Cette religieuse, dont tout le monde parle et qu’on vante, est-ce vraiment une réalité ?
Dupont n’est pas, ainsi que le grand paysan de l’Écosse, un génie vraiment autochtone et primesautier comme les productions d’un sol qui, pour les donner, n’a pas besoin de, culture, mais un esprit qui s’est longtemps cherché avant de s’atteindre, qui a scié longtemps le marbre de la langue et du rythme avant d’y découvrir sa veine, brillant enfin dans les chansons !
Huysmans pût germer dans une tête humaine, il fallait vraiment que nous fussions devenus ce que nous sommes, — une race à sa dernière heure.
C’est en extravaguant qu’on est vraiment épique ; Et moins on a de goût, plus on est romantique.
Mais, murmure-t-on, Valéry a-t-il vraiment le droit de se plaindre ? […] Cependant les lois actuelles, on le voit, aboutissent à cette situation vraiment insensée : tant qu’un écrivain vit, il ne s’appartient pas réellement, puisque ses notes intimes peuvent être publiées sans son consentement. […] L’héritier vraiment légitime, et qui a des titres imprescriptibles, c’est le public. […] Situation paradoxale vraiment, que celle de ces hommes dont la vie privée et l’autre n’ont pas de démarcation précise, puisque eux-mêmes, par une nécessité esthétique, sont obligés de puiser dans la première pour alimenter la seconde, de faire passer leur intimité dans leur œuvre, d’une manière qui justement inspire au lecteur une curiosité grandissante. […] Feu de joie A propos des manuscrits non insérés et brûlés, je disais l’autre jour qu’il m’aurait plu de voir étendre cette mesure (l’incinération) aux livres eux-mêmes, qui vraiment encombrent.
Mais, ce qui me paraît bien plus significatif, il n’est, dans cette adoration des énergies de la nature, que l’interprète inspiré des idées communes de son temps ; et par là son Pantagruel a vraiment ce que l’on peut appeler, ce qu’il faut même qu’on appelle une portée « européenne ». […] Mais ce sont les poètes de la Pléiade qui en ont vraiment connu le pouvoir, qui nous l’ont révélé, Pontus de Tyard, Joachim du Bellay, Ronsard, Baïf ; et là même est le principe de la révolution qu’ils ont opérée dans la langue, dans la littérature et dans la poésie. […] I], n’ont connu que les Grecs et les barbares, tandis que les Latins ont vraiment connu l’homme ? […] Mais, d’un autre côté, toute cette antiquité qui flottait avant lui dans une espèce de brouillard mythologique ou légendaire, c’est vraiment dans ses Vies parallèles que les grandes figures en ont pris comme un air de réalité et de vie. […] — Mais Pascal l’a sûrement beaucoup pratiqué ; — et à ce propos que les annotateurs de Pascal ont trop oublié Charron. — On sait comme il est facile et difficile à la fois de passer de Montaigne à Pascal ; — mais c’est vraiment Charron qui fait entre eux le pont. — Il n’a pas cru d’ailleurs qu’il pût être mauvais à la religion d’en fonder l’empire sur les bases de la raison ; — c’est ce qu’il a loyalement essayé de faire ; — et ainsi ses contradictions ne viennent que de ce qu’il n’a pas saisi la portée de quelques-unes de ses assertions.
Sur ce point, Lasserre n’évolue pas vraiment : son livre sur Mistral (Frédéric Mistral. […] C’est que l’illusion s’ajustait vraiment trop mal sur la réalité. […] Sur ce fond aucun lien, aucun devoir n’a vraiment mordu. […] Vraiment est-ce « le philosophe », cet esprit dissous et impuissant ? […] Du moins, l’abus de moyens verbaux procède-t-il chez les romantiques d’une exaltation vraiment ressentie.
