Les catholiques, — écrivait-il dans son Encyclique sur l’origine du pouvoir civil, du 29 juin 1881, — vont chercher en Dieu le droit de commander, et le font dériver de là comme de sa source naturelle, et de son principe nécessaire… Toutefois, il importe de remarquer ici que, s’il s’agit de désigner ceux qui doivent gouverner la chose publique, cette désignation pourra, dans certains cas, être laissée au choix et au jugement du plus grand nombre, judicio multiludinis, sans que la doctrine catholique y fasse le moindre obstacle, non adversante neque repugnante doctrina catholica… Il n’est pas question davantage des différents régimes politiques, et il n’existe pour l’Église aucune raison de ne pas approuver le gouvernement d’un seul ou celui de plusieurs, pourvu seulement qu’il soit juste et qu’il s’applique au bien commun. […] Les pauvres, au même titre que les riches, sont de par le droit naturel des citoyens, c’est-à-dire du nombre des parties vivantes dont se compose, par l’intermédiaire des familles, le corps entier de la nation, pour ne pas dire qu’en toutes les cités ils sont le grand nombre… Comme donc il serait déraisonnable de pourvoir à une classe de citoyens, et d’en négliger l’autre, il devient évident que l’autorité publique doit prendre les mesures voulues pour sauvegarder le salut et les intérêts de la classe ouvrière… Pour ce qui est des intérêts physiques et corporels, l’autorité publique doit tout d’abord les sauvegarder, en arrachant les malheureux ouvriers aux mains de ccs spéculateurs qui, ne faisant point de différence entre un homme et une machine, abusent sans mesure de leurs personnes pour satisfaire d’insatiables cupidités. […] Charles Richet n’est pas toute la « Science » à lui seul, et je connais nombre de savants qui ne font partie de la « Ligue de la paix ». […] 2° Sur l’article du catholicisme. — Pour ce qui est du mérite des « œuvres » et des « indulgences », ou encore de la solidarité qui lie les générations des catholiques entre elles, je ne puis pas, pour faire plaisir aux protestants, rayer le purgatoire du nombre des croyances de l’Église, ni m’en moquer avec eux, si j’en trouve la conception admirable. […] Conflit ou concours, une civilisation n’est jamais en effet qu’une « rencontre » de forces, et sa complexité, qui est la mesure de sa valeur, dépend avant tout du nombre et de là diversité de ces forces.
Je voudrais évidemment pouvoir en indiquer beaucoup, car Victor Hugo se faisait un légitime titre de gloire d’avoir inventé des strophes nouvelles ; mais si j’en connais encore très peu, je conçois que leur nombre ne puisse être limité que par la puissance créatrice de la vie même. […] * * * Quand on examine d’un peu près le xixe siècle littéraire, ce qui attire tout d’abord l’attention, c’est le nombre des écoles et la diversité des doctrines qu’elles professèrent. […] On peut l’appeler encore la loi du Nombre. […] Mais la loi du Nombre est si véritablement la Loi, que ces âmes rudimentaires n’ont qu’à progresser pour que, par degrés et à mesure qu’elles s’élèvent, le Poème et son rythme essentiel s’imposent à elles, comme à toutes celles dont les énergies intérieures sont concordantes. […] Mais les hommes sentent, avec plus ou moins de conscience, que ces lois du Nombre sont supérieures aux leurs.
Victor Giraud s’efforce d’énumérer le nombre de fois où cette situation, depuis, a été exploitée. […] Obermann n’obtiendra jamais le nombre des lecteurs de Stendhal, ni même d’Adolphe. […] C’est un piratage de Madame Bovary, sans doute destiné aux Chinois qui lisent l’anglais, mais aussi, j’imagine, à un bon nombre d’Anglais. […] Tous les descendants d’aristocrates, ou de bourgeois comptant le nombre qu’il faut de quartiers de bourgeoisie, deviennent-ils incapables de certaines déchéances ? […] Il était lu, et il était traduit dans un grand nombre de langues, et particulièrement en allemand.
L’astronomie de ces temps continuait de se mêler à l’astrologie, la chimie à l’alchimie, la géométrie aux nombres mystiques ; la physique n’avait pas fait divorce avec les charlatans. […] Naudé a dédain, par-dessus tout, de la foule moutonnière et du grand nombre : il se plaît à répéter avec Sénèque : Non tam bene cum rebus humanis geritur ut meliora pluribus placeant, Les choses humaines ne se trouvent pas si bien partagées que ce soit le mieux qui agrée au plus grand nombre230. […] Au nombre des écrits attribués à ce prince, il omet la part, si gracieuse pourtant et si piquante, qui lui revient dans la composition des Cent Nouvelles nouvelles, ce sur quoi nous insisterions de préférence aujourd’hui. […] Pour moi, je me tiens aux médiocres, c’est-à-dire à ceux que tu appelles honnêtes gens et bons esprits. » Naudé, en écrivant cette charmante page, ne comprenait-il donc pas que le nombre de ces honnêtes gens et de ces bons esprits vulgaires à la Saint-Ange allait augmenter assez pour faire un public qui ne serait plus la populace ? […] Et au nombre des causes de ces mystérieuses vicissitudes, Naudé ne craint pas de mettre « la grande bonté et providence de Dieu, lequel, soigneux de toutes les parties de l’univers, départit ainsi le don des arts et des sciences, aussi bien que l’excellence des armes et établissement des empires, ou en Asie, ou en Europe, permettant la vertu et le vice, vaillance et lâcheté, sobriété et délices, savoir et ignorance, aller de pays en pays, et honorant ou diffamant les peuples en diverses saisons ; afin que chacun ait, part à son tour au bonheur et malheur, et qu’aucun ne s’enorgueillisse par une trop longue suite de grandeurs et prospérités. » C’est là une belle page et digne de Montaigne.
