lève-toi pur sur la France Où m’attendent de chers absents ; A mon fils, ma jeune espérance, Rappelle mes yeux caressants !
Les feuilletons spirituels abondent ; on livre des combats pour et contre ; on en cause partout durant huit jours : ce sont des succès qui rappellent les beaux salons littéraires dans leurs plus élégants loisirs.
Il ne savait ni quand ni comment sa race serait rétablie, mais il savait que tôt ou tard elle aurait son jour, et que la France la rappellerait : il en avait comme la tranquille certitude.
Vous vous rappelez le marquis de la Critique de l’École des femmes.
Rappelez-vous ses veuves, ses vieux gentilshommes, ses vieilles filles et ses vieux garçons, Mme Heurteloup, tante Aurélie, M.
Surtout on était charmé de trouver dans le livre d’un prêtre un portrait sans pitié du paysan, un portrait qui rappelait la page de La Bruyère et qui faisait même songer aux horribles paysans des romans naturalistes.
Cela nous rappelle que la matière première des plus beaux livres n’est, fort souvent, qu’une réalité souillée et médiocre.
Tout ce monde-là se rappelle également ces troublants paysages, les Filaos, souvenir de l’Île natale, et ces Automnes où Le monotone ennui de vivre est en chemin, et ces pièces où le vers revient sans monotonie, forme toute nouvelle, car Baudelaire, qui lui-même a emprunté à Edgar Poe la réitération du vers, se borne, comme son modèle, à en faire un véritable refrain revenant toujours à la même place, tandis que Dierx promène, en écoliers buissonniers, plusieurs vers dans la même pièce, comme un improvisateur au piano qui laisse errer plusieurs notes, toujours les mêmes, à travers l’air qu’il a trouvé, ce qui produit un effet de vague d’autant plus délicieux, que le vers de notre poète est particulièrement fait et très précis, toute flottante que veuille être parfois sa pensée, mystique et sensuelle.
L’atmosphère relative des Sept Princesses rappelle la Princesse Maleine ; d’autre part, les Sept Princesses, sans être tout à (ait, comme la Princesse Maleine, une suite d’accidents, une tranche d’histoire légendaire, n’est pas non plus le simple fait normal de l’Intruse ou des Aveugles.
Laissez-moi toutefois rappeler à votre mémoire enchantée cette superbe pièce intitulée : Les Écuries d’Augias.
Rappelons le récit du spirituel Napolitain.
Cette crise en effet n’est, pas la première et il importe, pour la comprendre, de se rappeler celles qui l’ont précédée.
Il seroit même à souhaiter que le résultat de cet Ouvrage fût un peu plus décidé ; qu’il y eût moins d’ambiguité dans l’ensemble, & que la maniere de procéder de l’Apologiste ne rappelât pas si souvent ce vers de Virgile, Et fugit ad salices, & se cupit ante videri.
Il ne se borne pas à faire sentir les travers qu’il attaque ; le plus souvent il a l’attention de rappeler aux regles qu’il faut suivre, & ses décisions ont l’avantage d’être appuyées sur les bons principes.
Il faut se rappeler que c’est elle qui a produit le seul colosse que ce siècle puisse mettre en regard de Bonaparte, si toutefois Bonaparte peut avoir un pendant ; cet homme de génie, turc et tartare à la vérité, cet Ali-pacha, qui est à Napoléon ce que le tigre est au lion, le vautour à l’aigle.
Rappelez-vous maintenant ce qu’ils sont devenus.
Quand, enfin, j’aurai rappelé que je conseille « de songer aux divers rapports que peuvent présenter les objets, aux idées à côté qu’ils évoquent, aux ressemblances, aux contrastes, aux antithèses, en recommandant d’étudier les métaphores des auteurs », je crois que j’aurai à peu près énuméré tous mes crimes.
Vous rappelez-vous le signor Pococurante, dans l’affreux roman de Candide ?
Nous sommes tellement sur la lisière de la Critique qu’il faut nous le rappeler sans cesse pour n’être pas tenté d’y entrer.
Rappelez-vous Le Bouscassié, de ce vigoureux paysan de Cladel.
Les pusillanimes d’organisation, les vues ophtalmiques, les sens qui se croient délicats parce qu’ils sont faibles, se plaindront de la violence d’une œuvre qui, par la couleur et le style, rappelle Rubens et Rabelais ; mais moi, non !
Inutile de rappeler les fines études psychologiques qu’on trouve chez Descartes et chez Malebranche, intimement mêlées à leurs spéculations métaphysiques.
Qu’on se rappelle le mot de Charles-Quint aux grands d’Espagne.
Le soir, disait-on, le prêtre, au moment où il fermait les portes du temple de Delphes, l’appelait à haute voix par ces mots : « Pindare le poëte est invité au souper du Dieu. » Cette vocation religieuse semblait attachée de naissance il la personne du poëte, venu au monde durant une des fêtes du Dieu, comme l’attestent quelques mots d’un de ses hymnes perdus29 : « C’était la fête qui revient tous les cinq ans, où, pour la première fois, je fus nommé, enfant chéri dans les langes. » Et, selon le commentaire ancien qui cite ces paroles, elles rappellent le cri Évoé, qui commençait les mystères d’un autre Dieu.
