X L’Assemblée nationale que nous étions parvenus à atteindre, étant heureusement réunie, s’occupait de choisir parmi ses membres les hommes les plus réfléchis pour lui préparer un plan de Constitution. […] Je ne m’occupai, après le coup d’État, que de payer mes dettes, que je puis appeler honorables.
Je réponds à cela que sans doute je serais très-condamnable, si la nature avait accordé aux hommes la faculté de pouvoir s’occuper dans tous les instants des choses qui sont le plus véritablement dignes d’estime ; mais comme cette faculté n’a été donnée qu’à un petit nombre d’individus, et que ceux-là mêmes ne trouvent pas souvent dans le cours de leur vie l’occasion d’en faire usage, il me semble, en considérant l’imperfection de notre nature, que l’on doit accorder le plus d’estime aux occupations dans lesquelles il y a le moins à reprendre. — Si les raisons que j’ai apportées déjà ne paraissaient pas suffire à ma justification, ajoute-t-il ensuite, je n’ai plus qu’à me recommander à l’indulgence de mes lecteurs. […] Son début était frappant et son regard plein d’expression ; je commençai à m’intéresser sérieusement à ce qu’il allait dire. — Il commence ; je suis attentif : une voix sonore, des expressions choisies, des sentiments élevés. — Il établit les divisions de son sujet : je les saisis sans peine ; rien d’obscur, rien d’inutile, rien de fade et de languissant. — Il développe ses arguments ; je me sens embarrassé. — Il réfute le sophisme, et mon embarras se dissipe. — Il amène un récit analogue au sujet ; je me sens intéressé. — Il module sa voix en accents variés qui me charment. — Il se livre à une sorte de gaieté ; je souris involontairement. — Il entame une argumentation sérieuse ; je cède à la force des vérités qu’il me présente. — Il s’adresse aux passions ; les larmes inondent mon visage. — Il tonne avec l’accent de la colère ; je frémis, je tremble ; je voudrais être loin de ce lieu terrible. » « Valori nous a laissé, sur les sujets particuliers qui occupaient l’attention de Laurent et de ses amis dans leurs entrevues au couvent de San-Gallo, des détails qu’il tenait de la bouche de Mariano lui-même.
Le succès de son contemporain Quinault ne put qu’encourager Thomas à suivre cette voie : et on le voit constamment occupé à doser d’heureux mélanges de Quinault et de Corneille. […] La représentation des ballets occupait une foule incohérente et bizarrement mêlée, artistes, danseurs, chanteurs, musiciens de profession, bourgeois amateurs, courtisans et princes, dames et demoiselles, Mlle de Sévigné, Mme de Montespan, Monsieur frère du roi, la reine, le roi lui-même, qui pendant vingt ans se fit honneur de figurer les Apollon et les Jupiter.
Desyveteaux exprime ce qu’avait senti le public qui s’occupait de poésie. […] Quand ce prince partit pour aller occuper le trône de Pologne, il chargea Desportes de rimer ses adieux aux dames que son départ allait affliger.
Le présent, le passé, l’avenir, occupaient à la fois les intelligences, le présent raconté dans les Mémoires, le passé retrouvé par l’érudition dans les deux antiquités, l’avenir pressenti et comme préparé par les libres spéculations des moralistes, par les vœux, de tolérance, par l’esprit de réforme civile et politique qui pénétrait dans la société française. […] Le doute sur le vrai et le bien ne convient qu’aux esprits très-légers ou exclusivement occupés de leurs commodités présentes.
Jamais homme ne fut moins porté à s’occuper de philosophie proprement dite ; tout ce qui est du domaine de la science positive, tout ce qui est mathématique ou raisonnement abstrait lui répugnait tant que l’auteur de la logique n’a jamais exercé la moindre influence sur lui ; Hegel et Wagner sont les deux antipodes du genre humain. […] Et dans l’œuvre de Wagner il a choisi des émotions très précises, qu’ensuite il a transposées dans le langage pictural : insoucieux parfaitement de l’exactitude scénique, des traditions de costumes ou de décors, tout occupé au sens intime des scènes, et le restituant.
Lewes admire vivement ce philosophe, qu’il appelle « le plus grand des métaphysiciens modernes. » Il lui sait gré surtout d’avoir mis à nu le néant de l’ontologie, d’avoir montré avec plus de netteté et de rigueur qu’aucun autre avant lui, que la connaissance humaine est relative ; mais sur le point qui nous occupe, sur la nature des lois ou formes de la pensée, il s’en sépare. […] Tel est, quand on y réfléchit, le point en débat dans la question qui nous occupe.
Le retour de ma santé ; les bontés que j’ai éprouvées de tout le monde ; ce bonheur, si indépendant de tout mérite, mais si commode et si doux, d’inspirer de l’intérêt à tous ceux dont je me suis occupé ; quelques avantages réels et positifs76 ; les espérances les mieux fondées et les plus avouées par la raison la plus sévère ; le bonheur public (on était alors sous le ministère Turgot), et celui de quelques personnes à qui je ne suis ni inconnu ni indifférent ; le souvenir tendre de mes anciens amis ; le charme d’une amitié nouvelle, mais solide, avec un des hommes les plus vertueux du royaume, plein d’esprit, de talent et de simplicité, M. […] Ou je vivrai seul, occupé de moi et de mon bonheur, ou, vivant parmi vous, j’y jouirai d’une partie de l’aisance que vous accordez à des gens que vous-mêmes vous ne vous aviserez pas de me comparer.
Il en résulte un curieux effet de perspective intérieure : toutes nos images finissent par se ranger spontanément et se classer comme dans une sphère dont nous occupons le centre et dont la circonférence semble se dilater ou se concentrer tour à tour. […] La mémoire intellectuelle est un ensemble de signes au moyen desquels la conscience arrive à renouveler les idées par leurs contours sans renouveler les émotions et efforts qui en occupaient primitivement le fond.
Le génie s’occupe des possibilités encore plus que des réalités ; il est à l’étroit dans le monde réel comme le serait un être qui, ayant vécu jusqu’alors dans un espace à quatre dimensions, serait jeté dans notre espace à trois dimensions. […] Aussi, « ce qui doit mériter la gloire dans l’art, et il faut comprendre sous ce mot toutes les créations de la pensée, c’est surtout le courage ; un courage dont le vulgaire ne se doute pas ; penser, rêver, concevoir de belles œuvres, est une occupation délicieuse, c’est mener la vie de courtisane occupée à sa fantaisie, mais produire !
Vous jugez de la joie de Molière occupé à écraser, un à un, sous ses deux ongles, M. […] Jamais comédiens plus heureux et plus illustres n’occupèrent un théâtre. — Eux-mêmes ils étaient, dans ce monde à part, une passion nouvelle, quelque chose d’inconnu dont on s’approchait avec un plaisir mêlé d’un certain effroi.
Il n’a rempli aucune fonction, il a abandonné celle qu’il avait, et il a toujours cherché, avec un véritable plaisir, les occasions de ne pas s’occuper autrement que d’une façon artistique. […] Quand pourront les neuf Sœurs, loin des cours et des villes M’occuper tout entier, et m’apprendra des cieux, Les divers mouvements inconnus à nos yeux, Les dons et les vertus de ces clartés errantes Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes ?
L’un des plus inattendus n’est-il pas de voir un philosophe qui ne s’était guère occupé que de psychologie et de métaphysique ; qui, s’il n’a pas eu d’idées en propre, un système construit à la façon de Hegel ou de Schelling, a du moins eu de belles parties de discussion, souvent de l’aperçu entre deux idées fausses et surtout un style, beaucoup trop admiré, il est vrai, car il n’est pas sincère, oublier, tout à coup, ce qu’il est et ce qu’il fut, abandonner la philosophie qui meurt plus par le fait de ses partisans que de ses adversaires, laisser là l’habituel sujet de ses méditations et se jeter obstinément dans les petits et obscurs détails de la biographie, et de quelle biographie encore ! […] Il voyait toutes ces poupées qu’il avait données à Louis XIII pour occuper son loisir jaloux, Mme de Hautefort, Mme de Lafayette et Cinq-Mars, devenir des poupées contre lui.
Son Saint Paul est tombé du silence dans l’oubli, et son Antechrist, qui est pourtant Néron, semble avoir été publié dans les catacombes… Qui s’en occupe que moi, à cette heure, pour dire qu’on ne s’en occupe pas ?
Illustrée par des savants tels que le naturaliste d’Iéna, Ernest Haeckel, cette philosophie nouvelle occupe déjà dans le monde des idées une place enviable. « Notre conception du Monisme ou philosophie de l’unité, nous dit Haeckel, est claire et sans équivoque. […] Je veux dire que la vibration personnelle, passionnée, instinctive, ne s’y fait pas assez souvent sentir et que, par contre, la volonté de l’artiste y occupe trop de place.
Ces nations belliqueuses sont occupées à se défendre elles-mêmes ; et, ne le fussent-elles pas, qui peut me faire offense ? […] « Ils ont occupé les golfes de la mer, la terre demeurant muette et frappée de terreur ; et nos braves sont restés silencieux et indécis, jusqu’à ce que, le Seigneur opposant à la furie des Sarrasins un ennemi nouveau, devant eux se soit levé le noble jeune homme d’Autriche, avec l’illustre et vaillant Espagnol ; car Dieu ne souffre pas que dans Babylone vive toujours esclave sa cité chérie de Sion. » Le noble jeune homme d’Autriche, voilà, ce semble, un digne langage pour le modeste vainqueur de Lépante !
Les reproches qu’on peut lui faire sont, à certains égards, les mêmes : elle eut son Versailles au Palais d’Hiver, son Trianon ou son Marly à l’Ermitage, et s’occupa peu du vrai peuple.
elles s’ajouteront au dépôt des pièces curieuses et délicates, dont les connaisseurs futurs, les Nodier de l’avenir s’occuperont.
Hugo l’avait conçu de la sorte ; mais en approchant de la scène, son imagination l’a entraîné ; il s’est fait involontairement spectateur, et la pompe de l’incendie l’a bien plus occupé que le cœur de Néron.
Tandis que la France, encore tout éperdue des secousses de sa Révolution religieuse et politique, s’occupait d’en développer ou d’en restreindre les conséquences, et, avant d’avoir recouvré son sang-froid, tâchait de faire la part des bienfaits et celle des erreurs ; tandis que, saisie d’une enivrante fièvre de combats, elle se précipitait à travers l’Europe et dépensait son surcroît d’énergie par des victoires, la révolution dans l’art se préparait au dedans, peu comprise, inaperçue ou moquée à l’origine, mais réelle, croissante, irrésistible.
Ce même esprit devait inspirer plus d’éloignement encore pour les femmes qui s’occupaient trop exclusivement de ce genre d’étude, et détournaient ainsi leurs pensées de leur premier intérêt, les sentiments du cœur.
Les savants font concurrence aux écrivains jusque dans la faveur des salons : et tous les grands écrivains s’occupent de science.
L’exercice intellectuel les occupait plus, ne fût-ce que parce que ces épicuriens, lorsqu’ils nous parlent, sont hors d’âge, condamnés à pécher surtout d’intention et de langue.
Crébillon, qui eut un immense succès, est un homme d’imagination-active, sans cesse occupée à emmêler et à démêler les fils d’une action romanesque.
Le nez un peu fort, aux arêtes accentuées, aurait occupé Grandville, qui, à toute force, voulait trouver dans chaque homme la ressemblance d’un animal, car il aurait évoqué dans son cerveau l’idée d’un svelte et fringant cheval arabe.
Un régime libre, d’après cette conception dont Stuart Mill donne assez bien la formule, est un régime qui permet à chaque citoyen de s’occuper des questions politiques et sociales qui l’intéressent et sur lesquelles il est suffisamment compétent.
À côté et au-dessus de lui, en effet, nous voyons toujours un autre personnage, qui paraît avoir exercé, au moment décisif qui nous occupe, un pouvoir prépondérant.
On ne veut pas s’en occuper ; on le laisse, dans son mystère », et il faut renoncer à le connaître, par la raison que nous ne sommes pas des Grecs.
Quant au patriotisme de Mme Quinet et même de son mari, je n’ai point à m’en occuper.
Tout ce qu’elle a écrit sur la plupart des sujets même mondains qui ont occupé sa pensée, sue cette sueur d’un sang apaisé qui coule doucement sans se révolter contre les blessures d’où elle tomber.
Grâce à Dieu et pour l’honneur de la France, en 1662 comme, plus tard, en 1789, la société française occupait plus de place dans le pays dont elle était la plus jolie gloire que les quelques pieds de l’Œil de-Bœuf ou les barrières de ce Paris devenu à son tour un Versailles, le Versailles de la Révolution !
Pour trouver un livre digne d’occuper la Critique et les conversations, il faut remonter jusqu’à cette Histoire de la littérature anglaise par Taine, dont la beauté d’exécution n’a cependant pu me faire oublier le vice du système sur lequel elle est appuyée… Eh bien !
III Ainsi, en retirant l’éducateur, trop insignifiant pour qu’on le discute et pour qu’on s’en occupe plus longtemps, nominis umbra, il reste en Corne le moraliste, comme nous l’avons dit, et encore devra-t-il être trouvé léger !
La plupart des écrivains qui se sont occupés de la Révolution française, — qui est bien moins la Révolution française que la Révolution tout court, sans nationalité, — n’ont pas reculé son origine beaucoup plus loin que la fin du règne de Louis XIV.
Dans toutes ses lettres, Héloïse n’est occupée que de la seule chose qu’on oublie entièrement quand on aime.
Dans toutes ses lettres, Héloïse n’est occupée que de la seule chose qu’on oublie entièrement, quand on aime.
Mais, de tous les philosophes à philosophie dont ce philosophe sans philosophie s’est occupé, celui qui l’a tenu le plus fort, celui qui a le plus secoué sa pensée, c’est Abélard.
il les a choisis ; la Critique n’a plus qu’à demander si ces biographies sont bien faites, si l’auteur y peint les hommes dont il s’occupe en portraitiste éclatant ou profond, et si, après les avoir peints, il les juge… Eh bien, pour mon compte, je ne le crois pas !
Si la masse commune des esprits était organisée comme Edgar Poe, la question qui nous occupe aujourd’hui serait depuis longtemps résolue ; mais, avec la pincée de cervelle de poulet que nous avons dans nos crânes frivoles, elle ne le sera pas encore demain !
Henri Cantel26 Il y a en ce moment, sur le premier plan de la publicité occupé par les revues à grosse armature, un recueil modeste qui s’appelle la Revue française, et qui est bien nommé ; car il parle un très bon français et il est l’expression de l’amour des lettres, qui a été jusqu’à ce jour une passion française.
Déjà meilleur parce qu’il est évêque, parce qu’il est apaisé, parce qu’il n’est plus dans la position exécrablement fausse d’un homme pris dans l’étau de la petite place qu’il occupe et des grandes facultés qu’il a, son effrayant Tigrane est, en somme, de l’étoffe dont sont faits les Hildebrand et les Montalte, quoiqu’il soit certainement moins grand que Grégoire VII et Sixte-Quint, et qu’ici l’imagination de l’inventeur soit glorieusement battue par l’histoire.
À cela près, il attache et intéresse comme lui, sans paraître s’en occuper.
En général, ces grandes vues du ministère, qui s’occupent de projets d’humanité, et qui, par des établissements utiles, cherchent à tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, semblent lui avoir été peu connues.
Les autres dieux, ou sont trop éloignés, ou n’ont pas d’oreilles : ils n’existent pas ; ou ils ne s’occupent pas de nous.
Messieurs, L’illustre professeur qui occupe cette chaire, M. […] Il n’y avait donc plus moyen de considérer la maladie qui nous occupe comme une altération des fonctions digestives, et force fut alors de faire d’autres théories sur ce sujet. […] Mais il est temps d’aborder les caractères de la fonction qui nous occupe. […] Mais auparavant, nous croyons devoir nous occuper du produit sécrété, le sucre, pour chercher ce qu’il devient dans l’organisme, et quel rôle il a à y remplir. […] Aussi, quand nous avons voulu savoir si la fonction dont nous nous occupons existait chez l’homme, avons-nous dû prendre des foies d’individus morts en état de santé, des foies de suppliciés, par exemple, ou d’individus morts subitement par accident.
tout les occupe. […] Je ne m’occuperai guère d’elle. […] Je l’ai rencontrée plusieurs fois au milieu de bas-bleus ineptes et bruyants, toujours occupés à faire la roue. […] » Voulez-vous exprimer qu’une de ces dames de la Fronde vous sembla uniquement occupée de pensée pure ? […] Quand Maria Star s’occupe de la vanité du « monde », on a parfois le plaisir d’entendre comme un sifflement de cravache.
L’auteur des Limites de la Biologie a rempli ce devoir avec une énergie dans la pensée qui le classe parmi les logiciens de notre époque au rang qu’il occupait déjà parmi les cliniciens. […] Ces travaux n’occuperont-ils pas votre oisiveté mieux que les pensées de la mélancolie ? […] Aussi bien, jusqu’au moment où il entreprit de s’occuper des Origines de la France contemporaine, M. […] Les écrivains qui s’occupent de morale et de sociologie sont des médecins consultants, dont le premier devoir est de donner un diagnostic rigoureux. […] Si l’art d’écrire, suivant une forte définition de Taine, est une psychologie vivante, Heine et Musset y occupent un rang qu’aucun de leurs contemporains n’a surpassé et que peu ont égalé.
Le marquis, gentilhomme royaliste, dévoué à sa cause jusqu’au fanatisme, tout occupé de complots, de haines violentes, de projets à perte de vue, homme d’action, condamné à la solitude d’un vieux castel, homme de cœur, réduit à conspirer, essayait, mais vainement, de ranimer la Vendée expirante dans son sang, tandis que sa femme élevait dans la paix, le recueillement et l’étude, deux jeunes enfants, frêle espoir de sa noble maison. […] Sainte-Beuve a des pages mystiques ; que la foi chemine côte à côte avec la volupté, que la courtisane n’éclipse pas totalement le catéchumène ; je sais que Dieu est là, présent partout, pour relever avec son pardon chacune des faiblesses d’Amaury ; et en vérité, pour le dire en passant, Dieu est si occupé d’Amaury qu’on pourrait le défier de faire autre chose. […] Si je m’occupais avec quelque attention des enfants, qui seuls n’avaient pas changé en gaieté, mes yeux, rencontrant ceux de madame de Couaën, constamment attachés à ces chers objets, y faisaient déborder l’amertume. […] Tout le reste du temps, dans le Punjaub comme ailleurs, il n’a été que l’envoyé du Jardin des Plantes, beaucoup plus occupé des intérêts de la science que des querelles de la politique, et ne dressant d’embûches diplomatiques qu’aux animaux qui peuvent entrer dans ses collections. […] Moins occupé de son travail que de sa maîtresse, Saint-Julien s’aperçut que l’économie politique elle-même a ses dangers dans un tête-à-tête ; des étincelles d’amour jaillissaient de cette cendre aride et glacée, comme les fusées d’un volcan.
Barrès ne s’occupe guère d’autre chose. […] Berthelot aurait le temps de s’occuper pendant des centaines de vies consécutives, sans jamais écrire sur lui-même. […] Tout au contraire, dans les Vivants et les Morts, ce sont des sentiments humains, et d’abord l’amour, qui occupent le premier plan. […] Du reste, Constantinople a porté malheur à tous ceux qui l’ont occupée : des germes de décadence flottent dans son atmosphère ; depuis Constantin qui, en s’y installant, perdit Rome, c’est le tombeau des empires. […] Agathon étudiait la jeunesse sous tous ses aspects, mais ne s’occupait que de vrais jeunes gens de vingt à vingt-cinq ans au plus.
Au 2 Décembre, il renonça à la politique, et ne s’en occupa dès lors non plus que s’il ne s’en était jamais mêlé. […] A vrai dire il venait bien à la suite d’essais et surtout de désirs qui occupaient l’imagination française depuis longtemps ; mais il ne se rattachait à rien. […] Il est vrai que je ne crois pas qu’on s’en soit aperçu, et le poète lui-même, le livre fermé, s’est occupé d’autre chose. […] Il est très dangereux, même au simple point de vue de l’art, et sans plus nous occuper de sa valeur morale. […] Ils s’obstinent à oublier l’homme, ne s’en occupent non plus que s’il avait vécu il y a dix siècles et n’eut point parlé de lui, et alors peuvent admirer.
Jules Lemaître était passé maître quand il daignait s’occuper de littérature, et où M. […] De son temps c’est de la langue surtout et de l’épuration de la langue que l’on s’occupait. […] Racine la ferait haïr avec ce malencontreux souvenir du système cornélien, si du reste on s’occupait d’elle quand on voit jouer Phèdre. […] La haine contre Rome occupe beaucoup de vers dans l’ouvrage, elle tient peu de place dans une analyse si consciencieuse qu’on la fasse, de la pièce. […] Il vit jour à essayer de réconcilier le lettré et le dramaturge dès qu’il s’occupa d’Esther.
La construction des pyramides, l’élévation des obélisques, dont l’Egypte était couverte, témoignent du génie architectural et mécanique du peuple qui occupait alors la vallée du Nil. […] Les derniers lacustres connaissaient le bronzé ; nous ne nous occupons ici que des premiers. […] Quand on n’a point de préoccupations métaphysiques, on ne s’occupe de ces questions qu’en passant et dans un esprit sévèrement critique. […] Nos rivières ont reçu leurs noms des différentes races d’hommes qui occupèrent anciennement les Gaules : les Ibères, un peuple inconnu, les Ligures, les Celtes. […] Meillet, dans sa parfaite Introduction à l’étude comparative des langues indo-européennes (1808), ne s’occupe pas de cette question.
La rêverie, chez lui si fertile, ne devait-elle pas s’éveiller à la faveur d’une enfance solitaire où la contemplation du paysage et la promenade déjà méditative occupaient la plus grande part ? […] « Ne t’occupe plus de toi. […] Cette muse des lacs, des glaciers, des montagnes, occupe par droit de conquête les cimes de l’imagination contemplative, les sommets de la pensée. […] Dans toutes les familles, dans toutes les écoles, ce recueil doit occuper la place d’honneur. […] Edgar Quinet occupera toujours une des premières places dans ce sanctuaire idéal, ce Panthéon symbolique, où chaque peuple contemple les types les plus purs et les plus nobles figures de son histoire.
Il s’agit d’un portrait des Bretons, d’une psychologie de peuples bretons d’après la littérature et l’histoire, qui occupe le premier chapitre de mon ouvrage1. […] En un sens, le vieux moine que l’on voit au premier acte, dans une salle de son couvent, occupé à continuer, dans un esprit de sérénité qu’aucun événement n’agite, les annales de la Russie rédigées par la chaîne silencieuse de ses prédécesseurs, ce vieux moine est le principal personnage de l’œuvre. […] Tandis qu’il laissait sécher ses feuillets de musique, Saint-Saëns s’occupait d’astronomie, sans se soucier guère où l’astronomie en était, et il écrivait des vers, sans se préoccuper des angoisses du commun des poètes quant aux difficiles secrets de la poétique. […] Mais, au cours de cette unique année, que la catastrophe de sa mort termina, la confiance de Lekeu me fit si abondamment participer aux trésors de sa profonde et riche nature que notre liaison me semble à présent avoir occupé toute une période de ma vie. […] En ce temps, Lekeu occupait au cinquième étage d’une maison du boulevard Saint-Michel, toute proche de la rue du Val-de-Grâce, un petit appartement clair et gai, dont l’arrangement trahissait la sollicitude maternelle.
Mais si la sensibilité n’y occupe pas toute la place, elle en fait l’âme ; et s’il est une qualité que l’on ne puisse disputer aux Araminte et aux Silvia de ce galant homme, c’est d’être en vérité ce qu’on appelle « touchantes ». […] Nous disons bien : grâce au patriarche ; car en vérité, si ce n’était l’intervention de Voltaire dans toutes ces affaires, elles n’appartiendraient qu’à peine à l’histoire de la littérature, et surtout, si cette intervention ne lui avait assuré la place qu’il occupe dans l’histoire de son siècle. […] Lescure, son édition de la Correspondance de Mme du Deffand, Paris, 1865] ; — ses relations avec Mme Geoffrin. — Il est déjà presque un personnage quand il accepte de s’occuper de l’Encyclopédie ; — et c’est en 1752 que Frédéric lui offre la présidence de son Académie des sciences, — en survivance de Maupertuis. […] Diderot, Correspondance avec Mlle Volland, et d’Avezac-Lavigne, La Société du baron d’Holbach, Paris, 1875] ; — et les amis de Mlle de Lespinasse [Cf. sa Correspondance]. — Comment les adversaires eux-mêmes de l’Encyclopédie ont servi sa cause ; — et notamment Palissot et Fréron ; — toujours occupés d’elle ; — et souvent sans en avoir d’autres raisons que de remplir leurs feuilles. — Diffusion des idées encyclopédiques dans la petite bourgeoisie [Cf. la Correspondance de Mme Roland avec les demoiselles Cannet] ; — et sans doute jusqu’en province ; — quoiqu’on n’en puisse pas donner de preuves authentiques [Cf. cependant les lettres de Mme Butet, dans J. […] Grimm, ou plutôt Meister, et La Harpe, dans leurs Correspondances littéraires]. — La journée du 30 mars : la séance de l’Académie ; — et la sixième représentation d’Irène. — Le couronnement de Voltaire. — Il s’occupe de faire à Paris un établissement définitif. — Sa visite à la loge maçonnique des Neuf Sœurs. — On lui ceint le tablier « du frère Helvétius » ; — qu’il « veut baiser avant de le recevoir » [Cf.
. — En descendant l’escalier, pendant que je me demandais, où je pourrais trouver une voiture, je me rappelais qu’il me semblait avoir vu le bas de la maison occupé par un loueur. […] Dimanche 5 avril C’est curieux, pendant que vous êtes à travailler dans votre cabinet, en le silence de cette banlieue endormie, le rappel qui se fait soudain, dans votre cervelle occupée ailleurs, qu’on joue Germinie Lacerteux à l’Odéon, avec ce sentiment complexe, où se mêle à la fois du regret et de la satisfaction de n’y être pas. […] Il affirmait que Baudelaire était un sublimé de Musset, mais faisant mal les vers, n’ayant pas l’outil du poète ; il ajoutait qu’en prose, il était un prosateur difficile, laborieux, sans ampleur, sans flots, que l’auteur impeccable n’avait pas la plus petite chose de l’auteur impeccable, — mais ce qu’il possédait, ce Baudelaire, au plus haut degré, et ce qui le faisait digne de la place qu’il occupait : c’était la richesse des idées. […] Et il se met à faire une profession d’amour à l’égard de ses éreinteurs, prenant contre nous la défense des décadents, des symbolistes, cherchant à leur trouver des mérites, et s’attirant par ses généreux efforts, cette jolie blague de Coppée : « Comment, maintenant, vous Zola, vous vous occupez de la couleur des voyelles !
Samedi 30 janvier Pour être connu en littérature, pour être universellement connu, on ne sait pas combien il importe d’être homme de théâtre, car le théâtre, pensez-y bien, c’est toute la littérature de nombre de gens, et de gens supérieurs, mais si occupés qu’ils n’ouvrent jamais un volume, n’ayant pas trait à leur profession : l’unique littérature en un mot des savants, des avocats, des médecins. […] À quelques années de là, c’était au bout de la rue de la Paix, le second de la maison faisant le coin de la rue des Petits-Champs et de la place Vendôme, que ma tante occupait, un vieil appartement charmant, un appartement qui coûtait, je crois bien, diable m’emporte, en ce temps-là, 2 500 francs. […] La belle maison seigneuriale du xviiie siècle, avec son immense salle à manger, décorée de grandes natures mortes, d’espèces de fruiteries tenues par des gorgiases flamandes, aux blondes chairs, et qui étaient bien certainement des Jordaens ; la belle maison seigneuriale, avec ses trois salons aux boiseries tourmentées, avec son grand jardin à la française, où s’élevaient deux petits temples à l’Amour, et avec son potager aux treilles à l’italienne, farouchement gardé par le vieux jardinier Germain, qui vous jetait son râteau dans les reins, quand il vous surprenait à voler des raisins ; et avec son petit parc, et au bout du parc, son bois ombreux d’arbres verts, où étaient enterrés le père et la mère de ma tante, et encore avec des dédales de communs et d’écuries, au fond d’une desquelles, on trouvait un original de la famille, occupé à fabriquer une voiture à trois roues, et qui devait, un jour, aller toute seule. […] que des confrères placent dans la famille des Gautier, des Saint-Victor, et qui, mort ou vivant, le jour, où il n’occupera plus le rez-de-chaussée du Temps, peut s’attendre à être traité de bas scribe, et de pauvre plumitif dramatique.
A quoi est occupé ce tumulte ? […] Le monde entier est le lieu de la sanction, le monde-châtiment, domaine de la chute des âmes, où chaque être occupe la place que lui assigne son propre poids, plus haut ou plus bas, comme un corps plongé dans un fluide monte ou descend selon qu’il renferme plus de matière. […] Aimer, « voilà la seule chose qui puisse occuper et remplir l’éternité184. » La prière, c’est l’élan de l’amour et en même temps de la pensée vers un mystère qui est conçu comme le mystère même du bien final : « Etre impuissant, c’est une force. […] Un jour, dit-il en parlant d’un de ses héros, « il voyait des gens du pays très occupés à arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes déracinées et déjà desséchées, et dit : — C’est mort.
Je connais peu de plaisirs aussi doux, aussi soutenus, aussi attachants que celui d’avoir les mains occupées d’un travail quelconque, pendant qu’une voix amie (sonore ou voilée, peu importe !) […] Ainsi je vous parlerai de tout ce qui nous aura frappés, mais non pas de tout ce qui aurait mérité de nous frapper ou de nous occuper dans la vie en commun, car cette vie, lorsqu’elle se passe aux champs, est pleine de lacunes et d’imprévus. […] Louise. — Et puis, la question n’est pas de consulter les gens qui ont le moyen de s’occuper de la figure qu’ils veulent faire après leur vie. […] Il me reste à prouver que le fond, la portée et l’exécution des trois drames métaphysiques dont je m’occupe diffèrent essentiellement. […] M. de Latouche, qui cherchait à sous-louer pour se retirer à la campagne, me céda son bail et eut du plaisir à voir un hôte ami occuper cette mansarde qui lui était chère.
Et je suis bien aise que son livre ne soit pas mauvais, qu’il soit même bon, quoique gros ; car autrement, puisqu’il a commencé par être une thèse de Sorbonne, je ne pourrais me tenir de dire qu’on s’occupe beaucoup de théâtre, en Sorbonne, depuis quelques années. […] Ils ne mettent pas à part, dans un coin, si je l’ose dire, les vérités de la foi, pour s’occuper uniquement de mécanique ou de géométrie. […] Mais ce n’était plus cette voie droite ou royale ; c’était un chemin difficile et oblique ; et tandis qu’elles le gravissaient lentement et péniblement, la conception de la vie substituée par le jansénisme à celle du cartésianisme occupait le devant de la scène. […] Par la place que l’idée du progrès occupe dans l’œuvre de Voltaire, on peut juger de celle qu’elle tient dans l’œuvre de ses contemporains, et notamment des encyclopédistes. […] Enfin, dans le troisième, qui vient de paraître, il s’occupe uniquement de la Correspondance.
Théophile Gautier, qui occupe aujourd’hui (1839) un des premiers rangs dans l’école des images et de l’art pour l’art, dans l’école prolongée et renouvelée de M.
Joseph de Maistre parut, j’étais, dit-il, occupé d’un grand travail que je ne pouvais interrompre : je me bornai à recueillir quelques notes, et ce sont ces notes que, devenu plus libre, je me sujs décidé à présenter à mon lecteur en leur donnant plus d’étendue. » Les Soirées de Saint-Pétersbourg ont paru en 1821 ; vingt ans et plus d’intervalle entre l’ouvrage et sa réfutation, c’est un peu moins de temps que n’en mit le Père Daniel à réfuter les Provinciales.
Nous verrons, en examinant la littérature du Nord, quelle source d’émotions on peut trouver dans une religion d’un autre caractère ; et je montrerai, en parlant de la littérature moderne, comment les idées religieuses du christianisme étant trop abstraites et trop mystiques pour être représentées sur le théâtre, les auteurs dramatiques ont dû s’occuper uniquement d’exciter l’intérêt par l’énergique peinture des passions.
L’ouvrier tailleur est aigri contre le maître tailleur qui l’empêche d’aller en journée chez les bourgeois, les garçons perruquiers contre le maître perruquier qui ne leur permet pas de coiffer en ville, le pâtissier contre le boulanger qui l’empêche de cuire les pâtés des ménagères, le villageois fileur contre les filateurs de la ville qui voudraient briser son métier, les vignerons de campagne contre le bourgeois qui, dans un rayon de sept lieues, voudrait faire arracher leurs vignes792, le village contre le village voisin dont le dégrèvement l’a grevé, le paysan haut taxé contre le paysan taxé bas, la moitié de la paroisse contre ses collecteurs, qui à son détriment ont favorisé l’autre moitié. « La nation, disait tristement Turgot793, est une société composée de différents ordres mal unis, et d’un peuple dont les membres n’ont entre eux que très peu de liens, et où, par conséquent, personne n’est occupé que de son intérêt particulier.
Dans sa chambre de l’hôtel de Bellegarde, dont les six ou sept chaises étaient toujours occupées, il donnait des arrêts qui décidaient du sort des mots : de quel ton brusque et rogue, c’est ce que les lourdes incivilités du Commentaire sur Desportes nous permettent aisément d’imaginer.
Comme ils faisaient métier de démêler, d’analyser la nature et les nuances des sentiments, ils s’occupèrent de préciser les sens des mots, d’en délimiter l’extension, de séparer ceux qui étaient voisins et semblaient se confondre.
La personne qui a eu la plus grande influence sur ma vie, je veux dire ma sœur Henriette, n’y occupe presque aucune place 1.
Seulement, il faut le reconnaître, ce manuscrit n’est rien de plus qu’un rapport, tracé par un espion de bas étage, qui ne s’occupe jamais que d’une chose : le mot recueilli, le fait exact et rien de plus !
Philosophiquement et littérairement, l’Allemagne nous occupait.
Mais ces années étaient les années affreusement lamentables où nous n’avions en France ni le loisir, ni le cœur de nous occuper de littérature.
Pour nous, il n’y a d’existant qu’un Hoffmann littéraire, et c’est de celui-là uniquement que nous avons à nous occuper.
La science, dit-il, ne s’occupe que de rechercher les faits et de les décrire analytiquement.
Il a ramassé dans les livres des médecins modernes qui s’occupent de folie, une nosographie dont il outrage, à travers les siècles, Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme s’il l’avait connu, pratiqué, ausculté dans son humanité pendant son passage ici-bas.
Nommé, dès treize ans, à un canonicat de l’Église de Metz, s’il ne grandit pas, comme Éliacin, dans le sanctuaire, il grandit du moins pour le sanctuaire, au sein duquel se trouvait la place qu’il devait occuper un jour.
Nous l’avons dit parfois, à propos de ce surnaturalisme dont il faudra bien finir par s’occuper sérieusement, tant il nous pèse sur la tête : nul écrit n’avait paru encore (et nous l’avons regretté) qui révélât dans son auteur une conception supérieure et donnât le signal d’une haute discussion.
Enfin faites tant et si souvent l’aumône, Qu’à ce doux travail ardemment occupé, Quand vous vieillirez, — tout vieillit, Dieu l’ordonne, — Quelque ange en passant vous touche et vous moissonne Comme un lis d’argent pour la Vierge coupé !
Plus tard, des esprits curieux, obstinés, plus occupés de mots que de choses, de plus de métier que d’inspiration, des travailleurs à la loupe et à la lampe, des émailleurs, des archaïstes, reprirent le Sonnet en sous-œuvre et lui donnèrent un éclat solide, une netteté de camée et une perfection de burin qui, en France du moins, lui avaient toujours manqué.
Spécialement, dans ce temps-ci, deux hommes se sont occupés plus que personne de La Fontaine.
Tout le monde, en effet, sait la place que l’auteur des Cariatides et des Stalactites occupe dans la poésie française, et cette place, même ceux qui ne vibrent pas en accord parfait avec sa poésie ne la lui contestent pas.
C’était un jeune soldat de vingt-deux ans à peine, nommé Gaston Verpillot, qui s’occupait avant la guerre d’horlogerie à Reconvilier (Jura bernois).
Accessible aux étrangers, sensible aux prières de ceux qui l’emploient, jaloux de plaire aux meilleurs citoyens, juste avec tous, il s’occupe également de tous les intérêts.
Il aurait dû se taire, retenu par cette considération : que les Invectives lui fournissaient une chance unique d’occuper la postérité. […] Ainsi mon amie s’occupe de l’évier, des cruches candides que la pluie use, et du puits où elle casse la glace. […] La moisissure qui brûle le mur nous occupe autant que l’idée de Dieu. […] Au lieu d’être occupés de Dieu et de la lune, que chacun prenne garde à soi-même. […] On semble disposé à être un héros, un pasteur ou un philosophe… Comme nous possédons de mobiles mérites, on les occupe… au petit bonheur de la destinée.
Certes, pendant sa vie, et immédiatement après sa mort, Marceline occupa et les amis des beaux vers et la critique sérieuse. […] Car la poésie doit s’occuper plutôt de généralités, et l’histoire de détails particuliers. […] Certes, Pétrarque est très occupé de ses épithètes et de ses rimes. […] Car, dans sa vieillesse, Caylus vécut en ermite, uniquement occupé à pénétrer les secrets des statues égyptiennes et des vases étrusques. […] Aussi les laisse-t-il aller en railleur, et il n’est occupé que du tréfonds de l’âme.
