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1633. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Je poserai ma main hardie Sur les grands soleils étonnés Et j’éteindrai leur incendie Splendide en leur crachant au nez.

1634. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Le plus ordinaire, qui est déterminé par la concision même du style, l’unicité des mots et la consertion de la phrase, est une période à un seul membre, dans laquelle la proposition présentant d’un coup une vision, un état d’âme, une pensée ou un fait, les pose d’une façon complète et juste, de sorte qu’elle n’a nul besoin d’être liée à d’autres et subsiste détachée du contexte.

1635. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

C’est l’Église qui inspire, c’est le prêtre qui se pose en pontife des lettres.

1636. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Je tirai du pan boutonné de mon habit mon manuscrit relié en album et je le posai timidement sur la table.

1637. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Mais si l’on entend par caractère cette solidité de membres, cet aplomb de stature, cette énergie de pose qui font qu’un homme se tient debout contre les vents de la vie et qu’il marche droit à pas réguliers dans les sentiers difficiles, vers un but humain ou divin placé au bout de notre courte carrière humaine ; non, Alfred de Musset ne reçut pas de la nature et ne conquit pas par l’éducation ce caractère, seul lest qui empêche le navire de chavirer dans le roulis des vagues.

1638. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Quelques auteurs latins posent explicitement des règles analogues.

1639. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Au milieu, une femme vue de dos, à moitié nue, bien blanche, avec des cheveux bruns crespelés, jase aussi en souriant avec son partenaire ; elle a l’air plus sensuel, et tient encore un miroir où elle vient de se regarder ; — enfin, dans le coin à droite, un homme vigoureux et élégant — une tête ravissante, le front un peu bas, les lèvres un peu fortes — pose en souriant son verre sur le gazon, pendant que sa compagne verse quelque élixir merveilleux dans le verre d’un long et mince jeune homme debout devant elle.

1640. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il renonça à ce projet ; mais plus simplement et plus uniment, — car il n’était pas difficile, à ce moment, de mourir, — il posa sa candidature à la guillotine par son Avis aux Citoyens français et par son panégyrique intitulé Charlotte Corday. […] Vous posez sur la route tous les problèmes du temps. […] Un membre demanda que l’assemblée « posât enfin les principes », assurant « qu’on ne saurait nier l’existence de ces principes ». — Un autre membre l’appuya. […] Les uns croient que le jésuite et l’aventurier ne font qu’un, les autres que l’aventurier n’est qu’un faux Smerdis, un faux Dimitri, un faux de la Cloche enfin, qui a revêtu la personnalité du fils de Charles II, s’est posé en prétendant et a mené la vie, très courte du reste, que je viens d’indiquer.

1641. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Ce n’est pas une des questions que Frédéric Nietzsche ait le plus creusées, mais il se l’est posée, cependant, avec angoisse, comme toujours, et il y a répondu comme toujours avec une pleine décision. […] Tout cela est encore un résidu de Dieu : « Nous, nous-mêmes, nous qui cherchons aujourd’hui la connaissance, nous les antimétaphysiciens et les impies, nous empruntons encore notre feu à l’incendie qu’une foi vieille de mille années a allumé, cette foi chrétienne qui fut aussi la foi de Platon, et qui posait en principe que Dieu est vérité et que la vérité est divine. » Ce qu’il y a de curieux, pour y songer un instant, c’est que cette science, qui a affranchi l’homme et qui doit l’affranchir de plus en plus, — vous connaissez ce lieu commun, — a besoin d’un esclavage elle-même ; et en même temps nécessite cet esclavage et n’en veut pas entendre parler ; le produit en fait et le proscrit en paroles. […] Et vous voilà bien aux deux morales, celle des petits, celle des grands. » — J’accepte très bien cette conclusion ou plutôt simplement cette façon de poser les choses. […] Seulement je crois que la question a été bien mal posée par Nietzsche et aussi par quelques autres ; mais bornons-nous à lui. […] Donc la question est très mal posée par Nietzsche.

1642. (1923) Nouvelles études et autres figures

Mais il ne m’est pas permis d’en décrire la majesté… » Lorsque les mains divines se posent sur ses épaules, Mahomet ressent au plus intime de lui-même une émotion très douce, un frisson de délices qui efface comme par enchantement le trouble et la crainte dont il était possédé. […] Mais un recteur de 1639 avait posé en principe que le froid échauffait la vertu. […] Une ombre légère descend sur ses joues dont la peau frémit : c’était l’ombre nocturne de ses longs cils qui s’y posaient comme deux papillons noirs. » Il l’a tendrement parée de présages funèbres, et l’odeur mourante de son collier d’oranger, qui se fane si vite pendant son sommeil, signe d’une mort prochaine, nous poursuit longtemps. […] Mais l’émotion qui nous étreint vient aussi du problème que posent tous les drames de l’amour et qui n’est autre que celui de la liberté humaine.

