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1585. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

Je viens de lire son Gustave III avec toute l’attention que mérite un livre d’histoire, et particulièrement un livre d’histoire sur un homme qui, jusqu’ici, n’a pas été jugé, et sur lequel nulle plume, de celles-là qui fixent la lumière et clarifient la renommée, n’a fait tomber ce jour terrible qui reste une immortalité.

1586. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

II Et ceci dépasse de beaucoup la personnalité du comte de Fersen, si touchante qu’elle soit, et il en est peu d’aussi touchantes… Venu de Suède en France et grand seigneur dans son pays, ami de Gustave III, de ce seul Roi de battement de cœur royal qu’il y eût alors en Europe, le comte Jean-Axel de Fersen, officier supérieur en Suède, le devint en France, croyant servir la Suède encore en servant la France, tant la France et la Suède, de temps immémorial, étaient unies.

1587. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

À cela près de deux ou trois peut-être, j’ai dit toutes les sources dans lesquelles l’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution a puisé son livre, et on vient de voir qu’elles ne sont ni bien nombreuses, ni bien profondes, ni bien difficiles à trouver.

1588. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

… Spontané de génie sur mer comme le grand Condé le fut sur terre, pour être Nelson, comme l’autre fut Condé, s’étant tout simplement donné la peine de naître, inspiré, illuminé, rapide, Nelson fut d’âme ce qu’il était de génie, tout aussi naïf, tout aussi involontaire et tout aussi résolu à aller devant lui à travers tout obstacle, et ses fautes mêmes vinrent de cette spontanéité téméraire de cœur qui le fit se donner sans se reprendre — candide jusqu’à l’aveuglement — à une femme qui l’a déshonoré un jour ; car derrière Lady Hamilton il y a Carracciolo, derrière le vice il y a un crime, derrière le serment profané de l’époux à l’épouse il y a le serment militaire, le serment de l’homme aux hommes, honteusement violé !

1589. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

un phénomène bon enfant, sans charlatanisme, sans tromperie, sans trompe et sans trompette, qui, malgré la réputation qui lui vient de Paris, tout doucement, goutte par goutte, flot par flot, comme l’eau vient à l’écoute-s’il-pleut de sa paroisse, n’a pas cessé de vivre à l’écart, au fond de sa province, y continuant son petit train (un train silencieux) de savant, d’annotateur et de critique.

1590. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Le monde, puisqu’il s’agit de son goût pour une œuvre qui ne fut jamais faite pour lui, lit avec avidité l’Imitation, et ne veut pas lire l’Évangile, et les raisons de cela ne viennent pas de l’Imitation.

1591. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Et, comme La Fontaine, qui venait de lire Baruch et qui disait à tout le monde : « Avez-vous lu Baruch ? 

1592. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.

1593. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Cette réaction contre les mœurs du temps, comme dit Alceste, selon du Boulan, ne vient pas de si haut.

1594. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Seulement, ici, ce fond est si franchement et si juvénilement littéraire, que la Critique lui doit encouragement et sympathie, surtout dans un temps où la littérature, pour des intérêts moins nobles et moins purs, est lamentablement trahie… Eh bien, parmi le groupe de jeunes gens qui desservent la Revue française, voici Henri Cantel, un poète qui réunit en volume les poésies jusque-là dispersées dans le recueil que nous venons de signaler.

1595. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

L’une vient de l’Enfer, l’autre y va.

1596. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

Rentré en France, il allait entrer dans la célébrité, qui n’est belle que quand on est jeune, mais il venait de dépasser ces vingt-cinq ans regrettés de Byron et le livre finit tout à coup… Ce n’est que quelques pages où l’auteur n’est jamais, mais où il y a Lamartine et Lamartine tout entier.

1597. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Homme de génie, secoué par la conscience qu’il est fait pour le commandement, et d’une ambition tellement effrénée qu’elle en est épouvantablement maladroite et qu’elle en devient un jour presque sacrilège, il a, ainsi que le dit un des personnages du roman, la folie de la mitre, comme il aurait dû avoir la folie de la croix, et c’est cette folie de la mitre qui en fait, tout le long du roman, le furibond torrent de haine et de colère humaine que le prêtre ne peut endiguer, mais dont l’Église, à la fin et malgré tout, s’empare, parce qu’elle a reconnu, elle, le lynx divin, aux yeux maternels, que cette tempête d’homme assagi par elle peut avoir, un jour, vertu d’archevêque, et peut-être de Pape dans l’avenir… Le livre de Ferdinand Fabre, dont je viens de dire la conclusion, est, au fond, — si vous en ôtez deux ou trois nuances d’opinion que je n’y voudrais pas voir parce qu’elles blessent mon catholicisme, — un livre écrit à la gloire du prêtre et de l’Église, de cette Église à qui ses ennemis voudraient de petites vertus dont ils pussent se moquer, et non de grandes, devant lesquelles ils tremblent !

1598. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Heureusement qu’ils ont des provisions, ces comédiens, car ils ne souperaient pas chez le baron de Sigognac, qui vient de finir son dernier morceau de pain quand ils arrivent ; seulement, après avoir soupe de leurs propres victuailles, ils couchent sous ce toit presque croulé qu’ils préfèrent encore, contre les rigueurs du temps, à leur carriole ouverte aux vents et à la pluie.

1599. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Il vient de sortir du séminaire, cet abbé Julio, dont le vieux cardinal-archevêque de T… a fait son secrétaire, son bichon épiscopal.

1600. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

C’est lui à qui on vint annoncer au milieu d’un sacrifice que son fils venait de mourir : il avait une couronne de fleurs sur la tête, et il l’ôta.

1601. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Je viens de dire que tel de ses sonnets rappelle les chansons du Châtelain de Couci. […] Il venait de mettre pied à terre à la porte d’une hôtellerie, lorsqu’un cavalier inconnu l’assaillit brusquement. […]   C’est en 1554 que le docte Henri Estienne publia les poésies d’Anacréon, qu’il venait de découvrir. […] de vouloir que la rougeur du sang dont est teint le poignard d’un homme qui vient de s’en tuer lui-même soit un effet de la honte qu’a ce poignard de l’avoir tué !  […] mais le dernier tonnerre                 Vient de s’éteindre sous les flots.

1602. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Cette musique est triste et pathétique comme toute musique, profonde, mais elle vient de la réalité saine, éternelle, divine. […] Et la page que je viens de citer ne contredit pas cette idée, mais tout de même elle la tempère. […] Barrès ne lui vient pas de la matière même des lieux communs qu’il a mis en « cantilènes », mais bien de ceci, que ce traditionalisme est le résultat et le fruit mûr d’une vie intérieure, qu’il a poussé comme un fruit naturel et authentique dans le jardin de Bérénice. […] Les dessous du « Journal » Un être n’est canalisé dans la vie intérieure que par des obstacles venus de lui-même ou des choses. […] La République de Genève, naguère morceau du département du Léman, venait de reconquérir la liberté de disposer d’elle-même, et cette liberté était liée à la défaite de la France.

1603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Il me serait pénible d’admettre que l’on pût voir, en ce que je viens de dire, quelque intention de paradoxe. […] Notre peine vient de la leur, qui est juste. […] La sincérité vient de naître dans la parole rythmée et rimée. […] Justement, nous venions de travailler ensemble pendant bien des semaines, lui, Emmanuel Chabrier et moi, lorsque j’appris qu’on désespérait de le sauver. […] Stuart Merrill ; mais s’il avoisine les poètes que je viens de nommer, il ne leur ressemble

1604. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Mais en somme, chez Shakspeare comme chez les autres, c’est l’imagination du public qui est le machiniste ; il faut qu’elle se prête à tout, remplace tout, accepte pour une reine un jeune garçon qui vient de se faire la barbe, supporte en un acte dix changements de lieu, saute tout d’un coup vingt ans3 ou cinq cents milles, prenne six figurants pour quarante mille hommes, et se laisse figurer par un roulement de tambour toutes les batailles de César, de Henri V, de Coriolan et de Richard III. […] Le catholicisme, réduit aux pratiques extérieures et aux tracasseries cléricales, vient de finir ; le protestantisme, arrêté dans les tâtonnements ou égaré dans les sectes, n’a pas encore pris l’empire ; la religion disciplinaire est défaite, et la religion morale n’est pas encore faite ; l’homme a cessé d’écouter les prescriptions du clergé, et n’a pas encore épelé la loi de la conscience. […] L’âge imbécile qui vient de finir demeure enfoui sous le dédain avec ses radotages de versificateurs et ses manuels de cuistres, et parmi les libres opinions qui arrivent de l’antiquité, de l’Italie, de la France et de l’Espagne ; chacun peut choisir à sa guise, sans subir une contrainte ou reconnaître un ascendant. […] Pour vos noms de catin et d’homicide, ils viennent de vous ; comme lorsqu’un homme crache contre le vent, son ordure lui revient à la face. » Argument contre argument, elle a une parade contre tous les coups, une parade et une riposte79. « Vous m’avez déjà mise à l’aumône, et vous voulez encore me perdre. […] Je ferai la moitié du chemin pour aller au-devant de ton arme… Un coup viril que tu viens de faire là.

1605. (1894) Études littéraires : seizième siècle

L’état intellectuel que nous venons de marquer est celui qui suscite les idées en forçant pour ainsi dire l’homme à les chercher sans cesse5. […] Ce que nous venons de voir, c’est bien le fond de Rabelais ; c’est bien sa pensée intime et son penchant le plus naturel. […] Les quelques lettres que nous avons de lui sont très soignées et un peu du même ton que ce que je viens de citer. […] Prétendez-vous qu’elle vient de vous ? […] Non, certes ; la foi même vous vient de Dieu, comme le reste.

1606. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ce mot qui vient de fleurir, c’est la mère elle-même qui l’a semé, car si le langage est une fonction, il faut lui donner les matériaux sur lesquels elle puisse s’exercer. […] Tartufe, selon les saisons, vient de Genève ou du Gesù. […] Ce n’est pas la conscience, c’est la chair qui regimbe, sur les bords de la Seine, contre un dogmatisme venu de Jérusalem. […] Un paysan vint de soixante lieues, à cheval, lui demander « s’il n’y avait pas une somme d’argent de cachée dans la maison de son père, qui venait de mourir ». […] Je songe à l’hôpital parce qu’une vieille dame vient de mourir, ayant donné beaucoup d’argent pour de telles fondations qui pourraient être pieuses, c’est-à-dire humaines.

1607. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Ils n’avaient rien de plus à examiner que le goût littéraire du siècle qui venait de finir ; il fallait le comparer, sous ce rapport, avec les temps antérieurs, et rechercher quelles formes nouvelles avaient adoptées les arts de la pensée. […] Le meilleur moyen d’aller en avant, c’est de regarder la route qu’on vient de faire. […] Mais le dix-huitième siècle offrit en France un tableau qui ne ressemble en rien à celui que nous venons de voir. […] Bien au-dessus de ceux que nous venons de nommer, et sans marcher sous aucune de leurs bannières, brillait Rousseau. […] La licence succède rapidement à la contrainte qui vient de cesser.

1608. (1940) Quatre études pp. -154

Elle permet d’appeler à Bryn Mawr, chaque année, un savant, ou un artiste, ou un critique, ou un professeur, qui peut venir de quelque endroit que ce soit de l’Amérique, ou du globe. […] Sa célébrité ne vient pas de quelque nouveauté audacieuse, mais bien plutôt de l’excellence de son conformisme, paré de la douceur virgilienne de ses vers. […] Dans les mêmes thèmes poétiques, développés à peu près aux mêmes époques en France ou en Angleterre, en Italie ou en Allemagne, n’est-il pas possible de distinguer des différences irréductibles, qui viennent de psychologies nationales obstinément vivaces ? […] La poésie populaire, comme nous l’avons cherchée, séduits par les théories et les exemples qui nous venaient de nos voisins du Nord ! […] Les négations que nous venons de rappeler sont trop massives pour être tout à fait vraies.

1609. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

« Le mérite de mes livres, disait sérieusement un bibliophile, qui vient de vendre sa bibliothèque, — très cher : le mérite de mes livres, c’est qu’ils n’ont jamais été ouverts. » Jeudi 19 mars Elle est vraiment originale, cette pensée du Japonais Hayashi, qu’il émettait hier : « Pour les idées philosophiques, nous ressemblons un peu, nous les Japonais, à un collectionneur ayant une vitrine, et n’y introduisant que les choses qui le séduisent tout à fait, sans trop se demander au fond le pourquoi de cette séduction. » Vendredi 20 mars Un des leader du parti républicain, dans un dîner, où il y avait quelques droitiers, formulait, à ce qu’il paraît, un De profundis prochain de la République, à peu près en ces termes. […] L’amusant c’est qu’il combat ces petits excès de gueule avec quelques gouttes de laudanum tirées d’une petite fiole, qu’il porte toujours sur lui, et qui vient de jeter l’effroi dans le buffet d’une gare, où l’on nous a pris pour un convoi de cholériques. […] Il venait de réciter dans un salon une petite machine en vers, qui l’avait fait couvrir d’applaudissements. […] Mercredi 9 décembre Desprez, cet enfant, cet écrivain de vingt-trois ans, vient de mourir de son enfermement avec des voleurs, des escarpes, de par le bon plaisir de ce gouvernement républicain, — lui, un condamné littéraire !

1610. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Aujourd’hui, je vois Hébert, et lui demande, s’il faut ramasser les éléments de l’illustration du livre, il me répond que les Didot renoncent à la publication, devant l’article qui vient de paraître dans la Revue des Deux Mondes, et il me tend un article de M.  […] Il me dit cela, à propos de la commande que vient de lui faire le gouvernement du « Baiser », et qui doit être exécuté en marbre, dans une figure plus grande que nature, et qu’il n’aura pas le temps de préparer à sa manière. […] Jeudi 14 juin Rodin le sculpteur disparaît quelquefois de chez lui, pendant quelques jours, sans qu’on sache où il va, et quand il revient, et qu’on lui demande où il a été, il dit : « Je viens de voir des cathédrales !  […] Réjane qui vient de jouer le tableau des fortifications est rappelée, et applaudie à tout rompre… Je me sauve, de peur que ça se gâte.

1611. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Un particulier ayant ce seul corps de mon Histoire universelle, pourra se passer de toutes les autres histoires dont je viens de parler. […] Quand on a les livres que nous venons de citer dans son cabinet, on peut se passer des abrégés de Chevreau, de Dupin, de Vallemont, &c. […] Tous les historiens dont nous venons de parler, ont écrit en grec. […] Le savant Cardinal que nous venons de nommer a traité le même sujet ; mais il a trop pensé à plaire, & il a rabaissé la majesté de l’histoire par une pureté de style trop étudiée.

1612. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Je sais trop que cette théorie de sélection naturelle, basée tout entière sur des exemples analogues à celui que je viens de donner, peut soulever les mêmes objections qu’on avait d’abord opposées aux idées victorieuses de sir Ch. […] Si nous interrogeons la nature, pour lui demander la preuve des règles que nous venons de formuler, et que nous considérions quelque région étroite et isolée, telle, par exemple, qu’une île océanique, quoique le nombre total des espèces qui l’habitent soit très petit, ainsi que nous le verrons dans notre chapitre sur la distribution géographique, cependant un grand nombre de ces espèces se trouvent être autochtones69, c’est-à-dire formées dans la localité même et nulle autre part. […] Le docteur Hooker a récemment démontré que dans le coin Sud-Est de l’Australie, où récemment de nombreux envahisseurs venus de différents points du monde se sont successivement établis, les espèces indigènes ont été de beaucoup réduites en nombre. […] Nous venons de voir aussi que la sélection naturelle conduit à la divergence des caractères et à l’extinction fréquente des formes intermédiaires et moins parfaites.

1613. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Or les passages descriptifs des Recherches que nous venons de citer contredisent le fait invoqué ; car ils impliquent que, dans bien des cas, l’idée précède le mot dans la conscience [ch. […] Sophiste, p. 263-264 : « Pensée et discours […], c’est la même chose, avec cette seule différence que le dialogue intérieur de l’âme avec elle-même et sans la voix […] s’appelle pensée, tandis que ce qui vient de la pensée par la bouche avec des sons articulés s’appelle discours. […] Ces chapitres sont loin d’épuiser le sujet dont les discussions qui précèdent viennent de montrer l’étendue : leur objet propre est la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole intérieure n’est pas seulement un fait intéressant par ses caractères distinctifs : ce fait est à peu près universel dans l’humanité, à peu près constant en chacun de nous ; on ne saurait pourtant dire qu’il est nécessaire, et en tout cas, il ne saurait être primitif ; son extension, son histoire, ses causes, mériteraient d’être étudiées à part ; de même aussi les perturbations qu’il éprouve dans certains états de l’âme qui ne sont pas l’état normal. […] Tant d’éléments différents concourent à produire et à varier la parole intérieure, surtout à la rendre universelle et constante, que la plupart des questions psychologiques seraient engagées dans l’étude complète dont nous venons de tracer le programme.

1614. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

Comme un homme qui vient de faire cent discours et d’embrasser cent mille hommes » (toujours le poëte qui se pose un peu). — « (M.)

1615. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

En indiquant Fortunio qui vient de paraître, je ne prétends certes pas en donner l’analyse ni en parler longuement.

1616. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Deplace : « Mais que dites-vous, monsieur, de l’idée qui m’est venue de voir à la tête du livre un petit avant-propos de vous ?

1617. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

D’autre part, à lire Voltaire, on saisit bien l’ensemble des guerres, ou l’ensemble de l’administration financière : mais les rapports de ces parties entre elles, l’action et la réaction réciproques de la politique extérieure, de la politique intérieure, des guerres, de l’administration, de la vie de la cour, comment la situation de la France à chaque année du règne et le développement ultérieur de chaque partie de l’histoire dépendent du développement antérieur de toutes les parties, comment tout vient de tout et aboutit à tout, voilà ce qu’on ignore.

1618. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Hervieu nous donne enfin un roman agréable dont l’attrait vient de l’observation fine d’un milieu amusant.

1619. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Parfois je m’arrête pour prêter l’oreille à ces tremblantes vibrations, qui me paraissent venir de profondeurs infinies, comme des voix d’un autre monde.

1620. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

C’est une insupportable accumulation d’images scientifiques ou industrielles : « Hier, aujourd’hui, demain, bouillonnant dans le creuset de l’heure trouble. » — « L’or venait de circuler par mille voies nouvelles, les chemins de fer, les chemins vicinaux, tout un réseau artériel et veineux.

1621. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

« Ce qui me fait le plus craindre, écrivoit le président Bouhier à son adversaire, c’est le parallèle de votre excellence traduction de Virgile, dont vous venez de nous donner quelques échantillons, avec ma foible poësie. » Celui-ci répondit à ces choses obligeantes par d’autres aussi flatteuses pour le président.

1622. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Il entend parler du pere Rapin et de Monsieur Dacier, dont il vient de rapporter les jugemens sur les tragédies françoises, jugemens qu’il adopte avec d’autant plus de plaisir qu’il a composé son ouvrage, principalement pour montrer la supériorité de la tragédie ancienne sur la tragédie moderne.

1623. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

Ceux qui ne connoissent pas d’autres théatres que le théatre françois, ne comprendront pas d’abord tout le sens du passage de Quintilien que je viens de citer.

1624. (1757) Réflexions sur le goût

Le plaisir que nous fait éprouver un ouvrage de l’art, vient ou peut venir de plusieurs sources différentes ; l’analyse philosophique consiste donc à savoir les distinguer et les séparer toutes, afin de rapporter à chacune ce qui lui appartient, et de ne pas attribuer notre plaisir à une cause qui ne l’ait point produit.

1625. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

On vient de le voir à la page précédente, il y a eu de par le monde une autre sœur que Mme Auguste Craven, qui, elle aussi, a parlé d’un frère qu’elle aurait immortalisé, s’il n’avait pas été de force à s’immortaliser tout seul, c’est Eugénie de Guérin.

1626. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Selon nous qui venons de le relire, c’est un écrivain sans vue et sans style, et nous défions Paris lui-même de citer de lui une page ou une phrase qui soit timbrée de cette marque indéniable et si facile à reconnaître qu’on appelle (quelle qu’en soit la force ou la faiblesse) le génie de l’écrivain.

1627. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Béranger venait de nier la présence réelle, c’est-à-dire d’un coup tout le Christianisme dans son dogme générateur, et le concubinat, passé presque à l’état d’institution, avait eu l’ambition du sacrement.

1628. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

Mais il ne fut point duc, et tout son mal vient de là, même intellectuellement.

1629. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Torpilles caressantes de la langue qu’elles ont engourdie, elles l’alanguissent sous prétexte de tendresse, elles la pâlissent sous prétexte de distinction, et si elles avaient pu lui soutirer tout le sang de ses veines, à cette langue généreuse qui venait de bouillonner avec les passions de deux siècles, elles l’eussent remplacé comme on remplace le sang des morts, par des infusions de parfums.

1630. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

… Pour ma part, je n’ai pas très bien vu ce que l’information pure et simple a gagné au livre de Fournier ; je n’ai pas vu quelles modifications importantes en sont résultées dans l’ordre des connaissances, ordinaires ou vulgaires, — et, excepté le divertissement qui vient de toute nouveauté pour la masse des esprits ennuyés et superficiels, heureux et surpris de trouver un passe-temps dans des études qui devraient toujours rester sévères, excepté le divertissement des enfants et des femmes qui a fait son succès, je ne vois rien en l’Esprit dans l’histoire qui le recommande aux esprits seulement curieux.

1631. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Le mal vient de plus loin ; il tient à quelque chose de plus profond qu’un manque de justesse et d’architecture : il tient à la conception historique de Castille, aux racines mêmes de l’homme et du livre, et c’est ce qu’il nous faut d’abord signaler.

1632. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Et en écrivant cela, Henri, qui venait de protester publiquement contre l’excommunication du Pape, ne trompait plus, — il disait son secret.

1633. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Après Laclos vient de Sade, sous la plume de MM. de Goncourt ; de Sade, dont ils ne disent qu’un mot et qui suffit : « Il vint pour mettre, avec le sang des guillotines, la Terreur dans l’Amour… C’en est assez, — ajoutent-ils, — ne descendons pas plus bas, ne fouillons pas plus loin dans les entrailles pourries du xviiie  siècle.

1634. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Un jour, l’auteur de l’étude que voici — à propos du livre d’Eckermann qui venait de paraître — risqua sur Gœthe un premier mot dont ce livre sera le second.

1635. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Sa prose, dans mes sensations à moi, ne brille ni ne brûle tant que cela… Quand on la lit, et je viens de la lire, on est même frappé des qualités entièrement opposées à celles de cette poésie dont elle est la sœur, et qui, colorée et toujours chaude, a fini, sous la pression d’un temps maudit, par s’embraser comme les feux du Styx pour les scélérats que le poète, exaspéré de cette poésie terrible, y plongea.

1636. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Supposez, comme je le crois, que ces contradictions qui y pullulent et dont nous vous montrerons quelques-unes, sans pouvoir, à mon grand regret, donner un tableau intégral des autres, supposez que ces contradictions viennent de l’esprit de justice d’un historien qui aime et qui n’en dit pas moins ce qu’il voit contre ce qu’il aime, on est toujours en droit de se demander comment il se fait que le heurt, l’achoppement, les soufflets de ces contradictions à travers lesquelles l’historien intrépide s’avance sans broncher, ne l’avertissent jamais des dangers qu’il court dans ce Colin-Maillard auquel il joue entre les faits et les sympathies de sa pensée ?

1637. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Il venait de se déclarer républicain.

1638. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Nous croyons même que la première échancrure faite à la réputation de l’auteur de la Démocratie en Amérique pourrait bien venir de cette publication sentimentale et imprudente.

1639. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

IV Quand il la rencontra pour la première fois, c’était à Coppet, chez Madame de Staël, en 1807, où elle passa entre eux deux sans lui donner le coup de coude au cœur qui nous avertit que c’est là notre destin qui vient de passer !

1640. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Il a senti le défaut qui ne venait pas de lui : la monotonie.

1641. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Le peuple connaissait déjà le grand homme du ciel que la terre venait de perdre, avant qu’aucun journal en eût charrié la gloire jusqu’à lui.

1642. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Ni la lecture des œuvres de Bossuet, ni ses lettres, ni ses Élévations, ni ses écrits mystiques, ni cent passages de ses sermons, n’ont pu modifier ce jugement faux, coulé en plomb dans le moule à bêtises de la tête des sots, lequel jugement vient de la gloire de Bossuet et de l’éclat extérieur de sa vie, mais qu’une autre partie de cette vie pourrait réfuter, comme ses œuvres, si l’on prenait la peine de l’invoquer !

1643. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Seulement, en la relisant à tête reposée, comme je viens de le faire dans le texte revu à froid que l’on publie, toute cette blague, puisque blague il y a, de l’aveu même du blagueur, ne me paraît pas organisée de manière à surprendre l’opinion de ceux même qui croient à la philosophie, et à recommencer son succès.

1644. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Pour ma part, il est dans notre histoire de France deux grandeurs auxquelles je défends à toute plume qui n’est pas catholique de toucher, et c’est précisément ce saint Louis sur lequel Guizot vient de mettre sans façon sa main protestante, et Jeanne d’Arc !

1645. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Jules de Gères — comme nous allons le voir — a souvent dans le talent cet hermaphrodisme harmonieux qui vient de la Force saillant dans la Grâce, mais il n’en appartient pas moins exclusivement en poésie à ce que je me permets d’appeler le genre gazelle.

1646. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Les Poésies qu’on vient de publier ne sont pas seulement un livre inédit qui a couru peut-être chance d’être oublié, c’est toute une Mme Valmore inédite et inconnue !

1647. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

L’histoire militaire venait de finir et l’histoire littéraire allait naître.

1648. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Je ne dis pas qu’elle ne puisse exister dans une autre littérature que la nôtre, puisque je viens de parler de Walter Scott, mais elle y est excessivement rare, — et jamais, jamais dans la proportion qu’elle a dans La Fontaine.

1649. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Il est, je viens de le dire, de la famille française des Rabelais, des Régnier, des Molière, des Boileau, de ces esprits les plus mâles d’entre nous, et par là il se retrouve plus classique que Barthélemy et Barbier.

1650. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

L’auteur de La Chanson des gueux, qui se chauffe avec les ossements des tombes et des têtes de morts tant il est affamé de flamme et de tableaux d’un tragique effréné, l’écrivain moins puissant, mais non moins ardemment épris de choses physiques, qui a écrit Les Morts bizarres et Les Caresses, et qui couve, en ce moment, comme le Chaos et la Nuit couvèrent l’Amour dans une terrible mythologie, l’œuf monstrueux de ses Blasphèmes, vient de nous faire, en Madame André, le livre le plus retenu, le plus contenu, le plus rassis, le plus didactique, le plus sage de la sagesse humaine, et le plus en dissonance et en contraste avec ce qu’il nous avait donné le droit de croire ses incoercibles instincts.

1651. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

et de distiller, si on dit vrai, sa goutte de poison homicide, — nous venons de le lire avec soin, et nous pouvons bien affirmer que sans la célébrité et l’intimité trop publique de madame George Sand et d’Alfred de Musset, qui donnent à tout des significations terribles, et qui auraient dû — en fierté, en délicatesse et en pitié, puisqu’elle s’en targue, de pitié !

1652. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

et de distiller, si on dit vrai, sa goutte de poison homicide, — nous venons de le lire avec soin, et nous pouvons bien affirmer que sans la célébrité et l’intimité trop publique de Mme George Sand et d’Alfred de Musset, qui donnent à tout des significations terribles et qui auraient dû, en fierté, en délicatesse et en pitié, puisqu’elle s’en targue, de pitié, l’empêcher d’écrire ce livre d’Elle et Lui dont elle croit orner son déclin, il n’y aurait ici qu’un roman triste, en soi, ni meilleur, ni pire, ni plus nouveau en talent et en morale, que les autres productions de l’auteur d’Indiana, de Jacques et de Leone Leoni 24 !

1653. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Le livre qu’il vient de publier, ce livre révolutionnaire sans but et moraliste sans foi, n’a pas d’autre explication et d’autre signification que le bonheur de se vautrer là dedans, comme un bœuf dans un pâturage !

1654. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

I En voyant ce titre singulier et piquant sur la couverture de ces deux volumes qu’on vient de publier, les braves gens naïfs, qui se prennent au titre des livres, et qui ne sont pas, d’ailleurs, très au courant de la littérature de Russie, ne se douteront guère, à distance, de ce qu’exprime un titre pareil.

1655. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Le vieillard presque aveugle ne voyait pas ceux à qui il venait parler de « nos deuils » :‌ « Vous savez tous vraisemblablement qu’au commencement de la semaine qui vient de s’écouler, j’ai perdu un fils mort pour la patrie, comme tant d’autres, dans la force de l’âge, alors qu’il avait toutes sortes de raisons d’aimer la vie et qu’il la faisait aimer aux autres.

1656. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

On verra, d’ailleurs, par les notes des chapitres qui vont suivre, que nous avons fréquemment utilisé, pour la solution du problème que nous venons de poser, les idées et les faits rassemblés dans la Sociale Differenzierung dans la Division du travail social.

1657. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Outre les éloges et les panégyriques que je viens de citer, il y en eut des milliers d’autres, écrits en latin moderne, dans le cours du seizième et dix-septième siècles.

1658. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Il va retracer dans notre mémoire les grâces que Dieu leur a faites, pour qu’on loue la miséricorde qu’il vient de leur faire.

1659. (1901) Figures et caractères

La révolution de 1830 finissait ; un large pan du passé venait de crouler. […] Elle vient de loin. […] C’est à cet ouvrage que se rapportent les notes qui viennent de voir le jour. […] Il venait de déjeuner avec M.  […] Sully-Prudhomme, lui viennent de Hugo, qui communiqua à M. 

1660. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

En effet, c’est alors le régime féodal qui finit et la vie de cour qui commence, comme c’est aujourd’hui la vie de cour qui vient de finir et le régime démocratique qui vient de commencer. […] Il pénètre en nous et nous le respirons comme la fraîche haleine d’un vent matinal qui vient de passer sur des champs en fleur. […] Vous peindrez la robe de chambre à ramages que je viens de mettre pour vous recevoir, et ce petit déshabillé de velours vert que je porte dessous pour faire le matin mes exercices. […] En même temps le noble paganisme chevaleresque dégénère en sensualité vile et crue340. « Le roi, dit un contemporain, vient de s’enivrer si bien avec le roi Christian de Danemark, qu’il a fallu les porter sur un lit tous les deux… » Les dames quittent leur sobriété, et dans les festins on les voit qui roulent çà et là prises de vin. « Dernièrement, dit un malin courtisan, dans un masque, la chose a fait scandale. […] Les deux fruits ne sont point disparates ; au contraire, ils viennent de la même séve, et ne font que manifester par la diversité de leurs formes deux moments distincts de la végétation intérieure qui les a produits.

1661. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

De tout ce que nous venons de dire, il est aisé de se former une juste idée du jeu muet. […] On ne sait ce qui manque à leur style pour être naïf : mais on sent bien qu’il ne l’est pas ; cela vient de ce que leurs bergers pensent au lieu de sentir, & analysent au lieu de peindre. […] Je viens de la voir : qu’elle est belle ! […] Ce que nous venons de dire des ouvrages dramatiques, peut & doit s’appliquer à tous les genres de Littérature. […] La scene de Cinna, que nous venons de citer, en est un exemple.

1662. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Cependant il me semblait avoir ouï dire de tous côtés, à la mort de ce grand homme, que la littérature venait de perdre son appui, le bon goût son défenseur ; les tyrans qui vexent le monde et les menteurs qui le trompent, leur plus redoutable fléau. […] Ses pensées sur la mort me paraissaient si roides, que, m’appliquant à moi-même le mot que je viens de citer sur un lâche qui craignait de mourir, je me suis dit : Ô l’homme vraiment digne d’être livré à la vie ! […] Marcia était fille de Crémutius Cordus, à qui l’on fit un crime d’avoir loué Brutus, et appelé Cassius le dernier des Romains, dans une histoire qu’il venait de publier. […] Prexaspe dit à Cambyse, assassin de son fils, dont il vient de percer le cœur d’une flèche : Apollon lui-même n’aurait pas tiré plus juste… Harpagus dit à son souverain, qui lui fait servir les têtes de ses enfants, dont il venait de lui faire manger les membres : Tous les mets sont agréables à la table des rois… Et cette bassesse, mon philosophe, remplit votre âme de colère, votre bouche d’imprécations ! […] L’épicurien Diodore vient de se tuer : c’est un insensé, disent les uns ; les autres, c’est un téméraire.

1663. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

La remarque en serait superflue, s’il n’y fallait voir l’origine des travaux mêmes dont nous venons de parler, leur justification, pour ainsi dire, et la raison enfin que nous avons eue de n’en retenir ici que le côté anecdotique. […] J’aurais voulu surtout que tout ce que je viens de dire péniblement de la raison du choix de ses personnages, il m’en eût dispensé en le disant lui-même. […] Le symbolisme contemporain nous est venu de là. […] Pour les raisons que je viens de dire, la mort inattendue de Leconte de Lisle ne m’a rien révélé dans son œuvre que je n’y eusse vu du vivant du poète. […] Bourget, dans sa Préface, en semble avoir surtout aux critiques, et je viens de montrer qu’il n’avait pas tort.

1664. (1923) Nouvelles études et autres figures

Avant lui, ce ne sont que des noms sans voix ou des voix sans nom : les Linus, les Musée, les Orphée qui viennent de la Thrace, on ne sait d’où, et Homère. […] Elle vient de le repousser, et maintenant il faut qu’elle l’attire, qu’elle feigne de partager son ardeur. […] Les deux tiers à peu près venaient de Paris, un tiers de la province, le surplus des colonies et de l’étranger. […] Un chacal venait de traverser la route. […] Le moment venu de lui rappeler sa promesse, Estaunié alla le trouver. « Que voulez-vous que je traite ? 

1665. (1911) Études pp. 9-261

Ce repos, cette passivité des attitudes viennent de ce qu’elles n’ont pas besoin pour s’unir de s’incliner les unes vers les autres, de se rapprocher ni de se nouer. […] Et, soudain, silence imprévu, interruption subite des voix : le peuple confusément s’étonne du crime qu’il vient de commettre, reste interdit, sans comprendre quelle fatalité le pousse. […] Mais l’âme de Gide connaît d’autres mouvements que ceux du désir et de l’extase ; en même temps qu’elle se dénoue et qu’elle se répand, elle se replie, elle songe à rejoindre tous les sentiments qu’elle vient de disperser, elle craint de se trop diviser et de se perdre. […] La coordination des paragraphes vient de la réciprocité des idées et des émotions qui s’accrochent et se tirent mutuellement en secret. […] Ce progrès, cette intention qui sont choses nouvelles dans son œuvre, viennent de ce que Gide ne modèle plus ses livres simplement sur l’attitude de son âme.

1666. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

On croit que Macbeth fut représenté en 1606 ; l’idée de faire une tragédie sur ce sujet, nécessairement agréable au roi Jacques, qui venait de monter sur le trône d’Angleterre, fut probablement inspirée à Shakespeare par une pièce de vers en une petite scène, qu’en 1605, des étudiants d’Oxford récitèrent en latin devant le roi, et en anglais devant la reine qui l’avait accompagné dans la ville. […] Nous venons de citer Apémantus, égoïste cynique, et Timon, dont la vanité inspire la misanthropie comme elle inspira sa libéralité ; vient ensuite Alcibiade, jeune débauché, qui n’hésite pas à sacrifier sa patrie à ses vengeances particulières. […] Un nouveau crime fait arrêter l’enseigne, et il meurt brisé par les tortures. « La femme de l’enseigne, dit Giraldi Cinthio, qui avait tout su, a tout rapporté, depuis la mort de son mari, comme je viens de le raconter. » Il est clair que ce dénouement ne pouvait convenir à la scène ; Shakspeare l’a changé parce qu’il le fallait absolument. […] Mais le passage le plus frappant en ce qu’il n’aurait aucun rapport à la tragédie, si elle n’était destinée à peindre Élisabeth, c’est celui où Pauline décrivant les traits de la princesse qu’Hermione vient de mettre au monde, dit en parlant de sa ressemblance avec son père : She has the very trick of his frown. […] Le jeune homme et son valet changent d’habits et de rôle pour supplanter un vieux rival, et emploient, comme Lucentio et Tranio, un étranger venu de Sienne, qu’ils déterminent à son déguisement de père, en lui faisant croire qu’il y va de la vie pour lui d’être reconnu à Ferrare.

1667. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

La vie profonde qu’ils recèlent et qui leur imprime encore son élan, vient de ce qu’en leur temps ils ont été conçus et réalisés dans la vie, de ce qu’ils ont été vécus sur une scène par des hommes de chair et d’os. […] David vient de fonder son néo-classicisme ; c’est le maître du mode abstrait. […] On vient de découvrir le Shakespeare tout cru que Ducis accommodait aux sauces les plus émollientes. […] Si son effort fut bienfaisant — nous dirons en quoi — il n’en a pas moins activé la décomposition dont je viens de tracer le sombre tableau, en aiguillant la production dramatique sur la voie du « naturalisme ». […] À celui-ci Antoine venait de rendre un grand service en lui intimant l’ordre de renoncer à se pousser au premier plan, de s’incorporer dans l’ensemble ; et il rétablissait ainsi la conception traditionnelle de « compagnie », de « troupe » sans toujours la réaliser.

1668. (1813) Réflexions sur le suicide

On croit que Job a précédé Moïse, il existait du moins bien longtemps avant la venue de Jésus-Christ, et dans une époque où l’espoir de l’immortalité de l’âme n’était point encore garanti au genre humain. […] Elles le relevaient, en lui rappelant son illustre race, de l’abaissement où les hommes voulaient le précipiter : elles évoquaient ses aïeux, qui sans doute tenaient déjà leurs couronnes prêtes pour accueillir la venue de l’auguste Saint dans le ciel. […] — Cet entretien avec le docteur Feckenham releva mon âme abattue, la Providence venait de m’accorder ce qu’Asham désirait pour moi, une mort volontaire ; je ne me tuais pas, mais je refusais de vivre, et l’échafaud consenti par ma volonté, ne me semblait plus que l’autel choisi par la victime.

