Quand plus tard il s’agira pour lui d’aller s’établir en Hollande, il laissera échapper son secret : « Le cartésianisme, dit-il, ne sera pas une affaire (un obstacle) ; je le regarde simplement comme une hypothèse ingénieuse qui peut servir à expliquer certains effets naturels… Plus j’étudie la philosophie, « plus j’y trouve d’incertitude. […] Certains dévots n’en gardent pas non plus dans l’expression, dès qu’il s’agit de ces choses, et l’on a remarqué qu’ils aiment à salir la volupté, pour en dégoûter sans doute.
L’éloquence, la poésie, les situations dramatiques, les pensées mélancoliques agissent aussi sur les organes, quoiqu’elles s’adressent à la réflexion. […] Il existe une telle connexion entre toutes les facultés de l’homme, qu’en perfectionnant même son goût en littérature, on agit sur l’élévation de son caractère : on éprouve soi-même quelque impression du langage dont on se sert ; les images qu’il nous retrace modifient nos dispositions.
Pour acquérir l’intelligence des mots abstraits et l’habitude des déductions suivies, il faut au préalable une préparation spéciale, un exercice prolongé, une pratique ancienne, outre cela, s’il s’agit de politique, le sang-froid qui, laissant à la réflexion toutes ses prises, permet à l’homme de se détacher un instant de lui-même pour considérer ses intérêts en spectateur désintéressé. […] Ce sont des composés de laboratoire qui restent inoffensifs dans le cabinet et sous la main du chimiste, mais qui deviennent terribles dans la rue et sous les pieds du passant. — On ne s’en apercevra que trop bien tout à l’heure, quand les explosions iront se propageant sur tous les points du territoire, quand, au nom de la souveraineté du peuple, chaque commune, chaque attroupement se croira la nation et agira en conséquence, quand la raison, aux mains de ses nouveaux interprètes, instituera à demeure l’émeute dans les rues et la jacquerie dans les champs.
Le paysan, qui a graissé la patte du régisseur, se trouve là avec son magot. « Mauvaise terre, Monseigneur, et qui vous coûte plus qu’elle ne vous rapporte. » Il s’agit d’un lopin isolé, d’un bout de champ ou de pré, parfois d’une ferme dont le fermier ne paye plus, plus souvent d’une métairie dont les métayers besogneux et paresseux tombent chaque année à la charge du maître. […] (Il ne s’agit ici que des pays d’élection ; mais, dans les pays d’états, l’augmentation n’est pas moins forte.) — Archives nationales, H2, 1610 (paroisse du Bourget, en Anjou).
Les autres intermédiaires n’agissent que par elle et à travers elle. […] Tout aussitôt il ajouta foi à cette suggestion et agit exactement comme ferait une personne piquée.
Voltaire à Cirey et à la Cour A Cirey, assez près de Paris pour participer à la vie du siècle, de la frontière pour être en sûreté à la moindre alerte, sous la garde despotique et prudente de la belle Émilie, Voltaire va résider pendant dix pleines années, et faire l’apprentissage de la vie qu’il mènera plus tard à Ferney : il va apprendre à se passer du monde, et à agir sur lui de loin. […] Mais il ne s’enfonce pas dans la retraite pour disparaître ; c’est au contraire pour agir plus, pour parler plus haut et plus clair.
Surtout Dumas a le sens de l’action : en dépit de la sentimentalité romantique, il fait agir plus encore que parler ses personnages ; les situations s’accumulent, les intrigues se croisent, les coups de théâtre se chassent. […] Le type parfait de cette comédie, c’est Bataille de Daines : cela ressemble aux petits jeux de société, où l’on fait trouver un objet caché : il s’agit d’escamoter, ou de découvrir un proscrit politique.
Malheureusement ses personnages parlent et agissent trop comme des héros de roman. […] S’il s’agissait d’un tableau, je dirais qu’il a été commencé dans la seconde manière du maître, et achevé dans la dernière, c’est-à-dire à l’apogée de son talent.
Dans cette compétition violente, qu’on appelle la vie politique, où il s’agit avant tout de n’être pas battu et d’avoir le dernier applaudissement, fût-ce celui d’une émeute, il perdit de ses grandes qualités sans acquérir celles de ses rivaux. […] On en a déjà fait des livres, et comme s’il s’agissait d’un ancien, juger Chateaubriand est une partie notable de la littérature de notre temps, et un titre d’honneur pour des écrivains illustres129.
Comme je l’ai expliqué, il ne s’agit pas de comparer les positions des objets A et B dans l’espace absolu ; la question n’aurait alors manifestement aucun sens ; il s’agit de comparer les positions de ces deux objets par rapport à des axes invariablement liés à mon corps, en supposant toujours ce corps ramené à la même attitude.
Clytemnestre seule ose et agit, exécute et frappe, et le coup porté par une femme paraît plus terrible. […] agir ou attendre ?
Lorsqu’il s’agit de questions pareilles, la sagesse est sur les lèvres des vierges et dans le cœur des enfants. […] Il s’agit de couper court à cet indigne marchandage ; Marie Letellier et Bernard se chargent de convertir la petite Blanche, encore indécise entre la gloriole d’un blason en vente et le bonheur d’un amour honnête.
Le cardinal de Fleury étant mort, les intrigues jouèrent de plus belle ; il ne s’agissait, puisque le roi était si nul de volonté, que de savoir quelle main saisirait le gouvernail. […] Sa liaison avec le roi était déjà arrangée, et il ne s’agissait plus que du moment de la déclarer publiquement.
« Monsieur, lui écrivait Helvétius, je suis pénétré de vos bontés ; je compte toujours sur votre amitié : j’espère que vous ne m’aurez pas mis entre les mains d’un théologien ridicule. » Il s’agissait bien de cela, en vérité, et des belles protestations d’Helvétius qui s’écriait : « Je n’ai été animé, en composant mon livre, que du désir d’être utile à l’humanité, autant qu’un écrivain peut l’être. » L’affaire avait pris des proportions effrayantes. […] Un grand et vrai politique ne doit pas être bon comme un particulier ; il doit agir et gouverner en vue des bons et des honnêtes gens, voilà sa morale ; mais, pour cela, il doit croire au mal et aux méchants, y croire beaucoup et s’en défier sans relâche.
Ce Drame est entremêlé de Chants, placés dans les endroits où il s’agit d’exprimer quelque grand mouvement de l’ame. […] Il s’agit dans cette Tragédie informe des aventures d’un enfant depuis sa naissance jusqu’à ce qu’il eut vengé ses parens ; ainsi l’action de la piéce dure environ vingt ans.
Au même moment, le 17 novembre, il crayonne sur un carnet cette note : « Dans un élan irrésistible, j’écris ces Conditions de la Paix… Il ne s’agit pas de les faire admettre, mais tout simplement de les penser, de savoir ce que nous voulons dire quand nous parlons de notre justice… » Et de cet éclair de novembre, son livre sort tout entier. […] S’il s’agit de vertu, c’est un maître.
Les gens de la ville, employés, ouvriers, petits rentiers et bourgeois, sont plus friands encore de cette littérature, et elle agit davantage sur eux, à cause de la souplesse et de la vivacité plus grande de l’esprit citadin. […] J’en aurai fini avec l’objection de l’incompatibilité entre l’intelligence populaire et la beauté littéraire, lorsque j’aurai expliqué de quelle compréhension il s’agit.
Hermann démontre qu’il ne s’agit dans ces listes que des représentations de l’ancien et du nouveau répertoire, c’est-à-dire des acteurs et des chanteurs appliqués aux œuvres de l’ancien théâtre, puis des poëtes, acteurs et chanteurs des pièces nouvelles, comme on continuait d’en faire et d’en jouer, d’après l’ancien modèle plus ou moins altéré. […] S’agit-il des importuns et des originaux qui viennent visiter sa ville nouvelle bâtie dans l’air, il ne manque pas de mettre dans le nombre un poëte, qui s’annonce par ce lieu commun lyrique137 : « Je suis le chantre aux harmonieuses paroles, le serviteur empressé des Muses, d’après Homère. » Et puis, ce qui nous rappelle encore mieux d’illustres exemples : « J’ai fait un chant sur votre ville de Néphélococcygias, beaucoup d’élégants dithyrambes et des parthénies à la manière de Simonide. » Le poëte, enfin, qui se charge de célébrer les villes nouvelles, et qui compare l’essor de la voix des Muses à la vitesse des plus rapides coursiers, demande un présent pour sa Muse, et offre des vers de Pindare en retour : cela fait, il emporte manteau et tunique venus fort à propos dans cette région froide de l’air.
Quant au paragraphe qui suit ces trois portraits, et où vous auriez, m’a-t-on dit, trouvé quelque trait offensant, une lecture un peu moins prévenue vous aurait fait voir qu’il ne s’agissait plus des trois portraits précédents, mais de traits nouveaux s’adressant à d’autres caractères qui ne sont qu’à peine indiqués, et auxquels on ne pourrait, à moins d’être bien devin, rattacher aucun nom propre.
Sautelet aussi vivait alors dans ces idées : inquiet, mélancolique et fervent, il hésitait entre l’action et la contemplation ; je lis dans une lettre de lui que j’ai sous les yeux : « On ne peut guère faire une vie double, agir et contempler ; je sens, comme je te le disais cet été, que l’homme est placé sur la terre pour l’action, et je ne puis cependant laisser l’autre.
Ses défauts étaient une grande timidité, une pâleur indécise dans les conclusions, des vues de l’esprit en contradiction souvent avec les sympathies et les liaisons antérieures, et celles-ci, dans les cas urgents, paralysant quelquefois les autres ; rien d’aboutissant ni d’incisif : un certain ton ironique et peu flatteur dans l’acceptation même des faits devenus désormais nécessaires ; des concessions de détail à une position et à des alentours dont on ne pouvait ni ne voulait se dégager, et sur lesquels il s’agissait principalement d’influer avec lenteur.
Toujours le style te démange, a dit spirituellement Du Bellay, traduisant l’Adieu aux Muses de Buchanan : il s’agit du poëte, de l’écrivain qui se plaint de sa maladie.
Mais à la fin le ressort trop tendu éclata ; les passions s’épuisèrent et se dispersèrent : ce fut le signal pour recommencer d’agir.
Barras, Rewbell et La Révellière se coalisèrent plus étroitement entre eux, et après avoir pour la dernière fois convié Carnot à une réconciliation sincère, ils se décidèrent, le trouvant rebelle, à agir sans lui et contre lui.
Quant au portrait de Jefferson lui-même, nous avons essayé dans ce qui précède, d’en offrir comme au hasard les principaux traits, heureux de convier notre jeunesse à l’étude d’un tel exemple, certain qu’on nous passerait quelque longueur, quand il s’agissait d’un de ces hommes en faveur desquels a prononcé, suivant une belle locution démocratique qu’il emploie, le verdict de leur patrie et du genre humain.
Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquo et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment, s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse ; et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.
Nous fûmes, grâce à Dieu, mieux inspiré ; nous vîmes, dès l’abord, de quoi il s’agissait ; nos idées antérieures revinrent à l’assaut dans notre esprit ; nos pressentiments s’accumulèrent et s’éclaircirent.
Les lunettes les plus foncées ne me suffisaient plus ; je les mis doubles, et finalement j’eus l’idée de noircir mes lunettes avec du noir de charbon… Constamment il m’a semblé que mes jambes n’étaient plus à moi ; il en était à peu près de même de mes bras ; quant à ma tête, elle me semblait ne pas exister… Il me semblait que j’agissais par une impulsion étrangère à moi-même, automatiquement.
. — Argument personnel Mais il ne s’agira pas toujours de décrire et de raconter.
C’est par leur intermédiaire que les professionnels agissent sur le public.
Isolé au milieu d’une nature où tout pour lui était mystère, effaré à chaque manifestation inattendue de forces incompréhensibles, il était incapable de voir dans la conduite de l’univers autre chose que le caprice ; il attribuait tous les phénomènes à l’action d’une multitude de petits génies fantasques et exigeants, et, pour agir sur le monde, il cherchait à se les concilier par des moyens analogues à ceux qu’on emploie pour gagner les bonnes grâces d’un ministre ou d’un député.
Les nouveaux venus, trop fiers pour acheter à coups de bassesses et de servilisme la place qu’on leur refusait, trop pressés d’agir pour se mettre à la file et attendre que la vieillesse ou la mort leur eût ménagé des vides, résolurent de marcher au combat avec leurs propres armes, créées de toutes pièces.
Ceux dont il s’agit ici étaient appelés « prosélytes de la porte » ou « gens craignant Dieu », et assujettis aux préceptes de Noë, non aux préceptes mosaïques 661.
Mais où la tâche devient plus malaisée, c’est quand il s’agit de les subdiviser.
La gloire est médiocre à ne prouver que ce qui est vrai ; laissons agir la Nature, cédons aux impressions même momentanées, & soyons singulier, pour devenir célebre ».
On ne peut alors espérer rien de pur que dans les sujets où une cause morale agit par elle-même, indépendamment des causes temporaires.
L’auditoire a nettement senti qu’on lui escamotait le problème, et, malgré quelques applaudissements gantés, les gens sérieux, ceux qui prennent la peine de savoir de quoi il s’agit, ceux-là ont trouvé la plaisanterie un peu forte.
Dans le jugement final qu’il n’a pas craint de prononcer sur le mérite du poète des Philippiques, de Lescure (il faut bien le lui dire) n’a plus la justesse du coup d’œil qu’il a montrée quand il s’est agi du Régent empoisonneur et incestueux, et qu’il a assaini cette triste et coupable mémoire, impossible à purifier sur tant d’autres points.
Ce n’est plus du petit et imperceptible Grignan qu’il s’agit, c’est de toute la noblesse de France à la fin du xviie siècle !
Il sacrifiait aux idoles du xixe siècle, non pas à son veau d’or, puisqu’il s’agissait d’économie, mais à sa vache maigre.
« Lors donc — continue Destailleur — qu’il s’agira de personnages connus et historiques, de faits ou de détails de quelque importance (comme si tout n’était pas important dans la question !)
je conçois le bégaiement de l’écrivain quand il s’agit de parler sa pensée, son idéale pensée, au lieu de l’écrire.
Cet Alceste, ou plutôt ce Timon, car Swift est trop robuste pour n’être qu’Alceste, cet homme enfin qui avait des manières presque shakespeariennes d’être misanthrope, et qui haïssait mortellement la société anglaise, était tellement le fils ou plutôt le produit de cette société, qu’il agissait comme elle quand il l’attaquait le plus violemment.
Quand il s’agit d’être subjugué, c’est pour les nations comme pour les hommes !
Enfantin pour cacher et faire accepter à la pudeur publique, qu’elle outrage, une doctrine qui se trouvait plus religieuse d’aller toute nue, quand elle était plus jeune, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit ici, comme au temps où le saint-simonisme cherchait la femme, de la réhabilitation de la chair.
Au lieu du Scarron qu’il s’est nommé lui-même, sous l’analogie de quelques-unes des mêmes douleurs, — un Scarron à imagination de plus haute origine que celle de ce bouffon qui ne fut pas sublime, ce qu’il s’agissait d’être pour un poète comme Roger de Beauvoir, — le livre que voici ne nous offre que ce visage jumeau d’Alfred de Musset, qui n’est pas un masque, mais le visage vrai de Beauvoir ; car il n’imite pas Alfred de Musset, mais naturellement il lui ressemble, comme un frère brun ressemble à son frère blond, — plus idéal et plus lumineux !
Au contraire dans les fausses religions qui nous proposent pour cette vie et pour l’autre des biens bornés et périssables, tels que les plaisirs du corps, ce sont les sens qui excitent l’âme à bien agir.
Qu’il s’agisse de raconter l’histoire de la ruine du jansénisme et du gallicanisme, et par là du retour du catholicisme français aux idées ultramontaines, ou qu’il s’agisse d’étudier la formation du catholicisme libéral, on le trouve partout, comme encore aux origines de ce que l’on appelait, il y a seulement quelques années, du nom de socialisme chrétien. […] Pour agir plus efficacement sur son temps, il allait en étudier les idées et les hommes de plus près qu’il n’avait fait encore. […] Cependant nous parlons, nous raisonnons, nous agissons comme si nous ne le savions pas. […] On ne peut au moins leur disputer d’avoir beaucoup agi. […] C’est ainsi que les individus agissent dans l’histoire, et qu’un homme ou deux, rien qu’en s’y mêlant, modifient tout un milieu social.
Quand il faisait danser l’amour-propre du Titien au bout d’une phrase louangeuse, et cela aux yeux du Tintoret mis en pièces dans le même écrit, — il agissait comme ces pécheurs qui amorcent leurs lignes avec des poissons afin d’en attirer d’autres. […] Je vous le dis, de compte à demi avec la morale d’une fable qu’on a fort reprochée à La Fontainef : Quiconque est loup, agisse en loup. […] Malheureusement, le critique arbore les trois couleurs de sa belle Patrie, et les plante sur une question d’art, comme s’il s’agissait d’escalader une redoute. […] S’il s’agissait de l’honneur de sa fille ou de sa femme, nous partagerions l’angoisse de Favilla ; mais que nous importent son orgueil égoïste profondément humilié et sa dignité d’homme compromise ? […] S’agit-il de raisonner, ce sont des échos dociles à la voix de la banalité qui passe, et il semble que Dieu les ait créés et mis au monde uniquement pour exécuter leur partie dans le grand Concerto du lieu commun.
C’est une édition avec commentaire historique perpétuel qu’il s’agit de faire. […] Il a agi puissamment sur Lamartine, sur Musset, sur Vigny et même sur Gautier première manière. […] L’exception dont il s’agit est extrêmement agréable. […] Venez agir. » Il les convainc tous les deux. […] On ne doit pas dire autrement quand il s’agit d’un hôtel aristocratique.
Or David, plus sage dans l’établissement d’une constitution pour ses élèves que quand il s’était agi de la république française, avait eu le bon esprit d’instituer pour magistrat-collecteur un de ses élèves. […] Or, pour remplir cette mission, nous devons agir avec audace et courage ; ainsi, j’en avertis d’avance ceux d’entre vous qui ne se sentiraient pas disposés à imiter mon exemple ; qu’ils se retirent ! […] Ceux des académiciens à qui ce choix déplaisait, voyant leur attente de réforme trompée, sentirent alors qu’il fallait agir révolutionnairement pour arriver à leur but. […] La réaction du parti royaliste contre la révolution agissait sourdement, mais avec force. Le nombre des émigrés rentrés était déjà considérable, et la plupart de ces amnistiés avaient assez d’influence personnelle pour agir sur l’opinion publique.
Vous voyez tout de suite de qui il s’agit : du monsieur qui arrive par les femmes. […] Elle raconte son histoire sans se nommer, laissant croire qu’il s’agit d’une amie. […] Et il ne s’agit pas d’un simple service d’argent, d’une intervention momentanée. […] Il ne s’agit donc que de retarder le dénouement, pour que la femme ne soit tuée qu’à onze heures quarante. […] En effet, il ne s’agit pas des femmes qui tuent et de celles qui votent, puisque quelques femmes seulement tuent et qu’aucune femme ne vote.
La guerre est partout et journalière ; il s’agit de ne pas être tué, rançonné, mutilé, pillé, pendu, et, par surcroît, violée si l’on est femme26. […] Il voté armé dans toutes les grandes résolutions communes, juge dans l’assemblée, fait des alliances et des guerres privées, émigré, agit et ose34. […] Il gisait comme un fidèle serviteur auprès de son seigneur. » Quoique maladroits à parler, leurs vieux poëtes trouvent des mots touchants quand il s’agit de peindre ces amitiés viriles. […] Comme en Germanie, parmi les tristesses du tempérament mélancolique et les rudesses de la vie barbare, on ne voit dominer et agir que les plus tragiques facultés de l’homme, la profonde puissance d’aimer et la grande puissance de vouloir.C’est pour cela que le héros, ici comme en Germanie, est véritablement héroïque.
Il s’agit de l’apprécier en elle-même. […] Les idées et les faits, la vie intime et la vie extérieure, tout ce qui constitue la raison d’être, de croire, de penser, d’agir, des races anciennes appelle l’attention générale. […] Il ne s’agit ici que de penser librement. […] Dieu, pour lui, est tantôt l’Être infini, indéterminé, le monde intellectuel et le monde moral, la nature tout entière, la vie universelle avec ses maux et ses biens ; tantôt Dieu se distingue des êtres et des choses, affirme sa personnalité, veut, agit, détermine les pensées, les actes, amène les catastrophes physiques, relève les faibles et punit les oppresseurs en les incarnant de nouveau dans les formes les plus abjectes de l’animalité ou dans celles de la matière inerte.
Il s’agissait d’abord de l’acception des mots, de la difficulté de les circonscrire et de l’impossibilité de s’entendre sans ce préliminaire. […] Les romains ont imité les grecs dans le poëme dont il s’agit, mais leur délire n’est presque qu’une singerie. […] Je veille, je vois, j’entends, je regarde, je suis frappé de terreur ; à l’instant la tête commande, agit, dispose des autres organes ; je dors, les organes conçoivent d’eux-mêmes la même agitation, les mêmes mouvemens, les mêmes spasmes que la terreur leur avait imprimés, et à l’instant ces organes commandent à la tête, en disposent, et je crois voir, regarder, entendre. […] Mais je vous vois froncer le sourcil, de quoi s’agit-il encore ?
La France ayant perdu à l’extérieur toute influence politique, ne fallait-il pas aussi, pour que la pensée qui la faisait agir fût conséquente avec elle-même, que la France perdit toute influence littéraire. […] « Je ne connais rien de plus fatigant et de plus puéril que cet affreux patois (il s’agit du style de Mme Sand dans Jeanne) ; franchement, je préférerais presque l’argot : il a au moins le mérite de l’étrangeté, tandis que la langue de la plupart des personnages de Jeanne est d’une trivialité à faire frémir. […] « Au reste, s’il ne s’agit que de tomber dans un puits et de rester deux heures sans connaissance, pour devenir consul, nous connaissons un commissaire royal qui, même sans avoir besoin de tomber dans un puits, restera sans connaissances toute sa vie. […] Les hommes n’eussent pas manqué à l’œuvre ; il ne s’agissait que de ne pas les décourager.
Il s’agit d’une de ces beautés à la mode qui baissent et qui savent encore réparer ; à force de toilette et d’art, les premières traces des années ; mais qu’une jeunesse toute simple passe dans sa fraîcheur à côté d’elles, et les voilà trahies, éclipsées.
J’ai là devant moi quantité de numéros de la Presse, renfermant des articles de lui, dont je voulais me souvenir, et sur l’un de ces numéros j’ai écrit : « Voici de ces jolies choses, dites en courant, que je crains que Saint-Victor ne conserve pas et ne recueille pas dans les volumes d’articles revus qu’il prépare ; il s’agit de je ne sais quelle petite pièce à couplets : « Ces chansons du vieux temps, Mlle Déjazet les dit de sa petite voix grêle et fine de cigale anacréontique ivre de rosée. — « Tu ne subis point la vieillesse », — dit à la cigale le poëte de Téos, — « frêle enfant de la terre, toi qui aimes les chansons. » Et dans un autre feuilleton encore : « Les rides, si jamais elles viennent, iront à sa petite figure spirituelle et impertinente comme les craquelures à la porcelaine. » Ces charmants hasards de plume valent pour moi de plus grands traits, et je ne veux pas que le feuilleton, sous prétexte qu’il devient livre et qu’il se fait plus grave, me les ôte et me les supprime.
Mablin, ces curiosités d’un dilettantisme studieux mènent à l’intelligence vive et entière des modèles qu’il s’agit d’apprécier.
Deux jours sans direction, le peuple des rues agit de lui-même ; tandis que le peuple des palais, des salons et des Chambres regardait l’action sans pouvoir comprendre comment la force qu’on avait toujours appelée brutale était devenue intelligente sans rien perdre de son énergie, au contraire.
« Dans la philosophie, prenez Épicure (il ne s’agit pas ici de la vérité de son système), de même vous trouverez la réponse à toutes les questions sur la destinée de l’homme, de la société, de l’humanité.
Il ne s’agissait pas de broncher au début.
Le nom de Jean-Jacques revient inévitablement dès qu’il s’agit d’un maître à qui dignement le comparer.
Si l’on a attendu jusqu’à ce jour, il semble que ce retard même ait été une sagesse, afin de mieux faire et d’agir en pleine lumière et en toute sérénité.
Tout était jeu d’esprit en France, hors les arrêts du conseil du roi : tandis qu’en Angleterre, chacun pouvant agir d’une manière quelconque sur les résolutions de ses représentants, l’on prend l’habitude de comparer la pensée avec l’action, et l’on s’accoutume à l’amour du bien public par l’espoir d’y contribuer.
Rostand les fait agir ou parler, il ne se préoccupe jamais que ce soit avec logique.
Il s’agit du portrait de Verlaine, introduit au Luxembourg et qu’a signé le peintre Chantalat, médiocre image, qui semble moins faite d’après nature que calquée sur la photographie d’Otto.
Il lui faudrait une vie pour savoir, une vie pour sentir et aimer, une vie pour agir, ou, plutôt, il voudrait pouvoir mener de front une série d’existences parallèles, tout en ayant dans une unité supérieure la conscience simultanée de chacune d’elles.
Origène et les interprètes grecs, ignorant le proverbe sémitique, ont cru qu’il s’agissait d’un câble [Greek : camilos] 503.
Il en est d’autres, où, au lieu d’exprimer en son nom ce qu’il pense, ce qu’il sent, ce qu’il désire, il prend pour intermédiaires des personnages qu’il fait parler et agir et derrière lesquels il semble parfois s’effacer et disparaître.
Les Lecteurs éclairés nous les pardonneront d’autant plus aisément, qu’ils doivent sentir par eux-mêmes, que lorsqu’il s’agit de venger la Religion, les Mœurs & le Goût, contre les erreurs de plusieurs Ecrivains accrédités, on ne sauroit s’exprimer avec trop de force.
Le seul parti qu’il eût à prendre, était de lui donner une lettre de divorce, et de l’envoyer avec ses plus jeunes enfants chez son père, lequel comprendrait, il en était certain, la véritable raison qui le poussait à agir ainsi et donnerait à la pauvre femme consolation et conseil.
Dans le trouble où sont les esprits, le danger de parler est plus grand encore que celui de se taire ; mais, quand il s’agit d’éclairer et d’être éclairé, il faut regarder où est le devoir, et non où est le péril ; il se résigne donc.
Dans le morceau dont il s’agit ici la mariée est d’un joli ensemble, la tête en est bien dessinée, mais le mari vu par le dos a l’air d’un sac sous lequel on ne ressent rien ; sa robe de chambre l’emmaillotte, la couleur en est terne.
Il s’agit uniquement de remonter, s’il est possible, aux causes qui donnent tant de supériorité à un certain siecle sur les autres siecles.
Mais cette réimpression n’en est pas moins intelligente, comme toute réimpression d’œuvres complètes, qui ramène sous le regard, en une seule fois, les forces éparpillées d’un esprit qu’il s’agit de juger définitivement, et qui peut être aussi regardée comme le dernier coup de sonde donné à l’opinion publique.
Mais Monselet, qui n’a aucune raison pour partager le mépris insolent de qui n’a rien pour qui a tout, n’est pas plus de ce moment du xixe siècle qu’il n’est du xviiie quand il s’agit de Chateaubriand ; et c’est là, je l’ai dit, mais il faut insister, ce qui lui fait une originalité inconnue.
Il s’y agit de la Révolution d’Angleterre, il est vrai, mais la Révolution d’Angleterre, c’est toujours de la révolution, c’est toujours, sous une forme particulière et avec une date, l’amour ou l’effroi des nations modernes, la grande idée qui, comme un glaive, coupe pour un moment le monde en deux !
Le mot méprisant d’Oxenstiern : « On ne sait pas combien il faut peu de génie pour gouverner les hommes… » est bien plus vrai quand il s’agit de ces dominations inférieures que les femmes exercent sur nous.
Beaucoup plus à son aise quand il n’est qu’un simple rapporteur, qu’un simple dépouilleur de catalogues, que quand il s’agit de se montrer homme politique dans l’appréciation de cette force du journalisme qui alors se constituait, Μ.
Quand il s’agit de Madame de Staël, l’aplomb de Saint-René Taillandier est inouï.
Martin a donc agi avec une vigueur de procédé qui l’honore en retraçant d’abord, et avant toutes les autres nations, la Chine et l’influence qu’y exerce la morale, pour montrer que la morale est quelque chose en soi, car elle y est tout, et après l’avoir montré, M.
Pour Francis Lacombe, pour nous autres catholiques, les sociétés ayant leurs lois fixes d’après lesquelles elles agissent toujours, malgré les différences d’époque et ce qu’on appelle à cette heure, avec une arrogance si impérieuse, des besoins nouveaux, il a cru pouvoir montrer toute faite, et fonctionnant, en vertu de sa convenance profonde, une organisation du travail.
« Bizarre manie, — dit l’auteur quelque part, — que de supposer toujours un miracle quand il s’agit de reconnaître une vertu !
Et, comme il s’agissait de roi et de monarchie, l’auteur de la Reine Blanche, saint Louis et le comte de Chambord 44 a pris celui-là qui est roi par le droit héréditaire de sa naissance, et il s’est demandé s’il serait le roi de cette monarchie chrétienne qu’il faudrait ressusciter contre la révolution qui l’a tuée, et ressusciter assez forte pour ne pas permettre à cette révolution de la tuer une seconde fois.
dont l’amant se fait gladiateur et se trouve en face d’un inceste quand il s’agit d’épouser la femme qu’il aime… Mais cette histoire, qui aurait pu être dramatique et touchante, surtout à l’heure où le christianisme, sortant comme une aurore des Catacombes, commençait de jeter, avec ses premiers rayons, dans les âmes, les troubles d’une vertu et d’une pudeur inconnus à cet effroyable monde romain qui finissait, cette histoire n’est pour Bouilhet qu’un prétexte : son vrai but, c’est de nous décrire le luxe inouï et les derniers excès d’une société dont les vices sont restés l’idéal du crime, et qui tombe, ivre-morte du sang dont elle a nourri ses murènes, sous la table de Lucullus.
Jules Levallois va payer sa finesse… Quand il s’agit de Corneille et qu’on a dit à l’imagination qui l’admire : « Tu ne sais pas tout, ma petite, et je vais te montrer tout à l’heure un Corneille dont tu ne te doutes pas !
En lisant au front de son volume ces mots : Les Amours d’Italie, on pourrait supposer qu’il a saisi, avec l’ambition très-peu scrupuleuse du succès, cette misérable bonne fortune d’occasion qu’un goût très-élève dédaignerait ; mais quand il s’agit de M.
Kamarowsky, professeur à l’Université de Moscou, a résumé cette dernière dans un livre remarquable où il préconise l’adoption d’une juridiction internationale permanente et facultative. « La tâche du Tribunal arbitral et permanent, dans la sphère internationale, écrit l’auteur, consiste précisément à implanter graduellement et à développer chez les peuples, le sentiment de la nécessité de recourir au droit, lorsqu’il s’agit de régler leurs dissentiments. » C’est l’entrée de l’arbitrage dans sa phase de plénitude.
À Sparte, le roi Agis voulant donner aux pères de famille le pouvoir de tester, fut étranglé par ordre des éphores, défenseurs du gouvernement aristocratique101.
Dans les cas où il s’agit de transférer la propriété, c’est cette même volonté qui valide la tradition naturelle et opère l’aliénation ; ce ne fut que dans les contrats verbaux, comme la stipulation, que la garantie du contrat conserva le nom de cause pris dans son ancienne acception.
Il ne s’agit que d’attendre la majorité de Marcelle, qui n’est pas très loin. […] Elle a foi en elle ; et, comme la foi qui n’agit pas est à peine une foi sincère, Jacquine agit. Elle a, du reste, occasion d’agir. […] Il s’agit pour moi de sortir de Saint Sulpice et de quitter cet habit. […] Ce dont il s’agit, c’est de ne produire aucune beauté.
