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1470. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Un homme de nos jours, tout ensemble métaphysicien et poëte, et dont l’habitude n’est pas de céder aux influences du monde qui l’entoure, a dit de l’Imitation qu’elle avait été laissée sur le seuil du Moyen Âge pour donner l’envie d’y pénétrer.

1471. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Charles de Rémusat, qui, en sa qualité de philosophe, aurait dû plus que personne se préoccuper de l’ordre et de la déduction nécessaires à toute œuvre de l’esprit, a oublié également l’un et l’autre dans la sienne… Au lieu de nous construire et de nous équilibrer un drame avec ses proportions harmonieuses, il s’est laissé couler et tomber dans le drame anarchique, grossier, élémentaire, qui lâche tout et ne s’astreint à rien, et est bien moins l’ensemble qu’on appelle un drame digne de ce nom, qu’une puérile succession de spectacles.

1472. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Soit qu’il lui échappe quelque ardente prière dans une note émue, ou qu’il révèle la sagacité renseignée de l’érudit dans un rapprochement ou une explication, on aime à retrouver l’individualité de l’homme qui a conçu le plan de cet ouvrage, tout ensemble utile et modeste, à le voir se rappeler de temps en temps avec talent et convenance au milieu des graves fragments qu’il groupe et coordonne.

1473. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

que le docteur Favrot ne fût et ne soit très capable encore de l’écrire, mais pour une raison ou une autre, qu’il connaît sans doute mieux que moi, il a passé des mains compétentes mais trop rapides sur l’ensemble d’un sujet qu’il fallait attaquer et creuser fort et ferme… Il a fait moins un livre que le programme d’un livre qu’il complétera peut-être un jour, en le reprenant en sous-œuvre.

1474. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Baudelaire, chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fortune de la pensée, une valeur très-importante d’ensemble et de situation qu’il ne faut pas lui faire perdre, en la détachant.

1475. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Prosper Blanchemain nous a donné à connaître dans son ensemble et en détail le magnifique poète dont tout le monde ne connaissait que des fragments.

1476. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Pour moi, je me défierais toujours un peu d’une faculté qui ne se serait pas révélée déjà dans l’ensemble de l’esprit d’un homme et qui y pousserait tout à coup.

1477. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Ils forment un attelage littéraire où l’esprit de trait va du même pas que l’esprit de brancard, et qui verse avec beaucoup d’ensemble et d’harmonie dans l’exagération de tout, — un envasement prodigieux !

1478. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

Le biographe d’Edgar Poe ne le dit pas et peut-être ne s’en soucie guère ; mais le silence de sa notice sur l’éducation morale, nécessaire même au génie pour qu’il soit vraiment le génie, genre d’éducation qui manqua sans doute à Edgar Poe ; et d’un autre côté, le peu de place que tiennent le cœur humain et ses sentiments dans l’ensemble des œuvres de ce singulier poëte et de ce singulier conteur, renseignent suffisamment, — n’est-il pas vrai ?

1479. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Il vainquit avec lui, et l’amitié la plus étroite unit ensemble le philosophe et le roi.

1480. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Les noms du duc de Bourgogne et de Fénelon marchent ensemble à l’immortalité, et le genre humain reconnaissant ne sépare plus deux âmes vertueuses et sensibles qui s’étaient unies pour le bonheur des hommes.

1481. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Il y avait deux reines ; il les persécuta toutes deux, et les outragea tour à tour ou ensemble.

1482. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Dans l’ensemble ne retrouvons-nous pas la peau, la chair, l’os et la moelle ? […] Par ce terme, il entendait l’ensemble des modifications produites par un parasite, animal ou végétal, sur l’appareil générateur de son hôte et sur les parties de l’organisme en relation indirecte avec cet appareil. […] La religion n’est-elle vraiment qu’un ensemble de scrupules, c’est-à-dire de tabous ? […] J’en vois quelques détails, mais l’ensemble m’échappe. […] Les larmes coulent et les rires s’égrènent, au même rythme de la vie, pour s’enfoncer ensemble dans l’abîme sans fin.

1483. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Tous les habitants d’un village français se trouveraient, par miracle, transportés loin de leur pays, qu’ils sécheraient d’ennui, quoique réunis ensemble et parlant la même langue. […] Il n’a servi qu’à donner à ce génie plus de sonorité et de solidité ; il a été la soudure qui a servi à attacher ensemble toutes les pièces de cette civilisation. […] La littérature anglaise compose un ensemble formidable, et M.  […] Profitons de cette pause pour nous bien rendre compte de ce qu’il représente et pour le bien voir d’ensemble. […] Supposez cependant que les deux amants soient morts ensemble ; par exemple, qu’ils aient été surpris par la lionne et déchirés en même temps : croyez-vous que leur légende serait venue jusqu’à nous ?

1484. (1933) De mon temps…

Il prenait un malicieux plaisir à mettre les gens dans l’embarras par des questions indiscrètes ou des propos déconcertants, et rien ne l’amusait plus que d’en faire se rencontrer qui eussent préféré ne pas se trouver ensemble. […] Ce jour-là, sans doute, Bourges n’avait pas eu le temps de « relire l’Encyclopédie », car son infinie érudition en toutes choses ne se manifesta pas dans la conversation qui fut toute, entre Mallarmé et lui, de propos cordiaux et simples, ceux de gens qui ont plaisir à jouir ensemble des grâces d’une belle journée de printemps en se promenant le long d’un beau fleuve, dans un doux paysage lumineux, en oubliant que les attendent là-bas, la plume et l’encrier, que l’art est long et difficile et qu’ils ont lu « tous les livres ». […] L’ensemble valait par sa séduisante bizarrerie. […] Il y a, chez Poictevin, un naturiste patient, un paysagiste méticuleux, plus soucieux du détail que préoccupé de l’ensemble. […] Je les ai vus quelquefois ensemble, et j’ai observé qu’ils montraient l’un pour l’autre une sorte de déférence, celle de joueurs qui se tiennent en estime et qui préfèrent ne pas s’affronter, étant « de force ».

1485. (1925) Dissociations

On n’a qu’à comparer avec la présente époque une des époques passées, de celles qui sont bien connues, le dix-septième siècle, par exemple, pour constater une grande quantité de progrès matériels et quasi de tout genre, ainsi que quelques progrès sociaux également indéniables, mais cet ensemble d’améliorations constituent-elles ce que certains sociologues et le populaire appellent le Progrès ? […] Sans doute, presque chaque série de faits, en particulier, est caractérisée par un progrès, mais dans l’ensemble en est-il de même ? […] Et est-ce que dans son ensemble Londres serait devenu moins malsain que Paris ? […] La beauté de Paris Si Paris est, comme on l’écrit, et même un peu trop, une belle ville, cela ne tient pas à des beautés particulières et frappantes, car il n’en contient presque pas ; cela ne peut résulter que d’une impression d’ensemble, d’où le caractère des habitants ne doit pas être exclu, mais dont il faut même tenir le plus grand compte. […] Et quand une rue en serait, au sens de quelques-uns, enlaidie, est-ce que l’ensemble en est atteint ?

1486. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Ses directeurs de conscience littéraire furent alternativement, ou tout ensemble, je ne m’en souviens plus, M.  […] Ce n’était point que toutes ces pages fussent sans intérêt, mais l’ensemble du choix ne me paraissait pas cadrer avec mes intentions de revue intransigeante. […] Daudet une préoccupation de faire un ensemble en tradition avec les habitudes des lettrés de son temps varie sa transposition de la réalité ; que chez M.  […] Deux liens les unissaient ; d’abord, tous deux ils étaient des évadés du Parnasse, ensuite l’admiration des jeunes écrivains les citait ensemble ; de plus, ils goûtaient réciproquement leurs œuvres. […] On voudrait, ici, indiquer à travers leur apparente confusion quelques lignes d’ensemble.

1487. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Les détails de cet ouvrage doivent participer aux défauts de l’ensemble. […] Enfin, le sublime dans Homère naît ordinairement de l’ensemble des parties, et arrive graduellement à son terme. […] Son Essai sur les Éloges a des parties brillantes, mais l’ensemble est défectueux. […] L’une a plus de ces effets qui tiennent à la perfection des détails ; l’autre, de ceux qui tiennent à la rapidité de l’ensemble. […] Le lecteur, rebuté par la monotonie de l’ensemble, pourrait ne pas les y chercher : il est juste de les offrir à son attention.

1488. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Il avait beau représenter à sa femme la manière dont elle devait se conduire pour passer heureusement la vie ensemble, elle ne profitait point de ses leçons, qui lui paraissaient trop sévères pour une jeune personne, qui d’ailleurs n’avait rien à se reprocher. […] Baron monta dans l’appartement de Molière, et lui rendit le discours de Mondorge, avec peine, et avec précaution pourtant, craignant de rappeler désagréablement à un homme fort riche l’idée d’un camarade fort gueux. « Il est vrai que nous avons joué la comédie ensemble, dit Molière, et c’est un fort honnête homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] Je m’étonne, pour moi, qu’étant, comme il le semble, Vous et le genre humain, si fort brouillés ensemble, Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux, Vous avez pris chez lui ce qui charme vos yeux ; Et ce qui me surprend encore davantage, C’est cet étrange choix où votre cœur s’engage. […] Oui, c’est elle en personne, et je vous laisse ensemble.

1489. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Sous l’envolement de cheveux blonds d’une nuance adorable, des yeux étrangement séducteurs, des yeux qu’une cernure artificielle aide à faire apparaître, dans la nuit de l’arcade sourcilière, comme des diamants noirs, un petit nez du dessin le plus précieux, avec l’ensemble de traits et de contours délicats, délicats, et un cou frêle sortant d’une robe de velours rouge, enfin une figure réalisant le joli dans toute sa grâce menue. […] » C’était encore lui qui répondait à Couture, lui conseillant blagueusement de s’en tenir à peindre sa forêt, et qu’il ne savait pas mettre une bouche sous un nez, et que voulant faire une vierge, il faisait un Turc — qui répondait : « oui, qu’il ne savait pas mettre une bouche sous un nez, mais qu’il lui arrivait quelquefois d’avoir la chance de mettre autour de ce nez et de cette bouche, qui n’étaient pas d’ensemble, de la vraie chair, et non pas du carton, comme Couture. » Puis Stevens me parle avec enthousiasme de Millet, me dit avoir de lui une peinture de femme, faite avant d’aller à Barbizon, un des plus merveilleux morceaux de chair qu’il ait vus, et comme il l’a fait porter à voir par son fils, à un grand peintre de l’heure actuelle, qui a sa dose de méchanceté, il s’était écrié : « Il faut la porter cette toile à Henner, pour qu’il attrape une gifle !  […] Jeudi 23 juillet En revenant de Saint-Gratien, dans le chemin de fer, le docteur Blanche me parlait de cette loi de nature féroce, de l’espèce de courant électrique, qui pousse les gens des familles, où il y a des aliénés, à se réunir, à se joindre, à se marier ensemble — et sans me nommer les gens, il me citait des multitudes de cas venus à sa connaissance, comme médecin aliéniste. […] Et dans ce dîner impromptu, Méténier, comme grisé d’avance par la représentation de tout à l’heure, et pris d’un débordement de paroles, se met à nous raconter sa vie en phrases coupées : « La petite Fleury, Marie Coup-de-Sabre de votre pièce… nous avons fait ensemble une misère… oh !

1490. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Le mal complique d’on ne sait quelle tératologie à mille têtes le vaste ensemble cosmique. […] Un critique distingué189 a dit au sujet de ces strophes : « Voilà qui est bien, mais il faudrait définir un peu tout cela d’une indication rapide au moins, parce que ce sont choses qui ne vont point de soi ensemble, et que les hommes ont opposé quelquefois la raison à la foi, le droit à l’idéal, la beauté à la raison et la justice à l’amour. » Ainsi vous demandez au poète des définitions philosophiques, une dissertation en vers, et vous ne voyez pas que Victor Hugo a réellement défini comme il le devait, « d’une indication rapide », chacune des vérités du monde moral : — la beauté est sainte, parce qu’elle est, comme : il l’a dit ailleurs, la « forme que Dieu donne à l’absolu » ; l’idéal qui germe chez les souffrants, parce que c’est la douleur même qui nous fait concevoir et entrevoir à travers nos larmes, par-delà ce mondevisible, un monde invisible et meilleur ; et non seulement elle nous le fait concevoir, mais elle le fait germer en nous et éclore. […] Il y a sans doute bien des artifices de composition dans ses romans et ses drames ; pourtant, dans les scènes particulières, dans les épisodes détachés de l’ensemble factice, il possède un sens du réel et arrive à une puissance lyrique dans la reproduction exacte de la vie que Zola, dans ses bonnes pages, a seul atteinte. […] S’il avait pu avoir, sans préjudice pour son imagination même, une plus complète éducation scientifique et plus de raison politique, il eût réalisé le type de la plus haute poésie : celle où toutes les idées métaphysiques, religieuses, morales et sociales, prennent vie et se meuvent sous les yeux, parlent tout ensemble à l’oreille et au cœur.

1491. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Eux et elles, cette idée les venge ensemble des maris. […] Il cherche seulement à les sauver tous ensemble par l’amour et les émotions les plus tendres. […] La Tempête pourrait être un second Roi Lear, à l’échelle de l’espèce plutôt que de la famille ; Cymbeline, on ne sait quoi plus noir qu’Iphigénie et Thyeste ensemble, le père tuant ses fils, la calomnie immolant dans Imogène sa plus pure victime, la plus douce innocence. […] L’on ignore généralement de quelle manière ces labeurs étaient judicieusement distribués, l’esprit d’ordre, la rigueur qu’il fallait mettre en œuvre pour faire concorder tous les détails d’une tâche diverse qui devait constituer un ensemble et satisfaire ponctuellement aux demandes.

1492. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Plus tard, vers 1875, mon Après-midi d’un faune, à part quelques amis, comme Mendès, Dierx et Cladel, fit hurler le Parnasse tout entier, et le morceau fut refusé avec un grand ensemble. […] Personne n’a jamais rencontré deux de ces pèlerins ensemble sur la même route. […] Parfois j’entends une voix d’apocalypse, voix maligne et sainte ensemble, me crier : « Un jour les Aigles fondront sur les Crapauds, — et les Crapauds l’auront voulu !!!  […] Voltaire, Rousseau, Diderot, Chénier, toutes les personnalités accusées et contraires, et qui pourtant constituent cet ensemble qu’on appelle un siècle littéraire ; en ce siècle, le nôtre, c’est identique ! […] si on entend par là l’ensemble des jeunes poètes que nous connaissons, je les aime beaucoup, j’en admire quelques-uns, je suis avec eux de tout mon cœur.

1493. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Elle permettrait, en effet, de saisir comme d’un seul coup d’œil tout l’ensemble de la polémique, et les rapports très étroits qui lient, dans les Provinciales, la question morale à la question de la grâce. […] Et qui ne sait enfin que si de l’ensemble de l’œuvre de l’auteur de Phèdre on essaye de dégager une conception de la vie, il n’y en a guère qui ressemble davantage à celle des Pensées de Pascal ? […] ou pour brûler ensemble « un morceau de la vraie Croix » ? […] C’est que les Considérations font un ensemble, et qu’à défaut d’une idée maîtresse, la chronologie toute seule y mettrait encore cette unité qu’on exige d’un livre. […] Il a d’abord, lui tout seul, autant ou plus écrit que Montesquieu, Jean-Jacques, et Diderot ensemble.

1494. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Mêlant ensemble des réminiscences de moralisme calviniste et de civisme antique, il se composa un idéal d’héroïsme rude qui élevait à une signification supérieure ses airs de croquemitaine. […] Quand Mme de Staël veut qu’une chose en soit une autre, elle n’y met pas tant d’artifice, elle les jette ensemble dans un pêle-mêle tempétueux et passionné. […] Mais l’harmonieuse et sereine impression d’ensemble subsiste en dépit de tant de taches si bien faites pour l’éclipser. […] Les personnages romantiques sont des assemblages d’éléments psychologiques, ou fantastiques, ou incompatibles, ensemble qui n’ont de créatures en chair et en os qu’un nom propre. […] Quand je considère cette littérature dans son ensemble, j’ai l’impression d’une âme débile tellement envahie et obnubilée par l’hypertrophie du corps, qu’elle prend l’opulence de ce corps pour la sienne propre.

1495. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Thiers en fait jaillir autant d’instruction que d’intérêt ; son récit est à la fois un drame et une leçon, sans jamais cesser d’être un récit, tant il a su y mettre de compassion et d’impartialité tout ensemble.

1496. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

quels vœux s’élèveraient vers l’intelligence suprême, pour lui demander de ne pas briser la chaîne de souvenirs qui unit ensemble deux existences ?

1497. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Enfin ce fut Chapelain qui, s’inspirant de l’esprit des statuts, trouva le seul ouvrage que quarante personnes pussent faire ensemble pour « l’embellissement de la langue » : un Dictionnaire.

1498. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Comme ce vers est simple tout ensemble et savoureux !

1499. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

L’ensemble est sans précision, comme sans nécessité.

1500. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Quelquefois les trois amis se trouvaient ensemble à l’hôtel de Longueville.

1501. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

On rencontrera ensemble les gras et les maigres ; le même grouillement offrira ceux qui se roulent sur le dos et ceux qui se vautrent sur le ventre.

1502. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Je me contenterai des paroles par lesquelles il termine son jugement sur l’ensemble de la vie du pontife, et où la plume de l’historien a été constamment digne de son sujet : « Cet homme — dit-il en finissant — ne savait inspirer que des sentiments excessifs, la haine la plus violente ou le plus absolu dévouement.

1503. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Édouard Fournier, qui s’est fait sceptique par amour de la vérité, non de la vérité morale, de la grande vérité d’ensemble et d’effet, mais de la petite vérité matérielle, incertaine et pharisaïque, Édouard Fournier n’a pas même le scepticisme courageux.

1504. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Les héroïnes-modèles de Michelet, transportées de l’ensemble d’événements auxquels elles appartiennent, et mises à part dans des cadres et des fonds qui repoussent vigoureusement ce que Michelet croit leurs beautés, peuvent produire sur la moralité de celles qui les lisent un effet de jettatura funeste.

1505. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Introduction I Ces deux études sur Gœthe et Diderot ont été publiées séparément, à des époques assez distantes, — et dans un journal, ce mode de publication inventé par un siècle qui pulvérise tout, jusqu’à la pensée, — mais par leur double sujet elles exigeaient impérieusement l’ensemble et l’unité du livre.

1506. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

Il n’y a pas dans son histoire un grand portrait cohérent et d’ensemble de Robespierre.

1507. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

En a-t-il été de même pour Xavier Eyma, qui nous a donné une étude politique très consciencieuse, je le crois, sur L’Amérique, ses institutions et ses hommes, sur l’ensemble, enfin, d’un pays proposé depuis longtemps à l’admiration et à la stupéfaction de l’Europe comme un phénomène qu’elle doit envier et adorer, malgré ce qu’il peut avoir d’injurieux pour elle !

1508. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Il ne la désarticule pas ; il s’infuse, au contraire, dans tout l’ensemble de l’existence, et il y répand la lumière, la force et la chaleur.

1509. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Du reste, ce que nous avons dit de la Course au lac d’Onéida et des Quinze jours au Désert, il faut le dire de toutes les lettres et de l’ensemble des deux volumes : c’est le langage d’un homme bien élevé, mais qui ressemble trop au langage de tous les hommes qui sont bien élevés.

1510. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Eh bien, dans ses Contes, dans l’ensemble de toutes ses œuvres, nous l’avons dit, cet original qui nous charmait tous quand le romantisme proclamait l’axiome fameux : La liberté dans l’Art !

1511. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Il n’y a certainement pas un gentilhomme dans tous les comtés de l’Angleterre dont la vie, dans son ensemble, ne pût ressembler à la sienne.

1512. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

En voici deux pourtant qui, exceptionnellement, nous tombent sous la main et que nous pouvons mettre ensemble.

1513. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Après s’être condamnées à tant d’épreuves et de souffrances mutuelles, ces deux Églises ont appris, par leur propre expérience, qu’elles ne peuvent se détruire l’une l’autre, et qu’il est dans leur destinée de vivre ensemble sur la face du globe… » Ainsi, selon Guizot, le Christianisme est une chose, et le catholicisme et le protestantisme deux autres choses, sorties de celle-là ; il y a égalité de deux Églises.

1514. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Le reste, et le reste est le tout, n’est que prose : lettres écrites à des amis, mais dans les premiers moments de la vie ; Memoranda, vues sur soi-même ; paysages bretons : admirable rendu de la nature par qui l’adore ; et, pour couronner cet ensemble, Le Centaure, qui n’est pas un fragment, mais un chef-d’œuvre complet et absolu, où pour la première et seule fois Guérin saisit son idéal et n’insulta pas sa pensée.

1515. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

IV Ces qualités, je les ai dites sans presque les montrer ; car les beautés du Poème humain, réelles et nombreuses, ne sont guères citables, par le fait de l’ampleur de leurs développements et de ce long souffle qui les emporte tellement d’ensemble qu’on ne peut pas plus les détacher que les planches unies du vaisseau qui cingle au fil d’un flot puissant et qui monte toujours !

1516. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Quel dommage qu’un poète de ce faire émouvant et pensé passe dix ans de sa vie à rimer des sonnets comme ce niais, souvent sublime, de Wordsworth, qui, du moins, écrivit l’Excursion, — une œuvre d’ensemble, un grand poème, — et voue sa vie (mais l’a-t-il réellement vouée ?)

1517. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Ils devaient faire ensemble une comédie.

1518. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Et nous n’en finirons jamais, dans cette époque philanthropique et humanitaire, qu’en faisant le livre de : « Tous ensemble », qui serait peut-être le plus vrai et le plus triste de tous !

1519. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

et nous n’en finirons jamais, dans cette époque philanthropique et humanitaire, qu’en faisant le livre de « Tous ensemble », qui serait peut-être le plus vrai et le plus triste de tous !

1520. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Le livre qu’il publie aujourd’hui ne porte pas ce nom de L’Illustre Docteur Mathéus pour marquer un ensemble commun de récits, reliés sous une idée qui les embrasse dans un but unitaire de composition, mais tout simplement L’illustre Docteur Mathéus est la plus grosse pièce du recueil.

1521. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Il n’y a certainement pas un gentilhomme dans tous les comtés de l’Angleterre dont la vie, dans son ensemble, ne pût ressembler à la sienne.

1522. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

— Ou bien nous nous contentons de les affirmer sans essayer de les déduire ; elles se suffisent, nous semble-t-il, à elles-mêmes, et, quelles que soient d’ailleurs nos théories sur l’ensemble et le fond des choses, s’imposent à nous : c’est dire que notre morale est « indépendante ».

1523. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Il n’en est pas de même, quand, chez un peuple, l’esprit d’imitation et un goût puisé chez les modèles, succèdent tout à coup et presque sans degrés à la barbarie : alors les écrivains n’ont ni la vigueur originale et brute dont ce goût d’imitation les éloigne, ni les beautés solides et vraies auxquelles ils n’ont pas eu le temps d’atteindre, et qui sont presque toujours le résultat de la philosophie et des passions mêlées ensemble.

1524. (1924) Critiques et romanciers

En 1911, après la mort d’Édouard VII, Filon se demandait, avec une tremblante amitié, comment cette Angleterre, forte et fébrile tout ensemble, se tirerait d’une crise dont il découvrait mieux les symptômes que les remèdes. […] Ils ont ensemble débattu longtemps, et Brunetière, avec sa fougue persuasive, et Lemaître, avec une subtilité ravissante, le problème de la critique, on disait alors, subjective ou objective. […] « L’art de faire vivre ensemble des hommes réels, à une heure déterminée de l’histoire et dans un espace déterminé de la planète. » Un art, et difficile ! […] On dirait que ces deux mots ne vont point ensemble, si l’histoire se nourrit de vérité, tandis que l’imagination ne lui offre que sa rêverie. […] Il en restera toujours assez, après, qui ne seront encore qu’à nous deux, pour qu’on soit plus pareil ensemble qu’avec tous autres. » Barnavaux a de subtiles délicatesses du cœur et de l’esprit.

1525. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Il est manqué dans son ensemble, sans point central, sans perspective, sans mouvement, et, ce qui est étonnant chez l’auteur de Colomba, sans composition. […] Il met ces noms ensemble, sans hésiter. […] La composition, c’est l’ensemble. […] C’est contre elle qu’ils font appel aux puissances du psychisme supérieur les plus hautes tout ensemble et les plus profondes de notre personne. […] Une de ces sécrétions vient-elle à manquer, l’équilibré de ce milieu vital est détruit et la santé de l’ensemble compromise.

1526. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Ces différences légères de jugement s’expliquent au reste très bien : vous voyez la plupart de nos littérateurs et poètes dans leur ensemble et dans une sorte de raccourci : nous, nous les avons vus à l’œuvre au jour le jour et dans leur développement continu. […] Semblable à la lune qui tantôt brille tantôt disparaît dans un ciel d’orage, l’esprit gaulois, tantôt indépendant, plus souvent dominé par l’invasion des influences étrangères, réussit cependant à imprimer à l’ensemble de la littérature une marche plus ou moins logique, et une certaine harmonie. […] J’ai cherché à faire mesurer par le simple rapprochement l’abîme qui séparait encore le procédé de nos poètes classiques de la vraie poésie telle que nous la comprenons aujourd’hui, de cette poésie humaine qui embrasse dans son élan tout l’ensemble de la création et toutes les puissances de l’âme. […] L’un de ces deux grands écrivains servit de complément à l’autre et ce fut ensemble qu’ils poursuivirent l’œuvre commencée par Diderot et Rousseau. […] Jamais bataille rangée ne fut conduite avec plus d’ensemble, enlevée avec plus de vigueur.

1527. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Tout cela peut s’arranger ensemble, et l’un n’empêche pas l’autre. » Soyez galant, adroit, délié ; plaisez aux femmes ; « ce sont les femmes qui mettent les hommes à la mode » ; plaisez aux hommes ; « une souplesse de courtisan décidera de votre fortune. » Et il lui cite en exemple Bolingbroke et Marlborough, les deux pires roués du siècle. […] Ils veulent qu’on cherche le sens de chaque mot, qu’on interprète le passage phrase à phrase, par lui-même, par ses alentours, par les passages semblables, par l’ensemble de la doctrine. […] Mais ce qui le distinguait entre tous les autres, c’était une large intelligence compréhensive qui, exercée par des études et des compositions philosophiques868, saisissait les ensembles, et, par-delà les textes, les constitutions et les chiffres, apercevait la direction invisible des événements et l’esprit intime des choses, en couvrant de son dédain « ces prétendus hommes d’État, troupeau profane de manœuvres vulgaires, qui nient l’existence de tout ce qui n’est point grossier et matériel, et qui, bien loin d’être capables de diriger le grand mouvement d’un empire, ne sont pas dignes de tourner une roue dans la machine. » Par-dessus tant de dons, il avait une de ces imaginations fécondantes et précises qui croient que la connaissance achevée est une vue intérieure, qui ne quittent point un sujet sans l’avoir revêtu de ses couleurs et de ses formes ; et qui, traversant les statistiques et le fatras des documents arides, recomposent et reconstruisent devant les yeux du lecteur un pays lointain et une nation étrangère avec ses monuments, ses costumes, ses paysages et tout le détail mouvant des physionomies et des mœurs. […] Quand de grandes multitudes agissent ensemble sous cette discipline de la nature, je reconnais le peuple ; mais, si vous séparez l’espèce vulgaire des hommes de leurs chefs naturels pour les ranger en bataille contre leurs chefs naturels, je ne reconnais plus le corps vénérable que vous appelez le peuple dans ce troupeau débandé de déserteurs et de vagabonds883. » Nous détestons de toute notre haine le droit de tyrannie que vous leur donnez sur les autres, et nous détestons encore davantage le droit d’insurrection que vous leur livrez contre eux-mêmes. […] Ainsi préparés ils se mettent à voyager ; mais comme ils manquent de dextérité, qu’ils sont extrêmement honteux et timides et qu’ils n’ont point l’usage des langues étrangères, ils vivent entre eux et mangent ensemble dans les auberges. » (Lettres de lord Chesterfield.

1528. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Mais, plus on me lira, plus on se convaincra qu’une sorte d’unité relie mes choses premières à celles de mon âge mûr : par exemple les Paysages tristes ne sont-ils pas, en quelque sorte, l’œuf de toute une volée de vers chanteurs, vagues ensemble et définis, dont je reste peut-être le premier en date oiselier ? […] Justice est donc faite, et bonne et complète ; car en outre du présent fragment de l’ensemble, il y a eu des reproductions par la presse et la librairie des choses en prose si inappréciables, peut-être même si supérieures aux vers, dont quelques-uns pourtant incomparables, que je sache ! […] Et que pouvait comprendre ce catholique farouche, ce « Mérovingien », comme il s’est baptisé lui-même, à ce vaste plan synthétique de l’œuvre du grand poète, où chaque religion vient à son tour fournir sa pierre à un monument sans analogue dans aucune littérature, et dont l’ensemble, large et profond, philosophiquement parlant, a, comme art, la sérénité de la Grèce, la force de Rome et la splendeur de l’Inde ? […] Ce qui suit ne sera donc, s’il vous plaît, qu’une humble analyse uniquement destinée à diriger votre admiration vers quelques détails d’un ensemble prodigieux. […] — a très bien, très subtilement mis au jour, suivant son immanquable habitude, ce que j’essaie de manifester là, moi tard venu en l’occurrence, quand il écrivait de Roger Marx pris dans l’ensemble de ses travaux : « C’est un artiste doux et clairvoyant qui s’orne chaque jour ».

1529. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Et rire et jeunes ans qui vont si bien ensemble, Et toi, frère enflammé de la jeunesse, amour, Délicieux orage au matin d’un beau jour ! […] A les juger dans l’ensemble, les Romains n’ont point usurpé cette admiration traditionnelle qui s’attache à leur nom. […] On se rappelle, au livre IV de l’Odyssée, le beau passage où Ménélas exprime devant Télémaque sa tendre amitié pour Ulysse, et le vœu qu’il avait autrefois formé de le réunir à lui : « Je lui aurais, dit-il, fondé une ville dans le pays d’Argos et bâti des palais, le faisant venir d’Ithaque avec ses biens et son fils et tous ses peuples… et là nous aurions vécu unis ensemble, et rien autre chose ne nous aurait pu séparer dans cette douceur de nous aimer et de nous conjouir, avant que le noir nuage de la mort nous vînt envelopper. » Ici s’exprime et déborde dans sa plénitude le sentiment de bonheur des deux amis.

1530. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

C’est le même morceau qu’ils chantent ensemble, et dans tel passage le choriste est l’égal du chef ; mais ce n’est que dans un passage. […] Survient un ami de sir Dauphine avec une bande de musiciens qui jouent ensemble tout d’un coup, de toute leur force. « Oh ! […] Quand nous pensons une chose, nous autres hommes ordinaires, nous n’en pensons qu’une portion ; nous en voyons un aspect, quelque caractère isolé, parfois deux ou trois caractères ensemble ; pour ce qui est au-delà, la vue nous manque ; le réseau infini de ses propriétés infiniment entre-croisées et multipliées nous échappe ; nous sentons vaguement qu’il y a quelque chose au-delà de notre connaissance si courte, et ce vague soupçon est la seule partie de notre idée qui nous représente quelque peu le grand au-delà.

1531. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

— Un jour donc, un matin, plus las que de coutume, De tes félicités repoussant l’amertume, Un geste vers le seuil qu’ensemble nous passions : « Hélas ! […] « À ce que je viens de dire que Virgile était décoré de pudeur, il ne serait pas juste d’opposer comme une contradiction ce qu’on raconte d’ailleurs de certaines de ses fragilités : “Il fut recommandable dans tout l’ensemble de sa vie, a dit Servius ; il n’avait qu’un mal secret et une faiblesse, il ne savait pas résister aux tendres désirs.” […] Restons ce que nous sommes, et ne trempons pas plus qu’en 1847 dans ces coalitions de vengeance et de colère incapables de rien réparer, car elles n’apportent à l’opinion que des passions contraires, unies par le besoin commun de détruire, et dont l’union inconsidérée ne présente à l’analyse que la ligue inopportune et inconséquente des républicains et des royalistes combattant ensemble un jour avec le radicalisme socialiste pour conquérir le champ de bataille où ils s’entre-détruiront le lendemain de la victoire.

1532. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Souvent leurs regards amoureux se rencontraient ; ils chassaient ensemble, et le bonheur était dans leurs entretiens secrets ; mais cette belle fut aimée du féroce Grumal. […] Mes enfants, quand vous tomberiez ici sur les champs d’Erin, je vous reverrais encore : bientôt, bientôt nos froides et pâles ombres se rencontreront dans les nuages et traverseront ensemble les coteaux de Cona. » « Tel qu’une nue épaisse et orageuse, dont les flancs enflammés sont armés d’éclairs, et qui, fuyant les rayons du matin, s’avance vers l’occident : tel s’éloigne le roi de Morven. […] « Ainsi j’ai vu sur le Cona, Cona que ne voient plus mes yeux, ainsi j’ai vu deux collines arrachées de leurs bases par l’effort d’un torrent impétueux ; leurs masses inclinées l’une vers l’autre se rapprochent ; la cime de leurs arbres se touche dans les airs ; bientôt toutes deux ensemble tombent et roulent avec leurs arbres et leurs rochers ; le cours des fleuves est changé, et les ruines rougeâtres de leurs terres éboulées frappent au loin l’œil du voyageur.

1533. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Lorsque vous tenez en main tous ces personnages, vous les mêlez ensemble en deux, trois, quatre cents feuilletons, et vous servez chaud. […] » Le grand historien convenait que trois choses y sont requises, qui vont bien peu ensemble : « Le génie et le charme ; un tact d’expérience, très fin, très sûr, et enfin (quelle contradiction !) […] L’ensemble de ces travaux fournit une peinture sombre et un avertissement salutaire.

1534. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Je vous ai aussi ordonné, dans mon testament, de vivre ensemble dans la même maison, en frères et en amis, seul moyen de prospérer. » Qui ignore l’immortel récit des aventures de ces trois frères ; comment devenus amoureux de la duchesse d’Argent9, de madame de Grands-Titres et de la comtesse d’Orgueil, ils se virent obligés de suivre les modes et se trouvèrent déchirés entre les humiliations du monde et l’immuable testament de leur père. […] L’ensemble des œuvres religieuses de Swift, écrites aux époques les plus diverses de sa vie, confirme notre opinion sur le caractère exclusivement politique de son intervention constante en faveur de l’Église établie. […] Une vue complète de la nature, de ses lois, de son tranquille et immense empire, réduit à leur juste valeur les agitations du monde, sans les avilir, par le seul rapprochement de leur mobile petitesse et de l’ensemble des choses.

1535. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

La direction de la pensée n’en est pas moins déterminée ; elle l’est par l’état général de la conscience et de l’appétition à un moment donné, par l’ensemble de nos tendances intérieures correspondant à la direction des mouvements cérébraux. […] Quand il la posera plus tard, il ne fera, pourrait-on dire, que mettre des idées et représentations nouvelles en conflit avec la première, et la résultante sera toujours la direction imprimée par la représentation la plus forte ou par l’ensemble de représentations le plus fort. […] Au reste, répétons qu’une seule expérience peut suffire pour déterminer l’antécédent véritable d’un phénomène, si l’on est certain que cet antécédent est la seule condition nouvelle qui ait été introduite dans l’ensemble des conditions préexistantes.

1536. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Le front large et bossué, l’œil bleu et à fleur de front, le nez gros et arqué, les pommettes relevées, les joues lourdes, les lèvres épaisses, le menton à fossette, le visage rond plutôt qu’ovale ; le cou bref, mais relié par de beaux muscles à la naissance de la poitrine ; les épaules massives, la taille carrée, les jambes courtes ; la stature pesante en apparence, mais souple au fond, tant il y avait de ressort physique et moral pour l’alléger ; mais ce front était si pensif, ces yeux si transparents et si pénétrants à la fois, le nez si aspirant le souffle de l’enthousiasme par ses narines émues, les joues si modelées de creux et de saillies par la pensée ou par les sentiments qui y palpitaient sans cesse, la bouche si fine et si affectueuse, le sourire bon, l’ironie douce et la tendresse compatissante s’y confondaient tellement pour plaisanter et pour aimer sur les mêmes lèvres ; le menton si téméraire, si sarcastique, si défiant et si gracieux tout ensemble en se relevant contre la sottise ; de si belles ombres tombées de ses cheveux, et de si belles lumières écoulées de ses yeux flottaient sur cette physionomie pendant qu’elle s’animait de sa parole ; l’accent de cette parole elle-même, tantôt grave et vibrante comme le temps, tantôt sereine et impassible comme la postérité, tantôt mélancolique et cassée comme la vieillesse, tantôt badine et à double note comme le vent léger de la vie qui se joue le soir sur les cordes insouciantes de l’âme ! […] Nous avons été quinze ans son ami, et, pendant les innombrables entretiens que nous avons eus ensemble, nous ne lui avons pas parlé une seule fois de ses chansons, de même qu’il ne nous a jamais parlé de nos œuvres en vers. […] Quelles furent les vicissitudes de cet attachement contrarié par leur âge et par leur misère ; comment triompha-t-il de longs obstacles ; comment, sous le nom plébéien de Lisette, Béranger célébra-t-il constamment la même personne poétisée dans ses chansons ; comment Judith sembla-t-elle disparaître pendant quelques années, non de son cœur, mais de la vie de son poète ; comment la vit-on reparaître dans son âge mûr ; comment un mariage à demi secret, à demi avoué dans une lettre équivoque et transparente cependant de Béranger au public, laissa-t-il ses amis dans une ambiguïté d’affirmation ou de doute sur la nature de cette vieille amitié ; comment Judith et son poète finirent-ils pourtant par se réunir sous le même toit pour mourir ensemble ; c’est ce qu’il n’appartient qu’aux historiens de la vie de Béranger de savoir et de dire.

