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1842. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Après les grandes rêveries de Lamartine et de Musset devant la femme, après leurs généreuses confusions du monde et de la divinité au sein de l’amante, le poète de la Bonne Chanson nous a ramenés sur la terre, dans la tiède atmosphère des vivants, parmi des fleurs familières et mortelles. Il a montré la femme telle qu’elle est, mais sans amertume, et même l’exaltation de ses défauts en est devenue belle.

1843. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Cet homme faible étant devenu éperdument amoureux d’elle, lui promit de l’épouser et de répudier sa première femme, fille de Hâreth, roi de Petra et émir des tribus voisines de la Pérée. […] La femme de Philippe était Salomé, fille d’Hérodiade.

1844. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Un groupe d’hommes et de femmes, tous caractérisés par un même esprit de candeur juvénile et de naïve innocence, adhérèrent à lui et lui dirent : « Tu es le Messie. » Comme le Messie devait être fils de David, on lui décernait naturellement ce titre, qui était synonyme du premier. […] L’expression, « Fils de la femme » pour le Messie se trouve une fois dans le livre d’Hénoch, LXII, 8.

1845. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Ses disciples et les femmes pieuses qui le servaient le retrouvèrent en Judée 943. […] Un jour on crut l’embarrasser en lui présentant une femme adultère et en lui demandant comment il fallait la traiter.

1846. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Si je considère les trois meilleurs poètes de la génération qui suivit Verlaine et Mallarmé, et qui sont Henri De Régnier, Viélé-Griffin et Francis Jammes, je suis frappé de ceci que tous trois ont écrit sous forme de poème dramatique leur chef-d’œuvre, avec l’homme et la sirène, Phocas le jardinier, le poète et sa femme. […] Comparez de même avec le poète et sa femme les géorgiques chrétiennes : la trouvaille métrique du poète, et, dans un tableau d’idylle, l’emploi si heureux d’une forme que Chénier avait créée comme la corde inverse de la lyre, est l’invention d’un maître.

1847. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Voilà la dernière règle : quel poète a su s’effacer derrière ses personnages avec autant d’art et de modestie que l’auteur du Tartuffe, d’Harpagon et des Femmes savantes, plus prompt aux métamorphoses que le Protée de la fable antique256 ?

1848. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

Ou bien c’est l’histoire de la belle Lou Tho, qui dédaigne l’amour de l’Empereur, ou encore l’aventure de la courtisane qui demande par curiosité au juge des Enfers de renvoyer son âme dans le sein d’une honnête femme.

1849. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hervilly, Ernest d’ (1839-1911) »

Aucun ennui n’est à redouter avec M. d’Hervilly ; il ne traverse pas de solitude desséchante ; il nous conduit au hasard, c’est vrai : on a chance d’arriver, si on l’accompagne, dans quelque champ de foire peuplé de femmes sauvages et de créatures monstrueuses… Le poète n’a pas de préférences ; il passe de l’Algérie à la Chine et du Sénégal au Groenland.

1850. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

Et ce sera certainement un de ses titres à la reconnaissance du siècle que d’avoir, par ses écrits, par ses conférences et par sa participation aux fêtes de Douai, contribué à la résurrection littéraire de cette femme de génie.

1851. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pilon, Edmond (1874-1945) »

Pilon a vu venir vers lui, graves et souriants, les anges, les saintes femmes, l’enfant des flèches et ses vendangeurs d’automne.

1852. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

Une lampe d’une main, un poignard de l’autre, une femme toujours prête à être égorgée, & qui, par un quart de conversion, ne l’est pas, ont paru, à des yeux avides de spectacle, un jeu d’optique qu’on pouvoit supporter quelquefois ; mais les gens de goût savent combien cette pantomime est peu propre à intéresser, ou plutôt combien elle prouve la sécheresse d’un esprit qui a eu besoin de recourir à de si minces ressorts.

1853. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Liste des écrivains » pp. -655

[Marie-Catherine des Jardins, femme en premières noces de M.

1854. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

On sçait que nos troubadours ou trouvères ont pratiqué la même chose ; qu’ils couroient toute la France, suivis de leurs femmes & de leurs enfans, qui se mêloient aussi de rimer, & accompagnés de chantres & de joueurs d’instrumens ; que des seigneurs & des princes, qu’ils sçavoient flatter & réjouir, les accueilloient, les admettoient à leurs tables, les faisoient revêtir de leurs habits : honneur alors si distingué.

1855. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Psyche n’est point cette femme qui vient en tremblant sur la pointe du pied ; je n’aperçois point sur son visage ce mélange de crainte, de surprise d’amour, de désir et d’admiration qui devrait y être.

1856. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Il travaillait chez Casanove, et n’était pas mal avec sa femme.

1857. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 6, de la nature des sujets que les peintres et les poëtes traitent. Qu’ils ne sçauroient les choisir trop interressans par eux-mêmes » pp. 51-56

C’est ainsi qu’en ont usé le Poussin, Rubens et d’autres grands maîtres qui ne se sont pas contentez de mettre dans leurs païsages un homme qui passe son chemin, ou bien une femme qui porte des fruits au marché.

1858. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Le méchant par le prix au crime encouragé, le mari dans son lit par sa femme égorgé, le fils tout dégoûtant du meurtre de son pere et sa tête à la main demandant son salaire, etc.

1859. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

Les hommes soignent leur chevelure comme les femmes ; Hector et Diomède en font un reproche à Pâris. — 9.

1860. (1894) Études littéraires : seizième siècle

C’est peu de chose qu’un roi qui aime l’argent pour acheter des femmes, devant un roi qui aime l’argent pour acheter des hommes. […] Rabelais s’en tire en donnant à tous les deux la parole, et à chacun selon son caractère, laissant au lecteur à juger qui a raison : « Jamais ne me ferez entendre, dit Epistémon, qui est le sage, que chose beaucoup avantageuse soit prendre d’une femme, et d’une telle femme, conseil et avis. » — « Je me trouve fort bien, dit ce fou de Panurge, du conseil des femmes et mêmement des vieilles… Bien proprement parlent ceux : qui les appellent sages femmes, et ma coutume et mon style est de les nommer présages femmes… Croyez que vieillesse féminine est toujours foisonnante en qualité soubeline [sublime], je voulais dire sibylline. » — Et le sage Epistémon consent, pour que le conte se poursuive. […] Sans doute ils ne sont pas lecture de jeunes femmes ; mais ils ne contiennent pas un atome d’immoralité. […] Mais, au moins, sa femme n’était pas française, et son mariage ne lui fut pas plus tard une difficulté de plus. […] Il avait perdu en 1549 sa femme après une union de dix ans, n’en ayant eu qu’un enfant qui ne vécut pas.

1861. (1902) La poésie nouvelle

Le père du poète, capitaine d’infanterie, était d’humeur indépendante et s’accommodait mal de l’esprit impérieux de sa femme. […] Mais l’amour infini me montera dans l’âme, ‌ Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, ‌ Par la Nature, heureux comme avec une femme. […] Seulement, pour des raisons diverses, il déplut à la femme et à la belle-mère de son hôte, dut émigrer, demeura quelque temps chez Banville, et puis à l’hôtel, ici ou là, jusqu’à ce que Verlaine, un jour, le mît dans ses meubles, rue Campagne-Première.‌ […] Et celui-ci, de son côté, débile et ombrageux, se vit relancer par sa famille, sa mère, sa belle-mère, sa femme. […] Sur une pelouse de fraîcheur, parmi les floraisons printanières, voici trois femmes, en groupe de beauté : la première, gracile, est vêtue d’une robe pudique, l’autre est nue et prête à l’étreinte, « et la troisième avait la robe d’hyacinthe ».

1862. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Il ne croit pas, avec Michelet, que la femme, seulement, soit un être malade. […] La vue d’un homme qui s’apprête à boire, d’une femme qui sourit, d’une maisonnette qui s’égaye aux roses feux du jour, tout cela les enchante. […] Et c’est vraiment très pathétique de voir cette jeune femme, chaque jour, dès qu’elle est seule, courir prendre le cahier révélateur, où Albert dévoile son état d’âme, ses joies charnelles, puis ses dégoûts. […] Il faut que tous les adolescents, que toutes les jeunes femmes sensibles lisent et relisent les œuvres de Léon Dierx. […] Il en est de même de l’Humanité, que les auteurs, si supérieurs qu’ils soient, doivent toujours traiter en jolie femme avec des fleurs et même des coquetteries.

1863. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Mais aucun homme, aucune femme ne l’a jamais aimé, et peu de personnes peuvent le lire. […] Évidemment, nous n’appellerons pas public littéraire la multitude d’hommes et de femmes absorbés, du lever au coucher du soleil, par les travaux des champs, même si, pour se délasser, le dimanche, elle sait lire la lettre moulée. […] Les femmes dont la seule pensée est d’être dans le dernier chic, étalent, exagèrent la mode : un an se passe, ce qu’on portait il y a douze mois est devenu « une chose horrible ». […] Vivre dans la mémoire de la postérité, c’est laisser un nom qui voltige comme une âme, petit souffle léger, sur les lèvres des hommes et des femmes. […] Mais sur cette sainte on ne possède aucun document, et pour cause : durant les premiers siècles du christianisme, on figurait souvent, dans les églises, une tête de Christ peinte sur une draperie que tenait déployée une femme, symbole de la Foi.

1864. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

« J’honore la soutane, dit la servante Harris959, je veux être femme d’un curé. […] Il l’épousa par devoir, mais en secret, et à la condition qu’elle ne serait sa femme que de nom. […] » Décidément cet homme est un charpentier, fort de bras, terrible à l’ouvrage et dans la mêlée, mais borné, et maniant une femme comme si elle était une poutre. […] Un ministre est un entremetteur qui, ayant prostitué sa femme ou clabaudé pour le bien public, s’est rendu maître de toutes les places, et qui, pour mieux voler l’argent de la nation, achète les députés avec l’argent de la nation. […] Je n’ai pas d’enfants dont, par cet expédient, je puisse espérer tirer un sou, mon plus jeune ayant neuf ans et ma femme ayant passé l’âge de devenir grosse1021.

1865. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Pitt, dit-il, fit au collége des vers latins sur la mort de George Ier. « Dans cette pièce, les Muses sont priées de venir pleurer sur l’urne de César ; car César, dit le poëte, aimait les Muses, César qui n’était pas capable de lire un vers de Pope, et qui n’aimait rien que le punch et les femmes grasses. » — Ailleurs, dans la biographie de miss Burney, il raconte comment la pauvre jeune fille, devenue célèbre par ses deux premiers romans, reçut en récompense, et par grande faveur, une place de femme de chambre chez la reine Charlotte ; comment, épuisée de veilles, malade, presque mourante, elle demanda en grâce la permission de s’en aller ; comment « la douce reine » s’indigna de cette impertinence, ne pouvant comprendre qu’on refusât de mourir à son service et pour son service, ou qu’une femme de lettres préférât la santé, la vie et la gloire, à l’honneur de plier les robes de Sa Majesté. […] Ce que les cornes sont pour le buffle, ce que la griffe est pour le tigre, ce que l’aiguillon est pour l’abeille, ce que la beauté, selon la vieille chanson grecque, est pour la femme, la ruse et la perfidie le sont pour le Bengalais. […] Il décrit les hautes terres d’Écosse, demi-papistes et demi-païennes, les voyants enveloppés dans une peau de bœuf, attendant le moment de l’inspiration, des hommes baptisés faisant aux démons du lieu des libations de lait ou de bière ; les femmes grosses, les filles de dix-huit ans labourant un misérable champ d’avoine, pendant que leurs maris ou leurs pères, hommes athlétiques, se chauffent au soleil ; les brigandages et les barbaries regardés comme de belles actions ; les gens poignardés par derrière ou brûlés vifs ; les mets rebutants, l’avoine de cheval et les gâteaux de sang de vache vivante offerts aux hôtes par faveur et politesse ; les huttes infectes, où l’on se couchait sur la fange, et où l’on se réveillait à demi étouffé, à demi aveuglé et à demi lépreux. […] Croyez-vous que si vous couriez quelque danger, je n’aurais pas donné un avis à votre frère Sandy et à sa femme ? […] Des femmes furent égorgées ; un enfant de douze ans, qui demandait la vie à genoux, tué ; ceux qui s’étaient enfuis demi-nus, les femmes, les enfants, périrent de froid et de faim dans la neige.

1866. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Voici un écrivain qui se promène dans la rue accompagné de sa femme. […] Tous les billets qu’il a adressés à une autre femme avant son mariage  Quoi, dit l’épouse ? […] Or, ce qui leur apparaît confidentiel, ce sont les petites brouilles des ménages, les histoires de maris trompés ou de femmes adultères, les secrets relatifs à la concurrence commerciale ou encore des questions d’ordre diplomatique. […] Ce ne sont pourtant que des billets d’amour, mais adressés à une femme mariée. […] Parfois, tel a été le cas de Jacques Rivière, c’est le lendemain même de sa mort que commencent les polémiques entre les amis et l’exécuteur testamentaire, qui, en l’occurrence, est sa femme.

1867. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Madame de Vandeul a raconté ses deux concubinages successifs, qui durèrent des années, avec madame de Puisieux et mademoiselle Volland, et sur lesquels une femme qui n’aurait pas été du xviiie  siècle aurait eu la pudeur de se taire. […] C’est ainsi que Voltaire écrivit Candide, — ce livre scélérat, qui faisait horreur à madame de Staël, la femme la plus disposée pourtant à pardonner tout à l’esprit (elle a dit : « Tout comprendre, c’est tout pardonner ») ; Candide. […] Le poète y dit quelque part assez malproprement à une femme « qu’il économise ses hommages ». […] Ces lettres, qu’on ne croirait jamais, en les lisant, écrites pour une femme aimée, sont — il faut bien le dire, puisque nous les avons là sous les yeux, — le plus nauséabond mélange de bouffissure et de platitude, de sentimentalité niaise et de grossièreté. […] En effet, il aima sa femme et sa fille, et il eut des maîtresses, tout en les aimant… Si le génie était une anarchie intellectuelle, Diderot pourrait prétendre à être un génie.

1868. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

des femmes, y pensez-vous, et des femmes généreuses et dévouées qui soignent les pauvres malades gratis   Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. […] J’ai connu, il y a une trentaine d’années, une vieille femme de quatre-vingts ans, qui s’écriait en mourant : « Je suis en proie aux philosophes ! » Beaucoup de nos contemporains, entre vingt et quarante ans, avaient subi la même tyrannie et cherchaient, comme cette vieille femme, à la secouer. […] Les enfants du divorce, devenus hommes et femmes, ont pris en haine la cause de leur infortune juvénile. […] C’est un père de famille qui casse ses meubles, bat sa femme et jette ses enfants par la fenêtre, puis met le feu.

1869. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Une belle femme, pour un homme du peuple, est une femme grande, vigoureuse, aux fraîches couleurs, aux formes amples, et c’est aussi celle qui peut le mieux satisfaire l’instinct sexuel. […] Dira-t-on qu’aimer une femme, c’est cesser de la trouver belle ? […] La prière d’un vieillard, le sourire d’adieu d’une femme à son mari, c’est-à-dire la peinture de deux sentiments élevés. […] Dans l’idée que nous nous faisons de la beauté d’une femme, le velouté de sa peau entre comme élément essentiel. […] Il est surtout sensuel dans l’antiquité, même dans la Bible : l’homme alors ne voit guère dans la femme que son sexe et sa beauté.

1870. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVII » pp. 153-157

La brochure de Montalembert intitulée : Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement est datée de Madère, où l’auteur est allé depuis un an pour soigner la santé de sa jeune femme.

1871. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LI » pp. 198-202

Il prêche depuis toute cette semaine trois fois le jour à Notre-Dame, à six heures du matin pour les ouvriers de la Cité, à une heure pour les femmes du monde, à huit heures du soir pour les hommes.

1872. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXII » pp. 286-290

— La comédie sur laquelle on comptait beaucoup au Théâtre Français, Une Femme de quarante ans, a réussi, et a paru agréable, mais non pas aussi neuve qu’on aurait pu le croire d’après les promesses.

1873. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Plus d’une m’a remis la clef d’or de son âme ; Plus d’une m’a nommé son maître et son vainqueur ; J'aime, et parfois un ange avec un corps de femme Le soir descend du ciel pour dormir sur mon cœur.

1874. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Toute la société se mit du complot ; depuis longtemps, en effet, la constance du duc d’Orléans pour une courtisane l’avait retiré de la bonne compagnie des femmes, et celles-ci désiraient fort, en lui procurant une maîtresse honnête, reconquérir les avantages de son intimité.

1875. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Daudet, Alphonse (1840-1897) »

. — Les Femmes d’artistes (1885). — Sapho, pièce, avec Ad. 

1876. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Madeleine, Jacques (1859-1941) »

Jacques Madeleine réclame gentiment « un brin du grand laurier »….Un brin, non, mais tout un vert rameau des arbres saints qui, dans la poudreuse Attique, triomphent toujours près de l’Ilissos desséché ou qui s’inclinent, les soirs de printemps, vers les femmes de Mégare dansant au crépuscule, sinueuses, aimables et fières comme leurs aïeules du temps d’Hélène et comme les libres strophes de M. 

1877. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

. — Portraits de femme (1844). — Portraits contemporains (1846). — Causeries du lundi (1851-1857)

1878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Vous êtes, Monsieur, si supérieur aux autres hommes, lui dit une autre fois une femme de qualité, pour qui il venoit de plaider, que si c’étoit le temps du Paganisme, je vous adorerois comme le Dieu de l’Eloquence. — Dans la vérité du Christianisme, Madame, lui répondit le sage Orateur, l’homme n’a rien dont il puisse s’approprier la gloire.

1879. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Nul ne peut consentir, qui aime la langue française, à écrire fam, ten, cor, om, pour femme, temps, corps, homme.

1880. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

Il faut qu’il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys ; il faut qu’il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir « l’homme qui a vendu une femme » et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l’arc de l’Étoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X.

1881. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Ce vers si simple et si aimable : Je ne l’ai point encor embrassé d’aujourd’hui, est le mot d’une femme chrétienne : cela n’est point dans le goût des Grecs, et encore moins des Romains.

1882. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Il ne sera pas dit que vous vous serez rendu aux instances d’une femme.

1883. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

Il faut séparer la vie terrestre de la vie céleste de cette sainte : sur la terre, elle ne fut qu’une femme ; sa divinité ne commence qu’avec son bonheur dans les régions de la lumière éternelle.

1884. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Sa Baigneuse, une grosse femme avachie et déformée par l’embonpoint ; capitonnée au dos comme un fauteuil, et digne de figurer sur un champ de foire. Sa Femme au perroquet, dont les accessoires dénotent un lupanar au rabais. […] Il a épousé Gervaise, la blanchisseuse, femme honnête, travailleuse et bonne ; il a de cette union une petite fille qu’il adore. […] Il est absolument contraire à la vérité que les femmes d’ivrognes partagent, tôt ou tard, cette immonde passion. En France, la femme ivre est une exception et le spectacle de l’ivresse est bien fait pour l’en dégoûter à jamais.

1885. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Engagée à la poursuite de son idéal qui fuit toujours devant elle, comme Ithaque devant Ulysse, elle donne tête baissée sur les écueils de la réalité, et tantôt se relève comme Ajax, superbe et blasphémant, pour reprendre sa course, et tantôt pleure et gémit comme une femme, et se roule si elle ne peut plus marcher. […] Mais nous cherchons en vain dans Jeanne l’originalité de la femme qui a fait André. » Je le crois bien, M.  […] Lorsque Mme Mélingue passa du théâtre de l’Ambigu au Théâtre-Français, son mari me fit une visite pour m’annoncer cette nouvelle, et me dire que Mme Mélingue était engagée pour jouer l’école moderne, en opposition à Mlle Rachel, qui jouait l’école ancienne ; en conséquence, il venait, me dit-il, me demander pour sa femme, au nom de M.  […] Buloz, et j’ajoutai que la demande qu’il me faisait pour sa femme était inutile, attendu que, malgré la promesse faite, on ne laisserait jouer à Mme Mélingue aucune pièce de mon répertoire ; j’ajoutai que l’intention bien positive était de confisquer le talent de Mme Mélingue sans aucun profit ni pour elle, ni pour nous, ni pour le Théâtre-Français. […] Buloz comme on traite un prince ou une jolie femme.

1886. (1911) Nos directions

Gygès jaloux tua Trydo ; il admire Gygès : mais il lui donne sa propre femme Nyssia et de cela s’admire ! […] Mais je n’avais pas de femme. […] C’est moi qui joue les femmes. […] Qu’avez-vous à vous embarrasser d’une femme. […] — Non, ils n’auront qu’un mot : « Aimé, bien-aimé » mot de femme.

1887. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Sous la plume des deux railleurs, l’exemple de Postel, de ses ineffables rêveries et de sa mère Jeanne, qui devait émanciper, racheter les femmes (car Jésus-Christ, disait Postel, n’avait racheté que les hommes), revient souvent comme limite extrême des folies savantes. […] Il y a des tirades et enfilades de curiosités et de documents à tout propos, des kyrielles à la Rabelais, où le bibliographe se joue et met les séries de son catalogue en branle, ici sur tous les novateurs et faiseurs d’utopies (pages 92 et 697), là sur les femmes savantes (p. 81)  ; plus loin, sur les bibliothèques publiques (p. 242)  ; ailleurs, sur tous les imprimeurs savants qui ont honoré la presse (p. 691)  ; à un autre endroit, sur toutes les académies d’Italie (p. 139, 147), que sais-je249 ? […] Si Naudé ne comptait pas assez sur ce prochain monde des bons esprits, il semble avoir encore moins soupçonné qu’une autre portion plus délicate s’y introduirait, et que l’heure approchait où il faudrait écrire en français pour être lu même des femmes. Chez Naudé, les femmes n’entrent pas ; latin à part, il y a des grossièretés. […] Prenez garde : voilà qu’à la fin, citant Pétrone sur les déclamateurs, il montre que ces façons pompeuses d’exercice littéraire ne servent au fond de rien, que les vrais grands écrivains sont de date antérieure, que les bons esprits vont à ces nouvelles Académies comme les belles femmes au bal, c’est-à-dire sans en chercher autre profit que d’y passer le temps agréablement et de s’y faire voir et admirer. — Sur quoi Saint-Ange, un peu surpris du revers, dit à Muscurat : « Tu fais justement comme ces vaches qui attendent que le pot au lait soit plein pour le renverser250… » Voilà, en bon français, la méthode de Gabriel Naudé et des grands sceptiques.

1888. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Or voici ce que Farcy venait d’écrire à Sainte-Beuve, quelques semaines auparavant, sur les Consolations : « Dans le premier ouvrage (dans Joseph Delorme), c’était une âme flétrie par des études trop positives et par les habitudes des sens qui emportent un jeune homme timide, pauvre, et en même temps délicat et instruit ; car ces hommes ne pouvant se plaire à une liaison continuée où on ne leur rapporte en échange qu’un esprit vulgaire et une âme façonnée à l’image de cet esprit, ennuyés et ennuyeux auprès de telles femmes, et d’ailleurs ne pouvant plaire plus haut ni par leur audace ni par des talents encore cachés, cherchent le plaisir d’une heure qui amène le dégoût de soi-même. Ils ressemblent à ces femmes bien élevées et sans richesses, qui ne peuvent souffrir un époux vulgaire, et à qui une union mieux assortie est interdite par la fortune. […] On sent que c’était murmurer à demi-voix, en plein jour, en beau soleil de trois heures après midi ; chaste et pur comme un rayon d’été ou comme le regard ravissant et respecté de cette charmante femme de votre meilleur ami, épars sur ce groupe de ses beaux enfants à peine éclos. […] Car sans parler du flot qui gronde à tout moment, Et de votre destin qu’assiège incessamment La Gloire aux mille voix, comme une mer montante, Et des concerts tombant de la nue éclatante Où déjà par le front vous plongez à demi ; Doux bruits, moins doux pourtant que la voix d’un ami : Vous, noble époux ; vous, femme, à la main votre aiguille, À vos pieds vos enfants ; chaque soir, en famille, Vous livrez aux doux riens vos deux cœurs reposés, Vous vivez l’un dans l’autre et vous vous suffisez. […] Chez les modernes, il eût passé pour un homme bon, sensible, mais voluptueux et adonné à des goûts dépravés : à la cour d’Auguste, c’était un sage assez réglé dans sa conduite, car il n’était ni prodigue ni dissipateur, et il ne cherchait à séduire ni les vierges libres ni les femmes mariées.”

1889. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Vous prenez une jeune femme malheureuse et persécutée. […] Pendant ce temps-là, l’écrivain de marque s’en était retourné aux jeux préférés de son imagination, célébrant, comme à l’habitude, d’une plume gracile et chatouilleuse, les êtres et les choses de l’amour ; chantant des hymnes à la beauté de la femme ; et oubliant… de payer l’autre. […] V Les femmes, qui s’entendent fort bien à soigner leurs intérêts, dès que leur attention s’est éveillée sur le point délicat, ont fait incursion là comme ailleurs, les unes pour brocher des romans-feuilletons avec une fécondité malheureuse, les autres pour exploiter le genre en douceur, à l’exemple de leurs grands confrères masculins. […] Mais le contact avec un vrai public, complet, humain, hommes et femmes, bourgeois et peuple, est peut-être nécessaire à nos romanciers pour qu’ils fassent œuvre vraiment populaire (au meilleur sens du mot) et sociale. […] Et infailliblement vous rebutez les hommes et les femmes de culture moyenne (ajoutez-y les trottins et les mitrons) qui ne cherchent eu rez-de-chaussée des gazettes qu’un amusement frivole et un délassement aux soucis de chaque jour.

1890. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

le roman de Gil Blas une œuvre diablement espagnole, sur le simple vu de quelques résilles et de quelques guitares, et surtout de quelques sandales d’inquisiteur laissées à la porte de la chambre des femmes pour empêcher ces polissons de maris d’entrer. […] Il y a de petites femmes, toutes faibles, qui n’en finissent pas d’avoir des enfants et qui peupleraient plusieurs hôpitaux. […] Un jour, un de ces larmoyeurs, le plus brillant de tous, qui écrivait ce jour-là avec une plume prise à l’aigle noir de Bossuet « qu’on put s’étonner de la quantité de larmes que contenait l’œil des femmes des rois », n’écrivait ainsi que parce que la Révolution, cette horrible Sérieuse, était venue ! […] Le chevalier de Kéramour, un Breton du temps de Louis XV, ruiné de mère en fille par la plus singulière des combinaisons, s’en va chercher fortune loin de son pays, et, après des complications diverses et des péripéties de toute espèce, il finit par épouser sa petite femme d’enfance, — sa cousine Vivette, — avec laquelle il est heureux et à qui il fait deux enfants, garçon et fille : le souhait du Roi ! […] Exemple, la scène incroyablement horrible et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.

1891. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Le petit bossu, dans une traversée qu’il fait aux États-Unis d’Amérique, parvient à se faire remarquer par ses soins auprès d’un passager malade et de sa jeune femme qui va devenir veuve. […] La femme reste sans protecteur ; il l’épouse, il devient père, il est heureux ; il écrit à son ami de Suisse, confident de ses anciennes douleurs : « Envoyez-moi donc vos bossus, nous leur trouverons femmes… » Ceci me choque. […] Je trouve chez une humble et douce muse de l’Angleterre, chez mistriss Caroline Southey, femme ( ?)

1892. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Dans un fort agréable Précis historique de lui sur la vie de M. de Bonnard 173, on lit : « C’était le moment où presque tous les jeunes talents, et même ceux qui n’étaient plus jeunes, voulaient mériter la gloire par des bagatelles, par des caprices, par des fantaisies, et semblaient croire que, pour se faire un nom immortel, il n’y avait rien de tel que des poésies fugitives : les poëtes n’étaient plus que des petits-maîtres qui parlaient, en vers gais, des femmes qu’ils avaient désolées, des congés qu’ils avaient donnés, et quelquefois même, pour étonner par le merveilleux, de ceux qu’ils avaient reçus ; des maris qu’on trompait pour les rendre heureux, et qu’on priait en grâce d’être un peu plus jaloux que de coutume… » Au nombre des ouvrages qui contribuèrent à ramener la poésie à la nature, Garat met en première ligne les poëmes de Saint-Lambert, de Delille et de Roucher sur la campagne, et les élégies amoureuses des chevaliers de Bertin et de Parny. […] Il n’est peut-être pas un nom de femme, parmi les noms amoureux célébrés en vers, dont on n’ait plus parlé en son temps, dont on se soit plus inquiété, avec une curiosité romanesque. […] Nous étions pour convives moi, Ginguené, Flins, le chevalier de Parny ; La Harpe, qui prétendait qu’il n’allait plus à ces parties de jeunes gens, nous avait envoyé sa femme. […] le donnerai ici une ode au Plaisir qu’on peut supposer traduite en prose d’un élégiaque étranger, allemand ou anglais ; elle exprime sous une autre forme la pensée que nous venons de rencontrer à propos de Parny ; mais il y faudrait la fraîcheur de touche d’un Gray ou d’un Collins : « O doux et cher Génie, au regard vif et tendre ; au vol capricieux, rapide ; à l’accent vibrant, argenté, mélodieux ; dont la chevelure exhale un parfum sous la couronne à demi penchée ; dont la main porte un rameau de myrte en fleur, ou d’amandier tout humide de gouttes de rosée qui brillent au soleil du matin ; ou qui, le soir, assoupis tes pas sur les gazons veloutés aux rayons de la lune ; « O Dieu de la jeunesse et de la tendresse, langoureux comme une femme, hardi comme un amant ; volage, imprévu, consolateur ; — ô Plaisir, à toi, avant que ma voix ait perdu son timbre qui pénètre et cet accent que tu connais, à toi mes adieux !

1893. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Dans ce cas le néant sans rêve valait mieux, comme dit encore Job, et périsse la nuit où j’ai rêvé pour la première fois dans les entrailles d’une femme  ! […] Demandez-le au mineur qui renonce même au soleil des cieux et à l’air des vivants pour creuser éternellement, comme la taupe, ses galeries souterraines dans les flancs de fer, de cuivre ou de houille des montagnes, et pour extraire chaque soir une poignée de métal monnayé convertie en pain sur la table de sa femme et de ses enfants ! […] sur un homme nourri de lait de femme au lieu d’avoir été nourri, comme Job, de moelle de lions ! […] Plier avant le jour la tente solitaire, Rassembler le troupeau qui lèche à nu la terre ; Autour du puits creusé par l’errante tribu Faire boire l’esclave où la jument a bu ; Aux flancs de l’animal, qui s’agenouille et brame, Suspendre à poids égaux les enfants et la femme ; Voguer jusqu’à la nuit sur ces vagues sans bords, En laissant le coursier brouter à jeun son mors ; Boire à la fin du jour, pour toute nourriture, Le lait que la chamelle à votre soif mesure, Ou des fruits du dattier ronger les maigres os ; Recommencer sans fin des haltes sans repos Pour épargner la source où la lèvre s’étanche ; Partir et repartir jusqu’à la barbe blanche… Dans des milliers de jours, à tous vos jours pareils, Ne mesurer le temps qu’au nombre des soleils ; Puis de ses os blanchis, sur l’herbe des savanes, Tracer après sa mort la route aux caravanes… Voilà l’homme !

1894. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

On raconte encore que, sans fortune comme il était d’abord, il avait demandé vingt femmes en mariage, « dont dix-neuf se sont repenties de l’avoir refusé ». […] La statue du président Jeannin et celle de sa femme subsistent sur leur tombeau dans la cathédrale d’Aulun ; l’épitaphe d’Anne Gueniot la loue, en des termes expressifs et qui doivent être vrais, des vertus domestiques, simples et fortes, par lesquelles elle fut une digne compagne de son époux32.

1895. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Une femme intrigante et criminelle, Mme de La Motte, se mit, vers le même temps, à exercer sur le cardinal son ascendant funeste et vraiment fabuleux, qui conduisit ce malheureux prince à acheter des joailliers de la reine le fameux Collier, en croyant n’obéir qu’à un ordre de sa souveraine. […] Après les vaches venaient les juments, leurs poulains étourdis, les jeunes mulets, plus malins mais plus prudents ; et enfin le patriarche et sa femme, à cheval ; les jeunes enfants en croupe, le nourrisson dans les bras de sa mère, couvert d’un pli de son grand voile d’écarlate ; la fille occupée à filer sur sa monture ; le petit garçon, à pied, coiffé du chaudron ; l’adolescent armé en chasseur ; et celui des fils que la confiance de la famille avait plus particulièrement préposé au soin du bétail, distingué par le sac à sel, orné d’une grande croix rouge.

1896. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Un de ses maîtres, Lopez de Hoyos, régent de collège, publiant en 1569 un recueil de vers funéraires, inscriptions, allégories, devises, composées pour les obsèques de la reine Élisabeth, femme de Philippe II, donna plusieurs pièces de la composition de Cervantes qu’il appelait « son cher et bien-aimé disciple. » Cervantes avait alors vingt et un ans. […] Il dut, pour soutenir sa famille composée de sa femme, de ses deux sœurs à sa charge et de sa fille naturelle, s’occuper d’avoir un emploi.

1897. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

madame, c’est que Paris est une ville dans laquelle il est bien plus aisé d’avoir des femmes que des abbayes. » Le mot, répété à Louis XV par la favorite, aurait valu à l’abbé de Périgord son premier bénéfice. […] Talleyrand écrivait d’Amérique à Mme de Staël, pour activer sa bienveillance : « Si je reste encore un an ici, j’y meurs. » — Mme de Genlis, dans ses Mémoires (tome V, p. 54), cite en entier une lettre de M. de Talleyrand, à elle adressée et datée de Philadelphie : c’est une lettre agréable, mais probablement retouchée en quelques points par la femme de lettres qui aimait à émousser toute expression vive ou trop naturelle.

1898. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Petit, voûté, les yeux vifs, d’un bleu d’acier pâle, ce Breton vivait, reclus, en compagnie de sa femme, dans son domaine de Kéroman, où il mourut le 14 juillet 1885, au moment même où s’épanouissait l’idée symboliste qui, pour une part, relève de lui. […] Une femme y est morte mystérieusement aux mains du rebouteur qui y logeait précédemment.

1899. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

On fait quelquefois les peintures les plus indécentes, jusqu’à représenter une femme frivolement occupée à sa toilette, avec toute la vivacité d’une passion, tous les termes de la plus fade coquetterie ; jusqu’à dire, mot pour mot, comme faisoit le P. de ***, un billet qu’il supposoit avoir été écrit par un amant à sa maîtresse. […] Ses supérieurs lui ayant soupçonné, pendant son cours de régence, des intrigues avec quelque femme, l’envoyèrent dans une de leurs maisons du diocèse de Meaux, laquelle est une espèce de solitude : c’est là qu’il commença de faire connoître ce qu’il seroit par la suite.

1900. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

« Le titre d’un livre doit engager à l’ouvrir, comme le regard d’une femme inconnue doit donner l’envie de la connaître, et de lire dans le cœur qui a ce regard », disait avec justesse Barbey d’Aurevilly dans son langage imagé. […] Jules Janin écrit, mais ne signe pas, l’Âne mort ou la Femme guillotinée.

1901. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

« Ô mon excellente mère, la meilleure des femmes ! […] Dans ces jours de servitude, où des vers élégiaques non publiés et lus seulement par l’auteur à quelques cercles de femmes, étaient punis de mort, quel poëte aurait osé porter sur la scène les crimes ou les revers de la tyrannie ?

1902. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

La femme qui s’en va, tel est le sujet du livre dont la ligne est absolument nue ; à peine si l’égoïsme paisible et ridicule du mari nous fait sourire. […] Le premier traite, il est vrai, davantage de François que de Valentine Pacquault, sa femme ; ce n’est plus ici, comme dans Champi-Tortu, l’enfance, mais la jeunesse malheureuse. […] Lorsque Milhaud qui veut sauver Valentine Pacquault et en faire sa femme, découvre son bras tatoué aux initiales d’un de ses anciens amants, il ne peut maîtriser son humeur. […] Curel avait traité le cas d’un homme qui s’aperçoit que sa femme aime, non pas lui, mais une « belle image ». […] La gravité et, parmi les femmes, la sauvagerie charmante, l’idyllique anarchie de Shelley, quelle entreprise de les rendre !

1903. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

. ; Le Doctrinal des nouveaux mariés ; Le Doctrinal des nouvelles mariées ; Le Mirouer des femmes vertueuses, etc., etc. : ces petits livrets renouvelés du gothique qui se trouvaient il y a quelques années chez le libraire Silvestre.

1904. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VII » pp. 25-29

La vente qui a lieu depuis lundi dans les appartements du Palais-Royal, et qui finit aujourd’hui mercredi au profit de la Guadeloupe et sous les auspices de la reine, a mis en circulation dans la haute société un charmant recueil de nouvelles inédites, trois nouvelles, Marie-Madeleine, Une Vie heureuse et Résignation, composées par une jeune femme du monde12 pour elle seule et quelques amis ; mais la reine l’ayant su a désiré que ce fût imprimé à l’Imprimerie royale et vendu pour cette infortune extraordinaire : il a fallu obéir.

1905. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

Madame Émile de Girardin, en particulier, la patronne du lieu, ressemble, nous le reconnaissons, à madame de Sévigné, à ce génie de femme si franc, si cordial et si sensé, à peu près aussi exactement qu’Alexandre Dumas ressemble à Raphaël.

1906. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIV » pp. 294-298

Victor Hugo, en répondant, a eu un vrai succès dans la première partie de son discours ; mais bientôt un grand lieu commun sur les femmes a un peu dérouté les auditeurs ; puis est venu l’éloge des lettrés, et une espèce de tableau idéalisé de ce que c’est que l’Académie ; c’était tout à fait une transfiguration.

1907. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Héloïse y est proclamée et démontrée bien supérieure à lui de caractère et de cœur, et au moins son égale pour l’esprit, — peut-être la première des femmes.

1908. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Il est plus d’une croix au calvaire de l’âme, Sans l’auréole d’or, et sans la blanche femme   Échevelée au bas.

1909. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XII. Du principal défaut qu’on reproche, en France, à la littérature du Nord » pp. 270-275

Ils tiennent aux défauts de leurs écrivains presque autant qu’à leurs beautés ; tandis qu’ils devraient se dire comme une femme d’esprit, en parlant des faiblesses d’un héros : C’est malgré cela, et non à cause de cela, qu’il est grand.

1910. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Objections d’un moraliste contre l’exposition de 1900. » pp. 162-167

La comédie a déjà bien de la peine à vivoter : vous verrez qu’en 1900 il n’y aura place dans les théâtres que pour les vaudevilles acrobatiques et pour les pièces où l’on étalera de la femme.

1911. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 189-194

Sa Muse, à qui voudroit s’en former une idée, offriroit assez l’image d’une femme plus jolie qu’intéressante, sans cesse occupée à plaire, & plaisant en effet à ceux qui préferent l’Art à la Nature, l’esprit à la sensibilité, le ton pétillant & cavalier à la modestie & à la pudeur ; ou, pour se la peindre plus exactement, elle annonce le caractere & les manéges d’une Coquette, qui, au milieu de son changement perpétuel d’ajustemens, de fantaisies, de conversation & de cercle, a toujours la même façon de s’habiller, la même démarche, les mêmes manieres, le même jargon.

1912. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Liste des écrivains » pp. 547-563

] 137 Deshoulieres [Antoinette du Ligier de la Garde, femme de Guillaume de la Fond, Seigneur] 138 Deslandes.

1913. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Crime et Châtiment est admirable parce que ce roman est appelé à peindre l’hallucination criminelle, mais le peintre qui entoure d’une pareille hallucination indifféremment un violoniste mondain, une jeune femme charmante, Carlyle, ou de délicieux enfants roses est absurde, parce que ces œuvres sont absurdes et morbides, parce que l’absurde et le malade ne peuvent pas rationnellement prétendre prendre jamais place dans notre admiration..

1914. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Sa femme, ses domestiques, font de vains efforts pour l’en arracher, rien ne peut faire démordre cet animal.

1915. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Agamemnon, il est vrai, exige d’Iphigénie le double sacrifice de son amour et de sa vie, et Lusignan ne demande à Zaïre que d’oublier son amour ; mais pour une femme passionnée, vivre, et renoncer à l’objet de ses vœux, c’est peut-être une condition plus douloureuse que la mort.

1916. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

Celui de présenter des objets d’un grand intérêt, des pères, des mères, des femmes, des enfants.

1917. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Andromaque est mère ; mais elle est fille de souverain, souveraine elle-même, et femme d’Hector.

1918. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 14, qu’il est même des sujets specialement propres à certains genres de poësie et de peinture. Du sujet propre à la tragedie » pp. 108-114

L’emportement n’excuse point le meurtre volontaire de sa femme, même suivant la morale de la poësie la seule dont il s’agisse ici et la plus indulgente de toutes.

