Le de Visé quelconque qui « éreinta » Molière, est en même temps un nommé Donneau ; il s’était surnommé de Visé par goût de noblesse.
Pendant que ceci se passe à Londres, le percement de l’isthme de Panama est remplacé par une guerre, la coupure de l’isthme de Suez dépend d’un Ismaïl-Pacha quelconque ; une commandite entreprend la vente de l’eau du Jourdain à un louis la bouteille ; on invente des murailles qui résistent à tous les boulets, après quoi on invente des boulets qui détruisent toutes les murailles ; un coup de canon Armstrong coûte douze cents francs ; Byzance contemple Abdul-Azis, Rome va à confesse ; les grenouilles, mises en goût par la grue, demandent un héron ; la Grèce, après Othon, reveut un roi ; le Mexique, après Iturbide, reveut un empereur ; la Chine en veut deux, le Roi du Milieu, tartare, et le Roi du Ciel (Tien-Wang), chinois… — Ô terre !
On remarque enfin la présence du « suburbanisme », mouvement dont nous n’avons pas trouvé trace et qui nous paraît marquer le goût de la blague dont témoigne Action, et notamment Fels, comme le démontreront ses « Critiques » du n° 5 ou sa recension de Paris-Revue dans le n° 7, entre deux revues d’avant-garde.
Après tout, je l’ai dit et j’insiste, c’était un homme d’esprit et de talent, auquel on pardonnait ses prétentions, ses affectations, ses bouches-en-cœur intellectuelles, son cailletage, son maquillage, tout ce qu’il devait aux bas-bleus au sein desquels il a toute sa vie mitonné, et on les lui pardonnait parce qu’il aimait l’esprit avec la passion vraie qui fait tout pardonner, parce qu’il avait l’humeur facile, la bonne humeur, le goût large sans bégueulisme, l’appétit fringant des faits curieux et des idées nouvelles, et la dégustation des nuances.
Evidemment l’artiste avait été très-frappé par les œuvres de Cruikshank ; mais, malgré tout, il garde son originalité ; c’est un humoriste qui mérite une place à part ; il y a là une saveur sui generis, un goût fin qui se distingue de tous autres pour les gens qui ont le palais fin.
… Le dérivé mental de l’onanisme tel que nous venons de le dépeindre, c’est en effet, la conception fixe que pour parvenir dans le calme de la félicité, à une vision esthétique de l’univers, il faut se détourner méthodiquement de tout ce que colore un rayon de vie, de tout ce qui respire et frémit, de tout ce qui pourrait ressembler même lointainement, à une action, en un mot de tout ce que la vie vulgaire pourrait ternir de sa matérialité sans goût.
Cette « sociologie sérieuse » a pour elle de flatter plusieurs de nos goûts, tant intellectuels que sentimentaux.
., mais leur goût n’est pas le mien. […] Les guides des musées ont grand soin, quand ils vous montrent un tableau, de dire d’abord que c’est un chef-d’œuvre et, devinant votre indifférence pour leur goût personnel, s’empressent de surexciter l’attention par un détail, une légende. […] Jusqu’à présent, Madame, nous avions suivi nos goûts sans nous demander s’ils étaient ce qu’il faut qu’ils soient… Mais si, à l’avenir, il doit en être autrement, Antoine m’avertira et je me conformerai exactement à ses instructions. […] La comtesse Flore de Frileuse, veuve d’un général, a depuis un mois marié sa nièce Gilberte ; elle lui a fait épouser un romancier, Maxime, qui est servi par un domestique, un garçon répondant au nom de Brutus, lequel se croit poète, et joue in petto les Ruy Blase ; sa jeune maîtresse est à son goût ; il ne le lui dira jamais, mais il le prouvera par un crime. […] Des dégoûts plus profonds lui montaient aux lèvres quand elle assistait par hasard à certains entretiens que le relâchement du goût et du sens moral, favorisé par d’étranges lectures, a mis à la mode jusque dans les salons, quand elle entendait, par exemple, des femmes bien nées parler couramment entre elles ou même avec les hommes de curiosités physiologiques, de dépravations latentes, de désordres monstrueux Et de vices peut être inconnus aux enfers !
