La véritable influence sur les littéraires sera cependant une influence posthume, quand le romantisme vivra et écrira sous vingt formes une Imitation de Napoléon. […] La véritable entrée de Bonaparte dans le monde des paroles qui sont écrites et restent, c’est la proclamation de Nice à l’armée d’Italie : « Soldats, vous êtes nus… » Elle inaugure ce qu’on pourrait appeler la rhétorique napoléonienne.
Tout homme sincère reconnaîtra qu’un violent effort est nécessaire pour secouer l’ignavia critica, cette forme si répandue de la lâcheté intellectuelle ; que cet effort doit être constamment répété, et qu’il s’accompagne souvent d’une véritable souffrance. […] Le véritable érudit est de sang-froid, réservé, circonspect ; au milieu du torrent de la vie contemporaine qui s’écoule autour de lui, il ne se hâte jamais. […] Après avoir analysé le document et déterminé le sens littéral des phrases, on n’est pas certain encore d’avoir atteint la véritable pensée de l’auteur. […] Quand on a enfin atteint le sens véritable du texte, l’opération de l’analyse positive est terminée. […] Si la contradiction est véritable, c’est que l’une des deux affirmations au moins est fausse.
S’il est difficile de faire abstraction de leur perruque, et si cette perruque empêche de bien saisir leurs traits véritables, les commentaires infinis dont on a surchargé leurs œuvres et qui en restent inséparables dans notre mémoire ne permettent presque plus de les voir telles qu’elles sont, d’en démêler avec assurance les contours natifs… Il faudrait qu’un esprit lucide et ingénu se chargeât d’écarter ces végétations parasites et solennelles, commentaires et perruques, et d’aller chercher l’œuvre toute nue à travers les explications accumulées. […] Rousseau nous oppose ce raisonnement : « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste, dans cette pièce, est un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] Que de fois j’ai entendu de braves femmes, bourgeoises ou paysannes aisées, à propos d’incidents insignifiants, de quelque fredaine du fils de la maison, ou d’un manque d’égards de monsieur le curé, s’écrier avec une véritable angoisse : — Mon Dieu ! […] On a dît : « Mais le véritable sujet, c’est la lutte de la mère et de la fille contre Leveau et sa maîtresse. Au troisième acte, c’est une autre pièce qui commence. » Dans ma pensée, le véritable sujet, c’est Leveau roulé par la marquise, puis se vengeant d’elle ; c’est la lutte entre la marquise et Leveau, — compliquée seulement d’une lutte accessoire entre Leveau et sa femme.
Il lui a semblé que l’Amérique était le royaume des femmes, ou, pour parler plus précisément, le royaume des jeunes filles : « Voilà nos reines, lui disait un brave Yankee, en montrant du geste les passagères d’un paquebot, voilà nos déesses, goddesses. » Chez nous, les jeunes filles, malgré les hommages, parfois indiscrets, dont elles sont entourées, n’ont pas encore obtenu, en dépit des apparences, le véritable droit de cité. […] Le second, mulâtre aussi crépu mais un peu plus clair, fut le plus extraordinaire entrepreneur de littérature qu’on ait jamais vu ; romancier déchaîné, il mit l’histoire de France en épopées ahurissantes et admirables ; il fit des mélodrames aussi émouvants que ceux de Victor Hugo ; il révéla au peuple la beauté perverse de la reine Margot, la fierté de Richelieu, l’astuce de Mazarin, la rapière de d’Artagnan, le collier de la reine Marie-Antoinette ; rédacteur principal des dernières chansons de gestes, successeur des trouvères par qui furent « assonancés » les exploits de Roland, les remontrances de Turpin, les plaisanteries de Raynouard et les conquêtes de Charlemagne, véritable bienfaiteur public par la somme d’héroïsme qu’il a répandue dans l’âme des demoiselles de magasin, il eût laissé aux âges futurs l’image d’un génie authentique, si les fées indulgentes qui ont arrangé sa destinée lui avaient départi plus largement le don divin du style. […] Si vous désirez connaître la véritable histoire de don Juan, lisez Miremonde. […] Quand une fois on a goûté aux profondes délices de l’amour véritable, quand une vraie femme vous a dit les mots divins par qui toute douleur s’apaise, c’est comme si l’on avait approché ses lèvres d’un nectar idéal ; désormais, on ne trouvera plus, aux auberges de débauche, que boissons frelatées et gâteaux empoisonnés. […] Écoutez ce récit : Laurent Saint-Rieu et Annette Le Guarneck (ces noms fictifs pourraient être remplacés par des noms véritables) se marient.
