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1715. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

C’était un mince petit volume d’une magnifique impression, édité à cinq ou six cents exemplaires, et qui paraissait plus fait pour être offert par un auteur timide à un petit nombre d’amis d’élite et de femmes de goût, qu’à être lancé à grand nombre dans le rapide courant de la publicité anonyme ; je n’avais pas même permis à M. de Genoude et au duc de Rohan, mes amis, qui s’en occupaient à mon défaut, d’y mettre mon nom. « Si cela réussit, leur disais-je, on saura bien le découvrir, et si cela échoue, l’insaisissable anonyme ne donnera qu’une ombre sans corps à saisir à la critique. » III Le volume ne fut mis en vente que la veille de mon départ de Paris. […] Au nombre de ces proscrits se trouvait le colonel Pepe.

1716. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Je voyais avec plaisir, je l’avoue, le petit nombre des tribuns qui ne voulaient point rivaliser de complaisance avec les conseillers d’État ; je croyais surtout que ceux qui précédemment s’étaient laissé emporter trop loin dans leur amour pour la république, se devaient de rester fidèles à leur opinion, quand elle était devenue la plus faible et la plus menacée. […] On croirait qu’un homme si utile par son ardeur militaire à la puissance de Bonaparte devait avoir sur lui le crédit de le faire épargner une femme ; mais les généraux de Bonaparte, tout en obtenant de lui des grâces sans nombre pour eux-mêmes, n’ont aucun crédit. […] Mais la police avait la divination du despotisme ; elle ordonna des retranchements sans nombre au manuscrit.

1717. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Est-ce qu’empêché de sortir de sa condition par le poids, le nombre, et l’astreignante continuité des obligations qui l’y retiennent, « l’individu », serf ou seigneur, clerc ou laïque, moine ou baron, ne s’appartient pas à lui-même ? […] 2º Le développement du Roman de Renart. — Popularité des Isopets ou recueils de Fables plus ou moins « ésopiques », — prouvée par le nombre qui nous en est parvenu. — Comment leur diffusion a dû être une provocation à observer de plus près le caractère des animaux familiers ; — et comment ainsi s’est formée l’« Épopée animale ». — Commentaire d’un mot de saint Augustin : Vitium hominis natura pecoris  ; — on s’est aperçu que nous avons sans doute perfectionné nos vices, mais qu’ils sont en nous, et entre eux, comme des « animaux » qui se combattent [Cf. une belle page de Bossuet dans ses Élévations sur les mystères, IVe semaine, VIIIe élévation] ; — et, à ce propos, de l’emploi des apologues ou des « exemples » animaux dans les sermonnaires du Moyen Âge. […] Taine, La Fontaine et ses fables] ; — on ne plaisante plus la lourdeur ou la poltronnerie de son voisin ; — mais celles de Brun, l’ours, ou de Couard, le lièvre ; — et par là s’explique peut-être la disparition quasi soudaine des fabliaux : — si, de directe et de brutale, en devenant « allégorique » la satire est devenue plus générale et moins dangereuse. — Par là s’explique également le nombre et la diversité des branches du Roman de Renart : — sur toute l’étendue du territoire l’épopée animale sert de cadre banal, et pour ainsi dire de « passe-partout » à la satire ; — on s’attache d’ailleurs à imiter plus exactement les mœurs des animaux ; — et de tout cela résulte quelque chose d’analogue à « l’ample comédie » de La Fontaine ; — mais d’un La Fontaine qui ne serait pas artiste ; — ni peut-être poète.

1718. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Il ne suffit pas d’avoir ouvert les prisons à un grand nombre de patriotes, il faut maintenant délivrer ceux qui sont prisonniers en eux-mêmes sous les verrous de la peur. […] Il avait alors des ennemis en grand nombre.

1719. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

C’est par cette disposition forte et sensée que le Prince Noir comptait bien racheter l’extrême inégalité du nombre et rendre inutile la plus grande partie des forces de l’ennemi. […] Froissart, à mesure qu’il l’a mieux connu et eu égard aux variantes sans nombre qu’on y rencontre, n’a plus été, à ses yeux, que le moins exact et le plus incertain des historiens.

1720. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

En prononçant ce cruel adieu, mon cœur est oppressé ; il me semble que j’aime plus que jamais le petit nombre d’amis que je laisse en France… » Il laissait des amis non seulement dans le civil, tels que celui à qui il écrivait, mais aussi dans le militaire, et de vraiment intimes : je ne citerai que le général Guilleminot. […] Jomini, tel que je me le figure alors, assez grand, mince, distingué de physionomie, à la fois vif et réservé sous sa fine moustache brune, n’avait point assurément la mine d’un sabreur ; il n’avait pas l’air de vouloir tout pourfendre amour de lui ; il était, en son temps, du petit nombre des militaires qui avaient, comme on dit, leur pensée de derrière, qui raisonnaient et critiquaient (Saint-Cyr, Dessolle, Haxo, Campredon…).

1721. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Il y a nombre de chapitres qui nous semblent l’idéal de la beauté théologique telle qu’elle resplendit en plusieurs pages de la Cité de Dieu ou de l’Histoire universelle, mais ici plus frugale en goût que chez saint Augustin, plus enhardie en doctrine que chez Bossuet, et aussi, il faut le dire, moins souverainement assise que chez l’un, moins prodigieusement ingénieuse que chez l’autre. […] « Entraînés pêle-mêle, jeunes, vieux, tous  disparaissaient, tels que le vaisseau que chasse la tempête ; on compterait plutôt les sables de la mer que le nombre de ceux qui se hâtaient de passer.

1722. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Le nombre des hommes qui se croient centre, et qui se portent pour chefs d’un mouvement, augmente chaque jour. […] Au nombre des torts de langue imputés à Lucain, M.

1723. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Et puis il faut voir que le mouvement se préparait depuis quelques années : le petit nombre de libraires qui appartiennent à ce qu’on a droit encore d’appeler la librairie savante ont remarqué à quel point les amateurs se sont mis à rechercher les éditions originales de nos auteurs, ces éditions premières incomplètes à quelques égards, mais qui livrent le texte à sa source et rendent l’écrivain dans sa juste physionomie. […] Il a complétement réussi ; il a eu la satisfaction d’arriver à lire (à l’exception d’un petit nombre de mots) la totalité de ce texte manuscrit dans lequel, si aidé qu’on fût par des copies plus ou moins conformes, on n’avait encore fait que les premiers pas : « L’écriture de Pascal, dit-il, est excessivement rapide, il semble qu’elle rivalise avec la rapidité de l’esprit ; on dirait une sorte de sténographie obligée de recueillir en courant l’improvisation d’une intelligence pressée de se produire au dehors, parce qu’elle pressent la dissolution prochaine de l’organisation maladive à laquelle elle est enchaînée.

1724. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

C’est l’épanchement le plus pur, la plainte la plus enchanteresse de cette âme tendre qui ne savait assister à la prise d’habit d’une novice sans se noyer dans les larmes, et dont madame de Maintenon écrivait : « Racine, qui veut pleurer, viendra à la profession de la sœur Lalie. » Vers ce même temps, il composa pour Saint-Cyr quatre cantiques spirituels qui sont au nombre de ses plus beaux ouvrages. Il y en a deux d’après saint Paul que Racine traite comme il a déjà fait Tacite et la Bible, c’est-à-dire en l’enveloppant de suavité et de nombre, mais en l’affaiblissant quelquefois.

1725. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

La Faculté était composée de six médecins, cinq chirurgiens, trois apothicaires ; il aurait voulu en voir augmenter le nombre. […] )   Note. — Cette Relation avait été imprimée en 1846, à un très-petit nombre d’exemplaires.

1726. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Quand une nation acquiert chaque jour de nouvelles lumières, elle aime les grands hommes, comme ses précurseurs dans la route qu’elle doit parcourir ; mais lorsqu’elle se sent rétrograder, le petit nombre d’esprits supérieurs qui échappent à sa décadence, lui semble, pour ainsi dire, enrichi de ses dépouilles. […] Comme la nature fait quelquefois servir des maux partiels au bien général, de stupides barbares se croyaient des législateurs suprêmes, en versant sur l’espèce humaine des infortunes sans nombre, dont ils se promettaient de diriger les effets, et qui n’ont amené que le malheur et la destruction.

1727. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Dans une caverne, ses frères, ses amis, les bergers, les proscrits de la contrée se rassemblent autour de lui, au nombre de quatre cents hommes. […] Il paraît que la forme poétique et versifiée de cette langue alors consistait principalement dans la répétition ou dans l’écho de la même pensée, se retrouvant dans la même phrase, à peu près dans le même nombre de mots, de manière à se faire consonance à elle-même, comme l’écho fait consonance au cri qu’on lui jette.

1728. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

« Je ne doute point, lui dit Laurent, que vous ne jouissiez, après moi, d’autant de crédit et d’autorité dans l’État que j’en ai eu moi-même ; mais, comme la république, bien qu’elle ne forme qu’un seul corps, est composée d’un grand nombre de têtes, vous devez vous attendre qu’il ne vous sera pas possible de vous conduire, en toute occasion, de manière à obtenir l’approbation de chaque individu. Ressouvenez-vous donc de vous conformer toujours et dans tous les cas aux décisions de la plus stricte équité, et de consulter les intérêts du grand nombre plutôt que la satisfaction d’une portion des citoyens. » IV Il prit ensuite la main de Politien et la serra dans les siennes.

1729. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Dans ce grand nombre de correspondances, je choisirai celles qui, n’émanant pas des écrivains, éclairent le mieux l’histoire littéraire, ou l’enrichissent le plus. […] Entre les Correspondances du xviie  siècle, deux surtout ont une valeur absolue qui les range au nombre des chefs-d’œuvre de l’art classique, quoiqu’il faille se garder d’y voir des œuvres d’art.

1730. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Vous y verrez qu’aucun homme n’a jamais su développer une seule idée par un si grand nombre de comparaisons et de métaphores, ni si justes, ni si brillantes, ni si rares, ni, en général, si claires, et n’a su enchaîner ces images dans des périodes qui eussent tant de mouvement, ni un mouvement si large, si emporté, si continu, — ni qui emplissent l’oreille de rythmes plus sensibles, d’une musique plus drue et plus sonore. […] Il souffrit pour le droit ; et si l’exil eut pour lui les compensations qu’il n’eut pas pour un grand nombre de pauvres diables, il serait cependant injuste de méconnaître le mérite et la beauté de son sacrifice.

1731. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Il se contentera de sons au lieu de pensées, et croira avoir atteint le but de l’art lorsqu’il aura réjoui les oreilles par une certaine mélodie appréciable par un petit nombre de connaisseurs. […] C’est pourquoi notre maître Rabelais a laissé ce beau précepte : « qu’il faut mentir par nombre impair ».

1732. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Le vocabulaire se montre relativement restreint ce qui n’est pas toujours, en soi, un défaut à mes yeux ; n’y a-t-il même pas pour un poète un mérite nouveau à exprimer avec un petit nombre de moyens autant et plus que d’autres, qui remuèrent toute la langue française ? […] Shakespeare emprunta aux traditions du peuple, aux contes de nourrices, mille traits de ses drames et le sujet d’un grand nombre de comédies.

1733. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

S’il pouvait faire en sorte que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; que ceux qui commandent augmentassent leurs connaissances sur ce qu’ils doivent prescrire, et que ceux qui obéissent trouvassent un nouveau plaisir à obéir ; s’il pouvait faire que les hommes pussent se guérir de ce qui fait qu’on s’ignore soi-même, il serait le plus heureux des mortels. » Cette déclaration, par laquelle s’ouvre l’Esprit des lois, parut au grand nombre une précaution contre les gouvernants et la Sorbonne. […] Montesquieu est du petit nombre des hommes qui sont devenus illustres sans faire de bruit.

1734. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Par conséquent, le but serait manqué si une civilisation, quelque élevée qu’elle fût, n’était accessible qu’à un petit nombre, et surtout si elle constituait une jouissance personnelle et sans tradition. […] Ainsi, la culture savante et lettrée étant absolument indispensable dans le sein de l’humanité, lors même qu’elle ne pourrait être le partage que d’un très petit nombre, ce privilège flagrant serait excusé par la nécessité.

1735. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Quelques-uns de ces amours-propres parlaient au nom de la religion et de la morale ; quelques autres (et ce n’étaient pas les moins aigres) se mettaient en avant au nom du goût : J’ai entendu dire sérieusement, remarquait-il, qu’il est contre le bon ordre de laisser imprimer que la musique italienne est la seule bonne… Je connais des magistrats qui regardent comme un abus de laisser imprimer, sur la jurisprudence, des livres élémentaires, et qui prétendent que ces livres diminuent le nombre des véritables savants. […] Je pourrais multiplier les exemples et montrer en un plus grand nombre de cas quel fut le rôle précis de M. de Malesherbes, dépositaire de l’autorité, dans ses rapports avec les gens de lettres de son temps ; combien il les aima et les protégea efficacement, mais non à l’aveugle, et sans jamais manquer à ses devoirs, et comment il sut garder une mesure presque impossible dans une position où il était de toutes parts en butte aux plaintes, aux susceptibilités et aux exigences les plus contraires.

1736. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Et, chose extraordinaire, en même temps qu’elle conserve au plus haut degré l’empreinte d’une race particulière et séparée, elle est, par la force et la vérité des mouvements, par l’abondance de la passion, le langage qui parle le mieux au plus grand nombre des âmes humaines. […] L’action de ces hommes, dans les combats de la Judée avec la Phénicie, l’Assyrie, la Perse, est la plus grande peut-être que l’intelligence dévouée et passionnée ait exercée contre le nombre et la force.

1737. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

Un dernier bonheur de Villars, c’est d’avoir inspiré une des dernières bonnes oraisons funèbres : celle que prononça l’abbé Seguy, à Saint-Sulpice, sans échapper aux inconvénients du genre, est remarquable du moins par un bel exorde d’un nombre et d’une pompe bien appropriés au héros.

1738. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

[NdA] Dans le Pour et Contre, nombre ccvi.

1739. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Piccolos, Grec de mérite, avec qui j’ai été vous visiter à la Force en 1829, a traduit grand nombre de vos chansons en grec moderne (il est à Bucharest actuellement, où il a rendu de grands services comme médecin et dans l’instruction publique) ; il voudrait publier son recueil de traductions avec toutes les notes d’un érudit minutieux.

1740. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Voici la profession de foi politique du siècle, suivant M. de Carné, et nous la ratifierions en tout point, sous la réserve de l’expliquer et de la préciser : 1° Tout pouvoir tire sa légitimité de sa conformité à la loi morale et à l’utilité du plus grand nombre : son droit est subordonné à cette utilité reconnue par les corps politiques auxquels le pays a confié mission de la constater ; 2° aucune classification permanente de la société n’est désormais possible, et une aristocratie mobile et personnelle tend à remplacer l’aristocratie héréditaire légale ; 3° les idées tendent, selon les progrès graduels des mœurs, à faire prévaloir le principe électif pour les fonctions publiques ; 4° la publicité est désormais la condition essentielle du pouvoir, en même temps qu’elle deviendra son principal appui.

1741. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

Il existe un petit nombre de lettres curieuses de Mme de Tencin au duc de Richelieu, écrites dans le courant de 1743 ; informée par son frère, le cardinal, de tout ce qui se passe dans le Conseil, cette femme spirituelle et intrigante en instruit le duc de Richelieu, alors à la guerre.

1742. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

Mais les élections de l’an V, en portant à la législature un grand nombre de députés royalistes, donnèrent le signal de la désunion entre les Conseils et le Directoire.

1743. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi » pp. 465-474

Il faut distinguer cette première et profonde impression de toutes les autres qui vont suivre. » — En effet, dans ce premier stade, les sensations nouvelles étaient trop nouvelles ; elles n’avaient pas été répétées un assez grand nombre de fois pour faire dans la mémoire un groupe distinct, une série cohérente, un second moi ; telle est la chenille dont nous avons parlé, dans le premier quart d’heure qui suit sa métamorphose en papillon ; son nouveau moi n’est pas encore formé, il est en train de se former ; l’ancien, qui n’éprouve que des sensations inconnues, est conduit à dire : Je ne suis plus, je ne suis pas. — « Plus tard et dans une seconde période, dit notre observateur, lorsque par un long usage j’eus appris à me servir de mes sensations nouvelles, j’avais moins d’effroi d’être seul et dans un pays que je ne connaissais pas ; je pouvais, quoique avec difficulté, me conduire ; j’avais reformé un moi ; je me sentais exister, quoique autre. » Il faut du temps pour que la chenille s’habitue à être papillon ; et, si la chenille garde, comme c’était le cas, tous ses souvenirs de chenille, il y a désormais un conflit perpétuel et horriblement pénible entre les deux groupes de notions ou impressions contradictoires, entre l’ancien moi qui est celui de la chenille, et le nouveau moi qui est celui du papillon. — Dans le second stade, au lieu de dire : Je ne suis plus, le malade dit : Je suis un autre.

1744. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Mais la constitution démocratique de notre société a donné place à l’éducation scientifique, aux études techniques et spéciales, à côté, même au-dessus des lettres pures : le public qui juge les livres n’est plus homogène, et surtout, en dépit de nos programmes d’instruction, ne renferme qu’un bien petit nombre d’esprits qui aient réellement reçu leur forme de l’antiquité.

1745. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Il n’est pas faux, mais à la condition qu’on reconnaisse que le sceptique peut être l’homme qui croit au plus grand nombre de vérités et que ne choquent nulles contradictoires, pour qui les contradictoires n’existent même point.

1746. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

En même temps, l’Astronomie nous apprenait à ne pas nous effrayer des grands nombres, et cela était nécessaire, non seulement pour connaître le Ciel, mais pour connaître la Terre elle-même ; et cela n’était pas aussi facile qu’il nous le semble aujourd’hui.

1747. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Au milieu de l’an 1884, Léo d’Orfer avait eu l’idée de demander à « bon nombre d’écrivains et de poètes » une définition de la poésie.

1748. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

De sorte que c’est le goût du nombre qui l’emporte, et on sait ce qu’il vaut.

1749. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

La Galilée contenait un grand nombre de païens, mais non à ce qu’il semble, un culte des faux dieux public et organisé 646.

1750. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

Il eut la politique de mettre ce poëte au nombre des cinq qu’il faisoit travailler à des drames sur ses idées & sur ses plans, distribuant à chacun un acte, & finissant, par ce moyen, une pièce en moins d’un mois.

1751. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

La prononciation de la langue Françoise à causé un plus grand nombre de contestations : il s’en élève chaque jour : plusieurs ne sont pas aisées à terminer.

1752. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Que l’auteur puisse gagner cela d’attirer et embesogner à soi la postérité, ce que non seulement la suffisance [la capacité] mais autant ou plus la faveur fortuite de la matière peut gagner, qu’au demeurant il se présente, par bêtise ou par finesse, un peu obscurément et diversement, ne lui chaille : nombre d’esprits, le blutant et secouant, en exprimeront quantité de formes, ou selon, ou à côté, ou au contraire de la sienne, qui lui feront toutes honneur, et il se verra enrichi des moyens de ses disciples, comme les régents du lendit.

1753. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIV »

Brunetière n’a pas attendu notre dernier livre pour apprendre tout cela ; et n’eût-il lu que ce livre, le nombre de nos exemples et de nos citations eût suffi à lui faire constater l’unanimité des mêmes efforts, des mêmes procédés, des mêmes méthodes à travers les âges et les écoles.

1754. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Ils sont plus confus par leurs idées que par leur nombre, qui ne monte guères qu’à une dizaine, en comptant parmi eux deux revues ayant, comme on dit, pignon sur rue, et dont la place se voit au soleil.

1755. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

En France, le nombre est infiniment plus grand qu’on ne croit des ouvrages épuisés, très dignes pourtant d’avoir leur place au soleil des bibliothèques, et dont les Allemands, par exemple, s’ils les avaient dans leur littérature, n’auraient pas manqué de faire des éditions de toute espèce.

1756. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

Il ne se contenta pas d’un petit nombre de ces discours écrits qui le vengeaient de son mutisme parlementaire.

1757. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Précisément dans Émaux et Camées, il y a un grand nombre de vers qui ont cet affreux défaut d’être éloquents, et ce sont les plus beaux que M. 

1758. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Vous ne pourrez pas certainement compter le nombre de fois qu’on y rencontre ces mots sacramentels « de sommets et de hauts lieux » qui vont devenir la caractéristique d’une telle poésie à perte de vue et de terre : Venez (dit-il) vers ces hauts lieux mondes de lumière ?

1759. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Cependant leur nombre devait diminuer, les esprits se tournaient insensiblement vers d’autres objets : le christianisme sur le trône était en proie aux guerres civiles.

1760. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

C’est pourquoi le genre de preuve sur lequel nous nous appuyons principalement, c’est que, telles lois étant établies par la Providence, la destinée des nations a dû, doit et devra suivre le cours indiqué par la Science nouvelle, quand même des mondes infinis en nombre naîtraient pendant l’éternité ; hypothèse indubitablement fausse.

1761. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Le petit nombre d’hommes qui restent à la fin, se trouvant dans l’abondance des choses nécessaires, redeviennent naturellement sociables ; l’antique simplicité des premiers âges reparaissant parmi eux, ils connaissent de nouveau la religion, la véracité, la bonne foi, qui sont les bases naturelles de la justice, et qui font la beauté, la grâce éternelle de l’ordre établi par la Providence.

1762. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

« Mais celui qui souilla son cœur de la contagion des vices, jouet de frayeurs sans nombre, voit de menaçantes images. » D’autres incidents de la vie étaient consacrés par les chants du poëte.

1763. (1895) Hommes et livres

La troupe se grossissait souvent en route, au hasard des rencontres : on se sentait plus en sûreté, plus on se voyait en nombre. […] Il est vrai qu’en ce temps-là nombre de religieux morts au monde menaient grand bruit par le monde. […] Il en est, dans le nombre, de bien imprévues et de bien piquantes. […] Ceci est déjà connu : même nombre de passages de l’Essai ont coulé dans L’Esprit des lois. […] Ni ce qu’il y a de trop purement picaresque dans nombre d’aventures, ni le travestissement espagnol de tous les personnages, n’y font rien.

1764. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Tourmenté par le désir de la perfection, considérant chaque vers, chaque mot, comme un microcosme, il y veut faire tenir sinon tout, du moins le plus grand nombre d’évocations, d’images ; de là ses précieuses qualités, de la aussi ses grands défauts. […] À quoi bon de calculs ronger l’immensité, Et creuser l’impossible, et faire, ô songeurs sombres, Ramper sur l’infini la vermine des nombres ? […] Les Grâces étaient trois, les Muses étaient neuf ; Et c’est là ce qui fait sacré le nombre douze, Et treize fatal. […] Barbey d’Aurevilly, un volume contenant un certain nombre d’études sur « les Mémoires historiques et littéraires ». […] Ce ne fut ni la joie indécente que laissèrent éclater nombre de royalistes, ni la sourde colère qui mordit le cœur de quelques patriotes, ce fut une grande détente de l’esprit et des nerfs.

1765. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Nous devons certes tenir compte de la légende, puisque la légende c’est l’idée que le plus grand nombre des hommes se sont faite ou ont fini par se faire d’un personnage historique. […] Et d’où viendrait cette abondance inépuisable qu’on ne peut s’empêcher de remarquer dans le nombre de ses ouvrages, dans l’étendue de ses périodes, dans ses strophes immenses, dans ses rimes multipliées, d’où viendrait une si remarquable richesse, si elle n’était pas un épanchement de la force ? […] Or, ces correspondances, il me paraît bien que Victor Hugo en perçoit sans doute de plus imprévues, et qu’il les exprime plus complètement ; mais je crois que Lamartine en suggère un plus grand nombre, et avec moins d’effort. […] Il exprime par là que ce qui est décoré du nom de progrès par l’illusion de quelques positivistes et de la plupart de nos politiciens, le progrès des sciences, et particulièrement de la physique, de la chimie et de la mécanique appliquées à l’industrie, n’a rien à voir ni avec le progrès moral, ni même avec le progrès du bien-être pour le plus grand nombre  et qu’il n’est donc pas le progrès. […] Mon sentiment à ce sujet est celui du petit nombre, je le sais.

1766. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Comme eux, il lâchait parfois un mot, — je veux dire qu’il récitait quelques-uns de ses vers à un petit nombre d’initiés, — mais il se gardait bien de les publier. — Que de sagesse et de prudence il a fallu à cet homme, pour conserver pendant dix ans cette puissance sur lui-même ! […] S’il arrive à la comédie antique d’introduire des personnalités sur la scène, elle ira les prendre, non pas sous le toit domestique ni parmi la foule, mais dans le petit nombre des hommes extraordinaires que des ridicules excessifs ou des qualités surhumaines désignent à l’admiration ou au rire universels. […] Avant tout, ce qui leur importe, ce n’est pas de reproduire la nature dans sa réalité authentique, de peindre la vie véritable, — sociale ou domestique, — c’est de jeter dans un milieu idéal et conventionnel des personnages d’un ordre supérieur à l’humanité et par conséquent indifférents au plus grand nombre ; ce n’est pas de faire agir l’homme, mais de faire parader les grands hommes. […] C’est prodigieux le nombre de coquins qui grouillent dans ce microcosme, dont l’un des pôles regarde la rue de Jérusalem et l’autre confine à Toulon. — Le ruisseau ou la halle occupe le point central de la circonférence, et c’est bien ici le cas de dire que le centre est un peu partout. […] N’en savez-vous pas un bon nombre qui peuvent se comparer aux drames les plus pathétiques de Shakespeare, ou qui se haussent gaillardement au niveau des plus bouffonnes pantalonnades de Gozzi ?

1767. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

C’est ainsi qu’un certain nombre de mots sont restés dans notre langue, introduits par le trictrac, qui lui-même est tombé en désuétude. […] Il n’y a guère que Paris où l’on puisse réunir, un soir, un si grand nombre de personnes instruites, et qui aient un goût si vif de nos vieilles œuvres. […] Il y a les raseurs gais comme il y a les raseurs graves ; en moins grand nombre pourtant. […] Elle pourra, si elle est exprimée en très belle prose ou en vers superbes, ravir un certain nombre d’amateurs, et mon Dieu, moi aussi parfois. […] Il fournit dans ses notes nombre de preuves du haut prix qu’atteignait la porcelaine vraie ou fausse : de Chine, du Japon ou de Hollande.

1768. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Or, la coutume du plus grand nombre, c’est proprement la morale. […] J’ai dit que les personnes de cette société sont au nombre de deux mille. […] La poésie philosophique n’est pas bonne pour le grand nombre. […] Mais je crois que c’est le petit nombre. […] Le grand nombre se désintéresse de plus en plus des choses classiques.

1769. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

… Celui qui n’est jamais blessé mène une vie ennuyeuse. » Un d’entre eux, au monastère de Peterborough, tue de sa main tous les moines, au nombre de quatre-vingt-quatre ; d’autres, ayant pris le roi Ælla, lui coupent les côtes jusqu’aux reins, et lui arrachent les poumons par l’ouverture, de façon à figurer un aigle avec sa plaie. […] —  Les muscles avaient été arrachés,  — les jointures des os avaient craqué. —  La victoire dans la bataille — était pour Beowulf. —  Grendel était contraint — de fuir, atteint à mort,  — dans son refuge des marais,  — de chercher sa lugubre demeure. —  Il savait bien — que la fin de sa vie — était venue,  — que le nombre de ses jours était rempli. » Car il avait laissé par terre sa main, son bras et son épaule, et dans le lac des Nicors, où il s’était renfoncé, « la vague enflée de sang bouillonnait, la source impure des vagues était bouleversée toute chaude de poison, la teinte de l’eau était souillée par la mort, des caillots de sang venaient avec les bouillons à la surface. » Restait un monstre femelle, sa mère, « qui habitait comme lui les froids courants, et la terreur des eaux », qui vint la nuit, et qui parmi les épées nues, arracha et dévora encore un homme, Œschere, le meilleur ami du roi. […] En effet, c’est un scalde qui latinise, et transporte dans son nouveau langage les ornements de la poésie scandinave, entre autres la répétition de la même lettre, tellement que, dans une de ses épîtres, il y a quinze mots de suite qui commencent de même, et que, pour compléter ce nombre de quinze, il met un barbarisme grec parmi les mots latins73. […] Turner évalue à trois cent mille le nombre des chefs de famille indiqués.

1770. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Ses regards, éblouis par des Soleils sans nombre, N’apercevaient d’abord qu’un abîme et que l’ombre, Mais elle y vit bientôt des feux errants et bleus Tels que des froids marais les éclairs onduleux ; Ils fuyaient, revenaient, puis s’échappaient encore ; Chaque étoile semblait poursuivre un météore ; Et l’Ange, en souriant au spectacle étranger, Suivait des yeux leur vol circulaire et léger. […] Le plus grand nombre a dit en jetant ce livre : Cette idée pouvait en effet se défendre. […] Il sait le nombre de paroles que l’on peut réunir pour faire les apparences de la passion, de la mélancolie, de la gravité, de l’érudition et de l’enthousiasme. […] « Car son langage choisi n’est compris que d’un très petit nombre d’hommes choisi lui-même.

1771. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Sans doute, il existe un petit nombre de seigneurs qui ne rappellent en rien cet odieux et ridicule personnage, et l’auteur en dépeint loyalement plusieurs dans ses récits, mais, ce ne sont là que des accidents heureux, comme on l’a dit du pouvoir. […] L’homme qui parle ainsi n’est point une exception ; les pensées qu’il exprime sont communes à presque tous les sectaires russes, et le nombre de ceux-ci est très-considérable. […] Dans la conversation, il emploie à tout propos un grand nombre de termes français, comme par exemple : — Mais c’est impayable ! […] Kroupianikoff. » Il me revient encore un grand nombre de souvenirs du même genre ; mais les faits que j’ai rapportés doivent suffire.

1772. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

. — Cela se peut, mais convenez qu’après cette étude le petit nombre de ceux que j’admirerai en vaudront la peine. — Il est vrai. […] Entre un assez grand nombre d’hommes aimables et de femmes charmantes que ce séjour rassemblait, et qui tous s’étaient sauvés de la ville, à ce qu’ils disaient, pour jouir des agrémens, du bonheur de la campagne, aucun qui eût quitté son oreiller, qui voulût respirer la première fraîcheur de l’air, entendre le premier chant des oiseaux, sentir le charme de la nature ranimée par les vapeurs de la nuit, recevoir le premier parfum des fleurs, des plantes et des arbres ; ils semblaient ne s’être faits habitans des champs que pour se livrer plus sûrement et plus continûment aux ennuis de la ville. […] L’esprit philosophique amène le style sententieux et sec ; les expressions abstraites qui renferment un grand nombre de phénomènes se multiplient et prennent la place des expressions figurées. […] Pendant un assez grand nombre d’années, à chaque mot prononcé, l’idée ou l’image nous revenait avec la sensation qui lui était propre, mais à la longue nous en avons usé avec les mots, comme avec les pièces de monnaie : nous ne regardons plus à l’empreinte, à la légende, au cordon, pour en connaître la valeur ; nous les donnons et nous les recevons à la forme et au poids : ainsi des mots, vous dis-je ; nous avons laissé là de côté l’idée ou l’image, pour nous en tenir au son et à la sensation.

1773. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

La littérature proprement dite est bien loin d’être absente dans ce Recueil ; mais elle n’y est représentée que par un petit nombre de figures familières et connues, qui s’y montrent avec une distinction rare.

1774. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Prenez le Journal de la Librairie : relevez chaque semaine le nombre de volumes de vers qui se publient ; prenez le chiffre par mois, par saison, par année.

1775. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Pensées »

. — Il y en a d’autres qui (raisonnement à part) ont la sensibilité chrétienne , et je suis de ce nombre.

1776. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Fiévée ; mais au fond il est essentiellement logique ; il pénètre dans les choses, et durant sa vie politique, déjà longue et passablement variée, il a eu occasion de faire en si grand nombre d’observations de détail fines et vraies, qu’en les rejoignait sans effort, il saisit parfaitement aujourd’hui l’ensemble et l’esprit de la révolution qui vient de s’achever.

1777. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Nous remontons sans doute au moyen âge aussi ; mais c’est là, surtout au théâtre, une fièvre chaude, un peu factice, et qu’il est difficile de faire partager au grand nombre : au lieu qu’avec le xviiie  siècle, nous ne nous sentons pas tellement éloignés que cela ne rentre aisément dans nos goûts au fond et dans nos mœurs, sauf un certain ton, un certain vernis convenu qu’on jette sur les personnages, un peu de poudre et de mouches qui dépayse et rend le tout plus piquant.

1778. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Et pour le style, voyez, en est-il un plus régulier, plus large, mieux marchant dans les grandes voies de l’analogie, de la clarté, du nombre ?

1779. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

Un très grand nombre de savants ont écrit sur la littérature runique, sur les poésies et les antiquités du Nord.

1780. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

On peut encore penser, en reconnaissant l’avantage des caractères inspirés par leurs propres penchants, que la dévotion étant d’un effet général et positif, donne des résultats plus semblables et plus certains dans l’association universelle des hommes ; mais d’abord, la dévotion a de grands inconvénients pour les caractères passionnés, et n’en eût-elle point, ce serait, comme je l’ai dit, au nombre des événements heureux, et non des conseils efficaces qu’il serait possible de la classer.

1781. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Les événements ordinaires de la vie, les situations sans nombre que créent les devoirs multiples, parfois contraires, de la famille, de la société, de la conscience, voilà le pays où il faut situer les caractères qu’on veut faire vivre.

1782. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Un petit nombre ont été écrits et publiés par lui.

1783. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Louis Riccoboni raconte que, dans sa jeunesse, il avait connu une vieille actrice nommée Lavinia qui avait trouvé dans l’héritage de son père, comédien comme elle, un assez grand nombre de ces précieux canevas revêtus de la signature de Charles Borromée. » Les Académies, si nombreuses et si influentes en Italie, s’empressaient de recevoir dans leur sein les comédiens et les comédiennes distinguées.

1784. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

C’est là l’histoire des pièces que Ruzzante publia à la fin de sa vie d’improvisateur et d’acteur, l’histoire de L’Angelica du capitaine Cocodrillo et d’un très grand nombre des productions que nous a léguées l’époque la plus féconde du théâtre italien.

1785. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Un entresol, haut comme un second, plutôt par l’aspérité que par le nombre des marches.

1786. (1890) L’avenir de la science « I »

» Certes, si la philosophie était une spécialité, une profession comme une autre ; si philosopher, c’était étudier ou chercher la solution d’un certain nombre de questions plus ou moins importantes, la réponse de ce sage serait un étrange contresens.

1787. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Un peu de patience suffit pour relever le nombre de mots que contient une tragédie.

1788. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

C’est qu’indépendamment du grand nombre de ses années qui préparoient à cette perte, elle arriva dans ces circonstances affreuses, où toute la France étoit en allarme pour la vie du meilleur des rois, frappé par un monstre.

1789. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

Il n’est pas absurde de dire qu’il y a un nombre infini de mondes, mais qu’ils soient pleins de Démocrites, je ne sais ce que cela veut dire.

1790. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

C’est depuis long-temps que les poëtes se plaignent du grand nombre de rivaux, que la facilité de la méchanique de la poësie leur procure.

1791. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Les guêpes et les frélons étoient encore alors en plus petit nombre, par rapport aux abeilles, qu’ils ne le sont aujourd’hui.

1792. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Jugements sur Rousseau Jugement sur la Nouvelle Héloïse S’il est vrai que le meilleur livre est celui dont il y a le plus à retenir, cet ouvrage peut avec justice être placé au nombre des bons : il m’a paru bien supérieur à tout ce que je connaissais jusqu’ici de l’auteur.

1793. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Dès lors ce qu’il y avait d’essentiel et de subsistant par son énergie propre a cédé la place aux signes variables et plus ou moins arbitraires ; dès lors le génie individuel a remplacé le génie général ; dès lors les impressions ont été reçues par un plus ou moins grand nombre, mais n’ont pas été reçues par tous ; dès lors enfin l’art est venu au secours de la nature.

1794. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Dans un temps où un si grand nombre de femmes devinrent des hommes sous la foudre des sentiments publics, ce garçon d’entre les cris et les larmes, d’entre les enthousiasmes et les terreurs, fut certainement bien moins un homme que Théroigne de Méricourt, par exemple, ou telle autre chevaucheuse de canon sur la route de Versailles.

1795. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Le nombre de Sévignés au petit pied que je connais est prodigieux… Mais, quand on dépasse ce niveau moyen de distinction que les femmes, en matière de lettres, atteignent certainement mieux que nous, et quand elles sont, sur ce point, nettement supérieures, alors ce sont des Sévigné tout à fait, ce sont des Ninon de l’Enclos, des marquise Du Deffand, des Eugénie de Guérin !

1796. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Ôtez, en effet, les vérités indémontrables et nécessaires à la vie et à la pensée humaines, qu’on savait avant les philosophes, et auxquelles ils n’ont pas donné un degré de certitude de plus, — le nombre infini de leurs sophismes laborieux, — les forces d’Hercule perdues par eux pour saisir le faux ou le vide, — le mal social de leurs doctrines qui n’ont pas même besoin d’être grandes pour produire les plus grands maux, — ôtez cela après l’avoir pesé, et dites-moi ce qui reste de tous ces philosophes et de toutes ces philosophies, même de ceux ou de celles qui paraissent le plus des colosses !

1797. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

La niaiserie même de cette morale lui échappe, car, vous le savez, le Truism soleille en Orient ; la bêtise a dans ces contrées la beauté et la grandeur du climat, et les Chinois en particulier (à un très petit nombre près de proverbes qui font exception au reste de leur littérature), les Chinois sont d’incommensurables La Palisse.

