Mais nous avons affaire à un sérieux judaïque qu’aucune plaisanterie n’écorche, et il nous faudrait peut-être traiter sérieusement d’un sujet qui semblait réservé jusqu’ici à égayer la fin des vaines séances académiques. […] Mais si l’on voulait recueillir sur la situation réelle de notre langue à l’étranger les renseignements précis et valables que ne m’a pas donnés une imagerie, ni ses textes explicatifs, je crois qu’il faudrait s’adresser à ces voyageurs ou à ces touristes qui parcourent sans cesse le monde pour leurs affaires ou leur plaisir. […] Or, d’après nos renseignements puisés à la meilleure source, toute l’affaire se réduit à ceci : le conseil municipal a voulu tenter un essai et il a supprimé le français dans une seule école publique. […] L’auteur de la « Guerre des langues » a lu dans les journaux qu’une école commerciale de Rotterdam a rayé de son programme le cours de français ; il transforme cette école unique en « certains établissements pédagogiques… » et pousse une hargneuse allusion à l’Affaire… La langue française est fort répandue en Hollande ; moins ou plus qu’hier, c’est une question difficile à résoudre, mais il est manifestement absurde d’écrire : « Les Hollandais s’éloignent de plus en plus de notre langue et de notre littérature. » Pour permettre d’apprécier la question, — et la bonne foi du pamphlétaire, nous donnons en appendice, une pièce justificative
Et cela arrive même quand la jalousie est sans cause, car dans ce cas on a affaire à un sensitif exagéré qui peut très bien tourner à la monomanie et de là verser dans la folie sanguinaire. […] Elles poursuivent leurs maris jusqu’au milieu de ses affaires, de son travail, et en même temps qu’elles le rendent malheureux, le rendent ridicule. […] Reste cependant la question de la tromperie, la question du dommage causé à la première femme : affaire de rupture de contrat, affaire qui regarde les tribunaux civils.
Mais, après tout, le plus à plaindre, en cette affaire, est-ce lui ou le petit Eraste qui épouse si lestement la fille d’Oronte ? […] Il ne se contente plus de se glisser, quémandeur d’amour et de richesses, dans la demeure d’Orgon ; il laisse à de moins ambitieux le soin de ruiner et de sottifier ce bourgeois crédule ; pour lui, ce qui le tente, à l’heure qu’il est, c’est, ni plus ni moins, le gouvernement du monde et la direction des affaires publiques. […] Pure affaire de boutique, pour parler vulgairement.
On serait remonté à la source de ces libelles ; Mme de Menthon se serait tirée d’affaire en me sacrifiant, et j’aurais été enfermé le reste de mes jours peut-être, pour m’apprendre à faire le Phébus avec les dames.
Ce fut l’affaire du romantisme de détruire cette langue d’idéologues et de beaux esprits, de la refaire de philosophique, pittoresque, d’académique, artistique, de signe, forme, de l’organiser à nouveau pour la transmission du sentiment et de la sensation.
On ne saurait dire plus juste : nous n’avons pas affaire à des inconscients, à des ignorants d’eux-mêmes.
Il en est pour qui la chose est sérieuse, pour qui c’est le tourment de leur âme de ne pas trouver appui et consolation dans ces débris fantastiques du passé ; pour les autres, c’est purement affaire d’art.
Eusèbe, en effet, loin d’exagérer l’autorité de Papias, est embarrassé de sa naïveté, de son millénarisme grossier, et se tire d’affaire en le traitant de petit esprit.
Le vieillard à barbe grise, le serviteur indigne, croyant qu’il a affaire à un sot, le pousse hors de l’église d’un ton bourru.
« On a représenté, dit-il, les facultés agissant comme des agents indépendants, donnant naissance à des idées et se les passant mutuellement, et faisant entre elles leurs affaires.
