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1107. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

L’examen de ces livres nous sera une bonne occasion de démontrer par les faits que les vrais exemples à suivre pour la politique des temps présents ne sauraient être invoqués que là où nous trouvons, soit en germe, soit développés, les deux principes de la société moderne : l’élévation des mœurs dans la famille, et la grandeur de la nationalité.

1108. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

L’occasion était bonne, à ce qu’il semblait.

1109. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

C’est cette anecdote, désavouée dans le temps par une critique superficielle et amie de Voltaire, qui a été l’occasion du livre nouveau que M. 

1110. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Ce chouan manqué, qui n’avait pu l’être comme il l’aurait été du temps de Charette, avait le génie de l’action et la lestesse d’exécution des chouans militaires, et il le prouva dans deux occasions, dans deux aventures de police rapportées par son biographe.

1111. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

En effet, il ne venait à Paris que dans quelque occasion solennelle, par exemple, pour prononcer un jour, à l’Académie française, le seul discours de réception que la postérité n’ait pas oublié… et il s’en retournait après, reprendre l’immense travail auquel il avait consacré sa vie.

1112. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

moi, d’abord, — le premier en date 2, dans mon livre : Les Œuvres et les Hommes, et, depuis ce livre, partout, toutes les fois que j’ai trouvé l’occasion d’y écrire ce nom de Brucker.

1113. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Elles resteront comme une des illustrations de la littérature catholique au xixe  siècle, et, si j’osais employer un mot qui rendit juste ma pensée, comme une occasion perpétuelle de conversion pour les âmes qui n’ont pas la foi.

1114. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Il a créé l’éclectisme, mais cet éclectisme, insuffisant, ne l’abandonne-t-il pas pour un spiritualisme moins compromis, la seconde tente de ce Thabor qui n’en verra pas de troisième, malgré cette promesse fallacieuse d’une théodicée que Lerminier, le meilleur critique en ces matières, et l’uomo di sasso de Cousin, ne manque jamais l’occasion de lui rappeler de sa plume la plus cruellement respectueuse ?

1115. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

On n’en eût dit mot, car personne n’en a parlé ; et le livre coulerait en silence dans l’oubli… Mais il est signé du nom de Quinet, de ce nom qui, trente ans, a résonné comme le style creux de l’homme qui le porte, et pour la même raison… L’occasion était donc bonne d’en parler pour en finir avec ce nom d’une célébrité imméritée, pour crever enfin cette grosse caisse… La Création est un pauvre livre.

1116. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Je profiterai de l’occasion.

1117. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Mérimée, ni la science des faits et du pays, ni la connaissance de la langue russe, ni l’occasion de l’imitation qui lui est si chère, ni le talent qui se roidit pour être plus ferme, et qui croit se muscler en se faisant maigrir.

1118. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Fontenelle pensait que, pour mériter un éloge, il ne suffisait pas d’avoir fait inscrire son nom dans une liste ; que les hommes du plus grand nom, quand ils ne portaient pas des lumières dans une compagnie savante, devaient du moins y porter du zèle ; que des titres seuls ne peuvent honorer un corps où l’on compte les Cassini, les Leibnitz et les Newton ; et qu’enfin, s’il y a des lieux où un rang et des dignités suffisent pour que la flatterie soit toujours prête à prodiguer l’éloge, ce n’est pas à une compagnie de philosophes à donner cet exemple : il avait donc alors le courage de se taire ; et il serait à souhaiter que dans les mêmes occasions on rendît toujours la même justice.

1119. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Mais c’est peut-être une plaisanterie que d’écrire à l’occasion de Voltaire une biographie du P.  […] Voltaire saisit avidement l’occasion ; il écrit au cardinal ; et le voilà parti pour Berlin, officieusement chargé de sonder les intentions du roi. […] On serait impardonnable de laisser échapper de telles occasions. […] C’est un événement politique que le Mariage de Figaro : s’il touche à la littérature, ce n’est que par occasion. […] » Si c’était l’occasion de rire, je répondrais qu’après tout, et d’outre-Rhin, et d’outre-Manche, et d’ailleurs, on peut recevoir des leçons de patriotisme.

1120. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Cet éreintement de Molière a été pris moins tragiquement que tel autre, à l’occasion duquel on vit Racine défendu comme s’il eût été Jeanne d’Arc. […] Mais aussi ils savent à l’occasion utiliser cette faiblesse et en faire ce que la rhétorique appelait une beauté. […] Mais j’aurai l’occasion de revenir là-dessus. […] Distinction à laquelle il faut donner, quand l’occasion s’en présente, de l’air et du jeu. […] La belle occasion, pour les humanités modernes, de se révéler, et de prouver le mouvement en marchant !

1121. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

En ces occasions, ses écrits n’ont été protégés contre l’extrême mépris et l’extrême dérision que par la beauté et la pureté du style. […] Il s’efforce très-souvent d’être comique, et pourtant nous ne nous rappelons pas une seule occasion où il ait réussi à être autre chose que bizarrement et étourdiment insipide. […] On such occasions his writings are rescued from utter contempt and derision solely by the beauty and purity of the English. […] He very often attempts to be humorous, and yet we do not remember a single occasion on which he has succeeded farther than to be quaintly and flippantly dull.

1122. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Le mot honneur exprime un sentiment d’approbation et d’admiration suivi à l’occasion par les actes extérieurs correspondants. […] Elle n’est que leur représentant, et à l’occasion ils se passent d’elle. […] Honour, as here used, means a state of approving and admiring emotion, followed on occasion by corresponding outward acts. […] Now, whether we fix our contemplation upon this imaginary picture, or call to aid the generalizations we have had occasion to make from former ocular observation, we learn by the evidence of experience, that a line which, after diverging from another straight line, begins to approach to it, produces the impression on our senses which we describe by the expression “a bent line”, not by the expression, “a straight line”.

1123. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Multiplions les occasions de nous réunir, ce sera multiplier les moyens de nous entendre ; et de chacun de nous se dégagera, pour ainsi dire, un modèle d’honnête homme, qui n’aura pas « d’enseigne » ou de « spécialité », comme nous dirions de nos jours. […] Des rapports de l’école lyonnaise avec la Pléiade. — Témoignage d’Estienne Pasquier : « Le premier, dit-il, qui franchit le pas fut Maurice Scève, Lyonnais » ; — et de Du Bellay [L’Olive, sonnet 59]. — Ils lui savent gré de                                      S’être retiré Loin du chemin tracé par l’ignorance, — et d’avoir ainsi rompu avec la poésie de cour, de circonstance, et d’occasion. — C’est à l’imitation de Scève que la Pléiade va composer ses Erreurs amoureuses, ses Olive, ses Sonnets à Cassandre, ses Amours de Francine. — Maurice Scève et Pontus de Tyard. — Relations personnelles de Louise Labé avec Pontus, et avec Olivier de Magny. — Commentaire d’un mot de Cicéron : Nihil est simul et inventum et perfectum . […] Qu’il est fort de son ignorance ; — et, à cette occasion, d’une forme de vanité particulière aux « autodidactes ». — La dédicace des Discours admirables au seigneur de Pons. — L’œuvre de Palissy est le témoignage de l’état d’esprit d’un « povre artisan » de son temps. — C’est ce qui en fait la singularité, l’originalité et le naturel. — Talent du conteur [Les Ammonites de Marennes, éd. […] 3º Le caractère de l’Astrée. — Aspect général de l’œuvre ; — et que, bien loin que les épisodes y soient, comme dans d’autres romans de la même forme, des hors-d’œuvre par rapport au récit principal, c’est le récit principal qui n’est que le prétexte ou l’occasion des épisodes. — Diversité d’intérêt qui en résulte : — 1º Episodes historiques [Eudoxe et Valentinian, IIe partie, livre 12] ; — 2º Allusions contemporaines [Euric, Daphnide et Alcidon, IIIe partie, livre 3] ; — 3º Inventions personnelles [Damon et Madonthe, IIe partie, livre 6]. — La forme des récits n’est pas moins variée : — descriptions [IIe partie, livre 5] ; — conversations [IIe partie, livre 12] ; — narrations [IIIe partie, livre 7], on y trouve des modèles de tout, de lettres encore et de sonnets d’amour ; — sans compter quelques pages d’une touche plus réaliste ou plus brutale. — Du style de l’Astrée : — son élégance et sa clarté ; — sa douceur et sa fluidité ; — sa justesse dans l’abondance, — sa valeur psychologique ; — et, comme conséquence, de la peinture des variétés de l’amour dans l’Astrée. — L’amour sensuel et brutal [Eudoxe et Valentinian, IIe partie, livre 12] ; — l’amour volage et capricieux [Hylas, Ire partie, passim] ; — l’amour jeune et passionné [Chryséide et Arimant, IIIe partie, livres 7 et 8] ; — l’amour chevaleresque [Rosanire, Céléodante et Rosiléon, IVe partie, livre 10] ; — l’amour mystique [Céladon et Astrée]. — Variété des caractères. — Qu’il ressort enfin de l’ensemble du livre une impression de charme et d’apaisement sans analogue jusqu’alors dans la littérature ; — qui explique sa fortune, l’une des plus prodigieuses qu’il y ait dans l’histoire littéraire : — et sa longue influence.

1124. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Le mot honneur exprime un sentiment d’approbation et d’admiration suivi à l’occasion par les actes extérieurs correspondants. […] Elle n’est que leur représentant, et à l’occasion ils se passent d’elle. […] Honour, as here used, means a state of approving and admiring emotion, followed on occasion by corresponding outward acts. […] Now, whether we fix our contemplation upon this imaginary picture, or call to mind the generalizations we have had occasion to make from former ocular observation, we learn by the evidence of experience, that a line which, after diverging from another straight line, begins to approach to it, produces the impression on our senses which we describe by the expression “a bent line”, not by the expression, “a straight line”.

1125. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Sa dernière visite à Thémis fut à l’occasion d’un procès en divorce, complément du précédent procès en séparation. […] Cette jambe gauche m’aura-t-elle agacé, fait souffrir, coûté de l’argent, tout le petit pécule qui me restait d’une assez jolie aisance, fait manquer de bonnes occasions — et ce qu’elle me procure encore de souffrances, maintenant qu’elle et moi allons mieux. […] Et c’est pourquoi, dans cette occasion exceptionnelle, je désire que ces miens chers camarades fassent exception à leur rigorisme que j’approuve sans en approuver tout à fait toutes les décisions. […] C’était, je le sus par la suite, un vicaire de la paroisse, chanoine de Lincoln, au surplus, magistrat du comté, personnage aimable, plein de bonhomie, dont j’eus l’occasion de reconnaître, par la suite, la réelle charité. […] Qu’ajouterai-je de plus sur ce sympathique vieillard, lorsque j’aurai dit qu’il était fort cultivé et qu’il avait été l’ami, et je crois bien le contemporain à Eton, et à Oxford, ou à Cambridge, de lord Tennyson ;) J’aurai d’ailleurs l’occasion de rappeler sa mémoire.

1126. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Heureusement aussi que, par la même occasion, il a été décidé qu’il serait le seul conteur de son temps. […] Roger Ballu fut chargé, je ne sais plus à quelle occasion, de rédiger un rapport sur Auguste Rodin, notre grand sculpteur, car non seulement ils inspectent, ces inspecteurs, mais ils rédigent aussi. […] Elle fournit l’occasion d’entrefilets ainsi conçus : « X…, l’éminent romancier, dont le dernier livre en est à la soixantième édition, vient de perdre son père. […] Jules Simon, une occasion incomparable de se montrer dans toute la beauté de son attendrissement. […] Mais quoi, le tapage était amorcé, l’occasion était unique de se donner encore en spectacle.

1127. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Le feuilletoniste des Débats a bravement saisi l’occasion pour dire qu’il avait fait plus d’un emprunt au cours de ce maître qui a cessé de plaire. […] Aussi cette critique ne s’exerce-t-elle guère sur les écrivains d’autrefois : elle se contente de les saluer au passage, ainsi qu’il convient, quand elle les rencontre et que l’occasion s’en présente, mais sans aller au-devant d’eux et sans faire naître l’occasion. […] Jules Lemaître a beau afficher un général et un universel détachement, à l’occasion il y renonce et son indifférence s’émeut. […] Le Père avait une belle occasion de s’espacer sur les vices du temps, ayant pris pour sujet : la Faute. […] Les occasions lui ont été amplement fournies de montrer comme il sait pratiquer le pardon des injures.

1128. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On voit de l’autre les montagnes d’Auvergne fort proches, qui bornent la vue si agréablement, que les yeux ne voudraient point aller plus loin, car elles sont revêtues d’un vert mêlé qui fait un fort bel effet, et d’ailleurs d’une grande fertilité… Fléchier en chaque occasion aura de ces descriptions de la nature, descriptions un peu maniérées et qui empruntent volontiers aux choses des salons, au cristal, à l’émeraude, à l’émail, leurs termes de comparaison et leurs images : toutefois, sous l’expression artificielle, on retrouve un certain goût et un sentiment fleuri de la nature. […] À quoi, monsieur, ne servirait pas peu encore quelque autre ouvrage latin ou français sur la nouvelle largesse du roi dans la liberté qu’il a procurée par la terreur de ses armes et par l’effusion de ses trésors aux chrétiens captifs en Barbarie, qu’on n’attend que l’heure de voir revenir délivrés… L’estimable Chapelain suggérait là à son jeune ami un nouveau sujet de poème officiel et ennuyeux, pour trouver occasion de le faire valoir en Cour et auprès de Colbert.

1129. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

« On a bien de la peine à rompre, quand on ne s’aime plus. » On en était à ce point de difficulté : M. de Nemours le trancha, et M. de La Rochefoucauld saisit avec joie une occasion d’être libre, en faisant l’offensé : « Quand nous sommes las d’aimer, nous sommes bien aises qu’on nous devienne infidèle pour nous dégager de notre fidélité. » Il fut donc bien aise, mais non pas sans mélange ni sans des retours amers : « La jalousie, il l’a dit, naît avec l’amour ; mais elle ne meurt pas toujours avec lui. » Le châtiment de ces sortes de liaisons, c’est qu’on souffre également de les porter et de les rompre. […] Si l’on se demandait à quelle occasion particulière on a commencé à lire dans tel ou tel cœur, on trouverait que c’est presque toujours en une circonstance intéressée où l’amour-propre en éveil est devenu perçant ; mais il n’importe avec quelle vrille on ait fait le trou à la cloison, pourvu qu’on voie.

1130. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Nous l’avons vue souffrir à cet égard, souffrir réellement, lorsqu’on exprimait le moindre blâme devant elle ; et dans ces occasions elle imposait silence d’une manière qui n’était jamais désobligeante, car elle montrait tout simplement la peine qu’on lui faisait éprouver. […] Un jour, à je ne sais quelle occasion, et à Saint-Cloud, je crois, l’Empereur avait fait venir, pour jouer, les comédiens des petits théâtres, et il permettait, il désirait que ce fût plus gai que ne le sont d’ordinaire les spectacles de cour.

1131. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

« Dumouriez, qui avait entrevu le jeune duc de Chartres à l’armée de Luckner, l’observa attentivement dans cette occasion, fut frappé de son sang-froid et de sa lucidité dans l’action, pressentit une force dans cette jeunesse, et résolut de se l’attacher. » XII La lutte des Girondins avec Marat s’ouvre par un portrait que j’ai copié sur l’image de Marat mort dans sa baignoire, peint par le peintre David, qui osa se déclarer l’ami de ce forcené. […] C’est le combat que nous devons livrer. » (C’est celui que nous avons livré et gagné nous-même un demi-siècle plus tard, et que les amis de la liberté honnête, la seule liberté, livreront toujours dans des occasions semblables, s’ils veulent réconcilier la vertu et la liberté dans le gouvernement des masses.)

1132. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Louis-Philippe prouva dans une autre occasion plus solennelle qu’il n’acceptait rien des opinions et des actes de son père ; qu’il croyait à des vertus domestiques et même publiques en lui, particulièrement à la chaleur de ses sentiments paternels et à son dévouement stoïque à la république, mais qu’il n’acceptait ni la responsabilité de ses faiblesses devant la terreur, ni l’hérédité de son vote lâche et dénaturé contre son roi et son parent. […] Ma mère, élevée dans le palais même de Saint-Cloud et dans la familiarité des enfants du prince, du même âge qu’elle, avait des occasions quotidiennes de voir le duc d’Orléans (avant que la Révolution l’eût encore entraîné et souillé dans ses excès), et de le voir entre la princesse sa femme et ses enfants, dans ces intimités caressantes qui donnent la grâce de la nature aux heureux pères d’une nombreuse famille, dans les palais comme dans les chaumières.

1133. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Le luxe de sa cour éclipsait même celui des Médicis ; l’écrivain français Montaigne, à l’occasion de sa visite à Ferrare, s’extasie, dans ses notes de voyages, sur la prodigieuse splendeur de cette cour, sur le nombre des courtisans, et sur la magnificence des fêtes et des costumes. […] Pendant les fêtes, tournois et spectacles donnés à l’occasion de ce mariage, et qui durèrent six jours et six nuits, le Tasse fut présenté à Lucrézia et à Léonora, les deux charmantes sœurs du duc et du cardinal.

1134. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Dans cette pensée, elle chercha avec anxiété les occasions de rencontrer le général Bonaparte et de l’éblouir par sa conversation. […] XXVII Il est curieux d’étudier, dans les confidences intimes de madame de Staël à cette époque, l’étonnement et l’irritation dont elle fut saisie en s’apercevant de l’éloignement que le premier consul montrait en toute occasion pour elle.

1135. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Ce n’est pas un traître d’occasion, par emportement, ou orgueil blessé, comme Ganelon : la ruse est son caractère naturel ; avec lui nous atteignons le temps où le mensonge et l’intrigue, c’est-à-dire l’intelligence, entrent en lutte contre la franche brutalité et la force physique, puis vont prendre insensiblement le dessus sur elles, et du même coup sur l’honneur et sur la loyauté. […] Il est le grand machiniste de l’épopée : il empêche Ogier de tuer Charlot, fils de l’empereur, parce que le poète qui l’a fait trop obstinément féroce a laissé passer l’occasion de le fléchir ; il arrête le duel d’Olivier et de Roland, parce que le poète ne saurait pas faire un vaincu sans l’amoindrir36.

1136. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Mais c’est un compte difficile à établir, et peut-être quelques personnes se délectent à la lecture de Racine, qui ne le disent pas, n’en ayant point l’occasion. […] Deschanel avait une belle occasion de revenir au vrai sens du mot « romantisme » et de montrer qu’Ériphile est déjà, sauf le style, un personnage dramatique comme on les aimait aux environs de 1830.

1137. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

D’autres critiques racontent leur propre sensibilité à l’occasion des œuvres qu’ils analysent. […] Et je voudrais que, de ce contentement si naturel et si légitime, il restât à la République un sourire, une douceur, le désir de juger toujours dans un esprit équitable ce passé qui, en cette occasion, lui fut si avantageux ; qu’elle acquît par là l’utile notion de la lenteur nécessaire des transformations politiques et sociales, et qu’alors, sans rien perdre de sa générosité et sans rien répudier de ses rêves, elle se défiât un peu plus de ses ignorances, de ses impatiences, de ses intolérances, et se gardât aussi de quelques-uns de ses conducteurs.

1138. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Il faudrait même dire plus : La femme ou l’homme qui aspire à vivre sentimentalement ne s’en accorde pas l’occasion. […] Toutefois lorsque nous avons l’occasion d’entendre Œdipe à Colone, ou Œdipe-Roi, Horace, Athalie, Le Misanthrope, nous sentons qu’aucune lecture, fût-ce la plus belle de toutes, n’est capable de nous donner le ravissement, l’émotion supérieure, que nous éprouvons au spectacle d’un de ces chefs-d’œuvre.

1139. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Je n’ai pas besoin d’insister davantage en ce moment sur une telle discussion, que j’aurai naturellement plusieurs occasions de reproduire dans les diverses parties de ce cours. […] J’aurai naturellement occasion de lui donner toute son extension dans la leçon prochaine, en montrant que la possibilité d’appliquer à l’étude des divers phénomènes l’analyse mathématique, ce qui est le moyen de procurer à cette étude le plus haut degré possible de précision et de coordination, se trouve exactement déterminée par le rang qu’occupent ces phénomènes dans mon échelle encyclopédique.

1140. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Remarquons ici en passant, à l’occasion des accents qui donnent la vie aux langues et qui sont un trait caractéristique de la physionomie des différents peuples, remarquons, dis-je, que la langue française, dépouillée d’accents plus qu’aucune autre langue, en est plus propre à remplir les fonctions de langue universelle, dont Dieu lui a imprimé le caractère. […] Ce professeur s’exprimait ainsi, à l’occasion des paroles de Rousseau que nous venons de rapporter : « Il voulait découvrir les sources d’un grand fleuve, et il les a cherchées dans son embouchure : ce n’était pas le moyen de les trouver ; mais c’était le moyen de croire, comme on l’a cru des sources du Nil, qu’elles n’étaient pas sur la terre, mais dans le ciel. » J’accepte ces mots comme renfermant le sentiment de la vérité.

1141. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Nous ne cesserons dans cet ouvrage de tâcher de démontrer que le droit naturel des gens naquit chez chaque peuple en particulier, sans qu’aucun d’eux sût rien des autres ; et qu’ensuite à l’occasion des guerres, ambassades, alliances, relations de commerce, ce droit fut reconnu commun à tout le genre humain. […] Les Romains ne commencèrent à connaître les Grecs d’Italie qu’à l’occasion de la guerre de Tarente, qui entraîna celle de Pyrrhus et des Grecs d’outre-mer (Florus).

1142. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Viennent les crises, viennent les occasions, un conflit, l’apparition imprévue de quelque œuvre qui vous mette en demeure de choisir, de dire oui ou non sans hésiter (et il s’en est produit une en ces derniers temps)13, une œuvre qui fasse office de pierre de touche, et vous verrez, chez ceux même qui s’étaient fait des concessions et qui avaient presque l’air d’être tombés d’accord dans les intervalles, le vieil homme aussitôt se ranimer.

1143. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Une ou deux fois, dans les grandes occasions, quelque chose d’élevé et d’éloquent, — et c’est tout », C’est le même juge sévère en matières d’éloquence comme en tout, qui disait encore à propos de M. 

1144. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

On y rencontre à chaque page un esprit ferme, exact, sensé, fin, moral, ami des considérations, qui raisonne à l’occasion de chaque incident, mais qui raisonne bien, d’une manière solide et élevée, et qui, quand il décrit, nous rend en fort bonne prose ce dont Chateaubriand le premier nous a donné la poésie en traits hasardeux et sublimes, — Et il a lui-même jugé en termes excellents cette poésie un peu arrangée et toute chateaubrianesque du désert, quand il a dit (non pas dans cette relation, mais dans une de ses lettres) : « Les hommes ont la rage de vouloir orner le vrai au lieu de chercher seulement à le bien peindre.

1145. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Ceux qu’on appelait anarchistes, les chauds révolutionnaires de l’Ain s’en étaient emparés pour s’en faire une arme ; les blancs, au contraire, n’y avaient vu qu’une excellente occasion pour en décrier l’auteur et le cribler d’épigrammes.

1146. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Mais ceci se retrouvera à l’occasion de quelque prochain recueil.

1147. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Passe encore quand l’abbé archéologue soumet au saint homme l’ explication d’un ancien tombeau et des symboles ou inscriptions qui le recouvrent ; cela donne sujet du moins à son austère ami de moraliser en ces hautes paroles : « Les hommes, lui écrit Rancé à cette occasion, sont à plaindre en bien des choses, mais particulièrement dans la vanité de leurs tombeaux.

1148. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Casanova, qui avait été leur compagnon de route, ne les abandonna pas à leur arrivée ; et la belle dona Lucrezia lui fournit l’occasion d’être de leurs excursions à Frascati, à Tivoli et aux villas d’alentour.

1149. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

L’auteur, on le conçoit, prend occasion du récit de Simiane pour juger la première moitié du xviiie  siècle et en retracer les principales figures ; aussi, dans le récit de Simiane, sent-on par trop fauteur de nos jours.

1150. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

C’est ce que disait Chapelain, mais il le disait de la Pucelle : et c’est un argument qui ne vaut que par l’occasion où l’on s’en sert.

1151. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

« Il n’y a que la passion, disait-elle, qui soit raisonnable. » Et il n’y avait que l’infini qui la satisfit : « Je n’aime rien de ce qui est à demi, de ce qui est indécis, de ce qui n’est qu’un peu. » Elle manifesta magnifiquement l’essentiel idéalisme de l’amour, par la disproportion de ses inassouvibles passions aux éphémères ou médiocres objets qui en étaient l’occasion.

1152. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Dans ce rôle encore, il fut admirable de souplesse, de netteté d’esprit, d’éloquence dans toutes les occasions qu’il eut de parler ou d’écrire.

1153. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

L’essentiel était de manifester une originalité personnelle, de créer de l’esprit ou un système, et de se montrer avantageusement à l’occasion de son auteur.

1154. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Ce lui fut l’occasion toute naturelle de revoir ses classiques anciens, et de ces études d’homme sortit une traduction de Théocrite et d’Anacréon, dont la savoureuse littéralité fut un régal pour les délicats et mit hors de l’ombre ce nom que d’incessants travaux allaient rendre glorieux.

1155. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

C’est surtout celui de Cyrano de Bergerac, qui fut (tout le monde le sait aujourd’hui) l’occasion de plusieurs duels : car le porteur n’entendait pas qu’on raillât cette partie trop remarquable de sa personne.

1156. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Or si l’expérience n’explique pas l’expérience, à fortiori elle n’explique pas les idées des choses morales, supra-sensibles : l’expérience en est l’occasion et non la source.

1157. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Les passions exagèrent la vue des choses, même pour les meilleurs esprits ; elles détournent, elles amusent ; on a du jugement, mais on le suspend dans les occasions où il nous gêne ; on a le sentiment des ridicules, mais on l’étouffe sous une certaine chaleur d’enthousiasme qui séduit.

1158. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Ce fut dans la session de 1844, et à l’occasion surtout de la loi sur l’instruction secondaire, que l’orateur prit, à la Chambre des pairs, la position élevée qu’il a gardée depuis, et qu’il se posa décidément comme le chef du parti catholique, le défenseur et un peu le conducteur du clergé et de l’épiscopat français tout entier.

1159. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

L’auteur oublie dans cette double occasion que Frédéric Ier ne s’est croisé que deux fois, la première n’étant encore que duc de Souabe, en 1147, en compagnie de son oncle Conrad III ; la seconde étant empereur, en 1189.

1160. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Ce travail a été publié à l’occasion des Œuvres et Correspondance inédites de Tocqueville, publiées et précédées d’une notice par M. 

1161. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Au reste, la comparaison qu’Homère a faite des sanglots de Télémaque et d’Ulysse, aux cris d’un aigle et de ses aiglons (comparaison que nous avons supprimée), nous semble encore de trop dans ce lieu ; « et, s’étant jeté au cou, de Benjamin pour l’embrasser, il pleura ; et Benjamin pleura aussi, en le tenant embrassé » : c’est là la seule magnificence de style, convenable en de telles occasions.

1162. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 4, de l’art ou de la musique poëtique, de la mélopée. Qu’il y avoit une mélopée qui n’étoit pas un chant musical, quoiqu’elle s’écrivît en notes » pp. 54-83

Ainsi avant que de rapporter les passages des auteurs grecs ou latins qui en parlant de leur musique par occasion, ont dit des choses qui prouvent, s’il est permis d’user de cette expression, l’existence de la melodie qui n’étoit qu’une simple déclamation, je prie le lecteur de trouver bon que je transcrive encore ici quelques endroits de ceux des anciens auteurs qui ont traité de leur musique dogmatiquement, et qui prouvent cette existence.

1163. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Par conséquent, quand même nous n’aurions pas d’autres faits pour postuler l’existence de la horde — et il en est que nous aurons un jour l’occasion d’exposer — l’existence du clan, c’est-à-dire de sociétés formées par une réunion de hordes, nous autorise à supposer qu’il y a eu d’abord des sociétés plus simples qui se réduisaient à la horde proprement dite, et à faire de celle-ci la souche d’où sont sorties toutes les espèces sociales.

1164. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Les uns et les autres ne prennent d’abord la critique que comme un pis-aller et se promettent bien de lui manquer de parole à la première occasion ; mais ici commence l’enchantement.

1165. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Sans porter un jugement sur les deux littératures qui se disputent aujourd’hui l’empire du monde, et sur lesquelles nous aurons, au reste, occasion de revenir, qu’il nous soit permis de remarquer d’abord que la littérature romantique a pris naissance au sein d’une langue qui est encore, pour ainsi dire, dans le travail de l’évolution ; c’est la langue allemande que je veux désigner.

1166. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Elles sont heureuses d’avoir à répondre à ces vieilles bêtises traditionnelles qui ne font pas que de courir les rues, mais qui y bâtissent des maisons… Pour elles, c’est l’occasion de thèses faciles et infinies dans lesquelles elles frétillent comme le poisson dans l’eau.

1167. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Quant à nous, qui avons cherché dans le livre de Huc une occasion d’être juste envers un pays pour lequel nous n’avons jamais éprouvé de respect ni de sympathie, ce que nous avons trouvé de plus remarquable dans ce peuple, qui a le mouvement sans la vie, c’est l’esprit, — c’est ce genre de pensées qui ne viennent pas du cœur, par opposition avec les grandes qui en viennent et qui constituent le Génie, — c’est l’esprit comme les vieilles civilisations le comprennent, volatil, brillant, chatoyant, agaçant comme un diamant aux lumières, affilé comme un dard, passant comme une flamme, ou qui reste comme un parfum.

1168. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

… La biographie nous dévore, et une biographie comme celle du comte Gaston de Raousset-Boulbon, l’héroïsme des hommes n’en donne pas l’occasion tous les jours !

1169. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

On prend aux cheveux l’occasion.

1170. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Tous les grains de poussière qu’avait fait tomber sur ce marbre blanc, la Philosophie, qui ne veut ni des hommes trop purs ni des hommes trop grands, il les a essuyés, il les a effacés, avec une piété jalouse, et cela nous a été une occasion d’apprendre les détails, inconnus jusque-là, du second mariage de Colomb.

1171. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Et pourtant quelle meilleure occasion qu’une histoire qui va de 1584 à 1598 pour peser cette gloire faite et surfaite par des cadets de famille en guerre contre leurs aînés (car voilà tout le secret du protestantisme de la noblesse de Henri IV !)

1172. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Pour les uns, en effet, ces lettres, exhumées d’une correspondance de famille, étaient une occasion excellente de reclasser à nouveau, sans le changer de place, un livre (Werther qui fut l’engouement de toute une époque, et dont, selon nous, le succès fut plus le fils des circonstances que du génie).

1173. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

L’abbé Mitraud10 [Le Pays, 11 janvier 1855] Le livre de M. l’abbé Mitraud a été l’occasion d’un véritable phénomène.

1174. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

Dire comment il n’est que le troisième, expliquer sa place hiérarchique dans l’ordre de composition qu’il avait choisi pour les ambitions et les bonheurs de sa pensée, nous donnera l’occasion de poser quelques-unes de ces idées générales préliminaires sur lesquelles la Critique doit s’élever pour mieux juger les hommes qui seraient plus haut qu’elle de plain-pied.

1175. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Valens, qui ne manqua jamais une occasion d’être cruel, sous prétexte d’être juste, l’avait fait traîner dans les prisons, où il souffrit tous les tourments que notre justice barbare ne compte pour rien, parce que ces tourments ne sont point la mort.

1176. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

L’entretien qui suivit, offrit aux interlocuteurs plus d’une occasion de pratiquer le contraire de ce qu’ils venaient de dire. […] Heureusement que la vie nous procure l’occasion de réparer les fautes commises, même les plus graves. […] L’homme, qui a du nerf, au contraire, saisit l’occasion et achève l’impossible. […] Voilà qui ne se peut souffrir et je protesterai de toutes mes forces chaque fois que l’occasion s’en offrira. […] Un des chardonnerets, plutôt ébloui que touché par le coup du chasseur, profite de l’occasion qui s’offre et s’envole de sa main.

1177. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

J’aime le sage en évidence, comme l’athlète sur l’arène : l’homme fort ne se reconnaît que dans les occasions où il y a de la force à montrer. […] Mais après avoir, chemin faisant, saisi l’occasion de venger Posidonius à Rhodes, et Sénèque en Corse, revenons à notre sujet. […] Sa vertu fait peur : oui, aux efféminés, aux flatteurs, aux enfants et peut-être même à l’homme que la nature n’a pas destiné au rôle de Régulus ou de Caton, si l’occasion s’en présente, et par conséquent à beaucoup de monde, à Saint-Évremond, à moi ; avec cette différence qu’il est fier de sa faiblesse, et que je suis honteux de la mienne ; qu’il plaisante de cette vertu, et que je me prosterne devant elle. […] Je n’ai su ce que je disais… Il ne fallait pas en agir ainsi… La belle occasion qui m’a échappé ! […] 15° « Que l’auteur avait écrit contre la Providence… » A l’occasion d’un traité de Sénèque, l’auteur a cru devoir exposer la difficulté puérile, car c’est ainsi qu’il l’appelle, à laquelle le philosophe romain autrefois, et, de nos jours, le profond Leibnitz, s’étaient proposé de répondre.

1178. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Plus tard, en 1811, à l’occasion de son élection à l’Académie, ses ennemis rappelleront qu’il pensa comme les encyclopédistes. […] L’exécution du duc d’Enghien lui aurait simplement fourni une occasion de démissionner avec éclat. […] C’est par là (et par les occasions), non par l’intelligence, qu’un Talleyrand a pu l’emporter, comme diplomate, sur l’auteur d’Atala. […] Nous plaignons ce grand homme d’être, à certains égards, plus naïf et plus dupe que nous, de nous donner avantage sur lui, de nous prodiguer les occasions de le considérer avec un sourire. […] Volontiers solennel et un peu tendu dans ses livres, il était facilement, dans la conversation, libre, familier, et même, à l’occasion, assez vert.

1179. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Ce fut une œuvre d’occasion et à laquelle il n’attachait pas sans doute un très grand prix. […] L’occasion paraît bonne de comparer le romanesque et la poésie et d’en marquer, s’il se peut, les différences. […] Et, comme elle-même adore en secret, et sans se l’avouer, l’un des deux frères, tout, dans la position subalterne qu’elle occupe, lui devient une occasion de souffrance et une occasion d’héroïsme. […] Bref, il n’y a point d’amour sans vanité ou sans égoïsme, puisqu’il n’y a pas d’amour sans jalousie ou que, si elle fait défaut, c’est que l’occasion a manqué. […] Hector Crémieux de m’avoir fourni l’occasion de repasser ces beaux souvenirs, et je ne lui reprocherai point de les avoir profanés.

1180. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Certes, on a cherché la bonne occasion, depuis des semaines ; mais quoi ! […] Alors, faute d’une occasion très bonne, on saisit celle qu’on trouve. […] Une occasion de folie et qui tourne en sagesse, par l’œuvre énergique de la raison : c’est une tragédie en effet. […] Sa femme n’évite pas l’occasion de le trouver, dans le monde, plus gauche que ne le permet la coquetterie conjugale. […] Toute occasion lui est bonne : après maintes occasions, il fut généralement informé.

1181. (1923) Nouvelles études et autres figures

Mais l’occasion était trop belle pour la magistrature de prendre sa revanche contre le révolutionnaire et l’athée. […] Il fut prudent, ne s’inféoda à aucun parti ; mais il fonda un journal et attendit l’occasion. […] Pour un peu, il saurait gré à l’Empire d’avoir fourni à Hugo l’occasion d’utiliser toutes ses foudres disponibles. […] Deux années d’études désintéressées, deux années de science pure, d’une science dont ils n’auront peut-être jamais l’occasion de se servir. […] Il avait toujours l’air heureux de vous voir, comme si vous lui apportiez une occasion de vous obliger ; et, même quand le succès de votre dernier livre ne répondait pas à son attente, ou à la vôtre, il trouvait toujours des mots qui vous remontaient.

1182. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Qu’est-ce qu’elle enseigne, cette raison, et, c’est bien l’occasion de le dire, qu’est-ce qu’elle chante cette raison ? […] Il est bon de choisir des modèles qui ne soient que des occasions. « À propos d’Ésope » aurait pu être le titre des Fables de La Fontaine, comme « À propos de Théophraste » le titre des Caractères. […] Et c’est en cela qu’il est le vrai classique, comme nous aurons sans doute l’occasion de le dire plus loin. […] Il y aurait occasion d’erreur. […] Ducros a pu tracer une grêle esquisse de la morale encyclopédiste, sur quoi nous aurons occasion de revenir.

1183. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Mais il ne traitait que de lui ; et les sujets qu’il avait choisis n’étaient que les occasions de se révéler à lui-même. […] Montaigne, qui ne vivait pas sous le régime de l’information rapide et aguichante, demandait à ses lectures les occasions de son émoi très attentif. […] Elles vous séduisent les pères de famille avec un subtil entrain : les pères et, à l’occasion, les fils. […] Et ce n’est pas l’occasion d’épiloguer sur les doctrines. […] Il naît des âmes orientales jusqu’aux derniers confins de l’Occident ; et il suffira d’une petite occasion pour qu’elles acquièrent la conscience de leur qualité exotique.

1184. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Elles ne surgissent point spontanément, il leur faut une occasion ou un excitant extérieur, comme cela a lieu dans toutes les fonctions physiologiques. […] De nos jours, on a vu des grands physiciens faire des découvertes du premier ordre à l’occasion d’expériences instituées d’une manière illogique par rapport aux théories admises. […] Il me suffira d’avoir prouvé que les recherches scientifiques ou les idées expérimentales peuvent prendre naissance à l’occasion d’observations fortuites et en quelque sorte involontaires qui se présentent à nous, soit spontanément, soit à l’occasion d’une expérience faite dans un autre but. […] On met ce procédé en usage toutes les fois qu’on n’a pas d’idée préconçue pour entreprendre des recherches sur un sujet à l’occasion duquel des observations antérieures manquent. […] Il n’y a rien d’accidentel, et ce qui pour nous est accident n’est qu’un fait inconnu qui peut devenir, si on l’explique, l’occasion d’une découverte plus ou moins importante.

1185. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

J’aimerais en particulier le déguisement de M. de  Pourceaugnac en femme, si le danger véritable que court à cette occasion ce pauvre gentilhomme, ne m’inspirait un intérêt trop sérieux pour être compatible avec la gaieté comique. […] J’examinerai en détail trois pièces de Molière, l’une, parce qu’elle est imitée de Plaute, et qu’elle me fournira l’occasion d’un rapprochement instructif ; les deux autres, parce qu’elles passent communément pour le nec plus ultra de la comédie. […] Mon rôle modeste s’est borné à en développer quelques conséquences, à produire au grand jour une faible partie du trésor de vérités qu’ils renferment, et je n’ai pas négligé une occasion de répéter les propres paroles du maître, certain qu’elles charmeraient mon auditoire.

1186. (1908) Après le naturalisme

Des lois, tout en restant immanentes, peuvent ne plus trouver l’occasion de s’exercer parce que d’autres conditions se sont réalisées, parce que la scène de leurs exploits habituels s’est transformée. […] Les grands mots prononcés en cette occasion les effrayèrent. […] L’idée de patrie à laquelle une éducation traditionaliste convainc dès sa jeunesse l’homme de s’y sacrifier à l’occasion, c’est le résultat plus vaste des deux forces précédentes mises au service de l’égoïsme d’un seul, le plus fort de tous, et se renouvelant par droit dynastique. […] Leurs efforts risqueraient de se perdre en ne trouvant pas l’occasion de s’exercer.

1187. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

D’autre part, ce serait inutile, car j’ai eu déjà l’occasion de manifester mon opinion sur la crise littéraire qui vous occupe, dans une brochure intitulée Réflexions sur l’Art des vers, que j’ai publiée, il y a trois ans, chez Lemerre. […] Les occasions sont rares qui exigent toute l’ampleur du Verbe, tout le chatoiement de la parole, toute la symphonie des mots. […] Comme je me rendais au théâtre de l’Œuvre où l’on donnait Brand, je rencontre Clovis Hugues, Clovis Hugues le député, le Provençal, le poète… C’était le cas ou jamais de saisir l’occasion par les cheveux ! […] Je ne suis pas, en principe, l’ennemi déclaré de ce que vous appelez le « vers libre », le « vers décadent » ; si l’on est doué d’une extrême finesse d’oreille, d’une très grande délicatesse de touche, on en peut, à l’occasion, tirer d’excellents effets ; mais force m’est bien de reconnaître que, les trois quarts du temps, ce vers, ou soi-disant vers, n’est que de la prose rimée ou assonancée.

1188. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Les tambours, eux aussi, ont la même spécialité, ce qui ne les empêche pas, à l’occasion, d’enthousiasmer singulièrement les hommes. […] Cent hommes, même compétents, mis en face du même livre ou du même tableau, en ressentiront cent impressions différentes, à supposer, par exemple, qu’ils reviennent les uns d’une noce, les autres d’un enterrement ; d’où je conclus que tout ce à quoi un artiste peut prétendre, c’est, non pas de nous faire voir les choses telles qu’il les a vues, mais de nous faire voir au-delà, en nous offrant l’occasion d’impressions à peu près analogues à celles qu’il a reçues, et surtout de mettre aussitôt notre tête et notre cœur dans une telle ébullition, que nous nous surprenions instantanément à créer au-dedans de nous-mêmes toutes sortes de jolis chefs-d’œuvre, qui n’ont que le tort de n’être pas encore réalisés. À vrai dire, le livre, le tableau, la symphonie d’un artiste ne sont pour moi que des occasions de chefs-d’œuvre pensés, seulement pensés, mais qui néanmoins m’appartiennent bien en propre. […] Mais j’ai trop critiqué ceux qui me sont tombés sous la main pour ne pas lui rendre justice où j’en trouve l’occasion. […] Un peu de fumier aux mains ne vous siérait même, à l’occasion, pas trop mal, et le fumier n’est pas à dédaigner, car sans lui plus de pain à vous mettre sous la dent, plus de vin pour vous arroser la luette, ni plus de serviette pour vous essuyer les babouines.