Il vient de « compléter son domestique », et aurait voulu qu’elle prît une seconde femme de chambre ; mais elle a tenu bon ; pourtant, dans cette maison écourtée, « les officiers, les femmes et les valets se montent au nombre de seize… Lorsque M. d’Epinay est levé, son valet se met en devoir de l’accommoder. […] Dans le palais presque royal que les Rohan, évêques héréditaires de Strasbourg et cardinaux d’oncle en neveu, se sont bâti à Saverne216, il y a 700 lits, 180 chevaux, 14 maîtres d’hôtel, 25 valets de chambre. « Toute la province s’y rassemble » ; le cardinal a logé à la fois jusqu’à deux cents invités, sans les valets ; en tout temps on trouve chez lui « de vingt à trente femmes des plus aimables de la province, et souvent ce nombre est augmenté par celles de la cour et de Paris » « Le soir à neuf heures tout le monde soupait ensemble, ce qui avait toujours l’air d’une fête », et le cardinal lui-même en était le plus bel ornement. […] Par exemple, l’Almanach de Versailles de 1775 compte seulement 335 hommes dans les écuries, et l’on voit qu’effectivement le nombre était quadruple ou quintuple. — « Avant toutes les réformes, dit un témoin, je crois que le nombre des chevaux du roi allait bien à 3 000. » (Comte d’Hézecques, Souvenirs d’ un page de Louis XVI, 121.) […] Le nombre des chevau-légers et des gendarmes a été réduit en 1775 et 1776 ; les deux corps sont supprimés en 1787.
La vertueuse Allemagne a ses pourvoyeurs en grand nombre de feuilletons au rabais. […] Par exemple, qui connaît, à présent, le nom de Pelin, un pauvre et simple avocat marseillais, auquel Mirabeau dut la rédaction d’un grand nombre de ses discours ? […] Il faudrait enfin que, dans le plus grand nombre des romans, le vice ne s’étalât point avec une obsessive complaisance, de façon qu’on n’en fût pas réduit à composer une spéciale et niaise littérature pour jeunes filles ; et que, dans les sujets où de graves questions de mœurs doivent nécessairement être traitées, l’auteur entrât dans son sujet avec le respect dû à sa propre dignité, à la délicatesse du lecteur même viril, et aux misères morales de l’humanité, qui en souffre et qui a tant de peine à s’en délivrer. […] Nous avons multiplié les écoles, diminué le nombre des illettrés ; mais nous n’avons pas songé à ce que lirait le peuple, quand il saurait lire. […] Pour éviter la confusion, ceux qui seraient destinés aux classes humbles et laborieuses ne contiendraient qu’un nombre restreint de volumes, choisis avec soin.
Gabriel Monod, directeur de la Revue Historique, ayant écrit à Richard Wagner pour lui dire son admiration à la Tétralogie et ses regrets de ce qu’Une Capitulation rendit difficile aux Français la juste appréciation d’elle, Richard Wagner lui répondit par une assez longue lettre datée de Sorrente, du 25 octobre 1876, dont la traduction a été publiée après la mort du Maître, par la Revue Politique et Littéraire, en février et reproduite par un grand nombre de journaux français et allemands, puis dans le volume de souvenirs de Richard Wagner publié par M. […] Nourriraient-ils le sombre projet de nous infliger perpétuellement, implacablement, inexorablement, les Huguenots, Robert le Diable, Faust et la Favorite — opéras que nous avons déjà ouïs un certain nombre de fois ? […] Wilder, — le tirage d’amateurs, à petit nombre. […] MUNICH. — Depuis quelques années, le théâtre de Munich consacre les mois d’août ou de septembre à des Cycles Wagnèriens, qui attirent toujours un assez grand nombre de Français. […] nombre d’œuvres.
Pour nous, pour un très grand nombre d’entre nous, comme pour l’Australien ou l’Esquimau, les morts ne sont pas morts. […] Cette contrée est la plus riche qui nourrit le plus grand nombre d’êtres humains, nobles et heureux. » Il est difficile de dire si Ruskin comprit bien toute la portée philosophique et sociale d’une telle déclaration. […] Le nombre des témoins ne signifie rien, ni leur honnêteté, ni leur bonne foi. […] Sans l’éducation, sans les habitudes civilisées, qui augmentent constamment le nombre de nos besoins dans tous les genres, nous n’aurions besoin, comme les animaux, de ne retenir qu’un très petit nombre d’images. […] Le vœu était limité à un certain nombre d’années, sept, quatorze ou vingt et un, probablement à cause des vertus aussi considérables que mystérieuses du nombre sept.
Émile Deschamps, la vestale de l’esprit français, qu’il ne laissa jamais éteindre, comptaient au nombre de ses plus assidus visiteurs. […] Le roman lui offrait un moule plus commode, et il écrivit vers cette époque un grand nombre de volumes qu’il ne signa pas et désavoua toujours. […] Lorsque le nombre fut complet, il assembla les adeptes et déclara le but de la Société. […] Notre armée est, non pas vaincue, mais décimée, et les soldats qui sont encore debout se regardent avec inquiétude, voyant leur petit nombre. […] Un grand nombre d’esquisses et de dessins du plus grand mérite étaient accrochés à la muraille dans un ordre parfait.
La dernière est aujourd’hui dans toutes les mémoires, et résume, pour le plus grand nombre des lecteurs, tout le talent du poète. […] Grâce à cet échange d’exigence et de servilité, le nombre et l’étendue des développements ne sont presque jamais en harmonie avec l’importance de la pensée. […] Nous désirons que l’avenir démente nos prophéties, mais nous croyons sincèrement que nos craintes sont partagées par un grand nombre de lecteurs. […] Le germe caché dans le cinquième livre des Odes n’avait pu être deviné que par un petit nombre de lecteurs. […] Mais n’y a-t-il pas parmi les images qu’il emploie un grand nombre d’images triviales ?
Hugo se plaît à changer le mètre dans l’intérieur d’un poème : il fait alterner les vastes couplets alexandrins avec les strophes agiles de petits vers ; et dans ces diverses parties, aucune égalité, aucun souci de tomber sur un nombre uniforme de vers ou de strophes744. […] Je dois nommer encore Barbier791, qui a fait, parmi nombre de bons vers de qualité courante, deux chefs-d’œuvre d’éloquence satirique et fougueuse : la Curée et l’Idole. […] Formules (le nombre des syllabes étant représenté par les chiffres) 12, 6, 12, 6. — 12, 8, 12, 8. — 12,12, 12,12, 8 […] Pellissier évalue à un sur dix le nombre des vers romantiques dans V.