Avec l’évolution des genres qu’amènent les siècles, et dans laquelle est en train de passer au premier plan le roman, qu’il soit spiritualiste ou réaliste ; avec le manque prochain sur la scène française de l’irremplaçable Hugo, dont la hautaine imagination et la magnifique langue planent uniquement sur le terre-à-terre général ; avec le peu d’influence du théâtre actuel en Europe, si ce n’est dans les agences théâtrales ; avec l’endormement des auteurs en des machines usées au milieu du renouveau de toutes les branches de la littérature ; avec la diminution des facultés créatrices dans la seconde fournée de la génération dramatique contemporaine ; avec les empêchements apportés à la représentation de pièces de purs hommes de lettres ; avec de grosses subventions dont l’argent n’aide jamais un débutant ; avec l’amusante tendance du gouvernement à n’accepter de tentatives dans un ordre élevé que de gens sans talent ; avec, dans les collaborations, le doublement du poète par un auteur d’affaires ; avec le remplacement de l’ancien parterre lettré de la Comédie-Française par un public d’opéra ; avec… avec… avec des actrices qui ne sont plus guère pour la plupart que des porte-manteaux de Worth ; et encore avec des avec qui n’en finiraient pas, l’art théâtral, le grand art français du passé, l’art de Corneille, de Racine, de Molière et de Beaumarchais est destiné, dans une cinquantaine d’années tout au plus, à devenir une grossière distraction, n’ayant plus rien de commun avec l’écriture, le style, le bel esprit, quelque chose digne de prendre place entre des exercices de chiens savants et une exhibition de marionnettes à tirades.
Dresser la carte de nos plaisirs, c’est l’affaire du critique ; la philosophie ne connaît pas de frontières. […] Un nom propre ne ferait pas l’affaire : la tête de turc que l’on choisirait serait trop ridiculement chétive pour devenir un épouvantail national.
Mais le passant n’a pas de temps à perdre, ses affaires le réclament, il veut comprendre tout et sans délai, et il affirme que le premier des devoirs des Poëtes est de « se placer à son point de vue », de lui offrir des choses d’une assimilation prompte et facile, et qui n’aillent point lui bourreler l’esprit de trop graves pensées : « car, qu’est-ce que la littérature, sinon un délassement des gens instruits, une distraction d’après-dîner ? […] Alliance impossible et condamnée, puisqu’Éloa, pour avoir voulu régénérer le Prince du Mal, se perd avec lui sans l’avoir même consolé. — Il n’en est pas moins vrai que ces théories bruyantes, qui n’étaient point la principale affaire de l’innovation romantique mais qui en furent l’excès nécessaire, lui donnèrent sa couleur, lui servirent d’Évangile : faux évangile et couleur fausse qui lui venaient évidemment des doctrines de la Révolution, ces doctrines de révolte que les victoires de Napoléon imposaient au monde vaincu, comme Mahomet fit le triomphe du Koran, par le sabre. […] Il n’y a plus qu’une affaire qui lui importe et c’est de connaître le fond des choses autour de quoi ses aînés se contentèrent de rêver. […] Il y a longtemps qu’on l’a dit, l’inégalité des vers de La Fontaine, je veux dire le rhythme apparemment inégal de ses vers ne peut paraître une affaire de fantaisie et de caprice qu’à quiconque ignore ce que c’est qu’une Strophe. […] Peut-être même ne vivent-ils jamais ; quand ils sortent de leurs rêves, ce n’est que pour des préoccupations secondaires ou disproportionnées, — Stendhal pour des tentatives de succès mondains qui lui échappent, Balzac pour d’énormes entreprises commerciales qui l’écrasent : mais ces mêmes esprits que la vie berne, rentrés dans leur atmosphère de poëtes, savent et démontent les plus secrets rouages de cette vie ; l’un enseigne l’art d’obtenir les triomphes qu’il n’a pas, l’autre fait vivre des hommes d’affaires dont les visages sont stupéfiants de vérité, et nous initie aux détails du quotidien énorme d’une maison de commerce ou de banque. — Pour d’autres, dont le monde intérieur est un enchantement qui les console de vivre, « C’est la vie qui est le rêve50 ».
Ses pieux amis, les éditeurs, plus versés dans saint Augustin que dans Montaigne, ne s’aperçurent pas qu’ils avaient affaire par endroits à des extraits de ce dernier, et négligèrent naturellement d’en avertir.
Nous avons affaire à un instrument bien plus compliqué que l’ouïe.
Mais, prématurément sensé, je croyais et je crois encore que, pour devenir législateur des sociétés humaines, il fallait un long et grave noviciat d’âge, d’études, de fréquentation des hommes, de pratique des affaires, de voyages parmi les peuples, les lois, les mœurs, les caractères des diverses contrées ; le spectacle des choses humaines parmi les hommes, en ordre ou en anarchie ; en un mot, une éducation complète et appropriée à l’auguste emploi que l’on se proposait de faire de sa sagesse, après l’avoir apprise ; j’y ajoutais encore la vertu, cette sagesse pratique sans laquelle il n’y a pas d’inspiration divine dans le législateur.
