontre, à l’état permanent, que chez lui : je veux parler de la correction grammaticale… De tous ceux qui sont entrés dans la famille dont Goethe, Schiller, Chateaubriand, Byron ont été les ancêtres, dont Victor Hugo a été le père, ceux-là seuls ont été supérieurs qui ont fait bande à part… J’ai déjà cité Théophile Gautier et Alfred de Musset, qui eurent à peine le temps d’être des disciples qu’ils étaient déjà des maîtres.
Voilà le sens que présentent ces mots.
Si votre cause exige quelque chaleur, que ce soit avec noblesse avec honnêteté ; vos raisons ne perdront rien de leur force lorsqu’elle seront présentées avec modération ; on y reconnoîtra mieux le ton de la vérité.
Les Gelosi présentèrent les lettres patentes qu’ils avaient obtenues du roi.
monseigneur, voici une pièce de théâtre que je prends la liberté de vous présenter, et pour laquelle je vous prie de me faire donner cent coups de bâton.”
L’originalité sentimentale présente des degrés et des aspects infinis.
« Permettez seulement que je lui sois présente à chaque heure du jour ; permettez qu’il ne souhaite rien au-delà de mon amour, et qu’il ne regarde pas en arrière ; faites qu’il vive tout en moi, comme je vis toute en lui. » Mais un jour la mesure du sacrifice était comblée : elle a douté de la reconnaissance qu’elle avait méritée ; l’inquiétude a rongé le fruit de son amour.
Le défaut de ce raisonnement nous apparaît immédiatement, parce que nous employons le terme abstrait de fonction et que nous sommes familiarisés avec toutes les singularités que peuvent présenter les fonctions quand on entend ce mot dans le sens le plus général.
On se passionna pour les figures caractérisées que présente l’histoire, et on fut impitoyable pour ceux des contemporains que l’avenir envisagera avec le même intérêt.
Les sectes flottantes entre le judaïsme, le christianisme, le baptisme et le sabisme, que l’on trouve dans la région au-delà du Jourdain durant les premiers siècles de notre ère 284, présentent à la critique, par suite de la confusion des notices qui nous en sont parvenues, le problème le plus singulier.
L’homme qui a sacrifié à une grande idée son repos et les récompenses légitimes de la vie éprouve toujours un moment de retour triste, quand l’image de la mort se présente à lui pour la première fois et cherche à lui persuader que tout est vain.
Il offre tant de sympathies diverses à satisfaire, il soumet les sympathies physiques à tant de sympathies morales et intellectuelles, il présente tant de points de défense et d’attaque en même temps, il fait naître tant désirs au-delà du désir même, il offre tant à conquérir au-delà de la dernière conquête, il donne tant de jeu aux craintes, aux espérances, il arrête les progrès si près du but et y rappelle si puissamment par l’effort même qui en éloigne, enfin il y a tant de distance entre les voluptés que l’art le plus exercé ou le naturel le plus aimable peuvent donner à l’abandon et le charme de cette retenue mystérieuse qui arrête les mouvements d’un cœur passionné, que rien n’est impossible à une grande passion dans le cœur d’une telle femme.
Clytemnestre, avertie par le portier, se présente : aucun trouble en face de cette femme qui est sa mère et qu’il va tuer, pas un reste d’instinct filial qui tressaille.
Une noble dame qui accueille M. de Lamartine réfugié en Suisse pendant les Cent-Jours, la baronne de Vincy, lui explique qu’elle ne voit point Mme de Staël, que la politique les sépare, et qu’elle a le regret de ne pouvoir le présenter à Coppet : « Elle est fille de la Révolution par M.
Ici la discussion change d’aspect et un nouveau point de vue se présente à nous.
Guizot L’un des plus nobles spectacles que présente notre temps si décrié est celui de l’indomptable vitalité de quelques hommes illustres qui, sur des théâtres et à des titres divers, occupent encore le premier rang, quoique par leur âge ils semblent appartenir à une autre époque.
Le public, me suis-je dit pour me consoler, le public en personne me vengera ; je me présenterai à lui sur la scène dramatique pour y être couronné par ses mains.
Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ?
Stendhal, un jour, aux environs de la Bérésina, se présenta devant son chef, Daru, l’intendant général, rasé et habillé avec la recherche qu’il aurait eue à Paris : « Vous êtes un homme de cœur », lui dit Daru, frappé d’un détail qui aurait frappé aussi Napoléon, car il révélait l’homme tout entier qu’était Stendhal, et, en effet, à part la petite terreur d’être dupe, rapportée des salons et que lui a reprochée si spirituellement Sainte-Beuve, il garda toujours inaltérables, dans toutes les positions et dans tous les dangers, sa bonne humeur et son sang-froid.
Stendhal, un jour, aux environs de la Bérésina, se présenta devant son chef, M.
Cette idée digne des anciens Grecs, qui croyaient que le génie des grands hommes veillait toujours au milieu d’eux, et que leur âme était présente parmi leurs concitoyens pour animer et soutenir leurs travaux, est peut-être le plus bel hommage qui ait été rendu au législateur de la Russie.
Il faut aussi louer l’homme qui, en buvant, ne décèle rien que d’honnête, dont la mémoire et la pensée s’entretiennent de vertu, et ne pas redire, d’ailleurs, les combats des Titans ou des Géants, ni l’histoire des Centaures, fictions des vieux temps, et toutes ces rixes où il n’y a rien d’utile, mais avoir toujours présente la providence des dieux. » Ce langage n’est-il pas d’un sage et religieux réformateur, plutôt que d’un panthéiste ou d’un sceptique ?
C’est un lettré et un professeur, comme Ronsard le fut ; c’est un poète qui est un critique, phénomène qui se présentera souvent dans l’histoire de la littérature française, avec Boileau, avec Racine, avec Chateaubriand, avec Victor Hugo lui-même. […] Sauf la visite de Napoléon, il ne s’est rien présenté dans sa vie qui fût digne de lui. […] Car cela ne manque jamais : tous les personnages auxquels il montre de la sympathie me paraissent des fous, et tous les personnages qu’il nous présentera manifestement comme des imbéciles je les juge très raisonnables. […] Le présenter, dire qu’il est beau, dire qu’il est aimé de la jeune Claire et de la moins jeune Mme Surgères suffisait presque. […] Ce sont les trois attaches les plus fortes que, nous autres moralistes, nous ayons à vous présenter.
« Si Satan, comme aux anciens jours, se présentait ici parmi les fils de Dieu, cette vue suffirait pour le renvoyer chez lui plein d’effroi1157. » — « Comme sa voix ronfle, et comme il cogne ! […] Les journaux présentaient les novateurs comme des scélérats et des ennemis publics. […] Pour le fond des choses, on leur trouvait « les principes antisociaux et la sensibilité maladive de Rousseau, bref un mécontentement stérile et misanthropique contre les institutions présentes de la société. » En effet, Southey, un de leurs chefs, avait commencé par être socinien et jacobin, et l’un de ses premiers poëmes, Wat Tyler, apportait la glorification de la Jacquerie passée à l’appui de la Révolution présente. […] Quand ils mentionnent un usage, ils mettent leurs autorités en note ; ils ne se présentent au public que munis d’attestations ; ils établissent par certificats valables qu’ils n’ont pas commis une faute de topographie ni de costume.
Renard, je n’ai pas eu ce scrupule, j’ai voulu lui dessiner un beau feuillet de stud-book, mais le singulier animal s’est présenté seul et les feuillages n’accrochent, parmi les arabesques, que des médaillons vides. […] Un tel art, outre qu’il a l’inconvénient de répugner au peuple des lecteurs (qui veut qu’on lui conte des histoires et qui alors les demande au premier venu), est le signe d’une évidente et trop dédaigneuse absence de passion : or le dramaturge est un passionné, un amoureux fou de la vie, et de la vie présente, non des choses d’hier, des représentations mortes dont on retrouve les décors fanés dans les cercueils de plomb, mais des êtres d’aujourd’hui avec toutes leurs beautés et leurs laideurs animales, leurs âmes obscures, leur vrai sang qui va jaillir d’un cœur et pas d’une vessie gonflée, si on les poignarde au cinquième acte. […] c’est tiré des singulières Poésies : « Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne faut pas faire, les singularités chimiques du vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la démence, le spleen, les épouvantements raisonnés, les inquiétudes étranges, que le lecteur préférerait ne pas éprouver, les grimaces, les névroses, les filières sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagérations, l’absence de sincérité, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cour d’assises, les tragédies, les odes, les mélodrames, les extrêmes présentés à perpétuité, la raison impunément sifflée, les odeurs de poule mouillée, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des déserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifère, noctambule, visqueux, phoque parlant, équivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anémique, borgne, hermaphrodite, bâtard, albinos, pédéraste, phénomène d’aquarium et femme à barbe, les heures soûles du découragement taciturne, les fantaisies, les âcretés, les monstres, les syllogismes démoralisateurs, les ordures, ce qui ne réfléchit pas comme l’enfant, la désolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfumés, les cuisses des camélias, la culpabilité d’un écrivain qui roule sur la pente du néant et se méprise lui-même avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats sérieux sur les axiomes sacrés, la vermine et ses chatouillements insinuants, les préfaces insensées comme celles de Cromwell, de Mademoiselle de Maupin et de Dumas fils, les caducités, les impuissances, les blasphèmes, les asphyxies, les étouffements, les rages, — devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de réagir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe souverainement. » Maldoror (ou Lautréamont) semble s’être jugé lui-même en se faisant apostropher ainsi par son énigmatique Crapaud : « Ton esprit est tellement malade qu’il ne s’en aperçoit pas, et que tu crois être dans ton naturel chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensées, quoique pleines d’une infernale grandeur. » Tristan Corbière Laforgue, au courant d’une lecture, crayonna sur Corbière des notes qui, non rédigées, sont tout de même définitives ; parmi : « Bohème de l’Océan — picaresque et falot — cassant, concis, cinglant le vers à la cravache — strident comme le cri des mouettes et comme elles jamais las — sans esthétisme — pas de la poésie et pas du vers, à peine de la littérature — sensuel, il ne montre jamais la chair — voyou et byronien — toujours le mot net — il n’est un autre artiste en vers plus dégagé que lui du langage poétique — il a un métier sans intérêt plastique — l’intérêt, l’effet est dans le cinglé, la pointe-sèche, le calembour, la fringance, le haché romantique — il veut être indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé detoutes les latitudes, de toutes les mœurs, en deçà et au-delà des Pyrénées. » Ceci est sans doute la vérité : Corbière fut toute sa vie dominé et mené par le démon de la contradiction. […] Et je songe que ce qu’il faut demander aux traducteurs du rêve c’est, non pas de vouloir fixer pour toujours la fugacité d’une pensée ou d’un air, mais de chanter la chanson de l’heure présente avec tant de force candide qu’elle soit la seule que nous entendions, la seule que nous puissions comprendre.
Mais, aussi souvent que l’occasion s’en présentait, si M. […] Et de tous ces documents, choisis et présentés avec son industrie habituelle, contrôlés par la rigueur de sa méthode, commentés enfin avec son ordinaire malice, M. […] Même, nous savons assez que la manière de dire ou de présenter les choses fait une partie de leur vraisemblance, de leur vérité peut-être, et, en tout cas, du pouvoir qu’elles ont pour nous convaincre ou pour nous persuader. […] Mais une autre objection se présente, ou deux même, pour ne rien dire de la troisième, l’anatomique ou la physiologique, qu’il ne nous appartient ni de discuter, ni de soulever seulement. […] Mais, pour cela, gardons-nous de la présenter à l’humanité comme une loi nécessaire, et surtout incommutable, de son développement.
Les symbolistes et les décadents lui présentaient leurs poèmes ténébreux ; il ne disait pas : les ténèbres d’aujourd’hui seront après-demain la clarté. […] Les pages où il la présente sont des merveilles de lucidité intelligente. […] Convient-il de présenter la réalité seule, sans les idées qui peut-être en sont l’âme ? […] Et convient-il de présenter les idées seules ou vêtues seulement d’allégories, sans la réalité qui en est peut-être le corps manifeste ? […] Pierre Mille nous présente n’est pas adoucie de fades illusions.
L’une a été autrefois, l’autre est, à l’heure présente, la salle à manger des Parisiens. […] Vendredi 24 mai Théophile Gautier, qui est dans ce moment maestro di casa , nous présente à la Païva, en son légendaire hôtel des Champs-Élysées. […] On vit avec trois, et on en place cinq cents à la caisse d’épargne. » La basse prostitution présente pourrait prendre comme enseigne : « Au Gagne-Petit. » * * * — J’ai vu à l’Exposition une horrible chose : des couronnes d’immortelles en porcelaine.
Voilà pourquoi il nous présente sans cesse des aspects nouveaux, mais incomplets. […] Il est certain encore que la série des drames-chroniques de Shakespeare présente un grand aspect d’épopée. […] C’est, on le sait, sous la première de ces formes qu’il s’était présenté d’abord à l’imagination du poëte, et qu’il reste toujours imprimé dans la mémoire du lecteur, tant l’ancienne charpente dramatique est encore saillante sous l’édifice épique de Milton !
J’allais, la tête baissée, selon mon usage, lorsque je me sens arrêté brusquement, et présenté au site que voici. […] Lorsqu’on présenta à Voltaire Denys le tyran, première et dernière tragédie de Marmontel, le vieux poëte dit : il ne fera jamais rien, il n’a pas le secret. — Le génie peut-être ? […] L’idée sublime qui se présente, où était-elle l’instant précédent ?
La vie future est la suite de la vie présente, et elle comporte les mêmes usages, les mêmes plaisirs, les mêmes déboires. […] Il parlait de la postérité, de ces temps futurs, et par conséquent inexistants, auxquels tant de médiocres énergies sacrifient l’heure présente, cette réalité unique. […] Et quand même cette illusoire éternité leur serait refusée, aussi bien que toute gloire présente, pourquoi cela diminuerait-il leur activité ? […] Mais il n’est pas du tout nécessaire pour qu’une œuvre d’art éveille des idées d’amour, qu’elle nous présente un tableau sensuel : il suffit qu’elle soit belle, qu’elle soit captivante. […] Un salaire élevé peut faire que l’on soit content d’avoir travaillé, mais cela ne donne pas le contentement actuel, la joie d’user l’heure présente à la réalisation d’un objet.
Procès-verbal Me trouvant en permission de quatre jours à Bocognano, chez mon beau-frère Muffraggi (Paul), maître d’hôtel, il s’est présenté vers sept heures du soir en notre domicile un individu dont son aspect m’a semblé fugitif. L’ayant interpellé sur sa présence à Bocognano, il m’a répondu, avec hésitation, sur plusieurs questions que je lui ai posées ; lui ayant demandé les pièces identiques, il ma présenté un engagement contracté au bureau d’agence théâtrale, pièces que j’ai parfaitement reconnues mensongères. […] Comme nous étions assez fantasques, vous le savez maintenant, nous, les néoromantiques, le prétoire ce jour-là présenta un aspect qui ne manquait pas de pittoresque. […] Quand Charles Baudelaire se présenta à l’Académie, — il eut pendant quelques semaines cette fantaisie ironique, — je me souviens que je lui demandai un jour comment il s’y prendrait, lui, l’impeccable et sublime artiste, pour faire l’éloge de M. […] — Je vous présente M.
ce n’est pas moi qui reprocherais à Louis Veuillot de mépriser l’espèce humaine en général et la présente génération en particulier. […] Je connais un Roumain considérable qui vient d’arriver à Paris, pour la première fois, dans le seul espoir d’y être honorablement présenté. […] Je n’ai qu’une seule observation critique à présenter humblement à Adolphe Willette, sous forme de prière. […] Si les choses que je vais écrire, et dont je ne sais pas le premier mot en cette minute présente, ne lui plaisent pas, qu’il s’en prenne aux dangereux amis qui me persécutent à son sujet depuis tant de jours. […] Et quel pays du monde, Espagne, Italie, Angleterre, Amérique, pourrait rien présenter d’équivalent ?