1643. (1913) Poètes et critiques

Il avait ramassé, parmi les tombes vertes, Les pommes de sapin dont elles sont couvertes ; Dans les petits enclos ravagés et fouillés, Il avait pris les bois de croix les moins mouillés ; Puis, pour faire son feu, se construisant un âtre Avec des os pour pierre et du sable pour plâtre, Il avait en chenets appuyé contre un mur Deux tibias posés en travers d’un fémur, Et, comme s’il était l’esprit du cimetière, Il se chauffait, assis sur le dos d’une bière. […] Elle se raidit dans la force de ses souvenirs, et, loin d’en être entravée, elle n’en pose que plus fermement ses profitables empreintes sur la route sans fin. » III. […] Je serais moins tenté de poser cette question, s’il ne me semblait pas que les ouvrages de Loti prennent pour le critique, à son insu, plus d’intérêt, presque plus de valeur, selon qu’ils s’accommodent mieux a cette conception et qu’ils la réalisent.

1644. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Je n’ai pu poser ce principe, dont on me prête généreusement l’absurdité, que la vieillesse ou la jeunesse puisse exclure des honneurs attachés à la culture des lettres ; car je sais, comme vous, que Cicéron couronna ses derniers jours par son beau Traité de l’Orateur, et que Voltaire avait fait son Œdipe avant sa vingtième année. […] Mais de si hardis tableaux posés sous un vaste cadre sont faits pour être vus de loin par un peuple entier, et peut-être par la postérité ; des formes moins articulées se prononceraient mal ou s’effaceraient à une longue distance. […] D’ailleurs en exposant aux spectateurs une intrigue déjà avancée, en l’intéressant pour deux amants qui, déjà loin de tous les préliminaires de l’amour et de ses enfantillages, partagent de bonne foi sa tendre vivacité, et sont sur le point de se voir heureux ou malheureux, un auteur réunit, et l’intérêt de curiosité, et l’intérêt de sentiment : le premier acquiert même beaucoup plus de force quand l’autre l’accompagne. » Après cet article, Cailhava ne manque pas de poser en axiome, que ce qu’il observe sur la manière de traiter l’amour bien établi, doit être observé pareillement sur tous les autres principaux mobiles de la comédie. […] Si nous revenons au principe originairement posé, que les conditions de l’art dramatique dérivent toutes du cœur de l’homme, nous en tirerons celle du ridicule, l’une des plus essentielles de la comédie.

1645. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Nous poserons ce principe, qui n’a pas, il semble, besoin de démonstration : la mise en scène doit correspondre exactement au milieu social, c’est-à-dire doit convenir à l’état social des personnages mis en scène et s’adapter à leurs mœurs et à leurs usages. […] Sur son front se pose un casque étincelant : d’abondantes crinières s’échappent des quatre cimiers, et l’aigrette qui le surmonte s’agite en ondulations terribles. […] Posons maintenant quelques principes généraux de statique théâtrale. […] La Comédie-Française a donc dû chercher l’idée générale du décor au-delà des causes formelles de la pensée du poète ; et elle a placé Valentin et Cécile au milieu d’une solitude profonde, qui rendît possible au séducteur toute tentative de profanation et fît resplendir l’angélique pureté de cette jeune fille qui, seule, la nuit, vient, sereine et candide, poser son front sur la poitrine de celui qu’elle aime.

1646. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Enfin voici la façon toute pratique dont Nietzsche considère le mariage : Le mariage d’amour, dit-il, a la déraison pour mère et le besoin pour père… La seule question que l’on doive se poser, avant de se marier, est celle-ci : « Crois-tu que tu auras de quoi causer indéfiniment avec cette femme ?  […] Mais il n’y a pas jusqu’au geste des doigts, trop longs et trop effilés, il n’y a pas jusqu’à la pose du corps, à la fois inquiète et abandonnée, qui n’achèvent de donner à l’ensemble de ce portrait un caractère inoubliable, obsédant et douloureux comme le souvenir d’un cauchemar. […] Et une fois de plus le problème de la mort se posa devant lui. […] Et pour ne plus se poser que dans le domaine de l’apparence, le problème de la relation du moi avec le non-moi, le problème de notre devoir et de notre destinée n’en réclame pas moins une solution.