1798. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Il ne s’agit pas ici, bien entendu, des talents du gymnaste intellectuel que l’on appelle un philosophe, ni même de la dorure de bec de la Gloire, qui répète parfois et crie des noms, comme les perroquets, sans rien y comprendre, mais il s’agit des hommes qui représentent pour les avoir réellement exprimées le petit nombre de vérités nécessaires à la vie et à l’honneur de l’esprit humain.

1799. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Louis Blanc veut remplacer la concurrence d’un petit nombre par la solidarité de toutes les industries, substituer aux fabriques particulières une association universelle des travailleurs réunis dans des ateliers sociaux, où les bénéfices de l’exploitation générale seront également répartis entre les ouvriers, et supprimer de la sorte les successions collatérales, puisqu’au lieu de familles il n’y aura plus dans l’État, selon sa pensée, que divers groupes industriels… » « C’est réfuter de telles doctrines que de les exposer », ajoute F. 

1800. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Ils sont présentement au nombre de cinq volumes, de plus de cinq cents pages38.

1801. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

C’est un observateur, c’est un moraliste, c’est un inventeur à tout autre titre qu’au titre de poète, c’est un historien, c’est un romancier, c’est enfin un de ces esprits marqués du caractère essentiellement moderne, qui ont fait vibrer sous leur main un grand nombre de faits, de sentiments et d’idées, et chez qui l’imagination est devenue encyclopédique comme la mémoire.

1802. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Henri Heine I Il y a un certain nombre d’années déjà que la première partie d’une Correspondance de Henri Heine (complétée en 1877) a été publiée, et, il faut en convenir, ces deux premiers volumes de Correspondance ne grandissaient pas Henri Heine comme talent et le diminuaient comme caractère.

1803. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Sans doute il y a un grand nombre de ces questions auxquelles se mêle un intérêt politique national ou autre, qui tend à les obscurcir.

1804. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

On prononça en son honneur, à Wittemberg et à Tubingue, un grand nombre d’oraisons funèbres, où l’on célébra des vertus qui l’avaient fait aimer, et des talents qui ne l’avaient point rendu heureux.

1805. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Lui-même ajoute, en prenant il témoin les curieux amateurs de l’ancienne poésie, qu’il restait d’Orphée des hymnes très courts et en petit nombre.

1806. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Nombre de poèmes retiennent d’ailleurs l’alexandrin pur. […] Si, derrière Mallarmé, nombre de Jeunes persévérèrent dans le Symbolisme, peu — directement du moins — se réclamèrent de M.  […] Le Rythme non conditionné par le « nombre conventionnel » : c’était là l’un et le premier des trois éléments que l’Instrumentation avait vus dans le rythme. […] Ces conférences gratuites, publiques et contradictoires, commencent à forcer l’attention, et le nombre des auditeurs va sans cesse en augmentant. […] Il a été à l’extrême dans le sens de toute une partie de la Poésie, il a poussé aux limites dernières la préoccupation irrésistible du grand nombre : la préoccupation de « Forme « — dont relève avant tout le « Symbolisme ».

1807. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Sur le penchant le plus incliné vers le torrent ou vers le lac qui forme le lit de ces vallées ; sur quelque colline arrondie et grasse de gazon ; au sommet d’un petit promontoire avancé vers les eaux et qui y laisse pendre et tremper les branches de ses châtaigniers ; au bord d’une grève exposée au soleil du levant ou du midi et où brille de loin une marge de sable fin lavé d’écume ; dans le creux d’une anse, au sommet d’un monticule boisé, semblable à une île sur un océan de roseaux, on voit luire au soleil un petit nombre de maisons à toits aigus et bleuâtres, couverts d’ardoises, sur lesquels des nuées de pigeons blancs en repos sèchent leurs plumes et becquettent le grain volé dans la cour. […] IV Là vivent, de leurs récoltes en nature, que leurs bœufs et leurs mules transportent pendant les derniers jours d’automne à la ville, un certain nombre de familles qu’on appelle, les unes par authenticité, les autres par courtoisie, la noblesse de Savoie. […] Parmi les filles, un très petit nombre se marient, parce que la loi ne leur accorde qu’une parcelle du patrimoine de la famille ; les unes entrent dans des couvents, ces sépulcres de la jeunesse et de la beauté qui étouffent souvent les gémissements secrets de la nature ; les autres restent dans la maison, y vieillissent avec une inclination cachée dans leur cœur, contractent une physionomie de résignation et de mélancolie douce qui fait monter les larmes aux yeux quand on les regarde, puis s’accoutument à leur sort, se font les providences de la maison, reprennent leur gaieté et deviennent tantes, cette seconde maternité de la famille, plus touchante encore que l’autre, parce qu’elle est plus désintéressée et plus adoptive.

1808. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Richard Wagner ne nous a pas seulement laissé un certain nombre d’œuvres théâtrales ; il nous a légué autre chose : une conception nouvelle de l’Art. […] En effet, ce livre contient un nombre infini de tout petits faits très exacts, des petits faits matériels, et c’est ce qui le rend précieux pour le spécialiste ; mais quant à tout le reste : le portrait que M.  […] Pourtant le nombre s’est-il accru notablement, des hommes avec qui Ion peut s’entretenir de Wagner ?

1809. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Ça en est venu à un tel point que nombre de magasins ouvrent des crédits à leur clientes, qui ne payent plus que l’intérêt de leurs achats. […] * * * — Ma maîtresse me racontait aujourd’hui qu’elle avait une fluxion de poitrine et qu’elle n’avait pas dans le moment l’argent nécessaire pour acheter le nombre de sangsues, commandées pour qu’elle guérît. […] Nous étions Saint-Victor, le marquis de Belloy, un gros gaillard sanguin, à la tournure d’un gentilhomme de cheval et de chasse ; Paul d’Yvoy, un Belge, chargé de raconter tous les jours Paris à Paris, les cheveux blancs, la figure aimable, l’air d’un hussard de cinquante ans ; Augier, un académicien qui fume la pipe, gras et nourri comme la prose de Rabelais, et bon vivant et beau rieur, et portant tout autour de son crâne, un peu dénudé, une couronne de petites mèches frisées, autour desquelles se sont enroulées nombre d’amours de femmes de théâtre, et Murger en habit noir.

1810. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Mais, si vous voulez nous permettre, à titre de poète, une image très peu neuve, mais très frappante, nous vous répondrons que cette prétendue diminution de lumière intellectuelle et morale, à mesure qu’un plus grand nombre d’hommes participe à la clarté, est tout simplement un effet ou plutôt un mensonge d’optique. […] Ce monde, qui a commencé lui-même, finira, parce qu’il a commencé ; mais personne ne connaît ni sa vieillesse dans le passé, ni sa longévité dans l’avenir, excepté celui qui compte d’avance le nombre des révolutions de soleil dans les cieux, et le nombre des pulsations du pouls dans l’artère de l’homme.

1811. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Les journaux, les recueils périodiques, pullulèrent… Audin, du fond de cette arrière-boutique qui était un cabinet d’étude où veillait cette lampe de l’écrivain d’Athènes dont on sentait un peu l’huile dans ce qu’il écrivait, mais qui était parfumée, rédigeait et envoyait aux journaux royalistes du temps, et en particulier au Journal de Lyon, fondé par Ballanche, un grand nombre d’articles que les biographes, qui aiment à écouter tomber les feuilles que le vent emporte, disent avoir été remarqués. […] Nous l’avons dit plus haut, les esprits élevés, à études sévères, dont le nombre n’est jamais assez considérable pour constituer un public, furent à peu près les seuls en France qui, pendant dix pleines années, prirent garde à cet éminent historien, plus connu et plus salué dans la patrie des Hurter et des Léopold Ranke que dans la sienne. […] Le moment, du reste, était favorable ; la République de 1848 s’épanouissait, cette république du Paupérisme qui n’a pas encore dégoûté les bourgeois de leur idéal économique : augmenter le nombre des consommateurs sur la terre, Pour qui sentait en soi saigner l’histoire, il était presque doux de se dérober aux atteintes des spectacles qu’offrait la France.

1812. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Elle se compose d’un volume de vers, le Coffret de Santal, et d’un nombre considérable de morceaux de prose, nouvelles, fantaisies et travaux scientifiques du plus haut intérêt. […] Des cheminées sans nombre me font un ciel londonnien ou quasiment tel. […] (Des fantaisistes n’allaient-ils pas jusqu’à mettre au nombre des établissements en question : Trousseau, spécial pour les enfants en bas âge ?) […] Ainsi, pendant que je m’initiais aux classiques anglais, de Marlow à Addison, et de Fielding à Macauley, et que je parcourais un certain nombre de vieux livres d’un intérêt purement philologique, il étudiait Salluste, Virgile, Tacite et Perse. […] Comme il parlait un peu le français, ma mère et moi allions souvent lui rendre visite, car il était fort agréable et, quoiqu’il fût encore jeune, narrait un nombre incalculable d’anecdotes.

1813. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Doré, sont au nombre d’environ quatre cents. Don Quichotte est un personnage très considérable dans le monde de l’imagination, cela est vrai ; cependant ce nombre de dessins semble hors de proportion avec son importance. […] Plus moyen de courir la plus petite aventure ; des saintes-hermandads sans nombre ferment partout les avenues. […] C’est l’œuvre d’efforts individuels sans nombre. […] Ils forment tout un quartier de la ville et sont composés de gens de tout état au nombre d’environ quatre cents.

1814. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

— Et vous vous présentez quoique certain de n’avoir pas le nombre de voix suffisantes ? […] Je savais qu’un grand nombre d’académiciens avaient certaines idées, non seulement contre mes œuvres, mais aussi contre ma personne. […] Le tort du plus grand nombre des poètes est de parler ou de ce qu’ils ne connaissent pas encore, ou de ce qu’ils ne connaissent plus du tout, l’amour, par exemple. […] Ceux-ci, au nombre de deux cent soixante, firent un changement ; de front à droite et partirent au galop sur les Arabes. […] Les groupes d’hommes politiques, bien connus, que je traversai, dans le premier salon, où je reçus les compliments de nombre de personnes, me parurent occupés surtout de l’élection d’un représentant à Paris (M. 

1815. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Vous vous rappelez bien, parmi ses poèmes, les sonnets irréguliers qui s’y trouvent en assez grand nombre ? […] Retenez bien ce que je vous dis : vous rencontrerez un grand nombre d’hommes célèbres, mais au fond tout cela n’existe pas. […] Au contraire, la légion étrangère a des mélodies très belles et très originales ; c’est tout naturel, puisqu’il s’y trouve nombre d’Autrichiens, qui ont apporté en Afrique leurs chansons populaires. […] La salle que nous avions choisie était assez petite ; les commandes pour le dîner étaient fort restreintes, parce que nous ne comptions que sur la présence d’un petit nombre d’amis. […] Cet homme unique n’a disposé que d’un nombre restreint d’expressions.

1816. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Le nombre des arts que nous cultivons est forcément limité par les conditions matérielles de notre existence terrestre. […] Si nous étions tous riches, nous arriverions très facilement à ne pas rendre nos sépultures dangereuses pour les populations ; mais comme les riches sont le petit nombre, et que le grand nombre est forcé de faire de ses dépouilles une sorte de voirie et un foyer d’infection, il serait grand temps de réformer ce fatal système. […] Mais ce qui, probablement, aux yeux du plus grand nombre des lecteurs est une qualité dans Faust, nous paraît un défaut, si nous considérons la véritable nature du drame métaphysique. […] … L’œil terrestre qui se lance à ta poursuite peut étendre ses ailes… jamais il ne t’atteindra… il frappera seulement la voie lactée… Il devinera qu’il y a des soleils, mais non quel est leur nombre et leur immensité ! […] Celui qui s’est plongé dans les livres, dans les métaux, dans les nombres, dans les cadavres, a seul réussi à s’approprier une partie de ta puissance.

1817. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Antony, juge d’instruction, en fit relâcher un nombre considérable. […] Pendant la vingtième année, nombre de jeunes poètes passent leur temps à jeter leurs vers d’amour aux pieds de toutes les belles qu’ils rencontrent, et chaque jour, quelque nouvelle Magali, surprise au détour du sentier, à la montée du coteau, laisse en s’esquivant son bouquet parfumé au jeune conquérant. […] Je note, au passage, une fort belle page sur Prudence, qui ne remplit nullement les conditions requises pour être rangé au nombre des poètes mystiques. […] Nombre de végétaux ne font pas fi du meurtre ; nombre de végétaux mangent maint animal. […] » demanda à son tour la jeune fille, avec un froncement de sourcils, « — À cause de ses occupations sans nombre, par exemple », répondit Pedro, voulant corriger l’effet de sa question sèche.

1818. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Sans insister sur la façon dont ont été écrites ces revues, notes rapides, prises au jour le jour, et auxquelles j’ai voulu conserver leur caractère d’improvisations, je dois dire que j’en ai toujours écarté bon nombre, d’élucubrations qui ne sont plus du domaine de la littérature et qui me paraissent relever de la police qui châtie les pornographes. […] — La vérité, répondit Daudet, c’est qu’il y en a que j’ai pris au vol, mais j’en ai fait moi-même le plus grand nombre. […] Dès le lendemain du jour où a paru l’article qui précède j’ai reçu, je dois l’avouer, un assez grand nombre de lettres où l’on me reprochait d’avoir traité trop doucement M.  […] Jules Jouy ont rimé depuis nombre d’années ; mais j’ai dû le signaler comme celui qui, aujourd’hui que tout le monde a un peu ou beaucoup de talent, a apporté la seule chose rare, une note personnelle, qu’il s’agisse de « grand art » ou de chansons. […] …………………………………………………………………………………………… « Apothéose dérisoire, m’écriai-je après avoir dévoré ces gazettes où nombre des bourreaux qui l’avaient tué rendaient enfin justice, quoi qu’ils en eussent, à leur noble victime, qui, supplice inouï, tomba, non, mais crut peut-être tomber dans l’éternel néant ou le noir absolu ! 

1819. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Le nombre des personnes admises dans ce sanctuaire atteint le chiffre de deux cent soixante-neuf. […] Je monte l’escalier de gauche… Il y avait un petit nombre de dames et de généraux. […] Enfin, il a écrit plus et mieux que bon nombre de ses confrères. […] Edmond Scherer, avait l’audace, au grand scandale d’un certain nombre de ses collègues, de décrire ce qu’il appelait « les mœurs du suffrage universel ». […] Il substitue à ses collègues réels un certain nombre de députés fictifs qu’il appelle Couilleau, Rousseblaigue, Boutevierge, Cornille, Caucuste, etc.

1820. (1923) Nouvelles études et autres figures

On porta l’affaire devant les juges qui siégeaient dans l’agora de Thespies et qui étaient, paraît-il, au nombre de sept. […] Un grand nombre d’élèves avaient rejoint les exilés. […] Les élèves qui s’y entassaient écrivaient sur leurs genoux et souvent un bon nombre était obligé de rester dans la cour. […] En tout cas il en demeura toujours convaincu, et, il rangea désormais son père au nombre des oppresseurs de l’humanité. […] Hugo a prudemment choisi dans un nombre de poèmes déjà considérable.

1821. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Et s’ils ne jouissent pas sur terre d’une parfaite félicité, ils ressemblent en cela à un certain nombre de capitalistes. […] Fabié en a produit un certain nombre d’aussi sincères, qui méritent de vivre et qui dureront. […] Chaque partie englobe un grand nombre de subdivisions. […] Jules Lemaître met en œuvre un grand nombre de personnages, dont quelques-uns sont superficiels, d’autres marqués de traits puissants, d’autres caricaturés avec esprit. […] Ce court espace est littéralement broyé ; les projectiles arrivent en si grand nombre, que la terre semble fumer comme sous une grosse pluie d’orage.

1822. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Un homme éclairé, sincèrement ami des lettres, comme la Suisse en nourrit un si grand nombre, M. le professeur Gaullieur, de Lausanne, se trouve possesseur, par héritage, de tous les papiers de Mme de Charrière. […] Louis XIV est mort détesté, humilié, ruiné ; Philippe V, mélancolique et à peu près fou ; les subalternes n’ont pas mieux fini ; et puis voilà à quoi aboutit une suite d’efforts, du sang répandu, des batailles sans nombre, des travaux de tout genre ; et l’homme ne se met pas une fois pourtant en tête qu’il ne vaut pas la peine de se tourmenter aujourd’hui quand on doit crever demain. […] Le suffrage d’un nombre d’individus qui, chacun pris à part, ne nous paraissent pas valoir la peine de rien faire pour leur plaire, j’en conviens ; mais ces individus sont ceux avec qui nous avons à vivre. […] Ces fautes, au reste, sont en bien petit nombre, et presque toutes les lettres autographes d’écrivains en offriraient autant. […] Gaullieur, comme le sont au reste un grand nombre des précédentes et des suivantes.

1823. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

[Épigraphe] Le problème de l’avenir est de faire partager à l’universalité ce qui n’est que le partage du petit nombre. […] Nous voulons uniquement parler d’une tendance nouvelle imprimée aux lettres et aux arts par un petit nombre d’hommes dont le public commence à s’occuper, et qui soulèveront quelque jour autant de récriminations qu’en soulevèrent jadis les romantiques. […] Le romancier choisit un certain nombre de faits saisissants, les groupe, les distribue, les encadre. […] Courbet un talent d’exécution porté à un assez haut degré, quelques personnes, et j’avoue que jusqu’ici j’étais du nombre, espéraient qu’il arriverait un moment où M.  […] J’ouvre au hasard et je rencontre les phrases suivantes : Ces phrases sont au nombre de quatorze.

1824. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

« Vous me chicanez sur les onze mille trois cents quatre-vingt-seize hommes de son armée en me demandant d’où le savez-vous (ce nombre) ? […] Mais vous venez de le voir vous-même, puisque j’ai dit le nombre d’hommes qu’il y avait dans les différents corps de l’armée punique.

1825. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Tout le Dialogue des héros de roman n’est aussi qu’une parodie, qui fait ressortir le contraste perpétuel des mœurs et de la Fable dans un certain nombre de romans et de tragédies du temps : Boileau n’admet pas qu’on représente la cour et la ville sous le costume romain ou persan. […] La distinction absolue des genres et la détermination rigoureuse de leur nombre sont deux des points sur lesquels on a le plus de peine aujourd’hui à se mettre d’accord avec Boileau.

1826. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Ce fut éloquence, mot magique alors par tout ce qu’il exprimait de certain et d’acquis et par tout ce qu’il promettait ; signe de ralliement pour les esprits, déjà en très grand nombre, qui, en s’occupant de lettres et de langue, croyaient fonder un grand et glorieux établissement. […] On voyait avec une curiosité très vive ces nuances qui paraissaient l’enrichir, ces mots qui en grossissaient à vue d‘œil le vocabulaire ; on assistait, comme à un tournoi, à cette lutte entre notre langue et les langues anciennes et modernes, à qui aurait l’avantage des détails et du nombre des mots dans une description.

1827. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Je ne sais si c’est la tyrannie ou la liberté qui donna naissance à l’apologue ; je me borne à remarquer qu’on a goûté ce genre dans des pays et dans des temps fort divers, et que de toutes les conventions littéraires qu’on nomme genres, il n’en est aucune dont s’accommode un plus grand nombre d’esprits. […] Il avait eu des devanciers en grand nombre en Europe, et particulièrement en France, où nous voyons la fable fleurir à l’origine de notre littérature et dans sa maturité glorieuse.

1828. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

La rareté des livres, l’absence des index et de ces concordances qui facilitent si fort nos recherches obligeaient à citer souvent de mémoire, c’est-à-dire d’une manière très inexacte  Enfin les anciens n’avaient pas l’expérience d’un assez grand nombre de révolutions littéraires, ils ne pouvaient comparer assez de littératures pour s’élever bien haut en critique esthétique. […] La vue saine des choses, laquelle ne résulte pas d’un argument, mais de toute une culture critique, de toute la direction intellectuelle, est-elle le fait du grand nombre ?

1829. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Quant il venait me voir, le soir, à la rue de l’Abbé-de-l’Épée, nous causions pendant des heures ; puis j’allais le reconduire à la tour Saint-Jacques ; mais, comme d’ordinaire la question était loin d’être épuisée quand nous arrivions à sa porte, il me ramenait à Saint-Jacques du Haut-Pas ; puis je le reconduisais et ce mouvement de va-et-vient se continuait nombre de fois. […] Voilà pourquoi je reçois un si grand nombre de lettres d’inconnus et d’anonymes ; voilà pourquoi aussi je suis si mauvais correspondant.

1830. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Mais tirées à petit nombre, d’un prix assez haut, vite elles furent épuisées… je crois qu’il serait aujourd’hui absolument impossible d’acquérir la plupart d’elles. […] Il existe un grand nombre de bustes de Wagner, dont le plus célèbre et, croyons-nous, le plus récent est celui de Schapfer ; les uns représentent Wagner dans une apothéose, les autres sont une charge.

1831. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Wafflard, entrepreneur des pompes funèbres, avec les prix de toutes les classes depuis la dixième jusqu’à la première, et où rien n’est oublié dans cette carte de la mort : le nombre des prêtres, des cierges, des franges, et où même une gravure sur bois, en haut de chaque classe, représente fidèlement ce qu’on aura pour son argent. […] Un homme qui a fait sa carrière dans les intendances de Napoléon Ier, et qui, depuis rallié aux Bourbons et mêlé à de grands événements, et devenu le familier de nombre de personnages, est tout plein d’anecdotes donnant un relief aux faits historiques.

1832. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Il compterait volontiers ; pour lui faire une gloire, le nombre des sonnets qu’on lui adressait, le nombre des ballets où elle figura !

1833. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Nous y connaissons tous, sans nous compter, bon nombre d’honnêtes gens. […] Si votre peuple était le vrai peuple, il n’y aurait plus qu’à quadrupler le nombre des hôpitaux et à décupler celui des sergents de ville.

1834. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Le grand nombre des Juifs y dut avoir une action morale très étendue. […] Sur le nombre, douze sont choisies de noble race, gloire de Lacédémone, qui le soir, dans la chambre nuptiale, chanteront l’épithalame et mèneront les chœurs de danse.

1835. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Comme un enchantement d’espérance et de joie, Il vient avec sa cour et ses chœurs gracieux, Où, sous des réseaux d’or et des voiles de soie, S’enchaînent des Esprits inconnus dans les cieux ; Soit que, dans un soleil où le jour n’a point d’ombre, Il me promène errant sur un firmament bleu, Soit qu’il marche, suivi de Sylphides sans nombre Qui jettent dans la nuit leurs aigrettes de feu : L’une tombe en riant et danse dans la plaine, Et l’autre dans l’azur parcourt un blanc sillon ; L’une au zéphyr du soir emprunte son haleine, A l’astre du berger l’autre vole un rayon.

1836. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IV. Des femmes qui cultivent les lettres » pp. 463-479

Une seule chance véritablement malheureuse pourrait résulter de l’éducation cultivée qu’on doit leur donner : ce serait si quelques-unes d’entre elles acquéraient des facultés assez distinguées pour éprouver le besoin de la gloire ; mais ce hasard même ne porterait aucun préjudice à la société, et ne serait funeste qu’au très petit nombre de femmes que la nature dévouerait au tourment d’une importune supériorité.

1837. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Schwob s’étaye d’une assertion de Chamfort : « Il y a à parier que toute idée publique est une sottise, car elle a convenu au plus grand nombre. » Qu’il me permette de rapprocher le sixième Soliloque sceptique de Lamothe le Vayer : « Quand le vulgaire — et la pourpre et le cordon bleu en font partie — a une fois épousé une opinion pour absurde qu’elle soit, il se raidit d’autant plus à la maintenir qu’elle est déraisonnable et absolument opposée à la vérité, qui, n’est ni escoutée, ni comprise par la folle et ignorante multitude. » Tout de même, et malgré l’autorité de Chamfort, de Lamothe et de Marcel Schwob, il n’est pas de sincère exactitude (et aucun historien de mœurs n’admettra) qu’une collectivité choisisse jamais des opinions absurdes, c’est-à-dire à elle fâcheuses.

1838. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IX. L’antinomie politique » pp. 193-207

Dans la cité antique la liberté politique du citoyen est à son maximum : car dans la cité antique réduite en nombre, chaque citoyen, participant directement à la confection de la loi, est souverain.

1839. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Il ne faut pas sacrifier le progrès de l’humanité à la commodité d’un petit nombre.

1840. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Ces foudroyantes maximes devaient dormir pour le grand nombre dans un profond oubli, encouragé par le clergé lui-même ; l’homme évangélique sera un homme dangereux.

1841. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Sa prédication, grâce à l’extrême liberté dont on jouissait en Galilée et au nombre des maîtres qui s’élevaient de toutes parts, n’eut d’éclat que dans un cercle de personnes assez restreint.

1842. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

La suite prouverait qu’alors les yeux de cette femme respectable furent dessillés sur les relations du roi avec madame de Montespan ; qu’elle fut épouvantée de l’idée d’avoir opposé de la résistance à un mari qu’elle croyait follement jaloux d’une femme irréprochable : il est du moins certain, par le témoignage de mademoiselle de Montpensier, par celui du duc de Saint-Simon, qu’à la suite de l’apparition qui eut lieu dans le passage de l’appartement de la reine, madame de Montausier rentra chez elle malade, ne sortit plus de sa chambre que pour quitter la cour et rentrer dans sa propre maison, à Paris, où elle languit, ne recevant qu’un petit nombre d’amis particuliers.

1843. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

Les contemporains, les auteurs de mémoires, les comiques et les moralistes du temps, les représentations graphiques, des tableaux aux caricatures, les mille faits épars de la vie de tous les jours, la reconstitution architecturale et géographique des lieux, des monuments et des villes, tous les départements de la vie publique, de la politique à la théologie, seront mis à contribution, fouillés en quête de détails typiques et significatifs ; ces notions sur le vêtement, la demeure, le séjour, sur les habitudes intimes et sociales, sur le type ethnique, sur les relations célestes et humaines, sur toute la vie en somme du groupe formé autour d’une œuvre ou autour d’une famille d’œuvres, groupe qui comprendra tantôt tout ce qui est notable d’une nation, tantôt toute une classe, tantôt enfin un nombre épars d’individus dont il faudra rechercher les points d’union, — seront dégagés, fondus ensemble, ordonnés, et plaqués enfin sur la sorte de squelette psychologique que l’on aura obtenu antérieurement par l’ordre de recherches que nous avons exposé au précèdent chapitré.

1844. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Loin de prouver qu’Homère nous est inaccessible, le nombre même des traductions montre, au contraire, qu’il est compris, jusqu’au point où il peut l’être, par beaucoup d’admirateurs sincères.

1845. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

À partir de la Révolution française, de cette révolution qui, en faisant souvent mine de mourir, mais ne mourant jamais, nous a légué, pour nous consoler de sa perte momentanée, le parlementarisme, ce joli enfant de sa façon, qui nous ramènera toujours, dans un temps donné, à sa mère, si nous sommes assez aveugles pour nous fier à ce charmant petit, Thureau-Dangin a compté sur ses doigts le nombre de fois que la pierre de ce Sisyphe infortuné, qui a tant essayé de la mettre en équilibre, lui est retombée sur les pieds, mais il n’a jamais pensé que ce fût la faute de l’équilibriste ou de la pierre.

1846. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Dans un temps où la division du travail, qui pulvérise tout, hommes et choses, et en raffine encore la poussière, multiplie le nombre des spécialités en tout genre la parémiographie, puisqu’il faut l’appeler par son nom… comme la peste, — mais ce n’est pas la peste, — est une spécialité philologique, taillée dans un pan de la philologie générale comme une province dans un empire, et qui suffit à l’ambition d’un honnête savant.

1847. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Tout le monde sait que Villon est l’auteur d’un grand nombre de ballades, parmi lesquelles les deux fameuses : Les Dames du temps jadis et L’Honneur français, et de deux poèmes d’assez longue haleine : Le Petit Testament ou les Legs et Le Grand Testament, qui est vraiment une épopée personnelle.

1848. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Lamartine est raillé, à nombre de pages, sous sa double espèce de poète et d’homme politique.

1849. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

, et il s’y propage, par une contagion subtile, dans un certain nombre d’esprits qu’elle trouble ; c’est une sorte de maladie, mais de maladie privilégiée, concentrée jusqu’à ce jour dans les sphères de la haute culture intellectuelle… » Que de tortillements pour nous dire que c’est M. 

1850. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Et puisque c’est ce principe de la Révolution, — le principe du nombre, — le principe de la démocratie, — la même chose sous trois noms différents, — qui sont la trinité du vrai pour le monde moderne, — ces principes, qui ont retourné l’histoire bout pour bout et jeté toutes les traditions par les fenêtres, se devaient à eux-mêmes de supprimer le mariage indissoluble d’une législation où il traînait comme la queue d’un temps disparu.

1851. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

— ajoute-t-il en insistant, — je ne crois pas au ciel, mais je crois à l’enfer, où ma place est marquée de toute éternité ; à un enfer où l’inique Jeffries qui doit me juger m’ôtera, pour me confondre, le sentiment de l’iniquité divine, et par ses tout-puissants prestiges, domptant, éblouissant, affolant ma conscience, me fera avouer en grinçant des dents que l’injustice est juste, que l’horreur est clémente, qu’une faiblesse d’un instant exige une éternité de peine infinie ; que le péché originel, la prédestination, le petit nombre des élus, la damnation de Socrate et des enfants non baptisés, sont des miracles de miséricorde, et qu’il est juste et très juste qu’éternellement avec eux je hurle, et qu’éternellement ils râlent avec moi !!!

1852. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Il y a le nombre et l’harmonie.

1853. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Ce que nous tenons seulement à constater, c’est que contrairement au plus grand nombre des lyriques actuels, si préoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de M. 

1854. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

IV Mais tous ceux-là, en petit nombre maintenant, qui auront gardé un peu d’âme dans leur poitrine et un peu de Dieu dans leur âme, liront avec une saveur profonde la simple histoire du plus rare des poètes, qui, dans tout le cours de son livre, n’a pas l’apparence de se douter qu’il en est un.

1855. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

On sait bien — même ceux-là qui méprisent le mieux ce monde corrompu — que les monstres qui s’y trouvent n’y sont pas en nombre si rutilant, et qu’ils n’ont pas tous cette profondeur épouvantable de monstruosité.

1856. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Ferdinand Buisson, Charles Andler, Camille Jullian, Paul Desjardins, Samuel Rocheblave ; les pasteurs Charles Wagner, John Vienot et un grand nombre de leurs collègues ; Henri Brémond, dom Pastourel, dom Besse et le « Secrétariat de la documentation catholique ».

1857. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

M. du Châtelet, avocat-général au parlement de Rennes, refuse d’être du nombre des commissaires ; le cardinal le fait arrêter et le fait mettre en prison.

1858. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Il fit une exception de plus : en ordonnant de vendre comme esclaves, au nombre d’environ trente mille âmes, les habitants demeurés dans Thèbes, il réserva libres les prêtres, les hôtes des Macédoniens, les adversaires du décret qui avait décidé le soulèvement de la ville, et enfin les descendants du poëte Pindare.

1859. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Et bien qu’elle soit en tel nombre si belle, La beauté est le moins qui soit en elle :                Car le savoir qu’elle a, Et le parler qui soevement distille, Si vivement animé d’un doux style,                Sont trop plus que cela. […] « Belleau s’appliqua, — écrit l’abbé Goujet, — avec beaucoup de soin à la poésie française, et il y réussit au goût de son siècle ; ce qui l’a fait mettre au nombre des sept poètes dont on forma la Pléiade Française. […] Afin qu’il vous plaise d’espendre Tant de grâce en mes petits vers, Que Marguerite puisse prendre Plaisir en leurs nombres divers. […] C’est sans doute pourquoi l’on rencontre chez lui un plus grand nombre d’expressions surannées que chez l’autre. […] Son vers a de la souplesse, du nombre et de l’harmonie.

1860. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Les raisons pour lesquelles un petit nombre d’initiés a voué un véritable culte à Eugène Burnouf, à Böckh, à Fustel de Coulanges, à Tournier, échappera toujours aux sens grossiers du vulgaire. […] Il prononça trois mille sentences, et ses hymnes furent au nombre de mille cinq. […] Si l’on compare ce chiffre au nombre d’éditions atteint par Nana et par Pot-Bouille, la comparaison est humiliante pour l’esprit français. […] Cet album de planches descriptives et explicatives contient d’abord un nombre infini de vues de pays, minutieusement peintes, ou quelquefois ramassées en de vigoureux raccourcis. […] J’ai eu la curiosité d’en écouter un grand nombre, et tous se valent.

1861. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Et si, dans chaque génération qui apparaît, — une dizaine d’esprits d’élite s’assemblaient dans un sentiment de large solidarité, ils ne tarderaient pas à se mettre d’accord sur un certain nombre de principes. […] À le voir si délicieux, à le sentir si émerveillé, on ne pouvait s’empêcher de l’aimer, et je ne doute pas que ces sentiments d’affection, partagés par un si grand nombre de natures sensibles, ne se transforment bientôt en d’autres plus forts encore. […] Mais ma campagne n’en fut pas moins utile, puisqu’elle a mis en valeur une brillante pléiade d’artistes, puisqu’elle a mis en cours un certain nombre d’idées nouvelles. […] Mais ce sont là, paraît-il, des préjugés d’un autre âge et la gloire de nos jeunes arrivistes se mesure maintenant au nombre de scalps ravis aux têtes de leurs aînés ; au moins faudrait-il respecter les morts, selon les usages des Peaux-rouges à qui nous devons ce sport d’un nouveau genre, et M.  […] Le nombre de ses fidèles augmente chaque jour.

1862. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Aimez-vous mieux intéresser par le nombre et l’éclat des aventures, par la grandeur des passions, vous sacrifiez l’intérêt religieux. […] Jacquemont savait tout cela de longue date ; il n’en accepta pas moins avec confiance le dîner qu’on lui offrait, et auquel avaient été invités, en nombre considérable, les officiers civils et militaires de la résidence. […] non, certes ; elle ne s’est émue qu’après nombre d’impertinences et de provocations adressées à son gouverneur-général. […] Je crois qu’un grand nombre des maladies de ce pays proviennent d’un refroidissement, le plus souvent non perçu, de cette partie. » Moyennant ces soins, Jacquemont tomba malade, le 22 juillet, d’une violente et soudaine attaque de dysenterie, qui faillit de l’emporter. […] J’ai vu mourir bien des jeunes gens, robustes, pleins d’avenir, qui jouaient avec la mort ; et je vois vivre, avec une mauvaise santé, nombre de personnes qui en ont une peur effroyable.

1863. (1925) Comment on devient écrivain

L’admiration est contagieuse. « La gloire d’un écrivain, dit Flaubert, ne relève pas du suffrage universel, mais d’un petit nombre d’intelligences qui, à la longue, impose son jugement. » Il suffît même parfois d’une seule personne pieusement obstinée. […] Le nombre des livres nouveaux augmente sans cesse. […] Cervantès l’appelle le « prodige de la nature ». « Le nombre de ses pièces, dit-il, serait incroyable, si je ne pouvais attester que je les ai vu représenter toutes, ou que je parle de leur existence d’après des témoins oculaires. […] Le nombre des lecteurs qu’elle intéresse encore diminue de jour en jour. […] Renan était du nombre.

1864. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il ne croyait jamais avoir réuni un assez grand nombre de faits contrôlés ; et les faits ne lui suffisaient pas, mais il était réclamé par les idées. […] Il est vrai que le plus grand nombre de ses poèmes sont écrits en « style direct », si l’on peut dire. […] Soit un petit nombre de propositions évidentes, une juste dialectique en tire une chaîne de propositions nouvelles. […] Nombre de vieillards meurent sans se connaître encore. […] Les Grecs n’avaient qu’un petit nombre de sujets dramatiques.

1865. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Les esprits de feu, les esprits subtils et rapides, vont plus vite ; ils franchissent les intervalles, ils ne s’arrêtent qu’au rêve et à la chimère, si toutefois ils daignent s’y arrêter ; mais, après tout, il est un moment d’épuisement où il faut revenir ; on retombe toujours, on tourne dans un certain cercle, autour d’un petit nombre de solutions qui se tiennent en présence et en échec depuis le commencement.

1866. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Billaud, Collot et Barrère subirent la déportation, et un certain nombre d’agitateurs montagnards, comme Amar, Duhem, Choudieu, furent condamnés à une détention au château de Ham.

1867. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

C’est, d’ailleurs, que Stendhal n’est pas seulement un des écrivains les plus originaux de ce siècle, mais qu’un certain nombre de lettrés, sincèrement ou par imitation, les uns pour paraître subtils et les autres parce qu’ils le sont en effet, considèrent Beyle comme un maître unique, comme le psychologue par excellence, et lui rendent un culte où il y a du mystère et un orgueil d’initiation.

1868. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Disons tout d’abord que la conclusion de l’œuvre est qu’il y a, dans chaque individu, des milliers de « moi » et qu’il est fou d’espérer pouvoir les réduire à un seul, absolu, unique ; il ne faut, par conséquent, pas chercher un paradis, mais des paradis sans nombre ; le poète nous les montre dans les Îles d’or, qui ne sont autre chose que les bonheurs épars qu’il est permis à chacun de conquérir ou de rêver… On retrouve, dans ce volume, écrit avec une prodigieuse facilité, toutes les brillantes qualités du grand producteur qu’est M. 

1869. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Le train de noce, d’adultère et de sport est trop coûteux au plus grand nombre des jeunes gens actuels, et leur ruine est au bout.

1870. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Ils parlaient pour la gloire plus grande d’un dogme religieux, politique ou littéraire, ils parlaient pour dire quelque chose et le fond de leur pensée leur importait plus que la forme, ils parlaient pour le plus grand nombre possible d’auditeurs à instruire, à entraîner ou à convertir.

