Le plus actif, le plus nécessaire et le plus méritant des cinq membres, vers cette époque du 18 fructidor et durant les vingt mois qui suivirent, celui qui représente du gouvernement directorial toute la partie bonne et honnête, de même que Barras en représente toute la partie cupide et honteuse, est La Révellière, au nom duquel se rattache, comme un ridicule, le souvenir des théophilanthropes, et dont jusqu’ici on s’est plu à nous faire une espèce d’abbé de Saint-Pierre, tour à tour occupé de sa botanique et de ses hymnes à l’Être suprême.
mon amie, ne faisons point de mal ; aimons-nous pour nous rendre meilleurs ; soyons-nous, comme nous l’avons toujours été, censeurs fidèles l’un à l’autre. » « Je disais autrefois à une femme que j’aimais et en qui je découvrais des défauts (madame de Puisieux) : Madame, prenez-y garde ; vous vous défigurez dans mon cœur : il y a là une image à laquelle vous ne ressemblez plus. » Dans une lettre, Diderot raconte comment il est tout occupé de la philosophie des Arabes, des Sarrasins et des Étrusques ; puis il s’écrie avec un élan de tendresse incomparable : « J’ai vu toute la sagesse des nations, et j’ai pensé qu’elle ne valait pas la douce folie que m’inspire mon amie, j’ai entendu leurs discours sublimes, et j’ai pensé qu’une parole de la bouche de mon amie porterait dans mon âme une émotion qu’ils ne me donneraient pas.
On y apprend, par exemple, que Jefferson n’a jamais entendu, dans les assemblées, Washington ni Franklin parler plus de dix minutes de suite et s’occuper d’autre chose que de la principale difficulté pour la résoudre.
Le fond de cet ouvrage, pour lequel il trouve la qualification de Mémoires trop ambitieuse, n’ayant jamais de son chef agi ni ordonné, et qu’il intitule simplement Témoignages historiques, ce fond se compose donc des principales affaires d’État qui l’ont occupé, depuis son entrée au ministère, dix jours après le 18 brumaire, jusqu’à la Restauration.
Occupé d’une Histoire du pouvoir législatif, qui va lui prendre plusieurs années, M.
Si nous voulons donner un nom à cette deuxième et petite famille de critiques moins occupés de ce qu’ils croient que de ce qu’ils ne croient pas, nous l’appellerons sans difficulté l’école critique proprement dite.
Il disputa, tracassa, plaida sur l’étiquette, les préséances, les titres, avec une passion puérile qui lassa jusqu’à Louis XIV. « M. de Saint-Simon, disait le roi, ne s’occupe que des rangs et de faire des procès à tout le monde. » C’était vrai : mais le grand roi avait tort de se plaindre.
C’est pour cette philosophie, cette rigueur et cet art, que nous accordons à Céard, sinon la place d’honneur qu’il occuperait, par moins de nonchalance ou d’exigence envers soi, du moins une place bien à lui entre nos maîtres.
Nonobstant cette renommée, il n’en est pas moins constant que ces trois poètes restent, dans leur essence, éminemment absolus et dignes par cela même de figurer dans la plaquette qui nous occupe.
Mais les sonnets de José-Maria de Heredia occupent, garnisons tenaces, toutes les sinécures et toutes les pensions.
Est-ce en les voyant se déchirer, se calomnier, se décrier les uns les autres, intriguer dans les Sociétés, pour persécuter leurs rivaux ou prôner leurs admirateurs & leurs disciples ; employer, pour se faire une réputation, un temps & des soins qui seroient plus utilement consacrés à perfectionner leurs Ouvrages ; se révolter contre les Critiques, & négliger des avis utiles ; repaître leur vanité de suffrages mendiés, sans s’occuper à en mériter de plus justes & de plus solides ; substituer à l’élévation des sentimens qui devroient être leur partage, les bassesses de l’artifice & de la flatterie, pour donner des appuis à leur vanité ?
