La part plus grande qui nous reste de son nombreux théâtre permettrait sur lui seul toute une étude des formes lyriques.
Par une sorte de malicieuse coquetterie, la fortune lui permit le plaisir juvénile d’endosser la brillante casaque des mousquetaires rouges. […] L’étude du vocabulaire permet la lecture du texte, puis on en démêle l’allégorie pour parvenir au sens humain et général du livre. […] Elle peut garder son attitude foncière et se permettre les gestes les plus divers. […] Je ne connaissais pas Pontchartrain, mais le nom seul de Mansart, qui en fut l’architecte, permet d’imaginer aisément ce qu’il devait être. […] Son isolement au milieu de l’inattention contemporaine lui permettait, nous semblait-il, toute liberté.
Ces conditions déterminent une continuité exceptionnelle et momentanée entre les deux états : elles permettent au sujet de ressaisir un bout de la chaîne des états hypnotiques. […] L’idée, étant alors seule, est souveraine sur son expression interne et, autant que l’état des organes le permet, elle s’y exprime et s’y réalise.
De ce revenu d’un Dieu qui permet tout, cet homme, le russe Y… ne sait rien faire que cela : donner parfois un dîner à des membres du Jockey-Club, et louer une fois tous les quinze jours, moyennant 500 francs, un b…… * * * — Comme la vie chez les enfants ressemble à un ressort neuf. […] Réflexions après un dîner, où nous avons bu chacun une bouteille de Saint-Julien, un excès qui ne nous est plus guère permis par notre santé.
Son fonds, vraiment anglais, c’est-à-dire énergique et sombre, répugnait à l’insouciance aisée et aimable qui permet de prendre la vie comme une partie de plaisir. […] — Je veux dire, ce conte que vous avez fait à votre mari ; il était permis, puisque c’était pour votre défense. — Quel conte ? […] Sur cette ligne étroite, il avance exempt d’embarras et de méprises, sans être jamais dérouté par les heurts ou les changements du contour, sans permettre au fin sourire de la politesse de quitter jamais ses lèvres, sans manquer une occasion d’accueillir par le rire de la belle humeur les balourdises de son voisin. […] But now our fears tempestuous grow, And cast our hopes away ; Whilst you, regardless of our wo, Sit careless at a play : Perhaps permit some happier man To kiss your hand, or flirt your fan.
La dignité vient de l’empire exercé sur soi-même ; l’homme choisit dans ses actions et dans ses gestes les plus nobles, et ne se permet que ceux-là. Les personnages de Shakspeare n’en choisissent aucun et se les permettent tous. […] Ils lui permettaient de vagabonder en voyage, et ne lui défendaient pas de faire deux voyages à la fois.
Mais comme l’on est trop porté à écraser quelqu’un toutes les fois qu’on en admire un autre, il est juste de remarquer que s’il n’y a rien d’héroïque dans la lettre de Bernardin de Saint-Pierre, cette lettre n’a rien non plus que d’honnête et de très permis au point de vue domestique, bien que sur un ton plaignard peu élevé.
On dit ma petite pension supprimée, mais je n’ai pas le temps de penser à cela : ce serait interrompre la plus tendre admiration qu’il soit permis à une âme de ressentir.
Ne pouvant à loisir tout embrasser, nous finissons, pour donner une idée des grandes perspectives qui s’y ouvrent fréquemment, par une citation sur l’avenir du monde, que la bienveillance de l’auteur nous a permis de détacher.
Il faut bien, ajoutai-je lentement, que l’affliction soit de quelque profit aux hommes, puisque Dieu si bon a pu se résoudre à les affliger. » XV Ainsi finit le livre par une réflexion morose sur la vie, et par une réflexion juste et consolante, pleine de confiance en Dieu qui a fait ou permis la douleur.
Dans cette partie de l’art, l’invention individuelle ne peut se passer de l’étude : le génie doit avoir à son service une science technique qui lui permette d’élire toujours les moyens d’expression les plus sûrs et les plus puissants.
Des mœurs de convention s’établissent : l’observation directe de la nature cède la place à des formules arrêtées, dont, au nom de la dignité tragique, il ne sera plus permis de se départir.