1871. (1890) L’avenir de la science « VI »

Ces aperçus sont, je le reconnais, le but principal qu’il faut se proposer dans la recherche ; mais, quelle que soit l’excellence avec laquelle ils sont proposés, n’est-il pas vrai que les cours, qui attirent à juste titre un grand nombre d’auditeurs et qui exercent la plus puissante influence sur la culture des esprits, ne contribuent qu’assez peu à répandre l’esprit scientifique ?

1872. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

Les soldats devaient porter avec eux leur posca dans toutes les expéditions 1174, au nombre desquelles une exécution était comptée.

1873. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Du moment qu’elle fut établie, elle se plut à rassembler chez elle des hommes distingués dans les lettres, du nombre desquels était La Fontaine, que son goût portait vers toutes les femmes agréables, et qui leur savait plaire.

1874. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Le nombre des musiciens qui se conforment à ce goût, comme si la musique étoit incapable de faire rien de mieux, n’est que trop grand.

1875. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

De pareilles injustices ne diminueront point la réputation de nos poëtes, puisque celles qu’on fait aux anciens ne diminuent point la leur, quoiqu’elles soient en bien plus grand nombre.

1876. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

On n’emploïoit au théatre que des instrumens à vent des plus simples, et dont la portée étoit très-bornée, parce qu’ils n’étoient percez que d’un petit nombre de trous.

1877. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Lui pourtant, qui accepte avec Spencer, contre Guyau, la théorie de l’art fin en soi, désintéressé, il sent bien que l’art doit avoir sa marque propre, que l’émotion esthétique se distingue en quelque chose des émotions ordinaires, et il recourt, pour se tirer d’embarras, à une hypothèse ingénieuse : « Nous croyons, écrit-il (p. 36), qu’il faudra à l’avenir distinguer dans l’émotion ordinaire (non plus esthétique) : d’une part, l’excitation, l’exaltation neutre qui la constitue, qui est son caractère propre et constant ; de l’autre, un phénomène cérébral additionnel, qui est l’éveil d’un certain nombre d’images de plaisir ou de douleur, venant s’associer au fond originel, le colorer ou le timbrer, pour ainsi dire, et produire la peine ou la joie proprement dites, quand elles comprennent le moi comme sujet souffrant et joyeux. » L’émotion esthétique aurait alors ceci de particulier, que, « tout en conservant intact l’élément excitation », elle « laisse à son minimum d’intensité l’élément éveil des images, etc. ».

1878. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Seulement, commencé par l’ivresse de l’espérance, ce livre, qui n’embrasse qu’un si petit nombre d’années, finit bientôt par le jugement du désespoir.

1879. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

le nombre de syllabes dont il était composé, voilà ce qui importe principalement à Fournier !

1880. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Le livre qu’il intitule Sixte-Quint et Henri IV est une vue nouvelle, pour conduire par un chemin de plus à une conclusion déjà ancienne dans beaucoup d’esprits, c’est que la Réforme ne réforma rien, mais détruisit tout du monde qu’elle devait réformer… La Réforme, en effet, pour tous ceux qui l’ont étudiée, fut la destruction complète et violente du monde catholique, si unitairement constitué, tel qu’il était au Moyen Âge, destruction consommée par une minorité qui ne l’eût jamais accomplie si les gouvernements n’avaient donné mieux que le nombre en donnant les forces organisées de leur pouvoir à cette minorité sans eux vaincue.

1881. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

On dirait que son enthousiasme n’a qu’un certain nombre de phrases clichées et de moules, et que ces phrases une fois écrites, et que ces moules une fois remplis, il est obligé de recommencer mécaniquement un tel travail.

1882. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

On dit que ce mystérieux nombre sept est funeste d’influence dans nos destinées.

1883. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Fils d’évêque, riche de son patrimoine, élevé à l’ordre équestre, assesseur au Collège des mines, comblé par le roi et les princes de Suède, il passait sa vie à écrire ses livres dans sa belle maison de Stockholm et à voyager incessamment dans les deux pays qu’il préférait, l’Angleterre et la Hollande, et, à y préparer de magnifiques éditions de ses ouvrages, colossaux de nombre et de poids.

1884. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Il y en a quelques-uns, il est vrai, de très nouveaux et de très étonnants, mais il y en a plusieurs — et c’est le plus grand nombre — qui ne sont pas étonnants du tout, ou qui le sont comme il faudrait qu’ils ne le fussent pas… Ernest Hello étonne trop, quand, de la plume qui a écrit Ludovic, les Deux étrangers, Caïn, qu’as-tu fait de ton frère ?

1885. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Ce ne sont pas les grands artistes par la délicatesse et par la beauté pure de l’idéal, bien plus difficile à comprendre… Assurément cet idéal, que Guérin souffrait tant de ne pouvoir saisir comme il le voyait, pour l’emprisonner dans la forme vive et diaphane d’une langue digne de le contenir, cet idéal rayonne, comme un ciel lointain, à travers les paysages qu’il nous a peints ; mais il n’y rayonne que pour ceux qui savent l’y voir ; tandis que pour le plus grand nombre, que la réalité visible attire, ce qui constituera le grand mérite de ces paysages, c’est leur vie, c’est la vérité d’impression  de ces aperçus, transposés de la vision plastique dans la vision littéraire… et qui nous effacent presque du coup les paysagistes les plus vantés : Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, madame Sand, dont la seule qualité qui n’ait pas bougé dans des œuvres déjà passées est d’être une paysagiste !

1886. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

« Je trouve le moment venu — dit ce jeune Spartacus de la prosodie — de se séparer de la routine, et c’est pourquoi j’ai modifié le nombre ordinaire de syllabes… Mon idée — ajoute-t-il — est même que le poète a le droit de compter les mots en variant, au besoin, selon le hasard du vers… » Au hasard du vers !

1887. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Il l’embrassait étroitement, L’étreignant de tiges sans nombre, Mais, illusion d’un moment !

1888. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Mme Desbordes-Valmore est du nombre.

1889. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

… Mais jusque dans cette hypothèse l’analyse serait allée trop loin, et le moraliste mâterait l’artiste, — ce qui peut augmenter le nombre des étonnements que fait naître le livre de M. 

1890. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

À Rome, un grand nombre d’empereurs avaient cultivé les lettres.

1891. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Enfin il a le mérite de la double harmonie, soit de celle qui, par le mélange et l’heureux enchaînement des mots, n’est destinée qu’à flatter et à séduire l’oreille ; soit de celle qui saisit l’analogie des nombres avec le caractère des idées, et qui, par la douceur ou la force, la lenteur ou la rapidité des sons, peint à l’oreille en même temps que l’image peint à l’esprit.

1892. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Il y en eut, quoiqu’en petit nombre, où le génie seconda le zèle.

1893. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Cette puissance de création littéraire enfin, qui manque encore à l’Amérique, sera-t-elle longtemps attardée et comme étouffée sous le poids du progrès actif de tous et du mouvement de chaque jour, par un effet presque analogue à cette loi de la discipline et du grand nombre, qui, dans la masse des immenses armées modernes et leurs efforts savamment simultanés sous les feux qu’elles bravent, laisse moins entrevoir la part de l’héroïsme et de l’inspiration individuelle ?

1894. (1901) Figures et caractères

Cette façon d’écrire, toute française, solide et superficielle à la fois, nous valut nombre de bons écrivains. […] La richesse de l’image vaut le nombre de la langue. […] On y reconnaît toujours la présence d’un certain nombre de vers conducteurs entre lesquels les autres s’intercalent. […] Stéphane Mallarmé a eu trop de commentateurs pour que je m’avise d’en augmenter le nombre. […] Le nombre des symboles est infini.

1895. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Nous y goûtons le nombre et l’harmonie de la phrase, sans doute. […] Outre la Vision d’Albéric, nous avons, dans toutes les langues, un grand nombre d’écrits où il est question de l’autre monde. […] La luxure l’assaillit ; il eut des concubines en nombre considérable et même il osa, contre la loi canonique et lα décence royale, garder trois épouses à la fois. […] Les moines et les pèlerins y vinrent en nombre, et bientôt une jolie ville dressa tout autour ses façades et ses pignons. […] C’est une publication luxueuse, ornée d’un grand nombre de dessins en couleur.

1896. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

La persécution ne se relâcha à l’égard de quelques-uns que pour peser plus cruellement sur le grand nombre. […] Il ne nous appartient pas de dire ce qui doit rester ou non de la grande œuvre de Victor Hugo, mais nous croyons que malgré quelques taches, le plus grand nombre des morceaux de ce recueil prendront place dans ses plus belles pages. […] Malgré les pelletées de terre éparpillées autour du visage, et dont le plus grand nombre avait porté sur la partie inférieure du cadavre, on voyait encore la figure d’un homme… Ah ! […] Il est nombre d’œuvres distinguées qui n’ont pas eu de succès par la faute des interprètes chargés de les représenter ; il est nombre d’œuvres médiocres qui ont dû à des interprètes supérieurs une vogue retentissante, mais éphémère, qu’elles n’ont plus retrouvée quand on a voulu les reprendre plus tard avec des interprètes nouveaux et moyens. […] Terminons en annonçant que Vivier est en train d’écrire un certain nombre des anecdotes qui ont fait sa réputation de conteur, et dont nous avons détaché un spécimen au commencement de cet article.

1897. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Il a lu un nombre considérable d’ouvrages dont quelques-uns ne nous sont connus que par l’analyse qu’il en donne. […] Comme il n’y avait pas de factionnaire russe au pied de la colonne Vendôme, le 16 mai 1871, un certain nombre de citoyens fort surexcités, dont quelques-uns achèvent à présent leur carrière dans les bureaux de l’octroi ou sur les moleskines de l’administration centrale, firent choir la statue du « tyran » sur un tas de fumier, qu’ils avaient amoncelé de leurs propres mains. […] Le nombre s’en accroît tous les jours, et même l’esprit de justice de notre vieux commandant s’allie quelquefois dans les jeunes promotions de Polytechnique et de Saint-Cyr à une culture et à un talent de l’espèce la plus rare. […] Il est bon, pour notre réconfort personnel, de nous distraire un peu du tapage de la place publique, pour écouter ce que disent ces hommes bien intentionnés, auxquels il ne manque peut-être que cette force de poumons, cet amour du bruit, ces gestes désordonnés, sans lesquels il est impossible même aux meilleurs de s’imposer à l’attention du grand nombre. […] Il insiste avec raison sur les préoccupations pratiques d’un grand nombre de gens, sur leur utilitarisme grossier, sur leurs plaisirs vulgaires, sur leur brutale conception de l’amour.

1898. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Ainsi pour n’avoir pas accepté la révolution religieuse au moment favorable où elle apportait au monde la liberté et l’affranchissement, la France fut condamnée à subir tôt ou tard toutes les horreurs d’une révolution politique, et l’éruption épouvantable des vengeances concentrées d’un plus grand nombre de siècles. […] Elles ont été exposées avec talent par un grand nombre de critiques après lesquels il resterait peu de chose à dire. […] Quoique la philosophie allemande n’ait pénétré en France que dans un fort petit nombre d’esprits, qui encore ne l’ont comprise que d’une manière un peu superficielle, elle n’en a pas moins eu une influence très directe sur l’esprit français, comme l’un des ingrédients les plus essentiels du Romantisme. […] Nicolas Martin, un peu parce que j’ai l’honneur de le compter au nombre de mes amis, mais beaucoup aussi à cause de l’intérêt sérieux qu’il a voué à la littérature poétique d’outre-Rhin. […] Il était l’un des rédacteurs les plus actifs de la Muse française (ce Moniteur du néoromantisme), et l’un de ceux qui empruntèrent le plus grand nombre d’inspirations aux littératures germaniques.

1899. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Qui saura le nombre de ces créatures, victimes de l’arithmétique et de l’histoire de France, que dévore tous les jours à Paris le vice élégant et payé ? […] A mesure que le nombre des producteurs doublait, on a vu, en effet, s’accroître le nombre des lecteurs. […] Les écrivains qui s’intitulent idéalistes finiront eux-mêmes par se confondre avec les autres, parce qu’ils en sont le reflet et que leur nombre d’ailleurs diminue chaque jour. […] C’est une causerie vive, soutenue, alerte, où le charme de la sincérité remplace le souci du nombre. […] Par leur nombre et leur tendance, la lecture des romans de notre époque est infiniment dangereuse.

1900. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

La foi n’est point l’assentiment donné à une opinion, ni à un nombre quelconque d’opinions » ; c’est la sensation de la présence divine, c’est la communication de l’âme avec le monde invisible, c’est le renouvellement complet et imprévu du cœur […] « Parce qu’une demi-douzaine de sauterelles sous une fougère font retentir la prairie de leur importun bruissement, pendant que des milliers de grands troupeaux, reposant sous l’ombre des chênes britanniques, ruminent leur pâture et se tiennent silencieux, n’allez pas vous imaginer que ceux qui font du bruit soient les seuls habitants de la prairie, qu’ils doivent être en grand nombre, ou qu’après tout ils soient autre chose qu’une petite troupe maigre, desséchée, sautillante, quoique bruyante et incommode, d’insectes éphémères873. » La véritable Angleterre, « tous ceux874 qui ont sur leur tête un bon toit et sur leur dos un bon habit » n’a que de l’aversion et du dédain875 pour les maximes et les actes de la Révolution française […] Nous nions que le plus grand nombre ait le droit de défaire une constitution. « La constitution d’un pays une fois établie par un contrat tacite ou exprimé, il n’y a pas de pouvoir existant qui puisse l’altérer sans violer le contrat, à moins que ce ne soit du consentement de toutes les parties881. » Nous nions que le plus grand nombre ait le droit de faire une constitution ; il faudrait que d’abord l’unanimité eût conféré ce droit au plus grand nombre.

1901. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Salon de 1846 Aux bourgeois Vous êtes la majorité, — nombre et intelligence ; — donc vous êtes la force, — qui est la justice. […] C’est donc à vous, bourgeois, que ce livre est naturellement dédié ; car tout livre qui ne s’adresse pas à la majorité, — nombre et intelligence, — est un sot livre. […] Guérin, homme d’un grand mérite, mais despote et exclusif comme son maître David, il n’y avait qu’un petit nombre de parias qui se préoccupaient des vieux maîtres à l’écart et osaient timidement conspirer à l’ombre de Raphaël et de Michel-Ange. […] Sans compter les grands types que la nature a distribués sous les différents climats, je vois chaque jour passer sous ma fenêtre un certain nombre de Kalmouks, d’Osages, d’Indiens, de Chinois et de Grecs antiques, tous plus ou moins parisianisés. […] Il serait temps, ce me semble, que le gouvernement s’en mêlât ; car si les hommes de lettres, qui ont chacun leur rêve et leur labeur, et pour qui le dimanche n’existe pas, échappent naturellement à la tragédie, il est un certain nombre de gens à qui l’on a persuadé que la Comédie-Française était le sanctuaire de l’art, et dont l’admirable bonne volonté est filoutée un jour sur sept.

1902. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

On voyait, étendus sur la terre et en nombre plus qu’ordinaire, une quantité d’officiers prussiens qui avaient noblement payé de leur vie leurs folles passions. […] Alexandre eut le même accident après la même imprudence au passage de l’Indus, mais ses historiens n’inscrivirent pas son désastre au nombre de ses victoires. […] XXI Telle est cette histoire ; malgré le petit nombre de défaillances de pensée ou de style, nous n’en connaissons aucune qui ait fourni d’une si forte haleine une si longue course à travers un si long temps.

1903. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Comme celui-ci était du nombre de ceux qui me plaignaient, il me disait que le pape était souvent sollicité par M. de Montluc, de la part du roi de France, de me donner la liberté, et que le cardinal Farnèse, autrefois mon patron et mon ami, avait dit que je ne l’aurais point de longtemps encore. […] Obligé de combattre contre tant d’accidents imprévus, mes forces ne purent plus y résister, et je fus saisi d’une grosse fièvre qui m’obligea d’aller, tout désespéré, me jeter sur mon lit, après avoir renouvelé mes avertissements à mes gens, qui étaient au nombre de dix, et surtout à Bernardino, mon premier garçon, auquel je dis : Observe bien tout ce que j’ai ordonné de faire ; car je sens le plus grand mal que j’aie jamais éprouvé ; il me semble que je vais mourir. […] Aussitôt je fis ouvrir les canaux qui devaient la conduire dans le moule ; et, voyant qu’elle coulait avec trop de lenteur, j’envoyai chercher tous mes plats, mes assiettes, mes pots et mes écuelles, qui étaient d’étain, au nombre de deux cents environ, et je les jetais au fur et à mesure dans le fourneau.

1904. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Incontestablement cette vie de Jésus en plus de cent tableaux, cette représentation où se mêle à une habile retrouvaille de la réalité des milieux, des localités, des races, des costumes, le mysticisme du peintre, produit à la longue, par le nombre et la lente succession de ces études, un grand apitoiement, et même fait monter en vous une tristesse, au souvenir de ce juste, une tristesse attendrie qu’aucun livre ne vous apporte. […] Et c’est vraiment curieux de l’étudier en sa tendre spécialité, dans quelques toiles qu’il n’a pas encore vendues, et dans un nombre immense de dessins qu’il dit être la représentation de gestes intimes, et qui sont d’admirables études de mains enveloppantes de mères, et de têtes de téteurs, où dans ces visages vaguement mamelonnés, il n’y a que les méplats du bout du nez, des lèvres, et la valeur de la prunelle, et où, sans apparence de linéature, c’est le dessin photographique du momaque, et la configuration cabossée de son crâne. […] Il en a fait huit, il ne lui en reste plus que quatre… Il n’est pas tout à fait content de son livre, mais il ne faut pas le dire trop haut… ça pourrait nuire… et il y a d’autres livres dont il n’était pas content, et qui ont marché cependant… et puis, il n’est pas possible que tous les livres, quand on en produit un certain nombre, aient la même valeur… Enfin l’Argent, c’est bon comme mobile d’une action… mais dans l’Argent pris comme étude, il y a trop d’argent. » Samedi 18 octobre C’est superbe, les journalistes m’accusent de n’avoir ni patriotisme ni cœur, ils nient même mon affection fraternelle.

1905. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

je vous prie, si ce travail eût été fait, des mille nuances de la vie humaine, seulement à partir d’Aristophane ou seulement à partir de Théophraste, quelle histoire plus variée à la fois et plus charmante, avec un plus grand nombre d’événements, d’enseignements, de héros, de personnages ! […] Pendant que le nombre des historiens nous échappe, on sait, à un homme près, le nombre des poètes.

1906. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Desclozeaux, si en fonds de doctrine, mais déjà absorbé par les affaires et par le palais ; et pour un bon nombre des représentations que donnèrent les acteurs anglais à Paris en 1827-1828, il suffit à cette tâche délicate et neuve de feuilletoniste de Shakespeare : ce fut pour lui une très active et très honorable campagne. […] pas davantage ; il n’y prétendait même pas, et tout retentissement lui était antipathique ; — mais tous ces soins, ces scrupules, cette conscience, rien que pour le plaisir de se satisfaire, de ne pas se sentir en faute, de paraître exact et sans reproche à un infiniment petit nombre de juges, de posséder toute une branche d’érudition ténue et délicate, et de la faire avancer, ne fût-ce que d’une ligne : voilà quelle était l’inspiration et l’âme de l’étude pour M. 

1907. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

la nécessité cruelle en a abattu sous la cognée le plus grand nombre ; ils sont tombés en gémissant, moins que mon cœur, de leur chute anticipée ; un beau nuage d’ombre a été balayé avec eux de ce mamelon aux flancs de la vallée. […] Ce poème, fait pour le petit nombre, place Laprade au premier rang des philosophes en vers.

1908. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Quant aux vrais principes d’une république unanime appelant toutes les classes et tous les citoyens sans exception à apporter, par le suffrage universel, leur part juste de souveraineté naturelle dans une première assemblée, pour que cette première assemblée dictatoriale régularisât à loisir les degrés divers de ce suffrage universel, pour que la souveraineté brutale du nombre, équilibrée par la souveraineté morale de la lumière et de la raison, donnât la majorité au droit général qui fait de l’intelligence une condition de tout droit humain ; je ne les répudie pas davantage. […] IV Ces dogmes, à peine contredits par quelques intéressés des classes théocratiques et des classes aristocratiques en bien petit nombre, sont acclamés comme une révélation aux états généraux, en présence d’un roi qui les applaudit lui-même généreusement après les avoir provoqués.

1909. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

J’ajoute encore, et je dois ajouter, que, par un acharnement extrême et injuste, la faction orléaniste, la faction démagogique et le haut parti légitimiste2 ont fait de concert tout ce qu’ils ont pu pour décréditer ce livre, et qu’ils n’y sont pas parvenus ; le même nombre d’exemplaires leur glisse tous les ans entre les doigts et se répand dans toutes les bibliothèques du globe. […] VI « J’entreprends d’écrire l’histoire d’un petit nombre d’hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les vertus, les fautes d’une époque, et dont la vie et la politique, formant, pour ainsi dire, le nœud de la Révolution française, sont tranchées du même coup que les destinées de leur pays.

1910. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

J’ai réfléchi après avoir écouté le rossignol ; j’ai calculé le nombre des minutes de mon existence. […] du petit nombre de personnes à qui l’on peut confier un secret.

1911. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Il fut aussitôt enlevé de sa résidence ; puis, seul avec le cardinal Pacca, pro-secrétaire d’État, sans un domestique, sans personne des siens, — on ne permit ensuite qu’à un petit nombre de le suivre, — on le jeta dans une mauvaise voiture, sur le siège de laquelle le général français avait pris place. […] Il expliqua ce qu’il entendait par les principaux : c’étaient les plus versés dans les questions théologiques, comme il ressortait de l’antithèse qu’il fit en disant au cardinal di Pietro, à qui s’adressaient ces paroles : “Faites que dans ce nombre se trouve le cardinal Consalvi, qui, s’il ignore la théologie, comme je le suppose, connaît bien, sait bien la science de la politique.”

1912. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Et je ne sais si l’amour du néant est contagieux ou si cet amour n’est pas le suprême mensonge et la dernière et incurable illusion faite de la ruine de toutes les autres ; mais volontiers, séduit par le maléfice de ces admirables vers qui aspirent au néant en empruntant à l’Être de si belles images, on s’unirait, avec un désespoir voluptueux, à l’oraison du poète : Et toi, divine Mort où tout rentre et s’efface, Accueille tes enfants dans ton sein étoilé ; Affranchis-nous du temps, du nombre et de l’espace. […] Le plus grand nombre des vers coupés après l’hémistiche.

1913. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Taine dans presque tous ses ouvrages, le prince ne voit que le nombre, il ne voit pas la puissance avec laquelle ils sont enchaînés et classés  et qu’ils ne sont là que pour préparer et appuyer les généralisations les plus hardies. […] Ils s’enfoncent dans l’ombre D’une antique forêt aux colonnes sans nombre, Dont les fûts couronnés de feuillages épais En portent noblement l’impénétrable dais, etc.

1914. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

[Question] Nous avons posé à un certain nombre d’écrivains les questions suivantes : On reproche aux prix littéraires de ne pas distinguer souvent l’originalité et le talent, et d’avilir la république des lettres, en y introduisant de véritables mœurs électorales. […] accroître le nombre des demi-sinécures administratives, musées, bibliothèques, monuments historiques, serait un remède un peu hypocrite, assez injuste, mais efficace.

1915. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Mais là même il ne fut pas tellement accessible, qu’Antoine de Muret et Remy Belleau ses glossateurs et ses amis n’eussent à initier par des notes les lecteurs à bon nombre de ses mystères. […] Ces imperfections ne sont pas compensées par un petit nombre de vers comme ceux-ci111 : Vous ne ressemblez pas à nos premiers docteurs, Qui, sans craindre la mort ni les persécuteurs De leur bon gré s’offroient eux-mesmes aux supplices, Sans envoyer pour eux je ne sais quels novices.

1916. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

De Maistre est de ce nombre. […] Le nombre des auteurs qui ont écrit pour la scène, au dix-huitième siècle, et dont la plupart s’y sont fait applaudir, est tout près de passer cent.

1917. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Non seulement on lui donne ainsi le rayonnement auquel elle a droit, mais on fait davantage ; en augmentant le nombre de ceux qui la connaissent, on éveille parmi eux des vocations dormantes, on incite les générations nouvelles au labeur ardu d’accroître la somme de nos connaissances ; on fait germer une moisson plus abondante de savants, parce que la sélection des génies à venir s’opère sur un milieu plus large et de niveau moyen plus élevé. […] Il existe des laboratoires comme des Revues de philosophie expérimentale, et cela seul suffirait à démontrer que le nombre des faits acquis augmente incessamment en ce domaine comme dans tous ceux que nous venons de parcourir.

1918. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Quand la fonction indivisiblement cérébrale et mentale, — sensation, émotion, appétition, — s’est accomplie un certain nombre de fois, la résistance diminue par l’adaptation et l’orientation nouvelles des molécules cérébrales ; le courant nerveux acquiert alors une rapidité plus grande, séjourne moins longtemps au centre et passe tout de suite du segment récepteur de l’arc nerveux au segment instituteur. […] L’eumène pomiforme et l’odynère approvisionnent leur nid d’un certain nombre de chenilles : cinq pour les œufs mâles, dix pour les œufs femelles.

1919. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Hugo, aura senti à certaines parties, que le nombre, l’importance et l’intensité des idées ne correspond pas à la noble opulence de l’expression. […] Toute cette foule, partagée en classes diverses, agit, vit et meurt d’une façon rectiligne, répète les mêmes actes et les mêmes paroles, fait les mêmes gestes et porte les mêmes mines du berceau au cercueil, sans que le poète se soucie de mettre au nombre de leurs composants un grain de la complexité, des contradictions et de l’instabilité que montrent tous les êtres vivants.

1920. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

C’est ce que l’on voit clairement dans la conduite des choses humaines : le niveau de l’intelligence s’y abaisse en proportion exacte du nombre des délibérants. Ce n’est la faute de personne, c’est celle de la nature, elle a plus de surface que de sommités dans ses créations ; il se forme ce qu’on appelle en géométrie une moyenne d’intelligence et de volonté qui est la résultante du nombre des êtres doués de pensée et de volonté dans le corps, et cette moyenne est toujours à égale distance du génie et de l’imbécillité ; c’est ce qu’on appelle médiocrité.

1921. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Autrefois, ses pampres sans nombre S’entrelaçaient autour du puits, Père et mère goûtaient son ombre, Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits. […] N’as-tu pas dans un pan de tes globes sans nombre Une pente au soleil, une vallée à l’ombre         Pour y rebâtir ce doux seuil ?

1922. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Il y a, dans cet incroyable recueil de quatre mille vers, de la même mesure à l’exception d’un très petit nombre de morceaux, beaucoup de pièces où le virtuose n’a eu besoin que de poser légèrement son archet sur les cordes de son violon pour que les cordes, impalpablement touchées, aient chanté. […] L’inspiration en est fausse et monotone sous prétexte d’unité, et l’exécution, au point de vue des sentiments et des images, quoique puissante à beaucoup d’endroits, est très inférieure à celle d’un grand nombre de poésies de Hugo, mais pour le rythme et pour le vers, non !

1923. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

Mais, à relire ainsi et à reprendre, maintenant qu’il n’est plus, bon nombre des pièces et des personnages d’Alfred de Musset, on arriverait à découvrir en cet enfant de génie le contraire de Gœthe, de ce Gœthe qui se détachait à temps de ses créations, même les plus intimes à l’origine, qui ne pratiquait que jusqu’à un certain point l’œuvre de ses personnages, qui coupait à temps le lien, les abandonnait au monde, en étant déjà lui-même partout ailleurs, et pour qui « poésie était délivrance ».

1924. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Il était d’une grande taille, portant la tête haute, surtout devant l’ennemi ; d’une tenue irréprochable ; doué d’un esprit fin et juste, d’un courage et d’une bravoure incontestables et incontestés ; il aurait figuré dans le nombre de ces nobles et vaillants chevaliers cités dans l’histoire et dans les poèmes épiques, qui ne comptaient leurs ennemis que quand ils avaient mordu la poussière.

1925. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

L’article, au reste, fit beaucoup de bruit, et eut des ricochets sans nombre.

1926. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Miller, de l’Académie des Inscriptions, dans la préface de ses Mélanges de Littérature grecque publiés en 1868, a rendu un juste hommage à Dübner, et en des termes ingénieux qui méritent d’être rapportés : « Feu Dübner, dont la science philologique déplore la perte encore récente, était, depuis un grand nombre d’années, le confident et le conseiller de mes travaux.

1927. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Nos exemples, car il en faut, seront en petit nombre, mais décisifs, quoique pris au hasard.

1928. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Ce bruit, formé de tant de bruits qu’on ne les pourrait compter, est la voix d’un nombre innombrable de pauvres petites créatures imperceptibles.

1929. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

La Bruyère, dans une remarque souvent citée, a dit : « L’on écrit régulièrement depuis vingt années : l’on est esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux tours, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement françoise : l’on a presque retrouvé le nombre, que Malherbe et Balzac avoient les premiers rencontré, et que tant d’autres depuis eux ont laissé perdre.

1930. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Qu’il nous suffise d’avoir rappelé que, durant les vingt ans écoulés depuis l’aventure de l’ode jusqu’à la publication de Joconde (1662), il ne cessa de cultiver son art ; qu’il composa, dans le genre et sur le ton à la mode, un grand nombre de vers dont très-peu nous sont restés, et que s’il y porta depuis 1664, c’est-à-dire depuis les débuts de Boileau et de Racine, plus de goût, de correction, de maturité, et parut adopter comme une seconde manière, il garda toujours assez de la première pour qu’on reconnût en lui le commensal du vieux Colletet, le disciple de Voiture, et l’ami de Saint-Évremond.

1931. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

L’orateur a été ample, ce qui n’est pas la même chose que d’être long ; sous l’élégance de l’expression et le nombre de la période, il a fait entrer toutes les pensées essentielles, et la bonne grâce de la louange n’a mis obstacle dans sa bouche à aucune réserve sérieuse.

1932. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Mais quoique la critique en pareil cas ne soit nullement tenue de susciter le génie d’un trait de plume et de l’exhiber à l’heure précise, quoique ce soit là l’affaire du génie lui-même, et de Dieu qui l’a fait naître, on ne serait pas embarrassé, si on l’osait, de compter d’avance et de nommer par leur nom un bon nombre des soutiens et des ornements de cet art nouveau ; tant l’œuvre a déjà mûri dans l’ombre, et tant les choses sont préparées.

1933. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Alors tous les abords des rivières, tous les gués, tous les défilés dans les marais, se couvrirent de Cosaques que personne n’eût pu compter, et leurs hardis envoyés purent répondre au sultan qui désirait connaître leur nombre : « Qui le sait ?

1934. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Je voulais prouver aussi que la raison et la philosophie ont toujours acquis de nouvelles forces à travers les malheurs sans nombre de l’espèce humaine.

1935. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Sur chacune de ces catégories, dont on pourrait étendre la liste, vous pouvez vous poser un certain nombre de questions.

1936. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Malgré mes grands cheveux blancs qui me donnent l’air d’un académicien (à l’étranger), j’ai grand besoin de quelqu’un qui m’aime assez pour m’appeler son enfant… » Il lui demande, un jour, un article sur les Histoires extraordinaires de Poë ; Sainte-Beuve promet l’article, ne l’écrit point, et Baudelaire ne lui en veut pas L’affection de Baudelaire pour le grand critique datait de loin ; les Poésies de Joseph Delorme étaient déjà, au collège, un de ses livres de prédilection ; et à vingt ans, il envoyait des vers (dont quelques-uns assez beaux) à son poète favori… Et, en effet, les poésies de Sainte-Beuve, — si curieuses mais qui ne sont aujourd’hui connues et aimées que d’un petit nombre de lettrés, ressemblent déjà par endroits, sinon à des « fleurs du mal », du moins à des fleurs assez malades.

1937. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il est nombre de passages du Petit Carême où les habitués du salon de Mme Lambert auraient pu louer à la fois le pensé et les ajoutés de l’imagination.

1938. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

L’élément agressif et destructif dans l’amour a inspiré nombre de poètes, de romanciers et d’auteurs dramatiques (Mérimée dans Carmen et La Vénus d’Isle, Strindberg dans Père et dans Mademoiselle Julie).

1939. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

J’entends par là qu’elle glorifie la force individuelle ; elle s’élève contre les coalitions grégaires qui s’efforcent d’opprimer par le nombre la force individualisée.

1940. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Ne connaissant pas la force de l’empire romain, il pouvait, avec le fond d’enthousiasme qu’il y avait en Judée et qui aboutit bientôt après à une si terrible résistance militaire, il pouvait, dis-je, espérer de fonder un royaume par l’audace et le nombre de ses partisans.

1941. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Nous avons vu que la famille de Jésus était en général peu portée vers lui 438 Cependant Jacques et Jude, ses cousins par Marie Cléophas, faisaient dès lors partie des disciples, et Marie Cléophas elle-même fut du nombre des compagnes qui le suivirent au Calvaire 439.

1942. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

On le retrouve dans Origène, dans saint Jérôme, et dans un grand nombre de Pères de l’Église.

1943. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Il est probable que l’idée des douze tribus d’Israël ne fut pas étrangère au choix de ce nombre 820.

1944. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

La philosophie ne suffit pas au grand nombre.

1945. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Cette appréhension qui conduit ou plutôt retient sa plume, toutes les fois qu’elle parle d’un bienfait du roi, est une des causes qui ont fait penser à un grand nombre de personnes que c’était une âme sèche et uniquement capable d’ambition.

1946. (1902) L’humanisme. Figaro

Paul Bourde, nous apprend que, détachés de toutes les vieilles croyances, un certain nombre de penseurs « jeunes et hardis » se bornent maintenant à prêcher et à pratiquer l’humanisme.

1947. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Il se tient encore dans le royaume un grand nombre d’assemblées sur ce modèle.

1948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

celui d’avoir entre les mains un écrit, qui n’étoit pas un contrat, mais un pur effet de la volonté du roi de Prusse, ne tirant à aucune conséquence a, & un livre de poësies de ce même prince, qui, après en avoir fait tirer quelques exemplaires & les avoir distribués à différentes personnes, du nombre desquelles étoit M. de Voltaire, avoit ordonné qu’on brisât la planche.

1949. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

N’est-ce pas par le travail d’un grand nombre de raisons individuelles, qui ont cherché chacune le vrai à leurs risques et périls et ont mêlé peut-être beaucoup d’erreurs à quelques vérités ?

1950. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Ce grand mouvement critique auquel nous assistons ne prouve certainement pas que le spiritualisme ait tort ; mais il prouve, à n’en pas douter, que nos moyens de démonstration sont insuffisants, qu’il y a des lacunes dans nos doctrines, qu’elles ne sont pas complètement appropriées aux lumières de notre temps, qu’elles laissent en dehors d’elles un trop grand nombre de faits inexpliqués, qu’elles se sont montrées trop indifférentes à l’égard des sciences physiques et naturelles, qu’elles ont trop abandonné la nature aux savants, enfin qu’elles ont trop préféré en général l’analyse à la synthèse.

1951. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

L’art de sauver un certain nombre de dissonances, d’esquiver les difficultés supérieures à l’art.

1952. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Comme l’art du geste se subdivisoit encore en plusieurs especes, on ne doit pas être surpris qu’il se soit trouvé chez les anciens un nombre de danses differentes, assez grand pour mettre Meursius en état de composer de leurs noms, rangez suivant l’ordre alphabetique, un dictionnaire entier.

1953. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

On rapporte souvent des traits de probité qui surprennent peu les honnêtes gens ; celui que je viens de citer n’est pas de ce nombre.

1954. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

c’est cette Mme de Staël, restituée à la vérité de sa nature par un éditeur qui serait capable de la comprendre et de l’expliquer, que je voudrais voir revenir en pleine lumière, dans quelque splendide édition, où nous trouverions de ces lettres qui, comme plusieurs de celles de Weymar et Coppet, mais en trop petit nombre, éclairent le génie par la vie — comme les neiges tombées éclairent le ciel par en dessous !

1955. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

C’est là un spectacle déconcertant et cruel pour des parlementaires malades de leurs institutions rentrées, et qui s’en vengent en écrivant de ces généralités désintéressées : « Une nation fatiguée de longs débats « consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la « repose, et l’histoire nous apprend qu’il suffit alors « pour la contenter de ramasser dans tout le pays « un certain nombre d’hommes obscurs et dépendants, « et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une « assemblée politique, moyennant salaire. » Voilà comme Tocqueville entend le trait.

1956. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Tous les autres, et Clément en cite un grand nombre dans la préface de son ouvrage, sont unanimes de respect.

1957. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

C’est un de ces esprits qui croient que le nombre fait la loi morale : « La vertu, — dit-il à la page 16, — la vertu se compose de tous les vices autorisés. » Un pareil homme est depuis longtemps usé sur toutes ses faces.

1958. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

IV Cette dissertation est surtout écrite pour les ignorants, c’est-à-dire pour le plus grand nombre.

1959. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Quand il lisait les premières élucubrations du jeune Ampère, alors à la fleur de son printemps : « Ampère, — dit-il page 158, — tellement supérieur que les préjugés nationaux, que les appréhensions de l’esprit borné d’un grand nombre de ses compatriotes sont bien loin derrière lui et « que par son génie il est cosmopolite… » II crut, à la force qu’il vit en ces élucubrations de M. 

1960. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Les guerres du xvie  siècle éclatèrent et dévorèrent la France et l’Allemagne le même nombre d’années ; elles eurent toutes deux leur guerre de Trente ans.

