« Un jour que, dans les bois de la Sabine, je m’égarais sans armes hors de mes sentiers ordinaires jusqu’au fond des forêts, distrait de tout autre souci que de célébrer dans mes vers ma chère Lalagé, un loup m’apparaît et s’enfuit loin de moi.
Une foule de célébrités, plus accidentelles dans ce salon, y apparaissaient chaque jour sans y laisser de trace.
Dante incarne tout le surnaturalisme, Shakespeare incarne toute la nature ; et comme ces deux régions, nature et surnaturalisme, qui nous apparaissent si diverses, sont dans l’absolu la même unité, Dante et Shakespeare, si dissemblables pourtant, se mêlent par les bords et adhèrent par le fond ; il y a de l’homme dans Alighieri, et du fantôme dans Shakespeare.
Pendant l’été, ayant dû monter à Ghazir, dans le Liban, pour prendre un peu de repos, je fixai en traits rapides l’image qui m’était apparue, et il en résulta cette histoire.
regardant et jugeant ce qui se passe, le théâtre m’apparaît comme bien malade, comme moribond presque.
La jalousie amoureuse que les romanciers et autres semblables psychologues, considèrent aussi inhérente à l’homme que la circulation du sang, n’est apparue dans l’humanité qu’avec la propriété collective familiale, pour se développer et s’exagérer avec la propriété privée : les femmes et les hommes des tribus communistes l’ignorent.
La scène représente une forêt au bord du fleuve Malini ; le jeune prince Douchmanta, monté sur un char conduit par un écuyer, apparaît dans le lointain l’arc à la main, et chassant un jeune faon qui fuit devant ses coursiers.
Le guerrier, dit le poète par la voix du chœur, apparaît au milieu d’une lueur livide ; son char est d’un blanc cendré par la poussière des nuées, tout est flamme autour de lui ; le feu pétille, flamboie, dévore, il roule sous ses rames comme les vagues.
Mais un véritable Ange de lumiere lui apparut, & lui dit le mot du logogryphe.
Ce n’est qu’une question de niveau ; et comme les îles sont toujours des points culminants du fond de la mer, partout où il n’existe aucun îlot ou aucun récif, mais, au contraire, des mers partout également profondes, il est probable qu’un changement de niveau ferait apparaître un continent plus ou moins étendu de terres basses et unies, plutôt que des archipels, toujours profondément accidentés.
Il vous racontera les histoires imposantes des mondes planétaires, il vous décrira en phrases magnifiques le déchirement de la voie lactée ; il vous dira les aventures des étoiles disparues et les destinées des étoiles qui doivent apparaître, il vous montrera les splendeurs des végétations tropicales, il vous fera gravir les Cordillères les plus hautes, les Chimborazo les plus élevés, et vous décrira les flores singulières qui vont se dégradant et s’amoindrissant depuis le palmier jusqu’au lichen ; comme un Moïse nouveau, il ouvrira les océans devant vous et vous conduira jusque dans ces forêts de fucus crespelés où les polypiers industrieux travaillent incessamment à combler les détroits et à rapprocher les continents.
Tout concourait ainsi, dès le début, à faire de M. de Maistre ce qu’il apparaît si impérieusement dans ses écrits, le magistrat-gentilhomme, l’héritier et le représentant du droit patricien et fécial, comme dit Ballanche. […] Une foule de vues qui n’ont prévalu et n’ont été vérifiées que par la suite apparaissent là pour la première fois ; l’auteur, en ayant l’air de tirer à bout portant dans la mêlée, a prévenu et indiqué d’avance les visées de l’histoire.
Dans ces plans jetés sur le papier, on voit les points indispensables, les idées principales, les citations de l’Écriture et des Pères de l’Église en leur lieu, çà et là quelques grandes pensées, des expressions fortes, des exclamations de surprise à la vue de quelque vérité qui lui apparaît. […] Aucune ne lui apparaît à demi ; point d’à peu près.