. — Question de grammaire, question de goût ; les esprits stériles seuls s’y adonnent ; elle dénigre beaucoup, elle ne produit rien. — Sous ce rapport, il faut la laisser aux esprits méticuleux et jaloux, qui se consolent de leur impuissance en montrant les imperfections des œuvres d’autrui. […] Je n’avais ni communauté d’opinions, ni aucun lien d’idées avec lui ; j’avais simplement du goût pour sa personne.
Comme eux, il pensait beaucoup moins à l’œuvre en elle-même qu’à son arrangement pour le goût et l’encharmement du public. […] Lisez, en effet, son recueil de Poésie et Vérité (qui, par parenthèse, n’est ni l’une ni l’autre), et vous verrez s’il ne ramassait pas des inspirations partout, avec son crochet d’érudit, et s’il était autre chose qu’un chiffonnier poétique… Comme l’idée de son Divan lui vint après une lecture d’Hafiz traduit par de Hammer, il se prit de goût pour les fables indiennes dans les Voyages de Dapper, — ce qui ne m’étonne point, car il y avait de l’Indou dans Gœthe, ainsi que je le montrerai tout à l’heure.
Elle se manifeste par le goût de l’action, la faculté de s’adapter et de se réadapter aux circonstances, la fermeté jointe à la souplesse, le discernement prophétique du possible et de l’impossible, un esprit de simplicité qui triomphe des complications, enfin un bon sens supérieur. […] Chez l’homme lui-même, la souffrance physique n’est-elle pas due bien souvent à l’imprudence et à l’imprévoyance, ou à des goûts trop raffinés, ou à des besoins artificiels ?
Si un écolier, ayant peu de goût pour les mathématiques, se rappelle qu’il a un problème à résoudre, c’est un état de conscience quelconque ; s’il se met à l’œuvre et persiste, c’est un état d’attention volontaire. […] Par suite d’une nutrition très incomplète dans les premiers mois, il se produit des troubles digestifs, circulatoires, sécrétoires, qui se traduisent par des bizarreries d’appétits, des goûts dépravés. […] On en cite qui ont du goût pour manger des araignées, des crapauds, des vers Plus bas encore, on trouve la « coprophagie » et la « scatophagie ».
« C’est par une sorte d’induction, dit Valéry, par le produit d’images mentales, que toute œuvre d’art s’apprécie. » En d’autres termes le style de l’œuvre a pour effet, sinon pour objet, de déclencher dans le public, dans l’amateur, dans le critique, un style de l’appréciation, du goût, de la sympathie, de la joie. […] Nous nous trouvons des goûts et des dons que nous ne soupçonnions pas en nous ; le musicien devient stratège, le pilote se sent médecin ; et celui dont la vertu se mirait et se respectait elle-même se découvre un Cacus caché et une âme de voleur. » Mais pour le Socrate qui est devenu une réalité, un corps, une technique, il y a manière d’utiliser les Socrates qui demeurèrent Idées, et Valéry, dans son Léonard de Vinci, a rêvé, sous le nom de Léonard, d’un esprit qui aurait laissé coexister le plus grand nombre possible de ces Idées dans sa richesse intérieure. […] Pourquoi le goût le plus élémentaire trouve-t-il le vers de Théophile détestable, celui de Racine admirable, et le rapprochement des deux inepte ?
Si nous nous servons de ceux qui possèdent ces qualités, mais qui ne les emploient qu’à la satisfaction exclusive de leurs instincts animaux, c’est seulement pour perpétuer, dans l’humanité, le goût de la lutte entre ces volontaires inférieurs et nos élus définitifs : ceux qui usent de leurs facultés pour le développement de leur pensée, en un mot, pour tendre à un idéal de plus en plus élevé. […] Mais, entre eux, ils me méprisent et trouvent ce « sport inédit », l’anarchisme, d’un goût déplorable. […] À parler franchement, il est d’un goût infect ; on le dirait peint par cet habitué des omnibus de l’art : M. […] — Puis vos tapisseries sont d’un goût ignoble.