1189. (1927) Des romantiques à nous

Une illusion, un mythe, que la froide critique peut dévoiler, sans que la sensibilité refuse d’en goûter, à l’occasion, la vertu inspiratrice, a joué dans l’œuvre de ces chercheurs de sources un rôle important : l’illusion, le mythe du « populaire ». […] Rimsky a pu se tromper en cette occasion. […] Cet ouvrage de jeunesse a des faiblesses ; mais il a d’autre part, mieux que des promesses : de grandes beautés pathétiques ; les unes et les autres fort bien discernées par Lekeu lui-même, comme en témoignent les lettres que publie Mlle Lorrain dans la belle et émouvante biographie qui est l’occasion de ces souvenirs. […] Il y avait bien dans sa clientèle des fils de famille dont la solvabilité était garantie par la situation de leur papa, situation sur laquelle maître Baptiste, qui avait des amis jusqu’à Marvejols, Quimper-Corentin ou Saint-Gaudens, trouvait l’occasion de s’instruire d’un air indolent. […] C’est la vingtième fois qu’ils viennent à la même occasion.

1190. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Je me crois obligée de vous consulter dans toutes les occasions graves et je suis persuadée que vous y prendrez l’intérêt que de pareilles matières comportent. […] Le grand-duc lui a demandé si elle avait quelqu’un de sa famille décoré de l’ordre de Saint-Georges (c’était une messe à l’occasion de la fête des chevaliers de Saint-Georges). […] Il me semble pourtant que tu pourrais bien m’adresser deux mots à l’occasion de ma mention honorable. […] Quand on perd une occasion, on s’imagine qu’il ne s’en trouvera plus jamais d’autre. […] Il me semble qu’il y a place pour tout cela dans un même individu, tout dépend du moment, de l’occasion, des circonstances.

1191. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Envahie, saccagée, durant les guerres du règne de Louis XIV, puis de la Révolution, la Belgique devient, à maintes occasions, le champ et le cimetière de l’Europe. […] Ce scénario banal donne à Eekhoud l’occasion de brosser quelques-unes de ses fresques les plus violentes, les plus atroces. […] — d’avoir eu l’occasion d’affirmer une fois de plus tout ceci, et de rendre cet hommage que je devais entre tant d’autres, à une âme qui fut toujours la sœur aînée, l’éducatrice et la bonne protectrice de la mienne. […] MM. le Roi et la Reine de Belgique ne manquent aucune occasion de leur témoigner une affectueuse sollicitude. […] Bruxelles, rue Treurenberg), à l’occasion de l’Exposition de Liège.

1192. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Hugo l’exprime ainsi : « À l’occasion de Shakespeare, toutes les questions qui touchent à l’art se sont présentées à son esprit. » Artiste il s’est expliqué sur l’art. […] Elle lui ajoute aussi, par la même occasion, un vernis conventionnel et un conformisme extérieur, et c’est dangereux. […] Les figures de Plutarque, les livres de sa bibliothèque, lui donnent sans cesse l’occasion d’étendre ce tour du propriétaire ; il est le précurseur, il est le maître de la critique voluptueuse à la Sainte-Beuve, et personne n’en a poussé des pointes plus délicates que lui. […] En faisant couler dans les veines du sentiment un sang plus riche, en lui donnant un air plus vif à respirer, il l’a rendu plus apte sinon à juger le sentiment, du moins à le reconnaître, à le relayer, à vibrer avec lui ou à son occasion. […] Campistron comme Sainte-Beuve crée quelque chose à l’occasion de Racine.

1193. (1896) Études et portraits littéraires

Son rôle en cette occasion fût-il donc, de tous points, honorable ? […] Et il en prend occasion pour nous renseigner sur la franc-maçonnerie piémontaise. […] Et en même temps, noblesse et tiers état ne perdaient guère une occasion d’accuser leurs rivalités. […] Ajoutons que le portraitiste satirique se révèle paysagiste à l’occasion. […] Contrariété de soi-même, détachement volontaire, même arrachement de vive force, à l’occasion.

1194. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Et surtout l’idée religieuse et austère, que fomentait le jansénisme, allait à ne voir partout au dehors qu’occasion d’exercice et de mortification pour l’âme, et à obscurcir, à fausser, pour ainsi dire, le spectacle naturel dans les plus engageantes solitudes. […] De même, en exagérant et subtilisant en mainte occasion au sujet des bienfaits et des prévenances de la nature, il lui arrive d’impatienter à bon droit celui qu’il vient de charmer ; à force d’apologie, il rappelle et provoque les objections.

1195. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

En 1759, d’Argenson, qui s’échauffe, se croit déjà proche du moment final. « Il nous souffle un vent philosophique de gouvernement libre et antimonarchique ; cela passe dans les esprits, et il peut se faire que ce gouvernement soit déjà dans les têtes pour l’exécuter à la première occasion. […] En beaucoup d’occasions, les titres littéraires avaient la préférence sur les titres de noblesse.

1196. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

« D’où viendraient toutes les dissensions qui naissent parmi les hommes à l’occasion de leurs biens, de leurs femmes et de leurs enfants, lorsque la matière de toute dissension sera ôtée ? […] société de pères et de mères d’occasion, sans affection survivant à leur accouplement !

1197. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

D’ailleurs, en admettant qu’un jury, sauvage appréciateur des circonstances, de l’urgence, de la pitié du misérable, l’eût condamné à cinq ans de travaux forcés pour cette bonne action d’un oncle devenu un moment fou de miséricorde pour sa famille, quand la loi de 1795 ne le condamnait qu’à un an de prison ; quand on l’aurait ensuite condamné à mort pour le vol d’une pièce de quarante sous à un enfant qui n’avait de témoin que ses larmes ; quand toutes ces pénalités romanesques seraient aussi vraies qu’elles sont heureusement fausses, y avait-il là quelque chose qui fût de nature à changer en bête féroce un pauvre homme injustement condamné, et à en faire un assassin d’occasion du seul homme de Dieu qu’il eût rencontré à son premier pas sur sa route, l’évêque de Digne ? […] J’ai essayé comme un autre, dans une de ces rares occasions nées d’elles-mêmes, de la continuer en l’innocentant, en lui ôtant son venin comme à la vipère, en lui arrachant sa dent malfaisante avant de la cacher dans mon sein comme le psylle d’Égypte ; j’ai proclamé toutes ses vérités sans lui concéder ni crime ni colère.

1198. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Elle décrit en termes pathétiques, à l’envoyé de Charles IX à Londres, les disgrâces de son avant-dernière prison : « Elle n’est que de vieille charpenterie, écrit-elle, entr’ouverte de demy pied en demy pied, de sorte que le vent entre de tous costez en ma chambre, je ne sais comme il sera en ma puissance d’y conserver si peu de santé que j’ay recouverte ; et mon médecin, qui en ha esté en extresme peine durant ma diette, m’ha protesté qu’il se déchargeroit tout à fait de ma curation, s’il ne m’est pourveu de meilleur logis, luy mesme me veillant durant ma dite diette, ayant expérimenté la froydure incroyable qu’il faisoit la nuit en ma chambre, nonobstant les estuves et feu continuel qu’il y avoit et la chaleur de la saison de l’année ; je vous laisse à juger quel il y fera au milieu de l’hyver, cette maison assise sur une montagne au milieu d’une plaine de dix milles à l’entour, estant exposée à tous ventz et injures du ciel… Je vous prye luy faire requeste en mon nom (à la reine Élisabeth), l’asseurant qu’il y a cent païsans en ce meschant villaige, au pied de ce chasteau, mieuz logez que moy, n’ayant pour tout logis que deux méchantes petites chambres… De sorte que je n’ay lieu quelconque pour me retirer à part, comme je peux en avoir diverses occasions, ni de me promener à couvert : et pour vous dire, je n’ay esté oncques si mal commodée en Angleterre... » Les serviteurs écossais et les compagnes de sa fuite et de sa captivité succombaient un à un à cette longue agonie des prisons. […] La témérité sans scrupules de Marie Stuart et peut-être l’astuce de ses ennemis dans le conseil en fournirent l’occasion à Élisabeth.

1199. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Ninon avait été l’amie d’occasion de madame de Maintenon, devenue depuis l’épouse de Louis XIV et l’inspiratrice de Bossuet. […] Il apportait au théâtre une dernière tragédie, Irène, pièce peu digne de son génie, mais occasion de couronner dans l’auteur tant d’autres gloires.

1200. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

On dispute ferme à l’occasion sur une comédie de l’Arioste, ou sur deux sonnets rivaux : Malleville et Voiture ont fait chacun une Belle Mutineuse. […] Notre littérature y perdit sans doute en hauteur et profondeur ; et les plus grandes questions, les plus vitales en furent exclues ou furent réduites à s’y glisser par occasion : de là ce que nos chefs-d’œuvre classiques paraissent avoir quelquefois d’un peu court, quand on les compare à certaines œuvres des autres littératures.

1201. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Hugo ne dit pas quand… Ce que nous avons dit à l’occasion d’Hernani s’appliquera à beaucoup de productions du même genre, et nous n’aurons plus à revenir sur la question principale : la liberté dans l’art réclamée au même titre que la liberté dans la société. […] Il lui faut des contrastes heurtés qui fournissent au développement stratégique de ses rimes, de ses similitudes, de ses images, de ses symboles, de magnifiques occasions, de périlleux triomphes.

1202. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Le typhus, qui sévit à Montréal en 1847, lui offrit une belle occasion de contenter sa soif. […] Il perdait peu d’occasions de traiter de fadaises et de futilités les études si estimées des nicolaïtes.

1203. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Des occasions nombreuses se présenteront bientôt de revenir à ces questions. […] Je suis bien aise d’avoir cette occasion d’attirer l’attention de vos lecteurs vers un nom dont ils entendront encore parler.

1204. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Dans la haute société, la mode est à Wagner ; pour les musiciens, la connaissance minutieuse de Wagner est un minimum : qui ne peut à l’occasion faire du Wagner ne sait pas son métier ; les littérateurs parlent de Wagner, le citent, s’en inquiètent ; les peintres et les sculpteurs savent qu’il existe. […] Parlant de sa campagne de France et de toute une longue année de son existence sottement gaspillée à cette occasion, M. 

1205. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

N’hésitons point, en revanche, puisque c’en est ici l’occasion, à rendre le naturalisme responsable de l’une des plaies qui ont le plus violemment attaqué l’organisme du roman moderne depuis le jour où l’école de Médan parvint à triompher. […] C’était bien ici l’occasion de réunir toutes les âmes individuelles de ce peuple, pour en faire jaillir l’âme collective !

1206. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Un éloge est un bon placement, qu’on fait volontiers dans l’occasion. […] Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en citer en note quelques passages.

1207. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

C’est pourquoi l’idée ne serait pas venue de l’exagérer, de l’ériger en système, de créer un art pour elle, si le rire n’était un plaisir et si l’humanité ne saisissait au vol la moindre occasion de le faire naître. […] Il est vrai que les phrases ne se font pas toutes seules, et que si nous rions d’elles, nous pourrons rire de leur auteur par la même occasion.

1208. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

C’est pour en jouir, sans négliger cependant les occasions d’accroître ces avantages autant qu’il est possible.

1209. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Il ne s’en ennuie pas, c’est son goût et son mérite ; et chaque fois que l’occasion s’en présente, il y rentre avec ardeur et verve ; il redit ce qu’il ne rougit pas de penser avec tous les maîtres ses prédécesseurs, mais il le redit bien comme le pensant lui-même et comme venant de se retremper vivement au bouillon de la source.

1210. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

On pouvait croire qu’avec toute son éloquence d’invective, il manquait de finesse ; mais il a prouvé par deux ou trois passages des Affaires de Rome qu’il en était capable à l’occasion.

1211. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

J’aurai assez d’occasions, chemin faisant, de marquer ce point sans l’annoncer à l’avance ; les lecteurs français sont d’eux-mêmes assez éveillés là-dessus.

1212. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Mais cet enseignement philosophique ne lui allait pas ; et dans son morceau sur l’Avenir de la métaphysique, à l’occasion d’un livre de M. 

1213. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Il est raconté dans la vie d’un de nos Bienheureux qu’un jour il parcourait une ville à cheval avec ses amis : Dieu, qui le voulait avoir, le jeta par terre dans la boue, et ce fut l’occasion de son salut et de sa sainteté.

1214. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Ainsi pour le général Dupont et pour tant d’autres, qui saisirent aux cheveux l’occasion.

1215. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

La Revue des Deux Mondes trouve occasion de vérifier ce mot-aujourd’hui ; elle en prend acte à son honneur.

1216. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Plutarque, de qui l’on tient la particularité, juge que cette crainte était excessive et que la parole de Phœnix n’est nullement déplacée en cette occasion.

1217. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Nous aurons plus d’une occasion d’y revenir.

1218. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Charles Giraud) : « Il m’est arrivé bien souvent de donner des avis, et à des ministres de ma connaissance ou de ma familiarité de dire à l’occasion : « mais prenez garde, voilà tel ou tel fait, tel indice grave, telle initiative considérable qui, si on la néglige et si l’on n’en tient compte, peut avoir ses inconvénients. » A quoi il m’était invariablement répondu d’un certain air : « On s’en passera ».

1219. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

J’aurai souvent l’occasion de faire remarquer les changements qui se sont opérés dans la littérature, à l’époque où les femmes ont commencé à faire partie de la vie morale de l’homme.

1220. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

A l’occasion, la soubrette payait pour la dame.

1221. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

On démontre que des sorciers connaissent l’avenir en citant cent occasions où ils ont prédit juste ; mais on a oublié les milliers de cas où ils se sont trompés.

1222. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Il sait, à l’occasion, entrer dans toutes les folies et s’y intéresser ; mais il n’a pas le moindre grain de folie pour son compte.

1223. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Sainte-Beuve Son premier voyage en Espagne qui est de 1840, et qui fut, dans sa vie d’artiste, un événement, lui avait fourni des notes nouvelles, d’un ton riche et âpre, bien d’accord avec tout un côté de son talent ; il y avait saisi l’occasion de retremper, de refrapper à neuf ses images et ses symboles ; il n’était plus en peine désormais de savoir à quoi appliquer toutes les couleurs de sa palette.

1224. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Les Gelosi reparurent, en 1588, à l’occasion des seconds États généraux de Blois, qui furent plus orageux encore que les premiers ; mais ils se hâtèrent de repasser les monts, chassés par les arrêts du Parlement ou plutôt épouvantés par le meurtre du duc de Guise et par les troubles qui s’ensuivirent.

1225. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Peut-être était-ce là une opinion tardive, produite vers la fin du premier siècle par l’âge avancé où Jean semble être parvenu, cet âge ayant donné occasion de croire que Dieu voulait le garder indéfiniment jusqu’au grand jour, afin de réaliser la parole de Jésus.

1226. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Occasion de triptyque.

1227. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Ce fut une occasion de disputer le prix de la poésie ; et ce prix, au moins à la campagne, était un bouc, ou une outre de vin, par allusion au nom de l’hymne bachique, appelée depuis longtemps tragédie, c’est-à-dire, chanson du bouc ou des vendanges.

1228. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il est quelquefois cassant ; il est quelquefois un peu trop admiratif et ami de tout le monde ; il est quelquefois, à votre goût, trop tourné du côté du passé ou au contraire trop attiré vers les nouveautés, et homme qui découvre tous les matins un nouveau chef-d’œuvre, ce qui lui fait oublier celui qu’il a découvert hier ; il est quelquefois l’homme qui n’a que de la mémoire et qui cite presque sans choix, et vous le trouvez monotone ; il est quelquefois l’homme qui, en parlant des autres, songe surtout à lui et qui, dans l’esprit des auteurs, ne trouve presque qu’une occasion de faire admirer celui qu’il a ; mais quels que soient ses défauts vous l’aimez toujours un peu : le lecteur aime celui qui lit et qui lui parle de lectures, et en vient même, par besoin de confidences intellectuelles à faire et à recevoir, à ne pouvoir plus se passer de lui Eh bien !

1229. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Le procès du Dictionnaire, une des causes célèbres de la littérature, est trop connu pour que je croie devoir m’en faire en cette occasion le rapporteur après tant d’autres1.

1230. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Il est des hommes qui passent obscurs dans la vie, et qui seraient grands si l’occasion historique leur venait.

1231. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

On sent ce qu’ont de sérieux ces communications entre les premiers peuples, qui, à peine sortis de l’état sauvage, vivaient ignorés même de leurs voisins, et n’avaient connaissance les uns des autres qu’autant que la guerre ou le commerce leur en donnait l’occasion.Ce que nous disons de l’isolement des premiers peuples s’applique particulièrement aux Hébreux. — Lactance assure que Pythagore n’a pu être disciple d’Isaïe. — Un passage de Josèphe prouve que les Hébreux, au temps d’Homère et de Pythagore, vivaient inconnus à leurs voisins de l’intérieur des terres, et à plus forte raison aux nations éloignées dont la mer les séparait. — Ptolémée Philadelphe s’étonnant qu’aucun poète, aucun historien n’eût fait mention des lois de Moïse, le juif Démétrius lui répondit que ceux qui avaient tenté de les faire connaître aux Gentils, avaient été punis miraculeusement, tels que Théopompe qui en perdit le sens, et Théodecte qui fut privé de la vue. — Aussi Josèphe ne craint point d’avouer cette longue obscurité des Juifs, et il l’explique de la manière suivante : Nous n’habitons point les rivages ; nous n’aimons point à faire le négoce et à commercer avec les étrangers.

1232. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

La royauté de Voltaire n’avait été en mainte occasion que la royauté de Scapin. […] Les deux ou trois occasions de sa jeunesse où il a presque manqué de pain n’ont pas été bien cruelles. […] D’autres vont au contraire la demander fiévreusement aux occasions de la vie. […] L’esprit romantique a une irrépressible tendance à s’émerveiller, s’extasier, s’indigner, s’épouvanter, qui regarde peu à la qualité des occasions, et d’où il tire, sur tout propos, une inépuisable disponibilité de pathétique. […] Peindre, chemin faisant, à l’occasion de cette idée tout un siècle, tout un climat, toute une civilisation, tout un peuple.

1233. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Geoffroy a, pendant quatorze années, rédigé ses feuilletons ; et, pendant cet espace de temps, il a vu passer sous ses yeux presque toutes les pièces que leur mérite a sauvées de l’oubli et qui font la gloire de notre théâtre ; il a donc eu occasion de parler de tous nos poètes dramatiques, de tous nos chefs-d’œuvre, et de traiter de toutes les parties de l’art. […] Puisque le hasard me fournit l’occasion de citer un feuilleton qui date déjà de quinze années, je ne puis m’empêcher de remarquer avec quelle persévérance les mêmes fautes se renouvellent toujours au Théâtre-Français. […] C’est à cette occasion que Corneille s’engage dans quelques détails d’une naïveté curieuse : on est étonné de trouver en un si grand homme tant de modestie et de simplesse. […] Deux jeunes demoiselles, dont l’une fait un faux pas en passant auprès de Dorante, fournissent à cet apprenti galant l’occasion de débuter par un léger service. […] Je ne conçois pas comment Voltaire a voulu défigurer, par une fausse interprétation, l’opinion de Racine, si ce n’est pour avoir une occasion de mettre sur son compte le mal qu’il n’ose pas dire lui-même d’Héraclius.

1234. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Ils s’assassinaient entre eux, à l’occasion, comme en Italie au xvie  siècle. […] Quelle occasion pour pénétrer le lecteur de la froide fureur qui poussait les épées des fanatiques ! […] Vous êtes avec Cromwell à la tête des affaires, et, dans ce poste, on n’a point la permission de s’émouvoir, ni l’occasion de rire. […] Saint-Simon, si fier, y met la main par occasion et en retire une augmentation d’appointements de 11 000 livres. […] Je ne vois là que de petits rois vaincus tour à tour, puis des courtisans qui, à l’occasion, pressurent leur maître.

1235. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Ainsi, à propos du pancréas, nous aurons occasion de vous montrer que cette glande a un rôle multiple dans l’acte de la digestion. […] Dans une autre occasion, nous vous tracerons les principes de l’expérimentation physiologique, telle que nous la comprenons. […] J’ai eu l’occasion de voir deux exemples dans le service de M.  […] MAURICE HOFFMANN trouva, dans l’automne de l’année 1642, le conduit pancréatique sur un coq d’Inde, et fournit à Wirsung, son hôte, l’occasion de trouver le même conduit sur l’homme. […] Plusieurs fois j’ai eu l’occasion de rencontrer des chiens chez lesquels l’opération ne produisit pas de troubles dans les phénomènes de la sécrétion pancréatique.

1236. (1902) Propos littéraires. Première série

Je ne crois ni au rôle moral, ni à l’influence morale du critique, puisque, comme j’ai eu souvent l’occasion de le dire, je ne crois pas que la critique ait d’influence. […] Celui-ci, non seulement on n’en parle point dans les journaux de Paris pour le louer, mais on en parle pour l’assommer chaque fois que l’occasion s’en présente. […] Elle a, du reste, occasion d’agir. […] Nous vous rapatrierons à la première occasion. […] Je ne crois pas qu’hier beaucoup de personnels aient eu souvent l’occasion de dire : “Comme cela est beau !”

1237. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

En second lieu, il faut distinguer parmi les connaissances auxiliaires — non pas, à proprement parler, de l’Histoire, mais des recherches historiques, — celles que chaque travailleur doit s’assimiler, et celles dont il a besoin de savoir seulement où elles sont, pour se les procurer à l’occasion ; celles qui doivent être tournées en habitude et celles qui peuvent rester à l’état de renseignements en provision virtuelle. […] On n’a donc guère occasion de pratiquer séparément la critique de sincérité, et on peut abréger le travail en réunissant dans un même questionnaire tous les motifs d’inexactitude. […] Ce travail, qui se fait inconsciemment, est en histoire une des principales occasions d’erreur. […] — Doit-on profiter des occasions qu’offrent les légendes pour éveiller l’esprit critique ? […] On peut faire analyser des gravures, des récits, des descriptions pour dégager les caractères des faits : ce petit exposé écrit ou oral donnera la garantie que l’élève a vu et compris, il sera une occasion de l’habituer à n’employer que des termes précis. — On peut demander à l’élève un dessin, un croquis géographique, un tableau synchronique. — On peut lui faire dresser un tableau de comparaison entre des sociétés différentes et un tableau de l’enchaînement des faits.

1238. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Après beaucoup de difficultés, on y fait droit, mais pour l’occasion seulement, et en réservant l’avenir. […] Bain est un esprit d’une autre trempe, spécialiste plutôt que généralisateur, psychologue de goût et d’instinct, mais non métaphysicien, si ce n’est par occasion. […] Il a écrit et étudié en amateur, passant d’un sujet à un autre, selon l’occasion et sa fantaisie, sans se donner à une science, sans se mettre au service d’une idée. — Ce n’était pas faute d’application ou de compétence. […] Chose unique dans l’histoire littéraire, plusieurs de ces pastiches, l’Occasion, la Périchole, valent des originaux. — Nulle part la saillie des caractères n’est si nette et si forte que dans ses comédies. […] Presque toujours il semble qu’il ait écrit par occasion, pour s’amuser, pour s’occuper, sans subir l’empire d’une idée, sans concevoir un grand ensemble, sans se subordonner à une œuvre.

1239. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Nouvelle occasion d’être plus sublime encore. […] A cette occasion, il y a un grand banquet au château d’Aversa. […] — C’est, direz-vous, que l’auteur ne lui en fournit point d’occasion. — Et c’est justement de quoi je me plains. […] Pourtant, je t’engage à t’en assurer d’abord… En tout cas, je veux que tu cherches les occasions de lui témoigner une très grande amitié. […] Mais il reste pour voir ce qui arrivera et pour intervenir, à l’occasion, dans la bagarre probable.

1240. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Il a fourni à la plupart des jeunes dramatistes aujourd’hui en vogue l’occasion de se produire pour la première fois. […] Elle se laisse un peu aller dans ses bras à l’occasion d’une leçon de bicyclette. […] Belle occasion de parallèle. […] Il la retrouve donc en larmes, toute seule, dans ce salon, et juge que l’occasion est bonne. […] Le drame tiré de la « question ouvrière », la lutte entre ouvriers et patron n’y sert que d’occasion au développement psychologique du principal personnage.

1241. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Mais nous aurons assez l’occasion de flâner, sans commencer déjà l’école buissonnière. […] On cherche et l’on trouve une occasion de lire ce morceau à Mme de Thianges, sœur de la favorite, Mme de Montespan. […] … Ils se croient forts contre la passion, tant que l’occasion ne se présente pas de la satisfaire. Mais, que l’occasion les surprenne, ils cèdent aussitôt sans résistance, ou ne résistent un moment que pour succomber de propos délibéré. […] Leur esprit s’adresse de préférence aux sujets qui peuvent leur fournir l’occasion d’exhaler leurs peines, d’exprimer leur mauvaise humeur.

1242. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Ces leçons publiques, ces déclamations furent évidemment la première origine, la première occasion des nombreux traités moraux de Plutarque. […] Dans les occasions où Plutarque pouvait suivre Thucydide, Diodore, Polybe, ou traduire Tite Live et Salluste, nous le voyons toujours donner aux faits l’empreinte qui lui est propre, et raconter à sa manière. […] Il ne manquait à Constantinople que des soldats ; aussi les Français, tentés par l’occasion, s’emparèrent-ils de cette ville avec une singulière facilité. […] Il passa par la France, dont il connaissait la littérature, encore peu formée à cette époque, et se rendit à Florence, où il eut plusieurs fois occasion de voir le grand Galilée dans sa prison. […] En publiant les œuvres de Parnell, son ami, il saisit l’occasion d’adresser à lord Oxford, persécuté par les Whigs, une dédicace en beaux vers.

1243. (1896) Le livre des masques

Au cours des suivants portraits, ou plus tard, nous aurons sans doute l’occasion de la compléter ; son principe servira encore à nous guider, en nous incitant à rechercher, non pas ce que devraient faire, selon de terribles règles, selon de tyranniques traditions, les écrivains nouveaux, mais ce qu’ils ont voulu faire. […] Maintenant, il faut prévenir que l’ordre de ces portraits, sans être tout à fait arbitraire, n’implique aucune classification de palmarès, il y a même, hors de la galerie, des absents notoires, qu’une occasion nous ramènera ; il y a des cadres vides et aussi des places nues ; quant aux portraits mêmes, si quelques-uns les jugent incomplets et trop brefs, nous répondrons les avoir voulus ainsi, n’ayant la prétention que de donner des indications, que de montrer, d’un geste du bras, la route. […] Donc, par scrupule, beaucoup se turent, — mais je vote ici, disant ; Aimant et admirant beaucoup Stéphane Mallarmé, je ne vois pas que la mort de Verlaine me soit une occasion décente d’aimer et d’admirer aujourd’hui plus haut qu’hier. […] La théorie du roman, exposée en une note de la page 120, n’est pas médiocrement intéressante : il faut espérer que l’auteur, à l’occasion, s’en souviendra.

1244. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Dans ces occasions, il vaut mieux que le crime s’exécute comme dans la première manière. […] Les confidents, qui ne sont que des confidents, sont toujours des personnages froids, quoiqu’en bien des occasions il soit fort difficile au poète de s’en passer. […] En étudiant les hommes dans différentes situations, il les entendit chanter réellement dans toutes les occasions importantes de la vie ; il vit encore que chaque passion, chaque affection de l’âme avait son accent, ses réflexions, sa mélodie et son chant propre. […] Non seulement il en a besoin pour l’invention de l’ordonnance du drame lyrique, mais il ne peut se passer d’interprète dans toutes les occasions où la précision du discours devient indispensable, où la langue musicale entraînerait le spectateur dans l’incertitude.

1245. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

À l’occasion du centenaire de l’École normale, on avait résolu de distribuer parmi les professeurs une vingtaine de décorations. […] Il faut nous jeter dans la mêlée, veiller, courir, avoir l’œil à tout, ne point manquer le coche et saisir au vol l’occasion. […] Sylvain Dormon, l’échassier, a tenu pendant plusieurs jours les yeux de la France fixés sur lui ; c’est dommage qu’il n’ait pas profité de l’occasion pour écrire n’importe quoi. […] L’année suivante vit paraître la plus opportune et, en un sens, la plus géniale de toutes ces pièces d’occasion : la Devineresse. […] Napoléon, médiocre en grammaire, avait, à l’occasion, le style d’un maître du monde, éclatant et prompt comme la foudre.

1246. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Et, comme eux, il « a de la religion », bien que, pour son compte, il ne croie aucunement aux dieux et qu’il ne se gêne point, à l’occasion, pour taper sur le ventre d’Héraclès ou de Dionysos. […] Dans d’autres occasions, cette ironie est volontaire et réfléchie. […] L’occasion ne s’est pas présentée. […] Et ce n’est pas seulement contre la vérité qu’il me paraît avoir péché dans cette occasion : c’est contre l’harmonie. […] » Et pendant qu’il est en train, profitant de l’occasion, qui ne se présentera peut-être plus (car il est timide), il demande la main de Mlle Louise.

1247. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Car le mal ne peult venir que de ta propre volupté, par laquelle tu as accepté et receu les occasions, quoy que tu te retires de l’opération. » Passons maintenant, avec Vivès, aux préceptes qui regardent la femme mariée. […] Accusez donc de votre malaise, la réalité que je copie. « Je voudrais bien savoir, dit Dorante (Critique de l’École des Femmes), si les plus honnêtes gens mêmes et les plus sérieux, en de pareilles occasions, ne font pas des choses ! […] Est-ce que j’en prends occasion de triompher contre Diderot ? […] Je sais bien que Piron a voulu multiplier les occasions où son héros pût montrer sa générosité et son désintéressement ; et c’est à cela que lui a servi Dorante. […] Je n’attache aucune importance à cela… Je suis trop vieux ; et puis je ne suis pas un espion. » Sa douleur est d’une telle espèce que la vengeance même n’y apporterait aucun soulagement… Cependant, si l’occasion se présente, il tuera les amants, parce qu’il faut bien faire quelque chose… « J’attendrai le hasard… et alors… Oh !

1248. (1898) Essai sur Goethe

À Monsieur Paul Perrin Il y a dix ans, j’eus l’occasion de faire, à la Faculté des Lettres de Genève, un cours sur Goethe. […] Je ne sais pas au juste qui, le premier, a introduit sur le théâtre l’action capitale et nationale : c’est là l’occasion pour les amateurs d’un débat critique. […] Son œuvre ne nous fournirait aucune occasion meilleure de pénétrer le secret de cette harmonie entre la vie éphémère et la fiction durable qu’il se vantait si volontiers d’avoir réalisée. […] C’est à lui qu’on demandait conseil dans les occasions graves : occasions fréquentes dans l’existence d’un État tel que le duché de Saxe-Weimar-Eisenach ; de sorte que, peu à peu, son rôle fut presque le même qu’avant le voyage entrepris pour s’en décharger. […] La mort prématurée de Schiller y mit fin : Goethe ne cessa point de le regretter, ne manqua jamais une occasion d’honorer sa mémoire, demeura marqué de l’empreinte que le génie de son ami avait imposée au sien.

1249. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Dix occasions s’en sont présentées, toutes, sinon d’un succès certain, du moins offrant les plus grandes chances favorables. […] L’occasion de ce volume a été, sans doute, un voyage que M.  […] Après tout, il ne lui a manqué que l’occasion pour être en effet ce qu’il vous dit si éloquemment qu’il fut. Ce n’est cependant pas sa faute si l’occasion lui a fait défaut. […] l’occasion ? 

1250. (1927) Approximations. Deuxième série

La demoiselle se pencha en dehors du comptoir, ce qui lui donna l’occasion de déployer une taille superbe. […] Ils touchent, ils sont touchés ; ils pèsent et soulèvent des poids ; ils se meuvent, et transportent leurs vertus et leurs vices ; et quand ils tombent dans la rêverie, ou dans le sommeil indéfini, ils reproduisent la nature des eaux, ils se font sables et nuées… Dans d’autres occasions, ils accumulent et projettent la foudre ! […] Chez les Goncourt le chiffonnage ne dépasse guère le point jusqu’où le mène à l’occasion une lingère experte et délicate, tandis que certains de leurs imitateurs ont travaillé pour le chiffonnier sans plus. […] Ce fut l’unique occasion où j’eus la fortune de rencontrer un homme très remarquable dont l’influence sur la vie du grand poète anglais s’exerça plus en profondeur que celle de n’importe quel homme de lettres, mais dont l’œuvre et même le nom étaient à peine connus dans notre pays ». […] Le mauvais état de ses yeux le força de renoncer à la peinture, mais pendant son séjour en Italie il eut l’occasion d’étudier Ruskin ».

1251. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Le mystérieux séjour de ces quatre saints à la Ferté-Milon fut évidemment un objet d’édification et une occasion de bons efforts pour les Racine et les Vitart et les chrétiens sérieux de la petite ville. […] Un jour pourtant il saisit une occasion de lui parler. […] Toutes deux eurent en outre une magnifique carrière officielle (comme nous dirions aujourd’hui), firent partie de divertissements, de fêtes données à l’occasion d’événements royaux et nationaux (c’était alors même chose), de mariages ou de victoires royales et françaises. […] La voilà, la grande scène historique, celle qui lui donnera l’occasion d’être mâle, sérieux, sévère, et d’égaler Corneille sur son propre terrain ! […] Et vous savez qu’on fit mieux à l’occasion de Phèdre.

1252. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Pareillement le lion de La Fontaine sait les affaires ; il est prévoyant, calculateur ; il administre, enrégimente, organise, et sait même se passer d’un Louvois. « Il tient conseil de guerre, envoie ses prévôts39 », assigne à chacun son poste, « connaît les divers talents et tire usage de ses moindres sujets. » La Fontaine dresse un catalogue de l’armée, comme il y en avait au ministère ; la fable imite à l’occasion le style40 de la chancellerie et le vieux langage officiel, copie les passe-ports comme tout à l’heure les circulaires, parle de défrayer « les députés eux et leur suite. » Il est vrai que le passe-port ne les protégera guère, et que les convives au lieu de manger le souper le fourniront. […] Un campagnard suisse ou romain qui à l’occasion devenait chef d’armée, arbitre de la vallée ou de la cité, pouvait avoir des sentiments grands, laisser le gain à d’autres, vivre de pain et d’ognons, et se contenter du plaisir de commander : sa condition le faisait noble. […] La Fontaine ne songe à réhabiliter personne ; mais, quand vient l’occasion, il trouve ces traits pénétrants et cette pitié contagieuse qui prouvent qu’un homme d’esprit est aussi un homme de coeur.

1253. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

C’était l’opinion de bien des gens en Europe, il y a vingt à vingt-cinq ans, et des personnes des plus considérables et des plus habiles, que les Persans embrasseraient la belle occasion de toutes ces grandes défaites des Turcs pour recouvrer Babylone (Baghdâd) sur le Turc, et qu’ils lui feraient la guerre, le voyant dans un si grand désordre, battu partout et toujours, et perdant de si grands pays. […] Ils empruntent et ne rendent point, et s’ils peuvent tromper, ils en perdent rarement l’occasion ; étant sans sincérité dans le service et dans tous autres engagements ; sans bonne foi dans le commerce, où ils trompent si finement, qu’on y est toujours attrapé ; avides de bien et de vaine gloire, d’estime et de réputation, qu’ils recherchent par tous moyens. […] On me fit voir à cette occasion une partie du trésor en vaisselle du roi de Perse.

1254. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais c’est surtout à l’occasion de la Bible que leurs systèmes, aussi nombreux qu’arbitraires, se sont heurtés les uns les autres, et qu’après avoir vainement tenté de les concilier sous la loi d’une indifférence voisine du scepticisme, ils ont dû reconnaître que leur érudition avait plutôt embrouillé ce qu’elle s’était flattée d’éclaircir. […] Mais s’il n’y a rien de plus juste, ils feraient bien de considérer qu’un système de pénalités, quelle qu’en soit la force, ne suffira jamais à sauver les nations : vint nullarn pœnarum futuram tantam qitæ conservare respublicas sola possit . « La crainte, comme l’enseigne excellemment saint Thomas, est un fondement infirme. » Vienne l’occasion qui permet d’espérer l’impunité, ceux que la crainte seule a soumis se soulèveront avec d’autant plus de passion contre leurs chefs que la terreur les avait jusque-là contenus avec plus de violence. […] C’est ce que Renan, dans sa jeunesse, — quand il n’était encore l’auteur que de ses Études d’Histoire religieuse et même de sa Vie de Jésus, — ne laissait pas échapper une occasion de dire ; et Voltaire en ce temps-là ne lui était guère moins odieux que Béranger lui-même, avec son Dieu des bonnes gens !

1255. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Mais, même lorsque l’ébranlement reçu ne se prolonge pas tout de suite en mouvement accompli, il paraît simplement en attendre l’occasion, et la même impression qui transmet à l’organisme les modifications ambiantes le détermine ou le prépare à s’y adapter. […] Mon activité est donc bien réellement diminuée, en ce sens que si je peux produire les mêmes mouvements, les objets m’en fournissent moins l’occasion. […] Il faut tenir compte de ce que percevoir finit par n’être plus qu’une occasion de se souvenir, de ce que nous mesurons pratiquement le degré de réalité au degré d’utilité, de ce que nous avons tout intérêt enfin à ériger en simples signes du réel ces intuitions immédiates qui coïncident, au fond, avec la réalité Même.

1256. (1925) Proses datées

Que Hugo n’ait pas été, dans cette occasion, un très bon confrère, admettons-le ; mais ce qui, au fond, paraît surtout indisposer Dumas fils contre Hugo, c’est que la gloire de ce dernier éclipse celle de Dumas père. […] Il s’y plaît volontiers, car il y trouve l’occasion d’exercer à la fois son esprit de critique et son esprit de parti. […] Viaud, il ne voulut quitter le bord que le dernier, prouvant ainsi qu’il savait à l’occasion exposer sa vie pour sauver celle des autres de même que par la suite il fit voir qu’i savait au besoin sacrifier à la sienne celle d’autrui. […] Votre pétillante sensibilité savait prendre feu à l’occasion. […] Celle du 11 août est envoyée « sous l’enveloppe de M. du Vigneau, à l’occasion du camp ».

1257. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Il y aurait, en effet, diverses choses à proposer aux Parisiens à l’occasion du Jour des Morts et l’utile, en cette matière, devrait, évidemment, être dosé d’une convenable quantité de lyrisme. […] Il pense de bonne foi que tout lui est dû et que sa seule présence est un honneur et une occasion de ravissement que rien ne pourrait payer. […] J’aurai sans doute l’occasion de reparler ici de Zola, de Maupassant et de plusieurs autres néfastes suçoirs de notre virus national. […] Il se trouve que l’occasion m’en est offerte. […] Dès lors, j’ai beaucoup recherché les occasions d’entendre Rollinat, et je suis arrivé au point de connaître tout ce qu’il a écrit en musique et en poésie.

1258. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Préface Ces trois études sur Baudelaire, Fromentin et Amiel ont été écrites à l’occasion des centenaires de 1920 et de 1921, les deux premières à ces dates, la troisième un peu plus tard. […] Une occasion fut offerte à Fromentin en 1869 de renouveler son répertoire d’orientaliste. Il se laissa tenter par le voyage que le vice-roi d’Égypte, à l’occasion des fêtes d’inauguration du canal, fit organiser pour toute une caravane de lettrés et d’artistes français. […] Baudelaire a un jugement d’une finesse et d’une sûreté admirables, mais qu’il limite à ses contemporains et n’a pas l’occasion, ni peut-être le goût, de porter chez les maîtres. […] Terminant sa belle étude des Rubens de la cathédrale d’Anvers, il montre à l’occasion de la Mise en Croix à quel point Rubens est un lyrique, à quel point cette Mise en Croix participe des caractères de l’ode, « depuis les lignes jaillissantes qui la traversent, l’idée qui s’éclaire à mesure qu’elle arrive à son sommet, jusqu’à l’inimitable tête de Christ, qui est la note culminante et expressive du poème, la note étincelante au moins quant à l’idée contenue, c’est-à-dire la strophe suprême ».

1259. (1921) Esquisses critiques. Première série

Non pas ce fâcheux néologisme que nous aurons souvent l’occasion de condamner, mais le mot spécifiquement rare, le mot peu employé, une fois rencontré et qui se dérobe dans un coin de la mémoire ou du dictionnaire, le mot curiosité verbale. […] Tout au plus pourrait-on dire que ce qui est extrêmement voulu risque de n’être pas toujours extrêmement spontané, — et c’est ce qui parfois arrive en effet aux poèmes de M. de Montesquiou ; nous avons eu déjà plus haut l’occasion de l’indiquer. […] Mais faire preuve d’une si lourde pédanterie à l’occasion d’ouvrages qui en sont si complètement exempts serait un rebutant contresens. […] Il en a le spectacle gratuitement, pourrait-on dite, et il y trouve une occasion de mépriser son prochain, ce qui est une volupté. […] À MM. de Flers et Caillavet il faut un monde plaisantin et sans culture : c’est exactement la foule de ces boulevardier d’occasion que nous venons de signaler.

