Autant vaudrait prétendre que la partie égale le tout, que l’effet peut résorber en lui sa cause, ou que le galet laissé sur la plage dessine la forme de la vague qui l’apporta.
On se rappelle le mot d’un officier français qui, à la tête d’une compagnie de gardes, venait d’assister à la dédicace d’une des statues de Louis XIV ; en revenant, il passa avec sa troupe devant la statue de Henri IV : « Mes amis, dit-il, saluons celui-ci, il en vaut bien un autre, et en même temps il fit baisser les drapeaux jusqu’à terre.
Cousin a donc enlevé et conquis en plein soleil Mme de Longueville, et il ne s’est pas tenu à ce coup de maître, il a poussé plus loin sans se croire le moins du monde infidèle : il en a affiché bien d’autres, et, en dernier lieu, on a revu, grâce à lui, par les chemins, galopant par monts et par vaux, cette autre brouillonne adorable en son temps, Mme de Chevreuse. […] Il valait mieux que cela ; M. […] D’ailleurs, des vers faciles, ce qu’on appelait alors des vers aimables, qu’il semait partout sur les albums de Moulin-Joli, d’Ermenonville, quand Ermenonville fut à la mode, comme il avait fait à Strawberry Hill ; des chansons-romances dont quelques-unes valent celles du président Hénault, par exemple, la chanson intitulée Mes souhaits, sur l’air de la romance du Barbier de Séville : D’aimer jamais si je fais la folie, Et que je sois le maître de mon choix, etc.
Ayant manié la machine, ils savent comment elle joue, ce qu’elle vaut, ce qu’elle coûte, et ne sont point tentés de la jeter au rebut, pour en essayer une autre qu’on dit supérieure, mais qui n’existe encore que sur le papier. […] Au milieu d’eux le secrétaire d’ambassade de Naples, Galiani, un joli nain de génie, sorte de « Platon ou de Machiavel avec la verve et les gestes d’arlequin », inépuisable en contes, admirable bouffon, parfait sceptique, « ne croyant à rien, en rien, sur rien497 », pas même à la philosophie nouvelle, défie les athées du salon, rabat leurs dithyrambes par des calembours, et, sa perruque à la main, les deux jambes croisées sur le fauteuil où il perche, leur prouve par un apologue comique qu’ils « raisonnent ou résonnent, sinon comme des cruches, du moins comme des cloches », en tout cas presque aussi mal que des théologiens. « C’était, dit un assistant, la plus piquante chose du monde ; cela valait le meilleur des spectacles et le meilleur des amusements. » Le moyen, pour des nobles qui passent leur vie à causer, de ne pas rechercher des gens qui causent si bien ! Autant vaudrait prescrire à leurs femmes, qui tous les soirs vont au théâtre et jouent la comédie à domicile, de ne pas attirer chez elles les acteurs et chanteurs en renom, Jelyotte, Sainval, Préville, le jeune Molé qui, malade et ayant besoin de réconfortants, « reçoit en un jour plus de deux mille bouteilles de vins de toute espèce des différentes dames de la cour », Mlle Clairon qui, enfermée par ordre à For l’Évêque, y attire « une affluence prodigieuse de carrosses », et trône, au milieu du plus beau cercle, dans le plus bel appartement de la prison498.
Même le germe de la conception qui inspirera les Pensées, de ce qu’on appellera inexactement le scepticisme de Pascal, existe déjà dans son esprit : la Préface du traité du Vide admet l’impossibilité d’atteindre à la certitude autrement que par la révélation, en matière de théologie ; la raison même, au progrès de laquelle il croit et travaille, n’a point ici de méthode qui vaille. […] IX), qui vaut comme une introduction générale de l’ouvrage, Pascal exposait sa thèse de l’impuissance de la raison, incapable de savoir tout, et de rien savoir certainement, réduite à juger des « apparences du milieu des choses » (les deux infinis, art. 1). […] Pascal étudiera la Bible, fera valoir que seuls les Juifs ont conçu Dieu dignement, établira la vérité des livres saints et du livre de Moïse en particulier, la vérité des miracles de l’Ancien Testament, prouvera la mission de Jésus-Christ par les figures de la Bible et par les prophéties, puis par la personne même, les miracles, les doctrines, la vie du Rédempteur ; enfin il montrera dans la vie et les miracles des Apôtres, dans la composition et le style des Évangiles, dans l’histoire des saints et des martyrs, et dans tout le détail de l’établissement du christianisme, les marques évidentes de la divinité de notre religion.
Tous les grands hommes de cette époque se sont comme distribué le domaine de la vérité universelle ; ils en font valoir toutes les parties. […] L’exemple d’un tel écrivain est salutaire, parce qu’il nous met en défiance de tout ce qui ne vient pas en nous par la raison ; il est fécond parce qu’en nous défendant contre toutes les servitudes extérieures, et en nous ramenant sans cesse comme au centre de nous-mêmes, il nous apprend le secret de valoir et de produire. […] Et de même que chacun de nous n’acquiert toute sa force que le jour où il se connaît, et ne vaut tout son prix, que le jour où il sait exactement sa mesure ; de même une nation n’acquiert toute sa grandeur, dans les choses de l’esprit, que le jour où elle a une connaissance exacte de son génie.