On parlera des autres avec de grands éloges, et l’on ne parlera pas de vous ; on confiera aux autres telle ou telle affaire, et l’on vous jugera propre à rien.
Cette désharmonie sera d’autant plus accentuée, qu’on aura affaire à des esprits mieux différenciés et plus individualisés.
Des auditions plus variées, plus fréquentes, de fragments Wagnériens, quelques correspondances « transrhénanes » (des échos de Représentations Solennelles dans la ville de Bayreuth, de Cycles Wagnériens à Munich, à Vienne, à Berlin) découvrirent, ensuite, un génie musical, acceptable… Des insultes de Wagner à la France, on sut ce qu’il fallait penser : et, quant à cette fameuse haine contre la France, nul n’en trouva la marque, ni dans les livres, ni dans les lettres, ni dans les paroles de Richard Wagner ; Richard Wagner avait combattu, dans ses écrits, l’influence de l’esprit français ; mais c’était là tout une autre affaire ; et quiconque avait lu ses lettres et ses livres, quiconque l’avait entendu causer, rapportait aux Parisiens ébahis, que Wagner aimait la France, et Paris, et ses vieux souvenirs de 1842, et ceux, aussi, de 1860, ses amis Français, les compagnies qu’il avait traversées, les rues, les maisons même, où s’était traînée sa misère ; et l’on connut, dans le cœur du rude Ennemi, de délicieuses tendresses, pour le pays qui l’avait bafoué.
Sur les scènes soumises à l’influence de la mode, le théâtre était devenu une affaire de pure spéculation. « L’héritage classique » était dissipé ; la musique seule semblait prospérer ; mais dans l’opéra moderne, Rossini triomphait sur Beethoven, et Meyerbeer sur Weber.
De ce que je ne puis exprimer ni traduire ma sensation du rouge dans la langue du raisonnement, comment inférer, avec Wundt, qu’elle soit la conclusion d’un raisonnement, sauf à se tirer ensuite d’affaire en disant que ce raisonnement est inconscient ?
Le français était devenu, sous la main virile des écrivains de son siècle, la langue des chaires sacrées, des affaires d’État et des livres ; elle devait en faire la langue par excellence de la conversation et de la familiarité.
Il aurait dû naître curé de village, vicaire de Wakefield, uniquement occupé à sarcler les herbes de son jardin l’été, à regarder l’hiver les pieds sur ses chenets, la bûche jaillir en étincelles sous les coups distraits, de ses pincettes, et à prolonger le souper avec quelques voisins sans affaires jusqu’à l’aurore dans les entretiens sans suite et intarissables de son foyer.
« En nier l’utilité, dit Kant, c’est vouloir nier l’utilité de la police, parce que la seule fonction de la police est d’empêcher les violences auxquelles on pourrait se livrer sans elle, et de faire en sorte que tout le monde vaque à ses affaires avec sécurité. » Kant avoue qu’une telle méthode pourra bien renverser tous les dogmatismes, qui, selon lui, ne sont pas autre chose que des hypothèses de la raison agissant à l’aventure et sans la critique préalable d’elle-même.
Les uns l’ont traité brutalement de despote, faisant du despotisme pour l’apaisement de son âme orgueilleuse, et les autres le lui ont pardonné, parce que, clairvoyant ou aveugle, ce despotisme préparait, de longue main, les affaires de la liberté.
Matout connaît trop bien son affaire, et qu’il a trop ça dans la main — Indè une impression moins forte.
