Pierre Le tsar blanc et le tsar rouge étaient l’un et l’autre des tyrans.
« Je vois un morceau de papier blanc sur une table ; je vais dans une autre chambre, et, quoique j’aie cessé de le voir, je suis persuadé que le papier est toujours là.
Des yeux d’où s’échappent, comme d’un point électrique, l’amour, la haine, la colère, le désespoir ; des cheveux dont les anneaux flottants volent sur le cou d’un cygne ; ce blanc négligé qui recouvre et trahit à la fois des charmes qu’on ne vit jamais sans danger.
C’est ainsi qu’elle entrait plus tard dans la mienne, par les fenêtres au couchant de ma chambre dans la maison de mon père, ouvrant sur des toits éclaboussés d’une morne lumière et attristés encore par le roucoulement de pigeons blancs qui bordaient les tuiles de la rue voisine.
Il m’en était resté dans les yeux et en même temps dans le cœur une première impression très agréable ; des yeux très noirs et pleins d’une douce flamme, joints (chose rare) à une peau très blanche et à des cheveux blonds, donnaient à sa beauté un éclat dont il était difficile de ne pas demeurer frappé, et auquel on échappait malaisément.
La semence qui sert à la reproduction, soit des abeilles, soit des bourdons, est également blanche.
Cela paraît fort bien imaginé aussi, car, au moyen de ces violences, les partisans de la Restauration néo-classique (vous voyez à quel point on est arrivé à confondre la question politique et la littéraire) ne seraient pas fâchés de faire régner dans les milieux intellectuels je ne sais quelle atmosphère de Terreur blanche.
La reine blanche comme un lys, Berthe au grand pied, Biétris Allys, Harembourges qui tint le Maine Et Jehanhe, la bonne Lorraine, Qu’Anglois trustèrent à Rouen ?
Est-ce qu’un miroir n’est identique à lui-même que grâce à ce qu’il ne reflète jamais des contradictoires, par exemple une chose à la fois blanche et noire sous le même rapport ?
Les hauts et immobiles cyprès qui commencent là à végéter, jetaient çà et là sur la route l’ombre allongée et noire de ces obélisques de la végétation ; les figuiers, semblables à des spectateurs accoudés autour d’un cirque, appuyaient leurs larges feuilles poudreuses sur les murs blancs qui bordaient le chemin ; les oliviers tamisaient d’une légère verdure les rayons du soleil qui tremblaient entre leurs branches sur les sillons.
Élevé bientôt après aux premières magistratures de la république, assailli d’un côté par les blancs, de l’autre par les noirs, dénomination de deux partis dans Florence, il résiste aux uns, aux autres, et les fait énergiquement exiler hors de la Toscane.
Une vieille femme, l’aïeule sans doute, se tient à quelques pas en arrière, accroupie la tête dans son tablier ; ses cheveux blancs découverts remuent, légèrement agités par le vent de la musette, comme des duvets de chardon mort sous l’haleine du chameau qui broute à côté.
Ainsi Alcméon de Crotone dissèque des animaux ; il compare le blanc de l’œuf au lait des mammifères ; mais il croit encore que les chèvres respirent par les oreilles.
On s’arrête devant la blanche Colonnade avec ses jets d’eau taris, dont les vasques se dressent, sous la courbe gracieuse du portique, comme de hautes coupes à sorbets ; et l’on y évoque, en de chaudes soirées d’août, abritées par des voiles éclatants, des assemblées de femmes parées ou dévêtues comme des nymphes… Embarquements pour Cythère !
Elle portait, comme c’était alors la mode, un tablier vert à bavette montante et des souliers blancs. » Arrêtez-vous à cette bonne femme en tablier vert et à souliers blancs ; regardez-la : elle est exquise vraiment, et digne encore de Rousseau. […] Sans parler des jésuites que leur institution jetait dans le siècle pour le diriger, on ne voyait que théatins, jacobins, carmes, feuillants, moines blancs, gris ou noirs, déchaussés ou chaussés, enseignant, écrivant, disputant, faisant les savants et les beaux esprits, glorieux comme des poètes, aigres comme des grammairiens. […] Je vois que le parterre et les loges marchent ensemble, que ceux qui ont apporté leurs quinze sous et ceux qui ont donné le demi-louis, jugent également contre les doctes, « tout blancs », tout d’Aristote et de Scaliger, en faveur du Cid et de L’École des femmes. […] Il n’y a que la comtesse démoralisée par l’ennui, au point que le cou blanc d’un enfant la bouleverse, il n’y a que ce polisson de Chérubin, encore gamin et déjà libertin dans son premier rêve d’amour, qui soient réels et vivent avec intensité.
