Pour les républiques populaires, il faut distinguer deux époques tout à fait différentes, celle qui a précédé l’imprimerie, et celle qui est contemporaine du plus grand développement possible de la liberté de la presse ; celle qui a précédé l’imprimerie devait être favorable à l’ascendant d’un homme sur les autres hommes, les lumières n’étant point disséminées ; celui qui avait reçu des talents supérieurs, une raison forte, avait de grands moyens d’agir sur la multitude ; le secret des causes n’était pas connu, l’analyse n’avait pas changé en science positive la magie de tous les effets. […] Quand les difficultés des premiers pas sont vaincues, il se forme à l’instant deux partis sur une même réputation ; non, parce qu’il y a deux manières de la juger, mais parce que l’ambition parle pour ou contre : celui qui veut être l’adversaire des grands succès reste passif, tant que dure leur éclat, et c’est pendant ce temps, au contraire, que les amis ne cessent d’agir en votre faveur ; ils arrivent déjà fatigués à l’époque du malheur, lorsqu’il suffit au public du mobile seul de la curiosité, pour se lasser des mêmes éloges ; les ennemis paraissent avec des armes toutes nouvelles, tandis que les amis ont émoussé les leurs, en les faisant inutilement briller autour du char de triomphe.
Il s’agit des terres de Blet et des Brosses La terre et baronnie de Blet est située dans le Bourbonnais, à deux lieues de Dun-le-Roi Blet, dit un mémoire de l’administration des aides, est une « bonne paroisse sans être d’objet ; bonnes terres, la plus grande partie en bois, foins et pacages, le surplus en terres labourables de froment, seigle et avoine… Chemins affreux et à périr en hiver. […] « Madame Louise m’a souvent répété qu’à l’âge de douze ans elle n’avait point encore parcouru la totalité de son alphabet… Il s’agissait de décider irrévocablement si un oiseau d’eau était maigre ou gras.
Son grand malheur est venu non pas tant des erreurs de son système que d’avoir eu un système, en vertu duquel il a agi sans et contre la nature. […] Son génie est surtout lyrique : mais en maint endroit, dès qu’il s’agit des sujets graves et moraux, l’idée prend le dessus sur le sentiment, le raisonnement sur l’effusion, et le lyrisme tourne en mouvements oratoires.
La volonté n’agit pas directement sur les passions, mais elle les modifie indirectement à l’aide de l’imagination, elle les réduit les unes par les autres, enfin elle est toujours maîtresse d’en suspendre les effets extérieurs : elle commande l’action, avec, sans ou contre les passions. […] La raison cartésienne se met à la place de Dieu, et compose la machine du monde : mieux encore, elle n’explique pas seulement, elle agit, car de la science dépend la puissance ; par son progrès, elle vaincra la maladie et la mort même.
On s’étonne de ne trouver ni dans le portrait qu’il a tracé de lui, ni dans ses Mémoires, aucun aveu sur cette fatalité qui le condamna pendant près de vingt ans à s’imposer toutes les fatigues de l’ambition et de l’intrigue, au profit de volontés qui se perdaient dans leurs propres vues, et ne s’inquiétaient guère des siennes ; à n’agir qu’à la suite ; à ne se déterminer qu’au moment même où, sans le consulter, son parti venait de changer d’avis ; à haïr ses propres lumières comme des empêchements de sa volonté, et sa volonté comme la dupe de ses passions. […] Il s’agit seulement de s’entendre sur l’ordre auquel ces vérités appartiennent.
Desrousseaux, nanti d’un vaste savoir, était la Providence à laquelle tous avaient recours dans les cas litigieux, lorsqu’il s’agissait d’invoquer l’autorité d’un texte ancien ou de rétablir le vrai sens d’une version mutilée. […] Il ne peut s’agir que de traits superficiels.
Au reste, il ne s’agit véritablement de rien sacrifier, de rien déprécier. Le temple du goût, je le crois, est à refaire ; mais, en le rebâtissant, il s’agit simplement de l’agrandir, et qu’il devienne le panthéon de tous les nobles humains, de tous ceux qui ont accru pour une part notable et durable la somme des jouissances et des titres de l’esprit.
Le mot était lâché, il ne s’agissait, pour Marie comme pour son frère Murray, que de regarder à travers ses doigts, selon l’expression vulgaire, et de laisser faire sans se mêler de rien. […] et déjà blanchie avant l’âge ; quand on l’entend, dans la plus longue et la plus remarquable de ses lettres à Élisabeth (8 novembre 1582), lui redire pour la vingtième fois : « Votre prison, sans aucun droit et juste fondement, a jà détruit mon corps, duquel vous aurez bientôt la fin s’il y continue guère davantage, et n’auront mes ennemis beaucoup de temps pour assouvir leur cruauté sur moi : il ne me reste que l’âme, laquelle il n’est en votre puissance de captiver » ; quand on a entendu ce mélange de fierté et de plainte, la pitié pour elle l’emporte, le cœur a parlé ; ce doux charme dont elle était douée, et qui agissait sur tous ceux qui l’approchaient, reprend le dessus et opère sur nous à distance.