1647. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Je pose en termes bien vagues tous ces problèmes que M. 

1648. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Laurent semble avoir été pour Delille le programme qu’il se posa, ou, si c’est trop dire, l’écheveau qu’il tourna et dévida toute sa vie.

1649. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

L’idylle première pose tout d’abord la scène, et retrace, vivement aux yeux l’ensemble du paysage qui va être le théâtre habituel de ces luttes pastorales.

1650. (1929) Dialogues critiques

Paul Miomandre ajoute que rien ne pose mieux une maîtresse de maison, parce qu’on croit que tous les écrivains qui viennent boire son thé sont amoureux d’elle… M. 

1651. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

À un signe que je lui fais, il pose le bowl sur la table et s’éloigne, tout en se retournant encore vers moi, une question sur les lèvres.

1652. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

L’année passée, quand je me trouvai inopinément avec lui, j’étais hors de moi ; je voulus parler, mais la voix me manqua ; il posa la main sur ma bouche et il me dit : “Parle des yeux, je comprends tout !

1653. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Ses pieds posaient à terre avec le poids et la fermeté d’une statue de bronze.

1654. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

La rhétorique tombait devant l’âge : on ne déclame plus devant Dieu ; il sentait l’approche de la vérité suprême, le néant de nos ambitions et de nos vanités ; il devenait plus sincère et plus naturel en cessant de poser et de phraser pour le monde.

1655. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

La colombe malade et les paupières closes Posa sur mes deux doigts ses deux petits pieds roses.

1656. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

V Balzac était debout devant la cheminée de marbre de ce cher salon, où j’avais vu passer et poser tant d’hommes ou de femmes remarquables.

1657. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Mais c’est ce point de vue même qui est décevant : un progrès irrécusable a banni cette aristocratique théorie et posé l’inviolabilité du droit des faibles de corps et d’esprit vis-à-vis des forts.

1658. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Sur telle pièce de vers qui s’épanouissait au soleil, drue, vivace, parfaite en son genre, sans désirer un inutile surcroît de grâce, le chant est venu se poser comme un oiseau sur un rameau fleuri.

1659. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Wagner a créé une œuvre qui satisfait par la parole aux exigences logiques que manifeste une partie de notre être, et qui en même temps, précisément parce que cette base est solidement posée, peut satisfaire aux besoins de l’autre parti de notre être, par la musique.

1660. (1909) De la poésie scientifique

Ce que je loue avant tout, c’est cette tentative de poser dès le début de la vie la première assise d’un travail dont l’architecture est sue dès aujourd’hui de vous, et de ne point produire au hasard… Il y a lieu de s’intéresser énormément à votre effort d’orchestration écrite. »14 Cette révolutionnaire Introduction démontrait donc la nécessité pour la poésie de partir désormais des données de la Science, et de s’émouvoir des idées modernes.

1661. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Se lever à six heures et demie, se mettre à la fenêtre jusqu’à huit heures et faire ainsi prendre un bain d’air d’une heure et demie à son teint, puis un bain d’une heure, et après le déjeuner, la digestion dans une pose allongée et de face, de manière que la peau du visage soit isolée de tout contact.

1662. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

. — « La forme est chose plus absolue qu’on ne pense… Tout art qui veut vivre doit commencer par bien se poser à lui-même les questions de forme de langage et de style… Le style est la clef de l’avenir… Sans le style vous pouvez avoir le succès du moment, l’applaudissement, le bruit, la fanfare, les couronnes, l’acclamation enivrée des multitudes, vous n’aurez pas le vrai triomphe, la vraie gloire, la vraie conquête, le vrai laurier, comme dit Cicéron : insignia victoriæ, non victoriam 27. » Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l’espèce de philosophie et de littérature qu’elle demandait.

1663. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

qui en a posé la pierre angulaire, « Lorsque tous les astres du matin me louaient et que tous les fils de Dieu étaient ravis de joie ?

1664. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Quelques chèvres noires se posent sur les blocs détachés de la montagne comme des statues égyptiennes d’animaux symboliques sur des piédestaux de marbre.

1665. (1903) La renaissance classique pp. -

Il s’agit de refaire l’éducation d’un public gâté par cent ans de pose révolutionnaire, de charlatanisme d’art et de pensée, surtout par cette conviction profondément enracinée qu’il n’y a d’originalité que dans le mépris de la règle et de la tradition et que la réalité n’a de valeur qu’autant qu’elle est transposée dans une œuvre littéraire.

