Elle ne dure qu’à condition de paraître devenir un État civilisé analogue, dans ses usages nouveaux, à la pratique de ses hauts protecteurs. […] Que, dans un district de l’Union, dans un des plus opulents et des plus endurcis par l’orgueil du bien-être et de la domination, une humble et pieuse femme ait élevé la voix contre l’usage impie et tout-puissant de l’esclavage domestique ; qu’elle ait attaqué du même coup la loi, le préjugé, l’avarice, la volupté, toutes les passions humaines coalisées sous le sceau de la coutume, du bon sens et de la fierté même d’un peuple libre : eh bien, cette faible voix, qu’anime un saint enthousiasme, a partout retenti ; des millions d’échos la répètent dans le monde américain et la renvoient au-delà des mers ; une ardeur nouvelle d’humanité a enflammé les prêches des temples et les congrégations de fidèles.
On se prend à regretter, au spectacle de cette lucidité critique, l’usage qui en est fait, et qu’au lieu d’un romancier, le hasard n’ait pas fait de M. […] Puis, voyant, avec la raison qui vient, l’usage à faire de ses charmes, elle s’étudie à leur complaire, les flatte doucement, se forme à leurs goûts adopte leurs idées. […] Il les réduit à l’usage de son auditoire : il exige peu de l’homme parce qu’il le connaît — et le connaître, c’est le mépriser. […] L’usage qu’ils en avaient fait les avait réduites à n’être plus que des abstractions sentimentales chargées d’une poésie qui les nimbe largement. […] * * * Cet usage transpositif du style est incomparable.
Faites de ma Lettre l’usage que vous jugerez à propos.
M. de Voltaire, entre autres, qui se glorifioit d’avoir planté l’arbre de la tolérance, ne s’est pas beaucoup empressé d’en goûter les fruits ; semblable en cela à ces Charlatans, qui ne font jamais usage des remedes qu’ils composent, & dont ils ne cessent de prôner l’excellence.
Au reste, quoique, même en écrivant cet opuscule, l’auteur se soit écarté le moins possible, et seulement quand la musique l’a exigé, de certaines conditions consciencieuses indispensables, selon lui, à toute œuvre, petite ou grande, il n’entend offrir ici aux lecteurs, ou pour mieux dire aux auditeurs, qu’un canevas d’opéra plus ou moins bien disposé pour que l’œuvre musicale s’y superpose heureusement, qu’un libretto pur et simple dont la publication s’explique par un usage impérieux.
Il n’y a plus lieu de distinguer ici l’observateur de l’expérimentateur par la nature des procédés de recherches mis en usage. […] À cet effet, il met en usage tous les instruments qui pourront l’aider à rendre son observation plus complète. […] Mais il faudrait bien se garder de proscrire l’usage des hypothèses et des idées quand il s’agit d’instituer l’expérience ou d’imaginer des moyens d’observation. […] Dans les sciences complexes comme la médecine, il faut faire en même temps usage de l’expérience comparative et de la contre-épreuve. […] On fait aussi très souvent usage des moyennes chimiques.
On peut juger cependant de leur tolérance pratique, par les manœuvres qu’ils mettent en usage contre ceux qui les attaquent ou ne les estiment pas.
S’il est défectueux en beaucoup d’endroits, ce n’est que pour s’être trop asservi au devoir rigoureux du Traducteur ; on ne connoissoit pas de son temps les Traductions libres, mises depuis si utilement en usage.
Une imagination brillante, noble, vive ; un esprit lumineux & plein de sagacité ; un pinceau aussi délicat que nerveux, ou, pour mieux dire, la force du burin réunie à la mollesse du pinceau, sont les bienfaits précieux qu’elle lui a prodigués, & dont il a fait un si noble usage.
Il y a des choses curieuses dans les Œuvres Morales de cet Auteur fanatique : entre autres choses, on y apprend un usage singulier parmi les femmes de son temps, la coutume de porter des miroirs attachés à leur ceinture.
D’Assouci, qui, selon l’Historien du siecle de Louis XIV, en avoit donné l’exemple, étoit contemporain de Chapelle, & par conséquent il est difficile de décider lequel de ces deux Poëtes en a fait usage le premier.
Qu’on les lise, & on apprendra à connoître la solide gloire, & l’usage qu’on doit faire des talens.
Cet Ouvrage fut d'autant plus accueilli du Public, que les antiquités, les loix, les usages & les mœurs privées des Romains, n'avoient encore été expliqués que d'une maniere confuse & peu instructive.