Ce sévère et délicat esprit avait toujours eu peu de goût pour les rumeurs de la foule ; il s’était fait une sorte de gloire à l’écart. […] » et les morceaux de haut goût où il suffit de s’écrier : « L’âme est immortelle » ou « Le chien est l’ami de l’homme » pour être considéré comme un penseur. […] Et ma plus longue traversée, Au cap du Désir commencée, Aborde à l’Île du Baiser, SONNET DANS LE GOÛT ANCIEN Pour la même dame, qui avait résolu de faire pénitence de ses fautes et des miennes. […] Elle a des goûts séditieux En fait de vers et de toilettes ; Je n’aime qu’elle. […] Que ce fût un lettré, qu’il eût le goût très fin, on le devinait à ses rares paroles, à ses jugements circonspects, mais on ne s’inquiétait pas autrement de celui qui devait devenir le plus célèbre d’entre nous.
Je n’ose pas le croire ; il se pourrait même que là où il tend et agite son épée, il ne trouve aucun fer pour répondre au sien ; la polémique n’est pas du goût de tout le monde. […] Cela contente en général l’écrivain du registre, il saisit la syllabe que je lui livre, et il brode ce simple thème avec plus ou moins d’imagination, selon qu’il est ou n’est pas homme de goût. […] J’avoue ne me sentir aucun goût pour le roman pathopsychologique qui sévit en ce moment ; l’ennui impérieux, invincible, celui avec lequel il n’est pas d’accommodement possible, m’envahit dès que j’ai ouvert un livre épais de ces nombreuses pages sans alinéas, qui recèlent au dire des initiés, des trésors d’observation ; les passions, ainsi pulvérisées pour le travail de l’analyste, ne me représentent guère plus les mouvements de l’âme qu’une horrible boue triturée par un chimiste ne me représentait l’autre jour une feuille de rose. […] Lucien Muhlfeld, que le théâtre soit si près de sa fin et je pense qu’il vivra tant que la race latine prédominera en France ; nous tenons de nos ancêtres de Rome le goût des spectacles et un fait mis à la scène et bien raconté, une thèse éloquemment soutenue, nous captiveront toujours plus que toutes les spéculations philosophiques ou les déclamations poétiques ; le théâtre changera, c’est indubitable, car tout change, mais sa fin n’est pas, je crois, si prochaine. […] Vitu a écrit son livre avec le seul souci de la vérité, contrairement à Dulaure dont l’histoire passionnée contient des phrases dans le goût de celle-ci : « Je n’oublierai pas Henri de Belsunce, évêque de Marseille, qui, quoique élevé par les jésuites, s’illustra en exposant sa vie. » Diffamation et ignorance, voilà ce qu’il faut écrire au bas de bien des pages de ce livre qui eut son instant de célébrité.
C’est affaire de goût, et peut-être le public eût-il, s’il avait été omis, réclamé ce morceau qui est comme l’unique marque du Zola d’autrefois. […] Maurice Talmeyr : Quel que soit l’imprévu, cependant il y a des fatalités générales, et ils tombent tous, à la longue, dans une détérioration morale poussée jusqu’à la décomposition, Est-ce le goût de rabaissement et de la déchéance ? […] Je m’efforcerai de te donner le goût de la vie simple et régulière ; entre le libertinage et toi j’accumulerai tous les obstacles : surveillance étroite, conventions mondaines, religion… J’aime mieux que tu sois bornée, bourrée de préjugés, bigote, — pourvu que tu restes ce que ta mère n’est plus : une honnête femme ! […] Dans la vie réelle, il est électeur éligible, propriétaire, homme de sens et de goût ; il est un citoyen comme les autres rangé, réglé, estimé ; peut-être avez-vous affaire en lui à un conseiller municipal ou à un maire ; peut-être un ruban rouge ou violet fleurit-il la boutonnière du vêtement qu’il a dépouillé dans sa loge.
Baudelaire avait beaucoup trop de goût et d’instinct des formes. […] Le nom de Catulle, qu’il a reçu à sa naissance, montre les goûts littéraires de la famille. […] Mais trop d’imitation gâte le marché, comme on dit, elle corrompt le goût du public, — ce n’est pas bien important, je vous l’accorde, — mais elle corrompt aussi le goût de l’artiste même, ce qui est d’un tout autre intérêt. […] Mais qui donc, je vous le demande, peut y prendre goût ? […] — « À combien de révolutions du goût n’ai-je pas assisté déjà !
La réunion d’un certain art et du naturel au sein de l’imagination la plus vive n’aura lieu que chez Mme de Sévigné ; et cet art encore plus insensible et qui n’est plus que du goût, joint au naturel le plus parfait et le plus continu, ne se rencontrera qu’une fois dans tout son complet, chez Voltaire.
