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1892. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

……………………………………………………… ……………………………………………………… Profitons bien du temps, ce sont là tes maximes : Cher Horace, plains-moi de les tracer en rimes ; La rime est nécessaire à nos jargons nouveaux, Enfants demi-polis des Normands et des Goths ; Elle flatte l’oreille, et souvent la césure Plaît je ne sais comment en rompant la mesure ; Des beaux vers pleins de sens le lecteur est charmé ; Corneille, Despréaux et Racine ont rimé ; Mais j’apprends qu’aujourd’hui Melpomène propose D’abaisser son cothurne et de chanter en prose ! 

1893. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Avant de répondre, il ne se dissimule pas combien il lui sera plus difficile de convaincre aussi victorieusement ses lecteurs que ses auditeurs quand il parlait au public.

1894. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Ce procédé, qui fait briller sans doute l’adresse du maître, embarrasse l’intelligence du disciple ; il fait du chemin de la vérité, au lieu d’une route droite, large et bien jalonnée, un labyrinthe de sentiers étroits, tortueux, obscurs où l’écrivain a l’air de conduire le lecteur à un piège, au lieu de le mener à la lumière, à la vérité et à la vertu.

1895. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Ce sont là de ces jeux de comédie domestique trouvés par un sentiment naïf et touchant qui intéressent vivement le lecteur.

1896. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Il exige des beautés absolues, des beautés qui frappent le lecteur solitaire, lorsque ses sentiments sont plus naturels et son imagination plus hardie.

1897. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Draghicesco admis, le lecteur ne peut plus affirmer qu’il y a une différence réelle entre le cantonnier et Renan.

1898. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

La ligne entre tout croire et ne rien croire est alors bien indécise et pour le lecteur et pour l’auteur ; on peut incliner vers l’un ou vers l’autre, suivant les heures de rationalisme ou de poésie, et l’œuvre conserve au moins un incontestable mérite comme œuvre d’art.

1899. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Je laisse au lecteur le soin de compléter cette étude, et je pousse plus avant sur la route encore longue qu’il me reste à parcourir.

1900. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

J’oublias que je conte une histoire ; Mais en parlant de moi, lecteur, je fais l’aveu, Je parle d’Olivier qui me ressemble un peu.

1901. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

» ………………………………………………… ………………………………………………… ………………………………………………… Enfin lisez dans la dernière page dont il a scellé ses œuvres, son sonnet d’adieu à ce bas monde : Jusqu’à présent, lecteur, suivant l’antique usage, Je te disais bonjour à la première page.

1902. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Denys d’Halicarnasse, l’Histoire romaine et quelques ouvrages de grand goût et de peu de lecteurs.

1903. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Cette rage retrouvée l’aveugle au point que lui, l’historien, l’homme des faits, dans une note de la page  129 qu’il nous est impossible de transcrire, non par pudeur, mais par honte (que le lecteur la lise sans nous !)

1904. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Ou plutôt René était d’abord une introduction à ce roman : car, dès les premières pages des Natchez, l’auteur appelle René « le frère d’Amélie », ce qui serait absolument inintelligible au lecteur, si l’histoire de René ne précédait pas celle des Peaux-Rouges. […] » Lorsqu’il parle des dogmes du christianisme (et il faut bien qu’il en parle), soyez sûrs qu’il pense toujours aux encyclopédistes, à leurs disciples et à leurs lecteurs et qu’il ne veut pas leur paraître trop crédule, ni trop naïf (et cela est d’ailleurs fort bien vu, étant donné son dessein). […] Dans les Remarques sur le livre VIII (l’Enfer) : « Ce livre, qui coupe le récit, qui sert à délasser le lecteur ( !) […] En somme, il avoue lui-même sa froideur : « Les lecteurs chrétiens demanderont peut-être… quels furent les sentiments que j’éprouvai en ce lieu redoutable (l’église du Saint-Sépulcre) : je ne puis réellement le dire. […] Il pensait que, de cette manière, il y avait plus de chances que les derniers livres des Mémoires, écrits avant la vieillesse et, à la différence des autres, sur des faits encore récents, laissassent le lecteur sur une impression de force et de vie.