Le chevalier écrit à la duchesse de Lesdiguières sur son sujet favori, sur les maîtres en fait d’usage et d’agréments. […] Il est à remarquer qu’on ne voit rien de pur et de sincère, qu’il y a du bien et du mal en toutes les choses de la vie, qu’il faut les prendre et les dispenser à notre usage, que le bonheur de l’un seroit souvent le malheur de l’autre, et que la vertu fuit l’excès comme le défaut. […] Ses écrits, surtout ses Lettres et ses Conversations avec le maréchal de Clérembaut, fourniraient matière à une infinité de remarques pour les définitions précises et pour les fines nuances des mots en usage dans le langage poli. […] Encore aujourd’hui, s’il s’agissait de bien fixer le moment où le terme d’urbanité, par exemple, fut introduit, non sans quelque difficulté, dans la langue, du monde, à quel témoignage pourrait-on recourir plus sûrement qu’à celui du chevalier, qui, dans une lettre à la maréchale de***, écrivait : « J’espère, madame, qu’enfin vous donnerez cours à ce nouveau mot d’urbanité que Balzac, avec sa grande éloquence, ne put mettre en usage, car vous l’employez quelquefois… Il me semble que cette urbanité n’est point ce qu’on appelle de bons mots, et qu’elle consiste en je ne sais quoi de civil et de poli, je ne sais quoi de railleur et de flatteur tout ensemble. » Nous avons déjà au passage noté de ces locutions qu’il affectionne et qui avaient cours autour de lui : dire des choses ; faire l’esprit. […] La Beaumelle, ce chroniqueur si peu sûr, a romancé selon son usage le chapitre où figure le chevalier ; il est temps qu’un noble et grave historien, M. le duc de Noailles, vienne remettre l’ordre et la justesse dans les choses de sa maison.
Il y a un moyen immanquable d’attirer la foule autour de soi, c’est de crier fort, lorsqu’on est dans la rue ; c’est de grossir, d’outrer les notes de violence, quand on noircit du papier à l’usage des masses. […] Sauf ces quelques nuances, le fond est resté ce qu’il était ; les péripéties, les combinaisons, les types d’un usage éprouvé s’y retrouvent pour nous à l’état de vieilles connaissances ; et le but unique, le but suprême ; battre monnaie avec l’encrier, n’a fait que se préciser davantage. […] Mais avant de lui laisser porter la flamme au brasier, il juge opportun de lui donner une petite leçon à son usage spécial sur la composition du gaz carbonique, dont les émanations tout à l’heure engourdiront en elle les principes de la vie. […] L’inertie du roman-feuilleton vous inquiète ; vous vous indignez de la camelote que certains industriels ne se lassent pas de fabriquer à l’usage du peuple : toujours le même procédé, la perpétuelle redite de la même histoire, l’abondance et l’uniformité dans la sottise. […] 2º À supprimer dans vos feuilletons populaires, l’usage si répandu parmi vos écrivains de calomnier mes compatriotes.
L’utilité réelle ou apparente qu’ils peuvent retirer d’un tel commerce se prévoit assez, et les inconvénients au contraire ne peuvent être connus que par l’usage de ce commerce même. […] L’opinion et l’usage établi ont certainement beaucoup de part à une préférence si arbitraire. […] Tel milord arrive ici avec une réputation très méritée, qui ne paraît dans la conversation qu’un homme assez ordinaire ; c’est qu’on peut être un grand homme d’État, traiter éloquemment en sa propre langue dans les assemblées de sa nation des matières importantes qu’on a étudiées toute sa vie, et balbutier dans une langue étrangère parmi des sociétés dont on ne connaît ni les usages, ni les intérêts, ni les ridicules, ni la frivolité. […] Cet usage, tout bizarre et peut-être tout injuste qu’il est, est pourtant fondé sur quelques raisons ; car il est impossible que tous les hommes admettent, sans des motifs au moins plausibles, un préjugé onéreux au plus grand nombre. […] C’est en faisant un long et heureux usage de cet esprit si commun, que des hommes sans mérite et sans nom peuvent arriver à la plus grande fortune et aux plus brillants emplois.
Il a décrété une Thessalie comme il décrète toutes choses à son usage.
— La pièce d’Adolphe Dumas à la Porte Saint-Martin (Mademoiselle de La Vallière) réussit comme mélodrame ; c’est le siècle de Louis XIV traduit à l’usage des faubourgs.