Dans telle autre chanson, des symptômes plus graves commencent d’apparaître. […] Car, leur poésie n’ayant de la poésie que le dehors, il devait suffire, pour la déposséder de sa popularité, que la prose apparût ; et cela, non pas même comme il suffit que la vérité se montre pour que l’empire de la fiction s’évanouisse, mais comme il suffit que l’oreille humaine entende enfin les accents d’une langue virile pour prendre aussitôt en dégoût le bavardage et le caquetage. […] Elle pénètre dans le secret du tempérament, de la santé, de la table, du lit de Molière ; elle décrit la chambre où il est né, la chambre où il est mort ; elle retrouve le chiffre de sa fortune, le catalogue de sa bibliothèque, la marque de son argenterie ; et le vrai Molière nous apparaît, son enfance, sa jeunesse, sa maturité, dégagées enfin des fables qui les obscurcissaient et son noble visage dépouillé de ce masque et de ce fard d’histrion qui nous le déguisaient encore. […] Et, pour couper plus court, supposons que la toile se lève et que l’acteur nous apparaisse : « Il faut avouer que je suis le plus malheureux des hommes.
En attendant, tel il est dans cette phrase que nous venons de citer, tel il nous apparaît dans cette controverse du quiétisme : décisif et absolu. […] « Je vous assure que cette querelle d’évêques n’a trait à rien moins qu’à la foi ; tout cela est ambition pure ; on ne pense presque plus à la religion, il n’en reste que le nom. » Quoi qu’il en soit, il faut noter que c’est en 1693 que la querelle commence, au moment où Mme Guyon remet ses livres entre les mains de Bossuet, et que cette interprétation ne commence d’apparaître qu’en 1698. […] Tandis que Shakespeare nous emporte, lui, dans ce vaste monde où ni les grossières plaisanteries qu’il concède à l’ébaudissement du parterre, ni l’insupportable euphuisme qui lui sert à solliciter l’applaudissement des gentilshommes, n’empêchent la pure nature de se dégager, et d’apparaître bientôt dans toute sa simplicité, toute sa franchise, toute sa nudité.
Saint-Arnaud voit à Alger M. de Salvandy, qui lui plaît beaucoup, et dont les bonnes qualités lui apparaissent là dans un jour tout favorable.
Plus d’une fois, en ces années, il se dirigea vers Montpellier à travers les Cévennes ; il vit dans l’un de ces trajets M. de Bonald, le gentilhomme de l’Aveyron, à Milhau ; mais ce n’était pas le philosophe profond dont il partageait volontiers la doctrine sur la parole, qu’il allait surtout visiter ; lui-même, dans un neuvième et dernier fragment daté de 1830, il nous a laissé entrevoir son pieux et triste secret : « Le 14 août 1825, dit-il, une belle et noble créature qui m’était jadis apparue et qui habitait loin des lieux où j’habitais moi-même, une belle et noble créature, jeune fille alors, jeune fille à qui j’avais demandé toutes les promesses d’un si riche avenir ; en ce jour, cette femme est allée visiter, à mon insu, les régions de la vie réelle et immuable, après avoir refusé de parcourir avec moi celles de la vie des illusions et des changements.
C’était le temps des portraits : Mme de La Fayette, vers 1659, en fit un de Mme de Sévigné, qui est censé écrit par un inconnu : « Il vaut mieux que moi, disait celle-ci en le retrouvant dans de vieilles paperasses de Mme de La Trémouille en 1675, mais ceux qui m’eussent aimée il y a seize ans l’auroient pu trouver ressemblant. » C’est toujours sous ces traits jeunes et à jamais fixés par son amie, que Mme de Sévigné nous apparaît immortelle.
Certainement elle ne pouvait lui venir que des anciennes traditions asiatiques qu’il avait recueillies dans ses études théurgiques, et les livres sacrés des Indiens présentent un bon commentaire de ce texte, puisqu’on y lit que, sept jeunes vierges s’étant rassemblées pour célébrer la venue de Chrîschna, qui est l’Apollon indien, le dieu apparut tout à coup au milieu d’elles et leur proposa de danser ; mais que, ces vierges s’étant excusées sur ce qu’elles manquaient de danseurs, le dieu y pourvut en se divisant lui-même, de manière que chaque fille eut son Chrîschna.
