Comme tel, comme arbitre secret des âmes, il a eu ses erreurs, il a dévié, il s’est livré surabondamment à ses goûts et à sa prédilection.
avec quelle force il poursuit l’erreur !
Thiers, plein de son objet, et y portant, comme il fait toujours, le courant et le torrent de sa pensée, raconte comment et pourquoi il aime l’histoire, la connaissance complète des faits, leur exposé exact et lumineux, comment un seul point resté douteux l’excite à la recherche et à la découverte, comment une seule erreur qui lui échappe le remplit de confusion.
Te souviens-tu que je me comparais à Monique pleurant son Augustin, quand nous parlions de mes afflictions pour ton âme, cette chère âme dans l’erreur ?
J’aurais voulu que l’auteur, à de certains moments, nous eût montré la notion d’Alexandre telle qu'elle était chez les diverses nations contemporaines, plus exacte ici, moins exacte là, déjà fabuleuse ailleurs ; j’aurais voulu pouvoir considérer d’un coup d’œil et à chaque siècle les différentes nuances et les teintes de cette erreur en voie de progrès, de cette illusion naissante ou déjà régnante.
Qui donc, d’une si barbare manière, m’a séparé de la douce source de ma vie, des beaux yeux noirs qui m’ont conquis le cœur, et qui ont guéri de toute erreur mon esprit ?
Reconnaissons enfin, après plus de deux siècles d’injustice et d’erreur, dans toutes les proportions de sa gloire un grand homme qui fut un martyr ; qui tout le temps qu’il traversa cette terre resta étranger au bonheur ; dont le cœur fut pur de toute tache, à l’abri de ces petitesses dont souvent ne sont point exempts les grands écrivains ; dont le chef-d’œuvre porte à un si haut degré l’empreinte d’une nature si noble, si élevée et si humaine, et qui de tous les hommes est celui dont l’âme se montrerait le plus sensible à une réparation pour l’outrage fait à la portée de son génie. » Et moi je dis : Ainsi est fait l’esprit humain ; il a soif d’une légende morale ; il a un besoin perpétuel de refonte et de remaniement pour toutes ses figures.
L’admiration est une sorte de fanatisme qui veut des miracles ; elle ne consent à accorder à un homme une place au-dessus de tous les autres, à renoncer à l’usage de ses propres lumières pour le croire et lui obéir, qu’en lui supposant quelque chose de surnaturel qui ne peut se comparer aux facultés humaines : il faudrait, pour se défendre d’une telle erreur, être modeste et juste, reconnaître à la fois les bornes du génie et sa supériorité sur nous ; mais dès qu’il devient nécessaire de raisonner sur les défaites, de les expliquer par des obstacles, de les excuser par des malheurs, c’en est fait de l’enthousiasme ; il a, comme l’imagination, besoin d’être frappé par les objets extérieurs ; et la pompe du génie, c’est le succès.
L’esprit observateur et assez fort pour se juger, découvre dans lui-même la source de toutes les erreurs.
Trompés par le langage et par l’habitude, nous admettons qu’il y a là une chose réelle, et, réfléchissant à faux, nous agrandissons à chaque pas notre erreur. — En premier lieu, l’être en question étant un pur néant, nous ne pouvons rien y trouver que le vide ; c’est pourquoi, par une illusion dont nous avons déjà vu des exemples163, nous en faisons une pure essence, inétendue, incorporelle, bref spirituelle164
Nous ne laisserons donc ni source d’intérêt ni occasion d’erreurs, et nos personnages ne pourront ni amuser ni tromper. — Cette suppression des caractères supprimera l’action, car l’action est le mouvement et la vie, et nos acteurs sont immobiles et morts.
La Poétique de Scaliger est le chef-d’œuvre de ces codifications dogmatiques dont la principale erreur était de prendre les règles pour une méthode infaillible, pour les conditions nécessaires et suffisantes de la perfection littéraire.