La composition et la première édition d’un tel ouvrage ne pouvaient être mieux faites qu’en Suisse : c’est à Paris que les amis du goût et de la philosophie sollicitent l’auteur de faire la seconde.
Corneille, qui savait l’espagnol, a eu sous les yeux, quand il composa son Cid, le drame de Guillem de Castro, en trois journées, la Jeunesse du Cid ou plus exactement les Prouesses du Cid, et il l’a imité, il l’a modifié avec goût, il l’a réduit et accommodé selon le génie de notre nation et le sien propre.
Le goût des abstractions et des formules didactiques ne laissait d’issue à l’imagination que du côté de l’allégorie : et ce fut là en effet qu’aboutirent tous les clercs qui, en latin ou en français, cherchèrent dans l’amour une matière de poésie.
Ce qui a plus de prix, c’est le naturel des sentiments, justement senti, curieusement développé par une intuition spontanée : à force de ne pas se guinder, à force de facilité à retrouver dans l’antiquité évangélique et biblique tout le détail de la vie contemporaine, nos découpeurs des Livres saints, sans art, sans goût, sans style, ont donné à quelques scènes un air de vérité aisée, qui est près de charmer, Il y a des coins de pastorale gracieuse dans le Vieux Testament, dans la Passion : mais surtout il y a quelques commencements heureux d’expression dramatique des caractères.
Au théâtre comme partout, le romantisme se détermine d’abord par opposition au goût classique : le premier article de la doctrine est de prendre le contre-pied de ce qu’on faisait avant.
Je préférerais pour ma part le siècle de Louis XIV, bien qu’il soit très antipathique à mon goût individuel et que je regarde comme assez niais l’engouement dont on s’était pris pour ce temps dans les dernières années de l’Ancien Régime ; je le préférerais, dis-je, à un état parfaitement régulier, où tous les intérêts seraient assurés, toutes les libertés respectées, où chacun vivrait à son aise, ne créant rien, ne fondant rien, ne produisant rien.
C’est la profession de la vie belle et pure, et, grâce à Dieu, j’en conserve toujours un goût très sensible.
Annibal est furieux de la conversion de sa sœur ; la cuisine du logis était au goût du maroufle : il comptait y prendre ses invalides, le dos au feu et le ventre à table.
Devenu riche, il veut jouir : le voilà pris du goût des scandales et des plaisirs de haut vol.
Mirabeau aimait beaucoup ce quatrième Dialogue, et le trouvait très joli ; il est, du moins, tout à fait dans le goût du siècle, dans celui de Diderot cette fois bien plus que de Rousseau ; et, tel quel, il fut d’un effet victorieux auprès de Sophie.
Nommé lieutenant-colonel de la garde nationale de Blérancourt, et l’un des meneurs du pays, il s’exerçait à la parole dans les questions d’intérêt local ; mais par goût il la faisait toujours laconique et brève.
Dénués de tout goût particulier assez fort pour courber dans un sens unique l’énergie de leur attention, pour, les absorber et les satisfaire par la perpétuité d’un plaisir toujours renaissant, ils cèdent à la fascination de l’idée qui dresse autour d’eux ses sommets et les sollicite avec une égale insistance sous toutes ses faces.
Cette collection, je l’aurais livrée à l’admiration des bourgeois, et après avoir joui de leur stupide épatement, sur l’étiquette et le grand prix de l’objet, je me serais livré à un éreintement épileptique, composé avec du fiel, de la science et du goût.
Tout cela s’acquiert et se mérite… Et cette haute idée de la dignité du commandement, ce beau désir de tenir au mieux l’emploi le plus modeste dans la hiérarchie, nous conduisent à voir que sous cette poésie parfumée, joyeuse et d’un goût parfait, pareille aux chansons immortelles de Mistral, respire une âme forte : Ne priez pas, dit-il aux siens, pour que les souffrances me soient épargnées ; priez pour que je les supporte et que j’aie tout le courage que j’espère.