Don Sanche reçoit l’anneau, et s’adressant aux trois seigneurs : Comtes, de cet anneau l’or vaut un diadème ; Il vaut bien un combat : vous avez tous du cœur, Et je le garde… DON LOPE. […] Autant vaudrait dire que la nature humaine est du droit du poète.
Discours de la Méthode et qu’il vaut mieux écrire discours de la méthode pour bien conduire sa raison et pour chercher ou pour trouver la vérité dans les sciences. […] « Même je remarquais, touchant les expériences qu’elles sont d’autant plus nécessaires qu’on est plus avancé en connaissance ; car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se présentent d’elles-mêmes à nos sens, et que nous ne saurions ignorer pourvu que nous y fassions tant soit peu de réflexion, que d’en chercher de plus rares et étudiées : dont la raison est que ces plus rares trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes les plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours si particulières et si petites, qu’il est très malaisé de le remarquer. […] Toute la question est en effet de savoir si la pensée elle-même n’entre point dans de certaines conditions, si elle n’est point soumise à de certaines conditions générales de l’homme et de l’être, qui sont des conditions organiques, et dont l’une précisément serait que tout vaut mieux que de tourner en rond.
Sans doute vos appréciations peuvent être inexactes, mais vos biographies, vos citations, vos anecdotes, tout ce qui n’est pas de vous dans votre livre, a du moins une certaine valeur ; et vos jugements, fussent-ils sujets à révision, vaudront toujours bien les miens. […] Contraint de creuser plus bas dans la société pour trouver le minerai de fer qui par son abondance, vaut mieux pour lui que la mine d’or, il s’est rencontré tout à coup en face d’une classe nouvelle, inculte encore et déjà corrompue, avide d’émotions et peu délicate dans le choix, acceptant l’art dans ce qu’il a d’enivrant et de grossier, se souciant peu de la critique qui prétend introduire de la distinction dans ses plaisirs. […] Elle doit pénétrer dans l’esprit de l’ouvrage, montrer s’il est ou non conforme à sa propre loi, s’il rend bien l’idée de l’auteur, si cette idée valait la peine d’être rendue.
Ce ministre de Philippe II, qui exagérait Philippe II, et dont le front, étroit comme une lame d’épée, avait moins valu pour la besogne qu’on lui avait imposée que la cornette et la quenouille d’une femme, de cette Marguerite de Parme, bâtarde aussi de Charles-Quint, et qui a mérité de garder dans l’Histoire son nom officiel de grande Gouvernante des Pays-Bas. […] Forneron ne l’a pas dit, — ni Forneron, ni personne, — mais je le dirai, moi, car la chose vaut la peine d’être dite. […] Il n’y avait plus que cela qui valût réellement, au xvie siècle.
Personne n’apprécie plus que nous ce que valait M. Hugo à l’origine et ne sait mieux ce qu’il ne vaut plus. […] Autant valait dire que ce sont des vers pour des vers.
Que valait sa conversion ? […] C’est que, explique-t-il, « je ne vaux rien du tout en seconde ligne ». […] Peut-être valut-il mieux pour lui qu’il s’affranchît tout de suite. […] » Pourtant, le démon du désespoir est intéressant, le plus intéressant des démons, je pense, et valait mieux que cela. […] Les Martyrs me valurent un redoublement de persécution. » (Il ne dit pas en quoi.)
La chanson du roi Henri vaut mieux. Mais, en un sens, la chanson du roi Henri vaut mieux que tout, vaut mieux même que le Misanthrope. […] Quand ils se sont retirés : « Voyons, dit Chapelle, est-ce que votre mari ne vaut pas tous ces muguets ? […] Mais Musette et Phémie teinturière, pensez-vous que le type en soit perdu, ou qu’elles vaillent moins qu’autrefois ? […] Mêlez-les ensemble et entrelacez-les, fût-ce avec l’art le plus consommé : il semble que cette opération ne leur puisse rien enlever de leur mérite ; et cependant il y a des chances pour que, réunis et combinés, vos deux chefs-d’œuvre ne vaillent plus tout à fait ce qu’ils valaient isolément.
Si cela ne vaut pas le reste, cela, du moins, n’y fait pas tort. […] Les Poésies érotiques valent mieux. […] Décidément ce que Musset nous montre vaut mieux. […] Cette fois, son roman est un drame, et c’est ce qui me vaut le plaisir de vous en parler ici. […] Je ne sais ce que valait l’exécution.
Mais donner vaut mieux que posséder, et qu’est l’homme le plus riche lorsqu’il vit dans la solitude d’un désert ? […] Il est parfaitement indémontré qu’il vaille mieux n’être point trompé qu’être trompé sur l’Univers. […] Les citations, ici comme partout où Nietzsche a la « vision nette », valent beaucoup mieux que l’interprétation que quiconque en pourrait faire. […] Il enregistre un état de contentement ou de mécontentement, d’appétit ou de répugnance ; il n’évalue pas l’acte à faire ou l’acte fait, il n’est pas à consulter pour savoir si l’acte vaut ou ne vaut pas : « Autrefois on faisait ce raisonnement : la conscience rejette, repousse cette action ; donc cette action est condamnable. […] Nietzsche a dit que tout se vaut et il a abouti à une autorité, à une hiérarchie des hommes. — D’abord, il a très rarement dit que tout se valût et son effort a été surtout à établir une nouvelle classification des valeurs ; ensuite, dans l’esprit de Nietzsche tout se vaut en soi et il n’y a ni bien ni mal ; mais tout est loin de se valoir relativement au but et comme moyens pour le but, qui est humanité plus grande, plus noble et plus belle, ou pour parler en langue de Renan, réalisation du divin.