Ce fut le moment aussi où il agit avec le plus de zèle sur l’esprit de Monsieur pour le porter à devenir un prince digne d’estime et à la hauteur de sa naissance. […] Pendant qu’il était en exil à Valence, Madame s’était trouvée choisie par Louis XIV, qui l’appréciait de plus en plus, comme médiatrice auprès du roi Charles II son frère, qu’il s’agissait de détacher de l’alliance de la Hollande, et aussi d’amener à se déclarer catholique.
Huysmans rend ses personnages plus nerveux, c’est- à-dire plus soumis et plus directement sensibles aux impressions externes, il est forcé d’atténuer leur force de volonté, de les décrire plus incapables de tirer de leurs sensations de forts et persistants mobiles d’agir. […] III En cette psychologie du pessimiste, qui juge la vie mauvaise en soi, répugne aux contacts sociaux, méprise ou bafoue les êtres les plus sains, plus bornés et robustes, plus aptes à agir et à jouir de concert, M.
Il s’agit vraiment bien de meubler sa toile de figures ! […] C’est la force motrice de la machine qui, semblable à celle qui retient les corps célestes dans leurs orbes et les entraîne, agit en raison inverse de la distance.
De quelque art, du reste, qu’il s’agisse, le secret du dilettante, c’est d’attraper l’état d’esprit où l’artiste a été lui-même en composant son oeuvre et de savoir plus ou moins pleinement le garder et s’y maintenir. « Je ne trouve pas cette femme si belle, disait un Athénien devant une statue de Phidias. — C’est que tu ne la vois pas avec mes yeux, lui dit un autre. — Es-tu donc l’auteur ? […] On voit aussi que cette recherche est difficile et qu’il n’y manque pas de chances de se tromper ; ce n’est qu’une raison de plus pour la faire, quand il s’agit de plaisir, et, dans le petit livre que j’écris, il n’est question que de cela ; le risque de se tromper aiguise le désir de voir juste et relève le plaisir d’avoir probablement raison, et il y a un plaisir, je ne dirai pas plus grand, mais plus piquant, à être à peu près certain qu’on a raison, qu’à en être pleinement sûr.
Il ne s’agit, en définitive, que d’une seule chose pour elle : c’est, après avoir constaté le genre d’inspiration du poète, de déterminer son degré de puissance et sa place dans le hiérarchique Pandémonium des poètes, où il faut le mettre et où il doit rester. […] C’est là une raison pour que, encore une fois, la Critique ne doive jamais poser, quand il s’agit de poètes, que la question de puissance, laquelle implique toujours la question de sincérité.
— ayant toujours sous sa diable de plume, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer, le mot impertinent, très réussi, quand il s’agit des choses religieuses, Droz, qui a même trouvé dans la monotonie de son procédé contre la dévotion du xixe siècle la punition de s’en être moqué, Droz, qui prononce le nom de Dieu vers la fin de son livre, quand il est ému, aussi bêtement qu’un bourgeois, lui, le spirituel artiste ! […] L’amour du vrai dans l’art lui a tenu lieu de principes que probablement il n’a pas, et l’a fait agir dans la conception de son prêtre comme s’il les avait.
Donc, sitôt qu’on le connaît, on connaît une cause toute-puissante, puisqu’elle agit toujours, et toujours dans le même sens. […] Il s’agit des amours de Condé, autre soldat impétueux qu’il admire en frère, et dont il vient de raconter la passion pour Mlle du Vigean.
La régente était faible, il s’agissait « de se bien faire valoir » et de prendre la plus grosse part possible du trésor public. […] Le maréchal de Marillac, traduit en justice pour avoir volé son armée, ne pouvait revenir de sa surprise : « Dans mon procès, disait-il, il s’agit de paille, de foin, de briques.
» Lorsqu’il s’agit d’un philosophe du dix-septième siècle, il se croit dans son domaine : il revendique l’homme ; grand ou petit, exhumé par lui ou exhumé par d’autres, il veut à toute force le présenter au public. […] D’ailleurs on lui trouvait plus de talent pour prêcher que pour agir.
Guizot, que nous sachions, n’a pas l’habitude d’agir légèrement ; c’est pourquoi nous ne pouvons imputer au hasard les bévues de son discours. […] Or, le théâtre doit agir sur la foule. […] Il ne s’agit plus de l’abattre, elle est gisante à nos pieds. […] Quoiqu’il fût contemporain de Sophocle, il ne se proposait pas le même but, et n’employait pas les mêmes moyens pour agir sur son auditoire. […] Nous savons, aussi bien que personne, la distance qui sépare le génie de la science ; mais dans la question que nous traitons, il ne s’agit pas de la valeur absolue de ces deux formes de la pensée, il s’agit des services que chacune des deux rend à l’autre ; or, à cet égard, le poète et le critique sont sur un pied d’égalité parfaite.
