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1933. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Tout cela est bien élémentaire, mais l’histoire des mots a son importance et contient sa philosophie, quand elle est exacte.

1934. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Ils la déterminent uniquement à instruire ; et si on refuse de la confondre comme eux avec la philosophie, leur zéle ira bientôt jusqu’à en faire la théologie la plus sublime.

1935. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Mais nous n’avons méprisé ni la philosophie, ni la géométrie, ni les belles-lettres, et nous nous sommes contentés d’avoir du mérite dans notre genre.

1936. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Selon moi le vrai civisme de l’auteur dramatique qui ne s’est point lancé dans la carrière de la politique est d’éclairer les hommes par une douce philosophie, de les reprendre spirituellement de leurs vices et de leurs travers, et enfin de chercher à les rendre meilleurs.

1937. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

« Après avoir atteint la vallée de Tréfou, car, sans avoir étudié en philosophie, vous pouvez vous imaginer qu’il n’y a pas de vallée sans montagne… Je ne songe pas à cette vallée de Tréfou que je ne frémisse.

1938. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Le parasite, pourvu qu’il soit aimable avec le maître de la maison, pourvu qu’il flatte ses goûts, ses manies, et pourvu qu’il montre à chaque instant à quel point le patron est un homme supérieur, le parasite est plus maître dans la maison que le maître de la maison lui-même, et il est ce que tu me vois être, gros et gras, frais et la mine vermeille, admirablement vêtu et faisant l’envie de tous les honnêtes gens…. » Ce passage, très amusant, est d’une philosophie historique fort curieuse.

1939. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Par exemple, il y a des républicains démocrates et laïques, des adeptes de la philosophie des droits de l’homme, appuyés sur un principe d’ordre juridique et non d’ordre économique, révolutionnaires si on veut, mais qui se rattachent aux idées de la Constituante.

1940. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Si plusieurs laïques s’élèvent aux contemplations religieuses, plusieurs théologiens, Hooker, John Hales, Taylor, Chillingworth, font entrer dans le dogme la philosophie et la raison. […] Nulle culture ici, nulle philosophie, nul sentiment de la beauté harmonieuse et païenne. […] Ils se défient de la raison et sont incapables de philosophie.

1941. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

— La philosophie de Platon ? […] — Quel admirable cours d’anatomie et de philosophie morales offert, sous couleur de nouvelle ou de roman, à la société moderne ! […] Comme le roman, comme la philosophie, comme l’histoire, la poésie doit se faire analyste et polémique.

1942. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Camille Jordan, né à Lyon le 11 janvier 1771, appartenant à une famille de commerçants aisés, de mœurs simples et d’une probité antique, fît de brillantes études à Lyon même, au collège de l’Oratoire, et il les couronna par un cours de philosophie de deux ans au séminaire de Saint-Irénée109. […] De quelque nom que notre haute philosophie se plaise à les désigner, quelles que soient les jouissances plus exquises auxquelles nous pensons qu’elle nous admet, c’est là que le peuple a arrêté ses volontés, c’est là qu’il a fixé ses affections ; il nous suffit, et tous nos systèmes doivent s’abaisser devant sa volonté souveraine. » Tout en s’exprimant en philosophe, on le voit, mais en philosophe politique qui cherche à donner un fondement profond à la moralité, et qui ne dédaigne pas de lui trouver la sanction la plus intime, il essayait d’attendrir pour la première fois la législation, et, en la laissant égale pour tous les cultes, de lui infuser une pensée de sollicitude et d’intérêt supérieur pour chacun d’eux : « Que la liberté que vous accordez à tous les cultes ne soit donc point en vous l’effet d’une égale indifférence, encore moins d’un égal mépris, comme cette tolérance dont se parèrent longtemps de dangereux sophistes ; mais qu’elle soit le fruit d’une sincère affection.

1943. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Ils rabattent la philosophie dans l’observation et l’application. […] Transportons par l’imagination ce prince de l’esprit en France, parmi nos jolis salons de philosophie élégante et de mœurs épicuriennes ; la violence du contraste marquera mieux que tout raisonnement la tournure et les prédilections de l’esprit anglais.