Et puisqu’il s’agit ici d’expliquer, il faut bien se résoudre à dissocier ce que le génie créa inséparable. […] On discerne dans son ralentissement une satisfaction austère, comme en ceux qui n’ont agi qu’« afin que toutes choses fussent faites ». […] Il ne s’agirait pas pour Dukas de renoncer aux développements purement musicaux ; pour être d’action la musique n’abdique pas toute gratuité. […] Mieux vaut donc nous priver d’agir. […] Non pas qu’elle soit impassible, elle agit ; mais en fonctionnant elle préserve tous ses rouages, elle les exerce tous à la fois, ne laisse aucun se rouiller.
il s’agit bien vraiment de plaisanter ! […] Un de ses amis l’abordant au sortir de la séance : « Eh bien, je vous l’avais bien dit que votre discours était un peu long. » — « Mais je vous assure, mon cher, répondit-il magnifiquement, que je ne suis pas du tout fatigué. » Il en était encore à se rendre compte que c’était de l’effet sur le public qu’il s’agissait. […] Je m’instruirai à penser comme vous, si je ne puis agir aussi grandement… » Cette lettre, qui porte la date du 5 septembre 1766, avec désignation du lieu : « King’s Bench, in State-House, number 7 », est signée « Jean-René de Vigny, ancien mousquetaire et officier dans une des compagnies de la garde du roi de France. » Le nom n’est précédé d’aucun titre. — (Et, jusqu’à preuve du contraire, je soupçonnerais ce titre de comte de ne s’être joint au nom de De Vigny qu’à dater de 1814 : je ne propose, au reste, ce cas de généalogie nobiliaire que parce qu’il ne me paraît pas parfaitement résolu, et que j’ai vu le même léger doute à d’autres que moi.)
Dieu semble agir de même à l’égard de l’homme, cet être successif qui retrace et contient peut-être dans une seule âme les vertus des âmes de cent générations. […] Il suivait assidûment aussi, à la même époque, les séances des tribunaux et les séances du forum, ce tribunal des délibérations politiques devant le peuple écoutant, regardant agir les grands maîtres de la tribune de son temps, Scévola, Hortensius, Cotta, Crassus, et surtout Antoine, dont il a depuis immortalisé lui-même l’éloquence dans ses traités sur cet art. […] Et, puisqu’il s’agit de la mort de Clodius, imaginez, citoyens (car nos pensées sont libres, et notre âme peut se rendre de simples fictions aussi sensibles que les objets qui frappent nos yeux), imaginez, dis-je, qu’il soit en mon pouvoir de faire absoudre Milon sous la condition que Clodius revivra… Eh quoi !
Il s’agit de les apprendre vite. […] Goethe avait loué cette manière d’agir, et l’avait trouvée tout à fait appropriée à mon état d’esprit actuel. […] Il dit que les dernières époques de sa vie ne peuvent pas avoir la même abondance de détails que sa jeunesse, racontée dans Vérité et Poésie. « Je composerai le récit de ces dernières années sous forme d’Annales ; il s’agit moins de raconter ma vie que de montrer sur quoi s’est exercée mon activité.
Elle n’oublie jamais qu’elle agit devant « l’œil éternel qui voit tout ». […] Ces réflexions saisissantes « sur la manière dont le laps de temps compense le peu de vraisemblance des événements, sur la puissance surprenante de causes très légères, lorsqu’elles agissent sans relâche564 », il faut en rendre l’honneur à Buffon, lu intelligemment. […] Il a agi sur son siècle à la fois par ses idées et par son tempérament, et il a déterminé des mouvements considérables, soit dans la société, soit dans la littérature.
Aux deux phases de la pensée humaine correspondent, en effet, deux sortes de littératures : — littératures primitives, jets naïfs de la spontanéité des peuples, fleurs rustiques mais naturelles, expressions immédiates du génie et des traditions nationales littératures réfléchies, bien plus individuelles, et pour lesquelles les questions d’authenticité et d’intégrité, impertinentes quand il s’agit des littératures primitives, ont leur pleine signification. […] Une carte de géographie n’est possible que quand le pays qu’il s’agit de représenter a été exploré dans tous les sens. […] Il est temps définitivement que la critique s’habitue à prendre son bien partout où elle le trouve et à ne pas distinguer entre les œuvres de l’esprit humain, lorsqu’il s’agit d’induire et d’admirer.
René Ghil est exact, comme il s’agit d’un mouvement actuellement en plein triomphe, et comme j’ai pu lire des volumes entiers où son nom n’est pour ainsi dire pas cité, j’en arrive à soupçonner dans cet oubli quelque-une de ces belles injustices qui égaient l’histoire ! […] Gustave Kahn a créé une évidente indétermination Rythmique qu’entre autres apercevait M* Albert Mockel… Or, l’on a reproché au « Symbolisme » de manquer du sens, moderne et général, de la Vie… Fondé pour la plupart des « Symbolistes » et des plus en vue, chez qui la poursuite musicale et rythmique ne laissa place à des préoccupations d’Idée, et dont les œuvres se présentent comme des illustrations de leurs recherches en la prosodie et l’analogie Symbolique, ce reproche tombe dès qu’il s’agit de Verhaeren et de Viélé-Griffin. […] Donc, en élection (qui sera spontanée) par le poète possédé de l’Emotion, en élection des mots au mieux d’expression idéographique et phonique concordante : les timbres vocaux (sons-Voyelles complétés ou modalisés par les Consonnes), ou sonnent leur pure et distincte valeur, ou agissent les uns sur les autres à donner toutes nuances de tonalités alors, cependant, qu’une tonalité générale du poème existera.
Il s’agit de la vente de nos fermes des Gouttes, de ce morceau d’orgueil de notre famille, de cette grande propriété terrienne du grand-père, de cette chose vénérable, respectée, sacrée, qu’en dépit de leur petite aisance, notre père et notre mère se sont entêtés à garder contre les tentations d’offres magnifiques, pour conserver à leurs enfants, ce titre et cette influence de propriétaire, et ce pain solide, que seule la terre représentait, sous Louis-Philippe, pour l’ancienne famille. […] Elle dit : « Demain il n’entrera pas dans ma chambre, demain je ne l’embrasserai pas. » Il s’agit de Giraud qui, arrivé ce matin avec son fils des Eaux-Bonnes, s’est fait excuser, sous prétexte de fatigue, et affamé de gaz et de distraction parisienne, a été, sans doute, passer la soirée en compagnie de Victor à la Porte-Saint-Martin et à Mabille. […] Et il s’agissait de Gautier, de Saint-Victor et de l’adoration de ce dernier, qui, au théâtre, déchaussait son pied, son beau pied, et en mettait le soulier dans le creux de son gilet, et le baisait dans les entr’actes.
Il s’agit ici d’une éloquence interne, qui se fait jour à-travers le langage le plus inculte & la plus grossiere expression ; il s’agit de l’éloquence du paysan du Danube, dont la rustique sublimité fait si peu d’honneur à l’art, & en fait tant à la nature ; de cette éloquence sans laquelle l’orateur n’est qu’un déclamateur, & le critique qu’un froid Aristarque. […] Dans le poëme épique, passez-vous du merveilleux comme Lucain, si comme lui vous avez de grands hommes à faire parler & agir. […] Il s’agit de ménager la répugnance que chacun sent à être corrigé par son égal. […] Il ne s’agit donc plus que de savoir de quel côté il est le plus avantageux de décider cette classe moyenne & mixte. […] Il s’agit bien là de partager la gloire !
Loin de moi le ridicule de donner des leçons de christianisme à Chateaubriand, mais il s’agit de mesurer, d’établir les nuances ; et qui ne voit qu’un chrétien du moyen âge, ou seulement du xviie siècle, trouverait le mot de Rancé si naturel qu’il ne songerait pas même à le relever ? […] Il s’agit donc en pareille matière, sans qu’il puisse y avoir de règles précises, de ne se tromper ni sur soi-même, ni sur son temps. […] » On ne saurait même point, à ne lire que le Crucifix, s’il agit d’un mort ou d’une morte. […] Il « tressera de la paille dans sa prison » Il pensera, ce qui est ridicule sans doute, mais moins dangereux qu’agir : « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres. […] Comparez (non pas comme valeur esthétique, je le sais bien, mais, pour le moment, c’est d’idées qu’il s’agit), comparez le Zénith de Sully Prudhomme ; et voyez la différence d’un philosophe réfléchi et pénétrant à un homme qui se donne le spectacle des ombres chinoises de la pensée.
Notez, en outre, qu’il ne s’agit ici que de théorie. […] Il ne s’agit que de s’entendre… Voyons donc, maintenant, quels sont les devoirs de l’épouse. […] Il ne s’agit plus maintenant que d’imaginer les actes de dévouement par où cette fidélité s’élèvera jusqu’à l’héroïsme. […] Mais il est vrai qu’il ne s’agissait de rien de pareil à la révélation dont Severo est bouleversé. […] J’agis par ordre du roi. » Et le vieux Semblançay, crédule, donne l’argent et prend le papier.
Combien cela est vrai et rigoureux, quand il s’agit de la Femme-auteur ! […] Aussi ne s’agit-il pas ici de Génie, mais d’un de ces talents précis et restreints dont, mieux que tout, les origines vont nous justifier la valeur autant que les limites ! […] » Ce n’est là qu’un trait, entre tant d’autres qu’il nous faut négliger, le plus expressif parce qu’il s’agit de choisir, et que toujours on fait son choix dans le sens de la thèse que l’on veut démontrer. […] C’est la conception classique de l’œuvre imaginative, telle qu’elle sortit de notre dix-septième siècle français, et — rapprochement qui prend toute sa valeur quand il s’agit d’une femme— de la plume de Mme de La Fayette. […] Il faut souligner cette épithète : vivantes. — Car il ne s’agit pas ici d’êtres abstraits, imaginés pour mettre une thèse en valeur.
Mais, par bonheur, un génie ami a depuis longtemps pris ce soin, et l’a excité, dans toute la force de la jeunesse, à fixer un passé tout récent, à le retracer et à le livrer hardiment au public dans le moment opportun : chacun devine qu’il s’agit ici de Werther. […] Cela me confirme dans ma résolution de m’en tenir désormais uniquement à la nature : elle seule est d’une richesse inépuisable ; elle seule fait les grands artistes. » Ce que Werther dit là de la peinture, il l’entend également de la poésie : « Il ne s’agit que de reconnaître le beau et d’oser l’exprimer : c’est, à la vérité, demander beaucoup en peu de mots. » Et il cite en exemple une rencontre qu’il a faite, le jeune garçon de ferme amoureux de la fermière veuve, et amoureux tendre, timide, passionné : Il faudrait te répéter ses paroles mot pour mot, si je voulais te peindre la pure inclination, l’amour et la fidélité de cet homme.
Donnez une base solide à votre bonheur par votre raison et par votre conduite ; et, croyez-moi, votre bonheur profitera à votre beau et original talent que personne ne vous contestera. » Quelle juste leçon donnée à ceux qui cultivent l’art du comédien, et qui sont trop tentés d’oublier que cet art brillant, loin d’être l’ami des mœurs déréglées et de ne jamais mieux s’inspirer que dans le désordre, a besoin, comme tous les arts où il s’agit avant tout d’exceller, d’une juste économie de la vie et de beaucoup de conduite ! […] Il s’agit toujours du cinquième acte d'Hamlet : « Mon cher parrain, j’ai été fort malade depuis que je ne vous ai vu et hors d’état de remettre votre cinquième acte au net.
Les Français, extrêmes en tout, défiants, soupçonneux, emportés dès qu’il s’agit de théories, vous jugent tout cela avec la furia francese. […] Les idées religieuses de sa femme, protestante éclairée et sincère, agirent sur lui plus qu’il ne le pensait ; il n’était pas du même avis qu’elle, mais, tout en causant et en discutant, il s’en rapprochait : « Nous avons parlé ce soir de l’efficacité de la prière : ma femme, Jessie, est persuadée qu’on ne peut prendre l’habitude de prier tous les jours sans devenir meilleur.
Après Pascal et La Rochefoucauld, il s’agissait pour lui d’avoir une grande, une délicate manière, et de ne pas leur ressembler. […] Il paraît bien qu’il s’agit en effet de Thomas Corneille et de Fontenelle, ligués avec De Visé : Fontenelle était de l’Académie à cette date ; lui et son oncle Thomas faisaient volontiers au dehors de la littérature de feuilletons et écrivaient, comme on dirait, dans les petits journaux.
Il n’est pas vrai de dire, comme les nobles d’après Montesquieu, que la constitution existe, que ses grands traits ne doivent point être altérés, qu’il s’agit seulement de réformer les abus, que les États Généraux n’ont qu’un pouvoir limité, qu’ils sont incompétents pour substituer à la monarchie un autre régime. […] Dans tout usage du régime établi, dans toute mesure de l’administration, « dans les règlements de police, dans les édits sur les finances, dans les autorités graduelles sur lesquelles reposaient l’ordre et la tranquillité publiques, il n’y avait rien où l’on ne trouvât un caractère de tyrannie… Il s’agissait du mur d’enceinte et des barrières de Paris qu’on dénonçait comme un enclos de bêtes fauves, trop injurieux pour des hommes ». — « J’ai vu, dit l’un des orateurs, j’ai vu à la barrière Saint-Victor, sur l’un des piliers en sculpture, le croiriez-vous ?
Quand des Tuileries je veux aller au Panthéon, ou de mon cabinet à la salle à manger, je prévois à chaque tournant les formes colorées qui vont se présenter à ma vue ; au contraire, s’il s’agit d’une maison où j’ai passé deux heures, et d’une ville où j’ai passé trois jours, au bout de dix ans les images seront vagues, pleines de lacunes, parfois nulles, et je tâtonnerai ou je me perdrai. — Cette nouvelle propriété des images dérive aussi de la première. […] Si dans l’un des deux états les images ont des associations très exactes et très délicates, si, comme on le voit chez plusieurs somnambules66, des aptitudes supérieures se déclarent, si, comme on le remarque dans l’ivresse et après plusieurs maladies, les passions prennent un autre degré et un autre tour, non seulement les deux personnes morales seront distinctes, mais il y aura entre elles des disproportions et des contradictions monstrueuses. — Sans doute, quoique, chez les somnambules, les personnes hypnotisées et les extatiques, des contrastes semblables opposent la vie ordinaire à la vie anormale, leurs deux vies ne sont point nettement ni entièrement séparées ; quelques images de l’une s’introduisent toujours ou presque toujours dans l’autre ; et la supposition que nous avons faite reste, quand il s’agit de l’homme, une simple vue de l’esprit. — Mais dans les animaux elle rencontre des cas où elle s’applique avec exactitude ; tel est celui des batraciens et des insectes qui subissent des métamorphoses.
Sainte-Beuve préfère ici la force de la prose de Chateaubriand à la mollesse de la poésie de Lamartine ; mais c’était de mollesse qu’il s’agissait dans ces deux peintures. S’il s’était agi de force, nous l’aurions renvoyé à la dernière des Méditations, le Suprême Verbe.
il s’agit de nos plaisirs, non de la plus grande commodité de celui qui aspire à nous les donner ; et ces plaisirs sont fondés sur une illusion qu’il doit craindre d’affaiblir, et dont il ne restera rien du tout, s’il prétend nous transporter à sa guise sur tous les points du globe, ou nous faire vivre, ainsi que ses personnages, plusieurs mois ou plusieurs années en deux ou trois heures. […] Un poème épique, et à plus forte raison une tragédie, n’est pas un livre d’histoire : il s’agit de recueillir dans les annales ce qui est dramatique, et de rendre tel ce qui ne l’est pas de soi-même.
Ailleurs voici Agrippine, une mère aussi, mais ennemie de son fils, et l’aimant pourtant d’un reste d’instinct : fière, ardente, ambitieuse, d’une ambition de femme, qui n’est pas une énergie d’ordre supérieur, aspirant à pouvoir plus pour agir plus, ni une confiance superbe de savoir réaliser mieux que personne le bien public, mais une vanité avide de l’extérieur, de l’enivrement, des flatteries de la puissance : Agrippine est ambitieuse comme une autre est coquette. […] S’agit-il de tragédies saintes, Corneille ouvre Surius ; Racine, la Bible.
Si l’art est l’expression des vérités générales dans un langage définitif, les vérités de cet ordre et les termes qui ont servi à les exprimer n’étant pas sujets à changer ni à périr, il suit que l’histoire d’une littérature est l’histoire de ce qui n’a pas cessé, dans les œuvres littéraires d’une nation, d’être vrai, vivant, d’agir sur les âmes, de faire partie essentielle et permanente de l’enseignement public. […] Quoiqu’il ne s’agisse que de l’esprit français dans la littérature, comme tout ce qui est de la vie politique et sociale des arts, de la religion, de la philosophie, tout ce qui est une matière pour l’activité humaine, a été exprimé ou peut l’être par la littérature, on est bien près de connaître tout le fonds de sa nation, quand on en connaît l’esprit dans les œuvres littéraires.
J’imagine que c’est pour des vers comme ceux qui suivent que Malherbe s’adoucissait118 ; il s’agit de la justice de saint Louis : Lui voyant ces abus ouvrir ainsi la porte Aux lamentables maux que l’injustice apporte Le bon droit ne servir, le tort ne nuire en rien. […] C’était trop peu d’avoir été plus retenu que Ronsard ; il s’agissait, non de se préserver de ses excès en l’imitant, mais de rétablir l’image même de la poésie, que ses doctrines et ses exemples avaient si étrangement défigurée.
Il y fallait être dur pour les gens ; il s’agissait de peindre l’espèce de méchants auxquels ressemblent ces chiens de village qui se jettent sur les chiens étrangers, et qui, … n’ayant en tête Qu’un intérêt de gueule, à cris, à coups de dents, Tous accompagnent ces passants Jusqu’aux confins du territoire68 . […] « Il ne s’agit pas de donner des raisons, dit-il quelque part ; c’est assez que Quintilien l’ait dit. » Son début littéraire fut une imitation de l’Eunuque de Térence.
Honnête homme sans enthousiasme, comme Saint-Simon, timide et sans éclat dans les grands emplois, sévère pour ceux qui agissent et qui ont l’ambition périlleuse, quel historien de conspirations ! […] Les motifs qui font agir les hommes sont exposés dans des discours que l’historien leur prête, soit sur ouï-dire, soit d’invention.
La claire vue scientifique d’un univers où n’agit d’une façon appréciable aucune volonté libre supérieure à celle de l’homme devint, depuis les premiers mois de 1846, l’ancre inébranlable sur laquelle nous n’avons jamais chassé. […] Ma sœur me montra très fortement les inconvénients de cette manière d’agir, et j’y renonçai.
Il s’agit d’une jolie petite fille qui débute au Théâtre-Français. […] Quelques lecteurs croient « néanmoins le payer avec usure s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous ces éloges qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles ; il porte plus haut ses projets ; il agit pour une fin plus relevée ; il demande aux hommes un plus grand et un plus rare succès que les louanges et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs. » Ce sont là des pages admirables et tout à fait dignes que le critique honnête homme les ait sans cesse sous les yeux.
Mais en France, où l’on ne perd jamais le public de vue, en France, où l’on ne parle, n’écrit et n’agit que pour les autres, les accessoires pourraient bien devenir le principal. […] On sent que ce n’est pas ainsi qu’agit la nature.
La mémoire et l’imagination ; part de la reproduction, part de l’innovation dans la parole intérieure Il s’agit maintenant de rattacher la parole intérieure dans son ensemble aux classes de faits précédemment établies par les psychologues. […] Mais il ne s’agissait pas de classer des faits simples et irréductibles ; nous faisions de l’éthologie plutôt que de la psychologie ; la différence des deux points de vue suffit à écarter toute équivoque.
À la vérité, surtout quand il s’agit d’un Bossuet, l’homme d’action peut admettre, en quelque sorte, chez lui, à certains moments, l’artiste et faire de très belles œuvres d’art ; mais il n’en est pas moins vrai que la plupart de ses écrits seront des actes. […] Il cherche nos besoins au fond de notre cœur ; Il nous épargne la pudeur De les lui découvrir nous-même ; Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s’agit de ce qu’il aime.
Pendant que la philosophie de notre temps ne connaît en tout que la force individuelle de l’homme, pendant qu’en politique elle efface sur la carte du monde les lignes bleues et rouges des frontières et en littérature proclame l’invention et la fantaisie comme les supériorités incontestables et souveraines, on aime à voir une fois de plus la preuve faite de l’insuffisance de l’homme et de la nature lorsqu’il s’agit de marquer le génie de son trait le plus solide et le plus beau. […] Et, pour les lettres de madame Récamier, c’est une nièce à qui sa tante a laissé dans les cheveux, pour qu’elle fût désormais remarquée dans la vie, une feuille de rose prise à ce bouquet immortel qui a parfumé le xixe siècle à son aurore ; et en effet, s’il s’agit de notoriété et de renommée, qu’on se demande ce que sans madame Récamier serait madame Lenormand ?
Il s’agit là d’une création spontanée de l’esprit et cela n’a plus rien de commun avec la constatation des phénomènes naturels, dans lesquels notre esprit ne doit rien créer. » Opinion que Zola repousse énergiquement et avec logique, puisqu’elle serait la négation de sa méthode expérimentable appliquée à la littérature. […] Il s’agit donc de voir si cet élargissement considérable, auquel la science nous a conduit, de l’idée génératrice du naturalisme, ne porte pas quelque atteinte à la valeur intrinsèque des œuvres qu’il engendra, et si nous ne serons pas amenés, par cette analyse, à établir une distinction entre l’importance temporaire du rôle de Zola et la valeur permanente de son œuvre.
Il ne s’agit pas seulement d’avoir de bons yeux, ni myopes, ni presbytes, voyant de loin, voyant de près, voyant juste et rapidement, et une âme claire, qui ne déforme pas l’image ; il faut entendre par là une acuité de tous les sens, la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, une aptitude singulière à toutes les perceptions externes dont l’art peut tirer parti, et à laquelle se joint, ordinairement, la mémoire spéciale des images. […] Je dis seulement que l’auteur d’une œuvre d’imagination destinée à émouvoir doit posséder cette faculté mystérieuse de s’extérioriser, de vivre dans ses personnages imaginaires, d’être eux-mêmes jusqu’à souffrir de leurs maux inventés, de les faire penser, agir, parler, comme si, vraiment, plusieurs âmes de plus étaient descendues parmi nous.
Toutefois, au milieu de ce déchet de la dignité humaine chez les Grecs, dans cet abaissement de la vertu civile qui suivit la conquête d’Alexandre et marqua la domination de ses indignes successeurs en Macédoine, en Égypte, en Syrie, il semble incontestable que, dans l’ordre moral, dans la forme et l’action du sentiment religieux, quelques clartés nouvelles avaient lui, quelques vérités de plus agissaient sur le monde. […] Dans Callimaque, soit qu’il s’agisse d’un libre chant médité par le poëte, ou d’un hymne destiné à quelque fête de l’ancien culte, aux Thesmophories, à l’inauguration des Bains de Pallas ou aux processions de Délos transplantées sur les bords du Nil, le langage est plus abstrait et plus austère, la croyance plus pure et mêlée d’une influence nouvelle.
Que maintenant, parmi les fêtes et les chefs-d’œuvre des galeries de Florence, Médicis, nourri des pensées de Platon, les ait redites parfois en strophes élégantes ; que Politien ait retrouvé, dans ses deux langues natales, quelque chose de l’harmonie d’Horace et de sa curieuse hardiesse d’expression, ce sont des plaisirs délicats pour le goût, des sujets pour l’étude, mais non de grandes influences qui aient agi sur la pensée et pris place dans l’histoire des lettres. […] Malgré les défauts du poëte, l’art même était trouvé : il ne s’agissait plus que de le rendre durable, et, pour ainsi dire, assuré.
., où l’auteur a pris insensiblement la place de son personnage, c’était l’âme du tyran qu’il s’agissait surtout de nous révéler dans toutes ses profondeurs, avec ses joies dépravées et ses cuisantes tortures, telle en un mot que l’éclairait l’incendie criminel où elle trouvait à la fois un supplice et une fête.
À ces causes générales, qui agissent presque également dans tous les pays, se joignent diverses circonstances particulières à la monarchie française.
Il s’agit d’en faire connaître la nature et les nuances ; il faut répondre clairement et nettement à cette question ardue : Qu’est-ce que le rire ?
Quand, ayant marqué votre point de départ, vous aurez aussi choisi le point d’arrivée, un grand pas sera fait : il ne s’agira plus que d’aller aussi droit que possible par la ligne qui les joint.
La dispute est entre les églises, entre les sectes ; il ne s’agit que d’orthodoxie et d’hérésie.
Jamais, l’on n’a trop de personnalité, — et il ne s’agit pas de rédiger des légendes « pour le peuple ».
Je ne parle pas de la régulière exposition de pastellistes ou d’aquarellistes ou de peintres-graveurs ; car il ne s’agit pas là de peinture à proprement parler, et de plus l’exposition n’est particulière qu’en nom.
Par sa pauvreté humblement supportée, par la douceur de son caractère, par l’opposition qu’il faisait aux hypocrites et aux prêtres, Hillel fut le vrai maître de Jésus 136, s’il est permis de parler de maître, quand il s’agit d’une si haute originalité.
C’était une opinion universelle, non-seulement en Judée, mais dans le monde entier, que les démons s’emparent du corps de certaines personnes et les font agir contrairement à leur volonté.
Mais le bon sens vulgaire est un mauvais juge quand il s’agit des grandes choses.
Il est donc vraisemblable que le prodige dont il s’agit ne fut pas un de ces miracles complètement légendaires et dont personne n’est responsable.
L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains.
D’ailleurs, il s’agit ici de cercles, de conversations ; et madame de La Sablière tient un rang considérable dans leur histoire : sachant ce qu’en pensait madame de Sévigné, nous entendrons mieux ce qu’en dit La Fontaine67 : ……………………………………… Le nectar, que l’on sert au maître du tonnerre… C’est la louange, Iris.
À première vue, la faculté de se concevoir autre apparaît liée au fait de la conscience : il s’agit ici de la conscience psychologique, un miroir où se viennent refléter les images des réalités.
Les femmes n’observent bien que quand il s’agit de leurs intérêts et de leurs passions.
Un écrivain sérieux aurait d’abord examiné ce qu’il y a de semblable et de différent entre Paris, ce caravansérail du monde et de la province, ce home de la France, — comme diraient les Anglais, — entre Paris, le vaste déversoir de toutes les vagues sociales qui viennent s’y engloutir avec leurs impuretés et leurs écumes, et la province, cette multitude de baies où le flot se circonscrit et séjourne ; — Paris, patrie anonyme de tous les hommes qui ont brisé le lien de la famille et qui ont quitté la province pour en éviter le regard qui tombait de trop près sur eux, et la province, cette vraie patrie de la famille française qui en garde plus austèrement l’honneur et les traditions ; — entre Paris enfin, spirituel, mobile, éloquent, au cœur un peu trop tendre aux révolutions, qui s’habille, babille, se déshabille et brille… de cet éclat de strass qui exagère les feux du diamant, et la province, perle sans rayon, mais d’un bon sens si tranquille et pourtant d’une action si puissante quand il s’agit de dire des mots décisifs, la province, qui a toujours répondu par des empires — parfaitement français — aux républiques parisiennes.
Mais pour cela, je l’ai dit, il fallait avoir de la vie dans la plume, et si Valfrey n’a que de l’encre bureaucratique dans la sienne quand il s’agit de la biographie de Lionne, ce n’est pas dans le récit des négociations et le hachis des correspondances qu’il pourra prouver qu’il est vivant.
Il ne s’agit que de les chercher.
Je ne trouve point cela bon, parce que cette mauvaise humeur ferait grimacer le talent le plus charmant, si on l’avait, et qu’elle doit horriblement fausser le regard de l’écrivain quand il s’agit de le promener avec lucidité sur le temps présent, dont on se croit franchement victime.
Ces traditions, qui sont les mêmes à peu près à l’École normale et à l’Académie, et que comme professeur, quand on l’est, on est obligé de transborder dans d’autres esprits, qui à leur tour en seront les débardeurs sur tous les quais des écoles de France, ne sont pas des garanties d’indépendance bien souveraines quand il s’agit d’un classique aussi séculairement admiré, par exemple, que Thucydide.
Ces hommes qui se sont vantés d’avoir mis la liberté dans le monde, ces charlatans et ces menteurs, ces Tartufes de philosophie, agirent hideusement contre l’homme qui les jugea, toute sa vie, avec une indépendance lumineuse… Ils l’insultèrent ; ils le jetèrent au donjon de Vincennes ; ils finirent par faire supprimer son Année littéraire, et ils tuèrent, par là, l’œuvre et l’homme, car il en mourut… Et quand leur révolution triomphante eut passé sur cet assassinat, le xixe siècle, qui n’avait dans ses grandes oreilles d’âne que le bruit des choses de la Révolution, Pavait oublié, et il fallut… quoi ?
Il ne nous fait grâce ni d’un paravent ni d’une lampe ; et, dans ces moments suprêmes, ces détails peuvent avoir leur grandeur et faire la vérité plus vraie : — il s’agit de savoir les placer et les remuer d’une main puissante.
Si c’est une nécessité, en effet, de purifier la nature humaine des souillures du vice originel, il ne s’agit pas de s’en faire accroire.
L’homme est bien plus un qu’on ne pense, et il s’agit toujours d’Abailard.
Ce n’est point de cela qu’il s’agit !
L’homme est bien plus un qu’on ne pense, et il s’agit toujours d’Abailard.
Vous ne vous répondrez peut-être pas, mais vous aurez constaté le phénomène dans cette humanité qui doit mourir, mais qui, en attendant qu’elle meure, goûte un charme amer dans le spectacle de sa misère, et trouve dans la contemplation d’un vieux pauvre ou d’une vieille pauvresse la plus longue de ses rêveries… Cette fascination de la pauvreté qui agit sur nous tous, pas de doute que Benoît Labre ne l’ait ressentie ; mais si vous ajoutez à cette poésie naturelle la poésie de l’amour de Dieu, du Dieu né dans l’étable de Bethléem et qui a enseigné le renoncement aux joies matérielles de la vie, vous aurez une vie très particulière et très belle, et qui, même sans la foi chrétienne qui seule peut l’expliquer, doit couper le rire sur les lèvres superficielles et sottes des moqueurs.
À cela je ne trouve rien à dire ni rien à opposer, si ce n’est pourtant la logique elle-même, au nom de laquelle on agit : « Il faut le divorce, — dit M.
Gérard du Boulan, qui rêve sur Alceste, ne rêve pas sur le xviie siècle… Quand il s’agit de faits, d’idées et de mœurs, l’épigraphier de Cousin se moqué de Cousin, qui imite Bossuet en le sécularisant, et il n’a pas pour le faiseur d’oraisons funèbres plus de respect historique qu’il ne faut.
Seulement, s’il l’était vis-à-vis des autres, ce qui est toujours une question quand il s’agit de paganisme, l’auteur d’Impressions et Visions 27, nous n’hésitons pas à le dire, reste très coupable vis-à-vis de lui-même, parce qu’il a diminué un talent qu’on n’a point reçu pour qu’on le diminue en lui imposant des formes vieilles qu’il faut laisser là à tout jamais ; car le génie serait impuissant à les raviver, s’il pouvait en avoir l’idée.
Il s’y montre l’irrévérent Hugo pour Molière à propos des femmes, le Hugo Trissotin quand il s’agit de sauver les Bélise et les.
Mais quand il s’agit de déchirer l’âme humaine à travers la sienne, il est aussi résolu et aussi impassible que celui qui ne déchira que son corps, après une lecture de Platon.
