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1790. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

J’en ai reconnu que j’avais entendues plusieurs fois dans plusieurs maisons… Oui !

1791. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Quand il se proposa de décrire une grande maison, il se posta devant la résidence princière de M. 

1792. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

« Le divin Alexandre, ayant incendié la ville de Cadmus, épargna tout à fait la maison de Pindare.

1793. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Il est, dans notre première moitié du xixe  siècle, comme dans une maison dont il ne connaît pas les êtres, et dans un costume qu’il n’était point fait pour porter. […] D’instinct, Stendhal est récalcitrant à la France, comme il l’a été à sa famille, et il serait désolé que l’on pût le soupçonner d’avoir subi l’influence du sol, d’avoir pris l’air de la maison. […] J’ai droit contre vous comme contre un voleur de ma maison, de mon jardin ou de mes meubles. […] Qu’est-ce qu’une jouissance en numéraire, une action sur une entreprise agricole ou industrielle, un coupon de grand livre, à côté du charme infini d’être maître dans sa maison et dans son champ, sous sa vigne et sous son figuier ?  […] « A un certain âge de la vie, si votre maison ne se peuple pas d’enfants, elle se remplit de manies et de vices. » — « Mûrir, mûrir !

1794. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Pour être si érudits nous savons tout de la vie, avant d’avoir vécu, et nous connaissons à merveille tout l’univers, malgré que nous n’ayons jamais dépassé le seuil ornementé de nos maisons, la barrière vermoulue de notre enclos. […] Chacun suit la route qui passe dans son village ; celui-ci va dans les cloîtres, cet autre dans les casernes, ce troisième sera cuistre dans les bibliothèques et ce quatrième courra les maisons de joie.

1795. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Il habitait juste en face des frères de Bure ses parents, et dans la même maison que sa grand-mère Mme Saugrain.

1796. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Jadis, enfant chéri, dans la maison d’un père Qui te regardait naître et grandir sous ses yeux, Tu pouvais sans péril, disciple curieux, Sur tout ce qui frappait ton enfance attentive Donner un libre essor à ta langue naïve.

1797. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

» VII Les soucis actifs de sa maison la submergent en l’absence de son père ; elle emploie et nourrit quarante ouvriers des champs.

1798. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

On peut estimer la hauteur totale, stipe et cime, à cent quatre-vingts ou deux cents pieds, et chacun de ces géants élève sa tiare de feuillage au-dessus des autres arbres de la forêt, comme une cathédrale fait de son dôme au-dessus des maisons de la ville.

1799. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

La Maison du berger 22.

1800. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

C’est ce coing qu’il s’était fait en son âme, et qu’il essayait de soustraire aux passions, à l’instar de sa maison de Montaigne, autre coing qu’il tâchait de mettre à l’abri de la tempête publique147.

1801. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Nous donnerons quelque idée du wagnérisme à Munich en publiant une semaine wagnérienne de la Lœwenbraeu-Keller ; parmi les trois ou quatre grandes brasseries ou cafés qui donnent chaque soir, à Munich, des concerts, nous avons pris les programmes de la brasserie de Lœwenbraeu, jour par jour, pendant la semaine que nous avons passée à Munich ; les programmes des autres maisons ressemblent à ceux là.

1802. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

De plus, l’« âme » est par définition un « être simple », et cet être prétendu simple devient par la mémoire une sorte de réceptacle et de magasin, comme celui que saint Augustin décrit éloquemment, ou l’on admet la présence « latente » des idées ; on introduit ainsi dans l’âme une multiplicité indéfinie d’images, on place en elle le pendant de toute la variété qui vient se peindre dans le cerveau : champs, maisons, villes, mers, ciel ; dès lors, à quoi bon surajouter à l’organisme vivant un être nouveau qui n’est que le double de cet organisme ?