Non, non, Sire, il n’y a ni couronne ni honneur pour vous au-delà de la mer : si vous allez au-devant du secours d’Angleterre, il reculera ; si vous vous présentez au port de la Rochelle en homme qui se sauve, vous n’y trouverez que des reproches & du mépris. […] Toute faveur porte l’idée de quelque chose de gratuit ; il m’a fait la faveur de m’introduire, de me présenter, de recommander mon ami, de corriger mon ouvrage. […] Ce sens, ce don de discerner nos alimens, a produit dans toutes les langues connues, la métaphore qui exprime par le mot goût, le sentiment des beautés & des défauts dans tous les arts : c’est un discernement prompt comme celui de la langue & du palais, & qui prévient comme lui la réflexion ; il est comme lui sensible & voluptueux à l’egard du bon ; il rejette comme lui le mauvais avec soulevement ; il est souvent, comme lui, incertain & égaré, ignorant même si ce qu’on lui présente doit lui plaire, & ayant quelquefois besoin comme lui d’habitude pour se former. […] C’est par elle qu’un poëte crée ses personnages, leur donne des caracteres, des passions ; invente sa fable, en présente l’exposition, en redouble le noeud, en prépare le dénouement ; travail qui demande encore le jugement le plus profond, & en même tems le plus fin. […] C’est elle qui fait le charme de la conversation ; car elle présente sans cesse à l’esprit ce que les hommes aiment le mieux, des objets nouveaux ; elle peint vivement ce que les esprits froids dessinent à peine, elle emploie les circonstances les plus frappantes, elle allegue des exemples, & quand ce talent se montre avec la sobriété qui convient à tous les talens, il se concilie l’empire de la société.
On se défit de l’argenterie, l’hôtel de la rue du Mont-Blanc fut mis en vente, et, comme il pouvait ne pas se présenter immédiatement un acquéreur pour un immeuble de cette importance, madame Récamier quitta son appartement et ne se réserva qu’un petit salon au rez-de-chaussée, dont les fenêtres ouvraient sur le jardin. […] Camille Jordan le lui présenta.
Nous vous présentons nos hommages et faisons raison. […] On voit comment le crime se présente d’abord comme une tentation vague et facile à écarter.
Étant allé faire ses adieux à Benoît XIV, celui-ci lui fit cadeau de bulles de dispense qu’il accepta avec reconnaissance ; mais, lorsqu’on lui présenta la note des frais d’expédition de ces bulles, il refusa obstinément d’en payer le montant, en disant qu’il croirait faire injure au Saint-Père s’il ne s’en rapportait pas à sa parole. […] Si, dans cette circonstance, on va lui proposer une action hardie, je crois qu’on l’y trouvera très-peu disposé ; sa faiblesse présente mettra un découragement dans son âme ; il craindra tout, parce qu’il sentira qu’il ne peut rien.
Il avait l’orgueil adroit, l’art d’imposer son génie, de le présenter en beau jour. […] Hugo nous présente, un tableau qui se suffirait à lui-même par son immédiate objectivité, mais au travers duquel le poète nous fait surgir quelque vaste conception de sa philosophie personnelle.
Les recueils édifiants faits par les bénédictins et les jésuites, même le naïf et curieux écrit d’Albert Legrand, dominicain de Morlaix, n’en présentent qu’une faible partie. […] Un signal devait les avertir du moment où la tête tomberait, pour que tous fussent en prière quand l’âme de la martyre serait présentée par les anges au trône de Dieu.
Elle ressemble à ces êtres qui se reproduisent par division ou fissiparité, et qui, à certains moments, présentent trois ou quatre individus encore soudés au tronc commun. […] Actuellement elle présente le singulier spectacle d’une science universelle par certains côtés, particulière par certains autres.
Choisir arbirairement, ce n’est pas choisir, c’est cesser au contraire de choisir pour s’en rapporter au hasard, comme quand on nous présente une assiette d’oranges. […] Si une impulsion passionnelle, par exemple, développe ses conséquences sans que se présente à l’esprit l’idée même d’une résistance possible, d’une certaine indépendance du moi intelligent par rapport à ses inclinations, il est clair que rien ne viendra, au moins de ce côté, contrebalancer l’impulsion actuelle et sa réalisation en mouvements conformes.
Samedi 4 février Savez-vous quelle est, à l’heure présente, la profession de Villiers de l’Isle-Adam ? […] » Voici la génération présente des enfants.
XI Une des circonstances qui grandit en moi ce vague sentiment littéraire m’est encore présente à l’esprit ; j’aime à me la retracer quand je me demande à moi-même d’où m’est venu l’instinct et le goût des choses intellectuelles. […] La maison aux volets toujours fermés, aussi du côté du sentier, présentait, du côté du jardin, un escalier extérieur et une petite galerie couverte, à laquelle l’escalier aboutissait.
Sa bonté de son œuvre est absente ; Vous cherchez votre appui : l’univers vous présente Votre persécuteur. […] L’incertitude de son heure combinée avec la certitude de son avènement en fait pour l’homme qui pense non plus une mort future, mais une mort présente, une mort éternelle, une mort vivante, s’il est permis d’employer ce monstrueux accouplement de mots !
Dans une audience qu’il a du pape (Clément XIII), audience qu’il n’est pas empressé de rechercher, mais à laquelle il croirait peu séant de se soustraire puisque tous les Français connus se faisaient présenter, à la fin de l’entretien qui dure une demi-heure, il reçoit en cadeau de Sa Sainteté un chapelet et l’en remercie en lui baisant un peu brusquement la main, familiarité qui fait sourire les assistants, car c’est un privilège qui est réservé aux seuls cardinaux.
Il ne se refuse en chemin aucun des développements qui se présentent, et on pourrait croire qu’il les recherche ; mais il les fournit toujours avec aisance, et il les remplit sans s’épuiser.
Elle mérite d’être présentée dans tout son développement, et je la réserve pour samedi prochain60.
Par malheur, le gouvernement qui régissait alors la France ne présentait plus qu’un simulacre d’autorité ou de liberté, et n’était de force à relever et à maintenir résolûment ni l’une ni l’autre. « Les messieurs sont divisés entre eux », écrivait Bonaparte à Joubert, à la veille du retour.
j’ai un si grand faible pour le talent qu’il n’est pas jusqu’à ce diable de Veuillot à qui je ne pourrais m’empêcher, je crois bien, de donner ma voix s’il se présentait. » Voilà le vrai littérateur, libre d’esprit, comme je voudrais être.
Regnier au travail de la présente édition.
Ces appellations vraies et nécessaires, ces qualifications décisives ne sont cependant pas toujours si aisées à trouver, et bien souvent elles ne se présentent d’elles-mêmes qu’à un moment plus ou moins avancé de l’étude.
Il est près de trois heures du matin ; elle vient de se retirer dans sa chambre ; son mari se présente, comme par hasard, un bougeoir à la main, elle l’invite à entrer.
C’est vers ce temps que le roi de Saxe, devenu grand-duc de Varsovie, crut devoir envoyer à Paris une députation de trois sénateurs du duché, pour présenter à l’Empereur l’expression renouvelée de sa reconnaissance et de celle de la nation polonaise.
Quel fut mon étonnement quand, au lieu de la gravité, de la décence, du soin de l’honneur national, de celui de l’entretien de la bienveillance mutuelle entre les deux nations, qui me paraissaient devoir composer l’ensemble de la manière d’être et des occupations d’un ministre de France, je trouvai un petit monsieur, uniquement occupé de petits vers, de petites femmes, de petits caquets, et qui, dans les petits rébus dont se composaient ses petites dépêches, disait familièrement au duc, en parlant de la certitude d’un éclat entre la France et la Russie : « La Russie amorcera si souvent, couchera en joue la France si souvent, que la France sera forcée de faire feu… » Brunet n’aurait pas mieux dit… Toute sa correspondance est sur ce ton, et présente un mélange fatigant d’affaires traitées avec la prétention au bel esprit du plus bas étage. » C’est ainsi que le prélat diplomate abuse d’un dépôt pour attaquer celui qui le lui a confié ; il le drape à la Figaro, et il ose parler de gravité et de décence !
Le rôle de M. de Talleyrand à l’Assemblée Constituante est parfaitement étudié et présenté par l’écrivain anglais, et je dirai même que c’est la partie la plus complète et la plus satisfaisante de son livre : le résultat de cet exposé fait beaucoup d’honneur à M. de Talleyrand.
L’inspiration bretonne, même là où elle est le plus présente, ne communique à la poésie de M.
Quand, aux portes du ciel par l’archange gardées, Ils se présenteront, oh !
Mais non : Racine, revenant ici, dans le dernier acte, à l’inspiration supérieure et majestueuse de la tragédie, a rendu énergiquement cette stabilité héroïque de l’âme à travers tous les orages, et n’a voulu laisser aucun doute sur ce qui demeure impossible : En quelque extrémité que vous m’ayez réduit, Ma gloire inexorable à toute heure me suit ; Sans cesse elle présente à mon âme étonnée L’empire incompatible avec notre hyménée, Me dit qu’après l’éclat et les pas que j’ai faits, Je dois vous épouser encor moins que jamais.
Léonard avait présenté la nouvelle édition de ses Pastorales au Prince-Évêque, qui fait autant de cas de sa personne que de ses ouvrages.
Sans doute je n’ai pu traiter un tel sujet, sans citer beaucoup d’écrivains et beaucoup de livres ; mais c’était à l’appui de mes raisonnements que je présentais ces exemples, et non avec l’intention de juger et de discuter le mérite de chaque auteur, comme on pourrait le faire dans une bibliothèque universelle.
vous vous exposez, avec des cœurs sans défense, à ces combats où les hommes se présentent entourés d’un triple airain ; restez dans la carrière de la vertu, restez sous sa noble garde ; là il est des lois pour vous, là votre destinée a des appuis indestructibles ; mais si vous vous abandonnez au besoin d’être aimée, les hommes sont maîtres de l’opinion ; les hommes ont de l’empire sur eux-mêmes ; les hommes renverseront votre existence pour quelques instants de la leur.
Il le fait tranquillement, n’esquivant rien, n’exagérant rien, avec un désintéressement, une impartialité, une indépendance de jugement telle, que cette sorte de sacrifice ou plutôt (car il n’avait point à la sacrifier) d’oubli provisoire de la piété filiale en face de la science qui prime tout, m’a rappelé, je ne sais comment, la hauteur d’âme des vieux Romains mettant tout naturellement l’intérêt de la patrie au-dessus des affections de famille… Puis, tout à coup, après ce long, tranquille et consciencieux exposé qui n’eût point été différent s’il se fût agi d’un étranger, la voix du professeur s’altère et laisse tomber ces mots : … Moi qui vous parle, moi qui seul sais le respect et la reconnaissance que je lui dois, j’ai dû m’abstenir de les exprimer comme je les sens, autant pour être fidèle à cette modération qu’il aimait à garder en toutes choses, autant pour ne rien rire ici qui ne dût être dit par tout autre à ma place, que pour ne pas m’exposer à être envahi par une émotion trop poignante qui ne m’aurait pas laissé la liberté et la force de rendre à cette mémoire si chère et encore si présente l’hommage public auquel elle a droit.
Si, lors du mouvement symboliste, à peine terminé depuis trois ans après avoir occupé douze années, lors de cette confuse aspiration de la jeunesse française vers une réunion de tous les arts sous l’influence de Wagner et de l’internationalisme, un critique de haut sens moral s’était levé pour arrêter les polémiques inutiles et substituer la logique aux dédains des critiques et aux saillies des nouveaux venus, il aurait précisé l’un des plus curieux mouvements intellectuels du siècle, et peut-être développé deux ou trois conséquences fécondes de cette crise pleine d’intentions et de promesses ; il y avait là un rôle considérable et bienfaisant à remplir, le rôle de Heine dans le second romantisme allemand, après Schlegel et Tieck, le rôle de Baudelaire, de Gautier et de Nerval, en 1840, le rôle de Taine dans les débuts du rationalisme, le rôle de William Morris dans les tentatives de socialisation d’art qui suivirent le préraphaélisme, le rôle professoral de César Franck dans l’école symphonique après Wagner ; ce rôle, personne ne se présenta pour le tenir, et si le symbolisme a avorté, s’est restreint à un dilettantisme de chapelle alors qu’il était parti pour une bien plus grande tentative, c’est à cause des obstinées plaisanteries des critiques superficiels, à cause du manque d’intelligence logique dans l’école, autant et plus qu’à cause des défauts eux-mêmes des symbolistes.
C’est, d’un mot, que la littérature immédiatement antérieure était plutôt une littérature d’illettrés et la présente une littérature de lettrés.
La plupart du temps, on peut déterminer sans grande peine si une œuvre est d’esprit pessimiste ou optimiste, si elle présente le monde de façon qu’on l’aime et l’approuve tel qu’il existe, ou tout au moins qu’on le croie susceptible d’être amendé, ou bien si elle s’obstine à le montrer incurablement mauvais de façon à tuer l’espérance du mieux.
Il a poussé à leurs extrêmes limites la science du développement, l’art d’exposer un motif, de le présenter sous des aspects nouveaux, et, usant de toutes les ressources polyphoniques, de le combiner à l’infini, soit avec ses propres imitations, soit avec des thèmes différents.
Ne craignez rien ; je lui parlai en chrétienne et en véritable amie de madame de Montespan. » Cette lettre, qui n’est point expressément datée, porte sa date dans les faits qu’elle présente.
Quant aux grandes scènes finales de l’arbre de Saint-Cloud, autrement dit l’arbre de l’Adoration, et aux promenades dans le parc de Mousseaux, j’y suis peu sensible ; elles rentrent dans ce nouveau système d’amour, qui consiste à identifier Julie avec la nature et avec Dieu, à faire de tous les trois un mélange qui semble tenir à la présente religion de l’auteur, et qui appartient peut-être à la future religion du monde.
Fox, elle dit un mot à chacun, elle présenta chaque personne à l’autre avec une louange appropriée ; et à l’instant la conversation devint générale, le lien naturel fut trouvé.
Mais bientôt les amis, ou les examinateurs et approbateurs du livre, s’alarmèrent de voir cette façon exclusive de procéder, et qui se trouvait ici en contradiction avec les Livres saints ; ils firent faire un carton avant la mise en vente ; ils adoucirent la phrase, et présentèrent l’idée de Pascal d’un air de précaution que le vigoureux écrivain ne prend jamais, même à l’égard de ses amis et de ses auxiliaires.
II Mais de même que parmi les faits multiples que présentent les choses et qui constituent les sciences, certains sont attirés à l’étude de la matière morte, certains autres à celle du monde organique, et parmi ces derniers certains par la matière vivante en ses éléments, certains par les ensembles que forment ces unités, il intervient chez les hommes de lettres réalistes un biais individuel, une prédisposition de l’œil à voir, une aptitude de la mémoire à retenir, un ordre de faits particulier, un caractère dans les phénomènes, un moment dans les physionomies, les gestes, les émotions, les âmes.
L’histoire de la philosophie est une sorte de contre-épreuve de la psychologie : celle-ci étudie subjectivement les lois de l’esprit, que celle-là nous présente en quelque sorte objectivement.
Chaque faculté a des titres d’honneur qu’elle accorde avec solennité à ceux qui ont suivi ses différentes leçons pendant trois ou quatre années, et qui, au bout de ce terme, sont en état de soutenir les examens qu’on fait subir à ceux qui se présentent pour obtenir ces honneurs académiques.
Un jour, cependant, Barbey d’Aurevilly, qui professait pour lui une grande admiration littéraire et une vive sympathie intellectuelle, ne put se tenir de le tancer vertement pour avoir présenté un de ses livres sous ce titre : les Plateaux de la Balance, image usée, vulgaire et jetée au rebut des allocutions de comices agricoles.
