En France, nous commençons aussi à estimer et à réclamer ces sortes d’études. […] Élevé d’ailleurs au collège des jésuites, il y avait puisé une connaissance suffisante de l’antiquité ; mais les études du barreau, auquel on le destinait, et qui le menèrent jusqu’à sa vingt et unième année, en 1627, durent retarder le développement de ses goûts poétiques.
Cette étude même paraissait une faveur, car on a l’air d’aimer ce qu’on regarde trop avec une curiosité complaisante. Ce n’était que de l’étude, on a cru y voir de l’admiration.
Pour qu’aucune des études par où notre siècle s’est signalé ne lui échappât, il écrivit un jour sur les Contes de Perrault un dialogue exquis où il nous montrait comment sont sortis, des mythes solaires inventés par les anciens hommes, ces récits qui amusent nos petits enfants. […] J’ajouterai, sans crainte de me tromper, qu’elle était fort belle et de mine fière, car mes études iconographiques m’ont habitué de longue date à reconnaître la pureté d’un type et le caractère d’une physionomie.
L’aptitude de La Bruyère se révéla et se fortifia par l’étude de Théophraste et par l’excellente traduction qu’il en donna102. […] Chassang, peut devenir le sujet d’une intéressante étude. » Et il ajoute : « On y verra l’essai et pour ainsi dire la première épreuve de ces tours ingénieux et variés qui abondent dans le livre des Caractères. » (Œuvres complètes de J. de la Bruyère, 1876.
L’étude de ces propriétés est l’objet d’une science qui a été cultivée par plusieurs grands géomètres et en particulier par Riemann et Betti et qui a reçu le nom d’Analysis Situs. […] Il faut d’abord que nous introduisions la notion de coupure, en nous attachant d’abord à l’étude des continus physiques.
L’époque se rattache ainsi à la grande période classique qui commence à la Renaissance et va jusqu’au romantisme, période où l’imitation des Grecs et des Romains est un des traits essentiels de la littérature française, comme l’étude du grec et du latin est le fond de l’enseignement donné aux enfants de la noblesse et de la bourgeoisie riche. […] Ils dureront jusqu’au moment où le xviiie siècle (dans sa seconde moitié principalement) viendra rendre à la sensibilité, au Moi, au monde extérieur la part d’attention qu’ils méritent… Certes, je ne prétends pas que les quatre caractères, dont je viens de montrer la coexistence, suffisent à exprimer dans sa complexité la littérature de l’époque choisie comme champ d’études.
Il fit ses études au collège de Vannes, où il trouva, dit-on, un maître excellent. […] Cette veine et cette vogue de Lesage vaudevilliste mériteraient bien une étude à part ; car, remarquons-le, ce n’était pas seulement les besoins de la vie qui le jetaient là, c’était aussi chez lui attrait et vocation.
Mais ces rapports, que je ne fais qu’indiquer, se dessineront mieux par une étude précise des deux caractères ; aujourd’hui je veux simplement montrer ce qu’étaient au juste Mme de Lambert et son monde. […] Il est des expressions moins marquées et plus douces, et qu’elle place d’une manière charmante : « Faites, écrit-elle à son fils, que vos études coulent dans vos mœurs, et que tout le profit de vos lectures se tourne en vertu… » — « Parmi le tumulte du monde, ayez, mon fils, lui dit-elle encore, quelque ami sûr qui fasse couler dans votre âme les paroles de la vérité. » Et enfin (car elle affectionne cette expression), dans son petit Traité de l’amitié : « Que les heures sont légères, s’écrie-t-elle, qu’elles sont coulantes avec ce qu’on aime !
Il fit ses études dans le Midi sans doute et peut-être à Cavaillon ; ce dut être dans un séminaire, car il eut affaire à l’évêque, et il porta dans un temps le petit collet7. […] Ses amis (car il en eut) assurent qu’en s’emparant ainsi du sceptre, il n’en était nullement orgueilleux au fond : « Ne se considérant que comme une combinaison heureuse de la nature, convaincu qu’il devait bien plus à son organisation qu’à l’étude ou au travail, il ne s’estimait que comme un métal plus rare et plus fin. » C’était sa manière de modestie.
On ne doit s’attendre à rencontrer dans cette étude aucune passion ancienne, pas plus qu’aucun appel aux directions sociales si inverses qui ont succédé : je parlerai de ces temps et de ces choses déjà si lointaines comme je parlerais de ce qui arriva en Angleterre sous Jacques II ou sous les ministères de la reine Anne. […] Le premier numéro du National (3 janvier 1830) contient un court article de Carrel sur Rabbe, ce Méridional mort à quarante-trois ans, qui « était entré dans le monde à la suite de brillantes études, avec un esprit remuant, un caractère intrépide, des passions vives ; une belle figure, de l’esprit, du cœur, un geste mâle et parlant, une éloquence noble, hardie, animée, entraînante ».
Adressons, avant tout, nos remerciements à la Société de l’histoire de France, qui, au milieu des circonstances pénibles où les lettres ont passé depuis 1848, n’a pas désespéré un seul instant de la patrie, je veux dire des études historiques sérieuses, et qui n’a pas fait trêve à ses publications. […] Il commença ses études à Périgueux, les continua à Paris au collège de Navarre, fut reçu bachelier en Sorbonne ; mais, trop jeune pour passer outre dans ses degrés, il songea à faire le voyage de Rome.
L’étude des clichés donnerait d’analogues résultats, mais plus curieux encore et bien plus concluants, parce que les exemples seraient innombrables de ces images jadis charmantes et qui ont aujourd’hui le ridicule des vieux visages fardés. […] Les clichés du patriotisme professionnel sont difficiles à citer dans une étude où l’on ne veut ni indigner, ni faire rire.
Chapitre X Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. […] Il ne croit pas qu’il soit possible d’apprendre cette orthographe, & de la posséder parfaitement que par une étude particuliére de la Grammaire françoise.
La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité Si l’on veut méthodiquement construire une science, il faut, suivant la règle souvent rappelée par Comte, la fonder sur l’étude des propriétés les plus simples et les plus générales de son objet. […] Maine, Études sur l’Ancien Droit et la Coutume primitive, trad. fr., p. 238.
D’ailleurs, l’étude même des anciens, et notre première admiration pour Athènes et pour Rome, dans un temps où notre goût n’était pas encore formé, purent nous égarer. […] Parmi les causes ordinaires, plusieurs par l’embarras de nos procédures, ne dépendent que des formes ; plusieurs par le vice de nos lois qui se combattent, se réduisent souvent à une discussion sèche de lois qu’il faut éclaircir : l’étude même de tant de législations opposées, consume parmi nous la vie d’un orateur.
Au milieu même de la guerre et de l’anarchie, les études se ranimèrent, comme une arme de plus pour l’esprit du peuple qu’une main de fer voulait plier à son gré. […] Elle y trouvait, pour panégyriste et pour interprète de ce patriotisme espagnol qui mesure tant de degrés, depuis Mexico jusqu’à Cadix, un autre talent lyrique également né sous le ciel de Cuba, mais européen par le séjour autant que par l’étude.
Le principal défaut de cette étude, dont les feuillets ne sont, à vrai dire, que des fiches cousues bout à bout, c’est que l’auteur commet, à chaque instant, des fautes de perspective. […] Mariette ne recula ni devant la peine que lui coûta cette initiation, ni devant les dépenses que ces études nouvelles imposaient à son maigre budget de régent de collège. […] « Quelle audace, disait-il, de jeter à l’heure présente, si rude aux lettres, dans ce pays troublé, affolé de regrets, de craintes ou d’espérances, ces calmes études ! […] Jules Girard nous doit la suite et la fin de ses études vraiment exquises sur Théocrite et sur Callimaque. […] On sait ce que doivent les études médiévales à l’engouement dont se prirent les romantiques pour tout ce qui était moyenâgeux.
. — Études catholiques et universitaires. — Portrait de Villemain. — Parallèle avec Guizot et Cousin. — M. de Genoude 100 XXVII. — Accident au Tréport. — Voyage de la reine d’Angleterre. — Réponse d’Edgar Quinet à l’archevêque de Paris 109 XXVIII. — Madame Sand dans son Berry. — Départ de Balzac pour la Russie. — Mort de la fille et du gendre de Victor Hugo. — Affreuse catastrophe. — Vers de Victor Hugo. — Le discours du cardinal Pacca. — Sénilité fleurie. — Notes de mon voyage à Rome 113 XXIX. — Un Catéchisme, par M.
Victor Hugo, et à côte de lui dans la sphère littéraire, est peut-être la plus à même aujourd’hui de bien juger M. de Vigny, l’ayant vu de tout temps et connu très anciennement dès les plus belles années : « J’ai lu et relu votre Étude sur de Vigny.
Casimir Delavigne, dans ses secondes Messèniennes, entreprises de propos délibéré, avait marqué plus d’effort et d’estimable étude que de facilité féconde.
Plus d’une page de lui nous représente, par le genre d’argumentation, par le mouvement chaleureux et un peu factice, une étude bien faite d’après Jean-Jacques.
On a beaucoup reproché à madame des Ursins ce qu’on appelle ses intrigues : les Mémoires de Saint-Simon ont accrédité surtout cette opinion ; mais une étude impartiale des faits et particulièrement la lecture de ces lettres détruisent la plupart des accusations imaginées par cet esprit systématique.
Le siècle, de plus en plus ennemi de tout mysticisme, a continué sa marche et ses études.
Leroux, sur l’influence philosophique des études orientales ; ce sont des pages, sinon vraies de tout point, du moins d’une verve hardie et d’un remarquable éclat littéraire.
Ce n’était ni par le travail, ni par l’étude qu’on parvenait au pouvoir en France : un bon mot, une certaine grâce, étaient souvent la cause de l’avancement le plus rapide ; et ces fréquents exemples inspiraient une sorte de philosophie insouciante, de confiance dans la fortune, de mépris pour les efforts studieux, qui poussait tous les esprits vers l’agrément et le plaisir.
Ce retour sur soi-même, on le fera sans cesse, si on lit de la façon que j’ai dit, et chacune de ces études soutiendra l’autre et s’y alimentera.
La violence des polémiques et des persécutions aide les esprits des savants à s’enclore dans leurs études innocentes : ils se détournent des questions brûlantes et actuelles, et achètent à ce prix la liberté de leurs recherches scientifiques, même la protection déclarée des grands.
La première étude de ces distributions fait songer aux harmoniques que l’on rencontre en acoustique ; mais la différence est grande ; non seulement les nombres de vibrations ne sont pas les multiples successifs d’un même nombre ; mais nous ne retrouvons même rien d’analogue aux racines de ces équations transcendantes auxquelles nous conduisent tant de problèmes de Physique Mathématique : celui des vibrations d’un corps élastique de forme quelconque, celui des oscillations hertziennes dans un excitateur de forme quelconque, le problème de Fourier pour le refroidissement d’un corps solide.
Émile Blémont prépare les voies au symbolisme par une série d’études sur les préraphaélites anglais et les poètes spirites américains.
Le sens de cette fête annuelle des bonnes études vient d’ailleurs de vous être indiqué d’une façon si judicieuse, qu’à peine est-il nécessaire d’ajouter quelques mots.
Je vais, d’un filet indifférent, amener à portée de l’étude quelques-uns de ces écœurements.
De même que les exploits des rois, les actes ordinaires de la vie et tant de journaliers labeurs, auxquels se soumettent les pêcheurs, les boulangers et les bouviers, sont dignes de nos odes et de notre étude.
Une personne qui a fait quelque étude de la Géométrie, pourroit orner son cabinet des ouvrages des Philosophes les plus célébres de ces derniers siécles.
Il est enthousiaste de son art ; il fait des études sans fin.
Nous verrons cy-dessous que le mouvement étoit, au sentiment des anciens, ce qu’il y avoit de plus important dans l’exécution de la musique, et l’invention de l’art du pantomime les aura encore engagez à faire une étude plus profonde de tout ce qui pouvoit perfectionner l’art du mouvement.
Cette étude recherchée de tous les artifices capables de mettre de la force et de jetter de l’agrément dans la déclamation, ces rafinemens sur l’art de faire paroître sa voix, ne passeront point pour les bizarreries de quelques rêveurs auprès des personnes qui ont connoissance de l’ancienne Grece et de l’ancienne Rome.
Après Barthélemy, Choiseul-Gouffier et Chateaubriand, il aborde les augustes ruines de la Grèce et leur récrépissage moderne avec l’irrévérencieuse plaisanterie d’un enfant de Paris (pour ne pas dire un autre mot), et, comme ce gros obèse intellectuel d’allemand qui sautait par la fenêtre pour se faire vif, il saute, lui, en pleine ironie, — tenant infiniment, sans doute, à nous montrer qu’il sait, quand il le faut, s’éponger de sa science et s’alléger du pédantisme de ses études et de ses fonctions !
Deux occupations à leurs yeux distinguaient l’homme de la brute et le Grec du Barbare : le soin des affaires publiques et l’étude de la philosophie. […] Un regard jeté sur leur littérature, comparée à celle de l’Orient, du moyen âge et des temps modernes, une lecture d’Homère, comparé à la Divine Comédie, à Faust ou aux épopées indiennes, une étude de leur prose, comparée à toute autre prose de tout autre siècle ou de tout autre pays, vous en convaincrait bien vite. […] Au temps de Socrate, s’il était curieux, il allait entendre les disputes et les dissertations des sophistes ; il tâchait de se procurer un livre d’Anaxagore ou de Zénon d’Éléate ; quelques-uns s’intéressaient aux démonstrations géométriques ; mais en somme l’éducation était toute gymnastique et musicale, et le petit nombre d’heures qu’ils employaient, entre deux exercices du corps, à suivre une discussion philosophique, ne peut pas plus se comparer à nos quinze ou vingt ans d’études classiques et d’études spéciales que leur vingt ou trente rouleaux de papyrus manuscrit à nos bibliothèques de trois millions de volumes. […] De tels hommes n’ont pas besoin d’études pour contempler avec intelligence et plaisir un corps comme le Thésée du Parthénon ou l’Achille du Louvre, l’assiette flexible du tronc sur le bassin, l’agencement souple des membres, la courbe nette du talon, le réseau des muscles mouvants et coulants sous la peau luisante et ferme. […] Il semble même qu’à ce moment l’étude de la grammaire et de la musique cessait pour laisser entrer le jeune homme dans une classe plus spéciale et plus haute.
A l’âge de neuf ans, Parny fut envoyé en France et placé au collége de Rennes ; il y fit ses études avec Ginguené, lequel plus tard a publiqement payé sa dette à ses souvenirs par une agréable épître de 1790, et par son zèle à défendre la Guerre des Dieux dans la Décade. […] Venu à Paris, à Versailles, il y rejoignit son compatriote et camarade Bertin, qui sortait également des études ; ils se lièrent étroitement, et dans ces années 1770-1773 on les trouve tous deux membres de cette joyeuse et poétique confrérie qui s’intitulait l’Ordre de la Caserne ou de Feuillancour : « Représentez-vous, madame, écrivait Bertin dans son Voyage de Bourgogne, une douzaine de jeunes militaires dont le plus âgé ne compte pas encore cinq lustres ; transplantés la plupart d’un autre hémisphère, unis entre eux par la plus tendre amitié, passionnés pour tous les arts et pour tous les talents, faisant de la musique, griffonnant quelquefois des vers ; paresseux, délicats et voluptueux par excellence : passant l’hiver à Paris et la belle saison dans leur délicieuse vallée de Feuillancour 166 ; l’un et l’autre asile est nommé par eux la Caserne… » Et Parny, au moment où il venait de se séparer de cette chère coterie, écrivait à son frère, durant les ennuis de la traversée : « … Mon cœur m’avertit que le bonheur n’est pas dans la solitude, et l’Espérance vint me dire à l’oreille : Tu les reverras, ces épicuriens aimables, qui portent en écharpe le ruban gris de lin et la grappe de raisin couronnée de myrte ; tu la reverras cette maison, non pas de plaisance, mais de plaisir, où l’œil des profanes ne pénètre jamais… » C’est ainsi, je le soupçonne, si l’on pouvait y pénétrer, que commencent bien des jeunesses, même de celles qui doivent se couronner plus tard de la plus respectable maturité ; mais toutes ne s’organisent point aussi directement, pour ainsi dire, que celle de Parny pour l’épicuréisme et le plaisir. […] Cette attention inaccoutumée qu’il accordait à des chants populaires et primitifs nous avertit de remarquer que les Études de la Nature avaient paru dans l’intervalle et cinq ou six ans après la publication de ses élégies.
XVII Voilà un beau livre en effet : un livre où la science et le poète, le technique et l’idéal, la plume et le ciseau, se tiennent, se complètent, s’interprètent l’un l’autre dans cette langue du beau qui est l’idiome connu de tous les arts de l’esprit ; langue sacrée que le génie parle en naissant, et que la vraie critique, à force d’étude, comprend et fait comprendre au vulgaire. […] Gropius n’a jamais profané ce qu’il adore, ni fait un vil commerce de la plus noble et de la plus désintéressée des études, l’étude des antiquités.
Rachel descend tout en larmes, et dans l’affliction la plus vraie, mais un quart d’heure ne s’était pas passé, que l’artiste était toute à l’étude de l’agonie de la femme, qui était devenue pour elle une étrangère, un sujet. […] Ils ne me semblent pas se douter, qu’il y a dans ces pages une introduction toute neuve de poésie et de fantastique dans l’étude du vrai, et que j’ai tenté de faire faire un pas au réalisme, et de le doter de certaines qualités de demi-teinte et de clair-obscur littéraire, qu’il n’avait pas. […] la belle étude, qu’il y aurait à faire du peintre bohème de l’heure actuelle, du peintre bohème de 1850, de l’Anatole que j’ai pourtrait dans Manette Salomon.
Nous trouvons ces règles du drame indien profondément analysées dans une étude de M. le baron d’Eckstein, qui a mêlé un des premiers la philosophie à la traduction. […] Je vais vous dire quels événements troublent nos pieuses méditations… Deux petits enfants, apportés par quelque divinité dans ces forêts, sont arrivés dans nos ermitages et ont détourné nos religieux de leurs graves études. […] Le maître des sages les adopta, les éleva, leur fit enseigner l’usage des armes, puis, lorsqu’ils comptèrent un plus grand nombre d’étés, il les revêtit du cordon de la secte des saints, et mit dans leurs mains les Védas sacrés… Une autre raison encore a dérangé nos pieuses études.
La littérature qui a tout épuisé, l’antiquité, la barbarie, le moyen âge, la renaissance, le Louis XIV, la régence, le rococo, la révolution ; la littérature qui répugne ouvertement aux choses récentes et qui semble fuir devant la nécessité des études modernes, la littérature a dans la science un rôle magnifique à jouer. […] je ne demande pas qu’on l’abandonne cette antiquité que j’ai l’air de vouloir condamner absolument ; loin de là ; son étude est bonne, saine, fortifiante ; mieux nous la saurons, et mieux nous comprendrons les splendeurs merveilleuses de l’époque où nous vivons. […] Mais, entre l’étude et le culte, il y a un abîme qu’il ne faut jamais franchir.
Voici une leçon de style admirable en même temps qu’une étude psychologique d’un singulier intérêt. […] Vous allez faire une étude de Pierre Leroux. […] Toutes ces études sont intéressantes. […] Il m’est suggéré par une étude très approfondie et assez scientifique de. […] Henri Bidou, en ratiocinant comme moi sur l’étude de M.
Il est important d’ajouter que les anatomistes les plus versés dans les études microscopiques n’ont pas été plus heureux. […] Chez certains animaux, tels que le cheval, par exemple, ce fluide pharyngien est très abondant, et il a été l’objet d’études spéciales de la part de M. […] Vous ne voyez guère, Messieurs, dans tout cet historique, que des études purement anatomiques, les études chimiques sont à peine indiquées. […] Dans la prochaine leçon, nous aborderons l’étude de la composition chimique du suc pancréatique. […] Nous aurons à revenir sur ces derniers caractères, après l’étude des propriétés physiologiques du suc pancréatique, dont nous commencerons l’examen dans la séance prochaine.
Une comédie d’Aristophane n’est pas une dissertation morale dialoguée, ni une étude de psychologie, ni le roman dramatique d’une intrigue nouée et dénouée avec un art savant. […] C’est une étude de psychologie et d’histoire ; ce n’est pas l’œuvre sans modèle d’une imagination libre et toute-puissante40. […] On y trouve de fortes études psychologiques et des sentences bonnes à noter dans un recueil de pensées choisies. […] Seulement, ils regardent ces fautes comme si légères, que, loin d’en faire à Molière l’objet d’un reproche sérieux, ils l’excusent, ils le louent presque d’avoir négligé l’intrigue au profit des caractères, à peu près comme si on approuvait un peintre de s’être affranchi, dans ses tableaux, du soin de composer et de grouper toutes les figures avec art, afin de pouvoir concentrer son étude sur la ressemblance de chacune d’elles avec son modèle.
Dans cette petite salle basse, entre ces deux armoires de répertoires sérieux, sous ce jour tamisé, qui semble la lumière passant par le châssis d’un graveur, au milieu de ces tables recouvertes d’un maroquin noir, parmi ces messieurs décorés penchés sur des rouleaux de parchemins recroquevillés, où se lisent de longues lettres mérovingiennes, sous cette chaire, dans laquelle se tient cet huissier, en cravate blanche, au pince-nez, à la chaîne d’acier, — l’étude est grave, a quelque chose de solennel. […] Le Morny qu’il a eu la bonne fortune de connaître, de jauger, doit être à mon sens l’objet d’une étude spéciale, étude où il pourra mettre en scène une des figures qui représentent le mieux le temps. […] Un grand clerc de l’étude, un jour, à déjeuner, nous dit d’un air superbe : — Moi, j’entre dans le roulage… oui dans le roulage !
Montesquiou me dit qu’il a rassemblé beaucoup de notes et de renseignements sur Whistler, qu’un jour il veut écrire une étude sur lui, laissant échapper de l’admiration pour cet homme qui, dit-il, a réglé sa vie, de manière à obtenir de son vivant des victoires, qui sont pour les autres, la plupart du temps, des victoires posthumes. […] Et comme je lui disais qu’il devrait se reposer, que son travail, dans ces derniers temps, avait été excessif, abominable : « Oui, abominable, c’est le mot, reprend-il, oui, je me suis surmené, puis dans Le Docteur Pascal, j’ai dû me livrer à beaucoup d’études, d’investigations, de recherches pour que ce dernier livre des Rougon-Macquart, ait un lien avec les autres… pour que l’œuvre eût quelque chose de l’anneau du serpent qui se mord la queue. […] Voici ma réponse : « Monsieur, « Vous ignorez sans doute que j’ai publié, en 1882, sous le titre de La Faustin, une étude d’actrice tirée chez Charpentier à 16 000 exemplaires, republiée par Lemerre, et traduite en plusieurs langues, notamment en anglais, un roman enfin, jouissant en Europe, depuis douze ans, d’une certaine notoriété. […] Mercredi 30 août Dans leurs romans et leurs nouvelles, les tout jeunes romanciers, avec leur actuel mépris de l’étude d’après nature, ne créent plus des personnages humains, ils fabriquent des êtres métaphysiques.
Les professeurs, malgré leur zèle, sont obligés de constater la faiblesse croissante des études latines. […] Au milieu de tout cela, les gens, sans se douter un instant de leur incohérence, parlent ferme de la restauration des études latines. […] Ce serait, du reste, une étude à faire que celle des styles professionnels. » Il n’eût pas manqué, s’il avait entrepris une telle étude, de s’éjouir du style judiciaire qui n’a toute sa beauté et toute son originalité, toute sa liberté que les « Attendus ».
L’étude psychologique de ces locutions n’est pas sans difficultés. […] Ce rapprochement est d’autant plus légitime que le petit doigt est un […] très ancien, dont on a écrit l’histoire : voir l’étude de M. […] Étude sur Diderot, 1879. [La référence exacte est Edmond Scherer (1815-1889), Diderot : étude, Paris, C.
2° Nous abordons la seconde partie de cette étude : des mouvements nous passons aux souvenirs. […] ARNAUD, Contribution à l’étude clinique de la surdité verbale ( Arch. de Neurologie, 1886, p. 192). — SPAMER, Ueber Asymbolle (Arch. […] SÉRIEUX, Sur un cas de surdité verbale pure (Revue de médecine, 1893, p. 733 et suiv.) ; LICHTHEIM, art. cité, p. 461, et ARNAUD, Contrib. à l’étude de la surdité verbale (2e article), Arch. de Neurologie, 1886, p. 366. […] clinique à l’étude de la surdité verbale, 2e article). — Cf. le cas de SCHMIDT, Gehörs- und Sprachstörung in Folge von Apoplexie (Allg.
Ingres marquait quelques-unes de ses toiles du style antique, il avait publié de Properce une traduction en vers vraiment complète, et menée à fin avec une étude passionnée, il aurait mérité de voir attacher son nom à un des noms qui ne peuvent périr, et d’être appelé invariablement le traducteur de Properce, tandis qu’il ne peut être appelé qu’un amateur de Properce.
La commission, tout en reconnaissant les qualités heureuses d’un talent fait pour être encouragé dans l’étude de la comédie franche, qu’il n’a qu’effleurée cette fois sans assez creuser les caractères, n’a donc pu, et elle le regrette, monsieur le ministre, exprimer une conclusion positive en faveur de l’ouvrage.
Le deuil était conduit par M.Guérard, préfet des Études à Sainte-Barbe.
L’étude des ouvrages littéraires vérifie cette généralisation.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.
À présent … mais cela voudrait toute une étude.
L’étude des anciens modeles, sur-tout de Virgile, avait disposé sa Muse à cette vigueur d’imagination, à cette énergie de pinceau, qui font toujours les germes assurés du succès.
Il ne dut ses progrès dans la Poésie qu’à l’étude des Auteurs Grecs & Latins, qu’il commença par traduire & apprendre par cœur, afin de se former le goût en se nourrissant de leur substance.
À considérer de ce point de vue de pur intellectualisme l’un des exemples invoqués au cours de cette étude, on jugera plus équitablement cette croyance absurde à une vie prolongée dans le tombeau à laquelle s’étaient attachées les premières sociétés aryennes et en vue de laquelle les Grecs et les Romains modelèrent leurs institutions.
Notules Quoiqu’on ait déjà dit beaucoup de l’assonance, j’ai cru peut-être utile de reproduire ici une courte étude naguères parue dans la Marche de France et qui servira de postface à une récente plaquette, Fleurs de Neige, et à ce présent livre.
Etant enfant, il passoit les journées entières à l’étude des auteurs Grecs.
Rien de plus auguste et de plus intéressant que cette étude des premiers mouvements du cœur de l’homme.
Vous pourriez croire que, pour se fortifier dans la couleur, un peu d’étude des oiseaux et des fleurs ne nuirait pas.
Quintilien répond à ceux qui prétendoient que l’orateur qui ne suivoit que sa vivacité et son enthousiasme en déclamant, devoit être plus touchant qu’un orateur qui regloit son action et ses gestes prémeditez sur les préceptes de l’art ; que c’est blâmer tout genre d’étude que de penser ainsi ; et que la culture embellit toujours le naturel le plus heureux.
Le roman qu’elle a écrit est une étude de famille qu’elle leur donne à creuser, à ces deux grands romanciers, à ces deux puissants poëtes dramatiques !
Toutes ces constructions de sensations, toutes ces reviviscences d’images, toutes ces études d’hallucination, toutes ces dentelles d’analyses physiologiques faites au microscope, tous ces fils de la Vierge qu’on nous montre entre l’index et le pouce, toutes ces bluettes, en fin, qu’on veut nous donner et qu’on nous donne, c’est pour que nous ne puissions apercevoir du premier regard le but où l’on veut nous conduire, et ce but, c’est de réduire les plus grandes et les plus vivantes choses qu’il y ait dans le cœur et la tête de l’homme : Dieu, l’âme et le devoir, à n’être qu’une vile sensation, un ridicule bruit de sonnette dont on tire le cordon, en attendant qu’avec ce cordon on puisse les étrangler.
Assurément, une si profonde vulgarité ne valait guères la peine d’occuper le loisir d’un esprit qui a le sens pratique et résolu des choses, et dont le livre (s’il l’était pas une étude de rhéteur) devait être une espèce le Traité du prince, élevé à la hauteur des périls que court la civilisation elle-même à cette heure, et armer l’État, puisqu’il en veut la prépondérance, contre les révolutions ou l’esprit révolutionnaire qui le diminuent chaque jour un peu davantage, en attendant qu’ils l’aient renversé !
Des principes qui tendaient à élever la faiblesse, à rabaisser l’orgueil, à égaler les rangs par les vertus, devaient donner à l’éloquence un mélange de force et de douceur ; enfin, l’étude et la méditation des livres sacrés, répandirent souvent sur ces discours une teinte orientale, inconnue jusqu’alors aux orateurs de l’empire ; d’un autre côté, le mépris d’une vaine gloire, l’absence des passions, l’impression que l’orateur faisait souvent par la seule idée du Dieu dont il était le ministre ; enfin, la persuasion qu’entre les mains de la divinité tous les instruments sont égaux, durent ou retarder, ou affaiblir les progrès de ce genre d’éloquence.
Pour nous, nous commencerons à traiter de la politique des premiers âges, en prenant pour point de départ ces serviteurs ou famuli, qui appartiennent proprement à l’étude de l’économie.
Les amis du poëte Lucain, ceux qui dans l’étude des lettres cherchaient encore la liberté, le culte des vertus anciennes et l’espoir de l’avenir, sont réunis à Rome près de la veuve du poëte, restée fidèle à son nom et à son amour.
C’est à partir de cette époque qu’il a décrit le cintre immense qui part de Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand et madame de Staël, pour aboutir à Balzac et à Stendhal… Les écrivains du xviiie siècle étaient trop animés et trop esclaves des passions de leur temps pour avoir l’impartialité de l’observation et la profondeur dans l’étude de la nature humaine, ces deux conditions nécessaires à ce genre de composition. […] On ne pouvait guères descendre plus bas… Honteux peut-être d’une copie qu’on lui reprochait et qui mutilait et dégradait un si chétif modèle, Diderot se réfugia dans les idées générales, si chères aux esprits sans précision, et cet inventeur à bon marché affirma que « le temps était venu de substituer à la scène les conditions aux caractères, et de remplacer les coups du théâtre par des tableaux, sources nouvelles d’invention pour le poète et d’étude pour le comédien ». Telles étaient les idées, vagues quand elles ne sont pas fausses, que Diderot, avec son charlatanisme déclamatoire, fouetta, pour les faire mieux mousser, dans des Études critiques où je cherche en vain les ressources, le mouvement et la vie du fort discuteur qui a écrit le Paradoxe du comédien. […] Si sa critique était ici simplement en cause, nous n’aurions que des applaudissements pour elle ; mais il faut se souvenir que dans cette étude sur Diderot on embrasse l’ensemble de l’homme. […] Il faut se résumer pourtant, puisque nous touchons à présent au terme de cette longue étude sur Diderot.
Comme la langue latine fait un des principaux objets des études ordinaires, elle exige de notre part quelque attention plus particuliere. […] Malgré cette distinction de la science grammaticale & de l’art grammatical, nous ne prétendons pas insinuer que l’on doive ou que l’on puisse même en séparer l’étude. […] L’étude de l’étymologie peut avoir deux fins différentes. […] C’est le parti qu’a pris M. l’abbé d’Olivet, dans son excellent Traité de la Prosodie françoise : le lecteur ne sauroit mieux faire que de consulter cet ouvrage, qui d’ailleurs ne peut être trop lû par ceux qui donnent quelque soin à l’étude de la langue françoise. […] Je m’arrête principalement à la conjugaison des deux langues, qui doivent être le principal objet de nos études ; mais les principes que j’ai posés peuvent servir à rectifier les conjugaisons des autres langues, si les Grammairiens s’en sont écartés.
Les Réflexions sur quelques poètes, que nous publions aujourd’hui, contiennent des études choisies, revues et mises en ordre d’après ses propres instructions. […] Ce dernier guida son jeune compatriote dans ses premières études. […] Suit un subtil éloge du contentement de soy que laisse l’étude. […] Pernette qui savait l’italien et l’espagnol, commençait au moment de sa mort l’étude du grec. […] Ce prince libéral donnait à Baïf de bons gages et lui procurait le moyen « d’entretenir aux études quelques gens de lettres, de régaler chez lui tous les savants de son siècle et de tenir bonne table ».
La thèse ou plutôt les thèses que l’on y trouvera soutenues forment un ensemble de vues sur Molière, une étude de son génie et de son théâtre assez particulière, assez nouvelle, inattendue même en plus d’un point, et en tout cas très personnelle. […] Et même ce qui, dans cette étude si fièrement originale et personnelle, pourra sembler risqué, aventureux, paradoxal et contestable, est si étudié, si creusé, si sincère, et, d’ailleurs, si fortement mêlé de vues aussi justes que pénétrantes et d’irréfutables aperçus, que, même en résistant, en protestant, on sent, malgré soi, sa résistance toute mêlée de concessions partielles. […] Vous le savez, il était issu d’une famille de bonne bourgeoisie parisienne, il avait fait d’excellentes études au collège de Clermont, il semblait n’avoir devant lui qu’une carrière facile et une vie honorable. […] Quand on a fait ce premier travail préalable, il faut étudier les procédés du génie ; c’est ce que nous ferons aujourd’hui ; il faut prendre ensuite les trois ou quatre grandes œuvres capitales, pour les considérer en elles-mêmes, et non plus d’après leurs caractères généraux ; ce sera la troisième partie de ces études, puis, il faut essayer d’apprécier le rôle historique joué par l’homme, son rôle de moraliste, de moraliste influent ; ce sera le complément de ces études sur Molière. […] Si je suis amené à reconnaître que Molière, en somme, est souverainement moral, je n’abandonne pas pour cela les réserves que j’ai faites au commencement de cette étude, et çà et là depuis, et que l’on m’a reprochées, bien que j’eusse tout droit de les faire.
Et, à ce propos, si j’ai tâché de faire voir ailleurs ce que le cartésianisme — et le cartésianisme bien entendu — contenait en soi, dans ses thèses essentielles, de contradictoire et par conséquent d’hostile à toute religion, c’est ici, dans une étude particulière de Bayle et de son œuvre, qu’on achèvera, si je ne me trompe, de le voir avec une entière évidence. […] Ce n’est donc pas seulement un intérêt purement français, c’est un intérêt européen qu’enveloppe une étude sur Bayle. […] C’est ce que je voudrais avoir fait dans cette longue étude. […] Engagée par une amie dans l’étude de la philosophie de Descartes, et tout entière à la nouveauté des découvertes qu’elle y fait, des doutes ou des inquiétudes lui viennent. […] S’il lui a paru que l’idée de progrès était incompatible avec l’idée chrétienne, nous en avons indiqué quelques-unes des raisons, qui se développeront à mesure que nous avancerons dans la suite de ces Études, mais celle-ci n’est certes pas la moindre.
« L’idée de mon désert de Vaucluse est revenue à moi avec tous ses charmes ; en me représentant ces collines, ces fontaines, ces bois si favorables à mes études, j’ai senti dans le fond de l’âme une douceur que je ne saurais rendre. […] Il écrivit son testament plein de souvenirs posthumes légués à ses amis : à celui-ci ses chevaux, à celui-là ses tableaux ; à l’un ses livres, à l’autre son bréviaire, pour que ce manuel de prières rappelle à cet ami de prier pour lui ; cinq cents écus d’or à Boccace, afin qu’il puisse acheter, dit-il, un manteau d’hiver pour ses études de nuit. […] Sa seule occupation jusqu’à son dernier jour était l’étude de Cicéron et de Virgile ; ces deux hommes étaient, avec Homère, selon lui et selon moi, les trois plus parfaits exemplaires de l’espèce humaine, société immortelle avec laquelle il faut converser jusqu’au jour du silence, après lequel on reprendra sans doute l’entretien, l’amitié et l’amour ailleurs. — « Adieu les amis !
Le père d’Horace, pour soustraire son fils aux tumultes de Rome, le conduisit, pour achever ses études, en Grèce. […] Les uns s’y livraient à l’étude, les autres à la licence de leur âge. […] Aussi, dès qu’il eut terminé ses études à Athènes et qu’il y eut appris par les lettres de Cicéron à son fils le meurtre de César et la renaissance de la liberté, Horace s’enflamma d’ardeur pour cette renaissance de la république, et il s’attacha corps et âme à la cause de Brutus.
Mais, prématurément sensé, je croyais et je crois encore que, pour devenir législateur des sociétés humaines, il fallait un long et grave noviciat d’âge, d’études, de fréquentation des hommes, de pratique des affaires, de voyages parmi les peuples, les lois, les mœurs, les caractères des diverses contrées ; le spectacle des choses humaines parmi les hommes, en ordre ou en anarchie ; en un mot, une éducation complète et appropriée à l’auguste emploi que l’on se proposait de faire de sa sagesse, après l’avoir apprise ; j’y ajoutais encore la vertu, cette sagesse pratique sans laquelle il n’y a pas d’inspiration divine dans le législateur. […] Ces phares vivants doivent être eux-mêmes pleins de lumières acquises par l’étude et la vertu : c’est là l’autorité de leur mission. […] Rousseau, y a-t-il dans tout cela la moindre condition de ce noviciat de raison, de vertu, de science, de voyages à travers le monde, d’études spéciales des institutions sociales, de pratique des choses et des hommes, de nature à former un législateur ?