1944. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

C’est d’ailleurs l’attitude naturelle de la science et de la philosophie. […] De sorte que le problème mallarméen avoisinera celui qui hanta Platon durant toute la seconde partie de sa philosophie — celui du Sophiste et du Parménide […] Le sentiment de la durée La philosophie de M.  […] « Je ne comprends pas la philosophie de l’absolu, et je suis de la sorte trop mal fait pour expliquer M.  […] Ainsi le cartésianisme immodéré de Spinoza retire en un monde de glace géométrique une vivante philosophie française.

1945. (1901) Figures et caractères

Mis à part ce qui fit l’honneur de ce beau siècle, sa pensée, son libre esprit de critique, son effort lumineux, de saine raison et d’utopie généreuse, sa laborieuse tentative encyclopédique, sa philosophie, il le montre frivole et sec, craquant de partout, fêlé et caduc, entre un Louis XV égoïste et débauché et un Louis XVI bon et niais, avec sa noblesse ruinée, sa bourgeoisie corrompue, son peuple misérable sourdement agité. […] Il ne fut, à proprement parler, ni un philosophe, ni un moraliste, ni un sociologue, mais il avait des vues personnelles sur la philosophie, la morale et la société, sans pour cela créer des systèmes, écrire des traités ou préconiser des formules. […] Le pathétique des drames sonnait faux, les combinaisons des romans nous menaient à travers des labyrinthes inutiles, la philosophie des épopées tournait à l’absurde. […] Un vaste pot-pourri de morale, de philosophie, d’histoire grouille en sa fièvre et sa beauté. […] Le sommeil de M. de Chateaubriand Une dame qui l’avait connu et qu’on interrogeait sur l’impression que lui avait faite le vicomte de Chateaubriand, pair de France, ministre des affaires étrangères, ambassadeur à Londres, à Berlin et à Rome, l’un des restaurateurs du Trône et de la Religion, l’un des plus grands écrivains du siècle, dont la renommée avait porté le nom en tout pays, lu en toutes les langues et jusque dans le sérail du Sultan, répondit très sincèrement : « M. de Chateaubriand… oui, il s’endormait après dîner pour qu’on fît attention à luix. » Je crois que ce mot, s’il eût touché l’illustre vicomte dans son orgueil et sa vanité, l’eut satisfait en sa philosophie.

1946. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

On a trop présent le grave et sublime caractère du capitaine Renaud et tout ce qu’il y a, sous cette mâle infortune, de philosophie humaine, d’abnégation stoïque attendrissante, de sagesse contristée et néanmoins incorruptible, pour que je fasse autre chose que d’y renvoyer Chez M. de Vigny, les grands sentiments de la pitié de l’amour, de l’honneur, de l’indépendance, se trouvent comme une liqueur généreuse enfermée dans des vases et des aiguières élégamment ciselées, avec des tubes, avec des longueurs de cou qui serpentent et qui ne la laissent arriver que goutte à goutte à notre lèvre : une source courante, à laquelle on puiserait dans le ci eux de la main, aurait son avantage ; mais la liqueur aussi a gagné en éclat et en saveur à ces retards ménagés, à ces filtrations successives.

1947. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

La philosophie fait exception, et elle a sa jeune milice déjà brillante : le feu sacré n’a cessé d’être entretenu, d’être attisé de ce côté par la main et par le souffle d’un maître qui ne s’endort pas ; mais je parle de la littérature proprement dite, de la poésie des Anciens, de ces œuvres sans cesse invoquées de tous et trop peu ressaisies à leur source même.

1948. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

La religion y conduit en un jour, la philosophie n’y conduit que par une longue vie, par le malheur et par la mort.

1949. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Il consentit à l’impression du poème, et autorisa son fils à renoncer à l’étude de la jurisprudence, pour se livrer tout entier à l’étude des lettres et à la philosophie.

1950. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Mais le goût du théâtre ne peut pas plus remplacer le goût des livres que le goût du foot-ball ne peut remplacer celui de la philosophie.

1951. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Moins sensible que Ducis, mais plus fin, plus savant, avec une littérature plus profonde, joignant à un vrai talent pour le drame la sagacité et la philosophie du critique, Lemercier faisait applaudir, en 1797, une pièce qui éveillait les redoutables souvenirs du théâtre d’Eschyle et de Sophocle.