1803. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Dans la collection je prends la raison la plus vraisemblable et, si l’on est surpris de me rencontrer, je réponds avec la plus grande sincérité : « On étouffait dans la maison ; j’ai voulu voir mes roses. » Encore bien moins l’hypnotisée sait-elle d’où lui vient l’idée d’aller trouver son docteur tel jour à telle heure précise ; cependant, en vertu d’une suggestion à longue échéance, elle y va et elle découvre à cette démarche les raisons les plus plausibles : — Il y a longtemps que je ne vous ai vu ; j’ai voulu vous demander de vos nouvelles, vous donner des miennes, vous consulter. — La suggestion hynoptique ne peut exciter à un acte sans susciter la tendance à expliquer cet acte par des raisons ; l’initiative du sujet trouve ensuite telles raisons déterminées.

1804. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Les ruines d’une maison Se peuvent réparer.

1805. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Villemain, si disert, du moins de renommée, n’a guère donné de vif et de montant aux petites rancunes et aux petites afflictions de la maison dont il fait partie : il est émoussé et il est triste.

1806. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Il est ensuite dans la circonstance piquante et exemplaire d’un homme, de révolution par les passions générales de son livre, par le tour d’esprit, par l’athéisme, frappant à coups redoublés le parti de la révolution et ses idées les plus chères, n’étant pas de la force de Samson et animé de l’esprit de Dieu, comme Samson ; mais n’en abattant pas moins la maison sur lui et les autres révolutionnaires.

1807. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Quand la maison sera bâtie, notre imagination la parcourra dans tous les sens et la reconstruira aussi bien en posant le toit d’abord, en y accrochant ensuite un à un les étages.

1808. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

De leur côté, des sacrificateurs et des devins, assiégeant les maisons des riches, leur persuadent que s’ils ont commis quelque faute, eux ou leurs ancêtres, elle peut être expiée par des sacrifices et des enchantements, par des fêtes et par des jeux, en vertu du pouvoir que les dieux leur ont donné. […] Si vous voyiez tous les objets du même genre qui existent dans l’univers, soit toutes les montagnes, toutes les maisons, tous les hommes, vous auriez de chacun de ces groupes d’objets une idée abstraite qui serait générale et même qui serait universelle. […] Socrate et Anytus sont créateurs de justice l’un autant que l’autre, l’un en la recevant dans sa maison, l’autre en lui bâtissant un pilori qui lui devient un piédestal ; l’un en la cultivant, l’autre en la persécutant ; tous deux en la faisant éclater. […] Et aussi l’amour de l’homme de haute stature pour la femme de petite taille, c’est l’amour de l’inconnu, l’amour de ce que l’on ne connaît pas, parce qu’on ne le trouve pas en soi ; l’amour de l’homme brun pour la femme blonde, de l’homme autoritaire pour la femme faible, de l’homme faible pour la femme volontaire, de l’homme timide et gauche pour la coquette, c’est une curiosité de l’inexploré, du nouveau, du dehors, de ce qu’on ne trouve pas dans sa maison, de ce à quoi l’on n’est pas habitué. […] « Aucun d’eux n’aura rien qui soit à lui seul et ils n’auront à eux tous ni maison ni magasin où tout le monde ne puisse entrer.

1809. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Rappellerai-je encore, dans la Maison du berger, cette prosopopée de la Nature à l’Homme ? […] Mais quand il a tout à fait bien choisi, ou trouvé, comme dans la Mort du loup, dans la Colère de Samson, dans la Maison du berger, — alors, c’est le cas de citer le vers de Virgile, — son inspiration s’élève autant au-dessus de celle de ses contemporains, Quantum lenta solent inter viburna cupressi, qu’au-dessus des viornes flexibles la cime aiguë du noir cyprès… De semblables trouvailles ne pouvaient être que rares ; — et on le conçoit aisément. […] Et Alfred de Vigny, — qui est l’auteur du Bal, s’il est celui de la Colère de Samson, l’auteur des Amants de Montmorency, s’il est celui de la Maison du berger, — est justement l’un de ceux à l’occasion de qui la question se pose. […] Mystère, c’est le titre qu’il a donné lui-même à son Déluge, à son Éloa ; et pour des symboles, je ne crois pas qu’il y en ait beaucoup de plus beaux que cette même Éloa, que la Maison du berger, que la Colère de Samson. […] « J’ai vécu dans le milieu le plus calme et le plus chaste… Mes années se sont écoulées à l’ombre du fauteuil maternel, avec les petites sœurs et le chien de la maison.

