Des corps, il n’en aurait cure : les âmes, il les aurait vues au ciel, devant la face de Dieu.
Mais les montagnes, c’est la terre qui touche au ciel et qui s’y mêle déjà.
Les vers que voici montrent ce défaut adventice ; ils sont en même temps un bon paradigme des quelques combinaisons d’harmonies auxquelles se prête ce poète : Viens dans les calmes eaux laver tes mains coupables Et ton manteau froissé de vents et d’orages Et les yeux remplis du sable Des routes d’ombre et des plages Interminables à tes voyages Des terres de folie au pays des sages Où l’eau terne languit en âges de sommeil Parmi les arbres grêles et sous de pâles ciels.
Personne ne saurait dire l’horreur, accrue d’autant, du supplice inquisitorial réservé à la victime de Puits et Pendule, ni quel est l’ombilic de l’immense spirale décrite par le vaisseau fantôme sur une mer d’ébène sous un ciel d’érèbe.
Pas de toit, le ciel pour plafond, le jour pour éclairage, une longue plate-forme de pierre percée de portes et d’escaliers et adossée à une muraille, les acteurs et le chœur allant et venant sur cette plate-forme qui est le logéum, et jouant la pièce ; au centre, à l’endroit où est aujourd’hui le trou du souffleur, un petit autel à Bacchus, la thymèle ; en face de la plate-forme, un vaste hémicycle de gradins de pierre, cinq ou six mille hommes assis là pêle-mêle ; tel est le laboratoire.
Évidemment, il y a eu un ciel rembruni, peut-être la pluie, enfin une de ces choses qui font que les poissons se retirent au « fond de leurs demeures », comme dit La Fontaine ailleurs, et qu’ils ne se présentent plus au moment que le héron avait fixé pour son repas.
Elles ne sont pas souillées et déformées sous leurs pas en tombant du ciel en terre ; ils ne les ont pas vues se changer dans leurs mains en hideuses caricatures.
Avec un geste de triomphe, il montre le ciel où il va monter par la mort et l’amour, et c’est ainsi que les paroles du conteur sont magnifiquement accomplies : « Au veu du geste et de la face brillante de cet homme de couraige, la connestable feut férue en plein dans le cueur. » C’est aussi dans ce Conte, où l’accent de Shakespeare alterne avec celui de Rabelais, que, sur les paroles du conteur, « l’espée des marys est un beau trespas de guallanterie, s’il y a de beaulx trespas », Doré en invente un de ce fantastique corporel qui est l’outrance d’une réalité gigantesque.
Supposé que toutes les sociétés aient commencé par le culte d’une divinité quelconque, les pères furent sans doute, dans l’état de famille, les sages en fait de divination, les prêtres qui sacrifiaient pour connaître la volonté du ciel par les auspices, et les rois qui transmettaient les lois divines à leur famille.
L’idée fondamentale du siècle qui a créé la psychologie doit avoir été l’idée de la grandeur de la personne, dans le ciel comme sur la terre, dans la religion, dans les arts, dans les lois, comme dans la philosophie. […] La religion ne sera point celle du Dieu invisible et inaccessible ; ce sera cette religion qui transporte la terre dans le ciel et fait le ciel à l’image de la terre, arrache la Divinité à son unité majestueuse, la divise et la répand dans les cultes les plus divers. […] Ainsi l’industrie, tout occupée de l’utile, voudrait y réduire tout le reste ; l’État empiète sans cesse et attire tout dans sa sphère ; la religion, fille du ciel, bien naturellement se croit le droit de donner des lois à l’industrie, à l’État et à l’art, qui de son côté sacrifie tout au sentiment de la beauté et à son but particulier. […] Les objets de la nature qui ont un aspect d’immensité et d’infinité, comme les montagnes, les mers, les abîmes du ciel, tous ces objets ont ce genre de beauté qu’on appelle le sublime. […] La seconde est la substitution du principe héroïque au principe théologique ; là il y a du divin encore, mais il y a déjà de l’humain, et le héros est pour ainsi dire dans l’histoire, comme dans la mythologie grecque, l’intermédiaire entre le ciel et la terre.