En même temps qu’ils occupaient le sud de l’Angleterre, ils ont voulu se maintenir sur les terres d’en face : Tamise et Escaut, qui se regardent, devaient être unis. […] En tout cas, chez tous ceux d’outre-Ardennes qui s’occupent de Rome et de Grèce, il me semble sentir fortement son influence. […] Car il ne s’agit de rien moins que d’un combat, et le premier caractère du mouvement littéraire dont nous nous occupons, c’est d’être, à l’origine, un mouvement révolutionnaire. […] Encore que n’ayant jamais accordé de très longs moments à notre pays, van Lerberghe est sans doute, parmi les écrivains dont nous nous occupons, le plus solidement nourri de la culture latine. […] En vérité, les Muses l’occupaient déjà plus que les articles du Code.
Donc il en est plus longtemps occupé : il vit avec ce souci inquiétant. […] Conquête de soi : elle occupe tous ses livres. […] Il suscita les énergies ; et, pour les occuper, il ordonna une épopée resplendissante. […] Et il occupa sa vie désenchantée à travailler. […] Ce pathétique débat qui, dans une âme, résume les épreuves de l’âme humaine occupe toute l’œuvre de M.
On l’a vue récemment lire le Lac de Lamartine dans la posture du valet de chambre, du groom et du plongeur, quand à la porte de tels numéros ils occupent d’un œil le trou suggestif de la serrure. […] Il l’écrit d’ailleurs pour préparer une exception et s’occuper — de façon peu heureuse — d’une question pratique, vérifier cette parole quand il croit y manquer. […] L’œuvre de Mallarmé occupe des positions où passa l’Esprit Pur d’Alfred de Vigny. […] Et c’est, une raison analogue, fondée hors du temps sur quelque réalité éternelle, quelque convenance métaphysique, quelque rapport eu soi, qu’il découvre à tout ce qui l’occupe. […] Ils ne se sont pas occupés des poètes, vivants d’après un examen, morts d’après leurs œuvres.
(Pendant que je m’occupe de M. […] Leuwen s’occupait tout juste de ses affaires, et davantage de ses plaisirs. […] Les guerres, les traités, les querelles des partis, les constitutions, les finances, etc., bref la politique et l’économie politique, voilà de quoi s’occupent sans répit les tristes historiens. […] Albalat s’occupe est assez naturellement Louis Bouilhet. […] Son nom est immortel, grâce à la place qu’il occupe dans cette correspondance.
Ces dénombrements ne perpétuent pas même le souvenir des individus, et tiennent la place que réclame l’action et que doit occuper la vue intéressante des héros et des mœurs. […] Ceux-ci savaient très bien que les hommes à qui Ion va parler, ignorant encore le sujet qui les doit occuper, apportent un esprit calme et froid au commencement, et ne peuvent dès l’abord entrer en intérêt et en admiration. […] Il me semble que la contestation n’a point de fondement, et que la conclusion épique peut être heureuse ou malheureuse selon là nature du sujet, et les caractères qui en occupent le premier plan. […] Premièrement, la mesure de nos syllabes variables et indécises s’établit sur la propriété des accents, et non sur leur durée, qui change suivant la place occupée par les mots. […] « Jeunes, mais occupés de la cause commune, « Nos regards, cette nuit, épiaient la fortune.
L’inquisition ne fut occupée qu’à prévenir les fuites de la nouvelle doctrine. […] On étoit communément sur les bancs à l’âge où l’on occupe aujourd’hui les premières places de l’état(*). […] L’Italie entière s’occupa de ce démêlé. […] La duchesse ne se possédoit pas de joie de se voir avec des saints : elle n’étoit occupée qu’à les fêter. […] Divisés dans leurs opinions, dans leurs usages, dans leurs méthode d’enseigner, ils ne sont occupés qu’à s’abbaisser l’un l’autre.
A la prendre sous ce point de vue, l’existence de Mme de Staël est dans son entier comme un grand empire qu’elle est sans cesse occupée, non moins que cet autre conquérant, son contemporain et son oppresseur, à compléter et à augmenter. […] Nous n’avons pas à nous occuper en détail de sa conduite politique, dont elle a tracé la ligne principale dans ses Considérations sur la Révolution française, et il serait peu sûr de vouloir suppléer avec des particularités de source équivoque à ce qu’elle n’a pas dit. […] Des deux articles insérés par Ginguené dans la Décade, le premier commence en ces termes : « Aucun ouvrage n’a depuis longtemps occupé le public autant que ce roman ; c’est un genre de succès qu’il n’est pas indifférent d’obtenir, mais qu’on est rarement dispensé d’expier. […] Delphine confesse quelque part qu’elle aime peu la peinture, et quand elle se promène dans les jardins, elle est bien plus occupée des urnes et des tombeaux que de la nature elle-même. […] Tous ces hommes-là ne sont pas, comme on le croit follement en Allemagne, occupés à la former ; au contraire, ils reçoivent d’elle l’éducation sociale.
Bien moins encore faut-il subtiliser pour faire comprendre pourquoi l’écrivain qui n’est occupé que de soi manque de variété. […] Il raisonne pour ainsi dire par les idées principales, bien plus occupé de remuer et d’emporter les âmes aux belles résolutions, que de les tenir pour un moment enchaînées dans un réseau de logique d’où elles s’échappent au premier relâchement. […] Il n’a pas songé d’ailleurs, comme Pascal, à faire un ouvrage agréable, et ne s’occupe guère de plaire dans un sujet où la religion est si gravement intéressée. […] Dans toute la partie politique de la discussion avec Jurieu, où Bossuet invente à la fois les doctrines et la langue, il ne s’occupe que du principal, c’est-à-dire des rapports entre les sujets et le souverain, que le souverain soit peuple, prince ou aristocratie. […] Peut-être y aurait-il profit à étudier dans la même vue toutes les querelles, soit philosophiques, soit théologiques, qui ont occupé le dix-septième siècle.
— Tout ce qui, dans un poème, occupe ou peut occuper immédiatement nos activités de surface, raison, imagination, sensibilité ; tout ce que le poète nous semble avoir voulu exprimer, a exprimé, en effet ; tout ce que nous disons qu’il nous suggère ; tout ce que l’analyse du grammairien ou du philosophe dégage de ce poème, tout ce qu’une traduction en conserve. […] Ce sont, par définition, des personnes cultivées ; ils occupent, de droit, les huit dixièmes des places dans les sociétés savantes. […] Retour, mais non régression aux possibilités désintéressées de l’enfant ; science profonde aboutissant à savoir qu’on ne sait pas, et à s’incliner devant l’ineffable ; perception des ensembles ; impulsions de nature mystique, vivifiant, coordonnant, cristallisant, unifiant les éléments épars de la science analytique…. etc : il y a plaisir à suivre ces réalisations laborieuses, à voir s’imposer ainsi à l’intelligence solitaire d’un peintre philosophe, cette distinction entre l’esprit et l’âme, qui, sous une forme ou sous une autre, occupe aujourd’hui tout homme qui pense, à l’exception de qui vous savez. […] Il part donc d’un monde qui occupe expérimentalement un espace à 3 dimensions, d’où trois qualités de figures : les lignes, figures à 1 dimension : longueur, les surfaces, figures à 2 dimensions : longueur, largeur, les volumes, figures à 3 dimensions : longueur, largeur, hauteur (ou profondeur) ; d’où trois qualités de mouvements : les translations, (ou vibrations) mouvement, à 1 dimension, à caractère d’ impulsion, les rotations, (ou oscillations) mouvements à 2 dimensions, à caractère d’ induction, les déformations élastiques, (dilatations, pulsations radiales, flexions ou torsions) mouvements à 3 dimensions, à caractère d’ expansion, et conséquemment trois qualités dans toutes les catégories de phénomènes, ceux-ci devant être considérés, avec Descartes et Pascal, comme des combinaisons de figure et de mouvement.
» Des jugements très-particuliers sur les divers traducteurs italiens les plus admirés montrent à quel point ces questions de style l’occupaient, et combien il travaillait déjà à tremper le sien. […] Leopardi, gagné à une entière estime et amitié, confia, en octobre 1830, tous ses manuscrits philologiques à M. de Sinner, qui ne cessa depuis lors d’en faire le plus libéral usage, les extrayant, les communiquant aux savants d’Allemagne qu’il savait occupés des mêmes matières, et pourvoyant en toute occasion à la gloire de son ami156. […] Ce texte est trop imprévu dans la biographie qui nous occupe pour devoir être passé sous silence ; on en comprendra tout l’intérêt et le contraste en avançant dans le récit de cette destinée, si absolument dénuée de croyance consolante.
« Nous avions un joli vent nord-nord-ouest, et j’étais occupé à mettre cette lettre sous le verre de ma pendule, quand mon déporté entra dans ma chambre ; il tenait par la main une belle petite de dix-sept ans environ. […] Venez vous reposer, venez ; pourquoi cette lettre vous occupe-t-elle ? […] Il ne s’occupa qu’à consoler lui-même sa jeune femme.
Lorsque Macpherson, dégoûté de cette controverse ingrate, renonça à la littérature et se retira dans la politique, il fut nommé agent du nabab d’Ariat, et fit une fortune immense au service de ce souverain oriental ; il mourut en 1796, sans avoir confessé son prétendu mensonge, et tout occupé encore, quoique mollement, de publications ossianiques. […] Grudar occupait toute son âme ; c’était lui qu’en secret cherchaient toujours ses regards. « Quand reviendras-tu dans tout l’éclat de tes armes, ô guerrier puissant dans les combats ! […] Les vents inconstants soufflaient avec violence, et le chêne altier balançait sur ma tête son tremblant feuillage : Evirallina occupait mes pensées, lorsque dans tout l’éclat de sa beauté, et roulant dans ses pleurs l’azur de ses beaux yeux, elle m’apparut sur son nuage, et d’une voix faible : « Ossian, dit-elle, lève-toi et sauve mon fils !
Le seul motif pour se tenir à l’écart ou voilé quand on pleure, c’est de ne pas contrister les autres du chagrin dont Dieu nous afflige. » Mon père, mon oncle applaudirent à cette explication du passage d’Homère. « Et puis vous oubliez, dirent-ils, que Télémaque, à ce moment, voulait cacher sa naissance et son nom ; ses larmes l’auraient trahi. » XVIII « Hélène cependant le reconnaît, continue notre mère ; elle fait part de ses soupçons à Ménélas, son mari. » — « Chère épouse, reprend Ménélas, la même pensée m’occupait au même moment. […] En ce moment le berger était occupé à ajuster à ses pieds une semelle qu’il avait taillée lui-même dans le cuir rougeâtre d’un bœuf. […] Auprès de lui vivait une femme âgée de Sicile, qui prenait grand soin du vieillard dans cette campagne éloignée de la ville… Ulysse, voulant éprouver si son père le reconnaîtra, se rend au verger ; il y trouve Laërte occupé à creuser la terre autour d’un olivier pour y retenir l’eau du ciel.
Mais qu’en plein xixe siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société ; enfin, qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, — Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, — la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner ! […] Paul Féval, qui appartient moins d’origine et de nature intellectuelle à Balzac qu’à Alexandre Dumas, je l’ai dit déjà, a déjà publié, chez Dentu seulement, quarante romans, sans compter ceux qu’il a publiés ailleurs, et, toujours infatigable, il vient d’y ajouter le quarante et unième, Le Chevalier de Kéramour 16, qui ne lui rapportera certainement que ce quarante et unième fauteuil idéal qu’occupèrent avant lui Dumas et Balzac. […] Avec ce que je sais de ces indifférents sublimes aux choses du temps, qu’on croit si occupés de la terre, Crétineau dut prendre l’initiative d’une histoire complète de leur ordre et leur demander la permission de l’écrire.
Désigné un jour par Fauriel pour être son suppléant dans la chaire de littérature étrangère à la Faculté des lettres (1834-1835), il fut amené à choisir un sujet d’études qui ne rentrât pas trop dans les matières si diverses déjà traitées par le savant titulaire : il n’hésita pas et prit les origines du théâtre moderne ; il s’en occupait aussi dans des conférences dont il fut chargé vers le même temps à l’École normale. […] On se figure peu, et dans quelques années on ne se figurera plus du tout ce qu’était la Bibliothèque du roi dans sa première et tranquille beauté, avec la morne tristesse de sa cour rectangulaire, avec le jardin austère, fermé d’une clôture, qui en occupait une moitié et où l’on n’entrait pas, la vasque de pierre verdâtre au milieu, d’où un maigre filet d’eau jaillissait à peine ; puis les escaliers solennels, les salles antiques et les galeries de ce beau palais Mazarin, conservées presque comme aux jours où s’y promenait M. le Cardinal et où il s’y faisait rouler dans son fauteuil déjà mortuaire entre deux rangées de chefs-d’œuvre et de magnificences.
Avant la tombée de la nuit, cette chambre, plus qu’encombrée pendant toute la journée, avait été abandonnée aux serviteurs de la tombe, et, lorsque j’y entrai le soir, je trouvai ce même fauteuil, d’où le prince avait si souvent lancé en ma présence une plaisanterie courtoise ou une piquante épigramme, occupé par un prêtre loué pour la circonstance et marmottant des prières pour le repos de l’âme qui venait de s’envoler. » Les propos de chacun en sortant étaient curieux à noter. […] Parent de Rosant, un amateur de documents contemporains, et que connaissent bien tous ceux qui se sont occupés de la célèbre comtesse de Boufflers.
Voilà déjà deux belles et puissantes positions occupées par M. […] Villemain pour lui demander, au moment où je m’occupais de son Portrait, son acte de naissance : cet homme d’esprit, qui était une coquette, m’aurait jugé là-dessus et m’eût répondu par une plaisanterie.
Il semblerait qu’avant ce moment d’explosion publique et de danger où il se jeta si généreusement à la lutte, il vécût un peu en dehors des idées, des prédications favorites de son temps, et que, tout en les partageant peut-être pour les résultats et les habitudes, il ne s’en occupât point avec ardeur et préméditation. […] Cela est si vrai, et c’était tellement le mouvement et la pente d’alors de solliciter un tel poète, que, vers 1780 et dans les années qui suivent, nous trouvons trois talents occupés du même sujet et visant chacun à la gloire difficile d’un poëme sur la nature des choses.
Ils occupent par faveur tous les archevêchés, et, sauf cinq, tous les évêchés106. […] De même la place de secrétaire général des Suisses valant 30 000 livres de rente et donnée à l’abbé Barthélemy ; de même la place de secrétaire général des dragons, valant 20 000 livres par an, occupée tour à tour par Gentil Bernard et par Laujon, deux petits poètes de poche Il serait plus simple de donner l’argent sans la place ; en effet on n’y manque pas ; quand on lit jour par jour les Mémoires, il semble que le Trésor soit une proie.
La moitié de l’humanité serait éternellement occupée à massacrer l’autre moitié ; et, ces moitiés de croyants se divisant de nouveau en sectes antipathiques, l’humanité tout entière finirait par être immolée au dernier croyant ! […] « Voici d’abord l’Angleterre, la plus bornée par l’espace insulaire de son domaine, la plus répandue, et on pourrait dire la plus universelle de toutes les puissances politiques (à l’exception de la Chine) qui ont jamais occupée une part du globe.
« Déjà son esprit ne s’occupait plus que des suprêmes pensées, quand un tumulte soudain vint lui rappeler la consternation et l’anarchie des soldats ; ils menaçaient de mort ceux qui voulaient partir. […] Mucien veut bien consentir au second rang, pourvu que le premier soit occupé par un chef moins ignoble que Vitellius.
I Toutes ces alliances de partis antipathiques, toutes ces audaces de défection dans les favoris de la couronne, toutes ces pressions déloyales sur la royauté que chacun voulait dominer sous prétexte de la servir, toutes ces trahisons après la victoire, toutes ces faiblesses du parlement devant les passions des hommes qui l’ameutaient pour le compromettre dans leurs brigues, toutes ces simonies de l’intérêt public devant les cupidités individuelles du pouvoir, toutes ces agitations sans but, qui faisaient bouillonner sans cesse la France et qui la remplissaient de haines, de factions, de passions, au lieu de la calmer et de l’occuper de ses intérêts urgents et permanents, me dégoûtaient prodigieusement, je l’avoue, de ce qu’on appelle le régime parlementaire. […] Quant au style, je ne m’en occupai pas ; j’étais sûr que les événements eux-mêmes m’inspireraient, malgré mon peu d’habitude de la prose, la clarté, l’ordre, la lumière, le naturel et même la seule éloquence de l’histoire, la sensibilité communicative qui mêle du cœur au récit.
C’est que le monde occupe encore la vie, mais ne la remplit pas. » Le 12 novembre. […] Comme le temps occupe peu d’espace !
Si vous aviez continué à occuper ce poste, les choses n’auraient pas été poussées aussi loin.” […] Il s’occupe du payement de ses dettes ; puis, par un touchant souvenir, le cardinal pense aux âmes des personnes qui lui furent chères et qui le précédèrent dans la tombe, et il écrit : « Dans ce feuillet, qui fait partie de mon testament, je laisse à prendre sur mon héritage la somme nécessaire à la célébration de : « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de ma mère, la marquise Claudia Consalvi, née Carandini, à célébrer dans l’église de Saint-Marcel au Corso, le 29 avril, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la princesse Isabelle Ruspoli, née Justiniani, à célébrer dans l’église de Saint-Laurent in Lucina, le 25 août, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la duchesse de Ceri, Catherine Odescalchi, née Justiniani, à célébrer dans l’église des Saints-Apôtres, le 24 novembre, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la marquise Porzia Patrizi, à célébrer dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, le…… jour anniversaire de sa mort (puisse Dieu prolonger longtemps ses jours !)
Bientôt ces vallées s’élargissent, et deviennent un bassin de quelques lieues de circonférence, dont la ville de Lucques occupe le centre. […] Lui et son frère, qui est mort jeune, et qui était mon mari, s’occupaient l’hiver, comme avaient fait leurs pères et leurs oncles, à façonner des zampognes, que les bergers de la campagne de Sienne, des Maremmes et des Abruzzes, leur achetaient dans la saison des moissons, quand ils allaient se louer, pour les récoltes, aux riches propriétaires de ces pays, pour rapporter de quoi vivre l’hiver à la cabane.
Il recherchait surtout à Lauzanne la conversation de quelques hommes et de quelques femmes de lettres distingués, jetés là par la Révolution française ; il leur communiquait des fragments d’un livre mystérieux dont il s’occupait dans sa retraite. […] Clotilde, accablée de tant de pertes, isolée dans le Vivarais, et moins capable sans doute de produire que de recueillir et de corriger, dut commencer à cette époque les Mémoires dont nous parlons, et dont les premiers livres contenaient l’histoire de l’ancienne poésie française : elle s’occupa aussi de revoir ses premiers ouvrages, travail qu’elle continua toute sa vie, et qui peut expliquer leur perfection.
Après Marot, que la Réforme avait si mal à propos occupé de querelles théologiques et dont elle avait gâté le génie en lui faisant traduire en vers enfantins les magnifiques pensées des livres saints, deux sortes de poètes se partagent la faveur de la cour de Henri II. […] Toutefois, Ronsard a laissé une trace dans l’histoire de cette poésie ; il en personnifie une époque ; à ce titre, il devait avoir une place dans un livre où l’on n’a voulu s’occuper que des ouvrages et des noms durables.
A la fin de ce siècle, l’art d’écrire en prose n’avait plus guère à acquérir quant à la matière ; et quant à la langue elle-même, elle ne demandait plus que des perfectionnements de détail, et une certaine discipline dont nous nous occuperons en son lieu. […] Quoique destiné dès le commencement à l’Église, et entré dans les ordres à l’époque des querelles suscitées par la Réforme, Amyot évita la théologie, et jusqu’à son élévation à l’évêché d’Auxerre, il ne s’occupa que d’études profanes.
Et comme il n’a point l’esprit occupé à d’autres pensées, le rêveur se rappelle d’enfantines journées évanouies. […] Une tente richement, drapée occupe la largeur entière du théâtre.
Il s’occupe volontiers des hommes et des choses d’oc. […] Et, pendant que sa langue lèche les pieds élégants d’Anatole France, sa menotte gesticule de petits bonjours à Eugène Montfort : « Attends, semble dire la petite main gentille, ma bouche est occupée pour le quart d’heure.
Notre pensée, au contraire, est un point qui se meut sur la ligne du temps et n’y occupe jamais qu’un moment à la fois. […] On peut regarder la chose comme démontrée par la physiologie contemporaine : l’impression renouvelée occupe les mêmes parties profondes du cerveau auxquelles aboutissait l’impression primitive, et elle s’y reproduit d’une manière analogue.
; Gerdès, dont l’imprimerie avait été occupée par la troupe, hanté par l’idée qu’on pouvait prendre certaines phrases d’un chapitre politique du livre pour des allusions à l’événement du jour, et au fond tout plein de méfiance pour ce titre bizarre, incompréhensible, cabalistique, et dans lequel il craignait qu’on ne vît un rappel dissimulé du 18 brumaire ; Gerdès, qui manquait d’héroïsme, avait, de son propre mouvement, jeté le paquet d’affiches au feu. […] Cette pauvre Rose est la mort, mais la mort tout occupée de la vie.
Il ne s’occupe, pas plus de voir la chose nulle sous le mot peu précis que la chose mesquine sous le mot énorme, la chose complexe sous le mot simple, la chose indéfinie sous le mot absolu, les choses vraies enfin sans désignations répétées et sans images appendues, sous les mots9. […] Coutumier comme elle de ne point creuser les dessous des choses, de croire tout uniment qu’il y a des braves gens et des coquins, que tous les hommes sont frères et tous les prés fleuris, que les oiseaux chanteurs célèbrent l’Éternel, que les morts vont dans un monde meilleur, et que la Providence s’occupe de chacun, ralliant les disserteurs de politique par son adoration de quatre-vingt-neuf, les mères par son amour des enfants, les ouvriers par sa philanthropie et son humanitarisme, ne choquant en politique que les aristocrates, en littérature que les réalistes et en philosophie que les positivistes, trois partis peu nombreux, M.
Pour ce qui est du Quinquina, il faut bien que je vous en parle puisqu’il nous présente le talent de La Fontaine occupé à un singulier objet, et puisque, du reste, il y a, dans le Quinquina, des vers très remarquables. […] Vous savez l’anecdote, la légende qui remonte au temps même de La Fontaine : La Fontaine arrivant en retard pour dîner, comme cela lui arrivait très souvent, et disant, pour s’excuser : « Vous me comprendrez, j’étais très occupé : j’étais à l’enterrement d’une fourmi. » Cette légende est peut-être née de ce passage de la Captivité de saint Malc dont je vous parle, et des réflexions de saint Malc sur ce spectacle.
C’est un des privilèges de la Gloire de forcer le monde à s’occuper d’elle, même quand l’homme de cette gloire ne la mérite plus. […] Seulement, Béranger a le style de ses idées et Hugo n’a pas le style des siennes, et rien n’est plus déplaisant que le contraste de la platitude de ses idées avec la redondance de sa poésie… Rien de plus choquant que de voir ce diable de grand vers dont personne ne nie que Hugo ait la puissance, et qui ne devrait dire que des choses proportionnées à sa grandeur, ne débagouler que des choses ineptes et vulgaires sur l’une des plus grandes questions (si ce n’est la plus grande) qui puisse occuper l’humanité.
… Mais, moi, je dis que, quand un homme tombe jusque-là, il sort de la littérature, et qu’il n’y a plus à s’occuper de ses élucubrations. […] Ces réalistes, qui s’accroupissent ou se traînent sur le ventre pour ramasser les moindres poussières, trouvent Dieu et l’âme des réalités trop menues pour daigner les voir et s’en occuper ; et ils ne se doutent pas que l’absence de Dieu et de l’âme, dans une œuvre humaine, fait un vide par lequel, quand on en aurait, s’en va le génie, — et même le talent !
Il n’était pas de ceux que la critique console de l’art, qu’un travail littéraire distrait ou occupe, et qui sont capables d’étudier, même avec emportement, pour échapper à des passions qui cherchent encore leur proie et qui n’ont plus de sérieux objet.
L’empereur paraît, exact comme toujours, descend les marches du perron de la maison qu’il occupe, se porte au centre et devant le front de la ligne, fait avancer les tambours et placer le général Friant à sa droite.
Ravenel, qui s’était occupé, le premier et avant tout autre, de la copie et de la collation exacte des papiers de Neuchâtel, s’est borné à préparer un travail qui n’attendait qu’un éditeur, et que cet éditeur (le goût pour Jean-Jacques s’étant refroidi) n’est jamais venu lui arracher ; car M.
et gardera le silence sur Les Fleurs du mal. » Il est vrai que l’auteur de cet article diffamant avait publié, vers le temps où paraissait Fanny, un petit livre anodin et assez agréable, Les Païens innocents ; j’y avais remarqué assez d’esprit, mais de celui qui cherche plutôt qu’il ne trouve, et qui est tout plein de tortillage ; et je n’en avait dit mot au public, lequel d’ailleurs s’en était peu occupé.
« Aux savants seuls il appartient de fixer le rang qu’occupera Dübner dans l’histoire des progrès de la philologie et de la critique au xixe siècle : on devra toutefois considérer, en appréciant ses mérites, qu’il ne lui fut jamais donné de les développer en pleine liberté dans un travail tout à fait original et individuel ; il était toujours plus ou moins commandé par les conditions matérielles des publications auxquelles il s’employait.
Quand l’auteur écrivait cette nouvelle, c’était encore l’amitié, l’amitié solennelle et magnanime, l’amitié lacédémonienne telle qu’on l’idéalise à quinze ans, qui occupait le premier plan dans son âme.
Sa vie toujours occupée, plus encore par les devoirs du monde que par le travail des lettres, s’écoulait rapidement au milieu des plaisirs dont tous les riches et les puissants faisaient les frais.
En proie à des appétits dévorants, sa pensée et sa force étaient tout occupées à les assouvir.
. — Description Quel que soit le sujet qui vous occupe, vous avez à considérer un objet physique ou moral, une idée concrète ou abstraite, à représenter un être, un fait, un état, un acte, à porter un jugement de bonté, d’utilité ou de vérité.
Mais rien n’aboutissait : dans la littérature, qui seule doit nous occuper, tous les efforts individuels se perdaient dans l’inerte masse des débris du passé.
Les hommes occupés aux travaux de l’esprit n’ont même pas le temps et n’auraient point le goût de les parcourir.
Le plat Tertius lui-même, « organe d’un bon sens superficiel », est irrité « parce qu’il ne déteste rien tant que l’imagination ». « Je vous le dis, conclut Voltinius, une cité est perdue quand elle s’occupe d’autre chose que de la question patriotique.
Tous deux ne s’occupèrent plus de leur art qu’en qualité d’écrivains.
Renan l’avait fort bien compris qui, dans la préface d’un de ses derniers recueils de pages fugitives, s’excusait sans aucune sincérité, son sourire l’avouait, de ses fantaisies sans conséquence, se reprochait, à un âge où on ne devrait plus s’occuper que de travaux sérieux, de vérités éternelles, de donner ses soins à des publications qui l’amusaient sans plus.
On s’attachera donc aux mots ; et pour prendre à Bouhours ses figures, on s’occupera plus des enjolivements que de l’édifice, de la taille que de la qualité du diamant.
Mais c’est assez nous occuper des praticiens intransigeants.
L’étude de la race est capitale pour le savant qui s’occupe de l’histoire de l’humanité.
La dynastie incrédule des Hérodes, d’un autre côté, s’occupait peu des mouvements religieux ; sous les Asmonéens, Jésus eût été probablement arrêté dès ses premiers pas.
La famille de l’ami (la famille royale) alla au-devant de lui ; on donna du temps aux bienséances, mais beaucoup plus à la pure et simple amitié qui occupa tout le soir.
L’auteur semble d’abord occupé uniquement de Jude l’autodidacte, de ses efforts malheureux vers la conquête d’une position libérale, de ses efforts à demi heureux vers la conquête de la science désintéressée.
Quand nous sommes occupés à un travail, nous pouvons chanter machinalement, compter machinalement un, deux, trois, quatre ; l’hystérique en fait autant sans s’en apercevoir.
Il vit avec sa femme dans une petite tourelle, se repaissant des Chroniques de l’œil-de-bœuf, si bien qu’il se croit un véritable intendant du xviiie siècle, se croise les bras, ne surveille pas le moins du monde les foins ni quoi que ce soit au monde, occupé toute la journée à faire virevolter entre ses doigts un lorgnon prétentieux.
Chapitre VII Le langage et le cerveau La question des rapports du cerveau et de la parole a beaucoup agité le monde médical dans ces derniers temps et a même occupé plusieurs séances de l’Académie de médecine50.
. — Pour son intelligence, elle réside tout entière dans son oreille droite : une oreille toujours en éveil, occupée à faire le guet autour des conversations — par la raison que le cerveau d’Alidor est un appartement non meublé.
Laujon avait daigné sourire à mes premiers essais, et je ne puis, sans une vive émotion, me trouver à la place qu’il occupait dans cette auguste assemblée.
Mme la Mise de Blocqueville16 I D’habitude, je ne vais pas volontiers, de ma propre impulsion, aux livres des femmes… Je suis si profondément convaincu de l’impossibilité absolue où elles sont de toucher à un grand nombre de sujets, qu’il faut, de deux choses l’une, pour que ma critique s’en occupe : qu’elles aient, à tort ou à raison, leur place, comme les pauvres enfants de Pascal, au soleil de la littérature, ou l’un de ces mérites qui tranchent tout et classent haut… Mme la marquise de Blocqueville, l’auteur des Soirées de la villa des Jasmins, est-elle dans cette alternative ?
Elles ne s’occupaient que des sonnets de Trissotin et des ballades de Vadius.
Deux opinions, comme on le voit, assez dissemblables et hostiles, qui s’entrechoquent comme des sœurs ennemies depuis qu’on s’occupe de la Chine, et que le livre de Pauthier et Bazin ne pacifiera pas en nous montrant ce qu’il nous faut définitivement penser de ce pays, à fantasmagorie et à mirages, qui nous applique, depuis deux siècles, la moralité de la fable des Bâtons flottants, jouée par lui avec ses bambous !
Il est vrai qu’elle en avait un avec toute l’Europe, et qu’entre ses batailles à la frontière et ses échafauds dans le cœur du pays elle était trop occupée pour penser au duel d’homme à homme, grêle chose pour elle qui tuait en masse !
Le livre en lui-même, ce qu’il a de technique, de tactique, de savant et d’indiscutable pour moi qui ne suis pas comme l’auteur un érudit de manœuvres et de champs de bataille, je n’avais pas à m’en occuper ; mais, dans mon ignorance des choses exclusivement militaires, je n’ai pas moins senti, en lisant les démonstrations impérieuses dont il est rempli, la vérité de ces démonstrations, comme on sent la présence du soleil sous le nuage.
Non seulement la chaire qu’il occupait se serait d’horreur écroulée sous lui, s’il avait risqué, à propos d’Horace, — Horace !
Ce littérateur amateur, qui ne fit point de littérature comme nous autres les faiseurs de livres, ce paresseux occupé, ce penseur pour la volupté pure de penser, cet écrivain qui, comme il l’a dit, et même comme il en a fait un précepte, attendait, pour écrire un mot, que la goutte d’encre qui devait tomber de sa plume se changeât en goutte de lumière, ce sybarite de l’esprit qui passa sa vie à bien déplier ses feuilles de rose pour ne pas en trouver le repli qui l’aurait fait souffrir, fut une rareté dans la littérature française en ne voulant rien être du tout.
Il s’occupe bien plus des erreurs de l’intelligence que des vices de l’âme.
Est-ce la faute du moraliste, plus occupé de l’action des sentiments individuels des hommes sur le théâtre de la conscience que des sentiments généraux à l’aide desquels on peut les gouverner ?
La Critique, qui est aussi une sentinelle, doit le dire à tous ceux qui s’occupent d’histoire : dans l’état présent des travaux historiques, qui sont réels, avancés, l’heure est sonnée pour les esprits robustes d’aller aux ensembles et aux résumantes individualités historiques, et de planter là les monographies et ce qu’on peut appeler la petite histoire, l’histoire oubliée.
Mais une conscience, même doublée de science, ne suffisait pas pour écrire l’histoire de cet homme, qui fut un si beau et si héroïque jeune homme, de ce brillant roi de batailles et de pas d’armes qui avait du François Ier avant François Ier, et dont l’Histoire, qui l’a trop bonhomisé, ne se souvient que comme d’un « roi d’intérieur » et d’un vieillard occupé de frivolités littéraires et de bric-à-brac artistique.
« Villemain — dit-il ailleurs — occupe dans la littérature française une place très élevée », et il s’imagine, et Eckermann aussi, et M.
Henri Martin n’est pas de ceux-là qu’on puisse oublier quand on s’occupe de la bibliographie contemporaine.
Assurément, cette conclusion ne peut pas étonner de la part d’un homme que j’ai appelé, au commencement de ce chapitre, plus politique que catholique, et qui, à travers tous les faits de son livre, n’est occupé qu’à chercher la tolérance, imperceptible encore, comme on cherche une aiguille dans une botte de foin… Avec Henri IV, il l’a trouvée, et il s’en régale.
Personne, je crois, ne s’est plus occupé que moi de Michelet2.
Il est trop lyrique pour s’occuper de mettre de l’ordre dans ses idées et pour s’embarrasser des contradictions.
Cet amour des faits, dans une nation qui n’a jamais beaucoup rêvé, mais dont le beau front pensif savait méditer, même sous la tente, cet amour des faits a fait accepter à la France, comme un des siens, cet Allemand, — mais Allemand de Berlin, — qui ne rêvait pas et qui s’occupait d’empiler les faits comme un statisticien français du xixe siècle.
Il était perpétuellement occupé à se regarder dans les lettres qu’il ne cessait d’écrire ; car les lettres que nous écrivons sont nos miroirs !
Jean Reynaud n’occupera une place élevée dans la hiérarchie des intelligences de son temps.
Cet amour des faits, dans une nation qui n’a jamais beaucoup rêvé, mais dont le beau front pensif savait méditer, même sous la tente, cet amour des faits a fait accepter à la France, comme un des siens, cet Allemand, — mais Allemand de Berlin, — qui ne rêvait pas et qui s’occupait d’empiler les faits comme un statisticien français du dix-neuvième siècle, Le Kosmos, cette pyramide de faits, cette colonne Vendôme de grains de poussière superposés, lui a paru, tout inachevé qu’il est, beaucoup plus beau et surtout plus utile (la tocade du temps, l’utile !)
On pouvait laisser dans son néant la vie privée de ces hommes, qui n’ont plus le droit d’occuper d’eux le genre humain.
Comme, dans le sujet de son livre (l’Idée de Dieu), Caro est remonté nettement du Fils au Père, de même a-t-il fait dans l’exécution de son livre et pour les critiques dont il s’occupe.
Quand Bonald, qui ne s’occupait pas de la langue des oiseaux pour expliquer la langue de l’homme, quand le grand Bonald, auprès duquel le gros Quinet paraît bien petit, discutait, comme il savait discuter, la création du langage de l’homme, et s’arrêtait à l’idée la plus simple, qui est aussi la plus profonde, que ce langage avait été révélé à l’homme par Dieu même, Bonald parlait bien de création, et non, comme Quinet, de chose créée.
Et voilà pourquoi la Critique qui s’occupe de l’un a aussi droit de regard sur l’autre.
ce Boucher et ce Fragonard littéraire a des pages terribles, que je signalerai quand je m’occuperai de son œuvre entière… Quant aux femmes qui ne tombent pas, et qui semblent nées tombées, tant leur innocence dure peu et se perd dans les lointains !
Avec deux ou trois conseils, il tiendrait son genre, — l’annonce illustrée, — et la Critique, en les lui donnant, devrait surtout l’empocher de retourner à cette vieille littérature qui a la bonté de s’occuper, en retardataire, des développements et des problèmes du cœur humain.
Je le sais, et je ne m’en étonne pas ; mais qu’aujourd’hui, en plein dix-neuvième siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société, enfin qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner !
Ils ne le sont pas toujours… Pour les historiens observateurs qui s’occupent de la mystérieuse filiation des esprits, M.
J’aurai souvenir de toi, et je m’occuperai d’un autre chant. » La plupart de ces hymnes, bornés à quelques vers, ne semblent que des formules d’invocation, dont il serait difficile d’assigner la date.
Arnaud est infiniment intéressant pour tous ceux qui s’occupent des choses du théâtre et en général des choses de lettres. […] Occupons-nous d’abord de la première. […] Du reste, il est probable que nous nous serions occupés d’autre chose. […] De quelque genre qu’on s’occupe, on l’y trouve et toujours en position éminente. […] Il ne s’occupe guère, ou vraiment point du tout, de l’habileté dramaturgique.
Alors il vit un squelette à la face verte, aux dents aiguës, occupé à peindre de blanc et de rose, une peau de femme dont il se revêtit. […] Il habitait sur le quai Voltaire, la maison qui porte aujourd’hui le numéro 9 et dont le rez-de-chaussée est actuellement occupé par le docte Honoré Champion et sa docte librairie. […] Mais ni Gautier, ni Jules de Goncourt, ni Baudelaire n’étaient de bons physiciens, occupés, comme M. […] Camille Flammarion ménage mieux notre curiosité ; il nous promet, pour occuper notre éternité, des spectacles infinis. […] Silvanus occupait sa vieillesse à faire des poèmes.