L’intérêt de cette recherche est tout métaphysique : ou, s’il est pratique, c’est seulement pour un petit nombre d’esprits, trop attachés à la terre pour pouvoir s’élever à ces connaissances sans le secours ou plutôt sans la violence de la logique. […] Les habiles gens s’entendront mieux avec Descartes écrivant que « les poils blancs qui commencent à lui venir l’avertissent qu’il ne doit plus étudier, en physique, à autre chose qu’au moyen de les retarder. » Et ailleurs : « Qu’il n’a jamais eu tant de soin de se conserver que maintenant. » Et plus loin : « Qu’il fait un abrégé de médecine, dont il espère pouvoir se servir par provision pour obtenir quelque délai de la nature. » Ceux qui souffrent, et c’est le grand nombre, ceux qui ont la mauvaise part dans la distribution des biens de fortune, d’opinion ou de santé, ceux pour qui en particulier le Christ est venu, aimeront mieux Pascal disant dans cette sublime prière que j’ai citée : « Je ne trouve en moi, Seigneur, rien qui vous puisse agréer ; je ne vois rien que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. […] Après avoir pénétré, par l’intelligence toute seule, dans le secret des sciences physiques et de la science des nombres, il entreprend l’étude de la morale avec cette même intelligence aidée de sa sensibilité. […] Le plus grand nombre de ses questions et de ses réflexions a ce caractère de double entente, si plaisant au théâtre, par lequel on blâme ce qu’on paraît approuver, et on loue ce qu’on paraît blâmer.
» Vous le voyez, le drame musical avait été désiré et prévu en France par un bon nombre de hauts et de clairs esprits. […] Aussi s’est-il élevé parmi nous un bon nombre de musiciens zélés qui ont fait serment de nous instruire, et l’on peut espérer qu’au bout de quelques années, il y aura une grande révolution dans nos opinions et, une renaissance du drame musical. […] Un Stoll se compose d’un certain nombre de vers, lorsqu’il est terminé on l’indique par une croix. Vient ensuite l’Abgesang (l’envoi), il comprend aussi un certain nombre de vers que toutefois l’on chante sur une autre mélodie. » [NdA] ah.
On a nombre de lettres toutes littéraires concernant les Commentaires de Corneille, et que Voltaire adressait à l’Académie sous le couvert de Duclos. […] Lorsque d’Alembert fut reçu à l’Académie française en 1754, son élection fut très combattue et traversée de beaucoup d’obstacles, « et même il passe pour constant, rapporte La Harpe, qu’il y avait un nombre de boules noires plus que suffisant pour l’exclure, si Duclos, qui ne perdait pas la tête et qui était en tout hardi et décidé, n’eût pris sur lui de les brouiller dans le scrutin, en disant très haut qu’il y avait autant de boules blanches qu’il en fallait ».
Sur ce refus, j’alléguai la loi de l’empereur Théodose, qui, après avoir commandé par colère et trop précipitamment la mort d’un grand nombre de chrétiens, fut rejeté de la communion par saint Ambroise, qui le contraignit de venir à pénitence, et, pour une entière satisfaction, faire une loi par laquelle défense était faite aux gouverneurs en l’administration de la justice qui présidaient dans les provinces, de ne faire à l’avenir exécuter tels mandements extraordinaires qui étaient contre l’ordre et la forme de la justice, sans attendre trente jours, pendant lesquels ils enverraient à l’empereur pour avoir nouveau commandement en bonne et due forme ; ainsi qu’il fallait envoyer promptement au roi… Grâce à cet avis d’une ferme et respectueuse résistance qui prévalut et fut adopté, avant même qu’on eût envoyé vers le roi, le contrordre eut le temps d’arriver de Paris : la Bourgogne fut garantie du crime et du malheur commun, et le nom du comte de Charny est inscrit dans l’histoire à côté de ceux du comte de Tendes, de MM. de Saint-Hérem, d’Orthez et d’un petit nombre d’autres, comme étant resté pur de sang dans l’immense massacre.
Il ne disait pas assez en parlant ainsi ; il ne disait pas que dans ses propres écrits comme dans ceux d’un bien petit nombre de savants exacts, il était entré quelque chose de la beauté de l’art et de la magie du talent, et qu’il y aurait à citer des disciples de premier ordre dans la postérité de Buffon : lui-même, fût-il le seul, en serait la preuve. […] Ramond avouait, c’est qu’il prit rang au nombre des plus intimes du grand magicien, et qu’il devint dépositaire d’une partie de ses recettes, et témoin de plusieurs de ses miracles.
Lorsque les Commentaires de Montluc furent imprimés pour la première fois quinze ans après sa mort, en 1592, l’éditeur les fit précéder d’une dédicace « À la noblesse de Gascogne » qui est en des termes dignes de son objet : Messieurs, comme il se voit de certaines contrées qui produisent aucuns fruits en abondance, lesquels viennent rarement ailleurs, il semble aussi que votre Gascogne porte ordinairement un nombre infini de grands et valeureux capitaines, comme un fruit qui lui est propre et naturel ; et que les autres provinces, en comparaison d’elle, en demeurent comme stériles… C’est votre Gascogne, messieurs, qui est un magasin de soldats, la pépinière des armées, la fleur et le choix de la plus belliqueuse noblesse de la terre, et l’essaim de tant de braves guerriers… Sans faire tort aux autres provinces et sans accepter ces injurieuses préférences de l’une à l’autre, il est un caractère constant et qui frappe dans les talents comme dans les courages de cette généreuse contrée, et l’on ne saurait oublier, en lisant Montluc, que cette patrie de Montesquieu et de Montaigne, comme aussi de tant d’orateurs fameux, fut celle encore, en une époque chère à la nôtre, de ces autres miracles de bravoure, Lannes et Murat. […] Il s’informa et s’orienta si bien, il prit si exactement ses mesures et ses heures de départ, de marche nocturne et d’arrivée, il choisit et tria si soigneusement son monde, rien qu’une petite troupe (« car ce n’est pas tout d’avoir des hommes un grand nombre ; quelquefois il nuit plus qu’il ne profite »), il les dirigea si à point et calcula tout si en perfection, que, le bonheur y aidant, il vint à bout de cette faction, comme il l’appelle, ou prouesse.
Il a corrigé le chœur de Saint-Cyr et plusieurs autres endroits… — Quelques années après (1698), quand l’établissement fut en pleine prospérité, les charges s’étant trouvées supérieures aux revenus, il fut question de diminuer le nombre des demoiselles : mais le roi n’y voulut point entendre ; il n’aimait point à resserrer les idées qu’il avait une fois conçues et mises à exécution ; il maintint donc expressément le nombre de deux cent cinquante demoiselles qu’il voulait faire élever dans la maison, et pour qu’on les pût garder jusqu’à vingt ans, c’est-à-dire dans les années les plus périlleuses, il ajouta à la dotation première trente mille livres de revenu.