Peut-être cependant eut-il mieux valu dessiner plus sobrement la famille de Van den Enden. […] Mais il eût mieux valu qu’il se montrât moins vertueux et qu’il risquât la faute pour atteindre la nouveauté. […] Car le reproche d’aveuglement et de jactance vaut mieux que le reproche de coquetterie mondaine et de fausse abnégation. […] Notre siècle vaut mieux que le siècle passé, parce que M. […] Un panégyriste inconnu vaut mieux pour lui qu’un ami silencieux.
Mais nos pères, nos pères bourgeois de 1830, valaient mille fois mieux que nous ! […] C’est une chose tellement précieuse qu’il est impossible de s’en passer et tellement vulgaire qu’il faut avoir du génie pour s’apercevoir de ce qu’elle vaut. […] Le journal le Chat Noir a été fondé en même temps que le cabaret, héroïquement, presque sans ressources, comme le cabaret lui-même, et voilà deux ans qu’il paraît, vaille que vaille, mais disant toujours ce qu’il veut, sans considération intéressée d’aucune sorte et sans craindre qui que ce soit. […] Charles de Sivry et cela valait bien qu’on s’exterminât quelque peu. […] À la rigueur, on y trouverait une gouttelette de Goncourt, mais c’est si peu qu’il vaut mieux n’en pas parler.
Certes, c’est en conscience qu’ils maudissent les profanateurs qui viennent troubler ce culte heureux qui, en échange de petites pensées arrangées en jolies phrases ; leur vaut tous les avantages que le gouvernement d’un grand peuple peut conférer, les cordons, les pensions, les honneurs, les places de censeurs, etc., etc. […] L’entreprise peut être bonne et méritoire, politiquement parlant ; mais je prétends que littérairement parlant elle ne vaut rien du tout. […] non, messieurs, il ne vaut rien : il y aura un rôle de préfet qui ne me fera point rire du tout, quelque esprit que vous y mettiez ; voyez le roman intitulé, Monsieur le Préfet ; quoi de plus v…, mais quoi de plus triste ! […] Ce n’est qu’une esquisse ; mais, sous le rapport de la hardiesse et de la censure, cette esquisse vaut autant pour mon raisonnement que la comédie en cinq actes la plus étoffée. […] Je dis qu’un tel spectacle est touchant, qu’un tel plaisir dramatique est possible ; que cela vaut mieux sur le théâtre qu’en épopée ; qu’un spectateur non hébété par l’étude des La Harpe ne songera nullement à se tenir pour choqué des sept mois de temps et des cinq mille lieues d’espace qui sont nécessaires.
Mais que vaut la division ? […] Egger parle de « sonnet bouddhiste » et d’aspiration au « nirvana » : voir en effet le premier quatrain (« Dans la sphère du nombre et de la différence,/ Enchaînés à la vie, il faut que nous montions,/Par l’échelle sans fin des transmigrations, / Tous les degrés de l’être et de l’intelligence »), puis les deux tercets qui commencent par le vers cité (« Le silence, l’oubli, le néant qui délivre,/ Voilà ce qu’il me faut ; je voudrais m’affranchir /Du mouvement, du lieu, du temps, du devenir ; // Je suis las, rien ne vaut la fatigue de vivre, / Et pas un paradis n’a de bonheur pareil, / Nuit calme, nuit bénie, à ton divin sommeil »). […] Voici la suite des idées : la meilleure manière de conserver le talent d’improviser est de l’exercer tous les jours devant plusieurs auditeurs ; mais il vaut mieux parler sans témoin que ne pas parler du tout ; « on peut aussi s’exercer à traiter des sujets dans toute leur étendue, même en silence, pourvu que l’on prononce intérieurement une sorte de discours » (silentio, dum tamen quasi dicat intra seipsum) ; ce genre d’exercice a l’avantage de pouvoir se faire en tout lieu et à tout moment quand nous n’avons pas d’autre occupation, et il est plus favorable que les deux autres à une composition soignée ; mais ceux-ci excitent davantage la verve oratoire. — Dans le livre XI, chapitre 2, autre allusion, plus timide encore : il vaut mieux apprendre par cœur en lisant ou en se répétant à voix basse (vox modica, et magis murmur) que silencieusement (tacite). […] Les aveugles-nés seraient des anges, de purs esprits. — Quant aux sourds-muets, leur langage, une fois établi, vaut le nôtre et exprime les mêmes idées ; il est seulement moins commode : car il n’est pas perçu dans toutes les positions du corps, le travail manuel l’interrompt, l’obscurité le supprime ; puis les sourds-muets forment une petite société dans la grande, à peu près comme les Juifs au moyen âge et les bohémiens aujourd’hui.
Il eût valu quatre hommes pour Charles-Quint. Il les valait pour Louis XI. […] Commynes n’a étudié que ceux qui en valaient la peine. […] Pour un coup de main mêlé d’un coup d’adresse il en valait un autre. […] Lequel vaut le mieux ?