Il s’occupa de sciences comme de pastorales. […] Il n’y a pas à y revenir, et nous ne nous en occuperons plus. […] La toilette d’une mondaine occupe mille ouvriers, et voilà l’argent qui circule, et la progression des revenus. […] Se démentir et mentir, c’est à quoi une bien grande partie de sa vie est occupée. […] Il a occupé et charmé le monde, il ne s’en est pas fait respecter.
Cela tient, je crois, à ce que l’auteur, toujours occupé à se circonscrire, ne s’élève à aucun de ses points de vue qui domineraient le sujet. […] Nous convenons que Robespierre n’a été ni un philosophe, ni un législateur, ni un éloquent écrivain, ni même un orateur supportable : il avait infiniment peu de connaissances, et il était d’ailleurs trop occupé à haïr pour avoir le temps de penser. […] Sorti du Conseil des Cinq-cents au mois de prairial an V et n’y devant rentrer que par une élection l’année suivante, voyez-le dans l’intervalle : il se confine du premier jour dans sa Bibliothèque du Panthéon et ne s’occupe plus que de mettre de l’ordre dans cette masse de livres, d’organiser le catalogue ; c’est beau, c’est touchant de la part de celui qui vient de contenir d’autres masses et d’organiser la république ; mais était-ce là le fait d’un homme politique actif et surtout d’un homme de gouvernement en de telles circonstances ? […] Cousin (juillet 1822), écrivait : « Je suis occupé à lire Daunon sur les Garanties.
… Mon temps et mon travail étaient de peu de valeur, et ainsi ils étaient aussi bien employés d’une façon que de l’autre1027. » L’application et la fatigue de la tête et des bras occupent ce trop-plein d’activité et de forces ; il faut que cette meule trouve du grain à moudre, sans quoi, tournant dans le vide, elle s’userait elle-même. […] Celui qui, par inquiétude de conscience, s’occupe à démêler les motifs bons ou mauvais de ses actions apparentes, qui aperçoit les vices et les vertus à leur naissance, qui suit le progrès insensible des pensées coupables et l’affermissement secret des résolutions honnêtes, qui peut marquer la force, l’espèce et le moment des tentations et des résistances, tient sous sa main presque toutes les cordes humaines, et n’a qu’à les faire vibrer avec ordre pour en tirer les plus puissants accords. […] Je veux un cœur vivant, plein de chaleur et de force, non un pédant sec occupé à aligner au cordeau toutes ses actions. […] Un vieux gentilhomme généreux, grognon, qui s’occupe à se croire malade, une vieille fille revêche en quête d’un mari, une femme de chambre naïve et vaniteuse qui estropie vaillamment l’orthographe, une file d’originaux qui tour à tour apportent leurs bizarreries sur la scène, voilà les personnages ; le plaisir du lecteur consiste à reconnaître leur humeur dans leur style, à prévoir leurs sottises, à sentir le fil qui tire chacun de leurs gestes, à vérifier la concordance de leurs idées et de leurs actions.
Nous n’avons pas à nous occuper de l’épais et médiocre Essai sur le mérite et la vertu, qui est de Shaftesbury et non de Diderot, ni de cette Suffisance de la Religion naturelle, qui ne lui a pas suffi, à lui, Diderot, quoiqu’il la proclamât suffisante. […] Est-ce que des laquais s’occupent du libre arbitre ? […] Tous les hommes graves, occupés, vertueux, sages et philosophes, avaient des amies (et nous rions des Anglaises !!). […] Diderot, de son côté, occupé à Paris quand il y venait, se désoccupait aussi à la campagne, chez le baron d’Holbach, le Crésus philosophique du temps, chez qui on faisait journellement tronçon de chière lie, de polissonnerie et d’impiété.
Le corps a pris une place que l’âme occupait autrefois. […] Mais, entre tous, les sujets religieux l’occupent et le captivent. […] Il y occupa d’abord la chaire d’histoire qu’il échangeait l’année suivante contre celle d’exégèse biblique. […] Dès que je fus rentré, je m’occupai de rassembler mes souvenirs et de fixer par écrit un entretien qui m’a laissé un indéfinissable sentiment de tristesse. […] Ce reproche, ou plutôt ce regret, n’est pas relatif seulement à l’ouvrage dont nous nous occupons, mais à tous les autres du même auteur.
La saison des amours La science, qui s’occupe de tout, s’est occupée de la saison des amours. […] Cela les guérira sans doute de s’occuper de la question ; elle est encore épineuse, en effet, pour les administrateurs anglais eux-mêmes. […] A ce moment, il s’occupe de questions scientifiques, étudie les couches géologiques du Mont-Blanc, les causes de la couleur des eaux du Rhin. […] Plusieurs médiums vont être mis à l’étude, l’un, Miller, dont on s’occupe beaucoup en ce moment à Paris, l’autre, un Polonais du nom de Janck. […] Ils sont occupés à chercher les fondements de la morale, et quand ils commenceront à bâtir, les matériaux de leur palais se seront effrités et mangés aux vers.
Les hommes, au cours des siècles, n’ont jamais été occupés, en dehors des exercices vitaux, qu’à créer et à recréer les choses. […] Les rares critiques qui se soient occupés de sa philosophie n’ont pas été beaucoup plus heureux, à l’exception de M. […] Pascal, lui aussi, feignait de mépriser le style, et on a vu dans ses papiers qu’il s’en occupait presque autant que de religion. […] Le bruit de la mer occupe l’oreille, ses mouvements occupent les yeux, et aussi les changements de couleur de ce ciel liquide, qui a, lui aussi, ses grosses nuées d’orage et ses légers nuages d’écume. […] La période qui va de 1716 à 1740 ou 1750 n’avait peut-être pas été moins révolutionnaire que celle dont s’est occupé M.
À cinq cents lieues de sa capitale, au lendemain d’Eylau, il trouve le temps de s’occuper d’une femme de lettres et de stimuler contre elle le zèle de sa police. […] Les divers points de vue auxquels se sont placés les auteurs des études qui nous occupent sont donc justes. […] Ce qui a plus d’importance, c’est de voir à qui revient, depuis que le public et l’opinion occupent la scène, le gouvernement du monde. […] Il est dans toutes les conditions qui doivent faire qu’on ne soit pas même effleuré par la tentation du crime, et qu’on se tienne parfaitement tranquille dans une société où l’on occupe une place si confortable. […] Signalons en passant une erreur communément accréditée et que répètent à l’envi tous les littérateurs qui s’occupent de la question de l’adultère.
Elle lisait aussi Pascal, dont les Pensées occupaient fort en ces années la critique littéraire. […] Me voilà occupée et heureuse pour bien des jours.
J’occupe donc, si je vous crois, Un coin de sa vaste pensée, Où la terre entière est pressée, Où se meut le destin des rois ! […] Selon l’usage de l’Empire, où les lettres se coordonnaient volontiers aux affaires, il occupait dans l’administration bienveillante de Français de Nantes une place assez considérable au Havre, une de ces places, il est vrai, données tout exprès pour très-peu assujettir ; il passait une bonne partie de sa vie à Rouen ou à Paris.
On n’a pas eu, dans ce recueil, à s’occuper du théâtre et de la poésie dramatique, sans quoi c’eût été, au XVe siècle, la branche de poésie à laquelle il eût fallu le plus emprunter. […] D’autres genres plus amples, plus majestueux, plus sévères, occupèrent la scène et éclipsèrent cette poésie qui va s’inspirer plus librement à l’écart, au gré de la fantaisie et du rêve.
À la fin du moyen âge, on a transporté jusqu’à des clochers à une distance de soixante ou quatre-vingts pas du lieu qu’ils occupaient d’abord. […] L’église de San-Carlo alle Quattro Fontane occupe exactement l’espace d’un de ces piliers et ne paraît pas petite.
Quand l’enfant, sans soupçon, fut assis par terre, occupé à tresser sa première natte, j’ouvris la seconde porte donnant sur la cour du cloître, une corbeille de criblure de froment à la main pour les ramiers, et je me dirigeai vers le puits, pour tirer l’eau dans les auges et pour en remplir les cruches des prisonniers. […] C’est sous ce prétexte que je passai aussi dans le vestibule, devant le piccinino occupé à tresser attentivement ses nattes de paille.
N’ayant à amplifier que les thèmes plusieurs fois séculaires de l’amour courtois, est-il étonnant qu’il ait détourné du fond vers la forme l’attention de son public, et l’ait occupée toute à suivre ses allégories cherchées ou ses mètres compliqués ? […] Leurs besoins, leurs souffrances, leurs aspirations, leur âme, cela ne l’occupe pas ; il ne s’en doute pas.
Eschyle élève à Orphée un temple dont il pourrait lui-même occuper l’autel, c’est grand. […] Elle est chez elle, occupée aux soins domestiques, inattentive à ses enfants.
Lorsqu’un écrivain, ou du reste un homme quelconque dont on s’occupe, est, de père et de mère, de famille paternelle et maternelle, du même pays, oui, je crois qu’il n’est pas inutile d’étudier la race dont il est, d’étudier le pays qui l’a vu naître au point de vue ethnique. […] Mme de La Sablière est la première femme du dix-septième siècle qui s’occupe de sciences, et, comme sous le patronage de sa fille, Fontenelle lance la Pluralité des mondes, et Fontenelle, c’est tout le dix-huitième siècle scientifique qui arrive, à la suite, en quelque sorte, et de Mme de la Sablière, et de la marquise de la Maisangère.
Mais, puisque jusqu’ici l’on ne m’a crue en rien, Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu’à leurs blés Les gens n’étant plus occupés Feront aux oisillons la guerre… ». Troisième ou quatrième saison, la fin de l’automne, alors que les paysans ou les petits paysans, les fils de villageois ne sont plus occupés à la terre et pensent à attraper les oiseaux à la pipée ou autrement.
Les historiens littéraires qui s’occuperont un jour de Balzac avec le respect et le sérieux que l’on doit à cette Majesté intellectuelle, reconnaîtront, je n’en doute pas, la vérité d’une observation que je n’ai qu’indiquée, et ne me donneront pas de démenti. […] Et voilà ce qu’on n’a point assez remarqué dans les Illustrations qui nous occupent.
La postérité qui s’inquiète peu des souffrances des hommes et des traverses qu’ils ont eu à supporter dans leur vie ; qui les prend, quand elle a à s’occuper d’eux, par leur ensemble, et qui aime à les voir sous leurs aspects principaux, a fait à d’Aubigné une belle place et de plus en plus distincte.
Je doute qu’il en ressorte quelque idée plus avantageuse de la spirituelle et très maniaque marquise, qui, sous prétexte de faire son salut, s’était logée tout contre Port-Royal, et ne cessait d’y occuper, d’y harceler et d’y faire enrager les mères.
Nous sommes avec un esprit sage, prudent, modéré, doué des qualités civiles ; il a ses préférences, ses convictions ; il ne les cache pas, il les professe ; mais nous sommes aussi avec un esprit droit qui ne procède point par voies obliques ; lui du moins, en écrivant l’histoire, il ne songe à faire de niches à personne (ce qui est indigne d’esprits éclairés et mûrs, ce qui fait ressembler des hommes réputés graves, des hommes à cheveux gris et à cheveux blancs, à de vieux écoliers malins tout occupés à jouer de méchants tours à leur jeune professeur) ; il ne pense pas sans cesse à deux ou trois choses à la fois, il ne regarde pas toujours le présent ou l’avenir dans le passé : il étudie ce passé avec scrupule, avec étendue et impartialité, et il nous permet de faire avec lui, ou même sans lui, toutes sortes de réflexions sur le même sujet.
Nous qui avons passé le meilleur de notre jeunesse au gré de notre imagination, dans les jeux de la poésie et de l’art, nous devons, ce me semble, y regarder à deux fois, quand nous nous mêlons de vouloir mesurer et discuter des esprits constamment sérieux, qui se sont occupés sans relâche et passionnément des grands intérêts publics.
Je ne ferai que passer aussi devant vous, couple conjugal qui unissez vos deux voix31 ; qui, après avoir perdu un enfant, votre unique amour, l’avez pleuré dans un long sanglot, et qui, cette fois, inconsolés encore, mais dans un deuil apaisé, avez songé à lui en composant des chants gradués pour les divers âges, continuant ainsi en idée, d’une manière touchante, à vous occuper, dans la personne des autres, de celui qui n’a pas assez vécu pour vous.
Hugo s’occupe de théâtre, on dirait que chez lui, même dans le lyrique, le théâtral a gagné.
La république des lettres ne s’étend point dans des lieux où elle sait qu’elle n’a que des ennemis, occupés sans cesse à désapprendre ou à oublier ce que la curiosité leur avoit fait rechercher, pour renfermer toute leur application et leur étude dans le seul livre de Jésus-Christ. » Chaque fois que l’incorrigible Nicaise recommence, Rancé réitère cette profession d’oubli : « Tous les livres dont vous me parlez ne viennent point jusqu’à nous, parce qu’on les regarde comme perdus et comme jetés dans un puits d’où il ne doit rien revenir. » Le bon abbé Nicaise ne se décourage point pourtant ; à défaut des ouvrages d’autrui, il enverra les siens propres, et il espère apprendre du moins ce qu’on en pense.
Il s’est, dans son nouveau rôle, posé en adversaire contre son ancienne idée qu’il s’occupe beaucoup trop de combattre face à face pour en être tout à fait guéri.
Quelle place occupent-elles aujourd’hui dans la mémoire des hommes ?
Etienne Pasquier208, que nous retrouverons quand nous parlerons de l’éloquence judiciaire, prolongera sa vie jusqu’au début du xviie siècle littéraire : mais il est bien de la génération et de la période qui nous occupent.
La période qui nous occupe n’a pas l’éclat de la précédente.
Jules Barbey d’Aurevilly Tout le monde sait la place que l’auteur des Cariatides et des Stalactites occupe dans la poésie française, et cette place, même ceux qui ne vibrent pas en accord parfait avec sa poésie, ne la lui contestent pas.
On les emploie tantôt pour occuper la scène pendant que des événements plus ou moins importants sont censés se passer dans la coulisse, tantôt pour égayer une fin d’acte.
Le Dantec dans son livre : L’Individualité et l’erreur individualiste, qu’une intégration jamais achevée de petites personnalités secondaires p, p′, p″… qui s’ajoutent les unes aux autres et forment une série de médaillons dissemblables et discontinus, malgré l’apparence de continuité du moi, que l’individualité ne soit, suivant la conception de Stirner lui-même, qu’une série d’instantanés ; peu importe pour la question qui nous occupe : celle de l’indépendance de l’individualité relativement aux influences sociales et du conflit possible entre l’originalité individuelle et les conformismes sociaux.
Certes, il ne faut pas regretter de voir les peuples passer de l’aspiration spontanée et aveugle à la vue claire et réfléchie ; mais c’est à la condition qu’on ne donne pas pour objet à cette réflexion ce qui n’est pas digne de l’occuper.
La psychologie s’occupe du genre, l’éthologie de l’espèce et des variétés.
L’esprit de secte peut s’occuper de tout ces calculs, parce qu’il est obligé de ramper & de séduire, afin de s’étendre & de s’accréditer.
* * * Une des accusations le plus volontiers répétées par la critique, au sujet des écrivains de la jeune génération, c’est que ceux-ci ne s’occupent pas de leur patrie, qu’ils n’exécutent pas de travaux utiles et qu’ils ne pensent pas avec une force vraie1.
La poésie lyrique, cette branche heureuse qui fait le plus d’honneur aux grands talents de notre âge, l’a très peu occupé.
Je n’ai pas à m’occuper des dispositions de ce projet ni à les discuter ; mais il s’agit d’une matière qui prête à bien des observations littéraires, morales, et je tâcherai d’en toucher quelques-unes.
Le fait qu’il s’en occupe lui paraît suffire à indiquer qu’il les regarde comme doués de mérite ou comme significatifs, et, cette attitude attentive ou admirative une fois prise, il s’attache à résoudre les deux problèmes qu’il envisage à propos de livres et d’artistes : celui du rapport de l’auteur avec son œuvre, et celui du rapport des auteurs avec l’ensemble social dont ils font partie, questions délicates et fécondes que M.
— drapés à l’antique et des lauriers aux tempes, conducteurs des peuples, législateurs du monde, ces poètes ne sont-ils donc occupés qu’à se quereller sur des e muets ou des hiatus ?
Soit logique, soit indifférence, ces égalitaires dédaigneux, grossiers, occupés, acharnés aux affaires, ont laissé les femmes invoquer pour leur sexe le bénéfice de l’égalité avec eux, et même le leur ont laissé prendre.
Mais il devait s’arrêter à cette grosseur de lui-même, et ne pas l’étendre à tous les autres amis de Lamartine, qui empiètent trop dans le volume sur l’emplacement que Lamartine devrait occuper et remplir.
Roselly de Lorgues sur Colomb, dans ses deux volumes de six cents pages qui attestent en leur auteur une persévérance de volonté à exprimer de ce fruit mystérieux qui n’avait jamais été ouvert, — la gloire de Colomb, — toute la pulpe d’une vertu divine que ne connaissaient pas les hommes, il y aurait assez pour intéresser tous les esprits qui s’occupent d’histoire.
Voilà ce que nous nous disions et ce que nous avons vainement cherché pourtant dans le livre qui nous occupe.
Elle l’a appelée de cet avilissant nom d’intrigante, parce que la Carmélite, qui voyait clair dans ce malheureux monde qui s’en allait, s’occupait des intérêts de la religion — tout pour elle !
Avant de nous occuper de l’œuvre entière de Léon Gozlan, de ce conteur raffiné auquel nulle critique, à ma connaissance, n’a assigné encore sa vraie place dans la littérature de ce siècle, avant cet examen exclusivement littéraire, pourquoi ne risquerions-nous pas quelques mots sur le genre d’homme qui doublait l’auteur en lui, et qui était pour le moins l’égal de l’auteur ?
Gustave Flaubert est de la véritable race des romanciers : c’est un observa-leur plus occupé des autres que de lui-même.
Les premiers hommes qui abandonnaient la vie vagabonde occupèrent des terres et y restèrent longtemps ; ils en devinrent seigneurs par droit d’occupation et de longue possession.
Sardou lui avait livré les deux premiers actes de Nos bons Villageois qui devaient occuper tout l’hiver, et il était tombé malade si gravement que l’on ne savait pas quand il pourrait se remettre au travail. […] Quand le hasard s’occupe de nos affaires, il ne s’en mêle pas à demi. […] Mais il ne s’agissait là que d’une déchéance physique, et c’est d’une déchéance morale qu’est né le roman qui nous occupe et qui est intitulé : la Cendre. […] Je voudrais ne parler que d’elle, ne paraître occupé que de sa mémoire. […] C’était mon tour d’occuper ce poste d’observation avec le général Heymès, aide de camp de service, à ma droite.
Très occupé : club, cheval, courses, salle d’armes, polo, tennis, patinage, visites. […] Ils s’occupent d’occultisme, de magie noire, de magie blanche et de messes démoniaques. […] » Occupe, à toutes les heures du jour, trois secrétaires et une machine à écrire. […] Lavisse, descendant de la chambre que j’occupais à Villeneuve-Saint-Georges, je vis que la porte du cabinet de M. […] L’ancien ministre était très occupé.
Qu’on la flagelle ou qu’on l’encense, ce qu’elle veut, c’est qu’on s’occupe d’elle et qu’on reconnaisse son pouvoir. […] L’art ne s’occupe que des individus, il ne peut que traduire leurs souffrances et interpréter leurs réclamations. […] Il ne s’occupe que de l’élite, de celles qui pensent, qui lisent, qui rêvent. […] Mais il entend jouir de tous les avantages attachés à la situation qu’il occupe, il trouve convenable d’obtenir toutes les satisfactions légitimes. […] Mais le roman d’aujourd’hui ne daigne s’occuper que des destinées exceptionnelles.
Un mémorialiste ne gagne la sympathie des lecteurs que s’il donne réellement la sensation que c’est des autres et non de lui qu’il s’occupe. […] Il laisse chaque écrivain sur le fauteuil académique ou non, sur la banquette de café, comme Moréas, voire sur l’impériale d’omnibus, comme Faguet en costume d’académicien, qu’il occupa de son vivant. […] Heredia n’était pas superstitieux et s’occupait peu de religion ; mais, comme tous les poètes, l’énigme des choses l’attirait. […] Il ne s’en est jamais occupé, et c’est à ses compagnons qu’il a laissé le soin de raconter la douloureuse expédition de Fachoda. […] Enfin le Secrétariat se trouvant libre, d’accord avec Alphonse Daudet, qui m’avait recommandé auprès d’elle, elle m’offrit ce poste, que j’occupai jusqu’au moment où elle quitta la Revue pour la céder à MM.
La philosophie n’occupe guère que les universités, le clergé et le monde des littérateurs. […] Nous aurons bientôt à nous occuper de leurs travaux dans lesquels nous trouverons plus d’une trace des idées germaniques dont nous étudions l’influence. […] Or ces objets d’art ne se trouvaient représentés que par des étiquettes écrites au charbon sur les murs encore bruts de la masure, et désignant la place que les vases, les tableaux, les statues, les bronzes auraient occupée. […] Il vaut mieux considérer le réalisme en dehors du genre de composition dont nous nous occupons ici, et avec lequel on a eu tort de le confondre. […] Lemercier est l’auteur qui représenta le mieux l’époque de transition qui nous occupe.
J’aurais voulu que M. de Broglie, parlant de Malherbe, s’occupât autant du poète que du professeur. […] De tous les maux dont souffre la France, celui-ci est un des plus graves, et, ce qui est plus important pour ce qui nous occupe, il est le plus apparent, celui qui crève, pour ainsi parler, tous les yeux. […] Je ne m’occuperai ici, strictement, que de l’œuvre littéraire de l’écrivain célèbre qui vient de mourir. […] Il reste formidablement incomplet, comme tout le monde, sans doute, mais beaucoup plus que ne le sont d’ordinaire ceux qui occupent un certain rang dans la célébrité. […] En voilà encore une fadaise dont le public s’occupe peu !
» Considérez maintenant la place que ces artifices de langage occupent dans le discours. […] Laissez donc là sa forme ; dites qu’il occuperait un rang bien plus élevé dans l’histoire de notre littérature, s’il avait pu complètement se rendre maître, sans cesser d’être lui, de la langue de tout le monde ; et regardez au fond. […] Je ne sais pas si le roi s’en occupe autant que vous le croyez… Tout ce que je sais, c’est que j’ai porté de votre part une lettre à mon père, qui ne savait pas seulement qu’on vous accusât ou non d’avoir donné les mains à cette édition de Hollande. […] Convenait-il bien à sa droiture (et dans la situation de confiance qu’il occupait) de favoriser sous main l’achèvement de l’ouvrage ? […] Je viens de recevoir l’écrit que vous avez pris la peine de lire ; mais, dans le profond sentiment de mon étourderie, je ne puis m’occuper que du soin de la réparer.
Jean Savaron et les États de 1614 ne laissaient pas que d’avoir un instant occupé leur jeunesse. […] Si nous voulions signaler un trait de plus de ressemblance et qui n’est pas aussi fortuit qu’on serait porté à le croire, Lesage, dès sa jeunesse, est destitué d’un emploi qu’il occupe dans les fermes, comme Rollin le fut plus tard de la direction du collège de Beauvais. […] Durant trente années et plus, en effet, qu’il vécut encore, il ne s’occupa que de diriger ou de mettre en ordre ses Mémoires et de sentir et de penser. […] Si cette correspondance devenait publique, nous saurions plus précisément les idées et les sentiments qui occupèrent Saint-Simon pendant les trente dernières années de sa vie, de 1725 à 1755. […] Quoi qu’il en soit, l’étendue du mal, à l’époque qui nous occupe, frappe tous les moralistes
« Il faut pourtant que je vous dise que rien n’approche de l’état de douleur et de crainte où l’on est : cela vous ferait pitié ; tout le monde en est si touché, que l’on n’est occupé qu’à le rassurer. […] « A la fin du mois de may dernier, je fus attaqué d’une espèce d’apoplexie dont la vapeur a occupé ma teste pendant quelques jours. […] Inquiète sur le sort de cette jeune étrangère, elle était sans cesse occupée du soin de faire son bonheur : de son côté, Mlle Aïssé, dont le cœur était aussi bon que sensible, avait pour M. et Mme de Ferriol les sentiments d’une fille tendre et respectueuse ; sa conduite envers eux la leur rendait tous les jours plus chère : elle était bonne, simple, reconnaissante.
M. de Rémusat a beaucoup de projets pour l’avenir ; de ce nombre il en est un très-simple, très-facile à réaliser, et qui mérite bien d’occuper sa plume quelque matin : c’est de tracer un portrait de M. de Serre, de cette figure si élevée, si intéressante, de cet orateur à la voix noble et pure , et qui, même lorsqu’il se trompait, ne cédait qu’à des illusions généreuses. […] Bien des lettrés alors plus en vue, et qui occupaient le devant de la scène, s’en tinrent pour avertis et se mirent au pas. […] Il fallut cesser de s’occuper de politique active ; il revint à la philosophie et à la littérature.
Quand il a occupé le public pendant cinq actes, il offre encore au psychologue et au médecin plus d’une chose à étudier. […] Ôtez les personnages grotesques qui ne sont là que pour occuper de la place et pour faire rire, vous trouverez que tous les caractères de Dickens sont compris dans deux classes : les êtres sensibles et les êtres qui ne le sont pas. […] Il a chassé sa fille, qu’il croit complice de sa femme ; il défend qu’on s’occupe de l’une ni de l’autre ; il impose silence à sa sœur et à ses amis ; il reçoit ses hôtes du même ton et avec la même froideur.
En même temps, il exige des scènes dramatiques, attendu que là où il n’y a de drame d’aucun ordre, il n’y a rien à raconter : une eau dormante ne nous occupe pas longtemps, et la psychologie des esprits que rien n’émeut est vite faite. […] La forme la moins compliquée du roman psychologique est celle qui ne s’occupe que d’un seul personnage, suit sa vie tout au long et marque le développement de son caractère. […] Moins que jamais Werther sera disposé à mener une vie active : « Ma mère voudrait me voir occupé, cela me fait rire… ; ne suis-je donc point assez actif à présent ?
La nature volcanique de ces îlots n’empêche point qu’ils puissent avoir autrefois formé les sommets de continents aujourd’hui complétement et profondément submergés ; il ne faut qu’admettre un affaissement plus considérable de l’aire qu’ils occupent. […] Faudrait-il donc supposer au nuage cosmique de l’honorable membre de l’Institut une course hyperbolique avec une très petite vitesse, et un volume suffisant pour qu’à son passage à travers notre système il occupât tout l’espace du ciel compris dans l’orbite de la terre, de sorte que notre globe, en tournant autour du soleil pendant une ou plusieurs années, n’aurait pu apercevoir la lumière de cet astre ? […] Le pôle nord passera successivement par la Nouvelle-Zemble, le nord de la Russie et de la Sibérie, le centre même de l’Europe, le massif des Alpes et les Pyrénées ; de là il gagnera les Açores, puis, en Amérique, la Nouvelle-Écosse ; il passera entre le Canada et le Labrador, il traversera la baie d’Hudson et la Nouvelle-Galles, et regagnera le point qu’il occupe actuellement par la Géorgie et la mer Polaire.
Par l’universalité du lyrisme, — dans son œuvre poétique énorme : ses romans : Notre-Dame de Paris, Les Misérables, l’Homme qui rit ; sa critique : William Shakespeare ; ses drames : Les Burgraves, Hernani — il occupe le premier rang. […] Ils occupent chacun une avenue de mes enthousiasmes. Hugo les occupe toutes — mêmes les leurs.
« Ces caractères, dit-on, sont naturels ; par cette raison, on occupera bientôt tout l’amphithéâtre d’un homme ivre qui dort ou qui vomit ; y a-t-il rien de plus naturel ? […] Les acteurs, dominés par les situations, n’y ont de relief que celui qu’ils empruntent à l’effacement de leur entourage, chacun d’eux, après l’autre, venant occuper toute la scène. […] Dans une nouvelle de quatre-vingt-huit pages, les aventures du perroquet n’en occupent pas moins d’une douzaine, depuis son entrée dans la maison jusqu’à sa mort et son empaillement. […] Pourquoi l’Assommoir, en dépit qu’on en ait, occupe-t-il dès à présent, et gardera-t-il sans doute une place à part, ou unique même dans l’œuvre de M. […] et, j’ose l’ajouter, que diraient les Flaubert eux-mêmes et que deviendraient-ils si quelqu’un ne s’occupait pour eux de ce qu’ils affectent de trouver si parfaitement méprisable ?
Et pourtant, c’est une génération nouvelle qui occupe le jour. […] L’homme, sans avoir changé de nature, peut très bien occuper une situation nouvelle qui ne lui permette plus de s’adonner à la Littérature. […] Nous ne voulons pas nous en occuper. […] Devant l’Avenir Quelles sont, puisque c’est de nous que nous avons essentiellement à nous occuper — et c’est aussi nous intéresser à nos successeurs en n’empiétant pas sur leur domaine — quelles sont les caractéristiques de notre époque, ou, si l’on préfère, quels problèmes nous sont posés ?
Hobhouse ne sait pas à quoi j’étais occupé l’année après qu’il a quitté le Levant. […] Au milieu de leur paix, il n’est occupé que de son trouble. […] Mais hier je me suis grisé à force, — et il me semble que je marche sur le plafond. » Vous voyez bien qu’il est toujours le même, excessif et malheureux, occupé à se détruire. […] C’est lui qui parle ici ; ses personnages ne sont que des paravents ; même la moitié du temps, il les écarte pour occuper la scène.
L’empereur sentait si bien que ses vues personnelles à cet égard étaient une sorte de nœvus qu’il fallait cacher, que toujours, à l’époque de la fondation de son pouvoir, nous le voyons occupé à protester qu’il veut la paix. […] Son orgueil national est si fort exalté par ses victoires, que, pendant une ou deux générations encore, les problèmes sociaux n’occuperont qu’une part limitée de son activité. […] Quand je dis scientifique, je ne dis pas pratique, professionnel ; l’État n’a pas à s’occuper des applications de métier ; mais il doit prendre garde que l’éducation qu’il donne ne se borne à une rhétorique creuse, qui ne fortifie pas l’intelligence. […] On se prend souvent à craindre que la France et même l’Angleterre, au fond travaillée du même mal que nous (l’affaiblissement de l’esprit militaire, la prédominance des considérations commerciales et industrielles ), ne soient bientôt réduites à un rôle secondaire, et que la scène du monde européen n’en vienne a être uniquement occupée par deux colosses, la race germanique et la race slave, qui ont gardé la vigueur du principe militaire et monarchique, et dont la lutte remplira l’avenir.
Quoi qu’il en soit, les mots les plus usés réveillent toujours à quelque degré le groupe d’images qui leur est habituellement associé ; l’avocat le plus diffus et le plus incolore, plaidant devant les juges les plus blasés, suscitera toujours quelque chose dans leurs esprits, jusqu’à l’instant où la monotonie du débit et la banalité des arguments auront amené dans l’état psychique de ses auditeurs une perturbation toute spéciale : quand les mots n’ont plus de sens ou qu’ils ont perdu leur signification traditionnelle, un état nouveau est apparu, l’état de sommeil290, état intermittent, qui disparaît sans laisser de traces et qui, bien qu’il occupe une part importante de notre vie, reste sans influence sur le fonctionnement normal de nos facultés291 ; au réveil, les mots reprennent les significations qu’ils avaient momentanément abandonnées, et, tant que dure l’état de veille, ils ont un sens, un sens déterminé ; l’intensité minimum des idées que provoque la parole, intérieure ou extérieure, est toujours positive, c’est-à-dire supérieure à zéro. […] Ensuite, lorsque, pendant la veille, une habitude négative trop invétérée nous demanderait pour la combattre un effort d’attention dont nous ne sommes pas capables, et que nous tombons malgré nous en distraction, la pensée qui nous occupe et se substitue pour notre attention au sens évanoui des mots est une pensée normale, correcte, cohérente en soi, et elle s’accompagne, si la distraction est à son comble, d’une parole intérieure également correcte, qui lui correspond exactement ; deux séries de mots intérieurs peuvent ainsi, par exception, coexister dans la conscience ; les uns sont écoutés et compris, les autres ne sont pas écoutés, ne sont pas compris, et nous les oublions à mesure292. […] A portée de mon oreille, A et B se livrent à une conversation qui m’intéresse ; mais, pendant ce temps, un fâcheux m’entretient, et, par politesse, je suis forcé de l’écouter ; une phrase prononcée ou par A ou par B arrive à mes oreilles ; je l’entends sans la comprendre ; mon esprit étant occupé ailleurs, il n’y a là pour moi que des mots vides de sens ; mais je leur présume un sens que je désire m’approprier ; aussi, détournant mon attention de l’entretien que je subis, je me répète intérieurement ces mots dont le souvenir est encore intact en moi, et, comme cette fois je leur donne toute mon attention, la phrase prend un sens, je la comprends sans effort ; il m’a suffi, pour ainsi dire, de la regarder. — Il peut arriver, en pareil cas, que, pour donner à l’attention le temps de changer d’objet, je sois obligé de me répéter intérieurement la même phrase deux ou trois fois de suite ; d’abord, je suis encore distrait, d’autres idées retiennent mon attention, la phrase est toujours dénuée de sens ; enfin, je la comprends : j’ai, pour ainsi dire, jeté sur elle mon attention et, avec mon attention, sa signification ; la soudaineté du phénomène ne saurait mieux se comparer qu’à l’aimantation brusque, au moyen d’un courant, d’un morceau de fer suspendu au-dessus d’un petit tas de limaille : la pensée proprement dite, poussière amorphe de sensations effacées, se précipite sur chaque mot et s’y attache instantanément. […] la chose est impossible : qu’elle soit seule ou en compagnie, si elle a les doigts occupés, si, par exemple, elle prend un repas, l’image doit tout naturellement suppléer la sensation.
Il est aussi un grand diocèse, messieurs, celui-là sans circonscription fixe, qui s’étend par toute la France, par tout le monde, qui a ses ramifications et ses enclaves jusque dans les diocèses de messeigneurs les prélats ; qui gagne et s’augmente sans cesse, insensiblement et peu à peu, plutôt encore que par violence et avec éclat ; qui comprend dans sa largeur et sa latitude des esprits émancipés à divers degrés, mais tous d’accord sur ce point qu’il est besoin avant tout d’être affranchi d’une autorité absolue et d’une soumission aveugle ; un diocèse immense (ou, si vous aimez mieux, une province indéterminée, illimitée) ; qui compte par milliers des déistes, des spiritualistes et disciples de la religion dite naturelle, des panthéistes, des positivistes, des réalistes, … des sceptiques et chercheurs de toute sorte, des adeptes du sens commun et des sectateurs de la science pure : ce diocèse (ce lieu que vous nommerez comme vous le voulez), il est partout, il vient de se déclarer assez manifestement au cœur de l’Autriche elle-même par des actes d’émancipation et de justice, et je conseillerais à tous ceux qui aiment les comparaisons et qui ne fuient pas la lumière, de lire le discours prononcé par le savant médecin et professeur Rokitansky dans la Chambre des seigneurs de Vienne, le 30 mars dernier, sur le sujet même qui nous occupe, la séparation de la science et de l’Église. […] Que mon excellent et ancien ami et collègue d’autrefois durant mon court passage dans l’Université, que M. le ministre de l’instruction publique, si zélé pour le bien, si occupé en ce moment même, avec des ressources restreintes, de doter la science des instruments qui lui sont indispensables, que ce parfait et honnête représentant en haut lieu de la classe moyenne éclairée, me permette de le lui dire : Il a lui-même beaucoup pris sur lui en déclarant que la thèse « contient la négation du principe même de la morale et de l’autorité des lois pénales. » Telle n’est point, à mon sens, la conclusion obligée de cette thèse, quelque jugement qu’on en porte.
À l’endroit du christianisme, il se change tout de suite en hostilité pure, en polémique prolongée et acharnée ; car, à titre de religion d’État, celui-ci occupe la place, censure la libre pensée, fait brûler les écrits, exile, emprisonne, ou inquiète les auteurs, et se trouve partout l’adversaire naturel et officiel. […] Elle est le mal dans l’espèce humaine, et, quand le mal sera supprimé, il ne restera plus que du bien. « Il arrivera donc ce moment424 où le soleil n’éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne reconnaissant pour maîtres que leur raison ; où les tyrans et les esclaves, les prêtres et leurs stupides ou hypocrites instruments n’existeront plus que dans l’histoire et sur les théâtres ; où l’on ne s’en occupera plus que pour plaindre leurs victimes et leurs dupes, pour s’entretenir par l’horreur de leurs excès dans une utile vigilance, pour savoir reconnaître et étouffer sous le poids de la raison les premiers germes de la superstition et de la tyrannie, si jamais ils osaient reparaître. » — Le millénium va s’ouvrir, et c’est encore la raison qui doit le construire.
Je ne veux pas dire qu’il ne fût pas plus sain de faire payer tant par toise du toit, ou tant par pouce carré de l’espace occupé par la maison du riche ; mais enfin c’est un impôt du riche payé exclusivement par le propriétaire : en cela c’est un impôt populaire payé au bénéfice du prolétaire, qui ne possède que sa place quand il l’a louée. […] » Et il y a longtemps, bien longtemps avant la révolution de 1848, que cette idée lui est venue : car je me souviens parfaitement qu’avant 1848 il y pensait, il s’en occupait, il avait peut-être commencé à l’écrire.
Il en était séparé seulement par un étroit espace vide qu’occupait la grille de bois menant au jardin. […] Pendant cette longue station que nous fîmes dans votre chambre de jeune homme, occupées à déchiffrer et à copier des lambeaux de notes au crayon noir à moitié effacées sur le plâtre blanc des murailles, Besson qui buvait un coup à la cuisine racontait à cette aimable dame et aux femmes du village ensuite ce qu’il savait de nous, et qui nous étions.