1810. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

. — Je ne crois pas qu’il y ait de pays où l’on tienne plus à la représentation ; les maisons sont des palais, et l’on y conserve l’ancien luxe d’avoir un grand nombre de domestiques ; mais quand on arrive sans être attendu, on est tout surpris, après avoir traversé des antichambres, des salons, des galeries, de trouver la maîtresse de la maison dans un cabinet écarté, éclairé par une seule chandelle. — En tout, il me paraît d’usage ici de se donner le superflu aux dépens du nécessaire. — Le prince mène la vie la plus retirée, excepté les heures de représentation.

1811. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

A la fin de cette soirée toute poétique, je me promenais dans le parc avec le fils de Goethe et quelques amis ; nous approchâmes de sa petite maison sans faire de bruit. […] Il n’est nullement étranger d’ailleurs à la science : s’il remarque en passant un pli géologique du sol, on sent à l’exactitude du signalement l’ami d’Élie de Beaumont ; s’il parle de la végétation, s’il rattache un pays, un degré de latitude à une plante, à une mousse, on sent l’ami d’Adrien de Jussieu ; s’il montre du doigt la tour de Tycho-Brahé, et s’il caractérise d’un mot « le ciel agrandi » que le patient observateur livra au génie et aux lois de Kepler, on sent le fils d’Ampère, nourri dans ces choses de science et qui parle naturellement la langue de sa maison.

1812. (1904) Zangwill pp. 7-90

Si je voulais chercher dans l’Avenir de la science tout cet orgueil, toute cette assurance et cette naïve certitude, il me faudrait citer tout l’Avenir de la science, et une aussi énorme citation m’attirerait encore des désagréments avec la maison Calmann Lévy ; ce livre n’est rien s’il n’est pas tout le lourd et le plein évangile de cette foi nouvelle, de cette foi la dernière en date, et provisoirement la définitive ; tout ce livre admirable et véritablement prodigieux, tout ce livre de jeunesse et de force est dans sa luxuriante plénitude comme gonflé de cette foi religieuse ; on me permettra de n’en point citer un mot, pour ne pas citer tout ; nous retrouverons ce livre d’ailleurs, ce livre bouddhique, ce livre immense, presque informe ; car j’ai toujours dit, et j’ai peut-être écrit que le jour où l’on voudra sérieusement étudier le monde moderne c’est à l’Avenir de la science qu’il faudra d’abord et surtout s’attaquer ; le vieux pourana de l’auteur, écrit au lendemain de l’agrégation de philosophie, comme elle était alors, passée en septembre, écrit dans les deux derniers mois de 1848 et dans les quatre ou cinq premiers mois de 1849, le gros volume, âpre, dogmatique, sectaire et dur, l’énorme paquet littéraire, le gros livre, avec sa pesanteur et ses allures médiocrement littéraires, le bagage, le gros volume, le vieux manuscrit, la première construction, les vieilles pages, l’essai de jeunesse, de forme naïve, touffue souvent abrupte, pleine d’innombrables incorrections, le vieil ouvrage, avec ses notes en tas, le mur aux pierres essentielles, demeure pour moi l’œuvre capitale de Renan, et celle qui nous donne vraiment le fond et l’origine de sa pensée tout entière, s’il est vrai qu’une grande vie ne soit malheureusement presque toujours qu’une maturité persévérante réalisée, brusquement révélée dans un éclair de jeunesse ; Renan lui-même en a beaucoup plus vécu, encore beaucoup plus qu’il ne l’a dit dans sa préface ; et le vieux Pourana de l’auteur est vraiment aussi le vieux Pourana du monde moderne ; combien de modernes, le disant, ne le disant pas, en ont vécu ; aujourd’hui encore, inconsciemment ou non, tous nous en vivons, sectaires et libertaires, et, comme le dit Hugo, mystiques et charnels. […] Ce pauvre trilobite dont la trace est écrite dans l’épaisseur de nos murs y vit encore un peu ; il fait encore un peu partie de notre maison.