1905. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, une lectrice, une institutrice, une demoiselle de compagnie est plébéienne de nom et d’origine. […] Et, si elle est sage, il y a fort à parier que sa sagesse sera compensée par d’insupportables défauts : elle sera prude, indiscrète, sotte ou pédante… Mais ce que vous ne rencontrerez qu’une fois en cent ans dans ce misérable monde où nous sommes, c’est une lectrice comme Caroline de Saint-Geneix. […] Mais si ce diable, devenu ermite par force, trouve gentille la lectrice de sa mère… non, laissez-moi tranquille, je sais bien ce qui arrivera, et que sa vie passée n’a pas dû lui laisser grands scrupules en ces matières… Eh bien !

1906. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Développement de la théorie Arrivé à ce point de révolution de sa pensée, Nietzsche a été (je crois) arrêté par une objection qui s’est présentée évidemment plus d’une fois au lecteur de ce volume. […] Le lecteur est perdu, lorsqu’il veut connaître exactement l’opinion de Sterne sur un sujet et savoir si l’auteur prend un air souriant ou attristé. […] C’est ainsi qu’il produit chez le lecteur véritable une sensation d’incertitude ; on ne sait plus si l’on marche, si l’on est debout ou couché ; cela se traduit par l’impression vague de planer [applicable à Renan et aussi à Nietzsche]. Lui, l’auteur le plus souple, transmet aussi au lecteur quelque chose de cette souplesse. Sterne va même jusqu’à changer les rôles, sans y prendre garde ; il est parfois lecteur tout aussi bien qu’auteur ; son livre ressemble à un spectacle dans le spectacle, à un public de théâtre devant un autre public de théâtre… Est-il besoin d’ajouter que, de tous les grands écrivains, Sterne est le plus mauvais modèle, l’auteur qui doit le moins servir de modèle et que Diderot lui-même a dû pâtir de sa servilité ?

1907. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Souvent, — songez à La Princesse Maleine, à L’Intruse, à Intérieur, — il naît de ce que nous, spectateurs ou lecteurs (je reproduis ici les expressions de Jules Lemaître), « savons qu’il est arrivé malheur à l’un des personnages et que celui-ci l’ignore et que nous attendons qu’il le sache145 ». […] Aussi résume-t-il ses idées en des nouvelles ou autres fictions fort agréables, dont l’esprit avisé et charmant, la forme joliment fringante, s’ils évoquent très peu la sécheresse des articles du Code, développent vite chez les lecteurs le sens du Droit. […] On y rencontre même des conteurs, puisque le délicieux Delattre assume la tâche, dont il s’acquitte fort heureusement, de présenter les livres nouveaux aux lecteurs du Petit Bleu.

1908. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Nous prions le lecteur de ne pas trop se moquer de nous, si nous lui avouons en toute humilité que nous partageâmes bientôt la conviction de Balzac  Quelle cervelle eût pu résister à sa vertigineuse parole ? […] Comme nous l’avons dit à propos de Mercadet, Balzac était un admirable lecteur, et il voulut bien, un jour, nous lire quelques-uns de nos propres vers  Il nous récita, entre autres, la Fontaine du Cimetière. […] Comme Rembrandt, il pique à propos la paillette de jour sur le front ou le nez du personnage   quelquefois, dans la description, il obtient des résultats fantastiques et bizarres, en plaçant, sans en rien dire, un microscope sous l’œil du lecteur ; les détails apparaissent alors avec une netteté surnaturelle, une minutie exagérée, des grossissements incompréhensibles et formidables ; les tissus, les squames, les pores, les villosités, les grains, les fibres, les filets capillaires prennent une importance énorme, et font d’un visage insignifiant à l’œil nu une sorte de mascaron chimérique aussi amusant que les masques sculptés sous la corniche du pont Neuf et vermiculés par le temps. […] Paul de Kock avait cet avantage d’être absolument pareil à ses lecteurs, d’en partager les idées, les opinions, les préjugés, les sentiments : mais il possédait un don particulier, celui de rire, non pas du rire attique, mais du gros rire largement épanoui et bêtement irrésistible qui fait se tenir les côtes et soulève les flancs par des hoquets convulsifs. […] C’est le côté que le public connaît le plus et celui par lequel il se montre le plus souvent à ce balcon du lundi, d’où l’écrivain salue ses lecteurs ; mais J.