Anatole France, qui assurément n’ignore pas que les légendes ont leur prix, mais qui, comme M. l’abbé Jérôme Coignard, ne s’en fait jamais accroire et n’aime que les illusions qu’il lui plaît de se donner, nous a conté l’histoire de la véritable Elvire, laquelle fut une petite femme obligeante et bonne, exaltée en amitié, un peu bavarde dans ses lettres, un peu quémandeuse et tracassière, d’ailleurs d’une santé déplorable et qui devait mal s’accommoder des promenades nocturnes sur l’eau ou des courses dans les bois de Chaville au mois de mars… Il y a des gens à qui les découvertes de cette espèce paraissent très inutiles ou un peu affligeantes. […] L’exhortation Aux chrétiens dans les temps d’épreuves, l’Hymne à l’Esprit-Saint, l’Hymne au Christ, les Révolutions dégagent le sens véritable de l’Évangile, s’indignent des emplois où les politiques ont abaissé la sainte parole, affirment le progrès humain par la bonté et le sacrifice, et la croyance à un dessein divin dans le gouvernement du monde et dans l’économie de l’histoire… Et ces choses avaient été dites, je crois ; et l’on s’est mis, depuis dix ans, à en répéter quelques-unes, mais non pas mieux ni plus clairement, ni plus magnifiquement, parce que cela est impossible. […] Or, il ressemblait physiquement, vers la fin, à un vieil aigle, et c’était la véritable figure de son âme.
La paresse est un des péchés capitaux, et il lui arrive de devenir, chez l’homme fait, comme l’avarice ou la luxure, une véritable passion. […] Et de ce côté Amiel ira loin : le vulgaire s’endort ordinairement sur le commode oreiller de la paresse métaphysique, Amiel tirera de son travail intérieur une véritable métaphysique de la paresse, ce qu’on a appelé son bouddhisme. […] Elles se sentent comprises, enveloppées, protégées, et si elles m’eussent souhaité moins de désintéressement et plus d’exclusivisme, elles sentent du moins qu’elles peuvent se reposer sur moi, et que je suis un véritable ami.
Nul talent ne lui manqua davantage que celui d’improviser : si l’on excepte une ou deux occasions où il fut assez heureusement inspiré par ses affections vindicatives, tout ce qu’il a dit sans préparation n’a été que le plus insensé verbiage que l’on ait entendu sur la terre, depuis que des paroles et des phrases y sont proférées par des hommes et par des oiseaux : personne autant que lui n’a contribué à effacer parmi nous jusqu’à l’idée de la véritable éloquence des tribunes. […] Il s’y montra tout à fait à la hauteur de sa mission et parla comme le pouvait faire le premier élève politique et philosophique de Sieyès et de Condorcet, et plus littéraire que tous deux, plus maître en l’art d’écrire, véritable secrétaire-perpétuel et comme rédacteur testamentaire du xviiie siècle finissant.
Dans cette première partie des Mémoires et de la vie de La Fayette, à côté de la jeune, enthousiaste et pure figure du disciple, est celle du maître, du véritable grand homme d’État républicain, de Washington. […] Ce qu’elle m’a laissé de recommandations est dans le même sens, me priant de lire, pour l’amour d’elle, quelques livres, que certes j’examinerai de nouveau avec un véritable recueillement : et appelant sa religion, pour me la faire mieux aimer, la souveraine liberté, de même qu’elle me citait avec plaisir ce mot de Fauchet : « Jésus-Christ mon seul maître. » — On a dit qu’elle m’avait beaucoup prêché ; ce n’était pas sa manière
Qu’on lise par exemple, la Relation véritable de l’apparition d’une mistress Veal, le jour d’après sa mort, à une mistress Bargrave, à Cantorbery, le 8 septembre 1705, apparition qui recommande la lecture du Livre des Consolations contre la crainte de la mort, par Drelincourt 1025. […] Il faut lire ces longues conversations où nulle parole n’est lâchée sans calcul, véritables duels renouvelés tous les jours avec la mort, bien plus avec le déshonneur en face.
Pour cela, il suffit de remarquer que la proposition générale n’est point la véritable preuve de la proposition particulière. […] Une faculté magnifique apparaît, source du langage, interprète de la nature, mère des religions et des philosophies, seule distinction véritable, qui, selon son degré, sépare l’homme de la brute, et les grands hommes des petits : je veux dire l’abstraction, qui est le pouvoir d’isoler les éléments des faits et de les considérer à part.
madame de Vandeul ne se doute pas d’un Diderot pareil, et pourtant c’est le Diderot véritable, et sans les adoucissements du pastel. […] Ces lettres-ci sont bien de véritables lettres, écrites, non plus pour le public ou pour entamer une tête de sculpteur aussi dure que ses marbres et rebelle aux beautés de la gloire.
Chaque jour, il passait « chez Méry » ; il la comblait des plus ingénieuses gentillesses, des plus exquises prévenances, de menues gâteries, de petits vers, exprimant par ces charmantes et souriantes galanteries un sentiment profond, et voilant de madrigaux alambiqués une véritable adoration. […] Ce n’était pas seulement par les propos de son éloquente causerie que Judith Gautier rendait hommage à Wagner, Par deux fois, elle nous convia à de véritables fêtes en son honneur. […] Par conséquent, nous pouvons en conclure que la part objective des Fleurs du Mal le cède de beaucoup à la part subjective qui en fait le véritable et profond caractère. […] Ils la suspendent à leur mur et goûteront à la contempler plus d’agrément qu’à se promener sous un couvert de feuillage véritable.