L'inconvénient de ces sortes de travaux est de trop abonder dans un sens et de voir partout des ressemblances et des influences au lieu de s’en tenir aux seuls courants généraux, les seuls après tout qui agissent un peu grandement.
Il est aisé de montrer combien les pas qu’on ferait dans cette route seraient accélérés, si tous les préjugés autour desquels il faut faire passer le chemin de la vérité étaient aplanis, et s’il ne s’agissait plus, en philosophie, que d’avancer directement de démonstrations en démonstrations.
Est-ce bien lui qui agit ?
Lire un livre pour en jouir, ce n’est pas le lire pour oublier le reste, mais c’est laisser ce reste s’évoquer librement en nous, au hasard charmant de la mémoire ; ce n’est pas couper une œuvre de ses rapports avec le demeurant de la production humaine, mais c’est accueillir avec bienveillance tous ces rapports, n’en point choisir et presser un aux dépens des autres, respecter le charme propre du livre que l’on tient et lui permettre d’agir en nous… Et comme, au bout du compte, ce qui constitue ce charme, ce sont toujours des réminiscences de choses senties et que nous reconnaissons ; comme notre sensibilité est un grand mystère, que nous ne sommes sensibles que parce que nous sommes au milieu du temps et de l’espace, et que l’origine de chacune de nos impressions se perd dans l’infini des causes et dans le plus impénétrable passé, on peut dire que l’univers nous est aussi présent dans nos naïves lectures qu’il l’est au critique-juge dans ses défiantes enquêtes.
Ses vers, assez souvent gauches et gris, surtout quand il s’agit d’exprimer les détails de la vie extérieure, s’affermissent singulièrement pour traduire les beaux lieux communs de la morale, les sentiments généreux ou les généreuses pensées.
Il étoit spirituel, mais voluptueux, voyant toutes choses avec beaucoup de lumiere, & en jugeant sainement, mais plus capable de les conseiller que de les faire ; ainsi, se trouvant foible, paresseux, & purement Homme de Cabinet, il espéroit de sa délicatesse, avec un Empereur délicat, ce qu'il ne pouvoit attendre du Peuple Romain, où il eût fallu se pousser par ses propres moyens, & agir fortement par lui-même ».
. — Une gloire marchandée, versée à petits coups, convient peut-être aux écrivains à teintes grises dont vous voulez tracer un portrait composé de petites intentions rapprochées ; mais, s’il s’agit d’un poète véritable, lisez son livre et sachez vous incliner.
Il s’agit, en somme, de savoir quel est le rôle, quelle est l’action et la force propre de l’intelligence en face du monde.
Ce qu’il faut retenir de ces développements, c’est que la réalité psychologique de quelque façon qu’on l’imagine, est bien un compromis entre deux forces dont l’une s’exprime en une tendance à agir et l’autre en une tendance à prendre conscience, à titre de spectacle, des actes accomplis, c’est que cette réalité qui a pour support les combinaisons les plus diverses, les états d’équilibre les plus variés entre ces deux tendances, se voit abolie dès que l’une d’elles, triomphant de l’autre absolument, l’exclut : en sorte que, selon un Bovarysme essentiel, l’existence de quelque réalité psychologique suppose l’antagonisme de ces deux forces, dont chacune tient les conditions de sa mort pour les conditions de son triomphe et ne persiste dans l’être que par la vertu de sa défaite tout au moins partielle.
Elle n’anime pas toutes choses uniquement pour satisfaire l’imagination et l’instinct sympathique de sociabilité universelle ; elle anime tout, 1° pour expliquer les grands phénomènes terribles ou sublimes de la nature, ou même la nature entière, 2° pour nous exciter à vouloir et à agir avec l’aide supposée d’êtres supérieurs et conformément à leurs volontés.
Comme il est aussi propre par sa nature à peindre les actions qui peuvent porter les hommes aux pensées vertueuses, que les actions qui peuvent fortifier les inclinations corrompuës : il ne s’agit que d’en faire un bon usage.
Il s’agit d’un jeune homme suicidé que la foule entoure : — Pauvre garçon, si tôt !
Or, le Réalisme agit comme le peintre chinois, qui ne voit que la ligne et que les surfaces, et, comme le peintre chinois, qui néglige les ombres, en toutes choses il arrive au plat.
A mon jugement (et l’on m’excusera si je ne ressens pas dans toute leur intensité les pieux scrupules des intimes du maître), cet anonyme indiscret ne commit qu’une légère faute de goût : pour bien agir, il aurait dû publier ces sonnets seulement à une cinquantaine d’exemplaires.
Et l’influence de ces maîtres n’a pas agi sur moi seul. […] Leurs héros ont à la fois des âmes et des corps : ils raisonnent, sentent, et agissent. […] Renan, une duperie de la Nature (toujours cette Nature qui agit et qui n’existe pas !). […] Renan déclare que ce Dieu n’agit point par des volontés, des actions particulières ! […] Ma prière fut-elle assez vive pour agir à distance ?