Ses sentimens répondoient du bon usage de ses talens ; la maturité de l’âge en eût vraisemblablement écarté la frivolité, y auroit substitué l’empreinte d’une raison plus solide, & l’on n’eût pas eu à craindre de voir sa vieillesse déshonorée par des Productions propres à déshonorer tous les âges.
En remontant jusqu’à la source primitive d’un systême de musique connu à la Chine depuis plus de quatre mille ans ; en approfondissant les principes sur lesquels ce systême appuie ; en développant ses rapports avec les autres sciences ; en déchirant ce voile épais qui nous a caché jusqu’ici la majestueuse simplicité de sa marche, ce Savant eût pénétré peut-être jusque dans le Sanctuaire de la Nature… Son Ouvrage nous eût peut-être fait connoître à fond le plus ancien systême de musique qui ait eu cours dans l’Univers [celui des Chinois] ; & en l’exposant avec cette clarté, cette précision, cette méthode qu’on admire dans son Mémoire, il eût servi comme de flambeau pour éclairer tout à la fois & les Gens de Lettres & les Harmonistes : les premiers, dans la recherche des usages antiques, & les derniers dans celle du secret merveilleux de rendre à leur Art l’espece de toute-puissance dont il jouissoit autrefois, & qu’il a malheureusement perdue depuis. »
Il n'est point de bassesses qu'ils n'aient mises en œuvre contre lui : intrigues, imputations calomnieuses, lettres anonymes, libelles de toute espece, tout a été mis en usage pour lui nuire & le décrier.
tu n’ignores pas que, lorsqu’on a accordé sa fille à quelqu’un, l’usage veut que le gendre vienne cultiver le champ de son beau-père !
Je laisse donc tous ces usages et ces abus qu’on a faits du nom de Sully au xviiie siècle, tous ces Sully accommodés à la Turgot, à la Necker, à la Bernardin de Saint-Pierre, pour revenir à l’homme tel qu’il se montre à nous dans l’histoire et dans ses Mémoires. […] Il avait de tout temps écrit ou fait rédiger les journaux et mémoires des actions principales et des événements importants de sa vie ; il chargea en définitive quatre secrétaires d’en faire un extrait considérable et un recueil à l’usage du public : Monseigneur, est-il dit dans la dédicace, Votre Grandeur ayant commandé à nous quatre, que vous connaissez assez, de revoir et considérer bien exactement certains mémoires que deux de vos anciens serviteurs et moi avons autrefois ramassés et depuis fort amplifiés, etc., etc., de toutes lesquelles choses nous nous sommes acquittés le mieux qu’il nous a été possible, etc. […] Henri comprit aussi, presque dès les premiers temps, l’usage qu’il pouvait tirer de lui comme négociateur.
Aussi y a-t-il des gens assez injustes pour croire qu’il prodigue sans sentiment et sans distinction les politesses à tout le monde : mais ceux qui le connaissent bien et le suivent de près, savent qu’il sait les nuancer, et qu’un jugement sain et un grand usage du monde président à la distribution qu’il en fait. […] L’usage était alors, pour les prix d’éloquence, de composer de véritables sermons en plusieurs points sur une pensée ou un texte de l’Écriture. […] Le roi entra au Parlement : M. d’Argenson et moi, dit le président Hénault, nous nous étions mis à côté l’un de l’autre, fort curieux de savoir si le cardinal aurait fait usage de mon travail, si le garde des sceaux (d’ArmenonvilIe) aurait consenti à adopter un discours qu’il n’avait pas composé ; enfin si M. le premier président (de Mesme) en aurait fait autant.
Tout cela trouve sa place, son usage ; et l’excès, quand il y en a, tombe de lui-même. […] C’était un usage établi, et qui datait de François Ier, que les gentilshommes vinssent à la Cour et s’y fissent présenter sans y être amenés par aucun office particulier. […] Après cela, il est toujours singulier et un peu fâcheux que, sollicité par les jurats de venir, suivant l’usage, présider, dans les premiers jours d’août, à l’élection de son successeur et à celle des nouveaux conseillers municipaux, il n’ait pas cru devoir se hasarder jusque dans la ville, « vu le mauvais état où elle était », et qu’il ait proposé, pour preuve de dévouement et pour sacrifice extrême, de se rendre tout au plus à un petit village voisin.
