Quand elle meurt au seuil de la chambre papale, cette femme infortunée, Rome meurt en elle à nouveau. […] Le dieu des amants les fait mourir après la première nuit d’amour. […] Dis : maintenant je vis et je meurs. […] Il finit par se battre en duel et meurt des suites de sa blessure. […] L’art pour l’art se meurt.
Ce bon géant mourut à quarante ans, fort malheureux. […] Sa félicité est morte avec Elvire. […] Parfois, des récits hâtifs nous apprennent que, si l’on vit très mal de ces besognes, on en meurt très bien. […] L’enfant meurt… Lisez le reste. […] Il mourut, après six ans de règne, d’une mort prématurée et mystérieuse.
« — Une femme est morte à cause de vous ? […] Est-ce qu’il voudrait encore mourir avec moi ?” […] C’était de nouveau l’aimé qu’elle voyait mourir, là, devant elle. […] » Elle meurt. […] Une fourmi isolée n’est point, puisqu’elle meurt aussitôt.
Mais Boileau, plus habile, ne mourut pas en 1673 comme Molière, il ne mourut pas en 1699 comme Racine : il sut durer. […] Ils mourraient de faim avant d’être philosophes. […] Je suis tenté d’aller mourir dans une terre où les hommes soient moins injustes. […] Car ce fut sa suprême habileté que de mourir à temps. […] voulez-vous donc me faire mourir de plaisir ?
Depuis vingt-quatre heures le malheureux jeune homme n’avait pris aucune nourriture, et avait résolu de mourir. […] c’est, que, quand on meurt pour son pays, on n’a rien à se reprocher. […] Le jeune enfant, ayant répondu par le cri de Vive la république, mourut sous les baïonnettes des Vendéens. […] Guérin exposa la scène de Marcus Sextus revenant d’exil, trouvant sa femme morte et sa fille plongée dans la douleur. […] Mme la comtesse d’Albany mourut à Florence en 1825.
Vous pouvez aimer votre vieux jardinier, sans être capable d’écrire ces simples mots : « Maître Paul vient de mourir ; notre jardin en est tout triste ».
Le Florentin éphèbe a des faiblesses fortes, Le Sphinx du Danemark meurt sous un sort félon ; Un sinistre palais du lugubre salon Sur le blond fils de l’Aigle a refermé ses portes.
Ces R et ces consonances en (ôn), dont le vers est rempli, imitent le roulement de la foudre, interrompu par des espèces de silence, ῶν, τὲ, θε, ῶν, τὲ : c’est ainsi que la voix du ciel, dans une tempête, meurt et renaît tour à tour dans la profondeur des bois.
— Mais je vieillis, le courage et les forces s’usent ; vous ne savez pas ce qu’il en coûte à un homme malade, qui est presque découragé, de reprendre la plume et de donner jusqu’à son dernier jour, d’un côté quelques gouttes d’encre, de l’autre côté quelques gouttes de vie à ses abonnés ; il faut se dire tous les matins : levons-nous et travaillons, car peu importe que je meure aujourd’hui ; ce que j’aurai gagné, salaire de plus de ma journée, autant de moins qui me suivra dans un autre monde. […] Trop honnête pour défendre la Montagne, trop ami de l’ordre pour attaquer l’Empire, respectant trop mon passé pour me démentir, travaillant en paix pour tirer mes braves créanciers des pertes où ils s’étaient généreusement jetés pour moi, je croyais mon œuvre accomplie dans deux ans, quand des accidents d’affaires nous rejettent entre les écueils d’où le ciel nous sauvera peut-être encore, ou bien nous mourrons insolvables, non faute de travail, mais faute de bonne fortune, Dieu le sait ; je suis en ce moment dans sa main, résigné à tout, excepté à la ruine du dernier de mes braves amis. […] — Il y a plusieurs années que nous sommes à Saint-Point, répondirent-elles ; seulement, nous ne pouvons pas venir souvent jusqu’ici, parce que c’est trop loin et trop haut ; madame de Lamartine qui élevait elle-même les cent petites filles de la paroisse, se sentant mourir, voulut que sa bienfaisance ne mourût pas avec elle ; elle nous donna alors une très-jolie maison que vous verrez tout à l’heure sur la terrasse du château, non loin de l’église, et nous y installa pour instruire les enfants de Saint-Point, et pour aller porter des secours et des consolations à tous les malades de la paroisse.