1537. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Mais si l’on considère les deux faunes dans leur ensemble, on voit qu’il en est tout autrement. […] Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire a dû reconnaître que certaines déformations semblent s’appeler très souvent les unes les autres, tandis que d’autres n’apparaissent que rarement ensemble, mais sans pouvoir assigner à ce fait aucune raison. […] Si, par exemple, nous ne savions pas que le Pigeon Biset n’est ni pattu ni huppé, nous ne pourrions décider si ces caractères chez nos races domestiques sont de simples réversions ou des analogies de variations ; mais nous aurions pu inférer que la couleur bleue était un cas de réversion, par le nombre des marques si caractérisées qui semblent en corrélation avec elle ; car on ne pourrait supposer avec probabilité qu’elles proviennent toutes ensemble de simples variations accidentelles.

1538. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

… Par la nature comme par l’ensemble de ses facultés, Cassagnac est destiné à l’écrire. […] C’est enfin l’ensemble de toutes les forces dont il était la résultante, que j’ai le dessein de montrer dans cette Force qui fut Granier de Cassagnac. […] Voulez-vous compter avec moi de combien de forces différentes était faite la force d’ensemble de ce vigoureux ?

1539. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Malgré l’obscurité qui en résulte, malgré l’emploi continuel d’une terminologie bizarre que l’auteur néglige souvent d’expliquer, il y a dans l’ensemble du système, présenté de cette manière, une grandeur imposante, et une sombre poésie qui fait penser à celle de Dante. […] Homère n’étant plus un homme, mais désignant l’ensemble des chants improvisés par tout le peuple et recueillis par les rapsodes, se trouve justifié de tous les reproches qu’on lui a faits, et de la bassesse d’images, et des licences, et du mélange des dialectes. […] Nulle part il ne s’est plus abandonné à l’enthousiasme qu’inspire la science considérée dans son ensemble et dans son harmonie.

1540. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Plus l’équipage est nombreux, brillant dans son ensemble, composé de héros qu’on peut nommer, plus aussi la gloire de chacun y gagne, et plus il est avantageux d’en faire partie. […] Il y a l’accent qui insinuait, le geste qui achevait, la saillie qui osait, qui se reprenait et s’apaisait aussitôt, qui, comme une vague échappée et prête à faire écume, rentrait tout à coup au sein du discours avec grâce, et la nuance de plaisir et de pensée, et l’impression née de cet ensemble ; il y a l’orateur, la merveille elle-même, comme disait moins poliment le rival vaincu du grand Athénien.

1541. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

André, par l’ensemble de ses poésies connues, nous apparaît, avant 89, comme le poète surtout de l’art pur et des plaisirs, comme l’homme de la Grèce antique et de l’élégie. […] Deux fragments d’idylles, publiés dans l’édition de 1833, se peuvent compléter heureusement, à l’aide de quelques lignes de prose qu’on avait négligées ; je les rétablis ici dans leur ensemble.

1542. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Si l’on met ensemble la Normandie, l’Orléanais, le Soissonnais, la Champagne, l’Ile-de-France, le Berry, le Poitou, l’Auvergne, le Lyonnais, la Gascogne et la Haute-Guyenne, bref les principaux pays d’élections, on trouvera que, sur 100 francs de revenu net, l’impôt direct prenait au taillable664 53 francs, plus de la moitié. […] Pour la capitation, Versailles, Saint-Germain, Beauvais, Étampes, Pontoise, Saint-Denis, Compiègne, Fontainebleau, taxés ensemble à 169 000 livres, sont aux deux tiers exempts et ne versent guère que 1 franc au lieu de 3 francs 10 sous par tête d’habitant ; à Versailles, c’est moins encore, puisque, pour 70 000 habitants, sa capitation n’est que de 51 600 francs705.

1543. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Boccace raconte comment quelques jeunes hommes et quelques jeunes femmes, se rencontrant un matin sous les cloîtres lugubres de Santa Maria del Fiore, se groupèrent comme un essaim de colombes sous un coup de vent, s’entretinrent, se concertèrent, se convièrent à quitter ensemble la ville infestée, et à se réunir, en dépit de la mort, dans une de ces délicieuses villas qui blanchissent au milieu des pins, des oliviers, des cyprès et des cascades de marbre sur les collines de Florence. […] Par un heureux hasard, qui groupe de temps en temps les hommes comme les chênes, deux grands et charmants artistes dans des arts divers étaient en ce moment en visite ou plutôt en villégiature avec nous, sous ce même toit, sous ces mêmes chênes qui avaient abrité ensemble autrefois le génie adolescent de Victor Hugo et l’esprit péripatéticien et discinctus de Charles Nodier.

1544. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Je désire que nos corps reposent ensemble et soient unis dans la mort, comme nos âmes furent unies durant la vie. […] Consalvi se sentit pris pour jamais de la plus tendre affection pour Cimarosa ; il parvint à le connaître ; ils contractèrent ensemble la plus impérissable affection.

1545. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

me disais-je, si c’était lui, pourtant, et si le hasard, ou le saint nom du hasard, le bon Dieu, nous avait rapprochés ainsi, dès le second jour, l’un de l’autre, pour nous secourir ou pour mourir du moins ensemble du même déchirement et de la même mort ! […] Je cherchai à me souvenir juste de l’air qu’Hyeronimo et moi nous avions composé ensemble, et petit à petit, note après note, dans nos soirées d’été du dimanche sous la grotte, et qui imitait tantôt le roucoulement des ramiers au printemps sur les branches, tantôt les gazouillements argentins des gouttes d’eau tombant de la rigole dans le bassin du rocher, tantôt les fines haleines du vent de nuit qui se tamise, en se coupant sur les lames des joncs de la fontaine, aiguisées comme le tranchant de la faux de mon père ; tantôt le bruit des envolées subites des couples de merles bleus, quand ils se lèvent tout à coup du fourré, avec des cris vifs et précipités, moitié peur, moitié joie, pour aller s’abattre sur le nid où ils s’aiment et où ils se taisent pour qu’on ne puisse plus les découvrir sous la feuille.

1546. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Ces deux sentiments, d’ailleurs, ou vont ensemble ou s’engendrent tour à tour. […] Rien n’égale la précision des détails, sinon le vague formidable de l’ensemble.

1547. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Le titre d’Émaux et Camées, que porte un de ses recueils, caractérise et loue tout à la fois l’ensemble de ses œuvres poétiques. […] Appréciant moins en critique qu’en témoin souvent étonné ou charmé, le bel ensemble de l’œuvre littéraire de mon temps, je me dédommage, dans le Précis, de la réserve que j’ai dû garder dans l’Histoire.

1548. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine se dit : « Il faut que j’admire cela. » Et en dépit ou à cause de cette notation des détails, tous les grands ensembles lui échappent ; qu’on lise le Journal du Siège, le Journal de l’Exposition, le Journal du Voyage en Italie. […] La haine de l’ordonnance, le mépris de l’intrigue, de l’aventure, de la vie, du naturel ; la recherche de la singularité ; le dédain des passions fortes ; l’indifférence aux ensembles ; l’étude niaise du moi ; l’aveuglement au monde extérieur, c’est proprement le goncourisme, et toute la littérature française en a été et en est encore malade.

1549. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Nous revenions toujours ensemble du collège. […] Et puis elle avait parfois quelque espérance : peut-être se laisserait-il toucher, peut-être une larme lui échapperait-elle en découvrant cette surprise, marque de tant d’amour. « Il verra comme je l’aime, il songera qu’il est doux d’être ensemble. » Elle se perdait ainsi durant des jours dans ses rêves, qui se terminaient d’ordinaire par des accès de complète prostration.

1550. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

L’ensemble de la Tétralogie excellent, sauf peut-être le Rheingold ; un public nombreux et enthousiaste ; l’orchestre admirable sans conteste, sous la direction de M.  […] Mais l’ensemble de son œuvre apparaît comme la curieuse traduction de ce que jouissaient et souffraient, communément, dans l’extérieure vie do Paris, les hommes de la génération précédente.

1551. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

[Louis Arnould] Si nous essayions de lire ensemble une thèse de doctorat ? […] Ce livre original, vigoureux parfois, ne forme point un ensemble solide.

1552. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Elle n’y laisseroit qu’un étourdissement causé par la magnificence et l’harmonie des paroles, sans y faire naître que des idées confuses, qui se chasseroient l’une l’autre, au lieu de concourir ensemble à fixer et à éclairer l’esprit. […] Il prétend que toutes ces fables qu’Horace rassemble ne sont qu’une allusion aux guerres civiles, à la défaite d’Antoine et aux victoires d’Auguste, sans quoi le poëte n’auroit pas eu raison de confondre ces fables avec des événemens de la république, et de les proposer ensemble à Mécénas comme le sujet de son histoire.

1553. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

et quel moyen pourrait-il y avoir de réconcilier, ou de faire vivre ensemble, ces deux puissances, dont l’nue, le positivisme, ne reconnaît d’autorité, d’existence, ou de réalité qu’au fait, et dont l’autre, la métaphysique, dirait volontiers « qu’il n’y a rien de plus méprisable qu’un fait ?  […] Voyez, sur l’ensemble de la question, E. de Roberty, L’Inconnaissable, sa Métaphysique et sa Psychologie, Paris, 1889, F.

1554. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Il y aurait à faire tout un livre d’analyse et de critique sur l’ensemble des travaux psychologiques dans les deux pays ; on y pourrait rechercher qui a la meilleur part, de l’esprit anglais ou de l’esprit français, dans la constitution, l’organisation et les progrès de la science de l’homme ; qui a le plus fait pour cette science, des profondes et larges descriptions des philosophes français, ou des ingénieuses observations, des subtiles analyses des philosophes anglais. […] Bain lui-même, qui a si bien développé la théorie de l’association et en a étendu les applications à l’ensemble des phénomènes psychiques, est forcé de reconnaître l’existence d’instincts irréductibles à la loi de l’habitude.

1555. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Duguet, Rollin, sont en revanche extrêmement loués, et rangés ensemble, avec un petit nombre, « dans la douce famille des esprits conservateurs ».

1556. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

De braves lieutenants s’y acharnèrent beaucoup trop ; des bois dérobaient à Napoléon ce qui s’y passait d’héroïque, mais d’un peu inutile à l’ensemble des opérations, comme dans un siège séparé.

1557. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

L’effet est du meilleur goût, l’ensemble du travail fin, pur, et d’un classique approprié au sujet.

1558. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Ces quatre ou cinq pièces politiques, jointes à tant de délicieuses chansons personnelles, d’une inspiration et d’une fantaisie intimes, telles que Mon Tombeau ; Passez, jeunes Filles ; le Bonheur ; Laideur et Beauté ; la Fille du Peuple, et ce sémillant Colibri, qui est le lutin familier du maître et la personnification éthérée de sa muse comme est la Cigale pour Anacréon ; toutes ces pièces ensemble auraient suffi à composer un charmant recueil final, digne assurément de ses aînés, et la dernière couronne eût brillé verdoyante encore, pour bien des saisons, au front du citoyen et du poëte.

1559. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Toutefois, pour être juste, il reste encore à la critique, après le triomphe incontesté, universel, du génie auquel elle s’est vouée de bonne heure, et dont elle voit s’échapper de ses mains le glorieux monopole, il lui reste une tâche estimable, un souci attentif et religieux : c’est d’embrasser toutes les parties de ce poétique développement, d’en marquer la liaison avec les phases qui précèdent, de remettre dans un vrai jour l’ensemble de l’œuvre progressive, dont les admirateurs plus récents voient trop en saillie les derniers jets.

1560. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

De tant de richesses amassées au jour le jour, sans efforts et sans dessein, déposées et fondues ensemble dans le naturel le plus heureux du monde, s’était formé avec l’âge cet inimitable style, à la fois trop complexe et trop simple pour être défini, et qu’on caractérise en l’appelant celui de La Fontaine.

1561. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Faire, à propos d’un pareil livre, une critique d’ensemble serait perdre sa peine : il suffit pour le ruiner d’en extraire quelques passages.

1562. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Cette œuvre du loisir et du recueillement, où viendront sans doute contraster et se confondre en mille effets charmants ou sublimes la vérité et l’idéal, la raison et la fantaisie, l’observation des hommes et le rêve du poète, arrivée dans le monde réel, exposée aux regards de tous, enchantera les âmes et ravira les suffrages ; les esprits les plus graves, philosophes, érudits, historiens, se délasseront à la contempler, car l’impression d’une belle œuvre n’est jamais une fatigue ; les politiques surtout, en n’y cherchant que du plaisir, y puiseront plus d’une émotion intime, plus d’une révélation lumineuse, qui, transportée ailleurs et transformée à leur insu, ne restera stérile ni pour l’intelligence de l’histoire, ni pour les mouvements de l’éloquence ; la tribune et la scène, en un mot, rivales et non pas ennemies, pourront retentir ensemble et quelquefois se répondre.

1563. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Jouffroy se place seul, en présence de lui-même ; abstraction faite des cinq sens extérieurs, attentif à sa conscience intérieure ; il pense, il veut, il se sent ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte que, comme il y a en nous un certain nombre de fonctions dont nous n’avons pas conscience, le moi ne s’y reconnaît pas ; il ne se sent pas sécréter la bile dans le foie, l’urine dans le rein ; par conséquent, informé d’ailleurs, grâce à l’observation sensible, que ces fonctions s’accomplissent dans le corps, il les rapporte à d’autres forces qu’à lui, à des forces distinctes qui résident, l’une dans le rein, l’autre dans le foie, l’autre dans l’estomac ou le poumon, et dont il désigne l’ensemble sous le nom de force vitale.

1564. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Son portrait de Lucain est sévère et juste : il caractérise l’ensemble de ce poëme de la Pharsale avec l’impatience que ces enflures et ces ambitions de pensée donnent à tout esprit net et sain.

1565. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Subdivisez les phrases de ce style autant que vous le voudrez, les mots qui les composent se rejoindront d’eux-mêmes, accoutumés qu’ils sont à se trouver ensemble ; mais jamais un écrivain n’exprima le sentiment qu’il éprouvait, jamais il ne développa les pensées qui lui appartenaient réellement, sans porter dans son style ce caractère d’originalité qui seul attache et captive l’intérêt et l’imagination des lecteurs.

1566. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Jusqu’à ce qu’enfin, après le long jour printanier de la vie, arrive le soir serein et doux ; toujours plus amoureux, puisque leur cœur renferme plus de souvenirs, plus de preuves de leur amour mutuel, ils tombent dans un sommeil qui les réunit encore ; affranchis ensemble, leurs paisibles esprits s’envolent vers des lieux où règnent l’amour et le bonheur immortel.

1567. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

La réputation, les suffrages constamment attachés aux hommes qui ont honorablement rempli la carrière des affaires publiques, sont l’un des premiers moyens de conserver la liberté ; et ce qui peut contribuer le plus efficacement aux progrès des lumières, c’est de mêler ensemble, comme chez les anciens, la carrière des armes, celle de la législation, et celle de la philosophie.

1568. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Il ne la force pas, il se livre à elle ; il lui abandonne le détail de son vers comme l’ensemble de sa conception.

1569. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Ils vont uniquement à leur plaisir, et l’auteur les absout tous ensemble.

1570. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Mais, quant à l’ensemble de la pièce, nous croyons que le scénario, tracé par Gueulette d’après les notes de l’Arlequin Dominique, nous a conservé assez exactement la physionomie originale du Convitato di pietra accommodé aux besoins de la commedia dell’arte 35.

1571. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

C’est qu’il restait, en effet, à étudier, à analyser le « corps social », à mettre en mouvement dans les œuvres littéraires les foules, qui sont toutes physiques, aussi bien dans l’unité de leur ensemble que dans leurs individus.

1572. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Le précieux, tempéré par la crainte du ridicule, le précieux mitigé se personnifie, aux deux époques, en deux hommes d’esprit dupes et intéressés tout ensemble, complaisants de la mode sans se brouiller tout à fait avec le bon sens, et, par un mélange de petites qualités et de travers prudents, sachant se faire des amis utiles et n’avoir que de tièdes ennemis ; tous deux enfin morts comme écrivains, encore vivants comme types, le père Bouhours et l’abbé Trublet.

1573. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

L’analyse nous déroule des perspectives infinies que l’arithmétique ne soupçonne pas ; elle vous montre d’un coup d’œil un ensemble grandiose, dont l’ordonnance est simple et symétrique ; au contraire, dans la théorie des nombres, où règne l’imprévu, la vue est pour ainsi dire arrêtée à chaque pas.

1574. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Ils se sentent monter ensemble. » Cela dura longtemps.

1575. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Mais il est clair qu’elles ne pouvaient rallier l’ensemble de la société.

1576. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Aussi, à l’exception de l’Apocalypse, qui fut en un sens le seul livre révélé du christianisme naissant, tous les autres écrits de l’âge apostolique sont-ils des ouvrages de circonstance, n’ayant nullement la prétention de fournir un ensemble dogmatique complet.

1577. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

L’humanité dans son ensemble offre un assemblage d’êtres bas, égoïstes, supérieurs à l’animal en cela seul que leur égoïsme est plus réfléchi.

1578. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Qui braverait tout ensemble le pouvoir actuel que vaut à cette famille un demi-siècle d’intrigue et la rancune durable de trois aventuriers qui ont le temps devant eux ?

1579. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

Il suffit donc de diminuer l’intensité et la durée d’une modification dc la conscience ou de l’appétit vital pour diminuer par cela même sa qualité distinctive, c’est-à-dire la nuance qu’elle offre comme sensation, émotion ou impulsion ; elle tend alors à se fondre dans l’ensemble confus des autres modifications qui constitue le sens total de la vie.

1580. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

* * * — Mlle X… qui avait demandé l’autre jour à son entreteneur de venir la réveiller à quatre heures pour aller voir ensemble guillotiner Pianori, refusée par lui, y a été menée par une amie, au sortir d’un souper tête à tête.

1581. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Il est très mauvais, même dans la plupart des sciences, d’avoir des mots qui disent trop de choses à la fois ; ces mots finissent par ne plus correspondre à rien de réel, les mêmes combinaisons ne se représentant que fort rarement à l’état identique ; s’il s’agit de phénomènes stables il faut les qualifier soit par un mot net et simple, soit par un ensemble de mots ayant un sens évident dans la langue que l’on parle.

1582. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

» Tout cela est fort bien, mais tout cela ne constitue que l’ensemble des matériaux de la critique, et non la Critique même.

1583. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Ce mystérieux ensemble de forces est-il donc indifférent au progrès ?

1584. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Dans la discussion brillante, mais un peu confuse, à laquelle elle a donné lieu, ce qui nous a paru le plus intéressant, ce sont les faits psychologiques mis en lumière par les divers observateurs, et qui ont révélé une indépendance remarquable entre diverses opérations de l’esprit, que l’on serait tenté de croire liées ensemble d’une manière indissoluble.

1585. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Tout se liera ; les disparates s’affaibliront et votre œil ne reprochera rien à l’ensemble.

1586. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Étudiez cette Sainte Famille, vous y verrez qu’à l’exemple du peintre flamand, il pousse sa sollicitude des détails jusque sur les plans les plus éloignés, mais, je le répète, sans que le paysage se morcelle et s’éparpille : tout en gardant son individualité, chaque détail vient s’y rattacher à l’ensemble, — l’analyse vient s’y fondre dans la synthèse.

1587. (1760) Réflexions sur la poésie

Ce n’est pas que l’académie n’ait remarqué du talent, et même des étincelles de génie, dans quelques-unes des pièces qu’elle a reçues ; mais ce n’est point à quelques vers détachés, et flottant pour ainsi dire au hasard, c’est à l’ensemble d’un ouvrage qu’elle accorde le prix.

1588. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Cette veine ouverte d’un peuple vaincu, par laquelle s’écoulait un sang si vermeil encore de jeunesse, ces mœurs patriarcales et hospitalières, cette fierté grandiose qui fait dire perpétuellement à l’Arabe : « Élargis ton âme », précisément le contraire du mot chinois et civilisé : « Rapetisse ton cœur », que l’abbé Huc nous apprend, les dernières tentes, qui vont se lever et se ployer au soleil couchant de la poésie devant la civilisation, cette mer de pierres qui s’avance, tout ce vaste ensemble nous frappa de deux sensations et d’une double mélancolie, — la sensation de ce qui est éternellement beau, et de ce qui va s’évanouir.

1589. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Il faut bien un terrain artificiel dans lequel on se cloisonne contre des contacts violents et réciproques, et ce terrain, c’est le théâtre, le théâtre où les hommes s’assemblent pour ne pas être ensemble, et dont l’influence devient si puissante sur nos mœurs qu’on peut dire, sans exagérer, que ce n’est plus la société qui va au théâtre, mais que c’est le théâtre qui pénètre dans la société.

1590. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Est-ce que Macaulay, qui nous a tant donné de magnifiques fragments de sa pensée, ne serait lui-même qu’un grand fragment d’intelligence, inapte aux ensembles et aux grandes compositions ?

1591. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Nous le répétons : par le temps qui court, une telle qualité d’esprit, tout ensemble solide et aiguisée, est fort rare.

1592. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

La politique de Richelieu que nous rencontrons ici, non pas dans son ensemble, mais dans une des particularités les plus formidables de son action, est une des difficultés qu’aucun historien n’a, selon nous, jusqu’ici vaincue.

1593. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot ne serait pas ce qu’il est ; il serait seulement une de ces biographies, d’un détail curieux et détaché, n’éclairant qu’une encoignure d’événements dans ce vaste ensemble d’une époque que les hommes, quand ils sauront l’histoire, mépriseront autant qu’ils l’auront adorée, qu’un tel livre, malgré sa maigreur, trouverait ici la place d’un examen et d’un éloge, et que nous en glorifierions la goutte de lumière isolée.

1594. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Il en est de même de la vie publique et privée de Saint Louis, jointes ensemble, comme les morceaux de la Croix qu’il adorait, dans sa pratique et sa conscience de fort chrétien.

1595. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Mais il a de plus l’érudition exacte, certaine, immense, et, par-dessus toutes les qualités qui concourent à l’ensemble et au détail d’un livre comme le sien, la divination historique, — ou mieux encore : la faculté du poète dramatique, la faculté d’entrer dans la peau, la cervelle et les entrailles d’une personnalité historique.

1596. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

Le style et lui ont été élevés ensemble.

1597. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

La tige de Crétineau-Joly (et elle était de fer), c’est le chouan, le chouan qui soutient tout en lui et autour duquel se moulent les divers traits qui forment l’ensemble de l’homme entier, sous l’action de la vie et le pouce de la circonstance.

1598. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Or, il n’existe plus de mariage en politique : les souverains et les nations vivent ensemble, voilà tout ! 

1599. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

I C’est une chose incroyable à quel point la tête française répugne aux ensembles.

1600. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

C’est dans la radieuse clarté de cette vue complète que Donoso écrivit l’Essai, qui est tout ensemble la plus profonde apologie du dogme catholique et une attaque contre les doctrines contemporaines dont le but est d’abattre ce dogme et de le ruiner.

1601. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Ainsi, on pourrait trouver qu’il manque d’ensemble et de méthode sévère, et on le comprend, si on se reporte aux circonstances dans lesquelles Brucker récrivit.

1602. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu !

1603. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Aussi, par cela seul que l’enseignement des prêtres implique une connaissance plus intime de l’homme, j’ai toujours pensé qu’un travail d’ensemble sur la prédication catholique ferait jaillir d’admirables lueurs sur les diverses époques de l’Histoire, et en éclairerait jusqu’aux entrailles.

1604. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

Chacun d’eux par lui-même, cérébralement, n’était rien ; mais tous ensemble, ils étaient une force.

1605. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

En l’absence d’une histoire générale et unitaire de la papauté, le plus beau sujet par parenthèse qu’une tête d’ensemble puisse entreprendre, mais qu’avec les hâtes et les distractions de ce malheureux siècle, qui ne peut ni ne veut s’asseoir, on n’entreprendra point demain, il est excellent d’avoir de ces monographies qui enferment une époque dans une circonscription déterminée et qui la creusent.

1606. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Plus que personne, Dargaud a senti ce charme du passé qui est une saveur et un poison tout ensemble, et quoique nous n’en eussions pas, hélas !

1607. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Elle en présente l’ensemble, l’unité ; elle en renferme toutes les racines.

1608. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

C’est d’ensemble que je l’ai vu et que je l’ai jugé.

1609. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

, il y en a quatre qui nuisent à la perfection d’un ensemble que l’imagination entrevoit et regrette… En ceci, M. 

1610. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Mais difficilement me refusera-t-on l’honneur d’avoir abordé les grands sujets, composé de vastes ensembles, suivi le fil des immenses labyrinthes, porté le fardeau des hardies inventions, en un mot, tenté les voies qui demandent non pas un essor pindarique d’un moment, mais une aile infatigable pour parcourir, sans se lasser, le champ de l’épopée.

1611. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

On aurait pu écrire : « Collationné par le bonhomme Job », et on l’aurait cru… Jamais l’admiration au regard enflammé et à l’enthousiasme aux grandes ailes, n’a mis plus de lunettes et n’est devenue plus cul-de-plomb pour chercher et voir de près les infiniment petits d’un ensemble assez beau pour les faire oublier.

1612. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Nous n’ébrécherons pas, en la rompant ici et là, cette citation de madame Ackermann qui va vous échantillonner une poésie belle surtout d’ensemble, et qui, quelle que soit son étendue, va jusqu’au bout d’une pleine et forte coulée.

1613. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

I Je les ai mis ensemble, et pour cause… Voici la cause : Quoique deux esprits très différents par la manière d’écrire, Albéric Second et Xavier Aubryet se ressemblent par le milieu dans lequel ils vivent et font vivre leurs inventions.

1614. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Les Grandes Dames de Paris sont une œuvre d’un ensemble trop vaste pour les strictes proportions d’un chapitre.

1615. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

La fougue qui enlève un si vaste ensemble ne nuit pas aux effets poignants des détails et n’en altère, pas la lumière.

1616. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Et plus tard, plus tard encore, ce sera du conteur que l’on se souviendra le plus ; car l’Imagination touchée est la plus reconnaissante des facultés qui composent l’ensemble de notre ingratitude, et c’est aussi l’écho qui brise le moins la voix qu’il renvoie à cette pauvre chanteuse, à l’écho qu’on appelle fastueusement la gloire.

1617. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Il a l’air de commander aux événements ; il les appelle, il les prédit ; il lie ensemble et peint à la fois le passé, le présent, l’avenir : tant les objets se succèdent avec rapidité !

1618. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Tous les objets dont on s’y occupe sont grands, et en même temps sont utiles ; c’est l’empire des connaissances humaines ; c’est là que vous voyez paraître tour à tour la géométrie qui analyse les grandeurs, et ouvre à la physique les portes de la nature ; l’algèbre, espèce de langue qui représente, par un signe, une suite innombrable de pensées, espèce de guide, qui marche un bandeau sur les yeux, et qui, à travers les nuages, poursuit et atteint ce qu’il ne connaît pas ; l’astronomie, qui mesure le soleil, compte les mondes, et de cent soixante-cinq millions de lieues, tire des lignes de communication avec l’homme ; la géographie, qui connaît la terre par les cieux ; la navigation, qui demande sa route aux satellites de Jupiter, et que ces astres guident en s’éclipsant ; la manœuvre, qui, par le calcul des résistances et des forces, apprend à marcher sur les mers ; la science des eaux, qui mesure, sépare, unit, fait voyager, fait monter, fait descendre les fleuves, et les travaille, pour ainsi dire, de la main de l’homme ; le génie qui sert dans les combats ; la mécanique qui multiplie les forces par le mouvement, et les arts par l’industrie, et sous des mains stupides crée des prodiges ; l’optique qui donne à l’homme un nouveau sens, comme la mécanique lui donne de nouveaux bras ; enfin les sciences qui s’occupent uniquement de notre conservation ; l’anatomie par l’étude des corps organisés et sensibles ; la botanique par celle des végétaux ; la chimie par la décomposition des liqueurs, des minéraux et des plantes ; et la science, aussi dangereuse que sublime, qui naît des trois ensemble, et qui applique leurs lumières réunies aux maux physiques qui nous désolent.

1619. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Né dans l’île de Paros, vers la dix-septième olympiade, six siècles avant notre ère, Archiloque courut toutes les aventures de la vie civilisée d’alors, tout ensemble poëte et guerrier, diffamé dans ses mœurs, redouté pour ses vers, implacable ennemi domestique, faible défenseur de ses concitoyens, et couvrant de son impudence encore plus que de son génie sa désertion dans le combat, et la perte de ce bouclier avec lequel ou sur lequel un Spartiate devait revenir du champ de bataille.

1620. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

gina : Est-ce que tu regrettes les quinze ans que nous avons vécus ensemble ? […] Eh bien, c’est à cet ensemble d’usages, de façons, de convenances et d’opinions de salon que Molière va s’en prendre dans le Misanthrope. […] Les deux sœurs tombent ensemble chez leur père. […] Ils dînent les uns chez les autres et sortent ensemble le dimanche… Vous voyez d’ici le « milieu » et le genre de vie. […] Prenez au reste que je n’ai rien dit si vous croyez encore (moi, je n’en suis plus si sûr) que la littérature et la morale ou l’utilité publique n’ont rien à voir ensemble.

1621. (1890) Dramaturges et romanciers

Cherbuliez avait devant-les yeux une des plus grandes œuvres qui soient sorties de la main de l’homme ; rien ne lui était plus aisé assurément que de démontrer par l’ensemble de cette œuvre les plus grands principes de l’art. […] Phidias, pour le créer, aurait-il obéi aux règles prescrites par certains rhéteurs superficiels qui conseillent à l’artiste d’emprunter à tous les modèles qui posent devant lui ce qu’ils offrent de beauté, et qui croient que le meilleur moyen d’obtenir un ensemble irréprochable est de combiner ensemble toutes les perfections de détail qu’ils ont observées chez divers individus de même famille ? […] Le drame de la Haine est dans son ensemble fort supérieur à celui de Patrie ! […] Suivre le développement de l’action scène par scène nous fournirait d’ailleurs peu d’occasions de critiques, car c’est surtout par l’ensemble que vaut Dora, et cet ensemble a été coulé dans le moule dramatique en une seule fois et d’un jet heureux. […] Quelques parties en sont excellentes, mais l’ensemble n’a rien d’agréable ni d’émouvant, et va presque contre le but que poursuivait l’auteur.

1622. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

C’est une série de scènes qui se succèdent sans s’engendrer, et tel chapitre, pourrait être déplacé ou même supprimé sans altérer l’ensemble général de l’œuvre. — Que reste-t-il donc à M.  […] Ces vers, je les ai là sur ma table, et je m’applique à en pénétrer le sens dans leur ensemble, à trouver l’idée capitale qui relie ces diverses pièces l’une à l’autre. […] Considérations générales Somme toute, et malgré quelques imperfections de détail, le personnel féminin de la Comédie-Française constitue un admirable ensemble. — Mais en peut-on dire autant de celui des autres scènes ? […] Eugène Maron les eût faites comme nous, il aurait donné à son point de vue toute sa largeur historique, et raconté, dans son ensemble un et divers, une littérature qui a ses prodromes dans Rousseau et son couronnement dans les œuvres du génie moderne. […] Ces bras, empruntés à une commère de Jordaens10, s’arrondissent dans le haut d’une façon si outrée qu’elle devrait bien leur mettre un corset. — Néanmoins, à prendre l’ensemble de sa personne, peut-être son talent pèse-t-il quelques kilogrammes de moins que celui de madame Toscan. — Madame Dessains doit pratiquer la pêche à la ligne ; car elle a bien certainement péché ses yeux dans un étang. — D’autre part, on a remarqué que certaine actrice d’un autre théâtre, qui a des yeux tout à fait pareils aux siens, ne jouait pas toutes les fois que le nom de madame Dessains figurait sur l’affiche.

1623. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

C’est un type dont il faut que vous ayez la clef, et que nous baptiserons ensemble ; un peu plus tôt, un peu plus tard : rien ne presse. […] Nous allons en étudier ensemble le phénomène sur le critique du Constitutionnel. […] Il ne comprenait pas que l’à-propos les eût servi avec cette régularité mathématique, de telle sorte qu’elle les fait commencer et s’arrêter ensemble, au port d’armes, sur la même chute d’un vers. […] De même que la peinture, la critique a sa perspective, et l’on ne saurait transporter violemment au premier plan ce qui, par la loi de la distance, de la lumière et de l’harmonie, doit seulement se fondre ou s’éparpiller dans l’ensemble et les détails du tableau. […] L’auteur du Tartuffe i, plus grand à lui seul que tous les dramaturges ensemble et les dépassant de toute la hauteur de son front sidéral, leur est inférieur dans ce qui constitue l’habileté des moyens scéniques.

1624. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

« Un disciple d’Épictète et un disciple de Bacon, compagnons de route, arrivent ensemble dans un village où la petite vérole vient d’éclater. […] En le lisant, on se trouve dans son naturel ; on sent qu’on est fait pour comprendre ; on se sait mauvais gré d’avoir pris si longtemps le demi-jour pour le jour ; on se réjouit de voir sortir et jaillir à flots cette clarté surabondante ; le style exact, les antithèses d’idées, les constructions symétriques, les paragraphes opposés avec art, les résumés énergiques, la suite régulière des pensées, les comparaisons fréquentes, la belle ordonnance de l’ensemble, il n’est pas une idée ni une phrase de ses écrits où n’éclatent le talent et le besoin d’expliquer, qui sont le propre de l’orateur. […] Tout raisonnement compliqué, toute conception d’ensemble a pour unique soutien quelques faits particuliers. […] Quoique Anglais, il a l’esprit d’ensemble.

1625. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Autant de visages de Léon Pierre-Quint tenus ensemble par une culture éblouissante, par une connaissance profonde du milieu intellectuel de l’époque, par une sensibilité et un flair indéniables. […] Que ce problème passionne ainsi les foules m’ahurit d’autant plus que ces deux êtres illustres ont passé cinquante deux ans ensemble… Alors, une soirée de plus ou de moins ! […] D’ailleurs seuls quelques libraires « indignes » se livrent à de tels trafics, que l’ensemble de la corporation condamnerait certainement si ceux-ci ne restaient pas clandestins. […] Teste, d’ailleurs, pense que l’amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble », Lettre de Madame Émilie Teste, 1926, dans P. 

1626. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

… Mais les hommes à la suite de tout homme arrivé — et Sainte-Beuve est arrivé à se faire prendre pour un maître de la critique — trouvèrent peut-être que c’eût été un grand honneur pour Diderot de vivre avec Sainte-Beuve, quoiqu’ils n’eussent pu rester ensemble seulement deux jours. […] Il n’était pas de force à refaire d’ensemble ce qui avait été manqué en détail. […] Si sa critique était ici simplement en cause, nous n’aurions que des applaudissements pour elle ; mais il faut se souvenir que dans cette étude sur Diderot on embrasse l’ensemble de l’homme. […] C’est Diderot encore, je le veux bien, mais diminué, — enrégimenté, — discipliné, — dans le rang ; c’est Diderot ouvrier dans un travail d’ensemble qui est la pensée de son siècle bien plus que la sienne.

1627. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

J’ai suivi le conseil, quelquefois, et ce qui serait une faute, si je donnais mon livre pour une poétique, ne l’est plus, je pense, si mon livre prétend seulement à renseigner au plus près et par annotations sur l’ensemble du mouvement contemporain. […] Son livre de début, Tous quatre, était un peu bien touffu, pénible d’ensemble, encore qu’éclairci par endroits de belles pages descriptives. […] Joignez à ces procédés généraux l’emploi de la petite phrase courte et sans verbe, de l’adjectif démonstratif ce, cette, ces, qui indique les objets comme présents, et de l’adverbe très, qui accentue la couleur ou la forme des objets, vous aurez, je pense, l’ensemble des procédés d’exécution communs à M.  […] Les tons en étaient d’une grande finesse ; les nuances bien observées ; l’ensemble très précis64. […] Voici une comparaison assez basse, mais qui me fera entendre : je songe, quand je lis M. de Bonnières, à ces groupes en cire du musée Grévin, où chaque individu est admirablement pris sur le vif, campé et posé, isolément, et où c’est l’ensemble qui détruit l’illusion.

1628. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Nombre d’aperçus ingénieux et piquants renouvellent ou égayent la matière, et de l’ensemble des jugements portés sur ces écrivains divers se dégage, en somme, une doctrine. […] Tous les éléments constitutifs étaient indiqués, mais l’impression d’ensemble n’avait pas la même force et la même richesse. […] Il nous offre des espèces de visions synthétiques et il exprime lyriquement ses impressions d’ensemble. […] Ils ont tenu néanmoins à lui garder le caractère de notes de voyage, transcrites avec beaucoup de soin et agréablement ornées, mais non point intégrées comme de simples matériaux dans quelque conception d’ensemble. […] Agathon présente un tableau d’ensemble, sans indiquer ses sources.

1629. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

William Ritter, sous-titré « Rêves vécus et Vies rêvées », je dois constater une grande dextérité de main, une rare force descriptive dans l’ensemble de l’œuvre. […] Ludovic Halévy a peut-être écrite en une matinée et qui fait partie d’un ensemble de trente ans d’observations de ce monde tout spécial de l’académie nationale de musique et de danse surtout. […] Il doit être vu avec des yeux de presbyte et non pas avec des yeux de myope, car le détail n’importe guère en présence d’un tel ensemble. […] En somme, c’est un long et minutieux travail que j’ai entrepris forcément, pour rendre actuel et mettre bien d’ensemble ce troisième volume presque entièrement terminé depuis deux ans. […] Est-ce tout cela ensemble ?

1630. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Barrès, on se rend compte aisément que l’ensemble de ses idées et la tournure habituelle de sa sensibilité devaient faire de lui un partisan de l’énergie. […] Elle n’est, cette œuvre, dans son ensemble, que l’histoire de nos renoncements à un idéal inaccessible. […] Il a un défaut, — entre autres, — c’est d’être un « genre », un ensemble de procédés qu’on applique avec aisance et monotonie. […] Ils tâchent à rendre tout ensemble plus souple et plus complet l’instrument du vers. […] Nous nous interrogeons et nous nous répondons ; nous vivons ensemble, nous sommes toujours ensemble, mais nous ne savons pas ce que nous sommes » : Hélas !