D’où l’on déduit la conclusion générale que ces artistes aiment le vrai : certains, et parmi les plus grands, le haïssent, bien au contraire ; et s’ils finissent par contracter à son endroit un goût presque maniaque, ce goût chez eux naît du besoin et non de la prédilection : ils apportent en cette matière la même probité stricte, vétilleuse, le même sentiment de l’honneur qui dirige le Français de vieille souche dans toutes les affaires d’argent. […] Mais s’il l’éternise, Shelley pas plus que Faust ne saurait arrêter le moment qui passe ; et lorsqu’appelé à Pise le 1er juillet pour recevoir les Leigh Hunt il y est retenu plusieurs jours ainsi que Williams pour arranger avec Lord Byron les affaires de ses amis, il éprouve ce que de tels instants ont de fugace par essence, et il écrit le 4 à Jane : « Qu’elles ont vite passé ces heures et qu’elles sont lentes à revenir pour de nouveau passer si vite et peut-être pour toujours, ces heures dans lesquelles nous avons vécu en une intimité si étroite, si heureuse ! […] J’ignore à quel neveu de Shelley André Maurois eut affaire, — ou plutôt je sais trop à combien de voix il dut prêter l’oreille avant de les fondre, à la faveur de la sienne propre, dans ce lisse et svelte récit ; mais je serais fort surpris si, contée par lui, l’histoire de Shelley ne faisait veiller tous les lecteurs117. […] Je suis assez grand pour faire mes affaires tout seul… Je suis un homme digne et éclairé, parfaitement pur de toute illusion… Peut-être le monde tel que je le conçois, est-il plus triste, moins réconfortant. […] — Leur affaire est de connaître.
Vous pourrez aussi expliquer mes affaires domestiques ; rien de plus intéressant pour le public que d’apprendre comme on gagne un million. […] Il a par excellence l’esprit pratique, utilitaire même, tel qu’il se rencontrera plus tard dans Bentham, tel que l’habitude des affaires va de plus en plus l’imprimer dans les Anglais. […] Il faut que le pivot central de l’énorme roue par laquelle tournent toutes les affaires humaines se déplace d’un cran, et que par son mouvement tout soit mû.
Les autres ne sont que des commis et des faiseurs d’affaires. » Il apprend que l’agrégation de philosophie est supprimée ; aussitôt il se met à préparer celle des Lettres, à faire des vers latins et des thèmes grecs : « Desséché et durci par plusieurs années d’abstractions et de syllogismes, où retrouverai-je le style, les grâces latines et les élégances grecques nécessaires pour ne pas être submergé par quatre-vingts concurrents… Je vais repiocher mon sol en jachère, tu sais comme et avec quels coups. […] Mais je crois qu’ils finiront par s’y mettre, et les raisons de mon espérance sont celles-ci : on peut considérer la Révolution française comme la première application des sciences morales aux affaires humaines ; ces sciences, en 1785, étaient à peine ébauchées ; leur méthode était mauvaise ; elles procédaient a priori ; leurs solutions étaient bornées, précipitées, fausses. Combinées avec le fâcheux état des affaires publiques, elles ont produit la catastrophe de 1789 et la très imparfaite réorganisation de 1800. […] Mon but est d’être collaborateur dans un système de recherches qui, dans un demi-siècle, permettra aux hommes de bonne volonté autre chose que des impressions sentimentales ou égoïstes sur les affaires publiques de leur temps.
L’affaire ne fut reprise et convenue avec M.
Ces sortes d’amnisties ont surtout leur charme en affaires littéraires, et l’esprit, dont le propre est de comprendre, jouit du plaisir singulier de se rendre compte, après-coup, de ce qu’il avait d’abord nié, et de ce qu’il a, autant qu’il l’a pu, détruit.
C’est l’affaire des dieux de les honorer.
Or, c’est d’après le théâtre d’Aristophane qu’il a défini le comique, et d’a priori point d’affaire.
Mais, comme il était occupé ailleurs et point d’humeur à jouir d’un tel amusement, il perdit patience, et, frappant rudement sur la table, il s’écria avec une violente colère : “Allez à vos affaires, impudents petits coquins !
« Apprenez, dit-il à un de ses admirateurs, une chose incroyable et pourtant vraie : c’est que j’ai livré aux flammes (vulcano) plus d’un millier de poèmes épars ou de lettres familières ; non pas que je n’y trouvasse de l’intérêt et de l’agrément, mais parce qu’ils contenaient plus d’affaires publiques ou domestiques que d’agrément pour le lecteur !
Un jour que ce Vulpius avait à porter à Goethe les épreuves à corriger d’une de ses pièces, un surcroît d’affaires l’empêcha inopinément de remplir ce devoir lui-même ; il chargea une de ses filles de porter à sa place le manuscrit et l’épreuve d’imprimerie à l’auteur de Faust et de lui rapporter les corrections.