1813. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Tout lui sourit dans la vie, et il possède ce qui à ses yeux compose le véritable bonheur ici-bas, une maison bien ensoleillée, des buffets bien garnis d’argenterie et de beau linge, une gouvernante qui prévient ses moindres désirs, et un estomac capable de tenir tète aux amis qu’il rassemble à sa table et avec lesquels il sable les vins de la Moselle et du Rhin ou savoure, en fumant, la bonne bière d’Alsace. […] Je ne ferai à cela aucune chicane archéologique, bien que dans les maisons antiques l’appartement réservé aux femmes ait dû être dans une même partie de la maison. […] Un ouvrage spécial sur les traditions conservées à la Comédie-Française serait d’un très grand intérêt ; mais il ne pourrait être entrepris que par quelque esprit attentif, appartenant depuis longtemps à la maison de Molière. […] Sur la scène, on ne bâtit pas de vraies maisons, on ne plante pas de vrais arbres, on ne déroule pas de véritables flots, on ne pousse pas dans le ciel de vrais nuages, etc. ; on ne nous donne de toutes ces choses que des imitations.

1814. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Je trouve, dans des papiers et des notes d’un temps un peu postérieur, l’expression et le regret de son bonheur si complet d’alors, auprès d’une mère qu’elle ne devait pas longtemps posséder : « Il me semble la voir encore (écrivait-elle pour son fils) dans cette petite maison que vous vous rappellerez peut-être.

1815. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Parmi les maisons où l’on dîne, il n’y en a pas qui n’ait son philosophe en titre, un peu plus tard son économiste, son savant.

1816. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Il rit quand les jeunes apprentis, sentant bouillir leurs instincts de largesse et de bataille, rentrent à la maison sans marchandises, sans argent, montés sur quelque destrier fourbu, une vieille cuirasse au dos, un noble épervier sur le poing.

1817. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Et les maisons | dans leur ratatinement terrible Epouvan | tent comme un sénat | de petites vieilles.

1818. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Mais, justement, il est remarquable que ces lettres, adressées à une jeune cousine, d’humeur frivole, à ce qu’il semble, continuent, sous leur simplicité relative et leur demi-abandon, l’attitude morale qu’exprimaient Moïse, la Colère de Samson, le Christ aux Oliviers et la Maison du Berger, et attestent à la fois la sincérité et la profondeur de son pessimisme et l’efficacité merveilleuse de son orgueil.

1819. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Je ne crois pas qu’on aille tant au théâtre pour le plaisir qu’on y éprouve que pour y puiser un sujet de conversation qui soit commun à toutes les maisons qu’on fréquente.

1820. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Mais ces corrections, aussi rapides que sa première rédaction, ne fortifiaient pas son travail ; il enjolivait la façade d’une maison qui péchait par les fondements.

1821. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Quel charme de voir dans des chaumières ou dans des maisons vulgaires, où tout semble écrasé sous la préoccupation de l’utile, des images ne représentant rien de réel, des saints, des anges !

1822. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Chamberlain sont prises au chapitre III des Œuvres Posthumes de Wagner que vient de publier la maison Breitkoff et Haertel.

1823. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

» — Le Messager la comprend : — « Xerxès vit et voit la lumière. » — L’égoïsme de la mère éclate en un cri de joie : — « C’est une lumière que tu apportes dans ma maison, avec cette parole !

1824. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Quoiqu’on rapporte toujours à la maison beaucoup de scepticisme de tous ces voyages à travers les Philosophies, M. 

1825. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Gœthe est le générateur de Flaubert, et avec lui — car tout n’est pas également de bonne maison dans les familles — Edgar Quinet, l’auteur d’Ahasvérus.