I J’ouvre au hasard le recueil des Sermons de Massillon, et j’y lis ce simple et majestueux exorde : « Vous nous demandez tous les jours, mes frères, s’il est vrai que le chemin du ciel soit si difficile, et si le nombre de ceux qui se sauvent est aussi petit que nous le disons. […] Voici quelques-unes de ses paroles : « Un pauvre glorifié dans le ciel et un riche enseveli dans l’enfer, n’est-ce pus, dit saint Augustin, un partage bien surprenant, qui pourrait désespérer les riches et enfler les pauvres ? Mais non : riches et pauvres, n’en tirez pas absolument cette conséquence ; s’il y a des riches dans l’enfer, on y verra pareillement des pauvres, et tous les riches n’en seront pas exclus69. » Et de là, passant à l’application : « Il est difficile, continue-t-il, qu’un riche entre dans le royaume du ciel. […] Je vous reçus entre mes bras du sein de votre mère, et vous levant vers le ciel, et mêlant ma voix à vos cris, je dis à Dieu : ‟Ô Dieu ! […] ah ciel !
« Que d’années déjà depuis ce jour d’Athènes où nous nous sommes rencontrés pour la première fois entre ciel et terre sur un échafaudage du Parthénon ! […] C’est une façon d’aller au ciel ! […] Lorsqu’il ira, tout à l’heure, à la fontaine chercher de l’eau, c’est Charles-Louis Philippe qu’il abordera, soudain timide, heureux pourtant du ciel et des nuages, et, soudain, de parler à un ami.
Le monologue de Faust regardant le signe cabalistique du macrocosme et contemplant « les puissances du ciel qui montent et descendent en se passant de main en main les seaux d’or », cet hymne extatique du vieux Gœthe à la souveraine fécondité de la création paraît froid à côté du morceau de Pascal. […] Il regarde le ciel. […] Il citait, comme un exemplaire accompli de cette facture traditionnelle : … Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues. […] Écoutez-le racontant, au début de la Peur de vivre, la traversée de Chambéry par un de ses héros, Marcel : « Ils traversèrent Chambéry, capitale ensommeillée de la Savoie, que décore, comme un panache militaire, son château historique, fier et léger sur le fond du ciel… » Sentez-vous frémir en lui l’orgueil du pays natal ?
Lorsque Latude sort de Bicêtre, Mme de Luxembourg, Mme de Boufflers et Mme de Staël veulent dîner avec Mme Legros, l’épicière qui « depuis trois années a remué ciel et terre » pour délivrer le prisonnier.
Une émanation du ciel a découlé sur la terre de cet holocauste d’un philosophe à la vérité, d’un homme de bien à la vertu, et d’un mourant à l’immortelle espérance.
On sait que cette noble personne, dont l’influence fut si vive et si douce dans le monde des Joubert, des Ballanche, des Chateaubriand, se sentant frappée d’un mal sans remède, était allée demander au ciel de l’Italie l’apaisement de ses souffrances.
Vaincu, il a été dispensé de traduire en détestables faits ses passions et ses vengeances ; il a dû tourner ses yeux au ciel, remettre à Dieu de récompenser et de punir ; la défaite a ouvert, élevé son âme dure, elle y a mis, avec les larmes et les tendres regrets, la foi sereine, l’amour confiant, l’espérance et la soif de la justice.
Il est permis de se demander si l’expérience n’est point venue au devant de lui jusqu’au commencement du ciel.
Tantôt je le vois perdu au ciel parmi les troupes d’anges roses d’un paradis du Corrège ; tantôt je me figure la femme qu’il eût pu rendre folle d’amour le flagellant durant toute l’éternité.
Quand j’ouvre les yeux et que je vois le dôme bleu du ciel, n’ai-je devant moi qu’une pluralité sans aucun lien, une poussière de sensations ?
L’atroce détresse de ces malheureuses, desséchées moralement et physiquement étiolées sous le ciel paradisiaque de Stamboul, parce que sur elles semble retombée la lourde pierre d’une civilisation morte, voilà ce que les Désenchantées ont pour jamais buriné dans notre mémoire.