Paul de Musset, à la fin de la biographie de son frère, nous a transmis un texte précieux sur la fantaisie qu’il est bon de rappeler ici. […] L’impression qui se dégage de la lecture de ces livres ne rappelle rien autant que celle que donne un grand mémorialiste. […] Humaine, — mais le mot même nous rappelle qu’il s’agit encore là d’une grandeur que le Pascal des Pensées eût réprouvée pour sa « superbe ». […] Or de ce monde à trois dimensions — est-il besoin de le rappeler aux lecteurs d’Un amour de Swann, aux familiers du salon de Mme de Villeparisis, aux hôtes de la duchesse de Guermantes ? […] L’arbre qui pousse, c’est qu’il se rappelle ; il remonte du plus profond de lui-même vers sa forme antique, il va l’atteindre.
Cela ne ressemble pas du tout à Sophocle, mais cela rappelle souvent les dialogues de Platon. […] Vous vous rappelez Un mari dans du coton, qui est un petit chef-d’œuvre. […] Il convient de rappeler la femme à ses vrais emplois, c’est-à-dire à ses vraies vertus. […] Rappelez-vous Célimène, et Arsinoé, et Henriette. […] Vous vous rappelez cette situation qui est une des plus piquantes qui soient au théâtre.
Il n’est pas inutile de rappeler que, pendant que ce mouvement d’idées se produisait en France, les nations voisines, qui ont si bien su en profiter, n’apportaient aucun appui à cet essor. […] C’est ce que rappelait spirituellement le célèbre mathématicien Poinsot : « Si quelqu’un me demandait de définir le temps, je lui répondrais : “Savez-vous de quoi vous parlez ?” […] Ces définitions ne rappellent-elles pas celle dont se moquait Pascal : « La lumière est un mouvement luminaire des corps lumineux » ? […] Les caractères que nous avons précédemment rappelés correspondent à des réalités ; ils sont bons, utiles à connaître. […] Pour le moment il suffira de rappeler les grands traits de la question.
Pierre Lasserre parle fort bien de la veine agreste chez Lamartine, et il rappelle l’Odyssée. […] Je ne reviendrai pas sur cette affaire ; j’y chercherai seulement l’occasion de rappeler l’opinion littéraire de Sainte-Beuve sur Hugo. […] Il rappelle la flottille qui égaie le bassin du Luxembourg, sans rien perdre de sa poésie… Nous rasons la pointe du cap Malée. […] Tenez, l’autre soir en regardant ce politicien de quatorze lustres, je me rappelai les vieux maîtres d’armes que j’eus l’occasion de rencontrer à Paris. […] Vous rappelez-vous les hommes en bougran de Falstaff dans Henri IV ?
Bourget est le premier qui ait rappelé les écrivains à l’étude de la vie intérieure et à l’analyse des faits de conscience. […] Rappelez-vous de quel air il reprochait à quelques Soularys de n’être que des gloires lyonnaises. […] … Peut-être ne me suis-je que trop attardé à rappeler ces querelles qu’on fait à M. […] Il rappelle le miracle du jour de la Pentecôte. […] Il me rappelle le P.
Ici, je me rappelle textuellement ces mots d’Yves : « Pauvre moineau ! […] J’avoue que de toute l’œuvre de Corbière, je ne trouve guère mieux à citer que l’épitaphe qu’il s’est faite et qui me rappelle le charme insouciant des poètes du dix-septième siècle. […] Quand je l’ai quitté pour la dernière fois, samedi, il avait un volume de Lamettrie sur sa table de nuit, ce qui m’a rappelé mon pauvre Alfred Le Poitevin lisant Spinoza. […] — « Soldats, rappelez-vous que vous êtes braves, et surtout que vous êtes trois contre un ! […] Ceux qui l’ont vu le reconnaîtront et se rappelleront que M.
Je me rappelle tout cela délicieusement. […] Je suis donc dans le vrai quand je rappelle tous ces oublieux (de parti pris peut-être) à leur devoir, qui est d’enseigner ou tout au moins de renseigner le public. […] M. d’Aurevilly me rappelle cet archéologue. […] Mais « l’esprit de la Revue » me rappelle une anecdote que je veux vous conter. […] On se rappelle l’extraordinaire succès du forçat Rocambole, dont la fière et belle figure domine la littérature contemporaine.
Ceux qui ont lu Une nichée de gentilshommes, de Tourguéneff, se rappellent la fin de cette noble œuvre. […] Pour exprimer la chose en termes populaires, nous dirons que la cellule est capable de se rappeler ses impressions. […] On peut supposer l’histoire de ce mouvement connue, au moins dans ses traits essentiels, et nous n’en rappellerons ici que les principaux. […] Je rappelle seulement les remarques précédemment citées de Rossetti, Charles Morice, etc., sur ce point. […] Rappelons-nous toujours ce qu’est la « disposition d’âme ».