1826. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Leurs muses généalogistes servirent à résoudre des sujets de contestation entre des cités, et constatèrent les chartes de la noblesse des familles, tant leur exactitude rendit leurs témoignages irrécusables ; mais, en renouvelant ces exemples, il importe de ne pas recueillir minutieusement les objets qui ne flattent que l’orgueil des maisons, fussent-elles même royales, et d’approfondir les choses qui éclaircissent les époques, et qui rehaussent la gloire des pays ou celle des grands hommes. […] « Du tyran il voit le palais, « Maison de bois à hauts portiques ; « Tel un pavillon sur des piques « Se dresse et démonte sans frais. […] « Le doux pasteur Abel brûle un encens propice ; « Là, nage de Noé l’arche conservatrice « Partout l’immense abîme où flotte sa maison. […] N’est-ce pas au sortir de la maison de Pénélope, où les inquiétudes d’un fils et d’une chaste épouse nous ont intéressés au retour d’Ulysse ? […] Universel, en ce que l’image des discordes, suscitées entre un roi puissant et le chef de l’une de ses armées, offrait une leçon terrible aux princes victimes de leurs propres fureurs et de leur orgueil, ainsi qu’aux peuples toujours immolés dans les querelles de leurs aveugles maîtres ; particulier, en ce que les malheurs, provenus de la dissension des héros conjurés contre Pergame, avaient influé sur les destins des peuplades et des illustres maisons de l’Attique, du Péloponnèsew, de la Thessalie, et des Îles Pélasgiennes ; national enfin, en ce que la chute d’Ilion avait été l’accomplissement des vengeances de la Grèce, insultée dans une de ses nobles familles par les pirates des bords phrygiens, et parce que le châtiment de cette cité commerçante et jalouse ne lui avait pas moins causé de joie que n’en inspira depuis aux Romains la ruine de la perfide Carthage, et que n’en inspirerait à tous les peuples la destruction d’un port de corsaires qui promèneraient leur brigandage sur toutes les mers et dans tous les ports.

1827. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

D’aucuns, presque toutes les après-midi du Vendredi nous nous retrouvions à la maison, rue Montaigne, nous disant nos premiers poèmes. […] Il la laissa un soir à la maison… » Oui, l’on était loin de « l’Instrumentation verbale ». […] Je suis à la maison pour quelques amis, dont vous êtes, le Mardi soir ; mais j’aimerais vous voir auparavant une fois seul. […] L’après-midi était très avancé quand nous quittâmes, et, rentrant à la maison, l’on m’apprit la visite inattendue certes, et qui m’honorait, de Sully-Prudhomme ! […] » Il l’avait vu en quelque maison amie : un grand poète !

1828. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Il est dans cette maison, celui qui a commis le meurtre. » Tous les hommes de Sîfrit coururent s’armer. […] La famille de Worms s’y oppose et la retient à force de tendresses ; on lui charpente une belle maison de bois à côté de la cathédrale où repose la tombe de son mari.

1829. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Il semblerait que le poète une fois sorti de sa maison pour apporter sa première production au public, n’est jamais revenu s’enfermer chez lui en se demandant la raison de ses défaites ou de ses victoires, en cherchant à augmenter ses forces par la réflexion. […] Les maisons… il n’y en a point ; on ne connaît que les palais de marbre et d’or ; les propylées gigantesques, les jardins sans limites ; et à côté les masures en ruines, où la misère la plus repoussante règne sans trouble sur des amas d’immondices et dans des flaques d’eau corrompue.

1830. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Ceux qui le composent prennent la place des grands malheureux, et quand ils ne peuvent suppléer par eux-mêmes, ils relèvent toutes les grandes maisons par le moyen de leurs filles, qui sont comme une espèce de fumier qui engraisse les terres montagneuses et arides » [Cf.  […] — Comparaison à cet égard de Gil Blas et du Paysan parvenu. — Du goût bizarre de Marivaux pour « les gens de maison ». […] Porée, Tournemine, Thoulié (d’Olivet)] ; — ses premiers amis [les d’Argenson, Cideville, Maisons, d’Argental] ; — et ses premières fréquentations mondaines, 1711. — La société des Vendôme ; — et les leçons qu’on y trouvait, de galanterie, de crapule, et d’impiété. — L’aventure de Hollande et les premières amours d’Arouet [Cf. 