Le gardien du cap des tempêtes, le dieu du vertige au milieu des précipices des Alpes, le génie de Rome défendant le passage du Rubicon, sans doute sont de belles inventions d’une muse qui ne prétendait point à la croyance des peuples ; mais comment Voltaire a-t-il pu oser nous présenter le Fanatisme et la Politique ?
Mais la vivandière n’oubliait pas qu’elle était Corinne et elle alternait avec elle… L’historienne n’est pas tout dans l’Italie des Italiens, et dans cette espèce d’Italie, il n’y a pas que celle des Italiens de l’heure présente ; il y a l’Italie toute seule, la vieille Italie, l’Italie de Raphaël et de Michel-Ange, qui valait bien l’Italie piémontaise de Victor-Emmanuel.
Toujours les rois sont jugés par les succès, et le contraste de la misère présente obscurcit même l’ancienne grandeur.
Par l’art d’un travail caché, il nous a présenté certaines qualités de l’âme revétues de ces images qui les font adopter. […] Que les Ecrivains se souviennent constamment qu’ils sont par excellence les peintres de la vertu, que telle est leur principale fonction, & qu’ils doivent la présenter si belle que chacun ne puisse appercevoir le moindre de ses traits sans en devenir amoureux. […] On conçoit un sentiment profond, on ne trouve point de rime ; il s’en présente une pour exprimer une pensée ordinaire ; on s’y refuse d’abord, on s’échauffe la tête pour rallonger, raccourcir, tourner, retourner sa phrase. […] L’inflexible langue ne présente aucun tour que la rebelle rime ne répudie. […] Les vérsificateurs auront beau défendre leurs rimes, leur hémistiches & leurs hûrlemens tragiques ; ils auront beau dire que c’est-là l’Art, puisqu’ils ne sçavent point faire autrement ; on expulsera ces avortons, bouffis de mots, & il ne sera pas en eux de dérober à la génération présente, ou à celle qui doit naître, le flambeau qui va étinceller de toutes parts & montrer la difformité burlesque de nos Tragédies uniformes & factices.
Mais comment se fait-il que, le jour de la première bataille, par suite d’une inexplicable panique, le conscrit se trouve être à lui seul l’année, le généralissime et le drapeau, et que Fra-Berlioz, descendu des hauteurs des Abruzzes, après avoir présenté ses papiers au visa du contrôle, se contente de jouer le rôle d’un simple et bon gendarme faisant la police du répertoire de l’Opéra ? […] L’existence s’y consume comme une torche allumée par les deux bouts, — avec cette opposition singulière, — qu’on donne des journées entières à la curiosité de la minute présente, tandis qu’une minute de réflexion semble y avoir la durée d’un siècle. […] Mon appréciation sonnait le succès de l’heure présente, tandis que leur critique, horloge mal réglée, retardait d’une grosse rancune. […] L’exclamation de cet homme, qui retrouve subitement le fil de sa mémoire : Il y avait un testament… je l’ai brûlé… n’émeut, ne touche plus personne, parce qu’au lieu de dénouer l’action dans les entrailles palpitantes du sujet, elle ne présente à l’esprit, subitement refroidi, qu’une idée abstraite, celle d’un époux, d’un père qui ne veut pas être fou, parce que, dit-il, un fou ne saurait être ni époux ni père. […] Qui m’expliquera comment l’œuvre du romancier présente (question de moralité à part) un assemblage d’éloquentes invraisemblances et des montagnes de merveilleuses impossibilités ?
C’est une jeune fille, qui cause avec sa mère d’un « prétendu » qu’on leur a présenté dans un bal : DORIS … Ah ! […] dans une sphère trop éloignée de la vie présente ? […] Vous le voyez, Messieurs, c’est bien un parti pris, facile à expliquer d’ailleurs, — et qu’aussi bien nous expliquerons à l’occasion de Rhadamiste ou de Zaïre ; — mais, en attendant, voilà qui nous étonne, et on se sent tenté d’appliquer à Racine un mot barbare, mais expressif, dont le savant Charles Blanc, qui n’aimait pas Raphaël, ne manquait pas à saluer ce grand peintre, pour l’en accabler sans doute, aussi souvent que l’occasion se présentait d’en parler : il l’appelait un profiteur. […] Toutes ces images de sang, de mort, de supplice que les tyrans de Corneille présentaient à leurs victimes avec une ostentation mêlée de mauvais goût, sont ici voilées, atténuées, indiquées plutôt qu’exprimées : Le fils me répondra des mépris de la mère ; ou encore : Madame, en l’embrassant, songez à le sauver. […] Car si ces accessoires ne sont pas la vie même, ils y contribuent ; ils en forment l’accompagnement nécessaire ; ils nous en rendent la sensation présente.
J’étais avec un ami qui me présenta. […] Quand, de loin, on la voit se détacher en avant de la montagne, elle se présente comme un bastion carré : de fait, c’est plutôt une forteresse qu’un monastère. […] Le docteur Miracle nous présenta une vieille dame qu’il appelait, je ne sais pourquoi, une pythonisse et qui, disait-il, parlait la langue primitive de l’humanité. […] On lui manda de se présenter, pour cet effet, devant le comité qui s’assemblait aux Tuileries à deux heures du matin. […] Léopold Delisle ne se charge de présenter lui-même cet inestimable document à l’Académie des inscriptions.
Léon Gautier, par exemple, se portera fort de vous présenter dans la personne de Guibourc, femme de Guillaume d’Orange, une héroïne d’épopée qui laisse loin, bien loin derrière elle, toutes les Andromaque ou les Didon de l’antiquité ; à plus forte raison les Armide et les Clorinde. […] Peut-être n’a-t-on pas assez remarqué ce qu’il y a de brutalité dans ces sortes de détails, et, par extension, de grossièreté dans cette conception de la femme, telle que nous la présentent les plus célèbres fabliaux. […] Car, d’en parler comme Victor Cousin, par exemple, et de décrire pompeusement « ce grand in-folio où la main défaillante de Pascal a tracé, dans l’agonie de ses quatre dernières années, les pensées qui se présentaient à son esprit », ce n’est pas en avoir indiqué la physionomie vraie. […] Un sieur Dufresne présente requête au lieutenant particulier de la ville pour être mis en possession d’un jeu de paume loué par les comédiens, et qu’on tardait à leur livrer. […] Elle était sans doute présente, comme on dit, de sa personne.
« L’Inde, disait-il, nous présente le curieux phénomène du développement métaphysique le plus puissant peut-être qu’ait réalisé l’esprit humain, à côté de la mythologie la plus exubérante. […] Nous assistons plus que jamais à un réveil de la sagesse épicurienne, au triomphe navrant de cette philosophie de célibataire, qui consiste à rabâcher des maximes sur la brièveté de la vie présente et sur la nécessité où nous sommes de faire, sans trop nous fatiguer, ce bout de chemin. […] Trouver de nouvelles raisons d’agir, capables de remplacer les symboles évanouis et les croyances mortes ; imposer aux esprits simples des règles morales et des obligations dépouillées désormais des séductions de la poésie religieuse ; faire éclore de nouveau, sous un ciel qui semble peu clément, les vertus désintéressées, l’abnégation, le dévouement, le sacrifice ; rendre tolérables les misères de la vie présente, maintenant qu’elles ne sont plus rachetées par l’espoir d’une vie future ; donner à la démocratie un idéal, voilà notre tâche. […] Professeur suppléant à l’École de droit, long, mince, l’échine courbée, toujours saluant, présenté à tout le monde, faufilé partout, assidu partout, le parfait intrigant… » Quels tristes bonshommes ! […] Imitez les maîtres ; ils vous enseigneront les beautés de l’Art poétique, de Mérope, de la Henriade, et surtout l’art, si difficile, d’écrire en français. » Taine crut devoir présenter les cinq volumes de son Histoire au concours pour le prix Bordin, lequel est réservé, selon les intentions du testateur, à la « haute littérature ».
André Maurel a tort de nous présenter ses excuses au début de son livre. […] Messieurs, je vous présente un futur Corneille ! […] Il nous présente, cette fois, des gens riches, des personnes qui ont assez d’argent pour s’attarder, sur la « côte d’azur » en de paresseuses villégiatures. […] Cette vue m’induisit, je l’avoue, en des récriminations excessives contre l’heure présente. […] C’est à peu près dans cet état, et avec ces enjolivements, que les écrits des Grecs se présentèrent d’abord à la science moderne.
Elle couvre ses chansons, elle défend ou tolère ses fiançailles, elle parle plus haut que tous au repas de noces ; il faut qu’on lui présente la mariée, et encore lui fait-elle « mauvais visage » ; elle gronde pendant la première nuit d’amour. […] Descotes nous présente la jeune famille en un groupe charmant « comme un bouquet de cyclamens ». […] Enfin on ne nous avait pas présenté les amis de son grand fils, avec pareils renseignements sur leurs parents, leur fortune, leur carrière, leur trempe d’esprit, leurs goûts, même leur garde-robe et leur table. […] Edmond de Goncourt nous présente ce qui en reste. […] La vie présente vaut comme moyen ; elle fait notre éducation, elle prépare cet au-delà que la transcendance de la loi morale nous aide à deviner.
Tel est le cas des phénomènes réflexes, l’un des plus instructifs que présente la physiologie. […] Aux éléments de la sensation correspondent les éléments de la danse ; par conséquent, si, dans une sensation de son musical qui dure un dixième de seconde, il y a cent sensations élémentaires semblables : qui durent chacune un millième de seconde et sont chacune composées d’un minimum, d’un maximum avec une infinité de degrés intermédiaires, il faut admettre que, dans la cellule sensitive et pendant ce même dixième de seconde les molécules ont exécuté cent évolutions semblables qui ont duré chacune un millième de seconde et ont été composées chacune d’un minimum, d’un maximum avec une infinité de degrés intermédiaires ; de plus, si la sensation de son présente cette qualité particulière qu’on appelle le timbre et qui est produite par l’accolement de quelques petites harmoniques aiguës, on peut admettre que, dans le tourbillon des danseurs, quelques petits groupes collatéraux ont exécuté leur évolution avec une vitesse qui était un multiple de celle des autres. — Règle générale : les portions successives ou simultanées de la sensation, totale transcrivent en termes psychologiques les portions successives ou simultanées de la danse totale. […] « On vérifie par l’éthérisation la théorie ci-dessus présentée.
Il avait vu pour la première fois à Lyon, en 1812, une noble exilée7 à laquelle son ami Camille Jordan le présenta, et qui eut depuis une influence si sereine sur sa destinée apaisée. […] Cet ami dévoué lui avait été présenté à Lyon ; il était fils d’un imprimeur et l’ami intime de Camille Jordan, le grand orateur, lequel, jaloux de lui assurer la bienveillance de sa belle amie, avait raconté son histoire qui était celle d’un cœur déçu.
Mécène avait présenté Virgile à Auguste. […] Mécène présenta Horace à Auguste, Auguste goûta Horace autant et plus qu’il n’avait goûté Virgile.
C’est le moyen de faire remonter l’esprit des auditeurs jusqu’aux premiers éléments de la question qu’on débat, afin qu’un argument porte rigoureusement sur l’autre, et que la pierre fondamentale du syllogisme soit aussi bien assise dans l’esprit que la dernière ; c’est le moyen de détruire en passant toutes les objections qui se présentent à l’intelligence ; c’est le moyen enfin de bien définir tous les mots avant de les employer dans le raisonnement, afin qu’après la conclusion il ne puisse subsister aucune équivoque ou aucun malentendu dans la conviction absolue des disciples : aussi est-ce le mode d’enseignement et d’argumentation qu’on emploie ordinairement avec les enfants, comme on peut le voir dans nos catéchismes ou dans nos manuels. […] je m’y condamne, et assurément voilà de valables cautions que je vous présente !
Le conclave ainsi retardé paraît interminable ; on propose de présenter différents noms jusqu’ici sans espoir, ils sont repoussés. […] Nous voulions que ce dernier pût la présenter ensuite comme sienne, sans craindre de nous enlever le mérite de l’invention.
Enfin, on voulait une image complète de la vie dans une comédie sans incidents, sans coups de théâtre, sans complications invraisemblables ; où tout fût une cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire, si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries de Scapin, mais le sourire de la raison émue et réjouie par le spectacle d’événements sérieux présentés sous une forme plaisante. […] dans une contrariété vive et présente, on peut tirer quelque soulagement d’une autre passion ; mais un aphorisme de morale n’y fait rien.
Telle est l’image qui, à l’audition de ce sublime adagio, se présente d’abord à nos sens émus. […] La suprématie de la pensée intuitive sur la pensée analytique est aussi présente dans les textes de Wagner que dans ceux de Schopenhauer.
Clercs ou laïques, les auteurs de nos Mystères, que l’on en appellerait plus exactement les fournisseurs, ne se proposent seulement plus de nous conter le « drame de la Passion », ni d’apprendre à la foule des vérités nouvelles, ou de lui présenter sous une forme nouvelle des vérités anciennes, mais leur dessein ou plutôt leur fonction, tout ce qu’ils sont et ce qu’on leur demande, n’est que de tracer une espèce de scénario qui serve aux bourgeois de Tours ou d’Orléans de prétexte à monter sur les planches, vêtus d’oripeaux éclatants, — et à se procurer ainsi le même genre de plaisir que leur donne de nos jours une « cavalcade » soi-disant historique. […] Caractères généraux de l’épopée romanesque ; — et qu’ils ne sont ni ceux de l’épopée héroïque, — ni ceux de la poésie provençale : — 1º le merveilleux n’y est pas celui des pays du soleil, non plus que le paysage en général ; — 2º l’adoration mystique à la fois et sensuelle dont la femme y est l’objet ne ressemble pas du tout à ce qui respire dans les chansons des troubadours ; — 3º la passion y affecte un caractère de tendresse et de profondeur qu’elle ne présente nulle part ailleurs ; — 4º et le tout s’y enveloppe d’un voile de mélancolie ou de tristesse même qui n’a certainement rien de méridional. — D’autres caractères ne différencient pas moins notre épopée romanesque de la poésie arabe ; — puisqu’on a prétendu voir dans les Arabes les initiateurs de la « chevalerie ». — Elle diffère encore de l’inspiration des Niebelungen. — L’inspiration des romans de la Table-Ronde est foncièrement celtique.
. — Il est à moitié nu et mourant, et présente le jeune Commode, jeune, rose, mou et voluptueux et qui a l’air de s’ennuyer, à ses sévères amis groupés autour de lui dans des attitudes désolées. […] — Il serait bon d’en finir tout de suite. — On veut à toute force nous présenter M.
On la lisait autrefois, dans l’Orient chrétien ; et on peut la lire aujourd’hui, et reconnaître, sous la mesure trop uniforme de l’hexamètre, l’originalité affaiblie, mais présente d’un modèle inimitable. […] Seulement deux choses se mêlent sans cesse à cette théologie, un souvenir, un regret de la poésie païenne, toujours présente, quoique abjurée, un spiritualisme néo-platonicien qui pénètre le dogme et l’enveloppe tout entier.
Mignet évoque et introduit le souvenir de Jouffroy qui se trouve ainsi singulièrement agrandi et présenté comme un des oracles modernes, comme un puissant démonstrateur des vérités invisibles et comme le théoricien religieux de l’ordre universel.
Je voudrais qu’un esprit aussi fin que le sien eût senti qu’il n’y a pas un si grand mérite à donner du joli et du neuf sur de pareilles matières, et que tout homme qui les traite avec quelque liberté peut s’y montrer spirituel à peu de frais ; non que, parmi les choses sur lesquelles il se donne un peu carrière, il n’y en ait d’excellentes en tous sens, et que même celles où il se joue le plus ne puissent recevoir une interprétation utile ; car enfin, dans tout cela, je ne vois qu’un homme d’esprit qui badine, mais qui ne songe pas assez qu’en se jouant il engage quelquefois un peu trop la gravité respectable de ces matières : il faut là-dessus ménager l’esprit de l’homme, qui tient faiblement à ses devoirs, et ne les croit presque plus nécessaires dès qu’on les lui présente d’une façon peu sérieuse.