1909. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

L’admiration pour les ouvrages de cet illustre artiste a été si exclusive jusqu’au moment de sa mort, et ils ont été critiqués, dénigrés même avec tant de violence et d’injustice pendant les quinze ou seize années qui ont suivi son exil, qu’il m’a paru indispensable d’attendre que le temps eût calmé l’effervescence de ces passions contraires, et qu’il devînt ainsi possible de porter sur les travaux de David un jugement impartial, et de le faire accepter avec calme aux lecteurs. […] que de noms complétement oubliés on pourrait ajouter à ceux déjà cités ici, sans que leurs syllabes réunies pussent éveiller dans l’âme du lecteur d’autre sentiment que cette tristesse vague que l’on éprouve en foulant la tombe d’un inconnu ! […] Heyne, conservateur de ce dépôt où il amassait les trésors de sciences qui devaient en faire le premier philologue de son temps, étonné du nombre et de la variété des livres que demandait un jeune savant, lecteur assidu de la bibliothèque, voulut savoir qui était cet homme, si ardent pour la science ; or, c’était Winckelmann. […] Il n’est échappé à l’observation d’aucun lecteur que la célébrité et l’apparition d’un nouveau personnage, pour lequel David se prenait d’enthousiasme, ont ordinairement échauffé et soutenu sa verve, chaque fois qu’il a exécuté l’un de ses ouvrages importants.

1910. (1897) Aspects pp. -215

Ni la vente de la revue interdite en Russie, ni les insinuations de quelques « chers confrères », ni les réclamations de « lecteurs assidus » que mon… cynisme révoltait ne te firent varier. […] Si ce poème mérite quelque attention, mes dires touchant la technique selon laquelle il fut écrit ne peuvent rien ajouter à l’impression qu’il produira d’autant qu’il y a toujours de la maladresse à expliquer les ressorts dont on usa pour se soumettre cet adversaire instinctif : le lecteur. […] Il en conclut qu’il faut donner la préférence aux œuvres brèves où le poète concentrera le maximum d’émotion qu’il est en lui de faire éprouver à ses lecteurs. […] Croit-il, par exemple, que l’Origine des Espèces de Darwin ait un nombre considérable de lecteurs ?

1911. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Notez qu’en traduisant ainsi tout un chant, là où cinquante vers eussent suffi pour donner une juste idée aux lecteurs, M. 

1912. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Je puis assurer que, dans cette réunion qui précéda de deux ou trois jours la séance solennelle, ces deux discours, qui devaient prendre une physionomie si accentuée en public, lus sans emphase et sans mordant, et comme il convenait à des lecteurs assis en petit comité autour d’un tapis vert, ne choquèrent personne, pas même le récipiendaire.

1913. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Quoi qu’il en soit, je ne saurais dérober aux lecteurs le délicieux petit tableau de Théocrite, et je m’imagine même que je le leur dois comme un adoucissement après les violences passionnées de tout à l’heure.

1914. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Ils publièrent textes sur textes, chansons de Geste, chansons proprement dites, lais, fabliaux, miracles et mystères, tout un fonds de littérature longtemps perdu et ignoré, souvent agréable pour le lecteur instruit, et qui appelle surtout l’attention du critique et du philosophe.

1915. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Nous nous permettons de renvoyer notre lecteur purement et simplement à La Critique de l’École des femmes, s’il a oublié qui sont trois personnages dont Dorante doit nous entretenir : Uranie, le Marquis et Galopin.