J’aime mieux l’innocence que le pouvoir ; je me suis repenti souvent de m’être mêlé des affaires des hommes, mais jamais de leur avoir donné le bon exemple de l’abnégation et de l’humiliation volontaire au lieu du crime.
À sa manière de connaître le bois, je fus bientôt convaincu que j’avais affaire à un véritable Indien ; car il se dirigeait aussi juste en droite ligne qu’aucun Peau-rouge avec lequel j’eusse jamais fait route.
Il y a d’autres historiens pour nous donner les suprêmes beautés du genre, les motifs secrets des actions, le fond des affaires et des cœurs, et cette science de la vie humaine dont nous sommes plus curieux à mesure que la nôtre s’écoule ; mais aucun n’a possédé plus que Voltaire le don de peindre et d’être expressif en restant simple.
C’est la femme politique, suivant avec passion les débats du Parlement, buvant les discours des orateurs, écrivant au besoin un article sur les affaires publiques.
Il prit aussi une part importante à l’affaire de Tannhæuser à Paris.
On la verra encore rentrer par l’intrigue et par le complot dans les affaires de la Grèce, mais ses armées ne remettront plus les pieds sur la terre sainte, ses flottes n’affronteront plus sa mer vengeresse.
En fait, nous ne sommes point une cire molle et passive recevant des empreintes, nous réagissons ; notre affaire est, non pas de refléter les choses, mais d’écarter la douleur et de retenir le plaisir, de vouloir, d’agir et de vivre.
Là, est le petit divan vert rayé de blanc, où se tiennent les colloques intimes de la politique, les entretiens d’affaires, les duos de la sollicitation et de la protection, petit canapé qu’elle affectionne, et d’où ses pieds frileux vont chercher, tout à côté, le souffle tiède d’une bouche de calorifère, qui ventile le poil remuant des petits chiens dans leur corbeille.
Nous, nous avons notre affaire, Sans passer par l’hôpital.
La joie, l’ambition, le ressaisissement ; il se mêle aux affaires publiques, s’éprend, est trahi, retourne à la guerre et, mortellement atteint sur un champ de bataille, s’abandonne tout entier, au seuil de l’ombre, à cette méditation muette de la mort, cette contemplation ravie de l’inconnaissable où ne le touchent plus les caresses de son fils et de son amante.
C’est ainsi que Balzac rend colossales les affaires d’argent que remuent ses héros, que Zola décuple en Son Excellence Eugène Rougon, la force de ce ministre athlétique, que les poètes et les romanciers idéalistes cachent les basses trivialités de la vie.
Homère fait les hommes plus grands que nature ; ils se jettent à la tête des quartiers de rocs que douze jougs de bœufs ne feraient pas bouger ; les dieux se soucient médiocrement d’avoir affaire à eux.
Deux couplets ajoutés à la Marseillaise, l’un contre les classes supérieures, l’autre contre les propriétés, auraient fait l’affaire.
Marival, auteur de Chair d’Ambre (1900) et de Le Çof (1902) à propos des incidents de l’affaire Margueritte, et le critique M.
Nous n’avons pas affaire, en ce qui concerne les objets inaperçus dans l’espace et les souvenirs inconscients dans le temps, à deux formes radicalement différentes de l’existence ; mais les exigences de l’action sont inverses, dans un cas, de ce qu’elles sont dans l’autre.
Le premier consul avait alors trop d’affaires sur les bras pour songer à Saint-Domingue, et puis, lors même qu’il eût voulu ramener la colonie sous l’autorité de la métropole, la mer n’était pas libre, et les vaisseaux français ne pouvaient pas porter à Toussaint les ordres du premier consul. […] Le public, je n’en doute pas, sera de l’avis d’Alceste : le temps ne fait rien à l’affaire. […] Je conçois l’autobiographie des hommes d’état, je comprends qu’ils éprouvent le besoin de raconter la part qu’ils ont prise aux affaires publiques, le rôle qu’ils ont joué dans les événements, mais je ne comprends pas l’autobiographie des poètes, car les seules pensées de leur vie qui nous intéressent sont celles qu’ils ont traduites en œuvres durables, et, pourvu que le métal soit pur, nous ne tenons pas à savoir de quelle mine il est tiré. […] Comment un homme rompu à la pratique des affaires, habitué à calculer le danger des demi-mesures, peut-il hésiter à tuer l’homme qui a refusé de servir sa vengeance et qui sait son secret ? […] Elle devine, nous ne savons comment, que Ruy Blas est doué d’un génie politique du premier ordre, et elle se décide à lui confier le gouvernement des affaires.