Victor Hugo, même aux plus chaudes années de sa jeunesse, est bien tiède et bien transi dans son amour fanfaron de la forme et de la beauté, en comparaison d’Edgar Poe, de ce poëte et de cet inventeur qui a la frénésie patiente, quand il s’agit de donner à son œuvre le fini… qui est son seul infini, hélas !
Il ne fait donc point de ces portraits brillants dont Salluste le premier donna des modèles, et que le cardinal de Retz, par ses mémoires, mit si fort à la mode parmi nous ; il fait mieux, il peint en action ; on croit voir tous ses grands hommes agir et converser ; toutes ses figures sont vraies et ont les proportions exactes de la nature ; quelques personnes prétendent que c’est dans ce genre qu’on devrait écrire tous les éloges : on éblouirait peut-être moins, disent-elles, mais on satisferait plus ; et il faut savoir quelquefois renoncer à l’admiration pour l’estime.
Au reste, ce défaut tient peut-être à un mérite de l’ouvrage, mérite d’autant plus estimable, qu’il ne se trouve dans aucune oraison funèbre, ni avant, ni après Massillon, et qu’il s’agissait d’un roi et de Louis XIV ; c’est que l’orateur y parle assez ouvertement des faiblesses et des vices de celui qu’il est chargé de louer ; et ne dissimule point que ce règne si brillant pour le prince a été souvent malheureux pour le peuple.
Il y avait des lois, il n’en respecta aucune dès qu’il s’agissait des intérêts de sa haine ; il persécuta ceux qui les réclamaient ; il opprima les corps établis pour en être les dépositaires et les vengeurs.
Car ce consentement, qui suffit pour former et conserver les sociétés, ne suffit plus s’il s’agit d’établir la supériorité d’un poète sur un autre. […] Sait-elle, savent-elles, le plus souvent, même les plus fines et les plus compliquées, pourquoi elles agissent ? […] Brunetière commence par demander si les idées agissent ou non sur les mœurs. […] Toutefois il n’est pas certain que Schnoudi ait agi par cette considération. […] Il s’agit de deux époux, Adar, jeune mage comme M.
Je parus ; deux pages in-8 ; il s’agissait de tirer parti de ce succès. […] Il s’agissait de retrouver le manuscrit des Illuminations. […] Dans le second cas il n’agit pas et il ne connaît pas Mitka ; le fait seul s’impose à lui d’une erreur sociale, dont il serait le principe. […] Il s’est agi pour l’auteur de tirer des feux d’artifice d’images. […] Ainsi agissent MM.
Puis, doctoral et bonhomme à la fois, il poursuivit : — Il ne s’agit plus de créer une belle œuvre, il faut savoir s’organiser une belle réclame. […] Quelqu’un qui fût entré là, sans préparation, eût tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un criminel, ayant inventé une nouvelle épouvante. […] L’âme nationale, trop portée à s’engourdir, y gagne qu’elle se sent vivre davantage, qu’elle se sent agir davantage, dans la lutte et dans le péril. […] Il agit et pense selon son milieu, avec tous les caractères de pensée et d’action qui lui sont propres. […] Il faut croire que Bruges-la-Morte n’est pas si morte qu’on le dit et que, lorsqu’il s’agit d’arbitraire et de sottise, elle sait se réveiller et secouer les poussières de son tombeau.
Il ne s’agissait plus, pour les gens de lettres, d’être débridés, incroyants, anarchiques : ils s’étaient mis à la raison. […] Il prolonge l’obsession dans laquelle il nous tient ; il agit sur nos nerfs jusqu’à l’exaspération, en multipliant ses effets. […] Mais notre étude a essayé de montrer que chez les plus grands, elle n’agit pas comme une force oppressive. […] Tout d’un coup, après un discours, au milieu d’une description, au cours d’une analyse, un frisson lyrique parcourait leurs phrases, et communiquait aux cœurs un frémissement qu’il ne s’agissait pas d’expliquer, mais de sentir. […] Locke n’a pas seulement agi sur tel ou tel domaine de l’activité spirituelle, sur la politique ou sur l’éducation, mais sur le sens même de cette activité.
Il s’agit de faire exclure du testament un neveu, le capitaine Rawdon, ancien favori, légataire présumé de la vieille fille. […] Cet esprit si leste veut agir ; pour lui, la découverte d’une bonne sottise est la rencontre d’une bonne fortune. […] J’ai une aversion naturelle pour l’égotisme, et je déteste infiniment l’habitude de se louer soi-même ; mais je ne puis m’empêcher de raconter ici une anecdote qui éclaire le point en question, et où j’ai agi, je crois, avec une remarquable présence d’esprit. […] » Pen explique qu’il s’agit de l’Ophélie de Shakspeare. « Bien, il n’y a pas d’offense ; mais pour Bingley, je n’en donnerais pas ce verre de punch. » Et elle avale le verre plein.
Ici…, je me contente de dire… qu’on entrevoit du moins la parfaite pureté… : la pensée, épurée, autant qu’il se peut, de tout ce qui la grossit, des images, des expressions, du langage humain, … sans raisonnement, sans discours, puisqu’il s’agit seulement de recueillir le fruit et la conséquence de tous les discours précédents, goûte le plus pur de tous les êtres, qui est Dieu, … par le plus pur de tous ses actes, et s’unit intimement à la vérité, plus encore par la volonté que par l’intelligence22. » Si nous l’entendons bien, Bossuet accorde aux mystiques que, dans l’état le plus parfait possible en cette vie, la parole intérieure cesse d’être un discours suivi pour devenir une série d’interjections sans lien grammatical [ch. […] Bain a dédaigné de consacrer une mention spéciale à la parole intérieure ; il la cite à l’occasion, quand il parle du souvenir et de l’imagination117, mais sans la distinguer assez des autres images, et comme s’il s’agissait d’un fait intermittent sans intérêt particulier : il semble ignorer sa continuité, son rôle dans l’activité psychique, sa prééminence sur les autres images ; la vision est, pour lui, « celui de tous les sens qui retient le plus » et dont les images ont dans la succession psychique le rôle principal118. […] Essai sur le langage (2e éd., 1846), p. 132-134 : il s’agit de la doctrine de Bonald, qui est bien compris et nettement réfuté ; pourtant un argument, ingénieux et nouveau, ne porte pas : Charma admet (avec Bonald et Cardaillac) l’écriture intérieure : « Nous pensons donc notre écriture comme nous écrivons notre pensée ; en conclura-t-on que pensée et écriture sont une seule et même chose et que l’homme pense parce qu’il écrit ? […] Le rival américain de Max Müller, Withney [Nom mal orthographié : il s’agit du linguiste américain Whitney, William Dwight (1827-1894), professeur de sancrit et de philologie comparée à Yale College.
Ce n’est pas d’une statue qu’il s’agit ici, c’est d’une statuette, mais elle en vaut la peine.
Gautier quelques heureuses innovations métriques, par exemple l’importation de la terza rima, de ce rhythme de la Divine Comédie qui n’avait pas reparu dans notre poésie depuis le xvie siècle, et qui a droit d’y figurer par son caractère gravement approprié, surtout quand il s’agit de sujets toscans. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine de Japon.
C’est de bien autre chose qu’il s’agit aujourd’hui.
Peut-être le public de l’Allemagne est-il aussi plus patient que le nôtre quand il s’agit de s’ennuyer cérémonieusement et sur convocation officielle.
Dans la première contestation, il s’agit de sçavoir si une traduction, pour être bonne & pour réunir les suffrages de tout le monde, doit être ou littérale ou libre.
Un Dieu qui n’est qu’un objet de raisonnement et la conclusion d’un syllogisme, un Dieu qui n’est rien dans la vie, et auquel on ne pense que lorsqu’il s’agit de réfuter les athées, un tel Dieu est une pure abstraction, et je m’étonne quelquefois que l’on mette tant d’ardeur à combattre ceux qui se trompent sur ces questions lorsque dans la vie on fait une part si faible à ces croyances d’où il semble que tout doit dépendre.
L’examinateur, c’est l’auteur d’un écrit qui se publioit il y a vingt ans à Londres plusieurs fois chaque semaine, dit que le françois s’est tellement introduit dans les phrases angloises, lorsqu’il s’agit de parler de guerre, que les anglois ne peuvent plus entendre les rélations des sieges et des combats que leurs compatriotes écrivent en anglois.
Il ne s’agit plus de réfléchir, de méditer, de corriger.
C’est ainsi qu’un physicien réduit au seul sentiment de toucher, prétendrait que les objets éloignés ne peuvent agir sur nos organes, et le prouverait par des sophismes auxquels on ne pourrait répondre qu’en lui rendant l’ouïe et la vue.
Si l’on veut estimer la « valeur d’art », il ne suffit point de noter la qualité ou la quantité des émotions accessoires que suscite l’œuvre, et il ne s’agit pas seulement de savoir si elle provoque en nous un sentiment de vive sympathie ou d’ardent patriotisme ; il faut étudier la langue même de l’émotion, le rapport choisi entre les perceptions qui en sont l’instrument, la « mise en œuvre ».
Qu’est-ce donc s’il s’agit de plusieurs ?
N’est-ce pas à croire que pour l’esprit aussi « qui a compagnon a maître », selon le dicton du roi Henri III, puisque Paulin Paris, un homme accoutumé à l’histoire, avec tous les avantages que lui donne le temps ou il vit pour juger le temps où Tallemant écrivait, n’est pas plus fort, quand il s’agit d’en embrasser l’ensemble et d’en agiter les problèmes, que l’homme vulgaire qu’il a commenté ?
Il a été le peintre à fond de ce triste roi ; mais en le peignant ressemblant, non plus à faire peur, mais à faire pitié, il a agi comme les grands peintres qui, à force d’art, savent idéaliser les réalités les plus basses, et ici ce n’est plus magnanimité d’historien, c’est de l’art, l’art de l’homme qui sait écrire.
Cette observation, que la Critique ne pouvait omettre quand il s’agissait d’un ouvrage qui commence avec le xviiie siècle, Ernest Moret l’a faite, comme nous, dans sa préface, et de la même plume il a pourtant écrit modestement au front de son livre : Quinze ans du règne de Louis XIV 15.
Ni Augustin Thierry ni Guizot eux-mêmes, les œdipes officiels de ce temps qu’ils n’ont pas deviné toujours et qu’ils ont calomnié quelquefois ; ni Augustin Thierry ni Guizot n’ont été assez forts pour se soustraire à ces préjugés du siècle dernier qui offusquent tout, quand il s’agit du Moyen Âge, Il est vrai que, pour Guizot, le moment n’est peut-être pas fort éloigné où l’Histoire de la Civilisation rencontrera quelque contradicteur terrible ; quant à Augustin Thierry et à ses travaux, il s’est lui-même, avant de mourir, passé par les armes.
» Et c’est aussi pour y mettre un gendre — à dîner avec soi — que Weill l’a écrite, puisqu’il s’agit dans son livre de fille à marier !
Je ne lui reproche qu’avec l’indulgence qu’on doit aux esprits qui manquent de tonique et qui en auraient grand besoin, ce qu’il dit (p. 62, même vol.) de l’esprit antimilitaire des Américains, lesquels, n’ayant pas d’armées permanentes, sont le plus formidable des peuples quand il s’agit de se défendre.
Il s’agissait d’un roman ressuscité de l’oubli, et que la mort n’avait pas assez changé pour qu’on ne pût le reconnaître.
… Champfleury s’est beaucoup débattu pour répondre à ceux qui prétendent qu’Hoffmann n’a pas le sens humain, et, par une confusion que nous voulons bien croire sincère, le dévoué raisonneur a cité les lettres plus ou moins sentimentales de l’auteur allemand à ses amis, comme s’il s’agissait de la moralité de la vie et non pas de la nature du talent !
Pour nous il s’agira bien moins ici des œuvres de Pascal et de sa valeur comparative ou absolue que de son entité, — que de ce qui le fait Pascal, — ce prodige ou ce monstre, comme on voudra, — mais, quel que soit le mot qu’on choisisse, la créature d’exception, jusqu’à lui inconnue, qui s’appelle Pascal, et même Blaise Pascal !
Mais il s’agit de livre et non de catéchisme, de lettrés et non d’ignorants.
Flourens, qui ne pèse sur rien, a donné à cela sa chiquenaude, et la chiquenaude a suffi pour enfoncer les protubérances, mais il n’en a pas moins fait justice à Gall, quand il s’agit des services rendus par cet homme, en dehors de son système, à l’anatomie.
Il entra tout à coup de plain-pied, — tranquillement, — sans combat, et comme s’il se fût agi de l’évolution la plus simple, dans le monde extraordinaire dont il n’est plus sorti et qui a fait de lui la curiosité et l’énigme de l’Europe.
Or, le moyen de réagir le plus simple et le plus puissant qu’il y ait dans sa simplicité, c’est de demander à ceux qui, dans des articles développés, dans des articles de grande cérémonie, nous ont ressassé la cinquantaine d’anecdotes, à peu près, plus ou moins connues ou suspectes, dont Feuchtersleben a illustré son petit almanach de morale et d’hygiène, quel intérêt ils avaient à agir ainsi, si ce n’est l’intérêt d’un article à faire avec des anecdotes qui ne leur ont pas coûté un sou, puisque l’histoire des faits appartient à tout le monde, comme les lettres de l’alphabet ; si ce n’est, enfin, la ressource d’une copie trouvée dans un livre, commode quand l’imprimeur est là et que l’esprit n’y est pas,., ou, si vous voulez, n’y est plus ?
nous nous attendions ici à une œuvre de protestantisme et de philosophie, dont nous n’aurions même pas discuté les principes dans une polémique inutile ; mais puisqu’il s’agissait du protestantisme et de Calvin, nous nous attendions, cependant, à une œuvre, sinon forte, au moins substantielle de l’ancienne substance de Guizot.
Inconséquent à tout quand il s’agit de Dieu, dédiant à Dieu son livre, dans une pose naïve de gladiateur enfant, au milieu du cirque de l’athéisme contemporain qui le nie de toutes parts, déiste d’un déisme involontaire et fatal, à travers lequel l’idée chrétienne coule, sans qu’il s’en doute peut-être, comme le sang dans la chair humaine ; déiste malgré lui, qui eût fait effacer à Bossuet sa phrase célèbre : « Le déisme n’est qu’un athéisme déguisé », voilà, en quelques mots, ce poète nouveau, à son début, qui lave les sottises de son esprit dans l’émotion de sa poésie, ce jouvenceau de vingt-trois ans qui s’en vient orgueilleusement demander à la Critique de l’égorger, si elle l’ose… et celle-ci, comme vous le voyez, ne l’égorge pas !
Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).
… C’est là, en effet, qu’il faut en venir, puisqu’il s’agit de Heredia, de ce grand coloriste en prose inconnu encore, même dans le coloriste en vers qu’on connaissait, et qui rayonne et se projette en ces deux morceaux historiques comme une promesse, faite à l’Histoire, d’un artiste pour plus tard de la plus singulière puissance de plasticité.
Et son nom, et les circonstances, et son sexe, et le charme navrant de quelques vers heureux, quand il s’agit d’exprimer la fatalité de l’amour, n’ont-ils pas fait illusion même à la Critique, même à ceux que rien ne devrait égarer ?
Puisque à présent il ne s’agit que de ses Fables, on peut compter tous les genres d’originalité qu’il y a montrés.
II Un peu tard, en effet ; car il ne s’agit de rien moins que de l’aurore du monde !
Car, ici, il ne s’agit que de Romanciers, et madame Sand, malgré la langue française qui ne prend pas toujours les ordres de l’intelligence pour faire ses mots, n’est qu’une Romancière, c’est-à-dire, en fin de compte : un bas-bleu.
Car ici, il ne s’agit que de ROMANCIERS, et Mme Sand, malgré la langue française qui ne prend pas toujours les ordres de l’intelligence pour faire ses mots, n’est qu’une ROMANCIÈRE, c’est-à-dire, en fin de compte : un bas-bleu.
Il voulait faire de son voyage à Jérusalem quelque chose comme un bouclier contre le ressentiment des popes, car à Saint-Pétersbourg, dans cette société mi-partie de mode et de religiosité mystique, un homme qui revient de Jérusalem a un charme… Le charme n’agit point sur la mort : frais de voyage, de précaution, de coquetterie religieuse, tout fut inutile.
Sans cette certitude, beaucoup de protestants seraient bien troublés et comme paralysés, incapables d’agir.
Ton frère est quelquefois mauvaise tête ; il agit avec ses amis comme avec des étrangers. […] Tous agissaient de cette façon homérique. […] Voilà une sorte d’évolution qui n’assure peut-être pas à ceux qui agissent ainsi une brillante carrière dans la politique. […] Il n’intervenait que pour empêcher d’agir. […] Et certes ni l’un ni l’autre n’ont agi à la légère.
Il s’agit ici par suite d’impressions individuelles et non de jugements. […] Se décider, c’est agir. […] A ce simple signalement, les initiés auront reconnu qu’il s’agit des professeurs Dieulafoy, Grasset et Ernest Dupré. […] Pour quiconque réfléchissait, il s’était agi là de tout autre chose que d’un incident. […] Mais, je le répète, quand il s’agit du service du musée Condé, il est infatigable, et cela dans le moindre détail.
En vain, direz-vous qu’il s’agit d’une bouffonnerie, on ne fera jamais de M. […] — Autant le succès est difficile ici, chez Molière, quand il s’agit de se montrer la digne interprète du plus grand poète de l’univers. […] De quoi s’agit-il en effet ? […] Cette fois il ne s’agit pas d’un malade imaginaire comme celui de Molière, mais d’un bel et bon malade qui va mourir pour tout de bon, et qui déjà crache ses poumons, en avancement d’hoirie ! Il ne s’agit pas d’une soubrette éveillée et rieuse, protégeant l’amour des jeunes gens comme c’est son droit, son devoir, son instinct ; il s’agit d’une fine-mouche avide et piquante, qui ne pense qu’à s’enrichir aux dépens de la pauvre vieille imbécile de créature dont elle exploite le dernier souffle.
On y cause de philologie, durant la saison chaude, sous les tilleuls et les marronniers des remparts ; et, s’il s’agit de quelque difficile question d’orthographe ou de littérature française, nul ne refuse à M. le professeur Eduard Koschwitz le droit de décider en dernier ressort. […] Il s’agit d’un étudiant en droit, devenu garde mobile malgré lui, et dont le ventre grouille à la seule idée d’un casque à pointe. […] Il a aimé, dans l’esprit de Napoléon Bonaparte, l’accumulation des renseignements positifs, la connaissance exacte des mobiles qui font agir l’humanité, la vue directe des individus et des masses, l’habitude de l’expérience et de l’analyse, l’horreur des mots abstraits, des fantômes métaphysiques, de la philosophie scolaire, de l’idéologie. […] C’est d’abord, dans les parties supérieures de la société, une certaine impuissance de se décider, une incapacité d’agir. […] Il s’agit de la guérir ou tout au moins de l’atténuer.
Il s’agit d’avoir de la mémoire ou de prendre des notes. […] nous dit un jour Heredia, (Il s’agissait de L’Armature). […] Il s’agissait de prendre une voiture. […] Il perdait son temps sans regret, dès qu’il s’agissait de littérature. […] Il avait dans le monde des façons d’agir qu’on ne pardonnait qu’à lui.
Mais étant parvenu à quelque maturité d’années, et voyant quelle tyrannie avait envahi l’Église, une tyrannie si grande que quiconque voulait prendre les ordres devait se déclarer esclave par serment et sous son seing, en sorte qu’à moins de trouver sa promesse au goût de sa conscience, il fallait se parjurer ou souffrir le naufrage de sa foi, je crus meilleur de choisir un silence sans reproche plutôt que l’office sacré de la parole acheté et commencé avec la servitude et le parjure. » Il refusait d’être prêtre de la même façon qu’il avait voulu être prêtre ; espérances et renoncement, tout chez lui partait de la même source, la volonté fixe d’agir noblement. […] N’écoutant plus des odes, nous voulons voir des objets et des âmes : nous demandons qu’Ève et Adam agissent et sentent conformément à leur nature primitive, que Dieu, Satan et le Messie agissent et sentent conformément à leur nature surhumaine. […] Il s’agit d’une loi qui a de mauvais effets, et sur laquelle il veut justifier son gouvernement. […] Relisez le passage, et dites s’il ne s’agit pas d’une cérémonie du temps.
L’esprit agit alors comme un rêve. […] Livie discute avec Séjan les moyens d’empoisonner son mari, en style net, sans phrases, comme s’il s’agissait d’un procès à gagner ou d’un dîner à rendre. […] Mais Mosca, qui a le testament, agit en maître, et demande à Volpone la moitié de sa fortune.
De plus, comme l’indique le mot « principes », il ne s’agit point simplement d’une description des faits de conscience, d’une énumération complète des phénomènes, d’une revue où rien ne soit omis : ce serait là dresser une sorte de répertoire psychologique, dans lequel tous les faits seraient décrits, à peu près comme le sont les maladies ou les plantes dans les traités de pathologie ou de botanique. […] Il s’agit maintenant pour l’être vivant de saisir, non plus des différences, mais des ressemblances ; de former en lui des groupes de rapports intérieurs qui répondent à des groupes de rapports et d’attributs externes : la correspondance croît en généralité et en complexité. […] Il prend trois aspects distincts, selon qu’il y a activité de la part de l’objet, de la part du sujet, ou de la part des deux : 1° Si, tandis que le sujet est passif, l’objet produit un effet sur lui (ex. : rayonnement de chaleur, émission d’odeur, propagation du son), il en résulte dans le sujet une perception de ce qu’on appelle vulgairement une propriété seconde du corps ; mais qu’on appellera plus proprement une propriété dynamique ; 2° Si le sujet agit directement sur l’objet en le saisissant, tirant, poussant ou en usant de quelque autre procédé mécanique, et si l’objet réagit en une mesure égale, le sujet perçoit ces sortes de résistance qu’on a appelées secundo-premières, mais que je préfère classer sous le nom de statico-dynamiques ; 3° Et si Le sujet seul est actif, si ce qui occupe la conscience, ce n’est pas une action ou réaction de l’objet, mais quelque chose qui a été connu par le moyen de ces actions et réactions (comme la figure, la forme, la position), alors la propriété perçue est de l’espèce qu’on nomme communément premières, mais qu’on appellera ici statiques.
S’il s’agit de droits, d’estime, de sollicitude, de pitié, de tendresse, de gloire même, on ne saurait trop leur en porter et leur en rendre ; mais, s’il s’agit de littérature, de philosophie et de poésie, ce n’est pas là qu’il faut en chercher les types et les modèles. […] Béranger n’agit pas ainsi, soit par amour évangélique des classes laborieuses, avec lesquelles il lui plaisait de se confondre par la langue et par les préjugés comme par le cœur ; soit pour poser son levier d’opinion sur les masses plus résistantes, afin d’y trouver plus de force contre le trône des Bourbons ; soit enfin pour complaire à ses amis, et pour servir par une action plus vive la triple opposition monarchique, républicaine et militaire, qui le couronnait alors d’une triple popularité.
Abel Rémusat, celui-ci se vit dans un embarras extrême : il s’agissait de remercier M. […] Il y avait alors, non loin de lui, des savants, des convertis aussi dans leur genre, qui faisaient de leur religion grand bruit et qui embouchaient la trompette à la porte du temple : lui, il était le plus éloigné d’en agir de la sorte, il ne puisait dans sa foi que des motifs de consolation intérieure.
Si cette remarque est vraie du sourire et de l’esprit, que sera-ce s’il s’agit du rire et de la franche gaieté ? […] Ce ne sont pas celles qui ont pour titre et pour sujet un de ces noms tirés au sort, comme c’était d’usage dans les réunions du Caveau, la neige, la plume, le noir, le long ; il s’agissait de broder là-dessus quelques couplets, vraie gageure de société et pur jeu d’esprit.
. — Et cependant, du moins, tout ce que je voyais alors agissait sur moi pour me ranimer ; tout me faisait fête dans la nature ; c’était vraiment un concert de la terre, des cieux, de la mer, des forêts et des hommes ; c’était une harmonie ineffable, qui me pénétrait, que je méditais et que je respirais à loisir ; et quand je croyais y avoir dignement mêlé ma voix à mon tour, par un travail et par un succès égal à mes forces et au ton du chœur qui m’environnait, j’étais heureux ; — oui, j’étais heureux, quoique seul ; heureux par la nature et avec Dieu. […] Je me suis dit qu’il fallait s’habituer à vivre avec tous les caractères et tous les principes ; qu’il serait fort utile pour moi de voir agir un homme d’affaires raisonnant sa conduite et marchant adroitement au succès.
Les nations, ces individualités, agissent diplomatiquement les unes sur les autres par cette pression mutuelle qui s’exerce dans la guerre, dans la paix, dans les négociations, dans les congrès, dans les traités d’un bout du monde à l’autre. […] Il ne s’agissait pas pour elle de conquérir du territoire, mais des idées.
Les instruments n’agissent pas sur moi ou bien peu. […] Le contact avec le monde, qui pénètre dans sa solitude avec son frère et les amis de son frère, leur doute, leur changement d’opinion, même quand ils habitent avec ce féroce esprit, l’abbé de Lamennais, qui avait des fanatismes éloquents pour toutes les causes et qui ne permettait le doute à personne, parce qu’il ne permettait de douter de rien pendant qu’il affirmait lui-même, génie de l’expression, né pour être le prophète de toutes les persécutions comme saint Paul, ou pour le christianisme ou contre lui ; tout cela avait évidemment agi sur Mlle de Guérin.
chez cette merveilleuse race, l’homme aime l’action, même quand il la sait inutile et décevante. « Laissons ces discours sur l’existence humaine, quoiqu’elle soit ce que tu la décris12 » Les durs commencements dans une terre toute neuve et qui n’était pas toujours clémente, les longues luttes entre Pélasges, Hellènes, Doriens, Ioniens, et aussi les grands cataclysmes naturels dont plusieurs de leurs mythes ont conservé le souvenir, avaient fait aux Grecs une âme à la fois active et résignée, où le plaisir de vivre et d’agir se tempérait par instants de mélancolie fataliste. […] Qu’on se rassure du reste : pas d’agir et de souffrir à certains moments — L’état d’esprit où nous met la poésie de M.
Et assurément, ces facultés n’agissent pas, dans la réalité, d’une façon continue : mais elles sont pourtant le véritable et suprême ressort d’une âme. […] Nous voyons les « facultés maîtresses » agir à la manière de roues reliées par des courroies ou mues par des engrenages.
Il ne s’agit plus avec lui de désirs ardents mais vagues, de pensées qui se pressent dans l’esprit sans qu’on puisse les réaliser en actes, parce que la vie sociale ne répond pas à l’activité de notre âme. […] Ou bien ils essaient vainement de se rejeter en arrière et de se rattacher aux solutions du Christianisme ; ou bien ils prodiguent leurs forces à peindre l’aspect matériel de l’univers, et, quand il s’agit de l’absolu et de l’éternel, ils font du fantastique sans croyance, uniquement pour faire de l’art.
Il ne s’agit pas de juger en ce moment si les résultats obtenus ont toujours été à la hauteur des prétentions déclarées ; ce qui nous importe, c’est de constater la tenace résolution que durant une trentaine d’années le roman a eue de « faire vrai » avant tout. […] Et en effet, j’admets volontiers que les mythes d’autrefois ont eu leur raison d’être, leur grandeur et leur grâce ; que les dieux et les déesses de l’Olympe, les fées et les lutins des légendes populaires, les anges et les démons de la religion chrétienne ont pu être, aux yeux de nombreuses générations, de commodes incarnations des forces inconnues qui agissent autour de nous et sur nous.
— légitimes question s’il ne s’agit en effet que d’une nouveauté d’opéra ou d’opéra-comique allemande. Mais il s’agit de plus.
Wagner a recueilli pieusement les traditions significatives du passé : Shakespeare et Goethe avaient agi de même, en Poésie dramatique, et bien d’autres comme eux ! […] Hewig ne croit cependant pas à la réalisation de ce rêve ; le théâtre ne peut être réformé, il est le résultat naturel de conditions qui existent et qui agissent encore.
Mais, dame, quand il s’agit de gens qui ne sont pas encore classés et nettement définis, il n’y a pas de sa faute s’il est un peu gauche et un peu lent à exprimer quelque chose qui ressemble de loin à un jugement presque personnel. […] Faguet, à moins qu’il ne s’agisse de défendre la bourgeoisie, dit rarement — pour parler sa langue — blanc ou noir.
Elle voulait agir sur la pensée humaine plus encore que sur les institutions civiles de la France. […] Il s’agissait bien de la France !
Feydeau, — « qui adorelesuprêmeidéal, et s’indignecontrel’hypocrisie », comme si c’était maintenant d’hypocrisie qu’il s’agissait, — que ce Daniel, élevé comme un jeune chien par un oncle de vaudeville « quiaaimélesfemmesetlaviefacile », et que son neveu appelle un ange, ma foi ! […] Feydeau, et de cette possession de son âme par la matière et ses spectacles ; au milieu des personnages de son roman, qui agissent dans la logique de leurs passions, mais aussi dans la logique de leur bassesse, il y a deux ou trois détails à noter, et que je noterai précisément parce que je repousse nettement et formellement tout le reste.
Une fois, dans une fête, une cérémonie solennelle à Pétersbourg, il s’agissait pour toutes les personnes de la cour de porter le costume russe national : cette condition, qui était de rigueur et ne soutïrait pas d’exception, était pénible au cœur français, au cœur impérial de la princesse.
Hérault : Mais agissez, écrit-il à l’abbé Moussinot, ameutez les Procope, les Audry, rue de Seine, et même l’indolent Pitaval, rue d’Anjou, les abbé de La Tour-Céran, les Castera-Duperron ; qu’ils voient M.
Mais pour Catherine d’Overmeire dont il s’agit en ce moment68, je suis tranquille sur son compte.
En observant plus attentivement, d’ailleurs, la masse confuse de cette société où il n’avait d’abord vu que froideur et mort, il a découvert sous les premières couches croupissantes un grand travail de fermentation et de courants, et il s’est dit que c’était de ce côté plutôt qu’il fallait agir pour renouveler.
Suivent une quantité d’anecdotes d’enfance comme chacun peut en trouver à plaisir dans ses premiers souvenirs, et qui sont ici données comme d’héroïques présages ; c’est d’une enfance de Spartiate qu’il s’agit.
Remarquons toutefois qu’au xive siècle, du temps de Pétrarque et de Boccace, à cette époque de grande et sérieuse renaissance, lorsqu’il s’agissait tout ensemble de retrouver l’antiquité et de fonder le moderne avenir littéraire, le but des rapprochements était haut, varié, le moyen indispensable, et le résultat heureux, tandis qu’au xvie siècle il n’était plus question que d’une flatteuse récréation du cœur et de l’esprit, propice sans doute encore au développement de certaines imaginations tendres et malades, comme celle du Tasse, mais touchant déjà de bien près aux abus des académies pédantes, à la corruption des Guarini et des Marini.
Cousin a fait preuve depuis, et pourtant elles ont plus agi peut-être qu’aucune des portions subséquentes de son enseignement.
Pour vous répondre, j’aurais besoin de retourner plusieurs fois au théâtre, et de me voir agir.
Ils s’y développent, ils y agissent par leurs propres forces et d’eux-mêmes ; ils n’y sont point contraints par les passions ou les facultés qu’ils y rencontrent : ce sont des hôtes libres ; tout le soin du poëte est de ne point les gêner ; ils se remuent et il les regarde, ils parlent et il les écoute ; il est comme un étranger attentif et curieux devant le monde vivant qui s’est établi chez lui ; il n’y intervient qu’en lui fournissant les matériaux dont il a besoin pour s’achever et en écartant les obstacles qui l’empêcheraient de se former.
Il est comme l’autre enchaîné par sa qualité ; il ne peut agir que selon sa nature ; il faut que ce monde son ouvrage soit digne de lui, qu’il soit le plus parfait possible147, et régi par les plus belles des lois148.