1916. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Mais en même temps le lecteur a pu constater la nature de l’image.

1917. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

« Apprenez, dit-il à un de ses admirateurs, une chose incroyable et pourtant vraie : c’est que j’ai livré aux flammes (vulcano) plus d’un millier de poèmes épars ou de lettres familières ; non pas que je n’y trouvasse de l’intérêt et de l’agrément, mais parce qu’ils contenaient plus d’affaires publiques ou domestiques que d’agrément pour le lecteur ! 

1918. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Le lecteur va juger, sur une traduction toujours atténuante de l’œuvre originale, combien Schiller dépassa Pindare et Horace dans ce dithyrambe didactique du poète qui se souvenait d’avoir été chrétien.

1919. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Voilà un jeune homme et un vieillard qui se donnent la main en jouant du bout du pied avec les cailloux polis du torrent desséché de l’Aisse dans le bassin de Chambéry, et qui causent nonchalamment après dîner de choses et d’autres, comme deux voyageurs en attendant le départ sur le banc de l’hôtellerie ; et à trente-sept ans de là le vieillard sera devenu prophète, et le jeune homme, après avoir été arbitre momentané presque du monde, jugera le vieillard pour gagner sa vie, en intéressant ses lecteurs dans un entretien littéraire !

1920. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Je la possède ; je l’ai sous la main, mais je me garderai de la donner à mes lecteurs, c’est trop poignant !

1921. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

. — C’est vrai, mais n’en parlez pas : personne, excepté votre imprimeur, n’en parle ; imprimez, si vous voulez, pour les lecteurs à venir, et taisez-vous sur les ingratitudes du présent ! 

1922. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Ce sont tous les animaux : hommes, quadrupèdes, poissons, amphibies, oiseaux, insectes, qu’Aristote rassemble sous les yeux de son lecteur.

1923. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

« “C’était, disait Napoléon, affaiblir l’idée que se fait le lecteur de l’amour immense de Werther pour Charlotte.”

1924. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Delacroix a surpassé les tableaux que je m’étais faits de scènes écrites par moi-même, à plus forte raison les lecteurs trouveront-ils toutes ces compositions pleines de vie et allant bien au-delà des images qu’ils se sont créées. » Mais à qui remonte en pareille occurrence l’inspiration première ?

1925. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Il faut que le lecteur sache ce que disent les mots… Mais ça m’est égal.

1926. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

En chemin, le lecteur de nous deux, pris d’un barbouillement de cœur qui lui fait l’affreuse peur de ne pouvoir lire.

1927. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Il nous dit donc : que nous voulons, qu’en tout nous voulons trop, que nous allons toujours à l’excès, poussant et forçant nos qualités, qu’il ne nie pas que nos morceaux, avec la voix d’un très bon lecteur, peuvent être un agrément dans un certain décor… « Mais les livres sont faits pour être lus… fait-il, d’une voix grinchue, et lus par tous !

1928. (1894) Textes critiques

Comme un grand nombre de hauts penseurs, de visionnaires géniaux, l’auteur anonyme de Lumière d’Egypte s’est créé une langue spéciale, où les mots n’ont plus la signification habituelle que nous leur attribuons ; et ce serait s’égarer que de prendre les mots Force, Polarité, Plan, dans le sens où les emploie la science : c’est tout autre chose ; on a laissé à dessein au lecteur le travail de chercher et le plaisir de trouver la clef de ce langage mystérieux.‌

1929. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Il m’est impossible de rappeler ici à l’esprit de mon lecteur, qui peut ne pas être un praticien en géologie, tous les faits qui pourraient lui donner une faible idée de la longue durée des âges écoulés, mais il peut consulter sur ce sujet le grand ouvrage de sir Ch.

1930. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Alexandre Martin, ayant publié le Thomas Morus de Stappleton, Audin y introduisit aussi le lecteur par quelques pages animées de cette sorte de vitalité qui lui est propre et après lesquelles l’auteur anglais-latin paraît singulièrement froid.