L’Écosse puritaine, au xviie siècle, nous représente à peu près le rêve des unitaires, une espèce d’idéal à la manière d’Israël, où tout le monde connaissait la Bible, raisonnait sa foi, discutait les affaires publiques, où l’ivresse était inconnue, où l’on n’entendait pas un seul jurement. […] « Les gens comme moi veulent que les affaires d’art se traitent entre aristocrates, et croient que c’est la rareté des élus qui fait le paradis100. » Mais ceci ne le détourne nullement de commencer ses Salons de 1845 et de 1846 par des adresses aux bourgeois, qui, en 1846 principalement, montent au plus lyrique des dithyrambes : « Vous êtes la majorité — nombre et intelligence ; — donc, vous êtes la force, qui est la justice ; tout livre qui ne s’adresse pas à la majorité — nombre et intelligence — est un sot livre. » Et cette apologie se prolonge pendant plusieurs pages, et Baudelaire ne cache pas une des causes de son estime pour le bourgeois ; il voit en lui l’homme qui détient l’argent et qui paye. […] Tout, ou presque tout, a été dit, et ce qu’on pourrait ajouter de part et d’autre ne changerait rien à des convictions enracinées, d’autant plus que l’art étant affaire de foi plutôt que de raison, les preuves les meilleures se heurteront toujours sans résultat contre des sentiments invincibles. […] En plein xixe siècle, nous avons au moins affaire à un véritable voyant, à une sorte de mystique d’un autre âge d’un autre monde, presque en dehors de l’humanité.
Il est des vices contre lesquels les lois n’ont point sévi : l’ingratitude, l’infidélité au secret & à sa parole, l’usurpation tacite & artificieuse du mérite d’autrui, l’intérêt personnel dans les affaires publiques, échappent à la sévérité des lois ; la comédie satyrique y attachoit une peine d’autant plus terrible, qu’il falloit la subir en plein théatre. […] Les révolutions que la comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des peuples & dans la forme des gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des chefs, étant l’objet principal de l’envie & de la censure dans un état démocratique, le peuple d’Athenes, toûjours inquiet & mécontent, devoit se plaire à voir exposer sur la scene, non-seulement les vices des particuliers, mais l’intérieur du gouvernement, les prévarications des magistrats, les fautes des généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre ou séduire. […] Cette licence devoit être réprimée à mesure que le gouvernement devenoit moins populaire ; & l’on s’apperçoit de cette modération dans les dernieres comédies du même auteur, mais plus encore dans l’idée qui nous reste de celles de Ménandre, où l’état fut toûjours respecté, & où les intrigues privées prirent la place des affaires publiques. […] Les moeurs, le naturel des peuples, leurs intérêts respectifs, leurs richesses & leurs forces domestiques, leurs ressources étrangeres, leur éducation, leurs lois, leurs préjugés & leurs principes ; leur politique au-dedans, leur discipline au-dehors ; leur maniere de s’exercer, de se nourrir, de s’armer & de combattre ; les talens, les passions, les vices, les vertus de ceux qui ont présidé aux affaires publiques ; les sources des projets, des troubles, des révolutions, des succès & des revers ; la connoissance des hommes, des lieux & des tems ; enfin tout ce qui en morale & en physique peut concourir à former, à entretenir, à changer, à détruire & à rétablir l’ordre des choses humaines, doit entrer dans le plan d’après lequel un sçavant discute l’histoire.
C’est l’affaire de notre livre de plaider lui-même sa cause. […] Ajoutez qu’il a eu affaire à des généraux tels que Merci et Guillaume, et qu’il a eu sous lui Turenne et Luxembourg, sans parler de tant d’autres hommes de guerre élevés à cette admirable école, et qui à l’heure des revers ont suffi à sauver la France. […] Est-ce le calculateur habile, appliqué à faire ses affaires le mieux possible, ou celui qui, en toutes circonstances, est disposé à observer la justice contre son intérêt apparent ou même réel ?