1669. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Ainsi, dans les drames qu’on vient de citer, le poëte parfois atteint au sommet de son art, rencontre un personnage complet, un éclat de passion sublime ; puis il retombe, tâtonne parmi les demi-réussites, les figures ébauchées, les imitations affaiblies, et enfin se réfugie dans les procédés du métier. […] Entre chaque coup de pinceau, ils parlent du meurtre qu’ils viennent de concerter, de ce qu’elle a fait pour Séjan, de ce que Séjan a fait pour elle. « Il a chassé sa femme, la belle Apicata. » — « Ne l’ai-je pas payé en lui livrant tous les secrets de Drusus ? […] Ils viennent de le sauver, tant mieux ; la méchanceté en sera plus grande et plus belle. « Torture-les bien, Mosca ! 

1670. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Je viens de lire sa correspondance, il n’y a pas peut-être dix lettres vraies ; il est écrivain jusque dans ses épanchements ; ses confidences sont de la rhétorique compassée, et quand il cause avec un ami, il songe toujours à l’imprimeur qui mettra ses effusions sous les yeux du public. […] Vous venez de voir les recettes avec lesquelles on peut composer une épître amoureuse. […] Bon résumé, bon morceau, bien travaillé, bien écrit, voilà ce qu’on dit, et rien de plus ; évidemment la beauté des vers venait de la difficulté vaincue, des sons choisis, des rhythmes symétriques ; c’était tout, et ce n’était guère.

1671. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Ce qui nous amène aujourd’hui à vous entretenir de la musique, c’est un petit livre traduit de l’allemand qui vient de tomber par hasard sous nos yeux. […] Le ministre, profitant de la leçon qu’on venait de lui donner, coupa douze bambous et en fixa la longueur nécessaire pour produire les douze demi-tons ou degrés chromatiques qui sont contenus dans l’unité de l’octave. […] Pendant ce temps, notre Woferl se trémoussait si bel et si bien sur l’orgue que les Pères franciscains, qui venaient de se mettre à table avec quelques hôtes, quittèrent tous le réfectoire et coururent au chœur.

1672. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Mais le moment est peut-être venu de le « sortir » de nouveau. […] Le moment semble donc venu de dire ce qu’il a été et ce qu’il a fait. […] Comme la vogue des « gigolettes », et comme la piété vague et veule qui nous émeut sur les Madeleines et sur les Izéyls, la napoléonite qui nous travaille est un peu venue de lui.

1673. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

C’est une conséquence de la théorie des idées-forces, nous venons de le voir, que les jugements sont eux-mêmes des actions, les actions des jugements ou même des raisonnements en acte. […] Le jugement vient de ce que les divers états de conscience persistent sous forme de souvenirs, d’images encore conscientes, et s’agrègent : éclair, tonnerre, peur, fuite, tous ces états de conscience subsistent pendant la fuite de l’animal, et il n’est besoin que de réflexion pour changer ce souvenir, cette association en jugement : le jugement sera une nouvelle association, une association avec la conscience d’un changement d’état et avec le souvenir d’états semblables à l’état présent. […] Un jour, on plaça une feuille blanche sur la page d’écriture qu’il venait de terminer : il se relut sur cette page blanche, faisant çà et là des ratures et des corrections qui coïncidaient exactement avec le texte placé dessous.

1674. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Toute science vient de Dieu, retourne à Dieu, est en Dieu4. » Et il se chargeait de prouver la fausseté de tout ce qui s’écarterait de cette doctrine. […] La traduction de l’ouvrage dont nous venons de parler entrerait dans cette nouvelle publication. […] « Mais voici ce qui prouve que Vico est né pour la gloire de Naples et de l’Italie ; il venait de perdre tout espoir d’avancement dans sa patrie ; un autre aurait dit adieu aux lettres, se serait repenti peut-être de les avoir cultivées ; pour lui il ne songea qu’à compléter son système. » Nous ajouterons peu de choses à ce que nous avons dit sur les dernières années de Vico, et sur les malheurs qui attristèrent la fin de sa carrière.

1675. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Delille, qui vient de mourir, y reçoit de fines critiques s’exhalant dans des hommages, et cet habile et inexprimable mélange dénotait bien celui qui saurait, sans refuser l’admiration, maintenir la dignité et la malice délicate de la critique devant les poëtes. […] Combien de fois, au temps même de ces Cours nourrissants où nous nous rafraîchissions avec toute la jeunesse, vers 1829, encore émus de sa parole que nous venions de quitter si éloquente, ne l’avons-nous pas retrouvé, esprit tout divers et inépuisable de grâce dans des causeries nouvelles ?

1676. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Un goût vague ne se suffit pas à lui seul, et c’est pourquoi il est si aisé au premier venu de me faire abandonner ce qui tout a l’heure me semblait ma vie. […] Dans les arts et la poésie, il recherchait le beau, le passionné, le sincère, et faisait la plus grande part à ce qui venait de l’âme et à ce qui allait à l’âme.

1677. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

En annonçant au gouvernement français la perte que le monde venait de faire, le duc de Laval-Montmorency, ambassadeur du Roi Très-Chrétien près le Saint-Siège, écrivit : « Il ne faut aujourd’hui que célébrer cette mémoire honorée par les pleurs de Léon XII, par le silence des ennemis, enfin par la profonde douleur dont la ville est remplie, et par les regrets des étrangers et surtout de ceux qui, comme moi, ont eu le bonheur de connaître ce ministre, si agréable dans ses rapports politiques, et si attachant par le charme de son commerce particulier. » IX C’était le 24 janvier 1824. […] Le cardinal, tel que nous venons de le dépeindre, quoiqu’il eût à cette époque soixante ans, avait mieux que la beauté : il avait tout le charme que la renommée, le génie, l’attrait physique et moral pouvaient inspirer à une femme lasse d’amour, mais non d’empire.

1678. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Plusieurs de nos parents, ainsi rapatriés par des lois complaisantes, venaient de temps en temps nous demander l’hospitalité. […] Clotilde venait de perdre sa mère, elle vivait dans sa terre de Vessau aux bords de l’Ardèche.

1679. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Taine des deux chapitres sur Napoléon qu’il vient de publier dans la Revue des Deux-Mondes. […] Le jeu changeant des mêmes causes Emeut les sens différemment Le pinceau des lis et des roses N’est formé que de mouvement ; Un frisson venu de l’abîme, Ardent et splendide à la fois, Avant d’y retourner anime Les blés, le sang, les fleurs, les bois.

1680. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Notre composé national vient de là. […] Il est vrai que M. de Tourtoulon ajoute : La ligne que je viens de tracer est la plus septentrionale où l’on puisse faire remonter la langue d’oc.

1681. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Cela est une question humaine, en un mot, et non pas littéraire Pour celle-ci, je viens de vous le dire : le plus de prix que l’on pourra ! […] Ces trois remarques viennent de trois partisans des prix littéraires.

1682. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

On commence à pouvoir parler, dans les limites que je viens de tracer, de critique scientifique. […] Il existe des laboratoires comme des Revues de philosophie expérimentale, et cela seul suffirait à démontrer que le nombre des faits acquis augmente incessamment en ce domaine comme dans tous ceux que nous venons de parcourir.

1683. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Les matelots d’un navire qui vient de jeter l’ancre carguent les voiles, lancent des câbles, et rythment leur travail d’un chant bref. […] Pour une seule fois, laissons cette plaisanterie, ne complotons pas avec nous-mêmes, mais gardons bien ce qui venait de nous ravir ; et alors nous nous apercevrons que chez Bellini c’était la claire mélodie, ce chant si simplement noble et beau qui nous a charmé ; retenir et croire cela n’est vraiment pas un péché ; ce n’en est peut-être pas non plus un que de prier encore le ciel, avant de se coucher, pour que vienne aux compositeurs allemands l’idée de telles mélodies et une telle façon de traiter le chant.

1684. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

De plus, comme on vient de le voir, la volonté unilinéaire, c’est-à-dire sans plusieurs lignes possibles, précède nécessairement la volonté bilinéaire, qui suppose conflit de désirs et détermination finale sous un désir dominant, avec l’idée du contraire. […] Il n’y a volition proprement dite, nous venons de le montrer, que dans les circonstances suivantes : 1° quand le désir est décisif ; 2° quand il porte à la fois sur la fin et les moyens ; 3° quand il se conçoit et se désire lui-même comme premier moyen et dernière fin ; 4° quand il a, pour toutes ces raisons, conscience de son indépendance par rapport aux objets dont la réalisation dépend de lui-même, et qu’il se développe ainsi sous l’idée du moi comme relativement libre, ou même, par illusion d’optique, absolument libre.

1685. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Au loin, au-dessous d’un bâtiment neuf, dans une espèce de champ qu’on vient de retourner, un homme, en bras de chemise, traîne une brouette ; l’homme, c’est Émile Augier. […] Et savez-vous le rouge qu’on nous mettait, du rouge à 96 francs le pot, conservé par Mme Péan de Saint-Gilles et qui venait de Mme Martin, la femme du vernisseur du xviiie  siècle et la mère du chanteur, et l’on nous recommandait de l’économiser, s’il vous plaît.

1686. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Je viens de faire allusion aux travaux de Pasteur, j’y pourrais joindre ici ceux de Darwin : ils n’ont certes pas infirmé les découvertes de Newton, mais ils ont cependant modifié l’idée qu’on se formait avant eux du système du monde. […] Si la seconde, — et on vient de le voir, — n’en est que le développement, comment en serait-elle la contradiction ?

1687. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Mais parce que l’Académie a des passions de femme qui boude contre un pouvoir qu’elle devrait respecter, et parce qu’elle s’imagine que le pavillon Mazarin est aussi inviolable que le château de Coppet, elle n’est pas pour cela madame de Staël, III Et Villemain vient de le prouver pour sa part, — pour son quarantième de talent et de flamme inspirée. […] … Les quelques notices qu’on vient de publier nous vengent-elles, au moins, par l’expression, des oublis pires que les erreurs de ce livre sur la tribune moderne où l’on ne trouve ni classement, ni comparaison, ni hiérarchie établie entre les talents qu’il veut juger ?

1688. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

De là son cri, quand la guerre éclate et qu’il vient de rejoindre à Gérardmer son régiment : «  Si je tombe, ce sera en bon Français, en bon catholique, en bon Vendéen… La mobilisation dans les Vosges a été splendide… Nous avons coupé le poteau frontière de la Schlucht, nous le replanterons au Rhin… Absolument calme, j’espère avec la grâce de Dieu montrer l’exemple que je dois par mon grade infime (il était caporal), par ma situation sociale et par mon titre de petit-fils des Géants du Bocage. »‌ Tout tient dans ces quelques lignes : l’hommage à la Lorraine, bastion de la France, la définition en trois étages de son patriotisme, son but de guerre.‌ […] Je viens de perdre ma compagnie presque en entier et tous mes gradés, sauf deux.

1689. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

Poète qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas, Gardons-le particulièrement gravé, nous à qui il a laissé le soin de vieillir, et qui pouvions dire l’autre jour avec vérité en revenant de ses funérailles : « Notre jeunesse depuis des années était morte, mais nous venons de la mettre en terre avec lui. » Admirons, continuons d’aimer et d’honorer dans sa meilleure part l’âme profonde ou légère qu’il a exhalée dans ses chants ; mais tirons-en aussi cette conséquence de l’infirmité inhérente à notre être, et de ne nous enorgueillir jamais des dons que l’humaine nature a reçus.

1690. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Championnet demanda au général en chef Jourdan le nom de cet officier précieux et désira l’avoir avec lui pour commander son avant-garde ; et quand peu de temps après Friant passa général, il lui apprit sa nomination en ces termes tout empreints de la camaraderie républicaine : Le représentant du peuple Gillet vient de rendre justice à ton mérite ; il t’a nommé général de brigade.

1691. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Même critique exquise et même délicatesse de goût, si ce n’est que les erreurs de Cicéron sur les choses de l’esprit viennent de sa faiblesse pour la rhétorique, et celles de Voltaire de sa faiblesse pour lui-même.

1692. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Hugo publia Bug-Jargal modifié de la sorte, il venait de donner son deuxième volume d’Odes et Ballades qui reluit de couleurs pareilles et nous rend en rhythmes merveilleux le même point de vue doublement tranché. 

1693. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Maurize vient de publier sous le titre de Dangers de la situation actuelle de la France, et qu’il adresse aux hommes sincères de tous les partis.

1694. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Lebrun sont bien faibles ; l’immense différence dans la quantité de plaisir vient de ce que M. 

1695. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

III Vous venez de parcourir les trois mondes, celui des hommes, celui des plantes et des bêtes, celui des dieux.

1696. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Le temps est venu de faire rentrer le moyen âge dans l’unité totale de notre littérature française : et ce serait mal reconnaître les efforts de tant d’érudits spécialistes, que de leur en laisser indéfiniment la jouissance.

1697. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Crépet qui nous en donne le scénario assez développé dans le volume qu’il vient de publier : Œuvres posthumes et Correspondances inédites de Charles Baudelaire.

1698. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Mais peut-être direz-vous que, si elle est philosophe dans ses propos, c’est qu’elle reçoit Paul Vence à sa table et qu’elle a de la mémoire ; que c’est un instinct secret qui lui fait trouver plaisir aux rues mal soignées et fortement odorantes où grouille de l’humanité en tas, et qu’enfin son absence de préjugés lui vient de son tempérament et de son hérédité, car elle est la fille d’un rapace.

1699. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Puis, Oratio répétant ce qu’il vient de dire à Pedrolino, elle l’appelle traître et lui dit qu’elle n’ignore pas qu’il aime la comédienne et qu’il lui a donné son portrait à elle.

1700. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Je suis bien aise d’ailleurs que la devise, je devrais dire la livrée, nous en soit venue de l’étranger.

1701. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

On peut concevoir un individualisme différent qui, sans méconnaître les antinomies qu’on vient de constater dans l’ordre du sentiment, s’élève au-dessus de la revendication un peu simpliste et grossière qu’a élevée Stirner.

1702. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Si les quaternions, dont je viens de parler, n’avaient été si promptement utilisés par les physiciens anglais, bien des personnes n’y verraient sans doute qu’une rêverie oiseuse, et pourtant, en nous apprenant à rapprocher ce que les apparences séparent, ils nous auraient déjà rendus plus aptes à pénétrer les secrets de la nature.

1703. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

La Plume Léon Deschamps était venu de sa province pour conquérir Paris avec deux volumes, l’un de vers : À la gueule du monstre, l’autre de prose, le Village.

1704. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

La foi de l’humanité cependant ne pouvait venir de là, parce que ces vieux cultes avaient beaucoup de peine à se détacher du polythéisme et n’aboutissaient pas à un symbole bien clair.

1705. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Voir surtout le chapitre XVII de saint Jean, exprimant, sinon un discours réel tenu par Jésus, du moins un sentiment qui était très profond chez ses disciples et qui sûrement venait de lui.

1706. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Mademoiselle de Nantes vient de retomber malade.

1707. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Je ne puis lui parler seule, parce qu’elle ne me le pardonnerait jamais ; et quand je lui parlerais que je dois à madame de Montespan ne peut me permettre de parler contre elle. » Une lettre explicative de celle qu’on vient de lire, et qui heureusement porte la date précise du lundi 29 juillet, détermine très approximativement cette de la précédente, la voici : « Je pense toujours de même, quoique le changement de mon style vous ait fait craindre un changement d’idée. » (Cette phrase suppose une lettre intermédiaire d’un ton moins triste que la précédente.)

1708. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Je viens de relire son œuvre, considérable par le temps qu’elle m’a pris.

1709. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

» La Grèce des grandes époques avait proscrit d’abord l’instrument orgiaque, venu de Phrygie ; elle tenait pour indigne le pipeau barbare de converser avec sa noble langue.

1710. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Avant leur noble transformation, opérée par le génie clément de la race, quelques dieux venus de l’Asie avaient rapporté dans l’Hellade l’appétit des vieilles idoles carnivores.

1711. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

Le mécanisme cérébral du mot quatre ou du mot cinq, qui vient de recevoir un commencement d’ébranlement, est donc plus prêt que tout autre à fonctionner quand la question arrive, et le nombre choisi en apparence au hasard est, en réalité, déterminé par la série des petites impressions antécédentes.

1712. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

Il y a surtout dans cette famille deux oncles très navrés de la mauvaise bonne conduite de leur neveu : deux hommes à femmes ; l’un, un amoureux sentimental et langoureux et qui, surpris par sa belle-sœur dans le lit d’une dame qui venait de quitter sa maison de campagne, lui disait plaintivement : « Je n’ai pu obtenir rien d’elle ; j’ai voulu avoir au moins la chaleur de son corps ! 

1713. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Une histoire naturelle pour les enfants commence ainsi un chapitre : « Le nom du chœropotamos vient de deux mots grecs, choiros, porc, et potamos, rivière. » N’est-elle pas amusante cette explication, qui répète sans doute littéralement le raisonnement du savant inventeur de ce mot grotesque ?

1714. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

La contestation vint de ce que Corneille n’avoit pas cité la Pratique du théâtre dans ses trois Discours sur le dramatique.

1715. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Il était avant tout le philosophe qui gourmande ses disciples ; chez lui le dédain venait de la vertu.

1716. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Le dénouement de la pièce a, comme celui d’une bonne comédie, le mérite d’être préparé sans être prévu, et donne lieu à une surprise agréable, après laquelle l’esprit est comme forcé de rêver à la leçon qu’il vient de recevoir, et aux conséquences qu’elle lui présente.

1717. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Cette différence d’opinions vient de l’erreur commune, qui confond un grand avec un habile mathématicien.

1718. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

La seconde, c’est que dans le chapitre où se trouve le passage que je viens de rapporter, Quintilien parle très-souvent des usages pratiquez par les comediens et qu’il y appelle artifices ou artifices pronuntiandi ceux qui faisoient profession de faire representer les pieces de théatre.

1719. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Nous sommes en pleine campagne ; fatigués, les divins promeneurs viennent de s’asseoir au bord d’un torrent dont les rives s’ébouriffent d’excroissances bizarres.

1720. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

On rapporte souvent des traits de probité qui surprennent peu les honnêtes gens ; celui que je viens de citer n’est pas de ce nombre.

1721. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

Lisez aujourd’hui le livre ambitieux qu’elle publie et dont elle n’a plus pudeur comme de ses autres livres, qu’elle ne signait pas, puisqu’elle signe celui-ci avec faste, et vous y verrez tous les caractères de cette folle vanité du bas-bleuisme que je viens de vous énumérer !

1722. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Elle me répondrait superbement que la morale n’est qu’une hypocrisie, si elle n’est pas la liberté (je m’épargnerai cette vieille guitare) ; mais je lui dirai et je lui répéterai la chose qui devra le plus la toucher : c’est que précisément, dans le livre qu’elle vient de lancer, elle n’est point aussi Cosaque qu’elle se vante de l’être ; c’est que la tournure qu’elle se donne, en commençant son livre, n’est pas du tout la tournure qu’elle prend, en le publiant.

1723. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Nous venons de lire son livre avec le respect qu’inspirent les choses que le temps parfume et couronne de cette auréole de réflexion qui est la gloire de la sagesse, et, malgré notre profonde sympathie pour les œuvres lentement écrites et opiniâtrement élaborées, nous n’y avons pas trouvé ce que nous cherchions.

1724. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Je viens de le dire, mais il faut insister : c’est avec la notion de Dieu qu’on fait les civilisations.

1725. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Les grands esprits que je viens de nommer ne sont à ses yeux que les pierres d’attente d’une littérature plus grande que la leur, parce qu’elle sera plus pratique et plus politique, et qu’elle servira davantage à l’émancipation définitive de l’humanité.

1726. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Rendu ; Platon en habit gris, que nos pères ont pu coudoyer, qui faisait des visites du matin et du soir comme le premier ennuyeux venu de notre connaissance, qui allait baiser la main de Mme de Vintimille ou de Mme de Beaumont avant de rentrer chez lui baiser celle de sa femme, car il ne connaissait que d’honnêtes femmes, cet honnête homme de Platon là, et il n’allait pas comme l’autre Platon, Platon le Grand, dire ses vêpres chez ces immenses coquines, Aspasie, Phryné et Laïs.

1727. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Et cette question presque insoluble de la moralité de Shakespeare, dans l’état actuel de nos connaissances, cette ignorance complète où nous sommes des vices et des vertus de cet homme dont nous ne voyons que le génie, Guizot n’en a pas souffert seulement comme historien, dans cette Vie qu’il vient de publier, mais il en a souffert aussi comme critique littéraire, et c’est ici qu’on sent doublement le faux du mot d’Emerson : « Shakespeare n’a pas d’autre biographe que Shakespeare. » S’il n’a pas d’autre biographe, il n’a pas d’autre critique non plus.

1728. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Selon nous, Lerminier vient de l’accomplir.

1729. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

sans une philosophie de l’histoire ; l’histoire sans esprit de parti ou sans parti pris, sans prêchaillerie, sans thèse au fond, comme celle de Macaulay, par exemple, dont nous venons de parler, voilà ce qui doit venger une époque troublée comme la nôtre des impuissances de sa métaphysique et des démences de son orgueil !

1730. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Quelle que soit l’Histoire des Pyrénées, l’homme qui a écrit le passage que nous venons de citer a certainement en lui ce qu’il faut pour devenir un historien, dans l’acception la plus élevée et la plus majestueuse.

1731. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Enfin, tant que dure cette liaison qui n’est ni chair ni poisson, ni amitié ni amour, et qui a duré la vie de Ménage, le sentiment va et vient de l’amour qu’on désespère à l’amitié qu’on agace ; et il en fut de même avec un bien autre homme que Ménage, avec Bussy, ce capitan, ce monsieur moi, disait Walpole !

1732. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Les deux derniers volumes, que nous venons de lire avec moins de dégoût que les autres, contiennent la fin de Louis XIV, la Régence et les commencements de Louis XV.

1733. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

C’est que ces deux livres nous transmettent la lumière inattendue qui vient de frapper l’un des faits de l’Histoire moderne qui semblait le plus devoir se passer de lumière, l’événement classique, à force d’être fameux, qu’on pouvait appeler le grand lieu commun de la rhétorique de l’Histoire.

1734. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot vient de publier sous ce titre piquant : Ménage et Finances de Voltaire, clarifie et fixe l’histoire.

1735. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Après toute une vie de voyages, d’affaires et d’études et de travaux dont j’ai signalé plus haut quelques-uns, le comte de Gobineau, qui vient de nous donner ce kaléidoscope lumineux et harmonieux de La Renaissance, lequel ne doit rien au hasard, comme les autres kaléidoscopes, de ses éblouissantes combinaisons, était capable de nous donner bien d’autres livres encore, et sans la mort, qui est venue, soyez sûr qu’il nous les aurait donnés !

1736. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Mais il se vengeait de l’ignorance et de l’incrédulité de leurs esprits en restant enfoncé dans leur cœur et en leur inspirant les vertus qui viennent de lui seul : la miséricorde, la générosité et la justice.

1737. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Forgues a donné, lui, tout ce qu’il a pu de cette correspondance qui, malheureusement, s’arrête de 1839 à 1840, c’est-à-dire au curieux moment où Lamennais, âgé de plus de cinquante ans et cessant d’être ce qu’il avait été jusque-là, venait de publier ces Paroles d’un croyant que, dans la cécité de son illusion, il croyait un livre exclusivement politique, et qui firent l’effet, quand elles parurent, d’une torche dans un champ de blé.

1738. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

, le livre qu’il vient de publier est à refaire.

1739. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Schopenhauer vient de donner le dernier coup de pioche à Hégel, qui l’avait donné à Schelling, qui l’avait donné à Fichte, qui l’avait donné à Kant ; car ce sont tous des fossoyeurs, qui s’enterrent les uns les autres.

1740. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Exquis d’organisation primitive, Dargaud doit s’arracher dans un temps donné à tout ce qui est vulgaire, et quoi de plus vulgaire que l’erreur que nous venons de signaler ?

1741. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Achille du Clésieux, qui n’est pas seulement religieux, mais catholique, est resté ferme dans sa croyance et dans la vérité, malgré les orages de son âme et les entraînements d’une imagination qui est toujours un danger… Quand on vient de lire le poème d’Armelle, il est impossible de ne pas penser au poème de Jocelyn ; Jocelyn, ce chef-d’œuvre, dont le héros seul fait tache souvent dans la splendide lumière du poème, tandis que le héros d’Armelle fait toujours lumière dans le sien !

1742. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Assurément, l’auteur de la notice est trop exercé et trop compréhensif pour ne pas voir, du premier regard, ce qu’il y avait de véritablement grand dans Beyle : aussi marque-t-il bien la descendance de son génie, qu’il fait venir de La Bruyère et de Saint-Simon ; mais après ce large classement, après le rapport de famille spirituelle saisi avec la justesse d’un naturaliste de la pensée, on voudrait de Beyle, d’un si sérieux artiste, un portrait plus étudié et plus sévère.

1743. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Eugène Poitou, le nouveau critique qui vient de naître à La Comédie humaine ?

1744. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Mais, aujourd’hui, précisément celui des deux auteurs que nous venons de charger davantage revient sur sa propre pensée, Puisqu’il l’a corrigée, c’est lui qui l’a flétrie.

1745. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Bien évidemment, pour qui comme nous vient de les lire avec attention, M. 

1746. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Parmi ces orateurs ou sophistes grecs dont nous venons de parler, un très grand nombre composèrent des éloges de particuliers, de villes et d’empereurs.

1747. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Il est aisé de voir en quoi l’auteur de ces nouveaux éloges diffère de Fontenelle ; la différence de leur manière vient de celle de leur âme.

1748. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Pierre Leroux une sorte d’encyclopédie, vient de rassembler et de développer ses opinions philosophiques en un corps régulier de doctrines. […] Toute la puissance et tous les droits d’une doctrine lui viennent de la faculté qui la fonde. […] Un de mes amis, naturaliste, me pria un jour de venir voir un papillon magnifique, qu’il venait de préparer. […] Tout jeune, après la victoire de Salamine, il chanta le pœan sur la lyre, nu, devant le trophée qu’on venait de dresser sur la plage. […] Tout vient de toi, est en toi, retourne en toi.

1749. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Émile Deschanel vient de publier sur Lamartine deux volumes qui sont, j’imagine, le résumé de son cours du Collège de France. […] Ne vous en plaignez pas : car, même ramenée au « naturel », il y reste encore assez de mystérieux  Je viens de relire des vers de Chênedollé et de Fontanes, très purs, très harmonieux, très beaux enfin, je vous le jure, et que j’aimerais à vous citer. […] L’instant est venu de réfléchir, et de faire effort. […] Le poète vient de nous dire que « sa fenêtre est tournée vers le champ des tombeaux », où l’herbe couvre le sommeil des morts ; que « plus d’une fleur nuance ce voile » et que, là, tout parle d’espérance et de réveil. […] 3º Mais sous le Lamartine hindou que nous venons de voir, sous le brahmane ébloui par les phénomènes et prêt à se fondre en eux, l’Occidental, le chrétien, le Bourguignon veille, et tout à coup se ressaisit et oppose son « moi » retrouvé à l’univers délicieux et accablant.

1750. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Ou tout ce bruit ne voulait rien dire, ou il signifiait : — Un art nouveau vient de naître, un drame original vient d’être créé, et c’est à son avènement que s’adresse cet applaudissement unanime. […] Alexandre Weill, tout ébloui de sa gloire nouvelle, s’était trop hâté de gravir le piédestal qu’on venait de lui dresser. […] Nous venons de lire les Esprits malades, et nous le disons à regret dès le début de notre article. : — M.  […] — Ses lèvres sont devenues comme une stéréotypie du sourire. — Le public pense qu’elle a tort ; mademoiselle Fix soutient, elle, qu’elle a raison, et elle répond au public par trente-deux arguments d’une irrésistible blancheur. — Mais il arrive qu’au moment où ses dents vont gagner sa cause, sa bouche vient de la perdre. […] Mais, le moment venu de se faire un manteau de leur chevelure, la plupart n’avaient à leur service qu’une indigente toison, dont les derniers anneaux ne dépassaient pas l’omoplate.

1751. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

En dépit d’un préjugé qui nous vient de Locke, c’est par des concepts généraux que l’enfant débute, et le rôle de l’expérience est précisément de les contredire et de les faire éclater. […] Dans la mécanique abstraite, un mobile qui vient de parcourir le chemin A B, devra, si l’on change le sens du mouvement, repasser exactement par les mêmes positions de B en A. […] Mais cette difficulté sur la manière de nous représenter la vie et sa relation avec le mécanisme vient de ce que la question est mal posée. […] Mais ils n’existent séparément ni l’un ni l’autre ; ce sont deux entités artificielles ; et le conflit qui semble résulter de leur opposition vient de ce que notre esprit est incapable d’embrasser la réalité dans son unité. […] Voilà donc l’idée de loi naturelle entrée dans la science sociale ; mais les publicistes dont nous venons de parler ont posé d’avance, selon leurs désirs, les lois qu’ils veulent découvrir dans le cours naturel des choses.

1752. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Le cartésianisme et le jansénisme sont les deux autres, dont nous venons de voir la lutte se terminer pour un temps par le triomphe de la première. […] En supposant d’ailleurs que ce mérite en soit un, ce n’est pas à lui qu’il appartiendrait, c’est à Scarron — nous venons de le dire, — et non pas même à Scarron, mais à doña Maria de Zayas y Sotomayor, le nouvelliste espagnol dont Scarron a lui-même imité sa Précaution inutile. […] C’est qu’ils n’ont pas fait attention quelle est habituellement l’espèce de ces « ridicules » et de ces « vicieux » ; et que, si leur vice ou leur ridicule est de contrarier la nature, c’est précisément ce que nous venons de dire. […] Paul Janet vient de rééditer, à la librairie Delagrave, pour l’usage des classes, les cinq premiers livres de l’Esprit des lois, précédés d’une savante Introduction et suivis de notes explicatives. […] Enfin, dans le troisième, qui vient de paraître, il s’occupe uniquement de la Correspondance.

1753. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

L’erreur romantique vraiment pernicieuse, c’est celle qui vient de Mme de Staël et qui n’a épargné ni Taine ni Renan : la croyance à la supériorité poétique et philosophique des peuples du Nord. […] Jean Variot, vient de consacrer à M.  […] Or, cette scène se déroule dans la chambre ardente, où est exposé le corps du grand-duc Fédor, qui vient de mourir. […] Il vient de publier le treizième volume de ses Ballades françaises 34, et il annonce, au surplus, son ferme propos de persévérer. […] Romain Rolland vient de terminer son Jean-Christophe.

1754. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Un jour, Delany, son biographe, l’ayant trouvé qui causait avec l’archevêque King, vit l’archevêque en larmes, et Swift qui s’enfuyait le visage bouleversé. « Vous venez de voir, dit le prélat, le plus malheureux homme de la terre ; mais sur la cause de son malheur, vous ne devez jamais faire une question. » Esther Johnson mourut ; quelles furent les angoisses de Swift, de quels spectres il fut poursuivi, dans quelles horreurs le souvenir de deux femmes minées lentement et tuées par sa faute le plongea et l’enchaîna, rien que sa fin peut le dire. « Il est temps pour moi d’en finir avec le monde… ; mais je mourrai ici dans la rage comme un rat empoisonné dans son trou965… » L’excès du travail et des émotions l’avait rendu malade dès sa jeunesse : il avait des vertiges ; il n’entendait plus. […] Elle vient de se marier, et il lui dit que l’amour est une niaiserie ridicule987 ; puis il ajoute avec une brutalité parfaite : « Vos pareilles emploient plus de pensées, de mémoire et d’application pour être extravagantes qu’il n’en faudrait pour les rendre sages et utiles. […] … Je ne veux pas insister minutieusement sur le grand nombre d’élégants, de musiciens, de poëtes, de politiques, que cette réforme rendrait au monde. —  Moi-même, l’auteur de ces admirables vérités, j’en suis une preuve, étant une personne dont les imaginations prennent aisément le mors aux dents, et sont merveilleusement disposées à s’enfuir avec ma raison, laquelle, comme je l’ai observé par une longue expérience, est un cavalier mal assis et qu’on désarçonne aisément, d’où il arrive que mes amis ne me veulent jamais laisser seul que je ne leur aie promis solennellement de décharger mes idées de la façon qu’on vient de voir, ou d’une autre semblable, pour l’avantage universel de l’humanité1012. » Le malheureux qui se connaît et qui se raille ! […] Rien d’agréable dans la fiction ni dans le style ; c’est le journal d’un homme ordinaire, chirurgien, puis capitaine, qui décrit avec sang-froid et bon sens les événements et les objets qu’il vient de voir ; nul sentiment du beau, nul apparence d’admiration et de passion, nul accent.

1755. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Je viens de vous le montrer par l’exemple du moyen-âge, tout grossier et imparfait qu’ait été ce moyen-âge. […] sans doute, mais par la même raison que je viens de montrer qu’il en faut une au peuple, et non par une autre raison. […] Ainsi le vice n’est vice que parce qu’il vient de telle classe et non de telle autre. […] L’erreur vient de ce qu’on ne considère pas ce qu’il faut entendre par société.

1756. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Çà et là subsiste une image heureuse, débris de la poésie qui vient de périr ; mais tout le tissu de l’œuvre semble d’un Scarron, aussi ignoble que l’autre et plus méchant. […] Qu’il se reconnaisse, qu’il retrouve les gens et les façons qu’il vient de quitter à sa taverne ou dans l’antichambre ; que le théâtre et la rue soient de plain-pied. […] Ouvrez la première venue de ses pièces à la première scène venue ; au bout de trois réponses, vous êtes entraîné ou plutôt emmené. […] Oui, je marcherai quand il entrera, comme si je venais de la porte, et puis je me retournerai en plein vers lui ! […] Mistress Candour dit que « lord Buffalo a découvert milady dans une maison de renommée médiocre. » Elle ajoute qu’une veuve de « la rue voisine a guéri de son hydropisie et vient de retrouver ses formes d’une façon tout à fait surprenante690. » L’acharnement est si fort qu’ils descendent au rôle de bouffons.

1757. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

L’art de l’auteur est d’écarter tout ce qui peut rendre son dessein équivoque ; autrement il ne sçauroit faire ce plaisir d’unité, qui vient de ce qu’on rapporte naturellement toutes les parties à un tout, qu’on en approuve les proportions, et qu’on admire l’intelligence de l’ouvrier, qui n’a rien fait au hazard, et qui semble avoir conçû son ouvrage tout à la fois. […] Me D prétend qu’il faloit répéter le discours qu’on vient de lire un instant auparavant. […] Quand il dit expressément qu’un homme fit à un autre le même discours qu’on vient de voir ? […] Comment justifieroit-on dans le passage que je viens de citer, ce Jupiter qui gronde grossierement sa femme, et qui ne s’en tient pas toûjours là. […] Dans le tems qu’elle vient de perdre Achille sa plus grande force, et qu’elle doit être découragée par cette perte.

1758. (1932) Les idées politiques de la France

D’ailleurs, si le libéralisme des d’Haussonville nous vient de l’échancrure de Genève et de Coppet, le libéralisme de Briand a trouvé son dernier chemin dans la même échancrure. […] Ce n’est pas un hasard si leur nom leur vient de droite, du côté traditionaliste, si elles ont été baptisées et étudiées par un fils éminent de Denys Cochin. […] Il vient de ce quartier général des fantômes : le château de Combourg... […] Pour reprendre une image dont nous venons de nous servir, l’industrialisme, (ou si l’on veut le système d’affaires), ne vaut, ne porte fruit d’idées que s’il est greffé. […] Mais dans l’Évangile c’est Marthe qui se plaint, tandis que dans la République les clameurs vinrent de Marie.

1759. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Ce seroit une belle entreprise de la part de celui qui en feroit le parallele ; mais on n’aime les choses que lorsqu’elles viennent de loin. […] Il vient de faire un livre ; & l’on en raffolle, & c’est au Jardin des Tuileries qu’on en demande sans cesse. […] Je viens de voir tout récemment la promenade connue à Vienne en Autriche, sous le nom d’Augarten, où l’empereur lui-même a une petite maison. […] Et de nos médecins à la mode qui ne savent que tuer, mais qui ont une grande réputation, & qui viennent de loin : n’en direz-vous rien ? […] Pauvres infortunés, s’écria-t-il, qui meurent la plupart presqu’au moment qu’ils viennent de naître, & s’ils subsistent, hélas !

1760. (1898) La cité antique

Le culte qu’ils pratiquent en commun n’est pas une fiction : il leur vient de leurs ancêtres. […] Mais ce chef ne manqua jamais de constituer le nouvel État à l’image de celui qu’il venait de quitter. […] Ces opinions venaient de la très grande puissance que les antiques générations avaient attribuée à l’âme humaine après la mort. […] Cela vient de ce que le nom de chaque mois était tiré ordinairement de la principale fête qu’il contenait : or, les fêtes n’étaient pas les mêmes. […] L’immense pouvoir des censeurs est venu de là.

1761. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Si l’on résume les faits que je viens de raconter, on arrive aux conclusions suivantes ; c’est aux observateurs à les contrôler par des observations faites sur d’autres enfants : L’enfant crie et emploie son organe vocal à l’origine de la même façon que ses membres, spontanément et par action réflexe. — Spontanément, et par plaisir d’agir, il exerce ensuite son organe vocal de la même façon que ses membres, et il en acquiert l’usage complet par tâtonnements et sélection. — Des sons non articulés, il passe ainsi aux sons articulés. — La variété d’intonations qu’il acquiert indique chez lui une délicatesse d’impression et une délicatesse d’expression supérieures. […] — Aujourd’hui, il a fait sur mes bras le tour de mon cabinet, regardant dans les passe-partout quantité de figures encadrées, et, à l’aspect de ces gravures, il a répété Bédames, pendant une demi-heure, avec l’accent vif et heureux de la découverte. — Il vient de dire plusieurs fois et plusieurs jours de suite Bédames, en voyant sa propre image dans le globe en cuivre poli de la lampe. — Jamais il ne dit ce mot devant une personne vivante ni devant un simple paysage sans figures.