1931. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Bref, dans une dernière lettre datée de Londres, du 12 septembre, il annonce à Mme de Charrière, par des vers détestables (il n’en a jamais fait que de tels), qu’en vertu d’un compromis signé avec son père, il va partir pour la cour de Brunswick, et y devenir quelque chose comme lecteur ou chambellan de la duchesse ; mais il passera auparavant par le canton de Vaud et par Colombier, ce dont il a grand besoin, confesse-t-il un peu crûment ; car, à la suite de ce beau voyage sentimental, il lui faut refaire tant soit peu sa santé et son humeur. […] » Nous n’avons pas besoin d’excuses, ce semble, pour avoir si longuement entretenu le lecteur d’une relation si singulière et si intime, pour avoir profité de la bonne fortune qui nous venait, et des lumières inattendues que cette correspondance projette en arrière sur les origines d’une existence célèbre.

1932. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Vous êtes parfaitement absent de sa pensée, vous, le lecteur futur du roman, à l’heure de nuit où, fenêtres closes, bougies allumées, cet alchimiste élabore son grand œuvre à lui, qui vous intéressera ou non, — peu lui soucie. […] Il n’y a donc pas lieu d’espérer que le titre du présent article sera beaucoup compris des ingénieurs de l’État ou des ingénieurs civils, des entrepreneurs de travaux publics, des fabricants de guano pour l’exportation et des tanneurs de peau humaine par procédés rapides, qui forment la portion aride des innombrables lecteurs de ce journal. […] Néanmoins, cette étude est si peu un travail de pure critique, je me suis placé dans cette revue, plus religieuse encore que littéraire, à un point de vue si spécial, j’ai tellement voulu montrer, à travers le grand artiste, l’âme vivante de l’homme et j’écris pour des lecteurs de tant de sympathie et de si peu de mondanité, que cette épreuve redoutable de la citation ne peut avoir l’ordinaire degré d’imprudence et de témérité7.

1933. (1900) Molière pp. -283

Nous osons espérer que les dissentiments auxquels aujourd’hui, comme alors, elle pourrait donner lieu, n’ôteront rien, pour les lecteurs intelligents, à l’intérêt de l’exhumation que nous avons cru devoir en faire à leur adresse. […] En abordant dans cet esprit l’œuvre originale que nous tirons de l’ombre pour eux, les lecteurs n’auront, nous l’espérons, nul effort à faire pour se laisser contredire, instruire, divertir, par les enseignements les plus personnels, et même les plus risqués en apparence, du conférencier. […] Et depuis, combien d’autres ouvrages qui, représentant des mœurs trop étrangères aux nôtres, pour n’être point passés de mode au théâtre, ont cependant gardé pour le lecteur attentif leur force et leur profondeur !

1934. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Au lecteur 1º J’ai pu me tromper sur quelques faits. […] Je sais bien que le lecteur n’a pas grand besoin de savoir tout cela, mais j’ai besoin de le lui dire… (Livre I). […] Il dit au livre IX : Que pensera le lecteur quand je lui dirai que, du premier moment que je la vis jusqu’à ce jour (environ 1769) je n’ai jamais senti la moindre étincelle d’amour pour elle, que je n’ai pas plus désiré la posséder que madame de Warens, et que les besoins des sens, que j’ai satisfaits auprès d’elle, ont uniquement été pour moi ceux du sexe, sans avoir rien de propre à l’individu ? […] Lecteur, vous pouvez m’en croire.

1935. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Cela dispense de conclure soi-même ; parce que cela fait une petite comédie qui satisfait le lecteur par un dénouement, non par des conclusions, et qui l’éloigne du désir devoir conclure. […] Il veut laisser au lecteur beaucoup à deviner et beaucoup à imaginer. […] Le talent de l’auteur sera de détourner le lecteur de la considération, de la préoccupation de cette idée-là. Cependant que l’on peigne les hommes seulement par rapport aux situations où ils se trouvent engagés, le lecteur accepte encore cela. […] Pourquoi le lecteur de tous les temps aime-t-il très peu qu’on l’endoctrine et qu’on prétende l’édifier par des œuvres d’art ?