Conduite, célébrée, occupée à Versailles, elle aurait pu descendre jusqu’au désir d’entrer à l’académie qui peut-être l’aurait refusée car volontiers Paris ne souscrit pas aux applaudissemens de Fontainebleau ; mais alors le blâme et les cris du monde courtisan seraient revenus sur la pauvre académie.
Il me semble que, quand on a la fantaisie d’occuper de sa personne un art imitatif, il faudrait avoir d’abord la vanité d’examiner ce que cet art en pourra faire, et si j’étais l’artiste et qu’on m’apportât un aussi plat visage, je tournerais tant, que je le ferais entendre, non à la façon du Puget ou de Falconnet, mais à la mienne, et le plat visage parti, je me frotterais les mains d’aise, et je me dirais à moi-même : dieu soit loué !
Vous ne serez peut-être pas fâché de connaître celui de Milot, et je vais vous le décrire. à droite, ce sont trois grands philistins, bien contrits, bien humiliés, l’un, les bras liés sur le dos ; un jeune israélite est occupé à lier les bras des deux autres.
Avec une vocation manifeste pour l’observation de la nature humaine, profonde et sincère, en dehors de toute mode et de tout costume, il s’est détourné de l’œuvre éternelle pour s’occuper des questions éphémères de son temps.
Pour déterminer l’époque et le lieu où naquirent ces idées, pour donner à leur histoire la certitude qu’elle doit tirer de la chronologie et de la géographie métaphysiques qui lui sont propres, la science nouvelle applique une Critique pareillement métaphysique aux fondateurs, aux auteurs des nations, antérieurs de plus de mille ans aux auteurs de livres, dont s’est occupé jusqu’ici la critique philologique.
C’est pour la fête du martyr, dont il occupait la chaire épiscopale, qu’il revint aux goûts poétiques de sa jeunesse, et exprima dans un des mètres d’Horace ces sentiments d’un ordre si nouveau.
parce qu’elle ne s’occupait plus que des mots. […] Madelon et La Vieille-Roche ont, après Germaine, occupé l’Europe. […] Nous n’avons pas à nous en occuper. […] La rumeur de la rue étourdissait la rêverie ; la politique, les systèmes, les utopies occupaient et passionnaient les imaginations, et les poëtes se taisaient, sachant qu’ils auraient chanté pour des sourds. […] Malgré les théories de Maxime Ducamp, la poésie s’occupe assez peu de l’époque où elle vit, et tourne encore la tête vers le passé au lieu de regarder vers l’avenir.
Le comte Tolstoï passe à côté de ce problème délicat, et, n’ayant analysé que superficiellement le phénomène qui l’occupe, il en donne une définition erronée. […] Seulement, on peut se demander si, dans l’enseignement public des arts, tel qu’il se fait, l’étude pratique des procédés n’occupe pas une place exagérée. […] Wagner occupe tout un chapitre de Qu’est-ce que l’Art ? […] Nietzsche était alors professeur à l’Université de Bâle, où il occupait la chaire de philologie classique. […] C’est pourquoi il est de la plus haute importance d’insister sur la place que le rythme occupe dans l’ordre des phénomènes constitutifs de la musique.
voilà un soleil qui est autrement occupé que celui de notre pâle été de l’an de grâce 1854 ! […] Jules Janin qui s’y connaît, — car il s’est beaucoup occupé de Voltaire dans le temps, — baptise le style de l’auteur un goupillon impitoyable. […] Théophile Gautier, Paul de Saint-Victor et Busquet, représentent en ce moment la presse française en Allemagne : qu’il me soit donc permis de m’occuper en passant du feuilleton d’Outre-Rhin, dans la personne du plus populaire des trois. […] Mais laissons en paix ces pauvres feuilletonistes, fort occupés en ce moment à conclure avec l’Opéra leur paix à tout prix. […] Il faut appliquer au critique du Pays (vers lequel, malgré tous ses défauts, je me sens pourtant irrésistiblement entraîné) le jugement de Rivarol sur l’abbé Delille, et dire de M. de Saint-Victor qu’il est si fort occupé du soin d’assurer un sort à chacune de ses phrases, qu’il n’a vraiment pas le loisir de songer à l’avenir de son feuilleton.