Là, il faudra prendre garde de bien lancer le lecteur dans l’association qui convient au sujet : il faudra entourer le mot de termes qui l’étranglent et ne laissent passer que le groupe qu’il s’agit d’évoquer, barrant la route à toutes autres impressions.
Pour lui, évidemment, chaque sonnet a ses rimes nécessaires, les seules qui conviennent au sujet, et qu’il s’agit de trouver.
Le plus tôt possible, avant de tomber plus bas… Que de pressentiments et de signes envoyés déjà, par Dieu, qu’il est grandement temps d’agir !
Ou, si une force involontaire agit en lui, comment la fatalité n’en est-elle pas du moins tempérée par cela seul qu’il la prévoit ?
« Voilà l’autre pigeon qu’il s’agit de plumer, dit Piombino, ecco quà l’altro piccione da pelare. » La comédienne fait en effet des coquetteries au docteur.
. — Sais-tu qui est le meurtrier dont il s’agit ?
Les langues sont des formations historiques, qui indiquent peu de choses sur le sang de ceux qui les parlent, et qui, en tout cas, ne sauraient enchaîner la liberté humaine quand il s’agit de déterminer la famille avec laquelle on s’unit pour la vie et pour la mort.
Mais l’origine de la révolution dont il s’agit est un fait qui eut lieu sous les règnes d’Auguste et de Tibère.
C’est sur les hommes et par les hommes eux-mêmes qu’il voulait agir.
Ils surent ce que nous ignorons : créer, affirmer, agir.
Dieu veuille que ce ne soit que sur le mien, et qu’en effet, la déférence que j’ai pour vous, et l’envie de trouver du repos ne soient pas les motifs qui me fassent agir !
Cela est vrai surtout dès qu’il s’agit des vivants.
— Quand Gavarni avait été à Bourg avec Balzac pour tâcher de sauver Peytel, il était obligé de lui répéter à tout moment : « Voyons, il s’agit d’une chose grave, Balzac, il faut être convenable pendant les quelques jours que nous sommes ici », et il lâchait le grand écrivain le moins possible.
Que l’émotion esthétique que donne une telle complainte soit d’une nature un peu spéciale, je le veux bien ; mais il ne faut pas la dire vulgaire, car, après tout, il s’agit ici du drame humain élémentaire et nu.
En agir de la forte, accuser & ne vouloir pas qu’on se justifiât, c’étoit abuser de sa place pour ôter la liberté aux gens de lettres, & pour persécuter un honnête homme, qui n’avoit d’autre crime que celui de n’être pas de son avis.
Le grand point sur la scène est de faire illusion aux spectateurs & de leur persuader, autant qu’on le peut, que la tragédie n’est point une fiction ; mais que ce sont les héros mêmes qui agissent & qui parlent, & non pas les comédiens qui les représentent.
D’ailleurs, il ne s’agit pas de toute espèce de vérités générales ; les vérités purement abstraites, dans lesquelles l’homme n’est pas intéressé, appartiennent aux sciences et non à la littérature : telles sont, par exemple, les vérités de l’algèbre.
Elles ne sont en effet que des signes généraux d’idées qui nous épargnent la peine d’en avoir, des étiquettes numériques d’un trésor que l’on n’a pas compté, des instruments avec lesquels on opère, et non les choses sur lesquelles on agit.
Il y a sans doute de la sublimité dans une tête de Jupiter ; il a fallu du génie pour trouver le caractère d’une Euménide, telle que les Anciens nous l’ont laissée ; mais qu’est-ce que ces figures isolées en comparaison de ces scènes où il s’agit de montrer l’aliénation d’esprit ou la fermeté religieuse, l’atrocité de l’intolérance, un autel fumant d’encens devant une idole ; un prêtre aiguisant froidement ses couteaux, un préteur faisant déchirer de sang-froid son semblable à coups de fouet, un fou s’offrant avec joie à tous les tourments qu’on lui montre et défiant ses bourreaux ; un peuple effrayé, des enfants qui détournent la vue et se renversent sur le sein de leurs mères, des licteurs écartant la foule, en un mot, tous les accidents de ces sortes de spectacles ?
Car ce dont il s’agit dans ces livres, c’est de l’âpre, fier et religieux ennemi dont les résistances ont développé dans notre armée non seulement les vieilles qualités traditionnelles qui constituent le génie militaire de la France, mais des qualités entièrement nouvelles et qu’on ne lui connaissait pas.
Mais, en fin de compte, tout livre, quel qu’il soit, donne après tout l’esprit d’un homme dans le plus pur de sa substance, à quelque chose qu’il l’ait appliqué, et c’est par l’esprit et la forme qu’il imprime toujours et forcément à la pensée que ce livre appartient à la critique générale telle qu’on s’efforce d’en faire ici… En critique, il ne s’agit jamais que de prendre la mesure d’un homme, et les livres ne servent guères qu’à cela.
Une pareille éducation, qui commençait même avant que la tête de l’enfant fût ouverte aux premières impressions de l’existence, mais dont il devait plus tard recevoir, en apprenant cela, l’enseignement, n’a peut-être agi qu’à la mort sur l’âme de Montesquieu.
De son côté, Champagny nous montre à son tour dans ses Césars, réédités avec beaucoup d’intelligence, Rome à ce moment formidable où, ayant conquis l’univers, il s’agissait pour elle de le gouverner.
Il s’agit de la mort de ce Fernand le Catholique (plus connu parmi nous sous le nom de Ferdinand), dont la vie, dit très bien Cénac-Moncaut, avait été employée à détruire l’indépendance de la Navarre, et dont la mort consomma la déchéance de l’Aragon.
Mais l’histoire ne se bâtit pas seulement à coups de grands hommes, et, quand ils ont agi, il y a encore de l’histoire d’à côté… Le roi René est de cette histoire à côté.
On le bourre de toutes les connaissances positives qui mettent leur plomb sur les ailes fragiles de l’imagination et de la Rêverie, et c’est ainsi qu’on fait de ces jeunes filles les ravissants monstres d’orgueil et d’égoïsme matériel qui, à dix-huit ans, ne voient plus dans l’homme — dans l’homme, qu’on a la bêtise d’aimer en Europe, — autre chose « qu’un fait monnayé dont la valeur est nulle, s’il ne s’agit pas de la mettre en portefeuille (page 65). » Il est vrai que, pour le penseur vigoureux auquel nous avons affaire aujourd’hui, l’Orgueil est la plus haute des vertus, et l’Égoïsme matériel la plus haute des intelligences.
Pour lui, on ne pénètre l’Histoire que par « le sentiment », et comme il va s’agir de l’Antiquité dans son livre, il pose au préalable qu’il est impossible d’interpréter le monde antique autrement que par l’impression personnelle, et il ajoute même, avec la crânerie d’une idée générale qui est le chapeau sur l’oreille de ce fantaisiste : « Écrire l’histoire, c’est donner notre manière de voir sur l’histoire. » Je ne sais pas si, de principe, de Bury est cartésien, mais jamais le moi de Descartes n’a été mieux appliqué à quelque chose qu’il ne l’est, sous sa plume, à l’Histoire.
Il l’accompagnait partout et lui tendait (intellectuellement) le crachoir… Tenir le crachoir, au physique, et parmi nous autres hommes, est une fonction assez servile et dégoûtante ; mais quand il s’agit d’un immense génie, à expectorations surhumaines, qui a toujours craché de la lumière et créé des mondes d’idées à chaque mot, la chose dégoûtante et servile change d’aspect… Nous sommes trop heureux qu’il y ait de ces garçons d’admiration en service ordinaire auprès des grands hommes que nous n’avons pas connus : Monsieur, je suis garçon de Votre apothicaire !
On doit même insister sur ce point, quand il s’agit d’un ouvrage que les partis ne manqueront pas de se renvoyer comme un projectile.
Pour écrire la vie de cet homme de brusque décision, qui aimait la vérité d’un amour hardi et sans scrupule, qui n’y alla jamais de main morte avec rien ni avec personne, et qui empoignait, quand il ne s’agissait que de toucher, besoin était d’un homme de sa sorte.
Moraliste mondain, observateur de société, il en savait les petites lois et les grands ridicules, — et, puisqu’il s’agit de ses Lettres écrites de France et sur la France, il porta sur les hommes et les choses de la société de ce pays des jugements presque toujours justes et que l’amabilité et l’engouement dont il fut l’objet à Paris ne firent jamais fléchir.
Un portrait, gravé par Rajon, et qui doit être ressemblant, car il est copié d’un portrait de famille appartenant aux Poniatowski, nous donne l’idée de cette beauté qui séduisit Catherine à l’âge où cette femme, quand il s’agissait de choisir ses amants, avait son libre arbitre encore.
Il voulait faire de son voyage à Jérusalem quelque chose comme un bouclier contre le ressentiment des popes ; car à Saint-Pétersbourg, dans cette société mi-partie de mode et de religiosité mystique, un homme qui revient de Jérusalem a un charme… Le charme n’agit point sur la mort : frais de voyage, de précaution, de coquetterie religieuse, tout fut inutile.
Nous ne pouvions ni pour le public, ni pour nous, ni pour le livre même dont il s’agit, l’examiner dans le détail trop spécial, trop technique des nombreuses questions qu’il soulève, mais le peu que nous avons dit suffira.
Des probabilités, quand il s’agit de l’écheveau brouillé des origines !
Blessée même par la main de Napoléon, qui dut en frémir jusque dans le fin fond de son génie, mais qui eut la révolutionnaire faiblesse d’en circonscrire l’action et d’en diminuer la puissance, la Paternité, menacée davantage chaque jour, de toutes parts, est le symptôme accusateur d’une société qui s’écroule, et c’est ce que vit tout d’abord et avant tout Brucker, quand il s’agit de donner le robuste appui de son épaule à cette pauvre société chrétienne, ébranlée dans son fondement même.
Oubli déplorable de la meilleure portion de son génie, l’auteur de la Famille dogmatise ainsi quand il s’agit de nous refaire, avec une puissance de poésie nouvelle, ce poème de la maison de Gray dont il parle dans son épigraphe.
Excepté l’adorable madame de Gasparin, cette protestante si digne d’être catholique à force de tendresse et de poésie dans la pensée, je ne vois là que des médiocrités pour lesquelles le ferme spiritualiste que ne cesse d’être Caro dans toute l’étendue de son volume est beaucoup trop bon, quand il s’agit de la juste appréciation du talent.
Poète signifie faiseur ; il a fait ; il a agi ; il a créé.
qui rendait, au moins pour un homme élevé et courageux, toute intimité impossible ; c’était le dégoût, l’inévitable dégoût quand il s’agit d’une femme qui, après tout, et quoique nos passions soient assez lâches pour changer les noms aux choses qui nous concernent, a versé d’un concubinage dans un autre.
Il s’agit d’une femme restée vierge, quoique mariée, par une convention conjugale assez incompréhensible ; car de toutes ces conventions-là on ne comprend, sans rire, que celle des Saints (comme, par exemple, celle de sainte Édith et de saint Édouard le Confesseur, qui, elle, est auguste et touchante !).
» Mais il s’agit ici de génie, et non pas de destinée.
Si véritablement, quand il écrivit ses Mystères de Londres, le jeune auteur ne connaissait pas l’Angleterre, il était plus étonnant d’intuition que s’il l’avait patiemment et laborieusement étudiée ; et à présent qu’il s’agit pour nous moins de ce livre que de la force individuelle du romancier qui l’a écrit, nous devons dire que ce roman en révélait une prodigieuse, et qui même ne nous a pas tenu tout ce qu’elle nous avait promis.
Il s’agissait d’amuser un peuple oisif et d’attirer quelques battements de mains à l’orateur.
Vous en voyez plusieurs passionnés pour l’étude, et indifférents pour la gloire ; éloignés de cette ostentation, qui est toujours faiblesse ; ne s’apercevant pas même de ce qu’ils sont, ce qui est la vraie modestie ; honorant leurs bienfaiteurs, louant leurs rivaux, assez fiers pour faire du bien à leurs ennemis ; vous en voyez quelques-uns, ornés des grâces, qui, dans le monde, font pardonner les vertus ; mais ce qui fait le caractère du plus grand nombre, ce sont toutes les qualités que donne l’habitude de vivre plus avec les livres qu’avec les hommes : je veux dire des mœurs, les sentiments de la nature ; cette candeur si éloignée de toute espèce d’art ; Cette bonne foi de caractère qui agit d’après les choses, non d’après les conventions, et ne songe jamais à prendre son avantage avec les hommes ; une simplicité qui contraste si bien avec le désir éternel d’occuper de soi, vice des cœurs froids et des âmes vides ; l’ignorance de presque tout, hors des choses utiles et grandes ; une politesse qui quelquefois néglige les dehors, mais qui, au lieu d’être ou un calcul fin d’amour-propre, ou une vanité puérile, ou une fausseté barbare, est tout simplement de l’humanité ; enfin cette tranquillité d’âme, qui, ayant apprécié tout, et n’estimant dans ce songe de la vie que ce qui mérite de l’être, c’est-à-dire, bien peu de choses, ne se passionne pour rien, et se trouve au-dessus des agitations et des faiblesses.
Il s’agira d’être fort dans la pratique. […] Nous sommes beaucoup trop portés, quand il s’agit des choses divines, à en restreindre la possession à nous-mêmes, à notre petite famille humaine, à notre petite demeure terrestre. […] Il ne s’agissait plus seulement d’une question de goût, mais d’une question de civilisation sociale, et l’intérêt de celle-ci nous domina au point de nous faire oublier et ajourner la première. […] Sans cela, Faust est une énigme, il est empreint de ce défaut capital que l’auteur ne pouvait pas éviter, celui de ne pas agir conformément à la nature historique du personnage et au plan du poème. […] A-t-il donc chanté tout simplement pour chanter, comme il agit aujourd’hui tout simplement pour agir ?
Il n’est aucune comédie, soit noble et sévère, soit bourgeoise et bouffonne, qui ne parle et n’agisse dans cette même intention. […] Il s’agit de déplacer les énormes pierres qui obstruent l’accès de la caverne où la Paix est détenue. […] De quoi s’agit-il ? […] Il ne s’agit donc plus de mettre en problème si ces comédies eurent ou non le mérite qui leur valut de si brillants succès. […] L’esprit une fois rempli de ces folles préventions, tous les personnages agissent ridiculement les uns envers les autres, et les hasards les plus innocents se changent à leurs yeux en certitudes de plus en plus offensantes.
Il s’agissait de passer à Valvins deux journées et d’y coucher une nuit. […] L’étude dont il s’agit concerne Alexandre Dumas fils et Blaze de Bury et contient un certain nombre de lettres médites du fils Dumas dont l’une nous offre un éreintement en règle de Victor Hugo. […] Ajoutons-y qu’elle est moins dangereuse que celle où il s’agit de politique et de religion. […] Pierre Loti de la conduite du bon capitaine Viaud et s’il agirait de même en pareille circonstance. […] Le document dont il s’agit n’a pas certes de valeur historique, ni de mérite littéraire ; il est d’ordre privé, mais assez amusant, a ce qu’il m’a semblé, pour pouvoir amuser les personnes curieuses de mœurs d’autrefois.
Grand-père guettait ce moment, et, brusquement, il démasqua ses batteries : il s’agissait d’apprendre à lire ! […] Tant que j’imaginais secrètement, sans parler et sans agir, cela ne les regardait pas. […] Il s’agissait d’aller à la cave, choisir le vin ; la bonne prenait un porte-bouteilles en osier et une grosse clé, et nous descendions tous les trois. […] Il s’agissait de ne pas manquer la dernière voiture. […] … Une fois, qu’il s’avançait ainsi, ne prenant pas garde, le malheureux, au danger qu’il courait d’être aperçu par celle qui ne voyait que lui, il s’arrêta, troublé par quelque malaise, et agit comme s’il eût été seul !
Mais il s’agissait spécialement d’Auguste Rodin et de nul autre. […] Il ne s’agit plus de créer une belle œuvre, il faut savoir s’organiser une belle réclame. […] Nous n’avons pas agi autrement ; nous avons agi plus en grand, voilà tout. […] Caro qu’il s’agit — fut un homme champêtre, qu’il habita une chaumière et porta des sabots. […] J’ignore quelles sont les idées de M. de Gourmont sur la Patrie ; je n’ai pas à les rechercher, et lui n’avait pas à les exprimer, car il ne s’agissait pas de la Patrie ; il s’agissait du patriotisme, et ce sont deux choses très différentes et qui s’excluent l’une l’autre.
Avant tout, il s’agissait de déterminer d’une manière précise l’objet de notre travail et d’en poser les limites. […] Il s’agissait de satisfaire un petit nombre d’esprits délicats : il s’agit de répondre aux besoins d’une multitude affamée. […] Et la pièce dont il s’agit de rendre compte, qu’en dira-t-il ? […] Il est bien entendu qu’il ne s’agit ici que de détails purement littéraires. […] Quand il s’agit des mœurs parlementaires, on est mieux préparé à saisir les allusions ; on les cherche, on les devine, on les suppose.
Tout ce qui tend à élargir, à aiguiser du même coup et à simplifier le goût public, est favorable à cette régénération poétique dans laquelle il s’agit d’introduire, de combiner le plus de naturel et de vérité avec le plus de beauté. […] Quant au Fontenelle, c’est-à-dire à ce tour d’esprit volontiers moqueur d’un certain goût simple, il était aisément partout dans les salons, dès qu’il s’agissait de poésie, et on en découvrirait plus d’une dose jusque dans Voltaire.
Il s’agit de l’effort qu’un jeune vassal et frère d’armes a à faire pour se détacher du seigneur envers qui il s’est lié, même quand ce seigneur est brutal, emporté, cruel, et qu’il veut mener son jeune vassal au pillage et à la guerre contre les proches parents de celui-ci. […] Nous qui sommes dès l’enfance accoutumés à admirer les grands incendies admirablement décrits, cet incendie de Troie et du palais de Priam qui se réfléchit aux flancs de l’Ida, aux flots de la mer de Sigée, et qui est comme un fanal éclairant glorieusement à nos yeux toutes les hauteurs de l’Antiquité classique : ……… Jam Deiphobi dedit ampla ruinam, Volcano superante, domus ; jam proximos ardet Ucalegon ; Sigea igni freta lata relucent ; mettons-y du nôtre, cette fois, puisqu’il s’agit des nôtres ; soyons humains et indulgents ; laissons-nous toucher par cet affreux incendie d’une abbaye en Vermandois.
. — Spontanément, et par plaisir d’agir, il exerce ensuite son organe vocal de la même façon que ses membres, et il en acquiert l’usage complet par tâtonnements et sélection. — Des sons non articulés, il passe ainsi aux sons articulés. — La variété d’intonations qu’il acquiert indique chez lui une délicatesse d’impression et une délicatesse d’expression supérieures. […] Néanmoins les interjections et les imitations sont les seuls matériaux possibles avec lesquels le langage humain ait pu se former, et par conséquent il s’agit de savoir comment, en partant des interjections et des imitations, nous pouvons arriver aux racines.
Mirabeau, Bailly, La Fayette, Sieyès, Barnave, Talleyrand, Lameth, agissaient en cela en philosophes, et non en grands politiques. […] La soudaineté de la chute, l’incertitude prolongée, les vicissitudes de crainte et d’espérance, la bataille qui se livrait aux portes et dont ils étaient le prix sans même voir les combattants, les coups de canon, la fusillade retentissant dans leur cœur, s’éloignant, se rapprochant, s’éloignant de nouveau comme l’espérance qui joue avec le moment, la pensée des dangers de leurs amis abandonnés au château, le sombre avenir que chaque minute creusait devant eux sans en apercevoir le fond, l’impossibilité d’agir et de se remuer au moment où toutes les pensées poussent l’homme à l’agitation, la gêne de s’entretenir même entre eux, l’attitude impassible que le soin de leur dignité leur commandait, la crainte, la joie, le désespoir, l’attendrissement, et, pour dernier supplice, le regard de leurs ennemis fixé constamment sur leurs visages pour y surprendre un crime dans une émotion ou s’y repaître de leur angoisse, tout fit de ces heures éternelles la véritable agonie de la royauté.
Mais il ne s’agit, ici, de rien de tel. […] Il s’agirait donc de trouver un littérateur du Premier Empire qui s’appelât, de son petit nom, Marcel, ou peut-être Marc.
. — Vous habiterez avec moi, et vous serez honorées comme moi. » Enfin le charme agit et la paix est faite. […] — Mais voici qu’il engendre un fils qui voit tous les péchés que son père commet ; il les voit et n’agit pas comme lui… — Celui-là ne mourra pas pour le péché de son père, il vivra. — Et pourtant vous dites ; Pourquoi le fils ne porte-t-il pas le péché du père ?
Or, la poésie n’est pas seulement un genre de littérature, elle est aussi un art, par son harmonie ses couleurs et ses images, et comme telle c’est sur les sens et l’imagination qu’elle doit d’abord agir, c’est par cette double route qu’elle doit arriver au cœur et à l’entendement. […] Assez longtemps, on nous a donné les mêmes tragédies sous des noms différents, assez longtemps, les continuateurs, exagérant ce qu’il y avait de défectueux dans nos chefs-d’œuvre sans en reproduire les beautés, nous ont montré des personnages antiques habillés à la moderne, ou des modernes parlant un vieux langage ; la tragédie française, d’imitation en imitation, est arrivée, à fort peu d’exceptions près, à ne plus être qu’un moule banal où l’on jette des entrées et des sorties extrêmement bien motivées, sans s’occuper de faire agir et parler les personnages d’une manière neuve et attachante.
Il ne s’y agit plus de Carthage, dont nous ne savons rien ou presque rien ; il s’y agit de la vie moderne, et d’une époque (1848) par laquelle nous avons passé.
M. de Viel-Castel a ici des pages fort justes, et où il tient compte de toutes les nécessités, de toutes les conditions de ce régime qu’il s’agissait de fonder : Le rétablissement d’un pouvoir renversé, dit-il, d’une dynastie déchue, ce qu’on appelle une restauration, n’est pas un accident rare ; l’histoire en offre de nombreux exemples.
Au reste, sous vos ordres j’agirai toujours avec confiance.
[NdA] Un de mes obligeants lecteurs me rappelle ici ce qui m’avait d’abord échappé : il y a un autre passage de Rousseau, et des plus curieux, sur les mœurs de l’abbé de Saint-Pierre : c’est au livre iii de l’Émile, lorsqu’il s’agit de faire apprendre au jeune élève un métier, mais un métier honnête.
Ils commentaient Corneille, ils analysaient Racine ; mais, dès qu’il s’agissait des Anciens, le temps manquait évidemment ; on courait, on tranchait d’un mot.
Il y a un endroit qui m’a paru un charmant exemple de ce qu’on peut appeler l’euphémisme chrétien : il s’agit de la mort, comme toujours ; mais Rancé évite d’en prononcer le nom, tout en y voulant tourner et comme apprivoiser l’esprit un peu faible de son ami, qui est vieux et, de plus, malade en ce moment.
Ceux donc qui ont reçu en naissant la fermeté, la vénération, l’estime d’eux-mêmes, ces nobles et gouvernantes facultés que la nature, à ce que pensent les phrénologistes, aurait placées au sommet du front comme un diadème moral, ceux-là agissent avec suite, se maintiennent purs dans les vicissitudes, et opposent aux déchaînements les plus contraires une auguste permanence.
Il s’agit de peindre toute la vie humaine, et non plus seulement les parties défendues de la vie humaine.
Il donna cours à ses sentiments dans les ïambes : la haine de ceux qui gouvernaient, l’horreur des massacres et des supplices, le mépris de la légèreté égoïste des victimes, la révolte d’une âme qui aspire à vivre et à agir encore, d’âpres malédictions, d’amères défiances, des fiertés hautaines, de douloureux désespoirs, tout le contenu de ces poèmes, comme leur forme, nous mène bien loin de la satire didactique de Boileau, de la satire épigrammatique de Voltaire, de la satire oratoire de Gilbert.
Mais alors, si notre objet nous impose l’emploi de l’impression subjective, et si le premier commandement de la méthode scientifique est la soumission de l’esprit à l’objet, pour organiser les moyens de connaître d’après la nature de la chose à connaître, ne sera-t-il pas plus scientifique de reconnaître et de régler le rôle de l’impressionnisme dans l’étude des œuvres littéraires que de le nier, et, comme on ne supprime pas une réalité en la niant, de laisser cet élément personnel rentrer sournoisement et agir sans règle dans nos travaux ?
L’amour règne plus souverainement sur ce théâtre que sur aucun autre ; il est le seul mobile qui fasse agir ce monde aux costumes pailletés et bariolés, et c’est l’amour sans hésitation et sans combats, l’amour dans toute sa franchise, en pleine lumière.
Toutefois, quand il s’agit d’un talent si robuste, d’une voix aussi sincère, il sied d’être prudent dans ses réserves.
Le besoin d’expiation, après une vie immorale ou frivole, est très légitime ; l’erreur est d’avoir cru qu’il s’agissait de se punir.
« Les actions d’où nous tirons quelque avantage ont été classées sous ces titres : prudence, courage, justice, bienfaisance, lesquels constituent la vertu parfaite. » L’auteur s’efforce de montrer que si nous approuvons, soit en nous, soit dans les autres, ces diverses manières d’agir, cette approbation est fondée sur une association d’idées qui se termine à un plaisir.
De nombreuses observations étendues aux adultes, aux enfants, aux aliénés, aux diverses races humaines, il conclut que les modes d’expression sont les mêmes partout et qu’ils peuvent s’expliquer par trois principes fondamentaux : la loi d’association ou d’habitude ; le principe de l’antithèse ; l’action directe du système nerveux indépendamment de la volonté, — On peut se demander si Darwin a résolu la question capitale et dernière : pourquoi telle émotion agit sur tel muscle ou tel groupe de muscles plutôt que sur tel autre ; si les trois principes par lui posés sont réellement irréductibles ; si le troisième n’est pas en réalité le fondement des deux autres : l’ouvrage n’en a pas moins une grande valeur psychologique par tes résultats et par la méthode.
Les lettres étaient la conversation des absents ; on en lit, on en publia d’innombrables recueils14… Mais il ne s’agit ici que de l’origine de la chose.
Agir différemment, ne serait-ce pas dérouter le public, livrer la réalité même du voyage aux doutes et aux conjectures, et par conséquent diminuer la confiance ?
C’est donc des limites même de l’âme dans l’âme universelle qu’il s’agit ici.
Il ne s’agit pas dans ces morceaux de montrer au peuple comment Persée vainquit le dragon et lui ravit Andromède, mais de fixer ce point de religion dans sa mémoire.
Ce que dit Monsieur Racine dans la préface des plaideurs, que les atheniens étoient bien sûrs quand ils avoient ri d’une chose qu’ils n’avoient pas ri d’une sotise, n’est que la traduction du latin que nous venons de citer, et ceux qui ont repris l’auteur françois de l’avoir écrit, lui ont donné, pour me servir de l’expression de Montagne, un soufflet sur la jouë de Ciceron, témoin qu’on ne peut reprocher dans le fait dont il s’agit.
Rien ne sçauroit suppléer le rapport du sens destiné à juger de la chose dont il s’agit, et les idées que nous pouvons nous en former sur les discours et sur les raisonnemens des autres, ressemblent aux idées qu’un aveugle né, peut s’être formées des couleurs.
Si le pere des interêts duquel il s’agit principalement dans la comédie, doit être quelquefois content et quelquefois fâché, il a un des sourcils de son masque froncé, et l’autre rabatu, et il a une grande attention à montrer aux spectateurs celui des côtez de son masque lequel convient à sa situation presente.
Il est surtout nécessaire de procéder ainsi quand il s’agit de constituer des genres et des espèces.
» Car il s’agit — ne plus, ne moins — de la Décentralisation littéraire.
La lecture à haute voix ou plutôt à demi-voix, car il ne s’agit pas de déclamer, mais simplement d’appeler l’oreille à son secours pour se rendre compte, devra être dirigée de la façon suivante.
Apprenez à secouer le joug des transitions, puisqu’il s’agit des mouvements impétueux de l’âme, et non point d’un discours mesuré de la raison.
Je me disais que quand il s’agit de Byron et qu’on eut l’honneur d’en être aimée, il fallait quelque chose de plus… Je m’étais persuadé qu’une femme, au moins d’esprit, qui s’aviserait d’avoir du courage, après avoir si longtemps pensé au danger d’en avoir et qui prenait, au dernier moment de sa vie, le parti de dire le mot de la fin sur Byron, ne voudrait pas, uniquement, nous précipiter dans d’anciennes lectures déjà faites, et nous faire reprendre un bain déjà pris dans la même baignoire et dans la même eau.
Il agit avec lui comme avec Armand Bertin, c’est-à-dire sans intermédiaire.
Il s’agissait de la réduire et de la gouverner.
Voilà pourquoi il s’est efforcé, dans cette introduction, de signaler les caractères trop oubliés quand il s’agit de bien juger le xvie siècle, de cette monarchie fille aînée de l’Église et de l’hérésie, qui en brisait l’unité séculaire.
La Démocratie de ces derniers temps, plus anarchique encore que les tribus germaines, nous menace de ses invasions, et il ne s’agit plus pour elle de nous passer sur le ventre, mais de nous arracher du ventre tout ce qui nous reste de romain.
Boissier l’a reportée amoureusement sur cette société monstrueuse de débordements et d’infection, et, quand il s’agit d’elle, il croit à Pline et ne croit pas à Juvénal, et sans raison pourtant pour admettre l’un et repousser l’autre, puisqu’il pense (nous dit-il) que l’homme ne voit les choses qu’à travers ses passions et son humeur.
Au fond, il s’agit bien, historiquement, d’Innocent III !
il allait plus vite en besogne quand il s’agissait de fermer ses blessures.
Mais, quand il s’agit d’un livre sur la Nature des sociétés humaines, la Critique, sous peine de n’être pas au niveau de sa tâche, a plus que des considérations de littérature à faire valoir.
A force d’agir sur la langue, à ne voir que ses lignes, ses contours, le brisement ou l’assouplissement de son mètre, la plénitude de ses échos, Banville n’est plus qu’un artiste qui joue d’un instrument quelconque.
On comprend immédiatement qu’entre cet art et l’art courant, même le moins banal, il y a un abîme ; il s’agit en effet d’une œuvre entièrement nouvelle.
Leurs créations réunirent les trois caractères qui distinguent la haute poésie dans l’invention des fables, la sublimité, la popularité, et la puissance d’émotion qui la rend plus capable d’atteindre le but qu’elle se propose, celui l’enseigner au vulgaire à agir selon la vertu. — De cette faculté originaire de l’esprit humain, il est resté une loi éternelle : les esprits une fois frappés de terreur, fingunt simul credunt que , comme le dit si bien Tacite.
On croirait qu’il s’agit de l’Ionie, quand on voit les reproches amers mêlés par le poëte à son appel aux armes ; on incline pour Athènes, devant cette apothéose de la gloire que chante le poëte, et dont son cœur est plein.
[Épigraphe] « Il fut un temps où le monde agissait sur les livres : maintenant ce sont les livres qui agissent sur lui » Joubert, Pensées et Maximes. […] Il agit plus sur la foule par l’émotion que par la pensée, et c’est là justement ce qui fait sa puissance128. […] Il ne s’agit ici ni des préjugés, ni des vices, ni des abus sociaux. […] L’homme est fait pour agir, non pour rêver. […] Les causes extérieures qui agissent aujourd’hui agissaient de même il y a vingt-cinq ans.
« Vous êtes bien ingénieux, me dira-t-on, lorsqu’il s’agit de justifier Sénèque… » Je le suis bien moins que ses détracteurs pour le noircir. […] Tous les deux agissaient de concert pour diriger plus facilement vers des plaisirs licites la jeunesse fougueuse de leur élève, s’il arrivait que la vertu fût pour lui sans attrait. […] Mais les censeurs ne sont pas gens à se contenter de présomptions lorsqu’il s’agit de croire le bien. […] De quoi s’agissait-il donc après que le crime fut commis ? […] Mais il s’agit bien de ces puériles inexactitudes !