Fanny s’intitule une étude : c’est plus qu’une nouvelle, c’est presque un poème par la forme, par la coupe, par le nombre, par un certain souffle qui y règne d’un bout à l’autre et qui se marque singulièrement dans les paragraphes ou plutôt dans les couplets du commencement. […] La comparaison entre Adolphe et Fanny ne saurait s’établir que sur la forme et pour le cadre, pour le nombre et le chiffre des acteurs : le fond de la situations d’ailleurs, est des plus dissemblables.
Au milieu des plus formidables difficultés et dans une situation extrême, la netteté des vues, leur promptitude, leur multiplicité (chaque jour et chaque heure en demandant de nouvelles), l’à-propos et la perfection de l’exécution avec des moyens tels quels, tronqués et insuffisants ; le nerf et la vigueur dans leur dernière précision, une célérité qui suppléait au nombre ; une vigilance de tous les instants ; l’infatigable prodigalité de lui-même ; non seulement la constance, cette vertu des forts, mais l’espérance, ce rayon de la jeunesse, tout cela lui était, je ne dirai pas revenu (car tout cela appartenait de tout temps à sa nature), mais rendu au complet et à la fois, s’était renouvelé, réexcité en lui, et se couronnait d’une suprême flamme. […] Car si cette masse compacte, ce noir nuage « qui offusquait tous les yeux et terrifiait tous les cœurs » ne s’entrouvrait pas, si l’ennemi assemblé s’obstinait à refouler étape par étape Napoléon, chacun se voyait réduit à recommencer deux et trois fois peut-être, et en nombre de plus en plus disproportionné, cette glorieuse, mais désespérée, mais accablante bataille de la Rothière, qui finirait fatalement sous les murs de Paris et serait tôt ou tard perdue.
J’ai vu aussi cet usage, et il n’y a pas grand nombre d’années qu’il est supprimé. […] Ce conseil fut suivi exactement ; il vint de toutes parts un prodigieux nombre d’étrangers.
Ceux qui se croient le plus affranchis des préjugés de naissance (et M. de Tocqueville était de ce nombre) ont à se garder d’un autre préjugé indirect bien tentant pour une âme généreuse ; c’est d’aller transporter à l’humanité tout entière les idées nobiliaires trop avantageuses qu’ils n’ont plus pour eux-mêmes. […] Ce n’est pas seulement le découragement de moi-même, mais des hommes, à la vue chaque jour plus claire du petit nombre de choses que nous savons, de leur incertitude, de leur répétition incessante dans des mots nouveaux depuis trois mille ans, enfin de l’insignifiance de notre espèce, de notre monde, de notre destinée, de ce que nous appelons nos grandes révolutions et de nos grandes affaires… Il faut travailler pourtant : car c’est la seule ressource qui nous reste pour oublier ce qu’il y a de triste à survivre à l’empire de ses idées, etc.
Veuillot fut du nombre. […] On l’envoya rédiger des journaux en province, à Rouen, à Périgueux ; il s’y fit la main, il s’y forma l’esprit, il y connut les hommes, et conçut d’emblée fort peu d’estime pour l’espèce en général, sauf un petit nombre d’exceptions.
Ce n’était point par le talent des vers que brillait Perrault, quoiqu’il en fît parfois d’agréables et de faciles ; mais le grand nombre étaient prosaïques et flasques, et d’une facture antérieure à celle qu’avait réglée et fixée Despréaux. […] La critique s’est exercée depuis un certain nombre d’années sur ces sujets, et l’on s’est adressé plusieurs questions.
Le petit nombre de juges compétents en pareille matière reconnaissent que, dans cette voie des investigations analytiques comparées M. […] Sa timidité naturelle, dans une entreprise qu’il jugeait périlleuse, est peut-être cause que l’ouvrage des conversions, qui aurait pu réussir par les conférences, soutenues d’autres moyens doux, a causé la ruine d’un si grand nombre de religionnaires et la perte du commerce et des arts. » Contradiction singulière et bizarrerie de la conscience humaine !
C’est un âge en tout assez fâcheux pour le poëte entré dans la postérité (s’il n’est pas décidément du petit nombre des seuls grands et des immortels) que de devenir assez ancien déjà pour être hors de mode et paraître suranné d’élégance, et de n’être pas assez vieux toutefois pour qu’on l’aille rechercher à titre de curiosité antique ou de rareté refleurie. […] Les dépêches de celui-ci, adressées à M. de Vergennes et conservées au dépôt des Affaires étrangères, sont au nombre de soixante ; plus de dépêches en tout que d’idylles.
. — Pour ce qui est des pures idées et de leur rapport avec les noms, le principal secours a été fourni par les noms de nombre et, en général, par les notations de l’arithmétique et de l’algèbre ; on a pu ainsi retrouver grande vérité devinée par Condillac et qui depuis cent ans demeurait abattue, ensevelie et comme morte, faute de preuves suffisantes. — Pour ce qui est des images, de leur effacement, de leur renaissance, de leurs réducteurs antagonistes, le grossissement requis s’est rencontré dans les cas singuliers et extrêmes observés par les physiologistes et par les médecins, dans les rêves, dans le somnambulisme et l’hypnotisme, dans les illusions et les hallucinations maladives. — Pour ce qui est des sensations, les spécimens significatifs ont été donnés par les, sensations de la vue et surtout par celles de l’ouïe ; grâce à ces documents et grâce aux récentes découvertes des physiciens et des physiologistes, on a pu construire ou esquisser toute la théorie des sensations élémentaires, avancer au-delà des bornes ordinaires jusqu’aux limites du monde moral, indiquer les fonctions des principales parties de l’encéphale, concevoir la liaison des changements moléculaires nerveux et de la pensée. — D’autres cas anormaux, empruntés également aux aliénistes et aux physiologistes, ont permis d’expliquer le procédé général d’illusion, et de rectification dont les stades successifs constituent nos diverses sortes de connaissances. — Cela fait, pour comprendre la connaissance que nous avons des corps et de nous-mêmes, on a trouvé des indications précieuses dans les analyses profondes et serrées de Bain, Herbert Spencer et Stuart Mill, dans les illusions des amputés, dans toutes les illusions des sens, dans l’éducation de l’œil chez les aveugles-nés auxquels une opération rend la vue, dans les altérations singulières auxquelles, pendant le sommeil, l’hypnotisme et la folie, est sujette l’idée du moi. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous. […] On possède beaucoup d’observations faites sur des personnes attaquées de maladies mentales ; mais les autobiographies, les lettres écrites par ces personnes, les sténographies de leurs conversations ou de leurs discours, comme en a publié Leuret4, sont en trop petit nombre.