Dans la prochaine leçon nous nous occuperons des lois biologiques. […] Conformément à cette division, nous allons aujourd’hui étudier les rapports de la physiologie avec la physique ; et, dans la prochaine leçon, nous nous occuperons des rapports des espèces entre elles et de l’évolution. […] Eadem sunt omnia semper : telle était la devise de Lucrèce, soutenant que les dieux ne s’occupent pas du monde. […] Elle s’en tient au fait actuel et ne s’occupe ni des origines ni des possibilités à venir. […] Peut-on de même, en abordant l’étude de l’âme, annoncer qu’on ne s’occupera de rien de ce qui manifesterait une volonté libre ?
Observez dans toutes ses applications le travail de l’esprit humain depuis un siècle ; on dirait d’une légion d’ouvriers, occupée à retourner, pour la replacer sur sa base, une énorme pyramide qui portait sur sa pointe. […] Si l’on classe les langues indo-européennes d’après leur ordre de parenté avec le sanskrit, les idiomes slaves occuperont une place à part, plus rapprochée que les autres de la langue mère, ou de la langue sœur. […] On le vit un jour, à Moscou, en plein théâtre, dans un accès de jalousie, mordre à l’épaule la femme du gouverneur général, la comtesse Z…, dont il était alors occupé. […] Certes, il serait souverainement injuste de voir en lui un imitateur servile, comme ceux qui nous ont occupé jusqu’ici. […] Il est venu avec sa dame, Yuzicée : celle-ci fort occupée à regarder si quelqu’un ne tache pas sa robe de soie.
Les effets sont continués au-delà du vraisemblable, dans l’unique but d’occuper toute la scène et de forcer les applaudissements. […] Elle est maigre, et les chroniqueurs, aidés des reporters, font d’elle un phénomène qui occupe l’Europe. […] Elle est trop occupée, selon lui, et c’est pourquoi elle a fait manquer à Londres une matinée, scandale énorme qui a occupé toute la presse. […] Cette œuvre peut soulever en moi les plus vives objections, elle n’en est pas moins du monde de ma pensée, elle m’occupe et me passionne. […] Comment la statistique ne s’est-elle pas occupée encore de relever le nombre de pièces où l’on prononce le nom de Mazarin ?
Ce qui m’étonne le plus, c’est que, une fois converti, on le mette dehors avec vingt francs dans la main et sans plus s’occuper de lui. […] Cependant, ces dames s’occupent de lui, lui cherchent une situation. […] Visiblement, il est fier d’avoir été secrétaire d’ambassade (car il en faisait les fonctions), d’avoir un jour occupé un poste honorable, officiel, dans la société régulière. […] Ces dames faisaient d’ailleurs des cadeaux à Thérèse, et auraient été charmées de s’occuper des enfants. […] On s’occupait de plus en plus, depuis une soixantaine d’années, des choses de l’éducation.
pour moi, les soins bienveillants des « repos », des « rendez-vous » et des « rêves » m’occuperont assez. […] Des bergers et des bergères, hauts comme le doigt, occupaient les abords de la grotte. […] Jules Lemaître s’occupe tous les lundis avec une grâce diabolique. […] Jules Lemaître s’occupe même de théâtre dans ses feuilletons dramatiques et M. […] Jules Lemaître s’occupe de bien autre chose dans ces études si diverses et toujours nouvelles, ou plutôt il ne s’y occupe que d’une seule chose, qui est l’âme humaine.