1919. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Quant aux femmes je ne dis pas qu’elles aient dû et qu’elles puissent inspirer des têtes de Vierges, comme on pourrait en trouer en d’autres pays ; elles sont trop brunes, le regard trop brillant pour cela ; mais elles ont une fermeté d’expression, une démarche si distinguée, une taille si souple, qu’il devait suffire de comprendre la nature dans ce qu’elle a d’élevé pour la traduire en peinture, de manière à laisser dans la pensée du regard quelque chose de noble et de généreux. […] Sa femme en était occupée plus que lui, et lui en avait écrit avec ressentiment ; il répond dans une lettre de Cadix (12 avril) : « Dans le seul petit mot que j’ai reçu de toi, et encore n’étais-je qu’à Marseille, tu fulminais contre les journaux qui ne travaillaient ferme, disais-tu. […] Devenu veuf, il avait trouvé dans une amie, dans une personne d’intelligence et de cœur, une femme dévouée, l’épouse des jours plus sombres et des heures sérieuses.

1920. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Sitôt qu’un sentiment est à la veille d’être partagé par un certain nombre de ses semblables, il s’empresse de s’en défaire, à la façon des jolies femmes qui abandonnent une toilette dès qu’on la copie. […] La nature, l’oiseau, la femme étant les lieux communs inévitables de toute poésie, il aura soin de les rendre méconnaissables à l’odieuse foule. […] Quant aux femmes, seul un philistin peut trouver quelques charmes à des joues fraîches, à une saine carnation.

1921. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Descartes admire dans les lettres de Balzac précisément ce qui en faisait la nouveauté : l’accord et le tempérament de toutes les parties, la composition, la proportion, et cette harmonie de l’ensemble, qu’il compare à la beauté dans une femme parfaitement belle. […] Le fond de ces lettres n’étant guère que la galanterie, quand elles sont à l’adresse des femmes, ou la flatterie, quand Voiture écrit à des hommes, la lecture en est à peine supportable. […] Balzac vivait encore, que déjà, sous la plume d’une mère, d’une femme de génie, des lettres de famille, qui ne voulaient être rien de plus, allaient faire oublier les exercices épistolaires de Balzac et de Voiture.

1922. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

(Saint-Thomas d’Aquin) Sir Percivale Whom Arthur and his Knighthood call’d the Pure (Tennyson) Parsifal a vaincu les Filles, leur gentil Babil et la luxure amusante, et sa pente Vers la Chair de garçon vierge que cela tente D’aimer des seins légers et ce gentil babil ; Il a vaincu la Femme belle au cœur subtil, Étalant ses bras frais et sa gorge excitante ; Il a vaincu l’Enfer et rentre sous la tente Avec un lourd trophée à son bras puéril, Avec la lance qui perça le Flanc suprême ! […] Presque toujours, dans ses commentaires, Wagner nomme le chevalier de Saint Graal le centre du poëme ; c’est lui qui est poussé par un désir invincible, par le désir inexprimable d’être aimé, à quitter la région éthérée de pureté absolue, dans laquelle il vit, pour venir se mêler aux hommes, et pour trouver un cœur de femme qui se donne à lui, tout entier et sans question (IV, 353-366). […] Ici, point de grandes passions, tout est à un diapason modéré, et tout, très naturellement, vient se grouper autour de la femme, c’est la créature faible qui, quoiqu’énigmatique, se ressemble toujours, et que tous connaissent.

1923. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Dupaty, que vous connaissez de réputation ; une autre liaison non moins précieuse avec une femme aimable que j’ai trouvée ici, et qui a pris pour moi tous les sentiments d’une sœur ; des gens dont je devais le plus souhaiter la connaissance, et qui me montrent la crainte obligeante de perdre la mienne ; enfin, la réunion des sentiments les plus chers et les plus désirables : voilà ce qui fait, depuis trois mois, mon bonheur ; il semble que mon mauvais Génie ait lâché prise, et je vis, depuis trois mois, sous la baguette de la Fée bienfaisante. […] Quoi qu’il en soit, la reine avait été en tout ceci aussi gracieuse et aussi en avances avec le talent que reine et femme pouvait l’être78. […] Il n’en parle jamais qu’en des termes qui marquent un attendrissement profond : Lorsque mon cœur a besoin d’attendrissement, je me rappelle la perte des amis que je n’ai plus, des femmes que la mort m’a ravies ; j’habite leur cercueil, j’envoie mon âme errer autour des leurs.

1924. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Voici, semble-t-il, la marche de cette métaphore qui n’a pu naître qu’avec le costume moderne des femmes, lorsque, l’« ajustement » remplaçant la draperie, la robe dut se partager en deux moitiés, le haut et le bas. Considérée en son ensemble, vide et dressée comme une armure, la robe se compose de la jupe et du buste ou corps de la jupe : ensuite toutes les femmes ayant la prétention d’être minces, le corps de la jupe196 est devenu par courtoisie un petit corps ou corset et il deviendra sans doute un corselet. […] Rolland a rencontré une de ces femmes connaissant les noms de toutes les plantes de son pays ; dans la liste que j’ai vue beaucoup de mots sont des déformations évidentes des noms du Formulaire (Mars 1899).

1925. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Il a désiré ardemment connaître les femmes, la joie du vin, la furie du combat, le goût de la sueur du laboureur dans le champ. […] On rêve alors toutes sortes de choses folles, on écrit des œuvres où les ruisseaux se mettent à chanter, ou les chênes causent entre eux, où les roches blanches soupirent comme des poitrines de femmes à la chaleur de midi. […] « Et malgré nos réserves, (dont vous devez, en partie du moins, comprendre la justesse), c’est la sympathie puissante qui l’emporte pour votre œuvre saine et forte, et nous ne sommes pas près d’oublier quelques-unes de vos pages admirables sur les bêtes, sur l’art ; sur la femme, sur l’humanité.

1926. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Quelles légitimes et saintes amours, quelles filles, quelles femmes ne seraient pas sacrifiées à si noble devoir ?  […] Peut-être aussi, dans ses craintes jalouses, répugnait-il à donner au fils de Charles-Quint et d’une femme inconnue, à son frère bâtard, l’héroïque don Juan, une si grande occasion de gloire. […] C’est à ce titre qu’une sainte célèbre, qu’une fondatrice de monastères de femmes a été nommée quelquefois le plus grand poëte de l’Espagne.

1927. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Ils servent à prouver que tu es femme et que tu te tiens pour telle. […] Quand il vous dit que le christianisme a réparé et comme créé la moralité humaine, parce que les mœurs dépendent de la femme, et que la femme date du christianisme, quel aperçu profond ! […] Une cause : l’homme ; — un moyen : la femme ; — un effet : les enfants. […] Il y avait surtout du nouveau, ce qui est pour plaire à tout le monde, et surtout aux femmes. […] La pauvre femme !

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Il s’agit du garde des sceaux d’Argenson tel qu’il était en province dans sa jeunesse : Voici le vrai texte : Au reste, il était gaillard, d’une bonne santé, donnant dans les plaisirs sans crapule ni obscurité ; la meilleure compagnie de la province le recherchait ; il buvait beaucoup sans s’incommoder, avait affaire à toutes les femmes qu’il pouvait, séculières ou régulières, un peu plus de goût pour celles-ci… Il disait force bons mots à table, il était de la meilleure compagnie qu’on puisse être.

1929. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

Le journal la Presse et un journal des tribunaux, le Droit, viennent, dit-on, de faire marché avec le chemin de fer d’Orléans pour recevoir par un convoi à part des nouvelles du procès Lacoste qui va se débattre dans le Midi : madame Lacoste est, comme madame Lafarge, une jeune femme qu’on accuse, d’avoir empoisonné son vieux mari.

1930. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre premier. Que personne à l’avance ne redoute assez le malheur. »

Des hommes froids, qui veulent se donner l’apparence de la passion, parlent du charme de la douleur, des plaisirs qu’on peut trouver dans la peine, et le seul joli mot de cette langue, aussi fausse que recherchée, c’est celui de cette femme qui, regrettant sa jeunesse, disait : c’était le bon temps, j’étais bien malheureuse.

1931. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) »

La confuse tendresse qui troublait l’esprit d’un jeune homme n’a plus besoin, pour s’exprimer, d’emprunter une mythologie rustique, mais trouve sa raison comme son but dans la femme qu’il sut élire ; c’est une destinée qui se fixe et définitivement s’attache ; il est heureux qu’une aussi favorable aventure nous ait valu de beaux vers.

1932. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

En 1620 on y voit la marquise de Sablé, dame d’un grand esprit et d’un rare mérite , dit Vigneul de Marville ; Voiture était particulièrement lié avec elle et elle lui disait avec une certaine supériorité de raison qu’il avait un amour-propre de femme .

1933. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

* * * Donc il y a des années dans la vie de Gavarni dont les femmes ont fait des papillotes, il y a encore des années égarées et perdues ; mais, malgré ces petits malheurs, nul artiste jusqu’ici, croyons-nous, n’a laissé sur lui-même autant de documents que Gavarni.

1934. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Si à dix ans de latin on substituait dans les collèges dix ans d’anglais et d’allemand ; si ces deux langues devenaient familières et aux lettrés de ce temps-là et aux fonctionnaires et aux commerçants ; si, par l’utilité retirée tout d’abord de ces études, nous étions parvenus à l’état de peuple bilingue ou trilingue ; si encore nous faisions participer les femmes et — pourquoi pas ?

1935. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Je suis même moins choqué par le populaire de l’eau d’ânon que par microphotographie ou bio-bibliographie ; les deux mots par quoi les bonnes femmes s’expliquent à elles-mêmes le mystérieux laudanum ont au moins le mérite de leur sonorité française ; d’ailleurs laudanum n’est lui-même qu’une corruption dont il a été impossible d’analyser les éléments primitifs118.

1936. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Deuxième journée. Les conspirateurs » pp. 225-233

Ne seriez-vous pas une femme déguisée ?

1937. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre I. De la sagesse philosophique que l’on a attribuée à Homère » pp. 252-257

Ces mœurs sauvages et grossières, fières et farouches, ces caractères déraisonnables et déraisonnablement obstinés, quoique souvent d’une mobilité et d’une légèreté puériles, ne pouvaient appartenir, comme nous l’avons démontré (livre II, Corollaires de la nature héroïque), qu’à des hommes faibles d’esprit comme des enfants, doués d’une imagination vive comme celle des femmes, emportés dans leurs passions comme les jeunes gens les plus violents.

1938. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Femme à la hotte ? […] Une femme sage est une femme qui a de la vertu & de la conduite. […] Une femme grosse, c’est une femme qui est enceinte. […] Ce bel amant que vous avez, a une femme. […] & ces noms conservent leurs prénoms quand on parle de la femme ; madame le Blanc, c’est-à-dire, femme de M. le Blanc.

1939. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

On le lut avec avidité : scavans & beaux-esprits, hommes & femmes, religieux & séculiers le dévorèrent également. […] On représentoit la musique Françoise, comme une femme dans qui tout respire la simplicité, la noblesse, la décence, la raison & les graces ; & l’Italienne, comme une femme vive, sémillante, capricieuse & minaudière. […] Ses femmes firent plusieurs autres capuces par son ordre & dans le même goût. […] Possédé de l’amour d’une femme, il s’enfuit à Genève. […] Le cœur en saignoit à des femmes de la première distinction.

1940. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Et par exemple, nous connaissons la comtesse de Grammont : elle était née Hamilton, et sœur du piquant et moqueur écrivain ; elle était femme du chevalier, depuis comte de Grammont, si connu par les Mémoires que rédigea pour lui son beau-frère. […] Revenue plus tard en France à titre de comtesse de Grammont, femme de la Cour des plus en vue, hautaine, brillante, galante même, mais respectée et considérée jusque dans ses dissipations, elle garda en vieillissant des restes de beauté, se fit agréer en tout temps de Louis XIV, et au point de donner par moments de l’ombrage à Mme de Maintenon.

1941. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Une jeune fille, nièce de Mme Daubenton, ayant été saisie d’un évanouissement près d’une salle d’étude où était Vicq d’Azyr, celui-ci accourut, prodigua ses soins à la jeune malade, et lui inspira un soudain intérêt qui se consacra bientôt par un mariage : ce mariage dura peu, et la mort de la jeune femme laissa Vicq d’Azyr veuf, et libre de nouveau, ce qui ne nuisit pas à ses succès dans le monde : mais il avait acquis l’amitié de Daubenton et les moyens, grâce à lui, d’étendre ses recherches d’anatomie sur les animaux étrangers. […] Haller se maria trois fois : Ces trois mariages, dit Vicq d’Azyr, se sont succédé rapidement, et les deux odes sur la mort de ses deux femmes, placées à la suite l’une de l’autre dans ses Poésies, offrent une contradiction apparente.

1942. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Les Gessner, les Florian n’opéraient qu’en petit pour les imaginations de femmes et d’enfants, pour les amoureux, les cœurs tendres et les têtes légères ; ils faisaient un âge d’or de petits bergers. […] La maison qu’on a habitée était si belle, les hommes si bons, les amis si sûrs, les femmes si sincères et si touchantes !

1943. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

La poésie en langue vulgaire, qui commençait à fleurir en Italie, n’y avait pas encore obtenu l’estime qui lui était due ; goûtée des femmes et des jeunes gens, elle était peu prisée des théologiens et des doctes. […] Mais comme Dante est un génie compliqué et qui pense toujours à plus d’une chose à la fois, il n’est pas moins vrai qu’en même temps que l’apothéose de Béatrix, de la femme aimée, est le but principal de La Divine Comédie, le poète, pour mieux parer et honorer cette âme céleste, lui a prêté bien des traits allégoriques par lesquels il tend à la transformer insensiblement et à la confondre dans la plus noble et la plus lumineuse des sciences selon le Moyen Âge, dans la Théologie elle-même.

1944. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

À Genève mêmmadamee, des femmes distinguées, telles que Mme Necker de Saussure, Mme Rilliet-Huber, maintenaient dans leurs salons une grâce piquante et sérieuse. […] On le voyait faire toute sorte d’exercices suivant la saison ou suivant la compagnie, danser au milieu d’une société de femmes, et souvent faire porter après lui un portefeuille pour écrire quand il lui en prenait envie.

1945. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Steinlen, « on en retrouve toujours des membres dans les maisons religieuses d’hommes et de femmes, tandis que les autres, restés dans le monde, sont souvent choisis comme arbitres dans les différends ». […] Aucune femme honnête ne venait égayer la vie de ces rats de livres à forme humaine.

1946. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Sem est bon homme : pourvu qu’il ait une pipe, un sofa et deux ou trois femmes, il se tient assez tranquille ; mais Japhet est un terrible polisson ! […] On avait mal traduit en français l’endroit de l’Ukase ou l’on parlait de ces conversions de quelques dames, de quelques personnes du sexe le plus faible, ainsi que le portait le texte officiel ; on avait mis dans la traduction, quelques femmes d’un esprit faible et inconséquent.

1947. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Le gentilhomme de province qui se donne pour un homme de lettres désappointé et ensuite pour un maire de village non moins mortifié et mystifié, Georges de Vernay ou tout simplement M. de Pontmartin, est censé faire sa confession littéraire à Carpentras ou en quelque ville voisine, dans le salon d’une Mme Charbonneau, femme du directeur de l’enregistrement ; il y raconte devant quelques habitués, ou plutôt il lit dans un manuscrit apporté tout exprès, pour qu’on n’en ignore, la suite de ses prétendues mésaventures depuis le premier jour jusqu’au dernier. […] Il y a dans ce livre des parties fort jolies et finement méchantes, aussi méchantes que si c’était d’une langue ou d’une griffe de femme.

1948. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Ce rouge et ce cou blanc frappèrent tout à coup l’imagination d’Étienne, excitée déjà par les réflexions que la visite de David lui avait suggérées, et il lui sembla voir tomber la jolie tête de cette jeune femme. […] J'ai fait autrefois, en 1862, dans la Revue des Deux Mondes, un article sur Mademoiselle de Liron, où j'ai rendu pleine justice à ce roman à la fois délicat et réel ; l'article a été recueilli depuis dans le volume des Portraits de Femmes, édtion de 1855.

1949. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Il avala du galbanum, du seseli et du venin de vipère qui glace le cœur ; des femmes nègres, en chantant au clair de lune des paroles barbares, lui piquèrent la peau du front avec des stylets d’or ; il se chargeait de colliers et d’amulettes ; il invoqua tour à tour Baal-Kamon, Moloch, les sept Cabires, Tanit et la Vénus des Grecs. […] Si Salammbô ne surpasse point, à force de piquant, toutes les femmes et les amantes connues et ne les fait point paraître pâles et fades, ce n’est pas la faute de l’auteur ; « Elle sentait, dit-il, le miel, le poivre, l’encens, les roses », et je ne sais plus quoi encore.

1950. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

La feuille volante alla jusque dans ses montagnes ; une femme, une amie d’enfance, presque une sœur qu’il y avait laissée et qui de loin, tant qu’elle avait pu, n’avait cessé de le suivre avec sollicitude, lut cet article et lui écrivit : « Mon ami, il est temps do vous arrêter et de revenir en arrière ; la route que vous avez prise aboutit à un abîme, et vous ne trouverez en chemin que fatigues et douleurs. […] Comme il était petit de taille, on lui avait pratiqué une cachette en travers et au pied d’un de ces larges lits d’autrefois où était couchée sa femme malade.

1951. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

M. de Sainte-Aulaire, en homme d’esprit et de ressource, ne manqua pas de le lui dire : « Pouvaient-elles mieux s’acquitter (les Lettres) de ce qu’elles devaient elles-mêmes à cette femme incomparable, dont le nom, qui s’est perdu dans votre maison, fut encore moins fameux par les grands hommes qui l’ont porté…, que par les deux chefs-d’œuvre immortels ? […] Un des hommes qui ont caché et enterré le plus d’esprit sous le plus d’érudition, Gabriel Naudé, assistant à la fondation des Académies d’Italie et de France, a dit qu’elles étaient des bals, que les bons esprits y allaient comme les belles femmes au bal, pour y passer leur temps agréablement et pour s’y montrer.

1952. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Que les faciles et soudains mouvements de cette âme se ralentissent et se perdent ; que ce jeu de physionomie devienne calculé et de pure convenance ; qu’on sourie, qu’on éclate, qu’on grimace, qu’on fasse la folle à tout propos, et voilà la Muse devenue une femme à la mode, sotte, minaudière, insupportable ; c’est à peu près ce qui arriva de l’art au xviiie  siècle. […] On eut les Amours de Boucher ; on eut des oves et des volutes, au lieu d’acanthes et d’arabesques de toutes formes : on eut les Bijoux indiscrets, les métamorphoses de la Pucelle, l’Écumoir, le Sopha, et ces contes de Voisenon où des hommes et des femmes sont changés en anneaux ou en baignoires.

1953. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Femmes ! […] Ces rencontres, toujours ma joie et mon alarme, Ces airs, ces tours de tête, ô femmes, votre charme ; Doux charme par où j’ai péri !

1954. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Étouffant toute personnelle sympathie, ils atteignirent, d’emblée, une quasi-férocité : Flaubert, que nous retrouverons maintenant à chaque pas de notre étude, car il fut par excellence antithétique et divers, adressait à Feydeau, au sujet de la mort prochaine de Madame Feydeau, cet encouragement décisif : « Pauvre petite femme ! […] Deux fois il a dit distinctement un nom de femme aimée : “Maï-a, Maï-a…”.

1955. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Il y a des remueuses et femmes préposées pour cela, mais qui n’ont point d’ordre à recevoir de la nourrice. […] Si une épingle le pique, la nourrice ne doit pas l’ôter ; il faut chercher et attendre une autre femme ; l’enfant crie dans tous ces cas, il se tourmente et s’échauffe, en sorte que c’est une vraie misère que toutes ces cérémonies. » (Mme de Genlis, Souvenirs de Félicie, 74.

1956. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Il a essayé, selon ses propres paroles, « de civiliser la doctrine en la dépaysant des collèges et la délivrant des mains des Pédants290 » ; à ceux qui n’étaient pas des savants, et ne lisaient latin ni grec, aux femmes, il a offert la substance de l’antiquité. […] Le Discours de la Méthode fut lu de tout le monde en effet, des femmes même.

1957. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Béatrix, qu’il aima, est immortelle comme Laure, et peut-être la destinée de ces deux femmes est-elle digne d’observation ; mortes toutes deux à la fleur de leur âge, et toutes deux chantées par les plus grands poëtes de leur siècle. Dante se maria en 1291, et eut plusieurs enfants ; mais il ne trouva pas le bonheur avec sa femme et fut contraint de l’abandonner.

1958. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

La nuit tombe, le voiturier approche du gîte, mais une femme acariâtre qu’il a au logis l’empêche d’offrir l’hospitalité au jeune couple. […] Louise, par sa présence, par son prestige de femme, fait taire les chiens qui hurlent, et Eugène va réveiller son ami Hubert, qui ne l’attend pas.

1959. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Les gens du monde, l’élite et le peuple des lettrés, les femmes, se prirent d’enthousiasme à l’instant. Mme de Krüdener, qui n’était encore à cette date qu’une ambassadrice et une jolie femme, se mit à copier et à apprendre par cœur de longs passages d’Anacharsis ; Mme de Staël, qui venait d’écrire ses Lettres sur Jean-Jacques Rousseau et qui naissait à la célébrité, adressait à l’abbé Barthélemy, dans un souper, des couplets où résonnaient les noms de Sapho et d’Homère.

1960. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Cet homme connaît le réel ; certaines de ses observations, celle par exemple sur la façon dont les femmes boivent le vin, sont aussi précises et oiseuses que certaines constatations détaillées des réalistes français. […] Le type du prince Valkowski dans Humiliés révèle quelques-unes des fanges dormantes de l’humanité, et dessine surtout dans cette conversation serpentine et gratuitement insultante où il parle avec des crudités canailles de la liaison de son fils avec une jeune femme, devant celui qui l’eut pour fiancée, « pour, dit-il, baver sur votre amour. » Et comme le romancier mesure l’odieux de certains actes, il sait aussi décrire l’agonie morale qu’ils infligent aux âmes délicates et froissées.

1961. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Il l’a avec la femme qu’il vient de presser sur son cœur ! […] Tous les petits talents, tous les petits caractères, les petits arts ; les petites femmes, peuvent très bien n’être pas sincères et être charmants, de ce charme que la dépravation des hommes adore et qu’on nomme la félinité.

1962. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Dans le Dernier Flagellant, ce sont les « Dames noires », la femme et la fille de ce Rouziac, de ce mauvais riche qui a sucé, par l’usure, le sang et la vie de toute une contrée, et qui, vouées à un deuil éternel et grandiose, tiennent, pour les restituer un jour, le livre des biens volés de Rouziac, à mesure qu’il les vole, et chantent à Dieu, quand l’émeute furieuse met le feu chez elles, un si bel hymne de délivrance devant leur château incendié ! […] C’est un voltairien qui, sur bien des points, vaut mieux que Voltaire et a l’air d’en descendre… par les femmes ; car il n’a pas la fibre si sèche, et son cœur ne bat pas, dru comme une chiquenaude, dans une enveloppe de parchemin !

1963. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

La folie des vœux humains et le libertinage des femmes romaines ont été pour lui l’occasion de triomphes éclatants. […] Mais, quel que soit le mérite de la satire sur les vœux et de la satire sur les femmes, nous ne pouvons méconnaître la monotonie de ces deux pièces. […] Je ne dis rien du personnage d’Auguste des Préaux, qui soupire tendrement pour une femme digne de son amour, et qui joue sa tête avec une inconcevable étourderie. […] Sue commet des fautes prévues et corrigées expressément dans les traités destinés aux écoles primaires ; il ne se refuse ni les femmes prêtes à pleurer, ni les femmes prêtes à s’évanouir. […] Après avoir caché l’âme de Socrate dans le corps d’un valet, il a jeté l’amour maternel dans le cœur d’une femme adultère, incestueuse, qui partage son lit entre son père et ses frères.

1964. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Fils du célèbre ministre protestant Paul Rabaut, enfanté et nourri dans la proscription qui pesait alors jusque sur les femmes et les nouveau-nés de sa croyance, il traîna son enfance errante au milieu des Cévennes, à la suite de son père ; et c’est dans ces marches inquiètes de tous les jours qu’il reçut de lui les premières leçons, surtout les leçons de l’exemple, la constance à tout souffrir et la haine des proscriptions ; mais il n’y mêla jamais de haine contre les proscripteurs, du moins de cette haine active qui a soif de se venger.

1965. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Gilbert Augustin-Thierry »

Pour enlever l’Albatros, un ponton où les bleus, vétérans de Bonaparte, gardent des chouans prisonniers, le marquis de Mauréac a séduit d’abord Anne-Yvonne Gallo, la femme du capitaine des bleus.

1966. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Alphonse de Lamartine Cet Orphée républicain du Bosphore déchiré pour sa modération par les femmes thraces de la Terreur… Maintenant, voici quelques strophes de sa dernière élégie (La Jeune Captive), écrite la veille de son supplice, pour déplorer le prochain supplice de Mlle de Coigny, sa compagne de captivité.

1967. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »

— Ce qui plaît aux femmes, trilogie (1860). — Le Lion amoureux, cinq actes (1866). — Galilée, trois actes (1867).

1968. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Sans cesse pressé par cette femme ambitieuse, qui le traitait de lâche parce qu’il souffrait un supérieur dans sa famille, Antipas surmonta son indolence naturelle et se rendit à Rome, afin de solliciter le titre que venait d’obtenir son neveu (39 de notre ère).

1969. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

L’honnête Vaugelas appelle le ch dur un piège tendu à toutes les femmes et à tous ceux qui ne savent pas le grec.

1970. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Guarini, et Jason de Nores. » pp. 130-138

Les femmes ne se lassoient point de la lire.

1971. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 19, qu’il faut attribuer aux variations de l’air dans le même païs la difference qui s’y remarque entre le génie de ses habitans en des siecles differens » pp. 305-312

Les personnes âgées soutiennent encore qu’une certaine cour étoit composée de femmes plus belles et d’hommes mieux faits qu’une autre cour peuplée des descendans de ceux-là.

1972. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 6, que dans les écrits des anciens, le terme de chanter signifie souvent déclamer et même quelquefois parler » pp. 103-111

Les instrumens à vent s’y mélent avec les voix des hommes et des femmes.

1973. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

Puis, au bout de quelques jours, il la prit pour femme.

1974. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

D’autres nous avaient raconté comment les femmes cédaient et succombaient dans ce malheureux temps de perdition universelle.

1975. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ix »

Les soupirs, les pleurs, le courage des femmes françaises (de tous âges) étaient présents dans cette grange glaciale.

1976. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Comment se comportait-il sur l’article des femmes ?

1977. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre III. Trois principes fondamentaux » pp. 75-80

II L’opinion selon laquelle l’union de l’homme et de la femme sans mariage solennel serait innocente, est accusée d’erreur par les usages de toutes les nations.

1978. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Addition au second livre. Explication historique de la Mythologie » pp. 389-392

Junon est sœur et femme de Jupiter, parce que les premiers mariages consacrés par les auspices eurent lieu entre frères et sœurs.

1979. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

S’il arrivait que le maître du logis, dans les sept années qui suivaient son mariage, eût acheté un matelas ou un lit de bourre, et aussi un sac de menue paille pour reposer sa tête, il se croyait aussi bien logé que le seigneur de la ville… Les oreillers, disaient-ils, ne semblaient faits que pour les femmes en couches. […] Son cœur n’a d’autre idée que de t’être fidèle ; elle ne s’occupe que de toi et de ton bien. « Elle souhaite ta santé et ton bonheur, et t’aime autant et aussi fort qu’une femme peut aimer un homme ; elle est à toi et le dit, et prend souci de toi en dix mille façons. […] Comme les peintres contemporains d’Italie, ils imaginent volontiers un bel enfant nu, traîné sur un char d’or, au milieu de l’air limpide, ou une femme éclatante de jeunesse debout sur les vagues qui viennent baiser ses pieds de neige. […] Par exemple, les poëtes passionnés ont dit à leur maîtresse que s’ils la perdaient, ils prendraient en aversion toutes les femmes. […] Dans une autre pièce, Complaint on the absence of her lover being upon the sea, il parle en propres termes presque aussi tendrement de sa femme.

1980. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Brunetière, dans sa mauvaise humeur, ajoute que Racine et Molière ont été parfois superficiels à cause des salons et des femmes, parce qu’ils ont voulu plaire. […] Mais il faut une sage-femme pour les aider à naître, des femmes moins sages pour les aider à vivre, des médecins pour retarder leur mort. […] Quel conte de M. de Balzac est supérieur à la Femme de quarante ans par M. de Bernard ? […] Pour les femmes et pour les gens du monde le sermon d’une part, la conversation d’autre part, en tiennent toute la place. […] une femme d’esprit confondue par une coquette.

1981. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Si, d’un côté, la vertu doit faire le fond des mœurs polies, il y faut de l’autre l’intervention des femmes, mais des femmes vertueuses. […] Cette action est manifeste, du moins quant aux jugements que l’auteur a portés sur les femmes. […] Un bon financier ne pleure ni ses amis, ni sa femme, ni ses enfants. […] J’insiste et je vous demande : Qu’est-ce donc qu’une femme que l’on dirige ? […]   La Bruyère n’oublie pas les femmes ; mais il ne montre la femme que sous le costume des femmes du monde.

1982. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

La muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; celle de Ménandre à une honnête femme. […] Hecube, Clitemnestre, Mérope, Déjanire, sont filles & femmes de héros ; oüi, mais elles sont meres, & l’on veut égorger leurs enfans. […] Mais quand on ajoûte, pour le prouver, qu’Adam, par exemple, n’a été malheureux que pour n’avoir osé soupçonner sa femme ; voilà de la déclamation. […] Il a fallu proportionner les mobiles aux masses & les suppôts aux fardeaux ; que dans le centaure, par exemple, les épaules de l’homme fussent en proportion avec la croupe du cheval ; dans les sirenes, le dos du poisson avec le buste de la femme ; dans le sphinx, les aîles & les serres de l’aigle avec la tête de la femme & avec le corps du lion. […] On seroit choqué de voir dans le sphinx la tête délicate, & le cou délié d’une femme sur le corps d’un énorme lion, c’est donc au peintre à rapprocher les proportions des deux especes.

1983. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Telle femme élégante que j’ai connue était loin d’être parfaite, mais enfin il y avait tout de même chez elle un fond de délicatesse, une loyauté dans les procédés qui l’auraient rendue, quoi qu’il arrivât, incapable d’une félonie et qui suffisent à mettre des abîmes entre elle et une mégère comme la Verdurin. […] Elle rappelait ainsi plus encore qu’il ne le trouvait d’habitude, les figures de femmes du peintre de la Primavera. […] Certes, eût-elle été la plus scrupuleuse des femmes qu’elle n’aurait pu avoir de remords d’un mensonge aussi innocent. […] Il existe plus souvent, je pense, chez la femme que chez l’homme. Mais justement aucune des femmes que Proust a connues et décrites, ne peut être un instant supposée avoir éprouvée ce mouvement, cette tentation du don de soi.

1984. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine de Boileau »

ce jour-là, les simples gens du lieu Avaient fait un lavoir de la source du dieu, Et de femmes, d’enfants, tout un cercle à la ronde Occupaient la naïade et m’en altéraient l’onde.

1985. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Ce fut là tout son art, toute sa préoccupation ; elle était grande : « Ma vie s’écriait-elle, est comme celle du chrétien, un combat perpétuel. » La petite maréchale de Mirepoix lui disait : « C’est votre escalier que le roi aime, il est habitué à le monter et à le descendre ; mais s’il trouvait une autre femme à qui il parlerait de sa chasse et de ses affaires, cela lui serait égal au « bout de trois jours. » Aussi, quand l’éclat de ses charmes baissa et que l’âge commença de les glacer, quand on en fut réduit aux pauvres expédients, au chocolat à triple vanille et au régime du docteur Quesnay, quand enfin il fallut opter entre des rivales ou des suppléantes, la noble amante n’hésita pas : sa tendresse désintéressée n’en voulait qu’au cœur du roi ; en le conservant, elle lui remit tout le reste ; elle fit mieux, et, dans son abnégation platonique, elle ne dédaigna pas de condescendre aux soins les plus prévoyants et les plus intimes.

1986. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

Quoi qu’il en soit, pendant qu’elle était en Allemagne, madame de Genlis se crut obligée de publier son Précis de conduite : c’était accepter dès lors un rôle politique, qu’il lui faudrait soutenir, et qui lui convenait moins qu’à aucune autre femme.

1987. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires relatifs à la Révolution française. Le Vieux Cordelier, par Camille Desmoulins ; Les Causes secrètes ou 9 thermidor, par Villate ; Précis du 9 thermidor, par Ch.-A. Méda, Gendarme »

La dernière lettre de Camille Desmoulins écrite à sa femme, avant de marcher à la mort, est un mémorable et touchant exemple de cette exaltation qui ne devait s’éteindre qu’avec la vie : mais ici il n’y a rien qui doive étonner ; pour une telle affection, dans un tel moment, nulle expression ne suffit ; l’énergie de l’amour est incalculable, et, comme dit Bacon, c’est la seule passion qui ne fasse pas mentir l’hyperbole.

1988. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

que la menace de sa femme à son égard s’accomplisse et qu’il soit trompé par elle comme il le mérite, et il le sera, j’en réponds, le jour où elle trouvera quelqu’un d’un peu plus consistant qu’Octave.

1989. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre X. De la simplicité du style »

Les femmes qui pensent ou qui font du style ressemblent fort aux écoliers : et de là vient que, dans notre littérature, celles qui n’ont pas cru faire œuvre d’écrivains, se sont mises au-dessus des autres.

1990. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Sur le bord de ces abîmes, un sourire de la nature ou d’une femme nous sauverait… Ma mère, mourant à quatre-vingt-sept ans, après une maladie longue et terrible, plaisantait encore une heure avant de mourir.

1991. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Liste des écrivains » pp. 581-598

[Anne — Marguerite Petit, femme de M.

1992. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIV. Parallèle de l’Enfer et du Tartare. — Entrée de l’Averne. Porte de l’Enfer du Dante. Didon. Françoise de Rimini. Tourments des coupables. »

C’est encore au christianisme que ce morceau doit une partie de son pathétique ; Françoise est punie pour n’avoir pas su résister à son amour, et pour avoir trompé la foi conjugale : la justice inflexible de la religion contraste avec la pitié que l’on ressent pour une faible femme.

1993. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 4, du pouvoir que les imitations ont sur nous, et de la facilité avec laquelle le coeur humain est ému » pp. 34-42

Turlow, disent-ils, lui expliquoit dans le tems, et comme on l’explique à une femme qu’on veut faire agir dans une affaire importante, quelles personnes il falloit gagner pour faire réussir un projet, et par quel endroit il falloit les attaquer.

1994. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

Taine était, d’ailleurs, persuadé que l’art d’écrire s’enseigne, et il croyait très certainement à l’assimilation et à la démonstration technique du style, lorsqu’il adressait ces conseils à un ami, au sujet d’une jeune femme : « Il faut qu’elle se dise résolument et tous les matins : Je veux être écrivain.

1995. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Jean Ajalbert Poète, « impressionniste » a publié Sur le vif, Paysages de femmes, et tout récemment dans La Revue indépendante, une idylle Sur les talus.

1996. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

Ainsi les huissiers, et en général tous les magistrats, abusent du prestige dont ils sont vêtus pour désigner sur leurs papiers et dans leurs admonestations du titre méprisant de « le sieur un tel, la femme une telle, la fille, etc. », quand il serait si simple de nous appeler, jusqu’à preuve du contraire, « l’honorable M. un tel ».

1997. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

C’est l’antique blasphémateur condamné à errer sur la mer tant qu’il n’aura pas trouvé une femme fidèle jusqu’à la mort. […] Tous les sept ans il descend un jour à terre pour chercher la fiancée constante ; mais que de fois les femmes, plus perfides que les ondes, l’ont trompé ! […] La chanson qu’elle chante raconte la lamentable histoire du marin hollandais, condamné pour un blasphème à errer sur la mer tant qu’il n’aura pas trouvé une femme fidèle jusqu’à la mort.

1998. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Enfin j’ai prévu que ce Théâtre-Français jadis si noble, si élégant, si épuré, deviendrait plus tard un mauvais lieu où tout honnête homme craindrait de conduire, certains jours, ou sa femme ou sa fille. […] Je conviens cependant qu’il y a dans le viol et la prostitution un grand motif de curiosité pour le parterre et la certitude de toucher bien vivement le cœur des femmes sensibles. […] Passez-moi cette réflexion ; mais je n’ai pu m’empêcher de la faire en songeant qu’un grand orateur, un célèbre jurisconsulte peut très mal raisonner quand il s’agit de théâtre, et qu’il vaut beaucoup mieux une vérité de convention et d’artifice qu’une réalité de nature qui ferait baisser les yeux à la jeune femme de l’avocat, s’il la conduisait aux pièces de son client.

1999. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Vous savez qu’il a dit ailleurs, dans les Lettres à sa femme, dans le Voyage en Limousin : Comme au soir, lorsque l’ombre arrive en un séjour, Ou lorsqu’il n’est plus nuit, et n’est pas encor jour. […] avec ses soins, ma mère, et ces clefs-là, La garde d’une femme est-elle si terrible, Et croyez-vous encor cette chose impossible ? La bonne vieille, après avoir réfléchi, et probablement branlé un peu du menton, répond à son fils : Mon fils, bouleverser l’ordre des éléments, Sur les flots irrités voguer contre les vents, Fixer selon ses vœux la volage fortune, Arrêter le soleil, aller prendre la lune, Tout cela se ferait beaucoup plus aisément Que soustraire une femme aux yeux de son amant, Dussiez-vous la garder avec un soin extrême, Quand elle ne veut pas se garder elle-même.

2000. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Nous suivons encore une marche analogue à celle de ces premiers hommes, mais c’est à l’égard des choses intellectuelles, telles que les facultés de l’âme, les passions, les vertus, les vices, les sciences, les arts ; nous nous en formons ordinairement l’idée comme d’autant de femmes (la justice, la poésie, etc.), et nous ramenons à ces êtres fantastiques toutes les causes, toutes les propriétés, tous les effets des choses qu’ils désignent. […] Celles de la cause pour l’effet sont autant de petites fables ; les hommes s’imaginèrent les causes comme des femmes qu’ils revêtaient de leurs effets : ainsi l’affreuse pauvreté, la triste vieillesse, la pâle mort. […] La même cause fait qu’on observe toujours les mêmes effets dans les idiots, et surtout dans les femmes.

2001. (1897) Aspects pp. -215

Voici : d’Axa n’avait pas craint d’ouvrir une souscription destinée à venir en aide aux femmes et aux enfants des compagnons détenus ou assassinés. […] Nulle femme — trop longue pour plus d’idéal — ne s’y érige sous couleur de symbole. […] — J’aime à souper avec beaucoup de jolies femmes. — Mort au chef de claque ! […] Radotages de vieille femme ! […] Maintes « petites femmes » pâmées contre un portant, demandaient à voir la tranche.

2002. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

« Après la mort de ma première épouse, dit dans cet écrit l’empereur, je crus qu’il était juste et convenable d’élever Na-la-che, femme du second rang, qui m’avait été donnée par mon père lorsque je n’étais encore que simple particulier, au rang de première épouse et d’impératrice ; je ne voulus rien faire cependant sans consulter l’impératrice ma mère. […] Par là elle me fit la plus grande insulte qu’une femme puisse faire à son mari et une sujette à son souverain (les femmes tartares ne se coupent les cheveux qu’à la mort du mari, du père ou de la mère). […] Je n’avais élevé Na-la-che au rang d’impératrice que parce que ce rang lui était dû préférablement à mes autres femmes ; ce n’est pas qu’elle fût plus belle ou que je l’aimasse plus que les autres.

2003. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Dans le premier poème ils exigeaient simplement des Dieux, en paiement de Walhall, le trésor de leurs ennemis, les Nibelungs : ici, au contraire, c’est Freia, la déesse de la jeunesse et de la beauté qu’ils ont voulu gagner, « pour qu’une femme vienne habiter chez nous autres, pauvres géants, une femme belle et douce ». […] Dans le poème de 1848, la mort de Siegfried était une expiation matérielle, grâce à laquelle Brünnhilde, redevenue Walküre, pouvait annoncer aux Dieux « la puissance éternelle », et leur amener Siegfried, pour qu’il jouisse dans Walhall de « délices éternelles », — tandis qu’Albérich et les Nibelungs redevenaient libres et heureux, affranchis du joug de l’Anneau, qui retournait sourire à tout jamais aux Filles du Rhin, — Dans le nouveau poème, la mort de Siegfried sert « à rendre sachante une femme », à lui enseigner « ce qui est bon au Dieu », Brünnhilde lance de sa main « l’incendie dans le burg resplendissant de Walhall »… « Repose, repose, ô Dieu !  […] Et elle faisait, inconsciemment, tout ce qu’elle pouvait faire, car Lohengrin, dans sa théorie mystique du désir de la femme d’étreindre complètement ce qu’elle aime, disparaissait et devenait la légende intéressante du « Chevalier au Cygne », qui se développait derrière le bâton exact du bon chef d’orchestre.