Restons-en sur l’exemple que nous venons de rappeler. […] On se rappelle de quelle manière les jansénistes y sont traités, avec quelle amusante et aristocratique impertinence, mais surtout de quel accent profond de colère et de haine. […] La lecture en est aujourd’hui franchement insoutenable : des grossièretés inattendues y jurent avec les idées de délicatesse, d’élégance, de préciosité que rappelle d’abord 135à l’esprit le nom de Marivaux. […] Larroumet n’a-t-il pas retrouvé dans le Spectateur français une substitution de personnes qui lui a rappelé l’Aventure de Ladislas Bolski ? […] J’ai rappelé dans Atala l’imitation bien connue de Manon Lescaut.
Pourquoi ne pas se borner à signaler et à distinguer provisoirement sa tombe par quelque figure ou quelque inscription qui rappellerait ses traits et son œuvre ? […] Je me rappelle la fin d’une journée d’été, d’il y a vingt ans. […] Elles ont gardé je ne sais quoi de rapide et de lapidaire, de martelé et de brusque qui me rappelle bien le geste et la voix du poète. […] qui rend particulièrement mélancolique la lecture de ce beau livre, qui nous rappelle tant d’espoirs et renouvelle tant de regrets. […] Je me rappelle, pour ma part, avoir goûté plus d’une fois ce sport de dormeur et en avoir savouré les légères délices.
Vous rappelez-vous ce seigneur Pierre d’Archambault qui commandait à Basle pour le duc de Bourgogne et qui fut massacré par les gens du pays ? […] Ai-je besoin de rappeler les vers immortels de Lamartine ? […] Très souvent, en voyant Montaigne se peindre lui-même, on se rappelle le portrait suivant, qui n’est pas de lui : « C’était le meilleur petit bonhommet qui oncques ceignit l’épée. […] En 1540 son parti à Genève reprit le dessus, et il fut rappelé avec instances. […] Ferdinand Buisson, qui rappelle bien moins l’exaltation lyrique des prophètes que l’instinct minutieusement gouvernemental d’un Moïse.
Quand elle se moque du Landdag extraordinaire à Nimègue, où l’on délibère sur quelques vaisseaux de foin, et qui occupe toutes les bêtes de la province, elle nous rappelle Mme de Sévigné aux États de Bretagne. […] Plus tard, quand Benjamin Constant fut lancé sur une scène toute différente, et qu’elle l’allait rappeler au passé, il répondait peu. […] Les conversations que nous eûmes ces jours passés sur Kant, sur sa doctrine du devoir, m’ont rappelé trois femmes que j’ai vues. — Où ? […] — Ces paroles presque mystifiantes de Benjamin Constant m’en rappellent une autre qui n’y ressemble qu’extérieurement et pour la forme, mais dont le sens affectueux, judicieux et large, est bien différent : c’est le mot charmant d’une femme que l’avenir aussi connaîtra (Mme d’Arbouville) : « Eh !
On cite d’ordinaire ses deux maîtres de philosophie, célèbres pour le temps, Frey et Padet ; mais il serait plus essentiel de rappeler ce que Guy Patin, son ami de jeunesse, nous apprend. […] Il paraît que Naudé quitta cette place un peu assujettissante pour aller étudier à Padoue, en 1626 ; il en fut rappelé par la mort de son père. […] Rappelé l’année suivante en France pour être bibliothécaire du Cardinal-ministre, il ne quitta Rome que comblé des bienfaits de son dernier patron. […] Il revenait de là, dégoûté de sa tentative, rappelé sans doute aussi par le mal du pays et par la perspective de jours meilleurs après les troubles civils apaisés, lorsqu’il fut pris de maladie et mourut en route, à Abbeville, le 29 juillet 1633, avant d’avoir pu revoir et embrasser ses amis.
Tantôt il les avertit, avec compassion, de leur destinée, ou solennellement les rappelle au culte de la Divinité qu’ils offensent ; tantôt il célèbre, dans un chant magnifique, et leur propre courage et la vertu divine qui agit en eux. […] Par cette épuration profonde, leur théâtre serait seul digne d’être comparé à celui des Grecs, si la rhétorique qui s’y fait trop applaudir ne rappelait pas plutôt les déclamations de Sénèque que les chefs-d’œuvre classiques221, surtout si les conditions nouvelles d’un art romantique en dépit de lui-même n’avaient pas imposé à leur poésie dramatique des allures et des mœurs contraires à l’antique plasticité. […] Rappelons-nous la définition hégélienne de la satire. […] Aussi ce genre de discours se rapproche-t-il plus des défauts que l’on blâme dans les pièces de Sénèque, qu’il ne rappelle les chefs-d’œuvre des Grecs .
Necker, épouse du ministre de Suède en France, écrivain sublime, orateur de salon, publiciste passionné, femme du monde, femme politique bercée au branle de la révolution, émigrée, proscrite opulente, puis rappelée dans cette capitale dont elle avait fait sa patrie, elle y exerçait un ascendant dominateur sur le Directoire. […] XXII Le 18 brumaire ne tarda pas à le rappeler à la direction du cabinet français. […] Les Bourbons furent rappelés : la France fut sauvée. […] Cette foule rappelait les jours de 1814, où, dans un congrès intime entre l’empereur de Russie, le roi de Prusse, les ministres de toute l’Europe et le souverain diplomate, ce même palais d’un particulier avait vu disposer du sort de l’Europe, et la paix sortir de la guerre dans cette même capitale dont la guerre était tant de fois sortie pour le malheur de tous et pour la gloire d’un seul !
