Il était libéral, quand on lui demandait ; Mme Geoffrin disposait de sa bourse en faveur des pauvres : il ne refusait jamais, mais il n’offrait pas.
Les types des miracles évangéliques, en effet, n’offrent pas beaucoup de variété ; ils se répètent les uns les autres et semblent calqués sur un très petit nombre de modèles, accommodés au goût du pays.
Les Ethiopiens donnaient des dents d’éléphant et du bois d’ébène ; les Arabes, comme les mages de l’Évangile, offraient de l’encens ; les tribus caucasiques envoyaient cent jeunes garçons et cent vierges.
Dans le second cas, la réaction n’est que mécanique ; dans le premier cas, elle est en même temps psychique, et elle offre un degré de complication bien supérieur.
Il semble que le risque de se concevoir autre qu’il n’est augmente pour l’être humain avec le développement de la civilisation : avec l’accroissement de la richesse collective, la difficulté devient plus grande pour l’individu de distinguer parmi tous les acquêts du passé, parmi toutes les conceptions réalisées par l’effort moral, intellectuel ou sentimental de l’Humanité antérieure, d’un mot, parmi toutes les notions qui s’offrent à lui, celles qui doivent demeurer pour lui des objets de connaissance et des spectacles de celles qui peuvent être pour lui des objets de pratique.
Il m’a supposé capable d’offrir pour modèle à ceux qui veulent faire de la vie une peinture inventée par moi de toutes pièces !
Certes, on ne saurait trop fixer l’attention sur le phénomène d’amour conjugal dont Mme Quinet nous offre aujourd’hui l’étonnant modèle.
Les plus beaux types (et nous prenons ici ce mot dans le sens criminel et tragique), les plus beaux types de la Poésie et de la Réalité, n’offrent rien, selon nous, de plus complet et de plus effrayant à ceux qui étudient la force d’impulsion des passions que cette Élisabeth de Platen, dont on n’aurait rien dit encore quand on l’appellerait la lady Macbeth de l’amour !
Cruel spectacle offert par l’Histoire !
Seulement, si bien qu’il se tienne sous la garde de cette prudence en ces deux volumes qu’il offre au public, il a glissé, et en glissant, dans une toute petite phrase sur Fontenelle il a montré les parties honteuses de sa pensée : — « Fontenelle — nous dit-il — respecte tout COMME IL CONVIENT, mais, partout où il est passé, rien n’est resté debout. » Sentez-vous la joie ?
II Ce commentaire — car je ne veux vous priver de rien de ce qu’il nous offre d’inattendu et de frappant — est composé d’une introduction et de quatre chapitres (en tout un volume de 326 pages), dans lesquels, je le reconnais, toutes les questions critiques relatives à Thucydide et à son livre sont examinées avec soin.
Elle n’avait pas même besoin de la tendre pour qu’elle y tombât, spontanément offerte qu’elle était, cette aumône, par la foi et l’enthousiasme fraternel des premiers Chrétiens !
M. de Rémusat publiait aussi de son côté deux gros volumes qu’il intitulait pompeusement : Abailard, sa vie, sa philosophie, sa théologie, — et comme si ce n’était pas assez que ces deux hommages du Rationalisme moderne offerts à l’un de ses précurseurs, l’éditeur de M. de Rémusat a publié un volume encore dont Abailard est le sujet et même le héros.
Je sais bien que le dévorement dura quatre-vingts ans et qu’elle offrit un fier morceau de résistance à son vautour.
Eh bien, le Ramayâna n’offre rien de tel !
M. de Rémusat publiait aussi de son côté deux gros volumes qu’il intitulait pompeusement : Abailard, sa vie, sa philosophie, sa théologie, — et comme si ce n’était pas assez que ces deux hommages du Rationalisme moderne, offerts à l’un de ses précurseurs, l’éditeur de M.
Et véritablement, dans un temps où l’archéologie religieuse est en honneur et refleurit de toutes parts, elles offriront plus d’intérêt peut-être aux esprits curieux des choses du passé que si elles avaient appartenu à une pensée contemporaine.
Pour expliquer le miracle permanent de son influence sur le monde, et de ce pétrissage des cœurs dans sa main qu’on appelle ses prédications, la pensée humaine, déconcertée par les spectacles que lui offre l’Église, invente aussitôt, pour se remettre, des raisons légitimantes et vulgairement logiques d’accepter un succès si certain toujours, et si prodigieux.
Quand Dieu veut dégoûter le monde de liberté, il lui offre en spectacle les nègres essayant de s’en faire une, comme ils ont fait depuis plus de soixante ans, rejetant la règle, créant des républiques et des empires, toujours d’imitation, et toujours aussi, en raison de leur nature même, retombant de leurs premiers maîtres sous la main de maîtres plus durs !
Lamartine ne monta jamais, ou plutôt ne descendit jamais sur ce char-là, et ne prit point la lance qu’on lui offrait, pour le tenter, comme on eût fait à un héros d’Homère.
Les plus sûrs appuis s’offrirent de toutes parts.
Son caractère, comme son règne, offrent une foule de contradictions ; il eut un enchaînement de victoires, et leur éclat lui fut, pour ainsi dire, étranger ; il eut des talents militaires, et à peine aujourd’hui ces talents sont connus ; il eut de l’agrément dans l’esprit et montra la plus grande indifférence pour les lettres ; la nature lui avait donné du courage, et même celui qui affronte la mort, et il n’eut jamais celui de commander.
On sait qu’en 1709 il offrit et demanda au roi d’aller servir sous le maréchal de Villars, dont il était l’ancien.
D’autres poëtes, nommés par Aristote, nous disent assez quelle riche moisson le théâtre dut offrir longtemps encore à l’imagination lyrique.
Leur gouvernement, leurs lois, leurs mœurs sont enveloppés de formes surannées et offrent encore à l’univers comme un musée vivant du moyen âge ; ils n’en sont pas moins le peuple moderne par excellence. […] La raison en est simple ; l’édifice a beau être défectueux, il offre un abri. […] Désappointé de nouveau, lord Herbert s’offre pour servir de second à un gentilhomme français qui avait une querelle. […] Enfin voilà donc le duel désiré qui s’offre de lui-même et comme par un effet de la bonté divine ! […] Voilà les éléments qui furent offerts par la fatalité de la fortune à sa jeune curiosité, et tous les lecteurs de Tristram Shandy savent si son génie en a su bien profiter.
« Je me crois obligé de reconnaître, écrivait Nodier voilà bien des années, que le plagiat de Pascal, dans ses Pensées, est le plus évident peut-être, et le plus manifestement intentionnel dont les fastes de la littérature offrent l’exemple » ; et M. […] C’était la philosophie de son temps, c’était alors celle de la race : prendre le temps comme il vient, les occasions comme elles s’offrent, et se consoler de l’infortune en la narguant ou en triomphant. […] Que serait-ce si l’on était reçu dès que l’on s’offrirait ? […] Comme il cherchait fortune, voici qu’en passant le Pont-Neuf il aperçoit une femme qui se sent mal ; il y court, l’aide à se remettre, la considère, la trouve « fraîche et ragoûtante », en dépit de la cinquantaine ; et s’offre à la raccompagner. […] Mais, et dans le cas où peut-être il reviendrait sur son esquisse pour la corriger, la compléter, et ainsi nous donner le livre que nous voudrions, je me contenterai de lui signaler dès à présent deux graves défauts de celui qu’il nous offre : il n’est pas assez impartial, et la composition en manque d’ampleur.
Il oublie ses soixante ans, ébloui par la jeunesse qui s’offre à lui et, dédaigneux des lois sociales, s’unit à celle qui vient à lui. […] De grandes lamentations sur le malheur qui le frappait, des regrets émus sur la perte de sa ravissante compagne, mais aucune offre de services, et, à ses demandes fort nettes, des réponses extrêmement vagues. […] Ils offraient à boire aux massacreurs, et les pressaient en leur portant le verre à la bouche. […] Ils se prétendent « avancés » et les procédés qu’il proposent aboutissent à frapper d’arrêt de développement ceux à qui ils s’appliquent ; et l’idéal qu’ils nous offrent c’est la régression vers des civilisations passées. […] Pour le reste, je renvoie au livre, qui offre, de plus, l’intérêt de nombreux dessins de M.
Toute plante de la montagne offre un égal intérêt au botaniste ingénu. […] Il a paru que l’occasion s’offrait assez bonne de les rédiger, de leur donner une forme. […] Ignace de Loyola vint et leur offrit l’obéissance passive, le perinde ac cadaver. […] bien peu, — et bien volontiers, si cela doit distraire quelques amateurs ; je m’offre en spectacle : amusez-vous ! […] Elles se plient au joug de l’uniformité parce qu’il leur est offert comme le signe de l’élection et de la noblesse.
Le marquis, trompé par l’admirable naturel du récit, s’empressa d’envoyer de l’argent et d’offrir sa protection à l’héroïne imaginaire de Diderot. […] Je me borne à faire remarquer maintenant que Flaubert accepta le premier sujet qui s’offrit à lui et qu’il lui eût été indifférent d’en traiter un autre. […] Ce lui fut donc une douce surprise, quand Charpentier, l’appelant dans son cabinet, lui déclara que ses livres faisaient de l’argent, qu’il ne voulait pas abuser d’un contrat léonin et que non-seulement il le tenait quitte de l’avance, mais lui offrait une somme égale, l’associait, en outre, à ses bénéfices futurs et lui offrait une fort belle part sur le prix des volumes publiés antérieurement. […] Il lui offre des traits d’observation, de paradoxales finesses, des mots heureux, des flamboiements d’idées originales, ou du moins présentées d’une manière piquante et nouvelle. […] L’influence indéniable du corps sur l’âme et vice versa, lui offre un superbe trésor d’observations et d’expériences.
À la terrasse donnant sur le quai d’Orsay, les lignards offrent, par-dessus le parapet, aux femmes qui se les arrachent, des rameaux verts. […] De petites voitures de bonneterie, comme on en rencontre parmi les bourgs sauvages de la France la plus reculée, leur offrent des tricots, des bonnets de coton, dans lesquels quelques-uns enfournent leurs oreilles. […] Une grande fillette, à l’œil impudique et au madras placé en haut de cheveux rêches, m’offre, pour 350 francs, un âne qui m’a tout l’air d’un âne de Montmorency. […] Les journaux parlent, avec complaisance, de l’élasticité que donne ce poison aux chasseurs de chamois de la Styrie, et vous offrent, comme déjeuner, un globule arsenieux d’un docteur quelconque. […] Il y a au mur, accrochée à une place d’honneur, la trompe écorchée du jeune Pollux, l’éléphant du Jardin d’Acclimatation, et au milieu de viandes anonymes et de cornes excentriques, un garçon offre des rognons de chameau.
Il fit mieux encore, en 1758, après la condamnation définitive ; « et ce fut dans son propre cabinet qu’il offrit une retraite sûre aux papiers de Diderot » [Cf. […] Et on conclut que sans doute « il ne faut pas imiter les Grecs en tout, mais dès qu’il s’agit de l’expression des sentiments naturels, rien n’est plus pur que le modèle qu’ils nous offrent dans leurs bons ouvrages » [Cf. […] Lescure, son édition de la Correspondance de Mme du Deffand, Paris, 1865] ; — ses relations avec Mme Geoffrin. — Il est déjà presque un personnage quand il accepte de s’occuper de l’Encyclopédie ; — et c’est en 1752 que Frédéric lui offre la présidence de son Académie des sciences, — en survivance de Maupertuis. […] Entre les mains de Voltaire l’histoire est d’abord devenue, de purement annalistique ou polémique qu’elle était, véritablement narrative, ce qui implique : — le choix du sujet, en tant que capable d’intéresser tout le monde, et non pas seulement les érudits ; — la distinction des faits, en tant qu’il y en a d’encombrants, d’inutiles, ou d’ingrats, qu’on élimine ; — et une continuité d’intérêt, qui ne s’obtient qu’au moyen de l’art, et du parti pris. — C’est comme si l’on disait qu’en second lieu, d’érudite ou de savante, Voltaire a rendu l’histoire proprement littéraire, ce qui implique : — le souci de la disposition des parties et du style ; — un rappel constant de l’intérêt que les choses passées offrent encore aux gens d’aujourd’hui ; — et par suite, une perpétuelle sollicitation à penser. — Et enfin, d’indifférente à son propre contenu, Voltaire a rendu l’histoire philosophique, ce qui implique : — la subordination des faits aux conséquences qui en sont résultées ; — l’appréciation de ces faits par un rapport à un idéal donné ; — et la détermination de cet idéal par rapport à une conception de la vie et de l’humanité. […] Obligé successivement de quitter le Val de Travers [septembre 1765] ; — l’île de Saint-Pierre [octobre 1765] ; — et la Suisse ; — il passe quelques jours à Paris ; — et se décide à s’établir en Angleterre, 1766. — Le séjour de Wootton, 1766-1767 ; — sa querelle avec Hume, et le peu d’intérêt que nous offrent toutes ces histoires. — Séjours de Rousseau à Fleury ; — à Trye ; — à Grenoble ; — à Monquin ; — et son installation à Paris, 1770. — Ses relations avec Dusaulx, avec Rulhière, avec Bernardin de Saint-Pierre. — Il donne des lectures de ses Confessions ; — qu’il est obligé d’interrompre, par ordre, sur la dénonciation de ses anciens amis ; — et notamment de Mme d’Épinay. — C’est à ce moment que le délire des persécutions s’empare de lui pour ne plus l’abandonner qu’à de rares intervalles. — Il écrit les Considérations sur le gouvernement de Pologne, 1772 ; — les Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques, 1772-1776 ; — et les Rêveries d’un promeneur solitaire, 1777. — Caractère singulier de ces deux derniers ouvrages ; — et nouveauté du second. — Rousseau s’installe à Ermenonville, chez le marquis de Girardin ; — sa mort, le 2 juillet 1778. — Si Rousseau s’est suicidé ?
., philosophique et sceptique de Montaigne et de Charron, en succède une qui offre des caractères bien différents et opposés. […] Le Dépit amoureux, à travers l’invraisemblance et le convenu banal des déguisements et des reconnaissances, offre dans la scène de Lucile et d’Éraste une situation de cœur éternellement renouvelée, éternellement jeune depuis le dialogue d’Horace et de Lydie, situation que Molière a reprise lui-même dans le Tartufe et dans le Bourgeois Gentilhomme, avec bonheur toujours, mais sans surpasser l’excellence de cette première peinture : celui qui savait le plus fustiger et railler se montrait en même temps celui qui sait comment on aime. […] Plaute et Rabelais, ces grands comiques, offrent aussi, malgré leur réputation, des traces d’une faculté sensible, délicate, qu’on surprend en eux avec bonheur, mais Molière surtout ; il y a tout un Térence dans Molière. […] Certes, la plus directe justification que Molière pût offrir au roi en cette circonstance fut l’acte de son mariage et la preuve que les deux Béjart n’étaient que sœurs.
On ne peut retenir sa surprise, en parcourant cet intervalle immense de plus de douze siècles, de ce qu’ils n’offrent pas, du moins de temps en temps, quelque rayon de lumière. […] Il ne s’agissoit plus que d’épurer le goût, & de réfléchir sur les beautés qu’offrent en foule les modèles de l’Antiquité. […] Piron, quand, après avoir conçu le plan de la Métromanie, il entra dans un champ non moins vaste, où de nouveaux ridicules venoient également en foule s’offrir pour être immolés sur la scène par l’imagination la plus riante ? […] Notre siècle est fait pour offrir les contrastes les plus frappans.
Rigault, même en le renfermant dans les termes de la seule littérature, est un des plus heureux et des plus féconds que l’on pût choisir, et son travail est devenu un livre qui offre le tableau complet d’un des épisodes les plus curieux de l’histoire de l’esprit.
Pour nous, nous n’avons voulu ici que détacher quelques-unes de ces fleurs encore humides de larmes, qui se nuisent quand elles sont un peu trop pressées, et les offrir au lecteur, nouées à peine d’un simple fil.
Battus sur tous les points, chassés du gouvernement, des clubs, des sections, relancés et comme bloqués dans les faubourgs, les Jacobins avaient résolu un dernier effort pour reprendre le pouvoir, et rétablir cette Constitution de 93, qui n’avait été décrétée que pour être à l’instant suspendue, Nulle révolte n’offrit un spectacle aussi terrible que cette échauffourée de détresse et de désespoir.
Le malheur, chez les Grecs, se montrait auguste ; il offrait aux peintres de nobles attitudes, aux poètes des images imposantes : il donnait aux idées religieuses une solennité nouvelle ; mais l’attendrissement que causent les tragédies modernes est mille fois plus profond.
qu’on était heureux il y a dix années, lorsque entrant dans le monde plein de confiance dans ses forces, dans les amis qui s’offraient à vous, dans la vie qui n’avait point encore démenti ses promesses, on ne rencontrait ni des partis injustes, ni des haines envenimées, ni des rivaux, ni des jaloux !
Le bruit de ces doctes entretiens se répandit ; en 1629, Richelieu fit offrir à la société de lui donner sa protection et une existence officielle.
Voici qui l’est plus encore : « Je finis cet écrit… en réitérant l’offre de prouver quantum dixi, par écrit, devant un jury composé des six plus grands hommes existants.
Selon l’usage juif, on offrit à boire aux patients un vin fortement aromatisé, boisson enivrante, que par un sentiment de pitié on donnait au condamné pour l’étourdir 1164.
On rencontrera ensemble les gras et les maigres ; le même grouillement offrira ceux qui se roulent sur le dos et ceux qui se vautrent sur le ventre.
On n’eut jamais parlé de Pellegrin comme traducteur, sans la jolie épigramme que fit La Monnoye, en voyant le texte du poëte Latin à côté de cette version : On devroit, soit dit entre nous, A deux divinités offrir ces deux Horaces ; Le Latin, à Vénus, la déesse des graces ; Et le François, à son époux.
J’ai lu de près ce que ce prosateur a laissé d’excellent, et je m’offre à prouver quand on voudra qu’il y a dans Bernardin tout le vocabulaire descriptif de Chateaubriand, non pas même sa langue, mais son style, ses plus belles épithètes, ses procédés de peinture écrite, ce qui ne m’empêche pas de distinguer aussi bien qu’un autre en quoi ces deux écrivains diffèrent et combien Chateaubriand dépasse son modèle par le génie de son style et la supériorité de ses images. « Il ne faut, dit M. de Gourmont, s’en laisser imposer ni par l’unanimité ni par la singularité. » Je suis de cet avis, et c’est pourquoi, m’étant fait une opinion personnelle, M. de Gourmont ne trouvera pas mauvais que sa « singularité » ne m’en « impose pas ».
Le voici : c’est d’abord quand ils offrent des idées heureuses ou neuves ; c’est en second lieu quand l’expression est propre et juste sans être commune.
Mme de Staël, ce Diderot-femme et qui, parce qu’elle était femme, valait mieux que Diderot, a, offert le même spectacle que Diderot, dont Mme Necker disait, sans regarder sa fille : « Il n’eût pas été si naturel, s’il n’avait pas été si exagéré. » Mlle Delphine Gay, qui a presque failli être Corinne Gay, mais que l’esprit, l’esprit grandi et trempé, comme un acier, dans la vie, a sauvé du vertige, au bord du ridicule, Mlle Delphine Gay, cette de Staël, blonde et belle, et qui faisait des vers, trois supériorités qui eussent passionné, jusqu’à la petitesse de la jalousie, la grande âme de Mme de Staël, mais qui n’en restera pas moins inférieure à Mme de Staël, malgré ces trois supériorités, Mlle Gay, née à Aix-la-Chapelle, fut baptisée, dit-on, sur le tombeau de Charlemagne et élevée à l’ombre de ce cap Misène, peint par Gérard, qui, alors, projetait sa cime lumineuse sur toutes les imaginations.
Grâce à cet homme, qui pêche des anecdotes comme on pêche des anguilles, jusque dans la vase, un esprit politique n’aurait-il pas, au moins, indiqué le mal de ce temps qu’on prend pour une époque de force et de virilité, et qui n’offre aux yeux fascinés que la ruine suspendue d’une société dont la tête va tout à l’heure porter contre le fond de l’abîme, mais qui, jusque-là, trouve doux de tomber ?
Eh bien, le Moyen Âge, au xe siècle, offrait justement le spectacle, qui n’était pas nouveau, mais qui avait pris des proportions exorbitantes, du point d’honneur combattant contre l’Église !
La présence des femmes de la cour qui, du haut des loges, assistaient au banquet, la fumée des vins, les lumières, les glaces, le spectacle que les convives s’offraient à eux-mêmes, les périls de la monarchie, l’attente de l’imprévu, tout se réunissait pour égarer la raison.
Il fut, d’intellect et de cœur, une équation sublime… Pour avoir la femme qu’il aimait, pour se dégager des dettes qui auraient pu peser sur elle, pour lui offrir une main rachetée, une main royale de pureté, il travailla deux fois plus de temps que Jacob pour avoir Rachel.
Léonard de Vinci lui-même, le peintre de la terrible Joconde, une énigme humaine, comme Madame Récamier, eût brûlé ses pinceaux et sa palette de magicien sombre et de sorcier ensorcelé devant cette incompréhensible Récamier, qui n’avait pas, elle, à offrir à un peintre la physionomie inquiétante de la Joconde, de cette ogresse repue et tranquille qui sourit diaboliquement à qui la regarde et qui semble lui dire : « M’apportes-tu ton cœur à manger ?
Vera leur offre aujourd’hui en deux morceaux, c’est-à-dire en deux volumes.
Caro, le professeur de philosophie, ne puisse se risquer à faire l’éloge de toutes les grandes philosophies qui s’en viennent scandaleusement d’au-delà du Rhin, et profite de l’occasion, quand elle lui est offerte, de louer les petites, qui ne sauraient le compromettre, et seulement pour rappeler qu’il est de l’état.
Ils étoufferont la voix de Hello, qui leur offre le sien.
C’est le timide discernement de cette petite faculté sobre qu’on appelle le Goût avec tant de bonheur, qui a choisi ces fragments, et qui les a choisis pour que le public à qui on les offrait pût les prendre.
… Né dans les premières années du siècle, quand le canon de Wagram fêtait le baptême de ceux-là qui pouvaient avoir l’espérance de mourir un jour en héros, et qui, l’Empire tombé, ne surent que faire de la vie, Alfred de Musset se jeta aux coupes et aux femmes de l’orgie comme il se serait jeté sur une épée si on lui en eût offert une, et il a peint cette situation dans les premières pages qui ouvrent les Confessions d’un enfant du siècle, avec une mélancolie si guerrière !
Il a conquis la naïveté qu’on ne conquiert pas d’ordinaire, ce verre d’eau de source que le plus brillant ou le plus charmant talent n’a pas toujours à nous offrir, et qui est le meilleur breuvage, pour nos esprits et pour nos âmes, que le génie lui-même puisse nous donner !
Qui sait ce qu’encore il offrait De richesse au poète avide ?
… J’ai pris le somnambulisme comme exemple des facilités misérables qu’un phénomène physiologique peut offrir aux esprits abaissés vers les choses faciles, et de la magnifique difficulté qu’il peut présenter aux esprits vigoureusement et fièrement amoureux de la difficulté !
Ces deux panégyriques offrent plusieurs endroits qui méritent d’être cités.
Le panégyrique de Louis XV, comme nous l’avons dit, offre donc peu de ces beautés qu’on a coutume de chercher dans les orateurs ; mais elles sont remplacées par d’autres ; on y trouve une sorte d’éloquence aussi persuasive et plus douce, l’éloquence des faits présentés avec autant de simplicité que de noblesse, et les réflexions d’un philosophe toujours jointes à la sensibilité d’un citoyen.
Je crois donc que si Alceste me les offrait, je me laisserais tenter. […] Tartuffe lui a refusé de l’argent qu’il lui offrait ! […] Féraudy n’a qu’une scène, celle où l’apothicaire offre ses services à Éraste. […] Les princes lui offrent leur amour. « Que ne vous adressez-vous à mes sœurs ? […] Il lui conte qu’elle a offert un autre homme pour gendre.
Guizot, non comme à un chef infaillible, mais comme au plus sûr qu’offrît le personnel des hommes d’État d’alors aux députés conservateurs. […] Je suis autorisé à vous en faire l’offre. […] Quand je vis qu’il estimait assez peu ses contradicteurs pour leur faire offrir d’acheter leur silence, et que le seul moyen d’être de sa société c’était d’être de sa suite, je cessai mes visites. […] de lord Chatham, l’offre de sa démission, l’insistance de l’Empereur se déclarant lié par ses engagements, l’Impératrice suppliant avec larmes M. […] A qui la méritait, il l’offrait lui-même ; à qui ne la méritait pas, il la refusait sans un mot de gronderie.
La raison s’en offre d’elle-même. […] Le sens est admirable, et la nature offre elle-même l’antithèse, toute parfaite qu’elle est. […] Bien déterminés d’abord à trouver des défauts, n’y en eût-il point, ce qui à la vérité n’arrive gueres, non seulement ils vont relever des fautes réelles, mais ils en vont grossir les moindres apparences ; et n’espérez pas qu’ils fassent grace à ce qu’ils sentiroient eux-mêmes de plus raisonnable, s’ils sont assez heureux pour pouvoir, à force de déguisemens, l’offrir sous un aspect ridicule. […] L’opera, malgré ses défauts, a cette avantage sur la tragedie, qu’il offre aux yeux bien des actions qu’elle n’ose que raconter. […] Il pourroit abuser de la facilité du stile, en se contentant trop tôt de ses premieres idées, et en ne faisant pas assez d’effort pour chercher le mieux, dès qu’il se seroit offert du raisonnable.
Chacun offre à l’univers l’idéal qu’il se propose à lui-même. […] Souvent il redevient homme d’État, et, s’élançant tout d’un coup, il va dire et faire la première chose qui s’offrira à son esprit. […] Un prince lui offre la chemise. […] Quand Sylla revint en Italie, tous lui offrirent leur pécule ; la guerre était une si bonne spéculation, qu’ils voulaient en avancer les frais. […] Il s’est épris de celui que lui offraient les circonstances, et il a persévéré dans son effort.
que d’œuvres méritantes offertes à l’admiration publique qui les ignore ! […] Du reste, si peu que lui offrît Polybe, M. […] Mais, pour toute habileté, je t’offrirai mes larmes ; c’est tout ce que je puis… Ne me fais pas mourir avant le temps, car il est doux de voir la lumière ; ne me force pas à visiter la région souterraine. […] Rédigé par des écrivains d’attache officielle, sous les ordres d’un personnage officiel, on ne devait pas s’attendre à ce qu’il approfondît le sujet, à ce qu’il fît rendre aux questions offertes l’enseignement qu’elles contiennent. […] Quelles lectures sont offertes au peuple, qui est tout aujourd’hui, qui tient dans ses mains les destinées de la France, et à quels spectacles est-il convié ?
Je n’ai rien refusé parce qu’on ne m’a rien offert. […] Il ouvrit mon étui de galuchat, offrit une cigarette à son acolyte, et en prit deux pour lui d’un air capable et autorisé. […] Si j’y ai insisté cependant, c’est qu’il restera comme la peinture définitive de cette comédie de la mort qui s’offre de temps en temps en spectacle aux Parisiens. […] La remerciait-on d’un peu de pain offert, ou de tant de bonheur donné ? […] Nous avions la courtisane bourgeoise ; cette fois c’est la bourgeoise courtisane que nous offre M.
On le nomme un génie aimable, un philosophe consolant ; il n’y a qu’un mot à dire : il avait compris l’univers, et l’univers bien compris n’est point désespérant, mais offre au contraire de sublimes perspectives. » Je n’ai pas craint de citer, parce que tout l’instinct de l’homme se révèle déjà dans ces premiers écrits, et que, si l’on a sans doute un peu au delà de Vauvenargues dans ce besoin d’action si caractérisé, on a déjà beaucoup de M. […] Les ordonnances avaient paru le 26 au matin ; dans la journée on se réunit au National, dont les salons élégants et vastes s’offraient commodément rue Neuve-Saint-Marc ; c’étaient les journalistes de l’opposition, du Constitutionnel, du Courrier, du Temps, du Globe, etc, qui se trouvaient là, et aussi quelques députés qui sortaient de chez M. […] Le trait le plus caractéristique et le plus distinctif qu’il offre, selon moi, est la fraîcheur de curiosité.
C’était certainement, en effet, le plus étonnant spectacle que la Providence ait jamais offert aux hommes sur un point presque imperceptible du globe, que d’avoir non pas donné à un petit peuple une telle réunion de vertus, de talents et de génies dans ces grands hommes, mais que d’avoir donné à ces grands hommes, dans Athènes, quatre cents ans avant Jésus-Christ, un peuple capable de les discuter et de les admirer. […] « L’établissement des autorités, tel que le propose Socrate, offre encore bien des dangers : il les veut perpétuelles ; cela seul suffirait pour causer des guerres civiles, même chez des hommes peu jaloux de leur dignité, à plus forte raison parmi des gens belliqueux et pleins de cœur. […] Ainsi l’expédient politique proposé par Phaléas n’offre de garantie que contre les crimes de peu d’importance.
« Que les dieux immortels me préservent de vous laisser aller loin de nous coucher dans votre barque, comme si je n’étais qu’un indigent dénué de tout, qui n’a dans sa maison ni manteaux ni couvertures à son usage, et qui ne peut offrir un lit moelleux à ses hôtes ! […] Il offre des présents de coupes et de chevaux à Télémaque. […] Vos plus belles robes restent négligées dans vos coffres ; cependant le jour de votre mariage approche, et vous devez vous orner de vos plus belles parures, et même en offrir à votre époux.
Aussi est-ce un spectacle assez agréable et assez philosophique que de voir à quel point ils varient dans leurs jugements ; l’avis courant, que leurs complaisants ont soin de leur dicter, est toujours le leur, parce qu’ils n’en ont point à eux : le dernier ouvrage d’un homme célèbre qui n’a pas l’avantage de leur plaire, est toujours la plus mauvaise de ses productions ; ils ne commencent à lui rendre justice que quand une nouvelle production offre un nouvel aliment à la satire ; ils assurent alors que dans la précédente le talent se montrait encore, mais qu’il n’y a plus rien à attendre d’un esprit usé. […] Elle ressemble à ces sectes de philosophes anciens, qui, après avoir été en public au temple, donnaient en particulier des ridicules à Jupiter ; avec cette différence que les philosophes grecs et romains étaient forcés d’aller au temple, et que rien n’oblige les nôtres à offrir d’encens à personne. […] « L’accueil favorable, dit-il, que les savants ont déjà fait à ce fruit de mes travaux, m’a inspiré le désir et la confiance de vous l’offrir.
C’est pourquoi dans la plupart des hommes, tandis qu’on ne peut guère étudier que la psychologie des passions, au contraire, dans les personnes souveraines, c’est proprement la pathologie qui s’en offre à nous d’elle-même. […] Mais si le poète, flanqué d’un archéologue et d’un marchand de meubles, s’abaisse jusqu’au trompe-l’œil, non seulement il remplit son œuvre de chevilles et de clinquant, mais encore il coupe les ailes à l’imagination du spectateur et ne lui offre plus que le plaisir trompeur d’un cinématographe. […] — Et les principes directeurs offrent une probabilité du même genre : le christianisme, qui fut un élément essentiel du moyen Âge, semble étranger au principe de la Renaissance et à celui de la Révolution ; en théorie, oui ; dans la pratique, il a gardé une importance considérable, non seulement en ce qu’il a d’éternellement vrai, mais aussi en ce que ses dogmes ont de suranné et d’inhumain : l’Église romaine commande encore à des millions de consciences ; la notion chrétienne du Mal trouble encore notre morale et même notre droit pénal ; bien plus : l’intolérance haineuse des « libres penseurs » est elle-même une action du christianisme qui entrave ainsi l’évolution de cette humanité qu’il avait jadis délivrée.
Il n’avait pas, en ce genre de recherches, le flair et la piste ; il ne savait pas tirer un fait d’un autre ; dès qu’il s’offrait une difficulté, une différence, il était désarçonné. […] Magnin tenait donc à honneur de rendre justice à un personnage d’autant de savoir et de finesse, à le louer sans le flatter, à le conquérir sans s’abaisser, et puisque l’occasion s’offrait naturellement, il voulait le forcer, envers lui, à une juste estime.
Bien des anecdotes piquantes de Suard et de Fontanes lui offrirent, avant tout, des coins d’arrière-scène et quelque dessous de cartes, plus qu’elles ne lui inspirèrent le culte de certains hommes et de certaines idées. […] Chez les anciens, Cicéron, Sénèque et Pline le Jeune nous offrent seuls des exemples comparables d’une littérature à la fois si abondante et si délicate dans de pareils empêchements : frigidis negotiis, disait Pline, quæ simul et avocant animum et comminuunt.
Lyon offrait, à cette époque, une réunion de personnes du sexe très-remarquables par les talents en tous genres, et, à ne consulter que les poésies de Marot, on y trouve célébrées les deux sœurs Sybille et Claudine Sève, parentes de Maurice, la savante Jeanne Gaillarde, toutes plumes dorées, comme il dit, et les sœurs Perréal, qui étaient peintres. […] Puis, ces treize années de jeunesse et de passion écoulées, elle se serait laissé épouser par le bon Ennemond Perrin, beaucoup plus âgé qu’elle, qui lui aurait offert sa fortune, son humeur débonnaire et ses complaisances, à défaut de savoir et de poésie ; elle aurait fait en un mot un mariage de raison, un peu comme Ariane désolée (chez Thomas Corneille) si elle avait épousé ce bon roi de Naxe, qui était son pis-aller.
Ce brave homme n’avait pu résister à l’intérêt qu’un talent si naturel et si expansif lui inspira : il lui offrit sur-le-champ le passage gratis à son bord, et lui garantit qu’il trouverait sur le continent prochain à donner autant de leçons qu’il voudrait. […] Il y a une jolie boutade de Désaugiers dont voici le premier couplet : Chien et chat, Chien et chat, Voilà le monde A la ronde, Chaque état, Chaque état N’offre, hélas !
Dans une génération où chacun presque possède à un haut degré la facilité de saisir et de comprendre ce qui s’offre, son caractère distinctif, à lui par-dessus tous, est encore la compréhension, l’intelligence. […] Chacun, en se souvenant bien, chacun a eu de la sorte son Sinaï dans sa jeunesse, sa mystérieuse montagne où la destinée s’est comme offerte aux yeux, mieux éclairée seulement qu’elle ne le sera jamais depuis.
Danton leur offre encore la paix, s’ils consentent à ne plus reprocher ces forfaits à leurs auteurs. […] Il m’avait tout offert, avec des instances qui rendaient le refus difficile à un cœur touché de ses embarras ; j’avais tout refusé.
« Hier allée à Cahuzac entendre la messe pour toi en union de celle que le prince de Hohenlohe offrait en Allemagne pour demander à Dieu ta guérison, hélas ! […] Je ne sais, mais, n’ayant plus le plaisir de lui faire plaisir, ce que je vois n’offre pas l’intérêt que j’y trouvais jadis.
À ses yeux, le calme paisible et majestueux des forêts de l’Europe offre un spectacle bien plus aimable, où il prétend même voir une des causes de la supériorité morale des nations de l’ancien monde. […] De ces parasites, les uns ressemblent à des câbles composés de plusieurs torons ; les autres ont un gros stipe contourné de mille façons, qui s’enroule comme un serpent autour des troncs voisins, et va former entre les grosses branches des œils-de-bœuf ou des replis gigantesques ; d’autres encore courent en zigzag ou sont dentelés comme les marches d’un escalier qui monterait à une hauteur vertigineuse. » XIX « La faune offre, comme la flore, une propension très générale à devenir grimpante.
combien l’histoire nous en offre peu de modèles ! […] La terre vous tient, vous enserre, vous emprisonne, vous défie d’inventer d’autres images de béatitude que celles mêmes qu’elle a pu vous offrir aux heures clémentes de vos journées.
A. un homme si admirablement préparé pour bien juger, quelle riche matière offrait le xvie siècle ! […] J’omets les accessoires les récits, les anecdotes, les digressions sur les points qui avoisinent le sujet, les citations traduites ou paraphrasées, ces mille caprices d’un homme qui n’est point pressé et qui s’attache à son propos tant qu’il ne s’offre pas quelque occasion agréable de s’en distraire.
La troisième sorte de critique choisit, parmi tous les objets d’étude qu’offrent les lettres, une question qu’elle traite à fond, en prenant grand soin de n’en avoir pas l’air. […] Mais par cela même cette moitié offre peu de prise à la critique, et dans la seconde moitié, il y a Colomba !
Ennemie dangereuse de la poésie dont elle attaque l’heureuse ignorance, d’où naissent les fables merveilleuses, la science est pour elle une alliée plus dangereuse encore, quand elle s’offre traîtreusement à elle comme matière à mettre en vers. […] Il s’est fondé sur l’harmonie qu’offrent les membres divers d’un être viable, sur ce que les savants appellent l’unité de composition.
A une foule peuvent être offerts seulement les grosses émotions d’une foule : l’orchestre, jusque le jour où il deviendra vraiment invisible (où il sera lu en un livre) est à dire, uniquement, les grandes passions collectives, les blocs d’émotions généraux. […] Andersen, un autre des directeurs, pria Ferdinand Praeger d’offrir un engageaient à Wagner ; Wagner l’accepta, et, à son arrivée à Londres, il descendit chez Ferdinand Prœger.