— La Mort de Brute, tragédie (1637). — La Mort d’Agis (1642). — Ses comédies sur Don Quichotte et Sancho Pança. — La Mesnardière et La Serre. — Anecdotes sur ces deux auteurs […] Dans la Mort d’Agis (1642) au contraire, le poëte a fait une belle peinture des mœurs grecques au temps où fleurissaient les lois de Lycurgue : La morale régnait dedans tous les esprits. […] Il s’agit de combattre. […] C’est fort bien fait de se cacher ainsi : Mais pour agir en personne bien sage, Il nous fallait cacher la pièce aussi. […] Vendôme crut que son protégé agissait ainsi par désintéressement.
C’était un matelot de la Cité, qui, passant par hasard dans la rue à l’heure du spectacle, et voyant la foule se presser à une porte, était entré là pour son argent, sans savoir de quoi il s’agissait. […] Sa scène est seulement occupée par des hommes qui agissent et parlent, comme le spectateur eût agi et parlé lui-même, dans la même occasion. […] Dans tous les modes particuliers de la société, le pouvoir veut la société, c’est-à-dire sa conservation ; le ministre agit, en exécution de la volonté du pouvoir. […] Le pouvoir veut ; il doit être un : les ministres agissent ; ils doivent être plusieurs. […] C’est agir comme le vieux Caton, et parler comme le vieux Corneille.
II Jamais cet équilibre entre les deux facultés, penser et agir, ne fut plus caractérisé que dans Cicéron. […] On rédigea sur son avis le décret du sénat, conçu dans les termes les plus forts et les plus expressifs, dont le résultat était que, toutes les fois qu’il s’était agi de l’intérêt du peuple romain, jamais la sagesse ni la fidélité du sénat n’avaient manqué à la république. […] Si l’homme donc ne peut connaître intuitivement ses devoirs, quel motif aura-t-il d’agir et quel attrait pourra-t-il sentir ou vers le mal ou vers le bien ?
Un soir qu’il avait par hasard entendu un opéra à Feydeau, et qu’il s’en retournait lentement vers son réduit à la clarté d’une belle lune de mars, la fraîcheur de l’air, la sérénité du ciel, la teinte frémissante des objets, et les derniers échos d’harmonie qui vibraient à son oreille, agirent ensemble sur son âme, et il se surprit murmurant des plaintes cadencées qui ressemblaient à des vers. […] L’étude d’abord semble lui offrir une distraction pleine de charme et puissante avec douceur ; mais la curiosité de l’esprit, qui est le mobile de l’étude, suppose déjà le sommeil du cœur plutôt qu’elle ne le procure ; et c’est ici le cœur qu’il s’agit avant tout d’apaiser et d’assoupir. […] Si, à l’ouverture du volume nouveau, ces personnes pouvaient croire que j’ai voulu quitter ma première route, je leur ferai observer par avance que tel n’a pas été mon dessein ; qu’ici encore c’est presque toujours de la vie privée, c’est-à-dire, d’un incident domestique, d’une conversation, d’une promenade, d’une lecture, que je pars, et que, si je ne me tiens pas à ces détails comme par le passé, si même je ne me borne pas à en dégager les sentiments moyens de cœur et d’amour humain qu’ils recèlent, et si je passe outre, aspirant d’ordinaire à plus de sublimité dans les conclusions, je ne fais que mener à fin mon procédé sans en changer le moins du monde ; que je ne cesse pas d’agir sur le fond de la réalité la plus vulgaire, et qu’en supposant le but atteint (ce qu’on jugera), j’aurai seulement élevé cette réalité à une plus haute puissance de poésie.
C’est cette faiblesse, toujours combattue de remords, qui trouble si profondément notre cœur, et qui en arrache, sous la forme de larmes, l’aveu qu’il s’agit bien là de nous, et que ces personnages qui se débattent en vain contre la fatalité des passions, c’est nous-mêmes, dans ces éternels combats où nous sommes si souvent vaincus. […] Il ne s’agit donc pas de comparer Racine à Corneille, mais de rechercher ce que le grand art où ils ont excellé tous les deux a tiré de cette substitution si féconde de l’homme tel qu’il est à l’homme tel qu’il devrait être. […] Il s’agit de régner pour régner35, sans contradiction et sans obstacle.
Ce sont là des formules ; un exemple sera plus clair ; en voici un où l’on va voir toutes les méthodes en exercice ; il s’agit de la théorie de la rosée du docteur Well. […] — Tous les jours, nous voyons cette efficacité des idées latentes ; nous sentons que telle personne n’a pu agir ainsi, que telle démarche serait inopportune, que tel acte est honnête ou blâmable ; et le plus souvent nous ne saurions dire pourquoi ; néanmoins il y a en nous un pourquoi, une raison secrète ; cette raison est une idée, une idée incluse dans la conception totale que nous nous sommes faite de cette personne, de cette démarche, de cet acte ; elle existe dans la conception totale comme un segment non tracé dans un cercle, comme un gramme de plomb dans un poids de plomb ; elle y est active au même titre que ses associées ; toutes ensemble font un bloc qui, au contact d’un autre, manifeste tantôt une affinité qui aboutit à l’union, tantôt une répugnance qui aboutit à la séparation. […] Que des idées non démêlées puissent et doivent agir à l’état latent pour unir ou dissocier deux conceptions où elles sont incluses, cela est certain, puisque journellement nous sommes témoins du fait. […] Sans doute, il est téméraire d’aborder un obstacle que de grands esprits et des savants spéciaux déclarent invincible ou invaincu ; mais heureusement il s’agit moins ici de découvrir une démonstration que d’analyser une construction ; nous faisons œuvre de psychologue et non de géomètre ; nous cherchons simplement le procédé intime et secret par lequel, sous le témoignage accessoire et insuffisant des yeux, se forme la conviction inébranlable de l’esprit. — Comment construisons-nous la notion de deux parallèles ?
La dame du logis agit ainsi par grande haine : elle ordonna rudement à Kriemhilt de s’arrêter. « Jamais la femme d’un vassal ne doit marcher devant la femme d’un roi. » « Alors la belle Kriemhilt parla ; elle était animée de fureur : « Si tu avais pu te taire encore, cela aurait mieux valu pour toi. […] vous avez bien cruellement agi envers votre ami ! […] « Le puissant roi prit la parole : « Je vous dirai comment vous devez agir. […] Chaque jour ils demandaient congé afin de partir ; mais Hagene ne le leur accordait point et il agissait ainsi par malice.
Vous pouvez en juger par cette unique citation : « Jouffret n’était pas un élève préparant son agrégation, c’était un homme qui réfléchissait, qui cherchait, qui rêvait, qui voulait aussi : car vivre, pour lui, c’était agir, être utile, bien faire. […] Ce besoin d’agir, qui borna, de bonne heure, les ambitions du professeur à une chaire de lycée de province, poussa pourtant cet excellent Français hors des frontières de la France. […] Victor Giraud ne pouvait pas se comporter avec son œuvre comme avec celle de Pascal et, tout en l’étudiant minutieusement, il n’alla pas, lorsqu’il s’agit de l’expliquer, jusqu’à répudier une seconde fois le charme littéraire. […] Giraud, lorsqu’il s’agit de tel de ceux qu’il aime, je ne dis pas une couleur de partialité, mais un reflet d’involontaire et secrète faveur. […] Il s’agit du mot anglais perversity, c’est-à-dire excentricité, horreur de la route suivie par tous, manie du chemin de traverse : en traduisant ce terme faussement par le français « perversité », Baudelaire a leurré et chaviré bien des crédulités naïves.
Mais si la date ne faisait remonter qu’a 1603, le texte faisait remonter au moins à 1591 ; en effet, dans la seconde scène du second acte, dans le passage déjà mentionné tout à l’heure où il s’agit des comédiens ambulants, on pouvait noter une différence importante : dans le texte de 1603, l’allusion porte sur la réouverture du théâtre des Enfants de Saint-Paul, qui eut lieu en l’an 1600 ; dans le texte de 1603, l’allusion porte sur la première période des représentations de cette troupe enfantine, qui avaient commencé en 1584 et furent interdites en 1591. […] La scène touchante où Isabelle implore Angelo, son hésitation quand il s’agit de sauver son frère aux dépens de son honneur suffisent pour l’absoudre du reproche d’indifférence. […] Elle souffre, et ne se plaint ni ne se défend jamais ; elle agit, mais son action ne se montre que par les résultats ; tranquille sur son propre sort, réservée et contenue dans ses sentiments les plus légitimes, elle passe et disparaît comme l’habitant d’un monde meilleur, qui a traversé notre monde sans subir le mouvement terrestre. […] En cette occasion il s’agissait d’un pari, et le juif était le perdant. […] Dans un manuscrit persan qui rapporte le même fait, il s’agit d’un pauvre musulman de Syrie avec qui un riche juif fait ce marché pour avoir les moyens de le perdre et parvenir ainsi à posséder sa femme dont il est amoureux ; le cas est décidé par un cadi d’Émèse.
Dans le cas présent, quoique le groupe dont il s’agit ne soit point direct par rapport à Mazarin, et qu’il s’éloigne même d’un degré en descendant, il n’est pas inutile pourtant pour mieux définir et circonscrire la nature originelle de ce cardinal-ministre et pour achever de le faire comprendre. […] À partir de ce moment, elle marcha, sans se plus détourner jamais, dans les routes de la piété pratique et de la charité ; il ne s’agissait plus que du degré, selon qu’elle croissait en lumières.
Bien mieux, quand il s’agit de démêler les impulsions primitives, il garde, à côté de l’amour-propre, une place indépendante et supérieure pour la pitié, la sympathie, la bienveillance, « la bienfaisance », pour toutes les affections généreuses du cœur qui se donne et se dévoue sans calcul ni retour sur soi Mais auprès de lui, en voici d’autres, froids et bornés, qui, selon la méthode mathématique des idéologues403, construisent la morale à la façon de Hobbes. […] Il ne s’agit plus de plaisanter, de polissonner ; le sérieux est continu ; on s’indigne, et la voix puissante qui s’élève perce au-delà des salons jusqu’à la foule souffrante et grossière, à qui nul ne s’est encore adressé, dont les ressentiments sourds rencontrent pour la première fois un interprète, et dont les instincts destructeurs vont bientôt s’ébranler à l’appel de son héraut. — Rousseau est du peuple et il n’est pas du monde.
XVIII Or il s’agissait de savoir à Londres, en 1823, si l’Angleterre, qui avait été, quatre ans avant, le moteur et le payeur de la réaction européenne de l’Europe contre la France bonapartiste et oppressive de l’Europe, voudrait continuer à fomenter et à solder la guerre des rois contre l’insurrection des peuples et contre les sociétés secrètes de l’Italie et de l’Espagne. […] Ce portefeuille, ouvert sans indiscrétion après la mort de tous les hommes principaux qui s’y dévoilent, et après la chute de la Restauration qu’on y voit agir, atteste une supériorité de vues et une richesse d’intelligence et de caractère diplomatique dans cette grande négociation du règne de Louis XVIII, qui fait contraste avec les négociations de la royauté de 1830 !
Qu’est-ce qu’on entend par une personne naturelle, sinon une personne dont tous les mouvements sont réglés, qui est vraie et judicieuse, qui parle et agit selon la vérité et la raison ? […] La foule la plus entraînée éprouve un certain respect pour celui qui se tient à l’écart ; elle sent involontairement qu’elle agit plus par passion que par raison, et qu’en ne la suivant pas on fait preuve de raison.
Dans la pensée de Descartes menant la raison en guerre contre l’autorité, il s’agit de l’autorité qui, par les lettres patentes de François Ier, condamnait Ramus pour crime de lèse-majesté contre Aristote ; qui, en 1624, bannissait de Paris, par arrêt du parlement, tous les professeurs convaincus d’irréligion aristotélique ; qui, jusqu’en 1671, menaçait de frapper de la même peine les gens suspects du même crime, et rendait nécessaire l’Arrêt burlesque de Boileau. […] La liberté civile, la liberté religieuse, l’égalité devant la loi, le droit donné à chacun, et désormais inaliénable, d’agir par son opinion ou son suffrage sur le gouvernement de son pays, se sont là autant de conquêtes où ces hardis esprits ont mené nos pères, avec des plumes acérées comme l’épée, quelques-uns au péril de leur liberté, tous au prix de leur repos.
Même jour, le Soleil : « Tempête à l’horizon » par Jean de Nivelle, « … Il s’agit là d’une question d’art pur et simple… » Enfin, même jour encore, apparition de l’Anti-Wagner, ignoble factum vendu dix centimes dans les rues, et contenant avec un portrait charge de Wagner et une courte adresse aux lecteurs, deux extraits de journaux sous le titre commun de « Un sodomiste », l’un de M. […] C’est pour des raisons d’un ordre supérieur que je m’abstiens, avec la conscience d’avoir agi exclusivement en artiste, et avec la certitude d’être approuvé par tous les honnêtes gens.
Permettez-moi, Monsieur, de faire une réflexion sur les motifs qui vous ont porté à agir à mon égard comme vous le faites. […] Plein d'estime pour votre façon de penser & d'agir, je me porterai à tout ce qui pourra vous satisfaire ; mais vous êtes assez généreux pour pardonner à un ennemi aussi abject.
Mais quand il s’agit d’apprécier une œuvre nouvelle, surtout celle d’un auteur inconnu, c’est là que le critique a besoin de toutes ses forces : c’est l’heure du combat sérieux et décisif. […] Vous assistez à une première représentation : il s’agit d’une œuvre soignée et importante.
L’autorité et l’absolu ont disparu du même coup, et puisque la vérité n’est nulle part concentrée entre les mains d’un seul dépositaire, il s’agit désormais de chercher, d’éprouver, de choisir.
Catherine, connaissant l’humeur et l’étourderie, le mélange de faiblesse et de violence du grand-duc, et voyant éclater les premiers symptômes graves de sa désaffection à l’occasion de sa seconde grossesse, où elle accoucha d’une fille (décembre 1758), s’était à l’avance posé tous les cas, toutes les chances, et elle les énumérait ainsi : ou bien, 1°, s’attacher à lui, lier sa fortune à la sienne, quelle qu’elle fût ; ou bien, 2°, rester exposée à toute heure à ce qu’il lui plairait de disposer pour ou contre elle ; ou enfin, 3°, prendre une route indépendante de tout événement ; mais laissons-la s’exprimer elle-même : « Pour parler plus clair, il s’agissait de périr avec lui ou par lui, ou bien aussi de me sauver moi-même, mes enfants et peut-être l’État, du naufrage dont toutes les facultés morales et physiques de ce prince faisaient prévoir le danger.
L’éducation, le tour d’esprit, la forme de talent de Bossuet, expliquent suffisamment cette manière de penser et d’agir.
À son arrivée dans ce monde sulpicien, il lui semblait, au contraire, se retrouver de nouveau dans son milieu de Bretagne ; entouré d’hommes graves, paisibles, de maîtres instruits (l’abbé Gosselin), quelques-uns profonds et très originaux (l’abbé Pinault, par exemple), il commença à développer lui-même sa propre originalité : « L’éducation ecclésiastique, a-t-il dit, qui a de graves inconvénients quand il s’agit de former le citoyen et l’homme pratique, a d’excellents effets pour réveiller et développer l’originalité de l’esprit.
Le poëte prend son parti du labeur et de la peine que tout noble effort suppose, surtout quand il s’agit d’associer des contraires, de ne rien sacrifier, de ne verser d’aucun côté, de ne donner ni dans un idéal trop subtil et trop froid, ni dans une matière trop sensuelle et trop colorée.
« L’amitié agit en silence.
Dès qu’on met la main à l’œuvre, il ne s’agit pas seulement de se croire littéral, il faut être lisible et plus on s’éloigne de la phrase ordinaire et de fa locution française consacrée, plus il serait besoin d’avoir en dédommagement les mille secrets d’un grand écrivain.
Quoi qu’il en soit, nous y sommes, et il s’agit, bon gré mal gré, d’inaugurer une nouvelle période, une nouvelle méthode de l’Empire : la méthode et la période parlementaires.
Il ne s’agit ici que de la poésie, considérée seulement comme l’imitation de la nature physique.
Brunetière, n’a l’expérience directe que d’un petit nombre de faits ; mais chacun de nous, par compensation, a cette faculté de discerner, je ne dirai pas tout à fait le vrai d’avec le faux, mais le particulier d’avec le général et l’exception d’avec l’universalité. » De lointaines analogies, de secrètes affinités nous permettent de comprendre ce que nous n’avons jamais senti ; il s’agit de conclure du petit au grand.
Il veut que l’on soit clair, en n’étant pas commun ; et, qu’il s’agisse de l’élocution ou de la conception, il hait l’extravagant et l’inintelligible.
L’admirable Port-Royal, où revit toute une partie de la société française du xviie siècle, où se dessine une des grandes forces qui aient agi sur la littérature de ce temps, ce Port-Royal est surtout un chef-d’œuvre de restitution psychologique.
Qu’est-ce que cela veut dire, et de quels ailerons s’agit-il Oh !
Gautier quelques heureuses innovations métriques, par exemple, l’importation de la terza rima, de ce rythme de La Divine Comédie qui n’avait pas reparu dans notre poésie depuis le xvie siècle, et qui a droit d’y figurer par son caractère gravement approprié, surtout quand il s’agit de sujets toscans. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine du Japon.
Qu’il s’agisse de nous ou de nos amis les plus chers, ce n’est jamais en vain que nous consultons cette histoire si simple et d’une moralité si douloureuse.
Il s’agissait évidemment des enfants naturels du roi et de madame de Montespan.
Il s’agit là d’un phénomène très-complexe, qui n’a peut-être pas toute la valeur que l’on pourrait croire.
Si vous perdez le sentiment de la différence de l’homme qui se présente en compagnie, et de l’homme intéressé qui agit, de l’homme qui est seul, et de l’homme qu’on regarde, jetez vos pinceaux dans le feu.
Il doit indiquer l’esprit général d’un temps d’après tout ce qu’il sait d’histoire proprement dite ; l’esprit littéraire et artistique d’un temps, ce qui est déjà un peu différent, d’après tout ce qu’il sait d’histoire littéraire et de l’histoire même de l’art ; mesurer, ce qui du reste est impossible, mais c’est pour cela que c’est intéressant, les influences qui ont pu agir sur un auteur ; s’inquiéter de la formation de son esprit d’après les lectures qu’on peut savoir qu’il a faites, d’après sa correspondance, d’après les rapports que ses contemporains ont faits de lui ; s’enquérir des circonstances générales, nationales, locales, domestiques, personnelles dans lesquelles il a écrit tel de ses ouvrages et puis tel autre ; chercher, ce qui est encore une manière de le définir, l’influence que lui-même a exercée et c’est-à-dire à qui il a plu, les répulsions qu’il a excitées et c’est-à-dire à qui il a déplu.
Mais si on avait, comme je le suppose, un désir sincère de les convertir en les effrayant, on pouvait, ce me semble, faire agir un intérêt plus puissant et plus sûr, celui de leur vanité et de leur amour-propre ; les représenter courant sans cesse après des chimères ou des chagrins ; leur montrer d’une part le néant des connaissances humaines, la futilité de quelques-unes, l’incertitude de presque toutes ; de l’autre, la haine et l’envie poursuivant jusqu’au tombeau les écrivains célèbres, honorés après leur mort comme les premiers des hommes, et traités comme les derniers pendant leur vie ; Homère et Milton, pauvres et malheureux ; Aristote et Descartes, fuyant la persécution ; le Tasse, mourant sans avoir joui de sa gloire ; Corneille, dégoûté du théâtre, et n’y rentrant que pour s’y traîner avec de nouveaux dégoûts ; Racine, désespéré par ses critiques ; Quinault, victime de la satire ; tous enfin se reprochant d’avoir perdu leur repos pour courir après la renommée.
Nous agissons un peu comme Platon quand un homme célèbre sort de la vie Nous ne lui marchandons pas sa couronne de départ.
Il s’agit du duc de la Meilleraie, qui épousa Hortense Mancini, la plus belle des Mancines, et qui reste connu, dans la splendeur d’un ridicule égale à sa fortune, sous le nom de duc de Mazarin.
Ainsi il admire l’Hôpital et Coligny, ses héros d’opinion, et il admire avec autant de passion sincère le grand François de Guise, par exemple, qui est le héros de l’opinion opposée à la sienne, mais il ne jugera plus avec cette haute et radieuse libéralité les travaux du Concile de Trente, et quand il aura dit des Jésuites « qu’ils eurent le génie de la politique et la passion religieuse », cet écrivain généreux, quand il s’agit de tel homme historique, se croira quitte envers la justice et la vérité.
De pareils noms doivent agir sur l’imagination d’un éditeur… et qui sait ?
Puisqu’il s’agit inévitablement ici d’impressions personnelles, autant Eugène Fromentin est aimable, intelligent, ouvert aux grands spectacles des mœurs arabes, autant l’auteur d’En Hollande 33 est peu avenant, et, il faut bien le dire, fermé à la Hollande réelle et vivante, qu’il ne voit que dans ses tableaux ou comme un sujet de tableau !
— la situation ou le mot, seraient de l’indécence, et qui les rase, comme le martin-pêcheur rase l’eau, sans y entrer jamais, sans y mouiller le plus petit bout de son aile… Son Hélène, dans un tout autre ordre de faits, agit absolument comme elle.
Il va de soi, d’ailleurs, qu’il s’agit uniquement du mouvement de la matière pondérable.
Ce sont des vers élégiaques, où il ne s’agit ni de ce panthéisme reproché à Xénophane, ni de cette unité spirituelle84 qu’il reconnaissait, dit-on, dans la première cause.
« Pour l’homme organisé, pour celui qui agit, pense et s’exprime, cette vie n’a d’autre effet que de le passionner. […] L’occultisme agit sur la littérature et l’art par deux éléments. […] L’occultisme agit encore par un second élément : le Symbole. […] Le moyen, c’est la suggestion : il s’agit de donner aux gens le souvenir de quelque chose qu’ils n’ont jamais vu. […] Il ne s’agit pas de prendre la science toute brute, et de la transporter par exemple dans le roman.
Ils cherchent, au dehors, des raisons d’agir et des motifs d’espérer. […] « Il ne s’agit pas de cela, leur dis-je, mais d’un endroit situé tout près d’ici, entre la Martinière et la Grange. […] Il ne s’agit pas ici de don Juan ni de sa lamentable postérité. […] Il ne s’agit pas plus de la femme que de l’homme ; qu’on soit prévenant envers celui qui est faible, qu’on aide les nécessiteux, très bien ! […] Et n’oubliez pas, puisqu’il s’agit de l’Angleterre, que M.
Il s’agit d’Andromède délivrée par Persée des griffes du monstre marin. […] Par tout ce qu’il défend au nom de la raison, on reconnaît qu’il s’agit toujours de ce sens de l’humain, par lequel non seulement rien de ce qui est de l’homme ne nous est étranger, mais tout ce qui n’est pas de l’homme nous choque. […] S’agit-il donc d’une certaine soudure artificielle pour dissimuler le décousu d’une pièce de poésie ! […] Il s’agit de ces paroles prononcées par l’acteur, qu’on suppose n’être pas entendues des autres personnages, quoiqu’elles le soient du public.
Quand il s’agit de prendre séance, je demandai à Jules Lemaître de vouloir bien me servir de « parrain » avec Paul Hervieu, et ce fut à leurs côtés qu’après avoir lu mon « remerciement » j’écoutai, sans trop de confusion, la sévère réponse qu’y fit mon illustre confrère le comte Albert de Mun qui, pour mieux et de plus haut me faire sentir le poids de sa semonce, la prononça debout, contrairement à l’usage, qui veut que le directeur en fonction lise, assis au bureau, son discours d’accueil au récipiendaire. […] Que de courses à travers Paris ou en banlieue pour visiter des maisons de retraite, des asiles, des ouvroirs, et se rendre compte par lui-même des besoins et de Futilité des œuvres qu’il s’agissait de récompenser S… N’y avait-il pas là de quoi rendre indulgent aux vivacités, aux incartades, aux tyrannies de l’irascible secrétaire perpétuel que l’Académie s’était donné en sa personne ? […] Il savait comment les gens d’alors vivaient, comment ils agissaient, dormaient, mangeaient, tuaient, aimaient, mouraient ; leurs attitudes dans la douleur et dans la joie, dans la débauche ou la prière. […] Or, ce soir-là, il s’agissait de le montrer au public dans sa royauté scatologique, absurde et malfaisante, « le croc à phynances » à la main, entouré de ses « Palotins », entre sa femme, la mère Ubu et le capitaine Bordure.
Il s’agissait de résoudre cette question: « Quelles sont les institutions les plus propres à fonder la morale d’un peuple ? […] Il s’agit seulement de décider si, pour quelques ménagements particuliers, vous rejetterez de mon rapport sur la morale, dans une séance publique, l’idée d’un Être suprême rémunérateur et vengeur. […] A-t-il besoin d’employer quelque signe extérieur pour exécuter sa volonté, lui qui agit sans cesse dans tous ses ouvrages par un travail intérieur ?
Quand il s’agit du salut de l’État, celui des particuliers est peu de chose. […] Ils voyaient tous qu’il parlait contre ses propres intérêts, et que ce ne pouvait être que le zèle pour la justice et pour le bien de l’État, le désir de contenter les peuples et la fidélité qu’il devait à son défunt maître qui le faisaient agir. […] Enfin, le premier ministre, soit qu’il fût plus ami de l’équité que les autres, comme cette manière d’agir noble et désintéressée qu’il avait toujours fait paraître auparavant le donnait à conjecturer, soit qu’il craignît qu’à son défaut quelque autre prît la parole, ce qui l’eût rendu criminel, puisqu’il lui appartenait de parler le premier, et qu’il le venait de faire lorsqu’il avait opiné si fort au désavantage de Sefie-Mirza ; ce premier ministre, dis-je, rompit le silence et commença à dire: « que véritablement, sur l’assurance infaillible que l’on aurait que le fils aîné d’Abas II ne serait plus en état de recevoir la couronne, l’assemblée pourrait, sans injustice, passer à l’élection du second fils ; mais, puisque maintenant Aga-Mubarik les assurait fortement que Sefie-Mirza n’avait perdu ni la vie, ni la vue, sans délibérer davantage, il le fallait élire: c’est pourquoi il lui donnait de tout son cœur sa voix et ses vœux, et protestait qu’il fallait tout de ce pas lui aller présenter le diadème et l’empire. » Les autres seigneurs, à ces paroles, perdirent courage, et n’eurent plus la force de soutenir bien ce qu’ils avaient commencé mal.
C’est en opposant l’imagination à l’imagination, la passion à la passion, que l’orateur sacré peut agir sur le jeune homme. […] Elle se trouve des forces que les siècles précédents ne savaient pas… Si les Français peuvent tout, c’est que leur roi est partout leur capitaine ; et après qu’il a choisi l’endroit principal qu’il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l’impulsion de sa vertu… Les politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins. […] Il s’agissait du Bourgeois gentilhomme.
Que laisse-t-on de mieux après avoir beaucoup agi ? […] Il voulait trop discuter et moi trop agir. […] Il n’avait qu’un défaut, trop d’indifférence pour l’action, défaut opposé au mien, le trop d’impatience d’agir.
Cette opposition n’avait pas de danger pour la monarchie, mais elle avait encore une certaine grâce fière qui plaisait aux anciens conventionnels : quand on ne veut plus agir on aime encore à murmurer. […] J’ai encore la force de penser, je ne me sens pas la force d’agir. […] Qui aurait osé seulement se souvenir du chansonnier quand on avait comme moi le bonheur de voir agir et d’entendre parler l’homme qui avait été Béranger, mais qui savait être Tacite ou Montaigne selon l’heure ?
Il s’agit de Richard Wagner. […] Il ne s’agit pas ici de faire du sentiment. […] Il me faudra entrer dans d’assez menus détails ; ils vous paraîtront intéressants puisqu’il s’agit cette fois, non pas de moi, mais d’un des plus parfaits artistes de ce temps. […] Il s’agit bien de Charlemagne ou de Guillaume Tell à cette heure ! […] Mais puisqu’enfin sa loi n’est pas seule offensée, Qu’il laisse agir en paix la justice d’autrui !
L’auteur d’ailleurs prend soin de lui fournir une fable qui le réveille ; il s’agit ordinairement d’un père ou d’un mari qu’on trompe. […] Il déshabille les convoitises, il les fait agir tout au long, il les ressent par contre-coup, et, tout en les jugeant nauséabondes, il les savoure. […] L’art de causer devient le premier de tous ; bien entendu, il s’agit de causer agréablement, pour employer une heure, sur vingt sujets en une heure, toujours en glissant, sans jamais enfoncer, de telle façon que la conversation ne soit pas un travail, mais une promenade. […] Les lavements et les coups de bâtons, les mascarades et les ballets montrent qu’il s’agit de bouffonneries. […] C’est lui qui parle par la bouche de chacun de ses personnages ; il leur donne à tous le même esprit, je veux dire son esprit, son ironie, son âpreté, sa vigueur pittoresque ; quels qu’ils soient, badauds, fats, vieilles filles, il n’importe ; il ne s’agit pour lui que d’éclater en une minute par vingt explosions
S’il ne s’agissait que de nos chétives personnes, nous aurions le droit d’être imprévoyants, hasardeux, téméraires. Mais il s’agit de la France, de son existence, de ses destinées. […] » savoir exactement de quoi il s’agit. […] Insensiblement la politique agira sur vous. […] Si chacun d’eux pouvait penser tout, seul et agir selon qu’il a pensé !
Il s’agirait de disposer du bénéfice entier de la représentation qui sera donnée à l’occasion de la centenaire de Molière, pour élever une statue à ce grand homme dans le foyer de la nouvelle salle de spectacle qui va se bâtir sous vos ordres. […] Cependant la recette du mercredi ne fut pas considérable ; les gens du bel air n’y vinrent point ; il s’agissait d’élever une statue à un homme de théâtre, à un écrivain que l’Académie française avait admis seulement en effigie et après sa mort. […] » Ce que Molière a emprunté surtout aux Italiens, c’est l’action dramatique, l’art d’embrouiller adroitement une intrigue et de faire agir ses personnages au lieu de les laisser trop longuement parler. […] Voilà le trait lancé, il est entré dans la plaie ; il ne s’agit plus que de le tourner et de le retourner dans la blessure. […] Armande, fille ou sœur de Madeleine, dut agir de même.
III Ce n’est donc pas du sérieux qu’il faut chercher dans Horace, c’est de l’agrément ; il n’est sérieux que quand il s’agit de son bonheur, il n’est sage que quand il conseille de le chercher dans la retraite, dans la médiocrité et dans l’amitié. […] VIII Écoutez-en une autre d’un accent plus doux : il s’agit d’inviter un de ses amis, Sextius, à faire trêve aux soucis, ces frimas de l’âme, et à jouir des rares moments de plaisir que le destin permet aux mortels de glaner ici-bas.
L’objet qu’on ne doit jamais perdre de vue, c’est d’interpréter la parole de Dieu pour l’utilité du prochain ; il ne s’agit pas d’ignorer la rhétorique, mais de la manier délicatement ; c’est tout un art que de « faire parler Dieu » avec efficacité. […] Il ne s’agit pour le prédicateur que de marquer des formes d’âmes et de tracer les effets mécaniques des forces morales.
L’honneur du soldat est le type de la noblesse morale : il enseigne à agir pour une idée, qui nous dépasse, pour un bien qui n’est pas le nôtre. […] Qu’il s’agisse de s’habiller ou de vivre, Gautier a peur de ressembler à tout le monde : il arbore le gilet, ou la morale, qui peuvent étonner le bourgeois.