Le père du Méchant & de Sidney ne veut point qu’il y ait, avec le ciel, de pareils accommodemens.
Des vers qui sculptent avec des mots les rocailles de rivages africains, qui peignent les ciels polychromes, donnent l’anhèlementbf des atmosphères tropicales, le goût des alcools et le toucher des peaux nègres.
La cause fut le Catholicisme, et pour moi, qui me prends aujourd’hui au livre de Forneron, il n’en fut jamais de plus grande sous le tournant du ciel !
Si la statue n’est pas de bronze, elle sera bientôt détrempée, et les eaux du ciel laveront la tête à Proudhon.
ô ciel !
Son esprit est essentiellement distrait ; il regarde tout, le ciel, la nature, l’histoire, avant de se regarder soi-même.
Par exemple, il y a dans le ciel une constellation qu’on appelle lion ; l’analogie qu’il y a entre ce mot & le nom de l’animal, qu’on nomme aussi lion, a donné lieu à quelques Astrologues de s’imaginer que les enfans qui naissoient sous cette constellation étoient d’humeur martiale : c’est une erreur. […] La conjonction & s’unit aussi avec l’article, la terra e’l cielo, la terre & le ciel.
Jésus-Christ au milieu des blés, se détachant sur un ciel bleu ! […] C’était un bon et brave jeune homme, à qui il vint la fatale idée de se tirer de l’état obscur où le ciel l’avait jeté, dans l’espoir de cultiver un talent qu’il ne put acquérir et dont, selon toute apparence, il n’avait même pas le germe. […] dont le nom même était regardé comme d’un augure favorable pour lui, il n’a pas perdu la vie, grâce au ciel, mais il n’a pas tiré de son talent tout ce que l’on avait le droit d’en attendre. […] Sous un ciel aussi pur, sous un gouvernement aussi beau, la mère alors enfante presque sans douleur et fait consister sa véritable richesse dans le nombre de ses enfants. […] J’ai perdu mon émulation. » Outre les deux ouvrages de Drouais exposés au Louvre, la Cananéenne et le Marius, il reste encore dans la famille de ce peintre quelques études, un Philoctète éventant sa plaie en lançant un regard de reproche vers le ciel, et l’esquisse d’un tableau de Régulus qu’il se proposait de commencer, lorsqu’il fut surpris par la mort.
Pourtant c’est l’hiver, La colline au loin se découpe nue Sur un ciel brouillé, couleur gris de fer, Où tristement rampe une maigre nue. […] Me voici devenu, contre tout ciel serein, L’anathème du malchanceux, du pas en train, Des ratés, des blagueurs, des déchus, des athées, Aboyant aux grandeurs qu’ils n’ont pas méritées ! […] — David levait au ciel des bras armés encore. […] Sous le grand ciel tous deux se tendirent la main, Et pour eux commença le grand travail humain, Espoirs souvent trompés, jours de deuil, jours de fête, Car c’est de tout cela que notre vie est faite. […] que ne pouvons-nous nous aimer librement, à 1« face du ciel, unis l’un à l’autre… » Raidzell n’est pas un imbécile et il comprend : « J’y suis !