La Nuit, dans un discours d’une beauté lente et d’une douceur qui apaise, lui offre le remède du songe. […] Une troisième courtisane, celle dont le baiser enchaîne plus fidèlement, la reine des définitifs oublis, la Mort, vient lui offrir mieux que les insuffisants léthés du songe et du plaisir.
Je vous livre ce qui s’offre à mes sens et à ma conscience : l’immédiatement donné doit être tenu pour réel tant qu’on ne l’a pas convaincu d’être une simple apparence ; à vous donc, si vous voyez là une illusion, d’apporter la preuve. […] Il est vrai que, dans la conception habituelle du Temps spatialisé, on n’est jamais tenté de déplacer en fait la direction du Temps, et d’imaginer une nouvelle répartition du continu à quatre dimensions en temps et espace : elle n’offrirait aucun avantage et donnerait des résultats incohérents, tandis que l’opération paraît s’imposer dans la théorie de la Relativité.
. — Il faut l’avoir vue, me dit-on, au milieu de cette enfance, partout ailleurs aimable, ici disgraciée, qui n’a que des laideurs et des misères à offrir : elle apparaît et console. — Sa maison est une sorte de ministère des grâces.
Ce n’est ni une peinture ni une représentation de la bataille qu’il nous offre, c’est un récit et une explication.
C’est cette droite qui offrait le côté vulnérable et découvert, du moment que Grouchy ne venait pas.
Il voulait être un des premiers à jouir de cette découverte ; il tenait à la faire valoir, à la rendre viable, offrait et, au besoin, imposait son concours, et cela sans arrière-pensée, avec une modestie admirable, cherchant ensuite à s’effacer, et uniquement par amour de la science.
« Au début du second chant, Lucrèce gourmande les hommes de ne pas s’en tenir aux vrais plaisirs que la nature leur offre à si peu de frais : « Si vous n’avez, leur dit-il, ni statues d’or tenant à la main des flambeaux dans vos vestibules, ni lambris dorés, ni musique retentissante, vous avez les bois, le gazon qu’arrosent les ruisseaux, etc., etc. » Si non aurea sunt juvenum simulacra per ædes, Lampadas igniferas manibus retinentia dextris, Lumina nocturnis epulis ut suppeditentur, etc., etc.
Celle-ci nous offre le développement prévu et l’application au monde moral de cette magnifique langue de poésie, qui, à partir de la première manière, quelquefois roide et abstraite, des Odes politiques, a été se nourrissant, se colorant sans cesse, et se teignant par degrés à travers les Ballades jusqu’à l’éclat éblouissant des Orientales.
Il aura beau dire que les épigraphes ne sont choisies qu’après sa pièce composée, et comme un simple enjolivement du titre, je reconnais souvent, dans le cours même du poëme, la traduction des vers et des pensées que m’avait offerts la petite préface anthologique.
Fléchier, sur ce point comme sur les autres, n’a rien dissimulé ; sa conclusion judicieuse, qu’il met par un détour ingénieux dans la bouche d’un interlocuteur, nous offre les avantages et les inconvénients très-bien balancés : les avantages l’emportaient.
Mais pourtant il y a un degré d’exagération qui, en se joignant à une sincérité incontestable, devient piquant à étudier et qui offre un cas bizarre de plus dans l’histoire des sectes littéraires.
J’en offre un exemple : lorsque Macbeth, au moment de s’asseoir à la table du festin, voit, à la place qui lui est destinée, l’ombre de Banquo qu’il vient d’assassiner, et s’écrie à plusieurs reprises avec un effroi si terrible : The table is full , tous les spectateurs frémissent.
. — Le coche l’emporte à Versailles ; il aperçoit un seigneur qui, au bord d’une pièce d’eau, fait une révérence et offre la main à une dame.
La religion, purifiée et pompeuse, offre le spectacle le plus correct et le plus noble.
Hors du groupe picard, le xiiie siècle nous offre presque un grand poète.
Molière offre à Goldoni l’idéal où il essaie d’élever la comédie de son pays.
Il mérite de nous arrêter un moment, car il offre un cas fort singulier et qui suffirait à le tirer de pair.
Mais les Fleurs du mal en offrent l’expression la plus voulue, la plus ramassée et, somme toute, la plus remarquable jusqu’à présent.
Et que le mode d’improvisation, d’art spontané, d’idées unies, claires et clairement offertes, ait dû être la norme de l’époque primitive, je ne le nie point : mais qu’on m’accorde, à cette heure tardive, toutes les lâches aisées étant faites, les fleurs des religions et des légendes étant cueillies, le clair des passions étant déduit, que pour des’entreprises moins simples et moins courtes des procédés plus lents et plus sûrs s’imposent et que licence peut être prise par l’artiste d’exiger du lecteur bénévole une sérieuse, une patiente attention.
Bouhours est un causeur fort goûté, tout nourri de ces dragées de la conversation des ruelles qu’il nous offre dans ses écrits, d’une main qui n’est pas toujours légère.
Ce que nous lui demandons c’est de nous aider à voir, à discerner notre chemin dans le dédale qui s’offre à nous.
Certes, l’analogie frappante que ces récits offrent avec des légendes analogues du Vendidad (farg.
Jésus, qui tenait fort aux bonnes vieilles mœurs, engageait les disciples à ne se faire aucun scrupule de profiter de cet ancien droit public, probablement déjà aboli dans les grandes villes où il y avait des hôtelleries 830. « L’ouvrier, disait-il, est digne de son salaire. » Une fois installés chez quelqu’un, ils devaient y rester, mangeant et buvant ce qu’on leur offrait, tant que durait leur mission.
Le 6 septembre 1674, elle écrit à son frère qu’elle est en marché d’une terre dont elle offre 240 000 francs.
Mais en attendant que l’avenir qui s’offrait au roi se réalisât, il lui fallait du plaisir, toujours du plaisir.
Pour nous servir d’une expression trivialement expressive, il y avait à boire et à manger dans son culte, et ses fêtes, qui gorgeaient les sens, offraient en même temps à l’esprit des philtres divins.
Il suffit donc de diminuer l’intensité et la durée d’une modification dc la conscience ou de l’appétit vital pour diminuer par cela même sa qualité distinctive, c’est-à-dire la nuance qu’elle offre comme sensation, émotion ou impulsion ; elle tend alors à se fondre dans l’ensemble confus des autres modifications qui constitue le sens total de la vie.
Le grec, assez peu senti pour qu’on ose y toucher sans scrupule, offre aux fabricants de mots nouveaux une facilité vraiment excessive.
Clemenceau disait, il y a quelques années : « Je n’ai rien de mieux à vous offrir !
On pourrait nous dire que cette dissidence, en supposant qu’elle existât (et l’on cherche autant qu’il est possible à nous la dissimuler), ne porte après tout que sur des questions libres, des questions sociales et politiques, mais que l’Église catholique nous offre au moins un point fixe et un asile sûr dans un dogme incontesté, formulé par une autorité infaillible.
Enfin les arbres s’adressèrent au buisson ; le buisson répondit : Je vous offre mon ombre.
Tous les temps, tous les pays offrent le même exemple.
Le philosophe ignoré qui me gourmandait n’a pu lui-même m’offrir le moyen de dégager l’inconnue ; c’est qu’en effet cela n’était pas possible : Ancillon y avait échoué.
… Si bronze qu’elle fût, en effet, par le bouillonnement, par le ruissellement, par l’ardeur, elle ne le fut qu’en fusion, mais elle ne froidit jamais assez pour devenir une dureté et offrir l’aspérité d’une résistance !
… Et tout est de cette clarté et de cette logique dans un livre qui veut être éblouissant et qui n’est pas uniquement la purgation et l’expulsion secrètes des brumes intérieures devant les amis, mais une cassolette de parfums qui fument offerte somptueusement au public !
Nul n’a mieux compris, et ne devait mieux comprendre, que cette intelligente tête d’officier, les mœurs familiales et guerrières de ces tribus qui se dressent encore avec tant de majesté devant les Européens, leurs vainqueurs et leur offrent, comme une leçon, le spectacle de Barbares qui ont conservé l’intelligence de la hiérarchie, quand les peuples éclairés, comme on dit, en ont perdu jusqu’à l’instinct… La Féodalité, qui n’existe plus qu’au désert, ce fragment du Moyen Age retrouvé vivant dans les sables du Sahara, a captivé singulièrement le Croisé de la civilisation, et, malgré ses réserves un peu trop discrètes de civilisé, l’on voit bien, aux caresses de son pinceau, l’ardeur attentive et charmée de sa sympathie !
Les luttes de ce pays qui a offert à lui seul presque autant de combats entre ses barons et ses rois que le Moyen Âge tout entier, ses guerres civiles des Roses, l’implication effroyable de ses droits de succession, l’entrechoquement des partis et les brouillards de tant de sang versé qui s’étendent sur toute son histoire comme les autres brouillards sur son sol, la législation anglaise, avec ces mille coutumes qui peuvent dormir des siècles, mais qu’on n’abolit pas, et l’esprit public enfin, l’esprit public qu’on n’entendait, certes !
L’Histoire ouverte et splendide lui offrait un enseignement plus fécond que tous les systèmes ; mais il s’est détourné de l’Histoire, et, homme de système avant tout, il s’est mis à tourner autour de la chimère de ce temps : la production de la richesse.
Quant à nous autres Européens, nous leur serions encore inférieurs en ceci… Vieilles momies qui avons du cœur, et qui voulons que nos femmes en aient, nous n’accepterions pas l’insolent éloge offert à l’Amérique.
soupçonnée dans l’auteur épigrammatisant des Lettres satiriques, le romancier aux nuances fines des Païens innocents, le boute-en-train qui, quand cela lui plaît, rigole avec l’Histoire, — qui la ferait sauter comme une femme ou comme un bouchon de champagne rose versé dans la coupe mousseline d’un style transparent, semé d’étincelles, et offert à ceux-là qui aiment l’Histoire, — corsée, mais non pesante, — et qui savent que les vins les plus purs doivent se boire dans les cristaux les plus légers !
Nicolardot l’offre aujourd’hui aux partisans de Voltaire.
Il dole avec une cuiller à café la glace panachée qu’il a devant lui et nous en offre la dolure du bout de la cuiller, comme un papa à de petites filles gourmandes et qui leur dit : « Mesdemoiselles, vous n’aurez que cela. » Voyons, du moins, ce que nous avons !
Tout ce petit roman de l’amitié de Jésus-Christ et de Marie-Madeleine nous offre beaucoup trop Notre-Seigneur Jésus-Christ sous cette forme humaine qui demande grâce pour sa divinité et qui l’obtient de messieurs les philosophes (de si bons princes !)
Croyez bien que je ne la laissai pas cachée et perdue dans ces cent exemplaires d’alors parmi lesquels il y en avait peut-être cinquante de trop, et que je la signalai et l’offris aux cinquante personnes dont je vaudrais trouver l’adresse, — oui !
Elle offre cent mille francs au forçat qui a déjà manqué Germaine, et qui trouve plus simple de la tuer, elle, et d’emporter avec les cent mille francs tout l’argent et les bijoux qu’elle a traînés, — sans doute pour cela — jusqu’à Corfou !
On était en rivalité de tragédies, et dans ces luttes pacifiques on apportait la même passion que dans ces rixes terribles où, vingt ans auparavant, des villages entiers venaient offrir la bataille aux villages ennemis. » Or, à cette tragédie jouée à Montalric, il y avait, au milieu de la foule compacte, un homme qui assistait pour la première fois a cette solennité, et c’est de la rencontre et de la combinaison de la tête singulière de cet homme, simple potier-terrailler de son état, et de cette tragédie, dont l’impression le bouleversait, que va sortir tout le roman de M. de La Madelène.
La sœur Saint-Gatien, un peu plus âgée qu’elle et choisie, selon l’usage des couvents, pour offrir à Éliane, sous la forme d’une amitié sanctifiée, l’image de son auge gardien, le frère céleste qui doit veiller sur elle, la sœur Saint-Gatien est la voix de la vocation religieuse contre laquelle Christian rencontré a élevé la voix de l’amour.
Pinelli possédait tout le charlatanisme de certains artistes : ses deux énormes chiens qui le suivaient partout comme des confidents et des camarades, son gros bâton noueux, ses cheveux en cadenette qui coulaient le long de ses joues, le cabaret, la mauvaise compagnie, le parti pris de détruire fastueusement les œuvres dont on ne lui offrait pas un prix satisfaisant, tout cela faisait partie de sa réputation.
Sa licence s’oublia, devant son art profond de langage ; on le médita comme Pindare et comme Homère lui-même ; et, dans cette riche série de modèles que le génie grec, à ses âges divers, offrit au goût laborieux des Romains, il fut l’objet de l’émulation des plus habiles.
Ce soir-là donc, avec une audace ardente, et des tremblements de voix, et des frissons d’épaules, — et un minimum de détours et de sous-entendus — elle s’offre à lui. […] Paul Bourget, et si cette attente nous avait détournés de goûter ce qu’on nous offrait. […] Marthe offre le sien. […] Pareillement, l’image que la Vie de Bohème offre de l’« artiste » est toute bourgeoise. […] Ne le prendra-t-elle pas parce que le hasard le lui offre et que c’est lui, et non un autre, qui est l’ami de la maison ?
Elle offre les symptômes, visibles pour tous ceux qui veulent regarder sans parti pris, d’une maladie de la vie morale arrivée à sa période la plus aiguë. […] Renan aux environs de ses vingt-cinq ans, fût enivré par la liqueur que l’Allemagne d’alors lui offrait à pleine coupe. […] Et cependant, cette félicité si haute lui eût été accordée, ce grand cœur solide se serait offert. […] Le conseil municipal de Rouen a refusé l’offre faite par le romancier, au nom d’un comité, d’élever gratis une petite fontaine ornée de ce buste. […] Presque la même facilité d’habitudes aimables s’offrit aux passions des jeunes officiers du jeune vainqueur de Marengo.
Et quand un religieux est mêlé aux affaires du temps, ce qui est le cas de presque tous les grands religieux, le psychologue se trouve en présence d’une des plus rares curiosités morales que l’humanité puisse offrir. […] » Enfin le monstre était mort : Il fallait boire, danser, offrir des mets aux dieux ! […] Quand tu verras venir à toi un autre voyageur qui croira que tu portes un fléau (άθηρηλοιγόν) sur l’épaule, alors, plante ta rame en terre, offre à Poseidon un bélier, un taureau et un verrat. […] Si les difficiles problèmes résolus par Pascal s’étaient offerts à l’esprit de Leibniz, après en avoir résolu quelques-uns, les plus simples sans doute, il n’aurait pas manqué d’y signaler un grand pas accompli dans le calcul intégral. […] À défaut de couronne mieux appropriée, ils offrirent à Julien un diadème de femme, qu’il repoussa avec le doux mépris d’un philosophe.
C’est tout simplement que la représentation qu’elle en offre n’est pas l’oeuvre de ces raisons, mais de l’esprit collectif. […] De cette humanité, les « primitifs » que nous observons aujourd’hui nous offrent-ils l’image ? […] Il faudrait pour cela une série d’observations faites sur d’autres animaux, puis une synthèse, enfin un travail de généralisation qui offre déjà un caractère scientifique. […] Pour écarter un danger ou pour obtenir une faveur, on offrira au mort tout ce que l’on croit qu’il désire. […] L’antiquité classique nous offre un exemple de cette opposition : la mythologie romaine est pauvre, celle des Grecs est surabondante.
Beaunis dit : « La forme extérieure des êtres vivants offre toujours une certaine constance. […] Or la matière inorganique nous offre des exemples de pouvoirs analogues. […] Rapprochant ou séparant les idées qui lui sont offertes, l’entendement en fait une construction qui est l’édifice de nos connaissances. […] Reste ensuite à appliquer ces principes aux différents cas qui se présentent dans le monde, comme le mécanicien applique les principes de sa science aux forces réelles que lui offre la nature. […] Conclusion Nous avons analysé les divers types de lois naturelles que nous offrent les sciences, en nous plaçant au point de vue de ces sciences mêmes.
Mais Paris, le monde, le sens artistique, offraient à Mérimée un champ de compensation, d’équilibre et d’éclat que l’air natal refusa à Amiel. […] À partir du moment où l’auteur du Journal intime, qu’il vient de commencer à Berlin, se fixe à Genève, sa vie se répète, n’avance pas, et n’offrirait que le pain le plus sec à un professionnel de la biographie romanesque. […] Nous ne savons si celles d’Amiel, qui ont été détruites, en offraient davantage. […] La femme que rejetait son milieu à lui, habituée à la vie cosmopolite, s’offrait à Amiel comme un appel de la route. […] Bergeret est offert au lecteur dans le style qui le moque le plus doucement et le plus savamment.
La création, telle que nous la connaissons, ne nous offre pas cette espérance, à moins de quelque cataclysme indescriptible… Louise s’arrêta, comme entraînée dans un rêve. […] Un sous-sol favorable à ce genre de sépulture le rendait plus expéditif que tout autre dans un moment de persécution ; mais le tuf volcanique de Rome est une condition toute particulière, que nos terrains humides ne peuvent offrir. […] Il le surprend au milieu de sa prière et lui offre l’empire du monde. […] La société ne nous offre pas un milieu où nos idées et nos sentiments puissent s’asseoir et travailler de concert. […] Ils lui offrent « l’empire, la puissance, la force, et de longs jours ».
Je ne sais si l’histoire de l’esprit humain offre un spectacle plus curieux que celui de notre longue et universelle aberration au sujet de la Poétique, comme de tous les autres ouvrages de ce grand homme. […] C’était lui noir ravin dont les parois fort hautes n’offraient à ses yeux, de quelque côté qu’il se tournât, qu’une épaisse muraille de ronces. […] La plupart des critiques, la plupart même de ceux qui se croient philosophes, ne nous offrent dans leurs livres que de vagues étonnements, de vaines protestations contre le cours des choses, des amendements plus vains encore pour changer ce qui fut, et le refaire à leur fantaisie. […] Armande l’injurie, puis se jette à sa tête ; il essuie poliment l’orage, écarte l’offre avec la plus loyale franchise, et sans essayer un seul mensonge, laisse les spectateurs persuades qu’il n’est pas grossier419.
« Au milieu de la barbarie féodale dont le xve siècle portait encore l’empreinte, l’Italie, — dit Michelet, — offrait le spectacle d’une vieille civilisation. […] Et voudrait-on encore que nous lui fussions reconnaissants de l’idéal de fausse vertu, sentimentale et déclamatoire, dont ses Lycurgue et ses Philopœmen, ses Caton et ses Brutus ont offert des modèles à nos publicistes ou aux membres de nos assemblées révolutionnaires ? […] Graux, dans son édition des Vies de Démosthène et de Cicéron] sur l’auteur des Vies Parallèles. — Attrait du genre biographique ; — habileté singulière de Plutarque à mettre ses héros « en scène » ; — tendance morale de son œuvre. — Que, comme auteur de ses Œuvres morales, Plutarque a fait le tour des idées de son temps ; — et, à ce propos, d’une supériorité des contemporains de l’Empire sur les écrivains plus classiques de la littérature grecque. — On ne pouvait donc mieux offrir que Plutarque aux lecteurs du temps de la Renaissance. […] Pierre de Larrivey [1540-1612] ; — son origine italienne ; — sa traduction des Facétieuses Nuits de Straparole, 1576 ; — ses comédies, 1579. — Il n’y en a pas une des neuf qui ne soit traduite ou « adaptée » de quelque comédie italienne. — Déclarations de Larrivey dans sa Dédicace à M. d’Amboise. — À noter également que ses comédies sont toutes en prose. — Ce sont de pures comédies d’intrigue. — Le principal intérêt qu’elles offrent est d’avoir été plus tard imitées par Molière [Cf. notamment L’Avare d’une part, et de l’autre Le Laquais, I, sc. 1 ; — La Veuve (dont l’original italien a pour auteur un Bonaparte), III, sc. 2 ; — et Les Esprits, III, sc. 6]. — D’une curieuse différence de ton entre les premières et les dernières comédies de Larrivey : La Constance, Le Fidèle, Les Tromperies ; — et en quoi celles-ci sont plus romanesques.
Fox en faisait l’histoire, Bunyan en donnait les règles, le Parlement en offrait l’exemple, toutes les chaires en exaltaient la pratique. […] Il les exprime en mots exacts, qui offrent leur série graduée, échelon par échelon, à la réflexion du public. […] C’est pour cela qu’il n’y en a pas d’autre où la comédie, en restant comique, offre une morale ; Molière est le seul qui nous donne des modèles sans tomber dans la pédanterie, sans toucher au tragique, sans entrer dans la solennité. […] Armande l’injurie, puis se jette à sa tête ; il essuie poliment l’orage, écarte l’offre avec la plus loyale franchise, et, sans essayer un seul mensonge, laisse les spectateurs persuadés qu’il n’est pas grossier632. […] Henderson offre sa bourse, veut absolument prêter deux cents livres sterling, insiste, et, à la fin, à sa grande joie, obtient la permission de les prêter.
Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. […] Proust cherche avant tout la vérité et son premier mouvement, le plus naïf sans doute, mais le plus profond, est de la croire logée sous les spectacles que lui offrent ses sens. […] Elle reconnaît désormais, comme règle fondamentale, que toute proposition qui n’est pas strictement réductible à la simple énonciation d’un fait, ou particulier, ou général, ne peut offrir aucun sens réel et intelligible. […] Elle reconnaît désormais comme règle fondamentale, que toute proposition qui n’est pas strictement réductible à la simple énonciation d’un fait, ou particulier ou général, ne peut offrir aucun sens réel et intelligible. […] C’est un véritable gâteau, pour reprendre sa métaphore, un véritable gâteau d’impressions que Proust offre à la faim de notre esprit.
Voulez-vous savoir ce que nous avons à vous offrir comme remède à vos maux ? […] Aux bourgeois, qui s’arrêtent effarouchés au bord du socialisme, il offre des théories qui contiennent déjà beaucoup de la chose sans arborer le nom. […] Ce devoir rempli, je veux, en guise de bonbons, leur offrir de surprenantes et véridiques révélations sur l’an qui commence. […] ne saurait-on leur offrir quelque chose de plus nourrissant ?) […] D’esprit et de cœur droits, clair quoique philosophe, il offre à la jeunesse convalescente une série de moyens pour se créer une volonté ferme.
Paul Desjardins Mon cher Ami, Je désire vous offrir ce livre, parce que vous êtes celui de mes amis de lettres dont je me sens le plus près : non par le talent, hélas ! […] Il a admiré Lamennais, par exemple, dont la destinée n’est pas sans offrir quelque analogie avec la sienne ; aux passions près, toutefois, car M. […] Son Jésus, par exemple, offre avec lui-même les plus frappantes ressemblances : sa théologie ne rappelle en rien la théologie chrétienne ; il ne veut qu’« un culte pur, une religion sans prêtre et sans pratiques extérieures, reposant sur les sentiments du cœur, sur l’imitation de Dieu ». […] Son égoïsme naturel le préserva toujours de ces mouvements de passion qui sont si funestes à l’équilibre d’une existence tranquille : en 1813, il offrit un sabre d’honneur à l’un de ses amis qui allait combattre Napoléon, mais lui-même, il évita le dangereux et fatigant héroïsme de la guerre nationale. […] Le plus qu’on peut faire, c’est de disserter sur les avantages qu’elle pourrait offrir. »18 Sur ce point comme sur les autres, il se pourrait que Tolstoï eût encore entièrement raison.
Utiliser le pouvoir de l’esprit et s’en faire un instrument de règne, ou, si l’on veut, intéresser les gens de lettres à la réalisation de ses plans ambitieux, sans leur en livrer le secret, il lui sembla que ce serait sans doute une grande chose, et que ce qu’il voyait autour de lui lui en offrait les moyens. […] Il est d’ailleurs bien entendu que, de cette nature, que l’on suit à la trace, on n’imite que ce qu’elle offre elle-même à l’observation de plus général et de plus permanent, mais aucun des accidents, aucune des exceptions, aucune des difformités qui l’altèrent ou qui la corrompent, pour ne pas dire qui la « dénaturent ». […] La Relation sur le quiétisme est le plus personnel de ses livres, et sous la contrainte qu’il s’y impose pour ne pas offrir trop de prise à la malignité publique, assez amusée déjà de cette dispute d’évêques, on sent gronder l’indignation, la colère même de l’honnête homme odieusement trompé. […] Tandis que Bossuet et Fénelon s’épuisent en d’autres combats, lui, continue son œuvre du fond de sa petite chambre, et cette œuvre consiste à humaniser, — nous dirions à « laïciser », — ce que la doctrine chrétienne offre de plus dur ou de plus contraire à la raison. […] Elles offrent toutes ou presque toutes le plus grand intérêt pour l’histoire littéraire du temps
Il y a un admirable moment où l’élite, sinon l’ensemble d’une société, demeurant capable de participer encore à l’œuvre de la poésie, mais seulement par l’intérêt commun qu’elle y apporte, cette œuvre tout accomplie, tout élaborée, lui est offerte par d’illustres individus privilégiés qui seuls ont acquis et mûri l’art de charmer avec profondeur, d’enseigner avec enchantement. […] Shakspeare et Scott ne sont pas ainsi dans les scènes historiques qu’ils nous offrent, et rien n’avertit chez eux que le magicien est là.
Seules, la Grèce ancienne, la France et l’Angleterre modernes, offrent une série complète de grands monuments expressifs. […] D’ailleurs, il y a cela de particulier dans cette civilisation, qu’outre son développement spontané, elle offre une déviation forcée, qu’elle a subi la dernière et la plus efficace de toutes les conquêtes, et que les trois données d’où elle est sortie, la race, le climat, l’invasion normande, peuvent être observées dans les monuments avec une précision parfaite ; si bien, qu’on étudie dans cette histoire les deux plus puissants moteurs des transformations humaines, je veux dire la nature et la contrainte, et qu’on peut les étudier sans incertitude ni lacune, dans une suite de monuments authentiques et entiers.
« Offre à Dieu, ô homme ! […] « Constamment, Seigneur, je porte ma vie dans ma main, et je te l’offre !
Cette petite place ou plutôt cette cour était enceinte d’un côté par le portail modeste, mais cependant architectural, de la chapelle des moines ; de l’autre, par la porte basse et sans décoration du couvent ; à côté de cette porte pendait une chaînette de fer pour sonner le portier ; en face de la rampe et entre les deux portes de l’église et du monastère, un petit portique ouvert, élevé d’une ou deux marches, et dont les arceaux étaient divisés par des colonnettes de pierre noire, offrait son ombre aux pèlerins ; quelques médaillons de marbre incrustés dans le mur et quelques fresques délavées par les pluies d’hiver étaient le seul ornement de ce portique ; un vieil oranger au tronc noir, ridé, tortu comme celui des chênes verts qui croissent aux rafales d’un cap penché sur la mer, élançait son lourd feuillage au-dessus du mur du parapet et semblait regarder éternellement les côtes de la mer de Naples, sa patrie. […] Quelle perspective humaine nous restait-il à lui offrir pour nous faire désirer la continuation de sa vie ?
Alors je lui racontai précipitamment comment j’avais pris les habits et la zampogne de mon oncle dans le coffre, afin de ne pas être exposée, comme une pauvre fille, aux poursuites, aux insolences et aux libertinages des hommes dans les rues ; comment mon oncle et ma tante avaient voulu s’opposer par force à mon passage, comment le père Hilario leur avait dit, au nom du bon Dieu : Laissez-la faire son idée ; comment il avait promis d’avoir soin d’eux, à défaut de leurs deux enfants, dans la cabane ; comment une noce, qui avait besoin d’un musicien, m’avait ramassée sur le pont du Cerchio ; comment cette noce s’était trouvée être la noce de la fille du bargello ; comment leur gendre, en s’en allant de la maison avec sa sposa, avait laissé vacante la place de serviteur et de porte-clefs de la prison ; comment la femme et le mari, trompés par mes vêtements et contents de ma figure, m’avaient offert de les servir à la place du partant ; comment j’avais pressenti que la prison était la vraie place où j’avais le plus de chance de trouver et de servir mon frère prisonnier ; comment j’avais joué de ma zampogne, dans ma chambre haute au sommet de la tour, pendant la nuit, afin de lui faire connaître, par notre air de la grotte, que je n’étais pas loin et qu’il n’était pas abandonné de tout le monde, au fond de son cachot, où il avait été jeté par les sbires ; comment le bargello m’avait appris mon service le matin et comment j’avais compris que le meurtrier c’était lui ; comment j’étais parvenue, petit à petit, à l’empêcher de pousser aucun cri en me revoyant ; comment je le verrais à présent à mon aise, et sans qu’on se doutât de rien, tous les jours ! […] Tu ne me refuseras pas de la recevoir de ma main pour nos parents ; ces quatre semaines de soulagement de ta chaîne descellée du mur, de prières, de visites, de consolations, d’entretiens avec le prêtre appelé par toi dans ton cachot, nous offriront un moyen ou l’autre de nous sauver ensemble de ces murs.
Il cherche les tableaux sublimes plus que les raisonnements victorieux ; il sent et ne dispute pas ; il veut unir tous les cœurs par le charme des mêmes émotions, et non séparer les esprits par des controverses interminables : en un mot, on dirait que le premier livre offert en hommage à la Religion renaissante fut inspiré par cet esprit de paix qui vient de rapprocher toutes les consciences. » En parlant ainsi, il caractérisait l’ouvrage tel qu’il l’avait autrefois conseillé à son ami, mais non pas tel tout à fait que celui-ci l’avait exécuté en bien des points : l’esprit de douceur et de paix n’y respirait pas avant tout, et il y avait plus d’éclat que d’onction. […] Ces hospices de mon pays, ouverts aux malheureux et aux faibles, sont souvent cachés dans des vallons qui portent au cœur le vague sentiment de l’infortune et l’espérance d’un abri ; quelquefois aussi on les découvre sur de hauts sites où l’âme religieuse, comme une plante des montagnes, semble s’élever vers le ciel pour lui offrir ses parfums.
Je voudrais pouvoir vous offrir des biens plus précieux… Mon offre, toute simple, ne vous blessera pas, j’espère. » Je le remerciai, et n’eus à cela aucun mérite.
. — Sachs rejette l’espérance que lui offre Eva : « Lieb’ Evchen, machst mir blauen Dunst ! […] Motif 64 (p. 3, 10, 11, 12, 13, 25, 27, 28, 29, 42, 43, 245, 339, 340, 345, 357, 358, 392, 393, 394, 395, 396, 397, 398, 399, 402). — Meistergild : — On le retrouve quand il s’agit de la corporation, de la bannière et du roi David qui y est représenté, ainsi que sur la chaîne que Pogner offre à Walther.
Elle les tente par les sacrifices qu’Athènes leur promet, par les prémices qui leur seront offertes « pour les enfantements et les noces. — Vous habiterez avec moi, et vous serez honorées comme moi. » Enfin le charme agit et la paix est faite. Les Érynnies cèdent à la douce influence qui les dompte ; les « Chiennes d’enfer » s’apprivoisent, elles acceptent la niche honorable qui leur est offerte.
Il accepte donc, faute de mieux, l’amitié que la comtesse lui offre de sa main gantée, et la dame s’en va non sans avoir surpris le nom de son hôte invisible, au bas d’un tableau commencé. […] Paul offre un duel, pour en finir, et de remettre au sort des armes la possession de cette femme si cruellement tiraillée.
. — Oui, parfaitement, reprend Bardoux, il y en avait un du temps de M. de Fontanes, mais il est cassé… » ……………………………………………………………………………………………… Quand je m’en vais, Bardoux me prend affectueusement le bras, me disant : « Voyons, vous n’avez pas quelque chose à me demander… pour quelqu’un… Vous n’avez pas à me recommander un ami. » Et je m’en vais, touché de cette aimable offre, en pensant en moi-même, combien il faut que le malheureux ministre soit habitué aux demandes, pour que l’idée lui vienne d’en provoquer une, chez quelqu’un qui ne lui demande rien. […] Ma foi. le lendemain, — le maudit vase avec son or, son corail, son cristal de roche m’avait trotté dans la tête, toute la nuit — j’allais trouver mon Chinois, auquel j’offrais de son jade, 800 francs.
Ce qui montre clairement la différence du point de vue chimique et du point de vue minéralogiques quoique les deux sciences portent sur les mêmes objets, c’est que la plupart des faits envisagés dans la première n’ont qu’une existence artificielle, de telle manière qu’un corps, comme le chlore ou le potassium, pourra avoir une extrême importance en Chimie par l’étendue et l’énergie de ses affinités, tandis qu’il n’en aura presque aucune en minéralogie ; et réciproquement, un composé, tel que le granit ou le quartz, sur lequel porte la majeure partie des considérations minéralogiques, n’offrira, sous le rapport chimique, qu’un intérêt très médiocre. […] Chacune peut offrir des résultats aussi certains que ceux de toute autre, pourvu qu’elle sache renfermer ses conclusions dans le degré de précision que comportent les phénomènes correspondants, condition qui peut n’être pas toujours très facile à remplir.
Il a cru pouvoir détacher une des plus ravissantes fleurs que l’audace du génie ait sculptées dans une des frises de son splendide monument, et nous l’offrir ainsi à part de l’ensemble où elle brille. […] IV Ce genre de rire, Balzac l’a défini lui-même quand il osa offrir des Contes drolatiques à la gravité du xixe siècle.
Binet auprès d’un certain nombre de « joueurs sans voir » une conclusion bien nette paraît se dégager : c’est que l’image de l’échiquier avec ses pièces ne s’offre pas à la mémoire telle quelle, « comme dans un miroir », mais qu’elle exige à tout instant, de la part du joueur, un effort de reconstitution. […] Force nous est donc bien d’admettre que le tout s’offre comme un schéma, et que l’invention consiste précisément à convertir le schéma en image.
de trier aussitôt parmi les catholiques ceux qui sont plus attachés à la royauté qu’au pape ; une bonne partie de ces catholiques sont tout prêts et s’offrent à servir, le maréchal de Biron en tête ; cela suffit : « Serénez votre visage, usez de l’esprit et du courage que Dieu vous a donnés, voici une occasion digne de vous. » La raison par laquelle il conclut est celle qui est la meilleure pour appuyer tous conseils de ce genre, et qui est le grand renfort des arguments : N’ignorez pas que vous êtes le plus fort ici ; voilà plus de deux cents gentilshommes de votre cornette dans ce jardin, tous glorieux d’être au roi ; si votre douceur accoutumée et bienséante à la dignité royale et les affaires présentes n’y contredisaient, d’un clin d’œil vous feriez sauter par les fenêtres tous ceux qui ne vous regardent point comme leur roi.
M. de Viel-Castel a ici des pages fort justes, et où il tient compte de toutes les nécessités, de toutes les conditions de ce régime qu’il s’agissait de fonder : Le rétablissement d’un pouvoir renversé, dit-il, d’une dynastie déchue, ce qu’on appelle une restauration, n’est pas un accident rare ; l’histoire en offre de nombreux exemples.
Plus d’un de ces sentiers lui a offert d’heureuses rencontres.
Ce quart de la Confession, qui commence à l’arrivée d’Octave à la campagne, aussitôt après la mort de son père, et qui se termine dans un hymne de volupté et d’amour, à l’instant de la possession, compose un épisode distinct qui, si on l’imprimait séparément, si on l’isolait des autres parties bien profondes parfois, mais souvent gâtées, aurait son rang à côté des idylles amoureuses les plus choisies, de celles même dont Daphnis et Chloé nous offre l’antique modèle.
L’antiquité est là qui remplit cette destination à part, et qui nous offre son fonds immuable et inépuisé.
Le roman du second volume, Steven, offre précisément cet intérêt d’action qui se faisait vainement attendre dans Simiane.
La douleur parle seule en eux ; l’idée dominante a fait disparaître toutes les idées communes de la vie ; tous les organes sont dérangés, hors ceux de la souffrance ; et ce touchant délire de l’être malheureux semble l’affranchir de la réserve timide, qui défend de s’offrir sans contrainte à la pitié.
Les pensées qui peuvent être offertes sous le double aspect du sentiment et de l’imagination, sont des pensées premières dans l’ordre moral ; mais les idées trop fines n’ont point de termes de comparaison dans la nature animée.
Puis les guerres civiles, surexcitant toutes les passions, lâchant toutes les ambitions, opposant des adversaires plus détestés et plus connus, leur offrirent une matière familière et domestique, ou les faits, moindres peut-être, sont plus riches de sens et d’émotion.
Quand elle eut perdu M. de Mora, quand elle eut mesuré M. de Guibert, l’univers, l’art, pas même la musique n’offrirent rien à son âme qui la contentât ; elle ne sentit plus de raison de vivre, et elle aima la mort.
Encore aujourd’hui, Messieurs, cette thèse est de celles qu’on peut offrir pour modèles de ce genre de travail aux jeunes gens, avec le « Hardy » de Rigal, et avec plusieurs autres (car heureusement elles se sont multipliées).
La plante ne vaut que comme produisant des fleurs, des fruits, des tubercules nutritifs, un arôme, qui ne sont rien comme masses, si on les compare à la masse de la plante, mais qui offrent, bien plus que les feuilles, les branches, le tronc, le caractère de la finalité.