1631. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

C’est un disciple uu peu moins vif, mais doux, et qui fait bien comprendre, et par principes en quelque sorte, cette manière honnête et non sauvage de vivre avec le sexe ; l’abbé Goussault, dans cet écrit où il recommande « les réduits de gens d’esprit et de qualité », ne fait qu’imiter Fléchier, dans l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier, se souvenant si complaisamment « de ces cabinets que l’on regarde encore avec tant de vénération, où l’esprit se purifiait, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthénice… » Ce que Saint-Simon a vivement exprimé et résumé à sa manière lorsqu’au sujet de M. de Montausier, dans ses notes sur Dangeau, il a dit : « L’hôtel de Rambouillet était dans Paris, une espèce d’académie des beaux esprits, — de galanterie, de vertu et de science —, car toutes ces choses-là s’accommodaient alors merveilleusement ensemble. » Je crois maintenant que nous sommes préparés à bien entendre le Fléchier des Grands Jours, celui qui même dans la bagatelle et le divertissement ne déroge jamais à l’homme comme il faut, et annonce par endroits l’homme vertueux : mais il était jeune, mais il voulait plaire, mais il avait sa fortune et sa réputation d’esprit à faire ; mais on lui avait dit en partant de Paris : « M.  […] Le compliment guindé que lui adressent les précieuses du lieu en l’abordant ; L’Art d’aimer, traduit par le président Nicole, qu’elles trouvent sur sa table, et qu’il leur prête avec le regret de ne pouvoir en même temps les rendre plus aimables ; la demande d’un sermon à faire, qui lui arrive précisément ce jour-là, tout cet ensemble compose un petit tableau malin, moqueur, assorti pourtant, et où rien ne jure.

1632. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Il y a un admirable moment où l’élite, sinon l’ensemble d’une société, demeurant capable de participer encore à l’œuvre de la poésie, mais seulement par l’intérêt commun qu’elle y apporte, cette œuvre tout accomplie, tout élaborée, lui est offerte par d’illustres individus privilégiés qui seuls ont acquis et mûri l’art de charmer avec profondeur, d’enseigner avec enchantement. […] Quel autre plaisir que de se rencontrer ainsi, jetant en même temps la même exclamation prononcée à la fois avec l’ensemble des sorcières de Macbeth !

1633. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

La plaisanterie comporte toutes les nuances, depuis la bouffonnerie jusqu’à l’indignation ; il n’y a point d’assaisonnement littéraire qui fournisse tant de variétés et de mixtures, ni qui se combine si bien avec le précédent  Les deux ensemble ont été, dès le moyen âge, les principaux ingrédients dont la cuisine française a composé ses plus agréables friandises, fabliaux, contes, bons mots, gaudrioles et malices, héritage éternel d’une race grivoise et narquoise, que La Fontaine a conservé à travers la pompe et le sérieux du dix-septième siècle, et qui, au dix-huitième siècle, reparaît partout dans le festin philosophique. […] Sans sortir du ton de la conversation ordinaire et comme en se jouant, il met en petites phrases portatives les plus grandes découvertes et les plus grandes hypothèses de l’esprit humain, les théories de Descartes, Malebranche, Leibnitz, Locke et Newton, les diverses religions de l’antiquité et des temps modernes, tous les systèmes connus de physique, de physiologie, de géologie, de morale, de droit naturel, d’économie politique468, bref, en tout ordre de connaissances, toutes les conceptions d’ensemble que l’espèce humaine au dix-huitième siècle avait atteintes. — Sa pente est si forte de ce côté, qu’elle l’entraîne trop loin ; il rapetisse les grandes choses à force de les rendre accessibles.

1634. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Nous ne pouvons peler l’orange, mettre la peau d’un côté et la chair de l’autre, et nous pouvons peler le langage et mettre les mots d’un côté, et la pensée ou le sens de l’autre ; mais nous ne trouverons jamais dans la nature une orange sans peau, ou une peau sans orange, et nous ne trouvons jamais dans la nature une pensée sans mots ou des mots sans pensée182. » Ainsi, des racines et des concepts, voilà la production spéciale de l’intelligence humaine, et il n’est pas étonnant qu’on les y rencontre ensemble, puisqu’ils ne sont qu’une même production sous deux aspects. […] Les animaux (pasu, pecus) « sont ceux qui nourrissent ». — « Voilà comment nos concepts et nos noms, notre intelligence et notre langage se formèrent ensemble.

1635. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

XCI Dès qu’il fit jour, nous sortîmes tous ensemble, y compris les bêtes et le chien ; nous allâmes reconnaître de l’œil, aux beaux premiers rayons du soleil d’été rasant les montagnes, dont il semblait balayer les longues ombres et sécher la rosée, le dommage que la journée de la veille nous avait fait. […] — Allons voir, dirent ensemble les enfants, si la vigne, dans le champ, a pâli ou séché sous la même lune.

1636. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Nous aimions à gravir les coteaux ensemble, à voguer sur le lac, à parcourir les bois à la chute des feuilles : promenades dont le souvenir remplit encore mon âme de délices. […] « Nous fûmes plus d’un mois à nous accoutumer à l’enchantement d’être ensemble.

1637. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

On a supposé — et non pour la France seulement — que des cantilènes lyrico-épiques plus brèves et de rythme plus rapide avaient précédé les vastes narrations épiques, et par une application du système de Wolff qui longtemps a été en faveur pour les poèmes homériques, on a soutenu que les chansons de geste n’étaient que des cantilènes cousues ensemble. […] Mais, en somme, on ne retrouve nulle part, à mon sens, un ensemble pareil à celui que présente chacune des trois chansons dont j’ai parlé ; on n’a que des fragments à recueillir, non des œuvres à étudier.

1638. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Dans leur ensemble, les Poèmes saturniens (comme beaucoup d’autres recueils de vers de la même époque) sont tout simplement le premier volume d’un poète qui a fréquenté chez Leconte de Lisle et qui a lu Baudelaire. […] La littérature, prise dans son ensemble, n’est même plus chrétienne.

1639. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Elle a tout ensemble vingt ans et soixante ans, et ces deux âges lui vont bien. […] En 1852, mariée, heureuse, semble-t-il (du moins ce jour-là), et guérie de ce que son adolescence avait eu de bizarre et de farouche, elle écrit de Saint-Denis-d’Anjou, où elle était en villégiature, à son frère Hippolyte : « Dans quelques jours, nous serons ensemble, cher frère, et il faut tout le besoin que nous avons de nous voir, pour nous consoler de rentrer dans ce Paris qui nous fait peur.

1640. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Ce motif tient les 15/100 de l’espace occupé par l’ensemble des motifs, ce qui marque nettement l’importance du personnage de Sachs, le savetier-poète. […] Comparez ensemble 36, 83, 52, 51, 63 et 83 et vous aurez tout Beckmesser.

1641. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Ce qui le distingue encore, c’est l’harmonie de l’esprit et de la passion fondus ensemble, dans un mouvant mélange. […] Cependant il est, çà et là, des choses qui me blessent dans ce vif ensemble : c’est le rôle de moraliste que s’arroge le jeune peintre vis-à-vis de la femme qu’il va entraîner, tout à l’heure, dans tous les casse-cou de l’amour coupable ; c’est l’attitude vertueuse et presque contrite que prend cette femme devant l’homme auquel elle a jeté son mouchoir ; c’est, en un mot, le faux air d’entrevue de pénitente et de directeur qui déguise mal le caractère de ce profane tête-à-tête.

1642. (1772) Éloge de Racine pp. -

Cette marche si claire et si distincte dans une intrigue qui semblait double, cet art d’entrelacer et de conduire ensemble les deux branches principales de l’action, de manière qu’elles semblent n’en faire qu’une ; cette science profonde, ce mérite de la difficulté vaincue, où se trouvaient-ils avant Racine ? […] Osons cependant l’avouer (car la vérité, qui est toujours sacrée, doit l’être surtout dans l’éloge d’un grand homme ; elle tient de si près à sa gloire, qu’on ne peut altérer l’une sans blesser l’autre), avouons-le ; soit que le succès des ouvrages de théâtre dépende essentiellement du choix des sujets ; soit que le premier élan du génie soit quelquefois si rapide et si élevé, que lui-même ait ensuite beaucoup de peine, de la hauteur où il est parvenu d’abord, à prendre encore un vol plus haut et plus hardi ; quoi qu’il en soit, depuis Andromaque , Racine, offrant dans chacun de ses drames une création nouvelle et de nouvelles beautés, n’avait encore rien produit qui fût dans son ensemble supérieur à cet heureux coup d’essai.

1643. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

……………………………………………………………………………………………………… XII Nous revînmes ensemble à Terni ; nous nous y séparâmes le soir, elle pour aller à Rome, moi pour retourner à Florence. […] Avoir jeté ensemble en face d’une sublime nature le cri de l’enthousiasme, c’est se connaître et s’aimer comme si on avait passé la vie à s’étudier.

1644. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Il semble bien, en effet, que la vie de l’homme n’est point en proportion, pour la durée, avec tout l’ensemble de son existence et de ses facultés. […] Les gymnosophistes de l’Inde, ou les hiérophantes de l’Égypte, dans le secret du sanctuaire, se mirent à perfectionner ensemble les premiers rudiments du langage.

1645. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Je l’y aperçois bien un peu ; je pressens bien un peu, en lisant cet accumulateur à la charge de l’Ancien Régime, les conclusions d’ensemble que devra plus tard tirer l’historien. […] C’est la convoitise humaine, réprimée, contenue pendant des siècles par des lois comme il en faut aux hommes pour qu’ils puissent vivre ensemble sans se dévorer ; c’est la convoitise humaine qui se lève et qui étend sur tout ses cent mille bras immenses !

1646. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

L’érudition, qui, comme les chiffres, a souvent une fallacieuse souplesse, tournera ses replis impuissants autour de ces faits, montrés pour la première fois dans la double vigueur de leur ensemble et de leurs détails. […] Comme le vent détache des pics des montagnes ces blocs de neige qui tombant en ramassent d’autres dans leur chute, les entraînent et les brisent pour éclater tous ensemble dans quelque avalanche formidable, l’esprit humain, naturellement enclin au désordre, secoua et fit choir bien des révoltes sur sa route, bien des hérésies que le temps entraîna avec lui, mais qui, rapprochées et mêlées dans cet entraînement même, semblèrent au xve  siècle se précipiter et éclater en une seule qui les valait toutes, et qui s’appela le Protestantisme.

1647. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Il entreprit de remplir la grande lacune laissée par la philosophie grecque, qui n’avait point considéré l’homme dans l’ensemble de la société du genre humain. […] Ils commencent par les nations déjà formées et composant dans leur ensemble la société du genre humain, tandis que l’humanité commença chez toutes les nations primitives à l’époque où les familles étaient les seules sociétés et où elles adoraient les dieux majorum gentium.

1648. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

La postérité qui s’inquiète peu des souffrances des hommes et des traverses qu’ils ont eu à supporter dans leur vie ; qui les prend, quand elle a à s’occuper d’eux, par leur ensemble, et qui aime à les voir sous leurs aspects principaux, a fait à d’Aubigné une belle place et de plus en plus distincte.

1649. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Retranché pour tous derrière l’étiquette, ne vivant familièrement qu’avec son favori (alors M. de Blacas), Louis XVIII forme un ministère où des hommes d’esprit, et quelques-uns des plus habiles, se trouvent joints à d’autres des plus incapables et des plus malencontreux ; le tout sans lien, le suranné côte à côte avec le neuf ; de plus, sans aucune impulsion d’en haut, sans aucune direction d’ensemble.

1650. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Si peu nombreuse au début, n’atteignant pas d’abord le chiffre de 40 mille hommes, n’ayant jamais, avec les renforts reçus, passé de beaucoup le chiffre de 50 mille, elle avait dû vaincre successivement l’armée sarde et l’armée de Beaulieu, fortes ensemble de 73 mille hommes (Montenotte, Millesimo, Dego, Mondovi) ; — puis l’armée de Beaulieu (Lodi), renforcée des 20 mille hommes de Wurmser (Salo, Lonato, Castiglione, Roveredo, Bassano) ; — puis l’armée de Wurmser, renforcée des 36 mille hommes d’Alvinzi (Arcole).

1651. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

En utopiste logique et conséquent, ce qui l’occupait avant tout, c’était l’ensemble et l’enchaînement de ses chères idées, desquelles devait immanquablement résulter la félicité universelle.

1652. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Léon Dierx avec ses Poëmes et Poésies 39, empreints de force et de tristesse ; — Alphonse Daudet avec ses vers légers et ses agréables contes ; — Georges Lafenestre surtout, qu’on a fort salué dans ce jeune monde pour ses Espérances 40, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse ; — je les nomme tous trois ensemble, et ne crois faire injure à aucun.

1653. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Viguier, quand il lisait et expliquait à sa conférence de l’Aristophane, — de ce Voltaire-Rabelais, et qui était encore quelque chose de plus, — était lui-même tout à fait à peindre, ne se tenant pas d’aise et de surprise à chaque instant, trépignant de plaisir, riant et pleurant tout ensemble, rougissant lorsqu’une énormité succédait dans le texte à des détails exquis ; et il s’écriait avec une douceur charmante : « Ah !

1654. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

L’ensemble de cette petite tracasserie est un trait de mœurs locales au xixe  siècle.

1655. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Nos enfants l’apprennent par coeur, comme jadis ceux d’Athènes récitaient Homère ; ils n’entendent pas tout, ni jusqu’au fond, non plus que ceux d’Athènes, mais ils saisissent l’ensemble et surtout l’intérêt ; ce sont de petits contes d’enfants, comme l’Iliade et l’Odyssée, qui sont de grands contes de nourrice.

1656. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

De temps en temps, à intervalles inégaux, le sens et le vers se ferment ensemble, et l’accord se fait de la structure grammaticale et de la structure rythmique621.

1657. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Mêlant ensemble républicanisme, anticléricalisme et patriotisme, il écrivit de brillants articles, où tout l’esprit, toute la sincérité de l’écrivain ne masquent pas certaine maigreur ou étroitesse de la pensée, depuis que l’actualité ne les soutient plus.

1658. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Ont dans son œuvre ensemble admiré leur ouvrage.

1659. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Il ne s’agit plus dès lors d’une souffrance ou d’une joie simplement anecdotiques, mais la phrase ainsi proférée garde intacte à jamais sa valeur absolue et générale, parce qu’elle a révélé non point le médiocre caprice sentimental d’un homme quelconque, mais l’ensemble même de l’univers prenant conscience de soi, en une brusque fulguration, dans cette pensée individuelle.

1660. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Voilà l’ensemble de personnages qu’on retrouve dans la plupart des pièces comiques.

1661. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

On est beaucoup à s’éveiller chaque matin avec une admirable idée de roman, mais la journée se passe avant qu’une ligne en soit écrite, et le lendemain on s’aperçoit que le sujet a été traité, pour ne pas s’humilier on dit : gâché, par Maizeroy, par Théophile Gautier ou par Homère, et on a tort de s’en apercevoir et raison tout ensemble, parce que l’idée s’est fanée du jour au lendemain, faute qu’on ait songé à la planter au papier, à l’arroser d’encre vivifiante : la veille, oui, c’était original, le lendemain, oui, c’est banal.

1662. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Le temple, du reste, formait un ensemble merveilleusement imposant, dont le haram actuel 602, malgré sa beauté, peut à peine donner une idée.

1663. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Il n’aurait devant lui qu’une série de cas particuliers, de faits individuels et isolés, que rien ne permettrait de relier ensemble ; la genèse et la nature d’une œuvre littéraire, sa liaison avec ce qui précède et ce qui suit ne seraient pas expliquées.

1664. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

La liste qui en est donnée ci-dessus, n’est ni exacte ni complète ; mais cela importe peu pour l’ensemble de la doctrine.

1665. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

« Le nom de psychologie, dit l’auteur, désignant la science des lois fondamentales de l’esprit, le nom d’éthologie sera celui de la science ultérieure, qui détermine le genre de caractère, produit conformément à ces lois générales par un ensemble quelconque de circonstances physiques ou morales.

1666. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Eugène Montfort a prononcé des mots d’une force et d’une tendresse peut-être plus pures encore : « Puisqu’on ne se plaît plus à l’église, a-t-il écrit au cours de l’Essai sur l’amour, je voudrais qu’aujourd’hui la voix du poète — comme autrefois celle des cloches — sonnât dans toutes les âmes ; je voudrais qu’elle les réunît, elle aussi, dans un vol unanime ; je voudrais qu’elle les fît vivre ensemble dans ce temple incommensurable qu’est le monde. » Voilà l’expression positive de nos pensées.

1667. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Je serais assez embarrassé peut-être de le dénoncer du doigt dans un endroit précis, mais il est répandu partout dans l’ensemble.

1668. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

J’ai cru remarquer que, même dans les lettres, dans cette république des lettres, le plus sûr, pour que les choses aient quelque ensemble, c’est qu’il y ait au fond quelqu’un, un seul ou un petit nombre, qui tienne la main.

1669. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Enhardi bientôt, il s’est mis à parler sur de simples notes, et, si je ne me trompe, aujourd’hui il combine ensemble ces diverses manières, en y ajoutant ce que la pure improvisation ne manque jamais de lui fournir.

1670. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

Aussi les esprits curieux d’assister à cette genèse et à cette agonie des vérités réputées absolues trouveront-ils au cours de ces pages à se satisfaire pleinement : dans le milieu historique ils verront, en de multiples exemples, se joindre ensemble dans un but d’utilité, intellectuelle ou vitale, des éléments idéologiques qu’une utilité différente montrera bientôt désunis.

1671. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Si nous circonscrivons dans l’ensemble des phénomènes matériels de l’univers cette portion limitée que nous appelons un corps, un cerveau, la pensée est-elle à ce cerveau ce que la forme ronde est à la sphère, ce que le mouvement est à la pierre qui tombe, ce que le droit ou le courbe est au mouvement ?

1672. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Séparées l’une de l’autre, l’école de la révolution sociale, et l’école de la révolution politique n’offraient qu’un médiocre danger aux partisans d’un libéralisme réglé ; liées ensemble et associant leurs passions et leurs espérances, elles pouvaient tout renverser.

1673. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Il y voit avec son cœur ; sa vérité n’est pas celle du statisticien ni celle du photographe ; sa préoccupation du détail ne nuit pas aux effets de l’ensemble, le Masque, Maman Colibri, la Marche Nuptiale réalisent le théâtre d’aujourd’hui le plus intense, le plus sobre, le plus vrai que nous ayons eu depuis Amoureuse, depuis Porto-Riche et depuis Jules Renard.

1674. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

A midi trois quarts, récréation générale de tous les étudiants ensemble, en plein air, s’il fait beau, ou récréation intérieure de chaque classe dans sa salle, s’il fait mauvais temps, jusqu’à une heure et demie.

1675. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

C’est un problème trop complexe pour pouvoir être traité ainsi, comme en passant ; il suppose, au contraire, tout un ensemble de longues et spéciales recherches.

1676. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Les rayons isolés se réunissent, et pourtant ne s’absorbent pas mutuellement ; ils luisent ensemble, il y a foyer.

1677. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

La première punition de ces jalouses du génie des hommes a été de perdre le leur, — le génie de la mise, cette poésie d’elles-mêmes, dont elles sont tout ensemble le poëme et le poëte.

1678. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

« Quand les hommes sont ensemble, ils s’écoutent, les filles et les femmes se regardent.

1679. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

À notre avis, le capitaine d’Arpentigny a fourvoyé, dans un livre paradoxal de donnée et scientifique de développement, des facultés qu’il pouvait appliquer d’une manière plus utile pour sa renommée à des sujets plus positifs et plus hauts ; mais, tout fourvoyé qu’il puisse être, il n’en est pas moins dans son livre un esprit piquant et même un penseur, — chez qui le détail vaut mieux que l’ensemble, il est vrai, — un penseur tout en étincelles !

1680. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

III Aussi eut-elle, sinon immédiatement, un succès qui se consolida, et avec une telle force qu’on put le croire indestructible… Pendant vingt-cinq ans pour le moins, en effet, ni les fautes de Buloz, — de piéton modeste et incomparable devenu directeur assis et incompétent, — ni ses humeurs peccantes qui feraient le bonheur d’un médecin de Molière, ni sa tyrannie bourrue et tracassière, ni son orgueil durci par la fortune, ni les bornes sourdes de son esprit, ni ses procédés hérissons, ni ses grognements ursins, ni l’horreur de ses meilleurs écrivains mis en fuite par cet ensemble de choses charmantes, ni l’ennui enfin le plus compacte qui soit jamais tombé d’un recueil périodique sur le lecteur assommé, rien n’a pu le diminuer, ce succès étrange, ou l’interrompre un seul jour… C’est à n’y pas croire !

1681. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Ils ont été choisis dans une forêt de faits, taillés, rassemblés et liés ensemble avec un savoir-faire égal au savoir-faire de l’incomparable Sganarelle.

1682. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

— c’est de fonder une Église, c’est d’établir une autorité extérieure après avoir reconnu l’intérieure, c’est d’avoir un symbole, des sacrements, une hiérarchie, un culte, une discipline, enfin tout cet ensemble de choses nécessaires vers lequel toute idée religieuse — d’où qu’elle vienne ! 

1683. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Goethe, qui a joui d’un bonheur sans égal durant sa vie, ce Polycrate moderne qui aurait pu jeter toutes ses bagues — sans crainte de les perdre — aux carpes du Rhin ; Goethe, qui n’était pas né sur le trône et qui a montré pour la première fois au monde ébahi la poésie aux affaires, qui a été tout ensemble Richelieu et Corneille ; son Excellence M. de Goethe, qui avait été un beau jeune homme, puis un beau vieillard ; qui fut aimé d’amour dans sa vieillesse comme Ninon de l’Enclos dans la sienne ; qui mourut tard, en pleine gloire, en pleine puissance, que dis-je ?

1684. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Il n’a pas surtout, d’ordinaire, ce qu’il faut pour faire sonner d’ensemble et si dru les trompettes de la Renommée.

1685. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

On dit qu’un jour ayant reçu une députation de quatre-vingts prêtres qui venaient pour le fléchir, il les fit embarquer tous ensemble, et ordonna qu’on mît le feu au vaisseau, quand ils seraient en pleine mer.

1686. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Dédaigneux d’arriver à un effet d’ensemble, il ne dirige pas les diverses parties de son œuvre vers une situation centrale, qui soudainement les éclairera toutes et fera voir d’un coup le roman. […] Les détails visent et arrivent à l’ensemble ; je le répète, le drame sort de l’analyse comme son fruit naturel. […] La seule valeur de Salammbô est dans les descriptions : il ne s’agit pas ici des batailles, où l’on relève quelques détails vraiment achevés, mais dont l’ensemble me paraît laborieux, lourd et confus ; j’entends les paysages. […] Il est maître-peintre, il n’est pas grand artiste : aucun détail, aucun effet partiel ne lui échappe, il finit le morceau ; mais saisit-il l’ensemble, ce qui demande plus qu’un regard juste et net, ce qui demande un regard vaste et compréhensif ? […] Et, pourtant, de la pointe du couteau vous pouvez enlever certaines parties et même attaquer la base, sans que l’ensemble bouge et soit compromis.

1687. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Ils goûtent ensemble, loin de cette humble et misérable terre, la paix dans le désir et la joie dans l’immortalité. […] Que représentent, dans l’ensemble des développements de la vie humaine, les choses « dignes de mémoire » ? […] Mais il était tout ensemble athée et mystique. […] Son coup d’œil embrasse les vastes ensembles et pénètre les moindres détails. […] Mais ce qui me paraît tout à fait ingénieux dans cette illustration, ce sont les figures d’ensemble.

1688. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Tel est donc dans son ensemble le travail que nous avons accompli. […] De cet ensemble résultait une sorte de galbe africain qui avait valu à Philothée le sobriquet d’Othello. […] Les deux camps s’étaient fondus en un seul, battant des mains avec un ensemble que ne troublait plus aucune discordance. […] Tout se lient, tout est lié et forme un ensemble magique dont aucune partie ne saurait être retranchée ou transposée sans faire écrouler l’édifice. […] À cette époque, les peintres et les poètes vivaient familièrement ensemble, et c’étaient d’un art à l’autre d’incessants et profitables échanges.

1689. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Il n’a apporté aucune vue d’ensemble nouvelle ; il n’a organisé autour de son auteur nulle de ces théories éloquentes que savait charpenter Brunetière ; il a exprimé dans la lumière et la limpidité la vérité traditionnelle. […] Il n’est pas un moment privilégié de la vie qui fournisse à l’homme lui-même, et à plus forte raison à la critique en dehors de lui, le point de perspective d’où l’ensemble de sa durée puisse être aperçu comme une prépondérance de bonheur ou de mal. […] Louis Bertrand n’a pas prétendu nous donner une étude d’ensemble. […] Il n’est pas absurde de transposer à son ensemble, comme sa clef de voûte et son explication dernière, cette idée de tension et de choix, de mouvement et de volonté. […] Mais elle portera rarement sur des suites, des chaînes, sur des arts, des littératures, vues synthétiquement, comme des ensembles et comme des êtres.

1690. (1895) Hommes et livres

Nous dînâmes ensemble ; après quoi je les accompagnai à la Couronne. […] Il fit paraître Didon dans son Palais, Énée sur son vaisseau : et l’on voyait ensemble le palais et le vaisseau. […] Parce que si l’on figurait ensemble les Tuileries et le Louvre, il faudrait y mettre les maisons qui les séparent, et les rues, et les passants dans ces rues, et les actions de ces passants, etc. […] Chacun a ses fins particulières, difficiles à accorder ensemble. » Et comme on entend qu’il prend son parti d’ignorer ! […] À l’armée de Vendôme, le spectacle des intrigues et des tripotages l’écœure : il lui semble voir « toutes les friponneries et les fourberies de tous les métiers ensemble ».

1691. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Quoi qu’il en soit, l’action ne porte que sur une pointe d’aiguille ; Piron a su soutenir et animer l’ensemble par d’heureux incidents, et surtout par une verve continue de dialogue. […] Piron avait eu à se louer de lui, on l’a vu, à l’occasion de la Métromanie ; ils n’étaient pas ensemble en très-mauvais termes, et Des Fontaines n’abusait pas trop du permis de chasse que le poète lui avait donné. […] Un des termes de comparaison qu’affectait Piron était : « plus que Crébillon en sa vie n’a fumé de pipes, que Voltaire n’a pris de lavements, et que Piron n’a bu de bouteilles90. » Piron, dans cette même lettre, continuait en annonçant le duel pour le lendemain : « Demain nous dînons ensemble chez le général Desbrosses.

1692. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

. —  Pourquoi chez Dickens l’ensemble manque à l’action. […] « Par la même raison, ces satires, quoique réunies, resteront effectivement détachées, et ne formeront point de véritable ensemble. […] Vous n’écrirez que des vies, des aventures, des mémoires, des esquisses, des collections de scènes, et vous ne saurez pas composer une action. —  Mais si le goût littéraire de votre nation, joint à la direction naturelle de votre génie, vous impose des intentions morales, vous interdit la grande peinture des caractères, vous défend la composition des ensembles, il offre à votre observation, à votre sensibilité et à votre satire, une suite de figures originales qui n’appartiennent qu’à l’Angleterre, qui, dessinées par votre main, formeront une galerie unique, et qui, avec l’image de votre génie, offriront celle de votre pays et de votre temps. » 3.

1693. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Quand la chaleur sera complétement de retour, les mêmes espèces arctiques qui auront vécu ensemble en grandes masses sur les basses terres du vieux monde et de l’ancien, après avoir été exterminées partout jusqu’à une certaine altitude, ne se trouveront plus qu’isolées sur les sommets des montagnes éloignées, et dans les régions arctiques des deux hémisphères. […] Cherchons maintenant quelle lumière on peut jeter sur les différents faits qui précèdent en partant de l’hypothèse appuyée, comme nous l’avons vu, sur un ensemble considérable de preuves géologiques, que le monde entier, ou du moins une grande partie de sa surface, a subi un abaissement simultané de température pendant toute la durée de la période glaciaire. […] Quoique nous ayons des preuves géologiques que tout l’ensemble des coquillages arctiques n’ont supporté presque aucune modification pendant leur longue migration vers le sud et leur retour vers le nord, il peut en avoir été tout autrement des formes qui s’établirent, soit sur les montagnes intertropicales, soit dans l’hémisphère méridional.

1694. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Brueïs & Pallaprat qui firent ensemble le Grondeur, la seule bonne Piece de théatre qu’une pareille association ait jamais produite. […] Cependant, le Génie les proposait ensemble pour modeles. […] quel ensemble heureux de composition ! […] Il n’est ni Corneille, ni Racine, ni Crébillon ; il est tous les trois ensemble. […] Il fait voyager ensemble Dom Jugement, Dame Mémoire, & Demoiselle Imagination.

1695. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Mais, dans son ensemble, elle réalise avec indépendance et souplesse toutes les significations du titre : elle s’ouvre, en guise de préface, par la lecture académique Sur les vieux livres, et, cette fois, M.  […] Je crois que dans son ensemble elle a confirmé le mot de Péguy et la table des valeurs à laquelle j’ai fait allusion. […] Nul équivalent pourtant, chez nous, de l’ouvrage d’ensemble de M.  […] La critique des grands organes et des grands noms, qui s’est acharnée contre ces romanciers, qui a donné contre eux pendant un demi-siècle avec le plus persévérant ensemble, a perdu son procès. […] L’ensemble de la critique universitaire reste sur ses anciennes positions (on fera les exceptions qui conviennent, M. 

1696. (1881) Le roman expérimental

La grande et unique différence est qu’il y a, dans l’organisme des êtres vivants, à considérer un ensemble harmonique des phénomènes. […] Seulement, je l’admire d’après un ensemble d’idées qui m’oblige ensuite à me montrer très sévère pour lui. […] Aussi faut-il le juger dans l’ensemble colossal de son œuvre. […] Voilà ce qu’il a vu ; il a noté les détails, il reconstruit l’ensemble. […] Il faut protester, il faut montrer l’ensemble de nos efforts.

1697. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Si l’on me demande où est l’unité de ce programme gigantesque, je répondrai que toutes les parties de ce colosse sont réunies ensemble par un lien indissoluble, par la jalousie ombrageuse de Philippe II. […] Ils meurent ensemble, et Arthur emmène sa femme à Saint-Pétersbourg, où il va en mission diplomatique. […] Ils sortent ensemble et reviennent bientôt. […] Mais comptez sur vos doigts ceux qui le comprennent et l’admirent sincèrement, qui voudraient lui ressembler et le suivre au prix de ses souffrances et de ses veilles : nous pourrons continuer ensemble, et longtemps, et très utilement notre Odyssée, sans rencontrer ce que nous cherchons. […] Hugo, avec le drame spiritualiste et inactif de M. de Vigny, n’est-il pas possible de composer idéalement l’ensemble complet du poète réservé aux triomphes et à la gloire de la scène ?

1698. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il n’est ému qu’à fleur de peau ; la grande sympathie lui manque ; il ne sent pas l’objet tel qu’il est, complexe et d’ensemble, mais par portions, avec une connaissance discursive et superficielle. […] Les meurtrissures une fois données et reçues, ils se prennent par la main et dansent ensemble sur l’herbe verte147. « Trois hommes joyeux, trois hommes joyeux, nous étions trois hommes joyeux. » Comptez, de plus, que ces gens-là, dans chaque paroisse, s’exercent tous les dimanches à l’arc, et sont les premiers archers du monde, que, dès la fin du quatorzième siècle, l’affranchissement universel des vilains multiplie énormément leur nombre, et vous comprendrez comment à travers tous les tiraillements et tous les changements des grands pouvoirs du centre, la liberté du sujet subsiste. […] Deus i tramist sun angle cherubin, Et seint Michel qu’on cleimet del péril Ensemble ad els seint Gabriel i vint,  L’anme del cunte portent en pareis. […] Selon Ailred (Temps de Henri II), « un roi, beaucoup d’évêques et d’abbés, beaucoup de grands comtes et de nobles chevaliers, descendus à la fois du sang anglais et du sang normand, étaient un soutien pour l’un et un honneur pour l’autre. »  — « À présent, dit un autre auteur du même temps, comme les Anglais et les Normands habitent ensemble et se sont mariés constamment les uns avec les autres, les deux nations sont si complétement mêlées l’une à l’autre, que, du moins pour ce qui regarde les hommes libres, on peut à peine distinguer qui est de race normande et qui est de race anglaise… Les vilains attachés au sol, dit-il encore, sont seuls de pur sang saxon. » 136.

1699. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

I J’ai réservé le plus grand et le plus anglais de ces artistes ; il est si grand et si anglais qu’à lui seul il nous apprendra sur son pays et sur son temps plus de vérités que tous les autres ensemble. […] Ainsi se développe le poëme entier, action et personnages, hommes et dieux, antiquité et moyen âge, ensemble et détails, toujours sur la limite de deux mondes : l’un sensible et figuré, l’autre intelligible et sans formes ; l’un qui comprend les dehors, mobiles de l’histoire ou de la vie, et toute cette floraison colorée et parfumée que la nature prodigue à la surface de l’être, l’autre qui contient les profondes puissances génératrices et les invisibles lois fixes par lesquelles tous ces vivants arrivent sous la clarté du jour1289. […] Il écrivait son Beppo en improvisateur, avec un laisser-aller charmant, avec une belle humeur ondoyante, fantasque, et y opposait l’insouciance et le bonheur de l’Italie aux préoccupations et à la laideur de l’Angleterre. « J’aime à voir le soleil se coucher, sûr qu’il se lèvera demain, —  non pas débile et clignotant dans le brouillard, —  comme l’œil mort d’un ivrogne qui geint, —  mais avec tout le ciel pour lui seul, sans que le jour soit forcé d’emprunter — sa lumière à ces lampions d’un sou qui se mettent à trembloter — quand Londres l’enfumée fait bouilloter son chaudron trouble1304. » — « J’aime leur langue, ce doux latin bâtard — qui se fond comme des baisers sur une bouche de femme, —  qui glisse comme si on devait l’écrire sur du satin — avec des syllabes qui respirent la douceur du Midi, —  avec des voyelles caressantes qui coulent et se fondent si bien ensemble, —  que pas un seul accent n’y semble rude, —  comme nos âpres gutturales du Nord, aigres et grognantes, —  que nous sommes obligés de cracher avec des sifflements et des hoquets1305. » — « J’aime aussi les femmes (pardonnez ma folie), —  depuis la riche joue de la paysanne d’un rouge bronzé — et ses grands yeux noirs avec leur volée d’éclairs — qui vous disent mille choses en une fois, —  jusqu’au front de la noble dame, plus mélancolique, —  mais calme, avec un regard limpide et puissant, —  son cœur sur les lèvres, son âme dans les yeux, —  douce comme son climat, rayonnante comme son ciel1306. » Avec d’autres mœurs, il y avait là une autre morale ; il y en a une pour chaque siècle, chaque race et chaque ciel ; j’entends par là que le modèle idéal varie avec les circonstances qui le façonnent. […] La civilisation, l’éducation, le raisonnement, la santé, nous recouvrent de leurs enveloppes unies et vernies ; arrachons-les une à une ou toutes ensemble, et nous rirons de voir la brute qui gît au fond.

1700. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Depuis le début du livre jusqu’aux deux tiers de l’ouvrage il n’y a pas beaucoup de variantes sur ce texte aussi borné que l’individualité humaine ; mais lorsque le volume tire sur ses dernières pages, une révolution subite se fait dans l’ensemble de l’œuvre. […] Bientôt, l’étonnement devient stupeur ; on se trouve errant au milieu d’un pêle-mêle qui n’a non plus d’ensemble ni de but, qu’un magasin de curiosités, vous avez la mémoire encore fraîche et le cœur ébranlé des anathèmes les plus audacieux contre toutes les puissances du ciel et de la terre, votre lèvre murmure ces vers méprisants : Vous me demanderez si j’aime ma patrie : Oui ! […] Voulez-vous savoir ce que c’est que cette Doctrine et par le début juger de l’ensemble ? […] À force de s’être occupé de réputations contestables, on est étonné de le trouver toujours à la quête des beautés microscopiques et de ne jamais le voir se placer à quelque distance pour faire admirer au lecteur confiant un grand ensemble.

1701. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Tandis que le rythme est, au fond, un ensemble de sons en proportion avec nos organes, la rime reste simple conformité de sons dans les finales des mots, et bien qu’il puisse y avoir conception d’un système poétique sans rime, et qu’il ne puisse y en avoir sans rythme, insensiblement, même dans les versifications soumises à la métrique grecque, comme la latine par exemple, l’allitération aidant, des rapprochements de sons s’opèrent « date telum, fama malum » et, de par l’assonance se crée la rime. […] Les plus anciens vers français, de la langue d’oïl, sont rimés deux par deux à rimes plates, tout comme ceux de Pour la Couronne ; mais la rime y est telle qu’il faut l’appeler assonance ; mots rimant ensemble dans la Vie de saint Léger (xe  siècle) : volontiers et moustier, entrat et trovat, mel et el, odit et vit, etc. […] L’erreur et la vérité sont ensemble partout, et la vérité n’est peut-être qu’un certain mode conscient d’erreur, comme le bonheur n’est, sans doute, qu’une certaine façon de s’arranger avec l’invincible malheur. […] — Beaucoup plus que le vers lui-même, le poème me soucie, dans son ensemble d’Être constitué, organique.

1702. (1925) Portraits et souvenirs

Celui de Villiers fut un principe sous lequel il considéra l’ensemble du monde. […] Si cet ensemble de travaux nous permet de passer du Baudelaire légendaire au Baudelaire réel, il faut néanmoins admettre que cette légende eut quelque fondement. […] Admettons qu’ils ne fassent pas partie de la grande architecture littéraire d’une époque, qu’ils ne lui soient pas indispensables, mais reconnaissons-leur, dans l’ensemble de la structure, une valeur d’ornementation. […] Rien ne dépare l’ensemble de ce charmant décor, coquet et suranné. […] Celui-là est un ensemble incomparable de perspectives composées, d’ombrages et de parterres, d’allées et de ronds-points, d’eaux plates ou jaillissantes.