2004. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

se laissa-t-il trop engager, en effet, à ces demandes de direction qui lui venaient de toutes parts, et que des femmes encore à demi mondaines lui adressaient à l’envi ? […] [NdA] La marquise de L’Hôpital, femme et bientôt veuve du grand géomètre, auteur de l’Analyse des infiniment petits : « Il avait épousé, a dit Fontenelle, Marie-Charlotte de Romilley de La Chesnelaye, demoiselle d’une ancienne noblesse de Bretagne, et dont il a eu de grands biens.

2005. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Pris d’une passion très vive pour une personne qu’il a chantée et qu’il ne pouvait obtenir, il quitta son pays pour se distraire et passa en Angleterre à la cour de la reine Philippe de Hainaut, femme d’Édouard III. […] Et pour vous informer de la vérité, je commençai jeune dès l’âge de vingt ans ; je suis venu au monde avec les faits et les événements, et y ai toujours pris grand’plaisance plus qu’à autre chose ; et Dieu m’a fait la grâce d’avoir toujours été de toutes les cours et hôtels des rois, et spécialement de l’hôtel du roi Édouard d’Angleterre et de la noble reine sa femme, Madame Philippe de Hainaut, de laquelle en ma jeunesse je fus clerc et secrétaire.

2006. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Il parle dans cette lettre de sa femme la reine Marguerite, et dans des termes de mépris qu’il ne cherche pas à contenir ; Marguerite était alors au début de cette vie de scandale et d’aventures qu’elle menait à Agen ou en Auvergne, où elle alla s’enterrer : « Il est venu un homme, de la part de la dame aux chameaux (la reine Marguerite), me demander passeport pour passer cinq cents tonneaux de vin, sans payer taxe, pour sa bouche ; et ainsi est écrit en une patente. […] C’était bien celui qui écrivait à la comtesse de Grammont : « Bonsoir, mon âme, je voudrais être au coin de votre foyer pour réchauffer votre potage. » Il lui aurait fallu une femme belle, accorte, pas trop jalouse et d’agréable humeur, douce à vivre, et sachant le prendre, comme on dit.

2007. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Femme sans préjugés, sans vice et sans erreur, Quand la mort t’enleva de ces tristes contrées. […] Contentons-nous de reconnaître et de saluer dans la margrave une des femmes originales du xviiie  siècle, un esprit piquant, une rare fierté d’âme, un caractère et un profil qui a sa place, marquée non seulement dans l’anecdote, mais dans l’histoire de son temps, et qui, à meilleur droit encore que le prince Henri et à un degré plus rapproché, se distinguera toujours au fond du tableau à côté du roi son frère.

2008. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Et c’était moins encore à Béranger personnellement qu’il s’en prenait ce jour-là qu’à la veine de l’esprit français qu’on vient de voir, à cette littérature, « essentiellement roturière, narquoise, spirituelle », qu’il avait déjà qualifiée d’immorale à propos de la farce de Patelin et qu’il n’accepte pas même dans les masques grimaçants, si chauds et colorés, de notre grand Molière ; il faisait le procès à cet esprit de goguette et de malice du bon vieux temps, un peu frelaté et sophistiqué du nôtre, mais survivant encore, et qui n’est jamais près de finir ; au bon sens grivois qui profane tout, qui réduit tout à sa moindre valeur, et qui ne se sauve de tous les fanatismes, de tous les doctrinarismes comme de toutes les préciosités, qu’aux dépens du respect et de l’idéal, et en préconisant la bonne loi naturelle, comprise en trois mots, le vin, les femmes et la chanson. […] Sous une forme ou sous une autre, il est conquis à Jésus ; il l’est surtout depuis qu’il a visité cette Palestine, objet et terme désiré de son voyage, ce riant pays de Génézareth, qui ressemble à un jardin, et où le Fils de l’Homme a passé le meilleur temps de sa mission à prêcher les petits et les pauvres, les pêcheurs et les femmes au bord du lac de Tibériade ; il faut entendre comme il parle à ravir et avec charme de ce cadre frais et de ce paysage naturel des Évangiles.

2009. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Elle nous répéta plusieurs fois d’un air fin un mot dont nous ne sentîmes pas dans le moment toute la valeur : « Vous avez du talent, disait-elle aux romantiques, mais n’oubliez pas, Messieurs, ce conseil d’une vieille femme : soyez aimables !  […] Non ; si inférieurs aux Retz et aux La Rochefoucauld pour l’ampleur et la qualité de la langue et pour le talent de graver ou de peindre, ils connaissaient la nature humaine et sociale aussi bien qu’eux, et infiniment mieux que la plupart des contemporains de Bossuet, ces moralistes ordinaires du xviiie  siècle, ce Duclos au coup d’œil droit, au parler brusque, qui disait en 1750 : « Je ne sais si j’ai trop bonne opinion de mon siècle, mais il me semble qu’il y a une certaine fermentation de raison universelle qui tend à se développer, qu’on laissera peut-être se dissiper, et dont on pourrait assurer, diriger et hâter les progrès par une éducation bien entendue » ; le même qui portait sur les Français, en particulier ce jugement, vérifié tant de fois : « C’est le seul peuple dont les mœurs peuvent se dépraver sans que le fond du cœur se corrompe, ni que le courage s’altère… » Ils savaient mieux encore que la société des salons, ils connaissaient la matière humaine en gens avisés et déniaisés, et ce Grimm, le moins germain des Allemands, si net, si pratique, si bon esprit, si peu dupe, soit dans le jugement des écrits, soit dans le commerce des hommes ; — et ce Galiani, Napolitain de Paris, si vif, si pénétrant, si pétulant d’audace, et qui parfois saisissait au vol les grandes et lointaines vérités ; — et cette Du Deffand, l’aveugle clairvoyante, cette femme du meilleur esprit et du plus triste cœur, si desséchée, si ennuyée et qui était allée au fond de tout ; — et ce Chamfort qui poussait à la roue après 89 et qui ne s’arrêta que devant 93, esprit amer, organisation aigrie, ulcérée, mais qui a des pensées prises dans le vif et des maximes à l’eau-forte ; — et ce Sénac de Meilhan, aujourd’hui remis en pleine lumière40, simple observateur d’abord des mœurs de son temps, trempant dans les vices et les corruptions mêmes qu’il décrit, mais bientôt averti par les résultats, raffermi par le malheur et par l’exil, s’élevant ou plutôt creusant sous toutes ; les surfaces, et fixant son expérience concentrée, à fines doses, dans des pages ou des formules d’une vérité poignante ou piquante.

2010. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Le marquis de Chamilly, depuis maréchal de France, commandant militaire à Strasbourg, avait une femme très dévote, très zélée et qui était fort liée avec le parti janséniste. […] La lettre de M. de Chamilly, par laquelle il essaye de disculper sa femme de ce trop de zèle, porte les apostilles suivantes de la main même de Louvois, et c’est en ce sens qu’il dut lui être répondu ; on croit entendre une de ces lettres impératives et sensées comme nous en connaissons, écrites sous une dictée puissante : « Il est bon que Mme de Chamilly se mêle de son domestique et de rien autre chose sur les affaires de cette nature.

2011. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

. — Sont venus ensuite les Girondins, et j’appelle ainsi tous les hommes du second moment, ceux d’après la fuite de Varennes, la plupart provinciaux, s’échauffant et s’enflammant à mEsure que les premiers se refroidissaient, et qui sont entrés dans l’arène politique avec des pensées républicaines honnêtes, avec la conviction arrêtée de l’incompatibilité de Louis xvi et de la Révolution, apportant d’ailleurs dans la discussion et la conduite des affaires plus d’ardeur et de générosité ou d’utopie que de réflexion et de prudence, depuis Brissot, Roland et sa noble femme, jusqu’à Condorcet. — Puis les Montagnards : ceux-ci violents, exaspérés, partant d’un principe extrême, s’inspirant d’une passion outrée, mais bon nombre également sincères, patriotes, d’une intégrité exemplaire, ne songeant dans l’établissement de leur terrible dictature temporaire qu’à la défense du territoire et au salut de la Révolution : Carnot, Cambon, Robert Lindet, Jean-Bon Saint-André, d’autres moins en vue comme Levasseur, Baudot… Pour les juger avec équité, il faut faire la part du feu, la part de la fièvre, et sacrifier sans doute beaucoup des idées applicables aux temps ordinaires ; mais, historiquement, à leur égard, ce n’est que justice. — Puis, la Terreur passée, il y a eu les hommes fermes, modérés, honorables, qui ont essayé de fonder l’ordre et le régime républicain en dépit des réactions, les hommes de l’an iii, Thibaudeau, Daunou, La Revellière-Lépeaux… — Je compterai ensuite une autre génération d’hommes politiques, ceux de 1797, de la veille de Fructidor, très honnêtes gens d’intention, un peu prématurés d’action et d’initiative, qui voulaient bien peut-être du régime légalement institué, mais qui le voulaient avec une justice de plus en plus étendue et sans les lois d’exception : les Barbé-Marbois, les Portalis, les Camille Jordan. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent. […] Malouet, par sa femme, était beau-frère de Chabanon de Maugris, lequel lui-même était frère cadet de Chabanon l’académicien.

2012. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Conçoit-on que, dans une pièce de vers inspirée par un tableau de la Charité, la femme soit décrite avec des traits et des mots qui semblent réservés aux alcôves de nos romans modernes ? […] Dans la pièce sur la Charité, en parlant de la femme, celui qui fut le plus harmonieux des poètes dit sans hésiter : Mais si tout regard d’homme à ton visage aspire, Ce n’est pas seulement parce que ton sourire  Embaume sur les dents l’air qu’il fait palpiter… Évidemment, une révolution s’est opérée : M. de Lamartine veut prendre, en quelque sorte, dans son rhythme le trot de Victor Hugo ; ce qui ne lui va pas.

2013. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

quand il se trouve, au bout de six semaines, en présence de sa femme, il ne la reconnaît seulement pas. […] Puis, sans se préoccuper de savoir à qui il s’adresse, il se pose en inventeur et se met à débiter avec emphase le boniment amphigourique d’une encre merveilleuse qui se décolore peu à peu et permet, au bout de huit jours, de considérer comme non avenues les promesses que l’on a solennellement signées ; il donne ensuite à sa femme une sorte de leçon allégorique, dans le genre de celle qu’Hamlet donne, devant la cour de Danemark, à la reine coupable du meurtre de son mari, et enfin, sans attendre de réponse, il salue et rentre rapidement dans sa chambre.

2014. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Et par là Rabelais est en plein dans la pure tradition du génie français, qui jusqu’au milieu du xviie  siècle ne connaît guère la femme et cette vie tout affective dont elle nous semble être essentiellement source et sujet. […] quel paysan « vrai » est plus « comme dans la vie » que « le vieil bonhomme Grandgousier, qui après souper se chauffe à un beau clair et grand feu, et, attendant griller des châtaignes, écrit au foyer avec un bâton brûlé d’un bout, dont on écharbotte le feu, faisant à sa femme et famille de beaux contes du temps jadis » ?

2015. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Peu après, Mallarmé fut nommé professeur d’anglais à Tournon, puis à Avignon et c’est là que Mendès et Villiers le retrouvent, après une séparation de sept ans, installé avec sa femme et sa fille, « dans une petite maison rose, derrière des arbres ». […] Il se sent raillé, bafoué, au point qu’il n’ose plus même confier sa pensée à ceux qui l’entourent, ni à sa femme qui l’adore ni à la fille de son sang.

2016. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Un romancier de notre siècle a marqué fortement l’action des récits de voyages sur une imagination vive de femme qui s’ennuie. […] On peut suivre l’effet de ces excitations sur une femme claquemurée dans la banalité d’une petite ville de province, dans l’uniformité d’une vie casanière : Mme Bovary rêve de voitures qui l’emportent, au galop de quatre chevaux, vers de vagues pays à noms sonores. « Dans des chaises de poste, sous des stores de soie bleue, on monte au pas des routes escarpées, écoutant la chanson du postillon qui se répète dans la montagne avec les clochettes des chèvres et le bruit sourd de la cascade. » Le rêve que raille le romancier, il le fait pour son propre compte, et il le réalisera en partie, quand il parcourra l’Egypte ou l’Espagne.

2017. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Pariset avait aussi entrepris une traduction de la Retraite des Dix Mille de Xénophon ; et cela, nous dit-il, pour plaire au père de sa femme, lequel aimait le grec ou la guerre apparemment. […] Le médecin Roussel, qui a écrit sur la Femme, serait plutôt le type de cette classe d’écrivains mixtes.

2018. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

L’illustre Sobieski venait d’être élu roi de Pologne ; il avait pour femme une d’Arquien. […] Il eut dans le monde une autre maîtresse très agréable et l’une des femmes les plus distinguées d’alors, Mme d’Aligre, née Turgot, la même que La Bruyère a célébrée dans l’un de ses portraits les plus flatteurs.

2019. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Il est permis de croire que, dans ces premiers rapprochements, Mazarin, assez jeune encore, âgé seulement de quarante ans, ne négligea point d’user de ses avantages et de mettre en avant ces délicatesses de démonstrations dont il se trouvait si capable quand il en était besoin, et qui sont souveraines auprès de toute femme, surtout auprès d’une reine qui était aussi femme qu’Anne d’Autriche.

2020. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Trois boutons de roses blanches, qui devaient être offerts à Lina pour sa fête, n’ont fleuri que pour orner son cercueil : « Si je voyais de jeunes femmes, disait l’auteur, placer dans leurs cheveux trois boutons de roses blanches, en mémoire d’un événement réel que j’ai retracé, je le déclare, je serais plus fier que si toutes les Académies de l’Empire décidaient que mon ouvrage est sans défaut. » On m’assure que son vœu fut accompli, et que les roses à la Lina eurent leur mode d’une saison. […] Droz s’accuse plus fermement ici qu’elle n’avait accoutumé de faire jusqu’alors ; elle atteint parfois à l’énergie : « On croyait, dit-il de Mme de Pompadour, que cette femme, en perdant ses charmes, perdrait aussi la puissance ; mais Mme de Pompadour vieillie était encore nécessaire à Louis XV : elle le dispensait de régner. » Le chancelier Maupeou est peint dans un portrait vigoureux et spirituel.

2021. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Françoise d’Issembourg de Happoncburt, femme de François Hugo, chambellan de Lorraine, et fort célèbre sous le nom de Mme de Graffigny, écrit à M.  […] Job vous déclare qui il est : “Je suis le fils de la femme.”

2022. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Celle de Sainte-Beuve n’était que finesse, œil oblique embusqué dans sa patte d’oie, sourire de vieille femme d’esprit, et l’anecdote y dominait, l’anecdote ramassée partout, car Sainte-Beuve était un mendiant d’anecdotes et il ne dînait en ville que pour demander à ces dîners la charité de quelques-unes. […] Sainte-Beuve, avec la demi-lune rousse de sa tête, pelée comme le derrière d’un renard attaqué d’alopécie, son teint hortensia, son oreille rouge comme celle de Tartuffe et prête à chaque instant à monter au violet de la colère, le tout recouvert du vieux foulard qu’il étendait là-dessus quand il rentrait, échauffé, de l’Académie, et le beau Scaramouche de Chasles, à la face pâle, aux yeux italiens, aux moustaches callotiques, longues, peintes, relevées, qui ne devinrent que le plus tard possible la barbe blanche sans transition de gris qui apparut soudainement, comme celle d’un alchimiste, un jour, à son cours, et fut pour les femmes qui y venaient le coup de pistolet de la surprise.

2023. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Le portrait de femme par Burne-Jones, exposé au salon du Champ-de-Mars en 1896, celui auquel nous faisions allusion au début de cette étude, et qui présente tous les défauts de l’artiste poussés à leur plus haute puissance, fut l’objet, de la part d’un critique parisien37, d’un jugement cruel mais juste, que je prends plaisir a mentionner ici, en l’opposant aux louanges enthousiastes qui ont accablé l’artiste au cours de sa carrière : Hélas ! […] Ces guerriers de vaste stature, mais intérieurement vaincus, ces femmes aux lèvres charnues, mais à tout jamais stériles, sont rongés par la lèpre du mysticisme, du pessimisme et du catholicisme, triple et unique maladie qui ternit leurs yeux, dissout leurs muscles et décolore leur chair, Burne-Jones déforme et viole la réalité à chaque trait, à chaque touche.

2024. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Je croirai à cela, disoit ingénieusement quelqu’un, quand j’aurai vu une belle femme se dérober constamment au tribut d’admiration qu’excite sa présence. […] Tel a été miraculeux au monde, auquel sa femme & son valet n’ont rien vu seulement de remarquable, dit encore le bon Montaigue. […] Il n’a point tremblé d’épouser sa femme. […] J’aime cent fois mieux, puisqu’il faut m’expliquer, les Ouvrages du fils, remplis de vues fines, délicates & vraies, & d’appercevances neuves sur le cœur des femmes. […] Sa troisième femme l’en pressoit vivement ; il lui répondit : Vous êtes femme & vous voulez avoir un équipage ; moi, je veux vivre & mourir honnête-homme ; & il composa le Paradis perdu.

2025. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Je vous donnerai une de mes compagnes Pour être toujours votre femme. […] L’antique « Hespérie », la terre que le soleil visite au-delà des mers du couchant, est devenue le pays féerique, peuplé de femmes d’une incomparable et éternelle beauté, où règne la félicité sans mélange. […] Il ne laissa neantmoins de parler à plusieurs hommes et femmes de ceste ville de Beauvais, lesquels adjoustèrent aucunement foy à ce qu’il leur faisoit entendre. […] Quand Jésus gravissait la montagne où il fut mis en croix, et que sa mère avec d’autres femmes en grandes lamentations et plaintes allait derrière, il se retourna pour leur parler et s’arrêta quelque peu ; sur quoi ce Giovanni le frappa par derrière dans les reins, et dit : Va vite ! […] Et ledit Giovanni étant arrivé chez moi, je le menai dans la chambre pour qu’il vît ma peine, et en ce moment ma femme délirait.

2026. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Vacquerie est le frère de ce jeune époux de la fille de Victor Hugo, qui a péri, l’année dernière, en voulant sauver sa jeune femme.

2027. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

 A la femme qu’est-il resté ?

2028. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Cet anneau, on le devine, sera bientôt l’anneau nuptial, et la tutrice, en devenant la femme de son pupille, lui rend de si beaux comptes de tutelle, qu’on voit bien que nous sommes dans un vieux château d’Allemagne.

2029. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Fontenelle disait de ses Entretiens sur la pluralité des mondes : « Je ne demande aux dames, pour tout ce système de philosophie, que la même application qu’il faut donner à la Princesse de Clèves, si on veut en suivre bien l’intrigue, et en connaître toute la beauté. » Dans un dialogue de Diderot, le philosophe Crudeli, au moment d’entamer une discussion sur les matières les plus ardues avec la Maréchale, qui n’avait jamais lu que ses heures, répond à ses inquiétudes en disant : « Si vous ne m’entendiez pas, ce serait bien ma faute » ; et il fait toute sa démonstration en transposant dans le langage d’une femme ignorante les idées des plus obscurs métaphysiciens, sans que, dans cette conversion, la profondeur perde ce que gagne la clarté.

2030. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

La Loire est une femme : elle a la grâce — et de terribles caprices.

2031. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

XVI Quand on ne faisait point rédiger les journaux par des littérateurs bien connus, un financier parlait de la bourse ; un économiste, des tarifs ; un boulevardier, des petites femmes ; et un écrivain, des livres.

2032. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Éphémérides poétiques, 1870-1890 » pp. 181-188

Jean Ajalbert : Paysages de femmes.

2033. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

Il se peut faire qu’une femme soit surprise par les douleurs de l’enfantement en pleine campagne, il se peut faire qu’elle y trouve une crèche, il est possible que cette crèche soit appuyée contre les ruines d’un ancien monument ; mais la rencontre possible de cet ancien monument est à sa rencontre réelle comme l’espace entier où il peut y avoir des crèches est à la partie de cet espace qui est occupée par d’anciens monuments.

2034. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Cependant les regles de notre théatre et les usages de notre scene tragique, qui veulent que les femmes aïent toujours beaucoup de part dans l’intrigue, et que l’amour y soit traité suivant nos manieres, empêchent que nous ne puissions nous conformer aux moeurs et aux coûtumes des nations étrangeres.

2035. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

Les jeunes gens et les femmes, à une certaine heure, suivirent l’auteur de la Vie de Jésus, l’aimèrent comme un apôtre, parce qu’il portait dans ses bras les beaux trésors héréditaires mêlés au bagage de la critique moderne.‌

2036. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Si l’on faisait dix leçons sur Rubens, il serait étrange que sa manière de peindre y tînt moins de place que ses ambassades et ses deux femmes. […] Bertrand met à juste titre au compte de la femme d’Orient, Sainte-Beuve n’était-il pas fondé à y retrouver quelque chose de Velléda ? […] Que Molière l’ait voulu ou non, le public est avec Chrysale contre les femmes qui prétendent cultiver leur intelligence. […] Mme Aurel a dit à peu près que le métier littéraire appartient de droit aux femmes (comme tout le reste !) […] Eh bien, personne ne fut moins femme que Rimbaud (de même qu’aucun homme ne fut plus femme que Verlaine), et la seule idée d’adresser son œuvre, comme une lettre d’amour, au public, ainsi que le fait chacun sur le trottoir littéraire, lui paraissait la plus inepte bouffonnerie.

2037. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

La pitié même d’un sexe faible et sensible a semblé un crime : deux femmes ont été traînées au carcan pour avoir imploré la grâce de leurs pères, de leurs maris et de leurs enfants. […] Or, il n’aimait pas les femmes savantes, les femmes politiques, les femmes philosophes. […] Une célébrité plus active, l’influence politique surtout, et l’expression métaphysique, le révoltaient chez une femme, et lui paraissaient tellement sortir du sexe, qu’à lui-même il lui arriva, cette fois, de l’oublier. […] Quand vous serez maître de Constantinople et du Sérail, je vous promets de mauvais vers que vous ne lirez pas, et les éloges de toutes les femmes, qui vaudront mieux que les vers pour un héros de votre âge. […] Voir le volume de Portraits de Femmes.

2038. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Il vivait là, avec sa femme, sa fille mariée et les enfants de cette fille. […] Mais en patois, en patois du Midi sans doute, il signifie une femme, ou une fille, d’allures désordonnées… et c’est cela que le grand-père entendait dire. […] Ce commandant Gruau, vivant là, avec sa femme et ses enfants, était un ami de M.  […] On me demanda une fois, s’il était vrai que mon père avait deux femmes ! […] C’était une femme vêtue de noir et coiffée d’un bonnet noir.

2039. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

Il prêcha sur l’Évangile de demain, qui est de la femme à qui il fut beaucoup pardonné, parce qu’elle avait aimé beaucoup.

2040. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

Dans la première étude, et assez complète, que j’en ai donnée à la Revue des deux mondes dès le mois de janvier 1840, et qui a été recueillie dans mon volume de Portraits de femmes entre Mme de Longueville et Mme de La Fayette, je disais, après avoir raconté tous les incidents de monde et de société qui accompagnèrent et suivirent la publication des Maximes et dont le salon de Mme de Sablé était le centre : Le succès, les contradictions et les éloges ne se continrent pas dans les entretiens de société et dans les correspondances ; les journaux s’en mêlèrent ; quand je dis journaux, il faut entendre le Journal des savants, le seul alors fondé, et qui ne l’était que depuis quelques mois.

2041. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IX. Précision, brièveté, netteté »

Cela se voit aussi dans les ouvrages des femmes, parce qu’elles ont plutôt la justesse naturelle des expressions, le courant aisé et limpide de la phrase, que l’unité et la précision des idées.

2042. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

Il ne célébrait que des femmes colosses : C’était une pyrénéenne À l’encolure herculéenne.

2043. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Éphémérides poétiques, 1891-1900 » pp. 179-187

Jean Ajalbert : Femmes et paysages.

2044. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »

L’esthétique du mot, telle que j’essaierai de la formuler pour la première fois, aura d’abord ce point de contact avec la phonétique qu’elle ne s’occupera que par surcroît du sens verbal, tout à fait insignifiant dans une question de beauté physique : la signification d’un mot ni l’intelligence d’une femme n’ajoutent rien ni n’enlèvent rien à la pureté de leur forme.

2045. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Dans cette idée des hommes & des femmes presque nuds, assemblés par milliers, précédés de prêtres qui portoient des étendarts & des croix, armés de toutes sortes de fouets, se déchiroient cruellement, marchant en procession deux à deux.

2046. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre IV. Bossuet orateur. »

C’est par l’opposition qui se trouve entre ce grand cœur, cette princesse si admirée, et cet accident, inévitable de la mort, qui lui est arrivé comme à la plus misérable des femmes ; c’est parce que ce verbe faire, appliqué à la mort qui défait tout, produit une contradiction dans les mots et un choc dans les pensées, qui ébranlent l’âme ; comme si, pour peindre cet événement malheureux, les termes avaient changé d’acception, et que le langage fût bouleversé comme le cœur.

2047. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Le pèlerin arrive à son village : la première personne qui vient au-devant de lui, c’est sa femme relevée de couches, c’est son fils retrouvé, c’est son père rajeuni.

2048. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

Jeune, il fut très pauvre, très timide, et la femme, qu’il n’a point connue à l’âge où l’on doit la connaître, le hante d’une vision évidemment fausse.

2049. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 17, quand ont fini les représentations somptueuses des anciens. De l’excellence de leurs chants » pp. 296-308

Ce sac plus cruel dans toutes ses circonstances que les précedens, et qui fut la cause qu’on vit des femmes patriciennes mandier à la porte de leurs propres maisons, dont les barbares s’étoient rendus les maîtres, est la véritable époque de l’anéantissement presque total des lettres et des arts, que du moins on cultivoit toujours, quoique ce fut sans beaucoup de fruit.

2050. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Il se maria, entra dans le clergé du vivant de sa femme, se rendit célèbre dans les lettres, fut évêque de Pavie en 510, entreprit deux voyages en Orient pour réunir les deux Églises, et n’y réussit point.

2051. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

Les pères de familles desquels devaient sortir les nations païennes, ayant passé de la vie bestiale à la vie humaine, gardèrent dans l’état de nature, où il n’existait encore d’autre gouvernement que celui des dieux, leur caractère originaire de férocité et de barbarie ; et conservèrent à la formation des premières aristocraties le souverain empire qu’ils avaient eu sur leurs femmes et leurs enfants dans l’état de nature.

2052. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Presque tous les autres (et M. de Maistre de ce nombre), les femmes surtout et les enfants, rentrèrent en Savoie sur la foi de l’Assemblée. […] Telle femme de ses amies n’a connu beaucoup de Voltaire que par lui. […] Il y avait même fait des corrections et ajouté des développements qui nuisaient singulièrement à l’atticisme de ce charmant opuscule ; mais il eut assez de confiance dans le goût d’une femme, d’une amie, qu’il voyait alors beaucoup à Lausanne, pour sacrifier ses corrections et rétablir le Voyage, à peu de chose près, dans sa simplicité primitive. […] Admirateur passionné des femmes, il trouvait dans ce commerce pur une sorte de charme idéal pour sa vie austère ; il recherchait volontiers leur suffrage et se plaisait à cultiver leur amitié. […] « Les bonnes œuvres n’ont jamais cessé de l’occuper, et il versa beaucoup de larmes, quelques jours avant sa mort, en apprenant qu’une pauvre femme qu’il avait recommandée au ministre des finances venait de recevoir une somme considérable : une joie pure colora pour la dernière fois son noble visage, et, regardant le ciel, il remercia Dieu avec attendrissement… » Il expira le 26 février 1821, à l’âge de près de soixante-huit ans.

2053. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — La Femme Baroque, roman Lecène et Oudin, 1898, in-12. — Le Page, Revue Blanche, 1900 in-12. — La Croix de Malte, Revue Blanche, 1903, in-12. — Couplées· Ollendorff, 1903 in-12. — Au pays de Sylvie, nouvelles, 0llendorf, 1904 in-12. — Les Quatre maladies du Style. […] Collaboration. — Le Geste, 1898. — La Femme chez Elle, 1901-1902. — Le Monde Moderne, 1904-1905. […] Jaloux a publié au « Pays de France », Les Femmes et la Vie et à « la Nouvelle Revue » La Fête Nocturne ». […] André, in-12, 1899. — La Femme à l’Enfant, roman, Sansot et Cie, 1904, in-18. — Reflets, Réflexions, Paysages, poésies, Vanier, 1904. […] , 1904. — Une Femme m’apparut, roman, id.

2054. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Il a femme et enfants, et on l’a vu descendre de son aire pour venir ravager les plantations de manioc. « J’ai eu à mon service, dit M.  […] Dans les profondeurs du navire, la patrie a balayé avant le départ quelques centaines d’hommes condamnés, de femmes coupables, d’enfants innocents au sein de leurs mères, pour purifier la population saine de l’Angleterre et pour peupler des populations renouvelées dans ses colonies. […] C’est le coup sourd des vagues qui s’amoncellent et qui viennent de minute en minute heurter les flancs du vaisseau ; ce sont les plaintes des madriers et des solives qui, dans cet immense chantier flottant, tendent à se détacher les uns des autres pour reprendre leur liberté ; ce sont les sifflements des ailes du vent à travers les voilures, dont cinq cents matelots intrépides prennent les ris ; le tumulte des hommes sur le pont tremblant, la voix et le sifflet du commandant, les voiles qui se déchirent et qui emportent dans les airs la force échappée de leurs plis, les mâts surchargés qui se rompent et qui tombent avec leurs vergues et leurs cordages sur les bastingages, le pas précipité des matelots courant où le signal les appelle, les coups de haches qui précipitent à la mer ces débris pour que leur poids ajouté au roulis du navire ne l’entraîne pas dans l’abîme ; le tangage colossal de ces débris mesuré par six cents pieds de quille, tantôt semble gravir jusqu’aux nuages la lame écumeuse et la diriger en plein firmament, tantôt, arrivé au sommet de la vague, se précipiter la tête la première, les bras des vergues tendus en avant dans l’abîme où il glisse, le gouvernail touchant au fond de l’océan ; les matelots suspendus aux câbles décrivent des oscillations gigantesques sur l’arc des cieux ; les canons détachés de leurs embouchures roulent çà et là sur les trois ponts avec des éclats de foudre ; à chaque effondrement du vaisseau entre des montagnes d’écumes qui semblent l’engloutir, un cri perçant monte de la prison des condamnés, puis des voix de femmes et d’enfants qui croient toucher à leur dernière heure.

2055. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Je voyais de pauvres femmes venir se prosterner devant le Très-Haut, ou des pécheurs s’agenouiller au tribunal de la pénitence. […] si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ; si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la main une Ève tirée de moi-même.… Beauté céleste ! […] Amélie avait reçu de la nature quelque chose de divin ; son âme avait les mêmes grâces innocentes que son corps ; la douceur de ses sentiments était infinie ; il n’y avait rien que de suave et d’un peu rêveur dans son esprit ; on eût dit que son cœur, sa pensée et sa voix soupiraient comme de concert ; elle tenait de la femme la timidité et l’amour, et de l’ange la pureté et la mélodie.

2056. (1772) Éloge de Racine pp. -

C’est lui qui sut marquer par des nuances sensibles cette différence de langage qui tient à la différence des sexes : il n’ôte jamais aux femmes cette décence, cette modestie, cette délicatesse, cette douceur touchante, qui distinguent et embellissent l’expression de tous leurs sentimens, qui donnent tant d’intérêt à leurs plaintes, tant de grace à leurs douleurs, tant de pouvoir à leurs reproches, et qui ne doivent jamais les abandonner, même dans les momens où elles semblent le plus s’oublier. Chez lui, le courage d’une femme n’est jamais fastueux, sa colère n’est jamais indécemment emportée, sa grandeur n’est jamais trop mâle. […] Il a peu connu les femmes et la passion qu’elles connaissent le mieux, l’amour.

2057. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Racontant son passage à Turin et sa présentation à cette cour à l’âge de vingt-sept ans, se plaignant du peu de sociabilité des dames piémontaises, il disait : Les femmes de meilleure société que j’aie rencontrées sont encore les filles du roi. […] Il alla dans le monde, s’accoutuma à la société des femmes et se débarrassa de sa gaucherie primitive.

2058. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Aussi les beaux esprits eurent-ils fort à faire lorsqu’il fut question pour eux de reconquérir à la littérature et à la poésie la nature. « Les esprits doux, amateurs de belles-lettres, disait Mme de Rambouillet, ne trouvent jamais leur compte à la campagne. » Esprit doux (mite ingenium) était un terme qui correspondait en éloge pour les hommes à ce qu’était primitivement le nom de précieuse pour les femmes. […] Une femme qui venait d’accoucher avait vu un globe de feu au pied de son lit.

2059. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Fils de l’ami le plus intime du cardinal de Retz et de sa seconde femme, Mlle de Verthamon, de celle sous les auspices et d’après l’inspiration de laquelle Fléchier écrivit ses Grands Jours de Clermont, il avait vu la grâce et l’ingénieuse ironie présider à son berceau. […] Les femmes, à cette date, ne venaient pas encore aux assemblées de l’Académie française.

2060. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Pourtant, on a beau être savant et d’une pénétrante intelligence, comme on est jeune, comme on a soi-même ses excès intérieurs de force et de désirs, comme on a ses convoitises et ses faiblesses cachées, il y a des illusions aussi que peuvent faire ces œuvres toutes modernes du dehors et qui s’adressent à la curiosité la plus récente ; on les voit comme les premières jeunes femmes brillantes qu’on rencontre et à qui l’on croit plus de beauté qu’elles n’en ont ; on leur suppose parfois un sens, une profondeur qu’elles n’ont pas, on leur applique des procédés de jugement disproportionnés, et on les agrandit en les transformant. […] Une lutte éternelle contre le sol a rabougri les femmes comme les plantes ; elle leur a laissé dans le regard une vague expression de mélancolie et de réflexion.

2061. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Delécluze dont le bruit transpira peu à peu dans le monde lettré, furent bientôt très suivies, très animées ; jamais une femme n’y parut ; mais, en fait d’hommes, de jeunes hommes, ce qu’il y avait de plus distingué alors par l’esprit, par les prémices du talent, y venait, et la conversation y était souvent charmante ou du moins très amusante. […] « Mme Tastu, une femme de mérite plutôt que d’esprit, qui a été poëte un jour. » La voilà bien définie, et telle que je l’ai comprise.

2062. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Un père me disait un jour, en voyant son fils pâlir dès l’âge de douze ans sur les vieux livres, non pour les lire et en tirer des pensées, mais pour en admirer les vignettes, les fermoirs, les reliures (et le fils est devenu depuis un bibliophile féroce) : « Au moins il a un noble goût. » Un galant marquis, âme ardente, qui avait connu toutes les passions, chasse, amour, cavalcades effrénées, et qui finissait par les livres, répondait à quelqu’un qui s’en étonnait : « Après tout, c’est encore moins ruineux que les femmes, les chevaux et les chiens. » Ainsi il peut être utile en même temps qu’il est honorable à un jeune homme de s’adonner aux curiosités des livres, et c’est rassurant pour les siens de le voir commencer par là ; mais alors pourquoi ne pas s’en tenir au simple goût d’amateur ? […] La distinction honorifique du tabouret, qu’il vit refuser à sa femme, n’était que la goutte qui fit déborder le vase.

2063. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

« Il faut bien, dit-il, se donner quelques dédommagements et des consolations ; il faut aussi montrer son petit talent, essayer dans son art quelque chose de ce que l’artiste dont on parle a fait dans le sien. » Et c’est ainsi que, terminant le premier article sur Eugène Delacroix lors de l’Exposition universelle de 1855, il disait : « … Outre leur mérite intrinsèque, les Femmes d’Alger marquent un événement d’importance dans la vie de M. Delacroix, son voyage en Afrique, qui nous a valu tant de toiles charmantes et d’une fidélité si locale. — Oui, ce sont bien là les intérieurs garnis, à hauteur d’homme, de carreaux de faïence formant des mosaïques comme dans les salles de l’Alhambra, les fines nattes de jonc, les tapis de Kabylie, les piles de coussins et les belles femmes aux sourcils rejoints par le furmeh, aux paupières bleuies de kh’ol, aux joues blanches avivées d’une couche de fard, qui, nonchalamment accoudées, fument le narguilhé ou prennent le café que leur offre, dans une petite tasse à soucoupe de filigrane, une négresse au large rire blanc. » C’est sur cet admirable petit tableau que finissait le premier article57.

2064. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Les fabliaux, les malins tours de Renart, l’art de duper le seigneur Ysengrin, de lui prendre sa femme, de lui escroquer son dîner, de le faire rosser sans danger pour soi et par autrui, bref le triomphe de la pauvreté jointe à l’esprit, sur la puissance jointe à ta sottise ; le héros populaire est déjà le plébéien rusé, gouailleur et gai, qui s’achèvera plus tard dans Panurge et Figaro… » Au lieu de cela, au lieu de ces tours d’écoliers qui remontent si haut, de ces friponneries de Villon et de Patelin, qui font tant rire chez nous le vilain et le populaire, qu’est-ce qui réjouit le peuple anglais et le distrait de tout, même du sermon ? […] » Convient-il d’abuser tout aussitôt contre son esprit charmant de ses infirmités corporelles et de dire : « Il ne peut se lever ; c’est une femme qui l’habille ; on lui enfile trois paires de bas les unes par-dessus les autres, tant ses jambes sont grêles ; puis on lui lace la taille dans un corset de toile roide, afin qu’il puisse se tenir droit, et par-dessus on lui fait endosser un gilet de flanelle… » Ce n’est pas moi qui blâmerai un critique de nous indiquer, même avec détail, la physiologie de son auteur et son degré de bonne ou mauvaise santé, influant certainement sur son moral et sur son talent ; le fait est que Pope n’écrivait point avec ses muscles et ne se servait que de son pur esprit.

2065. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il fut dès quinze ans un chérubin que les femmes se disputèrent. […] Le public sera le sol de cette affaire, car quand un prince est brave et s’expose, lui qui pourrait s’en dispenser par sa qualité d’abbé de Saint-Germain-des-Prés, il lui est permis de faire ce qu’il veut à la ville, sans que de petits particuliers, qui auraient peur d’une fusée dans les rues, ou des femmes qui enragent de voir une fille dans une belle calèche, soient en droit d’y trouver à redire. » Bravo, monsieur Prudhomme !

2066. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Sa femme, née dans la même condition que lui, mais d’esprit naturel, d’imagination, et d’un parler pittoresque, sa femme, qui d’abord était ennemie jurée des vers et lui cachait plumes et papier, maintenant qu’elle sait le prix de la rime, lui offre toujours, d’un air gracieux, la plume la plus fine et le papier le plus doux : « Courage !

2067. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

Écoutons Tacite, c’est ainsi qu’il commence son premier livre : XI « J’entreprends une œuvre riche en vicissitudes, atroce en batailles, déchirée en séditions, sinistre même dans la paix : « Quatre empereurs tranchés successivement par le glaive, trois guerres civiles, plusieurs guerres extérieures, quelques autres tout à la fois civiles et étrangères ; « Nos armes, prospères en Orient, malheureuses en Occident ; l’Illyrie troublée, les Gaules mobiles, la Grande-Bretagne conquise et perdue presque au même moment ; les races suèves et sarmates se ruant contre nous ; les Daces illustrés par des défaites et par des victoires alternatives ; l’Italie elle-même affligée de calamités nouvelles ou renouvelées des calamités déjà éprouvées par elle dans la série des siècles précédents ; des villes englouties ou secouées par les tremblements de terre sur les confins de la fertile Campanie ; Rome dévastée par les flammes ; nos plus anciens temples consumés ; le Capitole lui-même incendié par la main de ses concitoyens ; nos saintes cérémonies profanées ; des adultères souillant nos plus grandes familles ; les îles de la mer pleines d’exilés ; ses écueils ensanglantés de meurtres ; des atrocités plus sanguinaires encore dans le sein de nos villes ; noblesse, dignités, acceptées ou refusées, imputées à crime ; le supplice devenu le prix inévitable de toute vertu ; l’émulation entre les délateurs, non-seulement pour le prix, mais pour l’horreur de leurs forfaits ; ceux-ci revêtus comme dépouilles des consulats et des sacerdoces, ceux-là de l’administration et de la puissance de l’État dans les provinces, afin qu’elles supportassent tout de leur violence et de leur rapacité ; les esclaves corrompus contre leurs maîtres, les affranchis contre leurs patrons, et ceux à qui il manquait des ennemis pour les perdre, perdus par la trahison de leurs amis. » XII « Toutefois le siècle n’est pas assez tari de toute vertu pour ne pas fournir encore de grands exemples : « Des mères accompagnant leurs fils poursuivis, dans leur fuite ; des femmes s’exilant volontairement avec leurs maris ; des proches courageux ; des gendres dévoués ; la fidélité des serviteurs résistant même aux tortures ; des hommes illustres bravant les dernières extrémités de l’infortune ; l’indigence elle-même héroïquement supportée ; des sorties volontaires de la vie comparables aux morts les plus louées de nos ancêtres. […] Il ne rêve que prostitution, débauches et orgies de femmes ; il pense que ce sont là les privilèges de la souveraineté, privilèges qui lui assurent pour lui seul la satisfaction de ses caprices et de ses excès, et qui ne laisseront aux autres que la rougeur et l’infamie.

