Au milieu de la débâcle de Fournier, S… la voyant se donner un mal de chien, à propos de ses affaires, et galoper toute la journée, lui demandait, si elle avait envie de reprendre le théâtre ? […] Thierry nous a dit que c’était une affaire faite, et nous allons, par politesse, le remercier d’avoir pris le rôle. […] Moi je suis un latin de Paris… moi, je me vois plutôt dans des affaires de chapitre, des diplomaties de communautés, avec une grande vanité de jouer des hommes et des femmes pour le spectacle de l’ironie. […] Du reste, nous savons à peu près le fond de l’affaire. […] L’affaire de la pièce : rien que cela.
À voir l’auteur du Misanthrope marcher ainsi, le nez au vent et sans manteau, ne diriez-vous pas que vous avez affaire à l’auteur du Roi Lear ? […] rudes enfants du travail, jusqu’à ce jour c’est à peine si votre maître vous a prêté sa gousse d’ail pour frotter votre pain ; venez, accourez tous ; notre affaire est au point où vous pourrez nous être d’un grand secours. […] La pauvreté passe son chemin en compagnie du travail, dédaignant les sycophantes qui ne croient ni à la pauvreté, ni à son camarade le travail ; le pauvre d’Aristophane aurait honte de s’engraisser en se mêlant des affaires des autres. […] Le plaisir, c’est la grande affaire. […] Ses affaires se sont disposées avec une facilité merveilleuse ; elle ne respire plus que la pénitence, et sans être effrayée de l’austérité de la vie qu’elle est prête d’embrasser, elle en regarde la fin avec une consolation qui ne lui permet pas d’en craindre la peine !
Deviner les hommes et les œuvres dix ans avant la majorité, pure affaire de dandysme littéraire qui fait perdre beaucoup de temps. […] Pour mon compte, je la trouverais beaucoup plus modeste sans ce geste ; mais c’est une affaire de goût. […] Tout cela n’est plus qu’une affaire de temps et d’appréciation, c’est-à-dire de peu d’importance. […] Cela tient sans doute à ce que ces productions-là restent toujours un peu chez nous un article de mode, tandis qu’en Allemagne c’est beaucoup plus une affaire de spontanéité et de tempérament. […] C’est dire assez qu’elles ne sont dans ma pensée qu’une sorte de bilan de mes compréhensions actuelles, et non pas un manifeste de doctrine, ni une affaire de propagande.
Le Clavecin est publié en 1932, année de la fameuse « affaire Aragon » qui témoigne des rapports conflictuels entre le groupe surréaliste et le parti communiste. […] Si les surréalistes ont dans un premier temps pris la défense du poète dans un tract intitulé « l’affaire Aragon », ils l’accuseront au mois de mars de « lâcheté intellectuelle et d’arrivisme » dans un autre tract intitulé « Paillasse ! […] Quand on lui demanda son avis sur le surréalisme, le poète ambassadeur (parce qu’il avait affaire à des vivants qu’il ne pouvait embigoter malgré eux) répondit par une grossièreté. […] Que les experts plus ou moins assermentés s’y entendent, et ils auront l’oreille des juridictions (affaire Almazian) qu’ils s’y refusent, au contraire (affaire Bougrat) et les tribunaux passeront outre. […] Thérèse Humbert (1856-1918) a participé à des escroqueries, notamment à l’affaire de l’héritage Crawford à la fin du XIXe siècle.
Enfin si l’on passe outre, si, de parti pris, on ferme les yeux sur ce mouvement de l’esprit et sur tout ce qu’il suppose, on n’a plus affaire à une idée, et du désordre il ne reste qu’un mot. […] Le mobile fuit sans cesse sous le regard de la science ; celle-ci n’a jamais affaire qu’à de la mobilité. […] Il est vrai que, si nous avions affaire aux photographies toutes seules, nous aurions beau les regarder, nous ne les verrions pas s’animer : avec de l’immobilité, même indéfiniment juxtaposée à elle-même, nous ne ferons jamais du mouvement. […] Il est vrai que, si elle s’y arrêtait, elle y resterait, et que ce ne serait plus, en ce point, à du mouvement que nous aurions affaire. […] Il est la réalité même : enfance et âge d’homme ne sont plus alors que des arrêts virtuels, simples vues de l’esprit : nous avons affaire, cette fois, au mouvement objectif lui-même, et non plus à son imitation cinématographique.