1961. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

D’autres lettres — en grand nombre probablement — sont restées et resteront inédites, pour des raisons et des scrupules que nous n’avons pas à juger.

1962. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Il en a la pompe, l’harmonie, le nombre, la plénitude, la sonorité.

1963. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Lacordaire, car de ces incorrections qui tiennent à l’absence d’attention et à la fatuité dans le travail comme celle-ci, par exemple, dont je pourrais multiplier le nombre : « les premiers disciples dispersés par la croix où ils étaient nés » (p. 160), de ces incorrections, je n’en parle pas !

1964. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Est-ce l’idée, qu’il dit être la plus générale de la philosophie positive, « que toutes les connaissances humaines doivent être dominées par un petit nombre de sciences fondamentales et former un tout… » ?

1965. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Le Système du Monde de Laplace n’a qu’un petit nombre de lecteurs qui l’entendent et peuvent le juger, mais les écrits de Sainte Térèse sont plus difficiles à comprendre dans les arcanes de leur beauté que les livres même de Laplace.

1966. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il n’était pas, d’ailleurs, de vocation absolue, un romancier, quoiqu’il ait fait aussi des romans, et, entre autres, ces Docteurs du jour, qui ont un cadre romanesque dessiné pour y mettre bien autre chose que des romans, et qui pourtant en contiennent un, si ce n’est deux… Brucker avait d’autres facultés que celles-là avec lesquelles on crée des fictions intéressantes ou charmantes, et ces facultés impérieuses et précises avaient trop soif de vérité pour s’arrêter beaucoup aux beautés du rêve, qui traversèrent cependant son imagination dans la chaleur de sa jeunesse, quand, par exemple, il écrivit en collaboration ce roman des Intimes, oublié, comme s’il l’avait fait seul, malgré les diamants d’esprit qu’y jeta Gozlan et qui ne firent point pâlir les rubis que lui, Brucker, plaça à côté… La gerbe de facultés différentes qu’avait Brucker et qui se nuisaient peut-être les unes aux autres par le fait de leur nombre, avaient, au centre du magnifique bouquet qu’elles formaient, deux fleurs superbes et excessivement rares : la métaphysique, — non pas froide chez lui comme chez les autres métaphysiciens, mais de feu, — et une puissance de formule algébrique qui donnait à ses idées et à son style — même littérairement — une rigueur et une plénitude incomparables.

1967. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Lacordaire a dépassé Massillon des cent ans de civilisation qui ont, depuis l’auteur du Petit nombre des élus, roulé sur nous et corrompu l’âme humaine.

1968. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

L’histoire de la Papauté au xive  siècle, par l’abbé Christophe, est un de ces livres consciencieux et graves dont le nombre honorerait une littérature à son déclin.

1969. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Au xviiie , ils apparurent avec Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre, et depuis cette époque, il faut bien le dire, leur nombre n’a pas diminué.

1970. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Et si ce n’était qu’en matière d’idées que Merlin fût un ruminement, je ne m’en étonnerais pas, car les têtes toutes-puissantes qui renouvellent leur inventaire intellectuel et aient plus d’une source d’inspiration à leur service, le nombre en est infiniment restreint parmi les poètes, même parmi ceux que le monde appelle les plus grands.

1971. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Eh bien, en voici une autre, d’une importance supérieure par le nombre des pièces de poésie mises en lumière pour la première fois.

1972. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Et Anatole France s’est rangé (discrètement, j’en conviens,) à l’opinion du plus grand nombre, qui n’est jamais les hommes d’esprit, sur les mérites de Le Sage, lesquels n’ont — que je sache — jamais été l’objet de la moindre contestation… Alors même que la Littérature, jalouse de la Politique, a voulu, Mort-Dieu !

1973. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Or, parmi ces œuvres, petites à dessein, alors même que leur manque de grandeur ne vient pas d’impuissance, ce qui domine le plus dans la littérature du quart d’heure, par le nombre autant que par la valeur relative, c’est encore le roman, le roman dont l’imagination publique n’est jamais lasse et ne peut l’être jamais ; car le roman, pour elle, c’est la vie qui soulage de l’autre, ou qui nous en venge ; c’est la vie vraie, mais arrangée par le génie pour n’être ni tout à fait si plate ni tout à fait si bête que la réalité.

1974. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Ailleurs, se faisant aussi guerrier que le Crétois Hybrias dans une vieille chanson, il disait43 : « Avec la lance, je trouve le pain pétri pour moi ; avec la lance, je recueille la vendange d’Ismare ; avec la lance, j’ai de quoi boire à mon aise couché. » Mais cette prouesse ne se soutint pas ; et, par une justice du sort, l’aveu de sa faiblesse a survécu dans le petit nombre de vers qui nous sont restés de lui.

1975. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

De la pensée personnelle de chaque auteur, d’abord, et de la pensée collective des différents auteurs d’un même temps, et de la pensée collective d’un certain nombre d’auteurs de différents temps. […] Les nôtres passent inaperçues, comme perdues dans leur propre nombre. […] La moitié de l’Académie française, tous les théâtres de Paris, les représentants de tous les journaux, un nombre immense d’hommes de lettres y assistaient. […] C’est au plus ou moins grand nombre de mots qui sont signes d’idées abstraites que l’on peut reconnaître comme d’une première vue le degré de civilisation où un peuple est parvenu. Chez beaucoup de peuplades barbares l’absence ou le petit nombre de termes collectifs est significatif au plus haut point.

1976. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il y a, comme dans quelques autres pièces de Molière, un assez grand nombre de vers alexandrins ou de vers plus courts mais très nettement marqués mêlés à la prose et qui n’y détonnent pas. […] Ou quelle expérience sa pu former de l’observation de ce grand nombre d’astres qu’on n’a pu voir encore deux fois dans la même disposition ?  […] Aux yeux du plus grand nombre évidemment ; c’est le plus grand nombre qui fait la risée ; c’est le plus grand nombre qui décrète spontanément par le rire dont il accueille une chose que cette chose est ridicule. […] Ce n’est pas qu’il en ait dressé un très grand nombre. […] Elle ne laisse pas d’être funeste à cause du nombre de gens qu’elle fait rêver et qu’elle détourne d’occupations plus utiles à la communauté ; mais elle est évidemment très pardonnable.

1977. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Il enrôlait ainsi un nombre suffisant d’écoliers endettés, de villageois fainéants, d’artisans sans travail et de valets sans maîtres. […] Tout est admirable dans cette complainte, dont on connaît un grand nombre de versions. […] Il a le nombre et l’image. […] Il ne dormait qu’un petit nombre d’heures, jeûnait jusqu’au coucher du soleil et ne prenait pour toute nourriture qu’un peu de pain avec du sel et de l’eau. […] Ceux-ci sont en petit nombre.

1978. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Il n’en existe pas de rééditions modernes, et les plus récentes sont du commencement du xviie  siècle ; mais on trouve des Lettres de La Noue dans un certain nombre de publications historiques. […] 2º Le Pamphlet ; — et qu’il n’en faut exagérer ni le mérite, qui est tout à fait secondaire, ni la hardiesse, ni les conséquences. — La Satire n’a point « donné la France à Henri IV », puisqu’elle a paru en 1594, et que la guerre civile n’a été pacifiée qu’en 1598 ; — il n’y a point de hardiesse : 1º à se mettre cinq pour écrire un livre, et nous savons assez que la division des risques est le principe même de l’assurance ; — il n’y en a pas non plus : 2º à garder l’anonyme ; — et 3º à avoir publié un pamphlet de cette nature neuf mois après la conversion, et trois mois après la rentrée d’Henri IV à Paris. — Toute la bravoure des auteurs ne consiste donc qu’à avoir royalement injurié des gens à terre et que d’ailleurs ils n’avaient pas eux-mêmes renversés. — Les auteurs de la Ménippée : Pierre le Roy, Gillot, Nicolas Rapin, Jean Passerat, Florent Crestien et Pierre Pithou : — et qu’ils n’ont pas fait preuve en se coalisant d’un talent qu’aucun d’eux ne possédait personnellement. — Il y a d’ailleurs dans quelques passages de la Satire une certaine verve de caricature ; — de satire même ; — et presque d’éloquence [Cf. la Harangue, souvent citée, du lieutenant civil Dreux d’Aubray]. — Mais on n’y trouve pas ombre d’élévation ni de noblesse ; — ce sont des bourgeois furieux d’être gênés dans leurs plaisirs ; — ce sont aussi de grands ennemis des Jésuites ; — et ils ont sans doute aimé leur patrie ; — mais la Satire Ménippée n’en est pas moins à rayer du nombre des « grands monuments de l’esprit français ». […] 3º Les Œuvres, — Si l’on met à part quelques épigrammes, — deux Élégies ; — et quelques pièces obscènes égarées dans la collection du Cabinet satyrique ; — les œuvres de Regnier se réduisent à ses Satires, qui sont en tout au nombre de dix-neuf. […] Nous ne mettons expressément les Œuvres d’un écrivain au nombre des Sources de sa biographie qu’autant qu’elles contiennent, comme L’Adolescence clémentine, des renseignements personnels et donnés par l’auteur comme tels.

1979. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Les ambulances étaient pleines de blessés ; il y avait de terribles opérations à faire et en grand nombre, et l’on n’avait plus de chloroforme. […] Car c’est sur le nombre des certificats d’études obtenus par les écoliers que les inspecteurs ont pris l’habitude de juger le maître. […] Vous lui reprochez aussi, avec une amertume particulière, de présider un grand nombre de cérémonies, de se tenir très droit en public, de saluer beaucoup et de ne pas parler argot. […] Vous rêviez, dans votre Homme libre, la vie d’action, qui vous permettrait de faire sur les autres et sur vous un plus grand nombre d’expériences et, par là, de multiplier vos plaisirs. […] Les esprits finiraient donc par se ranger en un petit nombre de catégories.

1980. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Rendons-leur encore ce juste hommage qu’ils n’ont pas craint, en donnant leurs conclusions, de déconcerter le plus grand nombre de leurs admirateurs. […] On nous raconte déjà que l’impression des thèses de médecine devient trop onéreuse pour le plus grand nombre des étudiants. […] Quand un grand nombre d’individus sont à la fois dominés par un même vice, c’est qu’il y a dans le jeu de l’activité collective un élément faussé. […] La solidarité, dont je parlais tout à l’heure, se reconnaît au soin que prennent les règlements de fixer le nombre des apprentis. […] Nous étions au nombre de 80 !

1981. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il est tombé, à la fin, à peu près d’accord sur un certain nombre d’idées. […] Une doctrine qui a des partisans, à mesure que le nombre en augmente, sent qu’elle a charge d’âmes, cherche à aboutir à une morale, et à prendre au moins un air et une dignité théocratique. […] Sans étudier à fond la question, car la politique est au nombre des choses qui ne l’intéressent point, quand il rencontre la théorie de la souveraineté du peuple, il lui fait la suprême injure : il ne la tient pas pour une théorie. […] Il n’est point contestable, bien que je ne me lasse point de protester contre l’excès où l’on a poussé cette considération, que les hommes du xviie  siècle aiment fort les idées générales, les conceptions qui s’étendent loin et embrassent un très grand nombre d’objets. […] Il peut n’être pas psychologue : ces faits qu’il saisit si bien, et en si grand nombre, et qu’il garde sûrement, il peut ne pas les analyser, n’en pas voir les sources ou les racines, les causes prochaines ou éloignées, l’enchaînement, l’évolution, la secrète économie.

1982. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Et d’ailleurs, dans notre société démocratique et dans notre monde affairé, si le nombre des gens qui lisent augmente tous les jours, on voit pareillement diminuer chaque jour le nombre des lecteurs capables d’une lecture sérieuse et qui demande quelque effort. […] Il s’applaudissait d’être du petit nombre des élus. […] Il a été du nombre de nos législateurs. […] Des trois éléments dont se compose le vers on supprime l’un qui est la rime, et on laisse les deux autres, nombre et agencement des syllabes, à la fantaisie personnelle. […] Mais le format ne fait rien à l’affaire Tirées à petit nombre, ces plaquettes sont le plus souvent introuvables, ce qui en augmente le prix.

1983. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Le nombre des poëtes, des artistes in petto, malgré la société et à son insu, augmente dans une progression effrayante, en même temps que les larges routes et les issues possibles semblent diminuer. Dans la première forme de société, chez les Klephtes, chez les montagnards des Asturies, par exemple, chacun plus ou moins était poëte, chacun exhalait au ciel sa romance ou sa chanson, et n’en vivait que mieux et plus allègrement de toutes les saines et énergiques facultés de l’âme et du corps : ici, à cette autre phase extrême de la société, il se crée une situation inverse : la faculté poétique qui, aux époques intermédiaires, s’était successivement amortie et calmée dans beaucoup d’organisations occupées ailleurs, et s’était tenue à part et distincte en quelques hautes organisations couronnées, cette faculté revient avec une sorte de recrudescence, et se remue, se loge dans un nombre croissant de jeunes âmes.

1984. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Je n’excepte qu’à peine ce petit nombre de chefs-d’œuvre qui furent comme doués du souffle immortel, revêtus de l’enchantement du style et marqués au front des signes de l’impérissable beauté : ……… Lumenque juventæ Purpureum et lætos oculis afflarat honores. […] La pièce, jouée pour la première fois le 28 avril 1814, cinq jours avant la rentrée de Louis XVIII dans sa capitale, n’eut qu’un petit nombre de représentations, ce qu’on appelait un succès d’estime.

1985. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

On a rassemblé dans les pages suivantes un certain nombre de pensées qui ont paru plus ou moins analogues de forme ou d’esprit aux Maximes. […] Chez un petit nombre, ce sont des vertus qui, dérobées un moment par la poussière du char, reparaissent.

1986. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Le dévouement coupable de Charlotte Corday est du nombre de ces actes que l’admiration et l’horreur laisseraient éternellement dans le doute, si la morale ne les réprouvait pas. […] Elle est du nombre de ces mémoires qui désarment la postérité, qu’on évoque avec pitié, et qu’on ne juge, comme on doit juger les femmes, qu’avec des larmes.

1987. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Les seuls insectes qui se montrent en grand nombre sont les fourmis, les termites, des guêpes qui vivent en société, et des libellules dans les clairières. […] C’est un peu d’hydrogène enfermé dans un canal de peau pour râler quelques heures un certain nombre de respirations, puis pour s’évanouir à jamais dans le néant et ne plus être !

1988. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Au contraire, parmi les libéraux, les orateurs illustres sont en nombre. […] Enfin, il est du petit, bien petit nombre des orateurs qui n’ont pas vieilli, et qui se lisent vraiment avec plaisir : cela tient à la belle fermeté de son style, aussi grave et moins triste que celui de Guizot.

1989. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Ces vers impairs, formés de deux groupes de syllabes qui soutiennent entre eux des rapports de nombre nécessairement un peu compliqués (3 et 6 ou 4 et 5 ; 4 et 7 ou 5 et 6 ; 5 et 8), ont leur cadence propre, qui peut plaire à l’oreille tout en l’inquiétant. […] Verlaine, les rapports de nombre entre les hémistiches varient trop souvent pour nos faibles oreilles.

1990. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Les superficiels, au contraire, crient, tempêtent qu’il faut à tout prix délivrer l’humanité de ces préjugés. « Il faut avoir une pensée de derrière, dit Pascal, et juger du tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » Mais, quand le nombre des finassiers est trop considérable, toute piperie devient impossible : car il devient alors de bon ton de faire le malin et de dire aux simples : Ah ! […] Le roi, suivi par son ministre et son grand prêtre, s’avança vers l’ermitage, animé du désir de voir le saint homme, trésor inépuisable de science religieuse ; il regardait le solitaire asile, pareil à la région de Brahma ; il entendit les sentences mystérieuses, extraites des Védas, prononcées sur un rythme cadencé… Ce lieu rayonnait de gloire par la présence d’un certain nombre de brahmanes… dont les uns chantaient le Samavéda, pendant qu’une autre troupe chantait le Bharoundasama… Tous étaient des hommes d’un esprit cultivé et d’un extérieur imposant… Ces lieux ressemblaient à la demeure de Brahma.

1991. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Ici, la controverse porte sur des milliers de points ; son bilan se chiffre en défaites sans nombre. […] L’étude de l’hébreu n’était pas obligatoire au séminaire elle était même suivie par un très petit nombre d’élèves.

1992. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

En accroissant leur nombre, le poète multipliait leur terreur. […] On l’ajoutait, par la pensée, en faveur de l’accusé, chaque fois que le nombre des verdicts contraires se trouvait égal ; et ce suffrage invisible s’appelait le « Caillou d’Athéné », Ψηρος ’Αθηνας.

1993. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Car dans le panthéisme original de Poe, Dieu, suivant un rythme grandiose, tantôt se dissocie et s’immerge dans l’univers, cessant d’exister par cette incarnation dilatée, tantôt se concentre et se récupère en une unité mystique : Il fut une époque dans la nuit du temps, où existait un être éternel, — composé d’un nombre absolument infini d’êtres semblables qui peuplaient l’infini domaine de l’espace infini… De même qu’il est en ta puissance d’étendre ou de concentrer tes plaisirs (la somme absolue de bonheur restant toujours la même), ainsi une faculté analogue a appartenu et appartient à cet être divin, qui ainsi passe son éternité dans une perpétuelle alternation du Moi concentré, à une diffusion presque infinie de Soi-Même. […] Le plus grand nombre des contes ont pour personnages des hommes et rien dans l’arrière-fonds de l’intrigue, ne montre que ceux-ci se soient jamais émus du frôlement d’une jupe.

1994. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

XXXII À dater de ce jour, elle ferma son cœur aux illusions et sa porte au monde ; elle ne vit plus qu’un petit nombre d’amis de toutes les fortunes. […] Je fus du nombre ; j’y courus.

1995. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Victor Hugo a non seulement composé un grand nombre de magnifiques odes, mais on peut dire qu’il a créé l’ode moderne ; cette ode, d’où il a banni les faux ornements, les froides exclamations, l’enthousiasme symétrique, et où il fait entrer, comme dans un moule sonore, tous les secrets du cœur, tous les rêves de l’imagination, et toutes les sublimités de la philosophie. […] Nous examinerons plus loin si cet avantage n’a pas été payé depuis trop chèrement, en nous privant d’un grand nombre de ressorts dramatiques ; toujours est-il vrai, que si les pères de la tragédie française n’ont pas créé beaucoup de personnages, ni de fables, on ne peut leur refuser une création immense, celle d’un système entier dont les formes majestueuses ne se sont pas altérées pendant deux cents ans.

1996. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Selon nous, il y a dans le monde assez d’âmes vulgaires, d’esprits vulgaires, de choses vulgaires, sans encore augmenter le nombre submergeant de ces écœurantes vulgarités. […] Comme on le voit, d’ailleurs, ce n’est pas là un grand nombre d’œuvres ; mais elles lui ont autant coûté de travail et de peines que si elles avaient été plus nombreuses.

1997. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Mais le nombre des livres d’imagination où ils sont, et où ils pourraient très bien n’être pas, est immense. […] Il n’en a guères paru qu’un petit nombre de volumes, qui ne renferment encore que quelques romans de La Comédie humaine, publiée déjà (édition Furne) en 1846, et que MM. 

1998. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Il ne serait pas du tout exact de dire, comme je vois que l’a fait un critique35 d’ordinaire attentif et qui sait son xviie et son xviiie  siècle, que les historiens de Port-Royal, Besoigne, dom Clémencet et leurs successeurs, n’ont pas connu ces lettres ; ils n’en ont pas connu la totalité, mais il leur en était passé par les mains un bon nombre.

1999. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Dans le petit nombre des maîtres universellement salués et reconnus qui tiennent, à leur époque, le sceptre de l’esprit et qui pourraient être dans tous les sens les arbitres des grâces, il s’en est rencontré un (chose rare !)

2000. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

De ce nombre, la belle pièce xiii sur les suicides multipliés, plusieurs pièces d’amour qui sont de véritables élégies, xxi, xxiv, xxv, xxvii, surtout la vingt-neuvième, qui commence par ces vers : Puisque nos heures sont remplies De trouble et de calamités ; Puisque les choses que tu lies Se détachent de tous côtés… Cette dernière est, selon nous, d’une beauté de mélancolie, d’une profondeur rêveuse et d’une tendresse de cœur à laquelle n’avait pas atteint jusqu’ici le poëte.

2001. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Gonod sont de différentes dates et adressées à plusieurs personnes ; sauf un très-petit nombre, elles se divisent naturellement en trois parts : 1° celles à l’abbé Favier, l’ancien précepteur de Rancé ; 2° celles à l’abbé Nicaise, de Dijon, l’un des correspondants les plus actifs du xviie siècle, et qui tenait assez lieu à Rancé de gazette et de Journal des Savants ; 3° celles à la duchesse de Guise, fille de Gaston d’Orléans et l’une des âmes du dehors qui s’étaient rangées sous la direction de l’austère abbé.

2002. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Il n’est donné qu’à un petit nombre de peintres d’écrire sur ces pages blanches de la vie.

2003. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Je vous nuirais si je vous défendais, disent un certain nombre d’amis prudents qui conserveraient cette même discrétion, jusques et compris votre arrêt de mort.

2004. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

La concision ne consiste pas dans l’art de diminuer le nombre des mots ; elle consiste encore moins dans la privation des images.

2005. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Sitôt qu’on les endossait, on devenait roide ; l’étiquette vous prenait ; vous vous retranchiez tous les mouvements prompts et abandonnés ; vous deveniez digne ; vous ne parliez plus la langue ordinaire ; vous vous réduisiez à un certain nombre de mots et de tours approuvés ; les autres étaient écartés comme familiers et roturiers ; vous deveniez un personnage de représentation ou d’antichambre, à la longue un mannequin.

2006. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

Quand pourrai-je, à ce monde ayant payé rançon, Suspendre comme toi ma veste à ton buisson, Et, déchaussant mes pieds saignants de dards sans nombre, Te dire, en t’embrassant : « Ami, vite un peu d’ombre !

2007. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

De ces commerces tend à se dégager une esthétique générale, qui rétablira la littérature au nombre des arts.

2008. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

De là, dans le texte, et surtout dans les notes copieuses de la thèse, ces extraits et discussions d’un nombre infini d’études, de notices, d’articles de revue, d’articles de journaux où Marivaux était apprécié.

2009. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Ferdinand Brunetière Tel quel, et malgré les subtilités qui rendent l’accès de son œuvre plus que difficile au grand nombre, Baudelaire demeure un des éducateurs féconds de la génération qui vient.

2010. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

On ne saurait rendre l’ampleur et le procédé habituel de cette poésie, si on ne l’a entendue dans son récitatif lent et majestueux ; c’est un flot large et continu, une poésie amante de l’idéal et dont l’expression est toute faite aussi pour des lèvres harmonieuses et amies du nombre.

2011. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Mais ces étiquettes ne peuvent être qu’en nombre fini.

2012. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

Y peut-il revenir de lui-même, cela n’est pas impossible, cela n’est qu’infiniment peu probable ; il y a des chances pour que nous attendions longtemps le concours des circonstances qui permettraient une rétrogradation ; mais, tôt ou tard, elles se réaliseront, après des années dont il faudrait des millions de chiffres pour écrire le nombre.

2013. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Il détruira ses manuscrits4, sera pris d’une rage de dépouiller sa personnalité, de se rayer du nombre des vivants, d’abolir jusqu’à la mémoire de son nom.

2014. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

C’est celui de Fouquet, d’abord ; mais sa cassette de surintendant a de si beaux yeux qu’il peut emplir une autre cassette de billets doux à lui adressés par nombre de belles dames.

2015. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

L’inclination mutuelle des sexes est un sujet si fécond et si varié de conversation ; ils ont tant de choses à se dire pour faire entendre ce qu’il leur est prescrit de taire ; il faut tant de paroles pour expliquer cette prière muette 11 qu’ils s’adressent continuellement l’un à l’autre ; il faut partir de si loin, il va tant de circuits à faire pour arriver au but désiré, qu’on ne peut assez multiplier les occasions de se parler, de se communiquer, s’ouvrir assez de chances favorables, étendre la conversation à un assez grand nombre d’objets divers.

2016. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Il y a dans un seul de ses chapitres prodigieusement d’idées, de vues, d’observations, bien plus sans doute que dans le même nombre de pages de Quintilien ou de Longin ; mais il y a aussi du bel esprit.

2017. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Dans cette foule misérable, toutes les professions machinales sont représentées par des nombres décroissant à mesure qu’on monte vers les professions éclairées, et vous arrivez à ce résultat final : orfèvres et bijoutiers au bagne, quatre ; ecclésiastiques, trois ; notaires deux ; comédiens, un ; artistes musiciens un ; hommes de lettres, pas un.

2018. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Les mêmes angles centraux qui divisent celle-ci le divisent aussi en pareil nombre de secteurs, lesquels, forcément, sont semblables à ceux de la sphère.

2019. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Ce génie qu’ils ont exigé de toi est beau ; mais tout beau qu’il est il fait nombre ; il me distrait.

2020. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Demetrius, l’un de ces comédiens, lequel Juvenal met au nombre des meilleurs acteurs de son temps, et qui avoit un son de voix fort agréable, s’étoit attaché à joüer des rolles de divinitez, des femmes de dignité, des peres indulgens et des amoureux.

2021. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Après des tribulations infinies et des pérégrinations sans nombre, le manuscrit s’arrêtera enfin chez quelque imprimeur prédestiné, qui le tirera à cinquante exemplaires, avec la certitude d’en écouler deux ou trois : car, comme a dit Boileau, un niais trouve toujours un plus niais pour lui attacher une branche de laurier à la boutonnière.

2022. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

« C’est parce qu’il y a un nombre égal d’auteurs notoirement médiocres qui ont raturé et dont nous voyons la médiocrité obtenue exactement par les mêmes procédés que la perfection. » A ce compte, on ne doit plus conseiller d’être original, parce qu’à vouloir être original on risque de devenir excentrique ; on ne doit plus dire à ceux qui marchent mal : « Tenez-vous droit », parce que, quelques-uns, pour se tenir droit, se tiennent raides ; on ne doit plus recommander aux peintres, aux sculpteurs, aux romanciers de se recueillir, de méditer, d’observer, parce qu’il y en a qui, après s’être recueilli, après avoir médité, après avoir observé, n’ont produit que de médiocres œuvres.

2023. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Ne serait-il pas possible, en effet, d’admettre qu’il s’est opéré chez un très grand nombre d’hommes un changement dans la production même de la pensée, que ce changement a été lent et graduel, et qu’il vient de se manifester tout à coup ?

2024. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

En France, où ils se sont multipliés d’une manière si prodigieuse, qu’on peut croire que leur nombre l’emporte sur celui de tous les autres pays de l’Europe, en France, pays salique, encore plus de mœurs que de monarchie, et où le mot de littératrice n’était pas français, les Bas-bleus, avant ces derniers temps, n’existaient presque pas.

2025. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Il ne conspira contre Santa-Anna que quand le général, comme il l’écrit lui-même, l’eut mis au nombre de ses ennemis : « Conspirer avec eux, m’unir à eux pour le renverser, c’est mon droit !

2026. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Le Système du monde de Laplace n’a qu’un petit nombre de lecteurs qui l’entendent et peuvent le juger, mais les écrits de sainte Térèse sont plus difficiles à comprendre, dans les arcanes de leur beauté, que les livres même de Laplace.

2027. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Ainsi que les femmes, les esclaves, qui étaient de l’Orient en grand nombre, aimaient les religions orientales, qui leur rappelaient la patrie.

2028. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

L’Innocent III du comte de Gasparin n’est qu’un discours sur le pontificat d’Innocent III, condamné d’avance par un a priori illusoire, et dérisoire aussi… Ce pontificat glorieux, le plus glorieux — quoique exécrable — de tous les pontificats de l’Église romaine, de l’aveu du comte de Gasparin, ne pouvait pas, il faut en convenir, être raconté en quelques minutes de Conférence, avec toutes les négligences d’une parole qui se hâte, avec tous les à peu près de la circonstance, tous les faits laissés, vu leur nombre, forcément, dans l’ombre d’un discours.

2029. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

M. l’abbé Mitraud est un de ces esprits qui croient au développement futur ou possible sur la terre d’une justice et d’une liberté absolues, et qui commencent par oublier les conditions de la nature de l’homme et les idées qu’il faut avoir de la liberté et de la justice, car la liberté a ses trois limites de nombre, de mesure et de poids qu’aucune théorie ne saurait briser, et la Justice a son glaive à côté de sa balance, le glaive qui, par la rigueur du retranchement, rétablit l’égalité des proportions !

2030. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Theiner compte au nombre de ces intrigants ces pieuses filles des monastères d’Espagne, ces intrigantes du pied de la croix, auxquelles il reproche leurs prières, leurs ardeurs de zèle et de charité, et jusqu’à leurs prophéties sur les malheurs dont l’Église était menacée, on reste convaincu que la main qui signa le bref d’abolition était libre de toute amitié maladroite, et ne s’appesantit que sous celle des gouvernements qui la tinrent et qui la serrèrent.

2031. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Il pensait, ce grand homme ignoré, que le nombre des âmes créées était fixe, et que les divers personnages qui se succèdent dans ce carnaval de Venise du genre humain et de l’histoire étaient toujours remplis par les mêmes acteurs, lesquels, leur rôlet fini, allaient changer de costume dans la loge de leurs tombes, et en ressortaient, avec d’autres oripeaux et d’autres masques, pour recommencer sur nouveaux frais leur éternel personnage, avec ses modifications variées de temps et de lieu.

2032. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

Seulement, si l’œuvre de Léon Gozlan n’a ni le nombre des écrits ni la longueur de chaque ouvrage, — car l’auteur des Nuits du Père-Lachaise, du Dragon Rouge et du Notaire de Chantilly, n’a jamais construit de ces grandes machines romanesques si à la mode aujourd’hui, et dont Les Mystères de Paris, Monte-Cristo et Les Mousquetaires, ont donné le goût au malheureux public, — son œuvre, à lui, cet esprit si aristocratiquement artiste, se recommande d’une autre manière.

2033. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Par ce temps d’inepte philanthropie, c’est le misanthrope de la Philanthropie se détachant, pour le juger, de l’insolent tout le monde, et les gens d’esprit qu’il venge des sots par sa misanthropie — des sots, ces affreux étouffoirs par le nombre !

2034. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Ils sont au nombre de vingt.

2035. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Égards eux-mêmes enveloppés de regrets infinis et d’une mélancolie sans nombre. […] Car la sainteté est une cathédrale sans nombre. […] Beaucoup de saints, et peut-être la plupart, un très grand nombre de saints se sont donné beaucoup de mal pour s’exercer. […] C’est l’étendue et le nombre. […] L’unité qui fait nombre simplement, qui se répète, (pour faire (le) nombre), qui se compte, et l’autre unité, la grande Unité qui est.

2036. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Dumas, L’auteur des Essais de psychologie contemporaine le range justement au nombre des maîtres dont l’action s’est le plus profondément exercée sur les écrivains qui ont suivi. […] Il y a nombre d’idées et de sentiments qui sont restés pour Augier lettre close. […] Il a mis dans son théâtre beaucoup d’honnêtes gens, et même un assez bon nombre de héros. […] Puis, un certain nombre de types conventionnels, types fabriqués d’avance et qui dispensent un auteur de se remettre en contact direct avec la réalité. […] Ils seront, pour leur part, du nombre des écrivains dont l’œuvre, sans au-delà, ne fait ni rêver ni penser.

2037. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Toutes les fois qu’on reprend la Vie de bohème, nombre de critiques et de chroniqueurs, et particulièrement ceux qui grisonnent, ne manquent guère de s’écrier : « Seigneur, comme tout change ! […] Je n’en suis pas moins obligé d’écrire, sur ce rien, le même nombre de lignes que si j’avais vu un drame en cinq actes et deux ou trois vaudevilles. […] Renan a provoqué des accès de pudeur bien divertissants chez un grand nombre de pharisiens, ou de simples nigauds. […] Mais, en même temps, il professait une sagesse si haute et si sereine, et ses écrits avaient tant de grâce, qu’il se fit, dans la ville et dans tout le royaume, un grand nombre de disciples et d’admirateurs. […] Là vivent des paysans plus primitifs, plus près de la terre, plus ignorants que les derniers paysans de France ; de pauvres créatures ne roulant dans leur cerveaux étroits qu’un très petit nombre d’idées, en proie aux instincts élémentaires, et sur qui règne vraiment « la puissance des ténèbres ».

2038. (1898) Essai sur Goethe

Un petit nombre d’entre eux, en effet, comme Iphigénie, avaient, si l’on peut dire, une existence indépendante. […] Goethe était du nombre : il s’introduisit lui-même, fut assez bien accueilli, revint, subit des incartades, des épigrammes, des plaisanteries et de mauvais calembours. […] Ainsi vivent un petit nombre d’œuvres privilégiées, fruit du génie ou de la souffrance ; ainsi, plusieurs de celles dont M.  […] Tu insistas sur notre union : je ne consentis pas d’abord, car le nombre de nos années est à peu près égal, et, comme femme, je suis maintenant plus âgée que toi. […] » On peut bien penser que, depuis près de quatre-vingt-dix ans, la critique a repris ce thème un certain nombre de fois, avec les variations d’usage.

2039. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Si nous ne voulons pas plier bientôt et succomber sous le nombre et sous le poids des documents, il faut simplifier l’histoire de la littérature. […] Et ailleurs : Il ne voulait pas qu’on nombrât en vers de ces nombres vagues, comme mille ou cent tourments, et il disait assez plaisamment, quand il voyait quelqu’un nombrer de la sorte : « Peut-être n’y en avait-il que quatre-vingt-dix-neuf ». […] Mais il y a en même temps des qualités nouvelles alors dans la prose française ; un effort vers le développement de l’idée, une justesse et une propriété de l’expression, une harmonie de la phrase, un nombre oratoire enfin que vous chercheriez inutilement chez les prédécesseurs de Balzac, je dis chez les plus grands, chez Montaigne même et chez Rabelais. […] — et puis, parce qu’il n’est pas raisonnable, comme dans le Clovis ou dans la Pucelle, d’augmenter le nombre des miracles à croire. […] L’entrée en matière en est tout à fait agressive : On a accablé presque tous les arts d’un nombre prodigieux de règles, dont la plupart sont inutiles ou fausses.

2040. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Troisièmement, il y a, dans chaque milieu mondain, un certain nombre d’opinions admises, en littérature, en morale, en religion, en politique. […] Ce dénouement du Misanthrope a la grâce des choses indéterminées. « En résumé, Alceste, tout admirable qu’il est, est absolument ridicule dans un certain nombre de cas. […] Et, enfin, pour bon nombre d’entre nous, ces souvenirs étaient un peu lointains et imprécis. […] De jour en jour, par l’indulgence et l’attention, il comprendrait un plus grand nombre de choses. […] Je constate d’ailleurs, avec un plaisir dont je n’ai pas à me cacher, que ceux-là sont en petit nombre.

2041. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

James Sully est trop consciencieux pour n’en avoir pas lu un grand nombre et par parenthèse il est tout imbibé de Molière ; mais encore est-il qu’il ne fait au comique des comédies qu’une petite place dans son volume. […] En cette même année 1825, Delavigne fit un voyage en Italie d’où l’on sait qu’il rapporta un grand nombre de petits poèmes, la plupart mauvais, quelques-uns très jolis et même très remarquables. […] J’ai reconnu tout à l’heure au passage bon nombre de remarques des critiques du temps qui étaient pour moi de vieilles connaissances et que j’ai saluées d’un air d’intelligence. […] Je crois que George Sand en conçut un assez vif chagrin et que c’est pour cela qu’elle retourna à ses romans socialistes pour un certain nombre d’années. […] En vous parlant ainsi, je me mets au nombre de ces amis que je vous recommande de rechercher.

2042. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Volonté fera les délices d’un grand nombre de personnes. […] Ce sont là de grandes situations qui s’expriment par un petit nombre de gestes. […] Les acclamations croissaient en nombre et en force. […] Combien, dans le nombre, doivent survivre ? […] Son existence entière égoutta un petit nombre de vers.

2043. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Il s’en fourre un certain nombre aussi dans ma tête, où l’encombrement n’est pas moindre. […] Il l’applique à déterminer le plus grand nombre possible de faits. […] Autant que j’en puis juger, ne connaissant qu’un petit nombre de ses chansons, sa manière est sombre et violente. […] Le plus grand nombre préférerait la République, une République franchement déclarée, et je suis de ceux-là, mais j’espère que la royauté sera purement nominative. […] J’ai là, sous les yeux, nombre de pages heureuses et faciles, d’une clarté à la fois géométrique et poétique.

2044. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Car, de dire qu’elle n’ait point de fonction ni de rôle, c’est une autre erreur, comme on a vu que c’en était une, pour nier son objet, que d’exagérer à plaisir le nombre, la nature, et la portée de ses contradictions. […] Pareillement, pour suivre Hegel à travers les détours et les obscurités de sa Philosophie de la nature ou de sa Philosophie de l’histoire, il faut que l’on commence par lui consentir ou par lui passer un certain nombre de définitions et d’axiomes. […] La valeur des œuvres, leur intérêt même, ne se mesure pour lui qu’au nombre et à la grandeur des idées qu’elles expriment. […] Et, pour les « écoles », ou pour les « étiquettes », — qui ne sont que les noms dont on nomme les écoles, — quand ils déclarent qu’il n’en faut plus, je suis comme effrayé du nombre de banalités qu’ils ignorent ou de vérités qu’ils nient sans le savoir. […] Les exigences ou les conditions d’un enseignement secondaire purement français, et cependant classique, semblent être au nombre de trois.