Il s’habille avec goût, achète des livres français, des gravures, et reçoit des journaux, quoique la lecture ait peu de charmes pour lui ; c’est avec beaucoup de peine qu’il a terminé celle du Juif-Errant. […] Mais supposons que la chasse ne soit point de votre goût ; vous n’en aimez pas moins la nature, et par conséquent il est impossible que vous ne nous portiez envie à nous autres chasseurs… Écoutez !
Il avait trop de goût pour être impie ; il avait trop d’âme pour être sans conversation dans la langue des soupirs avec le pays des âmes. […] Et quand on te reprochera, comme je l’ai fait quelquefois moi-même, ton goût excessif pour le bruit et la fumée des champs de bataille, tes distractions de la liberté par le clairon, le tambour, le refrain de caserne ou de cantine, tes étourderies d’enfant, tes inconstances, tes versatilités, tes oublis, tes ébullitions et tes prostrations alternatives, baisse la tête et rougis devant tes fils et devant tes pères ; mais relève-la aussitôt avec un fier repentir, et dis-leur pour toute réponse : « Tout cela est vrai peut-être, mais, tel que je suis, j’étais au convoi de Béranger.
Dans la parole intérieure, il suffit que nous soyons compris de nous-mêmes : nous pouvons donc parler très bas, très vite, peu distinctement, abréger les phrases, remplacer les tournures et les expressions usuelles par d’autres plus simples ou plus expressives à notre goût, modifier la syntaxe, enrichir le vocabulaire par des néologismes ou des emprunts aux langues étrangères ; nous pouvons nous exprimer à nous-mêmes la nuance toute personnelle de nos sentiments par des termes dont nous créons le sens à notre usage, nous représenter des fragments considérables de notre passé, ou des vues d’ensemble sur notre avenir, par des expressions brèves qui reçoivent d’une convention tacite faite avec nous-mêmes cette force et cette ampleur de signification. […] Quel que soit l’intérêt de ces indices d’une vague connaissance de la parole intérieure par le sens commun, — indices auxquels il faut ajouter certains titres d’ouvrages, comme Les soliloques (de saint Augustin et de saint Bonaventure), Les voix intérieures (de Victor Hugo), et cette locution populaire du midi de la France : dire son chapelet en dedans 166 — il est certain que son importance et son vrai rôle restent d’ordinaire inconnus ; et il n’en est pas de preuve plus décisive que l’observation suivante, empruntée, elle aussi, à l’étude du langage : dans les langues classiques, et sans doute dans toutes les langues, les opérations de la pensée sont exprimées par des images relatives le plus souvent à la vision, quelquefois au toucher, a l’odorat, au goût : les termes qui font allusion à l’ouïe et à la parole ne sont employés ni exclusivement ni même dans la majorité des cas167.
En général, son jugement et son goût sont excellents, et dans son ensemble, son livre est une contribution des plus attrayantes, des plus agréables, à l’histoire de la littérature. […] Mahaffy un certain esprit, sinon de clocher, du moins de province, et nous ne saurions dire que ce dernier ouvrage doive ajouter à sa réputation, soit comme historien, soit comme critique, soit comme homme de goût. […] Morris amène la grande épopée romantique grecque à son parfait achèvement, et bien qu’il ne puisse jamais y avoir une traduction définitive soit de l’Iliade, soit de l’Odyssée, parce que chaque siècle prendra certainement plaisir à rendre les deux poèmes à sa manière, et conformément à ses propres canons de goût, ce n’est pas trop dire que d’affirmer que la traduction de M. […] Au dix-septième siècle, nous rencontrons des hommes au goût littéraire tels que Palmsköld, qui travaillèrent à rassembler et interpréter les différents chants des habitants des landes marécageuses du Nord. […] Le second vers est très beau, et l’ensemble annonce de la culture, du goût et du sentiment.
Nous serions étonné si de ce simple exposé il ne ressortait pas pour tous une leçon d’art et de goût.
Je suis franc, le côté faible d’Horace en critique d’art s’y trahit : « Je ne connais pas, dit-il, l’histoire de ce grand artiste ; mais, à juger de sa vie privée par ses œuvres, il ne devait pas avoir les goûts fort élevés.
Nous la voyons, dédaignant les jeux du théâtre et les distractions du goût, courir droit à l’Assemblée, la trouver faible, puis corrompue, l’envisager avec sévérité d’abord, bientôt avec indignation et colère : 89 et les impartiaux, elle le déclare net, sont devenus les plus dangereux ennemis de la Révolution.