Voltaire en agit à l’égard de Clytemnestre à peu près comme mes adversaires en agissent envers moi ; pour me condamner bien à leur aise, ils me font dire ce que je ne dis pas. […] Néron, Agrippine, Burrhus, Britannicus, revivent à nos yeux ; ils parlent, ils agissent comme Tacite les fait agir et parler. […] Titus serait sifflé s’il agissait ainsi au théâtre, et Rousseau mérite de l’être pour avoir consigné cette opinion dans un livre de philosophie. […] parce qu’il s’agit ici pour Bajazet de la vie et du trône, Atalide doit étouffer son amour, Bajazet ne doit plus être sensible qu’à l’ambition ! […] C’est lui qui fait agir Esther.
Au jeune homme qui s’ennuie et qui veut l’action : Qu’est-ce, répond-il, qu’agir ? […] C’est que cette phrase existe du point de vue d’une émotion qui agit, non d’un discours qui prouve. […] Il s’agit d’Alfred de Vigny. […] Il s’agit de théâtre. […] (Il s’agit, ne l’oublions pas, des mots anglais.)
il se trouve que cet affreux mari n’est pas aussi noir, aussi blasé, aussi sceptique qu’il en a l’air, et qu’après avoir pensé, parlé et agi comme un roué du dix-neuvième siècle (les plus pitoyables de tous), il vient un instant où il pense, parle et agit comme M. […] Il s’agissait bien de cela, vraiment ! […] Les premiers moments leur donnent raison ; il ne s’agit que d’abus à détruire, et cela est si doux, si beau, si facile ! […] Pour moi, je n’en ai pas le courage, surtout lorsqu’il s’agit de M. […] Il s’agissait d’une Manon Lescaut, jouée la veille à l’Odéon ; nous voulions savoir ce qu’en dirait M.
Ces deux opinions, assez contradictoires, ayant été avancées, il s’agit d’examiner laquelle des deux est la bonne ou si peut-être l’une et l’autre seraient mauvaises. […] Le malheureux passe par tous les degrés d’avilissement, entraîné non seulement par un penchant naturel à l’ivrognerie, qu’il a hérité de son père, mais par de mauvais camarades qui le corrompent, par une série de petites circonstances qui agissent sur lui ; enfin, quand il est déjà tombé assez bas, Lantier achève de le traîner dans la boue. […] Une fois le drame achevé, il s’agissait de le faire jouer ; là commençaient les difficultés. […] Il s’agit de découper en quelques tableaux une œuvre traitée sans considérations d’espace ; d’amener, dans un même acte, des personnages qui semblent n’avoir aucune raison de se trouver dans les mêmes lieux ; de condenser en quelques heures une action qui met souvent des années à se développer ; de faire ressortir, par l’action seulement, une foule de faits, de détails que le romancier peut mettre en relief par la description. […] Conclusion La critique littéraire agit en général comme les gouvernements : elle suit, à une respectable distance, le mouvement de l’esprit et les évolutions de la pensée.
Je ne sais pas si c’est fâcheux, mais c’est un fait, ou que les têtes n’ont pas grandi en proportion de ce qu’il s’agit maintenant d’y enfourner, ou qu’on a tort d’y vouloir enfourner trop de notions. […] Il s’agit tout simplement de se procurer un tas d’objets hétéroclites et de les orner, avant de les mettre en vente, d’étiquettes de ce genre : « Plume avec laquelle Voltaire écrivit La Pucelle », ou bien : « Balle trouvée dans l’une des bottes de Napoléon après la bataille de Wagram », etc. […] Notez qu’elle n’ordonne jamais de médicaments, qu’elle ne touche jamais les malades, qu’elle n’agit que par des gestes, d’où elle croit qu’il émane un fluide. […] La seconde avant d’agir, quelquefois nous ne savons pas comment nous allons agir, mais notre inconscient le sait pour nous.
Il devait agir sur Racine de diverses façons. […] Annibal a agi dans un domaine très limité. […] Sa morale, c’est d’être fort et grand pour agir sur les autres ; c’est d’étendre son être le plus qu’il peut. […] Il s’agit de choisir entre une femme et l’empire du monde. […] Il s’agit donc, pour Domitie et Domitian, d’amener Titus à épouser quand même Bérénice et le Sénat à l’y autoriser.
Mais il ne s’agissait là que d’une déchéance physique, et c’est d’une déchéance morale qu’est né le roman qui nous occupe et qui est intitulé : la Cendre. […] Il y a des hommes qui sont nés pour agir, et selon qu’ils ont du bon sens ou n’en ont point, ce sont des actifs ou des agités. […] L’homme d’action se sert de son intelligence pour agir, et l’homme intelligent qui est mêlé à l’action ne se sert guère de l’action que pour comprendre plus de choses. […] De fait, il s’agit d’un roman ou plutôt d’une nouvelle développée, mise en vers, tout comme le Jocelyn de Lamartine. […] Masson-Forestier, pour ne désobliger personne, continuera à agir comme par le passé, et il fera bien.