Il faisait valoir « son droit de noce », et, quand on voulait le racheter, « il en coûtait bien souvent la moitié de la dot de la mariée ». […] L’Asie valait l’Amérique, et Artaxerxès valait mieux que Montézuma. […] Le moment serait opportun pour juger l’œuvre ; il vaut mieux définir l’auteur. […] Tant vaut l’homme, tant vaut la doctrine. […] Il vaut une volière et un muséum.
Il vaudrait mieux chercher pourquoi, pour quelle raison, par suite de quel genre de cécité, un homme de la valeur de M. […] Pourquoi avoir trois raisons, toutes très justes, d’en vouloir a un homme, vaut-il moins que n’en avoir qu’une ? […] Autant presque vaudrait dire que la gloire d’Homère est un préjugé. […] Autant vaudrait dire qu’il n’y a pas d’action dans Hamlet, parce qu’Hamlet a toujours le même dessein et hésite toujours à l’accomplir. […] Il vaut bien mieux me cacher dans l’armoire ; Le moyen est plus neuf, si j’en crois ma mémoire.
Mais encore qu’en partie légitime, au moins comme argument de polémique, cette défense valait assez peu. […] C’est une personnalité enrichie d’une foule d’autres sans s’être perdue, sans s’être atténuée elle-même, qui vaut la peine d’être exprimée. […] Encore vaut-il mieux être petite sœur des pauvres. […] Des problèmes dont on n’aperçoit pas la solution vaut-il mieux ne parler jamais ? Vaut-il mieux en parler sans conclusion, et, en apparence, pour le seul plaisir d’en parler ?
Si légère qu’elle soit, elle vaudrait d’être signalée, car ce serait alors une différence spécifique, dont nous devrions tenir compte dans notre définition. […] Telles que nous les imaginons, valent-elles l’admiration qu’elles nous inspirent ? […] Dans la nature entière on ne trouvera rien qui vaille plus et mieux que ces êtres que l’on méprise. […] On ne nous objectera plus que certains poèmes valent aussi par la pensée, et ne nous font pas seulement rêver, mais encore réfléchir. […] D’autre part, le vers n’est pas nécessairement poétique ; il en est d’excellents qui valent par de tout autres qualités que celle-là.
Pour des gens de bon sens et d’un goût sain, Le Morne au diable vaut mieux que ses Mystères de Paris. […] CXLVI Mérimée me dit une chose fort juste et fort délicate : « Dans le peu que je fais, je rougirais de ne pas m’adresser à ceux qui valent mieux que moi, de ne pas chercher à les satisfaire. » Là en effet est le cachet de tout noble et sincère artiste. […] Ce ne sont que des arts qui s’allongent et s’amplifient tant qu’ils peuvent pour occuper, faire valoir et faire vivre l’ouvrier. […] CCII On dit souvent : « Si tel recueil de poésies de M. ou de Mme N…, au lieu de paraître en 1839, avait paru dix ans plus tôt, il aurait valu une brillante réputation à l’auteur. » Rien n’est plus faux que cette manière de raisonner, et plus au rebours de la vraie critique. […] Statisticien académique, ce genre mixte dans sa nouveauté lui a valu bien des éloges qu’on ne lui marchandait pas trop.
Cette vue en faveur de la jeunesse le menait à dire encore que, dans les relations de maître à élève, l’élève, quand il était bon, était celui des deux qui valait le mieux, surtout quand il n’avait pas eu le malheur de se gâter l’esprit par les systèmes. […] Ceux que j’appelle réellement mes amis, je voudrais les voir à toutes les heures et à tous les instants, car ce n’est que par un usage continu de l’amitié qu’elle peut montrer tout ce qu’elle est, et rendre tout ce qu’elle vaut.
Elle fut de celles-là, et à ce titre elle mérite d’être citée en exemple aux femmes auxquelles leur situation donne des loisirs et peut engendrer par là même plus de regrets : L’âge, disait-elle, — et sans transition on la retrouve ici à plus de trente ans de distance ; elle avait vécu, souffert, aimé dans l’intervalle ; elle avait élevé sa famille et marié ses enfants ; — l’âge, disait-elle donc, ne nous enlève que des choses qui nous deviennent successivement inutiles, et qui sont remplacées par d’autres qui valent souvent beaucoup mieux. […] ma petite, passé vingt-cinq ans, que vaut tout le reste ?
Apollon, pour faire valoir Amour, s’attache à dépeindre sous les plus laides couleurs celui qui y reste étranger et insensible. […] Et néanmoins il vaut mieux en dire un mot afin de connaître combien est mal plaisante et misérable la vie de ceux qui se sont exemptés d’Amour.
Il y en a un surtout qui (je ne puis attendre pour te le raconter) a manqué te valoir une petite fille à élever. […] Ils en valent quatre-vingts… » Eh bien, Horace Vernet savait donner une physionomie à chacune de ces baïonnettes.