Boileau, sur le point de mourir, entend lire une tragédie de Crébillon père et il s’écrie épouvanté : « Les Pradon étaient des soleils auprès de ces gens-là. » Voltaire écrira plus tard, frappé de cette stérilité soudaine : « La nature fatiguée après avoir produit tant de beaux génies sembla vouloir se reposer. » Et ce ne sont pas seulement les œuvres qui sont moins nombreuses, les grands hommes qui sont plus petits ; il y a aussi un changement profond dans l’esprit qui anime les auteurs. […] Comme il ferait bon y vivre et même y mourir ! […] Que l’amant meure d’amour… plusieurs fois et envoie à son amante ces adieux éplorés : « Dites-lui que mon dernier soupir sera pour elle, qu’en expirant je prononcerai son nom, que son image adorée me suivra jusque dans la tombe. », ce qui n’est pas trop mal rédigé pour un berger : Que des torrents de larmes arrosent les prairies et gonflent les ruisseaux ; car, comme le dit un poète compatissant : Ainsi toujours les cœurs sensibles Sont nés pour être malheureux. […] Celui qui veut demeurer artiste en dépit de tout est apprécié d’une petite élite ; mais, à moins d’une chance Ou d’un talent extraordinaire, il se condamne à une demi-obscurité qui a pour conséquence une certaine médiocrité de vie ; il n’est pas coté sur la place : il est dédaigné des libraires et des éditeurs ; il est même en danger de mourir de faim, s’il n’a pas une autre source de revenus.
Tous meurent d’inanition. […] La suite de l’œuvre est pour le moins égale à ce qui précède, et le troisième acte, en particulier, rempli tout entier par les plaintes et les élans de Tristan qui va mourir, est d’une conception tellement puissante, si riche en traits de génie, en combinaisons merveilleuses, qu’il en perd toute monotonie et vous étreint d’une angoisse inexprimable. Les appels douloureux de Tristan, son retour attendri sur sa jeunesse, alors que le chalumeau du pâtre fait entendre le même chant plaintif qu’au jour où mourut son père ; et les rudes consolations de Kurwenal, et l’affolement d’amour, les sursauts terribles de passion qui secouent le malheureux dès qu’on signale en merle vaisseau qui ramène Iseult ; et son dernier cri d’amour en la voyant, et la transfiguration d’Iseult, « se fondant dans les grandes ondes de l’océan de délices, dans la sonore harmonie des vagues de parfums, dans l’haleine infinie de l’âme universelle » ; de ces divers éléments réunis, Wagner a su former un tout poétique et musical d’une profondeur d’accent et d’une force d’étreinte incomparables. […] Par malheur, il mourut trois représentations plus tard, soit six semaines après sa prise de rôle.
Il leur jette son thyrse comme un mouchoir de sultan, puis les délaisse ou les brise : beaucoup meurent de ses amours orageux. […] Il mourait, mais ressuscitait sous le ciel doux de l’automne, lorsque son sang grossissant les fleuves avait fertilisé le sol desséché. […] La chasseresse relança sur Adonis le sanglier du Liban : « Sa cuisse blanche fut frappée d’une dent blanche. » On le voit, dans la délicieuse élégie de Bion, enveloppé par les bras de Cypris en pleurs, « qui crie à pleine voix, redemandant l’époux assyrien, appelant le jeune homme ». — « Il respire à peine, et le sang noir coule sur sa chair de neige, et ses yeux s’éteignent sous ses sourcils, et la couleur de ses lèvres disparaît, et avec elle meurt le baiser auquel Cypris ne veut point renoncer, car le baiser de celui qui ne vit plus est doux encore à Cypris. » L’anémone naît des larmes de la déesse, le sang d’Adonis empourpre les roses. […] … Tes parfums sont agréables à respirer, ton nom est comme l’huile répandue ; c’est pourquoi les jeunes femmes t’aiment… Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe suspendu entre mes seins… L’odeur de ses vêtements est comme l’odeur du Liban… Fortifiez-moi avec des raisins, soutenez-moi avec des oranges, car je ne meurs d’amour », Les Adonies répétèrent les fêtes de Byblos, adoucies et enrichies par le goût attique : Cypris vint, à son tour, comme sa sœur de Syrie, prendre entre ses bras le corps de « l’Époux » : mais, au lieu de l’étreinte furieuse d’Astarté, c’était un enlacement plein de grâce.
