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849. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

S’imaginer que les menus détails sur sa propre vie valent la peine d’être fixés, c’est donner la preuve d’une bien mesquine vanité.

850. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

On prétend que je ne prouve rien quand j’affirme que ces corrections sont mauvaises, et on s’imagine prouver quelque chose quand on affirme qu’elles sont bonnes.

851. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Alexandre Dumas à la tête de son livre, ne croyant peut-être pas que ces messieurs pussent avoir, chacun, deux admirations, comme maître Jacques deux casaques : une admiration pour le privé, qui n’était pas une admiration pour le public, — une admiration de par devant et une admiration de par derrière ; — et quoi qu’elle en pensât, du reste, se disant, en se frottant ses petites menottes avec la volupté d’un bon tour : « S’ils ont imaginé que je me contenterais d’une admiration tête à tête, je vais joliment les attraper ! 

852. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Un moment, — nous l’imaginons, — son anxiété dut être grande.

853. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Eh bien, ce que j’imaginais n’est point arrivé, et Charles Livet a trompé ma prévoyance !

854. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Nous nous imaginons plutôt que, moins inspirée, moins violente, moins involontaire, cette vocation s’est révélée à lui paisiblement entre deux cartons, pendant qu’il remuait des textes et mettait la main sur des documents dans son cabinet de travail.

855. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Au Moyen Âge, l’Église n’est pas, comme le croient beaucoup d’esprits qui, en consentant cela, s’imaginent avoir de grandes bontés pour elle, le faîte et le couronnement d’un vaste ensemble de société.

856. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Et l’on ne doit plus s’étonner que les détails de ces soixante années prodigieuses, l’auteur des Soixante ans croie — comme cet enfant qui s’imaginait faire tenir l’océan dans une coquille d’huître  — les mettre dans le creux de sa main, en en oubliant la moitié !

857. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Malheureusement, quand on a goûté à un homme de génie, on trouve que c’est si bon qu’on imagine en retrouver partout la saveur.

858. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

On ne peut se l’imaginer que vieille, dit Sainte-Beuve, prenant trop pour un effet de vieillesse le sérieux de cette femme virile.

859. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

… J’imagine qu’il serait peu flatté de la chose, et qu’il ressentirait une de ces superbes colères vert-pâle auxquelles il était sujet et comme il en eut une, par exemple, quand les directeurs de Drury-Lane firent le projet de jouer son Marino Faliero : « Je n’ai rien tant à cœur — écrivait-il alors de Ravenne à Murray (c’était en 1821) — que d’empêcher ce drame d’être joué. » Et cependant les directeurs de Drury-Lane ne travestissaient pas l’œuvre du poète ; ils voulaient seulement l’interpréter.

860. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

On s’imagine parfois qu’en atténuant on idéalise.

861. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Joséphin Soulary au premier rang dans cette École, aux préoccupations mauvaises, qui, confondant l’Art avec la Poésie, fait tenir, de préférence et de système, l’œuvre poétique dans la circonférence d’une médaille ou le tour d’une bague, encore plus étroit, et s’imagine que le fini du détail répond à toutes les exigences.

862. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

On n’imaginait pas qu’elle pût jamais changer dans le poète, et pourtant ce rare phénomène s’est accompli !

863. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

… Voilà cette poésie obscure, à peu près inconnue, qui, par sa mâle et altière expression, rappelle ce Byron dont le poète parle ici, et qui, de son ironie, aurait, je m’imagine, charmé Byron !

864. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Dans ses poèmes d’il y a trente-quatre ans, qui lui avaient fait tout de suite cette renommée sans tache qui s’étendit devant son avenir comme un moelleux tapis d’hermine, il avait imaginé ce genre de poésie qu’un vers de lui a si bien caractérisé ; L’enthousiasme pur dans une voix suave !

865. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Madame André, qu’on pouvait imaginer un livre de passion dramatique à faire pâlir tous les drames connus, et d’événements d’une invention extraordinaire, n’est que l’histoire la plus moralement exemplaire, si elle n’est pas la plus vertueuse en tout, et l’analyse très fine et très poursuivie, poursuivie jusqu’aux imperceptibles, de la situation la plus vulgaire de ce siècle où il y a tant de choses vulgaires, — le concubinage libre, qui est en train de remplacer le mariage pour faire place au concubinage légal du divorce que nous donnera la République !

866. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Qu’on imagine un pays couvert autrefois de villes florissantes, mais renversées par des secousses et des tremblements de terre, et un peuple entier assoupi sur ces ruines, au bout de mille ans s’éveillant tout à coup comme par enchantement, ouvrant les yeux, parcourant les ruines d’un pas incertain, et fouillant à l’envi dans les décombres, pour en arracher ou imiter tout ce qui a pu échapper au temps : tels parurent les Européens dans cette époque.

867. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il n’a pas craint, après avoir ainsi tout remis en question, de tenter de reconstituer l’histoire du passé telle qu’il pouvait se l’imaginer, parce que l’homme a besoin d’imaginer, comme il a besoin de croire, et parce que ce qu’il imagine comme ce qu’il croit contient une vérité provisoire et partielle. […] On imagine aisément de quelle manière il développa cette pensée, car on retrouve ces développements dans sa Littérature anglaise et dans sa Philosophie de l’art. Mais on imagine aisément aussi la stupeur de ses juges. […] Il est trop modeste pour s’imaginer qu’il possède le remède, mais il croit fermement que la science le découvrira. […] Que les émotions de la guerre et de la Commune aient agi sur l’esprit de Taine, il n’est pas possible de le nier ; mais elles n’ont pas agi de la manière mesquine et puérile qu’on imagine.

868. (1894) Critique de combat

C’est encore, j’imagine, une agréable plaisanterie qu’il s’amuse à développer, quand il entend démontrer aux socialistes qu’ils sont des rétrogrades. […] L’auteur, qui n’est pas près de partir pour Chicago ou le Far-West, ne tient guère, j’imagine, à la partie positive de sa conclusion. […] Vous avez imaginé une sorte de concentration mystique autour de l’autel du Dieu inconnu. […] La formule est, je crois, de Guillaume de Greef, l’écrivain belge bien connu ; mais j’imagine qu’elle sera volontiers acceptée du docteur Pioger. […] La mariée bénit la mémoire du bon bœuf Martin et j’imagine qu’elle est guérie de l’envie de renouveler pareille épreuve.

869. (1897) Aspects pp. -215

Je m’imaginais au contraire que l’homme avait beaucoup appris à l’école de ton grand-père Satan… Tu sais : il y a une certaine histoire de pomme et de serpent. […] Partout, qu’ils lapent la cervoise au salicylate ou qu’ils lampent le vin à la fuchsine, maintenus par ces grands électeurs internationaux : les frères Mastroquet, les Prolétaires s’imaginent volontiers être libres. […] Mallarmé, Grâce aux nouveaux-venus, le lyrisme reprend son rôle de traducteur harmonieux des émotions que vaut au poète la contemplation de ce drame multiforme : toute la vie ; il imagine, il met en images les concepts disséqués par les analystes. […] Cet esprit se développe encore en lui au spectacle de la misère effroyable qui ronge les faubourgs de Paris et lui suggère un livre : la Rome nouvelle où, en toute naïveté, il s’imagine avoir pénétré le sens des encycliques de M.  […] Jullien d’imaginer, par exemple, quelle mimique pourrait nous traduire, dans toutes leurs nuances, la langueur amoureuse de Phèdre ou la jalousie d’Hermione.

870. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Hervieu imagina de nous conter pour ses débuts, voilà tantôt dix ans. […] Il sait gré aux époques qui lui montrent l’homme tel qu’il l’imagine, dans sa plénitude et dans son intégrité. […] Ce que ce peut être que l’homme, abstraction faite de la société, on ne l’imagine même pas. […] Car on s’imagine que l’apaisement peu à peu viendra, qu’on oubliera ; on n’oublie pas. […] Ils sont prétentieux au-delà de tout ce qu’on peut imaginer.

871. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

On doit aimer la vertu ; mais il est bon de savoir que c’est un simple expédient imaginé par les hommes pour vivre commodément ensemble. […] Barrès a beaucoup moins évolué que certains ne se l’imaginent. […] Coquiot s’imagine-t-il qu’il n’y ait point de bons chrétiens en dehors des Trappes et des Chartreuses ? […] Au sortir du lycée, « ces deux jeunes gens n’imaginaient point qu’on pût faire autre chose au monde que d’étudier ». […] Il s’imaginait qu’il était le rival de don Juan, et même, dans son accès de folie finale, qu’il était don Juan en personne.

872. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Imaginez-vous pour un moment une multitude de soldats, dont les uns n’ont que l’habit ordinaire qu’ils avoient avant leur engagement, et les autres ont l’habit uniforme de leur régiment : ceux-ci ont tous un habit qui les distingue, et qui fait conoitre de quel régiment ils sont : les uns sont habillés de rouge, les autres de bleu, de blanc, de jaune, etc. […] C’est passer de l’ordre idéal à l’ordre physique que d’imaginer un autre système. […] Come il n’y a rien de plus afreux à concevoir, que d’imaginer quelqu’un qui s’emporte jusqu’à des imprécations sacrilèges contre Dieu même ; au lieu du terme de maudire, on a mis le contraire par euphémisme. […] Delà les noms de (…), et autres pareils qu’on ne trouve guère que dans les ouvrages de ceux qui les ont imaginés. […] L’esprit humain a bien de la peine à demeurer indéterminé sur les causes dont il voit, ou dont il ressent les éfets : ainsi lorsqu’il ne conoit pas les causes, il en imagine, et le voilà satisfait.

873. (1913) Poètes et critiques

Ce n’est pas ici une simple traduction des idées, une reproduction des images du poète ancien ; c’est un développement du thème retrouvé ; c’est surtout une adaptation ingénieuse, exquise, de sentiments nouveaux sous ces formes grecques, les plus belles et les plus pures qu’on ait encore imaginées. […] Je n’aurais pas eu peur de le mener à l’Ambigu, lorsque La Glu était en représentation : je m’imagine que des yeux hantés par l’image d’Atossa ou de Clytemnestre ne seraient nullement offusquées de voir Marie des Anges, armée de son merlin. […] Imaginez Caliban follement amoureux : il sera moins barbare et moins dément que le Vieux Troll. […] Je m’imagine que pour lui une page de livre est comparable à un épi de blé. […] Je ne crois pas nécessaire de supposer que pour peindre cet habile et piquant tableau : … Imaginez un jardin de Lenôtre Correct, ridicule et charmant.

874. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Il n’était en aucune manière un orateur, et j’imagine que l’éloquence lui répugnait comme un artifice peu conciliable avec cette vérité stricte dont il gardait la religion. […] Imaginons le danger que représentait au douzième siècle, au treizième, au quatorzième, le transfert, à travers l’Italie du Nord, puis la France, des sommes d’argent que les Siennois devaient ainsi transporter sur les principaux marchés de l’Occident, notamment en Champagne et en Angleterre. […] C’est à Balzac que je pense maintenant, au créateur du chirurgien Desplein, imaginé sans doute d’après le grand Dupuytren. […] J’imagine que sa parole et sa mimique ne soulevaient pas l’assistance comme faisait le grand orateur de l’Hôtel- Dieu. […] Il appelait un cercle : un rond, une ligne : une barre… Que l’on imagine un enfant doué de la sorte, parmi les cratères, les dômes et les coulées de lave ; son père, passionné lui-même de science, lui commente ce paysage, lui raconte les cataclysmes dont cette nature convulsée demeure l’immobile témoin.

875. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Cela est beaucoup plus imaginé et concerté que vu : c’est tout à fait du Théophile. […] Rotrou imagine encore qu’Antigone, sa sœur Ismène repentante et Ménète, « gentilhomme de la reine Argis », se disputent devant Créon l’honneur dangereux d’avoir enfreint son arrêt. […] En revanche, c’est lui qui a imaginé Agrippine guettant, le matin, le réveil de l’empereur, et aussi la confession de la mère au fils. […] Car, cette confession d’une audace étrange, Agrippine l’imagine pour arrêter Néron dans la voie criminelle ; et il est clair qu’elle ne peut (après réflexion) que l’y précipiter. […] Mieux encore on imagine très bien qu’une jeune dame pieuse d’aujourd’hui, tentée de la même façon que Phèdre, éprouverait les mêmes sentiments, aurait les mêmes troubles, les mêmes appels à Dieu.

876. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il écrivit en tête d’un cahier : Étienne Mayran, et il commença d’imaginer, la plume à la main, des personnages, des événements, tout un monde. […] Encore ici l’hypothèse ne se double pas de psychologie et la conviction ne s’impose pas à nous : Malgré soi, on imagine qu’un romancier d’opinions adverses aurait pu raconter une histoire entièrement contraire et nous présenter une dévote criminelle, une libre penseuse pure et dévouée, un catholique conquis au matérialisme. […] Imaginons le cas inverse. […] Sa Camille Maupin lui était plus présente que George Sand d’après laquelle il l’avait imaginée, son Claude Vignon et son Conti que Planche et Liszt, les modèles. […] Elle s’imaginait vivre avec des bêtes.

877. (1898) La cité antique

Pour avoir mal observé les institutions de la cité ancienne, on a imaginé de les faire revivre chez nous. […] Il nous est presque aussi difficile de comprendre les vieilles croyances de ces hommes qu’il l’eût été à eux d’imaginer les nôtres. […] Ainsi fait Platon lui-même lorsqu’il imagine une cité modèle. […] Elle ne fut pas imaginée par l’ambition de quelques-uns ; elle naquit d’une nécessité qui était manifeste aux yeux de tous. […] Mais encore ne peut-on pas dire qu’il les ait imaginées lui-même.

878. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Un Marsyas imagina en rêve qu’il coupait la gorge à Denys. […] Dans le premier cas on pourrait s’imaginer que les trois pouvoirs étant créés également par le peuple sont égaux et sont indépendants les uns des autres. […] Ainsi j’appelle intolérant par principe tout homme qui s’imagine qu’on ne peut être homme de bien sans croire tout ce qu’il croit et damne impitoyablement ceux qui ne pensent pas comme lui. […] L’auteur du Christianisme dévoilé dit que l’âme de Néron, celle d’Alexandre VI et de son fils Borgia pétries ensemble, n’auraient jamais pu imaginer rien de plus abominable. […] Louis XIV ayant envoyé en Hollande en 1684 le comte d’Avaux, avec pleins pouvoirs d’admettre à une trêve de vingt années les puissances qui voudraient y entrer, les jansénistes, sous le nom de Disciples de saint Augustin, avaient imaginé de se faire comprendre dans cette trêve, comme s’ils avaient été un parti formidable, tel que celui des calvinistes le fut si longtemps.

879. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il trouvait doux d’être acclamé, parce qu’il s’imaginait sincèrement incarner l’idée de patriotisme. […] Et j’imagine que les autographes sont généralement bienveillants et que les jeunes poètes qui les reçoivent, en réponse à leurs missives, s’en trouvent fort honorés… Roumanille et Aubanel ne jouirent pas d’une gloire aussi bruyante. […] Voulant enfin traduire cette vérité, que les objets extérieurs exercent une perpétuelle influence sur nos sentiments, et qu’ils avivent, selon les cas, ou diminuent nos jouissances, il imagine cet épisode…. […] … J’imagine que M. le comte de Montesquiou a passé par cette phase. […] Bien candide la fable imaginée par Urbain Olivier.

880. (1813) Réflexions sur le suicide

Ils vont jusqu’à s’imaginer que ce qui révolte les sentiments de la plupart des hommes est d’un ordre plus relevé que ce qui les touche et les captive. […] Je croyais, je vous l’avoue, que l’intention de Marie était de m’épouvanter par cette sentence, mais je n’imaginais pas qu’elle voulût répandre mon sang qui est aussi le sien. […] L’immortalité commence avant le tombeau, quand par notre propre volonté nous rompons avec la vie ; dans cette situation les impressions intérieures de l’âme sont plus douces qu’on ne l’imagine.

881. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

On ne saurait imaginer un équipage plus varié ni plus complet : meute pour le sanglier, meute pour le loup, meute pour le chevreuil, vol pour corneille, vol pour pie, vol pour émerillon, vol pour lièvre, vol pour les champs. […] Tel est le lever, une pièce en cinq actes  Sans doute on ne peut mieux imaginer pour occuper à vide une aristocratie : une centaine de seigneurs considérables ont employé deux heures à venir, à attendre, à entrer, à défiler, à se ranger, à se tenir sur leurs pieds, à conserver sur leurs visage l’air aisé et respectueux qui convient à des figurants de haut étage, et tout à l’heure les plus qualifiés vont recommencer chez la reine180. […] » Tout le monde se range en haie, et ces messieurs sont des marchands d’étoffes, des marchands d’instruments, des bijoutiers, des colporteurs, des laquais, des décrotteurs, des créanciers, enfin tout ce que vous pouvez imaginer de plus ridicule et de plus affligeant.

882. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Il est impossible d’imaginer avec quelle familiarité l’impératrice a traité ma femme, s’informant de la santé de nos enfants, s’entretenant de notre grand voyage, la caressant, lui serrant les mains pendant que l’empereur causait avec moi et Wolfgang de musique et de toutes sortes de sujets, et faisait, à diverses reprises, rougir la pauvre Nanerl. […] Tu t’imagines que tout doit être fait sur-le-champ, avant même qu’on t’ait vu ou qu’on ait entendu quelque chose de toi. […] Tu vas entrer dans un monde nouveau, et il ne faut pas que tu t’imagines que c’est par préjugé que je tiens Paris pour une ville si dangereuse ; au contraire, je n’ai, par ma propre expérience, aucun motif de considérer Paris comme dangereux ; mais ma situation d’alors et ta position actuelle diffèrent comme le ciel et la terre.

883. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Votre terrible force lui a, j’imagine, enlevé la vie. » Il répondit par un mensonge: « J’ai trouvé la barque près d’un saule sauvage, et ma main l’a détachée. […] C’est pourquoi faites aller les chevaux plus doucement, afin que personne ne s’imagine que nous fuyons par le chemin. » — « Je suivrai ce conseil, répondit Gîselher la bonne épée. […] J’imagine que de vos blessures vous souffrez grande douleur.

884. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Imaginez  et ce sera très juste en dépit de la chronologie  qu’il épousa l’âme d’Eugénie de Guérin. […] Et c’est pourquoi nul n’a fait, plus souvent que Taine, autre chose que ce qu’il croyait faire ; nul n’a plus senti et imaginé, alors qu’il croyait uniquement percevoir, observer et classer. […] Imaginez Villars, ou seulement Marbot, revenant parmi nous.

885. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

On ne s’imaginerait point, si les exemples ne parlaient sous nos yeux, vivants et flagrants, jusqu’où peut aller l’indifférence esthétique de ceux que nous appelons des fabricateurs de littérature populaire. […] Decourcelle, Maël, Georges Pradel, Pierre Salles et tutti quanti, qui doivent être — au moins, je me l’imagine ainsi — des mieux informés en pareilles matières. […] Peut-être la question posée est-elle plus vaste que nous ne l’imaginons.

886. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Imaginons, lisant les traités de Wagner, que cet homme, volontiers, usait de symboles, était peu apte, aussi, à la nette expression des détails pratiques. Imaginons, lisant le livre de Tolstoï, que cet homme est un logicien, un psychologue, ami des formules littérales, parfois trop précises. […] Le texte fit scandale en France comme on peut bien l’imaginer et considéré par les antiwagnériens comme l’exemple même de l’esprit antifrançais de Wagner.

887. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

— Pour le temps comme pour l’espace, on imagine par analogie des indivisibles, des infiniment petits, le point ou le moment mathématiques, après quoi on fait de vains efforts pour reconstruire la réalité continue. […] On peut accorder à Guyau que le sentiment du temps n’a point précédé, comme on se l’imagine, le sentiment du mouvement et de l’extensivité, pas plus qu’il n’a précédé le sentiment de l’intensité. […] S’imaginer que l’astronome eut voulu ce Voyage en vertu de raisons toutes mécaniques, alors même que l’idée du temps et de l’éclipse future n’eût point existé dans sa conscience, c’est la plus gratuite des hypothèses.

888. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Il y a là cependant un point fort obscur, et un problème beaucoup plus grave qu’on ne se l’imagine généralement. […] Nous éprouvons quelque chose d’analogue dans certains rêves, ou nous n’imaginons rien que de très ordinaire, et au travers desquels résonne pourtant je ne sais quelle note originale. […] Pourtant le sujet s’imaginera avoir conscience d’un accroissement continu de la force psychique affluant au bras.

889. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

On ne s’imaginerait pas quels cris et quelles tempêtes cet empiétement souleva alors. […] Il ne doit pas y avoir grande distance, j’imagine, entre cette farce si joyeuse du Cuvier et celles du Médecin volant, de la Jalousie du Barbouillé que jouait Molière tout jeune dans ses tournées de province.

890. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Il est vrai qu’elle s’émancipe un peu plus qu’on ne le ferait aujourd’hui ; son dix-huitième sonnet est tout aussi brûlant qu’on le peut imaginer, et semble du Jean Second tout pur ; c’était peut-être une gageure pour elle d’imiter le poëte latin ce jour-là. […] La situation de Louise, ainsi absente loin de son ami qui porte les armes en Italie, a dû servir à imaginer celle de Clotilde de Surville, qui, par ce coin, semble modelée sur elle.

891. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Telle je me l’imagine toujours, entrant vivement en quelque soirée splendide, au milieu d’un chant de Garat : chacun se retourne au bruit aérien de ses pas ; on crut voir la Musique elle-même. […] En ces moments de craquement universel, il arrive, j’imagine, que l’idéal, qui est derrière ce monde terrestre, se révèle, apparaît rapidement à quelques yeux, et l’on croit qu’il va s’introduire : mais la fente se referme aussitôt, et l’œil qui avait vu profondément et juste un instant, en continuant de croire aux rayons disparus, s’abuse et n’est plus rempli que de sa propre lumière.

892. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Mais c’est une erreur de s’imaginer que Goethe ne relève que de son pays : le développement de Goethe appartient à la France comme à l’Allemagne, Il suffit de jeter les yeux sur ses Mémoires pour en être convaincu. […] Un critique, Nicolaï, ayant essayé de tourner en ridicule ce dénouement nécessaire, imagina de refaire l’ouvrage en conservant le commencement et en changeant la fin : Werther, dans ce nouveau plan, ne se tuait pas.

893. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Voici maintenant des noms plus notoires, qui seront familiers à tous ceux qui ont quelque culture poétique et ne s’imaginent pas naïvement, comme tant de snobs éberlués par la soi-disant « sensibilité » moderne, que la poésie française fut « inventée » par Laforgue ou Rimbaud et « perfectionnée » par M.  […] Non plus on ne saurait s’imaginer les Gaules Lenonaise, Sequanaise, Belgique et Armoricaine aussi fertiles en poètes qu’en ronces.

894. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Imaginez que le propriétaire d’une grande marque de quinquina ou d’une firme de pneumatiques fameux veuille attirer l’attention sur ses produits tout en s’assurant un renom de Mécène. […] On irait presque jusqu’à juger désirable la suppression des prix littéraires, si l’on ne savait qu’elle est impossible, car on n’imagine pas le Parlement votant une loi pour les interdire comme contraires à la moralité et à la salubrité publiques.

895. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

S’il se passe ordinairement de la compagnie des livres quand il écrit, de peur, dit-il, qu’ils n’interrompent sa forme, et aussi parce que les bons auteurs le découragent, « il se peut plus malaysement desfaire de Plutarque », « Il est si universel et si plein, ajoute-t-il qu’à toutes occasions et quelque subject extravagant que vous ayez prins, il s’ingere à vostre besogne, et vous tend une main libérale et inespuisable de richesses et d’embellissements134. » On s’imagine en effet Montaigne, aux jours où il était à court d’idées, ou mal en train d’écrire, se mettant à feuilleter Plutarque, sans ordre et sans dessein, et, s’il tombait sur une de ces pensées profondes ou seulement ingénieuses, qui abondent en cet auteur et qui éveillent l’esprit, s’y attachant et se mettant à penser à la suite de Plutarque. […] Ce sont les idées générales, les vérités toujours vraies ; et, à cet égard, il n’imagine rien ; mais son invention, son cachet propre, c’est le dessein de rattacher toutes ces idées, toutes ces vérités, à un sujet unique, à l’homme, étudié et confronté avec lui-même dans tous les pays et dans tous les temps.

896. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Non seulement, avant d’agir, nous trouvons de bonnes ou mauvaises raisons pour faire ce qui nous plaît, mais, alors même que nous avons agi sans connaître les vraies causes de nos actes, nous leur imaginons encore telles et telles raisons. […] Si on y parvenait et qu’on trouvât un reste absolument inexplicable, alors et alors seulement ou pourrait imaginer un libre arbitre, qui ne serait d’ailleurs qu’un mot de plus pour couvrir notre ignorance : libre arbitre = x.

897. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Mais chez les peuples enrichis d’une littérature, la langue est d’autant plus stable que la littérature est plus forte, qu’elle nourrit un plus grand nombre de loisirs et de plaisirs ; à un certain moment, la tendance à l’immobilité ou les ondulations rétrogrades d’un langage rendent parfois nécessaire une intervention directrice dans un sens opposé, et l’aristocratie intellectuelle, au lieu de restreindre la part du nouveau dans la langue, doit au contraire souffler au peuple abruti par les écoles primaires les innovations verbales qu’il est désormais inapte à imaginer. […] C’est assez douteux, car il ne faut demander directement au latin, grenier légitime de la langue française, que des mots réellement utiles et que nos propres ressources linguistiques ont été impuissantes à imaginer.

898. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Ainsi, peut-être, pourrait-on conserver la vraisemblance et faire un beau jeu de théâtre ; mais alors, il faudrait éviter de confier ces rôles à ces acteurs présomptueux et ignorants, qui s’imaginent faire tout admirablement, et qui, quoiqu’ils ne sachent rien faire bien, ne prennent conseil que de leur insuffisance. […] Quelques mouvements entrecoupés, quelques résolutions brusques, sont une excuse la plus naturelle et la plus raisonnable : bien entendu, malgré tout cela, que des beautés exquises de pensées et de sentiments prévaudraient pour l’effet à ces précautions ; et c’est ce que je sous-entends presque toujours dans les règles que j’imagine pour la perfection de la tragédie.

899. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

La Fontaine regarde la Loire du haut du pont d’Orléans : « Les voiles des bateaux sont fort amples, cela leur donne une majesté, de la vie, et je m’imaginai voir le port de Constantinople en petit. […] « Après avoir atteint la vallée de Tréfou, car, sans avoir étudié en philosophie, vous pouvez vous imaginer qu’il n’y a pas de vallée sans montagne… Je ne songe pas à cette vallée de Tréfou que je ne frémisse.

900. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Il s’est imaginé, pour connaître les vrais sentiments de sa pupille  car les sentiments des jeunes filles sont toujours inconnus  il s’est imaginé de la faire converser avec un sien cousin dans lequel il a de la confiance.

901. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Mais parce que l’Académie a des passions de femme qui boude contre un pouvoir qu’elle devrait respecter, et parce qu’elle s’imagine que le pavillon Mazarin est aussi inviolable que le château de Coppet, elle n’est pas pour cela madame de Staël, III Et Villemain vient de le prouver pour sa part, — pour son quarantième de talent et de flamme inspirée. […] Quitte à ne pas être entendus partout, je m’imagine qu’on y préférerait ceux de Byron, de Byron l’ami de Jackson pourtant, de Byron qui cultivait l’art de la boxe, mais qui était un trop grand poète pour la chanter !

902. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il y a des théories qui sont leurs théories connues sur la fin de l’art des Raphaël et des Michel-Ange, du temps des papes et des rois, et sur le commencement d’un art nouveau, l’art de l’avenir, industriel et athée, imaginé par les pouilleux du temps actuel ! […] Et, de fait, n’allez pas vous imaginer que cette mise à bas du veau soit simplement un dénoûment à effet scandaleux, un pétard d’antithèse allumé par un romantique puéril pour faire faire plus de train aux grossièretés et aux extravagances de son livre : vous vous tromperiez.

903. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

» Ce n’est pas un artiste que Lorenzo, il veut être, lui, un homme d’action, un grand citoyen : il s’est proposé un héroïque dessein, il s’est dit de délivrer Florence, sa patrie, de l’ignoble et débauché tyran Alexandre de Médicis son propre cousin ; et pour y réussir, qu’imagine-t-il ?

904. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Qu’a-t-il donc imaginé, le poëte ?

905. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Ainsi des autres caractères ; les poëtes adolescents, encore entiers, n’imaginent pas d’autre nature humaine que celle-là, double en général, et absolue, excessive dans chaque sens.

906. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Rêver plus, vouloir au-delà, imaginer une réunion complète de ceux qu’on admire, souhaiter les embrasser d’un seul regard et les entendre sans cesse et à la fois, voilà ce que chaque poëte adolescent a dû croire possible ; mais, du moment que ce n’est là qu’une scène d’Arcadie, un épisode futur des Champs-Elysées, les parodies imparfaites que la société réelle offre en échange ne sont pas dignes qu’on s’y arrête et qu’on sacrifie à leur vanité.

907. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Si La Fayette eût attaqué franchement le club des jacobins, il n’eût pas éprouvé plus de résistance que ces jeunes gens exaltés, et il eût épargné au monde une longue suite d’horreurs. » Jusqu’à présent, on s’imaginait en France connaître passablement l’Assemblée constituante, l’esprit qui l’avait animée, et les partis divers qui s’y étaient combattus.

908. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Nous avons contre nous le pouvoir exécutif, la judicature, deux des trois branches de la législature, tous ceux qui ont des places dans le gouvernement et ceux qui en désirent, tous les gens timides qui préfèrent le calme du despotisme aux orages de la liberté, les marchands anglais et les Américains qui commercent avec des capitaux anglais, les agioteurs et tous les hommes intéressés dans les banques ou dans les fonds publics, invention imaginée dans des vues de corruption et pour nous assimiler en tout point, aussi bien aux parties gangrenées qu’aux portions saines du modèle anglais.

909. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

., qu’il le représente communément : ce sont là des classes artificielles qu’il imagine, des contrastes qui prêtent aux plaisanteries et aux couplets du genre, mais que des provinciaux seuls peuvent prendre au sérieux !

910. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Dans cette improvisation historique nouvelle, l’auteur a fait preuve, une fois de plus, de ce talent de peindre en courant, de deviner au risque d’imaginer, de faire vivre des portraits, de dramatiser des scènes, et de verser l’émotion poétique, romanesque même, dans de graves récits.

911. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Enfin, comment peut-on imaginer que l’on mettra les sciences tellement en dehors de la pensée, que la raison humaine ne se ressentira point des immenses progrès que l’on fait chaque jour dans l’art d’observer et de diriger la nature physique ?

912. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

De là vient que, contrairement à ce que souvent on s’imagine, ce n’est pas en se privant des mots abstraits qu’on donnera au style la vie, la couleur et l’éclat.

913. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

J’imagine, du reste, qu’il y a dans son fait plus de malice qu’il ne semble et qu’il sera le premier à sourire de mes innocentes remarques.

914. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

III Il est difficile, diriez-vous, d’imaginer un drame plus décourageant et plus sombre, et voilà qui ne ressemble guère à une œuvre de croyant  Oui, si l’on s’en tient aux faits.

915. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Ou peut-être imaginent-ils une parenté sacrilège entre les désirs inapaisés des âmes saintes d’autrefois et l’inassouvissement de leurs propres corps.

/ 1798