Sainte Eulalie, fascinée par le charme de l’ascétisme, s’échappe de la maison paternelle ; elle prend le premier chemin qui s’offre à elle, erre à l’aventure, s’égare dans les marais, se déchire les pieds dans les ronces Elle était folle, cette fille Folle tant qu’il vous plaira.
Le temple, comme en général les lieux de dévotion très fréquentés, offrait un aspect peu édifiant.
Morell nous offre un exemple de cette fusion.
On nous a déjà offert de faire punir des Colporteurs de Libelles, & certains hommes qui font eux-mêmes des Libelles ambulans : nous ne voulons du crédit que pour nous défendre, & non pour opprimer.
Issue des hommes, aux hommes va s’offrir leur œuvre.
La foule est une étendue liquide et vivante offerte au frémissement.
Séparées l’une de l’autre, l’école de la révolution sociale, et l’école de la révolution politique n’offraient qu’un médiocre danger aux partisans d’un libéralisme réglé ; liées ensemble et associant leurs passions et leurs espérances, elles pouvaient tout renverser.
Lugné-Poë a offert à Paris trois œuvres de manières différentes, de nature éminemment originales, mais toutes trois exubérantes de la jeune et régénératrice sève : la foi en l’idéalité des formes parallèles à l’idéalisme des pensées.
Le résultat de cette fable est encore très peu de chose ; mais, dans l’exécution, elle offre plusieurs vers très-bons.
Le chrétien interrompant un sacrifice, renversant des autels, brisant des dieux, insultant le pontife, bravant le magistrat, n’offre pas un grand spectacle !
On barboüille, pour ainsi dire, la peinture que les vers de Racine offrent dès qu’on dérange ses termes et qu’on substituë la définition du mot à la place du mot.
., sont infiniment variables, mais ces variations ne sont pas de telle nature qu’elles n’offrent aucune prise à la pensée scientifique.
L’offre de m’introduire dans une si bonne compagnie est trop séduisante pour que je ne l’accepte pas avec empressement.
Et, au surplus, si je suis, en effet, sincèrement persuadé, comme on m’en accuse, que le « degré de condensation augmente beaucoup la valeur du style », c’est Pascal lui-même qui m’offre la preuve de cette théorie, notamment dans le morceau dont j’ai reproduit cinq rédactions de plus en plus condensées.
Enfin, débauchés dans la proportion où ils sont lâches, les Chinois, dont la philosophie européenne a vanté les mœurs si longtemps, ont offert un tel spectacle à Huc qu’il n’a pas osé le reproduire intégralement dans la pleine lumière d’un livre qui doit s’ouvrir sous tous les yeux.
En ces incroyables Mémoires, qui ressemblent à un conte… des Mille et une Nuits, Véron se drape en calife qui, quand il a des actrices à dîner, offre, au dessert, à ces demoiselles, deux cent mille francs de diamants et de perles sur des assiettes qu’il fait passer, pour que chacun y prenne, comme si c’étaient de simples pralines !
Elle ne prend pas tout, pour offrir tout à la gloire.
Ce mariage fixa Colomb en Espagne, et c’est l’Espagne qui devait prendre l’aumône d’un monde qu’il offrait à la main de toutes les nations !
Et comme l’amour même de Madame Louise pour son père Louis XV, au nom duquel elle offre sa vie en expiation et en sacrifice, pourrait paraître encore un sentiment par trop divin à la petite raisonnette humaine, ce ratiocinant Bonhomme se rejette à « l’ascendant du prêtre !
Les Œuvres complètes qu’il offre à la postérité avec une coquetterie sans courage, — car, de toutes ces pièces, il pouvait en oublier quelques-unes, et le livre y aurait gagné ; les Œuvres complètes ne changent rien à l’opinion exprimée par nous sur les Odelettes, ici retrouvées, et les Odes funambulesques, qu’on n’y retrouve pas.
— autour de la pensée du romancier et presque toujours au moment où on le voudrait sérieux et sincère, — par exemple, quand il s’agit des détails de l’éducation religieuse de sa Mme Bovary, l’ouvrage n’offre à l’esprit qu’une aridité désolante, malgré le vif de sa douleur et de son style.
Dans le même temps Procope se révolta ; bientôt maître de Constantinople et de presque tout l’Orient, il offrit au philosophe dans les fers, sa liberté, ses biens et des honneurs, s’il voulait se déclarer pour lui : le philosophe refusa ; Thémiste ne manque pas de faire valoir à l’empereur ces refus généreux ; il le compare à Socrate : « Condamné, dépouillé de ses biens, accablé sous les chaînes, on ne l’a pas même entendu se plaindre ; que dis-je !
On voit s’ouvrir des bouches énormes sans que des bruits distincts paraissent en sortir ; les mains seules parlent : un geste du dedans au dehors qui offre, un autre geste du dehors au dedans qui accepte ; les doigts levés indiquent les quantités, les têtes disent oui ou non, d’un signe. […] Quand il a vu passer Katte marchant à l’échafaud, il a offert, pour le sauver, de renoncer à la couronne, même de mourir ; mais quelques semaines après la tragédie, sûr de vivre et hors de son cachot, il est « gai comme un pinson ». […] » Mustapha, désolé de n’offrir qu’un étendard à l’Empereur, regrette de ne pas lui apporter la tête du prince Constantin. — « Veux-tu te taire, vilain sauvage ! […] Je regrette de ne pouvoir donner idée des mille observations qui fourmillent dans ce livre et dont celles qui concernent la moralité des deux peuples offrent le plus grand intérêt. […] « Évêque du dehors », il n’a jamais laissé passer l’occasion, quand elle s’offrait, de faire sentir aux représentants de la religion que sa volonté devait demeurer toujours au-dessus d’elle.
Toute la matière que lui offre la vie doit être broyée pour qu’il se l’assimile : il ira rejoindre l’homme fort, les struggle-for-lifer que d’autres doctrines ont mis à la mode, dont il ne diffère, au fond, que par la culture et l’élégance de son esprit. […] Si les horribles spectres de ton action ne tournent pas ton regard effrayé vers l’enfer, alors regarde en haut, regarde le vengeur dans le ciel, et prie-le de se contenter du sacrifice que je lui offre. […] (On lui offre un siège.) […] Ne s’offre-t-il à mes yeux aucun noble caractère, qui ait plus souffert que je ne souffris jamais, afin que je prenne courage en me comparant à lui ? […] Et la répartition des injures fut inégale : par sa situation, par son caractère, par sa vie, Goethe offrait aux tireurs une plus large cible.
Les Études de la nature nous offrent en quelque sorte le phénomène littéraire inverse. […] Un honnête homme, le conseiller Taubenheim, s’éprend de lui, l’installe dans sa demeure, à sa table de famille, l’apprécie tous les jours davantage, essaie de se l’attacher par des liens plus étroits, et finalement lui offre la main de sa fille aînée. […] L’autre morceau nous offre le spectacle sublime du soleil se jouant dans les tropiques, à travers les nuages qu’il colore de la manière la plus variée et la plus riche… Vous jugez avec quel intérêt j’ai dû lire un morceau où vous enseignez si bien l’art de nuancer les couleurs. […] Biré pour ce qu’il est, nous lui offrons, en en rendant compte, un moyen de le refaire, la réponse est facile. […] Je serais assurément ingrat de ne pas témoigner aujourd’hui, puisque l’occasion s’en offre à moi, toute ma reconnaissance à ceux qui m’ont soutenu, aidé, encouragé dans cette lutte.
Le maître d’une ferme voisine offrit de herser les guérets ; son valet roulera les labours « et moi comme il convient, je ferai la sèmerie ». […] Seulement, les romanciers réalistes se moquent de nous, quand ils prétendent nous offrir la réalité toute nue. […] Mme de La Fayette n’évite pas toute mélancolie : elle nous offre seulement une sagesse. […] Dieu se sert, s’il lui plaît, d’une enfant comme de l’instrument de ses décisions… « Comme je m’offrirais volontiers ! […] Elle le disait : « Comme je m’offrirais volontiers !
Ainsi placée entre ce qu’elle aime et comprend être un mensonge, entre ce qu’elle hait et comprend être une vérité indestructible et meurtrière, que lui reste-t-il que de tout maudire, excepté la bonne Déesse, la seule qui offre aux vaincus la coupe remplie de l’eau du Léthé ? […] Aux devantures des grands magasins de nouveautés, qui forment comme le colossal résumé des habitudes d’un peuple, puisqu’ils offrent une réponse anticipée à tous ses désirs, que rencontrez-vous ? […] Aussi bien, cette prose des Goncourt offre un contraste, surprenant jusqu’à la déplaisance, au lecteur habituel de nos classiques. […] Les Adolphes — pour généraliser le nom du type le plus caractérisé de l’espèce — sont comme des Narcisses de leur propre misère, toujours en train de suivre leur agonie dans le miroir que leur offre leur analyse, et cependant ils meurent vraiment. […] Toutes ses créations offrent ce double caractère d’être des organismes, et des organismes en lutte.
Et voilà que Tesman s’en mêle, voilà que ce nigaud s’élève au-dessus de lui-même ; il offre son aide à Théa ; il dit avec un accent qu’on ne lui connaissait point : « Je consacrerai ma vie à cette tâche. […] Nous ne saurions être obligés, en conscience, de collaborer à ce point aux jeux qui nous sont offerts sur les planches. […] Enfin, un de ses vieux amis, le commerçant Aubertin, ayant besoin de 50, 000 fr., Blandinet les lui offre et les lui promet pour le lendemain. […] Aubertin, dont les affaires ont pu s’arranger, lui offre à son tour cinquante mille francs et lui apporte un acte d’association. […] Pesons les deux partis qui s’offrent à elle.
Et elle refusait la main que le comte lui offrait. […] Elle a repoussé dédaigneusement la main que je lui offrais. […] Le duc de Telramund offrit de soutenir son accusation au jugement de Dieu, par un combat à la vie et à la mort. […] Celui-là s’offre de lui-même. […] J’offre à mes lecteurs un fruit à demi défendu.
« Réunions plus belles qu’on ne peut le dire, où tous souhaitaient le succès de tous sans exagération insensée et sans vanité collective, où chacun de nous offrait de prêter son épaule au pied de celui qui voulait tenter de gravir et d’atteindre. […] La jeunesse romantique pleine d’ardeur et fanatisée par la préface de Cromwell, résolue à soutenir « l’épervier de la montagne », comme dit Alarcon du Tisserand de Ségovie, s’offrit au maître qui l’accepta. […] On voit que son observation a sondé profondément la vie, et pour cela une ville comme Paris lui offrait les meilleures occasions.” […] Les personnages n’y interviennent que comme d’agréables taches de couleur, et n’ont pas plus d’importance qu’ils n’en offrent réellement au sein de la vaste nature, où l’homme disparaît si aisément. […] La galerie romantique offrirait une lacune si le médaillon de Monpou n’y était suspendu, d’autant plus que cette école, si fertile en poètes et on peintres, l’était fort peu en musiciens, nous ne savons trop pourquoi.
Biré a signalée, où se trouve cette page si précise : « Le partage égal des biens entre les enfants d’un même père présente, au premier coup d’œil, une image séduisante d’équité, mais ce partage n’offre que des avantages momentanés. […] Il eut la sagesse de comprendre que si ce régime n’offrait pas des garanties de rénovation définitive, le calme assuré momentanément valait pourtant mieux que la funeste anarchie qui l’avait précédé. […] Puis elle m’offre, en y répondant, l’occasion de préciser quelques idées auxquelles je ne suis pas seul à attacher de l’importance. […] La nostalgie de la vie intérieure soulève sans cesse ce passionné jeune homme devant toutes les images de pureté qui s’offrent à lui. […] Elles offrent ce caractère, rare dans l’histoire de la littérature, d’être égales en beauté à ses grands romans.
C’est à ce principe que la métrique nouvelle se rattache, et c’est à cette heureuse répartition que s’appliquent les vers-libristes, sans que des recettes commodes et pratiques leur soient offertes pour y réussir. […] je suis tellement délaissé que j’offre à n’importe quelle divine image des élans vers la perfection ! […] Si le style littéraire ne lui offre qu’une expression bien connue dans les élégies, par exemple, il s’adressera au parler populaire vulgaire même, et, plutôt que de tomber dans le lyrisme de tel Coppée, entre autres, il écrira : « Ah ! […] On peut apprécier ici toutes les ressources qu’offre au poète la versification assouplie par Verlaine, par Rimbaud, par Moréas lui-même. […] Il n’est donc pas interdit à priori, de supposer qu’un écrivain puisse, dans une certaine mesure, modifier à sa guise la langue qui lui est offerte… La modifier, certes !
Joignez que Costard ne lui cède en rien quand, surpris à son tour en compagnie de Bobette, il offre le champagne au commissaire et déclare qu’il ne s’est jamais tant amusé. […] La bonne Paméla s’offre à prendre sa place : tout est sauvé ! […] Il ne serait pas fâché de s’offrir l’étoile en exploitant les anciens souvenirs ; mais, douce et grave, un peu solennelle et faisant paraître dans ses discours la hautaine mélancolie d’une âme supérieure, la grue arrivée lui explique qu’il y a des souvenirs si poétiques, si frais, si « ailes de papillon », qu’il ne faut pas commettre ce sacrilège de les dévelouter.
L’épée En lisant ces jours-ci que la corporation des midinettes allait offrir à M. […] On leur offre parfois des épées damasquinées, des épées qui traverseraient leur homme de part en part, comme celle de d’Artagnan, mais peut-être que la prudence leur conseille de les déposer dans un placard, pour éviter l’aventure d’Ampère, déjà de l’Institut mais non encore passé à l’état d’unité électrique. […] Il sait allier l’exactitude au pittoresque et, véridique comme une enquête économique, il a des enthousiasmes de paysagiste devant les aspects variés qui se sont successivement offerts à ses explorations patientes et réfléchies.
C’est une loi de la plus grande généralité et dont chaque continent peut offrir d’innombrables exemples. […] Les montagnes de Neilgherrie, dans l’Inde, semblent cependant offrir, à quelques égards, une exception, car je tiens du docteur Hooker que les formes australiennes sont en train de s’y semer rapidement et de s’y naturaliser159. […] Les lois générales du ciel n’offrent ainsi aucune cause possible d’une diminution ou d’une augmentation de chaleur à la surface de notre globe ; car, à la distance où notre système est placé de toute étoile, la chaleur, même des plus prochaines, figure pour une quantité absolument nulle en comparaison de la chaleur solaire.
Mais la pensée du déterminisme physique, telle qu’elle se produit de notre temps, est loin d’offrir la même clarté, la même rigueur géométrique. […] Il ne faudrait donc pas dire que la représentation d’une certaine position peut se lier dans la conscience à l’image de différents buts à atteindre, mais plutôt que des positions géométriquement identiques s’offrent à la conscience du sujet sous des formes différentes, selon le but représenté. […] Mais ces unités de temps, qui constituent la durée vécue, et dont l’astronome peut disposer comme il lui plaît parce qu’elles n’offrent point de prise à la science, sont précisément ce qui intéresse le psychologue, car la psychologie porte sur les intervalles eux-mêmes, et non plus sur leurs extrémités.
Ces deux premières versions offrent, il faut bien le dire, un modèle de confusion et de tohu-bohu. […] … Hommage — à la royauté, — que tout ce qui a de l’éclat — te sourie, — te soit offert ! […] Il y mettait un radicalisme qui offrait une frappante nouveauté. […] C’est un roman satanique, qui nous offre le spectacle orgiaque et sacrilège d’une messe noire. […] Au surplus, ce n’est pas un livre d’histoire que nous offre M.
C’est fâcheux ; cette fantaisie, en effet, outre la scène du croûton de pain tendre, amène aussi celle du pont, du haut duquel Maxime regarde couler l’eau avec une terrible envie de s’y jeter la tête la première pour couper court à ses épreuves, et celle du dîner offert au jeune homme pauvre par Louison, l’excellente concierge, qui feint de croire que le fils de son ancienne maîtresse a demandé à être servi. […] Victor Hugo, qui écrit au nom d’une génération où chacun est assez sûr de soi pour dire que, même au milieu des séductions du rang suprême, des corruptions des cours, des occasions venant s’offrir d’elles-mêmes, il serait demeuré austère et pur, se croit le droit de rapprocher ce grand nom de Bourbon du vil nom de Cartouche, sans s’apercevoir qu’il insulte à toute notre histoire, et qu’il soufflette notre honneur national !
Est-elle jeune, son innocence est de l’ignorance : sa candeur est déjà de la volupté ; sans le savoir elle s’offre au désir ; et c’est ainsi que Ninon s’endort en contemplant la blancheur de ses bras et en se demandant ce que c’est qu’un amoureux. […] Les romans se font rarement conscience de distiller et de vendre de bien dangereuses inventions ; la concurrence de ces négociants est souvent basée sur la pire espèce de leur marchandise ; mais les romans connaissent trop bien les acheteurs qu’il s’agit d’affriander pour offrir leur denrée dans du papier gris. […] Ses phrases tombent autour de vous en feux d’artifice, s’élèvent en fusée, s’épanouissent en soleils tournants, ruissellent de mille feux ; il a soin de ramener sans cesse des mots pailletés, brillants, sautillants ; ce dont il vous entretient le plus volontiers, c’est de fleurs fraîches balancées sur leurs vertes tiges, de diamants, de perles, de rubis ; toutes ces magnificences s’arrangent comme elles peuvent et offrent le sens que le ciel veut ; mais il n’importe guère, pourvu que les huit colonnes du feuilleton des Débats soient remplies ; il y a peu de sujets de se plaindre et d’ailleurs, faut-il avouer cette énormité ? […] Sainte-Beuve prît subitement sa mémoire en vénération, le débarbouillât autant que faire se pouvait d’une irrespectueuse poussière, et l’offrît, nouveau fétiche, aux hommages d’un public honteux et humilié pour lui et pour ses pères de tant de grands génies si odieusement, si barbarement méconnus.
Et comme Louis XIV faisait offrir un présent d’argent au porteur des pois et des roses, Audiger (c’est le nom de notre maître d’hôtel), refusait et faisait demander au Roi le privilège de faire, de vendre et de débiter toutes sortes de liqueurs à la mode d’Italie, tant à la Cour et suite de Sa Majesté, qu’en toute autre ville du royaume, avec défense à tous autres, d’en vendre et d’en débiter à son préjudice. […] Bukovics, directeur d’un théâtre de Vienne, est heureux d’offrir comme primeur royale à son public : La Faustin, et qu’elle sera jouée en janvier ou en février, par Mme Sandrock, qui serait, à l’heure présente, la meilleure Faustin, existant en Allemagne. […] La Débardeuse encadrée a été tirée de l’album des dessins de Gavarni du journal La Mode (soixante-quinze dessins) offert par Girardin à la princesse Mathilde, et à moi donné par la princesse, un jour, qu’elle me faisait l’honneur de déjeuner chez moi, et donné si gentiment, ainsi que je l’ai déjà raconté dans mon Journal. […] — à Lyon, je me trouve à court d’argent, j’offre à un journal un article sur mes contemporains, et je lui apporte un article, où, dans un portrait du Père Félix, je racontais ma mauvaise action.
Quant à la tentative de Mistral, je me récuse, je ne suis pas en état de la juger, car j’ignore le provençal ; je ne sais pas quelles ressources le vocabulaire de cette langue offre au rimeur pour éviter la monotonie. […] Avril éclot à peine, et c’est déjà l’hiver ; Le crâne décharné rit dans la tête blonde ; La fleur des bouches s’offre au baiser froid du ver. […] Je n’ose vous offrir ; ne serait-ce corruption ? […] C’est donc un étrange abus de langage que d’appeler vers libres les lignes inégales que quelques jeunes poètes qualifient ainsi, qui n’offrent aucune sécurité à l’esprit, et qui ne procurent d’autre surprise que de les voir s’arrêter, on ne sait pourquoi, à des distances variables de la marge, au lieu de se continuer jusqu’à elle selon la typographie ordinaire de la prose.
Lisez, jugez et croyez ce que vous pourrez, et puis offrez à Dieu votre incrédulité, qui vaut mille fois mieux que la crédulité d’un autre. […] Adams115, avant de quitter Londres, prendre encore de nouvelles informations ; et si le démon de la contrainte et de la défiance ne veut pas quitter mon pauvre Désert, je lui céderai la place116. — J’emprunterai d’une de mes parentes, qui m’a déjà prêté souvent et qui m’offre encore davantage (ce n’est pas madame de Severy), huit mille francs, si elle les a, et je me ferai farmer dans la Virginie. […] Il a le triste honneur d’offrir le type le plus accompli de ce genre de nature contradictoire, à la fois sincère et mensongère, éloquente et aride, chaleureuse et terne, romanesque et antipoétique, insaisissable vraiment : telle qu’elle est, on n’en saurait citer aucune de plus distinguée et de plus rare. […] Ces fautes, au reste, sont en bien petit nombre, et presque toutes les lettres autographes d’écrivains en offriraient autant. […] Cette facilité de recourir familièrement à une langue étrangère, dès qu’elle vous offre un terme à votre convenance, est attrayante, mais elle a son écueil ; il en résulte que, lorsqu’on s’y abandonne, on néglige de faire rendre à une seule langue tout ce qu’elle pourrait donner.
Jour et nuit, matin et soir, — chez moi, dehors, seul, en compagnie, — veillant ou dormant, mon seul soin a été — de la marier, et maintenant que j’ai trouvé — un gentilhomme de race princière — de belles façons, jeune, noblement élevé, — fait comme un cœur pourrait le souhaiter…, — voir une misérable folle larmoyante, — une poupée pleurnicheuse, à cette offre de sa fortune, — répondre : « Je ne veux pas me marier ! […] On s’en aperçoit à la manière dont il offre ses inventions. […] — De mon indignité qui n’ose pas offrir ce que je voudrais donner, et encore bien moins prendre ce que je mourrai de ne pas avoir… Je suis votre femme, si vous voulez m’épouser ; sinon, je mourrai votre servante249. » Cette invincible invasion de l’amour transforme tout le caractère. […] Du vieux roi Lear, violent et faible, dont la raison demi-dérangée se renverse peu à peu sous le choc de trahisons inouïes, qui offre l’affreux spectacle de la folie croissante, puis complète, des imprécations, des hurlements, des douleurs surhumaines, où l’exaltation des premiers accès emporte le malade, puis de l’incohérence paisible, de l’imbécillité bavarde où il se rassoit brisé : création étonnante, suprême effort de l’imagination pure, maladie de la raison que la raison n’eût jamais pu figurer ! […] Voyez paraître cette arrogance de noble et ces mœurs de soldat, lorsqu’on lui offre la dîme du butin : … Je vous remercie, général ; — mais je ne puis faire consentir mon cœur à prendre — un salaire pour payer mon épée265 !
La vie vous l’offre afin que vous vous démeniez à son profit, mus surtout par l’espoir de posséder un univers, — le gros morceau dans la boutique, — une fois que vous vous serez rendus maîtres de l’appât. […] Parce que si vous vous contentiez de la première illusion qui vous est offerte, sans chercher à l’expliquer, elle vous semblerait bientôt tellement dépourvue d’intérêt que vous ne voudriez plus jamais courir au pourchas d’une autre. […] Et le soleil semble une hostie de gloire offerte à l’univers. […] Naïvement, tout imprégné de philosophies, ne possédant plus aucune espèce de certitude, il réclamait le secours d’En-Haut. — Arrivant d’En-Bas, je m’offris à lui ; et il m’accepta avec allégresse. […] Il offre ainsi l’aspect d’un docteur Faust.
Faibles seraient ses dons, — ses vers, sa vie, son âme, — si elle ne pouvait lui offrir la flamme qu’il a lui-même allumée. […] Bien que ces complexités, ces contrastes, ces luttes, et cette maladie aussi, qui pendant des années a fait de lui un paralytique gémissant, eussent pu offrir à Baudelaire des points de contact et des ressemblances reconnues, celui-ci n’a pas trouvé chez Henri Heine une âme fraternelle. […] Si le vulgaire ne comprend pas la sublime poésie que ces poètes offrent au monde, tant pis pour lui ! […] Ils n’hésitaient pas, ces audacieux, à descendre jusque dans les profondeurs inexplorées de la conscience, tant ils étaient sûrs que la poésie manque à son devoir, si elle n’offre pas aux générations successives un mélange d’éternel et de nouveau. […] Ce globe immense nous offre à la surface des hauteurs, des profondeurs, des plaines, des mers, des marais, des fleuves, des cavernes, des gouffres, des volcans, et à la première inspection nous ne découvrons en tout cela aucune régularité, aucun ordre.
mais ce nombre, il crève les yeux), — et avec le nombre ils offrent cet autre caractère qui constitue la respectabilité, je veux dire la pratique de la morale et des devoirs civils et sociaux. […] Ce serait pour un moraliste, pour un nouveau La Bruyère ou pour un nouveau Molière, un bien beau sujet et plus vaste qu’aucun de ceux qu’a pu offrir une cour ou une classe restreinte de la société en ce temps-là, sous l’ancien régime.
Il eut la place que Denys de Sicile offrit à Platon, que Frédéric donna à Voltaire, mais sans la tyrannie de Denys et sans l’inconstance de Frédéric. L’histoire n’offre pas d’exemple d’un ascendant aussi continu et aussi paisible d’un grand poète sur un souverain et sur un peuple.
« Par conséquent un pareil gouvernement doit offrir, plus qu’aucun autre, un mélange d’hommes de toute condition. […] Cousin, qui comprend tout de si haut, semble n’avoir pas assez sondé le danger d’offrir en admiration aux hommes des théories qui ne sont que des rêves contre la société possible : car la société est la première des réalités ; les rêves la tuent.
Alors tous les sortiléges s’évanouissent, et la campagne féconde s’offre à leurs regards. […] Dans le monde on se sent oppressé par ses facultés, et l’on souffre souvent d’être seul de sa nature au milieu de tant d’êtres qui vivent à si peu de frais ; mais le talent-créateur suffit, pour quelques instants du moins, à tous nos vœux ; il a ses richesses et ses couronnes, il offre à nos regards les images lumineuses et pures d’un monde idéal, et son pouvoir s’étend quelquefois jusqu’à nous faire entendre dans notre cœur la voix d’un objet chéri.
L’esprit de corps en offre beaucoup de variétés, l’esprit de famille également et le patriotisme aussi parfois, bien qu’il puisse aussi s’élever très haut. […] Et sans doute il a un « mérite » de persévérance et de volonté, seulement c’est un autre mérite que le mérite intellectuel, et d’ailleurs on ne sait pas si l’autre élève n’en est pas également doué, tant qu’une épreuve décisive ne s’est point offerte.
Deux pays, la France et l’Allemagne, sont en présence, deux pays unis par un séculaire échange d’idées et d’efforts, un jour séparés par une guerre folle et à jamais détestable : mais la paix a été faite, les anciennes relations, si amicales, ont été retrouvées ; depuis des générations, c’était, entre les deux, une réciprocité de salutaires influences, un constant retour, au-dessus des rives du vieux Rhin, de ces choses intellectuelles et morales dont vivent les peuples ; à grand peine donc, et malgré les fanatismes un instant renouvelés, l’œuvre de mutuelle régénération est reprise ; et voilà que l’un de ces pays enfin a produit l’œuvre qui résume son âme, l’artiste absolu lui est né en qui aboutissent les qualités nationales éminentes, l’homme par excellence dont l’œuvre résume toutes les aspirations d’une race ; à son tour, ce pays offre à l’autre, à travers les frontières, ce magnifique tribut d’idéalité nouvelle : appartient-il à quelqu’un de protester ? […] Le Journal de Bruxelles : Quel spectacle, depuis que le monde existe, a jamais été offert à l’imagination et à l’âme, qui donne d’aussi fortes et d’aussi nobles émotions que les opéras de Wagner ?
Chaque année, au solstice d’hiver, les prêtres offraient un sacrifice secret à Bacchus-Zagreus mort, tandis qu’au même instant les Thyades en course sur le Parnasse réveillaient, à grands cris, Bacchus Lichnités, le dieu nouveau-né, porté et bercé sur le van sacré. […] Qu’il se garde de mettre le pied dans l’initiation qu’on lui offre, la mort est au bout !
L’historien peut offrir la gerbe de ces abus et de ces fautes à la sagesse de notre temps, qui en respire l’horreur avec le plaisir de la haine ; mais tout n’est pas de Philippe II et de l’Espagne dans ce bouquet empoisonné. […] Alors, ce ne fut plus seulement l’écrin de trente mille têtes coupées et ramassées dans le panier du bourreau qu’on offrit à la France stupéfaite, mais, en tas, toute l’exécrable joaillerie des crimes dont la Révolution s’était parée.
Un prince lui offre la chemise. […] Le génie suffit à tout et fournit à tout ; la vision de l’artiste est si complète que son œuvre offre des matériaux aux gens de tout métier, de toute vie et de toute science.
L’esprit de Paris, et les variations qu’il subit durant les quatre ou cinq années de la Ligue, offriraient matière à bien des réflexions et des rapprochements.
Après trois ou quatre ans donnés à la physique, à laquelle il eût été propre peut-être plus qu’à aucun autre objet, désirant surtout faire servir ses progrès personnels au bonheur des hommes, il suivit l’exemple de Pascal et de Socrate, il passa à l’étude de la morale ; et comme celle-ci ne trouve guère son application en grand et son développement qu’à l’aide des lois et des institutions civiles, il fut conduit nécessairement à s’occuper de politique : car nul esprit n’était plus docile que le sien à mettre en pratique et à suivre jusqu’au bout la série de conséquences qui s’offraient comme justes.
On reproduit ici cet article de polémique qui, ainsi que les suivants, peut offrir quelque intérêt.
Dire qu’une nouvelle religion est impossible parce qu’elle ne saurait plus offrir ces phénomènes singuliers qui ont entouré le berceau des religions anciennes, c’est se prendre aux apparences et ne pas tenir compte des circonstances différentes ; c’est comme si l’on objectait aux philosophes eux-mêmes que toute philosophie est désormais impossible, parce que Socrate, leur père, croyait à un démon familier, et que pareille chose probablement n’arrivera plus.
un oubli complet de tout ce qui pouvait les rallier à temps, les concilier, surtout les nouveaux arrivants, leur offrir des cadres naturels d’activité, leur permettre de s’appliquer à d’honorables emplois, de donner cours et carrière à leurs facultés de production et de travail ; pas une Revue largement ouverte et solidement fondée ; pas un journal vaste, impartial, sans acception de personnes et libéralement hospitalier.
Celui-ci s’est donné sans cesse le concert que ses vers nous offrent encore.
Quand on a tant de peine souvent à trouver que dire et à dire ce qu’on a trouvé, qui aura le courage de chasser ce qui s’offre de soi-même sous la main, ce qu’on peut prendre sans peine, sans travail, et qui avec cela joint l’éclat et la beauté ?
C’est qu’elle n’offrait plus aux écrivains un idéal absolu, un « canon » de beauté, sur lequel ils devaient « patronner » leurs œuvres : elle était comme le canal qui amenait en leur conscience les résultats, les hypothèses ou les méthodes de l’histoire, de la philosophie, de la science.
Comme leur sexe les rend très malléables aux influences extérieures, elles représentent avec moins de mélange peut-être que les hommes, l’esprit des temps où elles ont vécu ; et, en outre, comme la vocation littéraire chez les femmes suppose, plus que chez nous, par son caractère d’exception, un don spontané et original ou une vie un peu en dehors de la règle commune, presque toutes nous offrent, en effet, dans leur caractère ou dans leur existence, des traits imprévus et piquants.
Son esprit étant comme une abeille qui butine la fleur des choses et tout ce que cet univers offre de meilleur, vous imaginez aisément sur quoi il s’arrête de préférence.
Les œuvres que j’ai rappelées offraient toutes un caractère élégiaque ; chacun y sentait avec gratitude le pur écho de ses propres tristesses.
Inhabile à flatter, incapable d’offrir à la Fortune le sacrifice de ses pensées, il renonce à ces places où il faut adopter un esprit de corps, c’est à-dire de cupidité, & c’est ici le vrai triomphe de l’homme de Lettres.
Je goûterai tes images tour à tour sublimes & gracieuses, & cette chaîne d’or qui tient l’Univers suspendu devant le maître des Dieux, & la ceinture de la mere des graces, & le sang immortel de Venus qui coule sous la lance du fougueux Diomede, & Junon qui sur le mont Ida enveloppé d’un nuage impénétrable aux rayons du Soleil, désarme dans ses bras le Dieu qui lance la foudre ; tout sera pour moi un tableau de la Nature, tout m’offrira sous d’aimables fictions l’emblême de la vérité.
Les acteurs français ne pouvaient lutter avec ces étrangers : « La comédie telle que ceux-ci la jouaient, dit Brantôme, était chose que l’on n’avait encore vue et rare en France, car, par avant, on ne parlait que des farceurs, des conards de Rouen, des joueurs de la Bazoche et autres sortes de badins. » Ce qui devait offrir surtout un vif attrait, c’était la présence d’actrices élégantes jouant les rôles féminins, tandis que les rôles de femmes étaient tenus chez nous par des hommes.
Mezzetin, pour le toucher, lui offrit le tiers de la récompense qu’il recevrait de son maître, et passa au moyen de cette promesse.
La niaise littérature des coteries et des salons, la science des curieux et des amateurs est bien dépréciée par ces terribles spectacles ; le roman-feuilleton perd beaucoup de son intérêt au bas des colonnes d’un journal qui offre le récit du drame réel et passionné de chaque jour ; l’amateur doit bien craindre de voir ses collections emportées ou dérangées par le vent de l’orage.
Ce côté est le seul, aux environs de Jérusalem, qui offre un aspect quelque peu riant et vert.
La digestion, comme la respiration, offre toutes les conditions d’un sens ; un objet externe, la nourriture ; un organe propre, le canal alimentaire.
La religion offrait un secours que honneur ne pouvait donner.
Que tout ce que le palais contient leur soit offert.
Clara pleure et se désespère ; elle lui propose de l’accompagner ; il trouve, pour refuser son offre, des raisons plus ou moins valables, et l’amène à se résigner.
Il est a remarquer qu’aucun de nos grands poëtes François n’a écrit contre les fables : La fable offre à l’esprit mille agrémens divers.
En effet, tout ce que nous savons des mœurs, des habitudes, des instincts propres aux poissons, nous oblige à regarder ces animaux comme généralement inférieurs aux insectes, et à les placer fort au-dessous des fourmis et des abeilles, tandis que leur système nerveux, comme celui de tous les vertébrés, offre de nombreux caractères qui le rapprochent du système nerveux de l’homme. » De cette considération, Leuret conclut, à l’inverse de Gratiolet, « qu’il ne faut pas attribuer à la forme de la substance encéphalique une très grande importance11. » Sans sortir de l’ordre des mammifères, il est très difficile d’attribuer une valeur absolue à la forme cérébrale, car s’il est vrai que le singe a un type de cerveau tout à fait semblable à celui de l’homme, en revanche, nous dit Lyell, « l’intelligence extraordinaire du chien et de l’éléphant, quoique le type de leur cerveau s’éloigne tant de celui de l’homme, cette intelligence est là pour nous convaincre que nous sommes bien loin de comprendre la nature réelle des relations qui existent entre l’intelligence et la structure du cerveau » 12.
Un anatomiste un peu distingué ne peut réellement jeter les yeux sur ces figures sans éprouver un sentiment pénible, tant elles sont peu conformes à celles que la nature nous offre. » Je laisse à décider aux anatomistes si M.
Dans tous les temps, on a cru à la réversibilité du dévouement, et souvent des victimes innocentes se sont offertes pour sauver les coupables.
À l’heure de la vie où l’on est frivole et où l’homme tient à relever ses avantages extérieurs par les soins de la mise et les détails de la toilette, à une époque où tant de gens de lettres affectaient d’être des Beaux, parmi les de Musset, les Roger de Beauvoir, les Roqueplan, les Sue, qui furent des dandies, des gants jaunes, des furieux (un mot du jargon de la mode du temps), Janin, très à la mode par l’esprit et par le talent et très en vue, Jules Janin, qui n’était pas sans beauté alors, ne pensait point à la faire valoir, cette beauté, par les ressources que la mode offre à la coquetterie.
Dargaud ne lui avait offert aujourd’hui qu’un de ces volumes comme certains historiens en pondent régulièrement un par année, avec une exactitude qui fait honneur à leur tempérament littéraire, elle l’aurait lu, au moins du pouce, entre la préface et la table, et elle en aurait rendu compte à peu près avec la même conscience et avec la même peine qu’il aurait été composé.
Lorsque, d’un autre côté, cet observateur, digne d’être impersonnel, déclassé par les hasards de la naissance et de la vie, mais naturellement aristocrate comme on doit l’être quand, intellectuellement, on est né duc, revêt par vanité — ce sentiment qu’il raille sans cesse — les plates passions du bourgeois révolutionnaire, c’est-à-dire de l’espèce d’animal qu’il devait détester le plus, et s’ingénie à nous rapetisser Lord Byron parce que Lord Byron était un aristocrate, il nous offre, il faut en convenir, à ses dépens, un triste spectacle.
Lorsque, d’un autre côté, cet observateur, digne d’être impersonnel, déclassé par les hasards de la naissance et de la vie, mais naturellement aristocrate, comme on doit l’être quand, intellectuellement, on est né duc, revêt par vanité, — ce sentiment qu’il raille sans cesse, — les plates passions du bourgeois révolutionnaire, c’est-à-dire de l’espèce d’animal qu’il devait détester le plus, et s’ingénie à nous rapetisser lord Byron, parce que lord Byron était un aristocrate, il nous offre, il faut en convenir, à ses dépens, un triste spectacle.