Voici qui est un peu plus distingué ou moins indigne d’être proposé à l’usage de tous. […] Du reste, comme je vous l’ai dit, faites usage de l’amour-propre des autres pour soutenir la conversation, et soyez bien sûr que c’est un trésor qu’il est impossible d’épuiser. […] que Béranger était plus avisé lorsqu’il goûtait Chateaubriand, lorsqu’il se glorifiait de le sentir, malgré l’usage si contraire qu’il avait fait de son talent !
En attendant, nous en avons tiré, à l’usage de notre public, un simple choix, tâchant de le rendre le plus agréable qu’il était possible à la lecture, et aussi de le rapporter à une idée d’étude et d’analyse. […] On était alors par toute l’Europe dans une effervescence sociale et morale qui n’a d’analogue qu’en certaines époques romaines : « Les femme s de haut lieu et de grand nom, disait Sénèque, comptent leurs années non par les consulats, mais par les mariages ; elles divorcent pour se marier, elles se marient pour divorcer88. » Benjamin, dans ses lettres à madame de Charrière, dans celles de la fin, sur lesquelles nous n’avons fait que courir, parle fréquemment de cette femme et de plusieurs autres encore ; suivant son incurable usage, il ne pouvait s’empêcher de persifler, de plaisanter de l’une ou des unes avec l’autre. […] Je ne sais quand j’en ferai usage, car je me crois ici pour tout cet hiver ; et qui sait aujourd’hui ce qu’il sera et où il sera dans six mois, sans compter la comète, qui, dit-on, va réduire notre petit globe en cendres ?
Il consacre le triomphe des genres antiques, l’élargissement de la langue, et ferme tout doucement la porte aux révolutions, en insinuant le respect de l’usage et de la tradition. […] Comme Montaigne, il puise à la source commune et populaire : néologismes, mots savants, mots de terroir, ou de carrefour, ou de cour, tout lui est bon, pourvu qu’il le tienne de l’usage. […] La littérature où la raison tend à dominer, s’oriente vers l’universel : elle reconnaît pour son objet ce dont chacun trouve en soi, la vérité et l’usage ; rien ne lui sera plus propre que la vie humaine, que les faits moraux, les forces et les freins que met en jeu dans Taine l’existence de chaque jour.
Un ministre de ses amis l’obligea de recevoir la croix d’honneur, et le persuada même de la lui demander selon l’usage. […] Il a fait un fort grand usage, au début de son histoire, des lettres de Malherbe, en qui il prise un témoin clairvoyant et bien informé, un de ces esprits caustiques, mordants et secs, l’un des types du sien. […] Bazin historien ou biographe, un défaut qui ne laisse pas d’impatienter les lecteurs francs qui n’entendent rien à toutes ces ruses, c’est qu’il ne cite jamais ses sources ni ses auteurs, lui qui en fait un usage si scrupuleux pourtant, si exact et si fait pour défier la confrontation.
Courier ne sent point le besoin de ces moyens qui sont pourtant à l’usage des hommes et surtout des Français. […] Du moment qu’on admet la branche aînée régnante, le duc de Bordeaux naissant comme par miracle pour la continuer, et l’immense joie qui dut s’en répandre parmi ce qui restait de sujets fidèles, il est tout simple qu’il se soit rencontré quelqu’un, ou fidèle ou zélé, pour avoir l’idée de cette souscription de Chambord ; mais Courier ne croit point à la branche aînée ; il a déjà la branche cadette en vue comme plus à sa portée et à son usage ; il n’aime point les vieux châteaux, soit gothiques, soit de Renaissance ; et lui qui s’affligeait à Rome pour une Vénus ou un Cupidon brisés, il ferait bon marché en France de l’œuvre du Primatice. […] Il le sentait bien au reste ; dans son Pamphlet des pamphlets il a fait sa théorie tout à sa portée et à son usage ; mesurant la carrière à son haleine, il a posé en principe qu’il fallait faire court pour faire bien : La moindre lettre de Pascal, dit-il, était plus malaisée à faire que toute l’Encyclopédie… Il n’y a point de bonne pensée qu’on ne puisse expliquer en une feuille, et développer assez ; qui s’étend davantage, souvent ne s’entend guère, ou manque de loisir, comme dit l’autre, pour méditer et faire court.