Il parle, les yeux demi-fermés, avec toutes sortes d’expressions chatte, passant sur sa physionomie qui fait la morte, sur cette chair qui a pris le beau et chaud culottage de la chair d’un syndic de Rembrandt, et quand sa parole s’anime, il y a sur son front un étrange tressautement de la ligne de ses cheveux blancs, qui monte et redescend. […] Il devait mourir. […] » Mercredi 12 avril Je suis tellement souffrant, en cette fin de mars et ce commencement d’avril, je me sens si près de mourir, tous les ans, pendant la semaine sainte, que parfois je me demande si la mort du Christ n’est pas une allégorie, et si la Passion, avec ses racontars légendaires, n’est pas une personnification, à la manière antique, de l’influence homicide du vent du Nord-Est, sur le renouveau des corps et des êtres. […] Avec cette voix étoupée, cette voix morte qui ne fait pas de bruit, il lance ses ironiques petites phrases, terminées par un point d’interrogation de son malin petit œil.
Il y a encore des poètes, mais la poésie se meurt ; elle languit dans l’ingénieuse et stérile industrie du vers orné, ciselé et vide, ou dans l’exubérante fécondité de la description sans autre but et sans autre objet qu’elle-même, dans la mignardise de petits tableaux de genre où elle se tourmente à faire de la grâce, ou dans l’exaltation factice de passions imitées plutôt que ressenties. […] » — On sait ce qui reste du poème rêvé par André Chénier sur la nature vue à travers la science moderne : un amas de notes où se marque le plan qui va toujours grandissant dans la tôle du poète, où l’on sent partout, à travers une prodigieuse variété de lectures, de citations, de souvenirs, un souffle irrésistible qui les anime et les soulève, et sous ce souffle impérieux et fécond des germes qui ne demandent qu’à éclore, et parmi ces semences pressées de l’ouvrage futur, quelques-unes qui lèvent déjà, qui éclatent avant le temps, par une sorte d’impatience, produisant des fragments admirables, ou des vers d’une vitalité prématurée, de ces vers qui vivent, bien qu’isolés, d’une vie propre et qui entrent d’emblée dans la mémoire des hommes, où ils ne meurent plus. […] Meurent donc les vivants ! […] Mais nous sommes soumis à la loi de l’attraction qui nous fixe sur un sol déterminé ; les autres hommes nous disputent cette place ; il faut que chacun mesure à chacun l’espace qu’il occupera : Toujours d’un droit qui naît une liberté meurt.
Les vrais sorciers du temps des Guise, ce n’était pas les Ruggieri de Catherine, mais eux… Avec toute leur sorcellerie, ils n’eurent point la fortune de César, et aucun d’eux ne la mérita ; mais ils avaient quelque chose de la grâce, de la générosité et de la séduction de ce grand homme, — surtout celui qui mourut comme lui, ne pouvant croire, comme lui, qu’on osât le tuer ! […] Son fils Henri, dont Forneron, souvent très artiste (voir son portrait d’Élisabeth et surtout sa mort de Marie Stuart), écrit qu’il avait le charme et la témérité de Borgia, — un Borgia blond, « plus Italien que Lorrain, malgré ses cheveux d’or, plus paladin que général, plus conspirateur qu’homme d’État, et qui mourut d’une conspiration », — eut, par un hasard inouï de guerre, le bonheur de prendre à son père, par une blessure reçue à la même place, son fier surnom de Balafré. […] L’histoire de Forneron ne va pas même jusqu’à la dernière victoire de don Juan, qui mourut, non de celle-là, mais après la floraison de celle-là, en en laissant bien d’autres en boutons qui ne devaient jamais s’ouvrir sur la belle tige de sa jeunesse ! […] Il y a l’anarchie absolue, permanente et stupide, que Bonaparte n’étouffa même pas du premier coup sous son pouce d’Hercule, et, tout aussi général que l’anarchie, un cannibalisme monstrueux, ce cannibalisme qui ne meurt jamais et qui est toujours prêt à se lever dans le cœur philanthropique des hommes, pour leur démontrer le néant de ce qu’ils appellent « des civilisations !
On ne sait rien de la personne à laquelle il s’adressait alors, sinon qu’elle était bien plus jeune que lui ; il l’appelle une enfant : La vivacité de vos sentiments, des manières simples et naturelles, et un air de vérité, m’avaient fait croire que vous ne ressembliez point aux autres femmes, et je me flattais de retrouver en vous cette personne que j’ai tant aimée, et qui, toute morte qu’elle est depuis longtemps, n’a rien à me reprocher que la passion que j’ai eue pour vous ; je vois que je me suis trompé. […] À quatre-vingt-six ans, arrivé au terme, il écrivait : « Je sens que je suis usé : je tombe avec le soleil ; le soir je me trouve dans un état misérable ; le sommeil me redonne des forces, et le matin, en m’éveillant, je me porte bien. » — M. de Lassay mourut à Paris, le 21 février 1738. […] [NdA] Quand j’ai dit qu’on ne connaît pas la personne à qui ces lettres sont adressées, j’ai peut-être été trop circonspect ; je crois, si la discussion était convenable en pareil cas, qu’on pourrait montrer qu’elles sont probablement adressées à la marquise de Nesle, née de Coligny, qui mourut en 1693 dans sa vingt-sixième année : elle en aurait eu vingt-trois ou vingt-quatre au moment de cette liaison.