», doit-on dire maintenant : « il regrette vraiment de n’être pas un sophiste et il veut l’être au moins dans la forme » ? […] L’homme vraiment fort doit avoir méprisé le plaisir en le goûtant et s’être rendu supérieur à lui par l’avoir connu et s’être affranchi de lui par en avoir mesuré le néant. […] Parce qu’il n’y a qu’une éducation qui soit vraiment une éducation : c’est l’éducation de la volonté. […] Si on le lui donne vraiment, elle est satisfaite. […] Ce serait une espèce de folie à un homme « vraiment homme » que de pouvoir agir selon sa force, être injuste, pour parler comme la convention, et de ne pas le vouloir
Il y a des écrivains ou des peintres qui se vantent de leur sincérité, et qui vraiment appellent cet éloge. […] Pica, il est persuadé que vraiment Verlaine est plus d’exception que Victor Hugo ; et son critérium semble être ceci : que Victor Hugo plaît à un plus grand nombre de lecteurs que Verlaine. […] Mais est-ce vraiment un mot composé ? […] La circulaire manque vraiment de critique. […] Ces mots sont loin d’être tous mauvais et inutiles ; mais il y a des anomalies fâcheuses et vraiment trop savantes.
C’est seulement en décembre 1662 qu’il donne sa première œuvre vraiment faite à sa taille, L’École des femmes ; c’est seulement en décembre 1662 qu’il brise, en quelque sorte, sa coquille, et qu’on peut voir apparaître l’homme de génie tout entier. […] C’est en février 1662 que Molière se marie, et c’est en décembre 1662 qu’il donne la première œuvre où il déploie vraiment une grande partie de son génie, L’École des femmes, l’œuvre où il brise tout à fait sa coque ; Arnolphe, c’est lui, c’est sa propre situation qu’il a peinte, il n’est pas possible d’en douter. […] Il y a vraiment dans Rousseau deux âmes, deux grandes facultés contraires : — j’en suis encore fâché pour la théorie de la Faculté maîtresse ; il y a chez lui un grand poète et un grand tribun. […] ALEXANDRE Vraiment, César, tu ne songes point ce que tu es. […] Celui-là seul est vraiment aimé pour lui-même qui pauvre, inconnu, timide, doutant de soi, consumé et pour ainsi dire flétri par le sentiment d’une vertu qu’il n’aura jamais occasion de déployer, rencontre cependant une femme d’assez grand cœur pour deviner tout ce qu’il aurait pu être avec un sort moins jaloux, et pour s’en contenter.
C’était vraiment trop insignifiant et trop mauvais. […] J’ai vraiment bien mérité de posséder ce bijou qui peut compter parmi les chefs-d’œuvre de Greuze. […] Ce qu’il fallait de recueillement, de soin, de légèreté de main, de talent naturel et d’étude sérieuse pour exécuter ces chefs-d’œuvre est vraiment prodigieux. […] Le pauvre petit Joli-Cœur aimait mes soins, et il me répondait par un doux sourire : son regard était devenu vraiment humain. […] Il est certains passages vraiment attendrissants.
Taine a pu l’estimer le plus vraiment Poëte des Poëtes français, et nul en effet de son temps, bien peu depuis ont eu ce don de l’harmonie naturelle, qu’on croirait née d’elle-même, qu’on ne saurait décomposer. […] Corneille ne nous montre que des héros, c’est lui qui a la plus haute estime de l’humanité et qui lui fait le plus honneur : mais il lui fait vraiment trop honneur, il l’estime trop haut et son humanité guindée n’est pas la nôtre. […] Villiers de l’Isle-Adam, manie, vraiment ! […] Cet « en dehors du monde », c’est-à-dire « hors de l’espace et du temps », évoque le théâtre parfait où s’ébattra la Fiction enfin digne de son nom, celle qui sera vraiment feinte par l’homme et qui ne lui rappellera rien d’ici. […] Monet de qui je puis dire, sans la banalité prétentieuse de la « critique d’art », qu’il fait vraiment « chanter » la couleur, et M.
Au reste d’esprit médiocre, ne sentant point ce qui est vraiment grand, affairée, frivole, vide et s’ennuyant toujours. […] Casal est un libertin, et c’est lui qu’on aime vraiment. […] Cet homme était d’une ardeur vraiment excessive pour les antiquités. […] La sagesse de mes frères d’Occident est vraiment incertaine et courte. […] Julien est un homme vraiment extraordinaire.
Y en a-t-il donc vraiment deux ? […] Mais y songez-vous vraiment ? […] Y rit-on vraiment ? […] Corneille, en tant que poète, est surtout un génie oratoire ; il est éloquent plutôt qu’il n’est vraiment poétique. […] Et vraiment, sans cela, il ne serait qu’un grand poète comique qui ferait des comédies qui finissent mal.