Le sujet, pour être mince, n’en était que plus délicat ; il s’agissait de le broder agréablement, sinon de le créer.
Et plus tard encore, quand on eut perdu jusqu’à l’excuse des illusions, et qu’il ne s’agit plus de vengeance, mais d’asile, que dire de cet incorrigible et cruel esprit de coterie qui perpétuait entre des compagnons d’exil la récrimination et l’épigramme, reprochant à l’un une distinction frivole, à l’autre une concession innocente, ne pardonnant nulle supériorité, et substituant en toutes choses les tracasseries de la mauvaise humeur à la dignité d’une grande affliction ?
De plus sots princes agissent de beaucoup plus sagement.
La simplicité n’exclut donc ni la grandeur ni la finesse du style ; elle permet les plus sublimes élans et les délicatesses les plus raffinées : mais elle veut que l’on mesure tout à la pensée et au sentiment qu’il s’agit de rendre.
Cette description est pleine d’enflure et de mauvais goût ; mais il ne s’agit ici que du genre, et non de l’exécution du morceau.
Turlow, disent-ils, lui expliquoit dans le tems, et comme on l’explique à une femme qu’on veut faire agir dans une affaire importante, quelles personnes il falloit gagner pour faire réussir un projet, et par quel endroit il falloit les attaquer.
Il ne s’agit pas de dire : « Taine a écrit en coloriste parce qu’un beau jour il s’est reconnu coloriste. » Non, Taine a voulu peindre ; il a voulu colorer, et il a essayé, il a travaillé, il a lu, il s’est assimilé les auteurs, et c’est ainsi qu’il s’est découvert un talent qu’il n’aurait peut-être pas soupçonné sans cela.
L’intelligence, pour remonter au sens étymologique, inter legere, intelligere, l’intelligence agit lorsqu’elle tire de ce qu’on a senti quelque chose qui ne tombe point sous les sens.
Ils agissent en nous quand nous pensons agir, Alors qu’on délibère on ne fait qu’obéir ! […] Il a donc fait ainsi de Chimène et de Rodrigue ce que l’on appelle des personnes morales, c’est-à-dire qui agissent en toute occasion dans la plénitude entière du sentiment de leur responsabilité. […] Une autre influence, — très différente, à la vérité, — n’agissait pas moins sur lui, si vous vous rappelez qu’il était homme, et très vaniteux, et un peu envieux. […] La question était de savoir si Pyrrhus épouserait Andromaque ou Hermione, si les dieux exigeraient le sacrifice d’Iphigénie… Mais de quoi s’agit-il dans Phèdre ? […] Il ne s’agissait, en effet, à vrai dire, de rien de moins que de savoir si les Grecs et les Latins demeureraient éternellement nos maîtres, les régulateurs de nos jugements, et les modèles de notre art.
la difficulté eût été tout autre, s’il s’était agi non plus d’une soumission, d’une rétractation pour la forme, mais d’une conversion véritable. […] Quant à ce qui me regarde, il était de ma situation et de mon devoir de, suivre le torrent ; mais je répète qu’entre lui et moi, directement ou indirectement, aussi bien pour ce qui regarde les Nassau que pour les autres princes nombreux que je fis entrer dans la Confédération du Rhin, il ne s’est jamais agi en aucune façon de marché, de conditions ou d’offres. Je les taxais moi-même d’après mes appréciations générales et après avoir consulté le vieux Sainte-Foix, et je proposais mes estimations dans le Nassau, ou bien je décidais pour eux, et j’espère encore maintenant avoir droit à leur reconnaissance pour avoir, en ces conjonctures, agi avec autant de sagacité que d’économie.
Le gouvernement alternatif, répondrai-je ; le gouvernement parlementaire quand on veut penser, le gouvernement dictatorial quand on veut agir, le gouvernement mixte quand on veut à la fois agir et délibérer. […] Il s’agit de la rénovation presque complète du monde religieux, moral et politique.
Il s’agit d’un canal qui, creusé de Cadix à l’embouchure du Guadiaro, destituerait Gibraltar de sa tyrannie maritime. […] Il s’agit seulement de savoir si l’ingénieur est aussi à vendre. […] Un régisseur payé pour faire tomber un mélodrame par l’absurdité de la mise en scène n’agirait pas autrement que lui.
De quel droit avez-vous agi comme vous l’avez fait ? […] Il ne peut deviner d’ailleurs les ressorts de sécheresse et d’hypocrisie qui la font agir. […] Il y a des larmes dans l’argent et de la sueur et du sang : il ne s’agit que de les extraire.