C’est ce pauvre aga Si-Sliman, décoré par erreur le 15 août, venu à Paris pour réclamer sa décoration, renvoyé de bureau en bureau et salissant son burnous sur les coffres à bois des antichambres, à l’affût d’une audience qui n’arrive jamais84.
Il serait temps, cependant, de réagir contre l’erreur propagée par l’un des plus piteux livres que le sentimentalisme ait échafaudés ; et puisque nous sommes dans une de ces périodes rares où l’on met tout sur table, où l’on bannit tout faux respect des choses convenues, et où l’on étudie impitoyablement la valeur exacte des gens et des idées, puisque d’autre part, l’artiste, jusqu’ici écarté et résigné à être une non-valeur sociale, vient de s’avancer au premier rang des énergiques, il siérait de saper, d’une hache implacable, le faux idéal et la menteuse générosité de « la bohème », qui séduisent et égarent encore certains jeunes artistes, autant qu’ils font le jeu de la médiocratie contre l’idéal authentique et la vraie générosité.
La conception réaliste de l’avènement divin n’a été qu’un nuage, une erreur passagère que la mort a fait oublier.
Comme il savait tout ce qu’on pouvait savoir de son temps, il met à profit les erreurs de la géographie, de l’astronomie et de la physique : et le triple théâtre de son poëme se trouve construit avec une intelligence et une économie admirables.
Les sept années que Marie Stuart passa en Écosse, depuis son retour de France (19 août 1561) jusqu’à son emprisonnement (18 mai 1568), sont remplies de toutes les erreurs et de toutes les fautes que peut commettre une jeune princesse légère, emportée, irréfléchie, et qui n’a d’adresse et d’habileté que dans le sens de sa passion, jamais en vue d’un dessein politique général.
Quand il fera réimprimer ces volumes, il y aura quelques erreurs de fait à corriger.
« Ils avaient dû trouver, disaient d’ingénieux publicistes, dans leurs pensées toujours refoulées, un exercice qui doublait leurs forces. » C’était une erreur.
» L’abbé Barthélemy devait avoir, au fond du cœur, moins de facilité à bien augurer de l’avenir : c’est lui qui avait écrit dans une lettre de Callimédon à Anacharsis, en parlant des préjugés et des superstitions populaires : « Mon cher Anacharsis, quand on dit qu’un siècle est éclairé, cela signifie qu’on trouve plus de lumières dans certaines villes que dans d’autres, et que, dans les premières, la principale classe des citoyens est plus instruite qu’elle ne l’était autrefois. » Quant à la multitude, sans excepter, disait-il, celle d’Athènes, il la croyait peu corrigible et peu perfectible, et il ajoutait avec découragement : « N’en doutez pas, les hommes ont deux passions favorites que la philosophie ne détruira jamais : celle de l’erreur et celle de l’esclavage. » Tout en pensant ainsi, il n’avait nulle misanthropie d’ailleurs, et n’était point porté à se noircir la nature humaine : « En général, disait-il, les hommes ont moins de méchanceté que de faiblesse et d’inconstance. » Les événements de la Révolution vinrent coup sur coup contrister son cœur, et détruire l’édifice si bien assis de sa fortune.
Et si l’on considère l’étendue et la pénétration de leur enquête, la façon neuve dont ils parlent de l’homme et à l’homme, leur art sincère et haut, la sérieuse ferveur de l’évangile de pitié qu’ils proposent, le plus déterminé partisan de l’art pour l’art peut se sentir hésiter et réfléchir, jusqu’à ce qu’il recomprenne que le problème de la société, de la vie de l’homme ne peut être résolu par le cri de passion des détracteurs d’intelligence, que l’évangile que prêchent les romanciers slaves a précédé de dix-huit cents ans les maux qu’ils dénomment, que l’enseignement fut la marque même de sa fausseté dans son emportement, que la vérité est paisible, persuade en paraissant et n’a nul besoin d’apôtres, que l’erreur seule parle violemment, que les œuvres d’art ne doivent pas tenter de tromper, qu’il leur suffit de contenir les préceptes latents et obéis, ceux-là du monde dont elles sont la lumineuse image.