Voltaire, dans le roman de l’Ingénu, fait dire à son héros, à propos de l’histoire ancienne : « Je m’imagine que les nations ont été longtemps comme moi, qu’elles ne se sont instruites que fort tard, qu’elles n’ont été occupées pendant des siècles que du moment présent qui coulait, très peu du passé, et jamais de l’avenir. » Rien n’est plus vrai de notre littérature, et en particulier de notre théâtre, jusque vers le milieu du seizième siècle. […] Son penchant fut toujours plus de ce côté ; et, quoique fort occupé des doctrines d’Aristote, il suivit bien plus les exemples de Lope de Véga que ceux de Sophocle.
Il se forme ainsi des ensembles d’habitudes, tout à fait analogues à de petites morales partielles réalisées, dont on ne s’occupe guère de tirer des règles abstraites parce qu’elles n’en ont pas besoin et qu’elles vivent sans cela, mais qui provoquent des joies et des douleurs analogues aux satisfactions de conscience et aux remords et dont la nature impérative apparaît quand elles sont menacées. […] Abstraitement appréciée, elle gardera une très haute valeur esthétique, mais pour le moment c’est de morale et non d’esthétique que nous nous occupons.
Napoléon n’occupe plus le cimetière d’Eylau. […] On aurait beaucoup fait, on aurait peut-être tout fait si seulement on forçait les combattants à occuper leurs véritables lignes de bataille.
Pour bien comprendre la position anormale que le Wagnérisme (j’emploie ce nom faute de mieux) occupe chez nous, il faut connaître un peu l’état général de la musique en Angleterre. […] Nos musiciens du bon vieux temps n’étaient pas très instruits ; quelque science musicale qu’ils possédassent, ils ne possédaient nulle autre connaissance, et ils étaient surtout ignorants de tout ce qui concernait « l’étranger. » Aussi étions-nous si occupés de notre Balfez et de notre Mendelssohn, que la production de Tannhaüser à Dresde n’eut aucun écho sur nos bords.
Les courbes ont toutes pour axe la verticale passant par l’endroit qu’occupera le Gral. […] La face était tout entière occupée à proférer.
Sainte-Beuve nous montre, à peu près dans le même temps, trois talents occupés du même sujet et visant chacun à la gloire difficile d’un poème sur la nature des choses. […] Mais nous sommes soumis à la loi de l’attraction qui nous fixe sur un sol déterminé ; les autres hommes nous disputent cette place ; il faut que chacun mesure à chacun l’espace qu’il occupera : Toujours d’un droit qui naît une liberté meurt.
Car cette foi religieuse, même inconséquente, même violée et faussée par les passions qui entraînent hors de Dieu, fût-ce dans les voies les plus scélérates ; cette foi religieuse tombée et ravalée jusqu’au fanatisme de Philippe II, par exemple, est encore une grande chose, qui grandit l’homme par le Dieu qu’elle y ajoute, et qui, s’imposant au moraliste dans l’historien, doit le forcer à s’occuper d’elle. […] L’historien s’y montre, il est vrai, ce qu’il était dans ses précédents ouvrages, c’est-à-dire un esprit solide, au coup d’œil politique inaltérable ; mais le moraliste y occupe une place plus large et supérieure à celle de l’historien.
Illustre de Maistre, qui vous occupiez de Paris et des Parisiens plus que vous n’en vouliez convenir, vous voilà cependant devenu Français et des nôtres, plus encore que vous n’auriez voulu !
Gandar, qui s’est fort occupé du texte de Bossuet et qui y a regardé de très près, me fait remarquer que cet honnête homme de bénédictin a rendu maint service inappréciable, qu’il a presque toujours bien lu des brouillons que, sans lui, on serait fort empêché de déchiffrer.
Mais, pour cela, une certaine générosité de cœur ne suffit pas, c’est une générosité civilisée qui y prépare… » Et encore, pour exprimer le regret et le dégoût d’avoir à s’occuper de ce qui est si loin et de ce qu’on rencontre si près des muses, j’ajoutais en terminant : « Bien mieux vaudrait ignorer.
En fait de mythologie, rien n’égale chez Le Brun la strophe suivante, tirée de l’ode sur le triomphe de nos Paysages, et que Charles Nodier aime à citer avec sourire : La colline qui vers le pôle Borne nos fertiles marais, Occupe les enfants d’Éole A broyer les dons de Cérès.
Ce que je dis là est si peu une fiction qu’un de mes amis, homme politique et savant, avec qui je cause de la situation sans lui faire part d’ailleurs de ce que je viens d’écrire, me dit tout naturellement (et cet ami n’est pas un littérateur proprement dit, c’est un savant dans l’ordre du droit et plutôt occupé des sciences morales et politiques, M.
Cette manière de voir étant adoptée par les hommes éclairés, influe sur la teinte générale des idées, mais ne triomphe pas des affections ; elle ne parvient à détruire ni l’amour, ni l’ambition, ni aucun de ces intérêts instantanés dont l’imagination des hommes ne cesse point de s’occuper, alors même que leur raison en est détrompée : mais cette philosophie purement méditative jette dans la peinture des passions un caractère de mélancolie qui donne à leur langage un nouveau degré de profondeur et d’éloquence.
Mais ces révolutions d’idées ne doivent pas être faites en passant, incidemment, quand on s’occupe d’autre chose.
C’est Sainte-Beuve que nous retrouvons, d’abord, dans la période qui nous occupe : de 1840 à 1860 environ, il est le maître incontesté de la critique.
On s’occupe de faire briller son esprit.
L’explication du mystère qui nous occupe serait peut-être dans ce passage de Milton où il est dit que l’homme « contemple » et que la femme « aime »… Et puis, au bout du compte, tout cela est trop général et n’explique rien.
Je ne m’occupe partout que des exceptions.
Trop grand pour s’occuper sérieusement d’objets frivoles, & s’il faut le dire trop amoureux de la gloire pour daigner rabaisser quiconque ignore qu’il en est une, il ne jugera dignes de ses coups que ceux qui par leur puissance influent sur la destinée des Etats, & s’il médit, ce ne fera des Rois de leurs Ministres & du vice des Empires.
Il confie à sa Lyre les chagrins de son ame, & par une magie puissante, ses malheurs s’effacent, tandis qu’il s’occupe à les peindre.
Une fois engagé dans la voie préférée, l’emploi légitime de ses forces suffirait à l’occuper.
Jésus ne regarda jamais la terre, ni les riches de la terre, ni le pouvoir matériel comme valant la peine qu’il s’en occupât.
Les disciples étaient déjà occupés des préparatifs pour la fête 1073.
On ne s’occupe ni du premier ni du troisième, parce qu’ils appartiennent, dit-on, soit à l’intelligence, soit à la physiologie ; et l’on se retranche dans le second exclusivement, pour en faire toute la volonté.
On peut, je crois, regarder la première entrevue du roi et de madame Scarron comme l’époque de la naissance d’un vif désir de se plaire réciproquement, désir qui n’a cessé de faire des progrès jusqu’à la certitude du succès, tout en traversant les nombreuses intrigues de galanterie, même d’amours, dont le roi fut occupé dix années.
Et les choses qu’elle dit avoir apprises depuis trois ans sur le compte de madame de Montespan, avaient-elles réellement occupé son attention ?
J’aurai encore bien à dire, lorsqu’une autre fois je m’occuperai de Raphaël.
Il s’est occupé aussi des abeilles.
Il faut bien le dire, parce que cela est, et que, si l’avenir s’occupe un jour de nos petits hommes et de nos petites choses, cela ne sera pas le détail le moins curieux de ce curieux événement, il paraît que nos faiseurs de censure se prétendent scandalisés dans leur morale par le Roi s’amuse, cette pièce a révolté la pudeur des gendarmes, la brigade Léotaud y était et l’a trouvée obscène, le bureau des mœurs s’est voilé la face.
Quant à Shakespeare, puisque Shakespeare est le poëte qui nous occupe, c’est, au plus haut degré, un génie humain et général, mais, comme tous les vrais génies, c’est en même temps un esprit idiosyncratique et personnel.
Dans sa république & dans ses loix, définissant un homme qui s’occupe à faire des vers, il le peint des couleurs les plus affreuses.
Guizot L’un des plus nobles spectacles que présente notre temps si décrié est celui de l’indomptable vitalité de quelques hommes illustres qui, sur des théâtres et à des titres divers, occupent encore le premier rang, quoique par leur âge ils semblent appartenir à une autre époque.
Je laisse là le reste de la figure, et je vais m’occuper seulement de la tête.
Attiré, mais non enivré, esprit trop solide pour ne pas savoir résister à l’ivresse, Amédée Renée a la légèreté et l’aplomb qu’il faut pour badiner agréablement avec ces dentelles et passer outre, et, comme les femmes qu’il nous raconte touchaient à tout dans le monde de leur temps, il se rencontre qu’en ayant l’air de ne s’occuper que de cette heptarchie de nièces, il nous raconte le temps lui-même, et nous le montre par des côtés moins solennels et moins pompeux que ceux-là sous lesquels nous sommes habitués à le regarder.
Quoi qu’il ait été par les opinions et par les principes, intellectuellement Stendhal fut un homme, et c’est assez pour que la Critique s’en occupe dans un intérêt littéraire, et même dans un intérêt de moralité.
Quoi qu’il ait été par les opinions et par les principes, intellectuellement Stendhal fut un homme, et c’est assez pour que la Critique s’en occupe dans un intérêt littéraire, et même dans un intérêt de moralité.
Mais en même temps que la vérité se fait jour en eux, la fierté gauloise qui fait partie de leur existence intime, justement émue de cette aube de conscience dangereuse pour elle et ne pouvant consentir à perdre un pouce de terrain qu’elle occupe dans le cœur de tout Français, se redresse avec énergie, pour faire entendre sa voix toute puissante au-dessus des appels de la réalité.
Il ne peut pas correspondre à une durée psychologique nouvelle, puisqu’il continue à occuper cette même durée.
Le chapitre sur Verlaine est occupé en grande partie par des considérations sur son esthétique (nous savons ce qu’il en faut penser) et sur sa conception de l’amour, qui est des plus banales.
Il semble que cette nation spirituelle et vive, dans un climat doux et voluptueux, livrée à tout ce qui peut amuser l’imagination et enchanter les sens, s’occupe plutôt à jouir des impressions qu’elle reçoit qu’à les transmettre, et dans l’expression des arts même, cherche encore plus à intéresser les sens que l’âme et l’esprit.
Ce sera surtout de ces actions chimiques que nous aurons à nous occuper. […] Les premiers qui nous occuperont sont les glandes salivaires, qui se trouvent placées comme à l’entrée du canal intestinal. […] Les matériaux solides de la salive qui nous occupe sont constitués par des matières organiques et par des substances inorganiques. […] Cette démonstration deviendra encore plus palpable pour un autre organe qu’on a comparé encore aux glandes salivaires, et qui, à ce titre et à beaucoup d’autres, doit nous occuper longuement : je veux parler du pancréas. […] Un commis, âgé de quarante-neuf ans, sobre et d’une vie régulière, fut pris en mars 1827 de symptômes de diabète (je passe tout ce qui ne se rapporte pas au symptôme qui nous occupe).
Rien n’est plus à désirer ; car il est très vrai qu’il vaut mieux moins d’hommes occupés à ’échange et plus d’hommes occupés à la production, à l’exploitation de la matière. […] Cette méthode, pour nous en occuper d’abord, c’était l’esprit même de Ballanche. […] Il y renonce, glisse à la pente de son instinct, lit, rêve, médite, roule dans son esprit une histoire symbolique de l’humanité qui sera plus tard Ahasvérus, apprend l’allemand, lit de l’allemand, s’occupe de la pensée allemande, dont Cousin commence à enivrer les esprits. […] De quoi s’occupe l’Église ? […] Jamais, depuis Bossuet, Dieu à travers l’histoire, ou bien plutôt l’histoire vue à travers Dieu, n’avait occupé, maîtrisé, possédé un esprit humain avec une telle puissance et une telle suite.
Nous sommes tous idéalistes, si l’on entend par là que nous nous occupons tous de l’idéal. […] Justement, tout à l’heure, je m’occuperai du rôle de l’hypothèse, dans la littérature. […] Il ne croyait pas qu’il fût permis au savant de s’occuper des conséquences qui peuvent sortir de ses recherches. […] Ce qui m’occupe, c’est simplement les histoires contées par les journaux, ce qu’ils impriment, le linge sale qu’ils remuent tous avec tant de complaisance. […] Il a fallu nous rabattre sur la poésie dramatique et sur la poésie lyrique, qui, dans les rhétoriques anciennes, occupaient un rang secondaire.
Le plafond est occupé par une peinture de forme circulaire représentant Lucifer terrassé sous les pieds de l’archange Michel. […] Chez l’un, la raison a pris une place considérable ; chez l’autre, la sensibilité occupe presque tout l’être. […] Comme son joli compagnon, elle a tout l’orifice de sa petite bouche occupé par un cigare disproportionné. […] Son âme, sans cesse irritée et inassouvie, s’en va à travers le monde, le monde occupé et laborieux ; elle s’en va, dis-je, comme une prostituée, criant : Plastique ! […] La contemplation suggestive du ciel occupe une place immense et dominante dans les derniers ouvrages du poëte.
De telle sorte que, le plus grand service que les chansons de geste rendirent à la littérature nationale, ce fut de disparaître, et de céder à la prose la place qu’en son absence elles avaient occupée. […] …… Ne serait-ce donc pas faire tort à sa joie d’occuper son âme à penser à ajuster ses pas à la cadence d’un air, ou à placer adroitement une balle… ? […] Molinier lui-même, rapprochant un autre fragment, a imprimé à la page suivante : « Les hommes s’occupent à suivre une balle et un lièvre ; c’est le plaisir même des rois ». […] La veuve de Molière y est, mais sur la seconde ; elle y tiendrait même le premier rang, s’il n’était occupé par cet insupportable Baron, « le satyre des jolies femmes », comme l’appelle M. de Trallage. […] Il partit donc, et le 10 juillet 1750 il arrivait à Potsdam, où Frédéric le logeait dans le même appartement qu’avait occupé l’année précédente le maréchal de Saxe.
Dans toute l’étendue, fort considérable, de son immense domaine, où la littérature n’est pas encore l’art littéraire, le désintéressement occupe une place et joue un rôle faciles à voir et à comprendre. […] Or, si la première, que le temps et le manque d’imprimerie ont si énormément simplifiée pour nous, a suffi pour occuper tant de laborieuses vies, que sera-ce de la nôtre, qu’il faudra extraire d’une si prodigieuse masse de documents ? […] C’est possible, c’est probable ; cinquante ans au plus suffiront à l’ennemi invisible pour occuper toutes les positions. […] Mais à un rang supérieur encore et tout à fait suprême plane l’élite de ces hommes merveilleux qui, au premier abord, peuvent ressembler à la médiocrité dorée par leur indifférente aptitude à plusieurs choses, mais qui sont les plus grands des génies par leur aisance souveraine à occuper partout les sommets. […] Le premier rang n’appartenant qu’au vainqueur, il importe assez peu que les autres soient occupés avant ou après sa venue.
En outre, le trône était occupé par une femme illustre, et cette circonstance stimulait encore cet esprit de chevalerie et de noblesse générales. […] Lord Herbert, à lui seul, eut l’honneur d’occuper quinze à vingt fois les lords du conseil de Sa Majesté, et lord Herbert n’était pas un duelliste par caractère. […] Le voilà donc tout occupé de prendre congé de son cher public et de lui écrire ses adieux dans cette pièce de la Tempête. […] Et pendant tout ce temps il lui faut encore s’occuper des affaires courantes de ses États, convoquer ses conseils, édicter ses jugements. […] Il me semble que je vois en ce moment ma contemplative jeune amie occupée dans son jardin à épier les approches graduelles du printemps.
Nous nous en occuperons donc quand nous en serons à étudier les principes généraux de Molière sur L’art dramatique. […] La grande lacune de la littérature française du xviie siècle et du xviiie siècle encore (Rousseau excepté, mais Rousseau ne savait pas voir) est précisément de ne s’être point occupé du tout de la France provinciale. […] Dans Tartuffe Dieu n’occupe la pensée que d’un imbécile qui est Orgon, d’une vieille bête qui est Madame Pernelle et d’un coquin, Tartuffe, qui n’y croit certainement pas, et les honnêtes gens et les gens sensés de la pièce, qui auraient quelques raisons d’en parler, n’en disent rien. […] Mais Dorine est surtout, nous dit-on, une femme d’esprit ; j’en suis bien d’avis ; occupons-nous donc de celles des servantes de Molière qui sont véritablement des « filles de la nature » et des femmes « de bon sens naïf » ; occupons-nous de Nicole et de Martine. […] Mais encore je fais observer que ces deux choses sont très possibles ; qu’un exploiteur de religion peut être à la fois ambitieux et libidineux, non sans s’apercevoir que l’un est contraire et défavorable à l’autre, mais se laissant entraîner à sa complexion, et ceci c’est la question du caractère complexe dont nous nous occuperons plus loin.
Mais il y en eut quelques-uns, ô Kami, qui, une fois l’enfant né, ne s’en occupèrent point, contrairement à la parole donnée. […] Ils ne prennent leur point de départ que dans la biologie ; ils ne s’occupent que de biologie. […] Jean Dornis, avec une modestie que tous les critiques devraient avoir, s’efface le plus qu’il peut, en son livre, derrière les auteurs dont il s’occupe. […] Là où il s’occupe du socialisme M. […] Transmettre les paroles de quelqu’un en n’en donnant que ce qui est selon nos intentions, sans s’occuper des siennes, c’est le trahir.
Et pourquoi s’occuperait-il de la mort ? […] Les salles d’études, les chambres ou chambrées, et les petits appartements occupaient les étages supérieurs. […] Mais deux ans plus tard, Shelley, à Naples, eut à s’occuper d’une petite fille qu’une inconnue lui avait confiée en mourant. […] Il se regarde travailler, et par conséquent le travail n’occupe jamais qu’un surplus de lui-même. […] Napoléon ordonne son expulsion des territoires occupés par nos armes.
Les libertins occupent vraiment ici tout le discours, comme ils occupaient, en le composant, toute la pensée du prédicateur. […] Les libertins disaient encore qu’il n’était pas de la majesté de Dieu, s’il existait, de se soucier des affaires des hommes, non plus que les hommes ne s’occupent de celles des fourmis ou des moucherons. […] Mais on sait, d’autre part, qu’à peine Bossuet avait-il terminé son Histoire universelle, il lui avait fallu s’occuper des affaires du gallicanisme. […] La « machine à fabriquer les bas » ; les tapis de Perse et de Turquie « surpassés à la Savonnerie » : seize cents filles « occupées aux ouvrages de dentelle », quoi encore ? […] Un prince du sang s’occupe de chimie — celui qui va bientôt devenir le régent, — et le bruit court qu’il distille des poisons.
Il était devenu époux et père de famille, il n’avait aucune fortune que son travail et son talent ; il était obligé de garder avec les différentes phases de la révolution une certaine mesure pour conserver le pain à sa femme et à ses enfants ; c’est le secret de ces publications, peu stoïques mais innocentes, qu’il fit tantôt pour être employé dans l’instruction publique, tantôt pour occuper une place au Jardin des plantes, afin d’avoir des appointements et un asile pour sa famille, en s’occupant de sa science favorite, l’histoire naturelle. […] XIV En perdant Aimé Martin et sa femme, je perdis ces amis de toutes les heures qui occupent, vivants ou morts, une place considérable dans l’existence ; c’étaient deux amours dans le même cœur ; qui aimait l’un aimait l’autre. […] Mais enfin, de tant d’hommes que nous voyons si occupés dans ces plaines, de tant d’autres qui vont chercher la fortune aux Indes, ou qui, sans sortir de chez eux, jouissent en repos, en Europe, des travaux de ceux-ci, il n’y en a aucun qui ne soit destiné à perdre un jour ce qu’il chérit le plus, grandeurs, fortune, femme, enfants, amis.
Ne pouvant dormir, je voulus du moins occuper agréablement mon insomnie par l’évocation de tous les souvenirs d’hommes éminents dans la littérature ou dans la politique que j’avais rencontrés, entrevus, connus ou aimés dans ma vie pendant les trente ou trente-cinq années où j’avais été plus ou moins mêlé à la foule du siècle. […] Une femme d’un âge indécis, d’un costume brun, d’une figure pétrie par les soucis du veuvage et les tendresses maternelles, était occupée à surveiller deux ou trois de ses fils encore enfants. […] … Ne vous avons-nous pas obéi, le 15 mai, pour délivrer l’Assemblée nationale et pour marcher avec vous contre l’hôtel de ville occupé par le canon des insurgés ?
Comment en effet s’occuperait-on des autres, quand on est à ce point inquiet de soi-même, et d’autant plus inquiet que la conscience est justement plus scrupuleuse ou plus farouche29 ? […] Là travaillaient des êtres humains, étendus sur le flanc, abattant le charbon, qui leur tombait sur la face, et le remplaçant au fur et à mesure par des rondins pour n’être pas écrasés par le plafond… Glissant je ne sais comment, j’arrivai à un carrefour où des masses noires, silencieuses, avec des gestes d’ombre, s’occupaient à couper menu quelque chose de tout point semblable au charbon sur lequel elles gisaient : « Les voilà qui dînent, les gaillards, nous dit l’ingénieur aimable qui nous guidait. […] Mais je pense que l’on entend aussi maintenant ce que j’ai voulu dire en écrivant cette autre phrase : « Comment s’occuperait-on des autres quand on est à ce point inquiet de soi-même !
Elles ne surent point guider le voyageur, et il demeura seul à analyser son désarroi, devant le Parthénon mutilé, sur la place occupée naguère par la tour franque. […] À propos de ses drames, il lui dit qu’il les ménage trop peu, et que depuis qu’il s’occupe de théâtre, on dirait que chez lui, même dans le lyrique, le théâtral a gagné. […] Enfin il trace une éclatante image de la maturité de Goethe, et il nous le montre repentant d’avoir travaillé avec les destructeurs, tout occupé à renouer la tradition rompue et tendant ses lèvres avides à la perfection et à l’intégrité antiques. […] Quatre à cinq mille spectateurs, parmi lesquels la famille royale, occupaient déjà les gradins, avec cette décence noble et grave qui caractérise le public athénien. […] La chambre que j’occupe est spacieuse, avec deux hautes fenêtres s’ouvrant sur le golfe.
Le succès donc est un fait, mais, pour la catégorie d’actes qui nous occupe, un fait éventuel et qui ne change pas l’essence même de l’acte. […] Ce qui n’occupait qu’un esprit désintéressé de tout, et intéressé à tout, pourra, dans les conjonctures présentes, amuser les incrédules et révolter les croyants. […] Sans doute, cela est sans importance, puisqu’il s’agit seulement de passer le temps, d’occuper l’activité bizarre de l’âge ingrat. […] Le chantier se croit occupé d’un travail utile. […] Il faut vivre plus haut que cela et ne point s’occuper du bonheur des autres, alors que l’on dédaigne le sien propre.
Les phtisiques amants de nos lâches poupées Reculeraient devant ce corps rude et puissant Dont les mains, aux travaux de la terre occupées, Montrent, au lieu des lis, l’âpre rougeur du sang. […] Me voici arrivé à ce point de la légende parnassienne où il faudra bien, bon gré mal gré, que je m’occupe et que je vous occupe, hélas ! […] On apprit enfin que le patron de l’hôtel occupait je ne sais quel emploi à la lingerie du Palais de Napoléon III, et il réalisait une notable économie en nous faisant coucher dans les draps impériaux. […] Hier est sans importance pour nous qui bâtissons demain. » Ce raisonnement ressemble un peu trop à celui d’un architecte qui dirait : « Je n’ai pas à m’occuper des fondements puisque j’élève la toiture ! […] Quelle place pourront-ils occuper dans une société qui n’aura plus souci que de la réalité ?
Elle est nécessairement militante ; elle exerce ou essaie d’exercer une action ; par cela seul qu’elle déclare : Ceci est bon, cela est mauvais, elle pousse dans un certain sens et détourne d’une certaine direction celui dont elle s’occupe ; elle est pour lui excitante et répressive. […] En tout cas, tous deux ont l’humeur narquoise ; mais l’un a le trait plus vif, plus ailé, plus acéré surtout ; l’autre (c’est celui qui nous occupe) a la malice enveloppée et comme ouatée de bonhomie ; elle est à la fois plus émoussée et plus inattendue ; c’est comme si un chat bien fourré (la comparaison ne saurait déplaire à M. […] Il s’efforce de dégager quelque question nouvelle ; il étudie la place qu’y occupe et la forme qu’y affecte la passion ; il se demande par exemple en quoi ont été modifiés les rôles respectifs de la femme, du mari et de l’amant, dans ce trio qui défraie depuis si longtemps le théâtre de notre pays ; ou bien il cherche les causes d’un succès ou d’un échec qui a été une surprise. […] J’entends par là qu’il en est arrivé à s’occuper des conséquences que peut avoir pour la société une doctrine philosophique ou même un simple roman. […] L’un est, par exemple, occupé à décomposer l’intelligence de M.
Savourez-moi ceci (pour dire que M. de Vogüé, ayant épousé une Russe, a été amené à s’occuper beaucoup de la Russie dans ses livres) : « Un hasard de chancellerie vous y a conduit (en Russie). […] J’ai trouvé là le chansonnier Jouy, les humoristes Allais et Auriol, Tinchant, Dézamy et beaucoup d’autres occupés à taper sur des choses sonores… Cela m’a paru fort désagréable au premier moment ; puis, je m’y suis fait. […] Car j’occuperais alors dans la pensée de quelques milliers de paysans une place infiniment plus honorable que celle du plus illustre écrivain. […] Puis, les parents, jadis, en voulaient pour leur argent ; ils s’occupaient du progrès des enfants, ils s’en informaient auprès du maître ; c’était quelquefois ennuyeux pour lui ; mais cela le stimulait, le tenait en haleine, et souvent aussi cela établissait entre lui et les familles des relations agréables et cordiales. […] Enfin, vous aimerez la beauté des mots, doublée par la place qu’ils occupent, leur sonorité, leur éclat, l’air de gloire et d’allégresse héroïque répandu sur ces alexandrins si savants.
Il a bien fallu reconnaître, ce qu’on avait nié un peu à la légère, que s’il se trouvait parmi les novateurs de simples extravagants, on y comptait aussi des hommes de talent : quelques-uns occupent maintenant une belle place dans les lettres régulières et le temps n’est peut-être pas éloigné où ils seront de l’Académie. […] La difficulté qu’on rencontre parfois à percer le texte des ouvrages de M. de Gourmont — et cela n’arrive guère que dans ses ouvrages d’imagination — vient au contraire de la subtilité d’une intelligence en perpétuel travail et toujours occupée à s’aiguiser et à s’approfondir. […] Brunetière et qui oppose l’esprit analytique à une ampleur oratoire encore qu’érudite, les moralistes, les savants, les grands docteurs de l’Église catholique ou de la religion réformée occupent une place égale à celle des poètes et des conteurs. […] C’est le royaume de la fièvre ; c’est « une beauté irrespirable. » D’autres corrections appartiennent plutôt à l’ordre des curiosités et doivent être signalées à ces psychologues qui s’occupent de l’invention littéraire. […] Non moins occupé d’ailleurs de l’équilibre des âmes que du libre jeu des corps, M.
Vérola qu’il s’agit — je n’ai juste qu’à confirmer sur sa tête ce que je viens de dire et je crois que nous aurons toute la notalité de ce volume qui nous occupe. […] Dès lors plus de braves gens à mes trousses pour sauver les mœurs et les coutumes, peu d’ailleurs en danger, et par conséquent, plus d’exempts ni d’écrous… que ceux évoqués par des jeunes hommes en quête de copie expresse et de qui mon ferme propos de ne plus m’occuper de moi-même dans ce que j’écrirai dorénavant m’empêche de rectifier, non comme ils l’eussent sinon mérité, du moins peut-être voulu, — les inventions. […] Dans quelques lignes de ces quelques pages sincères, je réfute plusieurs basses calomnies qui tendraient à faire passer Rimbaud pour une espèce de malandrin, et je m’occupe ensuite de l’écrivain. […] Tous deux jusqu’au cou dans la littérature, s’occupèrent de la Conférence que l’on m’avait invité à faire. […] Auguste, roman brillant et superficiel, un peu bien ridicule peut-être, même dans sa pitié digne d’ailleurs de cet écrivain qui n’eut guère, en somme, que de l’esprit, sauf quelques aberrations accessoires de Vautrin, les magnifiques et terriblement troublants sonnets de Shakespeare et de très rares choses de Goethe, nous ne croyons pas que nulle littérature moderne se soit occupée d’une façon un peu spéciale du sujet que M.
Il est encore moins admis dans la tragédie, qui est l’empire des grandes passions & des grands intérêts ; & si quelquefois il est reçû dans le genre tragique & dans le comique, ce n’est que dans quelques descriptions où le coeur n’a point de part, & qui amusent l’imagination avant que l’ame soit touchée ou occupée. […] L’affluence du peuple, l’opulence, l’oisiveté, qui ne peut s’occuper que des plaisirs & des arts, & non du gouvernement, ont donné un nouveau tour d’esprit à un peuple entier. […] Il touche, il intéresse s’il parle avec douleur de sa perte, s’il est plus occupé de son ami que de tout le reste. […] vous y lisez les choses, & vous ne vous occupez pas des caracteres de l’alphabet, sans lesquels pourtant vous n’auriez aucune notion de ces choses. […] Les hommes occupés de calculs ou d’affaires épineuses, ont d’ordinaire l’imagination stérile.
Depuis sa naissance Juliette avait été entourée d’aisance, de bien-être, de luxe ; mariée encore enfant à un homme dont la fortune était considérable, on ne lui avait jamais non-seulement demandé, mais permis de s’occuper d’un détail de ménage ou d’un calcul d’argent. […] « Le prince Auguste retrouvait son pays occupé par l’armée française ; son père, le prince Ferdinand, vieux et malade, plus accablé encore par la douleur que lui causaient la perte de son fils Louis et la situation de la Prusse que par le poids des années.
Le ramassis de quolibets, de calembours, de vulgarités saugrenues de cette partie carrée qui occupe un tiers de volume dans les Misérables, ne mérite pas qu’on s’y arrête. — Une seule remarque encore, c’est que ces huit convives, mâles et femelles (car on ne peut pas les appeler hommes et femmes), ont tous les huit des vices incarnés dans la débauche et dans l’égoïsme le plus révoltant. […] À le voir, il semblait occupé à regarder continuellement quelque chose de terrible.
Cependant sa vie intime était douloureuse : un mariage disproportionné, où la femme était trop jeune et légère, le mari trop épris et trop occupé, l’empoisonna d’inquiétudes et d’amertume. […] Dimanche, le marchand, créancier né des gentilshommes, et né pour être payé en monnaie de singe ; Madame Jourdain, toute proche du peuple, par son bon sens, sa tète chaude, sa parole bruyante, et sa bonté foncière ; Chrysale, la ganache bourgeoise, épais et matériel, tout occupé de son pot, père et mari sans dignité et sans autorité ; Jourdain, Arnolphe, les bourgeois vaniteux, qui jouent au gentilhomme, prennent des noms de terre, ou frayent avec des nobles dont la compagnie leur coûte cher ; Madelon.
La paix ne faisait pas son compte il ne savait pas s’y occuper. […] Quant à Charles VIII, quoiqu’il en ait été d’abord maltraité, et qu’il n’ait jamais eu complétement sa faveur, il juge ce jeune prince avec indulgence, et ne lui « sait pas mauvais gré de ses rudesses », dit-il quelque part, « connoissant que c’estoit en sa jeunesse, et qu’il ne venoit pas de lui. » De ces trois princes, celui qui devait le plus l’occuper, c’est Louis XI.
Le correctif le plus naturel du purisme était d’appliquer l’esprit de choix, dont le purisme n’est que l’exagération, à des ouvrages d’un fond assez attachant pour que le lecteur y fût plus occupé des choses que des mots. […] Les gens du monde, les gens d’épée, les beaux esprits, les femmes, n’en furent guère moins occupés que les théologiens.
Les écrits de Philon ont l’inappréciable avantage de nous montrer les pensées qui fermentaient au temps de Jésus dans les âmes occupées des grandes questions religieuses. […] En tout cas, ce qui constitue l’immense intérêt de Josèphe pour le sujet qui nous occupe, ce sont les vives lumières qu’il jette sur le temps.
Le chant de Walter occupe sa pensée tout entière. […] Ils ont considéré, non sans étonnement, la soubrette jusqu’alors occupée des rubans de son corsage fripés par son bel ami le garde-française, et, pleins d’un beau rêve, dévorés du désir des cimes, ils ont violemment saisi Dorine, Fanchon ou Marinette, et l’ont forcée à lever la tête, sans lui prendre le menton.
Prévoir que vous refuserez, vous, de voler pour vous enrichir, ce n’est pas s’occuper de la durée ni en elle-même ni en vous : c’est déterminer des relations entre votre caractère supposé connu et certains actes compatibles ou incompatibles avec ce caractère ; et ces relations sont précisément indépendantes de la durée. […] Il faut d’ailleurs remarquer que, dans le cas qui nous occupe, le mode de l’action contraignante exercée par la douleur échappe à la conscience.
En cette semaine violente, peu occupée, on le comprendra, de littérature, Janin, que nous allions remercier du seul article bienveillant publié sur notre livre, nous saluait, en nous reconduisant avec cette phrase : « Voyez-vous, il n’y a que le théâtre ! […] Il y eut cependant en ces années, où nous nous occupions historiquement du Directoire, un acte présenté au Théâtre-Français, que je regrette de voir perdu31, et dont j’aurais voulu donner quelques extraits dans cette préface.
elle était originale cette famille Cros… Un soir, à la fin d’un dîner, un fils ayant annoncé qu’il s’occupait de recherches pour ressusciter les morts, le père lui déclare qu’il s’opposait absolument à cette découverte, devant troubler les héritages. […] « Moi, dit-elle, j’ai cent amis… oui, il me faut ce compte-là… Je suis reconnaissante aux gens qui me font occuper d’eux… c’est ma vie… mon activité a besoin d’obliger… ça tient peut-être à ce que je suis Picarde… la femme de cette province est une femme qui porte les culottes… l’homme n’y est rien ».
Dès qu’il y était assis, son livre ouvert dans la main, je m’occupais agréablement au pied des créneaux à choisir, parmi les pierres roulées, les plus belles pétrifications marines, ou à tresser des paniers pour mes sœurs, avec ces joncs qui croissent à sec sur les pelouses arides. […] Les deux sœurs, ses compagnes de solitude, qui s’occupaient des soins du ménage sur la galerie, se sauvèrent en emportant leurs laitues mal épluchées, comme si un profane avait troublé le mystère.
occupent une autre terrasse qui regne autour de la montagne. […] Ses héros sont moins occupés à parler qu’à débiter des lieux communs empoulés, & à faire de longues apostrophes aux dieux, parce qu’ils ne savent pas parler aux hommes.
Même dans une aire très étendue, restée continue pendant une longue période, mais dont le climat et les autres conditions de vie changent insensiblement en allant d’un district habité par une espèce à un autre district occupé par des espèces étroitement alliées, nous ne pouvons prétendre que rarement à trouver les variétés moyennes dans les zones intermédiaires. […] Le caractère intermédiaire des fossiles de chaque formation, comparés aux fossiles des formations inférieures et supérieures, s’explique tout simplement par le rang intermédiaire qu’ils occupent dans la chaîne généalogique.
« Dès que je sus par la chirurgie que du pus accumulé à la surface du cerveau détruit nos facultés, et que l’évacuation de ce pus leur permet de reparaître, je ne fus plus maître de les concevoir autrement que comme les actes d’un cerveau vivant4. » La nouvelle école physiologique n’a point de ces allures ; elle laisse aux métaphysiciens le problème de l’âme, et ne s’occupe que des fonctions de relation et des organes qui en sont le siège. […] Ainsi se trouvent réconciliées dans une science supérieure les deux écoles, le vitalisme et l’organicisme, qui ont tant occupé le monde savant de leurs débats.
Ce serait la matière d’un bon mémoire économique : je suis étonné qu’aucun d’eux ne se soit avisé de le faire ; je m’en occuperai peut-être un jour.
A-t-il à parler (13 août 1779) d’un médecin et chirurgien irlandais, David Macbride, il insistera particulièrement sur les qualités que doit réunir un médecin des femmes et particulièrement un accoucheur : Nées, dit-il, pour la peine autant que pour le plaisir, dévouées en quelque sorte à l’éducation et au bonheur des hommes, destinées à leur fournir le premier aliment et à leur prodiguer les premiers soins, exposées à un grand nombre d’infirmités et de maladies dont cette noble fonction est la source, les femmes ont toujours eu l’intérêt le plus vif à s’occuper de leur santé et à choisir un médecin habile.
Après les vaches venaient les juments, leurs poulains étourdis, les jeunes mulets, plus malins mais plus prudents ; et enfin le patriarche et sa femme, à cheval ; les jeunes enfants en croupe, le nourrisson dans les bras de sa mère, couvert d’un pli de son grand voile d’écarlate ; la fille occupée à filer sur sa monture ; le petit garçon, à pied, coiffé du chaudron ; l’adolescent armé en chasseur ; et celui des fils que la confiance de la famille avait plus particulièrement préposé au soin du bétail, distingué par le sac à sel, orné d’une grande croix rouge.