« Trêve de descriptions sur mes jouissances d’amour-propre ; ce qui vaut mieux que ces fadaises, c’est que l’amiral Lalande, homme charmant par ses manières d’une part et ravissant par son amour pour les arts, sachant que j’avais un tableau à faire de la prise de Lisbonne, m’a fait faire à notre bord un branle-bas de combat à feu dans les conditions voulues pour ce que j’avais à représenter. […] je ne vois que des maisons de bois et des espèces de grosses tourtes entourées plus ou moins de chandelles qu’on appelle mosquées et minarets, mais rien de ce pittoresque, rien de cette originalité de cette belle Syrie, rien de cette brutalité de l’homme qui donne du charme et fait ressortir les œuvres de la civilisation ; tout est rond, tout est mou, c’est le sérail de la pensée ; enfin je me sens énervé, et il ne faudrait pas longtemps pour que mes idées prissent du ventre comme tous les vilains Turcs que je rencontre dans les rues. » Et dans un mouvement lyrique relevé de jurons militaires, il se met tout d’un coup à les apostropher, à les traiter comme à une descente de barrière on traiterait des Turcs de mardi gras ; c’est tout un feu d’artifice d’injures qui se couronne par un bouquet en faveur des Arabes : « Chers Arabes, votre pou, votre puce (quoique souvent incommode), valent mieux que les parfums de vos indignes ennemis !
Curieux, touristes, militaires, tous, à cet égard, lui rendent justice ; le maréchal de Saint-Arnaud, débarquant à Constantinople en mai 1854, écrivait à son frère en France : « Si tu veux une description de Constantinople, prends Théophile Gautier. » Ainsi de l’Espagne, ainsi de Saint-Pétersbourg, ainsi de tout pays où il a chevauché par monts et par vaux, ou qu’il n’a fait que saisir un jour au passage. […] lui répond Ferdinand, ils ont travaillé pour leur temps ; s’ils revenaient au monde aujourd’hui, ils feraient probablement l’inverse de ce qu’ils ont fait ; ils sont morts et enterrés comme Malbrouk et bien d’autres qui les valent, et dont il n’est plus question ; qu’ils dorment comme ils nous font dormir ; ce sont des grands hommes, je ne m’y oppose pas.
Je tâcherai aussi d’engager un homme raisonnable à faire un tour en Saxe ; mais les Français sont paresseux de sortir de Paris : j’entends ceux qui valent quelque chose, et ils sont au désespoir quand il s’agit d’aller seulement sur la frontière. » Il nous connaissait bien : et c’est ainsi qu’il est bon quelquefois de ne pas être de la nation qu’on sert et où l’on sera appelé à commander : on sait les défauts, on les corrige ; on combine les qualités et les mérites de deux races. […] Il eut beau écrire jusqu’au dernier moment au comte de Bruhl : « Prenez de mes idées ce qu’il vous plaira…, mais livrez-vous entièrement à la France, car les choses à demi faites ne valent rien » ; le roi de Pologne n’entra qu’à demi et d’un pied boiteux dans l’alliance française ; ses troupes assemblées se concertèrent plus volontiers avec Frédéric qu’avec nos généraux.
Les prisonniers durent reprendre, à travers monts et à travers vaux, leur triste itinéraire. […] Mais non : une garde nombreuse, insolente, impitoyable, nous tourmentait sans cesse ; un seul mot, la moindre observation, quoique faite avec douceur, ne nous valait autre chose de ces cerbères que des injures et la baïonnette sur la poitrine.
Tout ce que j’en dis est si pâle qu’il vaut mieux en venir à nos réalités connues. — La dernière lettre en trio chantait tout ce que je demande à Dieu : l’espoir et l’harmonie ! […] Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval.
Chaque élément est tour à tour en jeu et court sur le tapis, selon le préjugé de l’auteur qui le fait valoir, l’élément aristocratique et frank avec Boulainvilliers, l’élément municipal et gallo-romain avec Dubos, le démocratique avec Mably, le monarchique avec Moreau. […] La France a longtemps été monarchique ; elle a toujours assez et, trop aimé, sauf les intervalles, aller à un seul, obéir à quelqu’un ; et cette idée, qui trouverait ses retours jusque dans le triomphe de la démocratie, vaut bien la peine qu’en temps régulier, et même à travers l’apparente défaveur, on s’y arrête encore : l’observer à loisir et la reconnaître, c’est le bon moyen d’en moins abuser.
Quelques contes, des fables, de jolies romances, de gais couplets, lui avaient déjà valu les encouragements du duc de Nivernais, du chevalier de Bouflers, et les conseils de Voltaire lui-même, au dernier voyage du grand poëte à Paris. […] Nous défendons à tous confiseurs, pâtissiers, Marchands de beurre ainsi qu’à tous les épiciers, De rien envelopper jamais dans cet ouvrage, Quoiqu’à vrai dire il soit tout propre à cet usage ; Ou bien paieront dix fois ce qu’alors il vaudra, Modique châtiment qui nul ne ruinera.
” Et se tournant vers le bourreau : “Tu montreras ma tête au peuple, lui dit-il avec autorité, elle en vaut bien la peine.” […] Chaste au milieu des séductions de la beauté et de la jeunesse, pieuse et pure dans une cour légère, humble dans les grandeurs, patiente dans les cachots, fière devant le supplice, Madame Élisabeth laissa par sa vie et par sa mort un modèle d’innocence sur les marches du trône, un exemple à l’amitié, une admiration au monde, un opprobre éternel à la république. » Amnistier de tels crimes sous prétexte des nécessités révolutionnaires, ce serait déshonorer à jamais toutes les révolutions, car aucune révolution ne vaut le sang d’un juste ; et quand le juste est une femme, sans autre crime que son nom, sa beauté, son innocence, sa jeunesse, dont on a immolé toute la famille, l’histoire qui atténuerait l’horreur contre ce forfait serait pire que les bourreaux qui le commirent.