1666. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

En face d’un canapé, seul meuble du gracieux réduit, se trouvait un buste de Vénus : elle était là, l’antique et jeune déesse, pour sourire au nonchalant lecteur quand il posait son Horace au Donec gratus eram, quand il reprenait son Platon entr’ouvert à quelque page du Banquet. […] Mais, ce point essentiel posé, le reste avait moins de suite chez lui et variait au gré d’une imagination aisément enthousiaste ou effarouchée, que, par bonheur, fixait en définitive l’influence de la famille.

1667. (1884) La légende du Parnasse contemporain

L’ayant interpellé sur sa présence à Bocognano, il m’a répondu, avec hésitation, sur plusieurs questions que je lui ai posées ; lui ayant demandé les pièces identiques, il ma présenté un engagement contracté au bureau d’agence théâtrale, pièces que j’ai parfaitement reconnues mensongères. […] Même quand il se dérobe un instant aux souvenirs, aux rêves moroses, Léon Valade garde cette langueur, et son sourire hésite, presque inachevé, sa bonne humeur se pose à peine comme un papillon qui tremble. […] Pose coquette : ainsi le divin gonflement Du souffle accuse mieux la naissante poitrine ; En même temps que bat l’aile de la narine, Et que les cils pressés palpitent sur les yeux.

1668. (1887) George Sand

Elle ne s’arrêta pas, comme en 1836, à la crainte de se poser en réformateur de la société ; elle entreprit de porter remède, sur les principaux points, à l’infâme décrépitude du monde. […] Mais ce qui n’est pas mort, ce sont les problèmes eux-mêmes ; ce qui n’est pas mort, c’est la nécessité économique et morale de les poser, et d’en chercher au moins la solution partielle. […] Nous sommes maintenant à même, à ce qu’il semble, de répondre à la question que nous posions à la première ligne de cette étude.

1669. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

C’est à la méthode contraire et jusqu’à ce jour usitée que j’attribuai les vices de l’enseignement de La Harpe ; son éloquence manquant de point fixe, flottait au hasard sur les matières, les touchait confusément, exposait son goût comme des lois, et se démentait par caprice : ses meilleures sentences, ne se rattachant pas à un code, se perdaient dans le vague des conjectures ; et les exemples qu’il empruntait, ne pouvant appuyer que ses opinions, n’ajoutaient point de force déterminée aux règles qu’il négligeait de poser. […] Mais il n’en est pas absolument ainsi : les lois du bon goût en poésie sont positives, il est vrai, mais elles ne sont point nettement posées. […] L’invention seule préserve de ce danger : l’invention restreint les discours du poète, et le force de courir à l’événement : l’invention, qui se développe d’elle-même, lui épargne les efforts d’une éloquence inquiète de n’avoir jamais assez dit ce qu’il faut ; elle lui pose des bornes, et maintient sa diction dans une simplicité noble et juste, parce que le ton déclamatoire n’a plus de place où doit régner le ton narratif. […] Ces débats n’auront plus lieu si, premièrement, on reconnaît qu’il est indispensable en ce genre, et que ce soit une règle posée ; secondement, si l’on définit avec précision ce que c’est que le merveilleux, afin de ne le plus limiter au seul emploi des agents fabuleux de l’antiquité, ou des figures de nos saints mystères, et de le comprendre sous une acception plus étendue.

1670. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il les avait, surtout, posées, sans paraître y prendre garde, sur le terrain le plus favorable, les présentant comme la Science opposée à la Foi, le Progrès opposé à la Tradition et l’Expérience au Préjugé. […] Ils posent aussi peu que possible ; ils n’ont pas d’attitudes. […] Au théâtre les acteurs jouent ces rôles chacun selon son « emploi » et rétablissent la différence ; mais examinez, et vous verrez qu’elle est factice. — Et, pareillement, les mères (le plus souvent) sont aussi jeunes de cœur que leurs filles ; les pères dressent des pièges joyeux où se prendront leurs enfants, d’une humeur aussi gaie et alerte que de jeunes valets. — Et tout cela est léger, capricieux, aérien, fait de rien, ou d’un rêve bleu, qui nous emmène bien loin, loin des pays qui ont un nom, dans une contrée où l’on n’a jamais posé le pied, et que pourtant nous connaissons tous pour savoir qu’on y a les mœurs les plus douces, les caractères les plus aimables, des imperfections qui sont des grâces, et que c’est un délice d’y habiter. […] Voir les idées sourdre, jaillir, abonder, s’associer, se concerter, conspirer, former des groupes et des systèmes, et comme des mondes ; voir « tout céder à ses principes », « poser les principes et voir tout le reste suivre sans effort » ; et aussi n’être point esclave de ses principes, et savoir s’y soustraire, et en aborder d’autres, et dans un ordre d’idées qui n’est point celui qu’il préfère, ouvrir des voies que ce sera une gloire à ses successeurs seulement de suivre ; ce jeu agile et sûr de l’intelligence est pour lui comme une sorte de délice, une ivresse calme et subtile.