2045. (1902) Propos littéraires. Première série

On peut même croire que le nombre de ces êtres spéciaux ira en augmentant à mesure que les sociétés s’établiront plus solidement et se réglementeront plus minutieusement. […] Il s’est converti lui-même, d’abord ; il a converti, ensuite, un grand nombre de ses amis, de ses admirateurs et de ses auditeurs. […] M. de Pressensé pourra rester protestant, pendant que son livre convertira un certain nombre de protestants au catholicisme. […] On n’a que le nombre strictement nécessaire de marins pour garder le bateau. […] Elle n’est nullement un être ; elle est l’association d’un certain nombre d’êtres, et elle n’existe que parleur bon vouloir, elle n’existe que dans leur bon vouloir.

2046. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Il en faisait ou, comme il dit, il en éternuait une ou deux chaque matin, faut dire de lui comme de Martial : dans le nombre en a de bonnes, de médiocres et même de mauvaises quantité ; je ne m’arrêterai qu’aux meilleures. […] Tous les vins du général, qui sont sans nombre, se sont changés en vins de Nazareth. […] Rousseau, fâché comme tout94, l’a mandé à nombre de gens à Paris

2047. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

De plus, un grand nombre des dates d’envoi sont fautives et incompatibles avec les événements dont il est question ; il y a eu des transpositions en certains passages, et tel paragraphe d’une lettre est allé se joindre à une autre dont il ne faisait point d’abord partie. […] Une édition correcte n’en était pas moins un dernier hommage que méritait et qu’attendait encore cette mémoire charmante, si peu en peine de la postérité, et n’aspirant qu’à un petit nombre de cœurs. […] Cette dame aimable et spirituelle avait épousé en premières noces le marquis de Villette, proche parent de Mme de Maintenon76, veuf et père déjà de plusieurs enfants, du nombre desquels était cette charmante madame de Caylus.

2048. (1881) Le roman expérimental

Ce qui a déterminé mon choix et l’a arrêté sur l’Introduction, c’est que précisément la médecine, aux yeux d’un grand nombre, est encore un art, comme le roman. […] Aussi, à cette heure, pour le plus grand nombre, le terrible M.  […] Un journal est une grosse affaire qui donne du pain à un grand nombre de personnes. […] Cela est donc d’une vérité banale, le théâtre rapporte beaucoup plus que le livre, un nombre considérable d’auteurs en vit, tandis qu’on aurait vite compté les quelques auteurs qui vivent du volume. […] On s’étonne, on semble croire le fait exceptionnel, parce que le plus grand nombre recule devant le scandale ; mais que de femmes séparées après des scènes de violence, que de brutalités et d’obscénités ensevelies !

2049. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Enfin, il y a dans l’œuvre de Victor Hugo un certain nombre de développements de lieux communs de morale. […] Aussi, la poésie philosophique, dans tous les pays, n’a-t-elle donné lieu qu’à un nombre d’œuvres fort restreint. […] Lamartine était très insoucieux de ses écrits ; et il lui arrive, par exemple, de porter le manuscrit de son poème de Jocelyn chez le libraire, et de lui dire : « Il y a un certain nombre de vers qui ne sont pas terminés, mais vous trouverez toujours bien quelqu’un pour les terminer. » En sorte qu’il y a certains hémistiches de Jocelyn qui ne sont pas de Lamartine, mais qui sont d’un commis de librairie quelconque. […] Et, par conséquent, un certain nombre de syllabes, qui ne représentent aucune idée mais qui évoquent ou des images ou des sensations, voilà ce que doit être la poésie. […] Verlaine est, en réalité, un malade, dont la poésie n’a eu de succès qu’auprès de quelques excentriques et, il faut bien le dire, d’un certain nombre d’étrangers.

2050. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Tous les ans on voyait croître le nombre des tavernes, des théâtres, des salles où l’on fumait, où l’on jouait, où l’on donnait des combats d’ours. […] Un nombre infini de courants incessamment sortaient — de cette fontaine, doux et beaux à voir. —  Ils tombaient dans un ample bassin — et arrivaient promptement en si grande abondance — qu’on eût cru voir un petit lac. —  Sa profondeur n’excédait pas trois coudées,  — si bien qu’à travers ses flots on pouvait voir le fond,  — tout pavé par-dessous de jaspe étincelant,  — et la fontaine voguait droit dans cette mer. […] Mizraïm guérit les blessures, et Pharaon est vendu pour fabriquer du baume… Le plus grand nombre doit se contenter d’être comme s’il n’avait pas été et de subsister dans le livre de Dieu, non dans la mémoire des hommes. […] Le nombre des morts excède de beaucoup tout ce qui vit ; ce que le monde a vécu dépasse beaucoup ce qui lui reste à vivre, et chaque heure ajoute à ce nombre grandissant qui ne sait s’arrêter une seule minute… D’ailleurs l’oubli enlève au souvenir une large part de nous-mêmes, même lorsque nous sommes vivants encore. […] Il engage les mathématiciens à quitter leur géométrie pure, à n’étudier les nombres qu’en vue de la physique, à ne chercher des formules que pour calculer les quantités réelles et les mouvements naturels.

2051. (1913) Poètes et critiques

Si j’étais l’auteur, je réduirais le livre à un assez petit nombre de pièces de choix. […] Ces suppressions ont réduit à vingt le nombre des pièces : dans son premier état, le cahier devait en comprendre au moins vingt-deux. […] Il n’est pas inutile ici de remarquer combien le sens artistique de Paul Verlaine, bien plus aigu que celui du grand nombre des Parnassiens, — le très subtil « Catulle » mis à part, — répugne, de bonne heure, à s’incliner devant la froide et décevante majesté des poèmes du chef du chœur. […] Il ne se trompa point, d’ailleurs, sur l’intérêt des innovations rythmiques de cette artiste « sans trop le savoir » : il lui prit ses courts ou longs vers aux syllabes de nombre impair, « celui de onze pieds entre autres. » Est-elle de Verlaine cette strophe charmante, d’un sentiment, d’une harmonie « inusités » ? […] La pièce fut insérée dans le premier Parnasse contemporain (1866) avec un petit nombre de vers de Baudelaire, en même temps que sept pièces de Verlaine, dont six devaient passer dans les Poèmes saturniens.

2052. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Une énergie tout entière tendue au service d’un Idéal, telle est pour lui la définition de la seule vie humaine digne d’être vécue, et la valeur d’une civilisation se mesure au nombre d’exemplaires qu’elle est capable de produire d’un type de personnes pensant et vivant ainsi. […] Des modifications dans la loi électorale qui devaient laisser le peuple indifférent, quelques mesures restrictives sur une presse coupable d’avoir trahi les secrets de la préparation dans la guerre d’Alger, et les tirages très limités de cette presse intéressaient un très petit nombre de personnes. […] Plus tard, il devait demeurer rue Cassette et ouvrir sa porte à un plus grand nombre de visiteurs, comme il arrive quand la gloire multiplie autour d’un maître vieillissant les relations et les hommages. […] On compterait le nombre de fois qu’il a employé le mot je. […] Le logis de Grasset était un « laboratoire de copie » — comme nous dirions dans notre jargon de gens de lettres. — Le nombre des volumes qu’il a composés dans ce paisible asile est considérable et quelques-uns, ainsi son Traité des maladies nerveuses, resteront longtemps classiques.

2053. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

On relèverait aisément dans les Contradictions, qu’on pourrait aussi bien intituler les Contrariétés, un certain nombre de jolies remarques sur les gens qui font les nécessaires, sur les personnes dénigrantes. […] On trouve en effet, dans le Publiciste de ces mois, un certain nombre d’articles de mélanges de littérature et de théâtre, signés F.

2054. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Les hommes à puissante imagination, tels que le Tasse, sont au nombre de ces victimes de leur propre supériorité. […] Une très grave indisposition de ma sœur, la duchesse d’Urbin, m’a empêché jusqu’ici de les recueillir tous, car un certain nombre de ces écrits sont entre les mains de la duchesse.

2055. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Molière fait nombre dans une liste où figurent Les galants Sarrazin et les tendres Voiture. […] Aussi, bon nombre de gens s’y laissèrent-ils prendre.

2056. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Je n’y tiens presque pas, et, sauf le petit nombre de personnes avec lesquelles je me reconnais une fraternité intellectuelle, je dis à chacun ce que je suppose devoir lui faire plaisir. […] Saint-Nicolas fut, durant le premier tiers du siècle, un obscur établissement religieux ; les études y étaient faibles ; le nombre des élèves restait fort au-dessous des besoins du diocèse.

2057. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Le nombre de places occupées à Bayreuth par des Français a été considérable, chacun d’eux étant resté au moins pour deux, souvent pour quatre ou six, quelques-uns pour toutes les représentations. […] Le plus grand nombre est allemand, mais il y a quantité de spectateurs venus de toutes les parties du monde, des Russes d’abord, et aussi beaucoup d’Américains, force Anglais et quelques Français, plus que notre renommée d’ennemis des voyages ne le ferait supposer. — Mais c’est encore là une vieille observation que tous répètent sans la vérifier, et, défait, les Français sont devenus, depuis la guerre, un des peuples les plus cosmopolites qui soient. — Les costumes les plus variés se rencontrent dans cette vaste salle de restaurant où les délices de la bière et du tabac alternent avec ceux de la musique.

2058. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Lamoureux réunit tout son personnel et propose d’aller représenter Lohengrin dans une ville étrangère, « distante de Paris de dix heures de chemin de fer. » Refus de quelques musiciens instrumentistes et d’un assez grand nombre de choristes. […] Miranne, l’Association Artistique a fait entendre pour la première fois à Marseille l’ouverture des Maîtres chanteurs ce morceau a passé incompris par suite de l’insuffisance des instruments à cordes ; leur nombre trop restreint a rendu inintelligible le commencement de la péroraison.

2059. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Ecrire quatre pages sur les mathématiques en les qualifiant de jeunes vierges n’est pas la preuve d’une insignifiante personnalité, envoyer Dieu écorcher un adolescent dans un « lupanar » et faire raconter cette « atrocité » par un cheveu oublié ne serait peut-être pas venu à l’esprit de Leconte de Lisle, mais n’importe quel gilet-rouge français, avant 1830, avait employé Satan à arracher les yeux d’un nombre long de pâles jeunes filles, et écouté leur âme bianchissime lamenter cette abusive exophtalmie, Lautréamont, le premier, raya Satan et âme, et écrivit au-dessus Dieu et cheveu. […] Le symboliste Édouard Dujardin, fondateur de la Revue wagnérienne et de la Revue indépendante, inventeur du monologue intérieur, admirateur de Romain Rolland à qui il rend visite le 19 avril 1917, fonde en février 1917 Les Cahiers idéalistes français dans lesquels nombre des contributeurs d’Action publient.

2060. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

Se dit des vents réguliers qui soufflent chaque année pendant un certain nombre de jours sur la Méditerranée. […] Pédiculaire Adj. — Terme de médecine, maladie pédiculaire, engendrant nombre de poux.

2061. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Mais c’est bien moins la corruption qui est terrible, que le dogmatisme de la corruption » Ce n’est pas le nombre des femmes tombées, ce n’est pas même le nombre (disons le mot) des courtisanes s’accroissant chaque jour chez un peuple, qui fait le danger de la Famille et qui l’atteint.

2062. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

et encore, — car il faut en finir : En présence de tant d’amour et de vertu Il ne sera pas dit que je me serai tu,         Moi qu’attendent les maux sans nombre, Que je n’aurai pas mis sur sa bière un flambeau Et que je n’aurai pas devant ce noir tombeau         Fait asseoir une strophe sombre. […] Dans cette pièce qui a dû être recommencée vingt fois et où le labeur n’a engendré que l’impiété et le ridicule, il n’y a pas de poésie, mais il y a du nombre, car la poésie veut du surnaturel et de l’âme, et, dans ces vers d’un matérialiste, on n’entend qu’enclume, bruit et métal ; seulement les coups sont frappés avec une fermeté d’accord qui indique le bras d’un Cyclope, même lorsque son œil est crevé, et il l’est !

2063. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Et le rire sera bien plus fort encore si l’on ne nous présente plus sur la scène deux personnages seulement, comme dans l’exemple de Pascal, mais plusieurs, mais le plus grand nombre possible, tous ressemblants entre eux, et qui vont, viennent, dansent, se démènent ensemble, prenant en même temps les mêmes attitudes, gesticulant de la même manière. […] Il y a déjà un certain nombre d’années, un paquebot fit naufrage dans les environs de Dieppe.

2064. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Or, on verrait que bon nombre de vaudevilles gravitent autour de cette idée. […] Les moyens de transposition sont si nombreux et si variés, le langage présente une si riche continuité de tons, le comique peut passer ici par un si grand nombre de degrés, depuis la plus plate bouffonnerie jusqu’aux formes les plus hautes de l’humour et de l’ironie, que nous renonçons à faire une énumération complète.

2065. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Tout ce qui respirait encore était exténué par la faim et par une sorte de maladie contagieuse qui en a fait périr un grand nombre encore longtemps après la reddition et l’assainissement de la ville.

2066. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

M. de Sacy est de l’Académie, et à ce titre il a charge, pour sa part, d’entendre et de juger chaque année nombre de pièces de poésie et de prose qui y sont adressées pour les concours.

2067. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

C’est ce qu’il appelle la conscience du genre humain, — une sorte de miroir supérieur et mobile où se réfléchissent et se concentrent les principaux rayons, les principaux traits du passé, et qu’à chaque époque le nombre plus ou moins grand des hommes qui pensent promène avec soi et transmet à ceux qui suivent.

2068. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Sans entrer dans aucune controverse proprement dite et en m’en tenant à la description morale, je voudrais rappeler et signaler en quelques traits exacts et ressemblants la physionomie des moments principaux qui se sont dessinés dans cet ordre de faits depuis 1800 : ces moments, selon moi, sont au nombre de quatre et diffèrent notablement entre eux.

2069. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Puis, à toi, ta blessure est si simple et si belle, Si belle de motif, et pour un soin si pur, Toi, chaque jour, laissant quelque part de ton aile Au fond du nid obscur, Que c’est pour nous, souffrant de nos fautes sans nombre, De vaines passions, d’ambitieux essor, Que c’est honte pour nous de t’écouter dans l’ombre, Et de nous plaindre encor.

2070. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Ce qu’à toute heure du jour un recueil, même purement littéraire, qui veut se maintenir dans de droites lignes, se voit contraint à repousser de pamphlétaires, de libellistes, de condottieri enfin, qui veulent s’imposer, et qui, refusés deux et trois fois, deviennent implacables, ce nombre-là ne saurait s’imaginer.

2071. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Pour moi, j’ai peine à croire qu’il ne fût pas au nombre de ceux dont l’infortuné poëte a dit avec un reproche mêlé de tendresse : Que pouvaient mes amis ?

2072. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

On y attend impatiemment votre Origène, et je vous assure que, dans le grand nombre de lieux où j’ai quelque accès, la moitié de sa réputation y est déjà bien établie.

2073. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

. — Essoufflement rapide, une « toux nerveuse, déchirante, aride, commençant juste à telle heure, durant un nombre de minutes toujours égal, le réveilla, l’étrangla au lit ».

2074. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Brunetière, n’a l’expérience directe que d’un petit nombre de faits ; mais chacun de nous, par compensation, a cette faculté de discerner, je ne dirai pas tout à fait le vrai d’avec le faux, mais le particulier d’avec le général et l’exception d’avec l’universalité. » De lointaines analogies, de secrètes affinités nous permettent de comprendre ce que nous n’avons jamais senti ; il s’agit de conclure du petit au grand.

2075. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Ou bien on se presse trop de généraliser ; par légèreté, par impatience, on ne se donne pas la peine de ramasser un grand nombre d’observations, et sur deux ou trois exemples, sur un seul parfois, et qu’on n’étudie pas à fond, on pose une règle générale qui se trouve fausse.

2076. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Leur tradition ne se perdit pas, et l’explication française prit pied dans un assez grand nombre de classes.

2077. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Ce satanisme est, en somme, un divertissement assez misérable, et il ne prête qu’à un nombre d’effets littéraires extrêmement restreint.

2078. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

« Dès sa jeunesse, dit Brantôme, elle aimait fort à voir jouer des comédies et même celles des Zanni et des Pantalon, et y riait tout son saoul comme une autre. » Une troupe, dirigée par un nommé Ganasse ou Ganassa, était venue à Paris en 1570 et avait donné un certain nombre de représentations publiques.

2079. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Je me rappelle aussi une phrase très belle de Sainte-Beuve, qu’il est toujours flatteur de s’appliquer : « Il y a la race des hommes qui, lorsqu’ils découvrent autour d’eux un vice, une sottise ou littéraire ou morale, gardent le secret et ne songent qu’à s’en servir et à en profiter doucement dans la vie par des flatteries ou des alliances ; c’est le grand nombre, — et pourtant il y a la race de ceux qui, voyant ce faux et ce convenu hypocrite, n’ont pas de cesse que, sous une forme ou sous une autre, la vérité, comme ils la sentent, ne soit sortie et proférée : qu’il s’agisse de rimes ou même de choses un peu plus sérieuses, soyons de ceux-là. » 1.

2080. (1842) Essai sur Adolphe

Elle était jeune et ne savait pas le nombre de ses années, et voici qu’elle a vieilli en un jour ; elle avait l’œil splendide et superbe, et sur son front rayonnaient, en caractères éclatants, ses pensées heureuses et sereines, et voici que son regard s’est voilé, que les rides anguleuses ont inscrit sur son front sa plainte et sa douleur.

2081. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Zizith, bordures ou franges rouges que les Juifs portaient au coin de leur manteau pour se distinguer des païens (Nombres, XV, 38-39 ; Deutér.

2082. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

C’est à ce prix qu’était la considération pour elle, cette considération qui, dans le monde, devait lui tenir lieu de la fortune si nécessaire pour en concilier un peu aux gens sans mérite, cette considération qui sans doute ne met pas absolument au-dessus du besoin, mais du moins aide puissamment à en sortir, en fait toujours sortir sans déshonneur, parce qu’elle intéresse l’honneur même d’un grand nombre de nobles amis à préserver de tout avilissement l’objet de leur affection et de leur estime.

2083. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Les arrangements qui eurent lieu pour l’éducation des deux premiers enfants du roi et de sa maîtresse, en 1670, ne doivent pas être confondus avec ceux qui, comme nous le verrons, se firent deux ans plus tard, en 1672, lorsque leur nombre fut double.

2084. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Au déclin du polythéisme, Cicéron écrivait encore : « Nos ancêtres ont voulu que les hommes qui avaient quitté cette vie fussent comptés au nombre des dieux… Rendez aux dieux Mânes ce qui leur est dû ; ce sont des hommes qui ont quitté la vie, tenez-les pour des êtres divins. » Dans cette vie muette et voilée qu’il continuait sous la tombe, le mort gardait ses passions terrestres : des haines et des amours brûlaient sous sa cendre, une éruption pouvait toujours sortir de ce volcan mal éteint.

2085. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

supposez un moment qu’après tout à l’heure deux siècles, d’Hacqueville soit revenu au monde, qu’il se mette à se ressouvenir de ce temps-là, à nous entretenir de Mme de Sévigné et de ses amis, à vouloir tout nous dire et ne rien oublier ; imaginez le récit intime, abondant, interminable, que cela ferait, un récit doublé et redoublé de circuits sans nombre et de toutes sortes de parenthèses ; ou, mieux encore, imaginez une promenade que nous ferions à Saint-Germain ou à Versailles en pleine cour de Louis XIV, avec d’Hacqueville pour maître des cérémonies et pour guide : il donne le bras à Mme de Sévigné, mais il s’arrête à chaque pas, avec chaque personne qu’il rencontre, car il connaît tous les masques, il les accoste un à un, il les questionne pour mieux nous informer ; il revient à Mme de Sévigné toujours, et elle lui dirait : « Mais, les d’Hacqueville, à ce train-là, nous n’en sortirons jamais. » C’est tout à fait l’idée qu’on peut prendre du livre de M. 

2086. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

L’évêque de Meaux avoit pour lui son grand nom, l’adhésion de plusieurs prélats de France, les signatures de quelques-uns & celles d’un grand nombre de docteurs, tous ligués contre les Maximes des saints.

2087. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

L’âme, considérée en soi, comme chose absolue, n’est donc pas un nombre, une harmonie, comme le prétendaient les anciens.

2088. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Ils sont au nombre de cinq : la création, la Providence, le péché originel, l’incarnation, la rédemption.

2089. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

III Les nièces qu’il fit élever avec beaucoup de soin, et parmi lesquelles se faufila un neveu, — Philippe Mancini, duc de Nevers, — étaient au nombre de sept : Laure Mancini, duchesse de Mercœur ; Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti ; Laure Martinozzi, duchesse régente de Modène ; Olympe Mancini, comtesse de Soissons ; Marie Mancini, connétable Colonna ; Hortense Mancini, duchesse de Mazarin ; Marie-Anne Mancini, duchesse de Bouillon ; et ce sont ces sept nièces dont Renée nous donne l’histoire.

2090. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Il n’a jamais frappé qu’un petit nombre d’hommes, mais il les a frappés, de sorte qu’ils sont restés timbrés à l’effigie de ses sensations et de ses idées, tandis que la masse lui a toujours échappé.

2091. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Il n’a jamais frappé qu’un petit nombre d’hommes, mais il les a frappés, de sorte qu’ils sont restés timbrés à l’effigie de ses sensations ou de ses idées, tandis que la masse lui a toujours échappé.

2092. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Et cette conception n’est pas seulement possédée par les brutes du trottoir ou du journal, pour lesquelles les hurlements tiennent lieu d’arguments ; elle est partagée par un grand nombre de ceux qui prétendent penser.

2093. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Répétons-nous bien que nos figures de lumière sont en nombre indéfini et qu’elles n’en font pourtant qu’une seule : leur multiplicité exprime simplement les visions éventuelles qu’en auraient des observateurs par rapport auxquelles elles seraient animées de vitesses différentes, — c’est-à-dire, au fond, les visions qu’en auraient des observateurs en mouvement par rapport à elles ; et toutes ces visions virtuelles se télescopent, pour ainsi dire, dans la vision réelle de la figure primitive AOB.

2094. (1915) La philosophie française « I »

Dans le coup d’œil que nous venons de jeter sur la philosophie française du XVIIe et du XVIIIe siècles, nous avons pris une vue d’ensemble ; nous avons dû laisser de côté un grand nombre de penseurs et ne considérer que les plus importants d’entre eux.

2095. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

De ce nombre sont ses éloges ou panégyriques.

2096. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Par là, grâce à cette souple richesse de la nature morale, dans cet heureux pays, les proportions ordinaires du génie au nombre étaient absolument changées.

2097. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Né à Samos, voyageur en Orient et législateur de villes grecques en Italie, sa science des nombres, sa théorie morale de la musique, et la part qu’il lui donnait dans l’ordre même du monde céleste, attestent dès l’origine quelle influence l’imagination devait prendre sur la civilisation des Grecs.

2098. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

C’est ce que n’avaient su faire ni le profond et savant auteur de l’Augustinus tout scolastique encore ; ni celui de la Fréquente Communion, — que l’ancienne Sorbonne a eu si grand tort de rayer du nombre de ses docteurs, car je doute qu’elle ait jamais eu le plus glorieux représentant d’elle-même. […] Ceux qui veulent réduire les choses de la morale et de la vie humaine à un très petit nombre de principes, dont il n’y a plus alors, dans le silence et dans l’isolement de la vie méditative, qu’à déduire les conséquences, ce sont les cartésiens. […] Pour en trouver autant qu’au xviie  siècle, il vous faudra remonter jusqu’au siècle héroïque du moyen âge, à moins encore que, changeant de ciel, vous n’en remarquiez le nombre parmi les premiers adeptes du protestantisme. […] et quand Mersenne, par exemple, dans un fragment souvent cité, n’évalue pas le nombre des athées à moins de cinquante mille pour Paris seulement, n’est-il pas bien suspect d’un peu de fantaisie d’abord — car comment les a-t-il comptés ; — et de beaucoup d’exagération ? […] On ne me disputera pas le droit d’inscrire Molière au rang et au nombre des hommes de génie.

2099. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Nombre d’écrivains, qui n’avaient pourtant ni l’humeur ni le style romantiques, y ont été précipités par contrecoup. […] Poitou, nombre d’erreurs de détail, de fantaisies excessives. […] Pour les descriptions, elles surabondent, chacune avec des traits sans nombre, rendus par une infinité de mots. […] Nombre de gens proclamèrent que l’honorable éditeur, M.  […] De ce nombre sont le luxe, l’hypocrisie, la dévotion mal entendue et le jeu.

2100. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

On aurait peine à se figurer chez nous, où le sentiment de la beauté est le partage d’un si petit nombre de personnes, l’exquise sensibilité de la population florentine pour les arts, et son enthousiasme pour le talent. […] À cette heure, les prieurs, au nombre de dix, étaient élus par leurs prédécesseurs et pour deux mois seulement, pendant lesquels ils demeuraient enfermés dans le palais du peuple, sans aucune communication avec le dehors, hormis pour les affaires de la République. […] Dans le nombre était Dante. […] Il y aura certainement, lorsqu’on parlera un grand nombre de langues diverses, un effort à faire pour rester fidèle au génie de la sienne propre, et pour éviter la banalité cosmopolite qui déjà envahit le journalisme européen. […] Vous oubliez, ce me semble, les Élégies romaines, les Épigrammes de Venise, d’autres poésies encore en assez grand nombre, et plusieurs pages de prose où l’expression de l’amour est extrêmement vive.

2101. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Et je m’en voulais d’avoir été si peu philosophe, d’avoir fait tant de bruit pour rien, — comme s’il n’y avait pas, de par le monde, nombre de choses beaucoup plus absurdes et plus inexplicables que le succès de M.  […] Il s’est rendu coupable, un nombre incalculable de fois, du même délit que son homonyme latin, qu’Ovide et Martial, que presque tous les poètes de la Renaissance, que Montesquieu, que Crébillon fils, que Voltaire, Gentil-Bernard, Parny, etc. […] Troisièmement, une Revue plaît aux yeux par l’exhibition d’un grand nombre de jeunes femmes vêtues avec une sobriété qui n’exclut pas l’artifice. […] En réalité on en a fait, autrefois comme à présent, un nombre infini d’infiniment plates. […] Par l’exactitude de la perspective observée dans ses longues files de soldats, il nous donne l’illusion du nombre, et du nombre immense, indéfini.

2102. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Sans, doute, dans le fanatisme du premier zèle, elle s’en avisa : « Quant aux pieds et nombres qui nous manquent, s’écria Joachim Du Bellay en la cinquantième année du xvie  siècle, de telles choses ne se font pas par la nature des langues. […] Considérez de près les formes usitées par Pierre de Ronsard et les siens ; si vous laissez un instant de côté le sonnet, conseillé par la mode italienne, et quelques stances où le rythme s’amuse à imiter par la disposition typographique, plutôt que par le nombre, les strophes des lyriques latins et des tragiques grecs, vous serez étonné de voir que les poètes de notre Renaissance ne s’attachèrent à répudier tous les petits poèmes à formes fixes de la trop maniérée poésie précédente, que pour revenir, fréquemment, aux groupements de nombres et de mesures, qui distinguèrent nos chansons plus anciennes. […] Moi-même, si je m’en souviens bien, (on ne s’attendait guère sans doute à me voir en cette affaire), j’écrivis à dix-neuf ans, en assez grand nombre, tout de suite après la Revue fantaisiste, des stances de prose rythmée, çà et là assonante, avec des retours de phrases pareils à des refrains ; et elles avaient bien la prétention d’être presque des vers. […] Je retiens cette dénomination, d’abord parce qu’elle est celle qu’acceptèrent le plus généralement un bon nombre de poètes ; ensuite parce que la sonorité en est belle et que le sens n’en saurait être que noble. […] Achille Delaroche : « un vers, une strophe dont l’unité fût plutôt psychique que syllabique, et variable en nombre et en durée, selon les nécessités musicales ».

2103. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

— Victor Hugo a écrit la Légende des siècles et William Shakespeare, les Contemplations, où il y a assez de beaux vers et d’images pour réjouir des générations sans nombre. […] Autant vaut dire que Victor Hugo possédait un prodigieux vocabulaire… L’inconvénient de ces généralisations scientifiques est apparu bien nettement par un certain nombre de tentatives récentes dont la dernière en date est l’étude d’ailleurs curieuse de M.  […] De même que Victor Hugo a dans l’esprit un certain nombre de vastes qualificatifs dont il étiquette son amour du démesuré, il a aussi des formules très fixes auxquelles il adapte les hommes et les choses. […] Tout découle des sonorités du mot nombre ou des images qu’il éveille aussitôt. […] Les désespoirs exceptionnels ont moins de prise sur nous que les malheurs communs à un grand nombre.

2104. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Le ministre de la guerre m’a prévenu, par une lettre du 29 fructidor dernier, que, pour l’an X, j’étais porté au nombre des généraux en non activité. […] Le souverain auquel doivent plaire les grands hommes de la troisième République a plusieurs millions de têtes et un nombre si considérable d’oreilles qu’on ne sait à laquelle s’adresser pour être entendu. […] La présence d’un certain nombre de petits jeunes gens nous rappellera peut-être ce que nous fûmes, et l’assiduité de quelques vieux messieurs nous représentera ce que peut-être nous serons plus tard. […] Il est l’ami intime d’un certain nombre de pourpoints, hauts-de-chausses, souliers à la poulaine, cuirasses, casques, toques, dagues, hallebardes et espadons. […] X… est admis au nombre des Immortels, ce n’est pas une raison pour lui retirer une sympathie jadis inspirée par la force des choses.

2105. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Planchese répétait sans cesse, il y avait nécessairement déjà un grand nombre des phrases du nouvel article qui étaient toutes composées. […] Ces deux points réservés, il avait toutes les qualités secondaires, des mérites de finesse et d’observation sans nombre. » CLXXV Il en est du caractère moral comme de la physionomie physique : la nature trace d’abord un certain dessin plus ou moins original en nous ; ce dessin va creusant et le plus souvent grossissant avec les années : les plus délicats sont ceux qui conservent la ligne fine en même temps que profonde. […] Nous autres dits romantiques, ce brave André Chénier en tête, nous avons essayé de pratiquer cette grande manière d’art, selon nos forces, et nous sommes restés aux yeux du grand nombre bizarres. […] Pendant les trois mois qui suivirent la révolution de Juillet, je fis nombre d’articles de tout genre, mais je ne perdais point de vue la poésie et nos chers amis les poètes.

2106. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

L’orgueil, l’impossibilité de « subir », l’impossibilité d’être longtemps avec la masse, le besoin d’être seul ou avec le petit nombre… ce sera toujours sa vraie, sa seule vertu. […] Mais le soir, renfermé secrètement avec Aspasie et un petit nombre d’amis choisis, il leur découvrait ses opinions cachées et un cœur de feu. » Tel sans doute il était lui-même quelquefois, avec des amis, le soir, dans quelque taverne de Londres. […] « Mais le frère d’Amélie répond d’une voix troublée : Indien, ma vie est sans aventures, et le cœur de René ne se raconte point. » Il supplie Chactas de le faire admettre au nombre des guerriers Natchez et de l’adopter lui-même pour son fils. […] Notez que l’aventure prodigieuse et la gloire de l’empereur ont surexcité un nombre considérable de ses contemporains et des hommes de la génération suivante et, particulièrement, dans les lettres, Chateaubriand, Victor Hugo, Balzac et, je crois même, Stendhal. […] Confiez donc les premières places de l’État aux véritables amis de la monarchie légitime… Vous en faut-il un si grand nombre pour sauver la France ?

2107. (1927) Approximations. Deuxième série

Pour nombre de grands artistes littéraires la pensée n’est que le marbre le plus rare de leur atelier, celui qu’ils choisissent pour en faire jaillir la statue parfaite, aux pures et harmonieuses proportions ; et avec quel soin ne lui ménagent-ils pas l’emplacement et la lumière favorables ! […] Les plus grands artistes eux-mêmes ne disposent que d’un nombre fort limité de registres ; et leur grandeur précisément se mesure à leur capacité d’avoir l’air de disposer de tous par le degré même dont des leurs ils disposent. […] Une qualité de cette espèce trouve dans le poème en prose son débouché le plus naturel, et elle est certainement au nombre de celles qui parvinrent à l’imposer comme genre littéraire distinct. […] En tout cas l’originalité de la vie intérieure des personnages de Schlumberger, c’est d’être faite d’un petit nombre d’éléments, mais qui sont tous comme fichés dans la mémoire, qui ne s’épuisent que très lentement et pour ainsi dire à la place même où ils furent primitivement introduits. […] Mayne et de Violet Hunt (les contributions féminines sont ici au nombre des meilleures), — laissant même de côté J.

2108. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Le gymnase tenu par M. et Mme Moronval était une de ces singulières institutions qui peu achalandées happent au passage les pensionnaires les plus invraisemblables ; des nègres, des mulâtres au nombre de huit ou dix en formaient tout le personnel. […] Les tirailleurs algériens, accablés par le nombre, furent tués, blessés ou désarmés jusqu’au dernier homme. […] Morot, demeurant rue Saint-Jacques, nº 250, quatre cadavres au nombre desquels celui de Raoul Rigault. — Brès, capitaine de la garde nationale, rue de la Huchette, nº 19. […] » Ce qu’il y a de plus triste, c’est qu’un certain nombre de gens riches du pays excitent cette canaille, qui leur fait peur et qu’ils espèrent se rendre favorable en affectant les opinions socialistes. […] Le capitaine prussien inscrivait sur un papier le nombre de cadavres relevés et formant un monceau.

2109. (1924) Critiques et romanciers

Les symbolistes et les décadents, qui lui offraient leurs vers de maintes syllabes et de syllabes sans nombre, l’ont déconcerté. […] On sait, je le disais, qu’il travaillait constamment ; il ne laisse qu’un petit nombre de volumes : il travaillait à bien écrire, et suivant la leçon des maîtres incontestés, nos écrivains classiques. […] Paul Adam ne comptait pas au nombre de ses ouvrages le lexique de Jacques Plowert. […] Il y en a de bêtes, en petit nombre. […] Elle partage son existence avec un très grand nombre d’autres petites filles de son pays et de son temps.

2110. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Dans son empressement à changer de logis, il laissait toujours, dans les appartements qu’il quittait, un grand nombre de livres et de papiers. […] J’ai reçu un grand nombre d’invitations, mais dont j’ai dû décliner la plupart, faute d’avoir un habit. […] Renan, ni le vieux quaker Whittier, malgré son âge et la pureté de ses intentions, ni Mmes Ella Dietz, Emma Lazarus, Ada Isaacs et Zadel Gustafson, malgré le grand nombre de leurs vers, personne n’est en vérité un poète. […] Comme je vous l’avais annoncé, je me suis lié avec un grand nombre des écrivains d’ici, non pas avec les vieilles gloires, il n’y a rien à en tirer, — mais avec les jeunes, ceux qui vont de l’avant. […] Élémir Bourges, l’Oiseau s’envole et la Fleur tombe, pour ne point parler d’Hamlet et des variations sans nombre qu’on en a tirées.

2111. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Olivier Cromwell est du nombre de ces personnages de l’histoire qui sont tout ensemble très célèbres et très peu connus. La plupart de ses biographes, et dans le nombre il en est qui sont historiens, ont laissé incomplète cette grande figure. […] Quoi qu’il advienne, il croit devoir avertir d’avance le petit nombre de personnes qu’un pareil spectacle tenterait, qu’une pièce extraite de Cromwell n’occuperait toujours pas moins de la durée d’une représentation.

2112. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

— Malgré notre insistance, un certain nombre d’auteurs ont omis de nous donner les renseignements demandés, et, pour d’autres, nous n’avons pu réussir à les trouver nous-mêmes. En outre, ce travail de biobibliographie a été déjà fait pour un certain nombre d’écrivains. […] — Rythmes et Nombres, poèmes 1895, in-18.

2113. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Il doit à son expérience de la vie quelques vérités, en petit nombre, auxquelles il croit fermement comme à des dogmes. […] Ce que j’admire autant que le nombre des colères qu’a soulevées M.  […] Brunetière nombre de pages qui sont d’une belle venue, remarquables de vigueur, de forte substance et d’éclat solide. […] C’est elle qui jusqu’ici donne l’explication du plus grand nombre de faits particuliers. […] La science historique le compte-t-elle au nombre de ses initiateurs ?

2114. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Car elle eut, cette folle, le courage magnanime et qui parut étrange de faire l’émeute des vers, des véritables vers, contre ce roi, le Sentimentalisme élégiaque, et cette reine, la Faute-de-français ; car, adoratrice effrénée du génie et de la passion, elle célébra de toutes ses chansons de jeune oiseau le Maître suprême, alors exilé, et eut ses soirs d’Hernani pendant les représentations des Funérailles de l’honneur d’Auguste Vacquerie ; car elle eut la gloire d’être approuvée et patronnée par ces hauts et purs esprits, Théophile Gautier, Charles Baudelaire, Théodore de Banville, et l’honneur de rechercher ou d’accueillir, de révéler à ce petit nombre qui est bientôt le grand nombre, la plupart des jeunes talents que la France admire aujourd’hui. […] Son influence s’étend, incontestable et très considérable sur un grand nombre de jeunes hommes, et sa renommée, qui grandira encore, est déjà de la gloire. […] Ceux qui vont à la nuit, ceux qui viennent au jour, À travers tous les temps, dans tous les lieux, sans nombre, Qu’ils aient, à l’heure pâle où s’éveille l’amour, Vu l’aube redorer les montagnes d’Asie Ou faire étinceler les glaciers du Këar-Mour ; Qu’ils aient brûlé leur âme aux genoux d’Aspasie, Ou nourri de leurs cœurs les filles de Paris, Ces succubes divins que rien ne rassasie. […] Acharné à la rude besogne, il a réalisé en très grand nombre des poèmes savamment et clairement composés, solidement construits, nets, aux contours robustes. […] LES ASTRES Comme au front monstrueux d’une bête géante Des yeux, des yeux sans nombre, effroyables, hagards.