Rien n’est donc plus intéressant, non-seulement pour les philosophes et pour les savants, mais pour tous les esprits éclairés, que de voir un des maîtres de la science nous exposer les principes de sa méthode, les éclairer par de nombreux exemples empruntés à son expérience personnelle, nous faire assister avec ingénuité à toutes les opérations de son esprit, nous apprendre comment les erreurs mêmes peuvent être profitables et instructives, à quel prix enfin se font les découvertes et les solides progrès.
Et sans doute, il y a là, de la part de Molière, une légère faute au point de vue de la thèse à plaider puisqu’il la compromet ; mais l’erreur est plus grande encore de la part de ceux qui n’ont pas entendu qu’un homme de raison peut devenir à un moment donné un homme d’esprit et qui s’amuse.
Babou n’aurait pas de ces petites erreurs de système respiratoire, et le sifflet ne reviendrait pas si vite et si naturellement dans son souffle, qu’importerait qu’un de ses amis fût surfait !
C’est une erreur. […] La seconde cause d’erreur quand il s’agit de le juger, c’est, avons-nous dit, la richesse même de son tempérament intellectuel. […] Le respect, qui a ses erreurs et ses excès, ne s’en va pas comme on le dit ; ce qui s’en va, c’est tout ce qui est respectable ; le respect lui-même nous reste ; il n’a fait que se déplacer. […] Sauf erreur, ce n’est qu’au théâtre que les vieux mauvais sujets, les débauchés approchant de la soixantaine ont des cœurs si délicats et si généreux et que, d’autre part, ils se connaissent si bien eux-mêmes. […] Mais je crois également que, neuf fois sur dix, il y a erreur sur la personne de l’accusé.
Je n’insisterai donc pas ici sur les erreurs de perspective des peintres, ni sur leurs fantaisies astronomiques ou physiques, la tendance de certains à tourner vers le soleil couchant les cornes du croissant de la lune, ou à indiquer des ombres que contredit la position du soleil dans le tableau. […] Aussi très souvent une invention, bien qu’elle tende à unifier l’esprit, lui est, dans le présent, une occasion d’illogisme et d’erreur, et ce caractère sera d’autant plus marqué que l’invention sera plus une invention, que son importance et sa nouveauté seront plus considérables. […] Je ne sais trop si l’on ne pourrait souvent mesurer la nouveauté et, pour ainsi dire, la valeur d’une invention au nombre d’erreurs et d’illogismes qu’elle inspire à son auteur. Il ne faut pas trop généraliser cette remarque ; le besoin de coordination générale des idées est très variable, et compensera chez tel homme exceptionnellement doué, la tendance à l’erreur que l’invention suggérera. […] Le hasard qu’on a introduit plus ou moins dans l’esprit est un principe d’invention, mais, pour les mêmes raisons, il est un principe d’erreur.
Cette simple formule : les « Droits de l’Homme », décèle pour lui l’erreur fondamentale de la philosophie du dix-huitième siècle qui faisait de l’individu le principe premier, la cellule génératrice du corps social. […] C’est l’erreur qui, trop souvent répétée, donne par instants aux romans de cet admirable prosateur qu’était Flaubert, un caractère de nature morte. Ses disciples sentaient déjà ce point d’erreur dans la doctrine de leur maître. […] Beyens peuvent-ils même être appelés de ce nom qui comporte encore une chance d’erreur, celle d’une déformation par la perspective ? […] Une des erreurs périlleuses de notre époque aura été de croire qu’un politicien quelconque peut être chargé sans inconvénients graves d’une mission diplomatique.