Que ne donnerions-nous pas pour voir, pendant une minute, le ciel et la terre avec l’œil à facettes d’une mouche, ou pour comprendre la nature avec le cerveau rude et simple d’un orang-outang ? […] « Toutes les comparaisons tirées des choses humaines, y dit-il, sont les effets comme nécessaires de l’effort que fait notre esprit, lorsque prenant son vol vers le ciel, et retombant par son propre poids dans la matière d’où il veut sortir, il se prend, comme à des branches, à ce qu’elle a de plus élevé et de moins impur pour s’empêcher d’y être tout à fait replongé. » C’est précisément ce qui est arrivé à Vigny. […] Ils montent, étreignant la Mort qui les entraîne Là-haut, là-haut où germe une lueur sereine : Et tout le peuple astral que l’homme a dénombré, Ce qu’il nommait le ciel, sous leurs pieds a sombré. […] ne croyez point que, pour écrire ces vers, il ait suffi de parcourir des yeux une carte du ciel, ou, comme on eût fait il n’y a pas longtemps, comme le bon Hugo faisait en ses vieux jours, d’ouvrir un Dictionnaire, Mais plus beaux encore, comme de vrais vers de poète, de tout ce qu’ils suggèrent à l’imagination que de tout ce qu’ils contiennent, il fallait pour les trouver, eux, cette inspiration intérieure qui fait ici la beauté de l’énumération ; il fallait que l’émotion de la science se joignît à celle de la poésie ; et il fallait que la sensibilité s’y échauffât de la chaleur de l’intelligence. […] Regrettez-vous le temps où le ciel sur la terre, Marchait et respirait dans un peuple de dieux… Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire Voltige-t-il encor sur tes os décharnés… Cloîtres silencieux, voûtes des monastères, C’est vous, sombres caveaux, vous qui savez aimer… Qui jamais a plus abusé que Musset de l’exclamation, et de l’apostrophe, et généralement de tout ce qu’il y a de « figures » cataloguées dans les traités des rhéteurs ?
Chaque génération à son tour est au haut de l’arbre, voit tout le pays au-dessous et n’a que le ciel au-dessus d’elle. […] CXIX Napoléon, dans sa dernière maladie à Sainte-Hélène, rêvait, comme dans un délire martial, de rencontrer là haut, dans un Olympe pareil au ciel d’Ossian ou aux Champs Élysées de Virgile, tous ses anciens compagnons d’armes et ses lieutenants, Kléber, Desaix, Lannes, etc., de causer guerre avec Condé, Turenne, Annibal, ses égaux dans le passé : — « À moins, disait-il en souriant, qu’on ne s’effraie aussi là haut de voir tant de militaires rassemblés. » — Murger, malade et à la veille de sa mort dans la maison de santé, rêvait de faire là-haut, avec de gentils et malins esprits, un Figaro comme il n’y en avait jamais eu : — « AÀ moins, ajoutait-il en souriant mélancoliquement, que le bon Dieu ne le fasse saisir. » C’est le même sentiment : pour un philosophe, tous les hommes sont des hommes.
Ce fut là que naquit son amitié pour les fleurs et qu’elle se familiarisa avec les beautés de la terre, des eaux et du ciel, que grandit en elle cet ardent et mélancolique amour de la vie qui la rendit à jamais sensible à tout ce qui est vivant, à tout ce qui en nous souffre, désire, espère, regrette. […] Ce chant, chargé de parfums, riche de couleurs, nous l’avons entendu monter au ciel de la poésie, y déployer les ailes de son inspiration et y épandre ses sonorités.
Ce qu’il y a peut-être de plus beau dans les Procès c’est cette sommation au roi d’Angleterre : Roy d’Angleterre, et vous, duc de Bedford , … Roy d’Angleterre, et vous, duc de Bedford, qui vous dictes régent le royaume de France ; vous, Guillaume de la Poule, comte de Sulford ; Jehan, sire de Talebot ; et vous, Thomas, sire d’Escales, qui vous dictes lieutenans dudit duc de Bedford, faictes raison au Roy du ciel ; … La sainteté même est temporelle. […] Faites raison au roi du ciel… c’est la formule même du combat singulier. […] Je ne crois pas qu’il y ait une œuvre au monde qui soit le ciel autant que le saint Louis et autant que le Polyeucte. […] Je ne crois pas qu’il y ait une œuvre au monde qui autant que le saint Louis, autant que Polyeucte soit le paradis, nous donne le climat du paradis, nous rende la respiration même du ciel. […] Il est la première étoile au ciel de la sainteté.