La douceur même que donne une vérité clairement vue ne lui est permise que le jour où tout le monde la verra comme lui ; jusque-là, c’est peut-être un piège.
On aimait tant l’esprit, qu’il n’était permis à personne de n’en avoir que pour soi ou dans son petit cercle.
Je me permets de croire que si son talent distingué, mais de courte haleine et stérile, et qui ne cherchait que des prétextes pour ne pas récidiver, avait été au niveau de son intelligence et de son esprit, et que si la veine chez lui avait coulé de source, il aurait été moins chagrin et moins malheureux.
Je suis sûr qu’on permettrait à Béranger de mettre Justine en couplets.
Zola répond à peu près ceci : « Vous, vous avez une petite fortune qui vous a permis de vous affranchir de beaucoup de choses… moi, ma vie, j’ai été obligé de la gagner absolument avec ma plume, moi j’ai été obligé de passer par toutes sortes d’écritures, oui d’écritures méprisables… Eh !
Son nom est cependant clair ; du moins, malgré la phonétique, il est permis de supposer que cloporte est une altération de claus-porc (clausus-porcus).
Puisque tu voulais le soumettre Aux douleurs dont il est rempli, Tu n’aurais pas dû lui permettre De t’entrevoir dans l’infini.
Aucune tournure poétique ne permettrait de transporter ce détail sur notre théâtre ; l’emphase des paroles ne ferait que gâter le naturel de la situation, et ce qui est touchant en allemand ne serait en français que ridicule.
Pour Molière, nous savons évidemment, défalcation faite de beaucoup d’exagérations que l’on s’est permises à son égard, pour ce qui est de ses passions amoureuses, nous savons qu’il a souffert beaucoup et profondément des passions de l’amour.
Quand on tient par l’affection ou par l’admiration à la gloire d’un homme ou au charme incontesté d’une femme, il n’est permis, sous aucun prétexte, de publier des choses si évidemment, si manifestement inférieures que cette gloire et ce charme en reçoivent une profonde atteinte.
La mariée de son roman court à l’adultère en amazone, comme dans tous les romans de ce temps, qui n’a qu’une note, comme la musique russe, mais avec un résultat bien différent… Seulement, l’auteur du Mariage dans le monde, qui n’a pas le tempérament de Dumas, ne permet point qu’il y arrive… à fond ; car, pour un moraliste plus râblé que cette badine de Feuillet, l’adultère, dans le livre, est fortement commencé.
La science partout éveillait l’émulation, et pouvait parfois tromperie talent sur le moment venu d’oser en poésie, et sur l’audace permise à notre langue.
Permettez-moi, mon cher monsieur Nisard, de répondre comme il convient à votre éloquente et chaleureuse philippique contre la littérature facile. […] Quant à ce qui m’est personnel et à la mort subite que vous me prédisez, permettez que je n’accepte pas votre augure. […] Aussi bien, mademoiselle Mercœur s’en allait-elle frappant à toutes les portes. — Elle demandait du travail ; on lui disait : « Il n’y a pas de travail. » Les plus bienveillants lui permettent d’écrire à ses risques et périls, celui-ci — un Conte brun — celui-là — un Conte rose — cet autre — un conte pour le Salmigondis. — Elle rentrait dans sa maison pleine d’espoir, et aussitôt elle se mettait à l’œuvre ; elle consultait l’histoire ; elle passait ses journées dans les froides galeries de la Bibliothèque royale… Pauvre enfant ! […] Autre privilège de M. le conseiller du roi : il avait une stalle haute chez nos pères les chartreux ; on l’encensait, lui et monsieur son fils, et pas un chartreux n’eût osé se permettre la distraction de ce prêtre de Cybèle dont parle Diogène Laërce en ses livres. […] Pas un balai n’a manqué dans sa maison, et, d’ailleurs, si elle eût voulu aller au sabbat, elle y fût allée en fiacre ou en demi-fortune, sa fortune le lui permettait.