Or, l’entière suggestion dont nous parlons, et qui pour les persuasions ou les saillies en vertige de l’Idée, tient au sens idéographique des mots mais en même temps à leur phonétisme, ne peut naître que si la langue est traitée en son origine phonétique retrouvée et arrivant à une Musique des mots : matière, d’identique qualité, de la pensée qui agit et possède. […] Incohérence étrange, vraiment : la pensée déroule ses phases et le mode en lequel elle agit demeurerait constant ! […] En même temps, et en production d’universalité : Qui est Parole, et donne à la parole son vrai sens qui la veut musique de mots en lui rapportant son naturel et primordial élément de phonalité, Qui est graphique et Plastique, par la détermination morphologique du Rythme, — par la science des durées dans le vers et l’ordre prémédité du poème, du livre et de l’Œuvre, Qui est d’art Pictural, par le moins de hasard lumineux donné naturellement aux mots, selon couleurs des timbres-vocaux, Qui est Musique : Qui est manière-d’art en laquelle les manières-d’art s’unissent en Synthèse, — de même que les sensations, indépendantes et localisées, entre-muées sous l’empire de la pensée re-créatrice agissent l’une sur l’autre en mille nuances, et ainsi se multiplient en plus aiguë puissance d’apporter de nouveaux et plus rares matériaux à notre entendement : Et qui est mouvement adéquat à la Matière pensante : Est « l’instrumentation-Verbale », dont, de sens et d’appellation, nous douons l’Art poétique.
Enfin qu’il s’agisse de l’effronterie d’un gamin ou d’une vue d’ensemble sur la vie monastique, de la manie d’un ancien capitaine à pronostiquer le temps, ou d’une redoutable crise de conscience, du spectacle funèbre d’un pendu épouvantant ses commensaux ailés des soubresauts dont l’anime le vent dans la nuit sur une plage, ou d’une considération historique sur la Convention, de plaintes sur la mort ou d’exultations sur la vie, M. […] Qu’il s’agisse d’ailleurs d’une anecdote ou d’une scène, presque toutes les pièces contiennent au début ou à la fin un contraste dissonant entre deux aspects antagonistes. […] Toute cette foule, partagée en classes diverses, agit, vit et meurt d’une façon rectiligne, répète les mêmes actes et les mêmes paroles, fait les mêmes gestes et porte les mêmes mines du berceau au cercueil, sans que le poète se soucie de mettre au nombre de leurs composants un grain de la complexité, des contradictions et de l’instabilité que montrent tous les êtres vivants.
Il s’agit de décrire à sa femme les merveilles du château de Richelieu, des merveilles artistiques, et La Fontaine parle ainsi : « Ce ne sont peut-être pas les plus remarquables [les plus remarquables beautés de ce château] que je vais vous citer. […] Mais il s’agit évidemment d’une personne que connaît Mlle de La Fontaine, qu’elle reconnaît tout de suite, même sans qu’on la nomme. […] Il présente la chose tout d’abord comme une rencontre extraordinaire et un peu romanesque ; et puis, faisant apparaître seulement à la fin M. de La Fourcade, garde du corps, il révèle à qui l’on a affaire : il ne s’agit que d’aventuriers.
Les rêveurs agissent aujourd’hui comme ces moines et ces religieuses qui, en s’acquittant des besognes culinaires ou en balayant le cloître, savaient fort bien absorber en Dieu leurs pensées, sans qu’il parût extérieurement que leur attention fût tout entière à autre chose qu’au pot-au-feu et au balai. […] Dans le cas opposé, il ne s’agissait pas de suspendre le travail commencé, ni, pour une vérification de renseignements, de renoncer au secours de l’imagination. […] Seulement Flaubert n’obéissait pas à un système, il agissait par instinct. […] Dans les questions religieuses et sociales, les naturalistes agissent comme leurs frères les positivistes vis-à-vis des problèmes métaphysiques. […] Je me forme à peine une idée nette de l’ensemble et je regretterais d’en agir avec ces littératures comme les critiques français en agissent avec la nôtre en en parlant à tort et à travers et sans connaissance de cause.
. — Ne laissez pas errer votre fantaisie : X… n’est pas à Florence et il ne s’agit pas de lui. […] Il s’agirait d’aller de Nice à Rome à pied, s’arrêtant dans toutes les villes intéressantes. […] S’il ne s’agissait que de réponse à un jeune homme amoureux, je ne répondrais pas. […] Il s’agit ici d’un hôtel qu’on avait le projet de construire à Paris avenue Kléber. […] (édition Gutenberg) : Il s’agit très probablement d’une lettre à Guy de Maupassant.
Il ne s’agissait pas d’une harangue celtique, mais d’un discours dans la langue latine des Gaules. […] De ces hommes, le premier, parce qu’il agit de toute la puissance de la pensée, c’est Grégoire VII. […] Il s’agit toujours d’Auguste, dont vous voyez que nous faisons aujourd’hui un maître de langue. […] Mais il ne s’agit plus aujourd’hui que du fait grammatical. […] Ce fut celle-là qui devait agir sur les cours chrétiennes de l’Espagne et de la Gaule méridionale.
