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1113. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

» Avant de fermer cette bien longue parenthèse musicale, mon excellent ami Adolphe Adam me permettra-t-il de lui faire une légère chicane à propos de son dernier feuilleton ? […] en supposant qu’elle aurait eu, pour la circonstance, les mains multiples de Briarée et les bottes de sept lieues du conte, peut-être encore que Gérard eût échappé à sa longue étreinte. […] « Cette longue partition, dit M. Henri Montazio dans l’Europe artiste, est un voyage au long cours à travers tous les ouvrages précédents du compositeur. […] Le traître n’avait plus de profil et les longues souffrances faisaient tomber en écailles les couleurs flamandes de la noble duchesse de Brabant.

1114. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVII » pp. 109-112

 — En attendant, la diplomatie a une mine longue d’une aune.

1115. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Et Garat, dans ses Mémoires sur la vie de Suard, a montré Montesquieu dans son domaine de La Brède, « parmi les pelouses, les fontaines et les forêts dessinées à l’anglaise, courant du matin au soir, un bonnet de coton blanc sur la tête, un long échalas de vigne sur l’épaule : ceux qui venaient lui présenter les hommages de l’Europe lui demandèrent plus d’une fois, en le tutoyant comme un vigneron, si c’était là le château de Montesquieu ».

1116. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XX. Des Livres de facéties, des recueils d’anecdotes & de bons mots. » pp. 381-385

Les catalogues de nos grandes Bibliothèques renferment ordinairement une longue liste de Facéties.

1117. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Édouard Fleury »

Et, pour tout dire enfin, ajoutons à ces qualités substantielles d’un ouvrage qui n’a pas la prétention d’en dire plus long qu’il n’est gros, quoiqu’il en dise beaucoup, que l’esprit qui l’anime est ce qu’il doit être, et qu’on y sent vibrer sympathiquement une âme à tous les coups qui frappent sur le grand cœur du Sacerdoce.

1118. (1902) Le critique mort jeune

Je sens que je m’embarque pour un long voyage de plaisance. […] Ce petit volume, qui condense de longues lectures, traduit trois pensées qu’il a étroitement épousées l’une après l’autre et suivies dans leurs dernières finesses. […] Et dans la « Tentation de Saint Antoine », lorsque le Christ vient chasser les infernales apparitions, il se lance avec joie dans un long commentaire sur la grâce. […] Ce rapprochement avec la thèse fondamentale de « l’Étape » justifie les longues pages que M.  […] Elle n’aimait qu’un instant, mais la vie est-elle si longue que cet instant ne doive compter ?

1119. (1914) Une année de critique

Qui, mieux qu’elles, causerait de choses et d’autres pendant de longs mois, sans rien dire ? […] Le cœur n’y trouvait pas de quoi se satisfaire : après cette longue disette, on accepta pêle-mêle tous les aliments. […] la plupart écrivent des phrases très longues et très chargées, car il s’agit d’exprimer bien des nuances. […] L’Écornifleur, dont le livre est la confession n’expose pas en de longues dissertations l’état de ses sentiments. […] Il a contribué à propager cette idée salutaire qu’il ne suffit point de porter les cheveux longs pour cesser d’avoir les idées courtes ; si bien qu’aujourd’hui, les jeunes écrivains supposent qu’en portant les cheveux courts, ils auront sûrement des idées longues.

1120. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Bon gré, mal gré, nous devons tenir compte de ce Genevois, l’inscrire à la suite de Rousseau, de Mme de Staël, de Benjamin Constant, dans le long chapitre de nos analystes romands. […] De longues promenades aux environs de Paris renouvellent ses sensations et ses idées sur la nature. […] Ces froissements, cette longue mésintelligence, laissèrent en lui tout un côté desséché. […] Je compte en outre meubler mes cartons et amasser de quoi suffire à de longs travaux d’atelier. […] « Le bonheur le plus direct et le plus sûr pour moi, c’est la société des femmes… Est-ce la récompense de ma longue intimidation devant le sexe ? 

1121. (1896) Études et portraits littéraires

Car c’est bien une longue comédie que Gil Blas, nourrie, copieuse et drue. […] Les archives de Saint-Genix en disent long sur cette intimité. […] Trop long peut-être ce chapitre ; mais on y apprend des choses intéressantes. […] Et après un long silence rêveur, il éclate en une invocation pathétique à la Providence. […] La longue soirée de novembre a passé vite.

1122. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Le voyage identique à celui des convois pénitentiaires fut long et très pénible. […] On a peine à se figurer les douleurs de ce long calvaire. […] Toujours gai, d’ailleurs, et patriote comme pas un, et, malgré l’hétéroclitisme de ses costumes, fidèle aux longues chevelures crasseuses et aux larges chapeaux de feutre. […] … Il avala une gorgée d’absinthe et il dit, en secouant sa longue chevelure grise : — Mais ne parlons plus de cela ! […] Il ne lui fallut pas un long discours — même allemand — pour supprimer ma pièce.