1671. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Racine ne songe pas à se le demander ; il accepte, pour la poésie, les règles de noblesse conventionnelle posées avant lui par un idéalisme intéressant, mais un peu pédant et renchéri. […] Vous avez reconnu que, la situation première une fois posée, elle se développe naturellement, par la seule vertu des sentiments, passions et caractères des personnages et sans aucune intrusion du hasard, — avec cette particularité que tout est suspendu à Andromaque ; qu’Andromaque d’abord, en s’éloignant de Pyrrhus, le rapproche d’Hermione et éloigne celle-ci d’Oreste ; et qu’ensuite, en se rapprochant de Pyrrhus, elle rapproche Hermione d’Oreste et rejette Oreste sur Hermione : en sorte que non seulement l’action est subordonnée aux sentiments des personnages, mais que les sentiments de trois de ceux-ci sont subordonnés aux sentiments d’un quatrième. […] Ni son Iphigénie n’injurie son père comme fait celle d’Euripide, ni elle ne se pose ensuite en héroïne qui sauve son peuple.

1672. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Tout ce qu’elle a de plus élevé, de plus profond, les Anciens l’avaient dit, mais sans liaison : ce n’était point le résultat de la méditation qui pose des principes, et qui en tire des conséquences ; c’étaient des élans isolés et brusques d’âmes fortes et grandes. […] C’est peut-être la seule où l’on ait tiré les corollaires les plus vrais, les plus éloignés et les plus hardis, avant que d’avoir posé des principes. […] Vois ce précipice : c’est par là qu’on descend à la liberté ; vois cette mer, ce fleuve, ce puits : la liberté est cachée au fond de leurs eaux ; vois cet arbre : elle est suspendue à chacune de ses branches ; porte ta main à ta gorge, pose-la sur ton cœur : ce sont autant d’issues à la servitude ; il n’y a pas une de tes veines par laquelle ton malheur ne puisse s’échapper… » Cette morale, elle est inspirée à un Sénèque par un Caligulal LXXXVI. […] J’estime l’auteur de l’Eloge de Suger 384, je ne suis point éloigné de l’aimer ; et quand il lui plaira de se retrouver devant le modèle dont il a fait l’agréable caricature, je suis prêt à le recevoir et à poser une seconde fois.

1673. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Nous avons cherché, en ce qui concerne Molière, à tirer le plus de conséquences logiques que nous avons pu des prémisses générales posées par Hegel.

1674. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le cardinal Cinthio lui ferma les yeux de ses propres mains ; il ne voulut pas que ce grand homme quittât la terre autrement que dans le triomphe qui lui était dû ; il posa lui-même la couronne de laurier sur le front du mort, il revêtit le cadavre de la magnifique toge romaine qui lui était destinée, et il fit accomplir le couronnement posthume au Capitole, avec tout l’appareil préparé, depuis si longtemps, pour cette cérémonie.

1675. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Elle m’y racontait souvent, pour me distraire, Son enfance, et les jeux de mon père, son frère, Que je n’ai pas connu ; car je naquis en deuil, Et mon berceau d’abord posa sur un cercueil.

1676. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Antiquité et éternité ne sont-ils pas synonymes, et les mêmes phénomènes que nous pose aujourd’hui le point d’interrogation n’étaient-ils pas résolus dans les jours infiniment plus reculés d’Homère ?

1677. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Et d’ailleurs je m’inquiète peu de l’inimitié de la femme du roi Etzel. » L’arrogant Hagene pose sur ses genoux une épée très-brillante ; sur le pommeau se détache un jaspe éclatant, plus vert que l’herbe.

1678. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Leurs bras nerveux posent sur la poignée de leurs épées, et l’éclair jaillit de leurs flancs d’acier.

1679. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Au-dessus de la lucarne aux ombres chinoises est peint un chat noir, à la queue en tringle, aux contours simplifiés, un chat de blason ou de vitrail, qui pose, une patte dédaigneuse sur une oie effarée.

1680. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Où s’abritera l’humanité, en attendant que les savants aient trouvé le terrain solide où poser la pierre angulaire du temple nouveau ?