2115. (1900) Molière pp. -283

Dans les derniers mois de l’année 1865, on voyait, en certains soirs de la semaine, arriver et se réunir un nombre considérable de personnes sur la place de l’Opéra, au coin des rues Scribe et des Mathurins. […] Il y a des écrits très bien faits et très savants, où vous trouverez accumulés nombre de ces exemples de sujets tout entiers pris par Molière à ses voisins. […] L’idée de la mort n’envahit pas les hommes de très bonne heure ; il y a des caractères d’hommes auxquels elle ne touche jamais, et c’est le plus grand nombre. […] C’étaient environ deux cents personnes de tout âge depuis seize ans jusqu’à soixante, la plupart de condition moyenne, un fonds d’étudiants… des conseillers à la Cour et des magistrats de tout grade, des intendants et des officiers d’intendance… un certain nombre de femmes… Tout cela formait un auditoire attentif et redoutable en qui la nourriture était riche et solide, dont le goût surgissait par éclairs, prompt et fin. […] Nos observations sur cette matière pourront d’autant plus aisément se varier que nos auteurs comiques ont enfermé dans un petit nombre de types semblables, sous des intrigues analogues et quelquefois sous la même donnée, des mœurs fort différentes.

2116. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il semblait pourtant à le voir, Qu’il était homme de pouvoir ; Car, malgré sa main bouffonne, On voyait près de sa personne Un grand nombre de courtisans, Fort bien faits, et très complaisants Vêtus d’un beau drap d’Angleterre, Qui pliaient le genou en terre Devant ce marmouzet hideux, Qui se moquait encore d’eux Avec leurs sottes complaisances Et leurs profondes révérences. […] Il est des êtres privilégiés, et ce grand Molière était de ce nombre, qui ne peuvent se résigner à détester. […] Ils ont beaucoup aimé et compté le nombre des trahisons par le nombre de leurs affections. […] La réparation des injustices dont il fut abreuvé, l’acclamation du plus grand nombre qui lui manqua souvent, la reconnaissance d’un pays qu’il illumina de sa gloire personnelle, tout cela est compris entre ces deux chiffres. […] — Représenta nombre de personnages dans les comédies de Molière, entre autres Valère dans L’École des maris, Don Juan dans Dom Juan, Valère dans Tartuffe.

2117. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Ni Horace dans un petit nombre de vers de ses innombrables vers, ni J. […] alors, Horace est le poète qui vous a été préparé de toute éternité pour ami ; c’est le poète de la bonne humeur, c’est l’ami des heureux, c’est le philosophe des insouciants, c’est le plus charmant causeur de cette société immortelle qui commence à Anacréon, qui passe par l’Arioste en Italie, par Pope en Angleterre, par Boileau, par Saint-Évremond, par Voltaire, par Béranger en France, et qui, supérieure en poésie et en délicatesse exquise à tous ces génies de l’agrément, vous laissera peu de choses dans le cœur, mais des paroles sans nombre de sagesse légère et de volupté intellectuelle dans la mémoire.

2118. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Il fut du nombre des hommes de bonne volonté. […] Devant cette victoire prodigieuse et médiocre, devant cette victoire sans victorieux, ce désespéré se redresse ; il en subit l’énormité, mais il en constate le néant ; et il fait plus que cracher sur elle ; et, sous l’accablement du nombre, de la force et de la matière, il trouve à l’âme une expression, l’excrément.

2119. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Voilà ce qui me rend votre assistance précieuse : elle me donne les moyens de cacher cette action à l’œil du public, comme je le désire par un grand nombre de puissants motifs. […] Vois, ils te rendent tous des remerciements du fond de leur cœur. — Le nombre des convives est égal des deux côtés.

2120. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Wagner n’eut jamais d’emploi ; sa vie entière fut consacrée aux études philologiques et de littérature, et il fit preuve, par le nombre de sujets qu’il a traités, de cette universalité qui, plus tard, caractérisa le génie de son neveu. […] Pourquoi crée-t-elle un certain nombre d’individus humains, doués de conscience et de liberté ?

2121. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Le plus grand nombre de mes condisciples était né et avait été élevé dans les villes ; il ne connaissait le printemps que par les livres. […] Je n’ai jamais revu depuis, pendant un grand nombre d’années, cette plus jeune des deux sœurs, jusqu’au jour où on porta son cercueil blanc de l’église au cimetière du village, sans autre cortège qu’une chèvre blanche qui bêlait autour des porteurs, et qui gambadait avec son chevreau sur le monticule de terre fraîche tiré de la fosse.

2122. (1914) Boulevard et coulisses

Je n’aurais pas la prétention de vous y intéresser si ce n’avait été que la mienne, mais ce fut celle d’un grand nombre de jeunes gens de ma génération, écrivains ou artistes. […] Il le suppliait d’immoler un certain nombre de gens qu’il désignait par leur nom, de supprimer les scandales, de renverser nos institutions, et en somme de tout détruire pendant qu’il y était.

2123. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

. — Ces jours-là ils arrivent en nombre, rayonnants de joie, car ils se font cette illusion qu’ils sont revenus à ce bon temps où ils pouvaient bavarder tout à leur aise dans une assemblée consultative ; un orateur désigné d’avance se lève, il déroule un cahier et se met à lire. […] Il n’avait d’autres titres littéraires que d’avoir été ministre dans un temps où tout le monde le fut ; il n’avait d’autre illustration personnelle que de compter au nombre de ses ascendants un magistrat qui fit jadis honnêtement son devoir ; il n’avait fait antre chose toute sa vie que de débiter des lieux communs à la chambre des députés.

2124. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Nous avons eu, en moins grand nombre, des métaphysiciens comme Malebranche. […] D’une autre part, les physiologistes de nos jours opposent victorieusement des expériences décisives et un bon nombre d’observations pathologiques à cette dislocation des facultés réparties par les phrénologistes dans des départements isolés du cerveau.

2125. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Tout en reconnaissant les résultats acquis de l’expérience, nous avons essayé de les séparer des conclusions contestables que nombre de physiologistes en tirent, et de fixer les limites précises où finit la compétence de l’expérience physiologique, où commence celle de la conscience. […] Les peuples dont les écrivains anciens racontent l’histoire se réduisent, pour la plupart, à des cités fort petites par l’étendue du territoire et le nombre des citoyens.

2126. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Ce siège ne se passe point sans opposition de la part de bon nombre des pèlerins zélés ou soi-disant tels, ni de la part de Rome, qui craint de voir se dissiper une expédition sainte.

2127. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Par son cri d’alarme, il fait bien sentir le danger où fut à une certaine heure la France de se réveiller toute calviniste, au moins par la tête, c’est-à-dire à la Cour, dans les classes élevées et même dans la haute bourgeoisie ; car il y eut un moment de mode presque universelle pour la nouvelle religion ; la jeunesse parlementaire en était plus ou moins atteinte : « Il n’était fils de bonne mère, dit Montluc, qui n’en voulût goûter. » Montluc ne fait point la part de la conviction et de la conscience chez bon nombre de ses adversaires ; mais chez les chefs et les grands il fait très bien la part des motifs ambitieux et intéressés : « Si la reine (Catherine de Médicis) et M. l’amiral (de Coligny) étaient en un cabinet, et que feu M. le prince de Condé et M. de Guise y fussent aussi, je leur ferais confesser qu’autre chose que la religion les a mus à faire entretuer trois cent mille hommes, et je ne sais si nous sommes au bout… » Homme d’autorité et royaliste de vieille roche, il met bien à nu et dénonce l’esprit républicain primitif des Églises réformées et leur dessein exprès de former un État dans l’État.

2128. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

) Je regardais comme un honneur, après avoir été bien noté du général Schérer, de me trouver encore du nombre de ceux que l’intrigue avait écartés ; j’étais fier de ma réforme, et il n’a rien moins fallu que les ordres de Kellermann pour me faire demeurer ; car, après la retraite, j’allais prendre le même chemin que toi sans plus de façon, et le diable s’en est mêlé pour me faire demeurer : enfin, on m’a envoyé une nomination, et je suis encore attaché à la chaîne.

2129. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Noblesse et sagesse ont été de tout temps au nombre des qualités académiques les plus prisées.

2130. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, ne fut-ce que pour soi seul et tout bas, on n’est pas sûr de le tenir tout entier, quand même ces questions sembleraient le plus étrangères à la nature de ses écrits : — Que pensait-il en religion ?

2131. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Toutes ces circonstances de l’histoire de Jésus, tous ces personnages si connus de nom et montrés aux yeux, semblables aux gens d’à présent, devaient toucher les simples, les ignorants, qui étaient alors le grand nombre, et devenaient un enseignement vivant, parlant à tous.

2132. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

À quelques descriptions, d’abord vraies et profondes, de cet état d’esprit singulier, ont succédé des déclamations sans nombre et bien des prétentions.

2133. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

Cervantes, qui était une espèce d’agent d’affaires et qui faisait des écritures pour ceux qui lui en demandaient, éprouve là de nouveau un de ces désagréments qui lui étaient assez familiers : une nuit, dans une querelle engagée près de sa maison, un chevalier, un personnage de la Cour fut frappé et blessé à mort par un inconnu : on arrêta provisoirement tous les témoins et toutes les personnes suspectes jusqu’à plus ample information, et Cervantes fut de ce nombre.

2134. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

« Les dames, écrivait une plume bien informée41, qui se trouvaient en grand nombre à cette séance mémorable, ont pris sur-le-champ la cocarde bleu et rouge et, le soir, ont paru en habit à la polonaise avec ces deux couleurs.

2135. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Au nombre des textes nouveaux et des témoignages peu connus que produit M. 

2136. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

La Compagnie s’étant assemblée aujourd’hui au nombre de vingt-sept académiciens pour nommer un successeur à feu M. de Boze, et M. 

2137. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Il s’était proposé pour étude un certain nombre de personnages qu’il appelle représentatifs d’une idée, d’une doctrine ou d’une forme de caractère, et M. de Talleyrand tout le premier lui a paru un de ces types les plus curieux.

2138. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Une pensée religieuse, élevée, sincère, parfois combattue et finalement triomphante, a inspiré un bon nombre de pièces, qui ne sont pas un indigne pendant ni une contre-partie dérogeante de ces graves rêveries que M.

2139. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Certes, nous n’irons pas l’élever au nombre de ses chefs-d’œuvre : on sait l’ordre et la suite où ceux-ci viennent se ranger.

2140. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

De là ces réimpressions sans nombre qui remettent sous les yeux ce que les générations nouvelles ont hâte d’apprendre, ce que les autres sont loin d’avoir oublié.

2141. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Il faut tenir compte surtout d’un certain nombre d’ouvrages qui, dans les premières années de la Restauration, aidèrent l’imagination de nos artistes et de nos poètes à sortir de l’antiquité classique et du xviie  siècle, à renouveler les idées et les formes de la littérature.

2142. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Or, de travailler pour un si petit nombre de personnes et de tenir leur estime pour une suffisante récompense de son labeur, cela ne suppose-t-il pas une fierté qui a sa noblesse ?

2143. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Il appartient même à l’histoire, et beaucoup plus qu’un grand nombre de ministres, dont vous avez, je pense, oublié les noms.

2144. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

La troupe s’était adjoint Andrea Zanotti, second amoureux sous le nom d’Ottavio, Ursula Corteza, seconde amoureuse sous le nom d’Eularia, et un second zanni, Domenico Biancolelli, né à Bologne, en 1640, jouant sous le nom d’Arlequin ; en tout dix personnages, qui sont le nombre indispensable, dit Angelo Costantini, pour jouer une comédie italienne.

2145. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Un moraliste sagace établissait naguère que l’action d’une œuvre est d’autant plus forte qu’elle est moins répandue : le petit nombre à qui l’œuvre est familière est porté à exagérer sa signification, à la prôner d’un culte exclusif, farouche, de propriétaire.

2146. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

D’autres, il est vrai, par prudence ou par goût du mystère, se voilent à demi, usent de réticences, veulent être devinés : du nombre sont Rabelais et Fontenelle.

2147. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Il serait prématuré de viser à construire un système complet que l’avenir pourrait renverser ; il est sage de s’en tenir à quelques résultats généraux, mais certains, dont les travaux des historiens et des philosophes accroîtront peu à peu le nombre et la précision.

2148. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Franck excelle à développer de larges pensées musicales — qui sont parfois de vraies pensées philosophiques et de sublimes élans religieux — dans ces dialogues d’un petit nombre d’instruments, qui peuvent ainsi traduire, avec la plénitude de leurs ressources individuelles, tout ce qui s’y trouve de poésie intime.

2149. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

La perception d’un objet externe n’est nullement un acte aussi simple qu’il semble au vulgaire ; pour qu’elle se produise, il faut qu’un grand nombre d’éléments, d’abord distincts, se soient associés par une répétition constante et uniforme.

2150. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Vous ne sauriez vous représenter le triomphe où elle est au milieu de ses ouvriers, qui sont au nombre de douze cents : le palais d’Apollidon et les jardins d’Armide en sont une légère description.

2151. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Bon nombre de pièces lyriques ou autres (chansons, sonnets, épîtres) ont été publiées depuis dans la Revue des deux mondes et ailleurs : ce sont celles qu’on vient de recueillir, en y ajoutant quelques morceaux inédits.

2152. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Beaucoup d’ambitieux, beaucoup de fats, cependant, furent sur les rangs et échouèrent ; il y eut des tentatives, des commencements sans nombre.

2153. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Il y avait des incrédules du temps de Pascal ; le xvie  siècle en avait engendré un assez grand nombre, surtout parmi les classes lettrées ; c’étaient des païens, plus ou moins sceptiques, dont Montaigne est pour nous le type le plus gracieux, et dont nous voyons se continuer la race dans Charron, La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé.

2154. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

Que ce sentiment, après s’être répété un grand nombre de fois, finisse par se détacher de la masse et, grâce à la réflexion, se pose à part, ce sera un commencement de pensée, et ce sera aussi, à son début, l’idée d’union, d’unité, de convergence, de consensus, qui fait le fond de l’idée du moi.

2155. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Mademoiselle de Montpensier, qui ne la connaissait pas, qui même ne l’avait jamais vue, dit, dans ses Mémoires, que le « marquis de Lafare et nombre d’autres passaient leur vie chez une petite bourgeoise, savante et précieuse, qu’on appelait madame de la Sablière. » Cela veut dire seulement, en style de princesse, que madame de la Sablière avait de l’esprit et de l’instruction, qu’elle voyait bonne compagnie à Paris, et n’avait pas l’honneur de vivre à la cour.

2156. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Nous trouvons la même remarque dans un grand nombre d’anciens écrivains.

2157. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Il est temps de confondre dans nos affections la France ancienne et la France nouvelle ; mais ne soyons point étonnés de ce qu’un certain nombre d’hommes est resté fidèle au culte des ancêtres, de ce que les Sabins ne sont pas encore tout à fait devenus des soldats de Romulus.

2158. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Il n’y a dans son livre que les opinions du parti auquel elle appartient probablement depuis le berceau… À cela près d’un fort petit nombre d’esprits, chez qui la réflexion domine et pousse à la recherche de la vérité, on n’a guère communément que les opinions de sa naissance ou de son milieu.

2159. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Mais lorsque vous concluez de la brusque reculade d’un petit nombre d’affaiblis à la marche en arrière de l’humanité, comment voulez-vous que cette humanité, par la voix de ses individus conscients, ne salue pas vos paroles dérisoires de sa plus cinglante moquerie ?‌

2160. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Ce mot cache nombre d’effets à expliquer ; il ne révèle aucune cause propre, il n’explique rien.

2161. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Dans ce nombre, on ne doit pas oublier Quinault et ses prologues célèbres.

2162. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Cela même y jeta parfois cette variété de mélodie, ces nombres impétueux et divers qu’avait connus l’ode grecque, et qui seuls pouvaient suivre par la musique, comme par l’expression, toutes les secousses de l’âme.

2163. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Par l’extension illimitée du droit de suffrage et la substitution des tribus aux centuries, il avait, sur la trace de Marius et de César, noyé la liberté sous le nombre, abaissé le patriciat après l’avoir proscrit, et substitué au vœu libre des citoyens les clameurs serviles de la foule.

2164. (1929) Amiel ou la part du rêve

Il plut à un certain nombre de demoiselles et de veuves, mais il ne se décida à en épouser aucune, et mourut célibataire. […] Ses années proprement dites d’Université, il les fera en Allemagne, ce qui est alors le cas de nombre d’étudiants de Suisse française. […] Est-ce qu’on enregistre le nombre des bouchées, des pas et des soupirs ? […] que de martyres sans nombre elle a sournoisement et inexorablement fait subir ! […] Il écrivit un jour que dans la société genevoise « le nombre des animosités, inimitiés, jalousies, convoitises, calomnies et vilenies qui rampent autour des êtres inoffensifs est aussi grand que celui des moustiques et des scorpions dans les pays plantureux du Midi ».

2165. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Si on veut se donner la peine d’établir une comparaison régulière et motivée entre Œdipe et les autres tragédies fameuses du même auteur, on trouvera que c’est réellement celle qui est la mieux versifiée, la plus sage, la mieux conduite ; elle offre moins de défauts et un plus grand nombre de véritables beautés. […] Comment le même critique peut-il mépriser assez Sophocle pour décider qu’une pièce supérieure au chef-d’œuvre du théâtre grec, n’est point au nombre des chefs-d’œuvre de son auteur ? […] D’autres pièces, telles que Sémiramis, L’Orphelin de la Chine, Tancrède, Rome sauvée, Oreste, quoique inférieures sans doute, offrent un grand nombre de morceaux et de scènes qui décèlent un talent très heureux et très distingué. […] Le littérateur qui avance cette proposition, place La Gouvernante, Le Préjugé à la mode, Mélanide, au nombre des bonnes pièces de Lachaussée. […] Lachaussée a donc calomnié sa patrie et son siècle, quand il nous a donné comme un préjugé à la mode, comme le ton du beau monde et de la bonne compagnie, le travers d’esprit d’un petit nombre de fous sans principes et sans mœurs.

2166. (1842) Discours sur l’esprit positif

Ce grand résultat philosophique n’exige d’ailleurs d’autre condition nécessaire que l’obligation permanente de restreindre toutes nos spéculations aux recherches vraiment accessibles, en considérant ces relations réelles, soit de similitude, soit de succession, comme ne pouvant elles-mêmes constituer pour nous que de simples faits généraux, qu’il faut toujours tendre à réduire au moindre nombre possible, sans que le mystère de leur production puisse jamais être aucunement pénétré, conformément au caractère fondamental de l’esprit positif. […] C’est, en effet, le même problème humain, à divers degrés de difficulté, que de constituer l’unité logique de chaque entendement isolé ou d’établir une convergence durable entre des entendements distincts, dont le nombre ne saurait essentiellement influer que sur la rapidité de l’opération. […] Si cette inévitable opposition devait se borner aux esprits essentiellement théologiques ou métaphysiques, elle offrirait peu de gravité réelle, parce qu’il resterait un puissant appui chez ceux, dont le nombre et l’influence croissent journellement, qui sont surtout livrés aux études positives. […] Depuis que l’action réelle de l’Humanité sur le monde extérieur a commencé, chez les modernes, à s’organiser spontanément, elle exige la combinaison continue de deux classes distinctes très inégales en nombre, mais également indispensables : d’une part, les entrepreneurs proprement dits, toujours peu nombreux, qui, possédant les divers matériaux convenables, y compris l’argent et le crédit dirigent l’ensemble de chaque opération, en assumant dès lors la principale responsabilité des résultats quelconques ; d’une autre part, les opérateurs directs, vivant d’un salaire périodique et formant l’immense majorité des travailleurs, qui exécutent, dans une sorte d’intention abstraite, chacun des actes élémentaires, sans se préoccuper spécialement de leur concours final.

2167. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Mais, en même temps, il professait une sagesse si haute et si sereine, et ses écrits avaient tant de grâce, qu’il se fit, dans la ville et dans tout le royaume, un grand nombre de disciples et d’admirateurs. […] Ils constituent de bons documents sur un grand nombre de milieux. […] Si nos écrivains avaient ce même nombre de clients, est-on sûr qu’ils seraient moins puérils, moins prolixes ? […] Chevalley exagère (à moins qu’il ne veuille parler du nombre d’exemplaires vendus) lorsqu’il écrit que « le petit nombre des romans anglais égaux aux meilleurs des nôtres, quoique différents, dépasse à lui seul notre production totale ». […] Un certain nombre de grands ateliers, comme ceux des Humphry Ward, des Gaskell, sont féminins.

2168. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

On a imaginé un nombre incalculable d’essentielles bagatelles qui obscurcissent le fond unique et réel de toutes choses. […] Un second signe — s’il en était besoin d’un autre — de la brièveté de souffle du Naturalisme, c’est l’interminable queue qu’il traîne déjà, dont il a honte et qu’il garde pourtant, parce que, du moins, cela fait nombre. […] L’enjambement devient nécessaire et très harmonieux, secondaire toutefois avec les multiples déplacements de la césure, les allitérations notant et scandant le nombre, les assonances troublant délicieusement le vers de mineurs échos où l’éclat majeur, l’éclat de cor de la rime perd de sa brutale importance, avec aussi l’emploi de ces rhythmes boiteux dont la symétrique absence de symétrie est une harmonie de plus dans tout ce très artistique désordre. — De tels moyens mis en œuvre, avec le tact infaillible d’un Maître, permirent à Verlaine d’accomplir l’œuvre qui tentait Sainte-Beuve, mais à laquelle, faute de ces moyens ou faute de ce tact, il renonça de bonne heure, poëte mort jeune. — Plus tard on admirera les vers de Verlaine comme ces toiles des vieux maîtres, où l’on s’étonne de trouver conduites à leurs expressions dernières les découvertes d’hier, les inventions de demain. […] Le charme du nombre ordonné et de la Rime qui va s’enrichissant sauve tout.

2169. (1903) Propos de théâtre. Première série

La doctrine évolutionniste est une lumière dans les sciences naturelles, parce que là on dispose ; d’un nombre très honnête de milliers de siècles. […] Je n’ai pas besoin de vous dire que moi-même… « Shakspeare en France » est au nombre des 177 livres qu’à vingt-cinq ans je me suis proposé d’écrire, et qu’il n’est pas très probable que je fasse. […] Pauline, effrayée par un songe où elle a vu Polyeucte massacré par des meurtriers au nombre desquels était son père lui-même, se plaint de l’absence de Polyeucte et de ce qu’elle n’a pas réussi à l’empêcher de sortir du palais. […] La littérature, la spéculation sont au nombre des choses qui en éloignent. […] Mithridate a combattu ; accablé sous le nombre, il s’est percé de son épée.

2170. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Il s’épuise à la recherche de la correction, de la propriété, du nombre. Il les trouve souvent, surtout le nombre. […] Il s’agit de la phrase à trois propositions de longueur variable, mais toujours équilibrées par le nombre. […] Car Flaubert est à la fois hanté par le nombre oratoire et en lutte perpétuelle contre lui pour le contenir, le briser, le couper. C’est la force de ce nombre et l’énergie de cette lutte qui font de lui, avec La Bruyère, le maître certain de la coupe : je crois que nous sommes d’accord là-dessus.

2171. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ils ont des chansons en très grand nombre, très spirituelles, et très salées et très épigrammatiques. […] Seulement, au lieu de nous montrer toutes les phases de la guerre, au lieu de nous étaler les blessures cruelles reçues par le champion de la Vertu dans des combats trop inégaux, au lieu de bien faire ressortir à nos yeux la défaite du droit contre le nombre, — ce qui eût choqué notre sensibilité et notre esprit d’équité, — Molière nous peint les dépits et les colères ridicules de son héros — ridicules parce qu’ils sont vains — après chacun de ses engagements.

2172. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Je remarque un certain nombre de papeteries et de miroiteries, où, aux photographies de toutes les actrices de Paris, sont jointes des peintures à l’huile anacréontiques, représentant de petites femmes nues, et qui coûtent de 5 à 6 francs. […] Un joli moment, avant le lunch, que la distribution par la mariée à ses amies, des pétales d’oranger de sa robe : pétales dont le nombre figure les années, qu’elles ont encore à attendre, pour se marier. […] votre Journal, c’est bien curieux… et je regrette bien de n’avoir pas écrit des notes plus tôt… mais j’ai commencé à en écrire l’année dernière. » Décidément, immense sera le nombre de journaux autobiographiques, que va faire naître dans l’avenir, le Journal des deux frères.

2173. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Quand bien même personne, avant lui, n’aurait fait de poème en prose, quand bien même, pour employer ses expressions, il nous affirmerait qu’au milieu d’un grand nombre de « poètes en proses », il n’y a que quelques « auteurs de poèmes en prose »ag et qu’il est de ceux-là ; je ne me résignerai jamais à emprisonner son œuvre dans une cage si étroite. […] Cette véhémence dans la critique lui attire nombre d’ennemis. […] On trouve dans Les Cahiers idéalistes nombre des écrivains d’Action, dont Marcel Sauvage, Marcel Martinet, André Germain, Yvan Goll, Henri Colas, etc.

2174. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Homme doux et intègre, témoin éclairé et modéré de la Révolution, M. de Sainte-Beuve collectionnait en curieux et en homme qui s’y intéressait les journaux du temps (le Courrier de l’Égalité, le Journal de Paris) et un grand nombre de brochures. […] Voici la lettre du chancelier (Mme Sainte-Beuve était morte le 17) : « (Lundi 18 novembre 1850). — Mon cher confrère, les nombreuses et douloureuses pertes que j’ai faites dans le cours de ma longue vie n’ont point épuisé en moi, grâce au ciel, la faculté de sentir profondément les misères de même nature qui atteignent autour de moi les personnes auxquelles je porte un véritable intérêt ; et vous êtes à coup sûr au nombre de celles-là.

2175. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Un seul d’entre eux naîtra à chaque moment ; les autres, en nombre illimité, ne naîtront pas. […] Laissez-moi ; il pose très bien maintenant, et, si vous dites un mot, il s’en ira. » Il est clair que Blake imputait à Richard III ses théories et ses rêves ; son personnage était un écho qui lui renvoyait sa propre pensée. — Une folle jouait incessamment à pair impair avec un personnage absent qu’elle croyait le préfet de police ; avant de jouer, elle regardait toujours les pièces de monnaie qu’elle mettait dans sa main et savait ainsi leur nombre ; partant, le préfet devinait toujours mal et ne manquait jamais de perdre ; plus tard, elle négligea son examen préalable ; alors le préfet tantôt perdait et tantôt gagnait. — Il est clair que, dans la première période, elle fabriquait elle-même, sans s’en douter, l’erreur qu’elle prêtait au préfet.

2176. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Je compte encore au nombre de mes richesses la bienveillance de tous les gens de bien répandus dans le monde, même de ceux que je n’ai jamais vus et que je ne verrai peut-être jamais. […] Ses vers, sobres d’images, mais neufs d’expressions, sortent en petit nombre, non de sa plume, mais de son cœur, comme des palpitations cadencées de ce cœur qui se répercutent sur sa page ; la musique de ces sonnets ressemble aux majestueux et graves murmures de la grotte de Vaucluse, qui viennent de l’abîme, qui sonnent creux, qui remplissent l’âme, qui la troublent et qui l’apaisent comme des échos souterrains des mystères de Dieu.

2177. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

C’est contre ce petit nombre d’âmes libres et stoïques, quoique modérées, que le premier Consul éclate en impatience et qu’il invente le mot d’idéologues, comme l’injure la plus expressive qu’on puisse adresser à des hommes qui font abstraction de l’expérience en matière de gouvernement. […] Le ministre anglais, qui tient dans sa main les brandons vivants de la guerre civile et des complots extrêmes dans le Vendéen Georges Cadoudal, dans Pichegru, et dans un certain nombre de jeunes émigrés impatients de remuer leur patrie, fût-ce avec la lame de leurs poignards, lance en France ces conjurés du désespoir.

2178. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Grandet, encore nommé par certaines gens le père Grandet, mais le nombre de ces vieillards diminuait sensiblement, était en 1789 un maître tonnelier fort à son aise, sachant lire, écrire et compter. […] ” Enfin, hormis le nombre des personnages, en remplaçant le loto par le whist et en supprimant les figures de M. et de Mme Grandet, la scène par laquelle commence cette histoire était à peu près la même que par le passé.

2179. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Ses ennemis croissent en nombre à mesure qu’il croît en renommée. […] La nature se fait un plaisir d’avoir beaucoup d’amis et de parents, elle se glorifie d’un rang et d’une naissance illustres, elle est complaisante envers les grands, elle flatte les riches, elle applaudit à ses semblables : mais la grâce aime jusqu’à ses ennemis, et ne s’enfle point du grand nombre de ses amis ; elle ne fait cas ni du rang, ni de la naissance, si une plus grande vertu ne les accompagne ; elle favorise le pauvre plutôt que le riche ; elle s’intéresse plus à l’homme innocent qu’à l’homme puissant ; elle partage la joie de l’homme sincère, et non celle du trompeur, et elle exhorte toujours les bons à rechercher avec ardeur les qualités les plus parfaites, et à se rendre semblables au Fils de Dieu par leurs vertus.

2180. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Ses emprunts sont sans nombre. […] Le plus grand nombre est indirect : ce sont des confidences du cœur humain dont ses devanciers n’ont entendu que la moitié, et qu’il complète.

2181. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

De ce principe que les choses ne sont qu’en tant que sensations, que rien n’existe si ce n’est des sensations, que la vie est une suite de sensations, de ce principe (évident, quelles que soient les métaphysiques, quelles que soient les théologies qu’on y joigne ou qu’on y insère) toute dialectique doit descendre ; l’homme, étant d’essence sensationnel, vivant de sensations, est nécessairement besogneux de sensations, et, besogneux de sensations, il veut les séries sensationnelles plus intenses ; or, une série sensationnelle sera plus intense si elle est plus homogène, c’est-à-dire si, parmi les sensations qui la composent, les sensations du même ordre logique admettent l’entremêlement d’un moins grand nombre de sensations d’un ordre logique différent. […] Enfin Gurnemanz lui demande quel est son nom, ce à quoi il répond  : «  J’en eus bon nombre  ; pourtant, je n’en sais plus aucun  » (Ich hatte viele, doch weiss ich ihrer Keinen mehr).

2182. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Il ne s’échauffe guère que vers cinq heures, quand il s’est mis au travail à midi… Il ne peut écrire sur du papier blanc, ayant besoin de le couvrir d’idées, à l’instar d’un peintre qui place sur sa toile ses premiers tons… Soudain, comptant le petit nombre de gens qui s’intéressent aux choix d’une épithète, au rythme d’une phrase, au bien fait d’une chose, il s’écrie : « Comprenez-vous l’imbécillité de travailler à ôter les assonances d’une ligne ou les répétitions d’une page ? […] Il y a des esprits qui naissent domestiques et faits pour le service de l’homme qui règne, de l’idée qui réussit, du succès : ce terrible dominateur des consciences, — et c’est le plus grand nombre, et ce sont les plus heureux.

2183. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Puis il parle d’un logement glacial, d’une espèce de lanterne qu’il avait, un certain nombre d’années, occupée au septième, et de ses montées sur un rebord de toit au huitième, en compagnie de son ami Pajot. […] Samedi 14 août À Saint-Gratien, ce soir, au billard, le commandant Riffaut parlait de la campagne de 1870, d’une sortie désespérée qu’ils avaient tentée, au nombre de 2 500, de Balan, et de leur refoulement dans la petite ville, — lui faisant le coup de feu comme un simple soldat, et de si près, qu’il entendait les injures des officiers bavarois, frappant leurs soldats de coups de plat de sabre, et cela aux côtés de son chef de bataillon, ramené les reins cassés dans une brouette, au milieu de la plus épouvantable grêle d’obus, dont l’un ouvrait le ventre du général Guyot de Lesparre.

2184. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Nicolas Nickleby et Olivier Twist, dans les romans de ces noms, sont du nombre ainsi que la petite Nell dans Le Magasin d’antiquités, M.  […] Toutes ces scènes sinistres et odieuses dont il serait facile de grossir le nombre, louchent à l’horrible, dépassent presque la satire et montrent jusqu’où Dickens osait aller dans l’expression de sa haine et dans l’évocation audacieuse de celle d’autrui.

2185. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Cela dit, nous convenons avec eux que le plus grand nombre de nos écrivains et de nos poètes, dans ce que nous appelons avec raison notre grand siècle, ont été aussi peu Français qu’on peut l’être en France. […] Mais la grande poésie ne le comptera jamais au nombre des poètes séculaires.

2186. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Comment ces acteurs et ces actrices nécessaires en grand nombre à la représentation de la scène se consacreraient-ils, dès leur enfance, à un art difficile qui ne leur promettrait ni pain, ni gloire, ni compensation à tant d’études ? […] Après de premières études classiques et sévères faites à la Ferté-Milon, sous la direction de son tuteur, le crédit de ses tantes religieuses au monastère de Port-Royal, près Paris, le fit entrer au nombre des disciples de cette savante et sainte maison.

2187. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Là j’ai tout mon temps à moi ; je le dépense délicieusement avec quelques amis ; soyez de ce nombre. […] D’adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers temps nous retracer quelque ombre.

2188. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Nous savons que nous serons compris d’un petit nombre, mais cela nous suffit. — Ce tableau est si harmonieux, malgré la splendeur des tons, qu’il en est gris — gris comme la nature — gris comme l’atmosphère de l’été, quand le soleil étend comme un crépuscule de poussière tremblante sur chaque objet. — Aussi ne l’aperçoit-on pas du premier coup ; — ses voisins l’assomment. — La composition est excellente ; — elle a quelque chose d’inattendu parce qu’elle est vraie et naturelle ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ P. […] Planet a fait ce que font tous les coloristes de premier ordre, à savoir, de la couleur avec un petit nombre de tons — du rouge, du blanc, du brun, et c’est délicat et caressant pour les yeux.

2189. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Marivaux fut du nombre des jeunes auteurs qui cherchèrent sur ce théâtre nouveau une variété et une légèreté de formes que ne leur permettait pas la scène française.

2190. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Ce dédommagement est refusé au géomètre, à l’astronome, au physicien, qui cultivent les sommités de la science : leurs appréciateurs compétents, dans toute l’étendue de l’Europe, ne s’élèvent jamais au nombre de huit à dix.

2191. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Nous aimons trop chez nous les gloires simples, commodes, et qui se résument en un petit nombre de noms consacrés que nous faisons revenir sans cesse et dont nous abusons.

2192. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Cousin envers les premiers éditeurs des Pensées de Pascal, l’abbé Vaillant s’appliqua ensuite à quelque chose de plus utile, c’est-à-dire à retrouver l’ordre chronologique des sermons et des panégyriques de Bossuet ; en y regardant de près, il est parvenu à déterminer les dates, au moins approximatives, pour un bon nombre.

2193. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Accroissons le plus possible le nombre de ces livres naturels, où des esprits et des cœurs vivants se montrent avec sincérité et apportent une expérience de plus dans le trésor de l’observation humaine.

2194. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Faites-les commander, prenez les officiers que vous voudrez ; et, en suivant l’armée ennemie pendant trois ou quatre jours, vous verrez ce qu’elle deviendra, et ce que vous pourrez faire sans vous commettre. » Le lendemain soir, au retour, Villars ramenant bon nombre de prisonniers qu’il avait enlevés, le maréchal lui dit : « Nous aurions été brouillés ensemble, si je ne vous avais pas donné un détachement pour suivre vos amis que vous ne sauriez perdre de vue. » En 1677, à la bataille de Mont-Cassel près Saint-Omer, commandant une réserve de cinq escadrons, Villars conseilla sur la droite des ennemis une charge qui, faite à temps, eût rendu la victoire décisive ; mais un ordre précis, apporté par l’aide de camp Chamlay, homme de confiance de la Cour, le força de s’abstenir et de se diriger ailleurs.

2195. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Thiers, dans son Histoire du Consulat et de l’Empire, rencontre un grand nombre de figures de généraux, de ministres, de diplomates : il les dessine avec justesse, mais en quelques traits sobres, peu marqués en général, et en évitant les saillies et ce qui ferait disparate ; en définitive, il les adoucit et les ennoblit, non pas avec la teinte d’éclat et ce lustre qu’y met Tite-Live, mais dans la même intention.

2196. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Il est manifeste qu’en les écrivant (à part un petit nombre de cas solennels qui tranchent sur le sans-gêne ordinaire), il n’avait aucune arrière-pensée de publicité non plus qu’aucune recherche d’agrément : il croyait n’écrire que pour l’ami à qui il s’adressait, sur ce qui l’occupait dans le moment, sur ses affaires, ses intérêts, ses affections.

2197. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Lui régnant et dominant, n’est pas aisément qui veut du nombre des élus ici-bas ou des électeurs.

2198. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Prevost-Paradol avait dès lors acquis ce qu’il ambitionnait comme premier degré et comme point de départ : il s’était fait un nom et avait pris son rang en estime auprès d’un petit nombre de juges difficiles qui l’appréciaient pour ce qu’il était et ce qu’il pouvait.

2199. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Une grande et belle victoire (la Juive), beaucoup de combats heureux, s’il en eut de contestés, nombre d’affaires distinguées, semées d’actions et de parties brillantes : voilà pour la carrière.

2200. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Les animaux qui gardent de leurs petits en bon nombre, après avoir crié, oublient vite celui qui leur manque et ne nourrissent pas de regret sentimental.