2068. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Biographie : Jules Michelet (1798-1874 . fils d’un imprimeur ruiné par le Consulat et l’Empire, répétiteur dans une pension en 1817, professeur au collège Sainte-Barbe en 1822, maître de conférences à l’Ecole normale en 1827. supplée Guizot à la Sorbonne (1833-1836), puis est désigné pour la chaire de morale et d’histoire du Collège de France (1838).Éditions : Principes de la philosophie de l’histoire ; Précis d’histoire moderne, 1828 ; Histoire romaine, 1831 ; les Mémoires de Luther, 1835. 2 vol. in-8 ; Du Prêtre, de la Femme et de la Famille, 1844. in-8 ; le Peuple, 1816. in-8 ; le Procès des Templiers, 1841-52, 2 vol. in-4 ; l’Oiseau, 1850, in-12 ; l’Insecte, 1857, in-18 ; l’Amour, 1858, in-18 ; la Femme, 1859, in-18 ; la Mer, 1861, in-18 ; la Sorcière, 1832, in-18 ; la Bible de l’humanité, 1861. in-18 ; la Montagne, 1868, in-18 ; Histoire de France (Moyen Age, 1833-13, 6 vol. in-8 ; Révolution, 1847-53. 7 vol. in-8 ; Renaissance et Temps modernes, 1855-67, 11 vol. in-8), 1878-80, Marpon, 28 vol. in-12 ; 1885 et suiv., Lemerre, 28 vol. pet. in-12. — Œuvres posthumes : Histoire du xixe siècle, 3 vol., 1876 ; Ma Jeunesse (pub. p.

2069. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Il n’est pas tendre : quand il parle d’amour pour son compte personnel, il mêle un peu de sensualité très matérielle à la galanterie mièvre, à la rhétorique éclatante : il ne s’aliène pas assez pour connaître les grandes passions ; de sa hauteur de poète pensif, il se plaît trop à regarder l’amour de la femme « comme un chien à ses pieds 870 ». […] Théodore de Banville (1823-91), Cariatides (1842) ; Stalactites (1846) ; Odelettes (1857) ; Odes funambulesques (1857) ; Gringoire (en prose. 1866), Socrate et sa femme (1885), comédies ; Traité de poésie française (1872). — Éditions : Lemerre, pet. in-12, 8 vol. 

2070. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Antipater ou Antipas, tétrarque de la Galilée et de la Pérée, dont Jésus fut le sujet durant toute sa vie, était un prince paresseux et nul 167, favori et adulateur de Tibère 168, trop souvent égaré par l’influence mauvaise de sa seconde femme Hérodiade 169. […] Il retournait alors dans sa chère Galilée, et retrouvait son Père céleste, au milieu des vertes collines et des claires fontaines, parmi les troupes d’enfants et de femmes qui, l’âme joyeuse et le cantique des anges dans le cœur, attendaient le salut d’Israël.

2071. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Jean-Jacques Rousseau dit quelque part que, dans sa jeunesse, une femme de sa connaissance lui prêta Gil Blas, et qu’il le lut avec plaisir ; mais il ajoute qu’il n’était pas mûr encore pour ces sortes de lectures, et qu’il lui fallait alors des romans à grands sentiments. […] Ces couplets que tout le monde chantait dans notre enfance : « Femmes, voulez-vous éprouver… » sont de lui.

2072. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

À côté de ces figures rudes et mâles, une femme nous apparaîtrait, la reine Marguerite, sœur des Valois, qui nous laisse entrevoir dans ce qu’elle écrit un personnage élégant, fin, délicat, exquis, perfide, un type qui n’était point rare dans cette famille et dans ce cortège de Catherine de Médicis. […] Il n’est femme si belle, pense-t-il, qui ne soit indifférente à l’homme au bout d’un an de possession, ni laideur modérée qui ne se rende tolérable aussi avec le temps : l’essentiel, selon lui, est dans les mœurs, dans leur pureté comme dans leur douceur.

2073. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Sa femme (née d’Ormesson), digne de lui, fit ce jour-là comme une Romaine, et, embrassant son mari au départ, elle l’exhorta à oublier qu’il avait femme et enfants, et à ne songer qu’à son honneur et à sa conscience.

2074. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Il est aujourd’hui un assez grand nombre de personnes, hommes ou femmes, qui cultivent la poésie sans autre but qu’elle-même, comme on cultive entre soi la musique, le piano ou le chant. […] Des livres, une femme, heureuse et jeune épouse, Avec deux beaux enfants jouant sur la pelouse ; Et, fermant de mes jours le cercle fortuné, Le bonheur de mourir aux lieux où je suis né !

2075. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Je me laissai donc aller à l’amour des grandeurs ; le penser m’en parut doux, j’y rêvais seul quelquefois, et faisais avec mes femmes mille châteaux en Espagne, qui commençaient, sans que je fusse en état de m’en apercevoir, l’esclavage de mon cœur et de mon esprit. […] Il dit du mal de la Cour et nous en déduit le fort et le faible, mais il a la bonne foi d’en avouer tout l’attrait : Il faut cependant avouer qu’il est difficile de quitter ce pays-là quand on y a passé une partie de la vie ; et, malgré tous les vices et les défauts que j’y ai remarqués, il y a un petit nombre d’hommes et de femmes avec qui on peut passer agréablement sa vie, et mieux qu’ailleurs, par la difficulté de les assembler.

2076. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Jusque dans cette désagréable Satire contre les Femmes, j’ai vu les plus ardents admirateurs de l’école pittoresque moderne distinguer le tableau de la lésine si affreusement retracé dans la personne du lieutenant criminel Tardieu et de sa femme.

2077. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

De Znaïm, par exemple, il écrira : « Les maisons ont toutes ici des toits plats à l’italienne ; les rues sont fort malpropres, les montagnes âpres, les vignes fréquentes, les hommes sots, les femmes laides, et les ânons très communs. […] Je devais m’y attendre ; elle est femme, et je ne suis pas galant. » Après la mort d’un de ses frères, Auguste-Guillaume (20 juillet 1758) : « Mon cher Milord, je n’ai pas douté de la part que vous prendriez à la mort de mon pauvre frère.

2078. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

. — La communauté des femmes est la base de l’ordre social. — Le père doit épouser sa fille. — Il y a un mot qui tue le serpent, un mot qui apprivoise l’ours, un mot qui arrête court les aigles, et un mot qui chasse les bœufs des champs de fèves. — En prononçant d’heure en heure les trois noms de la trinité égyptienne, Amon-Mouth-Khons, Andron d’Argos a pu traverser les sables de Libye sans boire. — On ne doit point fabriquer les cercueils en cyprès, le sceptre de Jupiter étant fait de ce bois. — Thémistoclée, prêtresse de Delphes, a eu des enfants et est restée vierge. — Les justes ayant seuls l’autorité de jurer, c’est par équité qu’on donne à Jupiter le nom de Jureur. — Le phénix d’Arabie et les tignes vivent dans le feu. — La terre est portée par l’air comme par un char. — Le soleil boit dans l’océan et la lune boit dans les rivières. — Etc. — C’est pourquoi les athéniens lui élevèrent une statue sur la place Céramique, avec cette inscription : À Chrysippe, qui savait tout. […] Et Aristote croyait au fait d’Andron d’Argos, et Platon croyait au principe social de la communauté des femmes, et Gorgisippe croyait au fait de la terre plate, et Épicure croyait au fait de la terre portée par l’air, et Hermodamante croyait au fait des paroles magiques maîtresses du bœuf, de l’aigle, de l’ours et du serpent, et Echécrate croyait au fait de la maternité immaculée de Thémistoclée, et Pythagore croyait au fait du sceptre en bois de cyprès de Jupiter, et Posidonius croyait au fait de l’océan donnant à boire au soleil et des rivières donnant à boire à la lune, et Pyrrhon croyait au fait des tignes vivant dans le feu.

2079. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Cependant, à une époque plus rapprochée de nous, une femme justement célèbre, toute française par ses sentiments, ses affections et ses goûts, mais que les vicissitudes de sa destinée avaient rendue cosmopolite, rapporta d’une de ses plus longues excursions le système germanique, nous en apprit le nom en même temps que les principes, et nous révéla la fameuse distinction de classique et de romantique, qui divisait, à leur insu, toutes les littératures, et partageait la nôtre même, qui ne s’en serait jamais doutée. […] Ayez horreur de cette littérature de Cannibales, qui se repaît de lambeaux de chair humaine, et s’abreuve du sang des femmes et des enfants ; elle ferait calomnier votre cœur, sains donner une meilleure idée de votre esprit.

2080. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Parfois il regarde passer les femmes, les petites femmes aux formes voluptueuses : trop soucieux de son hygiène pour négliger la culture du sixième sens, il estime qu’en l’état actuel de notre civilisation, l’amour est une des plus utiles fonctions de l’organisme… ………………………………………………………………………………………………………… « Dans ses heures de loisir il rime ces vers d’une harmonie si moderne qu’il a recueillis en deux recueils intitulés Le Signe et Les Chairs profanes.

2081. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Il est évident que l’homme et le talent sont pénétrés par Macaulay à travers tout ce qui ferait rempart pour un autre, et qu’il arrache la personnalité vraie, l’entéléchie, comme dirait Aristote, à cette nature épaisse, têtue, troublée, caverneuse, despotique et méchante, mais géniale au fond et tendre tout au fond ; car il aima sa femme d’un amour divinement fidèle, ce monstre de chair, d’esprit, de mémoire, de scrofules, ce Caliban de tout, qui s’appelle Samuel Johnson ! […] Au milieu d’aperçus si brillants qu’ils semblent parfois des paradoxes, comme, par exemple, le passage de l’article de Dryden, qui tout à la fois éblouit et navre, sur le peu de nécessité des grands hommes, Macaulay a des étreintes impitoyables de bon sens et parfois des simplicités pleines de force, qui résument et finissent tout d’un trait, comme quand il dit de Lord Byron ces quelques mots faciles à trouver, dirait-on, mais qui ont détendu d’un seul coup tous les arcs du Cant et de la Calomnie bandés contre l’immoralité du grand poète : « Lord Byron n’a pas été plus coupable qu’aucun autre homme qui ne vit pas bien avec sa femme. » Peut-on dire plus simple, plus profond et plus vrai ?

2082. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Vous me direz que j’ai l’espoir d’être payé en Sardaigne, mais je suis en Russie, et qu’est-ce que ma femme peut acheter avec un espoir ? […] La Correspondance du père de famille avec sa femme et ses enfants avait fait de ce bronze un homme.

2083. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Les moralités délicates disaient qu’il allait tuer comme les tubéreuses tuent les femmes en couche, et il tue, en effet, de la même manière. […] Je sais bien qu’il a une théorie toute prête à m’opposer (c’est son éventail, à cette femme !)

2084. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

pour résolument avoir nié Dieu dans des vers incroyablement beaux pour une femme, tant il s’y montrait de mâle vigueur. […] L’homme allait parler… La femme, qui se retrouve toujours quand elle veut le plus cesser d’être, se retrouvait dans les vers inouïs de madame Ackermann.

2085. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Ce prince avait des droits assez légitimes par sa femme, mais cela n’eût pas suffi.

2086. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Nous avons fait nous-même ici, dans ces Premiers Lundis, les derniers emprunts aux Critiques et Portraits littéraires, par deux importants morceaux (à part les Préfaces que nous venons d’en extraire) : Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la révolution de 1830 ; — Des Jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger (1836) : tout le reste était déjà entré, comme on le sait, dans les autres galeries de Portraits : — Portraits littéraires, Portraits contemporains, Portraits de Femmes. — Les Critiques et Portraits littéraires relèvent donc essentiellement désormais du domaine de la bibliophilie, et la note suivante de M. 

2087. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

La galanterie envers toutes les femmes, introduite par les lois de la chevalerie, la politesse des cours, le langage élégant que l’orgueil des rangs se réservait comme une distinction de plus, tout multipliait les convenances que l’on devait ménager.

2088. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

reprit Chamfort, je suis rassuré ; si nous ne devons mourir que quand Laharpe sera chrétien, nous sommes immortels  Pour ça, dit alors la duchesse de Gramont, nous sommes bien heureuses, nous autres femmes, de n’être pour rien dans les révolutions.

2089. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre III. De la sécheresse des impressions. — Du vague dans les idées et le langage. — Hyperboles et lieux communs. — Diffusion et bavardage »

Vous vous rappelez le marquis de la Critique de l’École des femmes.

2090. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Et Lamartine ? »

Doucement élevé, en pleine campagne, par des femmes et par un prêtre romanesque, n’ayant pour livres que la Bible, Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand, il s’en va rêver en Italie et se met à chanter.

2091. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Continuellement, des dames à paniers, poudrées et haut coiffées, des petites femmes de Watteau et de Lancret, s’y promenaient par les cloîtres.

2092. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Le termite »

Il lui arrive quelque chose de fort simple : il est à la campagne ; le printemps lui fait aimer une femme, et son amour lui fait trouver la nature plus belle.

2093. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les snobs » pp. 95-102

Une autre espèce de snob, c’est le marquis de la Critique de l’École des Femmes : snob d’Aristote, qu’il a découvert dans l’abbé d’Aubignac, et des trois unités : car les trois unités d’Aristote, qui ne sont pas dans Aristote, furent une nouveauté, une mode, « le dernier cri », avant d’être une vieillerie ; et le marquis les défend dans le même sentiment et avec la même compétence que les conspuera tel naïf gilet rouge de 1830.

2094. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Charles Delchevalerie Les personnages des Sept Princesses se meuvent selon la philosophie développée déjà dans l’Intruse et dans les Aveugles ; un malheur plane sur cette salle : la reine, âme de femme, en a la prescience ; le vieux roi, en son entendement obscurci par la vie, n’en perçoit plus les présages ; le prince en a comme une vague conscience, âme d’enfant encore, il est terni déjà par le monde extérieur, il participe des deux âmes du roi et de la reine.

2095. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

De hautes roches, dans ses vers, sont caressées par les branches pesantes des chênes, des femmes rêvent sous les platanes, des bêtes s’éveillent dans les halliers.

2096. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

L’homme s’appelle Magnus ; la femme, identifiée avec la vie, n’est autre que Divine ; Elle, c’est la mort, la Dame à la Faulx.

2097. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Après la guerre, il put s’écrier : Ô peuple futur, qui tressailles Aux flancs des femmes d’aujourd’hui, Ton printemps sort des funérailles, Souviens-toi que tu sors de lui.

2098. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Comme en cette occasion l’on buvait plus que de coutume et qu’hommes et femmes travaillaient de compagnie, la gaieté était vive, et chaque passant recevait son brocard.

2099. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

Regardez comme une lâcheté de trahir la femme qui vous a ouvert pour un moment le paradis de l’idéal ; tenez pour le plus grand des crimes de vous exposer aux malédictions futures d’un être qui vous devrait la vie et qui, par votre faute peut-être, serait voué au mal.

2100. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Si le plan des Philosophes ressemble un peu trop à celui des Femmes Savantes, pour laisser à l’Auteur la gloire de l’invention, il a du moins su se procurer celle qui doit être le prix du ton de la bonne Comédie, d’une versification heureuse, énergique, & facile.

2101. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Ronsard, et Saint-Gelais. » pp. 120-129

Etant jeune, il fut recherché des femmes : mais leurs faveurs eurent pour lui de cruelles suites.

2102. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Avertissement » pp. -

Je note ici, comme indication de méthode, que, dans une histoire plus étendue, ce que j’aurais à dire des Lettres de Mme de Sévigné, je le placerais aux environs de 1734 ; et j’y rattacherais cette émulation de correspondance dont on voit en effet qu’à partir de cette date, un grand nombre de femmes d’esprit se piquent.

2103. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre quatrième. »

Et la dernière main que met à sa beauté Une femme allant en conquête, C’est un ajustement des mouches emprunté.

2104. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254

Personne n’ignore que Junon étoit à la fois la soeur et la femme de Jupiter.

2105. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »

Lui, qu’il serait infâme de mettre aux mains de l’enfance, que toute femme laissera tomber des siennes, et dont le vieillard à cheveux blancs rougira d’avoir eu le goût… autrefois, n’en a pas moins mis sur l’esprit du temps qui a suivi le sien une empreinte qu’une moitié de siècle, avec deux Bonaparte et un Joseph de Maistre, n’a pas pu encore effacer !

2106. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Ces messieurs étaient nus, sans vivres, sans logements, sans ménage, sans femmes (étaient-elles nées, et comment ?)

2107. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

Il y a du Fénelon en lui, moins la chimère et l’Antiquité, par son genre d’éloquence et de bien-dire, Nicolas doit ramener au catholicisme les cœurs tendres troublés par le siècle, les jeunes gens, les poètes et les femmes.

2108. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Aussi excelle-t-il particulièrement dans les caractères de femmes. […] Racine parle celle de Louis XIV et des femmes qui étaient l’ornement de sa cour. […] À gauche, la Madeleine en pleurs baise les pieds de Jésus ; à droite, sont les saintes femmes et la Vierge. […] Les saintes femmes, placées sur le premier plan, ont chacune leur douleur particulière. […] Ces femmes respirent, et elles vont marcher.

2109. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

J’avoue que je préférerais un système plus représentatif encore, et où la femme, l’enfant fussent comptés. Je voudrais que, dans les élections primaires, l’homme marié votât pour sa femme (en d’autres termes, que sa voix comptât pour deux ), que le père votât pour ses enfants mineurs ; je concevrais même la mère, la sœur confiant leur pouvoir à un fils, à un frère majeurs. Il est sûrement impossible que la femme participe directement à la vie politique ; mais il est juste qu’elle soit comptée. Il y aurait trop d’inconvénients à ce qu’elle pût choisir la personne à laquelle elle donnerait sa procuration politique ; mais la femme qui a son mari, son père, ou bien un frère, un fils majeurs a des procureurs naturels, dont elle doit pouvoir, si j’ose le dire, doubler la personnalité le jour du scrutin. […] Les femmes comptent en France pour une part énorme du mouvement social et politique ; en Prusse, elles comptent pour infiniment moins.

2110. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

On sentait en l’écoutant que c’était l’homme qui parlerait le mieux à l’oreille de toutes les puissances, peuples, tribuns, femmes, empereurs, rois. […] XX À son arrivée à Paris, M. de Talleyrand, toujours et justement favori des femmes célèbres par leur goût pour l’élégance d’esprit, par leur beauté ou par leur génie, retrouva dans madame de Staël une amie capable d’apprécier son charme et son talent. […] Necker, épouse du ministre de Suède en France, écrivain sublime, orateur de salon, publiciste passionné, femme du monde, femme politique bercée au branle de la révolution, émigrée, proscrite opulente, puis rappelée dans cette capitale dont elle avait fait sa patrie, elle y exerçait un ascendant dominateur sur le Directoire.

2111. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Dans le premier, Homere chante les fureurs d’Achille qui se fâche pour une femme, & abandonne les Grecs armés pour ravoit cette femme. […] La plus complette que nous ayons est duë à une femme. […] Comment la crasseuse & idiote Fortunata, qui est au-dessous de Madame Jourdain, pourroit-elle être la femme ou la maîtresse de Néron ?

2112. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Après les Sabran et les Falaris, qui avaient au moins l’élégance, la seule vertu des courtisanes, il devait y avoir des femmes Tallien, qui allaient nues, avec des diamants aux doigts du pied, mais qui n’en avaient point aux lèvres ; car elles disaient : « Un homme cossu », et leur ton valait leur langage ! […] Je me trompe : il y en a une autre, aussi grande à sa façon que celle de Bonaparte l’était à la sienne ; il y a Madame Royale de France, la fille de Louis XVI, que Napoléon lui-même admirait, cette femme surnaturelle de force et de douleur, et cependant impopulaire, à qui nous en avons trop fait, sans doute, pour pouvoir jamais lui pardonner ! […] Avec Carnot, ce curieux mélange de puritanisme et de bucolique ; avec Pichegru, ce héros qui déshonore son casque en le tendant à l’argent de la trahison ; avec La Révellière-Lépeaux, ce Quasimodo de la cathédrale sans cloches de la théophilanthropie et dont Cassagnac nous a levé une empreinte si dédaigneusement burlesque ; avec madame de Staël, qui ne l’éblouit pas et qu’il sait regarder dans ses beaux yeux sans perdre la fermeté d’un homme qui juge une femme et sait la placer un peu au-dessous de sa gloire, Cassagnac nous a donné un Babeuf qu’on ne connaissait pas, et qu’il faudra désormais apprendre quand il s’agira d’en parler. […] — un lapidaire de mots qui taillait, chaque jour, en secret, quelque facette de plus au diamant d’érudition qu’il nous tenait en réserve, et dont tout à coup, comme une femme à souper, il envoie les feux dans les yeux des érudits myopes et aveugles, pour les leur ouvrir !

2113. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Ces hommes et ces femmes, traqués comme des fauves, mais inébranlables en leur croyance, se réunissaient dans les lieux les plus sauvages, les plus déserts, pour prier en commun et se retremper dans leur foi. […] Tantôt suivis de leurs familles, des femmes et des enfants, ils s’engageaient à travers les montagnes pour gagner la frontière ou périr engloutis dans les précipices. […] Rétablis par la Prusse, ils sont le plus solide appui de la puissance prussienne dans les provinces annexées… La puissance militaire de la Prusse remonte à cette époque, elle vient du développement de ce premier noyau… Une bonne partie de la classe dirigeante de la Prusse descend d’une manière directe ou par les femmes de ces réfugiés et surtout des officiers protestants. […] Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille.

2114. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Nous parlons d’une forêt où l’on chasse, d’un lac où l’on pêche : il pourra aussi bien être question de terres à cultiver, de femmes à enlever, d’esclaves à emmener. […] On prétend qu’il existe chez la femme des mécanismes spéciaux d’oubli pour les douleurs de l’accouchement : un souvenir trop complet l’empêcherait de vouloir recommencer. […] La femme hâtera la venue de ce moment dans la mesure où elle voudra réellement, sincèrement, devenir l’égale de l’homme, au lieu de rester l’instrument qu’elle est encore, attendant de vibrer sous l’archet du musicien. […] Ce que la femme exige de luxe pour plaire à l’homme et, par ricochet, pour se plaire à elle-même, deviendra en grande partie inutile.

2115. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Sous le haut patronage du prince, il y voyait l’élite de la société ; il s’y maria à vingt-six ans à une femme de trois ou quatre ans plus âgée que lui, veuve déjà pour la seconde fois, et appartenant à une famille parlementaire des plus considérées dans le pays. […] Jeune, il avait été attaché comme secrétaire à la reine Marguerite, la première femme de Henri IV, lorsqu’elle vint dans les derniers temps habiter à Paris.

2116. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Pendant qu’il était encore en Italie comme inspecteur en chef aux revues, dans l’hiver de 1800, une femme, auteur de petits vers et d’un Éloge plus sérieux de Montaigne, Mme de Bourdic-Viot, qui s’appelait sa compatriote, lui écrivait ces mots affectueux et tout littéraires, qui, après les titres officiels et sévères que nous venons d’énumérer, peignent bien la double existence de Daru à cette époque : Quand nous serez-vous rendu ? […] Et il s’y mêlait une sorte d’accompagnement patriotique, lorsque, célébrant le triomphe de la patrie romaine contre cette Cléopâtre qui, du haut de ses vaisseaux, avait osé menacer le Capitole, et qui fuyait à son tour, qui fuyait comme une femme, mais qui savait mourir comme une reine, le poète s’écriait : Et sans daigner chercher quelque houleux asile, Elle a voulu périr, d’un visage tranquille,          Sur son trône ébranlé.

2117. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Les gens du monde, les femmes, dans ce court intervalle des deux Frondes, se jetèrent sur les restes de leur auteur bien aimé. […] L’un avait pour admirateurs et pour disciples des hommes savants de la province, de forte étude et de doctrine, des demeurants du xvie  siècle, gardant un reste de la toge romaine, et qui prenaient au sérieux son élévation de ton et sa magniloquence empruntée ; l’autre avait pour adorateurs et défenseurs passionnés des gens du monde, des femmes, des militaires, des petits-maîtres ou qui voulaient s’en donner l’air.

2118. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il ne se contentait pas d’appliquer envers la grande souveraine, femme pourtant par bien des côtés, le précepte de conduite que lui donnait crûment son frère : « Les Indiens disent qu’il faut adorer le diable pour l’empêcher de nuire. » Il y mettait plus de façon et d’art. […] À une séance de l’Académie française à laquelle il assistait, Marmontel, qui remettait le prix de vertu à la libératrice de Latude, dit, en se tournant vers la tribune où était placé le comte d’Oëls (le prince Henri) : « C’est en présence de la vertu couronnée de gloire que l’Académie a la satisfaction de remettre ce prix à la femme obscure… » On traitait presque le prince Henri comme Henri IV, comme quelqu’un de la famille.

2119. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il indique quelque part un chapitre à faire, de l’influence des femmes sur les élections de l’Académie (Mme de Lambert, Mme de Tencin, Mme Geoffrin, Mlle de Lespinasse, etc.) ; il y en aurait un aussi à écrire sur l’influence dirigeante insensible des secrétaires perpétuels. […] Mais il faut ajouter comme innovation non moins capitale la première introduction des femmes aux séances académiques.

2120. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Puis il compare cette maladresse (c’est son mot) à celle que commit Gil Blas en avertissant le vieil archevêque que ses homélies baissaient, et il prête dès lors à Mme de Boufflers un second motif de ressentiment à son égard : « J’avais auprès d’elle, dit-il, des torts que jamais les femmes ni les auteurs ne pardonnent. » Tout cela était chimérique ; les lettres de Mme de Boufflers, à lui adressées durant ce temps, et tous ses procédés alors et depuis, sont d’une parfaite et généreuse amie. […] C’est dans la Correspondance de Garrick, publiée en Angleterre, dans une lettre qui lui vient de France, que je lis les observations bien fines, et d’un bien grand sens, d’une femme de mérite, connue par ses succès au théâtre et dans les lettres, Mme Riccoboni ; ces réflexions qu’elle adressait à Garrick trouveront accès, j’en suis sûr, auprès de tous les bons esprits, des cœurs doux, indulgents et modestes : « La rupture de M. 

2121. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Sa mère était une personne supérieure que Sismondi plus tard n’hésitera pas à comparer à Mme de Staël, non pour le génie et le brillant de l’esprit ; Mme de Staël l’emportait par ces côtés : « Mais ma mère, dira-t-il dans la conviction et l’orgueil de sa tendresse, ne le cède en rien ni pour la délicatesse, ni pour la sensibilité, ni pour l’imagination ; elle l’emporte de beaucoup pour la justesse et pour une sûreté de principes, pour une pureté d’âme qui a un charme infini dans un âge avancé. » Cette mère, femme d’un haut mérite et d’un grand sens, dominera toujours son fils, influera sur lui par ses conseils, le dirigera même à l’entrée de la carrière littéraire et, le détournant tant qu’elle le pourra des discussions théoriques pour lesquelles il avait du goût, le poussera vers les régions plus sûres et plus abritées de l’histoire7. […] Les femmes et les enfants s’occupent sans cesse à les cueillir ou à les relever, et leur travail présente une tout autre image que celle de l’hiver. » J’ai mis tout le tableau, moins quelques lignes.

2122. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Il faut regarder ce peuple à la distance où il lui convient de se montrer : les hommes de près, les femmes de loin ; la chambre à coucher, la mosquée, jamais. Décrire un appartement de femmes ou peindre les cérémonies du culte arabe, est, à mon avis, plus grave qu’une fraude : c’est commettre, sous le rapport de l’art, une erreur de point de vue. » C’est ingénieux, c’est délicat ; j’oserais dire que c’est digne d’un Vauvenargues ou d’un Racine.

2123. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Ce que Chimène a en elle de femme, d’éternellement femme, d’éternellement cher et sympathique aux jeunes cœurs, s’accuserait mieux encore par contraste, si on la suivait en détail dans cette comparution maussade devant la Chambre du haut syndicat littéraire et devant le Conseil des Prudents.

2124. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Il est vrai que le bras de Dieu, qui vous a soutenus dans les guerres passées, n’est pas encore raccourci ; mais si vous faites réflexion qu’un puissant roi s’est joint aux forces de votre prince, que les provisions, les officiers et l’union vous manquent, et que même vos obstinations vous feront abandonner de tous les princes et des États protestants…, vous ne pouvez pas espérer que la Providence divine, qui n’agit pas miraculeusement comme autrefois parmi les Israélites, veuille faire de vos ennemis ce qu’elle fit de Sennacherib ; et la parole de Dieu vous apprend que de se jeter dans les dangers sans prévoir humainement aucun moyen d’en sortir, c’est tenter Dieu qui laisse périr ceux qui aiment témérairement le danger… » On peut se figurer l’effet que dut produire la lecture d’une telle épître sur un auditoire mêlé de personnes timides, de vieillards, de femmes et d’enfants. […] Ils sont mal couchés, mal nourris, et les uns sur les autres ; et celui qui se porte bien ne peut respirer qu’un air empesté : par-dessus tous ces maux, la tristesse et la mélancolie causée avec justice par la perte de leurs biens, par une captivité dont ils ne voient point la fin ; la perte ou au moins la séparation de leurs femmes et de leurs enfants, qu’ils ne voient plus et qu’ils ne savent ce qu’ils sont devenus.

2125. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Sa mère, qui avait du sang irlandais, était, dit-on, « une femme d’une haute raison, d’une instruction solide et d’une piété éclairée » ; elle mourut quand il n’avait que cinq ans. […] Il nous racontait son origine bretonne et, par les femmes, quelque peu irlandaise, origine qui jette un certain jour sur la nature de son génie, son enfance presque sauvage, ses études solitaires au bord do la mer, sa passion pour le cheval, la chasse, les armes, et son audacieux défi à Surcouf, le fameux corsaire qui faisait trembler l’océan Indien : sa jeunesse opulente (?)

2126. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Dans une lettre à peu près du même temps, que Gresset écrivait à sa mère après son retour de la pénitence à La Flèche, et avant sa sortie définitive de chez les jésuites, il lui disait d’un ton de plaisanterie qui rentre bien dans notre remarque : « Ma très-chère mère, « Voilà qui n’est, en vérité, point édifiant : dater une lettre d’une heure après minuit31, temps auquel une vertueuse mère de famille doit, comme la femme forte, goûter dans le sein du repos la douceur des songes évangéliques ; temps auquel une jeune prosélyte doit tranquillement sommeiller et rêver pieusement. […] Gresset, par exemple, dont Votre Majesté me parle, a deux emplois qui lui rendent deux mille écus ; il faut ajouter à cela une des plus jolies femmes de Paris pour maîtresse. » Frédéric espérait Gresset à Berlin et ne l’eut pas.

2127. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Le métayer et sa femme m’offrirent un lit que j’aurais été bien fâché d’accepter : je voulus passer la nuit dans la crèche. […] Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes !

2128. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Il écrivait en terminant : « Nous ne devons pas oublier que les femmes sont mères deux fois, par l’enfantement et par l’éducation ; songeons donc à organiser aussi l’éducation des filles, car une partie de nos embarras actuels provient de ce que nous avons laissé cette éducation aux mains de gens…3 enfin, de gens qui n’avaient pas toute la confiance de M.  […] Joignez à cela de cruelles douleurs domestiques : la mort d’une femme, de deux filles, de deux fils.

2129. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

. — Ainsi encore, quand le prince de Condé est prisonnier à Vincennes en mai 1617, ce prince est un peu étonné de voir la princesse sa femme venir adoucir, en les partageant, les rigueurs de sa prison. […] Old Buck, le haïsseur de femmes, ressemblait à Bazin par plus d’un côté.

2130. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

S’il se trompe et s’abuse en faisant de lui une manière de dernier grand seigneur féodal, en le donnant comme issu du plus noble sang et, au moins par les femmes, de la lignée de Charlemagne, cette illusion devient un principe de générosité et de vertu. […] Sa femme, qui était Boucher d’Orsay, était une grande créature, maigre, jaune, qui riait niais, et montrait de longues et vilaines dents, dévote à outrance, d’un maintien composé, et à qui il ne manquait que la baguette pour être une parfaite fée.

2131. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Pourtant il ressemblait beaucoup à sa mère, cette propre sœur des Corneille ; il disait, avec cette indifférence qui lui était particulière en toute chose, et que la pudeur filiale elle-même n’atteignait pas : « Mon père était une bête, mais ma mère avait de l’esprit ; elle était quiétiste ; c’était une petite femme douce qui me disait souvent : Mon fils, vous serez damné ; mais cela ne lui faisait point de peine. » — Pour maintenir quelque rapport de ressemblance entre Fontenelle et son oncle illustre, une seule remarque est essentielle, et je la livre à ceux qui aiment à réfléchir sur ces liens délicats. […] Cette sorte d’allure, on le sait, est surtout agréable aux femmes et aux délicats.

2132. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Jacob servit sept ans, suivis de sept autres années, afin d’obtenir Rachel, la femme selon son cœur. […] Sa pièce, en trois actes, sans amour, sans rôle de femme, n’est qu’une déclamation assez ferme, sentencieuse.

2133. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Retz nous le dit, et Tallemant, qui était du voyage et de sa compagnie, nous le confirme expressément : « Il le faut bien louer d’une chose, dit Tallemant, c’est qu’à Rome, non plus qu’à Venise, il ne vit pas une femme, ou il en vit si secrètement que nous n’en pûmes rien découvrir. » Avec cela il s’appliquait à relever cette modestie de passage d’une grande dépense, de belles livrées, d’un équipage très cavalier ; et un jour, pour soutenir le point d’honneur et plutôt que de céder le terrain dans un jeu de paume, il fut près de tirer l’épée avec sa poignée de gentilshommes contre toute l’escorte de l’ambassadeur de l’Empire. […] L’homme qui sous Louis XIV, vers 1672, âgé de cinquante-huit ans, écrivait ces choses dans la solitude, dans l’intimité, en les adressant par manière de passe-temps à une femme de ses amies, avait certes dans l’esprit et dans l’imagination la sérieuse idée de l’essence des sociétés et la grandeur de la conception politique ; il l’avait trop souvent altérée et ternie dans la pratique ; mais plume en main, comme il arrive aux écrivains de génie, il la ressaisissait avec éclat, netteté et plénitude.

2134. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

On le voit dès lors ce qu’il sera de tout temps avec les femmes, galant, dévoué, chevaleresque, capable d’entraînement. Il pensait jusqu’en ses dernières années qu’un homme, pour rester tout à fait comme il faut, doit passer, chaque jour, quelques heures d’entretien avec les femmes : cela maintient l’esprit et la délicatesse.

2135. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Le père de Franklin émigra jeune, en 1682, et emmena femme et enfants en Amérique, dans la Nouvelle-Angleterre. […] Ceux-ci refusèrent d’abord, disant qu’il avait payé en ramant ; il insista pour donner son shilling de cuivre : « L’homme, remarque-t-il, est quelquefois plus généreux quand il a peu d’argent que quand il en a beaucoup : peut-être pour empêcher qu’on ne soupçonne qu’il n’en a que peu. » Il fit son entrée dans la ville, tenant trois gros pains qu’il venait d’acheter, un sous chaque bras, et mangeant à même du troisième ; il passa ainsi devant la maison de sa future femme, miss Read, qui était à sa porte, et qui lui trouva l’air un peu extraordinaire.

2136. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Dans cette succession royale si soudainement ouverte par un assassinat, la couronne conquise par Henri IV n’était tenue, comme dans l’autre Fronde, que par la main d’une femme sur la tête d’un enfant. […] On a dans ses Mémoires une lettre adressée au jeune roi, dans laquelle un bon Français, que ne désavoue pas Sully, s’indigne de voir le maréchal d’Ancre, sa femme et Mangot, « ces trois créatures, avec leur Barbin et Luçon, régir tout le royaume, présider aux conseils d’État, disposer des dignités, armes et trésors de France, etc. » L’ancien ministre de Henri IV méconnaît et renie le successeur qui maintiendra et accroîtra l’œuvre de Henri IV.

2137. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Catherine, informée par Grimm, voulut réparer ce malheur d’une femme d’esprit, et y mit elle-même une délicatesse de femme, jointe à une grandeur de souveraine.

2138. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Arrivé à l’âge de vingt ou vingt-deux ans, le jeune Arnault, que Madame (femme du comte de Provence) n’avait point perdu de vue, lui fut présenté, obtint sa protection et devint secrétaire de son cabinet ; c’était un dédommagement, mais très insuffisant, puisque les finances de cette bonne princesse étaient elles-mêmes atteintes dans la réforme. […] Le comte de Provence a dit d’ailleurs, sur Marius à Minturnes, un mot juste : « La pièce est d’un genre trop austère. » Ces trois actes représentés le 19 mai 1794, sans un rôle de femme, sans trop de déclamation, et avec les touches nues de l’histoire, font honneur à la simplicité sensée du jeune poète ; il y résonne comme un mâle écho de Lucain et de Corneille : mais l’action s’y dessine à peine ; l’émotion manque, le pathétique fait défaut.

2139. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

En 1316, le jour de la Pentecôte, Édouard II étant à table dans là grande salle de Westminster avec les pairs d’Angleterre, une femme minstrel entra à cheval dans la salle, en fit le tour, salua Édouard II, prédit à voix haute au mignon Spencer la potence et l’émasculation par la main du bourreau et au roi la corne au moyen de laquelle un fer rouge lui serait enfoncé dans les intestins, déposa sur la table devant le roi une lettre, et s’en alla ; et personne ne lui dit rien. […] Entrer en passion pour le bon, pour le vrai, pour le juste ; souffrir dans les souffrants ; tous les coups frappés par tous les bourreaux sur la chair humaine, les sentir sur son âme ; être flagellé dans le Christ et fustigé dans le nègre ; s’affermir et se lamenter ; escalader, titan, cette cime farouche où Pierre et César font fraterniser leurs glaives, gladium gladio copulemus ; entasser dans cette escalade l’Ossa de l’idéal sur le Pélion du réel ; faire une vaste répartition d’espérance ; profiter de l’ubiquité du livre pour être partout à la fois avec une pensée de consolation ; pousser pêle-mêle hommes, femmes, enfants, blancs, noirs, peuples, bourreaux, tyrans, victimes, imposteurs, ignorants, prolétaires, serfs, esclaves, maîtres, vers l’avenir, précipice aux uns, délivrance aux autres ; aller, éveiller, hâter, marcher, courir, penser, vouloir, à la bonne heure, voilà qui est bien.

2140. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Il en a marqué la différence dans une phrase sur les femmes, qui les classe d’un seul trait, du reste : « Les femmes aiment ce qui brille, — dit-il, — elles n’aiment pas ce qui resplendit. » Le livre de l’Homme est partout semé de mots semblables.

2141. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Pierrot passe devant une femme qui lave le carreau de sa porte : après lui avoir dévalisé les poches, il veut faire passer dans les siennes l’éponge, le balai, le baquet et l’eau elle-même. — Quant à la manière dont il essayait de lui exprimer son amour, chacun peut se le figurer par les souvenirs qu’il a gardés de la contemplation des mœurs phanérogamiques des singes, dans la célèbre cage du Jardin-des-Plantes. Il faut ajouter que le rôle de la femme était rempli par un homme très-long et très-maigre, dont la pudeur violée jetait les hauts cris.

2142. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Or, au moment même où le mari tombait, la femme eut la vision de la scène, vision précise, de tous points conforme à la réalité. […] Vous n’oublierez qu’une chose : c’est qu’il est arrivé à bien des femmes de rêver que leur mari était mort ou mourant, alors qu’il se portait fort bien.

2143. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Cette maison jouit d’une certaine célébrité, et les jeunes femmes à la mode faisaient quelquefois (il y a une couple d’étés) la partie de plaisir d’aller voir le matin la maison de M.

2144. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Pour couronner le tout, sa femme étant morte, il s’est fait prêtre ; il publie toutes sortes de traductions des Pères qu’il commande à des jeunes gens et auxquelles il met son nom ; le produit de cette espèce de librairie, servie par son journal, lui a été très-fructueux.

2145. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Sans se croire tout à fait au temps où le savant Philelphe épousait une femme grecque pour mettre la dernière main à son érudition et se polir à la langue jusque dans son ménage, on peut se dire que, du moment que la Grèce renaît aux doctes et sérieuses études de son passé, elle est plus voisine que nous du but et infiniment plus près de redevenir vivante.