1952. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Esquisse au drame musical buddhique : les vainqueurscd En 1853, Richard Wagner, ayant achevé le poème de l’Anneau du Nibelung et la musique du Rheingold, fut initié à la philosophie de Schopenhauer, et, interrompant la composition de la Tétralogie, il écrivit une première esquisse de Tristan et Isolde.

1953. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

La Philosophie est son culte, puisqu’elle est la pensée vivante.

1954. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

… La vie élégante, que les hommes soi-disant littéraires dédaignent, et qui paraît aux hommes graves si peu digne de ce superbe regard de myope qui les distingue et qui appuie sur toutes choses sa lourdeur de plomb, cette vie avait en France et en Angleterre — les deux seuls pays où elle soit possible — des peintres et des interprètes ; mais, jusqu’à Balzac, personne, dans ces deux pays, n’avait pensé à en faire la législation et à en dégager la philosophie.

1955. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Il semble qu’elle n’ait pas entièrement perdu la foi, et que ses malheurs et la connaissance de la vie y aient seulement ajouté une philosophie détachée, indulgente et ironique. […] De plus, il arrive ici que la naïveté d’Arlequin exprime une philosophie qui peut être fausse et qui peut aussi, d’aventure, être sotte, mais non point naïve, puisque, au contraire, elle suppose une extrême culture intellectuelle. […] Leur philosophie à tous deux n’est, au fond, qu’une honnête interprétation du naturam sequere. […] Il faut, de plus, admettre la philosophie particulière de Rémonin et la vieille théorie romantique du droit absolu de la passion (niée ailleurs par M.  […] Car l’égoïsme méthodique et clairvoyant de Desforges implique une certaine philosophie, une conception du monde très négative et fort peu gaie, mais dont il sent la tristesse, et qui, par suite, n’est point incompatible avec une sorte de pitié.

1956. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

L’Allemagne sommeillait ou rêvait dans les nuages de la philosophie de la nature ; elle discutait la légitimité des connaissances expérimentales et se perdait dans les abstractions de la méthode a priori. […] On procède de même en philosophie, parce que l’on y traite surtout des conceptions de l’intelligence ; et encore là y a-t-il des termes primitifs que l’on ne peut définir. […] Burdach rappelle que pour la philosophie de l’absolu : « la vie est l’âme du monde, l’équation de l’univers. » Il dit encore que « dans la vie la matière n’est que l’accident, tandis que l’activité est sa substance. » Nous ne nous arrêterons pas à des considérations si transcendantales qui n’ont rien de tangible pour le physiologiste. […] Ces doctrines spiritualistes et matérialistes peuvent être agitées en philosophie : elles n’ont pas de place en physiologie expérimentale ; elles n’ont aucun rôle utile à y remplir, parce que le critérium unique dérive de l’expérience. […] La philosophie et la théologie ont la liberté de traiter les questions qui leur incombent par les méthodes qui leur appartiennent, et la physiologie n’intervient ni pour les soutenir ni pour les attaquer.

1957. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Son étude particulière était la philosophie de Descartes, qu’elle n’avait peut-être pas approfondie très avant, mais en revanche qu’elle devait jeter souvent dans la conversation, puisque dans le cercle de ses amis on l’appelait la Cartésienne. […] Au fond, depuis l’École des femmes jusqu’aux Femmes savantes, la philosophie de Molière n’a pas varié sur ce point. […] Ce fut même un des étonnements de Grimm, débarquant d’Allemagne, en 1749, que de constater, dès ses premiers pas dans le monde, quel mince personnage était alors à Paris, en comparaison d’un Montesquieu, qui vivait encore, ou d’un Fontenelle, qui vivait toujours, l’homme qui depuis longues années, à Berlin comme à Leipzig, passait non seulement pour le successeur et le rival heureux de Racine et de Corneille, mais déjà pour le plus grand nom, dans la prose comme dans les vers, dans l’histoire et dans la philosophie comme dans la tragédie, de la France du xviiie  siècle. […] Le but qu’ils se proposaient était l’extinction d’un journal où je respecte aussi peu leur doctrine détestable que leur style emphatique, et où, faible roseau, j’ai l’insolence de ne pas plier devant ces cèdres majestueux151. » Il est permis de regretter que Malesherbes n’ait pas mieux compris ce qu’il y avait en Fréron d’audace et de générosité même, et qu’au contraire, comme on l’a vu, ce soit toujours ou presque toujours, contre Fréron, et du parti de la philosophie, qu’il ait cru devoir se ranger. […] Ils déclamaient contre le despotisme et ils étaient pensionnés par des despotes… Ils faisaient tantôt des livres contre la cour, et tantôt des dédicaces aux rois, des discours pour les courtisans et des madrigaux pour les courtisanes ; ils étaient fiers dans leurs écrits et rampants dans les antichambres… On leur doit en grande partie cette espèce de philosophie pratique qui, réduisant l’égoïsme en système, regarde la société humaine comme une guerre de ruse, le succès comme la règle du juste et de l’injuste, la probité comme une affaire de goût et de bienséance, et le monde comme le patrimoine des fripons adroits. » Ces paroles ne sont pas échappées de la bouche ou de la plume de quelque apologiste attardé de l’ancien régime, d’un Bonald ou d’un de Maistre, mais, — le 18 floréal an II de la république, à la tribune de la Convention, — des lèvres de Maximilien Robespierre.