Deux occupations à leurs yeux distinguaient l’homme de la brute et le Grec du Barbare : le soin des affaires publiques et l’étude de la philosophie. […] Sa grande affaire est d’avoir des fêtes bien entendues ; il a décrété la peine de mort contre quiconque proposerait de détourner pour la guerre une partie de l’argent qui leur est destiné. […] Ils arrivent à la magnificence par l’économie, et pourvoient à leurs plaisirs comme à leurs affaires avec une perfection que nos profusions d’argent n’atteignent pas. […] La masse de la population n’intervient dans les affaires générales que de loin en loin, par des élections. […] De plus, les affaires dont il s’agit sont à sa portée ; car ce sont des intérêts de clocher, puisque la cité n’est qu’une ville.
On répond en citant l’Affaire Clémenceau. […] Mais c’est affaire à l’auteur de se jouer avec les difficultés. […] C’est affaire de mode. […] Mais peut-être Hugo n’est-il pas le grand coupable en cette affaire. […] Les affaires vont mal : on s’achemine rapidement vers la faillite.
Du Bellay nous les montre en antique chaperon, en robe à grandes manches, en bonnets sans bord, parlant avec gravité, mais grossièrement, et donnant sur les affaires publiques des avis qui sont de sages sottises. […] Une autre fois il eut une affaire restée mystérieuse. […] Le passage suivant de Boileau finira de vous rappeler cette affaire. […] Il fut longtemps chargé des affaires de France à Rome, puis tomba dans la disgrâce de Louis XIV, et mourut doyen du Sacré Collège. […] Affaire d’instinct plutôt que de raisonnement, goût spécial à chaque art.
Nous autres grands auteurs sommes trop riches pour craindre de rien perdre de nos productions… » Notons bien tout ceci : Mme de Sablé dévote, qui, depuis des années, a pris un logement au faubourg Saint-Jacques, rue de la Bourbe, dans les bâtiments de Port-Roval de Paris ; Mme de Sablé, tout occupée, en ce temps-là même, des persécutions qu’on fait subir à ses amis les religieuses et les solitaires, n’est pas moins très présente aux soins du monde, aux affaires du bel esprit ; ces Maximes, qu’elle a connues d’avance, qu’elle a fait copier, qu’elle a prêtées sous main à une quantité de personnes et avec toutes sortes de mystères, sur lesquelles elle a ramassé pour l’auteur les divers jugements de la société, elle va les aider dans un journal devant le public, et elle en travaille le succès.
— Le procès d’embauchage par le parti légitimiste (voir les Débats du 30 août) a révélé de curieux détails ; les lettres saisies chez le duc d’Escars et produites au procès en sont la partie la plus intéressante, et on peut croire que, même pour le ministère public, le fond de l’affaire n’a servique de cadre à la production de ces lettres.
Il s’agissait de remplacer et de louer M. l’abbé de Montesquiou, ancien membre de l’Assemblée constituante et ministre de Louis XVIII, rédacteur, pour toute littérature, de quelques discours sur les affaires du clergé en 89 et du préambule de la Charte de 1814, académicien du reste en vertu de l’ordonnance Vaublanc.
Croyez bien que c’est une affaire qui ne va pas toute seule… Oui, sans doute, vous êtes aujourd’hui dans les meilleures conditions pour vous laisser persuader.
Songez-y bien : s’il y a quelque fond de vérité dans cette oraison, un peu cynique et vantarde, d’un de mes amis : « Seigneur, épargnez-moi la souffrance physique ; quant à la souffrance morale, j’en fais mon affaire », l’anesthésie et l’antisepsie ont peut-être plus sérieusement amélioré la misérable condition humaine que n’avaient fait soixante siècles d’inventions.
Quelle qu’ait pu être à certaines époques la négligence des anciens en tout ce qui était constatation légale et conduite stricte des affaires, on ne peut croire que les intéressés n’aient pas pris à cet égard quelques précautions 1201.
Il n’y avait là ni ces tableaux des troubles des nations, ni ces développements des affaires publiques, qui soutiennent la voix de l’orateur.
La scandaleuse et tragique affaire des poisons entrouvre brusquement aux yeux comme un abîme d’ignominie [Cf. […] Sa grande affaire est de diriger le roi dans les voies du salut. […] — De l’éducation du Dauphin, et comment Bossuet l’a dirigée [Cf. la Lettre au pape Innocent XI, du 8 mars 1679]. — L’affaire de la régale et l’assemblée du clergé [Cf. […] — et Fénelon lui-même encore plus heureusement d’avoir attendu jusque-là, — depuis deux ans que traînait l’affaire du quiétisme, — pour entrer en lutte avec Bossuet ? […] Les grands combats. — L’affaire du quiétisme [Cf. ci-dessus l’article de Bossuet].