1260. (1899) Arabesques pp. 1-223

Mais, en aucune occasion, l’on n’apporta d’arguments probants contre mes arguments. […] En toute occasion, les romans se montrent les adversaires farouches des symbolistes. […] Certains étudiants, toujours à l’affût d’une occasion de déployer la bassesse de leur âme bourgeoise, font chorus. […] Vois-tu le Prussien, l’Italien, le Chinois, le Nègre qui n’attendent qu’une occasion de te tomber dessus ? […] — D’abord, si le patron, pressé de commandes, leur accorde, en rechignant, quelques centimes de plus, ce sera pour les leur reprendre, sous un prétexte quelconque, à la première occasion.

1261. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Mais arrivons à ses livres proprement dits ; la peinture encore en fut l’occasion première et le sujet. […] Dans cette série, il faut distinguer essentiellement les quatre premiers livres d’un Traité du lavis à l’encre de Chine ; qu’on ne s’effraye pas du titre technique : le lavis à l’encre de Chine n’y est que l’occasion ou le prétexte de recherches libres sur des principes d’art et de poésie.

1262. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

C’est un des hommes de ce siècle qui m’a inspiré le plus d’éloignement ; sa popularité d’occasion ne fut jamais qu’un mensonge convenu de parti, car il n’y eut jamais de popularité juste et vraie sans vertu publique. […] Le sentiment amer des humiliations de son pays se mêle aux expressions de sa tendresse ; il sollicite l’accomplissement de promesses échangées, et demande avec instance, avec prière, une occasion de se revoir.

1263. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Jean Valjean eût renouvelé ces tentatives, si parfaitement inutiles et folles, autant de fois que l’occasion s’en fût présentée, sans songer un instant au résultat, ni aux expériences déjà faites. […] Il soulevait et soutenait parfois d’énormes poids sur son dos, et remplaçait dans l’occasion cet instrument qu’on appelle cric et qu’on appelait jadis orgueil, d’où a pris nom, soit dit en passant, la rue Montorgueil près des halles de Paris.

1264. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Bailey, plus d’objections à faire aux termes de « faculté » dans les occasions ordinaires qu’à l’habitude qu’a l’un de mes amis de mesurer les distances avec une exactitude suffisante par le nombre de ses enjambées. […] La nature y contribue pour sa part, mais à titre d’occasion, de stimulus, Voir sur ce point Herder et mieux encore Buckle, Civilisation en Angleterre, t. 

1265. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

« Je n’étais occupé, dit René Chateaubriand dans son Essai historique, qu’à rapetisser ma vie pour la mettre au niveau de la société. » Cette existence dangereuse ne pouvait lui convenir ; il émigre, assiste au siège de Thionville, c’est du moins sa narration, mais je soupçonne, d’après certains passages de l’Essai historique, qu’il fut réquisitionné, embrigadé dans l’armée du Rhin et qu’à la première occasion, il déserta. […] Sainte-Beuve possédait l’exemplaire annoté de la main de l’auteur ; comme il manque mille occasions d’exercer sa malice habituelle, en exposant les faiblesses du héros, il est à présumer qu’il l’avait lu très inattentivement.

1266. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

XXIII M. de Valmont avait eu l’occasion ainsi de me voir enfant dans le cabinet d’étude de mon oncle ; il m’avait même donné en passant quelques leçons de complaisance pour l’étude du grec et du latin. […] J’ai eu l’occasion d’observer souvent par moi-même, pendant le long dialogue que le hasard d’une révolution avait établi entre moi et la foule, que plus j’étais lettré dans mes harangues, plus le peuple m’écoutait ; que la vulgarité du langage n’attirait que son mépris, mais que les paroles portées à la hauteur de ses sentiments par ses orateurs obtenaient sur ce peuple un ascendant d’autant plus sûr que ces orateurs élevaient plus haut le diapason de leur éloquence.

1267. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Ta fille, seule, est l’occasion de tes peines. […] Excellente occasion pour me montrer !

1268. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Nous avons une bonne traduction du Panégyrique de Trajan par M. de Sacy, Avocat au Conseil, & c’est à l’occasion de cette traduction & de celle de Démosthènes par Tourreil que la Motte dit dans une de ses Odes : Long-tems l’antiquité savante Nous recéla mille Ecrivains ; Mais des trésors qu’elle nous vante Nous avons lieu d’être aussi vains. […] Ce grand Avocat eût pu être aussi un grand Prédicateur ; le pathétique ne lui auroit pas manqué ; on en a la preuve dans ceux de ses Mémoires où il a eu occasion de l’employer ; mais les plaidoyers qu’il faisoit sur le champ, le prouvent mieux encore.

1269. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

D’abord, en fait, nous trouvons que de très grands poètes ont mené une vie très retirée, très bourgeoise, sans que l’occasion leur ait été fournie de voir se déchaîner autour d’eux les passions dont ils ont tracé la description fidèle. […] L’idée de géant est un souvenir privilégié qui s’est installé dans son esprit, qui y reste à l’affût, qui guette, immobile, l’occasion de se précipiter dehors et de s’incarner dans une chose.

1270. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Chacun de nos développements est ce que l’ont fait être le temps, le lieu, l’occasion, toutes les circonstances de la vie. […] De pareils personnages n’auront plus, dans un avenir plus ou moins prochain, d’occasions de jouer leur rôle glorieux ou sanglant, mais toujours mortel pour la vie morale des peuples qu’ils mènent.

1271. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

M. de Carbonnières, chef du conseil du cardinal, est nommé, cité à l’occasion ; Cagliostro joint à son nom un éloge ; Mme de La Motte n’y applique aucune injure et ne soulève contre lui aucune accusation.

1272. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

, — que la nécessité, dis-je, aiguillonne et arrache à la douce paresse, que l’occasion encourage et multiplie, et qui, une fois voué à cette vie de labeur et de publicité incessante, ne déroge point pour cela, ne tombe point par là même en décadence, mais a chance de se varier, de s’élever, de se perfectionner parfois.

1273. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Un art et une grâce de Mme Récamier, c’était de faire valoir la personne avec qui elle causait ; elle s’y appliquait, en s’effaçant volontiers ; elle n’était occupée que de donner des occasions à l’esprit des autres, et on lui savait gré même de ses demi-mots, de ses silences intelligents.

1274. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Bonaparte lui écrivait le 30 mai : « Tous les renseignements qui me viennent sur la discipline de votre division, ainsi que sur la bonne conduite des officiers qui la commandent, lui sont favorables : cela vient de l’exemple que vous leur donnez et de la vigilance que vous y portez. » En faisant connaître à ses troupes cette lettre d’éloges, Joubert y joignait l’expression de ses sentiments en des termes qui, pour avoir été souvent répétés depuis et un peu usés par d’autres, ne cessent pas d’être les plus honorables et d’avoir tout leur prix dans sa bouche : Je fais connaître avec plaisir la lettre que je viens de recevoir du général Bonaparte, et je saisis cette occasion de témoigner mes sentiments à mes braves camarades.

1275. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Après de tels éloges, décernés solennellement, et qui ressemblaient à des avances marquées, il n’y avait plus pour l’Académie qu’à élire M. de Laprade à la première vacance : elle n’y manqua pas, et la mort d’Alfred de Musset fournit une triste et prochaine occasion, avec l’à-propos du contraste.

1276. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Mais fussions-nous un peu primés, ne désirons jamais qu’un homme de notre génération tombe et disparaisse, même quand ce serait un rival et quand il passerait pour un ennemi ; car si nous avons une vraie valeur, c’est encore lui qui, au besoin et à l’occasion, avertira les nouvelles générations ignorantes et les jeunes insolents, qu’ils ont affaire en nous à un vieil athlète qu’on ne saurait mépriser et qu’il ne faut point traiter à la légère son amour-propre à lui-même y est intéressé : il s’est mesuré avec nous dans le bon temps, il nous a connus dans nos meilleurs jours.

1277. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Il y vit une occasion toute naturelle et nécessaire de ressusciter Carthage et ses ruines si abattues depuis le temps de Marius.

1278. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Son idéal au fond, son rêve de bonheur, si elle était libre, si elle n’avait pas son père qu’elle ne peut quitter, ce serait la vie religieuse, celle du cloître ; son vœu secret d’âme recluse lui échappe toutes les fois qu’elle a occasion d’assister à quelque cérémonie de couvent : « Je n’aime rien tant que ces figures voilées, ces âmes toutes mystiques, toutes pétries de dévotion et d’amour de Dieu… Ces robes noires ont quelque chose d’aimanté qui vous attire. » Les plaisirs célestes, les joies mystiques la ravissent quand elle peut en goûter sa part, surtout à Noël, « la plus douce fête de l’année. » Les idées de vocation reviennent la tenter toutes les fois qu’elle va à Albi, au couvent du Bon-Sauveur, ou qu’elle assiste aux offices dans cette belle cathédrale : « Quel bonheur si cela devait durer toujours, si, une fois entrée dans une église, on pouvait n’en plus sortir !

1279. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Jugeant les hommes avec indulgence, les événements avec sang-froid, il a cette modération, le vrai caractère du sage… « Amène ne songe pas à élever en un jour l’édifice d’une grande réputation ; parvenue à un haut degré, elle va toujours en décroissant, et sa chute entraîne le bonheur, la paix ; mais il arrivera à tout, parce qu’il saisira les occasions qui s’offrent en foule à celui qui ne violente pas la fortune.

1280. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Ces vers qui, en somme, rendent plusieurs des qualités éminentes de la poésie moderne et n’en ont que les défauts modérés ; ces vers qui, bien que venus tard, se rattachent au beau moment de l’école, à son berceau même, et nous reportent à bien des années en deçà, nous sont une occasion peut-être assez naturelle d’en repasser d’un coup d’œil toute la carrière.

1281. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Je ne m’attendais pas que parler de Léonard pût redevenir une occasion qu’il fallût saisir au passage, un rapide et triste à-propos.

1282. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Les pires instincts de la foule, je veux dire ceux qui lui font le plus de mal à elle-même, l’envie, la défiance, la haine, l’appétit de jouir à son tour, il n’a jamais manqué une occasion de les exciter, de les exaspérer, de les pousser à la curée.

1283. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Ce sujet de La Finta Pazza est un de ceux qui ont été le plus exploités sur la scène italienne : il y a sous ce titre un canevas très mouvementé de Flaminio Scala, le huitième de son recueil ; et c’est à l’occasion de cette première Finta Pazza, que le satirique Boccalini faisait cette critique peu galante : « Ognuno sà che tutte le donne sono pazze e che non possono fingere d’essere quelle che sono.

1284. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Citation des principaux passages de Wagner sur Weber, à l’occasion du centenaire de celui-ci.

1285. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Maeterlinck mérite peut-être qu’on parodie à son occasion le mot magnifique de Cicéron sur Socrate et qu’on dise, en souriant à peine : « Il a fait remonter de l’enfer sur la terre la philosophie de l’Inconscient. » [Remy de Gourmont] Notre temps adore les fantômes et n’aperçoit même pas les véritables puissances.

1286. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Mme Récamier ne vit pas Bonaparte à cette occasion ; ce fut Bernadotte qui se chargea de tout.

1287. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Et encore (10 octobre 1791) : « La reine, avec de l’esprit et un courage éprouvé, laisse cependant échapper toutes les occasions qui se présentent de s’emparer des rênes du gouvernement, et d’entourer le roi de gens fidèles, dévoués à la servir et à sauver l’État avec elle et par elle. » En effet, on ne revient pas d’une si longue et si habituelle légèreté en un jour ; ce n’eût pas été trop du génie d’une Catherine de Russie pour lutter contre les dangers si imprévus à celle qui n’avait jamais ouvert un livre d’histoire en sa vie, et qui avait rêvé une royauté de loisir et de village à Trianon : c’est assez que cette frivolité passée n’ait en rien entamé ni abaissé le cœur, et qu’il se soit trouvé dans l’épreuve aussi généreux, aussi fier, aussi royal et aussi pleinement doué qu’il pouvait l’être en sortant des mains de la nature.

1288. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Toutes les fois que M. de Voltaire a eu occasion de parler là-dessus, il a gémi également de voir un tel abus aussi enraciné.

1289. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Seulement, nous dit-on, Gratiolet n’avait pas eu occasion d’étudier le cerveau des singes anthropoïdes, de ceux par conséquent qui ressemblent le plus à l’homme.

1290. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Si je prends occasion de la polémique entre Zénon et Epicure pour traiter à fond la question du souverain bien, les débats du xviiie  siècle sur la même question me deviendront parfaitement indifférents.

1291. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Avec l’admiration qu’il a pour Sterne et qui nous paraissait d’un heureux augure, nous aurions cru qu’il eût saisi l’occasion de nous donner sur ce rare génie que Jean-Paul appelle, je ne sais plus où « la rose bleu de ciel dans l’ordre des intelligences », quelques pages de critique humaine et profonde.

1292. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Voilà une occasion de regarder de près une de ces images fraîches au moment même où elle descend dans le mécanisme de notre pensée et s’incorpore à l’habitude de notre langage.

1293. (1929) Amiel ou la part du rêve

Paul Bourget, a écrit presque à l’époque où Scherer et Renan publiaient leurs essais sur l’auteur du Journal intime, — les articles lucides qu’à l’occasion de son centenaire ont donnés Charles du Bos et Robert de Traz, — l’introduction si vraie d’Edmond Jaloux aux fragments que M.  […] La Corinne du nord s’étonne qu’il ne profite pas de cette occasion pour voir l’Acropole, cette Acropole d’où Cherbuliez rapporte le Cheval de Phidias. […] Même là, le professeur de philosophie ne perd pas une occasion d’appliquer les minutieuses classifications de ses cours. « Éprouvé la différence et mesuré la distance de la gaillardise à la polissonnerie, de la salacité à la galanterie, de l’érotisme à l’attrait et de l’attrait à la tendresse. » Le soir, au clair de lune, avec Philine, ce pourrait être l’heure du berger. […] L’occasion de posséder en Philine, à ses risques et périls, une vraie femme, a passé. […] La cité des esprits se construit très librement si elle prend occasion et source d’une cité presque sans matière, d’une bulle insubstantielle de savon, mais qui dure, comme la bulle miraculeuse.

1294. (1923) Paul Valéry

» La réalité devient une occasion de poser des problèmes techniques, problèmes d’une action sur la matière, soit matière réelle, soit matière inventée. […] J’ai déjà rappelé à cette occasion le Satyre de Victor Hugo, où il n’y a pas allégorie, mais, comme chez Valéry, symbole, et où, sans que le poète songe à nous communiquer une idée, un sentiment de sa création poétique, la création poétique est néanmoins incorporée, elle aussi, à la symphonie, fait sa partie dans la marche à la création et dans le mouvement cosmique du poème. […] Je les gardais en moi, en tant que mes doutes et mes contradictions… Parfois ces germes de personnes sont favorisés par l’occasion, et nous voici très près de changer de nature. […] Il m’arriva un jour de voir assez clairement en Valéry comment un de ces « germes de personne » fut favorisé par l’occasion, mais plus favorisé encore fut le poète qui sut l’empêcher d’être pour lui-même, le gober dans l’œuf, et s’en nourrir.

1295. (1922) Gustave Flaubert

En 1872, à l’occasion de la préface de Flaubert aux Dernières Chansons de Bouilhet, elle éclate, dit-il, en « une fureur pindarique. […] L’Acropole lui est une occasion de crier contre Racine. […] L’autre ira à la synthèse, se créera par un mouvement de composition, s’épanouira en décors, en phrases, verra dans l’antiquité d’une époque une liberté et une occasion de la surestimer. […] Droite et gauche, ces réalités politiques sont pensées ici comme des valeurs d’artiste, et Flaubert n’y voit qu’une occasion de mettre en scène, une fois de plus, comme en Homais et Bournisien, les deux masques alternés de la bêtise humaine. […] Nous le voyons encore aujourd’hui et l’oreille dans tous les bureaux, la main dans toutes les entreprises, à l’affût des bonnes occasions, subtil comme un Grec et laborieux comme un Auvergnat ».

1296. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Ion, et surtout Créuse, ont, à l’occasion, des accents d’une tendresse délicieuse. […] Le joli jeune bourgeois qui « se sert » des femmes à l’occasion s’est changé en homme qui « vit » d’elles, et qui pense que « l’amour, c’est l’argent des femmes ». […] Mais ailleurs, et pas plus loin que la brasserie du tournant de la rue, nulle crainte des puissants du jour, nul respect des opinions régnantes ne l’empêchera, vienne l’occasion, d’épancher ce qu’il pense vraiment et qui l’étouffe ; il irait plutôt le hurler sur la place de la Concorde. […] Par la même occasion il leur reproche leur orgueil, leur égoïsme, leur dureté pour les pauvres, leur dit que « l’anarchie est en bas parce qu’elle est en haut », et tout en leur affirmant qu’il faut un maître, leur fait un petit cours de socialisme évangélique. […] On se promet d’aller voir guillotiner à la prochaine occasion.

1297. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Ils ouvrent de grands yeux, gravent dans leur mémoire « la bonne expression », et font la ferme résolution de l’employer à l’occasion prochaine. […] Il a « le regard qui plombe les imbéciles », la dissimulation qui trompe le public, le coup d’œil qui saisit l’occasion. […] Balzac déteste et méprise notre société démocratique, et à chaque occasion éclate en injures, souvent brutales, contre le gouvernement des deux Chambres. […] Plaignez-vous à un homme du peuple de ses enfants ; selon l’humeur et l’occasion, il tombera sur vous ou sur eux ; en tout cas, il tombera sur quelqu’un, à coups de poing, ou du moins avec des injures ; chez l’homme primitif, portefaix ou barbare, toute idée fait éclat. […] Nulle attention ne peut éviter les incalculables occasions de souillures, et la moindre souillure est un péché.

1298. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

. — Soit dans le membre inférieur gauche un point irrité : il est utile que le membre, en se déplaçant, puisse écarter la cause d’irritation ou s’écarter d’elle ; pour cela, il faut qu’un nerf afférent AC, parti du point irrité, aille rejoindre la cellule, et que cette cellule, par un nerf efférent CE, communique avec les muscles du membre ; c’est la disposition nerveuse élémentaire — Il est utile que le membre inférieur droit puisse en cette occasion collaborer avec le gauche ; pour cela, il faut que la cellule C du côté gauche communique avec une autre cellule C′ du côté droit, que celle-ci soit également pourvue d’un nerf efférent C′E′, que ce nerf se termine dans les muscles du membre inférieur droit. — Il est utile que les segments supérieurs de l’animal puissent en cette occasion collaborer avec le segment inférieur ; pour cela, il faut que, des deux côtés de son axe, la disposition précédente se répète par deux lignes de cellules communicantes et pourvues chacune d’un nerf efférent. […] À cette distance et avec si peu d’occasions de vibrer, il sera pour nous comme s’il n’était pas ; pendant des années, aucun des courants cérébraux ne l’atteindra ; il faudra un accident pour qu’une de ses cellules entre en danse.

1299. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Cette complexité d’âme, le plus souvent, demeure une occasion d’indifférence et tels cas de spleen et de langueur dont furent assaillis plusieurs modernes, en sont la conséquence. […] Certes, ces novateurs eurent tort de faire de l’art une occasion d’expérience, c’était en restreindre l’éclat et aussi la portée. […] Et là, ce nous est une occasion d’observer encore combien ce bonhomme qui chanta la chair et sa misère, pleura bourgeoisement sa femme et son fils, était dénué de volonté artistique.

1300. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Qu’il y ait eu, à l’occasion, juxtaposition, cela est fort probable ; mais la juxtaposition systématique se heurte aux mêmes difficultés que l’étirement ; les maladresses, répétitions et contradictions dont on fait tant de cas ne suffisent pas à étayer le système ; j’en ai relevé de moins graves, mais de même genre, jusque chez un artiste tel que Flaubert. […] Bédier n’est pas encore achevée à l’heure où j’écris ces lignes ; mais on peut en prévoir la conclusion ; il lui reste à montrer, à côté de l’Église instigatrice, le rôle de l’imagination populaire dans la légende, et celui de l’individu dans la création des poèmes ; déjà elle explique fort bien l’occasion déterminante, le mécanisme et une partie de la tendance ; sans doute elle dira bientôt l’esprit général, le souffle qui anima tant de poètes, et la fusion de l’idée nationale avec l’idée religieuse. […] Quant au succès de ces romans, on l’a déjà relevé à l’occasion, mais d’une façon insuffisante.

1301. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Dès les premiers temps de son mariage, elle avait eu l’occasion de voir fréquemment au couvent de Chaillot la jeune princesse d’Angleterre près de la reine Henriette, qui, alors en exil, s’y était retirée. […] De 1666 à 1670, la santé de Mme de La Fayette qui n’était pas encore ce qu’elle devint bientôt après, et la faveur qu’elle possédait auprès de Madame, lui donnaient occasion et moyen d’aller assez souvent à la cour ; ce n’est guère qu’après la mort de Madame, et à l’époque aussi de cette diminution de santé de Mme de La Fayette, que la liaison, telle que Mme de Sévigné nous la montre, se régla complétement.

1302. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Il n’était pas tel que nous le voyons aujourd’hui lorsqu’à pas lents, un peu voûté et comme affaissé, il s’achemine tous les jours régulièrement par les quais jusque chez Crozet et Techener, ou devers l’Académie les jours de séance, afin que cela l’amuse, comme dirait La Fontaine. « Vous l’avez rencontré cent fois, vous l’avez coudoyé, dit un spirituel critique, qui en cette occasion est peintre168, et sans savoir pourquoi vous avez remarqué sa figure anguleuse et grave, son pas incertain et aventureux, son œil vif et las, sa démarche fantasque et pensive. » Prenez garde pourtant, attendez : il y a de la vigueur encore sommeillante sous cette immense lassitude, il survient de singuliers réveils dans cette langueur. […] L’arrivée de Fouché comme gouverneur semblait devoir donner à sa fortune une face nouvelle ; la place de secrétaire-général de l’intendance d’Illyrie lui fut proposée ; il négligea ces avantages, et l’occasion rapide ne revint pas.

1303. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

« Car j’ai à parler de choses qui font dresser les cheveux » (il n’y a pas de danger, vous êtes trop calme), « et que je ne crains point de dire en votre présence, puisque vous n’êtes pas honteux de les faire, joint que toute faute qui est publique mérite d’être reprochée publiquement. » (Pédant.) « Sachez donc que vos juges prennent publiquement tout ce qu’on leur donne et sous main le plus qu’ils peuvent, châtient le pauvre sévèrement et dissimulent les fautes du riche, souffrent quantité de désordres, afin d’avoir occasion de faire de gros larcins », etc., etc. […] Laissez donc en pareille occasion ces détails de gamelle.

1304. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Mais, si Horace ne fut point fanatique dans cette occasion, il ne fut point lâche ; il n’imita pas ses camarades et ses amis qui firent défection à la république en passant au service d’Antoine et d’Octave ; il n’alla pas s’embarquer sur la flotte de Mutius, amiral de Brutus, pour grossir les rangs du fils de Pompée en Espagne. […] XXI Tout, dans cette solitude, était occasion de vers : un arbre qui s’écroulait à côté de lui sous un coup de vent et qui menaçait sa tête, un loup qui lui apparaissait au carrefour d’un bois, une fontaine qui lui versait la fraîcheur dans son cristal, le sommeil à l’ombre dans son murmure ; il jetait son impression fugitive dans le moule gracieux et poli de la strophe, et il n’y pensait plus ; ce n’est qu’après sa mort qu’on retrouva et qu’on recueillit le plus grand nombre de ses petites pièces.

1305. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Elle me protégea vivement, ainsi que la duchesse de Broglie, son amie, auprès des ministres d’alors pour obtenir mon premier poste diplomatique ; je ne l’ai jamais oublié, et j’ai eu une occasion de reconnaître tant de bonté dans une circonstance où il me fut donné d’être agréable à mon tour à sa famille1. […] Séduisant de figure, aimant, aimable, léger, ami du luxe et de tous les plaisirs, il s’était attaché à madame Bernard comme un commensal de la maison ; la Révolution, dont il n’était ni partisan ni intimidé, n’avait été pour lui qu’un de ces mouvements accélérés de la vie politique dans lesquels les occasions de ruine ou de richesse se multiplient pour les hommes d’argent ; en 1793 il était déjà au premier rang des spéculateurs du temps.

1306. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Vous devrez également veiller aux intérêts de nos nationaux et leur accorder dans l’occasion la protection nécessaire. […] Je vous remercie de l’occasion que vous m’avez offerte de repousser encore une fois un de leurs mensonges.

1307. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

— Tant mieux, il n’a pas besoin de bougie. » Il veut profiter de l’occasion pour un double coup d’avare. […] Il se présente une belle occasion : tu peux mettre tes six mille francs dans le gouvernement, et tu en auras tous les six mois près de deux cents francs d’intérêts, sans impôts, ni réparations, ni grêle, ni gelée, ni marée, ni rien de ce qui tracasse les revenus.

1308. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Et depuis, pendant des années qu’ils se trouvèrent encore en contact, elle ne lui parla jamais de ce qui s’était passé entre eux, mais en toute occasion se montra pour lui d’une extrême serviabilité. […] La dernière fois qu’il y passa, se rendant à Tunis à l’occasion de son roman de Carthage, il ne retrouve plus la maison, qu’à chacun de ses passages il avait été voir.

1309. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Néanmoins, comme nos variétés reviennent certainement en quelques occasions aux caractères de leurs ancêtres, il ne me semble pas improbable que, si nous pouvions réussir à naturaliser ou même à cultiver, pendant de longues générations, les différentes races du Chou, par exemple, en un sol très pauvre, elles ne revinssent, jusqu’à certain point ou même complétement, au type sauvage originel ; mais, en pareil cas, il faudrait encore attribuer quelque effet à l’action directe de la pauvreté du sol. […] Même sans avoir observé la généralité des effets de l’hérédité, l’utilité plus grande des meilleures races a fait conserver leurs représentants dans toutes les occasions où il s’agissait de détruire certains individus d’un troupeau, et de laisser vivre les autres, ainsi que M. 

1310. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Mignet, si l’on n’avait vu cette fois en lui une occasion naturelle de faire allusion aux choses présentes, et, jusqu’à un certain point, de leur faire guerre et injure.

1311. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Tiècelin saisit l’occasion et en prend un pour se restaurer ; la vieille sort et lui jette des pierres.

1312. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

[NdA] Ce n’est pas sans dessein que j’indique la littérature grecque, car Töpffer était helléniste ; il a même donné une édition des Harangues de Démosthène, et il se souvient évidemment du grec dans cette phrase de ses Voyages en zigzag, par exemple : C’est là mieux qu’ailleurs (dans une excursion en commun du maître avec ses élèves) qu’il dépend de lui, s’il veut bien profiter amicalement des événements, des impressions, des spectacles et des vicissitudes, de fonder de saines notions dans les esprits, de fortifier dans les cœurs les sentiments aimables et bons, tout comme d’y combattre, d’y ruiner à l’improviste, et sur le rasoir de l’occasion, tel penchant disgracieux ou mauvais.

1313. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Je n’ai point à analyser ces discours qui d’ailleurs ne sentent point du tout le panégyrique, et qui se recommandent par une étude consciencieuse de l’écrivain célèbre qui en était l’occasion et le sujet.

1314. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Lundi 11 décembre 1854 L’auteur de la traduction nouvelle a exprimé dans sa préface avec beaucoup de vérité et de modestie l’occasion et l’inspiration naturelle de son travail.

1315. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

J’admets volontiers (et, dans les nombreuses études critiques et biographiques auxquelles je me suis livré, j’ai eu plus d’une fois l’occasion de le pressentir et de le reconnaître) que chaque génie, chaque talent distingué a une forme, un procédé général intérieur qu’il applique ensuite à tout.

1316. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Ainsi encore, à propos des attaques dernières dont Les Époques de la nature furent l’occasion, et de je ne sais quel manuscrit de Boulanger qu’on l’accusait d’avoir pillé : « Il vaut mieux, disait-il, laisser ces mauvaises gens dans l’incertitude, et comme je garderai un silence absolu, nous aurons le plaisir de voir leurs manœuvres à découvert… Il faut laisser la calomnie retomber sur elle-même. » À M. de Tressan qui s’était, un jour, ému et mis en peine pour lui, il répondait : « Ce serait la première fois que la critique aurait pu m’émouvoir ; je n’ai jamais répondu à aucune, et je garderai le même silence sur celle-ci. » Ainsi pensait-il, et il ne se laissait pas détourner un seul jour du grand monument qu’il édifiait avec ordre et lenteur, et dont chaque partie se dévoilait, successivement à des dates régulières et longtemps à l’avance assignées.

1317. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Mais Bonstetten à la fois sérieux et mobile, qui, en matière de politique, avait plus que des goûts et n’avait pas tout à fait des doctrines, ne rencontra guère d’occasions où il pût souffrir de ce désaccord : son dernier établissement dans une république polie, à l’abri des contradictions et loin des mécomptes, laissait le champ libre à ses seuls instincts, à ses bienveillantes et incorrigibles espérances.

1318. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Voltaire aime l’humanité, et il affecte en toute occasion de mépriser le pauvre : Rousseau s’étonne de cette inconséquence, et la lui reproche doucement.

1319. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

« Les savants se donnent beaucoup de peine, continue le correspondant supposé, pour découvrir en quelle occasion cette médaille a pu être frappée dans l’antiquité.

1320. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Je me baissai pour lui baiser la main à l’occasion d’un compliment aussi inattendu.

1321. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Les conseils économiques y sont tout à fait déjà dans le sens du Bonhomme Richard et à la Franklin, sur les fruits du travail, sur les petits profits accumulés, sur l’importance du bon voisinage à la campagne, sur le prêté rendu des services mutuels où l’intérêt trouve son compte en même temps que la morale : rien pour rien ; avarice ou générosité, selon l’occasion, en vertu d’un seul et même principe, l’intérêt bien entendu.

1322. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Jules Sandeau, un ancien ami qu’il n’a pas vu depuis longtemps, et pour lequel sa tendresse semble s’être tout d’un coup réchauffée à cette occasion.

1323. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Quand on a eu de telles occasions uniques dans la vie et dans les siècles de se montrer et qu’on les manque, c’est irréparable.

1324. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Mais, encore une fois, je ne suis pas juge ; j’aime mieux faire comme plus d’un de mes confrères et en prendre occasion de relire le joli roman..

1325. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Comme il s’est peint lui-même avec saillie et vérité dans un beau sonnet de la fin, à l’occasion du portrait peint que Fabre avait fait de lui !

1326. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Havet : ce sont gens à qui on n’en fait point accroire, et je suis bien sûr que ces deux maîtres ont dit à l’occasion sur Florus tout ce qui était à dire.

1327. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Le chevalier Edouard Lefebvre, que nous trouvons mentionné plus d’une fois dans les écrits de son fils, occupa successivement divers postes où il eut occasion de faire ses preuves de capacité et de mérite.

1328. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Cambouliu, professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, a écrit à l’un de ses amis, à l’occasion de ce mien jugement : « … Il n’y a rien en effet chez les Félibres de comparable à Mistral (à qui j’ai consacré cet hiver une leçon qui a eu un grand succès), et Jasmin a largement obtenu tout ce qu’il méritait, — j’oserai même ajouter plus qu’il ne méritait ; car je vous avoue franchement que je ne le tiens pas en très haute estime et que je ne puis guère voir en lui qu’un écolier de nos maîtres parlant patois ; je mets une grande différence entre lui et l’auteur de Mireïo, qui est, celui-là, un véritable poëte.

1329. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Je suis fâché que l’éditeur des Œuvres choisies n’ait pas connu notamment un article que Loyson écrivit au sujet du tome Ier de l’Essai sur l’Indifférence, à l’occasion de la deuxième édition.

1330. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

« La jeune princesse en est à sa quatrième nourrice… J’ai appris à cette occasion que tout se fait par forme à la cour, suivant un protocole de médecin, en sorte que c’est un miracle d’élever un prince et une princesse.

1331. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Elle n’a pas de « sensations d’art » : ce qui l’attache, ce sont les souvenirs historiques, les idées auxquelles les choses servent d’appui ou d’occasion.

1332. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Je reprendrai plus tard en la remaniant l’étude que j’ai eu l’occasion d’écrire sur ses romans : j’attendrai pour cela l’apparition du premier roman que M. 

1333. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Aucun autre, par conséquent, n’offre plus d’occasions et d’attraits pour cette étude si intéressante, qui cherche sous la vérité du langage la vérité de la pensée.

1334. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Moréas y saisit l’occasion de démolir la poétique du xixe  siècle, estimant Hugo populacier, Baudelaire paradoxal.

1335. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Dans sa vie auguste et modeste, et, en général, si étrangère à la politique, Mme la duchesse d’Angoulême eut une fois du moins, à Bordeaux, l’occasion de montrer qu’elle avait en elle ce courage d’action qui lui venait bien de sa mère et de son aïeule Marie-Thérèse.

1336. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Gaston Dubedat reçoive encore, puisque l’occasion s’en présente, mon merci sincère.

1337. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Ce travail a été publié dans la Revue des Deux Mondes, à l’occasion de l’Introduction à la médecine expérimentale de M. 

1338. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

On rit par occasion ; mais on n’est pas rieur par état.

1339. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

ô mon ami, la belle occasion que cet artiste a manquée, de montrer l’extravagante barbarie de la question !

1340. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Mais, ne craignons pas d’en faire la remarque, puisque l’occasion s’en présente, Voltaire a bien méconnu l’esprit des traditions lorsqu’il a composé sa tragédie de Mahomet.

1341. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

III Après la lettre écrite à cette occasion par M. 

1342. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VII : Théorie de la raison par M. Cousin »

Cousin, la vérité est en Dieu, si les faits particuliers ne sont que l’occasion et l’accident qui tourne nos yeux vers elle, si c’est en Dieu que nous l’apercevons, c’est Dieu qu’il faut contempler pour la connaître.

1343. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Ils n’ont pas eu besoin de l’être, Dieu merci pour l’Angleterre, qui, tant de fois envahie dans les commencements du moyen âge, n’a pas vu, depuis sept siècles, la fumée d’un bivouac ennemi ; il n’y a pas eu pour elle l’occasion de cette verve de délivrance nationale, qui, du dix-huitième siècle jusqu’à nous, de Gleim à Körner, a fait revivre dans l’Allemagne moderne les bardes du Nord.

1344. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Vois-tu, je me défendais de songer à toi, je me disais que c’était bien fini ; et, au fond, je savais qu’un jour ou l’autre nous nous mettrions ensemble… Il ne fallait qu’une occasion, quelque chance heureuse, n’est-ce pas ? […] Convaincu qu’il n’y avait plus rien à espérer pour moi, je résolus de mettre fin à mes jours… Si je m’appesantis sur cette heure douloureuse, c’est uniquement parce qu’elle me donna l’occasion de connaître de plus près la personnalité de Dostoïevsky. […] Voilà ce que nous donne aujourd’hui le bilan de la littérature rimée Aussi ne devons-nous pas laisser échapper l’occasion de signaler à nos lecteurs un beau livre de poésies quand il vient à surgir. […] … Et, quand ta diva te procure elle-même l’occasion de te dégager de la nasse dans laquelle tu t’étais si déplorablement empêtré, tu cries !

1345. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il le devient par l’occasion où il est prononcé, par le contracte entre la situation tragique d’une Juliette qui trouve Roméo mort et la pointe sur laquelle elle pirouette. […] Je ne crois pas que l’on risque de trop étendre les occasions où il faut placer, pour les saisir, le grain de sel sous ses phrases. […] Une question d’heure, en effet, étrange et de grand intérêt niais qu’ont occasion de se poser peu d’hommes ici-bas, à savoir que peut-être lui ne serait point venu à la sienne, pour que le conflit fût tel. […] Ce que Socrate affirme du philosophe, ce que la religion affirme du chrétien, Mallarmé à chaque occasion l’affirme du poète. […] Et Mallarmé nous présente une occasion rare d’étudier cette vie, non seulement dans le tissu réalisé de sa poésie, mais dans la courbe de son évolution.

1346. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Je me suis servi abondamment, je l’avoue, des pages nombreuses que j’ai eu l’occasion d’écrire, depuis huit ans, sur le dieu Racine. […] Edouard jouit d’une immense, d’une enivrante popularité, et il dépend de lui seul, à l’occasion des funérailles d’un vétéran de son parti, de déchaîner la révolution. […] Je ne dis pas qu’on ne puisse mettre du génie dans la construction d’une église de village, ou même d’une villa, ou d’une maison de rapport ; mais enfin ce ne sont point là des ouvrages où le génie se fasse aisément reconnaître et ait beaucoup d’occasions d’éclater J’entends bien que les bâtisses de Solness symbolisent les œuvres de l’esprit ; mais à quoi bon les symboliser ? […] C’est le cas, ou jamais, de citer la vieille sentence de La Bruyère : « Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de mains d’ouvrier. » Voilà un éloge que nous n’avons pas l’occasion d’accorder souvent. […] Célibataire, trente-huit ans, une dizaine de mille francs de rente, je suppose, candide et sentimental, il aime serrer des mains, offrir des « consommations », laisser puiser dans sa blague à tabac, et même, à l’occasion, prêter cent sous à un camarade gêné.

1347. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Mais à tout prendre, et sauf cette réserve, sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir, la faculté observatrice de Stendhal est d’une rare loyauté et d’une rassurante précision. […] Pour que Julien eût l’occasion de donner un coup de pistolet ou un prétexte à le donner, Stendhal a changé brusquement les caractères de Mme de Rénal, et de Mathilde et de M. de La Môle et de Julien. […] Beaucoup trop produire est insensé, mais produire un peu trop est nécessaire ; c’est le moyen d’être prêt non seulement aux bonnes occasions, ce qu’on ne peut guère reprocher à un producteur, mais à faire honneur à son bon renom quand la demande se multiplie ; et il y aurait une sorte d’humiliation à être pris au dépourvu. […] Il y trouvait des états d’esprit et d’âme toujours nouveaux, à ce qu’il paraît, et des occasions toujours nouvelles d’observations et de réflexions. […] Il ne manque aucune occasion de le faire.

1348. (1894) Critique de combat

Voulez-vous permettre, à cette occasion, qu’un de ces jeunes, dont vous sondez, les cœurs et préjugez les dispositions morales, vous parle à son tour en pleine liberté ? […] France a voulu sans doute nous fournir ainsi l’occasion, toujours bienvenue, de nous remémorer d’anciennes connaissances. […] Il faut un petit effort pour en saisir l’unité ; mais l’occasion est bonne pour tâcher de définir le poète. […] Mais, comme de juste, il y a plus de moutons encore, capables d’un coup de tête à l’occasion, au fond bons et généreux. […] l’occasion était trop belle de disséquer une âme d’académicien : je n’ai pas eu le courage de la laisser passer.

1349. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Un jour que je me trouvais en permission à Paris, j’eus l’occasion de rendre service à un journaliste qui, malade à son domicile et redoutant d’être soigné à l’infirmerie de son dépôt, s’était bien gardé de prévenir l’autorité militaire. […] Une occasion unique lui était promise : le bar où les snobs s’empilaient. […] N’en perdons pas l’occasion : critiquons avec minutie les événements d’un récent passé et que l’expérience chèrement acquise nous évite d’autres désaccords. […] Ces Anglais sont bien émouvants à regarder vivre ; malheureux, ils mettent un masque d’humour ; ils méprisent l’exagération, et Dieu sait si la guerre leur donnait l’occasion de la redouter ! […] Jusqu’à ce que je fusse devenu moi-même un homme, l’occasion m’a été refusée de connaître un homme méchant, menteur ou envieux. » Mais Giraudoux est-il jamais devenu cet homme, a-t-il jamais connu le monde tel qu’il est, puisqu’il l’a refait à son image ?

1350. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Pourtant, dans cette Sicile heureuse, bien que tant de fois bouleversée, il avait été témoin d’une vie réellement pastorale ; il avait, dans sa jeunesse, entendu de vrais chants qu’accompagnait la flûte de vrais bergers, et il n’en fallut pas davantage à son génie inventif pour saisir l’occasion d’une poésie neuve. […] Fontenelle a trouvé une occasion de raillerie dans cette irrégularité qui est une grâce.

1351. (1929) Dialogues critiques

Paul S’il y en a, les occasions de se chamailler ne doivent pas leur manquer. […] Il suffit de leur donner des louanges massives tête à tête ou en toute occasion publique, et de ne les débiner que dans les conversations tout à fait intimes avec des personnes discrètes.

1352. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Je n’étais certes pas en ce moment dans cette disposition de l’âme qui fait rechercher ou savourer un plaisir théâtral ; mais cette représentation n’était pas un plaisir pour moi : c’était un devoir de situation, une étude d’écrivain ; ayant à parler ce jour-là du musicien de Salzbourg, il fallait, puisqu’une occasion si inespérée s’offrait à moi, me retremper dans cette musique dont j’avais à analyser le charme, et, pour ainsi dire, la divinité pour mes lecteurs. […] « Wolfgang Mozart, dit d’Aponte, que j’eus l’occasion de rencontrer enfin à Vienne chez le baron de Vetzlar, son grand partisan et son ami ; Wolfgang Mozart, quoique doué par la nature d’un génie musical supérieur peut-être à tous les compositeurs du monde passé, présent et futur, n’avait jamais pu encore faire éclater son divin génie à Vienne, par suite des cabales envieuses de ses ennemis ; il y demeurait obscur et méconnu, semblable à une pierre précieuse qui, enfouie dans les entrailles de la terre, y dérobe le secret de sa splendeur.