Le roi, satisfait du spectacle, permit à la troupe de Molière de s’établir à Paris sous le titre de Troupe de Monsieur, et de jouer alternativement avec les comédiens italiens sur le théâtre du Petit-Bourbon. […] Boileau, reconnaissons-le, malgré ce qu’on a pu reprocher à ses réserves un peu fortes de l’Art poétique ou à son étonnement bien innocent et bien permis sur les rimes de Molière, fut souverainement équitable en tout ce qui concerne le poëte son ami, celui qu’il appelait le Contemplateur.
On ne lui permet pas de contempler les passions comme des puissances poétiques ; on lui ordonne de les apprécier comme des qualités morales. […] Quand mon petit James avait la petite vérole, ai-je permis à une mercenaire de le soigner ?
Lerminier, en ses heures de plénitude et d’orgueil, se permettait envers le modeste et studieux M.
Mais la difliculté d’une double langue en ce pays, et aussi la sévérité des habitudes catholiques, dans lesquelles l’amour humain chez le prêtre n’a point d’expression permise, n’ont pas laissé naître et grandir jusqu’à l’état de littérature ces instincts poétiques étouffés des pauvres clercs.
Villemain, exerçait sa critique sur l’érudition et sur la philosophie plus que sur le goût, n’y regardait pas de bien près en délicatesse, et Voltaire, par passion, se permettait souvent d’étranges familiarités.
Mais s’il nous est permis de parler un moment en notre propre nom, disons-le avec sincérité, le sentiment que nous inspire la mémoire de Farcy n’est pas celui d’un regret vulgaire ; en songeant à la mort de notre ami, nous serions tenté plutôt de l’envier.
Dans des observations qui suivent, on répond fort bien à ce gentilhomme flamand, un peu puriste, que, s’il est bon de bannir de la conversation et des écrits ces mots aventuriers dont parle La Bruyère, qui font fortune quelque temps, il ne faut pas exclure les expressions que le besoin introduit ; et à propos de distingué tout court qui choquait alors beaucoup de gens et que beaucoup d’autres se permettaient, on le justifie par d’assez bonnes raisons : « On parle d’un peintre et on dit que c’est un homme distingué : on sait bien que ce doit être par ses tableaux ; pourquoi sera-t-on obligé de l’ajouter ?
En 1780, l’Assemblée du clergé déclare « que l’autel et le trône seraient également en danger, si l’on permettait à l’hérésie de rompre ses fers ».
V Permettez-moi d’imiter ici Boccace, et de décrire à plaisir le site où je rencontrai ce poète.
V Mais tant d’ambition ne me sera jamais permis dans mon pays, et j’y serai éternellement puni par l’ostracisme de Platon pour le crime impardonné et impardonnable d’avoir soupiré quelques bons vers, poèmes lyriques ou amoureux, dans le temps de la jeunesse, de l’enthousiasme et de l’amour.
Permettez-moi donc de prêter à cette grande ombre la parole très pâle d’un de ses disciples : XXXIII « Déroulez-moi sur cette table la carte actuelle de l’Europe et de l’Asie, aurait-il dit à ses auditeurs, et suivez mon doigt sur ces continents, ces îles, ces mers, qui sont chacun une lettre de cet alphabet diplomatique de puissances, et qui forment en se combinant la langue politique et les systèmes de guerre ou de paix de tout l’univers.
Les uns gravissaient le sommet des môles, les autres s’élançaient dans des esquifs, ceux-là s’avançaient dans la mer aussi loin que la hauteur des vagues le permettait, ceux-ci étendaient leurs mains comme pour recueillir les naufragés ; tout le rivage retentissait de lamentations, de vœux adressés au ciel, des clameurs de ceux qui demandaient diverses choses et des réponses à ceux qui répondaient confusément à ces cris.
J’admets donc que le livre est faiblement écrit ; mais son succès prodigieux et continu me permet de croire qu’il est, malgré ses imperfections, encore vivant et sympathique.
C’est triste, mais résignons-nous à tout ce que Dieu veut ou permet.
Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ils permettent aussi de le concevoir un peu autrement.