Des critiques qui ne me connaissent pas et qui sont promptes à juger des autres par eux-mêmes m’ont prêté, durant cette dernière partie de ma vie si active, bien des sentiments, des amours ou des haines, qu’un homme aussi occupé que je le suis et changeant si souvent d’études et de sujets n’a vraiment pas le temps d’avoir ni d’entretenir. […] Et son père n’était pas uniquement de Boulogne : il était bien vraiment Picard. […] l’on était vraiment patriote en ce temps-là, plus qu’aujourd’hui, et l’on sentait autrement les outrages politiques !
Ampère, par sa foi et son espoir constant en la pensée humaine, en la science et en ses conquêtes, est resté vraiment de 89. […] J’ai sous les yeux la lettre touchante, et vraiment sublime de simplicité, dans laquelle il fait ses derniers adieux à sa femme. […] Ampère y allait plus librement et par une méthode plus vraiment naturelle.
« Ainsi supérieure et à la tristesse et à toute autre passion, ainsi heureuse de les avoir toutes domptées, un reste de passion suffirait toujours, non seulement pour priver l’âme de son repos, mais pour la rendre vraiment malade. […] « Un orateur, qui sera vraiment orateur, aura encore plus de véhémence qu’un comédien, mais sans passion et toujours de sang-froid. […] XV Dans l’esquisse de la fondation progressive des institutions romaines, qu’il met dans la bouche de Scipion, Cicéron combat en homme vraiment politique les chimères antisociales de Platon sur l’égalité absolue des biens.
De là l’indifférence à leur égard d’une grande partie de notre public : on applaudit sincèrement l’opérette, qui satisfait du moins un des besoins de notre race — le moins noble, il est vrai — et l’on n’estime que par bon ton des œuvres vraiment élevées, dont l’essence nous est étrangère. […] C’était le même Esprit corrupteur que nous avons considéré et jugé déjà plus haut, apportant à la Musique, à ce seul art exercé en Autriche, une conformation et une tendance vraiment abaissantes. […] Il avait répondu : « il faut se procurer un poème vraiment français […] conforme avant tout au génie français ».
C’est vraiment la reine de village dont Pascal parlera quelque part, la « jolie demoiselle toute pleine de miroirs et de chaînes, qui s’admire, mais qui fait rire ». […] Les Enfances Guillaume], qui ont pour objet est de donner aux héros une origine et des débuts dont les merveilles s’accordent avec la grandeur de leurs exploits. — Comparaison des poèmes de ce genre avec les poèmes cycliques de la poésie grecque ; — et avec les « généalogies » sémitiques. — Que nos dernières Chansons de geste sont déjà, dans le vrai sens du mot, des épopées littéraires ; — non moins artificielles qu’en d’autres temps une Henriade ou une Pétréide ; — mais que l’inspiration vraiment sincère se retrouve, en même temps que la cause reparaît, dans les chansons qui forment le Cycle de la Croisade [Ex. la Chanson du Chevalier au Cygne]. […] Les Miracles. — Les Miracles sont une aventure de la vie commune, dénouée par l’intervention de la Vierge ou d’un saint ; — dont le dénouement même, et surtout « l’intrigue », n’ont rien d’obligatoire ; — les personnages n’en ont rien de forcément plus ou moins historique ; — c’est à peine si l’on peut dire qu’ils visent à l’édification, et moins encore à renseignement ; — ils sont d’ailleurs souvent hostiles au clergé ; — et on ne voit pas que l’Église les ait pris sous sa protection. — La principale relation qu’ils aient avec les Mystères est donc d’avoir entretenu le goût du théâtre ; — et, si l’on le veut, de l’avoir développé par l’intermédiaire des confréries, puys ou chambres de rhétorique. — Que, par opposition à ces caractères, les Mystères, eux, sont vraiment la mise en scène des « mystères » de la religion ; — ce qui nous dispense d’épiloguer sur la signification et l’étymologie de leur nom. — Aussi leur véritable caractère est-il bien là, non ailleurs ; — et les scènes épisodiques dont ils sont remplis ne l’ont pas altéré ; — ce que prouve d’ailleurs la seule classification qu’on en puisse donner.