Du Camp offre, en effet, dans sa personne intellectuelle, un étrange contraste.
Il faut bien l’avouer, l’inébranlable optimisme national dont la France offre le spectacle, provient surtout de son ignorance hardie de sa propre situation.
L’expérience lui offre donc l’image d’une double ligne de lumière tendue entre O et B, d’une double ligne de lumière tendue aussi entre O et A, ces deux doubles lignes de lumière étant perpendiculaires l’une sur l’autre et égales entre elles.
D’autre part, quoique le cartésianisme offre des ressemblances de détail avec telles ou telles doctrines de l’antiquité ou du moyen âge, il ne doit rien d’essentiel à aucune d’elles.
Le raisonnement et la liberté semblent d’abord ne pas offrir la même analogie.
Si la poésie née du symbolisme donne les fruits que nous devons en attendre encore, si un théâtre de poésie neuve forme l’oreille du public, si les essais critiques qui se poursuivent actuellement sur l’essence et le rythme du vers français continuent eux aussi à assurer et à affiner le sens poétique, jamais plus riche matière n’aura été offerte à l’exercice du goût conscient et aux délicatesses de l’analyse.
L’une et l’autre édition, en somme, ne laissent pas d’offrir le plus grand intérêt, parce que, comme elles portent partout la marque d’un vrai zèle et d’une consciencieuse application, elles nous donnent en quelque façon sur le livre des Pensées le dernier mot des orthodoxes protestants d’une part, et catholiques de l’autre. […] L’une est de Sénèque, l’autre de Cicéron, la troisième de Sénèque encore, une autre de Virgile, une autre de Térence ; et bien entendu qu’elles n’offrent entre elles aucun rapport. […] Tout au plus est-il permis de dire que les prêtres de Saint-Eustache, qui, depuis un siècle et plus, se plaignaient des comédiens de l’hôtel de Bourgogne, leurs voisins, saisirent plus volontiers que les prêtres d’une autre paroisse le prétexte qui s’offrait de témoigner leur hostilité. […] Les écrivains, avec autant d’empressement que d’habileté, saisirent cette grande occasion de popularité qui leur était offerte et se précipitèrent, tête baissée, dans la lutte. […] Il était bien jeune encore qu’insulté par le comédien Poisson au foyer de la Comédie-Française, et refusant une réparation qu’on lui offrait par les armes, il se servait de son crédit naissant pour faire emprisonner son adversaire : « un homme de sa considération ne se battant pas contre un comédien223 ».
On les offre avec le rôti, Bourget, Maupassant et Loti. […] Ses sympathies sont multiples et très diverses ; il aime tout. « Nourrissez-vous de tout ce qui a vie. » Obéissant à la parole biblique, il se fortifie à tous les repas que le monde lui offre ; il s’assimile la tendre ou la dure sauvagerie des paysans ou des marins avec autant de certitude que la psychologie la plus déliée et la plus hypocrite des créatures ivres de civilisation, l’inquiétante infamie des amours excentriques et la noblesse des passions dévouées, le jeu brutal des lourdes mœurs populaires et la perversion délicate de certaines âmes adolescentes. […] Il n’y eut pas de présent pour Laforgue, sinon parmi un groupe d’amis : il mourut comme allaient naître ses Moralités Légendaires, mais offertes encore au petit nombre, et à peine put-il savoir de quelques bouches que ces pages le vouaient inévitablement à vivre, de la vie de gloire, parmi ceux que les Dieux créèrent à leur image, dieux aussi et créateurs. […] Sur un exemplaire de l’Imitation de Notre-Dame la Lune, offert à M.
Mais je me disais : Attendons que ma jeunesse soit revenue, que mon front soit essuyé, qu’un peu d’éclat y soit refleuri, pour avoir quelque chose à offrir à Dieu et à lui sacrifier ; et dès qu’un peu de cette fleur de ma jeunesse me semblait reparue, je ne la lui portais pas. » Cependant l’automne de 1805 commençait. […] L’occasion s’en offrit bientôt ; les Anglais la firent naître. […] Jacquemont savait tout cela de longue date ; il n’en accepta pas moins avec confiance le dîner qu’on lui offrait, et auquel avaient été invités, en nombre considérable, les officiers civils et militaires de la résidence. […] Enfin, celui-ci croyant le moment favorable, et voulant faire la part du feu, offrit de donner une somme d’argent à titre de cadeau.
Il va déprécier le plus grand nom de la poésie antique ; on l’accusera de « malignité » : mais il répond que tout simplement il offre les résultats d’une « recherche honnête et curieuse ». […] Et Caligula, au dire de Dion Cassius, offrit un sacrifice à la divine jalousie. […] Somme toute, il y avait bien des chances pour qu’un tel papyrus, antérieur aux bévues et aux péchés du grand nombre des copistes, offrît le texte le meilleur et, à peu de chose près, le texte original. […] Les Sonnets, qui offrent de si « brûlantes et voluptueuses » descriptions, l’évêque de Cantorbéry ne les a pas condamnés : pourquoi ? […] Quel que soit son mépris d’une œuvre « uniquement littéraire », il lui trouve une excuse, il lui offre un pardon.
C’est une carte du Jour de l’An qu’on offrait à un petit nombre d’amis, c’est un programme de concert, c’est la commémoration d’une fête en l’honneur d’un lettré, d’un artiste mort ou vivant. […] Une enceinte de lutteurs, formée de sacs de sable dans des enveloppes historiées, avec, au milieu, sur une petite table, deux bouteilles de saké destinées à être offertes aux génies du Japon, aux Kami, dans une cérémonie religieuse précédant la lutte. […] Et même, pour aider à l’antithèse des sujets qu’il offre au public, il arrive à Hokousaï de recourir parfois à la scatologie. […] Parmi les grandes planches : L’entrée d’un temple où, à la porte, un homme offre de l’eau aux fidèles pour faire leurs ablutions. […] Le feuillage offre sa verdure et la fleur sa couleur.
Beowulf, le grand guerrier, s’offre pour le combattre seul, corps à corps, vie pour vie, sans épée ni cotte de mailles, « car la peau du maudit ne s’inquiète pas des armes », demandant seulement que si la mort le prend, on emporte son corps sanglant, on l’enterre, on marque « sa demeure humide52 », et qu’on renvoie à son chef Hygelac « la meilleure de ses chemises d’acier. » Il s’est couché dans la salle, « confiant dans sa force hautaine », et quand les brouillards de la nuit se sont levés, voici venir Grendel, qui arrache avec ses mains la porte, et saisissant un guerrier, « le déchire à l’improviste, mord son corps, boit le sang de ses veines, l’avale par morceaux coup sur coup. » Mais Beowulf à son tour l’a saisi, « se levant sur son coude. » « La salle royale tonnait. — La bière était répandue… — Ils étaient tous deux de furieux, — d’âpres et forts combattants. — La maison résonnait. — Alors ce fut une grande merveille — que la salle à boire — pût résister aux deux taureaux de la guerre, — et qu’il ne croulât point à terre — le beau palais. […] Une lamentation s’éleva dans le palais, et Beowulf s’offrit encore. […] La Germanie aux quatrième et cinquième siècles, le Danemark et la Norvége au septième et au huitième, l’Islande aux dixième et onzième siècles, offrent le même état, et les documents de chaque pays peuvent combler les lacunes qu’il y a dans l’histoire des autres.
Les seigneurs à table ont achevé leur dîner, les ménestrels viennent chanter, la clarté des torches tombe sur le velours et l’hermine, sur les figures fantastiques, les bigarrures, les broderies ouvragées des longues robes ; à ce moment le poëte arrive, offre son manuscrit « richement enluminé, relié en violet cramoisi, embelli de fermoirs, de bossettes d’argent, de roses d’or » ; on lui demande de quoi il traite, et il répond « d’amour. » III. […] Si Troïlus est un amoureux pleurard, l’oncle Pandarus est un coquin égrillard, qui s’offre au plus étrange rôle avec une insistance plaisante, avec une immoralité naïve197, et l’accomplit consciencieusement, gratis et jusqu’au bout. […] Bienvenu sera le sixième quand il s’offrira !
Enfin, il y a parmi tout cela des revendeurs de toutes sortes de nippes, qu’ils offrent à tous les passants. […] Ces pavillons sont de différente construction et figure ; mais ils sont presque tous d’égale grandeur et tous peints et dorés fort matériellement, ce qui offre aux yeux l’aspect le plus éclatant et le plus agréable. […] Prendra-t-il plaisir à recevoir de nos mains une couronne que nous aurions offerte à un autre ?
Oui, vous êtes la fleur insolente et abominable de cette Bourgeoisie qui, au travers des empires, des monarchies et des républiques, mène le peuple avec des mots quand, ignorant et aveugle, il est sage, avec du plomb quand, instruit et clairvoyant, il bouge ; cette Bourgeoisie qui a assassiné les princesses légitimes, Liberté, Fraternité, Justice, pour mettre à leur place et saluer de leurs noms sacrés on ne sait plus quelles immondes courtisanes, vieilles et fardées… oui, nous la démasquons en vous, cette Bourgeoisie exécrée, et elle s’offre ainsi à nos yeux avec une de ses caractéristiques les plus importantes, sa volonté d’ignorer la souffrance humaine hors de ses accidents particuliers, et ses pratiques égoïstes de charité individuelle inspirées par la crainte de la révolution ou de l’enfer, par le désir du paradis ou d’un siège à la Chambre, de popularité ou de gloire, par besoin d’excuse pour certaines faiblesses devant sa propre conscience ; elle s’offre à nous avec sa terreur de la justice absolue, de l’égalité absolue, proclamées il y a dix-huit cents ans par le Christ, il y a plus de cent ans par la France, et aujourd’hui dans le monde entier par tout ce qui a un cerveau et un cœur, justice et égalité qui ne seront d’ailleurs une loi sociale universellement acceptée que le jour où, les frontières disparues, les possédants n’auront plus l’excuse de la Patrie à défendre pour entretenir des armées qui ruinent les peuples et qui, aux jours où ils se lèvent pour sauvegarder leurs libertés menacées, les massacrent. […] Car elle n’a cherché en lui que le détail de mœurs et les peintures de nudité, à la façon de ces adolescents qui errent dans les musées en quête de chairs offertes à leur rêve inassouvi.
L’attention volontaire est celle qui dépend de l’intérêt offert par quelque représentation à laquelle elle s’attache, et cet intérêt provient de ce que cette représentation est associée avec un groupe d’autres représentations d’un caractère agréable ou pénible. […] On dit à un sujet hypnotisé qu’il ne peut pas se lever de la chaise où il est assis, et il lutte en vain pour le faire ; on fléchit le bras d’un jeune garçon et on lui offre une pièce d’or pour l’étendre : il fait effort jusqu’à en devenir rouge à la face, mais l’idée de la toute-puissance de l’hypnotiseur et de l’impossibilité d’une résistance subsiste, avec ses effets de contraction tétanique, sous l’effort accompli pour résister, et elle empêche le succès de cet effort. […] Jusqu’à présent, les faits de télépathie sont bien loin d’offrir une certitude scientifique.
Ou si l’on veut encore quelque comparaison plus noble à la fois et peut-être plus vraie, ce n’est ni le temps ni le lieu d’opposer le caprice de l’individu aux droits de la communauté, — quand on est sur le champ de bataille33 En l’honneur de la Science Trois mois après la publication de ces pages, quelques « savants » et surtout quelques « hommes politiques » ayant offert à M. […] En dépit de l’envie, il avait donc tous les titres qu’il faut pour être la parure du banquet que l’on célébrera ce soir, à Saint-Mandé, dans le « Salon des familles », ad majorent scientiæ gloriam ; et je comprends qu’on le lui ait offert ! […] Est-ce qu’elle a repoussé l’alliance qu’ils lui offraient ?
Les aventures des croisés en Grèce offrent un joli pittoresque. […] Il offrit à sa compatriote de l’employer à la rédaction, la sachant assez embarrassée pour gagner sa vie. […] Ce sont des fleurs de Smyrne qu’une main amie offrit, au départ, à cette vieille Anglaise en corsage rouge qui somnole là-bas. […] La mère m’offrit des sandwichs au caviar, et je tombai tout de suite amoureux fou de la fille. […] Tobie offre à M.
Et Gontcharoff avait la conviction que cette sphère offrait à l’artiste une variété de sujets infinie. […] Le héros de notre rêve est même généralement plus noble et plus beau que la réalisation offerte à nos yeux en la personne de l’acteur affublé de brillants oripeaux. […] L’exemple le plus frappant à cet égard, et le plus triste aussi, nous est offert par Nietzsche lui-même. […] La première chose que nous offre son art est une loupe ; on regarde au travers, on ne se fie plus à ses yeux. […] Ses paradoxales contradictions ne sont pas toutefois sans offrir un vif intérêt.
Selon l’empressement ou l’hésitation que marquent les brahmanes à accepter des présents ou des aliments offerts par une caste, cette caste a un rang plus ou moins haut. […] Mais voici que l’on nous offre sa Vie, racontée par Frédéric Harrison, et soudain tout s’éclaire ; la grotte mystérieuse s’illumine et resplendit. […] Quand il est encore enfant, l’ami des bêtes élève des chenilles dans une boîte percée de trous ; seulement, il les laisse généralement mourir de faim et ainsi il perd la seule occasion que lui offrirait la vie de prouver sa tendresse pour les lépidoptères. […] C’est pourquoi ils s’offrent volontiers en pâture aux parasites que nous redoutons le plus. […] Voici les religions et les philosophies modernes, les chrétiens et les spiritualistes qui m’offrent la contemplation de Dieu.
Séparer de l’ensemble un fragment, l’encadrer et l’offrir dans son vrai particulier, voilà l’écueil du réalisme, parce que personne ne veut admettre dans son aspect spécial ce qui était perdu dans la grande teinte. […] Le livre de Lesage offrirait assez bien l’exemple d’un abrégé d’un pareil travail, mais seulement un abrégé. […] En tout cas, soit que l’écrivain aille de lui-même chercher les sujets d’observation ou qu’ils viennent s’offrir naturellement à lui, qu’il entreprenne de peindre la société entière ou qu’il se borne à son petit coin personnel, il faut qu’il ne déforme rien. […] Cette odieuse phrase ne peut être que d’un prosateur, d’un de ces vils coquins qui, parce qu’ils ne peuvent faire de vers, rabaissent à tout propos la poésie et profitent des facilités ridicules que leur offre leur bas langage prosaïque pour critiquer longuement et à leur aise. […] Si cette idée impossible, absurde, était offerte sincèrement aux lecteurs, je crois que justice en serait faite aussitôt.
Vatelet, l’un des membres de cette même Académie, s’était offert de suppléer à la dépense de ce monument, si les fonds sur lesquels on devait compter n’étaient pas suffisants. […] Quelques années auparavant, le prince de Conti avait voulu le prendre pour secrétaire, et Molière, avide surtout d’indépendance, n’avait pas hésité entre cette existence offerte et assurée et la vie de hasard du théâtre. […] Là, il nous offre non seulement les exemplaires les plus admirables de son génie, mais les plus admirables peut-être du théâtre universel. […] Ainsi, on offre à Molière le choix entre le bûcher et le cabanon. […] Ce fier et hautain poète, son rival nous le montre quémandant et intriguant : « il a tiré des limbes son Dépit amoureux à force de coups de chapeau et d’offrir les loges à deux pistoles ».
Selon moi, et après une étude dix fois refaite de Saint-Simon, je me suis formé de lui cette idée : il est doué par nature d’un sens particulier et presque excessif d’observation, de sagacité, de vue intérieure, qui perce et sonde les hommes, et démêle les intérêts et les intentions sur les visages : il offre en lui un exemple tout à fait merveilleux et phénoménal de cette disposition innée. […] Habituellement et toujours, il a dans sa vivacité à concevoir et à peindre, le besoin d’embrasser et d’offrir mille choses à la fois, ce qui fait que chaque membre de sa phrase pousse une branche qui en fait naître une troisième, et de cette quantité de branchages qui s’entrecroisent, il se forme à chaque instant un arbre des plus touffus.
Fouché, ministre de la police, tenta en vain de la séduire par l’offre d’une place de dame du palais dans la maison du maître de la France et par la perspective de l’influence qu’elle y prendrait sur le cœur du guerrier ; elle fut inflexible dans ses refus. […] Pendant des heures entières je regarde ce portrait enchanteur, et je rêve un bonheur qui doit surpasser tout ce que l’imagination peut offrir de plus délicieux.
Or, le domaine artistique nous offre un exemple frappant de cette relation entre la Négation et l’Affirmation : en général, on ne cherche dans l’art qu’une distraction, c’est-à-dire le contraire ou la négation des fatigues et des préoccupations journalières ; mais pour l’artiste créateur, son œuvre est ce qu’il y a de plus positif, de plus vivant. […] « La science n’a une force et n’offre un intérêt que durant qu’elle se trompe : car elle est un instrument de la vérité : lorsque la vérité est trouvée, la science cesse. » — « La Science est la force suprême de l’Esprit humain ; mais la direction de cette force est l’Art » (p. 23).
VIII La psychologie, comprise dans son sens large, embrassant tous les phénomènes de l’esprit chez tous les animaux et les considérant non pas seulement sous leur forme adulte, mais dans les phases successives de leur développement, offre un champ immense, presque sans bornes, aux recherches. […] Cette méthode n’aurait pas seulement l’avantage de substituer aux tendances actuelles des tendances meilleures, aux généralisations hypothétiques l’étude des faits, elle offrirait aussi une tâche à la portée de tous.
Quand un homme s’arrête sur le chemin de ses affaires et demande à lire, la librairie lui offre, faute de mieux, le dernier volume qui vient de paraître ; l’homme le prend, remporte et le lit. […] Pour offrir un verre d’eau à quelqu’un, ils diraient volontiers : Le suc délicieux exprimé du roseau Qui fond, en un instant, dans le cristal de l’eau, Et qu’on mêle au parfum du fruit des Hespérides, Peut-il porter le baume à vos lèvres arides ?
Être aussi personnel dans l’exécution qu’impersonnel dans le but, être aussi sympathique aux idées et aux sentiments d’un peuple qu’étranger ou résistant à ses passions, voilà le véritable héros révolutionnaire, dont aucun d’entre nos plus célèbres personnages ne nous semble offrir le type. […] Que de leçons de politique pratique l’histoire ainsi faite n’offre-t-elle point aux méditations des hommes d’État !
Diderot, j’ose croire que personne ne sera assez hardi pour s’y opposer. » L’idée du Dictionnaire de l’Académie auquel Diderot, auteur de toute la partie des arts et métiers dans le Dictionnaire encyclopédique, pourrait coopérer très utilement, s’offre à l’esprit de Voltaire comme prétexte et moyen efficace : Ne pourriez-vous représenter ou faire représenter combien un tel homme vous devient nécessaire pour la perfection d’un ouvrage nécessaire ?
De même pour l’immortalité et pour l’avenir des destinées humaines : rendant compte, dans son Éloge de Buffon, des Époques de la nature et rappelant l’hypothèse finale du grand naturaliste lorsqu’il peint la lune déjà refroidie et lorsqu’il menace la terre de la perte de sa chaleur et de la destruction de ses habitants : Je demande, s’écrie-t-il, si cette image lugubre et sombre, si cette fin de tout souvenir, de toute pensée, si cet éternel silence n’offrent pas quelque chose d’effrayant à l’esprit ; je demande si le désir des succès et des triomphes, si le dévouement à l’étude, si le zèle du patriotisme, si la vertu même, qui s’appuie si souvent sur l’amour de la gloire, si toutes ces passions, dont les vœux sont sans limites, n’ont pas besoin d’un avenir sans bornes ?
Tant que Pensée et Amour sont nos compagnons de route, quoi que puissent nos sens nous offrir ou nous refuser, le ciel intérieur de l’âme répandra les rosées de l’inspiration sur le plus humble chant.
Je voudrais donner idée, par quelques extraits, de l’intérêt qu’offrent ces mémoires pour ceux même qui, sans être historiens, se contentent de les feuilleter et savent bien y discerner du coin de l’œil les pages qu’on peut passer et celles qu’il faut lire.
» Plus tard, à ce bonheur quand vous mettiez le sceau, Ai-je été ce mortel béni dans sa tendresse, Qui vous offrait, Seigneur, des larmes d’allégresse, Prosterné devant un berceau ?
Le résultat final des soins et des peines infinies qu’auront pris, cette fois, tant d’hommes de mérite autour d’elle et autour de ses Lettres, sera donc de nous offrir non seulement un écrivain plus naturel, mais une personne plus originale et plus semblable à la vraie, une Sévigné plus Sévigné qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’ici.
Mais quand on a rendu à Boileau tous ces hommages et toute cette justice, il faut s’arrêter : il n’entendait bien et n’aimait que les vers ou une certaine prose régulière, ferme, élevée, dont Pascal, dans ses Provinciales, offrait le modèle.
Le roi d’Espagne, le faible Charles IV, avait eu une pensée de roi et de parent après le 10 août : une note confidentielle où il offrait de reconnaître la République française, et où il proposait sa médiation près des autres puissances, à la condition de sauver Louis XVI, auquel il aurait donné asile dans le midi de la Péninsule, fut remise à la Convention, qui y répondit par des cris de colère et de menace.
Cependant le page Brunamont s’accommode peu de voir son maître jeter son oiseau au vent et détacher de son cou sa trompe ; il rattrape l’oiseau, ramasse la trompe, et s’en va offrir ses services à Madeleine, l’autre sœur de Lazare, bien différente de Marthe, et qui mène joyeuse et galante vie en son château de Magdalon.
L’Europe, en ces années 1810-1811, offrait le spectacle le plus majestueux, le mieux ordonné, le plus imposant, mais le plus menteur.
Un nouveau modèle de la perfection est offert et révélé au monde.
Je m’acquitterai du devoir de l’offrir à Dieu et en même temps tous ceux qui y ont part, afin qu’il daigne se trouver à ces noces chrétiennes et y apporter de ce bon vin que lui seul peut donner, qui met la vraie joie dans le cœur, et qui donne aux vierges une sainte fécondité en plus d’une manière : Vimim germinans virgities, comme parle un prophète. » Vous éprouvez sans doute, monsieur, qu’il n’est besoin de vous nommer l’auteur, ni de vous le désigner plus clairement. » Ainsi échangeaient de loin leurs bénédictions, ainsi s’exprimaient entre eux avec une prudence mystérieuse ces hommes de piété et de ferveur dont le commerce semblait un crime, et en qui l’esprit de parti prétendait découvrir de dangereux conspirateurs.
Hugo a qualifié le sourire triste, ineffable et calmant ; la fin en est très-belle, très-idéale, et offre un mélange de résignation contristée et qui tout d’un coup s’éclaire d’une image antique : O Nuit !
Si l’on savait mourir, on pourrait encore se risquer à l’espérance d’une si heureuse destinée, mais l’on abandonne son âme à des sentiments, qui décolorent le reste de l’existence ; on éprouve, pendant quelques instants, un bonheur sans aucun rapport avec l’état habituel de la vie, et l’on veut survivre à sa perte ; l’instinct de la conservation l’emporte sur le mouvement du désespoir, et l’on existe, sans qu’il puisse s’offrir dans l’avenir une chance de retrouver le passé, une raison même de ne pas cesser de souffrir, dans la carrière des passions, dans celle surtout d’un sentiment qui, prenant sa source dans tout ce qui est vrai, ne peut être consolé par la réflexion même : il n’y a que les hommes capables de la résolution de se tuer3, qui puissent, avec quelque ombre de sagesse, tenter cette grande route de bonheur : mais qui veut vivre et s’expose à rétrograder ; mais qui veut vivre et renonce, d’une manière quelconque à l’empire de soi-même, se voue comme un insensé au plus cruel des malheurs.
Les hommes d’esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à se distinguer, ne se servent jamais alors, que du petit nombre d’idées qui leur sont communes avec les plus bornés d’entre ceux de la même opinion : il y a une sorte de cercle magique tracé autour du sujet de ralliement que tout le parti parcourt et que personne ne peut franchir ; soit qu’on redoute, en multipliant ses raisonnements, d’offrir un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identité que d’étendue, plus de force que de variété ; placés à l’extrême d’une idée comme des soldats à leur poste, jamais vous ne pourrez les décider à venir à la découverte d’un autre point de vue de la question, et tenant à quelques principes comme à des chefs, à des opinions, comme à des serments, on dirait que vous leur proposez une trahison quand vous voulez les engager à examiner, à s’occuper d’une idée nouvelle, à combiner de nouveaux rapports.
La réponse qui s’offre tout d’abord, c’est que peut-être il joue la comédie, par intérêt et par plaisir.
Coppée, que Verlaine aimait tant, offrait plus volontiers un secours qu’une chronique.
La clarté peut presque se nombrer comme le rapport du sujet qui comprend à l’objet qui s’offre.
Les Juifs le dirent à Pilate avec une franchise simple et vraie : « Nous avons une Loi, et selon cette Loi il doit mourir ; car il s’est fait Fils de Dieu 1152. » La loi était détestable ; mais c’était la loi de la férocité antique, et le héros qui s’offrait pour l’abroger devait avant tout la subir.
Les esprits pauvres et grossiers, affamés auxquels on offrit au lieu de pain un spectacle sublime, courent, en déclarant qu’ils n’ont rien vu, aux cuisines de la science et du positivisme.
Les vers lyriques que M. de Musset a laissé échapper depuis ses Nuits et qu’on vient de recueillir offrent quelques pièces remarquables.
Si Louis XVI avait été autre, et s’il avait offert quelque prise à une impulsion active énergique, il n’y a nul doute qu’à un moment ou à un autre, sous l’inspiration de la reine, il ne se fût tenté quelque entreprise qui aurait bien pu être un coup de tête, mais qui peut-être aussi aurait rétabli pour quelque temps l’ordre monarchique ébranlé.
Mis en regard de Bossuet, Pascal peut offrir au premier moment des duretés et des étroitesses de doctrine qui nous choquent.
« Réaumur, entraîné par l’attrait que lui offrait l’étude d’autres abeilles plus industrieuses, n’avait jeté, en quelque sorte, qu’un coup d’œil distrait sur celles du genre halicte, et ne les avait signalées qu’en passant. » Ces abeilles solitaires, jusque-là négligées, ont trouvé dans M.
L’idée du moi un et simple, en effet, indépendamment de sa valeur objective, offre elle-même une unité subjective, une simplicité idéale : elle est l’équivalent d’un centre indivisible pour la vue.
La langue française n’offre pas, me dira-t-on, la simplicité grammaticale de l’anglais, l’abondance du vocabulaire allemand, la douceur musicale de l’italien, la vibrante sonorité de l’espagnol.
disait-il, celui qui d’une âme si ferme étayait la république et l’affermissait, le rempart des Grecs, celui qui, dans les chances douteuses, n’hésita jamais d’offrir sa vie, n’épargna jamais ses jours, ce grand ami dans une si grande crise, cet homme doué d’un si grand génie, ô ingrats Argiens !
Quand, par un accident inattendu, ils sont réduits à ce genre de combat, ils n’offrent qu’un débile et petit adversaire. » Néanmoins, pour l’amour de ceux qui se laissent accabler par ce nom éblouissant de majesté, il consentit « à ramasser le gant du roi Charles », et l’en souffleta de manière à faire repentir les imprudents qui l’avaient jeté. […] Il raconta, avec un ton de juge, « comment ce roi persécuteur de la religion, oppresseur des lois, après une longue tyrannie, avait été vaincu les armes à la main par son peuple ; puis mené en prison, et, comme il n’offrait ni par ses actions ni par ses paroles aucune raison pour faire mieux espérer de sa conduite, condamné par le souverain conseil du royaume à la peine capitale ; enfin, frappé de la hache devant les portes mêmes de son palais… Jamais monarque assis sur le plus haut trône fit-il briller une majesté plus grande que celle dont éclata le peuple anglais, lorsque, secouant la superstition antique, il prit ce roi ou plutôt cet ennemi, qui, seul de tous les mortels, revendiquait pour lui, de droit divin, l’impunité, l’enlaça dans ses propres lois, l’accabla d’un jugement, et, le trouvant coupable, ne craignit point de le livrer au supplice auquel il eût livré les autres ? […] En toute circonstance, il offre pour preuve un texte de l’Écriture ; son audace est de se montrer grammairien hardi, commentateur héroïque. […] Le fils de Circé a emmené la noble dame trompée, et l’assied immobile dans un palais somptueux, devant une table exquise ; elle l’accuse, elle résiste, elle l’insulte, et le style prend un accent d’indignation héroïque, pour flétrir l’offre du tentateur.
Nulle part les moyens ne s’offriront aussi nombreux… — et je ne parle pas du principal qui est l’homme vivant, l’acteur, dans l’âme et dans la chair de qui l’œuvre sera directement sculptée. […] Jamais si riche matière nationale ne s’offrit à aucun auteur. […] S’ils n’offraient au public mêlé qui pouvait assister aux représentations de leurs ouvrages rien de ce qui prend l’homme par les sens, un spectacle brillant, des scènes de tuerie, des coups, du sang et des clameurs, ils faisaient parler à leurs personnages (mis à part quelques tours et quelques mots conventionnels, rançon de la mode du temps, le mot chaînes, le mot flamme dans l’expression des sentiments de l’amour) un langage poli, mais cependant clair et direct : il suffisait d’écouter pour entendre. […] La vieillesse du grand Corneille, avec des éclairs de génie, nous offre un autre exemple du danger qu’il y a à raffiner par trop sur les moyens.
Il conseille à Hector de rallier les troyens, d’abandonner ensuite le combat et d’aller à Troye avertir Hécube d’offrir un sacrifice à Minerve pour l’appaiser. […] Que je présente trop souvent l’image du lion et des troupeaux ; que tantôt le lion devore les troupeaux et qu’il fasse fuir les pasteurs ; que tantôt les pasteurs le contraignent de se retirer ; qu’il assiege la nuit une bergerie, ou qu’en plein jour il répande la terreur dans les pâturages : on ne me sçaura pas tant de gré des divers aspects où j’offre le lion et les troupeaux, qu’on s’ennuira de les voir toujours revenir sur la scene. […] Pour commencer par le plaisir que l’iliade a fait aux contemporains d’Homere, il s’en offre d’abord une foule de raisons. […] Le premier de ces défauts s’excuse mieux que les autres : on dit qu’Homere a voulu délasser l’imagination du récit des combats, et qu’il a saisi cette occasion de lui offrir des objets plus riants et plus tranquilles. à la bonne heure ; mais ne conviendra-t-on pas du moins que s’il eût pû accorder cette variété avec la convenance, comme Virgile l’a fait dans le bouclier d’énée, la chose n’en auroit été que mieux.
Mais il ne songe pas que les principes sociaux sont plus variables encore que les idées des philosophes et que, loin d’offrir à l’esprit une base solide, ils s’écroulent dès qu’on y touche. […] Or, les « écorchés » n’offrent en eux-mêmes rien de flatteur. […] Mais elle était jalouse de s’offrir ; elle fit le don qui sacrait alors les Lélia et toutes les héroïnes de la poésie et de l’art. […] J’avais résolu de garder toute pure cette faible chair et d’offrir ma virginité à Jésus-Christ. […] Stéphane Mallarmé, à ce récit merveilleux qui présentera trois sens distincts et superposés, et qui offrira une fable intéressante, exactement suivie, à ceux mêmes qui liront sans couper les pages.
Le pessimisme en général, et la philosophie de Schopenhauer en particulier, nous en offrent les moyens. […] « Ce que nous pressentons, dit un ancien rhéteur, fait en nous plus d’impression que ce qui s’offre sans voile à nos regards. […] Jules Lemaître ; et, ce qui vous divertirait sur les planches du Palais-Royal, quel est ce pédantisme d’y bouder quand on vous l’offre sur la scène du Théâtre-Français ? […] On n’a pas, avec eux, la ressource de mettre au moins dans le décor l’intérêt qu’ils n’offrent pas eux-mêmes. […] Voyons comment on pourra concilier ce que ces exigences, toutes les trois nécessaires, offrent d’abord de contradictoire.
On vit alors des scotistes & des thomistes s’offrir chacun d’entrer dans les brasiers allumés pour preuve de l’excellence de leur doctrine, & se vanter de faire des miracles. […] C’est ce même homme que ses admirateurs assurent avoir refusé le chapeau de cardinal, sans compter quelques petites prélatures qu’on lui avoit auparavant offertes. […] Il offrit de faire un accord raisonnable de ces deux systêmes. […] Le bruit courut que le comte de Bussi leur avoit offert sa plume, à la charge qu’ils le serviroient auprès de Louis XIV. […] Trop de zèle pour la religion a pu leur offrir des dangers imaginaires, ou leur faire exagérer les dangers réels.
Dans cette très gracieuse lettre, Magnard m’offre la succession de Wolf, le gouvernement de l’art, avec toute l’indépendance, toute la liberté que je puis désirer. […] Ce soir, au dîner de l’avenue de l’Alma, où sont Lockroy et Hanotaux, on s’entretient de Boulanger, que Lockroy affirme avoir été le sous-lieutenant de La Dame blanche, toutefois avec la force, un moment, d’un million d’hommes derrière lui, et qui aurait bien voulu du pouvoir, mais à la condition que ce pouvoir lui aurait été offert sur un plat d’argent, sans le plus petit allongement de la main, pour le prendre. […] Un jour, la préfète sort seule de la préfecture, et voici mon Césarin, qui lui offre le bras, et s’indigne tout haut et très drolatiquement du refus de la dame.
L’intérêt que tout drame à thèse offre aux contemporains ne suffit pas à expliquer de pareils succès ; il y a autre chose : le goût du théâtre. […] Dans la période qui nous occupe, le genre dramatique présente donc trois cas particuliers, trois grandes individualités, dont chacune offre un problème à reprendre avec une méthode nouvelle. […] « La canzone popolare in Francia e in Italia nel più alto medio evo”, dans les Mélanges… offerts à M.
Auger, dans la notice, d’ailleurs exacte et intéressante, mais sèche de ton, qu’il a donnée sur Mme de La Fayette, dit à ce propos : « Introduite de bonne heure dans la société de l’hôtel de Rambouillet, la justesse et la solidité naturelles de son esprit n’auraient peut-être pas résisté à la contagion du mauvais goût dont cet hôtel était le centre, si la lecture des poètes latins ne lui eût offert un préservatif, etc., etc. » Le préservatif eût bien dû agir sur Ménage tout le premier. […] La jolie édition elzévirienne de ses Poésies (1663) offre ce nom à chaque page : dizains, ballades, églogues, élégies, lui sont coup sur coup adressés.
On peut être littérateur aussi, sans devenir un érudit critique à proprement parler ; le métier et le talent d’érudit offrent quelque chose de distinct, de précis, de consécutif et de rigoureux. […] Ô riant Quintigny, vallon rempli de grâces, Temple de mes amours, trône de mon printemps, Séjour que l’espérance offrait à mes vieux ans, Tes sentiers mal frayés ont-ils gardé mes traces ?
Tel fut le grand-père de Mirabeau, dans son château de Mirabeau en Provence, le plus hautain, le plus absolu, le plus intraitable des hommes, « exigeant que les officiers qu’il présente pour son régiment soient agréés du roi et des ministres », ne souffrant les inspecteurs de revue que pour la forme, mais héroïque, généreux, dévoué, distribuant la pension qu’on lui offre à six capitaines blessés sous ses ordres, s’entremettant pour les pauvres plaideurs de la montagne, chassant de sa terre les procureurs ambulants qui viennent y apporter leur chicane, « protecteur naturel des hommes », jusque contre les ministres et contre le roi. […] Songez à la grandeur d’un pareil attrait : gouvernements, commandements, évêchés, bénéfices, charges de cour, survivances, pensions, crédits, faveurs de toute espèce et tout degré pour soi et pour les siens, tout ce qu’un État de vingt et vingt-cinq millions d’hommes peut offrir de désirable à l’ambition, à la vanité et à l’intérêt se trouve rassemblé là comme en un réservoir.
Ce chapitre en offre d’éclatants exemples : écoutez le sublime du vrai mêlé à l’excès du faux. […] Tant qu’il leur restera du sang, elles viendront l’offrir, et bientôt une rare jeunesse se fera raconter ces guerres désolatrices produites par les crimes de ses pères. » Et il conclut ce magnifique dithyrambe philosophique par ces mots les plus fatalistes qu’aucune plume ait osé écrire : La guerre est donc divine, puisque c’est une loi du monde.
Ce ne fut point le hasard qui m’offrit à vous. […] Virgile vivait plus encore que son ami dans la familiarité d’Auguste ; après cette mort Auguste voulut rapprocher encore plus intimement Horace de lui ; il lui offrit l’emploi de secrétaire de son cabinet.
La comédie des Esprits offre un caractère d’avare tracé avec beaucoup de conduite, et dont Molière n’aurait pas dédaigné certains traits40. […] S’il n’arrive pas tout d’un coup à la comédie, c’est déjà de l’invention que de se priver, par pudeur de génie ou par dédain, des moyens d’effet le plus à la mode, et d’élever le goût du public, avant de lui offrir les vrais modèles.