1353. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Ce général était allié à ma famille ; il avait amené sa femme en France pendant une de ses campagnes, et il l’avait confiée à l’amitié d’une de mes proches parentes, chez laquelle j’avais eu occasion de la voir souvent quelques années avant mes voyages. […] « Je me propose de dire, par la même occasion, de Roland, des choses qui n’ont jamais été dites encore ni en prose ni en rimes ; d’homme si sensé et si estimé qu’il était au commencement, il devint, par amour, insensé et furieux.

1354. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

La persécution et l’emprisonnement que j’avais autrefois subis par ordre du gouvernement républicain, à l’occasion de la chute du pouvoir temporel de Pie VI, alors que l’on m’avait cru exécuteur ou tout au moins complice de la mort du général Duphot, étaient si récents qu’ils vivaient encore dans la mémoire de tous. […] Je les appuyais sur ma ferme résolution de n’être pas l’occasion de tous les désastres qui fondraient sur Sa Sainteté et sur l’État ; je disais qu’il fallait avoir soin de ne pas inculquer aux peuples, — quoique sans raison, — la pensée que ces désastres arrivaient parce que le Pape avait voulu me défendre, et qu’on les aurait évités s’il eût consenti à me sacrifier, quoique sans motifs, aux exigences de celui qui pouvait tout.

1355. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Jean-Jacques se trouvait misérable : une occasion l’affranchit ; un jour qu’il a polissonné dans la campagne, il trouve les portes de Genève fermées. […] Il serait facile de dégager des écrits de Rousseau les thèmes éternels du lyrisme : à l’occasion de sa vie, il agite tous les problèmes de la destinée humaine, il ressent toutes les inquiétudes métaphysiques que les hasards de l’existence font surgir au fond des cœurs.

1356. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Le xixe  siècle me donne l’impression, belle mais un peu inquiétante, d’un être qui arrive à sa puberté et qui, après avoir été longtemps gardé en tutelle, trouve enfin l’occasion de permettre à ses sens de courir la bride sur le cou. […] Je suppose qu’il ne faut rien prendre au tragique, et que vous avez simplement saisi, pour cette enquête, l’occasion que vous offrait la boutade d’un de nos aimables dadaïstes… Il y a, dans l’histoire de la Littérature française, un siècle qui domine tous les autres, parce qu’il est essentiellement le siècle de la création : c’est celui de François Rabelais.

1357. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Ce fut l’occasion de la querelle. […] Or, c’est en cela que consiste proprement le caractère ; la condition n’est qu’une occasion pour le caractère de se montrer tel qu’il était avant et tel qu’il doit rester après.

1358. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Il est vraisemblable que la pensée humaine de l’avenir trouvera de nouvelles occasions et de nouveaux moyens de s’incarner dans des édifices qui auront aussi leur signification et qui symboliseront, à leur manière, les tendances des moments où ils seront élevés. […] Cependant ces pompes solennelles ont été parfois l’occasion qui a éveillé un talent encore endormi.

1359. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

On fera même bien de remarquer à cette occasion, combien pernicieuse est l’habitude d’employer si souvent en parlant de Wagner les expressions telles que : idées théoriques, système, école, forme définitive de l’art. […] Il a levé le voile de Maja : le « principium individuationis » est écarté ; « il ne fait plus d’égoïste différence entre sa personne et celle des autres, mats prend à la souffrance étrangère autant de part qu’à la sienne ; par suite, il est prêt à sacrifier son individu, pour sauver ainsi plusieurs autres frères en souffrance (IV, 68). » Wagner (1880, 258) : « Nous voyons le saint surpasser encore le héros (Parsifal surpasser Siegfried) dans sa passion pour la souffrance et le sacrifice. » Nous arrivons ici, dans le développement de la théorie Schopenhauérienne, à l’étude du Christianisme, et cela nous donne l’occasion d’examiner une explication que l’on a donnée de Parsifal.

1360. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Et c’est l’occasion de se rappeler ici la parole évangélique : Qui amat animant suam, perdet eam. […] Œsterlein : mais j’imagine, pour ma part, qu’il y aurait là, vraiment, l’occasion d’une bonne action artistique.

1361. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Ziem le remplace, avec un violon d’occasion, sur le classique tonneau. […] C’est l’occasion pour Berthelot, de peindre pittoresquement la retraite dans les mines des derniers hommes, avec du blanc de champignons pour nourriture, avec le gaz des marais, avec le feu grisou comme bon dieu.

1362. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Les sentiments, nous avons eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, sont l’état de conscience le plus énergique qui soit, parce qu’ils sont nos peines et nos joies. […] S’il est doublé d’un psychologue, à plus forte raison, les romanciers de l’âme et les poètes sensitifs, les hommes à la Stendhal et à la Baudelaire se regardent vivre, vouloir, aimer, haïr, sentent sans cesse, à côté des portions d’homme normal et instinctif qui subsistent en eux, un impassible et perspicace témoin, qui mine leur activité spontanée en la contrôlant : Il semble avoir deux âmes, dit M. de Maupassant dans un article récent, l’une qui recueille et commente chaque sensation de sa voisine, l’âme naturelle commune à tous les hommes ; et il vit condamné à être toujours, en toute occasion, un reflet de lui-même et un reflet des autres, condamné, à se regarder sentir, agir, aimer, penser, souffrir, et à ne jamais souffrir, penser, aimer, sentir comme tout le monde, bonnement, franchement, simplement, sans s’analyser soi-même après chaque joie et après chaque sanglot…..

1363. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Ils se montrent exigeants à l’extrême, quand ils demandent que ce catholicisme d’occasion survive aux causes qui l’avaient engendré. […] Pièce de vers Sur le bonheur de l’Étude, envoyé au concours de poésie de 1817 : tout lui devenait occasion pour outrager son héros.

1364. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Digression historique XV Ici, permettez-moi une digression involontaire, mais que l’occasion amène sans que je l’aie cherchée sous ma plume. […] Mon costume était aussi restreint que ma finance : je n’avais, en outre de l’habit et du manteau que je portais sur moi, qu’un petit habit neuf précieusement enveloppé d’un linge et réservé pour les grandes occasions.

1365. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Raphaël propose à don Desiderio de lui fournir l’occasion de déclarer son amour. […] Voici en quelle occasion : XVI C’était en 1840, au moment où la politique agitatrice et guerroyante du ministère français, qu’on appelait le ministère de la coalition, menaçait, sans vouloir frapper, tous les peuples de l’Europe, pour soutenir, sans aucun intérêt pour la France, un pacha d’Égypte, révolté contre son souverain, le plus étrange caprice de guerre universelle sur lequel on ait jamais soufflé pour incendier l’Europe.

1366. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il est un sujet auquel il revient souvent, soit à propos de Besenval, soit à propos de La Harpe, toutes les fois qu’il en trouve l’occasion, c’est la reine Marie-Antoinette ; et chaque fois, inspiré par son cœur, par une imagination fidèle et émue, il nous la montre sous un vrai jour, avec ses ingénuités, ses étourderies innocentes, et dans tout l’éclat de sa figure « sur laquelle on voyait se développer, en rougissant, ses jolis regrets, ses excuses, et souvent ses bienfaits ».

1367. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

« On peut quelquefois, dit Voltaire, entasser des métaphores les unes sur les autres ; mais alors il faut qu’elles soient bien distinguées, et que l’on voie toujours votre objet représenté sous des images différentes. » Et il cite un exemple de Massillon ; il aurait pu aussi bien citer celui qu’on va lire : Souvenez-vous d’où vous êtes tombé ; … remontez à la première origine de vos désordres, vous la trouverez dans les infidélités les plus légères : un sentiment de plaisir négligemment rejeté ; une occasion de péril trop fréquentée ; une liberté douteuse trop souvent prise ; des pratiques de piété omises : la source en est presque imperceptible ; le fleuve, qui en est sorti, a inondé toute la terre de votre cœur : ce fut d’abord ce petit nuage que vit Élie, et qui depuis a couvert tout le ciel de votre âme : ce fut cette pierre légère que Daniel vit descendre de la montagne, et qui, devenue ensuite une masse énorme, a renversé et brisé l’image de Dieu en vous : c’était un petit grain de sénevé, qui depuis a crû comme un grand arbre, et poussé tant de fruits de mort : ce fut un peu de levain, etc.

1368. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Dans son agréable paresse de Reims, Maucroix eut pourtant quelques occasions de voyages, de luttes, et des instants de carrière publique.

1369. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Une altercation assez vive cependant s’étant élevée à l’occasion de l’éligibilité de l’abbé Sieyès, qui était de l’ordre du clergé, et que les Communes voulaient élire, le président Camus, apostrophé personnellement, se retira avec mauvaise humeur ; la désunion allait s’introduire : la cause ou le prétexte venait d’une lacune du procès-verbal dont Bailly était l’auteur involontaire ; il s’empressa d’intervenir avec chaleur et pathétique, en prenant sur lui la faute : « Il n’y avait dans tout cela, dit-il, que vivacité mutuelle, l’esprit de tous était au fond excellent.

1370. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Dacier, beau-père de Ramond et secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, ayant à prononcer, cinq semaines après, l’éloge historique de Lanjuinais (25 juillet 1828), en prit occasion de faire au début quelques réflexions générales à l’adresse de Cuvier ; il trouvait qu’il y avait de l’inconvénient, et même de l’inconvenance, à entremêler dans une notice académique ce qui appartenait à l’homme politique et ce qui se rapportait au savant.

1371. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Toutefois il ne perdait (occasion) à m’en faire instance, jusques à ce que j’eus le moyen de m’en défaire par une demande que je lui fis : s’il ne désirait pas être tenu et reconnu roi de France, et l’être aussi ?

1372. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

C’est ainsi qu’en se promenant dans tout Paris, Santeul se voyait comme le roi dans sa bonne ville, et ne trouvait que des occasions de s’applaudir.

1373. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Santeul publiait leurs lettres pour se justifier et s’en décorer, et en même temps il ne perdait pas l’occasion de faire amende honorable à Bossuet dans une pièce de vers imprimée, en tête de laquelle une vignette le représentait à genoux, et reçu à pénitence par le grand évêque de Meaux.

1374. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Et cependant il s’exerce en bien des genres qu’on pourrait dire noblement tempérés, dans l’épître, le poème moral, et il y a fait preuve de sens et de talent : ainsi dans une des pièces qui lui attirèrent le plus d’inimitiés, dans son Discours des misères de ce temps, adressé à la reine Catherine de Médicis à l’occasion des troubles et des premiers massacres de religion dont le signal fut donné en 1560, il disait, après avoir dépeint l’espèce de fureur soudaine qui s’était emparée des esprits : Mais vous, reine très sage, en voyant ce discord Pouvez, en commandant, les mettre tous d’accord Imitant le pasteur qui voyant les armées De ses mouches à miel, fièrement animées Pour soutenir leurs rois, au combat se ruer.

1375. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Trahissant ses faiblesses secrètes, Voltaire ne put s’empêcher, en publiant d’abord son ode, d’y rattacher et d’y coudre en notes toutes sortes de malices qui n’y avaient nul rapport, des invectives contre les ennemis de la philosophie et contres les siens propres : il y vit surtout une occasion de semer par le monde une diatribe de plus, en la glissant dans les plis de la robe de cette renommée funèbre.

1376. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Voilà donc Emma devenue Mme Bovary, installée dans la petite maison de Tostes, dans un intérieur étroit, avec un petit jardin plus long que large, qui donne sur les champs ; elle introduit partout, aussitôt l’ordre, la propreté, un air d’élégance ; son mari, qui ne songe qu’à lui complaire, achète une voiture, un boc d’occasion pour qu’elle puisse se promener, quand elle le voudra, sur la grande route ou aux environs.

1377. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Geffroy a faite, il y a quelques années, dans la bibliothèque de Stockholm, d’une centaine des lettres de la princesse adressées soit à la maréchale de Noailles, soit à Mme de Maintenon, est venue compléter heureusement le recueil si curieux donné en 1826 chez les frères Bossange ; ç’a été l’occasion naturelle, le point de départ d’une nouvelle étude où l’on a repris et pesé scrupuleusement les titres historiques de cette femme célèbre.

1378. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

À un moment Santerre est aussi jeté dans la même prison, et de près on ne le trouve pas si monstre ; mais ici la royaliste en Mme Elliott tient bon : « Malgré toutes les attentions qu’il eut pour moi, je ne pus jamais vivre en bonne amitié avec lui : beaucoup de nos grandes dames se lièrent intimement avec cet homme qu’elles croyaient bon et inoffensif… Il fut délivré avant la mort de Robespierre… Il nous envoyait toujours quelques provisions, et je dois dire qu’il ne manquait jamais une occasion de nous être utile.

1379. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

La Bruyère n’avait pas eu les débuts faciles ; il lui avait fallu bien de la peine et du temps, et une occasion unique, pour percer.

1380. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

La pensée de 1816 était que l’Académie restaurée, et très reconnaissante de ces faveurs rendues, l’Académie redevenue fille ou filleule des rois, avait à cœur, en retour, d’être particulièrement agréable au monarque et de le lui témoigner en chaque occasion, facie ad faciem.

1381. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

La visite que fit Ampère à Weimar en compagnie d’Albert Stapfer, au printemps de 1827, fut pour Gœthe une nouvelle et heureuse occasion de se mettre encore mieux au courant de la France et de chacun de ses écrivains en renom ou en promesse.

1382. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Mais, en revanche, le bourgeois qui comprend et qui s’apitoie sur le sort de nos premiers parents verse une larme qui aura plus d’une occasion de couler encore durant ce tableau parlant.

1383. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Il y a loin de là à ce siège en règle, monumental, classique, à ce siège modèle qu’a imaginé l’auteur de Salammbô, afin de se donner l’occasion d’énumérer toutes les machines de guerre, tous les instruments de balistique de l’ancien corps du génie, et de nous peindre l’effroi des Carthaginois « quand ils aperçurent, venant droit vers eux, comme des monstres et comme des édifices, avec leurs mâts, leurs bras, leurs cordages, leurs articulations, leurs chapiteaux et leurs carapaces, les machines de siège qu’envoyaient les villes tyriennes : soixante carrobalistes, quatre-vingts onagres, trente scorpions, cinquante tollénones, douze béliers, etc. » Évidemment l’auteur s’amuse.

1384. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

On aura aisément, deviné, dans cette énumération que je viens de faire à l’occasion du rédacteur en chef de l’Opinion nationale, la couleur et la nuance distincte des principaux journaux politiques passés en revue : — la Gazette de France ; — le Progrès de Lyon, et le Courrier du Dimanche ; — le Journal des Débats ; — le Temps ; — le Siècle ; — la France ; — et enfin le Constitutionnel lui-même.

1385. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Tant que Strasbourg n’était pas déclarée une cité française, des affinités naturelles de tout genre et des habitudes invétérées la rattachaient instinctivement à l’Allemagne ; la France, en chaque occasion douteuse, devait avoir, à son sujet, des motifs légitimes de plainte et des griefs sans cesse renaissants.

1386. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

J’ai laissé échapper l’occasion de parler, au moment où il a paru, du volume assez controversé de M. 

1387. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Souffrant d’excès de travail, il dut faire une promenade aux Pyrénées, et ce fut l’occasion de ce Voyage écrit par lui, illustré par Doré, et où il se montrait lui-même un paysagiste du premier ordre.

1388. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Renan a écrit à cette occasion deux beaux articles58, qui ne font que présager ce qu’il payera d’hommages sentis au meilleur des princes, dans la suite de l’ouvrage où il doit montrer les progrès du Christianisme en présence du dernier effort et de l’épanouissement suprême de l’ancienne philosophie.

1389. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Et qu’on ne s’étonne pas non plus que je profite de l’occasion pour m’étendre avec plaisir sur le maréchal de Saxe.

1390. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Les peuples s’entre-regardent à la lueur de l’incendie, et, agités d’un sentiment inconnu, attendent avec anxiété un avenir plus inconnu encore. » Il combat tour à tour et en toute occasion le Globe, les éclectiques, les doctrinaires ; il réfute et malnène les gallicans, M.

1391. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Si jusqu’à l’âge de quarante ans il en parut moins prodigue que plus tard, c’est que les occasions lui manquaient en province, et que sa paresse avait besoin d’être surmontée par une douce violence.

1392. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Août 1829 Dans le morceau suivant et en mainte autre occasion j’ai été ramené à m’occuper de Chénier : j’avais déjà parlé de Regnier dans le Tableau de la Poésie française au xvie  siècle ; j’en ai reparlé, non sans complaisance et après une nouvelle lecture, dans l’Introduction au recueil des Poètes français (Gide, 1861), tome 1, page XXXI.

1393. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Si un homme d’honneur était susceptible de quelque crainte, il la repousserait avec tant d’énergie, qu’il n’aurait jamais l’occasion ni la volonté de l’observer dans son propre cœur.

1394. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

L’éloquence judiciaire est bien médiocre encore, bien verbeuse, bien prétentieuse, reflet tantôt pâle et tantôt criard des styles et des idées dont la littérature enivrait le public : et plutôt que de feuilleter les mémoires d’Élie de Beaumont, de Linguet, de Loyseau de Mauléon, des avocats de métier, on fera mieux de relire ce que Voltaire écrivit pour les Galas et ses autres protégés, ou les Mémoires de Beaumarchais, et les mémoires ou plaidoyers de Mirabeau dans le procès en séparation qu’il soutint contre sa femme : les écrits de ces avocats d’occasion sont les vrais chefs-d’œuvre de l’éloquence judiciaire.

1395. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

Cela va nous permettre de revenir sur la question de la rotation de la Terre ce qui nous fournira en même temps l’occasion d’éclaircir ce qui précède par un exemple.

1396. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Fichte, qu’en France, bien entendu, on eût appelé un impie, faisait tous les soirs la prière en famille ; puis on chantait quelques versets avec accompagnement de piano ; puis le philosophe faisait à la famille une petite homélie sur quelques pages de l’Évangile de saint Jean, et, selon l’occasion, y ajoutait des paroles de consolation ou de pieuses exhortations.

1397. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Au siècle dernier, en 1755, le tremblement de terre qui détruisit Lisbonne devint aussitôt l’occasion d’un tournoi fameux entre deux rois de l’opinion, Voltaire et Rousseau.

1398. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Au sein de la joie et des plaisirs, il avait rimé et chansonné mille folies aimables, chères à ses sociétés, mais aussi légères que l’occasion qui les faisait naître, et dont toute la grâce est dès longtemps évaporée.

1399. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Ce n’est pas qu’il n’observe directement les faits quand l’occasion s’en présente.

1400. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Ce que Saint-Simon ne dit pas et qui n’est que piquant, c’est que le duc de Fronsac, depuis maréchal de Richelieu, qui mourut en 1788, et qui fut présenté à la Cour en 1710 (il n’avait alors que quatorze ans), avait eu aussi l’honneur de faire parler de lui à l’occasion de la duchesse de Bourgogne.

1401. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

La scène décrite par Retz dure ainsi avec toutes sortes de variations, jusqu’à ce que le chancelier Séguier entre dans le cabinet : Il était si faible de son naturel, qu’il n’avait jamais dit jusqu’à cette occasion aucune parole de vérité ; mais, en celle-ci, la complaisance céda à la peur.

1402. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Parlant dans ce chapitre, à l’occasion du salon de Mme de Montcalm, de M. 

1403. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Le discours qu’il prononça en cette occasion fut un événement moral, et d’un retentissement immense.

1404. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Cela tient, je suppose, à ce qu’il a toujours vécu trop près de sa pensée, n’ayant jamais eu l’occasion de la développer en public : en effet, sa santé délicate, sa voix faible et qui a besoin de l’oreille d’un ami, n’a jamais permis à ce riche talent de se produire dans l’enseignement ou dans les chaires.

1405. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

La diatribe est, dans l’occasion, un moyen de gouvernement.

1406. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

Quelques auteurs emploient le mot de variation, en sens technique, comme impliquant une modification directement due aux conditions physiques de la vie ; et les variations en ce sens ne sont pas supposées transmissibles par voie d’héritage : mais qui peut affirmer que les proportions naines des coquillages dans les eaux saumâtres de la Baltique et des plantes sur les sommets alpestres, ou l’épaisse fourrure des animaux de la zone polaire, ne sont pas, en bien des occasions, transmissibles au moins pendant quelques générations ?

1407. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

N’oublions pas que maintenant, comme j’ai déjà eu occasion de le remarquer, le principe intellectuel a pris l’ascendant sur le principe moral, pour la direction de la société.

1408. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

ceci est une nouvelle et une occasion d’articler, et aussitôt sa mort remplace la venue et le séjour du shah parti, pour les esclaves sans idées de tout fait qui passe.

1409. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

On voyait qu’il ne poursuivait que le vrai, qu’il y employait toute sa force, qu’il n’en dépensait rien pour des intérêts étrangers, qu’il ne songeait ni à briller ni à plaire, qu’il était penseur et non orateur, qu’il se servait de la parole par occasion et non par amour de la parole.

1410. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Albalat l’occasion de faire le procès des verbes auxiliaires. […] Je ne reviendrai pas sur cette affaire ; j’y chercherai seulement l’occasion de rappeler l’opinion littéraire de Sainte-Beuve sur Hugo. […] … Il ne faut pas, à toute occasion, se prendre les tempes entre les mains, ou noyer ses pupilles dans l’infini. […] Tenez, l’autre soir en regardant ce politicien de quatorze lustres, je me rappelai les vieux maîtres d’armes que j’eus l’occasion de rencontrer à Paris. […] Et s’il en est qui chapardent à l’occasion, la grande affaire, pourvu qu’ils se battent vaillamment et mettent dans la cible !

1411. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

L’étude sur le Lai de l’Oiselet servait d’introduction à une édition de ce petit poème donnée par Gaston Paris en 1884, à l’occasion du mariage de son neveu M.  […] Il n’osa pas toutefois rejeter complètement le récit généralement admis ; il supposa que les Espagnols avaient été en cette occasion les alliés des Mores, ce qui, du moment qu’il s’agissait de repousser l’étranger, ne choquait pas le patriotisme castillan. […] L’autheur eust fort desiré de discourir avec luy, et l’eust volontiers interrogé ; mais le peu d’estime qu’on faisoit de luy luy fit perdre l’occasion de parler à luy, dont peu après il eust un grand regret. […] Dans les récits orientaux l’homme qui a pris l’oiseau est convaincu, après avoir entendu les trois préceptes, de leur profondeur et de leur utilité ; il est vrai qu’il perd aussitôt l’occasion de les appliquer. […] Il est probable que le prétendu Buttadeo, qui parcourait sans cesse l’Italie, observait pas mal de choses et savait en tirer parti à l’occasion, ce qui explique à la fois qu’on l’ait traité à Florence avec tant de ménagements et qu’on ait voulut le pendre comme espion à Vicence.

1412. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Là, on ne prenait pas occasion de décrier la morale et la religion, parce que ceux qui les professaient ne savaient pas s’y conformer. […] En flattant les auteurs, on aurait modifié leurs dispositions, et l’on aurait eu action sur eux ; mais on fit, en cette occasion, la faute que commettent souvent les gouvernants. […] Outre le but général que Rousseau avait donné à son roman, il ne voulut pas perdre une occasion de dogmatiser. […] La suppression de l’ordre des Jésuites fut aussi une occasion favorable à l’éloquence et à l’autorité des magistrats. […] S’il est une occasion où ce langage de la haine et de l’ignorance soit interdit, n’est-ce pas, Messieurs, lorsqu’on doit parler de la victime auguste dont le souvenir consacre et solennise votre réunion d’aujourd’hui ?

1413. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

J’ai eu l’occasion, dit-il, de converser beaucoup avec sa Seigneurie, et je suis parfaitement convaincu qu’il est indifférent aux applaudissements autant qu’insensible aux reproches. […] Et quant aux jeunes journaliers, leur état donne des espérances pareilles : ils ne peuvent trouver d’ouvrage, et par conséquent languissent par défaut de nourriture, tellement que si en quelques occasions on les loue par hasard comme manœuvres, ils n’ont pas la force d’achever leur travail. […] I see him at court, at his own house, or sometimes at mine, for I have the honour of his visits ; and when these papers are public, it is odds but he will tell me, as he once did upon a like occasion, « that he is damnably mauled », and then with the easiest transition in the world, ask about the weather, or time of the day.

1414. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Plus d’une fois Benjamin Constant a été touché indirectement et d’assez près, à l’occasion de notices, soit sur Mme de Staël, soit sur Mmes de Krüdner ou de Charrière ; mais aujourd’hui c’est mieux, et nous allons l’entendre lui-même s’épanchant et se livrant sans détour, lui le plus précoce des hommes, aux années de sa première jeunesse. […] Pour qui veut l’étudier sous cet aspect, l’occasion est belle, elle est transparente ; on a là l’épreuve avant la lettre , pour ainsi dire. […] « Il y a dans le monde, sans que le monde s’en doute, un grave auteur allemand qui observe avec beaucoup de sagesse, à l’occasion d’une gouttière qu’un soldat fondit pour en faire des balles, que l’ouvrier qui l’avait posée ne se doutait point qu’elle tuerait quelqu’un de ses descendants. […] L’idée que vous me donnez de prendre occasion d’esquisser mes propres idées me paraît excellente.

1415. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Il y a ici un écrivain que je crois n’avoir pas eu, jusqu’à ce jour, l’occasion de vous nommer, parce que je ne l’ai rencontré que des derniers. […] Alfred de Vigny où j’accompagnai mon ami et compatriote, l’auteur d’un acte de vaudeville, dont je vous parle si peu maintenant, et je l’ai quitté avec la persuasion qu’il est un des hommes les plus aimables et les plus spirituels d’entre tous les écrivains que j’ai trouvé l’occasion de juger d’aussi près. […] J’aurais fort désiré lui parler, ou me mêler à sa conversation, mais je n’osai en saisir l’occasion qui pourtant en naquit plusieurs fois. […] L’occasion de le prouver m’est venue, je l’ai saisie.

1416. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Ou plutôt je doute fort que je sente et que j’agisse, en cette occasion bizarre, comme l’Œdipe de Sophocle. […] C’est à la fois subtil et ingénu, et d’une bonhomie qui est un repos pour l’esprit, — et ça peut servir à l’occasion. […] Relisez, si vous en avez l’occasion, la Chercheuse d’esprit, Annette et Lubin, les Trois Sultanes. […] S’il convenait de réciter quelque chose sur les planches à cette occasion, ce n’étaient point les strophes de M.  […] Chevreul, ont vu là une occasion admirable de se montrer eux-mêmes.

1417. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

D’autre part, la fécondité de Thérèse a été pour lui l’occasion de l’acte le plus coupable qu’il ait commis. […] Quelle occasion de s’essayer à ces sentiments exaltés qu’il veut exprimer dans son livre ! […] On dira que ce n’est pas à un domestique de s’apercevoir de ces choses-là (phrase pénible)… A table, j’étais attentif à chercher l’occasion de me faire valoir. […] Parce qu’il était malade, atteint d’une profonde névrose ; parce qu’il avait, au sens exact du mot, une sensibilité morbide ; parce que lui-même fondait réellement en larmes à la moindre occasion. […] Le gouverneur doit être jeune, pour devenir, à l’occasion « le compagnon de son élève ».

1418. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Le rapt d’Hélène n’était pas le premier outrage de cette espèce dont les Grecs eurent à se plaindre, et leurs annales héroïques font foi qu’ils avaient usé déjà de représailles à l’occasion d’un fait pareil. […] Le poète italien, en donnant l’essor à son imagination folâtre, n’a point négligé les occasions de parler au cœur dans ses beaux épisodes ; il ne repousse point le pathétique quand il se présente, et ne gâte point, par une gaîté déplacée, ce qui est fait pour être touchant. […] « Son intention, dit le poète, n’est pas de s’en servir pour sa défense, car il regarde comme une lâcheté de combattre avec le moindre avantage dans quelque occasion que ce soit ; mais il veut la jeter dans quelque endroit où jamais elle ne pourra nuire à personne. […] Je saisis jusqu’aux moindres occasions d’en prouver la nécessité aux écrivains, et surtout aux poètes qui répugnent à croire que les éléments fins de leur art aient des bases fixes et positives. […] J’aurai plus d’une occasion de vous citer en vers français des fragments du beau poème, où brille cette fiction.

1419. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Sully ; mais nous aurons occasion de revenir là-dessus. […] La Bruyère dit : « Ceux qui écrivent par humeur sont sujets à retoucher à leurs ouvrages ; comme elle n’est pas toujours fixe et qu’elle varie en eux selon les occasions, ils se refroidissent bientôt pour les expressions et les termes qu’ils ont le plus aimés. […] Du moment que c’est là le modèle parfait de l’art dramatique dans la littérature universelle, je ne lirai jamais une pièce de théâtre. » De Victor Hugo : « Lear, c’est l’occasion de Cordelia. […] Ce fut le premier échelon et l’occasion pour Hebbel de la seconde libération. […] Il forme un mélange à part, un art singulier et accompli que nous ne perdrons aucune occasion de démêler et de faire sentir.

1420. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

L’occasion ? […] Lambert l’occasion de montrer un très rare mérite de mimique. […] Ceci est vrai même de Célimène, et j’ai eu l’occasion de le dire ; mais c’est encore plus vrai d’Elmire. […] Dans ces occasions-là, Voltaire se joue à lui-même une pièce où il est auteur, acteur et public, et où il jouit triplement de tous ses instincts d’homme de théâtre. […] On avait souvent l’occasion d’illuminer sous l’Empire.

1421. (1903) La pensée et le mouvant

De là une erreur qui vicie notre conception du passé ; de là notre prétention d’anticiper en toute occasion l’avenir. […] C’est dire que la question de l’origine et de la valeur des idées générales se pose à l’occasion de tout problème philosophique, et qu’elle réclame dans chacun des cas une solution particulière. […] Malheureusement, il n’est que trop porté lui-même à critiquer en toute occasion, alors qu’il n’a pu creuser effectivement que deux ou trois problèmes. […] En l’y aidant, en lui fournissant au moins des occasions, on obtiendrait plus tard de l’homme fait un rendement supérieur ; on accroîtrait singulièrement ce qu’il y a d’inventivité dans le monde. […] De sa philosophie il disait volontiers « mon drapeau », des professeurs de philosophie « mon régiment » ; et il marchait en tête, ne négligeant pas de faire donner, à l’occasion, un coup de clairon sonore.

1422. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Il faut voir avec quel plaisir, qui a fait époque pour lui, il a échangé à la première occasion son billet de banque de vingt livres contre un exemplaire de la collection des Mémoires de notre Académie des inscriptions.

1423. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Dans le désordre apparent de sa narration, Joinville commence par un trait principal et caractéristique : c’est qu’en plusieurs occasions signalées, saint Louis mit son corps et sa personne en péril de mort pour épargner dommage à son peuple.

1424. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

J’ai tâché, dans ce que j’ai dit aujourd’hui à son sujet, de prouver que ce grave et puissant prédicateur, dont il ne faut pas faire un talent triste et une parole terne, avait, en effet, la finesse, la pénétration, l’à-propos et la science de l’occasion, autant que les plus fortes armes de la démonstration oratoire, et qu’à travers ce qu’il semblait ignorer et ce qu’il aimait mieux ne pas voir pour marcher comme à l’aveugle et plus hardiment, il avait l’œil très ouvert et très clairvoyant sur les hommes et les choses qui l’entouraient. — Il resterait à citer et à discuter un portrait de Bourdaloue tracé par Fénelon dans ses Dialogues sur l’éloquence, portrait où la diversité et presque l’antipathie des natures se fait sentir, et où Fénelon exprime déjà sur ce talent trop réglé et trop uni à son gré quelques-uns des dégoûts modernes : mais il s’y juge peut-être lui-même encore plus que Bourdaloue, et c’est en parlant de Fénelon qu’il y aurait à y revenir un jour.

1425. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Afin d’éviter les considérations générales et trop vagues, je m’attacherai tout d’abord à des noms connus, et prenant Saint-Lambert, l’auteur des Saisons, je me rendrai compte de son insuffisance autrement encore que par le talent ; puis je toucherai rapidement à Delille, et seulement par ce côté ; choisissant, au contraire, chez nos voisins, le poète qui, non pas le premier, mais avec le plus de suite, de force originale et de continuité, a défriché ce champ poétique de la vie privée, William Cowper, j’aurai occasion, chemin faisant, de rencontrer toutes les remarques essentielles et instructives.

1426. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Ici la margrave a affaire à une tout autre matière qu’elle attaque avec moins de façon : on ne se fait aucune idée, quand on ne l’a pas lue, de la grossièreté gothique et ostrogothique qu’elle nous démasque dans son entourage, et, si supérieure qu’elle soit à son sujet, elle en a quelque chose dans sa manière ; il en rejaillit par moments sur elle et sur son ton des teintes désagréables : cette jeune femme qui écrit (car elle commença d’écrire ses mémoires à vingt-cinq ans) a des crudités de Saint-Simon quand il dévisage les gens, et, faute d’occasion sans doute, et de savoir où la placer, elle ne dédommage jamais par de la grâce.

1427. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Par exemple, ses théories pour ou contre les points de vue de montagnes, il les a distribuées en dialogues ; il a un voisin de table, un raisonneur obstiné « qui met ses impressions en formules, et qui professe les mathématiques du paysage » ; il le fait causer, il lui donne la réplique et l’occasion de le contredire.

1428. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

De toute cette effusion éloquente, Vauvenargues ne prétend pas conclure qu’il faille que le chevalier de Mirabeau devienne un stoïcien, car c’est plutôt le contraire qu’il lui conseille ; il n’a fait qu’obéir à un impérieux souvenir, et sa plume, qui ne cherchait qu’une occasion, l’a emporté.

1429. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Il a exprimé en mainte occasion cette sensation diffuse, errante ; il y avait des jours où, dans son amour du calme, il enviait « la vie forte et muette qui règne sous l’écorce des chênes » ; il rêvait à je ne sais quelle métamorphose en arbre ; mais cette destinée de vieillard, cette fin digne de Philémon et de Baucis, et bonne tout au plus pour la sagesse d’un Laprade, jurait avec la sève ardente, impétueuse, d’un jeune cœur.

1430. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Habituellement plongé dans ses méditations, ce n’était qu’en certaines occasions, lorsqu’il entendait exprimer des idées et des sentiments contraires aux siens, que cet homme, qui habituellement paraissait végéter plutôt que vivre, s’animait et parlait quelquefois avec une véhémence qui allait jusqu’à l’emportement.

1431. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

» Celui-ci, dégageant tout d’un coup son talent de parole comme une épée qu’on sort du fourreau, a saisi toutes les occasions éclatantes, les a rehaussées même par une affectation de singularité, et n’a pas craint de pousser à bout son antithèse absolue et provocatrice, de poser hautement sa contradiction à la fois monacale et libérale, mettant désormais quasi sur la même ligne (nouveauté étrange !)

1432. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Il nous montre, dans la vie des comédiens de campagne décrite par Scarron en son fameux Roman, la peinture fidèle de ce que devait être la destinée et la fortune de cette troupe ambulante de Molière ; il se demande s’il n’y a même pas de rapport, de reflet plus direct de l’un de ces groupes comiques à l’autre, et si Scarron, du temps qu’il était au Mans, n’a pas eu l’occasion d’y voir cette troupe de passage des Béjart avec son illustre capitaine.

1433. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Y eut-il, au jour dit, un billet moqueur apporté par un petit commissionnaire au quai d’Orsay, lieu indiqué pour le rendez-vous, un billet mignon qui sentait l’iris, dont le cachet avait des armes, — couronne de duchesse ou de comtesse, — et contenant ces seuls mots à l’adresse de Michel : « Un des plus doux plaisirs d’une femme est de faire un regret » ; et ne fut-ce que plus tard, par l’effet d’un hasard nouveau, que Michel retrouva la belle inconnue et reconquit l’occasion ?

1434. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Charlet, d’un autre temps, d’une tout autre génération, et de sa barrière du Maine, n’était en rien de ce monde-là ; mais il estimait de loin Gavarni, et il lui écrivait un jour, à l’occasion d’un jeune homme que celui-ci lui recommandait pour l’examen de l’École Polytechnique où Charlet était professeur : « Mon cher confrère, demandez-moi tout hors ce que vous me demandez, car je ferai tout pour vous prouver toute l’estime que je professe pour votre talent.

1435. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Ce nom qui représente la poésie morale, la poésie correcte et ornée dans tout son fini et dans tout son charme de diction, est pour moi un prétexte et une occasion favorable, on le sent bien, pour maintenir un certain côté trop menacé et qu’on méprise trop aujourd’hui, après lui avoir tout accordé autrefois.

1436. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Il est donc tout simple qu’en voyant l’Iliade de Pope, Bentley ait dit : « Il ne fallait pas intituler cela Homère. » L’ouvrage de Pope n’en est pas moins un merveilleux travail en soi, et celui qui l’a exécuté mérite qu’on parle de lui, même à cette occasion, avec tous égards et une belle part d’éloges.

1437. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Mme Roland, jeune, belle, spirituelle, mariée à vingt-cinq ans à un mari de vingt ans au moins plus âgé qu’elle, dut avoir bien des occasions et des tentations d’aimer ailleurs et à côté.

1438. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

» Ce qui donna l’occasion au président de répondre par ce madrigal ; Ces mots, tracés par une main divine, Ne m’ont causé que trouble et qu’embarras ; C’est trop oser si mon cœur la devine, C’est être ingrat s’il ne devine pas.

1439. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Il faut que ce soit le temps qui fournisse les occasions d’obtenir ce que Sa Majesté désire.

1440. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Les habitants, au nombre de sept mille environ, sans compter la population flottante, sont de race berbère, c’est-à-dire autochtone, et non arabe ; ils sont ainsi parents des Touareg, mais civilisés, assis et d’humeur citadine, tandis que les autres sont restés obstinément nomades : « Comme les nomades Touâreg, les Ghadamésiens sont souvent sur les routes pour leurs affaires ; mais rencontre-t-on une ville, ces derniers saisissent, en vrais citadins, l’occasion qui leur est offerte d’aller chercher un abri sous un toit protecteur, tandis que les Touâreg semblent tenir à honneur de ne jamais accepter l’hospitalité dans l’enceinte d’une ville, dans l’intérieur d’une maison.

1441. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Son ardeur, sa vivacité, sont audace, tout ce qu’il avait fait pour le roi lui faisait usurper des libertés et des demandes qui pesaient au roi étrangement, et ce fut en cette occasion que ce prince ne put se tenir de dire plusieurs fois, et une entre autres à table, parlant à Madame, par un hasard qui y donna lieu, qu’il n’avait jamais été si à son aise que lorsqu’il s’était vu délivré de Louvois, de Seignelay et de La Feuillade.

1442. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

La Vierge à la chaise sera toujours l’académie de la divinité de la femme. » Je me sens peu juge en matière d’art, n’ayant pas eu dans ma vie assez d’occasions de regarder et de comparer ; mais, à première vue, je n’aurais pas cru que Raphaël fût si gros ni si opposé au Vinci, dont je l’aurais plutôt considéré comme la fleur dernière et l’épanouissement.

1443. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Fournier conteste ce jugement de Boileau et en prend occasion de dire au poëte-critique beaucoup de choses désagréables qu’il ne mérite pas : pédant, homme de collège, doctoral, bouffon, il lui inflige tour à tour tous ces noms et ces qualifications peu congrues : « Il se pourrait, dit-il, que La Bruyère ayant été trop agréable dans cette conversation, Boileau, qui avait la vanité volontiers envieuse des causeurs à succès, ne lui eût point pardonné ce petit triomphe remporté sur lui. » Une telle interprétation est souverainement injuste et me paraît insoutenable.

1444. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Le malheur de Théophile, comme poëte, est d’être tombé dans un moment de transition, sans avoir su s’en rendre compte, et de n’y avoir vu qu’une occasion de licence.

1445. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Qu’un jeune homme, agité d’une flamme inconnue, S’écrie aux doux tableaux de ma muse ingénue : « Ce poëte amoureux qui me connaît si bien, Quand il a peint son cœur, avait lu dans le mien. » Voilà le vœu d’André Chénier exprimé en toute occasion : joignez-y celui d’être agréable et cher aux initiés des Muses : il ne demandait pas plus, et le sort, après bien des injures cruelles, l’a enfin tardivement exaucé.

1446. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

En appliquant ici ce que j’ai eu l’occasion de dire quelque part ailleurs au sujet de l’auteur d’Indiana et de Valentine, chaque âme un peu fine et sensible, qui oserait écrire sans apprêt, a en elle-même la matière d’un bon roman.

1447. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Nous avons eu plus d’une fois occasion de montrer en quelles circonstances favorables, et par quelle combinaison de sentiments divers, put se former cette école de poésie et d’art, fruit propre des dernières années de la Restauration, et qui, à ne la prendre que dans son origine, indépendamment de ce que fourniront désormais les principaux membres dispersés, ne restera pas sans honneur.

1448. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

…………………………………………………………………………………………………………… J’aurais voulu assister à cette scène de retour et de l’amour dans cette solitude ; puis, je réfléchis que le bonheur suprême a ses mystères comme les extrêmes douleurs que rien ne doit profaner à de tels moments et à de tels retours que l’œil de Dieu ; que je gênerais involontairement, malgré moi, l’échange de sentiments et de pensées qui allaient précipiter ce beau jeune homme des bras de sa sposa aux bras de son oncle et de sa mère dans des paroles et dans des silences que ma présence intimiderait et qui ne retrouveraient plus jamais l’occasion de se rencontrer dans la vie.