Prenons-la où elle fit vraiment un ravage. […] Mais le silence de sa notice sur l’éducation morale, nécessaire même au Génie pour qu’il soit vraiment le Génie, genre d’éducation qui manqua sans doute à Edgar Poe ; et, d’un autre côté, le peu de place que tiennent le cœur humain et ses sentiments dans l’ensemble des œuvres de ce singulier poète et de ce singulier conteur, renseignent suffisamment — n’est-il pas vrai ? […] Littérairement, je suis vraiment contristé de cette traduction, qui n’est peut-être pas une trahison dans le sens de l’expression italienne, mais qui n’en est pas moins une trahison, — la trahison d’une admiration indiscrète qui n’a pas ici le droit d’exister.
Parmi les auteurs grecs dont il fit choix de bonne heure pour s’en occuper, il en est un qui est bien moins méprisable que les autres : c’est Aristénète, auteur peu connu, dont le nom même n’est pas certain, mais dont on a des Lettres galantes qui ne ressemblent pas mal à ce que pourrait être un tel recueil de la main de Dorât ou plutôt de Crébillon fils : il en est vraiment de charmantes dans le nombre, et toutes sont curieuses sur l’article des mœurs dans l’Antiquité. […] Dans une lettre précédente, du 15 février 1808, par laquelle il répondait déjà à Boissonade qui n’avait osé, disait-il, lui envoyer son Philostrate comme étant trop faible et trop plein de fautes, il lui avait fait cette légère leçon sous forme d’éloge : Neque convenit tantæ tuæ doctrinæ tanta sive μιχροψυχία, sive είρωνεία… Savant comme vous êtes, c’est vraiment trop de pusillanimité à vous, ou d’ironie. » Le mot de pusillanimité est en grec, mais il est lâché.
Ne remarquez-vous pas comme en tous sens ces affinités se dessinent, et comme il y a vraiment des familles d’esprits ? […] En voici un qui « depuis des années fait son capital, comme disait d’Olivet, des petites nouvelles courantes » et en parlant de Montesquieu, en concevant l’idée de se porter un moment contre lui, il paraît tout à fait ignorer de quelle grandeur vraiment nouvelle et imminente il s’agit, à quelle originalité il a affaire, à quel esprit du premier ordre.
En prononçant ce cruel adieu, mon cœur est oppressé ; il me semble que j’aime plus que jamais le petit nombre d’amis que je laisse en France… » Il laissait des amis non seulement dans le civil, tels que celui à qui il écrivait, mais aussi dans le militaire, et de vraiment intimes : je ne citerai que le général Guilleminot. […] Revenant donc de l’état-major autrichien avec sa réponse mortifiante, il ne put s’empêcher de dire à Alexandre : « Je suis vraiment peiné, Sire, du rôle qu’on fait jouer à Votre Majesté. » Le mot était vif et toucha l’épiderme.
Et il répond par un des mots vraiment profonds qu’il ait jamais écrits : « Ce n’est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n’a jamais eue ni dû avoir : c’est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde et que quelqu’un s’avise le premier d’exprimer. » Les grandes découvertes de la science sont des pensées qui devaient venir à tout le monde, et qui ne viennent qu’à quelques-uns. […] Tandis que Perrault, dans ses Parallèles, se donnera bien du mal pour réduire tous les arts à son système, et les faire marcher tous du même pas dans son idée du progrès indéfini, Boileau, sans parler de peinture ni de sculpture, sans y penser, n’y entendant peut-être pas grand’chose, mais concevant la poésie comme un art, et lui donnant pour but l’imitation de la nature, va au-delà des règles littéraires, et propose vraiment une formule d’où peut sortir une théorie générale des beaux-arts.
Cependant d’autres dits, d’autres débats, d’autres États du siècle ou du monde, ont un caractère vraiment moral, et forment entre la poésie lyrique et la poésie narrative un corps considérable de poésie didactique. […] Jean de Meung ne s’est pas toujours contenté de mettre en vers la philosophie : il lui est arrivé de faire vraiment de sa philosophie une poésie.
Les mystères profanes n’apparaîtront vraiment que dans l’extrême décadence du genre, entre 1548 et 1508, quand l’interdiction du Parlement aura enlevé aux acteurs de mystères leur répertoire sacré. […] En effet elle est souvent attendrissante, et parfois pathétique : c’est vraiment ce que nous appelons le drame, avec toute la variété de tons et de dénouements que ce mot comporte, avec la variété de sujets, qui tantôt sont historiques, tantôt légendaires, tantôt de pure imagination, et tantôt d’origine religieuse.