*** Blanche Leschassier présente des jeunes filles raisonnables et dévouées et qui savent sacrifier leur amour au bonheur de leurs nièces, à des peintres timides qui taisent cinq ans la plus vive des passions et qui, si on remarque leur tristesse, se hâtent de « mettre sur le dos du temps et de la saison la véritable raison de leur mélancolie ». […] Sur les affiches, la future madame Mirbeau s’appelait Alice Regnault ; mais son véritable nom doit être Joséphine Prudhomme. […] Je relis deux pages et je trouve « certains propos amers qui indiquent des rapports fort tendus sinon une véritable aigreur ». […] Car tout véritable artiste doit tracer un sentier nouveau à travers la forêt.
C’était, on le conçoit, une partie de plaisir et un régal unique pour ce beau monde de Paris, que cette expédition et ces quartiers d’hiver au cœur d’une province réputée des plus sauvages, cette série de grands crimes, ces exécutions exemplaires auxquelles on n’était pas accoutumé de si près, et entremêlées de dîners, de bals et d’un véritable gala perpétuel.
Le véritable texte de la collection de Constantin Céphalas, retrouvé à Heidelberg par Saumaise en 1606, demeura longtemps inédit et à la portée seulement d’un petit nombre d’initiés.
« Quoi qu’il en soit, il y a tant d’esprit dans cet ouvrage et une si grande pénétration pour connoître le véritable état de l’homme, à ne regarder que sa nature, que toutes les personnes de bon sens y trouveront une infinité de choses qu’ils (sic) auroient peut-être ignorées toute leur vie, si cet auteur ne les avoit tirées du chaos du cœur de l’homme pour les mettre dans un jour où quasi tout le monde peut les voir et les comprendre sans peine. » En envoyant ce projet d’article à M. de La Rochefoucauld, Mme de Sablé y joignait le petit billet suivant, daté du 18 février 1665 : « Je vous envoie ce que j’ai pu tirer de ma tête pour mettre dans le Journal des Savants.
A cet âge, elle est ordinairement mère ; depuis longtemps l’expérience est devenue sa véritable sauvegarde.
C’est pourtant au xiii e siècle seulement, ce siècle de génie, de véritable et universelle invention, m’il convient, ne l’oublions pas, de rapporter les plus jolies branches et rapsodies de cette libre épopée satirique, celles qui ont encore naïveté et grâce dans l’ironie, une sorte de candeur, et en qui ne percent pas trop outrageusement l’allégorie et la satire tout intentionnelle qui sera l’esprit du Renart final.
Le philosophe va au-delà et, dans la ligne qui sépare le langage émotionnel du langage rationnel, la connaissance intuitive de la connaissance conceptuelle, c’est-à-dire dans les racines de chaque langue, il découvre la véritable barrière qui sépare l’homme de la bête. » D’après ce qui précède, et de l’aveu de M.
Nous avons le même plaisir que devant un beau tableau ou un beau livre ; au plus fort des passions qu’il nous présente, nous savons que les personnages sont des fantômes, et que ce n’est point un sang véritable que nous voyons couler.
Le poète se tut et chanta sous des noms de nymphe ou de bergère le seul et véritable objet de sa passion.
Hyeronimo, en me racontant cela sans pleurer, me dit qu’une seule chose lui coûtait trop pour qu’il pût jamais se résigner à mourir sans désespoir et sans soif de vengeance contre le chef des sbires, son véritable assassin, et que cette chose (ici il hésita et il fallut pour ainsi dire l’arracher parole par parole de ses lèvres), c’était de mourir sans que nous eussions été, lui et moi, mariés ou tout au moins, ne fût-ce qu’un jour, fiancés sur la terre, puisque, selon la croyance de notre religion et selon la parole des moines de la montagne, les âmes qui avaient été unies indissolublement ici-bas par la bénédiction des fiançailles ou du mariage, étaient à jamais unies et inséparables dans le ciel comme sur la terre, dans l’éternité comme dans le temps !
Il n’a pas plus de sentiment national que de véritable amour.
A ce trou, Lemierre substitua un bûcher véritable sur lequel montait son héroïne ; on courut à la pièce avec fureur.
Si bien que cette représentation se trouvait être une évocation véritable, et que, derrière l’actrice chargée de figurer son image, apparaissait le pâle et frêle fantôme de la jeune morte, revenue à la vie rêveuse du drame et de la nuit pour recommencer, comme pendant sa vie, à troubler et à inquiéter les cœurs.