1123. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Taine sera un professeur très distingué, mais de plus et surtout un savant de premier ordre, si sa santé lui permet de fournir une longue carrière. […] J’ai commencé de longues recherches sur les sensations. […] Il avait rapporté d’un long séjour en Angleterre, en 1858, des notes abondantes, qu’il devait publier en 1872 après les avoir complétées dans un second voyage en 1871. […] Mais, après une longue interruption et un véritable avortement, voici que ces sciences recommencent à fleurir ; elles ont changé complètement de méthode et se font a posteriori. […] Son vaste front, encadré de longs cheveux blancs, ses yeux pleins de flamme en même temps que de bonté disaient sa poésie, son enthousiasme, son grand cœur.

1124. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Deux longs chapitres de la seconde partie du Discours ne tendent justement qu’à cette fin. […] Non, sans doute, puisqu’il a consacré de longues pages., de longues notes à Aristote ou à Épicure. […] scepticisme d’érudit ou d’historien, formé de longue date au doute ? […] C’est ce que je voudrais avoir fait dans cette longue étude. […] Elle est trop longue !

1125. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il a trouvé le développement trop long. Hugo trouvant un de ses développements trop longs, c’est méritoire. […] C’est trop long. […] Je pleurerai longtemps, selon toute apparence. » Longue route grise de vieillesse indéfinie, longue route grise sous un ciel bas, longue route grise où se traîne à petits pas une robe noire se dirigeant vers un tombeau. […] Chacun but en souhaitant à l’arbre une longue végétation.

1126. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

La vérité est que j’en sais trop long sur la nature humaine. […] Ils ont été entraînés à peindre des hommes et des femmes de volonté nulle, et presque toute leur œuvre est une longue étude des maladies de la personnalité. […] Imaginons que le cosmopolite appartienne à une nation moins fatiguée par un long héritage de pensées que la société aux mœurs de laquelle il s’initie. […] Ajoutez que ce tarissement des énergies corporelles par la mauvaise hygiène s’accomplit d’une façon d’autant plus complète que la lace a déjà derrière elle un long héritage de labeur. […] En outre, l’auteur, qui est jeune encore et dont c’est le premier long ouvrage, traverse cette phase inévitable de la préciosité dans l’expression.

1127. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Son œuvre est un long, un subtil tâtonnement autour de son passé mort. […] Certains sont divinatoires et stupéfient par leur vision à longue distance. […] Ils peuvent en se retournant considérer avec orgueil la longue avenue plantée d’arbres majestueux dont chaque feuille porte leur signature. […] Ainsi se rejoignent les générations après de longs écarts. […] Parbleu, la vie n’est pas si longue qu’on la passe à signifier la mort !

1128. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ravet a très bien dit, ce qui n’était pas facile, le long récit du messager. […] Mais n’est-il pas visible que la misanthropie a au long de la pièce fait beaucoup de chemin ? […] « Excusez, je vous prie, Monsieur, cette trop longue communication et veuillez croire — G. […] Puis ce furent la Journée de Saint-Cloud et la Girouette de Saint-Cloud et tant d’autres ; et, pendant une année au moins, Paris et la France fredonnèrent : Allez-vous-en, sans regarder derrière, Tout le long, tout le long, tout le long d’la rivière. […] Je m’y suis amusé ; mais, sans précisément le trouver long, j’allais être sur le point d’y trouver des longueurs quand il a fini.

1129. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Cela se fait de la manière la plus simple, par des conversations qui seraient fort longues si on comptait les pages, mais qui n’ennuient pas, car elles sont pleines de choses. […] Comme je l’écrivais dernièrement à un de vos confrères : elle est trop longue, trop lente, trop lourde, je l’ai qualifiée de pièce bizarre, dans ma préface. […] Ma mère, en nos longs soirs d’entretiens sérieux, Des choses de l’esprit m’a rendu curieux. […] Je viens du quai : la course est longue, par ma foi ! […] Mais pourquoi choisit-il un chemin si long ?

1130. (1885) L’Art romantique

Je connais un poëte, d’une nature toujours orageuse et vibrante, qu’un vers de Malherbe, symétrique et carré de mélodie, jette dans de longues extases. […] Pendant un assez long temps, il eut pour habitude de dessiner chez les amis auprès desquels il allait passer ses soirées. […] Et, comme tout grand art, très compliqué sous sa simplicité apparente, il a besoin d’un long dévouement pour être mené à perfection. […] Presque tout le monde connaît ses cheveux longs et souples, son port noble et lent et son regard plein d’une rêverie féline. […] La série est longue, et le refrain est toujours le même.

1131. (1881) Le roman expérimental

J’aurais long à en dire sur ce sujet ; mais ceci dépasserait les limites de cette étude. […] Ses luttes furent longues et terribles. […] Ce fut alors qu’eut lieu l’insurrection romantique qui couvait depuis de longues années. […] Aussi le drame romantique ne devait-il pas avoir le long règne de la tragédie. […] Au fond de ces longs récits, il n’y a que du vide.