Toutes ces vues sont liées par un fort esprit de réaction contre Louis XIV, que Fénelon a vraiment haï : il ne lui pardonne pas, comme chrétien, les guerres, comme noble, l’abaissement de la noblesse, comme philosophe, la misère des peuples, comme Fénelon enfin, sa disgrâce. […] Il est un des deux ou trois esprits qui, au xviie siècle, ont été au-delà de Rome, et ont vraiment senti la riche simplicité de l’art grec.
Le mari, divorcé ou non, la chose n’y fait rien, d’une drôlesse internationale, mise au ban de toute société honnête, qui traîne et salit son nom sur tous les marchés galants de l’Europe ; plus infâme encore si elle possède vraiment l’odieuse virginité qu’elle affiche ; volant, comme au coin d’un lit, en ce cas, l’argent de ses amants qui n’y entrent pas. […] Ce mari, peu intéressant d’ailleurs, commet-il vraiment une action capable d’exciter de pareilles fureurs ?
Mais parmi ces automates en voici un qui semble prendre part à la gaîté commune : il est si parfaitement imité qu’il est comme tout le monde : on le prend vraiment pour un homme. […] C’est là ce qui le distingue vraiment de toutes les autres espèces et c’est à cause de cette humeur spéciale qu’il change autour de lui les conditions du milieu auxquelles les autres animaux s’adaptent dans la mesure qu’ils peuvent et dans les limites permises par leur organisme.
29 octobre Vraiment, il y a du courage à résister à la tentation du feuilleton, à cette chose qui procure la grosse publicité, sans parler de la place matérielle qu’elle donne à votre individu, et de la présentation toute naturelle qu’elle fait de vous à toutes les femmes de théâtre et de la gloire touchée comptant, et de l’argent sonnant qu’elle met dans votre poche. […] Personne n’a vraiment rendu la passion, l’excitation, la furie, le grand delirium tremens de ce temps.
Eux, les autres, pourtant vivent dans cette sécheresse comme dans leur élément natal… Oui vraiment, il y a surtout là, une certaine manière de demander aux gens comment ils vont, où la question est tellement et uniquement faite avec les lèvres, qu’elle est plus durement indifférente que le silence. […] » C’était Béranger, et l’endroit semblait vraiment choisi pour la rencontre.
En un mot, M. de Tocqueville, qui a prévu beaucoup de choses avec une sagacité vraiment surprenante, n’a pas prévu le socialisme, au moins dans ses écrits, car il a été un des premiers à s’en émouvoir comme homme politique8. […] L’individu est-il donc vraiment diminué parce que son droit, au lieu d’être fondé sur sa situation extérieure, l’est sur sa qualité d’homme ?
Le poète dramatique, s’il est vraiment tel qu’il s’en est vu aux glorieuses époques et qu’on a le droit d’en espérer toujours, ce poète, dans la liberté et le premier feu de ses conceptions, ne songe point à faire directement un ouvrage moral ; il pense à faire un ouvrage vrai puisé dans la nature, dans la vie ou dans l’histoire, et qui sache en exprimer avec puissance les grandeurs, les malheurs, les crimes, les catastrophes et les passions.
Dans la république de l’avenir où nous tendons, les raisons secrètes ou avouées, les motifs égoïstes, intéressés, philosophiques ou mystiques, pour lesquels les institutions vraiment libres seront acceptées et pratiquées d’un chacun, offriront sans doute, surtout au début, beaucoup de variété et de bigarrure ; mais il suffira qu’on se rallie en fait à trois ou quatre grands points jugés indispensables.
Je pourrais bien le clore, comme j’ai fait pour d’autres, par une sorte de préface en Post-scriptum ; je devrais peut-être répondre à quelques critiques, à des attaques même (car j’en ai essuyé de violentes et vraiment d’injustes) ; mais j’aime mieux tirer de mon tiroir quelques-unes de ces pensées familières que je n’écris guère que pour moi.
Dans un voyage qu’il fit à travers la Bourgogne et les provinces du Midi, il est touchant de le voir « rôder par les champs et dénicher les habitants dans leurs chaumières, regarder dans leur pot-au-feu, manger leur pain, se coucher sur leurs lits sous prétexte de se reposer, mais, dans le fait, pour s’assurer s’ils sont assez doux. » De retour en Amérique, après des adieux bien vifs à la France, pour laquelle il garda toujours une prédilection vraiment tendre, Jefferson suivit jusqu’au bout les vicissitudes et les progrès de ce grand et bon peuple, qu’il considérait comme l’initiateur du vieux monde.