Léonide, reine de Sparte, nièce d’un usurpateur, a rencontré Agis, fils du roi détrôné, le sauvage et gracieux Agis qu’élèvent secrètement, dans la solitude, le philosophe Hermocrate et sa vieille sœur Léontine. […] Elle séduit la vieille Léontine, séduit Hermocrate après lui avoir confessé son sexe, fait de même pour Agis, leur donne rendez-vous à tous trois pour le même jour et au même lieu, révèle enfin son nom et emmène Agis en grande pompe. […] Et le caractère du lien secret et sûr, qui les enserre, ne nous est point dissimulé : c’est bien de chair qu’il s’agit. […] Il n’est point nécessaire, d’abord, de tenir une plume ni d’écrire des romans pour avoir cette manie de se regarder agir et vivre. […] Qui n’a senti agir en lui, à certains moments, une volonté qui lui était étrangère ?
Le poète épique n’étant que le narrateur d’une action peinte par le récit, ne dut jamais paraître dans sa fable ni parler en son nom, mais faire parler et agir les seuls personnages après les avoir montrés. […] Voilà ce qui prédomine dans la conception de Valérius Flaccus : tout marche, tout agit, tout s’entraîne avec rapidité, force, et grandeur dans son. […] La Politique se revêtant des voiles et des habits de la Religion, et si saintement masquée, se flattant d’égarer les crédules, agit conformément à son caractère insidieux. […] Nous avons remarqué l’infériorité des machines allégoriques à côté de ces machines célestes dont les ressorts agissent d’une manière inexplicable, parce qu’ils tiennent aux systèmes religieux. […] L’allégorie même n’y a pas acquis la consistance que Boileau sut lui donner dans le Lutrin : là tout agit et prend du relief.
Quand il s’agit du comique, quand il s’agit de ce qui fait rire, je dis qu’il y a toujours plaisir de malice. […] Ferdinand Brunetière l’idée première de sa théorie si originale (en partie vraie) qui consiste à dire que dans le drame le personnage principal agit, mène toute l’affaire, et que dans le roman il est mené par elle ; que dans le drame le personnage principal « agit » et que dans le roman « il est agi ». […] Il s’épuise à ne pas agir. […] Il s’agit de savoir lire et de mettre les idées dans leur suite juste et précise. […] Il s’agit de le prouver. » Et il s’est ingénié à le prouver comme il a pu.
S’il s’agit d’économie politique, il vous dit, les jambes étendues : « Avez-vous jamais mis le nez dans ce grimoire-là ? […] Puis j’ai cru m’apercevoir qu’il ne s’agissait que de ses armes en peinture, de ses armoiries ; et alors c’est de la franche sottise, même à un poète, que de venir ainsi étaler son blason, — un blason tout fraîchement repeint. […] Aussi comme il agit sur ses contemporains ! […] La force sociale, dans ces sortes de remuements, est sourde ; elle agit comme ferait une loi physique. […] L’amour de la vérité est un, et celui qui ment sans vergogne pour mieux faire ses gorges chaudes aux dépens d’un honnête homme, son contemporain, nous montre qu’il ne doit pas être bien scrupuleux, ni difficile en preuves, quand il s’agit de ses saints et oracles dans le passé.
. — Comment elles agissent et finissent. — Le génie artistique de la Renaissance. — Le génie oratoire de l’âge classique. — Le génie philosophique de l’âge moderne. — Analogie probable des trois périodes. […] S’agit-il d’expliquer l’embarras d’un jeune homme obligé de choisir une carrière parmi les convoitises et les doutes de l’âge où nous vivons, il vous montre1393 « un monde détraqué, ballotté, et plongeant comme le vieux monde romain quand la mesure de ses iniquités fut comblée ; les abîmes, les déluges supérieurs et souterrains crevant de toutes parts, et dans ce furieux chaos de clarté blafarde, toutes les étoiles du ciel éteintes. […] Car sitôt que vous créez, vous sentez en vous-même la force qui agit dans les objets que vous pensez ; votre sympathie vous révèle leur sens et leur lien ; l’intuition est une analyse achevée et vivante ; les poëtes et les prophètes, Shakspeare et Dante, saint Paul et Luther, ont été sans le vouloir des théoriciens systématiques, et leurs visions renferment des conceptions générales de l’homme et de l’univers. […] L’homme n’est point un être inerte façonné par une constitution ni un être mort exprimé par une formule ; il est une âme active et vivante, capable d’agir, de découvrir, de créer, de se dévouer et avant tout d’oser ; la véritable histoire est l’épopée de l’héroïsme. — Cette idée est, à mon avis, une vive lumière. […] Il n’entend pas mieux notre manière d’agir que notre manière de penser.