1762. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Il comprendra que ses vices lui viennent de sa maladresse, que faute d’esprit il est toujours affamé, et que le besoin se tourne en rage. […] Ajoutez à cette pesanteur naturelle la laideur qui lui vient de la servitude. « Pelé, galeux, rogneux », il subit la loi universelle qui donne aux gens déjà malheureux la plus grosse part de malheurs.

1763. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Le corps du roi n’était pas encore refroidi sur l’échafaud que le peuple doutait de l’acte qu’il venait d’accomplir, et se demandait, avec une anxiété voisine du remords, si le sang qu’il venait de répandre était une tache sur la gloire de la France ou le sceau de la liberté. […] » XVII « Nous venons de voir qu’aucune loi ne pouvait être appliquée au roi, et que, ses juges étant ses ennemis, son jugement ne pouvait être légal, mais une grande mesure d’État dont l’équité seule devait débattre les motifs et dicter l’arrêt.

1764. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

C’est avec la pointe de ce poignard qu’il devait graver en leur présence les cultes, les crimes, les vertus de l’époque qui ne lui cachait rien ; il prenait des notes en silence sur les événements, il venait de compulser ces notes et d’en publier le contenu dans huit ou dix volumes sur les terroristes et sur les thermidoriens, ces complices et ces vengeurs à la fois de Robespierre. […] Au surplus, je n’emporte aucun ressentiment contre le tribunal, pas même contre la Convention et les patriotes : ce ne sont pas eux qui veulent ma mort ; elle vient de plus haut… » Et il se tut.

1765. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Le capitaine des sbires lui-même, un peu aviné, ne tarissait pas, nous dit-il, sur la beauté de Fior d’Aliza sortant tout échevelée de la grotte aux chèvres, s’essuyant les pieds à l’herbe, et les bras à la laine des petits agneaux qu’elle venait de laver […] Il ne savait rien de ce qui s’était passé depuis trois mois, qu’il n’était ni monté ni descendu par le sentier des Zampognari, ni des visites du capitaine des sbires, ni du procès de Nicolas del Calamayo, ni du partage du domaine revendiqué par les héritiers des Bardi, ni de la revente de leurs droits au sbire, ni des poursuites de cet homme puissant pour épouser, par ruse ou par violence, la belle enfant qui l’avait, par malheur, ébloui comme un soleil levant dans les yeux d’une taupe ; ni de tous nos champs confisqués avec leurs riches promesses de récoltes, ne nous laissant que le quart des châtaignes, les cinq brebis et les chevreaux pour subsistance ; ni enfin de l’abomination qu’on venait de nous faire, avec une si infernale malice, en tuant notre vigne sur notre propre mur, comme on aurait tué notre chien sur les pieds de l’aveugle pour le faire trébucher dans le précipice !

1766. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

En deux mots, nous lui racontâmes la scène qui venait de se passer. […] La pauvre enfant, surprise dans sa mue, tomba de son côté, à demi habillée, sur le bord du lit, couvert de sa robe, du corsage et des cheveux qu’elle venait de dépouiller.

1767. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

V Pierre de Médicis, qui venait de succéder à Laurent le Magnifique et qui avait contracté une amitié de jeune homme avec le commensal des jardins et du palais de son père, continua sa faveur à Michel-Ange ; il lui commanda différents bas-reliefs ; il se fit même un jeu de son génie et lui fit exécuter, un jour d’hiver, une gigantesque statue de neige pour décorer ses jardins. […] Michel-Ange fit venir de Florence à Rome les meilleurs peintres à fresque de la Toscane pour l’assister dans son œuvre ; mais bientôt, mécontent de leur pinceau trop inégal à son génie, il les congédia tous et, s’enfermant dans la vaste enceinte dont il fit murer les portes à l’exception d’une étroite issue dont il emportait la clef, il conçut, dessina et peignit seul ce poëme de l’infini qu’il avait osé tenter.

1768. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Il cherche les tableaux sublimes plus que les raisonnements victorieux ; il sent et ne dispute pas ; il veut unir tous les cœurs par le charme des mêmes émotions, et non séparer les esprits par des controverses interminables : en un mot, on dirait que le premier livre offert en hommage à la Religion renaissante fut inspiré par cet esprit de paix qui vient de rapprocher toutes les consciences. » En parlant ainsi, il caractérisait l’ouvrage tel qu’il l’avait autrefois conseillé à son ami, mais non pas tel tout à fait que celui-ci l’avait exécuté en bien des points : l’esprit de douceur et de paix n’y respirait pas avant tout, et il y avait plus d’éclat que d’onction. […] Soleil de ce ciel nouveau, maintenant témoin de mes larmes, échos du rivage américain qui répétez les accents de René, ce fut le lendemain de cette nuit terrible qu’appuyé sur le gaillard de mon vaisseau, je vis s’éloigner pour jamais ma terre natale… Je contemplai longtemps sur la côte les derniers balancements des arbres de la patrie, et les faîtes du monastère qui s’abaissaient à l’horizon. » Comme René achevait de raconter son histoire, il tira un papier de son sein et le donna au père Souël ; puis, se jetant dans les bras de Chactas, et étouffant ses sanglots, il laissa le temps au missionnaire de parcourir la lettre qu’il venait de lui remettre.

1769. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

… » Elle avait alors soixante ans ; et il est vrai qu’elle venait de perdre une de ses filles. — Elle lui écrit, le 27 décembre 1852 : « Bon jour et amour, cher mari à moi !  […] J’espère que votre conviction sera faite sur ce point, après la lecture des fragments de lettres originales adressées par Mme Desbordes-Valmore à son mari, fragments que je viens de réunir pour vous.

1770. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Mais l’homme, jusqu’ici, pense à soi plus qu’aux autres hommes ; la Société est une collection d’égoïsmes, et la lutte pour l’existence s’y dénonce à première vue comme le seul principe un peu apparent : le socialisme, venu de l’autre pôle, doit donc précéder l’anarchie, — de quelques centaines, peut-être de quelques milliers d’années, — car il importe avant tout de protéger les faibles ; il faut d’abord paralyser les forces de l’égoïsme et le faire peu à peu céder au sentiment contraire, pour qu’enfin puisse grandir l’universel Amour. […] Elle est bien une mélodie, cette musique que nous admirons dans l’Après-midi d’un Faune, mais les littérateurs dont je viens de parler l’entendent sans doute autrement ; car à ce mot ils paraissent attribuer la signification que lui donnent les femmes, d’une phrase qui émeut et chatouille les sens, ou celle d’une vague improvisation tzigane ; au moins leur mode de composition est-il d’accord avec une définition semblable.

1771. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Mes doutes ne vinrent pas d’un raisonnement, ils vinrent de dix mille raisonnements. […] D’après des nouvelles que je viens de recevoir d’Allemagne, la place qui m’y était proposée est toujours à ma disposition 22 ; seulement, je ne pourrai en prendre possession avant le printemps prochain.

1772. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Bedloe, on se rappelle de quelle façon équivoque celui-ci, ayant raconté que dans une vision opiacée il s’était vu tomber mort, refusa de répondre quand on lui fit remarquer qu’il venait de prouver l’inanité de son hallucination. […] » Cette puissance déductive, dont nous venons de marquer un cas extrême, apparaît merveilleusement dans le poème cosmogonique d’Eurêka.

1773. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Mme Émile de Girardin vient de s’éteindre dans toute la flamme de son esprit. […] IV On nous dit à l’auberge, à notre réveil, que deux dames françaises, une mère et sa fille, arrivées aussi la veille, mais plus tard que nous, venaient de monter en voiture pour aller visiter les cascades de Terni.

1774. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

L’une vient de l’enfer, l’autre y va. […] Ne fait-elle pas fête chaque soir à Weber, qu’on vient de lui rendre ?

1775. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Ceux que je viens de citer suffisent pour faire sentir, en général, l’importance de la fonction que doit remplir dans le perfectionnement de chaque, science naturelle en particulier la philosophie positive, immédiatement destinée à organiser d’une manière permanente de telles combinaisons, qui ne pourraient se former convenablement sans elle. […] Et néanmoins, l’hypothèse que nous venons de parcourir serait, tout bien considéré, la plus favorable à cette unité si désirée.

1776. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

L’importance de notre loi encyclopédique pour servir de base à l’éducation scientifique ne peut être convenablement appréciée qu’en la considérant aussi par rapport à la méthode, au lieu de l’envisager seulement, comme nous venons de le faire, relativement à la doctrine. […] La conséquence finale de cette leçon, exprimée sous la forme la plus simple, consiste donc dans l’explication et la justification du grand tableau synoptique placé au commencement de cet ouvrage, et dans la construction duquel je me suis efforcé de suivre, aussi rigoureusement que possible, pour la distribution intérieure de chaque science fondamentale, le même principe de classification qui vient de nous fournir la série générale des sciences.

1777. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Rousseau, et à la fin du dix-huitième siècle quelques grands lambeaux lyriques de Lebrun, remarquables par l’éclat et l’élégance, mais glacés de mythologie, de faux sublime et de vieilles périphrases ; d’un autre côté, les Élégies exclusivement érotiques de Bertin et de Parny, où l’on trouve sans doute de la mollesse, de la grâce, de la volupté, de la passion même, mais tout cela dans les proportions du boudoir… telles étaient les richesses lyriques et élégiaques de nos devanciers, et malgré tout l’esprit et le talent qu’on doit reconnaître aux auteurs dont nous venons de parler, on sentait que l’Ode inspirée et la grande Élégie n’avaient pas eu leurs poètes, comme l’Épître, la Satyre, la Fable. […] Certes, il existe en ce moment plusieurs autres poètes qui cultivent avec un juste succès les quatre genres que nous venons de citer ; mais ceux d’entre eux qui ont le plus de droit aux hommages seront les premiers à sanctionner les nôtres ; certes, nous avons des écrivains distingués qui traitent encore des genres si admirablement traités par nos grands maîtres, mais, on ne saurait trop le répéter, ce ne sont pas ces écrivains qui peuvent caractériser l’époque actuelle.

1778. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Cet illustre auteur, dans ses Recherches philosophiques sur les premiers objets de nos connaissances morales, qu’il vient de publier, a fortifié par de nouvelles preuves, par de nouveaux raisonnements, par la discussion des systèmes opposés, la théorie du don primitif de la parole. […] Ce professeur s’exprimait ainsi, à l’occasion des paroles de Rousseau que nous venons de rapporter : « Il voulait découvrir les sources d’un grand fleuve, et il les a cherchées dans son embouchure : ce n’était pas le moyen de les trouver ; mais c’était le moyen de croire, comme on l’a cru des sources du Nil, qu’elles n’étaient pas sur la terre, mais dans le ciel. » J’accepte ces mots comme renfermant le sentiment de la vérité.

1779. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Axiomes Maintenant pour donner une forme aux matériaux que nous venons de préparer dans la table chronologique, nous proposons les axiomes philosophiques et philologiques que l’on va lire, avec un petit nombre de postulats raisonnables, et de définitions où nous avons cherché la clarté. […] C’était une conséquence naturelle qu’on fît venir de Grèce à Rome la loi des douze tables.

1780. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Je ne prétends pas ici traiter la question dans son étendue, ni même l’effleurer, n’étant pas de ceux qui se plaisent à soulever de telles discussions rétrospectives, et je n’ai pas oublié d’ailleurs qu’à défaut d’un gouvernement alors selon nos vœux, il y a eu pour les esprits des saisons bien brillantes : mais ce qu’il faut bien dire quand on vient de parcourir le tableau fidèle de cette première Restauration, c’est que je ne crois pas qu’il se puisse accumuler en moins de temps plus de fautes, de maladresses, d’inexpériences, d’offenses choquantes à la raison, à l’instinct, aux intérêts d’un pays, ni qu’on puisse mieux réussir (quand on y aurait visé) à établir dans les esprits, au point de départ, la prévention de l’incorrigibilité finale des légitimités caduques et déchues, de leur incompatibilité radicale avec les modernes éléments de la société, et de leur impuissance, une fois déracinées, à se réimplanter et à renaître.

1781. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Il était à l’article de la mort (1743) et venait de remplir ses devoirs de chrétien, en présence de sa famille et de ses domestiques.

1782. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Théodore Gaillard, le parfait traducteur du De Oratore et dont le travail, une dernière fois revu et retouché, venait de paraître : « (Heidelberg, 25 décembre 1852)… Vous avez aussi très-bien fait de voir M. 

1783. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Mme Pierson, durant toute cette première situation attachante, est une personne à part, à la fois campagnarde et dame, qui a été rosière et qui sait le piano, un peu sœur de charité et dévote, un peu sensible et tendre autant que Mlle de Liron ou que Caliste : « Elle était allée l’hiver à Paris ; de temps en temps elle effleurait le monde ; ce qu’elle en voyait servait de thème, et le reste était deviné. » Ou encore : « Je ne sais quoi vous disait que la douce sérénité de son front n’était pas venue de ce monde, mais qu’elle l’avait reçue de Dieu et qu’elle la lui rapporterait fidèlement, malgré les hommes, sans en rien perdre ; et il y avait des moments où l’on se rappelait la ménagère qui, lorsque le vent souffle, met la main devant son flambeau76. » Pour bien apprécier et connaître cette charmante Mme Pierson, il faudrait, après avoir lu la veille les deux premières parties de la Confession, s’arrêter là exactement, et le lendemain matin, au réveil, commencer à la troisième partie, et s’y arrêter juste sans entamer la quatrième : on aurait ainsi une image bien nuancée et distincte dans sa fraîche légèreté.

1784. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Ayant été amené à Rome par un concours bizarre de circonstance, et y étant devenu presque secrétaire du cardinal Acquaviva, notre abbé, qui venait de se faire raser pour la première fois (car son poil follet n’était plus de mise), fréquenta beaucoup à ses heures de loisir dona Lucrezia, femme d’un avocat de Naples, qu’un procès ecclésiastique retenait à Home.

1785. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

Une société d’anthropologie vient de se fonder à Paris, par les soins de plusieurs anatomistes et physiologistes éminents, MM. 

1786. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

L’agilité du charmant esprit qui va et vient de l’une à l’autre les unit sans les brouiller.

1787. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

Dufour, l’auteur de ces magnifiques cartes, épuisé avant l’âge par ce travail surhumain de tant d’années, vient de laisser tomber de sa main le compas, seul instrument du salut de sa pauvre famille, et que son seul moyen d’exister aujourd’hui est une part du prix de cet atlas qui lui coûte son infirmité précoce.

1788. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Aux anciens, à quelques modernes, comme Racan ou Corneille, Malherbe ou Voiture ; mais, aussi, et d’une façon particulièrement significative, à quelques auteurs nouveaux, de mérite encore contesté ou obscur, et dont surtout on ne s’avisait pas encore qu’ils fussent si différents des autres : un comédien poète qui venait de la province, un jeune tragique encore à ses débuts, un poète négligé qui, n’étant plus jeune, n’avait pas fait grand’chose encore : l’auteur de l’École des femmes, l’auteur d’Alexandre, et l’auteur de Joconde.

1789. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Et voici le prince de Ligne écrivant à une marquise française : d’un haut promontoire de la Crimée, le soir, il regarde la mer immobile, il reporte sa pensée sur tous les hommes, tous les peuples qui sont venus par cette mer, ont passé sur cette côte, ont vécu dans ces villes dont il vient de fouler les ruines.

1790. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

L’acceptation des résultats où conduit la loyale obéissance à cette discipline forme un terrain solide de vérités acquises sur lequel ces hommes venus de tous les coins de l’horizon se rencontrent.

1791. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Bien mieux, il venait de s’endetter assez lourdement en publiant à ses frais Jadis et Naguère.

1792. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Un sacerdoce dédaigneux souriait de leur naïve dévotion, à peu près comme autrefois en Italie le clergé, familiarisé avec les sanctuaires, assistait froid et presque railleur à la ferveur du pèlerin venu de loin.

1793. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

C’est au milieu de cette cour de Henri IV dont nous venons de parler, que se forma la société de l’hôtel de Rambouillet.

1794. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Enfin, il vient de paroître un Extrait d’un Ouvrage nouveau *, avec ce titre, des Dictionnaires de Calomnies, article 15.

1795. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Je trouve que la Fécondité, que vient de publier Zola, est, à cet égard, un exemple, le plus fort, le plus important.

1796. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

De quelque manière que l’on explique la pensée, soit que l’on admette, soit que l’on rejette ce que l’on a appelé les idées innées, on est forcé de reconnaître qu’une très grande partie de nos idées viennent de l’expérience externe.

1797. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Nous venons de voir, en effet, que les sociétés n’étaient que des combinaisons différentes d’une seule et même société originelle.

1798. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Vous observez que toute sa politique doit venir de là, et vous êtes amené ainsi à comparer tel ou tel texte des Lois à la fameuse prosopopée des Lois dans le Criton, Vous vous dites que Platon est avant tout un aristocrate, mais qu’une sorte de respect stoïque et même chevaleresque de la loi est une chose qu’il doit avoir dans le cœur puisqu’il l’admire si fort dans le cœur des autres.

1799. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

Ouvrez La Fontaine n’importe où ; aussi bien c’est ce que je viens de faire ; et lisez à demi-voix : Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé… sons lourds, sourds, durs, rudes, compacts, sans air ; car il n’y a pas de muets ; sensation d’accablement.

1800. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Il est de cela une raison plus intime, et qui vient de leur nature même.

1801. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Dans ces portraits de tous les genres que d’Arpentigny fait passer devant nous et où nous retrouvons cette touche particulière qu’il n’aurait point si sa main n’avait pas fait longtemps siffler une cravache ou une épée, dans ces portraits s’attestent avec éloquence toutes les qualités qui créent les grands portraitistes : la finesse des nuances, l’observation concentrée, et ce magique sentiment des analogies dont on est obligé de parler beaucoup quand on parle du capitaine d’Arpentigny, car les défauts de son esprit comme les plus brillants avantages de son talent viennent de ce sentiment puissant et dangereux : « Chopin — dit d’Arpentigny — n’était pas de ceux-là qui ont les nerfs en harmonie avec leur tempérament.

1802. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Tout le monde de son livre est républicain, et de la seconde République, — ce qui ne veut pas dire étroitement de la troisième, laquelle vient de renier la seconde, le jour même où la Bourgogne, et non pas la France, a élevé une statue à Lamartine !

1803. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

« Jamais population italienne ou latine — dit M. de Coulanges — ne s’établit en Gaule, et ce qu’il y vint de Romains est imperceptible. » Sans les Gaulois, César lui-même ne serait pas venu à bout des Gaulois.

1804. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Comme le Christianisme doit un jour venir de l’Orient et de Judée, M. 

1805. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

, n’a ni sacerdoce, ni culte, ni direction, — dit-il, oubliant qu’il vient de reconnaître la direction des Apôtres.

1806. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Après cela, que Clément XIV ait souffert ou non de cette abolition qu’il a signée ; qu’il y ait répugné longtemps ou bien qu’il y ait promptement consenti ; qu’il l’ait promise aux cabinets qui la demandaient avant ou après son élection ; qu’il ait pleuré en la signant, qu’il soit tombé par terre après l’avoir signée, ou qu’il soit resté calme et fort comme un homme qui vient de soulager sa conscience en accomplissant un devoir ; qu’il en soit mort fou ou repentant ou qu’il ait gardé la pleine possession de son intelligence et se soit éteint dans cette impénitence finale des pouvoirs qui, comme Œdipe, se sont crevé les yeux, et que d’autres Œdipes aux yeux crevés prennent, comme le P. 

1807. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Mais, tel qu’il est, il a son accent, et, comme les deux modèles que nous venons de citer, c’est une critique sociale qui s’enveloppe, pour passer partout, dans le manteau flottant et bariolé de la Fantaisie.

1808. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

à moitié vides ou tout à fait vides, comme l’autre harmonica, ne peuvent pas constituer cette chose émue et puissante, intimement puissante, qui s’appelle un livre de poésie pour les esprits mâles et bien faits, même quand toutes les pièces du recueil ressembleraient à celle que nous venons de signaler, quand toutes seraient d’un timbre aussi mélodieux et aussi pur !

1809. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

On vient de l’enterrer, ce romancier qui fut peut-être le troisième de son époque, après Balzac et après Stendhal.

1810. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Les boucles folles ont protesté, mais force est demeurée à la loi. » Et de cette même main qui vient de relever ses cheveux et d’en despotiser les boucles, elle écrit : « La solitude est envahissante.

1811. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Je parle de l’intérét qui vient de l’ensemble du livre ; je ne parle pas de l’intérêt spécial, individuel, détaché de chaque histoire de ce Décameron d’histoires, quoique cet intérêt-là l’auteur l’ait bien dispersé en l’étendant à plusieurs héros placés tous au même plan, en un parallélisme qui leur fait tort les uns aux autres, dans ce livre sans perspective, sans hiérarchie, sans unité ; car toute hiérarchie bien faite s’achève et se couronne par l’unité, tout ce qui n’est pas unitaire dans les œuvres ou les institutions des hommes, tout ce qui s’y rencontre de multiple étant anarchique en plus ou en moins.

1812. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Conclusion »

Mais il ne paraît pas avoir remarqué que le processus de notre activité libre se continue en quelque sorte à notre insu, à tous les moments de la durée, dans les profondeurs obscures de la conscience, que le sentiment même de la durée vient de là, et que sans cette durée hétérogène et indistincte, où notre moi évolue, Il n’y aurait pas de crise morale.

1813. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Aussi, dit-il à Théodose, nous étions accoutumés à voir l’or retourner du trésor public à ceux à qui on l’avait injustement enlevé, mais nous venons de voir plus ; nous avons vu des hommes menés par la loi aux portes de la mort, ramenés à la vie par le prince ; car de tous nos empereurs, tu es celui qui respecte le plus la loi ; mais tu sais que par respect pour la loi même, il faut quelquefois s’en écarter. » Et dans le même discours, faisant allusion à la fable célèbre des deux tonneaux d’Homère : « Sous ton empire, nous connaissons le tonneau du bien, d’où s’épanchent la félicité, la richesse et la vie.

1814. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

À cette autre encore qui paraît en proie à un étonnement mêlé d’inquiétude, les esprits du son viennent de jeter, comme les sorcières à Macbeth, des paroles fatidiques, et elle sent germer en elle des désirs qui lui étaient inconnus. […] Ces personnages, quels qu’ils soient, depuis les héros jusqu’aux mendiants, repoussent toute familiarité et dédaignent toute sympathie qui ne vient pas de leurs égaux et de leurs proches. […] tout leur charme poétique vient de leurs déguisements mêmes. […] Elle entre en eux comme un aliment au lieu d’en sortir comme une perte d’âme ; elle vient de la vie et les conduit à la vie. […] Cette rencontre et ce rapprochement d’une scène évanouie et d’une scène présente me parurent comme le symbole de la vie qui venait de nous apparaître.

1815. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Une brise, passant et se retirant à travers les saules, s’accordait avec l’aller et le venir de la vague. » Se promenant à Rome, il « écoute le silence et regarde passer son ombre de portique en portique, le long des aqueducs éclairés par la lune ». […] Nous venons de voir que les auteurs à imiter sont ceux qui ont fait la description vivante, vue et circonstanciée. […] Pour montrer dans quel style est écrit Télémaque, Egger cite l’exemple suivant : « Mentor, qui avait pris plaisir à voir la tendresse avec laquelle Nestor venait de recevoir Télémaque, profita de cette heureuse disposition… avec ce gage qui est venu de lui-même s’offrir… — Toutes ces différentes nations frémissaient de courroux et croyaient perdu tout le temps où l’on retardait le combat… — Nation insensée, qui nous a réduits à prendre un parti de désespoir… (Liv. […] Le vent venait de l’ouest, où l’horizon paraissait d’un rouge ardent, comme si le soleil eût voulu se lever dans cette partie ; le côté de l’est était tout noir. […] Enfin, après Dieu, notre salut vint de la solidité du vaisseau, et de ce qu’il était à trois ponts, sans quoi il se fût engagé.

1816. (1929) La société des grands esprits

Félix qui potuit… Pour l’au-delà, nous venons de voir la réponse. […] Notre corruption vient de la chute de notre père Adam. […] Mais la lumière vient de l’élite, et descend dans les masses peu à peu. […] Laroche en donne une traduction, assez fautive, mais suffisamment intelligible, dont les deux premiers volumes viennent de paraître. […] Berlioz, comme on vient de voir qu’il l’indiquait lui-même, était tenu à certains ménagements.

1817. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Elle reparaît à ce moment, et les deux jeunes fats la traitent exactement comme Acaste et Clitandre viennent de traiter Célimène. […] Sans le mot que tu viens de dire, elle t’est due, Et par honnêteté je te l’aurais rendue. […] Il faut, pour cela, qu’elle s’épanche sur des étrangers ; il faut qu’elle soit sans salaire ; il faut qu’elle souffre et que cette souffrance lui vienne de ceux à qui elle s’est dévouée, etc. […] » On le voit, les deux pièces que je viens de raconter n’ont aucun rapport entre elles, sinon qu’elles sont nouées et dénouées l’une et l’autre par le même accident extérieur. […] Maintenant il est possible que ceux-là surtout aiment chèrement Paris qui sont venus de leur province et qui croient l’avoir découvert.

1818. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

C’est un phénomène commun aux grandes villes, où l’on vient de toutes parts chercher la fortune, et aux lieux déserts, où l’on est sûr de trouver le repos et la liberté. […] Pallas venait de proposer une loi contre les femmes qui s’abandonneraient à des esclaves (TACIT. […] Pollutia venait de recevoir dans le pan de sa robe la tête sanglante de son époux. […] Le passage qu’on vient de lire explique bien dans quel sens Sénèque appelait Gallion son maître. […] Le passage que je viens de citer se trouve à la page 46, édition de Paris, 1770.

1819. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Ils viennent de temps en temps se montrer, plutôt pour faire voir qu’ils ne sont pas morts que pour rendre aucun service. » La duchesse d’Ossonne a trois cents femmes ; un peu auparavant elle en avait cinq cents. […] Paul de Saint-Victor vient de rassembler en un premier volume quelques-uns de ses articles retouchés et disposés avec art. […] Alors on estime l’homme d’après la qualité et l’étendue de son esprit, d’après l’originalité et l’importance de son œuvre ; c’est à ce point de vue qu’il faut se mettre pour apprécier l’écrivain et le penseur qui vient de mourir. […] A dix ou onze ans, je crois, ayant commis quelque faute, il fut grondé très sévèrement et renvoyé du salon ; pleurant, bouleversé, il venait de fermer la porte, lorsqu’il entendit rire ; quelqu’un disait : « Ce pauvre enfant ! […] Elle n’est pas non plus dans nos corps mal venus de plébéiens surmenés.

1820. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Il nous avait gâté Elvire dans Raphaël, et il vient de nous gâter Marthe dans Geneviève. […] En apprenant la chute du Directoire et la création du Consulat, Toussaint devina qu’il lui faudrait bientôt compter avec le maître que la France venait de se donner. […] Quand le vieil aveugle de Milly lui parle des bruits sinistres venus de la grande ville, et lui demande s’il a repris l’œuvre sanglante de Robespierre et de Marat, il est trop facile de lui répondre. […] Hugo vient de le franchir en écrivant Ruy Blas. […] Ni les femmes, ni les penseurs, ni la foule n’appelleront de l’arrêt qu’il vient de prononcer.

1821. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Il a mieux choisi dans Laurette, sinon dans la Canne de jonc ou dans la Veillée de Vincennes, que je viens de relire, et que décidément je n’aime point. […] Dans ce monde où la mort vient de lui donner accès, une femme l’attendait, entre laquelle et lui les préjugés des hommes avaient jadis élevé leur barrière. […] Taine, qui la dirige ; et, on vient de le voir, ce que la critique reproche au roman, c’est de n’y point apporter ce qu’il avait promis d’y apporter de documents. […] Les exigences, quelles qu’elles soient, en sont trop contradictoires à celles que nous venons de dire. […] L’idée au moins ne m’est pas venue de parler du drame de M. 

1822. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Tout être vient de parents, et à un certain moment il est capable d’être parent à son tour, c’est-à-dire de donner origine à d’autres êtres. […] En tout cas, il est très vraisemblable que toute la quantité d’eau de l’organisme vient de l’extérieur par l’une — ou l’autre de ces deux voies. […] Nous venons de citer un cas où il se détruit : dans d’autres cas, il se multiplie. […] Seulement, ainsi que nous venons de le dire, la proportion des parties vivantes est, dans les individus végétaux, très faible par rapport aux parties de soutien ou squelettiques inertes. […] Ce que nous venons de voir à propos des végétaux est vrai des animaux.

1823. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Les temps sont peut-être venus de ne plus user de la métaphore des racines qu’avec mesure et tact. […] Tout le malentendu vient de cette expression qu’à la façon dont elle a été relevée, je reconnais maintenant avoir assez faussement exprimé ma pensée : Flaubert n’est pas un écrivain de race. […] Bernard Grasset vient de donner au Framboise Pépin et ses environs, de M.  […] 6e vers. — « C’est la formule abstraite où se résume le Lac. » 7e vers. — « L’image de ce vers et des suivants vient de Milton. » (Citation.) […] Gabriel Marcel, sont venus de la philosophie à la critique, On connaît la place prise par M. 

1824. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

La première, nous venons de le voir, détermine les connexions des diverses manifestations intellectuelles d’un même temps : dans une société toutes les acquisitions de l’esprit ont entre elles des rapports de coordination nécessaires. […] — Tiens, tiens, serait-ce à l’homme que je viens de m’adresser. […] quelle âme ce mortel vient de se composer ! […] Des sons s’élèvent, grandissent : Une âme bouge qui remue l’attente dans la nuit… La charmeuse apparaît, venue de très loin semble-t-il, parmi les clignotements des lumières : Lueur qui d’un voile tremble, D’un voile mat et fin qu’on déplie, Nappe molle par des mains nouée Et qui se détendent flottantes, Comme des feuilles enrubannées, Blanche nappe de l’air encor bleu et tendre… Cette clarté monte comme une tige, s’élance dans l’azur en oiseau de flammes : Ah ! […] Puissions-nous ne pas dédaigner l’enseignement offert d’une main quelque peu rude, mais bonne ; et plaise aux poètes de la génération qui vient de méditer cet exemple — entre beaucoup d’autres.

1825. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Quelquefois c’est une épître à la Gresset qu’il adresse à sa mère du fond de sa pédantesque guérite ; il vient de lire la Chartreuse. […] La tiédeur d’opinions de la société pouvait sans doute l’impatienter souvent, l’irriter même un peu, et il aspirait à des régions plus franches ; mais aussi, à peine rentré dans cet air plus vif de l’intelligence pure, il conservait un liant que l’école ne connut jamais, il cherchait un tempérament, il concevait des distinctions, des transitions, qui étaient autant de ressouvenirs de ce qu’il venait de quitter. […] On vient de le voir préludant au mouvement romantique dans le Lycée .

1826. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Après le discours inopiné du messager royal, on conçoit l’allégresse de toute la famille, le soulagement du public et notre reconnaissance pour le grand poète qui, par un coup de son art, vient de nous délivrer de la terreur et de la pitié tragiques, et de sauver la comédie. […] Messieurs, le moment est venu de parler de Legrand et du Roi de Cocagne. […] Elle vient de rebuter Plaisantinet, parce qu’il « aime la gaillardise », et qu’il ne sait pas faire rire sans choquer l’honnêteté.

1827. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Alors ils jettent l’ancre, attachent avec des cordages la poupe à la rive, et se disséminent sur les bords de la mer, etc. » Le prêtre de Chrysa, à qui Ulysse vient de ramener sa fille Chryséis, invoque Apollon pour Agamemnon. […] Le serpent tombe au milieu des combattants, et l’aigle, avec des cris aigus, s’envole dans les airs, emporté par le souffle des vents. » On raconte avec effroi ce prodige à Hector, littéralement dans les mêmes vers que nous venons de citer. […] Mais tu viens de l’immoler pendant qu’il combattait en faveur de sa patrie.

1828. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Son nom fut accueilli par eux avec une entière confiance, et les consola un peu de la perte du général illustre qui venait de les quitter. » XX La révolte du Caire, la bataille d’Héliopolis, la seconde conquête de l’Égypte en trente-cinq jours par Kléber, sont au nombre des plus belles pages historiques qui aient été écrites en aucune langue. […] Son étoile venait de pâlir devant une étoile naissante. » Telles sont les mesquines préventions de M.  […] Une maladie héréditaire, que le travail, les fatigues et ses derniers chagrins avaient rendue mortelle, venait de causer sa fin prématurée, le 23 janvier 1806.

1829. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Et je ne sais quelle horreur nous est venue de cette mort d’hôpital qui semble n’être qu’une formalité administrative. […] Se tournant vers Claudin qui vient de s’asseoir à sa table : « Toi tu aimes cela… tu es un civilisé. […] L’aide de camp venait de dire au Roi en quoi l’enfant était habillé.

1830. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Toute la profondeur de cette pathétique fillette, qui sans cela ne serait qu’une petite fille vulgaire, la femme élémentaire qui est partout, oui, toute sa profondeur et tout son charme viennent de ce reste de catholicisme involontaire que j’ai signalé dans l’esprit de Gœthe. […] Eh bien, si, réduit à la mesure que nous venons de prendre, le Faust ne nous paraît plus que ce qu’il est, nous pouvons d’avance nous figurer ce que vont devenir à cette mesure les autres pièces de Gœthe réputées inférieures à celle-là ! […] Or, l’ennui vient de l’absence de vie.

1831. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Les deux premiers volumes, qui viennent de paraître, sont pleinement satisfaisants pour l’œil et pour l’esprit. […] La courte description que je viens de citer rappelle le goût des peintures galantes du dix-huitième siècle et des opéras ou des cantates mythologiques de Rameau. […] « S’il vient de la chair, l’amour la quitte… La chair est le boulet de l’âme… Entre l’homme et la femme, il n’y a que la chair : mais ce n’est pas l’amour. » Ainsi s’exprime l’ombre de Pâris, dont on ne récusera pas le témoignage. […] Je viens de me replonger, après vingt ans, dans ces Cahiers d’André Walter : je les ai peut-être un peu moins admirés, mais j’y ai pris encore un vif intérêt. […] Un marchand qui venait de perdre mille dinars, dit à son fils : « Garde pour toi seul cette triste nouvelle.

1832. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Cependant cette fille, qui vient de crier vengeance contre Rodrigue, lorsqu’elle le rencontre chez elle, au lieu de l’éviter avec horreur, s’engage avec cet assassin de son père dans une longue conversation amoureuse, et va jusqu’à lui dire qu’en demandant sa mort elle souhaite de ne rien obtenir. […] Ce ministre venait de persécuter le Cid ; Corneille s’en vengea en faisant hommage au persécuteur de celui de ses ouvrages qui parut après le Cid. […] Nos plus grands malheurs sont venus de l’ambition des gens de lettres, qui, pour faire les hommes d’importance, se sont jetés dans la morale et dans la politique, et se sont fait un jeu de ruiner la société et l’état, pour se donner un relief de philosophie. […] Tous les rôles sont éclipsés par le Menteur, excepté celui de Géronte dans la belle scène dont je viens de parler : on peut dire qu’ils ne sont tous que les auditeurs des contes de ce jeune étourdi. […] Les petits rimeurs de l’école voltairienne ont toujours donné sans pudeur la palme à leur maître : l’un d’eux, qui vient de mourir, a eu l’audace de saluer son chef du titre de Vainqueur des deux rivaux qui partagent la scène.

1833. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Qu’y a-t-il de si grand, de si vrai dans les extravagances d’un amant qui, surprenant un billet amoureux écrit à sa maîtresse, n’a pas même l’esprit d’interroger celui qui vient de l’apporter ; qui ne fait pas arrêter l’écrivain, quoiqu’il le connaisse et qu’il soit en son pouvoir ; qui ne va pas sur-le-champ montrer ce billet à l’infidèle, pour avoir du moins le plaisir de la confondre, et passe le temps à faire le fou dans son sérail avec un confident imbécile, qu’il appelle son ami ? […] Écrivant au comédien Lanoue, pour le féliciter sur son Mahomet II, il le loue surtout de la hardiesse de son style ; il veut que les héros étrangers, les Asiatiques, les Américains, fassent un grand usage des figures et des métaphores, et cite à ce propos deux vers du Persan Saadi, qui furent, dit-on, prononcés par le vainqueur de Constantinople, lorsqu’il entra dans le temple de Sainte-Sophie, qu’il venait de changer en mosquée : Le palais impérial est tombé ; les oiseaux qui annoncent le carnage ont fait entendre leurs cris sur les tours de Constantin. […] Le poète français n’a pas cru devoir employer l’idée du danger que peut courir Clytemnestre dans un camp prêt à se soulever, et il a bien fait, ce n’est qu’une idée secondaire ; le grand danger de Clytemnestre et de sa fille vient de l’oracle qui demande le sang d’Iphigénie, et de l’ambition d’Agamemnon prêt à le répandre. […] L’Hippolyte d’Euripide est véritablement un animal farouche qui vit dans les bois : le poète grec a cru devoir présenter ce fils de l’Amazone tel que la fable le dépeint : il arrive avec fracas sur la scène, escorté d’une troupe de chasseurs qui, comme lui, viennent de faire la guerre aux sangliers et aux loups, et entonnent les louanges de Diane : on le prendrait pour un gentilhomme anglais revenant de la chasse du renard ; si ce n’est que les gentilshommes anglais, sans être galants, sont fort libertins, au lieu qu’Hippolyte n’est ni libertin ni galant ; il parle des femmes précisément comme le Misanthrope de Molière parle des hommes ; il a conçu pour tout le sexe une effroyable haine. […] Cette pièce, qu’on vient de siffler comme impertinente et bête, reçut en 1674 un accueil très distingué.