Jusqu’ici donc nous n’avons affaire qu’à un jeune homme précoce, qui, confiné dans sa ville natale et du fond du nid paternel, dévore, jour et nuit, les livres anciens, ne s’effraye d’aucune étude épineuse, s’attache, par choix, à défricher les portions les plus ingrates, ce semble, du champ de l’érudition et de la critique, recueille les fragments des Pères grecs du second siècle ou des historiens ecclésiastiques antérieurs à Eusèbe, rassemble, commente en six mois (1815) les débris, les œuvres authentiques ou supposées de Jules Africain, et semble préluder en ses sillons pénibles avec la vocation opiniâtre d’un Villoison ou d’un Tillemont.
Ils tenaient à ce style comme à leur habit ; c’était affaire de convenance ou de cérémonie ; il y avait un patron accepté, immuable ; on ne pouvait le changer sans indécence ou ridicule ; écrire en dehors de la règle, surtout en vers, avec effusion et naturel, c’eût été se présenter dans un salon en pantoufles et en robe de chambre.
Et si les paroles manquent à mon angoisse, les larmes abondent à défaut des vers ; je pleure malheureux et je repleure les lyres, les trompettes, les couronnes de laurier, les études, les plaisirs, les affaires, les banquets, les loges, les palais où je fus avec vous, tantôt noble serviteur, tantôt compagnon familier de vos fêtes !
» IV Nous causâmes sans mystère et sans colère des deux parts ; je lui dis que j’avais lu avec charme presque tout ce qu’il avait écrit, et qu’excepté le cynisme antipathique à ma nature et l’athéisme inacceptable par mon esprit, j’avais tout goûté de lui, même le scepticisme ; que je n’étais rien moins que sceptique cependant ; que je croyais fermement qu’il y avait une foi difficile à trouver, mais trouvable, un arcanum de la vie intérieure, dont la recherche était l’œuvre des grands esprits, et que, dans cette foi, il y avait non seulement la croyance, mais le repos ; que c’était l’affaire de la vie entière de la découvrir, que j’y travaillais, et que j’y travaillerais jusqu’à mon dernier jour, et que les hommes qui se disaient comme lui incrédules n’étaient que d’aimables paresseux qui revenaient sur leurs pas aux premières difficultés de la route ; que j’étais heureux de connaître en lui un de ces esprits impatients, découragés avant le temps, et que, s’il voulait venir à toute heure du soir finir avec moi les journées, nous causerions ou de Dieu, s’il voulait, ou de la littérature et des arts, lui me donnant du goût, moi de la foi, chacun dans notre mesure !
Élève de Platon jusqu’à l’âge de quarante ans à peu près, plus tard mêlé aux affaires politiques de l’Asie Mineure et de la Macédoine, précepteur d’Alexandre, Aristote, selon toute apparence, ne publia pas un seul de ses ouvrages avant cinquante ans.
Puisque vous voulez me venir en aide, ainsi que je l’apprends, l’affaire deviendra très-périlleuse pour ces guerriers.
La séance aura lieu à Munich (Hôtel Roth) ; l’ordre du jour est ainsi fixé : 1° Rapport et décision sur les affaires de la fondation ; 2° Motions des membres (selon l’article 18 des statuts).
De cette affaire ressort cette déplorable conclusion, l’absolutisme du monopole.
Ses personnages parlent peu de leurs affaires, n’y songeant point : ils vivent cependant une intense et délicieuse vie.
Il n’y a plus qu’à savoir si on ne s’est point trompé de principe, en prenant par exemple le feu pour principe de la brûlure : c’est une simple affaire de vérification et d’expérimentation ; mais présomptivement, nous sommes certains que le principe (bien ou mal connu) aura toujours la même conséquence.
“C’étoit un voluptueux, dit Tacite, qui donnoit le jour au sommeil, & la nuit aux plaisirs & aux affaires.
Cependant les grecs eurent bien-tôt transplanté d’égypte en Grece l’art de la peinture, sans que ses souverains et ses republiques, encore grossieres, se fussent fait une affaire importante de l’acquisition de cet art.
Mais pour que cette satisfaction soit aussi pure et aussi entière qu’il est possible, il est important pour nous d’avoir affaire à des juges assez désintéressés pour ne point nous déprimer par des motifs de rivalité ou de passion, assez éclairés pour que nous puissions supposer qu’ils ne prononcent pas sans examen, et en même temps assez superficiels pour que nous n’ayons point à craindre de leur part un jugement trop sévère.