Les romans anglais particulièrement nous donnent sur ses mystères infinis, sur ses erreurs, sur ses peines, une instruction aussi délicate que profitable. […] Je me disais en moi-même : « Ôtez de toutes ces belles choses la part d’exagération que la reconnaissance y mêle, — car ces grands hommes tiraient de moi quelque service, et, pauvre rat, je rongeais les rets qui garrottaient ces lions, — il me restera toujours bien assez de talent pour attaquer de mauvais romans et de mauvais drames. » D’ailleurs, des écrivains plus tempérants dans leur reconnaissance, parce que leur gloire avait eu moins besoin de mon aide, des hommes qui ont plus qu’un nom très connu, m’avaient dit assez de choses obligeantes pour ajouter à mon erreur.
Il disait : « L’erreur est de croire qu’on ne peut prendre part à l’action du temps qu’à de certaines conditions de son choix. […] Il suit de là qu’un homme spécial en est plus capable qu’un autre… » Cette simple formule éclaire d’un jour aussi net que cruel, l’erreur — coupable, même dans la bonne foi, car elle suppose trop d’orgueil et de légèreté — où s’égara Lamartine. […] Ces doctrines ainsi comprises seront mieux tolérées, quand nous les reconnaîtrons, non plus comme des erreurs ou des hypothèses, mais comme des sentiments humains. […] Si les unes sont plus élevées que les autres, toutes ont une part de réalité, à côté de leurs erreurs, en ce sens qu’elles représentent toutes des moments de notre développement. […] Soyons plutôt reconnaissants aux poètes de valoir mieux dans leurs livres qu’ils ne valent dans leur existence de chaque jour, et pardonnons-leur, au nom des fêtes d’imagination qu’ils nous donnent en se les donnant, et leurs vanités et leurs ridicules et leurs communes erreurs.
Cette erreur m’a attiré un acte de bienfaisance de plus de votre part, et vous avez porté votre attention sur tout. […] Mais la personne chez qui nous dînions ayant, par erreur, supposé qu’ils étaient connus, en a dit, avec bonne intention, et avec le désir de servir F. […] Il ne serait même pas déraisonnable d’affirmer que l’histoire proprement dite des différentes époques est moins instructive que leurs fables… Gardons-nous de croire avec les esprits chagrins que l’homme aime et embrasse l’erreur pour l’erreur elle-même : il n’y a pas, et même il ne peut y avoir de folie qui n’ait son coin de vérité, qui ne tienne à des idées justes sous quelques rapports, mais mal circirconscrites et mal liées à leurs conséquences 61. » En ce qui concerne le stoïcisme, Cabanis ne fait en quelque sorte, dans cette lettre, que poser la doctrine d’un stoïcisme moderne plus perfectionné, et traduire, interpréter dans le langage direct de la science, et sous forme de conjectures plus ou moins probables, les conceptions antiques de cette respectable école sur Dieu, sur l’âme, sur l’ordre du monde, sur la vertu. […] « La principale cause paraît avoir été dans les peintures poétiques que cette philosophie faisait de la vie des hommes vertueux après la mort. » — « C’est une observation capitale dans l’histoire de la philosophie que, dans la philosophie spéculative, toutes les erreurs ou toutes les découvertes postérieures viennent toutes se rattacher à des systèmes antérieurs, comme à leur occasion ou comme à leur cause.
Puis, pour finir, vous déclarez que cette même pensée, responsable, à votre sens, de ses erreurs, il lui faut l’aiguiser, sous peine d’animalité, au lieu de la laisser mourir de sa belle mort, après tant de systèmes en ruine… Tout cela est contradictoire. […] Et c’est là que gît justement l’erreur mortelle qui les voue au néant. […] Quelle erreur ! […] Ayant perçu cet équilibre instable des forces attractive et répulsive qui en détermine l’évolution, ne pouvant s’expliquer le pourquoi de cette opposition dont elle était le jouet, affolée d’Absolu, elle se créa toute une légende pour se justifier ses écarts et ses erreurs. […] Tu hésiteras souvent ; souvent, des erreurs fausseront l’exposé de ta doctrine ; souvent ta conduite sera en désaccord avec tes convictions, car tu es le poète, c’est-à-dire celui que les apparences tentent, sans repos, d’absorber en elles.