1834. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

La méthode consiste, comme il le dit lui-même, « non plus à prouver que le christianisme est excellent parce qu’il vient de Dieu, mais qu’il vient de Dieu parce qu’il est excellent. » Dessein plus spécieux que juste. […] La confusion vient de ce que le père d’Alphonse de Lamartine fut connu dans sa jeunesse sous un nom de cadet, à la mode du temps, et signait chevalier de Prat. […] De la monotonie sans doute, je viens de dire pourquoi ; de l’effort jamais. […] L’impression confuse de ces deux ouvrages, du second en date surtout, vient de cela. […] Le monde est fait comme on vient de le voir ; mais le monde ainsi fait est une infamie.

1835. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Chez Burty, un jeune journaliste raconte qu’il vient de voir vendre, rue de Turenne, des lapins au boisseau, et bientôt se met joliment et spirituellement à blaguer l’héroïsme à venir, — et lui, qui est tout prêt à se faire tuer, — à blaguer même le patriotisme de ses propres articles. […] Je suis seul, et j’ai dans la mémoire et dans les yeux, la pâleur des nombreux soldats malades, que je viens de voir passer sur des cacolets. […] C’est un mobile qui a eu la cuisse cassée, hier à onze heures du matin, et qu’on vient de ramasser sur le champ de bataille, aujourd’hui à la nuit. […] Et les uns, agenouillés sur le pavé, les autres assis sur le rebord du piédestal de la statue du maréchal, font entrer dans leur sac débouclé, les cent cartouches qu’ils viennent de recevoir, pendant que des corbillards défilent entre des gardes nationaux, le fusil abaissé à terre. […] L’ivresse scélérate dit à l’ivresse brutale, pendant le parcours, que le chef de gare vient de donner l’ordre de l’arrêter, quand il descendra, pour le boucan qu’il a fait en montant.

1836. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Mais aussi une fierté peut lui venir de son renoncement et de son isolement, soit qu’il ait adopté la pose du stylite, soit qu’il ait fermé sur ses plaisirs la porte d’un palais. […] D’une phrase sombre toute une théorie du symbole vient de naître, qui s’épanouit dans sa richesse verbale. […] Ainsi donc, en haut, des esprits cultivés croient à la venue de plus de justice, de plus de bonté, de plus d’amour, de plus d’intelligence ; en bas, des esprits simples croient à la venue d’un bonheur tangible, réel, corporel : jamais un milieu plus favorable ne s’est offert à un poète décidé à chanter les joies de l’avenir. […] Le troisième acte devient admirable, lorsque, connaissant son mal et son sort, le lépreux attend dans la maison de son père le cortège funèbre qui va le conduire à la maison des morts, et l’impression finale est qu’on vient de jouir d’une oeuvre entièrement originale et d’une parfaite harmonie. […] Quand je passe, on ne me voit pas, car on ne voit pas le vent et je passe au milieu des galères mortes comme une triomphante barque dont les voiles sont gonflées par le souffle des anges : elle glisse comme un fantôme divin, au milieu des galères mortes, et les rameurs s’agitent, mais elle a fui, si rapide et si tumultueuse qu’ils s’arrêtent en se disant l’un à l’autre : quelque chose vient de passer pendant que nous dormions.

1837. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Par exemple, je dis que je m’ennuie et j’entends quelqu’un derrière moi ; je me retourne ; c’est une personne qui pense ce que je viens de dire, on se parle, et voilà ! […] Je viens de la relire. […] Savez-vous que moi aussi je devais aller en Angleterre voir mon amie Lady P…, mais la pauvre femme vient de mourir et notre voyage ne se fera, sans doute, pas. […] On vient de me voler mon chien blanc, Pincio, celui que vous avez vu chez nous. […] En plus, je viens de vendre deux études à un amateur et à un marchand, des inconnus pour moi.

1838. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Cela vient de ce que, je le répète, il ne se trouve pas en Belgique un centre physique absorbant. […] Et toutefois, bien des réalités présentes viennent de ce passé, si distant par les temps et par l’aspect. […] Elle sentait bon le jour qui se lève, l’écorce humide, le brouillard monté de l’eau, le vent venu de loin avec ses corbeilles d’arômes. […] Bientôt les terres arables dégagèrent leurs odeurs lourdes, et puis s’insinua la senteur des sablons, d’une rudesse sauvage, enfin brusquement il y eut l’envahissement des bouffées chaudes qui venaient de la cour de la ferme41. […] Ils suivaient les cours de l’Université de Gand en 1886, et venaient de publier leurs tout premiers vers à Paris dans La Pléiade de Rodolphe Darzens (où Maeterlinck signait encore Mooris Maeterlinck), lorsqu’ils demandèrent à Rodenbach l’hospitalité de la Jeune Belgique.

1839. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Mais on ne conçoit guère une critique qui ne vienne pas de lecteurs. […] Taine n’a vraiment professé que ses cours d’esthétique, mais il venait de la plus haute formation universitaire, et personne n’a été plus que lui, dans ses écrits, un homme éloquent, mené par un rythme verbal. […] L’exemple le dira mieux : Ovide, Lucain, Virgile. » Ces lignes viennent de la même main que certaines impressions d’amour sensuel, qu’on n’osera plus après les Essais. […] Personne ne peut isoler en soi, connaître à l’état pur ce qui lui vient d’une tradition ou ce qui lui vient de lui-même : la vie implique non seulement l’un et l’autre, mais le mélange indiscernable de l’un et de l’autre. […] avec cette comparaison, depuis deux pages, de la critique et d’une église, j’ai l’air de mener là une laborieuse métaphore, mais l’exemple me vient de haut.

1840. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

C’est lorsque Pierre, encouragé par le médiocre enthousiasme de son maître devant la colonnade du Louvre, lui dit : « C’est beau sûrement ; mais, avec la permission de monsieur, on le trouve surtout ainsi parce qu’il faut venir de loin. […] Il est piquant que le premier éloge donné au talent de Béranger lui soit venu de ce côté.

1841. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

De même, en exagérant et subtilisant en mainte occasion au sujet des bienfaits et des prévenances de la nature, il lui arrive d’impatienter à bon droit celui qu’il vient de charmer ; à force d’apologie, il rappelle et provoque les objections. […] Ferdinand Denis, auteur de Scènes de la Nature sous les Tropiques et d’André le Voyageur, est dans nos générations un représentant très-pur et très-sensible de l’inspiration propre venue de Bernardin de Saint-Pierre : par les deux ouvrages cités, il appartient tout à fait à son école ; mais c’est sa famille qu’il faut dire.

1842. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

De l’acquis scientifique que l’on a vu, élaboré par l’esprit que l’on vient de décrire, naquit une doctrine qui parut une révélation et qui, à ce titre, prétendit au gouvernement des choses humaines. […] Ne s’est-il pas acquitté de tout ce qu’il doit à la vertu par l’hommage qu’il vient de lui rendre ?

1843. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Monsieur et M. le comte d’Artois viennent de voyager dans nos provinces, mais comme ces gens-là voyagent, avec une dépense affreuse et la dévastation sur tout leur passage, n’en rapportant d’ailleurs qu’une graisse surprenante : Monsieur est devenu gros comme un tonneau ; pour M. le comte d’Artois, il y met bon ordre par la vie qu’il mène. » — Un souffle d’humanité en même temps que de liberté a pénétré dans les cœurs féminins. […] L’abbé de Lattaignant, chanoine de Reims, auteur de poésies légères et de chansons de soupers, « vient de faire pour le théâtre de Nicolet une parade où l’intrigue est soutenue de beaucoup de saillies polissonnes très à la mode aujourd’hui.

1844. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Le drapeau français fut-il jamais affronté avec une telle irrévérence, je ne dirai pas par des ennemis, mais par des alliés intimes à qui nous venions de rendre des services aussi éclatants que Magenta et Solferino ? […] Cette conduite nous est tracée par les considérations très irréfutables que nous venons de dérouler devant vous.

1845. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Elle consacra tout ce qui venait de lui à l’édition de ses pauvres œuvres et à la dépense de son monument en marbre par Canova. […] Mme d’Albany a dû répondre immédiatement à la lettre que nous venons de citer, et sans doute elle regrettait de ne pas avoir encore reçu la Corinne de Mme de Staël, dont la publication toute récente avait causé une émotion si vive.

1846. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

V Les poëtes de la cour commençaient de célébrer dans leurs vers les merveilles de sa figure et les trésors de son esprit : En votre esprit le ciel s’est surmonté ; Nature et art ont en votre beauté Mis tout le beau dont la beauté s’assemble, écrit du Bellay, le Pétrarque du temps ; Ronsard, qui en était le Virgile, trouve, toutes les fois qu’il en parle, des images, des suavités et des finesses d’accent qui prouvent que la louange venait de l’amour et que son cœur séduisait son génie. […] « Madame ma bonne amie, on me vient de donner la relation de la pauvre jeune reine Jeanne Cray, décapitée à dix-sept ans, et ne me suis pu retenir de pleurer à ce doux et résigné langage qu’elle leur a tenu à ce dernier supplice.

1847. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Imaginez, si vous le pouvez sans épouvante, un homme au sortir du seizième siècle, après tant d’esprits qui viennent de recueillir toutes les traditions de l’esprit humain, et dont les plus hardis n’ont pensé qu’à la suite des deux antiquités ; un homme qui se sépare de toutes ces traditions, des deux antiquités, du présent, de l’humanité tout entière, regardant comme provisoires toutes les notions qui ont fait la croyance des temps écoulés jusqu’à lui, n’en voulant croire aucune définitivement qu’après l’avoir reconnue vraie par une opération de son libre jugement ; un homme qui, sans autre contrôle ni témoignage que sa raison, soutenu par le seul amour de la vérité dans ce laborieux affranchissement de sa pensée, se pose hardiment le triple problème de Dieu, de l’homme et des rapports qui lient l’homme à Dieu, du monde extérieur et de ses rapports avec l’homme ! […] Montaigne est tout plein de ce naturel ; il a plus rarement celui qui vient de la raison appliquée à la recherche de la vérité.

1848. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Beaucoup de contre sens viennent de là, et beaucoup de fautes de jugement, d’erreurs de jugement. […] L’objet de l’esprit vient de l’autre, et au devant.

1849. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Ce nom vient de ce que le livre fit partie d’un cours complet d’études ecclésiastiques rédigé il y a une centaine d’années par l’ordre de M. de Montazet, l’archevêque janséniste de Lyon. […] Cousin ; un autre, qui avait des études historiques assez étendues, nous disait Augustin Thierry ; un troisième venait de l’école de MM. de Montalembert et Lacordaire.

1850. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Puis, à la fin, que tout le monde obtienne ce qu’il désire ; que la constance inébranlable des héros soit récompensée  ; que tout se termine par des noces et des chansons ; que le lecteur puisse, comme dans un conte de fées, conclure par la formule consacrée : « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Voilà comment, dans la seconde moitié du xviiie  siècle on fait un roman pastoral, et, si vous en doutiez, relisez l’œuvre de ce sentimental capitaine de dragons qui s’est appelé M. de Florian, C’est les yeux fixés sur son Estelle que je viens de décrire ce monde enchanté. […] Des ressources nouvelles et régulières leur viennent de ce Tiers-Etat auquel ils appartiennent et dont ils vont être les porte-parole.

1851. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Ce n’est pas l’ordre de mes sensations de couleurs qui vient de moi, qui est la part de ma conscience ; ce sont ces sensations elles-mêmes en tant que senties, en tant qu’ayant telle nuance intérieure, telle qualité propre. […] De même, le sentiment de différence n’est pas un état de conscience simple et un, car nous venons de voir qu’il suppose, par exemple, le résidu de la sensation de lumière, la sensation d’obscurité, le sentiment de conflit au moment où la sensation d’obscurité a remplacé celle de lumière ; et ce conflit, nous l’avons vu encore, enveloppe une résistance, une sensation d’obscurité résistant à celle de lumière et résistant même au point de la supprimer sous sa forme vive.

1852. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Rien n’est curieux comme l’évolution de cet écrivain venu de l’analyse minutieuse de son moi, de l’égotisme et de l’individualisme le plus accusé au pur traditionalisme. […] Mis à même de calculer les forces du passé qui nous commandent, nous accepterions, pour en tirer profit, notre prédestination… Un jeune être isolé de sa nation ne vaut guère plus qu’un mot détaché d’un texte… » « Notre conscience individuelle nous vient de l’amour de notre terre et de nos morts. » Cette formule se trouve sans cesse sous la plume de M. 

1853. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Même dans les plus brillants morceaux où le poète nous donne des fragments de l’œuvre future et des modèles de ce qu’il voudrait faire, à côté de vers superbes et forts, sortis de la source nouvelle qu’il vient de faire jaillir, combien d’autres issus des vieux moules, remplis d’expressions élégantes et vagues qui ne sont que des artifices pour éluder le mot propre et tromper l’idée précise ! […] Les deux Principes se disputent la Terre qui vient de naître.

1854. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Dominé — avoue-t-il — par les ambitions en vogue à la fin du xixe  siècle, lorsqu’il croyait, comme tant d’autres, avoir devancé la vérité, il s’aperçut qu’il avait été lui-même devancé par elle de plus de dix-huit cents ans : il venait de découvrir le christianisme. […] Malraux cite de façon inexacte : « je sens que le moment est venu de revenir parmi les hommes », Lautréamont, Chapitre premier, strophe 9, Les Chants de Maldoror, Œuvres complètes, op. cit.

1855. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Mais je viens de lire Renée Mauperin pour la première fois, au moment où je finissais cette caricature historique de l’Empire (La Curée) par Zola, décidément le Ponson du Terrail du réalisme et du matérialisme. […] Je le fais bien tard, mais arrive bien qui vient de loin.

1856. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Un homme admis à vos levers a besoin de douze domestiques ; donnez-moi cette terre qu’on vient de confisquer sur un protestant ; ajoutez-y ce dépôt qu’il m’avait confié en partant et que je vous révèle2. […] Il y a deux parts en nous : l’une que nous recevons du monde, l’autre que nous apportons au monde ; l’une qui est acquise, l’autre qui est innée ; l’une qui nous vient des circonstances, l’autre qui nous vient de la nature.

1857. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Les succès de Bossuet dans les chaires de Paris, lorsqu’il y vient faire des apparitions périodiques et assez fréquentes pendant ses années de résidence habituelle à Metz, sont peints avec une vivacité et avec une grâce qu’on ne s’attendrait pas à trouver dans un compte rendu de sermons ; on y assiste à ce premier règne de la grande éloquence avant la venue de Bourdaloue.

1858. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

On pouvait croire qu’il manquait tout à fait de tendresse et d’onction ; mais, par un ou deux chapitres de ces Paroles même d’un croyant qu’on vient de voir si sévèrement jugées, il a commencé de prouver qu’il n’était pas tout à fait dépourvu de cette fibre-là.

1859. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Il était persuadé, comme Fontenelle, qu’avant Descartes on ne raisonnait presque point avec solidité ni avec justesse dans les matières qui n’étaient point du ressort de la géométrie : « Avant lui, le sens de la démonstration, le sens de la conséquence juste, ce sens qui met une si grande différence entre homme d’esprit et homme d’esprit, ce sens si précieux n’était presque point exercé ailleurs que dans la géométrie… Nous avions quantité d’orateurs et d’agréables discoureurs ; nous n’avions point de solides démontreurs. » Trop souvent on confondait la certitude qui vient de l’évidence véritable avec celle que l’on tirait des habitudes de l’éducation et des préjugés de l’enfance ou de l’opinion du grand nombre.

1860. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

ugène Bareste vient de donner une traduction en prose française dans laquelle il s’est efforcé de rendre la couleur plus exactement que Dugas-Montbel et ses prédécesseurs ne l’avaient fait.

1861. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

La nature de France, les bords de la Seine, les îles de la Marne, tout ce paysage riant et varié d’alentour se mire en sa poésie comme en un beau fleuve ; on sent qu’il vient de Grèce, qu’il y est né, qu’il en est plein : mais ses souvenirs d’un autre ciel se lient harmonieusement avec son émotion présente, et ne font que l’éclairer, pour ainsi dire, d’un plus doux rayon.

1862. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

On se comportait exactement des deux parts comme si l’on s’était dit : « L’empereur vient de faire une imprudence ; tâchons qu’elle soit la moins forte possible. » Ici du moins rien d’ambigu ; l’opportunité est claire, manifeste, impérative : la Chambre a donné le signal, l’empereur y a répondu ; tout le monde est préparé et averti ; il importe que rien ne soit éludé d’un grand acte ; qu’il trouve ses exécuteurs convaincus et sincères, et qu’il sorte pleinement tous ses effets.

1863. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

En les comparant donc, je donnerai naturellement un nouveau développement au chapitre que je viens de finir.

1864. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Vous venez de lire le Misanthrope : vous ne sauriez que dire, si on vous demandait d’en parler.

1865. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Mais cette règle n’est pas encore générale, et l’observation vient de nouveau la rectifier.

1866. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

On a cédé à une liaison naturelle des choses, et de fil en aiguille on est arrivé à dire ce qu’on n’avait pas besoin de dire encore : plus tard, quand le moment est venu de placer l’idée, quand on ne peut plus s’en passer, pour ne pas avoir à défaire l’ouvrage fait et à tout recommencer, par paresse, on aime mieux la répéter que de la retirer de l’endroit où elle s’était glissée à tort.

1867. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Tous les maux, tous les vices de l’homme, viennent de la société, qui a inventé  la religion, les puissances, les distinctions, la hiérarchie, la richesse, c’est-à-dire l’oppression des uns, la tyrannie des autres, de la corruption et de la misère pour tous, — qui a inventé surtout la morale.

1868. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

L’auteur des Prédicateurs avant Bossuet, le savant et fin commentateur des Oraisons funèbres et du Discours sur l’histoire universelle, vient de publier, avec introduction, notices et notes, un recueil de textes choisis, de 660 pages, et ces textes ne sont pas de Bossuet !

1869. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait, à lui seul, une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom… J’aime infiniment mieux M. 

1870. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

C’était un exilé, et qui se consolait de son exil très simplement, avec les premiers venus de l’Académie Saint-Jacques ou avec les derniers « arrivés » de la littérature.

1871. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Il ne sent plus que d’une maniere incertaine, & il devient le jouet infortuné du premier caprice qu’il vient de se forger.

1872. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

En l’an 1576, au moment où allaient s’ouvrir les États généraux de Blois, quatre ans après la Saint-Barthélemy, Henri III, qui appréhendait la réunion de cette grande assemblée, n’imagina rien de mieux, soit pour l’adoucir, soit pour la distraire, que de mander d’Italie la plus fameuse troupe d’acteurs de la commedia dell’arte qu’il y eût alors : les Gelosi (Jaloux de plaire), à la tête desquels venait de se mettre un homme distingué par sa naissance et par ses talents, Flaminio Scala, dit Flavio au théâtre.

1873. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Beaumarchais venait de faire jouer Eugénie ; c’était un début assez malheureux.

1874. (1842) Essai sur Adolphe

Dans l’ardeur de son dévouement, elle aurait voulu pouvoir renouveler autour d’elle ce qu’elle venait de détruire, afin d’agrandir à toute heure le domaine de son abnégation.

1875. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Il répétait sans cesse que ce serait une surprise comme du temps de Noé et de Lot ; qu’il fallait se tenir sur ses gardes, toujours prêt à partir ; que chacun devait veiller et tenir sa lampe allumée comme pour un cortège de noces, qui arrive à l’improviste 793 ; que le Fils de l’homme viendrait de la même façon qu’un voleur, à l’heure où l’on ne s’y attendrait pas 794 ; qu’il apparaîtrait comme un éclair, courant d’un bout à l’autre de l’horizon 795.

1876. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

La plupart des disciples ne virent plus leur maître après le souper dont nous venons de parler.

1877. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Maintenant que faut-il entendre par la spontanéité, par la self-détermination (la détermination qui vient de nous-même) ?

1878. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Le mal est venu de ce que ces éditeurs sont en même temps auteurs d’une vie de madame de Maintenon ; qu’ils ont composé leur biographie avant d’avoir assez étudié les lettres pour les mettre à leur véritable place, et qu’ensuite ils ont arrangé les lettres dans l’ordre qui s’accordait avec leur composition, au lieu de composer d’après l’ordre des lettres bien vérifié.

1879. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Cette voix vient de haut ; c’est l’Oracle de Delphes qui lui enjoint de tuer les meurtriers de son père.

1880. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

C’est bien, sans doute, mais c’est aussi singulièrement équivoque, et « cela fait venir de coupables pensées ».

1881. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

L’auteur vient de nous dire qu’en publiant Les Confidences il sacrifiait l’amour-propre au sentiment.

1882. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Bossuet vient de sortir fort à propos du monde au moment où il écrit (1704).

1883. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Je vous le donne pour un véritable chevalier français, et vous pouvez désormais le regarder comme un vieux colonel. » L’héroïque figure de Ney n’a cessé de remplir et de dominer la relation qu’on vient de parcourir ; c’est par une telle parole de lui qu’il y avait convenance et gloire, en effet, à la couronner.

1884. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

C’est sans doute la critique des idées que je viens de combattre.

1885. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Il est surprenant que la négation de la personnalité divine soit venue de l’école de Hegel ; cette école, qui n’admet que le sujet, que la pensée, que l’idée, devait définir Dieu le sujet absolu, ce qui est la plus haute idée que l’on puisse se faire de la personnalité.

1886. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Un an auparavant, sur le bruit qui avait couru de sa fin prochaine, Boileau écrivit à Racine ce peu de mots, où se trouve l’accent d’un intérêt sincère (lettre du 19 mai 1687) : « On vient de me dire que Furetière est à l’extrémité, et que par l’avis de son confesseur il a envoyé quérir tous les académiciens offensés dans son factum, et qu’il leur a fait une amende honorable dans toutes les formes, mais qu’il se porte mieux maintenant.

1887. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

qui avait, de plus, en perspective, deux cent mille livres de rente, qui était connu de toute l’Europe, bien venu de ses Princes et de ses artistes, et que tous les courtisans de son feuilleton, qui étaient nombreux, appelaient le Prince de la Critique bien avant que M. 

1888. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

… allant contre l’intérêt de cette tante célèbre, dont elle vient de si fort tracasser les petits papiers !

1889. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Nous venons de montrer comment le théoricien de la Relativité évoque, à côté de la vision qu’il a de son propre système, toutes les représentations attribuables à tous les physiciens qui apercevraient ce système en mouvement avec toutes les vitesses possibles.

1890. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

La comparaison est le rapprochement des deux objets ; la préférence est le choix entre deux objets qu’on vient de comparer.

1891. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

La stérilité relative de Mallarmé vient de ce qu’il ne trouva quoi chanter, et ce qu’il chanta ce fut précisément ce manque, ce défaut d’être.

1892. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Nous venons de voir Julien écrivain et panégyriste, voyons-le maintenant comme empereur, et objet lui-même des panégyriques de son siècle.

1893. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

regarde en pitié ce faible genre humain que tu viens de quitter ; élève l’esprit de ce bas univers ; préside à ton pays ; ranime ses talents et corrige ses mœurs.

1894. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

. — D’abord il vient de Thrace, pays plus connu comme la patrie de Mars, que comme le berceau de la civilisation. — Ce Thrace sait si bien le grec qu’il compose en cette langue des vers d’une poésie admirable. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.

1895. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

« Mais viens de ce côté, si jamais tu écoutas ma voix dominée par l’amour, et si, quittant la maison de ton père, tu descendis avec ton char attelé, alors que de beaux cygnes te portaient d’un vol léger, agitant à coups pressés, autour du point noir de la terre, leurs ailes dans le milieu des airs.

1896. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Après quelque séjour à Lyon, il arrive chez madame de Warens, qui venait de se fixer à Chambéry. […] Un jour, nous promenant ensemble, il me dit que l’Académie de Dijon venait de proposer une question intéressante, et qu’il avait envie de la traiter. […] Voici : D’Alembert vient de reprocher à Rousseau d’avoir adopté et défendu, dans sa Lettre, le préjugé du temps sur l’éducation des femmes. […] Je n’en ai retenu que les faits essentiels : car, dans cette surabondante Julie qui contient douze cents pages, il n’y en a pas quatre cents qui se rapportent à l’« histoire » elle-même ; et je viens de vous en analyser le premier tiers. […] Cependant, le moment est venu de faire connaître les hommes à Émile : d’abord par l’histoire, et surtout par Plutarque.

1897. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Or, après avoir porté les premiers aux nues, l’admiration s’était lassée tout à coup, par caprice, et quelques directeurs de journaux avaient même interdit à leurs rédacteurs littéraires d’annoncer désormais à moins qu’il ne s’agît d’un de leurs bons amis) les derniers venus de cette collection déjà usée. […] En France, pendant que nous voyons surtout ce qui nous différencie, le voyageur venu de loin n’aperçoit d’abord que les traits communs à toute la nation. […] Je viens de rencontrer, dans une élégie de Ronsard, un vers qui m’a surpris, parce qu’il exprime une restriction modeste et sage à laquelle ce poète ambitieux ne nous a point accoutumés. […] On est assez embarrassé pour citer des écrivains artistes au sens que je viens de définir, parce que, s’ils sont vraiment grands et dignes qu’on les compte, ils furent aussi des écrivains simples. […] Mais ce qui est étrange, c’est qu’on n’ait pas toujours bien compris l’absolue nécessité d’écrire admirablement sur les sujets qui ne sont point de pure science ; cette nécessité vient de ce que la matière ici n’existe pas par elle-même.

1898. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

N’oublions pas que Priam vient de reprocher à ce héros, héritier de toute la fierté d’Achille, d’avoir dégénéré de son père : c’est ce mot qui décide de la mort de Priam ; et si ce malheureux prince, au moment où Pyrrhus est prêt à tuer son fils, se fût écrié, songe quelle eût été la douleur d’Achille, si sous ses yeux on eût attenté à tes jours ! […] C’est cette morale qui, venue de l’Orient, comme du berceau du monde, passa dans l’Occident où nous la repoussons encore : elle se reproduit dans le testament du mystérieux héros de la Messiade, de qui les paraboles sont autant d’épisodes gracieux et sublimes. […] Mais si je n’ajoutais aux louanges que j’ai trop succinctement données au mérite de ce grand poète, ne risquerais-je pas de paraître injuste, après avoir reçu les clartés que vient de répandre M. de Souza, sur sa vie et sur ses ouvrages ? […] Au défaut de poèmes héroïques étendus, nous avons les exemples que je viens de citer, les belles traductions de nos anciens, celle du grand Milton, épuré par la plume habile de l’imitateur des Géorgiques, enfin, des fragments de la Henriade, morceaux dignes des meilleurs maîtres. […] Cet auguste signe de sa volonté vient de sceller un serment irrévocable, dont le Styx, qui doit le garantir, a tressailli jusqu’en ses plus profonds abîmes.

1899. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Il compare page à page le livre de sa conscience avec le livre splendide qu’il vient de parcourir. […] Comment discuter sérieusement le rêve angélique, le rêve céleste que je viens de raconter ? […] Le roman que je viens de lire est bien ce que j’attendais : le poète et le critique sont résumés dans ce livre, et transformés sans altération notable. […] C’est donc un devoir pour nous, impérieux, irrésistible, d’ajouter notre voix aux voix illustres que nous venons de nommer, et de revendiquer, à leur exemple, les franchises et les privilèges de l’art. […] Déjà il félicite sa volonté persévérante de la puissance qui vient de lui échoir.

1900. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

La même chose était arrivée chez les Romains, à Nfevius, à Livius, et à Ennius… Et il ne faut point .s’imaginer que la chute de ces auteurs, tant les Français que les Latins, soit venue de ce que les langues de leur pays ont changé. […] Je me borne à vous dire en passant que tout le romantisme nous est venu de là, s’il est vrai que le principe en soit l’exaltation du sentiment personnel bu l’hypertrophie du Moi. […] Ce quelque chose, en effet, c’est la stabilité dans une tradition que Villemain lui-même avait déjà dépassée, comme nous venons de le voir, et dans une tradition que tout le talent de Nisard — qui fut grand et quelquefois exquis — n’a pas eu le pouvoir de relever de sa ruine. […] Je me borne donc à vous faire observer aujourd’hui que si Sainte-Beuve avait persisté dans son ancien dilettantisme, et surtout dans son individualisme, il n’aurait pas pu proposer à la critique l’objet que nous venons de dire. […] Taine, qui venait de paraître : A propos de Boileau, puis-je donc accepter ce jugement étrange d’un homme d’esprit, cette opinion méprisante que M. 

1901. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Et si, depuis deux ou trois siècles, il a augmenté sans cesse sa puissance, il faut attribuer cela à la bonté de ses lois, et non pas à la fortune qui n’a pas ces sortes de constances.  » En dehors des pouvoirs sociaux qui sont ce que nous venons de dire, il y a des pouvoirs politiques, il y a des pouvoirs de commandement, qui sont le pouvoir qui fait la loi, le pouvoir qui exécute la loi et fait la police, le pouvoir qui juge, autrement dit pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. […] C’est que le même homme qui a écrit le Commentaire sur Montesquieu et tout ce que nous venons de lire, a fait un éloge lyrique de la Constitution anglaise, ce qui ne laisse pas de dérouter quelque peu. […] Je suppose, Rhédi, qu’on ne souffrît dans un royaume que les arts absolument nécessaires à la culture des terres, qui sont pourtant en grand nombre, et qu’on en bannit tous ceux qui ne servent qu’à la volupté ou à la fantaisie, je le soutiens, cet Etat serait le plus misérable qu’il y eût au monde… Les revenus des particuliers cesseraient presque absolument… Cette circulation des richesses et cette progression des revenus qui vient de la dépendance où sont les arts les uns des autres, cesseraient absolument. […] Aussi ditil très nettement sur les rapports de l’Etat despotique avec la richesse nationale : « Quant à l’Etat despotique il est inutile d’en parler : dans une nation qui est dans la servitude on travaille plus à conserver qu’à acquérir ; dans une nation libre on travaille plus à acquérir qu’à conserver. » Et encore : « Le mal presque incurable est lorsque la dépopulation vient de longue main par un vice intérieur et un mauvais gouvernement. […] Il devient l’avocat de tout le monde ; il m’a envoyé quatre lettres qu’il aécrites à la noblesse du Gévaudan en faveur de M. le comte de Morangiès, que je crois un fripon, et qui vient de gagner son procès contre des gens aussi fripons que lui.  » A qui en avait Voltaire ?

1902. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Écartez ces roses, ces tubéreuses, ces violettes immodestes (car Boccace ôte sa virginité même à la fleur) et, tout au fond de ce parterre agité par le vent qui vient de l’Arno, vous rencontrez plus d’une douleur vive et bien sentie, plus d’une tragédie sanglante, plus d’un soupir parti du cœur. […] Un jour, au cabaret, Boileau, qui venait de lire des vers, priait Molière d’en lire à son tour : « Ah ! […] Je dis honnête ; car placez-moi dans un de nos drames une affranchie, amoureuse d’un beau jeune homme, à qui l’on vient de donner un bel esclave, et qui est obligée de passer toute la sainte journée avec un malotru de capitaine, en compagnie d’un affreux glouton sur le retour, vous verrez que la belle poussera de beaux cris ! […] Au second acte, qui se passe toujours à Paris dans la maison de Lucinde, madame Araminte, la femme à la montre, s’en vient de sa personne, chez Lucinde, pour y chercher Moncade. […] Moncade ne veut pas de Lucinde, il vient de le déclarer à Pasquin !

1903. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Nous aurons amplement l’occasion d’y revenir et de discerner, sous chacune d’elle, dans son socle, la timidité et l’outrecuidance dont nous venons de parler. […] Flaubert a excité contre lui la pruderie agressive dont je viens de parler, avec son meilleur ouvrage, Madame Bovary. […] Le dogme de l’association des idées, venu de la philosophie écossaise, et repris par la philosophie anglaise, puis la thèse plus que contestable de l’Inconscient, venue de la philosophie allemande, augmentèrent encore la confusion. […] Une grande partie de la science vient de l’homme et participe à la brièveté et à la faillibilité humaines. […] Elle a créé, entre autres dogmes, celui de la nation armée, qui vient de dépeupler la planète et la redépeuplera demain.

1904. (1897) Aspects pp. -215

Après le naufrage que je viens de faire, je n’ai de sauf que l’honneur et la conscience de n’avoir jamais trahi personne qui se soit fié à moi. […] L’exemple déplorable que viennent de nous donner MM.  […] De ces écrivains, deux viennent de publier leurs souvenirs ; M.  […] Le Blond expose les constations que je viens de résumer. […] Bref, il inventa une religion c’est-à-dire quelque chose comme une chaîne, car religion vient de religare qui signifie, si je ne me trompe, garrotter.

1905. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Il y a deux idéalismes, qualifiés chacun par un mot identique et pourtant différent, car l’un vient de idéal, et l’autre de idée. […] On les retrouve à la même place dans le volume qu’il vient de publier et qui contient différentes études sur le transformisme parues de 1874à 1898. […] Tout ce qui dans un manuscrit est venu de jet, tout ce qui est spontané, innocent et inconscient, M.  […] Consonnes parasites. — Comme l’a écrit quelque part Darmesteter, au seizième siècle, « des groupes de consonnes vinrent de toutes parts s’abattre sur l’orthographe ». […] Et qui vient de publier un Sainte-Beuve des plus attachants et tout plein de faits nouveaux et curieux.

1906. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Un soldat, au milieu de la mêlée, n’a pas immédiatement conscience d’une blessure qu’il vient de recevoir ; il ne s’en aperçoit que lorsque le sang qui coule attire son attention. […] Ce que nous venons de dire des sentiments et des idées exprimées par le drame est également vrai de la mise en scène. […] On sait ce qu’un homme d’esprit disait d’un distique qu’on venait de lui lire : il est fort joli, mais il y a des longueurs ! […] Il semble qu’il vienne de faire une promenade idyllique autour du lac de Génésareth. […] Qui ne se souvient de l’effet saisissant du De profundis qui glace d’effroi Gennaro et ses compagnons, à la fin du festin où Lucrèce Borgia vient de leur faire verser du poison ?

1907. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Ils sont à côté de lui, il vient de les quitter dans la rue, il les désigne du doigt : Je connais maint detteur qui n’est ni souris chauve, Ni buisson, ni plongeon dans un tel cas tombé, Mais simple grand seigneur, qui tous les jours se sauve     Par un escalier dérobé. Avant lui, la fable n’était qu’une moralité ; tandis que Phèdre, par exemple, compose de dessein délibéré, avec des réflexions philosophiques, enfermé dans son cabinet, appliquant sa leçon à tous les hommes, disant en style sec que « le faible périt quand il veut imiter le puissant26 », La Fontaine vient de la cour ou de la ville, raconte sans songer ce qu’il a vu, et sa morale s’applique aux contemporains. […] Ce ne sont pas simplement des personnages animés, Pierre ou Paul, que vous venez de voir, ce sont des types.

1908. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Là aussi l’humidité surabonde ; même en été, le brouillard monte ; même dans les jours clairs, on le sent qui va venir de la grande ceinture maritime, ou sortir de l’immense prairie toujours abreuvée, qui, dans les bas-fonds, sur les hauteurs, ondule, coupée de haies, jusqu’au bout de l’horizon. […] Car quiconque, avec une pleine volonté, tourne son âme vers les vices qu’il avait auparavant quittés, et les pratique, ils lui agréent pleinement, il ne pense jamais à les quitter, et il perd tout son ancien bien, si derechef il ne s’amende. » Le sermon est approprié à son auditoire de thanes ; les Danois, qu’Alfred venait de convertir par l’épée, avaient besoin d’une morale claire. […] En tout cas, jusqu’ici, la race est intacte, intacte dans sa grossièreté primitive ; la culture qui lui est venue de Rome, n’a pu ni la développer, ni la déformer.

1909. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

. —  Et cependant il paraissait plus affairé qu’il n’était201. »  — Ses trois bourgeois, « pour la sagesse qu’ils ont, sont bien capables d’être aldermen, car ils ont force bétail et rentes  » ; et croyez que « leurs femmes y auraient bien consenti. »  — Le quêteur marche portant devant lui sa valise, « elle est pleine de pardons venus de Rome tout chauds. » La moquerie ici coule de source, à la française, sans effort, ni calcul, ni violence. […] Thomas, ce tour-là est pendable ; ta maladie vient de ce que nous avons trop peu. » Reconnaissez ici le véritable orateur : il monte jusqu’aux grands effets de style pour faire bouillir sa marmite. « Qu’on donne à ce couvent un quart d’avoine, à cet autre vingt-quatre sous, à ce moine un penny, et qu’il s’en aille : voilà ce que vous dites, mécréants que vous êtes. […] On l’imagine comme « une monstrueuse image, la face cruelle et terrible, les regards hautains et menaçants, à chacun de ses côtés cent mains, les unes qui élèvent les hommes en de hauts rangs de dignité mondaine, les autres qui les empoignent durement pour les précipiter. » On contemple les grands malheureux, un roi captif, une reine détrônée, des princes assassinés, de nobles cités détruites231, lamentables spectacles qui viennent de s’étaler en Allemagne et en France, et qui vont s’entasser en Angleterre ; et l’on ne sait que les regarder avec une résignation dure.

1910. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

C’est pourquoi la venue de Zola était si nécessaire. […] Car il faut bien l’avouer, au cours de la longue étude qu’il venait de faire de la société présente, Zola se trouvait peut-être désenchanté. […] Je viens de relire vos trois articles sur M. 