Le ciel gris de l’abstraction est déchiré par des éclairs ; la lumière devient si intense, que nous saisissons les filigranes des choses ; les grands problèmes deviennent nets ; nous contemplons le monde comme des hauteurs d’une montagne. » Il se proposait sans doute d’exposer ses idées définitives (je souligne le mot, car Nietzsche est plein d’idées qui ne sont point définitives) sur la musique dans la Physiologie de l’art qu’il méditait d’écrire. […] En un mot, ni Beauté, ni Midi, rien de la fine clarté du ciel méridional, rien qui rappelle la grâce, point de dunes, à peine une volonté de logique ; une certaine lourdeur même, qui est encore soulignée, comme si l’artiste voulait nous dire : “Elle fait partie de mes intentions” ; un manteau pesant, quelque chose de volontairement barbare et solennel, un clinquant de dentelles et de préciosités savantes et surannées, quelque chose d’allemand, dans le meilleur et dans le plus mauvais sens du mot, quelque chose de germaniquement multiple, d’informe et d’inépuisable ; une certaine puissance et une plénitude d’âme allemande qui ne craint pas de se dérober sous les raffinements de la décadence, — qui peut-être s’y plaît mieux ; la véritable marque de l’âme allemande, en même temps jeune et démodée, trop faible encore et trop riche d’avenir ; ce genre de musique exprime le mieux ce que je pense des Allemands ; ils sont d’avant-hier et d’après-demain, — ils n’ont pas encore d’aujourd’hui16. » Voilà une page d’admirable critique en dépit du parti pris de Nietzsche contre son auteur, d’où résultent certaines appréciations inexplicables. Qu’est-ce que le Midi par exemple, qu’est-ce que le ciel méridional ont à voir avec Nuremberg et ses Maîtres Chanteurs ? […] Mais un auditeur qui ne serait pas suffisamment chrétien pour comprendre cette logique, pourrait être tenté de s’écrier : « Pour l’amour du ciel, comment le péché est-il entré dans la musique !
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
Comme tout disciple fervent, il put même paraître quelque temps un pur imitateur, tant son vers rendait parfois exactement la sonorité mallarméenne : le sortilège enseveli cendres sans phénix par la flamme isole sous le ciel pâli…, etc. […] Consciemment ou non, ils montraient l’impression d’une influence particulièrement déterminée et lorsque nous avons au passage noté des phrases telles que celle-ci : « Que les Kikouyous appellent la voie lactée liane du ciel, et la joie clair-de-lune-du-cœur, Céline s’en étonne, et désire vivre dans ce pays 67 » ou comme celle-là : « Lorsque l’on est logée comme vous, et tant de beau linge à son lit, je vous jure qu’il vaut mieux avoir lu Homère et s’en souvenir un peu 68 » des vers comme ceux que voici : Le haut bûcher de mon délire où le dressera-t-on ? […] Soit sous des ciels nouveaux, soit à travers les classes de la société, il voyage, recherchant derrière les manifestations essentielles et les gestes de la passion, quelque chose qui lui échappe sans cesse.
« Sur la terre, dit Laplace, nous faisons varier les phénomènes par des expériences ; dans le ciel, nous observons avec soin tous ceux que nous offrent les mouvements célestes10. » Parmi les sciences des phénomènes terrestres qui seules sont appelées à être des sciences d’expérimentation, les sciences minérales ont été les premières, à cause de la plus grande simplicité de leurs phénomènes, à devenir accessibles à l’expérimentateur mais c’est à tort qu’on a voulu exclure l’expérimentation de la science des êtres vivants, en disant que l’organisme s’isole comme un petit monde (microcosme) dans le grand monde (macrocosme), et que sa vie représente la résultante d’un tout ou d’un système indivisible dont nous ne pouvons qu’observer les effets sans les modifier. […] On dit que Prométhée, ayant formé quelques statues d’hommes, déroba le feu du ciel pour les animer. […] Les premières lunettes permirent alors de constater l’apparition d’une nouvelle étoile dans la constellation du Serpentaire ; ce changement dans le ciel, accompli pour ainsi dire sous les yeux de l’observateur, commença d’ébranler la croyance des anciens : materiam cœli esse inalterabilem.