Persécuté à Lausanne, où il portait ombrage aux Bernois, il dut à la mère de Henri IV un asile en Béarn, où il mourut. […] Voici une pièce inédite adressée par lui à une personne amie : il était alors en Allemagne, où il mourut. […] Elle devrait suffire à faire vivre le nom de Frédéric Monneron, à l’empêcher de tout à fait mourir.
Le rôle du Christ appartenait comme de droit à un prêtre : c’est en cette qualité qu’à Metz (1437) le curé Nicole faillit mourir en l’arbre de la croix, pour y être resté pendu plusieurs heures de suite, récitant trois ou quatre cents vers dans son agonie. […] Ils mirent près d’un demi-siècle encore à mourir, mais ils moururent.
Jamais son amour-propre ne se consola de cette défaite : il couvrit mal son aigreur contre Bossuet, qui mourut trop tôt pour en sentir les effets. […] Il meurt le 11 mai 1696. […] Il mourut en 1715, le 7 janvier.
Dans le temps même que Calvin remportait ce dernier triomphe, il était atteint du mal dont il devait mourir. […] Il mourut le 27 mai 1564, « ayant vécu dit Théodore de Bèze, quant à cette vie mortelle, l’espace de cinquante-six ans moins un mois et treize jours, desquels il en avoit passé justement la moitié au saint ministère ; parlant et écrivant sans avoir rien changé, diminué ni ajouté à la doctrine qu’il avait annoncée dès le premier jour de son ministère, avec telle force de l’esprit de Dieu, que jamais méchant ne le put ouïr sans trembler, ni homme de bien sans l’aimer et l’honorer68. » § V. […] L’un d’eux, Castalion, poëte, orateur, théologien, linguiste, qui mourut, dit Montaigne, « en estat de n’avoir pas son saoul à manger », avait contredit Calvin sur le sens du Cantique des Cantiques.
De même, si l’on passe d’une époque à une autre, on voit, si l’on peut ainsi parler, des vertus qui meurent, répudiées et méprisées par les générations nouvelles avec autant d’énergie qu’elles étaient honorées et recherchées par les générations précédentes. […] Il a failli manquer à son serment ; il a un instant reculé d’un demi pied devant les infidèles et il ne veut pas mourir sans être absous de cette faute. […] Voltaire, lui, supprime Gusman, le mari, qui meurt en unissant ceux qu’il avait séparés de son vivant.
Ils sont bossus, les cimetières Des amants qu’elle a fait mourir ! […] On lui chercha et on lui trouva un père légal, dans la personne d’un certain marquis de Quansas, gentilhomme ruiné et taré, qui n’avait plus que son nom à vendre, et qui eut l’esprit de mourir, quelques mois après en avoir touché le prix. Le prince, devenu roi, adorait sa fille, mais il mourut subitement, sans avoir eu le temps de lui assurer une fortune.
Il en témoigne du regret, mais il ne ressentit jamais assez la honte de ses torts envers une faible et courageuse femme qui faillit en mourir sur le coup, et qui devint, à partir de là, une mère de charité et une sainte. […] Treize mois de Bastille, une carrière brisée, dix-sept ans d’un exil contraint, dix autres années d’un exil soi-disant volontaire, une disgrâce perpétuelle, dans laquelle il mourut en 1693, telles furent les suites de cette grave faute morale et littéraire, qui, par le malheur et les résultats, a fait comparer la destinée du pauvre Bussy à celle d’Ovide. […] Saint-Évremond avait le droit d’être sévère ; car, placé dans la même condition que Bussy et tombé dans une pareille disgrâce, il résista à la tentation d’un retour ; il vécut et mourut en philosophe.
Aucun son ne meurt en ces âmes sans avoir son écho harmonieux, aucune vague sans avoir son écume argentée. […] A sept ans et demi, elle perdit sa mère, qui avait voulu aller mourir à Metz au milieu de sa famille ; car, atteinte d’une maladie de poitrine incurable, cette femme de vertu ne s’abusa pas un moment sur son état, et se disposa à la mort avec calme, comme pour un voyage.