Mais c’est répondre à la question par la question et expliquer le progrès par une tendance innée au progrès, véritable entité métaphysique dont rien, du reste, ne démontre l’existence ; car les espèces animales, même les plus élevées, ne sont aucunement travaillées par le besoin de progresser et, même parmi les sociétés humaines, il en est beaucoup qui se plaisent à rester indéfiniment stationnaires.
Le professeur d’analyse de l’entendement n’avait songé non plus qu’à prendre Rousseau pour auxiliaire, quoiqu’il fût évident que la véritable pensée du philosophe de Genève n’était point renfermée dans son Discours sur l’Inégalité des conditions.
« Mon art, c’est ma prière, et, croyez-moi, nul véritable artiste ne chante que ce qu’il croit, ne parle que de ce qu’il aime, n’écrit que ce qu’il pense ; car ceux-là qui mentent se trahissent en leur œuvre dès lors stérile et de peu de valeur, nul ne pouvant accomplir œuvre d’art véritable sans désintéressement, sans sincérité. « Il faut à l’artiste véritable, à celui qui crée, unit et transfigure ces deux dons indissolubles dans la science et la foi. » (Souvenir, Chez les Passants, p. 43.) […] « Mon mégaphone même, s’il peut augmenter la dimension, pour ainsi dire, des oreilles humaines, ne saurait toutefois augmenter de Ce qui écoute en ces mêmes oreilles — … Quand bien même j’arriverais à faire flotter au vent les pavillons auriculaires de mes semblables, l’esprit d’analyse ayant aboli dans le tympan les existences modernes, le sens intime des rumeurs du passé (sens qui en constituait encore un coup la véritable réalité), j’eusse beau clicher en d’autres âges leurs vibrations, celles-ci ne représenteraient plus aujourd’hui, sur mon appareil, que des sons morts, en un mot que des bruits autres qu’ils furent, et que leurs étiquettes phonographiques les prétendraient être, puisque c’est en nous que s’est fait le silence. […] C’est dans ce livre de débuts où une personnalité s’affirme malgré, des tics et des imitations, la page d’amour qui permet de conclure à un artiste véritable, plus encore que le Poème du paysan, d’ambition plus grande, mais moins réussi. […] Est-ce à dire qu’un art soucieux des développements de l’existence humaine, anxieux de quelques clartés sur ce que nous serons demain, soit forcément gris, terne et dépourvu de ces rapides et elliptiques perceptions qui constituent, aux yeux des partisans de l’art pour l’art, le véritable artiste ?
On s’en aperçoit vite à la façon dont ils célèbrent la Madone ; rien de plus différent du sentiment saxon, tout biblique, que l’adoration chevaleresque de la Dame souveraine, de la Vierge charmante et sainte qui fut le véritable dieu du moyen âge. […] Mais l’éducation véritable, où est-elle ?
Les véritables routes de la mer me sont connues. » Ils quittèrent gaiement les pays des Burgondes. […] Vous lui permettrez l’entrée de la cour, afin qu’il vous dise les nouvelles véritables de l’Islande. » Les nobles femmes étaient encore vivement affligées.
En Allemagne, véritable berceau de la littérature romantique, elle était déjà riche et triomphante. […] Elle prit dès lors son vol fort à son aise, et les fictions échevelées et les fables milésiennes abondaient sans doute, quand, au second siècle, Lucien de Samosate, écrivain sceptique et satirique, le Voltaire du paganisme, pour ainsi dire, crut nécessaire de les attaquer, comme Cervantès attaqua depuis les livres de chevalerie, en les parodiant dans deux nouvelles satiriques, l’Histoire véritable et l’Âne. […] Il lui reste le véritable patrimoine de l’artiste, son grand et indiscutable talent, ses qualités non communes de créateur et d’écrivain.
Mme de Maintenon était moins recherchée et entourée : M. le duc de Noailles a cru qu’il était du devoir de sa maison et de son nom, de réparer l’injustice dont elle était l’objet, de redresser l’opinion sur son compte, et de lui rétablir aux yeux de tous sa situation véritable.
Cette idée, Rousseau l’a tirée tout entière du spectacle de son propre cœur410 : homme étrange, original et supérieur, mais qui, dès l’enfance, portait en soi un germe de folie et qui à la fin devint fou tout à fait ; esprit admirable et mal équilibré, en qui les sensations, les émotions et les images étaient trop fortes : à la fois aveugle et perspicace, véritable poète et poète malade, qui, au lieu des choses, voyait ses rêves, vivait dans un roman et mourut sous le cauchemar qu’il s’était forgé ; incapable de se maîtriser et de se conduire, prenant ses résolutions pour des actes, ses velléités pour des résolutions et le rôle qu’il se donnait pour le caractère qu’il croyait avoir ; en tout disproportionné au train courant du monde, s’aheurtant, se blessant, se salissant à toutes les bornes du chemin ; ayant commis des extravagances, des vilenies et des crimes, et néanmoins gardant jusqu’au bout la sensibilité délicate et profonde, l’humanité, l’attendrissement, le don des larmes, la faculté d’aimer, la passion de la justice, le sentiment religieux, l’enthousiasme, comme autant de racines vivaces où fermente toujours la sève généreuse pendant que la tige et les rameaux avortent, se déforment ou se flétrissent sous l’inclémence de l’air.