1936. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Un seul des penseurs que je présente aux lecteurs dans ce volume n’a nullement rêvé pouvoir spirituel et gouvernement des âmes. […] Il rendait le service à ses lecteurs de voir dans ses livres à peu près tout ce qu’ils voulaient. […] Il est suggestif cependant, comme on dit aujourd’hui, et incline le lecteur aux méditations sérieuses. […] Cela jette une étrange confusion et déroute l’esprit du lecteur. Dans le premier cas l’hypothèse étant forte, et dans le second, l’hypothèse étant plus forte encore, la vraisemblance est altérée par ce que l’auteur croit qui la complète, et la créance du lecteur ébranlée, par ce que l’auteur croit qui la soutient.

1937. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il dira dans une préface des Frères ennemis écrite pour l’édition collective de 1676 : Le lecteur me permettra de lui demander un peu plus d’indulgence pour cette pièce que pour les autres qui la suivent. […] Mais, comme ce changement n’est pas fort considérable ; je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le marquer au lecteur.

1938. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Nous les en avons tirées, et nous les donnons à part, sévèrement corrigées, dans l’espérance qu’ainsi elles seront accessibles à un plus grand nombre de lecteurs, et que leur vrai caractère paraîtra mieux. […] Il contient la doctrine qui paraît déjà dans nos Premiers essais, et que développent tous nos cours et tous nos ouvrages, le résumé fidèle de la nouvelle philosophie française, dégagé de tout appareil scolastique, et revêtu de formes qui le mettent à la portée de tout lecteur attentif. […] C’est de la sculpture, va-t-on dire : oui, mais c’est aussi de la peinture, si vous-même vous avez l’œil du peintre, si vous savez être frappé par l’expression de ces poses, de ces têtes, de ces gestes, et presque de ces regards ; car tout vit, tout respire, même dans ces gravures, et si c’était le lieu, nous tâcherions de faire pénétrer avec nous le lecteur dans ces secrets du sentiment chrétien qui sont aussi les secrets de l’art. […] Les triomphes de la force, quelque part que nous les apercevions, soit sous nos jeux, soit à l’aide de l’histoire dans des siècles reculés, ou grâce à la publicité universelle par-delà l’Océan et dans des continents étrangers, soulèvent l’indignation du spectateur ou du lecteur désintéressé.

1939. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Ces détails paroîtront peu dignes du lecteur. […] La liste seule des titres fatigueroit le lecteur le plus aguerri contre les dissertations & les commentaires. […] Norbert présente à ses lecteurs ont-elles de la réalité ?

1940. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Encore, pour la divertir, je lui contois souvent quelque aventure à peu près comme la mienne, et je voyois qu’elle étoit souvent attendrie, et que, pour m’en ôter la connoissance, elle se cachoit de son éventail, car je fus longtemps sans m’oser déclarer. » — Mon ami, après m’avoir dit ce qui l’avoit rendu si bon lecteur, se voyant quitte de ce que je lui avois demandé, se tint dans un morne silence.

1941. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Mais un rêve chanté en vers immortels, mais un roman tissu et raconté avec une telle prodigalité d’imagination, de piété, d’héroïsme, de tendresse, que le lecteur, oubliant les temps, les lieux, les mœurs, en suit du cœur les touchantes aventures avec autant d’intérêt que si c’était une histoire ; mais des scènes qui rachètent par le pathétique des situations et des sentiments l’inconséquence et l’étrangeté de la conception ; mais un charme comparable à l’enchantement de son Armide, charme qui découle de chaque strophe, qui vous enivre de mélodie comme le pavot d’Orient de ses visions, et qui vous livre sans résistance aux ravissantes rêveries de cet opium poétique ; mais un style surtout coloré de telles images, et chantant avec de telles harmonies, qu’on s’éblouit de sa splendeur, et qu’on se laisse volontairement bercer de sa musique, comme au roulis d’une gondole vénitienne pendant une nuit d’illumination à travers les façades de palais de la ville des merveilles.