Il porta l’esprit de Malherbe à la scène, jusque-là livrée aux raffinés négligents, et il y fit valoir la simplicité travaillée. […] Mais ce type oratoire du Romain n’est pour lui qu’un cadre, une orme, où il a réalisé sa notion générale de l’homme : il a trouvé a raideur hautaine de ce caractère admirablement propre à faire valoir l’idée fondamentale de sa psychologie.
Mais il vaut la peine d’y faire attention pour consoler ceux qui ont cru le génie français opprimé par le culte de l’antiquité : la raison ne reçoit de loi que d’elle-même ; et, du moment que c’est la nature qu’on aime dans l’antiquité, il pourra bien arriver que parfois (comme dans l’épopée ou l’églogue) on reçoive pour vraie nature ce qui n’existera pas hors des œuvres anciennes ; mais il arrivera bien plus communément qu’on trouvera dans les œuvres anciennes la nature contemporaine, crue éternelle ; et si elle n’y est pas, on l’y trouvera cependant. […] Voir la raison identifiée à la passion, quand la passion est la nature à rendre, dans ces vers de Molière, Misanthrope, 1, 2 : Et ne voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Que ces colifichets dont lebon sens murmure Et que lapassion parle là toute pure ?
Et c’est bien lui qui, au milieu de la bataille, a l’idée du fameux mouvement qui nous valut la victoire. […] Cela vaut souvent une tactique impeccable.
Toutes ces brillantes chevauchées de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier ne nous valurent pas un pouce de terre ; mais elles nous mirent à notre tour en possession de ce trésor des lettres antiques, au partage duquel nous allions bientôt appeler toute l’Europe occidentale dans la langue la plus communicative du monde moderne. […] C’est ce fonds de philosophie aimable et douce dans une personne qui ne s’émeut des choses qu’avec discrétion, et selon ce qu’elles valent.
Non seulement ces pauvres diables mouraient littéralement de faim, mais leurs excursions dans le domaine de la pensée leur valaient toutes sortes de tracasseries de la part de l’administration. […] On voit qu’en dépit de la gouaille, ce Crapoussin disposait d’une verve et d’une science de rythme qui lui valait son titre de « vedette ».
La découverte en revient aux poètes d’aujourd’hui et je ne suis pas sûr que ce ne soit pas la particularité qui leur vaudra le mieux la mémoire de l’avenir. […] Cette faveur de la Légende et du Mythe fut donc une conséquence naturelle de la préoccupation d’exprimer symboliquement des idées qui a valu aux poètes d’aujourd’hui le nom sous lequel on les désigna.
Comme cela vaudrait mieux que les fadaises de notre littérature usée ! […] Des faits de ce genre ont valu à Fontaine une médaille d’argent de première classe.
Henri IV, le Béarnais sceptique et narquois, l’adroit politique qui changeait de religion comme on change d’habits, l’homme qui appelait cela « faire le saut périlleux » et calculait que « Paris vaut bien une messe », a été par Voltaire transfiguré, je dirais presque défiguré, en héros dont la gravité ne se dément pas une minute. […] Le débat de Clitandre et de Trissotin, dans les Femmes Savantes, nous permet de prendre sur le fait la lutte de ce qui était alors l’esprit nouveau contre la tradition mourante du xvie siècle : Permettez-moi, monsieur Trissotin, de vous dire, Avec tout le respect que votre nom m’inspire, Que vous feriez fort bien, vos confrères et vous, De parler de la cour d’un ton un peu plus doux ; Qu’à le bien prendre, au fond, elle n’est pas si bête Que, vous autres, messieurs, vous vous mettez en tête ; Qu’elle a du sens commun pour se connaître à tout ; Que chez elle on sa peut former quelque bon goût, Et que l’esprit du monde y vaut, sans flatterie, Tout le savoir obscur de la pédanterie.
Cela dit, entrons dans l’action, avec la femme de Claude, qui vaut celle de l’empereur romain. […] Scandale pour scandale, celui qui tranche et qui purifie vaut mieux que celui qui tolère et qui simule la honte d’une complicité.
« On ne vaut dans ce monde que ce qu’on veut valoir », a dit La Bruyère.
., vous ne soupçonnez pas que les dés de la nature sont aussi pipés, et qu’il y a là-haut un grand fripon qui se fait un jeu de vous attraper, etc. » Morellet ne fait qu’indiquer le canevas de ce développement, lequel, dans la bouche de Galiani, était, assure-t-il (et on le croira sans peine), la plus piquante chose du monde et valait le spectacle le plus amusant. […] « Il est bon à faire des mémoires, des journaux, des dictionnaires, ajoutait-il, à occuper les libraires et les imprimeurs, à amuser les oisifs ; mais il ne vaut rien pour gouverner. » Un homme d’État, selon lui, ne devait pas seulement connaître à fond les matières spéciales, mais aussi connaître la matière par excellence sur laquelle il a à opérer, c’est-à-dire le cœur humain.