C’était un véritable saint qui, par modestie, s’était refusé la prêtrise, et qui passait sa vie recueillie entre la contemplation et l’étude des merveilles de Dieu dans sa création. […] Ces jours de Richmond, entre l’étude, les livres, le cheval, les promenades et quelques excursions dans les forêts et dans les châteaux royaux de l’Angleterre, furent des plus heureux de notre existence. […] XXIX La véritable maladie dont Alfieri mourut à quarante ans était l’ennui qu’il éprouvait lui-même de ses propres œuvres ; aussi se réfugiait-il dans l’étude du grec et dans des poésies systématiques, épigrammatiques, civiques, démocratiques, aristocratiques, qui fatiguaient l’esprit sans nourrir le cœur.
L’optique de Helmholtz renferme une étude approfondie des sensations visuelles dont le commun des hommes ne s’aperçoit jamais, ne prend jamais une conscience distincte : taches aveugles, mouches volantes, images consécutives, irradiation, franges chromatiques, changements marginaux de couleur, images doubles, astigmatisme, mouvements d’accommodation et convergence des yeux, rivalité des deux rétines, etc., etc. […] Voir l’étude de Carveth Read sur Lewes dans Mind, 1880. […] Voir, dans notre précédent volume, notre étude sur la conscience et l’inconscience et notre chapitre intitulé : La conscience ne saisit-elle que des relations ?
La Charité — c’est curieux qu’il soit tombé là, où j’ai justement fait mon étude — car la Charité pour lui, c’est l’hôpital, où est morte sa mère, et où, un moment employé, il a été un peu chassé par ce lit, qu’il rencontrait toujours. « Oui, dit-il, ma mère est morte là, un premier janvier ; et quand j’ai été opéré de la pierre, chez les Frères Saint-Jean-de-Dieu, dans le même mois, la veille de mon opération j’ai fait demander au directeur de la Charité, de faire dire une messe pour elle à l’hôpital… Il s’étonnait, il ne comprenait pas, cet homme ! […] Il aurait besoin de passer un mois dans une ferme, en Beauce… et dans ces conditions… avec une lettre de recommandation d’un riche propriétaire à son fermier… lettre, qui lui annoncerait l’arrivée avec son mari, d’une femme malade, ayant besoin de l’air de la campagne… « Vous concevez, deux lits dans une chambre blanchie à la chaux, c’est tout ce qu’il nous faut… et bien entendu, la nourriture à la table du fermier… autrement je ne saurais rien. » Les chemins de fer, son roman sur le mouvement d’une gare, et la monographie d’un bonhomme vivant dans ce mouvement ; avec un drame quelconque… ce roman, il ne le voit pas dans ce moment-ci… Il serait plus porté à faire quelque chose, se rapportant à une grève dans un pays de mine, et qui débuterait par un bourgeois, égorgé à la première page… puis le jugement… des hommes condamnés à mort, d’autres à la prison… et parmi les débats du procès, l’introduction d’une sérieuse et approfondie étude de la question sociale. […] Nous nous asseyons sur un canapé du salon, et il me raconte ses troubles de la vue. « Oui, dit-il, avec la voix gémissante des personnes très faibles, oui, dans ce que je lisais, c’était comme s’il y avait des manques… tenez… ainsi que les trous que fait dans une feuille de papier, un coup de fusil chargé à plomb… J’ai averti le médecin… ça pouvait être, n’est-ce pas, l’effet de la digitale… il a changé le régime… ça a été mieux… mais un jour que j’avais été peindre une étude ici, tout près… il faisait un temps comme aujourd’hui… tout à coup il m’a semblé voir des nuages de mouches… mais vous avez été en Angleterre, vous avez vu un certain brouillard noir, qu’il fait là… Eh bien, c’était ça dans mes yeux… Ah !
Jeudi 11 février Pensez-vous à la grande machine de guerre, que ce serait en ce moment contre le régime actuel, une étude consciencieuse et observée de la jeune fille de la Libre pensée, de la jeune fille, grandie dans la capote d’un soldat, de la jeune fille ayant pour catéchisme un manuel de la génération, de la jeune fille dépouillée de toutes les délicatesses et de toutes les pudeurs de son sexe, de la jeune fille enfin, dans laquelle il y aurait une complète absence de féminilité. […] Il y a là, des études d’oiseaux ressemblant à des grives, qui ont une parenté avec le gribouillis des aquarelles de Gabriel de Saint-Aubin ; il y a là, des études de poissons dans le genre des maquereaux, où l’admirable mélange des tons jaunâtres et azurés, est comme fait d’une dizaine d’essuiements de pinceaux.
Quand Flaubert dit à la première phrase de Madame Bovary : « Nous étions à l’étude quand le proviseur entra suivi d’un nouveau, habillé en bourgeois, et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre, … » il dit simplement, en le moins de mots nécessaires, et en des mots simplement justes, un fait dont son imagination contenait l’image. […] Il lui appartient d’avoir introduit définitivement l’étude du réel et l’érudition dans la littérature, d’avoir écrit les plus beaux livres de prose qui soient en français ; il lui est dû encore d’avoir fait resplendir un certain idéal de beauté énergique et fière, d’avoir produit en la Tentation de saint Antoine le plus beau poème allégorique qui soit après le Faust. […] Lire l’étude de M.
Le titre et la forme d’entretien que nous avons donnés à ce Cours familier de littérature universelle, disent assez d’eux-mêmes que nous ne procéderons pas toujours méthodiquement dans cet inventaire des œuvres intellectuelles de l’homme ; mais que, pour éviter la monotonie, la satiété et l’ennui, ces fléaux de l’étude, nous passerons quelquefois d’un siècle à l’autre, d’un homme à l’autre, d’un livre à l’autre, avec la logique secrète des analogies, mais aussi avec la liberté de la conversation. […] La division par genres, bien qu’elle puisse être employée dans une certaine mesure et comme subdivision dans nos études, a l’inconvénient d’être plus spécieuse que vraie et plus convenue que réelle ; car les genres ne sont jamais ni si distincts, ni si séparés, ni même si démarqués que le disent les auteurs de ces classifications artificielles. […] Des foules de traducteurs studieux, acharnés à l’intelligence des livres indiens, sanscrits, comme des ouvriers à la fouille des sphinx dans le désert du Nil, ne nous laissent plus manquer de texte pour nos études sur la littérature des Indes.
Mais, si pressé que je sois d’entamer l’étude précise de notre littérature et d’entreprendre avec vous la revue de nos principales œuvres littéraires dans notre siècle le plus brillant, j’ai besoin de vous dire, au préalable, quelques mots, et de l’esprit que j’apporterai dans cet examen, et de celui dans lequel je vous demanderai de vouloir bien m’écouter. […] — Vous qui irez à Athènes, qui y allez tous les jours, vous résisterez de votre mieux à ce renversement des points de vue, même en ce qui est des époques modernes, et si, dans celles-ci, la vérité à tout prix (ou ce qu’on prend pour elle), si la curiosité l’emporte décidément sur l’art, vous ferez du moins que le procédé antique et ce qui en est sorti reste en honneur, un objet de culte et d’étude, présent à la mémoire et à la réflexion des intelligences fidèles que touche encore l’idée de beauté.
Longtemps on a cru qu’il y avait sinon incompatibilité, du moins médiocre convenance entre la condition de l’homme de lettres ou de l’homme d’étude et l’engagement étroit du mariage. […] Mais aussi il n’est rien de respectable et de touchant (je reprends le mot, et, pour ma part, je sais aussi de tels exemples) comme de voir un homme, lui-même laborieux ou distingué dans son étude, dans sa profession, s’honorer d’une femme remarquable par un talent et un don qui la rend célèbre et qui ne la laisse pas moins aimable ; lui en permettre le libre et facile exercice, s’y prêter ; ne parler d’elle qu’avec respect et une sorte de modestie ; oser l’admirer et cependant rougir presque lui-même quand on la loue.
Pour les études, Tesseyre (un sulpicien distingué de leurs amis) ne m’a pas conseillé des lectures aussi étendues. […] Le voilà qui entre dans ma chambre… ; il a, suivant vos sages avis, commencé son petit cours d’études.
Et tout cela me rend l’étude de l’espagnol plus intéressante qu’une autre, parce que je pense que tu as parlé cette langue dans ta jeunesse guerrière. » Elle ennoblit tant qu’elle peut le passé de ce cher frère pour le relever lui-même à ses propres yeux ; elle y verse de la poésie comme sur toute chose, en croyant n’y mettre que du souvenir. Cette idée d’une descendance espagnole sourit à son imagination ; elle n’en est pas bien certaine, mais elle tâche de se le persuader, et elle convie son frère à l’aider à y croire : « Je me suis toujours sentie attirée vers l’étude de la langue espagnole, parce que Douai est tout rempli des vestiges de cette nation. — Nous-mêmes, je crois, mon bon frère, nous en sortons du côté de la mère de mon père.
Messieurs, quand j’ai eu l’honneur d’être appelé à siéger dans cette enceinte par un effet de la bonté toute particulière de l’Empereur, je m’étais dit que je n’aurais guère qu’à profiter et à m’instruire en écoutant sur tant de questions dont la pratique et l’étude me sont étrangères les hommes les plus expérimentés, les esprits les plus mûris, et qui occupent le sommet dans toutes les branches de l’administration et dans tous les ordres de l’État. […] Dargaud, étude passionnée, d’une imagination vive, mais d’un esprit honnête qui veut être impartial, décrit les événements et les hommes des guerres civiles de France, au seizième siècle.
Pour comprendre et appliquer ces vérités, il n’est pas besoin d’étude préalable ou de réflexion profonde : il suffit du bon sens et même du sens commun. […] Un enfant, en ouvrant les yeux, doit voir la patrie, et, jusqu’à la mort, ne doit voir qu’elle… On doit l’exercer à ne jamais regarder son individu que dans ses relations avec le corps de l’État. » Telle était la pratique de Sparte et l’unique but du « grand Lycurgue » « Tous étant égaux par la constitution, ils doivent être élevés ensemble et de la même manière. » — « La loi doit régler la matière, l’ordre et la forme de leurs études. » À tout le moins, ils doivent tous prendre part aux exercices publics, aux courses à cheval, aux jeux de force et d’adresse institués « pour les accoutumer à la règle, à l’égalité, à la fraternité, aux concurrences », pour leur apprendre « à vivre sous les yeux de leurs concitoyens et à désirer l’approbation publique ».
Maintenant que nous n’avons plus celui qui fut le premier auteur d’un travail d’érudit, mon ardeur à écrire s’éteint, et je n’ai presque plus ce grand bonheur que me donnait l’étude des anciens ; cependant, si vous avez un si vif désir de connaître mon malheur, et comment s’est montré ce grand homme dans les derniers actes de sa vie, bien que je sois empêché par mes larmes, et que mon esprit recule même devant un souvenir qui doit renouveler ma douleur, je cède cependant à vos si vives et si honnêtes instances ; et je ne veux pas manquer à l’amitié qui nous unit. […] Si je ne poursuis pas à présent sur les qualités des autres enfants, je ne puis cependant me retenir sur le sujet de Pierre et sur le témoignage que son père lui a rendu dans une affaire récente. — Deux mois environ avant sa mort, Laurent, assis sur son lit, selon sa coutume, causant avec nous philosophie et littérature, me disait qu’il voulait consacrer le reste de sa vie à des études qui nous étaient communes, à lui, à moi et à Pic de la Mirandole, et cela loin du bruit et du fracas de la ville. « Mais, lui dis-je, les citoyens ne vous le permettront pas, parce que, de jour en jour, ils aiment davantage vos conseils et votre autorité. » Souriant alors, il me dit : « J’ai déjà délégué mes fonctions à votre élève et je l’ai chargé de tout le poids des affaires. — Mais, avez-vous, lui répondis-je, surpris assez de force dans ce jeune homme pour que nous puissions avec confiance nous reposer sur lui ?
Cependant peu à peu la curiosité de ces enfants s’éveilla : des rois, des princesses, des seigneurs, ayant reçu une instruction supérieure pour le temps, aperçurent l’intérêt de ces études cléricales : des clercs ne désespérèrent pas d’être utiles à leur prochain, ou à eux-mêmes, en communiquant quelque chose de la science que jusque-là la langue latine avait dérobée à la connaissance du vulgaire. […] Appliquée dans les écoles de philosophie ancienne à sauver les chefs-d’œuvre de la poésie et les mythes de la vieille religion de la condamnation inévitable que la conscience morale de l’humanité, chaque jour plus éclairée, eût portée contre leur primitive grossièreté, l’allégorie fut reprise par les chrétiens, d’abord pour autoriser l’étude de la littérature païenne, puis pour justifier aux yeux des fidèles maints passages des saintes Ecritures, dont leur simple honnêteté se fût scandalisée, enfin pour exposer sous une forme plus attrayante et plus vive les vérités dogmatiques de la religion et de la morale.
Rapprochez, par ouï-dire, des collèges de tout style en une telle communion, l’étude, qu’à leur milieu rien de discordant, moyen-âge, Tudorien, aéré de prairies à vaches et à cerfs, avec eaux vives, propres à l’entraînement : la Grande-Bretagne s’adonne à l’élevage athlétique de ses générations. […] Strictement j’envisage, écartés vos folios d’études, rubriques, parchemin, la lecture comme une pratique désespérée.
L’étude sérieuse et calme n’est-elle pas là ? […] Augustin Thierry, Dix Années d’Études historiques, préface.
Dans une étude un peu suivie du xviiie siècle, Mme de Pompadour est inévitable. […] Arsène Houssaye, qui, dès longtemps, a fait de cette étude riante comme son domaine.
Jeudi 31 juillet Quelqu’un disait, en parlant du pullulement de la vie à Cayenne : « La vase est là, de l’être. » Vendredi 1er août Pierre Gavarni, qui depuis une quinzaine de jours travaille en compagnie de sa femme, de son fils, d’une bonne, à une étude du champ de course d’Auteuil, étude qu’il dépose chez moi, m’a demandé de venir dîner, avant son départ pour Trachaussade.
Il nous reste, pour compléter cette étude, à interroger M. de Tocqueville sur ses doctrines philosophiques et religieuses. […] Guizot appliquaient à l’étude des origines du moyen âge, et Cuvier à l’histoire des révolutions du globe.
Je vais, dans ce chapitre, être obligé une fois de plus à une sèche nomenclature, mais il va de soi que cette étude n’est pas destinée à tous les lecteurs de ce recueil. […] Les notes de la légende compléteront ce qu’il y a d’un peu sommaire dans cette étude hâtive de l’esprit chevaleresque chez les Torodo.
Méthode de critique — De l’idée moderne du progrès appliquée aux beaux-arts — Déplacement de la vitalité Il est peu d’occupations aussi intéressantes, aussi attachantes, aussi pleines de surprises et de révélations pour un critique, pour un rêveur dont l’esprit est tourné à la généralisation aussi bien qu’à l’étude des détails, et, pour mieux dire encore, à l’idée d’ordre et de hiérarchie universelle, que la comparaison des nations et de leurs produits respectifs. […] * L’Exposition des peintres anglais est très-belle, très-singulièrement belle, et digne d’une longue et patiente étude.
Pour m’en tenir aux Anglais, il est remarquable que leurs romanciers, à la différence des écrivains français, ne s’attachent pas, en général, à l’étude d’un cas de psychologie passionnelle, d’un scrupule, d’un doute, d’une situation intéressante sans doute, mais exceptionnelle, soit en elle-même, soit par la qualité des personnages qu’elle met en scène. […] Je lisais récemment, dans un grand journal de Belgique, une étude sur le roman-feuilleton.
Nous l’y retrouverons, vers la fin de cette étude, sous les auspices de la France et de l’Amérique, à la voix de Lamartine et d’Heredia. […] La part plus grande qui nous reste de son nombreux théâtre permettrait sur lui seul toute une étude des formes lyriques.
Il finit ses études à Paris au lycée Stanislas où il est l’élève de René Doumic. […] Maître d’études, deux filles nobles, deux cousines, ses élèves, « l’une blonde, l’autre brune », celle-là plus gravement passionnée, celle-ci plus piquante, sont prêtes, pour lui à toutes les défaillances. […] Homme, si l’on veut, par l’intellect et par l’étude, il a toujours été dans la conduite un mélange d’enfant et de vieillard. […] Ce généreux postulat avait la vertu d’enivrer d’eux-mêmes les esprits qui s’y asservissaient ; il leur apportait une magnifique dispense d’étude, d’application, d’expérience et de philosophie. […] Un homme du bas peuple, élevé par la fortune à la plus haute charge et s’y égalant par la conscience et le génie, voilà, à la rigueur, un sujet d’étude dramatique.
[NdA] Je ne voudrais pas omettre d’indiquer une précise et fort bonne Étude sur Villars homme de guerre, qu’on peut lire au tome second des Portraits militaires de M. le capitaine de La Barre du Parc. — Enfin il y aurait désormais à contrôler et à compléter une histoire de Villars à l’aide de celle du prince Eugène, publiée à Vienne par M.
L’abbé de Pons, né en 1683, avait pour père le sieur de Pons d’Annonville, d’une noble famille de Champagne et chevalier d’honneur du présidial de Chaumont (sur Marne) ; il naquit à Marly, chez son oncle qui en était alors seigneur, et de qui le roi ne tarda pas à l’acquérir, « fit ses premières études au collège des jésuites à Chaumont, puis vint à Paris et entra au séminaire de Saint-Magloire, d’où il suivit l’école de Sorbonne : « Il était bon humaniste, nous dit-on ; il possédait les principes de la théologie ; mais surtout il était grand métaphysicien, dans le sens le plus étendu qu’on donne à présent (1738) à ce terme.
Un grand bon sens, joint à des convictions religieuses très-sincères et à des affections monarchiques très-profondes ; beaucoup d’études, beaucoup de modération, quoique dans la première et fervente jeunesse, une probité pleine de désintéressement et même d’esprit de sacrifice, à un âge et dans des situations facilement accessibles aux vues ambitieuses : tels étaient les mérites et la physionomie bien rare de cette école du Correspondant, qui poursuit encore aujourd’hui ses honorables travaux dans la Revue européenne.
La duchesse du Maine avait parmi ses femmes cette spirituelle Delaunay qui a écrit : « Les grands, à force de s’étendre, deviennent si minces, qu’on voit le jour au travers ; c’est une belle étude de les contempler, je ne sais rien qui ramène plus à la philosophie. » Et encore : « Elle (la duchesse du Maine) a fait dire à une personne de beaucoup d’esprit que les princes étaient en morale ce que les monstres sont dans la physique : on voit en eux à découvert la plupart des vices qui sont imperceptibles dans les autres hommes. » C’est en effet dans cet esprit qu’il faut étudier les grands, surtout depuis qu’on a appris à connaître les petits : ce n’est pas tant comme grands que comme hommes qu’il convient de les connaître.
Aussi le gouvernement directorial a-t-il été communément jugé avec beaucoup de sévérité, de mépris, mais en même temps, il faut le dire, avec bien peu d’étude et d’intelligence.
C’est là tout un côté de la critique actuelle, de la mauvaise critique ; mais hors de celle-là, en face ou pêle-mêle, il y a la bonne, il y a celle des esprits justes, fins, peu enthousiastes, nourris d’études comparées, doués de plus ou moins de verve ou d’âme, et consentant à écrire leurs jugements à peu près dans la mesure où ils les sentent.
Lerminier qu’alimente sans cesse une forte et courageuse étude, a pourtant à se garder de quelques écarts auxquels ne sont exposés d’ailleurs que les grands talents instinctifs, orateurs ou poètes, les talents porte-foudre, si l’on peut s’exprimer ainsi.
L’écrivain allemand, qui résidait presque officiellement chez nous durant la Restauration (car à toutes les époques nous avons eu en France un écrivain allemand qui a résidé), M. le baron d’Eckstein, homme de grand savoir et d’une véritable étendue d’esprit, tenait tout à fait par ses études et ses liaisons au parti des Stolberg, des Frédéric Schlegel, des artistes et philosophes catholiques de son pays.
Par des extraits de voyages, par des traductions et des analyses d’ouvrages étrangers, par des études de toute espèce sur le passé, le Globe cherchait à mettre sous la main de ses lecteurs les principaux éléments des questions ; à leur représenter les travaux antérieurs et l’état de la science contemporaine sur chaque point de controverse ; à leur apporter et à leur distribuer en ordre les matériaux les plus complets pour les solutions les plus larges et les plus conciliantes.
Ces différents systèmes sont fort curieux ; mais ils ne sont pas compris dans le plan de notre étude.
De là vient qu’il nous donne plusieurs portraits de Fénelon, de la duchesse de Bourgogne, de Mme de Maintenon : et combien d’études du grand Roi !
Mais la constitution démocratique de notre société a donné place à l’éducation scientifique, aux études techniques et spéciales, à côté, même au-dessus des lettres pures : le public qui juge les livres n’est plus homogène, et surtout, en dépit de nos programmes d’instruction, ne renferme qu’un bien petit nombre d’esprits qui aient réellement reçu leur forme de l’antiquité.
Maupassant vint me voir, accompagné de Harry Alis (l’auteur de Petite ville et de ces fines et originales études : Quelques fous).
Il connaissait Bovary et Bouvard, les Rougon-Macquart, les excellents volumes de Mirbeau, moins les sobres études de Duranty, beaucoup Huysmans : je présume ces éducations d’après leur résultat.
Et alors, avertis par cet exemple, nous avons mieux regardé notre petit monde terrestre et, sous le désordre apparent, là aussi nous avons retrouvé l’harmonie que l’étude du Ciel nous avait fait connaître.
Je n’ai effleuré dans ce livre le mouvement roman qu’en tant qu’il fut mêlé à l’aventure symboliste, me réservant de lui consacrer ailleurs une étude spéciale.
Et je ne dis rien encore de ce milieu artificiel que se fait chacun de nous en lisant tel journal, en poursuivant tel genre d’études, en choisissant des auteurs favoris, en se créant par la lecture une intimité avec des vivants et des morts dont il absorbe la substance et la mœlle !
C’est cet inventaire que j’entreprends de parcourir avec vous, non par ordre de date, ce qui serait trop fastidieux, mais par catégorie de chefs-d’œuvre, ce qui nous permettra de passer d’un peuple à l’autre, et de l’antiquité à nos jours, avec une diversité de temps, de sujets et d’écrivains, qui soutiendra l’intérêt dans cette étude.
En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit Mais, me dira-t-on, un artisan ne peut-il pas suppléer au peu d’élevation, et à la stérilité de son génie, en transplantant dans ses ouvrages les beautez qui sont dans les ouvrages des grands maîtres ?
Ajoutez-y quelques opinions ironiques tendant à déprécier le travail et même le style, et c’est à peu près tout ce qu’il a opposé à trois volumes d’études et de démonstrations sur les procédés de l’art d’écrire, assimilation, formation du talent et exemples de corrections manuscrites des grands écrivains, qui confirment en détail notre doctrine.
C’est surtout de madame de Sévigné qu’il est amoureux… Il a fait ses études dans ses lettres.
Magnier a été une étude patiente et sincère.
Mais ce qu’il possède, c’est justement le bien des pauvres, c’est la tradition de l’Église, et, par l’étude théologique dont il a reporté les habitudes sur les choses de la philosophie, la précision et le génie de la formule, tellement claire, dit très heureusement M.
Dans l’une et l’autre de ces nouvelles, il y a une étude de vieille fille, de ce type toujours très-fécond quand il sera bien attaqué, qui fait vraiment honneur à l’observation de M.
C’est ce qui ressort des études de Fustel de Coulanges, sur la nature de l’invasion germaine.
C’est que l’étude des mœurs du temps est l’école des princes.
Il n’a pas tort, et très certainement cette fameuse intuition ne supplée pas à l’étude patiente et lucide des faits. […] Que d’études d’ensemble ou de détail sur sa vie et ses œuvres ! […] Billy ne s’exagère pas le rôle de l’étude et de l’examen dans l’élaboration des doctrines. […] Souvent, l’étude sur un même auteur est servie en plusieurs portions, à de longues distances. […] Arnold Naville, très complète, mais qui a le tort, en ce qui concerne les études sur Gide, de s’arrêter à 1925.
Et, dans le silence de l’étude, il griffonnait des vers hugothiques, hérissés d’antithèses et ruisselants de lyrisme. […] Anatole France lui ont consacré de belles études. […] j’eusse voulu sentir un humus d’études et de lectures, qui m’inspirât le respect en me donnant la sécurité. […] Il chercha sa voie dans le réalisme, c’est-à-dire dans l’étude minutieuse des faits, directement observés et placés en leur vrai cadre. […] Il se mit au travail, et brocha une longue étude dialoguée sur l’histoire de Cromwell.
C’est là que se réunit le Conseil Supérieur qui élabore le programme des études. […] Ceci est un point de départ pour une étude plus profonde. […] A l’âge où une jeune fille d’aujourd’hui s’épuise à des études stériles, et pires, abêtissantes, la femme de jadis était en pleine floraison de maternité. […] Il faut tromper cette tendance, la dévier vers l’étude, vers la sentimentalité pieuse, vers le rêve éthéré. […] Cette jeune fille, son camarade d’études : oh !
Méliot vient de faire paraître, est certainement de ces fruits que seule porte une longue étude avisée et passionnée. […] L’autorité acquise trop tôt peut nuire au travail et à l’étude… On rapporta ces paroles à Dagobert qui sut en pénétrer le sens véritable. […] Amour ici signifie étude, et le salut de Béatrice c’est la capacité scientifique. […] Je ne sais comment M. van Bever a oublié de citer l’étude de Verlaine, qui est amusante et même judicieuse. […] Au comédien parfait, il faut une tête froide, un jugement sûr, un goût sans tache, l’étude et l’expérience.
Et, en effet, tout le long de son étude, il l’écarte respectueusement, et il a bien raison. […] Il s’y trouve bien et y fait de passables études, purement littéraires, et à l’ancienne mode. […] Il compose, pour sa réception, un discours sur l’Étude des littératures étrangères, qui témoigne tout au moins d’une assez grande ouverture et liberté d’esprit. […] Arrivé au bout de cette longue et aventureuse étude, c’est tout ce que je trouve à dire de lui. […] Émile Deschanel ; Étude sur Lamartine, par Charles de Pomairols ; La jeunesse de Lamartine, par M.
Cette vue superficielle sur la nature de la pensée servira de point de départ à notre étude, et nous commencerons par l’exposer : Malgré l’intimité si remarquable de leur union, la parole intérieure paraît n’être en nous que le vêtement le plus extérieur de cette chose subtile et cachée que nous appelons la pensée ; celle-ci va toujours accompagnée d’un faisceau d’images plus ou moins effacées et de sources diverses qui lui constituent comme un second vêtement plus intime encore, dont aucun artifice ne saurait la dégager. […] Remarquons ici que ces deux faits, souvent signalés dans le cours de cette étude, la faiblesse de l’idée comme état de conscience, et son apparente homogénéité, sont corrélatifs : l’essence apparente est en raison directe de l’intensité. […] Qui sait d’ailleurs si, pour certains esprits et dans certains ordres d’études, — en philosophie, par exemple, et dans les hautes mathématiques, — l’assimilation et la critique ne demandent pas un plus grand effort de réflexion que la simple invention ? […] Heinrich, Paris, Didier, 3e éd. 1874 (1ère éd. 1859).] — En général, l’étude des langues est le meilleur et le plus sûr exercice de la réflexion [voir plus loin, § 11]. […] Le psychologue qui scrute l’inconscient doit s’efforcer de faire cette distinction — ce n’est pas chose facile — et, s’il y parvient, ne retenir dans son domaine, du moins dans son premier et principal domaine, que l’inconscient psychologique, qui seul est vraiment psychique. — Mais, si la psychologie ne saurait être renfermée dans les limites étroites de l’observation qui lui est propre, elle ne peut non plus être bornée à l’étude de la succession consciente ; en effet, si l’hypothèse est nécessaire et légitime pour lui permettre d’embrasser tout son objet, la même méthode ne peut être condamnée quand on l’emploie à dépasser ce même objet pour trouver dans l’inconscience absolue les conditions, exprimées en termes psychiques, des faits compris dans la succession consciente.
On a parlé de l’article de Strindberg sur l’infériorité de la femme, d’après l’étude de ses sens, ce qui est incontestable sous le rapport du goût et de l’odorat, et à propos de cette infériorité, je rappelais une observation d’un livre de médecine, où il est affirmé que le squelette d’homme a une personnalité, que n’ont pas les squelettes de femmes, qu’on dirait fabriqués à la grosse. […] Un jeune divorcé disait à un de mes amis : « Aujourd’hui, la généralité des jeunes filles supérieures, regarde le mariage comme un essai, un essai sans chance de durée : ces demoiselles ne se cachant pas de dire, que lors de ce mariage, elles n’ont pas la connaissance des hommes, et que cette première union, n’est qu’un apprentissage, une étude pratique de l’homme dans le mari : apprentissage qui les met en état de faire un choix judicieux, au second tour, au second mariage. » Tout à la fin de la soirée, Daudet me jette de son fauteuil, où il écrit : — Au dîner de Fasquelle de vendredi dernier, les Charpentier vous ont-ils dit quelque chose ? […] « Vous n’avez vécu que pour les choses de l’intelligence ; et, non content de chercher dans l’observation de notre coin de nature et d’humanité, matière à remplir vos études et à satisfaire la curiosité de vos goûts, vous avez élargi l’horizon contemporain, vous avez ressuscité le charme d’un siècle disparu, vous avez rapproché de nous la fantaisie et le mystère des arts lointains. […] Petit paysan, il était pris en affection par un vieux médecin du pays, sur l’intelligence de sa figure, et ce médecin faisait les frais de ses études de médecine à Paris.
Dans cette flagrante discussion qui met aux prises les théâtres et l’école, le public et les académies, on n’entendra peut-être pas sans quelque intérêt la voix d’un solitaire apprentif de nature et de vérité, qui s’est de bonne heure retiré du monde littéraire par amour des lettres, et qui apporte de la bonne foi à défaut de bon goût, de la conviction à défaut de talent, des études à défaut de science. […] C’est une étude curieuse que de suivre l’avènement et la marche du grotesque dans l’ère moderne. […] Il faut quelque étude, quelque labeur pour en venir là ; tant mieux. […] C’est d’ailleurs cette étude, soutenue d’une ardente inspiration, qui garantira le drame d’un vice qui le tue, le commun.
Il ne résume rien, ce n’est pas sa manière, il recommence son étude entière et toute son information personnelle pour tous et devant tous.
sur tous les points on est à l’œuvre ; en physique, en chimie, en zoologie, en botanique, dans toutes les branches de l’histoire naturelle, en critique historique, philosophique, en études orientales, en archéologie, tout insensiblement change de face ; et le jour où le siècle prendra la peine de tirer ses conclusions, on verra qu’il est à cent lieues, à mille lieues de son point de départ.
On nous apprend à aimer le beau, l’agréable, à avoir de la gentillesse en vers latins, en compositions latines et françaises, à priser avant tout le style, le talent, l’esprit frappé en médailles, en beaux mots, ou jaillissant en traits vifs, la passion s’épanchant du cœur en accents brûlants ou se retraçant en de nobles peintures ; et l’on veut qu’au sortir de ce régime excitant, après des succès flatteurs pour l’amour-propre et qui nous ont mis en vue entre tous nos condisciples, après nous être longtemps nourris de la fleur des choses, nous allions, du jour au lendemain, renoncer à ces charmants exercices et nous confiner à des titres de Code, à des dossiers, à des discussions d’intérêt ou d’affaires, ou nous livrer à de longues études anatomiques, à l’autopsie cadavérique ou à l’autopsie physiologique (comme l’appelle l’illustre Claude Bernard) !
Ils ont retiré d’utiles leçons de cette étude féconde ; mais leurs beautés originales portant l’empreinte de la mythologie du Nord, ont une sorte de ressemblance, une certaine grandeur poétique dont Ossian est le premier type.
[Études littéraires sur le xixe siècle (1887).]
Pour lui, le sens des belles formes n’a pas dû être, comme chez d’autres, développé par l’étude, la comparaison, la « mesure » de toutes choses qui se fait en nous vers l’adolescence ; il a compris sans doute l’eurythmie aux premiers mots qu’il ouï prononcer, au paysage dont s’éblouit son regard d’enfant.
Cette opposition, qu’on retrouverait aussi dans le caractère des deux hommes, me paraît assez nettement sensible pour que, au long des pages de cette étude, je ne croie pas nécessaire de la rappeler chaque fois qu’elle peut se sous-entendre ; je n’indiquerai que sommairement en elle la cause des oppositions secondaires de méthode, de réalisation lyrique et plastique et de technique de MM. de Régnier et Griffin.
« Les comédiens, disait Niccolo Barbieri, étudient beaucoup et se munissent la mémoire d’une grande provision de choses : sentences, concetti, déclarations d’amour, reproches, désespoirs et délires, afin de les avoir tout prêts à l’occasion, et leurs études sont en rapport avec les mœurs et les habitudes des personnages qu’ils représentent4. » Ainsi, l’on verra l’un des capitans les plus renommés, Francesco Andreini, publier ses Bravure, ses bravacheries, divisées en plusieurs discours.
Des Auteurs sans génie, sans talent, sans étude, & tout à la fois ambitieux, vains, & tranchans ; les Littérateurs plus habiles dans les mysteres de l’intrigue, que dans ceux de la Littérature, qui, à la faveur des suffrages extorqués, prétendoient attirer les hommages qui ne sont dus qu’au Génie ; des importans du second ordre, qui, se croyant en droit de décider de tout suivant leur caprice, s’efforçoient de substituer un faux culte à celui des véritables Divinités du Parnasse.
Ce n’est pas sans une défiance extrême qu’il les présente à l’examen des gens de goût ; car, s’il croit à des théories nées d’études consciencieuses et de méditations assidues, d’un autre côté, il croit fort peu à son talent.
Et quel temps choisit-on pour le décrier ; le temps où il devoit être à l’abri de toute médisance ; où il avoit souffert le dernier outrage pour un amant ; où le chanoine Fulbert avoir épuisé les rafinemens de sa vengeance ; où la tendre Héloïse, ce modèle des amantes, désespérée, & brûlant de plus de feux que jamais, avoir porté dans un cloître, avec tous les agrémens de sa jeunesse & de son esprit orné de mille connoissances, les charmes d’une figure adorable ; où ces amans n’avoient, contre leur fatale destinée, d’autre ressource que l’illusion, l’image de leur ivresse passée, le souvenir de ces transports dont ils étoient pénétrés, lorsque le prétexte de l’étude favorisoit l’intelligence du maître amoureux & de l’écolière passionnée*.
J’aurais achevé ma tâche, si je m’en tenais à l’ordre des études d’une université ; en voilà le plan et la justification de ce plan, mais son exécution suppose des supérieurs, des inférieurs, des maîtres, des élèves, des livres classiques, des instruments, des bâtiments, une police, autant d’objets que je vais traiter sommairement.
Ils désignent seulement des haches humaines dont le manche est dans la main de Dieu… Témoin plus que personne, par ses voyages et ses études, de cette stérilité historique dont l’Asie est frappée, Huc, qui n’est ni un panthéiste ni un matérialiste, puisqu’il est prêtre, a dédaigné de refaire sur des proportions sans justesse une histoire qu’on pourrait bloquer en quelques pages, tant elle est monotone et bornée, et il a choisi pour nous la raconter la seule chose qui soit vraiment digne d’une histoire, cette transfusion tant de fois essayée du Christianisme dans les veines du monde oriental, cette transfusion qui n’a pas réussi encore, mais qui doit réussir, si l’Asie n’est pas irrémissiblement condamnée !
L’homme, en effet, qui entre autres choses du présent volume, a écrit la grande et simple et superbe étude sur Chateaubriand, dans laquelle je rencontre des passages aussi surprenants par la gravité forte que par la profondeur de la mélancolie n’est plus, et de nature première ne saurait être uniquement ce poète léger du Plaisir et de l’Amour qui commença par les sensualités du cœur pour finir par les sensualités de l’estomac.
Les groupes qui le composent étant nombreux et surchargés de personnages ; l’auteur n’a pas la possibilité — avec les limites qu’il s’est imposées — de s’arrêter sur chaque figure qui mérite l’étude et le détail.
Tableau historique de la philosophie politique, suivi d’une étude sur Sieyès, par M.
ce qui vaut le mieux en ces cinq volumes, c’est encore le Voyage d’Orient, c’est-à-dire un livre de faits et d’observation, tout simplement, et une étude assez étendue sur Rétif de la Bretonne, où le critique double le biographe.
Didier veut être tout cela, — l’auteur des Amours d’Italie n’est donc pas sorti de ce qui fut à toute époque sa voie de préoccupation et d’étude.
L’étude et le temps ont leur devenir.