Il ne prit de la Réforme que ce que la cour de Henri II en toléra quelques insinuations contre Rome, et les épigrammes, permises à tous, contre les moines.
Le caractère de Montaigne, tel que nous le montrent les Essais, est celui d’un homme nonchalant par humeur, non moins que par la faveur d’une condition qui lui permettait le repos ; irrésolu, tantôt par l’effet des lumières, qui font voir autant de raisons pour s’abstenir que pour agir, tantôt par la fatigue de délibérer, détestant l’embarras des affaires domestiques, et préférant l’inconvénient d’être volé à l’ennui de veiller sur son bien ; ennemi de toute contrainte, jusqu’à regarder comme un gain d’être détaché de certaines personnes par leur ingratitude ; ne donnant prise sur lui à rien ni à personne, ne se mettant au travail qu’alléché par quelque plaisir simple, naïf, vrai avec lui-même et avec les autres ; ayant le droit de parler de sa facilité, de sa foi, de sa conscience, de sa haine pour la dissimulation, dans un temps où toutes ces qualités étaient autant de périls142 ; « ouvert, dit-il, jusqu’à décliner vers l’indiscrétion et l’incivilité » ; délicat à l’observation de ses promesses jusqu’à la superstition, et pour cela prenant soin de les faire en tous sujets incertaines et conditionnelles143 ; franc avec les grands, doux avec les petits ; le même homme que le besoin d’ouverture pouvait rendre incivil ; poussant la civilité jusqu’à être prodigue de bonnetades 144, notamment en été, dit-il, sans doute parce qu’on risque moins en cette saison de s’enrhumer en général, ayant les vertus de l’honnête homme, et sachant, en un cas pressant, en montrer ce qu’il en fallait, mais n’en cherchant pas l’occasion un mélange de naïveté et de finesse, d’ouverture et de prudence, de franchise et de souplesse ; modérant ses vertus comme d’autres modèrent leurs vices ; mettant pour frein à chacune ce grand amour de soi, dont il ne se cache pas et qui formait son état habituel ; enfin, s’il fut vain, ne l’étant guère moins de ses défauts que de ses qualités.
Par là s’explique le réalisme constant de ses effets, aussi voisins des effets réels que la musique le permet.
En premier lieu, par cela même que la mémoire, au point de vue organique, consiste en voies nerveuses plus faciles qui se sont établies dans le cerveau pour aboutir à des mouvements, le souvenir d’une peine trouve des voies toutes tracées qui ne permettent pas à la peine même (πόνος) de se reproduire.
De ce long corps qui se laisse tomber sur les divans, avec des affaissements de pantin cassé, sort une voix doucement dolente, se plaignant d’une fatigue qui ne lui permet pas même de soulever les bras.
Ou bien enfin, le monde extérieur existe, mais entre l’idée que la constitution de notre esprit nous permet d’en prendre et la réalité de ce qu’il est en son fond, il n’y a pas de rapport à nous connu, de communication certaine, de ressemblance ou d’analogie ; — et c’est la troisième solution.
D’aptitude spontanée et incontestable, l’auteur des Révolutions d’Italie était un homme de forte imagination et de pénétration littéraire, et il n’est pas permis d’en douter, quand on a lu son livre d’aujourd’hui, et qu’on en a comparé les meilleures pages historiques aux quelques fragments de littérature qu’il a introduits dans son travail, car l’histoire, telle que nous autres modernes la concevons, est une véritable encyclopédie.
« L’expérience, dit Mill, ne nous ayant jamais montré un point de l’espace sans d’autres points au-delà, ni un point du temps sans d’autres qui le suivent, la loi de l’inséparable association ne nous permet pas de penser à un autre point quelconque de l’espace ou du temps, si loin soit-il, sans qu’immédiatement et irrésistiblement il ne nous vienne à l’esprit l’idée d’autres points encore plus éloignés18. » S’agit-il d’expliquer tout à la fois les sentiments et les idées sur lesquels on fonde la morale ?