2146. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Sainte-Beuve, signalons nous-même deux articles qui auraient leur place marquée ici et que nous n’avons pu y insérer parce qu’ils n’étaient plus notre propriété ; quelqu’un, dont le concours bienveillant et actif a considérablement favorisé et facilité nos recherches, nous recommandait longtemps à l’avance de ne pas les oublier : il s’agit d’une dernière étude sur Madame Tastu composée en 1869 pour la Galerie des Femmes célèbres ; et de Jugements et Témoignages sur Le Songe et sur Gil Blas dictés en 1863 pour une édition de Gil Blas.

2147. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

Pour Joseph, il n’avait pas ainsi toutes ses aises pour rêver, ni toutes ses ressources pour peindre ; il avait fait pour tout voyage celui d’Amiens à Paris, et peut-être encore quelque excursion à Rouen pendant les vacances de l’École de médecine ; il vivait dans un faubourg, ne connaissait d’arbres que ceux de son boulevard, de fleurs que celles qui poussaient dans les fentes des pavés de sa cour, de femmes que les fantômes de ses rêves ou les héroïnes des romans qu’il avait lus.

2148. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

Un jour il emporte, outre sa marchandise noire, Tamango le marchand, qui a eu l’imprudence de venir réclamer à bord sa femme Ayché.

2149. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « L’exposition Bodinier »

Outre que la toilette d’aujourd’hui respecte mieux les naturels contours de leur enveloppe mortelle (les artifices que vous savez n’en exagèrent, après tout, que les détails les plus significatifs), nos comédiennes savent mieux se composer un minois qui soit bien à elles, se coiffer et s’habiller à l’air de leur visage, la mode actuelle laissant aux femmes intelligentes une liberté presque absolue.

2150. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

Fort comme la mort dit un amour « fort comme la mort » en effet, et raconte à la fois le plus noble des drames intérieurs et l’immense tristesse de vieillir  Notre Coeur flétrit la femme qui ne sait pas aimer ; et si l’amoureux demande des consolations à l’amour simpliste, tel qu’il était conçu dans les Sœurs Rondoli, il est clair qu’il n’y trouvera plus jamais le repos.

2151. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre X. Zola embêté par les jeunes » pp. 136-144

Saint Grégoire de Nazianze, en une de ses lettres, raconte que, « chaque fois qu’il rencontrait une femme dont le mariage avait comblé les entrailles, il la saluait du plus profond de son âme ».

2152. (1888) La critique scientifique « Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie »

Parmi les liseurs : la généralité, plus les femmes, le peuple.

2153. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Montmaur, avec tout le Parnasse Latin & François. » pp. 172-183

On vit briller, dans cette attaque générale, Feramus, un des plus élégans & des plus agréables latinistes de son temps ; Sarrasin, ce père de l’enjouement & de la bonne plaisanterie, à qui les vers ne coûtoient aucune peine ; toujours intéressant, quelque sujet qu’il traite, également recherché de son vivant des femmes, des gens de lettres & de cour ; Charles Vion d’Alibrai dont les poësies ont un tour original & naïf.

2154. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Un hôte se présente-t-il chez un prince dans Homère, des femmes, et quelquefois la fille même du roi, conduisent l’étranger au bain.

2155. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »

Fœtus né du corps impur de la femme, au-dessous des animaux pour l’instinct, poudre comme eux, et retournant comme eux en poudre, n’ayant point de passion, mais des appétits, n’obéissant point à des lois morales, mais à des ressorts physiques, voyant devant lui, pour toute fin, le sépulcre et des vers : tel est cet être qui se disait animé d’un souffle immortel !

2156. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Il en est d’eux comme des femmes laides : si elles sont chastes, c’est manque d’amants et non de désirs. « Aridi declamatores fidelius quos proposuerunt colores tuentur ; nihil enim eos sollicitat, nullum schema, nulla dulcedo sententiæ subrepit : sic quæ malam faciem habent, sæpius pudicæ sunt ; non animus illis deest, sed corruptor. » SENEC, lib. 

2157. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Une femme de beaucoup d’esprit a remarqué que ce tableau était composé de deux natures.

2158. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421

Mais après un certain nombre de représentations, le monde comprit que la maniere de traiter la comédie en philosophe moral étoit la meilleure, et laissant parler contre le Misantrope les poëtes jaloux, toujours aussi peu croïables sur les ouvrages de leurs concurrens, que les femmes sur le mérite de leurs rivales en beauté, il en est venu avec un peu de temps à l’admirer.

2159. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Depuis longtemps, il avait prévu qu’un instant viendrait le mettre aux prises avec cet amour de femme ; qu’il faudrait défendre sa liberté contre les exigences d’une passion romanesque, et il s’encourageait d’avance à combattre de telles prétentions.

2160. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

Cet enfant de vingt-trois ans et cette jeune femme sont admirables en ce que jamais, au cours du débat qu’ils ont institué sur la voie à suivre pour créer à l’un d’eux une belle vie de culture, ils n’acceptent le point de vue des avantages mondains.‌

2161. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Il a été prouvé que l’allégation portée contre je ne sais quel médecin de la Salpêtrière, qui aurait souri ou plaisanté d’une pauvre femme ayant au cou une médaille bénite, n’avait aucune consistance et s’évanouissait à l’examen. Les docteurs Vulpian et Charcot, médecins à la Salpêtrière, chargés seuls de donner des soins aux femmes âgées de cet hospice, ont déclaré que c’était une pure invention. […] Tout ce qui, en matière d’éducation de femmes, n’est pas dans la main du clergé, a son anathème.

2162. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Ce pavillon fut la résidence suburbaine de Marguerite de Valois, la première femme de Henri IV, depuis 1606 jusqu’à sa mort en 1615. […] Je n’ai pas connu d’homme qui eût pu être plus aimé des femmes. […] Tantôt je le vois perdu au ciel parmi les troupes d’anges roses d’un paradis du Corrège ; tantôt je me figure la femme qu’il eût pu rendre folle d’amour le flagellant durant toute l’éternité.

2163. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Récemment, ce peintre nous a montré, dans le portrait au pastel d’une femme, qu’elle prodigieuse science il possédait du dessin descriptif. […] Et, au milieu, c’est le corps d’une femme, où les deux thèmes s’allient en des accords élégamment variés ; le visage d’une pâleur jaune, allongé, accentue le caractère féminin de l’émotion ; au-dessous, une éblouissante robe, et la symphonie des deux couleurs s’y épand, dans un jaillissement prestigieux de nuances. […] Le fier chevalier n’en croit pas l’orgueilleuse femme.

2164. (1929) La société des grands esprits

N’y a-t-il pas Othello, et Werther, et les femmes fatales ? […] Et quelles ravissantes silhouettes de jeunes filles ou de jeunes femmes ! […] Je vois la Nature comme une femme belle et magnifiquement parée qui s’avance sans s’inquiéter des fourmis qu’elle écrase. […] Il est vrai que les femmes comprennent rarement l’ironie. […] Mais il y a dans le génie de Michelet quelque chose de féminin : les femmes ne comprennent pas l’ironie.

2165. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Il leur oppose Énée, spectateur du renversement de ses murs embrasés et du carnage de ses concitoyens, qui, dans l’horreur de ces calamités, éprouve encore une compassion généreuse envers l’auteur de tant de maux irréparables, surmonte ses justes ressentiments, et se laisse attendrir par une femme muette d’effroi. […] La pâleur d’un héros adolescent, la pitié qu’excite la vue de sa blessure, le récit de son acte magnanime, le plaisir de la bienfaisance animée par l’espoir de le guérir, ses regards et sa brûlante approche au moment de la convalescence, n’en voilà-t-il pas plus qu’il ne faut pour vaincre les dédains de la fille la plus sévère, et même pour tourner la tête à une femme plus chaste qu’une prude ? […] Ève, séduite, entraîne son époux par ses charmes et par l’amour : voici le premier homme coupable accusant la première femme de sa tentation, scène douloureuse, où le pathétique intervient dans toute sa puissance, et qui se termine de chants en chants par les arrêts de la colère divine et par l’exil des transgresseurs de la loi, qu’un ange armé chasse du paradis. […] Tant de gracieuses paraboles ne fournissaient-elles pas des épisodes animés, dont le mauvais riche, l’enfant prodigue, et la femme adultère, eussent été les plus touchants ? […] Le meurtre et le pillage, accompagnant souvent de pareilles offenses, l’horreur de voir traîner leurs filles et leurs femmes en esclavage, allumèrent entre eux un ressentiment qui ne pouvait s’éteindre que dans les flots de sang répandus par la guerre.

2166. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Le sang qu’on y répandoit en éloigna d’abord les femmes : mais lorsque ce sexe, sensible à la gloire autant qu’à la galanterie, fait pour n’éprouver & n’inspirer que de douces émotions, eût surmonté sa répugnance, il accourut en foule à ces spectacles ; l’honneur & l’amour devinrent l’ame de ces combats. […] Il faut l’avouer, si l’envie de plaire aux femmes, donne presque toujours atteinte à l’innocence des mœurs, elle inspire du moins la politesse & l’urbanité. […] Ce qu’il y a de plus étonnant ; c’est que des femmes aimables, instruites, ayant un nom, de l’esprit, des talens même pour écrire, étoient à la tête de la cabale. […] Rien n’annonçoit plus le mauvais état des lettres & la décadence du bon goût, que cette foule de Romans de toute espèce, qui se succédoient les uns aux autres si rapidement, que les femmes même ne pouvoient suffire à les lire tous. […] La Géométrie eut son cours comme les Romans : l’engoument pour cette science fut universel ; tout, jusqu’aux femmes, s’en mêla : on alla même, pour leur plaire, jusqu’à traiter la galanterie géométriquement.

2167. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Leur proximité des bords de l’Asie et des îles nombreuses de l’Archipel les exposait aux insultes continuelles de la piraterie qui menaçait leurs possessions, leur liberté, leur vie, l’honneur de leurs femmes et de leurs filles, des horreurs du brigandage, et des affronts de la captivité. […] Qui d’entre les souverains modernes souffrirait que la force arrachât de son palais ou sa femme ou sa parente, sans invoquer autour de lui la plus éclatante vengeance ? […] Le seul Jupiter qui communique sous notre chair avec la chaste Alcmène, pour la nativité d’Hercule, et qui devient Cygne auprès de Léda, se prête plus aisément aux fictions que notre Dieu, qui s’est fait homme dans le sein d’une femme, et que notre Saint-Espritac sous la figure d’un pigeon. […] L’essence du même merveilleux remplit le chaos illimité dans lequel Milton fait nager le prince des démons, et ses illusions les plus pures embellissent le riant séjour d’Éden, et les promenades du plus beau des hommes et de la plus belle des femmes ; à peine si la riante magnificence de leurs jardins fleuris par un impérissable printemps cède en éclat aux demeures où planent le Messie, et les chœurs des archanges. […] Nombre de ces cruelles ingrates sont damnées, et je recueille en passant cette bonne leçon de l’Arioste, dont la sagesse veut rendre les femmes moins inexorables.

2168. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

» crie-t-il à la femme de ménage qui a remplacé son valet de chambre. […] Rouher partait pour Paris dans le même train qui nous y ramenait, ma femme et moi. […] Je ne sache ni un parti, ni un journal, ni un salon, ni un prélat, ni une femme galante, qui m’aient poussé. […] Voilà une maison où les envahisseurs ont frappé la femme, souillé la fille. […] Je ne suis pas seul ici : ma femme est avec moi.

2169. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

« Il faut, écrivait Flaubert, que j’aille à Rouen pour un enterrement, celui de Mme Pouchet, la femme d’un médecin morte avant-hier dans la rue, où elle est tombée de cheval près de son mari, frappé d’apoplexie. […] Peut-être l’imaginatif amoureux a-t-il une tendance à voir les femmes à travers les créations de son esprit, à les trouver semblables au type idéal qu’il s’est formé. […] Et les femmes prenaient le chemin de l’exil... […] Il a trouvé là le milieu favorable… Puis, pour rendre la femme plus coupable et plus odieuse, il en a fait une délatrice ; c’est elle qui dénonce la conspiration. […] “Non, ça n’est pas du théâtre, s’écrie Sarcey, je n’admettrai jamais qu’une femme”, etc.

2170. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Les femmes forment une grande partie de ses spectateurs ; et c’est cette partie même qui attire l’autre. […] Ajoutez que l’amour qui, à parler en général, est presque la seule passion qui puisse intéresser les femmes, ne laisse pas d’être encore d’un grand effet sur les hommes. […] Une femme disoit un jour d’une tragédie, qu’elle lui paroissoit belle, et qu’elle n’y trouvoit qu’une chose à reprendre ; c’est qu’il y avoit trop de héros. […] Thesée lui-même, à qui ce temple n’étoit pas inconnu, puisque c’étoit le tombeau de ses ayeux, ne devoit-il pas s’aviser de cet expédient pour décider entre sa femme et son fils ? […] J’ai choisi, pour elle, un excès d’amour qui lui fait oublier les avis des dieux, foiblesse qui n’exclud pas de grandes vertus, et avec laquelle une femme peut s’attirer d’ailleurs le respect et l’admiration.

2171. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

En expliquant pourquoi il regrette moins le séjour de Paris dans les années de son exil, Bernis revient plus d’une fois sur cette idée, que la politique y est devenue un sujet habituel de conversation : « Les hommes et les femmes n’ont aujourd’hui dans la tête que de gouverner l’État. […] Vous avez vu de notre temps que toutes les femmes avaient leur bel esprit, ensuite leur géomètre, puis leur abbé Nollet ; aujourd’hui on prétend qu’elles ont toutes leur homme d’État, leur politique, leur agriculteur, leur duc de Sully.

2172. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Enfin il triompha des difficultés, fut reçu docteur de la faculté de Paris en l’an 1624, et se maria cinq ans après à une femme qui avait, après la mort de père et mère, de solides espérances, vingt mille écus de succession : ces détails ne sont pas indifférents pour l’étude du très positif Gui Patin. […] Ses ennemis parlent de la femme d’un libraire, qui, pour une petite fièvre de rhume, fut saignée quinze fois en douze jours, et mourut d’un purgatif en sus qu’on lui administra.

2173. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il lui oppose Saint-Évremond, La Rochefoucauld, « qui avaient pour eux une force de génie qui leur faisait dire de grandes choses à travers leurs antithèses, au lieu, dit-il, que les femmes chiffonnent, et leur légèreté dégénère toujours en frivolité, malgré le jugement, l’esprit et le bon goût qu’elles peuvent avoir ». […] À côté de Saint-Évremond, dans son goût et son estime, il place pourtant une femme, Mme de Staal-Delaunay, dont les Mémoires, alors nouveaux (1755), l’ont ravi : « Elle écrit mieux que Mme de Sévigné, dit-il ; moins d’imagination, plus de sagesse, plus de sentiment, plus de vérité. » Si l’on y réfléchit, tous ces jugements concordent et se tiennent ; ils sont bien du même homme24.

2174. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Ce brave homme, ne sachant que faire d’une somme aussi forte, demanda la permission de la porter à sa femme. […] En novembre 1806, Pelleport, sur la présentation du maréchal Soult, est nommé chef de bataillon dans le même régiment : « J’avais dix ans d’exercice dans l’emploi pénible d’adjudant-major ; néanmoins, cette promotion fut une grâce et non un droit, car on comptait dans le régiment dix capitaines plus anciens de grade que moi. » À la veille d’Eylau, il lui arrive un événement fort extraordinaire dont on pensera ce qu’on voudra, et qui serait de nature à justifier l’apparition du fantôme à Brutus, à la veille de Philippes : L’on va rire de moi, n’importe… La veille de la bataille d’Eylau, je dormais profondément, lorsque je fus réveillé par un bruit léger : une femme belle et richement habillée était devant moi : « Tu seras blessé, me dit-elle, et grièvement.

2175. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Le Roux de Lincy avait donné des extraits dans ses Femmes célèbres de l’ancienne France, a été intégralement publié par M.  […] C’étaient les folles femmes surtout qui avaient la réputation de se farder.

2176. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Cette femme d’un esprit si rare augurait mal, il faut le dire, de la publication : elle trouvait, par exemple, que Prascovie arrivée à Pétersbourg perdait du temps, qu’elle n’entendait rien aux affaires ; elle avait horreur de cet homme (Ivan) qui tue une femme, etc., etc. ; son opinion était partagée par plusieurs personnes de sa société.

2177. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Le fond de l’Idylle, qu’il ne faut pas confondre avec sa recette, ce sont ces trois amours qui les premiers s’éveillent dans l’âme du vrai poète : l’amour de la nature, l’amour de la beauté personnifiée dans une femme, l’amour de l’art, qui achève le poète. […] Dans le galant des deux époques, il y a, outre de l’esprit, du respect pour la femme et pour le rêve de l’amour ; dans les confidences bourgeoises des élégiaques du dix-huitième siècle, il n’y a que les malhonnêtes indiscrétions du plaisir qui se donne l’air de la passion.

2178. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

La première scène des Femmes savantes n’est pas seulement une attaque contre les survivantes de la société précieuse ; elle est encore une charge à fond contre les théories du philosophe qui fut leur contemporain et leur inspirateur. […] La critique de l’École des femmes.

2179. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Des enfants moururent de peur, des femmes avortèrent le jour de l’Orestie, à l’apparition des Euménides déchaînant leurs serpents et secouant leurs torches. […] Groupe fait homme, c’est avec raison que les acteurs le tutoient, et qu’il parle à la première personne du verbe, comme une seule femme ou un seul vieillard.

2180. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Prisonnier à Pontarlier, il s’était fait aimer d’une jeune femme, et il s’était pris pour elle d’une passion véritable. […] Cette jeune femme voulut le rejoindre, et il s’y prêta avec transport.

2181. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Le roi n’a qu’un homme, c’est sa femme. […] Le moment viendra, et bientôt, où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval ; c’est pour elle une méthode de famille ; mais, en attendant, il faut se mettre en mesure, et ne pas croire pouvoir, soit à l’aide du hasard, soit à l’aide des combinaisons, sortir d’une crise extraordinaire par des hommes et des moyens ordinaires.

2182. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Dans un écrit anonyme, mais qu’on savait de lui, il avait critiqué le poème des Jardins, nouvellement imprimé : Il vient enfin de franchir le pas, disait Rivarol de ce poème ; il quitte un petit monde indulgent, dont il faisait les délices depuis tant d’années, pour paraître aux regards sévères du grand monde, qui va lui demander compte de ses succès : enfant gâté, qui passe des mains des femmes à celles des hommes, et pour qui on prépare une éducation plus rigoureuse, il sera traité comme tous les petits prodiges. […] Marié, mais séparé de sa femme, qui n’était pas exempte de quelque extravagance, il avait emmené avec lui une petite personne appelée Manette, qui joue un certain rôle dans sa vie intime : c’est cette personne à qui il conseillait, comme elle ne savait pas lire, de ne jamais l’apprendre ; la pièce de vers très connue qu’il lui adressa se terminait ainsi : Ayez toujours pour moi du goût comme un bon fruit,        Et de l’esprit comme une rose.

2183. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Parmi les ordonnances qu’il rendit durant son rectorat, on en distingue une par laquelle il improuve vivement l’usage de jouer des tragédies dans les collèges de l’Université à l’époque de la distribution des prix ; c’est tout au plus s’il tolère les tragédies empruntées aux Saintes Écritures et sans rôles de femmes. […] Après avoir raconté, dans l’« Histoire des Mèdes », l’aventure du Lydien Gygès, qui avait vu toute nue la femme du roi Candaule, il fait une remarque sur ce qu’il est étonnant que la police, à Paris, n’empêche point les indécences et les désordres dans la saison des bains.

2184. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Cependant on pleure autour de lui, la terre se désespère, les nuées femmes, les cinquante océanides, viennent adorer le titan, on entend les forêts crier, les bêtes fauves gémir, les vents hurler, les vagues sangloter, les éléments se lamenter, le monde souffre en Prométhée, la vie universelle a pour ligature son carcan, une immense participation au supplice du demi-dieu semble être désormais la volupté tragique de toute la nature ; l’anxiété de l’avenir s’y mêle, et comment faire maintenant ? […] Macbeth a une femme que la chronique nomme Gruoch.

2185. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Voici la corporation des maris, doublés de leurs femmes aux mantelets éclatants ; voici la corporation des célibataires provocateurs aux lorgnons adultères ; — voici la bande des bonnes d’enfants cherchant d’un œil langoureux — dans le cercle formé par les musiciens — le timbalier dont parle le poète ; — voici le clan des voyous en quête des bouts de cigares… Toute la ville enfin : tiers-état, menu peuple, noblesse. […] Il s’arrêtait, à trente pas de là, auprès d’une vieille femme sordide et repoussante.

2186. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Je parcourais les salles en compagnie d’une des femmes les plus tumultueuses et les plus brutales que Paris ait supportées. […] Cette hâtive vivisection secoua d’un haut-le-corps un homme que la guerre ne devait jamais ébranler, mais qui était à la merci d’un trop brusque bourreau, juge ou femme.

2187. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

J’ai connu autrefois une femme qui disait « j’ai honte » avec un si divin accent, quand il y avait de la honte à avoir, qu’elle s’en faisait une pudeur ! […] On ne la prête pas plus que la femme qu’on aime !

2188. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

Alors, en effet, brillait à Madrid une jeune femme dont la renommée ne s’est pas affaiblie avec la première séduction de la surprise et un autre attrait plus puissant encore et non moins passager. […] La femme illustre qui s’unissait à lui ne lui apportait que la sollicitude et les veilles d’une sœur, selon le sang, et les bénédictions d’un ange, devant Dieu.

2189. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Lui aussi n’envisage des factions, des nations entières, que comme un seul homme ; il les fait marcher devant lui et chanceler comme une femme ivre.

2190. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière.

2191. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

René Ghil, ce genre de littérature ne peut séduire que de rares adolescents dépourvus de sens vital et un nombre plus restreint encore de jeunes femmes oisives, mais il ne correspond en aucune façon à la totalité des aspirations actuelles.

2192. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Paul Bourget, Études et portraits. »

Antithèses étranges et profondes, plus profondes qu’ailleurs, ou plus sensibles, ou plus souvent rencontrées : Entre le soleil et la pluie ou le brouillard, entre les paysages de gares, de docks, d’usines et de mines et les paysages de bois, de lacs et de pâturages ; Entre le passé et le présent, qui partout se côtoient, dans les institutions, dans les mœurs, dans les édifices ; Entre la richesse formidable et l’épouvantable misère ; Entre le sentiment inné du respect et l’attachement inné à la liberté individuelle ; Entre la beauté des jeunes filles et la laideur des vieilles femmes ; Entre l’austérité puritaine et la brutalité des tempéraments ; Entre le don du rêve et le sens pratique, l’âpreté au travail et au gain ; Entre les masques et les visages, etc.

2193. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

La Mascherata (la Partie de masques) nous le montre mari de la coquette Lucrezia et marchand ruiné par les folles dépenses de sa femme.

2194. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

Après le grand William Shakespeare, de qui les barbares tragédies bouleversèrent toutes nos conceptions de la Beauté vers le temps où les femmes se nommaient Corinne, Paméla — après Schopenhauer, si noir, si hypocondre, en compagnie duquel nous nous sommes souillés d’une épaisse tristesse, ce furent Wagner, Nietzsche et Ibsen qui nous tinrent dans une servitude spirituelle.

2195. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Seul le soleil, tentant quelque suprême assaut, Ensanglante à présent la Lice et Saint-Nazaire ; Où les cerviers du Nord tous en vain s’écrasèrent, Des femmes lentement rêvent près des berceaux… Douce monte une nuit orientale et chaude… Montfort, ton œuvre est morte et sa cendre est à l’Aude, Les midis à leur tour ont chassé tes effrois… Et, — la lune courbée en profil de tartane, — Tout le ciel étoilé tend un blason d’orfrois Qui figure l’orgueil de la Terre occitane !

2196. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

. : ouvrage qui étonne par l’immensité des calculs, & par les connoissances de la femme ïllustre qui les a faits.

2197. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mon mot sur l’architecture » pp. 70-76

Si nous rencontrions dans la rue une seule des figures de femmes de Raphael, elle nous arrêterait tout à coup, nous tomberions dans l’admiration la plus profonde, nous nous attacherions à ses pas, et nous la suivrions jusqu’à ce qu’elle nous fût dérobée.

2198. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 16, objection tirée du caractere des romains et des hollandois, réponse à l’objection » pp. 277-289

Lorsque Juvenal fait le portrait de la femme superstitieuse, il dit qu’elle fait rompre la glace du Tibre pour y faire ses ablutions.

2199. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Pour donner une idée de cette indifférence à conclure, il raconte quelque part, avec une lestesse de plume et un faire de romancier moderne, l’histoire de cette femme à trois maris vivants qu’il appelle Jante, qui voyait la meilleure compagnie d’Athènes, et il ne tire pas une seule conclusion — une conclusion quelconque !

2200. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

Il n’y a dans le monde que deux familles d’esprits, ceux qui ont la puissance du rire, les légers, les aériens, les fiers, les ironiques et les charmants, qui sonnent les fanfares de l’esprit et la marche triomphale des sentiments humains les plus vainqueurs, et les plaintifs, les gémissants, les lourds, les ténébreux, les accroupis dans la lamentation et dans les larmes, les Job enfin, avec plus ou moins de femmes, d’amis, de lèpre et de fumier !

2201. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

la Critique, qui reconnaît en lui de pareils dons et qui voudrait que l’homme qui les a en tirât parti davantage, comme une femme tire parti de sa beauté quand elle en a l’intelligence, la Critique, sympathique et pourtant sincère, n’a-t-elle pas le droit de regretter que l’incohérence des images, trop habituelle, vienne si souvent jeter son ombre heurtée sur des qualités faites pour être vues dans la lumière, et qui produiraient certainement l’effet imposant qu’on devrait en attendre si le poète savait les y placer et les y retenir ?

2202. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

. — Une jeune femme a fait, devant moi, un mot fort spirituel et profond.

2203. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

En Espagne, vous trouverez Ferdinand-le-Catholique, qui chassa et vainquit les rois Maures, et trompa tous les rois chrétiens ; Charles-Quint, heureux et tout-puissant, politique par lui-même, grand par ses généraux, et cette foule de héros dans tous les genres qui servaient alors l’Espagne ; Christophe Colomb, qui lui créa un nouveau monde ; Fernand Cortez qui, avec cinq cents hommes, lui soumit un empire de six cents lieues ; Antoine de Lève qui, de simple soldat, parvint à être duc et prince, et plus que cela grand homme de guerre ; Pierre de Navarre, autre soldat de fortune, célèbre par ses talents, et parce que le premier il inventa les mines ; Gonzalve de Cordoue, surnommé le grand Capitaine, mais qui put compter plus de victoires que de vertus ; le fameux duc d’Albe, qui servit Charles-Quint à Pavie, à Tunis, en Allemagne, gagna contre les protestants la bataille de Mulberg, conquit le Portugal sous Philippe II, mais qui se déshonora dans les Pays-Bas, par les dix-huit mille hommes qu’il se vantait d’avoir fait passer par la main du bourreau ; enfin, le jeune marquis Pescaire, aimable et brillant, qui contribua au gain de plusieurs batailles, fut à la fois capitaine et homme de lettres, épousa une femme célèbre par son esprit comme par sa beauté, et mourut à trente-deux ans d’une maladie très courte, peu de temps après que Charles-Quint eut été instruit que le pape lui avait proposé de se faire roi de Naples.

2204. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Un voyage à Naples en 1811, un séjour aux gardes du corps en 1814, des excursions en Savoie et dans les Alpes, et le voici aux eaux d’Aix en 1816 : là il fait la connaissance de Mme Charles, la jeune femme d’un vieux physicien, phtisique et nerveuse, point vaporeuse ni exaltée, semble-t-il, charmante « avec ses bandeaux noirs et ses beaux yeux battus » ; elle mourut en 1818, chrétienne, le crucifix aux mains. […] Il s’était marié en 1822 ; il partit en 1832 avec sa femme et sa fille pour un Voyage en Orient (Grèce, Syrie, Palestine, Liban) qu’il a plus ou moins poétiquement raconté. […] « J’ai toujours préféré, disait-il, la statue à la femme, et le marbre à la chair. » 788.

2205. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Vaugelas parle de courtisans, hommes et femmes, qui, ayant rencontré la locution à présent, dans un livre d’ailleurs très élégant, en quittèrent soudain la lecture, « comme faisant par là un mauvais jugement de l’auteur66. » Il y a cent anecdotes du même genre. […] Les gens du monde, les gens d’épée, les beaux esprits, les femmes, n’en furent guère moins occupés que les théologiens. […] Alors le style qui nous plaît le plus est celui dont il n’y a pas à disputer ; c’est cet habit décent d’un galant homme dont parle Fénelon ; c’est un langage ferme sans affecter la force, clair sans vouloir reluire, précis sans sécheresse, qui n’enfle ni n’outre rien, un style qui ait la perfection qu’un Athénien voulait dans les femmes, dont la meilleure est celle de qui l’on ne parle pas.

2206. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Le Misantrope, les Femmes savantes, le Tartusse sont écrits, à peu de chose près, comme les satyres de Boileau. […] Nous en avons cent de lui sur une femme fardée & la plûpart sont agréables. […] Ses contes ne devoient pas être lus à cause de leur objet, & le sont cependant beaucoup plus, quoiqu’ils n’aboutissent presque tous qu’à conduire une femme à la derniere foiblesse, & qu’il y ait des longueurs dans quelques-uns.

2207. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Beaucoup de comédies ont pour titre un nom au pluriel ou un terme collectif. « Les Femmes savantes », « Les Précieuses ridicules », « Le Monde où l’on s’ennuie », etc., autant de rendez-vous pris sur la scène par des personnes diverses reproduisant un même type fondamental. […] N’est-ce pas une espèce d’endurcissement professionnel que celui de Tartuffe, s’exprimant, il est vrai, par la bouche d’Orgon : Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme, Que je m’en soucierais autant que de cela ! […] Rappelons-nous le joueur de Régnard, s’exprimant avec tant d’originalité en termes de jeu, faisant prendre à son valet le nom d’Hector, en attendant qu’il appelle sa fiancée Pallas, du nom connu de la Dame de Pique, ou encore les Femmes savantes, dont le comique consiste, pour une bonne part, en ce qu’elles transposent les idées d’ordre scientifique en termes de sensibilité féminine : « Épicure me plaît… », « J’aime les tourbillons », etc.

2208. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

On noterait encore de ces strophes qu’on aime à retenir, dans l’ode adressée par Denne-Baron Aux Mânes d’Octavie Devéria, sœur des célèbres peintres ; cette jeune femme, morte peu après le mariage, dans tout l’éclat de la beauté et entourée du charme des arts, a bien inspiré le poète ami : Des chœurs de l’Hyménée à peine tu déposesq, Ta chevelure encor sent l’haleine des roses Dont il te couronna comme un ciel du matin… Properce occupa de bonne heure M. 

2209. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Enfin, une autre jeune femme de la même société, Fanny, la dernière, la plus noble et la plus idéale des passions du poëte et celle où le cœur se fait tout à fait sentir, n’est autre que Mme Laurent Le Coulteux, née Pourrat, sœur de la belle Mme Hocquart, et belle elle-même d’une beauté très-fine.

2210. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Durant ces années heureuses où sa franche nature se déployait avec expansion, et avant les mécomptes, il fut admirablement secondé par une femme distinguée, son égale par le cœur, qui réunissait à son modeste foyer dans des conversations vives bien des hommes alors jeunes, et dont plusieurs étaient déjà ou sont devenus célèbres.

2211. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Il s’étonne de l’indifférence de ses compagnons, qui chantent la beauté des femmes, chassent le jaguar et s’enivrent tour à tour ; sa passion l’a tout d’un coup civilisé ; elle lui a révélé l’isolement de son existence, et, pour la première fois, les forêts lui ont paru solitaires.

2212. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Montesquieu a dit quelque part : « Dans ma jeunesse, j’ai aimé des femmes que je croyais qui m’aimaient » ; il n’a pas dit : que je croyais qu’elles m’aimaient.

2213. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Aussi longtemps que dura la république, il y eut de la délicatesse dans les affections des Romains pour les femmes.

2214. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Ainsi l’antiquité, superficiellement effleurée dans les collèges des jésuites, l’antiquité que les femmes ne peuvent connaître, et qui n’est guère objet de conversation dans un salon, est renvoyée aux pédants des Académies et aux cuistres de l’Université.

2215. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

L’originalité de B. de Saint-Pierre Ceux qui se figurent Bernardin de Saint-Pierre595 d’après ses oeuvres, se le représentent comme un suave bonhomme, au sourire angélique, à l’œil humide, les mains toujours ouvertes pour bénir : c’était un nerveux, inquiet, chagrin, pétri de fierté et d’amour-propre, ambitieux, aventureux, toujours mécontent du présent, et toujours ravi dans l’avenir qui le dégoûtait en se réalisant, un solliciteur aigre, que le bienfait n’a jamais satisfait, mais a souvent humilié, un égoïste sentimental, qui aimait la nature, les oiseaux, les fleurs, et qui a sacrifié à ses aises, à ses goûts, les vies entières des deux honnêtes et douces femmes qu’il épousa successivement : il accepta ces dévouements béatement, sereinement, comme choses dues, sans un mouvement de reconnaissance, sans même les apercevoir.

2216. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

«  — Ni café, ni rien d’analogue ; je m’abstiens rigoureusement de thé, de liqueurs fortes, d’asperges et de femmes.

2217. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Que sont les imprécations vaines, auprès de ces deux vers de la Colère de Samson : Toujours ce compagnon dont le cœur n’est pas sûr : La femme, enfant malade et douze fois impur !

2218. (1898) Le vers libre (préface de L’Archipel en fleurs) pp. 7-20

Là, si tes geôliers s’aperçoivent, par hasard, de la chanson florale que firent éclore en toi la forêt et les fleuves, les oiseaux et le soleil, et cette femme enfuie, ils te tireront quelquefois des ténèbres ; ils te revêtiront d’oripeaux bariolés et tu chanteras pour les divertir.

2219. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Elle est habillée modestement et magnifiquement, comme une femme qui passe sa vie avec des personnes de qualité.

2220. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

C’est d’abord presque la rime, comme brèves et lèvres ; puis la résonance s’étouffe, il ne demeure plus qu’un vague écho altéré, ainsi : pâle et femme.

2221. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Les femmes surtout les trouvoient amusantes.

2222. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Les femmes hantent nos spectacles aussi librement que les hommes, et l’on parle souvent dans le monde de poësie, et principalement de poësie dramatique.

2223. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

Rochefort ajoute qu’il « va céder sa femme à l’État, parce qu’elle peut être coupée en deux par une rue nouvelle ».

2224. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

N’est-ce pas enfin le premier coup de sifflet qui ait retenti distinctement contre l’enthousiasme de la guerre, la charité chrétienne et armée de la chevalerie, le dévouement, le culte de la femme, la poésie de toutes les exaltations, la défense de toutes les faiblesses, le premier coup de sifflet auquel Voltaire, dans Candide, allait, un siècle plus tard, répondre par un autre tellement aigu qu’il ne peut plus être surpassé ?

2225. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Assurément, il y a du Burns sous son écorce, du Burns qui c’est pas encore sorti de sa tige, dans le poète qui nous a donné Les Sapins, Le Braconnier, La Vache blanche, Le Lavoir, Le Bûcheron, La Fille du Cabaret, La Chanson de la soie, même Les Bœufs, populaires pourtant, mais comme toute poésie inférieure, Les Bœufs, dont l’inspiration est brutale, car la femme et la fille y sont grossièrement et sordidement sacrifiées aux animaux, et enfin Le Tisserand, dont le refrain est idéal d’imitation pittoresque et d’harmonie !

2226. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Ingres, est l’amour de la femme.

2227. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Le prince qui dit, Je voudrais ne point savoir écrire , n’était pas le même que celui qui fit périr et son frère, et sa femme, et sa mère, et une foule de Romains.

2228. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Si nous examinons maintenant son caractère et ses qualités personnelles, nous lui trouverons cette ambition sans laquelle un homme n’a jamais donné un grand mouvement à ce qui l’entourait ; cette activité nécessaire à tous les genres de succès, à la guerre surtout, et dans un empire qui embrassait cent provinces ; cette férocité qui était le vice général du temps, et qui lui fit commettre des crimes, tantôt d’une barbarie calme, comme le meurtre de son beau-frère, celui de son neveu, et celui des rois prisonniers qu’il fit donner en spectacle et déchirer par les bêtes, tantôt des crimes d’emportement et de passion, comme les meurtres de sa femme et de son fils ; cet amour du despotisme presque inséparable d’une grande puissance militaire et de l’esprit de conquête, et surtout de l’esprit qui porte à fonder un nouvel empire ; un amour du faste, que les peuples prennent aisément pour de la grandeur, surtout lorsqu’il est soutenu par quelques grandes actions et de grands succès ; des vues politiques, sages, et souvent bienfaisantes, sur la réforme des lois et des abus, mais en même temps une bonté cruelle qui ne savait pas punir, quand les peuples étaient malheureux et opprimés.

2229. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Tandis que les femmes s’éprenaient du romanesque des Amadis, la langue usuelle se chargeait et se bigarrait d’italianismes. […] 2º La Femme et l’Écrivain. — Les mésaventures d’une réputation royale ; — et comment Marguerite a été victime de l’excès ou de l’indiscrétion de son affection pour son frère, François Ier ; — du goût des biographes pour les anecdotes scandaleuses ; — et de son homonymie avec une autre Marguerite, qui est celle dont Le Pré-aux-Clercs, Les Huguenots et La Reine Margot ont popularisé la mémoire. — Mais les témoignages des contemporains, — et l’examen de ses œuvres elles-mêmes, y compris l’Heptaméron, — donnent d’elle une idée précisément contraire. Composition de l’Heptaméron ; — témoignage de Brantôme ; — comparaison de l’Heptaméron avec le Décaméron de Boccace, et les Propos et Joyeux Devis de Bonaventure des Périers. — Que la grossièreté de certaines histoires n’y prouve que la grossièreté des mœurs et du langage du temps ; — mais que l’objet de Marguerite a été de réagir contre cette grossièreté ; — et que la preuve s’en trouve dans les Dialogues qui séparent les « journées ». — Les allusions historiques dans l’Heptaméron. — Qu’il est le livre d’une honnête femme, et même un peu prêcheuse ; — témoignage de Du Verdier, dans sa Bibliothèque, t.  […] De quelques lacunes du roman de Rabelais. — Le mépris de la femme, et qu’à cet égard on n’est pas plus Gaulois que Rabelais. — Ce que l’on veut dire quand on dit qu’il n’a pas eu le sentiment de la beauté [Cf.  […] 2º La Vie de Montaigne. — L’origine des Eyquem et les prétentions nobiliaires de Montaigne. — Ses études au collège de Guyenne. — Il est nommé conseiller à la cour des aides de Périgueux en 1557 ; — et conseiller au parlement de Bordeaux en 1561. — Sa liaison avec Estienne de La Boétie ; — et à ce propos du Contr’un, ou Discours sur la servitude volontaire, qui n’est qu’une déclamation de rhétorique pure. — Mort de La Boétie, 1563. — Mariage de Montaigne, 1565. — Mort de son père, 1568. — Montaigne publie en 1569 sa traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebon. — De Raymond Sebon et de sa Théologie naturelle ; — et de ne pas le confondre avec un autre Espagnol, Raymond Martin, l’auteur du Pugio Fidei. — En 1570, Montaigne quitte la robe et prend l’épée ; — mais il ne la tire point du fourreau. — Il fait paraître en 1580 la première édition de ses Essais. — Voyages de Montaigne [22 juin 1580-30 novembre 1581]. — Il est nommé maire de Bordeaux en 1581. — La peste de Bordeaux, et que Montaigne y fait preuve de peu d’héroïsme. — Il quitte la mairie en 1585 et publie la vraie seconde édition des Essais en 1588. — Relations avec Henri IV. — Ses dernières années. — Il meurt le 13 septembre 1592, laissant à sa femme, et à sa fille d’adoption, la demoiselle Le Jars de Gournay, le soin de donner l’édition définitive des Essais, qui est celle de 1595.

2230. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

De tout temps la femme a dû inspirer à l’homme une inclination distincte du désir, qui y restait cependant contiguë et comme soudée, participant à la fois du sentiment et de la sensation. […] Remarquons que les anciens avaient déjà parlé des illusions de l’amour, mais il s’agissait alors d’erreurs apparentées à celles des sens et qui concernaient la figure de la femme qu’on aime, sa taille, sa démarche, son caractère. […] Ceux qui parlent ainsi ont pour premier tort de s’en tenir aux banalités qui ont cours sur la femme, alors qu’il serait si facile d’observer. […] La ferveur religieuse, par exemple, petit atteindre chez la femme des profondeurs insoupçonnées. Mais la nature a probablement voulu, en règle générale, que la femme concentrât sur l’enfant et enfermât dans des limites assez étroites le meilleur de sa sensibilité.