1831. (1911) Nos directions

On y entre comme dans la maison d’un voisin, porte à porte. — Mais je ne me laisserai pas détourner de mon dessein présent, pour louer de Phocas la valeur poétique, telle ici, telle au théâtre, (si quelque jour on l’y admire) qu’elle se montrait dans la Clarté de Vie ou dans Plus Loin, Il me semble plus important, oui ! […] Ils m’écoutent et ils pensent ce que je dis : ils me regardent et j’entre dans leur âme comme dans une maison vide. […] Alors il avoua (le préteur malade) qu’il possédait dans sa maison une chambre où était représenté tout le système des étoiles et qui lui permettait de prévoir l’avenir… Et Saint-Sébastien : « Aussi longtemps que cette chambre ne sera pas détruite, tu ne recouvreras pas la santé. » Sur cette indication de Jacques de Voragine, M. d’Annunzio devait s’en donner à cœur joie. […] Maurice Beaubourg (1866-1943) est notamment l’auteur de La Maison des chéries (1898) et de L’Image (1894).

1832. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

La société ordinaire qui fréquentait la maison de M. de Meulan ne différait pas de celle de M.

1833. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

« Je veux qu’ils vivent ensemble, assis à des tables communes. « Dès qu’ils auraient en propriété des terres, des maisons, de l’argent, ils deviendraient économes et orgueilleux : de défenseurs de l’État, ils deviendraient ses ennemis et ses tyrans.

1834. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Duclos, qui, par politesse, avoit laissé parler les autres, rompit la séance, recommanda qu’il ne fût jamais dit que sa maison eût été profanée par de semblables propos, & surtout qu’il eût ri comme le reste de la Compagnie.

1835. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Sa Justice dans la Révolution nous a appris qu’il n’est pas de si grande maison philosophique.

1836. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

D’aucuns prétendaient que les premiers naturalistes, qui parurent comme des météores, impatients de leur ignorance, payaient généreusement pour se documenter ; et pour savoir, par exemple, comment on servait sur table dans les bonnes maisons et comme on lavait les voitures, ils versaient de nombreux bocks et quantité de petits verres aux domestiques et aux cochers, et c’est ainsi qu’on s’instruisait… Mais le moyen de se faire renseigner sûrement sur les premiers troubles des toutes petites filles, sur les premières rougeurs de ces aurores ?

1837. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Et quand Sganarelle réussit à faire rentrer Pancrace et à l’enfermer à l’intérieur de la maison (j’allais dire au fond de la boîte), tout à coup la tête de Pancrace réapparaît par la fenêtre qui s’ouvre, comme si elle faisait sauter un couvercle.

1838. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Les cavaliers de la maison du roi, habitués aux distinctions, refusaient de prendre des sacs de grains en croupe.

1839. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

On y tissait les étoffes, on s’en habillait ; des fossés étaient creusés, des sillons tracés, des maisons bâties ; jour par jour, hommes et animaux se levaient pour aller au travail ; nuit par nuit, ils retournaient lassés chacun dans son gîte. —  Ces vieux murs menaçants ne sont pas une conjecture, un amusement de dilettante, mais un fait sérieux ; c’est pour un but bien réel et sérieux qu’ils ont été bâtis. —  Oui, il y avait un autre monde quand ces noires ruines, blanches dans leur nouveau mortier et dans leurs ciselures fraîches, étaient des murailles et pour la première fois ont vu le soleil — il y a longtemps. —  Cette architecture, dis-tu, ces beffrois, ces charrues de terre féodale ? […] Nous croyons tranquillement que cet univers est au fond un grand Peut-être inintelligible ; à l’extérieur, la chose est assez claire : c’est un enclos à bétail et une maison de correction fort considérable, avec des tables de cuisine et des tables de restaurant non moins considérables, où celui-là est sage qui peut trouver une place !