Est-il besoin de remarquer que le christianisme n’est pour rien dans l’affaire ? […] Il se comparait à cette foule des voyageurs uniquement intéressés par leurs affaires ou par leurs plaisirs. […] Ce ne sont pas nos affaires. […] Un écrivain en possession de toutes les ressources et de toutes les roueries du métier serait-il arrivé à mener l’affaire à bien ? […] Il est bien évident que le pardon n’est pour rien dans l’affaire.
Il est en outre extrêmement réservé, prudent comme un chat, et n’a jamais été mêlé à la moindre affaire compromettante ; cependant, à l’occasion il ne dédaigne point de se mettre en avant et même de contredire jusqu’à le décontenancer un homme timide. […] Je suis même étonné qu’ils puissent nouer les deux bouts ensemble ; au reste, c’est leur affaire. […] père Safrone, comment vont les affaires ? […] Pour leur genre d’affaires, c’est une chose… comment dirai-je, qui peut être utile. […] Il n’ignorait pas qu’il avait affaire à des gens entendus, et c’est pourquoi il cherchait à déployer tout son savoir-faire.
Tu vois que je raisonne mes petites affaires aussi bien qu’un vieux rebbe qui prêche à la synagogue. […] j’ai d’autres affaires en ville. […] Et puis, nous avons une affaire de famille à terminer, une affaire très-sérieuse. » En disant cela, il regardait l’autre anabaptiste, qui inclina gravement la tête. […] Je suis venu chez vous, Christel, comme le serviteur d’Abraham, Éléazar, chez Laban : cette affaire est procédée de l’Éternel.
C’est donc une affaire entendue, M. […] Il est vrai que pour être réussi, il demande non seulement des facultés indispensables, mais encore un travail de longue haleine ; il exige de l’observation, de la méditation, un temps considérable et cela sans grande chance de s’enrichir, ce qui ne fait pas l’affaire de nos écrivains contemporains. […] Le naturalisme a été pour lui non une affaire de conviction, mais de réclame ; son objectif unique étant d’absorber l’attention publique quelle que soit la nature des procédés. […] Mais ce qui captive le plus son attention, c’est la vie positive, la vie des affaires. […] Cette maigreur dans ces conditions n’est plus une affaire de privations, mais de tempérament.
Il eut alors, pendant deux ans et plus, une correspondance secrète mais avouée avec sa cour sur l’état des affaires de France. […] Et voilà qu’aujourd’hui votre chargé d’affaires s’est rendu chez notre ministre des affaires étrangères, pour lui rendre compte des inquiétudes que la mission de mon fils a excitées dans votre cabinet et parmi la population berlinoise. […] Votre chargé d’affaires regrettera alors la réclamation intempestive qu’il a adressée à M.
Ont-ils ce ton niais, ce rire sans délicatesse, cette face plate et prosaïque, cette manière de prendre la vie comme une affaire, qui est celle de la bourgeoisie ? […] Les foires, les réunions d’affaires ou de plaisir sont des fêtes religieuses ; les représentations scéniques sont des mystères ; les voyages sont des pèlerinages ; les guerres sont des croisades. […] Débarrassé du soin de se faire son symbole et même de le comprendre, on peut, après cela, vaquer en toute sécurité à ses affaires, en disant : cela ne me regarde pas ; dites-moi ce qu’il faut croire, je le crois.
Ne croyez pas que ce soit que je sois heureux que La Fontaine fût à demi Poitevin, non, ce n’est pas ma raison, mais c’est que, quand on a affaire à un homme qui a deux ascendances, deux pays différents et très différents, on est absolument dispensé de faire l’étude ethnographique et de se demander quelle est l’influence de la race sur le personnage en question. […] Les Héricart étaient des gens comme les La Fontaine, de bons bourgeois qui avaient exercé quelques petites charges de magistrature et qui étaient plus riches, je crois, que les La Fontaine, déjà un peu gênés, mal accommodés au moins, comme on disait alors, dans leurs affaires, depuis le père de La Fontaine. […] Il est certain qu’il y a, dans La Fontaine, des épigrammes très nombreuses contre le mariage — et aussi des regrets exprimés sur cette affaire.