Mais le médecin, celui notamment qui s’est voué à l’étude particulière des maladies nerveuses et mentales, reconnaît au premier coup d’œil, dans la disposition d’esprit « fin de siècle », dans les tendances de la poésie et de l’art contemporains, dans la manière d’être des créateurs d’œuvres mystiques, symboliques, « décadentes », et l’attitude de leurs admirateurs, dans les penchants et instincts esthétiques du public à la mode, le syndrome de deux états pathologiques bien définis, qu’il connaît parfaitement : la dégénérescence et l’hystérie, dont les degrés inférieurs portent le nom de neurasthénie. […] S’il parle des formes de nuages, il reproduit les nuages de soixante ou quatre-vingts tableaux éparpillés à travers toutes les collections de l’Europe, et, notez-le bien, il a fait cela dans les années 1840 et suivantes, quand on ne connaissait pas encore les photographies d’après les chefs-d’œuvre de l’art, qui en rendent aujourd’hui si commode l’étude comparée. […] En 1843, presque en même temps que l’explosion du grand mouvement catholicisant, Ruskin commença à publier les études d’art surexcitées qui furent réunies plus tard sous le titre de Modem Painters (Peintres modernes). […] Les auditeurs s’imaginaient ensuite qu’ils se livraient à une étude pénible, tandis qu’ils acquéraient de cette façon ce bric-à-brac d’érudition qu’ils étalaient ensuite dans leurs articles et brochures, et où le lecteur sain d’esprit rencontre avec un joyeux étonnement les noms de Schopenhauer, Darwin, Taine, Renan, Shelley, Gœthe, qui servent d’étiquette à des rognures informes et méconnaissables, à des balayures de bribes non digérées, de phrases incomprises audacieusement mutilées, et de fragments d’idées arrachés çà et là et empochés sans scrupule. […] De même qu’ils sont inaptes à l’étude méthodique, ces dégénérés l’étaient et le sont aussi à l’accomplissement d’un devoir régulier.
Y eut-il là entre le jeune prince et le poëte une de ces confraternités d’études aussi puissantes dans l’antiquité que dans les temps modernes ? […] La pièce qui porte cette adresse, très-belle, mais assez amère, et où il exprime ses plaintes encore plus que ses espérances, semble prouver qu’il n’avait guère prospéré dans l’intervalle, et que la confraternité d’études avec Ptolémée Philadelphe ne lui avait pas beaucoup profité. […] Ce tableau de mœurs mériterait une étude à part.
Pour vous mettre mieux à même de comparer ses mœurs avec celles du troglodyte commun d’Europe (les mœurs des oiseaux ayant toujours été, comme vous le savez, le sujet de prédilection de mes études), je vous présente ici les observations que mon savant ami W. […] Elle était, du moins je la trouvais alors, suffisamment grande pour mes études : mon papier, mes crayons et parfois un volume des contes si naturels et si charmants d’Edgeworth ou des fables de la Fontaine m’y procuraient d’amples jouissances. […] Adieu pour toujours aux classifications symboliques et artificielles qui remplaçaient l’étude du monde et substituaient aux harmonies de la création je ne sais quel squelette, dont les ossements étiquetés servaient de jouet aux érudits.
Il l’y établit en souveraine : elle y devient objet d’étude et d’expression. […] Brunetière, Études critiques, t. […] Merlet et Lintilhac, Études littéraires sur les classiques français, t.
Il résulte de là que l’étude du plaisir et de la douleur est analogue, comme complication et comme difficulté, à la science sociale, où les actions et réactions mutuelles semblent, par leur variété et leur multiplicité, échapper aux prises du calcul. […] Nous exposerons ce qu’il y a de vrai et ce qu’il y a aussi d’incomplet dans les explications empruntées à la doctrine de la sélection naturelle : nous rechercherons la portée et les limites de ces explications ; puis nous montrerons les conséquences morales ou métaphysiques auxquelles aboutit l’étude des rapports du plaisir et de la douleur avec la vie. […] L’étude qui précède nous paraît aboutir à des conséquences non moins importantes pour la théorie des mœurs que pour la théorie de l’homme et celle du monde ; résumons-les en formules succinctes.
Sainte-Beuve nous reproche durement d’avoir fait lire, à notre héroïne, Kant, qui de son temps n’était pas traduit, nous jetant : « Alors quelle foi voulez-vous qu’on ait à votre étude ? […] Quelles belles études à faire sur ces trois écrivains de la Révolution, connus seulement de nous : Suleau le journaliste de 1791, Chassagnon, le fou de Lyon, le Saint-Jean à Pathmos de la Terreur, et ce Juvénal en prose du Directoire, Richer-Serizy ! […] » * * * — Nous, torturés de malaises continus, douloureux, presque mortels au travail et à la production spirituelle, nous ferions volontiers ce pacte avec Dieu : ne nous laisser qu’un cerveau pour créer, nos yeux pour voir, et une main avec une plume au bout, et prendre tout le reste de nos sens et les misères de nos corps, pour que nous ne jouissions plus en ce monde que de l’étude de l’humanité et de l’amour de notre art.
Mais nos conjectures personnelles sur l’œuvre de Job ne sont pas, comme on pourrait le croire, de fantastiques excursions de l’imagination ; elles sont motivées et autorisées pour nous par une étude de trente ans des traditions, des histoires des monuments, des philosophies et des poésies de l’Orient primitif. […] Et cette idée, elle n’est pas en moi d’aujourd’hui, car voici ce que j’écrivais sur Job à une autre époque et dans une étude moins approfondie que celle-ci. […] VI Voilà ce que je pensais de Job avant l’heure où une étude plus sérieuse, plus philosophique et plus développée, devait redoubler mon étonnement et mon enthousiasme pour ce drame unique.
C’est une étude, en plusieurs planches, de la décomposition d’un corps, après la mort. […] Les instinctifs, — c’est ainsi qu’il les appelle, — sans conscience du sentiment qui les mène, doivent commander une obéissance, qui n’est pas due à la science, à la connaissance, à l’étude, à la réflexion. […] La journée d’hier m’a fait faire des études très sérieuses d’acoustique. […] À garder pour une étude provinciale, le souvenir du Pinchinat. […] Cette étude d’actrice parue, sous le titre de La Faustin, n’a été publiée qu’en 1882, et dans une forme différente de celle indiquée ici.
Il fit au collège de sa ville natale, aujourd’hui lycée national, des études non seulement excellentes, mais ardentes, passionnées, si l’on peut dire. […] Suivirent alors quelques instants de loisirs, avant que l’étude recommençât. […] À cet effet, il me proposa un échange de leçons, s’offrant de me perfectionner en anglais, alors que je l’aiderais dans l’étude du grec et du latin. […] Car Racine a, indiscutablement, surpassé Shakespeare dans l’étude de la femme, faisant rayonner sur elle une lumière intense, et révélant quelques-uns des plus intimes secrets de sa nature. […] Il fit dans sa ville natale d’excellentes études au cours desquelles il obtint le premier prix de poésie au concours d’Arras.
Vinet ayant fait de leur étude à ce point de vue l’objet spécial d’un cours de littérature, donné à Lausanne de 1844 à 1843, qui sera publié. […] La restauration des études classiques, essentielle d’ailleurs à la culture de l’esprit humain, ne pouvait apprendre beaucoup à ceux qui avaient surtout besoin de se mêler à la vie. […] Ce principe, nécessaire dans toutes les sciences d’observation, l’est doublement dans l’étude de l’homme. […] L’étude de l’homme est donc l’objet de son premier livre. […] Mais ce qui est plus intéressant peut-être que l’étude de ces variétés, c’est de voir avec quelle puissance la piété chrétienne fait de tous les esprits un même esprit.
Accoutumé de bonne heure à l’étude et à la méditation, possédant parfaitement la langue du pays, animé par un but fixe et une ambition réglée, jeune et peut-être plus avancé qu’un autre à mon âge, riche d’ailleurs, très-riche pour ce pays-là, voilà bien des Avantages. […] Et en même temps on notera cette continuelle mobilité d’impressions d’un homme qui, à cet âge, semble déjà avoir vécu de tous les genres de vie, qui va devenir courtisan et chambellan, qui a peu à faire pour achever d’être le plus consommé des mondains, et qui tout d’un coup, par accès, se reprend à l’idée de ces doctes et vénérables retraites telles qu’il les a pratiquées dans ses années d’études à Erlang ou à Édimbourg ; car tour à tour il a été étudiant allemand, et il s’est assis à la table à thé de Dugald Stewart. […] « J’ai failli rester ici ; le goût de l’étude m’a repris dans cette ville universitaire, et, si je n’avais couru la poste, j’eusse planté là mes projets de courtisan. — Il est encore une autre circonstance qui aurait pu déterminer mon changement de plan. […] … » Au milieu de ces sottes fonctions, de ses ennuis, de ses bavardages épistolaires, il se remet à l’étude ; car, qu’on ne l’oublie pas, l’étude a toujours ses heures réservées au fond de ces existences qui plus tard marqueront ; il avait entrepris une Histoire de la Civilisation en Grèce, il relit ses classiques sur le conseil de Mme de Charrière, laquelle les lisait elle-même dans les textes, au moins les latins. […] S’il n’y passait que deux heures par jour, il serait pour lui la meilleure étude.
, Goethe docteur en droit, beau, noble, aimable, après de fortes et libres études commencées à Leipzig, continuées à Strasbourg, et ayant su résister dans cette dernière ville à l’attraction vers la France, est rappelé à Francfort sa cité natale, et de là il est envoyé par son père à Wetzlar en Hesse pour se perfectionner dans le droit et y étudier la procédure du tribunal de l’Empire ; mais en réalité, et sans négliger absolument cette application secondaire, il est surtout occupé de lire Homère, Shakespeare, ou de se porter vers tout autre sujet « selon que son imagination et son cœur le lui inspireront ». […] L’ordre, la précision et la promptitude sont des qualités dont je tâche tous les jours d’acquérir un peu. » Au milieu de cela, des voyages en Suisse, en Italie, l’étude dans toutes les directions, la comparaison étendue dans toutes les branches des beaux-arts et des littératures ; bientôt les sciences naturelles qui vont s’y joindre ; une vie noble, assise, bien distribuée et ordonnée, occupée et non affairée, à la fois pratique et à demi contemplative (« Je demeure hors de la ville, dans une très belle vallée où le printemps crée dans ce moment son chef-d’œuvre ») ; tout ce qui, enfin, devait faire de cette riche organisation de Goethe le modèle et le type vivant de la critique intelligente et universelle.
C’est ainsi qu’ayant eu communication des Mémoires, alors manuscrits, de Mme de La Rochejacquelein, revus et en partie rédigés par M. de Barante, il déclarait y avoir trouvé « la jouissance la plus vive que livre puisse jamais procurer. » Il y voyait tout ce qui constitue un morceau accompli d’histoire, « l’harmonie et la justesse d’un style partout adapté à la chose, l’art pittoresque qui met toujours et la scène et les personnages devant les yeux, l’intérêt le plus vif, le plus enthousiaste, le plus vertueux, qu’aucune période de l’histoire moderne ait jamais présenté, un intérêt qui s’attache aux personnes et qui ne se perd jamais dans les masses et les nombres abstraits, comme il arrive trop souvent. » Les Lettres de Mlle de Lespinasse, nouvellement publiées (1809), lui faisaient un effet bien différent ; c’était, pour lui, une lecture singulière qui lui laissait des impressions contradictoires, et où il se sentait quelquefois rebuté par la monotonie de la passion, souvent blessé d’un manque de délicatesse et de dignité dans la victime, mais attaché en définitive par la vérité et la profondeur de l’étude morale : « Un rapprochement, dit-il, que je faisais à chaque page augmentait pour moi l’intérêt de cette Correspondance. […] Ceux que vous avez plaints et révérés dans le malheur, vous les aimez aussi dans la prospérité ; ceux que vous avez exécrés quand ils exerçaient la tyrannie, vous les exécrez encore quand ils sont tombés… En comparant ces deux manières de fidélité, l’une aux principes, l’autre aux personnes, je remarquerai, quoi que vous en puissiez dire, que la vôtre est beaucoup plus passionnée, beaucoup plus jeune que la mienne, et que, quelques efforts que vous ayez faits pour vous calmer par l’étude de la philosophie et une longue retraite, vous avez encore le cœur plus chaud et les sentiments plus ardents que celui que vous accusiez quelquefois de trop de jeunesse. » Bientôt la correspondance cessa, s’interrompit ; en la renouant l’année suivante, Sismondi s’y prit d’un ton fort digne, pas trop humblement, et sans faire son mea culpa du passé.
Pour ceux qui voudraient approfondir le sujet, ne pas oublier d’y joindre l’étude essentielle intitulée : De la Méthode grammaticale de Vaugelas, par M. […] Poitevin, dans sa Préface, nous dit : « Autrefois les élèves trouvaient du charme dans la lecture des grands écrivains du xviie siècle ; ils avaient constamment entre les mains et sous les yeux de bons modèles ; mais, depuis une vingtaine d’années, le goût des études sérieuses s’est considérablement affaibli… » Et en conséquence, M.
J’ai voulu relire quelque chose de ce gentil maître Clément, et je me suis donné ce plaisir dans l’excellente édition choisie que vient précisément de publier, en la faisant précéder d’une savante étude, un des hommes qui savent et qui sentent le mieux notre ancienne société et notre vieille langue, M. […] C’est le Tombeau latin et françois du feu roi son frère… Je l’eusse bien pu enrichir, si j’eusse voulu (et l’œuvre en étoit bien capable, comme vous pouvez penser), de figures et inventions poétiques davantage qu’il n’est, et qu’il semblera peut-être à quelques admirateurs de l’antique poésie… Or, tel qu’il est, si Madame s’en contente, j’estimerai mon labeur bien employé, ne m’étant, comme vous savez mieux qu’homme du monde, jamais proposé autre but ni utilité à mes études que l’heur de pouvoir faire chose qui lui fût agréable.
Si l’on essaye d’énumérer la quantité d’hommes honnêtes, recommandables par le talent, l’étude et des vertus de citoyen, que 89 avait fait sortir du niveau, qui avaient traversé avec honneur et courage les temps les plus difficiles, que la Terreur même n’avait pas brisés, que le Directoire avait trouvés intègres, modérés et prêts à tous les bons emplois ; si l’on examine la plupart de ces hommes tombant bientôt un à un, et capitulant, après plus ou moins de résistance, devant le despote, acceptant de lui des titres ridicules auxquels ils finissent par croire, et des dotations de toutes sortes qui n’étaient qu’une corruption fastueusement déguisée, on comprendra le côté que j’indique, et qui n’est que trop incontestable. […] La publication des Mémoires de Mirabeau a été pour un grand poëte l’occasion d’écrire une étude développée sur le grand orateur.
Jeune homme sous la Restauration, formé à l’éducation politique par l’étude des hommes éminents qui luttèrent depuis 1816 pour l’établissement d’un équitable régime constitutionnel, je ne puis croire que la vraie juridiction pour la presse doive se chercher autre part que dans le jury. […] Vacherot, ancien directeur des études à l’École normale, métaphysicien distingué, et qui n’est pas du tout un matérialiste, comme l’a prétendu M.
Il me racontait que, quelques années auparavant, cet enfant, faisant ses études à Grenoble, d’une figure agréable et spirituelle, en aidant sa mère dans les soins de sa petite hôtellerie, servait souvent la chopine de bière mousseuse et le petit verre de ratafia de Grenoble à lui et à ses amis, sans que cette modeste apparence de servilité banale nuisît en rien à l’estime que la jeunesse de Grenoble témoignait à ce jeune homme dévoué à sa famille. Après avoir terminé ses études en Dauphiné, il fut recueilli à Paris, je ne sais sous quelle dénomination, dans la maison de M.
Mais, n’avons-nous pas depuis tantôt vingt ans, un art qui renie systématiquement l’Idéal, qui fait de la description matérielle son but immédiat, remplace l’étude de l’âme par la sensation, se racornit dans le détail et l’anecdote, s’inébrie de platitude et de vulgarité ? […] Paul Bourde, leur consacre, dans Le Temps du 6 août, une longue étude.
En outre, la piété ôta bien des heures aux études profanes de Racine, la mauvaise santé à celles de Boileau. […] L’étude, la comparaison, toute cette intervention de la volonté que suppose le goût, ne font que dégager ce que nous sommes réellement de ce que nous a faits d’abord, soit l’imitation du tour d’esprit de notre temps, soit une mauvaise éducation.
La banalité de cette conclusion nécessaire me réjouit, car une étude de ce genre doit, pour avoir son intérêt, aboutir, quoique par un chemin détourné et nouveau, à la vieille route royale piétinée par les longues caravanes. […] D’après cette étude qui n’est qu’un essai rudimentaire, les groupes se répartiraient ainsi par rapport au français : d’abord l’anglais et l’allemand ; ensuite le hollandais (ou flamand), l’italien, le polonais ; enfin le suédois, le danois, l’espagnol et le portugais.
Quand il ressentit pour Mme de Longueville cette célèbre passion qui a timbré d’un sourire ineffaçable son nom, à lui, jusque-là sérieux, il avertit le monde philosophique que le livre qu’il publiait alors n’était qu’une glissade, — l’infidélité d’un moment à la Muse sévère de toute sa vie, et que bientôt il reviendrait aux études qui ont fait sa renommée. […] L’étude sur la duchesse de Chevreuse porte les marques des troubles profonds de l’esprit et de l’âme du ci-devant philosophe.
Il n’y a pas que le charme qui vaille une étude. […] Je dirai donc que l’idée du roman qui s’est appelé De toute son âme ne m’est venue qu’après une longue étude du milieu.
Que maintenant, parmi les fêtes et les chefs-d’œuvre des galeries de Florence, Médicis, nourri des pensées de Platon, les ait redites parfois en strophes élégantes ; que Politien ait retrouvé, dans ses deux langues natales, quelque chose de l’harmonie d’Horace et de sa curieuse hardiesse d’expression, ce sont des plaisirs délicats pour le goût, des sujets pour l’étude, mais non de grandes influences qui aient agi sur la pensée et pris place dans l’histoire des lettres. […] Mais l’étude des grands modèles avait réglé cette vive et heureuse nature.
On ne saurait dire tout ce qu’il y a d’ingénieux et de combiné dans la plus tendre simplicité de l’un, dans la plus rapide indignation de l’autre ; quelle part d’étude antique détournée à l’innovation actuelle ; quels sucs nombreux et mélangés dans ces fruits tombés d’hier et de si franche saveur.
Sous le titre d’Odes, il a compris, nous dit-il, toute inspiration purement religieuse, toute étude purement antique, toute traduction d’un événement contemporain ou d’une impression personnelle ; et il a rejeté, sous le nom de Ballades, des esquisses d’un genre fantastique, des scènes de magie, des traditions superstitieuses et populaires.
Quand M. de Chateaubriand, bien autrement artiste que madame de Staël, voulait s’enfermer dans l’art pur, il composait son poème des Martyrs, qui ressemble si peu au monde dans lequel il vivait, qui se détache si complètement des affections et des sympathies contemporaines ; véritable épopée alexandrine, brillante, érudite, désintéressée ; hymne auguste né du loisir, de l’imagination, de l’étude, et consacrant un passé accompli ; groupe harmonieux en marbre de Carrare restitué par le plus savant ciseau moderne sur un monument des jours anciens.
[Études de littérature et d’art, 3e série (1895).]
Le but qu’on se propose, c’est de garder de cette étude, de cette assimilation d’Homère tout ce qui peut s’adapter à notre façon actuelle de penser et de sentir.
L’auteur, qui a fait ses études dans les classiques de la Revue des Deux-Mondes, singe les allures d’Alfred de Musset dans un récit qui devrait être d’une simplicité un peu plus mâle que les Contes d’Espagne et d’Italie.
Cela peut être utile, à sa place ; mais cela est inférieur ; et, quand on exécute ce travail comme Valfrey a exécuté le sien, ce n’est plus guères qu’une relation assez plate, qui n’a pour tout relief que le pédantisme gourmé du renseignement… Sous prétexte de faire de l’histoire diplomatique, on ne fait plus alors que de l’histoire sans visage, et rien, au fond, n’est plus ennuyeux, quand rien, au contraire, ne devrait être plus intéressant, pour la curiosité et la réflexion, que l’étude des moyens ignorés jusqu’ici pour obtenir, en diplomatie, ces résultats qu’on admire et dont on se demande ce qu’ils ont coûté.
Ainsi, au fond de ce griffonneur qui envoyait ses essais à Voltaire, le gentilhomme tenait bon comme le chrétien, et c’est ce fond de Vauvenargues — puisque son nom se prononce encore — qui mérite l’étude et l’intérêt de l’histoire.
Je suis allé à son livre qui m’a pipé avec son titre, et je l’ai ouvert par respect pour une grosseur qui témoignait de longues études.
Il faudrait s’indianiser par l’étude, perdre de la netteté de sa pensée, s’émousser et s’abaisser au niveau de l’engourdissement d’un peuple qui s’est peint tout entier dans le cadre de cet axiome : « Il vaut mieux être assis que debout, couché qu’assis, mort que vivant !
Ainsi, au fond de ce griffonneur qui envoyait ses essais à Voltaire, le gentilhomme tenait bon comme le chrétien, et c’est ce fond de Vauvenargues, — puisque son nom se prononce encore, — qui mérite l’étude et l’intérêt de l’histoire.
Et l’inquiétude qu’il éprouve n’est pas seulement pour ses propres raisonnements ou pour la destinée d’un livre qui peut paraître la plus mauvaise des plaisanteries à ceux qui prennent les choses par le côté plaisant, mais c’est une inquiétude plus haute, plus nette et plus fondée… La pudeur du philosophe qui rougit de ces vésanies d’une ignominieuse extravagance, ne l’empêche pas de jeter sur le temps où ces vésanies courent le monde et ambitionnent de le dominer le regard inquiet de l’homme pénétrant que le philosophe ne peut abuser… C’est ici le côté profond de cette Étude sur le Pessimisme au xixe siècle.
Aussi, faut-il le reconnaître, dans les circonstances qui nous entourent, en face des monstrueuses comparaisons qu’on se permet, essayer de rendre plus populaire et plus facile cette étude de l’Évangile qui nous élèverait la tête et nous ouvrirait le cœur si nous savions y revenir, c’est là une tentative d’esprit pénétrant qui voit les maux de ce temps et leur remède, c’est une noble et touchante entreprise d’intelligence et de charité.
Sans études profondes, il se sentait « lui », comme Médée, et c’était assez !
De là les grands défauts d’un roman qui veut être une étude de la société d’il y a quelques années.
Il n’était pas grand, il n’était que gros ; et lors même qu’il aurait été développé par les études fortes et sévères, il n’aurait jamais donné à M.
Un imitateur, c’est toujours plus ou moins un comédien qui se grime, qui se cherche, à travers ses organes, une physionomie ou un accent qui ne viennent pas de ces organes, et qui arrive à des résultats combinés, par de la volonté et de l’étude.
Cependant, il faut bien l’avouer, comme ce dix-neuvième siècle-là est dans l’autre, — dans le sérieux, l’honnête, l’élevé, — nous n’avons pas le bégueulisme de l’interdire au romancier qui veut l’aborder et le peindre : la règle, pour nous, de toute poétique, de toute observation, de toute étude et même de toute langue, étant que tout ce qui est doit être exprimé, MM. de Goncourt pouvaient donc préférer à l’autre ce dix-neuvième siècle.
Quand il publia ses dernières poésies, — Émaux et Camées, — je consacrai, dans ce livre des Hommes et des Œuvres 31, une longue étude à ce talent savant et laborieux.
Et si ce n’était pas une vraie femme de chambre (comme je le voudrais) qui eût écrit ces Mémoires, timbrés de sa qualité, de son impayable qualité, et qui, pour cela, semblaient nous promettre des révélations auxquelles le génie lui-même ne pourrait pas se substituer, je me disais que c’était au moins un esprit hardi, pénétrant, riche en expériences de tout genre, amères ou bouffonnes, consommé dans l’observation de la vie, cette étude qui nous mange le cœur, pour vouloir jouer ce difficile rôle de femme de chambre qui veut tout dire dans un livre, que ce livre soit, d’ailleurs, d’un moraliste de fonction, ou d’un romancier !
Paul Georges hésite entre l’étude de caractère et l’étude de mœurs : elle ne prend aucun des deux lièvres. […] Il y a plaisir à lire ses études superficielles et élégantes, d’un talent lent et calme sur les littératures et les mœurs étrangères. […] Elle a, d’ailleurs, évité tout ce que l’étude pouvait avoir d’intéressant et de profond. […] Revenez, esprit sérieux, lourd et naïf, à la noblesse d’études moins actuelles. […] Arvède Barine a donné sur quelques Névrosés des études ni plus ni moins intéressantes que ses travaux antérieurs.
Il s’était pourtant bien promis de travailler, de ne plus sortir de son « cher cabinet d’études ». […] Bergerat soit essentiellement et uniquement un sujet de roman ou d’étude psychologique. […] Villiers de L’Isle-Adam à propos d’autre chose qu’une étude de forçat. […] D’abord, ils ont eu celles de commencer leurs études juste au moment où l’on bouleversait l’enseignement secondaire. […] Rendons-leur l’étude facile et attrayante.
Je le suivrai dans l’étude de quelques-unes. […] Une étude d’ensemble sur Émile Augier et Dumas fils nous manque encore. […] Enfin, je vous recommande l’étude que M. […] Je me livrai alors à de nouvelles études. […] Il n’en eut jamais d’autre pendant toute la durée de ses études.
Encore une fois je signale donc et même je recommande cette étude ou cette recherche du pessimisme de Pascal. […] Où donc lisais-je, tout récemment encore, une Étude sur la syntaxe de Pascal ? […] L’auteur des Études sur la vie de Bossuet, le respectable M. […] On pourra cependant ne pas se contenter de ces études fragmentaires, et vouloir en former un ensemble. […] Je cherchai ma consolation dans l’étude… Mes livres étaient mes amis fidèles, mais ils étaient morts comme moi.
Marcel Bouteron, dans ses belles études balzaciennes, a fait justice de ces racontars séniles de Jean Gigout qui font penser à ceux qu’Edmond de Goncourt, par amour de la vérité, accueillait avec une si honnête crédulité dans les pages de son Journal. […] Fonctionnaire de l’administration des douanes, il s’occupait de littérature et avait publié d’intéressantes études de musicographie. […] Les archives du ministère lui livrèrent les papiers du cardinal de Serais dont il publia les Mémoires, mais les études sur le dix-huitième siècle n’étaient pas son fait, et je pense bien qu’il y fut porte par l’exemple des Goncourt à qui il était apparenté par leur cousin commun, M. […] Il y aurait une amusante étude à faire sur les trois manières de ces redoutables virtuoses de l’épigramme, ainsi que l’on nommait jadis ces sortes de jugements en raccourci portés sur les gens et les faits. […] L’œuvre historique des auteurs des maîtresses de Louis XV était également en discrédit, si leurs études sur l’art au dix-huitième siècle avaient mieux résisté.
Parmi les études annoncées dans le prospectus des Taches d’encre, un titre frappe : Valets de Gloire : le Nouveau Moyen de parvenir ; je ne sais si ce pamphlet fut écrit ; il aurait dû l’être, car M. […] On pouvait, après ce premier livre, attendre une suite d’études dans le même ton de sincérité et de détachement ; l’ironie sans doute se serait accentuée et, portant sur des faits plus généraux, aurait donné aux analyses une force plus convaincante. […] Mazel aime à traiter dans les solides études qui, paralipomènes de ses fresques dramatiques, requièrent fréquemment ses méditations. […] Mazel considère ses premiers drames comme des études plutôt que comme des pièces de théâtre ; il ne les avait que peu destinés au plaisir des foules ; il les composa en manière d’exercices pour coordonner les divers éléments d’un talent scénique. […] La première étude de ce genre, son Van Gogh eut un succès inattendu ; elle était excellente, d’ailleurs, disait la vérité sans ménagements pour l’opinion, et vantait le peintre du soleil et des soleils sans ces emballements puérils qui sont la tare de l’enthousiasme.
— « Moi seule, a dit l’Étude ; J’ai des secrets nombreux pour ranimer tes jours. » — Les livres ont dès lors peuplé ma solitude, Et j’appris que tout pleure, et je pleurai toujours.
Mais ceci demanderait toute une étude et une considération à part : l’admirable docilité de l’un, la courageuse franchise des autres, offriraient un tableau déjà antique, et prêteraient une dernière lumière aux préceptes consacrés.
Les sciences physiques ayant pour but une utilité immédiate, aucun gouvernement ne veut ni ne peut les interdire ; et comment l’étude de la nature ne bannirait-elle pas la croyance de certains dogmes ?
Il faut être très ignorant de soi pour être vraiment fort, et il faut aussi savoir s’arrêter dans la connaissance ou, du moins, dans l’étude des autres.
Sa claire et ferme intelligence, sa grande puissance de travail, l’appelaient soit aux carrières qui supposent l’étude des sciences mathématiques, soit aux fonctions de la magistrature.
Sur la différence de sens qu’il convient d’établir entre les mots style et écriture voir, au chapitre XI, la fin de l’étude consacrée à Rem y de Gourmont.
Dans ces circonstances, Monsieur Despreaux, pour dire poetiquement que malgré le goût regnant, il s’attachoit à l’étude de la morale préferablement à celle de la physique, sentiment très-convenable à un poete satirique, écrit à son ami, qu’il abandonne aux recherches des autres plusieurs questions que cette derniere science traite.
Ainsi le même esprit philosophique, qui nous oblige, faute de lumières suffisantes, de suspendre à chaque instant nos pas dans l’étude de la nature et des objets qui sont hors de nous, doit au contraire, dans tout ce qui est l’objet du goût, nous porter à la discussion.
Et nous avons commencé par le poëte cette étude sur Mme de Girardin (voir le 3e volume des Œuvres et des Hommes, les poëtes, 1re série).
Dans l’impossibilité de créer des romans comme Delphine et Corinne, qui sont des études superbes de passion et de société, on se rabat sur l’histoire et sur la critique ; et parce que Mme de Staël a jugé Gœthe et Schiller, et toute l’Allemagne intellectuelle de son époque, en l’inventant, il est vrai, plus qu’en la voyant telle qu’elle fut, l’auteur de Robert Emmet, qui n’a pas une pareille envergure de plume, se croit de la plus pieuse modestie filiale, en condescendant à un sujet moins vaste et moins ambitieux et en nous racontant Lord Byron.
Les causes de tout cela, l’étude de ces causes, travail intéressant et d’un à-propos impérieux, ont échappé à Paulin Paris comme elles avaient échappé à ce porteur de lunettes inutiles, cet aveugle de Tallemant des Réaux.
L’auteur de Louis XVI et sa Cour 38, qui fut aussi le traducteur de Chesterfield et de Cantu, est d’instinct, d’éducation et d’étude, un esprit vraiment littéraire, qu’on aime à retrouver présent dans l’historien alors qu’il manie avec le plus de préoccupation les choses de l’histoire, et dans un temps surtout où, comme dans le nôtre, la Spécialité est entrain d’assassiner, avec un si grand succès, la littérature !
… Pour ma part, je n’ai pas très bien vu ce que l’information pure et simple a gagné au livre de Fournier ; je n’ai pas vu quelles modifications importantes en sont résultées dans l’ordre des connaissances, ordinaires ou vulgaires, — et, excepté le divertissement qui vient de toute nouveauté pour la masse des esprits ennuyés et superficiels, heureux et surpris de trouver un passe-temps dans des études qui devraient toujours rester sévères, excepté le divertissement des enfants et des femmes qui a fait son succès, je ne vois rien en l’Esprit dans l’histoire qui le recommande aux esprits seulement curieux.
Il a eu une manière à lui de la démontrer qui a sa vigueur et sa beauté particulières, — sa vigueur dans l’étude et le rapprochement des faits et des textes de son livre, et sa beauté — sa beauté littéraire — dans l’accent étrange qui y respire, d’un impassible désespoir.
La première condition de toute durée dans l’inspiration de l’esprit humain, c’est le renouvellement de la vie par le travail, l’étude, la lecture, la méditation, tout cet entretien de la pensée.
Fine dentelle d’aujourd’hui, qui ficelle ce petit et précieux paquet de vieilles dentelles rousses, cette Introduction est terminée ou plutôt couronnée par une étude sur l’atticisme d’une grande profondeur dans la nuance, et comme Sainte-Beuve pouvait seul l’écrire.
Flourens n’avait qu’une seule importance, — s’il n’était qu’un savant d’un ordre supérieur, enfermé dans la carapace d’une grande spécialité, impénétrable à tout ce qui ne serait pas savant, sinon du même niveau que lui, au moins du même courant d’études, — nous ne nous hasarderions point à vous en parler… Nous laisserions aux livres purement scientifiques ou aux Mémoires de l’Académie, dont il est le secrétaire perpétuel, à vous entretenir de ses découvertes en anatomie et de ses travaux en physiologie et en histoire naturelle.
Pauvre de corps, non d’esprit, mais surtout très pauvre d’études, on avait failli lui refuser la prêtrise à cause de son ignorance, et puis on avait cédé à son amour de Dieu et on lui avait donné, de confiance, cette petite cure dans un petit coin de terre, dont il a fait quelque chose de si resplendissant que, de tous les points de la terre, on est venu pour en contempler la splendeur !
Physiologiste donc avant tout et d’étude première, ce qui l’a d’abord frappé, c’est le vice de l’École de Médecine d’où il est sorti, et qui n’a cessé, depuis le commencement de ce siècle, de vouloir justifier scientifiquement la misérable idéologie de l’Encyclopédie, qui, sans cette École, n’eût pas eu de portée ; car, ainsi que l’a dit le Dr Athanase Renard dans un éclair : « Le Matérialisme n’est pas français. » Il vient de Bacon et de Locke.
Destiné à l’enseignement de la philosophie, vivant dès sa jeunesse dans l’accointance des philosophes et dans la préoccupation de leurs études et de leurs influences, il crut, parce qu’il entendait et sentait vivement leurs écrits, que lui aussi aurait le pouvoir d’éjaculer, comme eux, quelque système avec lequel la pensée humaine aurait à se colleter plus tard ; mais, pendant toute sa vie, il put apprendre à ses dépens que la faculté de jouer plus ou moins habilement avec des idées qui ne vous appartiennent pas n’est pas du tout la vraie fécondité philosophique, qui n’a, elle, que deux manières de produire : — par sa propre force, si l’on appartient à la grande race androgyne des génies originaux, — ou en s’accouplant à des systèmes qui ont assez de vie pour en donner à la pensée qui n’en a pas, si l’on n’appartient pas à cette robuste race des génies originaux et solitaires.
J’ai déjà vu des êtres qui ne sont pas stupides cependant, et qui ne se doutent pas de la beauté de Ludovic, cette prodigieuse étude qui s’est fait drame comme le Verbe s’est fait Chair.
Les Études de Bernardin avaient été le vase vivant dans lequel il avait commencé de boire le lait des tendresses humaines pour la Nature… Mais, comme l’enfant grandi, qui a essuyé sa ronde bouche rose du lait maternel et qui n’a plus là que son propre souffle à lui, sa virginale haleine, Guérin ne fut plus que Guérin, et il ne resta pas dans les flots de sa chevelure ambroisienne, livrée à tous les vents de ses paysages, une seule des fleurs tombées de ce lilas de Bernardin sous lequel il s’était une minute assis.
Vous rappelez-vous certains cris de Mme Dorval, cette tragédienne par l’abandon, par le spontané, par le prime-sautier, par le je ne sais quoi, par la nature, comme dit l’homme exaspéré, qui sent que son étude et son effort ne sont pour rien là-dedans !
Si, avant de le donner, ce coup d’archet magistral et magique, le Paganini qui l’enlevait avec cette furie avait dû se faire fort par l’étude, les essais et les tâtonnements, le volume des Iambes n’en révélait rien.
La préoccupation de ce malheureux livre, où il y a de l’étude et parfois du style, mais rien de sincère, de franc et de naïvement emporté, la préoccupation se trouve partout, c’est la manie de faire de l’école hollandaise, de cette école hollandaise transportée dans la littérature, et qui les perdra tous, ces romanciers sans idée, qui veulent tout écrire et ne rien oublier, parce qu’il est plus aisé de peindre les bretelles tombant sur les hanches des hommes qui jouaient au bouchon (v. p. 68), que d’avoir un aperçu quelconque ou de trouver une nuance nouvelle dans un sentiment.
Dans un roman qui devrait être, comme tout roman, une profonde ou riche étude du cœur humain, il nous a donné beaucoup de cabotinisme, suffisamment de Bade, beaucoup de Pologne, un peu de Californie, et, pour terminer la chose, une brûlure de danseuse en plein théâtre.
Je n’appartiens plus à mon père, à ma fiancée, à mes études, à mes goûts.
L’une a l’empreinte de la fierté, et semble l’ouvrage d’un instinct sublime ; l’autre dans son élévation même, paraît le fruit d’un art perfectionné par l’expérience et par l’étude.
Charles Clémeni a publié trois études fort remarquables. […] Il a trop circonscrit l’idée du travail et de l’étude. L’étude des choses vraies signifie seulement pour lui l’étude de la nature. […] Si l’homme, ainsi qu’il le dit fort bien, n’est pas le centre et le but de l’univers, comme on l’a trop longtemps cru, il reste toujours le centre et le but légitime des études humaines. […] À ce point de vue, qu’on pourrait presque appeler littéraire, la lecture de ce procès est une étude curieuse.