2201. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Les premières heures que l’élève passe seul dans l’atelier (car Moreau ne venait que tard et rarement) sont occupées à des réflexions sans nombre ; le propre d’Étienne est de réfléchir sur tout et de chercher à se rendre compte de tout par lui-même : « Malgré l’inexpérience du jeune élève, cette journée passée dans l’atelier des Horaces et les réflexions que tant d’objets nouveaux lui firent faire agirent avec puissance sur son esprit.

2202. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Prenez les guerres de religion en France, en Angleterre, en Allemagne, vous y trouverez de ces changements intéressés, en aussi grand nombre et par d’aussi petits motifs.

2203. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Le bon sens du grand nombre, dans de pareilles conditions, n’est qu’au prix d’un sage et ferme moteur en même temps que modérateur au centre.

2204. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

On dira de lui ce qu’on voudra, il est du petit nombre de ceux qui portent au front la couronne, — une couronne de fer, soit !

2205. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Je trace un idéal dont je suis bien sûr qu’approchaient plus ou moins et que réalisaient en partie bon nombre des estimables et essentiels rédacteurs des Relations extérieures d’autrefois : il en est peut-être même encore aujourd’hui qui leur ressemblent.

2206. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Sa poésie, pour nous, expression fidèle de sa manière d’être, est trop directe ou trop linéaire, si je puis dire ; elle ne passe point par une création : c’est une poésie qui a du nombre, un certain éclat, mais qui ne se transforme et ne se transfigure jamais à travers l’imagination.

2207. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Il avait été reçu par M. de La Chapelle, directeur, qui ne parla pas mal non plus et qui dit même des choses assez neuves et très à propos à cette date de 1699, fin d’un siècle, sur les heures de perfection et de décadence littéraire pour les nations : il développa une pensée de l’historien Velleius Paterculus, et parla de cette sorte de fatalité qui fixe dans tous les arts, chez tous les peuples du monde, un point d’excellence qui ne s’avance ni ne s’étend jamais : « Ce même ordre immuable, disait-il, détermine un nombre certain d’hommes illustres, qui naissent, fleurissent, se trouvent ensemble dans un court espace de temps, où ils sont séparés du reste des hommes communs que les autres temps produisent, et comme enfermés dans un cercle, hors duquel il n’y a rien qui ne tienne ou de l’imperfection de ce qui commence ou de la corruption de ce qui vieillit. » C’était bien pensé et bien dit.

2208. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Après des fatigues et des retardements sans nombre, il gagne cette bataille d’Hastenbeck, où Gisors et le régiment de Champagne se distinguent à la prise d’une principale redoute ; victoire qui, incomplète au point de vue militaire, ne laisse pas d’être décisive par ses résultats (26 juillet 1757).

2209. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Tous les jours sont à toi : que t’importe leur nombre ?

2210. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Pendant les dix ou quinze années de révolution qui suivirent, le parti philosophique était le maître à l’Institut, dans les diverses sections ; je ne sais s’il y fut aussi intolérant qu’on l’a dit quelquefois ; les autres, en petit nombre, s’y montraient certainement assez hargneux.

2211. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Ce parti, qui n’avait ni les armes ni le nombre, avait les lumières et le talent : il lutta par sa parole et par toute sorte d’écrits, s’efforça de gagner le sentiment national, de l’obliger à prendre conscience de soi-même et de ses pressants intérêts.

2212. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Nombre de prélats grands seigneurs se désintéressaient de la défense de l’Eglise, coquetaient avec ses ennemis, dont l’esprit amusait leur esprit, tandis que d’autres ne songeaient qu’à jouir de la liberté du siècle.

2213. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Le critique, d’abord, doit avoir ou se donner les sentiments, la disposition d’esprit de la majorité des « honnêtes gens » et des lettrés — ou même de la foule dans certains cas où la foule est compétente  en sorte que sa mesure particulière ait des chances d’être aussi celle du grand nombre.

2214. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Pour nombre d’hommes d’Église et de dévots, même sincères, les jouissances de la gueule sont comme une revanche licite de ce qu’ils se retranchent sur le point que vous devinez.

2215. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Le mardi 4 mai 1697, M. d’Argenson, lieutenant-général de police, en vertu d’une lettre de cachet du roi à lui adressée, et accompagné d’un nombre de commissaires et d’exempts et de toute la robe courte, se transporta à onze heures du matin au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne et y fit apposer les scellés sur toutes les portes, non seulement des rues Mauconseil et Française, mais encore sur celles des loges des acteurs, avec défenses à ces derniers de se présenter pour continuer leurs spectacles.

2216. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Le nombre des opportunistes de la science, soit des esprits hypocritement curieux de nouveautés mais en fait bien décidés à ne pas se les annexer, est petit, et il est utile, car il force les savants non officiels à un surcroît de circonspection dans leurs exposés.

2217. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Mais les prieurs n’étaient qu’au nombre de huit.

2218. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Martial a très bien jugé ses propres épigrammes ; pourtant, s’il avait fallu faire un choix, un triage dans un si grand nombre de pièces, est-ce Martial qui en eût été le plus capable ?

2219. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Collé, qui passe pour caustique, parle mieux de Mme de Graffigny mourante : « Sa mort m’a été très sensible, écrit-il dans son Journal ; elle était du petit nombre des personnes que je m’étais réservé de voir depuis que je ne vais plus dans le monde. » Il paraît que, dans le monde et dans les salons, Mme de Graffigny ne portait qu’un esprit assez ordinaire et même commun ; elle n’avait toute sa valeur et son mérite que dans l’intimité.

2220. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Les interruptions, les repos, les sections, ne devraient être d’usage que quand on traite des sujets différents, ou lorsque, ayant à parler de choses grandes, épineuses et disparates, la marche du génie se trouve interrompue par la multiplicité des obstacles, et contrainte par la nécessité des circonstances : autrement le grand nombre de divisions, loin de rendre un ouvrage plus solide, en détruit l’assemblage ; le livre paraît plus clair aux yeux, mais le dessein de l’auteur demeure obscur… Et il continue sa critique, ayant en vue L’Esprit des lois de Montesquieu, ce livre excellent par le fond, mais tout morcelé, où l’illustre auteur, fatigué avant le terme, ne put inspirer tout son souffle et organiser en quelque sorte toute sa matière.

2221. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Ici encore, non pas pour excuser, mais pour expliquer Marie Stuart, on a besoin de se représenter la morale du temps : bon nombre des mêmes seigneurs qui avaient pris part au meurtre de Riccio, et qui s’étaient ligués de fait et par écrit, s’offrirent à elle et, pour rentrer en grâce, lui firent entrevoir le moyen de se débarrasser d’un époux à charge et trop importun.

2222. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

  Helmoltz me donnait donc exactement la concordance, par le pareil nombre d’harmoniques les faisant se répondre, — entre les instruments de musique proprement dits et les voyelles et diphthongues : et celles-ci, il m’était facile de les constituer intégralement comme véritables instruments, en représentant par les consonnes à chacune appropriées les rumeurs et bruits qui dans chaque instrument proviennent du mode spécial de production du son, ces rumeurs, spirantes, susurrantes, vibrantes, explosives, martelantes et stridentes.

2223. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Mais il faudrait savoir animer les choses mortes ; et le nombre de ceux qui savent conserver la vie aux choses qui l’ont reçue, est facile à compter.

2224. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Un style a du rythme quand on observe les conditions de nombre, d’équilibre et d’euphonie que nous avons indiquées.

2225. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Ainsi, dans les révolutions, il y a un certain nombre d’hommes qui forment la multitude, et qui tendent à se débarrasser de toute forme sociale.

2226. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Il est la contradiction affirmée de tout ce qu’elle a écrit ; un démenti donné à la Critique — et autant à la Critique qui l’a grandie et exaltée, — et cette Critique, formidable par le nombre, pourrait s’appeler légion — qu’à la Critique qui l’a diminuée, — et cette autre Critique n’est guère composée que de deux ou trois voix isolées, lesquelles ont protesté bien plus au nom de la morale qu’au nom de la littérature, contre l’affolement universel, inspiré par l’auteur de Valentine et d’Indiana.

2227. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Je regrette aussi qu’il n’ait pas écarté un certain nombre de pièces qui n’ajoutent rien à la manifestation de son grand talent et qui détonnent sur l’ensemble du livre, si absolument beau dans les pièces où la Nature, qu’il voit d’un œil si personnel, et les souffrances morales ou physiques de l’humanité, l’occupent seules.

2228. (1887) La banqueroute du naturalisme

Zola, si demain La Terre passe en nombre de mille Pot-Bouille, L’Assommoir et Nana !

2229. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Ce moyen âge, alors aussi peu loué que peu compris, cette antiquité des siècles gallo-romains et celtiques, il la connut également, dans ses langues, son architecture, ses arts, son imagination et ses ruines : et de cette étude si vaste, si variée, entretenue par les voyages et la rêverie, il ne tira qu’un petit nombre de vers, profondément sentis, lentement travaillés, après d’assidues lectures de Pindare et de Sophocle, devant les sites escarpés et sombres des forêts d’Écosse, ou dans les recoins solitaires des Hébrides, ou dans les humbles allées de quelque cimetière de village.

2230. (1929) La société des grands esprits

Il y a aussi nombre d’éditions populaires. […] Descartes pouvait très bien considérer cette tradition religieuse comme excellente pour le grand nombre : Spinoza lui-même conseillait aux gens de garder leur foi et leur Église. […] La Revue mondiale publie un certain nombre de réponses dont la plupart ne manquent pas de saveur. […] Spinoza espère augmenter par l’éducation rationnelle le nombre des hommes libres, et n’exclut personne. […] On n’a pas à redouter qu’elle trouve un trop grand nombre d’imitateurs.

2231. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

C’est un des grands avantages de notre siècle que ce nombre d’hommes instruits qui passent des épines des mathématiques aux fleurs de la poésie, et qui jugent également bien d’un livre de métaphysique et d’une pièce de théâtre. […] C’est dans les prosateurs que l’esprit français se manifeste tout entier, parce que là seulement il exprime un grand nombre d’idées générales ». […] Le nombre treize Et ce noir chiffre treize est resté redoutable ! […] Le classique est posé pour nous, comme la surface l’était pour les Pythagoriciens, avec ce nombre trois. […] Au critique devant les chefs-d’œuvre on peut appliquer les mots de Diotime : « Parcourant et contemplant la pleine mer de la beauté, il enfantera en une philosophie inépuisable nombre de beaux et magnifiques discours. » Et c’est l’abondance et la qualité de ces discours qui mesurent, d’une certaine façon, le degré de la beauté littéraire, son importance dans la nature et la vie humaine.

2232. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Il a été affligé ; il a écrit les Odes et Ballades et les Feuilles d’automne : c’est assez pour que nous retenions de notre mieux nos cris de colère, nos éclats de rire ou nos bâillements d’ennui pendant cette longue, pénible, orageuse et houleuse traversée, pleine d’écueils, de récifs, d’épaves, de nuages, d’éclairs, de spectres, de larves, de rayons, d’algues, d’ombres sans nombre et de nombres pleins d’ombres, qu’on appelle une lecture consciencieuse et complète des Contemplations. […] Victor Hugo n’a pas songé à une chose fort inquiétante : c’est que, parmi ces animaux et ces végétaux, dont il fait des âmes émigrantes ou châtiées, il y en a un bon nombre que les vulgaires humains ont pris la mauvaise habitude de manger. […] Il y a là un certain nombre de suaves ou navrantes élégies qui pourraient rivaliser avec les plus belles pages de la plus belle époque du poëte, sauf cette propension constante à forcer le ton, qui semble être désormais le parti pris de M.  […] Gaberel a dû mettre en note : « Cette correspondance est malheureusement incomplète ; un grand nombre des lettres de Voltaire à Moultou ont été perdues pendant les bouleversements que la Révolution de 1793 occasionna dans plusieurs familles génevoises. » — Voyez, que de rapprochements, d’enchaînements et de leçons ! […] La liberté de penser est sacrée, j’en conviens ; elle est d’un grand prix, et je la tiens pour telle, même en songeant que, parmi ceux à qui on la laisse, un nombre immense n’en profite pas, et quelques-uns en abusent.

2233. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Dans le petit nombre des idées qu’il a acquises, celle de l’action directe de la Divinité sur les événements est une des plus claires. […] Les Oberlé ont eu un nombre considérable d’éditions. […] Ce n’est pas un Anglais que je contemple dans sa biographie, c’est un nombre infini d’Anglais. […] La métropole consent à fournir un nombre presque illimité de maris aux femmes de race jaune. […] Madame Chrysanthème est une histoire qui est arrivée à bon nombre d’officiers de marine et que, pour ma part, j’ai entendu raconter une cinquantaine de fois, par d’excellents amis, au « carré », à bord des navires de l’État.

2234. (1922) Gustave Flaubert

C’est le premier ouvrage de Flaubert qui témoigne d’un vrai et beau style, riche d’étoffe et de nombre. […] Ce fut le cas de celles qu’il appelle souvent, dans ses lettres à sa nièce, les anges, et qui sont au nombre de trois, deux sœurs rouennaises, Mmes Lapierre et Brainne, mariées à deux journalistes, et leur amie, la célèbre Mme Pasca. […] Il s’enthousiasme pour un projet de roman sur l’Orient moderne, un Orient qui se défait comme l’Occident de Madame Bovary et de Bouvard et Pécuchet. « Le nombre des pèlerins de la Mecque diminue de jour en jour ; les ulémas se grisent comme des Suisses ; on parle de Voltaire ! […] Ce sera peut-être un tour de force qu’admireront certaines gens (et en petit nombre). […] L’argent, l’esprit et la race même doivent être comptés ; bref, jusqu’à présent, je n’en vois qu’une, le nombre. » Le lion se déclare non seulement propriétaire (l’argent), mais mandarin (l’esprit) et bourgeois de Rouen (la race).

2235. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Au-dessus de nos têtes s’agitaient en grand nombre ormes et peupliers ; tout auprès, l’onde sacrée découlait de l’antre des Nymphes en résonnant. […] Avec elle tu exécuteras toutes sortes de travaux pour les manteaux de l’époux, et nombre de ces robes ondoyantes comme en portent les femmes.

2236. (1929) Dialogues critiques

L’histoire montre que même dans les grands siècles, à côté d’un petit nombre de vrais génies, il y a eu des multitudes de grimauds, et que ceux-ci, maintenant bien oubliés, houspillaient et irritaient les quelques élus. […] Haegy, Vauthrin, etc… ce qu’ils nomment leurs libertés, on opprime un certain nombre d’autres désannexés qui ne veulent pas de l’école confessionnelle pour leurs enfants.

2237. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Jusqu’à sept ans, l’enfant passe sa vie avec des femmes de chambre qui ne lui apprennent qu’un peu de catéchisme « avec un nombre infini d’histoires de revenants ». […] En 1744, à propos de la guérison du roi, M. de Montigny, frère du président de Bourbonne, invite à souper tous les ouvriers, marchands et artisans qu’il emploie, au nombre de quatre-vingts, avec une seconde table pour ses commis, secrétaires, médecins, chirurgiens, procureurs et notaires ; le cortège s’assemble autour d’un char de triomphe couvert de bergères, de bergers et de divinités champêtres en costume d’opéra ; des fontaines laissent couler le vin « comme s’il était de l’eau », et, après le souper, on jette toutes les confitures par les fenêtres  Autour de celui-ci, chaque parlementaire « a son petit Versailles, un grand hôtel entre cour et jardin ».

2238. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

De ce nombre était Roumanille, d’Avignon, poète provençal d’un haut atticisme dans sa langue ; de ce nombre aussi était Adolphe Dumas, qui était né dans les ruines d’un couvent de chartreux, sous un rocher de la Durance, et qui en avait respiré l’ascétisme d’anachorète chrétien du temps de saint Jérôme.

2239. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Ce qu’il y a de plus extraordinaire encore, c’est d’intéresser vivement pour les héros et les héroïnes dont il parle, quoiqu’il y en ait un nombre prodigieux. […] La comtesse Héléna pouvait avoir trente ou trente-quatre ans à cette époque : encore ne pouvait-on lui donner ce nombre d’années que par réflexion, et en voyant à côté d’elle grandir au niveau de sa tête une charmante fille unique de quinze ans, qu’on appelait Thérésina : mince, svelte, élancée, et pour ainsi dire diaphane.

2240. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Enfin c’était un petit nombre de jeunes gens des premières maisons de Rome, tels que Clodius, César, Catilina, Crassus, Céthégus, qui, ayant gardé le crédit en perdant les vertus de leur ancêtres, corrompus de mœurs, pervertis de débauche, ruinés de prodigalités, signalés de scandales, indifférents d’opinions, avides de fortune, trahissant leur sang, leur caste, leurs traditions, la gloire de leur nom, se faisaient les flatteurs, les instigateurs, les tribuns, les complices masqués ou démasqués de la populace, et cherchaient leur richesse perdue et leur grandeur future dans l’abîme de leur patrie ! […] Là se réunirent en grand nombre les complices de tes criminelles fureurs.

2241. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Le livre admirable dont nous allons vous parler est du nombre infiniment petit de ces secrets de la littérature qui ont été chuchotés bien bas entre le berceau, le lit et l’autel ; il est plein de mystère et de larmes, il en fait couler. […] La lecture, l’écriture, un peu de latin pour qu’elle pût suivre plus tard les études domestiques de son jeune frère, l’intelligence et le goût des livres classiques français qui étaient le fond de la bibliothèque de la vieille maison, quelques-uns des modernes, tels que Chateaubriand et Lamennais, qui venaient de revernir le catholicisme, enfin un petit nombre de livres tout à fait nouveaux, venus de Paris par des amis qui les prêtaient au Cayla : voilà l’éducation de mademoiselle de Guérin, éducation toute passée d’abord par l’âme du père, comme l’eau suspecte filtrée par le crible.

2242. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Nous traversions des villages sans nombre, tantôt en montagne, tantôt en plaine. […] L’idée me vint aussi que trente ou quarante mille familles en France, en Russie, en Allemagne, allaient recevoir la même nouvelle, et plus terrible encore, puisqu’un grand nombre des malheureux étendus sur le champ de bataille avaient leur père et mère ; je me représentai cela comme un grand cri du genre humain qui monte au ciel.

2243. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Les passions des personnages de Gil Blas sont en petit nombre et générales. […] La devise du dix-huitième est : Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux ; maxime qui mènera loin, qui fera craindre à l’auteur de l’Esprit des lois d’être trop sérieux, à Buffon d’être trop savant ; qui persuadera à bon nombre de gens que tout ce qui les amuse est bon, et que le genre de Pascal et de Bossuet n’est pas bon, puisqu’ils s’y ennuient.

2244. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

En entendant l’histoire de la philosophie comme l’histoire de l’esprit humain, et non comme l’histoire d’un certain nombre de spéculations. […] Cela serait vrai, si une religion consistait en un certain nombre de propositions dogmatiques, et une morale en quelques aphorismes.

2245. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La flotte égalait l’armée en force et en nombre ; toutes les marines de l’Egypte et de l’lonie, de la Phénicie et de l’Archipel, avaient été rassemblées. […] Rien d’humain ne semblait devoir tenir contre ce déluge du nombre chargé des ouragans de la guerre ; par sa seule masse, il devait tout submerger.

2246. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

La peur m’était venue qu’il n’y eût, pour peupler les siècles, qu’un certain nombre déterminé d’âmes, — comparses défilant et repassant de monde en monde, ainsi que les soldats des armées du Cirque, de coulisse en coulisse. […] Cela tenait à des maux d’estomac, et ceux-ci venaient du nombre de choses diverses que je faisais, des travaux et des études multiples du professorat… Edwards, qui me soignait, disait à ma première femme : « Il se pourrait qu’il devînt fou ou qu’il mourût. » Un séjour de six semaines en Italie n’amenait aucun mieux.

2247. (1926) L’esprit contre la raison

Par besoin d’épuration, Paul Valéry proposait dernièrement de réunir en volumebe un aussi grand nombre que possible de débuts de romans de l’insanité desquels il espérait beaucoup. […] Si les premiers expérimentateurs du surréalisme dont le nombre est tout d’abord restreint se laissent aller à leur tour à cette exploitation littéraire, c’est qu’ils se savent capables d’abattre un jour les cartes et qu’ils éprouvent les premiers le grand charme issu des profondeurs. » Comme la beauté de toute cette page de Louis Aragon et sa lyrique intelligencebn aussi font mieux comprendre par opposition tout ce qu’il y a de louche dans l’opportunisme et ses malices, dans l’attitude du monsieur qui se donne des airs pour paraître savoir à quoi s’en tenir.

2248. (1903) La renaissance classique pp. -

* S’il est une chose notoire en ce moment et, dans tous les cas, digne de remarque, c’est qu’un grand nombre de bons esprits se sentent de plus en plus attirés par les doctrines littéraires (pour ne pas parler de la politique) qui, sur la plupart des points, contredisent les doctrines du siècle précédent. […] Il est certain qu’on ne peut bien traiter qu’un petit nombre de matières : le reste est affaire de volonté bien plus que de génie.

2249. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Niel n’a pas voulu traiter encore les questions délicates d’art et d’école que cet ordre de dessins soulève : il n’a fait que les indiquer dans son avant-propos, réservant ce sujet pour une époque plus avancée de sa publication, lorsque les pièces seront rassemblées en grand nombre et qu’il en ressortira plus de lumière.

2250. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

C’est ainsi qu’en 1388 il profite d’une paix qui venait de se conclure dans le Nord, pour aller dans le Midi à la cour de Gaston Phœbus, comte de Foix et de Béarn : car il sait qu’il trouvera là nombre de guerriers qui lui apprendront les choses d’Espagne, de Portugal et de Gascogne, dont il a affaire.

2251. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Les religieuses sont pourtant séparées, mais j’occupe une partie de leurs logements… » Interrogé sur un cas de conscience lorsqu’il venait de donner un conseil royal et de politique, Fénelon souffre évidemment ; il rassure en deux mots son élève : « Vous ne devez avoir aucune peine, lui dit-il, de loger dans la maison du Saulsoir : vous n’avez rien que de sage et de réglé auprès de votre personne ; c’est une nécessité à laquelle on est accoutumé pendant les campements des armées. » Mais il fait précéder sa réponse sur ce point-là de bien des avis plus généraux que le duc de Bourgogne devait être capable d’entendre : « On dit que vous êtes trop particulier, trop renfermé, trop borné à un petit nombre de gens qui vous obsèdent.

2252. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Au reste, Ramond eut un rôle essentiel et marquant dans cette Assemblée législative ; il fut, avec Jaucourt, Mathieu Dumas, Lebrun, Beugnot, Girardin, Lémontey, du nombre de ceux qui essayaient de faire durer la Constitution et de maintenir la monarchie qu’elle avait trop désarmée.

2253. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Des pièces de Racine qui sont de sa première manière, Dangeau nous apprend laquelle Louis XIV préférait : « Le soir (dimanche 5 novembre 1684, à Fontainebleau), il y eut Comédie-Française ; le roi y vint, et l’on choisit Mithridate, parce que c’est la comédie qui lui plaît le plus. » Mais quand Racine eut fait Esther, ce fut certainement la pièce de prédilection de Louis XIV, si l’on en juge par le nombre de fois qu’il y assista.

2254. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Il n’y a qu’un très petit nombre de vrais amis sur qui je compte, non par intérêt, mais par pure estime ; non pour vouloir tirer aucun parti d’eux, mais pour leur faire justice en ne me défiant point de leur cœur.

2255. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Santeul avait, on le voit, au nombre de ses talents, celui de la mimique, et il excellait à ces légères scènes improvisées, qui faisaient de lui un véritable acteur de société.

2256. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Les Français étaient inférieurs en nombre : le 10 novembre, Rohan se porta diligemment à la rencontre de Serbelloni au pas Saint-Grégoire, et, toute reconnaissance faite, se jugeant trop avancé pour pouvoir reculer sans inconvénient, il l’attaqua dans ses positions retranchées. « Il le chargea si brusquement par plusieurs endroits, dit le marquis de Monglat en ses mémoires, qu’il enfonça les premiers rangs.

2257. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Les lettres de la margrave et de son frère dans les premiers mois de 1758 sont assez rares, soit qu’on en ait perdu ou supprimé un bon nombre, soit que la maladie de la margrave les ait rendues moins fréquentes.

2258. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

J’ose dire être plus propre que qui que ce soit pour cet emploi par le grand nombre d’amis que j’ai en ce pays-là et par l’avantage que j’ai d’être grande d’Espagne, ce qui lèverait les difficultés qu’une autre rencontrerait pour les traitements.

2259. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Ils le laissèrent alors dans des mains pires que les leurs. » Au nombre des pires, et au premier rang, elle cite Laclos, présent au Palais-Royal dès ce temps-là.

2260. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

On n’a, malheureusement, pu nous donner qu’un très-petit nombre des lettres écrites à M. de Vitrolles, le véritable intime de Lamennais ; il y en a aussi quelques-unes, mais trop peu, à M. 

2261. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Le livre de La Bruyère est du petit nombre de ceux qui ne cesseront jamais d’être à l’ordre du jour.

2262. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Mais une telle fin ne lui conciliait pas les dissidents, et aliénait même de lui bon nombre de ses anciens amis qui le voyaient leur échapper avec mauvaise humeur ou colère.

2263. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Paris en a vu, depuis 1815, un certain nombre à caractère marqué et dont il se souvient.

2264. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

il n’y a point, de par le monde, un si grand nombre de gens éloquents.

2265. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

La camarera me tenait toujours par la main, m’avertissant du nombre de révérences que j’avais à faire, et qu’il fallait commencer par le roi.

2266. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Plus de quarante ans après (1705), s’étant mis un jour à remuer et à feuilleter un grand nombre d’anciennes lettres d’amour et d’anciens papiers très-parfumés, il sentit redoubler ses vapeurs ; mais ce sont là des incidents et non des causes : elles nous échappent.

2267. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Royer-Collard n’était pas plus jaloux de penser à part et avec un petit nombre que ne l’est d’instinct M. 

2268. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

On n’a jamais mieux défini Voltaire dans sa qualité d’esprit spécifique et toute française, qu’il ne l’a fait ; on n’a jamais mieux saisi dans toute sa portée la conception buffonienne des Époques de la Nature ; on n’a jamais mieux respiré et rendu l’éloquente ivresse de Diderot ; il semble la partager quand il en parle : « Diderot », s’écrie-t-il avec un enthousiasme égal à celui qu’il lui aurait lui-même inspiré, « Diderot est Diderot, un individu unique ; celui qui cherche les taches de ses œuvres est un philistin, et leur nombre est légion.

2269. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Magnin, qu’on a chanté dans un grand nombre d’églises et dans certaines processions, aux xiie et xiiie  siècles, des hymnes et cantiques en langue vulgaire, à la gloire des saints du lieu, ou bien encore la veille ou le jour des grandes fêtes ; si les exemples de ces chants particuliers qui n’étaient pas en latin, et qu’on tolérait malgré les canons, sont nombreux et irrécusables, on n’a pas jusqu’ici d’exemple avéré d’un mystère tout en français représenté dans l’intérieur d’une église.

2270. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Peu de temps après, la Cour d’assises de Bordeaux, ayant à juger quelques accusés obscurs impliqués dans les troubles de La Réole, M. de Martignac était au nombre de leurs défenseurs ; eh bien !

2271. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Deleyre était de ceux qui aiment mieux pâtir que jouir et prospérer ; il craignait toujours de faire tort aux autres, et de peur d’être heureux aux dépens du grand nombre, il se rangeait volontiers de lui-même du côté des misérables : il avait retourné le proverbe comme trop dur et trop égoïste : « Je trouve le proverbe bien cruel, disait-il, et j’aime encore mieux faire pitié qu’envie, moi. » Nature vraiment pitoyable et tendre, il a la piété sans la religion !

2272. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Ce n’est pas sans bien des précautions qu’il risque sa remontrance : « Quoiqu’il n’y ait que bien peu de temps que nous nous connaissions, depuis que vous avez acheté ce champ proche du mien, et qu’il n’y ait guère rien eu jamais de plus entre nous, cependant, soit votre mérite, soit le voisinage, que je fais bien entrer pour quelque chose dans l’amitié, m’oblige à vous dire tout hardiment et en ami que vous me paraissez faire au-delà de votre âge et plus que votre état de fortune ne l’exige… » Et en effet, ce Ménédème à qui il s’adresse paraît avoir soixante ans et plus ; il a un fonds de terre excellent, des esclaves en nombre, et il fait la besogne d’eux tous comme s’il était seul.

2273. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Pour moi, qui viens de relire bon nombre de ces feuilletons de Théophile Gautier sur l’Art dramatique, j’ai plutôt admiré comme il s’acquitte de sa tâche en parfaite bonne grâce, comme il se tire des difficultés et triomphe à demi de ses goûts sans les sacrifier toutefois.

2274. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

J’accorde que, dans ce qui paraît si redoutable de loin, il y a beaucoup de fantômes qui s’évanouissent si l’on ose s’approcher et souffler dessus ; qu’il n’y a pas un si grand nombre de libertés possibles à donner ; qu’on les a déjà en partie ; qu’il ne s’agirait que d’être conséquent, d’étendre et de consacrer le droit ; sans doute, le principe qui consiste à inoculer le vaccin révolutionnaire pour éviter les révolutions, à donner d’avance et à la fois plus qu’elles ne pourraient conquérir, ce principe est d’une analogie séduisante ; mais ceci suppose déjà une médecine bien hardie, et le corps social n’est point partout le même ni capable de porter toute espèce de traitement.

2275. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Il nous le montre, vers la fin, devenu si défiant qu’on pouvait fort douter s’il croyait encore à la probité : ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il regardait les personnes vertueuses comme peu capables, et s’il fallait s’en remettre à quelqu’un, c’étaient les plus malhonnêtes sans hésitation, et les plus signalés au mépris, qu’il employait de préférence et sans réserve : l’excès de défiance l’avait mené ainsi, de degrés en degrés, à son contraire : « Cette défiance, ajoute Le Roy en terminant, justifiée malheureusement par un grand nombre de faits, avait donné dans les derniers temps de l’immoralité à son caractère et mis le comble à son apathie ; elle avait surtout fait des progrès rapides, depuis qu’on avait attenté à sa vie.

2276. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Assurément il n’y a qu’un petit nombre d’hommes qui puissent grandir ainsi par la lutte de la vérité contre l’erreur ; mais tous s’élèvent dans l’ordre moral, à la vue des exemples de tolérance donnés par les classes dirigeantes, en s’habituant à résister à la tentation de persécuter leurs semblables.

2277. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Dans les visites que nous allions faire dans l’après-midi du dimanche à notre aimable et cordial professeur, il nous entretenait souvent de ces idées de réforme, de ces plans d’amélioration pour le sort du grand nombre, de ces rêves de bon et philanthropique gouvernement et de régime sensé, humain, égal pour tous, essentiellement moderne ; le souffle, qui lui était venu, le matin, de cet ancien ami de Joseph II, respirait dans ses paroles et arrivait jusqu’à nous ; il nous communiquait, tout pénétré qu’il était, une véritable inspiration de bienfaisance.

2278. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

Quand je dis qu’il nous l’a donné, je vais un peu loin pourtant : l’ouvrage (lit-on dans un avis qui précède), tiré à un petit nombre d’exemplaires, n’est pas destiné au public.

2279. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Elle se distingue de l’observation directe par la même nuance qui sépare l’Érudition de la Science ; c’est-à-dire que l’une est aisément acquise, commodément étendue, se diffuse et s’évague au gré des relations professionnelles de « l’érudit écrivain », reste fonction de sa bibliothèque et de sa mémoire aidée d’un nombre imposant de fiches.

2280. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Mais si la politesse est la juste mesure des relations des hommes entre eux, si elle indique ce qu’on croit être et ce qu’on est, si elle apprend aux autres ce qu’ils sont ou ce qu’on les suppose, un grand nombre de sentiments et de pensées se rallient à la politesse.

2281. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Et la forme de sa pensée est dépouillée aussi de tout élément sensitif ou imaginatif : jamais forme ne fut plus abstraite, plus immatérielle, plus affranchie du nombre et de la mesure, qui sont les lois de la substance étendue : pure notation algébrique où l’intelligence seule trouve son compte.

2282. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Castiglione, Agrippa et nombre d’autres.

2283. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

En second lieu, les discours de la période révolutionnaire n’apportent pas un bien grand nombre d’idées originales ou de théories neuves : qui connaît Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, l’Encyclopédie, n’a pas grand chose à recueillir des orateurs ; ils répètent ce que les philosophes ont écrit.

2284. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Un grand nombre des phénomènes de la nature semblent appeler la comparaison avec l’acte par lequel se perpétue la race humaine ; je ne sais guère de plus beaux vers que ceux où Virgile symbolise le Printemps par l’accouplement de Jupiter et de la Terre, et certes les traits du tableau ne sont point timides.

2285. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Le retour à l’unité s’y opère par l’esprit ; car l’esprit n’est que la résultante unique d’un certain nombre d’éléments multiples.

2286. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Ainsi, on le voit, dès le principe, dispose à embrasser avec une raisonnable égalité de talent une grande diversité d’études, toutes animées d’un même esprit, — le désir de contribuer au perfectionnement moral, au bonheur et à l’aisance du plus grand nombre possible de ses semblables.

2287. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Il en est résulté que sa grande et ambitieuse tentative, qui mécontentait et inquiétait les hommes religieux et le clergé, ne satisfaisait point d’ailleurs les savants et le petit nombre des libres philosophes ; elle avait contre elle les croyants, et n’avait pas pour elle les physiologistes.

2288. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

— Gavarni nous dit aujourd’hui : « Vous ne savez pas ce que c’est que les mathématiques et l’empoignant qu’elles ont… La musique, n’est-ce pas, est le moins matériel des arts, mais encore il y a le tapement des ondes sonores contre le tympan… Les mathématiques sont bien autrement immatérielles, bien autrement poétiques que la musique… On pourrait dire d’elles que c’est la musique muette des nombres ! 

2289. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Comme nous l’avons remarqué ailleurs, cette élite, accumulée de siècle en siècle et toujours ajoutée à elle-même, finit par faire nombre, devient avec le temps multitude, et compose la foule suprême, public définitif des génies, souverain comme eux.

2290. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

On peut discuter dans la pratique sur le plus ou moins d’opportunité de cette liberté, sur les conditions plus ou moins larges qui lui seront faites ; mais, dans l’ordre spéculatif, philosophique et moral, qui oserait nier que le principe de la liberté politique ne soit au nombre des quatre ou cinq plus grandes idées de l’esprit humain ?

2291. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Bien plus, apercevant les choses par des vues générales, il découvre en l’homme cent mille misères que le vulgaire n’aperçoit pas : l’immensité de notre ignorance, l’incertitude de notre science, la brièveté de notre vie, la lenteur de notre progrès, l’impuissance de notre force, le ridicule de nos passions, l’hypocrisie de notre vertu, les injustices de notre société, les douleurs sans nombre de notre histoire.

2292. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Il en exposa un grand nombre de maîtres, il en édita plusieurs, il attira l’attention sur tous.

2293. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

S’ils ne nous dépravent pas, nous autres, qui ne nous laissons pas prendre à ces airs de vieille entremetteuse, ils en dépravent d’autres, et, croyez-moi, le nombre en est grand. […] Dans les ministères et les grandes maisons de banque, rien n’est plus recherché que l’amitié d’un huissier, et le nombre des bassesses qu’on a faites pour l’obtenir est incalculable. […] Et puis, l’on m’a dit qu’il avait, aux premières représentations, une façon d’être et d’écouter tranquille et solitaire qui manquait du goût parisien le plus élémentaire et ne pouvait, par conséquent, le ranger au nombre des Tout-Paris. […] Il y a bien encore, de-ci de-là, quelques amateurs, mais en si petit nombre et de si mauvaise qualité qu’il vaut mieux n’en pas parler, et l’on regrette qu’ils aient, un instant, abandonné leurs chevaux, leurs chiens, leurs palefreniers pour des délassements supérieurs pour lesquels ils ne sont pas faits. […] Et je souhaiterais aussi, pour la beauté morale de votre profession et de la mienne, que des écrivains illustres, avilis par les caresses du monde et par les agenouillements d’une presse civilisée qui estime les talents au nombre des maisons où ils dînent, puissent montrer une existence aussi noble que celle de M. de Goncourt.

2294. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il y en a, peut-être, dans le nombre, qui sont tachetées. […] On parlait dernièrement, dans une élégante réunion d’hommes de lettres, de Léon Bloy et de son nouveau livre : La Femme pauvre, autour duquel la lâcheté des uns, la rancune des autres et l’incompréhension du plus grand nombre établissent une vaste zone de solitude et de silence, comme autour de la maison où meurt un pestiféré. […] Mais il faut avoir vécu ces années-là pour en comprendre toute la beauté arrière et symbolique… Et comme la marine le préoccupait déjà, à cette joyeuse et forte époque, il terminait son article par cette charge à fond de train contre l’omnipotence des grands commandements : « Étant donnés la hauteur des mâts d’un navire et le nombre de ses canons, trouvez la longueur des favoris de l’amiral !  […] La lutte sera chaude, paraît-il, car chacune de ces dames se présente au cirque électoral avec un nombre respectable de partisans. […] On n’y sait pas exactement ce qu’était Yeldis, en quel pays et en quel temps elle vivait… Elle vivait dans des tourelles qui la couvraient de leur ombre et qui : Se fuselaient en orgue sur le ciel, Ces soirs de juin, aux voix sans nombre.