Par exemple il écrit à sa fiancée : « Et maintenant, ô la plus aimable et la plus chère des femmes, permettez-moi d’attendre de vous l’honneur d’un mot qui me dira combien de jours de cet ennuyeux mois vous aurez la bonté de réduire. […] On nous répond qu’à Londres on est moins exigeant qu’à Paris en fait d’agrément et de politesse, qu’on y permet à l’énergie d’être rude et à la vertu d’être bizarre, qu’on y souffre une conversation militante, que l’opinion publique est tout entière du côté de la constitution et du christianisme, et qu’elle a bien fait de prendre pour maître l’homme qui par son style et ses préceptes s’accommode le mieux à son penchant.
Et comme il se retirait en prononçant ces mots, le maréchal se leva et lui dit d’un air touché qu’en Russie, l’usage permettait à un colonel, et même à un général, de recevoir des bienfaits de sa main ; que cependant il ne s’offensait pas d’un refus inspiré par un excès de délicatesse ; puis il ajouta, après un moment de réflexion: « Vous ne refuserez pas sans doute de faire le voyage avec un général de mes amis qui se rend à la cour ? […] La première pensée de cette pauvre demoiselle fut de supplier son frère de ne plus quitter la France, et de lui permettre de vivre auprès de lui.
Car c’est le passé qu’elle chante, comme nous l’apprend le début de sa première Élégie : Au temps qu’Amour, d’hommes et Dieux vainqueur, Faisait brûler de sa flamme mon cœur, En embrasant de sa cruelle rage Mon sang, mes os, mon esprit et courage, Encore lors, je n’avois la puissance De lamenter ma peine et ma souffrance ; Encor Phébus, ami des Lauriers verts, N’avoit permis que je fisse des vers… Maintenant la divine fureur d’Apollon remplit d’ardeur la poitrine de Louise Labé et la fait chanter sur la lyre même de Lesbos ses propres amours : O dous archet, adoucis-moi la voix, Qui pourroit fendre et aigrir quelquefois, En récitant tant d’ennuis et douleurs, Tant de despits, fortunes et malheurs. […] La licence des poètes dithyrambiques, la licence même du menu peuple, à la fête des Bacchanales, et aux autres jours de débauche, était moindre que celle de ce poète licencieux ; et si on ne dit absolument que le jugement lui manque, c’est lui faire grâce de se contenter de dire que, dans la plupart de ses poèmes, le jugement n’est pas la partie dominante, et qui gouverne le reste. » Ça n’est point si mal tourné, mais je présume que Guez de Balzac aimait la poésie, ainsi que lui-même le dit de quelqu’un, comme un jeu innocent et permis, plus honnête que le Hoc et que le Trictrac . […] Je vous dois de l’amour, je vous dois de la haine, L’un et l’autre me plaît, l’un et l’autre me gêne, Et mon cœur qui doit tout, et ne voit rien permis, Souffre tout à la fois deux tyrans ennemis.
Sa prison, son enlèvement, cette fuite nouvelle sous la conduite des Invisibles, ces émotions douloureuses d’une passion énigmatique qui l’attire comme un amour permis et qui l’effraye comme une sorte d’adultère envers un mort, tout cela est raconté avec un intérêt, un entrain incomparables. […] Permettez-moi d’en excepter quatre ou cinq, entre autres Lélia, que vous mettez au nombre de mes plaidoyers contre l’institution sociale, et où je ne sache pas qu’il en soit dit un mot… Indiana ne m’a pas semblé, non plus, lorsque je l’écrivais, pouvoir être une apologie de l’adultère. […] Pour se rendre compte de cette facilité presque incroyable d’écrire, il fallait se rappeler qu’il y avait en elle, avec le don naturel que rien ne remplace, ce fonds d’expérience et de connaissances acquises, qui multiplie les ressources du talent et permet de le varier, non sans le fatiguer sans doute, mais sans l’épuiser jamais. — Le don de nature se constate et ne s’analyse guère. […] Quelle que fût la valeur des siennes, elle y croyait fortement, elle les prenait fort au sérieux ; elle ne permettait pas qu’en quelque milieu que ce fût, sceptique ou gouailleur, on en plaisantât ; elle y subordonnait instinctivement la meilleure partie d’elle-même, son art.