Un brouillard d’hiver couvrait au loin la campagne, et ne laissait apercevoir que les parties les plus saillantes du terrain, lesquelles apparaissaient sur ce brouillard comme des îles sur une mer.
XXI Tout, dans cette solitude, était occasion de vers : un arbre qui s’écroulait à côté de lui sous un coup de vent et qui menaçait sa tête, un loup qui lui apparaissait au carrefour d’un bois, une fontaine qui lui versait la fraîcheur dans son cristal, le sommeil à l’ombre dans son murmure ; il jetait son impression fugitive dans le moule gracieux et poli de la strophe, et il n’y pensait plus ; ce n’est qu’après sa mort qu’on retrouva et qu’on recueillit le plus grand nombre de ses petites pièces.
Quoi qu’il en soit, l’Africain m’apparut sous les traits que je connaissais, moins pour l’avoir vu lui-même que pour avoir contemplé ses images.
C’était un miroir de toutes les vertus, elle apparaissait aussi aimable que sage.
Ce phénomène est apparu cependant ; c’est de quoi nous voulons vous parler aujourd’hui.
« Il serait plus aisé de décrire les symptômes du talent que de lui donner des préceptes ; le génie se sent comme l’amour par la profondeur même de l’émotion dont il pénètre celui qui en est doué ; mais si l’on osait donner des conseils à ce génie, dont la nature veut être le seul guide, ce ne serait pas des conseils purement littéraires qu’on devrait lui adresser ; il faudrait parler aux poëtes comme à des citoyens, comme à des héros, il faudrait leur dire : — Soyez vertueux, soyez croyants, soyez libres, respectez ce que vous aimez, cherchez l’immortalité dans l’amour, et la divinité dans la nature ; enfin, sanctifiez votre âme comme un temple, et l’ange des nobles pensées ne dédaignera pas d’y apparaître. » Ne croit-on pas entendre la poésie elle-même devenue ce que Dieu l’a faite, la sibylle de la nature et la prêtresse du cœur humain ?
Une pâle vierge à la Holbein apparaît jouant avec des fruits sur une assiette, grignotant, et riant d’un rire de songe… Puis me voici dans la lumière rousse d’un petit café enfumé.
» Alors il va s’asseoir sur un banc du Pont des Arts, et contemple longuement ce bête de monument, tel qu’il apparaît sur les couvertures des éditions Didot, et se remémorant tout ce qu’il a souffert de par cette bâtisse il s’écrie : « Ça, une m… !
Vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Ses torts lui apparurent au jour de la conscience : il rougit de son ingratitude envers ses maîtres de Port-Royal ; il se condamna lui-même plus sévèrement peut-être qu’ils ne l’auraient condamné ; il se repentit d’avoir employé au plaisir profane du public et à la conquête d’une gloire périssable les admirables talents qu’il avait reçus de la nature et des lettres.
La respiration des âmes, suspendue par les proscriptions de 1793, par la guerre et par le gouvernement militaire, avait été rendue à la France, on peut même dire à l’Europe : une nouvelle génération d’esprits élevés dans le silence et dans l’ombre était apparue sur toutes les scènes littéraires, à la fois monarchique avec M. de Chateaubriand, libérale avec Mme de Staël, théocratique avec M. de Bonald, féodale avec M. de Montlosier, sacerdotale avec M. de Maistre, classique avec Casimir Delavigne et Soumet, historique avec M.
On peut dire que Hume est le fantôme perpétuel de Kant : dès que le philosophe allemand est tenté de faire un pas en arrière dans l’ancienne route, Hume lui apparaît et l’en détourne, et tout l’effort de Kant est de placer la philosophie entre l’ancien dogmatisme et le sensualisme de Locke et de Condillac, à l’abri des attaques du scepticisme de Hume.