1132. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre IV. Le développement général de l’esprit est nécessaire pour bien écrire, avant toute préparation particulière »

Le mot spirituel, ému, pittoresque, sublime, germe sans effort et s’épanouit sur le riche fond de la vie morale : c’est le prolongement extérieur et le dernier terme d’une longue série île sentiments intimes et d’idées inexprimées.

1133. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

Là s’épanouira son souci de plastique, son goût des longs voiles, des tissus précieux, des dalmatiques et des étoles orfévrées qui va révolutionner la mode.

1134. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Les villages se faisaient rares sur la route et, le dernier jour du voyage, elles avaient une très longue étape à effectuer dans une région complètement désertique.

1135. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

À côté de la voiture marchait d’un pas ferme et souple une jeune fille tenant à la main une longue baguette armée de l’aiguillon et conduisant en le pressant l’attelage. […] « Ce n’est pas en vain, poursuit-il, que la mère de famille prépare, pendant de longues années, pour sa fille, la toile d’un tissu solide et fin, ce n’est pas en vain que les parrains lui conservent leur belle argenterie, et que le père enferme dans son armoire la belle pièce d’or devenue rare ; car, avec tous ces dons, la fiancée doit réjouir le jeune homme qu’elle aura préféré. […] Il leur glisse entre les lèvres le mors luisant, il passe les courroies dans les boucles argentées, il attache les longues et larges rênes et conduit ses limoniers dans la cour. […] Sa figure ovale porte l’empreinte de la paix, de son âme et de la franchise de son caractère ; ses longs cheveux se reploient sur ses tempes en nattes épaisses, retenues au sommet de sa tête par de grosses épingles d’argent ; à son corset est suspendue une robe bleue qui, dans ses plis multipliés, enserre son beau corps.

1136. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Le duc de Rivière avait été un des serviteurs du long exil des Bourbons, mais serviteur actif, dévoué, ayant joué sa vie pour sa cause ; l’ayant perdue dans l’affaire de Georges Cadoudal, et ayant obtenu la vie du premier consul, à condition de ne plus conspirer. […] XXVI De cette vie d’étude il sortit successivement pour une demi-publicité d’élite une longue série de livres, les uns, souvenirs personnels de ses voyages, fleurs de sa jeunesse, recueillies de vingt à vingt-cinq ans en Orient, desséchées entre les pages de ses notes rapides, dont il recueillit à loisir l’essence et l’odeur pour en recomposer les meilleurs parfums de sa vie ; les autres, des morceaux d’histoire diplomatique et politique, très neufs, très originaux, très instructifs, qui révèlent au temps présent les pensées calomniées du gouvernement des Bourbons ; les autres enfin, entièrement d’érudition littéraire, traductions, dissertations, commentaires sur les textes du grec ancien et du grec moderne dont il a prodigieusement enrichi la littérature de ces derniers temps. […] « Lady Stanhope portait un manteau de drap jaune foncé ; une tunique rayée, de couleur violette et blanche, descendait jusqu’à ses pieds ; de longues manches ouvertes laissaient apercevoir la blancheur de ses bras ; des babouches en cuir jaune s’élevaient jusqu’à la moitié de ses jambes ; un cachemire blanc couvrait entièrement sa tête, et un mouchoir peint de mille couleurs, ainsi qu’on les fabrique à Smyrne, entourait son visage : les deux bouts de ce mouchoir tombaient sur ses épaules. […] me dit lady Stanhope, en pressant sur ses lèvres l’ambre d’une longue pipe.

1137. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Et voilà le misérable avec lequel l’auteur veut qu’on sympathise pendant dix longs volumes ! […] Je vous avoue que cette promenade pas à pas dans l’âme de l’évêque de Provence, quoique un peu longue, m’a fait beaucoup de bien au commencement, et que je ne l’ai pas trouvé aussi niais que l’on dit, parce qu’il est vraiment bon pour nous autres pauvres gens. […] » Puis, dans une longue digression, railleuse et écrasante pour l’évêque, il lui fait une longue satire, acerbe et méprisante de langage, qui ne s’applique en rien à ce pauvre mendiant volontaire et charitable d’évêque de Digne, qui vit d’humilité et de lait dans une masure, pour se mettre au-dessous de tout le monde, et pour donner la moitié de sa farine aux pauvres de son diocèse.

1138. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Peut-être gagnerons-nous d’ailleurs à ce contact soutenu quelque chose de plus souple qu’une définition théorique, — une connaissance pratique et intime, comme celle qui naît d’une longue camaraderie. […] Il fit de Ménalque la plus longue et la plus minutieuse des descriptions, revenant, insistant, s’appesantissant outre mesure. […] Parfois il s’amuse à les entraîner de son poids et à les faire rouler avec lui le long d’une pente. […] Telle forme comique, inexplicable par elle-même, ne se comprend en effet que par sa ressemblance avec une autre, laquelle ne nous fait rire que par sa parenté avec une troisième, et ainsi de suite pendant très longtemps : de sorte que l’analyse psychologique, si éclairée et si pénétrante qu’on la suppose, s’égarera nécessairement si elle ne tient pas le fil le long duquel l’impression comique a cheminé d’une extrémité de la série à l’autre.