1703. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Quant aux trois autres, nous leur rendrons visite ensemble. […] Vous n’avez pas eu de querelle ensemble, j’imagine ? […] GRYMALKIN ET MAÎTRE PHANTASM, ensemble. […] Et nous régnerions ensemble sur le domaine plus haut qui nous sera donné à façonner si nous remportons le prix. […] Toutefois, je comprends ta lassitude : trop d’émotions violentes, trop de scènes inaccoutumées firent impression sur ton esprit depuis près d’un an pour ne pas te laisser anxieux. — Je devine aussi que je t’ai paru quelquefois en contra diction avec l’ensemble de mon enseignement.

1704. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Dans les sentiers odorants de lavande, côtoyant la Seine, sur les rapides de la rivière, franchis avec les grandes perches, nous composions ensemble les descriptions de Charles Demailly. Dans l’église, nous dessinions ensemble le vitrail représentant la moyenâgeuse « Promenade du Bœuf gras ». […] Au milieu de caisses, de paniers, de paquets de vieux linge, de corbillons, de bouteilles, de matelas, d’édredons, liés ensemble avec de grosses cordes, maintenant un peu l’assemblage branlant et dégringolant de toutes ces choses disparates, les yeux vifs de petits paysans, enfouis, calés, dans les trous et les interstices. […] Nous allons dîner ensemble, et à table il me confie que depuis les premières défaites — il a été à Metz et à Chalons, comme secrétaire de Ferri-Pisani — il est frappé de l’agitation dans le vide de tout le monde, du manque d’attention du cerveau français, au sujet de ses plus grands intérêts. […] Tous deux, nous allons ensemble voir Victor Hugo, au pavillon de Rohan.

1705. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Mauclair dans sa dialectique ; il cherche toujours et réussit toujours à relier ensemble un mot connu et une signification inusitée ; mais le pont ne chevauche pas le néant ; il passe hardi et svelte au-dessus du fleuve des idées qui bouillonnent au fond du précipice. […] Ce qui disparaît était tout, mais n’est plus rien : une femme, les nuits vécues, les fleurs vues ensemble, la vie écoulée comme du sable d’une main dans une main, enfants ! […] Travaillés avec méthode, ils apparaissent comme des bronzes bien ciselés, débarrassés de toute mousse et de toute bavure : ainsi ils ont acquis une grande pureté de profil ; les lignes sont nettes, les surfaces, harmonieuses, les contours, dégagés ; l’ensemble est solide, sérieux et d’aplomb. […] Veux-tu qu’on s’assoye su’un banc, Ou veux-tu qu’on ballade ensemble ? […] Demeuré seul, Edmond de Goncourt compléta l’œuvre commune par des livres où, s’il y a quelque chose de moins, il y a aussi quelque chose de plus : la Faustin et Chérie témoignent que si les deux frères avaient ensemble du génie, le mourant légua au survivant la part qu’il aurait pu emporter.

1706. (1940) Quatre études pp. -154

Je m’adressais, d’autre part, à l’ensemble du Collège, c’est à dire à un auditoire qui aurait compris à la fois, chez nous, les élèves des hautes classes de nos lycées, et nos étudiantes de licence. […] Il fait son choix, ou bien il accepte toutes ensemble les possibilités qu’il dégage dans ces richesses accumulées. […] Il a le remords de ne plus être en correspondance perpétuelle, permanente, intégrale, avec l’ensemble de l’univers. […] Ainsi commence l’histoire du vieux marin : son navire faisait voile vers le Sud, joyeusement ; et le temps resta beau jusqu’au moment où fut atteinte la ligne : alors vinrent la tempête, l’ouragan ; alors vinrent ensemble le brouillard et la neige ; alors vint un froid prodigieux ; et des blocs de glace, aussi hauts que le mât, flottèrent autour du navire, verts comme de l’émeraude ; et les glaces craquaient, criaient, grondaient, hurlaient. […] Il est vrai que quelques-uns de ces juges sévères n’étaient pas capables, de par les dates même de l’âge où ils ont vécu, de se rendre un compte exact de l’ensemble de notre poésie romantique.

1707. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Encore faut-il qu’elle porte sur d’assez vastes ensembles pour que nous y puissions saisir les justes relations que soutiennent entre elles les œuvres particulières. […] Je crois donc que tous ces termes, rencontres sur notre chemin, et d’ailleurs justifiés, ne donnent pas une idée d’ensemble aussi précise que celui de critique professionnelle. […] Son métier est de les considérer dans leur ensemble, de remarquer leurs traits généraux, et c’est de ces traits généraux qu’il constitue ces être généraux que sont les genres. […] Mais la critique abstrait aussi, construit, idéalise des ensembles contemporains : ce sont les générations. […] La critique classique a préféré la première, qui ne l’a pas menée bien loin, puisqu’elle n’a pas produit, jusqu’à La Harpe, une œuvre d’ensemble, un « discours » dont se soit accrue la grande littérature.

1708. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Mme de Sévigné seule, dans une lettre célèbre, a éclairé l’ensemble du portrait au plus pathétique moment. […] M. de La Rochefoucauld aurait eu quelque droit de revendiquer cette pensée comme très-voisine d’une des siennes : « Ce qui fait, a-t-il dit, que les amants et les maîtresses ne s’ennuient point d’être ensemble, c’est qu’ils parlent toujours d’eux-mêmes. » Je me pose une question : Si M. de La Rochefoucauld avait lu cette confession de Mme de Longueville, en aurait-il été touché ?

1709. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Et quel motif peut réunir des gens d’esprit, sinon le désir d’agiter ensemble les questions majeures   Depuis deux siècles en France la conversation touche à tout cela ; c’est pourquoi elle a tant d’attraits. […] XIII, 765 (noblesse d’Autun). — Pour l’ensemble, voyez Résumé des cahiers, par Prudhomme, 3 vol.

1710. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Lisons ensemble quelques scènes de ce tableau aussi homérique par la forme qu’il est flamand ou allemand par le fond. […] Allons ensemble lui parler ; nous mettrons dans nos intérêts nos deux voisins qui sont à table avec lui, et le digne pasteur nous secondera. » Elle dit, et ils rentrent en silence à la maison.

1711. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Si de telles législations étaient adoptées sur parole par les prolétaires du socialisme, il ne resterait aux veuves, aux orphelins, aux pères et aux mères survivants qu’à adopter le suicide en masse après la mort du propriétaire, et de se coucher sur le bûcher du chef de la famille pour périr au moins ensemble sur les cendres du même foyer ! […] Les opinions flottent comme les mœurs ; la rotation sans limite de la fortune et des familles empêche toute autorité morale de s’établir ; la roue de la fortune, en tournant si vite, précipite tout dans un égoïsme funeste à l’ensemble ; le peuple même n’a plus ni protection, ni centre, ni représentants puissants dans le pays, pour défendre ses droits, ses instincts, ses libertés.

1712. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

En ce temps-là, les rois, encore tout fiers de leurs succès, reconnaissaient une cause générale des rois supérieure à toutes les causes secondaires des jalousies nationales, des rivalités d’ambition, ou d’influence des cours ; une véritable ligue politique des gouvernements légitimes subordonnait toutes ces rivalités locales à son intérêt et à une doctrine d’ensemble des monarchies. […] Ils traitaient ensemble dans la langue classique grecque et latine les affaires secondaires qui sont, sous un ambassadeur négligent, des détails de la compétence des secrétaires dans les grandes ambassades.

1713. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Il y a dans la musique une langue sans paroles, qui permet à ceux qui l’exercent ensemble de tout dire sans rien exprimer ; le sentiment vague et passionné de la voix ou de l’instrument, qui s’adresse à tous, ne peut offenser personne en particulier, mais il peut, au gré de celle qui l’entend, s’interpréter comme un hommage timide ou comme un soupir brûlant, auquel il ne manque que son nom pour devenir un aveu ; deux regards qui se rencontrent dans ce moment d’extase musicale achèvent la muette intelligence ; de là à une passion mutuelle, devinée ou avouée, il n’y a qu’un moment d’audace ou un moment de faiblesse. […] Le roi, écarté du conseil et de la société même de sa femme, « se promenait toujours seul de côté et d’autre, dit Melvil, tout le monde voyant bien que la reine regarderait comme un crime de lui faire compagnie. » La reine d’Écosse et son mari, écrit de son côté le comte de Bedford, envoyé d’Elisabeth à la cour d’Écosse, « sont ensemble comme ci-devant, et même encore pis ; elle mange rarement avec lui ; elle n’y couche jamais : elle ne se tient point en sa compagnie, et elle n’aime point ceux qui ont de l’amitié pour lui.

1714. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Mais il était bon qu’on en aimât le nombre avant d’en discerner la valeur relative, et qu’on les estimât comme pièces à part, avant de comprendre la beauté qu’elles tirent de l’ensemble de l’ouvrage, et de l’emploi discret qu’on en doit faire. […] Encore, parmi ces quatre, les esprits difficiles n’en trouvent-ils que deux parfaites, le Cid et Polyeucte ; les deux autres, Horace et Cinna, leur paraissent défectueuses dans l’ensemble.

1715. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Le chœur suivant — qui n’est pas fugué du tout, n’en déplaise à un critique fort érudit — le solo, la quintette et l’ensemble de la prière, puis le combat et le finale, toutes ces beautés produisent une vive impression sur le public ; l’acte se termine au milieu des applaudissements. […] Le décor change : nous sommes de nouveau au bord du fleuve ; de matinales fanfares se répondent, diane héroïque, pleine de réalisme et de poésie tout ensemble.

1716. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Les caractères participent à cette indécision de l’ensemble ; il n’y a ni l’étoffe ni le nerf d’un justicier de famille dans ce vieux marquis, si tolérant et si bonhomme pendant les deux premiers actes. […] En somme, l’impression d’ensemble a été celle d’un intérêt et d’un saisissement concentrés.

1717. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

On en appelloit à la physique, pour démontrer que ces deux genres ne sçauroient exister ensemble ; que l’effet propre à chacun doit être arrêté, ou du moins affoibli par l’autre ; qu’on est mal disposé à rire quand on a pleuré, & à pleurer quand on a ri ; que notre ame n’étant affectée différemment que par dégrés, doit l’être beaucoup moins à mesure qu’elle passe continuellement des larmes à la joie, & de la joie aux larmes ; que le spectateur, dans l’impossibilité de se livrer longtemps à rien de touchant ou de risible, doit rester suspendu entre deux mouvemens alternatifs & opposés. […] On répéte ce propos usé, « que Molière a plus corrigé de défauts à la cour, lui seul, que tous les prédicateurs ensemble ».

1718. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Il n’y a pas de héros qui ne soit plus ou moins diminué ou plus ou moins contaminé par cette histoire… Catholiques ou protestants, tout l’ensemble de ce monde-là est effroyable. […] Mais, après lui, un homme qui, pour être le plus grand journaliste de son temps, n’en fut pas moins un grand historien, Granier de Cassagnac, dans son Histoire de la Révolution, donna le détail dont Chateaubriand n’avait vu que l’affreux ensemble.

1719. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Mais la sincérité n’est pas tout le génie ; Proudhon, malgré la puissance de son intellect, n’avait pas l’ensemble inspiré, harmonieux et grandiose qui constitue le génie, cette rareté de l’esprit humain, impossible, d’ailleurs, en dehors de la vérité Proudhon n’était qu’un esprit de grande force, mais c’était assez pour l’emporter sur Rousseau, esprit maladif et inflammatoire, qui fît croire à ses muscles parce qu’il convulsait ses nerfs. […] Orthographié nud dans l’ensemble de l’ouvrage [NdE].

1720. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Mais il n’y a pas ici de roman, parce qu’il n’y a pas d’action, d’événements, de passions en lutte, de caractères, et que la synthèse de la vie n’y introduit pas la concentration de son ensemble tout puissant ; parce qu’on n’y trouve, en définitive, qu’une description psychique et physiologique d’un cas d’organisation très particulier. […] Ce n’était pas les portraits de deux ou trois comédiennes connues, et qui, mêlées dans un ensemble brouillé et confus, restent dans un vague anonyme.

1721. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Sur Lamennais, tout en étant aussi sévère et aussi rigoureux pour chaque ouvrage en particulier, il se montre plus indulgent dans l’ensemble ; il est respectueux et presque sympathique en concluant.

1722. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Il se produisit, à ce moment, un phénomène assez singulier : sur la fin et comme à l’arrière-saison d’un siècle si riche par l’ensemble et la réunion des plus belles facultés de l’esprit et de l’imagination, on vit paraître plusieurs hommes distingués, et quelques-uns même éminents par certaines parties de l’intelligence, mais notablement privés et dénués d’autres facultés qui se groupent d’ordinaire pour composer le faisceau de l’âme humaine : — Fontenelle en tête, le premier de tous, une intelligence du premier ordre, mais absolument dénué de sensibilité ; La Motte, l’abbé Terrasson, qui l’un et l’autre, avec l’esprit très perspicace sur bien des points, raisonnaient tout à côté comme s’ils étaient privés de la vue ou du goût, de l’un des sens qui avertissent.

1723. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Bossuet, dirai-je donc, c’est l’esprit qui embrasse le mieux, le plus lumineusement, le plus souverainement un corps, un ensemble de doctrines morales, politiques, civiles, religieuses, qui excelle à l’exposer avec clarté et avec éclat, avec magnificence, en se plaçant au point de vue le plus élevé ou au centre, à une égale distance de toutes les extrémités ; à en retenir, à en réunir, à en développer tous les ressorts, à en faire marcher tous les mouvements, à en faire bruire et résonner l’harmonie, comme sous la voûte d’une nef les tonnerres d’un orgue immense ; — mais en même temps, c’est un esprit qui n’en sort pas, de cette nef, de cette sphère si bien remplie, qui ne sent pas le besoin d’en sortir, qui n’invente rien au fond, qui n’innove jamais : il hait la nouveauté, l’inquiétude et le changement ; en un mot, c’est le plus magnifique et le plus souverain organe et interprète de ce qui est institué primordialement et établi.

1724. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Moyennant tout un ensemble d’engagements réciproques et de subventions tutélaires, lui et sa famille restent attachés, affectionnés même à cette existence frugale, à ce labeur pénible dans lequel il vit presque toujours enfoui.

1725. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Je suspends mon jugement sur l’ensemble, mon pronostic sur le lendemain : je me contente de demander, en général, à la poésie de M. 

1726. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Cette vie du comte Frochot, même avec cet éclat et ce coup de foudre qui la brise, a son harmonie et fait un ensemble.

1727. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Les détails de cette société charmante, où vivaient ensemble, vers 1782, Lebrun, Chénier, le marquis de Brazais, le chevalier de Pange, MM. de Trudaine, cette vie de campagne, aux environs de Paris, avec des excursions fréquentes d’où l’on rapportait matière aux élégies du matin et aux confidences du soir, tout cela est resté couvert d’un voile mystérieux, grâce à l’insouciance et à la discrétion des éditeurs.

1728. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Quand on est moraliste et qu’on n’observe que des hommes faits, on court risque de tourner au La Rochefoucauld et au La Bruyère ; si le regard se reporte au contraire sur une jeunesse honnête et chaque jour renouvelée, on garde la fraîcheur du cœur jusque dans la connaissance du fond, la consolation dans les mécomptes, une vue plus juste de la nature morale dans ses ressources et dans son ensemble.

1729. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Vous supposez dès le début que l’homme est condamné à chercher ici-bas la vérité, seul, par lui-même, à la sueur de son front ; et tout cet effort infatigable de l’humanité pendant des siècles, ce sang, ces larmes répandues à travers ses diverses servitudes, ces joies quand elle se repose et se développe harmonieusement, ces religions qui fondent, ces philosophies qui préparent ou détruisent, cette loi de perfectibilité infinie et d’association croissante, tout cela n’aura abouti pour vous qu’à la conception mélancolique et glacée d’un ensemble d’êtres rationnels avant tout, destinés à s’observer, à se connaître, s’ils en ont la capacité et le loisir, à chercher concurremment ce qu’aucun ne sait, ce qu’aucun ne saura ; honnêtes gens tristes et solitaires, sortis d’un christianisme philosophique d’où la foi et la vie ont disparu, ayant besoin d’espérer, s’essayant à croire, oubliant et rapprenant la psychologie tous les ans, pour s’assurer qu’ils ne se sont pas trompés, et pour vérifier sans cesse les résultats probables de leur observation personnelle.

1730. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

tous avez contre vous, ou du moins vous n’avez pas pour vous une Académie sérieuse, l’Académie des sciences morales et politiques, quoique vous y ayez infusé et fait entrer par décret une dizaine de vos amis ; mais tout cela s’est vite fondu et noyé dans l’ensemble, et l’esprit général n’est point pour vous ! 

1731. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Les palmes du génie tiennent à une respectueuse distance de leur vainqueur ; les dons de la fortune rapprochent, pressent autour de vous, et comme ils ne laissent après eux aucun droit à l’estime, lorsqu’ils vous sont ravis, tous vos liens sont rompus, ou si quelque pudeur retient encore quelques amis, tant de regrets personnels reviennent à leur pensée, qu’ils reprochent sans cesse à celui qui perd tout, la part qu’ils avaient dans ses jouissances, lui-même ne peut échapper à ses souvenirs ; les privations les plus douloureuses sont celles qui touchent à la fois à l’ensemble et aux détails de toute la vie.

1732. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

Un homme d’un esprit infini disait, en parlant de ce qu’on pouvait appeler précisément un homme orgueilleux et vain, en le voyant j’éprouve un peu du plaisir que cause le spectacle d’un bon ménage, son amour-propre et lui vivent si bien ensemble.

1733. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

L’habitude, la nécessité, l’accommodation volontaire ou forcée font leur effet ; à la fin, seigneurs, vilains, serfs et bourgeois, adaptés à leur condition, reliés par un intérêt commun, font ensemble une société, un véritable corps.

1734. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

Mais quand les fragments sont trop nombreux et trop petits, on a beau les regarder tous successivement, on n’a point d’idée de l’ensemble : si on colle l’œil sur chaque feuille, chaque branche, chaque racine l’une après l’autre, on ne verra pas l’arbre : il faut se reculer et le saisir d’un regard.

1735. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

En elles-mêmes ces théories n’ont rien d’aussi extravagant qu’on a dit quelquefois : dans l’ensemble, et pour l’essentiel, elles représentent assez bien ce qui s’est fait, même après Ronsard, ce qui lui a survécu pour être la substance et la forme de notre poésie moderne.

1736. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Les forces qu’il manie s’appliquent diversement, tantôt ensemble, et tantôt séparées : elles restent toujours distinctes et inaltérables.

1737. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Là, synthèse, analyse ici ; là, effort de création ; ici, essai de critique ; là, développement de ce que l’on a en soi ; ici, pénétration d’une pensée étrangère : les deux exercices sont complémentaires et font ensemble une culture.

1738. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Le journalisme politique surtout est, dans son ensemble, admirable d’inutilité et parfois de niaiserie.

1739. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Qu’elle pense par à peu près ; qu’elle soit peu apte aux idées générales ; qu’elle n’ait point la notion du juste ; qu’elle ne puisse, toute seule, résister au mal, — vous croyez peut-être que tout cela, mis ensemble, signifie que la femme est inférieure à l’homme ?

1740. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Ces grands sentoient bien que leurs noms devant passer ensemble à la postérité, elle auroit lieu de s’étonner si elle ne les trouvoit pas unis.

1741. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

L’expression naïve de leurs sentimens vole sans effort sur leurs lévres, ils osent se montrer tels qu’ils sont ; la confiance s’établit, le rapport de goût se fortifie, l’amitié les unit à jamais, ils pensent ensemble, & ils n’ont point à craindre que la cupidité vienne briser des nœuds dont le charme fait toute la force.

1742. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Ils prenaient quatre sols de salaire par tête de tous les Français, et il y avait tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avaient pas tous ensemble autant quand ils prêchaient. » Cet empressement du public se comprend aisément.

1743. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Ceux-ci, au contraire, y ont laissé des traces bien distinctes ; on possède sur eux un ensemble de renseignements qui permet de se rendre compte des représentations qu’ils donnaient.

1744. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Comme nous ne saurions jamais suivre à l’infini le retentissement de nos actes et comprendre leur rapport avec l’ensemble des choses, comment pourrons-nous jamais avoir une certitude sur la valeur morale de ce que nous faisons ?

1745. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Cette vue d’ensemble est nécessaire à l’inventeur ; elle est nécessaire également à celui qui veut réellement comprendre l’inventeur ; la logique peut-elle nous la donner ?

1746. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Mais, en prenant l’esprit humain dans son ensemble, en évaluant le progrès par le mouvement accompli dans les idées, on est amené à dire : « Que la volonté de Dieu soit faite ! 

1747. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Enfin, à quarante minutes plus loin, sur la pente aride qui s’étend d’Aïn-Tabiga à l’embouchure du Jourdain, on trouve quelques huttes et un ensemble de ruines assez monumentales, nommés Tell-Hum.

1748. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Tout l’ensemble d’idées que nous venons d’exposer formait dans l’esprit des disciples un système théologique si peu arrêté que le Fils de Dieu, cette espèce de dédoublement de la divinité, ils le font agir purement en homme.

1749. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

Pris dans leur ensemble, ils constituent tout un ordre de dispositions primitives, toute une structure primordiale qui sert de base à ce que l’être humain deviendra plus tard, au développement du sentiment, de la volition et de l’intelligence.

1750. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Je le répète, c’était une sage précaution pour conserver tout ensemble et sa réputation d’honnêteté et son honnêteté même.

1751. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Clytemnestre glorifiait son crime, Oreste justifie le sien ; calme d’abord, sans trouble visible, raillant ces morts « qui avaient juré de périr ensemble, et qui ont pieusement tenu leur serment ».

1752. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

C’est cette veine d’imagination perpétuelle dans le détail de l’expression plutôt que dans l’ensemble, qui nous ravit surtout en France.

1753. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Voilà un court récit, très simple, très intéressant, qui n’a nullement la prétention d’être une histoire de l’expédition de Russie, de cette expédition éloquemment présentée par M. de Ségur, sévèrement discutée par M. de Chambray, et que d’autres écrivains embrasseront encore dans son ensemble.

1754. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

Si un effet peut dériver de causes différentes, pour savoir ce qui le détermine dans un ensemble de circonstances données, il faudrait que l’expérience se fît dans des conditions d’isolement pratiquement irréalisables, surtout en sociologie.

1755. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Il y a là tout ensemble l’amusement et la dignité.

1756. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Les défauts qui tiennent à la nature, sont quelquefois piquants ; les beautés qu’on emprunte sont presque toujours sans effet : il y manque pour ainsi dire l’assortiment et l’ensemble.

1757. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

De même, Varron dans ce grand ouvrage Rerum divinarum et humanarum, dont l’injure des temps nous a privés, divisait l’ensemble des siècles écoulés en trois périodes, temps obscur, qui répond à l’âge divin des Égyptiens, temps fabuleux, qui est leur âge héroïque, enfin temps historique, l’âge des hommes, dans la nomenclature égyptienne.

1758. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

On peut distinguer dans l’ensemble des lettres françaises quatre grandes natures littéraires, seizième, dix-septième, dix-huitième, dix-neuvième siècles, entre lesquels il y a eu des révolutions du goût dans la durée, et dont chacune naît bien par une sorte de rupture et de commencement absolu. […] Chez Mirabeau, les célèbres apostrophes, adjurations, mouvements pathétiques, lave répandue, hure secouée, ne tiennent qu’une très petite place dans l’ensemble de ses discours, et même, comme dans le discours de la hideuse banqueroute, peuvent coïncider avec les vacances de son bon sens, dont il avait par ailleurs à revendre. […] Ne croyons pas d’ailleurs que la littérature ait jamais été absente de ce dessein : « Tu devrais peindre tout cela », disait à René sa sœur Lucile quand ils s’exaltaient ensemble à Combourg devant l’étang, la lande et la forêt. […] Les Mémoires d’outre-tombe ne doivent pas se séparer d’un vaste ensemble autobiographique, dont une partie est publiée par Chateaubriand de son vivant. […] Il a, dit Gaston Paris « eu le premier l’idée d’embrasser dans une grammaire et un lexique l’ensemble des langues romanes », d’où le « romanisme » des Universités germaniques.

1759. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Les lettres D, P, r, e indiquent l’ensemble des organes digestifs, savoir : le duodénum et la masse intestinale D, le pancréas, P, la rate r et l’estomac e. […] Sont-ce deux phénomènes concomitants, en rapport l’un avec l’autre, ou n’ont-ils ensemble aucune liaison ? […] Nous connaissons son lieu d’origine qui est le foie, nous devons chercher maintenant le point où elle disparaît, de façon à comprendre l’ensemble du phénomène en le tenant, pour ainsi dire, par les deux bouts, avant d’étudier les variations intermédiaires. […] Si maintenant nous relions ensemble tous ces points, nous aurons une ligne ondulée n n’ N n″ n‴ N′, qui représentera à peu près les oscillations de la fonction glycogénique aux diverses périodes de l’état normal. […] L’expérience que nous ferons devant vous servira à l’établir, et nous en apprendrons ensemble le résultat.

1760. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Quand le nid est bien chaudement blotti sous le toit, on discute peu, on vit ; c’est-à-dire qu’on lit ensemble et qu’on avance dans l’émotion ou dans l’intérêt sans s’interrompre pour juger. […] Il proclame que, « dans l’ensemble de la nature, c’est le beau qui domine victorieusement, et que la laideur n’est qu’une exception, un détail ». […] Le caporal est bon catholique, et il permet aux prisonniers de passer ensemble la soirée les veilles des fêtes. […] Voilà ce qu’il serait plus difficile de prouver, et l’ensemble de sa conduite atteste une grande fidélité dans ses relations. N’est-ce point sur cet ensemble de la vie de l’homme qu’il faut le juger ?

1761. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Que si l’on confond ensemble et que l’on enveloppe dans un même jugement, comme l’a fait M.  […] Qui voudrait s’ingénier et s’obstiner à ce jeu, trouverait dix indications peut-être encore, dont chacune, ainsi détachée de l’ensemble et curieusement examinée, pourrait être donnée comme la clef de l’édifice tout entier. […] Le nom sans doute est estropié ; nous ne pouvons pas même affirmer en toute assurance que Dufresne et Molière fassent partie de la même troupe ; il nous semble toutefois qu’on peut ici joindre les présomptions, et que ces deux noms ensemble font preuve. […] Il allait donc tout ensemble à la popularité par les lettres, — par le théâtre surtout, dont les succès l’enivraient encore jusque dans sa vieillesse, — il allait aux honneurs par les favorites et les ministres, à la fortune par les traitants. […] Le seul Jean-Jacques peut-être, avec son intrépidité de logicien et son souffle de déclamateur, a composé l’Émile d’ensemble et son Contrat social d’une haleine, comme on faisait au siècle précédent.

1762. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Comme les Tartufe et les Alphonse, il est ensemble très général et très particulier. […] Il convient que nous nous remettions ensemble, la marquise et moi. […] Le tout ensemble ira à deux cent mille francs. […] Le résultat, c’est que l’ensemble manque de liaison, de suite, de teneur. […] Ils se promènent, lisent des vers, et font de la musique ensemble.

1763. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

L’Espagne a possédé trois génies bien distincts, qui d’ordinaire se trouvent rarement unis ensemble, et dont un seul suffirait à la gloire d’un peuple et à la fortune d’une littérature : le génie mystique, le génie de la réalité et de l’observation, le génie héroïque. […] Ce sera toujours don Quichotte et Sancho cheminant et devisant ensemble, don Quichotte et Sancho rossés et laissés sur place. […] Enfants, nous avons joué ensemble ; ensemble nous avons été élevés dans le même collège, ensemble nous avons passé la saison de l’adolescence. […] Pour toute sorte de raisons, il sera donc sage de résister à la dangereuse tentation qui pousserait à interroger d’une manière trop pressante les détails et les épisodes particuliers du livre, et de s’en tenir à son ensemble et aux conclusions qui en sortent tout naturellement. […] Si le temps ne te manque pas, peut-être pourras-tu faire sortir de ce fatras quelque œuvre d’imagination, drame ou roman ; si le temps te manque, tu pourras encore, malgré tout, rencontrer çà et là cinq ou six pages formant un ensemble par elles-mêmes, qui ne te coûteront aucune peine, si ce n’est celle de les transcrire ; je t’autorise même à les couper brutalement avec des ciseaux, si le métier de copiste te répugne.

1764. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Ils ont passé ensemble des heures lumineuses, lorsqu’ils remontaient le Nil, à la conquête du passé, lorsqu’ils sont entrés, pour la première fois, dans la pyramide d’Ounas, et dans cette chambre sépulcrale de Déir-el-Bahari, où dormait Sésostris. […] Autre sera le point de vue du critique qui considérera ce mécanisme d’une façon désintéressée, et non plus dans le jeu de son action d’ensemble. […] Trouver alors chez un autre homme de caressantes, de délicates manières, une intelligence des nuances du cœur à demi féminine, voir souvent cet homme dans une familiarité émue que l’on ne pense pas à se reprocher, parce que le principe en est si noble, — c’est une épreuve redoutable et un péril très grand. » Bref, ils pleurèrent ensemble. […] La tâche est malaisée ; nous sommes devenus trop exigeants ; nous voulons qu’un roman historique soit, tout ensemble, une œuvre d’art et une œuvre de science, et que l’imagination de l’auteur soit exactement et copieusement informée. […] Une demoiselle de qualité, s’étant engagée imprudemment dans les liens du mariage, persuada, le soir de ses noces, au digne gentilhomme qui l’avait épousée, qu’il valait mieux vivre ensemble comme frère et sœur.

1765. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Je m’en abstiens, parce que ça le fâcherait, et nous sommes très bien ensemble. » La réponse de Faguet au discours de réception de M.  […] Les oisifs même, dans les cafés et dans les cercles, ne causent plus ensemble  : ils jouent, ce qui est une manière à peine polie de se dire qu’on n’a rien à se dire. […] Un jour, à propos d’une affaire d’insertion, nous déjeunâmes ensemble chez Lapérouse avec le directeur des Débats et le colonel Marchand. […] Après m’avoir fait attendre un instant dans son cabinet de travail, Maupassant ne tarda pas à me rejoindre, « Puisque vous êtes là, me dit-il, nous allons prendre le café ensemble. » Son aspect physique m’était encore inconnu. […] Il enchantait Mounet-Sully lui-même, quand ils étudiaient ensemble le rôle d’Othello, dans la parfaite traduction que Jean Aicard fit jouer à la Comédie Française.

1766. (1897) Aspects pp. -215

Son style est compact, presque vulgaire, sans nuances et sans imprévu… Mais quelle science des ensembles, quel instinct de l’espace, quelle ampleur dans le rendu des foules, quel exposé frémissant des sursauts tragiques de l’homme en lutte contre les forces extérieures. […] Il peint grossement mais, en général, il garde une vue nette des ensembles et il ne se perd pas trop dans cette recherche affolée du détail qui est la caractéristique du style de décadence. […] Mais en tant que compendium esquissant des réflexions dans tous les sens, bien que mille répétitions en alourdissent l’ensemble, bien qu’une sorte d’ensommeillement se révèle çà et là, l’œuvre se tient. […] Je consacrerai, quelque jour, une étude d’ensemble à l’œuvre de M.  […] Moréas est un rhéteur remarquable, M. de La Tailhède a de la grandiloquence et M. du Plessys coud très bien ensemble maints centons de la pléiade.

1767. (1905) Promenades philosophiques. Première série

C’est donc par un abus singulier qu’on s’est accoutumé à la considérer isolée de l’ensemble des causes qui la produisent. […] Il établit même entre ces deux ordres de forces un perpétuel état de guerre, en définissant la vie « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». […] Comme ensemble, c’est un recueil d’opinions personnelles ou historiques sur des questions dont aucune peut-être n’est soluble. […] Les exemples sont inutiles ; nous donnerons d’ailleurs plus loin une liste d’ensemble de mots réformés. […] Mais ce point de vue n’a droit à aucune place dans une esquisse d’ensemble.

1768. (1774) Correspondance générale

Nous avons fait ensemble un beau traité, comme celui du diable et du paysan de La Fontaine. […] Quelque temps avant son départ, nous bûmes à votre convalescence ; buvez ensemble à notre santé. […] Luneau sait beaucoup ; mais il ne sait pas tout, ni moi non plus ; et j’oserais presque assurer que l’Académie en sait plus que nous deux ensemble. […] J’ai eu l’honneur de voir le comte votre frère, et je l’attends ; nous avons à parler ensemble d’une de vos commissions qui est bien digne qu’on y prenne garde. […] Je lui présente mes souhaits de nouvel an ; repos et santé, deux choses excellentes prises ensemble et qui ne valent pas grande monnaie séparées.

1769. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Orgueil et dureté vont bien ensemble. […] Les conditions font les caractères, car le caractère n’est que l’ensemble des sentiments habituels, lesquels naissent de notre état journalier. […] De là un ton ambigu, un patelinage mêlé de commandement, un air d’autorité et d’humilité tout ensemble.

1770. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Ils ont voulu la perfection de la forme, l’absolu, poursuivant les répétitions de mots jusqu’à cent lignes de distance, déclarant la guerre aux lettres elles-mêmes, pour qu’elles ne reviennent pas trop souvent dans une page… » Telle est l’opinion du Poète, et vous ne vous étonnerez plus désormais s’il s’attache moins à la menue grâce des détails qu’à son plan d’ensemble, à la construction architectonique de l’ouvrage. […] Ils restent liés entre eux par des liens très étroits ; ils constituent dans leur ensemble une magnifique unité. […] Je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j’analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l’ensemble. » * *   * Ainsi, lorsqu’un être apparaît à la vie tremblant et chétif, il est soumis à des lois implacables, de vieilles hérédités pèsent sur lui.

1771. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Combien l’art en supprimerait qui gâtent l’ensemble et nuisent à l’effet, combien il en rapprocherait, qui doubleraient notre enchantement ! […] Je ne me trompais pas ; mais comment vous en rendre l’effet et la magie, ce ciel orageux et obscur, ces nuées épaisses et noires, toute la profondeur, toute la terreur qu’elles donnaient à la scène, la teinte qu’elles jettaient sur les eaux, l’immensité de leur étendue ; la distance infinie de l’astre à demi voilé dont les rayons tremblaient à leur surface ; la vérité de cette nuit, la variété des objets et des scènes qu’on y discernait, le bruit et le silence, le mouvement et le repos, l’esprit des incidens, la grâce, l’élégance, l’action des figures ; la vigueur de la couleur, la pureté du dessin, mais surtout l’harmonie et le sortilège de l’ensemble ? […] Mais, si chaque portion isolée vous affecte ainsi, quel ne doit pas être l’effet de l’ensemble !

1772. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Le théâtre de l’Odéon, avec son chétif budget, avec ses quatre mois de clôture, avec sa troupe nomade, sans ensemble et sans consistance, n’est plus fermé, c’est vrai, mais n’est encore qu’entrouvert. […] Buloz me paya, je ne saurais le dire, ni lui non plus ; nous en étions encore à cette époque à ne pas trop compter ensemble. […] Nous allons faire ensemble ce petit calcul.

1773. (1900) La culture des idées

Sans doute, quelques-uns d’entre eux s’accrochent assez bien et semblent même dériver l’un de l’autre, mais dans son ensemble le livre n’est qu’un recueil d’articles. […] Huysmans est plus intéressant quand il conte, non ce qu’il a lu, mais ce qu’il a vu, quand il qualifie d’après ses yeux et compare ensemble les trois bas-reliefs, de Chartres, de Dijon et de Bourges, où sont figurées les joies et les angoisses du Jugement dernier ! […] Une religion, c’est un ensemble très complexe de pratiques superstitieuses par lesquelles les hommes se rendent favorables les divinités. […] La franchise de saint Paul accrue par le ton arrogant de ses commentateurs eut du moins cet heureux résultat de faire condamner dans leur ensemble, mais non dans leur détail, les pratiques sexuelles. […] Sur deux filles couchées ensemble, l’une faisant le garçon et parlant à sa compagne.

1774. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Je traduis un duel d’après Pepys, pour faire comprendre ces mœurs de soudards et de coupe-jarrets. « Sir Henri Bellasses et Tom Porter, les deux plus grands amis du monde, parlaient ensemble, et sir Henri Bellasses parlait un peu plus haut que d’ordinaire, lui donnant quelque avis. […] Pour la première fois, on voyait chez lui comme chez Descartes, mais avec excès et en plus haut relief, la forme d’esprit qui fit par toute l’Europe l’âge classique : non pas l’indépendance de l’inspiration et du génie comme à la Renaissance ; non pas la maturité des méthodes expérimentales et des conceptions d’ensemble comme dans l’âge présent ; mais l’indépendance de la raison raisonnante, qui, écartant l’imagination, s’affranchissant de la tradition, pratiquant mal l’expérience, trouve dans la logique sa reine, dans les mathématiques son modèle, dans le discours son organe, dans la société polie son auditoire, dans les vérités moyennes son emploi, dans l’homme abstrait sa matière, dans l’idéologie sa formule, dans la révolution française sa gloire et sa condamnation, son triomphe et sa fin. […] Il n’a plus le sentiment ou la vue de l’ensemble ; il a le tact et l’observation des parties. […] On l’empoigne et on le mène au constable ; il déblatère en chemin, et finit, au milieu de ses hoquets et de ses rabâchages d’ivrogne, par proposer au constable d’aller pêcher quelque part ensemble une bouteille et une fille. […] N’allons jamais en visite ensemble, ni au théâtre ensemble.

1775. (1899) Arabesques pp. 1-223

L’ensemble en acquiert une intensité de vie et une portée sociale qui classent ce volume parmi les meilleurs de M.  […] Dans les Rochers Dans l’ensemble des formes par où la vie se manifeste sur notre planète, il n’en existe pas qui donnent plus que les rocs l’impression de l’éternité. — Au fond de cette gorge sauvage dont les pentes sont couvertes d’un entassement de blocs tourmentés, la notion de temps s’abolit pour moi. […] Et, parmi cet ensemble d’arbres vieux, d’eau stagnante, de parterres incultes et d’ancêtres oubliés par la mort, on peut goûter, tout à loisir, la volupté de l’ennui… C’est quelquefois très salutaire de s’ennuyer. […] Et, de là-haut, il découvre des ensembles. […] Tous ensemble, vous aimez la nature.