1449. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Il y en a qui sont bonnes, fécondes, nécessaires, et la même change de valeur selon l’occasion.

1450. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Biographie : Adam de la Halle, dit le Bossu, né à Arras vers 1235, étudia pour être clerc, se maria, le regretta, fit au moins le projet d’aller à Paris reprendre ses études, et composa à cette occasion (vers 1062) le Jeu de la Feuillue et sans doute le Congé qu’il adresse à sa ville natale.

1451. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Il aime sans aimer, il aime exprès : et c’est pourquoi il cesse d’aimer dès qu’arrive l’heure des résolutions suprêmes, du jour où son amour, en se prolongeant, risquerait de compliquer irrémédiablement sa vie, cesserait d’être un exercice agréable et ingénieux, une occasion d’expériences et de vérifications morales.

1452. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

Comme elles sont échappées à l’auteur à l’occasion de ce qui arrivait à ses héros et à ses héroïnes, elles ont souvent la vertu de rappeler quelque joie ou quelque douleur de la vie ; et il y en a qui résument si bien une situation dramatique, que malgré soi on se laisse aller à rêver sur la scène de roman qui a dû les inspirer : l’imagination ne s’arrête pas longtemps à ce jeu qui serait bientôt un travail, mais cette excitation n’en a pas moins du charme.

1453. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

La bourgeoisie lui répugne, l’aristocratie d’argent l’horripile ; il vit pourtant au milieu d’un monde qu’il méprise, mais pour avoir l’occasion de le mépriser tous les jours.

1454. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

La nouvelle édition qui se publie en ce moment m’en fournira l’occasion et peut-être le moyen.

1455. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

On le voyait profiter ardemment de ces rares occasions.

1456. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Guizot était purement politique, je le laisserais passer sans le croire de mon ressort, fidèle à mon rôle et à mon goût, qui sont d’accord pour s’en tenir à la littérature ; mais ce Discours n’est politique que par le sens et par le but ; il est purement historique de forme et d’apparence, et, comme tel, je ne saurais le négliger sans paraître manquer à une occasion et presque à une opportunité.

1457. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Ses connaissances théologiques et philosophiques le rendaient capable aussi d’aborder, à l’occasion, des sujets sérieux.

1458. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

La mort du duc de Beauvilliers (31 août 1714) acheva de briser les derniers liens étroits qui rattachaient Fénelon à l’avenir : « Les vrais amis, écrivait-il en cette occasion à Destouches, font toute la douceur et toute l’amertume de la vie. » C’est à Destouches aussi qu’il écrivait cette admirable lettre, déjà citée par M. de Bausset, sur ce qu’il serait à désirer « que tous les bons amis s’entendissent pour mourir ensemble le même jour », et il cite à ce sujet Philémon et Baucis ; tant il est vrai qu’il y a un rapport réel, et que nous n’avons pas rêvé, entre l’âme de Fénelon et celle de La Fontaine.

1459. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Ce que voulait M. de Chateaubriand dans l’amour, c’était moins l’affection de telle ou telle femme en particulier que l’occasion du trouble et du rêve, c’était moins la personne qu’il cherchait que le regret, le souvenir, le songe éternel, le culte de sa propre jeunesse, l’adoration dont il se sentait l’objet, le renouvellement ou l’illusion d’une situation chérie.

1460. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

» Ce fut bien pis quand, trois ou quatre années plus tard, pendant le séjour qu’ils font à Bruxelles à l’occasion du procès de Mme du Châtelet, Voltaire lui échappe complètement pour la politique.

1461. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

monsieur, lui disait-il, si l’on ne vous connaissait pas, on vous volerait. » Vers ce temps-là, ce redoutable Rivarol avait écrit, à l’occasion de Numa Pompilius, un article si sanglant, que des amis de Florian le supplièrent de ne pas le publier.

1462. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Lui, si instruit aux lettres grecques et latines, il n’est certes pas d’avis d’exterminer de nous ni le grec ni le latin, mais il veut qu’on s’aide de l’un et de l’autre, selon les occasions, sans s’y réduire et s’y confiner ; qu’on s’en serve seulement pour enrichir notre langue vulgaire, qui est déjà d’elle-même si en fonds.

1463. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Aucun moment n’était perdu, et les voyages mêmes de l’intendant procuraient des occasions variées d’exercices et de conférences : M. d’Aguesseau emmenait ses enfants avec lui, et son carrosse devenait une espèce de classe, où l’étude exacte et régulière s’entremêlait doucement avec l’entretien.

1464. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Qu’il suffise de rappeler aujourd’hui, à l’honneur de Saint-Cyr, qu’il fut, en naissant, l’occasion d’Esther et d’Athalie.

1465. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

La velléité de publier peut quelquefois leur venir, mais l’occasion manque, la modestie l’emporte, l’habitude de se contenir prend le dessus.

1466. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Elle y trouve, ainsi que dans un château voisin, une société qui lui donne occasion de développer par lettres à une amie ses principes et ses maximes.

1467. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Elle réfléchissait dans un âge où l’on commence à peine à penser… L’abbé Barthélemy a peint en mainte occasion Mme de Choiseul ; il l’a placée, elle et son mari, sous les noms de Phédime et d’Arsame dans le Voyage du jeune Anacharsis : « Phédime discerne d’un coup d’œil les différents rapports d’un objet ; d’un seul mot, elle sait les exprimer.

1468. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Un jour, si je venais à parler de la correspondance de Fénelon et de ses lettres spirituelles, ce serait l’occasion de revenir sur celles de saint François de Sales, et de chercher en quoi ces deux aimables et fins esprits se rapprochent et se ressemblent, tout en gardant chacun leurs avantages36.

1469. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Ça été pour lui l’occasion de me reraconter une histoire qu’il m’a déjà contée plusieurs fois, l’histoire dans laquelle il risquait sa vie, au milieu des précipices d’une falaise, pour embrasser un chien de Terre-Neuve, appelé Thabor, à une certaine place, où sa maîtresse avait l’habitude de déposer un baiser.

1470. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Et à cette occasion, il insulte l’airain.

1471. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Il faut que je m’en explique, et que je me soulage, puisque j’en ai l’occasion.

1472. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Leurs peintres avoient même plus d’occasions que les notres n’en peuvent avoir, d’étudier le nud, et les exercices qui étoient alors en usage pour dénoüer et pour fortifier les corps, les devoient rendre mieux conformez qu’ils ne le sont aujourd’hui.

1473. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

II La Vie de Bohême m’offre une belle occasion de faire de l’indignation contre les autobiographies modernes.

1474. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Sarcey n’y connut absolument rien et il est possible qu’il ne s’en serait jamais aperçu, s’il n’eût, à cette occasion, reçu quelques lettres élogieuses.

1475. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Dans cette histoire de la comédie inédite, qui a passé avec les hommes qui la jouaient sans laisser des œuvres après elle, ce n’est ni la comédie ni l’histoire qui m’ont le plus intéressé, mais l’auteur lui-même, cet esprit, confisqué jusqu’ici par la science, doué de tant de forces différentes, et qui, sorti enfin de ses études spéciales, me donne aujourd’hui l’occasion de parler de lui pour la première fois !

1476. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Seulement, quoi qu’il arrive d’ailleurs, elles nous donneront du moins une occasion, pour lui cruelle, de le juger.

1477. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Je ne sache pas, en effet, de meilleure occasion de parler maintenant de Saint-Bonnet, et vous allez tout à l’heure le comprendre.

1478. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Prenez les diverses spécialités de sujets que Baudelaire admet à ses expériences, le récit « du littérateur », où vous trouvez, par exemple, des caricatures et des contorsions d’imagination comme celles-ci : « Vous vous sentirez vous évaporant, et vous attribuerez à votre pipe (dans laquelle vous vous sentez accroupi et ramassé comme le tabac), l’étrange faculté de vous fumer  » ; prenez le récit de La Dame un peu mûre, et dites si tout cela n’est pas d’un comique dont le haschisch n’est que l’occasion, et d’un comique d’autant plus piquant qu’il est… hypocrite.

1479. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Heureux s’ils peuvent dire leur messe (et c’est rare), saisissant l’occasion d’assister un malade, un blessé, mais n’ayant pour ce faire ni titre, ni facilités.‌

1480. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Avant eux, on l’avait étudiée en accessoire, la consultant par occasion, par intérêt, en vue d’un objet étranger, pour y chercher les preuves d’une opinion logique ou métaphysique, légèrement, irrégulièrement, sans préparation, sans découvertes, sans attention et sans fruit.

1481. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

» Dans d’autres occasions, Catulle nous rend l’image de cette poésie grecque mêlée si souvent aux fêtes de la vie privée, au luxe de la richesse.

1482. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

En décomposant la satire allégorique dialoguée, j’aurai occasion de démontrer sa forme particulière, ce qu’elle recevait d’agréments de ses allégories, de gaîté de son dialogue, d’élégance, et d’ornements de ses chœurs. […] Peut-être s’aperçut-il que les jaloux et les méchants prenaient occasion de ses discours, pour en diriger les traits sur les objets de leurs propres inimitiés, et venger leurs ressentiments ou leur envie aux dépens de son innocence. […] Ma rhétorique fut venue au secours de mon entêtement, si l’amour de l’innovation m’avait rempli la cervelle ; et l’avantage d’être entendu dans cette enceinte m’eût paru même une occasion propice dont je me serais flatté de tirer parti. […] Là Molière approfondit son sujet dans un long et plaisant monologue qui m’offre encore l’occasion de distinguer le burlesque faux du vrai comique. […] Je vous laisse à penser si tous ceux qui se croient satirisés par Molière ne prendront point l’occasion de se venger de lui, en applaudissant à cette comédie.

1483. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Moi, je bois à l’occasion le champagne des directeurs. […] On me le rendra ; on l’a déjà fait en plus d’une occasion. […] Ce qu’il fait d’ailleurs, quel que soit l’adoucissement ou l’amollissement des caractères, on trouve encore aujourd’hui des maris qui le feraient à l’occasion. […] Mais d’abord ce sont de ces choses que, malheureusement, je n’ai pas souvent l’occasion d’entendre. […] Elle ne lui est venue, en quelque façon, que par contre-coup, et comme à l’occasion de renommées plus jeunes et plus retentissantes.

1484. (1902) Le critique mort jeune

Les cheveux m’envoyaient des odeurs énervantes, Pareilles à l’éther qu’aspire un patient, Je perdais peu à peu de mes forces vivantes Et les yeux transperçaient mon cœur inconscient… dans son roman de « Sixtine », d’une forme qu’un excès de raffinement rend pénible, il racontait la plaisante et commune aventure de la jolie femme, de l’intellectuel hésitant et du cavalier qui sait cueillir les occasions mûres : intrigue simple et qui importe moins que les motifs qu’elle fait naître. […] On cherchera donc très peu chez lui ce qu’il faut penser d’un écrivain, à peine ce qu’il en pense, beaucoup, en revanche, ce que cet écrivain a fait et dit, mais surtout quelles objections, quelles réfutations, quelles idées nouvelles il en a tirées, — quelle œuvre propre enfin le critique a créée à l’occasion du livre qui était son sujet d’étude. […] Il a d’ailleurs pris le soin de les affirmer souvent en des occasions diverses. […] T.), dans la compagnie mêlée du fils d’un grand financier juif, Crémieu-Dax, de quelques ouvriers autodidactes, d’étudiants, d’esthètes et de l’élégant Adhémar de Rumesnil, qui, par désœuvrement et par goût de la contradiction, fréquente ces prêches de faubourg et utilise l’occasion pour séduire la sœur de son ami, cette Julie Monneron, sœur des « Sévriennes » de Mme Réval et de l’élève de Fontenay-aux-Roses dont M. de Vogüé a raconté l’aventure. […] C’est une idée à laquelle il tenait, qu’il a reprise maintes fois et tenté de démontrer à chaque occasion qu’il rencontrait.

1485. (1893) Alfred de Musset

Gai, spirituel, prompt à la riposte et mordant à l’occasion, c’était au demeurant le meilleur des hommes. […] Il est surprenant que Sainte-Beuve, avec sa pénétration extraordinaire, n’ait pas deviné tout d’abord que Musset était un romantique né classique6, autant dire un romantique d’occasion, sur lequel on avait tort de compter absolument, tiraillé qu’il était entre ses instincts et l’influence du milieu. […] La Confession d’un Enfant du siècle, où Musset, ainsi qu’on l’a vu, dresse un autel à son amie, a paru en 1836, et George Sand écrivait à cette occasion : « Je sens toujours pour lui, je vous l’avouerai bien, une profonde tendresse de mère au fond du cœur. […] Il va affranchir sa patrie, offrir aux républicains l’occasion de rétablir la liberté, et il sait que leur égoïste indifférence n’en profitera pas, il sait que le peuple délivré d’Alexandre se jettera dans les bras d’un autre tyran. […] Si vous avez occasion de voir son père à la cour, dites-lui qu’il n’en soit point inquiet.

1486. (1932) Les idées politiques de la France

Quoi qu’il en soit là-bas de l’opinion de l’éminent recteur de l’Université de Salamanque, nous avons toutes raisons d’espérer que le « professorisme » ne dépassera pas en France le coteau moyen où s’asseyait naguère l’auteur de la République des Professeurs, et qu’il ne trouvera jamais l’occasion d’exercer les monopoles tyranniques du cléricalisme au temps de la Congrégation. […] Il n’emploie ce mot : laïque, qu’à une seule occasion : quand il s’agit de l’école. […] C’est même à l’intérieur du socialisme, et à l’occasion du socialisme, et comme formule des problèmes socialistes de son temps, que Péguy a créé ce terme. […] Tandis que le radical descend de Voltaire, le socialiste descend de Rousseau, et le chien et le chat peuvent bien appartenir au même foyer, se faire pendant comme les chenets du feu de gauche, comme les petits bronzes de Voltaire et de Rousseau sur la cheminée, leur hostilité congénitale apparaît à de multiples occasions. […] Des yeux perspicaces l’ont aperçu ailleurs à diverses occasions.

1487. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

En de telles occasions, il ne faut point de calcul personnel, et aujourd’hui ce ne sera pas moi qui en ferai un1256. » En attendant, il avait des rixes avec la police, sa maison était surveillée, il était menacé d’assassinat, et néanmoins tous les jours il montait à cheval, et allait s’exercer au pistolet dans la forêt de pins voisine. […] Il ne séduit pas, ce n’est pas un corrupteur ; l’occasion venue, il se laisse aller ; il a du cœur et des sens, et sous un beau soleil tout cela s’émeut ; à seize ans, on n’y peut mais, à vingt non plus, ni peut-être à trente. […] … It is not one man nor a million, but the spirit of liberty that must be spread… The mere selfish calculation ought never to be made on such occasions and, at present, it shall not be computed by me… I should almost regret that my own affairs went well, when those of nations are in peril.

1488. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Et dans l’ombre, où ses yeux blancs luisaient le petit nègre commença sa lugubre histoire… ………………………………………………………………………………………………… Son départ fut l’occasion de grandes fêtes publiques, de sacrifices aux fétiches, aux divinités de la mer. […] Il apportait ses nippes à raccommoder ; et elle acceptait cette besogne, heureuse d’une occasion qui le forçait à revenir. […] Puis les années viennent ; mille menus incidents, grands événements pour cette petite vie, les emplissent, leur donnent une date ; c’est un toit qui s’est effondré et qui a failli tuer un homme ; madame a rendu le pain bénit ; il est arrivé un nouveau sous-préfet, etc… La maîtresse et la servante n’ont pour sujet de conversation que les fredaines de Paul à Paris, et le souvenir de Virginie ; on parle toujours d’elle : on se demande si telle chose lui aurait plu, en telle occasion ce qu’elle eût dit probablement : Toutes ses petites affaires occupaient un placard dans la chambre à deux lits. […] Religieux comme le sont en Russie ceux de sa caste, il veut se confesser à l’occasion de Pâques et s’adresse à un prêtre à qui le hasard a fait connaître son secret : Mais il faut que l’assassin, car sa vengeance a été un assassinat, soit puni jusque dans sa postérité. […] disent les Italiens en pareille occasion.

1489. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

» s’écrie-t-on de toutes parts. — Sans doute il a manqué là une belle occasion de mourir, mais la raison qui la lui a fait manquer est bien simple : un mort ne peut pas courir à la mort. […] J’ai eu l’occasion de voir en lui un côté vraiment sincère et généreux. […] Anatole France, un écrivain délicat et consciencieux dont nous avons déjà eu l’occasion d’entretenir nos lecteurs. […] Dans le détail des cérémonies du mariage, je trouve deux anecdotes fort plaisantes : Le second mariage du Dauphin fut, comme le premier l’occasion de nombreuses fêtes, tant à la cour qu’à la ville. […] Ces quelques lecteurs, le plus souvent inconnus les uns aux autres, et qui n’auront peut-être jamais l’occasion de se communiquer leurs appréciations, sont — si vous parvenez à les rallier — les premiers jalons que vous plantez dans l’avenir.

1490. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

— Oui, et s’il faut tout vous dire, j’attendais cette occasion de me faire refuser une première fois. […] L’occasion leur en était si rare ! […] Je vous le recommande et vous serai obligé de ce qu’en toute occasion vous voudrez bien faire pour lui. […] Parmi les plus remarquables morceaux de ce livre, je signalerai une maîtresse étude faite à l’occasion du quatrième centenaire de Michel-Ange et intitulée Michel-Ange, sculpteur. […] Revenu dans le premier salon, j’allai droit à M. de Royer, procureur général près la Cour d’appel de Paris, que j’avais déjà salué, pour lui demander si M. de Thorigny, son ancien premier avocat général, devenu mon ministre de l’intérieur, par je ne sais encore quelle aventure, et que, depuis un mois, je n’avais pas eu l’occasion de connaître, était parmi les visiteurs du Prince. — « Oui », me répondit-il, « le voilà près de la cheminée. » — « Me feriez-vous l’honneur de me présenter à lui ? 

1491. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Il fait un voyage circulaire dans le pays, se montre dans toutes les cathédrales à la foule curieuse de voir la célébrité du jour, et ne manque pas à cette occasion de faire passer parmi les fidèles la bourse de quête. […] J’aurai occasion de démontrer, dans les chapitres suivants, pour quelles causes organiques, par suite de quelles particularités de leur cerveau et de leur système nerveux, les dégénérés doivent être égoïstes et impulsifs. […] Dans les chapitres suivants, où il sera question de l’art et de la poésie mystiques du jour, je trouverai l’occasion de montrer au lecteur qu’entre ces tendances et l’exaltation religieuse que l’on observe chez presque tous les dégénérés et aliénés héréditaires, il n’y a pas de différence. […] Chaque représentation qui surgit dans son esprit montre du doigt en silence, mais avec un regard et un geste qui en disent beaucoup, d’autres représentations nettes ou vagues, et lui fournit l’occasion d’associer des aperceptions entre lesquelles les autres ne trouvent aucun rapport. […] Le dernier des vagabonds, le souteneur des grandes villes, le chiffonnier et le palefrenier croient valoir autant que le châtelain, et ils le lui disent sans barguigner en plein visage, quand l’occasion s’en présente.

1492. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Stillman fait remarquer que Mélos appartint à Athènes jusqu’aux derniers temps de sa prépondérance sur la Grèce, et qu’il est probable que la statue y fut envoyée pour être cachée à l’occasion d’un siège ou de quelque invasion. […] L’amusante boutade de dogmatisme, où Edgar Allan Poë nous dit qu’étant donné nos occasions et notre époque, « il ne peut rien y avoir de mieux qu’un poème » le fascina. […] « Et en ce qui concerne les éditions futures des Brins d’herbes (s’il y en a) je profite de l’occasion présente pour donner à ces lignes la confirmation définitive de convictions, de répétitions volontaires après trente ans, et pour y interdire ici-même, autant qu’un mot de moi peut le faire, toute mutilation ». […] C’était pour lui une manière de mensonge, et autre raison plus sérieuse, il offrait des occasions très favorables pour tricher. […] Il est évident que tout cela est excessivement dangereux, mais nous devons nous souvenir que Chuang-Tzù vivait il y a plus de deux mille ans et qu’il n’eut jamais l’occasion de voir notre incomparable civilisation.

1493. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

La politique qui avait établi la cour prescrivait le faste. « C’était lui plaire, que de s’y jeter en habits, en tables, en équipages, en bâtiments, en jeu ; c’étaient là des occasions pour qu’il parlât aux gens199. […] Le plus pauvre et le plus retiré ménage son habit bleu-de-roi et sa croix de Saint-Louis pour pouvoir, à l’occasion, présenter ses devoirs au grand seigneur son voisin ou au prince qui est de passage  Ainsi l’état-major féodal s’est transformé tout entier, depuis ses premiers jusqu’à ses derniers grades.

1494. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

C’était un homme cependant, et un homme qui se comporta dans l’occasion mieux que bien des anciens n’auraient fait : vous allez le voir. […] Ils pourraient avoir leur prix dans l’occasion, mais je n’ai pas voulu qu’elle s’en séparât, la pauvre enfant.

1495. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Son goût pour la flûte lui procura un apprenti et l’occasion d’un heureux mariage. […] — C’est, répondit Nero, qu’il n’en a pas eu l’occasion. — Hé bien, riposta le pape, je le tiens encore pour un honnête homme.

1496. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Quinte-Curce dit la même chose ; mais il ajoute plusieurs circonstances et ne manque pas de saisir cette occasion pour mettre dans la bouche d’Hermolaüs et dans celle d’Alexandre des discours où il cherche à faire briller son éloquence. […] « On le détruit, quand on prétend établir cette unité excessive de l’État, de même qu’on enlève encore à deux autres vertus toute occasion de s’exercer : d’abord à la continence, car c’est une vertu que de respecter par sagesse la femme d’autrui ; et en second lieu, à la générosité, qui ne va qu’avec la propriété ; car, dans cette république, le citoyen ne peut jamais se montrer libéral, ni faire aucun acte de générosité, puisque cette vertu ne peut naître que de l’emploi de ce qu’on possède.

1497. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Kriemhilt désespère de trouver un vengeur, cependant au prix d’une belle veuve qu’elle lui promet, elle décide Blœde à élever une rixe et à faire naître l’occasion d’un combat. […] Un guerrier d’entre les Hiunen, voyant Etzel marcher à côté de Ruedigêr, voulut profiter de l’occasion pour sortir ; mais le joueur de viole lui donna un coup tel que sa tête vola aux pieds d’Etzel.

1498. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Il y aurait alors pure succession, simple déroulement d’une série : dans le jugement, il y a perception de rapports, liaison logique entre tous les termes de cette série « Donc l’association des idées est l’occasion du jugement ; elle lui fournit une matière pour s’exercer, mais elle n’a en elle-même rien de commun avec le jugement103 ». — La conclusion dépasse énormément les prémisses : toute association n’est pas par elle-même un jugement, mais en résulte-t-il que le jugement n’ait rien de commun avec l’association ? […] Un jugement ou assertion implique donc une exertion, une certaine action commençante des muscles, qui n’est pas encore actuellement portée jusqu’à tel point de l’espace ou du temps, mais qui s’y prépare ; cette exertion annonce une attitude de ma volonté telle que, par la suite, quand l’occasion viendra, l’action sera entreprise et menée jusqu’au bout.

1499. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Et c’est pour lui, l’occasion de parler de la partie du Cercle impérial, du temps où on pouvait dire qu’une chaise, pendant une heure, coûtait trente mille francs. […] Mercredi 16 avril Hier, j’ai été prié de présider le banquet, donné à Chéret par ses sympathiques, à l’occasion de sa décoration.

1500. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Mais si vous voulez connoître le goût, le génie, le caractère de la plûpart de ces Tragédies, il faut lire les réfléxions judicieuses que le Pere Brumoy a eu occasion de faire sur ces piéces dans son théâtre de Grecs. […] Pourquoi, disent-ils, à l’occasion de la maladie contagieuse des bœufs, nous donne-t’on la description de la peste de Provence & les éloges des illustres Prélats qui en ont bravé les dangers ?

1501. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Fabre, lorsqu’elle trouve un terrier déjà creusé et approvisionné par une autre guêpe, elle profite de la prise et devient ainsi à l’occasion parasite. […] Si, en effet, l’instinct constructeur de l’Abeille domestique n’est qu’une déviation et un perfectionnement de l’instinct constructeur d’autres espèces antérieures, analogues à la Mélipone ou au Bourdon ; de ce que les Abeilles peuvent creuser dans un bloc de cire artificiel des bassins sphériques, on pourrait conclure qu’il se manifeste à l’occasion chez elles une sorte de réversion à d’anciens instincts perdus : toutes choses parfaitement d’accord avec la théorie.

1502. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Quinte-Curce dit à l’occasion des malheurs dont la mort d’Alexandre fut suivie, parce que les macedoniens prirent plusieurs chefs à la place d’un seul : que Rome avoit pensé perir depuis peu par le projet de rétablir la republique. […] Ceux là mêmes qui ne connoissent pas le mérite des statuës, des vases et des autres curiositez ne laissoient pas dans l’occasion de les emporter à Rome où ils voïoient qu’on en faisoit tant de cas.

1503. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Je profiterai de l’occasion. […] Paul Féval, qui s’appelle lui-même « un candidat à l’humilité », dut être content, ce jour-là, de la bonne occasion qu’on lui offrait de s’exercer à cette vertu, mais nous espérons bien qu’il ne la poussera pas au point de sacrifier à un puritanisme sot, que l’Église catholique renverrait aux protestants, ce qui a fait l’honneur et la gloire de sa vie.

1504. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

C’est ce qui donna tant d’autorité à ses ministres, par les occasions continuelles qu’ils avaient de l’encenser, surtout de lui attribuer toutes choses, et de les avoir apprises de lui. […] « Et dans le cas où, invinciblement retenus par votre manque séculaire de franchise, vous continueriez à garder l’attitude qui consiste à couvrir un homme de louanges, à le magnifier en toutes occasions, et à feindre de vous emporter contre ceux dont il a fait la puissance et qui deux siècles après, s’en sont servis contre vous, vous saurez que nous sommes autorisés par cela même à vous tenir désormais pour hypocrites et comédiens.

1505. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Il nous semble que la force psychique, emprisonnée dans l’âme comme les vents dans l’antre d’Éole, y attende seulement une occasion de s’élancer dehors ; la volonté surveillerait cette force, et, de temps à autre, lui ouvrirait une issue, proportionnant l’écoulement à l’effet désiré. […] Il faut remarquer en outre qu’on s’élève par degrés insensibles des mouvements automatiques aux mouvements libres, et que ces derniers diffèrent surtout des précédents en ce qu’ils nous présentent, entre l’action extérieure qui en est l’occasion et la réaction voulue qui s’ensuit, une sensation affective intercalée.

1506. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Je crois avoir montré pourtant qu’elles se rattachent logiquement à un tout ; j’aurai l’occasion, plus d’une fois encore, de citer telle autre idée de M.  […] Les poètes de la Renaissance y trouvèrent une occasion d’épancher leur lyrisme, sans bien savoir les rattacher à l’action même ; le xviie  siècle renonça facilement  à ces hors-d’œuvre, en tout contraires à son rationalisme.

1507. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Il y parvint heureusement en plus d’une occasion, et il continua de rendre des services de ce genre jusque dans les derniers jours et comme à l’extrémité de son ministère.

1508. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

J’en prendrai occasion à mon tour de redire quelque chose et sur Malherbe lui-même10 et sur ses disciples Racan et Maynard, dont les beaux vers lui reviennent à bon droit, car ils ne se seraient pas faits sans lui.

1509. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Heureusement pour lui, ces sentiments se rencontrèrent juste avec l’heure mémorable où la vieille société, minée d’abus et incapable de se réparer elle-même, allait demander des remèdes absolus et une simplification dans toutes les branches ; l’occasion était prochaine où il pourrait les appliquer.

1510. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

À défaut de ce honneur impossible, Mme Necker essayait quelquefois de lui indiquer d’autres sources de consolation et le souverain remède contre l’isolement du cœur ; elle lui avait fait promettre de lire l’ouvrage de son mari sur L’Importance des opinions religieuses, et elle avait, à l’occasion, sur ce sujet de christianisme et de monde invisible, des paroles amies et délicates, que Gibbon du moins ne repoussait pas.

1511. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Monmerqué, ce consciencieux éditeur, profite de l’espèce d’occasion qu’ont créée les Mémoires si mal donnés par M. de Vigan, pour publier les siens : l’injure faite à la réputation du président Hénault sera réparée.

1512. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Balzac, s’il avait été ici mieux avisé, et si le besoin de fumée et d’encens ne l’avait séduit, se serait pourtant méfié de Costar, caractère peu droit, très compliqué, atteint non seulement de la passion mais du vice littéraire, ne songeant qu’à se faire un nom, à faire preuve d’esprit curieux et superfin, et qui, une fois amorcé sur cette question chatouilleuse, n’y devait plus voir qu’une occasion de s’insinuer dans la renommée, à la suite et à la faveur du nom de Voiture.

1513. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Vingt ans après l’avoir perdu, elle écrivait à M. de Meilhan, qui avait eu sur les amis je ne sais quelle pensée digne de La Rochefoucauld (et elle avait pu elle-même dans une occasion récente vérifier la quasi-justesse de cette pensée) : « Je me souvins alors de ce que vous avez écrit sur l’amitié, et je dis : Il a raison ; ensuite je tourne mes regards sur trente-deux ans d’amitié avec mon si cher oncle, et je dis : Il a tort.

1514. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Vous n’étiez plus pour moi qu’un songe agréable, lorsque le bruit du malheur qui vous est arrivé m’a attendrie ; les larmes auxquelles je n’ai voulu faire nulle attention, quand vous m’avez voulu persuader que je les causais, m’ont frappée, sans savoir même si vous en avez versé, dans une occasion dont on se console quelquefois plus aisément que de la perte d’une maîtresse.

1515. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Ainsi, lorsque Maupertuis perdit son père et fit à cette occasion un voyage à Saint-Malo, le roi lui écrivit plusieurs lettres dont l’une a fourni à La Beaumelle le motif d’une de ses meilleures amplifications.

1516. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Pour mon compte, je dois cependant convenir, sans prétendre faire le généreux, que sa plaidoirie en faveur de Chateaubriand, à l’occasion et à l’encontre d’un livre que j’ai publié, m’a frappé comme très-spirituelle, très bien menée, très-soutenue d’haleine, fort juste en bien des points ; et il me coûte d’autant moins de le reconnaître, qu’au fond ses conclusions à lui (sauf le ton de la chanson) ne sont pas si différentes des miennes, et qu’un abîme, quoi qu’il en dise, ne nous sépare pas.

1517. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Une occasion se présente.

1518. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Je me pénètre ainsi, par tous mes sens satisfaits, du bonheur de vivre en nomade… » Il a, en toute occasion, de ces définitions du silence, lequel sous un seul mot (comme celui de l’ombre) sous-entend et comprend tant de nuances à tous les degrés imaginables, depuis la douceur et l’atténuation fugitive des sons jusqu’à l’absence totale des bruits28.

1519. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Les sujets lui manquent, l’occasion est absente.

1520. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

.), presque toujours on rencontre à l’occasion une sorte d’aigreur sardonique contre le christianisme tel que les âges l’ont constitué et transmis ; car, pour son essence prétendue primitive et le caractère purement moral de son fondateur, M. de Sénancour serait disposé à lui rendre hommage.

1521. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Mérimée, et pour mieux distinguer un talent contemporain qu’on n’a pas eu encore l’occasion d’analyser avec plus de détail, on citera ici un passage du Globe (janvier 1831) ; il y faut faire la part de la phraséologie légèrement saint-simonienne : « En relisant le Théâtre de Clara Gazul, toutes les autres productions de l’auteur me sont revenues à l’esprit, et je me suis confirmé dans l’idée que c’était l’un des artistes les plus originaux et les plus caractéristiques de cette époque souverainement individuelle.

1522. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

L’on ne peut avoir ni le talent, ni l’occasion de ce genre de gaieté légère dans un gouvernement fondé sur la raison, et les esprits doivent plutôt se tourner vers la haute comédie, le plus philosophique de tous les ouvrages d’imagination, et celui qui suppose l’étude la plus approfondie du cœur humain.

1523. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

En 1789, les bandes sont prêtes ; car, sous le peuple qui pâtit, il est un autre peuple qui pâtit encore davantage, dont l’insurrection est permanente, et qui, réprimé, poursuivi, obscur, n’attend qu’une occasion pour sortir de ses cachettes et se déchaîner au grand jour.

1524. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Volontiers il sera membre de quelque société d’archéologie, et linguiste ou philologue à l’occasion.

1525. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Nous appliquons bien le nombre, à l’occasion, à des unités inégales, comme les animaux qui composent une ferme ; mais tout calcul suppose l’égalité parfaite des unités, et n’arrive à des résultats exacts qu’en vertu de cette hypothèse : les premières idées de nombre sont donc dérivées de grandeurs égales ou semblables, considérées surtout dans les objets inorganiques ; et par suite la géométrie et l’arithmétique ont une origine simultanée.

1526. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Toutefois, je lui rends justice : si elle ne voit pas, elle sent, et, dans les occasions fort rares où il faut fermer les yeux et obéir à son cœur, elle est, non pas un conseiller à écouter, mais un torrent à suivre.

1527. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Chesterfield craignait le ridicule, c’était un faible, et il garda le silence plus qu’il n’aurait voulu en certaines occasions, de peur de prêter à la parodie de son collègue et contradicteur.

1528. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

En un mot, et avant son mariage (un mariage d’amour qu’il fit à trente ans), et encore après, Diderot continua trop de mener cette vie de hasard, d’occasion, d’expédients, de labeur et d’improvisation continuelle.

1529. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Totalement dénué de la forme poétique idéale supérieure et de cette richesse des sens qui en est d’ordinaire l’accompagnement et l’organe, il parle de la poésie en toute occasion comme ferait son ami La Motte, c’est-à-dire comme un aveugle des couleurs.

1530. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Une petite maison charmante, demi-quart d’arpent de jardin tout au plus, mais si bien ménagé, si artistement arrangé, qu’on jurerait qu’il en a le double… Sentez-vous comme elle profite de l’occasion pour étaler ses vertus, sa sensibilité, et aussi son petit bien !

1531. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Cette manière élevée et sobre dont Jasmin conçoit l’art du poète, il l’a exprimée avec bien de la gentillesse et de l’esprit en une occasion singulière.

1532. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Voilà, ce me semble, des occasions et des appuis pour qui veut aborder l’étude d’un caractère.

1533. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Romilly sur la résignation et sur l’immortalité de l’âme, de le voir prendre généreusement, et par un sentiment de pure équité, la défense du clergé catholique en parlant des séances où, à l’occasion du serment civique, cet ordre opprimé eut à subir de véritables avanies : La postérité comprendra facilement, dit-il, l’expropriation du clergé, la réduction de ses revenus, l’abolition de ses privilèges, les changements opérés dans sa discipline ; les esprits se partageront, dans cinquante ans comme aujourd’hui, sur la nécessité de cette réforme ; mais ce qu’on n’envisagera qu’avec un tremblement d’indignation, c’est l’impitoyable acharnement qui persécute les membres de cet ordre infortuné.

1534. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Ce discours nous livre à nu Louis XIV jeune, dans son premier appareil d’ambition : « Il me semble, dit-il, qu’on m’ôte de ma gloire quand on en peut avoir sans moi. » Ce mot de gloire revient à chaque instant dans sa bouche, et il finit lui-même par s’en apercevoir : « Mais il me siérait mal de parler plus longtemps de ma gloire devant ceux qui en sont témoins. » Dans cette exaltation et ce commencement d’apothéose où on le surprend, on le trouve pourtant meilleur et valant mieux que plus tard : il a quelques mots de sympathie pour les amis, pour les serviteurs qui s’exposent et se dévouent sous ses yeux : « Il n’y a point de roi, dit-il, pour peu qu’il ait le cœur bien fait, qui voie tant de braves gens faire litière de leur vie pour son service, et qui puisse demeurer les bras croisés. » C’est pourquoi il s’est décidé à sortir de la tranchée et à rester exposé au feu à découvert : dans une occasion surtout, dit-il, « où toutes les apparences sont que l’on verra quelque belle action, et où ma présence fait tout, j’ai cru que je devais faire voir en plein jour quelque chose de plus qu’une vaillance enterrée ».

1535. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Le Simple discours de Paul-Louis, vigneron de La Chavonnière, aux membres du conseil de la commune de Véretz, à l’occasion d’une souscription proposée par S. 

1536. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Rousseau, pour se dégager de toute reconnaissance envers Mme d’Épinay, affecte de la soupçonner de je ne sais quel procédé atroce et bas, de je ne sais quelle lettre anonyme qu’on a adressée à Saint-Lambert à son sujet, et il en prend occasion de lui écrire à elle une lettre injurieuse ; il y a de quoi se perdre dans ce labyrinthe de tracasseries et de noirceurs : Le mal est fait, dit Grimm ; vous l’avez voulu, ma pauvre amie, quoique je vous aie toujours dit que vous en auriez du chagrin… Il est certain que cela finira par quelque diable d’aventure qu’on ne peut prévoir ; je trouve que c’est déjà un très grand mal que vous soyez exposée à recevoir des lettres insultantes.

1537. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Sa prétention singulière et qui le juge déjà, c’est de n’y avoir commis aucune faute : Dans une pareille situation, dit-il, et au milieu des plus ardentes passions, au centre de toutes les inimitiés et de toutes les haines, il y avait occasion chaque jour de faire quelque faute, et quelque faute d’un genre éminent.

1538. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

On me laisse peu de repos, mais l’intérieur est tranquille, et je puis vous assurer que je n’ai jamais été plus philosophe qu’en cette occasion-ci.

1539. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

., ont en commun le caractère essentiel d’être des moyens d’expressions peu représentatifs, et contenant un minimum d’images expresses : évidemment, ces moyens, à part le fait même qu’étant esquissés, on peut les compléter selon sa fantaisie, et qu’ils ne risquent guère ainsi de heurter le goût de personne, provoquent dans l’esprit ou dans les sens chargés d’en extraire une image définie, un effort, une excitation, un plaisir de divination et de composition, un ébranlement diffus qui est déjà un commencement d’émotion d’autant plus esthétique qu’elle est absolument dénuée de tout coefficient de peine ou de plaisir. « Comme il faut plus d’énergie, dit Dumont (Théorie scientifique de la sensibilité) pour retrouver un objet sous un signe indirect que sous un signe direct, on fournit à l’entendement occasion d’employer plus de force disponible et par conséquent d’éprouver plus de plaisir. » Le profit que l’on a à employer ce moyen d’expression qui est le propre de la poésie, est malheureusement combattu par la fatigue qu’il cause et les images peu définies, c’est-à-dire peu associables, que l’on en extrait.

1540. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Fourvoyé dans l’impasse, acculé à une occasion où les événements le forcent à se résoudre, Nejdanoff se soustrait aux tortures de son âme malade par l’échappatoire suprême.

1541. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Lagrange décrit ainsi le théâtre où la troupe de Molière jouait par ordre du sieur de Rataban, surintendant des bâtiments du roi : « … trois poutres, des charpentes pourries et étayées, et la moitié de la salle découverte et en ruine. » Ailleurs, en date du dimanche 15 mars 1671, il dit : « La troupe a résolu de faire un grand plafond qui règne par toute la salle, qui, jusqu’au dit jour 15, n’avait été couverte que d’une grande toile bleue suspendue avec des cordages. » Quant à l’éclairage et au chauffage de cette salle, particulièrement à l’occasion des frais extraordinaires qu’entraîna la Psyché, qui était de Molière et de Corneille, on lit ceci : « chandelles, trente livres ; concierge, à cause du feu, trois livres. » C’étaient là les salles que « le grand règne » mettait à la disposition de Molière.

1542. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Parce que, dans l’occasion et pour le devoir, il aura poussé le cri d’un peuple, parce qu’il a, quand il le faut, dans la poitrine le sanglot de l’humanité, toutes les voix du mystère n’en chantent pas moins en lui.

1543. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Et quand l’occasion d’en parler est inévitable, c’est avec un mortel regret que j’en parle toujours.

1544. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Quand la plus belle occasion de réaliser cette unité désirée et de fermer la grande plaie du schisme qui dévorait l’Église vint à se présenter, comment Innocent l’accueillit-il et l’envisagea-t-il ?

1545. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Le poëte tragique, en particulier, était à l’aise et suffisamment inspiré, dans cette vaste enceinte et cette infinie variété de la représentation tragique, telle que l’esprit la concevait alors, pouvant essayer tous les spectacles, depuis les splendeurs des rois jusqu’à la mendicité des bannis, depuis la terreur la plus éloquente jusqu’à la bouffonnerie, depuis la majesté d’Agamemnon et le délire religieux de Cassandre jusqu’à la fureur d’Oreste et au sommeil des Euménides trompées par Apollon, depuis les Choéphores jusqu’au Cyclope, Le poëte tragique, avec cette fécondité d’un art nouveau, multipliait ses œuvres pour les grandes fêtes de chaque année ; mais il ne s’exerçait pas ailleurs et pour une moindre occasion que les Panathénées et que la Grèce accourue dans Athènes.