Qu’on se rappelle la grave affaire des billets de confession, que les bouffonneries de Voltaire n’ont pas rapetissée dans l’opinion des hommes qui s’entendent à la conduite des peuples ! […] Bernis avait été nommé ambassadeur à Rome ; Azpuru, plus réellement habile que ce faiseur de petits vers, proscrivait les cardinaux qui avaient trempé dans les affaires sous Clément XIII (Rezzonico). […] Florida Blanca, homme dévoué jusqu’à l’esclavage, doit finir l’affaire commencée.
Ainsi, dans le sermon Sur l’hypocrisie, on a le Tartuffe de Molière blâmé et dénoncé au point de vue de la chaire ; dans le sermon de L’Impureté, l’un des plus riches et des plus complets pour la science morale, sermon qui choqua et souleva une partie de la Cour, je ne répondrais pas qu’à un certain endroit il ne fût question des Contes de La Fontaine69 ; il y est certainement question des scandales que produisit l’affaire dite des poisons, où tant de personnes considérables furent impliquées (1680). […] Mille affaires me détournent et m’empêchent de travailler autant que je le voudrais à ma perfection, qui néanmoins est la seule chose nécessaire.
On me fait remarquer qu’à cet égard il est un peu de la famille de Pline l’Ancien, lequel, surchargé pareillement d’affaires, d’offices administratifs et de commandements, trouvait du temps encore pour toutes les branches de littérature et de connaissances. […] Daru lui fit une réponse moins brève, pleine de bonté, de sens et d’élévation, qui serait applicable encore aux plaintes et aux révoltes de bien des Gilbert et des Chatterton modernes : Puisque vous me le permettez, lui écrivait-il de Königsberg (24 juillet 1807), nous allons causer de vos affaires.
Aussi, lorsqu’on 1677 M. de Luxembourg demanda que La Fare fût fait brigadier, et comme celui-ci représentait à Louvois que de plus jeunes que lui au service étaient déjà maréchaux de camp, Louvois répondit : « Vous avez raison, mais cela ne vous servira de rien. » Cette réponse brutale et sincère du ministre alors tout-puissant, qui me haïssait depuis longtemps, nous dit La Fare, et à qui je n’avais jamais voulu faire ma cour, jointe au méchant état de mes affaires, à ma paresse et à l’amour que j’avais pour une femme qui le méritait, tout cela me fit prendre le parti de me défaire de ma charge de sous-lieutenant des gendarmes de Monseigneur le Dauphin, que j’avais presque toujours commandés depuis la création de ma compagnie, et, je puis dire, avec honneur. […] Une fois retiré, il n’est pas assez curieux, il n’est pas assez informé ; il ne fait pas son affaire de savoir tout.
Pour cela, il ne faut que vouloir à votre âge ; continuez de chanter ; votre voix n’est pas celle de tout le monde… » Et comme il s’agit de vers, et que c’est à un rimeur qu’il a affaire, il ajoute, en appuyant sur la corde sensible : « Le bien que je vous ai dit de vos vers, ceux-ci viennent le confirmer. […] Une fois, sous la Restauration, il eut besoin d’une souscription pour payer l’amende de 11,000 fr. à laquelle il avait été condamne (1829) : « Au fait, disait-il, l’affaire a été beaucoup mieux que je ne croyais : mais Dieu nous préserve à tout jamais d’avoir besoin de nos chers concitoyens pour semblable chose !
Personne presque n’a assez de mérite pour jouer ce rôle avec dignité, ni assez de fonds pour remplir le vide du temps, sans ce que le vulgaire appelle des affaires. […] Il estimait que ce sont les mœurs de chaque époque qui engendrent et suscitent les seuls écrits vivants, que le reste n’est que production de serre chaude et affaire d’Académie.
Tous les autres sont à leur affaire. […] C’est bien assez de te rencontrer à chaque pas dans la vie ; on veut du moins dans l’Art, en te retrouvant et en te sentant présente ou voisine toujours, avoir affaire encore à autre chose que toi.
J’ai affaire à une nation qui demande bien des ménagements quand on veut la conduire par les routes sanglantes de la terreur. […] On aura remarqué dans ces lettres de Ducis de beaux mots et une large touche ; il n’en est aucune des siennes qui n’offre ce caractère : et j’ai souvent pensé que si, par bonheur pour lui, et dans quelque naufrage pareil à celui de l’Antiquité, toutes ses tragédies étaient perdues et que s’il ne restait que ses lettres, on aurait d’éternels regrets ; on croirait avoir affaire en lui à un génie complet dont il faudrait déplorer les chefs-d’œuvre.