Et plus tard, quand la vie, en proie à la tempête, Ou stagnante d’ennui, n’a plus loisir ni fête, Si pourtant nous sentons, aux choses d’alentour, À la gaîté d’autrui, qu’est revenu ce jour, Par degrés attendris jusqu’au fond de notre âme, De nos beaux ans brisés nous renouons la trame, Et nous nous rappelons nos dimanches d’alors, Et notre blonde enfance, et ces riants trésors. […] Puis-je lire sans reconnaissance cette dernière Consolation, qui me fut adressée après sept années d’absence, et qui me rappelait un mot de nos conversations ambulantes prononcé avant mon départ ? […] Une de vos notes rappelle, avec l’amitié des premiers jours, mon nom à votre pensée. […] Son portrait par Donat, qui a servi de point de départ à celui qu’on vient de lire par M. de Chateaubriand, peut se traduire plus légèrement peut-être, et s’expliquer comme il suit, en évitant tout ce qui pourrait charger : Virgile était grand de corps, de stature (je me le figure cependant un peu mince, un peu frêle, à cause de son estomac et de sa poitrine, quoiqu’on ne le dise pas) ; il avait gardé de sa première vie et de sa longue habitude aux champs le teint brun, hâlé, un certain air de village, un premier air de gaucherie ; enfin, il y avait dans sa personne quelque chose qui rappelait l’homme qui avait été élevé à la campagne.
Philippe, dont le fils Alexandre touchait à l’âge des études sérieuses, rappela Aristote à sa cour pour lui confier la dernière éducation de son fils. […] Je dois, Alexandre, rappeler à ton souvenir la Grèce, pour laquelle tu as entrepris cette expédition qui lui soumet l’Asie. […] « Aussi, ajoute-t-il, nulle autre mort ne rendit Alexandre plus odieux aux Grecs, parce qu’il fit périr au milieu des tourments, et sans l’avoir entendu, un homme très recommandable par ses vertus et ses talents, qui l’avait rappelé à la vie lorsqu’après le meurtre de Clitus il persistait à vouloir se tuer. […] Qu’on se souvienne qu’à l’oligarchie succéda la tyrannie de Panætius à Léontium ; à Géla, celle de Cléandre ; à Rhéges, celle d’Anaxilas, et qu’on se rappelle tant d’autres qu’on pourrait citer également.
À l’époque où je suis venu au monde surtout, les vestiges et les traditions du régime féodal volontaire, vestiges encore mal effacés entre les châteaux et les chaumières, rappelaient à s’y tromper les mœurs et les habitudes de cette féodalité primitive et rurale qui existait du temps d’Homère dans Ithaque et sur le continent grec des bords de la mer Adriatique. […] Il rappelle le cloître des Camaldules de Naples ou de Vallombreuse de Florence, plus que l’habitation d’une famille de simples gentilshommes de campagne. […] Ses bois, ses champs, ses serviteurs, ses troupeaux, sa figure de sérénité et de paix, sa philosophie orientale et contemplative, tout rappelait en lui un Abraham sans épouse. […] D’ailleurs, quand dans mes discours j’ai rappelé le souvenir d’Ulysse, ce jeune prince a répandu des larmes amères, et de son manteau de pourpre il s’est caché le visage !
Qu’il serait surtout étonné de voir qu’au centre d’une religion aussi humble que la nôtre, et aussi faite pour rapprocher les hommes, on affecte de rappeler continuellement à nos jeunes seigneurs la gloire de leur nom et de leur naissance, et qu’on ne trouve point pour les exciter de motifs plus réels et plus nobles ; au lieu de leur redire sans cesse que les autres hommes sont leurs égaux par l’intention de la nature, plusieurs fort au-dessus d’eux par les talents, et qu’un grand nom, pour qui sait penser, est un poids aussi redoutable qu’une célébrité précoce ? […] S’il faut qu’il y ait à la cour des philosophes, c’est tout au plus comme il faut qu’il y ait dans la république des lettres des professeurs en arabe, pour y enseigner une langue que presque personne n’étudie, et qu’ils sont eux-mêmes en danger d’oublier, s’ils ne se la rappellent par un fréquent exercice. […] Je vous présente donc ces Recherches comme à un géomètre profond, qui a su » joindre aux agréments de l’esprit les plus sublimes connaissances, et dont je distingue le suffrage parmi le petit nombre de ceux qui peuvent véritablement me flatter. » S’il est permis de joindre à l’éloge des étrangers celui des morts, qui ne saurait blesser les vivants, l’auteur oserait encore rappeler ici, comme un témoignage des sentiments de son cœur, ce qu’il écrivait en 1752 à un homme dont la mémoire doit être précieuse à tous les gens de lettres qui l’ont connu, à feu M. le marquis d’Argenson, en lui dédiant (après sa retraite du ministère) l’Essai d’une nouvelle théorie de la résistance des fluides. […] Moins j’ai cherché les bienfaiteurs, moins je dois oublier ceux qui ont voulu être les miens ; et les grâces dont sa majesté m’a honoré, toujours présentes à mon cœur, me rappelleront sans cesse ce que je dois au ministre qui me les a obtenues.