1546. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Mais j’ai pris cette occasion pour donner, à ceux qui ne le posséderaient pas, un nouveau prétexte pour admirer Gœthe, le prétexte scientifique. […] Jamais aucune découverte n’a été exploitée jusqu’à ses dernières limites ; avant cela, une autre surgit à laquelle il dévouera jusqu’à la prochaine occasion toute son activité. […] AIbalat, mais de donner à cet unique « fagot », selon les occasions, une valeur représentative chaque fois exacte et chaque fois différente. […] Par la même occasion, prends, rends, couds, mouds, deviendraient prens, rens, cous, mous. […] Ce mot n’est nullement archaïque et les journaux l’impriment très souvent à propos des générosités envers l’Institut, les villes, les hospices ; il est vrai qu’on a plutôt occasion de le lire que de le prononcer et que beaucoup, qui l’ont souvent lu, ne l’ont presque jamais entendu.

1547. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Nous avons tous eu l’occasion de rencontrer quelqu’une de ces familles très unies, très satisfaites d’elles-mêmes, qui se tiennent à l’écart, par timidité ou par dédain. […] L’observation de soi est ici fort difficile, à cause de la soudaineté des événements graves ; les occasions qu’elle a de s’exercer à fond sont d’ailleurs rares. […] Ce qui a manqué aux non-civilisés, ce n’est probablement pas l’homme supérieur (on ne voit pas pourquoi la nature n’aurait pas eu toujours et partout de ces distractions heureuses), c’est plutôt l’occasion fournie à un tel homme de montrer sa supériorité, c’est la disposition des autres à le suivre. […] A ces actes religieux la représentation religieuse sert surtout d’occasion.

1548. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Seulement il ne s’agissait pas de coups si hardis ; un certain nombre d’amis devaient se prêter aide et secours en toute occasion, et travailler selon leurs forces au succès ou à la fortune de celui qui serait désigné, —à charge de revanche, bien entendu. […] Sa vie littéraire est digne de servir d’exemple aux vocations poétiques qui se laissent si aisément détourner par les succès faciles et les occasions de gain rapide qu’offre aujourd’hui la multiplicité des journaux. […] Un jour, et ce jour est un des plus beaux de sa vie, il eut l’occasion de rendre service à Shakespeare. […] Il s’est souvenu que lui aussi autrefois avait manié la pointe et, profitant de l’occasion d’un beau livre qu’un éditeur qui s’y connaît voulait faire paraître, il a gravé lui-même à Peau-forte une suite de délicieux dessins pour le Werther de Goethe traduit par Pierre Leroux et commenté par George Sand. […] Aussi, lorsque cette occasion se présenta de faire le voyage d’Orient en compagnie de M. 

1549. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Ceci est un exemple curieux de cette loi, que la civilisation, en raffinant les sentiments, a multiplié les moyens et les occasions de souffrir et a multiplié aussi les types, les caractères. […] De ne vivre jamais pour soi… Voilà encore sur quoi nous aurons occasion de revenir, L’Amour peintre est un charmant chef-d’œuvre en un acte. […] Il plut des libelles contre Molière à l’occasion de Tartuffe et il y a une littérature de Tartuffe comme il y a une littérature du Cid. […] Quand on s’est habitué à supporter les défauts des hommes, on arrive à faire cas de ces défauts comme d’une occasion d’exercer sa philosophie et sa vertu, et l’on a à leur égard une espèce de gratitude et la bonté du pessimiste n’est pas autre chose que cette gratitude intelligente. […] Comme souvent dans Molière, et j’ai eu l’occasion de le dire, le vice d’Argan n’est qu’une vertu pratiquée sottement et gauchement.

1550. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

On cédait à l’entraînement par une pusillanimité qui n’était pas toujours sans calcul ; on se soumettait à la mode, avec l’arrière-pensée de s’en moquer, et même, de lui jouer quelque tour, à la première occasion. […] Cela offre à peine l’occasion d’un vain sourire. […] Au demeurant, Carrillo est un beau cavalier qui sait parler aux femmes, et qui met l’épée à la main, à la première occasion et avec une jolie désinvolture. […] Il boudait et cherchait l’occasion d’une grande vengeance. […] C’était l’occasion de tirer une épreuve du Dagobert des vieilles chroniques.

1551. (1925) Dissociations

Un tuteur épouse sa pupille et, quoique un peu inquiet de la disproportion des âges, se trouve parfaitement heureux, sa jeune femme ne lui donnant aucune occasion de jalousie. […] Je poursuis et voilà que l’oncle a l’occasion d’entendre à travers une cloison ou un rideau les deux jeunes gens discourir familièrement. […] Précisément un de mes amis a eu l’occasion d’assister, ces jours derniers, à une audience correctionnelle et il m’avouait en être sorti un peu effaré, tellement tombaient drus, sur les pauvres diables, les jours, les mois, les années de prison.

1552. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Parlant des insultes de nos côtes, de la descente des Anglais en Bretagne et du combat de Saint-Cast, où ils furent vaillamment rejetés à la mer (septembre 1758), Duclos, après avoir cité quelques actions glorieuses de cette journée toute bretonne et toute française, ajoute avec une vigueur d’ironie patriotique : « On vit dans cette occasion ce que peut la persuasion la plus légère d’avoir une patrie. » Dans cet examen rapide de Duclos historien, mon intention n’a pas été de diminuer l’idée qu’on doit avoir de son esprit, mais seulement de bien montrer à quoi s’est réduit son travail.

1553. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Aussi je le dis hautement, quelques souffrances que nous éprouvions de la part de nos père et mère, songeons que sans eux nous n’aurions pas le pouvoir de les subir et de les souffrir, et alors nous verrons s’anéantir pour nous le droit de nous en plaindre ; songeons enfin que sans eux nous n’aurions pas le bonheur d’être admis à discerner le juste de l’injuste ; et, si nous avons occasion d’exercer à leur égard ce discernement, demeurons toujours dans le respect envers eux pour ce beau présent que nous avons reçu par leur organe et qui nous a rendus leurs juges.

1554. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Très heureusement pour Villon, il naquit vers ce temps-là une princesse qu’on croit être Marie d’Orléans, fille de Charles d’Orléans le poète : le prisonnier, pour qui l’appel n’était qu’un répit, saisit l’occasion aux cheveux, célébra l’illustre naissance et obtint sa grâce.

1555. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Je compte bien que ç’aura été pour lui une occasion et un prétexte à toute une Anthologie agréable du xvie  siècle61.

1556. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Jamais je n’ai eu occasion de faire un ouvrage aussi intéressant et aussi pittoresque ; mais aussi fallait-il voir les lieux, car il n’y a pas de description, de dessin, de croquis, qui puisse donner une idée de l’originalité de la scène.

1557. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Son premier voyage en Espagne, qui est de 1840, et qui fut dans sa vie d’artiste un événement, lui avait fourni des notes nouvelles d’un ton riche et âpre, bien d’accord avec tout un côté de son talent ; il y avait saisi l’occasion de retremper, de refrapper à neuf ses images et ses symboles ; il n’était plus en peine désormais de savoir à quoi appliquer toutes les couleurs de sa palette.

1558. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

L’ancien professeur de littérature grecque a trouvé, à tout moment, l’occasion d’utiliser et de monnayer la connaissance exacte qu’il a de l’Antiquité.

1559. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

S’il n’eut pas l’occasion de se placer parmi les capitaines du premier rang, il avait l’étoffe pour le devenir… »

1560. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Une personne grave et peu habituée aux comparaisons poétiques, qui avait en ce temps l’occasion de le voir avec ses sœurs sous l’aile de la mère, ne pouvait s’empêcher de comparer cette jeune famille aimable et d’un essor si naturel à une couvée de colombes.

1561. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Guttinguer, vraie nature délicate et poétique, a été jusqu’ici fort apprécié de ses amis ; et, quoique nous pensions depuis longtemps de lui ce que nous allons en écrire, nous ne l’aurions peut-être jamais exprimé publiquement sans l’occasion de ce roman d’Arthur, de peur d’un semblant de complaisance.

1562. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Ayant eu l’occasion depuis de faire réimprimer ce premier travail, nous en disions : « Comme biographie, ce simple pastel, dans lequel on s’est attaché à l’esprit et à la physionomie plus encore qu’aux faits, laisse sans doute à désirer ; un de nos amis, M.

1563. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

« Enfin, lui écrit le jeune prince, je trouve une occasion de rompre le silence que je suis contraint de garder depuis quatre ans.

1564. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Il fut plus cartésien que chrétien, chrétien seulement d’occasion, par respect des puissances, et parce que la méthode, entre les mains de Descartes, avait fait sortir des conclusions qui autorisaient en somme la foi.

1565. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

De là, en maintes occasions, des effets d’un comique délicat et savoureux par le contraste inattendu que font avec certaines idées et certains objets la gravité, la prudhomie, l’exactitude scientifique et, d’autres fois, la beauté antique du langage de M. 

1566. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Ils se réfugient au monastère de Notre-Dame de Servance, « persuadés, dit Marguerite, — qui ne laisse pas échapper l’occasion d’une épigramme contre les moines, — que s’il y a moyen de se sauver d’un danger, les moines doivent le trouver. » Pour prendre patience, en attendant que les chemins soient redevenus libres, on convient de s’assembler tous les après-midi dans un pré du couvent, sous le feuillage d’un ormeau, à l’abri du soleil de septembre, et de raconter à tour de rôle quelque historiette de galanterie.

1567. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Dans l’hypothèse, infiniment peu probable, où les barbares (et ces barbares, bien entendu, ne doivent être cherchés que parmi nous) la renverseraient brusquement et sans qu’elle eût eu le temps de se les assimiler, il est indubitable qu’après l’avoir renversée ils retourneraient à ses ruines pour y chercher les matériaux de l’édifice futur, que nous deviendrions à leur égard des classiques et des éducateurs, que ce seraient des rhéteurs de la vieille société qui les initieraient à la vie intellectuelle et seraient l’occasion d’une autre Renaissance, qu’il y aurait encore des Martien Capella, des Boèce, des Cassiodore, des Isidore de Séville, bouclant en un viatique portatif et facilement maniable les données civilisatrices de l’ancienne culture, pour en former l’ali-ment intellectuel de la nouvelle société.

1568. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Je ne veux pas la détailler ; il me suffira de dire qu’en fixant pour combien de temps une œuvre appartient à l’auteur et à ses héritiers, au bout de quelle durée elle tombe dans le domaine collectif, elles ont permis aux écrivains de prendre dans le monde la situation confortable et nouvelle pour eux de propriétaires ; qu’elles leur ont fourni l’occasion et les moyens de s’organiser en corporation, de former des associations nationales et internationales ; bref qu’elles ont contribué puissamment à régulariser le métier littéraire avec ce que ce mot implique de bon et de mauvais : d’une part, l’indépendance de l’homme qui vit de son travail et ne relève que du public ; d’autre part, la littérature industrielle fabriquant à la vapeur des romans ou des pièces comme on fabrique des robes de soie ou des bas de laine.

1569. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

C’est « l’honnête homme », comme on dit en ce temps-là, cultivé sans étalage de savoir, spirituel sans presque y tâcher, aisé dans son langage et ses manières, à la fois galant et respectueux à l’égard des femmes, gardant en toute occasion une urbanité exquise et un impeccable sentiment des convenances.

1570. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Peut-être que tel illustre personnage disposant, à force d’argent, de la publicité du Figaro ou de quelque autre journal à grand tirage, affectera de suspecter la valeur des opinions émises par la Revue Wagnérienne… S’il y a pour de l’orgueil à revendiquer l’importance de la Revue Wagnérienne, ce péché d’orgueil, je l’admets ; et, dans cette première et (je l’espère) unique occasion, je demande la permission de réclamer tous les droits que je crois dûs à la Revue.

1571. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Je ne songe plus à me retirer. » La dévotion de madame de Montespan n’était pas si profonde qu’elle ne saisit toutes les occasions de nuire à madame de Maintenon.

1572. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

. — Ils ne paraissaient pas moins amples ni plus grands que ceux qui sont dans mon beau Saint Jean, pour servir de fonts baptismaux : — L’un desquels, il n’y a pas encore beaucoup d’années, je brisai parce qu’un enfant s’y noyait ; et que cela soit occasion pour tout homme de se détromper. » L’un de gli quali, anchor non é molt’ anni Rupp’ io per un che dentro vannegava : E questo sia suggel ch’ ogni huomo sganni.

1573. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

… l’une portant que Catherine a payé les dettes de son cousin Adhémar, ce qui l’obligera à l’épouser par la contrainte du scandale ; l’autre accusant Pierre Champlion d’avoir donné à mademoiselle Rosa, une sauteuse de féeries, le cheval blanc qui la trimbale au Bois, dans son coupé d’occasion.

1574. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

En toute occasion, Huet ne parle de Boileau et de sa clique que comme le plus vénérable des classiques d’aujourd’hui aurait parlé des insolents qui firent invasion à un certain jour dans le temple, et y entrèrent par effraction.

1575. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Ceux qui ont eu le mieux occasion de le juger pensent que son rare bon sens est quelquefois gâté par un esprit de contradiction et par un grain de caprice, et aussi par une habitude de calcul trop continuel et trop raffiné.

1576. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il est par lui-même honnête, je l’ai dit, préférant en général le bien au mal, mais se laissant aisément aller quand l’occasion, la vanité ou l’intérêt le tentent, et n’en rougissant pas trop, alors même qu’il est revenu.

1577. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

On assure qu’il y a ici une petite erreur de Mme de Caylus, qu’elle s’est trompée d’un an, et que la scène de raccommodement dont il s’agit eut lieu après la Semaine sainte de 1675, et non à l’occasion du jubilé, qui n’eut lieu que l’année suivante.

1578. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

J’ai eu souvent, dans ma jeunesse, l’occasion d’apprécier et d’étudier ce genre de mérite de Condorcet dans la personne de M. 

1579. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

En toute occasion, elle parle du climat d’Égypte comme n’y étant pas accoutumée, et comme ferait une Parisienne qui a trop chaud.

1580. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Il considère la parole comme « la physique expérimentale de l’esprit », et il en prend occasion d’analyser l’esprit, l’entendement, et tout l’être humain dans ses éléments constitutifs et dans ses idées principales ; il le compare avec les animaux et marque les différences essentielles de nature : puis il se livre, en finissant, à des considérations éloquentes sur Dieu, sur les passions, sur la religion, sur la supériorité sociale des croyances religieuses comparativement à la philosophie.

1581. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Berger, vient m’en rappeler l’idée et m’en procurer l’occasion.

1582. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Le trait distinctif du colon français qui, jusque sur les confins du désert, sent le besoin de voisiner et de causer, y est vivement saisi : « En plusieurs endroits, ayant demandé à quelle distance était le colon le plus écarté : Il est dans le désert, me répondait-on, avec les ours, à une lieue de toute habitation, sans avoir personne avec qui causer. » Il y a aussi dans les Éclaircissements un chapitre curieux sur les sauvages ; en nous décrivant leurs mœurs et leurs habitudes, Volney ne perd pas l’occasion de revenir à la charge contre Rousseau et contre son paradoxe de parti pris en faveur de la vie de nature ; il donne la preuve de ce parti pris par des anecdotes qu’il savait d’original, et notamment par celle de la fameuse conversation de Jean-Jacques avec Diderot à Vincennes : « Et cet homme aujourd’hui, ajoute-t-il, trouve des sectateurs tellement voisins du fanatisme, qu’ils enverraient volontiers à Vincennes ceux qui n’admirent pas Les Confessions ! 

1583. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Shakespeare était pour Voltaire une occasion de montrer son adresse au tir.

1584. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Tout le monde jugea avec le conseur que l’auteur des Entretiens avoit eu beaucoup plus de soin des paroles que des choses ; & un plaisant dit à cette occasion, qu’il ne manquoit au Pere Bouhours pour écrire parfaitement que de savoir penser.

1585. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Dans un de nos entretiens nocturnes, le contraste de ces deux morceaux nous donna, au prince de Gallitzin et à moi, occasion d’agiter quelques questions relatives à l’art, l’une desquelles eut pour objet les groupes et les masses.

1586. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

J’avais déjà effleuré quelque part cette question de nos vêtemens ; mais il me restait sur le cœur quelque chose dont il fallait absolument que je me soulageasse ; voilà qui est fait, et vous pouvez compter que je n’y reviendrai plus que par occasion.

1587. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

On peut juger de la difficulté de ce travail en faisant réflexion que l’inversion des mots n’est pas permise à nos poëtes dans la vingtiéme partie des occasions où elle étoit permise aux poëtes latins.

1588. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

La langue parlée est donc plus pure et plus réservée en toutes choses que la langue écrite, à cause de l’intensité du sentiment social lui-même, qui est comme la source et l’occasion de tous les autres.

1589. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Nisard le sait bien, du reste ; il sait si bien que le cœur fait défaut à la main ou la main au cœur, dans l’exécution des hautes œuvres de toute critique, qu’il n’est critique que le moins qu’il peut et qu’il en esquive l’occasion avec de singulières souplesses.

1590. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Contingente, comme l’occasion qui lui a donné naissance, la Révolution française, qu’on nomme un événement aux racines éternelles, et dont l’horrible fleur devait s’épanouir à l’heure dite et prévue, aurait très bien pu ne pas être.

1591. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

c’était une bonne occasion (à ce qu’il semblait) pour se dégager des derniers empâtements de cette manière, l’esclavage de beaucoup d’esprits, et que nous avons appelée au commencement de ce chapitre : Le bourgeoisisme dans l’histoire, M. 

1592. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Nettement, doivent tenir pour la vérité, ce fut cet enfant gâté de la Fortune qui passa toute sa vie à se plaindre d’elle, et qui, ingrat avec ses maîtres comme il l’était avec la Gloire, ne vit jamais, dans les idées ou les événements qui créent des devoirs aux âmes élevées, rien de plus que des occasions de colorer sa pensée et d’ajouter à sa popularité.

1593. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Nous n’apercevons de la chose que son ébauche ; celle-ci lance un appel au souvenir de la chose complète ; et le souvenir complet, dont notre esprit n’avait pas conscience, qui nous restait en tout cas intérieur comme une simple pensée, profite de l’occasion pour s’élancer dehors.

1594. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Là-dessus, on dispose la garniture, l’ouvrage d’art, la maçonnerie, c’est-à-dire les devoirs, les principes, les sentiments, qui ne sont point la partie résistante, mais celle qui s’use, se change à l’occasion et se rechange. […] Mais vite, on recouvre ça de sentiments neufs ou de principes d’occasion. […] de pareilles conclusions, il n’avait pas souvent l’occasion de les formuler. […] Un de mes amis, savant très illustre, a eu l’occasion d’étudier le cerveau d’un juge qui, durant sa vie, passa pour un homme admirable dans son art, d’une intégrité supérieure et d’une intelligence lucide. […] — un enthousiasme propagandiste qui n’avait pas eu l’occasion de se manifester et de s’exprimer, jusqu’ici.

1595. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Les œuvres qu’elle examine ne sont pour elle qu’une occasion d’exprimer ses propres idées, de donner un libre essor à son imagination : grande ressource dans bien des cas, manière honnête d’éluder l’objet spécial de la critique, lorsque, par mille raisons qu’il serait trop long d’indiquer ici, on aime mieux se dispenser de porter un jugement. […] En lisant leurs rapports, vous reconnaîtrez, j’en suis sûr, qu’ils ont dignement répondu à votre appel et noblement servi cette cause des lettres, dont vous avez voulu qu’ils fussent les représentants et les organes dans cette occasion solennelle. […] Nature singulière, marquée au front d’un signe saisissant, elle avait un moment traversé le Gymnase, qui avait alors, par occasion, un rôle à sa mesure et qui fit d’elle une enfant de la lande bretonne, une petite héroïne du Bocage vendéen. […] Ce qui restait de ces vingt ans, le voici : Le souvenir d’une des plus imposantes et des plus souveraines figures qui aient jamais paru sur la scène française, — l’écho d’une diction si sévère et si pure que le vers s’y éprouvait comme l’or à la pierre de touche et que, après la langue de Corneille et de Racine, aucune autre langue tragique ne put résister à l’épreuve, — la vie rendue et retirée de nouveau à des chefs-d’œuvre où la vie rentrera toujours, l’occasion donnée, parce qu’ils ne sauraient périr ; en réalité, pour le présent et pour l’avenir, rien que des ruines : la tragédie de décadence plus condamnée que jamais, le drame libre de refleurir, si toutefois l’arbre desséché pouvait fleurir encore, si les esprits découragés ne s’étaient pas dispersés dans toutes les voies, si l’école interrompue n’avait pas cessé d’être une école, et si la suite d’une génération littéraire pouvait se renouer après une lacune de vingt ans. […] Le bénéfice le plus net de sa journée est encore un coup d’épée que lui a donné le marquis, à l’occasion d’un article rédigé par Giboyer, et qui le pose sur un pied d’honnête homme.

1596. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

J’ai donc saisi l’occasion de compléter la note de la page 69 sur le mensonge considéré comme réaction vitale. […] Il a paru que l’occasion s’offrait assez bonne de les rédiger, de leur donner une forme. […] Cette déclaration peut être vraie, relativement à notre état sentimental ; mais si l’on cherchait une preuve de la fausseté, c’est-à-dire de l’illogisme du christianisme, elle la fournirait par la même occasion. […]  » Voilà l’homme qui mania Pascal ; il avait de l’adresse et ce génie du polémiste de profiter de toute occasion. […] Il m’en donna de quoi remplir plusieurs lettres : mais je ne veux pas seulement en marquer les citations, parce que vous faites voir mes lettres à toutes sortes de personnes ; et je ne voudrais pas donner l’occasion de cette lecture à ceux qui n’y chercheraient que leur divertissement.

1597. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais je veux vous laisser le plaisir de les chercher vous-mêmes, et nous aurons d’ailleurs bien souvent l’occasion d’en signaler quelques-unes et de les analyser. […] Le frère est un philosophe, qui a d’un coup d’œil jaugé le pèlerin, et qui ne perd pas une occasion de dire à Orgon ce qu’il en pense. […] Mais j’aurai occasion d’y revenir. […] À cette phrase, un héros de Dumas fils répond en semblable occasion : « Est-ce qu’une femme d’esprit parle jamais de ces choses-là à un mari ?  […] Ce bonhomme a une femme jalouse ; on ira chez lui pour brouiller son ménage et pêcher en eau trouble quelque bonne occasion de scandale.

1598. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Les mêmes sottises et les mêmes vilenies se renouvellent toujours à la moindre occasion. […] J’ai pensé que ce serait peut-être l’occasion d’étudier sa fameuse évolution intellectuelle. […] Il ne l’approuve pas non plus, assurément, et il dénoncera la tyrannie de l’argent à l’occasion. […] Anatole France a magistralement défendu, dans le Temps, à cette occasion, les droits de l’esprit. […] On en retrouverait des traces dans la plupart des sermons prononcés à l’occasion de prises d’habit.

1599. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Praxitèle semble avoir fait son Aphrodite accroupie pour se donner l’occasion de modeler curieusement les plis et les bourrelets de la chair comprimée. […] Jérôme, c’est que la décrépitude du vieil anachorète lui donne l’occasion de noter des accidents plus nombreux et plus rares. […] Car alors, à l’occasion des discussions les plus particulières et même les plus techniques, on agite presque toujours des questions d’esthétique générale. […] Mais le réalisme français a manqué les meilleures occasions de traiter la mort au moins avec convenance. […] Mais les occasions ne manquent pas à Paris de voir deux commissionnaires portant une commode sur un brancard.

1600. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Le noble et généreux Boileau, aussi bon ami que grand poète, se distingua dans cette occasion par son zèle et par ses lumières. […] Pas toujours : souvent les occasions d’acquérir la gloire militaire ne se présentent pas ; il n’y a que la gloire de la vertu morale qui soit toujours entre les mains de l’homme, mais ce n’est pas de celle-là que parle Achille. […] Cette coquetterie raffinée et savante, dont elle explique les mystères avec tant d’éloquence, était inconnue aux femmes de la Grèce, et même leur eût été fort inutile, puisque, vivant séparées des hommes, elles n’auraient pu trouver d’occasion d’exercer cette science sublime. […] Bientôt il trouva l’occasion de réaliser ses idées, de confirmer son opinion par le fait : il composa ce rôle de Phèdre, le plus étonnant de ses ouvrages profanes, et où il semble avoir épuisé tous les secrets de l’art et toutes les richesses de la poésie. […] Dans Quinault, l’amant dit, dans la même occasion et dans les mêmes termes : Madame, obligez-moi, ne me parlez plus d’elle.

1601. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Claude fut « médecin, physicien, naturaliste, architecte, latiniste, archéologue, constructeur de machines et rimeur à l’occasion ». […] Benjamin), puisqu’elle n’en a jamais fait mystère et l’a proclamé en toute occasion. […] D’où la sophistique de Tolstoï en cette occasion. […] Je saisis l’occasion de vous recommander le lucide et justement élogieux volume de M.  […] Bon prince, Gide ne saisit pas l’occasion de déclarer que c’est à peu près la même chose.

1602. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Cela tient non seulement à l’importance des matières auxquelles il a touché, à ses nombreuses variations philosophiques, à sa passion pour le pouvoir, mais aussi à une grande bonhomie dont j’ai eu pour ma part l’occasion de faire l’expérience. […] Après avoir étudié à Erlangen vers la fin du siècle passé, il vint à la cour de Brunswick comme gentilhomme ordinaire, ou plutôt « fort extraordinaire », comme il le dit, et eut de bonne heure l’occasion de connaître les chefs-d’œuvre littéraires de la période classique. […] Si les Allemands en sourient, ils trouveront de plus une occasion facile de rendre à Benjamin Constant les épigrammes qu’il leur a décochées, en lisant les mauvais vers de son Wallstein. […] Il en prit occasion de recommencer sa croisade contre les nouvelles méthodes littéraires qu’on avait la prétention d’établir. […] Un critique qui n’est que critique est semblable à ces laides vieilles filles implacables pour les fautes des jolies femmes, par la bonne raison qu’elles n’ont jamais eu comme elles l’occasion de pécher.

1603. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Il fait bien remarquer dans son Discours historique et critique à l’occasion de la tragédie des Guèbres que « l’Empereur, en cette tragédie, n’entend point et ne peut entendre, par le mot de Tolérance, la licence des opinions contraires aux mœurs, les assemblées de débauche, les confréries fanatiques. […] Il est à croire que ces « corps intermédiaires » ne lui auraient pas plu le moins du monde, comme limitant l’autorité royale, qu’il ne trouve jamais assez étendue ; mais enfin il n’a jamais eu l’occasion, n’ayant jamais habité un « pays d’Etats », de s’expliquer là-dessus8. […] A la mort de Henri IV le Parlement saisit avec empressement l’occasion qui lui était assez inconsidérément offerte par la Cour de faire acte de souveraineté. […] Les Parlements de France saisirent cette occasion pour examiner les institutions des Jésuites et pour les trouver incompatibles avec les lois fondamentales de l’Etat. […] C’était fait de la grandeur persane si dans cette occasion l’aveugle dévotion avait été écoutée… En proscrivant les Arméniens on pensa [on fut sur le point de] détruire en un seul jour tous les négociants et presque tous les artisans du royaume… Les persécutions que les mahométans zélés ont fait aux Guèbres les ont obligés à passer en foule dans les Indes et ont privé la Perse de cette industrieuse nation… Il ne restait à la dévotion qu’un second coup à faire, c’était de ruiner l’industrie, moyennant quoi l’Empire tombait de lui-même et avec lui, par une suite nécessaire, cette même religion qu’on voulait rendre si florissante.  » Et enfin, dans ces mêmes Lettres Persanes, Montesquieu a défendu la tolérance et même la liberté de conscience, non seulement en droit, mais comme chose éminemment utile à l’Etat.

1604. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il faudrait trouver un terme mixte, un substantif forgé tout exprès pour rendre l’état d’âme de ceux (ils sont innombrables) qui crurent devoir, en toute occasion, dire des choses aimables à l’illustre auteur de Formosa. […] On sent que le sacrifice de sa vie ne lui coûte guère et qu’il l’accomplirait gaillardement, s’il en voyait la nécessité ou s’il en trouvait l’occasion. […] Ce gamin a le verbe canaille, il ne recule pas devant l’argot, il possède le vocabulaire de la langue verte, et cultive à l’occasion le calembour. […] C’était une occasion superbe d’ajouter un chapitre aux Châtiments, de couvrir d’opprobre cette magistrature impériale qu’il haïssait de toute son âme… Mais attendez, ce n’est pas tout… Les journaux français, commentant la décision de la cour, font remarquer que si Lesurques eût été réhabilité l’État aurait été contraint de verser aux mains de ses enfants et petits-enfants le montant de ses biens jadis confisqués, soit, avec les intérêts, environ deux millions… Victor Hugo n’a garde de négliger ce détail. […] … Vous n’avez qu’à dire un mot, et je vous emmène avec moi visiter la Conciergerie… — Grand merci, citoyen, ce n’est pas de refus ; j’y songerai à l’occasion.

1605. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

C’est pour cela que la Rochefoucauld lui est odieux ; il a contribué à égarer ces deux nobles âmes ; il a pris part à cette Fronde qui a amoindri la France et préparé peut-être les révolutions lointaines ; il a été cause que le grand Condé a perdu l’occasion de dix victoires, et que madame de Longueville a été infidèle à la royauté, à son mari… et à M.  […] Eugène Despois qui, dans un article fort spirituel d’ailleurs11, et sur lequel j’aurai occasion de revenir, nous prouve qu’il n’y a pas eu, sous le règne de Louis XIV, un seul écrivain de génie, et ne laisse pas à ce grand roi une pierre de son piédestal, un rayon de son auréole. […] L’épreuve arrive ; les événements se pressent ; on dirait que la Providence veut donner à nos théoriciens l’occasion d’appliquer leur programme et leur plan : ils se mettent à l’œuvre, et ils y apportent cette sécurité superbe d’intelligences qui n’ont jamais été aux prises qu’avec leurs propres idées. […] comme il profita de la première occasion pour revenir et se fixer à cette littérature qu’il aimait, à ce théâtre qu’il devait choisir pour centre de ses vives et ingénieuses échappées ! […] Là-dessus Bossuet, qui n’avait pu voir sans inquiétude le succès de Tartufe, et qui cherchait une occasion de publier sa pensée, prit à partie ce père Caffaro, et lui adressa tout ce qu’il ne lui convenait pas d’adresser à Molière lui-même.

1606. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Ces livres, on s’en souvient peut-être, furent l’occasion, le prétexte, si l’on veut, à la jeunesse littéraire, de se faire jour dans la vie aux dépens de ses maîtres et de ses aînés. De là, dans les premiers interviews, ce résultat : apologie des tentatives nouvelles, éreintement des œuvres consacrées ; — ce qui m’amenait à offrir aux écoles assaillies l’occasion de se défendre et d’injurier à leur tour. […] Le rôle de l’école est de servir comme de nationalité protectrice à des écrivains qui n’acceptent de s’y assujettir, lors de leurs débuts dans les lettres, que pour le bénéfice d’en réclamer un appui solidaire à l’occasion. […] Profitant de l’occasion, je demandai à Jean Moréas de m’éclairer un peu là-dessus : — Oui, je sais, me dit-il. […] Joseph Garaguel n’a pas d’ennemis, ayant toujours repoussé les occasions de réclame, et, de parti-pris, décliné les avantages et les douteux honneurs des enrégimentements.

1607. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Il jugea donc à propos de temporiser trois ou quatre mois, souffrant en silence et se ménageant une occasion de retraite. […] Parmi les premières pièces qu’il composa, et dans lesquelles se trahit une grande inexpérience, nous ne prenons qu’un seul fragment, et nous l’insérons ici parce qu’il nous donne occasion de noter un fait de plus dans l’histoire de cette âme souffrante.

1608. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Lui-même reconnut, avec une magnanimité qui promettait pour l’avenir d’éclatantes réparations, que, dans deux occasions capitales, il avait reçu du roi la puissance décisive, et qu’il n’en avait pas usé. […] « Sa vigilance sur lui-même, dit Saint-Simon, le renfermait dans son cabinet comme un asile impénétrable aux occasions. » Fénelon lui avait inspiré une horreur si outrée des flatteurs que, pour échapper à leurs pièges, il ne trouvait d’autre moyen que de vivre seul.

1609. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Grâce à leur combinaison, tout le mal vient de Virginie, qui guette sans cesse sa proie, qui ne manque aucune occasion de la pousser à sa perte. […] Nous sommes heureux d’avoir eu quelquefois l’occasion de prendre sa défense dans cette étude : notre seul regret est de n’avoir pu le faire plus souvent.

1610. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Tourguéneff le regarde, un moment, avec une ironie paternelle, puis lui conte ce joli apologue : « Zola, lors de la fête donnée à l’ambassade russe, à l’occasion de l’affranchissement des serfs, événement dans lequel, vous savez, que j’ai été pour quelque chose, le comte Orloff, qui est mon ami, et au mariage duquel j’ai été témoin, le comte m’invita à dîner. […] C’est ainsi, je ne sais à l’occasion de quelle maudite matinée, où il avait oublié ses théories, qu’il arriva chez Latouche, en s’écriant : « J’ai perdu un livre, ce matin ! 

1611. (1925) La fin de l’art

Mais on vient de récompenser le recueil choisi de ses œuvres et voici une occasion, plus sensée qu’un anniversaire, de rappeler son souvenir. […] Libre, je voyagerai un peu. » Quelle belle occasion de sarcasme pour ceux qui aiment se répandre en sarcasmes.

1612. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Cela me vexe, à la fin, d’entendre pareille énormité redite à tous les coins de rue : et je suis ravi de l’occasion que m’offre l’Ermitage d’exprimer là-dessus ma pensée. […] Je trouve autant de saveur, à l’occasion, dans « le vers su par hasard d’un poète ignoré » que dans les plus illustres rimes.

1613. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

La question est de savoir si, connaissant dès aujourd’hui tous les antécédents futurs, quelque intelligence supérieure pourrait prédire avec une absolue certitude la décision qui en sortira. » — Nous consentons volontiers à ce qu’on pose le problème en ces termes : on nous fournira ainsi l’occasion de formuler notre idée avec plus de rigueur. […] Seulement, dans ce dernier cas, on devra joindre à l’image des états psychiques l’indication de leur intensité, puisqu’ils n’agissent plus sur la personne chez qui ils se dessinent, et que celle-ci n’a plus occasion d’en éprouver la force en les ressentant.

1614. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Nous sommes, de par la constitution de notre système nerveux, des êtres chez qui des impressions présentes se prolongent en mouvements appropriés : si d’anciennes images trouvent aussi bien à se prolonger en ces mouvements, elles profitent de l’occasion pour se glisser dans la perception actuelle et s’en faire adopter. […] Mais on hésitera à comprendre ainsi le mécanisme de l’interprétation, à cause de l’invincible tendance qui nous porte à penser, en toute occasion, des choses plutôt que des progrès.

1615. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

C’est pour nous une occasion heureuse et naturelle d’exposer nous-même, à un point de vue assez peu éloigné de celui de M.  […] Littré nous dit que l’on se tromperait gravement en se persuadant que les critiques dirigées contre le matérialisme tombent sur la philosophie positive, et il prend de là occasion pour séparer de nouveau ces deux idées, et montrer que le positivisme, désintéressé entre toutes les écoles spéculatives, n’est pas moins indifférent au matérialisme qu’au spiritualisme. […] Seraient-ce seulement sa conscience et son cœur qui se soulèvent en cette occasion ?

1616. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Mais quelque chose de ce pouvoir peut rester diffus dans le reste de l’organisme, comme le prouvent les faits de régénération, et l’on conçoit que, dans certains cas privilégiés, la faculté subsiste intégralement à l’état latent et se manifeste à la première occasion. […] Sans doute le « principe vital » n’explique pas grand-chose : du moins a-t-il l’avantage d’être une espèce d’écriteau posé sur notre ignorance et qui pourra nous la rappeler à l’occasion 20, tandis que le mécanisme nous invite à l’oublier. […] En réalité, c’est dans le premier cas seulement que la cause explique son effet ; dans les deux autres, l’effet est plus ou moins donné par avance et l’antécédent invoqué en est — à des degrés divers, il est vrai — l’occasion plutôt que la cause.

1617. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Madame de Staël a confondu tant de choses, elle effleure une si grande multitude d’objets, qu’on pourra choisir encore, si l’occasion s’en présente, d’autres textes de son ouvrage pour s’entretenir avec elle. […]  » Dans une autre occasion, elle se trouve à Bâville, chez le président de Lamoignon, au milieu de la société la plus polie et la plus éclairée. […] L’article sur Mirabeau fut écrit à l’occasion du livre intitulé Esprit de Mirabeau. […] Ce morceau excellent parut d’abord sous forme de lettre adressée aux rédacteurs du Mercure (germinal an X) : un article de l’abbé de Vauxcelles en fut l’occasion.

1618. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

On ne doit pas, comme un Blanqui, se rendre esclave des idées au point de s’ensevelir vivant dans la vanité du sacrifice perpétuel, mais il est bon d’avoir eu l’occasion de témoigner quelque mépris aux lois, à la société, au troupeau des citoyens ; si d’une vaine lutte on emporte quelque blessure, la cicatrice est belle. […] Et puis, nous savons bien, berger de mensonge, que nous ne sommes pour vous que l’occasion, que le quotidien, le hasard. […] Celui-ci, dont le nom est presque inconnu, n’a jamais coudoyé ses frères ; à la première occasion il est parti, voué, farouche, à un consulat lointain ; pour caverne, il a une pagode abandonnée et, sûr qu’elles ne voient pas son âme, il promène ses yeux parmi les fourmis jaunes. […] Ce ne fut que par occasion qu’il livra bataille au taureau ; il avait, comme critique, une besogne plus urgente : mettre en lumière les « isolés », comme il disait, forcer vers eux l’attention de quelques-uns.

1619. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Mais ce n’était pas là le compte de Bossuet ; il voulait répondre à Molière, il cherchait une occasion, un prétexte de dire son opinion sur la comédie : il trouve le père Caffaro sous sa main, et il s’en sert. […] Cette fois Sganarelle veut se marier et se marie malgré lui, excellente occasion pour Molière de nous faire l’histoire du mariage forcé de Sganarelle. […] J’ai embrassé cette occasion de me mettre à mon aise, et je l’ai fait, sur l’espérance de me voir bientôt délivrée du barbon que je prends. […] En pareille occasion, l’avare ( Plût à Dieu que je les eusse ces dix mille écus !

1620. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

« Un académicien refusait de donner sa voix à ce choix imposé et votait pour Molière, ce qui faisait dire à Jean-Jacques Rousseau : « Jusqu’à ce jour on remplaçait les morts par les vivants ; l’occasion se présente de remplacer les vivants par les morts. » Même quand ce qu’elle veut dire est raisonnable, ce qu’elle dit reste bien bizarre. […] Elle ne perd pas une occasion de citer. […] Dans la vie pratique — sauf les rares occasions où un effort de synthèse est nécessaire — la femme dont on n’a pas tué l’initiative se montre souvent supérieure par l’ingéniosité dans le détail, la souplesse, le tact et l’attention minutieuse. […] Mais les sentiments qu’elle proclame sincères manquent vraiment trop d’exaltation. « L’amitié — affirme-t-elle — est purement et simplement de la camaraderie, autrement dit une intimité d’occasion et de surface. » Montaigne, autrement habile pourtant à distinguer les mensonges et les faux-semblants, doit dire à La Boétie que certains sceptiques sont de parfaits imbéciles. […] Cette déclaration superflue, il me convient de la formuler, une fois pour toutes, à l’occasion de Jean Laurenty qui, me dit-on, n’a ni frère ni mari.

1621. (1891) Esquisses contemporaines

Quoiqu’il lui soit doux d’être aimé et qu’il ne connaisse rien d’aussi doux, là encore il lui semble être l’occasion du phénomène plutôt que le but. […] Mais, comme il arrive en ces occasions, on le fit démesurément. […] Le discours qu’il prononçait à cette occasion montre la profondeur du sentiment chrétien, la sainte émotion et la certitude joyeuse qui conviennent à un vrai disciple. […] L’occasion et les circonstances l’ont mis en face de la première ; la persistance et la logique d’un mouvement continu l’amènent en face de la seconde. […] Si l’occasion de la crise, enfin, fut un faux système théologique, sa cause profonde, de beaucoup antérieure, fut un faux point de départ originel.

1622. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Mais la faculté d’invention n’est pas aussi libéralement répartie entre les artistes ; dans certains genres, elle a peu d’occasions de s’exercer. […] Pour rendre chacune des particularités de l’objet que l’on a devant, les yeux, il faudra s’improviser un procédé d’expression ; car la nature, nous avons eu l’occasion de le faire remarquer, ne se répète pas. […] Aussi est-il plus fâcheux encore que l’on ne pense de faire entrer dans un atelier quelqu’un de ces modèles d’occasion, bons comme on dit pour les débutants, sur lesquels les jeunes peintres feront leurs études de nu. […] On a peu d’occasions de rencontrer ces types presque parfaits qui sont pour le peintre et le sculpteur une véritable révélation de la beauté physique. […] J’ai eu l’occasion de les analyser dans une étude sur La Suggestion dans l’art, p. 82-103.