Comme écrivain, il s’était beaucoup formé par l’usage, et il était arrivé à se faire un style : style singulier, fin, abstrait, qui se grave peu dans la mémoire et ne se peint jamais dans l’imagination, mais qui atteint pourtant à l’expression rare de quelques hautes vérités. […] c’est une certaine façon compliquée, un peu subtile, un peu hautaine, de prendre et de présenter les choses, qui n’est pas à l’usage des esprits ordinaires, ni même des esprits très naturels ; c’est le procédé de gens habitués à regarder intuitivement (comme ils disent quelquefois) au-dedans de leur pensée, plutôt qu’à mettre la tête à la fenêtre et à laisser courir leur parole au-dehors. […] Mais comme le génie d’une nation, à la longue, l’emporte toujours, il s’est trouvé que, peu à peu, le simple usage a ramené la netteté et a rétabli le courant.
L’amitié certainement a des droits, la sincérité d’intention a des priviléges ; il est d’usage de penser et de dire sur l’auteur qu’on publie, sur l’ami dont on recueille les reliques, un peu plus que tout le monde, et la part d’illusion permise a sa latitude. […] Les chefs principaux disparaissent et meurent, quelques rares disciples survivent et essayent de réchauffer le culte en le resserrant ; la lettre grossit pour eux en même temps que l’esprit se retire ; ils reviennent soir et matin sur leurs traces, ils répètent à satiété les mêmes noms, ils ont des gloires domestiques, des grands hommes et des saints à leur usage ; ils sont de vrais dévots, ai-je dit.
En Italie, dès le xive siècle, sous Pétrarque et Boccace, et, plus tard, au xve au xvie , les poëtes se réunirent encore dans des cercles à demi poétiques, à demi galants, et l’usage du sonnet, cet instrument si compliqué à la fois et si portatif, y devint habituel. […] Il répondait aux importunités d’usage, qu’il n’avait rien, et que d’ailleurs il ne lisait guère.
Nous sommes au moment où les deux fils de Tarass Boulba, qui sont allés faire leurs études au séminaire de Kiew, selon l’usage, reviennent au logis paternel pleins de force, de santé, comme de jeunes grands Cosaques qui promettent beaucoup, mais affublés encore de leurs longues robes d’étudiants. […] On dirait que l’auteur a eu sous les yeux, dans cette partie de sa nouvelle, des chants populaires dont il a voulu faire usage ; le ton devient purement épique, et les comparaisons homériques abondent.
J’espère qu’il sera utile aux jeunes gens qui font de cette lecture une étude, aux élèves des deux sexes de nos lycées, aux étudiants de nos Facultés : d’autant plus utile qu’il n’est point fait exclusivement pour leur usage, à la mesure d’un examen, livre pour la mémoire, et livre d’entraînement. […] Il m’a communiqué les notes manuscrites d’un cours qu’il a professé à l’École Normale sur le xvie siècle : la personnalité originale dont il a empreint cette étude, comme toutes les autres, m’a seule imposé la discrétion dans l’usage que j’ai fait de ces notes suggestives et de ces plans lumineux.
Ils se félicitent entre eux de cet usage de faire des cadeaux aux comédiens, usage répandu parmi les villes d’Italie et auquel ne manquent guère les personnes d’un rang distingué.
La série de Fourier est un instrument précieux dont l’analyse fait un usage continuel, c’est par ce moyen qu’elle a pu représenter des fonctions discontinues ; si Fourier l’a inventée, c’est pour résoudre un problème de physique relatif à la propagation de la chaleur. […] De cette façon, dans l’étude des fonctions de variables complexes, l’analyste, à côté de l’image géométrique, qui est son instrument habituel, trouve plusieurs images physiques dont il peut faire usage avec le même succès.
Peu soucieux de dynastie nationale ou d’indépendance politique, il accepte tous les gouvernements qui le laissent pratiquer librement son culte et suivre ses usages. […] Leur dispersion sur tout le littoral de la Méditerranée et l’usage de la langue grecque, qu’ils adoptèrent hors de la Palestine, préparèrent les voies à une propagande dont les sociétés anciennes, coupées en petites nationalités, n’avaient encore offert aucun exemple.
Ses disciples les repoussaient parfois comme importunes ; mais Jésus, qui aimait les usages antiques et tout ce qui indique la simplicité du cœur, réparait le mal fait par ses amis trop zélés. […] Cet usage existe encore chez les Israélites.
Ils allaient de ville en ville, recevant l’hospitalité, ou pour mieux dire la prenant d’eux-mêmes selon l’usage. […] Ce fut pour Céphas en particulier l’occasion de montrer un absolu dévouement et de proclamer une fois de plus : « Tu es le Christ, fils de Dieu. » Il est probable que dès lors, dans les repas communs de la secte, s’était établi quelque usage auquel se rapportait le discours si mal accueilli par les gens de Capharnahum.