Je me la figure dans le cabinet d’étude, sous les yeux de sa mère assise, elle debout, se promenant de long en large un volume à la main, et tour à tour lisant le livre de rigueur quand elle s’avançait vers sa mère, et puis reprenant le roman sentimental, quelque nouvelle de Mme Riccoboni peut-être, lorsqu’elle s’éloignait à pas lents. […] La préface des Etudes historiques fait foi de cette communication plus expansive ; mais surtout le monument dernier qu’il prépare contiendra, de Mme de Staël, un portrait et un jugement, le plus grandiose, le plus enviable assurément, le plus définitif pour une telle mémoire. […] Six années d’études et d’espérances détruites, un redoublement de persécution au moment où elle avait lieu de compter sur une trêve, et d’autres circonstances contradictoires, pénibles, faisaient de sa situation, à cette époque, une crise violente, une décisive épreuve, qui l’introduisait sans retour dans ce que j’ai appelé les années sombres. […] On comprend bien qu’il s’agit de Mme Sand. — Depuis trente ans que cette Étude sur Mme de Staël a paru (mai 1835), il s’est publié bien des écrits et des documents qui l’ont de plus en plus mise en lumière et l’ont fait connaître de plus près, dans quelques parties d’elle-même. […] Mais, sauf quelques correctifs de détail que nous pourrions apporter à notre première idée, les traits essentiels et principaux de l’Étude qu’on vient de lire restent vrais pour nous aujourd’hui comme il y a trente ans.
Les facultés nous dévorent comme le vautour de Prométhée, quand elles n’ont point d’action au dehors de nous, et le travail exerce et dirige ces facultés : enfin quand on a de l’imagination, et la plupart de ceux qui souffrent en ont beaucoup, on peut trouver des plaisirs toujours renouvelés dans l’étude des chefs-d’œuvre de l’esprit humain, soit qu’on en jouisse comme amateur, ou comme artiste. […] Il était dans un donjon, derrière ces grilles qui ne laissent pénétrer qu’une lueur brisée par des barreaux funèbres : et non loin de cet horrible séjour une campagne délicieuse, sur les bords verdoyants de la Tamise, lui offrait la réunion de tous les plaisirs que les affections de famille et les études philosophiques peuvent donner. […] Hier notre ami Asham vint me voir et sa présence me causa d’abord un vif plaisir ; elle réveilla dans mon esprit le souvenir des heures si douces et si fécondes que j’ai goûtées avec lui dans l’étude des anciens.
Cet ouvrage fut cause que le divin Michel-Ange fut chargé de faire la grande chapelle du pape Jules, dont il n’acheva que la moitié, son talent, depuis, ne pouvant répondre à celui de ses premières études. […] Sa maison était remplie de belles études faites par son père, et de plusieurs livres de dessins d’après l’antique, que nous y copiions. […] Ce jeune homme n’était connu de personne, était ordinairement mal vêtu, et sortait peu de sa maison, s’appliquant continuellement à l’étude du latin.
. — Dans son séjour champêtre il se trouvait très bien placé pour ces études, puisqu’à chaque pas qu’il faisait dehors il rencontrait la végétation la plus luxuriante de vignes grimpantes et de plantes sarmenteuses. […] Il lut un peu dans les Études d’Émile Deschamps. […] » Il croit que la sagesse des opinions s’épure, en montant par le loisir, l’étude, l’aisance, la philosophie, de classe en classe sociale, et que la division du travail est aussi nécessaire dans l’œuvre du gouvernement libre que dans les œuvres manuelles de l’artisan ; il pardonne donc une aristocratie intellectuelle dont il est lui-même le premier exemple, et il recommande à ses disciples d’en tenir compte.
C’est pour cette raison que plus la valeur d’un ouvrage est intrinsèque et indépendante de l’opinion, moins on s’empresse de lui concilier le suffrage d’autrui ; de là vient cette satisfaction intérieure si pure et si complète que procure l’étude de la géométrie ; les progrès qu’on fait dans cette science, le degré auquel on y excelle, tout cela se toise, pour ainsi dire, à la rigueur, comme les objets dont elle s’occupe. […] Je ne doute point en conséquence, que si les hommes vivaient séparés, et pouvaient s’occuper dans cet état d’un autre objet que de leur propre conservation, ils ne préférassent l’étude des sciences qu’on appelle exactes à la culture des sciences agréables ; c’est pour les autres principalement qu’on se livre à celles-ci, et c’est pour soi qu’on étudie les premières. […] Ceux des gens de lettres à qui le commerce du monde ne peut être d’aucune utilité pour les objets de leurs études, doivent se borner aux sociétés (de quelque espèce qu’elles puissent être) où ils trouvent dans les douceurs de la confiance et de l’amitié un délassement nécessaire.
Au lieu d’aborder hardiment cette œuvre immense du roman, qui comprend l’étude de l’homme et de la société, invariablement unis l’un à l’autre, Paul Féval l’a dédoublée et détriplée, et de cette époque dernière des temps prosaïques et civilisés il a dégagé une spécialité de roman dans lequel l’intérêt des faits qui se succèdent l’emporte sur l’intérêt des idées et des sentiments. […] Mais qu’en plein xixe siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société ; enfin, qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, — Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, — la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner ! […] Il fut triste, au fond, comme un protestant, ce catholique qui avait fait ses études dans Rousseau, et qui, quand il ne l’aima plus, n’en garda pas moins toutes les mélancolies sur sa pensée… Chateaubriand, de race de chevaliers français qui teignaient de leur sang les armes de France (sa devise), n’avait point la gaîté de la vieille et gaie France, la gaîté du roi saint Loys et du sénéchal Joinville, qui étaient des hommes gais, quoique héros et saints !
Son père, qui était venu s’établir à Paris, le mit pour faire ses études au collége Mazarin, et l’écolier, en terminant, y eut pour professeur de rhétorique Geoffroy, nature peu délicate assurément, mais plus nourri de l’antiquité et des Grecs qu’on ne l’était généralement alors, même au sein de l’Université. […] L’évêque de Verdun, dont il est question dans cette lettre, était M. de Villeneuve, compatriote également de Désaugiers, et qui avait conseillé à son père, au sortir des études, de le placer dans l’Église, si bien que le jeune homme passa six semaines au séminaire de Saint-Lazare.
Il se plongea dans les mâles études de l’antiquité grecque et de l’Allemagne, toujours antique ; études sur la philosophie, sur la poésie, sur l’architecture, sur la musique, sur la sculpture, sur la peinture, ces cinq formes extérieures par lesquelles le beau, caché dans les langues, dans les sons, dans les lignes, dans les nombres, dans le marbre, dans les couleurs, se révèle avec plus ou moins d’évidence et de splendeur dans tous les temps et dans tous les lieux où Dieu suscite le génie pour dévoiler la beauté.
Que doit-ce être d’une harmonie de science et de génie, sur qui comprend cela, sur qui a reçu une organisation musicale, développée par l’étude et la connaissance de l’art ? […] Figurez-vous tout ce qu’il y a de naïf dans l’enfant, d’aimant dans la jeune vierge, de tendre dans la fille, de dévoué dans la sœur, d’affectueux dans l’amie, de religieux dans le sentiment, de pittoresque dans le coup d’œil, de délicat dans la perception, de nouveau dans le sens des choses morales et des paysages, sortant sans prétention, sans étude et sans effort, pendant vingt ans, d’une âme qui s’oublie elle-même pour se révéler à son Dieu, et qui trouve des accents, des images, des soupirs, des hymnes, comme l’éclair trouve son chemin dans les nuages, et comme l’abeille trouve son parfum dans les bouquets du printemps sur l’océan de fleurs de la prairie : voilà ce style !
Ce fut là sans doute qu’il apprit à ne rien mettre au-dessus de la littérature : en vain son père essaya-t-il de l’engager dans quelque étude pratique et profitable. […] Boileau n’était pas le dernier à couper de saillies imprévues les discussions qui tournaient au grave, et évoquait du fond de ses souvenirs d’étranges figures de plaideurs, entrevues jadis au Palais ou dans l’étude de son beau-frère, pour fournir quelques plaisantes scènes aux Plaideurs de Racine.
Il entra par l’étude dans les mœurs et dans l’esthétique des siècles morts ; il démêla l’empreinte que les générations reçoivent de la terre, du climat et des ancêtres : et, comme il s’amusait à la logique de l’histoire, il en sentit moins la tristesse ; puis il lui parut que toute force qui se développe a sa beauté pour qui en est spectateur sans en être victime ; il eut des visions du passé si nettes, si sensibles et si grandioses qu’il leur pardonna de n’être pas consolantes. […] Ce qui est au fond, c’est un sentiment de révolte contre le monde mauvais et contre l’inconnu inaccessible, sentiment douloureux que vient apaiser la curiosité critique et esthétique et qui se résout enfin dans une étude sereine de l’histoire et de la nature pittoresque.
Ce qui manque dans son étude, c’est la silhouette du « petit caporal ». […] Son goût pour ce genre d’étude l’obsède ; pour lui, la Révolution française n’est que la « métamorphose d’un insecte ».
Le premier est « une minutieuse étude provinciale, où se débattent, mêlées à de plus nobles, de petites passions et de petites âmes ». […] Ici, ce n’est pas dans l’étude de mœurs, que Jacques Fréhel est intéressante.
Le poëte y est poëte de profession, au lieu que dans les autres ouvrages, il emprunte, pour ainsi dire, un esprit et des sentimens étrangers ; et il doit se contenter alors de toute l’élégance du langage ordinaire, sans y laisser sentir d’étude ni d’affectation. […] Pour moi je crois indépendamment des exemples, qu’il faut de la méthode dans toutes sortes d’ouvrages ; et l’art doit régler le désordre même de l’ode, de maniére que les pensées ne tendent toutes qu’à une même fin ; et que malgré la variété et la hardiesse des figures qui donnent l’ame et le mouvement, les choses se tiennent toujours par un sens voisin dont l’esprit puisse saisir le rapport sans trop d’étude et de contention.
IV Voltaire était un écrivain original par étude ; Jean-Jacques Rousseau le fut par nature : c’est véritablement par lui que commence la complète originalité de la littérature moderne. […] C’est tout simplement la raison humaine développée par le temps, par l’étude, par l’examen, par la lecture, par la science, par l’histoire, par la réflexion, par la liberté de penser ; la raison discutée se substituant en toutes choses à l’idée imposée, et ne demandant sa sanction qu’à l’évidence, au lieu de la demander à l’autorité.
le discours de Phénix est intéressant, et une petite étude que je vous recommande en passant, serait de rapprocher le discours de Phénix, dans Homère, du discours de Phénix dans l’Achille de La Fontaine, qui est un peu plus élevé de ton. […] C’est encore une recherche à faire et une étude que je vous recommande3.
Ceux qui désespéraient de trouver cette origine, devaient toujours ignorer que les premières nations ont pensé au moyen des symboles ou caractères poétiques, ont parlé en employant pour signes les fables, ont écrit en hiéroglyphes, principes certains qui doivent guider la philosophie dans l’étude des idées humaines, comme la philologie dans l’étude des paroles humaines.
Et il me prend, à cette occasion, l’idée d’exposer une fois pour toutes quelques-uns des principes, quelques-unes des habitudes de méthode qui me dirigent dans cette étude, déjà si ancienne, que je fais des personnages littéraires.
toujours contente de toi, te disant sans cesse que ta magistrature est la plus intègre, que ton armée est la plus brave, que ton clergé même est le plus pur, et à plus forte raison que ton jugement et ton goût dans les lettres et dans les études ne laissent rien à désirer !
Il avait gardé des études de sa jeunesse l’expression lucrétienne : elle lui revenait quelquefois ; la vue des astres froids (gelidis a stellis axis) l’impressionnait toujours.
Mais, jusqu’à nos jours, l’esprit national, en ce qu’il a de plus vif et de plus essentiellement poétique, n’avait pas fait irruption encore dans la littérature que j’appellerai d’étude et d’art, ou, si l’on veut, cette littérature, sur le point essentiel et le plus saillant, n’était pas descendue à lui ; elle n’avait pas atteint juste à l’endroit le plus sonore ; la disposition chantante, l’humeur chansonnière n’avait jamais été grandement ni délicatement mise en jeu ; on l’avait laissée fredonner au hasard, courir par les goguettes ou sous le balcon du Mazarin, et s’abandonner, satirique ou bachique, à une irrégularité et à une bassesse qui, littérairement, semblaient sans conséquence.
Cela s’est déjà passé de la sorte aux autres époques de civilisation raffinée ; et du moment que la poésie, cessant d’être la voix naïve des races errantes, l’oracle de la jeunesse des peuples, a formé un art ingénieux et difficile, dont un goût particulier, un tour délicat et senti, une inspiration mêlée d’étude, ont fait quelque chose d’entièrement distinct, il a été bien naturel et presque inévitable que les hommes voués à ce rare et précieux métier se recherchassent, voulussent s’essayer entre eux et se dédommager d’avance d’une popularité lointaine, désormais fort douteuse à obtenir, par une appréciation réciproque, attentive et complaisante.
Comme toute étude d’ailleurs qui porte sur l’histoire, l’éclectisme a sa réalité, indépendante même de la philosophie particulière à laquelle il s’appuie.
à cet âge avancé, une grande soif d’étude et de lecture s’était emparé de Jefferson ; il prenait aussi un intérêt très actif à l’université de Charlotteville, dont il était visiteur et recteur.
La tournure ferme, judicieuse et précise de son talent ne lui eût pas permis de chercher dans un faux éclat et des aperçus hasardés un succès qu’il ne voulait devoir qu’aux sérieuses études dont sa première vie l’avait distrait, et auxquelles il s’était remis avec toute sa vigueur.
Nous sommes au moment où les deux fils de Tarass Boulba, qui sont allés faire leurs études au séminaire de Kiew, selon l’usage, reviennent au logis paternel pleins de force, de santé, comme de jeunes grands Cosaques qui promettent beaucoup, mais affublés encore de leurs longues robes d’étudiants.
Quand nous lisons ou que nous entendons prononcer le mot de Tuileries, nous prenons tous l’idée du même lieu, du jardin qui borde la Seine entre le Carrousel et les Champs-Élysées : mais des images s’éveillent en outre les mêmes pour tous, des dômes de verdure, de grises statues parmi les feuillages verts ou jaunissants, des enfants et des joueurs de ballon ; selon notre âge, nous voyons se dessiner un palais ou des ruines ; certains de nous aperçoivent les hôtes disparus de l’édifice détruit, les fameuses journées que l’histoire y compte ; selon le caprice de nos goûts et de nos études, la salle des maréchaux ou la salle des machines nous reviennent en mémoire, et nous peuplons les allées de muscadins ou de petits-maîtres.
L’étude de l’antiquité et la vie de cour sont comme les deux portes par où un air frais et vivifiant arrive à notre littérature.
Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet.
L’étude des cas de conscience conduit à individualiser la morale, à reconnaître qu’il y a autant de morales que d’individus, bien plus que le devoir varie avec les situations où l’individu se trouve engagé.
Une nouvelle série de la Plume a paru sous la direction de Karl Boès, mais cette série étant postérieure à 1900 ne saurait être examinée ici et fera l’objet d’une étude ultérieure.
J’ai relevé ce mot et le suivant, car il s’agit de les prendre en des livres de littérature, dans une étude de M.
L’administration des affaires humaines, quand on l’exerce de très haut et qu’on y apporte un esprit dégagé de toute routine égoïste, est apparemment une excellente préparation à la philosophie humaniste et à l’étude rationnelle des mœurs contemporaines.
Tout concouroit à faire parler d’elle ; les agrémens de son esprit, la difformité de son visage, l’amour excessif de l’étude dans une femme, la singularité de ses ouvrages, ses liaisons avec un bel-esprit* tout aussi laid qu’elle.
Sans vouloir toutefois rien nier d’une manière absolue, contentons-nous de conclure que les conditions physiologiques de la folie sont aussi obscures pour l’homme que toutes les conditions physiques de la pensée en général, et que l’étude du premier de ces problèmes fournit très-peu d’éléments de solution au second.
C’est un sujet à l’étude, et l’attention des médecins est éveillée de ce côté.
Chacun sçavoit donc sans avoir fait pour cela aucune étude particuliere, la valeur de chaque sillabe, et ce qui étoit la même chose, de chaque note.
Les Romains, ayant imité les Grecs, n’ont point eu de théâtre national ; encore les ouvrages de Plaute et de Térence sont-ils d’excellents sujets d’étude pour les historiens ; on y retrouve une foule d’usages qu’eux seuls nous ont transmis, et rien ne nous fait mieux connaître la dissolution de la jeunesse de Rome, les séductions des courtisanes, l’effronterie des parasites, et enfin tous les éléments dont se composait la société sous les maîtres du monde.
Enfin il y a cette dernière génération, si nombreuse, si brillante, si cultivée par de fortes études, cette génération qui donne à la France actuelle de si justes espérances par un grand développement de facultés, en qui l’éducation religieuse a jeté de si heureux germes par l’effet de la force des mœurs contre les tendances exagérées de l’opinion : cette génération doit être l’objet de nos vives sollicitudes ; car, il faut le dire, en entrant dans le monde elle trouvera d’autres enseignements, elle sera soumise à d’autres directions, elle sentira la société assise sur d’autres bases que celles de l’éducation.
Chaque fois qu’une maison jusque-là chastement fermée s’érige publiquement en petit théâtre, il n’y a pas que la préoccupation dramatique, l’imitation des comédiens à distance, l’étude futile du rôle ou du costume, qui en passent le seuil.
Avec cette impayable légèreté française, qui ne doute de rien, et que ses études sur les Anglais ne lui ont pas désapprise, Barot ne s’est pas troublé une minute devant l’immensité du travail qu’il avait devant lui.
En sortant d’une étude si consommée des faits, Lerminier, son œuvre achevée, s’est mis à conclure, les yeux sur son siècle, et sa conclusion, qui va du monde ancien au monde moderne, atteint le monde moderne et lui montre cruellement ses fautes.
… Ainsi, excepté quelques aperçus tout-puissants d’un grand écrivain oublié, de ce Saint-Évremond tué et enterré par Montesquieu en vertu de la loi cruelle qui veut que le génie tue toujours celui qu’il a pillé, excepté la préface si hardie des Études historiques de Chateaubriand et quelques pages profondes, majestueuses et amères de Bonald dans ses Mélanges de littérature, on n’avait rien de jugé, de satisfaisant, rien de conclu sur Rome par la raison moderne, quand le livre de Champagny parut.
Si, d’un côté, les opinions connues de Macaulay, devenu, grâce à sa plume, un homme politique important et un ministre d’État, disaient assez nettement d’après quelles tendances et dans quel système cette histoire d’Angleterre serait conçue et réalisée, d’un autre, les articles de la Revue d’Édimbourg, qui avaient commencé et fixé la réputation de l’auteur, et dont quelques-uns sont des chefs-d’œuvre, ne disaient pas avec moins d’autorité qu’à part ces opinions premières qui pèsent sur tout ce qu’on écrit et y impriment la marque de leur vérité ou de leur erreur relatives, qu’à part enfin le joug des partis si dur à secouer dans les pays fortement classés, il y aurait, du moins, dans l’histoire écrite par une telle main, le talent, mûri par les années et par l’étude, de l’homme qui avait tracé des pages si animées et si réfléchies en même temps sur Warren Hastings, lord Burghley et le comte de Chatham !
Cénac-Moncaut, dont l’ouvrage suppose des années d’efforts et d’études, doit donc être profondément pénétré de l’importance, de la virtualité et de l’originalité instructive du sujet qu’il traite.
Le hasard seul d’une trouvaille de bibliothèque, le bonheur de quelque carton à renseignements découvert, a pu lui faire mettre la main précisément sur ce sujet d’étude, si éloigné des préoccupations de ce temps, et travaillé, du reste, je le reconnais, avec une conscience qui devrait être du talent, pour sa peine, mais qui malheureusement ne l’est pas toujours… L’auteur de cette récente histoire du roi René l’a proprement nettoyée de tous les récits légendaires qui l’obstruaient, car la Légende s’était enroulée comme une liane autour de ce vieux chêne qu’elle avait fini par cacher.
Il y a enfin, dans son travail, des parties d’études sensées et réussies.
Amédée Renée continue ses études de femmes au xviie siècle.
I Ce livre : La Papesse Jeanne, « roman historique, accompagné d’une importante (sic) Étude historique », m’est arrivé dagué à mon adresse pur l’éditeur.
Je le trouve plus fort… Matérialiste raffiné, qui raffine parce qu’il a l’anxiété de ne pas faire son chemin dans le monde ou de n’être pas tranquille une fois qu’il l’a fait, qui sans cela ne raffinerait point et serait matérialiste sans hypocrisie, Gœthe prise peu la dialectique et n’aime que l’étude de l’objet.
Il en est un autre que je signalerai, c’est l’Étude critique de M.
Après toute une vie de voyages, d’affaires et d’études et de travaux dont j’ai signalé plus haut quelques-uns, le comte de Gobineau, qui vient de nous donner ce kaléidoscope lumineux et harmonieux de La Renaissance, lequel ne doit rien au hasard, comme les autres kaléidoscopes, de ses éblouissantes combinaisons, était capable de nous donner bien d’autres livres encore, et sans la mort, qui est venue, soyez sûr qu’il nous les aurait donnés !
Μ. de Girardin, qui a fait plus d’affaires que d’études, et qui n’a pas connu cette détresse que Shakespeare appelait « la grande culture », n’a rien, donc, quand on les compare, de commun avec Machiavel.
Il n’eut longtemps d’autre bonheur, ce lutteur qui paraissait infatigable, qu’à revenir à son coin de Bretagne, partageant son temps entre l’étude, la prière, la rêverie ; car ce terrible Lamennais, c’était un rêveur !
Ampère, Saint-Hilaire et Cuvier, ces grands inventeurs et démonstrateurs, doivent être des spécialistes dans la gloire comme ils le furent dans leurs études, incompréhensibles à la foule, tandis que Humboldt, le généralisateur et le vulgarisateur, a sa gloire plus générale et plus vulgaire, c’est-à-dire plus étendue ; car c’est une loi, et même une assez triste loi de la gloire, de ne pouvoir jamais s’étendre qu’en descendant.
Jean Reynaud, le théologien de contrebande, qui part du pied gauche aujourd’hui pour demander, — comme le pieux et pur Saint Bonnet, que la théologie se relève dans l’opinion et les études du dix-neuvième siècle, ne rit pas et ne nous fait pas rire, mais il pourrait bien nous tromper !
Lui qui a écrit, selon M. de Blignières, ou du moins qui a professé qu’une science n’était jamais que l’étude propre d’une classe de phénomènes dont l’analogie a été saisie, prétend cependant, partout, que l’observation est seule scientifique et décompose l’art d’observer en trois modes irréductibles « l’observation pure, — l’expérimentation, — et la comparaison », ce qui est exclusif de toute analogie, comme preuve, et fait de la méthode soi-disant nouvelle de M.
Ampère, Saint-Hilaire et Cuvier, ces grands inventeurs et démonstrateurs doivent être des spécialistes dans la gloire comme ils le furent dans leurs études, incompréhensibles à la foule, tandis que Humboldt, le généralisateur et le vulgarisateur, a sa gloire plus générale et plus vulgaire, c’est-à-dire plus étendue, car c’est une loi, et même une assez triste loi de la gloire, de ne pouvoir jamais s’étendre qu’en descendant.
La Chute admise, le Progrès ne serait plus ï Les enfants verraient cela… Seulement, pour rendre son soufflet à l’histoire, il fallait rester dans la philosophie, nous donner, d’après la nature de l’homme et l’étude de ses instincts et de Ses facultés, la preuve philosophique de l’impossibilité radicale, humaine, de la chuté.
Beau résultat, après tant d’études, de méditations, de tâtonnements et d’efforts !
… Comme tous les esprits distingués d’une société assez avancée pour n’avoir plus peut-être à écrire que de l’histoire et à juger que des résultats, Dargaud, l’auteur connu de Marie Stuart, est entraîné vers les études historiques par la double tendance de son esprit et de son temps.
Ce n’est pas leur étude qui est le roman ; c’est leur conclusion.
Avant d’être un homme d’esprit, avant d’être un conteur intéressant, mouvementé, joyeux ou pathétique, avant d’être un auteur de comédie ou de drame, et même avant d’être Alfieri, avant d’être un Dandy en vers, qui met son gant comme lord Byron ou Moore, il était poète sincèrement, primesautièrement poète, en dehors de toute fausse étude et de toute École corruptrice !
Après lui, l’étude reste trop à faire de cet homme dont le caractère étrange double l’étrange talent, et qui n’eut que deux bornes à l’étendue de sa supériorité : n’être pas chrétien, et penser en politique comme Le Constitutionnel de son temps.
Ancien directeur de l’Histoire des églises de France, il a touché autrefois d’une main compétente à ces études historiques auxquelles il reviendra sans doute ; car, par ce temps de délabrement et de philosophie épuisée, l’histoire est le dernier mot et la dernière ressource de tous les esprits vigoureux.
De Vannes, où il avait fait ses études, il vint à Paris, et quoique Anatole France ait de la fatuité pour lui et prétende que sa jeunesse et sa figure y plurent à quelques femmes, qu’il ne compromet pas, du reste, en les nommant, Le Sage prosaïsa bientôt sa vie dans le mariage et s’empêtra d’une femme qu’il épousa par amour.
V Comme on le voit, je n’ai voulu, en cette étude, juger M.
Dans toutes les études de cet artiste nous trouvons une préoccupation constante de la ligne et des compositions antiques, une aspiration systématique au style.
Je dus ensuite me mettre au courant des dernières études publiées sur Rousseau. J’eus alors le soupçon qu’une étude nouvelle était peut-être superflue. […] La solitude champêtre où j’ai passé la fleur de ma jeunesse, l’étude des bons livres… me rendirent dévot presque à la manière de Fénélon. […] Les études sur ce sujet sont abondantes. […] Et voilà le roman, — tant refait depuis, — du maître d’étude et de la jeune noble.
Nous passons à l’étude de ces formes générales, de ces tendances élémentaires. […] L’étude des non-civilisés n’en sera pas moins précieuse. […] Elle peut même n’avoir été découpée dans l’ensemble de la réalité que pour la commodité du discours et ne pas constituer effectivement une chose, se prêtant à une étude indépendante. […] Dans l’étude que nous avons entreprise, nous avons paré à ce danger en nous transportant immédiatement du mot « religion », et de tout ce qu’il embrasse en vertu d’une désarticulation peut-être artificielle des choses, à une certaine fonction de l’esprit qu’on peut observer directement sans s’occuper de la répartition du réel en concepts correspondant à des mots. […] Poursuivant notre étude, nous retrouverons les autres nuances de signification et nous en ajouterons peut-être une ou deux nouvelles.
. — Tous ces romans sont des fictions morales et des études de caractères. — Liaison du roman et de l’essai. — Deux idées principales en morale. — Comment elles suscitent deux classes de romans. […] Sterne. — Étude excessive des particularités humaines. — Caractère de Sterne […] En trois ans, il a tout mangé ; mais le courage lui reste, il achève ses études de légiste, écrit deux in-folio sur les droits de la couronne, devient justice, détruit des bandes de voleurs, et gagne dans la plus insipide besogne du monde « le plus sale argent de la terre. » Les dégoûts ne l’atteignent pas, la lassitude non plus ; il est trop solidement bâti pour avoir des nerfs de femme. […] Poussez à l’excès cette étude des particularités humaines, vous verrez naître le talent de Sterne.
L’étude que nous en pouvons faire nous renseigne souvent sur les circonstances de sa composition et de sa rédaction. […] Ils ne peuvent pas s’opposer à ce que toutes sortes de livres d’étude et de biographies paraissent sur l’homme célèbre qui vient de disparaître. […] Je me demande parfois comment certaines idées, la découverte d’une terre qui tourne, d’un ciel infini, l’étude psychologique des passions secrètes dans l’inconscient et le rêve, en peinture les secrets de la perspective et des couleurs, comment toutes ces notions ont résisté à la pression formidable des familles, avec leurs parents, cousins et arrière cousins, des tyrans superstitieux, des chefs de gouvernements intéressés à leur destruction. […] Brun (Comment parut du Côté de chez Swann, Paris, Kra, 1930), après avoir publié des « Fragments inédits de lettres de Marcel Proust » dans l’Appendice de son Marcel Proust, sa vie, son œuvre (Kra, 1925), étude augmentée, en 1927, de Le Comique et le Mystère chez Proust.
Préface Lorsque cette étude parut pour la première fois, M. […] Étude sur Stuart Mill [Introduction] I J’étais à Oxford l’an dernier, pendant les séances de la British Association for the advancement of learning, et j’y avais trouvé, parmi les rares étudiants qui restaient encore, un jeune Anglais, homme d’esprit, avec qui j’avais mon franc-parler. […] Max Millier qui, pour acclimater ici les études sanscrites, a été forcé de découvrir dans les Védas l’adoration d’un dieu moral, c’est-à-dire la religion de Paley et d’Addison. […] Les sciences sont donc des choses réelles comme les faits eux-mêmes : elles peuvent donc être, comme les faits, un sujet d’étude.
Pour que la comédie pût égaler, sinon la dignité, mais au moins la fortune littéraire et la popularité de la tragédie, il fallait donc, en premier lieu, que le goût général du temps se fût quelque peu détourné du romanesque et porté vers l’étude ou l’observation de la réalité. […] De même que Molière par la comédie de caractères, ainsi Racine, par la tragédie dont il avait donné les chefs-d’œuvre, tendait maintenant à l’étude, bien plutôt qu’au drame.
S’ils goûtent d’aventure les poètes de la génération précédente, c’est à la réflexion, après une étude, comme s’il s’agissait d’écrivains d’un temps lointain. […] Musset commença ses études avec un précepteur qui grimpait dans les arbres avec ses élèves. […] Musset fut externe à Henri IV à partir de la sixième et fit de bonnes études. […] Précoce d’esprit dans ses études, l’amour-propre le poussait moins qu’un certain besoin de distinction. […] Études littéraires.
Mais je crois que son mot final est sérieux, et qu’il n’estimait pas inintelligible, après une étude, ce qui alors lui échappait. […] Il se soucia moins, dans ses études techniques, de déterminer le Poète à venir que de dégager, Idée platonicienne, le Poète éternel. […] Mais l’étude des types imaginatifs est peu avancée. Les psychologues ont relié surtout à la question des idées générales leurs études sur les visuels, les auditifs, les moteurs et les subdivisions de ces formes mentales. […] Je crois que cette étude s’éclaircira si elle débute par une analyse de ce morceau : le Démon de l’Analogie.
Il fit donc ou acheva ses études à Tarascon dans le collège des prêtres de la Doctrine, et s’engagea même ensuite dans la congrégation, mais par des vœux simples. […] Cette production, aussi curieuse qu’agréable, ne pouvait paraître dans toute sa sincérité et son intégrité, comme avec toute sa saveur, qu’après la vraie renaissance de goût pour le xviie siècle, et cette reprise d’étude intelligente qui fait tant d’honneur à notre âge.
Et tout cela me rend l’étude de l’espagnol plus intéressante qu’une autre, parce que je pense que tu as parlé cette langue dans ta jeunesse guerrière. » Elle ennoblit tant qu’elle peut le passé de ce cher frère pour le relever lui-même à ses propres yeux ; elle y verse de la poésie comme sur toute chose, en croyant n’y mettre que du souvenir. Cette idée d’une descendance espagnole sourit à son imagination ; elle n’en est pas bien certaine, mais elle tâche de se le persuader, et elle convie son frère à l’aider à y croire : « Je me suis toujours sentie attirée vers l’étude de la langue espagnole, parce que Douai est tout rempli des vestiges de cette nation. — Nous-mêmes, je crois, mon bon frère, nous en sortons du côté de la mère de mon père.
En somme, si les Lettres espagnoles ont manqué d’autre chose encore que de la publicité pour être un beau roman, c’en était une très-belle étude. […] Assez ordinairement les femmes sérieuses et sensibles sont très-frappées, dans leur jeunesse, de l’obstacle que le monde oppose aux sentiments vrais, aux affections naturelles, et plus tard des entraves qu’il met, pour leur sexe encore, aux études et aux pensées suivies, aux applications sérieuses et profondes.
L’histoire s’est transformée depuis cent ans en Allemagne, depuis soixante ans en France et cela par l’étude des littératures. […] C’est donc principalement par l’étude des littératures que l’on pourra faire l’histoire morale et marcher vers la connaissance des lois psychologiques, d’où dépendent les événements.
Dans les forêts de l’équateur, la scène est la même, ou peu s’en faut, tous les jours de l’année, ce qui rend d’autant plus intéressante l’étude du cycle quotidien : chaque jour voit apparaître des bourgeons, des fleurs et des fruits ou tomber des feuilles dans une espèce ou dans l’autre. […] La Pensée Il n’y a pas longtemps qu’ouvrant par hasard un des cahiers d’études de ces jeunes hommes chargés par état d’étudier le principe de vie chez les animaux, et surtout chez l’homme (et que serait-ce s’il était descendu jusqu’aux plantes, existences animées, imparfaites encore, dont les racines sont du moins capables de choix et d’appropriation des substances dont elles forment les fruits, et dont le cerveau est en bas au lieu d’être en haut ?)
L’artiste, habitué à regarder, et pour qui toutes choses semblent « se transposer » et n’être plus, à un certain moment, « qu’une illusion à décrire »36, observe malgré lui ce qu’il sent, n’en est pas possédé, démêle et se définit son propre état, trouve peut-être quelque « divertissement »37 dans cette étude, et tantôt accueille la pensée que tout est nuance et spectacle et que tout, par conséquent, est vanité, tantôt songe qu’il y a dans son cas quelque chose de commun à tous les hommes et aussi quelque chose d’original et de particulier qui, traduit, transformé par le travail de l’art, pourrait intéresser les autres comme un curieux échantillon d’humanité. Et peut-être qu’en effet cela lui est un allégement, mais souvent aussi cette étude lui fait découvrir et sentir de nouvelles raisons et de nouvelles manières, plus déliées, d’être malheureux.
Alexandre Dumas, lui-même, avec la sévérité d’un talent mûri par l’étude, a retourné le revers de l’effigie trop flatteuse qu’il avait frappée de la courtisane. […] Tout est calme, insouciance, étude et amour facile dans l’atelier laborieux, et rien n’annonce le drame qui s’avance.
Pour en voir tous les effets, c’est au théâtre qu’il faut se transporter ; c’est là qu’il faut voir les tendres pleurs d’Iphigénie, les larmes jalouses d’éryphile, et les combats d’Agamemnon ; c’est là qu’il faut entendre les cris si douloureux et si déchirans des entrailles maternelles de Clytemnestre ; c’est là qu’il faut contempler d’un côté le roi des rois ; de l’autre Achille, ces deux grandeurs en présence, prêtes à se heurter, le fer prêt à étinceler dans les mains du guerrier, et la majesté royale sur le front du souverain : et quand vous aurez vu la foule immobile et en silence, attentive à ce grand spectacle, suspendue à tous les ressorts que l’art fait mouvoir sur la scène ; quand vous aurez entendu de ce silence universel sortir tout à coup les sanglots de l’attendrissement, ou les cris de la terreur ; alors, si vous vous méfiez des surprises faites à vos sens et à votre ame par le prestige de l’optique théâtrale, revenez à vous-même dans la solitude du cabinet ; interrogez votre raison et votre goût, demandez-leur s’ils peuvent appeler des impressions que vous avez éprouvées, si la réflexion condamne ce qui a ému votre imagination, si retournant au même spectacle vous y porteriez des objections et des scrupules ; et vous verrez que tout ce que vous avez senti n’était pas de ces illusions passagères qu’un talent médiocre peut produire avec une situation heureuse et la pantomime des acteurs, mais un effet nécessaire et infaillible, fondé sur une étude réfléchie de la nature et du coeur humain ; effet qui doit être à jamais le même, et qui loin de s’affaiblir augmentera dans vous à mesure que vous le considérerez de plus près. […] Joignez-vous aux disciples du bon siècle pour arrêter le torrent : encouragez l’étude des anciens, qui seule peut conserver parmi vous le feu sacré prêt à s’éteindre.
Etudier l’homme, toujours l’homme, ne pas sortir de l’étude de l’homme et de la peinture de l’homme tel qu’il est ; étant toujours permis, du reste, d’ajouter un peu d’imagination pour faire rayonner, en quelque sorte la vérité, pour donner le radium à la vérité. […] Saint-Marc-Girardin, vers la fin de sa carrière, soucieux de se délivrer d’une obsession que je sais qu’il a eue toute sa vie, reprit son cours en Sorbonne pour faire une étude sur La Fontaine tout à fait ingénieuse, piquante, spirituelle, maligne, malicieuse, méchante… et fausse.
Telle est encore aujourd’hui mon impression réfléchie, après cette seconde étude ; et je redirai avec une légère variante, et en usant cette fois de vers de Lucrèce : Et genus humanum multo fuit illud in arvis Durius, ut decuit, tellus quod dura creasset.
Il y a plus de vingt ans que j’ai l’honneur de la connaître et que j’ai affaire à elle ; que, dans mes études de Port-Royal, j’ai occasion de la rencontrer à chaque instant, de me dire et de me redire en quoi elle diffère par le caractère et le tour d’esprit de sa sœur la mère Angélique, la grande réformatrice du monastère ; que j’ai l’habitude de recourir à ses lettres, à celles dont il existe à la Bibliothèque impériale et à l’Arsenal des recueils manuscrits, pour y chercher la suite et le détail des relations qu’entretenaient avec le dedans de Port-Royal les amis du dehors, les ci-devant belles dames plus ou moins retirées du monde, telles que Mme de Sablé, le ci-devant frondeur M. de Sévigné, oncle de la spirituelle marquise.