2295. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

On a retenu un certain nombre de pensées puissantes de ce mystérieux Saint-Just, dont le poème libertin et plat d’Organt, les discours froids et fielleux des Institutions républicaines d’où jaillissent des éclairs de génie et les éclats d’une grande âme, semblent appartenir à trois différents personnages. […] Cette organisation est exposée dans un certain nombre d’ouvrages qui se répètent sous des formes différentes, et dont le plus complet est la Théorie de l’unité universelle, déjà contenue dans un Traité de l’association domestique de 1822 : tableau minutieux nous dirions aujourd’hui chronométré ou taylorisé, d’une société ou plutôt de petites sociétés, de cellules ou phalanstères, où chacun travaillerait dans la joie, selon ses aptitudes et ses passions. […] C’est la fine pointe sous laquelle une poésie moins pure fait poids et nombre. […] Mais les îles c’est bien cette quinzaine de poèmes dont Lamartine a fixé le nombre, et que nous retrouvons sans peine. […] Et non seulement dans l’épopée, que malheureusement il arrête là, mais dans une poésie lyrique qui, plus rare qu’autrefois, gagne en nombre, en poumons, en poids et qui enfle sa houle dans les poèmes des Recueillements, écrits après 1830.

2296. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Tout son plaisir fut de penser qu’il y avait un service à rendre, et qu’il le rendait. « Celui qui a la vérité de son côté, dit-il, est un sot aussi bien qu’un lâche, quand il a peur de la confesser à cause du grand nombre des opinions des autres hommes. […] Il donne les dates, l’année, le mois, le jour ; il marque le vent, nord-est, sud-ouest, nord-ouest ; il écrit un journal de voyage, des catalogues de marchandises, des comptes d’avoué et de marchand, le nombre des moïdores (monnaie portugaise), les intérêts, les payements en espèces, en nature, le prix de revient, le prix de vente, la part du roi, des couvents, des associés et des facteurs, le total liquide, la statistique, la géographie et l’hydrographie de l’île, tellement que le lecteur est tenté de prendre un atlas et de dessiner lui-même une petite carte de l’endroit, pour entrer dans tous les détails de l’histoire et voir les objets aussi nettement et pleinement que l’auteur. Il semble que celui-ci ait fait tous les travaux de son Robinson, tant il les décrit exactement, avec les nombres, les quantités, les dimensions, comme un charpentier, un potier ou un matelot émérite.

2297. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

il n’y avait pas, à leur gré (et c’est, je le sais, l’opinion du grand nombre), assez de traits chez Bourdaloue.

2298. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Mais la jolie scène qui l’est pour nous encore, et où le meilleur du sel est rassemblé, c’est la scène des précieuses de Montpellier ; elle est encadrée assez dramatiquement dans l’histoire du poète d’Assoucy, que je ne fais qu’indiquer ; le milieu se peut citer sans manquer au goût : Dans cette même chambre, disent les voyageurs, nous trouvâmes grand nombre de dames qu’on nous dit être les plus polies, les plus qualifiées et les plus spirituelles de la ville, quoique pourtant elles ne fussent ni trop belles ni trop bien mises.

2299. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Un petit nombre abandonne la foule, demande les yeux levés la richesse du ciel, et gagne les seuls biens réels, vérité, sagesse, grâce, et une paix pareille à celle de là-haut… Alors il se met à examiner les différents jeux, ces cailloux de différentes couleurs que s’amusent à ramasser les hommes et qu’ils continuent souvent de rechercher jusque dans la retraite et la solitude : car la plupart ne la désirent que pour s’y plus abandonner à leurs goûts favoris, et pour mieux caresser leur passion secrète.

2300. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Lorsque Cowper s’était senti mieux et plus fort d’esprit, il avait commencé une correspondance avec un petit nombre d’amis, et il la suivit sans interruption pendant plusieurs années ; c’est là surtout qu’on apprend à le connaître et à pénétrer dans les mystères de son esprit ou de sa sensibilité.

2301. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

L’attente de cette réception qui se faisait au Louvre était grande : il n’y avait qu’un petit nombre de places dans ce temps-là pour les auditeurs, elles furent recherchées du plus grand monde de la Cour.

2302. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Les lettres suivantes, choisies par l’éditeur dans un nombre fort considérable, sont de peu d’intérêt et, à dire le vrai, un peu enfantines ou un peu écolières ; ils font tous deux leur apprentissage de langue et d’esprit ; ils achèvent leur rhétorique par lettres.

2303. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Gilbert, c’est d’éclairer d’un jour intérieur et certain un assez grand nombre de pages qui, jusqu’à présent, étaient restées inaperçues ou assez insignifiantes dans les œuvres de Vauvenargues, et de leur restituer le caractère biographique et personnel qu’elles ont, et qui désormais les rendra vivantes.

2304. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Gavarni, on l’a vu, a eu dans un temps, à un moment de sa jeunesse, non pas des prétentions, mais des velléités ou de vagues projets littéraires ; au nombre de ces projets était un roman, non terminé, dont, je puis cependant donner une idée assez précise et citer quelques pages arrachées qui seront autant de jours ouverts sur sa manière de penser et de sentir.

2305. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

La langue ne gardera ou n’adoptera pas tous les termes d’art qu’il y a versés journellement ; mais il suffit pour son honneur qu’il en ait introduit un bon nombre et qu’il ait rendu impossibles après lui les descriptions vagues et ternes dont on se contentait auparavant.

2306. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

L’autre représentait, à cette date, l’esprit d’entreprise, l’innovation hardie, inventive, l’esprit économique et véritablement démocratique, le besoin de publicité dans sa plénitude et sa promptitude, les intérêts, les affaires, les nombres et les chiffres avec lesquels il faut compter, la confiance qui est l’âme des grands succès, l’appel à tous, l’absence de toute prévention contre les personnes, y compris les personnages dynastiques, l’indifférence aux origines pourvu qu’il y eût valeur, utilité et talent ; il était l’un des chefs de file et des éclaireurs de cette société moderne qui n’est ni légitimiste ni carbonariste, ni jacobine ni girondine, ni quoi que ce soit du passé, et qui rejette ces dénominations anciennes, surannées déjà ; qui est pour soi, pour son développement, pour son progrès, pour son expansion en tous sens et son bien-être ; qui, par conséquent, est pour la paix et pour tout ce qui la procure et qui l’assure, et pour tout ce qu’elle enfante ; qui aurait pris volontiers pour son programme, non pas la revanche des traités de 1815 ou la frontière du Rhin, mais les chemins de fer avant tout.

2307. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Ce spirituel vieillard à qui l’on fit remarquer un matin, tandis qu’on l’habillait, une tache de gangrène sénile à l’une de ses jambes, cacha à ses gens le pronostic qu’il en tirait, n’avertit qu’un ou deux amis intimes à l’oreille, en invita un plus grand nombre, dix ou douze, à venir passer chez lui la soirée pour chacun des jours suivants, vers cinq heures ; il leur promettait des tables de jeu, des échiquiers, des trictracs, de quoi faire passer agréablement le temps.

2308. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Mizraïm guérit les blessures, et Pharaon est vendu pour fabriquer du baume… Le plus grand nombre doit se contenter d’être comme s’il n’avait pas été et de subsister dans le livre de Dieu, non dans la mémoire des hommes.

2309. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

C’était le nom qu’on se disait à l’oreille quand on causait de Mme Roland entre admirateurs et amis bien informés, comme il en était un certain nombre alors.

2310. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Mme Roland, qui rimait aussi comme Salles et qui faisait avec facilité des vers quelconques, écrivait bien en prose, d’une plume gracieuse et virile, avec nombre, fermeté, élégance ; mais l’originalité également fait un peu défaut, et cela est sensible surtout lorsqu’elle s’applique et qu’elle veut s’élever.

2311. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Ayant trouvé bon un mets qu’on lui avait servi, elle y revint, et alors elle parcourut des yeux le cercle devant elle, sans doute pour voir si, dans le nombre de ses observateurs, il n’y avait pas quelqu’un à qui elle dût compte de sa friandise.

2312. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

. — Un duc (le duc de Guines), grand faiseur de motions, et ayant toujours la larme à l’œil quand il parle, est du nombre.

2313. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Malheureusement, quoiqu’en assez grand nombre, ils ne sont pas les plus forts ; mais, avec de la douceur et une patience à toute épreuve, il faut espérer qu’au moins nous parviendrons à détruire l’horrible méfiance qui existait dans toutes les têtes, et qui a toujours entraîné dans les abîmes où nous sommes. » Elle annonçait que l’Assemblée allait venir s’installer à Paris, bien que réduite par la désertion de quelques membres ; elle exprimait le vœu que ceux qui étaient partis pour les provinces travailleraient à les calmer, au lieu de les animer sur les événements accomplis : « Car tout, disait-elle, est préférable aux horreurs d’une guerre civile. » Revenant sur les journées des 5 et 6 octobre, elle les résumait sommairement en disant : « Jamais on ne pourra croire ce qui s’y est passé (à Versailles) dans les dernières vingt-quatre heures.

2314. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

L’intervention de Pisistrate présuppose, au contraire, un certain agrégat ancien et connu à l’avance, dont les principaux traits étaient familiers au public grec, bien que, dans la pratique, bon nombre de rhapsodes pussent s’en écarter souvent.

2315. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Nombre de ses lettres d’affaires ont été publiées par M. 

2316. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Le génie humain n’a pas un si grand nombre de chefs-d’œuvre ; savez-vous que la scène des appartements de Versailles après la mort de Monseigneur est une œuvre unique, incomparable, qui n’a sa pareille en aucune littérature, un tableau comme il n’y en a pas un autre à citer dans les musées de l’histoire ?

2317. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

En même temps qu’il redresse quantité d’erreurs en circulation, lui-même il en commet bon nombre à côté.

2318. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Quant à leur moralité, celle de l’un n’a pas été exemplaire plus que celle de l’autre : l’évêque surtout est particulièrement blâmé à cause du nombre et de la publicité de ses galanteries, de son goût pour le jeu et principalement pour l’agiotage auquel il se livra sous le ministère de M. de Calonne, avec qui il était très lié.

2319. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Ce que les lecteurs mondains diraient de nos jours en lisant le détail des mortifications et de certains excès, un grand nombre parmi les contemporains des personnages le disaient également et presque par les mêmes termes.

2320. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Il est du petit nombre de ceux qui se perfectionnent ; dans ses poëmes de Françounetto et de Marthe la folle, il a su donner à son talent toute son étendue et son ressort, sans le forcer.

2321. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Casimir Delavigne, poëte, sut être toujours à l’unisson, au niveau du sentiment public ; il partagea les goûts, les émotions, les enthousiasmes du grand nombre en ce qu’il y eut d’honnête, de légitime, de généreux ; il en fut l’organe clair, ingénieux, élégant, sensible.

2322. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Il entrevit alors cette vérité importante : que le mouvement général de la littérature se compose d’un grand nombre de mouvements particuliers, de vitesses très inégales ; qu’il y a pour une langue, et qu’il y a pour chaque genre des points de perfection qui sont atteints à des moments très différents : le progrès commence à peine d’un côté, que la décadence se fait sentir de l’autre.

2323. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Ils reprirent ou constituèrent un certain nombre de sujets tragiques, et il est notable que ces sujets sont précisément ceux que notre tragédie à ses débuts traita le plus volontiers : Sopfionisbe.

2324. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Leconte de Lisle, après ses deux admirables recueils, fut le maître incontesté de la poésie française ; autour de lui se groupèrent un certain nombre de jeunes poètes, qui prirent le nom de Parnassiens, lorsque l’éditeur Lemerre publia leurs vers dans le recueil du Parnasse contemporain Chacun y apporta son tempérament original, sa force de sentiment ou de pensée : le trait commun de l’école fut le respect de l’art, l’amour des formes pleines, expressives, belles.

2325. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Tout ce que j’ai voulu dire au bout du compte, c’est qu’il y a quelque chose d’aussi outré, pour le moins, dans les reproches amers ou tendres adressés par nombre de bonnes gens à M. 

2326. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Or, bien que nous soyons, nous et le monde, dans un flux perpétuel, et qu’il y ait d’ailleurs quelque plaisir à changer (d’abord on jouit ainsi des choses en un plus grand nombre de façons, et puis cette faculté de recevoir du même objet des impressions diverses peut aussi bien passer pour souplesse que pour légèreté d’esprit), toutefois, et je le dis à ma honte, je n’ai pas assez changé dans cet espace d’une année pour avoir rien d’essentiel à ajouter à ce que j’ai dit déjà.

2327. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Après avoir tué bon nombre de bêtes sauvages, accablé de fatigue, il s’endormit, laissant Raksch paître à son gré dans la plaine.

2328. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Dans un voyage de santé qu’elle fit aux eaux de Forges pendant l’été de 1742, elle écrivit plusieurs lettres au président Hénault et en reçut bon nombre de lui.

2329. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

En lui répondant par quelques conseils littéraires, en le redressant et en l’éclairant doucement sur quelques points, il ne parle tout d’abord à ce jeune officier de vingt-huit ans que comme à un égal, à un ami, à l’un de ceux qui sont à la tête du petit nombre des juges.

2330. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Il caresse sa phrase, il soigne la cadence, il sacrifie au nombre.

2331. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Il dit du mal de la Cour et nous en déduit le fort et le faible, mais il a la bonne foi d’en avouer tout l’attrait : Il faut cependant avouer qu’il est difficile de quitter ce pays-là quand on y a passé une partie de la vie ; et, malgré tous les vices et les défauts que j’y ai remarqués, il y a un petit nombre d’hommes et de femmes avec qui on peut passer agréablement sa vie, et mieux qu’ailleurs, par la difficulté de les assembler.

2332. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Car il y a la race des hommes qui, lorsqu’ils découvrent autour d’eux un vice, une sottise, ou littéraire ou morale, gardent le secret et ne songent qu’à s’en servir et à en profiter doucement dans la vie par des flatteries intéressées ou des alliances ; c’est le grand nombre.

2333. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Qui a su mieux peindre les situations, enchaîner les événements, perdre et retrouver d’une façon plus naturelle un si grand nombre de personnages, et, par une transition de deux vers, remettre son lecteur au fait de la suite d’une longue histoire racontée dans les chants précédents ?

2334. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Laissez à chacun le soin de démêler sa fusée comme il pourra, et bornez-vous à partager le sort de vos amis, c’est-à-dire d’un petit nombre de personnes.

2335. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

— Les tendances à la décharge sur un point sont proportionnelles : 1° au nombre de fois que l’excitation de chacun des autres points peut avoir coexisté avec l’excitation du point en question ; 2° à l’intensité de ces coexcitations ; 3° à l’absence ou à l’insuffisance de quelque point rival sur lequel les décharges pourraient être dérivées.

2336. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Carrière d’Augier Son premier collaborateur fut un jeune avocat, Nogent Saint-Laurens, avec lequel il perpétra un drame, Charles VIII à Naples, qui ne fut jamais représenté, malgré les démarches sans nombre d’Émile Augier.

2337. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Je ne connais pas la rose qu’on a baptisée de votre nom ; je ne sais si l’Académie d’horticulture a enregistré votre rose au nombre des roses officielles, et si Vilmorin lui a donné la consécration de son catalogue.

2338. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Ils ont l’un et l’autre le nombre dans la phrase : Macaulay, plus de franc jeu et d’opulence dans l’image, et du Méril, qui a gardé un peu du collet monté qu’ils avaient au Globe en 1828, dont il était, je crois moins de naturel et plus d’ingéniosité.

2339. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Il vient bien moins de la supériorité d’un homme d’un talent, trop fier pour plaire au grand nombre, qu’à l’abaissement de sa raison quand il s’abaisse et qu’il se rapproche de nous tous.

2340. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Dans ce volume, il y a en cause, à une seule exception près, si je ne me trompe, un nombre égal d’artistes et de littérateurs.

2341. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Ce que nous tenons seulement à constater, c’est que, contrairement au plus grand nombre des lyriques actuels, si préoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de Baudelaire est moins l’épanchement d’un sentiment individuel qu’une ferme conception de son esprit.

2342. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

On le vit, le Lakiste énervé du Léta, rimer des Ternaires pour la Revue des Deux-Mondes, et chanter les nombres de Pythagore, comme un élève de l’École Normale, en récréation et en gaieté !

2343. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

. — Dans un très-grand nombre de cas, par exemple dans toutes les illusions des sens, l’objet apparent diffère de l’objet réel, et par conséquent s’en distingue12.

2344. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Tout leur effort est de réduire le nombre des faits, et leur science sera parfaite quand, au lieu de cent mille phénomènes, ils en auront un.

2345. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Mais, loin de là, passant de l’incrédulité païenne à l’athéisme, ne décréditant les déités sans nombre dont l’imagination avait peuplé l’univers que pour nier aussi la divinité même de l’âme, que pour abaisser l’homme à la condition de la brute, n’accusant la superstition crédule et barbare que pour ôter en même temps au crime ses barrières et ses terreurs, Lucrèce s’est arraché lui-même la plus belle part de son génie.

2346. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

« Une troupe glorieuse, ce petit nombre d’élus sur lesquels est descendu l’esprit de Dieu, douze saints courageux, sûrs de leur espérance et bravant la croix et le bûcher.

2347. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Plus de gêne, plus de contrainte ; on voit apparaître, en moins grand nombre, ces esprits à part dont le monde vulgaire sait à peine le nom et dont il n’aime pas à entendre parler ! […] Nettement envers ses princes. — Les gloires pour faire nombre. — Revendication des vraies gloires. […] Il salue aussi madame Tastu comme une muse, et madame Desbordes-Valmore, et madame Dufresnoy : elles font nombre. […] — Il se souvient seulement qu’il y avait en ce temps-là, dans sa calme et heureuse province, un certain nombre de ces maisons roturières qui étaient aussi vieilles que la cité, tant le sol était solide et fort sur lequel ces maisons étaient bâties. […] Dans le nombre de ces heureux poètes qui ont osé chanter durant ces horribles époques, il faut placer au premier rang M. 

2348. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Prestement, assembler la petite troupe, consoler Lemaître qui pleure son cheval, et achever la bête qui geint, faire trotter les deux cavaliers démontes, lourd-bottés, examiner encore le mouvement des tirailleurs gris devant le village, évaluer leur nombre, esquiver leur tir… L’un des chasseurs, Wattrelot, file et porte au colonel un billet du lieutenant : le renseignement. […] Or, le bilan de cette offensive, on ne l’établit pas en évaluant le nombre des kilomètres carrés que nos troupes ont repris : cette offensive a retenu obstinément sur le front occidental des armées allemandes que les Russes avaient besoin de ne pas recevoir à ce moment. […] On y remarquera les sages conseils que donne le professeur à son disciple : « Connaître un texte, c’est d’abord savoir son existence… Connaître un texte, c’est ensuite s’être posé à son sujet un certain nombre de questions. » Il y a neuf questions ; etc. […] Je n’ose pas compter au nombre de ses défauts le zèle qu’il a quelquefois consacré au service de la vertu, dans ses livres et, par exemple, dans ces trois romans qui se continuent sans faiblesse : La moisson est grande, Il y a peu d’ouvriers et Leurs œuvres les suivent. […] Il avait assemblé un grand nombre de documents et les utilisait bien.

2349. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Passy n’a gardé des traces de l’occupation que les inscriptions à la craie, indiquant, sur les portes cochères et les volets de boutiques, le nombre de soldats que les habitants ont été tenus de loger. […] Une foule étrange, dans laquelle je reconnais à peine deux ou trois hommes de lettres, mais où il y a un grand nombre de chapeaux mous, au milieu desquels s’infiltrent, à mesure qu’on avance et qu’on traverse les quartiers à cabarets, des soulards, qui prennent la queue en titubant. […] Mercredi 19 avril Quelqu’un affirmait hier qu’on évaluait à 700 000 le nombre des personnes parties de Paris, depuis les élections. […] Dans les cafés, les rares gandins qui sont restés à Paris, enseignent, le soir, aux lorettes, à calculer la distance des canons qui tirent, d’après le nombre de secondes, qui s’écoulent entre l’éclair et la détonation. […] Ce n’est qu’une revue, où le nombre des gamins a quelque chose d’odieux, de révoltant.

2350. (1932) Les idées politiques de la France

Les idées politiques de gauche l’emportent assez régulièrement aux élections, mais, si l’on considère le nombre des voix, nullement de façon massive. […] En tenant compte du fait que les militaires de carrière ne votent pas, que l’influence de l’Église s’exerce surtout sur les femmes, lesquelles ne sont pas électrices, on peut conclure que le nombre des personnes de droite équilibre au moins celui des personnes de gauche. […] D’appartenir à une Internationale par position, évidemment, pour un grand nombre de catholiques français, pour le haut clergé, l’aristocratie, la bourgeoisie, les familles militaires, c’est dur. […] Il sait les lois générales des nombres et des lignes ; il sait ce que sont les forces physiques : la pesanteur, la lumière, le son, l’électricité, la chaleur, et il sait qu’elles ne sont peut-être que les diverses apparences d’un mouvement unique et qu’elles obéissent toutes à des lois semblables dont un certain nombre d’exemples ont suffi à lui montrer l’éternelle fixité. » Soit l’histoire naturelle, l’anthropologie, l’histoire, un humanisme fait de la tradition gréco-romaine, où le christianisme ne figure que pour avoir versé dans le cœur de l’homme nouveau « le sentiment nouveau de la pitié » (contre sens qui vient de la proscription subie officiellement par tous les sens du mot charité), et qui se termine sur « la Réforme et la Renaissance l’éveillant pour ainsi dire de la longue nuit du passé, et lui mettant au front comme une aurore le rayon de la liberté de penser ; la France moderne, de Descartes à Voltaire, achevant dans une langue d’une force et d’une précision définitive l’affranchissement de son esprit, et faisant enfin, dans l’explosion de 1789, tomber autour de lui les dernières entraves, et le dressant, au milieu du monde, dans la hauteur de tous ses droits et le rayonnement de toutes ses libertés. » Évidemment, c’est monument de Gambetta, c’est court, et l’on comprend que ce manifeste officiel du laïcisme ait été alors accueilli avec quelque gaîté par l’opinion littéraire, laquelle allait céder au mouvement dit des Cigognes, et prendre parti, en sens divers, dans la bataille Brunetière-Berthelot de 1894 sur la faillite ou l’apothéose de la science, — sorte d’ouverture de l’affaire Dreyfus, où l’on se disputa fort le jeune Français de demain.

2351. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Tout à coup, sur le même chemin, parurent quelques hommes bientôt suivis d’un plus grand nombre, et finalement d’une foule entière. […] En effet, il n’aimait pas à parler et n’exagérait point le nombre de gibier qu’il avait découvert, chose rare chez un chasseur de profession. […] Au nombre des servantes d’Anna Pavlowna, se trouvait une très jolie jeune fille, aux yeux doux et purs, aux traits fins ; on la nommait Malanïa ; elle était sage et modeste.

2352. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Dans le nombre se trouvait un forçat très âgé (soixante-dix ans pour le moins), qui emmenait avec lui, tendrement, un pauvre moineau dans une petite cage. […] Sully Prudhomme est mathématique : Onze étant un nombre premier, le rythme de onze syllabes ne peut pas être régularisé. […] À Eylau, le 14me de ligne était écrasé par le nombre. […] À ce point de vue l’école de la politique expérimentale peut le compter au nombre de ses adeptes. […] Leur réunion n’en forme pas moins un livre de tout intérêt, renfermant, en même temps que de hautes spéculations philosophiques, un grand nombre de ces récits charmants, où l’esprit, la sincérité et le scepticisme nous parlent ensemble dans une langue exquise.

2353. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Mais il y avait en lui assez de force résistante, aussi il a pu se maintenir un assez grand nombre d’années, et il se serait soutenu encore longtemps avec une manière de vivre plus saine. » Et Manzoni vit encore ! […] De ce nombre était Goethe, dont Eckermann vient de perpétuer la vie en nous donnant ses conversations.

2354. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

D’abord, il faut que la musique soit traitée sérieusement, que le nombre des jours de représentation, par exemple, soit réduit ; mais, surtout, il faut que ce théâtre soit vraiment national, résume toutes les forces de l’esprit commun et les fonde dans une complète unité artistique. […] Lorsqu’une troupe allemande vint jouer la Tétralogie à Bruxelles, le jour où l’on donna Siegfried, un grand nombre d’auditeurs rentrèrent chez eux avec des maux de dents ou des maux de tête qui furent suivis, pendant la nuit, de saignements de nez prolongés.

2355. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

» Et l’on oublie que toutes ces armées de morts héroïques sont couchées au nombre de quinze cent mille cadavres dans les neiges de la Russie, dans les flots de la Bérézina, dans les sillons de l’Espagne, dans les champs de bataille d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram, de Leipsick, de Waterloo ! […] Or le petit-fils du tailleur étudia pendant ce nombre d’années chez un précepteur ecclésiastique, logé dans les environs de la Bastille.

2356. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

On y rencontrait, par exemple, un Louis XVI qui n’était peut-être pas exactement le Louis XVI de la réalité ; mais, d’un autre côté, il y débordait un si grand nombre de vérités qu’elles y faisaient fleuve et emportaient tout ce qui n’était pas rigoureusement la vérité même, et qu’on resta frappé, presque à l’égal de ces vérités qui révélaient une réelle histoire, du double talent de moraliste et de peintre qui révélait un véritable historien. […] Eh bien, ces hommes et ces partis, qui furent pendant un si grand nombre d’années des amis ou des adversaires, Cassagnac en a parlé comme il convenait à un homme qui a le sentiment des obligations de l’histoire et qui l’écrit en se plaçant, par la pensée, à deux cents ans du temps qu’il a à raconter !

2357. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Quoique cette manière de raisonner soit très blâmable, il est impossible qu’il n’en reste pas plusieurs impressions désavantageuses : 1º Que les premiers chrétiens étaient animés d’un esprit de fanatisme et d’enthousiasme autant que d’un esprit religieux. 2º Que l’on peut à peine avoir foi aux miracles, parce que l’Église dès lors jusqu’à présent n’a jamais renoncé au pouvoir d’en faire ; que les preuves sont égales pour tous les temps ; que le moment où le don des miracles a réellement cessé n’a fait aucune impression ; qu’enfin les chrétiens, en admettant les miracles du paganisme, détruisent et la foi qu’on aurait aux leurs et le caractère surnaturel des miracles. 3º Que, dès les premiers siècles, parmi les Pères de l’Église et ceux qui nous en ont transmis l’histoire, l’enthousiasme a donné lieu à des fraudes pieuses qui déguisent absolument la vérité. 4º Que les différentes sectes qui divisent le christianisme dès son commencement altérèrent les Écritures en publiant chacune de son côté des Évangiles divers. 5º Que bien des causes temporelles favorisèrent les progrès du christianisme qui furent bien plus lents qu’on ne pense. 6º Qu’il n’y eut réellement aucune persécution générale jusqu’au temps de Dioclétien ; que celle-ci même ne fit pas deux mille martyrs, et que le petit nombre de chrétiens qui avaient été persécutés auparavant l’avaient été pour des causes particulières.

2358. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Lavallée a été naturellement amené à rechercher les origines et les fortunes diverses de cette maison ; il a trouvé à Versailles, soit dans la bibliothèque du séminaire, soit aux archives de la préfecture, un grand nombre de recueils et de pièces originales qui permettent d’établir le récit le plus détaillé avec certitude.

2359. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Il faut que vous ne vous souveniez guère de moi si vous ne me rangez pas au nombre des laides ; je l’ai toujours été, et je le suis devenue encore plus des suites de la petite vérole : ma taille est monstrueuse de grosseur, je suis aussi carrée qu’un cube ; ma peau est d’un rouge tacheté de jaune ; mes cheveux deviennent tout gris ; mon nez a été tout bariolé par la petite vérole, ainsi que mes deux joues ; j’ai la bouche grande, les dents gâtées, et voilà le portrait de mon joli visage.

2360. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Le nombre s’est fort accru depuis, et en février 1847 on écrivait de Padoue que le comte Léopold Ferri venait de mourir en cette ville, laissant une bibliothèque unique en son genre, exclusivement composée d’ouvrages écrits par des femmes en toutes langues et de tout pays : « Cette bibliothèque, disait-on, forme près de trente-deux mille volumes. » Dorénavant, il ne faudra plus essayer de compter.

2361. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

» Le ciseau et la scie étaient ses principaux outils, et il fabriquait « des tables comme on en peut voir, et des escabeaux comme il n’y en eut jamais. » Plaisantant plus tard sur les occupations de divers genres qu’il s’était créées à cette époque où il lui fallait échapper à tout prix aux inconvénients et aux dangers du rien faire, il disait encore : J’ai, dans cette vue unique, entrepris bien des métiers auxquels la nature ne m’avait pas destiné, quoique dans le nombre il y en ait où j’ai fait de remarquables progrès par la seule force d’une héroïque persévérance.

2362. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

S’il n’y avait dans l’édition à laquelle est attaché le nom d’un arrière-neveu de l’auteur que des inexactitudes légères, en si grand nombre qu’elles fussent, j’aimerais à les passer sous silence : malheureusement toute la partie historique en est atteinte et compromise, ainsi qu’on va en juger.

2363. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Mon enfant m’a volé le cœur par un nombre de bonnes qualités qui n’étaient contrebalancées par aucun défaut.

2364. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Malgré l’ignorance qui nous environne, nous étudions, nous disputons sans cesse, et cette soif de savoir n’est jamais assouvie ; il me semble, en lisant les philosophes et les théologiens, voir des aveugles qui errent dans l’obscurité, qui s’entre-heurtent, qui, en voulant s’éviter, se font choir, qui embrassent l’ombre pour le corps, et qui se servent quelquefois, pour s’assommer, du bâton qui leur a été donné pour se conduire, Un petit nombre, tel que vous, Euler et Clairaut, élevés dans une plus haute région, rient de leurs folies et de leurs méprises, Qu’est-ce qui produit tant de faux jugements ?

2365. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

On oublie que, par ces concours qu’elle ouvre à l’émulation des jeunes auteurs, l’Académie semble dire : « Jeune homme, avancez, et là, sur ce parquet uni, au son d’une flûte très simple, mais au son d’une flûte, exécutez devant nous un pas harmonieux ; débitez-nous un discours élégant, agréable, justement mesuré, où tout soit en cadence et qui fasse un tout ; où la pensée et l’expression s’accordent, s’enchaînent ; dont les membres aient du liant, de la souplesse, du nombre ; un discours animé d’un seul et même souffle, ayant fraîcheur et légèreté ; qui laisse voir le svelte et le gracieux de votre âge ; dans lequel, s’il se montre quelque embarras, ce soit celui de la pudeur ; quelque chose de vif, de court, de proportionné, de décent, qui fasse naître cette impression heureuse que procure aux vrais amis des lettres la grâce nouvelle de l’esprit et le brillant prélude du talent. » — Ainsi j’entends cet idéal de début académique, dont il ne se rencontre plus guère d’exemple.

2366. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Hamel53, lequel (je le dis sous toutes réserves de doctrine) a discuté avec rigueur et rectifié, je le crois, un certain nombre de faits.

2367. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

L’aristocratie est aussi une partie de ce gouvernement, car c’est un certain nombre de familles qui compose la Chambre haute ; mais elle ne blesse pas, parce que la Chambre des communes est remplie des frères de ces lords, et qu’il n’y a pas un des membres de la Chambre basse qui ne puisse aspirer à devenir lord, si les services qu’il a rendus à l’État le méritent.

2368. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

On quitte les mulets de montagne pour les chameaux ; la caravane décidément se forme et s’organise ; les cavaliers montent à cheval au nombre de trente environ et prennent la tête du convoi.

2369. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il répète, après bien d’autres, des choses vraies sur la vieillesse et ses désagréments ; il prouve lui-même cet inconvénient de vieillir par bon nombre de ses jugements qui ne sont que des préventions ; mais lorsqu’il dit en un endroit : « J’entre dans l’extrême vieillesse, et je n’ai à envisager que des déperditions de toute espèce et des infirmités et maladies de tous les genres à attendre : belle perspective !

2370. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

M. le Dauphin qui était enrhumé, ou plutôt qui ne voulait pas être du nombre des acteurs, s’est proposé, et on a décidé à l’unanimité que le rôle d’auditeur serait pour les enrhumés.

2371. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Catinat écrivait au roi au mois d’octobre 1694, en insistant sur la nécessité d’assurer ses communications : « Il ne faut plus regarder les Barbets comme les simples Vaudois retirés dans les montagnes : c’est un grand nombre de sujets de Sa Majesté, des vagabonds de toute nation, des déserteurs de ses troupes, qui n’ont ni feu ni lieu, ni établissement, bien armés, bien vêtus, qui pendant douze lieues peuvent entreprendre sur vos convois, sur vos entrepôts. » Il écrivait encore au roi le 25 mars 1695 : « On peut détruire les habitations des Barbets, on ne réduira jamais les Barbets ».

2372. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

On peut être vertueux, gai et en même temps répandu ; mais quand on est retiré au point de n’être qu’avec peu de monde, il en résulte (je dois vous le dire à mon grand regret, comme vous l’avez vu dans les derniers temps chez nous), nombre de mécontents, de jaloux, d’envieux, et des tracasseries ; mais si on est répandu dans le grand monde, comme cela était ici il y quinze ou vingt ans, alors on évite tous ces inconvénients, et on s’en trouve bien pour l’âme et le corps.

2373. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

C’est une chose bien remarquable, comme, en avançant dans la vie et en se laissant faire avec simplicité, on apprécie à mesure davantage un plus grand nombre d’êtres et d’objets, d’individus et d’œuvres, qui nous avaient semblé d’abord manquer à certaines conditions, proclamées par nous indispensables, dans là ferveur des premiers systèmes.

2374. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Aucune comédie n’a peut-être autant fourni à la mémoire du public et n’a mis en circulation pour l’usage journalier un aussi grand nombre de ces mots devenus proverbes en naissant : Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs… C’est pour le peuple enfin que sont fait les parents… Il ne vous fera pas grâce d’une laitue… ……….

2375. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

On n’a qu’un très petit nombre de ses sermons : c’en est assez, avec ses Entretiens spirituels qu’on a recueillis, pour nous faire juger cette éloquence solide et insinuante, qui semble une causerie aisée, soudaine, enlevée jusqu’au pathétique par une émotion intérieure : c’est parfois un commentaire chaleureux de quelque texte sacré, parfois une libre instruction sans ordre apparent, ou divisée sans subtilité.

2376. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Un dieu personnel qui saurait tout et pour qui l’univers serait parfaitement clair n’en jouirait que comme d’une machine bien agencée ; il savourerait des rapports de nombre ; il n’aurait qu’un plaisir de mathématicien : il ne rêverait jamais.

2377. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

La situation de cet Hamlet moderne, d’un caractère si décidé, et qui n’hésite d’ailleurs pas un instant sur son droit, cette situation est telle que d’abord, étant donné le caractère de ce personnage, elle n’implique chez lui qu’un assez petit nombre de sentiments et fort simples, dont la description sans cesse recommencée devient un peu monotone, et qu’en outre nous ne nous intéressons pas très fortement à ce qu’il éprouve.

2378. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Le nombre du blé et du froment était de cent vingt boisseaux ; le lait était tiré de trois vaches, de cinquante-deux chèvres et de huit ânesses.

2379. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

On citerait tel mot, dans le nombre, qui semble aiguisé par Rivarol et empoisonné par Chamfort.

2380. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Littérairement, Bossuet, Molière et Racine sont ses dieux, et, en cela, il a la religion du grand nombre ; mais il a plus que personne ses préférences et ses exclusions : il est pour Racine presque contre Corneille, pour Voltaire décidément contre Jean-Jacques.

2381. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Je ne vous ai point été voir, parce que je ne vais voir personne… Et il lui fait sentir, à elle qui se croyait déjà une vieille amie, qu’elle n’est pour lui qu’une amie nouvelle, qui fait nombre avec tant d’autres, et qui n’a pas encore réussi à se loger à fond dans un coin de son cœur.

2382. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Mieux vaut lire un homme que dix livres : « Le monde est un pays que jamais personne n’a connu au moyen des descriptions ; chacun de nous doit le parcourir en personne, pour y être initié. » Voici quelques préceptes ou remarques, qui sont dignes de ces maîtres de la morale humaine : La connaissance la plus essentielle de toutes, je veux dire la connaissance du monde, ne s’acquiert jamais sans une grande attention, et je connais bon nombre de personnes âgées qui, après avoir été fort répandues, ne sont encore que des enfants dans la connaissance du monde.

2383. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle a peu de goût et encore moins de savoir, mais elle protège les artistes et les auteurs, et elle fait la cour à un petit nombre de gens pour avoir le crédit d’être utile à ses protégés.

2384. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Lorsque, vingt ou vingt-cinq ans environ après la condamnation de l’héroïne, la reconnaissance un peu tardive de Charles VII provoqua et mena à fin le procès de réhabilitation, on fit des enquêtes, on interrogea les anciens témoins, dont un grand nombre vivaient encore.

2385. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Notre folie, à nous autres, est de croire aussi que toute la nature, sans exception, est destinée à nos usages ; et quand on demande à nos philosophes à quoi sert ce nombre prodigieux d’étoiles fixes, dont une petite partie suffirait pour faire ce qu’elles font toutes, ils vous répondent froidement qu’elles servent à leur réjouir la vue.

2386. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Il avait laissé un grand nombre de manuscrits : on avait dit d’abord « que M. de Secondat, son fils, vers la fin de 1793, lorsque le sang commençait à couler à Bordeaux, avait jeté au feu les papiers et manuscrits de son père, dans la crainte qu’on ne vînt à y découvrir des prétextes pour inquiéter sa famille ».

2387. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Je quitte ce discours pour vous dire que nous n’avons point trouvé dans mes hardes une tunique et une dalmatique de taffetas blanc qui accompagnaient les ornements de damas blanc que vous m’avez fait faire : c’est ce qui fait que je crois que cela a été oublié… Nombre de lettres à Mme de Bourges traitent ainsi de son ménage et de ses affaires domestiques, dont il plaisante assez agréablement.

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