Il se préparait à aller jouir du repos en sa maison de Montjeu près d’Autun, et d’où l’on a une des plus belles vues sur la ville et le pays, lorsqu’il mourut à Paris, le 31 octobre 1622. disent toutes les biographies ; cependant, comme il y a des lettres de lui qu’on présente comme datées des deux premiers mois de 1623, j’incline à croire que la vraie date de sa mort est des derniers jours de février ou peut-être de mars de cette même année.
Et c’est alors que, tandis que Jésus descend le long de la montagne des Olives, il le présente touché au vif dans son cœur d’une tendre compassion, et pleurant sur la ville ingrate dont il voit d’avance la ruine ; puis, tout d’un coup, sans transition et par une brusque saillie qui peut sembler d’une érudition encore jeune, Bossuet s’en prend à l’hérésie des marcionites qui, ne sachant comment concilier en un seul Dieu la bonté et la justice, avaient scindé la nature divine et avaient fait deux Dieux : l’un purement oisif et inutile à la manière des épicuriens, « un Dieu sous l’empire duquel les péchés se réjouissaient », le Dieu qu’on a nommé depuis des bonnes gens ; et, en regard de ce Dieu indulgent à l’excès, ils en avaient forgé un autre tout vengeur, tout méchant et cruel : et aussi, poussant à bout la conséquence, ils avaient imaginé deux Christs à l’image de l’un et de l’autre Père.
Buffon rencontrait là en effet une de ses idées favorites chez Bailly, et il la saluait : celui-ci dans ce premier ouvrage n’avait toutefois présenté que par un aperçu rapide, et comme par intervalles, sa supposition d’un ancien peuple qu’on ne nommait pas, premier inventeur naturel des sciences, et duquel les autres peuples d’Asie n’auraient été que des héritiers plus ou moins incomplets et ignorants.
Il vécut donc avec les bergers, avec les paysans ; et lorsque les Esquisses de l’état naturel, civil et politique de la Suisse, présentées dans une suite de lettres, par William Coxe, parurent en anglais et obtinrent du succès, Ramond se trouva en mesure à l’instant de les traduire en les perfectionnant, en y ajoutant nombre de chapitres originaux qui les complétaient et en faisaient un ouvrage tout nouveau.
Ayant chanté ses premières amours d’enfant dans des poésies délicates et subtiles, il se dit que ce n’était point assez et qu’il fallait élever à la beauté et à la reine de son cœur un monument dont il fût à jamais parlé : La Divine Comédie naquit dans sa pensée, et il mit des années à la construire, à la creuser, à l’exhausser dans tous les sens, à y faire entrer tout ce qui pouvait la vivifier ou l’orner aux yeux de ses contemporains, afin de faire plus visible et plus brillant le trône d’où il voulait présenter Béatrix au monde.
Necker ne se présenta pas, mais ce début de billet est le premier mot dont Mme de Créqui, de son fauteuil, eût accueilli M. de Meilhan s’il était entré ce jour-là dans son salon.
Les principaux traits accusés par Saint-Simon sont bien en Villars ; mais il les a présentés sous un jour si contraire, si particulier, à la clarté de sa lampe de nuit et avec de telles rougeurs dans l’ombre, qu’on n’a devant soi qu’un monstre de vanité, de forfanterie et de fortune, une caricature.
Vivre par la pensée dans d’autres temps et s’y oublier à volonté, tandis que l’on continue dans l’heure présente de jouir insensiblement et par tous les sens de l’air, de la lumière, de la pureté du ciel, de la limpidité des eaux, de la majesté des horizons, de tous les bienfaits naturels qui sont encore la plus vraie jouissance pour des êtres vivants, que faut-il de plus à l’homme qui est sorti de l’âge des passions et en qui elles n’ont point laissé la lie de leur philtre empoisonneur ?
Aucun d’eux n’a su, je ne dis pas peindre la nature, mais même présenter un seul trait bien caractérisé de ses beautés les plus frappantes. » Là encore, à ceux même qui n’aimeraient ni la grenouille ni le hanneton, je dirai : « Je passe condamnation sur le peu d’élégance de l’expression, mais trouvez-moi dans le siècle un jugement de plus de bon sens.
Il avait vingt-quatre ans, d’aimables dehors, de la naissance ; il parlait l’anglais avec facilité et aimait même à l’écrire : « Car cette langue, disait-il, se prête à tout, au lieu qu’en français il faut toujours rejeter dix pensées avant d’en rencontrer une qu’on puisse bien habiller. » Il y contracta tout d’abord d’étroites amitiés, y vit le grand monde, fut présenté à la cour, et, ce qui nous intéresse davantage, fut admis, à Cambridge, dans l’intimité du charmant poète Gray. « Jamais, disait-il, je n’ai vu personne qui donnât autant que Gray l’idée d’un gentleman accompli. » Nous avons un récit de ces mois de séjour à Cambridge, par Bonstetten, qui s’est plu à mettre en contraste le caractère mélancolique de Gray avec la sérénité d’âme de son autre ami, le poète allemand Matthisson, qu’il posséda plus tard chez lui comme hôte en son château de Nyon, dans le temps qu’il y était bailli.
Comme cette Cybèle de l’hymne homérique qui se présenta d’abord à de jeunes filles assises au bord du chemin, sous le déguisement d’une vieille femme stérile, et qui ensuite redevint soudainement la féconde et glorieuse déesse, la nature bretonne finit par livrer à Guérin tout ce qu’elle contient : s’il l’a méconnue un moment, il s’en repent vite, et elle lui pardonne ; elle cesse de paraître ingrate à ses yeux, elle redevient aussi belle qu’elle peut l’être : la lande elle-même s’anime, se revêt pour lui, dans ses moindres accidents, de je ne sais quel charme.
C’est le présent dont nous sommes les témoins intelligents, qui éclaire pour nous le passé ; c’est la vie présente et que nous vivons, qui nous apprend à bien lire dans l’histoire, dans cette histoire humaine qui n’a été qu’un perpétuel mouvement.
Témoin de plusieurs régimes politiques et acteur du premier ordre dans l’un d’eux, il a voulu présenter un exposé narratif qui fût à la fois une défense et une apologie.
Mesnard a très judicieusement discuté et démontré l’authenticité de ce projet de réforme en tant qu’il est dû à Saint-Simon, et sa non-authenticité en tant que Saint-Simon l’attribue au Dauphin et le présente comme adopté et résolu par lui.
Elle ne ressemblait pas à Frédéric qui se passait de lecture allemande et ne lisait que des ouvrages français ; elle en lisait aussi en russe et trouvait à cette langue adoptive, qu’elle s’appliquait à parler et à prononcer en perfection, « bien de la richesse et des expressions fortes. » Les Annales de Tacite qu’elle lut en 1754 seulement, c’est-à-dire à l’âge de vingt-cinq ans, opérèrent, dans sa tête une singulière révolution, « à laquelle peut-être la disposition chagrine de mon esprit à cette époque, nous dit-elle, ne contribua pas peu : je commençais à voir plus de choses en noir, et à chercher des causes plus profondes et plus calquées sur les intérêts divers, dans les choses qui se présentaient à ma vue. » Elle était alors dans des épreuves et des crises de cœur et de politique d’où elle sortit haute et fière, avec l’âme d’un homme et le caractère d’un empereur déjà.
» Déjà bien las et bien épuisé de santé, et revenant du Tréport où il avait passé d’assez bonnes semaines : « Allons, disait-il à un ami, je me sens mieux, je suis content ; il faut décidément que je prenne un congé sérieux de deux ou trois mois ; je reviendrai en ce petit lieu, j’y apporterai un opéra que je finirai : il faut que je fasse cela avant ma mort. » Et sur ce qu’une de ses chères enfants présente se récriait sur ce mot : « Aimes-tu mieux, reprit-il, que je dise que je le ferai après ma mort ?
Ce qui caractérise le Discours de la montagne et les autres paroles et paraboles de Jésus, ce n’est pas cette charité qui se rapporte uniquement à l’équité et à la stricte justice et à laquelle on arrive avec un cœur sain et un esprit droit, c’est quelque chose d’inconnu à la chair et au sang et à la seule raison, c’est une sorte d’ivresse innocente et pure, échappant à la règle et supérieure à la loi, saintement imprévoyante, étrangère à tout calcul, à toute prévision positive, confiante sans réserve en Celui qui voit et qui sait tout, et comptant, pour récompense dernière, sur l’avènement de ce royaume de Dieu dont les promesses ne sauraient manquer : « Et moi je vous dis de ne point résister au mal que l’on veut vous faire : mais si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre.
Hamilcar, le grand homme d’État, le père d’Hannibal, ne gagne pas à cette visite où il est présenté comme un violent et un cupide, ne se possédant pas, à tout moment hors de lui-même.
On ne voit agir, en fait de divinités, que Pan et les Nymphes : on n’en nomme guère d’autres, et on voit en même temps que ces divinités suffisent aux besoins des bergers. » — « Et cependant, ajoutait Goethe, obéissant a la suggestion de son interlocuteur et continuant la pensée d’Eckermann ou plutôt la sienne propre, cependant, avec toute cette mesure, là se développe un monde tout entier : nous voyons des bergers de toute nature, des laboureurs, des jardiniers, des vendangeurs, des mariniers, des voleurs, des soldats, de nobles citadins, des grands seigneurs et des esclaves. » C’est tout ce dialogue qui manque, pour le dire en passant, dans la page de préface ajoutée à ta présente édition, où elle fait d’ailleurs une si digne et si magistrale figure.
Cette moralité, on la trouverait dans la réflexion très-sensée qu’adresse M. de Férias à sa petite-fille en voyant les mobiles extraordinaires auxquels elle obéit dans toute sa conduite : « Ma chérie, vous voulez toujours monter sur le cygne ; vous voulez l’impossible : ce sera, je le crains, l’écueil de votre vie. » Le dernier mot du livre serait alors un conseil d’institutrice : « Mesdemoiselles, plaignez Sibylle et ne l’imitez pas : avec toutes ses belles qualités, une seule, poussée trop loin, a failli la perdre. » Mais ce n’est pas là ce qu’a fait l’auteur, et, dans la suite de l’histoire, il paraît bien, au contraire, vouloir nous présenter Sibylle comme une sorte de type de perfection, un modèle ; et c’est bien ainsi que l’ont prise cette quantité d’admiratrices qui se sont écriées en la voyant : « Voilà comme nous sommes, voilà comme nous voudrions être, et comme nous serions à coup sûr si c’était à recommencer !
Les Grecs, dont on voudrait bien présenter M.
Il embrassa toute la littérature allemande, passée et présente ; il y marcha à pas de géant, peignant tout à grands traits, d’une manière rapide, mais avec une touche si vigoureuse et des couleurs si vives, que je ne pouvais assez m’étonner ; il parla de ses ouvrages peu et avec modestie, beaucoup des chefs-d’œuvre en tout genre de la France, des grands hommes qui l’avaient honorée, du bonheur de sa langue, des beaux génies qui l’avaient maniée, des littérateurs présents, de leur caractère et de celui de leurs productions ; enfin, j’étais un Français qui était allé pour rendre hommage au plus beau génie de l’Allemagne, et je m’aperçus bientôt que M.
Monselet que son plaidoyer m’a intéressé, m’a instruit, mais ne m’a point convaincu ; car il n’a pas touché ou du moins approfondi les points essentiels et qui subsistent à la charge de Fréron, même du Fréron blanchi et innocenté qu’il nous présente.
C’est certainement un gentil motif d’idylle, charmant peut-être dans l’original, que celui qui se présente à nous, ainsi traduit : Mona Sur le bord de la rivière, les pieds dans l’eau, assise sur le gazon frais, un soir Mòna Daoulas était dans la prairie, sous les aulnes verts.
Racine : je les tire d’une lettre que m’a écrite une personne qui se trouva au petit discours que fit l’ecclésiastique de Saint-Sulpice qui avait accompagné le corps et qui le présenta, et à la réponse que fît le confesseur de la maison, nommé M.
Quinet, il est vrai, dit à merveille dans sa préface : « L’époque la plus riche assurément que l’histoire romaine ait présentée à l’épopée est celle où le monde antique parvint à sa plus haute unité sous la puissance du premier des Césars.
les gens de lettres par des choix d’une littérature moins spéciale, et par toutes les sortes de variétés que présentent, dans une société comme la nôtre, les applications publiques de la parole : à la bonne heure !
Les Funérailles du général Foy présentent dans le début une grande confusion de sentiments et de couleurs.
Le style de Racine se présente, dès l’abord, sous une teinte assez uniforme d’élégance et de poésie ; rien ne s’y détache particulièrement.
la première fois que j’eus l’honneur d’être présenté à M. de Chateaubriand, il me reprit tout d’abord sur cet article ; la première fois que j’eus l’honneur de voir M.
Les souvenirs d’une grandeur passée, sans aucun sentiment de grandeur présente, produisent le gigantesque.
Le duc de Rohan en fut enthousiasmé ; il témoigna un vif désir de me connaître ; Genoude ne lui dissimula pas ma répugnance à aller me présenter moi-même chez un grand seigneur inconnu.
Irréligieux sans tapage et sans raillerie, déiste avec gravité, Vauvenargues ne connaît d’immortalité que celle de la gloire, et comme il l’a dit, les hommes, la vie présente sont l’unique fin de ses actions.
Ce Théâtre a été fondé pour établir l’art réaliste : grossièreté allant jusqu’à l’obscénité, puisque c’est notre erreur favorite, à nous autres Français, de croire que plus le modèle est dégoûtant, plus l’imitation est réelle, et, d’autre part, minutieuse exactitude du décor, de la mise en scène, du jeu et du débit des acteurs, voilà les deux caractères apparents que présente d’abord le Théâtre Libre.
Par la forme même de son livre, par la disposition typographique qui, isolant chaque pensée, nous la présente comme souverainement importante et nous la propose pour sujet de méditation, l’auteur semble prendre envers nous cet engagement que chacun de ces brefs alinéas supposera et résumera une masse considérable d’observations particulières, en contiendra tout le suc, sera l’équivalent d’un roman, d’une comédie, tout au moins d’un sermon ou d’une chronique.
Alphonse Daudet a beaucoup d’esprit et qu’il est toujours à l’affût, il s’arrête et s’intéresse à des détails qui nous échapperaient ou que nous remarquerions à peine ; il nous fait trouver curieuses par la façon dont il nous les présente des choses tout ordinaires et qui nous auraient sans doute faiblement frappés ; il a, si j’ose dire, un merveilleux flair des petits drames obscurs dont fourmille la réalité.
Son influence présente est plutôt fâcheuse ; la faute en est moins à elle-même, qui agit sans discernement, ainsi que tous les corps constitués actuels, qu’au snobisme de la jeunesse.
« La présente traduction, écrit-il, n’a d’autres mérites que sa littéralité scrupuleuse.
* * * Wilde fit son entrée, à l’heure dite, accompagné du Stuart Merrill, négociateur de l’affaire, et d’un ami personnel, un compatriote, ignorant notre langue, qu’il négligea de nous présenter.
Janin ait tout son bon sens, il faut (je lui en demande pardon) qu’il se sente libre, qu’il n’ait pas affaire à l’un de ces noms qui, bon gré, mal gré, ne se présentent jamais sous sa plume qu’avec un cortège obligé d’éloges.
Au centre du lieu, trois grands hommes aimeraient souvent à se rencontrer devant le portique du principal temple (car il y en aurait plusieurs dans l’enceinte), et, quand ils seraient ensemble, pas un quatrième, si grand qu’il fût, n’aurait l’idée de venir se mêler à leur entretien ou à leur silence, tant il paraîtrait en eux de beauté, de mesure dans la grandeur, et de cette perfection d’harmonie qui ne se présente qu’un jour dans la pleine jeunesse du monde.