1942. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Nous rebuterions nos lecteurs en repassant avec eux pas à pas sur les traces du philosophe de Stagire.

1943. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Il aime aussi peu ses lecteurs et les poètes ses émules que lui-même, et il mérite qu’on lui applique le mot de l’Apôtre : “Si je parlais avec une voix d’homme et d’ange, et que je n’eusse pas l’amour, je serais un airain sonore, une cymbale retentissante.”

1944. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

C’est plutôt par des jugements et par des pensées, par mes idées et par leur forme qu’en ce travail, comme partout, je m’efforce bien ou mal, d’être assez neuf ou assez intéressant pour mériter l’attention des quelques lecteurs dont l’approbation m’est chère.

1945. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

— J’aurais pu traiter des instincts dans le chapitre précédent, mais j’ai pensé qu’il était préférable de leur consacrer un chapitre spécial ; d’autant plus que l’instinct merveilleux qui porte l’Abeille à construire ses cellules se sera présenté à l’esprit de beaucoup de lecteurs comme une objection suffisante pour renverser toute ma théorie.

1946. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Je vais, en attendant un plus habile architecte, présenter à mes lecteurs l’idée que je m’en suis formée.

1947. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Il me semble que, bien loin d’éclaircir les textes, ils doivent embrouiller très fort la cervelle du pauvre lecteur. […] En ce siècle, l’Énéide compte tout autant de lecteurs et d’aussi pieux que l’Ancien Testament. […] Mais je ne perdrai plus de vers à les décrire, Ô lecteur ! […] Il proteste contre l’imitation de son héros, et lui met dans la bouche des vers pleins de sagesse où, s’adressant au lecteur, il lui défend de le suivre : Sey ein Mann, und folge mir nicht nach.

1948. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Bon gré mal gré, le lecteur des beaux livres de M.  […] Je demande au lecteur d’interroger ses souvenirs.

1949. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Un ecclésiastique tolérant, lecteur du roi, le fit connaître à François Ier ; la gaîté gagna son procès devant le monarque, et le rire le fit absoudre. […] Regrettons que la vieillesse de son style en ait rendu la plus grande partie presque incompréhensible : félicitons-nous pourtant de ce que son vieux idiome cache l’impudeur de certains mots aux lecteurs honnêtes pour lesquels ils doivent être autant d’hiéroglyphes. […] S’étonnera-t-on qu’il ait lieu d’exercer ce droit librement, lorsqu’on voit, dans nos états policés, des plumes périodiques et journalières tracer de continuelles personnalités en des feuilles qui ont cinquante mille fois plus de lecteurs que les comédies n’eurent d’auditeurs ?

1950. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

[Dédicace] À M. PAUL POREL d irecteur du Théâtre National de l’Odéon c omme un témoignage de vive reconnaissance et de sincère amitié, je dédie le recueil de ces quinze conférences. Ferdinand Brunetière. Mai 1892. Première conférence.

1951. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Les livres de jadis n’ont plus de public, si par public il faut entendre les hommes désintéressés qui lisent uniquement pour leur plaisir, et goûtent ce qu’un livre contient d’art et de pensée, mais ils ont des lecteurs encore, et ils en ont tous. […] Elles viennent à leur rang dans les manuels de théologie morale, et plus d’un lecteur sournois aura trouvé que la place leur est mesurée avec parcimonie. […] Plusieurs ayant contesté, non l’aphorisme, qui est indiscutable, mais son lemme, qui l’est moins, quelques arguments nouveaux seront peut-être bien accueillis par quelques lecteurs de bonne volonté.