1958. (1881) Le naturalisme au théatre

Parmi la grande famille des écrivains, il naît des philosophes, des historiens, des critiques, des poètes, des romanciers ; je veux dire des hommes que leurs aptitudes personnelles poussent plutôt vers la philosophie, l’histoire, la critique, la poésie, le roman. […] Et la tradition est telle que cela ne choque personne ; au contraire, on s’effare, on crie au mensonge et au scandale, quand un homme ose s’apercevoir de cette anomalie et affiche la prétention de vouloir qu’une même philosophie sorte du mouvement social et du mouvement littéraire. […] C’est là une étude de philosophie littéraire qui devrait le tenter. […] Alexandre Dumas fils, gâtées malheureusement par une si étrange philosophie, la fine et spirituelle observation de MM.  […] Il est plein d’esprit, cela je ne le nie pas ; mais il fait un raisonnement qui m’a paru dénoter une philosophie un peu puérile, cette philosophie du coin du feu qui discute sur l’art de couper les cheveux en quatre.

1959. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

À chaque instant, un mot voulu, qui paraît involontaire, ouvre par-delà les voiles de la tradition les perspectives de la philosophie. […] La démocratie instituée excitait nos ambitions sans les satisfaire ; la philosophie proclamée allumait nos curiosités sans les contenter.

1960. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Cet homme, qu’on ne croyait qu’aimable, et auquel on imputait volontiers un vernis de frivolité, se trouva, quand il ne fut plus que le citoyen Mancini, un modèle aisé de courage, de philosophie tranquille et sereine, et sans jamais rien perdre de son aménité.

1961. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Cette seconde partie, au contraire, renferme tout un système sur la nature qui sent déjà la philosophie alchimique du XIVe siècle, et qui va, en certains moments de verve, jusqu’à une sorte d’orgie sacrée.

1962. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

XI Il était né dans le midi de la France, près de Bordeaux, patrie de l’éloquence des Girondins, de la philosophie sceptique et spéculative de Montaigne, de la science politique de Montesquieu, cet Aristote moderne de la France.

1963. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

N’en parlons plus, et souvenons-nous tour à tour tantôt d’adoucir, tantôt de réprouver les étranges disparates de cette philosophie à tiroir.

1964. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Le père de la philosophie moderne, Descartes, n’était l’aîné que de dix ans du père du théâtre, le grand Corneille.

1965. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Schuré29, qui trouve absurde « qu’un jeune homme, qui n’est après tout qu’un niais, pénètre d’un seul coup toutes les profondeurs de la religion et de la philosophie parce qu’une femme a posé ses lèvres sur les siennes ! 

1966. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

De là découle cette grande conséquence, si importante aux yeux de la philosophie contemporaine : relativité de toute connaissance d’objets.

1967. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Point de justesse ni d’exactitude dans cet écrivain ; point de réflexion lumineuse, aucune connoissance du monde, beaucoup d’érudition mais peu de philosophie.

1968. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

La philosophie qui les actionne jamais ne s’offre en une expresse attitude dogmatique.