Les uns, on le sait, parmi les modernes novateurs ou restaurateurs de l’art, avaient pour Dieu Raphaël, les autres Rubens ou les Vénitiens : lui, il ne chercha rien de tel ; il eut le droit de se vanter, comme il faisait, de n’avoir mis son nez sur la piste de personne, et il se tira d’affaire pour son compte en présence des objets mêmes qu’il avait à rendre. […] Nous avons gardé du moine et du clerc, du lettré du Moyen-Age ou de la Renaissance, dans notre manière de juger et de classer les hommes, même ceux qui ne sont pas de purs esprits, et qui, par vocation, ont le plus affaire aux éléments du dehors.
Ce que j’aime surtout dans cette pièce dont le canevas est un peu artificiel et romanesque comme la plupart des canevas dramatiques, c’est que la sève moderne y circule et qu’on a bien affaire à des personnages de notre temps qui ont vécu et qui vivent. […] A partir de ce moment, les difficultés du drame ne sont plus que des complications scéniques et une affaire de dénoûment, mais la question morale est gagnée, au moins provisoirement et sur le point capital où elle était engagée.
Les habitants, au nombre de sept mille environ, sans compter la population flottante, sont de race berbère, c’est-à-dire autochtone, et non arabe ; ils sont ainsi parents des Touareg, mais civilisés, assis et d’humeur citadine, tandis que les autres sont restés obstinément nomades : « Comme les nomades Touâreg, les Ghadamésiens sont souvent sur les routes pour leurs affaires ; mais rencontre-t-on une ville, ces derniers saisissent, en vrais citadins, l’occasion qui leur est offerte d’aller chercher un abri sous un toit protecteur, tandis que les Touâreg semblent tenir à honneur de ne jamais accepter l’hospitalité dans l’enceinte d’une ville, dans l’intérieur d’une maison. […] Les marabouts, très respectés parmi eux, sont des nobles qui ont abdiqué tout rôle politique dans la gestion des affaires pour conquérir une plus grande autorité religieuse, et pour exercer une sorte de magistrature libre dans l’ordre de la justice et de l’instruction publique.
Théophile Gautier qui vient à eux cette fois, non plus seulement comme un curieux et comme un érudit, mais comme un franc auxiliaire ; il entre dans la question flamberge au vent et enseignes déployées, ou, pour parler son pittoresque langage, il y entre « comme un jeune romantique à tous crins de l’an de grâce mil huit cent trente. » Un tel point de vue, hardiment choisi, est bien fait pour éveiller l’intérêt, quand on sait à quelle plume vive, à quelle plume effilée, intrépide et sans gêne on a affaire. […] Gautier, il m’était arrivé de rendre mon impression personnelle en ces termes : « Je viens de lire tous les détails relatifs à l’affaire de ce pauvre poëte Théophile et à son délit.
La conversation, d’ailleurs, n’était pas encore devenue, comme au dix-huitième siècle, dans les salons ouverts sous la présidence de Fontenelle, une occupation, une affaire, une prétention ; on n’y visait pas nécessairement au trait ; l’étalage géométrique, philosophique et sentimental n’y était pas de rigueur ; mais on y causait de soi, des autres, de peu ou de rien. […] Jusque-là, rêver, c’était une chose plus facile, plus simple, plus individuelle, et dont pourtant on se rendait moins compte : c’était penser à sa fille absente en Provence, à son fils qui était en Candie ou à l’armée du roi, à ses amis éloignés ou morts ; c’était dire : « Pour ma vie, vous la connaissez : on la passe avec cinq ou six amies dont la société plaît, et à mille devoirs à quoi l’on est obligé, et ce n’est pas une petite affaire.
J’oserais conjecturer que cette circonstance est demeurée la plus grande affaire de sa vie, et le fond le plus inaltérable de ses rêves. […] Mme de Nançay a vécu aussi, contrariante et bonne, et qu’avec un peu d’adresse on menait sans qu’elle s’en doutât : « Mme de Nançay rentra chez elle disposée à gronder tout le monde ; elle n’ignorait pas qu’elle était un peu susceptible, car dans la vie on a eu plus d’une affaire avec soi-même, et si l’on ne se connaît pas parfaitement, on se doute bien au moins de quelque chose. » Eugénie et Mathilde, que nous avons déjà beaucoup cité, est le plus long et le plus soutenu des ouvrages de l’auteur, toujours Eugène et Adèle à part.