Ce livre, par un homme de pensée libre, d’instruction variée, de goût sûr, de recherches patientes, M.
Cette liaison, toutefois, qui fut assez constante, ne fut jamais tendre: le goût de la haute littérature nous unissait, la différence de nos caractères tendait sans cesse à nous désunir.
Cette haine du vulgaire faisait partie de sa grandeur ; sa physionomie même et son goût pour la solitude le trahissaient aux regards intelligents.
Ou Peppa qui s’embobeline Dans une pâle manteline ; Que du jeune et cher Courteline Tu nous chantes le juste fos, Ou que tu piques jusqu’à l’os Brunetière et Monsieur Buloz ; Toujours ta grâce reste sûre ; Tu jongles sans une blessure À l’Art noble ; ton goût rassure ; Tu fais toujours, divin pervers, Loucher tous les poètes vers La perfection de ton vers ; Car il est le tissu qui : tulle (Mot vraiment ailé), s’intitule, Moins léger que ton vers, Catulle !
Dans la première partie sont de curieuses citations, notamment celle-ci de Herder : « Si le musicien ordinaire qui met orgueilleusement la Poésie au service de son art, descendait de ses hauteurs, il s’appliquerait, autant du moins que le permet le goût de la nation pour laquelle il compose, à traduire dans sa musique les sentiments des personnages, l’action du drame et le sens des mots.
Ce ne sera pas du goût de tous les financeurs de la Revue qui, pour certains se sentent trahis.
La mise en scène était splendide et digne des efforts que fait le grand-duc actuel pour maintenir à Weimar cet héritage de goût artistique qui a fait appeler cette ville l’Athènes de l’Allemagne.
— A cette question ultime, Wundt répond : C’est la sensation de mouvement ; cette sensation, en effet, est continue, tandis que toutes les autres, comme celles du goût, de l’odorat, de l’ouïe, de la vue, semblent successives et intermittentes ; c’est donc dans la sensation ininterrompue du mouvement que viennent se fondre nos sensations fugitives ; la conscience fondamentale du mouvement est une synthèse de toutes les sensations, et elle fait le fond de la conscience générale, par conséquent du souvenir et de la reconnaissance. — Le fond, est-ce bien sûr ?
En effet, ajoute-t-il, la période de sept ans correspond à une modification, à une révolution de l’homme et de ses goûts ; voyez le jeune homme de quinze, de vingt-deux, de vingt-neuf ans… » On lui demande si Troppmann a été exécuté : « Oui, il doit l’être, car un marbrier, dont j’ai soigné la femme, il y a très longtemps, est venu chez moi, saoul comme un âne, et m’a dit que comme j’avais été gentil, sa femme me faisait offrir une fenêtre, qui faisait l’angle de la place… Le marchand de vin, au-dessous de lui, a vendu trois barriques de vin, dans la nuit d’avant-hier… » * * * — Tous les jours, une partie de la journée à l’hydrothérapie, dans le petit pavillon de souffrance et de torture, où se mêlent au jaillissement de l’eau, au pscht cruel de la douche, les plaintes soupirantes, les petits cris suffoqués.
et cependant… Jeudi 3 mai Ce soir, chez Burty, le prince Sayounsi dit, que trois choses avaient étonné et charmé son goût japonais : les fraises, les cerises, les asperges.
Je comprends l’impérieux besoin d’espérer et de croire dévorant l’impossible, pour ne pas dire plus ; mais nous présenter cet impossible comme la lumière, c’est nous demander plus que ne peut accorder un esprit libre, qui n’a aucun goût malsain pour la révolte, qui ne peut cependant, sans abdiquer, renoncer à tous les droits de la conscience et du bon sens.
. — Selon la nature des sensations reproduites, il comprend : 1° Les images proprement dites, ou images visuelles ; 2°Les sons intérieurs, qui se divisent en : paroles intérieures, autres sons ; 3° On peut réunir dans une même subdivision les images des autres sensations, sensations de l’odorat, du goût, du toucher, du sens musculaire, du sens vital, qui sont toujours plus ou moins mêlées les unes aux autres.