Tardo non furon mai grazie divine ; « Les grâces du ciel ne se font jamais attendre. » « Je parle ainsi parce qu’il me semblait avoir non pas perdu, mais égaré vos bonnes grâces, car vous avez tant tardé à m’écrire que je ne pouvais interpréter la cause de ce silence… J’ai craint qu’on ne vous eût prévenu contre moi en vous disant que j’étais un mauvais économe… J’ai été tout réconforté par votre dernière lettre du 23 du mois passé ; j’y ai vu avec bien du plaisir que vous ne vous occupiez plus qu’à votre aise des affaires d’État.
« Elle craint, dit-il, que l’on lui fasse voir qu’elle a commis le larcin de Prométhée, et qu’elle veut que le feu de sa passion soit le feu dérobé du ciel qui anime un enfant supposé, lui donne un nouvel être, et falsifie l’ouvrage de la nature. » Enfin Patru se présente pour le duc de Liéthune et autres parents : « Messieurs, dit-il, l’intérêt de mes parties est tout visible : on veut leur donner un inconnu pour parent. » Cette simplicité repose.
Incapables de se faire une idée de la perfection, ils se crurent parfaits, et se mirent au ciel de leurs propres mains.
Le ciel est d’autant plus doux que la terre est plus triste.
Des anges le rapportèrent du ciel avec la lance qui perça les flancs du Rédempteur.
Tout le paysage qui a une valeur, à l’heure qu’il est, descend de ce peintre, lui emprunte ses ciels, ses atmosphères, ses terrains.
L’araignée qui marche si bien sur ses pattes ne peut pas marcher sur le dos ; de même si le ventre de l’homme est attaché à la terre, l’esprit ne peut pas marcher vers le ciel.
Cependant une sorte de concurrence universelle devait avoir lieu, tendant à fixer les lois générales de la vie à la surface de notre planète, selon les conditions partout uniformes qu’elle présentait alors ; et ces caractères généraux, acquis dès lors, seraient ceux-là mêmes qu’on observe encore aujourd’hui dans le règne organique tout entier, caractères peut-être contingents, en ce sens qu’ils sont exclusivement adaptés aux conditions de la vie terrestre, et que nous ne pouvons conséquemment étendre, que par une hypothèse toute gratuite, aux autres planètes du système solaire ou aux autres astres du ciel.
C’est ainsi que l’avare combinera tout en vue du gain, et que le faux dévot, en affectant de ne regarder que le ciel, manœuvrera le plus habilement possible sur la terre.
Les poëtes qui se succèdent à travers les âges forment entre eux une chaîne mystérieuse parfaitement isolée des influences terrestres, et dont le premier anneau touche au ciel.
Ministre de paix, de clémence et de charité, la douceur respirera sur mon front ; toutes les vertus paisibles seront dans mon cœur ; chargé de réconcilier le ciel et la terre, jamais je n’avilirai ces fonctions. […] « Les bonnes œuvres n’ont jamais cessé de l’occuper, et il versa beaucoup de larmes, quelques jours avant sa mort, en apprenant qu’une pauvre femme qu’il avait recommandée au ministre des finances venait de recevoir une somme considérable : une joie pure colora pour la dernière fois son noble visage, et, regardant le ciel, il remercia Dieu avec attendrissement… » Il expira le 26 février 1821, à l’âge de près de soixante-huit ans.
De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine, ainsi cette vertu céleste qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style, conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel d’où elle descend116. » N’est-ce pas là, sauf la différence des rôles, le portrait de Bossuet ? […] Se borne-t-il du moins à protester en termes généraux, comme il sied à un homme aussi au-dessus du mensonge que le ciel est au-dessus de la terre ?
Tout le ciel est intéressé à son action. […] On peut alléguer deux choses à la décharge d’Homere : la premiere, que dans les tems de ténebres où il vivoit, il n’a pû avoir des idées saines de la divinité, et que, quelque esprit qu’on lui suppose, il n’a pû éviter absolument la contagion des erreurs et de l’absurdité du paganisme : la seconde, qu’au travers de cette nuit épaisse, il n’a pas laissé d’entrevoir quelquefois le vrai, comme quand il dit que d’un signe de tête, symbole de la volonté, Jupiter ébranla tout le ciel ; et qu’il compare ailleurs la vitesse de la course de Junon à la rapidité de la pensée.