1911. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Un frotteur venait de temps en temps, mais il avait vraiment bien peu à faire, tellement tout était entretenu, luisant et irréprochable. […] … Pourtant, bien des fois, on n’avait rien su ; mais c’était quand on ne me faisait pas parler, comme on venait de le faire là, tout à l’heure. […] Nous venions de bonne heure. […] Le monsieur haussait le ton : il venait de Paris, tout exprès, il n’allait pas s’être dérangé pour rien ! […] — Mademoiselle, me dit-elle, je viens de Montrouge : ce sont mesdemoiselles vos tantes qui m’envoient : une triste nouvelle.

1912. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

C’est un défaut dans lequel Virgile n’est jamais tombé, & qu’on peut quelquefois reprocher au Tasse, tout admirable qu’il est d’ailleurs : ce défaut vient de ce que l’auteur trop plein de ses idées veut se montrer lui-même, lorsqu’il ne doit montrer que ses personnages. […] ) vient de ferme, & signifie autre chose que solidité & dureté. […] Si les premiers succès en Italie, du tems de Charles VIII. furent dûs à l’impétuosité guerriere de la nation, les disgraces qui les suivirent vinrent de l’aveuglement d’une cour qui n’étoit composée que de jeunes gens. […] ) ce mot vient de gal, qui d’abord signifia gaieté & réjoüissance, ainsi qu’on le voit dans Alain Chartier & dans Froissard : on trouve même dans le roman de la rose, galandé, pour signifier orné, paré. […] Notre ame, ditil, est une émanation de la divinité ; mes enfans, mon corps, mes esprits viennent de Dieu.

1913. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Un beau matin je le trouvai cassé en deux morceaux : cela m’étonna, car il n’avait jamais fait de sottises qu’entre mes mains… Aussi n’était-ce pas une sottise, je venais de me marier. […] C’est ce jour même où Charles rêve près de la mare, et où il vient de troubler les canards avec sa pierre, c’est ce jour-là que l’orage va éclater.

1914. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

La sculpture, enchaînée au pilier gothique, ne prit un peu de vie pour rompre ses liens qu’après avoir été visitée par un rayon venu de l’antiquité dans la nuit des cloîtres et des cathédrales. […] M. de Ronchaud, à son tour, vient de nous traduire en belle prose française cet architecte et ce sculpteur du Parthénon.

1915. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Toute la puissance de la plaisanterie de Molière vient de là, et même ses farces les plus étourdissantes ne s’évaporent pas dans la fantaisie : sa bouffonnerie n’est qu’un agrandissement de la réalité, où les caractères ressortent par des effets réellement impossibles, mais essentiellement conformes aux effets naturels. […] B. della Porta), l’Amant indiscret de Quinault, l’Étourdi et le Dépit de Molière, etc. — Les types de parasites et de matamores, si souvent introduits dans les comédies d’alors (Corneille, l’Illusion comique, 1636 ; Tristan, le Parasite, 1654), viennent de la comédie italienne et latine.

1916. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Tout, chez lui, vient de cette raison générale qui, dans la conduite, se manifeste par la vertu, et, dans les travaux de l’esprit, par le goût. […] Les jésuites relevèrent le défi de Port-Royal, et, de 1643 jusqu’à 1694, ils poursuivirent, dans la personne de celui qui avait tenu la plume au nom de la compagnie, une doctrine qui ruinait leur empire en substituant, comme fondement de la pénitence, la grâce, qui vient d’en haut, à l’absolution, qui venait de leurs mains.

1917. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

La Chine m’offre l’exemple le plus propre à éclaircir ce que je viens de dire. […] La vue d’un Levantin excite en moi un sentiment des plus pénibles, quand je songe que cette triste personnification de la stupidité ou de l’astuce nous vient de la patrie d’Isaïe et d’Antar, du pays où l’on pleurait Thammouz, où l’on adorait Jéhovah, où apparurent le mosaïsme et l’islamisme, où prêcha Jésus !

1918. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Les chapelles dont je viens de parler sont toujours solitaires, isolées dans des landes, au milieu des rochers ou dans des terrains vagues tout à fait déserts. […] Naturellement, le dernier saint que je viens de citer était celui qui me préoccupait le plus ; puisque son nom était celui que je portais 8.

1919. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

En résumé, la part d’illusion que renferme l’idée du libre arbitre vient de ce que notre action est déterminée d’abord par des états psychiques qui ne sont pas tous amenés à la conscience claire, puis par notre nature psychique elle-même, dont nous ne pouvons donner de raison. […] Il en résulte que, quand je me suis dit : « je veux mouvoir mon bras indifféremment à droite ou à gauche », la solution déterminée du problème en faveur de la droite vient de l’état mécanique actuel de mon cerveau et de mon bras, qui aboutit nécessairement au mouvement vers la droite.

1920. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Cette nuit, j’avais la fièvre, et chaque fois que je me retournais dans mon lit, je trouvais près de ma figure, sur mon oreiller, un des objets, dont je venais de dresser le catalogue pour la publication illustrée de La Maison d’un artiste, que doit faire Gauchez. […] Là-dessus, il passe au récit des impressions de la maîtresse d’allemand de son fils, de Mme Ebsen, que je viens de cogner dans l’antichambre.

1921. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Une nation est une agrégation de races diverses dont aucune ne peut être considérée comme puredd, et n’a guère d’autre caractère commun qu’un habitat défini et qu’une langue usuelle, dans laquelle on peut encore distinguer mille éléments adventices ; et quand une nation produit une littérature, cette littérature, de même, est une littérature d’idiome et non de race, à laquelle coopèrent des talents venus de toutes les régions et issus de toutes les communautés où la même langue est parlée ; quand une nation produit un art, ceux qui contribuent à l’illustrer et à le fonder par leurs œuvres, sont pris, encore, aux quatre coins du peuple parlant la même langue et comprennent en outre des étrangers absolus, attirés et retenus par mille circonstances. […] Binet, la Psychologie du raisonnement [Le psychologue Alfred Binet (1857-1911), ami de Féré et de Ribot, collaborateur de Charcot à l’hôpital de la Salpêtrière, spécialiste du magnétisme animal et de la suggestion, venait de publier sa Psychologie du raisonnement en 1886, sous-titrée « recherches expérimentales sur l’hypnotisme ».

1922. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Il a cette force qui vient de la raison, du vrai mis dans tout son jour par un esprit solide & ferme ; & non celle qui vient du sentiment, des mouvemens d’un cœur tendre & affectueux. […] La gloire de tous les Orateurs que je viens de citer fut éclipsée par le célébre Cochin.

1923. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Telles sont, en somme, les quelques objections et difficultés principales que l’on peut opposer à ma théorie ; et je viens de récapituler brièvement les réponses et les explications que je peux leur faire. […] — Je viens de récapituler les considérations et les faits principaux qui m’ont profondément convaincu que, pendant une longue suite de générations, les espèces se sont modifiées par la conservation ou la sélection naturelle de nombreuses variations successives, légères, mais utiles.

1924. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Nous venons de l’appliquer à la définition de la comédie. […] Tout personnage comique est donc sur la voie de l’illusion que nous venons de décrire, et Don Quichotte nous fournit le type général de l’absurdité comique.

1925. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Le roi d’Angleterre lui ayant envoyé faire des compliments sur la mort de Louvois, il répondit à celui qui venait de sa part : « Monsieur, dites au roi d’Angleterre que j’ai perdu un bon ministre, mais que ses affaires et les miennes n’en iront pas plus mal pour cela. » Vraies paroles et vrai sentiment de roi !

1926. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Lui aussi, il vient de lever à son tour son drapeau et de faire sa proclamation.

1927. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Il en jugea ce que je viens de dire, et en un mot que cet orateur, bien éloigné du sublime, n’y parviendrait jamais.

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Mais il est une forme d’encouragement à la fois bien noble et plus accueillante, et qui s’inspire de l’esprit de confraternité pour faire appel à tous, — bien réellement à tous, sans acception d’idées, de systèmes, de genres littéraires ; et ne demandant que cette moralité saine qui vient de l’âme, et la marque du talent.

1929. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Un homme qui a un peu d’ambition, serait bien vain, s’il croyait avoir mérité de telles louanges pour avoir fait un petit livre ; ce qui me touche, mon cher Saint-Vincens, c’est qu’elles viennent de votre amitié.

1930. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

C’est un petit livre fort imprévu que celui que vient de lancer, sous ce simple titre, notre ami et collaborateur M. 

1931. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Fervel vient de s’en acquitter avec exactitude et science, avec âme et talent.

1932. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Biot qui venait de mourir : « C’était un savant du premier ordre, un chrétien des premiers temps, et l’un de mes amis les plus dévoués » On fait plus qu’entrevoir par là que le savant était resté en, relation avec le parti légitimiste, de même qu’il s’était mis en règle avec le parti religieux.

1933. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Madeleine vient de nous ramener à un boudoir du xve  siècle.

1934. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Né à Carthage, esclave de je ne sais quel sénateur, Terentius Lucanus, dont il a immortalisé le nom, il vint de bonne heure en Italie et mérita, pour son esprit, d’être élevé d’abord avec soin, puis affranchi par son maître.

1935. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

M. de Senfft, qui venait de perdre sa belle — mère, ne le vit lors de son passage à Dresde en avril 1811 que dans quelques conférences d’affaires.

1936. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Ainsi, on vient de le voir, si elle parle de quelqu’un qui a de bons sentiments dormants, elle souligne le mot comme un peu singulier ; elle craindra ailleurs de dire des cordes vibrantes.

1937. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Dans deux Conférences qu’il vient de faire au grand amphithéâtre de l’École de Médecine, les dimanches 9 et 16 juillet, pour l’Association polytechnique composée en grande partie d’ouvriers et de chefs d’industrie, M. 

1938. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Il suffit de jeter les yeux sur les singuliers autographes qui nous viennent de Berny pour mesurer en un clin d’œil toute la distance : on était tombé de la langue si pure encore et si juste des dernières années de Louis XIV à celle que parlaient Mlle Leduc et ses pareilles.

1939. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Tout ce qu’il peut y avoir d’ingénieux dans l’esprit de Kant, et d’élevé dans ses principes, ne serait point, je crois, une objection suffisante contre ce que je viens de dire sur l’esprit de secte.

1940. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

La plupart des hommes, et même un grand nombre de femmes, n’ont aucune idée du sentiment tel que je viens de le peindre, et Newton a plus de juges que la véritable passion de l’amour.

1941. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Si l’on me disait qu’on vient de découvrir un almanach de tous les fonctionnaires romains en telle année, j’accueillerais la nouvelle avec sang-froid et je prierais qu’on me dispense de le lire.

1942. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Je joue déjà assez bien le rôle de l’Ermite ; et d’ailleurs ce serait un vrai moyen de me délivrer de l’importunité de mes créanciers, qui ne cessent de me persécuter. » Les quelques lignes de la fameuse préface que nous venons de rappeler suffisent à nous avertir que les chefs-d’œuvre de la comédie française, L’École des femmes, Le Misanthrope, Le Tartuffe, L’Avare, se succédaient sur le même théâtre où Scaramouche et Dominique faisaient à qui mieux mieux leurs culbutes « et autres singeries agréables, comme dit Gherardi, qui sont du jeu italien ».

1943. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Ce qu’il y a de plus clair dans les différents systèmes d’éducation que nous venons de passer en revue, c’est que l’école est un moyen d’imposer plus ou moins sournoisement certaines croyances, certaines manières de penser et d’agir à la jeune génération.

1944. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

C’est la tranquillité qui vient de la stupidité absolue.

1945. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Même ils ne restent point tout à fait seuls ; certains matériaux viennent de plus loin, et aussi l’élégance de certaines courbes.

1946. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Comme Mirabeau, Retz ne pouvait rendre des services à la reine qu’en maintenant son crédit auprès de la multitude ; et, pour maintenir ce crédit, il lui fallait faire ostensiblement des actes et tenir des discours qui sentaient la sédition, et qui semblaient en sens inverse des engagements qu’il venait de prendre.

1947. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Un auteur ; dans un ouvrage sérieux, mais que plusieurs anecdotes hasardées déparent, prétend que l’antipathie de Despréaux pour les dindons apportés en France par les jésuites, vint de ce qu’un de ces animaux avoit blessé ce poëte, encore enfant, dans une partie très-sensible, & si cruellement qu’il ne put en faire usage de sa vie.

1948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Encore une fois, le succès & le mérite des ouvrages de ce grand homme viennent de ce qu’il cherche moins à instruire qu’à toucher.

1949. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Quoi qu’il en soit, la différence de caractère des langues ne permet presque jamais les traductions littérales, délivre le traducteur de l’espèce d’écueil dont nous venons de parler, de la nécessité où il se trouverait quelquefois de sacrifier l’agrément à la précision, ou la précision à l’agrément.

1950. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Le très fécond Balzac, dont nous venons de citer cette magnifique appellation d’avare, choisissait les noms de ses personnages avec la plus scrupuleuse étude, surtout quand il voulait appliquer ces noms au roman lui-même ; et à part deux ou trois cas malheureux, on peut dire qu’il y a toujours magnifiquement réussi : que ce soit Z. 

1951. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Nous venons de le dire : s’il est impossible de déterminer à présent l’ensemble de la conception moderne, qui n’est encore qu’ébauchée, il est toutefois permis d’en noter les traits principaux.

1952. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

* ** Ces principes rappelés, comment l’étude des formes sociales peut-elle contribuer à l’explication du phénomène que nous venons de constater : le succès des idées égalitaires ?

1953. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

On vient de relever avec éclat dans Stockholm un monument érigé, il y a cent ans, en l’honneur de Descartes : et parmi nous une simple pierre dans une église apprend où il repose.

1954. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

. — Non seulement l’homme est tout entier ce que nous venons de dire, mais l’homme doit l’être ; il a raison d’être ainsi, et tous ceux, ou qui lui persuadent qu’il est autre, ou qui l’engagent à s’efforcer d’être autrement, sont des fous quelquefois, des charlatans souvent, le plus souvent des tyrans habiles ou de subtils écornifleurs. […] Lafargue, auquel la cour d’assises de Pau vient de sauver la vie, a plus dame à lui seul que tous nos poètes pris ensemble, et plus d’esprit que la plupart de ces messieurs. » Ailleurs : « Il est sans doute parmi nous quelques âmes nobles et tendres, comme Mme Roland, Mlle de Lespinasse, Napoléon, le condamné Lafargue. […] disais-je à quelqu’un, dans ce temps-là, qui venait de l’interviewer, comme on ne disait pas alors. — Eh bien ! […] Car l’esprit de justice non uni à l’esprit de bonté est si sec et si froid, il n’est si bien qu’une sorte de manie d’égalité, qu’il peut mener, nous venons de le voir, aussi bien au dessein de supprimer les faibles qu’à la volonté de les secourir. […] Il vient de dire, tout à fait dans la manière de Montaigne et en un style digne du maître : « La vie humaine réduite à elle-même serait trop simple et trop nue ; il a fallu que la pensée civilisée se mît en quatre pour en déguiser et pour en décorer le fond.

1955. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Il en conclut que ce sentiment est un état afférent complexe, qui vient de la contraction des muscles de l’extension  des tendons, des ligaments et de la peau,  des articulations comprimées, de la poitrine fixée, de la glotte fermée, du sourcil froncé, des mâchoires serrées, etc. ; qu’il est en un mot, comme toute sensation, d’origine périphérique. […] Le renforcement exis-tant dans l’attention vient de ce qu’à l’impression actuelle s’ajoute l’image d’une impression antérieure. […] C’est comme un son confus qui viendrait de loin. […] Mais le travail produit ne vient pas de rien, il ne tombe pas du ciel, il ne peut être que la transformation d’une énergie préexistante, le changement d’un travail de réserve en travail actuel.

1956. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Achille frémit de rage de ne pouvoir tuer Apollon qui vient de l’induire en erreur. […] Ulysse fait en cet endroit le détail de ces offres, et il répéte mot pour mot, trois longues pages qu’on vient de lire un instant auparavant. […] Dès que la morale s’est éclaircie, dès qu’il a paru des philosophes, on a vû des censures d’Homere ; et quoique sa réputation se soit soutenuë depuis ces censures, ce crédit ne vient pas de la vérité de ses jugemens ; et ce n’est qu’un préjugé d’éducation fondé sur des applaudissemens, qui, à remonter jusqu’aux premiers suffrages, ne sont la plûpart que des échos les uns des autres. […] Achille arrive enfin ; qui le croiroit, après ce que je viens de dire de la disposition d’Hector ?

1957. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

C’est une raison : il ressort de la théorie aristocratique « elle-même, telle que nous venons de l’exposer, que, pour qu’on puisse être aristocrate, il faut qu’il y ait des aristocraties toutes faites, une aristocratie ne s’inventant point. […] Il a vu cela, et s’en est réjoui, et en a fait un beau système allant de la religion à la politique et de la politique à l’éducation. — L’autre a très bien vu qu’une grande chose venait de disparaître, la tradition, et que l’homme isolé, sans souci des ancêtres, sans obligation envers ses contemporains, retranché dans son droit et sa liberté jalouse, était l’homme moderne. […] Ses mots les plus éloquents lui viennent de son ardeur à le poursuivre ou à le rêver : « Ils réduisent à chercher la gloire ceux qui se seraient contentés de l’affection. » — « En cherchant la gloire (dit Corinne), j’ai toujours espéré qu’elle me ferait aimer. » — « La gloire elle-même ne saurait être pour une femme qu’un deuil éclatant du bonheur. » Et, tout à la fin de son Allemagne, quand elle arrive au chapitre de l’Enthousiasme, de quel ton elle s’écrie : « Il est temps de parler du bonheur ! […] Quand Buffon recommande à l’écrivain, comme une règle, de se défier du premier mouvement, il dit mieux que moi tout ce que je viens de dire, et indique bien une des habitudes essentielles de notre art. […] En 1806, cela se comprend : il sortait des orages et tempêtes, il éprouvait le besoin de se raconter le drame qu’il venait de traverser, pour s’en délivrer, s’en reposer, et peut-être pour en jouir encore ; deux personnages seulement, lui et une autre, hantaient son imagination, peuplaient toute sa pensée ; il avait vu Mme Récamier à Coppet et n’avait fait presque aucune attention à elle, pour être très occupé d’un autre côté ; à dire vrai, il ne la connaissait point.

1958. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

En parlant ainsi, il lui remit une des deux couronnes que le Génie venait de lui donner, & garda l’autre pour lui. […] Ignorez-vous que la retraite d’une Actrice célêbre vient de causer la sienne ? […] Le Génie changea de ton pour ajouter quelques conseils aux menaces qui venaient de lui échapper. […] Ses deux Romans, Zaide & la Princesse de Cleves, firent mettre à l’écart tous ceux qui venaient de paraître. […] Un excellent Poëme dans le goût de l’Arioste, vient de nous prouver qu’il ne fallait pas, dumoins, traiter ce sujet sérieusement.

1959. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

« Notre mal, dit Pascal, vient de ne pas savoir demeurer dans une chambre. » Et les couvents, pour que l’âme y trouvât le bien intérieur, ont toujours demandé, Bénédictins, Cisterciens ou Chartreux, à la nature, de leur donner l’image d’une chambre close ; ils se sont installés dans des vallons, entre des horizons fermés. […] Un petit garçon qu’il vient de guérir étrangement d’un mal d’oreilles et dont la chambre est voisine, s’est levé, et, les yeux à une fente de la porte, regarde épouvanté le thaumaturge. […] Certes « elle s’enorgueillit d’être demeurée fidèle », mais aussi, continuant d’être la sage Pénélope, « comme elle était encore plus triste qu’avant le retour d’Ulysse, on croyait que cette tristesse lui venait de sa piété et qu’elle était convenable à sa vertu ». […] Le petit livre qu’il vient de publier sur Les Origines romanesques de la morale et de la politique romantiques, pose avec élégance et s’efforce avec discrétion de résoudre de curieux problèmes littéraires. […] Saintsbury vient de publier le deuxième volume de son History of the French Novel.

1960. (1890) Nouvelles questions de critique

On en vient de voir un premier exemple, il ne sera pas inutile d’en citer un second. […] Si le Dictionnaire historique n’était pas pour elle un legs du passé, jamais, au grand jamais, dans le siècle où nous sommes, l’idée ne lui serait venue de l’entreprendre. […] Mais, pour toutes les raisons que nous venons de dire, il nous paraît bien difficile que son œuvre scientifique ait péri tout entière. […] Avant tout, avant d’être ce que nous venons de dire, — et pour pouvoir l’être, — il a fallu que le romantisme fût une révolution de la métrique et de la langue. […] Mais n’ai-je pas noté quelque part qu’il y a longtemps, bien longtemps, au temps de la renaissance, il y avait une école à Lyon, dont les vers pourraient rivaliser avec ceux qu’on vient de lire ?

1961. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Une des sources de l’erreur où sont tombés les gens de lettres qui cherchent des routes inconnues, vient de l’incertitude qu’ils ont cru remarquer dans les principes du goût. […] Les dernières strophes en sont consacrées au souvenir d’un ami que le poète venait de perdre. […] Mackenzie vient de découvrir la mer par les 69° 7’ nord. […] Le cœur de Jean ne put se méprendre aux traits de son divin ami, et la foi lui vint de la charité. […] Un nouvel ennemi vient de descendre dans la lice.

1962. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Étant en Languedoc à tenir les États, il manda son ancien condisciple, qui vint de Pézénas et de Narbonne à Béziers ou à Montpellier5, près du prince. […] Le prince, enchanté, voulut se l’attacher comme secrétaire et le faire succéder au poëte Sarasin qui venait de mourir ; Molière refusa par attachement pour sa troupe, par amour de son métier et de la vie indépendante. […] Molière disait du grand Corneille : « Il a un lutin qui vient de temps en temps lui souffler d’excellents vers, et qui ensuite le laisse là en disant : Voyons comme il s’en tirera quand il sera seul ; et il ne fait rien qui vaille, et le lutin s’en amuse. » N’est-ce pas dans ce même sens, et non dans celui qu’a supposé Voltaire, que Richelieu reprochait à Corneille de n’avoir pas l’esprit de suite ?

1963. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

L’auteur vient de passer en revue tous les snobs d’Angleterre : que va-t-il dire de ses frères, les snobs littéraires ? […] Elle parle au jeune homme du beau temps qu’il fait et du poudding qu’elle vient de préparer : Pendennis découvre dans ces deux phrases une profondeur d’intelligence étonnante et une majesté d’abnégation surhumaine. Il demande à miss Fotheringay, qui vient de jouer Ophélie, si Ophélie est amoureuse d’Hamlet. « Moi, amoureuse de ce petit cabotin rabougri, Bingley ! 

1964. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Cicéron, dont nous venons de vous entretenir, avait vu naître Horace ; Horace avait vu naître et avait entendu chanter Virgile ; Virgile, Horace, Cicéron ne forment qu’un seul groupe qui semble se tenir par la main. […] XII Son père venait de mourir dans ses bras, amèrement pleuré et toujours honoré comme un dieu tutélaire par son fils.

1965. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Il commence par s’excuser d’oser écrire sur une matière aussi auguste : « Pour moi, dit-il, qui viens de publier en peu de temps plusieurs de mes livres, je n’ignore pas qu’on en a parlé beaucoup, mais différemment. […] « On lui avoue que le collège des augures a été établi dans les premiers temps de la barbarie ; qu’on a laissé subsister cette institution ridicule, devenue chère à un peuple longtemps grossier ; que tous les honnêtes gens se moquent des augures ; que César ne les a jamais consultés ; qu’au rapport d’un très grand homme nommé Caton, jamais augure n’a pu parler à son camarade sans rire ; et qu’enfin Cicéron, le plus grand orateur et le meilleur philosophe de Rome, vient de faire contre les augures un petit ouvrage, intitulé de la Divination, dans lequel il livre à un ridicule éternel tous les aruspices, toutes les prédictions et tous les sortilèges dont la terre est infatuée.

1966. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Crétineau-Joly, vient de publier un livre intitulé : Mémoires du cardinal Consalvi. […] Or, ce royal cardinal, fils de Jacques III, roi d’Angleterre, rouvrait justement alors son séminaire et son collège, qu’il venait de retirer des mains de la Société de Jésus.

1967. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Le général Foy, qui venait de prophétiser à la tribune de Paris que l’armée de la Sainte-Alliance ne sortirait pas des défilés d’Entrodocco, retira sa prophétie. […] Il y avait alors à Florence des exilés de Rome, de Turin, de Naples, réfugiés sur le sol toscan, à la suite des trois révolutions qui venaient de s’allumer et de s’éteindre dans leur patrie.

1968. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

« La condition essentielle qui établit la différence entre l’homme et les animaux vient de ce que l’homme vit et se développe dans des sociétés grandissantes, énormes, tandis que l’animal est la plupart du temps isolé, ou bien vit en bandes, de tout temps stationnaires et très restreintes. […] Il faut donc lui attribuer une certaine spontanéité propre en vertu de laquelle il combine les impressions de nature hétérogène9 qui lui viennent de ces deux milieux, les coordonne, les unifie et les systématise.

1969. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

L’Art classique dérive de la philosophie cartésienne : Descartes établissait que la Connaissance nous vient de deux sources, distinctes et opposées : la Raison, vraie et divine, — et l’Imagination, c’est à dire les sens, maîtres d’erreur et de mensonge. […] Le Prix de Rome. — Il y a peut-être quelque vérité dans ce que vous venez de dire.

1970. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Nous ne saurions admettre cette affirmation absolue : on vient de voir que l’extension et la juxtaposition se rencontrent, quoique sous des formes moins analytiques et beaucoup plus synthétiques, dans tous les autres sens. […] La supériorité de la vue tient, comme nous venons de le voir, à ce que nous avons en réalité une multitude de petits yeux juxtaposés, de petits tubes télescopiques l’un à côte de l’autre.

1971. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Comme tout ce qui vient de l’âme, la poésie des Stances et des Vaines tendresses est un peu triste, très douce, toute de nuances, et pour ainsi dire voilée à la façon d’un paysage les jours de brume : — brume légère, il est vrai, où l’on voit filtrer partout la lumière des grands cieux clairs. […] Le condor, après avoir attendu la venue de la nuit du haut d’un pic des Cordillères, Baigné d’une lueur qui saigne sur la neige, râle de plaisir quand arrive enfin cette mer de ténèbres qui le couvre en entier ; il « agite sa plume », s’enlève en fouettant la neige, monte où le vent n’atteint pas : Et, loin du globe noir, loin de l’astre vivant, Il dort dans l’air glacé, les ailes toutes grandes.

1972. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

De plus, lorsque des oiseaux appartenant à deux ou plusieurs races distinctes sont croisés, et que nul d’entre eux n’est bleu ou ne porte aucune des marques dont nous venons de parler, cependant les métis se montrent très disposés à les acquérir soudainement. […] Je viens de discuter assez longuement l’origine probable de nos Pigeons domestiques, et cependant d’une manière encore insuffisante ; car, dans les premiers temps que je rassemblai des Pigeons pour les observer, voyant avec quelle fidélité les diverses races se reproduisaient, j’éprouvais autant de répugnance à croire qu’elles descendissent toutes d’une même espèce mère, que pourrait en ressentir tout naturaliste pour admettre la même conclusion à l’égard des nombreuses espèces de l’ordre des Passereaux, ou de tout autre groupe naturel d’oiseaux sauvages.

1973. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

À cela je réponds qu’on peut exercer et étendre la mémoire des enfants aussi facilement et plus utilement avec d’autres connaissances que des mots grecs et latins ; qu’il faut autant de mémoire pour apprendre exactement la chronologie, la géographie et l’histoire, que le dictionnaire et la syntaxe ; que les exemples d’hommes qui n’ont jamais su ni grec ni latin, et dont la mémoire n’en est ni moins fidèle, ni moins étendue, ne sont pas rares ; qu’il est faux qu’on ne puisse tirer parti que de la mémoire des enfants ; qu’ils ont plus de raison que n’en exigent des éléments d’arithmétique, de géométrie et d’histoire ; qu’il est d’expérience qu’ils retiennent tout indistinctement ; que quand ils n’auraient pas cette dose de raison qui convient aux sciences que je viens de nommer, ce n’est point à l’étude des langues qu’il faudrait accorder la préférence, à moins qu’on ne se proposât de les enseigner comme on apprend la langue maternelle, par usage, par un exercice journalier, méthode très avantageuse sans cloute, mais impraticable dans un enseignement public, dans une école mêlée de commensaux et d’externes ; que l’enseignement des langues se fait par des rudiments et d’autres livres ; c’est-à-dire qu’elle y est montrée par principes raisonnes, et que je ne connais pas de science plus épineuse ; que c’est l’application continuelle d’une logique très-fine, d’une métaphysique subtile, que je ne crois pas seulement supérieure à la capacité de l’enfance, mais encore à l’intelligence de la généralité des hommes faits, et la preuve en est consignée dans l’Encyclopédie, à l’article CONSTRUCTION, du célèbre Dumarsais, et à tous les articles de grammaire ; que si les langues sont des connaissances instrumentales, ce n’est pas pour les élèves, mais pour les maîtres ; que c’est mettre à la main d’un apprenti forgeron un marteau dont il ne peut ni empoigner le manche, ni vaincre le poids ; que si ce sont des clefs, ces clefs sont trèsdifficiles à saisir, très-dures à tourner ; qu’elles ne sont à l’usage que d’un très-petit nombre de conditions ; qu’à consulter l’expérience et à interroger les meilleurs étudiants de nos classes, on trouvera que l’étude s’en fait mal dans la jeunesse ; qu’elle excède de fatigue et d’ennui ; qu’elle occupe cinq ou six années, au bout desquelles on n’en entend pas seulement les mots techniques ; que les définitions rigoureuses des termes génitif, ablatif, verbes personnels, impersonnels sont peut-être encore à faire ; que la théorie précise des temps des verbes ne le cède guère en difficulté aux propositions de la philosophie de Newton, et je demande qu’on en fasse l’essai dans l’Encyclopédie, où ce sujet est supérieurement traité à l’article TEMPS ; que les jeunes étudiants ne savent ni le grec ni le latin qu’on leur a si longtemps enseigné, ni les sciences auxquelles on les aurait initiés ; que les plus habiles sont forcés à les réétudier au sortir de l’école, sous peine de les ignorer toute leur vie, et que la peine qu’ils ont endurée en expliquant Virgile, les pleurs dont ils ont trempé les satires plaisantes d’Horace, les ont à tel point dégoûtés de ces auteurs qu’ils ne les regardent plus qu’en frémissant : d’où je puis conclure, ce me semble, que ces langues savantes propres à si peu, si difficiles pour tous, doivent être renvoyées à un temps où l’esprit soit mûr, et placées dans un ordre d’enseignement postérieur à celui d’un grand nombre de connaissances plus généralement utiles et plus aisées, et avec d’autant plus de raison qu’à dix-huit ans on y fait des progrès plus sûrs et plus rapides, et qu’on en sait plus et mieux dans un an et demi, qu’un enfant n’en peut apprendre en six ou sept ans. […] Ce que je viens de prescrire sur les poètes latins, il faut l’entendre des orateurs, des historiens, de tous les auteurs en tout genre et en quelque langue que ce soit, ancienne ou moderne, nationale ou étrangère.

1974. (1739) Vie de Molière

Il venait de donner l’aumône à un pauvre. […] Molière fut chargé du sujet de la fable le plus ingénieux et le plus galant, et qui était alors en vogue par le roman beaucoup trop allongé, que La Fontaine venait de donner en 1669.

1975. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Je suis venue de toi me plaindre ; mais je ne trouve qui me fasse droit ; car tu ne crains ni menace de personne, ni colère, ni paroles. » — La malheureuse Pinte, en parlant ainsi, tomba pâmée sur le carreau, et toutes les autres de même à la fois.

1976. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Le prieur et les religieux de Saint-Nicolas-d’Acy près Senlis, apprenant que l’abbé Prévost venait de succomber, et se souvenant qu’il avait été bénédictin, réclamèrent charitablement, et aussi sans doute pour constater leur droit, ses restes mortels ; il fut donc transporté et inhumé dans leur maison comme s’il n’avait pas cessé d’être des leurs.

1977. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

M. de Tréville, dont il m’arrive de parler quelquefois et qui était un personnage considérable aux yeux de la société d’alors, venait de retomber dans des habitudes mondaines après quelques années de retraite et d’austérités.

1978. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Une première ratification venue de l’Espagne avait paru trop défectueuse pour être admise par les États-Généraux ; une seconde, bien qu’incomplète encore, parut suffisante pour que les conférences s’engageassent sur la question de la paixb.

1979. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Ce vieux guerrier simple, rude, opiniâtre, qu’on vient de voir dans toute sa grandeur militaire à Essling et à Wagram, mais qui par ses manières fait déjà contraste avec les généraux plus jeunes formés à l’école de Napoléon, est dessiné par l’historien, dans cette campagne de Portugal, en traits naturels et ineffaçables.

1980. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Et le moment d’après, il se représente avec son luth allant porter, son harmonie au creux de cette grotte « fraîche », où l’Amour se pourrait « geler » et où Écho ne cesse de « brûler », combinant de la sorte tous les genres de pointe et de mauvais goûtr : il réussit très médiocrement, malgré ses accords soi-disant célestes, à nous rendre attrayante par sa fraîcheur une grotte où il dit qu’on gèle et où il vient de nous montrer des crapauds.

1981. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

[NdA] Voir sur Schlegel les pages 119, 151, d’un agréable volume de miscellanées littéraires qui vient de paraître et qui a pour titre : Jugements, maximes et réminiscences, par M. 

1982. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

On vient de publier en ce moment des Pensées de Maine de Biran44, confessions naturelles et même naïves, d’une modestie, d’une bonhomie touchante, d’une religieuse élévation, et qui montrent tout l’intérieur de ce penseur homme de bien.

1983. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Après le témoignage de force et d’intrépidité qu’il venait de donner, il reprit son discours avec la même douceur qu’auparavant ; il peignit l’amour des hommes et toutes les vertus avec des traits si touchants et des couleurs si aimables que, hors les officiers du temple, ennemis par état de toute humanité, nul ne l’écoutait sans être attendri et sans aimer mieux ses devoirs et le bonheur d’autrui.

1984. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Ainsi, après avoir enregistré quelque interdiction légale, dont l’application s’était faite le jour même, il passait brusquement, sans transition, à des nouvelles de l’autre monde et des pays transatlantiques : « Le Pérou vient de déclarer la guerre à l’Équateur… » ou bien : « On n’apprendra pas sans intérêt que la route qui vient d’être ouverte entre San-Francisco et la Nouvelle-Orléans abrégera d’une semaine le temps exigé naguère, etc. » Puis venait l’histoire des oiseaux du Palais de Cristal à Londres, les perroquets et les perruches qu’on avait représentés dans le catalogue comme d’excellents parleurs, et qui, « intimidés apparemment par la présence du public, ont gardé le silence » ; de jolies malices enfin, un peu renouvelées de Swift, mais accommodées à la française.

1985. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Succédant à la génération puissante et féconde des Lagrange, des Laplace, des Monge, venant aussitôt après en tête des générations qui comptèrent avec honneur dans leurs rangs les Poisson, les Malus, les Gay-Lussac, les Ampère, les Poinsot, les Cauchy, les Fresnel, les Arago, il embrassa par l’étendue et la curiosité de son esprit la totalité des connaissances et des découvertes de ses devanciers et de ses contemporains ; il prit une part active, incessante, à tous les travaux de la science de son temps par ses recherches, par ses perfectionnements, par ses applications et ses allées et venues fréquentes d’une branche à l’autre, par ses remarques diverses, multipliées, et ses additions successives, par ses exposés et ses traités généraux que distinguent la netteté et même l’élégance ; mais il inventa peu, moins qu’aucun de tous ceux que je viens de nommer, et dont quelques-uns n’étaient peut-être pas appréciés par lui à leur juste valeur.

1986. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

. — L’abbé de Polignac, qui venait de composer son poème de l’Anti-Lucrèce, souhaita que le jeune prince le lût en manuscrit.

1987. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.

1988. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Vous savez aussi bien que moi ces beaux vers : Felix qui potuit rerum cognoscere causas… Fortunatus et ille deos qui novit agrestes…, ce qu’un de mes amis et qui l’est aussi des Littré, des Renan, et même de Proudhon, je crois, s’est amusé à paraphraser ainsi, à votre intention et presque à votre usage ; et c’est à peu près de la sorte, j’imagine, du moins pour le sens, qu’un Virgile, ou un parfait Virgilien par l’esprit, s’il était venu de nos jours, aurait parlé : « Heureux le sage et le savant qui, vivant au sein de la nature, la comprend et l’embrasse dans son ensemble, dans son universalité ; qui se pose sans s’effrayer toutes ces questions, terribles seulement pour le vulgaire, de fin et de commencement, de destruction et de naissance, de mort et de vie ; qui sait les considérer en face, ces questions à jamais pendantes, sans les résoudre au sens étroit et en se contentant d’observer ; auquel il suffit, dans sa sérénité, de s’être dit une fois que “le mouvement plus que perpétuel de la nature, aidé de la perpétuité du temps, produit, amène à la longue tous les événements, toutes les combinaisons possibles ; que tout finalement s’opère, parce que, dans un temps suffisant et ici ou là, tout à la fin se rencontre, et que, dans la libre étendue des espaces et dans l’infinie succession des mouvements, toute matière est remuée, toute forme donnée, toute figure imprimée40” ; heureux le sage qui, curieux et calme, sans espérance ni crainte, en présence de cette scène immense et toujours nouvelle, observe, étudie et jouit !

1989. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Thiers, et je m’attache avec lui à l’homme qui vient de tomber de la scène de l’histoire et dont la vie, désormais confinée à Sainte-Hélène, n’est plus que le sujet de la plus magnifique des biographies.