Tamizey de Larroque, un des érudits qui se sont occupés avec le plus de zèle de ces illustres enfants de la Gascogne, insiste pour qu’on écrive Monluc sans t : c’est ainsi, remarque-t-il, que le maréchal et l’évêque, et tous les membres de leur famille, ont constamment signé.
Il se fait montrer par le maréchal de Lorges les postes qu’occupaient à Sasbach Montécuculli et Turenne, l’endroit où celui-ci a été frappé à mort, et l’arbre au pied duquel on le transporta pour y mourir.
Cet esprit, le plus contraire à celui de la grande et intelligente poésie, produit des jugements systématiques, engouement et anathème, mais le tout se passant le plus souvent entre soi, entre artistes et gens du métier : le public même celui qui s’occupe volontiers des lettres sérieuses, reste indifférent et regarde ailleurs.
Un art et une grâce de Mme Récamier, c’était de faire valoir la personne avec qui elle causait ; elle s’y appliquait, en s’effaçant volontiers ; elle n’était occupée que de donner des occasions à l’esprit des autres, et on lui savait gré même de ses demi-mots, de ses silences intelligents.
Son Éminence a besoin de repos ; elle a l’estomac dérangé : M. de Luynes sait dans la dernière exactitude tous les détails de santé qui font rire quand Molière nous les étale, mais qu’on n’écrit plus ; il les note ; on a le compte, le chiffre exact des coliques du cardinal dans les vingt-quatre heures ; et « d’ailleurs, les différentes situations de la santé de M. le cardinal se remarquent aisément, se reflètent — sur le visage du roi. » Quant au cardinal, il continue de s’occuper d’affaires dans ses intervalles de répit ; il reçoit le viatique, mais il ne songe pas à lâcher le ministère ; il n’a pas l’idée qu’il puisse s’en aller déjà, et il le dit même assez agréablement à l’adresse de ceux qui attendent.
Je le demande, un critique de profession qui se serait occupé de Bourdaloue, un abbé Maury ou un Vinet trouveraient-ils mieux ?
C’est toute une croisade : on se demande à quel propos, et contre qui elle est dirigée : car l’industrie moderne, tout occupée à se développer, à conquérir le monde et à régner sur notre planète, ne pense guère pour le moment à se traduire en poésie.
Il m’a reproché un jour de m’être occupé de Rabelais, de qui La Bruyère a dit que c’est tantôt « le charme de la canaille », et tantôt « le mets des plus délicats. » Je viens à lui au même titre, comme à un grand satirique et railleur, quoiqu’au fond je le trouve souvent moins raisonnable que Rabelais.
En voici un pourtant, où Mme de Sévigné nous apparaît dans tout le feu et toute l’activité de son rôle de grand’-maman, occupée de changer la nourrice de sa petite-fille que Mme de Grignan lui a confiée en partant pour la Provence : « Pour votre enfant, voici de ses nouvelles.
Pour accorder les deux ministres, je mis quelques places de l’état-major dans Négrepelisse, mais c’étaient des places mortes (des places qui n’étaient pas occupées), qui ne coûtèrent rien à la paroisse, et cette affaire n’eut point de suite », Le cas est petit, mais la méthode est trouvée.
Ce livre si attendu, et qui a occupé M.
Il dut, pour soutenir sa famille composée de sa femme, de ses deux sœurs à sa charge et de sa fille naturelle, s’occuper d’avoir un emploi.
Quel fut mon étonnement quand, au lieu de la gravité, de la décence, du soin de l’honneur national, de celui de l’entretien de la bienveillance mutuelle entre les deux nations, qui me paraissaient devoir composer l’ensemble de la manière d’être et des occupations d’un ministre de France, je trouvai un petit monsieur, uniquement occupé de petits vers, de petites femmes, de petits caquets, et qui, dans les petits rébus dont se composaient ses petites dépêches, disait familièrement au duc, en parlant de la certitude d’un éclat entre la France et la Russie : « La Russie amorcera si souvent, couchera en joue la France si souvent, que la France sera forcée de faire feu… » Brunet n’aurait pas mieux dit… Toute sa correspondance est sur ce ton, et présente un mélange fatigant d’affaires traitées avec la prétention au bel esprit du plus bas étage. » C’est ainsi que le prélat diplomate abuse d’un dépôt pour attaquer celui qui le lui a confié ; il le drape à la Figaro, et il ose parler de gravité et de décence !
Duveyrier78 S’il y a une chose évidente et certaine, c’est que l’homme en ce siècle est de plus en plus occupé de cette terre, du globe qu’il habite et de la manière d’y vivre le mieux possible, de l’exploiter le plus largement, de le maîtriser, de le posséder, de l’embellir aussi et de l’illustrer par des prodiges de créations civiles, scientifiques, industrielles.
Nous sommes à l’endroit vraiment honorable de la carrière du comte de Clermont, à ce qui le rend digne, aujourd’hui encore, qu’on s’occupe de lui.
La tranquille et nombreuse famille qui l’habite s’occupe uniquement d’élever des abeilles et d’entretenir les filets avec lesquels elle fournit de poissons l’auberge du village et une autre qui est à demi-lieue de là sur une route très-fréquentée.
Brizeux, et qui, chaque jour, s’accentue davantage, est d’un heureux augure pour son poëme des Bretons, dont la composition l’occupe depuis longtemps.
Paul Ackermann, qui est très-français malgré la tournure germanique de son nom, et qui, à cette distance, s’occupe à fond de l’école et de la question poétique moderne, comme pourrait faire sur une phase accomplie un érudit systématique et ingénieux.
Léonard161 Dans mon goût bien connu pour les poëtes lointains et plus qu’à demi oubliés, pour les étoiles qui ont pâli, j’avais toujours eu l’idée de revenir en quelques pages sur un auteur aimable dont les tableaux riants ont occupé quelques matinées de notre enfance, et dont les vers faciles et sensibles se sont gravés une fois dans nos mémoires encore tendres.
En même temps que l’activité industrielle et l’invention scientifique se portent en avant dans toutes les voies vers le nouveau et vers l’inconnu, l’activité intellectuelle, qui ne trouve pas son aliment suffisant dans les œuvres ni dans les pensées présentes, et qui est souvent en danger de tourner sur elle-même, se rejette en arrière pour se donner un objet, et se reprend en tous sens aux choses d’autrefois, à celles d’il y a quatre mille ans ou à celles d’hier : peu nous importe, pourvu qu’on s’y occupe, qu’on s’y intéresse, que l’esprit et la curiosité s’y logent, ne fût-ce qu’en passant.
Les hommes d’esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à se distinguer, ne se servent jamais alors, que du petit nombre d’idées qui leur sont communes avec les plus bornés d’entre ceux de la même opinion : il y a une sorte de cercle magique tracé autour du sujet de ralliement que tout le parti parcourt et que personne ne peut franchir ; soit qu’on redoute, en multipliant ses raisonnements, d’offrir un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identité que d’étendue, plus de force que de variété ; placés à l’extrême d’une idée comme des soldats à leur poste, jamais vous ne pourrez les décider à venir à la découverte d’un autre point de vue de la question, et tenant à quelques principes comme à des chefs, à des opinions, comme à des serments, on dirait que vous leur proposez une trahison quand vous voulez les engager à examiner, à s’occuper d’une idée nouvelle, à combiner de nouveaux rapports.
Je ne m’occupe pas des imitations plus que médiocres qui furent composées au xiiie siècle par Audefroi le Bâtard.
L’érudit est plein de morgue, parce qu’il fait partie d’une espèce de confrérie occupée de choses mystérieuses, qui a ses traditions, ses rites, son langage.
Pourtant on m’assure que les électeurs même de Paris commencent à s’aviser de la contradiction qui m’occupe.
Ferdinand Brunetière énonçait une idée dont je résume le développement : « la Poésie fut architecturale au xviie siècle, picturale chez les Romantiques et leurs précurseurs, tandis que les Parnassiens se sont occupés surtout de serrer le dessin du vers ; après les temps de la plastique, voici les temps de la musique apportée par l’école nouvelle ».
Dans son rez-de-chaussée de l’avenue Trudaine, bas et sombre, il vit seul, les rideaux tirés sur la lumière du jour, occupé à explorer les arcanes de la science spagirique.
N’en est-il pas ainsi pour le balancier de la pendule qui, allant sans cesse de droite à gauche et de gauche à droite, reprend à chaque seconde la position qu’il occupait au début de la seconde précédente.
Il proposa même au compositeur de participer à sa revue mais Wagner était alors trop occupé par les répétitions de Tannhäuser.
« Le mot conscience signifie la vie mentale avec ses diverses énergies, en tant qu’elle se distingue des fonctions purement vitales et des états de sommeil, torpeur, insensibilité, etc. » Il indique aussi que l’esprit est occupé de lui-même, au lieu de s’appliquer au monde extérieur ; car les préoccupations qui ont pour objet ce qui est externe, présentent un caractère anesthétique.
On était dans la Semaine sainte de l’année 1109 ; un de ceux qui le servaient lui ayant parlé de sa mort comme prochaine et comme du départ d’un convié que rappelait à lui le Seigneur vers ce temps de la fête de Pâques, il répondit : « Si telle est sa volonté, j’obéirai de bon cœur, mais s’il aimait mieux me laisser encore parmi vous un tant soit peu de temps, assez du moins jusqu’à ce que j’aie résolu une question qui m’occupe sur l’origine de l’âme, j’en serais reconnaissant, d’autant plus que je ne sais si, moi mort, un autre pourra la résoudre. » Touchante faiblesse d’un saint qui avait un coin de philosophe !
Il décria celles de Quinault, le représenta comme un versificateur doucereux & détestable, plus occupé de la rime que de la raison.
On fait quelquefois les peintures les plus indécentes, jusqu’à représenter une femme frivolement occupée à sa toilette, avec toute la vivacité d’une passion, tous les termes de la plus fade coquetterie ; jusqu’à dire, mot pour mot, comme faisoit le P. de ***, un billet qu’il supposoit avoir été écrit par un amant à sa maîtresse.
J’ose recommander très-particulièrement M. le docteur Ernesti, à Leipsick, homme d’un mérite éminent, qui, ayant été toute sa vie occupé de l’éducation de la jeunesse dans toutes les espèces d’écoles, est plus capable que qui que ce soit de dresser un plan excellent.
Pylade se contenta de lui répondre que ce qui pouvoit arriver de mieux à l’empereur, c’étoit que le peuple s’occupât de Bathylle et de Pylade.
Les Muses dédaigneuses de la Grèce ne voulaient s’occuper que de royales douleurs, d’éclatants revers.
Quelques points du débat particulier qui nous occupe, nous paraissent toutefois assez clairs.
D’ailleurs, dans le cas qui nous occuper, les amis comme les adversaires de l’égalitarisme pensent trouver intérêt à le représenter comme né des systèmes.
Pour la question d’évolution littéraire qui nous occupe spécialement ici, j’avoue être encore indécis, sans y voir toutefois de grosse difficulté.
Le cœur, le plus profond du cœur, est blessé par cette vue ; c’est le juste opprimé qui meurt, parce que le monde hait la justice ; les puissants, les hommes du siècle sont là, indifférents, ironiques : un chevalier empanaché, un bourgmestre ventru qui, les mains croisées derrière son dos, regarde, occupe une heure ; mais tout le reste pleure ; au-dessus des femmes évanouies, les anges pleins d’angoisse viennent recueillir dans des coupes le sang sacré qui suinte, et les astres du ciel se voilent la face pour ne pas contempler un si grand attentat. […] Pareillement pour l’Hébreu, la nature et les hommes ne sont rien par eux-mêmes ; ils servent à Dieu ; ils n’ont point d’autre raison d’exister ni d’autre usage ; ils s’effacent à côté de l’Être solitaire et énorme qui, étalé et dressé comme une montagne devant la pensée humaine, occupe et couvre à lui seul tout l’horizon. […] La cour a sa religion comme la campagne, religion sincère et qui gagne ; parmi les poésies païennes qui jusqu’à la Révolution occupent toujours la scène du monde, insensiblement on voit percer et monter le grave et grand sentiment qui a plongé ses racines jusqu’au fond de l’esprit public. […] Comme un splendide insecte qui s’est transformé et qui a perdu ses ailes, on voit la poétique génération d’Élisabeth disparaître et ne laisser à sa place qu’une lourde chenille, fileuse opiniâtre et utile, armée de pattes industrieuses et de mâchoires redoutables, occupée à ronger de vieilles feuilles et à dévorer ses ennemis. […] Les mémoires, même ceux de Ludlow, de mistress Hutchinson, sont longs, ennuyeux, véritables factums dépourvus d’accent personnel, vides d’effusion et d’agrément ; tous, « ils semblent s’oublier et ne s’occupent que des destinées générales de leur cause410. » De bons ouvrages de piété, des sermons solides et convaincants, des livres sincères, édifiants, exacts, méthodiques, comme ceux de Baxter, de Barclay, de Calamy, de John Owen, des récits personnels comme celui de Baxter, comme le journal de Fox, comme la vie de Bunyan, une grande provision consciencieusement rangée de documents et de raisonnements, voilà tout ce qu’ils offrent ; le puritain détruit l’artiste, roidit l’homme, entrave l’écrivain, et ne laisse subsister de l’artiste, de l’homme, de l’écrivain, qu’une sorte d’être abstrait, serviteur d’une consigne.
S’il est vrai que la réalité ne lui suffise point, il faut donc que l’imagination y supplée et le satisfasse dans sa tendance à s’occuper de l’idéal. […] Peut-être que, moins occupés à la défense de leur amour-propre et de leurs rivalités éphémères dans les cercles du monde, les auteurs s’occuperont d’avantage à propager l’amour du beau, à rivaliser les grands modèles et à briller dans la postérité. […] Je le considérerai donc ici dans l’objet dont nous nous occupons. […] Tel esprit occupé de spéculations abstraites, ou de fiscalité, n’aperçoit les finesses du goût que vaguement. […] Je n’en considère la nécessité que dans l’art dont nous nous occupons.
On y joua peu Maeterlinck, très tard Claudel ; les auteurs étrangers y occupaient presque toute la place ; je reviendrai sur eux. […] Un art dramatique parlé, le seul qui présentement nous occupe, ne saurait se tenir si près des frontières de la musique sans être tenté d’y entrer. […] Imaginez une littérature dramatique digne de ce nom, populaire et chrétienne, prenant soudain — ou lentement, car il faudra compter avec des résistances, — la place occupée depuis des siècles par des insanités et des médiocrités sans nom. […] Le réalisme bourgeois a suivi sa pente ; il occupe encore en maître la plupart des théâtres réguliers.
C’est de ces trois sentiments qu’il faut tenir compte soit pour les combattre, soit pour les exciter, soit pour leur faire leur part, quand on s’occupe, au XIXe siècle, de morale ou de politique. […] Les hommes à sentiments et à passions profondes, les mystiques (car longtemps encore le mysticisme renaîtra par intervalles) paraîtront plus tard, de 1830 à 1848 environ, et nous aurons à nous en occuper dans une autre série d’études. […] Les théoriciens dont je m’occupe ici furent dépassés très vite, l’étaient déjà au moment même où ils parlaient. […] Prouver que tout gouvernement non monarchique est un monstre, voilà le but. — La place que le gouvernement occupe dans le système, et comme dans la hiérarchie des choses organisées, est à souhait, du reste, pour le raisonnement. […] Mais cette vue générale des Allemands occupe beaucoup moins de place dans l’ouvrage même que dans les préoccupations du Français ou de l’Allemand qui le lisent.
Il est doux, il est encourageant, lorsqu’on s’occupe d’un bon livre, de songer que ce que l’on en dit a accès auprès de l’auteur, qu’il s’attristerait du blâme, qu’il se réjouira de l’éloge, qu’il peut tenir compte de l’objection ou de la remarque. […] Autran ayant ainsi condamné à mort les œuvres de sa première jeunesse, la critique n’a pas à s’en occuper. […] Et cette iniquité sociale et mondaine, on la commettait aussi en littérature : s’occuper du poëme et du poëte de Milianah, était-ce possible ? […] Leconte de Lisle, au contraire, ne paraît occupé qu’à les reculer encore, à les placer hors de notre portée, à les enfermer, dans toute leur immobilité sacrée, au fond de quelque antre de Thrace ou de Thessalie. […] Non ; mais, après les grandes dates poétiques, il en est d’autres qui occupent heureusement les intervalles, rompent la prescription, et sont comme des anneaux plus modestes rattachant entre eux les anneaux d’or.
Sauf La Bruyère, tout ce siècle uniquement occupé de l’âme humaine l’a, peut-être pour mieux la voir, traduite par des symboles — récits poétiques, théâtre, fables — ou pressée en ses conséquences — Maximes et Pensées : La Bruyère seul l’interroge directement, la regarde vivre, l’observe ! […] Moins puissant, moins génial, plus occupé de l’aspect extérieur et sentimental, Vigny est aussi probe que Pascal et le sujet de leurs pensées est le même : Les Destinées . — On a cru Vigny athée : il ne l’est précisément pas plus que Pascal. […] Il reste occupé de perfections secondaires : si c’est par indifférence ou par scepticisme, il ne faut pas lui pardonner. […] Jean Richepin occupe Paris trois heures au moins durant, ou bien c’est M. […] Je pense même qu’il va trop loin : occupé surtout de penser après n’avoir fait longtemps que rire, la pensée le captive trop ; l’artiste n’y gagne pas et, déjà dans Les Symboles, on se demande souvent : pourquoi des vers ?
Ne nous occupons plus que du comique. […] Je crois, du reste, qu’à l’heure où j’écris un autre « chercheur et curieux » s’occupe de cette question et prétend la vider à fond. […] Michaut a parlé de tous les critiques à peu près qui se sont occupés de Bérénice. […] Il s’est occupé de l’Office de la Vierge, des Psaumes, des Vêpres, œuvres de piété ou plutôt œuvres de librairie. […] Sainte-Beuve, encore, s’est très bien avisé d’une chose dont on ne s’était, je crois, jamais occupé avant lui.
A tout un ordre de faits et d’idées qui jusqu’alors n’avait guère occupé que les savants dans leurs laboratoires, il a intéressé tous les « honnêtes gens », les beaux esprits et les femmes, en leur en révélant l’existence. […] Ce qui n’est pas au moins douteux, c’est que, moins occupés d’eux-mêmes, ils eussent moins souffert, toute souffrance, comme on le sait bien, s’accroissant et s’exaspérant par l’attention qu’on lui donne. […] Pellissier de le dire ; et tout occupé, dans son chapitre sur la Critique, de définir la méthode générale de M. […] Et, malgré tous ses efforts, il ne se résigne pas à la sottise, à la routine, aux bassesses de la vie courante. » Faisons attention seulement à ce que l’on appelle ici des noms de « bassesse », de « routine », ou de « sottise » ; et que peut-être elles ne consistent qu’à ne s’occuper point d’écrire et qu’en ce cas ce sont de bien gros mots. […] Le Code ne condamne point les crimes en idée, ceux qui n’ont pas au moins reçu, selon ses propres termes, « un commencement d’exécution » — et il semble que la critique ne saurait s’occuper des « évolutions » ou des « révolutions » auxquelles, comme à la symbolique ou symboliste, il ne manque, pour être intéressantes, que d’avoir eu lieu.
Le genre de mérite d’un Maspero, d’un Henri Weil, d’un Gaston Paris échappera toujours à l’appréciation de la plupart de nos contemporains ; et si ces hommes éminents n’étaient pas dignitaires de l’Université, membres de l’Institut de France et décorés de plusieurs ordres, ils occuperaient sans doute assez peu l’attention du public, inapte, en général, à percevoir, entre les hommes, des degrés et des différences. […] Grâce à eux, le petit sultanat de Sion, si mesquin et si faible, exposé aux invasions presque périodiques des rois d’Égypte et aux razzias des cavaliers d’Assur, entouré d’un cercle menaçant de tribus pillardes et de douars insoumis, mérita d’occuper une place à part dans l’histoire du monde, et d’éviter l’éphémère destinée des peuples voisins. […] Taine est trop occupé de science pure pour être sensible à ces considérations d’ordre pratique ; il nous renverrait au Vicaire savoyard. […] Mais quel traité de morale pourrait être plus éloquent et plus efficace qu’une pareille vie, dirigée vers un même but, exempte de toute vanité, occupée par un labeur incessant, et à qui la gloire est venue par la seule vertu d’un effort intellectuel dont la puissance égale la probité ? […] Longtemps il fut inconnu, et, naguère encore, malgré les honneurs officiels qui avaient obligé la foule à retenir son nom, beaucoup de gens n’apprirent que par des notices nécrologiques la place que Leconte de Lisle occupait dans l’histoire littéraire de notre pays.
Voyons la besogne accomplie et ne nous occupons que de cela. […] Il est curieux de constater que le développement psychologique de cet écrivain l’a justement conduit à occuper sur des points essentiels une position contraire à celle que le développement de l’esprit cosmique a fait occuper à Renan. […] Que Flaubert s’occupe du monde ancien ou du monde moderne, toujours il attribue à la Littérature, dans la plus large interprétation du terme, c’est-à-dire à la parole ou à la lecture, le principe premier de ce déséquilibre. […] Taine a touché à la Révolution, et il s’en est occupé comme d’un fait à étudier et à connaître. […] J’en ai eu trois ou quatre qui, même finies, ont occupé mon imagination comme un roman… » Et aussitôt qu’un congé lui permet de passer les Alpes : « Transports de joie !
Il s’affranchit ainsi de la famille qui gênait son rêve, du métier qui occupait sa pensée, des devoirs sociaux qui enchaînaient sa liberté. […] tout mon talent pour un travail qui occupe les bras, brise le corps, et permette de vivre parmi les simples ! […] Les deux jeunes gens la regardaient, sans même qu’elle s’aperçût de leur présence, occupée qu’elle était à tresser un cadre de violettes et de roses à un portrait de femme, qui devait sans doute partir au loin le soir même. […] A nous de choisir entre ces deux rôles : pleurer immortellement sur ces tombes et habiter les siècles de jadis, ou bien regarder devant nous et marcher vers l’avenir, comme les soldats marchent vers l’horizon, sans s’occuper des blessés ou des traînards. […] Eh bien, ces vers occupent la place qui était due légitimement à de petits faits vrais.
Elle occupe tous les vides laissés par la parole extérieure dans la succession psychique ; elle fait, pourrait-on dire, l’intérim de la parole extérieure. […] Mais chez tous sans exception, chez les esprits étroits et lourds qui parcourent sans cesse un même cercle d’idées, chez les esprits légers, vagabonds, superficiels, chez ces derniers comme chez les plus profonds penseurs, chez l’orateur le plus abondant et le plus disposé à répandre au dehors une verve intarissable, comme chez le plus timide et le plus respectueux des disciples, le langage intérieur occupe dans l’existence une place plus grande que le langage extérieur énoncé ou entendu. […] Deux inexactitudes subsistent pourtant dans les vues de Bonald sur la place qu’occupe dans la succession psychique la parole intérieure ; il n’a pas vu que la parole intérieure est, en fait, chez l’adulte, absolument constante et continue ; il n’a pas vu davantage que, chez l’adulte aussi, les images visuelles sont, en fait, toujours reléguées au second plan par la parole intérieure [ch.
S’il se bat comme un lion, « c’est, dit-il à son frère, que chaque grade gagné me rapproche de vous et de mes enfants » ; et plus tard : « Il vaut mieux pour mes enfants qu’ils soient orphelins d’un colonel que d’un chef de bataillon. » En versant ainsi son sang en Afrique, en prodiguant sa vie, il ne cesse d’être occupé des siens : « Moi, je n’ai que votre souvenir pour me soutenir. […] Partant de Yeni-Keuï pour Varna, où il allait s’occuper à concentrer et à organiser l’armée, le maréchal de Saint-Arnaud songeait à se porter le plus tôt possible, et dans la première quinzaine de juillet sur Silistrie, pour y secourir les Turcs et atteindre les Russes s’ils s’y prêtaient.
Vénus toute seule, assise devant sa porte, est occupée à se peigner et à partager ses beaux cheveux sur ses épaules avec un peigne d’or. […] On n’entendait plus le hurlement des chiens à travers la ville, ni aucun bruit de loin retentissant : le silence occupait l’obscurité tout entière.
Voyant son canton stérile et ses colons paresseux, il les enrégimente, hommes, femmes, enfants, et, par les plus mauvais temps, lui-même à leur tête, avec ses vingt-sept blessures, le col soutenu par une pièce d’argent, il les fait travailler en les payant, défricher des terres qu’il leur donne à bail pour cent ans, enclore d’énormes murs et planter d’oliviers une montagne de roches. « Nul n’eût pu, sous aucun prétexte, se dispenser de travailler qu’il ne fût malade, et en ce cas secouru, ou occupé à travailler sur son propre bien, article sur lequel mon père ne se laissait pas tromper, et nul ne l’eût osé. » Ce sont là les derniers troncs de la vieille souche, noueux, sauvages, mais capables de fournir des abris. […] Les domaines des ducs de Bouillon, d’Aiguillon et de quelques autres occupent des lieues entières, et par l’immensité, par la continuité, rappellent ceux que le duc de Sutherland, le duc de Bedford possèdent aujourd’hui en Angleterre.
Aucune espérance ne m’y attire : ce n’est pas le plaisir, dans un endroit aussi sauvage ; ce n’est pas l’amitié (le plus honnête de tous les motifs qui peuvent déterminer les hommes) ; quels amis pourrais-je avoir dans un désert où le nom même d’amitié n’est pas connu, où les habitants, uniquement occupés de leurs filets ou de la culture de leurs oliviers et de leurs vignes, ignorent les douceurs de la société et de la conversation ? […] « Dites-lui que je suis déjà trop fatigué de vivre, de naviguer sur ces vagues agitées de la vie, mais qu’occupé à recueillir ses vestiges sacrés je marche derrière elle, mes pas sur ses pas ; « Ne m’entretenant que d’elle vivante ou morte, que dis-je !
Un triple cercle de femmes, presque toutes femmes de cour, femmes de lettres ou chefs de partis politiques divers, occupait le milieu du salon. […] Ma mère et ma sœur, exclusivement occupées de regarder la grande figure de l’auteur du Génie du Christianisme, sortirent ravies de cette soirée unique.
Roland, qui est occupé au siège de Paris, près de son oncle Charlemagne, gémit nuit et jour sur la destinée inconnue d’Angélique. […] Il y en avait une montagne, qui occupait plus d’espace que tout le reste ensemble.
Une grille carrée, petite, mais à barreaux serrés et rouges de rouille, occupait le milieu de la porte bâtarde et servait, pour ainsi dire, de motif à un marteau qui s’y rattachait par un anneau et frappait sur la tête grimaçante d’un maître clou. […] En échangeant quelques mots avec sa cousine au bord du puits, dans cette cour muette ; en restant dans ce jardinet, assis sur un banc moussu jusqu’à l’heure où le soleil se couchait, occupés à se dire de grands riens ou recueillis dans le calme qui régnait entre le rempart et la maison, comme on l’est sous les arcades d’une église, Charles comprit la sainteté de l’amour. » VIII Le père Grandet s’était décidé à payer le voyage de son neveu pour les Indes jusqu’à l’embarquement à Nantes.
« En arrivant à Coppet, j’appris que mon père, dans la maladie de neuf jours qui me l’avait enlevé, s’était constamment occupé de mon sort avec inquiétude. […] La chambre de ma fille sera déserte ; sa place à notre table ne sera plus occupée ; c’est en vain que je prêterai l’oreille à ses pas, à sa voix.
Lui dire qu’on s’occupe de lui, ce n’est pas assez : il faut qu’il sache tout, et qu’il le sache par une lettre. […] Leurs discours sont à la fois ceux des gens les plus occupés de ce qui les regarde, et des moralistes les plus désintéressés.
— et dont il a oublié le nom. » Comte de Villiers de l’Isle-Adam Beethovenba par Richard Wagner (Analysé et traduit par Teodor de Wyzewa) L’étude sur Beethoven fut écrite et publiée en 1870, à Leipzig ; elle occupe 73 pages, dans l’édition des Œuvres Complètes (9e volume). […] Et qu’aurait-il pu voir, le Rêveur convulsif, lorsqu’il errait par les rues de Vienne, au milieu de ce fourmillement bigarré, et qu’il écarquillait, devant lui, ses yeux ouverts fixement, sans regarder rien, tout occupé à l’éveil des musiques merveilleuses qui se vivaient en lui ?
Une insupportable insomnie cette nuit, et ne sachant à quoi occuper ma pensée, je me suis levé, et ai jeté le scénario de cette bouffonnerie sentimentale 1. […] Puis il parle d’un logement glacial, d’une espèce de lanterne qu’il avait, un certain nombre d’années, occupée au septième, et de ses montées sur un rebord de toit au huitième, en compagnie de son ami Pajot.
La barbarie, le despotisme et la servitude occupent encore l’immense majorité des zones géographiques du globe. […] « Des hommes d’une vie rigide et laborieuse », dit-il, « viennent devant moi humblement prosternés, sans cesse glorifiant mon nom, et constamment occupés à mon service.
Que ce soient les femmes de telle société, de telle époque ou de telle autre dont on s’occupe et dont on jase, que ce soient les femmes de l’Antiquité ou du Moyen Âge, de la Renaissance ou des temps Modernes, de la Régence ou de la Révolution, peu importe ! […] Triste procédé qui pourrait dispenser la Critique de s’occuper d’un ouvrage dont le fond est déjà connu, si, d’un autre côté, le nom de l’auteur, le titre du livre et les quelques points de suture qui tiennent les morceaux dont il est composé, rapprochés, ne révélaient pas suffisamment l’éternel dessein de propagande contre lequel on ne saurait mettre trop en garde les esprits faibles sur lesquels M.
car c’est ici ce que vous aimez ; et, en effet, dans une pareille figure ainsi peignée, ainsi accoutrée, ainsi indolente et occupée, pauvre et insouciante, respire dans tout son charme la poésie des champs.
Le quatrième jour donc, qui leur avait été assigné, ils se rendirent au magnifique palais du doge, où ils le trouvèrent réuni à son Conseil, et là ils lui exposèrent leur demande : Sire duc, nous sommes à vous venus de par les barons de France qui ont pris le signe de la croix pour venger la honte de Jésus-Christ et pour conquérir Jérusalem si Notre-Seigneur y veut consentir ; et parce qu’ils savent certainement que nulle nation n’a si grand pouvoir par mer comme vous avez, vous prient-ils que vous vouliez vous occuper comment ils pourront avoir des vaisseaux pour accomplir leur pèlerinage, en toutes les manières et conditions que vous leur saurez indiquer et proposer, pourvu qu’ils les puissent tenir85.
Alors, de nouvelles races s’occuperont de parcourir le cercle dans lequel nous sommes déjà peut-être plus avancés que nous ne croyons.
La crainte de Henri IV, en apprenant ces ouvertures faites sans lui et sans son conseil, c’était que les Hollandais ne se laissassent leurrer par l’Espagne, qu’une fois amorcés à cette idée de paix, ils ne la voulussent à tout prix et ne s’y précipitassent sans conditions suffisantes ; il y aurait perdu un allié utile qui occupait puissamment les forces de l’Espagne, en même temps que sa réputation politique en Europe eût grandement souffert d’un traité d’où il aurait été exclu.
Henri Martin, doyen de la faculté de Rennes, qui s’occupe avec une critique profonde de l’histoire des sciences de l’Antiquité, nous y aidera : La dernière moitié du xviiie siècle, dit M.
Je n’oserais dire que Mme du Châtelet ou Mme de Staal de Launay n’eussent pas gardé, en écrivant, quelque chose de la science et des études qui les occupaient chacune dans son genre et à sa manière.
Tantôt ils se flattent de ne rien devoir qu’à leur mérite, à leur vertu, sans rien laisser au hasard ; tantôt ils sont plus fiers de paraître tout devoir au hasard qu’à leurs qualités propres : c’est qu’il semble alors qu’un génie suprême, l’âme même des astres et de l’univers s’occupe d’eux, — change et incline l’ordre général pour eux.
Mme de Montglat avait en Bussy un homme d’esprit à elle, et elle voulait l’occuper à son usage.
Rousseau, dans le récit qui nous occupe, s’est attaché à montrer, durant une belle nuit d’été, le premier homme qui s’avisa de philosopher et de réfléchir, et il a prêté à cette philosophie naissante tout le charme, au contraire, de l’admiration et de la foi, toute l’ivresse d’un premier ravissement : Ce fut durant une belle nuit d’été que le premier homme qui tenta de philosopher, livré à une profonde et délicieuse rêverie et guidé par cet enthousiasme involontaire qui transporte quelquefois l’âme hors de sa demeure et lui fait, pour ainsi dire, embrasser tout l’univers, osa élever ses réflexions jusqu’au sanctuaire de la nature et pénétrer, par la pensée, aussi loin qu’il est permis à la sagesse humaine d’atteindre.
Il croit peu à des dessous de cartes, et, dans tous les cas, il estimerait indigne de lui de s’en occuper.
Fortoul, cet ami des talents, l’avait distingué et lui confia la chaire de littérature française à la Faculté d’Aix, cette même chaire qu’il avait occupée lui-même avant de passer à la politique.
Ce qu’il écrit à ce sujet est remarquable : « Par un préjugé que la vanité des gens de Lettres met en vogue disait-il, on s’imagine qu’un des premiers soins qui doivent occuper un roi, c’est de peupler ses États de savants.
. — Je dois dire pourtant que cette conjecture, dès longtemps émise par Schoell, et qui s’appuie d’une citation légèrement inexacte, a paru invraisemblable à l’excellent critique Frédéric Jacobs, et qu’elle le paraît également à un savant grec, philologues des plus précis et des plus sagaces, qui s’occuper en ce moment à donner à son tour une édition critique de la jolie pastorale, le docteur Piccolo.
La religion et les matières d’État sont absentes de son livre, et tel qu’on le connaît, dans l’habitude de la vie, il ne s’en occupait pas.
Mais je n’ai point eu à m’occuper de ce qui s’est passé dans des leçons orales : j’ai pensé surtout à ce qui s’est imprimé sur Florus depuis Montesquieu jusqu’à M.
Pour nous, le Pierre Veyrat digne qu’on s’occupe de lui et qu’on transmette sa mémoire ne date que de cette régénération morale et poétique.
« M. le ministre d’État, malgré sa supériorité de talent et d’intelligence, n’est pas obligé, s’étant occupé toute sa vie d’autre chose, de savoir quel est le caractère et, pour tout dire, le tempérament d’un véritable homme de lettres.
Ceux qui ne se sont occupés toute leur vie que des lettres, ne peuvent avoir que des torts et des peccadilles littéraires, et ils en ont nécessairement, à moins d’être et d’avoir été toujours des sujets exemplaires, ce qui, on en conviendra, est la pire des choses en littérature.
Le général-prophète ne s’était occupé que de l’obéissance, il n’avait formé que des soldats.
Ils ignorent la structure de la vieille fabrique317 dont ils occupent le premier étage.
I Jusqu’ici, nous avons considéré nos événements, sans nous occuper de l’être auquel ils appartiennent et que chacun de nous appelle soi-même.
Le plus grand homme du monde s’occupe à manger, à dormir, à causer, à s’ennuyer, à effacer la grandeur et l’originalité de son caractère dans les petits détails communs d’une foule de petites actions communes, et le héros n’est héros que par exception.
Cela n’est point de première force ; mais à la dixième tentative je trouverais peut-être mieux, et d’ailleurs je ne m’occupe ici que du procédé.
Beaucoup de choses l’attirent et l’occupent autour et à propos des ouvrages qu’il examine.
Quelques mots nous donneront tout de suite le ton du recueil ; voici, par exemple, les aphorismes humoristiques qu’on y prodigue : « Une femme mariée, dit Arlequin, est comme une maison dont le propriétaire n’occupe que le plus petit appartement, et où cependant toutes les grosses réparations se font sur son compte. » Mezzetin, reprend : « Comme ainsi soit que le naturel des corneilles est d’abattre des noix et de parler gras, celui des pies d’avoir la queue longue, et des perroquets d’être habillés de vert, de même la nature des femmes est de faire enrager leur mari. » Colombine trouve son maître Persillet triste et soucieux : « Qu’est-ce que c’est, Monsieur ?
Deux puissances opposent leur autorité à l’étude de ces phénomènes : 1º Les esprits théologiens nantis de théories séculaires d’explication, qui ne nient pas les faits dont s’occupent les spirites, croient au contraire aux fantômes, aux bruits imprévus, à la clairaudience, mais distribuent toutes ces manifestations en deux grandes catégories : celle des miracles et celle de la thaumaturgie diabolique, réductibles à une : la catégorie des mystères auxquels il est sacrilège de toucher ; 2º Les orthodoxes de la science, possesseurs titulaires et appointés d’un corps de dogmes scientifiques raisonnables, credo désormais fermé, canon à repousser toute nouveauté sans discussion, par simple négation des faits.
C’est du domaine de Pascal, lequel dédaigne de travailler pour la sagesse humaine, et s’occupe moins des moyens de nous conduire que de nos motifs d’abdiquer.
Leur persuasion que Dieu est en elles et s’occupe perpétuellement d’elles est si forte qu’elles ne craignent nullement de s’imposer aux autres ; notre réserve, notre respect de l’opinion d’autrui, qui est une partie de notre impuissance, ne saurait être leur fait.