1139. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Arrivé à cette hauteur, il eut les visées les plus longues et les plus vastes ; il ne songeait à rien moins qu’à la conquête de toute la partie de l’Espagne encore possédée par les Maures : « Un Rodrigue a perdu cette péninsule, disait-il, un autre Rodrigue la recouvrera. » Mais sa carrière était trop avancée pour de semblables desseins. […] Rodrigue tua le comte, car celui-ci ne put l’en empêcher62. » Cela n’est pas plus long. […] » Don Diègue s’agenouille pour baiser la main du roi : Rodrigue s’y refuse : il faut une exhortation de son père pour l’y décider, et quand il se prépare à le faire, il a si mauvaise grâce et porte si longue épée que le roi effrayé s’écrie : « Otez-moi de là ce démon ! 

1140. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Il y connut un vénérable prêtre breton, autrefois déporté, qui y avait passé les longues années de l’émigration à faire le bien, à fonder des établissements utiles, et qui, rentré en France seulement en 1814, venait, sous le coup du 20 mars, de repartir lui-même pour l’exil. […] C’est toujours là qu’après ses longues et fatigantes courses mon imagination vient se reposer. […] On peut se fier à La Mennais pour que la sérénité et la joie en lui ou autour de lui ne soient pas de longue durée.

1141. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

On ne s’y livre pas d’abord de propos délibéré ; on se dit qu’il faut tout connaître et qu’il sera toujours temps de choisir : mais, l’âge venant, cette vertu du choix, cette énergie de volonté qui, se confondant intimement avec la sensibilité, compose l’amour, et avec l’intelligence n’est autre chose que la foi, dépérit, s’épuise, et un matin, après la trop longue suite d’essais et de libertinage de jeunesse, elle a disparu de l’esprit comme du cœur. […] Le clergé, du sein duquel il sortait, se laissa aller unanimement d’abord au sentiment de l’admiration ; il eut l’air de comprendre ; il salua, il exalta d’un long cri d’espérance son athlète et son vengeur. […] Jusqu’à l’âge de vingt-sept ans, il n’avait jamais voyagé, sauf quelques semaines qu’il passa à Paris, vers l’âge de quinze ans ; il y avait fait de plus longs séjours dans les dernières années.

1142. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Vinet en faveur de la liberté de tous les cultes, un peu antérieur, mais animé par une action si prochaine, ait été pour lui autre chose qu’une thèse philosophique où sa raison se complaisait : c’était une sainte et vivante cause ; et, à travers la surcharge des preuves et la chaîne un peu longue de la démonstration, à travers le style encore un peu roide et non assoupli, cette chaleur de foi communique à bien des parties de cet écrit, et surtout à la prière de la fin, une pénétrante éloquence. […] Je lui reprocherai aussi plutôt, dans sa longue note sur les contemporains de l’Empire, sa complaisance d’admission pour quelques noms sans valeur, que dans ses dernières pages la méfiance, pleine de motifs, qu’il témoigne pour les promesses orageuses de la littérature présente. […] L’ancienne et précédente culture française, ou plutôt la production et végétation française sans culture régulière, était, au déclin du moyen âge et au xvie  siècle, comme un grand champ libre, soit en France, soit aux pays environnants (Savoie, Vaud, Liége, etc.), et donnait pêlemêle toutes sortes d’herbes, de fleurs, même de longs foins et de folles avoines.

1143. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Sue jusqu’à présent que sur le type fondamental qu’il a presque constamment affecté et reproduit dans ses plus longs ouvrages. […] Sue n’a pas voulu les remplacer, pour ainsi dire, dans la lumière qui seule les complète, ni entrer dans cet esprit général et régnant qui a été comme la longue ivresse et l’enchantement propre de l’époque de Louis XIV ; il y fallait entrer pourtant à quelque degré, sinon pour le partager, du moins pour le juger, et pour y voir personnes et choses dans leur vraie proportion. […] Cavalier assure qu’il eut un long entretien avec lui : il en rapporte même les termes… ; ce qui ne contribue pas peu à décréditer ses Mémoires. » M.

1144. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

L’inégalité des talents répond à la bigarrure des sujets : parmi les plus désespérantes platitudes, parmi les plus insipides extravagances, on peut recueillir de courts poèmes, ou des épisodes de longs poèmes, qui sont d’agréable lecture. […] Dans les traditions religieuses, ethniques, historiques qui sont la matière de la poésie celtique, ce ne sont que voyages au pays des morts, étranges combats et plus étranges fraternités des hommes et des animaux, visions fantastiques de l’invisible ou de l’avenir, hommes doués d’une science ou d’une puissance surnaturelles, qui commandent aux éléments et savent tous les mystères, animaux plus savants et plus paissants que les hommes, chaudrons, lances, arbres, fontaines magiques, et longs écheveaux d’aventures et d’entreprises impossibles à quiconque n’est pas prédestiné pour les accomplir, servi par les êtres ou maître des objets prédestinés à en assurer l’accomplissement. […] D’autres les étendirent, les amalgamèrent en longs poèmes ; d’autres y mêlèrent des traditions, des inventions qui n’avaient rien de celtique.