Quand, pour quelque médianoche, Façonné comme une brioche, On sort le pain, Quand, sur les poutres enfumées, Chantent les croûtes parfumées Et les grillons, Que ce trou chaud souffle la vie, Ils ont leur âme si ravie Sous leurs haillons, Ils se ressentent si bien vivre, Les pauvres Jésus pleins de givre, Qu’ils sont là, tous, Collant leurs petits museaux roses Aux grillages, grognant des choses Entre les trous, Tout bêtes, faisant leurs prières, Et repliés vers ces lumières Du ciel rouvert, Si fort qu’ils crèvent leur culotte Et que leur chemise tremblote Au vent d’hiver. […] Et ce sont, namely, le Crystal Palace de Sydenham, imposant et léger, blanc et bleu sur le ciel pâle, tel un château de Shakspeare, féerique dans une apothéose de fraîche verdure et de collines toutes gracieuses, et ce tubalcaïnesque Palais des Machines de notre quatre-vingt-neuf qui a su arracher a J.
J’en dirai autant d’un astronome qui, regardant le ciel, découvre une planète qui passe par hasard devant sa lunette ; il a fait là une observation fortuite et passive, c’est-à-dire sans idée préconçue. […] Or cet astronome raisonne comme les expérimentateurs, parce que l’expérience acquise implique partout jugement et comparaison entre deux faits liés dans l’esprit par une idée Toutefois, ainsi que nous l’avons déjà distinguer l’astronome du savant qui s’occupe des sciences terrestres, en ce que l’astronome est forcé de se borner à l’observation, ne pouvant pas aller dans le ciel expérimenter sur les planètes. […] Laplace considère que l’astronomie est une science d’observation parce qu’on ne peut qu’observer le mouvement des planètes ; on ne saurait en effet les atteindre pour modifier leur marche et leur appliquer l’expérimentation. « Sur la terre, dit Laplace, nous faisons varier les phénomènes par des expériences ; dans le ciel, nous déterminons avec soin tous ceux que nous offrent les mouvements célestes7. » Certains médecins qualifient la médecine de science d’observation, parce qu’ils ont pensé à tort que l’expérimentation ne lui était pas applicable. […] Les sorciers, les somnambules, les guérisseurs en vertu d’un don du ciel, sont écoutés à l’égal des médecins. […] Voici comment Euler s’exprime dans un mémoire intitulé : De inductione ad plenam certitudinem evehenda : « Notum est plerumque numerum proprietates primum per solam inductionem observatas, quas dein ceps geometræ solidis demonstrationibus confirmare elaboraverunt ; quo negotio in primis Fermatius summo studio et satis felici successu fuit occupatus13. » Les principes ou les théories qui servent de base à une science, quelle qu’elle soit, ne sont pas tombés du ciel ; il a fallu nécessairement y arriver par un raisonnement investigatif, inductif ou interrogatif, comme on voudra l’appeler.
Elle y passera quinze jours pour être comme suspendue entre le ciel et la terre ; elle ne veut pas penser, ni parler, ni répondre, ni écouter ; elle est fatiguée de dire bonjour et bonsoir ; elle a tous les jours la fièvre, et le repos la guérit ; il lui faut donc du repos ; je l’irai voir quelquefois.
La mode y poussait ; le plus flatteur triomphe d’un jeune-France en ce temps-là consistait à obtenir des parents de porter l’habit bleu de ciel et la culotte jaune de Werther.
. — Entre une vertèbre et le crâne, entre la feuille verte et un pistil ou une étamine, entre la pomme qui tombe et la lune qui chemine dans le ciel, entre le chien de chair et aboyant et la petite figure de l’abat-jour, la dissemblance est énorme ; il semble que les deux représentations diffèrent du tout au tout.
Il y a un duel constant entre le ciel et les intérêts terrestres.