Analyser le roman, c’est en ôter précisément ce que l’auteur a voulu y mettre, c’est isoler le fil et le présenter sans la broderie.
Elle regarda Mme de La Fayette présente avec un mélange de pitié et de souffrance ; puis se retournant vers le capucin : « Laissez parler M.
Chez lui, à table, il m’avait présenté à la noblesse militaire comme un jeune homme qui avait des droits à sa reconnaissance et à sa protection.
» Puis, s’appuyant sur mon épaule pour descendre, et m’ayant consulté sur l’effet de son bouquet, le seul sans doute que la saison eût pu lui offrir : « Mon ami, ajouta-t-il avec une figure dont l’expression m’est encore présente, les anciens couronnaient de fleurs les sources où ils avaient puisé.
Les auteurs comiques présentent toujours leurs personnages au public sous ce double jour : chacun de ceux-ci subsume sous un concept général, représentatif de la qualité et de la quantité d’une énergie déterminée, — une énergie particulière, la sienne propre, qui ne relève jamais de ce concept.
Gaston Dubedat reçoive encore, puisque l’occasion s’en présente, mon merci sincère.
Ajoutez que les problèmes philosophiques, toujours identiques dans le fond des choses, se présentent à chaque époque sous des aspects différents.
Grâce à eux, le fameux numéro a couru déjà toute la ville ; et, pendant trois jours, leur salon a présenté l’aspect d’un vrai cabinet de lecture.
Mais auparavant présentons, dans son ensemble, la théorie de la parole, en y comprenant l’esquisse rapide des destinées de la langue française.
Vous avez cru enfin que j’étais l’ennemie du mariage tel que la conçu et réalisé le Catholicisme, cette vieille sottise que j’insulte le plus que je peux partout, même dans ce livre que je vous présente, et que j’avais de l’union de l’homme et de la femme une notion plus libre… Eh bien !
D’homme qu’il n’ait pas possédé comme le démon possède, d’homme qui reste se possédant lui-même avec ce terrible sorcier et qui se rende compte froidement de ses sorcelleries, à l’heure présente, je n’en connais pas.
Eh bien, parmi les rédacteurs de La Vie parisienne, en voici un qui a pendu son loup à sa boutonnière et s’est présenté à nous visage découvert, et avec un livre fait de ses articles, rassemblés ingénieusement sous un titre : Monsieur, Madame et Bébé 23, lequel titre, comme vous le voyez, joue assez bien la composition !
L’équivoque est présentée avec une hardiesse naïve page 59 du Vrai, du Beau et du Bien.
» Lorsqu’il s’agit d’un philosophe du dix-septième siècle, il se croit dans son domaine : il revendique l’homme ; grand ou petit, exhumé par lui ou exhumé par d’autres, il veut à toute force le présenter au public.
un des maîtres de la génération présente n’a pas craint de couvrir de l’autorité de son nom un livre comme Madame Bovary. […] Grandes questions qui se présentent au seuil même de la morale, et dont toute la morale dépend. […] Ils se sont plu à présenter le suicide comme une des nécessités cruelles où l’homme est parfois réduit dans notre société, comme le seul refuge qui lui reste souvent contre les angoisses de la misère et les tentations du vice ou du crime. […] Cette littérature a présenté le mariage comme une institution arbitraire, comme une odieuse invention, imaginée par le despotisme de l’homme pour exploiter la faiblesse de la femme. […] À la question que nous nous posons ici, il semble qu’il y ait une première réponse à faire, réponse qui se présente d’elle-même à tous les esprits.
Cette distinction ne pouvait se présenter que courtement à l’esprit de Rousseau, et encore parce qu’il avait lu Montesquieu. […] Encore est-il que son sentiment est très bon. « Les Huguenots, sans doute, ont été enivrés de fanatisme et souillés de sang comme nous ; mais la génération présente est-elle aussi barbare que leurs pères ? […] Le collectivisme c’est le despotisme ; et le fond de Montesquieu, c’est l’horreur du despotisme sous quelque forme qu’il se présente. […] Vous avez brisé une statue, je vous condamne à la rétablir ; vous n’avez pas ôté le chapeau devant le curé de la paroisse qui portait ce que vous savez je vous condamne à vous présenter quinze jours consécutifs sans chapeau à l’église ; vous avez lu les ouvrages de M. de Voltaire ; oh ! […] Le Deutéronome dit expressément : « J’enivrerai mes flèches de leur sang ; mon épée dévorera leur chair et le sang des meurtris ; on me présentera leurs têtes nues. » Presque tous les cantiques juifs que nous récitons dévotement (quelle dévotion !)
Ceci sera information et leurs grands cris pour plaintes et piteuses larmes les présenteront devant Notre-Seigneur qui en sera le vrai juge, et qui, par aventure, ne voudra attendre à les punir jusques à l’autre monde et les punira en cettui-ci. […] Il n’osa pas se présenter au roi, craignant « d’avoir mauvais visage de son seigneur. » Il se sauva, d’abord en Béarn, auprès de Marguerite, puis à Ferrare, auprès de la duchesse Renée de France qui était dévouée à la nouvelle religion. […] Présente à Dieu louanges et services, Ô toi mon âme, et tant de bénéfices Qu’en as reçus ne les mets en oubli. […] On a même remarqué qu’ils présentent quelques contradictions, ce qui est vrai, mais défaut si léger que je ne relèverais point, n’était pour montrer à quel point Rabelais y tient peu lui-même et attache peu d’importance à cette partie de son art. […] Ailleurs : « La Foi gît en la connaissance de Dieu et de Christ, non en la révérence de l’Église… Ignorants reçoivent tout ce qui leur est présenté sous le titre d’Église… Ils (les Papistes) déterminent que ceux qui s’abrutissent en ne sachant rien et même se flattent en leur bêtise croient dûment ainsi qu’il est requis… » Non !
L’Avenir de la Science nous montre, dans Renan, un gobeur éperdu de tout ce qui se présente sous le signe du rationnel. […] Elle pèse encore sur notre société présente. […] Deux noms de critiques nés et de grands lettrés se présentent à l’esprit : Lemaître et France. […] Il s’était présenté à lui par sa grimace, qui était factice et puérile, non par son goût, qui était direct et sublime. […] Quelques rares zélateurs du passé essaient encore de cacher la nouvelle, de présenter comme révisible l’arrêt fatal de Pierre Marie.
Je ne crois pas qu’il y ait de livre, de livre célèbre, et justement célèbre, où l’antiquité nous soit présentée sous de plus fausses couleurs que dans le Télémaque ; non ! […] Et puisque d’un côté les hautes spéculations les effarouchent, que les grandes passions leur font plutôt peur, on s’ingénie à les leur présenter sous une forme qui les amuse ; mais elles, à leur tour, achèvent d’épurer la langue de tout pédantisme, et la pensée même de l’espèce d’orgueil dont elle se nourrit dans sa solitude. […] Marin Le Roy de Gomberville [Chevreuse ou Étampes, 1599 ou 1600 ; † 1674, Paris]. — Son Polexandre [1629-1637]. — Combinaison, dans ce roman, du genre d’intérêt des Amadis avec la curiosité géographique : — l’aventure du prince Zelmatide et l’histoire du Mexique ; — l’histoire d’Almanzaïre, reine du Sénégal ; — l’aventure de la princesse Perselide et la cour du Maroc. — Analogie du genre d’intérêt que présente le Polexandre avec certains romans « exotiques » de nos jours. […] Les principales éditions des Provinciales et des Pensées sont : Des Provinciales : — les éditions originales, 1656-1657, dont les recueils factices présentent entre eux d’assez grandes différences ; — la traduction latine donnée par Nicole, sous le nom de Wendrock, 1658 ; — l’édition de 1659, à Cologne, chez Nicolas Schouten ; — l’édition Maynard ; Paris, 1851, Firmin Didot ; — l’édition Derôme, Paris, 1880-1885, Garnier ; — l’édition Faugère, Paris, 1886-1895, Hachette. […] Ne présentez jamais de basse circonstance.
Charles Blanc, s’étant présenté à la mairie pour se faire inscrire avec son frère, est très animé contre le maire, qui, dans l’ignorance du nom des illustres enrôlés, lui a demandé bêtement s’ils étaient armés. […] Un de mes amis a présenté au général Guiod un ancien officier très capable. […] On ne se figure pas, à l’heure présente, l’aspect provincial d’un grand café de Paris. […] Une pauvre vieille femme avait toute sa vie et toute son âme concentrées sur un fils qui, d’employé de la banque, est devenu, à l’heure présente, soldat. […] Mercredi 28 décembre La triste vie dans ce déménagement, où l’œil n’a plus la jouissance de tout ce qu’il aimait, où tout ce qui était suspendu aux murs a été décroché, à cause des ébranlements du canon, où les dessins désencadrés sont dans les cartons, où les cadres, avec leurs réjouissantes sculptures et leurs éclairs de vieil or, sont cachés dans des enveloppes de sales journaux, où les livres, ficelés en paquets, sont étalés à terre, où la pièce d’artiste que l’on habite, présente l’aspect d’un arrière-fond d’épicerie.
Un seul des penseurs que je présente aux lecteurs dans ce volume n’a nullement rêvé pouvoir spirituel et gouvernement des âmes. […] Un premier tableau se présente aux yeux qu’il est fort possible qui soit la réalité dans un siècle. […] Amendés ainsi, ils seront présentés au roi qui les retournera aux Chambres politiques sous forme de projets de loi. […] L’histoire morale de l’humanité présente toujours, périodiquement, ce spectacle. […] La question, tout au moins, n’est point aussi simple que Quinet nous la présente, et ce que j’en dis n’est que pour marquer une fois de plus que ces analogies, si séduisantes qu’elles soient, entre les choses d’histoire naturelle et les choses de sociologie, clochent toujours par quelque endroit.
Il se présente à la première hôtellerie venue, sans autre bagage qu’un Horace, un Dante et un Pétrarque annotés par lui, seule fortune d’un philosophe, d’un amoureux et d’un poète. […] Comme je n’avais jusque-là parlé ni peu ni beaucoup de ma chère compagne de voyage, je pensai que c’était le moment opportun de faire mention de mon bonheur à la famille ; et, pour ramener sur les lèvres la gaieté que les larmes mal contenues du père avaient contristée sur les visages, je parlai ainsi : « Ne pensez pas pourtant, mesdemoiselles mes sœurs, que je sois venu seul de Londres revoir mon pays ; j’ai amené avec moi une belle jeune femme qui a dansé comme vous sur ce théâtre, et que j’aurai probablement le plaisir de vous présenter, demain ou après-demain, comme une huitième sœur. — Est-elle vraiment aussi belle que vous la faites ?
Ce spectacle de l’industrie sédentaire de l’horloger, mêlé aux travaux champêtres du paysan des hautes montagnes, présentait un aspect de bien-être et de bon ordre qui faisait penser aux premiers temps du vieux monde. […] Le ciel pour dôme, la mer vide pour fond, un rocher nu pour y asseoir son poète, quelques pierres roulées du rocher pour y grouper ses auditeurs, voilà tout ; les deux éléments de l’imagination et l’infini, le ciel et la mer, se présentent seuls à l’esprit quand on aperçoit ce tableau : l’âme se concentre sur le groupe.
Les volets battent contre les murs ; un soleil pâle entre dans les enclos par dessus les haies ; les enfants jouent sur l’herbe au seuil de l’habitation de leurs mères ; tout présente à l’œil des visiteurs étonnés l’aspect d’une guinguette morte des environs de Paris, enclavée par hasard dans une enceinte, et où le silence et le recueillement d’un couvent ont succédé tout à coup au tumulte des fêtes, au cliquetis des verres et au bruit des instruments et des danses du peuple. […] XVII Adolphe Dumas me présenta son frère, et nous nous entretînmes longtemps des délices d’amitié et de bien-être qui l’attendaient à la campagne.
Cet esprit français, résumé pour la première fois, et présenté pour ainsi dire en bloc, va sentir sa force et trouver sa voie. […] C’est parce qu’on en sent le premier travail dans le Roman de la Rose, que ce poëme méritera toujours d’ouvrir l’histoire de notre poésie, dont il présente le premier les véritables caractères.
Les idées y sont présentées sous la forme de propositions ; chaque proposition a un nombre proportionné de preuves. […] Le mot crime, dont il caractérise les infractions à la loi chrétienne, s’y présente en mille endroits où l’on ne voudrait voir que le mot de péché.
Vendredi 29 janvier Nous allons voir M. de B… le directeur du Vaudeville, au sujet de notre pièce d’Henriette Maréchal, présentée à ce théâtre. […] Voilà l’explication de l’exécrable nourriture, à l’heure présente, des grands restaurants de ce temps.
— Un mot qui peint la politique présente de casse-cou et de sans lendemain : c’est le mot de Rouher à Vatry, fort effrayé de la situation. […] Avec l’intérêt poignant et le mouvement et la vie du récit, et avec l’émotion, comme encore présente des balles, des boulets, du canon, il nous raconte Magenta, Solférino, en un parler franc, et qui avoue l’humanité du soldat, sa susceptibilité nerveuse, dans l’atmosphère si variable et si changeante de la guerre, et qui reconnaît que les corps et les moraux les plus solides, peuvent céder au vent subit d’une panique.
« Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837. […] Car la caractéristique de l’évolution politique dans les pays civilisés, est de débarrasser la politique des dangers qu’elle présentait et des sacrifices qu’elle exigeait autrefois.
Un de nos principaux arguments contre le progrès indéfini et continu de l’esprit humain, un de nos principaux monuments ou témoignages d’une condition intellectuelle et morale de l’homme primitif supérieure à notre condition présente, c’est précisément ce livre mystérieux de Job. […] Il n’y a point de mérite dans l’intelligence seule ; il n’y a qu’un don : elle n’est pas libre de voir ou de ne pas voir, elle est pour ainsi dire fatale ; elle est un miroir, elle réfléchit forcément la création que Dieu lui présente à regarder.
Mais ce qui intéresse véritablement l’homme, c’est l’homme ; et dans l’homme, c’est la partie permanente de son être, c’est l’âme ; et dans l’âme, c’est la destinée passée, présente, future, éternelle, de ce principe immatériel, intelligent, aimant, jouissant, souffrant, consciencieux, vertueux ou criminel, se punissant soi-même par ses vices, se récompensant soi-même par ses vertus, s’éloignant ou se rapprochant de Dieu selon qu’il vole en haut ou en bas dans la sphère infinie de sa carrière éternelle, jusqu’au jour où il s’unit enfin, par la foi croissante et par l’amour identifiant, à son Créateur, le souverain Être, la souveraine vérité, le souverain beau, le souverain bien. […] Il nous suffit d’avoir donné au lecteur, qui voudra lire les trois poèmes tout entiers, la clef de ces interprétations retrouvées et présentées par un judicieux et savant esprit.
Ami et patron de M. de Chateaubriand, il présentait le poète au soldat. […] Bonaparte, devenu Napoléon, fut présenté comme un nouveau Cyrus au monde, dans l’exorde du discours à l’Académie française de M. de Chateaubriand.
Les derniers chapitres de l’Histoire des animaux présentent un tableau intéressant, parfois brillant, des mœurs de plusieurs espèces, des luttes que provoque la compétition pour la nourriture ou la possession des femelles, des amitiés aussi et des dévoûmens qui font pénétrer comme un rayon de douceur et de bonté humaines dans ce monde, tout en proie aux impulsions tumultueuses de l’instinct. […] L’idée de grouper les animaux selon un ordre déterminé, exprimant les ressemblances plus ou moins grandes qui les rapprochent, ne paraît pas s’être présentée à lui.
Blanche la prudente, la sage, la raisonnable, la politique et la sainte, n’a jamais mieux été comprise et présentée que dans ce portrait de Mézeray.
Dans tout ce qui précède, je n’ai point voulu faire une biographie ni même un portrait du prince de Ligne, mais seulement présenter de lui et, pour ainsi dire, sauver de l’ancien naufrage de ses Œuvres quelques beaux ou jolis endroits, et le rappeler à l’attention comme un des plus sensés parmi les arbitres des élégances, un des plus réellement aimables entre les heureux de la terre38.