1145. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Mais, à l’ordinaire, la pensée est solide, exacte : la finesse est dans le discernement et dans la notation des nuances, dans l’appropriation exquise du mot à l’objet, dans la vaste compréhension des brèves formules, qui mettent l’esprit en branle, et l’obligent à parcourir un long cercle d’idées inexprimées. […] Il a une propriété, une vivacité singulières d’expression : plus de corps et de couleur que de délicate élégance, de la vigueur même dans la finesse ; de longues périodes chargées d’incidentes et de participes, un large emploi des pronoms, souvent bien éloignés du nom qu’ils ont charge de suggérer, des archaïsmes, de libres tournures : à ces dernières marques surtout, on reconnaît un style formé avant les Provinciales. […] Une enfance sans parents, un mariage sans tendresse, un mari qui la trompe, la ruine, et se fait tuer pour une autre, la laissant veuve en pleine jeunesse, en pleine beauté, avec deux enfants à élever ; ces enfants à peine élevés, les craintes pour le fils qui va à l’armée, le désespoir surtout de perdre la fille qui suit son mari à l’autre bout du royaume, et dès lors de longues séparations qui remplissent tous ses jours d’inquiétude, de brèves réunions où sa tendresse, irritée et froissée à tout instant, envie les tourments de l’absence ; la fortune qui s’en va, l’argent difficile à trouver, le dépouillement, lent et douloureux, pour payer les fredaines du fils, l’établir, le marier, mais surtout pour jeter incessamment dans le gouffre ouvert par l’orgueil des Grignan ; une petite-fille à élever, tant de veilles, de soins, d’appréhensions, pour voir la pauvre Marie Blanche, ses petites entrailles, disparaître à cinq ans dans un triste couvent ; la vieillesse, enfin, triste avec les rhumatismes et la gêne : telle est la vie de Mme de Sévigné359.

1146. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

En outre, au nom de « son » public, il lui interdirait les longs développements. […] Donc : feuilleton ou longue étude de revue. […] Tous nos correspondants se sont accordés sur la difficulté de faire de longs articles dans les journaux contemporains.

1147. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

II L’influence de lord Byron sur Pouchkine fut de longue durée ; elle a produit plusieurs ouvrages remarquables que j’hésite à nommer des imitations. […] Au milieu de ses longs voyages, Onéguine a perdu la mémoire de toutes les demoiselles qui promettaient de son temps, et il s’adresse à un vieux général, son parent, aimé et considéré de tout le monde. — « Quoi ! […] Quelque imparfaite que soit ma traduction, elle permettra pourtant d’apprécier les traits saillants du génie de Pouchkine mieux que je ne pourrais le faire comprendre par une longue dissertation.

1148. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Cela serait aisé, ai-je dit, mais cela serait assez long ; et ne serait-ce pas un peu superficiel ? […] Cela est possible, mais cela est difficile, parce que nous avons à vaincre une foule d’associations d’idées, qui sont le fruit d’une longue expérience personnelle et de l’expérience plus longue encore de la race.

1149. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Il en sait long, mais il se tait : « un bœuf est sur sa langue », selon le proverbe. — « Si ce palais prenait une voix, il parlerait clairement ; quant à moi, je parle volontiers à ceux qui savent : pour qui ignore ou ne comprend pas, je ne sais rien, j’oublie tout. » — La terreur sort déjà de cette réticence de l’esclave. […] Ce sont les ancêtres d’Argos ; leurs barbes blanches tombent sur leurs longs bâtons : « Car — disent-ils avec une tristesse sententieuse — l’extrême vieillesse, quand son feuillage s’est flétri, marche sur trois pieds, débile comme l’enfance. […] De là le Démon furieux lancé sur cette race, de là le meurtre qu’en ce moment même prépare « la femelle qui va tuer le mâle, l’odieuse chienne qui le flattait tout à l’heure avec un visage souriant et de longs discours ». — Qu’on ne la croie point, c’est son sort ; elle est habituée aux haussements d’épaules et aux moqueries incrédules : ils verront bientôt si elle a dit vrai.

1150. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

» Cent ans au plus ; voilà le terme de la plus longue espérance. […] On eut dit que la longue rapière qui battait aux talons des gentilshommes les aiguillonnait à la mort. […] Comment croire à l’épée de Damoclès, quand elle montre tout du long sa ficelle qui plie et ne rompt pas ?

1151. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Nous apprenons tout cela dans une longue conversation de M.  […] Elle s’avance bizarrement accoutrée et la tête haute, dans ce salon bruyamment hostile, le fend d’un long sillage, va droit à la duchesse stupéfaite, boit d’un trait la tasse que celle-ci lui tend d’un geste méprisant, lui remet, en échange, un chèque de vingt-cinq-mille francs, et lui dit qu’elle espère bien, à son tour, avoir sa visite. « Nous parlerons de M.  […] Le rôle annonce une éruption et il fait long feu.