1623. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

En plusieurs occasions, soit en vers, soit en prose, il reparla de cette énigmatique figure androgyne qui le préoccupait manifestement, et où il voyait un type complet de la Beauté, non pas restreinte et spéciale à un individu et à un sexe, non pas contingente par conséquent comme celle de la Vénus ou celle de l’Apollon, mais affranchie de toute relativité, idéale, dans le sens platonicien du mot. […] En 1862, l’ex-condamné de la police correctionnelle avait eu la singulière idée de se présenter aux suffrages de l’Académie, Les visites qu’il rendit à quelques immortels l’éclairèrent rapidement sur le succès très probable de sa candidature ; il se retira sans attendre la date fixée pour l’élection, bien convaincu que si sa gloire était un jour destinée à grandir, elle ne serait jamais l’occasion d’un rapprochement entre lui et les membres de l’illustre assemblée. […] Leconte de Lisle Parmi les hommes qu’il rencontrait habituellement dans son entourage d’amis intellectuels, plusieurs fois il eut occasion de voir et d’entendre un écrivain d’assez médiocre envergure, aujourd’hui complètement ignoré, et dont le nom, même à cette époque, n’avait pas franchi un cercle très restreint. […] Mais qu’une occasion se présente de visiter les contrées orientales avec son ami M.  […] On a donc le droit d’être surpris ensuite quand on le voit, sans occasion extérieure connue, et de son plein gré en apparence, s’absorber de nouveau, et à deux reprises, dans la peinture de cette société contemporaine qu’il prétendait mépriser et haïr de toutes les énergies de son âme ; on s’étonne, s’il éprouvait de tels ennuis et de tels dégoûts devant la platitude des hommes d’aujourd’hui, qu’il les ait observés avec un soin si minutieux, puisque rien ni personne ne l’y avait obligé.

1624. (1910) Rousseau contre Molière

Le misanthrope et l’homme emporté sont deux hommes très différents, et c’était là l’occasion de les distinguer. […] Sur ce pied vous aurez de l’occupation Et vous en trouverez souvent l’occasion. […] Ils sont essentiellement, par parenthèse, le contraire même du misanthrope, qui souffre toujours un peu du contact de ses semblables, qui, sans être malveillant, est solitudinaire, tandis qu’eux recherchent le commerce des hommes pour s’enquérir des services dont ceux-ci peuvent avoir besoin et ne pas laisser échapper les occasions d’être bienfaiteurs. […] Je le répète, et j’aurai l’occasion de le répéter, car c’est une clef, M.  […] Il lui reproche une seconde fois de triompher d’une contradiction qui n’en est pas une, en lui disant : « Et quant au transport amoureux du cinquième acte qu’on accuse d’être trop outré et trop comique, je voudrais bien savoir si ce n’est pas faire la satire des amants et si les honnêtes gens mêmes et les plus sérieux, en de pareilles occasions, ne font pas des choses…  » Et donc il reconnaît lui-même qu’Arnolphe est fort honnête homme et sérieux, ce qui est, à très peu près, ce que disait Lysidas.

1625. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Léon XIII, vient de faire paraître quinze panégyriques prononcés à l’occasion de certaines fêtes de l’Église. […] « Ces repas étaient pour moi une autre occasion de souffrir. […] « Impossible de me rappeler l’occasion où Nelly nous quitta. […] « Dans une autre occasion, tourné par un corps très supérieur, il fit reployer à la hâte les troupes qu’il avait avec lui, et, lorsqu’il resta seul, il se retira au pas sous le feu le plus nourri. […] « Il se retira brusquement de cette audience, mécontent, mais inflexible ; sans paraître, sans être alors plus ébranlé, par ce désaveu universel, qu’il ne le fut, sur ce même sujet, dans d’autres occasions que diront ces souvenirs, et à son heure dernière à Sainte-Hélène. » Et plus tard, à Vienne, quand Thiard, incidemment, prononce le nom du duc d’Enghien devant lui, Napoléon interrompt vivement la conversation et pendant près d’une heure, paraissant avoir oublié le reste, il interroge Thiard sur le caractère, l’esprit, les talents guerriers du prince ; et ce fut avec un air d’intérêt curieux, calme et naturel, comme s’il n’eût parlé ni de sa victime, ni à celui qui avait servi longtemps d’aide de camp près d’elle, et qui en avait été l’ami.

1626. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Rien que de simple, encore une fois, à votre dédain pour la littérature courante, et à vos préférences pour les écrits des époques délicates, — sur lesquels des éditions multipliées vous donnent occasion de revenir sans cesse (mais sans vous répéter jamais), pour notre plus grand plaisir et aussi pour notre plus grande instruction. […] Cette observation en passant serait mieux venue sans doute à l’occasion de Balzac ; mais je n’avais pas le choix, et j’ai dû saisir le prétexte moindre de M.  […] ce n’est pas à l’occasion de M.  […] Admirable coutume que l’exilé emporte jalousement à l’étranger, comme un morceau de la patrie : on n’a pas oublié le festival gigantesque organisé, l’année dernière, à l’hôtel du Louvre, par les réfugiés allemands, à l’occasion de l’anniversaire de Schiller. […] Homme public, je vous loue, je vous estime et je saisirai toutes les occasions de vous recommander à l’autorité supérieure ; mais, comme homme privé, je me vois à regret obligé de remettre mes intérêts en d’autres mains.

1627. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

comme elle saisit l’occasion par les cheveux ! […] Dès qu’elle le sait, la comtesse, presque joyeuse, saisit l’occasion, supplie son mari de la laisser rentrer au théâtre. […] Jamais l’idée de subordination et, à l’occasion, de sacrifice volontaire de l’individu à une collectivité, famille, groupe féodal, armée, France, chrétienté, n’a été embrassée plus entièrement, avec une plus grave ni plus religieuse ardeur. […] Janvier de la Motte que je les ai écrites, mais à l’occasion de cette comédie. […] C’est à l’occasion du théâtre de Regnard.

1628. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Le premier chapitre sur le maître de Rome est ainsi l’occasion d’une échappée vers Valvins, pour un portrait d’un autre Mallarmé, encore peu connu pour l’époque, celui qui vogue dans son « léger esquif » en quête d’un nouvel idéal poétique. […] Il eut une vieille presse et des caractères d’occasion, et mit le « Décadent » au service de la Poésie nouvelle. […] Quant à la Presse, ce lui est nouvelle occasion de· patauger dans l’incohérence  Par exemple, elle annonce : « Nos Mages ! […] Sarcey lui-même ne nous fournissait pas une excellente occasion de dire deux mots de la critique en général, et de la sienne en particulier. […] Sarcey de nous avoir donné cette occasion de montrer ce que l’on doit penser des éminents critiques.

1629. (1903) Propos de théâtre. Première série

Et puis, du reste, ce vous sera une occasion et une tentation de revenir au Philoctète de Sophocle, qui est la plus belle chose du monde. […] Ils sautent sur cette occasion de faire un tableau de soleil couchant, ou de lever d’aurore, et ils s’en donnent à cœur joie. […] Ce lui a été surtout une occasion de faire de jolis vers, faciles et gais. […] Racine, lui, a peu aimé l’histoire et a adoré la mythologie, à quoi il y a plusieurs raisons que j’ai données, ici et là, à l’occasion. […] Ce chien qui vient d’enlever un chapon, voilà une excellente occasion de plaidoirie.

1630. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Je vais, à cette occasion, vous faire connaître quelque chose qui n’a jamais été cité nulle part, même en Italie, et que l’on ne trouve ni dans Muratori, ni dans Tiraboschi, ni dans Baronius. […] À l’occasion de la première séance de ce cours, on m’a reproché, dans un écrit périodique, de n’avoir pas rendu dignement hommage à l’influence du christianisme sur la civilisation moderne, de ne pas connaître les monuments ecclésiastiques, et d’être à la fois coupable d’injustice et d’ignorance. […] De même que les causes rapprochent ces deux événements, les résultats les assimilent ; comme pour les nations septentrionales du vieux monde, ainsi pour les nations chrétiennes du moyen âge, une grande guerre, poussée au loin, vers l’Asie, fut l’occasion du plus grand développement des courages et des esprits. […] Le grave historien ne manque pas d’employer, en cette occasion, sa formule favorite : « Et bien témoigne, Geoffroy, le maréchal de Champagne, à son escient pour vérité, que jamais, depuis le commencement des siècles, ne fut tant gagné en une ville. » Cette armée, pauvre et grossière, est maîtresse de tout. […] Il y aurait peu de bienséance à chercher, dans cet amas de fabliaux et de contes, l’occasion d’un rire trop facile.

1631. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

On a une charte de donation authentique qui fut dressée à cette occasion (1074).

1632. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Réjouir n’est pas le mot, puisque votre résolution diminue les occasions que j’avais de vous voir : le mot dont il faudrait se servir est celui qui peindrait cette sorte de satisfaction grave qui accompagne un acte pénible, mais utile et honorable.

1633. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Dans une lettre à Mme Pauline Duchambge, datée de Milan, 20 septembre (1838), à la veille du retour, je lis ces mots : « Mars (Mlle Mars) te porte une feuille du platane qui me servait de rideau… » Mlle Mars, en effet, était allée à Milan donner quelques représentations à l’occasion de cette même solennité, et ce fut une rencontre heureuse pour ses imprudents compatriotes, que la faillite de l’impresario laissait à la lettre sur le pavé : elle joua à leur bénéfice pour les aider à se rapatrier.

1634. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

On trouvera au tome IX de mes Nouveaux Lundis, à l’occasion des Réminiscences de M.

1635. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

.) — « Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes s’entresuivent de même. » (Descartes, Discours de la méthode, I, 142.) — Au dix-septième siècle, on construit a priori avec des idées, au dix-huitième siècle avec des sensations, mais toujours par le même procédé, qui est celui des mathématiques et qui s’étale tout entier dans l’Éthique de Spinosa.

1636. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Abisaï veut profiter de l’occasion pour le frapper ; David, toujours fidèle et respectueux, retient encore sa main ; il se contente d’emporter la lance et la coupe du roi.

1637. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Mais, ainsi compris, ce respect de l’antiquité n’est plus un préjugé tyrannique : il laisse une pleine indépendance à l’intelligence et au goût ; et il en sera de la critique comme de la théologie qui n’a pas le droit de toucher au texte sacré, mais se permet, à l’occasion, pour en éluder le sens, toutes les subtilités et toutes les fantaisies d’interprétation.

1638. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

Il faudrait signaler encore comme une émanation de l’esprit clérical, et comme un des moyens d’action par où les clercs modifièrent l’esprit de la société laïque, les sermons prononcés dès le ixe et le xe  siècle en langue vulgaire, et dont nous aurons occasion de parler ailleurs.

1639. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

. ; mais une bonne occasion s’offre de s’insurger sans péril, et de redevenir maître chez lui du consentement de sa femme.

1640. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Aux grandes occasions sa morale était trop courte : mais ne l’était-elle pas encore aux petites ?

1641. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Ainsi se compléta le dessein primitif du Siècle de Louis XIV, par l’accession de deux pensées : une pensée satirique fut peut-être l’occasion réelle du livre, et, à coup sûr, dut en être la conclusion secrètement, sourdement insinuée.

1642. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Et si on les considère seulement comme des poèmes, on doit accorder qu’ils sont admirablement agencés pour ménager au poète les occasions de se donner carrière.

1643. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

C’est après les poèmes de Vigny et même après la Chute d’un Ange qu’il conçoit la Légende des Siècles, C’est après Gautier et Banville qu’il se fait, à l’occasion, néo-grec.

1644. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

M. de Régnier s’inquiète de légende, transporte ses poèmes en des avenues de temps délicieux et flottants ; mais chez lui la légende est un motif à beaux vers et à mélancolie d’artiste, une occasion d’attitudes enchantées auxquelles une époque imprécise assigne du lointain, plutôt qu’une effusion contenue mais spontanée dans le vieux trésor des siècles.

1645. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Cet ouvrage, écrit d’abord en latin, puis traduit en français par Calvin lui-même, parut pour la première fois en manière de protestation modérée, à l’occasion des premières persécutions.

1646. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

C’est une occasion perdue pour la France et pour l’esprit humain, et on le regrette, surtout en nos temps où les révolutions ont accoutumé de plus en plus les peuples à ne voir dans l’autorité qu’une dictature, et dans les gouvernements que des expédients.

1647. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Il s’en moque même à l’occasion, et plus d’une raillerie est à l’adresse de ceux qui se piquent de pénétrer dans l’histoire au-delà de ce que l’historien peut découvrir, et de ce que le lecteur doit savoir.

1648. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

. — L’esprit et l’espace L’expérience n’a donc joué qu’un seul rôle, elle a servi d’occasion.

1649. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Le vent le change, la lune le gouverne, l’occasion en fait ce qu’elle veut.

1650. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

« Avec le caractère français, avait écrit M. de Chateaubriand en 1814, l’opposition est plus à craindre que l’influence ministérielle. » Il se chargea de le prouver en mainte occasion, et surtout à partir de 1824.

1651. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Pendant ce temps, il est encore devenu l’ami intime du corps des pompiers, pour lesquels, à l’occasion du bal qu’ils donnent tous les ans, il a peint un resplendissant transparent, une peinture de onze pieds, qui — amère ironie — lui a été payée par quelques paroles bien senties du préfet de la Seine, le félicitant de son désintéressement envers un corps qui rend de si grands services.

1652. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Il n’y en a pas dans ce monde qui me paraisse plus difficile à expliquer, Dieu, et après lui la religion qu’il nous a donnée, devant être comme le centre auquel les vertus de toute espèce doivent aboutir, ou plutôt d’où elles sortent aussi naturellement les unes que les autres, suivant les occasions et les différentes conditions des hommes.

1653. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Remarquez, de plus, que La Fontaine manque rarement une occasion d’attaquer les stoïciens.

1654. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

La première marque en gros la direction du monde animal (je dis « en gros », parce que bien des espèces animales renoncent au mouvement, et par là sans doute à la conscience) ; la seconde représente en gros celle des végétaux (je dis encore une fois « en gros », car la mobilité, et probablement aussi la conscience, peuvent se réveiller à l’occasion chez la plante).

1655. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Les salons du xviiie  siècle ne préparent pas seulement l’égalité des hommes parce qu’ils réunissent et confondent seigneurs et hommes de lettres, mais parce que, prisant l’esprit par-dessus tout, ils fournissent aux roturiers l’occasion de racheter par la supériorité du talent l’infériorité de la naissance : dans le royaume de l’esprit un enfant trouvé peut être roi.

1656. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

L’hospitalité héroïque entraîna aussi dans d’autres occasions l’idée d’inimitié : Pâris fut hôte d’Hélène, Thésée d’Ariane, Jason de Médée, Énée de Didon ; ces enlèvemens, ces trahisons étaient des actions héroïques.

1657. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

De nombreuses occasions s’offriront à nous de rendre hommage à ce moraliste passionné : nos cœurs aimeront toujours sa mémoire, parce que c’est du fond du cœur qu’il parla toujours à ses semblables. […] Il est de beaux sujets où l’on ne la peut éviter, et un auteur scrupuleux se priverait d’une telle occasion de gloire, et le public de beaucoup de satisfaction, s’il n’osait s’enhardir à les mettre sur le théâtre, de peur de se voir forcé à les faire aller plus vite que la vraisemblance ne le permet. » On ne niera pas que cette indulgence, sollicitée par le vieux fondateur de notre scène tragique et comique, est bien contraire à la rigueur des lois que prétendent nous imposer les aristarques du jour.

1658. (1886) Le roman russe pp. -351

Rousseau, parlant de la Russie dans le Contrat social, n’avait pas manqué l’occasion d’émettre un paradoxe : « L’empire de Russie voudra subjuguer l’Europe et sera subjugué lui-même. […] Je ne veux point développer une analyse à laquelle j’aurai souvent occasion de revenir dans ce volume, à propos de chaque écrivain en particulier. […] J’aurai occasion de revenir sur cette constatation à propos de l’état religieux et moral du peuple russe. […] En retraçant la biographie de Dostoïevsky, j’aurai une occasion naturelle de revenir sur cet épisode. […] Néanmoins, dans les grandes occasions, il savait, comme on dit, jeter de la poudre aux yeux. — L’énergie est nécessaire, disait-il alors ; et il ajoutait en français : L’énergie est la première qualité de l’homme d’État. — Avec tout cela, il restait le plus souvent dans les dindons, chaque tchinovnik un peu expérimenté le menait par le nez à sa fantaisie.

1659. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

C’est une assez belle occasion. […] Il a l’occasion de montrer les facultés intellectuelles les plus rares, les plus diverses, les plus variées. […] Blome avait entendu dire que ce jeu fournissait la meilleure occasion de découvrir la nature vraie d’un homme, et il voulait l’expérimenter sur moi. […] Son jeune rival, trop heureux de saisir une occasion qu’on lui laissait, s’offrit pour témoin. […] L’occasion est belle de saisir un contraste que nous n’avons pas cherché, d’opposer l’une à l’autre les deux belles-sœurs et de montrer côte à côte la mollesse et la vertu.

1660. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Il ne serait pas non plus permis à un personnage de parler d’un pistolet qu’il porte sur lui, l’occasion même serait-elle naturelle, si cette arme ne devait point jouer un rôle subséquent. […] Mais je me hâte d’abandonner les généralités, car je crois plus profitable de prendre un exemple particulier, qui me fournira l’occasion d’agiter plusieurs questions intéressantes et importantes pour l’art de la mise en scène. […] Les actrices trouveraient, dans le maniement de cette draperie toujours libre, flottante ou serrée à leur gré, l’occasion de beaux plis ou de gracieux enveloppements. […] Je reviens maintenant, avant de clore ce chapitre, à la mise en scène de Phèdre, qui me fournira l’occasion de présenter une application des principes de statique théâtrale. […] Elles s’intéressent non au développement poétique et moral des personnages, mais à l’acte qu’ils accomplissent ; non à la vérité générale qu’ils représentent, mais aux traits particuliers sous lesquels la vérité se manifeste et au fait qui en est l’occasion.

1661. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

N’avez-vous pas eu, en l’espace de quelques années seulement, de merveilleuses occasions de montrer, soit en faveur d’une race, soit en faveur d’une nation, soit en faveur d’un groupe important d’êtres humains, l’amour idéal de la justice qui brûle en votre cœur et que vous avez réservé pour la défense de Dreyfus ? […] Cela aussi me sera une occasion de dire ce que je pense du Naturisme, tout le bien et tout le mal.

1662. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Le surplus de mon activité nerveuse et mon besoin de mouvement, trouvant ainsi une occasion de se répandre, en profitent pour s’épancher au dehors. […] Quand arrive l’occasion extérieure indiquée pour l’exécution de l’ordre, l’idée reparaît tout à coup par association dans la conscience, sans que le moi du plein jour sache de quelles profondeurs nocturnes elle lui est venue : c’est l’analogue du chiffre cinq qui semble surgir par la volonté de l’hystérique alors qu’il a été suggéré du dehors.

1663. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * — Autour de nous, nous sentons comme un éloignement, une froideur de tous, et nous percevons un sentiment intérieur, qui ne nous pardonne ni la franchise de nos personnes, ni la vérité de nos livres, et qui saisit, pour témoigner ses antipathies, le prétexte et l’occasion de notre défaite d’Henriette Maréchal. […] Nous regardons cette misérable maison ambitieuse de bourgeois de l’Empire, cette maison de plâtre, plaquée de fenêtres d’occasion, avec son fronton de temple grec, grignoté par la pluie.

1664. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Je ne néglige point ces petits phénomènes lorsqu’ils sont constans, parce qu’alors ils éclairent sur la nature humaine que le même ressort meut dans les grandes occasions et dans les frivoles. […] Il observait, à cette occasion, que la plupart des jeunes élèves qui allaient à Rome copier d’après les anciens maîtres, y apprenaient l’art de faire de vieux tableaux : ils ne songeaient pas que, pour que leurs compositions gardassent au bout de cent ans la vigueur de celles qu’ils prenaient pour modèles, il fallait savoir apprécier l’effet d’un ou de deux siècles, et se précautionner contre l’action des causes qui détruisent.

1665. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

C’était une belle occasion pour M.  […] Cavé, lequel confirme entièrement ce que j’ai dit, et me rappelle même un épisode de l’anecdote fort agréable, et que je me reprocherais de n’avoir pas mis sous les yeux du public ; puisque l’occasion s’en présente, réparons cet oubli.

1666. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

N’a-t-il point, comme on dit, payé de sa personne en vingt occasions ? […] Au contraire, chez les romanciers dont je parlerai plus loin, psychologues proprement dits, moralistes et même humoristes, il est très sensible que l’étude des âmes et de leurs lois morales est la grande affaire, et que le roman lui-même n’est qu’un prétexte ou une occasion. […] Il a cherché une affaire au bon Dieu pour avoir l’occasion de jongler avec des vocables plus sonores. […] Marius André : « Scientifiquement, voici l’évidence de la théorie symboliste :“Comme il faut plus d’énergie pour retrouver un objet sous un signe indirect que sous un signe direct, on fournit à l’entendement l’occasion d’employer plus de force disponible et par conséquent d’éprouver plus de plaisir.”

1667. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Vivie, ce fut à cette occasion que Tallien vit Térésa Cabarrus, si connue plus tard sous les noms de Mme Tallien et de princesse de Chimay. […] Je pêche des barbots argentés, l’un petit, l’autre plus gros, la truite colorée, pleine d’œufs, la lamproie sans arêtes et sans os, les anguilles qui s’échappent comme les occasions. […] Il est facile de deviner combien, en cette occasion, les journées s’écoulèrent doucement pour le Recteur, tantôt à veiller sur les travaux de construction, tantôt à indiquer les sujets et la manière de les représenter à l’auteur des sculptures, qui devaient couvrir les parois latérales de la chapelle et servir d’ornement au rétable, tantôt à composer la comédie de cette sainte martyre que l’on devait représenter l’un des jours des réjouissances, qui solenniseraient cet auto religieux, tantôt enfin à ordonner, sans doute aidé de sa vieille mère, les préparatifs nécessaires pour fêter les hôtes invités par lui. […] Quand ils m’auront donné toute leur confiance, j’en saurai profiter sans nulle répugnance. » Il réussit à duper ainsi tous ceux qui eurent affaire à lui, à l’aide surtout de sa fille Catin, une rouée que la passion déséquilibre cependant en mainte occasion, qui paie ses amants, loin de savoir ruser, même en amour, comme son père, qui prend pour maîtresse une servante, afin de ne lui pas payer ses gages. […] Pour un solliciteur assuré d’obtenir sur-le-champ la place qu’il allait demander, l’occasion était bonne de s’instruire du sort des employés.

1668. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

« Horloger, musicien, chansonnier, dramaturge, auteur comique, homme de plaisir, homme de cour, homme d’affaires, financier, manufacturier, éditeur, armateur, fournisseur, agent secret, négociateur, publiciste, tribun par occasion, homme de paix par goût, et cependant plaideur éternel1 », il a fait encore bien plus de métiers que Figaro. […] Beaumarchais, étant bien en cour, eut l’occasion de rendre au financier Pâris-Duverney un important service ; Duverney, reconnaissant, l’initia aux affaires et le mit dans plusieurs entreprises. […] Le malheur est un maître : instruits par la leçon, nous nous armerons à notre tour, et nous nous tiendrons prêts non seulement à repousser une invasion nouvelle, mais à prendre notre revanche à la première occasion ; car notre drapeau national a été humilié, et pour qu’il se relève, il faut que nous fassions à l’ennemi autant de mal, plus encore si possible, qu’il ne nous en a fait à nous-mêmes. […] Si nous ne sentons pas l’impérieuse nécessité de nous corriger ; si nous perdons le temps en agitations stériles, en discussions vaines où l’on admire plus le beau langage que l’on n’estime la solidité des raisonnements ; si, une fois délivrés des Prussiens, nous donnons le spectacle des discordes civiles ; si nous bouleversons toutes nos institutions sans rien édifier de durable ; si nous nous repaissons d’utopies misérables au lieu d’aborder les questions par le côté pratique ; si nous continuons en un mot nos errements d’hier, l’ennemi, notre éternel ennemi, rôdant sur notre frontière désarmée, ne manquera pas l’occasion de ravir un nouveau morceau de cette terre de France qu’il envie depuis des siècles. […] Quelques temps après, ayant fait exécuter un travail d’une grande utilité publique, il reçut à cette occasion, des propriétaires de Paris, de nombreux témoignages de reconnaissance.

1669. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Milton, de qui la fable n’exigeait que deux acteurs humains, a trouvé dans son génie inventif l’occasion de faire un dénombrement de personnages imaginaires afin de signaler leurs traits et leurs mœurs. […] On n’en pourrait excepter que l’histoire d’Olinde ; mais elle sert à jeter une teinte odieuse sur les infidèles, afin que la cause des croisés en ressorte plus pure : elle ouvre la scène par un spectacle de pitié profonde : elle devient l’occasion de signaler aussitôt la tyrannie d’Aladin, et les caractères de ses défenseurs. […] Une visite que l’Arabe fait au législateur prophète, m’a donné l’occasion de retracer en peinture, sur les voiles de sa tente, la plupart des incidents dont je recommande l’étude aux amis du simple et du vrai beau. […] Un vaisseau rapide emporte le père de Télémaque en son île ; et Minerve, qui le déguise en humble mendiant pour le conduire chez le bon pasteur Eumée, fournit au poète l’occasion de tracer les mœurs champêtres qu’il oppose à la grandeur des actions héroïques d’Ulysse ; alors, tel qu’un Dieu vengeur, il perce de ses flèches homicides les dévorateurs de son héritage. […] La fuite d’Hélène ne devint que l’occasion nouvelle d’un embrasement dont la cause était ancienne et générale.

1670. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

« Ce qui est spontané, irrésistible, est légitime et de droit divin », dit l’auteur de Lélia dans un roman où il a fait la théorie de la passion, et que nous aurons souvent occasion de citer53 : c’est la conclusion que nous venons d’énoncer, clairement formulée. […] Il est donc tout naturel que ce soit le développement de cette passion qui ait offert à la littérature le plus d’occasions de mettre en pratique ses théories morales. […] quelquefois le crime doit être tout un poème, je l’ai compris153. » Cette poésie du crime, M. de Balzac l’a incarnée dans un de ses personnages favoris, dans cet abominable Vautrin dont il a dessiné la hideuse figure avec tant d’amour, qui reparaît si obstinément dans plusieurs de ses longs romans, et où nous avons eu déjà occasion de signaler l’alliance du plus pur dévouement et de la plus profonde perversité. […] Déjà nous avons eu occasion de signaler M. de Balzac comme le disciple et le continuateur de Beyle : ici surtout cette filiation intellectuelle est manifeste. […] Nous avons eu déjà occasion de parler des œuvres dramatiques qui ont inauguré dans l’art moderne cette ère de véritable décadence : Lucrèce Borgia, Le Roi s’amuse, Marie Tudor, Angelo, Antony.

1671. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

La Réforme et la Renaissance n’ont aucunement créé l’esprit irréligieux en France ; elles l’ont libéré, elles l’ont dégagé, elles lui ont donné occasion et raison de se manifester et de se déclarer plus ou moins. […] Il en a même soutenu d’autres à l’occasion et assez souvent. […] Quant à la partie antireligieuse de la Chambre et du Sénat, elle saisit avec empressement l’occasion de recommencer l’œuvre traditionnelle, l’œuvre de la déchristianisation de la France. […] Je crois qu’il y a dans cette loi pour l’Église catholique non seulement faculté d’exister, mais principe ou occasion d’une véritable rénovation et d’un magnifique rajeunissement. […] Qui peut dire s’il n’y aura pas là un vaste champ ouvert à des initiatives jusque-là comprimées et si ce ne sera pas, pour bien des vocations laïques, en particulier, l’occasion de se révéler ?

1672. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Il a voulu seulement donner à ses admirateurs une occasion de le lire. […] Chevrillon, qui est Français et qui a vécu aux Indes, n’ait trouvé qu’une seule fois l’occasion de s’émouvoir profondément, durant les 420 pages de son livre, et que cette unique émotion lui soit venue au spectacle des prairies du comté de Devon ? […] Il avait, en toute occasion, des idées que nous n’avions point ; un paysage lui fournissait d’autres sensations, une musique d’autres émois. […] Ils ne jugent plus les œuvres dont ils parlent, ou du moins s’ils les jugent ce n’est plus que par occasion, et sans prétendre à nous imposer les opinions qui leur plaisent. […] Cela est bien supérieur aux ouvrages de tous les hypnotistes, fussent-ils de l’école de Nancy ; et tu y trouveras l’occasion de recréer un monde de pure passion, mais autrement réel et permanent que les mondes les plus garantis par les dernières lois scientifiques.

1673. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

C’est ainsi, pour n’en citer qu’un exemple, qu’il écrivait à Andrieux, au commencement de l’année 1806, — une date qui n’était pas trop ignoble toutefois et trop déshonorante : « Si, chemin faisant, dans vos lectures, dans vos souvenirs, par le bénéfice des occasions, vous pouviez m’indiquer un sujet de poème neuf, intéressant, pathétique, aimable, pastoral, patriarcal, sans héros, — je ne les aime point du tout, — vous me feriez, mon cher ami, un très grand plaisir.

1674. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Je viens de louer un atelier dans mon quartier, je tâcherai d’y faire un grand tableau, qui procurera à mes jambes l’occasion de s’exercer… En me remettant au travail, j’espère qu’on ne me taxera pas d’être ‘orgueilleux, car je n’ai plus qu’à perdre.

1675. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

J’ai hâte de retourner à la correspondance intime et de famille, qui me sera une occasion naturelle de placer, chemin faisant, quelques dernières remarques sur le caractère et l’âme de cette personne de douleur et de tendresse.

1676. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

L’occasion d’aller le voir se présenta.

1677. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Un de leurs descendants, héritier de leur naturalisation universelle, le colonel Huber, à la fois homme de guerre, homme de lettres volontaire, diplomate dans l’occasion, poète quand il se souvient de ses Alpes, romancier quand il se rappelle madame de Montolieu ou madame de Staël, habite encore aujourd’hui tantôt Paris, tantôt une délicieuse retraite philosophique au bord de ce lac Léman, site préféré de cette famille.

1678. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Dans certaines tragédies, l’amour n’est qu’un cadre, ou même un fil léger, et donne occasion de peindre diverses sortes de caractères et de passions.

1679. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Rabelais, regardant les hommes de son temps, a pénétré jusqu’à l’homme de tous les temps, et le plus souvent les contemporains ne sont que l’occasion ou l’assaisonnement de leçons faites au genre humain.

1680. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Il élève Balzac au-dessus des autres écrivains pour la vérité et la noblesse de son élocution ; enfin, il y remarque un si grand art de persuader, qu’il croit devoir, à l’occasion, donner une théorie de cet art.

1681. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

C’est une distraction bonne en toute occasion, et qui ne donne pas, même aux plus paresseux, la peur d’avoir à apprendre quelque chose ; le profit ne s’y annonce pas, il s’y glisse sous le plaisir.

1682. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Depuis vingt-cinq ans, tous les théâtres d’Allemagne donnent Lohengrin, et toujours il attire foule ; à Londres, depuis 1875, il en est de même ; on ne l’a pas moins applaudi en Italie, en Espagne, en Portugal, en Bohême, en Hongrie, en Russie, en Suède, en Danemark, en Amérique, en Australie (Kastner, Wagner-Kalender), en un mot partout, excepté à Paris où jusqu’ici on n’a pas eu l’occasion de l’entendre.

1683. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Cet ouvrage, qui vient de paraître à l’occasion des Fêtes de Bayreuth, contient : Préface en mémoire de Wagner (par H.

1684. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Nous avons eu l’occasion de voir à peu près tous les bustes qui ont été faits de Wagner, et nous pouvons dire que celui de M. ce Egusquiza est, non seulement le seul qui soit en lui-même véritablement une œuvre d’art, mais le seul aussi qui représente Richard Wagner tout entier et tel qu’il fut.

1685. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Qu'on rapproche ce qu'il dit dans de certaines occasions, de ce qu'il débite dans d'autres ; qu'on rapproche ses sentimens d'humanité, du mépris qu'il témoigne pour l'humanité en général ; ses déclamations contre les vices, des peintures séduisantes qu'il en fait ; son enthousiasme pour les vertus, du ridicule qu'il leur donne ; ses élans affectueux pour la tolérance, de ses rigueurs impitoyables contre les abus : & on sera à portée de juger, que s'il a été quelquefois réellement pénétré des belles maximes qu'il énonce, il ne l'a pas moins été des maximes qui leur sont contraires, puisque celles-ci paroissent aussi senties, aussi vives, & qu'elles sont aussi fortement énoncées & plus souvent répétées que les autres.

1686. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Ce fut alors qu’elle eut l’occasion de voir la chambre où sa mère était morte.

1687. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Il convient de noter à cette occasion que les nations ne sont pas les seules collectivités qui existent.

1688. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Samedi 5 mai Hier au dîner, donné à l’occasion du départ de Tourguéneff pour la Russie, on cause amour, de l’amour qui est dans les livres.

1689. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Guizot, citant cette belle page, d’un accent presque religieux, saisisse précisément cette occasion de refouler le positivisme dans le matérialisme et dans l’athéisme.

1690. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques.

1691. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

D’autres Ministres plus modérés que lui l’ont moins été dans cette occasion ; & le sage Jacques Lenfant ne craignit point d’établir l’absurde opinion répandue dans le vulgaire de la secte dans son histoire de la Papesse Jeanne 1694.

1692. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Il n’est occupé que de sa passion : il parle, après son parricide, de son innocence qui lui pèse ; et si, lorsqu’il a tué Pyrrhus, il est poursuivi par les furies, c’est que Racine a trouvé, dans la tradition mythologique, l’occasion d’une scène superbe, mais qui ne tient point à son sujet, tel qu’il l’a traité.

1693. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Il n’a rempli aucune fonction, il a abandonné celle qu’il avait, et il a toujours cherché, avec un véritable plaisir, les occasions de ne pas s’occuper autrement que d’une façon artistique.

1694. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

tout ceci est plus grave que le livre même et que l’historien ; mais que ce soit du moins pour nous une occasion de proclamer bien haut l’imprudence des écrivains qui seraient tentés de l’imiter, en essayant d’identifier les mœurs d’un peuple avec sa gloire.

1695. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

une vertu aussi provoquante n’impose pas beaucoup à ceux qui savent de quels combats et de quelles magnifiques occasions de chute méprisées une vertu chrétienne se compose ; mais où M. 

1696. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Rendons justice à la fermeté du Dr Pusey dans cette occasion importante.

1697. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Puis, — cet homme une fois instruit, forgé, fourbi, astiqué comme une arme, un revolver à dix mille coups, à autant de coups qu’il y a occasions de tirer sur l’ennemi dans la vie, et mis face à face avec toutes les difficultés, tous les obstacles, tous les problèmes, tous les sentiments, toutes les passions, toutes les résistances d’une société comme la nôtre, qui n’est pas plus athée résolument qu’elle n’est chrétienne, qui trempe par un bout dans l’athéisme, par l’autre bout dans un christianisme ramolli, — engager la lutte, une lutte hardie, à pleins bras, à plein corps, entre cet homme, trempé dans le feu et la glace de l’enfer, et cette société, écrasante de son poids seul, qui lui oppose la masse de ses préjugés, de son hypocrisie, de son ignavie, et même de sa moralité, s’il lui en reste encore.

1698. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Si l’on trouve quelque langueur dans l’expression des sentiments, il faut se rappeller que les Héros de ce livre sont des personnages paisibles qui ont souvent occasion de se dire les mêmes choses, & qui croient ne se les être jamais assez dites.

1699. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Peut-être aussi, dans ses craintes jalouses, répugnait-il à donner au fils de Charles-Quint et d’une femme inconnue, à son frère bâtard, l’héroïque don Juan, une si grande occasion de gloire.

1700. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Voltaire était riche : en dédiant sa pièce à un négociant anglais, il n’eut égard qu’à la singularité, cela lui donna occasion de s’élever contre l’usage qui interdisait le commerce à la noblesse française : il commençait dès lors à fronder à tort et à travers ce qu’il appelait les préjugés de son pays, et jetait les fondements de cette anglomanie qui nous a été si funeste. […] D’Alembert, très scandalisé d’un pareil choix, citait à cette occasion les vers de Boileau : Oh ! […] II 4 brumaire an XII [27 octobre 1803] Il est évident que Voltaire n’a voulu faire une comédie de Paméla que pour avoir occasion d’étaler des idées philosophiques qui avaient alors le mérite de la nouveauté, et qui plaisaient beaucoup à ceux même qu’elles devaient le plus offenser. […] Ses comédies n’offrent ni tableaux ni portraits, mais des miniatures de fantaisie qui ressemblent à tout et ne ressemblent à rien : il n’a voulu peindre que les femmes ; ses figures d’hommes ne sont jamais que des accessoires qui se trouvent là par occasion ; et dans les femmes, il n’a peint qu’une seule chose, la manière dont elles se laissent surprendre par l’amour, et les efforts qu’elles font pour déguiser aux autres et à elles-mêmes une passion naissante.

1701. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il aime mieux voir dans les événements imprévus les décisions d’une raison supérieure que notre raison ne connaît pas: « Il avait été dit que… Toutefois tout le contraire se fit… Et en cela montra Dieu que les batailles sont en sa main et dispose de la victoire à son plaisir… [Il faut] reconnaître que c’est un des accomplissements des œuvres que Dieu a commandées aucunes fois par petites movettes et occasions, donnant la victoire aucunes fois à un, aucunes fois à l’autre ; et est ce mystère si grand que les royaumes et grands seigneurs en prennent aucunes fois fin et désolation et les autres accroissement et commencements de règnes. » Ces occasions et petites movettes, ces légères impulsions insensibles qui font pencher d’un côté ou d’un autre le fléau de la balance, qu’on ne saurait prévoir, qu’on voit à peine, irrésistibles cependant, pour beaucoup c’est la part du hasard, pour Commynes c’est la part de Dieu. […] Je ne parle plus de ces froids éloges de princes ou de princesses à l’occasion de leurs voyages ; mais du compliment rapide et discret, glissé aux premières lignes ou aux dernières d’une lettre en vers, du madrigal impromptu qui coule de la plume au cours d’une épître, et qui est comme un sourire tombé sur le papier. […] En général il évite toute occasion de descendre dans l’arène. […] Il doit, il y a longtemps, très longtemps, s’être pénétré par ses lectures des grandes pensées et des sentiments qui sont dans les auteurs, et puis, quand il écrit, sans y songer et sans le vouloir, les laisser sortir de lui, tout imprégnés de lui-même et devenus siens par le long commerce : « Si par la lecture des bons livres je me suis imprimé quelques traits en la fantaisie, qui après, venant à exposer mes petites conceptions, selon les occasions qui m’en sont données, me coulent beaucoup plus facilement en la plume qu’ils ne me reviennent en la mémoire, doit-on pour celle raison les appeler pièces rapportées ?  […] De plus, créer ainsi, ou restaurer, ou feindre d’établir des genres inusités, c’est une occasion et un moyen d’apprendre à respecter les limites des genres.

1702. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Ils le recherchent comme, à l’occasion, le soleil ; ils s’en approchent, de même qu’ils se garent du vent derrière un abri. […] Merveilleuse occasion pour inventer le feu ! […] Tout au plus pourrait-on essayer d’établir que, chez l’homme, comme cela arrive à l’occasion chez telle espèce d’oiseau, le chant a précédé la parole. […] Avoue-le, tu as connu, à défaut de la vraie, la bigamie momentanée, la polygamie d’occasion. […] Sans doute, on apprend au chat à ne faire la guerre ni aux poissons rouges du bocal, ni aux serins de la cage, mais il ne faut pas s’y fier absolument : tout au fond de son cœur il ne cesse de convoiter ces animaux trop aimés, et il ne résisterait peut-être pas à toutes les occasions.

1703. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Quand l’élurent ses compatriotes de l’Ardèche, il espéra sans doute que le Parlement lui donnerait l’occasion d’agir. […] L’occasion se présentait de donner — ah ! […] C’est la guerre de Crimée qui a été, pour les Français et les Russes, l’occasion paradoxale, périlleuse et très bonne, de faire connaissance et enfin de se lier. […] Mais, en telle autre statue équestre, le Connétable par exemple, Frémiet trouva, inventa peut-être l’occasion de traiter son thème favori, lorsqu’il donna un air comique, une physionomie qui prête à rire, au capitaine d’armées, à ce symbole de l’énergie qui n’a que faire de l’esprit et que l’esprit diminuerait. […] … Et, faute d’habitude, parce que l’occasion n’est pas fréquente, on éprouve une sorte de timidité émerveillée à dire d’un littérateur : — Dans la tristesse comme dans la gaieté, et qu’il songe amèrement, ainsi que les temps l’y engagent, ou bien qu’il s’abandonne à la douceur de la vie, qu’il soit dans ses belles heures étincelantes d’esprit, de fine humeur, d’exquise plaisanterie, ou que sa mélancolie le tourmente, à aucune minute on ne peut l’apercevoir différent de lui-même et s’efforçant en quelque manière.

1704. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

En ces occasions, si l’on demande le pourquoi, la réponse est une somme de parce que ; ici notamment, il y a trois raisons réunies, trois caractères explicatifs, trois données intermédiaires qui, chacune, prise à part, sont plus générales que l’antécédent total, et qui, incluses en lui, concourent par leurs influences assemblées à lui prescrire la courbe dont il s’agit. — De là une conséquence importante. […] Cette raison peut exister, quoique ignorée, et, de fait, si nous regardons le passé de nos sciences, nous trouvons qu’en mainte occasion, quoique ignorée, elle existait.

1705. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Edmond et Jules de Goncourt sur Mme de Pompadour… Mais enfin, si les livres d’étrennes, selon l’antique usage qui avait bien sa raison d’être, et sans prêcher la vertu et le renoncement, devraient pouvoir être lus et feuilletés indifféremment par tout le monde, on eût sans doute mieux fait d’attendre un autre temps et une autre occasion pour publier, cette nouvelle édition de Mme de Pompadour… Cette Revue des Deux Mondes, à l’heure présente, est vraiment, — vraiment, bien pudibonde. […] Puis des industries à la fois hétéroclites et locales, des boutiques, sur lesquelles se voit : Ressemelage américain en 30 minutes ; des boutiques de lunettes d’approche et d’instruments de mathématiques d’occasion, affichant sur leur auvent : Achat de reconnaissances du Mont-de-Piété ; des boutiques de cordes et de poulies pour balançoires et trapèzes, des boutiques de boissellerie, qui se chargent de la réparation des tamis, etc., etc.