Je sais trop bien que la volage M’a sans retour abandonné ; Il ne sied d’aimer qu’au bel âge ; Au triste honneur de vivre en sage Mes cheveux blancs m’ont condamné. […] M. de Fontanes avait souvent passé sa journée à relire quelque beau passage de Lucrèce et de Virgile ; à noter sur les pages blanches intercalées dans chacun de ses volumes favoris quelques réflexions plutôt morales que philologiques, quelques essais de traduction fidèle : « J’ai travaillé ce matin, disait-il ; ces vers de Virgile, vous savez : Et varios ponit fœtus autumnus, et alte Milis in apricis coquitur vindemia saxis ; « ces vers-là ne me plaisent pas dans Delille : les côtes vineuses, les grappes paresseuses ; voici qui est mieux, je crois : Et des derniers soleils la chaleur affaiblie Sur les coteaux voisins cuit la grappe amollie. » Il cherchait par ces sons en i (cuit la grappe amollie) à rendre l’effet mûrissant des désinences en is du latin.
Vous écrivez pour un lecteur d’élite, actif, intelligent, dévoué ; votre lecteur aime, avant tout, l’élégance et la correction, tout comme il aime à son lever, le bain frais et le linge blanc. […] c’est mieux que le diable ; il est cent fois plus dangereux ; il a en partage l’esprit, la grâce, la repartie, le courage, l’épée, la main blanche, l’ironie, la générosité, le sang-froid uni à la passion.
Il réforme son costume : Je quittai, dit-il, la dorure et les bas blancs ; je pris une perruque ronde ; je posai l’épée ; je vendis ma montre en me disant avec une joie incroyable : Je n’aurai plus besoin de savoir l’heure qu’il est. […] Mais surtout il se souvient de mademoiselle de Breil, chez les Gouvon, où il était laquais : Mademoiselle de Breil était une jeune personne à peu près de mon âge, bien faite, assez grande, très blanche, avec des cheveux très noirs et, quoique brune, portant sur son visage cet air de douceur des blondes auquel mon cœur n’a jamais résisté. […] Cette question ne servit pas à me rassurer, et mademoiselle de Breil rougit jusqu’au blanc des yeux. […] Et nous rencontrons ici le « couplet » de la « maison blanche avec des contrevents verts » et l’apostrophe à Paris : Adieu donc, Paris, ville célèbre, ville de bruit, de fumée et de boue, où les femmes ne croient plus à l’honneur ni les hommes à la vertu.
La jeune mamelle près de la barbe blanche, il n’est point de spectacle plus sacré. […] Sarcey, vers 1860, apportait au feuilleton l’opinion de l’Ecole normale, un peu rondement exprimée et sans précautions oratoires ; et cette opinion était que Racine comme auteur dramatique n’existait pas ; peu à peu, sous la pression, irrésistible pour lui, de l’opinion générale, il modifia la sienne du noir au blanc.
— cette strophe n’en est pas une, mais deux : la première, de quatre vers, la seconde, de huit ; et l’artifice typographique de la suppression du « blanc », qui devrait les séparer l’une de l’autre, ne donne pas à leur juxtaposition le caractère organique d’un rythme légitime. […] Ce n’est pas, au surplus, qu’il n’y ait encore mieux : Un peu de blond, un peu de bleu, un peu de blanc.
Et toi, ami lecteur, quand tu apprendras ma mort, aie souvenir de moi dans tes prières ; prie Dieu d’avoir compassion de mon âme, et si j’ai ma place dans le ciel, je prierai pour toi à mon tour. » À soixante-seize ans, « les cheveux blancs comme le lin et la main tremblante », il rimait et écrivait encore, se jurant que, terminé le poème qu’il alignait, il ne toucherait plus à une plume, mais, cependant, — nous nous reconnaissons bien tous là, — frémissait à la pensée de ce qu’il deviendrait quand il n’écrirait plus : « Mon Dieu ! […] Ecoutez encore Maxime Du Camp : « Nous estimions que les élèves du collège Stanislas étaient les écoliers les plus heureux de Paris, parce que Théodore Burette, professeur d’histoire, y faisait son cours en bottes à revers rouge, en culotte de peau collante, en gilet à la Robespierre, et en frac vert à boutons d’or doublés de satin blanc.