Nous l’avons cité, non seulement parce que c’est une promesse de silence sur des sujets qui ont trop longtemps écœuré le goût public, mais aussi parce que ce morceau est certainement de solennité déplacée, de méconnaissance de soi-même, de manque de proportion entre le ton qu’on a et les choses dont on parle, un des fragments les plus comiques qu’ait jamais écrits M.
Alfred Nettement, si vigilant en toutes les choses d’art et de goût, et qui connaît la valeur de quiconque aujourd’hui s’est manifesté dans les lettres, va prodiguer plus de louanges qu’il ne leur en revient certainement à M. de Rességuier, à M. […] » En vérité, seigneur Nisard, l’archevêque de Grenade lui-même, après avoir renvoyé Gil Blas, en lui souhaitant un peu plus de goût à l’avenir, n’a pas été plus embarrassé, rentré dans son cabinet, que nous ne le sommes tous après avoir lu votre manifeste contre la littérature facile. « Peut-être que Gil Blas a raison ! […] Il va si loin dans son dédain pour ces douleurs de convention, que même l’admirable monologue d’Hamlet, ce résumé de toutes les tristesses d’une âme en peine, je crois bien que le professeur l’effacerait de sa propre autorité, tant il pardonne peu au prince de Danemark d’avoir mis à la mode ce goût singulier qu’il appelle le goût de la mort ! […] Villemain ajoute — et, dans ces sortes de reprises, il est d’un goût inimitable : « Cette assistance de M. de Talleyrand étonne et choque beaucoup ; on ne reconnaît point là, même à part la morale, le coup d’œil de cet homme d’État. […] Michaud et ses conseils pleins de goût et de sagesse.
On peut également produire une sécrétion salivaire dans la glande sous-maxillaire en agissant précisément sur le nerf du goût, qui est une branche linguale de la cinquième paire. […] Il était neutre au papier de tournesol, sans odeur, ne donnant pas au goût la sensation de l’eau gommeuse comme l’infusion des glandes sublinguales et sous-maxillaires. […] En effet, il dit que c’est un liquide acide, salé, d’un goût âpre, etc. […] On a évaporé au bain-marie le liquide filtré, et obtenu en quantité notable un sirop d’un goût d’abord sucré, puis légèrement salin, insoluble dans l’éther et déliquescent. […] On a alors obtenu ainsi un dernier résidu déliquescent d’un goût légèrement sucré, puis salin, d’ailleurs extrêmement faible.
Le goût du gigantesque dans une nature où tout est circonscrit et mesuré ! […] Voilà de ces ouvrages que nous recommandons à nos jeunes auditeurs ; ils ne les étudieront pas sans y contracter un goût plus éclairé de tout ce qui est beau et de tout ce qui est bien ; et nous nous félicitons d’avoir encouragé nos deux jeunes amis, MM. […] Pour écrire l’histoire de la philosophie, il ne suffit pas qu’on s’intéresse au passé et qu’on soit capable de le comprendre, il faut encore qu’on le connaisse, et qu’on ait le goût des études variées et profondes nécessaires pour acquérir cette difficile connaissance ; en un mot, l’érudition est une condition pour ainsi dire extérieure qui doit se joindre aux conditions intrinsèques que je vous ai rappelées, afin qu’une histoire de la philosophie soit possible. […] Encore tout cela peut aller, jusqu’à un certain point, dans un livre où l’auteur expose ses propres idées ; il est libre de les présenter comme il lui plaît ; mais imaginez des formules plus étranges les unes que les autres imposées à l’histoire entière de la philosophie durement et sans goût ! […] Ainsi, pour la méthode, nous retenons, comme la conquête du siècle, le goût des recherches expérimentales, l’observation et l’induction jointe à l’observation, en un mot, l’analyse : mais nous ne rejetons pas la vieille synthèse ; nous donnons pour support à l’analyse une synthèse primitive, qui lui fournit une matière sur laquelle elle peut s’exercer.
Si vous rencontrez un intestin propre à digérer de la chair seulement et de la chair récente, l’animal a des mâchoires construites pour dévorer une proie, des griffes propres à la saisir et à la déchirer, des dents propres à la couper et à la diviser, un système d’organes moteurs propres à l’atteindre, des sens capables de l’apercevoir de loin, l’instinct de se cacher pour la surprendre, et le goût de la chair. […] Il s’est rencontré sur notre chemin des sensations, celles du toucher, de l’odorat et du goût, dans lesquelles nous n’avons pu distinguer les sensations élémentaires, et tout ce que nous a permis l’analogie, c’est de penser qu’il y en avait.