Il me posa les mains sur la tête, et, comme le plus vénérable des patriarches anciens, il leva les yeux au ciel, il pria le Seigneur, et il me bénit dans une attitude si résignée, si auguste, si sainte et si tendre, que, jusqu’au dernier jour de ma vie, j’en garderai dans mon cœur le souvenir gravé en caractères ineffaçables.
Ce ne sont que rencontres impossibles, confusions de noms, générosités tombées du ciel, pardons où l’on attendait des vengeances, cachettes dans les murailles, derrière les tapisseries, aparté pour unique moyen des effets de scène ; un mélange grossier de traditions grecques et latines, espagnoles et italiennes ; et pour la part de la France, de gros sel gaulois, la seule chose qui ait quelque saveur dans ce ragoût.
Tel « qui cuide pindariser » et se hasarde en plein ciel sur des ailes fragiles tombe, nouvel Icare, d’une chute d’autant plus lourde qu’il a voulu s’élever plus haut.
Wotan, roi des Dieux, maître de Walhall, sait que la Fin viendra ; à l’heure de la Souillure, celle qui connaît toutes choses, la Primordiale Mère, la Chaotique Wala, Erda, la Dormeuse-Voyante, avertit son esprit, que le Crépuscule ensombrirait le ciel.
À peine en eut-il joui, qu’un désir s’éveilla en lui, indiciblement pressant : « celui d’échapper à l’éclat éblouissant de la pureté absolue » et de descendre là où habitent les hommes pour chercher « l’ombre intime d’une étreinte amoureuse. » Son œil anxieux, dit-il, avait encore découvert la femme : « la femme à laquelle du gouffre de sa mer de souffrance aspirait le Hollandais32 » ; la femme, étoile du ciel, dont le rayonnement, parvenant jusque dans la grotte du Venusberg, avait enseigné à Tannhaeuser le chemin des sphères éthérées, et qui, maintenant, des hauteurs radieuses, attirait Lohengrin sur le sein chaud de la terre.
C’est par les différents degrés de nos sensations de lumière que l’on a classé les étoiles dans le ciel.
Dans une des plus belles pages de l’écrivain, quand les Micawber, Peggotty et la malheureuse Émilie s’embarquent à Gravescend, sur un navire d’émigrants, le soir, au couchant, tous les minces agrès profilés sur le ciel éclatant, c’est non ce grand spectacle que décrit Dickens, mais la tristesse du départ, l’espoir de nouvelles destinées ; une antre de ses meilleures scènes, le récit du sinistre où Steerforth perdit si bravement la vie, agitant son bonnet rouge au-dessus des grandes lames vertes, paraîtra à tout lecteur moderne bien peu pittoresque et trop rempli des sensations d’effroi et de compassion du narrateur.
Ouvrez l’Edda et les Niebelungen ; la lecture la plus superficielle y découvre un goût de rêverie et des sentimens profonds, sombres ou exaltés qui nous rappellent sans cesse que les héros et les bardes de ces vieilles poésies n’ont pas vu le ciel de l’Italie ou celui de l’Espagne.
Rien de plus simple et de plus ingénieux que l’art de construire des cadrans, de tracer une méridienne, d’élever un gnomon, de construire des globes et des sphères ; des planisphères qui indiquent à chaque instant l’état du ciel, l’œuvre principale du Créateur, imité et réduit par la créature dans un espace de quelques pieds.
Michelet, pour cet hagiographe de la Révolution française, les saintes de la Révolution ne sont pas toutes à la même place dans le ciel, et les très grandes saintes, comme sainte Olympe de Gouges, sainte Rose Lacombe, sainte Théroigne de Méricourt, sainte Roland, sainte Duplay, y sont bien au-dessus, par exemple, de sainte Condorcet et de sainte de Staël.
Au lieu de s’abandonner, comme la fleur aux souffles du ciel, à l’inspiration qui lui dictait des vers comme les vers adorables : À Hélène, il l’interrompit pour parler et pour plaire à la curiosité, — ce sentiment bête de tout le monde, — et il fut à la fois le Sphinx et l’Œdipe d’énigmes qui ne pouvaient intéresser et passionner que des imaginations inférieures.