En effet, la traduction de François Hugo est précédée de préfaces qui m’en rappellent d’autres, et que j’eusse mieux aimé ne pas y voir. […] » Non seulement Hazlitt ne s’est pas rappelé le vieux lieu commun sur l’éternelle jeunesse des poètes, mais il a oublié bien plus : il a oublié que les poètes n’ont jamais plus de jeunesse et de puissance dans le talent que quand ils n’ont plus ce qu’ils chantent, que ce soit la force de la vie, l’amour, la beauté ou la lumière ; qu’ils aient les yeux crevés ou le cœur percé de la flèche de l’irréparable, — de la flèche qu’on n’en retire plus ! […] Ces erreurs d’un très noble esprit pourtant, François Hugo, qui ne les partage pas expressément, me les a rappelées par la préface de son tome VIII, et j’ai cru devoir les signaler. […] Vous vous la rappelez, cette jeunesse orageuse et folle de Henri, qui alors s’appelait Hai, qui s’intitulait en riant un gentilhomme des ténèbres et un mignon de la lune, et qui se laissait tutoyer par le vieux Falstaff, ce courtisan de cabaret et ce bouffon de génie chauffé incendiairement au vin d’Espagne !
Mais rappelons d’abord en deux mots ce que nous disions de la simultanéité intuitive, celle qu’on pourrait appeler réelle et vécue. […] En disant que succession et simultanéité dépendent du point de vue, on traduit cette hypothèse, on rappelle cette définition, on ne fait rien de plus. […] Je dirais qu’au lieu de prémunir le philosophe contre l’erreur vous voulez l’y attirer, si je ne savais l’avantage que vous avez, physicien, à employer le mot simultanéité dans les deux sens : vous rappelez ainsi que la simultanéité savante a commencé par être simultanéité naturelle, et peut toujours le redevenir si la pensée immobilise de nouveau le système. […] Mais le philosophe, qui veut savoir à quoi s’en tenir sur la nature du temps, qui se demande si la voie et le train ont ou n’ont pas le même Temps réel — c’est-à-dire le même temps vécu ou pouvant l’être — le philosophe devra constamment se rappeler qu’il n’a pas à choisir entre les deux systèmes : il mettra un observateur conscient dans l’un et dans l’autre et cherchera ce qu’est pour chacun d’eux le temps vécu.
Dans son discours de remerciement, il rappela avec modestie sa jeunesse qui, « loin de lui nuire, avait parlé en sa faveur ». […] Quant à des places politiques meilleures, il est convenu entre les deux amis que le mieux est de ne rien presser ; le mot d’ordre est celui-ci : « À l’égard des places, il faut savoir lever le siège quand elles se défendent trop longtemps. » Bernis a là-dessus une tactique constante, une voie douce et par insinuation : « Ne pas prendre les places d’assaut et ne point refuser celles qui veulent se rendre d’elles-mêmes. » Enfin, le terme de l’apprentissage arrive, et Bernis, rappelé à Paris, se met en route à la fin d’avril 1755.
J’ai dit, non pas la phrase que l’on vous a répétée, mais une dont je ne me rappelle pas les mots exacts, et qui peut aisément être travestie ainsi, mais seulement pour les gens de mauvaise foi qui ne voudraient pas se rappeler que j’ai dit en toutes lettres hier que rien n’était si simple que d’avoir deux opinions dans une si grande question d’économie politique, et qui, par conséquent, voudraient douter, etc.
Deyverdun prend feu et lui répond (10 juin 1783) par l’aperçu d’une vie heureuse faite pour tenter ; il connaît bien son ami, il veut l’arracher à une condition politique qui n’est pas faite pour lui, et où sa nature véritable a dû nécessairement souffrir : « Rappelez-vous, mon cher ami, lui dit-il, que je vis avec peine votre entrée dans le Parlement, et je crois n’avoir été que trop bon prophète : je suis sûr que cette carrière vous a fait éprouver plus de privations que de jouissances, beaucoup plus de peines que de plaisirs. […] Chaque place, chaque allée, chaque banc lui rappelaient les douces heures passées dans l’entretien de celui qui n’était plus : « Depuis que j’ai perdu ce pauvre Deyverdun, s’écriait-il, je suisseul, et, même dans le paradis, la solitude est pénible à une âme faite pour la société. » Vers ce temps, il songea assez sérieusement ou au mariage, ou du moins à adopter quelqu’une de ses jeunes parentes, une jeune Charlotte Porten (sa cousine germaine, je crois) : « Combien je m’estimerais heureux, écrivait-il à la mère de cette jeune personne, si j’avais une fille de son âge et de son caractère, qui serait avant peu de temps en état de gouverner ma maison, et d’être ma compagne et ma consolation au déclin de ma vie !