Les tertres se couvrent de demeures rustiques, et Cauterets apparaît enfin. […] Mais, comme une île entre les vagues, apparaissait le pur profil de la Provence, comme une île fortunée, pleine de danses et de chansons. […] Nous traduisons aussi fidèlement qu’il nous est possible : « Quelques instants après, Luis apparut de nouveau, sortant de l’obscurité. […] Sans trop savoir comment cela s’était fait, ils se trouvèrent accordés, unis en une minute pour l’existence entière ; et Mme Ebsen apparue sur la terrasse, devina tout, en les voyant la main dans la main, penchés à la fenêtre et surveillant ensemble leurs petits. […] jamais reconnu : « Libéral, confiant, quoique circonspect, plein de droiture et de loyauté, bienveillant et majestueux, sachant respecter en lui-même le monarque du droit divin, réprimant des passions fougueuses, ambitieux, plein de respect pour les autres, sévère, juste, spirituel et sage, profond penseur, habile politique, — tel nous apparaît Philippe II. » Ici je n’aurais plus qu’à me taire, ayant épuisé ma provision de griefs contre M.
Ainsi, au milieu du tumulte de la vie qui arrive et de la vie qui s’en va, au milieu de l’évolution perpétuelle des êtres, apparaissent les lois redoutables que l’esprit humain ne peut contempler ni sans effroi ni sans ravissement. » 61.
. — Et dans le même chant, cette comparaison encore (car les comparaisons ici se succèdent et ne tarissent pas) de la jeune Écossaise, vaguement apparue au chasseur dans la nuée, au sein de l’arc-en-ciel, avec la belle forme vaporeuse de l’ange ténébreux aperçu de loin d’abord par Éloa ; — et au chant III, cette dernière image enfin, cette description si large et si fière de l’aigle blessé qui tente un moment de surmonter sa douleur, et qui ressemble plus ou moins au même archange infernal avec sa plaie immortelle : Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries, Hérissé, l’oiseau part et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend, Regarde son soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment.
Margency, très lié alors avec Mme d’Épinay, a été jugé fort spirituellement par elle : dans les lettres qu’elle écrit à Grimm, il apparaît sous sa première forme et la plus gracieuse, homme de trente ans environ, galant, léger, versifiant, assez aimable et amusant, « un composé de beaucoup de petites choses », mais assez mince de fond et d’un caractère peu solide, peu consistant.
Mais ce romanesque, dont je reconnais les aspects relativement avouables, m’apparaît plus profondément comme une sottise.
Semblable à ces déesses des anciennes épopées qui apparaissaient aux mortels, elle enchante nos yeux, subjugue nos cœurs ; mais, si nous voulons la saisir, nous embrassons une nuée.
Son poème, c’est lui, c’est son pays, c’est la Provence aride et rocheuse, c’est le Rhône jaune, c’est la Durance bleue, c’est cette plaine basse, moitié cailloux, moitié fange, qui surmonte à peine de quelques pouces de glaise et de quelques arbres aquatiques les sept embouchures marécageuses par lesquelles le Rhône, frère du Danube, serpente, troublé et silencieux, vers la mer, comme un reptile dont les écailles se sont recouvertes de boue en traversant un marais ; c’est son soleil d’une splendeur d’étain calcinant les herbes de la Camargue ; ce sont ses grands troupeaux de chevaux sauvages et de bœufs maigres, dont les têtes curieuses apparaissent au-dessus des roseaux du fleuve, et dont les mugissements et les hennissements de chaleur interrompent seuls les mornes silences de l’été.
II C’est ainsi que le comte de Maistre nous apparaît aujourd’hui, à trente-sept ans de distance du temps où nous nous promenions ensemble sous les châtaigniers de la vallée de Chambéry, lui me récitant ses vers sur le Caucase et sur le Phâse, deux excellentes rimes pour un vieux poète revenant de Russie, moi lui récitant les premières stances des Méditations, sans penser qu’un jour il serait divinisé et moi lapidé pour de la prose ou pour des vers.