1840. (1902) Le critique mort jeune

Emile Faguet, en généralisant cette thèse et en l’appliquant à tous ses confrères, a plaidé pour sa maison. […] Ce cavalier, de bonne mine et de bonne maison, qui eut aux armées du Roi une conduite signalée, ne réussit pourtant pas à obtenir les honneurs pour lesquels le désignaient ses mérites. […] Avec un paquet de lettres probantes entre ses mains, emportant pour tout bien son enfant, elle quitte, nouvelle Nora, la maison de son malheur, avec un mélange d’allégresse et de dégoût.

1841. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

« Montesquieu, touché du récit de ce jeune homme et de l’état de cette famille intéressante, s’informe du nom du père, du nom du maître auquel il appartient ; il se fait conduire à terre, donne au batelier sa bourse qui contenait seize louis d’or et quelques écus, et s’échappe… Six semaines après, le père revient dans sa maison.

1842. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Tant d’ouvrages et de controverses, et de grands emplois dont il fut revêtu à la Cour ou à Paris — premier aumônier de la Dauphine, puis de la duchesse de Bourgogne, supérieur de la maison de Navarre, conservateur de l’Université, conseiller d’État d’Église — n’empêchèrent pas Bossuet de donner son principal soin à son diocèse et d’y faire ordinairement résidence.

1843. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Vraiment l’admiration est naïve ; est-ce dans des maisons closes, dans des villes, que le ciel se fait voir, qu’on entend les oiseaux, qu’on voit les montagnes ?

1844. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ne disait-on pas, dans la maison de son père, que Dieu lui-même l’avait directement annoncée aux hommes ?

1845. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Il était presque journellement dans la maison de Schiller, et, plus tard, il connut Gœthe, qui appréciait beaucoup ses travaux.

1846. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Il a été directeur de plusieurs maisons de théâtre et d’opéras.

1847. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Rien ne remplace sur ce point le témoignage de la conscience, et il faut toujours en revenir à ce mot d’un anatomiste : « Nous ressemblons devant les fibres du cerveau à des cochers de fiacre qui connaissent les rues et les maisons, mais sans savoir ce qui se passe au dedans. » Il est certain aussi que les objections faites à cette méthode d’observation ont été fort bien discutées.

1848. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Qu’on goûte une métaphore romantique, qu’on se plaise aux ellipses de Victor Hugo, qu’on préfère l’absence de composition de Guerre et Paix à l’assemblage habile d’un roman feuilleton, qu’on soit touché par le mystère de la Maison Usher, ou par l’ironie de Mérimée, ce sont là autant d’indices des penchants, de toute l’âme du lecteur, auquel il faut donc attribuer les aptitudes d’esprit, les idéaux, les facultés secondes, dont telle ou telle de ces formes de style est le signe.

1849. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Il réalise ce qu’il peut de la fortune de sa femme, la laisse achever en Bretagne toute seule sa lune de miel et file sur Paris : en un rien de temps il gaspille dans des maisons de jeu et de débauche l’argent de sa légitime.

1850. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Elle a beau s’installer dans l’âme, elle a beau être devenue maîtresse de la maison, elle n’en reste pas moins une étrangère.

1851. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Dans l’effervescence de la réaction qui suivit la mort du duc de Berry, il terminait son élégie commémorative en s’écriant : « Dynastie glorieuse, illustre maison, hâtez-vous de vous identifier avec nos destinées qui vous réclament ; hâtez-vous, car il est de la nature de nos destinées d’être immortelles ! 

1852. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

L’état de mon esprit est singulier : il est comme un homme qui se noierait dans son crachat… Les idées de Dieu, d’Éternité, dominaient parmi celles qui flottaient dans mon imagination, et, après bien des pensées et des réflexions singulières dont le détail serait trop long, je me suis déterminé à te demander le Psautier français de La Harpe, qui doit être à la maison, broché, je crois, en papier vert, et un livre d’Heures à ton choix.