Les hommes aimaient l’action et recherchaient le mouvement, ceux qui agissaient par la pensée étaient des énergiques de la trempe de Julien Sorel, de le Rouge et le Noir et non des énervés et des affadis, comme Obermann, Amaury de Volupté et Didier de Marion de Lorme. […] * * * Les hommes de 1802 accueillirent avec enthousiasme les deux premiers romans de Chateaubriand, qui inaugurent l’ère romantique du xixe siècle, parce qu’ils reproduisaient dans une forme littéraire les sentiments et les idées qui vivaient et agissaient dans leur cœur et leur cerveau.
« Quant à ceux qui ont voulu assimiler ce drame à une simple pastorale, comme s’il s’agissait ici de bergeries et de moutons à la manière de Florian, nous conviendrons volontiers avec eux que le premier acte se rapproche en effet de ce genre, et qu’il nous offre un modèle de l’idylle aussi parfait qu’il ait été conçu par aucun des meilleurs poètes bucoliques de l’antiquité ; mais, pour le reste, nous leur demanderons dans quelle espèce de pastorale ils ont jamais vu le pathétique, la noblesse, l’élévation des sentiments portés au point où ils le sont généralement dans ce drame, le quatrième acte surtout, qui, sous ce point de vue, nous semble avoir atteint le comble de la perfection. […] Le soleil et la lune, le feu et le vent, la terre et le firmament, et la vaste étendue des eaux, le jour et la nuit, les deux crépuscules du matin et du soir, tous les éléments sont les témoins des actions les plus secrètes de l’homme : s’il n’a point agi contre la voix intérieure de sa conscience, le juge incorruptible le fait jouir d’une félicité éternelle ; mais si en étouffant cette voix il s’adonne au crime, il est condamné aux plus terribles châtiments. » Un tel discours, dans un tel moment, est déplacé ; on voit que dans ces poèmes les situations les plus pathétiques servent moins au développement des passions qu’au développement de la haute morale qui domine dans l’âme des poètes les passions elles-mêmes.
Jusqu’à quel point peut-on agir sur lui et lui imposer une direction ? […] Il ne s’agit plus que de prévenir la famille, une bonne famille bourgeoise dont, jusqu’à présent, aucun des membres n’a encore monté sur les planches.
Il croit, par exemple, que lorsqu’il s’agit de harangues & de plaidoyers, c’est peu faire que de rendre fidélement le sens du texte, mais qu’il faut encore, autant que la différence des deux langues le peut souffrir, traduire le tour que l’Orateur donne à ses pensées & à la variété de ses mouvemens. […] in-12. ne seroient peut-être pas exempts de cette application, sur-tout s’il s’agit des discours des premiers Académiciens.
Il s’agit des premières conquêtes rapides des Latins dans l’intérieur des terres, peu après la prise de Constantinople : Mais quoi !
C’est sur un esprit d’une trempe si inégale que le président Jeannin avait à agir, à opérer avec lenteur, à revenir vingt fois à la charge pour saisir les bons instants.
Ces différents virus étant du nombre de ceux qui agissent sur les nerfs, n’est-il pas vraisemblable que ces organes raffermis par le courage et fortifiés par un bon régime s’accoutument peu à peu à leurs impressions, de manière à pouvoir enfin les braver ?
Ce que voulait Montluc, c’était de s’illustrer par une belle, par une incomparable défense, dont il fût à tout jamais parlé ; et comme il l’a dit du marquis de Marignan : « Il servait son maître, et moi le mien ; il m’attaquait pour son honneur, et je soutenais le mien ; il voulait acquérir de la réputation, et moi aussi. » Entre le marquis de Marignan et lui, c’était donc un pur duel d’honneur, et il s’agissait d’y engager les Siennois, qui jouaient un plus gros jeu, et de s’en faire assister jusqu’à l’extrémité moyennant toute sorte de talent et d’art ; en les séduisant, en les rassurant tour à tour, et surtout en évitant, peuple élégant et vif, de les heurter par la violence ; c’eût été feu contre feu.
» De qui s’agit-il en cette formidable invective ?
Cependant, quand il s’agit de Louis XIV et de l’importance qu’avaient alors ces grâces d’entrées, ces permissions de suivre, ces faveurs singulières si fort recherchées du courtisan, il y a lieu de s’arrêter avec M. de Luynes, et de les relever comme des traits de mœurs qui ont leur signification et leur physionomie.
À Kellermann a succédé Schérer ; il se décide à agir.
Certainement il faut des avocats de plume et de parole, des avocats éloquents (et on lui en connaît) au parti catholique pour les grandes questions à l’ordre du jour, ce n’est pas ce dont il s’agit ici.
C’étaient ces mêmes figures sculptées et peintes qu’on voit encore sur les retables d’autel de ce temps-là, et qui se mettaient à marcher et à agir devant les curieux édifiés.
À ce seul titre, qui ne croirait qu’il s’agit du premier cheveu blanc qui se découvre, un matin, sur une tête blonde ou brune de femme ?
Il a longtemps attendu un dessinateur digne de lui et à la hauteur de ses rêves ; car il ne s’agissait pas seulement de montrer les choses telles qu’elles étaient, mais de les faire entrevoir aussi parfois telles qu’il les voyait en idée et qu’il se les figurait dans son monde de visions.
Partout, dès qu’il s’agissait des dieux, l’erreur prévalait, et, dans les divers cultes, des horreurs d’infamie et d’impureté se joignaient aux crimes.
Il s’agit du Père Quesnel, alors retiré à Bruxelles.
On n’en agit de la sorte qu’avec les caractères d’une certaine trempe et d’un ressort bien pliant.
Digne cousin de Louis XV, il se moquait de son conseiller, au moment où il le laissait maître absolu d’agir et de prendre le mauvais parti.
On peut juger jusqu’à un certain point un homme par ce qu’il fait dans des circonstances où il agit visiblement par choix ; mais, pour le connaître vraiment, il faudrait connaître ce qu’il désirait de faire : on peut blâmer ou approuver ce qu’un homme a fait, on peut décider quelquefois d’après ses actions, mais pour apprécier sa personne et en porter avec justesse un jugement favorable ou défavorable, il faudrait savoir ce qu’il eût fait dans un sort favorable à ses desseins.
Il n’existe ni religion dominante, ni opinion dominante dans un pays ainsi partagé : les pouvoirs établis se maintiennent par la protection des grandes puissances ; mais l’empire de chaque gouvernement sur ses sujets est extrêmement limité par l’opinion ; et l’on peut parler sur tout, quoiqu’il ne soit possible d’agir sur rien.
Il n’est pas vrai, malheureusement, qu’on ne soit jamais entraîné que par les qualités qui promettent une ressemblance certaine entre les caractères et les sentiments : l’attrait d’une figure séduisante, cette espèce d’avantage qui permet à l’imagination de supposer à tous les traits qui la captivent, l’expression qu’elle souhaite, agit fortement sur un attachement, qui ne peut se passer d’enthousiasme ; la grâce des manières, de l’esprit, de la parole, la grâce, enfin, comme plus indéfinissable que tout autre charme, inspire ce sentiment qui, d’abord, ne se rendant pas compte de lui-même, naît souvent de ce qu’il ne peut s’expliquer.
Son premier caractère est de voir son objet tellement au-dessus de tout ce qui existe, qu’il ne peut se repentir d’aucun sacrifice quand il s’agit d’un tel but.
Rien ici de fougueux, rien de l’ardente aliénation de tout le moi : c’est d’« amourettes » qu’il s’agit.
De plus, quand il s’agit de fables, c’est une preuve de goût notable, que de se refuser l’honneur facile de créer des sujets.
Le classique s’inquiète de sa destinée à l’église, ou bien en lisant ou faisant un sermon ; le romantique mêle cette inquiétude dans tous ses actes (d’où il perd vite la faculté d’agir), et ne peut exprimer aucune pensée qui ne la contienne (d’où la pente rapide vers le lyrisme).
Il faut croire que le prestige de l’imprimé agit encore aussi fortement qu’au vieux temps.
Si nous supposons deux peintres maîtres de leur art, usant de la même technique — car il ne s’agit pas ici de la « manière » — et placés devant le même site ou devant le même groupe de personnages, ils en restitueront également les proportions et dans leurs tableaux les rapports des tons lumineux, les « valeurs » seront identiques ; mais les deux œuvres différeront par les qualités du trait et par le coloris.
. — Il n’est pas temps de se plaindre, reprit Madame, il est temps d’agir d’une façon ou de l’autre.
N’imaginez point qu’il s’agisse d’entretiens mystiques, M.
Il s’agit, présentement, non de réparer une longue injustice — car depuis beaucoup d’années, l’opinion des connaisseurs est faite sur ce point — mais d’accélérer une heureuse réaction, en ce qui concerne l’œuvre d’un grand musicien moderne, d’un maître, César Franck.
C’était dans cette honnêteté, toute morale, que résidait la grande puissance qui devait ramener un roi dissolu à des mœurs décentes ; car la religion n’agit sur Louis XIV qu’après l’ascendant de la morale, aidée par les charmes de l’esprit et de la raison.
C’est parmi eux qu’il s’agit pour vous de se créer des amis fidèles, sincères, qui vous aiment pour vos belles qualités, non pour vos défauts ; qui ne vous admirent point par mode, et qui sauront vous défendre contre la mode un jour, quand elle tournera.
Il ne s’agit donc plus que d’aller jusqu’à Vitré.
Il s’agit de fixer le moment où le cerveau atteint son poids maximum.
Laissez agir la faux du temps : Ils iront assez-tôt border le noir rivage.
Sans m’attacher à prouver cette assertion, il me suffira d’observer que l’esprit du clergé catholique, qui s’est emparé de tout temps de l’instruction publique, est entièrement opposé aux progrès des lumières et de là raison que tout favorise dans les pays protestants, et qu’il ne s’agit pas dans cette question d’examiner s’il n’a pas existé dans les pays catholiques de très-grands hommes depuis la renaissance des lettres ; mais si le grand nombre, si le corps de la nation est devenu plus éclairé et plus sensé : car le privilège du petit nombre de grandes têtes consiste à ne pas ressembler à leur siècle, et rien de leur part ne peut faire loi.
Voilà pourquoi le poëte qui fait une tragedie est obligé d’avoir recours à un recit pour nous exposer tous les évenemens tels que ceux dont il s’agit ici.
Un romain qui veut bien quitter la gravité de son maintien étudié, et qui laisse agir sa vivacité naturelle, est fertile en gestes, il est second en démonstrations, qui signifient presque autant que des phrases entieres.
Seulement, ici, dans ce livre de Lui on aurait pu croire que, puisqu’il s’agissait d’un amour partagé, ce qui ailleurs, n’était qu’un écho allait devenir une voix.
Sterne n’est pas là, c’est trop évident, le Sterne du Voyage sentimental et du Tristram, le vrai Sterne enfin ; car, puisqu’il s’agit d’une œuvre de la pensée, la personnalité de l’auteur ne peut être que dans son génie.
Il y a là un phénomène que nous constaterions aussi dans la littérature allemande et qui mérite une attention particulière ; il s’agit d’un conflit entre l’évolution nationale et l’évolution de l’humanité pensante en général.
Il ne s’agit ici que des hommes qui flattaient avec génie.
En poésie, les rimes sont comme les deux pôles d’une sensation ; il s’agit d’enfermer entre deux rimes une sensation : trouver le mot musical qui l’évoque, et le motif qui le prolonge sur le clavier de nos nerfs. […] C’est physiologique ; il s’agit de retrouver l’état physiologique normal, de recréer, en soi et autour de soi, l’atmosphère et comme la température nécessaire à la vie, le milieu vital propre à son espèce et à sa race. […] Il ne s’agit pas d’imitation, mais d’une assimilation merveilleuse qui devient chez elles une vraie sincérité. […] Alors le poète s’aperçoit, au bout de cette analyse, de cette introspection, qu’il n’existe que par les sensations qui l’affectent, par les influences qui l’envahissent ; il s’abandonne à elles, et, puisqu’il s’agit d’une femme, se laisse pénétrer par tous les bruits, par tous les heurts de la vie.
Dante, comme la plupart des Florentins de son temps, était possédé tout ensemble d’un grand désir de savoir et d’un grand besoin d’agir. […] Il avait su ce que savaient les plus doctes ; il avait rêvé, espéré, agi, pensé, douté, aimé, haï avec les plus vaillants et les plus fiers. […] Je ne sais, mais il m’a toujours semblé que, à ce moment où l’Adramalech de Klopstock pousse par la bouche de Cornélie le cri d’angoisse, la puissance fascinatrice de Gœthe, à son insu, agissait sur sa sœur, et qu’elle subissait, en s’en défendant, cette irrésistible magie du poëte qu’il devait exercer plus tard sur ses amis, et dont ils ne savaient, disaient-ils, si elle était du ciel ou de l’enfer. […] Il ne s’agit pas dans les arts de ce que l’artiste a pensé ; il s’agit de ce qu’il fait penser et sentir. — Mais où en étions-nous ? […] Les souffrances de notre poëte provenaient de causes multiples et qui agissaient non sur lui seul, mais sur sa génération tout entière.
Parce que les Illuminés avaient agi sur les Jacobins, parce que Cagliostro fut peut-être envoyé par Adam Weishaupt pour qu’un collier fût offert à la Reine, parce qu’Anacharsis Clootso nous pénétra de ses généreuses rêveries, en conclurons-nous que l’Illuminisme, Cagliostro, Weishaupt et Anacharsis Cloots firent la Révolution française ? […] Mais ce n’est point de cela qu’il s’agit ; il faut, mode aussi, mais mode auguste, que l’honneur du nom soit sauf ; et c’est la grandeur de cette petite pièce qu’en même temps fait si tendre, dramatiquement, socialement aussi, l’aveu que les coupables n’ont point le droit de punir. […] Mais il s’agit de s’entendre, et c’est ici que vont commencer les difficultés. […] Il n’en va pas de même, dès qu’il s’agit de la mise en œuvre du précepte. […] Il ne s’agit point ici d’attendrir sur une existence trop tôt interrompue (cette mort, cruelle pour nous, ne saurait vous émouvoir, vous, lecteurs indifférents, et qui avez le droit de l’être), ni, surtout, de profiter, — comme on fit à propos d’un Malfilâtre, d’un Gilbert ou d’un Moreau, — de l’apitoiement du public pour lui extorquer un enthousiasme pleurnicheur.
Nos fonctionnaires du Tonkin et du Cambodge n’agissent pas autrement avec les mandarins. […] Les personnes qui appartiennent aux classes élevées n’ont plus la foi, ou agissent, dans la plupart des cas, comme si elles l’avaient entièrement perdue. […] Ils ont eu des parents, des amis, des compatriotes, des enfants, qui ont agi sur eux par mille prises quotidiennes et imperceptibles. […] Les classes privilégiées, n’ayant plus autant qu’autrefois l’occasion d’agir, d’endurer et d’entreprendre, perdent la tradition des vertus sans lesquelles il n’est pas d’aristocratie viable. […] À voir tant de gens agir si mal ou si sottement, il prit un grand dégoût de l’action.
Est-ce ainsi que parle et agit le père Goriot ? […] Mais le plus souvent chacun parle et agit ainsi que l’exigent le rang qu’il occupe, l’éducation qu’il a reçue. […] Les considérations de clichés faits et définitifs ne sauraient être invoquées quand il s’agit de préparer une édition pour la postérité. Or il s’agit de cela. […] Il croit, il est sincère, il a la foi robuste, la foi qui agit.
Tous les ressorts qu’on peut mettre en mouvement, il les faisoit agir en digne chef du parti. […] Leur Maigrot n’avoit aucun talent : on l’accusoit de penser & d’agir uniquement par quelques missionnaires dominicains. […] Il revendique, pour son confrère, le père Buffier, les articles agir & amitié, donnés comme la preuve de la métaphysique claire & profonde de l’abbé Yvon. […] L’auteur, que cette voie de s’illustrer ne flattoit point, fit agir ses amis pour parer le coup qui le menaçoit. […] Il ne voulut agir que de concert avec elle : il écrivit, le 12 décembre 1753, au cardinal de Tencin, pour traiter de cette affaire.
Ils savent que leur salle est remplie, mais ils parlent et ils agissent comme s’ils ne voyaient que ceux qui ont part à leur action ; ils sont propres et magnifiques sans rien faire paraître d’affecté. […] Le comique du rôle d’Arnolphe ne résulte donc ni de son amour ni de son âge ; il naît tout naturellement du faux système qui l’égare et qui le fait agir sans cesse contre ses plus chers intérêts. […] C’est votre beauté irrésistible, c’est l’amour qui me forcent à en agir ainsi ; et pour être abbé, je n’en suis pas moins homme: Come che io sia abbate, in sono uomo come gli altri. » (B.) — Molière a pris tout ce passage dans la huitième nouvelle de la troisième journée du Décaméron.
Sainte-Beuve n’a jamais cherché à remonter plus haut dans sa généalogie ; il ne se croyait pas noble, et s’il a voulu, il y a quelques années, s’assurer de la particule paternelle, qui a été omise devant son nom sur son propre acte de naissance à lui-même, deux mois et demi après la mort de son père, s’il a écrit en 1805 à M. le maire de Moreuil qui a bien voulu lui communiquer très obligeamment le document nécessaire, avec les extraits de naissance de ses oncles et tantes, c’est qu’il avait besoin de faire constater le vrai nom de son père pour la régularisation d’un acte notarié (il s’agissait, s’il m’en souvient bien, car il est bon de préciser pour faire taire les malveillants de plus d’une espèce, d’une rente perpétuelle provenant de sa mère à Boulogne-sur-Mer). — Sur l’acte de mariage de ses parents, qui est daté du 30 ventôse an XII de la République (21 mars 1804, — déjà Napoléon perçait sous Bonaparte), M. de Sainte-Beuve père est bien positivement appelé citoyen Charles-François de Sainte-Beuve, ce qui expliquerait à la rigueur que le de peut faire partie du nom sans impliquer nécessairement la qualité nobiliaire. — Mais M. […] Saint-René Taillandier dans la Revue des Deux Mondes (du 15 janvier 1864), et réfutation. » Il s’agissait d’une assertion erronée au sujet des relations de M.
Ballanche parle de la légitimité dans l’Essai, il s’agit, non point du droit divin tel qu’on l’entend vulgairement, mais d’une légitimité historique que nul publiciste spiritualiste ne conteste aujourd’hui. […] Les hommes qui ont le plus agi sur M.
Il s’agissait d’un complot contre la sûreté de l’État. […] Un jour que je le rencontrais ainsi dans une de ces cours de l’Institut que les profanes traversent irrévérencieusement pour raccourcir leur chemin, comme on traverse une église, — un jour que je le rencontrais donc, et qu’arrivé tout fraîchement moi-même de sa Franche-Comté et de son Jura, je lui en rappelais avec feu quelques grands sites, il m’écoutait en souriant ; mais j’avais cherché vainement le nom de Cerdon pour le rattacher à cette haute et austère entrée dans la montagne après Pont-d’Ain : ce nom de Cerdon, que je ne retrouvais pas et que je balbutiais inexactement, avait dérouté à lui-même sa mémoire, et nous avions tourné autour, sachant au juste de quel lieu il s’agissait, mais sans le bien dénommer.
Leur débarquement ne doit être opéré qu’autant que, dans le rayon très court où il leur sera possible d’agir, elles pourraient concourir au seul résultat que vous ayez à atteindre : la liberté du pape. […] Votre cœur comprend de reste le sentiment qui m’oblige à le faire, puisqu’il s’agit d’un ami qui n’est plus là pour se défendre, d’un homme que ses adversaires ont pu accuser d’étroitesse d’esprit, parce qu’il se tenait renfermé dans la stricte limite du devoir, mais à qui il n’a manqué qu’un vice, l’ambition, pour qu’on le plaçât parmi les grands génies.
Le comte Gino Capponi, porté au ministère par les premiers flots de la révolution italienne, y agit dans ce sens patriotique et émancipateur de l’étranger, jusqu’au moment où la fausse idée d’une unité absorbante détruisit, sous le carbonarisme des radicaux, les vraies nationalités historiques dont l’Italie se compose, pour saper l’histoire sous la chimère et pour agir par la violence, à contresens de la nature, en détournant les peuples et les princes d’une puissante et naturelle confédération italienne.
Cette question, facile à résoudre, lorsqu’il s’agit d’un peintre ou d’un poète, est, au contraire, presque insoluble, au propos d’un musicien. […] Erda — Fort, le chant appelle ; — puissant, le charme agit ; — je suis éveillée — du Sachant Sommeil. — Qui secoue mon repos ?
Et ici, il n’est pas question de gentillesse, il s’agit de science, de maîtrise. […] Les attaques littéraires n’agissent pas sur le coup.
Il y avait dans cette nouvelle Légende des siècles une conception d’un véritable intérêt philosophique et même social, puisqu’il s’agissait de faire revivre, — dans leurs pensées intimes sur le monde et sur les dieux, — les types les plus variés des sociétés humaines. […] S’agit-il du gros cocher de tout à l’heure, il ne dira pas qu’il jure, il dira : Et parfois d’un blasphème horrible se soulage !
Qu’il s’agisse de l’élection d’un vocable, il le veut unique, précis et tel que chacun ou chaque série réalise des idéaux sensuels et intellectuels nombreux. […] Qu’il s’agisse de rendre la strophe que prononce Apollonius de Thyane, suspendu immaculé sur l’abîme, ou les simples incidents du séjour d’une provinciale dans un Trouville-préhistorique, les mots se déroulent parfois avec la même grandiloquence, et bondissent au même essor.
XVI Nous savons bien, nous le répétons encore, qu’en dehors de cette supériorité ou de cette infériorité relative des genres dans la poésie, il y a la supériorité ou l’infériorité des poètes, qui dément souvent cette classification par la souveraine exception du talent ; que tel poète épique, comme Homère, par exemple, est égal ou supérieur à tel poète lyrique, comme Orphée ; que tel poète dramatique, comme Shakespeare, par exemple, dépasse tous les poètes épiques des temps modernes, et contient, dans son océan personnel de facultés poétiques, l’hymne, l’ode, le récit, le drame, la tragédie, la comédie, l’élégie, tout ce qui vibre, tout ce qui pense, tout ce qui chante, tout ce qui agit, tout ce qui pleure, tout ce qui rit dans le cœur de l’homme aux prises avec la nature. […] Il s’agit du beau.
Je voudrais agir, je voudrais sortir de mon obscurité. […] La foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère ?
Il s’agissait de faire applaudir par un auditoire de salons un discours dont les allusions allaient adroitement flatter et caresser les passions de cet auditoire.
Pour Töpffer, il y a une vie cachée dans tout paysage, un sens, quelque chose qui parle à l’homme ; c’est ce sentiment qu’il s’agit d’extraire, de faire saillir, de rendre par une expression naïve et fidèle qui n’est pas une pure copie.
Aujourd’hui il s’agit d’une image plus modeste, mais chère à tous, du buste de l’abbé Prévost, et la cérémonie de cette inauguration, qui a eu lieu à Hesdin le dimanche 23 octobre dernier, a présenté le caractère d’une fête de famille, qui allait bien au souvenir du romancier plus aimable et plus touchant que solennel.
En un mot, il a surtout les qualités qui devaient agir de près quand il entretenait quelque âme en peine et tourmentée de scrupules dans le petit entresol de la duchesse de Beauvilliers, ou, comme il le dit, « auprès de la petite cheminée de marbre blanc ».
Comme la province de Zélande, sous l’influence du prince Maurice, s’opiniâtrait à agir en contradiction des autres provinces et à rejeter la trêve, il l’exhorte à se ranger à l’avis commun (18 novembre 1608 ; il établit que l’honneur est sauf, que la liberté des Provinces-Unies est suffisamment reconnue et proclamée, et dès à présent, et pour toujours ; il conjure messieurs de Zélande de se laisser vaincre dans leur opinion pour le salut de tous.
S’agit-il d’enseignement ?
Mais en même temps on voit que dans les séances publiques des diverses académies où il avait à parler, que ce fut à l’Académie des inscriptions ou dans celle des sciences, et même quand il s’agissait de la chronologie des Indiens, ses discours écrits et prononcés avec grâce se faisaient écouter avec plaisir.
Que peut-elle si elle n’est accompagnée de ce sentiment intime de force, qui agit sans l’aide des raisonnements du devoir (lesquels bien souvent soulagent bien peu), mais qui vient comme un souffle divin et qui est notre espérance de repos et notre véritable consolation ?
Cette réflexion est la première qui s’offre quand il s’agit de l’écrivain dont je voudrais aujourd’hui donner une juste idée ; Ramond, mort le 14 mai 1827, membre de l’Académie des sciences, objet d’un éloge historique de Cuvier, apprécié de tous les savants comme historien et géographe des montagnes, mais non assez estimé et prisé des littérateurs comme peintre et comme ayant heureusement marié les couleurs de Buffon et de Rousseau aux descriptions précises des De Luc et des Saussure.
Ce monde-ci est une pauvre mascarade… Ce pauvre homme (il s’agit d’un abbé Marini, un admirateur de Dante à Paris, et que pour cela Voltaire vient d’appeler un « polisson »), ce pauvre homme a beau dire, le Dante pourra entrer dans les bibliothèques des curieux, mais il ne sera jamais lu.
Au moment le plus critique de l’expédition, et lorsqu’il s’agit de savoir si après des mois d’attente au fond du Portugal devant les lignes inexpugnables de Torrès-Vedras, sans secours reçus, on passera ou non le Tage, et à quel parti on s’arrêtera, il y a un déjeuner chez le général Loison à Golgao, où, dans une sorte de conseil de guerre amical, on a en présence et en action la physionomie, le caractère et les idées des principaux chefs consultés par Masséna : c’est un récit des plus piquants, et qu’il n’eût tenu qu’à l’historien de rendre plus piquant encore ; mais M.
La Solitude pouvait être un excellent commencement, et il ne s’agissait, ce semble, que de se corriger un peu, de se perfectionner et de mûrir : mais avec les natures de poète les choses ne vont point ainsi.
Louis XIV, dans son jugement de maître, le nota donc et le tint en réserve comme l’homme nécessaire et indiqué, pour le cas où il faudrait à tout prix agir et remonter par quelque action hardie le moral des Français.
Il y avait encore, disait-il, à voir les titres du grand cabinet, ceux du trésor de l’hôtel de Nevers, et enfin une table générale devenait indispensable pour ces derniers inventaires ; on lui demanda ce nouvel effort, et il s’y mit : « L’affection que j’ai toujours eue pour cette princesse ne m’a rien fait trouver de difficile ni d’ennuyeux, où il s’agissait de son service, et puis j’étais bien aise d’avancer toujours dans ma curiosité, pour y faire de nouvelles conquêtes quand l’occasion s’en offrait. » Depuis qu’il eut son logement en ce lieu d’honneur et d’étude, il semble qu’il ne lui manquait plus rien.
Mais il ne s’agit ici de lui qu’en ce qui touche Maurice de Guérin.
[NdA] Il s’agit de la statue que les Romains auraient élevée à Simon le Magicien comme à un dieu, au dire de Justin Martyr et de Tertullien, qui paraissent bien s’être mépris et avoir fait un quiproquo.
Et sur la terre même, d’où vient la succession, la régularité des saisons ; et dans les végétaux, dans les corps organisés, cet ensemble de lois mystérieuses et manifestes qui y président et qui constituent la vie ; et ces mouvements d’un ordre supérieur et singulier, cette activité spontanée des animaux ; et nos propres sensations à nous, et ce pouvoir de penser, de vouloir et d’agir que je sens en moi ?
Lorsqu’il s’agit, la Terreur passée, de réorganiser l’instruction publique, et dans l’instruction publique les hautes sciences, l’enseignement supérieur, de tout rapprendre, de tout recréer à la fois, et d’improviser en quelque sorte une civilisation, comme on avait tout à l’heure improvisé la guerre, M.
Or, c’est cette portée, que l’observateur a souci de déterminer et de saisir ; c’est le cran dans l’ordre des esprits, qu’il s’agit en définitive de marquer.
Je montrais un grand respect à ma mère, une obéissance sans bornes à l’Impératrice, la considération la plus profonde au grand-duc, et je cherchais avec la plus profonde étude l’affection du public. » Et encore « Je m’attachais plus que jamais à gagner l’affection de tout le monde en général : grands et petits, personne n’était négligé de ma part, et je me fis une règle de croire que j’avais besoin de tout le monde, et d’agir en conséquence pour m’acquérir la bienveillance ; en quoi je réussis. » Elle rencontra, à ce moment difficile et décisif, un conseiller excellent : c’était un Suédois de beaucoup d’esprit, qui n’était plus jeune, le comte Gyllenbourg.
Il s’agit du directeur de la Revue des Deux Mondes.
Soit qu’il parle ou qu’il agisse, il le fait avec élégance et avec gravité : jamais on ne l’a vu rire, mais on l’a vu pleurer souvent (Nemo vel semel ridentem vidit, sed flentem imo).
Et puisqu’il s’agit de serpent, remémorons, à titre de peinture, celui du Génie du Christianisme, qui est aussi malin et plus convenable que celui de Salammbô.
On ne voit agir, en fait de divinités, que Pan et les Nymphes : on n’en nomme guère d’autres, et on voit en même temps que ces divinités suffisent aux besoins des bergers. » — « Et cependant, ajoutait Goethe, obéissant a la suggestion de son interlocuteur et continuant la pensée d’Eckermann ou plutôt la sienne propre, cependant, avec toute cette mesure, là se développe un monde tout entier : nous voyons des bergers de toute nature, des laboureurs, des jardiniers, des vendangeurs, des mariniers, des voleurs, des soldats, de nobles citadins, des grands seigneurs et des esclaves. » C’est tout ce dialogue qui manque, pour le dire en passant, dans la page de préface ajoutée à ta présente édition, où elle fait d’ailleurs une si digne et si magistrale figure.
Un peu de prêcherie n’y messied pas, c’est accordé : il ne s’agit que d’y observer le goût, la vraisemblance, la raison, d’y entretenir l’intérêt, de n’y pas introduire l’ennui.
Aujourd’hui je comprends bien ce que vous voulez appeler la responsabilité délicate qui vous est échue : il s’agit de choisir, d’élaguer, de remplir le vœu dernier d’un poëte, en n’admettant rien qui soit de nature à nuire à sa mémoire ou à affaiblir l’idée qu’on veut donner de son talent.
Évidemment Mme de Maintenon avait agi sous main : elle se souvenait que le pauvre Scarron avait été l’un des pensionnés de Fouquet ; elle eut du moins ce mérite de n’oublier jamais son passé.
Mais puisque celle-ci est devenue décidément un objet de controverse, puisque c’est la première chose, et la seule, que cite plus d’un de nos beaux esprits du jour quand il s’agit de Loyson, force m’est bien d’en parler.
Et d’abord, pourquoi ce nom éternel de Messéniennes là où il ne s’agit plus de déplorer une invasion étrangère ?
il ne s’agissait que d’achever la fusion ; l’œuvre de réforme dramatique qui se poursuit maintenant sous nos yeux eût été dès lors accomplie. — C’est que, sans doute, dans la tragédie telle qu’il la concevait, Racine n’avait nullement besoin de ce franc et libre langage ; c’est que les Plaideurs ne furent jamais qu’une débauche de table, un accident de cabaret dans sa vie littéraire ; c’est que d’invincibles préjugés s’opposent toujours à ces fusions si simples que combine à son aise la critique après deux siècles.
Elle agit sur vous comme un instrument musical.