1952. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

 » « Il mettait son principal soin à exprimer le plus clairement possible sa pensée : pour y parvenir, et afin de n’embarrasser et de n’arrêter nulle part le lecteur et l’auditeur, il n’hésitait pas à ajouter des prépositions aux verbes, et à multiplier les copulatives, dont la suppression apporte un peu d’obscurité, quoiqu’elle ait de la grâce. » Ainsi, aux yeux des Latins eux-mêmes, quelques procédés de leur langue étaient des causes d’obscurité ; et un esprit aussi méthodique, aussi net que celui d’Auguste, ne voulant pas qu’on se trompât jamais sur sa pensée, et probablement sur ses ordres, avait éprouvé le besoin de quitter l’élégance habituelle des formes latines, et d’employer d’avance la précision de nos constructions modernes. […] Je ne suis pas convaincu que celui qui les écrivait ne les prît pas lui-même pour histoire véritable ; certainement beaucoup de lecteurs s’y trompaient. […] C’était probablement sous saint Louis, dans la gravité de ce pieux règne, qu’une histoire d’amour, où les croisades même sont regardées comme un expédient favorable à des faiblesses humaines, amusait les lecteurs, et assurait à l’écrivain une gloire dont il se vante dans ses derniers vers. […] Le grand nombre de livres publiés dans ces temps atteste un grand nombre de lecteurs. […] Le nombre des écrivains que la France produisit dans ce siècle, la variété très grande de leurs ouvrages, l’empressement curieux des lecteurs, les publications diverses que la parole, que le chant donnaient à ces écrits, tout cela n’appartient pas seulement à l’érudition littéraire, mais à l’histoire.

1953. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Mais je crois que ce n’est pas elle qui trouble et sollicite le plus les sens du lecteur. […] Sarcey conte comme un ange, — un ange dru d’encolure et bien entripaillé, — avec un naturel, une verve, une bonhomie, un copieux qui sont une joie pour le lecteur. […] Et que dites-vous de cette formule de politesse chinoise par où le poète prend congé de son lecteur : Ô lecteur de race élue !

1954. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Ruiner son lecteur, excéder son lecteur… Et dans la seconde partie il démontre aux rois qu’ils doivent être partisans de l’imprimerie, parce que c’est le livre qui les a affranchis du joug de Rome : Rois ! […] » — Il y a pourtant dans la boutade de Montesquieu un sens très sérieux, qu’il n’a eu que le tort, fréquent chez lui, de ne pas démêler pour les yeux du lecteur inattentif. […] Voltaire a détesté les Juifs à ce point qu’un lecteur superficiel le prendrait mille fois pour un catholique, et pour un catholique espagnol.

1955. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Je demande si cela ne vaudrait pas mieux pour la gloire du poète et pour le plaisir du lecteur.

1956. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

 » Que pensez-vous, lecteurs, de ces définitions de l’honnête, de la raison, de la vertu, datées de vingt siècles et écrites de la main d’un des plus sublimes écrivains de tous les siècles ?

1957. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Quant au lecteur la perfection de ces vers lus dans le recueillement, d’un œil que ne distrait pas le spectacle, le dédommage de tous les plaisirs qui ne lui arrivent pas par les sens ; et, s’il n’entend pas la musique des chœurs, il reçoit par l’oreille de l’âme l’harmonie de leurs strophes divines.

1958. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Gavarni, Chennevières, Nieuwerkerke sont déjà là, puis arrive la princesse, suivie de sa lectrice, Mme de Fly.

1959. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Jeudi 23 février Mallarmé, auquel on demande, avec toute sorte de circonspection, s’il ne travaille pas, dans ce moment, à être plus fermé, plus abscons que dans ses toutes premières œuvres, de cette voix légèrement calme, que quelqu’un a dit, par moments, se bémoliser d’ironie, confesse qu’à l’heure présente, « il regarde un poème comme un mystère, dont le lecteur doit chercher la clef ».

1960. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Delbœuf231, je cause avec un lecteur fictif ; je lui attribue les objections, lorsque je ne me crois pas clair, et les doutes, lorsque je doute moi-même. » Diderot, homme de passion exubérante et d’ardente imagination, a donné le tour du dialogue à des essais, à des contes, etc. ; c’était, suppose avec raison M. 

/ 2011