Ayant fait à Padoue de suffisantes études, il revint à Venise, où il reçut du patriarche les quatre ordres mineurs.
En un mot, ces livres, dont la matière déjà nous échappe à proprement parler, nous appartiennent au même titre que les Mémoires : pour l’homme voué à l’activité intellectuelle, ses curiosités, sa quête de la vérité, ses découvertes et ses inventions d’idées, ce sont ses ambitions, ses campagnes, ses victoires et son butin ; et quand il raconte comme Pasquier ce qu’en soixante ans d’études il a appris, il fait aussi réellement les Mémoires de sa vie que le soldat qui raconte soixante années de guerres, comme Monluc.
Les Exilés ; Les Princesses (1890) — Petites études ; L’Âme de Paris ; Nouveaux Souvenirs (1890). — Poésies nouvelles ; Sonnailles et clochettes (1890). — Le Sang de la coupe ; Trente-six ballades joyeuses ; Le Baiser (1890)
. — Étude sur Théophile Gautier (1859). — La Morale du joujou, compte rendu du Salon de 1859 (1859). — Les Fleurs du mal, édition augmentée de beaucoup de poèmes, et diminuée des pièces : Lesbos, Femmes damnées, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Les Bijoux, Les Métamorphoses du Vampire (1861). — Les Paradis artificiels (1861). — Histoires extraordinaires ; Nouvelles histoires extraordinaires ; Aventures d’Arthur Gordon Pym ; Eureka ; Histoires grotesques et sérieuses ; œuvres traduites d’Edgar Poe, par Charles Baudelaire (1875). — Œuvres posthumes et Correspondance, rassemblées par M.
Calinon dans un mémoire récent (Étude sur les diverses grandeurs, Paris, Gauthier-Villars, 1897) : « Une des circonstances d’un phénomène quelconque est la vitesse de la rotation de la terre ; si cette vitesse de rotation varie, elle constitue, dans la reproduction de ce phénomène une circonstance qui ne reste plus identique à elle-même.
Aux yeux de ceux-là, nous sommes fiers de passer pour des gens d’un autre âge, pour des fous et des rêveurs ; nous nous faisons gloire d’entendre moins bien qu’eux la routine de la vie, nous aimons à proclamer nos études inutiles ; leur mépris est pour nous ce qui les relève.
S’il en montrait moins, il me laisserait respirer et me ferait plus de plaisir : il me tient trop tendu ; la lecture de ses vers me devient une étude.
L’Opéra-Comique représente ce genre moyen cher à l’esprit français, dans lequel la musique se mêle au drame selon une mesure qui plaît à notre organisation et que l’on goûte sans étude et sans effort ; c’est un genre particulièrement agréable, qui refleurit à chaque saison et qu’il est naturel de maintenir.
Il en a toujours été ainsi chez les anciens, au moins dans les beaux jours et jusqu’au moment où les études politiques furent rendues tout à fait vaines et inutiles, en Grèce par la conquête romaine, à Rome par la perte de la liberté.
* * * Ces remarques faites, combien différente nous apparaît, dans son utilité immédiate et dans ses conséquences, l’étude de la conception poétique.
Avant de chercher quelle est la méthode qui convient à l’étude des faits sociaux, il importe de savoir quels sont les faits que l’on appelle ainsi.
Pénétré de leur mérite, il n’exigera pas que tous leur ressemblent ; mais à travers les variétés de langues, de mœurs et de génie, il reconnaîtra plus sûrement la beauté éternelle dont leurs ouvrages exposent à notre étude le portrait le plus achevé.
Etudes sur Pascal, p. 292 (NdA) 33.
Nous appelons littérature classique celle qui est fondée sur l’étude et les traditions des langues anciennes, celle qui a puisé ses règles dans l’analyse des chefs-d’œuvre de ces mêmes langues, celle enfin qui s’astreint à l’imitation de ces chefs-d’œuvre, et qui prend ses sujets à la même source.
Cette assertion est fondée sur tous les enseignements que l’on peut tirer de l’étude approfondie des doctrines anciennes.
L’étude approfondie de Christophe Colomb, de ses plans, de ses écrits dans ce qui nous reste de ce grand homme, la connaissance de ses travaux, de son malheureux gouvernement sur le terrain de sa conquête où il déploya l’inutilité de trop de vertus pour les hommes qu’il avait à conduire, la pureté de sa gloire et la beauté céleste de ses infortunes, ont pu forcer l’historien à conclure que cet homme, plus grand que nature et de hauteur de prophète, était le dernier missionnaire de la Providence sur la terre.
Nous ne trouvons que le bénédictin d’étude et de foi.
En 1864, il publiait un livre intitulé : La Cité antique, qu’il nommait, avec une modestie qu’il est impossible de prendre au mot, une Étude sur le culte, le droit et les institutions de la Grèce et de Rome, — ouvrage couronné par l’Académie, et c’est ce que j’en puis dire de pis… En matière d’Histoire, je connais et j’ai souvent signalé les tendances, odieusement païennes, de l’Académie.
Introduisant la certitude dans le domaine de la liberté humaine, dont l’étude est si incertaine de sa nature, elle éclaire les ténèbres de l’antiquité, et donne forme de science à la philologie.
Il fit des études décousues à Dol, à Rennes, à Dinan. […] À Combourg, où il a presque toujours passé ses vacances, il fait, ses premières études finies, un séjour un peu long. […] Victor Giraud, Nouvelles Études sur Chateaubriand.) […] Elle le questionne sur la France, sur la littérature, lui demande des plans d’études, traduit avec lui le Tasse et joue du piano pour lui. […] Il y a aussi toute une étude sur un chant du Tasse, poète aujourd’hui négligé.
Combien plus justement le pourrait-on dire de l’auteur des Etudes d’histoire religieuse et de l’Histoire des origines du christianisme ! […] Certes, à ne considérer que les principes, si l’on relit l’étude fameuse sur la Littérature brutale, M. […] Il faut relire les deux études d’une injustice pleine de sagacité, qu’il a consacrées à Dumas fils et à Flaubert dans ses Essais. […] Les deux premiers actes annoncent une étude, presque purement comique, sur un cas assez curieux de pharisaïsme bourgeois. […] Et l’étude de ces incompatibilités eût pu être intéressante.
Il y a plus enfin : dans ces deux sortes de productions littéraires, je n’ai parlé que de celles qui ont eu un caractère plus ou moins malfaisant, mon sujet n’étant pas une étude littéraire et mon but la recherche du bien, mais une étude morale et la recherche du mal qui a été fait aux idées et aux mœurs. […] Que si maintenant on me blâme d’avoir ainsi limité mon travail et resserré le cercle de ces études, c’est une autre question et qui touche au choix même du sujet. […] Ravivée à ces sources sublimes, fécondée par l’histoire et par l’étude plus intelligente des chefs-d’œuvre étrangers, la littérature française semble appelée à de nouvelles et brillantes destinées. […] La loi qui rattache les événements aux doctrines, comme l’effet à la cause, n’est-elle pas une de celles qui ressortent le plus clairement de l’étude des révolutions humaines ? […] … Mais il est temps d’aborder le fond de notre sujet, et d’entrer dans l’étude des faits moraux que nous avons à rechercher.
Ce fils de famille fit ses études à Tarascon, chez les pères de la Doctrine chrétienne, entra dans leur congrégation, professa les humanités à Tarascon, Draguignan, Narbonne, et partout, élève ou maître, se signala par une remarquable aptitude aux exercices scolaires. […] Son étude particulière était la philosophie de Descartes, qu’elle n’avait peut-être pas approfondie très avant, mais en revanche qu’elle devait jeter souvent dans la conversation, puisque dans le cercle de ses amis on l’appelait la Cartésienne. […] L’affirmative a été soutenue dans un livre, entre autres, un peu pénible à lire, il est vrai, mais singulièrement instructif, — Études sur la condamnation du livre des Maximes des saints 25, par M. […] Il fit ses études à Naples, dans le couvent de Saint-Pierre des Célestins, et son entrée dans le monde sous les auspices de son oncle, archevêque de Tarente, premier aumônier du roi. […] Bazzoni, qu’une étude sur la société napolitaine d’alors et le mouvement des esprits dans le petit royaume que gouvernait déjà presque souverainement Tanucci.
La réforme de l’armée fut un chef-d’œuvre d’étude et de réflexion ; l’université de Berlin fut le centre de la régénération de l’Allemagne ; une collaboration cordiale fut demandée aux savants, aux philosophes, qui ne mirent qu’une condition à leur concours, celle qu’ils mettent et doivent mettre toujours, leur liberté. […] Là se fonderait la vraie liberté de penser, qui ne pas sans de solides études. […] Une telle organisation militaire n’est possible que si le jeune homme peut faire ses études d’université (droit, médecine, etc. ) en même temps que son service militaire, ainsi que cela se pratique en Allemagne. Cette combinaison suppose des villes d’étude régionales, qui soient en même temps des centres sérieux d’instruction militaire.
À seize ans, il avait terminé ses études, je veux dire qu’il ne savait rien. […] Si j’en avais le temps, je ferais avec vous une étude sur les images et sur le style de Lamartine ; je vous montrerais comment Lamartine a toujours emprunté ses images à ce qu’il y a de plus pur et de plus léger, ce qui vole, ce qui est aérien, ce qui est fluide ; et de même pour son style, je vous montrerais que les mots dont se sert Lamartine, ce sont les mots dans lesquels il y a le moins de matière. […] Je ne prétends pas que cet Orient en fût d’autant plus vrai, mais, au point de vue de l’étude du génie de Victor Hugo, il est d’autant plus intéressant, car alors, cette lumière, cette couleur, puisque Victor Hugo ne les avait pas trouvées en dehors de lui, c’est donc qu’il les trouvait en lui. […] On le mit au collège Henri IV ; il y fit de bonnes études. […] Poésie d’historien, d’abord, qui connaît admirablement le caractère des différentes époques, qui le connaît non pas simplement comme nous le connaissons nous autres, amateurs, mais qui le connaît comme un homme qui a vécu dans l’étude minutieuse et pratiqué familièrement les textes.
[Étude sur Shakespeare] C’est Voltaire qui, le premier, a parlé en France du génie de Shakespeare, et bien qu’il le traitât de barbare, le public français trouva que Voltaire en avait trop dit. […] Quelques-uns, d’après des notions tirées de ses ouvrages, penchent à croire que le poëte d’Élisabeth a essayé les forces de son esprit dans l’étude d’un procureur ; selon leurs conjectures, les nouveaux devoirs de la paternité l’auraient engagé à chercher cet emploi de ses talents, tandis qu’Aubrey place avant son mariage l’épreuve momentanée qu’il en fit comme maître d’école. […] Ne demandez ni vraisemblance, ni conséquence, ni étude profonde de l’homme et de la société ; le poëte ne s’en inquiète guère et vous invite à vous en inquiéter aussi peu que lui. […] Que je te connaisse, je saurai tout ce qui m’importe dans ton histoire. » Ainsi s’expliquent, dans les œuvres de Shakespeare, et cette profondeur de vérité naturelle qui s’y révèle aux yeux les moins exercés, et cette absence assez fréquente de la vérité locale qu’il eût également su peindre s’il en eût fait l’objet d’une étude assidue. […] Un sentiment de devoir vient de prescrire à Hamlet un projet terrible ; il ne croit pas que rien lui permette de s’y soustraire ; et, dès le premier instant, il lui sacrifie tout, son amour, son amour-propre, ses plaisirs, les études même de sa jeunesse.
Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. […] On a quelques études qu’il fit sur les anciens négociateurs, Loménie, Jeannin.
» — Dix ans plus tard on a dépassé le déisme. « Le matérialisme, dit encore Barbier, c’est le grand grief… » — « Presque tous les gens d’étude et de bel esprit, écrit d’Argenson, se déchaînent contre notre sainte religion… Elle est secouée de toutes parts, et, ce qui anime davantage les incrédules, ce sont les efforts que font les dévots pour obliger à croire. […] Dans l’esprit public et par leurs études, s’établit l’opinion que la nation est au-dessus du roi, comme l’Église universelle est au-dessus du pape. » — Le changement est frappant, presque subit.
Elle se résignait sans doute, car elle était débonnaire et soumise ; elle demandait à l’étude des consolations, elle passait des journées entières plongée dans ses lectures. […] Imaginez-vous que depuis dix ans je ne l’avais plus quitté, que nous passions nos journées ensemble ; j’étais à côté de lui quand il travaillait, je l’exhortais à ne pas tant se fatiguer, mais c’était en vain : son ardeur pour l’étude et le travail augmentait tous les jours, et il cherchait à oublier les circonstances des temps en s’occupant continuellement.
Le français, l’italien, le grec, le latin, l’histoire, la théologie, la poésie, la musique, la danse se partageaient, sous les plus savants maîtres et sous les plus grands artistes, ses études. […] L’étude de son art et l’infériorité même de la condition de Rizzio couvraient, aux yeux de la cour d’Holyrood, l’assiduité et les familiarités de ce commerce.
Il s’était fait un régime de vie accommodé à ses études, qui tînt son âme dans la moindre dépendance possible du corps. […] Dans son orgueil naïf de novateur et d’émancipé, il raille l’étude de l’antiquité, et va jusqu’à regretter d’avoir appris le latin, qui empêche, dit-il quelque part, d’écrire en français24.
« Il pleut, cet homme seul en proie à cette étude Est noble de travail et beau de solitude. […] Le paganisme de Albert Erlande lui vient de l’étude.
Il y évoque Baudelaire, écrivant : « Des études littéraires de Baudelaire, par exemple, de ses Réflexions sur mes contemporains, nous dirons qu’elles l’emportent en pénétration et en quasi-divination sur tout ce que la critique a écrit des mêmes auteurs. À titre d’expérience, placez en regard de son étude sur Flaubert l’article de Sainte-Beuve sur Madame Bovary, et vous sentirez entre les deux manières l’abîme. », Fernand Vandérem, Le Miroir des lettres, 1re série (1918), Paris, Flammarion, 1919, p. 115.
Là paraît précisément résider, — comme nous essaierons de le montrer en détail dans la dernière partie de cette étude, — la différence essentielle entre la comédie et le drame. […] Il y a donc une logique de l’imagination qui n’est pas la logique de la raison, qui s’y oppose même parfois, et avec laquelle il faudra pourtant que la philosophie compte, non seulement pour l’étude du comique, mais encore pour d’autres recherches du même ordre.
Mais ces essais, à moins du génie d’un Shakespeare qui devine et qui crée, sont nécessairement faibles, traînants et infidèles à distance ; tout l’esprit, d’ailleurs, qu’on y peut mettre et tous les procédés d’étude ne réussissent jamais à y donner le cachet authentique.
Scherer nous offre, dans cette suite d’études premières, le spectacle d’une âme, d’une intelligence en travail, en marche continuelle, en évolution permanente : c’est une variante moins orageuse et sous forme toute scientifique, une variante qui a son intérêt pourtant, de la lutte et de la recherche que nous offre l’homme de Pascal dans les Pensées, avec cette différence qu’au lieu d’acquérir de la foi, il va la perdant, ce semble, de plus en plus, mais en s’obstinant à ne jamais la perdre tout à fait.
Mais ici je ne souris plus, et je dis avec toute l’énergie et la conviction d’un sentiment qui a aussi sa certitude : De telles assertions, mises en pratique, et appliquées dans l’éducation, seraient la mort des bonnes et saines études et du véritable esprit qui doit y présider, — de l’esprit proprement moderne.
Passy, dans l’étude consciencieuse qu’il a faite, s’attache à montrer ce que fut, au sortir de là, le préfet de la Seine sous le Consulat et l’Empire ; quelles ressources et quels obstacles il rencontrait pour l’accomplissement de sa tâche dans les lois nouvelles, dans la nature du gouvernement et dans le caractère du maître : « C’est le seul moyen, dit-il, de rendre une équitable justice à l’homme qui, avec du labeur, du bon sens, de l’honnêteté, sut faire des qualités supérieures. » Il y eut plus d’un moment distinct et plus d’une étape durant ces douze années d’administration : le Conseil général, composé de vingt-quatre membres nommés par Napoléon, n’eut pas tout à fait le rôle qu’on semblait lui destiner d’abord.
L’étude fait ma principale occupation.
Si l’étude réfléchie s’y mêla un peu plus peut-être, s’il surveilla un peu plus du coin de l’œil ce qui avait d’abord ressemblé à de pures distractions, on ne s’en aperçut pas auprès de lui : il demeura l’homme du foyer, de l’institution domestique, le maître et l’ami de ses élèves.
Sainte-Beuve a rappelé, en les citant, les dernières lignes de cet article : « Comme un pasteur solitaire, etc. » dans une nouvelle étude, qu’il écrivit sur Jouffroy en 1831 (Portraits littéraires, tome I, page 312.) — Lire aussi sur Jouffroy, dans les Causeries du Lundi, tome VIII, l’article de 1853, intitulé : De la dernière séance de l’Académie des Sciences morales et politiques et du Discours de M.
Depuis quelques années, l’étude du français a été mise au premier plan dans l’éducation des jeunes gens.
Je ne vois rien d’essentiel à ajouter là-dessus, car j’ai même appris beaucoup en lisant l’étude de M.
Il est impossible d’apporter à l’étude de ces questions plus de raison, de délicatesse et d’esprit, ni une expérience plus consommée et un plus grand amour de son sujet.
[Études (1869).]
Que l’ignorance confonde l’homme de Lettres avec ces hommes livrés à la paresse sous le nom de repos, qui se dérobent à l’agitation générale pour vivre dans le desœuvrement, qui dorment mollement sur des fleurs, en s’abandonnant au cours enchanteur d’une riante imagination ennemie du travail, & amie de la paix, dont la longue carrière peut être considerée comme un doux rêve, & qui tombent dans les bras de la mort, sans avoir daigné graver sur la terre le souvenir de leur existence ; cette injustice ne m’étonnera point, elle sera digne d’elle : mais l’œil qui aura suivi les travaux de l’homme de Lettres jugera différemment, il le verra souvent insensiblement miné par de longues études, périr victime de son amour pour les Arts, tomber en poursuivant avec trop d’ardeur la vérité, comme l’oiseau harmonieux des bois tombe de la branche au milieu de ses chants, ou plutôt comme ces illustres Artistes dont la main intrépide interrogeant dans la région enflammée de l’air le phénomene électrique, couronnent tout à coup leur vie par une mort fatale & glorieuse.
« La raison approuvant l’instinct », je me souviens d’avoir abouti à cette formule dans une étude exclusivement sociale : je me félicite de cette coïncidence.
Adolphe est ennuyé, comme tous les hommes de son âge qui ont entremêlé leurs études vagabondes de loisirs nombreux et indéfinis.
Il en résulte un bien triste jour ouvert sur la nature morale de l’homme, toute une étude à fond, une fois faite, inexorable, involontaire.
Trop de détails sur ce sujet ne conviendraient pas à cette étude, plus philosophique après tout qu’anatomique ; mais nous ne devons pas omettre deux des conditions les plus importantes qui ont été signalées : le développement du cerveau d’avant en arrière, — la présence, l’absence, le plus ou moins de complication des circonvolutions cérébrales.
Il ne vit néanmoins qu’une partie de l’Europe ; mais l’étude des langues, & le soin qu’il prit de s’informer avec exactitude des mœurs & des coutumes des différens peuples, le rendirent peut-être plus habile dans la connoissance des pays étrangers, que s’il y eût voyagé lui-même.
Du temps où j’ai fait mes études, on ne mettait entre nos mains aucun critique.
Foncièrement, et d’études et de goût et de tout, Jules Janin était un classique.
On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées comme l’athée Lalande et, religieusement, qui niait Dieu comme lui.
On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées, comme l’athée Lalande, et religieusement, qui niait Dieu comme lui.
Et ce n’étaient pas des études non plus ; ce serait trop pédant pour ce que c’était !
Dans une série d’études sur la théorie de la Relativité 37, M.
Plusieurs figures animaient par leur mouvement cette décoration ; le Génie ardent et les ailes déployées ; une Minerve douce et austère, et qui mêlait le goût à ta fierté ; l’Étude méditant et dans un repos actif, la proportion légère marquée par une des Grâces ; l’âme de Michel-Ange sous l’emblème d’un génie céleste, s’élevant et semblant se perdre et se confondre dans des flots de lumière ; plus loin l’Envie ceinte de serpents, une vipère à la main, voulant vainement exhaler son poison sur la Gloire ; et la Haine enchaînée qui se débattait, qui cherchait, en frémissant, à se relever, et retombait sous ses fers.
Les critiques alexandrins, Aristophane, Aristarque66, en firent un de leurs sujets favoris d’étude ; et, comme il arrive au génie, ses hardiesses originales, ses brusques fantaisies, devinrent des beautés classiques servilement imitées.
Et ceux qui ont cru qu’il fallait en créer un nouveau sont, de toute évidence, absolument différents des penseurs que j’ai étudiés dans le premier volume de ces Etudes. […] La science est l’étude de la nature, et la nature est immorale. […] Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement ; de sorte que les hommes sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes s’ils pouvaient avoir vieilli jusqu’à présent en ajoutant aux connaissances qu’ils avaient celles que leurs études auraient pu leur acquérir à la faveur de tant de siècles. […] Le premier soin était excellent, et, quand, après lui, plus précisément, plus modestement, et sans prétendre tout embrasser, on a creusé au même sillon, c’est toute une science, qui restera toujours hypothétique, mais qui jette beaucoup de lumières dans l’étude de l’esprit humain et dans la connaissance des choses morales, qui finira par être instituée. […] En tout cas, être, par l’étude des sciences naturelles, amené à cette idée, ou confirmé dans cette idée, peu familière, je crois, à Quinet antérieurement, que le simplisme est une tendance très dangereuse en sociologie, est une chose que nous ne pouvons point ne pas tenir pour excellente.
mais brave ; il se porte à l’étude des grandes questions, de celles qui intéressent toute la communauté humaine, de l’air d’un autodidacte qui aurait l’esprit très neuf, le jugement très droit et le cœur très chaud. […] Oubli singulier, quand on songe aux belles « études de conscience » de tel autre drame de M. […] Ce point, du reste, n’aurait d’importance que si, sur la foi du titre, nous avions attendu quelque profonde étude de la responsabilité, à la façon de George Eliot ou de M. […] Ce ne sont pas, Dieu merci, des études de mœurs mondaines. […] Et l’on dirait aussi que, par son mépris général et préventif de ce qui fait l’objet de ses études, il se revanche de ce qu’il y a de médiocre et de douteux, aux yeux de sa conscience la plus intime, à faire de ces études métier et marchandise.
De guerre lasse, enfin, il s’est mis à l’étude : il sait les langues, il sort même d’Europe, il explore l’Inde et voyage de temps en temps en Chine… par les livres, s’entend ; on le croit revenu de sa chimère ; on le prend en estime, on est près de le féliciter… Gardez-vous en bien ! […] Je l’avais devancé dans des études sur Pascal et sa sœur, sur Mme de Longueville, etc. : il le savait ; il avait tenu de moi-même le premier manuscrit où il lui fut donné de lire des lettres inédites de Mme de Longueville. […] CXCIII Chaque étude en elle-même, pour peu qu’on y entre un peu avant, est infinie, innombrable. […] CXCVII On ne saurait se le dissimuler, les absurdités d’un temps deviennent l’objet sérieux des études d’un autre temps ; et comme on ne veut pas avoir l’air de s’appliquer gravement à des absurdités, on suppose à celles-ci des raisons secrètes et des lois profondes qui n’y furent jamais.
. — Études allemandes de Carlyle. […] Par elle, ils ont vivifié des études sèches qui ne semblaient bonnes que pour occuper des pédants d’académie ou de séminaire. […] Ils ont rendu sensibles des thèses morales, des périodes historiques ; ils ont fabriqué et appliqué des esthétiques ; ils n’ont point eu de naïveté, ou ils ont fait de leur naïveté un usage réfléchi ; ils n’ont point aimé leurs personnages pour eux-mêmes ; ils ont fini par les transformer en symboles ; leurs idées philosophiques ont débordé à chaque instant hors du moule poétique où ils voulaient les enfermer ; ils ont été tous des critiques1421, occupés à construire ou à reconstruire, possesseurs d’érudition et de méthodes, conduits vers l’imagination par l’art et l’étude, incapables de créer des êtres vivants, sinon par science et par artifice, véritables systématiques qui, pour exprimer leurs conceptions abstraites, ont employé, au lieu de formules, les actions des personnages et la musique des vers. […] Carlyle lui doit ses plus belles vues, ses leçons sur Shakspeare et sur Dante, ses études sur Gœthe, sur Johnson, sur Burns et sur Rousseau.
Deschanel dans ses deux volumes d’étude sur Racine et par d’autres avant M. […] Je dirais presque que cette forêt a fait de trop bonnes études. […] C’est une petite étude très générale d’un cas très connu de psychologie. […] Au reste, et ce léger défaut signalé, la petite étude dialoguée de mon excellent confrère est un modèle de netteté, de bonne grâce, de bon sens et de bon jugement. […] Voici, d’autre part, une fine comédie de ton moyen, une pénétrante étude de sentiments, de beaucoup de vérité avec un grain de fantaisie.
Ce n’est pas la première fois qu’on nous veut détourner du droit chemin : tenons-nous-y ; l’étude de plusieurs langues n’habitue pas à bien écrire la sienne. […] Je ne sais d’ailleurs par quelle humble retenue on n’oserait, dans l’étude des lettres aussi bien que dans celle des sciences exactes, appuyer les principes que l’on émet des expériences et des découvertes qu’on peut avoir faites soi-même. […] Une visite que l’Arabe fait au législateur prophète, m’a donné l’occasion de retracer en peinture, sur les voiles de sa tente, la plupart des incidents dont je recommande l’étude aux amis du simple et du vrai beau. […] L’étude de nos meilleurs poètes nous révèle avec quelle finesse leur délicate oreille saisissait la mesure des temps sur lesquels ils fondaient leur harmonie imitative. […] Je ferai, dans les séances suivantes, l’application de toutes les lois épiques à la plus parfaite des épopées : c’est vous annoncer qu’Homère sera l’objet de notre étude.
Ce n’est point trahir d’anciennes amitiés, ce n’est offenser personne que de dire que cette Sorbonne, que nous avons tant aimée, ayant absorbé l’École Normale, est devenue une maîtresse d’inculture, et qui s’en vante, est devenue une maîtresse d’erreur et de barbarie, cette Sorbonne où nous avons achevé nos études. […] Tout l’énorme accroissement, toute l’énorme acquisition de culture de la Renaissance, notamment de la Renaissance française, cette acquisition que l’on croyait acquise, tout ce trésor, toute cette deffense et illustration, toute cette éminente dignité, toute cette énorme acquisition non acquise, mal acquise, (que l’on croyait acquise pour toujours, tellement le contraire, il y a seulement vingt ans, eût semblé scandaleux), toute cette énorme acquisition remise en cause, mise en péril (sans nous, perdue) par la plus basse démagogie, toutes les études libérales, toutes les études, toutes les cultures d’humanité, pour la satisfaction du caprice, du délire, de la démence, de la brutalité de quelques despotes. […] qui revient, qui consiste à dire, et à s’en vanter, que pour aborder une étude voluptueuse des Lettres philosophiques, il faut avoir établi vingt livres de notes, (c’est-à-dire de commentaires non pas sans doute étrangers au texte, mais soigneusement extérieurs au texte. […] Il paraît qu’il dit aussi une étude qui plane, ou une étude où l’on plane. […] Il veut peut-être dire une étude, une lecture en aéroplane.
6 mai Flaubert me disait hier : « Il y a deux hommes en moi, l’un dont vous voyez la poitrine étroite, le cul de plomb, l’homme fait pour être penché sur une table ; l’autre un commis voyageur, avec sa gaîté voyageuse et le goût des exercices violents… 15 mai Ce soir, la maréchale *** sous sa coiffure métallique jetant des lueurs de cantharides, avait un sourire de l’œil d’un charme indéfinissable… Se sentant regardée, elle a pris, ainsi que c’est commun aux femmes qui sont l’objet de l’attention, une fausse pose naturelle… Et cela m’a donné l’idée de commencer mon futur roman d’amour par une grande étude de la mimique, de l’approche électrique, de la communication des fluides, du mariage des effluves, entre deux corps prêts à s’aimer. […] Ce soir il a empoigné l’antiquité, et blasphémé toutes ses études. […] Il nous parle longuement du moderne qu’il veut faire d’après nature, du caractère sinistre qu’il y trouve, de l’aspect presque macabre qu’il a rencontré chez une cocotte, du nom de Clara Blume, à un lever de jour à la suite d’une nuit de pelotage et de jeu : — un tableau qu’il veut peindre, et pour lequel il a fait quatre-vingts études d’après des filles.
* * * — Se jeter, en se levant, dans l’étude courante et passegiante de quelque église, de quelque ruine, déjeuner sur une table boiteuse du café Greco, dans l’ombre de son chez soi, fumer des cigares en écrivant des notes, devant un bouquet de roses blanches au cœur de soufre ; puis, vers quatre ou cinq heures, faire une promenade, en voiture, dans les environs de Rome : c’est là notre vie de tous les jours. […] Eudore Soulié déclarait aujourd’hui très justement qu’il y avait deux Sainte-Beuve : le Sainte-Beuve de sa chambre d’en haut, du cabinet de travail, de l’étude, de la pensée, de l’esprit ; et un tout autre Sainte-Beuve : le Sainte-Beuve du rez-de-chaussée, le Sainte-Beuve dans sa salle à manger, en famille, au milieu de la manchote sa maîtresse, de Marie sa cuisinière et de ses deux bonnes. […] À peine deux ciels de mer… Hors de là, chose piquante, chez ce maître du réalisme, rien de l’étude de la nature.
Et quelle mesure spirituelle il a su mettre dans l’étude de telles bassesses, et la belle tenue, et la correction avec laquelle leurs propriétaires les mènent dans le monde ! […] Voulant continuer leurs études, elles prièrent le jeune médecin de leur donner l’enseignement de son art, et de leur permettre l’accès de sa bibliothèque, ce qu’il leur accorda, car il les avait jugées intelligentes et charmantes. […] Il ressort, surtout, de ces études parlées, que personne ne sait au juste comment on doit entendre la question sociale et où elle nous mène, pas plus le capitaliste, bien tranquille dans la forteresse de ses millions, que le prolétaire avachi et fatigué, comptant pour sa délivrance sur les vagues théories des chefs qui se grisent de mots et ne savent pas ce qu’ils veulent. […] Sentir, aimer, admirer, vous ne le pouvez qu’avec l’autorisation de votre maître d’études, et votre admiration et votre amour ne seront jamais qu’une leçon répétée ou un pensum, au lieu qu’ils soient l’exaltation libre, ardente, pleine de joie, de l’individu en contact avec la beauté. […] — d’un pauvre diable qui était d’ailleurs le plus brave et le plus touchant garçon de la terre… Il y a déjà plus de quinze ans, qu’il rédigeait, au même Gaulois, les échos mondains et tout ce que la mondanité, dans un journal si correct et si strict, si professionnellement strict, pouvait comporter d’études sensationnelles et d’articles spéciaux.
Un auteur dramatique, qui a un ouvrage en cinq actes à l’étude dans ce théâtre, n’a pu arriver encore à faire mettre entièrement en scène le troisième acte de sa comédie. […] Ce solo de médisance, varié avec une verve qui sentait l’étude des vieux maîtres Gaulois, obtint un grand succès. […] — Là, du matin au soir, une multitude de jeunes gens, — l’espoir de Newgate, se livrent à l’étude préparatoire de la distraction. — Les cours sont faits par d’habiles praticiens. — Il y a une chaire de mouchoir, une chaire de montre, une chaire de bourse. — Les expériences se font sur un mannequin à ressort, — Ce qui rend les études quelquefois très-dures, — c’est que le mannequin qui représente toujours un gentleman— est armé d’une canne, et au moindre faux mouvement de l’opérateur— le gentleman lève sa canne et la laisse retomber. — Un professeur d’ivresse simulée est attaché à l’établissement. — Il enseigne aux élèves— l’art du zigzag ingénieux— que le pick-pocket emploie dans les rues pour heurter les passants et les dévaliser. — Des professeurs de boxe et de gymnastique perfectionnent les aptitudes des élèves en leur apprenant l’art de ne pas se laisser prendre— ou pendre. — Le Conservatoire des voleurs de Londres est un des établissements les mieux tenus de l’Europe. […] Philippe est avocat, et l’étude de la loi est contradictoire avec les aspirations du cœur. — Il est vrai que dès son jeune âge Philippe a été victime de la corruption maternelle, — corruption est le mot, et on n’en peut trouver d’autre pour exprimer le système d’éducation avec lequel madame Huguet a élevé son fils dès son plus jeune âge. — Cette création de la mère corruptrice est toute la pièce. — Balzac, qui ne reculait certainement pas devant la peinture des infirmités sociales, l’eût à peine osé. […] — Il y a maintenant à Paris des professeurs qui enseignent l’art d’imiter la délirante épilepsie de Lassagne, ou l’enrouement épique de Grassot. — Un pharmacien qui inventerait des pastilles antipectorales, dont l’usage communiquerait aux consommateurs l’extinction de voix du célèbre grotesque du Palais-Royal, ferait fortune en moins d’une semaine. — Dans les foyers, dans les ateliers, dans tous les centres où l’art élabore son œuvre sous toutes ses formes : gnouf-gnouf et ô mon Dieur-je sont à l’étude. — C’est en disant gnouf-gnouf que le poëte appelle l’inspiration rebelle.
« Vous me direz qu’il y a, pour réveiller le zèle de l’instituteur, le certificat d’études, ce baccalauréat de l’école primaire. […] La préoccupation du certificat d’études les lui fait délaisser complètement, pour ne s’intéresser qu’aux trois ou quatre élèves capables de lui faire honneur. Car c’est sur le nombre des certificats d’études obtenus par les écoliers que les inspecteurs ont pris l’habitude de juger le maître. […] J’en ai pour garant, dans Un homme libre, cette étude fine et secrètement attendrie sur la Lorraine, que M. […] Et ce ne sont pas de maigres portefeuilles courant l’un après l’autre ; ce sont, dans une vaste bibliothèque si bien disposée pour l’étude qu’on y voudrait vivre et mourir, des manuscrits à pleins cartons, et des cartons à pleines caisses ou à pleins casiers.
II Malgré la gravité de ces études, il fit bientôt paraître, mais sans les signer de son nom, ses Lettres persanes, parfaitement dans le goût de l’époque, et qui eurent une vogue singulière. […] Non ; c’est un homme d’étude qui a eu l’intention d’être un philosophe, qui n’a point faussé les idées générales de son temps ni de son pays, qui s’est tenu toujours à la hauteur de son époque, mais qui ne lui a pas fait faire un pas en avant, qui a rédigé si raisonnablement et spirituellement ce qu’on a discuté, mais qui n’a pensé que sur ce qu’on a pensé avant lui.
Cette autre vue dépasse sa portée, et le temps où il a vécu n’était pas mûr pour une telle étude. […] Après des études hâtées, il visita les pays étrangers, et se fit donner le nom d’Aventureux à cause de son goût pour les voyages.
Je sais que pour les personnes peu initiées à ces sortes d’études, bien d’autres développements eussent été nécessaires. […] Nous y avons porté autant de discernement qu’il est possible dans l’état actuel de ces études.
Ceux-là, du moins, j’ose m’en flatter, me sauront gré d’avoir entrepris cette petite étude, écrite pour leur agrément et leur édification. […] Aragon, un italien, fait une étude psychologique des grands politiques, et arrive avec Schopenhauer à la conclusion que ces hommes sont dépourvus de génie proprement dit et que c’est le démon qui fait le fond de leur caractère.
L’étude des effets physiques va d’ailleurs nous éclairer ici sur la nature des causes. […] On sait que Mosso a appliqué ingénieusement la balance même à l’étude de la circulation.
Si nos études nous ont donné un peu de justice, et quelquefois un peu de regret pour le passé, nous croyons que nous avons montré dans nos livres historiques assez d’indépendance pour mécontenter toutes les opinions ; et nous avons cette conscience que nos romans se sont assez intéressés aux misères populaires du présent, et aux larmes des pauvres. […] Puis sur les planches je ne trouve pas le champ à de profondes et intimes études des mœurs, je n’y rencontre que le terrain propre à de jolis croquetons parisiens, à de spirituels et courants crayonnages à la Meilhac-Halévy ; mais, pour une recherche un peu aiguë, pour une dissection poussée à l’extrême, pour la récréation de vrais et d’illogiques vivants, je ne vois que le roman ; et j’avancerais même que si par hasard le même sujet d’analyse sérieuse était traité à la fois par un romancier et un auteur dramatique, — l’auteur dramatique fût-il supérieur au romancier, le premier aurait l’avantage et le devrait peut-être aux facilités, aux commodités, aux aises du livre.