Kahn analyse avec humour le roman d’Anatole France, et, après quelques pichenettes, conclut, c’est le meilleur de l’auteur et vraiment un joli roman.
Il faut que nos hommes politiques aient conservé un reste d’idéalisme, un vague instinct de ce qui est grand ; vraiment, je crois qu’ils ont été calomniés ; il convient de les encourager et de leur bien montrer que cet instinct ne les trompe pas, et qu’ils ne sont pas dupes de cet idéalisme.
Mais comment nos critiques à tant la ligne pourraient-ils suivre cet exemple, eux, qui manquent de goût pour discerner le beau et qui adorent la réclame au point de s’intéresser plutôt aux œuvres bruyantes qu’aux œuvres vraiment belles ?
Gagnée par l’entretien de Jésus, la femme reconnut en lui un prophète, et, s’attendant à des reproches sur son culte, elle prit les devants : « Seigneur, dit-elle, nos pères ont adoré sur cette montagne, tandis que vous autres, vous dites que c’est à Jérusalem qu’il faut adorer Femme, crois-moi, lui répondit Jésus, l’heure est venue où l’on n’adorera plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem, mais où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité 674. » Le jour où il prononça cette parole, il fut vraiment fils de Dieu.
Vraiment oui, de l’excellent Voltaire de normalien, Vous pouvez y allez voir : c’est du Voltaire, ou de l’Edmond About, comme le Brunetière est du Bossuet.
Vraiment Philosophe à cet égard, il a constamment dédaigné d’employer des armes indignes de ses sentimens, de son mérite, & du Public.
Vraiment, c’est l’effet à côté de la cause ; rien n’est plus simple.
En général la multitude des acteurs nuit à l’effet de la scène, cette abondance est vraiment stérile ; on n’y a recours que pour suppléer à une idée forte qui manque.
Mais les écrivains de cette époque en ont vraiment abusé.
Il avait débuté dans la faveur de la princesse de Gonti par des bouts-rimés qu’il avait mieux remplis que les vers dont il trouvait la rime tout seul, et c’est faiseur de bouts-rimés à la minute qu’il aurait vraiment dû rester.
Mais quoi que ce soit, il est sûr qu’il se dégage du Journal où l’on trouve ces choses un Louis XVI auquel vraiment on n’aurait jamais osé penser.
Esprit vraiment français de fond et de forme, sans déclamation d’aucune sorte, sans surcharge, sans pesanteur, sans pédantisme, Vitu est un voltairien, de l’autre bord, qui rendrait aux voltairiens et à Voltaire lui-même la monnaie de leur pièce en une plaisanterie qui vaudrait la leur.
C’est vraiment un fort joli livre, mais en fin de compte, ce n’est que cela.
Saint Paul savait le nombre des chrétiens d’Éphèse, de Corinthe, de chez les Galates… Si vraiment l’Église saint-simonienne est une réalité, si effectivement M.
ce sont vraiment les dernières !
celui-là ressemblait vraiment à la corbeille de figues sous lesquelles dormait l’aspic de Cléopâtre, si vous tenez si furieusement à cette comparaison de panier !
Et d’autant que celle-ci est vraiment méritée.
Ce sera de l’originalité deux fois, car notre pauvre monde est bien triste, et ce n’est pas avec la mauvaise foi et la mauvaise humeur de l’ironie que nous disons comme la mère Jourdain du Bourgeois gentilhomme : « Oui, vraiment nous avons grande envie de rire, grande envie de rire nous avons !
Chez Ranc, au contraire, excepté un mufle assez drôle d’espion, qui voudrait avoir aussi sa petite conspiration pour faire croc-en-jambe à la police, — fantoche d’espion, qui est aux terribles et impérissables figures de Contenson et de Corentin (dans Une ténébreuse affaire) ce que le Brididi du vaudeville serait aux plus glaçantes figures de Shakespeare ; — excepté ce marmouset d’une originalité comique, dont l’idée était heureuse, mais qu’il fallait creuser davantage, il n’y a pas un personnage vraiment individuel dans ce Roman d’une conspiration.