Cela, c’est une autre affaire, dont nous pourrons avoir à nous occuper. […] Et quelle apparence de leur donner d’autres intérêts que cette fameuse haine qui les occupait tout entiers ? […] Par eux seuls en tous lieux la scène est occupée. […] Il était, bien entendu, le principal acteur et le seul dont on s’occupât. […] Car, enfin, remarquez-vous la différence, au point de vue qui nous occupe, entre le théâtre d’imagination et le théâtre réaliste ?
Et, lorsque les ignorants occupent, dans une société, la situation si avantageuse qu’ils ont dans la nôtre, le mandarin n’est pas méprisable. […] René Perrout peint l’un de ses quadri, les autres ne l’occupent guère. […] De Tilly-sur-Seulles et de la compagnie de Vintras, les trois Baillard sont revenus à leur village lorrain, tout occupés, tout infatués de surnaturel. […] La vie effarée par le voisinage de la mort : cette vision de la vie occupe tous les premiers ouvrages de M. […] Mais enfin, sentiments, amitiés ou haines qui l’occupent, — et voire le préoccupent, — il ne dissimule rien.
Cependant j’aime encore mieux croire que, tout occupé du plaisir de suivre son raisonnement (ce qui est un des plus vifs plaisirs qu’il y ait au monde), il en aura dit un peu plus qu’il n’en pensait. […] Mais c’est peut-être aussi que le roman n’avait pas conquis le droit de s’occuper d’une petite lingère et d’une maîtresse d’hôtel, ou, si l’on aime mieux, le droit d’égaler la diversité de ses peintures à la diversité des manifestations de la vie. […] Et si le livre enfin est placé dans le rang qu’il occupe, il ne faut pas dire : c’est surtout, il faut dire que c’est uniquement au caractère du malheureux chevalier qu’il le doit. […] À dater de ce jour, l’aventure, destituée de la place qu’elle avait occupée jusqu’alors, cesse d’être le principal élément d’intérêt du récit. […] Ils occupent l’un et l’autre dans l’histoire du roman français une place considérable, — je crois pouvoir même dire bien plus considérable que Le Sage et que Marivaux.
Sans nous attarder aux brillantes tentatives du xviie et du xviiie siècle, et tout en donnant cette opinion de Voltaire qui veut que « les vers soient tellement faits que le lecteur ne s’aperçoive pas qu’on a été occupé de la rime », rappelons que Fabre d’Olivet, au commencement de ce siècle, s’éleva contre les ennemis de la rime, déclarant que « tout le mal que l’on dit d’elle n’est vrai qu’entre les mains d’un homme sans génie ou qui plaint sa peine », ce qui n’empêchera pas Mistral de nous donner une merveilleuse épopée et quelques poètes contemporains de mener bataille contre la rime. […] nous sommes à une époque de transition, on est las de suivre toujours la même voie, on veut du nouveau ; peut-être de cette juvénile fermentation sortira-t-il quelque chose de bon… Malheureusement, il est trop de mode de s’occuper des étrangers et non de nous ; je ne dis pas cela pour Mistral que j’aime beaucoup, qui est vraiment un grand et noble fils de France et dont la langue est le trait d’union entre le latin et la nôtre. […] D’autre part, ce serait inutile, car j’ai eu déjà l’occasion de manifester mon opinion sur la crise littéraire qui vous occupe, dans une brochure intitulée Réflexions sur l’Art des vers, que j’ai publiée, il y a trois ans, chez Lemerre. […] Bauër, Anatole France, etc., et nous causons et, tout de suite, Mme Marie Krysinska affirme hautement son indépendance puis elle dit : « Au fond, pourquoi s’occuper de Mistral ? […] Cher monsieur, Excusez-moi, j’étais fort occupé, depuis deux mois ; et maintenant je me repose en parcourant le monde à bicyclette.