Cet interlocuteur de hasard n’était autre — (la destinée offre de ces contrastes) — que notre grand Épicier, celui dont le seul nom fait battre tant de cœurs, en France. […] On n’a pas oublié cette appréciation qu’il a faite de l’auteur de Don Juan : « Une musique de table, c’est-à-dire une musique qui, entre les agréables mélodies qu’elle fait entendre par intervalles, offre encore un bruit propre à exciter la conversation23 ».
En 1830, lorsque Chopin, et Berlioz, et Hugo, clamaient la douleur de vivre et la vanité d’agir, un Révélateur prodigieux, Stendhal, offrit aux âmes la salutaire vérité de son optimisme. […] Beethoven, dans le cours de sa Neuvième symphonie, est, simplement, revenu au formel Choral avec Chœurs et Orchestre : et cela ne nous a point trompé, dans notre jugement de cette mémorable évolution musicale : nous avons mesuré la signification de cette partie chorale de la symphonie, et nous avons reconnu qu’elle appartenait, exclusivement, au champ de la Musique ; sauf cet anoblissement — déjà exposé — de la Mélodie, l’œuvre de Beethoven ne nous offre, ici, nulle nouveauté formelle : elle est une Cantate avec un texte de paroles, et son rapport à la musique est le même que celui de tout autre texte chanté.
Il y a une interruption d’audience, où tout le monde se rapproche ; l’huissier offre une prise au prévenu ; les témoins, le brigadier de gendarmerie, le public, le greffier entrent dans le prétoire et se mêlent au groupe. […] Samedi 8 septembre … Battant les rues, cette nuit, nous rencontrons deux jeunes filles, portant ces chapeaux qu’on voit dans les estampes à l’aquateinte d’après Lawrence, ces grands chapeaux d’où pend une dentelle noire, dont les pois semblent faire danser sur la figure des femmes des grains de beauté… Nous nous attablons avec elles, dans un jardin de café, et leur offrons une glace, un fruit, n’importe quoi.
Mais il y a des mots qui ne sont plus aujourd’hui que des fragments d’images et de sentiments, des débris morts, de la poussière de mythe, presque des signes algébriques ; il y a, au contraire, des mots qui sont des images complètes ; il y a des phrases et des vers qui offrent l’harmonie et la coordination d’une scène vivante s’accomplissant sous nos yeux. […] Tous les corps offrent des contours.
Ce n’est plus là ni l’éloquence sacrée, ni l’éloquence parlementaire, c’est l’éloquence héroïque, l’éloquence d’action qui présente sa poitrine nue à ses auditeurs et qui offre son sang en gage de ses discours ; Le livre qui, par l’ingénieux procédé de l’écriture ou de l’impression, reproduit, pour tous et pour tous les temps, la pensée conçue et exprimée par un seul, et qui communique, sans autre intermédiaire qu’une feuille de papier, l’idée, le raisonnement, la passion, l’image, l’harmonie même empreinte sur la page ; Enfin le théâtre, scène artificielle sur laquelle le poète fait monter, aux yeux du peuple, ses personnages, pour les faire agir et parler dans des actions historiques ou imaginaires, imitation des actions tragiques ou comiques de la vie des hommes. […] Bajazet offre des beautés supérieures, mais corrompues par la ridicule application des mœurs galantes d’une cour française aux mœurs des Ottomans.
On a souvent répété que les races domestiques ne diffèrent pas entre elles par des caractères ayant une valeur générique ; mais on peut démontrer que cette remarque n’offre aucune généralité. […] Ce problème offrirait le plus grand intérêt, s’il pouvait être résolu.
Homère, toujours Homère élèvera le génie, familiarisera avec tous les dialectes, offrira des modèles d’éloquence dans tous les genres. […] Lequel des deux offre le plus de facilité et de probabilités d’instruction ?
Cet apologue heureusement développé offre la peinture et la poésie de la basse-cour au naturel, et nous montre dans un cadre bien rempli le genre de talent des prédécesseurs de La Fontaine.
Mais sauf quelques rares exceptions qu’offrirait ce talent fertile, l’amour, qui est le caractère dominant dans le théâtre de Marivaux, est bien tel chez lui qu’il s’est plu à le représenter dans une de ses plus agréables feuilles ; il ne le veut point constant, même lorsqu’il finira par être fidèle et par revenir là d’où il est parti : En fait d’amour, dit-il, ce sont des âmes d’enfants que les aima inconstantes.
Fénelon, comme tous les vrais chrétiens, trouverait cette façon d’atteindre à la sagesse et au bonheur bien morne et bien insuffisante ; ce n’est point en se réfugiant et en se retranchant dans le moi qu’il croit possible de trouver la paix : car en nous, pense-t-il, et dans notre nature sont les racines de tous nos maux ; tant que nous restons renfermés dans nous-mêmes, nous offrons prise sous le souffle du dehors à toutes les impressions sensibles et douloureuses : Notre humeur nous expose à celle d’autrui ; nos passions s’entrechoquent avec celles de nos voisins ; nos désirs sont autant d’endroits par où nous donnons prise à tous les traits du reste des hommes ; notre orgueil, qui est incompatible avec l’orgueil du prochain, s’élève comme les flots de la mer irritée : tout nous combat, tout nous repousse, tout nous attaque ; nous sommes ouverts de toutes parts par la sensibilité de nos passions et par la jalousie de notre orgueil.
Le prince de Montbarrey déjoua la manœuvre, et, sûr de l’amitié de M. de Maurepas, il força M. de Saint-Germain à opter entre la démission qu’il lui offrit de sa place ou la suppression de celle de M. de Meilhan.
On voit cependant qu’il n’aura rien d’austère, qu’il est de l’école scientifique fleurie qui se rattache à Fontenelle et à Mairan ; et, sans aller jusqu’à dire qu’il y a du petit goût dans Bailly, ce que son Histoire de l’astronomie démentirait, j’oserai affirmer (car on peut parler avec lui la langue des tableaux) qu’il y a un peu de mollesse dans ses couches de fond, et que, dans certaines vues de développement et de lointain qu’offre ce bel ouvrage, il y a des parties qui, à les presser, se trouveront plutôt élégantes et spécieuses que solides.
La nature offre bien plus facilement ces dernières qualités que les premières : au moins pour moi, elles me paraissent bien plus faciles à voir, et c’est une observation que j’ai faite depuis longtemps.
Si Boileau avait voulu faire une épigramme, il n’aurait pas choisi autrement son texte ; mais, quand Boileau écrivit cette satire ou ce lieu commun sur la noblesse, il était jeune, il avait besoin d’appui et de protection en Cour : Dangeau s’offrait, brillant, fastueux, obligeant, bon prince, aimant les lettres, faisant de mauvais vers et goûtant les bons ; Boileau le prit sur l’étiquette et le caressa même par son faible ; il le traita tout net de grand seigneur et d’homme issu d’un sang fécond en demi-dieux : « Les plus satiriques et les plus misanthropes, a remarqué à ce propos Fontenelle, sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs. » Vingt ans plus tard, La Bruyère, qui n’avait pas, il est vrai, besoin de Dangeau, et qui avait pour lui la maison de Condé, n’était pas si facile ni si complaisant ; le portrait de Pamphile, de l’homme de cour qui se pique avant tout de l’être et qui se guinde, s’étale et se rengorge avec complaisance, est en grande partie celui de Dangeaua.
Les beautés de La Divine Comédie, les difficultés qu’elle continue d’offrir, les disparates qui nous y frappent, ses rapports avec l’histoire, ce qui est du temps et ce qui semble en avant du temps, tout cela était touché, parcouru, soulevé avec ce talent unique qui caractérisait le professeur en M.
Gandar explique mieux qu’on ne l’avait fait encore comment Ronsard n’a pu triompher des différences essentielles qu’offre chez les Anglais et chez les modernes le genre qu’il prétendait embrasser avec audace et renouveler dans toute sa variété.
Nulle part cet atticisme (ne vous en en étonnez pas) ne s’offre dans de meilleures conditions, avec ses qualités propres et sincères, que chez les vieilles femmes qui ont du bon sens et du monde, et qui ont eu le temps de se débarrasser des faux goûts et des fausses expressions que la mode avait mis en circulation dans leur jeunesse.
Quant au fond de ses idées, on en tient peu compte avec lui, qui est un homme de parti pris, un écrivain tout de montre et de parade, et qui nous offre le plus singulier assemblage de toutes les prétentions et de toutes les boîtes à onguent de style mêlées on ne sait comment à d’heureuses et très heureuses finesses qu’on en voudrait détacher.
Guizot, a besoin d’y regarder à deux fois. » Un mot charmant de Louis-Philippe est celui qu’il dit à la reine Victoria au château d’Eu, dans le jardin potager ; il avait offert à la reine une pêche, elle ne savait comment la peler.
Je m’aperçois que j’omets de noter une singularité littéraire mémorable : l’homme éminent que nous critiquons et qui s’offre si délibérément coup sur coup au jugement du public, n’avait pas tout à fait les vingt-cinq ans exigés par le règlement, lorsqu’en 1812 il fut nommé par M. de Fontanes à une chaire de la Faculté des Lettres ; il lui fallut une dispense d’âge.
Pendant que le grand-duc joue avec ses valets, les exerce, change d’uniforme vingt fois par jour, dresse à grands coups de fouet une meute dans son vestibule, envoie à ses maîtresses en manière de cadeau des bonnets de grenadier ou des bandoulières comme le Cyclope amoureux offrait des oursins à Galathée, elle lit ; elle lit dans sa chambre, elle emporte même un livre dans ses parties de cheval, et, dès qu’elle a un moment à elle, elle en profite.
Le seul défaut (et je le lui ai dit à lui-même) que me paraissaient avoir ces premières et tout d’abord agréables notices d’Halévy, c’était d’offrir un peu trop de fleurs, un peu trop de luxe dans l’élégance : il n’avait à se corriger que de cela.
Invitez-les à passer quelques jours sous votre toit, ces utopistes féroces, offrez-leur de les promener sous vos ombrages : ce doit être là toute votre réfutation, encore amie et hospitalière.
» Elle s’offre presque en victime pour le racheter et lui obtenir son salut.
Cervantes fut frappé de la richesse que lui offrait l’idée d’un enthousiaste héroïque qui se croit appelé à ressusciter l’ancienne chevalerie : C’est là le germe de tout son ouvrage, Il sentit en poëte tout ce qu’on pouvait faire de cette idée… » Un autre critique distingué par son savoir et ses consciencieuses lectures, mais doué aussi d’une ingénuité de jugement parfois excessive, Sismondi, dans son Cours sur les littératures du Midi, professé à Genève devant un auditoire qui riait peu, se chargea de reprendre et de développer la pensée de Bouterwek.
Ce qui est certain, c’est que dans le petit recueil que nous offre M.
La Dédicace au Roi offre une particularité qui caractérise bien aussi les prétentions littéraires de Louis XVIII et en même temps la critique méticuleuse qui régnait alors.
Qu’offrir, en retour de leurs labeurs et dé leurs vœux, à ceux qui vous disent, comme M.
Hâtons-nous d’effacer et de couvrir, par cette éclatante citation, les taches nombreuses qu’il nous a coûté de relever si sévèrement : Et toi qu’on veut flétrir, Jeunesse ardente et pure De guerriers, d’orateurs, toi, généreux Essaim, Qui sens fermenter dans ton sein Les germes dévorants de ta gloire future, Penché sur le cercueil que tes bras ont porté, De ta reconnaissance offre l’exemple au monde : Honorer la vertu, c’est la rendre féconde, Et la vertu produit la liberté.
D’ailleurs, l’école de Bayreuth ne nous offre actuellement aucune tendance à l’interprétation volontairement médicale des personnages cités.
En m’attachant avec une sorte d’austérité, à l’examen de tout ce qui doit détourner de l’amour de la gloire, j’ai eu besoin d’un grand effort de réflexion, l’enthousiasme me distrayait, tant de noms célèbres s’offraient à ma pensée ; tant d’ombres glorieuses, qui semblaient s’offenser de voir braver leur éclat, pour pénétrer jusques à la source de leur bonheur.
Le duc d’Orléans offrait de parier cent louis que les États généraux s’en iraient sans avoir rien fait, sans avoir même aboli les lettres de cachet.
Le cardinal de Rohan en a refusé 1 000 louis par mois que les moines lui offraient pour sa part.
Nous aurons des caractères, une action, des dialogues, car tout cela est dans la nature et s’offre aux premiers regards. — Mais quels seront les caractères ?
Il leur offrit seulement la consolation de se venger sur Fréron, et d’applaudir dans l’Écossaise des personnalités plus grossièrement injurieuses que celles de Palissot.
Orgon a, de lui-même, remarqué ce saint homme qui ne lui demandait rien et se contentait de lui offrir discrètement de l’eau bénite à la sortie de l’église : Instruit par son garçon, qui dans tout l’imitait, Et de son indigence, et de ce qu’il était, Je lui faisais des dons ; mais avec modestie Il me voulait toujours en rendre une partie.
4º Et en même temps encore, par le respect que les hommes qu’elle estime professent pour le parlementarisme national, pour les campagnes électorales, et, par les simulacres que cette jeunesse s’offre de ces jeux (conférence Molé, association des Étudiants…), elle s’assimile le goût de la propagande populaire, de la prédication morale et sociologique, elle désire répandre sa bonne parole, et conformer sur le modèle, par elle jugé le meilleur, ses contemporains ductiles.
Aucun autre, par conséquent, n’offre plus d’occasions et d’attraits pour cette étude si intéressante, qui cherche sous la vérité du langage la vérité de la pensée.
Gros, lymphatique, lippu, les dents gâtées, il offrait un aspect peu séduisant, bien vite corrigé par l’intelligence du regard, l’onction des gestes et le charme de la parole.
Ces chapitres xxiii et xxiv du premier livre sont vraiment admirables, et nous offrent le plus sain et le plus vaste système d’éducation qui se puisse imaginer, un système mieux ménagé que celui de l’Émile, à la Montaigne, tout pratique, tourné à l’utilité, au développement de tout l’homme, tant des facultés du corps que de celles de l’esprit.
Madame, après son dîner, aimait à se coucher sur des carreaux ; elle s’approchait de Mme de La Fayette, « en sorte que sa tête était quasi sur ses genoux », et, dans cette position familière et charmante, elle lui racontait le détail de son cœur, ou elle en écoutait l’histoire écrite d’après elle, et elle se regardait au miroir que son amie lui en offrait.
Doux, savant, modeste, né pour la vie académique et pour ses ingénieuses recherches, né pour la vie privée, pour ses plus affectueuses et ses plus agréables élégances, il offre en lui un composé des plus distingués et tout à fait flatteur ; mais il n’eut pas le grand goût, ni même cet autre goût qui n’est pas le plus simple ni le plus pur, mais qui, aux époques avancées, trouve des rajeunissements imprévus.
Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle Comme un devoir m’est de répondre à l’heur qui m’est offert de résumer en cette Revue l’égoïste vouloir de ma Poésie, en même temps de rendre à chacun ce qui lui est dû avec l’impartialité de qui admire et de qui, d’autre part, ne peut être ému devant choses lui étant indifférentes.
Masloboïef, dans Humilies, reconnaît sans impudence sa coquinerie, et avec une sorte de tristesse matoise offre ses services au pauvre écrivain dont il tâche, malgré son métier, de rester l’ami.
S’il n’en croyait point, il n’a point tué son fils pour cause de religion ; s’il en croyait un, au dernier moment il n’a pu attester ce dieu qu’il croyait de son innocence, et lui offrir sa vie en expiation des autres fautes qu’il avait commises.
Lorsque Victor Hugo ou Lamartine publient des poésies, ils nous offrent des pensées et des images qu’ils croient belles et que vous avez parfaitement le droit de trouver médiocres, et vous n’aurez rien prouvé contre eux en venant dire qu’elles sont médiocres.
(pour dire les peines de l’âme), de la coupe de miel offerte aux lèvres pures « (pour dire une vie heureuse et quoiqu’on ne mette guère maintenant de miel dans les coupes), des anneaux rattachés de la chaîne brisée, du faîte de la richesse, du règne de la vérité qui s’annonce à l’horizon !
Maurice Rollinat, le nouveau débarqué en trois bateaux dans la poésie contemporaine, qui, dès son début, trouvait un public qui s’offrait presque de lui-même, M.
À ceux qui contesteraient la généralité de nos deux définitions, nous demanderions de ne voir dans les mots réalisme et idéalisme que des termes conventionnels par lesquels nous désignerons, au cours de la présente étude, deux notations du réel, dont l’une implique la possibilité et l’autre l’impossibilité d’identifier les choses avec la représentation, étalée et articulée dans l’espace, qu’elles offrent à une conscience humaine.
Elle offre, dans son éclat d’expression, quelques allusions obscures, quelques souvenirs que l’esprit ne saisit pas assez vite ; mais la terreur du ton prophétique n’en est pas affaiblie.
Elle aurait sans doute supporté Thésée s’il lui en avait offert assez, mais c’était alors une denrée d’Asie. […] Lucien l’aimait tant qu’il lui pardonnait et lui offrait de l’épouser, la croyant encore coupable. […] Et lisez le Journal de voyage de 1838, resté jusqu’ici inédit, que vient de nous offrir M. […] Il est vrai qu’au moins pour nous, Tolstoï offre cet intérêt de nous introduire dans des régions que nous ne connaissions pas. […] Nous en offre-t-elle une moins passionnante image de la lutte entre le mauresque et le castillan, réunis et presque réconciliés pour notre plaisir ?
Mirabeau, forcé de rester dans les coulisses offre, en attendant mieux, un plan. […] L’autorité s’en émeut : « Le grand principe de ne pas ensanglanter la scène, dit un arrêté du département, est absolument mis en oubli, et elle ne cesse pas d’offrir le tableau hideux du vol et de l’assassinat. […] À cette demande a correspondu une offre abondante ; cette familiarité a flatté les auteurs, les poètes, les romanciers, ils s’y sont prêtés volontiers. […] En 1831, dans une lettre au roi Joseph, il s’offre au service du duc de Reichstadt. […] Lamartine offre à la France du xxe siècle un génie du lieu, Hugo un lieu du génie.
le fat modeste, le petit seigneur, le faux magnifique, le défiant, l’ami de cour, & tant d’autres, viennent s’offrir en foule à qui aura le talent & le courage de les traiter. […] La parole est souvent une expression foible & lente ; mais il faut bien se résoudre à faire passer par les oreilles ce qu’on ne peut offrir aux yeux. […] Tous les objets que la nature peut offrir aux yeux des bergers, sont du genre de l’églogue. […] De-là vient que les pêcheurs de Sannazar sont d’une invention malheureuse ; la vie des pêcheurs n’offre que l’idée du travail, de l’impatience & de l’ennui. […] Qu’offrir à celui qui immole sa vie, comme Décius ; son honneur, comme Fabius ; son ressentiment, comme Camille ; ses enfans, comme Brutus & Manlius ?
Alceste m’a touché, et ses récits encore M’offrent un vrai malheur, Monsieur, que je déplore. […] Alceste s’offre comme caution. […] Molière n’offre pas une trace de patriotisme ; on ne sait de quel pays il est que par la langue dans laquelle il écrit. […] Le bal, les festins, les jeux, même le théâtre ; tout ce qui, mal vu, fait le charme d’une imprudente jeunesse, peut être offert sans risque à des yeux sains. […] … Mais, avant de leur offrir ce tableau trompeur, les avez-vous bien préparées à le voir sans émotion… Les avez-vous bien armées contre les illusions de la vanité ?
Jean Ajalbert a très scrupuleusement reproduit toutes les étapes de l’une de ces idylles banales qui, dans la vie de l’ouvrière, commencent par l’offre d’un parapluie ou d’une voilure un jour d’orage, et aboutissent, après quelques semaines d’un bonheur douteux, à la sage-femme ou à la rivière. […] Pierrepont lui dit brièvement ce qui s’était passé autrefois entre Béatrice et lui, leur attachement mutuel, et comment Mme de Montauron avait forcé la jeune fille de refuser la main qu’il lui offrait. […] Il leur apportait aussi du chocolat en tablettes, des gâteaux anglais… Quand on eut retiré à Claire son voile, M. de Turdis lui offrit un peu de champagne et des sandwiches, qu’elle accepta timidement. […] Un autre intérêt du livre est celui qu’offrent les noms qui s’y rencontrent, noms obscurs alors et à qui l’avenir réservait tant d’éclat. […] Il m’offrit d’y retourner avec moi, parce que, disait-il, mon ancien chef désirait beaucoup m’entretenir.
Et le ravissement où j’étais de mes fers, Les aurait préférés à des sceptres offerts. […] Voici la scène : Autour du roi sont réunis les seigneurs de la cour, et parmi ces jeunes gens c’est à qui offrira son cœur et sa main à la belle fille qui a sauvé les jours de Sa Majesté. […] La Paix offre, il est vrai, l’admirable plaisanterie des vendeurs de casques, de cymbales et de trompettes, ruinés par la cessation de la guerre. […] Elles viennent chez cette dame, uniquement pour se disputer l’amant qui lui coûte déjà si cher, le même homme à qui Marton offrait tout à l’heure cinquante mille écus et Lucinde ! […] Même après cette lettre, très bien ponctuée et sans équivoque de Moncade, elle se figure que c’est un tour de Léonore ; et plus que jamais elle offre à Moncade — cinquante mille écus et Lucinde !
Le roman offre, par définition, un exutoire, un dérivatif à nos fièvres sentimentales. […] Étienne va s’offrir et se vendre à ce marchand de soupe. […] Il y a une phrase de l’Écriture qui raconte le secret de cette mélancolie d’un bon ouvrier : « Nous n’offrirons pas au Seigneur des sacrifices qui ne nous aient rien coûté. » Le Seigneur, pour Sorel, c’était la France, c’était ce service national qu’il a voulu lui rendre et pour lequel il a renoncé tour à tour à des tentations très chères. […] Comme toujours aussi, son goût pour le romanesque lui offrait de clandestines consolations. […] Il commençait : « Monsieur le duc, aurai-je l’honneur de vous offrir ?
… » et, prenant la main que lui offrait Brutus, elle sortit de scène en étouffant de colère. » Voilà le cri réactionnaire en art : Cochon ! […] Je crois que, dans ce cas, on devrait utiliser la variété que peut offrir le mélange des classes et des métiers. […] Ici, l’œuvre était une peinture charmante d’un coin de notre société ; les premiers actes surtout offraient les détails d’une observation très fine et très vraie ; j’aimais moins la fin qui tournait au larmoyant. […] Elle vient trouver son ancien amant et lui offre de lui rendre son fils, s’il consent à se marier avec elle. […] Sans doute ces deux personnages se rencontrent, lorsque, au quatrième acte, Ruskoé vient offrir le pardon à la femme qui a trahi, en lui donnant les moyens de sauver Stockholm.
Saint Paulin, ami, disciple et compatriote d’Ausone, bien plus jeune que lui, nous offre le départ de la littérature chrétienne d’avec la païenne, et comme le rameau vert et vierge qui se détache du vieil arbre qui va mourir. […] En fussé-je capable, ce ne serait point le lieu : car notre objet et notre devoir, bien que nous ne soyons point ici pour cueillir seulement des fleurs, et que nous ne craignions point de rechercher les racines, c’est avant tout de vous offrir et de vous faire goûter les fruits.
Elle a cru que Bertrand lui offrait toutes garanties. […] Paul Les poètes et les romanciers s’en tirent très bien, offrent leurs livres avec des dédicaces autographes et dithyrambiques, qui font un heureux effet sur les guéridons.
S’il entendait Horace dire à sa maîtresse galamment : « Madame, vous êtes à Paris, et tout le monde vous voit de trois lieues de la ville, car chacun vous voit de bon œil305 » ; si, au moins, il voyait Alain tremper ses doigts dans le potage de Georgette, et celle-ci lui envoyer la soupe et la soupière au nez, ces bonnes plaisanteries lui épanouiraient la rate ; mais L’École des femmes n’en offre pas de pareilles. […] Au banquet offert à tous par les grands poètes, les philosophes pour qui la critique est une science apportaient jadis Aristote, et regardaient dans la Poétique si ce qu’on leur servait était bon.
« Au bord du Rhône, entre les grands peupliers et les saules touffus de la rive, dans une pauvre cabane rongée par l’eau, un vannier demeurait avec son fils unique ; ils s’en allaient après l’hiver, de ferme en ferme, raccommoder les corbeilles rompues et les paniers troués. » Le père et le fils, s’en allant ainsi de compagnie au printemps offrir leur service de mas en mas, voient venir un orage et s’entretiennent des granges les plus hospitalières où ils pourraient trouver sous les meules de paille un abri contre la pluie et la nuit. […] ” Et, pour déposer les oisillons qu’elle a dans son corsage, il lui offre en riant son bonnet de marin.
À la naissance de son fils, le père de Schiller éleva l’enfant dans ses bras et l’offrit à Dieu comme le patriarche. […] Un hasard lui offrit ce qu’il cherchait vaguement encore.
Vengée des nombreuses distractions de cœur qu’il avait à se reprocher depuis Londres ; vengée d’Émilie peut-être, l’anonyme à laquelle il avait offert sa vie tout entière, après l’avoir retirée à Juliette. […] morte avant la première ride sur son beau visage et sur son esprit ; la duchesse de Maillé, âme sérieuse, qui faisait penser en l’écoutant ; son amie inséparable la duchesse de La Rochefoucauld, d’une trempe aussi forte, mais plus souple de conversation ; la princesse de Belgiojoso, belle et tragique comme la Cinci du Guide, éloquente et patricienne comme une héroïne du moyen âge de Rome ou de Milan ; mademoiselle Rachel, ressuscitant Corneille devant Hugo et Racine devant Chateaubriand ; Liszt, ce Beethoven du clavier, jetant sa poésie à gerbes de notes dans l’oreille et dans l’imagination d’un auditoire ivre de sons ; Vigny, rêveur comme son génie trop haut entre ciel et terre ; Sainte-Beuve, caprice flottant et charmant que tout le monde se flattait d’avoir fixé et qui ne se fixait pour personne ; Émile Deschamps, écrivain exquis, improvisateur léger quand il était debout, poète pathétique quand il s’asseyait, véritable pendant en homme de madame de Girardin en femme, seul capable de donner la réplique aux femmes de cour, aux femmes d’esprit comme aux hommes de génie ; M. de Fresnes, modeste comme le silence, mais roulant déjà à des hauteurs où l’art et la politique se confondent dans son jeune front de la politique et de l’art ; Ballanche, le dieu Terme de ce salon ; Aimé Martin, son compatriote de Lyon et son ami, qui y conduisait sa femme, veuve de Bernardin de Saint-Pierre et modèle de l’immortelle Virginie : il était là le plus cher de mes amis, un de ces amis qui vous comprennent tout entier et dont le souvenir est une providence que vous invoquez après leur disparition d’ici-bas dans le ciel ; Ampère, dont nous avons essayé d’esquisser le portrait multiple à coté de Ballanche, dans le même cadre ; Brifaut, esprit gâté par des succès précoces et par des femmes de cour, qui était devenu morose et grondeur contre le siècle, mais dont les épigrammes émoussées amusaient et ne blessaient pas ; M. de Latouche, esprit républicain qui exhumait André Chénier, esprit grec en France, et qui jouait, dans sa retraite de la Vallée-aux-Loups, tantôt avec Anacréon, tantôt avec Harmodius, tantôt avec Béranger, tantôt avec Chateaubriand, insoucieux de tout, hormis de renommée, mais incapable de dompter le monstre, c’est-à-dire la gloire ; enfin, une ou deux fois, le prince Louis-Napoléon, entre deux fortunes, esprit qui ne se révélait qu’en énigmes et qui offrait avec bon goût l’hommage d’un neveu de Napoléon à Chateaubriand, l’antinapoléonien converti par popularité : L’oppresseur, l’opprimé n’ont pas que même asile ; moi-même enfin, de temps en temps, quand le hasard me ramenait à Paris.
D’ailleurs, Platon ne s’en tient pas à cette indication générale ; et, après avoir montré d’où vient le mouvement, il veut expliquer aussi avec plus de détails les apparences diverses qu’il nous offre. […] Sur quatre doctrines, la Grèce nous en offrira donc trois à elle seule ; les temps modernes ne nous en fourniront qu’une.
» Mais je n’avais plus la force de répondre, et seulement à la fin, nous étant assis l’un à côté de l’autre, je pris la montre et je dis : « Cette peinture, tante Grédel, représente deux amoureux qui s’aiment plus qu’on ne peut dire : Joseph Bertha et Catherine Bauer ; Joseph offre un bouquet de roses à son amoureuse, qui étend la main pour le prendre. » Quand la tante Grédel eut bien vu la montre, elle dit : « Viens que je t’embrasse aussi, Joseph ; je vois bien qu’il t’a fallu beaucoup économiser et travailler pour cette montre-là et je pense que c’est très-beau… que tu es un bon ouvrier et que tu nous fais honneur. » Je l’embrassai dans la joie de mon âme, et depuis ce moment jusqu’à midi, je ne lâchai plus la main de Catherine ; nous étions heureux en nous regardant. […] Mais ne parlons pas de ces choses, l’avenir les jugera : il dira qu’après Lutzen et Bautzen, les ennemis nous offraient de nous laisser la Belgique, une partie de la Hollande, toute la rive gauche du Rhin jusqu’à Bâle, avec la Savoie et le royaume d’Italie, et que l’empereur a refusé d’accepter ces conditions, — qui étaient pourtant très-belles, — parce qu’il mettait la satisfaction de son orgueil avant le bonheur de la France !
Et si cette compensation est juste, à qui sied-il mieux de l’appliquer qu’à l’écrivain qui depuis un siècle est le bon conseil des nations civilisées, à l’homme de bien dont l’histoire privée offre des traits à la Plutarque, au citoyen qui a pu dire de lui-même sans risquer d’être démenti : « J’ai toujours eu une joie secrète lorsqu’on a fait quelque règlement qui allait au bien commun ? […] On s’attendait à des préceptes sur l’objet et l’utilité des exercices ; le livre n’offre que des distinctions générales sur les études, divisées en nécessaires, utiles, curieuses, superflues.
Il n’y a plus qu’à s’offrir à la maladie qu’on ne peut pas guérir, à courir au-devant d’une condamnation qu’on voit inévitable. […] Bourdaloue nous offre un beau modèle de l’art de développer.
La science et l’humanisme, peut-on me dire, vous offrent un aliment religieux suffisant. […] Ces objections sont d’autant plus sérieuses que je reconnais tout le premier que la science, pour arriver à ce degré où elle offre à l’âme un aliment religieux et moral, doit s’élever au-dessus du niveau vulgaire, que l’éducation scientifique ordinaire est ici complètement insuffisante, qu’il faut, pour réaliser cet idéal, une vie entière consacrée à l’étude, un ascétisme scientifique de tous les instants et le plus complet renoncement aux plaisirs, aux affaires et aux intérêts de ce monde, que non seulement l’homme ignorant est radicalement incapable de comprendre le premier mot de ce système de vie, mais que même l’immense majorité de ceux qu’on regarde comme instruits et cultivés est dans l’incapacité absolue d’y atteindre.
Dans le salon d’entrée, on aperçoit quelques oreilles tendues qui boivent les paroles de notre cénacle, des oreilles de gandins qui finissent de manger leurs petites fortunes, des oreilles de jeunes gens de la Bourse, de commis de Rothschild qui ramènent du Cirque ou de Mabille, quelques lorettes de la première catégorie, auxquelles ils offrent le passe-temps d’un fruit ou d’un thé, en leur montrant de loin, du doigt, les premiers rôles de la troupe. […] * * * — Un gouvernement serait éternel à la condition d’offrir, tous les jours, au peuple un feu d’artifice et à la bourgeoisie un procès scandaleux.
Après l’achat de cette maison de près de cent mille francs, cette maison, si déraisonnable au point de vue de la raison bourgeoise devant notre petite fortune, nous offrons deux mille francs, un prix dépassant le prix d’un caprice de l’Empereur ou de Rothschild, pour un monstre japonais, un bronze fascinatoire, que je ne sais quoi nous dit que nous devons posséder. […] 26 octobre Le vin, le haschich, l’opium, le tabac, ont été libéralement offerts à l’homme par la nature, comme les bonheurs de l’oubli de vivre, comme des poisons contre l’ennui d’être.
Sur mes regrets, Porel nous offrait galamment son théâtre, et instantanément nous improvisions à nous trois la représentation annoncée dans les journaux, et que je trouve pour ma part joliment imaginée comme représentation d’amitié et de cœur, et dont l’argent n’avait rien à mes yeux de plus blessant pour la mémoire de Flaubert, que l’argent d’une souscription du public. […] Je la vois, le jour d’un grand dîner à Breuvannes, et où je venais de manger sur l’abricotier de la cour, le seul abricot mûr, et que mon père se faisait une fête d’offrir au dessert, je la vois soutenir, avec une belle impudence, que c’était elle qui l’avait mangé, et recevoir les quelques coups de cravache, que mon père lançait sur moi, ne la croyant pas, la chère femme !
Brutus Hugo, le farouche républicain de 1793, qui pourvoyait de chouans et de royalistes les pelotons d’exécution et la guillotine, fructidorise le Corps législatif avec Augereau, prend du service dans le palais de Joseph, en qualité de majordome, troque son surnom romain, contre un titre de Comte espagnol, prête serment à Louis XVIII qui le décore de la croix de Saint-Louis, se rallie à Napoléon, débarqué à Cannes, offre de reprêter serment à Louis XVIII retour de Gand, qui le met à la retraite et l’interne à Blois ; là pour occuper ses loisirs, il écrit ses Mémoires. […] La politique parlementaire est une carrière lucrative : elle n’offre aucun des risques pécuniers du commerce et de l’industrie ; un petit capital d’établissement, une bonne provision de bagout, un brin de chance et beaucoup d’entregent y assurent le succès.
C’est toujours le suicide réfléchi qui est le dénouement d’un amour des sens, détestable image à offrir à l’imagination des jeunes hommes ! […] Il continue et il s’interroge lui-même en vers ailés sur les différents sujets de chant qui s’offrent dans ce temps-ci à sa lyre ?
Ceux qui crurent s’offrir des voluptés inédites sous couvert de littérature ont été trompés. […] On la voit comme la fille de son cerveau ; elle sort de sa petite maison où demeure un escabeau mystérieux, siège toujours vacant offert aux haltes funèbres de la trahison… ou de la mort.
Il tombe de cette corne tous les signes de la richesse. à gauche du tableau, l’agriculture, la tête couronnée d’épis, offre ses bras ouverts à Mercure et à sa compagne. […] Joseph se sauve ; il détourne ses regards des charmes qu’on lui offre ; non, c’est l’expression qu’il devrait avoir, et qu’il n’a point.
Mais l’ouvrage capital de cette période fut un livre d’histoire et sur le sujet le plus magnifique qui pût s’offrir à l’intelligence et au génie historique d’un moderne, puisque le monde moderne tout entier est contenu, comme le sens de l’énigme sous sa lettre, dans ce redoutable sujet. […] Le moment, du reste, était favorable ; la République de 1848 s’épanouissait, cette république du Paupérisme qui n’a pas encore dégoûté les bourgeois de leur idéal économique : augmenter le nombre des consommateurs sur la terre, Pour qui sentait en soi saigner l’histoire, il était presque doux de se dérober aux atteintes des spectacles qu’offrait la France.
Un goût plus noble était celui des médailles, que Madame avait à un haut degré ; elle en recueillait de toutes parts, et c’était lui faire le plus délicatement sa cour que de lui en offrir.
Entré dans l’arène vers le temps où le vieux Montluc en sortait, et de cinquante ans plus jeune, il offre dans les rangs calvinistes, et aussi dans la série des écrivains militaires, une sorte de contrepartie de ce chef catholique vaillant et cruel.
.) — Un peu plus tard il lui offre un cadeau digne de l’antique idylle : « J’ai deux petits sangliers privés et deux faons de biche ; mandez-moi si les voulez. » La belle Corisandre, on le voit par les écrits satiriques du temps, aimait cet attirail et cet entourage de singes, de chiens, de bouffons, d’animaux privés de toute espèce, et, au grand scandale des huguenots puritains, elle allait même dans cet équipage à la messe.
La Fronde, où il nous apparaît et où il se dessine, ne l’offre plus déjà qu’intéressé ouvertement et gâté.
Cette première entrevue, où il a pris soin de se dessiner, nous offre l’idéal du rôle.
Dans sa dernière guerre, il avait fait négocier à Venise par la duchesse sa femme, qui y était allée en compagnie du duc de Caudale, récemment converti par elle au calvinisme, et qui lui servait de cavalier ; la duchesse de Rohan et sa fille s’étaient offertes à rester comme otages, afin d’assurer Venise que l’argent fourni serait dûment employé selon qu’on le stipulerait.
Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M.
Elle supplie le duc d’Orléans de ne pas traverser ostensiblement la ville, et elle lui offre sa voiture : « J’avais cru d’abord, dit-elle, que le duc voulait se montrer à la foule, et qu’il avait réellement le projet de se créer un parti en agissant ainsi ; mais je ne vis jamais une surprise moins feinte que celle qu’il montra en apprenant tous ces événements.
J’ai beau chercher dans ma mémoire, je ne trouve rien à comparer, même de loin, au spectacle que nous offre la Chambre des députés… Jamais on n’avait vu une dégradation si burlesque, ni une corruption si bête. » (28 mars 1825.)