1776. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je m’en tiendrois à ce que nous avons déja écrit l’un et l’autre ; j’ai exposé mes raisons, elle a exposé les siennes ; et il suffiroit de les comparer exactement ensemble, pour juger de quel côté est la bonne cause. […] Ils ont fait un assemblage fatiguant de choses rares, dont peut-être aucune ne sort absolument de la vrai-semblance, mais qui toutes ensemble paroissent absurdes à force de singularité. […] Hardy a fait lui seul presque autant de tragédies que tous les autres poëtes ensemble. […] Il y en a de raisonnables et de vrai-semblables, où l’on fait parler les dieux et les hommes ; il y en a de morales sans vraisemblance, où l’on fait parler les animaux et les plantes, en leur prêtant les moeurs et les sentimens des hommes ; et enfin, il y en a de mixtes, où l’on mêle ensemble ces deux sortes de personnages. […] Voilà l’éclat de l’entreprise et le péril de la retraite ; deux raisons, qui jointes ensemble, se prêtent mutuellement de la force, et qui forment, pour ainsi dire, un double engagement de constance.

1777. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Mais ce qui aurait toujours nui à la valeur de ces tentatives, c’est que l’époque était trop relâchée, trop gâtée pour rien engendrer de complet et qui fît ensemble. […] Un soir, nous passâmes six heures ensemble, et il me parla d’Éléonore.

1778. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Leurs études finies, ils complotent, comme un tour de gaieté très spirituel, de leur écrire un adieu collectif, de les laisser à peu près ivres chez le restaurateur de barrière, et de partir ensemble pour leurs provinces respectives, sans leur donner leur adresse. […] Il distinguait çà et là dans cet ensemble fourmillant et difforme, tantôt près de lui, tantôt loin et sur des plateaux inaccessibles, quelque groupe, quelque détail vivement éclairé : ici l’argousin avec son bâton, ici le gendarme et son sabre, là-bas l’archevêque mitré, tout en haut, dans une sorte de soleil, l’empereur couronné et éblouissant.

1779. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Le sujet devient ce qu’il peut ; on n’y sent plus qu’incohérence d’idées, division d’effets et nullité d’ensemble ; car deux effets distincts ne peuvent concourir à cette unité qu’on désire et sans laquelle il n’est point de charme au spectacle. » Et, de l’autre côté de la page : « Je ne puis assez le redire, et je prie qu’on y réfléchisse : trop de musique dans la musique est le défaut de nos grands opéras. […] Certes, ils n’hésiteront pas : ils partiront ensemble et sur le champ ; l’ombre est propice à leur dessein.

1780. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Il prétend monter une œuvre dont la fortune est faite depuis longtemps dans toute l’Europe, que tous les musiciens s’accordent à trouver admirable dans son ensemble, et dont Paris ne connaît encore que quelques rares fragments. […] Des concerts aux Italiens, où les beaux morceaux du Lohengrin étaient détachés et où l’ensemble ne fut pas imposé à des oreilles françaises, eurent du succès.

1781. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Toutes les parties d’un violon ne doivent-elles pas d’abord vibrer ensemble sous l’archet avant de communiquer des vibrations similaires aux autres violons immobiles, mais accordés sur le même ton ? […] Notre moralité est tout ensemble une expression visible de notre personnalité propre et du degré d’impersonnalité auquel nous sommes parvenus ; nos actions sont les signes de nos idées et de notre vouloir.

1782. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Et pour notre bonheur, il ne faut pas qu’on se l’exagère tant : nous avons, l’un une maladie de nerfs, l’autre une maladie de foie, qui doivent assurer nos ennemis de nos souffrances dans la cruelle bataille des lettres ; deux maladies qui finiront peut-être un jour par nous faire mourir, — à moins que nous ne mourions d’autre chose, tous les deux ensemble, selon des promesses qu’une menace a bien voulu nous faire. […] Préface (1879)29 Sur une grande table à modèle, aux deux bouts de laquelle, du matin à la tombée du jour, mon frère et moi faisions de l’aquarelle dans un obscur entresol de la rue Saint-Georges, un soir de l’automne de l’année 1850, en ces heures où la lumière de la lampe met fin aux lavis de couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine.

1783. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Il vaut mieux mourir tous ensemble ! […] « En effet, excepté quelques scènes de Vasantaséna, remarquables par la sensibilité et le naturel dont elles brillent, et quelques situations remplies de charme dans le drame d’Ourvasi, composition bien inférieure pour l’invention à Sacountala, quoique fille, comme elle, du même père, les autres pièces de ce recueil n’ont rien à opposer aux beautés de premier ordre qui étincellent de toutes parts dans Sacountala, et qui, par la manière dont le génie de Calidasa a su les disposer, font de cet ouvrage un ensemble accompli.

1784. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Il s’appliqua à réunir deux choses qui vont rarement ensemble, la force & les graces. […] Il faut prouver & toucher, prouver en touchant, & toucher en prouvant ; en sorte que l’un & l’autre marchent ensemble ; mais si on les séparoit comme cela convient quelquefois, il faudroit, selon M. l’Abbé Trublet, s’attacher à prouver avant que de chercher à toucher.

1785. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Et pourtant ils sont partout ; ils se tiennent ensemble, ils sont comme une petite armée ; mais leur drapeau a si souvent changé de couleur qu’on ne distingue plus rien sur ce haillon vendu ; ils se reconnaissent à leur cri de ralliement : Gardons-nous bien ! […] Au milieu du quinzième siècle, l’architecture religieuse qui sentait instinctivement qu’elle allait s’anéantir aux approches de la renaissance que devaient amener ensemble le divin outil de Guttemberg et la voix de Luther, l’architecture religieuse se débattit, dissimula sa décrépitude sous des ornements infinis et ne se transforma que plus vite.

1786. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

L’explication que lui donna Montluc, si elle se trouvait dans une histoire ancienne, serait célèbre, et nous la saurions dès l’enfance : Alors, je lui répondis (au roi) que c’était une chose que j’avais trouvée facile ; et comme je le vis affectionné à la vouloir entendre, connaissant qu’il prenait plaisir d’en ouïr conter, je lui dis que je m’en étais allé un samedi au marché, et qu’en présence de tout le monde j’avais acheté un sac et une petite corde pour lier la bouche d’icelui, ensemble un fagot, ayant pris et chargé tout cela sur le col à la vue d’un chacun ; et comme je fus à ma chambre, je demandai du feu pour allumer le fagot, et après je pris le sac, et là j’y mis dedans toute mon ambition, toute mon avarice, mes haines particulières, ma paillardise, ma gourmandise, ma paresse, ma partialité, mon envie et mes particularités, et toutes mes humeurs de Gascogne, bref tout ce que je pus penser qui me pourrait nuire, à considérer tout ce qu’il me fallait faire pour son service ; puis après je liai fort la bouche du sac avec la corde, afin que rien n’en sortît, et mis tout cela dans le feu ; et alors je me trouvai net de toutes choses qui me pouvaient empêcher en tout ce qu’il fallait que je fisse pour le service de Sa Majesté.

1787. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

L’austérité, au reste, y est plutôt pour les maîtresses dont la vie se passe dans la vigilance, dans les précautions continuelles, et qui deviennent dès lors de vraies religieuses régulières par la solennité et la perpétuité des vœux : quant aux élèves et demoiselles, lors même qu’elles ont été guéries ou préservées, dans ce second et plus sûr régime, des dissipations d’esprit et des goûts d’émancipation trop mondaine, Mme de Maintenon a toujours lieu de dire : « Je ne crois pourtant pas qu’il y ait de jeunesse ensemble qui se divertisse plus que la nôtre, ni d’éducation plus gaie. » Les craintes qu’avait fait naître à un moment l’invasion du bel esprit étant passées, et le correctif ayant réussi, on revint à Saint-Cyr à une voie moyenne, et où le bon langage eut sa part d’attention et de culture.

1788. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Je ne me souviens point que les Romains en aient vu un tel ; car leurs armées n’ont guère passé, ce me semble, quarante ou tout au plus cinquante mille hommes ; et il y avait hier six vingt mille hommes ensemble sur quatre lignes. » Il faut lire toute cette description.

1789. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Essayons une fois, et par un exemple, de revenir à la vraie critique des poètes, à la critique qui tient compte de l’ensemble, mais qui ne craint pas d’entrer dans le détail.

1790. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Je sais des hommes d’étude et de lecture approfondie qui placent Fleury très haut, plus haut qu’on n’est accoutumé à le faire aujourd’hui, qui le mettent en tête du second 265 rang ; ils disent « que ce n’est sans doute qu’un écrivain estimable et du second ordre, mais que c’est un esprit de première qualité ; que ses Mœurs des israélites et des chrétiens sont un livre à peu près classique ; que son Traité du choix et de la méthode des études, dans un cadre resserré, est plein de vues originales, et très supérieur en cela à l’ouvrage plus volumineux de Rollin ; que son Histoire du droit français, son traité du Droit public de France, renferment tout ce qu’on sait de certain sur les origines féodales, et à peu près tout ce qu’il y a de vrai dans certains chapitres des plus célèbres historiens modernes, qui n’y ont mis en sus que leurs systèmes et se sont bien gardés de le citer ; que Fleury est un des écrivains français qui ont le mieux connu le Moyen Âge, bien que peut être, par amour de l’Antiquité, il l’ait un peu trop déprécié ; que cet ensemble d’écrits marqués au coin du bon sens et où tout est bien distribué, bien présenté, d’un style pur et irréprochable, sans une trace de mauvais goût, sans un seul paradoxe, atteste bien aussi la supériorité de celui qui les a conçus. » Pour moi, c’est plutôt la preuve d’un esprit très sain.

1791. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Mais après avoir encore une fois savouré ces tristes délices de la lecture d’Adolphe, avoir goûté cette finesse consommée d’expérience sociale, cette vérité aride et terne, si bien dissoute et démêlée, et avoir reconnu, par-dessus tout, le cachet d’élégance et de distinction achevée empreint dans l’ensemble, je n’ai pu m’empêcher d’admirer la différence des temps, des sociétés, des écoles diverses.

1792. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

De toutes les lettres publiées dans les différentes parties de ces volumes, et qui offrent un ensemble et une suite, les plus intéressantes, selon moi, sont celles de M. de Montmorency, de M. 

1793. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Le métaphysicien était devancé : la tête et l’épée existaient déjà, mais ensemble ; la tête et l’épée ne faisaient qu’un.

1794. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

C’était le séjour le plus commode à une idée unique, à un culte de l’imagination ou du cœur, et j’en avais sous les yeux trois ou quatre existant ensemble, d’un ordre tout différent.

1795. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Flaubert, voyageur en Orient, en Syrie, en Egypte et dans le nord de l’Afrique, a cru pouvoir, à l’aide du paysage où il sait si bien lire, à l’aide des mœurs et des physionomies de race plus persistantes là qu’ailleurs, et moyennant des inductions applicables aux peuples de même souche et aux civilisations de même origine, rapprocher et grouper dans un même cadre une masse de faits, de notions, de conjectures, et il s’est flatté d’animer cet ensemble qu’il appellerait Carthage, de manière à nous intéresser en même temps qu’à nous initier à la vie punique si évanouie, et qui n’a laissé d’elle-même aucun témoignage direct.

1796. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

En 1590, découragé apparemment ou bien tenté par la fortune, il eut l’idée de s’expatrier et adressa au roi une requête pour obtenir quelque place en Amérique, dans cette contrée qu’il appelle quelque part « le pis aller et le refuge des désespérés d’Espagne. » Il énumérait à l’appui de sa requête ses longs services, ses aventures, ses souffrances en Alger ; et cet ensemble de pièces et d’attestations, longtemps enseveli dans des archives, est devenu un document inappréciable pour ses biographes.

1797. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Tout certainement n’est pas faux dans ce portrait à demi satirique, et il y a des traits qui doivent avoir été observés au naturel : le contre-sens est dans l’intention générale et dans l’ensemble.

1798. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Les coupures mêmes qu’on y a faites dans les parties intermédiaires, et qui rendent les oppositions très tranchées, prêtent à l’ensemble du livre une apparence d’art qui était sans doute fort étrangère à l’intention de l’auteur.

1799. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Mais le prince fit dans cette dernière position, et sur une échelle resserrée, les mêmes fautes qu’il avait commises dans l’ensemble.

1800. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Chaque grade sera marqué par le développement d’un talent, et, allant ainsi de succès en succès, il réunira cet ensemble de suffrages qui appellent un homme à toutes les grandes places qui vaquent.

1801. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Dans la première édition pourtant, l’arrangement était moins sévère ; les déviations pouvaient sembler plus fréquentes ; l’ensemble du livre portait moins uniquement le cachet distinctif de la Bretagne.

1802. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Au milieu de l’ensemble si magnifique et si harmonieux de l’œuvre de Racine, Bérénice a droit de compter pour beaucoup.

1803. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Dès leur source, aux mêmes déserts La même pente les rassemble, Et leurs vœux sont d’aller ensemble S’abîmer dans le sein des mers.

1804. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Chez les uns, l’esprit est plus pincé, plus facile chez les autres ; mais, dans l’ensemble, il est sensible que la préciosité étudiée de l’âge précédent s’est résolue en distinction aisée, ou même en négligence de bel air ; décidément les qualités mondaines ne sont plus une surface, mais la nature même, et par malheur toute la nature.

1805. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

C’est, dans le détail, le coq-à-l’âne, sous quelque forme que ce soit, le rapprochement imprévu de deux idées étonnées de se trouver ensemble.

1806. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

André Chevrillon, délicat et ferme tout ensemble.

1807. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Imprimé à Paris en novembre 1645. » Dans l’extrait du privilège pour l’impression de ce programme, il est marqué : « qu’il est permis au sieur Jacomo Torelli da Fano de faire imprimer en français l’explication des décorations du théâtre, ensemble les arguments de la Folle supposée, faits en Italie par ledit sieur Torelli. » 33.

1808. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Mallarmé, ne comporte pas ces unités partielles ; elle ne possède qu’une unité d’ensemble, elle est à unité simple.

1809. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Les candidats, interrogés, développent : « Qualités de clarté, de poésie et de mesure tout ensemble. » Alors Rabelais, Diderot et Hugo, Balzac et Baudelaire et Verlaine n’en sont pas, du palmarès ?

1810. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Leur ensemble forme l’être social.

1811. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Fantin-Latour en un album de 10 planches, à 50 francs ensemble, et 6 francs chaque pièce séparée.

1812. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Sa lèvre inférieure était plus marquée et plus forte qu’on ne le demande à la bouche d’une jolie femme ; sa taille aussi était un peu pleine ; mais l’ensemble était d’un grand air et d’une souveraine noblesse.

1813. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Il se faisoit un plaisir de rassembler des oratoriens & des jésuites à sa maison de campagne, & de les faire jouer ensemble.

1814. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

À la noble clarté de la lune sereine Nous chanterons ensemble assis sous le jasmin Jusqu’à l’heure où la lune en glissant vers Misène, Se perd en pâlissant dans les feux du matin.

1815. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Aussi rien n’est peut-être plus rare en littérature, qu’une traduction généralement approuvée ; le fût-elle même dans son ensemble, combien les détails ne prêteraient-ils pas à la critique ?

1816. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

De même encore, pour les recueils de vers : Horace, non plus que Boileau, ne cherche un nom piquant pour l’ensemble de ses poésies : elles seront Satires, Odes ou Épîtres, selon leur sujet.

1817. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Sans doute il faut être à la tête des affaires pour juger les événements, pour voir à la fois mille petits détails séparés dont les rapports entre eux méritent plus ou moins d’être appréciés, enfin pour pouvoir embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble, même des choses.

1818. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

« Le Dieu de la conscience n’est pas un Dieu abstrait, un roi solitaire, relégué par-delà la création sur le trône désert d’une éternité silencieuse et d’une existence absolue qui ressemble au néant même de l’existence ; c’est un Dieu à la fois vrai et réel, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l’Être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c’est-à-dire à la fois Dieu, nature et humanité. » Cours de 1828, p. 123. « L’unité en soi, comme cause absolue, contient la puissance de la variété et de la différence.

1819. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Le but essentiel de ceux qui s’aiment est de créer et de connaître ensemble, par la conjonction physique et charnelle, l’élan vers la mort, vers la dépersonnalisation intense : et comme leurs forces physiques leur défendent la constance de cet élan vers lequel ils tendent sans cesse, leurs existences ne sont que des conversations reliant quelques instants de vertige suprême. " le caractère tragique de Don Juan implique une grande puissance de cristallisation instantanée jointe à une impuissance à cristalliser dans le temps.

1820. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Louis XIV a été plus loué pendant son règne, que tous les rois ensemble de la monarchie ne l’ont été pendant douze siècles.

1821. (1929) Amiel ou la part du rêve

Un jour que les deux visages étaient penchés ensemble sur Werther, ils se rapprochèrent, ou l’un d’eux approcha. […] Cependant les Mais… Mais… à qui Voltaire faisait leur part dans l’ensemble de sa lune de miel berlinoise, notre Genevois pouvait en retrouver et en cultiver la graine. […] À côté de ce monde libre, de cette Allemagne ensemble weimarienne, staëlienne, hégélienne, d’où coulaient comme d’un toit du monde les fleuves de la pensée, et où le jeune Amiel avait cru recevoir de Carl Ritter la clef de la terre, de Schleiermacher et de Krause celle du monde intérieur, de Hegel celle des essences, il passait au foyer le plus strict, le plus exigu, ce coin genevois, cette parvulissime république que Voltaire poudrait tout entière en secouant sa perruque. — Petite par la matière, mais grande par le rayonnement. […] Mais ce que femme veut… Enfin on va ensemble, le soir. […] Ou qu’il ne l’a plus, car on commence par un complexe de possibles où toutes les vocations sont contenues, et d’où le hasard du dehors et l’appel du dedans contribuent ensemble, indiscernablement, à isoler et à conserver la bonne.

1822. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Cet écrivain, qui n’a rien fait, est relié en dix volumes : on lui attribue quelques réflexions sur les Romains, qui ne valent pas toutes ensemble une page de Salluste ou de Montesquieu. […] La fille de Ménélas conte ses chagrins à Oreste : le cousin et la cousine ne se connaissent seulement pas ; rien de galant ni de tendre ne se mêle à leur entretien : on avait arrangé leur mariage dès l’enfance ; cependant ils partent ensemble pour Delphes, ce qui est de la dernière indécence : la femme de Pyrrhus se met en route avec le rival de son mari ! […] Par malheur, ceux qui ne savent que cela ne savent pas grand-chose ; Voltaire lui-même, qui parle ainsi, ne savait pas qu’Homère, dans toute la partie dramatique de son poème, est simple et naturel, que ses héros causent ensemble avec une familiarité et une naïveté charmante, très capable de scandaliser le sublime auteur de Mahomet, et tous ceux qui, comme lui, font consister le sublime dans cette espèce de phébus admiré du petit peuple. […] Le charme particulier de la tragédie de Mithridate, c’est qu’on y trouve la force unie à la grâce, le sublime joint à la pureté et à l’élégance, Racine et Corneille fondus ensemble. […] Ce qui constitue la singularité, c’est que les deux comédies se ressemblent bien plus que les deux tragédies de Racine et de Pradon qui luttèrent ensemble ; c’est que, sans aucune espèce de cabale, les deux ouvrages rivaux réussirent, à peu près, autant l’un que l’autre : ce n’est qu’à la reprise que Quinault tua son ennemi.

1823. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

La période dont nous voulons embrasser d’un regard l’ensemble a quelque chose de complet et d’achevé. […] Mais il est admirable pour les vues d’ensemble. […] Il n’est pas possible que cet ensemble de résultats analogues soit l’œuvre du hasard, ils doivent être dominés par une loi, et cette loi n’est pas difficile à découvrir. […] La littérature, en la prenant dans son acception la plus haute, c’est-à-dire en la considérant comme l’ensemble des efforts de la pensée humaine dans une époque donnée, héritait du rôle que le génie de la guerre laissait vacant. […] On peut maintenant saisir tous les points de vue du génie du poëte et l’ensemble des qualités et des défauts qui allaient lui assurer une influence prépondérante sur notre littérature.

1824. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

A un certain moment, il a pu se détacher de la question locale et planer du dehors sur l’ensemble. […] Tout se tient, tout s’accroche, tout se marie ; et lors même que l’ensemble échappe à nos faibles yeux, c’est une consolation cependant de savoir que cet ensemble existe, et de lui rendre hommage dans l’auguste brouillard où il se cache218. — Depuis que vous nous avez quittés, j’ai beaucoup griffonné, mais je ne suis pas tenté de faire une visite à M.  […] « Quand on la contemple, cette Révolution, dans son ensemble et dans la rapidité de son mouvement, et surtout quand on la rapproche de notre caractère national, qui est si éloigné de concevoir, et peut-être de pouvoir suivre de pareils plans, on est tenté de la comparer à une sorte de féerie et à une opération magique ; ce qui a fait dire à quelqu’un qu’il n’y aurait que la même main cachée qui a dirigé la Révolution qui pût en écrire l’histoire.

1825. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Les deux copains avaient rêvé de vivre ensemble pour l’art. […] On a énormément écrit sur ce grand romancier, mais il n’existe jusqu’à présent qu’un seul livre constituant une véritable étude d’ensemble sur sa vie, son œuvre et son esprit : c’est celui de M.  […] L’erreur des partis est de se jeter avidement sur ce qui leur agrée, comme sur une proie, sans pénétrer l’ensemble d’un système et sans en découvrir tout de suite les aspects moins favorables à leurs préjugés. […] On doit aimer la vertu ; mais il est bon de savoir que c’est un simple expédient imaginé par les hommes pour vivre commodément ensemble. […] On peut saisir au vol des aspects fugitifs, des moments de la vie ; on peut également la suivre dans sa durée ou l’embrasser dans ses ensembles.

1826. (1885) L’Art romantique

Le beau est fait d’un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivement difficile à déterminer, et d’un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l’on veut, tour à tour ou tout ensemble, l’époque, la mode, la morale, la passion. […] Je veux parler d’une barbarie inévitable, synthétique, enfantine, qui reste souvent visible dans un art parfait (mexicaine, égyptienne ou ninivite), et qui dérive du besoin de voir les choses grandement, de les considérer surtout dans l’effet de leur ensemble. […] Son goût prodigieux du détail, qui tient à une ambition immodérée de tout voir, de tout faire voir, de tout deviner, de tout faire deviner, l’obligeait d’ailleurs à marquer avec plus de force les lignes principales, pour sauver la perspective de l’ensemble. […] Dans ce sens, il a vraiment innové ; il a fait dire au vers français plus qu’il n’avait dit jusqu’à présent ; il a su l’agrémenter de mille détails faisant lumière et saillie et ne nuisant pas à la coupe de l’ensemble ou à la silhouette générale. […] Rien que des morceaux d’ensemble, chœurs ou symphonies.

1827. (1903) Propos de théâtre. Première série

On la lira nonchalamment, sans passion, et sans mourir de rire, mais en souriant de bon cœur aux gentillesses du style et à la libre allure de l’ouvrage en son ensemble. […] Il y a deux drames dans Polyeucte, étroitement unis et concourant ensemble, du reste, mais dont l’un peut attirer l’attention à l’exclusion de l’autre. […] En reprenant dans leur ensemble et comme en groupe les trois « femmes savantes », on remarquera combien l’étude, depuis Les Précieuses, s’est agrandie d’abord, et ensuite s’est mise « au courant » des choses. […] Elle est là pour compléter le tableau d’ensemble. […] Il en faut tenir compte à Racine, et se souvenir que son habileté de composition et son art de ramener à l’unité la complexité d’une matière dramatique n’est jamais absolument en défaut ; mais enfin l’impression d’ensemble subsiste.

1828. (1896) Études et portraits littéraires

Nul caractère ne nécessite un ensemble déterminé. […] Notre objet n’est pas d’en essayer la critique d’ensemble. […] Bichat nous avance-t-il beaucoup quand il nomme la vie : « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort » ? […] L’idée d’un être, c’est à la fois l’ensemble de ses caractères constitutifs et la loi de son développement. […] Curieux ensemble de qualités et de travers ; autrement préparé, il n’aurait pas cette vigueur, cet essor.

1829. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Ce pape étoit Clément XI, le même qui depuis condamna le livre : c’est que, dans un ouvrage, on ne peut pas juger convenablement de l’ensemble sur quelques beautés qui frappent, ou sur quelques défauts particuliers qui révoltent. […] Vers la fin du siècle passé, les médecins de Paris eurent ensemble beaucoup d’autres contestations, au sujet de la levure de bière. […] Le moindre des épisodes de Roland, vaut mieux que toute la Jérusalem ensemble…. […] On rapporte qu’un roi de Maroc l’avoit dans sa bibliothèque, traduit en langue Turque, & qu’il le préféroit à tous les autres livres ensemble. […] Chacun fait une longue harangue sur la moindre bagatelle : le second repète comme un écho ce que le premier a dit, & le plus souvent ils parlent trois ou quatre ensemble.

1830. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Bien que, parmi les jeunes poètes, on soit d’ordinaire peu instruit à ce sujet, je ne ferai point au lecteur l’injure d’analyser, ici, le naturalisme dans son ensemble. […] Le but à atteindre n’est plus de conter, de mettre des idées ou des faits les uns au bout des autres, mais de rendre chaque objet qu’on présente au lecteur, dans son dessin, sa couleur, son odeur, l’ensemble complet de son existence. […] Mais les Livres Sacrés, qui détiennent l’ensemble des métaphysiques terrestres, sollicitèrent sa méditation.

1831. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Jollivet me disait, ce soir, qu’un de ses amis en faisait un à mon instar, et après avoir murmuré : « Oui, un paysage, une anecdote, une pensée… ça fait un ensemble amusant !  […] Jeudi 10 mai On causait, ce soir, de l’aspect église, qu’ont, à l’heure présente, les temples de l’argent, et l’on décrivait le grand escalier du Comptoir d’escompte, l’élévation des salles, leur éclairage tamisé, enfin l’ensemble de dispositions architecturales donnant à un édifice un caractère religieux. […] Vous savez, ce que vous me disiez du désir que vous avez eu de voyager autrefois en maringote, et vous vous rappelez les projets amusants des parcours des environs de Champrosay, faits ensemble, dans une de ces voitures.

1832. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Puis Heredia me lit des vers de sa seconde fille, qu’il me peint avec une petite tête ; aux longs cheveux, un œil parfois un peu en dedans, l’ensemble d’une physionomie du Vinci : une fillette de quatorze ans qui joue encore à la poupée, et qui s’amuse seulement, quand il pleut, à faire ces vers tout à fait extraordinaires. […] Carrière et Geffroy me parlent du projet de faire ensemble un Paris, par de petits morceaux amenés sous le coup de la vision, sans l’ambition de le faire tout entier : un Paris fragmentaire, où se mêleraient les dessins du peintre à la prose photographique de l’écrivain. […] Dimanche 19 avril À propos de son livre sur la Bonté, qu’annonce Rosny, Daudet me parle ce soir, de la privation grande qu’il éprouve maintenant à ne plus faire la charité, depuis qu’il ne marche plus : « Oui, dit-il, en répondant à sa femme qui lui rappelle les bonnes œuvres qu’ils font ensemble, oui, c’est vrai, mais ce n’est plus cela, dans ces bonnes œuvres, je ne joue plus le rôle de la Providence, de l’être surnaturel, si tu le veux, apparaissant au miséreux, au routier que je rencontre sur mon chemin. » Et il raconte alors, de la manière la plus charmante, avec de l’esprit donné par le cœur, l’affalement, la nuit tombée, du routier éreinté devant la fontaine faisant face à la maison de son beau-père, à Champrosay, et son incertitude angoisseuse en tête des deux chemins du carrefour, interrogeant du regard, l’un et l’autre, et se demandant celui au bout duquel il y avait l’espérance de manger et de coucher, puis, son aventurement dans l’un, puis dans l’autre, et son retour découragé au bout de quelques pas… Alors, dans ce moment, Daudet penché derrière les persiennes fermées, mettait une pièce de cent sous dans du papier, et la jetait.

1833. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Chaignet (Philosophie de la science du langage, p. 309) paraît entendre par logos esô l’ensemble des notions qui sont dans l’esprit, notions acquises, mais immuables une fois acquises, et dont le raisonnement développe analytiquement dans la durée les rapports mutuels. […] Si l’on m’allègue contre cette opinion que les sourds naturels ne parlent point, je réponds que ce n’est pas seulement pour n’avoir pu recevoir l’instruction de la parole par les oreilles, mais plutôt pour ce que le sens de l’ouïe, duquel ils sont privés, se rapporte à celui du parler, et se tiennent ensemble d’une couture naturelle ; en façon que ce que nous parlons, il faut que nous le parlions premièrement à nous et que nous le fassions sonner au dedans de nos oreilles, avant que de l’envoyer aux étrangères. » [Cf. § 4, p. 40.] […] Effectivement, Thomas D’Aquin ne discute dans l’ensemble de cet article que des raisons et des conditions bien précises dans lesquelles la prière peut être amenée à s’exprimer en paroles prononcées, mais il n’y a pas de réflexion sur le rôle d’une parole intérieure dans la prière non « vocale ».]

1834. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

« Dans cinq autres livres de dissertations, les Tusculanes, j’ai recherché quelles étaient, pour l’homme, les principales conditions du bonheur : le premier traite du mépris de la mort ; le second, du courage à supporter la douleur ; le troisième, des moyens d’adoucir les peines ; le quatrième, des autres passions de l’âme ; et le cinquième enfin développe cette maxime, qui jette un si vif éclat sur l’ensemble de la philosophie, que la vertu seule suffit au bonheur. […] Nous étions le plus souvent ensemble, occupés surtout à rechercher par quels moyens on pourrait ramener dans l’État la paix et la concorde.

1835. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

L’amour naissant continuait à éclore ; le matin, le neveu et la cousine causaient ensemble dans le petit jardin, à l’ombre du noyer. […] La meute poursuivait toujours Eugénie et ses millions ; mais la meute plus nombreuse aboyait mieux, et cernait sa proie avec ensemble.

1836. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Cette heure me combla tout ensemble de consolation, de tristesse et de vénération ; elle augmenta, s’il est possible, mon respectueux amour. […] Qu’il pensait devoir seulement se borner à donner son vote quand les autres accorderaient les leurs à Chiaramonti ; que cependant il croyait devoir offrir un bon conseil à Son Éminence, en lui disant que, dans le cas où les tentatives pour Chiaramonti aboutiraient près de ceux de son parti, il voulût bien alors s’aboucher avec le doyen cardinal Albani, et faire ensemble les démarches nécessaires auprès des cardinaux du parti Bellisomi, déjà invités à se concerter avec lui.

1837. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Rien ne m’étonnait plus que leur changement de costume ; et dans cet ensemble de faits à peine indiqués je trouvais un roman infiniment varié, toujours nouveau, dont mon esprit suivait attentivement les détails. […] Parfois, après qu’on avait lâché l’écluse d’un moulin, pour des raisons mieux connues du meunier que de moi, je voyais tous ces petits poissons se retirer ensemble dans un ou deux bas-fonds, comme s’ils n’eussent voulu, à aucun prix, abandonner leur retraite favorite.

1838. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Un soir que les deux époux devaient aller ensemble au théâtre, le prince était parti le premier et se croyait suivi dans une seconde voiture par sa femme, retardée sous un spécieux prétexte ; mais il l’attendit en vain dans sa loge ; il l’avait vue pour la dernière fois : un couvent inviolable avait reçu la comtesse et l’avait soustraite aux droits et aux recherches de son royal époux. […] Hâtons-nous d’ajouter cependant que la plupart des personnes qui sont tombées dans cette erreur ne connaissaient de l’ouvrage que ce seul passage, et que, le lisant séparé de l’ensemble qui l’explique, et le croyant placé dans la bouche du poète lui-même, l’accusation pouvait leur paraître plus plausible.

1839. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Ils sont des opéras : des ouvrages essentiellement de musique, avec paroles, en forme dialoguée et concertante, et accompagnés de spectacle ; la générale ordonnance des pièces et la spéciale ordonnance de chaque scène est soumise, par principe, à l’ordonnance supérieure de formes purement musicales, airs, duos, chœurs, morceaux d’ensemble, finales ; toutes tendances dramatiques, soucis de l’expression, d’une humaine vérité, faisant ces œuvres des opéras plus dramatiques, plus expressifs, plus vrais, les laissent, encore, des opéras, des festivals de concert perfectionnés, des chefs-d’œuvre musicaux, la continuation d’Alceste, d’Euryanthe, d’énormes essais, tourmentés, des floraisons étranges miraculeusement surgies au dessus des banales forêts connues, d’indécises croissances, vagues enfantements de désir. — Tristan et la Tétralogie sont des drames littéraires, avec musique et plastique : le texte littéraire est fondamental de l’œuvre, il est le commencement, le moyen, et la fin ; la représentation scénique l’éclaire seulement, et la musique, aussi, l’éclaire, par son commentaire, sa psychique explication, prodigieuse glose à la parole et à l’acte. […] C’est précisément à ce titre que nous regrettons de le voir représenter aujourd’hui dans une salle si défectueuse, où il n’est possible de bien entendre de nulle part, l’acoustique laissant fort à désirer ; où beaucoup de places sont mauvaises ; où les premières sont spécialement affectées aux exhibitions de toilettes et aux conversations mondaines ; où l’orchestre, enfin, manque d’ensemble… et d’un chef pour le conduire.

1840. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

« Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : Voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre : son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que, dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux et n’arriver pas sans ressources à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau ; versez des larmes avec des prières ; et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage.

1841. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Elle avait, au rapport de Boileau, plus de goût pour mon père que pour lui, et Mme de Montespan avait, au contraire, plus de goût pour Boileau que pour mon père ; mais ils faisaient toujours ensemble leur cour, sans aucune jalousie entre eux. […] Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble ; Il voit comme un néant tout l’univers ensemble ; Et les faibles mortels, vains jouets du trépas, Sont tous devant ses yeux comme s’ils n’étaient pas.

1842. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

L’ensemble de cette physionomie était imposant, l’expression simple et attirante. […] Le point de vue latéral d’une loge d’acteur n’était pas favorable à l’illusion de l’ensemble.

1843. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Il faut reconnaître de plus que l’absence de ces trois conditions qui n’ont pas empêché la Fontaine d’être ce qu’on appelle immortel, mais qui l’ont empêché d’être moral, il faut reconnaître, disons-nous, que l’absence totale de ces trois conditions de l’homme a porté un préjudice immense au poète ; il faut reconnaître que l’absence de ces trois qualités donne à l’ensemble des œuvres de Musset quelque chose de vide, de creux, de léger dans la main, d’incohérent, de sardonique, d’éternellement jeune, et par conséquent de souvent puéril et de quelquefois licencieux qui ne satisfait pas la raison, qui ne vivifie pas le cœur autant que ses œuvres séduisent et caressent l’esprit. […] On a froid et chaud tout ensemble, on ne sait si l’on doit s’épanouir ou frissonner.

1844. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Par opposition au génie espagnol, qui va, lui, mêler ensemble ce que les Chansons de geste ou les Romans de la Table-Ronde ont de plus extravagant et ce que « la folie de la Croix » a de plus héroïque, l’esprit français se manifeste comme un esprit de « gausserie », d’ironie, et déjà de révolte. […] Mais, à coup sûr, nous ne pouvons pas ne pas lui être reconnaissants de nous avoir appris à « composer » ; et là, comme on le sait, dans cet équilibre de la composition, dans cette subordination du détail à l’idée de l’ensemble, dans cette juste proportion des parties, là sera l’un des traits éminents et caractéristiques de la littérature française.

1845. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

N’en a-t-il pas fait, ensemble ou tour à tour, l’esclave de ses passions ou de ses caprices ? […] Michelet, transportées de l’ensemble d’événements auxquels elles appartiennent, et mises à part dans des cadres et des fonds qui repoussent vigoureusement ce que M. 

1846. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

L’ordre des Templiers et celui des Hospitaliers lui adressent la même demande ; chacun des deux réclame et tire à soi Renart qui, cette fois, se décide et obtient du pape la permission d’appartenir aux deux ensemble.

1847. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Dans la gravure, l’abbé Prévost a quelque chose de plus fier, de plus hardi au milieu de sa physionomie aimable ; dans le buste, il y a je ne sais quoi de plus affectueux répandu sur l’ensemble.

1848. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Sans doute le mot de marivaudage s’est fixé dans la langue à titre de défaut : qui dit marivaudage dit plus ou moins badinage à froid, espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli ; mais l’homme, considéré dans l’ensemble, vaut mieux que la définition à laquelle il a fourni occasion et sujet.

1849. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Les partisans et les adversaires du commerce des blés divisent notre capitale ; ils soupent ensemble, ils disputent, ils se fâchent ; mais je ne vois pas qu’ils fassent beaucoup de conquêtes les uns sur les autres.

1850. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Mais, avant que le mal ait pris le dessus et que la manie s’en mêle, quand l’art tient encore chez lui le gouvernail, il se rend très bien compte de l’effet ; c’est un effet triste et assombri, il le veut tel ; c’est bien un jour d’hiver qu’il veut faire régner sur l’ensemble, et avec lequel il saura mettre en accord toutes les figures : J’aime bien voir là (à Venise) le caractère d’un jour d’hiver ; je ne veux pas faire de la neige, c’est trop froid ; mais je voudrais donner l’idée d’un de ces jours qui ont une poésie si je puis dire, et qui laissent dans l’âme une mélancolie profonde.

1851. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Il a les mêmes traits, la même physionomie, les mêmes gestes ; seulement, la couleur de ses yeux est différente, et l’ensemble de ses traits est un peu plus délicat.

1852. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

et, selon que cette lecture directe et familière leur a été possible ou non, n’y aurait-il pas un certain trait à en déduire par rapport à chacun, une certaine réflexion qui porte sur l’ensemble du talent ?

1853. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Faites-les commander, prenez les officiers que vous voudrez ; et, en suivant l’armée ennemie pendant trois ou quatre jours, vous verrez ce qu’elle deviendra, et ce que vous pourrez faire sans vous commettre. » Le lendemain soir, au retour, Villars ramenant bon nombre de prisonniers qu’il avait enlevés, le maréchal lui dit : « Nous aurions été brouillés ensemble, si je ne vous avais pas donné un détachement pour suivre vos amis que vous ne sauriez perdre de vue. » En 1677, à la bataille de Mont-Cassel près Saint-Omer, commandant une réserve de cinq escadrons, Villars conseilla sur la droite des ennemis une charge qui, faite à temps, eût rendu la victoire décisive ; mais un ordre précis, apporté par l’aide de camp Chamlay, homme de confiance de la Cour, le força de s’abstenir et de se diriger ailleurs.