Ce sont des espèces de victimes publiques, des Prométhées dont le foie est rongé par une fatalité intestine ; tout l’enfantement de la société retentit en eux, et les déchire ; ils souffrent et meurent du mal dont l’humanité, qui ne meurt pas, guérit, et dont elle sort régénérée.
Rodolphe Topffer, ce romancier sensible et spirituel, ce dessinateur plein de naturel et d’originalité, dont les Nouvelles et les Voyages avaient obtenu, dans ces dernières années, tant de succès parmi nous, vient de mourir à Genève, après une longue et cruelle maladie, le 8 juin, à l’âge de quarante-sept ans… » Et, après quelques détails biographiques rapides, nous ajoutions : « Pendant assez longtemps le nom de M. […] Avant de partir, il eut la douleur de voir mourir sa mère.
Si la vie humaine n’avait d’autre horizon que de végéter d’une façon ou d’une autre ; si la société n’était qu’une agrégation d’êtres vivant chacun pour soi et subissant invariablement les mêmes vicissitudes ; s’il ne s’agissait que de naître, de vivre et de mourir d’une manière plus ou moins semblable, le seul parti à prendre serait d’endormir l’humanité et de subir patiemment cette vulgaire monotonie. […] L’espérance est de notre âge, et nous aimons mieux succomber dans la lutte que de mourir de froid ou de peur.
Le lac occupe une dépression de deux cents mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée 405, et participe ainsi des conditions torrides de la mer Morte 406. […] La dépression de la mer Morte est du double.
C’était là pourtant le centre de la vie juive, le point où il fallait vaincre ou mourir. […] Le village de Béthanie, en particulier 955, situé au sommet de la colline, sur le versant qui donne vers la mer Morte et le Jourdain, à une heure et demie de Jérusalem, était le lieu de prédilection de Jésus 956.
Elle mourut en 1685, âgée seulement de trente-quatre ans. […] Elle eut, après tout, de la justesse et de l’économie jusque dans la prodigalité de ses qualités et de ses dons ; elle ne se contenta pas d’avoir de l’esprit, elle l’aima chez les autres ; elle rechercha les lumières, chose alors nouvelle, et sut partout s’entourer d’un cercle d’hommes distingués ; elle vécut enfin et mourut comme une grande dame, tandis que la pauvre Sidonia, avec tout son esprit et ses grâces, a fini comme une aventurière.
je vous prends à témoin que, dans votre désastre, je n’ai reculé ni devant les traits des ennemis, ni devant aucun genre de danger, et que, si ma destinée l’eût voulu, j’étais digne de mourir avec vous. […] Aussi ce régiment fut-il le premier détruit ; déjà les soldats mouraient d’épuisement sur les routes.
Je mourrois s’il y avoit le moindre entre-deux entre toi & moi, entre nous & dieu. […] Bossuet, dont le triomphe parut plus humiliant que la défaite de son rival, mourut également dans son diocèse, avec la réputation d’un prélat zélé, laborieux & charitable.
I Quand Jules Janin mourut, je laissai passer les oraisons funèbres. […] Le génie de l’importunité vainquit… On fit à Janin l’aumône qu’il demandait, et cet homme obstinément heureux attendit d’être de l’Académie pour mourir… Ah !
Réimprimé même plusieurs fois, même avec éclat, un livre peut très bien mourir. […] Nous sommes encombrés de livres qui ont toutes les qualités de la jument de Roland, laquelle les avait toutes, mais qui était morte ; nous préférons tous les défauts, s’il les a tous, d’un livre qui vit.
L’espérance de cette gloire, l’orgueil, non plus de la beauté, mais du génie, éclate dans quelques vers d’une pièce perdue71 : « Morte, tu seras gisante », dit la Muse lesbienne à quelque femme ennemie ou rivale ; « il ne restera de toi nulle mémoire dans l’avenir ; car tu ne touches pas aux roses de la montagne des Piérides ; mais tu iras, obscure, visiter les demeures d’Adès, t’envolant sur le sol des aveugles morts. » Une autre fois, devant des femmes qui, riches et belles, semblaient enivrées de leur destinée, elle parut plus fière encore, en disant « que les Muses lui donnaient, à elle, le vrai bonheur et le seul digne d’envie ; car, même dans la mort, elle ne serait jamais oubliée ». […] Le témoignage s’en trouve dans cette anecdote du médecin Érasistrate surprenant la passion secrète du fils de Séleucus pour sa belle-mère Stratonice, par l’observation même des signes qu’avait sentis et marqués sur elle-même Sapho saisie d’amour : « Les symptômes, dit Plutarque, étaient les mêmes, la perte de la voix, l’expression des regards, la sueur brûlante, l’ataxie de la fièvre et le trouble dans les veines, enfin l’abattement de l’âme, l’abandon, la stupeur et la pâleur. » Telle est en effet, dans son expressive vérité, l’analyse médicale de cette ode profane, de ce crime élégant de la pensée dont Catulle avait égalé la force, mais non la grâce, et que voici, dans la lettre morte de la prose : « Il est pour moi égal aux dieux l’homme qui s’assied en face de toi et t’écoute doucement parler et doucement sourire.