Comme je savais qu’il se tient, dans les plus grands détails, au courant des affaires de l’État et de celles de l’armée, et que je voyais sa vie occupée et agitée, je ne pouvais comprendre qu’il trouvât encore du temps pour lire nos romans français. […] Mais nos députés, nos économistes, nos ministres des finances et autres ont bien le temps de s’occuper de ces petites choses ! […] Leurs Altesses Impériales occupaient les loisirs que leur laissaient les fêtes et les visites aux monuments de la ville, en causeries avec les artistes, les écrivains et les savants, Beaumarchais leur lut en manuscrit son Mariage de Figaro, qui faisait en ce moment beaucoup de bruit. […] Tous les plus beaux hommes en grande tenue, tous les plus beaux chevaux de l’Europe, étaient là réunis sous nos yeux, autour du point culminant que nous occupions. […] Paul Mimande connaît à fond nos colonies pénitentiaires et, dans ce volume aussi sérieusement pensé que légèrement écrit, ceux qui s’occupent du relèvement moral des condamnés trouveront d’utiles renseignements et aussi de sages conseils.
L’amour de l’étude, les tendres soins qu’il rendait à sa mère, qui était en même temps son univers, des promenades dans la campagne, des lectures, les semences et les récoltes de ses champs, remplissaient le reste ; de grandes espérances de célébrité littéraire occupaient ses rêves. […] * * * « Non moins belle apparut, mais non moins incertaine, De l’Ange ténébreux la forme encor lointaine, Et des enchantements non moins délicieux De la Vierge céleste occupèrent les yeux. […] Rien ne leur a été inutile : il semble que, dans leur amour d’une aussi belle patrie, seule province de France que n’occupa jamais l’étranger, ils n’aient pas voulu perdre le moindre espace de son terrain, le plus léger grain de son sable. […] Il s’occupait beaucoup ce jour-là de hâter le dîner, et commandait à tous les gens du château, vêtus de noir comme lui.
Il arrive ainsi qu’une série secondaire d’images et d’actes corrélatifs se développe automatiquement, au milieu de ma conscience non pas vide, mais très pleine et presque tout entière occupée par d’autres idées. […] À l’état normal, l’idée qui occupe le foyer visuel de la conscience est entourée d’une foule d’autres idées subconscientes que la volonté éveillée sent sous sa domination, toutes prêtes à paraître ; la relation de l’idée dominante avec l’ensemble des autres idées n’est pas suspendue. […] Nous sommes loin, d’ailleurs, de nier la désagrégation de l’idée du moi sous l’influence de l’hystérie, de la folie, de l’hypnotisme, mais occupons-nous d’abord des cas moins extraordinaires. […] Ces images occupent les mêmes parties centrales du cerveau que les sensations elles-mêmes.
Mais il semble que, de plus en plus, sauf en de rares périodiques, la critique ait pris le parti de ne s’occuper que de la mode, quand encore elle s’en tient là. […] Remy de Gourmont donne la sensation d’une pensée solide, mais il ne s’est guère occupé avec méthode que de grammaire et de linguistique. […] Aussi est-ce chez eux qu’on trouverait le plus de lumière sur les problèmes qui nous occupent. […] Il est temps de tenir pour mort ce fantôme obsédant, et de ne plus nous en occuper au moins dans la spéculation intellectuelle, pour que nous puissions aborder vraiment à fond les problèmes qui n’ont été jusqu’ici que dégrossis par ceux-là mêmes à qui nous devons le plus de reconnaissance.
— Charles Coran est un poëte qui appartient à la famille de ceux dont je m’occupe aujourd’hui, et auxquels la nouvelle Anthologie a fait une place : c’est un poëte délicat.
La marquise de Prie occupée à brûler les billets galants dont on l’assiège, et plaignant ce bon duc de Richelieu qui arrive sur le fait et lui rend à son tour la moitié de sa pièce : tout cela est engagé à merveille.
Un étranger, un Vénitien passe ; il s’occupe d’elle ; sans lui parler à peine, il l’entoure de ses soins comme de prestiges ; elle n’a guère vu encore que sa plume au vent et son manteau, que déjà elle l’aime, comme toute jeune femme, même la plus pudique, aimera, si elle n’y prend garde, le jeune étranger, est-ce moral ?