Mais ceux issus de ce suffrage universel, qu’inventa chez nous le XIXe siècle, gardent toujours l’espérance secrète qu’ils remonteront le courant, et qu’ils démontreront victorieusement que le noir est blanc, et qu’il fait nuit en plein midi. […] Inutile d’ajouter que, vingt ans après, ces thèmes ont pris des cheveux blancs et bredouillent comme les vieux du répertoire. […] Parmi ses personnages, ceux du sexe masculin sont en général des conférenciers, ceux du sexe féminin de petites oies blanches, ou des gourgandines de la plus plate catégorie. […] Mais je veux citer ici la phrase qui, selon moi, fait la somme des méditations et aphorismes de ce sage Emile selon le cœur d’Horace, toujours parfumé au vin blanc et à l’oignon, du tour des oreilles au creux des mains.
L’offense d’un esprit juste à voir un tel ramas d’incohérences, la douleur d’un jeune homme à voir un vieillard s’égarer si violemment, le ressentiment d’un homme nouveau qui prend sa part dans l’injure proférée par le patricien endurci, et le zèle du futur historien à venger des noms vénérés, le respect aussi des cheveux blancs qui, sans l’amortir, rehausse plutôt et aggrave la vigueur de la réplique, tous ces sentiments très-mesurés, très-apparents, respirent dans l’excellent article que le jeune publiciste, par une forme anticipée, convertit volontiers en une sorte de discours directement adressé à l’adversaire : « Non, s’écrie-t-il, non, nous n’avions pas, avant 89, tout ce que nous avons eu depuis ; car il eût été insensé de se soulever sans motif, et toute une nation ne devient pas folle en un instant.
Feuilletez ceux que je vous nomme, et vous me direz si vous ne découvrez pas visiblement, dans leurs mots et dans leurs pensées, des esprits verts quoique ridés, des voix sonores et cassées, l’autorité des cheveux blancs, enfin des têtes de vieillards.
On se rappelle cette charmante et toute jeune Mlle de Saint-Germain chez Hamilton, qui avait tout bien dans sa personne, hormis les mains : « Et la belle se consoloit de ce que le temps de les avoir blanches n’étoit pas encore venu. » A cet égard, tout épicurien qu’il se montre en bien des endroits, le chevalier ne sait sans doute pas la recette aussi bien que les Grammont, les Hamilton, ces voluptueux rompus à l’art de plaire.
La sage-femme, qui savait que mes parents attendaient une fille, après avoir nettoyé l’enfant, et l’avoir enveloppé dans du beau linge bien blanc, alla tout doucement trouver mon père, et lui dit : Je vous apporte un présent que vous n’attendez pas.
Dans l’île Saint-Louis, le long d’un quai désert, L’autre soir je passais : le ciel était couvert, Et l’horizon brumeux eût paru noir d’orages, Sans la fraîcheur du vent qui chassait les nuages ; Le soleil se couchait sous de sombres rideaux ; La rivière coulait verte entre les radeaux ; Aux balcons çà et là quelque figure blanche Respirait l’air du soir ; — et c’était un dimanche.
« La nature, dit-il, a fait la propriété nécessaire : donc elle a nécessairement créé l’espèce d’homme nécessaire à la culture de cette propriété. » C’est encore l’argumentation des blancs possesseurs des noirs dans nos colonies, et il a fallu une révolution pour saper ce faux raisonnement.
Il nous plaît d’abord par l’image parfaite qu’il nous suggère, à nous les agités, d’une vie recluse et silencieuse, de la vie dont nous rêvons quelquefois, d’une pure et blanche retraite au milieu de l’enfer terrestre, plus douce à concevoir en plein siècle des Jacqueries et de la guerre de Cent ans.
L’armature intellectuelle du poème se dissimule et tient — a lieu — dans l’espace qui isole les strophes et parmi le blanc du papier : significatif silence qu’il n’est pas moins beau de composer, que les vers.