1990. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

il y a toujours de l’Opéra dans tout ce que font les Français, même ceux qui se piquent de réel ; il y a la décoration, et aussi les coulasses ; du solennel, et un peu de libertin. » Nous venons de voir le solennel dans tout son beau et son radieux.

1991. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

il nous a détestés et abhorrés hautement, il nous a exécrés, et il lui est difficile, en revanche, de se faire bien venir de nous et de nous plaire.

1992. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Prenant pour exemple, sur l’Acropole même d’Athènes, l’Erechtheïum, « ce groupe de trois temples ou salles dont deux se commandent, avec trois portiques à des niveaux différents », se replaçant en idée dans ce bel âge de la Grèce, il suppose que le monument terminé, au moment où l’échafaud disparaît et où l’effet d’ensemble se révèle, un mécontent, un critique sort de la foule et accuse publiquement l’architecte d’avoir violé les règles au gré de sa fantaisie ; et l’artiste alors, heureux d’avoir à s’expliquer devant un peuple véritablement artiste et qui saura le comprendre, réfute agréablement son contradicteur, non sans flatter un peu son auditoire : « Celui qui vient de parler si légèrement, Athéniens, est probablement un étranger, puisqu’il est nécessaire de lui expliquer les principes d’un art dans l’exercice duquel vous dépassez les autres peuples.

1993. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Don Quichotte relu tout naturellement, lorsqu’on vient de lire une notice exacte de la vie de l’auteur, ne laisse guère de difficulté dans l’esprit.

1994. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Eustace dit donc au sulpicien qu’il avait ouï avec édification ce qu’il venait de dire de l’illustre défunt avec justice ; que c’était avec quelque justice aussi qu’il avait souhaité d’être enterré dans la maison où il avait reçu les premières semences de la Religion et de la Vérité qu’il avait aimées.

1995. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

le jour vient de renaître !

1996. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Comment n’a-t-il pas deviné, se dit involontairement la critique questionneuse de nos jours, que l’emploi de ce style sincèrement dramatique, qu’il venait de dérober à Molière, n’était pas limité à la comédie ; que la passion la plus sérieuse pouvait s’en servir et l’élever jusqu’à elle ?

1997. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Avec un auteur aussi peu naïf que Jean-Baptiste, chez qui tout vient de labeur et rien d’inspiration, il n’est pas inutile de rechercher, avant l’examen des œuvres, quelles furent les idées d’après lesquelles il se dirigea, et de constater sa critique et sa poétique.

1998. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

… 9 heures : Dans ses yeux troubles, tout à coup une éclaircie souriante avec le long appuiement sur moi d’un regard diffus et comme s’enfonçant lentement dans le lointain… Je touche ses mains, c’est du marbre mouillé… 9 heures 40 minutes : Il meurt, il vient de mourir.

1999. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Les ouvrages de Beccaria, de Filangieri, et un petit nombre d’autres encore, font exception à ce que je viens de dire.

2000. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Je termine ici cette première partie, mais avant de commencer celle qui va suivre, je veux résumer ce que je viens de développer.

2001. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Où trouver la résistance dans un caractère formé par les mœurs qu’on vient de décrire   Avant tout, pour se défendre, il faut regarder autour de soi, voir et prévoir, se munir contre le danger.

2002. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

La terre, humide et très bonne, produirait à volonté des haies vives ; pourtant on clôt les champs avec des haies sèches contre les bestiaux « et cette charge, suivant le rapport des fermiers, est évaluée au tiers du produit des fonds »  Ce domaine, tel qu’on vient de le décrire, est évalué comme il suit : 1.

2003. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

À la vérité, nous ne pouvons concevoir les deux événements que comme irréductibles l’un à l’autre ; mais cela peut tenir à la manière dont nous les concevons et non aux qualités qu’ils ont ; leur incompatibilité est peut-être apparente, non réelle ; elle vient de nous et non pas d’eux.

2004. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Or on vient de voir que les pouvoirs et les forces ne sont que des entités verbales et des fantômes métaphysiques.

2005. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

. — Mais l’amour de la preuve, qui vient de retrancher les personnages et l’action, éteint aussi l’expression.

2006. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

La perfection des classiques viendra de ce qu’ils emploieront l’imitation de l’antiquité à la manifestation de leur originalité.

2007. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Celles que je viens de produire sont du Joubert-Jocrisse ou du Vauvenargues-Guibollard ; mais, encore une fois, je n’ai voulu qu’indiquer le tour et le ton.

2008. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Quand on vient de parcourir, comme j’ai fait, dans la Revue bleue 76 et dans le Journal des Débats les trois années de critique dramatique de cet ancien professeur qui a été journaliste, conseiller d’État, directeur des affaires étrangères, et qui est resté un fantaisiste, sinon un bohème, un « inclassable », sinon un déclassé, on est charmé, ravi, ébloui : mais on est aussi déconcerté, ahuri, abasourdi.

2009. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Tartuffe vient de dire, à propos de son mariage projeté avec Marianne : Ce n’est pas le bonheur après quoi je soupire ; Et je vois autre part les merveilleux attraits De la félicité qui fait tous mes souhaits.

2010. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

On s’étonne de ne trouver ni dans le portrait qu’il a tracé de lui, ni dans ses Mémoires, aucun aveu sur cette fatalité qui le condamna pendant près de vingt ans à s’imposer toutes les fatigues de l’ambition et de l’intrigue, au profit de volontés qui se perdaient dans leurs propres vues, et ne s’inquiétaient guère des siennes ; à n’agir qu’à la suite ; à ne se déterminer qu’au moment même où, sans le consulter, son parti venait de changer d’avis ; à haïr ses propres lumières comme des empêchements de sa volonté, et sa volonté comme la dupe de ses passions.

2011. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Maurice du Plessys, esprit ferme et lucide, toujours en quête de beaux modèles, venait de quitter La Fontaine pour s’engager à l’école de Jean-Baptiste Rousseau, dernier dépositaire de la lyre d’Alcée.

2012. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Mon congé et mon repos cette semaine sera, s’il vous plaît, de parler à propos et autour d’un livre que vient de donner un de nos camarades et amis, et qui l’est aussi du public, M. 

2013. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Qu’est-ce autre chose d’être surintendant, chancelier, premier président, sinon d’être en une condition où l’on a, dès le matin, un grand nombre de gens qui viennent de tous côtés pour ne leur laisser pas une heure en la journée où ils puissent penser à eux-mêmes ?

2014. (1903) Zola pp. 3-31

Je ne m’occuperai ici, strictement, que de l’œuvre littéraire de l’écrivain célèbre qui vient de mourir.

2015. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Des sollicitations me venant, de donner à part le présent Article — que demanda et vient de publier la Revue Indépendante sous la direction de M. 

2016. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Le peintre Cyprien n’est à l’aise que devant certains spectacles douloureux et minables ; il préfère « la tristesse des giroflées séchant dans un pot, au rire ensoleillé des roses ouvertes en pleine terre » ; à la Vénus de Médicis, « le trottin, le petit trognon pâle, au nez un peu canaille, dont les reins branlent sur des hanches qui bougent » ; formule son idéal de paysage en ces termes : « Il avouait d’exultantes allégresses, alors qu’assis sur le talus des remparts, il plongeait au loin… Dans cette campagne, dont l’épiderme meurtri se bossèle comme de hideuses croûtes, dans ces roules écorchées où des traînées de plâtre semblent la farine détachée d’une peau malade, il voyait une plaintive accordance avec les douleurs du malheureux, rentrant de sa fabrique éreinté, suant, moulu, trébuchant sur les gravats, glissant dans les ornières, traînant les pieds, étranglé par des quintes de toux, courbé sous le cinglement de la pluie, sous le fouet du vent, tirant résigné sur son brûle-gueule. » Et sur ce dolent idéal, des Esseintes renchérit encore : « Il ne s’intéressait réellement qu’aux œuvres mal portantes, minées et irritées par la fièvre » « … se disant que parmi tous ces volumes qu’il venait de ranger, les œuvres de Barbey d’Aurevilly étaient encore les seules dont les idées et le style présentassent ces faisandages, ces taches morbides, ces épidermes talés, et cegoût blet, qu’il aimait tant à savourer parmi les écrivains décadents ».

2017. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Au reste, Dugald Stewart rapporte les opinions d’un grand nombre de savants et de philosophes tels que Hooke, Hartley, S’Gravesande, Lesage, Boscowitch, qui tous s’accordent à défendre la méthode hypothétique dans le sens et dans les limites que nous venons de dire.

2018. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

N’est-ce pas, comme nous venons de le voir, quelque chose de mouvant, de flottant, de fluide, quelque chose qui court, et qui se sent en quelque sorte suspendu au-dessus du vide ?

2019. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Il ne le fait paraître que dans les moments où sa présence peut jeter de l’intérêt ou de l’effroi : c’est pour se plaindre à Messala, complice de Titus, des emportements de son fils ; c’est pour faire partir Tullie, dans le moment que son fils allait promettre de lui tout sacrifier ; c’est pour le charger du soin de défendre Rome, quand ce fils malheureux vient de la trahir.

2020. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Supposons qu’un historien accepte cette idée générale ou toute autre, et la développe, non pas en termes généraux, comme on vient de le faire, mais par des peintures, par un choix de traits de mœurs, par l’interprétation des actions, des pensées et du style, il laissera dans l’esprit du lecteur une idée nette du dix-septième siècle ; ce siècle prendra dans notre souvenir une physionomie distincte ; nous en discernerons le trait dominant, nous verrons pourquoi de ce trait naissent les autres ; nous comprendrons le système des facultés et des passions qui s’y est formé et qui l’a rempli ; nous le connaîtrons, comme on connaît un corps organisé après avoir noté la structure et le mécanisme de toutes ses parties.

2021. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Cousin s’enthousiasme au sujet de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, et pousse là-dessus des exclamations, avec l’onction d’une oraison funèbre ; en effet, c’est l’oraison funèbre de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, rue infortunée qui vient de disparaître au profit du Carrousel.

2022. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Richard Strauss vient de faire jouer à Dresde une Hélène d’Égypte, sur un poème adapté d’Euripide par M.  […] Et lisez le Journal de voyage de 1838, resté jusqu’ici inédit, que vient de nous offrir M.  […] Je dois faire un aveu : je n’avais jamais éprouvé le besoin de le relire, et je ne l’aurais probablement jamais relu, si l’actualité du centenaire ne venait de m’en faire un devoir. […] Comment, dans ses rencontres étonnantes, démêler ce qui est l’effet de l’art et ce qui vient de la fortune ?  […] À la vérité, il vient de rayer également cette supériorité-là.

2023. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

La convenance générale et qui renferme toutes celles dont je viens de parler, c’est d’être naturel ; je veux dire de ne faire tenir aux personages que des discours tels que la nature les inspireroit à des hommes qui seroient dans l’état et agités des passions qu’on représente. […] Il y a bien des nuances entre les deux expositions que je viens de citer : mais il faut avoüer que celles de la plûpart de nos tragedies tiennent beaucoup de la premiere, et qu’on songe rarement à imiter la seconde. […] Berenice, par exemple, cherche la cause de l’embaras de Titus aux reproches qu’elle vient de lui faire. […] Si on concluoit de tout ce que je viens de dire que les tragedies ne peuvent donc pas être d’un grand fruit pour les moeurs, la sincérité m’obligeroit d’en demeurer d’accord. […] Dès qu’une tragedie réussit, quelque auteur comique songe à la travestir ; et la gloire qu’il se propose, est de ravaler jusqu’au bas et au boufon, une action qui vient de paroître grande et pathétique.

2024. (1913) Poètes et critiques

Maurice Bouchor et les lectures populaires4 Si quelqu’un, dans les six ou sept années qui viennent de s’écouler, a bien mérité de l’enseignement populaire, c’est assurément le poète Maurice Bouchor. […] Maurice Bouchor de tout ce qu’il a fait, depuis déjà longtemps, et tout particulièrement de ce qu’il vient de faire. […] En 1832, lorsque le choléra avait envahi tout Paris, terrifiant un million d’hommes, il avait cru inaugurer une nouvelle forme de suicide en prenant place dans le lit d’où l’on venait de retirer un mort, victime du fléau. […] Ce sont eux qui, dans ce jour de commémoration, venus de toute part et rassemblés pieusement auprès de cette image expressive et durable, semblent donner à ces deux vers d’André Chénier leur signification la plus profonde : Morts et vivants, il est encore pour nous unir Un commerce d’amour et de doux souvenir. […] II l’Essai sur Taine était le début très brillant d’un écrivain formé aux disciplines rigoureuses et chez lequel la préoccupation de ne jamais se départir d’une attitude de respect n’arrivait pas, nous venons de le voir, à contenir sur tous les points la force de pénétration.

2025. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Il ne faut donc pas le produire à l’instant où il vient de se faire cette cruelle opération : il n’est point alors en état de paraître en public. […] Je vois au second acte les captifs américains dans le même lieu où je viens de voir Alzire, Alvarez et Gusman : ces captifs sont libres. […] Sophocle, dès la première scène, nous montre Oreste, qui vient de Delphes avec son gouverneur, pour venger la mort de son père sur Égisthe et sur Clytemnestre ; les dieux eux-mêmes lui font un devoir de ce crime religieux. […] Voilà pourquoi l’auteur fait dire à son Araminte, après le premier coup d’œil qu’elle vient de jeter en passant sur Dorante : Il a vraiment bonne façon. […] Ce tic lui venait de Fontenelle, qui, le premier, imagina de cacher la profondeur sous le voile de la simplicité et de la plaisanterie, de philosopher en se jouant, et d’écrire des livres savants du ton d’un homme du monde qui cause dans un cercle.

2026. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Les uns reçurent, à leurs débuts, l’empreinte de cet idéal monarchique et chrétien qui fut leur inspiration primitive ; les autres portèrent dès l’abord la marque de ce mouvement révolutionnaire qui venait de se réveiller sous leurs yeux. […] La mode s’en mêla ; on fit circuler les vers, on s’arracha les autographes de ce poétique assassin, qui venait de parader et de faire la roue devant le public, en attendant le bourreau. […] Ce peuple, M. de Tocqueville vient de le peindre dans une page qui ne mourra pas, et qui, mieux peut-être que tout le reste, explique comment les Français, en croyant se rendre, par la Révolution, si dissemblables d’eux-mêmes, se sont encore tellement ressemblé. […] Lorsque Auguste eut fermé le temple de Janus et réuni toutes les provinces du vieux monde sous la loi romaine, dont il concentrait tous les pouvoirs entre ses mains, il sembla qu’il venait de fonder l’unité la plus puissante qui eût jamais poussé, à travers ce sol remué par tant de luttes et d’orages, ses racines indestructibles. […] Albert de Broglie vient de dérouler d’une main ferme.

2027. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Dupanloup, qui venait de prendre la direction du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et qui cherchait à recruter des sujets brillants. […] C’était la simplicité de sa nature qui se reflétait dans la simplicité de son style ; la richesse et l’éclat de son style venaient de la plénitude de sa science, de la puissance de son imagination et de l’abondance de ses idées. […] Havet qui lui avait envoyé à Nevers son édition des Pensées de Pascal : « Votre livre vient de me rendre pour une journée à la vie et au monde… Ce sont là les livres nécessaires. […] Lettre du 24 juin 1852 : « Je viens de lire la Philosophie de l’Histoire de Hegel. […] lui demanda-t-on. — Parce qu’il aurait eu le tempérament plus militaire. » Sans vouloir attacher un sens trop précis à ces paroles, ne semble-t-il pas que Michelet ait eu à ce moment le sentiment que la faiblesse de la France contemporaine vient de la rupture de toutes ses traditions historiques ?

2028. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Le soleil naissant m’enveloppe de ses rayons, une odeur d’éternelle santé me vient de la terre et je découvre au loin, parmi les rumeurs du vent robuste qui passa sur les cimes, l’avenir pareil à un grand jardin de roses rouges… Mais je t’en ai dit assez. […] Et, comme nous leur répétions que nous étions innocents, ils nous condamnèrent à mort… Après la condamnation, on nous enferma dans une chapelle où les prêtres vinrent de nouveau nous trouver. […] Et la lumière d’or rouge qui vient de l’Occident l’enveloppe de gloire. […] Mais celui qui seul me restait, qui défendait la ville et nous-mêmes, voilà que tu viens de le tuer, comme il combattait pour son pays : Hector ! […] — Mais pour mieux se renfermer en lui-même, afin que nulle impression, venue de l’ambiance fangeuse, ne trouble son Moi, nourri de sa propre substance, il a fait vœu de ne plus regarder l’univers que sa pensée abolit.

2029. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

M. le cardinal de Mazarin venait de mourir, assez raisonnablement chargé de la haine publique. […] ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, ce grand art d’intéresser et d’émouvoir tant de gens, venus de si loin et de côtés si opposés, tant de spectateurs, de fortunes si diverses, d’ambitions si différentes, si étrangers les uns aux autres, paysans, bourgeois, grands seigneurs. […] il vient de briser la lampe merveilleuse, il a tué la poule aux œufs d’or ; et maintenant, abandonné à lui-même, privé du génie de Mascarille, que va-t-il devenir ? […] Lebrun, dans Le Cid d’Andalousie madame Menjaud a poussé un de ces cris dont je vous parlais tout à l’heure, qui remuent toute une salle de fond en comble ; à cet instant on eût dit que l’obstacle était brisé, que la comédienne venait de découvrir enfin son Océan inconnu et tant cherché. — Hélas ! […] Moins que rien : notre homme, notre quiétiste vient de découvrir que cet homme ruiné, dont la ruine le faisait rire, c’est lui-même !

2030. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

C’est ce que l’on vient de voir commencer, et c’est ce qui achève de se produire dans les premières années du règne de Louis XV. […] Par exemple, « l’esprit classique » ne s’était déterminé qu’en achevant de se libérer, lui, nous avec lui, et notre littérature avec nous, de toute influence étrangère, mais, on vient de le voir, c’est au contraire en se mettant à l’école du « philosophisme anglais », que l’« esprit encyclopédique » a pris conscience de lui-même. […] Elle-même, l’Encyclopédie, nous venons de le dire, n’est originairement que la traduction d’un Dictionnaire anglais ; et, si Diderot a sans doute quelque droit de passer pour l’incarnation de l’esprit encyclopédique, on ne trouve rien que d’anglais dans l’œuvre de l’homme que l’on appelle encore souvent le « plus allemand » des Français. […] 3º Les Œuvres. — Nous venons de signaler les principales œuvres de Beaumarchais ; et nous pouvons nous contenter d’indiquer comme la meilleure édition de ses Œuvres complètes celle qu’en a donné son ami Gudin, Paris, 1809, Collin ; — l’édition Ledoux, Paris, 1821 ; — et Furne, Paris, 1826. […] 3º Les Œuvres. — Il ne survit rien aujourd’hui de toutes les œuvres que nous venons de citer ; et bien moins encore de tant d’autres qu’il nous serait facile d’énumérer.

2031. (1888) Poètes et romanciers

J’ai pour gages de cet espoir l’intérêt vif avec lequel je viens de relire ses principaux poèmes, la curiosité élevée, l’émotion grave qu’ils ont excitées en moi. […] Pierre Leroux, quelques idées qui pourraient bien avoir leur source prochaine dans Évenor et Leucippe, le dernier roman de Mme Sand ; l’inspiration générale vient de Terre et ciel. […] Mais cette échelle vient de plus loin que la terre. […] L’idée lui vint de s’essayer dans la tragédie, en causant avec Talma. […] Les deux principes se disputent la Terre qui vient de naître.

2032. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Je viens de relire une douzaine, de lettres de lui qui se rapportent à cette année et aux suivantes, et j’y ai retrouvé toute une image de ces temps de vive ardeur et de sympathie mutuelle, les témoignages précieux d’une expansion trop réprimée dans la suite et trop combattue. […] Quand on vient de lire ce dernier volume de M. de Vigny et de s’y rafraîchir l’idée et la mémoire de son talent, on comprend le cas que les esprits élevés et ceux même des nouvelles écoles philosophiques ou religieuses font et feront de lui.

2033. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Et, de fait, c’est par elles que nous expliquons les divers pouvoirs qu’on vient de décrire : nous concevons et nous supposons de petites étendues figurées que nous nommons molécules ; nous admettons qu’elles se meuvent dans tel sens et avec telle vitesse ; que, deux molécules étant données, elles vont se rapprochant ou s’écartant l’une de l’autre plus ou moins vite selon leur distance réciproque ; qu’une somme de molécules dont les mouvements sont mutuellement annulés ou compensés fait un corps stable, dont l’équilibre s’altère à l’approche d’un autre corps pareillement constitué. […] V Ceci nous conduit à une nouvelle vue de la nature des corps ; un corps est un faisceau de ces pouvoirs qu’on vient de décrire. 

2034. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

« Qu’on ne croie pas que ce que je viens de dire soit en vue de me faire valoir. […] Il y a longtemps que je voulais faire part à mon peuple de tout ce dont je viens de l’entretenir ; j’attendais, pour le faire, que l’occasion se présentât ; elle s’est enfin présentée, et j’en ai profité.

2035. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Plus tard la philosophie de Goethe devint son symbole ; mais il conserva jusqu’à la mort sa piété, parce que sa foi venait des hommes, mais que sa piété venait de sa mère. […] Sa robe semblait l’entourer de plis caressants ; cela venait de la douceur de ses mouvements.

2036. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Une femme anonyme, mais évidemment aussi spirituelle que personnellement bien informée, nous écrit ceci : « Monsieur, « En lisant votre dernier Entretien l’idée me vient de vous envoyer un des billets que je possède de M. de Chateaubriand ; il est de l’époque où il écrivait des lettres si affectueuses à madame Récamier. […] Le soleil, que je n’avais pas vu depuis Paris, vient de paraître ; je suis logé à l’entrée du Grand-Canal, ayant la mer à l’horizon sous ma fenêtre.

2037. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

IV Aucune forme de gouvernement, autant que la république romaine, ne fut propre à former ces hommes complets, tels que nous venons de les définir dans le plus grand orateur de Rome. […] J’ai fermé ma maison à ceux qui, sous prétexte de me rendre leurs devoirs, venaient de ta part pour m’arracher la vie.

2038. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Les énormes fautes de critique que l’on commet d’ordinaire en appréciant les œuvres des premiers âges viennent de l’ignorance de ce principe et de l’habitude où l’on est de juger tous les âges de l’esprit humain sur la même mesure. […] Sa curiosité, le vif intérêt qu’il prend à toute combinaison nouvelle viennent de sa foi au merveilleux.

2039. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Le règne est venu de la beauté frêle, langoureuse, éthérée qui vit les yeux levés vers les étoiles et toujours prête, semble-t-il, à s’envoler de terre. […]   Cette étude implique, on vient de le voir, celle des variations que subit le costume.

2040. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Il en résulte que « la philosophie de l’expérience » n’a vu qu’un des côtés de la question : elle a représenté nos formes cérébrales comme de simples empreintes laissées par les relations externes, fixées par une répétition séculaire ; or nous venons de voir que ces formes peuvent être aussi les résultats de variations heureuses, dues non à l’expérience, mais à un jeu de circonstances antérieur à toute expérience et ayant pour théâtre le germe ou l’embryon. […] Une excitation sans réaction, une réaction sans excitation, c’est ce qui ne s’est jamais vu et ne se verra jamais ; il y a là une dualité inévitable, qui, à un point de vue plus général, vient de ce que le mouvement reçu, ne pouvant être anéanti, doit être restitué sous une forme ou l’autre ; l’irritabilité entraîne donc la contractilité.

2041. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Nous citons : « Notre collaborateur Jules Bois vient de recevoir la lettre suivante de M. Gabriel Faure, que nous publions bien volontiers, car ce jeune et brillant écrivain, auteur de la Dernière journée de Sapho, de l’Amour sous les lauriers roses, donne lui-même des exemples charmants de ce « roman artistique » dont il nous apporte ici une brève esquisse : Mon cher confrère, J’ai suivi très soigneusement les feuilletons que vous avez consacrés à la vie littéraire contemporaine, et je viens de lire, avec un intérêt tout particulier vos deux articles sur le roman.

2042. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Imaginez un enfant qui vient de souffler une grosse bulle. […] Supposons qu’un prince ait le bon esprit de sentir que tout vient de la terre et que tout y retourne ; qu’il accorde sa faveur à l’agriculture, et qu’il cesse d’être le père et le fauteur des grands usuriers.

2043. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

j’ai beaucoup examiné et comparé, et je puis vous assurer qu’à partir d’une certaine date de notre histoire (car je ne parle pas des premiers siècles et des premières races), Mézeray est encore notre meilleur historien. » Ce jugement m’était resté dans la pensée, lorsque peu après je rencontrai une réimpression d’une partie de l’Histoire de France de Mézeray, Le Règne de Henri III, que venait de publier en province M. le pasteur Scipion Combet25, en y joignant une notice sur Mézeray qui confirmait de tout point les idées du premier juge.

2044. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

On y fait parler l’Ombre de Gabrielle venue de l’enfer tout exprès, dit-on, pour confesser ses crimes : De mes parents l’amour voluptueuse, Et de mes sœurs l’ardeur incestueuse, Rendent assez mon lignage connu : De l’exécrable et malheureux Atrée Est emprunté notre surnom d’Estrée, Nom d’adultère et d’inceste venu, etc., etc.

2045. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Il avait trente-trois ans, il était Français, il venait de faire le paladin en Hongrie, et avait une certaine auréole d’extraordinaire, même par sa douleur et sa pénitence manquée : c’était assez pour avoir tous les succès.

2046. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

De ce nombre, je citerai tout un développement moral sur l’inconstance des choses humaines et la bizarrerie de la fortune, qui déjoue à chaque fois toutes les précautions des plus prudents et des plus sages : Si loin que vous puissiez étendre votre prévoyance, jamais vous n’égalerez ses bizarreries : vous penserez vous être muni d’un côté, la disgrâce viendra de l’autre ; vous aurez tout assuré aux environs, l’édifice manquera par le fondement, si le fondement est solide, un coup de foudre viendra d’en haut, qui renversera tout de fond en comble.

2047. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Sayous) nous fait voir Henri III juge délicat des choses de l’esprit : Henri III savait bien dire quand on blâmait les écrits qui venaient de la cour de Navarre de n’être pas assez coulants : « Et moi, disait-il, je suis las de tant de vers qui ne disent rien en belles et beaucoup de paroles ; ils sont si coulants que le goût en est tout aussitôt écoulé : les autres me laissent la tête pleine de pensées excellentes, d’images et d’emblèmes, desquels ont prévalu les anciens.

2048. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Les premières de ses lettres, écrites de Rome à la date de 1820, et adressées à son ami Navez, qui venait de quitter la petite colonie romaine pour retourner en Belgique, ont un accent de camaraderie et un style qui sent terriblement l’atelier.

2049. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Ce manuscrit, avec beaucoup d’autres papiers, contenant le fruit de quinze années de travaux assidus, fut pillé et détruit en 1814 par les Cosaques : « C’est venir de bien loin, remarquait-il avec une douce plainte, pour faire du mal à un homme qui n’en veut à personne. » Les Voyages au Mont-Perdu me semblent le plus classique des deux ouvrages de Ramond.

2050. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Le roi d’Angleterre Henri VIII venait de se liguer contre lui avec Charles-Quint : ce n’était plus de faire des conquêtes en Piémont qu’il s’agissait, c’était de couvrir et de conserver la France.

2051. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

» Et ici vient l’exemple des mouches à miel qui n’emportent point les fleurs comme les bouquetières (dont il vient de parler), mais s’asseyant sur elles comme si elles les couvaient, en tirent l’esprit, la force, la vertu, la quintessence, et s’en nourrissent, en font substance, et puis en font de très bon et doux miel, qui est tout leur : ce n’est plus thym ni marjolaine.

2052. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Cousin s’écria pour la première fois qu’il venait de découvrir la littérature des femmes au xviie  siècle (15 janvier 1844), un critique qui ne pensait alors qu’à se rendre compte à lui-même de son impression particulière écrivit la note suivante : L’article de M. 

2053. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Félix Clément, dans un choix qu’il vient de publier des anciens chants chrétiens antérieurs à l’époque de la Renaissance (Carmina e poetis christianis excerpta, 1854), s’est attaché à faire connaître les auteurs de ces hymnes et de ces prières empreintes d’une originalité singulière et souvent touchante jusque dans leur rudesse ou leur subtilité.

2054. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Mme Bovary elle-même, cette Mlle Emma que nous venons de voir si charmante à son apparition, nous est si souvent décrite en détail et par le menu, que physiquement je ne me la représente pas très bien dans son ensemble ni d’une manière bien distincte et définitive.

2055. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Une révolution était au bout de ce régime ruineux et frivole ; on comprend mieux, en le suivant tout au long et en le dévidant, pour ainsi dire, dans ces pages, combien elle venait de loin et combien elle était méritée.

2056. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

En arrivant, je vis à la porte un carrosse, et, en traversant la cour, je rencontrai l’archevêque de Paris, M. de Quélen, qui venait de visiter M. de Lamennais, et, sans doute, de lui prodiguer les égards pour le contenir.

2057. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Les Lettres dont on vient de publier deux volumes promettaient, à en juger d’après les extraits donnés par M. de Falloux dans la Vie de Mme Swetchine, d’être la partie la plus intéressante de ses œuvres.

2058. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Craufurd, et à moins que cet honorable ministre américain n’ait rêvé les yeux ouverts, qu’il recevait de Mme de Staël des lettres, que ces lettres avaient leur intention, étaient faites pour être montrées au ministre anglais ; et dans ce cas, je ne conçois pas ce qu’auraient pu être de pareilles communications, si elles n’avaient été dans le sens de la lettre même que nous venons de voir.

2059. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Je devais, après mon Gœtz et mon Werther, vérifier le mot d’un sage : « Lorsqu’on a fait quelque chose qui plaît au monde, le monde sait, s’arranger de manière à ce qu’on ne recommence pas. » En d’autres heures pourtant et dans l’habitude de la vie, il appréciait mieux son rare bonheur : ce bonheur avait été de venir à temps, en tête d’une grande époque qui naissait et qu’il avait en partie dirigée et conduite : « Je suis bien content, disait-il gaiement un jour qu’il venait de lire de jolis vers d’un tout jeune poëte, de n’avoir pas aujourd’hui dix-huit ans.

2060. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Voulez-vous savoir ce que c’est au juste qu’une algarade, non pas dans le sens général figuré et comme celle qu’on vient de voir de prélat à magistrat, mais dans le sens propre et primitif ?

2061. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Ducis, sans doute, n’a que des parties de poète ; mais celui qui s’en explique comme il vient de le faire a, certes, de grandes parties.

2062. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Renan qui, depuis des années, avait formé le dessein de donner une histoire critique des origines et des progrès du christianisme pendant les trois premiers siècles, crut devoir modifier un peu son plan de campagne : il pensa qu’il serait bon et opportun de détacher le premier volume et de le donner hardiment sous forme de récit, presque de cinquième Évangile ; il publia la Vie de Jésus, qui vient de mettre le feu aux poudres et de passionner le public.

2063. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Je songe, en parlant ainsi, au livre spirituel et plein de faits que vient de publier M. 

2064. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à établir une familiarité complète entre un prince excessivement timide et une femme à laquelle sa naissance du moins imposait quelques bienséances… Tout le monde sait quelles suites elle eut, quel empire le goût pour les femmes exerça sur Louis XV ; combien la variété lui devint nécessaire, et combien peu la délicatesse et toutes les jouissances des âmes sensibles entrèrent dans ses amusements multipliés. » Ce qu’on vient de lire est exact, presque à la lettre ; cette reine, dont la destinée de loin paraît celle d’une femme délaissée, donna en effet au roi, avant l’éclat des désordres, jusqu’à dix enfants : deux garçons seulement, dont un seul vécut ; tout le reste n’était que des filles, et Louis XV avait fini par ne plus compter sur autre chose avec la reine : il semblait voir dans cette monotonie l’image de leurs froides amours.

2065. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

M. de Bonald, par exemple, que je viens de nommer, était un esprit éminent et ingénieux, mais absolu, qui, vivement frappé de tout ce que la Révolution avait supprimé de fondamental et de vital en détruisant l’ancien régime, désirait un retour en arrière, et qui, la Restauration venue, aurait voulu voir rétablir purement et simplement, et par des moyens d’autorité directe, tout ce qu’on pouvait ramener de cet ancien régime à moitié ressuscité.

2066. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Dans un savant livre que vient de publier M. 

2067. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

. — Il arrive à la politique : « Je ne sais ce que le marquis d’Argenson, qui est une bête, dira à M. le comte de Loss, et je crois bien faire de vous faire passer, Sire, en droiture, ce qui me vient de la personne du roi et de mon amie (Mme de Pompadour).

2068. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Pascal pensait qu’un bon poëte n’est pas plus nécessaire à l’État qu’un bon brodeur : il venait de lire un sonnet de Voiture.

2069. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Une quantité de talents déjà nés sous la Restauration, mais qui ont développé depuis lors des secondes phases complètes, semblent merveilleusement s’y prêter pour le fond ; il leur manque seulement que l’impulsion leur en vienne de quelque part ; ils sont exactement disponibles : quel souffle donc les pourrait remuer et, si peu que ce fût, rassembler ?

2070. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Comme son ïambe vengeur nous montrera d’un vers à l’autre les enfants, les vierges aux belles couleurs qui venaient de parer et de baiser l’agneau, le mangeant s’il est tendre, et passera des fleurs et des rubans de la fête aux crocs sanglants du charnier populaire !

2071. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Au lieu du mot bara, mettez le mot tree ; pour un homme qui ne sait pas l’anglais, les deux se valent et aboutissent au même effet nul ; pour un Anglais, le mot tree a justement les propriétés que nous venons de trouver dans le mot arbre. — Un nom que l’on comprend est donc un nom lié à tous les individus que nous pouvons percevoir ou imaginer d’une certaine classe et seulement aux individus de cette classe.

2072. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Notre goût pour la précision et la rigueur logique ne vient pas de là ; je n’en vois, dans les penseurs du moyen âge, que beaucoup d’applications mauvaises parmi un très-petit nombre de bonnes.

2073. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Notre intelligence, notre sensibilité, notre volonté, nos théories et nos doctrines morales, tout ce que l’on considère comme faisant « la grandeur de l’homme » vient de là.

2074. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

La France venait de vivre une période de prospérité inouïe et s’était imaginée partie à la conquête définitive du bonheur.

2075. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

C’était l’époque où Catulle Mendès, de concert avec Louis-Xavier de Ricard, venait de fonder le Parnasse contemporain qui groupait les poètes nouveaux.

2076. (1890) L’avenir de la science « V »

La réforme religieuse et sociale viendra, puisque tous l’appellent ; mais elle ne viendra d’aucune secte ; elle viendra de la grande science commune, s’exerçant dans le libre milieu de l’esprit humain.

2077. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Plusieurs excitations nerveuses peuvent bien coexister ; mais elles ne peuvent affecter la conscience que successivement, chacune à son tour. » C’est sur ces manifestations extérieures des émotions, sur leurs résultats et leurs caractères subjectifs qu’est fondée, comme nous venons de le voir, leur classification.

2078. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Ces idées de Commynes purent ne lui venir à lui-même qu’après la mort de son maître, quand il eut connu à son tour l’adversité, l’oppression, et qu’il eut pu vérifier par expérience sa maxime : « Les plus grands maux viennent volontiers des plus forts ; car les faibles ne cherchent que patience. » Mais, quelle que soit leur date dans la vie de Commynes, les idées qu’on vient de voir donnent la mesure de l’étendue de son horizon.

2079. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

C’était le grand poète Sophocle qui venait de mourir.

2080. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Droz remarquait que plus d’un critique s’était trompé en voulant faire la part des deux collaborateurs dans cet ouvrage : quelquefois une idée légèrement comique était venue de lui, et Picard avait fourni un filet de sentiment.

2081. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Robespierre mort et la Convention délivrée d’une terreur inouïe ainsi que toute la France, le caractère de la Révolution change à l’instant ; Mallet n’hésite pas à marquer les signes nouveaux qui indiquent qu’elle vient de passer à une tout autre phase.

2082. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Portalis, rendant hommage dès le début à cette unité de l’empire et à cette patrie française commune, à laquelle il n’avait pas cru d’abord et qui venait de sortir, comme par miracle, du broiement de toutes les parties et de la confusion même, dénonçait à la Convention délivrée et humanisée l’incroyable proscription en masse de plus de dix-huit cents électeurs de la ville d’Arles, la prise d’assaut et de possession de cette innocente cité par les féroces Marseillais, la démolition des antiques murailles bâties sous Clovis, le pillage des rives du Rhône comme au temps des pirates sarrasins, l’impôt forcé de quatorze cent mille livres levé par les brigands et la lie de la populace sur tous les citoyens aisés, enfin des horreurs telles qu’au lendemain toute la politique se réduisait à dire avec lui : « On ne doit plus distinguer que deux classes d’hommes dans la République, les bons et les mauvais citoyens. » Cette histoire de l’oppression et de la dévastation de la commune d’Arles est un des épisodes les plus singuliers et les plus significatifs de la Terreur.

2083. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

En relisant attentivement sa longue polémique comme je viens de le faire, il m’a semblé quelquefois que Carrel ne faisait que se tromper de seize ou de dix-sept ans, que cette chute qu’il prévoyait et qu’il présageait dès 1831 à la dynastie de Juillet, n’avait fait que retarder, et que sa politique, reprise par d’autres, et cheminant imperceptiblement sous cette prospérité apparente de l’adversaire, avait triomphé après coup, et avait eu raison en définitive.

2084. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Telle elle parut en toute circonstance solennelle, et notamment ce jour où, aux Tuileries, la reine mère festoya les seigneurs polonais qui venaient offrir la couronne au duc d’Anjou, et où Ronsard présent confessa que la belle déesse Aurore elle-même était vaincue ; et mieux encore ce jour de Pâques fleuries à Blois, où on la vit à la procession, toute coiffée et comme étoilée de diamants et de pierreries, vêtue d’une robe de drap d’or frisé venue de Constantinople, qui eût par son poids écrasé toute autre, mais que sa belle, riche et forte taille soutenait si bien ; tenant et portant à la main sa palme, son rameau bénit, « d’une royale majesté, d’une grâce moitié altière et moitié douce ».