Oui, avant d’étudier le mouvement, il fallait le définir ; oui, avant de scruter les faits, il était nécessaire de préciser la notion sous laquelle ils apparaissent d’abord à notre intelligence.
Je lui témoignai aussi que si son discours me semblait très fondé en ce qui regardait l’envoi d’un cardinal, je ne pouvais cependant pas tomber d’accord avec lui sur le choix de ma personne ; que je faisais volontiers abstraction de mon manque de talents et de qualités nécessaires ; mais qu’il existait un autre obstacle majeur qui m’empêcherait d’être désigné pour cette mission ; que si le proverbe si vis mittere, mitte gratum , si vous voulez envoyer, envoyez qui sera agréable, était vrai (comme il l’est du reste), je n’étais pas aimé, et cela apparaissait bien dans les lettres adressées de Paris et dans les conversations que tenaient les amis de la France à Rome.
C’est plus qu’un homme de génie qui trouve sa voie, et un grand écrivain qui crée sa langue : c’est la France elle-même, qui, après avoir montré dans Descartes tout ce qu’elle a de puissance intellectuelle, dans Pascal tout ce qu’elle a d’âme, dans Bossuet toutes ses grandes qualités à la fois dans leur force native et leur culture la plus achevée, apparaît dans Montesquieu découvrant les vérités premières et créant la langue de la science sociale.
C’est que nous nous méprenons ; c’est que chacune de ces libertés que nous avons tant désirées, c’est que la liberté elle-même n’est pas et ne saurait être le but où une société comme la nôtre aspire… Prenez l’une après l’autre toutes nos libertés, et voyez si elles sont autre chose que des garanties et des moyens : garanties contre ce qui pourrait empêcher la révolution morale, qui seule peut nous guérir, moyens de hâter cette révolution…, etc. » Ce n’est pas beaucoup dire que d’avancer que les libertés publiques sont maintenant mieux garanties qu’à l’époque où apparut le christianisme : et pourtant je mets en fait qu’une grande idée trouverait de nos jours pour se répandre plus d’obstacles que n’en rencontra le christianisme naissant.
Notre impression toute première fut de voir en lui un normalien, à l’encolure de Sarcey, dans le moment, légèrement crevard, mais en le regardant bien, le râblé jeune homme nous apparut avec des délicatesses, des modelages de fine porcelaine dans les traits de la figure, la sculpture des paupières, les curieux méplats du nez ; en un mot un peu taillé en toute sa personne à la façon des vivants de ses livres, de ces êtres complexes, un peu femmes parfois en leur masculinité.
. — La face humaine n’apparaît jamais : premier seuls rêves de Thomas de Quincey. — Couchers de soleil de tous les rouges saignant ensemble en fournaises d’usines sur des buissons de Villes Tentaculaires.
Baudelaire, cet esprit mal venu dans ce siècle de mercantilisme, ce mal appris qui abominait le commerce, se lamentait de ce que lorsque : Le poète apparaît en ce monde ennuyé, Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes, Crispe ses poings vers Dieu qui la prend en pitié.
Voilà sous quels dehors nous apparut cet homme de bien en toutes choses.
Non seulement action, mais action publique, ses qualités ou ses défauts n’apparaissent, comme l’on dit, qu’aux chandelles. […] Tout s’éclaire par là, dans sa chronologie un peu confuse ; et, avec la clarté, les motifs de s’y intéresser apparaissent dans cette fatrasserie. […] Qu’importe au surplus qu’il ait quelque chose d’excessif dans les termes, si le chevaleresque et le romanesque y apparaissent toujours comme les traits distinctifs et caractéristiques du théâtre espagnol ? […] Mais ce que l’on s’expliquerait moins encore que tout le reste, c’est que le xviie siècle apparaisse dans son ensemble comme un pont jeté sur le courant où les eaux du xvie siècle se confondent avec celles du xviie siècle, et la philosophie des derniers « Humanistes » avec celle des premiers « Publicistes ». […] Nous-même nous avons essayé de montrer que, dans les Sermons de Massillon21, il apparaissait déjà quelques symptômes de la morale toute laïque du xviiie siècle.