1681. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

« Télémaque, conduisant son hôte, le débarrasse de sa lance, la pose d’abord contre une colonne, puis la place dans l’armoire luisante où sont rangées les lances d’Ulysse, son père.

1682. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Je donnerai deux exemples de ce fait, les premiers que je trouve inscrits sur ma liste, et comme les différences y sont de nature fort étrange, leur connexion avec la loi que je pose ne saurait être accidentelle.

1683. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Sous des conditions de vie nouvelles, il est donc au moins possible que de légères modifications d’instincts soient avantageuses à une espèce ; et si l’on peut prouver que les instincts varient quelquefois, si peu que ce soit, dès lors je ne vois aucune difficulté à ce que la sélection naturelle conserve et accumule continuellement toute variation d’instinct en quelque chose avantageuse à chaque espèce, sans qu’il soit possible de poser une limite fixe où son action doive nécessairement s’arrêter.

1684. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Tels sont les bas-reliefs, qui se voïent sous l’arcade principale : les divinitez qui sont en dehors de l’arc, posées sur les moulures du ceintre des deux petites arcades, ainsi que les bas-reliefs écrasez, placez sur les clefs de voûte de ces arcades.

1685. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

. — Dans Le Drame de la jeunesse, où il reprit l’idée d’Aimée (l’influence des livres et du théâtre sur la pensée et la moralité modernes, l’altération du naturel par les réminiscences littéraires, la pose, la comédie éternelle jouée entre nous et Dieu, et qui nous empêche d’avoir l’originalité même de nos vices et de nos douleurs), il poussa au comble du suraigu cette ironie15 qui est le caractère de son esprit et le symptôme de sa force, et qui pourrait faire de Paul Féval, s’il la développait dans des sujets de cœur, un romancier d’un comique amer de la plus poignante originalité.

1686. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Il faut connaître, pour comprendre l’attentat, la haine furieuse du clergé français craignant la diminution de ses revenus et de son autorité, contre les protestants et contre l’Édit de Nantes ; par cette mesure, en effet, et « pour la première fois, comme l’a fait observer Weiss84, le pouvoir civil en France s’élevait hardiment au-dessus des partis religieux, et posait les limites qu’il ne leur était permis de franchir, sans violer la loi de l’État. » L’Édit de Nantes, c’est-à-dire la naissante liberté de conscience, c’était, pour le clergé, la Bastille qu’il fallait, à tout prix, emporter.

1687. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Le globe pose sur un autel qui porte aussi le feu sacré et le bâton augural, la torche nuptiale et l’urne funéraire, symboles des premiers principes de la société.

1688. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Les cavaliers qui l’écoutent y trouvent, comme chez Ford, Beaumont et Fletcher, la copie crue de la vérité la plus brutale et la plus immonde, et la musique légère des songes les plus gracieux et les plus aériens, les puanteurs et les horreurs médicales374, et tout d’un coup les fraîcheurs et les allégresses du plus riant matin ; l’exécrable détail de la lèpre, de ses boutons blancs, de sa pourriture intérieure, et cette aimable peinture de l’alouette, éveillée parmi les premières senteurs des champs. « Je l’ai vue s’élevant de son lit de gazon, et, prenant son essor, monter en chantant, tâcher de gagner le ciel et gravir jusqu’au-dessus des nuages ; mais le pauvre oiseau était repoussé par le bruyant souffle d’un vent d’est, et son vol devenait irrégulier et inconstant, rabattu comme il l’était par chaque nouveau coup de la tempête, sans qu’il pût regagner le chemin perdu avec tous les balancements et tous les battements de ses ailes, tant qu’enfin la petite créature fut contrainte de se poser, haletante, et d’attendre que l’orage fût passé ; alors elle prit un essor heureux, et se mit à monter, à chanter, comme si elle eût appris sa musique et son essor d’un de ces anges qui traversent quelquefois l’air pour venir exercer leur ministère ici-bas. […] Et, voyez, de l’autre côté il y avait une très-dangereuse fondrière dans laquelle celui qui tombe, fût-il homme de bien, ne trouve point de fond pour y poser le pied. —  Ce sentier-là était extrêmement étroit, et pour cela le pauvre Chrétien avait encore plus à se garer ; car lorsqu’il tâchait dans l’obscurité d’éviter la fosse de droite, il était près de rouler dans la fondrière de l’autre côté ; et aussi, quand il voulait s’écarter sans grande précaution de la fondrière, il était près de tomber dans la fosse.