Avec la Régence, « l’incrédulité se produit au grand jour ». « Je ne crois pas, dit encore la Palatine en 1722, qu’il y ait à Paris, tant parmi les ecclésiastiques que parmi les laïques, cent personnes qui aient la véritable foi ou qui croient même en Notre Seigneur.
« — Ainsi donc, réunir ces diverses fonctions, ou passer de l’une à l’autre, c’est ce qui peut arriver de plus funeste à l’État et ce qu’on peut très bien appeler un véritable crime. » XV La communauté des femmes et des enfants, ce scandale de la raison et ce sacrilège contre la nature, est un des fondements de sa société.
La mort serait pour moi un véritable bonheur ; je déteste la vie, le monde, et tout ce qui s’y fait et s’y voit.
C’est en eux qu’on peut voir combien l’esprit précieux est éloigné de l’art véritable, et en implique peu le sens.
Mais il a l’air de croire qu’elle s’est méprise dans son enthousiasme et que le véritable régénérateur de l’art n’est pas venu.
Durant les offices, je tombais dans de véritables rêves ; mon œil errait aux voûtes de la chapelle ; j’y lisais je ne sais quoi ; je pensais à la célébrité des grands hommes dont parlent les livres.
Une véritable anarchie grammaticale où se perdent les écrivains et encore davantage les copistes.
On voit par là que dans le laque, les laqueurs veulent mettre une chaleur de coloriste, et qu’en leur travail, ils se soutiennent par une véritable esquisse de peintre.
L’Archaïsme, qui était un système pauvre et faux, et qui devint en Ronsard une véritable monstruosité de manière, le perdit misérablement, et la même chose, le système, le parti pris, la pénurie de cerveau qui fait que le système ne se modifie pas, qu’il est identiquement le même en 1856 qu’en 1830, l’adoration de sa manière, parce que c’est l’adoration de sa propre personnalité, perdront également M.
Mais l’engoulevent n’est qu’une grive en comparaison du poète dramatique qui avale, lui, des choses bien plus difficiles à avaler que le vent, quand ces choses peuvent se réduire en drame, en effets à produire, en applaudissements… Or, la Lucrèce Borgia d’Hugo est une de ces choses-là… Lucrèce Borgia avait été, comme son père Alexandre VI, arrangée de longue main, pour le scandale et pour l’horreur, par des drôles, ennemis de la Papauté, qui trouvaient joli de faire la Renaissance des crimes de l’Antiquité en même temps que la Renaissance littéraire ; et l’engoulevent dramatique avala cette Lucrèce comme Gargantua avala ses six pèlerins en salade, et nous la rendit, cette Lucrèce, en cette chose qu’on joue pour apprendre au peuple la véritable histoire.
Sans doute c’est un art qui exagère et pourtant on le définit très mal quand on lui assigne pour but une exagération, car il y a des caricatures plus ressemblantes que des portraits, des caricatures où l’exagération est à peine sensible, et inversement on peut exagérer à outrance sans obtenir un véritable effet de caricature.
Cela est terrible, « mains vertes » s’aggravant ici d’un véritable jeu de mots sur « lits » et sur « bras. » Cette exactitude des images poussée aussi loin que possible dans le détail, et qui les glace à la fois et les rapetisse, c’est ce qu’on appelait jadis le « précieux. » On se demande si c’est bien le style qui convient le mieux à un poème évangélique. […] Le véritable artiste, hors quelques rares exceptions, est un homme qui travaille beaucoup ; qui a besoin, pour cela, d’une vie réglée et solitaire ; qu’une fierté secrète, convenable à son art et engendrée par lui, préserve du désordre ; qui rougirait d’être signalé à la foule, comme un histrion, par un accoutrement et une allure spéciale, et que rien ne distingue de nous autres dans la rue. […] Louis Veuillot écrivait il y a trente ans : « Le bourgeois adopta Mürger parce qu’il trouvait en lui, sous les traits les moins épiques, l’objet perpétuel de son étonnement, de son admiration et de son mépris, ce mélange du maniaque, du bouffon, de l’affamé et de l’inspiré qu’il appelle l’artiste, et qui constitue le véritable fou de la démocratie. » Un seul mot à changer : le bourgeois n’a plus de « mépris » pour l’artiste. […] Il écrit comme nous pourrions faire : « Racine n’était point un poète galant ; il excellait à peindre le véritable amour, qui presque toujours exclut la galanterie. » Il fait cette réflexion : « C’est à des femmes que Racine a donné ces passions violentes qui troublent la raison ; en cela il s’est rapproché de la vérité et des convenances » ; et cette autre, qui fut neuve en son temps et qui allait contre l’opinion commune : « Chez Racine, l’action marche toujours : dans les tragédies de Voltaire, l’intrigue languit ; les tirades seules sont animées. » Il admire Bajazet sans restriction et relève cette sottise de La Harpe, que « Bajazet est une tragédie du second ordre qui n’a