À travers du flot, une lueur, toujours plus claire, descend, qui, au sommet du rocher central, peu à peu, s’allume d’un blanc et rayonnant brillement d’or : une merveilleuse clarté d’or de là s’épand parmi l’eau.
« La vie du corps et la vie mentale sont des espèces dont la vie proprement dite est le genre. » Et tandis que la psychologie ordinaire, fondée exclusivement sur l’observation intérieure et l’emploi de la méthode subjective, en vient à se restreindre à l’étude de l’homme, sans nul souci des formes inférieures de la vie intellectuelle, la psychologie expérimentale aspire à découvrir, décrire et classer les divers modes de la sensation et la pensée, à en suivre l’évolution lente et continue, depuis l’infusoire jusqu’à l’homme blanc et civilisé.
Bien plus, tous paraissent les accomplir sans avoir l’intelligence de leur fin : car le jeune Chien ne sait pas plus qu’il arrête pour aider son maître, que le Papillon blanc ne sait pourquoi il dépose ses œufs sur les feuilles du Chou.
Quand les jesuites de Rome firent élever, il y a trente cinq ans, l’autel de saint Ignace dans l’église du Jesus, ils mirent au concours deux grouppes de cinq figures de marbre blanc qui devoient être placez à côté de ce superbe monument.
Il y a dans son drame des vieillards qui sont des jeunes gens en cheveux blancs, et dont le front s’empourpre encore.
Le rire de Walter Scott n’a pas cet éclat et cet étincellement d’émail de dents blanches qu’a le rire de Paul Féval, ce rieur !
Mais des machines qui marchent au pétrole, au charbon, à la « houille blanche », et qui convertissent en mouvement des énergies potentielles accumulées pendant des millions d’années, sont venues donner à notre organisme une extension si vaste et une puissance si formidable, si disproportionnée à sa dimension et à sa force, que sûrement il n’en avait rien été prévu dans le plan de structure de notre espèce : ce fut une chance unique, la plus grande réussite matérielle de l’homme sur la planète.
Mon bien-aimé est blanc et vermeil, il porte l’étendard au milieu de dix mille (V, 10).
On croirait voir un sorcier traçant autour de nous à la craie blanche le cercle magique dans lequel il veut nous enfermer. […] Rappelez-vous la Crise, le Pour et le Contre, la Clé d’or, le Cheveu blanc. […] Le Cheveu blanc ne vaut pas mieux comme analyse morale que le Pour et le Contre ; mais il est très supérieur comme art, et même comme intérêt dramatique, si tant est qu’on puisse chercher un intérêt dramatique dans des œuvres aussi délicates. […] A-t-il voulu mettre en opposition le curé de campagne à l’âme pure et blanche comme la neige de ses montagnes, à la vie simple comme celle des villageois qu’il assiste de sa mâle charité, avec le prêtre des grandes villes, à l’âme blasée d’expérience mondaine, à la vie compliquée et diverse comme celle des paroissiens qu’il s’ingénie à moraliser, à l’esprit délié et bien muni d’armes de défense contre les manèges sociaux, et dire par ce moyen à ses lecteurs : voilà le prêtre tel que je le comprends ?
Je vous jure, mon amie, que personne jusqu’à présent n’a dit le premier mot de cette question » ; — mais Turgot, partisan convaincu de la libre exportation, et que nous croyons très capable d’avoir bien entendu le machiavélique abbé, ne comprit pas, ou, si l’on veut, ne prit pas les Dialogues autrement que Diderot ; mais les économistes, Baudeau, Mercier de La Rivière, Dupont de Nemours, y virent une attaque directe et manifeste au principe doctrinal de la libre exportation, des grains ; — et si l’abbé Morellet, tout encyclopédiste qu’il fût, crut devoir entreprendre, malgré les adjurations de la secte et malgré les supplications de Galiani lui-même, une réfutation suivie des Dialogues, c’est qu’il y lut, très clairement écrite, en noir et en blanc, dans les lignes et entre les lignes, la dérision de toutes les idées à la défense desquelles il s’était voué. […] Le oui et le non, le pour et le contre, le blanc et le noir, n’a-t-il pas tout soutenu ? […] Un contraste, idée plastique, un corps blanc, livide et mort, porté par des hommes sanguins, et pleuré, dans un deuil qui les rend plus belles, par de grandes Lombardes aux cheveux roux.