Lucien, dans un dialogue entre Vénus et Cupidon, avait fait demander par la déesse à son fils pourquoi il respectait tant les muses, et l’enfant avait répondu quelque chose de ce que Rabelais va reprendre, amplifier en ces termes et embellir : Et me souvient avoir lu que Cupido, quelquefois interrogé de sa mère Vénus pourquoi il n’assailloit les Muses, répondit que il les trouvoit tant belles, tant nettes, tant honnêtes, tant pudiques et continuellement occupées, l’une à contemplation des astres, l’autre à supputation des nombres, l’autre à dimension des corps géométriques, l’autre à invention rhétorique, l’autre à composition poétique, l’autre à disposition de musique, que, approchant d’elles, il débandoit son arc, fermoit sa trousse et éteignoit son flambeau, de honte et crainte de leur nuire.
Le Moyen Âge, croyez-le bien, et Dante occuperaient des hauteurs consacrées : aux pieds du chantre du paradis, l’Italie se déroulerait presque tout entière comme un jardin ; Boccace et l’Arioste s’y joueraient, et le Tasse retrouverait la plaine d’orangers de Sorrente.
Campenon, qu’étant allé le voir à Versailles par une assez froide journée de janvier, je le trouvai dans sa chambre à coucher, monté sur une chaise, et tout occupé à disposer avec une certaine pompe, autour de la tête de l’Eschyle anglais, une énorme touffe de buis qu’on venait de lui apporter : « Je suis à vous tout à l’heure », me dit-il comme j’entrais, et sans se déranger ; et, remarquant que j’étais un peu surpris de l’attitude où je l’avais trouvé : « Vous ne voyez donc pas que c’est demain la Saint-Guillaume, fête patronale de mon Shakespeare ?
En même temps, il s’occupe de son administration des Postes ; il forme une association militaire pour résister à de graves désordres qui s’étaient produits.
On appelle du nom de peintres de genre indistinctement et ceux qui ne s’occupent que des fleurs, des fruits, des animaux, des bois, des forêts, des montagnes, et ceux qui empruntent leurs scènes de la vie commune et domestique ; Tesniere, Wowermans, Greuze, Chardin, Loutherbourg, Vernet même sont des peintres de genre.
Je me contenterai donc de dire à leur sujet que l’inventeur fait ordinairement un mauvais usage de son esprit, quand il l’occupe à donner le jour à de pareils êtres.
Cependant, s’il m’est permis de m’arrêter un instant sur les parties moins élevées du sujet qui nous occupe, nous n’aurons pas besoin du vaste regard de l’aigle de Meaux.
Mme Sand ne l’est point, et comme elle ne l’est pas et que personne n’a jamais prétendu qu’elle le fût, je n’ai pas à me préoccuper de son prudhommisme d’idées, s’il y en a dans ses ouvrages ; tandis qu’au contraire j’ai à m’occuper — et beaucoup !
Je regrette aussi qu’il n’ait pas écarté un certain nombre de pièces qui n’ajoutent rien à la manifestation de son grand talent et qui détonnent sur l’ensemble du livre, si absolument beau dans les pièces où la Nature, qu’il voit d’un œil si personnel, et les souffrances morales ou physiques de l’humanité, l’occupent seules.
On n’aurait peut-être pas cru que ce regard d’observateur, qui n’allait qu’aux détails de la vie intime d’entre le lit et le berceau, s’allongerait sur les choses de la vie sociale, et qu’au lieu de sentiments délicats à exprimer de deux à trois cœurs, comme d’un fruit les gouttes d’une essence exquise, il s’occuperait un jour à démêler et à peindre des passions et des caractères.
Et ce qu’il essayera de rendre, ce sera l’aspect d’une futaie, à une certaine heure du jour et de l’année, tel qu’il se révèle à des regards qui ne sont occupés que de ce seul objet : bien voir.
Plaçons-nous donc d’abord au point de vue idéaliste, et considérons par exemple la perception des objets qui occupent, à un moment donné, le champ visuel.
Sully Prudhomme s’est fait le porte-parole dans son Testament poétique, bien qu’il paraisse aujourd’hui témoigner quelque indulgence aux innovations dont je vais m’occuper.
Il avait occupé Platon et Aristote.
On continuait à s’occuper beaucoup de l’Amérique, depuis la guerre de l’Indépendance. […] « Ici, il voit éclater le réverbère à la porte de cet hôtel, dont les habitants, plongés dans les plaisirs, ignorent qu’il est un misérable, occupé seul à regarder de loin la lumière de leurs fêtes, lui qui eut aussi des fêtes et des amis ! […] Il n’a pas les glorieuses agitations de Chateaubriand ; mais enfin il s’occupe. […] Il ne savait à quoi s’occuper. […] Ces anachronismes puérils signifiaient pourtant que le comte de Lille, l’exilé d’Hartwell n’avait d’autre titre, en effet, pour occuper le trône, que d’être le descendant de Louis XIV, le frère de Louis XVI, le successeur de Louis XVII.
Quatrième question, la plus complexe peut-être et la plus obscure de toutes, celle où nous devrons donc le plus longuement insister ; mais aussi celle dont la solution, si nous la trouvons, nous tonnera le plus de lumières sur la question qui nous occupe, et qui est enfin la dernière que nous traiterons dans cette seconde partie du cours. […] Balzac aussi s’est occupé de critique, et vous pourrez lire avec utilité quelques-unes de ses Dissertations, la dissertation sur la Grande Éloquence entre autres ; ou la dissertation sur le Style burlesque. […] Je ne dis rien de son troisième et dernier volume : il est uniquement rempli d’une Dissertation sur les représentations théâtrales des anciens, sujet curieux, sujet savant, mais dont je n’ai pas à m’occuper, et aussi bien dont je ne suis pas juge. […] Est-ce que peut-être ses contemporains, occupés qu’ils étaient, comme nous l’avons dit, de soins qu’ils croyaient plus urgents, ne prirent ni le temps ni la peine d’en débrouiller le vrai sens, parmi le fatras de ses contradictions ? […] Et, conformément à, ces principes, vous savez quelle place, dans ces leçons, occupe l’histoire littéraire ; vous savez surtout quel instrument d’investigation pénétrant et sûr Guizot en a su faire.
Et puis, entre ses Études, quand il ne s’occupait pas de « coloniser » la Corse ou de « conquérir » Jersey, ses velléités matrimoniales le reprenaient, et, de nouveau, d’écrire à quelqu’une de ses confidentes. […] Il ne pouvait non plus « traverser un jardin public où se trouvaient plusieurs personnes rassemblées, sans les croire occupées à médire de lui ». […] « C’est par le prophétisme qu’Israël occupe une place à part dans l’histoire du monde. […] Renan n’y croit plus, d’abord « parce qu’on n’a jamais observé qu’un Être supérieur s’occupât des choses de la nature », ce qui n’est pas d’ailleurs un bien fort argument, — notre expérience est si courte ! […] Il lui parut donc naturel que l’on appliquât son talent à ce qu’il savait faire, et, connaissant admirablement les mœurs électorales de l’Angleterre ou la question de l’Afghanistan, il ne demanda point à s’occuper de critique d’art, ni que l’on fit l’essai de ses forces dans le feuilleton dramatique.
On sait qu’un jour, étant occupé à visiter les arènes de Nîmes, il vit, à dix pas de lui, un oiseau charmant, un peu plus gros qu’une mésange, le corps gris de lin, avec des ailes rouges, noires et blanches. […] Il regarde par sa lucarne et voit les zouaves fort occupés à s’approprier nuitamment un magnifique troupeau de moutons qui avait été razzié la veille et parqué dans le camp par l’intendance. […] Il s’occupe de faire comme les autres, c’est-à-dire d’en faire le moins possible. […] les rois, ni les empereurs, ni les présidents ne s’occupent plus guère de littérature !) […] M. de Vogüé, absorbé par sa théorie de l’hérédité, désireux de mettre cette théorie en pleine lumière, a négligé les vivants pour s’occuper surtout des morts.
Vacquerie a bénéficié à la fois et de la situation qu’il occupait et de toutes celles qu’il avait cru devoir refuser. […] Enfin, de temps à autre, la critique s’occupe de son œuvre. […] Veut-il parler des astres qui gravitent sur nos têtes, il les compare à des globes de vermeil dans un ciel d’émeraude … S’occupe-t-il de la mer ? […] Léon de Tinseau La critique littéraire ne s’occupe guère que des écrivains illustres. […] Il n’occupe point le premier rang.
Son cœur n’a d’autre idée que de t’être fidèle ; elle ne s’occupe que de toi et de ton bien. « Elle souhaite ta santé et ton bonheur, et t’aime autant et aussi fort qu’une femme peut aimer un homme ; elle est à toi et le dit, et prend souci de toi en dix mille façons. […] La fête et la représentation continuèrent, et la plupart des acteurs s’en allèrent ou se laissèrent choir, tant le vin occupait leur étage supérieur… Alors parurent, en riches habits, la Foi, l’Espérance et la Charité. […] Sur cette frontière de la littérature qui finit et de la littérature qui commence, paraît un poëte, l’un des plus goûtés et des plus célèbres346 de son temps, Abraham Cowley, enfant précoce, liseur et versificateur comme Pope, et qui, comme Pope, ayant moins connu les passions que les livres, s’est moins occupé des choses que des mots. […] Figurons-nous un esprit parent de celui de Shakspeare, devenu érudit et observateur au lieu d’être acteur et poëte, qui, au lieu de créer, s’occupe à comprendre, mais qui, comme Shakspeare, s’applique aux choses vivantes, pénètre leur structure intime, s’attache à leurs lois réelles, imprime passionnément et scrupuleusement en lui-même les moindres linéaments de leur figure ; qui en même temps projette au-delà de l’observation positive ses divinations pénétrantes, entrevoit derrière les apparences sensibles je ne sais quel monde obscur et sublime, et tressaille avec une sorte de vénération devant la grande noirceur vague et peuplée à la surface de laquelle tremblote notre petit univers. […] Les demi-preuves lui suffisaient ; au fond, elle ne s’occupait pas d’établir une vérité, mais d’arracher une conviction, et son instrument, le syllogisme, n’était bon que pour les réfutations, non pour les découvertes ; il prenait les lois générales pour point de départ au lieu de les prendre pour point d’arrivée ; au lieu d’aller les trouver, il les supposait trouvées ; il servait dans les écoles, non dans la nature, et faisait des disputeurs, non des inventeurs.
Je n’en parlerai pas davantage, ne voulant pas m’occuper dans cet essai, de la détermination des types, mais de la psychologie générale de l’invention. […] Dès ce moment, il commence à ne s’occuper que de son roman, et il écarte toutes les lectures qui sont inutiles à l’œuvre actuelle. […] En 1859, il jette les fondations de son familistère, en 1880 la dernière aile bâtie du « palais social » est complètement occupée. […] En tout cas, les procédés, quoique semblables à certains égards, doivent être distingués, car la déviation, dans le cas qui nous occupe maintenant, peut n’être que passagère et le système d’idées momentanément abandonné pourra se retrouver, plus tard, intact et même mieux organisé. […] « Spontanée, elle assiège mon esprit dès qu’il est occupé : lecture, travail, réflexion.
La guerre éclate, et la tragédie nationale va l’occuper uniquement. […] Mais il y a des Dieux et qui s’occupent des affaires humaines. » Cette alternative, M. […] Ne vous occupez donc pas de l’individu Taine, mais de son œuvre. » Et je lui répondrais : « Non, mon cher Maître, vos livres n’ont pas épuisé votre personne, cette personne les dépasse, ou plutôt elle y ajoute un enseignement que nous avons le droit et le devoir de reconnaître. […] Que de grands artistes s’y rencontrent sans cesse occupés à des travaux, si humbles, semble-t-il, comme ce pavement : Dominico di Nicolo, Domenico di Bartolo, Francesco di Giorgio, Antonio Federighi, Matteo di Giovanni, Pietro del Minella ; enfin Beccafumi, l’élève de ce Sodoma dont l’église San Domenico possède la merveilleuse fresque : la Sainte Catherine évanouie en recevant les stigmates. […] Le père d’Ernest Dupré, qui occupait, si mon souvenir ne me trompe pas, une chaire importante du lycée Condorcet, avait transmis à son fils un goût des beaux vers et de la belle prose qui se manifestait sans cesse par des citations, tantôt classiques, tantôt modernes.
Et maintenant, représentez-vous cet enfant tout seul au milieu de ces saints, d’ailleurs tous occupés de leurs dévotions et de leurs travaux. […] Vitart s’occupait de littérature, surtout de vers galants et de théâtre. […] Au temps de Racine, la proportion entre le nombre des gens occupés d’écrire et le nombre des hommes voués à d’autres travaux était encore raisonnable et normale. […] Elle rencontre Antigone occupée à la même recherche. […] L’idée de faire concourir, à l’insu l’un de l’autre, les deux poètes sur un même sujet semble, assez d’une femme malicieuse et curieuse. — Henriette était alors trop triste, dit-on, venant de perdre sa mère, et trop occupée, pour s’amuser à ce jeu
L’espace consacré à cette revue ne nous permet de nous occuper que de la première de ces nouvelles. […] Il s’est éveillé de mauvaise humeur et, résolu à vaincre son apathie pour s’occuper de ses affaires, il a appelé Zakhare. […] Le sol piétiné tout autour, des maçons occupés à laver le sol maculé de plâtre rappelaient seulement l’inhumation récente. […] Le docteur y déposa les nouveau-nés et s’occupa de leurs mères. […] Par l’instinct du travail peut-être (qui est si grand dans son espèce), elle sentit que je devais être un paisible travailleur, et que j’étais là aussi occupé, comme elle, à tisser ma toile.
Une fois que le sang s’est éveillé dans notre cœur, il y bat toujours, jusqu’à la mort, même à vide, surtout à vide, parce que c’est rare, exceptionnel que nous ayons rencontré quelqu’un qui veuille ou qui sache occuper toute la place. […] Tandis qu’au lieu de ça, non, il faut gaspiller sa jeunesse, l’argent de ses parents, s’occuper à des rubans, des gants de Suède… un tas de de foutaises ! […] Je me garderai bien de m’occuper du procès qui lui est fait et dont le résultat est trois mois de prison à Sainte-Pélagie. […] Édouard Drumont, que, considérant la question antisémitique épuisée, il se retire définitivement de la lutte pour s’occuper uniquement de la solution du problème social. […] Je joue depuis quelque temps un jeu fort dangereux : parler sans cesse de mourir en continuant d’occuper la place que des jeunes gens de génie sont pressés de prendre !
Ils se replièrent donc, ils s’en allèrent chercher, loin des terres souverainement occupées, des îlots écartés où ils pussent vivre indépendants, à l’abri de l’imitation. […] Pendant dix ans, rien n’a occupé Vellini que la vue et la pensée de cet homme, qui est devenu pour elle le commencement et la fin de tout ; et Marigny a été emporté avec elle, et pendant dix ans il s’est absorbé et confondu avec elle dans cette passion impérieuse. […] D’autres soins l’occupent : la guerre de la chouannerie, qui fume encore, il songe à la raviver. […] — Savez-vous, dit tout de suite le secrétaire, que votre étude occuperait près de deux feuilles ? […] Pour son intelligence, elle réside tout entière dans son oreille droite : une oreille toujours en éveil, occupée à faire le guet autour des conversations.
Mais la fierté de cette nation sensible et belliqueuse eut sur le théâtre des effets contraires à ceux de la fierté romaine : l’Espagne voulait qu’on ne l’entretînt que de son peuple, et ce n’était pas la blesser que de l’instruire de ses vices même ou de ses ridicules, parce que c’était l’occuper encore de lui. […] Reproche où la morgue et l’absurdité du faiseur de madrigaux éclatent d’autant mieux, qu’il s’adresse à la cour du temps, c’est-à-dire à la plus polie, à la plus façonnée par de longs usages, à la plus noblement galante, et à la plus occupée des belles-lettres qui fût dans l’Europe ! […] » Au lieu d’un harpagon occupé à grossir son trésor par des prêts usuraires, Molière n’aurait-il pas ces cupides qui spéculent sur le discrédit des effets du commerce et des papiers de banque, ces gens qui engagent frauduleusement leurs fonds ou ceux d’autrui sur les chances de la bourse, et que la mobilité de la hausse ou de la baisse réduit à s’aller pendre, si la loi criminelle ne leur en épargne la peine ? […] Cependant l’amant de la demoiselle arrive inopinément sur les pas de Sganarelle occupé à chercher l’original du portrait qu’il a saisi : la ressemblance du jeune homme avec la miniature restée en ses mains le frappe si vivement, qu’il jette cette exclamation comique où brille l’esprit de Molière, « C’est mon homme ! […] « Le soin d’en amasser occupe tout le cœur, « Et quiconque s’y livre y trouve son bonheur.
De même, dit Schiller, que les dieux de l’Olympe, affranchis de tout besoin, ignorant le travail et le devoir, qui sont des « limitations de l’être », s’occupaient à prendre des personnages de mortels pour jouer aux passions humaines ; — « ainsi, dans le drame, nous jouons des exploits, des attentats, des vertus, des vices, qui ne sont pas les nôtres ». […] Spencer cite l’exemple des rats rongeant même ce qui ne peut les nourrir, afin d’occuper l’activité de leur système dentaire ; — des chats qui, dans la vie tranquille où nous les avons réduits, éprouvent cependant le désir d’exercer leurs griffes et, à défaut de proie, égratignent une chaise ou un arbre ; — des girafes, habituées dans les hautes forêts à cueillir les branches d’arbres avec leur langue et qui, en captivité, continuent d’utiliser leur langue à tirailler les parties intérieures du toit ou à aplanir les angles supérieurs des portes. […] Ainsi, s’il faut en croire tous les poètes contemporains et la plupart de ceux qui, de nos jours, se sont occupés de métrique, V. […] Vous n’avez pas plus à vous occuper de le trouver que Zeus n’eut à s’occuper de coiffer le front de sa fille Athéné du casque horrible et de lui attacher les courroies de sa cuirasse, au moment où elle s’élança de son front, formidable et sereine comme l’éclair qui déchire la nuée. » Voilà de la mythologie et non de la science. […] Un professeur me racontait qu’un jour, en ouvrant un vieux dictionnaire, l’odeur toute particulière de papier jauni qui s’en exhala suffit à évoquer devant lui sa jeunesse passée sur les livres, ses innombrables veillées occupées à tourner les feuillets ; puis, l’image s’agrandissant, il revit son collège, sa maison, ses parents, un âge entier de sa vie, et tout cela enveloppé en quelque sorte de cette odeur âcre des livres, dans laquelle il respirait son passé même.
Prenez la plus simple de toutes, celle que provoque une figure reflétée dans une glace ; si la glace est bien pure et occupe toute une paroi de la chambre, si le jour est bien ménagé et si vous n’êtes pas prévenu, vous croirez voir la figure devant vos yeux à un endroit où il n’y a que des moellons du mur. […] Par là, l’étendue solide se distingue de l’étendue vide, c’est-à-dire du lieu qu’elle occupe.
Chacun de ces êtres occupe le centre d’une sphère d’activité dont le diamètre varie au gré de l’éternel Géomètre qui sait étendre, restreindre ou diriger sans contraindre la nature. […] XXI « Au moment où je m’occupais de ces idées, écrit-il plus tard au ministre des affaires étrangères à Cagliari pour s’excuser, il arrive ici un favori de Napoléon (Savary).
Ne voyons, si l’on veut, dans ce roman, qu’une prétention de notre poésie à se mêler de tout ce qui occupait les têtes pensantes d’alors, et que refroidissait tout à la fois et bornait au petit cercle des clercs l’idiome mort qui servait à l’exprimer. […] Ce cœur que Charles d’Orléans garde dans le coffre de Souvenance, sous la clef de Bonne-Volonté, n’est guère qu’un esprit agréable occupé de galanterie.
Pour Buffon, qui prétend expliquer la nature extérieure où il ne tient que la place d’un seul être, et la création où il n’occupe qu’un point, n’y a-t-il pas de la témérité à refuser de s’y servir des yeux et des pensées des autres hommes ? […] Je vois trop souvent un rhéteur honnête occupé à parer de toutes les perfections un fantôme.
J’ajoute que nul père n’a été plus occupé de l’avancement de ses enfants. […] La célébrité était hors de sa portée ; la réputation à laquelle il a borné ses désirs attirera toujours quelques lecteurs de choix vers le coin modeste qu’il occupe dans le temple.
Le Dieu des Sermons est plus occupé de l’homme. […] Après la mort de Louis XIV, parlant à une cour occupée d’intrigues et de plaisirs, charmée des premières hardiesses de cette philosophie qui devait lui être si meurtrière, il crut qu’il fallait rendre le sermon agréable pour rendre la religion efficace.
Pour ne parler que de la question de la richesse, qui occupe si fort l’utopiste, comme si convoitise et utopie étaient un peu parentes, on demande à Rousseau ce qu’il faut faire de la richesse. […] Il est tout simple que le même homme qui a inspecté le lait dont Emile devait être nourri, surveillé sa dentition, présidé à son ignorance, s’occupe de le marier, contre l’usage qui en laisse le soin aux parents.
Un directeur de l’Opéra de Paris avait coutume de dire qu’il fallait avant tout s’occuper de la pièce, en choisir une qui eût réussi et possédât par avance la faveur du public, puis la confier à un arrangeur habile chargé de la découper en scènes à effet ; après quoi l’on pouvait jeter dessus n’importe quelle musique ; le succès était sûr. — Recette douteuse où le musicien est ravalé au rang du cuisinier qui se charge de faire passer, à l’aide d’une sauce affriolante, la fraîcheur douteuse d’un poisson ! […] Ceux qui s’occupent de cette étude feront bien d’examiner aussi quels effets la littérature à son tour peut avoir sur les arts de la forme, de la couleur et du dessin.
On ne sait pas combien il est douloureux à quelqu’un qui connaît et qui aime Wagner, d’être contraint à s’occuper de cette triste parodie de l’art qui fait une des joies de sa vie. […] Wilder ne s’occupe pas du texte ; mais dans d’autres endroits il a rendu Noth par « détresse ».
Un an d’avance, l’ordre avait été donné à toutes les étapes de préparer « le repas du Roi » ; et depuis, les cités n’étaient occupées qu’à moudre du blé et qu’à engraisser du bétail, pour le service de Xerxès. […] La flotte persane aborda au promontoire de Mycale, sons le couvert de l’armée qui occupait l’Ionie.
Il croit que les morts aimés nous entourent, sont présents, écoutent la parole qui s’occupe d’eux, jouissent du souvenir de leur mémoire. […] Il ajoute : « Il y a bien un moyen terme, j’ai des amis excellents et très dévoués, qui veulent bien s’occuper de tout le détail, mais tous les mécontents, tous les non-satisfaits de Meurice et de Vacquerie, en réfèrent à moi, me dérangent.
Et sans s’occuper de ceux qui étaient là, et comme pour se faire plaisir à elles-mêmes, toutes à leur chant, ces femmes ont continué à vous remuer douloureusement l’âme, avec leurs voix. […] J’ai vu peu de femmes si studieusement occupées du bonheur de leurs maris, que la femme de mon ami.
» Mercredi 2 février Visite de Maupassant, qui me décide à reprendre ma démission de membre de la société du monument de Flaubert, par veulerie, par lâcheté de ma personne, et l’ennui d’occuper le public de cette affaire. […] Lundi 21 février Une de mes amies occupe dans ce moment une ouvrière, qui est une voleuse de morphine.
S’il y a une manière légitime de s’occuper de soi, de s’analyser, de se livrer aux regards d’autrui, il y en a une illégitime. […] Nos ridicules mêmes ne sont souvent que les points saillants de nos tendances les plus fortes, celles qui nous occupent et nous distraient le plus ; nos ridicules, intérieurement, sont parfois nos « raisons de vivre », étant ce qui nous sauve de l’ennui, de l’équilibre trop monotone d’une vie trop bien réglée.
Je marchais à quelque distance derrière lui, cueillant les fleurs, découvrant les nids, écoutant les merles, regardant l’écume des ruisseaux floconner sur les roches de leurs lits profonds, sans m’occuper davantage de lui que je ne m’occupais de l’ombre de mon corps, qui marchait devant moi quand je tournais le dos au soleil couchant.
Tout à fait à gauche sur le fond deux autres amours occupés, l’un debout à soutenir le bouclier de Renaud ; l’autre juché sur un arbre, à le suspendre à des branches ; puis un autre bout de paysage, des arbres aussi monotones, aussi lourds, aussi compacts que ceux de la droite. […] Ne voyez-vous pas que la douleur de cette femme est fausse, hypocrite, qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour pleurer et qu’elle ne fait que grimacer ; que ce bout de draperie bleue qui tombe à ses piés est tout à fait discordant ; et que cette sphère sur son pié au milieu de ces portefeuilles et de ces livres, occupe trop le milieu, et déplaît ?
On n’avait donc pas grand loisir pour s’occuper d’un livre qui reprenait, dans la personne de Luther, toutes les questions religieuses et dogmatiques du xvie siècle. […] Audin était d’un mérite trop sérieux et d’une science trop occupée pour aller soigner sa renommée dans des boutiques de bruit public.
Il y a quelques années que, passant à Dijon, je fis visite à l’un de ces hommes savants et modestes comme la province en renfermait beaucoup autrefois et comme il y en a quelques-uns encore : cet homme de mérite, qui s’était de tout temps occupé d’histoire, et qui avait publié lui-même des Annales estimées24, avait les in-folio de Mézeray ouverts sur sa table, et, me voyant y jeter les yeux, il me dit : « En province nous avons encore le temps de lire.
C’est en y songeant le moins qu’il nous la peint le mieux, et qu’il nous fait voir d’un même trait sa bonté et sa grâce : Elle s’occupait si peu de sa toilette, dit-il en un endroit, qu’elle se laissa, pendant plusieurs années, coiffer on ne peut pas plus mal, par un nommé Larceneur qui l’était venu chercher à Vienne, pour ne pas lui faire de la peine.
Le père de La Tour, devenu supérieur général de l’Oratoire, le fit rentrer dans la congrégation et l’occupa à Lyon, puis à Paris au séminaire de Saint-Magloire, où il le mit comme un des directeurs.
Non seulement tout y est dans la place qu’il doit avoir, tout est fait pour la place qu’il occupe ; il présente d’abord ce qui doit être vu d’abord, il met au milieu ce qui doit être au milieu, etc.
Au sortir des écoles, il se trouva être de la fleur de cette jeunesse d’alors qui allait occuper le jeu pendant une quinzaine d’années jusqu’à la Fronde et au-delà, jusqu’à l’avènement de Louis XIV.
Je ne suis occupé qu’à me défaire de ce que j’ai de trop ; je diminue ma bibliothèque et mes petites collections, ne garde que le nécessaire pour moi et mon fils, et lui garde surtout mon herbier, parce qu’il est l’histoire d’un demi-siècle de ma vie.
Je ne parle pas seulement de cette tumeur qu’on opère, et à laquelle il faut revenir deux fois ; mais, même après, il a souvent la goutte, la fièvre, et Dangeau est continuellement occupé à nous dire que le roi va mieux.
Transporté dans une place voisine, à Montalsin, et sachant Montluc presque à l’extrémité, il dépêcha à Rome pour faire venir un autre gouverneur, M. de Lansac ; mais celui-ci ne sut point s’y prendre et se laissa tomber aux mains des ennemis en essayant d’arriver à Sienne : « S’il fût venu, dit naïvement Montluc, je crois que je fusse mort, car je n’eusse eu rien à faire ; j’avais l’esprit tant occupé à ce qui me faisait besoin, que je n’avais loisir de songer à mon mal. » Après avoir été trois jours regardé comme mort, et avoir reçu la visite de Strozzi guéri plus tôt que lui, Montluc revint peu à peu à une santé suffisante pour vaquer à ses devoirs.
On s’est, depuis quelque temps, fort occupé des autres, mais on a négligé ce dernier ; on ne le lit plus du tout, lui qui a été si lu dans les premières années du xviie siècle, et qui était même estimé alors par de bons esprits (médiocres juges en cela) égal ou supérieur à Montaignej.
Grâce à ce retour en tous sens de la critique vers le passé, le voilà redevenu un sujet présent ; on s’occupe de lui.
.)… Ceux qui occupent des places comme la vôtre sont d’ordinaire traités comme les dieux ; plusieurs les craignent, tous leur sacrifient, mais il y en a peu qui les aiment, et ils trouvent plus aisément des adorateurs que des amis.
Il passa le premier temps de sa retraite (1630) occupé de la composition de ses mémoires sur les guerres de religion, qui ne furent publiés que plus tard, par les soins de Sorbière, en 164447.
Le prince Henri, avant la fin de cette terrible guerre et à la veille de son plus beau succès, retrouve encore ses susceptibilités extrêmes ; sur une observation que lui fait le roi qu’il occupe trop peu de terrain pour ses approvisionnements, et à la nouvelle qu’on lui dépêche le major d’Anhalt avec des ordres pour parer à certaines résistances de généraux peu dociles, le voilà qui s’émeut plus vivement que jamais et qui propose brusquement sa démission (mars 1762).
La guerre de Sept Ans, en venant rompre le cours des prospérités de Frédéric et de ses loisirs si bien occupés, mit à l’épreuve l’âme de sa sœur, cette âme supérieure et sensible, et nous permet de l’apprécier par ses plus hauts côtés, dans son attitude vraiment historique.
On ne s’est jamais mieux rendu compte du monde des émigrés, de leurs qualités et de leurs défauts : Les emplois qu’au temps de la Révolution j’occupais dans ma patrie m’ayant mis en rapport avec quelques milliers d’émigrés, j’ai pu les observer d’assez près pour être étonné de voir combien il y avait de vertus utiles dans les mœurs aimables des Français.
Qu’aurait-il été sans ce jour inattendu qui lui fut ouvert sur le plus grand monde, sans cette place de coin qu’il occupa dans une première loge au grand spectacle de la vie humaine et de la haute comédie de son temps ?
» Voici le début du traité : « On s’est souvent occupé de la vieillesse ; les moralistes, en donnant à cet objet de leurs méditations plus ou moins de développement et d’étendue, n’ont presque jamais omis d’y toucher ; plusieurs ont consacré des ouvrages uniquement à ce sujet.
Le livre de la Querelle des Anciens et des Modernes m’a occupé autrefois, et je n’y reviendrai pas ici : il fut l’occasion, pour Rigault, d’un de ses grands succès.
« C’était un homme composé d’apparence, d’un génie plus brillant que solide, plein d’une gloire présomptueuse, tout à lui, sans confiance et sans estime pour les autres, trop occupé des petites choses, souvent sans étendue et sans résolution dans les grandes ; capable cependant de les précipiter par entêtement.
Même en éloignant et en repoussant son hommage, il ne serait pas fâché d’occuper, d’agiter ce jeune cœur, de lui laisser un trouble, un long regret, un levain immortel, une goutte du philtre qui, s’il ne sait plus donner, sait du moins corrompre et empoisonner à jamais le bonheur35.
En vérité, il ne faut qu’une cabane dans un séjour d’apparition où nous ne sommes que des Ombres occupées à en voir passer d’autres, et où les mots d’établissement, de projets, de gloire, de grandeurs, ne peuvent exciter que la pitié. » Et tout à coup, une autre fois, à propos de la mort ou de la maladie de quelques membres de l’Académie, Condillac, Watelet, M. de Beauvau : « Mon ami, je regarde nos quarante fauteuils comme quarante tombes qui se pressent les unes contre les autres. » Mais ceci tourne à l’imagination funèbre et devient trop effrayant.
Il est bien plutôt occupé à rompre l’arrangement artificiel et les antithèses spécieuses qu’engendre la parole, pour se remettre sans cesse en présence de la vérité des objets et de la réalité nue.
» — « Le bon sens ou les habitudes d’un peuple d’agriculteurs sont bien plus près des plus hautes et des plus saines notions de la politique que tout l’esprit des oisifs de nos cités, quelles que soient leurs connaissances dans les arts et les sciences physiques. » — « Les grandes propriétés sont les véritables greniers d’abondance des nations civilisées, comme les grandes richesses des Corps en sont le trésor. » Il ne cesse d’insister sur les inconvénients du partage égal et forcé entre les enfants, établi par la Révolution et consacré par le Code civil : « Partout, dit-il, où le droit de primogéniture, respecté dans les temps les plus anciens et des peuples les plus sages, a été aboli, il a fallu y revenir d’une manière ou d’une autre, parce qu’il n’y a pas de famille propriétaire de terres qui puisse subsister avec l’égalité absolue de partage à chaque génération, égalité de partage qui, un peu plus tôt, un peu plus tard, détruit tout établissement agricole et ne produit à la fin qu’une égalité de misère. » Il trace un idéal d’ancienne famille stable et puissante, qui rappelle un âge d’or disparu : « S’il y avait, dit-il, dans les campagnes et dans chaque village une famille à qui une fortune considérable, relativement à celle de ses voisins, assurât une existence indépendante de spéculations et de salaires, et cette sorte de considération dont l’ancienneté et l’étendue de propriétés territoriales jouissent toujours auprès des habitants des campagnes ; une famille qui eût à la fois de la dignité dans son extérieur, et dans la vie privée beaucoup de modestie et de simplicité ; qui, soumise aux lois sévères de l’honneur, donna l’exemple de toutes les vertus ou de toutes les décences ; qui joignît aux dépenses nécessaires de son état et à une consommation indispensable, qui est déjà un avantage pour le peuple, cette bienfaisance journalière, qui, dans les campagnes, est une nécessité, si elle n’est pas une vertu ; une famille enfin qui fût uniquement occupée des devoirs de la vie publique ou exclusivement disponible pour le service de l’État, pense-t-on qu’il ne résultât pas de grands avantages, pour la morale et le bien-être des peuples, de cette institution, qui, sous une forme ou sous une autre, a longtemps existé en Europe, maintenue par les mœurs, et à qui il n’a manqué que d’être réglée par des lois ?
C’est alors, et sans plus tarder, que le comte de Loss jugea à propos de s’adresser par lettre au maréchal de Saxe occupé au siège de Namur, pour le prier de repousser les influences contraires et de jeter dans la balance le poids de son nom.
Un homme public, comme tous les hommes, a ses défauts, ses passions ou même ses vices ; mais il ne faut point, comme à Talleyrand, que ces vices prennent toute la place et occupent tout le fond de sa vie.
Il a tout l’air d’être occupé à finir comme il a commencé, par cent volumes que personne ne lira.
— « Voltaire, écrit lord Brougham, en continuant de s’occuper de physique expérimentale, aurait sans doute inscrit son nom parmi ceux des grands inventeurs de son siècle. » 333.
Dans le succès de ses Mémoires, enivré d’être l’homme qui occupe tout Paris, il étire sa pièce en cinq actes, il y verse toute sorte d’épigrammes et de bouffonneries ; il en met tant, que la pièce tombe, le 27 février 1775 : rapidement il retranche toute cette végétation parasite, et la pièce, ramenée à ses quatre actes, se relève.
Pour ne pas trop compliquer l’exposition et la discussion du problème, je ne m’occuperai guère de ce côté de la question.
Mais n’entendant absolument rien en théologie, et sentant pourtant le besoin d’une croyance, elle trouve commode de prendre tout fait le système qu’elle rencontre sous sa main, sans se soucier de le perfectionner ; car tenter de le perfectionner, ce serait le prendre au sérieux, ce serait se poser en théologien ; or, il est de bon ton, parmi nous, de déclarer qu’on ne s’occupe pas de ces sortes de choses.
Ils le sentent et ne s’en occupent pas.
Ceux des historiens qui s’en sont le plus occupés, Buckle ou Taine, par exemple, ont procédé par de vives intuitions qui, sans être le moins du monde à mépriser, n’ont pas une valeur vraiment scientifique.
Chapitre III :Les Émotions I Dans le grand ouvrage qui nous occupe, la plus faible partie est celle dont nous allons aborder l’étude177 ; elle a pour objet les émotions.
Et continuant de parler d’elle : « C’est, ajoutait-il, comme une nuance de raison et d’agrément qui occupe les yeux et le cœur de ceux qui lui parlent ; on ne sait si on l’aime ou si on l’admire : il y a en elle de quoi faire une parfaite amie, il y a aussi de quoi vous mener plus loin que l’amitié. » Et l’éloge continue sur ce ton délicat.
Le mariage se fit l’année suivante, mais pour la forme seulement, et pendant quelques années on ne s’occupa que de l’éducation de la jeune princesse.
Ce n’est pas ce côté pratique de la question qui m’occupera ici, d’autant qu’il me semble que c’est cause gagnée pour le moment.
M. de Lamartine ne s’en tient pas là, et ne voit dans ce peu de lignes qu’un motif à une composition pittoresque qui occupe chez lui deux ou trois belles pages : Debout sur la proue élevée du vaisseau, appuyé sur les fidèles compagnons de sa proscription, entouré de la France nouvelle qui s’était portée à sa rencontre, il tendait les bras au rivage et les refermait sur son cœur, en élevant ses regards au ciel comme pour embrasser sa patrie.
Les Catacombes, qui ont été le berceau et l’asile du christianisme pendant les trois premiers siècles, l’occupent particulièrement, et lui ont inspiré des pensées d’une rare élévation.
Ses compatriotes trouvaient plus économique de l’occuper seul, et sans secrétaire, à tous ces emplois ; ce qui le condamnait à une vie très sédentaire durant le jour.
Fédor lui-même mourut en 1598 ; avec lui s’éteignait la race de Rurik et des anciens souverains qui occupaient le trône depuis près de huit siècles.
En France, où les grandes conceptions poétiques fatiguent aisément, et où elles dépassent la mesure de notre attention, si vite déjouée ou moqueuse, on demande surtout aux poètes ce genre d’imagination et de fertilité qui n’occupe que peu d’instants ; et il y excelle.