Les peuples du Nord sont moins occupés des plaisirs que de la douleur ; et leur imagination n’en est que plus féconde.
La poésie a presque seule occupé les esprits sous le règne voluptueux et despotique de Charles II ; et ce n’est que depuis 1688, depuis qu’une constitution stable a donné à l’Angleterre du repos et de la liberté, qu’on peut observer avec exactitude les effets constants d’un ordre de choses durable.
On s’est trop accoutumé à penser que les hommes du peuple bornaient leur ambition à la possession des biens physiques ; on les a vus passionnément attachés à la révolution, parce qu’elle leur donnait le plaisir de connaître les affaires, d’influer sur elles, de s’occuper de leurs succès ; toutes ces passions des hommes oisifs ont été découvertes par ceux qui n’avaient connu que le besoin du travail et le prix de son salaire : mais lorsque l’établissement d’un gouvernement quelconque, fait rentrer nécessairement les trois quarts de la société dans les occupations qui chaque jour assurent la subsistance du lendemain, lorsque le bouleversement d’une révolution n’offrira plus à chaque homme la chance d’obtenir tous les biens que l’opinion et l’industrie ont entassé depuis des siècles dans un Empire de vingt-cinq millions d’hommes ; quel trésor pourra-t-on ouvrir à l’espérance, qui se proportionne, comme la foi religieuse, aux désirs de tous ceux qui veulent y puiser ?
Elle avait trouvé si peu d’aide et de bienveillance dans les autres à son entrée dans la vie qu’elle s’est promis de s’occuper uniquement et le plus honnêtement possible de Mme de Maintenon.
Le duc d’Orléans, qui comptait Dumas parmi les commis aux écritures de sa maison, occupait la première galerie avec sa famille et ses amis.
Mais, dites-moi, vous êtes-vous occupée de ce que je vous avais priée de trouver pour ma fille ?
De ce moment, le théâtre italien prend aux yeux de l’histoire un intérêt d’une autre sorte ; mais il perd celui qu’il offrait pour le sujet qui nous occupe principalement ; ou plutôt la thèse se retourne pour ainsi dire : les Italiens nous imitèrent à leur tour.
À l’étranger on s’en occupe.
Prenez les mythologies, qui nous donnent la vraie mesure des besoins spirituels de l’homme ; elles s’ouvrent toute par une cosmogonie ; les mythes cosmologiques y occupent une place au moins aussi considérable que les mythes moraux et les théologoumènes.
On s’occupe de ( la langue.
Passons, et abordons la question de choses, car la frivole querelle des romantiques et des classiques n’est que la parodie d’une importante discussion qui occupe aujourd’hui les esprits judicieux et les âmes méditatives.
On y représente Abailard, occupé à leur plaire, méprisant toutes les bienséances, remplissant l’univers du bruit de ses amours.
Le systême de M. de Montcrif est opposé à celui de Despréaux, qui n’avoit rien tant à cœur que de voir ériger en auteurs classiques nos meilleurs écrivains, & qui vouloit que l’académie Françoise travaillât en conséquence, & s’occupât à les épurer de toutes les fautes de langage, à leur donner force de loi, à les empêcher de vieillir & de tomber journellement.
Après la mort de Monsieur de Molière, le Roi eut dessein de ne faire qu’une Troupe de celle qui venait de perdre son Illustre chef, et des Acteurs qui occupaient l’Hôtel de Bourgogne ; mais les divers intérêts des familles, des Comédies n’ayant pu s’accommoder, ils supplièrent sa Majesté d’avoir la bonté de laisser les Troupes séparées comme elles étaient, ce qui leur fut accordé ; à la réserve de la Salle du Palais Royal qui fut destinée pour la représentation des Opéras en Musique.
Cette couche à moitié ouverte, occupe le fond.