1689. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

L’on a remarqué avec raison que les esprits médiocres montroient, en paroissant, cette espece de perfection froide qui pose à jamais la borne de leur génie. […] D’ailleurs, l’on compte rendre un service essentie aux jeunes Littérateurs qu’on écrâse dès leur premier essort avec des noms célèbres : on leur fera voir que ces Dieux prétendus n’ont point posé les bornes de l’art, & qu’ils peuvent conséquemment se dérober à des regles puériles ; que leur génie est à eux, libres qu’ils sont de modifier l’art à leur gré.

1690. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Après avoir commencé par pincer sa manchette à plusieurs reprises de l’air le plus pédant, elle pose pour principe qu’on ne doit jamais soupçonner le mal ; ensuite elle soupire en avouant qu’il est bien fâcheux pour une famille d’avoir la jeune personne qu’on va décrier. […] Nous vîmes arriver jusqu’à nous un de nos auteurs à la mode, où tout est décousu, où des phrases posées çà & là, forment une bigarrure qu’on prendroit pour un ouvrage en musique. […] Il y avoit une course de chevaux à Vincennes ; nous nous y rendîmes au milieu de mille & mille clochers posés sur deux roues, & qui, sans doute au premier moment, vont être remplacés par des voitures qui auront l’air de ramper, tant elles seront basses.

1691. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Et je me rendormais oppressé dans un cauchemar, par une fleur gigantesque qui se posait sur moi et, m’enlaçant de ses pétales humides, me suçait, m’avalait, tenace et dure, placide et sans bruit. » Après trois ans de cette existence, Knut Hamsun partit pour l’Amérique, où, sans ressource, sans appui, sans relation, il se fit ouvrier. […] Elle seule sait ce que c’est que l’idéal… Mais elle ne le dit pas… Il ne faut jamais dire ce que l’on sait, et ne jamais savoir ce que l’on dit… Le sublime est à ce prix… — J’ai encore deux question à vous poser, monsieur le vicomte… Votre rôle à l’Académie ? […] Ni l’un ni l’autre ne répond aux divers points d’interrogation posés par M. 

1692. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Gœthe, très au fait de cette partie de notre littérature, a dit, à ce propos, avec bien de la justesse : « Jamais Piron ne put démentir sa nature indisciplinée ; ses vives saillies, ses épigrammes mordantes, l’esprit et la gaîté qui toujours étaient à ses ordres, lui donnèrent une telle valeur aux yeux de ses contemporains qu’il put, sans paraître ridicule, se comparer à Voltaire, qui lui était pourtant si supérieur, et se poser, non pas seulement comme son adversaire, mais comme son rival. » Et les premiers traducteurs de Gœthe, renchérissant sur sa pensée et jaloux de la compléter, ajoutent assez spirituellement et par une image qu’il n’eût point démentie : « Comme il était le Voltaire du moment, on l’excusait de se mettre en parallèle avec le Voltaire des siècles.

1693. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

» Le supplice de prendre le corps dans ses bras, et de le poser, pour le faire reconnaître, aux pieds de tous les passants, ne serait point plus lugubre que l’idée fixe à laquelle sa conscience l’a condamné. » Jonas est sur le bord de la folie.

1694. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

C’est que ce livre est un des monuments écrits les plus vastes qui aient jamais été conçus et exécutés par une main d’homme ; c’est que ce livre est une histoire, c’est-à-dire une des œuvres de l’esprit dans laquelle l’ouvrier disparaît le plus dans l’œuvre devant l’immense action de l’humanité qu’il raconte ; c’est qu’un tel livre n’est plus l’auteur, mais le monde, pendant une de ses périodes d’activité de vingt-cinq ans ; c’est que ce livre est le récit de la vie d’un de ces grands acteurs armés du drame des siècles, acteurs nécessaires selon les uns, funestes selon les autres (et je suis au nombre des derniers), mais d’un de ces acteurs, dans tous les cas, qui n’a de parallèle dans l’univers qu’avec Alexandre ou César ; c’est que ce livre remue en passant toutes les questions vitales et morales, de religion, de philosophie, de superstition, de raison, de despotisme, de liberté, de monarchie, de république, de législation, de politique, de diplomatie, de guerre, de nationalité ou de conquête, qui agitent l’esprit du temps et qui agiteront l’esprit de l’avenir jusque dans les profondeurs de la conscience des peuples ; c’est que ce livre est écrit par une des intelligences non complètes (il n’y en a point de complète devant l’énigme divine posée par la Providence, qui a seule le mot des événements), mais par une de ces intelligences les plus lumineuses, les plus précises, les plus studieuses, les plus universelles, et, disons-nous le mot, en le prenant dans le sens honnête, les plus correspondantes à la moyenne des intelligences, dont un écrivain ait jamais été doué par la nature ; c’est que ce livre, enfin, est aussi remarquable par ce qu’il contient que par ce qui lui manque.