1969. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Ces seigneurs en perruques majestueuses, ces princesses aux coiffures étagées, aux robes traînantes, ces magistrats, ces prélats agrandis par les magnifiques plis de leurs robes violettes, ne s’entretenaient que des plus beaux sujets qui puissent intéresser l’homme ; et si parfois des hauteurs de la religion, de la politique, de la philosophie, de la littérature, ils daignaient s’abaisser au badinage, c’était avec la condescendance et la mesure de princes nés académiciens.

1970. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Littérature, histoire, philosophie, politique, quel est le nom qui résume vraiment notre époque ? […] Ce précepte est, à mon avis, d’un grand sens ; et il signale une différence trop peu remarquée entre la morale du paganisme et celle que la religion chrétienne a établie sur ses ruines, entre les procédés de la philosophie ancienne et les pratiques de la foi nouvelle, entre les satiriques païens et les prédicateurs catholiques.

1971. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Marcel Schwob, qui fait de si beaux contes, qui sait si bien la vieille langue française et qui a tant d’humour et de philosophie. […] Je ne dirai pas non plus que je suis philosophe : c’est un titre trop haut que je ne veux nullement réclamer ; ce que j’avoue seulement c’est une grande prédilection pour la philosophie. […] Ils vont raconter le cas de Mme A… ou de Mme B…, histoire vieille comme Boccace ou Brantôme, et par cela même éternellement jeune et intéressante, pourvu qu’on n’aille pas démembrer une anecdote claire et simple pour la bourrer de motifs psychologiques ou la farder d’une philosophie mauvais teint. […] Comme Barrès se serait senti chez lui au milieu de ces hommes de la Renaissance, disputant subtilement avec eux sur les hautes questions de philosophie et de morale, mais comme eux aussi s’intéressant à d’autres choses encore qu’à ces arguties-là ! […] Et puis je ne parle pas du Socrate vulgaire, de cette espèce de professeur bonhomme et bonasse, fort en rhétorique et en philosophie, que l’on nous prône dans les manuels.

1972. (1921) Esquisses critiques. Première série

Et si l’on ne se laisse point abasourdir par ce déballage de pacotille, que l’on aille un peu chercher ce que recouvre cette camelote bariolée, on ne trouve rien de solide dedans, ni de sérieux dessous : pas de philosophie, point de sens social, une politique de bienséance, une esthétique de complaisance, ce rien de culture et d’érudition qu’ont la plupart des collectionneurs, rien qui approche de l’abondance anecdotique de feu Claretie, point de hauteur ni d’ingéniosité dans les vues, ni d’ampleur. […] Quelques vaines interrogations sur les destinées humaines, quelques plaintes sur l’irrémédiable écoulement du temps, voilà toute sa philosophie, voilà comme il manifeste l’inquiétude que lui inspire le spectacle de l’univers — et encore ces méditations sont-elles bien égoïstes. […] Avec un louable opportunisme, cet écrivain original sait fort bien prendre la suite tracée par les succès de ses confrères, tantôt essayer la violence de Bernstein, tantôt la hauteur de Curel, souvent la richesse de d’Annunzio, et par ailleurs ne serait-ce point quand la philosophie de Bergson se répandit chez les gens du monde, qu’il aperçut l’intérêt qu’il y a à dépeindre les impulsions du pur instinct sans mélange ?

1973. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Théologie, droit public, sciences, philosophie et philologie, morale, toutes ces branches sont admirablement représentées et portent des fruits comme disproportionnés à l’œil avec le peu d’apparence du tronc ; c’est un poirier nain qui est, à lui seul, tout un verger.

1974. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

« Chez un peuple appelé par sa double vocation à cultiver la philosophie et les beaux-arts, d’un esprit indépendant et amoureux du beau, la forme humaine devait être et fut en effet l’objet d’un culte.

1975. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Et pour don Juan, le grand seigneur méchant homme, athée avec conviction, par principe rationaliste, si l’on veut lui trouver des originaux vraiment ressemblants, mieux que les libertins de la Fronde, les roués de la Régence ou les nobles protecteurs de la philosophie, les Richelieu et les Choiseul nous en fournissent.

1976. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Il leur est arrivé, dans Madame Gervaisais, de parler de l’histoire de la philosophie de manière à faire sourire ceux qui la savent, ou simplement ceux qui sont « au courant ».