Cet état d’esprit apparaissait alors libre et discipliné tout ensemble, cohérent et diffus, dans une réunion de deux cents personnes de toute condition et de tout âge. […] L’auteur du fameux anathème lancé contre la littérature facile, leur apparaît comme une sorte de monstre du classique, de l’académique et de l’antique, errant dans un labyrinthe de froides théories, toujours prêt à étouffer les jeunes muses vouées au culte du renouveau. […] Que dans les entretiens de la vie ordinaire, elle apparaisse comme une sorte d’événement mythologique, que chacun, suivant ses préférences secrètes, reste libre d’exalter ou d’injurier, soit. […] que cette richesse, qui est la poésie, lui apparaisse maintenant, fût-ce sous la forme d’un Rodolphe !
Il a passé vite, et plus nous le voyons s’éloigner, plus il nous apparaît au-dessous de sa réputation. […] C’était bien la première fois qu’on voyait apparaître dans le roman français le peuple des campagnes, non plus comme une utilité de théâtre plus ou moins margoton, mais le peuple des campagnes occupant à lui seul toute la scène, et le drame ne tirant ses péripéties que de la vie campagnarde.
Dans les élégies et les sonnets de Louise Labé, Eros apparaît, certes, tout couvert des armes que la Renaissance pilla pour lui dans l’antique arsenal grec et romain ; cependant la douce Muse Lyonnaise conserve à l’amour ces sentiments délicats et quasi-mystiques dont il a plu au Moyen Âge de le douer. […] Pétrarque voit apparaître une vierge resplendissante de lumière. […] Lormian, auteur médiocre, apparaissait toutefois dans ses essais ossianiques, avec un air de nouveauté.
Les faits sont remis à leur place, l’évolution historique des droits que la philosophie déclare éternels, et qui n’apparaissent que successivement dans le monde réel, est décrite avec une patience et une clarté très dignes d’éloges ; mais il n’y a pas dans l’expression de ces idées la moindre trace de composition. […] Si serein et si pur que soit le jour au milieu duquel nous apparaît l’avenir, nous pouvons nous abstenir de nous adorer ; la modestie n’a plus rien de messéant ni de pusillanime ; la conscience de notre mérite ne nous prescrit pas d’entonner un cantique en l’honneur de nous-mêmes ; tout en admirant dans un saint respect la splendeur de nos vertus, nous ne sommes pas forcés de fermer les yeux pour n’être pas éblouis. […] Jamais la face nouvelle sous laquelle nous apparaît le caractère enfanté par le génie du poète n’équivaut à la négation de la face antérieurement étudiée.
Je vois bien apparaître un autre mobile, vaguement déjà dans les romans de la première manière, très nettement dans les romans de la seconde période, le sentiment humanitaire ; mais ce mobile lui-même se subordonne au premier. […] Il a tué en lui la folie du désespoir ; il n’abdique pas son rôle et son devoir de mari ; il ne cède plus volontairement sa femme à Octave, et quand sa femme l’a quitté, quand elle meurt de la situation fausse où l’a jetée le dépit plus que l’amour, il apparaît près du lit funèbre ; il reprend à l’amant faible et inutile le cœur de cette femme qui va mourir. […] De là lui vint tout naturellement au cœur le goût de la bucolique et de l’idylle qui apparaissent dans presque toutes ses œuvres et qui deviendront même, à un moment de sa vie, un refuge contre les émotions violentes de la politique et comme un genre privilégié.