Sa maxime était que cette application nous désaccoutume insensiblement de l’usage de notre raison, et nous expose à perdre la route que la lumière nous trace155. » Cette opinion de l’auteur de l’application de l’algèbre à la géométrie est une chose digne d’attention. […] Vous remplissez cette jeune tête d’un fracas de nombres et de figures qui ne lui représentent rien du tout ; vous l’accoutumez à se satisfaire d’une somme donnée, à ne marcher qu’à l’aide d’une théorie, à ne faire jamais usage de ses forces, à soulager sa mémoire et sa pensée par des opérations artificielles, à ne connaître, et finalement à n’aimer que ces principes rigoureux et ces vérités absolues qui bouleversent la société.
L’Institut royal de France avait proposé pour sujet du prix qu’il devait adjuger en 1825, « d’examiner si l’absence de toute écriture, ou l’usage soit de l’écriture hiéroglyphique ou idéographique, soit de l’écriture alphabétique ou phonographique, ont eu quelque influence sur la formation du langage chez les nations qui ont fait usage de l’un ou de l’autre genre d’écriture, ou qui ont existé longtemps sans avoir aucune connaissance de l’art d’écrire ; et, dans le cas où cette question paraîtrait devoir être décidée affirmativement, de déterminer en quoi a consisté cette influence ».
Et ce n’est pas le hasard seul, devenu bon enfant par exception à son usage, qui a poussé et protégé M. […] Dans une société toujours en chemin de fer, même quand elle n’y est pas, et beaucoup trop pressée pour lire attentivement et avec suite, il faut écrire à son usage, de manière à ce qu’elle comprenne et même s’intéresse, si cela se peut, à ce qu’elle lit, en pensant au sort de ses colis et de ses affaires ; il faut enfin une littérature de transport, de défaite et de pacotille, et M.
Rien, à mon jugement, ne pourrait remplacer les parties du cours de La Harpe, où ce critique parle de ce qu’il sait, et ne fait point de théories à l’usage de ses préventions ou pour donner le change sur les défauts de ses œuvres originales.
J’ignore si je les ai bien jugés ; du moins j’ai la conscience qu’au moment où ces pages ont reçu leur dernière forme, il ne m’était resté aucun ressentiment de l’usage qu’on avait fait des erreurs de ces écrivains contre les vérités conservatrices de la société humaine.
Il a enrichi la langue à la vérité, il l’a anoblie, il l’a subjuguée ; mais la recherche déplacée de son style le rend boursoufflé ; la magnificence de l’expression le rend forcé & gigantesque ; la délicatesse des tours le rend affecté ; l’usage immodéré des figures le rend ridicule ; enfin son affectation continue d’élégance & de noblesse, dans les choses qui en exigent le moins, le rend souvent absurde & pénible à la lecture.
Ce travail ne lui fait honneur, que parce qu’il fut entrepris par ordre du Roi & pour l’usage de M. le Dauphin.
Le talent de raisonner, & le meilleur usage qu’on en puisse faire, l’ont rendu justement célebre parmi les Défenseurs de la Religion.
Jamais les anciens Philosophes, encore moins ceux de notre Siecle, n’ont rien écrit de plus sensé & de plus instructif sur l’homme, sur ses devoirs, sur ses passions, sur l’usage qu’il doit faire des biens & des maux de la vie.
Comme il ne pouvoit entendre qu’à la faveur d’un cornet : « Voilà mon bienfaiteur , dit-il un jour à M. l’Abbé de Voisenon en le lui montrant ; je vais dans une maison, j’y trouve des visages nouveaux ; persuadé qu’il s’y rencontre des gens d’esprit, je fais usage de mon cornet ; je vois que ce ne sont que des sots, aussi-tôt je le resserre en disant, je te défie de m’ennuyer ».
Ce n’est que tout à l’heure, au moment où, selon l’usage des auteurs de terminer par où le lecteur commence, il allait élaborer une longue préface, qui fût comme le bouclier de son œuvre, et contînt, avec l’exposé des principes moraux et littéraires sur lesquels repose sa conception, un précis plus ou moins rapide des divers événements historiques qu’elle embrasse, et un tableau plus ou moins complet du pays qu’elle parcourt ; ce n’est que tout à l’heure, disons-nous, qu’il s’est aperçu de sa méprise, qu’il a reconnu toute l’insignifiance et toute la frivolité du genre à propos duquel il avait si gravement noirci tant de papier, et qu’il a senti combien il s’était, pour ainsi dire, mystifié lui-même, en se persuadant que ce roman pourrait bien, jusqu’à un certain point, être une production littéraire, et que ces quatre volumes formaient un livre.