Il ne se présentait qu’un seul moyen, celui d’apprendre la langue sanscrite, langue la plus admirable en effet, mais aussi la plus difficile de toutes les langues connues, et pour l’étude de laquelle il n’avait encore été publié, à cette époque, aucun ouvrage élémentaire. […] Je persévérai dans mes études, et vers la fin de 1813 je résolus de vaincre les seules difficultés qui me restaient encore, et je me crus enfin en état de publier ce chef-d’œuvre, sinon avec toute la perfection désirable, du moins avec la conscience de n’avoir rien négligé pour me rapprocher autant que possible de mon modèle.
Il fut élevé sous les yeux de Crassus qui lui traçoit le plan de ses études, & lui ouvroit toutes les grandes sources de l’Eloquence. […] Il avoit l’esprit si pénétrant & si juste, qu’on auroit été tenté de croire qu’il démêloit par-tout le vrai, plûtôt par sentiment & par instinct, que par étude & par réfléxion.
Il résulte au contraire de l’étude des formations tertiaires, que les espèces et groupes d’espèces disparaissent graduellement, l’un après l’autre, d’abord d’un lieu, ensuite d’un autre, et finalement du monde. […] L’étude des formations tertiaires récentes nous prouve que, très généralement, la rareté précède l’extinction ; et nous savons d’autre part qu’il en a été de même pour les animaux qui ont été détruits par l’homme, soit dans une contrée seulement, soit dans le monde entier.
Il est curieux, pour l’étude de la langue, de lire à côté du texte la traduction ou paraphrase qu’en a donnée Du Cange.
Mais en même temps et en attendant que cette épopée encore à naître fut venue, Ramond, vers 1807, savait fort bien déterminer le caractère littéraire d’un siècle qui était le sien et qui a aussi sa force et son originalité : On le dépréciera tant qu’on voudra ce siècle, disait-il, mais il faut le suivre ; et, après tout, il a bien aussi ses titres de gloire : il présentera moins souvent peut-être l’application des bonnes études à des ouvrages de pure imagination, mais on verra plus souvent des travaux importants, enrichis du mérite littéraire… Nos plus savants hommes marchent au rang de nos meilleurs écrivains, et si le caractère de ce siècle tant calomnié est d’avoir consacré plus particulièrement aux sciences d’observation la force et l’agrément que l’expression de la pensée reçoit d’un bon style, on conviendra sans peine qu’une alliance aussi heureuse de l’agréable et de l’utile nous assure une place assez distinguée dans les fastes de la bonne littérature.
. — Quant aux appréciations militaires, j’ai profité dans cette étude d’un travail bien fait et très précis intitulé : Biographie et maximes de Blaise de Montluc, par M.
Louvois, cette autre providence, a tout préparé et a fait dresser de longue main les instructions, les études.
point de sottes études, D’ennuyeuses leçons, point de maître pédant !
[1re éd.] son père l’ayant obligé de revenir à ses classes et aux études.
Il faut rabattre de ces théories que l’étude précise des faits ne confirme pas.
Mais il y a un peu de silence autour de lui, et ce silence est favorable à l’étude que je désire faire de ses œuvres et de son talent.
J’ai entrepris une tâche plus difficile qu’il ne semble et qui est peut-être prématurée ; j’essaye d’appliquer l’étude critique littéraire, le goût de la littérature pure et simple, cette curiosité libre et heureuse, bienveillante et innocente, à quelque chose et à quelqu’un qui n’est pas de cette nature-là, à un combattant énergique, ardent, tour à tour blessant et blessé, qui est encore tout palpitant, tout saignant et outrageux, étendu sur l’arène.
L’étude de cette partie de nos guerres avait été négligée.
Les spectateurs d’alors se contentaient à moins. » Quand des érudits des plus compétents parlent avec cette modestie et cette bonne foi de l’objet de leurs études, on se sent d’autant plus porté à leur accorder ce qui est juste, et on est tout prêt à placer avec eux leur vieux Mystère à son rang dans la série des anneaux intermédiaires qui permettent de mesurer les lents efforts, en tout genre, de l’esprit humain.
Ses travaux les plus importants et les plus suivis se sont depuis longtemps dirigés du côté de l’Orient, et du plus haut Orient ; élève de Burnouf, il a pris le sanscrit pour son domaine ; mais ce n’est point un philologue pur, et il a surtout marqué sa vocation scientifique originale en faisant avancer d’un pas la branche d’études qui tend à montrer que les anciens peuples venus d’Asie en Europe, et qu’on désigne sous le nom d’indo-germaniques, ont eu, à l’origine, un même système de mythes, comme ils ont en une même langue ; les liens primitifs de famille se dénotent chez eux par tous les signes.
Parmi ceux qui ne sont pas purement indifférents, chacun aujourd’hui prétend s’y connaître : pour peu qu’on ait fait un brin d’études classiques, on ne consent pas à passer pour un homme qui en sait moins que le traducteur et qui se laisse guider par lui ; on l’arrête à chaque pas, on juge, on tranche.
C’est le résultat chez lui d’une étude précise ; il a ramassé et comparé une bien autre quantité de faits.
Les Ternaires, livre lyrique, sont un savant et ferme prélude, un de ces recueils qui, différents en cela de Marie, s’adressent aux artistes encore plus qu’au public, et qui font surtout le régal et l’étude de quelques-uns.
C’est inexact pour beaucoup de pays, notamment pour l’Allemagne et pour l’Angleterre, où les journaux sont d’un volume considérable, où il y a beaucoup plus de revues et où l’étude des livres est très suivie.
« Première conclusion : Il n’est rien de plus dangereux Que l’étude et que la science, Et rien ne nous rend plus heureux Que la paresse et l’ignorance.
. — Dites cela tout bas, lui répondit Arlequin, parce que, si le roi le savait, il me congédierait avec ma troupe. » Dominique joignait l’étude à ses dispositions naturelles.
Je veux dire que tel écrivain aimera à considérer le détail, à étudier les infiniment petits, à décrire avec un soin minutieux un coin de nature ou une particularité de caractère, à débattre une question microscopique, à couper, suivant l’expression consacrée, un cheveu en quatre ; que tel autre, au contraire, se plaira aux grandes généralisations hâtives, aux considérations philosophiques hasardeuses, aux vastes systèmes embrassant l’univers ; qu’un troisième, réunissant les qualités de l’un et de l’autre, essaiera de concilier l’exactitude et la précision dans les moindres choses avec les vues d’ensemble suggérées par l’étude des faits particuliers.
C’est à ce besoin de changement que répondent mille choses dans la vie de tous les jours : l’institution des récréations et des vacances dans les écoles ; l’habitude d’entremêler dans l’enseignement divers sujets d’études, histoire, langues, mathématiques ; les brusques volte-face de la mode ; le goût des voyages et des jeux ; les règles de rhétorique qui recommandent à l’écrivain de réveiller l’attention par la diversité des tournures, etc.
Aux premières pages du moins mauvais de ses livres, — Dix années de philosophie, études critiques sur les principaux travaux publiés de 1891 à 1900, — M.
Un récit exact et simple, circonstancié et fidèle, de cette passion mystérieuse que le poète des Méditations n’a célébrée qu’à demi en la dérobant, et qui semble avoir donné à son génie l’impulsion secrète, serait infiniment précieux comme étude et intéresserait assurément comme lecture.
Je me garderai bien d’essayer ici de donner d’elle une biographie ; les femmes ne devraient jamais avoir de biographie, vilain mot à l’usage des hommes, et qui sent son étude et sa recherche.
Je demande à citer ici quelques stances de cette pièce, pour reposer l’esprit, à la fin de cette étude un peu disparate, sur quelques tons tout à fait purs : J’espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir, En osant te revoir, place à jamais sacrée, Ô la plus chère tombe et la plus ignorée Où dorme un souvenir !
Cette grande facilité lui venoit de l’étude qu’il avoit faite de ceux du P.
La coutume établie maintenant chez tous les peuples polis de l’Europe veut qu’on fasse de l’étude des auteurs grecs et romains l’occupation la plus serieuse des enfans.
Huysmans plus qu’à personne, si j’en crois les sagaces études qu’il lui a jadis consacrées105, — un art qui se rattache à la pensée d’aujourd’hui, le peintre des cathédrales en est, à tous les points de vue, l’un des représentants.
Combien cette étude, psychologique et esthétique, serait plus féconde que le rapprochement des thèmes apparentés !
Quant aux mille questions que suggèrent la physiologie et l’étude des langues, nous ne nous en embarrasserons pas.
Son étude des plus anciens Grecs et son esprit nouveau.
Moi, je dis à tous ce que je sais ; que vous êtes le plus loyal et le plus aimable des hommes, un peu triste, mais bon et humain ; morose, mais point envieux ; homme d’étude et homme de style, mais d’un esprit chagrin, ce qui ôte à votre style un peu des grâces de la jeunesse, pour lui donner la teinte plus sombre de l’âge mûr. […] Mais toi, — un homme nourri par les fortes études, — quelle excuse avais-tu pour te faire léger à perdre haleine ? […] — De tous vos efforts, de tout votre long travail, de ces préceptes, de ces études, de ces compositions ironiques ou furibondes que le journal emporte dans les franges de sa tunique flottante, que restera-t-il, je vous prie ? […] Puis enfin, le drapeau gagné et l’ennemi en fuite, il est revenu à ses travaux, à ses études, à la paix intérieure ; il n’a plus contemplé que de loin le choc tumultueux des partis. […] Quant aux hommes d’imagination et de loisir qui, par la nature de leurs travaux et de leurs études, ont voulu rester neutres dans ces tristes débats, ils ont perdu, en perdant Armand Carrel, un ami bienveillant, un juge éclairé de leurs travaux et de leurs efforts, un protecteur assuré contre les cruautés de ce qu’on appelle la presse avancée.
— Ses études. — Ses voyages. — Son retour en Angleterre. […] Dans toute son éducation et dans toute sa jeunesse, dans ses lectures profanes et dans ses études sacrées, dans ses actions et dans ses maximes, perce déjà sa pensée dominante et permanente, la résolution de développer et dégager en lui-même l’homme idéal. […] Ensuite il reprenait ses études jusqu’à six heures, et le soir s’entretenait avec ses amis. […] Entendre « l’alouette qui prend son essor et de son chant éveille la nuit morne jusqu’à ce que se lève l’aube tachetée ; le laboureur qui siffle sur son sillon ; la laitière qui chante de tout son cœur ; le faucheur qui aiguise sa faux dans le vallon sous l’aubépine » ; voir les danses et les gaietés de mai au village ; contempler les pompeuses processions et « le bourdonnement affairé de la foule dans les cités garnies de tours » ; surtout s’abandonner à la mélodie, aux enroulements divins des vers suaves, et aux songes charmants qu’ils font passer devant nous dans une lumière d’or, voilà tout497 ; et aussitôt, comme s’il était allé trop loin, pour contrebalancer cet éloge des joies sensibles, il appelle à lui la Mélancolie498, « la nonne pensive, pieuse et pure, enveloppée dans sa robe sombre, aux plis majestueusement étalés, qui, d’un pas égal, avec une contenance contemplative, s’avance, les yeux sur le ciel qui lui répond, et son âme dans les yeux. » Avec elle il erre parmi les graves pensées et les graves spectacles qui rappellent l’homme à sa condition, et le préparent à ses devoirs, tantôt parmi les hautes colonnades d’arbres séculaires dont les dômes entretiennent sous leur abri le silence et le crépuscule, tantôt dans « ces pâles cloîtres studieux, où, sous les arches massives, les vitraux, les riches rosaces historiées jettent une obscure clarté religieuse », tantôt enfin dans le recueillement du cabinet d’étude, où chante le grillon, où luit la lampe laborieuse, où l’esprit, seul à seul avec les nobles esprits des temps passés, évoque Platon pour apprendre de lui « quels mondes, quelles vastes régions possèdent l’âme immortelle, après qu’elle a quitté sa maison de chair et le petit coin où nous gisons499. » Il était rempli de cette haute philosophie.
On trouvera, dans cette étude, une synthèse de la poésie féminine contemporaine, dont je n’ai dédaigné aucune des manifestations. […] M. van Gennep, dans une étude sur le Rôle des Germains dans la Renaissance italienne 3, nous explique les rapports entre les races et la civilisation. […] Un repos si nombreux a les douleurs d’une étude Surprenante dans les touffes, les fouillis sombres et les jets ! […] Mais, au contraire, elle rêve une vie « lourde et ennoblie de livres » comme la table d’étude chez Philippe Forbier.
On commençait à cultiver la Philosophie, cette Science qui a pour objet l’étude de l’homme, de la nature & de la vérité. Solon & Pytagore firent de grands progrès dans cette étude. […] Exempts d’étude, exempts de peine, Oubliez les tristes honneurs Que Caliope, Melpomene, Uranie & ses doctes sœurs, Dans une fatiguante arène, Réservent à quelques vainqueurs. […] Il prouve, en effet, que Chapelain avait étudié les grands modeles ; mais il prouve encore mieux que cette étude seule ne suffit pas. […] Il arrive souvent que l’étude scrupuleuse des regles gêne & réfroidit le génie.
Il a fait, en technicien, en psychologue, en connaisseur minutieux de ce réseau téléphonique qu’est le système nerveux, une étude objective, admirable de science et de détail. […] Le vrai roman français, le roman d’analyse, a toujours répugné à incorporer l’aventure à ses études humaines. […] En réalité aucune de ces deux études de psychologie religieuse n’implique de conclusion positive, ou plutôt chacune des deux corrige et détruit ce que l’autre pourrait présenter comme apparence de conclusion positive. […] Des études politiques et économiques sur l’empire britannique sont nécessairement des études qui concernent, par la connexion et l’analogie des faits, le reste du globe. Pareillement une étude sur le roman anglais doit nous amener sans cesse à des comparaisons.
Il joignoit à une mémoire prodigieuse une application pareille à l’étude. […] L’étude des sciences abstraites ne l’empêcha point de cultiver la poësie & la poësie burlesque. […] On sçait quelles étoient alors les études de l’université, & son jargon barbare, de combien de misères pédantesques & ridicules on chargeoit la tête des jeunes gens, combien on leur donnoit de fausses idées. […] Il fit travailler ce qu’il y avoit de meilleurs sujets parmi eux à un directoire des études. […] Il se lia, dans cette ville, avec son camarade d’étude Cornelius Jansenius, depuis évêque d’Ypres.
On voit combien la considération des éléments est importante ; en effet, il a fallu l’employer pour avoir la véritable notion de grandeur et donner aux mathématiques toute leur portée ; c’est cette étude qui, sous le nom de calcul des infiniment petits, constitue la portion supérieure de la science. […] Il se prête directement à l’étude, et, comparé à ses analogues, il manifeste des propriétés qui, jointes à celles de ses associés, expliquent les caractères du corps dont ils sont les éléments. — Deux propriétés sont communes à tous les organes d’un corps vivant. […] Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, p. 115 et suivantes.
On lui fit faire de bonnes études ; ses facultés s’y agrandirent ; il vint de bonne heure les compléter et les polir à Paris. […] À quatorze ans, il suivait seulement l’ornière banale des études de collège, grec et latin. […] Son père l’envoya faire ses études aux Jésuites ; il y resta cinq ans et s’éleva jusqu’à la philosophie.
Le curieux de cette révolution, me fait remarquer Heredia, c’est que le retour à la nature de Ronsard, est amené par l’étude et l’emploi dans son œuvre de l’antiquité : retour qui a lieu plus tard chez André Chénier par la même source et les mêmes procédés. […] Oui, il montrerait la mère amenant l’enfant au couvent, et abrégeant les adieux par la hâte qu’elle a de se morphiner… Alors viendrait l’étude de l’élevage de la jeune fille, puis sa sortie, le jour où sa mère serait assassinée, puis sa rentrée au couvent : une existence qui n’aurait qu’un jour de la vie du monde. […] Il cause aussi d’études semblables sur un village japonais, transplanté à Londres, où se voyaient également des danseuses japonaises.
L’effroi sacré est propre à l’homme ; la bête ignore cette crainte. » … Après un long acharnement d’étude, lorsqu’une tête humaine croit enfin s’être remplie de quelques réalités, qu’à grands frais elle croit avoir obtenu un résultat quelconque, elle se sent tout à coup « vidée par quelqu’un d’inconnu » ; à mesure que la science verse en nous quelque vérité nouvelle, le mystère infini « boit la pensée112 ». […] Renouvier, qui a publié autrefois dans la Critique philosophique de très belles études sur Hugo, fait remarquer que les oppositions de la lumière et de l’ombre ne tiennent tant de place dans les pièces lyriques du poète que depuis le livre philosophique des Contemplations. […] Très facilement pénétrable, peu profond, peu compliqué, obscur seulement (et rarement) par la forme, ses beaux lieux communs, ses dissertations morales, ses larges et riches descriptions, ses narrations éclatantes complaisamment étalées, seront bien compris et goûtés des jeunes esprits. » (Faguet, Etudes littéraires : V.
C’est ce nerf héroïque, cette veine de sentiments énergiques déjà anciens, cette lutte prolongée du moral et du physique, qui mérite étude et qui offre à l’observation un intérêt puissant. […] Après des études rapides, mais qui laissèrent une trace durable dans cette facile et spirituelle intelligence, le jeune Saint-Arnaud entra en 1815, à dix-sept ans, dans les gardes du corps ; sa jeunesse fut vive et orageuse.
Mlle Marie-Madeleine Pioche de La Vergne eut de bonne heure plus de lecture et d’étude que bien des personnes, même spirituelles, de la génération précédente n’en avaient eu dans leur jeunesse. […] Il avait peu étudié, nous dit Segrais, mais son sens merveilleux et sa science du monde suppléaient à l’étude.
Il est à croire que ses dispositions, à la fois actives et pensives, le signalèrent de bonne heure à l’attention de ses parents ; car, à l’issue de cette éducation première, il fut envoyé à Paris, et suivit pendant dix ans les cours des hautes études littéraires et religieuses. Ces études, noviciat des esprits éminents, menaient en ce temps-là aux grades politiques et théologiques.
Et la différence artistique est non moins marquée : En ses opéras, Wagner reste librettiste d’opéra, content avec une esquisse de poème au lieu d’un poème développé, avec une ébauche littéraire, hâtée, confuse, incorrecte, un récit de fait-divers, au lieu de la précise et complète analyse du roman ; le spectacle est celui de l’opéra, dialogues d’interlocuteurs qui ne se regardent point, brillants défilés ; enfin, musicien d’opéra, Wagner emploie, — génialement, — une forme étriquée, et, — mélancoliquement, — il renonce aux richesses symphoniques de l’étude passionnelle… Mais, en ses drames, il est poète, avec les subtilités, les grandeurs, et les affinements des purement poètes ; son drame existe, littérairement, comme un roman dialogué ; — et il est le musicien révélateur de l’essence musicale, et son orchestre a appris à exprimer, — clairement (pour la première fois), — les ineffables intimités des âmes. […] La science analyse son objet d’étude en séparant ses différents éléments constitutifs.
… « La forme qui touche », voilà ce que le vrai poète, le poète créateur, doit trouver lui aussi et ce qu’a trouvé bien des fois Sully-Prudhomme ; si « la petite ligne de la bouche fait les grands amours », c’est qu’elle est l’expression spontanée de l’âme, sans étude et sans effort ; telle est aussi la poésie où la pensée même ne fait que se prolonger et se rendre visible dans les lignes et les formes des vers : elle seule fait les grands amours. […] Richepin s’est ici borné à traduire en vers un livre qu’il a lu, sans doute, ou parcouru quand il était à l’Ecole normale, — l’étude de Taine sur le Positivisme anglais et sur Stuart Mill. « En menant l’idée de Stuart Mill jusqu’au bout, dit Taine, on arriverait certainement à considérer le monde comme un simple monceau de faits.
Son étude de Femme nue est une chose commune et qui a trompé son talent. […] — Mais pour qui a suivi avec soin les études de M.
M. de Humboldt, dans un des volumes du Cosmos, a traité du sentiment de la nature physique et du genre descriptif, en les suivant aux diverses époques et dans les différentes races ; il a aussi traité de la peinture du paysage dans ses rapports avec l’étude de la nature.
Malgré les découvertes et les exhumations qu’on n’a cessé de faire dans cette étude de notre Moyen Âge, malgré les publications nombreuses dont il a été l’objet depuis quelques années, on peut dire encore avec l’ancien bénédictin don Brial et avec Daunou qu’à part quelques écrits de petite dimension, quelques textes de lois, quelques sermons, et sans parler des traductions de livres sacrés, la relation de Villehardouin est le premier ouvrage original étendu qu’on ait en prose française.
Toutefois, et malgré les efforts de l’abbé Maury pour porter au rang des chefs-d’œuvre deux des sermons de Fénelon, ce dernier, en raison même de la multiplicité de ses dons, n’avait pas reçu avant tout celui de la puissance oratoire, de cette organisation manifeste, naturellement montée pour être sonore et retentissante, pour être hautement distributive à distance, et qu’il suffit ensuite de nourrir au-dedans de forte doctrine, d’étude et de saines pensées, pour que tout cela tourne en fleuve, en pluie, en tonnerre majestueux, ou en une vaste canalisation fécondante.
Notre passé est riche pourtant, plus riche encore que nous ne le croyons ; il suffit d’y pénétrer par une étude un peu courageuse pour en dégager maint personnage antique et d’autant plus frappant de nouveauté.
« Ce traducteur, disait La Harpe, est un homme qui paraît versé dans l’étude de l’histoire de l’antiquité. » — « Nous ne craignons point d’assurer, disait Grimm, que la traduction est fort supérieure à l’original ; ce que M.
C’est l’élément des bons esprits ; C’est par elle que j’ai compris L’art d’Apollon sans nulle étude… On sent dans tout cela l’harmonie, la facilité, mais aussi, comme il l’indique, un certain échauffement de tête et de fantaisie.
En 1833 il alla à La Chesnaye en Bretagne, où M. de Lamennaisw avait eu l’idée de fonder un établissement d’études religieuses pour servir le catholicisme ; mais l’esprit du maître commençait déjà à se diriger ailleurs, et il allait aspirer à faire des élèves tout différents.
Sans Tallemant et ses indiscrétions, beaucoup d’études particulières sur le xviie siècle seraient aujourd’hui à peu près impossibles.
Cet esprit éminent, ardent, toujours en action, sobre, austère, chaste et fécond, enfermé dans son appartement, dans son étude ou son étuve, avec ses livres, ne dormant que trois heures au plus sur vingt-quatre, que voulez-vous qu’il fasse ?
J’ai pu avoir alors mes impressions personnelles, mes passions même à un certain moment : je les avais étouffées ; j’ai su apprécier les douceurs de ce régime de dix-huit ans, ses facilités pour l’esprit et pour l’étude, pour tous les développements pacifiques, son humanité, les plaisirs d’amateur que causaient, même à ceux qui n’avaient pas l’honneur d’être censitaires, des luttes merveilleuses de talent et d’éloquents spectacles de tribune, et aussi les éclairs de satisfaction que donnaient à tous les cœurs restés français de brillants épisodes militaires.
Mais il est de ces fragments, de ces accidents heureux d’art et d’étude, qui, n’ayant rien à démêler avec les œuvres triomphales, n’en existent pas moins sous le soleil : — un rien, un rêve, une histoire de cœur et d’amour, une vue de nature, une promenade près de la mare où se baignent des canards et qu’illumine un rayon charmant, — et ce que je voyais l’autre jour encore à l’exposition du boulevard des Italiens, une vue de Blanchisserie hollandaise, par Ruisdaël, le Moulin d’Hobbema, ou un simple chemin de campagne regardé et rendu à une certaine heure du soir par un pauvre diable de paysagiste français nommé Michel, qui avait le sentiment et l’amour des choses simples.
C’est une étude également répartie sur chaque âge, enfance, adolescence, jeunesse, plutôt que la peinture d’une situation particulière et d’une crise passionnée.
Voir l’Étude médico-psychologique sur l’Histoire de Don Quichotte, par M. le docteur Moréjon, traduite et annotée par M. le docteur J.
Né à Grésy-sur-Isère le 1er juillet 1810, élevé au petit séminaire de Saint-Pierre d’Albigny, dont le supérieur, l’abbé Gex, existe encore, il termina ses études chez les Jésuites à Chambéry.
. — Je recommanderai à ceux qui voudraient se faire une idée assez complète du mouvement actuel et de l’entreprise des Félibres une Étude sur la Littérature et la Poésie provençales, par M.
Le Maître107 pour d’autres études, qu’il disait un jour confidemment à un ami de qui je le tiens : « Je ne me soucierais pas d’être disgracié et de faire « la culbute (ce fut son terme), pourvu que Port-Royal fût « remis sur pied et fleurit de nouveau. » La bonne tante l’aimait aussi bien tendrement.
Placé entre l’épopée à la Lucain, qu’il ne voulait pas recommencer, et ces indications un peu confuses d’épopée chevaleresque, carlovingienne, vers laquelle, il penche par ses études et le tour de son talent, M.
Il a besoin de travailler beaucoup, car, le génie n’y étant pas, il ne fera passablement qu’à force d’étude. » Et là-dessus, tout haut on l’encouragerait fort, et tout bas on n’en espérerait rien.
En peignant les jouissances de l’étude et de la philosophie, je n’ai pas prétendu prouver que la vie solitaire soit celle qu’on doit toujours préférer : elle n’est nécessaire qu’à ceux qui ne peuvent pas se répondre d’échapper à l’ascendant des passions au milieu du monde ; car on n’est pas malheureux en remplissant les emplois publics, si l’on n’y veut obtenir que le témoignage de sa conscience ; on n’est pas malheureux dans la carrière des lettres, si l’on ne pense qu’au plaisir d’exprimer ses pensées, et qu’à l’espoir de les rendre utiles ; on n’est pas malheureux dans les relations particulières, si l’on se contente de la jouissance intime du bien qu’on a pu faire, sans désirer la reconnaissance qu’il mérite ; et dans le sentiment même, si n’attendant pas des hommes la céleste faculté d’un attachement sans bornes, on aime à se dévouer sans avoir aucun but que le plaisir du dévouement même.
Il y avait alors, dit une personne qui a subi cette éducation298, une manière de marcher, de s’asseoir, de saluer, de ramasser son gant, de tenir sa fourchette, de présenter un objet, enfin une mimique complète qu’on devait enseigner aux enfants de très bonne heure, afin qu’elle leur devînt par l’habitude une seconde nature, et cette convention était un article de si haute importance dans la vie des hommes et des femmes de l’ancien beau monde que les acteurs ont peine aujourd’hui, malgré toutes leurs études, à nous en donner une idée ». — Non seulement le dehors, mais encore le dedans était factice ; il y avait une façon obligée de sentir, de penser, de vivre et de mourir.
En effet, c’est seulement pour la commodité de l’étude que nous séparons nos événements les uns des autres ; ils forment effectivement une trame continue où notre regard délimite des tranches arbitraires166.
Si quelqu’un doit être expert en attitudes simples et naturellement nobles, en nuances du cœur et de l’esprit, en charme, en propreté de tenue et de caractère, en goût sûr et sobre, c’est l’être qui, éloigné de tout sport brutal, de tout négoce et de toute violence, sert des intérêts abstraits, fait de la pensée et de la plastique sa principale étude.
Deux puissances opposent leur autorité à l’étude de ces phénomènes : 1º Les esprits théologiens nantis de théories séculaires d’explication, qui ne nient pas les faits dont s’occupent les spirites, croient au contraire aux fantômes, aux bruits imprévus, à la clairaudience, mais distribuent toutes ces manifestations en deux grandes catégories : celle des miracles et celle de la thaumaturgie diabolique, réductibles à une : la catégorie des mystères auxquels il est sacrilège de toucher ; 2º Les orthodoxes de la science, possesseurs titulaires et appointés d’un corps de dogmes scientifiques raisonnables, credo désormais fermé, canon à repousser toute nouveauté sans discussion, par simple négation des faits.
Aucun autre, par conséquent, n’offre plus d’occasions et d’attraits pour cette étude si intéressante, qui cherche sous la vérité du langage la vérité de la pensée.
Impérieux et subtil, sûr de ses lumières, l’auteur des Études lyriques se faisait gloire, pour éberluer les doctrinaires de l’individualisme et outrance et des singularités passionnelles, de n’illustrer en vers que des lieux communs.
II Avant d’aborder l’imagination et la mémoire qui sembleraient devoir suivre immédiatement, nous rencontrons une étude sur les mots, les parties du discours, l’acte de dénommer en général (naming), qui nous paraît la partie la plus vieillie du livre.
Ayant perdu son père de bonne heure, il passa à l’école de Brunetto Latini, un des plus savants hommes du temps ; mais il s’arracha bientôt aux douceurs de l’étude, pour prendre part aux événements de son siècle.
C’est là que cette femme singulière, et supérieure bien plus qu’aimable, passait les nuits à l’étude, à approfondir la géométrie et à écrire sur la physique.
Ses études, où il avait brillé surtout en thème latin, en récitation et en instruction religieuse, avaient été fort bonnes.
Il ne semble pas que Dostoïewski se propose jamais l’étude d’une âme entière dans son développement et ses réactions aux influences de la vie.
Qui donc sait qu’un physicien illustre, dont le nom est marqué dans la science d’une manière ineffaçable, Ampère, a consacré plus de temps peut-être aux méditations philosophiques qu’à ses études de mathématiques et de physique, et qu’il a travaillé en commun avec Maine de Biran au renouvellement de la métaphysique ?
Pour Taine, les Études qu’il publia — en 1858 — dans les Débats, sur Balzac et sur Racine, vous interdisent de lui offrir la moindre lieutenance.
Ces études sont très intéressantes ; elles ne se peuvent faire un peu sérieusement qu’à la lecture ; cela même prouve qu’il faut lire les pièces de théâtre ; les pièces de théâtre se relevant au-dessus ou s’abaissant au-dessous de la représentation à la lecture que l’on en fait.
Enfin il ne trouve que là les douceurs de l’étude, le goût pour les sciences, les pensées généreuses, les sentiments élevés, la gloire, noble et immense instinct de l’immortalité ; car l’immortalité elle-même n’est qu’au sein de la société, comme la société seule est conservatrice des traditions religieuses.
Cette sensibilité ondoyante, dont parfois les impressions sont justes et vraies, et d’autres fois injustes et fausses, cette sensibilité qui, dans les Lettres satiriques, tourne si brusquement de la haine à l’amour et de l’amour à la haine, tient évidemment trop la place de l’étude attentive d’une conscience sévère, et Babou en a donné une preuve particulièrement malheureuse, et que je me permettrai de citer, parce que je le dois.
Par leur talent et leur autorité ils provoquent tous les deux l’étude et la critique ; par leur œuvre et leur ascendant, ils appartiennent tous les deux à l’histoire et à la science.
Et, entre ces deux belles dissertations historiques, il a placé une minutieuse étude sur l’œuvre de La Chaussée, un inventeur de très médiocre esprit, qu’il nous présente comme le précurseur authentique, très original et très peu admirable pourtant, du théâtre contemporain. […] En cela consiste son invention. » Alors commence, sur le théâtre de La Chaussée, une longue étude, très intéressante par elle-même, mais surtout très piquante par le mélange des sentiments que La Chaussée inspire à M. […] Deux études sur Diderot viennent de paraître presque en même temps ; l’une, de M. […] Il faisait plus : il découvrait, dès 1721, que l’étude du théâtre anglais pouvait être utile au nôtre et que « la plupart de nos pièces ne sont que des dialogues et des récits ». […] Mais la Reine Juana est une tragédie, et c’est pourquoi j’y voudrais une étude un peu plus poussée des passions et des caractères.
On doit supposer que sa famille jouissait d’une certaine aisance ; car elle fit cultiver son éducation, et Geoffroy commença ses études d’une manière assez brillante chez les jésuites de Rennes, pour être appelé ensuite à Paris au collège de Louis-le-Grand. […] Julien-Louis Geoffroy s’était tellement distingué dans ses études, que lorsqu’elles furent complètement terminées, il ne quitta point la maison des jésuites, et qu’il commença à enseigner aux autres ce qu’il avait si bien appris. […] Geoffroy en avait fait une étude particulière, et rien n’a mieux caractérisé son talent pour la critique que les citations toujours spirituelles, et jamais pédantes, qu’il a su puiser dans une source aussi féconde et aussi pure. […] En se séparant de ses élèves, Geoffroy reprit les fonctions de maître d’études dans un pensionnat de l’université de Paris : une chaire de rhétorique vint à vaquer au collège de Montaigu, et il ne craignit pas de la disputer à de nombreux concurrents ; et s’il l’obtint, il put se flatter de ne pas la devoir à de vaines protections, mais à son mérite personnel. […] L’ancienne comédie, qui établissait cette espèce d’hypothèque des militaires sur les femmes, et frappait de ridicule l’étude de la jurisprudence et des lois, ne pouvait être regardée comme une école de bonnes mœurs : c’est une nouvelle preuve que son esprit fut toujours de flatter les préjugés agréables et les goûts dominants, au lieu de les réformer.
Grant Allen a fait, depuis, une part plus juste à l’architecture dans une intéressante étude sur l’« Évolution esthétique chez l’homme » (Mind, oct. 1880). […] Dans une lettre très intéressante qu’il nous a adressée au sujet d’une étude publiée par nous dans la Revue des Deux-Mondes (août 1881). Cette étude est reproduite ici même. […] Dans une spirituelle étude intitulée un Poète philosophe : Sully-Prudhomme, M. […] Renouvier, Études esthétiques (Critique philos.
D’Alembert ne se jettera pas, à l’âge qu’il a, dans l’étude de l’histoire naturelle, et il est bien difficile qu’il fasse un ouvrage de littérature qui réponde à la célébrité de son nom. […] Puisque l’étude et la pratique de la justice ont été le travail de votre vie, soyez juste. […] Pour qu’elle jugeât elle-même de son talent, il m’a permis de mettre sous ses yeux les premiers cahiers d’un ouvrage auquel il a été conduit par les études de la profession d’avocat. […] Je jouis d’une santé meilleure qu’on ne l’a à mon âge ; toutes les passions qui tourmentent m’ont laissé, en s’en allant, une fureur d’étude telle que je l’éprouvais à trente ans. […] Cournault dans son étude sur Falconet et Marie-Anne Collot.
Je me suis dit souvent que les portraits devaient être faits selon le ton et l’esprit du modèle : si l’on appliquait ce précepte et ce procédé à l’étude de M. de Vigny, son portrait serait bien simple et tout idéal ; il est douteux même qu’on dût y employer d’autres lignes et d’autres couleurs que celles qu’a fournies le poète. […] Nous eûmes là sous les yeux, comme matière de méditation, au besoin, et comme sujet d’étude morale, la plaie exposée à nu, l’image d’une mortification froide et incurable.
De cette école du presbytère, le jeune Delille fut envoyé à Paris, et vint faire ses études au collège de Lisieux, où on le reçut comme boursier. […] Emile Deschamps, dans sa spirituelle préface des Études françaises et étrangères, et nous tous, railleurs posthumes de Delille, nous sommes venus tard, et n’avons, même là-dessus, rien inventé.
Je n’étais certes pas en ce moment dans cette disposition de l’âme qui fait rechercher ou savourer un plaisir théâtral ; mais cette représentation n’était pas un plaisir pour moi : c’était un devoir de situation, une étude d’écrivain ; ayant à parler ce jour-là du musicien de Salzbourg, il fallait, puisqu’une occasion si inespérée s’offrait à moi, me retremper dans cette musique dont j’avais à analyser le charme, et, pour ainsi dire, la divinité pour mes lecteurs. […] Ses études achevées, il devient professeur à son tour dans le séminaire où il a été élevé.
Aussi calme au feu que dans le silence de ses études à Weimar, il avait assisté de plus près que les bataillons prussiens à la canonnade de Valmy. […] On voit, par sa correspondance avec Goethe, qu’il le conçut un jour d’inspiration, mais qu’il l’exécuta en trois ans d’étude et de retouches.
C’est un esprit charmant, brillant, et dans ses livres il a le génie même de la conversation, nourri des plus riches études. […] L’étude ou la méditation ne trouvent plus leur place dans la vie contemporaine.
Ces objections sont d’autant plus sérieuses que je reconnais tout le premier que la science, pour arriver à ce degré où elle offre à l’âme un aliment religieux et moral, doit s’élever au-dessus du niveau vulgaire, que l’éducation scientifique ordinaire est ici complètement insuffisante, qu’il faut, pour réaliser cet idéal, une vie entière consacrée à l’étude, un ascétisme scientifique de tous les instants et le plus complet renoncement aux plaisirs, aux affaires et aux intérêts de ce monde, que non seulement l’homme ignorant est radicalement incapable de comprendre le premier mot de ce système de vie, mais que même l’immense majorité de ceux qu’on regarde comme instruits et cultivés est dans l’incapacité absolue d’y atteindre. […] La politique est une science comme une autre et exige apparemment autant d’études et de connaissances qu’une autre.
cette agonie monotone et sans événement, écrite sur le vif des souffrances, ce serait une bien belle étude que personne ne fera, parce qu’un rien de succès, l’éditeur trouvé, quelques cents francs gagnés, quelques articles à cinq ou six sous la ligne, votre nom connu par un millier de personnes que vous ne connaissez pas, deux ou trois connaissances, un peu de réclame, vous guérissent du passé et vous versent l’oubli… Elles vous semblent si loin, ces larmes dévorées, ces misères, aussi loin que votre jeunesse. […] On me présente, il se soulève de sa chaise, veut bien me dire quelques mots sur les études que doit nécessiter l’histoire des mœurs, se rassied, et, toute la soirée, reste au cœur de la conversation des vieux, n’ouvrant pas la bouche, raide sur sa chaise, sérieux comme un doctrinaire qui politique.
quand on m’a dit cela, ça m’a donné un grand coup… 19 juin Nous sommes dans cette vieille étude qui a vu presque toutes nos affaires de famille, dans ce cabinet au fond d’une cour de la rue Saint-Martin, dans ce cabinet gris et obscur aux boiseries blanches, aux rideaux verts derrière le grillage des portes d’armoires, et avec ses bustes de plâtre bronzé dans les niches des cintres. […] On compte, on recompte, et on recompte encore, au bout de quoi, dans le grand silence de l’étude, la voix nette et un peu railleuse du premier clerc s’élève, et jette : « À cette pile, il manque cent francs, à celle-ci dix francs, à celle-là vingt francs… Le trio de la campagne joue la stupéfaction, muet, il regarde, il regarde toujours la table, comme si, à force de regarder, il allait évoquer sur les piles, les pièces d’or qu’il a oublié d’y mettre.