Bazin, qui a eu l’honneur d’ouvrir la voie aux faiseurs de recherches, est aujourd’hui convaincu d’erreur sur plus d’un point. […] Mais c’est là une erreur impardonnable, une hérésie ! […] C’est possible, je ne le crois pas ; huit ou dix rappels pour une erreur d’interprétation. […] S’est-on jamais occupé de choisir, pour jouer les deux rôles, deux femmes qui eussent la même taille et qui rendissent l’erreur vraisemblable ? […] Vous avouerez que l’erreur du duc de Richelieu devenait inexcusable et incompréhensible.
Schiller, homme de bonne foi plus que d’orgueil, reconnut bientôt son erreur. […] Tous les deux aussi, voyant les idées et les hommes du haut de leurs dédains pour les engouements passagers, pour les erreurs et pour les passions de la foule, ils dominaient d’autant plus l’humanité qu’ils la méprisaient davantage.
Une distribution des rangs qui peut avoir pour effet d’ôter des lecteurs à Bossuet, et de faire trop admirer Massillon, est une erreur que la critique doit relever. […] Elle relève le prix de tout ce qu’il dit de juste ; elle donne de la grâce à ses erreurs.
Jullien ; il est bourré d’erreurs de détail, mais les jugements, quoique diamétralement opposés aux nôtres, sont toujours intéressants, ils contiennent toujours une large part de vérité et, surtout, ils démontrant une véritable appréciation de la valeur de ce grand homme que M. […] Je pense aussi qu’il y eut des erreurs et quelques fautes, conscientes où non : je ne jetterai pas la première pierre, ne m’en sentant point le droit.
Mais, où l’analyse psychologique se transforme en la plus stérile des études, parce qu’elle se fonde alors sur une erreur, c’est lorsqu’elle en vient à considérer le moi en soi et pour soi, à en faire un tout borné et mesquin, alors qu’il n’est qu’un des courants particuliers de la vie universelle. […] L’erreur des apologistes de la décadence est précisément de croire que la littérature décadente ait plus de complexité, plus de richesse que l’autre, parce qu’elle a plus de raffinement, plus de sensualité et de dilettantisme intellectuel
D’ailleurs c’était l’opinion générale des politiciens sur celui que Rochefort devait surnommer le Perroquet mélancolique : car même dans l’erreur, Hugo ne fut pas original, en se trompant il imitait quelqu’un. […] Il voulut s’assurer de n’avoir commis, par erreur, même en pensée, de péché socialiste ; il fit son examen de conscience dans son autobiographie et il se convainquit que lui qui avait écrit sur les pauvres gens, la misère, et autres sujets de compositions rhétoriciennes, des tirades à paver le Palais-Bourbon, il n’avait demandé qu’une seule réforme sociale, l’abolition de la peine de mort « la première de toutes, — peut-être21 ».
Le point de vue universel et infini du Créateur doit être tellement différent du point de vue étroit, fini et ténébreux, de la créature, que, par cela seul qu’une pensée métaphysique paraît vérité pour l’homme, elle peut paraître erreur, petitesse et chimère à Dieu. […] Il est forcé, fût-il demi-dieu, fût-il Prométhée, fût-il plus qu’homme, de reconnaître en mourant son erreur, et de s’écrier à Dieu, comme le Christ sur sa croix : « Pourquoi m’avez-vous abandonné dans mon œuvre ?
Erreur ! […] Le vendredi saint du grand jubilé de 1300, Dante, arrivé, comme il le dit, au milieu du chemin de sa vie, désabusé de ses passions et de ses erreurs, commença son pèlerinage en enfer, en purgatoire et en paradis.