Te souviens-tu encore de la dernière sortie de ton père, lorsqu’il t’apporta un petit pain blanc ? […] Les mobiles de ses actes, les ressorts de ses sentiments ne nous sont point montrés : sans comprendre pourquoi ni comment, nous voyons seulement qu’elle fait de détestable politique et change d’amants avec une blâmable complaisance ; puis, quand la mesure de ses forfaits est comble, on nous transporte dans le caveau souterrain où siège le « Tribunal secret », et le décor prépare le dialogue : sept « grands-juges » siègent autour d’une table recouverte d’un tapis noir où sont posés un glaive et une corde ; de chaque côté, sept juges assistants restent debout, en longues robes blanches. […] Je veux te suivre : ma forme blanche, comme un esprit, regardera vers toi du haut de ces murailles. […] sur son cheval blanc : la lumière du jour l’entoure, et les mouvantes ombres aiguës l’accompagnent !
. — Il y aurait un joli sujet de comédie : Don Juan blanc. […] Il y a deux camps, les blancs et les bleus. — Qu’est-ce qu’ils sont, les blancs ?
Il est l’Ours, et elle la blanche Hermine.
M. de Salvandy (et c’est un côté par lequel nous nous plaisons à le louer) lui avait donné là-dessus carte blanche.
Les choses politiques ont leurs révolutions et leur cours ; les guerres se succèdent, les règnes glorieux font place aux désastres ; mais, de temps à autre, là où l’on s’y attend le moins, il arrive que sur ce fond orageux, du sein du tourbillon, une blanche figure se détache et plane : c’est Françoise de Rimini qui console de l’enfer.
On remarquait surtout dans son habillement le chapeau avec une couronne en clocher941, l’écharpe plus sombre que la martre, et le tablier de linon, plus blanc que l’hermine.
Les personnages du premier rang, après le roi, seront vêtus de blanc, avec une frange d’or au bas de leurs habits ; ils auront, outre une médaille, un anneau d’or au doigt avec le portrait du prince.
Tante Rose, la bien nommée, avait un visage d’un magnifique rose qui, soutenu sans nuances ni dégradations, des profonds replis du menton à la racine des cheveux d’un blanc éclatant, lui prêtait l’apparence de la plus belle pièce de confiserie. […] Je revois encore le médecin aux cheveux blancs, cette mère aux yeux fixes qui maîtrisait sa folie, et ce père terrassé, qui allait et venait, qui recevait chacun de nous avec attention et bonne grâce, qui s’enquérait de nos propres peines tout comme l’eût fait son enfant.
Je n’imaginerai jamais comment du blanc et du noir s’entrepénètrent si je n’ai pas vu de gris, mais je comprends sans peine, une fois que j’ai vu le gris, comment on peut l’envisager du double point de vue du blanc et du noir. […] Alors apparaîtrait dans tout son éclat la pure lumière blanche, celle qui, aperçue ici-bas dans les nuances qui la dispersent, renfermait là-haut, dans son unité indivisée, la diversité indéfinie des rayons multicolores. Alors se révélerait aussi, jusque dans chaque nuance prise isolément, ce que l’œil n’y remarquait pas d’abord, la lumière blanche dont elle participe, l’éclairage commun d’où elle tire sa coloration propre.
Une grande patience et une longue initiation sont nécessaires ; pour arriver à découvrir, dans l’amas contradictoire des opinions et des formules, les grains de diamant blanc ou noir qui y sont célés. […] Elles sont larges ou étroites, droites ou courbes, blanches, grises ou rouges, les routes de France, selon la pierre dont on les nourrit ; mais ce sont bien des allées de jardin. […] Nyrop cite, comme contrepartie, des expressions dans lesquelles, malgré l’orthographe, la prononciation intercale des e, qui ne sont alors que des ponts jetés entre deux couronnes : le turc pur ; un ours blanc ; l’est de la France, etc.
comme il dénonce à la postérité les violences de ces hommes qui, dit-il, se font tout blancs d’Aristote !
Citons-en au moins les lignes suivantes : « Ce soir, dans le silence de la nuit, j’entends une petite voix qui sort des rideaux blancs du berceau.