Il faut qu’il ait pratiqué lui-même les conseils, les assemblées, les négociations, les délibérations, les affaires publiques, afin d’avoir observé de ses propres yeux le jeu des passions, des intérêts, des ambitions, des intrigues, des caractères, des vertus ou des perversités qui s’agitent dans les cours, dans les camps, dans les comices, dans la place publique. […] Quel autre homme qu’un homme rompu aux affaires publiques, un témoin des écroulements de Rome, un publiciste, un moraliste, un orateur, un vieillard, pouvait le penser et pouvait l’écrire ?
Il était fort gêné dans ses affaires, lorsqu’en novembre 1797 Napoléon arriva à Paris. […] Le chapitre le plus remarquable des deux volumes est assurément celui qui traite des affaires religieuses.
Nous, s’écrie l’auteur, nous n’avons plus affaire à la mort, mais à la vie ; nous ne croyons plus ni au néant de la tombe, ni au salut acheté par un renoncement forcé ; nous voulons que la vie soit bonne, parce que nous voulons qu’elle soit féconde. […] On n’a pas affaire ici à un peintre amateur qui a traversé les champs pour y prendre des points de vue : le peintre y a vécu, y a habité des années ; il en connaît toute chose et en sait l’âme ; il sait le vol des grues dans le nuage, le babil de la grive sur le buisson, et l’attitude de la jument au bord de la haie, « pensive, inquiète, le nez au vent, la bouche pleine d’herbes qu’elle ne songeait plus à manger ».
la belle affaire ! […] Car ici, notons-le bien, nous n’avons plus affaire seulement aux travers, aux ridicules, ni même aux folies humaines, c’est le vice qui est le ressort, c’est la dépravation sociale qui fait la matière du roman.
Mais enfin cela l’amuse, cela le dissipe et le délasse dans l’entre-deux des grandes affaires, et jusqu’à la fin il rimera. […] Mais si vous n’aviez pas eu affaire à un fou amoureux de votre beau génie, vous ne vous en seriez pas tiré aussi bien chez tout autre… » Cependant, après ces paroles sévères et trop fermes pour ne pas être justes, après ces paroles de roi, comme le fou, amoureux du brillant esprit, se laisse voir encore aisément, quand il ajoute : Vous faut-il des douceurs ?
Avocat général à vingt-deux ans, je l’ai dit, et procureur général à trente-deux, d’Aguesseau eut à se prononcer dans les affaires ecclésiastiques qui n’occupèrent que trop cette fin du règne de Louis XIV. […] Cette paresse a besoin d’explication quand le mot s’applique à un homme aussi constamment et aussi diversement laborieux que l’était d’Aguesseau ; mais je crois qu’il la faut prendre dans le sens de lenteur de tempérament, d’absence de verve et de longueur de phrases, ce qui est incontestable quand on lit d’Aguesseau ; on sent qu’il a dû passer bien du temps à limer, à polir ce qui paraît encore un peu traînant à la lecture, et qu’aussi il s’est amusé à bien des études d’inclination et de fantaisie qui peuvent ressembler à de la paresse aux yeux des hommes d’action et d’affaires.
Cette affaire du pâté, et les tracasseries qui s’ensuivirent, donnèrent dès lors à Courier une sorte de misanthropie, à laquelle il était assez naturellement disposé, et qui d’ailleurs n’altérait pas son humeur ; mais le mépris des hommes perce de plus en plus, à cette date, dans tout ce qu’il écrit : Les habiles, dit-il à ce propos, qui sont toujours en petit nombre et ne décident de rien… » — Pour moi, écrivait-il au médecin helléniste Bosquillon, ces choses-là ne m’apprennent plus rien ; ce n’est pas d’aujourd’hui que j’ai lieu d’admirer la haute impertinence des jugements humains. […] Au vrai, je vois que la grande affaire de ce siècle-ci, c’est le débotté et le petit coucher.