« La forme la plus habituelle était un couplet monorime suivi d’un refrain qui s’y était rattaché d’une façon quelconque : le nombre des couplets était indéterminé. » — Rondets : aAabAB (cf. la chanson citée p. 79). Le refrain était chanté au début de la pièce ; le nombre des couplets est indéterminé. — Ballettes : 3 couplets, suivis de refrains : refrains chantés au début de la pièce : ababbcCC ; abababaACA ; etc.
Nombre de fables sont encadrées dans des épitres, des discours, des causeries : le duc de la Rochefoucauld, Mme de la Sablière, Mlle de la Mésangère, Mlle de Sillery, Mlle de Sévigné422 reçoivent des pièces plus charmantes qu’aucune de celles qu’ont dédiées Voiture ou Voltaire. […] Nombre de ces petits poètes, et les meilleurs, vivent dans les plus libres sociétés du siècle.
Il exprime, par endroits d’un ton ferme, et toujours sans aigreur, l’objection qu’un grand nombre de personnes décernent aux « nouveaux ». […] Nombre de savants : Élisée Reclus et Jules Soury, Gaston Paris et Charles Seignobos sympathisent avec les jeunes.
La thèse de l’éducationnisme entraîne un certain nombre de thèses secondaires : dépréciation de l’intelligence naturelle et d’une manière générale de tous les dons innés que l’éducation est impuissante à suppléer ; dépréciation des influences physiologiques ; en particulier dépréciation de l’hérédité physiologique au profit de l’hérédité sociale (éducation, transmission des connaissances d’une génération à l’autre), en résumé dépréciation de tous les facteurs humains irréductibles au déterminisme éthico-pédagogique. […] L’éducation enfin est limitée dans le nombre des données sûres, précises, indiscutables qu’elle transmet à l’enfant.
Ces solitaires, quand ils s’appelaient Arnauld ou Nicole, ne devaient pas être trop désagréables en effet, et Pascal, une ou deux fois, dut être de ce nombre. […] Quand on se plaignait ou qu’on s’irritait, elle vous disait avec une désespérante clémence : « Venez, et je vous guérirai. » Et elle y a réussi pour quelques-uns, pour le plus grand nombre.
Laissant de côté ses mémoires sur l’ancienne Gaule, qui le firent nommer dès 1813 à l’Académie des inscriptions, et les nombreux travaux de géographie qui ne cessèrent de l’occuper depuis lors, « d’usurper, comme il le dit, le plus grand nombre de ses moments de loisir », je ne voudrais insister ici que sur les services agréables que M. […] Lorsqu’il publia en 1845 son excellente et louable édition (la première complète) de La Bruyère, il lui arriva de commettre un certain nombre de ces distractions qu’un bibliophile instruit, M.
La sélection naturelle et mécanique a pour premier caractère d’agir sur un ensemble d’individus, non dans un seul individu ; elle suppose un certain nombre d’organismes donnés en un milieu donné ; d’où résulte ce problème : lesquels survivront et se propageront ? […] Même au point de vue de l’évolution, nous avons montré qu’on ne peut se contenter de la sélection par « heureux accidents » ; il faut faire intervenir la sélection cérébrale et mentale qui a lieu au sein d’un individu donné, et qui provient de ce que, dans la multitude des sensations que l’individu éprouve, il y en a seulement un petit nombre qui occasionnent des émotions de peine ou de plaisir assez distinctes pour devenir des objets possibles d’appétition déterminée.
Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. […] Il seroit inutile de comprendre dans ce nombre d’écrivains, dont quelques-uns sont très-estimables, tant d’insectes qui se redressoient contre le fléau de la déraison, & qui étoient écrasés.
Aux yeux du plus grand nombre, la science ne vaut que par son utilité ; mais il n’en est pas ainsi du vrai savant : son seul objet est de connaître pour connaître ; la science a une valeur intrinsèque, indépendante de ses résultats. […] Si l’on se demande maintenant quels sont les travaux qui se sont produits sous cette vigoureuse impulsion, nous serions embarrassé par le nombre même.
Il y a pourtant un certain nombre d’ouvrages qui, par les nécessités mêmes de leur genre, doivent échapper à toute bizarrerie, et ne prétendre qu’à la précision du titre. […] Au nombre des appellations étranges de livres, citons encore le chef-d’œuvre de Stendhal, le Rouge et le Noir.
Homère fait dire à Alcinoüs ces mots, qui sont une poétique tout entière : « Les dieux ont permis la ruine d’Ilion et la mort d’un grand nombre de héros, afin que la poésie en tirât des leçons utiles aux siècles à venir. » Proposez encore des prix pour l’utilité des croisades ! […] Ce n’est point assez qu’un petit nombre de savants s’enfoncent dans les profondeurs du sanscrit, toutes nouvelles pour nous, il faut que la génération contemporaine soit devenue, par l’éducation, habile à comprendre les investigateurs de l’ère qui va s’ouvrir ; car l’homme ne sait bien que ce qu’il peut communiquer aux autres : tant on rencontre à chaque pas le sentiment social, et le besoin de ce sentiment.
Nous pensons seulement que la vérité consacrée par le pouvoir doit avoir moins d’ennemis que la vérité de pure spéculation ; car, pour un assez grand nombre d’hommes, l’autorité des faits représente suffisamment celle de la raison. […] Moins de trois ans après la date de cette lettre, le poëme de Grossi (les Lombards à la Croisade), à la veille d’être publié (avril 1826), réunissait un nombre de souscripteurs sans exemple dans le pays, 1,600, je crois. […] Rien n’égale le jet hardi, la fraîcheur et la saveur franche de bon nombre de ces pièces. […] Fauriel sur un bien grand nombre. […] On trouverait, en cherchant bien, bon nombre d’articles de lui daus les recueils périodiques de ces années, à commencer par les Archives philosophiques, dirigées par M.
De fait, le vers français ne s’appuie pas seulement sur le nombre des syllabes. […] L’harmonie des Grecs est faite avec de l’espace, des nombres, des racines ; elle est immobile. […] En poésie c’est le nombre douze. […] Le tort des novateurs fut de dédaigner le nombre du vers et de ne pas s’inquiéter des conditions de la perceptibilité en usant de successions de nombres quelconques. […] Aussi, bon nombre de leurs ouvrages sont moins une suite de pièces détachées qu’un poème continu.
Les étudiants, furieux de n’avoir pas été admis en assez grand nombre à la première11, ou de ce qu’on avait vendu sur la place des billets au-dessus du prix, ont voulu faire rendre compte au directeur Lireux.