1854. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Taschereau, et sans ce secours unique, sans l’ensemble de notes manuscrites qui y sont jointes, je n’aurais pas eu le moyen, je l’avoue, de me faire une juste idée de Marolles, de l’œuvre de Marolles, si l’οn peut employer le mot sans rire ; je n’en aurais pu parler tout à fait pertinemment.

1855. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Mais il est pourtant impossible de faire d’un tel régime, dans son esprit et dans son ensemble, quelque chose de grand, — de grand par l’action, par l’impulsion soit au dedans, soit au dehors, — quelque chose dont on soit fier d’avoir été le contemporain ; et M. 

1856. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

N’oublions pas qu’il s’agissait de la bourgeoisie à discipliner, à rallier et à grouper pour la défense commune : si, au lieu de la tenir unie, on la choquait par le ton trop absolu, par la hauteur et la rigueur de la forme, par un certain ensemble d’idées trop logiques pour elle et qu’on poussait à outrance, si on la désaffectionnait enfin, qu’avait-on gagné ?

1857. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Quant aux coalitions, il paraît croire aussi qu’en France on peut sans inconvénient en user jusqu’à l’excès, tendre la corde de ce côté, ramasser tout ce qu’on trouve et marcher tous ensemble provisoirement, en se donnant pour mot d’ordre quelques idées communes.

1858. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

» Puis les deux Oiseaux inspirés reprirent ensemble : « Il aime nos douces chansons ; elles entrent dans son cœur, comme la rosée tombe sur nos gazons brûlés par le soleil.

1859. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.

1860. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

N’était-ce pas là véritablement une révélation au sein de la morale humaine, et si l’on y joint ce qui ne saurait se séparer, l’ensemble d’une telle vie passée à bien faire et de cette prédication de trois années environ, couronnée par le supplice, n’est-il pas exact de dire que ç’a été un « nouvel idéal d’une âme parfaitement héroïque » qui, sous cette première forme à demi juive encore et galiléenne, a été proposé à tous les hommes à venir ?

1861. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Mâtho et Spendius, unis ensemble et associés, c’est l’alliance de Figaro et du Cyclope.

1862. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Nous partîmes ensemble, lui portant son fusil sur l’épaule, moi le mien couché le long du dos, horizontalement, appuyé sur le bras gauche, la main droite sur la gâchette.

1863. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

La comtesse d’Albany accepte la partie, si M. le comte le veut bien ; il y consent, et l’on part tous ensemble.

1864. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Thiers fut annoncée et vint, en quelque sorte, déboucher, défiler comme une grande armée, à dater de 1845, et pendant près de vingt ans occuper le devant de la scène, envahir et posséder l’attention publique : lui, l’historien diplomatique, qui avait puisé aux mêmes sources, qui en avait par endroits creusé plus avant quelques-unes, qui y avait réfléchi bien longtemps avant d’oser en tirer les inductions, les conséquences essentielles, mais qui, une fois les résultats obtenus, y tenait comme à un ensemble de vérités, il se trouvait du coup distancé, effacé, jeté de côté avec son noyau de forces.

1865. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

La Harpe et Fréron avaient un soir soupé ensemble.

1866. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Mais, ces points obtenus, l’ensemble fait défaut ; la juste proportion des choses et des hommes n’y gagne pas.

1867. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Sainte-Beuve n’a pas à se prononcer, article par article, sur les doctrines professées par le Temps, et il n’a eu à les considérer que dans leur ensemble ; mais il sait que ce journal, dont il a pour amis les principaux rédacteurs, est un journal généralement estimé et très-estimé.

1868. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Il résulte de cette perpétuelle nécessité de noblesse et d’élégance que s’impose le poëte, que lorsqu’il en vient à quelques-unes de ces parties de transition qu’il est impossible de relever et d’ennoblir, son vers inévitablement déroge, et peut alors sembler prosaïque par comparaison avec le ton de l’ensemble.

1869. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

J’avais lu la plupart de ces petits chants, j’avais lu ce Charlemagne, cet Alfred, où il en a inséré ; je trouvais l’ensemble élégant, monotone et pâli, et, n’y sentant que peu, je passais, quand un contemporain de la jeunesse de Millevoye et de la nôtre encore, qui me voyait indifférent, se mit à me chanter d’une voix émue, et l’œil humide, quelques-uns de ces refrains auxquels il rendit une vie d’enchantement ; et j’appris combien, un moment du moins, pour les sensibles et les amants d’alors, tout cela avait vécu, combien pour de jeunes cœurs, aujourd’hui éteints ou refroidis, cette légère poésie avait été une fois la musique de l’âme, et comment on avait usé de ces chants aussi pour charmer et pour aimer.

1870. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Pour s’emparer de caractères si différents, ceux du Nord et ceux du Midi, il fallait combiner ensemble plusieurs mobiles divers.

1871. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

Ils se produisent ensemble, mais nous ne savons pas pourquoi.

1872. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Le botaniste nous laisse considérer dans une plante les feuilles et les fleurs tout ensemble, les sinuosités de sa forme, les nuances de ses couleurs, la diversité des herbes qui l’environnent, la figure du sol où elle croît.

1873. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Je les vis en effet entrer ensemble le jour suivant.

1874. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Même la fameuse harangue de D’Aubray vaut par le détail et les morceaux, plutôt que par l’ensemble : le misérable état de Paris, ce pathétique début, qui sonne comme une péroraison cicéronienne, introduit une longue et diffuse relation, aussi peu oratoire que possible, des intrigues de la maison de Lorraine, qui nous ramène à la désolation de la ville.

1875. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Elle consiste essentiellement dans une conception scientifique de l’ensemble des choses, constituant la raison juge souverain du vrai, et lui proposant pour tâche de représenter par l’enchaînement logique de ses idées la liaison nécessaire des vérités : elle fixe une méthode rationnelle pour parvenir à la certitude, écartant toute autre voie, autorité, tradition, révélation ; elle espère, elle annonce que par le procédé rationnel, toute vérité sera un jour saisie, et ne fixe aucune limite aux ambitions légitimes de la science.

1876. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

L’ouvrage intitulé De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) est un curieux livre, confus, plus clair dans le détail que dans l’ensemble, naïf parfois jusqu’à la puérilité, mais, à tout prendre, original, suggestif, un livre intelligent enfin : il y a des chefs-d’œuvre auxquels on hésiterait à donner cette simple épithète.

1877. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Il ne voyait pas tout ensemble ce qui était à sa portée.

1878. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Moréas avait gardé pour la littérature anglaise l’éblouissement de sa jeunesse et son admiration rejaillissait sur l’ensemble du peuple insulaire.

1879. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Les Logia de saint Matthieu réunissent plusieurs de ces axiomes ensemble, pour en former de grands discours.

1880. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Il y a de l’excès, de la charge assurément dans tout l’ensemble ; mais c’est une charge qu’il est facile de ramener au vrai, et dans le sens juste de l’humaine nature.

1881. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Mignet a repris d’ensemble ce beau sujet et en a composé un récit complet, grave, serré, intéressant et définitif, qu’il publie en ce moment.

1882. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Il lui offre, pour commencer, de faire ensemble une petite promenade au premier beau matin de dimanche jusqu’au bois de Vincennes.

1883. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Il avait cinq pouces de taille de plus que Napoléon ; son front était de son père ; son œil, plus enfoncé dans l’orbite, laissait voir quelquefois un regard perçant et dur qui rappelait celui de son père irrité ; l’ensemble de sa figure pourtant avait quelque chose de doux, de sérieux et de mélancolique.

1884. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Lorsqu’il eut été exilé dans son diocèse, Madame ne cessa de lui écrire et de désirer, de demander son rappel ; cette instance même allait contre le but : Le roi, dit Cosnac, crut que Madame ne pouvait pas conserver un si violent et si continuel désir de mon retour, sans que nous eussions ensemble de grandes liaisons, et sans que je lui fusse fort nécessaire ; et ces liaisons, selon les idées qu’on lui en avait données, lui paraissaient une cabale formée, qu’on ne pouvait détruire avec trop de soin.

1885. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Si vous saviez combien de fois il m’avait assuré que nous passerions notre vie ensemble, et que je n’avais pas au monde un meilleur ami que lui !

1886. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

C’est ici que pour nous le patriarche de Passy commence ; mais nous ne l’aurions que trop peu compris si nous ne l’avions vu jeune homme et homme mûr dans l’ensemble de sa carrière et dans quelques-uns de ses traits principaux.

1887. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Le snobisme a tout prendre est un Bovarysme triomphant, c’est l’ensemble des moyens employés par un être pour s’opposer il l’apparition, dans le champ de sa conscience, de son être véritable, pour y faire figurer sans cesse un personnage plus beau en lequel il se reconnaît.

1888. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Dans Leibnitz, qui est si ouvert à toutes choses et presque d’un siècle postérieur à Bacon, la méthode expérimentale est à peine indiquée et comme noyée dans l’ensemble des procédés recommandés par les logiciens.

1889. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Rien, en effet, ne rend les hommes plus sociables, n’adoucit plus leurs mœurs, ne perfectionne plus leur raison, que de les rassembler pour leur faire goûter ensemble les plaisirs purs de l’esprit.

1890. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Alors que nous avions déclaré à maintes reprises que la conscience, tant individuelle que sociale, n’était pour nous rien de substantiel, mais seulement un ensemble, plus ou moins systématisé, de phénomènes sui generis, on nous taxa de réalisme et d’ontologisme.

1891. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Maurice Barrès, qui s’y connaît, me dit un jour une chose qui m’a frappé : « Plus je réfléchis, plus je suis convaincu que les grands écrivains sont ceux qui ont trouvé leur rythme. » Le rythme serait donc la ligne totale d’une phrase, sa forme arrêtée et définitive, l’ensemble de sa cohésion parfaite.

1892. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Mais auparavant présentons, dans son ensemble, la théorie de la parole, en y comprenant l’esquisse rapide des destinées de la langue française.

1893. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Par sa taille élevée, par son embonpoint majestueux, qui rappelait le contour d’un beau vase antique, par ses blanches mains de velours, par sa haute mine impertinente que j’ai retrouvée plus tard dans un portrait du cardinal de Rohan, par l’ensemble de sa physionomie et la dignité de sa personne, dom Bazin était né prélat… » C’est à ce païen innocent, « qui faisait le signe de la croix en scandant le vers : O fons Bandusiæ splendidior vitro ! 

1894. (1887) La banqueroute du naturalisme

Mais, en attendant, les jeunes gens l’imitaient, ils essayaient surtout d’imiter son succès, et tous ensembles ils achevaient de tuer sous eux le naturalisme.

1895. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

C’est alors qu’il s’écrie, sauf à s’en repentir plus tard : « Le Dieu de la conscience n’est pas un Dieu abstrait, un roi solitaire, relégué par-delà la création sur le trône désert d’une éternité silencieuse et d’une existence absolue qui ressemble au néant même de l’existence ; c’est un Dieu à la fois vrai et réel, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l’être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c’est-à-dire à la fois Dieu, nature et humanité. » Et combien le style vague et allemand convient à ces effusions lyriques !

1896. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Que d’études d’ensemble ou de détail sur sa vie et ses œuvres ! […] Mais dans l’ensemble, et sauf exception, ce n’est pas chez lui qu’on pourra bien apprendre à penser. […] Pour bien voir un objet et le situer dans un ensemble, il faut du recul. […] Les meilleurs tableaux d’ensemble du plus récent mouvement littéraire en France sont ceux de M.  […] Je ne suis monté sur aucune altana (belvédère ornant le toit d’un palais) et n’ai repris une vue d’ensemble que du haut du Campanile, confortablement escaladé en ascenseur.

1897. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Les deux contractants se rendirent ensemble dans cette ville pour y détruire aussi l’édition hollandaise. […] Ainsi Mme de Pontchartrain ne se soucie pas de recevoir à dîner le couple du Bignon ; elle invitera très volontiers le marquis de Mirabeau et Mme de Pailly séparément, mais non point ensemble. […] Tous ne travaillent-ils pas ensemble, et chacun n’a-t-il pas sa fonction particulière dans la grande œuvre commune ? […] Les meilleurs poèmes sont ceux qui ont une certaine étendue, Claudine, Prométhée délivré ; mais ce n’est pas par l’ensemble qu’ils valent, c’est par de beaux fragments. […] Osons le dire, ce livre est manqué comme composition et dans l’ensemble.

1898. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il n’y a guère qu’une idée d’ensemble à peu près claire dans Leroux. […] Prenez toutes les qualités que n’avait pas Michelet et que, pour ainsi parler, il se défendait d’avoir ; faites-en un bel ensemble, et vous avez la presque totalité des vertus de Mgr Mathieu comme historien. […] Cet ensemble de traditions, d’idées ancestrales devenues sentiments, de pensées d’autrefois devenues forces inconscientes, et d’autant plus forces qu’elles sont inconscientes (car une idée n’est une « idée force » que quand elle n’est plus une idée, tout cet ensemble, qui est passé dans le caractère même du peuple et dans son tempérament, il arrive que l’intelligence des classes supérieures le dissout en l’analysant. […] On voit très bien, par exemple, lequel des deux amis a été l’initiateur, le propulseur, l’excitateur dans les campagnes que Michelet et Quinet ont menées ensemble. […] Le peuple c’est la majorité de l’humanité, c’est, à négliger les fractions, l’ensemble de l’humanité.

1899. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Dieu étant infini, c’est l’univers qui, par comparaison à Dieu et à l’homme ensemble, devient quantité négligeable et un pur rien. […] Nous ne pouvons plus imaginer aujourd’hui la dégénérescence morale séparée de la dégénérescence physiologique : la première n’est qu’un ensemble de symptômes de la seconde ; on est nécessairement mauvais comme on est nécessairement malade. […] Vous allez chez les autres pour vous oublier ou pour vous chercher, et les deux ensemble, à savoir pour oublier celui que vous êtes et pour chercher celui que vous affectez d’être. […] Ceci aussi sera une digression, après quoi nous reviendrons au philosophe pour l’envelopper dans un jugement d’ensemble. […] Ils se sentent tous obligés à quelque chose parce qu’ils sont tous engrenés dans une société (association, agrégation, compagnie), et cet engrenage constitue par lui-même un ensemble de devoirs.

1900. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Cela, tout au moins, Commynes devrait le dire, ne fût-ce que pour le réfuter ; il devrait le faire entrer dans l’ensemble de ses considérations. […] La moitié de l’œuvre de Marot est faite d’ouvrages de ce genre, et c’est pour cela qu’on ne lit guère Marot de suite et d’ensemble. […] Est-ce point un début de Voltaire que ceci : Pour à plaisir ensemble deviser. […] Ce n’est pas là que s’ouvre le Saint des saints ; ce n’est pas là qu’est le dernier mot ; et c’est à l’ensemble du livre qu’il faut revenir pour en saisir l’esprit général. […] Il vaudrait mieux que le ciel et la terre fussent abîmés ensemble que l’honneur qui lui a été donné de Dieu son père fut diminué.

1901. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Dans mon enfance, oui, j’étais sombre et ne me mêlais guère aux jeux de mes camarades ; Albert Millaud a dû probablement se rappeler ses souvenirs du collège où nous avons été ensemble. […] Non, le seul lien qui les unissait, c’était l’attachement du militaire à son drapeau et à son régiment, la camaraderie, le besoin de marcher ensemble, que sais-je ? […] Ou verra-t-on l’éternel couple de deux cavaliers, chevauchant ensemble sur la route solitaire au coucher du soleil ? […] La clarté de l’ensemble, ni la précision des détails n’en souffrent pourtant. […] Et c’est un ensemble de phénomènes portés à leur tension la plus haute, puis ramenés à un état d’indifférence complète.

1902. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

On a fait aux sonnets de Pétrarque un reproche très grave et qui ne manque pas de justesse, pourvu qu’on ne l’applique pas d’une façon absolue à l’ensemble de ces compositions ; on a dit qu’ils manquent de simplicité. […] Il commence par lui rappeler les belles années de leur jeunesse, les années qu’ils ont passées ensemble à l’université de Pise, les airs qu’ils chantaient la nuit d’une voix harmonieuse et sonore, les belles jeunes filles qui se mettaient au balcon pour les mieux entendre. […] Guizot d’après son Histoire des Origines du Gouvernement représentatif, car ce livre, à proprement parler, n’est qu’un memorandum, un ensemble de matériaux pour un livre qui n’est pas fait. […] non ; nous marchons de ruines en ruines ; toutes les pierres séculaires qui semblaient unies ensemble par un ciment indestructible, séparées maintenant par une critique impitoyable, jonchent le sol, peuplé hier encore des grandes figures familières à notre jeunesse. […] à quoi bon dédoubler les personnages comme les feuillets d’un vieux livre superposés, scellés ensemble, si les feuillets dédoublés demeurent, pour nous, aussi obscurs, aussi indéchiffrables que les feuillets réunis ?

1903. (1886) Le naturalisme

Aujourd’hui, dans le vaste ensemble des écrits de George Sand, — ces livres, forme première de son talent flexible et changeant, — sont un détail, digne sans doute qu’on en tienne compte, mais qui ne nuit nullement au mérite du reste. […] Edmond, le survivant, dans son beau roman les Frères Zemganno, a symbolisé cette étroite fraternité intellectuelle dans l’histoire des deux frères gymnasiarques qui exécutent ensemble au cirque des exercices dangereux et mettent en commun leur force et leur adresse, arrivant à être une âme en deux corps. […] D’abord, cette ignorance de Zola est relative, puisqu’elle se borne uniquement aux détails, et qu’elle n’empêche pas son intelligence d’embrasser la synthèse et l’ensemble des doctrines. […] Dans l’ensemble de ses œuvres, le créateur d’Albine, d’Hélène et de Miette, sacrifie sur les autels de la poésie. […] Je me forme à peine une idée nette de l’ensemble et je regretterais d’en agir avec ces littératures comme les critiques français en agissent avec la nôtre en en parlant à tort et à travers et sans connaissance de cause.

1904. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Allez donc ressusciter tout ensemble, par une résurrection doublement impossible, l’œuvre morte sous une critique oubliée, ou, ce qui revient à la même tentative, essayez de ranimer la critique inerte d’une œuvre sans nom ! […] Ils peuvent se dire l’un à l’autre, comme ces deux conspirateurs dans une tragédie de Schiller : — Nous conspirons ensemble ! […] La pièce fut jouée avec cet ensemble de comédiens excellents, auquel Molière aurait pu soumettre même des comédiens médiocres. […] Il faut dire aussi que l’ancienne comédie a cela de bien fait que presque toujours elle est jouée avec ensemble ! […] Nous n’aurons jamais aucun démêlé ensemble, et je ne vous contraindrai point dans vos actions, comme j’espère que de votre côté vous ne me contraindrez point dans les miennes ; car, pour moi, je tiens qu’il faut avoir une complaisance mutuelle, et qu’on ne se doit point marier pour se faire enrager l’un l’autre. » Puis elle ajoute : « Adieu !

1905. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

J’aurais aimé à trouver dans son Introduction d’Hippocrate quelque page vivante, animée, se détachant aisément, flottante et immortelle, une page décidément de grand écrivain et à la Buffon, comme il était certes capable de l’écrire, où fut restauré, sans un trait faux, mais éclairé de toutes les lumières probables, ce personnage d’Hippocrate, du vieillard divin, dans sa ligne idéale, tenant en main le sceptre de son art, ce sceptre enroulé du mystérieux serpent d’Épidaure ; un Hippocrate environné de disciples, au lit du malade, le front grave, au tact divinateur, au pronostic sûr et presque infaillible ; juge unique de l’ensemble des phénomènes, en saisissant le lien, embrassant d’un coup d’œil la marche du mal, l’équilibre instable de la vie, prédisant les crises ; maître dans tous les dehors de l’observation médicale, qu’il possédait comme pas un ne l’a fait depuis. […] Il suffit que ces méthodes se justifient dans leur ensemble.

1906. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Il m’arrête, et me dit : Non-seulement je ne vous détourne plus de votre projet, mais je vous exhorte à le poursuivre. » Ginguené, parlant de l’Homme des Champs dans la Décade, relève ce qu’a d’intéressant cette visite qui lie ensemble la chaîne des noms et des souvenirs poétiques, et il ajoute avec un beau sentiment de piété littéraire : « On sait que le poëte Le Brun eut avec Louis Racine les liaisons les plus intimes, et qu’il fut, pour ainsi dire, élevé par lui dans l’art des vers avec son fils, jeune homme de la plus belle espérance, le même dont le père pleurait la mort quand Delille eut de lui la permission de l’aller voir dans sa retraite. […] Mais il convient d’insister sur une seule objection fondamentale qui embrasse tous les ouvrages et l’ensemble du talent de Delille : nous lui reprocherons de n’avoir eu ni l’art ni le style poétique.

1907. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

La composition en est confuse, comme celle de tout recueil composé de débris rejoints ensemble ; un chapitre n’y tient pas nécessairement à l’autre par un enchaînement logique. […] Comme les faits y sont racontés en peu de mots et tels qu’ils sont, leurs causes et leurs effets, leur enchaînement et leur ensemble, dont il lui est si aisé de se faire le commentaire, lui présentent un miroir où il se voit tel qu’il est et tel que l’histoire le montrera aux siècles futurs.

1908. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

« Je sors d’avec vous, dit-il ; toute la matinée, j’ai lu votre écrit, il n’a besoin d’aucune recommandation, il se recommande de lui-même. » Il me dit que les pensées y étaient claires, bien exposées, bien enchaînées, que l’ensemble reposait sur une base solide, et avait été médité avec soin. […] Dans la dernière rédaction, il est possible aussi qu’il soit bon de faire çà et là quelques suppressions ou quelques corrections sans altérer le caractère de l’ensemble. » Je lui répondis que je m’essayerais très volontiers sur ce travail, et que mon vœu le plus vif était de réussir à son gré.

1909. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Vous dormez ensemble dans la tombe, amants infortunés, et rien ne trouble votre repos sur ce mont solitaire. […] Souvent, lorsque la lune luit à son couchant, j’entrevois les ombres de mes enfants : elles s’entretiennent tristement ensemble.

1910. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Pierre Lièvre Nous sommes mal placés pour juger d’ensemble le xixe  siècle, nous qui y sommes nés et qui ne trouvons nul agrément à lui survivre. […] Le xixe  siècle est vraiment trop voisin du nôtre, et nous sommes encore sous son influence trop exclusive pour essayer de le juger dans son ensemble.

1911. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

La Chaussée la fait rire et pleurer tout ensemble, parce qu’il est plus facile de réussir dans les deux choses médiocrement que dans une seule en perfection. […] Ce sont tous ensemble des individus et des types, et nous les tenons à la fois comme gens de notre espèce et comme gens de notre pays.

1912. (1909) De la poésie scientifique

Le détail se réfère continuellement à l’ensemble, et tout phénomène naturel ou humain, de rapports en rapports, se rattache, d’élargissement en le sens universel, aux diverses séries évolutives. […] Son originalité profonde a reporté le sentiment poétique sur l’universalité des faits, groupés dans l’ensemble harmonieux des lois du savoir humain.

1913. (1894) Textes critiques

. — Couchers de soleil de tous les rouges saignant ensemble en fournaises d’usines sur des buissons de Villes Tentaculaires. […] L’acteur devra substituer à sa tête, au moyen d’un masque l’enfermant, l’effigie du personnage, laquelle n’aura pas, comme à l’antique, caractère de pleurs ou de rire (ce qui n’est pas un caractère), mais caractère du personnage : l’Avare, l’Hésitant, l’Avide entassant les crimes… ‌ Et si le caractère éternel du personnage est inclus au masque, il y a un moyen simple, parallèle au kaléidoscope et surtout au gyroscope, de mettre en lumière, un à un ou plusieurs ensemble, les moments, accidentels. ‌

1914. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Pleurons ensemble sur la démence de ces meurtriers de la liberté et d’eux-mêmes, mais ne nous accusons pas, l’Italie et nous ! […] Alfieri et la comtesse d’Albany, mariés secrètement, habitaient ensemble un petit palais au bord de l’Arno, sur le quai de Florence.

1915. (1926) L’esprit contre la raison

Épreuves utiles, n’est-ce point de leur ensemble que nous avons pris argument pour repousser les tentations de torpeur, les lâchetés conseillées par la raison ? […] J’entends que l’ensemble des combinaisons sociales ne saurait prévaloir contre l’angoisse dont est pétrie notre chair même […]/  On se suicide, dit-on, par amour, par peur, par vérole.

1916. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Mais je crois, mon ami, que cette femme est morte, voire peut-être n’est pas encore née ni prête à naître ; et partant, voyons un peu ensemble quelles filles ou femmes dont nous avons ouï parler seraient à désirer pour moi, soit dehors, soit dedans le royaume ».

1917. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Les Sermons de Massillon ne sont pas de ces ouvrages qui s’analysent : on ne les réduit pas à plaisir, on ne coupe point à volonté dans ces beaux ensembles de mœurs traités si largement, dans ces vastes descriptions intérieures où rien de successif n’est oublié : on pourrait tout au plus en présenter des morceaux étendus et des lambeaux.

1918. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

En essayant, sans trop d’effort, de rejoindre ensemble ce que Saint-Simon nous dit de Lassay et ce que Lassay nous dit de lui-même, il arrivera pourtant que nous serons peut-être plus indulgent envers l’homme : c’est un résultat moins rare qu’on ne pense.

1919. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Il n’est pas à croire qu’elle le fût ; mais on a vu par un mot de la reine Christine que, dans sa jeunesse, elle dut être une assez belle personne, et sans doute assez agréable d’ensemble.

1920. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Si Buffon tient du xviiie  siècle français par un esprit d’indépendance et par une secrète hostilité à la tradition, il s’en sépare d’ailleurs par l’ensemble de son caractère, par le maniement et la bonne économie de ses facultés, par toute son attitude ; en un mot, son esprit tient du xviiie  siècle bien plus que son genre de vie et son talent.

1921. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Un soir nous passâmes cinq heures ensemble, et il me parla d’Éléonore, etc. » Sur Le Brun, il y a un commencement de portrait qui, en trois coups de crayon, est admirable : « Le Brun a toutes les qualités du lyrique.

1922. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Vous soupirez à Dieu pour l’absence de vos amis et fidèles serviteurs, et en même temps ils sont ensemble soupirant pour la vôtre et travaillant à votre liberté ; mais vous n’avez que des larmes aux yeux, et eux les armes aux mains ; ils combattent vos ennemis et vous les servez ; ils les remplissent de craintes véritables, et vous les courtisez pour des espérances fausses ; ils ne craignent que Dieu, vous une femme, devant laquelle vous joignez les mains quand vos amis ont le poing fermé ; ils sont à cheval, et vous à genoux ; ils se font demander la paix à coudes et à mains jointes ; n’ayant point de part en leur guerre, vous n’en avez point en leur paix.

1923. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Laissons ces discussions sujettes à piège, et exposons dans son ensemble le sens désormais évident et la direction incontenable, tant de la théologie que de la philosophie de Charron.

1924. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Tout ce qui part de sa plume, mais particulièrement de son cœur, a un caractère qui frappe et qui plaît tout ensemble.

1925. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

La véritable pièce historique de Voiture est sa lettre écrite en 1636 après son retour en France, à l’occasion de la reprise de Corbie sur les Espagnols, qui s’en étaient emparés quelques mois auparavant ; il y embrasse d’un coup d’œil sensé et supérieur tout l’ensemble de la politique du cardinal de Richelieu, et, se mettant au-dessus des misères et des animosités contemporaines, il en fait à bout portant un jugement tout pareil à celui qu’a confirmé la postérité.

1926. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Je l’ai assez bien amodiée et à de très bons fermiers, et j’ai loué une maison qui n’est ni ville ni campagne, et qui est tous les deux ensemble.

1927. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Rohan, qui y admire l’arsenal et qui en dénombre l’artillerie (370 pièces de fonte), ajoute : « Ils n’ont point de canon de batterie : leur raison tient fort du roturier ; car, à ce qu’ils disent, ils ne veulent attaquer personne, mais seulement se défendre. » Venise le saisit vivement par son originalité d’aspect, son arsenal, sa belle police, ses palais, ses tableaux même et ses bizarres magnificences : Pour le faire court, dit-il, si je voulais remarquer tout ce qui en est digne, je craindrais que le papier me manquât : contente-toi donc, ma mémoire, de te ressouvenir qu’ayant vu Venise, tu as vu un des cabinets de merveilles du monde, duquel je suis parti aussi ravi et content tout ensemble de l’avoir vue, que triste d’y avoir demeuré si peu, méritant non trois ou quatre semaines, mais un siècle, pour la considérer à l’égal de ce qu’elle mérite.

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

La pensée des grands hommes est une courbe que l’on n’embrasse bien qu’après qu’elle est décrite : il arrive même à de bons yeux de ne la voir d’abord que brisée et morcelée comme elle l’est souvent en effet dans le détail, et comme elle peut l’être à tout moment dans l’ensemble par les accidents plus forts que le génie.

1929. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Les seules petites discussions que nous avions ensemble, c’était sur la politique ; elle était ce qu’on appelait constitutionnelle au commencement de la Révolution, mais elle n’était pas le moins du monde jacobine, car personne n’a plus souffert qu’elle du règne de la Terreur et de Robespierre. » Elle y trouva aussi Mme de Custine, qui y devint veuve de son jeune mari exécuté, et qui s’en montra d’abord inconsolable.

1930. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Cette affection pour la personne de Lamennais, survivant aux contradictions des systèmes et aux déchirements des croyances, s’est rencontrée chez d’autres encore ; il avait le don d’attacher ; et c’est ainsi qu’on a vu à son lit de mort les représentants des diverses époques de sa vie, étonnés de se trouver là ensemble, et réunis dans une commune douleur, dont les motifs ne laissaient pas d’être différents.

1931. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Je la maintiens des plus intéressantes dans son ensemble.

1932. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Ces femmes d’une éducation si parfaite, d’une culture si élaborée, mais qui ne sont pas Françaises, ont beau avoir tout l’esprit possible ; il y a un moment où elles forcent le ton, et la vendeuse d’herbes du marché aux fleurs leur dirait bien plus sûrement qu’à Théophraste : « Vous n’êtes pas d’ici. » De l’élévation d’ailleurs dans l’ensemble, des vues justes dans le détail, je suis loin de les lui refuser.

1933. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Grâce à Dieu, si nous vous enseignons l’Antiquité, ce n’est pas pour vous déporter dans un autre monde et vous dénaturer tout ensemble.

1934. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Le roi et feu Monsieur aimaient beaucoup les œufs durs. » Fagon nous donne l’aperçu d’un souper du roi déjà vieux (1709), qui répond bien à un tel dîner ; il est vrai que cela avait toutes les peines du monde à passer : « La variété, dit-il, des différentes choses qu’il mêle le soir à son souper avec beaucoup de viandes et de potages, et entre autres les salades de concombres, celles de laitues, celles de petites herbes, toutes ensemble assaisonnées comme elles le sont de poivre, sel, et très fort vinaigre en quantité, et beaucoup de fromage par-dessus, font une fermentation dans son estomac, etc. » Si tel était un souper ou un dîner ordinaire de Louis XIV, il est curieux de voir quelles étaient ses diètes, quand on le mettait au régime ; par exemple (1708) : « Le roi, fatigué et abattu, fut contraint de manger gras le vendredi, et voulut bien qu’on ne lui servit à dîner que des croûtes, un potage aux pigeons, et trois poulets rôtis ; le soir, du bouillon pour y mettre du pain, et point de viandes… Le lendemain, il fut servi comme le jour précédent, les croûtes, un potage avec une volaille, et trois poulets rôtis, dont il mangea, comme le vendredi, quatre ailes, les blancs et une cuisse ! 

1935. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Gœthe mit son ironie presque toute en une fois dans Méphistophélès ; il la condensa encore par-ci par-là, sous forme de dragées ou de pastilles du sérail, dans quelque livre d’épigrammes ; il ne répandit pas sa misanthropie et son amertume dans l’ensemble de son œuvre comme Byron.

1936. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Cependant l’ensemble, l’air de la physionomie semble assez riant.

1937. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Guéroult n’a point de parti pris absolu, et il est de ceux qui, tout en désirant le plus, comprennent qu’on puisse faire halte en deçà : « Nous ne comprenons, dit-il, rien d’absolu dans une société progressive par nature et composée d’un ensemble de rapports nécessairement variable.

1938. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

J’ai continué depuis de le lire, et je voudrais résumer mon jugement sur les parties qu’il a traitées jusqu’à présent de la seconde Restauration, comme je l’ai fait sur l’ensemble de la première.

1939. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

C’est beaucoup déjà d’avoir conservé, dans l’ensemble, le bon goût de diction et la facilité attachante.

1940. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Le Play, averti par lui et sentant qu’on ne pouvait de soi-même chercher et trouver dans bon grand in-folio les mille inductions éparses qui résultaient de cet ensemble d’observations particulières, a pris le soin de résumer les idées, d’élever les points de vue, de grouper et de serrer les comparaisons, de les développer en même temps et de les mettre dans leur vrai jour, d’en tirer les conclusions plus ou moins pratiques, plus ou moins immédiates, mais toutes fondées sur une connaissance exacte des sociétés et des peuples.

1941. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

On a besoin de se replacer à quelque distance et de se reporter à la tradition première pour retrouver une vue nette de l’ensemble.

1942. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Du Fossé, voulant peindre dans le grand Arnauld cette colère de lion pour la vérité qui s’unissait en son cœur avec la douceur de l’agneau, nous dit naïvement : « L’exemple seul de Moïse, que Dieu appelle le plus doux de tous les hommes, quoiqu’il eût tué un Égyptien pour défendre un de ses frères, brisé par une juste colère les Tables de la Loi, et fait passer au fil de l’épée vingt-trois mille hommes pour punir l’idolâtrie de son peuple, fait bien voir qu’on peut allier ensemble la douceur d’une charité sincère envers le prochain avec un zèle plein d’ardeur pour les intérêts de Dieu. » En ne prenant les vingt-trois mille hommes et l’Égyptien tués qu’en manière de figure, comme il convient dans ce qui est de l’ancienne Loi, et en rapportant à l’abbé de La Mennais cette phrase de Du Fossé sur le grand Arnauld, je me rappelais bien que lui-même avait condamné ce dernier, et qu’il avait écrit de lui en le comparant à Tertullien : « Et Tertullien aussi avait des vertus ; il se perdit néanmoins parce qu’il manqua de la plus nécessaire de toutes, d’humilité.

1943. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Un poëte, au contraire, qui, avec les hautes facultés et le renom de M. de Lamartine, arrivant à la politique (puisqu’il faut de la politique absolument), ne donnerait que des livres plus rares, mais venus à terme, et de plus en plus mûris par le goût, ne ferait qu’apporter à tout l’ensemble de sa conduite politique, dans l’opinion, un appui véritable et solide ; il finirait, en étant de plus en plus un poëte incontestable, bien économe et jaloux de sa gloire, par triompher plus aisément sur les autres terrains, et par forcer les dernières préventions de ses collègues les plus prosaïques, même dans les questions de budget et dans le pied-à-terre des chemins vicinaux. 

1944. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Il ne faudrait pourtant pas mettre sur la même ligne, pour l’ensemble des travaux, La Curne de Sainte-Palaye, qui en a fait d’immenses, et Tressan qui n’en a fait que de fort légers.

1945. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Rien donc de plus piquant et de plus instructif que d’étudier dans leurs rapports ces deux figures originales, à physionomie presque contraire, qui se tiennent debout en sens inverse, chacune à un isthme de notre littérature centrale, et, comblant l’espace et la durée qui les séparent, de les adosser l’une à l’autre, de les joindre ensemble par la pensée, comme le Janus de notre poésie.

1946. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?

1947. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Mais de toutes les confusions, la plus funeste est celle qui mêle ensemble toutes les éducations, et ne sépare que les partis.

1948. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

« Il était laid, nous dit un contemporain628 : sa taille ne présentait qu’un ensemble de contours massifs ; quand la vue s’attachait sur son visage, elle ne supportait qu’avec répugnance le teint gravé, olivâtre, les joues sillonnées de coutures ; l’œil s’enfonçant sous un haut sourcil, … la bouche irrégulièrement fendue ; enfin toute cette tête disproportionnée que portait une large poitrine… Sa voix n’était pas moins âpre que ses traits, et le reste d’une accentuation méridionale l’affectait encore ; mais il élevait cette voix, d’abord traînante et entrecoupée, peu à peu soutenue par les inflexions de l’esprit et du savoir, et tout à coup montait avec une souple mobilité au ton plein, varié, majestueux des pensées que développait son zèle. » Et Lemercier nous montre « les gestes prononcés et rares, le port altier » de Mirabeau, « le feu de ses regards, le tressaillement des muscles de son front, de sa face émue et pantelante ».

1949. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Et dehors, dans les jardins, des jeunes filles vêtues de mousseline chantent des choeurs, comme dans l’île d’Utopie ou dans les Atlantides ; puis les danses commencent, lascives, furieuses, qui finissent vers l’aube par la fête universelle de la chair… Mettez toutes ces impressions ensemble, et d’autres encore, indéfinissables, que j’oublie, et vous comprendrez qu’il n’y a rien de plus sensuel, de plus languissant, de plus mélancolique que le Mariage de Loti.

1950. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Très-claire dans le détail, elle est plus difficile à saisir et à exposer dans son ensemble.

1951. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Le 15 janvier 1674, elle dit à sa fille : « J’allai donc samedi dîner chez M. de Pomponne, comme je vous avais dit, et puis jusqu’à cinq heures, il fut enchanté, enlevé, transporté de la perfection des vers de la Poétique de Despréaux. » Il y a lieu de croire que Boileau et madame de Sévigné ne s’évitaient pas, puisqu’ils se trouvaient ensemble aux lectures de celui-ci.

1952. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Demain, ils partiront ensemble, pour fuir jusqu’à l’ombre de la tentation.