Mais ce Muselli, comme presque tous les savants d’Italie, a grand désir de tenir par quelque lien à l’Académie des inscriptions de France, et Barthélemy prie M. de Caylus de négocier auprès de l’Académie en faveur dudit Muselli pour une place de correspondant, en s’arrangeant toutefois pour qu’on lui renvoie, à lui Barthélemy, la conclusion de l’affaire : Je passerai à Vérone, dit-il ; s’il me cède la médaille, je lui donnerai quelques espérances ; s’il me la refuse, je lui ferai peur de mon opposition à ses désirs ; le tout fort poliment. […] Il était trop favorisé en ces années pour ne pas avoir affaire à l’envie.
C’est là se tirer d’affaire par un mode occulte d’intelligence, le « raisonnement inconscient » ; c’est recourir à une hypothèse d’autant plus commode qu’elle dispense de toute vérification et de toute démonstration. […] « L’affaire du cœur, dit avec raison Grant Allen, est simplement de battre, et il est enfermé dans le corps, à l’abri de tout dommage.
J’ai voulu dire que nous n’avions pas affaire à un phénomène immuable, et qu’on pouvait s’y attaquer. […] Stéphane Mallarmé, qui pensait que le vers manquait d’euphémisme et de fluidité, ne cherchait point à le libérer, bien au contraire ; pour ainsi dire, il l’essentialisait ; c’était affaire de fonds et de choix de syllabes.
NGouala, passagèrement gêné dans ses affaires, demande du crédit à ses obligés. […] Quand deux noirs se disputent, on dit « Bilissa est entre eux » mais c’est là une singerie de l’Islam, car l’Islam est surtout affaire de mode chez le noir.
mais patricien au fond, et patricien involontaire, — elle était faite pour mieux que pour vouloir être l’entremetteuse politique d’un sexe qui sait bien, d’ailleurs, faire ses affaires tout seul. — Pendant le bon temps, quand elles sont jeunes, les émancipées le sont de fait et n’en demandent pas plus ; et lorsque la vieillesse et la laideur fondent sur elles, c’est en vain qu’elles mendient le suffrage des portefaix et des prolétaires, à la porte des mairies, une sébile électorale à la main ! […] nous n’avons pas affaire ici à un bas-bleu de petite encolure, à un bas-bleu à petits vers, à petits romans, à petites comédies minaudées dans les salons, les soirs où l’on y trissotine.
Taine, grand juge de ces affaires de cœur. […] Elles furent la grande affaire, la grande ambition de sa vie !
» — « La vérité — dit-il ailleurs — n’est qu’une logique bien faite. » La grande affaire est donc, pour lui, ce point de départ, qui est tout, dans toute logique ; il le recule au plus profond de l’homme et des choses. […] Ce ne sont pas des moralistes ordinaires, quel que soit l’extraordinaire de leur talent, ce n’est ni Montaigne, par exemple, ni La Rochefoucauld, ni Vauvenargues, ni Chamfort, ni madame de Staël (la madame de Staël du sombre livre de l’Influence des passions sur le bonheur individuel), ni même le religieux et platonicien Joubert, qui auraient pu écrire ce traité de « la Douleur », tracé d’une main si attendrie, mais si ferme, pour nous la faire comprendre et pour nous la faire accepter… On sent, en le lisant, qu’on n’a plus affaire ici à un moraliste au détail, inspiré par le spectacle isolé de la misère humaine, étudiée peut-être sur son âme, mais à une tête d’ensemble qui a une nette et transcendante conception de la vie et de la destinée, et qui fait rentrer la douleur dans la notion la plus profonde des choses et dans le pian providentiel de la Création.
., dans la « Revue des Jeunes », le récit de l’abbé Thellier de Poncheville sur la préparation des affaires de Champagne en septembre 1915.) […] Il faut bien que je m’arrête ; rien que pour le mois de septembre 1915 (affaires de Champagne), j’ai dans les mains cent cinquante-six dossiers individuels de prêtres et de religieux morts au champ d’honneur ; pour les batailles de 1916 à Verdun, deux cent six dossiers d’ecclésiastiques glorieusement morts ; et j’ai à ma disposition (au début de 1917) les textes officiels de trois mille sept cent cinquante-quatre citations de membres du clergé et des congrégations, parmi lesquels plusieurs ont jusqu’à six ou sept étoiles ou palmes.
« Un corps unique, et placé au centre du royaume, qui réglemente l’administration publique dans tout le pays ; le même ministre dirigeant presque toutes les affaires intérieures ; dans chaque province, un seul agent qui en conduit tout le détail ; point de corps administratifs secondaires ou des corps qui ne peuvent agir sans qu’on les autorise d’abord à se mouvoir ; des tribunaux exceptionnels qui jugent les affaires où l’administration est intéressée et couvrent tous ses agents.