I Le spectacle est étrange et terrible ; c’est celui d’une dévastation, et, au premier regard, la cause de toutes ces misères apparaît. — Les choses ont des lois, et ces lois sont rigides ; elles opèrent contre l’homme ou pour l’homme, à son choix ; mais il n’est pas maître de les changer. […] Là, une chaîne de petites montagnes escarpées la dresse et la déploie en précipices verdoyants ; un torrent de cristal » la Semois, met autour de ses rondeurs des colliers de pierreries mouvantes ; des fumées bleuâtres flottent sur elle comme une gaze ; et le matin, quand du haut d’un roc on regarde ses vallées emplies par la vapeur de la nuit, on la voit peu à peu se dégager de la brume, apparaître entre les molles blancheurs, sécher tour à tour ses sommets et ses pentes sous la caresse du jour qui fait sourire à la fois tous ses bouleaux et tous ses chênes. […] Si un jour l’histoire, approfondie et précisée, prend sur nos opinions et sur nos affaires l’autorité que la physiologie possède aujourd’hui en matière médicale, on placera son nom à côté de ceux des critiques spéciaux et des philologues érudits qui, en Allemagne, ont travaillé sur d’autres terrains à la même œuvre ; ils apparaîtront tous ensemble comme autant d’architectes et d’ouvriers occupés, par un concert involontaire, à poser les bases d’un monument grand et durable ; on ne s’inquiétera guère alors des incidents et des petites querelles qui auront traversé leur vie, comme elles traversent la vie de toute créature active et nerveuse ; on prendra ces accessoires de l’homme pour ce qu’ils valent ; on jugera l’écrivain et le penseur d’après son but et la portée de son esprit.
Renan dans son beau livre de l’Origine du Langage ne sont, dans leur diversité originelle, que le résultat instinctif de la diversité des races et des climats. « A chaque époque apparaît le merveilleux accord de la psychologie et de la linguistique ; nous sommes donc fondés à considérer les langues comme les formes successives qu’a revêtues l’esprit humain aux différentes périodes de son existence, comme le produit des forces humaines agissant à tel moment donné et dans tel milieu. […] Certains cantiques feront apparaître devant nous les fantômes gigantesques des antiques cathédrales, en même temps qu’ils nous feront pénétrer dans la pensée des peuples qui les ont bâties et qui s’y sont prosternés pour chanter leurs hymnes religieux. […] ma surdité m’apparaissait constamment comme un spectre, et je fuyais les hommes ; j’ai dû passer pour misanthrope, et je ne le suis guère pourtant ! […] Les objets apparaissent à chacun d’une certaine façon, sous un certain jour : ses yeux teignent les choses de telle couleur. […] Mais, quand on ne connaîtrait pas ce fait, quand on ignorerait la prédilection de Michel-Ange pour le poète de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis, est-ce que la vaste page du Jugement dernier n’apparaîtrait pas toujours comme le résumé de cette grande trilogie et comme la Divine Comédie en un seul tableau ?
À l’égard de son caractère, il était droit, complaisant, généreux. » Il était tout à fait aumônier et charitable et jusqu’à la munificence ; très serviable et excellent ami, très irritable cependant et pratiquant peu le pardon à l’endroit de ses ennemis comme il apparaît par ce qu’il a dit publiquement de Boursault (en le nommant), de Vadius, qui est ; peut-être Ménage, et de Trissolin qui est assurément Gotin. […] Il apparaît à la notice que Voltaire a écrite sur Don Garcie de Navarre qu’il ne l’avait pas lu, non plus que les dernières pièces de Corneille. […] Ne voit-on pas qu’il dit à Chrysale : « Je vous estime et je suis avec vous dans toutes vos idées, cela apparaît assez ; mais vous êtes faible.
Cette méthode exige que le but soit perpétuellement voilé pour qu’on s’en croie très loin quand on y touche, et que brusquement il apparaisse. […] La liberté politique, — qui n’est qu’une complexité plus grande, de plus en plus grande, dans le gouvernement d’un peuple, à mesure que le peuple lui-même contient un plus grand nombre de forces diverses ayant droit et de vivre et de participer à la chose publique, — est un fait de civilisation qui s’impose lentement à une société organisée, mais qui n’apparaît point comme un principe à une société qui s’organise. […] Voyez donc sous quelles espèces nous apparaît, plus près de nous, un patriote, très véritable et très sincère, de 1825 ou 1828 ? […] Dès qu’il est homme, comment nous apparaît-il ? […] Telle elle m’apparaît au commencement, au milieu, à la fin du livre.