La Guerre et la Paix, Anna Karénine, n’ont point à proprement dire de sujet, ni dramatique ou psychologique ; ils ne sont point, comme on dit, l’analyse d’un état d’âme, l’étude d’une passion, d’une faculté, d’un accident ; ils contiennent la vie même, toute la vie d’un groupe nombreux d’hommes étagés à tous les âges et conduits pas à pas, par une durée d’une vingtaine d’années, jusqu’au terme des grandes phases de leur carrière. […] III À ce point de notre étude, les grands traits du génie de Tolstoï nous sont connus.
Les études sévères, seule consolation des infirmités précoces qui attristèrent son enfance et sa jeunesse, avaient appliqué en lui ce bon sens au bon goût dans les lettres. Quinzième enfant d’un père greffier du parlement, privé de bonne heure des soins et de l’affection de sa mère, opéré de la pierre à douze ans, nourri dans les collèges, ce dur et froid noviciat des enfants sevrés de leurs familles, jeté ensuite contre son gré dans des études de théologie et de jurisprudence dont les arguties lui répugnèrent, possesseur d’une petite fortune suffisant à la modestie de ses désirs après la mort d’un père laborieux ; sans ambition, sans intrigue, sans chaleur dans l’âme, mais non sans amitié ; amateur de tout ce qu’on appelle vertu par probité naturelle d’esprit et par ce penchant honnête qui est le bon goût de l’âme, il prit contre son siècle la plume de Caton le Censeur, et il écrivit des satires pour réformer le mauvais goût, comme, dans une autre fortune, il aurait pris la hache des licteurs pour réformer les mauvaises mœurs de sa patrie.
La première, c’est que les sujets réels sont infiniment plus difficiles à traiter, et qu’ils exigent un goût étonnant de vérité ; la seconde, c’est que les jeunes élèves préferent et doivent préférer les scènes où ils peuvent transporter les figures d’après lesquelles ils ont fait leurs premières études. […] Le meilleur emploi que cet homme pourroit faire de son talent, ce seroit de peindre des têtes en petit nombre, beaucoup de bras, de piés et de mains, pour servir d’études aux élèves.
Mais ce ne sont là que deux limites extrêmes où le psychologue doit se placer tour à tour pour la commodité de l’étude, et qui, en fait, ne sont jamais atteintes. […] Il est impossible d’entrer ici dans une étude approfondie de ces divers systèmes.
Mais les choses changent déjà d’aspect quand on passe des mathématiques à la physique, et de l’étude abstraite du mouvement à la considération des changements concrets qui s’accomplissent dans l’univers. […] Au-dessous des principes de la spéculation, si soigneusement analysés par les philosophes, il y a ces tendances dont on a négligé l’étude et qui s’expliquent simplement par la nécessité où nous sommes de vivre, c’est-à-dire, en réalité, d’agir.
Il a constamment sous les yeux la race dont il sort et dont le génie et la tradition l’enveloppent : ce qui ne l’empêche pas de franchir chaque fois qu’il le faut les limites de sa « petite patrie », de suivre avec une attention réfléchie la marche des événements dans le monde, et enfin de n’ignorer rien de tout ce qu’un esprit initié de bonne heure aux méthodes intellectuelles peut acquérir d’expérience et de savoir par les voyages, la culture et l’étude. […] * Pour nous, c’est dans un esprit de confiance et d’amour que nous voudrions aborder l’étude de la vie.
J’ai quelquefois pensé, dans le cours de cette étude, à la différence qu’il y a entre Bossuet et Massillon employant tous deux les textes de l’Écriture.
Une étude seule fut capable de l’attacher, a dit de Madame un de ses panégyristes, ce fut celle des médailles.
[NdA] Page 193 (les Études sur le passé et l’avenir de l’artillerie, par le prince Napoléon-Louis Bonaparte, 1846.
Qu’on veuille bien se reporter au temps : des membres du Parlement comme les Harlay, plus tard les Molé, les Lamoignon, étaient de bons et fidèles sujets, et à la fois ils étaient ou ils se croyaient un peu Romains : il y en avait qui étaient Pompéiens, c’est-à-dire pour Pompée et le parti de la république contre César, ce qui ne les empêchait pas d’être en réalité de bons royalistes ; de même jusqu’à un certain point alors, quand on était homme d’étude et de cabinet, on était stoïcien ou sceptique en philosophie, on était partisan de Sénèque ou d’Épictète ou de Cicéron (selon son goût et son humeur), et l’on était cependant chrétien dans la pratique et l’habitude, dans le cœur même un peu.
Ubicini, qui s’est fait connaître avec distinction dans les dernières années par des études et des travaux d’un ordre différent, avait de longue main fréquenté Voiture et noué une étroite connaissance avec lui ; il avait préparé les matériaux de l’édition qu’il vient de donner, et il l’a fait précéder d’une notice vive, spirituelle, dans laquelle il juge son auteur avec goût, sans l’exagérer et sans en être ébloui, et d’un ton tout à fait aisé.
Il s’était formé par l’étude, et il avait auprès de lui un secrétaire et factotum des plus distingués par l’esprit et les connaissances, Priolo.
Olivier, après de courtes études au collège de Navarre, et que le peu d’aisance de la famille le força d’interrompre, fut placé comme clerc chez un procureur des comptes ; il y demeurait lorsque l’empereur Charles Quint fit son entrée solennelle à Paris, en 1539, entre les deux enfants de François Ier.
Il voudrait régénérer la société ; il s’est fait du monde au Moyen-Age et du catholicisme en son beau temps une idée une et magnifique que l’étude de l’histoire, à coup sûr, ne justifierait pas ; mais enfin, sentant que ce beautemps est passé, il voudrait le renouveler à sa manière ; il a un plan pour cela, une recette sûre, son système à lui.
« Cicéron distrayait sa vieillesse par l’étude qu’il en faisait, et ce travail la rendait douce et agréable à ses yeux.
Lerambert, homme distingué, des plus instruits, formé dès l’enfance aux meilleures études, initié à la littérature anglaise (il a, pendant quelques années, habité l’Angleterre), a exprimé dans un volume de Poésies 36 des sentiments personnels vrais et délicats, entremêlés d’imitations bien choisies de poëtes étrangers.
Il l’accompagna à Rome, la guida dans l’étude des arts, et l’assista pour ses jugements dans ce beau livre de l’Allemagne qui, depuis un demi-siècle, n’a pas été surpassé.
Vinet, après une étude approfondie, a conclu en disant que les écrits de Mme de Staël vivront, parce qu’ils sont animés de cette flamme communicative, de ce souffle divin qui ne périt pas, et dans sa prophétie hardie il est allé jusqu’à leur promettre cette immortalité qui s’est attachée à de simples fragments de Sapho : ………… Spirat adhuc amor, Vivuntque commissi calores Æoliæ fidibus puellæ50.
Tiré d’un manuscrit de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, et cité dans le volume intitulé : Études sur la Russie et le Nord de l’Europe, par M.
Son malheur le détacha de tout, même de l’étude ; il avait, outre une belle collection d’estampes, un cabinet de livres assez nombreux et curieux ; il en fit faire une vente publique et ne garda que le nécessaire.
Et ces cruautés exercées comme des gentillesses par d’indignes soldats nous sont décrites de point en point, j’en fais grâce : « C’était là, nous dit la Relation protestante, le plus fort de leur étude et de leur application que de trouver des tourments qui fussent douloureux sans être mortels, et de faire éprouver à ces malheureux objets de leur fureur tout ce que le corps humain peut endurer sans mourir. » Je fais la part des exagérations et des invectives vengeresses chez des âmes ulcérées, et pourtant on n’invente pas absolument de pareils actes dans leur détail et avec toutes leurs circonstances.
Il en sort avec l’estime des doctes archéologues et des savants sémitisans, flattés dans l’objet de leurs études, avec l’estime encore, et mieux que cela, de quelques esprits éminents qui aiment la force jusqu’à ne pas en détester l’abus, et qui, rien qu’à lui voir cette vigueur héroïquement déployée, ont désiré de le connaître.
Études de politique et de philosophie religieuse par M.
En parlant de cette époque déjà ancienne, moi et ceux de mon âge, nous n’en sommes pas purement et simplement à la merci de l’historien ; nous avons nos souvenirs, nos impressions de première jeunesse, impressions partielles et incomplètes sans doute, et qui ont besoin d’être contrôlées par l’étude et la réflexion, mais que rien cependant ne saurait suppléer ni remplacer dans tout ce que les livres les plus impartiaux s’efforcent de reproduire.
Mais ce qui frappe au premier coup d’œil et ce dont ce laboratoire est l’emblème, c’est qu’à côté d’une chose sue il en est une autre ignorée encore et indéchiffrée, c’est le manque de complet, un effort multiple, incessant, une étude sans trêve et sans terme, et où la vie se consumera.
Sir Henry Bulwer, homme d’État et étranger, moins choqué que nous de certains côtés qui ont laissé de tristes empreintes dans nos souvenirs et dans notre histoire, a jugé utile et intéressant, après étude, de dégager tout ce qu’il y avait de lumières et de bon esprit politique dans le personnage qui est resté plus généralement célèbre par ses bons mots et par ses roueries ; « L’idée que j’avais, dit-il, c’était de montrer le côté sérieux et sensé du caractère de cet homme du XVIIIe siècle, sans faire du tort à son esprit ou trop louer son honnêteté. » Il a complètement réussi à ce qu’il voulait, et son Essai, à cet égard, bien que manquant un peu de précision et ne fouillant pas assez les coins obscurs, est un service historique : il y aura profit pour tous les esprits réfléchis à le lire.
On a vu dernièrement, on a surpris la façon de travail et d’étude d’André Chénier : on a assisté aux ébauches multipliées et attentives, dans l’atelier de la muse.
Le fait est que c’est l’heure pour les générations qui ont commencé à briller ou qui étaient déjà en pleine fleur il y a dix ans, de se bien pénétrer, comme en un rappel solennel, qu’il y a à s’entendre, à se resserrer une dernière fois, à se remettre en marche, sinon par quelque coup de collier trop vaillant, du moins avec quelque harmonie, et, avant de se trouver hors de cause, à fournir quelque étape encore dans ces champs d’études qui ont toujours eu jusqu’ici gloire et douceurs.
Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?
De cette façon la science parfaite s’achèvera par une langue bien faite347 Grâce à ce renversement du procédé ordinaire, nous coupons court à toutes les disputes de mots, nous échappons aux illusions de la parole humaine, nous simplifions l’étude, nous refaisons l’enseignement, nous assurons la découverte, nous soumettons toute assertion au contrôle, et nous mettons toute vérité à la portée de tout esprit.
Mme de la Fayette arrive à la Princesse de Clèves, type du roman classique, fine étude de passion vraie, par Zayde, roman héroïque et précieux, qui amalgame les aventures impossibles et les grands sentiments : elle abrège Mlle de Scudéry avant d’être l’émule de Racine.
. — Éditions : Lettres autographes de Mme Roland adressées à Bancal des Issarts, Paris, in-8, 1835 ; Lettres aux demoiselles Cannet, paris, 2 vol. in-8, 1841 ; Étude sur Mme Roland et son temps, suivie des lettres de Mme R. à Buzot, par C.
L’étude minutieuse des vices et des passions de quelque habitant des villes attire peu, quand on a la terre à soi.
Si mes études historiques ont eu pour moi un résultat, c’est de me faire comprendre l’apôtre, le prophète, le fondateur en religion ; je me rends très bien compte de la sublimité et des égarements inséparables d’une telle position intellectuelle.
Un tel état semblera un retour à l’âge primitif : mais entre les deux il y aura eu l’abîme de l’analyse, il y aura eu des siècles d’étude patiente et attentive ; il y aura la possibilité, en embrassant le tout, d’avoir simultanément la conscience des parties.
C’est là l’unique étude où je veux m’attacher.
La Société des bibliophiles, fondée en 1820 par MM. de Châteaugiron, de Pixerécourt, Walckenaer, et autres gens de lettres ou amateurs distingués, est une institution essentiellement aristocratique, qui suppose de l’argent, du loisir, le goût des belles choses, des choses rares, de ces curieuses inutilités qui tiennent ou qui mènent aux études sérieuses.
Lubis, j’ai toutefois sous les yeux une preuve trop précise de l’usage que M. de Lamartine en a fait pour ne pas en dire quelque chose, d’autant plus que cela éclaire tout le procédé historique de M. de Lamartine, et nous explique le secret de cette rapidité qui, dans un genre d’étude compliquée et sévère, est si faite pour étonner.
Chéruel, qui a publié d’intéressantes études d’histoire d’après les Mémoires inédits de d’Ormesson (1850), et qui prépare un nouveau travail sur cette partie du règne de Louis XIV, a bien voulu me communiquer des analyses et des extraits qu’il en a faits pour lui-même.
Il fit ses études dans le collège des Oratoriens à Toulon et à Marseille ; il s’y distingua par une rare facilité d’élocution et une maturité précoce de jugement.
La dernière fois que je le vis, c’était en 1834 : après avoir touché quelques-uns des inconvénients croissants de sa situation, avoir exprimé son regret de ne pouvoir revenir aux grandes études d’histoire, il ajouta ces seuls mots : « Vous êtes bien heureux, vous !
dites si vous avez jamais vu autre chose en moi qu’un homme constamment gai ; aimant avec une égale passion l’étude et le plaisir ; enclin à la raillerie, mais sans amertume ; et l’accueillant dans autrui contre soi, quand elle est assaisonnée ; soutenant peut-être avec trop d’ardeur son opinion quand il la croit juste, mais honorant hautement et sans envie tous les gens qu’il reconnaît supérieurs ; confiant sur ses intérêts jusqu’à la négligence ; actif quand il est aiguillonné, paresseux et stagnant après l’orage : insouciant dans le bonheur, mais poussant la constance et la sérénité dans l’infortune jusqu’à l’étonnement de ses plus familiers amis.
On ne sait rien de son enfance et de ses premières études, sinon qu’avant l’âge de douze ans il faisait des vers.
Quant aux distractions, il est vrai qu’elles sont habituelles chez les hommes d’étude.
Cette austérité des habitudes républicaines, cette aridité du régime constitutionnel, sont peu à notre usage : nous aimons à pouvoir nous occuper de la chose publique, comme de tout, et en nous jouant, si j’ose parler ainsi ; car tout ce qui nous intéresse, tout ce qui fait le sujet de nos études ou de nos méditations, nous aimons à en parler, le, soir, dans la chambre des dames, comme disaient nos anciens chevaliers sur le champ de bataille ou sur la brèche d’une forteresse ouverte par leur vaillance.
Il n’a pas le brio de Fervaques, qui est un chaud écrivain d’après Balzac ; qui a fait ses études dans Balzac ; qui a bu du Balzac avec ivresse et dont l’haleine sent le Balzac, comme l’haleine de l’homme qui en a bu sent le romanée et le chambertin dont elle reste longtemps parfumée… Balzac n’aurait pas existé, que Bachaumont ne serait pas moins tout ce qu’il est comme écrivain et comme observateur.
Quand on a passé toute sa vie dans la chasteté du travail, dans le recueillement de l’étude, quand on est — par la science, du moins, — un moderne bénédictin de l’histoire, quelle fin à faire que le livre de Michelet !
Nous avons déjà parlé de Walter Scott dans la première partie2 de cette étude, de Walter Scott dont les romans ont effacé les poèmes sans effacer le poète.
Avec une modestie très-fière peut-être59, il déclara qu’il n’entendait point la théorie de Spinoza sur la liberté, et qu’après une étude attentive, il ne pouvait expliquer la liaison de sa métaphysique et de sa morale.
Elle remplace cet instrument, lorsqu’à l’observation directe employée par Reid, elle substitue l’étude des signes qui précèdent la perception ou qui la suivent, et qui tiennent lieu de réactifs indicateurs.
Il y a là de bien pénétrantes études sur divers sujets d’esthétique et certains écrivains d’aujourd’hui, par exemple sur Nietzsche encore, dont M. […] Mais le morceau vraiment sans prix, dans ces deux volumes, c’est l’étude sur les Influences littéraires, leur rôle nécessaire et fécond, la ridicule peur moderne de perdre sa personnalité en subissant l’influence des maîtres. […] Jacques Rivière, dans une de ses remarquables Etudes, nous vante le détachement de Gide.
Dans un siècle, l’humanité saura à peu près ce qu’elle peut savoir sur son passé ; et alors il sera temps de s’arrêter ; car le propre de ces études est, aussitôt qu’elles ont atteint leur perfection relative, de commencer à se démolir. […] Et cette singulière et inquiétante affirmation, ce jugement implacable, hautain, désabusé : le propre de ces études est, aussitôt qu’elles ont atteint leur perfection relative, de commencer à se démolir . […] Car c’est un avantage capital de Taine, et que nul de ses ennemis ne songerait à lui contester, qu’il est net ; il ne masque point ses ambitions ; il ne dissimule point ses prétentions ; brutal et dur, souvent grossier, et mesurant les grandeurs les plus subtiles par des unités qui ne sont point du même ordre, il a au moins les vertus de ses vices, les avantages de ses défauts, les bonnes qualités de ses mauvaises ; et quand il se trompe, il se trompe nettement, comme un honnête homme, sans fourberie, sans fausseté, sans fluidité ; lui-même il permet de mesurer ce que nous nommons ses erreurs, et par ses erreurs les erreurs du monde moderne ; et dans les erreurs qui, étant les erreurs de tout le monde moderne, lui sont communes avec Renan, il nous permet des mesures nettes que Renan ne nous permettait pas ; nous lui devons la formule et le plus éclatant exemple du circuit antérieur ; je ne puis m’empêcher de considérer le circuit antérieur, le voyage du La Fontaine, comme un magnifique exemple, comme un magnifique symbole de toute la méthode historique moderne, un symbole au seul sens que nous puissions donner à ce mot, c’est-à-dire une partie de la réalité, homogène et homothétique à un ensemble de réalité, et représentant soudain, par un agrandissement d’art et de réalité, tout cet immense ensemble de réalité ; je ne puis m’empêcher de considérer ce magnifique circuit du La Fontaine comme un grand exemple, comme un éminent cas particulier, comme un grand symbole honnête, si magnifiquement et si honnêtement composé que si quelqu’un d’autre que Taine avait voulu le faire exprès, pour la commodité de la critique et pour l’émerveillement des historiens, il n’y eût certes pas à beaucoup près aussi bien réussi ; je tiens ce tour de France pour un symbole unique ; oui c’est bien là le voyage antérieur que nous faisons tous, avant toute étude, avant tout travail, nous tous les héritiers, les tenants, la monnaie de la pensée moderne ; tous nous le faisons toujours, ce tour de France-là ; et combien de vies perdues à faire le tour des bibliothèques ; et pareillement nous devons à Taine, en ce même La Fontaine, un exemple éminent de multipartition effectuée à l’intérieur du sujet même ; et nous allons lui devoir un exemple éminent d’accomplissement final ; car ces théories qui empoignent si brutalement les ailes froissées du pauvre génie reviennent, elles aussi, elles enfin, à supposer un épuisement du détail indéfini, infini ; elles reviennent exactement à saisir, ou à la prétention de saisir, dans toute l’indéfinité, dans toute l’infinité de leur détail, toutes les opérations du génie même ; chacune de ces théories, d’apparence doctes, modestes et scolaires, en réalité recouvre une anticipation métaphysique, une usurpation théologique ; la plus humble de ces théories suppose, humble d’apparence, que l’auteur a pénétré le secret du génie, qu’il sait comment ça se fabrique, lui-même qu’il en fabriquerait, qu’il a pénétré le secret de la nature et de l’homme, c’est-à-dire, en définitive, qu’avant épuisé toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail antérieur, toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail intérieur, en outre il a épuisé toute l’indéfinité, toute l’infinité du détail de la création même ; la plus humble de ces théories n’est rien si elle n’est pas, en prétention, la saisie, par l’historien, par l’auteur, en pleine vie, en pleine élaboration, du génie vivant ; et pour saisir le génie, la saisie de tout un peuple, de toute une race, de tout un pays, de tout un monde.
Touché, mis à l’aise, par l’ovation qu’on lui fait, il nous parle curieusement de la littérature russe, qu’il annonce en pleine voie d’études réalistes, depuis le roman jusqu’au théâtre. […] Ainsi il attrape, ainsi il saisit, ainsi il happe au vol, sans rien digérer, vos idées, vos notions, votre science… Et je pensais, en riant dans ma barbe, à l’espèce de dévotion religieuse, avec laquelle un certain nombre de gens allaient lire cette étude… Tout de même, je crois que Sainte-Beuve fera bien de renoncer aux articles d’art ! […] Il nous parle avec une haute estime de notre étude sur Watteau, et passe à l’histoire si intéressante qui manque, à l’histoire du mobilier français.
Comme elles vivent, comme elles parlent, comme elles sont des raccourcis de personnes qu’on devine, qu’on voit, qu’on aime, ces mains de race, cambrées, arquées, et colères, et languides, et voluptueuses ; ces mains de malade et d’artiste, d’élégance capricieuse, tourmentée, presque diabolique ; vraies mains de violoniste, pleines d’âme, fines, longuettes, spirituelles, frémissantes comme des cordes de guitare ; — les mains que Watteau seul a pu peindre, sur le papier d’une feuille d’étude, avec de la sanguine et du crayon noir. […] 11 mars Les études télescopiques ou microscopiques de ce temps-ci : le creusement de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit, la science de l’étoile ou du microzoaire, aboutissent pour moi au même infini de tristesse. […] 22 mai Maintenant il n’y a plus dans notre vie qu’un grand intérêt : l’émotion de l’étude sur le vrai.
Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent Dans cette suite d’études sur Molière, ou dont Molière est le prétexte, je trouve, à cinq ans, à dix ans, à quinze ans de distance l’un de l’autre, trois chapitres à propos de Don Juan ; — c’est en vain que je me donne à moi-même d’excellentes et irrésistibles raisons pour ne pas publier, tout à la fois, ces trois chapitres, il s’élève dans mon esprit et dans ma passion littéraire plusieurs bons motifs qui me poussent à reproduire, en leur ensemble, ces trois chapitres, écrits à des époques si diverses, et parmi des événements si différents. […] La seconde étude, à propos du Don Juan de Molière, fut publiée au plus beau moment de la révolution de juillet, quand toutes les conjonctions heureuses semblaient promettre à cette paternelle et puissante monarchie un grand avenir, incessamment mêlé de jeunesse, de beauté, de gloire et de liberté. […] Le détail est digne du sujet ; quand, après cette belle étude d’un chef-d’œuvre très rare, on se retourne vers la comédie que M. […] On se lasse de tout en ce bas monde : l’homme se lasse du pain frais, le savant de l’étude, l’enfant de la bouillie ; le roi même se lasse de son trône : il n’y a que l’Argent qui nous trouve insatiables. — Tu possèdes treize talents, tu en veux seize !
Un instant il chercha dans l’étude du droit un calmant à son imagination emportée, mais, fatigué bientôt, la contemplation sans but s’empara de lui. […] Lorsqu’un peintre s’en va dans la campagne esquisser une étude, il s’attache à copier le plus exactement possible ce qu’il voit. […] Le Portrait de hauteur (étude des Vénitiens), dit-il lui-même dans son catalogue, Tête de jeune fille (pastiche florentin), le Paysage imaginaire (pastiche des Flamands), enfin l’Affût, que l’auteur intitule lui-même plaisamment Paysage d’atelier, sont les sabots avec lesquels il est arrivé d’Ornans et qui lui ont servi à courir après la nature. […] Partout, aux peintures cauchemardantes et désespérées, succède l’affirmation de la vie humaine ; partout l’étude positive et crue des trivialités, comme vous dites, qui avaient été repoussées jusqu’ici comme indignes ; partout l’art descend, ce qui, remarquez-le bien, ne veut pas dire qu’il s’abaisse ; l’art descend au niveau de nos préoccupations journalières portant ; et recherchant la vie, là où jusqu’ici il semblait si souvent prendre à tâche de ne porter et de ne rechercher que la mort.
Ce n’était donc pas pour me livrer à de studieuses études, que je devenais une des externes, du pensionnat Lavenue. […] Je mettais une ardeur extrême à cette étude, qui m’eût amenée, peut-être, à faire la roue assez exactement. […] Elle me fit rasseoir devant le piano, et je dus reprendre l’étude de la Ronde des Porcherons. […] Le salon avait trois portes-fenêtres, ouvrant sur la terrasse ; la chambre de ma mère était à gauche, celle de mon père à droite ; mais, quand j’arrivai à la maison, le salon était encombré par de grandes planches posées sur des tréteaux, qui barraient deux des fenêtres et sur lesquelles s’entassaient d’énormes volumes illustrés, dont mon père avait besoin pour ses études égyptiennes. […] Il nous racontait, avec orgueil, l’affreuse méchanceté qu’il avait imaginée, pour se venger de son bourreau : ayant poussé très loin l’étude du latin, qu’il approfondissait avec son père, très fort latiniste, il avait dépassé en savoir le pion qu’il détestait.
Il fit des études, m’e semble-t-il, très ordinaires ; car, sauf Plaute, Térence et un peu de Lucrèce, rien dans ses œuvres ne montre qu’il ait rien retenu de l’antiquité. […] Il s’agit du véritable amour : Mais que contre ses vœux on combat vainement, Et que la différence est connue aisément De toutes ces faveurs qu’on fait avec étude, A celles où du cœur fait pencher l’habitude ! […] La pièce de Plaute, bien qu’on ne me fera jamais dire qu’Euclion soit « un avare de circonstance » et bien que j’estime qu’il est parfaitement un avare de tempérament, la pièce de Plaute n’est guère qu’une jolie comédie anecdotique ; celle de Molière est une grande étude de passion. […] C’est une étude de mœurs provinciales, À peine y avait-il quelques traits rapides de mœurs de la province dans Monsieur de Pourceaugnac. […] Diderot demandait aux dramatistes, pour renouveler le théâtre, de remplacer les caractères par les professions et l’étude des caractères par l’étude des professions.
Il n’y a pas assez, vraiment, dans le Roi Lear d’étude sur l’ingratitude filiale et sur la faiblesse paternelle. […] L’action n’est donc qu’un léger fil destiné à relier entre elles les différentes parties d’une étude, très complexe et très étendue, de psychologue, de moraliste et même d’historien de son temps. […] Vaillat l’a compris, et sa petite étude m’a paru toute pleine de sens. […] Le Bidois, le très distingué auteur d’une très belle étude sur Racine. […] Et donc dans les temps où le réalisme, plus ou moins mêlé, plus ou moins cru, règne au théâtre, le théâtre n’a, ce me semble, aucune influence sur les mœurs, et, par conséquent, c’est bien à 185o qu’il faut arrêter une étude sur ce que la société française doit aux représentations théâtrales.
[NdA] Pour les détails exacts sur l’artillerie de Henri IV, et sur la part qu’y eut Sully, ainsi qu’aux mines, sièges et attaques de villes, dès les premiers temps ou depuis qu’il eut la direction en chef, je ne puis mieux faire que d’indiquer les Études sur l’artillerie du prince Louis-Napoléon aujourd’hui empereur, t.
Meyer accorde d’ailleurs, en terminant, cet éloge à l’édition de M. de Wailly : « Tous ceux qui s’intéressent au développement des études romanes accueilleront avec reconnaissance l’œuvre nouvelle de M. de Wailly, car sans parler du progrès notable qu’elle fait faire au texte de Joinville et à son interprétation, c’est la première tentative qui ait été faite afin de mettre un ouvrage du Moyen Âge français à la portée du grand public sans que la science y ait rien perdu. » Mais on entrevoit que ce c’est qu’un « progrès » encore.
Daru était resté au fond l’homme de ses débuts, de ses études premières et de ses goûts littéraires variés.
L’abbé Barthélemy, l’hôte des Choiseul, l’ami qui s’est donné une fois pour toutes et que le charme a irrévocablement touché, y gagne aussi et se dessine dans toutes les nuances de son caractère, le plus poli des savants, aimable et estimable, gai et tempéré, bon garçon, tout à tous, vrai trésor de société, ayant des heures pourtant où il regrette sourdement l’indépendance du cabinet et les libres délices de l’étude.
Dreyss, avec beaucoup d’étude et de soin, mais infiniment trop d’appareil critique.
L’histoire de Charles-Quint tout entière, dont Robertson semblait avoir élevé le monument définitif, a été renouvelée de nos jours par la connaissance directe des sources et des papiers d’État contenus dans les archives des divers pays, régis et gouvernés par ce puissant monarque ; l’étude des diverses branches dont se compose, en si grand nombre, ce règne étendu et complexe est devenue l’objet d’une savante émulation, et en Espagne, et à Vienne, et en Belgique surtout par les exactes et si essentielles publications de M.
Lui-même, il l’a reconnu avec naïveté, il n’est qu’un shakespearien de hasard et de rencontre : il y va de confiance et à l’aveugle ; l’étude directe et la science lui manquent ; il n’a pas la première clef, la plus indispensable, pour s’initier au génie du poète auquel il semble pourtant s’être voué par culte.
Chez Gustave Planche, la morgue habituelle compromettait trop souvent le bon sens ; chez d’autres moins hautains, l’étude constante venait à l’appui de la finesse des aperçus et donnait toute valeur à la sagacité des analyses : les Paul Mantz, les Chennevières se sont formés de la sorte.
Il y a quelques mois (le 15 décembre dernier) la Revue des Deux Mondes insérait cette comédie ou étude dramatique qui a été lue avec intérêt, dont se sont occupés quelques critiques compétents et qui m’a laissé un agréable souvenir.
Étude historique par madame la Comtesse d’Armaillé, née de Ségur.
Trouessart a fait des œuvres de Galilée l’objet spécial de ses études.
» Avant que la critique allemande ait protesté contre de pareilles plaisanteries mises sur le compte d’un des souverains qui ont eu le plus à cœur leur métier de roi, il y avait longtemps que la critique française, dans une vue de simple bon sens, avait dit : « Nous ignorons si Frédéric était capable de se servir des moyens indiqués ici ; mais nous croyons pouvoir affirmer que, s’il avait assez d’immoralité pour employer des médecins et des serruriers politiques, il avait en même temps trop d’adresse pour l’avouer à qui que ce soit, même à son successeur75. » Il y avait peut-être à introduire Frédéric dans cette Étude où Louis XV tient le premier rôle, mais c’aurait dû être alors pour opposer les deux esprits, la mollesse et la force, l’abandon et l’infatigable vigilance, le laisser aller de tout, après quelque velléité d’action passagère, et l’héroïque et constant labeur, tant civil que guerrier, qui occupa toutes les heures d’une longue vie.
Les journées pour nous se passent en études, les soirées en discussions sérieuses ; de conversations à l’amiable, de causeries peu ou point.
Marie-Joseph Chénier a écrit sur Mme de Souza, avec la précision élégante qui le caractérise, quelques lignes d’éloges applicables particulièrement à Eugène : « Ces jolis romans, dit-il, n’offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions ; on n’y doit pas chercher non plus l’étude approfondie des travers de l’espèce humaine ; on est sûr au moins d’y trouver partout des aperçus très-fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d’un bon livre et l’aisance d’une conversation fleurie…, l’esprit qui ne dit rien de vulgaire, et le goût qui ne dit rien de trop. » Mais indépendamment de ces louanges générales, qui appartiennent à toute une classe de maîtres, il faut dire d’Eugène de Rothelin qu’il peint le côté d’un siècle, un côté brillant, chaste, poétique, qu’on n’était guère habitué à y reconnaître.
Le ton qui y régnait était avant tout sérieux, celui de la discussion en général, de la discussion longue, suivie, politique ou littéraire, avec des a-parte psychologiques ; une certaine allure d’étude jusque dans l’entretien, et de prédication dans le délassement.
Aussi, à moins qu’elles n’aient acquis par l’usage la force des termes propres, et que se suffisant comme eux à elles-mêmes elles n’aient plus besoin d’être traduites, elles nuisent plus qu’elles ne servent ; elles détournent l’esprit sur une étude purement verbale, et affaiblissent par-là l’effet de la pensée qu’elles sont chargées d’exprimer.
Mais le maniaque Emile Chasles était un mathématicien qu’aucune étude antérieure n’avait pu prémunir contre les mystifications dont il fut victime.
Je suis trop naïf pour avoir remarqué si, par hasard, les « études » dont je me souviens n’auraient point paru au moment où ce volume nous éblouissait aux étalages.
Sorti d’une île à demi sauvage, placé dans une école militaire et appliqué aux études mathématiques, ne retrouvant point dans le français la langue de sa nourrice, le jeune Bonaparte, en s’emparant de cet idiome pour rendre ses idées et ses sentiments, dut lui faire subir d’abord quelques violences et lui imprimer quelques faux plis.
C’est un grand signe qu’une civilisation est remise à flot quand aucun ralentissement ne se fait sentir dans ces hautes études, qui sont le luxe et comme la couronne de l’intelligence.
Une véritable étude sur le romancier célèbre qui vient d’être enlevé, et dont la perte soudaine a excité l’intérêt universel, serait tout un ouvrage à écrire, et le moment, je le crois, n’en est pas venu.
Il jugeait bien des historiens, qui étaient proprement sa matière d’étude et de méditation : pourtant, quand on le voit prodiguer le titre de Thucydide à Rollin ou même à Voltaire, on est forcé d’avouer qu’il ne paraît pas se douter de la forme particulière qui constitue l’originalité de ce grand historien.
Saint-Cyr demanderait une étude à part.
Toute étude faite, je n’en ai pas le courage : elle rendit, en effet, de vrais services, et, en ce qui est de l’habileté dans les conjonctures difficiles, on est trop heureux de la prendre où elle se rencontre.
La mort nous dicte des sujets d’étude dont quelques-uns sont des devoirs.
Ses premières études, ses classes, furent traversées, dès la quatrième, par l’opération de la pierre qu’il eut à subir.
Le reste des jeunes gens serait naturellement allé aux arts mécaniques, à l’agriculture, au commerce, à l’armée, tandis qu’en les appliquant tous indifféremment aux études « sans que la portée de leurs esprits soit examinée, presque tous demeurent avec une médiocre teinture des lettres », et remplissent ensuite la France de chicaneurs.
Ferri, dans son étude sur la psychologie de l’association, ne dit rien de cette loi et cite pourtant lui-même un exemple qui aurait pu le mettre sur la voie.
Il a commencé à dessiner à l’école des Beaux-Arts de Naples, mais s’est refusé à faire des études au Musée.
Tout vers pour lequel il y a des doutes sur la place des accents n’est pas un vers ; ou est un mauvais vers ; ou est un vers qui ne prendra sa forme et sa valeur que lorsque cette place aura été, par l’étude ou par la diction, nettement déterminée.
Les savants sont pris de scrupules devant l’étude.
Nous n’avons pas fait les mêmes études.
Non pas qu’elle entreprenne de le construire ; tout au contraire, elle le prend comme une donnée, comme un objet d’étude, et elle essaie de l’analyser et de l’expliquer.
Je n’ai cité les Instrumentistes, au cours de cette étude, qu’à cause de leur singularité et parce que dans mon désir de renseigner exactement, consciencieusement le public, je ne veux omettre aucun détail, si infime soit-il.
Dans cette histoire de la comédie inédite, qui a passé avec les hommes qui la jouaient sans laisser des œuvres après elle, ce n’est ni la comédie ni l’histoire qui m’ont le plus intéressé, mais l’auteur lui-même, cet esprit, confisqué jusqu’ici par la science, doué de tant de forces différentes, et qui, sorti enfin de ses études spéciales, me donne aujourd’hui l’occasion de parler de lui pour la première fois !
Les uns y ont vu une étude très soignée, très épinglée, très atomistique, où rien n’est oublié des sensations et des nuances de sensation par lesquelles on passe dans les états qu’il décrit… et j’aime mieux le croire que d’y aller voir.
L’étude de la perception extérieure n’a qu’un but : la connaissance de la perception extérieure.
Contenu par Condillac, de Tracy, amateurs de faits et écrivains précis, il a commencé par l’étude des faits et le style précis.