Il a donné un assez grand nombre d’éditions soignées des auteurs classiques du xviie siècle, et à cet égard il s’est montré un littérateur instruit. — Que dire de M.
Toujours l’auteur se prépare à la composition par la solitude ; il s’y exalte longuement de ses souvenirs, de ses espérances, et de tout ce qui a prise sur son âme ; il se crée un monde selon son cœur, et le peuple d’êtres chéris ; le nombre en est petit ; il leur prête toutes les perfections qu’il admire, tous les défauts qu’il aime ; il les fait charmants pour lui : mais trop souvent, si son imagination insatiable ne s’arrête à temps, s’élevant à force de passion à des calculs subtils, et raisonnant sans nn sur les plus minces sentiments, il n’enfantera aux yeux des autres que des êtres fantastiques dans lesquels on ne reconnaîtra rien de réel que cet état de folle rêverie où il s’est jeté pour les produire.
Mais une idée qu’ils ont, idée digne d’eux, la plus absurde et la plus antiesthétique des idées, c’est que la beauté d’une Exposition se mesure premièrement au nombre d’hectares qu’elle couvre.
Les esprits désintéressés & connoisseurs l’ont déjà placé dans le très-petit nombre de nos Ecrivains qui ont un caractere à eux, & dont il est aisé de distinguer, au premier coup-d’œil, la maniere.
Quant à la peinture du vice, elle peut avoir dans le christianisme la même vigueur que celle de la vertu, puisqu’il est vrai que le crime augmente, en raison du plus grand nombre de liens que le coupable a rompus.
Son roman, ou plutôt son poème de Paul et Virginie, est du petit nombre de ces livres qui deviennent assez antiques en peu d’années pour qu’on ose les citer sans craindre de compromettre son jugement.
Il nous semble qu’on a vanté trop exclusivement son Petit Carême : l’auteur y montre, sans doute, une grande connaissance du cœur humain, des vues fines sur les vices des cours, des moralités écrites avec une élégance qui ne bannit pas la simplicité ; mais il y a certainement une éloquence plus pleine, un style plus hardi, des mouvements plus pathétiques et des pensées plus profondes dans quelques-uns de ses autres sermons, tels que ceux sur la mort, sur l’impénitence finale, sur le petit nombre des élus, sur la mort du pécheur, sur la nécessité d’un avenir, sur la passion de Jésus-Christ.
Parmi les opera sans nombre qui se sont faits depuis lui, il n’y a que Thetis et Pelée, Iphigénie, les fêtes vénitiennes et l’Europe galante, que le monde mette à côté des bons opera de cet aimable poëte.
— imitant en cela les mères sans fécondité, qui gâtent le petit nombre d’enfants qu’elles eurent dans leur chétive jeunesse ou qui adoptent ceux des autres mères.
imitant en cela les mères sans fécondité qui gâtent le petit nombre d’enfants qu’elles eurent dans leur chétive jeunesse, ou qui adoptent ceux des autres mères.
Un grand nombre des contemporains de Rousseau l’ont considéré comme leur maître. […] Encore dans ce petit nombre d’œuvres le mal que j’étudie se trahit-il à peine. […] Cette solitude ne peut cependant être que le partage du petit nombre ; il en est une autre plus accessible. […] Le nombre des prisonniers d’État n’a pas laissé d’être assez considérable. […] Au nombre des suicides les plus retentissants inspirés alors par cette œuvre funeste, il faut placer celui de Charlotte Stieglitz.
Parmi le nombre des plus hypocrites et des plus damnables, il jette en ses fournaises des cardinaux, et même quelques papes simoniaques, homicides et sacrilèges. […] ta mémoire m’est trop chère pour que je la veuille offenser en t’adressant un léger reproche que m’arrache ma prédilection pour un texte dont tu sus conquérir un grand nombre de beautés, et que tu nous appris toi-même à te préférer, lorsque ta belle traduction publiée devint ton plus bel hommage au poète latin. […] Tant de périls lui font mesurer tout ce que peut affronter et vaincre la constante fermeté d’âme, dont il imprime le caractère dans un grand nombre de ses poétiques octaves. […] Joignez au nombre, au choix, à la justesse des expressions, aux inversions permises, au jeu mobile des césures, les temps marqués par les hémistiches, et les sons cadencés par les rimes, vous sentirez les avantages de notre poésie sur les plus vantées, et vous repousserez l’ignorance qui l’accuse injustement d’être ingrate. […] Tenons-nous-en donc à ce vers, puisqu’il est le meilleur pour nous, qu’il contient les nombres de tous les autres, et qu’on peut le varier à l’infini dans ses coupes multipliées.
Ribot reconnaît l’altruisme comme un instinct premier et irréductible de l’humanité et même de l’animalité en un certain nombre de cas. […] Il y en a un très grand nombre ici, et qui semblent très bien choisis, sans esprit de système, avec goût et avec un extrême souci d’être complet. […] Ils sont, comme nombre, ce qu’ils étaient en France au xviiie siècle, ou de 1823 à 1843. […] L’impression d’ensemble, à lire ces deux volumes, est très nettement que George Sand a passé sa vie à aimer un certain nombre de messieurs, français et étrangers, nés entre 1810 et 1820. […] Le petit nombre des suicides féminins, comparé au nombre des suicides masculins, n’a point d’autre raison. « Le crime n’est pas féminin », ont dit les criminalistes ; le suicide non plus ; le spleen non plus.
Un grand nombre de nos contemporains sont préservés de la littérature à merveille. […] Qu’ils soient contents de voir grossir le nombre des écrivains catholiques, c’est à merveille : et l’on est bien de leur avis. […] Un grand nombre de convertis ont malheureusement une fierté où l’on voit leur bonheur plus que leur charité. […] Un grand nombre de nos malheurs sont imputables à nous-mêmes ; notre pire malheur est de ne valoir pas grand-chose. […] Ils vous donneront tant que vous n’aurez pas recours à un très grand nombre d’entre eux : un petit nombre vous aura bientôt comblé de joie.