. — Mme de Sévigné nous a montré également la marquise de Villars dans sa vieillesse, et jouissant discrètement de la renommée victorieuse de son fils : « Sa mère est charmante par ses mines, et par les petits discours qu’elle commence et qui ne sont entendus que des personnes qui la connaissent. » On possède donc maintenant les doubles Relations du marquis et de la marquise de Villars, de l’ambassadeur et de l’ambassadrice de France à Madrid en 1679 ; toutes deux se complètent et nous offrent de cette monarchie en décadence et en ruine le plus curieux, le plus instructif tableau.
À l’occasion de ce dernier, il nous a offert une définition complète de tout ce que comprend et qu’exige la charge de lieutenant de police, de préfet de police, comme nous dirions ; de même Cuvier, en louant Daru, a rassemblé, sous un point de vue exact, toutes les conditions et les qualités nécessaires à un intendant en chef des armées.
Par exemple, en terminant une Histoire de Port-Royal où le grand Racine aurait rempli toute la place qu’il doit tenir, et où l’on aurait montré l’esprit religieux de cette sainte maison s’exprimant par sa bouche avec un caractère unique de tendresse, de mélodie et de grandeur, dans l’œuvre d’Athalie et surtout dans celle d’Esther on ajouterait quelque chose comme ceci : « Il est un autre Racine que l’on aurait aimé à y joindre, ce Racine fils qui n’a pas été tout à fait sans doute le poète tendre, plaintif, l’élégiaque chrétien, le Cowper janséniste qu’on aurait souhaité à Port-Royal expiré, mais qui en a eu quelques accents ; ce Racine fils qui offre le modèle de la manière la plus honorable de porter un nom illustre quand on est engagé dans la même carrière ; car si le crime d’une mère est un pesant fardeau, la gloire d’un père n’en est pas un moins grand, et Racine fils n’a cessé de le sentir en même temps qu’il a suffi dignement encore à ce rôle difficile.
La Révolution, même à son lendemain, était encore trop orageuse et trop volcanique pour offrir un fauteuil stable et commode à un moraliste dilettante.
Flaubert et offre de fortes et mâles qualités ; mais il est trop tendu, trop uniforme de tours.
Il lui offre en dédommagement tous les titres honorifiques et superlatifs.
Lebrun, tout cela est sensible à la simple lecture ; mais ce que je prétends, c’est que ce n’est nullement par un procédé d’imitation ou par un goût de fusion qu’il nous offre de tels produits de son talent, car il est, il a été poète, sincèrement poète, de son cru et pour son propre compte ; il en porte la marque, le signe au cœur et au front : il a la verve.
Il s’ouvrit brusquement, un jour, aux envoyés de cette puissance à Paris ; il les surprit l’un après l’autre par cette offre soudaine d’une alliance étroite avec la France.
Le Plav. l’antagonisme social n’est point un fait nouveau, spécial à notre temps : les discordes civiles avaient même autrefois un caractère de violence qu’elles n’offrent guère aujourd’hui.
C’est alors que Frédéric avertissant à temps le duc des Deux-Ponts, héritier présomptif après l’Électeur palatin, et qui lui-même était près de céder, saisit le beau rôle, l’occasion propice qui s’offrait à lui, de prendre en main la cause des princes lésés, de soutenir les stipulations formelles, les articles du traité de Westphalie, qui réglaient ou confirmaient cette succession de Bavière, et de faire respecter les immunités, les libertés et les droits du Corps germanique.
Lefebvre) s’offrait à nous par des rapports tout différents ; avec elle la paix, une paix solide, permanente, était possible ; « mais elle ne l’était qu’à une condition : c’était que, désavouant les principes du Directoire, propagateur et créateur de républiques succursales, nous sortirions des voies où nous avait imprudemment engagés le traité de Campo-Formio. » Pour sortir de cette voie, pour pacifier véritablement l’Autriche, pour la désintéresser et nous rattacher, que fallait-il ?
Le duc de Richelieu, indépendamment de sa mission ostensible, en avait une autre secrète, mais qui ne devait nullement être désagréable à la Saxe, puisqu’elle consistait à offrir à celle-ci d’être médiatrice entre la France et l’Autriche.
Si l’on compare cette troisième édition à la première, elle offre, nous dit M.
Bien des pièces de conviction manquent, en effet : les livres de Tite-Live offrent une lacune à cet endroit, les commentaires de Sylla ont péri.
J’étais heureux de cette occasion qui s’offrait de rafraîchir ma mémoire par une vision directe.
On commença à chercher alors les beautés que pouvaient offrir Sophocle, Eschyle et Thespis ; on essaya même de les imiter, et l’on y réussit.
Il est cependant de ces questions qui, déjà résolues, n’offrent plus à l’esprit de parti l’espérance d’aucun débat.
L’égoïsme qu’il lâche en liberté est à peu près inoffensif, parce qu’il s’offre dans sa simplicité primitive, tout proche de la naturelle volonté d’être, parce qu’il est soustrait aux malignes complications que la société y introduit, parce qu’en un mot il reste égoïsme, et ne devient pas ambition ni intérêt.
Tandis que la comédie classique en vers ira s’évanouir dans les pâles œuvres des Collin d’Harleville et d’autres plus oubliés encore, le Mariage et le Barbier offriront le modèle d’une comédie en prose, plus vivante, plus colorée, plus intéressante.
La Chalotais, dans son Essai d’éducation nationale, Servan, dans son Discours sur l’administration de la justice criminelle, mais surtout Turgot, dans son admirable lettre au roi, qui est ce que sont les déclarations ministérielles de notre république parlementaire, nous offriraient les modèles du genre.
Il ne considère plus l’univers visible que comme une proie offerte à son imagination et à ses sens.
» Et il tend ses muscles, et il offre aux dieux le caleçon.
l’histoire des sociétés humaines nous offre-t-elle donc des époques déshéritées où l’on vit sans idées générales, où celle qui les comprend toutes, l’idée de l’humanité, n’y est pas tout au moins une notion d’instinct ?
Aucune littérature n’en offre un plus majestueux monument que l’Histoire naturelle de l’homme.
Il apprend que sa face, ou riante ou chagrine, N’est qu’un spectre menteur ; tendre fils, il apprend Qu’elle offre sans tendresse à ses fils sa poitrine, Et berce leur sommeil d’un pied indifférent ; Que c’est pour elle et non pour eux qu’elle travaille ; Que son grand œil d’azur leur sourit sans regard ; Que l’homme dans ses bras meurt sans qu’elle en tressaille, Né de père inconnu dans un lit de hasard.
Il faut renoncer à saisir l’insaisissable et à traduire l’idéal par les formules imparfaites de la science : elles n’offrent qu’un faux-semblant de rigueur.
C’est là ce que j’ai et ce que je vous offre.
Jérôme Pichon, offre un curieux traité de morale, de civilité honnête et d’économie domestique, le tout dressé par un bon bourgeois de Paris du xive siècle, à l’usage de sa jeune femme.
Tous les corps de l’État lui vinrent offrir leurs compliments, et l’Académie française, à laquelle, peu avant son abdication, elle avait envoyé son portrait, lui adressa une magnifique harangue par l’organe de Patru.
Tel article n’offrirait à l’extrait qu’un ou deux paragraphes au plus.
Je ne me permets point de juger ce que fait ou ne fait pas la Providence, grand mot dont on abuse, et qui n’est souvent que la déification de notre propre pensée ; mais il me semble que si le gouvernement représentatif n’a pas un type unique et seul bon, et s’il n’est pas lui-même l’unique gouvernement possible, il faut se garder d’offrir toujours des types dans un ordre aussi changeant et aussi divers que celui de l’histoire, et dans lequel le fait donne à la théorie des démentis perpétuels.
Tout ce motif, la manière dont il est conçu et exécuté, avec tant de largeur, de supériorité, de gaieté et d’ironie, tout d’une venue et d’une seule haleine, compose un des plus admirables morceaux d’éloquence que nous puissions offrir dans notre littérature oratoire.
Mais, vers cette époque de 1820-1822, un seul nom entre ceux du clergé s’offrait avec éclat et retentissement aux gens du monde : M. de Lamennais, dans sa première forme catholique, forçait l’attention de tous par son Essai sur l’indifférence, et remuait mille pensées au sein même du clergé qu’il étonnait.
Il n’était pas du temps des Patriarches, mais bien de son temps, et il offre un type exact et distingué de l’homme de lettres et de l’homme de talent à la date précise où il vint.
Les Français, à travers toutes les formes de gouvernement et de société qu’ils traversent, continuent, dit-on, d’être les mêmes, d’offrir les mêmes traits principaux de caractère.
Laissant aller sa pensée sur les espérances et les craintes, sur les perspectives de chance diverse, de bonheur ou de malheur, qui animent ou tempèrent les joies de la famille, il disait encore, en citant le mot d’un poète religieux (le docteur Watts) : Celui qui élève une nombreuse famille, tant qu’il est là vivant à la considérer, s’offre, il est vrai, comme un point de mire plus large au chagrin ; mais il a aussi plus d’étendue pour le plaisir.
« Il ne s’agit plus, dit-il, de retenir les avantagesparticuliers que l’inégalité des conditions procureaux hommes, mais de s’assurer les biens nouveaux que l’égalité peut nous offrir.
La question de la liberté de la presse nous offrirait le même désaccord entre les mœurs et les opinions.
Miettes touchantes que Ratisbonne, cette Chananéenne de l’Amitié, a bien fait de recueillir et d’offrir au monde, au monde actuel, quoi qu’il soit devenu !
Il y a cinq ou six ans, un monsieur, trompé par sa place, vint lui offrir un livre nouveau, et lui demander son crédit sur la presse.
C’est la grande preuve qu’on offre alors aux incrédules ; le grave Johnson lui-même tâchera de voir un revenant, et il n’y a point d’événement qui en ce temps-là soit mieux approprié aux croyances de la classe moyenne. […] » Elle offre toutes les soumissions. « Non, nous ne nous payons pas de respects. » Elle consent à abandonner son bien. « Non, nous ne voulons pas de transactions. » Elle propose de s’engager pour toujours au célibat. « Non, c’est le mariage avec Solmes que nous avons demandé, et c’est ce mariage qu’il nous faut. » Ils se sont butés à ce projet, ils l’exécuteront. […] Voyez vous-même l’offre remarquable que le squire fait à Jones.
L’astronomie, l’acoustique, l’optique, lui offrent son modèle. […] Et l’astronomie, qui tout à l’heure nous offrait le modèle de la science achevée, nous offre maintenant l’exemple de la science limitée.
L’astronomie, l’acoustique, l’optique, lui offrent son modèle. […] Et l’astronomie, qui tout à l’heure nous offrait le modèle de la science achevée, nous offre maintenant l’exemple de la science limitée.
Or, la littérature nous offre de tels exemples. […] Les Premières Œuvres nous offrent un fragment de Flaubert sur Rabelais, qui se termine ainsi : « Vienne donc maintenant un homme comme Rabelais ! […] Massis à fixer et à aiguiser son regard sur certains points de la surface, alternativement et irrégulièrement éclairée, que nous offre aujourd’hui la mémoire de Renan. […] Et les causes que vous m’offrez pour expliquer cette réalité vivante, ce sont des réalités mortes, des réminiscences, des lectures, des textes, des livres ; des livres ! […] Barthou circule plus légèrement entre ces pièces de maçonnerie, s’essaye à une psychologie du politique, dont il offre le patronage à La Bruyère.
Ce poète en qui se sont incarnées les plus essentielles qualités du génie français n’offre peut-être pas dans sa physionomie morale un seul des traits que la critique se plaît à reconnaître au caractère national. […] Cette involontaire et continue métempsycose offre une séduction incomparable. […] Aux affamés d’exotisme, comme Théophile Gautier, il offrait un vers capable de se colorer, ainsi qu’une toile de peintre, de tous les tons de la palette. […] Le théâtre déjà offre plus de difficultés. […] Le soir, sous prétexte de vous offrir une tasse de thé, que font les idolâtres ?
Un homme du parti royaliste passa alors menant en main un cheval, un petit courtaud qu’il avait pris ; Rosny offrit à cet homme cinquante écus qu’il avait dans sa pochette : « car vous aviez cette coutume de porter toujours de l’or sur vous lorsque vous alliez aux combats ».
Un certain jour, à propos d’un nommé Robin qui venait acheter les offices de la généralité de Tours et de celle d’Orléans, et qui offrait un présent pour les avoir à plus bas prix, Rosny, qui le renvoie avec honte, a une discussion ensuite avec le chancelier de Cheverny et avec d’autres du Conseil qui favorisent le susdit traitant.
Ce qui me frappe, c’est que Grimm, vers cette date, dit à peu près la même chose ; parlant de la lettre adressée par le prince à Jean-Jacques Rousseau en 1770, lettre dans laquelle il lui offrait un asile contre la persécution et une retraite à Belœil, comme M. de Girardin la lui fit accepter plus tard à Ermenonville, Grimm ajoute : « Cette lettre n’a pas eu de succès à Paris, parce qu’on n’y a pas trouvé assez de naturel, et que la prétention à l’esprit est une maladie dont on ne relève pas en ce pays. » Il y a sur ceci deux points à remarquer : d’abord, c’est que les personnes, déjà en crédit et en possession, qui vous voient à vos débuts, ont peine à vous admettre : elles vous comparent à d’autres qui tiennent déjà un rang ; les places sont prises dans leur esprit, les hauteurs sont occupées.
C’est bien le même homme qui, se jugeant plus tard à l’âge de cinquante-quatre ans, presque au terme de sa carrière, disait de lui encore : « Le sol primitif a été considérablement amélioré par la culture ; mais on peut se demander si quelques fleurs d’illusion, quelques agréables erreurs n’ont pas été déracinées avec ces mauvaises herbes qu’on nomme préjugés. » Culture, suite, ordre, méthode, une belle intelligence, froide, fine, toujours exercée et aiguisée, des affections modérées, constantes, d’ailleurs l’étincelle sacrée absente, jamais le coup de tonnerre : c’est sous ces traits que Gibbon s’offre à nous en tout temps et dès sa jeunesse.
c’est pour lui que nous vous offrons des sacrifices : il a rempli la terre de son nom, et nous vous demandons que son nom, si comblé de gloire sur la terre, soit encore écrit dans le ciel.
Dans un voyage que la margrave fait pour sa santé en Italie, elle lui cueille à Naples une branche du laurier de Virgile, et la lui envoie comme un don offert par l’ombre du poète au héros rival d’Alexandre.
Sa vie à Monrion, à Lausanne, et ensuite aux Délices à la porte de Genève, offre une agréable nuance de transition.
Le journal de Casaubon, dans sa sincérité, offre de singuliers contrastes : à la fin et au commencement de chaque année, le pieux auteur récapitule ce qui s’y est passé, ce qui lui est advenu, et il se répand en bénédictions reconnaissantes et en actions de grâces ; mais si vous prenez le détail des journées l’une après l’autre, vous croiriez que ce ne sont pour lui que chagrins, ennuis, tribulations, petites ou grandes misères.
La galerie des antiques lui offrait ainsi des moules où il allait verser désormais et fixer sous des formes sévères ou attendries toutes ses sensations rassemblées des bruyères et des grèves.
Recevez donc, s’il vous plaît, toutes leurs plaintes, Monseigneur, et les preuves qu’ils offrent de vous donner.
A Plombières, il contracta amitié et familiarité avec le seigneur d’Andelot de Franche-Comté, qui offrait cette singularité frappante d’avoir un côté de la barbe et des sourcils tout blanc, l’autre noir.
Quant à cette classe de romans si nombreux dont on ne peut dire que ce soient des chefs-d’œuvre, et en y faisant la part des faiblesses, des défauts, même des remplissages, il est encore pour eux une manière honorable et fort agréable de s’en tirer, c’est quand ils offrent des scènes vraies, vives, naturelles, monuments et témoins des mœurs d’un temps, ou quelque épisode mémorable qui se détache et qui, à lui seul, paye pour tout le reste.
L’un d’eux, l’abbé Émery, offrait dans sa personne, à ce commencement du siècle, comme le type de ces vénérables survivants : l’abbé Émery, celui qu’on a pu appeler « le suppléant des évêques », l’oracle du Clergé et sa boussole dans l’orage, le modérateur pendant les tempêtes, le centre caché où venaient aboutir les consultations, la lampe dans l’ombre où venaient s’éclairer toutes les consciences chrétiennes.
Les Grecs tant vantés n’étaient qu’une belle race qui offrait à ses artistes en tout genre de plus heureux modèles.
Édouard Fournier a rassemblé quantité d’heureuses trouvailles ou de conjectures curieuses comme il aime à en faire sur nos grands auteurs69, etc, etc ; entre tous ces volumes et sans en exclure aucun, je m’attacherai à deux publications qui me paraissent offrir mérite et nouveauté, le travail critique de M.
Michel, s’il ne l’avait connu jusqu’alors, apprendrait le respect près d’elle, près de celle qui semblait s’offrir d’elle-même.
Denain mérite donc d’être connu, étudié comme Rocroy, d’autant plus que le récit de ce beau fait d’armes offrait des points douteux et non éclaircis, des obscurités qui n’ont été levées que dans ces derniers temps.
Cette année même, j’ai remarqué deux de ces discours d’un genre bien différent : l’un prononcé à Paris pour la rentrée de la Cour de cassation par M. l’avocat général Charrins, et qui nous offrait un vivant portrait du très-éloquent avocat de Toulouse, défenseur heureux de tant d’accusés politiques, M.
Nous le fîmes, et c’est ce qui donna matière aux maximes publiées ensuite dans nos mélanges ; celles de la fin d’un des volumes sont de moi, celles de l’autre volume sont du docteur Swift. » Ce sont là des passe-temps ingénieux, des jeux de gens d’esprit et de gens de lettres ; on est loin de Shakespeare sans doute et même de Milton ; mais je ne vois rien en tout cela qui prête si fort au ridicule, et dans une Histoire de la littérature, la partie littéraire proprement dite, même en ce qu’elle offre d’un peu calculé et d’artificiel, a droit, ce semble, de trouver place et grâce.
Necker ; des manifestations populaires entouraient son hôtel, et lorsqu’il offrait sa démission le jour même, le roi dut insister pour qu’il restât à son poste ; la reine, qui pour la première fois entendait de près ces sortes de clameurs, déjà menaçantes, ajouta que « la sûreté personnelle du roi y était intéressée. » Necker céda aux royales instances ; et aussitôt après, dès le lendemain, on recommençait le même jeu ; la cabale du comte d’Artois reprenait le dessus ; on faisait un rassemblement de troupes ; on menaçait l’Assemblée nationale.
À voir, cependant, chez elle l’emploi de ce patois si libre, si naïf, si coloré, je me suis rappelé une remarque du comte Jaubert, qui se trouve des mieux justifiées : « On peut soutenir sans paradoxe, dit-il dans la savante Introduction au Glossaire du centre de la France, que les patois déploient généralement un luxe de tropes à étonner Dumarsais lui-même, une originalité, une sorte de génie propre, capable non seulement d’intéresser, mais même d’offrir certaines ressources au grand art d’écrire. » Il y faut seulement, pour ce dernier point, du choix et de la sobriété.
Ce dernier présent était offert à Mme Biot.
On n’aurait pas l’idée, d’ailleurs, de s’occuper particulièrement de lui : il n’offre qu’un intérêt assez médiocre comme individu ; il était assez spirituel, mais sans pouvoir passer pour véritablement distingué : c’est comme existence, comme variété et bizarrerie de condition sociale, que le personnage est curieux à connaître : prince du sang, abbé, militaire, libertin, amateur des lettres ou du moins académicien, de l’opposition au Parlement, dévot dans ses dernières années, il est un des spécimens les plus frappants, les plus amusants à certains jours, les plus choquants aussi (bien que sans rien d’odieux), des abus et des disparates poussés au scandale sous un régime de bon plaisir et de privilège.
Les habitants riches de la ville éloignée du rivage, informés de la présence et de la maladie du poète, descendirent de la colline pour lui offrir leur demeure et pour lui apporter des soulagements, des dons et des hommages.
Les mots dont il s’est servi nous offrent sans doute plus de sens qu’ils n’en avaient pour leur auteur.
Des figures : métaphores, métonymies, périphrases Voilà donc les ressources que nous offrent les mots, soit isolément, par l’élasticité de leur sens propre et la puissance d’évocation qui leur appartient, soit assemblés, par leur simple contact et la modification particulière qui en résulte pour chacun d’eux.
C’est d’abord à propos de l’amour, de l’amitié, que ce goût s’exerce : puis la philosophie inonde les esprits ; à la place de l’amour de Dieu, elle met l’amour de l’humanité ; à la place de la nature corrompue, elle offre la nature toute bonne.
Je voudrais pouvoir offrir à ceux qui redoutent la curiosité du prêtre dix ou douze heures de confessionnal : j’espère qu’au bout de ce temps il me demanderaient grâce et reconnaîtraient qu’il faut un sentiment moins trivial que la curiosité pour retenir le prêtre enchaîné aux fastidieuses redites de la conscience humaine.
On l’admet parce que l’existence de Putois offre une explication commode de certains méfaits commis dans la ville et dont on ne trouve pas l’auteur.
La Grèce offrait à quelques lieues de distance Sparte et Athènes, les deux antipodes pour un observateur superficiel, en réalité sœurs rivales, nécessaires l’une à l’autre.
Donc ce pauvre diable de Bouhélier, nous offrit — c’est lui-même qui le proclama en une modeste préface — une œuvre « farouche, forte et tumultueuse ».
Tailhade ne lui pardonne point ce mouvement : « Quand le duc de Morny offrit son bras à Cora Pearl, pour entrer au Casino de Baden, dont on lui refusait l’entrée, le duc de Morny se comporta comme un goujat véritable. » En 1860, sous le règne de la morale romantique, on trouva son attitude « chevaleresque ».
Les scènes de « La fenaison » offrent un tableau plein de charme et de grâce assurément, mais on y voit tout à côté cet éternel plaidoyer entre la société et la nature, entre les gens de loisir et les gens du peuple ou de labeur, ceux-ci ayant invariablement l’avantage.
Tout le xviiie siècle, on peut le dire, ferait donc défaut et n’aurait, pour le représenter littérairement, que des femmes d’un mérite inégal et d’un goût mélangé, s’il n’avait à offrir Mme Du Deffand.
Un homme considérable, ami de Destouches, avait offert sa fille à l’un des neveux de Fénelon ; le lendemain de la mort du duc de Bourgogne, cet homme se dédit et retire sa promesse.
Dans l’intervalle, on me nomme à la maîtresse de la maison ; la conversation s’engage, et quand celle des dames qui était sortie rentre, tenant le plateau à la main pour nous l’offrir, elle entend tout d’abord ces paroles : « Eh bien !
Laissons, au sujet de Frédéric, ces noms tant redits et qui veulent être injurieux ou flatteurs, ces noms trop contestables de l’empereur Julien et de Marc Aurèle ; n’allons pas, d’un autre côté, chercher le nom de Lucien, dont il n’offrirait que des parodies et des travestissements étranges ; et, si nous voulons le désigner classiquement, définissons-le dans ses meilleures parties un écrivain du plus grand caractère, dont la trempe n’est qu’à lui, mais qui, par l’habitude et le tour de la pensée, tient à la fois de Polybe, de Lucrèce et de Bayle.
Au milieu des excès déclamatoires et qui sentent la réaction, cette seconde moitié du Cours de littérature offre des morceaux pleins de verve et d’une chaude sincérité, et il y subsiste des parties de bon jugement.
On la voit liée de bonne heure avec tout ce que la littérature et les arts offraient alors de distingué.
Après un premier passage très rapide à Rome, d’où il est parti pour visiter Naples et ses environs, il revient dans cette capitale du monde chrétien, et c’est là que pendant des mois il vit chaque jour de jouissance en jouissance et achève de se former au grand goût, dont elle offre seule l’entier modèle.
Ayant succédé à M. de Boze lorsque ce dernier mourut, il n’eut pas de pensée plus chère que d’enrichir le Cabinet du roi, confié à ses soins, de pièces nouvelles et rares, et il fut heureux lorsqu’en 1755, M. de Choiseul (alors M. de Stainville), nommé ambassadeur à Rome, lui offrit de l’emmener en Italie, de le loger chez lui à Rome et de lui faciliter tout le voyage.
Le joli petit roman de Jehan de Saintré, où l’idéal chevaleresque se peint encore au début dans ce qu’il a de plus mignon, et qui prétend offrir un petit code en action de la politesse, de la courtoisie, de la galanterie, en un mot de l’éducation complète d’un jeune écuyer du temps, ce joli roman est rempli aussi de préceptes pédantesques, d’articles d’un cérémonial minutieux, et, vers la fin, il tourne tout à coup à la grossièreté sensuelle et au triomphe du moine selon Rabelais.
L’esprit est un peu masqué dans ces lettres de Jordan ; en lisant bien, on le retrouve néanmoins, et l’on comprend quelques-unes de ces qualités réelles qui lui attachaient Frédéric : M. de Brackel, écrit Jordan au roi (11 mars 1741), offre de parier contre qui voudra la somme de cent louis que la paix sera faite en trois mois de temps.
Oui, il a eu le toupet de nous offrir, dans sa pitié profonde, Victor-Amédée, le seul et vrai roi des races latines.
En voici un, le premier venu qui s’offre à notre esprit : Jacob Metzu, scientifiquement Métius, trouve le télescope, par hasard, comme Newton l’attraction et Christophe Colomb l’Amérique.
Si c’est le nain qui a le dessous, il offre de se racheter avec de l’or85.
Dans le conte de Diadiâri et Maripoua, celle-ci, qui avait offert sa vie en sacrifice pour sauver Diadiâri, le trahit ensuite pour un amant qu’elle croit plus riche et tend à ce dernier l’arme qui doit tuer son mari.
ce n’est pas qu’en économie commerciale que la vigueur de l’offre prouve la rareté de la demande, et que dans toute marchandise qui insiste pour être acceptée, il y a du rabais !
Il vaut mieux renvoyer au livre lui-même, qui ne nous offre pas seulement le dessin d’une forme littéraire qui a élevé la Critique à une puissance nouvelle, mais qui, de plus, nous fait toucher la personnalité vivante de l’écrivain, si souvent intangible dans les traductions !
L’intérêt premier qu’ils nous offrent n’est pas leur valeur littéraire, fort grande pourtant, et sur laquelle je vais revenir.
qu’à applaudir à cette faveur d’une tombe dans la patrie, faite à un poète qui fut national et qui était assez pauvre pour rester exilé, après sa vie, à la place où il était mort… Avec la grâce franche, qui décore le don même qu’elle fait, le Ministre de l’instruction publique, qui est le Ministre des Lettres, a regretté de ne pas avoir à offrir à la famille de Brizeux une somme plus forte que celle qu’il a déposée sur son cercueil.
Il n’offre pas, comme Persée, aux yeux, qu’elle épouvantera tête coupée de la Méduse… On dirait qu’il est amoureux de son effroyable beauté et qu’il en caresse les serpents.
Ils reconnaîtraient que ce qui fait le génie de la France s’agite, plus ou moins obscurément, dans toute la France ; que les paysans, les ouvriers, les bourgeois des moindres bourgs n’ont pas seulement un esprit qui leur est propre, mais un fond de qualités solides sans lesquelles un peuple ne survivrait pas à tant de causes de désagrégation, bon sens, courage, initiative, générosité, et le reste ; ils diraient ce monde merveilleux de travail qu’est notre patrie, et comment nulle race n’est peut-être mieux douée pour la diversité des métiers et des arts ; et quelles preuves d’endurance et de probité peuvent offrir les plus humbles existences.
Le pinceau de Rubens a tracé son apothéose sur la toile : l’art des Phidias offre sa statue aux regards de tous les citoyens.
Le mandarin s’offre à Jean Mornas sous les traits d’un vieil avare, chez qui il envoie une femme Lucie, hypnotisée et mise en état de suggestion magnétique ; Lucie obéit aux ordres imposés par ce bohème médecin ; elle va accomplir mathématiquement l’ordre imposé, l’idée suggérée. […] Après la pièce, elle quitta sa loge et, alors, un des beaux messieurs de Boisdoré lui offrit le bras pour la conduire à sa voiture, tandis que les autres entouraient son amie. […] Elle arracha un des bouquets de violettes de sa robe et l’offrit à la première main qui se tendit. […] Le chêne, en te voyant, frémit ce pauvre vieux ; La source offre son eau, la ronce offre ses mûres, Et les ruisseaux, les prés, les parfums, les murmures, Semblent n’avoir pour but que d’être autour de toi.
Il s’offre à nous d’abord sous la forme de L’Épopée ou de la Chanson de geste : Roland, Aliscans, Renaud de Montauban ; et sous cette forme, vous le savez, c’est presque de l’histoire. […] Et, dès à présent, si l’apparition de certaines espèces, en un point donné de l’espace et du temps, a pour effet de causer la disparition de certaines autres espèces ; ou encore, s’il est vrai que la lutte pour la vie ne soit jamais plus âpre qu’entre espèces voisines, les exemples ne s’offrent-ils pas en foule pour nous rappeler qu’il n’en est pas autrement dans l’histoire de la littérature et de l’art ? […] L’Art poétique de Vauquelin de la Fresnaye nous en peut servir de preuve, et, à vrai dire, c’est aujourd’hui le principal intérêt qu’il nous offre. […] — Parce qu’il n’est pas naturel qu’un homme, si ridicule soit-il, offre continûment à rire, quoi qu’il dise ou qu’il fasse, sans intervalle ni relâche ; et parce qu’il n’est pas raisonnable de faire parler les reines comme des harengères : ce sont plutôt les harengères qui s’efforceraient à, parler comme les reines. — Pourquoi la condamnation des précieux et de la Préciosité ? […] Vous allez donc être bien étonné quand je vous dirai que je suis sur cela entièrement de votre avis, et que même… je m’offrirais volontiers de prouver cette proposition, comme vous, la plume à la main.
De mon noviciat de critique, j’ai retenu surtout, — et c’est peut-être ce qui fait l’unité de ces pages, — que les livres, pour exister, doivent offrir quelque chose que le lecteur puisse se mettre sous la dent. […] De même, de ses quatre « Siècles », quel est celui où il s’est le mieux plu, sinon le xviiie qui offrait la plus vaste matière aux discussions et la plus riche floraison de systèmes ? […] Le Romantisme d’Hernani, par exemple, offre un vestiaire et un bric-à-brac de convention, à l’aide desquels il est commode, principalement pour la préparation au baccalauréat, de définir le Romantisme. […] Bien crois-je que l’on me pourra reprocher que je me pourrais bien passer de mettre par escrit force petites nigauderies qui ne servent de rien : je le crois, mais je veux passer mon temps et rire quelques fois. » L’autre inscrit au frontispice de son roman cet avertissement qui est d’un sage : « Si le lecteur ne voit point là ce que j’y ai voulu montrer, il me pardonnera mon erreur et je lui passerai son désaveu sans lui en vouloir davantage qu’il ne m’en voudra sans doute d’avoir proposé à son plaisir un personnage qui a souvent fait le mien. » C’est avec ces réserves, dictées par le meilleur goût, que l’on s’offre à nous dire Peau-d’âne : personne ne saurait bouder à ce divertissement. […] J’en veux pour preuve celui d’un abbé assez moderne : « L’abbé Duteilly offrait un mélange de contradictions apparentes : en politique, partisan de la conciliation et de l’opportunité ; en morale, tout d’une pièce, rigide, intransigeant.
A la place de celui-là, je veux donc vous prier de m’amener Dumas, en l’art de qui j’ai trouvé de l’âme, abstraction faite du talent… » Quelque temps après, Alfred de Musset et George Sand se rencontrèrent à un dîner offert par La Revue des Deux Mondes. […] Il va affranchir sa patrie, offrir aux républicains l’occasion de rétablir la liberté, et il sait que leur égoïste indifférence n’en profitera pas, il sait que le peuple délivré d’Alexandre se jettera dans les bras d’un autre tyran. […] Tandis que Florence se donne à un autre Médicis, Lorenzo sent que, décidément, le vice ne le lâchera plus, et il va s’offrir aux coups des assassins à gages qui le cherchent. […] Mais, tout cela accordé, nous ne pensons pas qu’on puisse lire Alfred de Musset sans reconnaître dans son génie quelque chose dont l’histoire de la poésie française n’avait pas encore offert d’exemple. » L’opinion allemande ne lui a pas été moins favorable. […] Quel intérêt pouvait offrir le poète du Souvenir, avec ses chagrins si simples, à la portée de tous, et son français classique, à nos curieux de sensations rares, aux inventeurs de l’écriture décadente ?
Comme les livres de la Sibylle, ces destins demeuraient les mêmes, sauf ceci, qu’entre l’offre et le consentement, deux batailles avaient été perdues. […] Nous dirons même que, si toutes les tendances de la Révolution française sont représentées dans le radicalisme, si son chef actuel nous offre une belle et riche sensibilité girondine (M. […] Quelques phrases de journal devinrent des symboles, quelques mots vagues des arguments irrésistibles, et la bigarrure qu’offrait à cette époque la langue vulgaire dut influer sur l’incohérence des idées. » Évidemment, les sociétés populaires de pensée, de contrôle et d’action avaient toute une éducation à faire. […] Et il s’offre aux électeurs avec des affiches pleines. […] Robert hésiterait à prodiguer au Sganarelle radical des conseils de divorce, et à lui offrir sa fille en second mariage, sous le régime de la concentration réduite aux acquêts et déchue des principes, s’il se rendait mieux compte du détail de ce régime hétairocratique.
Claretie tout aussitôt de courir à la Salpêtrière, de consulter les uns, de faire causer les autres, de prendre force notes, et, quand il croit être au courant de la question, de nous offrir les Amours d’un interne. […] Les auteurs de la Dame du lac et du Mariage de Rosette, au contraire, avaient déjà tous leurs matériaux assemblés, et comme sous la main, qu’ils attendaient encore qu’une occasion s’offrît de les utiliser, et sans soupçonner eux-mêmes quelle serait cette occasion. […] Elle ne sert plus d’une distraction pour l’œil ou pour l’imagination du lecteur ; elle n’est pas davantage offerte à sa curiosité comme un souvenir des lointains voyages ou comme un témoin des infinies lectures de l’auteur ; elle devient l’expression d’une correspondance intime entre les sentiments et les sensations des personnages qui sont en scène. […] Cette finesse des sens et cette acuité des impressions ne sont, après tout, dans aucun milieu, si communes, et vous êtes en présence de ce que le roman, de quelque nom d’école qu’on le nomme, idéaliste ou naturaliste, vous offre aujourd’hui si rarement ; vous êtes en présence non pas d’une exception, mais d’une « espèce », et d’un cas psychologique. […] Je crois que c’est faute d’avoir reçu, de la nature directement, des impressions assez fortes ; et parce qu’en France nous réputons banal tout ce qui ne sort pas d’abord du rang pour provoquer l’attention, s’isoler à l’état d’exception, et s’offrir soi-même aux regards à titre de singularité.
À chaque page, il confesse les difficultés de sa tâche, « Dans les relations phénoménales, dit-il, telles que la nature nous les offre, il règne toujours une complexité plus ou moins grande. […] Cela vient uniquement de ce qu’il ne leur offre pas le terrain dont ils ont besoin ; ils n’y trouvent ni assez de liberté ni assez de vérité. […] Pour l’instant, je constate simplement les ressources offertes par notre siècle aux écrivains qui vivent de leur plume. […] Alphonse Daudet, parce qu’il m’offrait un exemple saisissant. […] Quant à savoir si le modèle pose mieux ou offre plus de ressources, c’est là une question secondaire ; il faut simplement que le modèle soit rendu avec génie.
Une autre fois, à Harrow, dans une dispute qui divisait l’école, un élève dit : « Byron ne veut pas se mettre avec nous, parce qu’il n’aime à être le second nulle part. » On lui offrit le commandement, et c’est alors seulement qu’il daigna prendre parti. […] Leur génie a beau monter haut, il a toujours les pieds plongés dans l’observation, et leurs plus folles comme leurs plus magnifiques peintures n’arrivent jamais qu’à offrir au monde l’image de leur siècle ou de leur propre cœur. […] Vous le voyez bien, puisque vous y goûtez quand on vous les offre.
Toujours légère et inconsidérée, la France avait à la lettre oublié qu’elle avait insulté il y a un demi-siècle la plupart des nations de l’Europe, et en particulier la race qui offre en tout le contraire de nos qualités et de nos défauts. […] Former par les universités une tête de société rationaliste, régnant par la science, fière de cette science et peu disposée à laisser périr son privilège au profit d’une foule ignorante ; mettre (qu’on me permette, cette forme paradoxale d’exprimer ma pensée ) le pédantisme en honneur, combattre ainsi l’influence trop grande des femmes, des gens du monde, des Revues, qui absorbent tant de force vives ou ne leur offrent qu’une application superficielle ; donner plus à la spécialité, à la science, à ce que les Allemands appellent le Fach, moins à la littérature, au talent d’écrire et de parler ; compléter ce faite solide de l’édifice social par une cour et une capitale brillantes, d’où l’éclat d’un esprit aristocratique n’exclut pas la solidité et la forte culture de la raison ; en même temps, élever le peuple, raviver ’ses facultés un peu affaiblies, lui inspirer, avec l’aide d’un bon clergé dévoue à la patrie, l’acceptation d’une société supérieure, le respect de la science et de la vertu, l’esprit de sacrifice et de dévouement ; voilà ce qui serait l’idéal ; il sera beau du moins de chercher à en approcher. […] La Prusse en offre le meilleur modèle.