pu être écrite que par un auteur du premier ». Il dit que le dénouement de cette tragédie laisse au cœur « une tristesse profonde et délicieuse. » Il s’est aperçu avant nous des audaces et des violences de Racine, — et même de sa « couleur locale. » — « Tous les héros de Corneille sont des Français sous le rapport de la galanterie… Quant à ses héroïnes, il serait difficile de décider quel est leur pays : la plupart ne sont pas même des femmes… On remarque dans Racine un plus grand nombre de ces caractères francs, conformes à toutes les notions historiques : Néron est frappant de ressemblance ; Acomat est un vrai Turc… Nous voyons dans Monime une véritable Grecque, dans Roxane une femme du sérail… Dans ces rôles admirables rien n’est donné au théâtre, à la mode, aux préjugés nationaux ; tout est sacrifié à la vérité. » — Et, par-dessus le marché, ce n’est pas Nisard, c’est Geoffroy qui s’est avisé, à tort ou à raison, de la « coquetterie décente et noble d’Andromaque », qu’il appelle la « coquetterie de la vertu. » Et quelle est, sur Molière, notre plus récente pensée, celle qui a été exprimée, ces années-ci, avec le plus de force et d’éclat par un des maîtres de la critique ?
Flourens, au moment où il se promettait de ne pas me donner sa voix, me disait avec tendresse : « Je vous assure qu’il ne m’est jamais arrivé d’être reçu dans un corps savant, sans éprouver en même temps une véritable peine, une peine très vive, en songeant aux hommes de talent et de mérite qui se trouvaient évincés et ajournés par ma nomination : au milieu de ma satisfaction personnelle, j’en ressentais une sorte de douleur ! […] Je les avais gardés pour moi seul, ne sentant aucun juge véritable auprès de moi.
Un véritable historien n’est pas sûr que sa civilisation soit parfaite, et vit aussi volontiers hors de son pays qu’en son pays. […] Ce qu’il expose, ce sont les grands intérêts de l’âme, « c’est la vérité, la grandeur, la beauté, l’espérance, l’amour, — la crainte mélancolique subjuguée par la foi, — ce sont les consolations bénies aux jours d’angoisse, — c’est la force de la volonté et la puissance de l’intelligence, — ce sont les joies répandues sur la large communauté des êtres, — c’est l’esprit individuel qui maintient sa retraite inviolée, — sans y recevoir d’autres maîtres que la conscience, — et la loi suprême de cette intelligence qui gouverne tout1222. » Cette personne inviolée, seule portion de l’homme qui soit sainte, est sainte à tous les étages ; c’est pour cela que Wordsworth choisit pour personnages un colporteur, un curé, des villageois ; à ses yeux, la condition, l’éducation, les habits, toute l’enveloppe mondaine de l’homme est sans intérêt ; ce qui fait notre prix, c’est l’intégrité de notre conscience ; la science même n’est profonde que lorsqu’elle pénètre jusqu’à la vie morale ; car nulle part cette vie ne manque. « À toutes les formes d’être est assigné un principe actif ; — quoique reculé hors de la portée des sens et de l’observation, — il subsiste en toutes choses, dans les étoiles du ciel azuré, dans les petits cailloux qui pavent les ruisseaux, — dans les eaux mouvantes, dans l’air invisible. — Toute chose a des propriétés qui se répandent au-delà d’elle-même — et communiquent le bien, bien pur ou mêlé de mal. — L’esprit ne connaît point de lieu isolé, — de gouffre béant, de solitude. — De chaînon en chaînon il circule, et il est l’âme de tous les mondes1223. » Rejetez donc avec dédain cette science sèche « qui divise et divise toujours les objets par des séparations incessantes, ne les saisit que morts et sans âme et détruit toute grandeur1224. » « Mieux vaut un paysan superstitieux qu’un savant froid. » Au-delà des vanités de la science et de l’orgueil du monde, il y a l’âme par qui tous sont égaux, et la large vie chrétienne et intime ouvre d’abord ses portes à tous ceux qui veulent l’aborder. « Le soleil est fixé, et magnificence infinie du ciel — est fixée à la portée de tout œil humain. — L’Océan sans sommeil murmure pour toute oreille. — La campagne, au printemps, verse une fraîche volupté dans tous les cœurs. — Les devoirs premiers brillent là-haut comme les astres. — Les tendresses qui calment, caressent et bénissent — sont éparses sous les pieds des hommes comme des fleurs1225. » Pareillement à la fin de toute agitation et de toute recherche apparaît la grande vérité qui est l’abrégé des autres. « La vie, la véritable vie, est l’énergie de l’amour — divin ou humain — exercée dans la peine, — dans la tribulation, — et destinée, si elle a subi son épreuve et reçu sa consécration, — à passer, à travers les ombres et le silence du repos, à la joie éternelle1226. » Les vers soutiennent ces graves pensées de leur harmonie grave ; on dirait d’un motet qui accompagne une méditation ou une prière.