1706. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Et c’est l’occasion pour le père de s’étendre sur l’atavisme, de se demander si le style ne vient pas d’un certain mécanisme du cerveau qui se lègue, et dont sa fille a hérité, car elle a toutes ses qualités de fabrication, jointes à « une essence poétique » qu’il confesse ne pas avoir, et qui doit faire d’elle, si elle continue, un poète remarquable. […] C’est l’occasion pour Zola de répéter sa phrase : « Qu’est-ce que ça fait les éreintements ?

1707. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il ne manque aucune occasion de placer dans son histoire des discours qui, sans donner une idée bien favorable de son éloquence, en font naître une très-désavantageuse de son jugement. […] L’auteur étoit un apostat qui avoit quitté la France, & il ne perd aucune occasion de rendre sa patrie & sa religion odieuses.

1708. (1881) Le naturalisme au théatre

Il a été l’occasion d’un magnifique épanouissement lyrique ; ce sera son éternelle gloire. […] En un mot, comme il le dit lui-même en riant, il est rouillé ; à quoi bon se dérouiller, quand l’occasion de le faire se présente au plus une fois par an ? […] L’impression que produit Salvini par la simplicité de son jeu est prodigieuse en cette occasion. […] On put étudier, en cette occasion, la toute-puissance d’une artiste de talent sur le public. […] Et je profite de l’occasion pour enregistrer l’aveu de M. 

1709. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Seulement, pour battre la charge de l’héroïsme, il leur faut l’occasion. […] Jamais sujet plus scabreux n’a été traité avec plus de tact, et c’est ici l’occasion de constater une fois de plus que tout peut se dire et s’écrire, et que c’est le propre de l’art vrai de rester toujours chaste et de purifier tout ce qu’il touche. […] « Évêque du dehors », il n’a jamais laissé passer l’occasion, quand elle s’offrait, de faire sentir aux représentants de la religion que sa volonté devait demeurer toujours au-dessus d’elle. Et si nous ne croyons pas, pour beaucoup de raisons, qu’il ait provoqué l’occasion de Tartuffe, tout nous permet de dire que, quand Molière la lui eut donnée, il s’en servit comme d’un instrument de règne.

1710. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Toujours est-il que plus tard lorsqu’il eut l’occasion d’en parler, il le fit avec une sévérité qui serait impardonnable, si elle ne provenait de l’inintelligence la plus complète qui soit. […] Sardou put apprendre, s’il l’ignorait encore, c’est tout le parti qu’on peut tirer des accessoires, et comment, à l’occasion, on remplace un détail de psychologie par un détail de mobilier. […] Il se mêle à la vertu : ceux-là ne sont pas rares qui, incapables des vertus coutumières et des menus sacrifices de chaque jour, se retrouvent, l’occasion venue, à la hauteur des situations les plus difficiles et prêts pour les dévouements héroïques. […] Il n’a pas la sensibilité vraie, ce qui veut dire qu’à l’occasion il sera sentimental : quand il fait le projet de nous émouvoir, il ne sait que nous conter des histoires de petites filles phtisiques. […] Nous avons eu l’occasion de le montrer à propos de tous les écrivains que nous avons étudiés dans ce volume (sauf pour le seul Émile Augier) : tous ces réalistes portaient en eux un romantique qui n’a pas voulu mourir, et qui a su prouver qu’il existait.

1711. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

C’est que lui, à la tête des troupes, commandant en personne, il endure toutes les fatigues, affronte tous les périls, brave la rigueur des saisons, profile de toutes les occasions ; et que nous, à dire vrai, nous languissons ici dans une molle indolence, différant toujours, faisant des décrets, nous demandant les uns aux autres, dans la place publique, si l’on dit quelque chose de nouveau ; comme s’il y avait rien de plus nouveau qu’un Macédonien qui brave la république d’Athènes, et qui nous écrit des lettres telles que celles qu’on vient de vous lire. […] Il n’est pas même besoin d’appartenir à cette famille d’esprit hors ligne pour rencontrer soi-même, à l’occasion, ces petits bonheurs de style ; ils nous viennent parfois même dans le dialogue le plus abandonné, et à plus forte raison, lorsque, la plume à la main, nous tendons fortement tous les ressorts de notre esprit. […] Son talent le servit fort mal dans cette occasion. […] Un homme s’est rencontré d’une profondeur d’esprit incroyable, hypocrite raffiné autant qu’habile politique, capable de tout entreprendre et de tout cacher, également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre ; qui ne laissait rien à la fortune de ce qu’il pouvait lui ôter par conseil ou par prévoyance ; mais, au reste, si vigilant et si prêt à tout, qu’il n’a jamais manqué les occasions qu’elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde. » « Massillon effleure les choses et épuise les mots : Bossuet, comme on vient de voir, fait précisément le contraire, et il n’est pas possible de prononcer un jugement plus digne de fixer l’opinion de la postérité. […] Est-il croyable, dit-il, qu’après avoir rejeté les occasions d’ôter la vie à Clodius, avec l’approbation générale, il en ait formé la résolution dans une circonstance où cette action devoit lui faire beaucoup d’ennemis ?

1712. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Le monde est une branloire perpétuelle, dit Montaigne (à cette occasion, les conquérants, les bouleversements successifs des invasions, des conquêtes, d’ici, de là…).

1713. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

Cependant Valens fait sa jonction avec Cécina. » IV Un conseil de guerre, tenu en présence d’Othon, où l’on délibère sur la bataille à donner ou à ajourner, fournit à l’historien l’occasion d’une magnifique énumération des forces de l’empire.

1714. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Les coups d’État ont besoin de prétexte, la ridicule Montagne de 1849 le fournit au pouvoir exécutif ; elle fit peur à la France d’elle-même, la France s’enfuit dans une dictature : que la responsabilité de l’occasion perdue retombe à jamais sur ceux qui donnent ces paniques aux peuples, et qui montrent les spoliations et les terreurs comme perspective de la liberté !

1715. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

« Dans l’ombre encore, et derrière les chefs de l’Assemblée nationale, un homme presque inconnu commençait à se mouvoir, agité d’une pensée inquiète qui semblait lui interdire le silence et le repos ; il tentait en toute occasion la parole, et s’attaquait indifféremment à tous les orateurs, même à Mirabeau.

1716. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

» VI Son amitié ambiguë pour M. d’Aurevilly se révèle en toute occasion et en toute circonstance.

1717. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

J’appris plus tard qu’en Allemagne des voituriers et d’autres gens avaient prévenu les astronomes du peuple d’une grande apparition dans le ciel, ce qui a fourni l’occasion de renouveler les railleries accoutumées contre les hommes de science (comme pour les comètes dont la venue n’avait pas été prédite).

1718. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

La pénétration qui ne craint pas d’être subtile, la sensibilité, la raison, pourvu qu’elle ne sente pas l’école, le caprice même à l’occasion, le fin du détail, l’image transportée de la poésie dans la prose, telles en sont les qualités éminentes.

1719. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Elles peuvent, à l’occasion, se prêter mutuelle assistance  ; et c’est pourquoi il importe de noter avec soin, aux divers moments de l’existence d’un peuple, la nature des relations qu’elles ont ensemble.

1720. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Peu de jours après les noces, le sénéchal, puis le nain de la cour, s’aperçoivent de la liaison coupable de Tristan et d’Iseult ; ils en informent le roi et lui ménagent l’occasion de les surprendre ; mais Tristan déjoue leurs ruses.

1721. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Et je me félicite de cette occasion, de rendre honneur et justice à qui honneur et justice sont dûs.

1722. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Plus d’une fois, plein d’espoir, il partit en guerre ; toujours la destinée taquine lui refusa l’occasion de combattre.

1723. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Ajoutez à ces deux figures des marquises de louage, des vicomtesses d’occasion, des femmes séparées, chassées, déclassées, des maris qui brillent par leur absence, et vous aurez le personnel de cette troupe de Roman comique conjugal.

1724. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Quand je suis bien loin du clocher et dans un tout autre milieu, l’écho affaibli pourra se produire encore à l’occasion d’une simple représentation de la cloche.

1725. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Nous passons aujourd’hui chez le vieux Barrière, si paternel pour nous à l’occasion de l’Histoire de la société française pendant la Révolution.

1726. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Il dit à peu près cela : « Il était trop bon et il n’avait pas le sens critique de l’humanité, ce qui le rendait parfois un mauvais juge des hommes, avec lesquels il était en rapport, mais quelquefois aussi, il voyait parfaitement juste… » Spuller s’arrête quelque temps et reprend : « Voyez-vous, il avait des conceptions, des conceptions comme celle-ci : un jour, parlant du couronnement de l’Empereur de Russie, il m’a dit, qu’en cette occasion, il fallait que la France affirmât à la face de l’Europe, fièrement, la République, et qu’il voulait envoyer à ce couronnement, comme représentant du pays, devinez qui ?

1727. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Mais il s’agit de la langue plus que de la littérature, de l’instrument et non des œuvres de l’ouvrier, et je voudrais rechercher, puisque l’occasion s’en présente119, si l’instrument est toujours bon, et si, parmi ce que M. 

1728. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

En toute occasion, M. 

1729. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

… Sans doute il fallait bien, pour coïntéresser le peuple et toutes les classes supérieures au peuple, à ce mouvement intestin, que le temps et les vices du gouvernement se prêtassent à ce besoin de réformes purement matérielles qui furent l’occasion et non la cause de la révolution ; les appétits matériels sont la solde des masses, qui servent les grandes pensées sans les comprendre, et qui, selon l’expression de Mirabeau, échangeraient leur liberté pour un morceau de pain.

1730. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Un tas de polissons, soit par air ou par mode, se comptent parmi leurs disciples ; ils affectent de les copier, et s’érigent en sous-précepteurs du genre humain ; et, comme il est plus facile de dire des injures que d’alléguer des raisons, le ton de leurs élèves est de se déchaîner indécemment en toute occasion contre les militaires.

1731. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Si, au moment où vous éprouvez des contrariétés, il vous semble peu généreux de ma part de saisir une occasion de combattre votre faux système en littérature, rappelez-vous le passé, les insultes faites à nos grands maîtres et à tous nous autres vieillards que vous et les vôtres appelez si élégamment les ganaches de l’empire.

1732. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Je le lis avec d’autant plus de plaisir que l’Amour mouillé est dans le recueil des Contes mêmes  ce n’est plus dans les fables-contes, c’est dans le recueil des Contes ; je ne sais pas pourquoi La Fontaine l’a mis là plutôt qu’ailleurs, puisque précisément c’est un conte décent en même temps qu’un conte très court, et il aurait pu le mettre dans le recueil des Fables  et précisément parce qu’il est dans les Contes, la plupart d’entre vous n’auraient pas d’occasion ou même beaucoup de plaisir d’aller l’y chercher, c’est pour cela qu’il est intéressant que je vous le lise.

1733. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

De Philémon et Baucis je ne vous dirai presque rien aujourd’hui, parce que ce que ce poème contient de plus beau, de plus brillant et de plus charmant, j’ai eu l’occasion de vous le lire lorsque je vous ai décrit le caractère de La Fontaine et lorsque je vous ai parlé du goût de La Fontaine pour la médiocrité et de la manière exquise dont il s’est exprimé sur ce goût et sur cette chose.

1734. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Restant au contraire sur le terrain de ses contradicteurs, il ne pouvait que leur fournir une occasion de renforcer leur position et de confirmer le paradoxe.

1735. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Il ne laisse pas d’être pénible, par exemple, que Iago, le méchant-né qu’a voulu Shakespeare, soit, avec un excès d’insistance, banalisé par la rancune de n’avoir pas été nommé lieutenant, incident dont Shakespeare n’a fait que l’occasion de la méchanceté du Mauvais ; et le mobile précis d’un dépit à cause d’un passe-droit se substitue trop adroitement à la nécessité de l’instinct. […] Mais les poèmes dont se composaient ces recueils étaient depuis assez longtemps connus, sinon de tout le public, du moins des lecteurs lettrés, et si l’on se souvient des époques, que j’ai indiquées plus haut, à l’occasion d’Alfred de Vigny, il deviendra bien difficile de décider si c’est Lamartine, adolescent précoce, ou Victor Hugo, enfant de génie, qui se manifesta le premier. […] Bien différent de quelques poètes, d’ailleurs admirables, qui dédaignent l’achèvement, ou du moins veulent être achevés en ceux qui les liront, Charles Baudelaire, non sans offrir à tous l’occasion du prolongement de leur rêve, a toujours prétendu à l’expression totale et précise de soi-même. […] Par la même occasion, il consacre plus de deux articles à un Savoyard appelé Jean-Pierre Veyrat, qui, né en 1812, est mort en 1844, à ce que l’on croit. […] Les Élites, crainte de pis, seront réduites à l’émigration ; ce sera, pour plus d’une, l’occasion de s’en retourner chez soi.

1736. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Hernani n’est-il pas une occasion sublime pour réintégrer le rouge dans la place qu’il n’aurait jamais dû cesser d’occuper ? […] » lui fournissait l’occasion d’effets prodigieux. […] On voit que son observation a sondé profondément la vie, et pour cela une ville comme Paris lui offrait les meilleures occasions.” […] Thiers se souvint du génie dont il avait eu le pressentiment avant tous les autres, l’appuya de son crédit dans la distribution des commandes, et procura l’occasion de s’affirmer sur une large échelle à un talent fait pour les grandes choses. […] Ils ne manquaient aucune occasion de vanter leur dieu, souvent un dieu inconnu, de le défendre, de l’exalter par-dessus tous les autres, d’injurier même un peu ses adversaires, de crier à l’injustice des juges et à la stupidité du siècle.

1737. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Sa scène est seulement occupée par des hommes qui agissent et parlent, comme le spectateur eût agi et parlé lui-même, dans la même occasion. […] Ce qui peut consoler quelqu’un d’une raillerie piquante ou d’une parole de mépris que quelque autre a dit de lui, c’est, ou qu’il se promet de trouver bientôt occasion de rendre la pareille, ou qu’il se persuade que ce qu’on a dit ne fera pas d’impression sur l’esprit de ceux qui l’ont entendu. […] Déclarez-vous, en toute occasion, pour la vertu contre le vice. […] Je vous en parle dès cette heure, mon fils, et vous en parlerai toutes les fois que j’en trouverai l’occasion. […] Heureux s’ils trouvaient quelque occasion favorable de rentrer dans la solitude, avant que la mort ou l’exil vînt les punir d’avoir sacrifié leurs talents à l’ingratitude des cours !

1738. (1902) La poésie nouvelle

Rimbaud négligea de nous en avertir, comme il négligeait peut-être lui-même de s’en souvenir ou de s’en apercevoir, soucieux de sa magnifique vision plus que de la médiocre réalité qui en avait été l’occasion fortuite.‌ […] » C’est ainsi qu’en 1896, au banquet par lequel on fêtait, à l’occasion de la Pluie et le beau temps qui paraissait, la poésie de Gustave Kahn, Stéphane Mallarmé termina son toast charmant et concis, caractérisant ainsi l’heureuse initiative de ce poète.‌ […] Paul Bourde, dont les Syrtes furent l’occasion, il est significatif de constater l’espèce d’ahurissement que lui cause un vers comme celui-ci :‌ Mon coeur est un cercueil vide dans une tombe. […] Il déclare, dans sa préface, qu’il n’usera plus de la rime — tantôt riche, tantôt alanguie jusqu’à l’assonance, — que comme d’un moyen rythmique, sans en faire le vers tout entier, et qu’à l’occasion il l’omettra même. […] Les impressions que le poète veut rendre sont, par leur origine, par leur devenir, par leur nature même, mystérieuses : on n’en a pas rendu compte quand on les a déterminées rationnellement… La tristesse spéciale de mon âme en ce moment précis, tu ne la comprendras pas si je t’en dis seulement la cause, ce qui paraît en être la cause et n’en est peut-être que l’occasion ; de semblables circonstances feraient sans doute naître en toi d’autres nuances de sentiment.

1739. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Valet de chambre du roi, faisant le lit du roi, sans cesse sur ce terrain de cour qui était un champ de bataille, à l’affût de la vive occasion ailée, légère et sans retour, fixant, pour ainsi dire, tout ce qu’il regardait, il attrapait le présent de minute en minute, et devinait le lendemain457. […] C’est là qu’il écrivit à La Motte Le Vayer, à l’occasion de la mort de son fils, ce beau sonnet et ce postscriptum où il ouvre son cœur et se laisse aller à la volupté des larmes.

1740. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Un Genevois, nommé Duval, joaillier de la couronne, qu’il avait eu occasion de rencontrer plusieurs fois chez son hôtesse, n’avait pu voir son malheur sans en être ému, ni son courage sans l’admirer. […] Arrivé à Moscou, le général fait arrêter ses voitures devant une grande auberge, et charmé de trouver une occasion de contrarier peut être même d’embarrasser M. de Saint-Pierre, il annonce froidement qu’il est temps de chercher un gîte.

1741. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Heureuse, elle ne devait lui paraître qu’une occasion plus favorable de s’avancer vers la destinée éternelle par ses mérites envers ses frères ; malheureuse, il n’avait pas le droit d’en murmurer. […] Tout, au contraire, était épreuve et occasion de salut, pour cette autre vie qui absorbait les âmes.

1742. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Elles ont paru à différentes dates dans des journaux ou dans des périodiques et à l’occasion d’événements sans rapport avec cette présente enquête. […] Je ne veux pas manquer à cette occasion de signaler la courageuse campagne entreprise par M. 

1743. (1897) Aspects pp. -215

Aujourd’hui, subitement converti, voici qu’il ne perd pas une occasion d’affirmer qu’il admire profondément M.  […] Le 29 novembre de cette année, il prononce un discours au banquet donné à l’occasion du dix-septième anniversaire de l’insurrection polonaise. […] Il faut le dire une fois pour toutes, puisque l’occasion se présente de s’occuper de cette nullité à cravates multicolores et à hortensias, M. de Montesquiou n’a aucune espèce de valeur littéraire. […] Donc poètes, soyez des hommes libres et non de bons citoyens ou des anges exilés ; ayez, en outre, beaucoup de talent, voire même à l’occasion un peu de génie, on ne vous en demande pas davantage. […] J’ai eu plaisir à les transcrire parce que cela me fut une occasion de feuilleter une fois de plus le livre de M. 

1744. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

« Alfred de Vigny. » Il en est de la lettre suivante, écrite par De Vigny à l’occasion de mon Recueil les Consolations, comme de celle qu’il m’écrivit après Joseph Delorme : je n’oserai au plus qu’en donner la note et le ton, car je ne crois pas qu’on puisse aller au delà dans l’effusion et l’illusion de l’intimité : « 24 mars 1830.

1745. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Quelques-uns des critiques qui ont travaillé au choix, et qui en ont pris l’occasion de juger, sont poètes eux-mêmes : on a ainsi une image des théories et des œuvres à la fois.

1746. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Il semble qu’il parle toujours devant un petit cercle choisi de gens très fins et de façon à leur donner à chaque instant l’occasion de sentir leur finesse.

1747. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Entre ces deux états, il y a eu une transition insensible, difficile à démêler ; le premier état subsiste encore en certaines occasions, quoique le second soit établi ; parfois elle joue encore avec le son, quoiqu’elle en comprenne le sens. — Cela se voit très aisément pour d’autres mots ultérieurs, par exemple pour le mot kaka ; elle le répète encore souvent hors de propos, sans intention, en façon de ramage, dix fois de suite, au grand déplaisir de sa mère, comme un geste vocal intéressant, pour exercer une faculté nouvelle ; mais souvent aussi elle le dit avec intention, quand elle a besoin ; de plus, il est clair qu’elle en a changé ou élargi le sens, comme pour le mot bébé ; hier, dans le jardin, voyant deux petites places humides, deux traînées d’arrosoir sur le sable, elle a répété son mot, avec un sens, visible et voulu ; elle désigne par ce mot ce qui mouille.

1748. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Il a parlé comme un ancien de la saison « où les tièdes zéphirs ont l’herbe rajeunie », quand tout aime et quand tout pullule dans le monde, « monstres marins au fond de l’onde, tigres dans les forêts, alouettes aux champs. »112 Il a retrouvé à l’occasion la grandeur et la magnificence de Lucrèce.

1749. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Cette ingénieuse invention du sujet fournissait à Michel-Ange l’occasion et le prétexte d’exceller dans la représentation du nu et de peindre des hommes au lieu de peindre des vêtements.

1750. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Les vers étaient purs, l’intention honorable, mais Fontanes avait perdu sa popularité par l’enthousiasme déplacé qu’il manifestait en toute occasion pour les Bourbons restaurés, oubliant trop vite qu’il avait saturé d’encens Bonaparte.

1751. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Artaxerxès a honoré et récompensé les hommes qui l’ont délivré du rebelle ; elle attend l’occasion et guette ses victimes.

1752. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Je préfère, dit-il, commencer par la perception d’on effet à produire… Je me dis tout d’abord : des effets ou impressions innombrables, dont le cœur, l’intelligence, ou, en général, l’âme est susceptible, lequel choisirai-je dans l’occasion présente.

1753. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Il avait pour l’occasion des strophes altières comme des épées.

1754. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Personne, non plus que moi, ne pouvait supposer qu’un livre empreint d’une spiritualité aussi ardente, aussi éclatante que les Fleurs du mal, dût être l’objet d’une poursuite, ou plutôt l’occasion d’un malentendu.

1755. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Ce serait ici l’occasion de rechercher quelles influences fatales ont écarté du sol de la France le plus beau laurier poétique, et quelles conséquences en ont résulté pour l’ensemble de la poésie française, qui privée des divins secours d’une épopée, où toutes les autres littératures puisent comme dans un fleuve, a cherché sa gloire dans les genres qui n’en découlent pas nécessairement, et a pris ce caractère léger, didactique ou satyrique qu’elle a conservé pendant deux siècles, et qui lui a donné une physionomie moins belle sans doute, mais bien distincte au milieu des nations modernes.

1756. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

C’est d’elle qu’il tire son énergie, mais aussi il la lui restitue à l’occasion et, par conséquent, ne peut pas disparaître sans qu’elle s’en ressente61.

1757. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Ce sens ne me nuit point par son illusion ; Mon âme en toute occasion Développe le vrai caché sous l’apparence ; Je ne suis point d’intelligence Avecque mes regards peut-être un peu trop prompts, Ni mon oreille, lente à m’apporter les sons.

1758. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Ils seront prêts, à la première occasion, à se montrer ce qu’ils furent en 1793.

1759. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Quelle meilleure occasion qu’un conclave pour imposer des engagements effroyables à un pouvoir égaré, qui ne verrait pas que le suicide allait être la condition forcée d’une existence de quelques jours ?

1760. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Réduit maintenant à n’être plus que deux très petites choses, un imagier et un érudit qui a gratté des curiosités dans les livres pour les fourrer dans les siens, Flaubert se sera dit (l’imagier) que La Tentation de saint Antoine serait une bonne occasion pour peinturlurer des images ; et l’érudit, pour nous parler de l’encens du cap Gardefan, du silphium bon à mettre dans les sauces, du chalibon, le vin des rois d’Assyrie qu’on buvait dans une corne de licorne, du cassiteros de Tartessus, du bois bleu de Pandio, du cinnamome, du dadanon (quel dada !

1761. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Jack, pour lui, est une occasion de peindre les Ratés.

1762. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Voici Mme de Maintenon, si peu connue, si méconnue, si calomniée, mélange étonnant de sensibilité vraie, de raison imperturbable, d’adresse dominatrice, de persévérante ambition et de profonde tristesse au milieu même du triomphe ; Mme de Maintenon, née institutrice, maîtresse de maison et gouvernante des enfants de France, de qui l’ascendant sur Louis XIV tint à ce que Louis XIV avait cinquante ans et avait été parfaitement mal élevé, et qu’à cet âge et dans ces conditions on aime à avoir auprès de soi une femme qui ait toutes les qualités de la parfaite mère de famille, avec un reste de noble beauté et un grand air ; Mme de Maintenon, qui voulut être et qui fut pour la jeune duchesse de Bourgogne ce que Beauvilliers et Fénelon étaient au duc de Bourgogne ; qui trouva dans l’arrivée de la jeune princesse une occasion d’exercer ses singulières aptitudes d’institutrice et de directrice d’âmes, pour le service, plus que jamais, de la monarchie et de la France. […] Tirer de saint Augustin un argument en faveur de la doctrine évolutionniste ou de la doctrine évolutionniste une occasion de louer saint Augustin de sa sagacité n’est qu’un jeu d’aimable imagination, analogue à celui qui consiste à montrer la conformité de l’évolutionnisme et de la Genèse elle-même. […] Mais ce qui agace, c’est que ces vers, ou d’autres, ne soient pas tout simplement consignés dans le cahier bleu de Mme de Romfort où on nous donnerait une occasion quelconque de les lire ; mais qu’elle en sème et émaille ses conversations. […] Pourquoi n’a-t-il pas dit qu’elle n’y était pas et profité de cette occasion pour s’expliquer sur la manière dont, lui, il la possédait ? […] Elle ne sait pas ce qui l’a ravie davantage dans son mariage, ou d’épouser un homme qu’elle adorait, ou de trouver dans cet incident l’occasion de revenir à Paris.

1763. (1923) Au service de la déesse

Il se plaisait à rire, dès que s’en présentait l’occasion : ce n’était pas tous les jours ; il ne souriait pas. […] Claudel aux Écritures : ou bien l’on vous reprochera de multiplier l’occasion de l’hérésie. […] Pour le jeune homme qui part, c’est la première fois que se présente l’occasion d’agir, ce qui s’appelle agir, conformément à un grand rêve. […] Je n’instituerai point, à son propos, — ce n’est pas mon affaire, — le procès du socialisme ; tout au plus aurai-je l’occasion de montrer que les meilleures idées de M.  […] bien, c’est encore parmi ceux-là » — les autres, laissons-les, pour un instant, — qu’on a souvent l’occasion d’observer un affaiblissement du langage.

1764. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

C’était à l’occasion du Disciple et l’on sait si M.  […] Enfin, je vénère leur divine innocence et je suis bien sûr que, si le vieil Eschyle, qui était très mystique, revenait sur la terre et visitait la France à l’occasion de notre Exposition universelle, il ferait jouer ses tragédies par la troupe de M.  […] Il y a dix-huit ans, j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, nous étions déterministes avec enthousiasme. […] Les occasions ne manquaient pas, puisqu’ils logeaient sur le même palier. […] La faim, l’occasion, l’herbe tendre et, je pense, Quelque diable aussi…..

1765. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Voici, par exemple, une remarque qui n’avait pas été faite si licitement, que je sache, bien que l’occasion de la faire n’ait jamais manqué, certes, à la vieille humanité : « Quand on aime, dit M.  […] Son nouveau livre surtout, son Pèlerin passionné vaut qu’on en parle, d’abord parce qu’on y trouve çà et là de l’aimable et même de l’exquis et aussi parce que c’est l’occasion pour le critique de s’expliquer sur quelques questions qui intéressent l’art de la poésie. […] On conçoit très bien qu’une rame puisse être prise pour cet instrument par des hommes qui n’avaient aucune idée de navigation ; car, disaient les anciens, le van de la mer c’est la rame, et la rame de la terre, c’est le van. » Vous voyez que malgré la meilleure volonté du monde, cette scolie qui a été pour vous l’occasion et le prétexte de développements…, n’est pas à mettre en marge du xie chant de l’Odyssée, du moins dans la traduction de Bareste, et sous peine de faire double emploi avec la note que j’ai transcrite à votre intention. […] Il avait pourtant de belles occasions de se trahir en traitant de la vie, des idées, de l’œuvre de Pascal. […] À l’occasion il est admirable dans la casuistique ; il y prend goût, il s’y attarde pour son plaisir et pour le nôtre.

1766. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

De cela, je le félicite et le glorifie ; je ne perds pas une occasion de l’en louer. […] Elle semble redouter, et non sans raison, l’excursion en dehors d’elle-même comme une occasion de scepticisme. […] Celle-là surtout, il faut regretter que Constant, du moment qu’il la présentait, n’ait pas su la faire revivre ; il avait l’occasion de faire un portrait de Mme Récamier, et il l’a manquée3 — Il l’a même manquée deux fois : une première, en écrivant son roman, en 1806 ; une seconde, en le publiant, en 1816.

1767. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

À tous les coins de rue, de la prostitution d’occasion, racolée par la misère, raccroche le Breton en retard. […] Là-dessus, quelqu’un compare Jules Simon à Cousin, et c’est l’occasion pour Renan de faire l’éloge du ministre — très bien, — du philosophe — je m’abstiens pour cause, — mais encore du littérateur et de le proclamer le premier écrivain du siècle. — Nom de Dieu ! […] Voici l’occasion, disait Bertrand, d’employer la dynamite, c’est un moyen d’économiser vos hommes.

1768. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« Je ne donne pas volontiers mon vieux linge », dit la femme de ménage au mari économe, « car on a mainte occasion de l’employer utilement, et, quand on en a besoin, on n’en trouve pas à prix d’argent ; mais aujourd’hui j’ai rassemblé avec plaisir ce que j’avais de meilleur en fait de chemises et de couvertures, car j’ai entendu dire qu’il y avait dans cette foule des enfants et des vieillards demi-nus.

1769. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

L’Italie cherchait les occasions de devenir libre et grande.

1770. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Ces fréquentes occasions de se voir et de s’entendre avaient noué entre M. 

1771. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Lui ayant ainsi fourni l’occasion de causer, il sembla ne pouvoir cacher plus longtemps son désir de savoir qui j’étais : Dites-moi, je vous prie, reprit-il, qui vous êtes, quelle est votre patrie, et quel est le hasard qui vous amène dans ces contrées.

1772. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

— Je le remplaçai le matin de la bataille, et je ne pensai plus à un tel homme. » Paul-Louis Courier note dans ses œuvres une conversation très brillante qu’il soutint contre la comtesse d’Albany et Fabre dans cette occasion.

1773. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

À cette occasion nous avons entendu parler de vous à cette époque, pour vos actes et depuis pour vos livres.

1774. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Mais il n’eut ni la volonté ni la puissance d’être un artiste : il fit œuvre de théologien, de philosophe, de logicien, jamais pour ainsi dire œuvre d’écrivain ; dans aucune de ses polémiques, il ne fit un de ces livres « absolus » qui dépassent l’occasion d’où ils naissent et lui survivent.

1775. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Fontenelle ne triomphe pas des travers des savants ; il omet tout ce qui sert à la malice sans servir à l’exemple : mais il est plein de détails sur les qualités, et il ne manque aucune occasion de faire voir quel lustre la vérité reçoit des mœurs aimables ou fières, des vies pures et cachées, des belles morts de ceux qui se dévouent à la chercher.

1776. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Nous aurons l’occasion d’y revenir65 ; en attendant, je voudrais montrer encore quelques-unes des contraintes dont la question d’argent ligotte le talent et parfois la conscience des écrivains.

1777. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Quant au jugement de différence, il n’est autre chose que la réflexion sur le sentiment de différence, réflexion qui a lieu principalement lorsque le sentiment de différence a eu plusieurs fois l’occasion de se produire.

1778. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Camille Mayran, petite-nièce de Taine, a obtenu à l’occasion de ce premier roman le Grand Prix du roman de l’Académie française.

1779. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

J’aime autant cette race des clowns que M. de Goncourt lui-même, et je comprends peut-être aussi passionnément que lui la poésie de ces hommes, dans lesquels le corps est souvent plus spirituel, dans ses évolutions, que bien des intelligences dans les leurs… Je me permettrai de le dire ici, puisque l’occasion s’en présente, j’ai toujours été un grand hanteur de Cirques, un amateur de ces spectacles physiques qui ne me donnent pas qu’un plaisir des sens, quoiqu’il y soit aussi, mais un plaisir intellectuel bien autrement profond et raffiné.

1780. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Il n’y a de sincérité et de nouveauté possible dans l’architecture contemporaine qu’à l’occasion des gares de chemin de fer et des palais de cristal. […] Deux opinions se combattent sur la valeur et l’influence du précepte : les uns semblent considérer la règle comme douée par elle-même d’une puissance virtuelle, comme étant la cause, ou tout au moins l’instrument et l’occasion de la production du bien et du beau. […] Le besoin, l’expérience, l’industrie laborieuse, en sont les occasions, mais non pas l’origine. […] Quoi qu’on en puisse dire des petites occasions qui ont amené les grandes découvertes, des petits faits accumulés dont on a construit l’édifice des vérités générales, c’est par des actes instinctifs, par de véritables révélations, que tous les principes ont été trouvés.

1781. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Chacune de ses pièces a été pour lui l’occasion d’études historiques et archéologiques dans lesquelles il s’est complu, attardé avec délices. […] Havard : « À l’occasion du mariage de M. de Thiange, M. de Coulanges écrit que madame de Montespan ouvrit sa porte au public et reçut, étant couchée, les compliments de tous ceux qui lui voulurent parler. […] Mon excuse est que j’ai plusieurs fois déjà marqué l’admiration que m’inspirent les sonnets magnifiques de M. de Heredia, et que je ne négligerai jamais les occasions de la témoigner encore. […] En ces trois occasions il agit ou tenta d’agir au pire des intérêts de la France qui étaient assurément de ne point dépendre du pape, de garder le Roussillon et d’ajouter la Bretagne au domaine royal ; aussi l’honnête de Thou le traite-t-il, dans son Histoire, de scélérat et de traître, et le cardinal du Bellay d’« homme apparent de grande sanctimonie, mais de grande hypocrisie au fond ».

1782. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Dans une ode à Marie de Médicis, à l’occasion de son mariage, c’est le réformateur qui a écrit cette vigoureuse et imposante strophe : Ce sera vous qui de nos villes Ferez la beauté refleurir, Vous qui de nos haines civiles Ferez la racine mourir ; Et par vous la paix assurée N’aura pas la courte durée Qu’espèrent infidèlement, Non lassés de notre souffrance, Ces Français qui n’ont de la France Que la langue et l’habillement. […] Si j’évitais de faire le bien, pour ne pas le faire à la façon de mon père, je ferais le mal, en manquant l’occasion de faire le bien.

1783. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

L’occasion s’en offrit bientôt ; les Anglais la firent naître. […] Jacquemont se lève au milieu de ce tumulte étourdissant ; quelle occasion pour faire un discours de propagande !

1784. (1900) La culture des idées

« Après des jours, des semaines ou des mois, si on a l’envie ou l’occasion d’exprimer son opinion sur le même sujet, on découvre, à son grand étonnement, qu’on a subi une véritable révolution mentale, que les anciennes opinions, dont on se considérait jusque-là comme réellement convaincu, ont été complètement abandonnées et que les idées nouvelles se sont tout à fait implantées à leur place. […] Que, dans la disposition la plus ordinaire, trois nefs et un triple portail, il y ait une allusion à la Trinité, c’est moins invraisemblable, quoique rien ne le certifie ; mais que l’on ajoute des détails sur la symbolique du toit, des ardoises et des tuiles ; qu’on nous affirme que, d’après Hugues de Saint-Victor, l’assemblage des pierres d’une cathédrale signifie le mélange des laïques et des clercs, nous avons plutôt envie de sourire que de nous compoindre, et, par surcroît, nous serons presque indignés que l’on choisisse l’occasion d’une citation presque absurde pour écrire le nom du plus original et du plus grand des mystiques du moyen âge38. […] Mais les Germains appliquaient, en matière d’adultère, la peine de mort, et ils avaient occasion de l’appliquer. […] Conseils familiers à un jeune écrivain74 « … Quiconque raccourcit une route est un bienfaiteur du public et de chaque personne particulière qui a occasion de voyager par là. » Jonathan Swift, Lettre d’avis à un jeune poète (1720).

1785. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Celui-ci n’est pas, comme l’ancien opéra, une pièce grave ou gaie sur laquelle est adaptée de la musique, dont l’action s’interrompt de temps à autre pour laisser aux effusions du musicien l’occasion de se produire ; ce n’est plus la chose composite où des fragments de composition littéraire se juxtaposent à des fragments de composition musicale, c’est tout justement le contraire. […] N’étant pas au courant des idées de Wagner, ne les connaissant qu’à travers les travestissements perfides qu’en ont donnés les adversaires de son art en Russie, n’ayant probablement jamais eu le loisir ou l’occasion d’approfondir les mystérieux phénomènes dont je viens de parler, Tolstoï se fait de l’art de Wagner une représentation tout à fait erronée et en raisonne à faux avec la sérénité de l’inconscience. […] « Une œuvre, dit-il, peut être belle, poétique, riche d’effets, intéressante, mais elle n’est pas une œuvre d’art, si elle n’éveille pas en nous cette émotion toute particulière : la joie de nous sentir en communion d’art avec l’auteur et avec les autres hommes. » Cela n’est pas exact, car la puissance spirituelle d’une œuvre peut ne pas se manifester en toute occasion, ne pas produire son effet immédiatement, demeurer même, pendant un temps assez long, inefficace à l’égard d’une génération entière, et même de plusieurs générations. […] « On ne devrait parler, dit-il, que lorsqu’on ne peut se taire, et ne parler que des choses que l’on a déjà surmontées ; — tout le reste n’est que bavardage, littérature, impudeur. » Et il explique que déjà en 1876, lorsqu’il publia son discours triomphal en l’honneur de Richard Wagner à l’occasion des fêtes de la victoire de Bayreuth, — « car Bayreuth doit être considéré comme le plus grand triomphe que jamais un artiste ait remporté », — il avait vaincu en lui le wagnérisme.

1786. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Sur cette ligne étroite, il avance exempt d’embarras et de méprises, sans être jamais dérouté par les heurts ou les changements du contour, sans permettre au fin sourire de la politesse de quitter jamais ses lèvres, sans manquer une occasion d’accueillir par le rire de la belle humeur les balourdises de son voisin. […] Un meilleur eût mérité de ne pas être sacrifié à cette occasion ; un pire n’aurait pas répondu à notre idée. […] A better man ought not to have been sacrificed to the occasion ; a worse had not answered the purpose.

1787. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Pourquoi ne feriez-vous pas, à l’occasion du Centenaire de la révolution française, l’examen de conscience du dix-neuvième siècle ? […] Même en supposant que l’Exposition de 1889 doive être la dernière occasion qu’auront les hommes de se réunir pour se livrer à la gaieté et s’amuser d’enfantillages, cette pensée mélancolique ne serait pas de nature à nous la rendre moins poétique et moins suggestive. […] «… Quoi qu’il en soit, j’ai eu tort, puisque j’ai eu le malheur d’être l’occasion pour vous de la moindre peine ; je m’en frappe la poitrine comme d’une mauvaise action, et même comme d’une ingratitude, puisque vous m’aimiez et que je vous honore dans mon cœur.

1788. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

L’occasion s’en fit attendre longtemps.

1789. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

On ne connaît pas leur occasion ni leur cause ; on ne connaît pas même ces lois : il faudrait connaître minutieusement l’histoire de ces milliers de peuples qu’elles ont régis tour à tour.

1790. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

À l’occasion le cadre s’agrandit : Boursault396 porte le premier sur le théâtre le journalisme, puissance nouvelle et mœurs nouvelles ; il fait défiler les originaux qui assiègent le bureau du Mercure galant : avec assurance, il met le doigt sur la plaie, sur ce coup de fouet donné à la vanité par la publicité affriolante du journal, sur la passion de réclame qui va corrompre jusqu’aux plus obscurs et moindres mérites.

1791. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Mais j’entends la voix d’une âme qui chante à l’occasion de ces objets : elle ne me les montre pas, elle se montre par eux à moi, et le paysage est un hymne.

1792. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Anatole trouvait dans la misère les coudées franches de sa nature, la libre expansion, l’occasion de développement de goûts inavoués qui portaient ses familiarités vers les inférieurs etc.

1793. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

L’interlocuteur ne perd pas une occasion d’en tirer parti.

1794. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

La passion ne s’y montre pas non plus, et j’entends par là non l’intérêt passionné qu’un écrivain met à défendre une croyance commune, mais la vanité qui y trouve une occasion, ou le tempérament qui s’y donne cours.

1795. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Les règles générales ne sont que des expédients mesquins pour suppléer à l’absence du grand sens moral, qui suffit à lui seul pour révéler en toute occasion à l’homme ce qui est le plus beau.

1796. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Il n’allait jamais à l’église et évitait toutes les occasions où il eût fallu manifester une foi religieuse matérielle.

1797. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Nous aurons occasion d’y revenir dans notre deuxième livre, la composition des évangiles ayant été un des faits les plus importants pour l’avenir du christianisme qui se soient passés dans la seconde moitié du premier siècle.

1798. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Saint-Saëns me fournit l’occasion de déclarer, conformément à la vérité, que, parmi beaucoup d’autres artistes et personnalités distinguées de Paris, M. 

1799. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Le second vol commis par un voleur n’est jamais identique au premier ; ce n’en est pas moins un vol, et on peut prévoir que, si Cartouche a une bonne occasion de voler pour la seconde fois, il en profitera.

1800. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

En effet, il est évident que ces milieux, loin d’avoir formé les artistes, puisqu’ils n’ont pas d’existence antérieure connue, ont été formés par eux, à l’occasion de la production de leurs œuvres.

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