» Une haute idée, c’est que les Dames de Saint-Louis étant destinées à élever des demoiselles qui deviendront mères de famille et auront part à la bonne éducation des enfants, elles ont entre leurs mains une portion de l’avenir de la religion et de la France : « Il y a donc dans l’œuvre de Saint-Louis, si elle est bien faite et avec l’esprit d’une vraie foi et d’un véritable amour de Dieu, de quoi renouveler dans tout le royaume la perfection du christianisme. » La fondatrice leur rappelle expressément qu’étant à la porte de Versailles comme elles sont, il n’y a pas de milieu pour elles à être un établissement très régulier ou très scandaleux : « Rendez vos parloirs inaccessibles à toutes visites superflues… Ne craignez point d’être un peu sauvages, mais ne soyez pas fières. » Elle leur conseille une humilité plus absolue qu’elle ne l’obtiendra : « Rejetez le nom de Dames, prenez plaisir à vous appeler les Filles de Saint-Louis. » Elle insiste particulièrement sur cette vertu d’humilité qui sera toujours le côté faible de l’institut : « Vous ne vous conserverez que par l’humilité ; il faut expier tout ce qu’il y a eu de grandeur humaine dans votre fondation. » Quoi qu’il en soit des légères imperfections dont l’institut ne sut point se garantir, il persista jusqu’à la fin dans les lignes essentielles, et on reconnaîtra que c’était quelque chose de respectable en l’auteur de Saint-Cyr que de bâtir avec constance sur ces fondements, en vue du xviiie siècle déjà pressé de naître, et dans un temps où Bayle écrivait de Rotterdam à propos de je ne sais quel livre : On fait, tant dans ce livre que dans plusieurs autres qui nous viennent de France, une étrange peinture des femmes de Paris. […] Cette Histoire rappelle assez bien la manière dans laquelle le cardinal de Bausset a écrit la vie de Fénelon : c’est un courant de narration égal et pur.
Un autre suffrage, d’un tout autre genre, mais très vif également et moins suspect de pure politesse, celui de Sophie Arnould, vieillie, souffrante et pauvre, venait tendrement remercier Daru, qui lui avait rappelé par l’abbé Delille quelques-uns des beaux jours de sa jeunesse. […] Quels doux souvenirs elle m’a rappelés sur ce bon compagnon de ma vie, de mes beaux jours !
Ernest Renan106, nous introduisait dans le docte ménage d’un professeur hollandais, et il rappelait à cette occasion les femmes célèbres qui, en Italie, depuis la renaissance des lettres jusqu’à des temps très rapprochés de nous, avaient occupé des chaires savantes, des chaires de droit, de mathématiques, de grec. […] Mais laissons de côté ces droits qui sont une expression fâcheuse et qui rappellent trop qu’au nom des Droits de la femme il s’est fait des insurrections aussi, des manifestations comme au nom des Droits de l’homme.
Ce qui lui manquait, c’était le travail qui creuse, l’attention qui concentre, c’était la puissance de talent qui réalise : Tout rappelle à notre esprit, disait-il dans la préface de son François II, les objets où il se plaît davantage ; et comme je m’occupe assez volontiers de l’histoire, je n’ai presque vu que cela dans Shakespearei… En voyant la tragédie de Henri VI, j’eus de la curiosité de rapprendre dans cette pièce tout l’historique de la vie de ce prince, mêlée de révolutions si contraires l’une à l’autre et si subites qu’on les confond presque toujours, malgré qu’on en ait… Et tout à coup, oubliant que je lisais une tragédie, et Shakespeare lui-même aidant à mon erreur par l’extrême différence qu’il y a de sa pièce à une tragédie, je me suis cru avec un historien, et je me suis dit : Pourquoi notre histoire n’est-elle pas écrite ainsi ? […] douce, simple, m’aimant uniquement, crédule sur ma conduite qui était un peu irrégulière, mais dont la crédulité était aidée par le soin extrême que je prenais à l’entretenir, et par l’amitié tendre et véritable que je lui portais. » Mme Du Deffand est très bien traitée dans ces Mémoires, et s’y montre presque sans ombre, sous ses premières et charmantes couleurs ; mais la personne évidemment que le président a le plus aimée est Mme de Castelmoron, « qui a été pendant quarante ans, dit-il, l’objet principal de sa vie. » La page qui lui est consacrée est dictée par le cœur ; il y règne un ton d’affection profonde, et même d’affection pure : « Tout est fini pour moi, écrit le vieillard après nous avoir fait assister à la mort de cette amie ; il ne me reste plus qu’à mourir. » On raconte que dans les derniers instants de la vie du président et lorsqu’il n’avait plus bien sa tête, Mme Du Deffand, qui était dans sa chambre avec quelques amis, lui demanda, pour le tirer de son assoupissement, s’il se souvenait de Mme de Castelmoron : Ce nom réveilla le président, qui répondit qu’il se la rappelait fort bien.
Faut-il rappeler qu’il voulut consacrer cette mémoire si chère par un éloge ou oraison funèbre qu’il composa et qu’il fit lire dans son académie de Berlin le 30 décembre 1767, jour anniversaire de la naissance du jeune prince ? […] Nous en avons fait quelques-unes de semblables ; mais il faut se rappeler qu’une armée est un corps éternel pour la masse, mais dont les membres se renouvellent continuellement.