1695. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Il a manqué de cette force de génie qui, si elle ne résout pas les problèmes, les pose du moins avec tant d’autorité que l’esprit humain, même en désespérant de les résoudre, n’en peut pas détourner les yeux.

1696. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

C’est une question posée par Arago lui-même (Astronomie populaire, chap. 

1697. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

On pourrait même poser en règle générale que, moins une particularité d’organisation est en connexion avec les habitudes spéciales des êtres vivants, plus elle devient de haute valeur en matière de classification.

1698. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Les trois protagonistes de l’école classique sont à l’unisson sur ce point, à telles enseignes qu’ils posent tous les trois le même précepte dans les mêmes termes : « Je voudrais bien savoir si la grande règle n’est pas de plaire… » (Molière, Critique de l’École des femmes.) — « La principale règle est d’abord de plaire et de toucher. » (Racine, préface de Bérénice.) — Et Boileau : Que dans tous vos discours la passion émue Aille chercher le cœur, l’échauffe et le remue ; Le secret est d’abord de plaire et de toucher. […] C’est ce principe qui doit nous guider. » Et c’est ainsi que les Encyclopédistes ont été amenés à poser cet axiome excellent : « Le principal et le dernier but des peines est la sûreté de la société. […] Le cas Grouchy est un cas de conscience et le plus terrible peut-être qui puisse se poser devant l’esprit d’un militaire. […] Ce sont gens sérieux et posés.

1699. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

William Crookes nous apprend il que cela n’est rien auprès de ce qu’il a vu, entendu et touché, et que Katie King était incomparablement plus belle que l’image qui nous en reste. « La photographie peut, dit-il, donner un dessin de sa pose ; mais comment pourrait-elle reproduire la pureté brillante de son teint ou l’expression sans cesse changeante de ses traits si mobiles, tantôt voilés de tristesse, lorsqu’elle racontait quelque amer événement de sa vie passée, tantôt souriant avec toute l’innocence d’une jeune fille, lorsqu’elle avait réuni mes enfants autour d’elle et qu’elle les amusait en leur racontant des épisodes de ses aventures dans l’Inde. […] Ses mains, fines et très blanches, n’étaient pas d’un dessin très pur ; mais un peintre a dit que c’était une beauté que la façon dont elles se posaient sur les choses. […] Nulle part on ne sent mieux la puissance de l’art et du génie que devant ces débris d’où rien n’a pu effacer l’empreinte de la main qui s’y est posée autrefois pour leur donner la vie avec la forme.

1700. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Mais la question que je me posais en allant l’autre jour au Théâtre-Français, était celle-ci : De ces deux pièces, laquelle disparaît au théâtre ? […] Jamais la question n’est franchement posée et abordée de front. […] Elle dit (comme dans Diderot, mais Diderot se l’est reproché, comme on vient de voir), elle dit : « la corruption s’est posée sur moi, mais elle ne s’y est pas attachée ». — Eh ! […] pourrait répondre des Arcis, ce n’est pas tant votre corruption, posée ou attachée, que je vous reproche ; c’est votre scélératesse. — Elle dit (et ceci est de M. 

1701. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Il ne se joue pas de la morale, comme les puritains l’en accusent, mais il l’embellit enfin de toutes les grâces de la fantaisie ; il ne se perd pas dans l’idéal, mais il ne s’enfonce pas non plus dans la terre, et des vertes collines sur lesquelles il pose, toujours prêt à s’envoler et toujours rasant le sol, il fait briller à nos yeux ce quelque chose de charmant et de désirable, moitié divin, moitié terrestre, que l’on rêve à vingt ans, que l’on se rappelle à soixante, et que l’on n’a cependant jamais rencontré dans l’intervalle. […] Il me semble, toutefois, que nos confrères d’outre-Rhin, laborieux chercheurs, qui n’ont pas assez de toute l’antiquité et de tout le moyen âge à commenter, se posent un peu des énigmes à tort et à travers pour se donner le plaisir de les résoudre. […] Ici, il faut citer : « Le peintre (c’est l’amant d’Élisabeth) se jeta lui-même sur un tabouret, placé vis-à-vis le sopha, posa sa tête sur le sein de l’autre, les yeux levés vers lui. « Robert, murmura-t-il, quel enfantillage de nous haïr, puisqu’enfin nous nous aimons.

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