Une belle cause finale dans l’ordre moral, c’est la prodigieuse influence de la pitié sur les cœurs ; il semble que l’organisation physique elle-même soit destinée à en recevoir l’impression ; une voix qui se brise, un visage altéré, agissent sur l’âme directement comme les sensations ; la pensée ne se met point entre deux, c’est un choc, c’est une blessure, cela n’est point intellectuel, et ce qu’il y a de plus sublime encore dans cette disposition de l’homme, c’est qu’elle est consacrée particulièrement à la faiblesse ; et lorsque tout concourt aux avantages de la force, ce sentiment lui seul rétablit la balance, en faisant naître la générosité ; ce sentiment ne s’émeut que pour un objet sans défense, qu’à l’aspect de l’abandon, qu’au cri de la douleur ; lui seul défend les vaincus après la victoire, lui seul arrête les effets de ce vil penchant des hommes à livrer leur attachement, leurs facultés, leur raison même à la décision du succès ; mais cette sympathie pour le malheur est une affection si puissante, réunit tellement ce qu’il y a de plus fort dans les impressions physiques et morales, qu’y résister suppose un degré de dépravation dont on ne peut éprouver trop d’horreur.
Car il ne s’agit plus de savoir comment une substance inétendue, appelée âme, peut résider dans une substance étendue, appelée corps, ni comment deux êtres de nature aussi différente peuvent avoir commerce entre eux ; ces questions scolastiques tombent avec les entités scolastiques qui les suggèrent.
C’était un homme que Dieu seul pouvait juger, car il n’avait agi que pour lui.
Cependant les mêmes idées commençaient à agir sur les protestants : de larges esprits s’élevaient parmi eux, qui, revenant aux vrais principes de la première réforme, ne demandaient qu’à mettre d’accord leur conscience religieuse et leur devoir de Français au moyen des conditions posées par L’Hôpital et par Bodin.
De cette idée vient la facilité avec laquelle Mme de Staël a passé de la monarchie à la république : elle fait de la conservation sociale, identifiée à l’intérêt des propriétaires, l’objet principal du gouvernement ; et ainsi, roi ou président, peu importe ce que sera l’exécutif, pourvu que ceux qui possèdent soient protégés contre la masse des « hommes qui veulent une proie », et que « tous leurs intérêts portent au crime », dès qu’on leur permet d’agir.
Tous ces écrivains, malgré leurs diversités nationales et personnelles, ont agi en somme dans le même sens : ils ont porté le coup de grâce au naturalisme français.
Il s’agit du Juif errant d’Eugène Sue : « Prise en soi, la scène du pôle nord entre le Juif errant et la Voix de Dieu produit un effet de religieuse terreur.
C’est de Tartuffe qu’il s’agit.
Il n’a pas été donné jusqu’ici à l’égarement d’esprit d’agir d’une façon sérieuse sur la marche de l’humanité.
Celui de ménager ses couleurs ; car il s’agit d’en fournir aux dessins les plus fiers qui aient été tracés de main d’homme ; et lorsqu’on est pauvre et délicat, il convient d’être sobre.
De concert avec l’abbé de Ciron, elle posa les bases de l’institut nouveau qu’elle prétendait fonder ; elle dressa les Constitutions de la congrégation dite de l’Enfance, ainsi nommée parce qu’il s’agissait d’y honorer particulièrement la divine enfance de Jésus-Christ.
» Madame, c’est sans doute Mme du Châtelet dont il s’agit : mais il s’inquiète aussi des autres.
Si elle semble, par sa nature, avoir tenu plus de son père que de sa mère, il est une vertu, du moins, qu’elle tint de celle-ci, et qui manqua au pauvre Louis XVI pour le sauver : je veux dire la fermeté, le courage d’agir dans les moments décisifs.
Quand il y eut moyen de parler, Dandolo répondit ; et cette fois la nécessité, la circonstance extrême, lui inspira des forces et une audace inaccoutumée ; il fut noble, courageux, éloquent ; il fit résonner avec sincérité les grands mots de patria, libertà ; il les appuya de raisons : La force de ses raisonnements, sa conviction, sa profonde émotion agirent sur l’esprit et le cœur de Bonaparte, au point de faire couler des larmes de ses yeux.
Dans la précédente mission de Franklin, il ne s’agissait en quelque sorte que d’un procès de famille à suivre entre la colonie et les fils du colonisateur.
Il trouva partout de l’écho, et il n’y eut qu’une voix opposante : ce fut celle d’un auteur autrefois très protégé de la Cour, Laignelot, qui avait fait une tragédie d’Agis quelques années avant la publication et le succès d’Anacharsis, et qui en avait conçu de la jalousie de métier.
Qu’il s’agisse des directions où tu dois appliquer ton intelligence ou de celles que doit suivre ta sensibilité, apprends à reconnaître parmi ces notions qui brillent dans ta conscience pour fasciner ton énergie, celles qui s’accordent avec l’impulsion naturelle de ton intelligence et de ta sensibilité.
Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d’après un modele tranquille, lorsqu’il s’agit de peindre une tête où l’on découvre l’amour à travers la fureur de la jalousie.
À quoi servirait-il d’être cousins, si l’on ne pouvait, de temps en temps, se dire la vérité sur son propre compte, quitte à la défigurer quand il s’agit des autres ?
Au reste, je n’ai pas besoin d’expliquer qu’il ne s’agit point ici du système de la perfectibilité, tel qu’il a été entendu dans ces derniers temps ; car alors j’aurais à assigner les limites naturelles de cette perfectibilité, qui ne sont autres que les limites mêmes de la liberté de l’homme.
D’autant qu’ils parleraient un langage plus conforme à la réalité, ils paraîtraient d’autant moins réels et moins vrais, puisque c’est eux, et non point leur incapacité de s’analyser eux-mêmes qu’il s’agit de nous montrer.
La ruche laborieuse, qui sait oser, essayer, explorer, agir par bandes, et toujours fructueusement, va commencer ses profits et ses voyages et bourdonner par tout l’univers. […] Quand il s’agit de montrer la tempérance aux prises avec les tentations, on est porté à mettre toutes les tentations ensemble. Il s’agit d’une vertu générale, et comme elle est capable de toutes les résistances, on lui demande à la fois toutes les résistances ; après l’épreuve de l’or, celle du plaisir : ainsi se suivent et s’opposent les spectacles les plus grandioses et les plus délicieux, tous au-delà de l’humain, les gracieux à côté des terribles, les jardins fortunés à côté du souterrain maudit : Le portail de branches entrelacées et de fleurs penchées — était embrassé par une vigne courbée en arches, — dont les grappes pendantes semblaient inviter — tous les passants à goûter leur vin délicieux. — Elles s’inclinaient d’elles-mêmes vers les mains, — comme si elles s’offraient pour être cueillies : — quelques-unes d’une pourpre sombre pareille à l’hyacinthe ; — d’autres comme des rubis, riantes et doucement vermeilles ; — d’autres, comme de belles émeraudes encore vertes. […] Du moment qu’une science a pour but un art, et qu’on étudie pour agir, tout est retourné ; car on n’agit pas sans une connaissance indubitable et précise. […] (Il s’agit de Manchester.)
Il s’agissait, bien entendu, de livres d’érudition. […] Car il ne s’agit de rien moins que d’un combat, et le premier caractère du mouvement littéraire dont nous nous occupons, c’est d’être, à l’origine, un mouvement révolutionnaire. […] Il ne s’agit nullement de comparer ce beau sonnet, d’un souffle un peu court, à la frémissante chevauchée de la Légende des Siècles ; tout de même, c’est un arrière-petit-cousin… Hors du siècle, le chef-d’œuvre d’Albert Giraud, évoque ces galeries de portraits où les ancêtres occupent les places d’honneur. […] Ainsi doivent agir les hommes. […] Il s’agit de Liévin et de Lisa.
Vous avez agi, dans votre mauvaise humeur, comme s’il y avait derrière nous une littérature toute prête à nous remplacer, si la littérature moderne était enlevée. […] À plus forte raison quand il ne s’agit pas du Pérou, quand il ne s’agit que de cette féconde et brillante écume du bon mot, du paradoxe, de la plaisanterie mêlée de joie ou d’amertume. […] Plus la passion agit librement et naturellement, plus elle est touchante et vraie ; elle s’affaiblit aussitôt qu’elle tombe dans ce qui est l’extraordinaire ou la chose curieuse. […] — À quoi nous vous répondrons : Il s’agit, non pas de ressemblance, mais de vérité. […] quid agis ?
Il sentait bien, a-t-on remarqué finement, qu’il ne serait pas croyable que tant de gens lui eussent manqué à la fois, s’ils avaient pensé et agi séparément : admettant donc comme un fait prouvé le mauvais vouloir et le tort des gens contre lui, il fut conduit par la logique même à l’idée de complot. […] dernière jouissance de ceux qui ont beaucoup vécu dans leur chambre, qui ont peu agi et beaucoup lu !
Dans la ramée ombreuse les cigales hâlées s’épuisaient à babiller ; l’oiseau plaintif (on ne sait pas bien duquel il s’agit) faisait de loin entendre son cri dans l’épais fourré des buissons ; les alouettes et les chardonnerets chantaient, et gémissait la tourterelle ; les blondes abeilles voltigeaient en tournoyant à l’entour des fontaines. […] On a beau dire qu’il s’agit ici de Polyphème jeune et à son premier duvet, de Polyphème à seize ans, et qu’il n’était pas encore devenu ce monstrueux géant que nous connaissons par Homère ; nous le voyons tel déjà, et Théocrite l’avait également devant les yeux.
Mais ce qu’a fait Raynouard d’essentiellement utile par l’ensemble de ses travaux, par sa Grammaire, par son Lexique, ç’a été d’ouvrir (sinon d’accomplir), pour son idiome favori, le cercle des études méthodiques qu’il ne s’agissait plus que d’appliquer parallèlement à l’idiome de l’autre côté de la Loire. […] Eh bien, cet accent latin a exercé la plus grande influence sur la formation de la langue française : il a constamment déterminé la conservation de la syllabe sur laquelle il portait, de sorte que les retranchements et les contractions ont agi sur les syllabes non accentuées dans le latin. » Pour peu qu’on y réfléchisse, on voit que cela devait être.
Le fait intérieur qui correspond à la distance extérieure de six pouces est une impression engendrée par le raccourcissement progressif du muscle, c’est-à-dire une vraie sensation musculaire ; c’est l’impression produite par un effort musculaire d’une certaine durée ; une plus grande distance appellerait un effort d’une durée plus longue… » — « Or, quand on a le moyen de distinguer la longueur ou distance en une direction, on a le moyen de distinguer l’étendue en une direction quelconque, qu’il s’agisse de longueur, de largeur ou de hauteur, la perception ayant exactement le même caractère. […] — Par analogie et induction, nous faisons cela légitimement, comme l’accordent tous les sectateurs de Berkeley, quand, au lieu d’une pierre, il s’agit d’un sujet sentant, homme ou animal, autre que nous-mêmes.
S’il s’agissait de moi personnellement, j’avouerais que je préfère la musique à la peinture, sans doute parce que la nature m’aura doué d’une oreille plus sensible que le regard. […] Comme il s’agit, pour ces auditeurs, d’un plaisir oisif d’imagination et de cœur, le peintre les a tous choisis dans l’âge de l’imagination ou de l’amour.
Il faut que l’homme entre dans la vie orageuse ; il faut qu’il agisse, combatte, plante, crée, et, par l’adresse, par l’effort, par le hasard et la hardiesse, subjugue la fortune. […] « Elle me lisait ses poésies, et se réjouissait de mon approbation comme si j’avais été un grand public ; c’est qu’aussi je témoignais un vif désir de les entendre : non pas que je comprisse ce que j’entendais ; c’était plutôt pour moi un élément inconnu, et ses doux vers agissaient sur moi comme l’harmonie d’une langue étrangère qui vous flatte sans qu’on puisse la traduire.
Non, il lui fallait un tragique, un tragique digne d’elle, un tragique aussi riche d’imagination que Shakespeare, aussi grandiose et aussi forcené que Corneille, aussi surnaturel que Goethe, aussi tendre que Schiller, et de plus il fallait que toutes ces supériorités de poète se rencontrassent confondues avec une supériorité de caractère et de volonté, que cet homme à la fois littéraire et politique allumât la torche de ses actions à l’étincelle de son génie, et fît glorieusement agir l’Italie après l’avoir fascinée ! […] Mais peut-il y avoir excès dans la passion que l’on éprouve pour le juste et pour le vrai, surtout quand il s’agit de la faire partager aux autres ?
Darius n’était pas né dans la pourpre ; il avait agi, administré, combattu avant de monter sur le trône. […] L’égoïsme Spartiate cherchait au ciel un astre pour complice, chaque fois qu’il s’agissait d’abandonner son allié.
. — Il s’agit de rechercher comment Hugo parvint à conquérir l’admiration de la bourgeoisie. […] D’autres recueils ont trouvé moyen de faire bénéfice sur les faveurs du ministre du roi, lesquels se sont souvenus des avantages de l’économie lorsqu’il s’est agi d’encourager un ouvrage assez maladroit pour se montrer royaliste et indépendant. » (Préface du troisième volume du Conservateur littéraire). — Cependant page 361 du même recueil on lit : « L’ode sur la mort du duc de Berry, insérée dans la septième livraison, ayant été communiquée par le comte de Neufchâteau au duc de Richelieu, président du conseil des ministres et zélé pour les lettres, qui l’ayant jugée digne d’être mise sous les yeux du Roi, sa Majesté daigna ordonner qu’une gratification (sic), de 500 fr. fût remise à l’auteur, M.
Il ne chante pas encore, il agit, mais son action est plus poétique que nos poèmes. […] Il ne s’agissait pas de flatter l’Italie, mais de la sauver.
Cette foule n’agit pas ; elle s’écoule, semblable à une cataracte de l’humanité, dans les abîmes. […] Voir est son bonheur, agir est le mien.” » XVIII « Et déjà, à travers les lueurs du crépuscule, d’autant plus douces aux voyageurs qu’ils sont plus près de leur demeure, les ténèbres s’enfuyaient de tous les côtés de l’horizon, et le sommeil s’enfuyait de mes yeux avec elles.
je regrette bien davantage encore de n’avoir pas suffisamment agi que de n’avoir pas suffisamment chanté. […] J’y avais résisté quelque temps sous l’impression des préventions et de l’antipathie que mon premier séjour dans le collège de Lyon m’avait laissées contre mes premiers maîtres ; mais la douceur, la tendresse d’âme et la persuasion insinuante d’un régime plus sain, sous mes maîtres nouveaux, ne tardèrent pas à agir avec la toute-puissance de leur enseignement sur une imagination de quinze ans.
Il s’agissait d’y entraîner l’empereur Joseph II, qui n’était pas prêt.
La reine Marguerite, première femme de Henri, ne l’était plus, en effet, que de nom ; reléguée en Auvergne dans sa résidence d’Usson, il semblait qu’il ne s’agissait que de régler avec elle les formes de son consentement pour délier à l’amiable une union qui avait été si mal assortie et si peu observée des deux parts.
Elle détestait ces conversations de pure politesse, où l’on parle sans avoir rien à dire : J’aime bien mieux être seule qu’avoir à me donner le tourment de chercher ce que j’aurai à dire à chacun ; car les Français trouvent mauvais qu’on ne leur parle pas, et alors ils s’en vont mécontents ; il faut donc se mettre en peine de ce qu’on peut leur dire ; aussi suis-je contente et tranquille lorsqu’on me laisse dans ma solitude… Elle faisait exception avec moins de déplaisir quand il s’agissait des Allemands de qualité, qui demandaient tous à être présentés chez elle et qu’elle accueillait fort bien.
Enfin, ce qui est inappréciable selon moi, c’est que votre sujet est complet et fini comme s’il s’agissait de l’empire des Assyriens ; qu’il n’y a rien à ajouter à votre ouvrage, et que vous avez pu le terminer par la mort de la république comme on termine une tragédie par l’assassinat ou par l’empoisonnement du héros.
Il s’agit de déloger l’autorité de ces derniers postes spécieux : « L’examen dans les ouvrages de belles-lettres, nous dit Terrasson, doit donc tenir lieu de l’expérience dans les sujets de physique ; et le même bon esprit, qui fait employer l’expérience dans l’un, fera toujours employer l’examen dans l’autre. » Le livre de Terrasson est à lire comme un des plaidoyers les plus directs et les plus consciencieux qui aient été faits en faveur de la doctrine de la perfectibilité.
Voulant donner idée de la félicité et de la gloire des saints en l’autre vie, voulant développer les desseins de Dieu dans l’accomplissement de ses élus et comment il les prend, les manie, les prépare et n’arrive que tout à la fin à leur donner le coup de maître, l’orateur, qui cherche à se rendre compte à lui-même, établit une dissertation élevée autant et plus qu’il ne prêche un sermon ; il dut peu agir cette fois sur les esprits de son auditoire et en être médiocrement suivi.
Il comprend la dignité du genre qu’il traite ; il est des particularités honteuses ou incertaines que l’histoire doit laisser dans les satires, pamphlets et pasquins, où les curieux les vont chercher : d’Aubigné, qui aime trop ces sortes de pasquins ou de satires, et qui ne s’en est jamais privé ailleurs, les exclut de son Histoire universelle, et, s’il y en introduit quelque portion indispensable, il s’en excuse aussitôt : ainsi en 1580, à propos des intrigues de la cour du roi de Navarre en Gascogne, quand la reine Marguerite en était : J’eusse bien voulu, dit-il, cacher l’ordure de la maison ; mais, ayant prêté serment à la vérité, je ne puis épargner les choses qui instruisent, principalement sur un point qui, depuis Philippe de Commynes, n’a été guère bien connu par ceux qui ont écrit, pour n’avoir pas fait leur chevet au pied des rois… Quand il s’étend longuement sur certaines particularités purement anecdotiques, il s’en excuse encore ; il tient à ne pas trop excéder les bordures de son tableau ; il voudrait rester dans les proportions de l’histoire : mais il lui est difficile de ne pas dire ce qu’il sait de neuf et d’original ; et d’ailleurs, s’il s’agit de Henri IV, n’est-il pas dans le plein de son sujet, et n’est-il pas en droit de dire comme il le fait : « C’est le cœur de mon Histoire ?
Dans le rapport sur le magnétisme animal ou mesmérisme, parlant au nom d’une commission dont faisaient partie Franklin, Lavoisier, et de savants médecins de la faculté de Paris, Bailly montra toute la sagesse et la mesure de son excellent esprit, et prouva que, dès qu’il s’agissait d’un grand intérêt actuel et pratique, les hypothèses ne prenaient plus sur son imagination.
Il lui semblait, comme à Martial, que pour créer des poètes, et de grands poètes, il ne s’agissait que de les encourager par des largesses ; il pense là-dessus comme Clément Marot, comme les poètes valets de chambre (avant que Molière en fût) ; il n’a pas de doctrine plus relevée, et, dans une pièce imitée de Martial même, il le dit très lestement au maréchal de Noailles, l’un de ses patrons d’autrefois : Dans ce beau siècle où Paris est au faite, Grâce à son roi, des biens, des dignités, Où sous son ombre elle élève sa tête Cent pieds de haut sur les autres cités, À concevoir vous trouvez difficile Pourquoi ce roi, plus couvert de lauriers, Plus grand qu’Auguste, a manqué de Virgile Pour consacrer ses triomphes guerriers.
Le prince Henri, livré à lui-même, eût été un général tout méthodique et circonspect de l’école du maréchal Daun ; il calculait, méditait des manœuvres habiles, des marches ingénieuses, des plans fort savants conformes à la disposition du terrain ; mais il agissait peu, voyait à l’avance des difficultés à tout, et n’entreprenait pas.
— Mais il s’agit aujourd’hui de toute autre chose, du Journal d’Olivier d’Ormesson, et j’y arrive.
Lorsqu’il s’agit d’auteurs anciens, mais surlesquels la tradition ne se prononce pas parce qu’ils sont de second ou de troisième ordre, il est moins sûr, et il peut se tromper ou donner dans l’à-peu-près.
Il était d’une parfaite ignorance, d’un tempérament mélancolique, maladif, parlant peu, pensant encore moins, un de ces individus exemplaires marqués d’un signe, et au front desquels il est manifestement écrit : Comment les races royales finissent, tellement soumis à son confesseur, qu’il n’y avait pas moyen de lui faire prendre une détermination quelconque, sans que le confesseur en décidât : aussi ceux qui avaient intérêt à agir sur lui usaient-ils de ce secret ressort, qui ne manquait jamais son effet ; quand on voulait lui faire changer d’idée, on lui changeait son confesseur, et il en eut jusqu’à sept en cinq ans.
Il s’agit des articles de M.
Ève est gagnée ; mais il s’agit d’Adam : il a vu le Diable causer avec elle, et il n’est pas content.
Mais il s’agit, me dira-t-on, de l’Afrique et non de la Grèce, d’un paysage austère et dur, d’un climat écrasant, d’une civilisation avare et cruelle, qui vous tient et vous broie comme ferait une meule ; il faut que le livre vous rende cet effet.
Dès qu’on sort de son immobilité individuelle et qu’on prétend à une action publique en ces heures d’orage, force est bien d’en agir ainsi.
Ravenel, qu’il faut toujours consulter dès qu’il s’agit du xviiie siècle.
Un moraliste à la façon de Nicole les a très-bien définis en ces mots : « Ce sont des esprits trop remplis d’eux-mêmes et des images présentes qui les occupent, pour pouvoir s’ouvrir et faire place en eux à d’autres idées que les leurs, et surtout quand il s’agit d’admettre et de comprendre les choses du passé. » De ces esprits exclusivement voués au monde moderne, aux impressions actives de chaque jour, et qui ne sauraient s’en déprendre, il en est, d’ailleurs, je le sais, de bien fermes et, à tous autres égards, d’excellents.
En ce qui est du texte seul, s’il semblait qu’il eût suffi de le rétablir couramment dans sa pureté sans avoir à en dire ses raisons, on se tromperait fort, et ce ne serait pas le moyen de convaincre que d’en agir de la sorte.
Il s’agissait de prévenir au plus tôt en faveur d’un si jeune choix et d’avoir des témoignages engageants.
Souvent dans les débris de statues tronquées, quand elles sont de grande façon, un seul reste du torse ou du masque donne à juger de l’ensemble : de même pour quelques-uns des hommes dont il s’agit.
Ces vices, ces passions, ces travers, Lesage les habille curieusement, exactement ; habillés, il les fait mouvoir, agir ; il les explique par leurs effets.
Et puis il est sorti déjà de la valetaille, il a eu un emploi, il est homme à talents, gazetier, poète, auteur sifflé, entrepreneur de tous métiers, pour le profit, et pour la joie d’agir ; l’auteur lui a soufflé sa fièvre, son audace, son esprit aventurier.
Il a un tempérament d’homme d’État parlementaire, un souci de la légalité, des formalités même et des règlements, qui le fait patienter, temporiser, négocier avec une prudence incroyable, lorsqu’il s’agit d’amener les deux premiers ordres à se réunir au Tiers.
Ses passages obscurs n’ont pas manqué d’exercer l’ingéniosité des scoliastes, mais de toutes leurs versions contradictoires aucune n’a réussi à s’imposer et qu’importent après tous ces velléités d’élucidation, puisque, comme le reconnaît Coppée lui-même, ami de la clarté, « le charme des vers de Mallarmé, même lorsque leur sens se dérobe, agit en nous et nous pénètre à la façon d’une musique ou d’un parfum ».
Il avait été assez fin pour jouer tous les diplomates de l’Europe, assez hardi pour célébrer la messe de la liberté et se constituer schismatique ; mais, quand il s’agit d’une question théorique, il est un esprit faible et trouve tout simple que Nabuchodonosor ait été changé en bête, que l’âne de Balaam ait conversé avec son maître et que les diplomates du Concile de Trente aient été assistés du Saint-Esprit.
Comment refuser une formidable vertu plastique au climat, cette force qui agit incessamment et presque toujours dans le même sens ?
Mais avec la méthode historique et psychologique, le problème est tout autre : il s’agit de rattacher le cours à quelque idée générale, de s’en servir pour arriver à la démonstration de quelqu’une de ces lois que la pensée moderne s’efforce de préciser, ou tout au moins pour suivre dans ses diverses phases un grand mouvement intellectuel.
Il s’agit, en effet, pour elle, de recevoir un ancien amant qui l’a abandonnée brusquement.
Les gens du roi étaient retranchés au pied du château derrière une haie et un fossé ; il s’agissait de les débusquer avec des archers.
Quant à son caractère, on peut lui appliquer ce qu’il a dit de l’un de ceux qu’il juge : « Il était, comme la plupart des autres hommes, composé de qualités contraires : paresseux, voluptueux, nonchalant et ami du repos, mais sensé, courageux, ferme et capable d’agir quand il le fallait. » Pourtant, avec un esprit de première qualité, un sens excellent et un brillant courage, la paresse finit par prendre chez lui le dessus et par l’emporter absolument.
On trouvera qu’il était bien prompt à se former une pensée et une impression ; mais cette première impression, en effet, était capitale dans une Cour et sur une scène où il s’agissait avant tout de réussir en entrant, et de représenter toujours.
Cette consultation finie, la reine avait fait son choix ; il ne s’agissait plus que de s’assurer du cardinal.
» Il s’agissait de savoir si, de peur de porter atteinte à l’hypothèque et au crédit des assignats, la Convention redevenue libre resterait sourde aux cris des familles, réclamant contre les confiscations qui avaient suivi les jugements iniques rendus sous la Terreur.
L’excès du point d’honneur, l’idée d’engagement à outrance, la gageure de ne jamais rendre l’épée (quand il ne s’agissait pas de la rendre, mais simplement de la remettre dans le fourreau), l’a égaré.
Quand elle sut de quoi il s’agissait, elle sauva ce pauvre homme, qu’elle fit coucher et panser dans son cabinet jusqu’à ce qu’il fût guéri.
en religion alors, en théologie, ce fut un peu de même ; il y eut une génération animée de zèle, qui essaya, non pas de renouveler ce qui, de soi, doit être immuable, mais de rajeunir les formes de l’enseignement et de la démonstration, de les approprier à l’état présent des esprits, de combattre certaines routines, certaines habitudes devenues rigides ou étroites, et de rendre le principe catholique respectable à ceux même qui le combattaient : « Pour agir sur le siècle, se dirent de bonne heure ces jeunes lévites, il faut l’avoir compris. » Des noms, j’en pourrais citer quelques-uns qui, avec des nuances et des différences que l’on sait dans le monde ecclésiastique, avaient alors cela de commun, de représenter la tête du jeune clergé intelligent et studieux : M.
Il n’est pas douteux pourtant qu’il n’ait, dans son intimité de Passy, agi sur bien des hommes éminents qui prirent part ensuite à ce grand mouvement révolutionnaire, et qu’il n’ait contribué à leur donner plus de confiance et de hardiesse : « Franklin, nous dit Mallet du Pan, répéta plus d’une fois à ses élèves de Paris que celui qui transporterait dans l’état politique les principes du christianisme primitif changerait la face de la société. » Il est un de ceux qui ont le plus mis en avant cette doctrine de séculariser le christianisme, d’en obtenir, s’il se peut, les bons et utiles résultats sur la terre.
En éducation, Rousseau a répandu des principes dont on peut abuser, dont il abuse lui-même, mais qui sont d’une grande portée : laisser agir la nature et parler à la raison.
Il en résulte que lorsqu’il s’agit de déterminer si une forme doit prendre le nom d’espèce ou de variété, l’opinion des naturalistes doués d’un jugement sûr et en possession d’une grande expérience semble devoir seule faire autorité.
Si tout cela est vrai, ne l’est-il pas que la critique est toujours là quand il s’agit d’œuvre d’art, tant pour prendre possession du beau que pour le créer, qu’il faut que le lecteur soit critique puisqu’il faut que l’auteur le soit, et qu’il faut que le poète le soit puisque le lecteur doit l’être ?
J’exposerai simplement comment on doit les chercher ; il s’agit du moyen de découvrir, non de la découverte ; j’ose parler de la voie, et non du but.
Il agira mal sans dessein ; c’est bien l’homme que Socrate condamne dans le second Hippias. […] Ils se donnaient innocemment le vertige qu’ils voulaient faire éprouver aux autres ; cela leur constituait une sorte de sincérité bizarre, qui les soutenait dans leur rôle et agissait sur le public. […] Vous me direz qu’il ne s’agit que de doléances, selon la signification archaïque du mot. […] Quand il s’agit de jouer un tour, la judiciaire de Sainte-Beuve n’est jamais faussée. […] Mais il ne s’agit pas de lui, il y avait là une gamine de treize à quatorze ans qui était vive, vive, toute maigre, toute noire, jaune comme un citron.
Ampère agit tout pratiquement, tout humainement. […] L’insuccès de ces trois premiers volumes, qui aurait pu se prévoir, agit plus que de raison sur cette imagination mobile. […] Duparquet, qui tenait absolument à me faire supprimer la priorité d’Ampère et même à me faire effacer de sa biographie un élément intéressant que je n’étais pas le premier à y introduire : « Il n’y a aucune contradiction entre les touchants détails que vous me donnez et ceux que je tiens d’une autre source également sûre ; il ne s’agit que de les concilier.
Que la situation soit terrible ou paisible, qu’il s’agisse d’une invective ou d’une conversation, le style est partout excessif. […] Cette grosse voix, ce gros rire, ce brusque remercîment d’un homme qui sait agir et crier mieux que parler, annoncent la manière dont il va traiter les plébéiens. […] Vous reconnaissez en lui l’âme d’un poëte qui est fait non pour agir, mais pour rêver, qui s’oublie à contempler les fantômes qu’il se forge, qui voit trop bien le monde imaginaire pour jouer un rôle dans le monde réel, artiste qu’un mauvais hasard a fait prince, qu’un hasard pire a fait vengeur d’un crime, et qui, destiné par la nature au génie, s’est trouvé condamné par la fortune à la folie et au malheur. […] C’est d’amour qu’il s’agit encore ; de tous les sentiments, n’est-il pas le plus grand artisan de songes ?
Sainte-Beuve a eu de l’esprit en prose, — quand il s’est agi d’égratigner les confrères, — mais il n’a pas d’esprit dans ses vers. […] Il s’agissait, pour les romantiques, de s’emparer du théâtre, sur lequel les classiques étaient jusque-là restés les maîtres incontestés. […] Il s’agit de deux petites filles qui sont restées orphelines. […] Elle a eu comme principaux représentants Stéphane Mallarmé, qui est comme le grand prêtre, le pontife de l’école, et un pauvre homme qu’on a essayé de donner comme un grand poète, auquel il s’agit d’élever une statue : c’est Paul Verlaine.
Le dénouement a remué les spectateurs comme aux premiers jours. — La passion la plus extrême et la plus pure y palpite d’un bout à l’autre. — Il ne s’agit plus ici de littérature ni de poésie. […] Il s’agissait de rajeunir la tragédie, de lui infuser un peu de sang rouge dans les veines, et d’assouplir ses draperies de marbre. […] Vous trouverez son nom toutes les fois qu’il s’agit de luxe intelligent, d’art rare et délicat dans les pages des poètes, des romanciers, des critiques. […] Mais cette belle et grandiose nature agit fortement sur lui et il en garda une durable impression pittoresque. […] Le talent de madame Dorval était tout passionné, non qu’elle négligeât l’art, mais l’art lui venait de l’inspiration ; elle ne calculait pas son jeu geste par geste, et ne dessinait, pas ses entrées et ses sorties avec de la craie sur le plancher : elle se mettait dans la situation du personnage, elle l’épousait complètement, elle devenait lui, et agissait comme il aurait agi : de la phrase la plus simple, d’une interjection, d’un oh !
Non : Henri IV n’alla point jusque-là ; voulant se rendre maître de Paris et couper court le plus tôt possible à la guerre civile, il eût été peu raisonnable pour lui d’en agir de la sorte.
Même après les avantages, on laisse souvent l’ennemi se retirer en bon ordre : « Il aurait été difficile de l’entamer, dit-il d’une de ces premières marches prussiennes dont il est témoin ; à la vérité nous n’étions pas entamants. » À une première affaire où il s’agit d’occuper une crête de hauteur, il y arrive avec son monde en même temps que l’ennemi : « Nous eûmes un moment de flux et de reflux comme au parterre de l’Opéra. » Cette image lui vient tout naturellement comme à une fête.