1152. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Le directeur de la Librairie, par sa position, se trouvait le confident et quelquefois le point de mire de tous les amours-propres inquiets ou irrités ; amours-propres de gens du monde, de grands seigneurs, de dévots, de gens de lettres surtout, il avait affaire à tous ensemble ou à chacun tour à tour, et il en savait plus long que personne sur leurs singularités secrètes et leurs faiblesses. […] M. de Malesherbes, dans une remarquable lettre, répondit au ministre qu’il n’y avait guère, au fond, à compter sur la censure ; que des gens d’esprit, dans un ouvrage de longue haleine, viendraient toujours à bout de l’éluder ; qu’il ne savait qu’un seul moyen sûr de remédier aux abus, c’était de rendre les auteurs responsables personnellement de leurs fautes : Si ce moyen est le plus sûr, continuait M. de Malesherbes en s’adressant à l’abbé de Bernis, vous me demanderez pourquoi je n’ai pas employé jusqu’à présent ? […] On trouve une conversation de Malesherbes rapportée au long dans les Mémoires de Bertrand de Molleville44 ; cette conversation a fort choqué, je ne sais pourquoi, M. 

1153. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

La légitimité, la grâce de Dieu, la monarchie pharamonde, les nations marquées à l’épaule de la fleur de lys, la possession des peuples par fait de naissance, la longue suite d’aïeux donnant droit sur les vivants, ces choses-là luttent encore sur quelques points, à Naples, en Prusse, etc., mais elles se débattent plutôt qu’elles ne luttent ; c’est de la mort qui s’efforce de vivre. […] La griffe de l’animal n’en sait pas plus long que l’épine du végétal. […] Philippe II, le père, répond : C’est que, l’infant étant mort de sa belle mort, le cercueil préparé ne s’est point trouvé assez long, et l’on a dû couper la tête.

1154. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Sans doute il se rencontre quelques réminiscences de la Bible dans les contes des pays islamisés de longue date mais l’énumération en serait brève. […] Je note, pour en finir avec cette longue comparaison entre contes allemands et contes indigènes, l’analogie qui existe entre la puérile explication de l’origine du soleil (D’où vient le soleil) et celle du conte de Grimm (Der Mond) relative à la lune. […] Cf. également le rôle de Longue Épine dans la Biche au bois.

1155. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Ce cœur, rappelé vers la maison d’Aix-en-Provence ou dispersé dans la nature, demeure pourtant fidèle au bataillon et ponctuel dans le métier :‌ Je voudrais que vous vissiez le cortège des poilus qui reviennent des tranchées à l’arrière ; ils ont de longues barbes et de longs cheveux ; ils sont vêtus de boue, appuyés sur des cannes et portent sur le dos un curieux et volumineux attirail de couverture, d’outils, de plats de campement. […] Ici, quand nos hommes sont restés un mois aux tranchées et qu’ils descendent à Plainfang, ils font comme les marins au retour d’une longue traversée, « ils courent des bordées » ; bouteilles, cigares, joyeuses chansons… tout est de la partie.

1156. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

N’est-ce pas à ce qu’il embrasse une succession plus ou moins longue dans une vision instantanée ? […] Quand j’ouvre les yeux pour les refermer aussitôt, la sensation de lumière que j’éprouve, et qui tient dans un de mes moments, est la condensation d’une histoire extraordinairement longue qui se déroule dans le monde extérieur. […] Mais il ne faut pas croire qu’elle ait lancé la matière vivante dans une direction unique, ni que les diverses espèces représentent autant d’étapes le long d’une seule route, ni que le trajet se soit effectué sans encombre.

1157. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Il ne faudrait pourtant pas trop presser ce juste milieu religieux et moral en tant que système : cela n’a toute valeur que comme expression d’une nature individuelle, et ce qui en fait la force en M. de Sacy, c’est d’être avant tout porté par un bon fonds, préparé de longue main. […] On lisait donc cette pièce, un poème fort long, fort dur, fort inégal, où tous les tons se heurtaient et où tout dansait à la fois, et on allait jusqu’au bout par conscience, par égard pour les traces de talent qui s’y révélaient, pour les étincelles qui sortaient de la fumée, pour les éclairs qui sillonnaient la nuit.

1158. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Le temps ne sait encor de quel nom te nommer ; Un long frémissement circule dans les mondes, Quand l’un d’eux a trouvé dans ses veines profondes Quelques lettres pour le former ! […] Tout m’attire à la fois et d’un attrait pareil : Le vrai par ses lueurs, l’inconnu par ses voiles ; Un trait d’or frémissant joint mon cœur au soleil, Et de longs fils soyeux l’unissent aux étoiles.

1159. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Que me feront après cela quelques contradictions signalées au passage dans le cours de ces longs récits ? […] Chez les Modernes, la grandeur et la vertu se trouvent trop habituellement séparées ; elles ne se rejoignent pour nous dans un seul rayon qu’à cette longue distance.