Et puisque j’en suis sur ce sujet de l’Académie, un des sujets les plus nationaux en France, dont tout le monde parle, qu’il est, ce semble, si aisé de connaître, et dont pourtant on raisonne si souvent à faux, je demande à rappeler quelques faits et à présenter quelques observations sans beaucoup de suite et dans le pêle-mêle où elles me viendront. […] Patin rappelle la belle préface que Vaugelas a mise en tête de ses Remarques ; et par ce côté l’Académie se montre fidèle, en l’étendant plutôt qu’en la restreignant, à sa mission première.
Je ne parle point de ses talents pour la guerre… » Tout en disant qu’il n’en parlera point, l’agréable président sait très-bien rappeler ici la victoire de Coni, remportée par le prince de Conti à son début (1744), presque au même âge, dit-il, où le grand Condé, frère de son bisaïeul, battait les ennemis à Rocroi. […] Je me rappelle que dès les premiers jours que j’eus l’honneur d’être admis auprès de lui, si je me trouvais assis et que le prince de Conti, en se promenant de long en large dans la chambre, s’approchât pour me parler, je me levais sur-le-champ pour l’écouter, et il me faisait signe de me rasseoir ; enfin, à la quatrième fois, fatigué de voir que je ne saisissais pas assez son humeur, il me dit d’un air à moitié fâché : « Mais, mon « Dieu !
En quelque lieu qu’il s’arrête, sur quelque métairie qu’il porte ses regards, il voit tout ensemble devant lui, la vigne qui, élégamment suspendue en contre-espalier autour de chaque champ, l’environne de ses festons ; les peupliers, rapprochés les uns des autres, qui lui prêtent l’appui de leur tronc, et dont les cimes s’élèvent au-dessus d’elles ; l’herbe, qui croît au pied de ces élégants contre-espaliers et qui gazonne les bords des nombreux fossés, destinés à l’écoulement des eaux ; les mûriers qui, plantés sur deux lignes au milieu des champs, et à une distance assez grande pour ne pas les offusquer de leur ombre, dominent les moissons ; les arbres fruitiers qui, çà et là, sont entremêlés aux peupliers et à la vigne ; les blés de Turquie qui, s’élevant à six ou huit pieds au-dessus de terre, entourent leurs magnifiques épis de la plus riche verdure ; les trèfles annuels dont les fleurs incarnates se penchent sur leur épais feuillage ; les lupins dont le coup d’œil noirâtre et l’abondante végétation contraste avec la souplesse, l’élégance et la légèreté des seigles non moins vigoureux qu’eux et qui s’élèvent au-dessus de la tête des moissonneurs ; enfin, les blés dont les longs épis dorés sont agités par les vents et rappellent par leurs ondulations le doux mouvement des vagues d’un beau lac. » Le second morceau consacré aux Collines est comme un pendant au tableau des plaines ; celles-ci, dans aucun pays, ne peuvent plaire aux yeux que par l’abondance et la fertilité qui les caractérise. […] Mais je continue de donner la description tout agréable : « C’est dans une soirée d’automne, lorsque les lumières qui brillent de toutes parts décèlent les maisons modestes des cultivateurs, cachées sous des treilles ou des groupes d’arbres fruitiers et d’oliviers ; lorsque des flambeaux de paille errant sur tous les sentiers font remarquer les paysans qui vont gaiement se réunir chez leurs voisins et passer les veillées ensemble ; lorsque les croupes arrondies des montagnes, que les oliviers semblent velouter, se dessinent dans le ciel le plus pur, c’est alors que le spectacle des collines rappelle les idées les plus romanesques.
La description de ce bal improvisé, et du pressoir voisin où le travail s’achève, m’ont rappelé la belle idylle de Théocrite qui a pour titre Les Thalysies, la fête de la récolte. […] Ce qui lui est resté de distinct entre ses plus anciens et ses premiers souvenirs, ce n’est aucun fait particulier, mais « la vision très nette de certains lieux, la note exacte de l’heure et de la saison, et jusqu’à la perception de certains bruits qui n’ont cessé depuis de se faire entendre : « Peut-être vous paraîtra-t-il assez puéril de me rappeler qu’il y a trente-cinq ans tout à l’heure, un soir que je relevais mes pièges dans un guéret labouré de la veille, il faisait tel temps, tel vent ; que l’air était calme, le ciel gris ; que des tourterelles de septembre passaient dans la campagne avec un battement d’ailes très sonore, et que tout autour de la plaine, les moulins à vent, dépouillés de leur toile, attendaient le vent qui ne venait pas.
Malouet, dans ses Lettres sur la Révolution, publiées en 1792, s’était contenté de dire, en racontant seulement la première tentative de Mirabeau en mai 1789 : « Là finissent nos relations, et j’ai été deux ans sans lui parler ; mais, peu de temps avant sa mort, ayant encore été provoqué par lui à une explication sur sa conduite dans la dévolution, qui m’avait bien souvent indigné, il me rappela cette anecdote, et me montra des sentiments dont il faudrait pouvoir citer les preuves et les témoins, pour être cru. » (4e Lettre.) […] Deux incidents particuliers mirent Malouet en scène et méritent d’être rappelés : l’un, dans la séance du 21 novembre 1789, où il se vit dénoncé pour une lettre de lui écrite au comte d’Estaing, et qu’on avait interceptée.