Ici se présente ou se glisse une question délicate, et sur laquelle on n’a que des réponses obscures.
Les Sermons de Massillon ne sont pas de ces ouvrages qui s’analysent : on ne les réduit pas à plaisir, on ne coupe point à volonté dans ces beaux ensembles de mœurs traités si largement, dans ces vastes descriptions intérieures où rien de successif n’est oublié : on pourrait tout au plus en présenter des morceaux étendus et des lambeaux.
Lenoncourt, le premier fiancé, ayant été tué au siège de Thionville (1643), un second se présenta et fut plus heureux.
Pour moi qui me suis occupé de d’Aubigné il y a vingt-sept ans pour la première fois quand je traversais le xvie siècle, je ne dirai aujourd’hui que ce qui me semble nécessaire pour présenter cette forte figure en son vrai jour, sans exagérer ni ses vertus, ni sa pureté, ni ses mérites, mais sans rien oublier non plus d’essentiel en ce qui le distingue.
Ne lui demandez pas la théorie à l’origine, ni les grandes considérations sur les arts, toute ces choses qu’on a surtout à Paris et par lesquelles trop souvent on commence ; lui, comme ces pieux ouvriers d’autrefois, penchés sur leur toile tout le jour, il ne raisonne pas tant, ou du moins il ne raisonne que sur la toile présente et sur le sujet qui l’occupe dans le moment ; il s’y absorbe tout entier.
Faisant allusion à certains termes assez impératifs de la lettre de nomination et qui laissaient peu la liberté du refus, Ramond aurait dit en riant : « Je suis préfet par lettre de cachet. » Cuvier n’a pas dédaigné d’égayer sa Notice de ces traits malins et de quelques autres qu’il faudrait avoir été contemporain pour accueillir et présenter dans leur juste mesure, sans rien exagérer ni forcer en les rapportant. — Cuvier et Ramond n’étaient pas au mieux ensemble ; ils avaient été en compétition pour la place de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.
Pour la place de M. de Cordemoy, il y eut plus de partage : Bergeret, secrétaire du cabinet du roi, avait à combattre un concurrent qui se présentait avec bien des titres : « Il y avait une grande brigue pour Ménage, nous dit Dangeau, mais Bergeret eut dix-sept voix, et Ménage n’en eut que douze.
Mais la Cour ne lit plus les rythmes d’Ausonie… C’était certes un barbare, celui qui le premier me convia à parler comme un Grec, à parler comme un Romain… L’ambition de Santeul, il le confesse dans cette pièce de vers, ce serait d’être connu du grand mécène Colbert, de lui être présenté, et d’avoir part à ses attentions, à ses munificences.
Mme Elliott, malade des émotions de ces journées, ne put retourner savoir le résultat de la démarche ; mais le duc vint lui-même chez elle le lui apprendre, et lui raconta de quelle manière il avait été reçu ; comment, arrivé à temps pour le lever du roi et s’y étant rendu, ayant même présenté au roi la chemise selon son privilège de premier prince du sang, et ayant profité de ce moment pour dire qu’il venait prendre les ordres de Sa Majesté, Louis XVI lui avait répondu rudement : « Je n’ai rien à vous dire, retournez d’où vous êtes venu. » Le duc paraissait ulcéré ; cette dernière injure, venant après tant d’autres affronts, avait achevé de l’aliéner.
L’idée d’un grand rival se présente inévitablement à l’esprit.
La partieà laquelle vous vouliez m’attacher est, sans contredit, celle qui m’eût présenté le plus de charmes ; mais, même dans cette partie (style d’employé), un journaliste qui craint le scandale devient bientôt froid, et c’est être ridicule.
Mais la première condition pour trouver cela beau serait de trouver cela vrai ; autrement on ne peut que dire : « C’est ingénieux, c’est subtil, c’est bien présenté, bien imaginé. » Elle nous transfigure la vieillesse, elle ne nous la montre pas.
La première camarera-mayor, la duchesse de Terranova, lui a tellement imprimé dans l’esprit l’aversion pour tout ce qui a nom et apparence de français, elle a tellement cherché et réussi à le rendre jaloux du moindre Français qui paraît devant les fenêtres de la reine, qu’un jour qu’un misérable fou s’était présenté à la portière du carrosse de cette princesse pour en recevoir l’aumône, « le roi en parut tellement ému, qu’à en juger par ce qu’il dit, il semblait que, si ce n’eût été dans le palais, il l’aurait peut-être fait assommer.
J’ai en ce moment présente à l’esprit une épreuve à laquelle je les ai vues bien souvent soumises et dans fort peu de cas résister.
Quand il se mettait sur la prévention, sur la petitesse d’esprit avec laquelle tels ou tels savants se refusent à accepter ce qui ne leur est pas présenté par un homme du métier, il ne tarissait pas.
Puis il revient presque aussitôt sous une autre, forme, sous celle d’un serpent qui monte à l’arbre, et ce n’est qu’après l’avoir écouté de nouveau et avoir fait mine de lui prêter l’oreille qu’Ève présente la pomme à Adam.
Il se présente à lui et lui offre ses services qui sont acceptés.
Guéroult plus d’une discussion de détail sur tel ou tel point de doctrine ou d’application, car il n’en est presque aucun sur lequel il n’y eût eu moyen, en y regardant de près, d’élever quelque doute, d’établir quelque réserve ou demi-dissidence ; mais j’ai mieux aimé présenter le côté par où se justifie l’estime et par où l’on se concilie.
Quoiqu’il puisse sembler bien naïf, avec un écrivain dont le récit forme comme un bas-relief ou un panorama continu et où tout est tableau, de prétendre en détacher un et de venir le présenter dans un cadre, je veux le faire pour l’endroit capital de ce voyage d’Espagne, pour le moment décisif qui est l’entrée en Andalousie.
Plus tard, la place est occupée ; les affaires, les soucis, les soins de chaque jour la remplissent, et il n’y a plus guère moyen qu’avec un trop grand effort de repousser la vie présente qui nous envahit de tous côtés et qui nous déborde, pour aller se reporter en idée à trois mille ans en arrière19.
En admettant que l’anecdote de Mme de Motteville ait quelque fondement, et si dans sa vieillesse, à un moment quelconque, cette aimable femme d’esprit eut besoin, en effet, d’être vengée, il est tout simple qu’on se soit emparé, ce soir-là, des vers de Corneille déjà publiés et connus, et qu’on les ait accommodés à la circonstance présente en supprimant la stance du grison ; c’était une manière d’à-propos.
J’aimerais à pouvoir lui appliquer sa propre méthode à lui-même, pour le présenter et l’expliquer de mon mieux à nos lecteurs.
Dans ce premier moment de presse et de fracas, il n’a garde de se faire présenter à la reine qui le connaît déjà de réputation : il attendra, dit-il, que la foule soit écoulée et que Sa Majesté soit un peu revenue de son étourdissement ; alors il tâchera de faire jouer Œdipe et Marianne devant elle ; il lui dédiera l’un et l’autre, car elle lui a déjà fait dire qu’elle lui en donnait la permission.
On sera peut-être curieux de savoir comment l’illustre écrivain a accueilli cet article où il était vu et présenté si librement.
Dans une suite de chapitres ou de livres traitant de la religion, de la propriété, de la famille, du travail, de l’association, des rapports privés et du gouvernement, il a parcouru et approfondi tous les aspects, les modes de combinaison et les ordres de sentiments et de faits sous lesquels se présentent les sociétés modernes, et il a proposé en détail dans chaque ordre son plan raisonné de réforme.
Marie-Thérèse, dans ses lettres à sa fille, a toujours soin de dissimuler le jeune parti autrichien ardent, et de présenter une Autriche à son image, ayant les mêmes intérêts que la France, les mêmes inclinations, les mêmes ennemis naturels, bien différente en cela de la Prusse et de la Russie, qu’elle confond volontiers dans une « réprobation commune » : « Qu’on ne se flatte pas sur cette dernière, dit-elle en parlant de la Russie et de l’impératrice Catherine ; elle suit les mêmes maximes que le roi (de Prusse), et le successeur (Paul Ier) est plus Prussien que ne l’était son soi-disant père (Pierre III), et que ne l’est sa mère qui en est un peu revenue, mais jamais assez pour rien espérer contre le roi de Prusse, pas même des démonstrations : très-généreuse en belles paroles qui ne disent rien, ou, selon la foi grecque : Græca fides.
Il semble avoir été écrit en prévision du 18 Fructidor et des déportations prochaines : on n’ose dire pourtant que la Guyane et Sinnamari aient en rien répondu à la description des colonies nouvelles que proposait Talleyrand d’un air de philanthropie, et en considération, disait-il, « de tant d’hommes agités qui ont besoin de projets, de tant d’hommes malheureux qui ont besoin d’espérances. » Il y disait encore, en vrai moraliste politique : « L’art de mettre les hommes à leur place est le premier peut-être dans la science du gouvernement ; mais celui de trouver la place des mécontents est, à coup sûr, le plus difficile, et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale. » Oui, mais à condition qu’on n’ira pas éblouir à tout hasard les esprits, les leurrer par de vains mirages, et qu’une politique hypocrite n’aura pas pour objet de se débarrasser, coûte que coûte, des mécontents.
C’est alors qu’un soir, après avoir assez mal dîné à Covent-Garden, dans Hood’s tavern, comme il était de trop bonne heure pour se présenter en aucune société, il se mit, au milieu du fracas, à écrire, dans une prose forte et simple, tout ce qui se passait en son âme : qu’il s’ennuyait, qu’il souffrait, et d’une souffrance pleine d’amertume et d’humiliation ; que la solitude, si chère aux malheureux, est pour eux un grand mal encore plus qu’un grand plaisir ; car ils s’y exaspèrent, ils y ruminent leur fiel, ou, s’ils finissent par se résigner, c’est découragement et faiblesse, c’est impuissance d’en appeler des injustes institutions humaines à la sainte nature primitive ; c’est, en un mot, à la façon des morts qui s’accoutument à porter la pierre de leur tombe, parce qu’ils ne peuvent la soulever ;— que cette fatale résignation rend dur, farouche, sourd aux consolations des amis, et qu’il prie le Ciel de l’en préserver.
Étienne, à propos toujours de cette Intrigante si singulièrement agrandie, ne fût présenté comme un héros et un martyr d’indépendance, comme un frondeur de l’Empire, comme un audacieux qui exposait ses places : M.
Lorsque Emmanuel a dû être placé dans une maison de santé, sa maladie présentait, nous l’avons dit plus haut, le caractère de la mélancolie avec prédominance d’hallucinations, c’est-à-dire l’une des formes de délire les plus constantes, invariables, cristallisées, a-t-on pu dire.
Examinons maintenant sous combien de formes diverses doivent se présenter les funestes effets de la grossièreté dans les manières, et quel doit être le caractère de la politesse qui convient à l’esprit républicain.
Lesage publie en 1733 la fin de son roman : il répète la vie politique de Gil Blas, et le présente avec Olivarès dans les mêmes rapports où il était avec Lerme.
4. « Le Mariage de Figaro » Le Mariage de Figaro fut présenté aux comédiens en 1781.
Les gens du peuple, les esprits simples adorent les romances qui leur parlent de choses qu’ils n’ont point vues, de lagunes et de gondoles, ou qui leur présentent un Orient de vignettes avec caravanes, minarets et yatagans.
Les ancêtres de l’homme n’ont pas pu ne pas la présenter.
Songez à l’aventure d’Albert Samain qui s’enhardit, un jour, jusqu’à se présenter chez Théodore de Banville.
Mithridate présenta aussi le spectacle d’un amant suranné qui a recours à des ruses avilissantes et inutiles, pour connaître le fond du cœur de la femme qu’il aime.
Comment admettre qu’une femme, délicate et fière, telle que madame de Morancé nous est présentée, consente à jouer ce rôle de fausse courtisane ?
Et en effet, le seul remède qu’indiquât Mallet du Pan, ce lointain remède de la monarchie constitutionnelle, est présenté par lui dans des termes qui marquent bien à quel point il en sentait l’incertitude dans son application à la France : Si jamais, disait-il, un législateur tire la France de l’oppression de ses légistes et la ramène à un gouvernement, ce ne peut être par une législation simple adaptée aux convenances primitives.
Quand on fait de la politique dans un journal, c’est comme si l’on criait au milieu d’une foule ; l’individualité est absorbée, et les ménagements qui donnent un certain relief d’habileté à l’individu qui se présente et parle en son nom, éteindraient sa voix quand il parle au nom de tous et parmi tous.
Toutes les scènes où il met en cause Mme Goëzman, tête légère, assez jolie femme, qu’on retournait par un compliment, qu’on jetait hors d’elle par une vérité, et qui présentait dans toute sa conduite un mélange de coquinerie, d’impudence et d’innocence, sont des scènes parfaites de comédie.
Ce système de M. de Lamennais, mais qui est surtout attrayant quand il se développe historiquement sous la plume de l’abbé Gerbet, n’a pas été reconnu depuis par l’Église : il a paru sinon faux, du moins trompeur, et il n’y a à lui reprocher peut-être, du point de vue même de l’orthodoxie, que d’avoir voulu s’établir à titre de méthode unique, à l’exclusion de toutes les autres : combiné avec les autres preuves et présenté simplement comme une puissante considération accessoire, il n’a jamais, je crois, été rejeté.
Dans l’histoire romaine, il a, pour préluder, choisi La Guerre sociale (1844), et il a présenté par ce côté peu expliqué jusqu’ici le duel gigantesque de Marius et de Sylla.
Lorsqu’il se présente un homme d’une intelligence supérieure, il faut, pour expliquer cette supériorité, faire la part 1° de la spontanéité de l’âme ; car, comment prouver qu’elle soit nulle ?
S’il est un idéaliste, il vous présente des héros de vertu, de courage et de grandeur d’âme qu’il prétend être, du moins qu’il a l’air de prétendre être, puisqu’il était capable de les concevoir.
Elles consistent à adopter le plus tard possible les modes nouvelles, — à aller en toilettes habillées aux messes de mariage, — et à se présenter cavalièrement seules en soirée, sans les maris qui sont au cercle !
Trois ans après, dans la discussion la plus vive, il la cite aussi exactement que s’il venait de l’écrire, ouvre le carton à l’endroit précis, et la présente à son adversaire pour ne rien dire que pièces en main.
Présente dans toutes les actions, elle les règle toutes, multiplie et accroît les unes, diminue et subordonne les autres, produit la faiblesse et la force, les vertus et les vices, la puissance et la ruine, et explique tout, parce qu’elle fait tout.
Vous m’avez autorisé à vous rendre compte, dans la forme sérieuse ou familière qui se présentera, de l’impression produite sur nous par ces lectures. […] Je dis que c’est une supposition qui se présente à nous naturellement, parce que nous vivons dans un monde d’inégalités où nous nous sommes faits tyrans et bourreaux du reste de la création. […] Cela se présente à moi comme un cauchemar effroyable. […] Quelle belle cérémonie à instituer que celle de son retour parmi les vivants quand le cas se présenterait ! […] Parfois il découronne brusquement une tête qui s’était présentée dans son récit avec une auréole ; parfois il fait éclater tout aussi brusquement celle qu’il avait laissée dans l’ombre.
* * * — À l’heure présente, il y a dans les bals publics quatre fameux danseurs, dont le plus renommé s’appelle Dodoche, et qui est un marchand de papier. […] Et Sainte-Beuve se met à parler nerveusement de Gustave Planche, qu’il a présenté chez Hugo, à propos d’une traduction de la Ronde du Sabbat, demandée par un graveur anglais, — chez Hugo, où il le trouvait, un jour, installé et n’en démarrant plus. […] Au fond, je crois qu’à l’heure présente il n’y a plus de courtisanes, et que tout ce qui porte ce nom, n’est que des filles.