1160. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Rodolphe Topffer, ce romancier sensible et spirituel, ce dessinateur plein de naturel et d’originalité, dont les Nouvelles et les Voyages avaient obtenu, dans ces dernières années, tant de succès parmi nous, vient de mourir à Genève, après une longue et cruelle maladie, le 8 juin, à l’âge de quarante-sept ans… » Et, après quelques détails biographiques rapides, nous ajoutions : « Pendant assez longtemps le nom de M.  […] Mais pourquoi prolonger ces longs mois d’agonie ?

1161. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Jacquinet, après de longues années de vertu, a voulu se délasser des austères compagnies, et il est allé trouver..   […] Je ne la trouve point trop longue.

1162. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Et poussant bien fort de longs cris d’alarmes, Ils t’ont refusé blessure et tourments, Parce que ton sang, parce que tes larmes Étaient des rubis et des diamants. […] Mais les grandes compositions et les longues méditations des premières poésies (1830-1845) ?

1163. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Que l’ignorance confonde l’homme de Lettres avec ces hommes livrés à la paresse sous le nom de repos, qui se dérobent à l’agitation générale pour vivre dans le desœuvrement, qui dorment mollement sur des fleurs, en s’abandonnant au cours enchanteur d’une riante imagination ennemie du travail, & amie de la paix, dont la longue carrière peut être considerée comme un doux rêve, & qui tombent dans les bras de la mort, sans avoir daigné graver sur la terre le souvenir de leur existence ; cette injustice ne m’étonnera point, elle sera digne d’elle : mais l’œil qui aura suivi les travaux de l’homme de Lettres jugera différemment, il le verra souvent insensiblement miné par de longues études, périr victime de son amour pour les Arts, tomber en poursuivant avec trop d’ardeur la vérité, comme l’oiseau harmonieux des bois tombe de la branche au milieu de ses chants, ou plutôt comme ces illustres Artistes dont la main intrépide interrogeant dans la région enflammée de l’air le phénomene électrique, couronnent tout à coup leur vie par une mort fatale & glorieuse.

1164. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Les premiers sont incapables de « voir dans l’espace », les autres se lasseraient promptement des longs calculs et s’y embrouilleraient. […] Je prendrai comme second exemple le principe de Dirichlet sur lequel reposent tant de théorèmes de physique mathématique ; aujourd’hui on l’établit par des raisonnements très rigoureux mais très longs ; autrefois, au contraire, on se contentait d’une démonstration sommaire.

1165. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Ce fatal besoin de repos nous est venu de la longue paix que nous avons traversée et qui a si puissamment influé sur le tour de nos idées. […] Qu’un homme répande des larmes sans objet, qu’il pleure sur l’universelle douleur, qu’il rie d’un rire long et mystérieux, on l’enferme à Bicêtre, parce qu’il ne cadre pas sa pensée dans nos moules habituels.

1166. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Le lac a cinq ou six lieues de long sur trois ou quatre de large ; quoique offrant l’apparence d’un ovale assez régulier, il forme, à partir de Tibériade jusqu’à l’entrée du Jourdain, une sorte de golfe, dont la courbe mesure environ trois lieues. […] Au nord, les ravins neigeux de l’Hermon se découpent en lignes blanches sur le ciel ; à l’ouest, les hauts plateaux ondulés de la Gaulonitide et de la Pérée, absolument arides et revêtus par le soleil d’une sorte d’atmosphère veloutée, forment une montagne compacte, ou pour mieux dire une longue terrasse très élevée, qui, depuis Césarée de Philippe, court indéfiniment vers le sud.

1167. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Ce fantastique royaume du ciel, cette poursuite sans fin d’une cité de Dieu, qui a toujours préoccupé le christianisme dans sa longue carrière, a été le principe du grand instinct d’avenir qui a animé tous les réformateurs, disciples obstinés de l’Apocalypse, depuis Joachim de Flore jusqu’au sectaire protestant de nos jours. […] Un sommeil d’un million d’années n’est pas plus long qu’un sommeil d’une heure.

1168. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

« Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes : ils se promènent en longues robes ; ils portent de larges phylactères 979 ; ils ont de grandes bordures à leurs habits 980 ; ils aiment à avoir les premières places dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues, à être salués dans les rues et appelés « Maître. » Malheur à eux ! […] Malheur à vous, qui engloutissez les maisons des veuves, en simulant de longues prières !

1169. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Il fit paroître une longue liste de ceux qui avoient chanté sur le ton d’Anacréon, de Tibulle & d’Ovide. […] Je doute qu’un poëte épique réussît aujourd’hui s’il en usoit autrement, s’il introduisoit, dans un long ouvrage, les dieux & les déesses, & toutes les idées mythologiques, quelque sage que fût d’ailleurs l’ordonnance du poëme.