» La vérité est qu’ils sont beaucoup, mais non pas trop, car tous offrent un intérêt particulier. […] Comme il était jeune et sans fortune, Frémiet dut accepter les besognes qui s’offrirent d’abord à lui. […] Vous pensez comme moi sans doute qu’il n’y a rien eu d’arbitraire dans la préférence accordée par l’oreille à certaines combinaisons harmonieuses que lui offrait le langage spontané. […] Tout le monde est réuni dans l’église, poussant les cris, les hurlements accoutumés en cette circonstance : « Jamais la superstition n’a pu s’offrir sous de plus effroyables traits, sous des couleurs plus dégoûtantes. […] Ce brave homme offrit ce jour-là sa vie pour sauver son chef, le capitaine de Cotte.
Ce public est celui qui a fait le succès de Scribe : et Scribe, qui avait des raisons pour le bien connaître, nous dira ce qu’il fallait lui offrir au théâtre. […] Les Amours de Philippe est peut-être de tous les récits de Feuillet celui qui offre le moins d’intérêt. […] Le romancier doit inventer des personnages : il crée ainsi un monde qui offre avec le nôtre bien des points de contact, mais qui reste avant tout sa création. […] D’autres jours, et lors qu’ils viennent de causer avec Gautier, ils professent la théorie de la « moralité du Beau », théorie qui n’échappe au reproche d’être absurde que parce qu’elle n’offre aucun sens appréciable. […] Le Nabab offre un tableau très exact de cette société de la fin du second Empire, société enfiévrée, surmenée, surchauffée, avide de vivre vite et de jouir, montée par une activité factice pour retomber tout d’un coup d’une chute brusque et définitive, pour s’effondrer et s’abîmer comme les malades du docteur Jenkins.
On voudrait marquer ici quelles idées maîtresses la pensée française offrait, comme éléments directeurs, à ceux d’entre nous qui entraient dans la vie aux environs de 1870, et quelles idées cette pensée paraît offrir aujourd’hui aux jeunes gens pour nourrir et inciter leur activité. […] Ces déséquilibrés, si voisins du demi-équilibre, offrent à l’observateur une chance de mieux démêler les antécédents dont ce maniaque, ce dément, ce cyclothymique, ce mélancolique, ce paranoïaque, est l’aboutissement. […] Toutes les trois n’avaient offert à vos réflexions d’enfant, d’adolescent et de jeune homme, que des motifs d’estimer la vie. […] En cela, sa dialectique offre une ressemblance saisissante avec la vôtre. […] Soyons donc assurés qu’en dehors de l’action immédiate et visible, tant de douleurs acceptées, tant d’existences offertes, tant d’holocaustes sanglants ont leur retentissement ailleurs.
Je me suis décidé, comme mon modèle — ou plutôt comme mon inspirateur, car le plan de ce modeste ouvrage sera entièrement différent de celui qu’il a offert au public — à être bref. […] Il y a eu aussi celle de la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne, qui offraient pour objet à leurs efforts l’enseignement élémentaire, aussi bien laïque que religieux et moral, des classes pauvres, tandis que les Jésuites visaient surtout à s’emparer de l’éducation de la haute société et de la bourgeoisie. […] Toutefois, pas un mot évoquant l’idée de christianisme — jusqu’à la dernière phrase, la conclusion où cette idée apparaît, éclate : la femme qui a aimé, et repoussé l’amour qui s’offrait, terminant sa vie « qui fut assez courte » — quelle façon discrète de dire qu’elle mourut de ce renoncement ! […] L’idéal que le christianisme et surtout l’Église catholique, offrent aux hommes était l’inverse du sien propre. […] André Berge, qui en offrira l’antidote.
Raconte que devant toi, seule de ton sexe, j’ai consenti à courber ma tête fière, j’ai spontanément offert mon cœur indompté. […] Or, le but avoué de Wagner a été de donner à son pays un art national, qui soit pour l’Allemagne ce que la tragédie a été pour la Grèce ; jugeant qu’un tel but ne pouvait être atteint avec les médiocres ressources que les théâtres existants lui offraient, il a construit le théâtre-modèle de Bayreuth, et toute la hauteur et la vraie nature de son ambition se révèle dans les paroles qui lui échappèrent dans l’ivresse du triomphe qui suivit à la fin de la première représentation de la tétralogie : Jetzt, meine Herren, habt Ihr eine Kunst : « À présent, Messieurs, vous avez un art ! […] Le Maroc et Constantinople offrent pourtant un spectacle capable d’inspirer quelques tristes pensées au voyageur le plus indifférent : celui des races épuisées qui n’ont pas pu résister au contact de la civilisation, qui en ont les maladies sans en avoir les remèdes, et qui finissent peu à peu, qui s’éteignent dans une fatale consomption… M. de Amicis, si facilement attendri par de petites choses, et que nous avons vu tout effrayé devant des figures de cire, ne s’émeut point à un si grand spectacle. […] Mais si, dans les voyages, la multiplicité même des images qui se pressent devant ses yeux, des objets qui s’offrent à son observation, empêchent M. de Amicis d’abuser de sa facilité à voir pour trop regarder et de son abondance pour trop décrire, il n’en est malheureusement pas toujours de même dans ses nouvelles. […] Le drame, par son fond comme par sa forme, offre la réunion la plus complète de toutes les parties de l’art.
S’il avait été question d’un opéra séria, je serais parti sur-le-champ et je l’aurais offert à Sa Grandeur le prince-archevêque ; mais, comme c’est un opéra buffa, qui demande, en outre, des personnes bouffes spéciales, il a fallu sauver notre honneur, coûte que coûte, et celui du prince par-dessus le marché ; il a fallu démontrer que ce ne sont pas des imposteurs, des charlatans qu’il a à son service, qui vont, avec son autorisation, en pays étrangers pour jeter de la poudre aux yeux comme des bateleurs, mais bien de braves et honnêtes gens qui, à l’honneur de leur prince et de leur patrie, font connaître au monde un miracle que Dieu a produit à Salzbourg. […] Je souhaite qu’elle vive encore cent ans, toujours en bonne santé : c’est ce que je demande à Dieu dans ma prière pour elle ; et pour ma sœur Nanerl, je ne puis rien lui offrir que les clochettes, les cierges bénits, les rubans que nous avons achetés à Lorette et que nous lui rapportons.
Elles représentaient la ville de Pise assiégée par les Florentins : celui de Léonard offrait un combat de cavalerie, divinement travaillé, et celui de Michel-Ange un grand nombre de fantassins qui se baignaient dans l’Arno, et qui, au cri d’alerte, couraient aux armes, à demi nus, avec de si beaux gestes et de si belles postures, que ni les anciens, ni les modernes n’avaient jusque-là rien imaginé qui pût l’égaler. […] Cette belle dame m’offrit aussitôt son mouchoir brodé d’or ; et, comme je le refusais, elle le déchira par le milieu, et voulut elle-même m’en envelopper la main.
La variété des œuvres n’était pas moins grande que leur perfection ; et le philosophe n’avait pas besoin, quand même il l’aurait pu, de sortir de la Grèce ; elle lui offrait en tout genre des modèles accomplis, aussi divers que parfaits. […] Ainsi, l’âme s’offre à nos regards défigurée par mille maux.
Méphistophélès, le flatteur de Faust, fait naître les occasions, les tentations du mal, avec cette indifférence du boucher qui enchaîne l’agneau et qui l’égorge en paix pour l’offrir à son maître. […] En conséquence, il ne se demande pas si tel livre de la Bible peut jeter de la lumière dans l’esprit, s’il renferme de hautes leçons de moralité, s’il offre des exemples d’une noble existence : l’important pour lui, c’est dans les livres de Moïse l’histoire de la chute, qui rend nécessaire le Sauveur ; dans les prophètes, les allusions qui sont faites au Désiré ; dans les évangiles, le récit de son apparition sur cette terre, et de sa mort sur la croix, qui expie nos péchés.
Or, tandis qu’il offrait aux hommes assemblés des spectacles d’une volupté noble, mais pénétrante, toutes les religieuses et les saintes femmes de sa famille (il y en avait beaucoup), et le grand Arnauld, et le bon M. […] Par sa ductilité, par les creux qu’il enferme et l’art de l’ouvrier, il offre, dans les décorations qui en sont sorties, une sorte d’immensité… En retirant son souffle à lui, le Créateur pourrait en désenfler le volume et le détruire aisément… » Comme sa métaphysique, sa critique littéraire n’est que métaphores, comparaisons, allégories.
Mais l’auditeur n’a pas le loisir de se faire répéter une phrase trop compliquée pour être vite entendue ; sa bibliothèque n’est pas là pour lui offrir les vers de tel poète que l’orateur invoque. […] Alors se confirmera dans toutes les consciences le sens définitif de notre dignité, et l’homme trouvera dans l’accomplissement de sa nature, dans la perfection de ses facultés individuelles et sociales, la joie religieuse dont les cultes anciens n’offraient que des figures.
Mais l’esprit humain est ainsi fait, qu’il ne peut saisir les objets que quand ils s’offrent à lui sous des formes déterminées, discontinues, quand ils présentent des caractères suffisamment tranchés. […] Au-dessus est la correspondance directe, mais hétérogène, dont le zoophyte nous offre un exemple, quand ses tentacules sont étendues et qu’on les touche.
Paul Féval, qui, par le talent et le succès, a eu sa manière d’être Roi, Paul Féval, dont la conversion a fait éclat en ces derniers temps, a mis son cœur ici, — et je vous jure que c’est une boîte d’or, digne d’être offerte à Dieu, sur son autel ! […] Paul Féval, qui s’appelle lui-même « un candidat à l’humilité », dut être content, ce jour-là, de la bonne occasion qu’on lui offrait de s’exercer à cette vertu, mais nous espérons bien qu’il ne la poussera pas au point de sacrifier à un puritanisme sot, que l’Église catholique renverrait aux protestants, ce qui a fait l’honneur et la gloire de sa vie.
Que si maintenant nous nous demandons en quoi cette idée consiste, c’est l’image d’un contenant et d’un contenu que la conscience nous offre encore. […] Les sentiments esthétiques nous offrent des exemples plus frappants encore de cette intervention progressive d’éléments nouveaux, visibles dans l’émotion fondamentale, et qui semblent en accroître la grandeur quoiqu’ils se bornent à en modifier la nature.
La connaissance de ce plan n’offrirait sans doute aujourd’hui qu’un intérêt historique si les dispositions en avaient été éliminées par d’autres. […] Telle est l’opération de la nature : les luttes dont elle nous offre le spectacle ne se résolvent pas tant en hostilités qu’en curiosités.
On voit que Maynard prêterait un peu au ridicule et qu’il offrirait au besoin un type de l’écrivain atteint du mal de province et qui a la peur d’être devenu suranné avant l’âge.
Je m’offre avec tous mes gens pour les servir ; et je n’aurai nulle peine à être leur servante, pourvu que mes soins leur apprennent à s’en passer.
.] — Un bon Sarrasin, qui sans doute était quelque renégat, vint à lui au moment le plus périlleux et lui offrit de le sauver en le faisant passer pour le cousin du roi, afin qu’on le mît à part en vue d’une rançon.
Par malheur, en touchant si juste dans son attaque contre cette fausse veine, Mme Dacier, préoccupée des idées d’école, donnait à l’instant dans une erreur d’un autre genre ; elle croyait pouvoir offrir dans Homère la perfection et jusqu’à la symétrie du poème épique, tel que le système en avait été autrefois trouvé par Aristote et surtout tel que l’avait récemment présenté dans un traité ad hoc un savant chanoine, le père Le Bossu ; et, par là, elle allait prêter le flanc aux gens d’esprit qui, battus ou repoussés sur une des ailes de leur corps de bataille, prendront leur revanche sur l’autre aile.
Cette édition de Cowper et cette biographie par Southey, et de plus l’édition donnée par le révérend Grimshawe (1850), fournissent les documents d’une étude complète, ou, pour mieux, dire, cette étude est déjà faite par Southey lui-même : mais la correspondance de Cowper, qui égale en mérite et en pensée ses œuvres poétiques, et qui est encore plus naturelle et surtout plus aisée, offre une lecture où chacun peut choisir sa matière de réflexion et ses coins d’agrément.
Heureux dès sa jeunesse, ayant reçu du ciel la fortune, la bonne mine, le désir de plaire et l’art de jouir, il vécut de bonne heure dans le meilleur monde ; il respira, sur la fin du règne de Louis XIV, cet air civilisé le plus doux et le plus tempéré pour lequel il était fait ; il continua sa carrière fort avant dans le xviiie siècle sans en partager les licences ni les ardeurs, fut l’ami intime et le familier de tous les gens en place, le patron ou l’amphitryon des gens de lettres, parmi lesquels il prit un rang distingué que chacun s’empressa de lui offrir.
Cependant, sincèrement amoureux des lettres, dilettante à sa manière, il employait la fleur de ses matinées dans son joli et commode appartement, et en vue des jardins de l’évêché, à lire ou plutôt à se faire lire (goutteux et myope qu’il était) les modernes et même les anciens, à les parcourir en tous sens, à en tirer, non pas une science solide et continue, mais de jolies pensées, des anecdotes curieuses, des raretés galantes et graveleuses même dès qu’il s’en offrait, le tout pour en enrichir ses cahiers de lieux communs et ses tiroirs : il songeait qu’un moment pouvait venir où tous ces magasins d’esprit lui seraient utiles et lui feraient honneur à débiter.
Villars avait les bras liés : lui qui passait pour chercher les occasions, il dut les refuser, et même quand elles s’offraient avec l’apparence d’un avantage.
Laissons-les venir, et cependant jouissons de notre liberté. » Et à quelques jours de là, 22 juin 1705 : En parlant de ces meubles (de la maison de Germigny) et de toute la sacristie, j’ai demandé à l’abbé Bossuet un petit calice de vermeil dont je me servais à Paris, disant la messe pour M. de Meaux, et que je le priais de m’en faire présent, afin que je m’en servisse encore le reste de mes jours à prier pour mon bienfaiteur : « Je ne vous demande que ce petit calice, lui dis-je, et non celui que je vous ai rendu ici à Meaux avec la crosse et le reste de l’argenterie qui fait partie de la petite chapelle de M. de Meaux, au lieu que ce petit calice est hors d’œuvre », — « Nous verrons cela à Paris, dit-il, puisque vous y venez. » Je suivrai donc cette demande, puisque la voilà une fois faite, et j’arracherai ce que je pourrai de ces messieurs, puisqu’ils ne me font aucune avance d’honnêteté pour ne me rien offrir ni donner.
En ce qui est du Siècle de Louis XIV, il s’est tout à fait mépris sur le mérite de ce bel et facile ouvrage, et il nous fait sourire quand, prenant un ton de maître et de régent avec Voltaire, il lui dit : Pour remplir votre objet, il fallait offrir à votre lecteur le spectacle de l’univers depuis 1640 jusqu’en 1720, et non lui présenter l’épitome du règne de Louis XIV.
S’il regrette que le public « ou ceux qui le gouvernent sous une autorité suprême », les grands critiques d’alors, ne traitent pas plus favorablement ce qu’il n’a cessé de leur offrir, il se dit qu’il y a des destinées contre lesquelles on ne se défend pas : « Tant il est aisé de voir, conclut-il avec un accent de componction, que, par une certaine fatalité inviolable, les uns sont choisis et les autres sont délaissés !
Il s’agit du vrai journal appartenant à la Bibliothèque du Louvre, et qui nous offre la série des faits et réflexions, tels qu’ils se pressent et se heurtent pêle-mêle sous la plume de ce probe et bizarre personnage, à partir du ministère du duc de Bourbon, pendant toute la durée du ministère du cardinal de Fleury et au-delà.
Les approches de la maison, environnée de terres labourables, de prairies, d’étangs et de belles fermes, offraient, à la vue des sites variés, mais qui manquaient de mouvement, et auxquels la proximité des forêts donnait quelque chose de grave et de mélancolique.
On a dit (et c’est la version de Legendre) que le Clergé lui en voulait d’avoir été amené par lui à offrir quatre millions annuels de don gratuit, quand on sut bientôt que le roi se serait à la rigueur contenté de la moitié.
Quand on fait tant que d’offrir un présent, il coûte si peu d’y mettre la façon61.
Il s’ensevelit sous la religion du silence, à l’exemple des gymnosophistes et de Pythagore ; il médita dans le mystère, et s’attacha par principes à demeurer inconnu, comme avait fait l’excellent Saint-Martin. « Les prétentions des moralistes, comme celles des théosophes, dit-il en tête des Libres Méditations, ont quelque chose de silencieux ; c’est une réserve conforme peut-être à la dignité du sujet. » Désabusé des succès bruyants, réfugié en une région inaltérable dont l’atmosphère tranquillise, il s’est convaincu que cette gloire qu’il n’avait pas eue ne le satisferait pas s’il la possédait, et s’il n’avait travaillé qu’en vue de l’obtenir : « Car, remarque-t-il, la gloire obtenue passe en quelque sorte derrière nous, et n’a plus d’éclat ; nous en aimions surtout ce qu’elle offrait dans l’avenir, ce que nous ne pouvions connaître que sous un point de vue favorable aux illusions. » Il n’est pas étonnant qu’avec cette manière de penser, le nom de M. de Sénancour soit resté à l’écart dans cette cohue journalière de candidatures à la gloire, et que, n’ayant pas revendiqué son indemnité d’écrivain, personne n’ait songé à la lui faire compter.
. — Le personnage principal de la Coupe et les Lèvres, Charles Frank, n’est pas d’une autre famille que Manfred, Conrad, le Giaour, quoiqu’il nous offre une individualité bien retrempée, et que sa médaille soit sortie d’un seul jet.
Et c’est parce que les générations finissantes de ce dix-huitième siècle tant dénigré croyaient fermement à ces principes dont Mme Roland nous offre la plus digne expression en pureté et en constance, c’est parce qu’elles y avaient été plus ou moins nourries et formées, que, dans les tourmentes affreuses qui sont survenues, la nation si ébranlée n’a pas péri90.
Le métayer et sa femme m’offrirent un lit que j’aurais été bien fâché d’accepter : je voulus passer la nuit dans la crèche.
Plus l’impôt est excessif, plus la prime offerte aux violateurs de la loi devient haute, et, sur tous les confins par lesquels la Bretagne touche à la Normandie, au Maine et à l’Anjou, quatre sous pour livre ajoutés à la gabelle multiplient au-delà de toute croyance le nombre déjà énorme des faux sauniers. « Des bandes nombreuses754 d’hommes, armés de frettes ou longs bâtons ferrés et quelquefois de pistolets ou de fusils, tentent par force de s’ouvrir un passage.
Beaucoup de gens disent quand on leur offre un volume de vers : « Ce sont des vers, je n’en lis pas, à la bonne heure, si le livre était en prose. » Ils font bien, car presque toujours l’ouvrage n’est que de la prose gênée par les vers.
Il imite souvent : soyez sûr que s’il imite, c’est qu’il a reconnu dans la nature l’objet que son modèle lui offrait, et que son imitation, tout spontanément, rectifiera le modèle littéraire sur la réalité vivante.
Il s’occupe d’agronomie, passe ses vacances dans ses domaines, les parcourt en guêtres et en habit de chasse, cause avec les paysans, s’intéresse à leur sort, va voir l’instituteur, offre aux élèves de l’école primaire des livrets de caisse d’épargne, préside dans son canton les comices agricoles, gémit sur la désertion des campagnes et se plaint que l’agriculture manque de bras.
Et il comprit aussi que l’enseignement supérieur, plus qu’à tout autre régime, importe au démocratique, lequel est plus visiblement fondé sur la raison ; que d’ailleurs tous les ordres d’enseignement se tiennent secrètement et influent les uns sur les autres, soit que l’ordre supérieur fasse descendre dans les autres son esprit et leur fournisse leurs méthodes, soit qu’il se recrute continuellement et se renouvelle en eux, par la facilité offerte à tous ceux que ces méthodes ont éveillés de s’élever à un degré plus haut de la connaissance.
Élevé et entretenu aux frais du Trésor ou des plus riches, il offrait un spectacle gratuit au peuple entier.
Élevé et entretenu aux frais du Trésor ou des plus riches, il offrait un spectacle gratuit au peuple entier.
Plusieurs parties de l’histoire littéraire, qui ne sont pas encore suffisamment vivifiées par l’étude immédiate des sources, offrent des inexactitudes compa-rables à celles que commettait le Moyen Âge.
Thiers a connu, et qui lui a permis d’offrir du général Dupont la seule réhabilitation possible, celle qui concerne son honneur militaire.
Ce voisinage offrit à la jeune enfant l’occasion de fortifier une passion pour le théâtre qui était née avec elle.
Mais elle reprend sa supériorité de femme si elle ajoute : Vous êtes le plus sensible des hommes ; moi, sans être peut-être la plus sensible des femmes, je suis plus sensible que vous ; vous avez reçu mes hommages sans dédain, je vous les ai offerts sans orgueil ; c’est vous que vous aimez en moi ; moi, je n’aime en vous que vous-même, et nous avons raison tous deux.
Cette situation d’âme est même si visiblement déplorable, qu’elle s’offre à nous sans danger, je le crois, tant l’idée de maladie y est inhérente, et tant il s’y montre pêle-mêle de délire, de fureur et de malheur.
Tout ce petit cours d’éducation par lettres offre une sorte d’intérêt dramatique continu : on y suit l’effort d’une nature fine, distinguée, énergique, telle que l’était celle de lord Chesterfield, aux prises avec un naturel honnête, mais indolent, avec une pâte molle et lente, dont elle veut à tout prix tirer un chef-d’œuvre accompli, aimable, original, et avec laquelle elle ne réussit à faire, en définitive, qu’une manière de copie suffisante et estimable.
Mais les Mémoires de Saint-Simon sont venus, et ils ont offert des mérites d’ampleur, d’étendue, de liaison, des qualités d’expression et de couleur, qui en font le plus grand et le plus précieux corps de mémoires jusqu’ici existant.
Cependant Jasmin, arrivé à l’âge de gagner sa vie, s’était fait coiffeur ou barbier, et dans sa boutique proprette, dans son petit salon de la promenade du Gravier, il chantait selon l’instinct de sa nature, en usant de cette facilité d’harmonie et de couleur qu’offre à ses enfants l’heureux patois du Midi.
Elle offre, dans certains coins de tableaux, de ces grâces légères qui me touchent plus que les endroits plus souvent cités.
Toutes les faiblesses, toutes les contradictions sont malheureusement dans le cœur des hommes et peuvent offrir des couleurs éminemment tragiques… Puis il critique le jeune Marigni, amoureux sans qu’on connaisse l’objet de son amour et qu’on puisse s’y intéresser, voulant toujours mourir, et un hors-d’œuvre tout à fait inutile à l’action.
Le seul Louis XIV nous offre ce style dans toute sa vraie plénitude et sa perfection, et comme dans sa juste et royale stature.
Son portrait, comme contumace, était exposé près du mai du Palais : Un homme à M. de La Rochefoucauld, en qui j’avais toute confiance, s’offrit de l’aller détacher sur-le-champ.
Tout en le secondant de ses talents, il juge de près ce général en chef, « homme médiocre et incapable », qui refuse une victoire offerte pour ne pas changer son plan, et qui, victorieux, ne sait pas profiter de ses succès.
Poujoulat, parut en sept volumes (1833-1835), et elle offre un intérêt très varié et très doux, quoiqu’on y pût désirer plus de naturel et de familiarité encore.
Parlant de son ami le maréchal de Berwick et le montrant, dès l’adolescence, à la tête d’un régiment et gouverneur d’une province, Montesquieu disait : « Ainsi, à l’âge de dix-sept ans, il se trouva dans cette situation si flatteuse pour un homme qui a l’âme élevée, de voir le chemin de la gloire tout ouvert, et la possibilité de faire de grandes choses. » Sans prétendre rien dire de pareil de cette charge de président à mortier obtenue de bonne heure, Montesquieu du moins fut dès lors sur le pied de tout voir, de juger les hommes à leur niveau, et de n’avoir pas à faire d’effort pour arriver et s’insinuer jusqu’à eux ; il n’eut qu’à choisir entre les relations qui s’offraient.
Il avait besoin d’être appuyé d’un interlocuteur : « Quant aux conversations de raisonnement, ajoutait-il, où les sujets sont toujours coupés et recoupés, je m’en tire assez bien. » L’Esprit des lois s’offre bien souvent à nous coupé et recoupé, comme ces conversations dont parle Montesquieu.
Mais Frédéric n’est pas encore roi, il n’a rien à offrir à son ami que ses sentiments pour le retenir ; loin de disposer d’aucune position, d’aucune faveur, il est lui-même dans la gêne.
Il faut donc que l’œuvre d’art offre l’apparence de la spontanéité, que le génie semble aussi tout spontané, enfin que les êtres qu’il crée et anime de sa vie aient eux-mêmes cette spontanéité, cette sincérité d’expression, dans le mal comme dans le bien, qui fait que l’antipathique même redevient en partie sympathique en devenant une vérité vivante, qui semble nous dire : Je suis ce que je suis, et, telle je suis, telle j’apparais.
Elle semble vous offrir l’hospitalité de la neige.
Nisard ici cite Saint-Simon : « Saint-Germain, dit celui-ci, offrait à Louis XIV une ville toute faite ; il l’abandonna pour Versailles, le plus triste et le plus ingrat de tous les lieux, sans vue, sans bois, sans eau, parce que tout y est sable mouvant et marécage ; il se plut à y tyranniser la nature et à la dompter à force d’artet de trésors.
Les œuvres de Rivarol sont comme les reliefs d’un repas fini et splendide, offert par un dissipateur.
C’était, au contraire, un homme éminent, et qui ne perd de sa haute valeur que quand on songe aux facilités qu’offrait son époque pour être grand à bon marché.
On lui offrit une place de professeur à Cambridge ; il refusa, aimant mieux penser par lui-même, et jugeant qu’un enseignement officiel n’est jamais assez libre.
C’étaient peut-être les vers mêmes, que nous retrouvons, au début de la Théogonie108 : « Ayons les Muses en tête de nos chants, les Muses qui habitent le grand et fertile sommet d’Hélicon, et dansent de leurs pieds légers autour de la fontaine bleuâtre et de l’autel du puissant fils de Saturne ; les Muses qui, lavant aux sources du Permesse leur beauté délicate, auprès de l’Hippocrène, ou sur le divin sommet d’Holmios au plus haut de l’Hélicon, forment des chœurs gracieux, sous leurs pas tressaillants ; puis, élancées de là, sous le voile d’un épais nuage, ont marché dans la nuit, jetant d’harmonieuses clameurs, en hymnes à Jupiter porte-égide, à la sainte Junon, reine d’Argos aux brodequins dorés, à la fille du dieu porte-égide, Minerve aux yeux pers, à Phébus Apollon, à Diane chasseresse, à Neptune qui enceint la terre et l’ébranlé, à la vénérable Thémis, à Vénus aux roulantes prunelles, à Hébé parée d’une couronne d’or, à la belle Dioné, à l’Aurore, au Soleil immense, à la Lune brillante, à Latone, à Japet, au ténébreux Saturne, à la Terre, au vaste Océan, à la Nuit sombre et à la race sacrée des autres dieux : célébrons ces Muses, qui enseignaient une si belle chanson à Hésiode, occupé de paître ses agneaux, aux bords de l’Hélicon divin. » Cette poésie brillante et gracieuse, non moins ancienne que les chants homériques, mais indigène en Béotie, offerte aux yeux et gravée dans les temples de cette religieuse contrée, suffisait à dénouer la langue du jeune homme, né pour les vers, qui vivait dans ces lieux.
L’ensemble de la Divine Comédie nous offrirait souvent des marques de ce progrès du temps et du génie, malgré les accessoires barbares qui s’y mêlent.
Sainte-Beuve, en parlant de l’Histoire de l’Astronomie par Bailly, « que dans certaines vues de développement et de lointain qu’offre ce bel ouvrage, il y des parties qui, à les presser, se trouvent plutôt élégantes et spécieuses que solides. » Presser les parties d’une vue, d’un lointain, cela ne vous semble-t-il pas une hardiesse de langage un peu forte ? […] Ce n’est pas tout, et voici les belles choses qu’il découvre ensuite : « L’admiration, — s’écrie-t-il en s’abandonnant à un élan pindarique, — est un instrument qui ne chante qu’au contact d’une autre harmonie… Vienne cette harmonie, et vous la verrez la couvrir de caresses, semer des fleurs sous ses pas, etc. » Voyez à quelle extrémité peut vous conduire la rhétorique on se met en route sans songer à mal ; on se propose de cueillir, à droite et à gauche, un bouquet d’adjectifs, pour l’offrir aux abonnés de l’Estafette, et voilà qu’on est entraîné à faire de l’admiration un instrument, et de cet instrument, un jardinier-fleuriste égrillard qui prend la taille à une harmonie et effeuille des roses sous ses pas ! […] Et sous ce mot, pris dans une acception collective, je range, bien entendu, toutes les écoles, toutes les variétés du genre ; en d’autres termes, je comprends toute production dramatisée, dialoguée et offerte en spectacle à la foule. […] — et offrez à ce passant un coupon de loge pour la Fille mal gardée ou une stalle d’orchestre pour assister aux Femmes savantes : il n’hésitera pas, à moins que vous n’ayez la précaution de le placer entre quatre fusiliers et de le faire conduire par la garde dans « la maison de Molière », notre homme ira tout droit s’amuser aux lazzis de la Fille mal gardée.
Ainsi comprise, l’histoire de la littérature moderne offre au lecteur une œuvre qui commence, une œuvre qui finit. […] Quant à l’autre reproche, produire trop, vous avez beau dire que les libraires ne veulent plus acheter de livres : offrez un livre, même un livre de littérature difficile à un libraire, vous verrez si le libraire vous refusera. […] Il m’avait rencontré, comme j’étais en train d’essayer follement le peu de style et d’esprit que le ciel m’a pu donner, et tout de suite il m’avait offert un asile dans son journal, à côté d’écrivains de talent dont la mémoire me sera chère toujours.
Si je l’offre, il vaudra peu, peut-être ne vaudra-t-il rien. […] Vous avez donc besoin, pour savoir et s’il faut fabriquer cet objet et comment et à quelles conditions, de consulter l’offre et la demande, lesquelles ne peuvent exister que s’il y a concurrence ; car, s’il y a monopole, la demande existe mais non l’offre, et notre étiage nous manque. Offre, demande, concurrence : voilà donc tout ce dont vous avez besoin pour connaître la valeur. […] La mesure, même de la valeur de l’effort, est donc encore donnée par la demandent nous voilà revenus au jeu de l’offre, de la demande et de la concurrence. […] Fixera-t-il la valeur d’après les indications de l’offre et de la demande ?
Le monde semble s’offrir tout naturellement à lui comme un musée de belles a images dont les traits et la configuration précise se perdaient dans l’ombre, de sa mémoire, tandis que leur style général et leur rythme restaient les modérateurs de son goût et les guides de sa main. […] En 1843, encore très gêné et gagnant juste de quoi vivre, on lui offrit de conduire le principal atelier de Paris, celui que David, Cros et Delaroche avaient dirigé tour à tour ; il accepta, mais à condition de ne pas recevoir un sou. […] A défaut de la vie, l’art leur offrait asile ; avec des formes et des couleurs, il voulut leur donner un corps. […] Celui-ci, n’ayant pas d’enfants, avait cherché des fils adoptifs dans sa famille de Provence et dans sa famille du Limousin ; la première offrait trois jeunes gens presque élevés, militaires ou marins ; ils furent choisis, et il leur en coûta cher, car ils furent guillotinés tous les trois, le même jour que Madame Elisabeth. — Dans la modeste maison du Limousin, on se racontait ces tragédies et aussi ces grandeurs ; on se souvenait volontiers d’avoir « cousiné » avec une famille historique. […] Elle perdait la vue, et n’avait pas de lectrice ; il s’offrit, fut accepté.
On estime qu’il n’offre pas à la pensée du poète un cadre trop étroit, et M. […] Une promenade sur les quais, d’étalage en étalage, n’offre aucun de ces dangers : les bouquins ne troublent point le cœur. […] Il est vrai qu’on trouve, parmi les figurines offertes aux morts, des masques comiques, des bouffons, des esclaves, des jeunes femmes coquettement attifées. […] J’ai fait offrir à l’empereur Alexandre une paix achetée par de grands sacrifices : la France avec ses anciennes limites, en renonçant à nos conquêtes, en perdant tout ce que nous avons gagné depuis la Révolution. […] Ne sait-on pas que les plantes dont il nous offre quelques fleurs ont été cultivées, en grande partie, par le Bêcheur qui prit pour devise Fac et spera ?
Et, si l’avenir lui permet de continuer la série des études critiques qu’il a intitulées la Vie et les Livres, il s’efforcera non pas de faire entrer dans un plan préconçu ni de soumettre à des règles arbitraires l’histoire intellectuelle et morale du temps présent, mais d’offrir au public des essais suffisamment remaniés et coordonnés pour être lus sans trop de heurts. […] Les jours de fêtes, malgré les railleries de Mikal, une des dames du harem, il saute de toutes ses forces devant l’arche, au son des cinnors, des harpes, des tambourins, des sistres et des cymbales ; il offre de nombreux sacrifices, des pains, des gâteaux de raisins secs. […] Dès qu’on entre dans la nef aiguë, où des cariatides, trapues comme des statues cypriotes, supportent les colonnettes des arceaux, on aperçoit, près des tombeaux de granit où dorment de nobles seigneurs et de nobles dames avec leur levrette à leurs pieds, la grande châsse de pierre blanche qui fut offerte, en présence de plusieurs évêques et du peuple assemblé, au « patron universel de la Bretagne ». […] Et que vient-on nous offrir à la place ?
De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde, dont la surface des eaux m’offrait l’image ; mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui, sans aucun concours actif de mon âme, ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. » Quand on relit ces descriptions et ces confidences, quand on se rappelle, car de telles pages ont la propriété d’éveiller les souvenirs profonds, les impressions analogues que l’on a pu éprouver, on est tenté de se dire que décidément la rêverie est une chose délicieuse de par sa nature propre. […] Ceci me plut particulièrement et son existence, en se déroulant dans mon imagination (je n’oserais dire par l’effet de ma volonté, tant ces rêves me parurent bientôt se formuler d’eux-mêmes), m’offrit une série d’épreuves, de souffrances, de persécutions et de martyres… Le rêve arriva à une sorte d’hallucination douce, mais si fréquente et si complète parfois que j’en étais comme ravie hors du monde réel. » L’imagination de l’enfant s’exalte ; elle dresse un autel à l’objet secret de son adoration. […] Et cette nymphe qui fuit épouvantée dans les vagues, ce centaure marin qui la poursuit, ce vieux triton jovial et cynique qui lui offre sa protection ? […] Et ceux-là resteront quand le rêve aura fui Mystérieusement les élus du mensonge, Ceux à qui nous aurons, dans le secret des nuits, Offert nos lèvres d’ombre, ouvert nos bras de songe. […] « Ce n’est pas tant par son jeu régulier, par un développement normal que l’intelligence invente, que par le profit qu’elle sait tirer de l’activité relativement libre et parfois capricieuse de ses éléments… L’idée directrice générale intervient pour choisir, pour accepter ou rejeter les éléments qui lui sont offerts, mais ces éléments ce n’est généralement pas elle qui les évoque.
Il résultait de ce mélange du bien et du mal, que, vers 1660, le goût du public était encore incertain, et que le siècle offrait le spectacle d’une nation saine au fond, où la langue de la prose était bonne et la langue poétique mauvaise et artificielle. […] L’histoire des littératures n’offre peut-être pas un second exemple d’une telle sûreté de jugement dans un auteur qui apprécie les ouvrages d’esprit de son époque. […] « L’esprit de l’homme, dit-il, est naturellement plein d’un nombre infini d’idées confuses du vrai, que souvent il n’entrevoit qu’à demi, et rien ne lui est plus agréable que lorsqu’on lui offre quelqu’une de ces idées bien éclaircie et mise dans un beau jour168. » Regnier, soit paresse, soit infirmité de sa langue, nous donne trop rarement ce plaisir.
Et elle a raison de le faire, car à cette condition seulement le vivant offrira à notre action la même prise que la matière inerte. […] Il se trouve ainsi que l’ordre vital, tel qu’il s’offre à nous dans l’expérience qui le morcelle, présente le même caractère et accomplit la même fonction que l’ordre physique ; l’un et l’autre font que notre expérience se répète, l’un et l’autre permettent que notre esprit généralise. […] De ce point de vue s’atténuent singulièrement les discordances dont la nature nous offre le spectacle.
Ce que le système offre, à première vue, de trop mince et de trop étendu en surface, aurait pu se corriger dans la pratique.
Étienne de La Boétie n’avait rien d’ailleurs, à ce qu’il semble, de particulièrement attrayant, et son premier aspect, si l’on en juge par une parole de Montaigne, offrait plutôt quelque mésavenance et quelque rudesse ; mais la franchise et une brave démarche se faisaient sentir dans toute sa personne.