Cet homme, sensualiste comme un Italien, amoureux comme un Espagnol, est tour à tour, et selon la position présente, un poète, un soldat, un philosophe, un paysan, un bretteur, un dévot, un médecin, un esprit fort, un hypocrite ; il ne devient un hypocrite qu’à la fin du drame, et quand il faut absolument pousser jusqu’au bout, par cet exemple, la perversité humaine. […] Dimanche, qui vous présente un bon à payer de dix ans, comme si c’était une dette de la veille, ce M. […] Bulwer nous raconte qu’il avait commencé par présenter sa pièce au directeur de Drury-Lane, et que ce directeur malappris n’avait pas voulu représenter la pièce, sans la lire. […] À l’instant même où mademoiselle de La Vallière est le plus désolée, un moine se présente chez elle ; ce moine c’est Bragelone.
C’est demi-mal, quand la pensée est une découverte, un fait nouveau : alors, qu’elle soit la bienvenue, sous quelque habit qu’elle se présente ; mais, à quoi bon, pour des choses de peu ou point de prix, déparer une belle page par une trivialité, et désenchanter l’esprit, qui se sentait monter et bercer, aux douces pompes de la poésie ? […] Ici, la pensée se présente au commencement timide, indécise, grêle ; on l’attend, on la regarde venir ; c’est l’hésitation de la lyre qui prélude. […] Il y paraît lui-même vers la fin du dernier volume dans la « chambrette » qu’il s’était fait faire à la Bastille, réglant les dépenses de sa maison avec maître Olivier, et se récriant beaucoup sur les mémoires exagérés qu’on lui présente. […] Victor Hugo ne se présenterait-il pas à l’Académie des Belles-Lettres ? […] Ce recueil présente un nouveau côté de l’imagination du poète ; c’est aussi un progrès de son talent.
Que l’on compare à Homère ceci, description du club des Cordeliers : « Les tableaux, les images sculptées ou peintes, les voiles, les rideaux du couvent avaient été arrachés ; la basilique écorchée ne présentait plus aux yeux que ses ossements et ses arêtes … » Les mots que je souligne ne sont pas seulement des métaphores ; elles sont poussées au degré où un nouveau nom serait nécessaire. […] Albalat, au lieu de nous présenter comme « tout différents » deux morceaux de style dont le second est un abrégé du premier, aurait pu tirer de la confrontation d’utiles réflexions sur le plagiat. […] Il y a de grands écrivains dans tous les pays de l’Europe et les plus grands écrivains de l’heure présente ne sont pas des Français ; mais il semble qu’en France seulement il y ait une littérature complète, également bien représentée dans tous les genres par des écrivains véritables, ayant un égal souci de l’idée et de la forme, par des artistes qui ne comprennent pas l’idée privée de sa parure verbale. […] Ces règles, que les enfants arrivent si difficilement à comprendre quand on les leur présente abstraites et isolées de leurs causes réelles, ils les appliquent instinctivement, par la seule raison qu’ils sont de France, et non de Flandre ou de Bavière. […] La présente étude a pour but de rectifier et de compléter les deux premières : de là quelques répétitions indispensables.
Cette objection, Monsieur le Ministre, je vous l’ai présentée ; vous avez obligeamment admis qu’elle n’était pas sans valeur, et vous avez daigné m’autoriser à faire précéder le « Rapport » proprement dit de Réflexions sur la personnalité de l’esprit poétique de France à divers moments de notre race. […] Puisque la Renaissance ne s’en prenait qu’à notre instinct de chant et de récit, elle ne présentait aucun obstacle à notre tragédie ni à notre comédie ; au contraire, elle les servait, en leur offrant des modèles, en leur marquant des cadres, dont elles n’auraient pu trouver l’équivalent dans le passé de notre propre race. […] Lequel, — car il n’y a pas lieu de parler ici de vingt médiocres poètes, précurseurs presque inconscients, comme il s’en manifeste toujours, par une loi mystérieuse, avant l’éclosion d’un nouvel âge poétique, et l’on ne sait pas bien s’ils sont un reste encore de nuit constellée ou s’ils sont de l’aurore déjà, — lequel, dis-je, de Lamartine ou de Hugo, reçut la mission de présenter à une société nouvelle le Génie nouveau ? […] Au contraire, il se produisit entre ceux qu’on appelle encore parnassiens et qu’on appellera toujours ainsi, — résignons-nous, mes frères, — une extraordinaire divergence d’inspiration, et leur œuvre qu’on incline à présenter comme collective est, au contraire, infiniment éparse et diverse. […] Nous fûmes vilipendés parce que ceux dont c’était la mission de nous présenter à l’estime du moins du public, manquèrent abominablement à leur devoir.
La Catherine de Médicis, telle qu’elle se présente et se développe chez Mézeray en toute vérité, est faite pour tenter un moderne : comme il n’y a guère de nouveau que ce qui a vieilli, et qu’on ne découvre bien souvent que ce qui a été su et oublié, le jour où un historien moderne reprendra la Catherine de Médicis de Mézeray en lui imprimant quelques-uns de ces traits un peu forcés qu’on aime aujourd’hui, il y aura un grand cri d’étonnement et d’admiration, et les critiques du moment auront à enregistrer une découverte de plus.
Ne quittez jamais le plus beau des métiers… Il se présente souvent des occasions où la Cour se rappelle d’avoir oublié, négligé ou mal jugé le mérite, et où un bon bras, dirigé par une bonne tête, est recherché pour rendre encore service à son maître.
Je roule dans ma tête un sujet qui, suivant l’usage, me paraît le plus beau qui se soit présenté à moi.
Ici nous sommes revenus à l’antique, à la primitive et unique manière d’observer la nature en elle-même, sans souci des livres, des beaux esprits de la capitale ni des coteries littéraires, avec vérité, application vive et présente, et, quand il y a lieu, avec grandeur.
Partout vous faites voir d’heureuses applications de l’Écriture, de doctes citations des pères ; vous les possédez tous, et s’il y en a quelqu’un qui se présente à vous plus ordinairement que les autres (Tertullien sans doute), c’est par la sympathie des imaginations sublimes que la nature n’accorde qu’à ses favoris.
La margrave, ayant précisément achevé d’écrire ses mémoires durant cette brouille (1744), se laissa aller à la prévention qui la dominait alors, et, en se ressouvenant du passé, elle y fit rejaillir quelque chose de l’irritation présente ; ses souvenirs se colorèrent au gré de son humeur.
Dans tout ceci je m’attacherai à présenter le Voltaire, non pas le plus complet, mais le plus honorable et le plus souhaitable, sans pourtant dissimuler l’autre, et en laissant apercevoir l’homme dans sa vérité.
Les formules générales n’attestent qu’une vue et un vœu de certains esprits ; il est mieux d’en être sobre et de ne les faire intervenir qu’à la dernière extrémité, car, trop fréquentes et présentées à tout moment, elles offusquent et elles écrasent.
Rousset, le seul point où son excellent esprit me paraît avoir cédé à la prévention, est celui-ci, et j’ai peine à comprendre qu’au moment où il nous produit tant de preuves directes et nouvelles de l’élévation de sentiments, de la magnanimité et du bon esprit du jeune monarque, il soit si attentif à nous le présenter sous l’aspect le plus saillant de ses défauts.
. — L’ambassadeur de France (M. d’Elbène) l’engage cependant à aller baiser les pieds du Pape : Montaigne et son compagnon de route, M. d’Estissac, sont donc présentés un jour à Sa Sainteté par l’ambassadeur.
Ses livres, en un mot, ne sont pas de nature à donner de lui une idée supérieure à celle qu’imprimait sa personne présente.
Les vraies raisons de sa détermination finale, Charles-Quint les a dites sans arrière-pensée dans cette mémorable séance du 25 octobre 1555, tenue à Bruxelles en présence des États assemblés, lorsqu’après avoir fait faire un exposé de motifs par un de ses conseillers, il prit lui-même la parole et rendit compte de sa conduite présente en même temps qu’il résuma tout son règne, dans un discours improvisé pour lequel il s’aida de quelques notes et dont on connaît amplement la substance.
C’est bien assez de te rencontrer à chaque pas dans la vie ; on veut du moins dans l’Art, en te retrouvant et en te sentant présente ou voisine toujours, avoir affaire encore à autre chose que toi.
La question, n’en déplaise aux Delécluze de tous les temps, se présentait alors de la manière la plus simple et la plus pratique.
Que d’esprit et de goût pittoresque dans la manière dont tous les actes de ce petit drame sont coupés, divisés par compartiments, présentés gaiement au regard !
Il n’est pas une page qui n’en présente un tout fait ou à faire.
Ce moment mérite, en effet, un examen tout particulier et se présente avec un caractère distinct qui ne se retrouve à nulle autre époque de notre littérature.
Je désirerais parler de lui sans l’aborder comme un politique actif, ou du moins sans le suivre sur le terrain de la polémique présente.
Taine ne fait pas cet effort qu’il convient à l’historien littéraire d’exercer au besoin sur lui-même et contre lui-même, et il nous présente, avec une défaveur et une déplaisance marquées, ce poète réputé si longtemps le plus parfait de sa nation et que Byron saluait comme tel encore.
Il ne reste plus, ce me semble, qu’à prendre congé de la reine dont Mme d’Armaillé nous a rafraîchi si gracieusement la mémoire, et qu’à présenter le Portrait accompli qu’a tracé d’elle Mme Du Deffand, cette fois toute bonne, toute désarmée et d’autant plus spirituelle : « Thémire a beaucoup d’esprit, le cœur sensible, l’humeur douce, la figure intéressante.
Fontenelle se présenta donc très à propos en venant expliquer, rendre agréable pour tous et séduisante même, la nouvelle doctrine qui, sauf quelques points particuliers à la théorie cartésienne des tourbillons, était la seule vraie, et dont le premier mérite était de détrôner les fausses et accablantes hypothèses.
Les sentiments sont tout purs, tout désintéressés, ce qu’ils doivent être du moment qu’ils s’expriment ; les raisonnements généraux, de la manière dont ils sont présentés, paraissent justes ; ils s’appuient à d’excellentes maximes politiques : nous ne sommes pas très bons juges de l’application ni de bien des détails.
» Retourné à Agen, il y jouit plus que jamais de la renommée et de la muse, et l’estime publique est toujours présente à ces couronnes. — Voir, sur Jasmin, dans la Revue des Deux Mondes les articles de M.
On lit des détails assez particuliers sur la vie et les sentiments de Mme de Flahaut à cette époque dans le Mémorial de l’Américain Gouverneur Morris qui arriva à Paris en février 1789 et ne tarda pas à être présenté chez elle (Voir, au tome I de l’édition française, les pages 236, 241, 249, 257, ne pas oublier la page 250).
À Remiremont, le chapitre noble des chanoinesses a « la basse, haute et moyenne justice dans cinquante-deux bans de seigneuries », présente à soixante-quinze cures, confère dix canonicats mâles, nomme dans la ville les officiers municipaux, outre cela trois tribunaux de première instance et d’appel et partout les officiers de gruerie.
En suivant ce principe et au moyen d’un instrument appelé résonateur, on a constaté que la même circonstance explique les différentes voyelles de la voix humaine, c’est-à-dire les nuances que présente la même note quand tour à tour on la prononce u, a, e, i, o, eu, ou.
Une langue n’est pas l’œuvre d’un homme ni d’un jour ; une langue est l’œuvre d’un peuple et d’une longue série de siècles, et quand cette langue, comme la langue employée par Homère, présente à l’esprit et à l’oreille toutes les merveilles de la logique, de la grammaire, de la critique, du style, des couleurs, de la sonorité et du sens qui caractérisent la maturité d’une civilisation, vous pouvez conclure avec certitude qu’une telle langue n’est pas le patois grossier des montagnards ni des marins d’une péninsule encore barbare, mais qu’elle a été longtemps construite, parlée chantée, écrite, et qu’elle est vieille comme les rochers de l’Attique et répandue comme les flots de son Archipel.
C’est cette définition qu’il nous faut essayer de présenter maintenant.
Il esquissait l’histoire de l’Angleterre depuis l’invasion normande au xie siècle jusqu’à la mort de Charles Ier, et « la révolution de 1640 s’y présentait sous l’aspect d’une grande réaction nationale contre l’ordre des choses établi six siècles auparavant, par la conquête étrangère ».
D’autres, à l’exemple de Lacordaire, agitent les questions de l’heure présente, combattent le siècle sur son propre terrain, mais à leur façon et sans chercher à imiter la manière du grand dominicain.
Puis, comme le choix est grand dans tout cet étalage, une partie au moins de l’esprit et du cœur reste disponible, prête aux aventures qui peuvent se présenter.
Chacun de ses personnages ne nous est présenté que dans les instants où il agit ; et il n’est pas un de ses sentiments qui ne soit accompagné d’un geste, d’un air de visage, commenté par une attitude, une silhouette.
Il nous présente, entre autres, une marionnette qui « glissait aux pensées démentes ».
Quand M. de Chateaubriand, arrivé à Paris, lui eut été présenté, elle reconnut aussitôt ce mérite sous sa forme la plus séduisante de poésie, et elle l’adora.
Ailleurs, il nous présentera les colonnes françaises dans leur marche, enveloppées, harcelées par ces Bédouins du désert : « Elles semblaient des escadres suivies par des requins. » Tel est son pittoresque, toujours sobre et vrai.
Attends qu’un autre se présente pour le combat, et apprête avec moi une fête.
Jeanne présente de l’intérêt, un intérêt élevé, mais qui se complique de roman.
À propos des exactes et sévères critiques qu’elle fait de ses contemporains : Mme Du Deffand, disait M. de Féletz, eût été, sans contredit, un excellent journaliste, quoiqu’un peu amer… Le tableau qu’elle présente de sa société décèle un esprit qui ne voit pas en beau, mais qui voit juste ; un pinceau qui ne flatte pas, mais qui est fidèle ; ses traits malins vous peignent un homme depuis les pieds jusqu’à la tête.
On a peine, dans bien des cas, à saisir le fil très léger qui unit l’idée présente à la réminiscence, au souvenir que l’auteur évoque.
ce prince ainsi présenté par Saint-Simon, et dont la mort lui arrache, à lui l’observateur inexorable, des accents d’éloquence émue et des larmes, qui donc l’avait transformé ainsi ?
Les républicains y ont vu la prédiction de la république universelle, sans trop se soucier du mépris avec lequel il est parlé, tout à côté, de cette société présente ou future et de ces générations avortées.
Un jour qu’il se promenait avec lui dans les jardins de Sans-Souci, Frédéric cueille une rose et la lui présente en disant : « Je voudrais bien vous donner mieux. » Ce mieux, c’était la présidence de son Académie : il est singulier de voir ainsi rapprochées une présidence d’Académie et une rose.
Il se présenta lui-même comme porté jusque dans le sanctuaire académique par les amis de Voltaire : « Ainsi quelquefois de vaillants capitaines élèvent aux honneurs un jeune soldat, parce qu’ils l’ont vu servir enfant sous les tentes de leur général. » En même temps il rendait un public hommage à Gessner, mort depuis peu, et qu’il proclamait son maître et son ami.
D’Aguesseau eut même, en 1715, un moment presque héroïque, et qui, plus tard, lorsqu’il se fut attiédi et qu’il eut faibli, lui fut souvent rappelé comme un reproche de sa conduite présente.
On se console des revers de cette existence présente en songeant que la postérité nous rendra plus de justice.
Dans l’expression comme dans les idées, il trouve ce qui se présente d’abord et ce qui est à l’usage de tous.
Je suis persuadé, continuai-je, que les jardins des rois ne sont si grands et si spacieux, qu’afin que tous leurs enfants puissent s’y promener. » Il sourit à ce discours, et dans ce même temps la plupart des jardiniers des Tuileries s’étant présentés devant lui, il leur demanda si le peuple ne faisait pas bien du dégât dans leur jardin : « Point du tout, monseigneur, répondirent-ils presque tous en même temps, ils se contentent de s’y promener et de regarder. » — « Ces messieurs, repris-je, y trouvent même leur compte, car l’herbe ne croît pas si aisément dans les allées. » M.