Qu’il n’est pas habitant de cette terre, il le sait très bien, et avec cette emphase naïve, très familière aux rêveurs et qui chez eux ne déplaît pas, il dit, — je traduis d’avance, pour qu’on comprenne, — il dit d’une jeune personne qui n’avait pas voulu l’épouser : « 14 août 1825, date bien funeste, que j’ai longtemps ignorée, et dont je n’ai jamais été averti par aucun pressentiment ; du moins, si une corde de ma lyre a rendu un son funèbre, le mouvement du monde m’a empêché de l’entendre ; le 14 août, une belle et noble créature qui m’était jadis apparue et qui habitait loin des lieux où j’habitais moi-même, une belle et noble créature, jeune fille alors, à qui j’avais demandé toutes les promesses d’un si riche avenir, est allée visiter à mon insu les régions de la vie réelle et immuable, après avoir refusé de parcourir avec moi celles de la vie d’illusions et de changement. — En vérité, cette jeune fille, il le sent, en partant pour un autre monde, était allée le rejoindre. […] L’histoire mythique est susceptible de tant d’interprétations diverses, elle apparaît, du reste, par si grandes masses et par si vastes périodes, que, si intéressante qu’elle puisse être, elle n’est presque d’aucune utilité pour le politique. […] Il apparaît alors comme un anachronisme, si habitué qu’on soit aux anachronismes les plus extraordinaires, quelque temps que l’on étudie.
C’est dans la confidence qu’il fait à la mère de Cécile qu’apparaît Caliste.
Il faut voir aussi comme l’honnête éditeur, se met en frais au nom du chevalier, et comme celui-ci, pour cette fois, nous apparaît tout d’un coup aux pieds de son écolière.
L’imagination se représente cette belle France qui nous accueillerait sous son ciel d’azur, ces amis qui s’attendriraient en nous revoyant, ces souvenirs de l’enfance, ces traces de nos parents que nous retrouverions ; à chaque pas ; et ce retour nous apparaît comme une sorte de résurrection terrestre, comme une autre vie accordée dès ici-bas ; mais si la bonté céleste ne nous a pas réservé un tel bonheur, dans quelques lieux que nous soyons nous prierions pour ce pays qui sera si glorieux, si jamais il apprend à connaître la liberté, c’est-à-dire, la garantie politique de la justice Notice sur Lady Jane Grey.
Nous sommes comme des apprentis naturalistes, gens paisibles et bornés qui, voulant se représenter un animal, voient le nom et l’étiquette de son casier apparaître devant leur mémoire avec quelque indistincte image de son poil et de sa physionomie, mais dont l’esprit s’arrête là ; si par hasard ils veulent compléter leur connaissance, ils conduisent leur souvenir, au moyen de classifications régulières, à travers les principaux caractères de la bête, et lentement, discursivement, pièce à pièce, ils finissent par s’en remettre la froide anatomie devant les yeux.
Il n’y a point de genre où il se montre plus manifestement que dans la poésie et il n’y a point de moment où il apparaisse plus nettement que sous la reine Anne.
Et celle-là, on l’appelle précisément État, ou association politique. » Du premier mot voilà la vérité qui apparaît dans tout son jour.
— Dans cette seconde partie, dis-je, on voit apparaître un monde bien plus riche que dans la première. » XV Ici plusieurs pages sont consacrées à un magnifique éloge de Walter Scott ; digne sujet, digne juge.
Enfin beaucoup d’autres, contremaîtres ou manœuvres, nous apparaîtraient exclusivement occupés à retaper des causes célèbres.
On voyait que cette belle nature rustique, dont nous n’apercevions que la face extérieure, lui apparaissait double à elle, d’abord dans cette nature elle-même, et ensuite dans un miroir écrit de cette nature qui la reflétait à son âme.