2231. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Mais depuis, ces articles, continuellement accrus et augmentés, furent autrement distribués et recueillis dans le format in-12, sous les titres de Portraits de femmes, — Portraits littéraires, — Portraits contemporains, — Derniers Portraits. — Cette collection, qui, prise dans son ensemble, ne forme pas moins de sept volumes, a été bien des fois réimprimée avec de légères variantes depuis 1844 jusqu’à ces dernières années. […] — Et il y aurait bien d’autres traits encore à relever sur les marges de ce Recueil qui n’eut que sept numéros, et qui s’achève par la lettre que Camille écrivit de la prison du Luxembourg à sa femme. […] Garnier, pour l’un des deux volumes extraits de ce Recueil, Galerie de Femmes célèbres .

2232. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Caractères généraux de l’épopée romanesque ; — et qu’ils ne sont ni ceux de l’épopée héroïque, — ni ceux de la poésie provençale : — 1º le merveilleux n’y est pas celui des pays du soleil, non plus que le paysage en général ; — 2º l’adoration mystique à la fois et sensuelle dont la femme y est l’objet ne ressemble pas du tout à ce qui respire dans les chansons des troubadours ; — 3º la passion y affecte un caractère de tendresse et de profondeur qu’elle ne présente nulle part ailleurs ; — 4º et le tout s’y enveloppe d’un voile de mélancolie ou de tristesse même qui n’a certainement rien de méridional. — D’autres caractères ne différencient pas moins notre épopée romanesque de la poésie arabe ; — puisqu’on a prétendu voir dans les Arabes les initiateurs de la « chevalerie ». — Elle diffère encore de l’inspiration des Niebelungen. — L’inspiration des romans de la Table-Ronde est foncièrement celtique. […] A. — Les Chansons de toile ou d’histoire ; — et qu’elles sont contemporaines de l’épopée nationale, comme le prouvent : — leur tour essentiellement narratif ; — le rôle que les femmes y jouent ; [ce sont elles qui font les avances, et les hommes les traitent avec la brutalité dont ils usent toujours en pareil cas] ; — enfin l’indistinction des éléments épique, lyrique, et même dramatique. — L’élément épique domine dans les Chansons d’histoire proprement dites ; — l’élément dramatique se dégage dans les Pastourelles et Chansons à danser, dont le développement ultérieur aboutit, — sous l’influence des divertissements des Fêtes de Mai, — à de véritables pièces, telles que le Jeu de Robin et Marion, d’Adam de la Halle, 1260 ; — mais le second, l’élément lyrique ou personnel, n’apparaît qu’au contact de la poésie provençale. […] Bédier pour la négative]. — Qu’il se peut qu’en effet quelques fabliaux nous soient venus de l’Inde ; — mais qu’en général on a de notre temps beaucoup abusé des « origines orientales » ; — et que la plupart de nos fabliaux, comme Brunain, La Vache au Prêtre, ou Le Vilain Mire, ou La Bourgeoise d’Orléans, ne supposent pas un effort d’invention qui passe la capacité de l’expérience la plus vulgaire. — Grossièreté des fabliaux ; — et difficulté d’en transcrire seulement les titres ; — pour cause d’obscénité. — De la portée satirique des fabliaux ; — et, à ce propos, qu’ils semblent avoir évité d’attaquer les puissants du monde. — Comment, en revanche, ils traitent le prêtre, le « curé de village », non le moine, ni l’évêque ; — et comment ils traitent la femme. — De la valeur « documentaire » des fabliaux ; — et s’ils nous apprennent quelque chose de plus que les Dits, par exemple ; — ou tant d’autres « documents » de tout ordre. — Fortune européenne des fabliaux ; — et, au cas que l’origine n’en soit pas française, — du peu de gré qu’il faut savoir à nos trouvères de la forme d’esprit que les fabliaux ont propagée dans le monde.

2233. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Les sauvages de la Terre de Feu eux-mêmes attachent à leurs animaux domestiques une si grande valeur, qu’en temps de disette ils tuent et dévorent leurs vieilles femmes plutôt que leurs Chiens, comme leur étant d’une moins grande utilité. […] Les Chats, au contraire, ne peuvent être aisément assortis, vu leurs habitudes de vagabondage nocturne ; et quoique d’une grande valeur aux yeux des femmes et des enfants, nous voyons rarement une race distincte se perpétuer parmi eux : de telles races, lorsqu’on les rencontre, sont presque toujours importées de quelque autre contrée. […] La défense faite aux Juifs d’épouser des femmes étrangères peut avoir eu pour fondements des raisons analogues.

2234. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

— Dans la seconde édition qui aura quatre volumes, j’ai été plus explicite encore sur cette femme, etc. » Ce qui reste vrai, c’est que, dans la première édition, la part faite à Gabrielle par le sévère historien laissait sans doute à désirer ; si cette femme paraît, elle paraît bien peu.

2235. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Et qui ne serait effrayé de ces fureurs démagogiques qui semblent avoir saisi soudain une partie de la nation, hommes, femmes, enfants, frénétiques adorateurs de leur épouvantable et risible souveraineté ? […] Il avouait qu’il n’était pas né pour la prêtrise, qu’il s’y était laissé inconsidérément entraîner par le vertueux abbé Carron ; qu’il lui fallait la vie laïque en plein vent et en plein soleil ; qu’il regrettait de n’être pas marié, de n’avoir pas une femme, des enfants ; mais que, pour se former une famille, il était déjà trop âgé lorsqu’il rompit avec le sacerdoce. » Certes, La Mennais, en 1810, eût probablement frémi de s’entendre s’exprimer de la sorte ; mais l’aveu qui devait sortir plus tard de ses lèvres couvait déjà dans l’amertume cruelle et irrémédiable dont il se sentait abreuvé au fond de l’âme.

2236. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Cette respectable femme, encore existante et aujourd’hui octogénaire, est pour quelque chose dans une gloire qu’elle a préparée et dont elle apprécie la grandeur. […] Il en avait même ébauché une, intitulée les Hermaphrodites, dans laquelle il raillait les hommes fats et efféminés, les femmes  ambitieuses et intrigantes.

2237. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Ce genre de vie, auquel il est si peu propre, l’engage au milieu des situations les plus amusantes pour nous, sinon pour lui, comme dans cette scène de boudoir où la coquette essaye de le séduire, ou bien lorsque, remplissant un rôle de femme dans un rendez-vous de nuit, il reçoit, à son corps défendant, les baisers passionnés de l’amant qui n’y voit goutte. […] Prévost avait étudié sur les lieux, et admirait sans réserve l’Angleterre, ses mœurs, sa politique, ses femmes et son théâtre.

2238. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Nous avons un témoin de l’existence qu’on menait à Cirey : cette « caillette » de Mme de Graffigny, une femme de lettres assez malchanceuse, y séjourna quelque temps en 1738. […] Cirey a un théâtre : on y joue de tout, depuis les marionnettes où « la femme de Polichinelle fait mourir son mari en chantant Fagnana !

2239. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Parlant du voyage de guerre que fit ce prince, en 1670, en Flandre pour y préparer la ruine de la Hollande, le carrosse à glaces, d’invention récente, où est assise à côté du roi et de la reine Mme de Montespan, les plus beaux meubles de la couronne, portés dans les villes où le roi devait coucher, les tables envoyées en avant et servies, à chaque étape, comme à Saint-Germain, les présents aux dames, les bals parés ou masqués, les feux d’artifice, tout cela dérobe à Voltaire l’indignité de la maîtresse en titre, étalée, à l’armée et à l’Europe, « et pour qui sont tous les honneurs, dit-il, excepté ce que le devoir donnait à la reine », comme si le moins que dût Louis XIV à sa femme n’était pas tout d’abord le renvoi de sa maîtresse. […] Voltaire ne voit dans le moyen âge ni la condition de la femme relevée, ni la beauté de la famille chrétienne, ni l’art admirable qui a tiré des cœurs le type de l’architecture religieuse, ni l’esprit de douceur et de charité d’où est sortie l’Imitation.

2240. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

De même qu’au XVIIIe siècle il était de mode de ne pas croire à l’honneur des femmes, de même il n’est pas de provincial quelque peu leste qui, de nos jours, ne se fasse un genre de n’avoir aucune foi politique et de ne pas se laisser prendre à la probité des gouvernants. […] L’amour pur d’Armande et de Bélise dans les Femmes savantes, celui même de Cathos et de Madelon dans les Précieuses ridicules n’ont d’autre défaut que d’être affectés et de couvrir le néant sous un pathos ridicule.

2241. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

La femme du modeste médecin de campagne se conçoit en un personnage de grande dame, de tempérament sensuel, vouée sans doute à des intrigues multiples où elle eût satisfait du moins les exigences de sa nature, elle conçoit l’amour sous les formes d’une passion exorbitante et unique dans un décor de faste et parmi des péripéties de roman. […] Que l’on suppose Mme Bovary transportée en réalité dans le milieu qu’on lui voit rêver, qu’au lieu d’être la fille du père Rouault, le fermier des Aubrays, elle soit issue de parents aristocrates et millionnaires, qu’au lieu d’être l’épouse d’un officier de santé dans un petit village normand, elle soit la femme d’un grand seigneur, et vive dans une atmosphère de fêtes, de luxe et de galanterie et la voici, toujours la même prenant en aversion ces réalités voisines, méprisant ces joies, artificielles, dont la vanité fait le fond, ces passions libertines, auxquelles le cœur n’a point de part, harassée de ces plaisirs forcés et de la contrainte d’un perpétuel apparat, rêvant de quelque vie cachée au fond d’une province, et des joies simples d’une intimité heureuse.

2242. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Yvan, aïeul de Paul, fait mettre une femme à la torture avant de la faire coucher dans son lit, fait pendre une nouvelle mariée et met le mari en sentinelle à côté pour empêcher qu’on ne coupe la corde, fait tuer le père par le fils, invente de scier les hommes en deux avec un cordeau, brûle lui-même Bariatinsky à petit feu, et, pendant que le patient hurle, rapproche les tisons avec le bout de son bâton. […] C’est un talent pour un czar d’arracher un sein à une femme d’un coup de knout.

2243. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Le fond de cet ouvrage n’est ni une guerre, ni une querelle de héros, ni le monde en armes pour une femme ; c’est un nouveau pays découvert à l’aide de la navigation. […] La mort d’Inés de Castro, femme du Roi Dom Pedre, qui fait partie de cette histoire, est racontée dans le troisiéme Livre, & ce morceau passe pour le plus beau du Camoens.

2244. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Figurez-vous un homme aux formes athlétiques, au visage splendide, rempli de séduction et de bonté, se promenant dans les rues, vêtu comme un ouvrier, causant familièrement avec tous, riant, interrogeant ou consolant, aimé de tous pour sa douce majesté, sa cordialité et son humeur joyeuse ; qui se baigne et ensuite se promène nu dans l’herbe humide au soleil, déclarant que « peut-être celui ou celle à qui la libre et exaltante extase de la nudité en pleine nature n’a pas été révélée, n’a-t-il jamais connu le sentiment de la pureté, ni ce que la foi, l’art ou la santé sont dans leur essence » ; parcourant la campagne ou soignant les blessés de la guerre civile ; prêchant l’exaltation de toutes les forces vives de l’individu, et allant vers tous, homme ou femme, les mains tendues, un cordial sourire aux lèvres ; en un mot, réalisant dans sa complète acception, encore insoupçonnée, l’homme de la Démocratie américaine, ou plutôt de la Démocratie universelle. […] Vous n’avez pas un regard pour le sourire de tendresse d’une jeune femme allaitant son enfant, assise sur un banc de la rue, sourire mille fois plus mystérieux que le sourire de toutes les Jocondes.

2245. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Et on ne saurait, je crois, imaginer un plus grand effet de poésie lyrique et tragique à la fois, que la rencontre de cette prophétesse solitaire, portant le deuil de sa famille et de son peuple, avec la foule triomphante des femmes de la maison grecque et royale, où sa présence amène la jalousie et la mort. […] On reste muet d’admiration, à ce mélange de merveilleux délire et de pathétique, devant ce personnage demi-surnaturel de Cassandre, et devant la pitié, la crainte tout humaine, exprimées par les femmes grecques qui l’entendent.

2246. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Mot charmant de madame Valmore, avec cet air humble et ce geste de femme : « Il faut faire de la vie, comme on coud : point à point. » XXVII.

2247. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Lerminier a dit en parlant de madame Roland : « Cette femme de génie assujettie à un homme médiocre. » Or, M. 

2248. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

La pensée d’outre-Rhin, qui nous avait d’abord été révélée et préconisée par madame de Staël, continuait d’être interprétée chez nous par des disciples et des héritiers de cette femme célèbre.

2249. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Il interrogeait sans cesse, âprement, avec une insistance de juge d’instruction, femmes, ministres, généraux, courtisans, diplomates, médecins, et même valets de chambre : de chacun il tirait une bribe du présent ou du passé.

2250. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Et par le voile aux plis trop onduleux, ces Femmes Amoureuses du seul semblant d’épithalames Vont irradier loin d’un soleil tentateur : Pour n’avoir pas songé vers de hauts soirs de glaives Que de leurs flancs pouvait naître le Rédempteur Qui doit sortir des Temps inconnus de nos rêves.

2251. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Il semble parfois qu’il ait fallu plusieurs essais pour faire un grand homme ou une femme supérieure.

2252. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

N’est-il pas plaisant de voir toujours La Fontaine oublier son mariage, sa femme et son fils ?

2253. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Et toi dont le nom seul trouble l’âme amoureuse, Des bois du Paraclet vestale malheureuse, Toi qui, sans prononcer de vulgaires serments, Fis connoître à l’amour de nouveaux sentiments ; Toi que l’homme sensible, abusé par lui-même, Se plaît à retrouver dans la femme qu’il aime, Héloïse !

2254. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Je vois tel auteur, de qui, en m’appliquant, je ne comprends littéralement pas une ligne et que jeunes gens, femmes, enfants comprennent parfaitement, jusqu’à assurer que tout ce qu’il dit les étonne si peu qu’ils l’avaient pensé avant lui.

2255. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Voltaire n’est rien de plus que le maréchal de Richelieu de la littérature, et ceux qui l’admirent le jugent comme les femmes, à qui il avait fait perdre la tête, jugeaient le maréchal de Richelieu.

2256. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Il a le droit du caprice qu’ont les hommes d’imagination et les jolies femmes.

2257. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

(voir Le Poëme de la femme).

2258. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

On parla de Poussin, on parla d’Ingres, on parla aussi de Delacroix, quand M. le Conte de L’Isle fit les Jungles et peignit les bras d’ambre de ses femmes et le tacheté de ses panthères.

2259. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

On dirait la grâce d’une femme qui range les plis de sa robe pour mieux entrer dans son cercueil, et c’est mieux que cela !

2260. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Et la préoccupation le tient si fort que tout à coup l’échelle devient son image favorite et qu’il nous parle de l’échelle du sourire d’or de la femme, sur lequel il escalade le ciel.

2261. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Partant de ce principe, nous établissons que l’homme dans l’état bestial, n’aime que sa propre conservation ; il prend femme, il a des enfants, et il aime sa conservation en y joignant celle de sa famille ; arrivé à la vie civile, il cherche à la fois sa propre conservation et celle de la cité dont il fait partie ; lorsque les empires s’étendent sur plusieurs peuples, il cherche avec sa conservation celle des nations dont il est membre ; enfin quand les nations sont liées par les rapports des traités, du commerce, et de la guerre, il embrasse dans un même désir sa conservation et celle du genre humain.

2262. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

L’Empereur Conrad III ayant forcé à se rendre la ville de Veinsberg qui avait soutenu son compétiteur, permit aux femmes seules d’en sortir avec tout ce qu’elles pourraient emporter ; elles chargèrent sur leur dos leurs fils, leurs maris et leurs pères.

2263. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Il vécut là plusieurs années, s’y maria dans une opulente famille chrétienne, et fut converti par l’exemple et les prières de sa femme, impatiente de le gagner tout à fait à son culte, et de se délivrer, ainsi que lui, des richesses qu’elle lui avait apportées en dot.

2264. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Au témoignage de Gurney, le révérend Newmann adresse mentalement à sa femme une question ; sa femme, sans le voir, assise devant la planchette des médiums, écrit automatiquement la réponse à la question adressée, et elle n’a eu conscience ni de la demande ni de la réponse. […] Une femme passe, par exemple, du « type visuel » au « type moteur » et réciproquement ; dès lors, la personne qui pensait tout au moyen des signes fournis par la vue semble disparaître pour faire place à celle qui se sert des signes moteurs. […] Delbœuf, en attachant mon esprit sur cette idée que la sécrétion salivaire ne se produirait pas, j’ai pu la suspendre pendant un temps relativement assez long. » Ce fait n’est pas plus surprenant que celui des pleurs à volonté chez certaines femmes.

2265. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

» — Cette énergique femme éprouva un saisissement en écoutant cette confidence, et recula d’effroi ; car elle comprenait que son fils, malgré sa gloire, pourrait bien expirer sur les côtes de France comme un malfaiteur vulgaire

2266. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Leduc accourt à temps pour relever le chevalier de sa parole ; celui-ci ne dément pas son caractère solennel et achève de se poser dans ce dernier mot : « Mademoiselle de Belle-Isle, ma femme !

2267. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

Les anciens ont bravé la mort par le dégoût de l’existence, mais nous avons vu des femmes nées timides, des jeunes gens à peine sortis de l’enfance, des époux, qui s’aimant, avaient dans cette vie ce qui peut seul la faire regretter, s’avancer vers l’éternité, sans croire être séparés par elle, ne pas reculer devant cet abyme où l’imagination frémit de tout ce qu’elle invente, et moins lassé que nous des tourments de la vie, supporter mieux l’approche de la mort.

2268. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Aurelia quitta le théâtre en 1683 : elle vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans et mourut en 1703, époque où Mademoiselle Belmont, femme de son petit-fils, se souvenait d’avoir vu, dans son lit, toujours et extrêmement parée, l’ancienne favorite de la reine Anne d’Autriche.

2269. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

On s’écarte pour laisser passer une masse noire que des femmes soutiennent : c’est la veuve secouée de sanglots, que l’on transporte au fond du hall, et que la barbarie du protocole force à recevoir les poignées de main et les paroles de condoléances, comme si elle avait encore la conscience des choses et la possession d’elle-même.

2270. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

L’aristocratie y était représentée par un douanier et par la femme d’un régisseur.

2271. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

Il pourroit donc marcher à côté d’eux, si trop de monotonie dans la coupe de ses Pieces & dans les contrastes, un dialogue quelquefois diffus, un ton trop froid & trop réservé, ne devoient le céder aux saillies vives & piquantes de l’Auteur du Légataire, & au sel soutenu de celui des Femmes Savantes, du Misanthrope, & des premiers chef-d’œuvres de notre Théatre comique.

2272. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Selon une femme de génie, qui, la première, a prononcé le mot de littérature romantique en France, cette division se rapporte aux deux grandes ères du monde, celle qui a précédé l’établissement du christianisme et celle qui l’a suivi.

2273. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Le commerce des femmes, qui ont l’esprit cultivé, ne fait que le perfectionner, & lui inspire des tours heureux, des expressions naturelles, élégantes, ingénieuses.

2274. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Ils sont d’une grande ressource à la jeunesse, aux femmes, à ceux qui n’ont pas le temps de s’instruire.

2275. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

Le dialogue des deux femmes est très-naturel.

2276. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

Le pinceau d’une femme se fait remarquer dans le style, & la solidité d’un homme dans les réfléxions.

2277. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

Tout le monde sera de mon avis, quand j’avancerai que Moliere n’auroit jamais pris la peine necessaire pour se rendre capable de produire les femmes sçavantes, ni celle de composer ensuite cette comédie, après s’être rendu capable de le faire, s’il se fût trouvé un homme de condition, en possession de cent mille livres de rente dès l’âge de vingt ans.

2278. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

qui sautent tous sur le même, à la queue les uns des autres, comme les moutons de Dindenaut sautaient dans la mer, vont, après le livre que voici, être encore plus attrapés que ces finauds de bal masqué qui disent aveuglément à toute femme en loup : « Je te connais, beau masque ! 

2279. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

En rééditant leurs histoires avec un impayable sérieux, en les accompagnant d’une introduction animée, d’un enthousiasme presque tendre, en devenant mélancolique lorsque son livre finit et qu’il est obligé de renoncer à cette douce familiarité avec des hommes l’orgueil, à juste titre, de la littérature, Livet, qui a quêté partout des annotations pour la plus grande gloire de l’Académie, a cru évidemment que cette assemblée discoureuse, fondée pour discourir et ouvrir ou fermer la porte aux mots nouveaux qui se risqueraient dans la langue, enfin que cet hôtel de Rambouillet sans femmes avait le privilège de créer véritablement des grands hommes, parce qu’il pouvait, pour le récompenser de son zèle, le faire un jour académicien, lui, Livet !

2280. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

De l’organisation la plus heureuse, fait essentiellement pour les lettres, il y débuta en se jetant éperdument dans le feuilleton dramatique, alors florissant, et malgré tous les Mentors, — il en avait plusieurs, — qui craignaient les Eucharis du théâtre pour ce Télémaque en plein feu d’imagination et de jeunesse… La grande littérature du milieu du dix-neuvième siècle était morte ou allait mourir : Balzac et Stendhal n’étaient plus ; Gozlan vivait encore, mais les deux plus grands poètes du siècle, de Musset et Lamartine, étaient tombés, l’un des bras d’une indigne femme dans le désespoir enivré qui devait le tuer, l’autre dans la vie politique, qu’on pourrait appeler la mort littéraire, où il s’engloutit, la lyre à la main, comme Sapho, qu’il avait chantée, dans la mer !

2281. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Nous aurions le plus singulier des anonymes, un anonyme d’idées et dédoublé de tout, nous n’eussions eu à vous présenter que ce phénomène d’un homme de goût qui, pendant un gros volume in-8º de cinq cents pages, à l’exception du dernier chapitre, —  indiscret comme le post-scriptum de la lettre d’une pauvre femme qui a fait tout ce qu’elle a pu pour bien se tenir, mais qui s’échappe, — ne se serait montré absolument rien de plus qu’un dilettante de littérature et… un homme de goût.

2282. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Quelle est cette ironie fatale, qui se mêle jusqu’à ses tendresses, car il rit de la femme qu’il aime et, grâce amère de la vie !

2283. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Ce très peu grave président, qui aimait l’antithèse, et dont le génie pincé et… pinçant tondait sur l’Histoire des épigrammes comme un avare tondrait de la laine sur un œuf, Montesquieu, lui, au xviiie  siècle, avait fait le Persan pour être plus impertinent contre la France, sachant bien que la France est une femme de goût qui aime l’impertinence quand l’impertinence a de la grâce, — de la grâce, cette folie de nous tous, qui ferait aimer, je crois, les coups de bâton, si on savait gracieusement les donner !

2284. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

C’est celui où Julien se dit en parlant de la femme qu’il aime et en mettant un pistolet chargé dans sa poche : « Je la presserai dans mes bras ce soir, ou je me brûlerai la cervelle. » À chaque péril qui peut le démoraliser, à chaque fatigue qui tombe sur son âme, Vaublanc a mieux que le pistolet de Julien ; il a son mépris qu’il se parle et qu’il se tient toujours chargé sur le cœur. « Tu es un lâche si tu fais cela », dit-il, et il ne le fait pas, le noble homme ; et il continue de vivre dans des conditions d’existence intolérables, traqué, mourant de faim, persécuté de gîte en gîte, mais ne voulant pas émigrer et ne voulant pas que ses ennemis qui le poursuivent pour le jeter à l’échafaud, aient plus d’esprit que lui en le prenant !

2285. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Il en est des talents qui ne sont pas réellement très forts, comme des femmes qui ne furent jamais réellement belles : vieillir les maigrit, les flétrit et les glace.

2286. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

Elle est adressée aux deux femmes dont les salons lui furent le plus familiers.

2287. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Que l’Europe le sache ou l’ignore, qu’elle en soit consciente ou inconsciente, elle est en lui, il est elle, il est partout ; il est dans les penseurs, il est dans les artistes, il est même dans les femmes, qui croient à la substance et plaisantent… panthéistiquement !

2288. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Lui qui, plus tard, s’adonna, comme Salomon vieillissant, à l’amour des femmes, quand il eut dépassé cet âge où les hommes cessent de les aimer, avait traversé une jeunesse si chaste et si pure, que la Légende musulmane a pu dire que les deux anges de Dieu avaient ôté eux-mêmes de sa poitrine, ouverte par leurs mains célestes, la tache noire du péché originel.

2289. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Sur la question à feu, en ce moment, de l’égalité entre les deux sexes, — ce ridicule préjugé physiologique et psychologique des femmes-hommes et des hommes-femmes de ce temps, — l’auteur de l’Être social (page 162) reconnaît que le jour n’est pas venu où le droit des femmes à la virilité triomphera.

2290. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

dont l’amant se fait gladiateur et se trouve en face d’un inceste quand il s’agit d’épouser la femme qu’il aime… Mais cette histoire, qui aurait pu être dramatique et touchante, surtout à l’heure où le christianisme, sortant comme une aurore des Catacombes, commençait de jeter, avec ses premiers rayons, dans les âmes, les troubles d’une vertu et d’une pudeur inconnus à cet effroyable monde romain qui finissait, cette histoire n’est pour Bouilhet qu’un prétexte : son vrai but, c’est de nous décrire le luxe inouï et les derniers excès d’une société dont les vices sont restés l’idéal du crime, et qui tombe, ivre-morte du sang dont elle a nourri ses murènes, sous la table de Lucullus.

2291. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Pendant tout le temps qui nous en sépare, on eût passé pour un cœur bien dur si on avait dit, sans précaution, la vérité sur Gérard de Nerval, et le sentiment, cette niaiserie toujours triomphante dans les choses de l’esprit, se serait révolté, comme une femme à qui l’on dit des indécences.

2292. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Victor Hugo, qui allait être l’Enfant du génie, et M. de Lamartine, qui en était déjà le beau jeune homme, n’avaient pas encore fait entendre, le premier, ces cris sublimes qui ravissaient d’enthousiasme l’âme maternelle de Mme de Staël ; le second, ces soupirs du jeune homme plus puissants que les cris de l’enfant et qui enchantèrent toutes les femmes.

2293. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

La Chimère porte un sein de femme, et la poésie la moins humaine peut racheter le vide de son amphore par la pureté de son contour et les beautés de sa surface.

2294. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Les injustices de la Renommée, cette tête de femme qui est si souvent une tête perdue, les injustices de la Critique, parfois aussi tête perdue que la Renommée, y sont signalées avec un discernement supérieur.

2295. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

Les Grecs observèrent encore qu’il y avait eu partout un caractère poétique de bergers parlant en vers ; chez eux c’était Évandre l’Arcadien ; Évandre ne manqua pas de passer de l’Arcadie dans le Latium, où il donna l’hospitalité à l’Hercule grec, son compatriote, et prit pour femme Carmenta, ainsi nommée de carmina, vers ; elle trouva chez les Latins les lettres, c’est-à-dire, les formes des sons articulés qui sont la matière des vers.

2296. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

En se relevant, il fut surpris d’apercevoir, à l’extrémité de l’appartement, une figure de femme, de grandeur naturelle, avec un enfant dans les bras. […] À quatre heures de l’après-midi, la même vision se reproduisit… À six heures, je distinguai plusieurs figures qui n’avaient aucun rapport avec la première… Le lendemain, la figure de mort disparut ; elle fut remplacée par d’autres figures représentant parfois des amis, le plus souvent des étrangers… Ces visions étaient aussi claires et aussi distinctes dans la solitude qu’en compagnie, le jour que la nuit, dans les rues que dans ma maison ; elles étaient seulement moins fréquentes quand fêtais chez les autres. » C’étaient des hommes et des femmes qui marchaient d’un air affairé, puis des gens à cheval, des chiens, des oiseaux ; il n’y avait rien de particulier dans leurs regards, leurs tailles, leurs habillements ; « seulement ces figures paraissaient un peu plus pâles que d’ordinaire40 ». […] « J’entendais constamment des voix de femmes qui disaient : Est-ce malheureux, ce pauvre garçon !

2297. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

La pauvre femme, toujours en dettes, en procès, en projets, mourra en 1762 : c’était une détraquée, brouillonne, dévote, un peu aventurière, dont la réputation n’aurait pas eu de trop grave accroc, si Jean-Jacques n’avait eu l’idée de confesser ses fautes, avec toutes celles des gens qu’il avait connus. […] La femme d’un fermier général, Mme d’Épinay, qui possédait le château de la Chevrote, mit à la disposition de Jean-Jacques un pavillon de cinq ou six pièces avec un potager et une source vive, qu’elle avait au bout de son parc. […] Rousseau voit Julie blonde, et Claire brune ; qu’on change la couleur des cheveux de ces femmes, toute la conception du roman est brouillée.

2298. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

C’est ainsi que dans les œuvres de certains poètes, des sensations ordinairement joyeuses, une journée de printemps, le déferlement d’une belle mer grise sur une plage sinueuse, le regard charmant d’une femme, se trouvent décrites en termes de mélancolie ; tandis que d’autres, renfermant en elles une particule de tristesse, sont dénoncées et calomniées. […] Ils sont extrêmement répandus dans toutes les catégories de la classe bourgeoise parmi ces femmes, ces jeunes filles et ces jeunes gens. […] En tous ces traits, par l’image nouvelle qu’il donna de la nature, de l’homme, de l’Être, le romantisme fit une révolution dans le rôle que l’on prêtait jusqu’à lui à la sensibilité dans la conduite de la vie et l’exercice de la pensée, lien proclama la supériorité et le triomphe, vainquit par là, renouvela tout le domaine littéraire de la forme au fond, attira à lui tout ce qu’il y avait en France de gens plus émus que bons logiciens, se fit ainsi bienvenir des jeunes gens surtout et des femmes et opéra que nos livres depuis le commencement de ce siècle ressortissent plutôt aux littératures septentrionales qu’aux méridionales.

2299. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Celui de Job s’aggrave ; il tombe malade et languit sur sa litière comme un animal immonde, objet de dégoût même pour sa femme. « Mourez donc !  […] « L’homme né de la femme vit un petit nombre de jours et il est rassasié de peines. […] « L’homme né de la femme vit très peu de temps, et ce petit espace de temps est comblé de beaucoup de misères.

2300. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Pourtant il a dû faire son profit de traités tels que celui de la Génération, de la Nature de d’enfant, de la Stérilité chez la femme. […] Mais si l’on considère la crédulité presque sans mesure de Pline, l’un des plus grands naturalistes de l’antiquité, et la puérilité des récits d’Elien ; si l’on se rappelle Roger Bacon (celui qui eut peut-être, au moyen âge, l’intuition la plus nette de la méthode scientifique), croyant encore que le regard du basilic est mortel, que le loup peut enrouer un homme s’il le voit le premier, que l’ombre de l’hyène empêche les chiens d’aboyer, que l’oie bernache riait des glands d’une espèce de chêne ; quand, en 1680, Pierre Rommel affirme avoir vu à Fribourg un chat qui avait été conçu dans l’estomac d’une femme et avoir connu une autre femme qui avait donné naissance à une oie vivante ; quand, enfin, jusqu’au XVIIIe siècle, on a cru voir dans les fossiles l’effet d’une fécondation des roches par un certaine souffle séminal s’infiltrant sous terre avec les eaux, — il est difficile de ne pas éprouver quelque admiration pour le sens critique dont fait preuve Aristote.

2301. (1899) Arabesques pp. 1-223

Puis il y eut les drames dans lesquels des fantômes maniaques s’épouvantent parce que la fenêtre est ouverte, ouverte, ouverte, parce que sept femmes et douze brebis dorment dans la prairie, parce qu’on a perdu la clef de la tour du Nord ou à cause de tout autre événement d’une importance aussi capitale. […] — La haine de la nature, l’horreur de la femme, le goût maladif de l’exception, la recherche désespérée d’émotions anormales, le mépris de la méthode critique et la foi la plus aveugle dans des légendes généralement malpropres. […] Il cite, avec enthousiasme, Marie-Marguerite des Anges, qui « se nourrissait de rogatons recrachés sur les assiettes et buvait, pour se désaltérer, l’eau des vaisselles », et Odon de Cluny qui « prend les appas de la femme, les retourne, les dépiaute, les rejette tels qu’un lapin vidé sur l’étal ». […] Il a nié la femme et la terre, l’éternelle nature, l’éternelle fécondité des choses et des êtres. […] Il lui restera, il est vrai, la ressource de se châtrer ou d’étrangler sa femme et de jeter ses enfants à l’eau… Et les Bourgeois se lamenteront, disant que la France se dépeuple.

2302. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Il ne se maria jamais : « Un homme libre, avait-il observé, et qui n’a point de femme, s’il a quelque esprit, peut s’élever au-dessus de sa fortune, se mêler dans le monde et aller de pair avec les plus honnêtes gens. […] On lit dans les Mémoires de Trévoux (mars et avril 1701), à propos des Sentiments critiques sur les Caractères de M. de La Bruyère (1701) : « Depuis que les Caractères de M. de La Bruyère ont été donnés « au public, outre les traductions en diverses langues et les dix « éditions qu’on en a faites en douze ans, il a paru plus de trente « volumes à peu près dans ce style : Ouvrage dans le goût des Caractères ; « Théophraste moderne, ou nouveaux Caractères des Mœurs ; « Suite des Caractères de Théophraste ut des Mœurs de ce siècle ; les « différents Caractères des Femmes du siècle ; Caractères tirés de l’Écriture « sainte, et appliqués aux Mœurs du siècle ; Caractères naturels « des hommes, en forme de dialogue ; Portraits sérieux et critiques ; « Caractères des Vertus et des Vices.

2303. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

. — Pour moi, à trente ans de distance, je me rappelle trait pour trait l’aspect du théâtre où l’on me conduisit pour la première fois ; des troisièmes loges, la salle me semblait un puits monstrueux, tout rouge et flamboyant, avec un fourmillement de têtes ; tout en bas, vers la droite, sur un étroit plancher uni, deux hommes et une femme entraient, sortaient, rentraient, faisaient des gestes, et me semblaient des nains remuants ; à mon grand étonnement, un de ces nains se mit à genoux, baisa la main de la dame, puis se cacha derrière un paravent ; l’autre, qui arrivait, sembla fâché et leva les bras. […] Macario a cité l’exemple très significatif d’une jeune femme somnambule à laquelle un homme avait fait violence et qui, éveillée, n’avait plus aucun souvenir, aucune idée de cette tentative.

2304. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

. — Soit une comédienne excellente qui simule très bien la douleur ; devant elle, nous arrivons presque à l’illusion ; un spectateur novice ou passionné y arrive tout à fait ; témoin ce soldat de garde qui, sur un théâtre d’Amérique, voyant jouer Othello, cria tout d’un coup : « Il ne sera pas dit que devant moi un méchant nègre ait tué une femme blanche » ; sur quoi il ajusta l’acteur et d’un coup de fusil lui cassa le bras. — Nous n’allons pas si loin ; mais quand la pièce est très bonne et imite de très près la vie contemporaine, aujourd’hui encore, dans une première représentation, les exclamations supprimées, les rires involontaires, cent vivacités montrent l’émotion du public. […] Il croit une minute, puis il cesse de croire, puis recommence à croire, puis cesse encore de croire ; chacun des actes de foi finit par un démenti, et chacun des élans de sympathie aboutit à un avortement ; cela fait une série de croyances enrayées et d’émotions atténuées : on se dit tour à tour : « Pauvre femme, comme elle est malheureuse ! 

2305. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ; si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la main une Ève tirée de moi-même… Beauté céleste ! […] Le jour était long : ma femme entra dans ma chambre et me pria de l’accompagner aux vêpres de Saint-Roch.

2306. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Un des beaux livres qui ont été écrits ces derniers temps, Marie-Claire, a été écrit par une femme qui, je crois, ne connaît pas un mot de latin. […] J’ai prié deux professeurs d’anglais d’une très grande ville industrielle du nord (mari et femme — lycée de garçons et lycée de jeunes filles) de rechercher dix ans en arrière, individuellement, à quoi avait servi à leurs élèves l’enseignement de cette langue étrangère.

2307. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

La salle du théâtre de Weimar est petite et n’est entourée que d’un balcon et d’une grille ; mais les proportions en sont assez heureuses et le ceintre est dessiné de manière à offrir un contour gracieux aux regards qui parcourent la rangée de femmes bordant comme une guirlande non interrompue le rouge ourlet de la balustrade. […] L’œil n’est heurté ni par ce mélange de jolies figures de femmes et de laides figures d’hommes qu’on remarque ailleurs sur le devant des loges et des amphithéâtres, ni par cette succession de petites boîtes ressemblant tantôt à des tabatières, tantôt à des bonbonnières, qui divisent d’une façon si peu gracieuse les divers groupes de spectateurs.

2308. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Richet hypnotise une femme et lui dit : « Quand vous serez réveillée, vous prendrez ce livre qui est sur la table et vous le remettrez dans ma bibliothèque. » Une fois réveillée, la femme se frotte les yeux, regarde autour d’elle d’un air étonné, met son chapeau pour sortir, puis, avant de sortir, jette un coup d’œil sur la table : elle voit le livre en question, le prend, lit le titre : « Tiens, vous lisez Montaigne.

2309. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Ailleurs il confessera avoir « sangloté comme une femme ». […] Heureux ou malheureux, je suis né d’une femme, Et je ne puis m’enfuir hors de l’humanité.

2310. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

S’il est permis de comparer le sacré au profane, et les mystiques l’ont fait souvent, celui qui croit à la fidélité de la femme aimée n’y croit pas sur un fondement scientifique ; non, sans doute : il croit, et tout est dit. […] C’est l’orgueil, dit-on, c’est la curiosité indiscrète, c’est l’esprit de révolte, c’est la complaisance de l’homme pour la femme.

2311. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il y a un bien grand mot de Spencer, un peu impertinent, mais juste au fond : « Lorsque je verrai une femme, pour défendre son petit, s’élancer, ongles en avant, contre un éléphant, alors je dirai que la femme est aussi courageuse que la poule. » Vous me direz : « Mais vous ajoutez à La Fontaine, qui a peu parlé du dévouement à l’espèce chez les animaux, qui n’a presque pas parlé de leur patience, qui n’a parlé que de leur bonté, de leur solidarité, de leur stoïcisme devant la mort. » Il est vrai, j’en ajoute pour vous montrer ce que La Fontaine a produit, en quelque sorte, ce dont il a été l’initiateur.

2312. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, dont une femme d’esprit disait : « Dieu s’est vengé de lui par avance, en lui donnant sa figure », mais, comme les pages, il porte les queues… Cette fois, c’est celle de Platon, dans la forme extérieure de son livre, en attendant qu’il porte celle de bien d’autres dans le courant de ce même livre, répétition d’idées connues, mais qu’il renouvelle, çà et là, par une hardiesse d’absurdité ineffablement supérieure. […] Il le fut de sa femme Faustine, qui le trompa sans qu’il sût jamais s’il fut trompé.

2313. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

L’amitié de sa sœur, son aînée de sept ans, Mme Jaubert, une des plus aimables et des plus spirituelles femmes de son temps, contribuait pourtant à l’adoucir un peu, à lui donner quelques lumières sur le monde et à le mettre en rapport avec quelques-uns des esprits distingués qui fréquentaient son salon.

2314. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Les vagues émotions religieuses et les rêveries de cœur qu’ils savaient communiquer aux âmes, et qui étaient comme une maladie sociale de ces dernières années, leur conciliaient bien des suffrages de jeunes gens et de femmes que la couleur féodale ou monarchique, isolée du reste, n’aurait pu séduire.

2315. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

À la troisième scène, la reine Marguerite, veuve de Henri VI, est amenée devant la reine Élisabeth, femme d’Édouard IV, qu’entourent ses parents et ses courtisans : et là, pour tous les malheurs de Lancastre, pour son mari, pour son fils égorgés, elle prononce une terrible malédiction contre York et tous ses partisans : « Qu’à défaut de la guerre, votre roi périsse par la débauche, comme le nôtre a péri par le meurtre pour le faire roi !

2316. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Les salons, où règnent les femmes, prennent autorité sur la littérature, à qui ils fournissent un public : ils l’obligent à se clarifier en s’étrécissant peut-être.

2317. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Mais Fontenelle trouva sa vraie voie lorsqu’il composa ses Entretiens sur la pluralité des Mondes (1686), puis lorsque, ayant été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences (1697), il écrivit l’Histoire de l’Académie et les Éloges des Académiciens : il entra alors tout à fait dans son rôle, qui était d’être le maître de philosophie des gens du monde, d’introduire la science dans la conversation des femmes.

2318. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Je vous assure qu’il n’use pas d’autre sortilège pour plaire à beaucoup de femmes et à beaucoup d’hommes.

2319. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Ceux qui virent la seule exposition un peu considérable de ses peintures s’en souviennent : c’était Le Chocolat, La Couturière bleue, La Femme aux chiffons, La Lampe.