Louville, son rival et son ennemi, homme de talent et d’ardeur, mais de passion, nous la présente comme la plus méchante femme de la terre, bonne à chasser au plus tôt, « sordide et voleuse, que c’est merveille ».
Mme des Ursins, entière et franche dans son rôle, accueille tout ce qui se présente sur ce théâtre du grand monde et de la Cour, et y fait son discernement : pour pénétrer jusqu’à Mme de Maintenon, il faut être déjà du sanctuaire.
Il n’en est pas de même des sculptures de la villa Borghèse et de la villa Pamphili, qui présentent de tous côtés des figures semblables au Déiphobe de Virgile41.
Partagé jusqu’à la fin entre des fonctions graves et le goût des lettres, dispersé avec originalité dans des études diverses, il n’a jamais donné à aucun de ses ouvrages ce feu continu, cette fusion égale, ce poli qui fait l’éclat ; avec des idées de tout genre, des vues vastes, des saillies pénétrantes, et une masse de connaissances précises, il n’a jamais eu la mise en œuvre et la mise en valeur, ce soin de la forme et de l’achèvement par où le talent s’accommode avec bonheur au goût de la société présente, et la ravit ou la domine en s’en rapprochant.
Selon Spencer, cette rupture des associations primitives et cette sélection des ressemblances cachées se ferait simplement par la variation des circonstances extérieures, qui nous présentent les mêmes objets dans des groupes différents ; mais il est clair qu’il faut aussi considérer l’influence de ce milieu intérieur qui est la conscience même, sous les trois formes de l’intelligence, de la sensibilité, de la volonté.
Présentez mon très-humble respect à Mme la princesse de Nassau-Saarbruck, et envoyez-lui toujours des papiers qui l’amusent.
Or, le juge, pour bien faire, doit être toujours au-dessus de celui qui est jugé… La critique littéraire peut voir des choses plus ou moins réussies dans cette Histoire de la Comédie chez tous les peuples, des aperçus plus ou moins ingénieux, plus ou moins artistement présentés.
On pourrait l’ôter, ce magot de bric-à-brac, de sa pagode de porcelaine, et le mettre dans un bocal d’esprit de vin pour l’apporter en Europe, sans que ce fût un grand remue-ménage ; mais le pape de l’Église Romaine, essayez seulement, comme à l’heure présente, de vouloir l’ôter de la petite place qu’il occupe, et l’univers est ébranlé jusqu’à ce qu’il l’ait reprise !
Mais après la Révolution française, le vide s’était fait dans les esprits, et les adversaires du sensualisme s’attachèrent au premier point d’appui qui se présenta.
L’année 1586 nous présente un spectacle différent.
Le seul accent lyrique échappé de sa verve, ce sont quelques vers de son âge déjà mur, mais après rude épreuve et dans la joie d’une chaîne brisée et d’une liberté reconquise : ce sont ses vers au lac de Genève, à la Suisse, à sa retraite présente, à son indépendance actuelle et future.
Edmond Gosse le présente comme « l’esprit le plus original et le plus philosophique » de son groupe. […] Mais il n’avait pas seulement à s’assurer la paix et la vie sauve ; il devait se présenter comme bon catholique, pour faire écouter ses leçons de tolérance, qui eussent été trop suspectes venant d’un huguenot ou d’un incrédule. […] Le talent qu’elle exige avant tout est celui de rendre vivantes et attrayantes pour le public les questions du jour, même lorsqu’elles ne présentent pas en soi un extrême intérêt. […] Pierre Lasserre qui, dans son Romantisme français, le présente comme un simulateur. […] « De telles propositions à celle qui présenterait l’Allemagne elle-même comme l’objet de la religion, je demande, dit M.
Quant à comparer les peintures avec la nature, il faut un amour du vrai que peu de gens possèdent, et là se présente un écueil difficile à éviter ; la plupart du temps, on juge l’imitation, sans avoir compris et étudié le modèle ; il est bien plus sûr de demander longuement à la nature le secret de ses aspects, et lorsqu’on y a été initié, de voir si les peintures en approchent ; mais voir les peintures avant d’avoir compris la nature, c’est se fausser le jugement : on s’habitue à des à-peu-près ; si les bonshommes ne ressemblent pas à des polichinelles, les arbres à des choux, le ciel à du fer-blanc, l’homme qui a étudié les musées sera content ; vous n’aurez plus à débattre avec lui que cette grave question, qu’il vous posera : Pourquoi, monsieur, n’est-ce pas fait dans la manière des grands et illustres maîtres : Raphaël, Titien, Corrège, Rubens, Rembrandt, qui ont laissé les modèles éternels du beau ? […] Les vers composés antérieurement à la présente loi seront retirés de la circulation et mis dans des tiroirs cadenassés et scellés. […] Ils se débarrassent de toutes les conditions de la vie pratique, ou les effleurent à peine et se présentent devant le lecteur avec des tableaux vagues et pleins de subtilités. […] Voici le procédé des éclectiques : dans deux ou plusieurs systèmes opposés ils choisissent ici une idée, là une autre, ils prennent enfin, un peu partout, ce qui leur paraît bon ; du tout ils bâtissent un nouveau système, le présentent au public en lui disant : nous avons raison puisque nous unissons l’avenir au passé, puisque nous allions ce qui était bon autrefois à ce qui est bon aujourd’hui, ne rejetant que les vieilleries du passé et les folies des révolutionnaires. […] Enfin tout un ensemble d’articles assez gros se présente pour montrer comment la critique accueille les tentatives de ceux qu’elle appelle les premiers apôtres du réalisme.
Cette tendance à l’idéal, présente à toutes les parties de ses œuvres, y imprime un double caractère ; l’art y est impersonnel ; de plus, il est partout subordonné à une idée. […] Que tout cela soit d’une orthodoxie médiocre, j’y consens ; mais ce sont de bien nobles et grandes pensées que le poète nous présente, comme le texte sublime de cette méditation au mont des Oliviers ! […] Toutes les fois que dans la Biographie ou dans les notes posthumes l’occasion d’un jugement littéraire se présente, on peut être assuré que le jugement arrive, modeste de forme, mais sûr et précis. […] Parmi les productions poétiques de ce temps, celle-ci se présente avec son caractère à part et comme avec un signe d’heureuse naissance. […] Il serait injuste de prétendre que le monde ne présente à l’observateur, et que M.
Le reste du temps, les petites passions anglaises, l’orgueil du rang par exemple, la vanité du dandy, le mettaient hors des gonds : il ne parlait de Brummel « qu’avec un frémissement de jalousie et d’admiration. » Mais, petite ou grande, la passion présente s’abattait sur son esprit comme une tempête, le soulevait, l’emportait jusqu’à l’imprudence et jusqu’au génie. […] Plus d’amour ; — la terre n’avait plus qu’une pensée, celle de la mort, — de la mort présente et sans gloire, et la dent — de la famine mordait toutes les entrailles. […] C’est depuis trente ans seulement que l’ascendant de la classe moyenne a diminué les priviléges et la corruption des grands ; mais à ce moment on pouvait leur jeter de rudes paroles à la tête. « La pudeur, disait Byron en prenant les mots de Voltaire, s’est enfuie des cœurs et s’est réfugiée sur les lèvres… Plus les mœurs sont dépravées, plus les expressions sont mesurées ; on croit regagner en langage ce que l’on a perdu en vertu… Voilà la vérité, la vérité sur la masse hypocrite et dégradée qui infeste la présente génération anglaise ; c’est la seule réponse qu’ils méritent… Le cant est le péché criant dans ce siècle menteur et double d’égoïstes déprédateurs. » Et là-dessus il écrivit son chef-d’œuvre, Don Juan 1301.
Je considère Mistral comme un très grand poète, un des plus grands sans doute qui soient à l’heure présente, non seulement en France, mais dans le monde entier. […] Sa silhouette de reître et de Palikare parisianisés s’est imposée pour le moins autant que ses démêlés fraternels avec Verlaine et Tailhade, dédaigneux avec René Ghil, féroces avec les « Scandinavistes » ; il est donc inutile de présenter ici M. […] Elle présente surtout un intérêt de curiosité.
Encore le lecteur et surtout l’auteur du présent livre se doivent-ils estimer heureux de cette espèce d’unité qui se présente, inespérée, en cette œuvre de dépouillement. […] La comédie, sous quelque forme qu’elle se présente, bouffonne ou sérieuse, triste ou gaie, en habit brodé ou en souquenille usée, avec la perruque de Louis XIV ou en queue rouge, sous l’habit de Célimène et sous la robe de Tartuffe, elle est toujours la comédie. […] Ces braves gens ont gardé la mémoire de Rosambeau ; de cette vie abandonnée à l’heure présente, ils n’ont pas été étonnés que je sache. […] Aussi eût-on peut-être bien fait d’intituler tout simplement la présente comédie : — Le Médecin imaginaire. […] Ce n’est pas tout : chez le fournisseur de Moncade se sont présentées trois dames, dans la matinée, pour payer les petites dettes de ce Moncade.
Cet échange des enfants passant, aussitôt après leur naissance, des mains des laboureurs et des artisans leurs pères entre celles des guerriers, et réciproquement, présente encore bien des embarras dans l’exécution. […] Mais alors se présente une objection qui est également juste contre tous les prétendants au pouvoir politique, et qui semble renverser toutes les raisons de ceux qui réclament l’autorité comme un droit de leur fortune, aussi bien que de ceux qui la réclament comme un droit de leur naissance.
Je suis content, si je vois aujourd’hui les premières folioles verdir ; je serai content quand je verrai de semaine en semaine la feuille se changer en tige, j’aurai de la joie à voir en mai le bouton, et enfin, je serai heureux quand juin me présentera la rose elle-même dans toute sa magnificence et avec tous ses parfums. […] Elle avait toujours le bec plein d’œufs de fourmis, courant à tous les coins de la vaste cage, toujours présente là où s’ouvrait un gosier affamé.
Il nous a parlé de diverses visites qu’il a reçues, de présents qu’on lui a envoyés, et il accueillait avec plaisir les plaisanteries légères qui se présentaient de temps en temps dans la conversation. […] « Le matin suivant, à la promenade du Sprudel, en passant à côté de moi, elles me firent le salut le plus gracieux, le plus aimable, et je ne pus me dispenser, quand l’occasion se présenta, de m’approcher d’elles et de leur adresser la parole.
Dans une peinture antique, on le voit présenter solennellement une jeune fille au morne Pluton assis sur son trône : l’enfant recule effrayée devant cet abord redoutable ; mais le dieu souriant l’encourage, et l’enlace d’un bras protecteur, comme d’une grande aile d’Ange gardien. […] XI C’est sous cette physionomie dégradée qu’Eschyle le présente.
Une vérité présentée à la pointe des baïonnettes n’est plus une vérité : c’est un outrage. […] La France avait accepté dans les Bourbons la révolution raisonnable et la réconciliation des partis dans la liberté ; on lui présentait la contre-révolution insatiable, et la monarchie se faisait parti malgré elle.
Leur coloris, ce sont les faits mêmes, présentés ici avec une effrayante sobriété. […] Méthode, arguments, abondance de notions, force de logique et d’induction, clarté d’exposition redoublée par la clarté du style, telles sont les qualités frappantes pour tout le monde de cette œuvre puissante, qui donnera du mal, s’il s’en présente aux contradicteurs Des contradicteurs !
Mais les phénomènes électro-magnétiques se présentent de telle manière qu’on ne peut plus, quand le système où ils se produisent est censé se mouvoir, les considérer comme participant au mouvement du système. […] La seconde est changeante, relative, fictive ; elle tient à la distance, variable dans l’échelle des vitesses, entre l’immobilité que ce système a pour lui-même et la mobilité qu’il présente par rapport à un autre : il y a incurvation apparente de la simultanéité en succession.
De dix expressions qui se présentent à notre esprit, nous pouvons dire assez souvent que l’une est meilleure que les autres ; mais est-elle la meilleure ? […] Comment se présente le cas D’Annunzio ?
Au dernier siècle, quand de jeunes Français allaient à Rome où le cardinal de Bernis résida comme ambassadeur de France à dater de 1769, et où il ne mourut qu’en 1794, un de leurs premiers désirs, c’était de lui être présentés, et une des premières choses qu’ils trouvaient d’ordinaire à lui dire, c’était de le remercier du plaisir que leur avaient fait ses jolis vers ; ils s’étonnaient ensuite que le prélat ne répondît point à ce compliment comme ils auraient voulu, et qu’il gardât toute son amabilité et toute sa grâce pour d’autres sujets de conversation.
La première ode de Malherbe qui le mit en vue fut celle qu’il présenta, étant à Aix en 1600, à Marie de Médicis, la jeune reine qui venait prendre possession du trône : Peuples, qu’on mette sur la tête Tout ce que la terre a de fleurs… André Chénier, commentateur excellent, a remarqué les beautés rares, et à cette date toutes neuves, de cette ode qui aujourd’hui frappe bien plutôt le lecteur par ses côtés exagérés et faux.
Présentez mes respects à Mme Du Deffand.
L’impression qu’on reçoit de ces détails à la longue est affligeante, et il en rejaillit quelque chose, quoi qu’on fasse, sur la noble et belle figure ainsi encadrée et présentée.
Est-il donc besoin de rappeler ces choses à l’écrivain qui se présente en redresseur de tous ses confrères ; et est-ce au moment où le critique élève la voix pour parler de haut, qu’il lui est permis à ce point de détonner ?
Voulez-vous des noms pour cette famille militaire de Catinat, je dirai ceux qui se présentent : maréchal Sérurier, maréchal Macdonald, maréchal Saint-Cyr, général Reynier, Drouot… ; ses contraires sont les violents, les terribles, maréchal Davout,Vandamme, etc.
» — « Non, et je n’y conçois rien. » — « Ni moi non plus. » Et nous allions énumérer tous les accidents qui peuvent survenir en voyage, lorsque Suzanne entre et me présente une lettre de Genève.
Le poète, durant toute la jeunesse de La Mennais, ne se montre pas ; il nous présente de son état intérieur des analyses expressives : il ne trouve de lui-même ni tableau ni couleurs.
Qu’il ait pu y avoir, durant ces derniers temps, en d’autres branches d’étude et de culture, d’autres productions qui fassent honneur à l’époque et qui lui seront comptées un jour, je suis loin de le vouloir contester ; mais, à ne consulter que l’époque elle-même et son impression purement présente, ces deux accidents sont les seuls qui, dans l’ordre de poésie, aient mis les imaginations en émoi et qui aient vivement piqué l’attention publique.
S’il s’était contenté de nous trouver un peu sévère, un peu rigoureux ce jour-là, nous nous abstiendrions de réclamer, ne pouvant trouver étonnant qu’on nous rendît à nous-même ce dont nous usions envers un autre ; mais la manière dont M.de Loménie présente l’ensemble de notre opinion, et dont il la combat dans les moindres détails, nous obligeait à dire tôt ou tard quelques mots, sous peine de paraître battu, ce qui est toujours désagréable quand on sent qu’on ne l’est pas.
Un drame fantastique, ou, comme il l’avait intitulé, un drame-ballade, fut présenté par lui à M.
Calonne, Mémoires présentés à l’Assemblée des Notables, no 8. — Necker, De l’Administra tion des Finances , I, 195.
Et je ne m’en plains pas, car ce souci d’un bon cœur n’est point incompatible avec l’art ni avec l’observation ; il implique de la cordialité, de la simplicité, de la gravité ; puis, la littérature d’aujourd’hui nous a tant déshabitués des « récits moraux et instructifs » que, lorsqu’il s’en présente un par hasard, on est tout prêt à trouver cela original, on est charmé, on est ému et on s’en sait bon gré ; on se dit comme le Blandinet de Labiche : « Mon Dieu !