1170. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Ce ne fut, en effet, rien autre chose durant un long espace d’années. […] On a beau dire, la vue des misérables ne nous console point de l’être : sans compter que l’homme se porte avec soin à éviter, autant qu’il le peut, une si triste vue, pour jouir plus tranquillement des douceurs de la vie ; ou qu’il se rend dur et insensible sur les misères de ses pareils, oubliant qu’il est homme comme eux, et qu’il paiera chèrement de courtes joies par de longues douleurs.

1171. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Sa longue chevelure est éparse. […] Vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé ; votre robe de chambre entrouverte et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau.

1172. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

D’autres qui sortent d’une incubation longue et pesante… Le style de Janin jaillissait à toute heure, et, comme dit Sterne, sans lui coûter un sou de réflexion et d’effort. […] Les Nymphes latines ne l’y dévorèrent point… de caresses, et après une longue accointance elles nous le renvoyèrent, l’esprit troublé, latinisant toujours, ne voulant pas démordre de ce diable de latin, radotant du latin, comme Panurge, dans ce français qu’il parlait si bien et qui suffisait à sa gloire… C’est là le seul échec de la partie qu’il joua contre la vie, cette horrible joueuse qui nous triche !

1173. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Ce dernier passage doit nous faire entendre combien devaient être faciles ces longs voyages dans lesquels Pythagore alla, dit-on, consulter en Thrace les disciples d’Orphée, en Perse les mages, les Chaldéens à Babylone, les Gymnosophistes dans l’Inde, puis en revenant, les prêtres de l’Égypte, les disciples d’Atlas dans la Mauritanie, et les Druides dans la Gaule, pour rentrer enfin dans sa patrie, riche de toute la sagesse barbare 22. […] On sent ce qu’ont de sérieux ces communications entre les premiers peuples, qui, à peine sortis de l’état sauvage, vivaient ignorés même de leurs voisins, et n’avaient connaissance les uns des autres qu’autant que la guerre ou le commerce leur en donnait l’occasion.Ce que nous disons de l’isolement des premiers peuples s’applique particulièrement aux Hébreux. — Lactance assure que Pythagore n’a pu être disciple d’Isaïe. — Un passage de Josèphe prouve que les Hébreux, au temps d’Homère et de Pythagore, vivaient inconnus à leurs voisins de l’intérieur des terres, et à plus forte raison aux nations éloignées dont la mer les séparait. — Ptolémée Philadelphe s’étonnant qu’aucun poète, aucun historien n’eût fait mention des lois de Moïse, le juif Démétrius lui répondit que ceux qui avaient tenté de les faire connaître aux Gentils, avaient été punis miraculeusement, tels que Théopompe qui en perdit le sens, et Théodecte qui fut privé de la vue. — Aussi Josèphe ne craint point d’avouer cette longue obscurité des Juifs, et il l’explique de la manière suivante : Nous n’habitons point les rivages ; nous n’aimons point à faire le négoce et à commercer avec les étrangers.

1174. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Pourquoi, tout près des côtes riantes d’Asie, Lesbos, cette île de quinze lieues de long et de cinq de large, n’aurait-elle pas été comme une école de poëtes ? […] Il fut tour à tour un chef attaqué par la foule et un banni protestant contre la dictature ; et, dans ces vicissitudes qui remplirent sa vie, il mêla l’invective à la guerre, la poésie aux armes, les plaisirs aux entreprises hardies, et devint à la fois le héros et le poëte d’une longue guerre civile.

1175. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

) Il veut être très-méchant, et il n’est que trop long.

1176. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une discussion dans les bureaux du Constitutionnel »

Sainte-Beuve n’était pas encore sénateur, ce qui prouve bien que sa nomination ne tenait pas à un article, comme ont pu le croire certains de ses confrères à l’Académie française, gros bonnets de la littérature, qui payèrent leur tribut au livre de… César par avancement d’hoirie, et n’entrèrent au Sénat que de longues années après.

1177. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Une telle situation étant trouvée, il ne s’est plus agi que de l’encadrer, de l’amener : les quatre actes qui précèdent peuvent sembler un peu longs pour cette fin.

1178. (1861) La Fontaine et ses fables « Conclusion »

C’est par elle qu’il plaît à plus ou moins d’hommes et que son oeuvre reste vivante pendant un temps plus ou moins long.

1179. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouilhet, Louis (1821-1869) »

Maxime Du Camp Parmi les poetæ minores, il arrive en tête ; certaines de ses pièces de vers subsisteront, il aura place dans tous les Selectæ ; Melænis est une œuvre très remarquable, de longue haleine, savante, bien conduite et de forte poésie, mais, dans le défilé des poètes de ce temps, il me semble qu’il ne marche qu’après Alfred de Musset, Victor Hugo, Lamartine, Victor de Laprade, Auguste Barbier, Théophile Gautier.

1180. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hervilly, Ernest d’ (1839-1911) »

Écoutez plutôt ces vers que Kami récite en jouant de l’éventail : Lorsque tu baignes ton pied tendre Dans ta rivière aux frais cailloux, Les beaux lys rosés font entendre Un long murmure de jaloux.

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