» Ils sont dans l’erreur des enfants qui, voyant le père se ronger les mains de rage, croient qu’il veut dévorer sa propre chair et lui offrent celle qu’il leur a donnée avec la vie ; Ils sont enfin dans ces quatre fils venant successivement se coucher et mourir aux pieds du père, un à un, dit le poète, et le faisant mourir ainsi quatre fois en eux avant sa propre mort. […] « Quand notre âme se recueille et se concentre fortement en elle-même sous une impression de plaisir ou de douleur qui s’empare tout entière d’une de ses facultés, il nous semble que toute autre faculté en nous est absorbée, et ce phénomène réfute l’erreur de ceux qui croient qu’au-dessus de notre âme unique une seconde âme nous anime !
Si la masse cérébrale se développe et s’augmente par l’exercice de la pensée, il importe assez peu, nous semble-t-il, que le travail intellectuel aboutisse à la vérité ou à l’erreur. […] C’est également la méthode d’Aristote qu’appliquent les médecins anatomistes d’Alexandrie, les Hérophile, les Erasistrate, et ils ne rectifient quelques-unes de ses erreurs qu’en marchant dans la voie qu’il a tracée.
Dès lors on devine ses défauts et ses erreurs. […] Malheureusement engagé dans la débâcle romantique et dans l’erreur naturaliste, M.
Nous sommes continuellement dans la plus grande erreur quand nous partons de ce principe, tacitement admis par presque tous, qu’un immense dépôt de sédiment se forme à la fois sur presque toute l’étendue du lit de la mer, avec une vitesse d’accumulation suffisante pour recouvrir et conserver des débris fossiles. […] J’en appellerai maintenant à quelques faits pour montrer combien nous sommes sujets à faire erreur, quand nous supposons que des groupes entiers d’espèces se sont produits soudainement.
L’erreur constante de l’associationnisme est de substituer à cette continuité de devenir, qui est la réalité vivante, une multiplicité discontinue d’éléments inertes et juxtaposés. […] Là est précisément l’erreur de l’associationnisme : placé dans l’actuel, il s’épuise en vains efforts pour découvrir, dans un état réalisé et présent, la marque de son origine passée, pour distinguer le souvenir de la perception, et pour ériger en différence de nature ce qu’il a condamné par avance à n’être qu’une différence de grandeur.
Une des remarques de cette judicieuse Logique, en effet, c’est que la plupart des erreurs des hommes viennent moins de ce qu’ils raisonnent mal en partant de principes vrais, que de ce qu’ils raisonnent bien en partant de jugements inexacts ou de principes faux.
Pour donner une forte idée des plaisirs véritables dont jouissent les bienheureux, l’orateur se dit ainsi qu’à ses auditeurs : « Philosophons un peu avant toutes choses sur la nature des joies du monde. » Et il va tâcher de faire sentir par ce qui manque à nos joies ce qui doit entrer dans celles d’une condition meilleure : « Car c’est une erreur de croire qu’il faille indifféremment recevoir la joie de quelque côté qu’elle naisse, quelque main qui nous la présente.
Mais l’historien et l’écrivain gagnent chez d’Aubigné à ces erreurs passionnées.
Les trois livres dont se compose l’ouvrage roulent : 1° sur l’homme, sa misère, ses faiblesses, ses passions ; sur la vie humaine, ses fluctuations et sa brièveté ; sur les différents états, conditions et genres de vie qui distinguent les hommes ; 2° sur la manière de s’affranchir des erreurs, de l’opinion ou des passions ; 3° enfin, sur les quatre vertus de prudence, justice, force et tempérance.
et, avant de s’y asseoir franchement, dans cet ordre moderne, que de revirements et d’erreurs encore !
Femme sans préjugés, sans vice et sans erreur, Quand la mort t’enleva de ces tristes contrées.
C’est une erreur, ou plutôt c’est une mauvaise plaisanterie.
sans colère et sans haine, D’une idéale erreur, hélas !