Nous n’avons point à expliquer ici les bienfaits de la première émancipation ; nous n’avons à nous occuper que de la seconde émancipation, pour laquelle l’esprit humain est encore dans le travail douloureux de la crise.
Catalogués et numérotés par leur date d’admission à l’Académie française, tous ces esprits, qui, dans les lettres, expriment ce que Napoléon appelait de la chair à canon dans la guerre, et forment, pour ainsi parler, l’humus d’une littérature, comme la masse des soldats tués forme celui des champs de bataille, tous ces esprits n’auraient pas l’honneur de la place qu’ils occupent au petit soleil du livre de Livet s’il s’agissait individuellement d’eux, au lieu du corps dont ils ont fait partie.
En effet, excepté ce grand comte de Clarendon, qui occupe dans l’histoire de son pays — dit Guizot — une place presque aussi large que Cromwell, tous les personnages que l’illustre historien évoque aux regards de notre esprit dans ses études biographiques sont des hommes morts à jamais dans le souvenir de ceux qui, comme la postérité prise en masse, ne voient et ne peuvent se soucier que des résultats généraux et des hommes qui les représentent.
Je crois, moi, pour mon compte, que la Révolution ne serait pas allée plus loin… ce jour-là, mais qu’elle aurait plus tard repris sa marche, parce qu’elle ne tenait pas uniquement aux fautes de ceux qui occupaient le pouvoir quand elle arriva.
Quoique l’auteur soit vivement hostile à l’un et à l’autre, et qu’il ne leur épargne ni ses indignations, ni ses mépris, cependant, il est, comme je l’ai dit, très occupé de l’obligation d’être juste.
Un dépisteur habile, on ne le nie point, mais qui, comme tous les dépisteurs, a pris souvent son nez pour la truffe, Victor Leclerc, a pu s’occuper de découvrir le journalisme au Moyen Âge, mais l’auteur de l’Histoire de la Presse n’en dit rien dans son introduction qu’un seul mot, en passant, avec une légèreté incrédule.
Si, selon lui, le Dieu philosophique n’est pas compréhensible même aux plus grands génies philosophiques, et si le Dieu de la révélation n’est pas digne d’occuper ces immenses esprits qui ne peuvent établir le leur par le raisonnement, eh bien !
Pour elle, il ne s’agissait que de déterminer, une fois pour toutes, la valeur littéraire d’un homme sur lequel on a brouillé le sens public, et de planter là le bon Gérard, — dont on nous a tant rebattu les oreilles, — pour s’occuper de Gérard l’écrivain, qui, comme écrivain, n’était pas si bon !
Mais je ne veux pas traiter la question de savoir lequel est, absolument, le premier de ces deux hommes, occupé uniquement que je suis de faire saillir les ressemblances de leur génie, ce qui suffira, du reste, encore, pour la gloire de celui qui n’est pas le premier des deux.
La place qu’occupe la fille en ces poésies tient autant, je le sais, à l’époque qu’au poète, mais qui ne s’élève pas au-dessus de son époque n’est jamais un poète qu’à moitié.
Sans doute il comprenait avec raison sous cette dénomination les vagabonds sans lois et sans culte qui, pour échapper aux rixes continuelles de l’état bestial, cherchaient un asile dans les lieux forts occupés par les premières sociétés, faibles qu’ils étaient par leur isolement, et manquant de tous les biens que la civilisation assurait déjà aux hommes réunis par la religion.
Les démocraties sont bienveillantes pour les fils, les monarchies veulent que les pères soient occupés par l’amour de leurs enfants ; aussi les progrès de l’humanité ayant aboli le droit barbare des premiers pères de familles sur la personne de leurs fils, les Empereurs voulurent abolir aussi le droit qu’ils conservaient sur leurs acquêts, et introduisirent d’abord le peculium castrense, pour inviter les fils de famille au service militaire ; puis ils en étendirent les avantages au peculium quasi castrense, pour les inviter à entrer dans le service du palais ; enfin pour contenter les fils qui n’étaient ni soldats ni lettrés, ils introduisirent le peculium adventitium.