C’est un signe bien clair qu’au temps où sa génération littéraire était encore plongée dans l’état de grâce, où la « jeunesse blanche » et toute la race des mystes belges révéraient Novalis et Ruysbrœck l’Admirable, M. de Gourmont ait été touché par le renanisme, comme l’étaient alors, à des degrés divers, M. […] Il est bien certain que quand j’aurai cueilli la grosse rose blanche que j’aime et que je désire, je ne pourrai pas la replanter sur sa branche pour la prendre une seconde fois.
Ils reçoivent en payement du poison, de la cire d’abeilles presque aussi blanche que celle de Cuba, des fécules colorantes et du vernis qui peut être comparé à celui du Japon. » Le curare contenu dans les petits pots de terre cuite et dans les calebasses est un extrait noir à cassure brillante, présentant assez bien l’aspect de l’extrait du jus de réglisse noir de nos droguistes. […] Et si maintenant nous recourons à la science moderne, nous verrons que dans l’œuf la partie essentielle se réduit à une petite vésicule ou cellule microscopique, tout le reste de l’œuf de l’oiseau, le jaune et le blanc, n’étant que des matériaux nutritifs destinés à fournir au développement qui doit se faire en dehors du corps maternel.
Dans le touchant roman intitulé Roches blanches, il y avait toute une histoire de jeune fille séduite qui ne servait à rien dans l’action, et qu’on s’imaginait qui servirait à quelque chose, et aussi toute une famille américaine, père, fils et fille, qui était absolument épisodique, et qui semblait d’abord devoir peser d’un grand poids sur l’action. […] ta blanche main sur le clavier d’ivoire Pendant les nuits d’été ne voltigera plus ! […] Il a plus de métaphores que d’idées, à tout prendre ; mais ses images sont très originales et souvent très belles : « Tout homme a de nobles pensées qui passent comme de grands oiseaux blancs sur son cœur. » Il a des phrases comme celles-là assez souvent. […] Aussi dit-on maintenant : “La bataille des confetti” ; et s’équipe-t-on pour se livrer à ce jeu comme pour aller en guerre : masques de fer sur le visage, cornets de fer pour lancer plus vigoureusement les projectiles, souvent même, pelles immenses pouvant contenir plusieurs livres de plâtre ; voilà les armes que prennent, non seulement les hommes, mais les plus gracieux dominos blancs ou roses… Ce n’est pas tout.
Ces vieilles moralités, quoique utiles et bien dites, sentent le pédant payé, si commun en Angleterre, l’ecclésiastique en cravate blanche planté comme un piquet au centre de sa table, et débitant pour trois cents louis d’admonestations quotidiennes aux jeunes gentlemen que les parents ont mis en serre chaude dans sa maison.
Combien de fois avez-vous éprouvé comme Despreaux que la rime quinteuse disoit noir, quand vous vouliez dire blanc ? Prenez-y garde en passant, la prose dit blanc dès qu’elle le veut ; et voilà son avantage.
Lorsqu’il eut fini aq milieu des sanglots, et que, comme intermède, quarante jeunes élèves du Conservatoire, vêtues de blanc, les cheveux ornés de bandelettes et portant des écharpes de crêpe, eurent chanté, autour du mausolée, une strophe de l’hymne de Chénier mise en musique par Cherubini ; après que ces jeunes élèves, deux à deux, d’une main tremblante et en détournant leurs regards où se peignaient l’attendrissement et la douleur, furent venues déposer leurs branches de laurier aux pieds de l’effigie du mort109 ; en ce moment solennel, le citoyen Daunou, membre de l’Institut national, et chargé par lui de faire le panégyrique du héros, s’avança, tenant à la main aussi sa branche de laurier, et parla sur les degrés du mausolée : « ….
La pensée de Dieu, la crainte du jugement final, le préoccupent et le réforment. « Garrick, dit-il un jour, je n’irai plus dans vos coulisses, car les bas de soie et les poitrines blanches de vos actrices excitent mes propensions amoureuses1095. » Il se reproche son indolence, il implore la grâce de Dieu, il est humble et il a des scrupules. — Tout cela est bien étrange.