Il y a bien, dans l’édition complète3, un volume de drames joués à diverses époques et même postérieurement à Grandeur et servitude militaires, et dont nous n’avons pas à nous occuper.
Il me semblait entendre des contre-maîtres occupés à se communiquer leurs procédés pour le tannage du cuir ou la teinture du coton : les idées générales étaient absentes. […] Il ne s’occupe pas de la force intime et de la vertu génératrice que certaines philosophies insèrent entre le producteur et le produit. « La seule notion, dit-il1488, dont l’induction ait besoin à cet égard peut être donnée par l’expérience. […] Il y a en dehors de la définition plusieurs façons de faire reconnaître l’objet ; il y a telle autre propriété qui n’appartient qu’à lui ; on pourrait désigner la sphère en disant que, de tous les corps, elle est celui qui, à surface égale, occupe le plus d’espace, et autrement encore.
Mais jamais on ne me força d’obéir à des hommes de lucre et d’égoïsme, à des hommes occupés de leur intérêt privé, à des hommes livrés à une seule passion, l’avarice. […] Mais quand l’Humanité, après avoir bien cherché avec les philosophes, a trouvé la solution du problème qui l’occupait, elle se réunit, s’accorde dans cette solution ; et alors la philosophie s’appelle une religion. […] Et néanmoins, quoique alors la politique soit bien véritablement nulle et complètement anéantie, à tel point même que son essence est niée et que son idée est tout à fait obscurcie pour tous, il arrive cependant que toutes les douleurs que la société ressent dirigent presque exclusivement son attention de ce côté ; et, chose singulière, mais évidemment nécessaire, jamais on ne s’occupe tant de la politique que lorsque la politique est anéantie.
Il me semblait entendre des contremaîtres occupés à se communiquer leurs procédés pour le tannage du cuir ou la teinture du coton : les idées générales étaient absentes. […] Il ne s’occupe pas de la force intime et de la vertu génératrice que certaines philosophies insèrent entre le producteur et le produit. […] Il y a en dehors de la définition plusieurs façons de faire reconnaître l’objet ; il y a telle autre propriété qui n’appartient qu’à lui ; on pourrait désigner la sphère en disant que, de tous les corps, elle est celui qui, à surface égale, occupe le plus d’espace, et autrement encore.
Si ce livre était plus qu’une série de méditations esthétiques, la bride sur le cou, je me serais certainement occupé d’artistes tels que Paul Claudel, Francis Jammes, Saint-Pol Roux, René Ghil, Gustave Kahn, etc., dont l’omission, dans un ouvrage complet sur l’attitude lyrique contemporaine, serait chose grave. […] Il m’indiffère de connaître la liste exacte des événements accomplis de 1461 à 1483, mais je suis ravi de retrouver, dans ce livre, le Louis XI du château de Péronne, au chaperon brodé de médailles de cuivre et d’images de plomb, occupé à des patenôtres et, dans le même temps, combinant une nouvelle ruse ; le Louis XI, qui jure par la Pâques-Dieu, tout en ayant peur du diable ; le bon sire, qui, craignant les pétards, fait tenir devant lui le vaste Tristan et qui allonge le bras entre les jambes du compère, pour allumer le bûcher ; le fin renard s’amusant à dessiner les gibets et qui lorsque Commines lui dit : « Sire vous blasphémez ! […] IV La Poésie populaire et le lyrisme sentimental ainsi que Où nous en sommes s’occupent davantage, ai-je dit, de la question de fond et d’inspiration. […] Celui-ci s’est plutôt occupé des questions de forme ; celui-là des doctrines esthétiques. […] Celui-ci s’est particulièrement occupé des questions de forme ; celui-là a surtout écrit sur le fond même du lyrisme actuel.
Pour bien comprendre Hedda Gabler, il est bon d’abord de savoir la place qu’occupe ce drame dans l’œuvre d’Ibsen. […] Un bon moliériste est un homme toujours occupé. […] Le gouvernement se dérobait, protestait qu’il ne s’occupait ici ni de politique, ni d’histoire, qu’il ne voulait que prévenir un tapage dans un endroit public. […] L’Art est si occupé à traduire qu’il n’a pas le temps ni le goût de condamner. […] Joignez que Germaine ne s’occupe de rien dans la maison, que tout y est en désordre et qu’il y a de la poussière sur les meubles.
On trouve, dans les littératures anciennes de beaux développements sur la misère de la condition humaine, mais épicuriens ou stoïciens ne s’occupent guère de la foule des misérables, et il semble que ces sentiments restent du domaine philosophique. […] Quand je dis en joie, je songe même aux Châtiments où les strophes bondissent avec une fureur alerte, où l’invective est vigoureuse et saine, s’occupe moins de dissoudre ou de corroder que de frapper ferme et droit. […] Or depuis que ce Valbert a paru, personne ne s’en est occupé. […] On s’étonne de ce qu’il songeait à la mort et s’occupait d’assurer son trône. […] Après la lettre la plus passionnée à Joséphine, il s’occupait du ravitaillement, punissait les maraudes, décorait, gradait, louait, blâmait, faisait son plan de bataille.
L’euphonie, qui ne s’occupe que de la satisfaction de l’oreille, en combinant avec facilité les sons & les articulations, décide souverainement de la prononciation, & souvent de l’ortographe, qui en est ou doit en être l’image ; elle change non-seulement g en c, ou c en g ; elle va jusqu’à mettre g à la place de toute autre consonne dans la composition des mots ; c’est ainsi que l’on dit en latin aggredi pour adgredi, suggerere pour sub gerere, ignoscere pour in-noscere ; & les Grecs écrivoient ἄγγελος, ἄγκυρα, Ἀγχίσης, quoiqu’ils prononçassent comme les Latins ont prononcé les mots angelus, ancora, Anchises, qu’ils en avoient tirés, & dans lesquels ils avoient d’abord conservé l’ortographe greque, aggelus, agcora, Agchises : ils avoient même porté cette pratique, au rapport de Varron, jusque dans des mots purement latins, & ils écrivoient aggulus, agceps, iggero, avant que décrire angulus, anceps, ingero : ceci donne lieu de soupçonner que le g chez les Grecs & chez les Latins dans le commencement, étoit le signe de la nasalité, & que ceux-ci y substituerent la lettre n, ou pour faciliter les liaisons de l’écriture, ou parce qu’ils jugerent que l’articulation qu’elle exprime étoit effectivement plus nasale. […] Or quand on dit que les Chinois n’ont que 1228 mots significatifs, on ne parle que de l’idée individuelle qui caractérise chacun d’eux, & non pas de l’idée spécifique ou de l’idée accidentelle qui peut y être ajoûtée : toutes ces idées sont attachées à l’ordre de la construction usuelle ; & le même mot matériel est nom, adjectif verbe, &c. selon la place qu’il occupe dans l’ensemble de la phrase. […] Le verbe, par exemple, décliné presque par-tout, ne l’est point dans la langue franque, qui ne fait usage que de l’infinitif ; la place qu’il occupe & les mots qui l’accompagnent déterminent les diverses applications dont il est susceptible.
Camusat, qui s’était occupé de l’Histoire des journaux, n’a pas eu sous les yeux le manuscrit original, sans quoi il n’eût pas omis cette pièce.
» Dans les dernières années de sa vie enfin, étant revenu habiter à Lausanne, sa conversation habituelle était en français, et il craint que les derniers volumes de son Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, composés durant cette époque, ne s’en ressentent : « La constante habitude, dit-il, de parler une langue et d’écrire dans une autre peut bien avoir infusé quelque mélange de gallicismes dans mon style. » Si ce sont là pour lui des inconvénients et peut-être des torts aux yeux des purs Bretons, que ce soit au moins à nos yeux une raison de nous occuper de lui et de lui rendre une justice plus particulière, comme à un auteur éminent qui a été en partie des nôtres.
Daru, ceux que j’ai montrés rassemblés autour de lui, et qui étaient proprement de son cercle, avaient sur Fontanes un avantage : ils étaient productifs et assez féconds, ils payaient de leur personne ; leurs œuvres inégales laissaient à désirer, mais elles occupaient et intéressaient le public à leur moment.
Sur Vardes si mêlé aux intrigues de la cour de Madame, et qui n’était plus de la première jeunesse, « mais plus aimable encore par son esprit, par ses manières insinuantes, et même par sa figure, que tous les jeunes gens » ; — sur Lauzun, « le plus insolent petit homme qu’on eût vu depuis un siècle », excellent comédien, non reconnu tout d’abord ; — sur Bellefonds qui était creux et faux en tout, « faux sur le courage, sur l’honneur et sur la dévotion » ; — sur La Feuillade « fou de beaucoup d’esprit, continuellement occupé à faire sa cour, et l’homme le plus pénétrant qui y fût, mais qui souvent passait le but » ; — sur Marcillac, fils de La Rochefoucauld, c’est-à-dire de l’homme de son temps le plus délié et le plus poli, et qui lui-même réussit dans la faveur, « étant homme de mérite, poli, et sage de bonne heure, caractère que le roi a toujours aimé » ; — sur le chevalier de Rohan, au contraire, qui fut décapité pour crime de lèse-majesté, « l’homme de son temps le mieux fait, de la plus grande mine, et qui avait les plus belles jambes » (car il ne faut pas mépriser les dons de la nature, pour petits qu’ils soient, quand on les a dans leur perfection)75 ; — sur tous ces originaux et bien d’autres le témoignage de La Fare est précieux, de même que son expression est parfaite.
William Cowper est loin d’être parfait sans doute, et il a, lui aussi, ses excès, ses défauts ; il a ses parties pénibles et austères à côté de ses peintures les plus neuves et les plus riantes ; il semble déchiffrer parfois, en contemplant la nature, ce que d’autres après lui y liront avec plus d’ampleur et de facilité : mais ce qu’il possède incontestablement, sans parler de son style réel et hardi dans sa simplicité, c’est le fond même de la poésie qui lui est propre ; il en occupe toutes les sources pures émanées d’Éden, et il pratique tous les sentiers qui peuvent y ramener.
Voltaire, disons-le, dans les dernières années de sa vie, nous apparaît, par cette suite même de lettres, comme s’étant occupé activement du bien public dans sa petite contrée de Gex, et de tous les intérêts particuliers qui, de loin, faisaient appel à son patronage ; il plaide sans cesse auprès des ministres et des sous-ministres pour ses colons et pour tout ce qui peut assurer leur existence ou améliorer leur bien-être, et aussi pour les autres clients plus éloignés qui se donnaient à lui.
Que si vos grandes affaires vous occupent trop, commettez-y quelque honnête homme qui examine bien toutes choses à fond, et qui vous en rende compte après ; car, encore une fois, il est de la dernière conséquence d’approfondir cette affaire.
Mais ayant appelé la prudence à mon secours, et considéré que je n’avais ni le nombre de troupes, ni la qualité des alliés requis pour une pareille entreprise, je dissimulai ; je conclus la paix à des conditions honorables, résolu de remettre la punition de cette perfidie à un autre temps. » Depuis cette paix, conclue un peu trop tôt, cette paix brusquée, il le sent, et contre laquelle étaient Turenne, même Vauban, et tous les militaires, si bien qu’il fallut donner à son armée et à la jeunesse guerrière la diversion immédiate de l’expédition de Candie, Louis XIV n’a qu’une idée, celle de se venger ; tout ce qu’il veut, il le veut avec suite, et sans se laisser distraire ; de 1668 à 1671, pendant trois années, il n’est occupé qu’à fortifier ses places, à augmenter ses troupes peu à peu, sans donner ombrage au dehors, à disposer ses alliances du côté de l’Angleterre, du côté de l’empereur et des princes de l’Empire, pour obtenir de ces derniers au moins la neutralité : « Je ne faisais pas un grand fonds sur la solidité de ces alliances que je prévoyais bien ne devoir pas durer longtemps, comme on le verra dans la suite ; mais je comptais pour un grand avantage de pouvoir châtier en liberté, pendant quelque temps, l’insolence des Hollandais, et j’espérais les réduire à souscrire à une paix honteuse, avant que les puissances, mes alliées, pussent être en état de les secourir. » Louis XIV est franc, il ne dissimule pas son motif : il a été blessé et il prétend en avoir raison.
Montaigne, en un mot, voyageait pour amuser et régaler sa curiosité toujours éveillée et toujours fraîche ; Chateaubriand, pour occuper et remplir son imagination ardente et en tirer gloire.
Je suis maintenant occupé de Macbeth.
Les luttes et les guerres parlementaires, vaste théâtre d’éloquence, ont de plus en plus occupé et passionné celui-là.
On pouvait sourire de lui, je le conçois, de cet homme occupé durant près de quarante ans à fixer l-’usage, ce fleuve mobile qui coulait incessamment entre ses, doigts ; ce badin de Voiture lui appliquait plaisamment l’épigramme de Martial sur le barbier Eutrapèle, si lent à raser son monde, qu’avant qu’il eût achevé la seconde joue la barbe avait eu le temps de repousser à la première.
mais la jeunesse sait nous enflammer, et nous aimons mieux regarder le poëme comme un tout, le sentir comme un tout avec délices. » Il disait encore, mais cette fois en prose et en cherchant à se rendre compte à lui-même de cette réaction involontaire, de ce va-et-vient dans ses impressions : « Parmi les livres qui m’occupèrent (1820), je citerai les Prolégomènes de Wolf.
» Avant que la critique allemande ait protesté contre de pareilles plaisanteries mises sur le compte d’un des souverains qui ont eu le plus à cœur leur métier de roi, il y avait longtemps que la critique française, dans une vue de simple bon sens, avait dit : « Nous ignorons si Frédéric était capable de se servir des moyens indiqués ici ; mais nous croyons pouvoir affirmer que, s’il avait assez d’immoralité pour employer des médecins et des serruriers politiques, il avait en même temps trop d’adresse pour l’avouer à qui que ce soit, même à son successeur75. » Il y avait peut-être à introduire Frédéric dans cette Étude où Louis XV tient le premier rôle, mais c’aurait dû être alors pour opposer les deux esprits, la mollesse et la force, l’abandon et l’infatigable vigilance, le laisser aller de tout, après quelque velléité d’action passagère, et l’héroïque et constant labeur, tant civil que guerrier, qui occupa toutes les heures d’une longue vie.
Mary Lafon, qui s’est occupé en érudit de l’idiome provençal.
Gautier ne soit pas homme à se laisser prendre en flagrant délit d’un dessein littéraire prémédité et qui aurait l’air sérieux, quoiqu’il se moque lui-même très-agréablement de la plupart des pauvres diables dont il s’est senti d’humeur à s’occuper cette fois, et quoiqu’enfin dans sa post-face (les préfaces sont le pont-aux-ânes, et dans un livre sur les grotesques il est bien permis de les mettre à l’envers) il ait paru faire bon marché de l’effort capricieux et léger qu’il venait de tenter, nous remplirons tout gravement à son égard notre métier de critique, et dussions-nous être réputé de lui bien pédant, bien académicien déjà, nous rendrons justice à l’idée logique de son livre, nous la discuterons, sans préjudice toutefois des brillantes fantaisies et des mille arabesques dont il l’entoure.
Pur homme de lettres, sérieusement occupé de la conception de ses ouvrages, les méditant longuement à l’avance, les composant et les retenant même (circonstance singulière !)
remy veut bien nous demander si nous croyons que ces poésies, publiées aujourd’hui pour la première fois, occuperaient dans l’attention publique le rang qu’elles obtinrent il y a vingt-cinq ans.
Dans les moments de marche ou d’installation incohérente et confuse, comme le sont les temps présents, il est simple qu’on aille au plus important, qu’on s’occupe du gros de la manœuvre, et que de toutes parts, même en littérature, ce soit l’habitude de frapper fort, de viser haut et de s’écrier par des trompettes ou des porte-voix.
Ces saintes femmes s’occupent spécialement de la guérison des galériens dans leurs maladies.
Il parut plus occupé de contredire Perrault et d’opposer une négation absolue à chacune de ses affirmations légères, que de mettre en évidence la vraie beauté d’Homère et de Pindare.
et que j’occupe peu de place, dans cet abîme immense du temps !
L’homme869, moralement, est assez médiocre : immensément vaniteux, toujours quêtant l’admiration du monde, toujours occupé de l’effet, et capable de toutes les petitesses pour se grandir, n’ayant ni crainte ni sens du ridicule, rancunier impitoyablement contre tous ceux qui ont une fois piqué son moi superbe et bouffi, point homme du monde, malgré cette politesse méticuleuse qui fut une de ses affectations, grand artiste avec une âme très bourgeoise, laborieux, rangé, serré, peuple surtout par une certaine grossièreté de tempérament, par l’épaisse jovialité et par la colère brutale, charmé du calembour et débordant en injures : nature, somme toute, vulgaire et forte, où l’égoïsme intempérant domine.
Une fois les lourds battants feutrés retombés derrière vous, tout est fini, rien de tout cela n’existe plus : vous entrez dans un monde nouveau, dans un lieu de mystère où vous pouvez croire que la vie est un vague et mauvais rêve allégé par des trêves bienfaisantes qui font pressentir le réveil ailleurs ; et vous sortirez avec une douceur dans l’âme et une résignation un peu moins inutile que la révolte. « Venez, vous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai. » Mais, au lieu de gueux et de claque-patins, des messieurs, qui ont toutes sortes de raisons pour se consoler de vivre, viennent occuper les places d’abonnés, les stalles de velours en face de la chaire.
Mais on y sent surtout le philosophe moral, le poète moral, qui semble n’être artiste que pour relever et purifier le cœur de l’homme, qui est toujours occupé du problème de la destinée de l’homme, et amoureux de son perfectionnement.
Une série de procurateurs romains, subordonnés pour les grandes questions au légat impérial de Syrie, Coponius, Marcus Ambivius, Annius Rufus, Valérius Gratus, et enfin (l’an 26 de notre ère), Pontius Pilatus, s’y succèdent 173, sans cesse occupés à éteindre le volcan qui faisait éruption sous leurs pieds.
Il y a des hommes qu’on peut discuter, accuser, condamner même sans trop d’injustice, mais qui, par leur âge, par leur gravité, par l’importance de leur vie, par la place considérable, sinon méritoire, qu’ils ont occupée dans les événements de leur temps, ne doivent pas, même de loin, être exposés aux rires du théâtre.
Puis, quand il a poussé à bout ses calculs d’ingénieur et de politique ; quand la population, dans ses diverses races, est tenue en échec ; quand il a régularisé l’inondation et organisé le désert, que tous les puits sont occupés, que pas un pied cube d’eau n’est perdu, alors seulement il lâche bride à son imagination ; il se retrace le beau idéal d’une Égypte bien gouvernée : Mais que serait ce beau pays, après cinquante ans de prospérité et de bon gouvernement ?
Dans sa petite chambre d’avocat stagiaire, il était occupé en apparence à rédiger des mémoires et à compulser des dossiers, mais il vivait dans l’orage de l’esprit.
Marie continue de s’occuper de petit Pierre, elle le rassure dans ses terreurs, elle l’amuse, et Germain ne peut s’empêcher de remarquer : « Il n’y a personne comme toi pour parler aux enfants, et pour leur faire entendre raison. » Au milieu de cela il reparle toujours de sa première femme, de sa pauvre défunte, et maudit ce voyage entrepris pour la remplacer.
Dans cette vie doucement occupée et où le travail lui-même ne semblait qu’un ornement du loisir, sans autre ambition que celle de cultiver ses goûts et ses amitiés, M. de Féletz, en vieillissant, arriva tout naturellement aux honneurs littéraires.
Cette lettre est, sur l’article qui nous occupe, sa vraie confession entière.
[1re éd.] elles et leurs charmes l’occupent
La Prusse n’était pas comptée parmi les puissances, et quand Frédéric monta à vingt-huit ans (1740) sur ce trône qu’il devait occuper durant quarante-six ans, il avait tout à faire pour l’honneur de sa nation et pour le sien ; il avait à créer l’honneur prussien, il avait à gagner ses éperons comme roi.
Un des plus vieux genres restaurés par l’école moderne, le sonnet, a produit récemment des recueils dont on s’est occupé.
Mme des Ursins ne laisse pas tomber ce mot : « On dit pourtant, remarque-t-elle, que c’est plutôt le peuple qui en a été irrité, que la plupart des seigneurs. » On conçoit par une telle disposition de cœur combien, dans de si périlleuses conjonctures, Mme des Ursins dut être utile alors à Madrid pour y soutenir et y fortifier les résolutions royales ; car ce fut là l’honneur de cette maison de Bourbon à son avènement en Espagne, ce fut son vrai sacre, pour ainsi dire, de ne jamais désespérer au plus fort de la crise, de sentir la main de Louis XIV prête à se retirer et presque à se retourner contre elle, sans se laisser abattre : « Le roi est tout occupé du soin de se défendre seul, au cas que le roi, son grand-père, lui retire les secours dont il l’a assisté », écrivait Mme des Ursins.
Entré sous-lieutenant dans le 29e de ligne, Carrel s’y occupait à la fois des détails du métier et de la politique, alors si fervente.
C’est dans cet intervalle qu’il compose lui-même un livre de controverse contre les protestants, et il semble uniquement occupé des devoirs de sa charge.
Sur la douceur envers le prochain, il dira : « Ne nous courrouçons point en chemin les uns avec les autres : marchons avec la troupe de nos frères et compagnons doucement, paisiblement et amiablement. » Sur la manière de s’occuper de ses affaires et de s’aider soi-même, sans excès de trouble et sans tumulte ni empressement : En toutes vos affaires, appuyez-vous totalement sur la providence de Dieu, par laquelle seule tous vos desseins doivent réussir ; travaillez néanmoins de votre côté tout doucement pour coopérer avec icelle… Faites comme les petits enfants qui, de l’une des mains, se tiennent à leur père, et, de l’autre, cueillent des fraises ou des mûres le long des haies.
Berthelot avoue que les États-Unis ne s’occupent, ne s’emparent de nos découvertes, rien que pour l’application.
* * * Rien ne faisait pressentir, à ses débuts, quelle immense place Émile Augier était appelé à occuper dans les préoccupations littéraires de la bourgeoisie.
Les personnes les moins attentives remarquent, en voïant la statuë dont je parle, que cet esclave qui se courbe et qui se montre dans la posture convenable pour aiguiser le fer qu’il tient, afin de paroître uniquement occupé de ce travail, est néanmoins distrait, et qu’il donne son attention, non pas à ce qu’il semble faire, mais à ce qu’il entend.
À cette époque on le voyait, flanqué d’un secrétaire — qu’il occupait sans doute à copier ses quatre ou cinq sonnets — courir les cafés et médire du symbolisme qui n’avait pas encore de plus grand contempteur.
Dans les Esquisses morales, Mme Stern ne s’occupe pas seulement de la femme ; elle jette aussi des vues sur l’homme, sur son éducation, dans laquelle elle remplace le catholicisme et sa tradition, qui éveille trop tôt l’enfant du beau rêve de la nature (n’est-ce pas joli ?)
Et c’est cette érudition prodigieuse… et monstrueuse pour les petits galants littéraires qui s’occupent, dans les journaux, de rendre compte des livres qui traversent la publicité pour s’y éteindre comme des éclairs, c’est cette érudition, je n’en doute pas, qui a empêché le grand retentissement auquel un pareil livre avait droit.
Tout ce qui a plume s’en est occupé et a tenu à dire son mot, quelquefois très long, sur un ouvrage qui n’a d’analogue ni dans notre langue ni dans aucune autre.
Au plus fort de ses douleurs, Henri Heine s’occupait de l’édition de ses œuvres et soignait sa gloire acquise.
On pourrait l’ôter, ce magot de bric-à-brac, de sa pagode de porcelaine, et le mettre dans un bocal d’esprit de vin pour l’apporter en Europe, sans que ce fût un grand remue-ménage ; mais le pape de l’Église Romaine, essayez seulement, comme à l’heure présente, de vouloir l’ôter de la petite place qu’il occupe, et l’univers est ébranlé jusqu’à ce qu’il l’ait reprise !
Au cours d’une attaque, a entraîné ses camarades en entonnant la Marseillaise et n’a pas hésité à se porter en avant pour occuper un petit poste qui consolida pour nous une position des plus avantageuses. » (J.
Cousin, à ce moment, entendait la philosophie à la façon des Allemands et la présentait comme une sorte d’architecte, ayant pour maçons les autres sciences, et occupée à construire un édifice unique avec les pierres qu’elles lui taillent.
Cet homme hardi et brillant, fait pour éblouir le peuple, pour subjuguer les grands, pour opprimer le roi, courant à la grandeur par les factions, et à la renommée par l’avilissement de son maître ; qui s’occupait de le détrôner sans daigner le haïr ; et qui, par mépris, ne s’apercevait pas même qu’il s’en était fait craindre, vivant pouvait être coupable, mais assassiné ne parut qu’un héros.
Mais si je n’en avais pas dit assez, vraiment, j’aurais alors abusé de la situation quasi fortifiée que j’occupe sur cette scène, séparé d’eux par cette rampe, et abrité contre leurs représailles par leur absence peut-être et, en tout cas, par leur savoir-vivre et par leur courtoisie. […] la place que l’on occupait ? […] Mais surtout Corneille est trop lyrique dans le Cid, et j’entends que ses personnages y font trop de couplets ; que peut-être s’occupent-ils trop d’eux-mêmes ; et qu’enfin, ce qui est plus grave, le poète intervient encore trop souvent de sa personne dans son œuvre. […] Car d’abord, nous ne nions pas la liberté de l’artiste, puisque, à vrai dire, nous ne nous en occupons seulement pas ; hypothèse ou réalité, nous n’en avons pas besoin ; et, qu’elle existe ou non, nos conclusions sont ou seraient absolument les mêmes37. […] Si ce n’est pas celui de ses titres de gloire sur lequel on a le plus insisté, ce n’en est pas peut-être le moindre, et nous le verrons bien quand nous nous occuperons prochainement de sa Phèdre… 3 décembre 1891.
Il sait, à présent, que le monde entier s’occupe de lui. […] Bossuet occuperait seulement le sixième rang, avec quatre stations, et il serait suivi de près par le Père Quinquet, théatin. […] Pour s’intéresser à nos œuvres, pour entretenir même la mémoire de nos noms, la postérité sera beaucoup trop occupée par les nouveaux venus, et surtout par ses propres affaires, par ses plaisirs, par ses passions, par l’assouvissement de ses deux gros besoins matériels, qui sont l’amour et la faim, par tous les efforts et tous les incidents de sa lutte pour la vie. […] En 1656, Pierre, que la chute de Pertharite avait extrêmement affligé, étant depuis trois ans malade, retiré du théâtre, occupé à des poésies pieuses, Thomas vit qu’il y avait dans la tragédie une place à prendre, et il écrivit Timocrate, pièce compliquée, invraisemblable et romanesque, qui fut le plus éclatant de ses succès, et des succès du siècle. […] C’était une allusion à la Voisin, sorcière et empoisonneuse célèbre, dont les crimes occupaient passionnément l’imagination du public et dont l’exécution eut lieu trois mois après la première représentation de cette pseudo-comédie en prose.
Entre les écrits obscènes des anciens et toute une portion de notre littérature des vingt dernières années, ou, si vous voulez, entre certaines épigrammes des Catulles romains et certains contes de nos Catulles à nous, il n’y a aucune comparaison à faire, au point de vue spécial qui nous occupe. […] On ne voit pas qu’elle se soit jamais occupée sérieusement des affaires. […] Depuis que tu es au monde, je n’ai pas cessé de m’occuper de toi. […] Il s’en est manqué de peu que je n’escalade sa fenêtre… Ça finira mal, bien sûr. » Et Jan se lève ; il entre dans le jardin (il croit son père loin, « occupé à garder la vigne d’Escouloubre » ). […] Mais c’est justement parce qu’il n’est qu’un signe que la superstition qu’il leur inspire est plus intransigeante : pareils à ces dévots dont la piété se fait plus étroite, plus formelle et plus furieuse, par cela même que les symboles dont l’adoration les occupe et les réconforte ont perdu leur sens primitif, et que ces malheureux n’ont plus pour dieux que des fétiches.
L’abolition des tenures féodales, l’augmentation énorme du commerce et de la richesse, l’affluence des propriétaires, qui mettaient des fermiers à leur place et venaient à Londres pour goûter les plaisirs de la ville et chercher les faveurs du roi, avaient installé au sommet de la société, ici comme en France, la classe, l’autorité, les mœurs et les goûts des gens du monde, hommes de salons et de loisir, amateurs de plaisir, de conversation, d’esprit et de savoir-vivre, occupés de la pièce en vogue moins pour se divertir que pour la juger. […] Il ne sait pas effacer en lui l’érudit, le logicien, le rhétoricien, pour ne montrer que « l’honnête homme. » Mais l’homme de cœur apparaît souvent ; à travers plusieurs chutes et beaucoup de glissades, on découvre un esprit qui se tient debout, plié plutôt par convenance que par nature, ayant de l’élan et du souffle, occupé de pensées graves, et livrant sa conduite à ses convictions. […] Ses auditeurs ne sont pas de beaux esprits occupés à voir comment on peut orner une matière sèche, théologiens par occasion et pour un moment, avec défiance et réserve, comme Boileau dans son amour de Dieu.
Le margrave s’était occupé d’arranger avec soin le siége de Kriemhilt. […] avec quelle puissance elle occupa la place d’Helche ! […] « Soir et matin cette idée occupait son âme : comment on avait pu l’amener, elle, innocente, à épouser un homme païen.
Cette majestueuse abondance est rarement l’expression d’une âme forte, plus briève dans ses discours et moins occupée des mots que du sens. […] Occupons-nous maintenant de la matière même qui constitue le style. […] « Dacier, dit Palissot, traduisait Homère laborieusement et pesamment, comme il eût traduit les aphorismes d’Hippocrate58. » « L’erreur, déclare Sainte-Beuve, c’était de croire qu’un poète dont l’expression est un tableau et une peinture continuelle, fût fidèlement rendu par une traduction tout occupée d’être suffisante, polie et élégante59. » Boileau le sentait bien, lorsqu’il disait, malgré ses éloges officiels décernés à Mme Dacier, que « si Homère était bien traduit, il ferait l’effet qu’il a toujours fait ». […] On retrouve les sources de cette inspiration dans Buffon : Des fleuves d’une largeur immense, tels que l’Amazone, la Plata, l’Orénoque, roulant à grands flots leurs vagues écumantes, et se débordant en toute liberté, semblent menacer la terre d’un envahissement et faire effort pour l’occuper toute entière. […] Ne pouvant être illustres, ils tâchent du moins d’être fameux ; ils veulent qu’on parle d’eux, qu’on en soit occupé ; ils aiment mieux être malheureux qu’ignorés.
Et, en effet, dans le même temps, c’est-à-dire aux environs de 1840, après avoir en quelque sorte « jeté ses premiers feux », et bruyamment occupé l’opinion de l’histoire de son mariage ou du scandale de ses amours, l’auteur elle-même d’Indiana, de Valentine, de Lélia, commence d’entrevoir que l’observation du dehors, l’observation impersonnelle et désintéressée, qui fait la définition du roman, en fait donc aussi la valeur. […] Ajoutez que l’amour ne tient pas plus ici de place qu’il n’en occupe effectivement dans la vie, — je ne dis pas la femme, je dis l’amour, — et en revanche la haine, la vanité, l’ambition, l’avarice, toutes les passions humaines y jouent leur personnage. […] Aussi, et presque à ses débuts, de bons juges ne s’y étaient-ils pas mépris : « Buchez et ses amis, raconte Sainte-Beuve, avaient remarqué au sein de l’école romantique la haute personnalité de M. de Vigny et avaient tenté de l’acquérir » ; et il résista, continue le critique, — ayant trop d’orgueil, et de juste orgueil, pour être jamais d’une autre école que la sienne, — « mais il fut amené dès lors à s’occuper de certaines questions sociales plus qu’il ne l’avait fait jusque-là » [Cf. […] Eugénie Grandet ; César Birotteau ; les Illusions perdues ; La Cousine Bette]. — On peut dire effectivement qu’il a fait de l’argent l’âme de ses intrigues ; — au lieu et place de l’amour, qui n’y occupe plus qu’une place secondaire [Cf. […] 1º De 1824 à 1837. — C’est la période des Portraits littéraires et des Portraits contemporains ; — période militante et active, — où, quand sa critique ne lui sert pas d’un moyen pour satisfaire des rancunes ; — et distribuer les rangs par rapport à celui qu’il a lui-même la prétention d’occuper comme poète ; — elle n’est guère que le journal de ses impressions personnelles ; — et en ce sens purement romantique. — Mais il semble déjà que, dans la nature de ses impressions personnelles, — la curiosité de connaître les conditions des œuvres, — tienne plus de place que la satisfaction d’en dénoncer les défauts ; — que le besoin de les juger ; — ou que le plaisir même d’en jouir ; — et ainsi, d’une critique purement subjective, — se dégage et déjà se détache, — une critique psychologique, — dont la tendance est de subordonner l’étude ou l’examen des « œuvres » à la connaissance des « auteurs », — et de la manière dont ils ont vécu. — Nouveauté de ce genre de critique à sa date ; — et qu’il n’était pas sans analogie avec la nature des investigations que Balzac donnait pour objet à l’art du romancier ; — ce qui explique peut-être l’acharnement de la guerre qu’ils se sont faite l’un à l’autre — Rara concordia fratrum !
Mais, à travers ses relations resserrées avec ses amis de France, Naudé, tout occupé de former la bibliothèque du cardinal Mazarin, s’absentait encore pour de longs et nombreux voyages en Flandre, en Suisse, en Italie de nouveau, en Allemagne, rapportant de chaque tournée des milliers de volumes et des voitures tout entières. […] L’hôtel du cardinal Mazarin tenait précisément le même local qu’occupe aujourd’hui la Bibliothèque du Roi.
Il ne prend pas comme Shakspeare un roman de Greene, une chronique d’Holinshed, une vie de Plutarque, tels quels, pour les découper en scènes, sans calcul des vraisemblances, indifférent à l’ordre, à l’unité, occupé seulement de mettre en pied des hommes, parfois égaré dans des rêveries poétiques, et au besoin concluant subitement la pièce par une reconnaissance ou une tuerie. […] Deux phrases plus loin, la même insinuation revient plus précise. « Quelques-uns, dit Tibère, pourraient représenter sa sévérité publique comme l’effet d’une ambition ; dire que sous prétexte de nous servir, il écarte ce qui lui fait obstacle ; alléguer la puissance qu’il s’est acquise par les soldats prétoriens, par sa faction dans la cour et dans le sénat, par les places qu’il occupe, par celles qu’il confère à d’autres, par le soin qu’il a pris de nous pousser, de nous confiner malgré nous dans notre retraite, par le projet qu’il a conçu de devenir notre gendre. » Les Pères se lèvent : « Cela est étrange132 !
XXVI Voici ces actes, exprimés en paroles dignes de leur grandeur : Les honneurs de la sépulture rendus à l’infortuné souverain pontife Pie VI, mort dans la captivité en France, et resté jusque-là sans sépulture royale ou pontificale à Valence : « Il est de la dignité de la nation française et conforme à son caractère de donner des marques de considération à un homme qui occupa un des premiers rangs sur la terre, des honneurs funèbres et un monument conforme au caractère du prince enseveli sans décrets. » Des envoyés dans toutes les cours où ils peuvent être reçus avec dignité sont nommés pour saisir et renouer les fils rompus des relations internationales : le général Bournonville à Berlin, M. […] Or le royaume-uni hollando-belge, on ne le cachait pas, était un rempart élevé par l’Angleterre et la Prusse contre des invasions éventuelles de la France, champ de bataille fortifié, que les Anglais avaient le droit de surveiller et d’occuper en cas de guerre.
Jusqu’où n’auroient point été les hommes capables de traiter ainsi de pareilles matieres, si leurs Philosophes sécouant le joug des opinions qui dans tous les âges ont subjugué le génie, s’étoient plus occupés du soin d’étendre & de perfectionner leurs propres lumieres, que des revêries de leurs prédécesseurs ? […] Le traducteur auroit beaucoup plus fait pour la gloire de son auteur, dit M. de Querlon, s’il n’eût traduit que les ouvrages qui méritoient de l’occuper, comme le Poëme de la Moselle, l’Amour fustigé, les Roses, quelques Epigrammes, la plûpart des Epîtres en vers ou en prose & le remerciement à Gratien, tout singulier qu’il est, ou même à cause de sa singularité.
— J’ai encore deux autres observations à faire sur la question qui nous occupe. […] On peut supposer cependant qu’une fleur qui produit deux sortes de graines de différentes formes a double chance pour que les unes ou les autres parviennent à se ressemer et à germer sur un sol déjà occupé par les tiges, les feuilles et les détritus de beaucoup d’autres plantes ; et plus ces deux sortes de graines sont différentes, plus ces chances heureuses augmentent pour l’espèce qui les produit.
Nous n’avons à nous occuper ici que de la diversité des instincts et autres facultés psychiques des animaux dans la même classe. […] Il était cependant impossible, tant elle était mince, qu’elles l’eussent redressée en rongeant le côté convexe ; et je dus supposer que les Abeilles, se plaçant dans la cellule opposée, avaient poussé et fait céder la cire chaude et ductile, ainsi que j’ai réussi à le faire moi-même aisément, de manière à la ramener dans le plan d’intersection qu’elle devait occuper entre les deux cellules.
Nous avons dit bien des fois que les sociétés humaines et les sociétés d’hyménoptères occupaient les extrémités des deux lignes principales de l’évolution biologique. […] C’est de ces perceptions anormales que s’occupe la « science psychique ».