1977. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Jusqu’à quel point enfin est-elle concevable pour la philosophie générale, qui étudie les principes les plus élevés de la connaissance et de l’existence ?

1978. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

., un monsieur qui a une serviette sous le bras, et dans une redingote faite par le premier tailleur, cause beaux-arts, littérature, philosophie, une main familièrement appuyée sur le dos de la chaise du dîneur, et galamment contourné… pendant que la cocote, que le client a amenée, lui fait l’œil, ainsi qu’à un capitaliste plus calé, que son payeur de dîner.

1979. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Nul ne se refuse cependant aujourd’hui à admettre toutes les conséquences qui résultent de cet élément inconnu, en dépit de Leibniz qui accusa Newton d’introduire « des propriétés occultes et des miracles dans la philosophie. » Je ne vois aucune raison pour que les vues exposées dans cet ouvrage blessent les sentiments religieux de qui que ce soit.

1980. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Les philosophies ont laissé de côté les syllogismes à baralipton et à frisesomorum et se sont prises résolument corps à corps.

1981. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Toutefois je conviendrai volontiers que dans notre théâtre du xviie  siècle en général, sous l’influence d’une noble philosophie, il y a peut-être excès dans le sens spiritualiste ; on sacrifie d’une manière un peu trop absolue le mouvement extérieur aux mouvements de l’âme. […] Or, on dirait que l’un et l’autre ont fait leur rhétorique et leur philosophie.

1982. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Essais de Philosophie morale.

1983. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

J’ai fait cette analyse en détail dans La Philosophie de l’art et dans L’Idéal dans l’art.

1984. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Nous ne sommes pas réduits ici au panégyrique vide, aux éloges académiques, à la critique oratoire et officielle : nous avons les originaux de La Fontaine, les textes de Pilpay, de Phèdre, d’Esope, tels qu’il les avait sur sa table, nous pouvons voir en quoi il les a changés, marquer du doigt les passages retouchés, ajoutés, corrigés, entrer dans le laboratoire poétique, saisir au vol l’imagination qui arrive, la philosophie qui s’introduit, la gaieté qui s’insinue.

1985. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Cette prétendue philosophie n’est donc pas vraie, puisqu’elle est le contrepied de la nature.

1986. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Comment y aurait-il une littérature dans un pays où il n’y a ni spiritualisme, ni philosophie, ni histoire, ni poésie, ni éducation nationale ?

1987. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

La comtesse d’Albany, belle autrefois, et toujours aimable, était une fille de la grande maison flamande des Stolberg, sœur de ces frères Stolberg, célèbres dans la philosophie et dans la littérature allemande du dernier siècle.

1988. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Pour moi, ajoute-t-il, j’ai pratiqué toujours cette leçon dans ma petite philosophie, et je ne suis jamais revenu au logis que je ne me sois tenu prêt à la colère de mes maîtres, aux réprimandes, aux injures, aux bastonnades, aux étrivières ; et ce qui a manqué de m’arriver, j’en ai rendu grâce à mon bon destin60. » Combien Scapin est plus comique que Démophon !

1989. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Il regrette un volume d’environ 150 pages, composé l’année qui a suivi sa philosophie : la visite d’un jeune splenétique à une fille, un roman psychologique trop plein, dit-il, de sa personnalité.

1990. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Le seul principe qui puisse dériver de ce résumé essentiel de tout l’être, est le même que celui qui découle de la réalité brute qui meut toute matière, qui attise toute vie, et que commence à déduire de l’ensemble dont il est l’âme, la philosophie naturaliste en posant la vertu de toute expansion et la peine de toute contraction, l’identité fondamentale de la force et de la bonté.

1991. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Rousseau, l’Encyclopédie, la philosophie du dix-huitième siècle toute pétrie du génie des lettres.

1992. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

La poésie et la philosophie sont les deux bouts de la lunette.

1993. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Cet homme est Edgar-Allan Poe, le poète et le romancier américain dont nous avons déjà écrit le nom à propos du surnaturalisme envahisseur qui déborde la philosophie du xixe  siècle, et qui cherche sa voie dans la littérature comme plus tard il la cherchera dans la science.

1994. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Aussi quelle singulière idée que de montrer à ces messieurs la religion, la philosophie, les sciences et les arts éclairant l’Europe, et de représenter chaque peuple de l’Europe par une figure qui occupe dans le tableau sa place géographique !