On dit le Constitutionnel un peu déclinant à l’endroit des abonnés, et comme les propriétaires sont des gens riches et qui ne veulent rien perdre ni risquer, il pourrait bien, d’ici à un certain nombre de mois ou à un petit nombre d’années, s’en aller mourir de vieillesse.
. — Ce qui ne meurt pas (1884). — Les Vieilles Actrices, le Musée des Antiques (1884). — Les Ridicules du temps (1884). — Les Critiques ou les Juges jugés (1885). — Sensations d’art (1886). — Memoranda (1887). — Les Philosophes et les Écrivains religieux (1887). — Les Œuvres et les Hommes, seconde édition (1889 et années suivantes).
Van Bever Il mourut brusquement le 5 mai 1890, laissant, outre des poèmes en prose et des notations publiés dans divers périodiques, un drame inédit.
Il incline vers l’eau morte du souvenir le songe mélancolique de ses yeux ; mais parfois, levant vers les horizons prochains sa jeune tète volontaire, il éperd des mots d’espoir, de matin et de soleil.
Dans cette œuvre malheureusement parcimonieuse, de rares beautés s’imposent, parterre de fleurs qui s’inclinent à mourir et regrettent parmi les marbres d’automne une terre ensoleillée qu’elles n’ont point connue.
Il y a un an ou deux, l’on disait couramment et des hommes célèbres émettaient aux diners de La Plume que : « La critique serait morte si les rédacteurs des revues indépendantes ne tenaient haut et ferme, etc. » Or voici que M.
Cet enfant chéri d’Apollon, cet écrivain à la fois misanthrope, courtisan, épicurien & philosophe, mourut à l’âge de cinquante-sept ans.
Je meurs ; le voile tombe, un nouveau jour m’éclaire : Je ne me suis connu qu’au bout de ma carrière.
Au milieu l’on voit le monument d’une jeune fille morte à la fleur de son âge : c’est ce qu’on connoît par la statuë de cette fille couchée sur le tombeau à la maniere des anciens.
Grâce à cette faculté caméléonesque, que, de tous les penseurs dans l’art et dans l’humanité, Shakespeare eut au degré le plus incomparable, et que Walter Scott, son descendant en ligne directe, et Gœthe, son descendant en ligne collatérale, eurent tous les deux après lui, l’auteur du Prométhée put singer puissamment la vie de cette société morte, dont les beaux Vampires de la Renaissance avaient tari le cadavre de leurs lèvres brillantes et enivrées.
La pompe est morte ; l’art nouveau s’affine de sourires. […] Celui-ci naquit avec le monde, avec le monde il mourra. […] C’est à mourir de rire ! […] Sérieusement, Monsieur, le vers français vit d’équilibre, il meurt si l’on touche à sa parité. […] Jourdain : Belle Marquise, vos yeux me font mourir d’amour.
Rien ne mourra de nous, rien n’est futile et vain. […] Il sait qu’une idée offerte dans un mot abstrait est une idée morte. […] … Depuis ce jour-là, mon cœur saigne… » Il n’en mourra pas cependant, il nous fera mourir plus tard, sous un coup de foudre de son art. — Béguins d’une heure, amours d’amants, porte-monnaie et sentiment. […] Fleurs brûlantes où meurt sans trêve un cri suprême, Hardi ! […] Après avoir souffert d’un excès de naturalisme, nous manquâmes mourir d’un excès d’idéalisme.
— enthousiastes, pleins de foi et résolus à vaincre ou mourir dans la grande bataille littéraire qui allait se livrer. […] Chatterton, dès qu’il s’est décidé à mourir, redevient un homme et cesse d’être une abstraction. […] Toutes les natures étaient lancées à fond de train, et l’on se souciait peu de mourir, pourvu qu’on atteignît le but. […] Il obtint pourtant des succès qui promettaient un heureux avenir ; mais il mourut jeune encore, et n’ayant pas donné sa mesure. […] Il s’enveloppa d’ombre et de silence, puis mourut.