Le tableau où Mr Roslin a peint le Roi reçu à l’hôtel de ville par Mr le gouverneur, le prévôt des marchands et les échevins, après sa maladie et son retour de Metz est la meilleure satire que j’aie vue de nos usages, de nos perruques et de nos ajustements.
Le style tire tout son agrément de cet usage du terme dont ils se servent avec précaution et dextérité. […] Le procédé de composition reste le même, mais l’usage en diffère. […] A travers les compliments en usage dans les cénacles, il dut démêler le peu de cas qu’on faisait de lui. […] Il lui faut l’espace, l’aventure, la libre disposition et l’usage illimité de lui-même. […] C’est en vain qu’on enlève les vieux monuments à l’usage pour lequel ils ont été faits.
Je ne vous le donne pas ; mais vous, vous le retiendrez, quelque serment que je fasse de ne les employer à aucun usage qui vous soit le plus légèrement préjudiciable. […] Y a-t-il quelques usages de jurisprudence sur ce point ? […] Il faut que tu saches que quand je lui eus demandé la bagatelle à son usage, et nommé sa tasse et sa soucoupe, j’ajoutai : Ou une pierre gravée. […] C’est une lecture dont on ne se proposera pas un mauvais usage, soyez-en sûr. […] Il s’agit du règlement de l’hôpital qui porte le nom de me Necker ; Hospice de charité, institution, règles et usages de cette maison.
C’est plutôt un livre de théologie à l’usage des mahométans que des chrétiens. […] Une maison qui n’a pas été construite pour l’usage de son maître ne peut pas plus lui convenir qu’un habit dont on n’aurait pas pris la mesure. […] Le roi entretient là trente-deux maisons ou ateliers de tous les ouvrages qu’on fait pour son usage. […] La salle de la bibliothèque est bien petite pour un tel usage, car elle n’a que vingt-deux pas de long sur douze de large. […] Tout joignant cette maison, il y en a une autre presque semblable qui avait été bâtie pour le même usage.
C’est un homme que la Providence met au dessus des autres, mais qui doit s’y mettre lui-même par son mérite ; qui, chargé du plus grand & du plus difficile de tous les emplois, doit avoir ces qualités éminentes qui sont nécessaires pour régner sur les autres, pour soutenir le poids d’une grande autorité & d’une grande fortune, pour régler l’usage d’un pouvoir indépendant, & pour trouver dans sa propre vertu une loi sévere & impérieuse qui regle ses désirs & ses actions.
Mais qu’il nous soit permis d’observer que les mœurs de la Nation, l’état des Arts & des Sciences, les usages des différentes classes de Citoyens, devenus si intéressans sous la plume de MM.
Nous n’ignorons pas que les Admirateurs de Rabelais ont prétendu excuser le défaut de plan, de méthode, de suite, de raison, qui choque dans tout son Livre, en croyant trouver dans ses peintures une censure allégorique des mœurs, des usages & des ridicules de son temps ; qu’ils ont vanté avec complaisance certains traits ingénieux qui y pétillent par intervalle ; qu’il n’est pas même jusqu’à son verbiage qui ne leur paroisse mystérieux, & tendre à des allusions, dont leur sagacité regrette de ne pouvoir expliquer l’objet.
Nous verrons incessamment quel usage Milton a fait du caractère d’orgueil, donné par le christianisme au prince des ténèbres.
Or, le plus considérable reproche vise l’étrangeté des termes mis en usage par ces œuvres.
Nous faisons servir à nos usages la sagacité de l’éléphant et l’odorat du chien. […] « Il y a des cas, dit-il, où il ne faut pas juger d’une nation par les usages et par les superstitions populaires. […] Après avoir reçu les ambassadeurs de César avec toute la politesse chinoise, il s’informe secrètement par ses interprètes des usages, des sciences et de la religion de ce peuple romain, aussi célèbre dans l’Occident que le peuple chinois l’est dans l’Orient. […] Cette odieuse maxime de nos jours : La petite vertu tue la grande, maxime qui permet de violer la morale, comme on viole la liberté dans les temps de tyrannie, n’était point à l’usage de Cicéron. […] Car notre patrie ne nous a point donné les trésors de la vie et de l’éducation pour ne point en attendre un jour les fruits, pour servir sans retour nos propres intérêts, protéger notre repos et abriter nos paisibles jouissances ; mais pour avoir un titre sacré sur toutes les meilleures facultés de notre âme, de notre esprit, de notre raison, les employer à la servir elle-même, et ne nous en abandonner l’usage qu’après en avoir tiré tout le parti que ses besoins réclament.