On dit ma petite pension supprimée, mais je n’ai pas le temps de penser à cela : ce Serait interrompre la plus tendre admiration qu’il soit permis à une âme de ressentir.
Quelques critiques insistent avant tout et préférablement sur l’aspect idéal et pur de l’art grec, sur la beauté dont il donne le suprême exemple ; il est permis de ne pas moins insister sur la simplicité inséparable et la vérité qui en sont le fond et l’accompagnement, sur cette naïveté dans le sentiment et dans l’expression, qui se joint si bien à la grâce et qui ajoute aussi au pathétique et à la grandeur.
M’est-il permis de dire que je crois qu’après examen attentif personne n’hésitera ?
On faisait de cette raison un être à part, subsistant par lui-même, séparé de la matière, logé par miracle dans un corps, n’ayant nulle puissance sur ce corps, ne lui imprimant des impulsions et ne recevant de lui des impressions que par l’intermédiaire d’un Dieu appelé d’en haut tout exprès pour leur permettre d’agir l’un sur l’autre.
Voilà David, ou plutôt voilà le cœur humain avec toutes les notes que Dieu a permis de rendre sur la terre à cet instrument de douleur, de larmes, de joie ou d’adoration !
Il est loisible à un rhéteur de débiter de pareilles doctrines, il n’est pas permis à une nation d’être sophiste.
Je lui écrivis ; elle me répondit que, sur le point de se consacrer à Dieu, il ne lui était pas permis de donner une pensée au monde ; que, si je l’aimais, j’éviterais de l’accabler de ma douleur.
Mais je rajeunirai complètement l’orthographe, et d’autre part je conserverai tous les archaïsmes, toutes les constructions insolites qui me permettront de rendre fidèlement l’original sans nuire à la clarté.
Si bien qu’en cet âge de trouble et de misère, l’Université, sous son vêtement ecclésiastique, sous les privilèges de ses clercs et de ses docteurs, abritera la raison indépendante, pour lui permettre d’atteindre le temps où elle pourra jeter bas la défroque scolastique et se risquer hors de la rue du Fouarre ou du Clos-Bruneau.
Dans leur défaite, les légitimistes avaient retrouvé la largeur de leur principe, qui leur permettait, contre la bourgeoisie triomphante, de se faire les défenseurs de la liberté, du peuple, de tout ce qu’enfin jadis leurs adversaires défendaient contre eux.
Car, en permettant d’aimer Dieu déraisonnablement, comme on aime les créatures, elle résout toutes les difficultés qui naissent dans notre esprit du spectacle de l’univers.
Elle me rendait cela par quelque poésie anglaise, par quelque pièce légèrement puritaine de William Cowper qu’elle me traduisait, ou mieux par quelque prière d’elle-même et de son pieux album qu’elle me permettait de lire… » Sainte-Beuve, nous dit l’auteur des Mémoires, était le contraire d’un dandy : il se rapprochait précisément des deux dames Valmore par son peu de respect de la mode et son insouciance de la tenue.
En écrivant Esther et Athalie, il ne flattait pas une mode, il ne faisait pas sa cour à la religion ; c’est la religion elle-même qui demandait au plus humble de ses fidèles de lui consacrer ses grands talents, et qui lui permettait de purifier sa gloire en y ajoutant.
On y lisait en toutes lettres : « Aime-moi, et ne t’afflige pas si quelque autre me possède. » Ce qui choquerait plus encore si l’émotion, à ce moment palpitant du drame, vous permettait de juger, c’est le moyen qu’emploie Marguerite pour tenir la promesse qu’elle a faite à M.
Enfin sa maladie de perdre les jeunes femmes est tellement connue, que son neveu, quelque insistance qu’y mette sa tante, ne permet jamais à sa femme d’y coucher, et quand elle lui propose une promenade, il met de suite ses gants, pour être en tiers entre elles deux.
Mais en permettant aux poètes d’y mêler l’aventure de Plexippe et de Toxée, on a tout perdu.
Seroit-il permis de le comparer au qu’il mourût ?