Cependant je pourrais citer de jeunes auteurs d’un goût tout différent, qui n’ont pas plus de vingt-cinq ans et qui tentent en France des poèmes de vie et de nature comme M. […] D’ailleurs, pour un écrivain aussi peu romantique, chez qui le goût domine, une épithète trop passionnée, une exclamation trop sincère paraîtrait un oubli des convenances, une offense au beau style et aux bonnes mœurs.
Lundi 29 octobre Peut-être y a-t-il dans mon goût pour la japonaiserie, l’influence d’un oncle, l’oncle Armand, le frère préféré de ma mère. […] Merci de ne point sacrifier au goût du gros public, de ne point lui faire de concessions, ni même de demi-concessions.
Toutefois, remarquons-le, il partage ce goût avec les grands esprits qui ont cherché à exprimer leur pensée d’une manière très saillante, dans des phrases courtes, en les avivant par des oppositions d’idées et même de mots d’autant plus sensibles que le son même des syllabes est plus semblable. […] Plus tard encore, « sera-ce un sacrifice au goût dominant des Français de 1852 que de flétrir le régime devant lequel ils se sont prosternés ?
Pour mon goût, j’aime mieux les vocations décidées, et Cartouche et Mandrin me paraissent cent fois plus estimables et moins dangereux ; ce sont du moins des gens qui savent suivre leur ligne. […] Que le misérable qui meurt à l’hôpital sans asile ni famille, d’autre nom que le numéro du chevet, accepte la mort comme une délivrance ou la subisse en dernière épreuve ; que le vieux paysan qui s’endort, tordu en deux, cassé, ankylosé, dans son trou de taupe enfumé et obscur, s’en aille sans regret ; qu’il savoure d’avance les goûts de cette terre fraîche qu’il a tant de fois tournée et retournée, cela se comprend. […] En homme de goût, M. […] Triste besogne infligée par le manque de goût personnel et de courage d’opinion, à ce point que ceux-là étaient rares autrefois qui osaient placer le nom de Paul de Musset à côté de celui de son frère, Alfred de Musset. […] Pas de goût, pas de grâce !
Il avait un goût marqué pour les comédies, et essaya même d’en composer.
À tout le moins, il a comme eux son amour-propre, ses goûts, ses parents, sa maîtresse, sa femme, ses familiers, tous solliciteurs intimes et prépondérants qu’il faut d’abord satisfaire ; la nation ne vient qu’ensuite En effet, pendant cent ans, de 1672 à 1774, toutes les fois qu’il fait une guerre, c’est par pique de vanité, par intérêt de famille, par calcul d’intérêt privé, par condescendance pour une femme.
Personne ne l’arrête pour lui tendre une main banale dans la foule, il parle à peu de passants ; mais quand il en rencontre par hasard un qu’il goûte ou qu’il aime, il revient sur ses pas, et il l’accompagne en sens contraire de sa route, comme quelqu’un à qui il est égal d’aller ici, ou là, et de perdre des pas ou du temps, pourvu qu’il ne perde rien de son cœur, de son esprit et de son goût pour ceux qui lui plaisent.
Son goût exquis dispensait la faveur, et sa faveur était celle du gouvernement romain.
Il convient de noter ceci, que si l’homme heureux n’a pas de chemise, il n’a pas non plus le goût de faire des vers.
Ce serait de trouver un amoureux d’art, plein de goût et de discrétion, n’ayant en conséquence qu’une vague ressemblance avec feu Chauchard ; il adresserait, sous le voile de l’anonymat, un chèque copieux au littérateur, dénué de millions et de relations, qui se serait contenté d’écrire un beau livre, pour sa joie personnelle, et qui n’aurait employé aucuns moyens louches et malpropres afin de décrocher a timbale d’argent doré.
Allemand, il produit des œuvres allemandes d’invention, de style et de goût.
Pinelli, rémittent artiste qui propage avec autant d’intelligence que de succès, dans le public italien, le goût de la musique wagnérienne, ainsi que le sentiment de l’art classique, et auquel est dû un véritable réveil musical.