2320. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Douleur d’entendre les femmes et les enfants nous dire : « Vous êtes damné !

2321. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Un div persan, plusieurs fois nommé dans l’Avesta 747, Aeschma-daëva, « le div de la concupiscence », adopté par les Juifs sous le nom d’Asmodée 748, devint la cause de tous les troubles hystériques chez les femmes 749.

2322. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Il y avait le « pharisien bancroche » (Nikfi), qui marchait dans les rues en traînant les pieds et les heurtant contre les cailloux ; le « pharisien front-sanglant » (Kisaï), qui allait les yeux fermés pour ne pas voir les femmes, et se choquait le front contre les murs, si bien qu’il l’avait toujours ensanglanté ; le « pharisien pilon » (Medoukia), qui se tenait plié en deux comme le manche d’un pilon ; le « pharisien fort d’épaules » (Schikmi), qui marchait le dos voûté comme s’il portait sur ses épaules le fardeau entier de la Loi ; le « pharisien Qu’y a-t-il à faire ?

2323. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre II. Le Bovarysme comme fait de conscience son moyen : la notion »

Autour de lui, hommes et femmes écoutaient, « devenaient clers et sçavants en peu d’heures, et parloyenl de prou de choses prodigieuses, élégantement et par bonne mémoire : pour la centième partie desquelles sçavoir ne suffirait la vie de l’homme : des Pyramides, du Nil, de Babylone, des Troglodytes, des Himantopodes, des Blemmyes, des Pygmées, des Caníbales, des mons Hyperborées, des Egipanes, de tous les diables, et tout par ouydire. » Or la satire ne vise pas ici seulement le savoir populaire, car autour d’Ouydire et prenant attentivement des notes, Rabelais n’a pas manqué de faire figurer Hérodote et Pline, Marco-Paulo, Strabon, Albert le Grand, tout un lot d’auteurs dont les livres en vogue dispensaient aux écoliers de son temps les notions enregistrées jusque-là par la science humaine.

2324. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

Le livre sera reproduit ainsi comme un objet de lecture réelle sur lequel se seront fixés des yeux humains froids, souriants, émerveillés, hagards, ou à demi clos d’une douleur qui se contient, yeux d’hommes las de vrais spectacles, limpides ou cruels yeux de femme, yeux ternes des oisifs, yeux lumineux d’adolescent qui, se durcissant aux fictions, s’accoutument à la vie.

2325. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Mais c’est ici surtout qu’apparaît dans toute sa misère la superficialité d’un ouvrage qui a la consistance de ces éventails de papier que les femmes prennent, pour l’usage d’un soir, et qu’elles jettent.

2326. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Ils en fourraient partout… comme les femmes des épingles.

2327. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Et, d’ailleurs, la France a le droit d’être tout ce qu’elle veut, comme les femmes qu’on aime et qui savent qu’avec un mot ou un sourire elles peuvent toujours tout effacer !

2328. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Prévost-Paradol y était le critique de l’idée politique ; et, comme la femme dont Dieu a béni le ventre fécond, il y portait le grand ministre et le grand orateur dont il se croyait triplé.

2329. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Nulle théorie, du reste, plus faite que celle-là pour les lâchetés d’un temps comme le nôtre, où tous les genres de législation s’amollissent et où ce fameux mot de femme : « Tout comprendre, c’est tout pardonner », a été pourri par les hommes, qui en ont fait, jusque dans l’ordre littéraire : « Tout comprendre, c’est tout accepter ! 

2330. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

il fallut Janin, le superficiel, Janin, le galoubet du Journal des Débats, le spirituel, mais étourdi Janin, l’homme du « cardinal de la mer » et de cent autres bévues, mais qui, ce jour-là, n’en fit pas une, pour venger — autant que ce flageolet pouvait sonner l’heure de la vengeance — le plus grand honnête homme et le plus grand critique du xviiie  siècle… Oui, cet enfant, aux rondeurs impuissantes, s’arma pour cette querelle de Fréron : Des femmes, des enfants s’arment pour ta querelle !

2331. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Il eut la naissance, la beauté, la santé, le succès, la gloire de bonne heure, une femme qui l’aimait et qu’il n’aimait pas (deux profits : il était adoré et il était tranquille), toutes les bonnes fortunes et la grande : la fortune de l’ambition, des millions, des décorations, une vieillesse illustre, la chapelle ardente de madame Récamier, et enfin un tombeau préparé à l’avance, comme un arc de triomphe, en face de cette mer qu’il avait tant aimée, si jamais il aima quelque chose !

2332. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Mais elle n’en fit pas moins, dans un anthropomorphisme plus hideux que le sien, des déesses de la Liberté avec des femmes qu’elle monta sur des autels, païenne jusque-là !

2333. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Ce Doudan, qui s’appelait Ximénès et qui n’était pas cardinal, — l’aurait-il été que ce n’eût pas été comme Ximénès, mais comme Bembo, — ce Ximénès Doudan sortait de terre, comme une taupe, ou de Douai, cette taupinière, et serait resté un petit professeur perdu quelque part sans les de Broglie, qui le prirent chez eux comme précepteur, et qui tombèrent bientôt sous le charme de cet esprit à qui les bégueules de la politique ne résistaient pas et qui, plus fort que Don Juan qui ne séduisait que les femmes, accomplissait ce tour de force et de souplesse de séduire des doctrinaires… Joubert avait été l’ami de Chateaubriand.

2334. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Chateaubriand avait tout, lui, pour être heureux, Il eut la naissance, la beauté, la santé, le succès, la gloire de bonne heure, une femme qui l’aimait et qu’il n’aimait pas (deux profits ; il était adoré et il était tranquille), toutes les bonnes fortunes et la grande, la fortune de l’ambition, des millions, des décorations, une vieillesse illustre, la chapelle ardente de Mme Récamier, et enfin un tombeau préparé à l’avance comme un arc de triomphe, en face de cette mer qu’il avait tant aimée, si jamais il aima quelque chose !

2335. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Charles de Rémusat a reculé devant un type de femme qui n’avait pas effrayé Pope, ce poète moral, et, plus prude que le chaste Anglais, il nous a donné une Héloïse bas-bleu moderne en langage très moderne, mêlant joliment, et dans une bonne nuance, la métaphysique à l’amour ; — un bas-bleu comme il pouvait s’en trouver un, du reste, dans la société de Charles de Rémusat (de l’Académie française).

2336. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

» comme le marquis de la Critique de l’École des femmes, mais : « Va te décrasser ! 

2337. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

disait un jour une pauvre femme toute en larmes devant une grossière enluminure qui représentait la Passion de Notre-Seigneur.

2338. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

de la production la plus personnelle qui puisse jamais être (l’œuvre d’une femme, et un roman encore !)

2339. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Il y a, si vous vous le rappelez, dans cette gravure, une femme qui rêve et pleure, avec de longues anglaises défrisées, lesquelles semblent pleurer comme elle.

2340. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Et de fait, elle y est (il ne faut nier la beauté nulle part) ; mais qui l’y voit tant cesse, pour son compte, d’être pathétique, et fait douter de la sincérité d’une poésie qui pleure comme on met du fard, et rappelle le mot affecté de cette femme qui disait : « C’était là le bon temps, le temps où j’étais malheureuse !  

2341. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

« Je n’ai que trente-cinq ans et pas un cheveu blanc », disait un homme amoureux à une femme trop aimée. « Vous avez l’air d’en avoir », lui répondit-elle.

2342. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Les moralités délicates disaient qu’il allait tuer comme les tubéreuses tuent les femmes en couche, et il tue en effet de la même manière.

2343. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Alexandre Dumas, le chef de cette École de producteurs, qui imposa un instant à l’Opinion étonnée et qui se donnait, avec une gasconnade presque splendide, pour un volcan d’idées et d’inventions à jet continu, a dû être terriblement humilié en voyant de petits jeunes gens littéraires et jusqu’à des femmes imiter sans effort son genre de génie et continuer cette plaisanterie de la grande production, qui est l’ébahissement des sots.

2344. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

En effet, il a pu le reprendre pendant cette période comme un ouvrier reprend son ouvrage matériel, et, pour l’achever, il n’a pas eu plus besoin de verve qu’il n’en faut à une femme pour continuer un ancien tricot ou quelque vieux morceau de tapisserie… Et d’autant que Le Capitaine Fracasse n’est que cela !

2345. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

On sait qu’il était né dans cette ville où la plus étonnante des institutions avait créé une nature nouvelle ; où l’on était citoyen avant que d’être homme ; où le sexe le plus faible était grand ; où la loi n’avait laissé de besoins que ceux de la nature ; de passions que celle du bien public ; où les femmes n’étaient épouses et mères que pour l’État ; où il y avait des terres et point d’inégalité ; des monnaies et point de richesse ; où le peuple était souverain quoiqu’il y eût deux rois ; où les rois absolus dans les armées, étaient ailleurs soumis à une magistrature terrible ; où un sénat de vieillards servait de contrepoids au peuple et de conseil au prince ; où enfin tous les pouvoirs étaient balancés, et toutes vertus extrêmes.

2346. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

L’allié de Gustave-Adolphe, et celui dont les armées ébranlaient le trône de l’empereur et resserraient l’Espagne, redouta sa mère, sa femme, son frère, et jusqu’au ministre qui le faisait vaincre.

2347. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Pantagruel, dit le comique, transporta au pays conquesté 9 876 543 210 hommes, sans les femmes et petits-enfants 144.

2348. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

La mort de son fils Marc-Antoine l’affola : bien des années auparavant, il avait écrit à sa femme, sur la mort de leur fille, une lettre déchirante.

2349. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Ce fut avec une incroyable passion que la société polie s’appliqua à débrouiller, à perfectionner la langue : tous nos précieux et nos précieuses, marquis, magistrats, prélats, femmes, disputent sur le sens, le mérite, l’orthographe des mots.

2350. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Il voulait le plaisir sous toutes ses formes, mais particulièrement l’action grandiose, la domination sur les femmes et sur les hommes.

2351. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

.) : « Le livre sera reproduit ainsi comme un objet de lecture réelle sur lequel se seront fixés des yeux humains froids, souriants, émerveillés, hagards, ou à demi clos d’une douleur qui se contient, yeux d’hommes, las de vrais spectacles, limpides ou cruels yeux de femme, yeux ternes des oisifs, yeux lumineux d’adolescent qui, se durcissant aux fictions, s’accoutument à la vie.

2352. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

La présence des femmes de la cour qui, du haut des loges, assistaient au banquet, la fumée des vins, les lumières, les glaces, le spectacle que les convives s’offraient à eux-mêmes, les périls de la monarchie, l’attente de l’imprévu, tout se réunissait pour égarer la raison.

2353. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Michelet vante ce mot qui vante Gœthe, et qui n’est qu’une flatterie, sous forme laconique et brusque, de l’ennemi de madame de Staël, ce jour-là tout aussi femme qu’elle !

2354. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Demandez-vous ce qu’est Charlotte Corday elle-même, la femme la plus héroïque d’un siècle incrédule, en comparaison de la moindre martyre chrétienne qui va à l’échafaud et à la mort, une croix à la main !

2355. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

C’était faux, dérisoire et petit comme la haine d’une femme, un pareil mot !

2356. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Quant aux publicistes européens, eux, ils ressemblent un peu trop à ces femmes qui ne haïssent pas l’insolence dans les très jeunes gens.

2357. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

On lui savait gré, de part et d’autre, de tout ce qu’il faisait et de tout ce qu’il ne faisait pas… Marié à une femme qu’il aimait, indépendant par la fortune quand son talent ne lui aurait pas constitué une indépendance, A. de Tocqueville convient de son bonheur dans sa correspondance.

2358. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

Lord Byron, naïf et menteur comme les poètes, ces femmes redoublées, et se vantant de vices qu’il n’avait pas, n’est pas plus compris comme homme que comme poète, et ce qu’il a de plus exquis et de plus rare est resté sous le boisseau de l’admiration à boisseau.

2359. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

C’est moins long que la beauté d’une femme !

2360. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Les Sciences vieillissent : bonnes femmes qui radotent en nous parlant de leur éternelle jeunesse.

2361. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Il s’est couché sur les Prophètes morts, comme Samuel sur la femme qu’il rappela à la vie, et ces grands morts ressuscitèrent dans son génie.

2362. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

En ces Idylles qui cachent des élégies, mais des élégies qui pleurent du sang, comme Le Jour des Morts, Les Femmes violées, Les Allemands, Le Jeune Prussien (je ne puis pas tout citer) ; dans ces Idylles où se rencontrent quelques notes simplement touchantes et tendres, ce qui vibre avec le plus de profondeur, c’est la haine, — la haine du Prussien, — et même encore plus (du moins dans ma sensation, à moi !)

2363. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Mais elle n’en est pas moins la Poésie ; elle n’en est pas moins la forme irrésistible ; elle n’en est pas moins, comme ces femmes belles qui le sont encore dans la passion, le vice et le crime, toute-puissante toujours !

2364. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

En vain, les femmes, ces flatteuses nées de tous les poètes, ont-elles appelé Alfred de Vigny le printemps éternel en voyant ses cheveux si longtemps d’un blond invincible, le poète d’Éloa n’a pas plus impunément vieilli que nous tous.

2365. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Écoutez cette plainte fatiguée : « Toutes les personnes, écrit Gogol à un de ses amis, toutes les personnes qui lisent, en Russie, sont persuadées que l’emploi que je fais de ma vie est de me moquer de tout homme que je regarde et d’en faire la caricature… » Bientôt cette société qu’il avait blessée par cette suite de caricatures qui forment les divers Chants de son poème des Ames mortes, les fonctionnaires de cette Chine de fonctionnaires, dont il avait dit les bassesses les petitesses, le néant, l’aristocratie puérile, les femmes, les prêtres, tout se souleva contre lui.

2366. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Cette femme, une des plus belles de son siècle, aima les sciences, non par ostentation, mais par goût.

2367. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Que, dans un district de l’Union, dans un des plus opulents et des plus endurcis par l’orgueil du bien-être et de la domination, une humble et pieuse femme ait élevé la voix contre l’usage impie et tout-puissant de l’esclavage domestique ; qu’elle ait attaqué du même coup la loi, le préjugé, l’avarice, la volupté, toutes les passions humaines coalisées sous le sceau de la coutume, du bon sens et de la fierté même d’un peuple libre : eh bien, cette faible voix, qu’anime un saint enthousiasme, a partout retenti ; des millions d’échos la répètent dans le monde américain et la renvoient au-delà des mers ; une ardeur nouvelle d’humanité a enflammé les prêches des temples et les congrégations de fidèles.

2368. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Une Muse qui n’a jamais quitté la Province, est une femme qui dans son extérieur conserve nécessairement un vernis provincial. […] Seulement, en femme irritée, Elle s’obstine à se punir, D’être par un ingrat quittée, Pour n’avoir pu le prévenir. […] & comme défectueux le dénouement du Tartuffe, celui des Femmes Sçavantes, & tant d’autres. […] Jusqu’alors aucune femme n’avait fourni un sujet d’Epopée. […] On a vu les femmes détourner la tête au cinquieme acte & proscrire le Drame entier.

2369. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Stendhal croit voir cette raison-là chez les Américains, et sa douleur est profonde à songer que Dieu a condamné des hommes et des femmes à naître et à vivre à Philadelphie. […] Voyez cette rêverie devant un portrait : « Quelque chose de pur, de religieux, d’antivulgaire… On dit qu’elle a été longtemps malheureuse… On rêve d’être présenté à cette femme singulière dans quelque château gothique et solitaire, dominant une belle vallée et entourée d’un torrent, comme Trezzo… On se croit presque l’ami intime d’une femme dont on regarde le portrait en miniature. […] La crainte de se compromettre fait que le Français de trente ans passe ses soirées à lire auprès de sa femme. […] Une femme mariée écrit que Julien a été autrefois son amant. […] Que les femmes belles et intelligentes tiennent une place immense dans les sociétés monarchiques.

2370. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Les idées passent dans l’air, les femmes dans les salons, les lièvres dans la forêt ; propriété de tous et de personne, jusqu’à ce que quelqu’un les prenne pour toujours. […] Un seul caractère s’y dessine à peu près, celui de l’auteur lui-même ; Andrea Sperelli, Tullio Hermil, et les autres « héros », c’est toujours D’Annunzio, un D’Annunzio grandi et déformé par une vanité sans bornes ; les autres personnages, et surtout les femmes, ne sont plus que des ombres, ou des esclaves torturés par leur vainqueur. […] Le rideau levé, comment oublier que la femme de Claude, c’est la Duse ; que le Tribun, c’est Guitry ; que le duc de Reichstadt, c’est Sarah Bernhardt ?

2371. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Pour ceux qui l’ont un peu oublié, je rappellerai que cette reine Nantechild était une des femmes de Dagobert Ier, et sa statue se voit à Saint-Denis sur le tombeau de ce roi mort en 638 ; cette statue n’est pas (bien entendu) de l’époque mérovingienne, mais paraît être de la première moitié du XIIIe siècle. […] Magnin accorde à ces essais de la religieuse de Gandersheim plus d’importance qu’ils n’en eurent réellement dans l’histoire du théâtre : ces six légendes, que la docte femme mit de son mieux en beau latin de Térence, n’étaient probablement dans la pensée du pieux auteur qu’une imitation toute littéraire, une étude classique sans aucune idée de représentation.

2372. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

XV Pendant qu’il accomplissait ma commission, j’entrai dans une boutique de fruitier obscure et presque souterraine ; il n’y avait là que deux vieilles femmes parfaitement tranquilles, accoudées sur leur escabeau, autour d’une petite table, et qui mangeaient leur morceau de pain et de fromage, en s’entretenant de la révolution que tout le quartier était allé acclamer sur la place de la Bastille. […] Je payai mon écot, je remerciai les deux bonnes femmes, et je montai à côté du cocher.

2373. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

C’est le soir ; ils rentrent dans la ville avec leurs femmes et leurs troupeaux,     Suants, échevelés, soufflant leur rude haleine     Avec leur bouche épaisse et rouge, et pleins de faim Le tombeau de Kaïn est au sommet de la plus haute tour. […] Vieillards, bardes, guerriers, enfants, femmes en larmes, L’innombrable tribu partit, ceignant ses flancs, Avec tentes et chars et les troupeaux beuglants ; Au passage entaillant le granit de ses armes, Rougissant les déserts de mille pieds sanglants.

2374. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Les Francs, — les Barbares d’outre-Loire, comme on disait il y a huit cents ans à Toulouse, — aidés d’ailleurs par quelques barbares d’outre-Rhin, envahirent et ravagèrent le pays d’oc, massacrèrent la fleur de ses fils, égorgèrent ou brûlèrent ses femmes, lui imposèrent leur parler et leurs lois, bref lui firent connaître toutes sortes de choses que nous avons pu apprécier d’assez près il y a quelque temps ; une précoce et puissante civilisation fut ainsi anéantie jusque dans son épanouissement suprême : sa langue, cette langue d’oc si miraculeusement belle que ses purs servants n’ont presque jamais osé la compromettre en vulgaire prose. […] (On ne peut s’empêcher de remarquer combien les conversations des femmes du peuple, dans notre Provence, même quand elles parlent français, trahissent plus d’idées, d’associations d’idées, que celles de nos campagnes et de nos villes du nord de la Loire.)

2375. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Ils se laissent poser des candidats et ils écoutent jusqu’aux femmes des candidats. […] Je n’ai rien, Dieu merci, d’un cher maître… seulement je suis une femme !

2376. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Les livres de Mme de Staël, virils par l’ambition des sujets et par les mots, ne sont pas toujours d’une femme par la grâce de l’imagination, le naturel, la finesse, le bonheur des choses trouvées. […] Bref, Colomba vit, c’est un type, et comme le dit Balzac, dans une boutade de vanité, de ses propres personnages, « c’est un nouvel être ajouté à l’état civil. » La beauté poétique, par laquelle toutes les autres beautés de l’art ont leur lustre, donne un rang à part aux romans d’une femme célèbre, à qui, du consentement de tous, parmi les écrivains de ce temps, appartient la première place, Georges Sand.

2377. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Le temps qu’ils passèrent dans cette tour fut un temps de joie parfaite ; mais la femme du nain était parmi les suivantes de la reine, et, au bout de quelque temps, elle découvrit que la damoiselle d’Irlande n’était autre que le chevalier Tristan. […] Les Bretons ne virent jamais femme d’une telle beauté ; ils s’émerveillent dans la cité, et se demandent d’où elle vient et qui elle est.

2378. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

etc. » XXI Quand l’Europe, d’abord si passionnée sous l’Assemblée Constituante pour notre philosophie, notre littérature, notre langue, notre révolution, vit la France, saisie tout à coup comme d’une démence d’Oreste, immoler son roi innocent, sa reine étrangère, ses orateurs, ses philosophes, ses poètes, ses femmes, ses enfants, ses vieillards, et jusqu’à ces jeunes vierges traînées en groupe à l’échafaud, comme pour composer à la mort des bouquets de cadavres, l’Europe détourna la tête, elle retira son intérêt à une cause si belle mais si honteusement profanée ; elle crut à une démence de la nation ; elle la prit en pitié, puis en terreur, puis en horreur. […] Les plus fières et les plus touchantes de ces lamentations de l’échafaud sont d’André Chénier, cet Orphée républicain du Bosphore déchiré pour sa modération par les femmes thraces de la Terreur.

2379. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Il n’y a point de discours qui puisse représenter le trouble et l’orage où se voit une jeune femme qui ne vient que de sortir de la maison de son père, qui ne sait point les affaires, et qui, étant plongée dans l’affliction, doit prendre de nouveaux soins, dont la faiblesse de son âge, et celle de son sexe, sont peu capables. […] Au point du jour l’oiseau par son chant matinal Du champêtre labeur donnoit-il le signal, Soudain retentissoit la cloche vigilante : Dans le temple accouroit la foule impatiente ; Femmes, enfants, venoient au pied du saint autel Pour la moisson naissante implorer l’Éternel.

2380. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Dans les premières, le mari n’a qu’une femme quoique, juridiquement, il puisse en avoir plusieurs ; dans les secondes, il lui est légalement interdit d’être polygame. […] Dès lors, chaque homme cherche naturellement à se procurer une femme et une seule, parce que, dans cet état d’isolement, il lui est difficile d’en avoir plusieurs.

2381. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

C’était Charlemagne, le mari de neuf femmes (les a-t-il épousées en même temps ?) […] Nous savons parfaitement la différence qu’il y a entre cet Italien de race, fin et fort, et d’une si naturelle aristocratie, et le Franc-Comtois, digne d’être Auvergnat, le robuste malappris qui méprise également l’art et les femmes.

2382. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

Ses volumes, je l’ai remarqué ailleurs, faisaient partie des corbeilles de noces, et j’ai vu de jeunes maris élégants le donner à lire à leurs femmes, dès le premier mois, pour leur former l’esprit à la poésie.

2383. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

» ils répondaient : « Nous n’aimons point, nous obéissons. » « Et quand on leur montrait les autels du Dieu qui a créé l’homme et du Christ qui l’a sauvé, ils s’écriaient : « Ce sont là les dieux de la patrie ; nos dieux à nous sont les dieux de ses maîtres, la Fidélité et l’Honneur. » « Je vous le dis en vérité, depuis la séduction de la première femme par le serpent, il n’y a point eu de séduction plus effrayante que celle-là.

2384. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

En somme, Jean de La Fontaine, maître des eaux et forêts à Château-Thierry, devait passer pour un très-agréable poëte de province, quand un oncle de sa femme, le conseiller Jannart, s’avisa de le présenter au surintendant Fouquet, vers 1654.

2385. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Saint François de Sales ne se hasardait jamais à dire d’une femme qu’elle était belle, il se contentait de dire qu’elle était spécieuse : mot charmant et prudent qui se pourrait détourner sans effort pour qualifier le genre de beauté propre à cette poésie séduisante.

2386. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Quand sir Walter Scott en viendra à la campagne d’Italie et à la correspondance de Bonaparte avec Joséphine, il comparera le style étincelant de ces lettres au langage d’un berger arcadien, et il ajoutera ces singulières paroles qu’on croirait entendre sortir des lèvres froncées d’une milady autour d’une table à thé : « Nous ne pouvons nous dispenser de dire que dans certains passages, qu’assurément nous ne citerons pas, cette correspondance offre un ton d’indélicatesse (indelicacy) que, malgré l’intimité du lien conjugal, un mari anglais n’emploierait pas, et qu’une femme anglaise ne regarderait pas comme l’expression convenable de l’affection conjugale. » Risum teneatis… Maintenat que nous avons un échantillon du XVIIIe selon sir Walter Scott, prenons une idée du tableau qu’il trace de la révolution francaise : « La définition du tiers état par Sieyes fit fortune, au point que les notables demandèrent que les députés du tiers fussent égaux en nombre aux députés de la  noblesse et du clergé réunis, et formassent ainsi la moitié numérique des délégués aux États généraux. » Mais on sait que l’Assemblée des notables se prononça contre le doublement du tiers, et que le bureau présidé par Monsieur fut le seul qui vota pour cette mesure.

2387. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

Après avoir examiné les divers principes de l’émulation parmi les hommes, je crois utile de considérer quelle influence les femmes peuvent avoir sur les lumières.

2388. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

J’appelle superflu, femmes mondaines, ce que vous dépensez, disons mieux, ce que vous prodiguez en mille ajustements frivoles, qui entretiennent votre luxe, et qui seront peut-être un jour le sujet de votre réprobation : retranchez une partie de ces vanités, et vous aurez du superflu.

2389. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Le roi de Suède, Gustave III, instruit dans la lecture de Bétisaire, enragé de tolérance, de haine anti-jésuitique, sentimental, enthousiaste, illuminé, despote avec cela, et voltairien de fait avec des exaltations à la Rousseau, avait pour correspondantes les comtesses d’Egmont, de Brionne, de La Mark, de Boufflers, tout un groupe de femmes intelligentes et franches.

2390. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Parce qu’il nous parle de l’exil d’une femme et surtout parce qu’il a été composé sur une ruine, une pierre mutilée où se déchiffre une moitié d’inscription (montibv… carrideo… sàbinvla v. s. l. m.

2391. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Si le choix m’en avait été laissé, j’aurais choisi d’abord d’être un grand saint, puis une femme très belle, puis un grand conquérant ou un grand politique, enfin un écrivain ou un artiste de génie.

2392. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Quand Marivaux nous parle d’une femme qui se fait à elle-même des « reproches honoraires dont sa faiblesse s’augmente », ou de gens « qui ont l’haleine courte en demandant des grâces aux puissants du monde, parce qu’ils ont le cœur bien placé », ou d’un « maudit visage qui vient chercher noise à la bonne opinion qu’on a du sien », sont-ce des problèmes à résoudre ou des énigmes à deviner ?

2393. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Pas de riches, pas de docteurs, pas de prêtres ; des femmes, des hommes du peuple, des humbles, des petits 363.

2394. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Premièrement, il étoit ami de Kœnig : leur liaison s’étoit formée du temps de madame du Châtelet, cette femme extraordinaire* & si supérieure à son sexe.

2395. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Un grand seigneur, après l’avoir entretenue quelque temps, ayant rompu avec elle, & lui ayant envoyé une femme assez considérable, avec prière d’oublier son cher comte, elle confia son embarras à notre philosophe.

2396. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

A la vérité, ce n’est pas là l’homme du temps d’Homère, de même que la Phèdre de Racine n’est pas la femme du temps d’Homère ; mais c’est l’humanité telle qu’elle s’est développée avec le temps, telle qu’elle existait déjà au temps où fut écrit le mystérieux, le sceptique, le mélancolique écrit de l’Ecclésiaste.

2397. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Ils emmènent avec eux leurs femmes et leurs enfants.

2398. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Les lettres étaient en crédit, car le faux savoir même était un moyen de fortune ; Les Femmes savantes en sont la preuve.

2399. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Nous sommes semblables à cette femme désolée qui poussait de grands cris, et qui ne pouvait se consoler parce que ses enfants n’étaient plus.

2400. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Dans l’Esprit des Lois, en effet, l’éclectique Montesquieu acceptait aussi, sans le vanner, tout le pêle-mêle de l’histoire, mais c’était à la condition téméraire de donner la raison des choses et la loi des contradictions, tandis que son pâle imitateur, son faible descendant par les femmes, n’avait pas, lui, le mouvement d’idées, fussent-elles fausses, qui servaient à Montesquieu pour tout justifier.

2401. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

Pourquoi aiment-ils ce patito, éternellement épris de femmes qui se moquaient de lui, si ce n’est parce qu’ils s’associent aux premières mélancolies de l’impuissance, et que cette mélancolie, qui devrait être atroce à qui n’a pas en soi la ressource d’une âme, est encore chez lui tempérée ?

2402. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Guizot a bien indiqué le mariage probablement troublé de Shakespeare, son éloignement et son abandon de sa femme, le silence qu’il a gardé sur elle, le legs presque injurieux qu’il lui fait, en interligne, dans son testament, comme s’il se la rappelait tout à coup comme on se rappelle une chose oubliée ; mais il ne va pas plus loin, il ne presse pas plus fort ce point douloureux, saignant, misérablement humain et toujours le même dans tous ces grands hommes, petits par là, qu’ils s’appellent Byron, Molière ou même Shakespeare !

2403. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

Ernest Hello devrait toucher ; prétintaille de rhétorique plaquée au front du livre le plus contraire à la rhétorique, c’est-à-dire à toute convention dans les idées et dans le style… Le titre d’un livre doit engager à l’ouvrir, — comme le regard d’une femme inconnue doit donner l’envie de la connaître et de lire dans le cœur qui a ce regard… Tel n’est point le titre que M. 

2404. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Barbanchu qui me dise : « L’imagination et le tempérament chez  les femmes sont les deux plus grandes raisons de leur pouvoir (page 245) », c’est absolument pour moi la même chose.

2405. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

un moi éblouissant à l’aide duquel il a séduit et régné comme les femmes règnent et séduisent ; ce coup de parti, frappé sans passion avec les mains pures et impartiales de l’histoire, avait de quoi tenter un esprit courageux et ferme, et M. 

2406. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Pour la première fois, ces barons, qui avaient inventé le mot méprisant, en parlant d’un État ou d’une terre : « tomber en quenouille », respectèrent celle-ci comme une masse d’armes, et ployèrent sous ce gouvernement d’une femme qui était mère du Roi et qui avait le sentiment de la Royauté de son fils.

2407. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Zola, ou les Mémoires d’une jeune femme, par une autre, de talent déjà vieille, et qui s’appelle M. 

2408. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

… mais la Correspondance est là… une malingre chose humaine, apte aux tendresses du cœur et enfermant sa vie entre deux ou trois amitiés d’hommes et de femmes, qui le consolèrent toujours de tout dans les afflictions de sa gloire.

2409. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Écoutez cette plainte fatiguée : « Toutes les personnes, — écrit Gogol à un de ses amis, — toutes les personnes qui lisent, en Russie, sont persuadées que l’emploi que je fais de ma vie est de me moquer de tout homme que je regarde et d’en faire la caricature… » Bientôt, cette société qu’il avait blessée par cette suite de caricatures qui forment les divers chants de son poème des Âmes mortes, les fonctionnaires de cette Chine de fonctionnaires dont il avait dit les bassesses, les petitesses, le néant, l’aristocratie puérile, les femmes, les prêtres, tout se souleva contre lui.

2410. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Je l’ai dit plus haut : à ce triste moment du siècle, Brucker, cet esprit ardent, ce Don Juan intellectuel, qui avait cherché dans toutes les idées de son temps, comme l’autre Don Juan dans toutes les femmes du sien, un infini qui n’y était pas davantage, avait tué raide l’auteur en lui.

2411. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ce que nous aurions voulu, c’est le chamfortiste sur les femmes, sur l’amour, sur la vie réelle, sur le monde, le moraliste plutôt que le métaphysicien, le Français plutôt que l’Allemand, et surtout l’Allemand livré à ses arabesques métaphysiques, aussi vaines que celles du bâton d’un fou dans les airs !

2412. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

» disait une femme qui, les pieds dans la gloire, en foulait tristement la misère.

2413. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Il voit des sauts dans la nature, comme une vieille femme qui verrait des trous dans ses bas et ne saurait comment s’y prendre pour les remmailler. « Tout n’est pas progrès — dit-il — dans la nature et dans l’histoire. » Qu’il s’en souvienne pour une autre fois !

2414. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Les artistes, les rêveurs, les femmes, le retrouveraient et l’embaumeraient dans une gloire affectueuse et discrète, car, le croira-t-on ?

2415. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Les autres personnages humains, et non abstraits, comme les quelques femmes, par exemple, pour lesquelles le bon Merlin est infidèle à Viviane, Isoline, Marina, Dolorès, etc., sont épisodiques et de passage, pures enluminures extérieures, sans vie intime et même distincte.

2416. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Je sais bien que ce genre d’esprit a trouvé des critiques ; mais sans l’excuser entièrement, on peut dire que ce caractère de beautés convenait à Fontenelle, comme il y a des parures qui embellissent certaines femmes, et qui siéraient mal à d’autres.

2417. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Ils gouvernent par de sages lois leurs villes ornées de belles femmes.

2418. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Qu’est-ce que fait une belle femme, écrit Diderot à Falconet, laquelle va chez La Tour multiplier ses charmes sur la toile, ou dans ton atelier les éterniser en bronze ou en marbre ? […] » La beauté est la qualité essentielle de la femme, sa principale raison d’être, puisque c’est à la condition surtout d’être belle qu’elle peut accomplir la fin de sa nature. […] Pour moi, si j’étais femme et si j’étais jolie, le plus sensible hommage qu’un riche adorateur pût imaginer pour me plaire serait de faire exécuter mon portrait par Carolus Duran, et puis de le donner au Musée du Louvre. […] Non certes, à moins qu’on ne pense qu’une mouche a de la grâce sur la joue d’un colosse, ou qu’une jolie femme au sommet de la tour Eiffel ajoute quelque chose à l’effet du monument. […] Une vieille femme portait dans sa main droite une écuelle pleine de feu, et dans sa gauche une fiole pleine d’eau. — Que veux-tu faire de cela ?

2419. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Un menuisier cloue du bois, un paysan fauche de l’herbe et c’est l’annonce de la Mort, l’implacable intruse, Hjalmar, le vieux roi sensuel poussé par sa femme, s’introduit chez la princesse Maleine. […] Le Magnolier est l’histoire de deux jeunes gens, Balthazar et Gilbert, insatisfaits de l’amour incomplet que nous donne la femme. […] Quelle femme avait l’âme aussi profonde ? […] Ils peignent le nu, évoquent la chair avec ardeur, et non pas le nu masculin à la manière des Grecs qui préféraient leurs éphèbes, mais le corps de la femme, les florissantes carnations. […] L’artiste changera même souvent d’idéal, il désirera telle femme après telle autre, il chantera soit l’Amour, soit la Vie.

2420. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Son père, chirurgien estimé, sorti de l’Agenois, était venu prendre femme dans le Boulonnais et s’y établir. […] Il portait en tête ce court Avertissement : — « Ce volume est le complément naturel de tous ceux que nous avons précédemment publiés : on y trouvera tour à tour des portraits de femmes, d’historiens ou de poëtes, et il contient de plus quelques études de l’antiquité (5 mars 1846). » 97. […] Il l’invita à dîner aux Tuileries : « Je veux vous présenter à ma femme, lui dit-il, elle a envie de vous connaître. » Daunou n’osa refuser. […] Impatienté des objections de Daunou, il le fit taire en lui disant : « Vous, Daunou, je ne vous aime pas ; » et il se reprit, en disant : « Au reste, je n’aime personne… excepté ma femme et ma famille. » — « Et moi, répliqua Daunou, j’aime la république. » (Voir, sur l’opposition de Daunou au Consul dans les années du Tribunat, le Journal et Souvenirs de Stanislas Girardin, t. 

2421. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Index général des noms cités dans les neuf volumes »

Tahet (La femme), VIII, 269, 270. […] Taketem (La femme), VIII, 269. […] Tanetem (La femme), VIII, 269. […] Theos (La femme), VIII, 270.

2422. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Les sauvages vont chercher dans les forêts les lianes du venin (juvias), après quoi ils font fête et s’enivrent avec de grandes quantités de boissons fermentées que les femmes préparent en leur absence. […] Vers le milieu du siècle dernier, La Condamine racontait que la cuisson du poison était confiée à une vieille femme : si cette femme mourait, le curare était jugé de bonne qualité ; si elle ne mourait pas, on la battait de verges. […] Quand une femme est surprise par une douce émotion, les paroles qui ont pu la faire naître ont traversé l’esprit comme un éclair, sans s’y arrêter ; le cœur a été atteint immédiatement et avant tout raisonnement et toute réflexion. […] Ce qui distingue le cadavre du corps vivant, c’est ce principe de résistance qui soutient ou qui abandonne la matière organisée, et pour donner une forme plus saisissante à son idée, Cuvier nous représente le corps d’une femme dans l’éclat de la jeunesse et de la santé subitement atteinte par la mort. […] Quand Cuvier nous dépeint la vie s’épanouissant dans le corps d’une jeune femme, il a tort de croire avec les vitalistes que les forces ou les propriétés physiques et chimiques sont alors domptées ou maintenues par la force vitale.

2423. (1891) Esquisses contemporaines

Écoutez plutôt ce fragment d’une plainte qu’il faudrait lire tout entière pour en apprécier la détresse : « Sous le charme d’autres jeunes femmes dont le souvenir est mort dans mon cœur, j’ai aimé d’autres pays, d’autres sites, d’autres lieux, et tout est passé ! […] Des femmes la composent qui passent la saison à Londres, prennent les eaux en Allemagne, hivernent en Italie, se retrouvent à Paris avec le printemps, parlent quatre langues, connaissent et apprécient plusieurs sortes d’arts et de littératures. […] Les femmes et les hommes dont il nous entretient sont calqués sur un modèle identique. […] que n’est-il une eau lustrale, un bain puissant, Ô femme ! […] Mais elle devient coupable et le torture comme un remords du jour où le cri de détresse de la femme trompée lui dévoile une vie intérieure qu’il ne soupçonnait pas.

2424. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

C’est la fin d’une autre jeune femme qui fait l’objet du second récit. […] La pauvre femme vient de passer. […] Le premier homme qui, ayant eu un enfant d’une femme, est parti en chasse ou a cultivé un coin de terre, pour nourrir cet enfant et cette femme, a, du même geste, fondé la famille, la propriété et la classe. […] Son existence, celle de sa femme, celle de ses enfants, ne sont pas à la merci des brutalités du plus fort. […] Sa femme portait des bas de laine tricotés de ses mains et piochait la terre à côté de lui.

2425. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Mais le public, les femmes surtout, lisaient, étaient émues, pleuraient. « Oh ! […] Je regrette aussi que des changements importants aient été faits à certaines pièces, à la Femme adultère, dans l’édition de 1829.

2426. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Et qu’est-ce qui fait la famille sinon le sentiment d’obéissance par lequel une femme et des enfants agissent sous la direction d’un père et d’un mari ? […] Si le sentiment d’obéissance n’est que de la crainte4, vous rencontrerez comme dans la plupart des États orientaux la brutalité du despotisme, la prodigalité des supplices, l’exploitation du sujet, la servilité des mœurs, l’incertitude de la propriété, l’appauvrissement de la production, l’esclavage de la femme et les habitudes du harem.

2427. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Le seul bruit sensible, hors des murailles de Jérusalem, était la complainte monotone des femmes turques qui pleuraient leurs morts. […] Cette petite colonne d’hommes, de femmes et de prêtres affligés psalmodiait sourdement en marchant quelques-uns des versets sacrés de leur liturgie des morts.

2428. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Déjà, à certaines places, il est vrai, le rythme se montrait seul maître de lui-même, avec l’accompagnement d’une mesure, non plus traditionnelle, mais logique ; encore peu divers, il était franc, ingénu et de primesaut : « Vous, si claire et si blonde et si femme, Vous tout le rêve des nuits printanières, Vous gracieuse comme une flamme Et svelte et frêle de corps et d’âme, Gaie et légère comme les bannières ; Et ton rire envolé comme une gamme En écho, par les clairières — ». […] Elle est bien une mélodie, cette musique que nous admirons dans l’Après-midi d’un Faune, mais les littérateurs dont je viens de parler l’entendent sans doute autrement ; car à ce mot ils paraissent attribuer la signification que lui donnent les femmes, d’une phrase qui émeut et chatouille les sens, ou celle d’une vague improvisation tzigane ; au moins leur mode de composition est-il d’accord avec une définition semblable.

2429. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Les femmes y étaient adorées ; les filles y prodiguaient leurs faveurs. […] Il aime les femmes à la fureur ; d’ailleurs, un bon homme.