Que de vierges, de saintes et de saints dont Poictevin a analysé avec ferveur les expressions et les attitudes, car s’il y a en lui un naturiste, il y a aussi un mystique, dont la religiosité devint peu à peu une foi véritable. […] Une fois son roman Valbert publié, il allait trouver sa véritable voie.
Cette comparaison est fort délicatement exprimée, car ces mots de veaux et de vaches ne sont point choquants dans le grec comme ils le sont dans notre langue, qui ne veut presque rien souffrir, et qui ne souffrirait pas qu’on fît des éloges de vachers, comme Théocrite, ni qu’on parlât du porcher d’Ulysse comme d’un personnage héroïque ; mais ces délicatesses sont de véritables faiblesses. Ces délicatesses sont de véritables faiblesses : cet écolier de vingt ans ose enfin le dire dans ces notes sincères ; et c’est dans l’amour du grec qu’il puise cette audace. […] Acomat doit épouser la cousine de Bajazet, Atalide (c’est pour cela que Roxane, d’abord, ne se méfie point d’elle), et restera le véritable maître de l’empire.
Nous avions une russe à Londres, véritable princesse, qui ne dédaigna pas d’épouser un français qui n’avoit ni fortune, ni nom, uniquement parce qu’elle l’avoit vu marcher. […] Mais je voudrois bien savoir la véritable origine de ces jolis billets doux…. […] Telle est la véritable éloquence, & non cette affeterie qui ne s’attache qu’à bien arranger des mots, & qu’à leur donner un brillant coloris. […] Je jugeai qu’il étoit prévenu ; il se récrioit contre le titre, en prétendant que la véritable religion n’étant point exceptée des opinions religieuses, n’avoit plus les caracteres de la divinité, qu’il y avoit outre cela des doutes sur l’immatérialité de l’ame, & sur son immortalité, que l’apostrophe, à Dieu inconnu, étoit de la plus grande absurdité, d’après St Paul, & que cet ouvrage enfin, écrit dant un style exalté, contenoit des phrases trop alambiquées & des mots trop recherchés.
Principes et style, tout se tient en lui ; c’est le véritable diplomate, tel qu’on le rencontre dans les salons, ayant sondé l’Europe et touché partout le fond des choses, revenu de tout, particulièrement de l’enthousiasme, admirable dans un fauteuil ou dans une réception, bon conteur, plaisant au besoin, mais avec discrétion, accompli dans l’art de représenter et de jouir. […] Howard, toujours facilement et sans étude, en véritable gentilhomme. […] Entre ces poëtes, au premier rang, est Edmund Waller, qui vécut et écrivit ainsi jusqu’à quatre-vingt-deux ans : homme d’esprit et à la mode, bien élevé, familier dès l’abord avec les grands, ayant du tact et de la prévoyance, prompt aux reparties, difficile à décontenancer, du reste personnel, de sensibilité médiocre, ayant changé plusieurs fois de parti, et portant fort bien le souvenir de ses volte-faces ; bref, le véritable modèle du mondain et du courtisan.
Le premier et le seul objet qui ait jamais eu un véritable intérêt pour l’homme, est, certes, son voisin. […] Je ne m’en serais jamais douté ; et quand je considère ce sillage lumineux, cette traînée d’étincelles qu’elle a fait jaillir depuis sa première et véritable incarnation en France, depuis Villon jusqu’à Béranger, je me demande comment Marot, Régnier, La Fontaine, Molière, Parny, Voltaire et toi, Pouyadoux ! […] Lisez : « Nos conteurs d’aujourd’hui se donnent un mal infini pour paraître plus méchants qu’ils ne sont, grossissant leur voix, agitant de sang-froid toutes les chimères et tous les gnomes du “réalisme”, véritables fanfarons de noirceur et de misanthropie ; au demeurant, les meilleurs fils du monde. » Comme je l’ai dit, c’est habile ; mais ne croyez pas, quand vous dites du livre de M.
Il irait de soi, à un certain point de vue, que tous les catholiques fussent traditionalistes, puisqu’ils se relient à une tradition, et même que la principale différence de l’Église catholique avec les Églises protestantes, c’est qu’elle admet comme source d’autorité, sur un pied d’égalité avec l’Écriture, la tradition : nous avons donc là un véritable archétype de tout traditionalisme. […] Les grands ministres de l’Instruction publique, opportunistes, Jules Ferry et Spuller, radicaux, Léon Bourgeois, ont fait de leurs discours et de leurs circulaires de véritables mandements, où ils tenaient le rôle de chefs du spirituel républicain. […] Mais Hugo n’avait rien d’un chef politique, et l’Assemblée inexperte de 1849 était plutôt extrémiste (il faut une génération entière à un régime nouveau pour que s’y forme un véritable centre).