Avant l’entrée en campagne, le général Marchand, commandant par intérim, écrit de Paris au ministre de la guerre (25 septembre 1808) pour lui rappeler que le maréchal a demandé, dès le mois de février dernier, le grade de général de brigade pour le colonel Jomini, son chef d’état-major. […] Quinze jours étaient à peine écoulés, lorsque Napoléon fit rappeler le chef d’état-major de Ney, et s’écria à son arrivée : « Eh bien !
Les poésies de Mme Desbordes-Valmore, qui, nées ainsi du cœur, n’ont aucun souci d’art ni d’imitation convenue, réfléchissent pourtant, surtout à leur source, la teinte particulière de l’époque où elles ont commencé, et rappellent un certain ensemble d’inspirations environnantes. […] Pour tout ce qui est paysage, couleur, accompagnement, les premières pièces de Mme Valmore rappellent cette littérature ; Parny et Mme Dufrenoy s’y joignirent sans doute, mais elle a plus d’abandon, d’abondance et de mollesse que ces deux élégiaques un peu brefs et concis.
Il y a quelque chose qui nous parvient vite dans tout ce qui hâte l’oubli qu’on fera de nous, dans tout ce qui rappelle les honneurs et les palmes exclusives auxquelles on avait songé. […] Ce trait en rappelle un assez pareil de Shakspeare, lorsque Macbeth après son crime entend du bruit, et s’effraye, et s’écrie : « Quelles mains j’ai là !
Il faut, quand on parle d’un marchand, nommer, comme La Fontaine, « les facteurs, les associés, les ballots, le fret », raconter la vente « du tabac, du sucre, de la porcelaine et de la cannelle. » Si vous voulez peindre un singe qui dissipe le trésor de son maître et fait des ricochets avec des louis, ne dites pas simplement qu’il jette l’argent par la fenêtre ; donnez le détail de cet argent ; appelez chaque pièce par son titre ; amoncelez les « pistoles, les doublons, les jacobus, les ducatons, les nobles à la rose » ; nous nous rappellerons l’effigie et l’exergue, et, au lieu de comprendre, nous verrons. […] La répétition des rimes est une musique sourde, qui rappelle à l’esprit par la ressemblance des sons la ressemblance des idées, et simule par une union physique leur union morale.
Permettez-moi de vous rappeler votre belle découverte de l’acide droit et de l’acide gauche. […] Déjà, du sein de la vie individuelle, il est permis de s’associer à cet avenir, de travailler à le préparer, de devenir ainsi, par la pensée et par le cœur, membre de la société éternelle, et de trouver en cette association profonde, malgré les anarchies contemporaines et les découragements, la foi qui soutient, l’ardeur qui vivifie, et l’intime satisfaction de se confondre sciemment avec cette grande existence, satisfaction qui est le terme de la béatitude humaine. » Votre dévouement absolu à la science vous donnait le droit, Monsieur, de succéder à un tel homme et de rappeler ici cette grande et sainte mémoire.
Le Huron de Voltaire et le Chactas de Chateaubriand sont là pour rappeler le temps où le drapeau français flottait au Canada et dans la Louisiane. […] Dans cette analyse des procédés d’imitation177 il est bon de se rappeler qu’il y a des imitations à rebours.
Le Papou, dont le corps et le bras sont souvent bien développés, a de très petites jambes et rappelle ainsi les quadrumanes, tandis que l’Européen, ayant les jambes plus longues et plus massives, il y a entre ses membres antérieurs et postérieurs plus d’hétérogénéité. […] S’il regarde intérieurement, il voit que les deux extrémités de cette chaîne qui forme la conscience sont hors de sa portée ; il ne peut se rappeler quand ou comment la conscience a commencé, et l’état de conscience qui existe à chaque moment, il ne peut l’examiner, car, ce n’est que quand un état de conscience est déjà passé qu’il peut devenir l’objet de la pensée, et jamais pendant qu’il passe.
Jane promet d’être la mère du pauvre orphelin, mais elle ne rappelle pas son mari, qui s’éloigne avec un soupir. […] Ainsi parle-t-elle, d’un ton ferme et doux, avec de grands yeux clairs et une décence d’ange ; et, en écoutant cette confession de fille entretenue prononcée par une voix de vierge, on se rappelle le mot de Henri Heine : « J’ai vu des femmes qui avaient le vice peint en rouge sur leurs joues, et, dans leur cœur, habitait la pureté du ciel.
Il oubliait quelquefois ce nom même de Marianne, et ne savait plus comment la nommer en lui écrivant ; elle avait besoin de le lui rappeler. […] » Ce fut là le plus bel instant : Savez-vous bien qu’elle est charmante votre lettre, répond Mme de La Tour, et que, pour ne pas vous trouver trop charmant vous-même, j’ai été obligée de me rappeler de combien de nuages vous avez obscurci les beaux jours que vous m’avez quelquefois procurés ?