2430. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

C’est que, prise dans son ensemble, la France est toujours la reine des nations ; c’est que, nulle part, les succès ne font autant de bruit ; c’est qu’une jeunesse ardente et instruite fermente suries bancs de ses universités ; c’est enfin qu’au milieu même de ce monde si prosaïque et si superficiel, se trouvent peut-être cinq cents personnes, femmes et hommes, dont l’âme est aussi poétique et aussi rêveuse que dans les montagnes de l’Écosse ou sur les bords de l’Arno, et qui ne possèdent pas moins cette promptitude de conception, ce jugement sain, cette délicatesse de tact que rien n’égale et ne remplace chez les autres peuples. […] Mais, nous dira-t-on, Phèdre, Iphigénie, Œdipe, etc. etc., n’étaient que des imitations des anciens, habilement appropriées à notre système et à nos mœurs dramatiques, et vous voulez imposer au public la représentation de traductions fidèles de Shakespeare. — Sans doute ; et en voici les raisons : la disposition des cirques antiques, l’intervention du chœur, les grandes robes et les masques des acteurs, les rôles de femmes joués par des hommes, enfin l’extrême simplicité de l’action et l’ordre tout païen des idées et des sentiments, eussent formé de trop choquantes disparates avec nos habitudes sociales et notre civilisation chrétienne, pour que la tragédie grecque pût être posée toute droite sur notre théâtre, comme une statue qui change de piédestal.

2431. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

oui, je le dirai hardiment : là où le cœur est bon, la douleur est saine. » Un jour, s’il vient à parler trop gravement à Mme Pierson de son expérience prématurée, elle l’interrompt, et, comme ils étaient au sommet d’une petite colline qui descend dans la vallée, cette femme aimable l’entraîne ; ils se mettent à courir jusqu’au bas de la pente, sans se quitter le bras : « Voyez, dit-elle alors, j’étais fatiguée tout à l’heure, maintenant je ne le suis plus.

2432. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Au commencement du mois de mai 1737, un jeune homme et une jeune femme arrivent à Vevey, dans le canton de Vaud, et là, au bord du beau lac, interrompant leur voyage, ils font choix d’une habitation élégante et rustique ; ils continuent, durant des années, d’y vivre dans l’amour fidèle, dans l’admiration de la nature et l’adoration du créateur.

2433. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

C’était aussi le temps où ces jouets de l’âme, Tes romans, s’effeuillaient sur des genoux de femme, Et laissaient à leurs sens, ivres du titre seul, L’indélébile odeur de la fleur du Tilleul !

2434. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Aux anciens, à quelques modernes, comme Racan ou Corneille, Malherbe ou Voiture ; mais, aussi, et d’une façon particulièrement significative, à quelques auteurs nouveaux, de mérite encore contesté ou obscur, et dont surtout on ne s’avisait pas encore qu’ils fussent si différents des autres : un comédien poète qui venait de la province, un jeune tragique encore à ses débuts, un poète négligé qui, n’étant plus jeune, n’avait pas fait grand’chose encore : l’auteur de l’École des femmes, l’auteur d’Alexandre, et l’auteur de Joconde.

2435. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Avocat général à la Cour des comptes en 1585, il était à la fois attaché au roi Henri III et aux Guises, ennemi de la sédition et de la guerre civile : la Ligue emprisonna sa femme, et il ne put rentrer à Paris qu’avec Henri IV.

2436. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Tout le monde s’y est mis : avocats, professeurs, députés, comédiens, femmes.

2437. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Est-ce de l’inconduite, est-ce uniquement de la coquetterie de sa femme que souffrait l’auteur de Sganarelle et du Misanthrope ? 

2438. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

. — Contes pour les femmes (1881). — Contes féeriques (1889). — Mes souvenirs (1889). — Contes héroïques (1884). — Dames et demoiselles et Fables choisies, mises en prose (1886). — Le Forgeron, scènes héroïques (1887). — Madame Robert (1887). — Le Baiser, comédie en vers (1888). — Scènes de la vie : Les Belles Poupées (1888). — Les Cariatides ; Roses de Noël (1889).

2439. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Les Anglais ont cru faire pour la saine morale en interdisant dans l’Inde les processions ensanglantées par des sacrifices volontaires, le suicide de la femme sur le tombeau du mari.

2440. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

Tel est le cas du père qui, ignorant l’infidélité de sa femme, aime le fils d’un autre, comme s’il était son fils.

2441. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Il a aussi traité cette question dans son Traité des Maladies nerveuses des femmes (1840) et dans son opuscule sur les désordres organiques de la mémoire, 1874.

2442. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Vernon Lee (1836-1935) : Pseudonyme de Violet Paget, femme de lettres anglaise, romancière engagée dans les luttes du féminisme, et dont l’œuvre critique contribua en particulier à introduire en Angleterre le concept allemand d’Einfühlung (empathie).

2443. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Iris je vous louerais, il n’est que trop aisé : Madame de la Sablière était en effet une des femmes les plus aimables de son temps, très-instruite, et ayant plusieurs genres d’esprit.

2444. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

L’homme marié aura son logement au dehors ; point de femmes dans un collége ; le mélange des deux sexes ne tarde point à y introduire les mauvaises mœurs et la division.

2445. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

S’il dit : « si l’on croit que c’est par amour pour elle que l’on aime une femme, on est bien trompé », il ne dit point : « si une mère croit que c’est par amour pour lui qu’elle aime son enfant, elle se trompe ».

2446. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Voyons-nous à présent beaucoup de femmes lire avec charme et Nicole et Bourdaloue, et préférer Corneille à Racine ?

2447. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Les peuples sont comme les femmes.

2448. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Cousin, Thiers et Proudhon, et qu’ils ne l’ont nullement troublé dans ce piétinement de cadavres, par la très excellente raison que les philosophes ont le droit de se battre entre eux, comme Sganarelle et sa femme, sans que personne y trouve à redire.

2449. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Nous indiquerons le grand morceau : Le triomphe de Bacchus à son retour des Indes, pris, sauf erreur, au vieux Baïf : Le chant de l’Orgie avec des cris au loin proclame Le beau Lyœus, le Dieu paré comme une femme, Qui, le thyrse en main, passe rêveur et triomphant, A demi couché sur le dos nu d’un éléphant, etc., etc, et, avec plus d’éloges encore, la pièce appelée Désespérance, où l’assonance la plus inattendue a presque sur l’esprit puissance de pensée, et dissout les nerfs dans la plus noble des mélancolies : Tombez dans mon cœur, souvenirs confus, Du haut des branches touffues !

2450. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Je voudrais seulement démontrer qu’au cours des siècles, le trésor des choses auxquelles nous reconnaissons de la beauté s’enrichit, et que le caractère de beauté qui, à l’origine ou chez les peuples enfants, n’est attribué qu’à quelques spécialités, — une belle femme, une belle arme, un beau bijou, — tend invariablement à s’universaliser, jusqu’à s’appliquer au tout, en d’autres termes, que notre compréhension du monde va s’élargissant.‌

2451. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Ce pays, qui fait partie de la Géorgie, et qui instruisait autrefois des philosophes, n’est plus célèbre aujourd’hui que par la beauté de ses femmes, qu’il envoie aux sérails de Constantinople et d’Ispahan.

2452. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

La longueur, les frais, les fatigues du voyage ne doivent pas vous effrayer ; malade, je l’ai fait, avec ma femme, en quatorze jours.” — M.  […] Une femme, compagne intelligente, confidente et partner de ses études, lui procure non seulement la paix, mais l’inspiration du foyer. […] Dans une lettre à sa femme, il décrit cette salle enfumée, ce public surtout comparable à celui de nos théâtres du boulevard, mais un public plus grossier, plus violent, avec toute la différence des titis de Londres à ceux de Paris ; et il ajoute : « Tu croirais, chère amie, que tout ce bruit m’a pris sur les nerfs.

2453. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Sans le dévouement d’une nièce chérie j’y serais seul ; ma mère, ma femme, mes deux enfants, m’attendent au bout du jardin dans le cimetière de la paroisse. […] Il respecte les femmes ; il les adore quand elles lui paraissent estimables ; il ne demande au ciel qu’une jeune et fidèle amie, avec laquelle il s’unisse saintement jusqu’au tombeau. […] Et son front et ses yeux ont gardé le mystère De ces chastes secrets qu’une femme doit taire.

2454. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Tout ce qui s’y rapporte au caractère des femmes y est dit librement et peint au vif. […] En revanche, il ne s’y trouve rien pour qui ne chercherait pas dans la connaissance des femmes un moyen de les rendre plus solides et plus heureuses. […] la femme est tout entière dans ces charmantes analyses de la nature de la jeune fille ; mais on l’y voit du même œil et dans le même esprit que Fénelon lui-même.

2455. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Toute notre jeunesse vient souvent se grouper autour d’une image de femme, sans cesse présente à nos événements d’alors. […] Je la hais et je l’adore comme on ferait d’une femme. » Ainsi doit être le poète. […] Des chevaux et des ânes débridés mangeaient l’orge dans des seaux de cuir ; quelques cavaliers se tenaient encore à cheval et les femmes voilées n’étaient point descendues de leurs dromadaires.

2456. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Ce qui fait donc que, si nous parlons sérieusement, solidement, comme deux bons vieux hommes, je suis très-reconnaissante de ce que vous êtes pour moi ; mais, si je reviens à ma nature de femme encore jeune et toujours un peu romanesque, même en amitié, j’ai un nuage sur votre souvenir que vos arguments ne dissiperont pas. […] Peut-être au reste le bonheur est-il presque impossible, du moins à moi, puisque je ne le trouve pas auprès de la meilleure et de la plus sipirituelle des femmes. […] Il aimait beaucoup la France, et sa femme était Française ou du moins Genevoise. […] Il est vrai que, jusqu’à présent, il n’y a que vous, Mme de C…, ma femme et moi, qui sachions ce nom ; mais mes trois fils grandissent et le sauront un jour, mon meilleur ami M… le saura, et puis la postérité ; c’est tout ce qu’il me faut. […] Voir l’article sur Mme de Staël, Revue des Deux Mondes du 1er mai 1835, page 291, et dans le volume des Portraits de Femmes (1852), page 109.

2457. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

En revanche, il s’est complu au poétique nocturne que murmure Elsa à la fenêtre, au duo des deux femmes, au pittoresque lever de soleil, à la douce splendeur de la marche religieuse. […] A cause de maladies de peau (en particulier un érésipèle) Wagner portait des vêtements de soie et l’on aimait à dire qu’il s’habillait en femme.

2458. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

La portion du beau Sexe qui se pique de Philosophie, c’est-à-dire, une douzaine de femmes passablement folles, précisément depuis qu’elles se mêlent de philosopher, ont crié & crient encore tous les jours à l'injustice, au blasphême. […] Madame la Duchesse de W***, femme du Duc Régnant, pendant son séjour à Paris, voulut voir ces Philosophes tant prônés, afin de juger s’ils parloient plus raisonnablement que leurs Livres.

2459. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Henriette Charasson-Johannet (1884-1972), femme de lettres française. […] Il s’agit du premier recueil de Céline Arnauld (1895-1952), femme de Paul Dermée.

2460. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Chenavard ou Puvis de Chavannes n’ont pas de crayons plus nobles dans la série de leurs graves esquisses : Poëte, oubliais-tu les bas-reliefs antiques Racontant la naissance et le progrès des arts, Le soc, le bœuf, la ruche et les essais rustiques Faits par les jeunes gens sous les yeux des vieillards ; Partout, dans la campagne égale et spacieuse, Les efforts du labour, les merveilles du fruit, Et la rébellion farouche et gracieuse Des premiers étalons que le dompteur instruit ; Les sages ; l’alphabet écrit dans la poussière ; La chasse aventureuse et l’aviron hardi ; Les murailles, les lois sur les livres de pierre, Et l’airain belliqueux pour l’épaule arrondi ; Les femmes dessinant les héros dans la trame ; Les artistes au marbre inculquant leurs frissons, Et le berger poëte, inventeur de la gamme, Suspendant le soupir à la chaîne des sons ?

2461. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Je m’engage, sous la responsabilité de ma tête, à les démentir. » Telle alors, dans cette crise sociale, se montra plus d’une femme de cœur sous l’inspiration même du péril : s’il y eut bien des furies, il y eut aussi partout des Romaines et des héroïnes.

2462. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Pour la première fois il renonça à son voyage annuel avec sa jeune bande, et il allait partir pour son cher Cronay272, petit bien de famille appartenant à sa femme, où il se réjouissait de passer les vacances, quand le voile se déchira.

2463. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Mère : « Longue femme silencieuse et blanche » ne pouvant supporter sans crises de nerfs la clarté et le bruit… « est morte d’épuisement ».

2464. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Le défaut que je signale est fréquent chez les femmes, il n’est pas rare non plus chez les hommes.

2465. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Ces Lundis sont une incohérente collection d’âmes individuelles : Sainte-Beuve ne s’emprisonne pas dans la littérature ; il suffit qu’un homme ou une femme ait écrit quelques lettres, quelques lignes, pour lui appartenir : le général Joubert aussi bien que Gœthe, et Marie Stuart avec Mlle de Scudéry ; généraux, ministres, gens de lettres et gens du monde, français, anglais, allemands, toutes sortes d’individus l’arrêtent ; il extrait de leurs accidents biographiques toutes les particularités psychologiques et physiologiques qui les définissent en leur unique caractère.

2466. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Théodore de Banville Si Gautier a été longtemps méconnu comme poète, c’est qu’en cette qualité il dut soutenir la lutte contre un trop redoutable rival, contre le Théophile Gautier prosateur, qui, vêtu des plus belles étoffes de l’Orient, savait construire les palais, susciter les plus enivrantes féeries, évoquer mille gracieuses figures de femmes, et qui, pareil à la jeune fille du conte, ne pouvait ouvrir ses lèvres sans en laisser tomber des saphirs, des rubis, des topazes, et les lumineuses transparences de mille diamants.

2467. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Avouons-le cependant ; l’indigence est affreuse, un ancien Poëte nous la représente sous l’image d’une femme échevelée, abandonnée sur un rocher désert, qui tantôt lutte contre le désespoir, tantôt mesure l’abîme effroyable ou elle va se précipiter ; mais l’indigence n’a jamais surpris l’homme de Lettres laborieux, il pourra être pauvre, & ce sera là le gage de ses vertus, & de la noble fierté de son ame.

2468. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Certains esthéticiens ne rattachent-ils pas toute idée de beauté à l’idée de la beauté de la femme et à la jouissance sexuelle ?

2469. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Aussi quand on lui parla de pauvres, il répondit assez vivement : « Vous aurez toujours des pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Et s’exaltant, il promit l’immortalité à la femme qui, en ce moment critique, lui donnait un gage d’amour 1050.

2470. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

La douleur trouble la digestion, la joie l’active, la peur dessèche la langue et cause une sueur froide ; le cœur, les poumons, la glande lactée chez les femmes ressentent le contre-coup des émotions ; la glande lacrymale qui secrète constamment son liquide, le laisse échapper avec plus d’abondance, sous l’action des émotions tendres.

2471. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Sous le nom de Tanaquil, elle est la femme de Tarquin l’Ancien et elle file pour Servius Tullius adolescent la première tunique qu’ait mise un jeune romain en quittant la robe prétexte ; Obéron, qui se trouve être Numa, est son oncle.

2472. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

L’organe de l’amour des enfants ou philogéniture, placé par Gall à l’extrémité postérieure des hémisphères cérébraux, formait, suivant lui une saillie très-frappante chez les femmes et chez les femelles des animaux.

2473. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

La crainte ne pénètre-t-elle pas jusque dans la moelle des os, quand on voit une ville livrée à l’ennemi, des visages pâles, des femmes tremblantes, des soldats furieux, et tout l’appareil d’une prochaine désolation ?

2474. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Énergiquement, doctoralement, quelques-uns disent : « Ne jamais demander à l’enfant que sa pensée personnelle, que l’impression qu’il a reçue et dont il a dû, seulement, se rendre compte, dont il a dû, seulement, prendre possession, en lisant les Femmes savantes, Britannicus ou l’Art de conférer.

2475. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

On loue également un bourgeois et un prince, les cardinaux et les femmes, des saints, des moines, des poètes, des religieuses, ceux qui ont quelque pouvoir dans ce monde, ou ceux qui n’en ont que dans l’autre.

2476. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Là où j’arrive dans une ville peuplée, je suis vénéré des hommes et des femmes.

2477. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

L’homme seul, et quelquefois la femme, connaît son âge : l’humanité ne le connaît pas. […] Une femme, deux femmes, quelquefois plus, sont attachées à la maison d’un unique producteur pour préparer ses aliments et tenir en ordre son habitation. […] Cela prouve le péché originel. — Tirésias a été successivement homme et femme. […] Car, dans toute l’antiquité, la femme étant tenue pour inférieure et mineure, les classes inférieures sont assimilées aux femmes. […] Comme la femme enfante dans la douleur, l’humanité enfante dans le deuil.

2478. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Qui de nous n’a dit ou entendu dire, d’une femme hystériquement romanesque : « C’est une Bovary » ; d’un fanatique à rebours : « C’est un Homais » ; d’un quart de savant qui ne comprend pas sa propre instruction : « C’est un Bouvard » ? […] Des femmes arrivent dans ce casino, des grandes dames de tous pays, une Américaine, une marquise italienne, une Anglaise, une Roumaine. […] Les yeux de ces femmes vous regardent avec des yeux bleus du Nord, où toute la froideur d’un ciel voilé semble avoir passé ; des yeux noirs du Midi, brûlants de soleil ; des yeux d’Orient, veloutés et impénétrables. […] N’est-il pas indiqué qu’il croit que sa femme l’a trahi avec le More ? […] La femme qui l’habite est la même aussi.

2479. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Decurtins, du 7 août 1893 : S’il y a un motif grave et juste pour lequel l’autorité publique ait le droit d’intervenir pour protéger par des lois la faiblesse des ouvriers, on ne pourra pas assurément en trouver de plus grave et de plus juste que la nécessité de venir en aide à la faiblesse des enfants et des femmes. […] Car il est écrit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » Oui, cela est écrit. […] Le moine qui s’en va mendiant sur les routes rachète la femme adultère au prix des humiliations qu’il essuie.

2480. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Quand les sauvages pleurent un chef, les femmes chantent les louanges du mort, elles disent ses vertus et ses combats, et par moments, en présence du cadavre, elles rêvent le héros marchant encore dans sa force et dans sa beauté : ainsi font nos poètes avec leur fiction de Christianisme ; ils commencent par la plainte, la désolation, puis leur vient le regret de la dernière religion connue d’eux, et ils finissent quelquefois, en s’exaltant, par s’imaginer qu’elle vit encore. […] Laissez donc de côté, pour un moment, toute cette couleur de Christianisme qui est comme le fard dont une femme malade voilerait sa pâleur ; entrez dans le fond de leur pensée, et voyez ce qu’ils sont.

2481. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Les femmes qui n’ont guère de tâche pénible à accomplir, montrent des goûts qui ne jurent pas avec le reste de leur caractère. […] Les auteurs préférés des femmes sont rarement rudes et grossiers.

2482. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Semblable à une vieille femme qui teint ses cheveux, frotte de rouge ses joues ridées, se couvre de bijoux et s’enguirlande de fleurs, pour se rajeunir, et qui ne réussit qu’à se rendre hideuse, l’art cherche lâchement à pallier ses décrépitudes par toutes sortes de procédés factices, au lieu de tenter dignement sa régénération dans une voie nouvelle. […] Lorsque les saintes femmes entrèrent, le troisième jour, dans le sépulcre où l’on avait enfermé le corps de Jésus, elles virent un ange rayonnant de lumière qui leur dit : Il n’est plus ici !

2483. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Il voulait qu’elles retournassent dans la ville ; mais elles persistèrent à n’y vouloir point retourner, et apparemment le roi aura la bonté de se relâcher ; il leur a même envoyé à souper. » Et le lendemain le roi envoie des carrosses à ces dames pour les conduire à une abbaye voisine. « Outre les quarante femmes qui sont sorties du côté du roi, il y en a eu encore trente, dit Dangeau, qui sont sorties du côté de M. de Boufflers. » Le roi, tout souffrant et peu valide qu’il est, s’expose suffisamment.

2484. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Tant de discours amoureux, tant de descriptions galantes, une femme qui ouvre la scène par une tendresse déclarée et qui soutient ce sentiment jusqu’au bout, et le reste du même genre, lui fit dire que cet ouvrage était indigne non seulement d’un évêque, mais d’un prêtre et d’un chrétien… Voilà ce que M. de Meaux pensa de ce roman dès le commencement ; car ce fut là d’abord le caractère de ce livre à Paris et à la Cour, et on ne se le demandait que sous ce nom : le roman de M. de Cambray. » Et le dimanche 14 mars de la même année : Il paraît une nouvelle critique de Télémaque, meilleure que la précédente, où le style, le dessein et la suite de l’ouvrage, tout enfin est assez bien repris, et dont on ignore l’auteur.

2485. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

M. de Sémonville, que nous avons connu de tout temps si actif, si empressé à se mêler du jeu des événements publics et de leurs chances, avait enlacé Joubert par le plus sûr des liens ; une jeune personne charmante, sa belle-fille32, avait fait impression sur le cœur du général, et allait devenir sa femme.

2486. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Il a épousé une femme protestante, et il fait ses réflexions sur ce qu’il observe en elle.

2487. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Boileau (autre infirmité), enfin, ne sentait pas la famille, ni le rôle que tient la femme dans la société, ni celui qu’elle remplit en mère au foyer domestique et autour d’un berceau ; sa sensibilité et son imagination n’avaient jamais été éveillées de ce côté.

2488. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

— Comment se comportait-il sur l’article des femmes ?

2489. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Ce sont, hommes et femmes, des marionnettes incapables de vivre ; elles ont des proportions habilement conçues, mais, sur leur charpente de bois ou d’acier, ces poupées n’ont absolument que du rembourrage ; l’auteur les fait manœuvrer sans pitié, les tourne et les disloque dans les positions les plus bizarres, les torture, les fustige, déchire leur âme et leur corps, et met sans pitié en pièces et en morceaux ce qui, il est vrai, n’a aucune chair véritable : — et tout cela est l’œuvre d’un homme qui montre de grandes qualités d’historien éloquent, et auquel on ne peut refuser une vive puissance d’imagination, sans laquelle il lui serait impossible de produire de pareilles abominations. » — Vous qui parlez sans cesse de liberté, qui la voulez dans l’art et en tout, soyez conséquents ; sachez admettre et supporter les manières de sentir, même les plus opposées à la vôtre, quand elles sont sincères.

2490. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Quel fut mon étonnement quand, au lieu de la gravité, de la décence, du soin de l’honneur national, de celui de l’entretien de la bienveillance mutuelle entre les deux nations, qui me paraissaient devoir composer l’ensemble de la manière d’être et des occupations d’un ministre de France, je trouvai un petit monsieur, uniquement occupé de petits vers, de petites femmes, de petits caquets, et qui, dans les petits rébus dont se composaient ses petites dépêches, disait familièrement au duc, en parlant de la certitude d’un éclat entre la France et la Russie : « La Russie amorcera si souvent, couchera en joue la France si souvent, que la France sera forcée de faire feu… » Brunet n’aurait pas mieux dit… Toute sa correspondance est sur ce ton, et présente un mélange fatigant d’affaires traitées avec la prétention au bel esprit du plus bas étage. » C’est ainsi que le prélat diplomate abuse d’un dépôt pour attaquer celui qui le lui a confié ; il le drape à la Figaro, et il ose parler de gravité et de décence !

2491. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Beugnot s’entend à draper les hommes de sa connaissance aussi finement qu’Hamilton médisait des femmes.

2492. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Jacques est une belle idée : un pauvre homme du peuple, un maçon qu’on a vu le matin quitter sa femme et son enfant, tombe, ou plutôt se précipite du haut d’un toit, victime d’un dévouement héroïque.

2493. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Peut-être a-t-il des moments où il est las de ce rôle d’insulteur et d’énergumène, où il voudrait bien se reposer, où lui-même ne croit plus guère à ses haines, où l’envie le prend d’être équitable, ou simplement indifférent — comme tout le monde, d’être tout bonnement de l’opinion des honnêtes gens et des femmes aimables chez qui il fréquente.

2494. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

J’aimerais aussi le rapprocher, à ce point de vue, de tel peintre de la Renaissance, comme Ghirlandajo qui fit naître sous son pinceau des femmes grandes et pures.

2495. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Après, poussant plus loin cette triste figure, D’un cocu, d’un jaloux, il en fait la peinture ; Tantôt à pas comptés vous le voyez chercher Ce qu’on voit par ses yeux, qu’il craint de rencontrer ; Puis, s’arrêtant tout court, écumant de colère, Vous diriez qu’il surprend une femme adultère, Et l’on croit, tant ses yeux peignent bien cet affront, Qu’il a la rage au cœur et les cornes au front.

2496. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Tant que des cœurs sensibles et délicats se heurteront à la femme et à la vie, le poète de Dalila et de La Maison du Berger aura ses fidèles.

2497. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Même la littérature des amoureux de la femme lui est inconnue.

2498. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Quant aux points contestés ou flottants de la morale (droits de la femme, de l’enfant, conception de la famille, etc.), l’éducateur ne peut guère trancher ces questions à l’école.

2499. (1890) L’avenir de la science « XII »

Ces pauvres femmes, séparées, eussent été vulgaires et n’eussent fait presque aucune figure dans l’humanité ; réunies, elles représentent avec énergie un de ses éléments les plus essentiels du monde, la douce, timide et pensive piété.

2500. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Selon une tradition 1129, Jésus aurait trouvé un appui dans la propre femme du procurateur.

2501. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Il constate, implacable : « Les fantaisies de Lycurgue coûtèrent à Sparte son intelligence ; les hommes y furent beaux comme des chevaux de course et les femmes y marchaient nues drapées de leur seule stupidité ; l’Athènes des courtisanes et de la liberté de l’amour a donné au monde moderne sa conscience intellectuelle. » Ce redoutable destructeur des apparences, seules divinités adorées par la tourbe, cet amoureux de l’unique réalité, l’individu, a bien conscience d’être un monstre fort haïssable non seulement pour la foule, mais aussi pour les « âniers innocents qui accompagnent mais ne guident pas la caravane ».

2502. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il vit dans une plaine des femmes qui étaient les servantes du roi, et qui faisaient la moisson avec une paresse et une négligence extrêmes.

2503. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Mais si un peuple a des mœurs frivoles et légères ; si, au lieu de cette sensibilité profonde qui arrête l’âme et la fixe sur les objets, il n’a qu’une espèce d’inquiétude active qui se répande sur tout sans s’attacher à rien ; si, à force d’être sociable, il devient tous les jours moins sensible ; si tous les caractères originaux disparaissent pour prendre une teinte uniforme et de convention ; si le besoin de plaire, la crainte d’offenser, et cette existence d’opinion qui aujourd’hui est presque la seule, étouffe ou réprime tous les mouvements de l’âme ; si on n’ose ni aimer, ni haïr, ni admirer, ni s’indigner d’après son cœur ; si chacun par devoir est élégant, poli et glacé ; si les femmes même perdent tous les jours de leur véritable empire ; si, à cette sensibilité ardente et généreuse qu’elles ont droit d’inspirer, on substitue un sentiment vil et faible ; si les événements heureux ou malheureux ne sont qu’un objet de conversation, et jamais de sentiment ; si le vide des grands intérêts rétrécit l’âme, et l’accoutume à donner un grand prix aux petites choses, que deviendra l’éloquence chez un pareil peuple ?

2504. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

ce petit tableau d’impudence conjugale qu’il trace en quelques vers, cette femme qui se lève de table, à l’ordre du riche et du puissant, non sans la connivence du mari, rappellera trait pour trait une anecdote de la vie d’Auguste189, du pieux réformateur qu’Horace avait entrepris de célébrer.

2505. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Il est vrai qu’en remontant plus haut, il ne s’agit que d’une femme ; et qu’à considérer son caractére, les grecs sont presque aussi fous d’épuiser leurs états pour la r’avoir, que les troyens de périr pour ne la pas rendre : mais cette cause, toute légére qu’elle est, n’en est pas moins vraisemblable ; il n’en faut pas davantage pour renverser des empires ; et dès que l’enlévement d’Hélene s’est tourné en point d’honneur de part et d’autre, voilà nécessairement les deux peuples aux mains. […] si Neptune, dit-il, lui accorde une navigation heureuse, il arrivera le troisiéme jour à la fertile Phtie ; il y trouvera les richesses qu’il y a laissées en partant ; il y en portera de nouvelles, de l’or, de l’argent, du fer, et de belles femmes en assez grand nombre . […] Tel que l’yvoire le plus blanc qu’une femme de Méonie ou de Carie a peint avec la plus éclatante pourpre, pour en faire les bossettes d’un mords ; elle le garde chez elle avec soin ; plusieurs braves cavaliers le voyent avec admiration et d’un oeil d’envie ; mais il est réservé pour quelque prince ou pour quelque roi ; car ce n’est pas une parure vulgaire, et elle fait en même tems l’ornement du cheval, et la gloire du cavalier. […] Des héros moins connus qu’Achille, et qu’Hector ; des femmes moins célébres qu’Andromaque et qu’Hélene ne feroient pas sur les coeurs des impressions si sûres ni si vives ; et c’est assurément une grande avance pour plaire et pour émouvoir que la célébrité des personnes qu’on introduit.

2506. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Il est toujours resté des nuages sur leur dessein de se faire comprendre dans cette trève de vingt ans, proposée par Louis XIV, en 1684, aux puissances ennemies de la France ; sur leurs propositions de paix avec le monarque déjà rédigées par écrit ; sur leur contrat passé avec Antoinette Bourignon, femme plus visionnaire encore que riche, & dont les grands biens servirent à l’impression de dix-neuf gros volumes de pieuses rêveries & à la subsistance d’une foule de prosélytes fainéans ; sur cette isle de Nordstrand, près du Holstein, achetée d’abord par cette même Bourignon, sous le nom de son directeur, pour y rassembler une secte de mystiques, & revendue ensuite aux jansénistes, qui jamais n’y formèrent d’établissement. […] Le seul nom de Quesnel étoit un cri de guerre ; des femmes, de la lie du peuple, en vinrent aux mains : jamais clameur ne fut plus générale. […] Quelques femmes dévotes avoient donné naissance à ce bruit. […] L’auteur du prospectus, pour se venger & venger tous ses associés, adresse alors une lettre au journaliste, avec ces mots en tête, Pœte non dolet, allusion à ceux que dit Arria, femme de Pætus, en lui présentant un poignard qu’elle avoit essayé sur elle-même(*). […] Étant tout jeune, il fut fait page de la princesse Marguerite, femme du duc d’Alençon & sœur de François I.

2507. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

il prêche l’optimisme, avec une voix si ineffable, si confidentielle et chuchotée qu’on ne sait vraiment s’il parle à soi-même, à quelque naïf néophyte ou à une femme aimée qu’il étreint tendrement. […] Et là, ce nous est une occasion d’observer encore combien ce bonhomme qui chanta la chair et sa misère, pleura bourgeoisement sa femme et son fils, était dénué de volonté artistique. […] Et cependant, n’y a-t-il pas, dans cette femme rustique qui se courbe pour glaner, l’inconscient souvenir de la Cérès antique ?

2508. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

C’est l’Héritiere de Guienne, au histoire d’Eleonore, fille de Guillaume, dernier Duc de Guienne, femme de Louis VIII., Roi de France, par M. de Larrey, in-8°. […] L’Histoire ecclésiastique, celle des guerres, & les anecdotes, c’est-à-dire, l’histoire des femmes, des maîtresses & de la vie privée de François Ier., forment les quatre derniers vol. de ce bon ouvrage. […] Il s’habilla & vêcut en femme plusieurs années.

2509. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

Mathias Duval, Structure et usages de la rétine, p. 16, cas d’une femme qui voit différemment des deux yeux. […] On conclut de là que le violet est une couleur primitive, que le vert en est une autre, et que, si la femme ne distingue pas le bleu du violet, c’est faute de la sensation du vert.

2510. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Thiers raconte ensuite, avec la verve d’un Molière politique, les rôles divers joués par le premier Consul, par sa femme, par ses frères, par ses sœurs, par le sénat, par le conseil d’État, par Fouché, par Cambacérès, ses confidents, chargés de risquer les indiscrétions et de subir les désaveux pour se faire offrir sous un nom ou sous un autre le titre du pouvoir monarchique dont il avait déjà la réalité. […] Les tentatives toutes avortées pour réunir les escadres françaises, espagnoles, hollandaises, dans la Manche, afin de protéger le passage de ses bateaux plats d’un bord à l’autre ; des revues impériales de l’armée de terre et des flottilles passées sur les hauteurs et dans les eaux de Boulogne ; des distributions solennelles de décorations à l’armée, des négociations avec le pape pour amener ce pontife à Paris et pour obtenir de sa faiblesse le couronnement du nouveau Charlemagne ; le spectacle de la réaction religieuse qui précipite les vieillards, les femmes, les enfants, les populations des campagnes au pied du vicaire vénéré du Christ ; la cérémonie du sacre renouvelée des antiques monarchies et des antiques sacerdoces ; toute cette audacieuse amende honorable du pouvoir, des soldats, et du peuple de la Révolution au passé, tout ce changement de décoration à vue sur le théâtre du monde enfin, sont admirablement reproduits par l’historien ; la réflexion seule manque au peintre, ici comme partout.

2511. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Cependant ils ont bâti un temple à une courtisane nommée Flora, et les bonnes femmes de Rome ont presque toutes chez elles de petits dieux pénates, hauts de quatre ou cinq pouces… L’empereur Yventi se met à rire : les tribunaux de Nankin pensent d’abord avec lui que les ambassadeurs romains sont des fous ou des imposteurs qui ont pris le titre d’envoyés de la république romaine ; mais, comme l’empereur est aussi juste que poli, il a des conversations particulières avec les ambassadeurs. […] Il instituait jusqu’à la communauté des femmes, et jusqu’au meurtre légal et obligatoire des enfants ; sacrilèges contre le cœur humain, dérisions contre la nature, débauches de sophismes, que nous avons vus se renouveler de nos jours par des platoniciens de socialisme à rebours de la nature.

2512. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Thomas, à l’âge de douze ans, pauvre et abandonné, fut recueilli par la charité d’une pieuse femme qui le fit élever et instruire : il apprit dans cette maison la grammaire, le latin, le plain-chant, et surtout l’art recherché et précieux alors de transcrire d’une main courante les manuscrits rares que la découverte de l’imprimerie ne vulgarisait pas encore. […] C’était une femme de l’école de Gerson, ou plutôt de l’école de Dieu.

2513. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Voir l’admirable peinture de la réaction dévote du commencement du XVIIe siècle, dans Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, chap. 1, et en général tout ce livre, peinture si vive et si originale des faits les plus délicats et les plus indescriptibles. […] Une rigoureuse analyse psychologique classerait l’instinct religieux inné chez les femmes dans la même catégorie que l’instinct sexuel.

2514. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Le Sauveur aurait-il pu prendre la figure d’une femme ou d’un diable, d’un âne, d’une citrouille ou d’un caillou ? […] La première chose à considérer, c’est le total approximatif de la population scolaire, c’est la proportion des hommes et des femmes qui ont fréquenté, en une époque donnée, les établissements primaires, secondaires ou supérieurs.

2515. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Le voyageur, sur le seuil de huttes à demi ruinées, à travers quelque chemin défoncé de la Morée, reconnaissait parfois, dans de pauvres jeunes femmes asservies à quelque tâche grossière, la stature et la beauté de ces filles de la Grèce retracées sur les bas-reliefs antiques, telles qu’elles avaient paré les fêtes des dieux. […] Ce fut alors qu’un rhéteur célèbre de Béryte et de Laodicée, devenu prêtre de l’Évangile après la mort d’une femme qui lui laissait un fils né comme lui pour l’enthousiasme et les arts, employa son ardeur, sa facilité de génie à dépouiller, pour ainsi dire, l’ancienne imagination grecque au profit d’une autre croyance, se servant de chacune de ces belles formes de l’art païen, comme d’un vase précieux qu’il dérobât pour y verser le vin nouveau de la foi.

2516. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

La femme gardienne du ménil, comme c’était le soir, vient appeler ses poules et s’aperçoit du malheur ; maître Costant arrive à son tour : on court sus de tous côtés à Renart ; on le poursuit de menaces et de huées.

2517. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

À l’entrée du carême suivant (1200), Baudouin, comte de Flandre, et la comtesse sa femme, se croisèrent à Bruges : deux des plus hauts barons de France, Simon de Montfort et Renauld de Montmirail, prirent aussi la croix, et le bruit s’en répandit avant dans les terres.

2518. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Il m’en coûte de lui résister ; mais dans cette pièce où un grand chef gaulois, Brennus, tue de sa main devant l’autel sa captive, l’épouse d’un étranger, d’un Milésien son hôte, au moment de la lui rendre, et où, après avoir essuyé patiemment les reproches du mari, il lui réplique par un récit de l’infidélité et de la perfidie de sa femme, je verrais bien plutôt le sujet d’un conte de La Fontaine dans le genre de La Matrone d’Éphèse.

2519. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Je joue avec les enfants, je cause avec ma femme, je leur fais des lectures, je leur lis des romans… Je veux, ajoutait-il s’adressant toujours à Rœderer, que vous voyiez la lettre qu’il m’a écrite.

2520. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Il n’est guère de visage de femme qui, dans sa jeunesse, ne trouve son adorateur ; il n’est guère de poète ni d’auteur qui, en vieillissant, n’ait ses admirateurs et ses disciples.

2521. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Comme cette Cybèle de l’hymne homérique qui se présenta d’abord à de jeunes filles assises au bord du chemin, sous le déguisement d’une vieille femme stérile, et qui ensuite redevint soudainement la féconde et glorieuse déesse, la nature bretonne finit par livrer à Guérin tout ce qu’elle contient : s’il l’a méconnue un moment, il s’en repent vite, et elle lui pardonne ; elle cesse de paraître ingrate à ses yeux, elle redevient aussi belle qu’elle peut l’être : la lande elle-même s’anime, se revêt pour lui, dans ses moindres accidents, de je ne sais quel charme.

2522. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Il est quelques portraits de femmes heureusement touchés et qui témoignent d’une souplesse inaccoutumée de ton, le portrait de la comtesse de Castellane, par exemple.

2523. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Mais du jour où, dans une province de Judée éloignée de Jérusalem, sur une colline verdoyante, non loin de la mer de Galilée, au milieu d’une population de pauvres, de pêcheurs, de femmes et d’enfants, le Nazaréen, âgé de trente ans environ, simple particulier, sans autorité visible, nullement conducteur de nation, ne puisant qu’en lui-même le sentiment de la mission divine dont il se faisait l’organe inspiré comme un fils l’est par son père, se mit à parler en cette sorte, de cette manière pleine à la fois de douceur et de force, de tendresse et de hardiesse, « d’innocence et de vaillance », un nouvel âge moral commençait.

2524. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Lycénion, qui donne à Daphnis sa première leçon d’amour, est une voisine et non une « courtisane » ; c’est une jeune femme alerte et fringante, qui vit avec un vieux cultivateur et qui a l’œil aux jeunes gens.

2525. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

que Molière y va plus rudement que cela quand il daube sur les précieuses ridicules ou sur les femmes savantes !

2526. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Alquier était ambassadeur, il avait eu à le remplacer pendant des absences et avait été admis à lire dans l’âme de cette fameuse reine Caroline, fille de Marie-Thérèse, l’amie d’Acton et des Anglais, notre ennemie jurée, une femme violente, capricieuse, passionnée, et qui a laissé dans l’histoire des souvenirs romanesques et sanglants.

2527. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Cette beauté blanche et vermeille, Qui des heures fait des instants, Divine femme de trente ans, Dont la grâce est une merveille ; Que j’aime et trouve sans pareille ; Oh !

2528. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

La gravure qui est en tête et qui représente le poète mourant couché dans un lit à longs rideaux, entouré de ses amis vêtus encore à la mode de 1811, et lui-même, dans cette chambre à coucher d’un ameublement moderne, tenant à la main sa lyre, — une vraie lyre (barbiton) ; — la vignette du titre où une femme, une muse en costume d’Empire, apprend l’art de pincer du luth à un petit Amour à la Prudhon ; les bouts-rimés et les quatrains qui s’entremêlent dans le volume aux pièces sérieuses, tout cela retarde et montre que le nouveau goût qui va naître et qui signalera proprement l’ère de la Restauration n’en est encore qu’à de vagues et craintifs essais.

2529. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Il y a dans ces premiers choix du talent un instinct qui rarement égare ; le vrai poëte a bientôt démêlé ce qu’il aime, comme Achille saisissait un glaive parmi les parures de femme.

2530. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

C’est une conversation douce et choisie, d’un charme croissant, une confidence pénétrante et pleine d’émotion, comme on se figure qu’en pouvait suggérer au poëte le commerce paisible de cette société où une femme écrivait la Princesse de Clèves ; c’est un sentiment intime, unique, expansif, qui se mêle à tout, s’insinue partout, qu’on retrouve dans chaque soupir, dans chaque larme, et qu’on respire avec l’air.

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