Ici la critique égale vraiment le chef-d’œuvre. […] Elles sont vraiment consolatrices. […] mon cher Fleury, disait le peintre, vous êtes vraiment trop romantique ! […] Si notre état est vraiment conforme à ce diagnostic, nous devons nous résigner à la paralysie générale. […] Quand on aime vraiment, quand on éprouve autre chose qu’une passionnette, on ne barguigne pas.
Du moins, l’abus de moyens verbaux procède-t-il chez les romantiques d’une exaltation vraiment ressentie. […] Vraiment, il avait un faible pour la magistrature et la gendarmerie. […] Aussi sa passion est-elle de l’héroïsme, vraiment. […] Oui vraiment, accordons-lui notre confiance. […] Savez-vous que ces gaillards font vraiment bien avec leur blanche fustanelle et leur sombre bonnet de soie brodée ?
Ce qui est vraiment pathétique, c’est le spectacle d’un cœur froissé entre la passion et le devoir, contraint de se déchirer lui-même et d’immoler à l’inexorable vertu les sentiments les plus chers. […] Cette pièce n’est vraiment qu’une comédie ; mais elle compte parmi ses acteurs des dieux et des rois : c’est ce qui l’élève au rang de tragi-comédie. […] Cet entretien a cela de terrible et de vraiment tragique, que la vie de Bajazet en dépend ; et comme le dit elle-même la sultane : S’il sort, il est mort. […] César aime Cléopâtre comme un grand homme doit aimer, et non pas comme un sot et un fou ; si son amour n’est pas théâtral, sa grandeur d’âme, sa générosité sont vraiment tragiques ; il n’est nullement démontré que, pour être tragique, un personnage ait besoin d’être un extravagant et un enragé. […] Tout est vraiment tragique et théâtral dans son rôle.
Et c’est ainsi qu’il a été amené, comme critique, à professer le plus grand respect pour les religions anciennes et les services rendus par elles, tout en les déclarant périmées ; comme réformateur et inventeur, à créer de toutes pièces une religion nouvelle, qui n’a pas eu des destinées triomphantes, la seule pourtant, remarquons-le, depuis Jésus-Christ, qui sans être un simple redressement d’une religion ancienne, qui, vraiment nouvelle et inédite, ait subsisté et ait eu des adeptes pendant plusieurs générations, sans rien préjuger de l’avenir. […] La collectivité vraiment féconde, il est très vrai, comme il l’a vu, que ce serait une collectivité libre, voulue de tout cœur à tout instant par tous ceux qui y participeraient, une collectivité qui ne serait créée que par la passion qu’aurait tout le monde de vivre collectivement. […] C’est pour cela que l’amour n’a rien fondé, rien vraiment. […] Aussi se trouva-t-il à peu près seul ; et c’est alors, alors seulement, qu’il vit le chemin parcouru par lui, et c’est alors, alors seulement, qu’il fut vraiment en contradiction avec ses premiers écrits et son premier système. […] Enfin Ballanche n’a pas seulement inspiré, il a bien vraiment créé le catholicisme libéral.
Ce lieu commun est vraiment fastidieux. […] On a remarqué des rapprochements violents qui, vraiment, traversent trop de siècles. […] C’était vraiment la naissance de la raison et de la liberté. […] L’art, la poésie, voilà les créations vraiment divines qu’il a jetées dans le torrent des choses. […] Et vraiment elle était jolie, baignée dans ce jour léger de Florence, qui caresse les belles formes et nourrit les nobles pensées.
À cause de vous, je l’ai accompagné jusqu’ici, s’il n’avait pas été mon seigneur, je ne fusse jamais venu. » « Elle dit : « Est-il vraiment ton seigneur et toi son homme ? […] S’il s’en est vanté, vraiment il lui en coûtera la vie. » « Voici venir Kriemhilt avec maint homme courageux. […] Oui, Sîfrit a été ton époux. » « Elle portait le cordon de soie de Ninive, orné de nobles pierreries ; il était vraiment magnifique. […] Une pareille outrecuidance remplit vraiment de confusion. » « On sépara, et non sans cause, maintes belles dames. […] « Il chevauchait vers la halte, avec une allure vraiment princière ; sa lance était longue, forte et large ; une belle épée pendait jusque sur ses éperons.