Vivre et mourir là ! […] — Elle est morte. […] Thérèse meurt en effet et, ce semble, presque tout de suite. […] Il ne l’aimerait que s’il la trouvait morte. […] Une pauvre veuve étant morte laissant deux orphelins en bas Âge, M.
» Il mourut peu de jours après, à trente-huit ans. […] Avec un courage et une probité admirables, il refusa toute grâce, n’accepta que du temps, se mit à l’œuvre le jour même, écrivit infatigablement, paya en quatre ans soixante-dix mille livres, épuisa son cerveau jusqu’à devenir paralytique et mourut à la peine. […] Puis les gentianes bigarrées et les hautes tulipes, — et les narcisses, les plus belles d’entre toutes les fleurs, — qui contemplent leurs yeux dans les enfoncements du fleuve, — jusqu’à ce qu’ils meurent de leur propre beauté trop aimée. […] Dans cet effort magnifique et insensé, les plus grands s’épuisent et meurent. […] Quelque temps avant sa mort, à vingt-neuf ans, il disait : « Si je mourais maintenant, j’aurais vécu autant que mon père. » 1232.
Dès l’instant où il meurt, […] des parents maladroits, idiots ou malveillants mettent la main sur sa dépouille, le prennent au collet, lui passent les menottes, emprisonnent sa pensée ». […] Est-ce l’écrivain qui est responsable si son correspondant meurt et si ses lettres passent alors de mains en mains ? […] Dès l’instant où il meurt, son esprit qui survit reste prisonnier, car être libre alors, pour lui, ce serait appartenir à la postérité. […] Il ne doit mourir que du heurt avec la réalité. […] Les poëtes sont nés pour mourir à l’hôpital et les prosateurs dans quelque autre sinécure un peu moins mal rétribuée.
L’équipage est massacré, puis les vainqueurs meurent de faim à bord du bâtiment qu’ils ne savent pas manœuvrer. […] Mathilde, sa maîtresse, en meurt de chagrin. […] » Et comme on comprend que les vers de Thomas Corneille ne fussent pas lettre morte pour le petit-fils de cet homme d’un si grand cœur, qui ne savait pas seulement mourir ! […] Et vous marchez au danger, vous voulez souffrir, vous savez mourir. […] L’essentiel en temps de guerre, ce n’est pas de survivre, mais, si l’on meurt, de mourir dans un acte de foi. » Et, au-dessous du portrait du plus jeune, se lisent ces autres lignes que cet enfant avait écrites, lui, à l’hôpital, avant de partir pour le front.
Tel écrivain mort d’hier est aussi vivant que tel qui ne mourra que demain.
Non, à coup sûr ; mais il n’a pas entièrement raison toutefois ; il l’a vue de trop loin, de même que ceux qui y vivent et meurent sans en sortir la voient de trop près.
En 1746, année de la naissance de madame de Genlis, mademoiselle Barbier était déjà morte, mais on la lisait encore.
Elle s’écoula presque tout entière en Avignon, comme on dit là-bas, où il était né et où il mourut, après y avoir vécu cinquante-sept ans (1829-1886)… Son œuvre offre partout la clarté native du génie latin.
Les trois pièces, l’Accusé, la Morte, Celles-là, réunies sous le nom d’Histoires tristes, nous révèlent en M.
JARDINS DE VILLEDIEU, [Marie-Catherine des] née à Alençon en 1632, morte en 1683.
Il s'ensuivroit de ce principe, qu'un tel sentiment, qu'on ne peut regarder que comme un amour-propre désordonné, seroit commun à tous les hommes, qu'il seroit le premier ressort de toutes leurs démarches, & qu'il ne pourroit jamais mourir qu'avec chacun de nous ; ce qui est démontré faux par expérience.
Perrault dit qu'il mourut de chagrin d'avoir déplu au Prince de Conti, dont il étoit Secrétaire.
Le nombre des personnages monta jusqu’à cinquante personnes ; mais Eschyle ayant fait paraître, dans un de ces chœurs, une troupe de furies qui parcouraient la scène avec des flambeaux allumés, ce spectacle fit tant d’impression que des enfants en moururent de frayeur, et que des femmes grosses accouchèrent avant terme.
Quant aux combats, ce qu’on a dit contre les anges de Milton peut se rétorquer contre les dieux d’Homère : de l’une et de l’autre part, ce sont des divinités pour lesquelles on ne peut craindre, puisqu’elles ne peuvent mourir.
Nous disions ici même, il y a peu de temps, que la philosophie, accablée sous ses fautes et sous ses excès, n’en pouvait plus, et nous nous demandions si la littérature, qui se débat encore, aurait le destin de la philosophie ; car, chez les peuples intellectuellement en décadence, l’imagination a la vie plus dure que les autres facultés, et elle est la dernière à mourir.