Il est des erreurs délicates et distinguées qui pourraient lui paraître préférables à des vérités triviales.
Nous faudra-t-il admettre qu’il y a dans l’esprit humain des traces innées, des moules tout prêts pour des fanatismes quelconques, des retours et comme des accès périodiques pour des erreurs qu’on croyait épuisées ?
Elles peuvent être erronées, mais les erreurs reçues depuis longtemps sont plus respectables que celles que nous voudrions y substituer ; car ce n’est pas la vérité qu’on trouve quand on a abattu le système de religion généralement adopté, puisque cette vérité, si elle n’est pas révélée, se cache dans des ténèbres impénétrables à l’esprit humain.
Mauvais goût, faux jugements, faux sens pour justifier leurs préférences, c’est un système entier d’erreurs et de chimères où l’on se précipite tète baissée, et tout cela pour ne pas démordre d’une estime conçue et nourrie sur la parole d’autrui, avant que nous ayons pu nous-mêmes étudier et apprécier ces œuvres si vantées. » Ah !
Casai au contraire, en Italie, à l’extrémité du Piémont, Casai, que les troupes françaises eurent ordre d’occuper dans le même temps, est la pointe la plus avancée, la plus aventurée, une des grosses erreurs ambitieuses de ce ministre insatiable, et qui ne croyait jamais que les raisins fussent trop verts.
L’amour-propre seul serait une cause suffisante d’erreur.
Puis, quand on avait épuisé les désordres, les erreurs, et qu’on revenait à la vérité suprême, on trouvait un asile tout préparé, un confessionnal, un oratoire, un cilice qui matait la chair ; et l’on n’était pas, comme de nos jours, poursuivi encore, jusqu’au sein d’une foi vaguement renaissante, par des doutes effrayants, d’éternelles obscurités et un abîme sans cesse ouvert : — je me trompe ; il y eut un homme alors qui éprouva tout cela, et il manqua en devenir fou : cet homme, c’était Pascal.
On trouve beaucoup de longueurs dans de certains sujets, de l’ignorance et de l’erreur sur plusieurs autres.
Partout où Boileau paraissait encourager la littérature mondaine, ingénieuse, artificielle et noble, partout où il avait l’air d’avoir peur ou mépris de la nature, et d’encourager l’esprit à la farder, en un mot, dans ses erreurs, ses timidités et ses incorrections, on le suivit, et l’on érigea sa théorie mutilée en loi souveraine de la poésie.
Maître François Rabelais, l’auteur, a quarante ans ou environ : c’est un de ces tard-instruits dont nous avons parlé ; et même il lui a fallu plus d’ardeur, plus de volonté qu’à personne pour étudier, puisqu’une erreur du sort l’avait fait moine, et moine mendiant.
Trop heureuses ces dernières, et trop favorisées, si toute la sagesse humaine accumulée n’était pleine d’erreurs, d’imperfections et de pièges !
Les instincts de l’animal, soumis à de semblables causes d’erreur, se montrent insuffisants aussi.
Sans doute, si cette courbe est trop capricieuse, nous serons choqués (et même nous soupçonnerons des erreurs d’expérience), mais le principe ne sera pas directement mis en défaut.
Adolphe Retté, proclame que Mallarmé fut « l’erreur du Symbolisme ».
En calculant dans ces hypothèses, on arrivera à des résultats exacts, parce que l’erreur n’est que dans l’expression et l’image, non dans le schéma et la catégorie elle-même.
De son côté, avec plus d’indulgence, l’enseignement officiel serait un guide plus sûr pour les jeunes gens ; et, en reconnaissant et en leur laissant reconnaître ce qu’il y a de bon dans les efforts contemporains, il leur épargnerait peut-être bien des faux pas et bien des erreurs.
La sagesse et la raison vont plus souvent à conserver d’aimables erreurs et à faire durer un attachement aussi vrai et aussi tendre que celui que j’ai pour vous, qu’à suivre une sèche et stérile vérité.