Mais cette génération d’auteurs de mémoires, issus de la Fronde, s’arrête à peu près au seuil du règne véritable de Louis XIV.
J’en ai vu un, riche de trente millions, qui le dimanche, dans son école, enseignait à chanter aux petites filles ; lord Palmerston offre son parc pour les archery meetings ; le duc de Marlborough ouvre le sien journellement au public « en priant (le mot y est) les visiteurs de ne pas gâter les gazons. » Un ferme et fier sentiment du devoir, un véritable esprit public, une grande idée de ce qu’un gentleman se doit à lui-même, leur donne la supériorité morale qui autorise le commandement ; probablement, depuis les anciennes cités grecques, on n’a point vu d’éducation ni de condition où la noblesse native de l’homme ait reçu un développement plus sain et plus complet.
C’est là une des phases fatales, à la fois acte et entracte, de ce drame dont le pivot est un damné social, et dont le titre véritable est : le Progrès.
Mais ce dernier mérite se rencontrera mieux dans certaines œuvres moins délicates de goût et de style, qui, avant et après le Menteur, dirigeaient plus nettement la comédie vers son véritable objet.
Une fois l’éducation du Dauphin terminée, Bossuet fut nommé au siège de Meaux (1681) : et tel était l’ascendant de sa science et de son éloquence, que, simple évêque, et de médiocre naissance, il fut le véritable chef de l’assemblée du clergé de France, qui se réunit à la fin de 1681.
… Je pense que Hugo et les autres ont fait reculer le roman, le véritable roman, le roman de Rétif de la Bretonne, oui !
Il ne peut pas y avoir d’accord véritable entre deux sciences, dont l’une est poussée jusqu’à ses limites extrêmes, et dont l’autre est à peine étudiée au-delà de ses éléments ; et je suis surpris qu’on ait vu une conciliation sérieuse entre la foi et la philosophie, dans Bossuet, parce qu’il a donné à la philosophie quelques moments d’une vie tout entière dévouée à la foi ; dans Leibniz, parce qu’il a donné à la foi quelques heures de sa longue vie de savant.
Les Apocryphes de l’Ancien Testament, surtout la partie juive des vers sibyllins et le Livre d’Hénoch, joints au Livre de Daniel, qui est, lui aussi, un véritable apocryphe, ont une importance capitale pour l’histoire du développement des théories messianiques et pour l’intelligence des conceptions de Jésus sur le royaume de Dieu.
Puis vraiment, n’y aurait-il pas de grosses ficelles dans l’agencement de la vie humaine, de la véritable, de celle que nous vivons ?
Chateaubriand est le véritable représentant littéraire de la génération qui avait trente ans au commencement du siècle.
Il part tout seul, véritable riposte du tac au tac.
. — Conditions d’une véritable épopée. — Elles ne se rencontrent ni dans le siècle ni dans le poëte. — Comparaison d’Ève et d’Adam avec un ménage anglais. — Comparaison de Dieu et des anges avec une cour monarchique. — Ce qui subsiste du poëme. — Comparaison entre les sentiments de Satan et les passions républicaines. — Caractère lyrique et moral des paysages. — Élévation et bon sens des idées morales. — Situation du poëte et du poëme entre deux âges. — Construction de son génie et de son œuvre. […] Indépendant dans la religion comme dans tout le reste, il se suffisait à lui-même ; ne trouvant dans aucune secte les marques de la véritable Église, il priait Dieu solitairement sans avoir besoin du secours d’autrui.
Né en 1816, Alfred nous paraît le véritable frère aîné de Gustave. […] Emma est une véritable « héroïne » de roman (au contraire de Sancho et de Homais qui sont des contre-héros), pour cette seule raison qu’elle a des sens. […] Il y avait là, au xixe siècle, une véritable nécessité du roman réaliste. […] Et Flaubert l’a fabriquée un peu avec son rêve à lui, puisque c’est en lui qu’il portait son véritable Orient. […] Sais-tu où il se trouve, le véritable enfer ?
. — Mon cher confrère, les nombreuses et douloureuses pertes que j’ai faites dans le cours de ma longue vie n’ont point épuisé en moi, grâce au ciel, la faculté de sentir profondément les misères de même nature qui atteignent autour de moi les personnes auxquelles je porte un véritable intérêt ; et vous êtes à coup sûr au nombre de celles-là.
Dans sa jolie nouvelle de la Neuvaine de la Chandeleur, Nodier en commençant explique très-bien comme quoi il n’y a de véritable enfance qu’au village, ou du moins en province, dans des coins à part, bien loin des rendez-vous des capitales et de la rue Saint-Honoré.
. — Pendant l’état de veille normal, les sujets de l’expérimentation donnaient leur véritable nom aussitôt qu’on le leur demandait.