1995. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Il est orgueilleux, il se pique de philosophie et de sang-froid. […] Victor Giraud), que les émigrés, et même les plus touchés de l’esprit du dix-huitième siècle, revinssent à la foi chrétienne, ou pour le moins au respect de la foi, par horreur soit de la philosophie, soit de l’impiété des plus grands criminels de la Révolution. […] Rivarol, incrédule, mais clairvoyant, écrivait dans le Discours préliminaire de son Nouveau Dictionnaire de la langue française : « Il me faut, comme à l’univers, un Dieu qui me sauve du chaos et de l’anarchie de mes idées… Le vice radical de la philosophie, c’est de ne pas pouvoir parler au cœur. […] À propos du livre de madame de Staël, De la littérature dans ses rapports avec la morale, il publie dans le Mercure de France une Lettre à M. de Fontanes où il montre que c’est au christianisme, non à la philosophie, que nous devons une plus grande connaissance des passions humaines. […] Rabelais, Montaigne, ont trop d’esprit et de philosophie pour être vaniteux.

1996. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Dans la cinquième partie, je trouve cette pièce, dont la première partie résume la grandeur, et dont la dernière strophe contient toute la philosophie et le charme du poète : La France, ô mes enfants, reine aux tours fleuronnées, Posait, sous l’empereur que votre aïeul suivait, Le bras droit sur le Rhin, le gauche aux Pyrénées, Et ses pieds et sa tête avaient, ô destinées ! […] Un rêve sur le divin est un livre de saine philosophie écrit par une femme. […] Quel qu’il soit, on ne saurait lui reprocher de manquer de philosophie ni de charme.

1997. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Enfin, par le fond, par la forme, par sa façon d’exprimer et de sentir, par sa conception de la vie, et par sa philosophie, il était profondément, inexorablement, exclusivement bourgeois… Prenons ses productions les plus célèbres, et nous y trouverons l’apologie des vertus chères à Joseph Prudhomme (et ne croyez pas que je méprise ces vertus. […] Mais cette philosophie n’est pas nouvelle ! […] Il fournirait à un élève de philosophie un agréable sujet de dissertation… voyez ce qu’il devient sous la plume de Victor Hugo… Le poète commence par décrire les Pyrénées avant le déluge, et en quelques vers il évoque la silhouette de ce mur énorme, empourpré des rayons de l’aurore, et qui s’étend comme une infranchissable barrière de l’un à l’autre Océan. […] Il n’arrive peut-être pas d’événements inutiles… N’y a-t-il pas, en ces paroles, comme une exquise fleur de philosophie ?

1998. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

« J’étais bien préparé, dit-il, par une observation prolongée des animaux et des plantes, à apprécier la lutte pour l’existence qui se rencontre partout, et l’idée me frappa que, dans ces circonstances, des variations favorables tendaient à être préservées, et que d’autres, moins privilégiées, seraient détruites1. » La sélection naturelle était trouvée, et Darwin avait fait sa grande invention dans le domaine de la philosophie naturelle. […] Il y a sans doute quelque art dans la plus informe ébauche d’un manouvrier, quelque science, dans une observation d’imbécile, et quelque philosophie dans les réflexions d’un nigaud prétentieux. […] Mais de même la même idée peut devenir un roman, un traité de philosophie ou une étude sur la société actuelle.

1999. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

En suivant le convoi : « Voilà où mène ce que Stendhal appelait une philosophie qui fait désirer la mort !  […] J’ai ouï dire, dit Nicole à Mme Jourdain, que nous avons pris pour renfort de potage un maître de philosophie. […] Tant de philosophie est chose rare. […] Mais ce qui blesse et irrite, c’est que le vaudevilliste fasse la charge et la caricature de ceux qui ne voguent point dans les mêmes eaux que lui, c’est qu’il les affuble de travestissements grotesques, c’est qu’il nous présente une mariée de carnaval et un adjoint de mardi gras ; c’est surtout qu’il piétine sur l’écharpe municipale, dont il fait une misérable loque ; c’est enfin qu’il exhibe comme représentant de la libre pensée et de la philosophie positive un pantin aussi ridicule que son Daniel Rochat.

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