Il craignait de multiplier les difficultés pour les lecteurs peu familiers avec notre vieille langue : « Il nous a paru, disait-il, que nous avions assez fait pour les amateurs enthousiastes du vieux langage en leur donnant le texte pur des mémoires de Villehardouin. » Comme si, en pareille matière, il s’agissait d’enthousiasme et non d’exactitude, et comme si, parce qu’on a été exact une fois, on était dispensé de l’être une seconde !
Il nous offre d’abord la vue d’une jolie petite ville de Franche-Comté avec son maire royaliste, homme important, riche, médiocrement sot, qui a une jolie femme simple et deux beaux enfants ; il s’agit pour lui d’avoir un précepteur à domicile, afin de faire pièce à un rival de l’endroit dont les enfants n’en ont pas.
Et, par exemple, s’agit-il des gouverneurs et sous-gouverneurs qu’on place auprès des ducs d’Anjou et de Bourgogne, Saint-Simon n’a pas dit (t.
Le d’Argenson dont il s’agit était le fils aîné de Marc-René, le célèbre lieutenant de police pendant les dix-huit dernières années de Louis XIV, et garde des sceaux sous la Régence.
Dans le sein de ce calme, les ressorts du génie et de l’industrie pouvant agir sans opposition, produisent des découvertes utiles et agréables dans tous les genres.
Cette affaire que Henri IV avait tant à cœur n’était pas la plus agréable pour Casaubon à son début en Cour : il s’agissait d’assister, en qualité de juge commissaire, à la fameuse conférence qui était appointée par-devant le roi et le chancelier, entre le cardinal du Perron et Duplessis-Mornay, au sujet de nombreux passages allégués par celui-ci dans son traité De l’Eucharistie, et que du Perron arguait de faux : c’était un défi, un vrai cartel théologique qui devait le vider en champ clos.
Mais bientôt l’air de ce Paris qu’il fallait traverser chaque jour agit sur ce désolé de vingt-quatre ans ; l’attrait du monde le gagna peu à peu ; de nouvelles amitiés se firent qui, sans effacer les anciennes, les rejetèrent insensiblement dans le lointain.
Voici de quoi il s’agit.
Quand il a fait une chose ; il ne s’en repent pas, il ne le regrette jamais, et il est porté à s’en applaudir : « Je ne saurais assez me féliciter me disait-il un jour, du parti que j’ai pris… » Il s’agissait de ses études sur les auteurs de la Renaissance, dans lesquelles il se rendait compte à lui-même plus (qu’au public du résultat de ses nombreuses lectures, et il puisait évidemment sa satisfaction dans sa conscience plutôt que dans son succès.
Il s’agit de ceux qui ont le goût et la passion des collections.
La Congrégation, qui a eu le triste honneur de donner son nom à cette sorte de maladie honteuse et de lèpre qui menaça de couvrir la France de 1821 à 1828, était, à l’origine, une simple association de piété et de bonnes œuvres : dès les premiers temps de la seconde Restauration, l’intrigue s’en empara pour la faire agir dans le sens d’une certaine politique, et, en y prêtant grande attention, on commence à trouver trace de son influence, à saisir le mouvement de ses sapes, encore très-sourdes, dans la Chambre de 1815.
Mais certes il n’est pas indifférent d’avoir le sentiment vrai de l’un sur l’autre, et je ne crois pouvoir mieux faire, puisqu’il s’agit de saisir en courant la première manière d’Horace, que de donner le premier et instinctif jugement de M.
Mais il ne peut agir seul contre ses sujets : qu’à cela ne tienne !
L’Émile de vingt et un ans aura, lui, autre chose à faire qu’à méditer ; il en a assez désormais de la mélancolie, il coupe court à la plainte, et s’il s’enfonce l’aiguillon, c’est pour agir.
Lorsqu’il ne s’agit pas d’étudier pour gagner sa vie, et si l’étudiant est assez heureux pour que le Ciel lui ait donné des parents qui lui assurent du pain, je serais volontiers d’avis qu’on le laissât suivre la science pour laquelle il se sentirait le plus d’inclination ; et bien que celle de la poésie soit moins utile qu’agréable, du moins elle n’est pas de ces sciences qui déshonorent ceux qui les cultivent La poésie, seigneur hidalgo, est, à mon avis, comme une jeune fille d’un âge tendre et d’une beauté parfaite, que prennent soin de parer et d’enrichir plusieurs autres jeunes filles, qui sont toutes les autres sciences ; car elle doit se servir de toutes, et toutes doivent se rehausser par elle.
Un jour que Jules Sandeau revenait de son pays natal où il avait assisté à une perte cruelle, à la mort d’une sœur, Balzac le revoyant et après les premières questions sur sa famille, lui dit tout à coup comme en se ravisant : « Allons, assez de raisonnement comme cela, revenons aux choses sérieuses. » Il s’agissait de se remettre au travail et, je le crois, au Père Goriot.
Il ne s’agit que de les atteindre, et partout où on le peut, il y a oasis. — Le Sahara, ainsi analysé et défini, passe à l’état scientifique.
C’était précisément à ces abus qu’il devenait urgent de remédier, en se reportant à un premier type général : il ne s’agissait pas, pour cette Commission, de construire pour la première fois une Iliade, ce qui eût été une innovation bien audacieuse, mais simplement de réunir « les membres en lambeaux d’un Homère sacré », les parties conspirantes d’un poëme préexistant.
M. le Prince (le fils du grand Condé), quand il ne s’agissait que de se divertir, préférait Santeul et lui donnait place dans son carrosse plutôt qu’à La Bruyère.
Ce salon n’a guère eu d’influence, sans doute, qu’une influence passagère, immédiate, et celle-là, il l’a eue incontestable par M. de Chateaubriand, qui en était comme le représentant politique ; mais il a peu agi et laissé peu de traces pour ce qui a suivi, bien moins, par exemple, que les salons doctrinaires dont nous parlions, et qui étaient un centre de prédication et une école.
Il ne s’agit que du théâtre qui tire ses sujets de l’histoire religieuse et des légendes dévotes.
Elle a, par là, fortement agi sur l’évolution de l’art dramatique en lui fournissant la formule de ses œuvres.
Il s’agit, en montrant la vie, d’expliquer la vie : loin de chercher l’effet dramatique, loin d’emplir le public de stupeur par l’étrangeté ou l’énormité des choses, l’historien doit réduire tout à la nature, faire la guerre au miracle, découvrir la simplicité du prodige sans en diminuer la grandeur.
Pour documents il n’a (car il s’agit toujours, ne l’oubliez pas, du second empire) que les souvenirs et les impressions de sa jeunesse, des impressions nécessairement incomplètes et effacées ou déformées par le temps.
Il faut, disait-il, que nos poètes et prosateurs français dits romantiques y pensent mûrement avant de se mettre en besogne ; car il ne s’agit de rien moins que de refaire ou de défaire la langue française ; et ce projet mérite attention.
Ce n’est pas tout : il s’agit encore, pour justifier cette mésalliance apparente, de faire un personnage de l’industriel.
Napoléon, en dictant, ne pense pas seulement, il agit ; ou, quand il se souvient, il a tant de choses à ressaisir, qu’il les presse dans le moindre espace.
Il s’agit d’un immense poème composé, il y a plus de huit cents ans, par un grand poète, l’Homère de son pays, et dont le nom frappe sans doute ici bien des lecteurs pour la première fois.
Dans tous les arts, il s’agit bien moins, au début, de faire mieux que les autres, que de faire autrement, pourvu que cet autrement soit, non pas une prétention, mais un don de nature.
Littérairement, on a beaucoup loué et cherché à définir Fénelon, mais nulle part, selon moi, avec une sensibilité d’expression plus heureuse et une plus touchante ressemblance que dans le passage suivant, où il s’agit autant de son style que de sa personne : « Ce qu’il faisait éprouver n’était pas des transports, mais une succession de sentiments paisibles et ineffables : il y avait dans son discours je ne sais quelle tranquille harmonie, je ne sais quelle douce lenteur, je ne sais quelle longueur de grâces qu’aucune expression ne peut rendre. » C’est Chactas qui dit cela dans Les Natchez.
C’est ici de mon portrait qu’il s’agit et non pas d’un livre.
Aujourd’hui il s’agit de sortir une bonne fois des petites idées d’une rhétorique par trop littéraire, de retrouver l’homme et le roi dans l’écrivain, et de saluer en lui l’un des meilleurs historiens que nous possédions.
Joubert, aux épanchements d’une veine abondante et riche, les sautillements et les murmures d’un ruisseau : petits bruits, petits mouvements, très agréables sans doute quand il s’agit d’un filet d’eau resserré qui roule sur des cailloux, mais allure insupportable et fausse quand on l’attribue à une eau large, qui coule à plein canal sur un sable très fin.
Là est son rôle et sa fonction, bien plus que dans la politique, quoiqu’elle y ait trop trempé encore toutes les fois qu’il s’agissait d’un intérêt de famille, comme dans l’agrandissement du duc du Maine.
Comme il s’agit d’un autre que moi encore, je remets de vider cette petite querelle à la fin du présent volume.
Les plus sages même agissent comme s’il n’y avait rien de réel que ce monde, comme s’il n’y en avait pas un autre invisible plus certain et permanent.
Qu’aurait été Carrel à l’œuvre, et s’il lui avait été donné enfin d’agir et de se produire au grand soleil, comme cela serait arrivé s’il avait vécu douze années de plus ?
Il ne s’agissait de rien moins que de soixante mille ou même de deux cent mille fusils à acheter en Hollande et à procurer au gouvernement français, qui, aux approches de la guerre, en avait grand besoin.
» et qu’à ces questions le suisse, sans s’étonner et croyant savoir naturellement de qui il s’agissait, ferait une réponse.
Et le cardinal Du Perron, le grand controversiste, disait également, quand on proposait de lui amener des calvinistes à combattre : « S’il ne s’agit que de les convaincre, je crois posséder assez de savoir pour cela ; mais, s’il est question de les convertir, conduisez-les à M. de Genève, qui a reçu de Dieu ce talent. » C’est à la fin de ce voyage de Paris que François de Sales apprit la mort de l’évêque de Genève dont il était le successeur désigné, et il s’empressa aussitôt de revenir en son diocèse.
C’est, en honneur, tout ce que la nature a droit de demander d’un bon citoyen… Jordan, tout en convenant que ce serait plus sage d’en agir ainsi, continue de s’affliger des maux qui frappent l’espèce en général, par la raison, dit-il, que « la société ne fait qu’un corps », et que tous les membres sont solidaires.
Le conte d’Ondine est inspiré par cette idée, puisqu’il s’agit de faire acquérir, par la petite créature des éléments, l’âme immortelle dont elle est dépourvue.
La sagacité d’Aubryet, qui est si grande quand il s’agit d’idées générales et d’appréciations littéraires, se brise comme une pointe de cristal quand il l’applique aux hommes pour savoir ce qu’ils valent en bloc, pris dans l’ensemble de leurs œuvres.
Mais c’est précisément sur la question traitée par Joseph de Maistre en ces quelques pages qu’on pourra juger de l’esprit absolu de cet absolutiste tout d’une pièce, que nous maintenons, nous, malgré sa renommée, l’esprit le plus large, le plus prudent, le plus flexible, et, quand il s’agit de manier les choses et les hommes, le plus doux, — ce n’est pas assez dire !
L’un d’eux (il est vrai qu’il était d’origine irlandaise) fit sonner les cloches des funérailles, comme s’il se fût agi d’un des excommuniés du Moyen Age, quand il sut que la Vie de Jésus avait pénétré dans sa ville épiscopale.
Mais quand il s’agit de déchirer l’âme humaine à travers la sienne, il est aussi résolu et aussi impassible que celui qui ne déchira que son corps, après une lecture de Platon.
À plus forte raison s’il s’agit d’un corps inanimé tel que le soleil, qui dure aussi certainement qu’il est étendu, mais dont la durée, ignorée de lui-même ainsi que son étendue, échappe à toutes nos facultés.
S’ils goûtent d’aventure les poètes de la génération précédente, c’est à la réflexion, après une étude, comme s’il s’agissait d’écrivains d’un temps lointain. […] Il ne s’agit pas seulement ici de tiédeur religieuse, mais de cette espèce d’anémie morale qui fait qu’on n’a plus foi à rien. […] Elles agirent fortement sur une sensibilité que la maladie avait surexcitée. […] C’est encore d’un crime contre l’amour qu’il s’agit dans Fantasio, écrit avant le voyage d’Italie et publié le 1er janvier 1834. […] Il est très difficile de suivre le travail latent qui se fait lentement dans l’esprit du public et qui aboutit tout d’un coup à une explosion de célébrité, surtout quand il s’agit d’un écrivain imprimé depuis longtemps.
Néanmoins c’est le Steinbach et la Jungfrau, et quelque chose d’autre encore, bien plus que Faust, qui m’ont fait écrire Manfred. » — « L’œuvre est si entièrement renouvelée, ajoutait Gœthe, que ce serait une tâche intéressante pour un critique de montrer non-seulement les altérations, mais leurs degrés. » Parlons-en donc tout à notre aise : il s’agit ici de l’idée dominante du siècle, exprimée de manière à manifester le contraste de deux maîtres et de deux nations. Ce qui fait la gloire de Gœthe, c’est qu’au dix-neuvième siècle il a pu faire un poëme épique, j’entends un poëme où agissent et parlent de véritables dieux. […] Demain elle sera pudique ; à présent il s’agit d’étourdir le mari, de l’assourdir, de le confondre, de sauver Juan, de se sauver, de faire la guerre.
que l’ennui me rende la raison, qu’il me rende la paix de l’âme, et m’apprenne désormais à agir sans précipitation ! […] Ce qui agit le plus sur Lemm, ce fut cette circonstance, que Lavretzky avait fait venir pour lui un piano de la ville. […] Vous, vous devez agir, travailler, — et notre bénédiction, à nous autres vieillards, descendra sur vous.
Si, par vers mesurés, on entend ici le vers blanc syllabique, la tentative ne sera ni neuve ni intéressante s’il s’agit d’une restauration du vers métrique, latin, avec dactyles et spondées, le « grand félibre », comme vous dites, aura sans doute pris beaucoup de peine pour un résultat nul. […] S’il s’agit du vers blanc, ce que je dirai de la rime s’y appliquera ; 2º Sur l’introduction de la rime dans les vers français. […] Je me borne à dire que, s’il s’agissait de la versification française, je regarderais cette tentative comme une désertion.
Ils s’efforçaient d’agir et d’être. […] L’histoire, si c’est d’elle qu’il s’agit, demande à être enseignée d’une façon toute spéciale et toute simple à un bonhomme de dix ans. […] Voici un aperçu des sommes que les gens de là-bas lui firent payer : un costume de soirée, 120 dollars ; une course en fiacre pour aller dîner en ville, 3 dollars, et 5 s’il s’agit de revenir. […] Une suite de rois justiciers, « droituriers et aumôniers », un concours de circonstances heureuses, quelques périodes de paix, une ample moisson de gloire donnent aux Français le goût de vivre, l’instinct d’agir, le loisir de rêver. […] Combien ce romancier a le sens des hérédités lointaines dont la pesée agit encore sur nos sentiments et sur nos actes !
Pourtant, si l’on a trouvé singulier que Boileau, s’adressant à Molière, lui dise tout d’abord par manière d’éloge : Enseigne-moi, Molière, où tu trouves la rime, il peut sembler également assez particulier que le premier éloge accordé ici à Leopardi soit de s’être passé de la rime, ce qui est possible en italien, mais à de tout autres conditions qu’en français, et ce qui d’ailleurs ne paraît point absolument vrai du savant poëte dont il s’agit. […] Trop étranger que je suis habituellement à l’étude approfondie des littératures étrangères, persuadé d’ailleurs que la critique littéraire n’a toute sa valeur et son originalité que lorsqu’elle s’applique à des sujets dont on possède de près et de longue main le fond, les alentours et toutes les circonstances, il semble que je n’aie aucun titre spécial pour venir parler ici de Leopardi, et je m’en abstiendrais en effet si le hasard ou plutôt la bienveillance ne m’avait fait arriver entre les mains des pièces manuscrites, tout à fait intéressantes et décisives, sur l’homme éminent dont il s’agit, et ne m’avait encouragé à une excursion inaccoutumée, pour laquelle je vais redoubler d’attention en même temps que je réclame toute indulgence.
Mais il s’agit bien de cela ! […] faites le bienfait, comme si vous étiez resté pur ; faites le, non pour vous honorer (ce n’est pas de cela qu’il s’agit), mais pour soulager le souffrant.
Encore aujourd’hui, s’il s’agissait de bien fixer le moment où le terme d’urbanité, par exemple, fut introduit, non sans quelque difficulté, dans la langue, du monde, à quel témoignage pourrait-on recourir plus sûrement qu’à celui du chevalier, qui, dans une lettre à la maréchale de***, écrivait : « J’espère, madame, qu’enfin vous donnerez cours à ce nouveau mot d’urbanité que Balzac, avec sa grande éloquence, ne put mettre en usage, car vous l’employez quelquefois… Il me semble que cette urbanité n’est point ce qu’on appelle de bons mots, et qu’elle consiste en je ne sais quoi de civil et de poli, je ne sais quoi de railleur et de flatteur tout ensemble. » Nous avons déjà au passage noté de ces locutions qu’il affectionne et qui avaient cours autour de lui : dire des choses ; faire l’esprit. […] Je crois tout à fait que c’est de cette duchesse, déjà morte, qu’il s’agit dans la phrase précédente.
S’il se retranche, il déchoit ; quand Louis XVI fait des réformes, la cour dit qu’il agit en bourgeois. […] Lorsqu’il s’agit de former une maison à Madame Royale, âgée d’un mois, « la reine, écrit l’ambassadeur d’Autriche, veut supprimer une mollesse nuisible, une affluence inutile de gens de service, et tout usage propre à faire naître des sentiments d’orgueil.
Tout le monde veut me persuader de faire inoculer mon garçon ; quant à moi, je préfère tout remettre à la grâce de Dieu ; tout dépend de lui ; il s’agira de savoir si Dieu, qui a mis dans ce monde cette merveille de la nature, veut l’y conserver ou l’en retirer. […] Seulement j’ai toujours agi avec toute la prévoyance et la réflexion que l’homme peut y mettre.
L’esprit, au début, s’accommode aux parcelles de réalité qu’il a pu saisir ; mais, dès qu’il s’agit d’une réalité plus étendue, et de toute la réalité, c’est elle que nous accommodons à notre esprit ; c’est notre esprit qui complète les faits, et qui les pétrit, et qui suppose entre eux des relations afin de justifier des lois. […] Il ne s’agit pas seulement ici, comme dans les romans d’Octave Feuillet, de passions tragiques, de violents drames raciniens, « distingués » quand même, mais de sensualité toute crue, de vices, de vilenies déshonorantes, de crimes, de « faits-divers » de forte saveur.
Il ne s’agit que d’attendre l’avenir. […] En ce temps-là, on était bibliomane ou bibliophile, aujourd’hui, au fond de l’âme, il s’agit toujours de la même passion et du même amateur, mais ce ne sont pas les mêmes livres qu’on recherche, on s’attache à d’autres formats, à d’autres beautés !
Pour qui sait voir et sentir, la nature a mis la poésie partout, comme le feu caché dans les éléments ; il ne s’agit que de frapper le caillou pour que la flamme jaillisse ; il ne s’agit que de toucher juste le cœur pour que la poésie en découle à grandes ondes comme le sentiment.
Mais à voir la manière dont ils les traitent, on serait tenté de croire que le mot de république des lettres est bien mal imaginé ; rien n’est moins républicain que leur conduite et leur manière d’agir envers leurs semblables. […] L’ouvrage dont il s’agit m’est tombé entre les mains depuis la première édition de cet essai : l’exécution m’a paru bien indigne du projet : on ne saurait faire un plus mauvais livre avec un meilleur titre.
Je ne sais pourquoi l’on a dit que ces Mémoires de Sully en eux-mêmes « n’avaient aucune valeur littéraire » ; il ne s’agit, pour en saisir les parties vives et qui peignent, que d’en écarter un peu l’attirail, le manteau des scribes et leurs génuflexions.
Il s’agit encore de Mme de Maintenon, mais de Mme de Maintenon prise cette fois par son côté le plus positif et qui prête le moins aux discussions, considérée dans son œuvre et sa fondation de Saint-Cyr.
Quand le mariage d’Élisabeth-Charlotte se négociait, elle était de la religion réformée, et il s’agissait de la convertir17.
L’armée romantique, qui avait à sa tête la Revue d’Édimbourg et qui se composait de tous les auteurs anglais, de tous les auteurs espagnols, de tous les auteurs allemands, et des romantiques italiens (quatre corps d’armée), sans compter Mme de Staël pour auxiliaire, était campée sur la rive gauche d’un fleuve qu’il s’agissait de passer (le fleuve de l’Admiration publique), et dont l’armée classique occupait la rive droite ; mais je ne veux pas entrer dans un détail très ingénieux, qui ne s’expliquerait bien que pièce en main, et qui de loin rappelle trop la carte de Tendre.
Ennuyé pourtant de voir prendre tant de places sous ses yeux sans qu’il lui fût permis ou possible d’agir, il revint d’assez bonne heure de l’armée, sous prétexte ou à cause de sa blessure.
Ici, nous avons encore affaire à un journal et à des confidences posthumes, mais il s’agit du journal et registre d’une belle âme, d’une haute intelligence, et le choix a été fait par un homme de mérite, digne parent par le cœur et par la pensée de celui qu’il présente et introduit.
Il lui semble que le stoïcisme tout pur, quand on ne le tempère point par de l’épicuréisme, est une substance trop forte qui agit comme un poison ; et il continue en ces termes : Malheureusement pour ces espèces d’animaux qui se disent raisonnables, il semble que l’erreur soit leur partage.
ce sont là d’autres questions, et quand je dis que l’Académie en cela n’a pas rempli toute sa vocation et n’a pas pleinement agi dans le sens indiqué par son fondateur, je ne la blâme nullement.
Il s’agit des confidents de tragédie : « On fait encore, dit Schlegel, un grand mérite à Alfieri d’avoir su se passer de confidents, et c’est en cela surtout qu’on trouve qu’il a perfectionné le système français ; peut-être ne pouvait-il pas mieux souffrir les chambellans et les dames d’honneur sur la scène que dans la réalité. » Il est difficile de ne pas voir là une allusion plus ou moins directe à la petite Cour de la comtesse d’Albany et de Charles-Édouard.
En accordant toute autorité à son témoignage, à sa déposition concernant lui-même, il ne s’agit que de le bien entendre et de ne pas le prendre au mot sur tous ses aveux.
Dans le drame espagnol, don Diègue parle d’une incursion des Maures des frontières, qui ont fait du butin et qui emmènent des prisonniers ; l’occasion s’offre de rendre un signalé service en leur coupant la retraite ; il s’agit de se mettre au plus tôt à la tête de cinq cents amis et parents, déjà rassemblés et convoqués à cette fin.
Il s’agit là d’une de ces relations inévitables au théâtre, très agréables à bien des égards, mais que le monde s’étonne de vous voir avouer.
Il s’agissait de ne pas bouger si les Russes se retiraient les premiers et d’éviter le désagrément de leur céder le terrain ; sinon, et s’ils tenaient ferme, de se replier soi-même, tout en faisant bonne contenance : « Vous resterez avec Grouchy », lui dit l’Empereur, « pour le diriger selon mes intentions.
Du moment en effet qu’il s’agissait de fonder, non pas une poésie dans le xixe siècle, mais la poésie du xixe siècle lui-même ; du moment qu’on s’était mis en marche, non pour jeter quelque part une colonie furtive, mais pour faire une révolution réelle dans l’art, la pensée dramatique avait toute raison de prévaloir ; l’épreuve décisive était et elle est encore dans cette arène ; quiconque ne l’y met pas désespère plus ou moins de cette aimantation poétique du siècle en masse, qui a été le rêve des avant-dernières années.
Hugo, divers poèmes de M. de Vigny, datent et illustrent la période dont il s’agit ; mais, à part M. de Lamartine qui l’avait ouverte, ces autres poëtes, plus jeunes, n’étaient pas arrivés à leur expansion définitive : ce ne fut guère que de 1824 à 1829, dans la seconde phase du mouvement que nous décrivons, qu’ils montèrent à leur rang, groupant autour d’eux et suscitant une génération fervente.
Les indifférents du monde en sont quittes pour s’écrier, d’un air de surprise, comme les lecteurs assez indifférents dont il s’agit : « Ma foi !
Eugène Renduel avait lu le manuscrit des Fantaisies de Gaspard, y avait pris goût, et il ne s’agissait plus que de l’imprimer.
Il s’agirait de chercher, pour employer ses propres expressions, « quelles façons de sentir et de goûter la vie il propose à de plus jeunes que lui » — ou à ceux de sa génération.
Il ne s’agit pas encore de disserter sur une littérature dont on ne possède pas tous les éléments.
Lorsque, six mois après le départ de Rousseau pour l’Angleterre, éclata la brouille avec Hume, et que tout Paris prit fait et cause pour ou contre, Mme de La Tour n’hésita point : elle était pour Jean-Jacques quand même ; c’est l’honneur et le droit des femmes d’agir à l’aveugle en pareil cas.
Elle se sentit lésée dans son bien le plus cher, et poussa les hauts cris, comme s’il se fut agi d’un vol domestique.
Il s’agissait encore de Voltaire, au sujet de sa tragédie de Mahomet et des hardiesses qu’elle renferme : Ce que je ne lui pardonne pas, et qui n’est pas pardonnable, écrivait Chesterfield à Crébillon, c’est tous les mouvements qu’il se donne pour la propagation d’une doctrine aussi pernicieuse à la société civile que contraire à la religion générale de tous les pays.
Son activité était de celles qui se font remarquer principalement par le bon ordre, une de ces activités discrètes qui agissent sur tous les points presque en silence et insensiblement.
Après le premier sentiment d’intérêt et d’admiration pour cette jeune, simple et généreuse victime, on sent le besoin, afin même de mieux l’admirer, de se l’expliquer tout entière, de se rendre parfaitement compte et de sa sincérité et des mobiles qui la faisaient agir, du genre de foi qu’elle y attachait ; et la pensée va encore au-delà, elle va jusqu’à s’enquérir de ce qu’il pouvait y avoir de réel dans le fond de son inspiration même.
Il ne s’agissait pas de le reconnaître et de le saluer : je crois que cela l’aurait choqué et qu’il l’aurait pris pour une offense.
Il y a deux manières de prendre les choses et les personnages du monde et de l’histoire : ou bien de les accepter par leurs surfaces, dans leur arrangement spécieux et convenu, dans leur maintien plus ou moins noble et grave ; et cette première vue est facile, presque naturelle, quand il s’agit d’époques comme celle de Louis XIV, auxquelles le décorum a présidé.
« En vérité, je crois toujours de plus en plus, dit-il, qu’il y a un certain génie qui n’a point encore été hors de notre Europe, ou qui, du moins, ne s’en est pas beaucoup éloigné. » Ce génie européen, qui est proprement celui de la méthode, de la justesse et de l’analyse, et qui, selon lui, s’étend à tous les ordres de sujets, il croit que c’est à Descartes surtout que nous en devons la découverte et l’usage ; mais il s’agit de le mieux appliquer encore qu’il ne l’a fait.
L’auteur a depuis expliqué sa pensée, mais il s’agit bien moins ici de l’explication que de l’impression première, et de l’espèce de plaisir qu’il prend à présenter son idée sous une forme rebutante et choquante.
Fauriel, Raynouard, rendant compte d’une publication de ce jeune érudit dans le Journal des savants (août et septembre 1833), disait, en terminant : Mais dans ces recherches, dans ces discussions auxquelles de jeunes littérateurs sont pareillement appelés à se livrer avec nous tous vétérans des études, n’oublions jamais, ni les uns ni les autres, qu’il s’agit de discuter et non de disputer.
Il a détaillé le projet d’une de ces conspirations dans laquelle il s’agissait, à la première nouvelle d’une victoire que remporterait le comte de Soissons, de soulever Paris et d’exécuter le coup de main avec les principaux mêmes des prisonniers de la Bastille, le maréchal de Vitry, Cramail et autres.
L’intérêt qui nous aveugle nous surprend et nous trahit dans les occasions qui nous regardent ; il nous fait agir avec plus de sentiment que de lumières, et il arrive même assez souvent qu’on a honte de ses faiblesses ; mais on ne le peut apercevoir que par la sage réflexion que chacun se doit à soi-même, et après que l’occasion de mieux faire est passée.
Pourtant il oublie trop que Georges le laboureur, André le vigneron, Jacques le bonhomme (comme il les appelle) n’ont rien qui les élève et les moralise, qui les détache de ces intérêts privés auxquels ils sont tous acharnés et assujettis ; qu’à un moment donné, s’il faut un effort, un dévouement, une raison supérieure d’agir, ils ne la trouveront pas, et qu’à telles gens il faut une religion politique, un souvenir ou une espérance qui soit comme l’âme de la nation, quelque chose qui, sous Henri IV, s’appelait le roi, qui plus tard s’appellera l’empereur, qui, dans l’avenir, sera je ne sais quel nom : sans quoi, à l’heure du péril, l’esprit d’union et d’unité, le mot d’ordre fera faute et la masse ne se soulèvera pas.
Combattant, ainsi que nous avons vu faire aux Portalis et aux Rivarol, avec moins de vigueur qu’eux, mais dans le même sens, les philosophes et les sophistes qui avaient décomposé le cœur humain comme le corps social et voulu disséquer toutes choses, il disait : « La société doit avoir son côté mystérieux comme la religion, et j’ai toujours pensé qu’il fallait quelquefois croire aux lois de la patrie comme on croit aux préceptes de Dieu. » Il remarquait que « dans le cours ordinaire de la vie, et même sur la scène politique, il est des choses qu’on fait mieux lorsqu’on ne songe point à la cause qui nous fait agir : l’homme est souvent porté à la vertu et à l’héroïsme par un mouvement irréfléchi
(Il s’agit des découvertes de physique, qui, après s’être fait attendre durant des siècles, ont éclaté coup sur coup depuis Galilée jusqu’à Newton) : « On dirait que la nature a fait comme ces vierges qui conservent longtemps ce qu’elles ont de plus précieux, et se laissent ravir en un moment ce même trésor qu’elles ont conservé avec tant de soin et défendu avec tant de constance. » Et cette autre pensée encore, qui vient singulièrement dans un rapport de Montesquieu Sur l’usage des glandes rénales : « La vérité semble quelquefois courir au-devant de celui qui la cherche ; souvent il n’y a point d’intervalle entre le désir, l’espoir et la jouissance. » Montesquieu, comme académicien des sciences de Bordeaux, paya donc un léger tribut à la mode et à son admiration pour Fontenelle.
Il y a des causes générales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie, l’élèvent, la maintiennent, ou la précipitent ; tous les accidents sont soumis à ces causes ; et, si le hasard d’une bataille, c’est-à-dire une cause particulière, a ruiné un État, il y avait une cause générale qui faisait que cet État devait périr par une seule bataille : en un mot, l’allure principale entraîne avec elle tous les accidents particuliers.
Il s’agissait de l’attentat de Damiens.
Ne faites pas les dégoûtés quand il s’agit d’être efficaces et bons.
Même dans le conte du serpent, cet animal agit plutôt en ingrat passif. — La Fontaine a d’ailleurs dit chez nous : … Que le symbole des ingrats.
Il s’agit de trouver une autre explication plausible.
C’est lorsqu’il s’agira de construire une représentation mathématique intégrale de l’univers, je veux dire de tout ce qui se passe dans tous les mondes qui se meuvent par rapport à toi avec toutes les vitesses.