Ainsi, les héros qui s’immolent pour leur patrie sont sûrs de notre admiration, parce que, au jugement de la raison, le bonheur de tout un peuple est préférable à celui d’un homme, et que rien n’est plus grand que de pouvoir se porter ce jugement contre soi-même et agir en conséquence. […] Mais le poète doit inventer lui-même, en se servant, comme il fait, des fables reçues ; c’est-à-dire, on peut représenter des actions qui se font par des gens qui agissent avec une entière connaissance et qui savent ce qu’ils font, et c’était la pratique des anciens poètes. […] On peut aussi faire agir des gens qui ne connaissent pas l’atrocité de l’action qu’ils commettent, et qui viennent ensuite à reconnaître la liaison qui était entre eux et ceux sur qui ils se sont vengés, comme l’Œdipe de Sophocle. […] Si les acteurs agissent par vertu, voilà notre sensibilité exercée ; mais si la passion et la vertu sont d’accord, voilà tous nos besoins remplis. […] Il est beau pour l’homme de goût, lorsque le musicien a bien saisi, non seulement le principal caractère de la déclamation, mais encore toutes les finesses qu’elle reçoit des intérêts de ceux qui parlent et agissent dans le drame.
S’il s’agit de quelque nouvelle loi, de quelque nouveau système, de quelque arrangement dans les finances, de quelque nation étrangère, de quelque réforme de police, Sa Majesté envoie demander à celui qui est chargé de répondre ce qu’on trouve là-dessus dans l’histoire ; et le lendemain ou surlendemain ce savant lui présente un Mémoire raisonné, où elle voit ce qui a réussi ou échoué autrefois, pourquoi ce qui a été tenté a été rejeté, et pour quelles raisons, etc. […] Mon amour pour mes peuples me donne du courage pour tenir aux travaux continuels du gouvernement, mais il augmente mes peines et mes inquiétudes dès qu’il s’agit d’affaires criminelles qui vont à la mort, parce que je sais que mes soins, mes attentions et ma sensibilité ne peuvent pas s’étendre à tout. […] C’est au nom du Tien qu’on agit ; c’est sa justice qui doit diriger : on ne doit y mêler aucune vue particulière. […] Depuis le deux cent sixième livre jusqu’au deux cent vingt-neuvième, il ne s’agit que de la guerre et de tout ce qui y a rapport.
Et après chaque point d’interrogation on répondrait : cette opinion, ce tempérament, cette discipline, cette révolte, cette réaction…, qu’il s’agisse d’art, de littérature, de science, de philosophie, de politique… ont eu, dans notre xixe siècle français, des représentants de choix, sinon de génie. […] Il ne s’agit pas davantage de l’irrévérencieuse boutade d’un aimable dadaïste, comme se l’imagine tel autre de nos correspondants. […] Et ce sont ces hommes, dont les traits, aux yeux de l’univers, représentent la France moderne, que l’on voudrait montrer aujourd’hui dans une sorte de fresque grotesque, brossée avec des fards et des tons cadavériques, à la Van Dongen, comme une troupe de bouffons noirs, de canailles emphatiques, de gâteux grandiloquents, de diaboliques gredins, je ne crains pas de le dire, ceux qui agissent ainsi font, au regard de la vérité critique, une œuvre impie et méprisable, et, si l’on se place au point de vue national, une besogne de malfaiteurs. […] Mais telle est l’étourderie, tel est l’aveuglement, de ces traditionalistes pratiquants, qu’ils agissent, en vérité, comme s’ils étaient les meilleurs auxiliaires de Marinetti ou les complices de Dada.
Aussi ne s’agit-il pas de l’absoudre, mais de prendre la moitié du tort pour nous, qui l’avons aidé à nous gâter. […] J’y veux bien reconnaître aussi, avec Marmontel, l’élégance, pourvu que ce ne soit pas celle que Marmontel refuse à Boileau, et qu’il admire au même degré dans Quinault et dans Racine ; et le coloris, pourvu qu’il s’agisse de l’art de mettre les objets dans le meilleur jour. […] Elle a un autre mérite ; elle représente la maison de campagne que chacun rêve pour soi, notre château en Espagne, puisqu’il s’agit de ce pays-là. […] S’agit-il de mes devoirs de maître, quand je considère dans Rollin tout ce que la parole d’un maître doit avoir de gravité douce, son esprit de justesse, son savoir de solidité, sa conscience de scrupules, sa vie de bons exemples, je m’effraye de me trouver si au-dessous de la tâche !
S’il s’agit de l’esprit de mots, Dufresny n’avait pas tort ; Molière s’en passe dans les comédies de caractère. […] S’agit-il d’un juge, par exemple ? […] Mais il ne s’agit pas là d’une opposition créée artificiellement entre des caractères et des situations ; c’est la vie réelle observée et prise sur le fait. […] Je vois des gens qui s’impatientent de ces noms de tragédie et de comédie, comme s’il s’agissait de catégories inventées par je ne sais quels tyrans littéraires contre les libertés de l’esprit humain.