Les réformes dont notre troisième République a entrepris l’étude ou l’accomplissement, quoique trop progressistes encore, non radicales (c’est-à-dire entières) en émanent. […] Il serait bon que quiconque se sente le feu sacré et suivant sa fonction se destine à la carrière des Lettres, il serait bon que celui-là délaissât courageusement la latinité et l’hellénisme pour se lancer à plein cœur dans l’étude des sciences exactes et de la politique des faits et des hommes. […] Puis, l’étude de la marche des phénomènes sociaux seule l’y porterait naturellement et une sorte d’intuition sans laquelle il n’est pas de véritable écrivain — mais qu’il faut aider cependant — le conduisant au centre des conflits les plus aigus et les plus immédiats.
. — Ses études. — Ses lectures. — Ses habitudes. — Sa situation. — Son caractère. — Son public. — Ses amitiés. — Ses querelles. — Concordance de sa vie et de son talent. […] Vous voyez ici les habitudes régulières d’une famille honorable et aisée, la discipline d’une éducation suivie et solide, le goût des études classiques et complètes. […] Ces mœurs montrent que la littérature est devenue une œuvre d’étude, non d’inspiration, un emploi du goût, non de l’enthousiasme, une source de distractions, non d’émotions.
Les sciences et les belles-lettres n’étaient cultivées que par la noblesse et le clergé, ou par ceux qui s’y livraient spécialement ; mais un négociant ne connaissait d’autre lecture que celle de ses registres, d’autre étude que celle de son commerce. […] Chassé de cet établissement, et voulant terminer ses études, Cyrano parvint à se faire admettre parmi les disciples de Gassendi. […] À son retour du midi de la France, Poquelin se livra à l’étude du droit ; c’est du moins ce qu’attestent plusieurs écrivains. […] Quant à l’étude du droit, il est à peu près constant que le jeune Poquelin s’y est livré. […] Ne sont-ce pas plutôt les études que Poquelin fit chez les Jésuites, recevant tous les jours des enfants destinés à rester laïques, qui auront donné lieu à cette erreur, bien évidente, puisque ses parents, loin de vouloir le consacrer à l’exercice du culte, l’avaient fait admettre dans la survivance de tapissier valet de chambre du Roi ?
Ce qu’il y a de plus estimable dans ses épîtres, c’est un style simple, élégant, naturel, un ton de politesse et d’urbanité ; mais la plupart des idées sont fausses ; on n’y reconnaît aucune vue philosophique, aucune étude réfléchie de l’histoire et de la morale ; on n’y trouve partout que la légèreté et les grâces frivoles d’un petit-maître en philosophie comme en littérature. […] Pour rendre les vertus dramatiques plus imposantes, on les a d’abord exagérées ; mais le comble de l’art est de les rendre à la fois naturelles et héroïques : cette perfection ne pouvait être que le fruit du temps, de l’étude des grands modèles et surtout de l’étude de leurs fautes. » Cette note est si étrange, si extraordinaire, qu’il faudrait un volume pour relever tout ce qu’il y a de faux et d’erroné dans un si petit nombre de lignes : elle renferme le bréviaire, ou plutôt le catéchisme de l’école voltairienne sur la poésie dramatique. […] Cette perfection dont on gratifie Voltaire, et qui l’élève fort au-dessus de Racine, est donc le fruit du temps, de l’étude des grands modèles, et surtout de l’étude de leurs fautes . […] Quoique j’eusse alors vingt et un ans, et que, d’après les études que j’avais faites, je ne fusse pas tout à fait incapable de juger, je ne jugeai point ; je m’abandonnai aveuglément aux sensations que j’éprouvais. […] Il avait fait ses études dans les romans ; et ceux même qui font de meilleures études que lui, lisent aussi des romans dans leurs moments de loisir ; ils y prennent les plus fausses idées de la société.
Tant de ferventes études veulent aboutir à une réalisation définitive. […] C’est pourquoi je pense que certains goûteront, à lire cette étude, le plaisir, d’autant plus délicat que moins avoué, d’une vengeance. […] * * * Cependant, nous n’avons entrepris l’étude de son style et de sa manière de composer que pour nous mieux aider à deviner son âme ; nous espérions qu’elle se dénoncerait au ton de la voix. […] Après « l’amère nuit de pensée, d’étude et de théologique extase », elle s’aventure « dans le val étroit des métempsychoses277 ».
III Combien n’a-t-il pas fallu de temps, de réflexion, d’étude et de génie à l’homme pour saisir tous ces bruits de la nature, pour se rendre compte des impressions que ces bruits produisaient en lui, pour les imiter avec sa voix ou avec des instruments à vent et à fibre, pour faire avec ces sons des notes et demi-notes, pour combiner et coordonner ces notes d’une manière qui leur fit rendre non seulement des sons, mais un sens, et pour donner enfin à ces notes et demi-notes les places, les accents, les durées, les rapports qu’elles doivent avoir dans le chant ? […] L’écrivain de sentiment et de science qui a su donner tant d’attraits à cette étude scientifique, M.
X La campagne de 1807 en Pologne contre les restes des Prussiens et contre les Russes est une étude d’un vif intérêt pour les militaires, étude trop savante et trop détaillée peut-être pour le commun des lecteurs.
VI Cette étude, souverainement intéressante et souverainement morale, serait une admirable histoire de l’Europe par sa diplomatie, si je pouvais, sans fatiguer l’attention du lecteur, la faire remonter jusqu’aux premières transactions diplomatiques connues entre les grands cabinets et les grands ministres de l’Europe ; ce serait un livre, vous ne me permettez qu’un entretien. […] Nos successeurs, plus heureux que nous, auront pour cette étude des lumières non pas plus impartiales, mais plus éclatantes que les nôtres : car M. de Talleyrand a écrit, dans les dernières années de sa vie, ses Mémoires ; mais, avec cette souveraine sagacité qui ne lui fit jamais défaut ni dans sa vie ni dans sa mort, il a, par son testament, ajourné la publication de ces Mémoires à trente ans après son décès.
— Cela montre certes une grande habileté ; je vous conseille de persévérer sérieusement dans vos études ; avec votre vocation marquée, vous arriverez à d’excellents résultats. […] Continuez vos études et vos observations !
Des « traités » spéciaux viendront les fortifier : elles seront vérifiées en des « études » spéciales d’hommes et d’œuvres et en des conférences nouvelles sur les points où la parole peut être utile. — Ce n’est ici, je le répète, qu’un commentaire large et plein de sous-entendus. […] Toujours, vous disais-je encore, dans des âmes clairsemées, mais fécondes, en quelque lieu de paix et d’étude, la pensée se recueille, préparant les belles revanches du lendemain. — C’est ainsi qu’à côté des prétendus savants qui limitent la science à des intérêts tangibles, il y a les vrais, les purs savants qui n’ont d’autre désir que de déchirer les voiles dont s’enveloppe la vérité.
Chapitre VI C’est ainsi que nous cherchons à relier, l’une à l’autre, ces diverses études de la comédie aux différentes époques de notre histoire, et nous espérons fort, pour peu que le lecteur nous soit en aide, arriver à quelque utile résultat. […] Dans cette étude des mœurs d’un grand peuple, l’antiquité n’est guère représentée que par Homère et Théophraste, Aristophane, Plaute et Térence, et chez nous Molière et La Bruyère, et puis rien, sinon — tout en bas — des barbouilleurs : Rétif de La Bretonne et Mercier du Tableau de Paris !
Si Mozart, au lieu de jouer du clavecin dès l’âge de trois ans, après très peu de temps d’exercice, eût joué une mélodie sans aucune étude préalable, on aurait pu assurer en toute vérité qu’il le faisait instinctivement. […] Quand on voit les enfants ou les peuples sauvages beaucoup plus habiles que les adultes et que les peuples civilisés à tous les jeux d’adresse, de même qu’à l’exercice du lasso, de l’arc, ou du simple jet de la main, il faut bien avouer que la juste évaluation des distance est infiniment plus aisée à l’instinct qu’à l’intelligence, et que l’habitude des sens vaut mieux dans la pratique que le calcul de la réflexion et les études mathématiques.
L’étude des artisans ne fut plus interrompuë que par la guerre de Mithridate et par les guerres civiles des romains qui donnerent à differentes reprises quatre ou cinq ans d’inquietudes à diverses provinces. […] Tous les genres d’éloquence et de litterature ont été cultivez sous le regne du roi par des personnes qui seront citées pour modeles aux sçavans, qui dans l’avenir s’appliqueront aux mêmes études qu’eux.
On soumettrait les sentiments moraux à une étude du même genre. […] Il n’y a donc pas de différence essentielle, au point de vue de l’intensité, entre les sentiments profonds, dont nous parlions au début de cette étude, et les émotions aiguës ou violentes que nous venons de passer en revue.
Il vint faire ses premières études au collège des Jésuites (Louis-le-Grand) à Paris ; il fit sa philosophie et sa théologie au séminaire de Saint-Sulpice et en Sorbonne.
Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.
Après avoir fait ses études au collège d’Alais, il quitta la France à dix-neuf ans et se rendit à Genève pour y étudier sans doute la théologie et s’y préparer au ministère évangélique.
De son côté, M le ministre d’État52, en donnant et en maintenant l’autorisation nécessaire pour la publication d’un manuscrit appartenant à l’une des bibliothèques particulières de l’empereur, mérite aussi, et plus que personne, les remerciements des amis des études historiques.
D’une familledistinguée, sans être très-noble, et appartenant au vieux fonds moscovite, elle montra de bonne heure un goût marqué pour l’étude, pour les lectures les plus sérieuses et les plus approfondies ; et ressentit de l’attrait pour la France, pour sa société et sa littérature.
Elle voyagea l’année suivante en Hollande et prit la résolution de mettre son fils (car elle avait un fils de son mari) à l’Université de Leyde, pour y suivre ses études et les y faire meilleures qu’en France ; cette résolution fit beaucoup jaser et prêta à la critique.
Imaginez-vous que, depuis dix ans, je ne l’avais plus quitté, que nous passions nos journées ensemble : j’étais à côté de lui quand il travaillait, je l’exhortais à ne pas tant se fatiguer, mais c’était en vain : son ardeur pour l’étude et le travail augmentait tous les jours, et il cherchait à oublier les circonstances des temps en s’occupant continuellement.
L’histoire sévère se détend un peu et se diversifie, la libre curiosité commence dans les recherches que je vois faire depuis quelque temps au comte Hector de Laferrière : il trouve ou on lui communique, par exemple, un livre de dépenses de Marguerite, reine de Navarre, la sœur de François Ier, et il en profite pour nous donner une Étude ingénieuse et plus précise qu’on ne l’avait fait encore sur les dernières années de cette bonne et estimable princesse44.
Après d’excellentes études littéraires, sa famille le dirigeait vers la magistrature ; il était avocat, et presque déjà docteur en droit, si je ne me trompe, quand le génie de la couleur l’a séduit.
Madame Élisabeth demanderait, à elle seule, toute une étude ; on en a maintenant les éléments.
Coulmann a une nature morale assez riche, et c’est assurément un homme d’esprit ; mais son pinceau est mou ; on voit bien qu’au collège il se plaisait à lire en allemand les romans d’Auguste Lafontaine auxquels il avait collé un titre d’ Histoire romaine pour mieux tromper le maître d’étude.
L’Étude sur Marie-Antoinette semblait épuisée ; elle ne l’était pas.
À force de veilles, d’études, d’économie industrieuse et de privations, elle suffit à la tâche.
L’année 1811 fut pour Jomini une année d’étude et de travail : il avait à poursuivre sa Relation critique des Campagnes des Français depuis 1792.
C’est un don fortifié d’étude, une peinture originale et grave, qui ne se rapporte à aucun maître, quelque chose d’intermédiaire entre les prés verdoyants de Ruysdaël et les blanchâtres escarpements de Salvator Rosa.
(Causeries du Lundi, tome I) ; mais je reculai toujours devant une Étude complète où le critique n’eût plus été libre de choisir et où il n’aurait eu en face de lui que l’écrivain seul, et tout l’écrivain : la personne, à mes yeux, était bien supérieure et préférable.
Qu’il ait pu y avoir, durant ces derniers temps, en d’autres branches d’étude et de culture, d’autres productions qui fassent honneur à l’époque et qui lui seront comptées un jour, je suis loin de le vouloir contester ; mais, à ne consulter que l’époque elle-même et son impression purement présente, ces deux accidents sont les seuls qui, dans l’ordre de poésie, aient mis les imaginations en émoi et qui aient vivement piqué l’attention publique.
Le jeune Gresset fit ses études au collége des Jésuites à Amiens ; d’élève devenu novice et admis dans la compagnie, il passa au collége Louis-le-Grand, et de là fut envoyé pour professer en divers lieux, à Nevers peut-être, certainement à Moulins, dans le voisinage de ce couvent de Visitandines qu’il a si joliment célébré.
On lui fit poursuivre ses études philosophiques et théologiques dans les hautes écoles de Paris.
Dans l’allégorie, le concept moral ou philosophique préexiste à sa forme plastique ; dans le symbole il est ordinairement le résultat de l’étude des formes.
Un court essai sur l’Anthropomorphisme laisse entrevoir comment l’idée de développement peut transformer aussi l’étude des religions, depuis le fétichisme le plus grossier jusqu’aux formes les plus épurées du monothéisme.
Il ne s’agit pas moins que de lui céder sa charge, de lui léguer son étude.
C’est surtout en l’étudiant de près qu’on se convainc qu’une grande influence sociale a toujours sa raison, et que, sous ces fortunes célèbres qui se résument de loin en un simple nom qu’on répète, il y a eu bien du travail, de l’étude et du talent ; dans le cas présent de Mme Geoffrin, il faut ajouter, bien du bon sens.
Un de ceux qui l’accompagnaient et qui fut de ses secrétaires, un des écrivains les plus estimables de ce temps, Alain Chartier, a exprimé énergiquement cet état de détresse, pendant lequel il n’y avait plus pour un homme de bien et d’étude un seul lieu de paix ni de refuge dans tout le pays, hors derrière les murailles de quelques cités ; car « des champs, on n’en pouvait entendre parler sans effroi », et toute la campagne semblait devenue comme une mer où il ne règne d’autre droit que celui du fait, et « où chacun n’a de seigneurie qu’à proportion qu’il a de force ».
Saint-Évremond demanderait une étude à part ; aujourd’hui nous ne voulons de lui que la faveur d’être introduits dans l’intimité de celle qui, pendant une si longue vie, renouvela tant de fois le charme, et dont l’esprit se perfectionna jusqu’à la fin.
Il en prit son parti et se mis à l’étude avec vigueur, déterminé comme César à n’être le second en rien, pas même en Sorbonne.
Je le crois tout à fait ; je crois que l’étude morale des caractères en est encore à l’état de la botanique avant Jussieu.
Il fut élevé au collège de Juilly chez les Oratoriens, et y fit de bonnes études, sans trop de docilité toutefois, et se permettant déjà de juger ses maîtres.
Les documents que je possède sur l’élite morale des israélites ne me font connaître que des consciences qui paraissent vidées de leur tradition religieuse… Là-dessus, un jeune officier israélite, industriel lorrain, qui a été l’objet d’une belle citation à l’ordre de l’armée, m’écrit une lettre intéressante qui commence par ces mots : « Je suis juif, sincèrement croyant et attaché à ma religion… » J’en détache quelques fragments : « Prenons comme exemple, me dit cet officier, un israélite de ce que l’on appelle la bonne bourgeoisie, c’est-à-dire le sous-lieutenant qui vous écrit… J’ai eu une instruction moyenne (études classiques à Carnot, puis commencement de droit).
Je vais essayer de donner des exemples choisis de comique absolu et significatif, et de caractériser brièvement l’esprit comique propre à quelques nations principalement artistes, avant d’arriver à la partie où je veux discuter et analyser plus longuement le talent des hommes qui en ont fait leur étude et leur existence.
Plus général encore sera le sens du mot dans l’ensemble de la présente étude.
On sait tout ce qui a péri de l’antiquité, tout ce qui manque de chefs-d’œuvre et d’études critiques faites pour le théâtre grec, depuis Aristote et Théophraste jusqu’au roi Juba, ce mari d’une fille de Cléopâtre, qui écrivait dans sa cour de Mauritanie un traité complet de l’art dramatique.
Cet acte, le meilleur des cinq, est donc une manière de hors-d’œuvre, car ce n’est pas une étude de la jalousie que Corneille avait semblé nous promettre. […] Cette étude est assez difficile à présenter sous la forme dramatique, et vous voyez tout de suite pourquoi. […] J’ai constaté, par des expériences répétées, que les paysans munis de certificats d’études ne valaient pas, moralement, leurs pères « illettrés », pour parler comme les statistiques. […] Elle a de l’amitié pour lui, mais elle a peur de son microscope, peur de sa trousse d’analyste et de ses instruments de précision ; elle ne veut pas lui être, jusque dans l’intimité du foyer, un sujet d’étude, une pièce (l’anatomie morale. […] Céard un fier sujet d’étude, et que, pour ne l’avoir manqué qu’à moitié, il fallait déjà bien du talent.
Les seuls titres des poèmes fameux, désormais rendus à notre étude, réveilleront en vous une foule d’idées qu’on étouffait dès leur naissance. […] Rien, je crois, n’est plus favorable à ce projet que l’étude réfléchie des vrais chefs-d’œuvre : n’envisageons qu’eux seuls, et repoussons loin de nous les poèmes défectueux et médiocres. […] Voilà les conditions du genre primitif tracé d’après les anciens modèles : les génies inspirés par la nature les avaient créés d’eux-mêmes ; l’étude ensuite convertit leurs qualités en règles, et l’art eut des préceptes circonscrits au nombre des beautés connues. […] Son talent ne fût pas tombé dans mille écarts qui le forcèrent à revenir en sens contraire sur tous ses pas, s’il eût appuyé sa marche d’un système exact et régulier, qui seul empêche de s’égarer dans les études littéraires. […] Mon but, en consacrant douze années d’étude et de travail à ce projet, fut d’imiter le fonds même des inventions de l’antiquité dont on n’emprunta jamais que les formes, de concilier autant qu’elle l’avait fait, les sciences du temps avec la poésie, et d’indiquer encore quelque route où l’on aille puiser le merveilleux dans la grandeur de la nature qui, toute merveilleuse elle-même, est la source intarissable de nos surprises, de notre admiration, et de la fécondité du génie.
On vient de voir les amas d’études, sortes de constructions souterraines qui supportent chacune de ses œuvres, et on se souvient qu’il corrigeait, regrattait, refondait jusqu’à les rendre illisibles dix à douze épreuves de chaque roman. […] Jefferson, étude historique sur la Démocratie américaine, par Cornélis de Witt. […] Il fit régulièrement de bonnes études, à Beauvais d’abord, parmi des gens graves et sensés, puis à Port-Royal, la plus excellente école de dignité, de style et d’éloquence, élève bien-aimé de M. le Maistre et de M. […] Études sur Marc-Aurèle, par Edouard de Suckau. […] Nulle théorie, nulle philosophie, nulle liturgie ; il n’exige point d’études, il ne prescrit pas de pratiques ; il ne demande que l’apaisement et la mansuétude du cœur.
« Il me semble, dit Joubert, beaucoup plus difficile d’être un moderne que d’être un ancien. » C’est souvent pour une cause toute privative, par faiblesse, par impuissance de s’adapter et de se mouvoir, qu’on est tourné vers l’étude et l’admiration du passé. […] Victor Giraud, écrivant une longue et enthousiaste étude sur Édouard Rod, ne trouve guère qu’une chose à reprocher au grand Helvète : c’est d’avoir fait un livre sur Stendhal et « de ne pas répondre à la seule, ou du moins, à l’essentielle question qui me paraît soulever l’étude de Beyle, à savoir les raisons de l’extraordinaire et démesurée réputation de ce pauvre écrivain ». […] Tant qu’elle n’est qu’encouragement des anciens aux jeunes, ou bien étude respectueuse d’un débutant qui sert de famulus au maître, elle joue un rôle modeste, mais utile, elle donne aux lettres, avec une courtoisie et une gratuité appréciables, cette publicité dont la littérature ne peut pas plus se passer que les autres professions. […] Il faut, en effet, que ces conditions soient réalisées : comme auteur, un homme qui ait assez de génie pour être un très grand critique et pas assez de génie pour sortir du monde de ses lectures : comme sujet un ou des écrivains qui soient assez grands, assez importants pour fournir à une intéressante et profonde étude critique, pas assez pour éclipser eux-mêmes leur critique.
Philarète Chasles, Études sur Shakspeare. […] Chasles, Études sur Shakspeare, 99. […] Chasles, Études sur le seizième siècle.
Depuis près de deux siècles, aucun gouvernement, aucun système d’enseignement ne l’a retranché des études nécessaires. […] Pourquoi vouloir séparer Molière et La Fontaine de Racine et de Boileau, et les rattacher à je ne sais quelle tradition plus nationale, qui n’est point celle de du Bellay, l’étude de l’antiquité et le pur français de Paris ? […] Or, que nous reste-t-il, soit d’une lecture récente de Boileau, soit du souvenir que nous en ont laissé nos études, sinon une impression de perfection ?
Villiers de l’Isle-Adam On s’est plu, témoignage maladroit d’une admiration pieusement troublée, à dire et même à baser sur ce dit une paradoxale étude : « Villiers de l’Isle-Adam ne fut ni de son pays, ni de son temps. » Cela paraît énorme, car enfin un homme supérieur, un grand écrivain est fatalement, par son génie même, une des synthèses de sa race et de son époque, le représentant d’une humanité momentanée ou fragmentaire, le cerveau et la bouche de toute une tribu et non un fugace monstre. […] Quant au présent livre, il est ingénieux et original, érudit et délicat, révélateur d’une belle intelligence : cela semble la condensation de toute une jeunesse d’étude, de rêve et de sentiment, d’une jeunesse repliée et peureuse. […] On lira avec plaisir sur Jules Laforgue l’étude éloquente et de si profonde sympathie écrite récemment par M.
Maintenant, quand l’intelligence aborde l’étude de la vie, nécessairement elle traite le vivant comme l’inerte, appliquant à ce nouvel objet les mêmes formes, transportant dans ce nouveau domaine les mêmes habitudes qui lui ont si bien réussi dans l’ancien. […] Quoi qu’il en soit, c’est toujours à du vital qu’on a ici affaire, et toute la présente étude tend a établir que le vital est dans la direction du volontaire. […] Nous faisons allusion ici, surtout, aux profondes études de M.
Né à Paris sur la paroisse de Saint-Gervais, le 4 février 1688, d’un père financier et dans l’aisance, d’une famille originaire de Normandie qui avait tenu au parlement de la province, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux reçut une bonne éducation, ce qui ne veut pas dire qu’il fit de fortes études ; il n’apprit nullement le grec et sut le latin assez légèrement, ce semble ; son éducation, plutôt mondaine que classique, et particulièrement son tour d’esprit neuf, observateur, et qui prenait la société comme le meilleur des livres, le disposaient naturellement à être du parti dont avait été feu Perrault, et dont, après lui, Fontenelle et La Motte devenaient les chefs, le parti des modernes contre les anciens.
Pendant le repas, j’allai me reposer à l’écart au pied d’un arbre, et là je ne pus m’empêcher de réfléchir à la bizarrerie des destins de l’homme en ce bas monde, en me voyant par l’effet de la Révolution isolé de tous les rapports que j’ai dans l’Europe par mes objets d’étude, et de toutes les personnes qui me font l’amitié de désirer ma présence, et forcé au contraire à venir passer mon temps à travailler de mes bras au milieu d’une forêt pour concourir à l’avancement de la Révolution.
C’est là le dernier aspect sous lequel nous apparaît cet homme original qui a tant écrit, tant fait de confidences sur lui-même et sur son temps, et qui offre en lui un mélange de vertueux, de cordial, de sensé, de singulier, de naïf et même de grossier, bien fait pour appeler l’étude et les explications de plus d’un moraliste.
Ce n’est donc que quand le cours complet d’études tire sur sa fin, et que l’élève a appris ou passé en revue l’histoire, le théâtre et la littérature nationale, certains arts mécaniques, la logique, la physique, même la métaphysique, que le précepteur se dit : Mon disciple parle excellemment sa langue naturelle ; sa mémoire est ornée de tous nos meilleurs ouvrages, soit de prose, soit de poésie : cela est bon, mais cela ne lui suffit pas, nous allons apprendre la langue latine.
Il y a dans Villon bien d’autres pièces dignes d’étude et qui demanderaient un peu d’effort pour être goûtées : je renvoie à M.
Je me suis embarqué dans une étude sérieuse qui, évidemment, m’a conduit plus loin que je n’avais d’abord pensé.
On sent à quelques éclairs lumineux combien il n’a manqué à cette exquise intelligence qu’un peu de recueillement et d’étude pour tout entendre des arts, de la littérature proprement dite, de tout ce qui constitue une culture accomplie.
Lorsqu’il y a tout à l’heure dix ans une brusque révolution vint rompre la série d’études et d’idées qui étaient en plein développement, une première et longue anarchie s’ensuivit ; dans cette confusion inévitable, du moins de nouveaux talents se produisirent ; les anciens n’avaient pas péri ; on pouvait espérer dans un ordre renaissant une marche littéraire satisfaisante au cœur et glorieuse.
Le Clerc a exprimé une vue historique très-séduisante et très-ingénieuse ; c’est que, sous Vespasien, il y eut un renouvellement d’études, et, pour tout dire, une véritable rénovation des travaux historiques : « Cet empereur, renonçant le premier aux traditions patriciennes de la famille des Césars qui venait de finir dans Néron, lorsqu’il reconstruisit le Capitole incendié par les soldats de Vitellius ou par les siens, ne craignit point d’en faire un musée historique où se dévoileraient, aux yeux de tous, les mystères de l’antiquité romaine…..
Il fit ses études, et très-rapidement, dans sa ville natale.
Les études sérieuses et positives auxquelles dut se livrer à l’instant le jeune colonel devenu diplomate, témoignaient des ressources de son esprit et marquèrent pour lui l’entrée des années laborieuses.
Là, avec la piété, la nature et l’étude, heureuse, etc., etc… Voilà, mon cher ami, ce que je vous demande pour elle, et je vous expliquerai pourquoi. » Cependant les vers arrivent ; elle en est enchantée, mais non satisfaite encore ; elle veut plus et mieux.
Arrivé dans son diocèse, Fénelon se livra tout entier à la charité et à l’étude.
Pour nous mettre sous les yeux toute une série d’études de femmes, qu’il avait en portefeuille, il imagina de haranguer un ami fictif, supposé enclin à se marier ; il se donna un caractère déplaisant de célibataire grincheux : mais au moins, d’une suite de portraits, il avait fait un sermon et une Satire.
À consulter : la Vie de saint Thomas le Martyr, étude historique, littéraire et philologique, par Étienne, Paris, 1883.
Il résulte des études récentes de M.
Le pédant se plaint à son écolier qu’il abandonne l’étude et ne profite plus.
Mais les choses restant ce qu’elles sont, et bien qu’il n’apparaisse pas que l’on puisse, avec des restrictions, parvenir à démêler scientifiquement, — dans l’être éminemment paradoxal qu’est un homme de pensée considéré comme entité arbitraire à la fois et mécanique, — l’antinomie, constante en lui, de virtualités réductibles dans leurs seules efficiences immédiates, — il serait cependant puéril de nier que l’étude des hommes et des faits n’ait encore des révélations à produire et des progrès à marquer, dont la psychologie expérimentale, en particulier, qu’elle soit ou non destinée à rester une science d’approximations, ne doive recevoir le plus précieux secours et une autorité aussi efficace que nécessaire.
Mais quel bien et quel mal en ont résulté pour l’une et pour l’autre, c’est ce qu’il est intéressant de rechercher dans une étude d’ensemble.
J’ai développé ces idées dans une étude intitulée : L’Influence de la Suisse romande sur la France (Recueil de l’Université de Lausanne, 1890).
Quand il philosophe et quand il spécule, quand il se détourne de l’étude des mœurs vers la métaphysique abstraite ou sociale, M.
Durant trente-sept ans que l’abbé de Choisy vécut encore (1687-1724), il ne cessa de composer et d’écrire sur toute espèce de sujets ; il le faisait sans prétention, avec un agrément qui ne sentait pas l’érudition ni l’étude, et qui n’excluait pourtant pas certaines recherches.
Tallemant nous dit qu’elle avait en causant un ton de magister et de prédicateur, qui n’était nullement agréable : ce ton se déguisait dans ses romans en passant par la bouche de ses personnages, et il nous faut aujourd’hui une certaine étude pour retrouver le didactique au fond.
Il faut que M. de La Harpe ait un secret particulier pour se faire plus d’ennemis qu’un autre. » En tête de sa seconde tragédie, Timoléon, lorsqu’il l’imprima, La Harpe se crut obligé de mettre une justification expresse sur les couplets de collège qui lui étaient imputés à crime, et il ajouta quelques réflexions sensées qui nous peignent très bien le moment où il parut : La mode dominante, disait-il, est aujourd’hui d’avoir de l’esprit… Tandis qu’un petit nombre d’écrivains illustres honore et éclaire la nation, un bien plus grand nombre d’écrivains obscurs, possédés de la manie d’être littérateurs, sans titres et sans études, ont fait une espèce de ligue pour se venger du public qui les oublie, et des véritables gens de lettres qui ne les connaissent pas.
La morale à tirer d’une étude sur le caractère de Bonneval est bien celle-ci : Que de belles et brillantes facultés perdues, égarées, tournées à mal, par un défaut, par un travers, par un ressort trop brusque et cassant, dont la détente part à l’improviste, et ne se laisse pas diriger !
Il faut une morale à tout ; il en faut surtout à un point d’étude qui est si affligeant et qui a pour résultat d’étaler à nu les laideurs et les vices de l’âme, associables avec les plus beaux dons de l’esprit.
Dans l’étude de M.
II — L’émotion esthétique et son caractère social Dans l’étude des sentiments et des êtres, les uns font commencer le sentiment esthétique un peu plus haut, les autres un peu plus bas.
Une vérité ne mérite pour moi ce nom que lorsqu’elle est telle à mes propres yeux, lorsque je me la suis appropriée par l’étude, par la discussion, par la démonstration, lorsque j’en ai trouvé l’es racines dans les principes de ma raison.
Sans doute introduire une force vitale comme un deus ex machina qui dispenserait de l’étude des phénomènes, c’est retomber dans la scolastique, c’est ressusciter la vertu dormitive et toutes les facultés occultes : c’est ce que Leibnitz appelait la philosophie paresseuse, qui prend les mots pour les choses ; mais en un autre sens l’expression de force vitale est d’une grande utilité.
Dans une étude de la Revue des Deux Mondes, M.
Je ne veux plus d’autre étude que celle qui peut rendre la société plus agréable, et le déclin de la vie plus doux.
C’est pour les jeunes gens une source de bonnes études.
portrait d’une jeune fille quittant les jouets de l’enfance pour se livrer à l’étude. du même.
Conformés intellectuellement pour les mêmes choses et les ayant faites, puisque tous les deux se sont appliqués, dès leur jeunesse, à l’étude de l’histoire, ils ont ce cachet de famille, qui est presque une identité, mais qui se particularise dans des intensités diverses.
L’appréciation des influences de Béranger, sous la Restauration, l’étude faite de ses opinions, de son talent et de sa vie, honoreraient toute plume vivante et même celles qui sont regardées par l’opinion comme bien supérieures à la plume de M.
Dans ma première étude, ce qui m’a détourné de remarques et d’incidentes telles que celles qui précèdent, c’est que je les croyais d’une vérité tellement commune et indiscutée, que les réaffirmer après tant d’autres, me semblait inutile.
Des années passent pour lui, partagées entre la pratique machinale du sacerdoce et l’étude solitaire.
Il faudrait parler Ici de ces tendances réprimées auxquelles l’école de Freud a consacré un si grand nombre d’études.
Il y avoit matiere à discourir, il y a des siecles qu’on suit la routine des colleges, & qu’on finit après neuf & dix ans d’étude, par n’être qu’en état d’apprendre. […] Sans cela l’on n’a plus de goût pour l’étude, & la sortie du college devient l’époque de la dissipation & de la paresse. Que de grands magistrats nous avons perdu, disoit judicieusement l’avocat, depuis que l’étude de droit n’est plus qu’un mot, & depuis qu’on a la malheureuse facilité d’aller à Rheims soutenir une these pour la forme, & moyennant une rétribution ! […] Les cabinets des gens d’étude sont des tribunaux, & des trônes pour ceux qui les habitent ; là ils s’élevent par leur maniere de penser au-dessus du monde entier, & ils le régentent. […] Les autres sociétés moins chatouilleuses sur cet article, ne deviennent point irascibles lorsqu’on s’instruit de ce qui fait l’objet de leurs études.
De Caen il alla un an à Paris, et de là, sous son précepteur, aux universités de Bâle et de Heidelberg ; il y fit d’assez fortes études pour le latin et s’y acquit un fonds solide. […] Je profiterai, dans tout le cours de cette Étude, d’un travail intitulé : Malherbe, Recherches sur sa Vie et Critique de ses Œuvres (1852), par M. de Gournay, ancien professeur à la Faculté des lettres de Caen, mort depuis inspecteur d’académie, homme d’un savoir élaboré et d’un esprit fin.
Il a eu cette chance que, n’ayant point fait d’études régulières, il a pu aborder les classiques d’une âme libre et neuve et, par suite, les sentir du premier coup. […] Et enfin, il y a Veuillot lui-même, « le petit journaliste », que je vous ai présenté au commencement de cette étude.
L’inconnu de ce que nous allions voir, la terreur d’un spectacle vous déchirant le cœur, la recherche de ce corps au milieu d’autres corps, l’étude et la reconnaissance de ce pauvre visage, sans doute défiguré, tout cela nous a fait lâches comme des enfants. […] Une célébrité médicale que ce Procureur, une de ces lumières de la science de guérir inofficielles et populaires à la façon des rebouteux, un de ces hommes sans études, sans lectures, mais qui semblent nés dans les secrets de la nature, qui soignent par instinct, qui sauvent par illumination, qui ont le miracle en main.
Mais rien ne dit que l’étude des phénomènes physiologiques en général, et nerveux en particulier, ne nous révélera pas à côté de la force vive ou énergie cinétique dont parlait Leibnitz, à côté de l’énergie potentielle qu’on a dû y joindre plus tard, quelque énergie d’un genre nouveau, qui se distingue des deux autres en ce qu’elle ne se prête plus au calcul. […] Une analyse attentive du phénomène psychologique nous a amenés d’abord à cette conclusion : l’étude des notions de causalité et de durée, envisagées en elles-mêmes, n’a fait que la confirmer.
Déjà, dans l’ancien Brahmanisme, ce n’est pas par le raisonnement, ce n’est pas par l’étude, que s’obtient la conviction dernière : elle consiste en une vision, communiquée par celui qui a vu. […] Henri Delacroix a appelé l’attention dans un livre qui mériterait de devenir classique (Études d’histoire et de psychologie du mysticisme, Paris, 1908), On trouvera des idées analogues dans les importants ouvrages d’Evelyn Underhill (Mysticism, London, 1911 ; et The mystic way, London, 1913).
Les Gens de Lettres & les Savans de ces siecles, disent-ils, ne cherchoient plus qu’à abreger leurs peines & leurs études, sur-tout dans la lecture des Historiens, des Philosophes, & des Jurisconsultes, soit que ce fût le loisir, soit que ce fût le courage qui leur manquât ». […] Mais est une conjonction adversative : il voudroit savoir, mais il n’aime pas l’étude. […] Thomas ont fait leurs études, & se sont acquis une grande réputation dans l’université de Paris.
Cette école n’est rien moins que la rédaction de l’Univers, troupe ineffable qu’il a mis vingt ans à former, Dieu sait avec quelle vigilance et quelle étude Il s’agissait de réaliser un bataillon de médiocrités idéales, si compactes et si sereines qu’elles fussent éternellement imperméables à toute générosité, à toute grandeur. […] Un Savonarole de Nuremberg Le morceau qu’on va lire n’a jamais appartenu au Chat Noir, non plus que l’étude sur Louis Veuillot. […] III Cette étude ayant pour unique objet d’annoncer à l’avance une célébrité future et peut-être imminente, je ne puis prétendre à donner ici qu’une idée générale de la personnalité artistique de Rollinat. […] Néanmoins, cette étude est si peu un travail de pure critique, je me suis placé dans cette revue, plus religieuse encore que littéraire, à un point de vue si spécial, j’ai tellement voulu montrer, à travers le grand artiste, l’âme vivante de l’homme et j’écris pour des lecteurs de tant de sympathie et de si peu de mondanité, que cette épreuve redoutable de la citation ne peut avoir l’ordinaire degré d’imprudence et de témérité7. […] Cette étude publiée le 1er mai 1883, dans la Nouvelle Revue, doit naturellement prendre sa place ici et nulle autre que la première ne saurait lui convenir.
J’ai souvent comparé vos questions sur les hommes et sur les choses à l’étude d’une poignée de sable que vous passez grain à grain à la loupe.
Je ne crains pas d’insister sur cette étude de Villars, parce qu’il me semble qu’en exprimant à fond, et à l’aide de ses propres paroles, sa brillante nature si décidée et si en dehors, je dépeins peut-être plus d’un homme en sa personne et plus d’un vaillant guerrier· 9.
Mais ces imaginations trop confinées au seuil domestique, rétrécies d’horizon, qui n’avaient quasi rien vu qu’à travers les vitres d’une étude et en sortant des dossiers, prenaient aisément le change sur les couleurs, sur les tableaux, sur la matière et l’exécution de la poésie.