2085. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Ce grand citoyen, dans le ravissement de voir enfin ses maîtres honorer le plus utile établissement de leur présence, après neuf ans d’une attente vaine et douloureuse, m’embrassa les yeux pleins de larmes, en disant tout haut : Cela suffit, cela suffit, mon enfant ; je vous aimais bien ; désormais, je vous regarderai comme mon fils : oui, je remplirai l’engagement que je viens de prendre, ou la mort m’en ôtera les moyens.

2086. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Étienne, qui venait de perdre en ce moment sa mère, et qui avait décidément besoin d’une plume pour le défendre, trouva celle d’Hoffman qui, dans une lettre datée de Passy et insérée dans les journaux, le 30 janvier 1812, annonça un peu solennellement « qu’il était temps de terminer le procès qui s’était élevé entre la comédie des Deux Gendres et celle de Conaxa », ajoutant qu’il avait en main toutes les pièces décisives pour trancher le différend.

2087. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Boileau vieillissait ; il venait de faire sa Satire contre les femmes.

2088. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Tous les fous et les rêveurs semblaient s’être donné le mot pour prendre cet homme sensé qui venait de loin, pour leur confident et pour leur juge.

2089. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Il est juste de reconnaître que le savant champion de la thèse paradoxale que nous venons de discuter a su la défendre avec beaucoup de verve et de talent.

2090. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Tous ces défauts viennent de l’oubli du principe des vérités générales.

2091. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

— Avant d’appliquer les principes que nous venons de poser dans le chapitre précédent aux êtres organisés vivant à l’état de nature, il nous faut examiner brièvement si ces derniers sont sujets à quelque variation.

2092. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Telle fut la question que je me posai, et aussitôt le désir me vint de rechercher les causes de cette décadence et par suite l’origine de ce mouvement d’art.

2093. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

En face de cette clarté et de cet horizon, dominant Paris prodigieux et comme porté sur ses vagues, au lieu de ce bloc de pierre, symbole d’ignorance et de servitude, je demande quelque chose de semblable à ce que je viens de dire, quelque majestueux temple laïque où puisse s’étayer notre destin qui chancelle et que nous puissions contempler d’un cœur libre et d’un regard joyeux.

2094. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Pour lui, à l’aspect des épis qui viennent de pousser à l’improviste, il pleure et commence par croire que Dieu les a semés tout exprès pour lui. […] V En tous cas, il est puissant et redoutable, et si en ce moment vous rassemblez en votre esprit les traits dispersés des figures que les romanciers viennent de faire passer devant vos yeux, vous vous sentirez transporté dans un monde à demi barbare et dans une race dont l’énergie doit effaroucher ou révolter toute votre douceur. […] Sterne, Goldsmith, Burke, Sheridan, Moore ont une nuance propre, qui vient de leur sang, ou de leur parenté proche ou lointaine, la nuance irlandaise.

2095. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Non, mais par hasard il passe devant la tombe du Commandeur ; il s’arrête, encore tout chaud du combat qu’il vient de livrer, et très heureux d’avoir un nouveau rendez-vous d’amour pour le soir. […] La vengeance est proche ; l’heure fatale va sonner ; Don Juan est à bout de ses crimes ; il vient de faire profession publique d’hypocrisie religieuse, il vient même de refuser un duel, et vous voulez nous faire croire qu’il va courir après la petite Léonore ! […] Cet homme étonne et il afflige : il n’a pas d’excuse et il n’a pas d’espérance ; son châtiment même a quelque chose de si incroyable, qu’on ne le trouve pas assez châtié ; un peu de mépris pour cette belle Célimène, l’horreur profonde pour Tartuffe, le profond dégoût que nous inspirent M. et madame de Sotenville et leur digne fille, voilà des êtres plus sévèrement châtiés et plus complètement punis que Don Juan lui-même dans ces flammes qui viennent de l’enfer. […] Dimanche lui-même, le dernier bonhomme qui ait foi en votre crédit, vous venez de le perdre, et avec M. 

2096. (1887) George Sand

L’émotion et le système, l’une venue de l’âme même de l’auteur, l’autre venu du dehors, se partageront, à parts plus ou moins égales, les romans de la seconde période, ceux qui remplissent la vie littéraire de Mme Sand de 1840 à 1848 environ. […] Dans les temps où le mal vient de ce que les hommes se méconnaissent et se détestent, la mission de l’artiste est de célébrer la douceur, la confiance, l’amitié, et de rappeler ainsi aux hommes endurcis ou découragés que les mœurs pures, les sentiments tendres et l’équité primitive sont ou peuvent être encore de ce monde. […] Je viens de relire ces deux romans et je suis retombé sous le charme d’autrefois. […] Si l’on s’étonne que l’amour soit, non pas le plus grand, mais presque l’unique devoir de la vie, Mme Sand vous l’expliquera en disant qu’il vient de Dieu. […] À un fond de réalisme, qui est dans les exigences toutes naturelles de l’esprit moderne, ces deux formes les plus récentes du roman, soit dans George Eliot, soit dans le conte Tolstoï, joignent tout un ensemble d’aspirations sévères et de poursuites élevées qui les rapprochent singulièrement, par certains points, de l’idéal que nous venons de décrire.

2097. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Mais, pour que la joie soit complète, il faut qu’une réflexion suive cette minute sensible, que notre esprit s’agrandisse de ce que l’auteur ne nous dit pas et qu’il vient de confier à nos nerfs. […] Le très intéressant ouvrage que vient de lui consacrer M.  […] (Gustave Flaubert) Le quatrième et dernier volume de la Correspondance du grand Flaubert vient de paraître. […] Taine) Le dernier volume de l’Histoire des origines de la France contemporaine vient de paraître, dernier, hélas ! […] Henry Bérenger, vient de la développer avec talent dans un livre, l’Effort, où il s’élève contre la surcharge intellectuelle qui fait des jeunes gens contemporains de froids automates, alors que l’amour est sur cette terre la seule force aux manifestations libres, variées, tumultueuses, la plus haute destinée de l’âme.

2098. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Cicéron, alors âgé de vingt-six ans, fort de ses études et de son génie, parut au barreau, qui venait de s’ouvrir après une longue interruption. […] À l’âge de neuf ans, il prononça, du haut de la tribune, l’éloge de son père, qui venait de mourir. […] Le poste qu’elles viennent de quitter près le sénat est aussitôt rempli par les cohortes urbaines et Lacon, leur général. […] S’il venait de l’antiquité, ce serait un monument curieux. […] Après plusieurs années passées dans l’étude et la retraite, Milton, qui venait de perdre sa mère, partit pour un voyage en Italie.

2099. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Mais voici le second degré et la seconde saison qui fait la maturité durable, et sans quoi l’homme aimable, même défini de la façon qu’on vient de voir, court risque de mourir en nous ou de se figer avec la jeunesse : Si, ajouté encore à cela, on a des connaissances agréables de la littérature et de la langue de plusieurs pays, si l’on a de la philosophie, si l’on a beaucoup vu, bien comparé, parfaitement jugé, eu des aventures, joué un rôle dans le monde ; si l’on a aimé, ou si on l’a été ; on est encore plus aimable.

2100. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Durant les saisons qu’il passait à Buriton, résidence de campagne de son père, il dérobait le plus d’heures qu’il pouvait aux devoirs de la société et aux obligations du voisinage : « Je ne touchais jamais un fusil, je montais rarement à cheval ; et mes promenades philosophiques aboutissaient bientôt à un banc à l’ombre, où je m’arrêtais longtemps dans la tranquille occupation de lire ou de méditer. » Le sentiment de la nature champêtre n’est pas étranger à Gibbon ; il y a dans ses Mémoires deux ou trois endroits qui prêtent à la rêverie : le passage que je viens de citer, par exemple, toute cette page qui nous rend un joli tableau de la vie anglaise, posée, réglée, studieuse.

2101. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

On y voit confirmé le bel éloge que Voltaire a fait du saint roi quand il a dit : « Prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux. » À considérer cette réponse magnanime et si simple qu’on vient de lire, la pensée se reporte à d’autres monarques de renom, et l’on se demande ce qu’en pareille circonstance ils auraient répondu, ce qu’ils auraient fait à leur tour.

2102. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Le théologien et futur évêque anglican Burnet, qui était venu en France peu de temps auparavant (1683), et qui y avait vu les hommes les plus distingués en doctrine et en piété (sans oublier M. de Tréville qui venait de reparaître dans le monde), n’avait pas manqué de chercher Bourdaloue : Je fus mené par un évêque, dit-il, aux Jésuites de la rue Saint-Antoine ; j’y vis le père Bourdaloue, estimé le plus grand prédicateur de son temps et l’ornement de son ordre.

2103. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Le seul défaut que j’y relèverai, c’est que le sage rapporteur n’y marque pas assez ce qui fut le charme et l’enchantement dans la manière du nouvel écrivain, ce par quoi il a fait avènement à son heure, et qu’il ne nous dit pas assez nettement ce qu’il faut toujours dire et proclamer à la vue des génies, même incomplets et mélangés : « La veille, il y avait un être de moins au monde ; le lendemain, il y a une création de plus. » De tout ce qu’on vient de lire il résulte, ce me semble, que si l’on veut considérer la littérature dite de l’Empire dans ses productions les plus saines, les plus honorables, on ne court aucun risque de s’attacher à M. 

2104. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Cette originalité, jointe aux vertus et aux qualités morales les plus fines qui sont l’âme de cette poésie, se rencontre au plus haut degré en un poète anglais bien connu de nom, mais trop peu lu en France, et dont je voudrais présenter une idée précise et vive, par opposition aux divers noms que je viens de passer en revue.

2105. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Cependant ici, dans cette description si parfaite qu’on vient de lire, Cowper a su concilier les deux ordres de qualités, la finesse et le relief de chaque détail (je dirai même le brillanté sur un ou deux points), et la gradation et la fuite aérienne de la perspective.

2106. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Les habitudes les plus futiles et les plus inutiles ont d’immenses racines dans le passé, et, quoique de prime abord il semble qu’il suffise d’un souffle pour les détruire, elles résistent souvent et aux convulsions des sociétés, et aux efforts d’un grand homme. » Cette opinion personnelle du prince, qu’on vient de voir si formellement exprimée, étant telle et si en accord avec celle de Franklin, il est plus facile encore d’apprécier la haute impartialité que le même prince devenu empereur, et pouvant tout, a apportée dans la solution pratique, et combien il s’est montré l’homme de son nouveau rôle et de sa destinée, publique, lorsque, dans l’œuvre de conciliation, il a laissé faire une si large part à l’opinion opposée.

2107. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Lui-même, d’ailleurs, dans une des lettres les plus jolies du nouveau recueil, et qui est de son meilleur entrain, il a réduit à sa valeur cette réputation exagérée d’universalité qu’on se plaisait à lui faire : Je viens de lire un morceau, écrivait-il à M. 

2108. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Le plus grand peintre français de cette époque intermédiaire, et qui lui-même nous était venu de Bruxelles, Philippe de Champaigne, associait la solidité et la fermeté du ton à la prud’homie et à la moralité chrétienne de la pensée.

2109. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Ce qui éclate aux yeux, c’est qu’il a déjà réveillé bien des haines ; il a produit de ces violents effets de répulsion que les excès de ce genre ont suscités de tout temps en France ; il vient de provoquer au théâtre un type vengeur et populaire qui s’est répété et représenté sur toutes les scènes des villes de province, et jusque dans des granges où la comédie ne s’était pas jouée depuis des années95.

2110. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

. — Un soldat assis, pleurant et cachant sa face devant une mappemonde, où il vient de chercher sans doute l’île de Sainte-Hélène ; son chien est couché à ses pieds, sous sa chaise. — Une Scène d’Auvergne en 1815 ; un vieux soldat entre une bergère et un joueur de cornemuse.

2111. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

. — Les deux premiers volumes de l’édition venaient de paraître.

2112. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

« Le roi, après avoir entendu la lecture de votre lettre et après avoir fait la réflexion que je viens de vous marquer, m’a dit qu’il attendait votre courrier : ce ne sera pas sans quelque espèce d’inquiétude. » Il était impossible d’intimer plus nettement l’ordre de combattre, et de le faire sur l’heure.

2113. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Les individus en eux-mêmes, on vient de le voir, n’avaient rien d’hostile : ces deux hommes que six années d’âge distançaient à peine et qui n’étaient séparés que par une génération, ne se connaissaient pas, ils ne s’étaient peut-être jamais vus auparavant, ils n’avaient certainement pas causé ensemble ; ils n’avaient rien de personnel l’un contre l’autre.

2114. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Il le réveillait sans pitié, en sursaut, pour lui montrer et lui lire dare dare ce qu’il venait de produire tout chaud encore et tout fumant.

2115. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Mais tout d’un coup on apprend à Versailles, par un avis venu de la Cour même de Savoie, que Mattioli trompe tout le monde, qu’il s’est avancé sans y être autorisé, qu’il a menti impudemment, et il n’est plus question pour le moment que d’étouffer l’affaire.

2116. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Elles s’occupent exclusivement des enfants qui, en fait et en droit, on vient de le voir, sont plus à elles qu’au mari, et elles dirigent leur éducation.

2117. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

« Je m’en vais renoncer aux habitants des planètes, s’écrie à un moment la trop vive marquise à qui il vient de rappeler la non-certitude absolue des preuves ; car je ne sais plus en quel rang les mettre dans mon esprit, ces habitants ; ils ne sont pas tout à fait certains, ils sont plus que vraisemblables ; cela m’embarrasse trop. » — « Ah !

2118. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Je sais qu’on m’a mené vite à Paris ; mais, Dieu merci, je n’ai eu qu’un effort dans le col, lequel a dégénéré en rhumatisme, dont je me sens encore un peu, mais qui ne m’empêche de rien, et mon sang est resté tout entier dans mes veines, sans qu’il en soit sorti plus d’une goutte, occasionnée par une coupure que je me suis faite au petit doigt, en soupant, dimanche dernier, au grand couvert. » Je ne sais si c’est la Correspondance de Napoléon dont je suis plein, qui me gâte et me rend plus difficile, mais il me semble qu’il est impossible d’écrire une phrase telle que celle qu’on vient de lire, à la Louis XV, et de partir vaillamment en guerre le lendemain pour être un héros.

2119. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Je viens de le dire et je suis heureux de le répéter, c’est au très-savant M. 

2120. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Il venait de rendre un grand service en imprimant en toute hâte la Déclaration de l’empereur Alexandre à la nation française ; mais en même temps il se présentait avec le poème de la Pitié de Delille sous le bras, et il tenait absolument à l’offrir en personne à l’empereur Alexandre au débotté, attendu que dans ce poème, qui datait de 1804, Delille avait adressé des vers prophétiques à ce même empereur. — On recevait les uns, on éconduisait les autres : les émissaires se succédaient à chaque minute ; Laborie, le secrétaire, l’homme affairé entre tous, y contractait cette agitation haletante et essoufflée qui ne l’a plus quitté depuis.

2121. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

A propos de l’article qu’on vient de lire et auquel il voulait bien attribuer quelque part dans cette vulgarisation parisienne de son œuvre, il me disait en riant : « Vous m’avez salonisé.

2122. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

De spirituels modernes, grands lyriques à leur manière, ont trouvé moyen de surprendre, de ressaisir le même succès par la chanson : Casimir Delavigne venait de ravir le sien par ses Messéniennes.

2123. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

vous venez de Berlin ?

2124. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Mais le grand poète, d’après ce que je viens de dire, ne doit pas être doué seulement d’une mémoire vaste, d’une imagination riche, d’une sensibilité vive, d’un jugement sûr, d’une expression forte, d’un sens musical aussi harmonieux que cadencé ; il faut qu’il soit un suprême philosophe, car la sagesse est l’âme et la base de ses chants ; il faut qu’il soit législateur, car il doit comprendre les lois qui régissent les rapports des hommes entre eux, lois qui sont aux sociétés humaines et aux nations ce que le ciment est aux édifices ; il doit être guerrier, car il chante souvent les batailles rangées, les prises de villes, les invasions ou les défenses de territoires par les armées ; il doit avoir le cœur d’un héros, car il célèbre les grands exploits et les grands dévouements de l’héroïsme ; il doit être historien, car ses chants sont des récits ; il doit être éloquent, car il fait discuter et haranguer ses personnages ; il doit être voyageur, car il décrit la terre, la mer, les montagnes, les productions, les monuments, les mœurs des différents peuples ; il doit connaître la nature animée et inanimée, la géographie, l’astronomie, la navigation, l’agriculture, les arts, les métiers même les plus vulgaires de son temps, car il parcourt dans ses chants le ciel, la terre, l’océan, et il prend ses comparaisons, ses tableaux, ses images, dans la marche des astres, dans la manœuvre des vaisseaux, dans les formes et dans les habitudes des animaux les plus doux ou les plus féroces ; matelot avec les matelots, pasteur avec les pasteurs, laboureur avec les laboureurs, forgeron avec les forgerons, tisserand avec ceux qui filent les toisons des troupeaux ou qui tissent les toiles, mendiant même avec les mendiants aux portes des chaumières ou des palais.

2125. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

je ne pensais qu’à la nuit de larmes que je venais de finir avec Hyeronimo, et à peine à la mort que j’allais subir pour lui et pour le brave bargello, afin que les innocents ne payassent pas pour le coupable.

2126. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Toujours est-il que ce Jeu de la Feuillée est autrement curieux, intéressant, que la gentille pastorale dont je viens de parler : c’est une œuvre unique, complexe, satirique et bouffonne, réaliste et féerique, une œuvre qui, malgré les sécheresses et les gaucheries de l’exécution, oblige d’évoquer les noms d’Aristophane et de Shakespeare : cela suffit à la classer.

2127. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Et le développement de cette action, la suspension pathétique du dénouement vient de ce que chacun des deux amants trouve en lui-même un sentiment qui l’oblige à défaire ou retarder son bonheur, et de ce que chacun d’eux trouve aussi dans l’autre un sentiment qui s’oppose à sa volonté : chez tous les deux, la piété filiale combat l’amour ; et le devoir parle à Rodrigue quand Chimène n’a encore qu’à suivre son amour, à Chimène quand Rodrigue peut de nouveau écouter son amour.

2128. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

« Moderne » par insuffisance d’éducation et inintelligence de l’antiquité, irrespectueux jusqu’à mettre en style burlesque et insipide l’Iliade et le Télémaque, Marivaux était qualifié pour se faire bien venir de Fontenelle et de La Motte, pour être accueilli dans les salons de Mme de Lambert et de Mme de Tencin : voilà le groupe où il se classe.

2129. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Puis, ils viennent de découvrir saint Thomas d’Aquin.

2130. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

… Et que dites-vous de ce petit morceau : « Hubert avait posé les deux ensubles sur la chanlatte et sur le tréteau, bien en face, de façon à placer de droit fil la soie cramoisie de la chape, qu’Hubertine venait de coudre aux coutisses.

2131. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Joubert, dans sa jeunesse, venu de sa province du Périgord à Paris, en 1778, à l’âge de vingt-quatre ans, y trouva ce qu’on n’y trouve plus aujourd’hui ; il y vécut comme on vivait alors : il causa.

2132. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Le présent Discours, qu’il vient de publier, l’atteste.

2133. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Mais le vieux chef, qui ne veut pas donner à ce jouvenceau trop d’orgueil, répond avec ruse qu’il n’est pas Roustem, et le cœur de Sohrab se resserre aussitôt ; le nuage qui venait de s’entrouvrir se referme, et la destinée se poursuit.

2134. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

On vient de publier, dans le dernier numéro de la Revue suisse (octobre 1850), un début des Confessions, tiré d’un manuscrit déposé à la bibliothèque de Neuchâtel, début qui est le premier brouillon de Rousseau, et qu’il a supprimé depuis.

2135. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Quoi qu’il en soit, ce premier article que j’ai donné avant les découvertes dernières, n’est pas encore trop faux, et les aperçus qu’on vient de lire sur le caractère et la vocation du personnage ont été plutôt confirmés que contrariés.

2136. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Quand on a fait le décompte de ses fautes, de ses ambitions et de ses torts personnels, la somme et le fond de sa politique restent encore ce qu’on vient de voir et qu’il a si bien retracé.

2137. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

On raconte qu’un jour Boileau lui ayant récité quelque épître ou satire qu’il venait de composer, d’Aguesseau lui dit tranquillement qu’il la connaissait déjà, et, pour preuve, il se mit à la lui réciter tout entière.

2138. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

On vient de voir qu’il a plus d’un conseil utile et d’une consolation directe à l’usage de l’honnête homme né pour la vie privée et engagé dans les temps de trouble et de révolution.

2139. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

On crut que l’idée venait de M. 

2140. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

J’ai vu tous ces événements comme dans un tableau : j’ai ressenti les mouvements de la nature, j’ai pleuré mon fils amèrement, j’ai regretté très sincèrement Mme la Dauphine ; les malheurs à venir de ma patrie m’ont touché ; j’ai été attendri de l’horreur d’un spectacle comparable à rien : voilà tout ; je n’ai rien changé à ma conduite.

2141. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Il dira de Cromwell, au moment où il se saisit du pouvoir, en chassant les indépendants : Il fut heureux pour l’Angleterre qu’un tel homme prît sur lui la responsabilité d’une violence inévitable, parce que l’ordre vint de l’usurpation au lieu de l’anarchie, et que l’ordre était nécessaire.

2142. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Les opinions, les sentiments de Courier à cette fin de la République et sous l’Empire, nous les savons maintenant, il vient de nous les dire, et il n’aura plus qu’à les varier et à les développer devant nous.

2143. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Il y a là une cinquantaine de vers à la Juvénal qui peuvent se réciter sans pâlir, même quand on vient de lire Eugénie Grandet, ou lorsqu’on sort de voir une des pages éclatantes d’Eugène Delacroix.

2144. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Consolez-moi dans mon affliction, j’en ai grand besoin ; mon pauvre favori vient de mourir de la poitrine, à l’âge de trente-trois ans.

2145. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

[NdA] Ayant quitté le journal Le Constitutionnel, dont la propriété venait de passer en d’autres mains et dont l’administration n’était plus la même, j’ai inséré les articles suivants dans Le Moniteur.

2146. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Mardi 27 mai J’ai eu un succès au dîner de Brébant, avec ce mot : « La France finira par des pronunciamento d’académiciens. » 2 juin Je ne puis surmonter mon dégoût, quand je lis à la quatrième page d’un journal, dans les réclames payées : Il vient de paraître la seconde édition : De la situation des ouvriers en Angleterre… « travail où M. le comte de Paris a fait œuvre de penseur et de citoyen… » Les prétendants qui se font écrivains socialistes… Pouah !

2147. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Il est toujours inutile, pour les questions de langue ou de littérature, d’en référer à la Grèce, puisque rien ne nous est venu de là que par l’intermédiaire de Rome ; cependant, pour achever cette histoire, il faut donner le patron de l’asclépiade latin : [texte en caractères grecs] (Sapho) Si donc il s’agit de rénover « essentiellement » l’alexandrin, il s’agit de briser une tradition aussi vieille que la civilisation occidentale204, et nous voilà en même temps assez loin de ce que dit trop légèrement Théodore de Banville dans sa Prosodie : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie  siècle par un poète normand… » Il ne faut pas citer cela sans correction.

2148. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Je vous déclare que ce n’est point à l’aide d’une infinité de petits portraits isolés, qu’on s’élève au modèle original et premier ni de la partie, ni de l’ensemble et du tout ; qu’ils ont suivi une autre voie, et que celle que je viens de prescrire est celle de l’esprit humain dans toutes ses recherches.

2149. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Si nous sommes plus habiles que les anciens dans quelques sciences indépendantes des découvertes fortuites que le hazard et le temps font faire, notre superiorité sur eux dans ces sciences, vient de la même cause qui fait que le fils doit mourir plus riche que son pere, supposé qu’ils aïent eu la même conduite, et que la fortune leur ait été favorable également.

2150. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Elle aussi vient de la nature, tout en la dominant.

2151. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Son histoire commencée en 1581, ne va que jusqu’en 1625, après la mort de Barneveldt ; et cette histoire que je viens de lire n’a changé en rien mon opinion sur Mme Stern en particulier, ni sur son sexe en général, à, qui je ne reconnais pas le droit, démontré par la puissance, d’écrire l’histoire.

2152. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

., et dans lequel toutes les questions archéologiques incombant au théâtre sont agitées, et même aussi résolues qu’elles puissent être, car Édelestand du Méril, qui a pesé toute cette poussière de renseignements brisés qui nous vient de l’antiquité, n’a point la petite coquetterie du savant qui croit avoir fait une fière découverte pour en avoir ramassé quelques grains de plus… Savant !

2153. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

III Mais cette réserve faite sur le fond des choses, mais ce desideratum, posé, ce desideratum dont Aubryet, avec la libéralité de son esprit, ne méconnaîtra pas l’exigence, je n’ai plus qu’à louer, même sur le fond des choses, l’écrivain qui vient de montrer en critique tant d’aperçu et de fécondité.

2154. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

À l’exception de celui-là que je viens de signaler, ils sont tous bien parfaitement littéraires.

2155. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Mais le livre en question vient de la source la plus respectable et la plus pure.

2156. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Voilà tout ce que la Critique vient de dire à Renan, en se taisant sur la nouvelle introduction qu’il a mise à sa fameuse Vie de Jésus, éditée pour la treizième fois… Certes !

2157. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

L’une vient de l’Enfer, l’autre y va.

2158. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Lamartine, par exemple, que je viens de nommer, l’a autant quand il est impie que quand il est religieux.

2159. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Vous avez traversé une seconde apparence ; vous venez de franchir la seconde porte, laissant le vulgaire à l’entrée ; définissez ce fait découvert, et le vulgaire n’aura plus le droit de vous appeler impuissant.

2160. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

dit-il au vieillard, plus de festin, plus de joie ; je viens de rencontrer un de nos frères égorgé dans la rue… »« et moi aussi, dit l’orateur, j’ai vu le plus affreux des spectacles : j’ai vu dans Paris, au milieu de la pompe et de l’appareil des fêtes, j’ai vu : un corps sanglant et percé de coups.

2161. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Dans l’esprit de l’illustre théosophe, ce règne à venir de la charité n’a aucune ressemblance avec ces utopies de bonheur terrestre dont se repaît le matérialisme des sectes socialistes de notre époque. […] L’idée chrétienne est le point fixe autour duquel gravitent toutes ses doctrines ; mais il garda vis-à-vis des traditions cette respectueuse indépendance d’une raison qui n’a jamais le droit de s’abdiquer parce qu’elle vient de Dieu directement. […] De grands docteurs les ont admis parmi les voix prophétiques de la venue de l’Homme-Dieu, et l’Église ne les a jamais exclus de la tradition antérieure au Christ. […] Mais tout ce qui est d’œuvre humaine dans la possession du vrai, du bien et du beau, tout ce qui ne vient pas de la parole même de Jésus-Christ, tout cela dérive, par une incontestable filiation, des grandes œuvres et des grands hommes de la Grèce. […] Le drame, qui commence à occuper une grande place, reste chez eux à l’état héroïque, la tragédie y domine ; mais les divers genres ironiques commencent à paraître ; la fable subsiste, la comédie se développa, la satire vient de naître.

2162. (1902) Le critique mort jeune

Remy de Gourmont, qui est de la même génération que les auteurs que nous venons de nommer, exige une égale considération ? […] III Tous ces exercices littéraires, auxquels nous venons de voir exceller M.  […] C’est ainsi qu’on vient de le retrouver au « Correspondant » où il a écrit notamment, cet hiver, sur l’invasion des auteurs étrangers, des pages équitables qui n’ont pu irriter que la race trop favorisée des traducteurs. […]   Si l’on voulait à toute force trouver un trait commun aux romanciers que nous venons de voir, ce serait sans doute une certaine recherche. […] De nos jours encore, en France, l’article rouge du Code, stupidement, excusait le mari assassin. » Est-ce que tout, jusqu’à ce « stupidement » si bien placé, ne concourt pas à donner l’illusion qu’on vient de lire une page de « Paris » ou de « Travail » ?

2163. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Le spectacle intéressant que je viens de tracer peut s’observer parfois pendant une heure ou deux dans les saisons favorables. […] On a appelé réflexes toutes les actions sensitives qui réagissent sur les nerfs moteurs en donnant lieu à des mouvements involontaires, parce qu’on suppose que l’impression sensitive venue de la périphérie est réfléchie dans le centre nerveux sur le nerf moteur. […] Ce que nous venons de dire relativement aux systèmes médicaux, nous pouvons l’appliquer aux systèmes philosophiques. […] Ce que nous venons de voir sur la membrane muqueuse gastrique s’observe de même pour tout l’intestin et pour tous les organes glandulaires annexés à l’appareil digestif. […] Ce que nous venons de dire sur les circulations locales ou fonctionnelles ne s’applique pas seulement aux organes sécréteurs où s’opère la séparation d’un liquide à la formation duquel le sang doit plus ou moins concourir ; il s’agit là d’un phénomène général qui s’observe dans tous les organes, quelle que soit la nature de leur fonction.

2164. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

La grâce est ici chose nationale, et vient de cette délicatesse native qui a horreur des disparates : point de chocs violents, leur instinct y répugne ; ils les évitent dans les œuvres de goût comme dans les œuvres de raisonnement ; ils veulent que les sentiments comme les idées se lient et ne se choquent pas. […] C’est en vers français que Robert Wace lui rédige l’histoire légendaire de cette Angleterre qu’il vient de conquérir et l’histoire positive de cette Normandie où il a pied encore. […] Ils ont des étoffes de bonne laine pour tous leurs vêtements ; même ils ont quantité de couvertures dans leurs maisons, et de toutes les choses qu’on fait en laine ; ils sont riches en mobiliers, en instruments de culture, et en toutes les choses qui servent à mener une vie tranquille et heureuse, chacun selon son état. » Tout cela vient de la constitution du pays, et de la distribution de la terre.

2165. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Le théâtre, interdit sous la république, venait de se rouvrir avec une magnificence et un succès extraordinaires. […] Ils ont donné pour règle à leur style la pureté ; la vigueur virile est celle du nôtre751. » Deux ou trois mots pareils peignent un homme ; Dryden vient de marquer sans le savoir la mesure et la qualité de son esprit. […] Les noms de whigs et de tories venaient de naître, et les plus hauts débats de philosophie politique s’agitaient, nourris par le sentiment d’intérêts présents et pratiques, aigris par la rancune de passions anciennes et blessées.

2166. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Byron était encore tout petit enfant, en jaquette, lorsque sa nourrice le gronda rudement d’avoir sali une cotte neuve qu’il venait de mettre. […] Un jour il dit : « Je serais curieux d’éprouver les sensations qu’un homme doit avoir quand il vient de commettre un assassinat. » Un autre jour il écrit sur son journal : « Hobhouse m’a rapporté un singulier bruit, que je suis le vrai Conrad, le véritable corsaire, et qu’une partie de mes voyages se sont accomplis sans témoins. […] Son être intime, —  quand elle est dépouillée de cette mortalité, n’emprunte point — sa couleur aux choses fugitives du dehors, —  mais demeure absorbé dans une souffrance ou dans une joie — qui vient de la conscience de ses propres mérites. —  Tu ne m’as point tenté, ce n’est point toi qui aurais pu me tenter. —  Je n’ai point été ta dupe, et je ne suis point ta proie. —  J’ai été mon propre destructeur, et je le serai encore — dans la vie qui s’approche.

2167. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Thiers, est ce dont on se préoccupe le moins en le lisant ; il vient de source, il est surtout net, facile et fluide, transparent jusqu’à laisser fuir la couleur. […] Thiers vient de nous donner une histoire du système de Law, où, avec l’impartialité et l’étendue d’esprit qui le distinguent, il a exposé et jugé les plans du financier écossais, fait la part de l’éloge et du blâme, des grandes conceptions et des erreurs.

2168. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Je venais de voir dans Sara Burgerhart 220 qu’en peignant des lieux et des mœurs que l’on connaît bien, l’on donne à des personnages fictifs une réalité précieuse. […] … » « Ce que Constance venait de faire éprouver à Émilie ressemblait si fort à ce que Joséphine lui avait fait éprouver il y avait environ trois mois, qu’elle se trouva dans la même souffrance, et que ses réflexions furent à peu près les mêmes.

2169. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Les agréments aiment la justesse en tout ce que je viens de dire, mais d’une façon si naïve, qu’elle donne à penser que c’est un présent de la nature23. » Je ne saurais mieux comparer les écrits de Méré qu’à ceux de Castiglione, auteur du livre du Courtisan (Cortegiano). […] J’ai connu Voilure : on sait assez que c’étoit un génie exquis et d’une subtile et haute intelligence ; mais je vous puis assurer que dans ses discours ni dans ses écrits, ni dans ses actions, il n’avoit pas toujours cette extrême justesse, soit que cela lui vînt de distraction ou de négligence.

2170. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Il vient de « compléter son domestique », et aurait voulu qu’elle prît une seconde femme de chambre ; mais elle a tenu bon ; pourtant, dans cette maison écourtée, « les officiers, les femmes et les valets se montent au nombre de seize… Lorsque M. d’Epinay est levé, son valet se met en devoir de l’accommoder. […] Par exemple, Harcourt en Normandie et Brienne en Champagne sont deux des châteaux les mieux habités. « Il y vient de Paris des personnes considérables, des hommes de lettres distingués, et la noblesse du canton y fait une cour assidue217. » Il n’y a pas de résidence où des volées de beau monde ne viennent s’abattre à demeure pour dîner, danser, chasser, causer, parfiler, jouer la comédie.

2171. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Laisse-moi réveiller le roi de Morven, lui qui sourit au danger : il ressemble au radieux enfant du ciel lorsqu’il se lève et dissipe l’orage. » « Fingal venait de s’éveiller brusquement d’un songe, et s’appuyait sur le bouclier de Trenmor, bouclier fameux que ses pères levèrent jadis mille fois dans les guerres de leur famille. […] Elle était venue de l’Océan, et s’était avancée seule et à pas lents sur la plaine de Lena : son visage était pâle et ses joues étaient baignées de larmes : plusieurs fois, de sa robe de nuages, elle avance sa main livide ; elle l’étend sur Fingal en silence et en détournant les yeux. « Pourquoi la fille de Starno verse-t-elle des pleurs ?

2172. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Un enfant vient de naître. […] Poe ils traitent le progrès d’« extase de gobe-mouches », je viens de vous la dire.

2173. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Les ministres whigs, Halifax, Orford, Somers, et l’ami de Guillaume, Bentinck, comte de Portland, venaient d’être mis en accusation par la Chambre des Communes, pour avoir signé le traité de partage de la monarchie Espagnole, que le testament de Charles II venait de donner tout entière à la France. […] En 1726, il alla jouir de son triomphe à Londres et eut avec Walpole une entrevue qui fit croire à un marché entre l’homme d’État et l’écrivain qui venait de prouver ce que valait son influence.

2174. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Le souvenir de son excellente attitude est certainement l’un des meilleurs que j’aie emportés de Bruxelles ; il raffermit ma foi dans un art que j’aime avec passion, et me donne la certitude que les temps sont proches où l’œuvre de Wagner triomphera en France, comme elle vient de triompher en Belgique. […] Glasenapp, l’éminent biographe de Richard Wagner, vient de faire paraître, le 21 mars dernier, une notice des plus intéressantes à l’occasion de la fête bi-centenaire de la naissance de J.

2175. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

  Ces derniers jours, quelques privilégiés viennent de prendre, à Paris, par la grâce du Petit-Bayreuth, un peu d’encouragement à attendre la réconfortation du grand, du vrai Bayreuth. […] VI, 377) des trois drames précédents, pour former une symphonie immense, le viol de Brünnhilde, la mort de Siegfried, le crépuscule des Dieux, « la fin de l’éternel Devenir », comme disait Brünnhilde dans les vers supprimés de la fin … Or, cette musique, comme nous venons de le constater, se meut — en partie — sur une base poétique inadéquate ; de là des secousses, des sensations mixtes et contradictoires chez l’auditeur, et, le plus souvent, une impression totale assez confuse.

2176. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Ainsi, des Pins et des Rhododendrons, venus de graines recueillies par le Dr Hooker sur des sujets croissant sur l’Hymalaya à différentes hauteurs, se trouvèrent posséder à divers degrés la faculté de résister au froid. […] Le colonel Hamilton Smith, qui a écrit sur ce sujet, croit que les diverses races chevalines descendent de plusieurs espèces originelles, dont l’une, d’un pelage gris-brun, était rayée ; et que les marques accidentelles dont je viens de parler sont toutes dues à l’influence d’anciens croisements avec cette souche.

2177. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Concluons de tout ce que nous venons de dire, que les seuls grands seigneurs dont un homme de lettres doive désirer le commerce, sont ceux qu’il peut traiter et regarder en toute sûreté comme ses égaux et ses amis, et qu’il doit sans exception fuir tous les autres. […] L’auteur, en écrivant cette affligeante vérité, est bien éloigné de regarder la reconnaissance comme un fardeau ; puisse-t-il avoir donné des marques durables de la sienne au seul homme en place auquel il ait été redevable, à M. le comte d’Argenson, à qui il vient de dédier la nouvelle édition de son Traité de Dynamique !

2178. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

  Les compatriotes du sire de Joinville, justement fiers de sa renommée de plus en plus pure et de mieux en mieux dessinée après des siècles, viennent de lui vouer un hommage public, et de décider qu’il lui sera élevé une statue99.

2179. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Le second billet, par lequel Madame soumet au roi une lettre qu’elle vient de recevoir de la reine d’Espagne, avec la réponse qu’elle y a faite, se termine par des protestations du même genre : « Ayez la bonté de me marquer la volonté du Roi.