La « faculté maîtresse » n’y occupe pas une place égale. […] À en juger par ses récits, le désir charnel occupe incessamment les hommes, et, tout compte fait, sa satisfaction reste à peu près l’unique affaire de la vie. […] Mais bien davantage que le lieu, les habitants, nos semblables, doivent nous occuper. […] C’est la maladie du siècle, assez grave pour que charlatans et médecins s’en occupent. […] Pouvoir prochain, grâce suffisante, que vous occupez peu ce monde de fanfreluches !
Gay-Lussac et Berzélius s’en étaient occupés, sans démêler sa loi. […] Il est occupé à la prendre à la chute du toit pour gagner une chasse. […] Il les imagine dans des fêtes, « occupés à ajuster leurs pas à la cadence d’un air, ou à placer adroitement une barre. » Médite-t-il sur l’origine de la propriété ? […] Il venait de céder à Honoré Champion la boutique de librairie qu’il occupait, sur le quai Voltaire, depuis le commencement de la monarchie de Juillet. […] Celle du père, de ce François Roquevillard que le début du roman nous montre occupé à surveiller la vendange dans le domaine héréditaire.
Ils mirent en avant, dit-il encore, comme un principe d’économie politique, cette curieuse idée qu’il faut accorder aux gens le droit de s’occuper eux-mêmes de leurs affaires ! […] Il occupe une place à part, et la valeur principale de son œuvre est dans ce qu’il prophétise, non dans ce qu’il accomplit. […] L’art s’occupe des apparences, et l’œil de l’homme qui contemple la Nature, et devons-nous dire, la vision de l’artiste, nous importe bien plus que l’objet sur lequel il est dirigé. […] Ils peuvent rendre le pays ingouvernable et occuper une armée anglaise exclusivement à les surveiller. […] Puis, il devint révolutionnaire et panthéiste, et prit à partie les gens qui occupent de hautes situations tant au ciel que sur terre.
Il s’occupe d’améliorer le régime de l’impôt sur le revenu pour les écrivains. […] Un intrigant est peut-être même plus apte qu’un autre à occuper efficacement ces postes d’utilité pratique. […] Bourget le nie et demande qu’on ne s’occupe que des œuvres.
Ce keepsake est doré sur tranches, brodé de fleurs et d’ornements, paré, soyeux, rempli de délicates figures toujours fines et toujours correctes, qu’on dirait esquissées à la volée, et qui pourtant sont tracées avec réflexion sur le vélin blanc que leur contour effleure, toutes choisies pour reposer et pour occuper les molles mains blanches d’une jeune mariée ou d’une jeune fille. […] Il se promenait dans la nature et dans l’histoire, sans parti pris, sans passion âpre, occupé à sentir, à goûter, à cueillir partout, dans les jardinières des salons comme sur la haie des cottages, les fleurs rares ou champêtres dont le parfum ou l’éclat pouvait le charmer ou l’amuser. […] Sans doute son esprit est cultivé et occupé ; il est instruit, il sait plusieurs langues, il a voyagé, il est curieux de tous les renseignements précis, il est tenu au courant par ses journaux de toutes les idées et de toutes les découvertes nouvelles.
Les premiers chefs et les premiers sages chinois, pendant qu’ils sont occupés à faire écouler les eaux de leur déluge des basses terres de leur empire, apparaissent dès le premier jour des livres à la main. […] En cela, comme en toute autre chose, il n’innovait pas ; il ne faisait que rappeler plus strictement et plus éloquemment ses compatriotes à la pure et antique doctrine des Kings ou livres sacrés, qu’il s’occupait déjà à exhumer et à commenter pour la Chine. […] Il n’est occupé soir et matin que de son perfectionnement moral et politique par l’acquisition de quelque vertu ou de quelque connaissance spéciale qui lui manque, non pas pour s’en parer, mais pour les communiquer à ceux qui dépendent de lui.