Quelques-uns sont féconds et font véritablement lignée en tous sens ; un certain nombre restent isolés et stériles. […] L’orateur Calvus, chez les anciens, nous est représenté comme atteint de cette superstition qui le faisait ressembler à un malade imaginaire : pour trop craindre d’amasser du mauvais sang, on se tire des veines le plus pur et le meilleur. — Il compare encore ces écrivains uniquement élégants, qui prennent tant de peine aux mots, aux nombres, et si peu à la pensée, à ceux « qui s’amusent à cribler de la terre avec un grand soin pour n’y mettre ensuite que des tulipes et des anémones » ; belles fleurs, il est vrai, agréables à la vue, mais de peu de durée et de nul rapport. […] Je vois des substantifs techniques et tout armés qui se lèvent de toutes parts, d’audacieux et splendides, adjectifs qui nous crèvent les yeux, de gros, de très-gros adverbes (l’adverbe énormément, entre autres, dans le sens usuel de beaucoup), nombre de verbes dont on n’a pas voulu jusqu’ici enregistrer la naissance : — activer ; — préciser que s’interdisait Biot, ce physicien bien dégoûté ; — baser, qui faisait dire à Royer-Collard : Je sors s’il entre ; — impressionner ; dérailler au figuré, pour dévier, comme l’employait l’autre jour dans un fort bon article tout classique M.
Si vous croyez que les républicains ont fait ce mouvement, vous voyez au petit nombre des combattants que le parti était bien minime, et les chefs de ce parti ont abandonné leurs coreligionnaires, sous prétexte qu’ils hâtaient une révolution qui manquait encore de maturité. […] Des pères de famille égorgés au milieu de leurs enfants, parce que des malfaiteurs avaient tiré à leur insu de dessus leur toit ; des rues entières saccagées ; du sang et des morts, voilà tout ce qui reste : du deuil, des larmes, et la ruine d’un grand nombre de familles… « Mon cher enfant, jette-toi avec ardeur dans les arts ou dans les sciences : avec eux, jamais de remords… » (L’honnête homme qui parlait ainsi n’est autre que M. […] Il est vrai que nul autre que vous n’eût été capable d’une telle analyse… » — L’auteur de la lettre touche ici à un point d’une délicatesse extrême, où il trouverait des contradicteurs, dont la confidence est venue un instant embarrasser et presque intimider l’éditeur de ces articles et de ces notes : voulant tenir compte de toutes les opinions sérieuses, il n’a pu répondre à des objections d’un esprit sensé et lettré, — d’un très honorable et très respecté professeur de l’Université, — que cette publication continue de la biographie par lettres de Mme Valmore n’avait précisément pas paru intéresser dans un journal politique quotidien, — qu’en montrant à son sage et prudent avertisseur et interlocuteur le grand nombre d’adhésions que M.
A mesure donc que le tumulte des souvenirs, qui redouble pour d’autres, s’éclaircit pour moi et s’apaise, je me replie de plus en plus vers ces figures nobles, humaines, d’une belle proportion morale, qui s’arrêtèrent toutes ensemble, dans un instinct sublime et avec un cri miséricordieux, au bord du fleuve de sang, et qui, par leurs erreurs, par leurs illusions sincères, par ces tendresses mêmes de la jeunesse que leurs farouches ennemis leur imputaient à corruption et qui ne sont que des faiblesses d’honnêtes gens, enfin aussi par le petit nombre de vérités immortelles qu’ils confessèrent, intéressent tout ce qui porte un cœur et attachent naturellement la pensée qui s’élève sans sophisme à la recherche du bonheur des hommes. […] Elle aime à associer les noms de l’amitié aux émotions publiques qui envahissent son âme et la transportent : « C’est ajouter, » dit-elle en un style plein de nombre et dont le tour accompli rappelle le parler de Mme de Wolmar, « c’est ajouter au grand intérêt d’une superbe histoire l’intérêt touchant d’un sentiment particulier ; c’est réunir au patriotisme qui généralise, élève les affections, le charme de l’amitié qui les embellit toutes et les perfectionne encore. » Les lettres du 24 et du 26 janvier 91 à Bancal, alors à Londres, par lesquelles elle essaie de le consoler de la mort d’un père, méritent une place à côté des plus élevées et des plus éloquentes effusions d’une philosophie forte, mais sensible. […] Celle-ci avait écrit beaucoup et de longue main, dans ses loisirs solitaires, sur toutes sortes de sujets ; elle arriva à la publicité, prête et mûre ; ses pages, tracées à la hâte et d’un jet, attestent une plume déjà très-exercée, un esprit qui savait embrasser et exprimer à l’aise un grand nombre de rapports.
Mais il faut entendre les éclats de rire à chaque allusion indécente, à chaque plaisanterie triviale, comme il en reste un si bon nombre encore dans les tragédies de Shakespeare après qu’on en a tant effacé. […] Je suis fort tenté de penser que l’art classique est seul capable d’ennoblir des difformités naturelles : l’impéritie romantique les environnerait de tant d’autres inconvenances, qu’elle parviendrait à peine à leur imprimer de la dignité dans un petit nombre de scènes ou de situations accidentelles. […] La tyrannie revêt tant de formes, et l’ambition s’engage en des routes si diverses, que les poètes classiques, quel que soit le nombre de leurs heureux essais ou même de leurs chefs-d’œuvre en ce genre, ne l’ont point, à beaucoup près, épuisé.
Mendès vit ; toujours battant l’enclume de diamant de la pensée romantique, il continue la belle tradition du poème-légende, et, peut-être, pour cela surtout que sa poigne implacablement vigoureuse fait jaillir encore l’étincelle divine, nombre de jeunes ont l’air de lui reprocher de rester… après l’Autre. […] La grandeur des dons, le nombre des notions, la finesse du rythme, la variété des sujets, la surabondance de l’esprit, la grâce alerte et piquante, la joie, la frénésie, l’éloquence, la gaîté, la bouffonnerie loquace, les profusions d’un style imagé ou sonore, et par-dessus tout la sûreté technique, font de M. […] L’auteur du Rapport sur le mouvement poétique français , ayant cru devoir, au cours de son travail, se borner à de rares mentions de ses propres ouvrages, il a paru nécessaire de reproduire ici un assez grand nombre des appréciations dont son œuvre a été l’objet.
Sitôt qu’un sentiment est à la veille d’être partagé par un certain nombre de ses semblables, il s’empresse de s’en défaire, à la façon des jolies femmes qui abandonnent une toilette dès qu’on la copie. […] Le Rythme : L’ancienne métrique avivée ; un désordre savamment ordonné ; la rime illucescente et martelée comme un bouclier d’or et d’airain, auprès de la rime aux fluidités absconses ; l’alexandrin à arrêts multiples et mobiles ; l’emploi de certains nombres impairs. […] On connaît Rabelais ; il a un grand nombre d’admirateurs et même quelques lecteurs.