1853. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — L’enfant dit oua-oua à propos du chien de la maison ; au bout d’un peu de temps, il dit oua-oua à propos des caniches, des carlins et des terre-neuve de la rue. — Un peu plus tard, ce que ne fait jamais un animal, il dit oua-oua à propos d’un chien en carton qui aboie par le jeu intérieur d’une mécanique, puis à propos d’un chien en carton qui n’aboie pas, mais qui marche sur des roulettes, puis à propos d’un chien de bronze immobile et muet sur l’étagère du salon, puis à propos d’un petit cousin qui marche à quatre pattes dans la chambre, puis enfin à propos d’un dessin qui représente un chien. — Dans ces dernières circonstances, j’ai vu un petit garçon de deux ans répéter le mot oua-oua, quarante à cinquante fois de suite, avec un étonnement, un entrain, une joie extraordinaire.

1854. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

« Vous voyez déjà cette petite terrasse supportée par quatre colonnes chinoises au-dessus de l’entrée de ma maison.

1855. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Xanthippe, l’épouse de Socrate, un de ses enfants dans les bras, est auprès de lui et se lamente à la manière des femmes ; on la reconduit dans sa maison pour laisser la liberté d’esprit au philosophe.

1856. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Richard Wagner obtint, d’abord, de la municipalité de Bayreuth, la concession d’un terrain pour y faire élever son théâtre, et d’un autre terrain pour sa maison particulière, la villa de Wahnfried ; puis, en avril 1872, il quitta, définitivement, sa résidence de Triebschen, et vint s’établir à Bayreuth.

1857. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Des mois dura, par l’habitude et des vouloirs étrangers, le hantement des maisons universitaires, et j’appris étudier aux documents, lire les chronologies et savoir des choses qu’enferme une belle critique historique ; mais, depuis la triste décision des directeurs de l’École Normale, le démon musical s’était promu à une forte position en mon cœur ; les plus beaux procédés des critiques historiques eurent moins de mes faveurs ; elles allaient, mes faveurs, à la composition de musiques.

1858. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

VII Mais vous approchez des Alpes ; les neiges violettes de leurs cimes dentelées se découpent le soir sur le firmament, profond comme une mer ; l’étoile s’y laisse entrevoir au crépuscule comme une voile émergeant sur l’océan de l’espace infini ; les grandes ombres glissent de pente en pente sur les flancs des rochers noircis de sapins ; des chaumières, isolées et suspendues à des promontoires comme des nids d’aigles, fument du foyer de famille du soir, et leur fumée bleue se fond en spirales légères dans l’éther ; le lac limpide, dont l’ombre ternit déjà la moitié, réfléchit dans l’autre moitié les neiges renversées et le soleil couchant dans son miroir ; quelques voiles glissent sur sa surface, les barques sont chargées de branchages coupés de châtaigniers, dont les feuilles trempent pour la dernière fois dans l’onde ; on n’entend que les coups cadencés des rames qui rapprochent le batelier du petit cap où la femme et les enfants du pêcheur l’attendent au seuil de sa maison ; ses filets y sèchent sur la grève ; un air de flûte, un mugissement de génisse dans les prés, interrompent par moments le silence de la vallée ; le crépuscule s’éteint, la barque touche au rivage, les feux brillent çà et là à travers les vitraux des chaumières ; on n’entend plus que le clapotement alternatif des flots endormis du lac, et de temps en temps le retentissement sourd d’une avalanche de neige dont la fumée blanche rejaillit au-dessus des sapins ; des milliers d’étoiles, maintenant visibles, flottent comme des fleurs aquatiques de nénuphars bleus sur les lames ; le firmament semble ouvrir tous ses yeux pour admirer ce bassin de montagnes ; l’âme quitte la terre, elle se sent à la hauteur et à la proportion de l’infini ; elle ose s’approcher de son Créateur, presque visible dans cette transparence du firmament nocturne ; elle pense à ceux qu’elle a connus, aimés, perdus ici-bas, et qu’elle espère, avec la certitude de l’amour, rejoindre bientôt dans la vallée éternelle : elle s’émeut, elle s’attriste, elle se console, elle se réjouit ; elle croit parce qu’elle voit ; elle prie, elle adore, elle se fond comme la fumée bleue des chalets, comme la poussière de la cascade, comme le bruissement du sable sous le flot, comme la lueur de ces étoiles dans l’éther ; elle participe à la divinité du spectacle.

/ 1933