Fontaine, le même que nous citions il n’y a qu’un instant, et qui était un grand géomètre, mais un assez mauvais homme, avait remarqué les premiers travaux analytiques de Condorcet et avait pu craindre de voir s’élever en lui un rival : « J’ai cru un moment qu’il valait mieux que moi, disait-il, j’en étais jaloux ; mais il m’a rassuré depuis. » C’est Condorcet lui-même qui raconte agréablement cette anecdote dans l’éloge de Fontaine, et avec bon goût cette fois. […] c’est ce même homme qui, après 1791, ayant fait défection à son premier parti et entraîné par ses systèmes, supérieurs ici à ses affections, se rangera à la suite de Brissot, et, devenu l’un des meneurs de la presse, y manœuvrera avec une habileté souvent perfide ; qui mettra sous ses pieds tous vains scrupules pour le triomphe de sa cause, saura conniver aux excès tant qu’il les croira utiles, ne répudiera aucun auxiliaire, prendra un jour en pleine Assemblée législative la défense de Chabot, et, racontant pour l’édification des lecteurs l’insurrection du 20 juin, célébrant le bonnet rouge dont on affubla Louis XVI, écrira (Chronique de Paris, 22 juin 1792) : « Cette couronne en vaut une autre, et Marc Aurèle ne l’eût pas dédaignée !
Un homme tel que celui-là est toujours conduit par d’autres qui ne le valent pas… Tous ceux qui ont connu, ou même qui n’ont fait qu’entrevoir le cardinal de Rohan, savent à quel point ces quelques traits sont fidèles. […] Parlant d’un saint prêtre qu’il rencontre à Batavia, il le peindra avec une expression heureuse et simple : « C’est un vénérable vieillard qui a été près de trente ans à la Cochinchine ou au Tonquin : sa vie passée lui met sur le visage une gaieté perpétuelle. » Choisy est modeste, il ne se fait point valoir, et c’est une des grâces de son esprit de ne jamais prétendre à plus qu’il ne doit.
Son père, plus d’une fois, se moquera d’elle et de ses prétentions à la chevalerie et à l’héroïsme, mais elle vaudra mieux que lui. […] Ces deux actions si reprochables, je les ai faites par votre ordre ; si elles étaient à recommencer, je les ferais encore, parce que mon devoir m’y obligerait… Il vaut mieux avoir fait ce que j’ai fait que de pâtir pour n’avoir rien fait.
Il faut entendre cet incomparable appel : Ici ce qui me reste à vous dire, écrivait Mirabeau à La Fayette, le 1er juin 1790, deviendrait embarrassant si j’étais, comme tant d’autres, gonflé de respect humain, cette ivraie de toute vertu ; car ce que je pense et veux vous déclarer, c’est que je vaux mieux que tout cela, et que, borgne peut-être, mais borgne dans le royaume des aveugles, je vous suis plus nécessaire que tous vos Comités réunis. […] M. de Bacourt, chargé, par la dernière volonté du prince d’Arenberg, du soin délicat de cette publication, s’en est acquitté en esprit élevé et simple, qui comprend, explique, ordonne toute chose, qui met en lumière de tout point le précieux dépôt dont il est chargé, et qui a la modestie de s’effacer devant les personnages principaux dont il éclaire et fait valoir les figures.
Après avoir reconnu ses mérites de facilité, d’enchaînement, de divulgation et d’abondance, nous n’essaierons pas de les faire valoir plus que nous ne les sentons en le relisant. […] Je ne voudrais rien faire entendre au-delà de ma pensée : les modestes, sans doute, pas plus que les présomptueux, ne doivent être pris au mot ; l’homme, dans la plupart des cas, vaut plus ou moins qu’il ne se croit et surtout qu’il ne se montre.
Cosnac, à son entrée dans cette petite cour de Conti, a d’abord à essuyer plus d’un dégoût ; il n’est pas distingué du prince : Cet abbé (dit de lui Choisy), sous une figure assez basse, avait tout l’esprit, toute la hauteur et toute l’industrie d’un Gascon qui veut faire valoir les qualités qu’il n’a pas aux dépens de celles qu’il a. […] L’affaire alla en Conseil par-devant le roi ; Cosnac fut admis à dire ses raisons et à faire valoir les précédents en sa faveur.
Il est plutôt probable que celui-ci s’était aperçu des avanies que le judaïsme lui valait et désirait échapper à la carrière commerciale que cette confession lui imposait. […] » « Oui, je suis revenu à Dieu. » et ailleurs, dans cette préface du Romancero qui est sa confession finale, comme l’enfant prodigue, après avoir gardé les pourceaux chez les Hegeltiens : « Le mal de la patrie céleste m’a saisi et m’a entraîné par monts et par vaux, à travers les sentiers les plus ardus de la dialectique.
En beaucoup de circonstances, il vaudra mieux écouter le cri du cœur et du sentiment que d’attendre les lumières lentes et douteuses de la démonstration rationnelle. […] L’hypothèse contraire conduirait à des conséquences insoutenables : si l’on disait qu’il suffît que certaines choses soient enseignées pour être crues, l’argument vaudrait pour les infidèles aussi bien que pour les partisans de la vraie religion.