Lui-même, après une éducation toute religieuse, grave, studieux, muni de convictions fortes, éprouvé par la proscription, formé pour gouverner les hommes sans les contraindre, et préparé à la politique par la morale, il entrait dans les affaires publiques, lorsque l’anarchie du Directoire et le despotisme de l’Empire lui fermèrent la carrière pour laquelle il était né et il était prêt. […] Le bon général est celui qui les laisse aller d’eux-mêmes, sans contrainte, vers le terme où leur nature les pousse, qui constate ce terme et ne le choisit pas, qui les regarde marcher, qui ne leur prescrit pas leur marche, et qui, au moment d’entrer dans l’examen de la perception extérieure, se parle ainsi : Je fais deux parts de moi-même : l’homme ordinaire, qui boit, qui mange, qui fait ses affaires, qui évite d’être nuisible, et qui tâche d’être utile.
Sa plume n’a jamais été plus ferme, bien que dans les Affaires de Rome elle se soit montrée plus légère.
Saisie par eux des affaires, elle ne se réunit que pour entendre, applaudir, adopter leurs rapports et conclusions.
C’est pour moi véritablement affaire d’équité.
Je fais seulement observer que cette suprématie n’est ni démontrée ni démontrable, et je demande que le culte de Victor Hugo reste une affaire de dévotion personnelle.
Non, non, il n’est pas possible que la seule affaire des rois d’aujourd’hui soit d’être de la triple alliance ou de n’en pas être.
Autres temps… Bossuet était évêque, La Bruyère précepteur, Vauvenargues officier, Voltaire brasseur d’affaires et rentier.
Je ne suis point né pour les cours ni pour les grandes affaires.
Je dis : mathématiquement, parce que nos goûts personnels, en pareille affaire, n’ont rien encore à voir ; et on n’écrit point une Histoire de la Littérature française pour y exprimer des opinions à soi, mais, et à peu près comme on dresse la carte d’un grand pays, pour y donner une juste idée du relief, des relations, et des proportions des parties Et, — toujours afin que le livre fut plus utile, d’un secours plus efficace et plus constant, — j’ai donné à la Bibliographie une attention toute particulière.
C’est affaire de tempérament.
II Figurez-vous donc qu’au lieu du précieux, compendieux et sérieux Armand Baschet, qui ne rirait pas pour un empire, nous eussions ici affaire à quelque génie plein d’abandon et de sincérité, à quelque grand caricaturiste historique, — car un caricaturiste peut être un historien, puisque la caricature n’est qu’une certaine manière de regarder la vérité, — figurez-vous donc, par exemple, un esprit comme Thomas Carlyle, que je regarde comme l’Hogarth de l’Histoire, tombant sur l’histoire de Baschet, le Dangeau posthume de Louis XIII, et demandez-vous quels effets grotesques et charmants et quelle conclusion de savoureuse moralité humaine il aurait tirés de ce conte de La Fontaine historique, qui fut une réalité, et, pour les gens intéressés à l’achèvement de ce mariage resté en l’air, la plus plaisante des mélancolies !
Le besoin de philosopher est universel : il tend à porter toute discussion, même d’affaires, sur le terrain des idées et des principes.
On ne voit pas qu’elle se soit jamais occupée sérieusement des affaires. […] Cela fait bien des affaires. […] agent d’affaires pour gens du monde. […] Son gendre Hector, le droguiste, vient lui parler d’affaires. […] cela n’a aucun rapport avec l’autre affaire… Ah !
On ne voit pas que les affaires humaines aillent, pour cela, beaucoup mieux. […] Le fils de Philippe-Égalité, tenu soigneusement à l’écart des affaires publiques, vivait en marge de la cour. […] Dans l’affaire du 12 mai 1839, je m’apitoie moins sur Barbès, condamné à mort et d’ailleurs gracié, et sur Blanqui, condamné à la détention, que sur le lieutenant Drouineau, tué à son poste, en faisant son devoir. […] Il a vécu politiquement et littérairement, sans apporter aux affaires publiques la dangereuse fantaisie d’un homme de lettres et sans laisser atteindre l’élégance de son âme par la barbarie contagieuse des politiciens. […] Ses affaires de famille ne vont pas mal… Il consent presque à voir, dans l’Église nationale de France, la forme morale et idéale de la patrie.