1953. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Rien n’est plus largement présenté, plus clair, plus circonstancié que cette bataille de Froissart, mieux suivi dans les moindres épisodes en même temps que nettement posé dans l’ensemble, et couronné par une scène tout héroïque.

1954. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Il serait temps, aujourd’hui que l’expérience a suffisamment parlé, et que les hommes de mérite qui se sont chargés par pur zèle de ces humbles lectures ont assez montré dans quel sens utile et désintéressé ils les conçoivent, que de son côté aussi le public a montré dans quel esprit de bienséance et d’attention il les vient chercher, il serait temps, je crois, de donner à cette forme d’enseignement la consistance, l’ensemble, l’organisation enfin qui peut, seule, en assurer le plein effet et la durée.

1955. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

On se voyait régulièrement ; on déjeunait, on dînait ensemble chaque semaine avec frugalité et gaieté, et quand Ducis arrivait de Versailles à Paris, c’était une fête.

1956. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Cet ensemble d’anecdotes sur la jeunesse de Patru nous le montre bien, dans la vérité primitive de son caractère, aimable, je le répète, liant et séduisant, un garçon d’esprit et de plaisir, honnête homme au milieu de ses distractions gauloises, désintéressé, déjà mal à l’aise et se méfiant de la fortune, ne se sentant pas assez de force pour la maîtriser et pour épouser courageusement la femme qu’il aime, du moment qu’elle devient veuve et qu’elle est libre.

1957. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

On l’entrevoit vaste, exagéré, facile et brillant, hardi et aventureux, plutôt d’expédients que d’ensemble, de ceux qui, par tous les vents, vont à toutes voiles et doivent tôt ou tard échouer par imprudence et témérité.

1958. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Les temps sont différents, les analogies seraient illusoires et trompeuses : mais l’idée générale d’étudier les personnages de réparation et d’ordre après ceux de révolution et de ruine, et d’en évoquer l’esprit, ne saurait être que bonne et utile dans son ensemble.

1959. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Nous avons vécu ensemble à cœur découvert.

1960. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Il suffît que l’ensemble et nombre de parties restent agréables, riantes et vives.

1961. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Et encore : Le christianisme n’est, dans son ensemble, qu’une grande aumône faite à une grande misère.

1962. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Ce ne sera pas tout à fait une nouveauté pour vous, car vous pouvez vous rappeler que nous jouions ensemble de cette manière durant l’hiver à Passy.

1963. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Et il y avait des relations non encore brisées entre Rouland et les Passy, qui parlaient chaudement en notre faveur, et le samedi 19 février, le président de la 6e chambre donnait lecture, à la fin de l’audience, du jugement dont voici le texte : « En ce qui touche l’article signé Edmond et Jules de Goncourt, dans le numéro du journal Paris, du 11 décembre 1852 ; « Attendu que si les passages incriminés de l’article présentent à l’esprit des lecteurs des images évidemment licencieuses et dès lors blâmables, il résulte cependant de l’ensemble de l’article que les auteurs de la publication dont il s’agit n’ont pas eu l’intention d’outrager la morale publique et les bonnes mœurs ; « Par ces motifs : « Renvoie Alphonse Karr, Edmond et Jules de Goncourt et Lebarbier (le gérant du journal) des fins de la plainte, sans dépens. » Nous étions acquittés, mais blâmés.

1964. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Et pour voir à la fin tous les vices ensemble, Le parterre en tumulte a demandé l’auteur.

1965. (1912) Le vers libre pp. 5-41

» Mais l’historien qui vingt ans après jette un coup d’œil d’ensemble, qui fait rentrer dans ses catégories les uns et les autres, les Hugo et les Nisard, les Flaubert et les Pinard, les Berlioz et les Fétis, les Manet et les Albert Wolff, l’historien constate que les mouvements nouveaux furent moins nouveaux, moins artistes qu’ils ne le parurent, que presque toujours ils restent en route.

1966. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

La connaissance que nous avions d’un caractère est juste sans doute, mais elle est générale ; elle est d’ensemble et par conséquent elle est flottante encore ; ce qui nous ravit, c’est d’avoir retrouvé dans le roman cette même connaissance sous un rayon plus vif qui fait sortir les traits de détail, qui met en relief les particularités significatives et qui nous fait dire : « Comme c’est vrai !

1967. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Mais travaillent-ils ensemble, en même temps ?

1968. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Les femmes présentent une série semblable de faits dans l’ensemble de leurs destinées : elles se sont graduellement élevées ; leur condition a subi les mêmes vicissitudes, selon les états différents de la société.

1969. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Tel fut le mal — l’irréparable mal — pour Philarète Chasles, le mal au plus profond de facultés superbes et qui les empêcha de fonctionner avec l’éclat, la précision, la gravité, la profondeur, la toute-puissance d’ensemble qu’elles auraient eues s’il eût été élevé par un autre homme que par un père, qui en lit d’abord, le croira-t-on ?

1970. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Art, littérature, philosophie, religion, famille, société, gouvernement, tout établissement ou événement extérieur nécessite et dévoile un ensemble d’habitudes et d’événements intérieurs.

1971. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Ce complément, qui est en même temps une correction, était nécessaire, au défaut de l’étude d’ensemble et définitive que Gaston Paris n’a pu écrire. […] * * * Nous avons regardé le lendemain en détail ce que nous avions aperçu d’ensemble le jour de notre arrivée, et l’impression première que nous avions ressentie n’a fait que se confirmer. […] Mais de ce qu’on relève dans le poème des traits qui indiquent une connaissance exacte, et peut-être contemporaine, des lieux et des faits, on ne peut rien conclure pour l’ensemble de l’ouvrage. […] Tous les vendredis à minuit chacune des dames se levait d’auprès de son compagnon et se rendait auprès de la reine, et toutes ensemble allaient s’enfermer dans des chambres disposées pour cela, où elles étaient jusqu’après la minuit de samedi « en état de couleuvres et de serpents ». […] Elle lui montre son palais et ses trésors, et son jardin, « pareil à un paradis », où sont mûrs ensemble les fruits de toutes les saisons, — preuve évidente pour Guerino qu’il s’agit là d’un sortilège.

1972. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Ces rejetons copulant ensemble donnent des produits qui possèdent également ces caractères nouveaux ; encore une ou deux générations et la mutation devient acquise et transmissible régulièrement. […] La seconde dépense un génie équivalent en mille petites besognes pratiques dont l’ensemble augmentera sensiblement le trésor de l’utilité quotidienne. […] Les lacustres sont, dans leur ensemble, plus avancés que les mégalithiques. […] Cet ensemble fournit d’autre part une perte de chaleur que l’on exprime par le mot calorie : nous perdons environ 2400 calories par vingt-quatre heures. […] Le chemin de fer rapproche les hommes et les mène tous ensemble ; l’automobile les divise par petits groupes.

1973. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Solmes, et pour la défense de l’autorité du père. » À présent la chose est une affaire de politique et de guerre. « Puisque vous avez déployé vos talents et tâché d’ébranler tout le monde, sans être ébranlée vous-même, c’est à nous maintenant de nous tenir plus fermes et plus serrés ensemble. » Ils forment « une phalange rangée en bataille », où chaque conviction alourdit les autres de tout son poids. […] Western est un squire de campagne, bonhomme au demeurant, mais ivrogne, toujours à cheval, inépuisable en jurons, prompt aux gros mots, aux coups de poing, sorte de charretier alourdi, endurci et enfiévré par la brutalité de la race, par la sauvagerie de la campagne, par les exercices violents, par l’abus de la grosse mangeaille et des boissons fortes, tout imbu d’orgueil et de préjugés anglais et rustiques, n’ayant jamais été discipliné par la contrainte du monde, puisqu’il vit aux champs, ni par celle de l’éducation, puisqu’il sait à peine lire, ni par celle de la réflexion, puisqu’il ne peut pas mettre deux idées ensemble, ni par celle de l’autorité, puisqu’il est riche et justice, et livré, comme une girouette qui siffle et grince, à tous les coups de vent de toutes les passions. […] Un homme fait sa raie de travers, cela tient, selon Sterne, à l’ensemble de son caractère, lequel tient à celui de son père, de sa mère, de son oncle et de tous ses aïeux ; cela tient à la structure de son cerveau, qui tient aux circonstances de sa conception et de sa naissance, lesquelles tiennent aux manies de ses parents, à l’humeur du moment, aux conversations de l’heure précédente, aux contrariétés du dernier curé, à une coupure du pouce, à vingt nœuds faits sur un sac, à je ne sais combien de choses encore.

1974. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent Dans cette suite d’études sur Molière, ou dont Molière est le prétexte, je trouve, à cinq ans, à dix ans, à quinze ans de distance l’un de l’autre, trois chapitres à propos de Don Juan ; — c’est en vain que je me donne à moi-même d’excellentes et irrésistibles raisons pour ne pas publier, tout à la fois, ces trois chapitres, il s’élève dans mon esprit et dans ma passion littéraire plusieurs bons motifs qui me poussent à reproduire, en leur ensemble, ces trois chapitres, écrits à des époques si diverses, et parmi des événements si différents. […] Soyez brillant avec les esprits brillants ; soyez sobre avec les esprits bornés ; ayez soin de vêtir convenablement la vérité un peu nue ; aimez à dégager la beauté des voiles qui la gênent. — Un grand esprit a le défaut suprême de ne voir que l’ensemble et de négliger les détails ; un petit esprit a cette grande qualité d’embrasser une quantité d’objets curieux, utiles, bons à étudier, bons à savoir ; l’esprit enjoué, grâce à sa bonne humeur, fait passer bien des choses d’une rude et cruelle digestion. […] — Je le veux bien, dit Plutus ; mais crois-moi, nous n’aurons pas vécu ensemble, deux ou trois jours, que tu ne vaudras pas grand-chose ! […] Dans ses lettres à M. le maréchal de Bellefonds, l’évêque de Meaux raconte d’un style attristé, grave et touché tout ensemble, ce drame caché dont M. 

1975. (1864) Le roman contemporain

Balzac a terminé cet ensemble d’ouvrages qu’il a désigné parce titre collectif un peu ambitieux : La Comédie humaine. […] Un gouvernement ne périt point par une seule cause, mais par un ensemble de causes. […] On se rassura d’abord en voyant l’Angleterre et la France marcher ensemble contre la Russie. […] Elle est donc, non pas telle qu’elle aurait voulu être, mais telle qu’un ensemble de causes sur lesquelles elle ne pouvait rien l’ont faite. […] Chacun d’eux n’obéit qu’à lui-même, à sa nature, à cet ensemble d’aptitudes, de goûts, de penchants qui constituent son individualité, son tempérament, son caractère.

1976. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Talma, Molé, Fleury, Dugazon, Grandménil, Dazincourt, Larochelle, Saint-Prix, Saint-Fal, Michot, Damas, Armand ; mesdemoiselles Contat, Mars, Joly, Devienne, Raucourt, et mesdames Talma, Vestris et Fleury, formaient un ensemble digne de soutenir la gloire de l’ancienne Comédie-Française. […] S’il y a dans la musique une expression, un sentiment très indépendant de l’attirail scientifique, de l’harmonie et des morceaux d’ensemble ? […] Les opéras ne sont et ne peuvent être que des canevas qui fournissent à la musique des situations qu’elle puisse exprimer dans sa langue, et cette langue est essentiellement différente de la déclamation ; tout ce qui n’est point chant ou morceau d’ensemble, n’est donc qu’un remplissage que les Italiens ont le bon esprit de ne pas écouter. […] Puis il ajoute : « Il n’en est pas ainsi de Pindare et de Sophocle ; car, au milieu de leur plus grande violence, durant qu’ils tonnent et foudroient, pour ainsi dire, leur ardeur vient malà propos s’éteindre, et ils tombent malheureusement ; et toutefois y a-t-il un homme de bon sens qui daignât comparer tous les ouvrages d’Ion ensemble au seul Œdipe de Sophocle ?  […] Mais l’ensemble du style est chaud, ferme, plein d’une sève vigoureuse, d’un naturel franc et original.

1977. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Ignore-t-il que tous ces anonymes qui composent la foule cèdent à un ensemble de mobiles très complexes, préjugés, conventions, habitudes d’esprit, et qu’ils ont ainsi leur rhétorique et leur poétique, vagues, obscures, instinctives, rudimentaires tant qu’on voudra, suffisantes pourtant pour leur permettre d’exprimer clairement leurs préférences. […] N’attendez pas de lui des vues d’ensemble, une formule qui embrasse ou résume une époque ou une école, une tentative sérieuse pour déterminer la marche et la loi d’un mouvement littéraire. […] Ensuite, à la différence des historiens, il n’opérait pas sur le passé qui est d’ordinaire plus facile à étudier que le présent, parce qu’il a pris l’immobilité de la mort et qu’il permet à l’observateur le recul nécessaire à toute vue d’ensemble. […] Bourget avait voulu mener à bien une enquête complète sur les tendances de sa génération et sur leur origine, il aurait dû distinguer dans notre société les différents groupes qui évoluent côte à côte ; après quoi il aurait eu à rechercher quels écrivains ont le plus contribué à façonner l’ensemble de sentiments et d’idées qui sert de lien à chacun de ces groupes. […] On le voit, nous sommes bien loin d’avoir une vue d’ensemble des idées dirigeantes qui dans le présent préparent l’avenir de la France.

1978. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Justement, la marquise a été la compagne d’enfance d’Humbert ; ensemble ils ont couru les champs, elle, la fille du château, et lui, le petit voisin, fils d’un brave homme de tonnelier. […] Il apprend tout ce que sait le brave homme : que Fernand et Denise, qui ont été élevés ensemble, se sont aimés d’un amour innocent, qu’ils devaient s’épouser, que le projet a été rompu par les Thauzette devenus riches, et que Denise en a beaucoup souffert. […] Les bonnes amies couronnées ensemble tombent dans les bras l’une de l’autre comme Élise et Esther. […] Sa morale est celle qu’enseigne le théâtre pris dans son ensemble, morale forcément assez pure : le public l’exige ainsi, parce que les hommes rassemblés aiment généralement la vertu. […] Ils ont tout ensemble l’air très jeune, — et l’air crevé, si j’ose m’exprimer ainsi.

1979. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Ce goût, je le sais bien, fût demeuré impuissant, s’il n’eût trouvé pour se développer, pour se fortifier, un ensemble de facultés heureuses. […] La raison et la gaieté, unies ensemble par une étroite alliance, ont remporté une victoire que chacune des deux, livrée à ses seules forces, aurait difficilement obtenue. […] La grandeur de Dieu, l’immensité de la création, le peu de place que l’homme tient dans l’ensemble des choses, sont éternellement rajeunis par la pensée. […] Quand M. de Lamartine, renonçant à commenter chaque pièce sortie de sa plume, essaie de juger l’ensemble de ses œuvres, est-il plus heureux, mieux inspiré ? […] Il entasse les épithètes et verse sur le papier une kyrielle de mots, souvent étonnés de se trouver ensemble.

1980. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Souvent il traîne, souvent il s’appesantit sur le détail et sur un détail qui, vraiment, importe peu à l’ensemble et ne lui sert de rien ou du moins ne lui sert pas d’un grand ornement. […] Ce qui suit n’en est pas l’analyse, que je crois qui serait impossible à faire ; mais, mis à peu près en bon ordre, l’ensemble des idées qu’il suggère. […] Il y a plus : Racine et Molière, d’autre part, ne sont pas bien ensemble à cette époque. […] Il écrivait à Elise ; « N’est-ce point une illusion, Frédéric Hebbel et 1.200 reichsthalers, qui aurait cru que cela pût aller un jour ensemble ?  […] « En somme, Athalie est une œuvre imposante d’ensemble, et par beaucoup d’endroits magnifique ; mais non pas si complète et si désespérante qu’on a bien voulu croire.

1981. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Le mauvais goût et le vice marchent presque toujours ensemble ; le premier n’est que l’expression du second, comme la parole rend la pensée. […] Parlons, parlons encore ensemble, il n’est pas encore jour ! […] S’ils viennent à danser ensemble, vous êtes frappé d’un contraste étonnant : la première se redresse et se balance avec une mollesse inattendue ; le second fait entendre les chants les plus tristes. […] « Est-ce pour les oiseaux, Seigneur, que vous avez uni ensemble tant de miracles qu’ils ne connaissent point ? […] Quelque chose de voluptueux, de religieux et de guerrier, fait le caractère de ce singulier édifice, espèce de cloître de l’amour, où sont encore retracées les aventures des Abencerages ; retraites où le plaisir et la cruauté habitaient ensemble, et où le roi maure faisait souvent tomber dans le bassin de marbre la tête charmante qu’il venait de caresser.

1982. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Nous irions boire ensemble à la source limpide. […] Et il ajoute : « Montons ensemble, voulez-vous ? […] Quand nous sommes ensemble devant une porte, il nous laisse passer les premières… Et voilà ce qu’à ce contrat nous avons gagné : un illusoire droit de préséance. […] Bardas se ramassa sous ses armes, se couvrit de sa targe, et, soudain, debout sur ses étriers, assena un terrible coup de taille, qui fendit ensemble l’homme et la bête. […] Ce génie et ce métier, mis ensemble, ont abouti à quelque chose d’anguleux, d’immobile et d’incohérent.

1983. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Les barbares, apprenant et gâtant tout ensemble la langue latine, lui empruntaient, surtout les mots qui répondaient à leurs affections et à leurs pensées journalières. […] Plusieurs verbes, plusieurs mots construits ensemble, sont encore tout latins : donat, jurat, conservat, de suo, meos, in damno sit. […] Au reste, bien qu’on ne puisse mettre en doute ces réminiscences de l’antiquité, leur influence est médiocre et légère dans l’ensemble des productions qu’on doit à la muse méridionale. […] Mais si ce charme indéfinissable est attaché à la mélodie de certains sons, combien cette mélodie, quand elle est continue et variée tout ensemble, ne doit-elle pas avoir de grâce et de magie ! […] Nous aurons toujours des querelles ensemble.

1984. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Mézeray l’embrasse dans son ensemble ; il la décrit au naturel dans tout son cours, et, quand on l’a parcourue avec lui d’un bout à l’autre, on peut dire véritablement qu’on a vécu avec ces hommes du xvie  siècle, qu’on les a vus au juste point, ni trop loin ni trop près, qu’on les a entendus parler, qu’on a eu la saveur de leurs propos, qu’on a conçu la suite des événements dans leur exacte proportion, avec mille particularités de mœurs qui les animent et qui en sortent d’elles-mêmes.

1985. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Il y en a un sur le choix des semences aux environs des parcs ; le prince suppose toujours qu’ils ne sont point enclos de murailles et que la vue s’étend à l’entour par des éclaircies bien ménagées : il soigne alors les nuances diverses des semences dans les plaines, et veut assortir « le petit vert du lin, le mêlé, le tacheté du sarrasin, le petit jaune du blé, le gros vert de l’orge, et bien d’autres espèces que, dit-il, il ne connaît pas encore », toutes ensemble faisant le fond du tableau et qui deviennent le plaisir des yeux.

1986. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

» Et ils répondirent tous ensemble que non ; car ils aimeraient mieux mettre leurs corps à l’aventure que d’acheter une nef 4 000 livres et plus. — « Et pourquoi, reprit le roi, me conseillez-vous donc que je descende ? 

1987. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Car des quatre grands hommes, c’était Molière surtout qui aimait à le consulter non seulement dans ses ennuis de cœur, mais dans ses embarras de directeur de théâtre (deux sortes de peines qui se mêlaient en lui volontiers) : il avait dans sa troupe trois principales actrices entre lesquelles il s’agissait de distribuer les rôles et dont il importait de mener à bien les rivalités ; et Chapelle, de la campagne, lui écrivait : Il faut être à Paris pour en résoudre ensemble, et, tâchant de faire réussir l’application de vos rôles à leur caractère, remédier à ce démêlé qui vous donne tant de peine.

1988. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

[NdA] Je lis dans une de ses Remarques : Pourquoi avoir banni du beau langage une expression populaire une jeunesse, pour parler d’une jeune fille ou de plusieurs jeunes gens ensemble ?

1989. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Brave, aimant son métier, embrassant avec ensemble et précision ce qui concernait son corps particulier de troupes, il n’avait pas cette avidité à s’instruire dans toutes les branches qui dénote une nature de général proprement dit, l’homme destiné à de grands commandements.

1990. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Quelque jugement qu’on porte sur l’ensemble de ce travail, il le conçut à bonne fin et le commença avec un zèle extrême : L’entreprise est délicate, écrivait-il à un de ses amis de Paris, M. de Chénevières ; il s’agit d’avoir raison sur trente-deux pièces ; aussi je consulte l’Académie toutes les postes, et je soumets toujours mon opinion à la sienne.

1991. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Il est peu de pages plus belles que celles qu’il a consacrées à décrire ce qu’on voit du haut du Bergonz, montagne située derrière Luz, et qui est fort bien placée pour servir de belvédère sur l’ensemble des Pyrénées ; c’est le point central du livre et du tableau : Quelle vue !

1992. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Aujourd’hui c’est l’ensemble de sa correspondance avec les Choiseul qui nous est donné et dont on doit l’édition à M. le marquis de Sainte-Aulaire, héritier d’un nom qui depuis longtemps est devenu synonyme de politesse et d’urbanité.

1993. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Ce que j’ose affirmer, c’est que cette Correspondance, à qui daignera la lire d’un bout à l’autre et voudra bien ne pas trop s’appesantir sur le commencement ni sur la fin, paraîtra respirer dans son ensemble la bonté et la gaieté, et aussi bien souvent la grâce.

1994. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Examinez donc hardiment et sévèrement, bas toute tendresse, car j’ose bien vous dire que, sur le fait d’une probité très-exacte et d’une fidélité sincère, je ne crains ni le Roi, ni vous, ni tout le genre humain ensemble.

1995. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Ce prince, dans sa jeunesse et malgré quelques attaques d’épilepsie qu’il avait essuyées, était plutôt bien que mal constitué, et l’ensemble de sa personne marquait de la vigueur plutôt que de la faiblesse.

1996. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

C’est, redirai-je d’après lui à mon tour, c’est être ou avoir été amis, avoir eu, à une certaine heure de jeunesse, des sentiments vifs et purs en commun ; avoir eu volontiers mêmes vues à l’horizon, mêmes perspectives et mêmes vœux, par le seul fait de cohabitation morale dans un même navire ; ou, dans des navires différents, avoir fait route quelque temps de conserve sous les mêmes astres, avoir jeté l’ancre un moment côte à côte dans de belles eaux ; s’être connus et goûtés dans des saisons meilleures ; sentir, même en s’éloignant, qu’on est, malgré tout, de la même escadre, qu’on flotte ensemble, qu’on est à bord d’une même expédition, qui s’appelle pompeusement le siècle, qui comprend environ un quart, de siècle et qui, pour la plupart, n’ira guère au-delà.

1997. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

La description ou le portrait de l’Amour-propre, qui est en tête de la première édition des Maximes, est un admirable morceau d’ensemble qu’on n’a pas réfuté encore ; c’est un morceau digne de Pascal, de celui des Pensées, et qui cette fois, par sa date, a bien réellement devancé la publication posthume de l’ouvrage de Pascal, et dans un même genre.

1998. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Le maréchal de Montesquiou, qui semblait avoir fait de cette opération sur Denain son affaire, insista pour continuer ; on arriva à l’Escaut à l’heure dite, et tandis que Montesquiou faisait construire en toute hâte des ponts, Villars diligenta l’armée et l’arrivée des troupes : les deux maréchaux passèrent ensemble l’Escaut.

1999. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Mme Roland, malgré les qualités viriles dont elle a fait preuve, n’avait rien de masculin dans tout son aspect ni dans son ensemble ; elle était femme et très femme.

2000. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Elle n’a certainement pas d’amour pour lui, et il serait difficile qu’elle en eût : mais, malgré cela, elle paraît sensible à sa complaisance et déférence pour elle, et ils sont, malgré la différence de leurs agréments personnels, de leurs caractères et de leurs goûts, aussi bien ensemble qu’on puisse le souhaiter.

2001. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

l’art, parce qu’il doit surtout satisfaire les artistes, c’est-à-dire les connaisseurs, doit-il donc se condamner ainsi à ne plaire qu’à eux, à eux seuls, à déplaire nécessairement aux bourgeois (ce mot va loin), à la moyenne du public, à l’ensemble d’une société, à nos semblables ?

2002. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Le président Bouhier, qui, dans sa jeunesse, avait vu La Bruyère, mais qui ne se fiait pas à ses impressions anciennes, crut devoir interroger M. de Valincour en 1725 sur le célèbre auteur des Caractères ; M. de Valincour lui répondit : « La Bruyère pensait profondément et plaisamment ; deux choses qui se trouvent rarement ensemble.

2003. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Mais Moncrif comprit que son maître allait se fourvoyer ; qu’il se ruinerait en frais de représentation et débuterait dans la carrière des armes par un ridicule, abbé tout ensemble et généralissime pour son coup d’essai.

2004. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Assurément pour l’ensemble du coup d’œil, Beugnot est bien ; mais, ô Saint-Simon, l’homme au miroir magique, à la palette resplendissante, où es-tu ?

2005. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Voyant le trouble d’Élisabeth, il voulut la rassurer par ses caresses, mais s’arrêta tout à coup en voyant apparaître sur sa tête une image lumineuse en forme de crucifix : il lui dit alors de continuer son chemin sans s’inquiéter de lui, et remonta lui-même à la Wartbourg, en méditant avec recueillement sur ce que Dieu faisait d’elle, et emportant avec lui une de ces roses merveilleuses qu’il garda toute sa vie. » Ce miracle des roses rend avec suavité le parfum que l’ensemble du livre exhale.

2006. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Jasmin peut se permettre, avec sa qualité, avec sa profession, bien des libertés et des familiarités railleuses ; il peut ne s’épargner aucun des bons mots qui naissent du sujet ; il dira que le peigne et la plume vont très-bien ensemble, et que tous deux font un travail de tête ; il dira à ses confrères poëtes qu’il les défie, et qu’il est bien sûr, après tout, de leur faire la barbe d’une façon ou d’une autre ; il ajoutera qu’il n’est pas moins sûr de ne jamais perdre son papier, et que, si ses vers sont mauvais,… eh bien, il en fait des papillotes.

2007. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Il pouvait y avoir ainsi cinq ou six lieux figurés ensemble, sur la scène.

2008. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Sa vision est une des plus nettes qui se soient jamais rencontrées chez un poète ; son œil garde à la fois le détail et l’ensemble des choses.

2009. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

« Pourquoi, dit-il, n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poète, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout. » Et il part de là pour décrire en deux ou trois pages une ville espagnole, avec ses promenades d’orangers le long d’une rivière, ses églises chrétiennes, ses minarets arabes, sa prison, son cimetière, et tout ce qui la compose.

2010. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Des séries entières de psaumes étaient consacrées à chanter le bonheur de cheminer ainsi en famille 197, durant plusieurs jours, au printemps, à travers les collines et les vallées, tous ayant en perspective les splendeurs de Jérusalem, les terreurs des parvis sacrés, la joie pour des frères de demeurer ensemble 198.

2011. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

L’observation, absente de l’ensemble, se disperse dans l’étincellement des détails.

2012. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Peu avant de mourir, comparant ensemble toutes les phases de sa carrière, il écrivait : « J’ai connu le véritable bonheur dans l’obscurité, l’innocence et la pauvreté de mes premières années. » Puisque tel était le charme qui rappelait le héros vers les commencements de lui-même, approchons-en de plus près, et cherchons dans quelques vestiges subsistants ce qu’il y avait donc de si aimable en cette enfance demeurée si chère.

2013. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

En abordant le vieux chef, il s’adresse à lui le sourire sur les lèvres, et comme s’ils avaient passé la nuit amicalement ensemble : Comment as-tu dormi ?

2014. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Il s’aperçoit que cette petite Marie, à laquelle il n’avait jamais songé pour sa beauté, est plus fraîche qu’une rose de buisson, et il se détaille le gracieux portrait en concluant : « C’est gai, c’est sage, c’est laborieux, c’est aimant, et c’est drôle… Je ne vois pas ce qu’on pourrait souhaiter de mieux. » Dans le chapitre qui suit la « Prière du soir » et qui a pour titre « Malgré le froid », il y a un moment où j’ai craint qu’une brusquerie fâcheuse ne vînt gâter la pureté de l’ensemble : mais que voulez-vous ?

2015. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Elle avait pourtant un ami vrai, Formont ; un ami d’habitude, le président Hénault, et assez de liaisons du monde pour combler une autre existence moins exigeante ; mais le tout ensemble ne suffisait au plus qu’à distraire la sienne.

2016. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Nous lisions l’autre jour ensemble Mme de Caylus et ses Souvenirs : mais de quels souvenirs d’enfance nous parle-t-elle ?

2017. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Et il l’engage à venir passer quelques mois avec lui dès qu’il le pourra : « Nous philosopherons ensemble sur le néant de la vie, sur la philosophie des hommes, sur la vanité du stoïcisme et de tout notre être. » Et il ajoute avec ce mélange de roi-guerrier et de philosophe, qui semblerait contradictoire s’il n’était ici touchant, « qu’il ressentira autant de joie de le tranquilliser que s’il avait gagné une bataille ».

2018. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Or, dans la première quinzaine de septembre 1793, le château privilégié réunissait encore, au sein de sa douce et fraîche vallée, une vingtaine de personnes de tout âge, hommes, femmes, tous plus ou moins menacés, et qui, au milieu de ces idées de ruine, de prison et de mort même, dont chacun était environné alors, tâchaient d’oublier l’orage et de jouir ensemble des derniers beaux jours.

2019. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Rulhière, chargé en 1768 d’écrire l’histoire de l’anarchie de Pologne, anarchie qui commençait à éclater à cette époque, mais dont les suites se prolongèrent jusqu’au dernier démembrement de la Pologne, consommé en 1797, avait affaire à un sujet qui n’était pas défini, qui était, si l’on peut dire, en cours d’exécution, et qu’il ne pouvait par conséquent embrasser dans son ensemble.

2020. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Avec tous ses défauts et toutes ses imperfections de nature, donnant en mourant la main à Chateaubriand, à Fontanes, à tout ce jeune groupe littéraire en qui était alors l’avenir, il transmit le flambeau vivant de la tradition, et il justifia le premier pronostic de Voltaire à son égard : « Quelque chose qui arrive, je vous regarde comme le restaurateur des belles-lettres. » C’est le mot magnifique, mais juste après tout (si l’on considère l’ensemble du rôle et de l’influence), qu’il faudrait graver sur son tombeau.

2021. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Henri Chevreau et Laurent-Pichat, qui ont publié en commun un recueil de vers, Les Voyageuses (1844), butin rapporté d’un voyage fait ensemble par les deux amis en Grèce et en Orient.

2022. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Et puis n’oublions pas qu’elle avait soixante-quatre ans alors, un œil malade et un rhumatisme, ce qui fait un ensemble de conditions fâcheuses pour commencer le métier des armes en qualité de maréchal de camp d’une jeune princesse.

2023. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Mais à voir l’ensemble, comme on sent bien que ce personnage vivant était le contraire du triste et du sombre, et point du tout ennuyeux !

2024. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

… En vérité, je le sens pourtant, mais c’est merveille comme j’accommode tout cela ensemble.

2025. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Dans le temps, elle m’avait dit : « Goncourt, je vous laisse, dans mon testament, les dessins que Gavarni avait faits pour La Mode, et que Girardin, aux jours où nous étions bien ensemble, m’a offerts ».

2026. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Tout l’art est ensemble.

2027. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Préface I Il a paru opportun à plusieurs personnes qu’en tête de ces Palais Nomades, qui furent, il y a dix ans, le livre d’origine du vers libre, l’auteur inscrivît à nouveau, sinon avec plus de détails, au moins avec plus d’ensemble, ce qu’il eut à dire sur la formule nouvelle de la poésie française ; et l’auteur admet que cela peut avoir quelque utilité, non seulement (il ne le cèle point) parce qu’il éprouve quelque fierté d’avoir donné le signal et l’orientation de ce mouvement poétique, mais aussi parce qu’il tient à assumer de cette tentative, bonne ou mauvaise, vis-à-vis des adversaires, toute sa part de responsabilité.

2028. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Je vous déclare que ce n’est point à l’aide d’une infinité de petits portraits isolés, qu’on s’élève au modèle original et premier ni de la partie, ni de l’ensemble et du tout ; qu’ils ont suivi une autre voie, et que celle que je viens de prescrire est celle de l’esprit humain dans toutes ses recherches.

2029. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Ce ne sont pas des moralistes ordinaires, quel que soit l’extraordinaire de leur talent, ce n’est ni Montaigne, par exemple, ni La Rochefoucauld, ni Vauvenargues, ni Chamfort, ni madame de Staël (la madame de Staël du sombre livre de l’Influence des passions sur le bonheur individuel), ni même le religieux et platonicien Joubert, qui auraient pu écrire ce traité de « la Douleur », tracé d’une main si attendrie, mais si ferme, pour nous la faire comprendre et pour nous la faire accepter… On sent, en le lisant, qu’on n’a plus affaire ici à un moraliste au détail, inspiré par le spectacle isolé de la misère humaine, étudiée peut-être sur son âme, mais à une tête d’ensemble qui a une nette et transcendante conception de la vie et de la destinée, et qui fait rentrer la douleur dans la notion la plus profonde des choses et dans le pian providentiel de la Création.

2030. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Stat crux dura volvitur orbis… Les quatre témoignages peuvent se discuter, comme tout ce qui est écrit par la main des hommes ; mais l’Église est la Lettre et l’Esprit tout ensemble.

2031. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

dans le livre chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fortune de la pensée, une valeur très importante d’ensemble et de situation, qu’il ne faut pas lui faire perdre en la détachant.

2032. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Une messe où il n’y aurait pas le sermon et le grand chant d’ensemble qui élève, entraîne, émeut, serait d’un faible profit.

2033. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Elle s’empare plus ou moins de tous ceux qui ont goûté à cette vie rapide, laborieuse et mondaine, moqueuse et cordiale tout ensemble ; elle s’impose aux plus sages, et aux autres.

2034. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Il découvrira dans cette idée toutes les manières d’être du triangle, ses trois côtés, ses trois angles, l’opposition du plus grand côté au plus grand angle, la propriété qu’ont les trois angles, de valoir ensemble deux angles droits, etc.

2035. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Adieu175, réunions aimables de compagnons, qui, sortis ensemble du pays, y retournez également par des chemins divers ! 

2036. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Que l’on dise : Histoire de la Littérature du siècle d’Auguste, Histoire de la Littérature au xvie  siècle, Histoire littéraire du règne de Louis le Grand, je comprends parfaitement l’ensemble et le détail d’une pareille entreprise, et qu’un historien va se trouver à l’aise dans ce vaste espace d’années et de chefs-d’œuvre. […] — Et voilà certes ce qui prouve que cet homme avait bien de l’esprit, en effet, c’est qu’on a pu ramasser tous ces fragments, les coudre ensemble, les coller sur la même page, dans le même livre, et que, nonobstant toutes ces préparations, cela est resté du bel et bon esprit. […] Athénée appelait cette table du père de famille d’un mot grec qui veut dire charité et bienveillance tout ensemble. […] Elle avait un sien voisin qui était tout ensemble épicier et consul du faubourg : quand l’épicier se présentait chez elle dans l’exercice de ses fonctions, elle ne l’eût pas fait asseoir pour un empire ; mais, si, le jour suivant, le sérénissime consul se montrait dans l’exercice de sa charge, aussitôt elle retroussait sa robe comme à l’église, et elle dessinait ses plus belles révérences. […] déroulons ensemble ce manuscrit et dites-moi ce que ça chante.

2037. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Buvons à la même coupe comme des communiants, et savourons ensemble l’amertume du mépris que nous avons tous mérité. […] Car si, voulant louer une tête puissante de Roybet, je disais, avec les badauds, qu’« elle sort du cadre » Je ferais de la peine à mon ami Smith, l’excellent artiste bordelais, qui soutient qu’un tableau ne doit jamais être une pure reproduction, si frappante soit-elle, de la réalité, mais une certaine interprétation de la nature, en même temps qu’un, concert de lumière et de couleurs où rien ne se détache du reste en un relief trop fort, où tout s’harmonise au contraire dans l’ensemble et se fonde délicieusement. […] Quand un écrivain est mort, quand sur sa pauvre cendre éteinte les années et les années ont passé, l’initiative du public, qui n’est jamais bien réelle, qui, du vivant de l’auteur, ne paraît quelque chose que grâce à la confusion de toutes les voix, et que, très probablement, une analyse exacte réduirait toujours à zéro, devient visiblement de plus en plus nulle dans l’ensemble des causes qui créent la renommée. […] On l’a vu, en France, donner raison à Ponson du Terrail qui avait fait, contre Aurélien Scholl, le pari que, dans toutes les petites villes, dans tous les villages où ils iraient ensemble, ils ne trouveraient personne qui n’eût lu ses ouvrages, tandis qu’à peine un petit nombre de lettrés connaîtraient le nom de Flaubert. […] Les plus grands mots de la langue métaphysique, absolu, infini, ont deux parties : une image effacée, plus ou moins méconnaissable et confuse (solutus signifie tout ensemble détaché, mou, payé, chassé, cessé, etc), et une particule négative.

2038. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Je remercie publiquement mes interprètes, tous ensemble et sans entrer dans le détail de leurs mérites respectifs. […] Voulez-vous que nous essayions de le définir et que nous lui comparions ensemble le journaliste d’à présent ? […] Ils se le diront avant d’aller ensemble à la guillotine. […] Doucement, il met la main de Pepa dans celle de Jacques ; gentiment et tendrement, il demande pardon à sa femme, et c’est ensemble qu’ils se remarieront. […] Le mouvement est bien encore dans chaque scène en particulier : il n’est plus dans l’ensemble de l’œuvre.