Je donne à ces trois visions leur appellation littéraire ; dans d’autres domaines de l’art, dans la psychologie pure, ou encore dans une esthétique générale, on leur donnerait peut-être d’autres noms ; ce sont des problèmes dont je n’ai pas à m’occuper ici Si maintenant le pédantisme de certains théoriciens, docilement suivis par d’autres, a prétendu imposer à ces visions et à ces combinaisons individuelles des formes précises, immuables, en dehors desquelles il n’y aurait point de salut, si ces mêmes théoriciens se sont plu à inventer, pour telles créations personnelles, des genres et sous-genres nouveaux, si enfin on s’est habitué à confondre les sujets, les genres et les formes les uns avec les autres, ce sont là des erreurs qui ne prouvent rien contre l’idée que je défends ici. […] Il est sans doute le premier à déplorer l’usage étrange qu’on a fait de sa démonstration. — Précédemment (à la page 65), j’ai cité en note une protestation de Joseph Vianey contre l’erreur systématique de ceux qui se contentent de rapprocher des textes sans s’occuper des individualités dans leur ensemble.
Sully, retiré des affaires dans la force de l’âge, vécut encore trente ans dans ses châteaux, occupé à se nourrir de ses souvenirs et à en rassembler les pièces, les témoignages authentiques et mémorables.
Pourquoi, tout occupé de défendre et de justifier l’ancienne police administrative des empereurs et le procédé du magistrat romain, a-t-il méconnu l’introduction dans le monde et la création dans les cœurs d’un héroïsme nouveau ?
Une édition de Milton, avec traduction en anglais des ouvrages latins, l’occupa ensuite ; il était peu propre à un tel rôle d’éditeur.
Il n’y oublia pas les anecdotes malignes, et chères à toutes les oppositions d’alors, sur les origines et les antécédents de la dynastie qui occupait le trône depuis 1830, et de ceux qui y adhéraient.
En 1709, après avoir refait une armée, Villars sut si bien choisir ses postes, et il en occupa d’abord un si bon ou qu’il rendit tel, dans la plaine de La Bassée, que les ennemis, bien que supérieurs de quarante mille hommes, n’osèrent risquer une attaque ; après l’avoir tâté, ils renoncèrent pour le moment à une bataille et se rejetèrent sur le siège de Tournai, qu’ils entreprirent.
C’est là où Son Éminence écoute les dames, les prélats et les puissants de la terre, qui sont tous debout en différents coins, tandis que le cardinal occupe le milieu de la cheminée avec ceux qu’il entretient.
Je ressemble fort à la théorie de Buffon sur la formation du globe : j’ai été détachée, comme lui, d’un soleil ardent ; depuis des années je suis occupée à me refroidir ; je ne suis pas au froid du pôle, mais, sans les consolations que je vous dois, j’y serais déjà arrivée.
Ce n’est point par une prédilection sans motif sérieux et par pur caprice que je me suis souvent occupé des femmes distinguées du xviiie siècle, et que j’ai cherché à revendiquer pour la littérature toutes celles qui y prêtaient à quelque titre, par leur réputation d’esprit, par la célébrité de leur salon ou la publication posthume de leur correspondance.
Si l’on cherche la raison de cet oubli bizarre, de cette inadvertance ironique de la renommée, on la trouvera en partie dans le caractère des débuts de M. de Sénancour, dans cette pensée trop continue à celle du xviiie siècle, quand tout poussait à une brusque réaction, dans ce style trop franc, trop réel, d’un pittoresque simple et prématuré, à une époque encore académique de descriptions et de périphrases ; de sorte que, pour le fond comme pour la forme, la mode et lui ne se rencontrèrent jamais ; — on la trouvera dans la censure impériale qui étouffa dès lors sa parole indépendante et suspecte d’idéologie, dans l’absence d’un public jeune, viril, enthousiaste ; ce public était occupé sur les champs de bataille, et, en fait de jeunesse, il n’y avait que les valétudinaires réformés, ou les fils de famille à quatre remplaçants, qui vécussent de régime littéraire.
ce sont de vains besoins du cœur qu’il faut étouffer, car à cette heure-là nos amis sont occupés ailleurs : l’un songe à la gloire, l’autre à ses amours, un autre boude on ne sait pourquoi, et l’on reste seul.
A ses heures riantes, ce qui est rare, quand elle oublie un moment sa peine et qu’elle se met à décrire et à conter, il lui arrive le défaut tout contraire à la diffusion éthérée de Lamartine, elle tombe dans le petit, dans l’imperceptible, dans la vignette scintillante : Un tout petit enfant s’en allait à l’école… O mouche, que ton être occupa mon enfance !
Rien de plus difficile, de plus impossible, on le croira, que de régler les hommes d’imagination, de les discipliner et de les classer, de les diriger aux œuvres qui les appellent et qui leur siéraient ; mais il faut convenir, à leur décharge, que jamais, à aucun moment, on ne s’est moins occupé de ce soin qu’aujourd’hui.
Il fait pitié à tout le monde, et on n’est occupé qu’à le rassurer.
Racine lui écrivait du camp près de Namur : « La vérité est que notre tranchée est quelque chose de prodigieux, embrassant à la fois plusieurs montagnes et plusieurs vallées avec une infinité de tours et de retours, autant presque qu’il y a de rues à Paris. » Boileau répondait d’Auteuil, en parlant de la Satire des Femmes qui l’occupait alors : « C’est un ouvrage qui me tue par la multitude des transitions, qui sont, à mon sens, le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie. » Boileau faisait le vers à la Vauban ; les transitions valent les circonvallations ; la grande guerre n’était pas encore inventée.
De toute façon, les ouvrages de la période qui nous occupe sont de bons Français.
L’idée première des recherches qui occupèrent une bonne partie de sa vie vint de là, et la forme définitive de son esprit en resta déterminée : Montesquieu sera toujours un juriste ; toutes ses idées historiques, ses vues politiques, ses conceptions philosophiques revêtiront des formes juridiques.
« Cette gazette, étant littéraire, s’occupera rarement des théâtres », annonçait, au premier numéro de ses éphémères Taches d’encre, un jeune maître des jeunes, M.
Comte sera une étiquette dans l’avenir, et qu’il occupera une place importante dans les futures histoires de la philosophie.
On voit Napoléon, au moment de sa campagne d’hiver en Espagne, s’occuper avant tout de deux choses en fait d’approvisionnement, de la chaussure et de la capote de ses soldats.
Ces juges, tout occupés de convaincre d’idolâtrie cette simple fille, l’interrogeaient à satiété sur son étendard, sur l’image qu’elle y avait fait peindre : si elle ne croyait pas que des étendards tout pareils à celui-là étaient plus heureux que d’autres à la guerre.
J’ai quelquefois entendu demander pourquoi j’aimais tant à m’occuper de ces femmes aimables et spirituelles du passé, et à les remettre dans leur vrai jour.
Ses lettres à Joseph de Maistre, récemment publiées, nous le montrent simple en effet, suivant de tout point ses idées et les pratiquant, très occupé des détails, et revenant souvent d’une manière naturelle, mais cependant marquée, à ses soucis de famille et d’intérêts domestiques.
Mon admiration pour ce grand maître s’est accrue en recopiant les tableaux tracés de sa main… Si ce jugement favorable trouve sa justification, c’est surtout à l’origine des Mémoires, et dans la partie qui nous occupe.
. — Ainsi Montesquieu, à ses débuts, s’occupait de sciences comme le fera Buffon, comme Goethe le fera plus tard ; il fournissait les fonds d’un prix d’anatomie, et semblait ne viser qu’à des succès tout sérieux, d’accord avec la gravité de son état.
Parlant des critiques étroits qui s’attaquent à un grand ouvrage par des chicanes d’école et des scrupules de secte : Cette manière de critiquer, disait-il, est la chose du monde la plus capable de borner l’étendue et de diminuer la somme du génie national… Rien n’étouffe plus la doctrine que de mettre à toutes les choses une robe de docteur… Vous ne pouvez plus être occupé à bien dire, quand vous êtes effrayé par la crainte de dire mal… On vient nous mettre un béguin sur la tête, pour nous dire à chaque mot : « Prenez garde de tomber !
Richelieu, dans ses Mémoires, a peint admirablement la misère de cette époque antérieure à sa venue, et ce qu’il appelle la lâcheté et la corruption des cœurs : Ce temps était si misérable, que ceux-là étaient les plus habiles parmi les grands qui étaient les plus industrieux à faire des brouilleries ; et les brouilleries étaient telles, et y avait si peu de sûreté en rétablissement des choses, que les ministres étaient plus occupés aux moyens nécessaires pour leur conservation qu’à ceux qui étaient nécessaires pour l’État.
disait-il, tous les hommes sans doute sont égaux devant vous, lorsqu’ils communiquent avec votre bonté, lorsqu’ils vous adressent leurs plaintes, et lorsque leur bonheur occupe votre pensée ; mais, si vous avez permis qu’il y eût une image de vous sur la terre, si vous avez permis du moins à des êtres finis de s’élever jusqu’à la conception de votre existence éternelle, c’est à l’homme dans sa perfection que vous avez accordé cette précieuse prérogative ; c’est à l’homme parvenu par degrés à développer le beau système de ses facultés morales ; c’est à l’homme enfin, lorsqu’il se montre dans toute la gloire de son esprit.
Quand je dis que la terre tourne autour du soleil, malgré ma perception actuelle, je veux dire que, si j’occupais dans l’espace un point fixe, à une assez grande distance du soleil et de la lune, je percevrais le mouvement de la terre autour du soleil.
Rappelons que Jean Moréas a publié son Manifeste du symbolisme en 1886 dans le Figaro, et que l’idée de suggestion, dans ces années 1880-1890, occupe le devant de la « scène esthétique » (Mallarmé), de la « scène sociologique » (Tarde), comme de la « scène hystérique » (Bernheim).
À partir de 1613, Shakespeare resta à sa maison de New-Place, occupé de son jardin, oubliant ses drames, tout à ses fleurs.
L’auteur regarde tous les traités des anciens sur la Rhétorique, plûtôt comme des ouvrages propres à occuper agréablement l’esprit, qu’à donner cette sensibilité qui fait l’homme éloquent.
Plus haut que jamais à cette heure où nous vivons bas, les mains, le cœur, le front, occupés et plongés dans les plus viles poussières.
Comment les historiens, qui vont s’occuper de ce problème, le résoudront-ils ?
On dirait, à les voir tous dans cette préface, des aliénés, à force de science, occupés à chercher la petite bête invisible, la mouche narquoise de l’impalpable qui fuit leur main.
Par modestie d’abord, et par justice aussi pour les héros inconnus, je désire que le nom de mon fils soit par vous pieusement gardé sans être publié… Je me conforme à regret à cette volonté ; je tairai le nom du héros, qui occupait une haute charge ; je me borne à analyser le petit dossier que l’on me communique.
Dès lors, le premier n’a eu qu’à noter sur son horloge le commencement et la fin de l’intervalle occupé par le double voyage du rayon : c’est au milieu de l’intervalle qu’il a situé le zéro de son horloge, du moment qu’il voulait que les deux zéros marquassent des instants « simultanés » et que les deux horloges fussent désormais d’accord.
« Tantôt louangeuse et tantôt railleuse, toute la presse Européenne s’occupa de cet ouvrage dont deux nouvelles éditions en 1887 et 88 achevèrent de révéler M. […] Toute la presse européenne d’ailleurs s’occupa de l’ouvrage, et discuta avec intérêt la théorie de l’auteur. » Nous tairons les enthousiasmes. […] Mais tout demeure dans le domaine philosophique : nous ne nous occupons pas de politique Bien. […] … Vous dite superbement votre Programme — et fort justement — dans votre Préface… Que vous avez donc raison aussi de donner à Zola, à Goncourt, et surtout à Mallarmé cet éblouissant inconnu dédaigneusement délaissé, la place qu’ils doivent occuper ! […] Aussi, un autre vœu l’occupe secrètement : remplacer dans l’admiration publique Béranger, le vieux Béranger chantre de sa Lisette et de l’Homme à la redingote grise qui « s’était assis là, grand-mère !
La même année, sous le titre de Itakoboushi, le nom d’une chanson à la mode dans ce temps, Hokousaï illustre deux volumes consacrés à la femme japonaise et la montrant saisie sur le vif, dans tous les abandonnements de ses poses et les coquets accroupissements de son être quand une pensée amoureuse l’occupe. […] On ne sait ce qui déplut du visiteur à Hokousaï, mais on sait que, dans ce moment, le peintre était à prendre, en plein soleil, des poux sur sa robe, et qu’il jeta brutalement au visiteur qu’il était très occupé et qu’il ne pouvait être à lui. […] » Mal nourrie, mal vêtue, reléguée dans un bâtiment de ferme, condamnée aux tâches les plus fatigantes, occupée, jour et nuit, à coudre les robes de soie de ses sœurs, elle a la vie la plus triste, la plus humiliante, une vie de Cendrillon, où jamais elle n’obtient l’assistance de son père manquant de tout caractère. […] Ces préparatifs occupaient toute la matinée où, dès les premières lueurs du jour, se pressaient dans la cour du temple, pour voir exécuter le dessin, une foule de nobles, de manants, de femmes de toutes sortes, de vieillards, d’enfants. […] Depuis le printemps dernier, mon débauché de petit-fils a eu une conduite déplorable, et j’ai dû, tous les jours, m’occuper à nettoyer les suites de sa sale vie, et j’étais au moment de le mettre à la porte.
Au moins voilà de quoi occuper toutes les inquiètes puissances de son âme ! […] Fanette, mariée au fermier Malandran, s’ennuie parce qu’il ne s’occupe pas assez d’elle et qu’il aime trop la terre. […] Fanette répond : « Je croyais d’abord t’aimer ; mais tu t’occupais trop peu de moi… Je rêvais l’amour. […] Ces deux personnes occupent pourtant la moitié de la pièce. […] Si nous ne pouvons être de grands hommes, de ceux qui sont à part du troupeau et qui occupent la pensée de tout le reste du bétail, nous voulons les approcher, moins par curiosité de les connaître que pour la vanité de dire que nous les connaissons.
Désormais, je veux être un père pour Eyolf, m’occuper beaucoup de lui, faire tous mes efforts pour qu’il sente le moins possible son infirmité, et pour qu’il devienne un homme distingué, et pour qu’il soit bon, et pour qu’il soit heureux. […] Ils occuperont la chambre d’Eyolf. […] Quelques mois après, Emma met au monde un enfant « infirme », nous dit-on ; et nous comprenons que « infirme » signifie ici « cul-de-jatte. » Malgré les supplications de sa mère et les exhortations religieuses du pasteur, elle n’a pas le courage de s’occuper de son enfant, ni même de le regarder. […] Adolphe (l’auteur ne lui donne pas d’autre nom), capitaine de cavalerie (je ne sais trop pourquoi), est un méditatif, qui s’occupe de questions scientifiques et, notamment, de l’identité de composition chimique de la terre et des autres corps sidéraux. […] Il s’occupe de géographie et rêve de voyages au centre de l’Afrique.
Louis Pfau, l’excellent critique d’art, dit très finement : « La France tient, parmi les peuples, la place que la femme occupe dans la société ; elle apprivoise la rudesse de l’homme par la délicatesse de son sentiment, et communique une chaleur bienfaisante à l’activité masculine, par la vivacité entraînante et l’enthousiasme facile de sa nature. […] … Cette mystérieuse action de l’hérédité sur l’intelligence se manifeste même chez un grand nombre d’enfants dès leurs plus jeunes ans… L’étude n’est pour eux qu’une sorte de vision ou de réminiscence… De la forme la plus générale de l’intelligence l’hérédité s’étend à toutes les formes spéciales de facultés qui peuvent émaner d’elle, et se montre aussi clairement dans les aptitudes particulières que l’hérédité de la force élémentaire des sens dans les moindres détails, dans les moindres accidents de leurs perceptions. » Les psychologues purs, qui ne daignent s’occuper de physiologie, se plaisent à exagérer la puissance du libre-arbitre. […] Le docteur Moreau dit encore : « Toutes les intelligences se classent successivement, et d’une manière non interrompue, aux divers degrés d’une échelle, dont l’extrémité inférieure est occupée par l’idiot, par des êtres humains imparfaits, réduits dans leur existence morale à des sensations ou perceptions incomplètes, et le sommet par le maniaque, en proie à l’exaltation la plus violente. Je distingue confusément la place qu’occupe ce que l’on appelle la raison entre ces deux extrêmes. […] En effet : premièrement, si la psychologie est la science de l’âme et de ses facultés, et si la physiologie est la science du corps et de ses organes, ne s’occuper que de la seconde en laissant de côté la première, c’est déjà ne prendre que la moitié de l’homme ; mais deuxièmement, si au lieu d’étudier l’organisme tour à tour à l’état sain et à l’état maladif, on ne l’étudie qu’à l’état maladif, négliger la physiologie proprement dite pour ne considérer que la pathologie, c’est ne prendre encore que la moitié de la moitié.
Trop occupée, trop appliquée, trop asservie au labeur de la vie quotidienne, incapable d’analyser son plaisir et d’en reconnaître la qualité, la foule court toujours à l’appel de ceux qui la flattent ; et les charlatans de l’art ou de la littérature le savent bien. […] Molé lui-même, occupent trop de pages du Journal du Poète. […] Ou plutôt, à l’exception d’un ou deux, ils se sont tous entendus sur un point, et ce point, c’est que la question n’existant pas, il n’y a pas lieu de s’occuper plus longtemps du roman romanesque, de la Confession d’un amant, et de M. […] Spronck, lui, voit en Baudelaire, « de tous les écrivains de notre siècle, le moins occupé de la réclame et le plus dédaigneux du succès » ; mais, de le dire, cela ne suffit pas, et il faudrait l’avoir prouvé. […] S’ils ne lui laissaient pas prendre, dans leurs discours, plus de place qu’elle n’en doit occuper, ils en usaient pourtant !
Ce n’est pas seulement à titre de prosateur incomparable, c’est en sa qualité de précurseur de la Révolution française que l’auteur de Zadig occupe une place d’honneur dans le Répertoire des lectures populaires. […] En 1898, c’est un paquet de notes sur Pascal qu’il abandonne à son libraire, et c’est bien de Pascal qu’il semble occupé pour longtemps. […] Émile Boutroux au lendemain de la publication, et déjà sa prédiction s’est plus d’une fois vérifiée, « quiconque voudrait s’occuper de Pascal » ne pourrait s’abstenir d’aller chercher ici un « auxiliaire ». […] Les critiques de tradition et de combat, tels que furent autrefois un de Feletz, un Nisard ou un de Sacy, occupent un rang élevé : après Brunetière, qui dépassa ses devanciers et dont la disparition n’a fait que consacrer quelques-unes de ses vertus, M. […] L’œuvre est datée ainsi : « Mons, juin-juillet 1874. » Elle a occupé, abrégé les délais qu’on avait imposés aux trop fougueux désirs de cette âme repentie, avant d’admettre au banquet de l’Eucharistie, une bouche qui proféra plus d’un blasphème si coupable.
Voltaire, déjà historien, qui s’occupait de son Siècle de Louis XIV, et qui avait donné son Histoire de Charles XII, s’empressa d’applaudir à Duclos, et il lui laissa, en passant chez lui, ce petit billet des plus scintillants et qui semble écrit sous le coup de l’enthousiasme : J’en ai déjà lu cent cinquante pages, mais il faut sortir pour souper.
Tous deux s’occupent de religion, pour la remettre en honneur et en vogue.
Les chroniqueurs eux-mêmes, tout occupés de l’ouverture de l’Assemblée des notables, oublient d’enregistrer sa mort.
Royer-Collard, on le conçoit, était comme une position respectable qu’il importait d’occuper pour couvrir tout le développement de la philosophie éclectique ; M.
Un jeune écrivain français, de ceux qui s’occupent d’études sérieuses, M. de Mouy, venait de publier sur ce même épisode un volume très consciencieux, très estimable, puisé en partie aux mêmes sources et arrivant à très peu près aux mêmes résultats.
. — • Ainsi encore, dans les Enfants terribles : on est dans un jardin public ; une jeune femme dans le fond dont on ne voit pas le visage, mais qui a un air des plus convenables, est occupée à lire ; sa petite fille joue près d’elle ; un monsieur qui a lorgné la mère demande à la petite, en la prenant entre ses genoux et en y mettant toutes sortes de façons : « Petit amour, comment s’appelle Madame votre maman ?
M. de Tessé, obéissant à ses instincts et donnant cours à ses talents, s’était arrangé pour entrer en relations secrètes avec le duc de Savoie, et Catinat, informé de ce double rôle qu’autorisait la Cour, n’en avait conçu nulle jalousie ; il croyait peu à la réussite de cette intrigue et s’occupait surtout de son métier.
Il s’occupait de ces sortes d’inventions.
Ainsi, à son fils qui s’occupait alors de peinture, elle écrivait : « Mercredi 21. — Hier mardi, 20 octobre, ton père a reçu ta lettre et le dessin qu’elle contenait, mon cher fils.
Après les Cent-Jours, Lamartine ne reprit point de service : une passion partagée, dont il a éternisé le céleste objet sous le nom d’Elvire, semble l’avoir occupé tout entier à cette époque.
Mais il apprend son danger : il avait deux logements, celui de la rue du Dragon, qu’il occupait, et celui de la rue Mézières, abandonné depuis peu et disponible ; vite il écrit à la mère de Delon, lui offrant un asile sûr pour son fils. « Je suis trop royaliste, madame, lui disait-il, pour qu’on s’avise de le venir chercher dans ma chambre. » La lettre fut simplement adressée à madame Delon, femme du lieutenant-de-roi, à Saint-Denis, et mise à la poste.
— Me voici depuis quelques jours occupé du défrichement d’une portion de terre hérissée de ronces et de buissons, sur laquelle je rêve déjà des pommiers et des cerisiers en fleur, une herbe fraîche et ces tranquilles marguerites, comme les appelle Oberman dans une de ses bonnes inspirations.
Cette étude a précédé en date mes articles sur le comte Joseph (Portraits littéraires, tome II) ; je m’étais dès longtemps occupé de ce dernier, mais avant de l’aborder décidément, je reculais toujours.
Decazes usait de sa faveur pour ramener du moins quelque conciliation entre tant de violences contradictoires, M. de Ségur passa les onze dernières années de sa vie dans un loisir occupé, dans les travaux ou les délassements littéraires, entremêlés aux devoirs politiques que les circonstances d’alors imposaient à tous les hommes d’un libéralisme éclairé.
Il est très pieux : étant à Acre, il occupe son loisir à paraphraser le Credo.
Voilà essentiellement, en effet, le trio d’acteurs qui occupe la scène dans les fabliaux : parfois isolés, parfois groupés deux à deux, le plus souvent réunis dans une intrigue qui les heurte l’un à l’autre.
Ce fut un bonhomme, de mœurs très simples, marguillier de sa paroisse à Rouen, dévot, très sincèrement et naïvement dévot : il occupa ses loisirs, pendant qu’il fut éloigné du théâtre de 1652 à 1659, à traduire en vers des chants d’Eglise et l’Imitation de Jésus-Christ ; plus tard, il fera encore l’Office de la Vierge.
Mille choses, à la fois familières et mystérieuses, occupaient mon imagination, mille choses qui n’étaient rien en elles-mêmes, mais qui faisaient partie de ma vie.
Il part bravement à la tête de ses hommes, sans s’occuper ni de sa gauche ni de son centre, et s’acharne à combattre sur place, laissant à ses lieutenants, Gassion et Sirot, le soin de le tirer d’affaire. » La dernière phrase est sévère et sans doute injuste ; mais j’avoue que j’avais été moi-même un peu surpris de voir un général en chef s’engager à fond de train, dès le début, à la tête d’un escadron, et se mettre ainsi dans l’impossibilité d’embrasser l’ensemble de l’action, de la diriger et de parer aux surprises.
L’architecture greque, au contraire, paroît uniforme ; mais comme elle a les divisions qu’il faut & autant qu’il en faut pour que l’ame voye précisément ce qu’elle peut voir sans se fatiguer, mais qu’elle en voye assez pour s’occuper ; elle a cette variété qui fait regarder avec plaisir.
Il ne devait plus s’occuper que de politique.
C’est qu’à vrai dire demander à l’homme d’ajourner certains problèmes et de remettre aux siècles futurs de savoir ce qu’il est, quelle place il occupe dans le monde, quelle est la cause du monde et de lui-même, c’est lui demander l’impossible.
Madame Gros fait à ce sujet une réflexion que nous recommandons à ceux qui s’occupent, dans la philosophie de l’histoire, du chapitre important : « Comment le brigand devient gendarme. » « En général, dit madame Gros, ils se communiquent leurs qualités nouvelles, au besoin par des voies de fait, en faveur du bon ordre. » Walch est évidemment un des naufragés dont le sauvetage a laissé le plus profond souvenir dans le cœur de madame Gros, « Il avait quinze ans ; carrure, tournure, visage, crinière, regard, caractère, le tout représentant à merveille le lion du désert dans sa force sauvage. » Quatre années l’avaient à peine apprivoisé, lorsqu’un jour une dame vient à l’école avec une rose rouge jetée coquettement sur un chapeau de velours noir. — Voyez, Mesdames, comme il faut peu de chose pour ramener l’homme à la vertu !
On doit l’honorer et le prier, sans croire jamais qu’un Dieu placé si haut s’occupe du sort des individus, sinon de certains individus privilégiés qui sont des princes chargés par lui de présider aux destinées des nations.
Elle promet à Gobelin le plaisir de voir le roi très aimable et très chrétien à la messe, quand il viendra à Versailles ; elle parle de la simplicité de la chambre qu’elle occupe ; mais elle ajoute : « Plût au ciel qu’il y en eut autant dans mon cœur, et que sans compter ce que je n’y connais pas, le n’y découvrisse pas encore des replis qui peuvent gâter ce que je suis !
Il fallait traverser les armées qui occupaient le pays.
C’est dans le cabinet de droite, en descendant, qu’il a écrit Gil Blas, ou du moins une partie de Gil Blas, car il est douteux que Lesage ait occupé durant trente ans la même maison.
Il s’étonne que quelques-uns de ses collègues s’inquiètent de cette tendance des tribunes à dominer l’Assemblée : « Cette police sur les mains de la partie du public qui assiste aux séances est pour certaines gens une affaire de la plus haute importance, dit-il (31 janvier 1792) ; on croirait que leurs commettants ne les ont envoyés à Paris que pour s’en occuper. » Quand les clameurs s’élèvent sur la terrasse des Tuileries pour intimider ou stimuler les législateurs, Condorcet ne s’en plaint que très doucement (10 janvier 1792).
Je n’ai pu que donner l’envie de consulter ces notes mémorables, qui sont faites pour être lues et méditées de tous ceux qui, aujourd’hui, s’occupent de politique.
On ne veut point qu’elles soient coquettes ni galantes, et on leur permet pourtant d’apprendre soigneusement tout ce qui est propre à la galanterie, sans leur permettre de savoir rien qui puisse fortifier leur vertu ni occuper leur esprit.
Ainsi, dans la discussion du décret sur le serment du clergé, décret que la résistance des évêques rendait inévitable, toute la tactique de l’abbé Maury prenant la parole dans la séance du 28 novembre 1790 consistait à se faire interrompre par la gauche, à soulever des murmures et des clameurs pour pouvoir prétexter la violence : Alexandre Lameth, dit le marquis de Ferrières, occupait le fauteuil ; il maintint, pendant la discussion, le plus grand calme et le plus profond silence.
Marmontel modeste, occupé, goûté, s’étant réduit sciemment à des genres secondaires, « à des genres d’écrire dont on pouvait sans peine, disait-il, pardonner le succès », vivait heureux et était même assez sage pour mépriser les critiques qui, de tout temps, l’avaient de loin harcelé.
À la veille du 13 Vendémiaire, il a mérité d’être cité dans les Mémoires de Napoléon en tête des orateurs les plus virulents qui occupaient les tribunes des quarante-huit sections de Paris et qui chauffaient l’insurrection royaliste.
On le voit, pendant tout le temps de la vogue de Figaro, occupé de sa pièce comme un auteur entendu qui sait les rubriques du métier, et qui ne songe qu’à en tirer tout le parti possible pour le bruit et pour le plaisir.
Pendant qu’il écrivait le premier tome de son Histoire ancienne, il était consulté par un grand seigneur belge, le duc d’Aremberg, sur le choix d’un précepteur : Jean-Baptiste Rousseau, alors établi à Bruxelles, servit d’intermédiaire dans cette négociation à laquelle Rollin apporta tout son zèle ; et cet excellent homme, poussant à bout son idée, écrivait à Rousseau : Il y a, dans le premier tome de mon Histoire, un endroit où j’ai été fort occupé de lui (le duc d’Aremberg) et de vous : c’est celui où je parle de Scipion Émilien, et je ne crois pas vous faire tort ni à l’un ni à l’autre en donnant à M. le duc le personnage et le caractère d’un aussi grand homme que Scipion, et à vous celui de Polybe qui ne contribua pas peu par ses conseils à inspirer à cet illustre Romain ces sentiments de générosité, etc.
Il ne cessa également, jusqu’à la fin de sa vie, de s’occuper d’une méthode qui avait pour objet d’écrire toutes les langues orientales au moyen d’un même alphabet, de l’alphabet européen.
Ce ne seront plus seulement les actes officiels des peuples, les symptômes publics et extérieurs d’un état ou d’un système social, les guerres, les combats, les traités de paix, qui occuperont et rempliront cette histoire.
D’abord une matinée paresseuse occupée par des cigarettes, la rédaction de lettres pressées, la correction d’épreuves, et au bout de cela le retournement de mon plan, que je fais danser sur la table.
Henri Heine4 I Dans l’histoire littéraire de ce siècle, Henri Heine occupe une place singulièrement ambiguë.
II, chap. 1] L’abbé Barthélemy trouva le prélat Baïardi occupé à répondre à des moines de Calabre, qui l’avaient consulté sur le système de Copernic.
Trelawney, attendait encore son traducteur, français, mais, s’il n’avait pas été traduit à Paris, il y était interprété et discuté, et ceux qui s’occupent de choses littéraires parlaient de cette singulière publication faite sur deux grands poètes par un corsaire retiré.
Si l’expérience et l’observation ne lui avaient enseigné la consubstantialité des hommes et des choses dans les manifestations de l’histoire, s’il n’avait pas vu qu’à tous les âges du monde les hommes qui ont trempé au plus profond d’une époque, qui en occupèrent les avenues et les hauteurs, laissent sur elle l’éclatant honneur ou l’éclatante infamie de leur caractère ou de leurs passions, — de leur humanité, enfin, qu’elle ait été vertueuse ou scélérate, — il se serait épargné, et à nous aussi, l’inutile détail de ces consciences corrompues, de ces personnalités abjectes, de toutes ces grandeurs apocryphes qui, quand on les touche d’un doigt ferme, se rétractent en de honteuses politesses ou coulent en fange sur la main.
Ce que j’y ai trouvé, c’est un fantaisiste américanisé comme un cheval est hongre, un utilitaire besoigneux, qui ne s’occupe plus de la question du beau en littérature, mais de l’éducation des peuples, de l’amélioration des races, de la réconciliation générale de ces ennemis qui, jusqu’à cette heure, ont composé le genre humain.
Amédée Pommier est trop mâle pour s’occuper beaucoup des historiettes de l’individualité humaine.
Si j’avais suivi ma pensée droite, ayant à m’occuper des caricaturistes, je n’aurais pas introduit Charlet dans le catalogue, non plus que Pinelli ; mais on m’aurait accusé de commettre des oublis graves.
L’esprit est occupé des charmes particuliers qui l’ont frappé ; & il met ces charmes au rang des charmes puissans, dont on ne sauroit se garantir. […] Un esprit abstrait, c’est un esprit inattentif, occupé uniquement de ses propres pensées, qui ne pense à rien de ce qu’on lui dit. […] Elles ont pourtant occupé les plus grands des Romains, parce qu’elles sont le fondement de l’art oratoire, qui conduisoit aux grandes places de la République. […] Une grosse femme est celle dont le corps occupe un grand volume, qui est grasse & replete. […] Mon esprit est occupé de deux substantifs ; 1. de la tabatiere, 2. de l’or particulier dont elle a été faite.
Quoique libéral, il n’appartenait pas au parti des agitateurs et des révolutionnaires, et ne s’occupait nullement de politique. […] *** L’Enquête sur la question sociale nous donne l’opinion d’importants personnages qui, dans la politique, les finances, l’industrie, les sciences, occupent, en Europe, une situation prépondérante. […] … Théodore occupe le château de Saint-Germain… C’est un personnage, désormais historique… Il succède à François Ier, à Henri IV, à Louis XIV ! […] Et où les femmes, occupées à tant de choses et siégeant dans tant de comités, prendront-elles le temps d’en faire ? […] as-tu des titres qui te soient vraiment personnels, et qui ne tiennent pas à la fonction que tu occupes… ah !
Il s’occupe, cette fois, de la Comédie au moyen âge. […] On peut dire, d’une façon très générale, que les œuvres les plus considérables de notre ancien théâtre comique avaient pour principal objet les rapports des enfants et des parents, et que l’amour n’y est considéré que sous ses aspects plaisants et légers, tandis que la grande comédie de notre temps s’est plutôt occupée des rapports des sexes, et que le mariage, l’adultère, et, par exemple, les passions des hommes mûrs ou même des vieillards y sont pris au sérieux, et volontiers au tragique. […] Il occupe donc une place, et très grande, dans l’histoire des idées, mais non des œuvres dramatiques. » Mon avis, à moi, je vous l’ai laissé voir. […] Pendant une demi-heure, il a été évident pour tout le monde que la poésie est la seule chose ici-bas qui mérite qu’on s’en occupe, et que rien n’est plus sérieux ni plus auguste que ces séries égales de syllabes mélodieuses qui bercent, qui consolent, qui font rêver, et qu’on appelle des vers alexandrins. […] Et alors, occupé comme j’étais à disputailler avec Olivier de Jalin, ou à résister aux grâces de Toinon, j’oubliais un peu de suivre le jeu de M.
Il y a un cinquième état dont la démocratie ne s’occupera jamais : ce sont les femmes qui n’ont que leur instruction pour gagner leur vie. […] Précisément dans le cas qui nous occupe, M. […] La Fontaine noircissait ses manuscrits, Boileau faisait difficilement des vers faciles, et louait Voiture « d’avoir extrêmement travaillé ses ouvrages » ; Montesquieu était occupé à se corriger sans cesse. […] L’exotisme en Ire assurément pour beaucoup dans la domination exercée par l’auteur de Pécheur d’Islande sur les lecteurs ordinaires et sur la jeune génération qui nous prépare le roman à venir, unique sujet dont nous devons nous occuper. […] C’est la vie même de la littérature qui est en jeu dans la question qui nous occupe.
Dans la série des espèces intellectuelles, le Moraliste occupe une place nettement circonscrite. […] A ses yeux, le théâtre qui ne démontre pas ce que l’écrivain croit être la vérité n’est qu’un jeu de patience, indigne d’occuper un artiste sérieux. […] L’auteur n’a pas davantage voulu établir qu’un mari doit s’occuper de sa jeune femme sous peine de la voir malheureuse et vraisemblablement coupable. […] La disproportion est forte entre le rang qu’il occupe devant le public et la place que lui décernent les artistes. […] S’ils n’ont pas été des artistes proprement dits, l’œuvre d’art n’en a pas moins continué d’occuper et de préoccuper leur imagination.
Voltaire, je l’ai dit, avait très-peu de considération pour Piron, et, en aucun temps, il ne parut s’occuper beaucoup de lui ; mais, dans les dernières années, il le reniait absolument et prétendait ne l’avoir connu qu’à peine : « Je ne crois pas avoir entrevu Piron trois fois en ma vie », écrivait-il au Mercure de France (19 avril 1776). […] J’aurais bien pu le lui rendre ; j’étais aussi malin que lui, mais j’étais plus occupé.
Là, le personnage qui entre ne vient pas seulement pour remplacer celui qui sort ; l’action, en se personnifiant dans le premier, ne quitte pas pour cela le second, elle le suit, et, dans le même temps qu’on est occupé de ce qui se passe sur la scène, on est inquiet de ce qui se prépare au dehors. […] En 183…, j’étais, pour un soir, l’hôte d’une famille allemande nombreuse et respectable, où l’on s’occupait beaucoup de lettres françaises, et où l’on en parlait avec goût, et dans le plus pur français.
Cette pauvre Rose est la mort, mais la mort tout occupée de la vie. […] Il contait que son élève devenu avocat, avocat très peu occupé, avait fait un poème, intitulé : « L’art de cracher et de se moucher. » Sur ce, la sœur de Robespierre craignant qu’il ne perdît le peu de clients qu’il avait, s’il publiait son poème, allait trouver Isnard, et lui demandait un moyen pour empêcher la publication.
Les livres anciens Il y a tant de revues qui s’occupent des livres nouveaux qu’il était temps, semble-t-il, qu’il y en eût au moins une qui s’occupât des livres anciens et des problèmes de toute sorte qu’ils soulèvent.
Nous savons tout cela, car c’est le milieu même où l’action s’est développée ; le romancier nous l’a dépeint, sans omettre l’oie qui tourne sur sa broche, et pourtant toutes ces choses vulgaires reculent au second plan ; c’est que nous ne les voyons qu’avec les yeux de l’esprit, lesquels sont occupés du héros et de l’héroïne, et toute cette mise en scène triviale n’aura d’autre résultat que de nous persuader que nous assistons à une scène très réelle, parmi les choses que nous voyons chaque jour. […] Ceux qui s’occupent de la fourmi peuvent avoir leurs raisons ; mais qu’ils fassent un tableau exprès pour elle et qu’ils ne raccourcissent pas la mer.