2180. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Au moment où il causait le mieux peinture, musique ; où Haydn le conduisait à Milton ; où il venait de réciter avec sentiment de beaux vers de Dante ou de Pétrarque, tout d’un coup il se ravisait et mettait à son chapeau une petite cocarde d’impiété.

2181. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Il croyait avoir au fond de sa conscience (ce sont là les sophismes de l’esprit de faction) de quoi se relever de l’engagement qu’il venait de prendre, et de quoi s’absoudre en dernier ressort.

2182. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Nommé en 1789 député des États d’Artois à l’Assemblée constituante, elle en était instruite par le bruit public : « On vient de me dire que mon fils était député (l’un des quatre) des États d’Artois ; à la bonne heure !

2183. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Dès sa première lettre à Vauvenargues, il en insère une qu’il vient de recevoir d’une ancienne maîtresse avec laquelle il a rompu et qui, en apprenant la mort de son père, le marquis Jean-Antoine, lui a écrit cette charmante et spirituelle épître de condoléance : Je n’ose vous appeler, monsieur, de ces noms tendres qui nous servaient autrefois ; ils ne sont plus faits pour moi ; j’ai fait pour les perdre tout ce que je voudrais faire à présent pour les ravoir.

2184. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

La maréchale de Luxembourg l’y a suivie ; elle vient de me mander tout à l’heure que j’y serai reçue ; c’est une très-grande faveur : j’y irai cette après-dînée. » « (Lundi, 5.)

2185. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

On ne savait si elle descendait au vôtre ou si elle vous élevait au sien, tant il y avait de naturel dans sa personne. » Vous avez lu Chateaubriand, vous venez de lire Lamartine sur le même sujet, en face du même modèle : vous voyez maintenant ce qu’une bienveillance sympathique peut ajouter de perspicacité de coup d’œil et de vérité de couleur, même au génie.

2186. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il est difficile d’intéresser la postérité à des conseils assez fins de tour et de forme, mais fort vulgaires de fond, donnés à un jeune employé des finances pour lui apprendre le moyen de se faire bien venir de ses chefs : « Mon cher fils, — mon cher enfant, — faites-vous une besogne particulière et séparée de vos devoirs journaliers ; intéressez l’amour-propre de vos supérieurs (voire directeur entre autres), en les consultant sur cette besogne particulière, en les priant d’être vos guides… C’est M. de Saint Amand qu’il vous importe d’enjôler (sans fausseté, pourtant).

2187. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

. — Je ne laisse subsister la note qu’on vient de lire qu’à la condition d’en rétracter une partie.

2188. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

C’est pour la première fois que la conduite de l’abbé Raynal dans cette solennelle circonstance nous est complètement expliquée, et ceci nous mène naturellement à parler des relations intimes établies de tout temps entre Malouet et le célèbre abbé : on peut dire même que l’on ne connaît bien Raynal que d’aujourd’hui, et qu’avant les éclaircissements inattendus qui nous viennent de ce côté on manquait à son égard d’un élément essentiel de jugement.

2189. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Nous venons de dire que le sens du moyen-âge était déjà perdu depuis longtemps ; il n’avait pas survécu en France au xvie  siècle ; l’invasion grecque et romaine de la Renaissance l’avait étouffé.

2190. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Louis Bertrand, ou, comme il aimait à se poétiser, Ludovic, ou plutôt encore Aloisius Bertrand, qui nous vint de Dijon vers 1828, est un de ces Jacques Tahureau, de ces Jacques de La Taille, comme en eut aussi la moderne école, mis hors de combat, en quelque sorte, dès le premier feu de la mêlée.

2191. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Nous venons de le lire tout entier, et il nous paraît impossible que la jeunesse de l’écrivain ne promît pas une force étonnante quand la pensée l’aurait mûrie.

2192. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Après tout, la conquête romaine, relativement douce aux vaincus, substitua aux lois étroites de la République les lois générales et moins dures de l’Empire ; elle aplanit sans le savoir, pour la propagande chrétienne, tout le champ méditerranéen, et, d’autre part, respecta presque toujours l’indépendance de la pensée philosophique et commença de fonder, à travers le monde, la république des libres esprits ; elle fut enfin, pour une portion considérable de la race humaine, un puissant agent d’unité, encore qu’imparfaite et bientôt défaite… Et puis, nous venons de Rome ; et Victor Duruy ne peut se défendre d’aimer en Rome, initiée de la Grèce et notre initiatrice dans le travail jamais achevé de la civilisation, l’aïeule même de la France.

2193. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

M. de Régnier sait fréquemment éviter la manière d’allégorie dont je viens de parler, ou plutôt s’il marche constamment à son extrême limite, il a sa manière propre d’y échapper lorsqu’il s’y sent glisser.

2194. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

En cet ordre d’idées, il faut se garder d’un parti pris ; il est bon de varier ses points de vue et d’écouter les bruits qui viennent de tous les côtés de l’horizon.

2195. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Un courrier vient de devancer, parce que la berline est cassée à trente lieues.

2196. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Cette parole est celle qui lui échappa dans la séance du 23 juillet 1789, à l’occasion des assassinats de Foulon et de Bertier, dont Lally-Tollendal tirait politiquement parti en les dénonçant : « Le sang qui vient de se répandre était-il donc si pur ? 

2197. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

La reine Anne venait de mourir ; Chesterfield salua l’avènement de la maison de Hanovre dont il allait être un des champions déclarés.

2198. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Diderot, qui venait de faire une partie de piquet avec elle au Grandval, chez le baron d’Holbach, où elle était allée dîner (octobre 1760), écrivait à une amie : « Mme Geoffrin fut fort bien.

2199. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

La Société de l’histoire de France, qui n’a pas interrompu ses travaux au milieu des circonstances difficiles que nous avons eu à traverser, vient de voir terminer une de ses publications les plus importantes et les plus nationales, qu’elle avait depuis longtemps confiée au zèle de M. 

2200. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

J’ai pensé que la meilleure manière d’introduire ce rayon à demi obscur qui m’avait échappé, c’était d’en faire remarquer l’absence et de consigner le regret si bien senti et si délicatement touché qu’on vient de lire.

2201. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Aussi l’amour, dans ces lettres, est traité par addition et soustraction ; il y met, on vient de le voir, des quittances, des actes ; à un endroit il tient compte aussi des non-valeurs. — Mais à quoi bon remarquer ces défauts ?

2202. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Assistant à toutes ces choses avec un esprit clairvoyant et non acharné, n’y prenant plaisir d’abord que pour se désennuyer, elle a en elle de bonne heure une ressource qui lui vient de famille, c’est d’écrire ; aux moments que les autres dames donnent au jeu ou à la promenade, elle s’enferme et elle note ce qu’elle a vu, ce qu’elle a entendu, pour se le rappeler un jour.

2203. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Arrivé à la barre de la Convention, qu’il trouva tout en désordre, puis admis aux honneurs de la séance dont il profita peu, il raconte qu’un gros et joyeux conventionnel lui dit, en le voyant sortir : « Prenez le plus long pour retourner vers vos commettants, et, toutes les fois que vous passerez devant une section, entrez ; parlez de la mission que vous venez de remplir, et de l’accueil que vous avez reçu… Vantez surtout l’assurance que vous avez vue parmi nous. » — « Sans doute, lui répondis-je ; cela me formera si je veux un jour écrire l’histoire. » M. 

2204. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Le poème de La Pitié de Delille, qui venait de paraître, occupait et passionnait tous les esprits ; il traduisait en vers faciles les sentiments de cette société restaurée, rassurée et redevenue humaine à loisir ; il lui donnait satisfaction dans ses ressouvenirs royalistes et bourboniens, et dissimulait quelque retour d’espérance sous ce qui ne semblait qu’un culte de deuil pieux et de regrets.

2205. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Pendant qu’il cause agréablement avec Helvétius, survient la nouvelle Mme Helvétius apportant le café qu’elle vient de préparer : À l’instant, continue l’enjoué vieillard, je l’ai reconnue pour Mme Franklin, mon ancienne amie américaine.

2206. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Cette supposition, à son tour, vient de ce que l’expérience nous montre des choses autres que notre pensée, existant sans notre pensée et existant d’une autre manière que nous ne l’avions pensé.

2207. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

Les uns, très complexes, comme tous ceux que nous venons de citer, sont intellectuels en même temps que moraux : ils résument et systématisent la situation philosophique de toute une époque en face de la vie et de la destinée.

2208. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

La fabrique faisait moins de bruit qu’à l’habitude ; une odeur de charbon de terre, de goudron et de suif venait de la cour.

2209. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

On trouve sur le registre de Lagrange, au mois d’avril 1663, cette mention : « vers le même temps, M. de Molière reçut une pension du roi en qualité de bel esprit, et a été couché sur l’état pour la somme de mille livres. » Plus tard, quand Molière fut mort, et enterré à Saint-Joseph, « aide de la paroisse Saint-Eustache », le roi poussa la protection jusqu’à permettre que sa tombe fût « élevée d’un pied hors de terre. » § VI Shakespeare, on vient de le voir, resta longtemps sur le seuil du théâtre, dehors, dans la rue.

2210. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Ici nous venons de voir le bétail décider absolument de l’existence du Pin d’Écosse ; mais en diverses contrées, certains insectes déterminent l’existence du bétail.

2211. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Je viens de lire ces pages concentrées, calmes et profondes, où l’éloquence toujours un peu tribunitienne du journaliste ne s’est pas montrée une seule fois, où l’homme de parti n’a pas poussé une seule fois de ces cris familiers aux partis.

2212. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Eh bien, le moment est venu de regarder cette hypothèse en face et de se demander ce qu’elle vaut.

2213. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

, tout cela est plein de réalité, de passion, d’âpreté ; cela nous enveloppe, nous domine, au point que sont basés là-dessus nos rêves eux-mêmes dont nous sommes si fiers, parce que nous prétendons qu’ils viennent de nous seuls. […] Certes, pour les hommes qui ne sauraient voir le sein de Dorine sans que cela leur fasse venir de coupables pensées, Balzac n’est pas un bréviaire qu’ils puissent afficher. […] Il y a des mines de curiosités dans les livres de Stendhal, et des pensées réalistes, comme le montrent les citations que je viens de faire. […] Et c’est lui le Verbe, et la Révélation vient de lui. […] Baudelaire vient de publier de nouvelles Histoires extraordinaires d’Edgar Poe.

2214. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Je prévois ce qu’auront à m’objecter les gens qui s’arment d’une rigueur affectée : il me serait aisé de me parer comme eux d’une fausse pudeur, et de les déconcerter en condamnant les obscénités d’Aristophane et son indécent oubli des bienséances : je serais mieux venu de ces censeurs-là, si je nommais sa liberté licence téméraire, ses satires méchancetés odieuses, sa railleuse humeur fiel envenimé, ses plaisanteries basses trivialités, ses jeux de théâtre farces grossières, ses créations monstres d’extravagance, et ses allusions attentat contre l’autorité légitime : mais, n’en déplaise au goût modeste et pur des partisans de cette opinion, je ne me montrerai pas si timidement honnête ; que de craindre d’inspirer une mauvaise idée de moi en déclarant mon admiration pour le comique grec. […] C’est pourquoi, non moins habile à traiter les ridicules éternels du genre de celui dont nous venons de parler, que les ridicules éphémères pareils à ceux qu’il railla dans ses Précieuses, dans ses Mascarilles, dans sa comtesse d’Escarbagnas, il s’attira tant d’ennemis qu’atteignait l’étendue de ces censures. […] Le ridicule naît en nous de nos fassions : celui de la jalousie soupçonneuse vient de l’amour : celui de l’avarice inquiète et défiante résulte de l’intérêt : celui de la peur des maladies et de la crédulité aux remèdes tient à notre excès d’attachement à la vie.

2215. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Pourquoi tant de sécurité chez le clerc tonsuré à qui M. l’abbé Gottofrey venait de dire avec un accent passionné : « Vous n’êtes pas chrétien. » On a reproché à Renan de n’avoir pas souffert mort et passion comme Pascal, Jouffroy et Lamennais. […] Il ne se refuse aucun caprice ; se modelant sur les pharaons d’Égypte, il fait venir de Tyr des tailleurs de pierres, des architectes, des fondeurs de bronze ; on lui bâtit des palais, des maisons de campagne dans le Liban, des kiosques où l’on imite les constructions égyptiennes, les chapiteaux treillissés formés de gerbes de lotus et de grenades. […] Il était venu de loin à cet Évangile des temps nouveaux. […] Mais ce saint, qui n’était pas du pays, qui était venu de la Grande-Bretagne, et dont la figure confuse se perdait dans l’obscurité des temps fabuleux, fut peu à peu dépossédé par un Breton bretonnant, le subtil plaideur et savant jurisconsulte saint Yves, avocat des pauvres, en son vivant official de Tréguier. […] Lisez le récit d’une cérémonie de vêture chez les bénédictines de Saint-Louis-du-Temple (p. 154-165), la messe des servantes à Saint-Sulpice (p. 115-116), surtout (p. 221-458), le séjour à la Trappe, l’admirable scène de la confession, le drame affolant qui secoue le malheureux homme, venu de si loin vers l’asile où il espère goûter le repos.

2216. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

C’est en France, pays de l’égalité précoce et des révolutions complètes, qu’il faut observer ce nouveau personnage, le plébéien occupé à parvenir : Augereau, fils d’une fruitière ; Marceau, fils d’un procureur ; Murat, fils d’un aubergiste ; Ney, fils d’un tonnelier ; Hoche, ancien sergent, qui le soir dans sa tente lit le Traité des Sensations de Condillac, et surtout ce jeune homme maigre, aux cheveux plats, aux joues creuses, desséché d’ambition, le cœur rempli d’imaginations romanesques et de grandes idées ébauchées, qui, lieutenant sept années durant, a lu deux fois à Valence tout le magasin d’un libraire, qui en ce moment en Italie, ayant la gale, vient de détruire cinq armées avec une troupe de va-nu-pieds héroïques, et rend compte à son gouvernement de ses victoires avec des fautes d’orthographe et de français. […] Il est bon protestant, bon mari, bon père, très-moral, tory si décidé qu’il emporte comme une relique un verre où le roi vient de boire. […] La muraille bâtie contre elle par l’intolérance publique se fendille et s’ouvre ; la guerre engagée contre le jacobinisme républicain et impérial vient de finir par la victoire, et désormais on peut contempler les idées ennemies non plus à titre d’ennemies, mais à titre d’idées.

2217. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Vous me représenterez assis à l’entrée principale de ma ferme, dans le grand fauteuil qui me vient de mon père. […] Je venais de considérer avec tristesse tout un chaos, plâtreux et terreux, d’horreur et de vulgarité, et, quand je m’approchai de cette riche et lumineuse peinture, je sentis mes entrailles crier : Enfin, nous voici dans la belle société ! […] Clésinger fait une antithèse naturelle avec toutes les charmantes et mignonnes créatures dont nous venons de parler.

2218. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Sa pratique, d’ailleurs, avait aussi ses excès : « Le grand abus de la médecine, disait-il, vient de la pluralité des remèdes inutiles, et de ce que la saignée a été négligée. » Cette saignée, Gui Patin en usait et en abusait, si ce qu’on raconte est vrai.

2219. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Montaigne n’aurait-il pas trouvé ces sortes de liaisons qu’on vient de définir, trop molles pour lui et trop délicates ?

2220. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Il venait de publier son imitation d’Homère en vers français, c’est-à-dire un Homère abrégé, corrigé et perfectionné à la mode des Parisiens raisonneurs de l’an 1714, Homère tel qu’il aurait dû être s’il avait eu l’honneur de vivre aux dernières années du règne de Louis le Grand.

2221. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Je viens de compter quelques-unes des dates politiques et des événements, de cour qui font qu’à vue d’œil un salon de 1710 n’est pas un salon de 1730, ni celui-ci un salon de 1760, ni aucun de ceux-là un salon de 1780 : mais combien d’autres révolutions qui influent sur la nature des femmes, qui l’agitent et la renouvellent !

2222. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Pasquier, loin de préférer M. de Talleyrand qu’il venait de voir de trop près à l’œuvre en tant que ministre, avait pour M. de Richelieu un tout autre goût et une tout autre estime ; mais il avait cru devoir aux bienséances du nouveau régime constitutionnel qui s’inaugurait, de ne point passer sans intervalle ni transition d’un Cabinet dans l’autre.

2223. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Il est certain qu’elle eut une jeunesse fort émancipée et à demi virile, et qu’elle trancha de l’amazone ; mais ensuite, et quelles que fussent les chansonnettes et les propos légers, tels que ceux que nous venons de lire, il paraît bien qu’elle vécut à Lyon fort considérée, fort entourée de tout ce qu’il y avait de mieux dans la ville, et de tout ce qui y passait de voyageurs savants et distingués qui se faisaient présenter chez elle : car elle avait une maison, un salon ; on y faisait de la musique, on y lisait des vers, on y causait de sciences et de belles-lettres.

2224. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Mais à Toulon, il apprend que tout vient de finir ; aller à Constantine n’est plus que comme aller à Saint-Cloud ; ce n’est qu’une promenade la canne à la main.

2225. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

J’avais autrefois rencontré Gavarni, je ne l’ai connu que tard ; mais j’ai beaucoup causé avec ceux qui l’ont pratiqué de tout temps, je me suis beaucoup laissé dire à son sujet, et insensiblement l’idée m’est venue de rendre à ma manière cette physionomie d’un artiste qui en a tant exprimé dans sa vie et qui les comprend toutes ; j’ai voulu l’esquisser telle qu’à mon tour je la vois et la conçois et telle qu’on l’aime.

2226. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

. — Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait à lui seul une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom.

2227. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

De là l’idée qui est graduellement venue de ne plus s’en tenir exclusivement à ce qu’on appelait la critique du goût, de creuser plus avant qu’on n’avait fait encore dans le sens de la critique historique, et aussi d’y joindre tout ce que pourrait fournir d’éléments ou d’inductions la critique dite naturelle ou physiologique.

2228. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Ses talents, son intelligence, sa spécialité de courage et d’habileté, on venait de les voir à l’œuvre par un de ces soleils qui ne laissent rien dans l’ombre, et la suite des épreuves, même en des circonstances moins heureuses, ne fera que les confirmer.

2229. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Je n’ai fait dans la page qu’on vient de lire, et en général je ne ferai que résumer les jugements et emprunter les expressions mêmes de Joinini dans ses différents ouvrages.

2230. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Par malheur, Saint-Martin lui-même, ce réservoir immense d’onction et d’amour, n’avait qu’un instrument incomplet pour se répandre ; le peu de poésie qu’il a essayée, et dont nous venons de donner un échantillon, est à peine tolérable ; bien plus, il n’eut jamais l’intention d’être pleinement compris.

2231. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Je ne puis résister à en donner quelques phrases ; le critique vient de faire une citation : « À de pareils vers, dit-il, qui ne s’écrierait avec La Harpe : Entendez-vous le chant du poëte ?

2232. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Magnin vient de publier présentent toute espèce de choix et de variété : Grèce, romantisme, Portugal et Chine, nul échantillon n’y manque ; cette qualité de style dont nous parlons en fait l’harmonie.

2233. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

De tels travaux, si lointains et si purement historiques qu’on les fasse, ont presque toujours leur point d’appui, leur point de départ dans les questions modernes, et leur inspiration première, leur verve, si j’ose dire, vient de là.

2234. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Bientôt un mariage selon ses vœux allait fixer son bonheur et enchaîner sa destinée avec grâce à l’un des noms les plus aimables du siècle illustre qu’il venait de juger11.

2235. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Si ce roi eut avec lui des torts de procédé, comme on l’a dit et comme vient de le répéter un écrit récent177, il les paya dans ce tableau fidèle ; une plume véridique est une arme aussi.

2236. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Étant homme, et poète, il aimait ce qui venait de lui, et préférait ce qu’il voyait mal reçu du public.

2237. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Mais l’orage vint de Genève.

2238. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Vous vous êtes fait jusqu’ici bien venir de ma gouvernante, qui, comme toutes les vieilles gens, est assez morose de son naturel.

2239. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Octave Feuillet est dans leur étrangeté, et leur étrangeté vient de ce qu’elles nous sont très peu expliquées.

2240. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

L’impulsion première vint de l’Italie.

2241. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

L’autre (les Maximes  ), qui est la production d’un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration, observant que l’amour-propre est dans l’homme la cause de tous ses faibles, l’attaque sans relâche, quelque part où il se trouve ; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et la variété de l’expression, la grâce de la nouveauté. » La Bruyère se caractérise ensuite lui-même : « L’on ne suit aucune de ces routes dans l’ouvrage qui est joint à la traduction des Caractères (de Théophraste) ; il est tout différent des deux autres que je viens de toucher : moins sublime que le premier et moins délicat que le second, il ne tend qu’à rendre l’homme raisonnable, mais par des voies simples et communes. » Aucun auteur n’a mieux défini la nature ni marqué plus nettement le but de ses écrits.

2242. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Et si le goût nous vient de parler de sa manière, c’est parce que ce sceptique — qui ne l’est que plus que d’autres — nous paraît n’avoir été et n’être avant tout qu’un ouvrier de lettres, voire un artisan, — un artisan original et éclectique, aussi éclectique que son bourgeoisisme est raffiné, aussi original que sa médiévale figure n’en finit pas d’être expressive.

2243. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Et la papauté, quelle est son origine, si ce n’est cette même idée que tout vient de Rome, que Rome est la capitale du monde ?

2244. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Quelques lettres de Wagner et du roi Louis II de Bavière Voici deux volumes qui viennent de paraître, l’un en français, une petite plaquette de 54 pages : Richard Wagner et le Roi de Bavière, lettres traduites par Jacques Saini-Cère, à Paris, un franc ; c’est le recueil des lettres publiées dans le Figaro du 16 avril dernierz.

2245. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

En 1748, Galiani, âgé de vingt ans, devint célèbre dans son pays par une plaisanterie poétique, une oraison funèbre du bourreau qui venait de mourir : c’était une parodie burlesque des éloges académiques, encore plus emphatiques en Italie qu’ailleurs.

2246. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Rien n’est piquant pour un instant comme de se reporter à ses premiers vers, aux éditions de ses premiers chants qui ont pour vignette une harpe, quand on vient de relire tout fraîchement les jolis feuilletons dans lesquels se joue, en un sens si différent, un talent également sûr, une plume ferme et fine, une de celles vraiment qui font le mieux les armes.

2247. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Elle en composa un ou deux à cette époque (1658), ainsi que des portraits de société, dont la mode venait de s’introduire.

2248. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Qu’il suffise de rappeler qu’Hégésippe Moreau, au moment même où il venait de trouver un éditeur pour ses vers, et où Le Myosotis publié avec luxe (1838) et déjà loué dans les journaux allait lui faire une réputation, entrait sans ressource à l’hospice de la Charité et y mourait le 20 décembre 1838, renouvelant l’exemple lamentable de Gilbert et faisant un pendant trop fidèle au drame émouvant de Chatterton, dont l’impression était encore toute vive sur la jeunesse.

2249. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

. — Il sortit de sa poche trois pommes qu’on venait de lui donner, et dont il me fit présent pour mes enfants.

2250. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Cette définition si bien sentie, il a passé sa vie à la pratiquer, et presque toutes les inimitiés qu’il a soulevées viennent de là.

2251. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Ce qu’on vient de voir faire à Bonneval dans cette première partie de sa vie se renouvellera exactement dans toutes les époques suivantes.

2252. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Les voitures arrivaient à la file ; le comte d’Artois s’était mis en route déjà pour venir de Versailles à Paris, quand le duc de Villequier fit signifier aux comédiens qu’ils eussent à s’abstenir de jouer la pièce, sous peine « d’encourir l’indignation de Sa Majesté ».

2253. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Tout passe, tout casse, tout lasse : ce qui vient de la flûte retourne au tambour, et on se trouve le cul entre deux selles ; on veut recourir aux branches, mais alors il n’est plus temps, l’arbre est abattu ; c’est de la moutarde après dîné ; il est trop tard de fermer l’écurie quand les chevaux sont dehors. » Tel livre d’hier n’est pas rédigé selon un système différent, si l’on admet que l’écriture par clichés puisse être un acte raisonnable et volontaire.

2254. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

. — Dans l’ouvrage dont nous venons de donner une esquisse, Guyau s’est placé à un point de vue dont on ne saurait méconnaître l’originalité et dont nous avons indiqué déjà ailleurs l’importance10.

2255. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Bertrand venait de crier, dix écrivains l’avait clamé en vain, au cours de ces dernières années.

2256. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Tous ceux que nous venons de nommer sont d’autre part trop connus, pour qu’il soit utile d’insister et leur âge comme leur notoriété les place en dehors du cadre de cet ouvrage.

2257. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Allons plus loin ; comparons le poète à lui-même dans le même ouvrage ; et quelque belle que soit la strophe que nous venons de citer, nous ne balancerons point à lui préférer la suivante, par cette seule raison que l’expression y est plus naturelle et moins étudiée : Ainsi de cris et d’alarmes Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir.

2258. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Ces résistances venaient de l’organisation générale de la France, de ses organisations spéciales : clergé, armée, marine, maison du roi, magistrature ; de la nature et du nombre des Impôts ; de la variété et de l’esprit des lois civiles, etc., etc.

2259. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

I La maison Malassis vient de rééditer isolément les Poésies de Joseph Delorme, mais, après ces poésies, elle nous rééditera Les Consolations que l’auteur annonce dans sa préface, et, sans doute, quoiqu’il n’en parle pas, elle republiera les Pensées d’Août, du même poète.

2260. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Voyez avec quel mépris orateurs et poètes31 traitent les nouveaux venus de la cité romaine, tant la plèbe indigène « misérable et affamée » que les races étrangères « barbares et sauvages ».

2261. (1925) Comment on devient écrivain

Sa naïveté est réelle ; on sent seulement qu’elle vient de loin, qu’elle est d’une qualité réfléchie. […] Lamennais venait de lire l’Emile et les Lettres de la montagne, quand il écrivit son fameux ouvrage. « On voit, dit Villemain, que Lamennais s’est formé d’abord à cette école bien plus qu’à celle des Pères. […] L’émotion de Julia de Trécœur vient de sa seule simplicité, et de ce qu’on ne nous dit pas, bien plus que de ce qu’on nous dit. […] Toute l’école qui nous vient de Bernardin et de Chateaubriand serait du « faux exotisme », Mais alors où est le « vrai exotisme » ? […] Selon eux, tout venait de Rousseau, tout remontait à Rousseau.

2262. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

La contingence vient de l’erreur innombrable. […] Son existence fut gouvernée par un idéal qui venait de l’Inde ancienne et lointaine, qui ne s’est point avili à passer par les artifices de la littérature et qui s’est épanoui dans la vérité contemporaine. […] Samuel Langhorne Clemens était mort ; Mark Twain venait de naître. […] Il leur trouve une poésie qui vient de leur futilité, de leur complaisance à vivre et de leur courage innocent. […] Il y a, parmi eux, des objets qui viennent de très loin et qui attestent les voyages dont, le soir, on parle encore.

2263. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

C’est bien ce que nous venons de dire ; mais il ne faudrait pas trop généraliser ce reproche. […] Ce qu’il nous dit vient de quelque chose de très profond qu’il a en lui. […] Son inspiration ne s’est pas appliquée à un sujet déterminé ; elle lui est venue de sa vie même, de son enfance, de sa pairie, de ses regrets et de ses goûts. […] Il venait de se convertir au christianisme. […] Aux primitifs, à ce qui est pur, à ce qui vient de l’âme, à Wagner, qui n’est peut-être qu’un grand vulgarisateur de la musique religieuse.

2264. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Il l’aimait effectivement, et je viens de le voir dans la plus grande affliction et abîmé dans une véritable douleur. […] Il vient de parler de son compatriote bourguignon, l’illustre Rameau, qui, du moins, avait su et osé résister, jusqu’au dernier moment, aux nouveaux venus et aux rivaux envieux : « L’immortel Rousseau et notre Crébillon, dans leur art, malgré leur supériorité, ajoute-t-il, n’ont pas eu tout à fait le même bonheur ou le même courage.

2265. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Dimanche 18 avril En sortant de chez Flaubert, Zola et moi, nous nous entretenions de l’état de notre pauvre ami, qui, — il vient de l’avouer, — à la suite de noires mélancolies, se laisse aller à des accès de larmes. […] Hugo se met à dire, qu’il vient de lire les vrais mémoires de d’Artagnan.

2266. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

» Malgré l’effet du mot aimons-nous dans le premier vers, il est clair que l’impression qui émeut vient de tout ce que les vers contiennent de mots et de sentiments. […] Ce qui est vrai, c’est que la prose tend, comme nous venons de le montrer, à s’organiser d’une manière à la fois plus savante et plus libre, mais en conservant ce qui a toujours fait le fond commun de la poésie et de la prose, à savoir l’image et le rythme, l’une s’adressant aux yeux, l’autre aux oreilles, tous deux cherchant à atteindre le cœur.

2267. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

— À tous les poètes qui ont fait la gloire de la France dans le siècle qui vient de finir et qui sont morts maintenant, Lamartine, Victor Hugo, Musset, de Vigny, je préfère infiniment Leconte de Lisle pour l’admirable concision de ses poèmes, l’abnégation de sa personnalité et cette parfaite adaptation de notre langue poétique qui fait que l’on ne pourrait changer une strophe ni un mot de ses beaux vers. […] Les hommages qu’on vient de lui rendre n’en ont été que plus nobles et souverains.

2268. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Son fils aîné803 triche aux cartes, et un jour, à Kensington, ayant emprunté 5000 livres sterling à Dodington, dit en le voyant sous la fenêtre : « Cet homme passe pour une des meilleures têtes de l’Angleterre, et pourtant, avec tout son esprit, je viens de l’alléger de 5000 livres. » George IV est une espèce de cocher, joueur, viveur scandaleux, par leur sans probité, et que ses manœuvres manquèrent de faire exclure du Jockey-Club. […] Toute notre culture vient de là. […] Il n’importe, on l’a trahi ; il veut punir les traîtres, et voici à quel pilori il attache « les janissaires d’antichambre » qui, par ordre du prince, viennent de déserter au milieu du combat : Le domaine entier du langage ne fournit pas de termes assez forts et assez poignants pour marquer le mépris que je ressens pour leur conduite.

2269. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Né et élevé à Dijon, il fut envoyé à Paris l’année même où Richelieu y venait de son voyage dans le Languedoc. […] Il arrive même souvent que les lumières sont mélangées : auprès de l’une, qui est vraie et qui vient de Dieu, il s’en présente une autre qui vient de notre imagination et de notre amour-propre ou du tentateur, qui se transforme en ange de lumière. » Que dire de plus juste de cette corruption insensible qui fait tourner les lumières mêmes en illusions et en mouvements de vanité ?

2270. (1842) Discours sur l’esprit positif

Les quatre caractères généraux que nous venons de rappeler la distinguent à la fois de tous les modes possibles, soit théologiques, soit métaphysiques, propres à la philosophie initiale. […] Pour que cette systématisation finale des conceptions humaines soit aujourd’hui assez caractérisée, il ne suffit pas d’apprécier, comme nous venons de le faire, sa destination théorique ; il faut aussi considérer ici, d’une manière distincte quoique sommaire, son aptitude nécessaire à constituer la seule issue intellectuelle que puisse réellement comporter l’immense crise sociale développée, depuis un demi-siècle, dans l’ensemble de l’occident européen et surtout en France. […] Presque toutes les explications habituelles relatives aux phénomènes sociaux, la plupart de celles qui concernent l’homme intellectuel et moral, une grande partie de nos théories physiologiques ou médicales, et même aussi plusieurs théories chimiques, etc., rappellent encore directement l’étrange manière de philosopher si plaisamment caractérisée par Molière, sans aucune grave exagération, à l’occasion, par exemple, de la vertu dormitive de l’opium, conformément à l’ébranlement décisif que Descartes venait de faire subir à tout le régime des entités.

2271. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Et de même que le talent du peintre se forme ou se déforme, en tout cas se modifie, sous l’influence même des oeuvres qu’il produit, ainsi chacun de nos états, en même temps qu’il sort de nous, modifie notre personne, étant la forme nouvelle que nous venons de nous donner. […] Remarquons d’abord que, des deux hypothèses que nous venons de formuler, la seconde est la seule qui ne prête pas à équivoque. […] Si c’est à la prolongation de l’influence de la lumière, passivement reçue, qu’on attribue cet effet, on retombe sur la thèse que nous venons de critiquer.

2272. (1923) Paul Valéry

De même Valéry ne conçoit la poésie que comme un cas particulier de la littérature, et la littérature elle-même que comme un cas particulier, une preuve (un coup de dés n’abolissant point le hasard) d’une réalité spirituelle et cosmique qui dépasse la littérature, qui vient de bien plus loin et couvre un champ bien plus vaste. […] Le prétendu mystère de la Joconde vient de toute autre chose que du mystère, « Ce n’est pas d’imprécises observations et de signes arbitraires que se servait Léonard. […] Mais de ces « idées » métaphysiques il peut dire ce que dit Socrate de ces autres Socrates « ils ont été refusés, je les gardais en moi, en tant que mes doutes et mes contradictions. » Le Valéry réel qui a passé, qui a réussi, qui a trouvé son corps et sa technique, c’est celui du quatrain que je viens de citer.

2273. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

du droit qu’a le premier venu de conter ses rêveries et d’exprimer ses vœux. […] Ce fut chose avérée qu’un critique venait de se révéler. […] Étourdi sous cette avalanche de noms, frappé d’admiration stupéfiante par le savoir du critique, le pauvre homme (je parle du lecteur) aimerait bien quelque arrêt dans ce défilé monotone de paragraphes compacts ; il souhaiterait qu’un rayon de soleil, un sourire, un éclair de gaîté vînt de temps en temps illuminer ces phrases grises qui se suivent interminablement. […] Anatole France, s’il existe, est à peu près tel qu’on vient de vous le montrer ! […] En vérité l’on rencontrerait chez une femme tous les goûts que nous venons de passer en revue, qu’on n’aurait pas lieu d’être étonné un seul instant.

2274. (1903) Le problème de l’avenir latin

Nous venions de consulter la carte de l’Europe occidentale, après la Réforme, montrant les limites du « monde protestant » et du « monde catholique », lorsque tournant quelques pages, une autre carte, presque identique, vint frapper notre vue ; presque identique, voulons-nous dire, quant au tracé plutôt schématique de la ligne frontière séparant les deux « mondes ». […] Dans la suite elle nous apparut d’une importance telle, que le désir nous vint de la reprendre et de l’éclaircir en lui donnant toute son étendue. […] Nous venons de constater que quelques-unes des plus éclatantes périodes de civilisation dans le passé se sont épanouies à la veille des déclins et que le haut degré d’affinement spirituel d’un peuple ne donne pas la mesure de sa force. […] J’ose à peine faire remarquer que radical vient de radix et signifie « qui va à la racine » ; je ne commets ce truisme qu’à la suite d’une constatation quotidienne de la pauvre, grêle et malheureuse signification qu’on attribue à ce mot dans la vie politique courante et du caractère essentiellement vague, mesquin, pusillanime et cortical du parti auquel il sert d’étiquette. […] Nous venons de voir que cela est impossible et que la loi qui pèse sur le propriétaire, en matière internationale, est inéluctable.

2275. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Leur conversation se sent un peu des mœurs qu’ils viennent de quitter. […] L’interprète répondit qu’ils venaient de la part du roi trouver le satrape. […] Tout ce mal vint de la mauvaise éducation et des mœurs d’Athènes. […] Un homme admis à vos levers a besoin de douze domestiques ; donnez-moi cette terre qu’on vient de confisquer sur un protestant ; ajoutez-y ce dépôt qu’il m’avait confié en partant et que je vous révèle20. […] L’homme Il y a deux parts en nous : l’une qui nous vient des circonstances, l’autre qui nous vient de la nature.

2276. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Cette Bible surprise entre les mains de ses enfants, qui vient de lui, et qu’elle veut lui rendre, témoigne assez haut de sa sympathie pour le malheur. […] Hugo aperçoit dès à présent quelques-unes des fautes que je viens de signaler, et qu’il ne donne pas ces trois morceaux comme des modèles achevés de style et de pensée. […] En voici la raison en deux mots : c’est que c’est bien un poète mort, il est vrai ; mais c’est aussi une poésie nouvelle qui vient de naître. […] Qui est-ce qui en doute après avoir lu les pensées que je viens de citer ? […] Il se dit tous les soirs dans les salons de Paris mille choses plus sérieuses et plus dignes de souvenir que les pages dont je viens de parler.

2277. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Ainsi donc, et de gaieté de cœur, tu viens de te séparer d’un seul coup de la littérature facile, c’est-à-dire de la littérature vivante ; ainsi tu viens de dire étourdiment adieu au petit nombre d’intelligences actives qui soient encore en travail ! […] En ceci encore vous avez tort ; d’autant plus tort que, dans ce rapide anathème contre les femmes, vous avez oublié de dire que, cette année même, avant-hier, tout à l’heure venait de se révéler et d’éclater tout à coup une femme dont les deux premiers romans sont des chefs-d’œuvre. […] Rhodez n’avait vu jusqu’à ce jour que des comédiens venus de Lyon ou de Toulouse ; elle fut bien heureuse et bien fière en voyant un de ses fils représenter si dignement le roi Assuérus. […] Le mal ne vient pas du jeu de cartes de la sibylle, le mal vient de l’ennui qui tue toutes ces pauvres âmes, le mal vient de la contagion de l’exemple. —  In nugas tam prona via est ! […] Michaud, qui vient de mourir dans un âge avancé, mais encore tout plein de cet esprit fin et délicat qui n’a jamais manqué à sa conversation non plus qu’à ses livres, était, à tout prendre, un des hommes les plus distingués de ce temps-ci.

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