Taine meurt en situation de « réactionnaire ».
Elle rallume éternellement et sans se lasser, à la torche qui va mourir, une torche nouvelle et toute pareille. […] Il abjura prudemment et mourut, léguant à ses enfants une foi équivoque où l’amour de Genève le disputait à la crainte de Rome. […] Ils meurent, ils s’émiettent, ils se pétrifient, l’orage passé, sous une couche de silence, ils s’enfoncent lentement, ils descendent vers la géologie qu’ils vont devenir. […] Un paysan vint de soixante lieues, à cheval, lui demander « s’il n’y avait pas une somme d’argent de cachée dans la maison de son père, qui venait de mourir ». […] La raison n’y peut rien ; peut-être mourra-t-il un jour empoisonné par la ciguë de son triomphe ?
Ou bien est-ce seulement d’avoir vu mourir des armées, d’une façon plus théâtrale, dans les guerres de Bonaparte ? Non, la Révolution était déjà loin, quand M. de Norvins fit son poème ; et, quant aux guerres de Bonaparte, c’était déjà, disait-on, l’immortalité que d’y mourir. […] Figurez-vous que l’auteur est un tout jeune homme, Or n’est-il pas déjà beau qu’un tout jeune homme n’attende pas pour rimer que le général Foy meure, ou que Missolonghi succombe ? […] Ce qui est vrai de chaque nouveau livre est vrai de ceux qui les font : quand la province s’en occupe, ils sont morts à Paris, ou ils vont mourir. […] C’est par ce point que les poésies naissantes ressemblent aux poésies qui se meurent.
De même certaines pages d’une intéressante Psychologie de la nature morte, de M. […] Il fait de La Pénultième est morte un motif mystérieux de rêverie. […] qui passe pour le Qu’il mourût ! […] Le rejet Est morte s’est imposé immédiat et automatique. […] Elle s’est développée en jugement, tirant de son néant même cet attribut : Est morte.
« L’Étrangère », qu’il épousera si tard, quatre mois avant de mourir, le soutient de sa tendresse lointaine. […] Il va mourir. […] Sa mère meurt, et il s’en désespère. […] Quand il mourut, en 1865, ce fils, devenu fameux, l’évoquait « dépouillant des grammaires, la plume à la main, les commentant ». […] Je pense aux cheveux de la morte, Que le soleil venait dorer.
Montjoie, l’auteur des Quatre Espagnols, si oublié, ne prit que le temps d’y entrer, de s’en réjouir et d’y mourir. […] IV) il avait dit : « Il ne faut donc pas croupir dans l’erreur de ces foibles esprits qui s’imaginent que Rome sera toujours le siége des saints Pères, et Paris celui des rois de France. » Je trouve que, de nos jours, les sages eux-mêmes ne sont pas assez persuadés que de tels changements restent toujours possibles, et l’on met volontiers en avant un axiome de nouvelle formation, bien plus flatteur, qui est que les nations ne meurent pas. […] Il revenait de là, dégoûté de sa tentative, rappelé sans doute aussi par le mal du pays et par la perspective de jours meilleurs après les troubles civils apaisés, lorsqu’il fut pris de maladie et mourut en route, à Abbeville, le 29 juillet 1633, avant d’avoir pu revoir et embrasser ses amis. […] Je pense que j’en mourrai, si Dieu ne m’aide (25 novembre 1653). » — Les érudits composèrent à l’envi des vers latins sur la mort du confrère qui les avait si libéralement servis. […] Ayant recommencé à parler de cette grande roue des siècles qui fait paraître, mourir et renaître chacun à son tour sur le théâtre du monde, « si tant est que la terre ne tourne, dit-il (car il n’a garde d’en être tout à fait aussi sûr que Copernic et Galilée), au moins faut-il avouer que non-seulement les cieux, mais toutes choses, se virent et tournent à l’environ d’icelle. » Et citant Velleius Paterculus, lequel est avec Sénèque un vrai penseur moderne entre les anciens, il en vient à admirer la conjonction merveilleuse qui se fait à de certains moments, et la conspiration active de tous les esprits inventeurs et producteurs éclatant à la fois ; mais cela ne dure que peu ; la lumière, si pleine tout à l’heure, ne tarde pas à pâlir, l’éclipse recommence, l’éternel conflit de la civilisation et de la barbarie se perpétue : c’est toujours Castor et Pollux qui reparaissent sur la terre l’un après l’autre, ou plutôt c’est Atrée et Thyeste qui régnent successivement en frères peu amis.