Par malheur, la multitude et la variété, dans l’histoire littéraire, ne sont pas, comme dans l’histoire naturelle, des formes sans nombre de la même perfection. […] En France, tout ce qui n’est pas une connaissance intéressant le plus grand nombre, ou, une règle de conduite pour quiconque a la bonne volonté, risque fort de n’être qu’une superfluité et un défaut. […] J’indique ce que la langue française veut de quiconque prend la plume ; et ces réflexions sur les lois du discours regardent, non ceux qui ont le don du discours, mais ces esprits, en grand nombre, qui peuvent se perfectionner par la culture, et tirer du travail des ressources qui les sauvent du ridicule de mal écrire.
A Bayreuth, déjà une grande affluence ; un plus grand nombre d’Allemands, mais beaucoup d’Anglais, et des gens un peu de tous les pays. […] Un grand nombre des artistes du théâtre et d’étrangers ont été à la gare au devant du train ; un orchestre de cuivres réuni parmi des artistes de bonne volonté jouait la marche de Tannhaeuser ; les Viennois débarquèrent au milieu des acclamations. […] On sait que l’amphithéâtre contient 1325 places, la galerie des Princes environ 100, et la Galerie Supérieure autant : mais ces dernières places ne sont vendues que dans les cas exceptionnels d’affluence trop nombreuse, et ne sont occupées jamais qu’en nombre très restreint.
Les lecteurs de la Revue savent, à n’en pas douter, que mon directeur et moi professons des opinions agréablement différentes sur un grand nombre de points. […] Qu’il y ait un certain nombre d’italianismes dans Lohengrin, cela est hors de doute ; mais ces légères taches ne comptent pas, en présence de tant de nobles inspirations, d’une si belle surabondance de poésie. […] Nous espérons augmenter ce nombre jusqu’à mille pendant l’année afin de pouvoir enfin donner des représentations, ou bien même une représentation d’un drame wagnérien : ce n’est pas la bonne volonté qui nous manque, mais l’argent.
C’est ici le lieu d’examiner comment, avec des travers, des foiblesses, des défauts, des excès si révoltans, cet Auteur a pu se procurer un si grand nombre de Partisans. […] Ils conviennent que parmi les Ouvrages de M. de Voltaire, il y en a quelques-uns d’excellens ; mais ils soutiennent [on commence à les croire, & on les croira de plus en plus] qu’il y en a beaucoup de médiocres & un grand nombre de mauvais : que le talent de saisir les rapports éloignés des idées, de les faire contraster, semble lui être particulier ; mais qu'il y met trop d'affectation, & que les productions de l'art sont sujettes à périr : qu'il n'a que l'éloquence qui consiste dans l'arrangement des mots, dans leur propriété, & non celle qui tire sa force des pensées & des sentimens, qui est la véritable : qu'il n'a aucun systême suivi, & n'a écrit que selon les circonstances, & presque jamais d'après lui-même : que le plus grand nombre de ses Ouvrages ne sont faits que pour son Siecle, & que par conséquent la Postérité n'en admettra que très-peu : que si la gloire du génie n'appartient qu'à ceux qui ont porté un genre à sa perfection, il est déjà décidé qu'il ne l'obtiendra jamais, parce qu'il ressemble à ce fameux Athlete, dont parle Xénophon, habile dans tous les exercices, & inférieur à chacun de ceux qui n'excelloient que dans un seul : que son esprit est étendu, mais peu solide ; sa lecture très-variée, mais peu réfléchie ; son imagination brillante, mais plus propre à peindre qu'à créer : qu'il a trop souvent traité sur le même ton le Sacré & le Profane, la Fable & l'Histoire, le Sérieux & le Burlesque, le Morale & le Polémique ; ce qui prouve la stérilité de sa maniere, & plus encore le défaut de ce jugement qui sait proportionner les couleurs au sujet : qu'il néglige trop dans ses Vers, ainsi que dans sa Prose, l'analogie des idées & le fil imperceptible qui doit les unir : que ses grands Vers tomdent un à un, ou deux à deux, & qu'il n'est pas difficile d'en composer de brillans & de sonores, quand on les fait isolés : enfin, que la révolution qu'il a tentée d'opérer dans les Lettres, dans les idées & dans les mœurs, n'aura jamais son entier accomplissement, parce que les Littérateurs qu'il égare, & les Disciples qu'il abuse, en les amusant, peuvent bien ressembler à Charles VII, à qui Lahire disoit, On ne peut perdre plus gaiement un Royaume ; mais qu'il s'en trouvera parmi eux, qui, comme ce Prince, ouvriront les yeux, chasseront l'Usurpateur, & rétabliront l'ordre.
N’y a-t-il pas nombre d’affections trop légères pour que nous puissions leur attribuer une influence sensible sur les bases vitales de l’organisme ? […] Mais, en sociologie, comme chaque espèce sociale ne compte qu’un petit nombre d’individus, le champ des comparaisons est trop restreint pour que des groupements de ce genre soient démonstratifs. […] Car, comme nombre d’entre elles ont déjà accompli toute leur carrière, la loi de leur évolution normale est ou, du moins, peut être établie.
La littérature n’est qu’une des nombreuses expressions de la vie humaine ; expression plus claire que d’autres, plus accessible à un grand nombre, par ses moyens (la parole) et par son but (l’action sur la masse) ; partant du même fonds inconscient, obéissant aux mêmes nécessités, l’expression littéraire tend plus que d’autres à une forme intelligible, à la réflexion, à une prise de conscience. […] Le nombre même des œuvres littéraires nuit ainsi à leur netteté d’expression. […] Une perception plus nette du rythme de l’humanité pourrait diminuer le nombre et la persistance obstinée de ces retards, et partant la brutalité des réactions, le gaspillage des énergies.
Que fait à une démonstration de ce genre le nombre des exemples dont on l’autorise ou dont on l’appuie ? […] Il n’a pas plus appris du Discours sur la méthode à « conduire ses pensées par ordre » que, de l’Hôtel de Rambouillet ou de l’Académie de Richelieu naissante, à les exprimer, comme on dit, avec nombre, poids et mesure. […] On ne peut pas attendre à vivre que les métaphysiciens aient décidé si l’étendue est « un être composé », ou « une substance unique en nombre ». […] Ceux qui connaissent la véritable religion ne sont-ils pas en plus petit nombre que ceux qui errent sur le culte du vrai Dieu ? […] Regardez autour de vous, et comptez combien vous en trouverez — je dis de ceux qui pensent — pour se ranger à la suite de Bayle, et pour oser ainsi mettre avec lui la religion et la métaphysique au nombre des illusions que l’humanité ne revivra plus ?