Est-ce l’égalité que d’être relégués, comme en France les animaux impurs, dans des wagons construits exclusivement à leur usage sur les chemins de fer, et d’être jetés inhumainement sur la route, eux, leurs femmes et leurs enfants, si un blanc vient à se récrier sur un reste de couleur mêlée empreint sur l’ongle dénonciateur d’un de ces malheureux, dont l’haleine empoisonne ou dont le contact flétrit ? […] XIV Or pourquoi l’Europe ou le monde ancien reconnaîtraient-ils ces droits de piraterie sur mer et sur terre aux États-Unis, tandis que dans l’ancien monde, nous reconnaissons non seulement le droit de protéger les propriétés utiles à tous, mais encore le droit d’exproprier avec indemnité les États et les individus de toute propriété de choses dont l’usage est nécessaire à tous ? […] Il ne s’est pas effacé sous le poids de l’usage ; il a encore sa valeur et son poids. […] Selon l’usage des indigènes de l’Amérique, il ne bougea pas à l’approche d’un homme civilisé. […] Nous garrottâmes les pieds et les mains de ces trois misérables ; l’Indien se mit à exécuter une de ces danses burlesques et triomphales en usage parmi les tribus du désert.
Il traitait les principes du goût avec le même mépris que nos anciens usages. […] Il respecta toujours les usages des autres peuples, comme il avait voulu qu’on respectât les droits du peuple américain. […] La Grèce et Rome, en passant de l’empire des rois sous celui des archontes et des consuls, ne virent changer ni leurs différents cultes, ni le fond de leurs usages et de leurs mœurs. […] Ils avaient enfin l’usage de quelques arts que nous avons perdus10, et qui supposent une industrie perfectionnée. […] On se trompera fort : mais il croit que, dans ce genre, tout dépend du choix et de l’usage.
Ne pas tromper, c’eût été manquer à l’usage. […] Tandis qu’il parle, les yeux de Catherine se fixent sur notre jeune législateur, qui s’avance à un signe de M. de Villebois, et qui, selon l’usage, met un genou en terre pour baiser la main que lui présentait l’impératrice. […] À peine ce jeune homme avait-il repris l’usage de ses sens, qu’il se relevait, et retournait avec une nouvelle ardeur vers le vaisseau, que la mer cependant entr’ouvrait par d’horribles secousses. […] Il avait repris l’usage de ses sens ; mais il ne pouvait proférer une parole. […] Dès que Paul sentit ses forces un peu rétablies, le premier usage qu’il en fit fut de s’éloigner de l’habitation.
Il y introduit un Siamois, faisant une critique de nos usages & de nos mœurs.
Il est vrai que cette liberté de prononcer sur les Ecrivains, qui, en général, ne demandent que des Panégyristes, lui attira des disgraces, & en occasionna la suppression pour quelque temps : mais l’autorité comprit bientôt qu’il n’étoit pas moins essentiel de maintenir les loix de la Littérature, que celle de la subordination dans les autres ordres de l’Etat ; qu’il sera toujours avantageux aux Littérateurs d’être instruits, redressés, & contenus dans les bornes qu’ils ne doivent pas franchir ; que le bon usage des connoissances & des talens est un objet essentiel à l’intérêt & aux agrémens de la société ; que l’abus de ces deux puissans ressorts, dignes de toute l’attention de la Politique, entraîne toujours des suites dangereuses ; qu’un esprit éclairé, courageux, inflexible, mérite de l’encouragement, & ne doit point être livré à d’injustes persécutions.
in-12, nous autorise à placer son nom parmi ceux de nos Littérateurs qui ont fait le plus noble usage de leurs lumieres & de leurs talens.
Cet Ecrivain méritoit les distinctions du Monarque autant par le bon usage qu’il avoit fait de ses talens, que par la sincérité avec laquelle il avoit abjuré les erreurs de la Religion prétendue réformée, dans laquelle il avoit été élevé.