« Ainsi, tantôt crayonnant une feuille blanche, devant lui, sur le buvard, et tantôt se frottant les mains l’une dans l’autre avec vivacité, ou roulant dans les doigts, et tordant, et meurtrissant je ne sais quel méchant bristol, le regard riant à travers le double verre du lorgnon bien posé sur le nez fort, le front large, la barbe cascadante grisonnante au menton, et les pieds chaudement fourrés dans les pantoufles, M.
Placez devant mes yeux pour la première fois un objet blanc : puis-je ici, dès le premier pas, arriver immédiatement à l’idée générale de couleur ? […] Ôtez ce que cette sensation a d’individuel, vous la détruisez tout entière ; vous ne pouvez pas négliger la blancheur, et réserver ou abstraire la couleur ; car, une seule couleur étant donnée, qui est une couleur blanche, si vous ôtez celle-là, il ne vous reste absolument rien en fait de couleur. À cet objet blanc faites succéder un objet bleu, puis un objet rouge, etc. ; ayant alors des sensations différentes les unes des autres, vous pouvez négliger leurs différences, et ne considérer que ce qu’elles ont de commun, d’être des sensations de la vue, c’est-à-dire des couleurs, et vous obtenez ainsi l’idée abstraite et générale de couleur.
Si votre âme les suit, et fuit d’être coquette, Elle sera toujours, comme un lys, blanche et nette ; Mais s’il faut qu’à l’honneur elle fasse un faux bond, Elle deviendra lors noire comme un charbon ; Vous paraîtrez à tous un objet effroyable, Et vous irez un jour, vrai partage du diable, Bouillir dans les enfers à toute éternité : Dont vous veuille garder la céleste bonté. […] Vous êtes plus humains, plus modestes, plus éclairés, plus instruits qu’autrefois, vous n’êtes plus si entêtés de la Faculté, et même vous savez bien qu’il existe des lumières en dehors de la Faculté ; et à preuve, quand il arrive un docteur, blanc ou noir, qui, sans avoir pris ses grades, se pique de guérir les cancers, vous examinez son remède, et vos règles ne sont pas aussi absolutistes.
Il est bien honteux et bien fou qu’une trentaine de blancs becs de mon pays aient l’impertinence de vous aller faire la guerre, tandis que deux cent mille Tartares quittent Moustapha pour vous servir. […] AM. de La Chalotais il écrit, le 28 février 1763 : « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs », — ce qui le départage lui-même, puisque sur cette question il dit blanc à Damilaville, noir à Linguet, et enfin blanc à La Chalotais.
Du pain blanc à tous.
« La nation, dit-il en commençant, est dans une trop grande fermentation pour que je puisse attendre guerre loyale ou même simplement quartier des lecteurs du parti contraire774. » Et là-dessus, empruntant les allégories du moyen âge, il représente toutes les sectes hérétiques comme des bêtes de proie acharnées contre une biche blanche, d’origine céleste ; il n’épargne ni les comparaisons brutales, ni les sarcasmes grossiers, ni les injures ouvertes.
M. Albert Blanc, en 1858, les Mémoires politiques de J. de Maistre, Paris, Michel Lévy ; — suivis, en 1861, de la Correspondance diplomatique [1811-1817], Paris, Michel Lévy. […] M. Albert Blanc ; et on y a joint cent cinquante ou deux cents lettres inédites.
L’une n’existant pas sans l’autre, l’une étant ce que l’autre la fait, il y a dans la constatation de leur identité une évidence naïve, presque une tautologie, et l’on peut répéter indifféremment avec les classiques : la forme naît de l’idée ; ou, avec Gautier et Flaubert : l’idée naît de la forme, le paradoxe ne consistant que dans l’interversion insolite des termes et toute la nouveauté étant de dire : telle forme, tel fond, au lieu de tel fond, telle forme ; blanc bonnet au lieu de bonnet blanc8. […] Destinée étrangement amère pour un livre, d’avoir échappé aux incendies de bibliothèques, aux guerres d’extermination, à l’invasion des barbares, au fanatisme des ennemis de la culture, aux lavages des moines pieux et des scribes économes grattant les manuscrits païens et les passant à l’eau de chaux afin de fournir des pages blanches à la littérature chrétienne ; d’avoir enfin traversé tout le moyen âge sans encombre et de toucher l’ère de la Renaissance, pour être changé en quelques sous par un vieil imbécile, pour servir de garniture à des raquettes, pour envelopper le poisson vendu au marché !