Les ordonnances de juillet 1830 peuvent vraiment être qualifiées de crime politique ; on ne les tira de l’article 14 de la Charte que par un sophisme évident. […] La légèreté des hommes de : 1848 fut vraiment sans pareille. […] La liberté manquait, il est vrai ; la vie politique était des plus faibles ; mais cela ne blessait qu’une minorité d’un cinquième ou d’un sixième de la nation, et encore dans cette minorité faut-il distinguer un petit nombre d’hommes instruits, intelligents, vraiment libéraux, d’une foule peu réfléchie, animée de cet esprit séditieux qui a pour unique programme d’être toujours en opposition avec le gouvernement et de chercher à le renverser. […] Cette chambre représenterait ainsi tout ce qui est une individualité dans l’État ; ce serait vraiment un corps conservateur de tous les droits et de toutes les libertés. […] Dans un état social vraiment assis, l’action de la presse est très utile comme contrôle ; sans la presse, des abus extrêmement graves sont inévitables.
Ce fut vraiment un beau et grand spectacle. […] « Belle invention vraiment, dit-il en continuant de peindre, que de prendre Jésus-Christ pour sujet de plaisanterie ! […] C’est vraiment bien autre chose que dans Letourneur ! […] Spectacle vraiment étrange ! […] … Celui-là est vraiment un pape ; c’est un vrai prêtre… Il est pauvre comme saint Pierre ; les dorures de ses habits sont fausses !
Pour la biographie de ce grand peintre de l’Extrême-Orient, complètement inconnue en Europe, cette brève notice était quelque chose, mais ce n’était vraiment pas assez. […] Cet album est vraiment l’album où les tristesses, les pleurs, les désolations, les crispations nerveuses, les affaissements, les désespoirs de la femme sont merveilleusement rendus avec toutes les grâces, les charmes, les coquetteries de la douleur féminine théâtrale. […] vraiment, monsieur Hokousaï, quelle disposition vous avez pour le dessin ! […] Cela n’est-il pas vraiment extraordinaire ? […] Et vraiment, en la verve et la fièvre de ce dessin, vous avez de ce cheval, le cabrement, de cet oiseau, l’envolée, de ce singe, le prenant et l’agrippement de la patte.
Et il n’y a pas là, vraiment, de quoi dénoncer l’Italien de la Renaissance, le condottiere, etc. […] Cette scène est pompeuse, grandiose, vraiment impériale. […] C’est vraiment aller Dans l’Inde que de lire ce livre, qui assura naguère à M. […] vraiment ? […] C’est pourquoi on trouvera une source d’émotion vraiment humaine dans l’exotisme attendri et charmant de Myriam Harry.
. — D’autres vraiment affligés ou de cabale frappée pleuraient amèrement ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots… Parmi ces diverses sortes d’affligés, peu ou point de propos ; de conversation, nulle ; quelque exclamation parfois répondue par une douleur voisine, un mot en un quart d’heure, des yeux sombres ou hagards, les mouvements des mains moins rares qu’involontaires, immobilité du reste presque entière. […] — Vraiment, je suis charmé d’en apprendre le nom, Repartit maître Gilles : on ne s’entretient guère De semblables sujets dans nos vastes lambris. […] vraiment, vous y voici, Reprit l’ours à sa manière. […] — Monsieur, ils sont à vous. — Vraiment !
On ne peut donc savoir s’il ne se produit pas des phénomènes vraiment analogues à l’aimantation d’un objet. […] C’est même la tendance actuellement dominante en psychologie que de multiplier les personnages du drame intérieur, de représenter notre tête comme un théâtre où jouent une foule d’acteurs vraiment différents, ayant chacun un moi plus ou moins rudimentaire. […] Réveillés ensuite, « les sujets reprennent leur pensée habituelle. » Aux troubles de la sensibilité se rattachent, d’importantes perturbations dans ce qu’on appelle le « langage intérieur », c’est-à-dire dans cette conception mentale de mots sans laquelle nous ne pourrions vraiment penser. […] En outre, quand l’état mental n’existerait vraiment plus pour notre sensibilité, à nous, on comprend qu’il puisse encore être senti par quelque autre que nous, par quelque partie de notre organisme différente de ce cerveau qui est le vrai siège du moi raisonnant.
Je souris vraiment quand je vois Malebranche parler contre l’imagination, et quand j’entends M.