Il n’est pas si aisé de se faire un nom par un ouvrage parfait, que d’en faire valoir un médiocre par le nom qu’on s’est déjà acquis. […] Théocrine sait des choses assez inutiles, il a des sentiments toujours singuliers ; il est moins profond que méthodique, il n’exerce que sa mémoire ; il est abstrait, dédaigneux, et il semble toujours rire en lui-même de ceux qu’il croit ne le valoir pas : le hasard fait que je lui lis mon ouvrage, il l’écoute ; est-il lu, il me parle du sien : et du vôtre, me direz-vous, qu’en pense-t-il ?
Jean de Gourmont valent qu’on s’y intéresse. […] Henri Bidou dont la causticité et la finesse valent qu’on s’y arrête, M.
Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. » (Tom. […] … Non, rien ne fléchira ma haine et mon audace ; Non, je déteste un maître, et sans doute il vaut mieux Régner dans les enfers qu’obéir dans les cieux. » Note G, page 236.
On ne trompe guère impunément ni les hommes ni les enfants ; et peut-être vaudrait-il mieux exagérer à ceux-ci la difficulté de leur tâche que la leur dérober. […] A l’exception des premiers principes de l’arithmétique, de l’algèbre et de la géométrie, dont l’enseignement est dû à un de mes anciens maîtres12, presque rien qui vaille la peine d’être retenu et qu’on n’apprît beaucoup mieux en quatre fois moins de temps.
Ne valait-il pas mieux avoir fini un tableau que d’en avoir croqué une douzaine ? […] Il me semble que celui où le jeune homme lit la lettre, où il s’attendrit, où le cœur lui bat, où il retient la vieille par le bras, où le trouble et la joie se confondent sur son visage, où la vieille qui s’y connaît l’observe malignement valait beaucoup mieux à rendre.
Spéculant sans doute sur tous ces amours-propres qu’il flatte, l’historien de la Littérature semble être de l’avis du Fabuliste : « Mieux vaut goujat debout qu’empereur enterré », et on le conçoit, si c’est moins l’histoire du passé qu’il écrit que l’histoire d’un avenir qu’il espère… Sans cela, comment expliquerait-on que, dans cette histoire, pleine de titubations singulières, certains talents et certaines renommées tinssent hardiment et presque effrontément la place à laquelle d’autres talents et d’autres renommées auraient droit ? […] Elle avait seulement à montrer dans quelle inspiration ces jugements prenaient leur source, ce qu’ils prouvaient de force intellectuelle ou de conséquence d’opinion, et ce que valait enfin toute cette monnaie de jugements qui n’appartiennent pas plus à M.
Rien ne peut remplacer l’audace et la franchise de vivre : aucune vertu ni aucun vice, aucune patience ni aucune finesse, aucune intelligence ni aucune délicatesse ne peuvent valoir le clair et libre accomplissement d’un acte naturel et libre, pas même l’art prodigieusement esthétique et raffiné auquel peut parvenir l’égotisme dans tous les mondes, et spécialement — selon l’intention de cet article — dans une partie de la jeunesse littéraire moderne. […] Que vaut pour nous ce volume de vers où vous analysez en des centaines de pages, les phases et les résultats de vos jouissances secrètes ?
Les pensées intimes et profondes d’un individu se traduisent dans sa conduite : parfois, pour les deviner, mieux vaut interpréter ses actes qu’écouler ses paroles, et s’en tenir à ce qu’il fait qu’à ce qu’il dit. […] L’idée que les Français invoquent pour exiger telle réforme égalitaire n’est pas l’idée que seuls au monde les Français sont égaux entre eux, tandis que les Américains ou les Allemands seraient inégaux, c’est l’idée plus générale qu’un homme vaut un homme.
Or je dis qu’engager un juge à faire une mauvaise action, c’est la faire soi-même, — et qu’il vaut mieux perdre une cause juste que de faire une mauvaise action. […] Cléante, du Tartuffe, n’agit pas ; il est vrai ; mais Molière, par instinct de bon dramatiste, a bien senti qu’il vaudrait mieux qu’il agît et il l’a rattaché à l’action un instant. […] Autant vaudrait aller au sermon. » — « Et voilà précisément la justification de Molière », s’écriera un apologiste de Molière. […] Parce que la femme « vaut mieux comme femme » [en restant femme] « et moins comme homme. Partout où elle fait valoir ses droits, elle a l’avantage ; partout où elle veut usurper les nôtres, elle reste au-dessous de nous ».
Elle nous valut la triple défaite de Morhange, Dieuze et Charleroi. […] Il ne s’en soucie même pas, et le décor vaut la trame qui ne vaut rien. […] La première vague démocratique nous a valu le charnier révolutionnaire et napoléonien n° 1. La seconde nous a valu le charnier de 1870-1871. La troisième nous a valu le charnier de 1914.
Il n’y a eu que le cardinal Maury qui a exigé qu’on lui donnât du monseigneur et encore a-t-il fallu des négociations pour cela et un ordre d’en haut : ce qui lui a valu, dans le temps, plus d’une épigramme.
Ce second volume contient d’ailleurs les ouvrages en prose qui sont ses vrais titres, et qui lui avaient valu dans les douze premières années du siècle une réputation si brillante et si pleine d’espérances.