Et nulle part il n’offre ce grand côté de talent, il n’a cet éclat de vue et de nouveauté qui absout, qui couvre et honore tous les emprunts.
À dix-huit ans, au milieu des confusions philosophiques que les livres lui offraient, il lui arriva de dire : « Il y a un Dieu, j’ai une âme, il ne me faut rien de plus pour être sage.
Quand j’appris la nouvelle du lendemain, je tombai de surprise et d’admiration pour l’amour de ce Dieu envers moi ; car je vis qu’il avait pris de bon œil ce sacrifice que je lui avais fait, tandis que, lors même que je le lui offrais, il savait bien qu’il ne m’en coûterait rien.
Le temps fait perdre de leur prix non seulement aux pensées des hommes, mais à leurs actions, à mesure que des actions semblables se multiplient ; des exemples de valeur héroïque, des mots sublimes inspirés par l’héroïsme militaire ou patriotique, qu’on admirait chez les anciens, sont devenus des lieux communs ; dès qu’on entend commencer l’histoire, on en devine la fin et le trait, comme on devine souvent l’hémistiche d’un vers ; l’esprit se blase ainsi sur tout ; l’amour-propre même s’use ; les triomphes, les honneurs, les applaudissements multipliés n’offrent plus le même attrait, et l’homme, de jour en jour, doit être moins avide de succès qu’il voit prodiguer à un grand nombre de personnes, et souvent à des hommes méprisables.
Horace et Juvénal, jusque dans leurs satires, ont de temps en temps de ces surprises charmantes ; Régnier et Boileau lui-même, ces chantres exclusifs des rues et de la vie de Paris, en offrent çà et là des exemples.
Il répondrait, s’il était là présent (car il eut plus d’une fois à répondre à des interpellations pareilles), que s’il se crut en droit de servir le Directoire avant comme après fructidor, c’est qu’il s’était fait une maxime, qu’il s’était posé une règle dès l’entrée de sa carrière, à savoir de s’attacher non au meilleur des gouvernements, mais à celui qui offrait des garanties, des moyens d’amélioration, et de se rallier à tout régime où il y avait espoir, sinon de faire prévaloir tous les principes, du moins d’en introduire et d’en appliquer quelques-uns : « En attendant ce qui est bon, disait-il, j’adopterai ce qui est moins mauvais. » Quoiqu’il puisse paraître singulier qu’en vertu de cette maxime il ait été amené à préférer le Directoire expirant à l’ère consulaire qui s’inaugurait, je ne le chicanerai pas là-dessus.
Au contraire, si le poëte porte chaque jour sa pensée sur le présent, s’il traite immédiatement, et quand l’impression est toute fraîche, le sujet qui est venu s’offrir à lui, alors ce qu’il fera sera toujours bon, et si par hasard il n’a pas réussi, il n’y a rien de perdu. » Et Gœthe se mit à citer des exemples de poëtes allemands contemporains qui se sont attelés à un grand ouvrage et qui, sauf quelques beaux endroits, ont manqué d’haleine et de force pour l’ensemble.
Il se devait à lui-même de l’essayer, et il l’essaya ; ce n’est pas a nous qu’il appartient de dire quels mérités encore de vérité et de ressemblance conservent et continuent d’offrir ces tableaux composés en Italie, même quand il n’y aurait pas atteint tout le caractère qu’on y cherche.
A peine debout et convalescent, un de ses premiers soins fut de se peser, « afin d’accomplir le vœu qu’il avait fait, au plus fort de sa maladie, d’offrir en cas de guérison quatre fois son poids en or et sept fois son poids en argent à plusieurs maisons religieuses. » La vue du prince qui leur était rendu fit éclater parmi les grands et parmi le peuple une allégresse universelle.
Un jour vint et une heure, un moment social, non calculé, non prévu, général, universel, où il se trouva, — sans que personne pût dire ni à quelle minute précise, ni par quelle transformation cela s’était fait, — où, dis-je, il se trouva qu’une langue nouvelle était née au sein même de la confusion, que cette langue toute jeune, qui n’était plus l’ancienne langue dégradée et dénaturée, offrait une forme actuelle et viable, animée d’un souffle à elle, ayant ses instincts, ses inclinations, ses flexions et ses grâces : le français des XIe et XIIe siècles, cette production naïve, simple et encore rude et bien gauche, ingénieuse pourtant, qui allait bientôt se diversifier et s’épanouir dans des poèmes sans nombre, dans de vastes chansons chevaleresques, dans des contes joyeux, des récits et des commencements d’histoires, venait d’apparaître et d’éclore aux lèvres de tout un peuple.
C’est de rendre une partie de cette Bohème dont on lui a offert un morceau, qui assurément sera plus grand si elle prend le tout ; ce qu’elle peut, sans rien donner au hasard.
Jomini s’empressa naturellement d’aller offrir ses services à l’empereur Nicolas ; il fit auprès de lui la campagne de 1828.
Les secondes Méditations en offrent assez de preuves, les Étoiles, les Préludes par exemple.
J’arrête souvent mon cheval au milieu des chemins ruraux que je traverse de préférence, et je demeure attendri jusqu’au fond du cœur des tableaux qui s’offrent à moi : Voici les charrues actives qui passent sous les pommiers jaunis ; le sac de bon grain est debout au milieu du champ, que parcourt en tous sens la herse traînée par de bons jeunes et vieux chevaux, qu’on a soin d’atteler ensemble, image de la vigueur et de l’expérience unies.
Mais ces éloges qui, à les serrer de près, ont leur entière justesse, n’offrent rien qui se grave assez au vif et qui caractérise assez distinctement l’auteur.
A une démocratie présente et imminente, dont les États-Unis nous offraient à leur manière l’active, la grandiose, mais assez terne image, il était piquant de restituer pour vis-à-vis l’ancien fond monarchique dans son relief le plus coloré.
Le Paris politique, alors en pleine bigarrure, offrait un curieux spectacle ; il en ressentit d’abord l’intérêt.
Apprenez leur langue, elle est aisée ; je m’offre de vous montrer ce que j’en sais, et, jusqu’à ce que vous soyez en état de lire par vous-même, de vous traduire quelques endroits de Guillen de Castro. » Ce fut une bonne fortune pour Corneille que cette rencontre ; et dès qu’il eut mis le pied sur cette noble poésie d’Espagne, il s’y sentit à l’aise comme en une patrie.
Mais même lorsqu’il y a quelque affectation chez lui (et il n’en est pas exempt), il n’a que celle qui ne déplaît pas parce qu’elle est sincère, que lui-même définit comme tenant plus aux mots, tandis que la prétention, au contraire, tient à la vanité de l’écrivain : « Par l’une l’auteur semble dire seulement au lecteur : Je veux être clair, ou je veux être exact, et alors il ne déplaît pas ; mais quelquefois il semble dire aussi : Je veux briller, et alors on le siffle. » Marié depuis juin 93, retiré de temps en temps à Villeneuve-sur-Yonne, il y conviait son ami et la famille de son ami ; il voudrait avoir à leur offrir, dit-il, une cabane au pied d’un arbre, et il ne trouve de disponible qu’une chaumière au pied d’un mur.
En dépit des procédés oratoires et du vieux matériel poétique dont il s’est embarrassé, en dépit même de ses intentions de faire penser des choses plaisantes, l’esprit et le comique résident souvent plutôt dans la sensation offerte à l’oreille.
À part quelques contes assez décents, comme le Vilain Mire, qui est purement comique, ou la Housse partie, qui donne à la faiblesse des parents une sage instruction, la même qu’on dégagerait du Roi Lear ou du Père Goriot, à part encore certain exemple de vertu féminine qui nous est offert dans la Bourse pleine de sens, la moralité ou, si ce mot paraît impropre ici, la conception de la vie qu’impliquent les fabliaux est ce qu’on peut imaginer de plus grossier de plus brutal, et de plus triste.
D’autre part, ne voit-on pas de Lyonne offrir à Louis XIV de le débarrasser par l’assassinat d’un ennemi politique (cf.
La quatrième édition, qui parut trois ans après la première, offrait déjà une plus juste proportion entre les portraits et les réflexions morales ; tout l’ouvrage s’était accru de plus d’un tiers.
Si je me félicite du développement industriel, ce n’est pas seulement parce qu’il fournit un argument facile aux avocats de la science ; c’est surtout parce qu’il donne au savant la foi en lui-même et aussi parce qu’il lui offre un champ d’expérience immense, où il se heurte à des forces trop colossales pour qu’il y ait moyen de donner un coup de pouce.
, promener sur les boulevards des placards, avec ces mots : « Morin ne lira plus les Taches d’encre. » Tout le monde n’a pas le moyen d’offrir, en prime, une maison de campagne et de convertir les exemplaires de son journal en billets de loterie, comme le font certains grands quotidiens, pour se former une clientèle.
Si, pendant un siècle, elle fit son tour d’Europe en séduisant les aristocraties de tout pays, elle le dut en grande partie à ce qu’elle offrait des tableaux de mœurs et des façons de parler qui pouvaient passer pour l’idéal de la société polie.
La littérature, sans être aussi redoutable pour les dogmes que la science l’a toujours été par sa ferme volonté de ne rien admettre qui ne soit prouvé, est devenue, elle aussi, dangereuse pour eux, à mesure qu’elle a été pénétrée de l’esprit scientifique ; l’histoire, la philologie, la philosophie, armées de méthodes sévères, ont critiqué les faits, les textes, les conceptions qui s’offraient à leurs regards aigus dans les livres dits sacrés, et nul n’ignore l’abatis qui s’en est suivi de légendes et d’erreurs données comme des vérités révélées.
Elle demande quatre millions, il en offre deux qu’elle accepte.
C’était un être nouveau et plein de grâce, qui venait s’offrir à son observation de poète et de naturaliste.
Mais les femmes alors, avec cette facilité de nature qui de tout temps les distingue, réussirent mieux encore que les hommes à offrir de parfaits modèles de ce que nous cherchons, et dont les semences étaient comme répandues dans l’air qu’on respirait.
Condorcet nous en offre la dernière expression.
Et il s’offre nettement, hardiment, à lui pour être son conseil habituel, son ami abandonné, « le dictateur enfin, permettez-moi l’expression, dit-il, du dictateur : — Car je devrais l’être, avec cette différence que celui-là doit toujours être tenu de développer et de démontrer, tandis que celui-ci n’est plus rien s’il permet au gouvernement la discussion, l’examen.
Les Mirabeau et autres lui offrirent cent mille écus s’il voulait s’engager à ne parler ni sur les assignats, ni sur les finances, ni sur le pouvoir exécutif.
Marmontel prête ces mêmes grâces à la fille d’un muletier d’Aurillac qui lui a offert l’hospitalité pendant quelques jours : il lui trouve un bras pétri de lis , « et le peu que l’on voit de son cou est blanc comme l’ivoire ».
Il les montre possédés d’une manie d’analyse qui ne s’arrête et ne recule devant rien, qui porte en toute matière sociale les dissolvants et la décomposition : Dans la physique, ils n’ont trouvé que des objections contre l’Auteur de la nature ; dans la métaphysique, que doute et subtilités ; la morale et la logique ne leur ont fourni que des déclamations contre l’ordre politique, contre les idées religieuses et contre les lois de la propriété ; ils n’ont pas aspiré à moins qu’à la reconstruction du tout, par la révolte contre tout ; et, sans songer qu’ils étaient eux-mêmes dans le monde, ils ont renversé les colonnes du monde… Que dire d’un architecte qui, chargé d’élever un édifice, briserait les pierres, pour y trouver des sels, de l’air et une base terreuse, et qui nous offrirait ainsi une analyse au lieu d’une maison ?
Il s’offrit, s’il y avait trêve, à accompagner les députés à Saint-Cloud pour appuyer leurs instances, ne pouvant prendre de lui-même aucun engagement.
Pourtant ce fut lui qui, à la fin, rencontra cette mesure si délicate et si rare, qui l’introduisit, qui la montra possible par ses écrits, qui l’offrit vivante dans sa personne, et qui, sur la pente nouvelle où l’Université, bon gré mal gré, se trouvait conduite, l’inclina doucement aux réformes utiles, lui ménageant un dernier âge fécond encore et prospère.
Le jour où Voltaire a fait son entrée seigneuriale en son château de Tourney, il était en habit de gala, avec ses deux nièces (Mme de Fontaine et Mme Denis), toutes en diamants ; le curé l’avait harangué, le fermier lui avait offert un repas splendide, les sujets avaient fait des décharges de mousqueterie, et tiré boîtes, canons, grenades ; on avait emprunté pour cela l’artillerie de Genève et l’homme pour la servir.
« En qualité de musulman, je ne pouvais t’offrir à toi, chrétien, une femme de ma religion, mais comme cela, cette femme sur laquelle tu as jeté le regard, tu es sûr qu’elle ne sera plus à personne. » Dimanche 1er mai Quel métier que celui de romancier du temps présent et des choses contemporaines.
L’émotion esthétique se ramenant en grande partie à la contagion nerveuse, on comprend que les puissants génies littéraires ou dramatiques préfèrent ordinairement représenter le vice, plutôt que la vertu. « Le vice est la domination de la passion chez un individu ; or, la passion est éminemment contagieuse de sa nature, et elle l’est d’autant plus qu’elle est plus forte et même déréglée. » Dans le domaine physique, la maladie est plus contagieuse que la santé ; dans le domaine de l’art, la reproduction puissante de la vie avec toutes ses injustices, ses misères, ses souffrances, ses folies, ses hontes mêmes, offre un certain danger moral et social qu’il ne faut pas méconnaître : « tout ce qui est sympathique est contagieux dans une certaine mesure, car la sympathie même n’est qu’une forme raffinée de la contagion. » La misère morale peut donc se communiquer à une société entière par la littérature même ; les déséquilibrés sont, dans le domaine esthétique des amis dangereux par la force même de la sympathie qu’éveille en nous leur cri de souffrance. « En tout cas, conclut Guyau, la littérature des déséquilibrés ne doit pas être pour nous un objet de prédilection exclusive, et une époque qui s’y complaît comme la nôtre ne peut, par cette préférence, qu’exagérer ses défauts.
On voit bien à la vérité que dans telle société particulière, où règne l’autorité d’une foi non discutée, il y a une sorte d’unité de croyances, une paix apparente qui vient à se dissiper lorsque s’élèvent l’examen et à sa suite le doute ; mais ce à quoi on ne pense pas, c’est que grâce à des croyances contraires, également intolérantes, les hommes étaient partagés en mille camps ennemis, et que le genre humain, vu dans son ensemble, offrait un spectacle d’anarchie au moins égal à celui qui résulte, dit-on, de la libre discussion.
J’admets, en effet, que les manifestations vitales ne sauraient être expliquées par les seuls phénomènes physico-chimiques de la matière brute… Mais, si les phénomènes vitaux ont une complexité et une apparence différentes de ceux des corps bruts, ils n’offrent cette différence qu’en vertu de conditions déterminées ou déterminables qui leur sont propres.
Pradel, etc… Ils ne dédaignaient pas les grands mots : « Nous ne sommes pas une coterie, nous n’organiserons pas des congrès, nous ne nous estomaquerons pas d’éloges réciproques, nous ne nous offrirons pas de mutuelles frairies, nous n’avons pas de grand homme de neige à pousser au soleil de la renommée, nous ne tenterons pas de restaurer sur des tréteaux de baladins les tables saintes de Cana, dans la secrète espérance d’y voir surgir entre la poire et le fromage quelque nouveau messie qui nous ferait participer, sur le vain Thabor de la gloire humaine, au resplendissement de son éventuelle divinité.
Je n’ai pas fait la satyre de l’évidence, mais j’ai pris la liberté de me moquer de ces pauvres diables de charlatans économistes qui nous ont offert depuis quelque temps le mot évidence comme une emplâtre douée d’une vertu secrète contre tous nos maux ; j’ai le malheur de croire que les mots ne guérissent de rien.
Sa langue lui offre toutes les teintes imaginables, c’est à lui à les bien choisir.
Le Théâtre aérien sera le premier théâtre vraiment démocratique parce qu’il sera offert gratuitement à des millions de spectateurs.
Cassagnac conclut de son livre que Louis XVI ayant offert, pour réformer et améliorer l’ancienne monarchie, toutes les institutions modernes de la France, la Révolution, qui les a suspendues et ajournées, n’a été autre chose qu’une sanglante inutilité.
On peut deviner ou pressentir ou élargir, si l’on a goûté quelque partie des choses ; mais celui qui n’a goûté que lui-même ne nous offrira pas plus de saveur qu’il n’en a éprouvée.
Anémié par la sophistication des aliments qu’on offre à son esprit, écœuré par l’odeur que soufflent les soupiraux de toutes les cuisines littéraires, secoué de haut-le-cœur à la vue des purulences qui s’étalent, ne va-t-il point, le public, dilater ses poumons et demander au vent qui passe un parfum d’honnêteté ? […] La Guerre de demain n’est donc, du moins il est permis de l’imaginer, que la description des particulières réjouissances que désire nous offrir un militaire dont le sabre a de la verve et qui rallie Déroulède à son panache. […] Pour prouver que je n’ai rien exagéré dans mon admiration, il faudrait citer, citer encore, n’importe quelle scène, au hasard, car toutes offrent des surprises et d’incomparables grandeurs. […] Il prenait tout ce qui s’offrait, parce qu’il fallait vivre. […] Il paraît qu’ils furent innombrables et obsédants ceux qui vinrent d’eux-mêmes s’offrir au ridicule : « Écoutez-moi, je vous promets que je serai encore plus ridicule que les autres.
M. de Fleury, le procureur général, lui avait fait offrir une maison où elle aurait été bien traitée et bien soignée moyennant 400 livres de pension ; cette maison n’avait rien d’odieux ni de malhonnête ; ce n’était ni l’hôpital, ni les petites-maisons. […] En général, les lettres de Piron répondent peu à l’idée qu’on se fait d’un si bon compagnon et n’offrent rien d’attrayant à l’esprit.
Avec Malherbe, l’Ode reprise plus nettement, à moins de frais, moins chargée, plus dégagée et plus aisée dans son tour noble, ayant même son charme, tellement qu’un de ses contemporains, qui n’était pas de son école, a pu dire : La douceur de Malherbe ou l’ardeur de Ronsard ; cette Ode, plus à la latine, plus à la française, offre de grandes beautés. […] une pièce qui nous rappelle et nous rende en français quelques-uns de ces mérites, qui offre correction, noblesse, gravité, pureté, des images nettes et fermes, des pensées justes, un fonds de raison et de sens commun, même dans la verve !
À l’époque la moins poétique et la moins idéale du monde, sous la Régence et dans les années qui ont suivi, Mlle Aïssé offre l’image inattendue d’un sentiment fidèle, délicat, naïf et discret, d’un repentir sincère et d’une innocence en quelque sorte retrouvée. […] Le chevalier d’Aydie, dans sa jeunesse, offrait plus d’un de ces traits qui s’adaptent d’eux-mêmes à un héros de roman ; Voltaire, écrivant à Thieriot et lui parlant de sa tragédie d’Adélaïde du Guesclin à laquelle il travaillait alors, disait (24 février 1733) : « C’est un sujet tout français et tout de mon invention, où j’ai fourré le plus que j’ai pu d’amour, de jalousie, de fureur, de bienséance, de probité et de grandeur d’âme.
C’est là qu’Hector rencontre sa mère chérie, qui se rendait vers Laodicée, la plus belle de ses filles. » Elle lui offre un vin fortifiant pour le raffermir. […] La description de la tente d’Achille, de l’hospitalité, du festin qu’il offre aux envoyés, est de la poésie pastorale, naïve et fruste comme une Bible chantée aux Grecs.
Deux chevaliers romains ont offert de te délivrer de moi, et ont promis de m’égorger dans mon lit avant le jour. […] Il n’y a rien dans l’eau, dans l’air, dans le feu, dans ce que les éléments offrent de plus subtil et de plus délié, qui présente l’idée du moindre rapport quelconque avec la faculté que nous avons de percevoir les idées du passé, du présent et de l’avenir.
Dès cette époque, il remarquait que les exemplaires les plus complets et les plus assurés de vertu, ceux qui nous inspirent le plus de confiance, nous sont offerts par des croyants au surnaturel, et qu’il n’y a rien de meilleur ni de plus respectable qu’un bon prêtre ou qu’une religieuse sainte. […] Il repoussa les avantages offerts, voulut se garder libre, et, puisqu’il était catholique et que son don particulier était celui de l’écrivain, fonda un journal catholique : entreprise hasardeuse et qui eut de difficiles commencements.
L’histoire de la littérature française, à partir de 1660, n’offre plus ces générations de grands hommes recevant de leurs devanciers l’esprit français en héritage, et le transmettant à leurs successeurs développé et agrandi. […] Les livres, saints lui offraient, dans l’enceinte de la même ville, deux familles de race royale séparées par la haine et le meurtre, l’une victorieuse et sur le trône, l’autre vaincue, mais restée maîtresse de la religion nationale, gardant au fond du temple le roi légitime, et tolérée parce qu’on la croyait faible.
Il m’a offert de me graver, et rendez-vous a été pris. […] Il nous raconte toute cette négociation, où à ses demandes d’une lettre, d’un mot signé du roi, on lui offrait la conversation de Chesnelong.
Citons encore ces pensées d’une énergie biblique qui offrent une symétrie manifeste : Il faut n’aimer que Dieu, et ne haïr que soi. […] Tous les rythmes des strophes poétiques sont en germe dans les périodes, ou dans les successions d’images dont les grands prosateurs offrent des exemples ; les membres de phrase sont équilibrés et symétriques, comme des vers blancs.
Cela me vexe, à la fin, d’entendre pareille énormité redite à tous les coins de rue : et je suis ravi de l’occasion que m’offre l’Ermitage d’exprimer là-dessus ma pensée. […] Parmi les conclusions qui peuvent s’offrir à l’esprit, la plus sage serait peut-être une louange au siècle admirable qui légua tant de morts glorieux à l’amour des poètes d’aujourd’hui.
De sorte que la célébration des mystères, ou tout au moins ce que nous en connaissons, ne nous offre rien qui ait tranché absolument sur le culte publie. […] Au temps où l’Afrique centrale était terra incognita, la géographie s’en remettait au récit d’un explorateur unique si celui-ci offrait des garanties suffisantes d’honnêteté et de compétence.
Il y a, comme chez l’homme, des éducables et des réfractaires. « Un éleveur de singes, dit Darwin, qui achetait à la Société zoologique des espèces communes au prix de cinq livres la pièce, en offrait le double, à la condition de pouvoir les garder quelques jours pour faire un choix. […] Les gens absorbés par une idée et « distraits » de ce qui les entoure offrent peu de prise aux événements extérieurs, qui glissent sur eux sans les pénétrer, lis paraissent incapables d’attention, parce qu’ils sont très attentifs. […] Les moins réfractaires offrent un peu de prise à l’éducation.
En se faisant plus petit, il pensait sans doute offrir moins de surface aux coups. […] Comme, d’ailleurs, ces organes se retrouvent, a l’état rudimentaire, chez les animaux inférieurs, comme la nature nous offre tous les intermédiaires entre la tache pigmentaire des organismes les plus simples et l’œil infinimeux compliqué des Vertébrés, on pourra aussi bien faire intervenir ici le jeu tout mécanique de la sélection naturelle déterminant une perfection croissante. […] Cette fonction, qui n’était qu’un fait accidentel au début, a pu, soit directement par un mécanisme inconnu, soit indirectement, par le seul effet des avantages qu’elle procurait à l’être vivant et de la prise qu’elle offrait ainsi à la sélection naturelle, amener une complication légère de l’organe, laquelle aura entraîné avec elle un perfectionnement de la fonction.
Mais ce lieu géométrique des actions les plus distinctes possible, il plaît à Valéry, par une sorte de canonisation, légitime dès qu’on est prévenu, de l’appeler Léonard de Vinci, simplement en mémoire de Léonard, moyennant quelques références à ses œuvres, et sans vouloir que l’on confonde « une conjecture relative à des termes fort généraux avec les débris extérieurs d’une personnalité si bien évanouie qu’ils nous offrent la certitude de son existence pensante autant que celle de ne jamais le mieux connaître. » Le Vinci de Valéry est donc un Vinci fictif appuyé sur le vrai Vinci. […] Poreuse à l’éternel qui me semblait m’enclore, Je m’offrais dans le fruit de velours qu’il dévore ; Rien ne me murmurait qu’un désir de mourir Dans cette blonde pulpe au soleil pût mûrir. […] Vers un aromatique avenir de fumée Je me sentais conduite, offerte et consumée, Toute, toute promise aux nuages heureux !
Qu’importe en somme que la route soit longue et sinueuse, si elle offre au voyageur de l’ombre, des fleurs, des ruisseaux babillards, de jolies échappées, d’agréables reposoirs ! […] Les frères de Goncourt se trouvent transformés, par la grâce de ces retours mystiques, en prêtres qui se sont offerts en holocauste sur l’autel de l’art. […] On n’arrive pas du premier coup à jouir des plaisirs très divers que peut offrir une série de pièces de théâtre ; il y faut une véritable éducation du goût. […] Renan paraissent à nos psychologues une preuve de sa supériorité ; mais je sais des gens qui l’aimeraient et l’estimeraient davantage, si, au lieu de louvoyer entre des opinions successives et opposées, il savait ou voulait dégager de chacune la part de vérité qu’elle peut contenir et offrir ainsi au lecteur un coin de terre ferme. […] Il offrait au public des œuvres qui gardaient de la littérature régnante assez de choses pour plaire aux amis des écrivains en vogue, et qui apportaient assez de nouveau pour charmer leurs adversaires : double condition pour être bien accueilli !
Le mimétisme apparaîtrait dès lors telle qu’une survivance de la docilité des invertébrés qui s’accommodent de tout milieu, se faisant identiques de chaleur à la chaleur ambiante, adoptant pour leur lymphe la densité du liquide où ils plongent, conformant leur vie aux conditions que leur offre le monde extérieur, au lieu de réagir, de se couvrir, par exemple, d’une fourrure d’hiver, de creuser un trou, au lieu, ingéniosité unique de l’homme, d’inventer le feu6. […] Roland ne nous offre ni métaphores, ni comparaisons19, ni maniérisme syntaxique ; l’inconnu qui le composa possédait assurément un des cerveaux les plus sains qui aient jamais fleuri au sommet d’une plante humaine. […] Il n’y a pas deux hommes absolument semblables ; il y en a peu dont les différences offrent un réel intérêt psychologique. […] Provisoirement, animaux, fleurs, feuillages, figures humaines, il nous les offre tout crus . […] La violette et le mimosa, par exemple, l’une par la confusion de ses découpures, l’autre par sa forme rudimentaire, offrent bien moins de ressources que l’églantine ou la pâquerette.
Et Mistral de son côté lui offre Mireille comme le premier raisin de sa vendange. […] Une occasion fut offerte à Fromentin en 1869 de renouveler son répertoire d’orientaliste. […] C’est cette figure de la nature, dont l’Europe ne nous offre pas d’exemple : le désert, dont la poésie partage certains de ses éléments avec la poésie de la mer. […] Les peintres ont été attirés vers l’Orient par ce qu’il offrait d’original, de non vu, de curieux. […] Dominique offre néanmoins ce caractère de la vie, d’être une fin en lui-même, de s’arrêter justement et complètement là où l’auteur s’arrête, et pourtant de comporter encore une suite indéfinie.
Peut-être ils nous diront que le Molière qui, dans ces pages ressuscitées, leur est offert, n’est plus celui qu’ils ont l’habitude d’entendre célébrer par la voix publique et par les juges compétents, d’accord avec elle, celui qu’eux-mêmes, pour leur compte, ont appris à connaître et à aimer, ou du moins qu’il en diffère notablement et s’en éloigne par certains traits et par l’ensemble ; que, sans être diminué, ils en conviendront sans peine, ni rabaissé, c’est là pourtant en somme, le Molière de J. […] Cette fois, en effet, au lieu de l’écrivain que l’on connaît, de l’irréprochable, de l’impeccable écrivain, dont on sait la langue constamment exemplaire et définitive, la verve serrée, l’essor hardi, mais toujours sûrement réglé, nous offrons un autre J. […] George Dandin n’est rien, absolument rien devant Sotenville, qui offre si galamment à Clitandre le divertissement de courir le cerf avec lui. […] Eh bien, oui, il agit non seulement sur les sentiments de la vie domestique, mais sur toutes nos passions ; et, en France notamment, il s’est accompli, non seulement dans la vie publique, mais dans la vie privée et dans les affections privées, une série de révolutions insensibles, et cependant si profondes, qu’il arrive souvent que nous avons peine à nous reconnaître dans nos aïeux, quand quelque document historique ou littéraire nous en offre le portrait fidèle. […] Ils nous offriront à la lecture une autre espèce d’intérêt qui nous échapperait au théâtre où nous songeons trop à chercher un divertissement, pour faire l’effort de nous instruire.
Dans les unes, des bras serrés auprès du corps, des pieds joints ensemble, une roideur, une absence de mouvement et de vie, enfin un aspect général qui contraste merveilleusement avec celui qu’offre d’abord cette admirable statue. […] Celle qui s’offre la première et tout naturellement à l’esprit est la méthode expérimentale. […] Entrez dans les détails, parcourez les sphères diverses dans lesquelles la science a divisé le monde, et vous y retrouverez les mêmes caractères que vous avait offerts l’aspect général de la nature. […] Elle s’appliquera moins à régler la vie qu’à en enseigner le mépris, à la montrer comme une ombre sans aucun prix : elle offrira surtout des représentations fantastiques de ce qui fut avant la vie et de ce qui sera après elle. […] Jeunes gens, passionnés pour la littérature, et qui prenez une si vive part aux nobles luttes qu’elle vous offre en ce moment93, permettez-moi une comparaison.
Au cinquième acte, Hippolyte exilé par son père veut engager Aricie à fuir avec lui, et à venir recevoir sa foi dans un temple fameux, voisin de Trézène : Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux, Des princes de ma race antiques sépultures, Est un temple sacré, formidable aux parjures ; C’est là que les mortels n’osent jurer en vain ; Le perfide y reçoit un châtiment soudain… Pourquoi, observait M. de Lassay, puisque ce temple était connu par son caractère redoutable et sacré, pourquoi Hippolyte, accusé par son père et le trouvant incrédule à sa parole, n’a-t-il pas eu aussi bien la pensée de lui offrir le serment devant l’autel même où la vérité se déclarait et, pour ainsi dire, éclatait à l’instant ?
De Chimène, il n’en est pas plus question dans la suite de cette Chronique que si elle n’existait pas ; et un jour que le comte de Savoie, prisonnier de Rodrigue, lui a offert sa fille en mariage, le victorieux refuse, non pas en disant : « Je suis déjà marié », mais comme n’étant pas de ceux à qui appartient fille de comte et si riche héritière.
Lui, M. de Lescure, il a non seulement parlé de Gabrielle, mais il a trouvé de compte fait jusqu’à cinquante-six maîtresses connues à ce roi vaillant, et il nous en offre les portraits ou les médaillons.
On en est quitte envers la plus haute naissance pour les respects qui lui sont dus ; mais la beauté et les grâces qui se joignent à cette naissance ont des droits encore plus puissants, et principalement les grâces d’une si grande jeunesse qu’on ne peut guère les accuser d’aucun dessein de plaire, quoique ce dessein même fût une faveur. » Puis, comme il ne faut pas seulement persévérer dans les agréables défauts que vos ennemis vous reprochent, il fit peu après, et dès que l’occasion s’en offrit, son Éloge de Newton qu’il lut à l’Académie des Sciences, et se vengea ainsi noblement et avec sérénité, en mettant dans le plus beau jour le côté supérieur de son esprit.
Il écrivait donc de Londres le 27 août 1815 à l’abbé Jean, qui, de son côté, venait en aide à l’abbé Carron et qui poussait dans le même sens : « Tu m’écrivais, mon cher ami, la veille du jour où tu as offert pour moi le saint sacrifice, et j’ai reçu la lettre la veille du jour qui a terminé ma retraite.
L’exception a presque toujours été, et, dans des temps mêlés comme les nôtres, elle est plus que jamais la ressource des littératures, en ce qu’elles offriront d’éminent.
Sénèque a prêté son ministère à cette honteuse intrigue ; Agrippine s’est révoltée d’abord, puis a fini par embrasser son fils et par lui offrir sa maison pour les rendez-vous.
d’Aumont ne restait pas court aux expressions de douleur et de regret de M. de Bouillon ; il enchérissait encore en assurance de dévouement, et, à l’offre que faisait l’autre de ses chers bras, il marquait peu d’étonnement, et disait, avec un verbiage emphatique et que j’aurais peine à rendre, que si au lieu d’une vie il en avait quatre, il les perdrait pour racheter celle du roi avec une satisfaction et un bonheur inimaginables, quoiqu’il priât d’observer qu’il était fort heureux dans ce monde.
Dans la situation si particulière que les circonstances m’ont faite vis-à-vis du Sénat, et dans laquelle je me renferme, il ne s’est offert aucune ouverture en ce sens, et, retranché comme je le suis dans mon isolement, il ne m’eût pas convenu de rien provoquer en ce sens-là.
Il va enfin s’offrir à Saül pour accomplir cet exploit.
En même temps que l’image de cette vie plus « confortable », plus raffinée, plus luxueuse, dont ils sentaient le besoin, les hommes de la fin du xiie siècle trouvaient dans les romans de Chrétien les deux principes qui, selon l’idée au moins de leurs esprits et selon leur rêve intime, devaient être les principes directeurs de la vie aristocratique, l’honneur et l’amour : l’honneur, qui fait que l’individu consacre toutes ses énergies à décorer l’image qu’il offre de lui-même au public, l’amour qui, dépouillé de sa sauvage et anti-sociale exaltation, sera dominé, dirigé, employé par l’honneur de l’homme et la vanité de la femme.
Il faut donc qu’il choisisse parmi les circonstances qui s’offrent à lui de toutes parts, qu’il en retranche le plus grand nombre, qu’il en atténue d’autres et qu’il mette en pleine lumière celles qui importent le plus à la conclusion où il tend de toutes ses forces ».
Mais sa puissance d’expression n’offre, d’un volume à l’autre, que des différences de degré, non d’espèce.
L’histoire de l’esprit humain n’offre pas une époque où la contradiction ait été plus complète entre les professions de foi publiques et les conduites, entre les écrits et la vie, entre le rôle et l’homme.
L’Allemagne contemporaine nous offre un des rares exemples des effets directs de la science sur la marche des événements politiques.
C’est vers sa morne région que s’achemine le mélancolique voyageur, interrogé par un poète de l’époque des Thang : « Je descendis de cheval, je lui offris le vin de l’adieu, et je lui demandai le but de son voyage.
M. de Malesherbes lui répondit : Je suis très sensible, monsieur, à l’offre que vous voulez bien me faire de donner au public une espèce d’éloge d’un homme à qui je dois m’intéresser et comme mon ami et comme l’aîné de ma famille.
En parlant l’autre jour de Montaigne, et en le présentant au milieu des dissensions civiles avec toute sa philosophie, tout son bon sens et toute sa grâce, je n’ai pas prétendu offrir un modèle, mais seulement un portrait.
Il semble qu’il n’affecte que quelques individus parmi beaucoup d’autres ou quelques groupes sociaux à un moment déterminé de leur histoire ; il semble, qu’à ces exemples, choisis pour illustrer un cas pathologique, il soit possible d’opposer nombre de ces normaux, où des réalités, individuelles ou sociales, se montrent en harmonie avec elles-mêmes et nous offrent le spectacle d’un ensemble coordonné.
Ce ne sont qu’évêques dégingandés au pas saltateur de Dupré, grands prêtres de bacchanales, anges qui tiennent le saint-ciboire avec le geste d’un arc qu’un Amour détend, saints qui se renversent sur le crucifix avec des attitudes de violonistes, effets de lumière derrière les autels qui ressemblent à une gloire derrière une conque de Vénus : toute une religion descendue du Corrège, et que Noverre semble avoir réglée comme le plus délicieux opéra de Dieu ; — si bien qu’au son des flûtes, des bassons, de la musique la plus chatouillante, la plus enivrante, la plus ambrée, si l’on peut dire, on s’attend à voir un joli homme d’évêque, avec le geste sautillant d’un marquis tirer l’hostie d’une boîte d’or, et l’offrir comme une pastille ou une prise de tabac d’Espagne.
Sa Tragédie de la mort de César offre plusieurs morceaux du Jules-César de Shakespear.
C’est l’association tacite, mais fort réelle des esprits éclairés, la communion sainte des lumières de la raison, communion offerte à tous, et à laquelle tous participent plus ou moins, selon leurs forces ; en un mot, c’est la civilisation.
Tout chez lui va à ce but, ses procédés, les tableaux qu’il aime à offrir, jusqu’à son style. […] Il la veut pour maîtresse d’abord ; puis il lui offre une grande « situation » ; puis il lui offre la moitié de sa fortune ; puis il la lui offre tout entière ; et enfin, puisque c’est le seul moyen de l’obtenir, il lui offre son nom. […] La société actuelle offre des points de vue plus riants que, sans doute, je saisirai plus tard… Je crois être dans la vérité, j’ai peint ce que j’avais sous les yeux, ce qu’on rencontre à chaque pas. […] Mais non ; il ne veut pas d’un bien qui vient s’offrir, Et regrette les maux qu’il n’a plus à souffrir.