2039. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Mais l’Avis aux Français offre un ensemble assez développé pour nous permettre de caractériser les vues politiques d’André Chénier. […] Les sentiments exprimés par mademoiselle de Coigny sont si vrais, et se succèdent dans un ordre si logique ; les images qui servent de vêtement aux pensées de la jeune captive ont tant de grâce et de pureté, qu’il semble superflu d’appeler l’attention sur cet ensemble harmonieux ; cependant je crois devoir signaler dans cette ode si justement populaire un mérite qui jusqu’ici a passé inaperçu. […] Marianna et Noëmi, unies ensemble d’une étroite amitié, mais diversement douées, nous intéressent sans jamais nous étonner. […] Si maintenant nous essayons d’embrasser par la pensée l’ensemble des œuvres que nous venons d’analyser ; si nous nous demandons quel est le caractère général de tous ces récits, quelle est l’idée constante qui les domine, la réponse ne sera pas difficile. […] Pour fondre ensemble ces trois manières, il faudrait une main puissante, un art infini ; mais à quoi bon dépenser l’art et la puissance dans une tâche aussi ingrate ?

2040. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Il y avait bien quelques pochards, quelques chants de gobichonneurs, détonnant un peu avec l’hymne national, et toujours un peu de cette gaminerie, dont l’héroïsme français ne peut se défaire, mais l’ensemble du spectacle était émotionnant et grandiose. […] Recommencement impitoyable et tuant, qui, dans mon sommeil, s’accidente de toute l’horreur des cas, que nous avions lus ensemble, dans les traités de médecine, pour nos livres. […] Une femme de l’œuvre qui passe, entreprend de la consoler : « Ma pauvre femme… » L’épouse l’interrompt : « Il y a dix-huit ans que nous étions ensemble, et nous ne pouvions pas nous souffrir », et la voici qui entame un chapitre de griefs interminables contre l’agonisant. […] Je retrouve avec une profonde tristesse, dans un coin de l’église, cette vieille descente de croix en pierre, que nous avions dessinée ensemble, et que je ne croyais jamais revoir — tout seul. […] Cette nouvelle me renfonce, toute la soirée, dans le passé de la famille, dans le souvenir de notre jeunesse, écoulée ensemble.

2041. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

vous êtes destinés à jouer, pendant vingt-cinq ans au moins, vous, Monsieur, le rôle de l’amoureux ; vous, Madame, le rôle de l’amoureuse, et vous vous mariez, pour vivre ensemble éternellement ! […] C’était bien là vraiment l’ingénieux Frontin, le malicieux Dubois, le spirituel Figaro, le philosophe railleur, le maître et le valet tout ensemble des beaux petits messieurs de vingt ans que poursuivent leurs créanciers et qui poursuivent leurs maîtresses ! […] Il était, de sa nature, un observateur attentif, prévoyant, très calme et très ferme tout ensemble. […] Assez souvent, cette comédie des Femmes savantes est jouée avec un heureux ensemble au Théâtre-Français ; on voit qu’elle est passée dans les mœurs du théâtre, comme elle est passée dans nos mœurs. […] Et le mari fait bien d’être du même avis que madame La Ressource, sinon madame La Ressource fournirait, au besoin, et tout ensemble à la dame, la marchandise, et l’acheteur, qui ne serait pas le mari.

2042. (1930) Le roman français pp. 1-197

Ces espèces, soit de revenants, soit d’enkystés dans un monde nouveau — et souvent les deux ensemble — avaient besoin de connaître celui-ci. […] Sachant ce qu’est le roman, l’œuvre que doit être un roman, il sacrifiait tout à l’effet d’ensemble. […] Cependant il parvient à l’effet d’ensemble, par la vie même, par l’énergie vitale dont toute son œuvre est imprégnée. […] Tandis qu’André Gide, partant du général se dirige vers le particulier, en ce sens que, par un approfondissement de l’humain considéré dans son ensemble, il pénètre jusqu’à l’âme individuelle. » Je vais tâcher de résumer. […] Il convient d’aborder le sujet dans son ensemble.

2043. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Tout frappa & dut frapper dans cet ouvrage ; une chronologie nouvelle & condamnée qu’on y suit ; des morceaux isolés qu’on y rapproche & qu’on réduit en corps d’histoire ; une érudition profonde & légère qu’on y seme avec choix ; la richesse & la douceur du stile ; un ensemble lumineux & séduisant. […] Les hommes innocens & vertueux, ajoute-t-il, charmés alors d’avoir les dieux pour témoins de leurs actions habitoient ensemble sous les mêmes cabannes ; mais bientôt devenus méchans, ils se lassèrent de ces incommodes spectateurs, & les reléguèrent dans des temples magnifiques. […] Il dit « que les chanteurs de la place Navone à Rome, & ceux du pont de Rialte à Venise, qui sont là ce que sont ici les chanteurs du Pont-Neuf, se mettent trois ou quatre ensemble pour exécuter des morceaux de musique : il ajoute, on fait des concerts en François qui ne valent pas mieux ». […] Elle ordonna « qu’aucun couvent de réguliers n’auroit, dans son corps, deux chaires de docteurs régentant ensemble, sans toutefois prétendre qu’ils ne fussent point libres de faire à leurs confrères autant de leçons qu’ils jugeroient à propos. » Les dominicains s’élevèrent contre ce règlement. […] Il n’ignoroit pas que Louis de Fossombrone étoit l’ame de la réforme : il l’engage à le venir trouver pour traiter ensemble.

2044. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Mais, comme l’essence d’un art ne se révèle pleinement que dans l’ensemble de son développement historique176, l’histoire générale de la tragédie forme, avec la théorie sommaire de cet art, l’introduction nécessaire et naturelle d’une étude spéciale de la comédie. […] D’après son essence même, l’idée du beau doit se développer dans une série de déterminations successives dont l’ensemble la manifeste dans sa généralité et sa totalité .

2045. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Prenez l’ensemble du poëme ; c’est une bouffonnerie en style noble ; lord Petre a coupé une boucle dans les cheveux d’une beauté à la mode, mistress Arabella Fermor ; il s’agit de faire de cette bagatelle une épopée, avec les invocations, les apostrophes, l’intervention des êtres surnaturels et le reste des machines poétiques ; la solennité du style contraste avec la petitesse des événements ; on rit de ces tracasseries, comme d’une querelle d’insectes. […] IV Il y a pourtant un poëte dans Pope, et, pour le découvrir, il n’y a qu’à le lire par petits morceaux ; si l’ensemble est d’ordinaire ennuyeux ou choquant, le détail est admirable.

2046. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

« À vous deux, disent ces vers, nées dans le même sein, nourries toutes petites ensemble du même lait ! […] C’est que le génie n’est que la vibration d’une des cordes de l’organisation intellectuelle de l’homme, et que la raison est l’harmonie de toutes ces cordes ensemble.

2047. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Alors je reconnus Gianotto, et je voulus l’embrasser, parce que nous avions longtemps vécu et travaillé ensemble à Florence ; mais il fut si piqué des paroles de son maître, qu’il dit qu’il ne me connaissait pas. […] Nous nous trouvions ensemble au moins deux fois la semaine.

2048. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

C’est cependant là ce que fait Homère, et ce sont précisément ces naïvetés descriptives, si fidèles et si minutieuses, qui portent l’intérêt dans ses chants et qui gravent l’ensemble du poème dans la mémoire. […] Dès que brillera l’aurore, allons donc ensemble au lavoir, où je vous accompagnerai pour vous aider, afin que tout se fasse plus vite ; car maintenant, songez-y, vous n’avez pas longtemps à rester vierge ; les plus riches d’entre les Phéaciens vous recherchent en mariage, parce que vous êtes d’une illustre origine.

2049. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Cette uniformité si contraire à l’enthousiasme, rend fatigante la lecture d’un long ouvrage, qui n’a d’autre variété que celle des sujets liés ensemble par des transitions froides & communes. […] De présenter l’ensemble du Poëme, d’en faire sentir l’économie, la liaison & l’unité.

2050. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Ce fut alors que Sixte-Quint mit dans le tresor apostolique cinq millions d’écus d’or, que la banque de Genes se remplit, que les grands ducs mirent ensemble de si grosses sommes, que les ducs de Ferrare remplirent leurs coffres, en un mot, que tous ceux qui gouvernoient en Italie, à l’exception des vicerois de Naples et des gouverneurs de Milan, trouvoient après les dépenses courantes et les dépenses faites par précaution, un superflu dans le revenu de chaque année qu’on pouvoit épargner ; voilà le simptôme le plus certain d’un état florissant. […] La guerre civile d’Othon contre Vitellius, et celle de Vitellius contre Vespasien, qui ne durerent pas mises ensemble, l’espace de neuf mois, ne purent certainement pas préjudicier aux lettres et aux beaux arts autant que les guerres civiles du grand Pompée et de ses enfans contre Cesar, autant que la guerre civile de Modene, et que les autres guerres civiles que fit Auguste contre les meurtriers de Cesar, et contre Marc-Antoine.

2051. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Voilà pourquoi la considération et la renommée ne vont point nécessairement ensemble. Un homme de lettres, plein de probité et de talents, est sans comparaison plus estimé qu’un ministre incapable de sa place, ou qu’un grand seigneur déshonoré : cependant qu’ils se trouvent ensemble dans le même lieu, toutes les attentions seront pour le rang, et l’homme de lettres oublié pourrait dire alors comme Philopœmen, je paie l’intérêt de ma mauvaise mine .

2052. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Tel, de bloc et d’ensemble, ce Roi Lear, dont l’organisation me semble plus forte que celle de tous les autres drames de Shakespeare, et qui produit, je ne dis pas un pathétique plus foudroyant, mais, parce qu’il s’agit de la famille, un pathétique plus auguste. […] XVII Ainsi, Henri V est un homme, — Henri V, qui, sous la plume de Shakespeare, est César et Alcibiade tout ensemble, César et Alcibiade sans leurs vices, — Henri V est un homme comme César, qui était aussi un homme avant d’être Romain, et comme Alcibiade, qui l’était avant d’être Grec, et qui, partout où ils auraient été, chez les Lestrygons ou chez les Scythes, auraient eu les qualités charmantes qu’ils avaient à Rome ou à Athènes.

2053. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Désormais les deux complices opéreront ensemble.‌ […] IV Une tâche importante nous reste, celle de relater un dernier fait, le plus frappant peut-être, celui qui nous permettra de porter un jugement d’ensemble sur le rôle social de Bossuet.

2054. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Ses Bergeries, publiées pour la première fois en 1625, ne sont qu’une espèce de comédie pastorale en cinq actes, assez mal cousus ensemble, où les personnages ne parlent qu’un langage de convention, qui n’est ni celui de la Cour ni celui du village, mais dont le mélange dut plaire, en effet, aux ruelles de ce temps-là, où régnaient les bergers de L’Astrée.

2055. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Je ne saurais certainement prétendre embrasser l’homme d’État ni l’administrateur des finances dans ce qu’il a de positif et de spécial ; ce sera assez si je parviens à saisir et à faire ressortir la forme générale de l’esprit et du mérite de Sully d’après l’ensemble des faits.

2056. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Cet idéal était patriotique et chrétien tout ensemble : un jour, dans un entretien dont les termes ont été recueillis par ses pieuses élèves, et après leur avoir parlé de tout ce qu’il y avait eu de peu médité et de non prévu dans sa grande fortune à la Cour, elle a dit avec un élan et un feu qu’on n’attendrait pas de sa part, mais qu’elle avait dès qu’elle en venait au sujet chéri : Il en est de cela comme de Saint-Cyr, qui est devenu insensiblement ce que vous le voyez aujourd’hui.

2057. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Cela dit, il faut, pour être juste, reconnaître que le théâtre moderne, pris dans son ensemble, n’a pas été sans mérite et sans valeur littéraire ; les théories ont failli ; un génie dramatique seul, qui eût bien usé de toutes ses forces, aurait pu leur donner raison, tout en s’en passant.

2058. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Ce qui augmente le mérite de l’ensemble de ces discours, c’est la variété des tons qu’il a fallu prendre.

2059. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Désabusée comme elle était, elle avait à craindre pourtant le grand ennemi des personnes qui ont vécu dans la société et qui se sont fait une habitude de la conversation, l’ennui. « Je voudrais, disait-elle, trouver quelqu’un qui calculât la vie et qui en fît le cas qu'elle mérite. » Oui, mais pour en causer avec ce quelqu’un et pour se donner le plaisir de dire ensemble que la vie n’est rien. « J’ai eu une destinée singulière, disait-elle encore : j’ai voulu être lettrée, et les lettrés m’ont paru ignorants ; femme du monde, et, outre la bêtise des gens du monde, c’est qu’ils ne savent pas vivre.

2060. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Marolles, appliquant à toute espèce de sujets le nouveau talent qu’il s’était découvert, lâcha donc les rimes par milliers, et de plus il en savait exactement le chiffre : il calculait que, d’une part, l’ensemble de ses traductions en vers des poètes profanes (sans parler d’une géographie sacrée, d’une description de Paris, etc., etc.) formait un total de 133124 vers, et que, d’autre part, ses traductions poétiques des livres sacrés, des grands et des petits prophètes, etc., etc., allaient à plus de 40000 vers : « Si quelqu’un sans besoin (c’est-à-dire apparemment, sans y être forcé) en peut mettre autant en ligne de compte, je serais bien trompé », ajoutait-il ; et il nous assure qu’il s’y est agréablement diverti.

2061. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Mais, ne pouvant égaler le vainqueur de Darius, Diogène voulut au moins le braver du fond de son tonneau… » L’explication toute médicale, qu’on a eue depuis, des travers et de la manie de Rousseau, Mme Riccoboni ne l’avait pas encore ; mais, pour tout le reste, l’ensemble de ce jugement est parfait.

2062. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Quoi qu’il en soit du mobile, il fut le principal auteur et acteur dans cette élévation d’un cran et cet anoblissement définitif de la Compagnie ; il obtint que l’Académie eût désormais ses séances dans une salle du Louvre et fût considérée comme un des ornements ou accessoires du trône ; il usa de tout son crédit pour la faire valoir en toute occasion et la maintenir dans l’intégrité de son privilège ; et un jour qu’allant complimenter le roi elle n’avait pas été reçue avec tous les honneurs rendus aux Cours supérieures, il s’en plaignit directement à Sa Majesté, en rappelant « que François Ier, lorsqu’on lui présentait pour la première fois un homme de Lettres, faisait trois pas au-devant de lui. » La querelle engagée entre l’Académie et Furetière intéressait au plus haut degré l’honneur de la Compagnie : « car c’est grand pitié, comme remarque très sensément Legendre, quand des personnes d’un même corps s’acharnent les uns contre les autres, et qu’au lieu de se respecter et de bien vivre ensemble comme doivent faire d’honnêtes gens, elles en viennent à se reprocher ce que l’honneur de la Compagnie et le leur en particulier aurait dû leur faire oublier. » Il s’agissait, au fond, de l’affaire importante de l’Académie, le Dictionnaire, et de savoir si un académicien avait le droit d’en faire un, tandis que l’Académie n’avait pas encore publié le sien.

2063. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Au moment d’entrer dans le vrai désert, dans le Sahara brûlant, mais n’y ayant pas encore atteint, il se prend à contempler ce pays qui, à cause de son élévation, garde quelque chose encore de la végétation du Nord et offre l’aspect d’une steppe, où des champs d’alfa se dessinent vaguement : « Cette tache lointaine d’alfa s’aperçoit à peine, nous dit-il, dans l’ensemble de ce paysage que je ne sais comment peindre, mais dont il faudrait faire un tableau clair, somnolent, flétri.

2064. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Jamais, de mes jours, je n’ai vu autant de sortes d’esprit que dans ces Mémoires… Je n’aime point Rousseau ; personne ne rend plus de justice que moi à son éloquence, à sa chaleur et à son énergie, mais je trouve Beaumarchais mille fois plus vrai, plus naturel, plus insinuant et plus entraînant que cet orateur, qui veut toujours l’être, le paraître, qui est d’ailleurs sophiste à impatienter son lecteur que l’on sent qu’il méprise, et dont il se joue perpétuellement comme le rat fait de la souris. » Sauf le dernier trait contre Rousseau qui n’est pas juste (car Rousseau n’y met pas tant de malice), l’ensemble du jugement est parfait.

2065. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Voici cette lettre qui contient un jugement définitif impartial, et qui, si on pouvait oublier tout ce qu’on sait et négliger le détail pour ne juger que de l’ensemble, devrait être le dernier mot sur un grand esprit, trop souvent calomniateur de lui-même.

2066. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Depuis que les preuves du contraire ont abondé et qu’on a eu les papiers du comte de La Marck, ce passage de l’Histoire de la Révolution n’a pas été modifié : l’illustre historien revoit peu ses ouvrages, il aime à les laisser dans leur première improvisation ; il est douteux qu’il ait jamais relu son Histoire de la Révolution, pleine d’inexactitudes pour les détails (c’était inévitable au moment où il l’écrivit), mais qui reste vraie dans les ensembles et par la touche juste et large qu’il a su donner des principaux moments de ce grand drame.

2067. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Pourquoi donc sacrifierions-nous cette sorte de devoir réciproque et tout ensemble notre bonheur à des considérations étrangères ?

2068. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Cela est vrai si, par figure, on entend l’ensemble de la physionomie. — « Les traits, a dit La Bruyère, découvrent la complexion et les mœurs », et il ajoute : « mais la mine désigne les biens de fortune ».

2069. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

L’auteur d’Oberman s’est de bonne heure fermé et fixé ; immobile devant l’ensemble des choses, les embrassant dans leur étendue sans jamais les entamer par leurs détails, incapable de s’ingénier, de s’orienter dans la cohue, exigeant avant tout, et pour user de ses moyens, qu’on l’isole et qu’on le pose, nature essentiellement méditative, il a surtout visé au juste et au vrai ; renonçant au point de vue habituel, il a dépouillé l’astre, pour le mieux observer, de ses rayons et de sa splendeur ; il s’est consacré avec une rigueur presque ascétique à la recherche du solide et du permanent.

2070. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Le plus léger des deux, Vert-Vert, est peut-être celui qui, à cette distance, a le moins perdu dans son ensemble : il se retrouve d’un bout à l’autre agréable et charmant.

2071. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Que de promenades et d’études intéressantes nous ferions ensemble !

2072. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Les traits sont exacts, les épithètes sont justes : l’impression d’ensemble fait défaut.

2073. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Cette idée, il l’a tirée d’une première vue d’ensemble de notre littérature.

2074. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Duruy qui les a commencées ; et, de toutes ensemble, c’est lui qui a tracé la méthode et, pour longtemps, défini l’esprit.

2075. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Il existait un ensemble de règles convenues, un système de dogmes littéraires, un code officiel du beau.

2076. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

L’heure s’approche, et l’Usure entre chez Séraphine, l’Usure criarde et mal embouchée, qui traite la Dette véreuse d’égale à égale, comme si elles avaient gardé ensemble les crocodiles empaillés.

2077. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Avec quelque exactitude que je veuille vous détailler mes traits, lui écrivait-elle, il me sera impossible de vous donner une juste idée de leur ensemble ; je n’y saurais que faire, et j’en suis fâchée.

2078. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Dans les conversations que nous eûmes ensemble, il me parla avec beaucoup de vérité sur la situation de la France, avec intérêt sur celle du roi, avec mépris sur l’Assemblée et sur les partis qui la divisent ; il me témoigna un désir extrême qu’on rendît au roi sa dignité, sa liberté, son autorité ; à la monarchie son ancienne constitution, ou du moins à quelques changements près, que les circonstances rendaient inévitables.

2079. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

C’est pour cette classe nombreuse de lecteurs que je voudrais aujourd’hui expliquer, avec plus d’ensemble que je ne l’ai pu faire autrefois, ce qu’est véritablement Jasmin, le célèbre poète d’Agen, le poète de ce temps-ci qui a le mieux tenu toutes ses promesses.

2080. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Il la mérite, nous dit Montaigne, excellent juge, pour la « naïveté et pureté du langage en quoi il surpasse tous les autres », pour la « constance d’un si long travail », pour la « profondeur de son savoir », ayant pu développer si heureusement un « auteur si épineux et ferré » que Plutarque (car il n’est pas besoin de savoir le grec pour sentir qu’on est porté avec Amyot dans un courant de sens continu, et que, sauf tel ou tel point de détail, il est maître de son sujet et dans l’esprit de l’ensemble).

2081. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

Colbert, Lionne et Louvois déclarèrent ne connaître l’Espagne que par la relation qu’il leur en fit, et Colbert, à lui seul, lui adressa plus de questions que tous les autres ensemble.

2082. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Il en est comme d’un flacon d’essence qui se brise ; la goutte exhalée se répand sur l’ensemble de leur esprit et y laisse un petit parfum.

2083. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Un garçon n’est pas un être humain complet : il ressemble à la moitié dépareillée d’une paire de ciseaux qui n’a pas encore trouvé son autre branche, et qui, par conséquent, n’est pas même à moitié aussi utile que les deux pourraient l’être ensemble. » (Lettre de Franklin à M. 

2084. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Cette mission lui convenait fort ; mais les propositions de la reine qui lui vinrent par le maréchal d’Ancre l’emportèrent : « Outre qu’il ne m’était pas honnêtement permis, dit-il, de délibérer en cette occasion, où la volonté d’une puissance supérieure me paraissait absolue, j’avoue qu’il y a peu de jeunes gens qui puissent refuser l’éclat d’une charge qui promet faveur et emploi tout ensemble. » En entrant au Conseil, il y devient du premier jour le personnage important ; il a, comme nous dirions, le portefeuille de la Guerre et celui des Affaires étrangères, de plus, la préséance sur ses collègues comme évêque ; et tout cela à trente et un ans.

2085. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Necker y rappelait en style peu pratique quelques vérités d’expérience ; on a remarqué depuis qu’il y parlait de la propriété et des propriétaires un peu légèrement, et qu’il y présentait ceux qui vivent de leur travail ou les prolétaires comme étant toujours la proie des premiers : « Ce sont, disait-il, des lions et des animaux sans défense qui vivent ensemble ; on ne peut augmenter la part de ceux-ci qu’en trompant la vigilance des autres et en ne leur laissant pas le temps de s’élancer. » M. 

2086. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

À cette date, il croit encore qu’avec tous ces un peu combinés ensemble et acceptés de tous, on eût fait face au torrent, et qu’on l’eût transformé et dirigé en un canal tranquille.

2087. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Preuss, qui préside à la publication de cette œuvre royale et nationale tout ensemble, me faisait l’honneur de m’écrire, il y a quelque temps, « qu’il y travaille avec enthousiasme ».

2088. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Souvent ils étaient accoudés autour d’une table ou assis sur un banc, silencieux, graves, songeant tous ensemble, et sans se le dire, à ces deux absents.

2089. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Ces deux roues du progrès doivent tourner ensemble.

2090. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

C’est ici que l’auteur des Horizons prochains va gagner en s’élevant une originalité relative ; elle est un Michelet assaini, essuyé, clarifié, brillant d’une pureté que rien ne ternit et qui par ce côté écrase l’écrivain qu’elle rappelle et lui eût fait honte à lui, dont les dons étaient si beaux et qui en a tant abusé, s’il avait pu se regarder tel qu’il aurait pu être, dans ce miroir, tout ensemble faux et fidèle, taillé dans le diamant qu’il n’avait plus !

2091. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

VII Et ce n’est pas seulement un grand historien que Saint-Simon, c’est le légiste du droit monarchique de la France, dans toute la vérité et la majesté de sa tradition… C’est le tout-puissant jurisconsulte du droit coutumier de la monarchie ; car, excepté une seule loi, cette fameuse loi salique promulguée par Clovis et même peut-être avant Clovis, qui établissait l’hérédité de mâle en mâle, il n’y a jamais eu en France qu’un vaste ensemble de coutumes solidifiées par le temps, les circonstances, et cette hérédité sans laquelle les nations ne seraient plus que de confuses et tourbillonnantes multitudes.

2092. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Après des années, c’est par cet ouvrage sur son pays, sur l’Allemagne, que Henri Heine, mûri par la réflexion et par la souffrance, nous introduit à ses œuvres complètes, à l’ensemble de ses pensées, et voilà que nous trouvons, mêlés à un talent suprême, de telles modifications, de tels changements dans le fond même des choses et de l’intelligence, que la Critique — cette jaugeuse des forces spirituelles, qui met la main sur la tête et le cœur des hommes à travers les œuvres, — est obligée de s’y arrêter.

2093. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Taine, dont nous parlerons plus loin, a donnée de la Science et qui permettrait à toutes les deux de faire leur travail de destruction dans la plus complète sécurité et sans s’inquiéter de savoir s’il y a une morale, une société, des gouvernements, un foyer domestique, tout un ensemble de choses organisées autour de soi, à respecter, cette définition, qu’il est si important de faire admettre à tout le monde, est la grande affaire et le coup d’État actuel des philosophes.

2094. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Seulement, au milieu de tout cela, au milieu de ces pages isolées, de ces percées, de ces pointes, de ces bâtons rompus, il y a, dans Ernest Hello, inexprimée mais intelligible, une unité profonde, — l’unité de foi et de doctrine, qui lui donne cette vertu d’ensemble, de conséquence et de cohésion, sans laquelle un homme n’est jamais rien de plus que la marionnette de son talent ou de son génie !

2095. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Je continue à croire que la principale vertu est l’effort de la raison pour voir les choses à leur place dans l’ensemble, pour les « remettre au point » en toute vérité et simplicité, et à mon détriment s’il le faut, quelque douloureux que ce soit, mais je ne crois pas que le monde soit pénétré de raison.

2096. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

et contre quels hommes nous avais-tu menés combattre, des hommes qui luttent ensemble, non pour des richesses, mais pour la vertu ! 

2097. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Réfléchis un peu : n’est-ce pas la première fois que nous deux, tels que nous sommes, mari et femme, nous causons sérieusement ensemble ? […] C’est ensemble que vous pourrez devenir plus généreux et meilleurs et, dans tousles cas, ce n’est pas en vous séparant que vous vous connaîtrez mieux, que vous verrez plus clair l’un dans l’autre. […] Enfin, il a été son amant ; ils ont gardé ensemble, si j’ose m’exprimer ainsi, les porcs de l’Écriture ; cela est un lien. […] De même, il est fort à la mode, comme vous savez, de préférer George Eliot à tous nos romanciers ensemble, et Shelley ou Elisabeth Browning à tous nos grands lyriques. […] Ils mourront ensemble : quelle joie !

2098. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

On les mit ensemble, sans cercueil, dans la même fosse, et une messe fut fondée pour l’âme des deux qui sont morts. […] Ou bien lorsqu’il voulait se relâcher l’esprit un peu plus longtemps, il cherchait des araignées qu’il faisait battre ensemble. […] Tu nous trouveras de nouveau conversant ensemble. […] Par malheur, Schnoudi les rencontra ensemble. […] Elle nous réunit sous cette bannière qui conduisit ensemble à la victoire les chevaliers et les artisans, et ainsi la bonne créature achève d’accomplir sa mission.

2099. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Comparant l’ensemble de nos affaires avec les États-Unis avant et après le traité, il nous montra qu’au lieu d’une catastrophe commerciale à laquelle la France n’eût pas échappé sous le régime des tarifs, le régime nouveau n’avait ni entravé, ni ralenti chez nous le progrès de la fortune publique. […] Je le voyais fort peu, et seulement dans nos rencontres à l’Institut, ou au conseil supérieur de l’instruction publique, où nous siégeâmes ensemble quelque temps. […] Savez-vous une haleine plus embaumée que celle du vent du soir emportant sur son aile toutes les senteurs d’un parterre où fleurissent ensemble ces plantes exquises ? […] Bourgeois dans toute sa toilette, Royer-Collard l’était aussi de visage ; mais si ces deux mots ne jurent pas ensemble, c’était un bourgeois de race, avec ce grand air, qu’à défaut de beaux traits, la supériorité de l’esprit imprime aux hommes d’élite dont la noblesse commence à eux-mêmes. […] Par quel ensemble d’observations et de raisonnements, de précautions contre les causes d’erreur, de soins minutieux pour obtenir ces spécimens organiques à l’état de parfaite pureté ; par quel usage perfectionne des moyens connus, et quelle invention de moyens nouveaux, il arrivait à rendre ses démonstrations inattaquables, c’est ce que, faute de compétence et d’habileté de, plume, je renonce à décrire.

2100. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

L’absence d’un lieu dominateur permet à tous les bons carrefours de devenir chacun une bonne ville, jouant son rôle dans l’ensemble, prenant son caractère, donnant sa note propre. […] Aucun, je crois, n’examina, dans un ouvrage général, l’ensemble du mouvement auquel se sont intéressés des Belges comme Francis Nautet1, Eugène Gilbert2, Henri Liebrecht3, ou un Allemand, le Professeur Dr Hubert Effer4. […] Nous vécûmes là tout le bel été de 1901, après avoir vécu ensemble à Rome, tout le printemps précédent. […] Et soudain, toutes deux se trouvent et se mêlent, Comme deux vagues qui se rencontrent et roulent Ensemble, écument, crient, éclatent et s’écroulent, Et sans doute est-ce là ce que l’on nomme amour. […] L’esprit en est, dans l’ensemble, excellent, la forme attrayante, souvent personnelle.

2101. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

LVI Tocqueville ne met jamais les pieds à l’Académie française ; je le crois bien : personne n’est plus étranger que lui à cet ensemble de curiosités et d’aménités qui (les grands monuments à part) constituent, à proprement parler, la littérature. […] Que ce soit au Christ, que ce soit à Voltaire, que cela s’accorde ou jure, peu lui importe, pourvu qu’il montre le poing à quelqu’un et qu’il lui crache à la face l’enthousiasme ou l’invective, et quelquefois les deux ensemble ! […] En revanche, ils aiment fort la satire, ce qui est bien différent : mais la vérité, c’est-à-dire cet ensemble non arrangé de qualités et de défauts, de vertus et de vices, qui constituent une personne humaine, ils ont toute la peine du monde à s’en accommoder.

2102. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

L’âge oratoire qui finit, comme il finissait à Athènes et à Rome, a groupé toutes les idées dans un beau casier commode dont les compartiments conduisent à l’instant les yeux vers l’objet qu’ils veulent définir, en sorte que désormais l’intelligence peut entrer dans des conceptions plus hautes et saisir l’ensemble qu’elle n’avait point encore embrassé. […] I C’est chez un paysan d’Écosse, Robert Burns, qu’éclate pour la première fois l’esprit nouveau ; en effet, l’homme et les circonstances sont convenables ; on n’a guère vu ensemble plus de misère et de talent. […] On comprend qu’elle ait renouvelé sa langue ; pour la première fois cet homme parle comme on parle, ou plutôt comme on pense, sans parti pris, avec un mélange de tous les styles, familier et terrible, cachant une émotion sous une bouffonnerie, tendre et gouailleur au même endroit, prêt à mettre ensemble les trivialités d’auberge et les plus grands mots de la poésie1175, tant il est indifférent aux règles et content de montrer son sentiment comme il lui vient et tel qu’il l’a.

2103. (1896) Le livre des masques

Enfin, pour rejoindre aujourd’hui à hier, nous avons intercalé, parmi les figures nouvelles, des faces connues : et alors, au lieu de récrire une physionomie familière à beaucoup, on a cherché à mettre en lumière, plutôt que l’ensemble, tel point obscur. […] Le genre humain, sans doute, en son ensemble de ruche ou de colonie, n’est que parce que nous en sommes, prééminent au genre bison ou au genre martin-pêcheur ; ici et là c’est le triste automate ; mais la supériorité de l’homme est qu’il peut arriver à la conscience : un petit nombre y parvient. […] Jules Renard, se risquent à chercher l’image soit dans une vision réformatrice, un détail séparé de l’ensemble devenant la chose même, soit dans une transposition et une exagération des métaphores en usage5 ; enfin, il y a la méthode analogique selon laquelle, sans que nous y coopérions volontairement, se modifie chaque jour la signification des mots usuels.

2104. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Dans les siècles de création, les intelligences marchent avec un remarquable ensemble ; c’est une même pensée qui les anime, un même esprit qui les pousse. […] Le major est justement fier de son ouvrage, et il n’a pas épargné ses peines personnelles pour me le faire voir dans son ensemble, pendant le peu de temps que j’avais à passer avec lui. […] qu’il sera charmant, écrivait-il à son frère, quelque temps avant la fatale excursion dans l’île Salsette, de nous retrouver tous ensemble après tant d’années d’absence et pour moi d’isolement !

2105. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Dans les derniers jours de l’an passé, un éditeur de la rue Royale mit en vente un paroissien d’un style très-recherché, et les annonces publiées par les journaux nous instruisirent que toutes les vignettes qui encadraient le texte avaient été copiées sur d’anciens ouvrages de la même époque, de manière à donner à l’ensemble une précieuse unité de style, mais qu’une exception unique avait été faite relativement aux figures macabres, qu’on avait soigneusement évité de reproduire, disait la note rédigée sans doute par l’éditeur, comme n’étant plus du goût de ce siècle, si éclairé, aurait-il dû ajouter, pour se conformer tout à fait au goût dudit siècle. […] De plus, il est un des rares, le seul peut-être, qui ait gardé un profond sentiment de la construction , qui observe la valeur proportionnelle de chaque détail dans l’ensemble, et, s’il est permis de comparer la composition d’un paysage à la structure humaine, qui sache toujours où placer les ossements et quelle dimension il leur faut donner. […] Je ne trouve pas que ce soit un défaut de chiffonner une chemise ou une cravate et de tourmenter agréablement les revers d’un habit, je parle seulement d’un manque d’accord relativement à l’idée d’ensemble ; et encore avouerai-je volontiers que je crains d’attribuer trop d’importance à cette observation, et les bustes de M. 

2106. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Pour bien juger de l’esprit de ces lettres, il ne faut point les prendre par telle ou telle phrase détachée, mais il convient de les lire dans leur ensemble.

2107. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Voltaire, le prenant sur l’ensemble de ses lettres, l’a jugé sévèrement et sans véritable justice : Il sert à faire voir, dit-il, combien les auteurs contemporains, qui écrivent précipitamment les nouvelles du jour, sont des guides infidèles pour l’histoire.

2108. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Elle ne me fait point aller plus vite ni autrement que les mobiles naturels qui sont en moi… Je n’ai jamais eu à combattre ni pour elle ni contre elle ; elle n’est jamais plus pressée que moi ; elle ne va qu’avec les circonstances et l’ensemble de mes idées

2109. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Mais chose singulière et qu’on n’a pas assez relevée, il n’a fait dans l’ensemble, et pour les trois quarts de l’ouvrage, qu’appliquer exactement le même procédé dont il avait usé dans l’Histoire de Louis XI, et qu’il avait trouvé apparemment commode : il n’a fait que suivre pas à pas et abréger Saint-Simon.

2110. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

» Marivaux, très judicieux tant qu’il se tient ainsi dans le point de vue général, ne veut pas qu’en se mettant à écrire, un jeune homme imite personne, pas plus les modernes que les anciens ; car les anciens « avaient, pour ainsi dire, tout un autre univers que nous : le commerce que les hommes avaient ensemble alors ne nous paraît aujourd’hui qu’un apprentissage de celui qu’ils ont eu depuis, et qu’ils peuvent avoir en bien et en mal.

2111. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Caro a repris à fond et a exposé l’ensemble de cette existence et de cette doctrine singulière en son temps47.

2112. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Victor de Tracy, fils de l’illustre philosophe, et lui-même si distingué par un ensemble de qualités et de vertus qu’il a portées dans la carrière publique et qu’il aime à pratiquer dans la vie privée.

2113. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Poirson avec un ensemble et une intensité, si je puis dire, que je n’ai vue jusqu’ici nulle part ailleurs dans les autres histoires de ce règne.

2114. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Pour ceux qui aiment à se rendre compte de leurs admirations, Villon bien souvent a tort, et deux ou trois perles dans son fumier, deux ou trois exquises ballades les consolent à peine des difficultés et des obstacles qu’ils rencontrent à chaque pas dans l’ensemble.

2115. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Le retour d’Orient répondit pour l’intérêt à l’ensemble du voyage.

2116. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

On ne peut rien conclure de ces demi-mots mystérieux, sinon que le père et le fils étaient mal ensemble.

2117. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

C’est moins encore quand il fait de la mode pure que dans tout l’ensemble de son œuvre de jeunesse, que Gavarni mérite cet éloge pour la grâce des costumes.

2118. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

encore une fois, sans doute, il est certaines beautés naturelles, simples, éternelles, de ces grands peintres du cœur humain, qui ont été senties de tout temps ; mais, dans les intervalles et pour l’ensemble de l’œuvre, que de restrictions, que de méprises, que de blâmes ou d’admirations à côté, avant que la critique historique fût venue pour éclairer les époques, les mœurs, le procédé de composition et de formation, tout le fond et les alentours de la société au sein de laquelle se produisirent ces grands monuments littéraires !

2119. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Que ce monde renferme de bonheur quand on possède en soi le sens le plus humble et le plus grand tout ensemble, l’admiration !

2120. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Autour de Hugo, et dans l’abandon d’une intimité charmante, il s’en était formé un très-petit nombre de nouveaux ; deux ou trois des anciens s’étaient rapprochés ; on devisait les soirs ensemble, on se laissait aller à l’illusion flatteuse qui n’était, après tout, qu’un vœu ; on comptait sur un âge meilleur qu’on se figurait facile et prochain.

2121. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Et le lendemain la mère et la fille ensemble allaient remercier M.

2122. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Je satisfais ensemble et peuple et courtisans, Et mes vers en tous lieux sont mes seuls partisans ; Par leur seule beauté ma plume est estimée ; Je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée, Et pense toutefois n’avoir point de rival A qui je fasse tort en le traitant d’égal17.

2123. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Ces deux rôles, en effet, se tenaient naturellement, et devaient finir ensemble.

2124. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Les deux amants errent ensemble dans la forêt vierge.

2125. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Et là furent toutes les nefs ensemble, et tous les huissiers, et toutes les galères de l’armée, et beaucoup d’autres nefs de marchands qui faisaient route avec eux.

2126. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Quand les deux compères, maintes fois, se mettent en route ensemble pour chercher fortune, c’est-à-dire une dupe et une proie, il me semble voir Robert Macaire avec Bertrand : le bandit rusé s’amuse aux dépens du bandit naïf, et c’est une tentation trop forte pour lui que celle de mal faire, fût-ce à son associé, surtout à lui : car la confiance légitime de la dupe, la trahison de l’amitié ou de la foi jurée, ce sont ragoûts délicats pour un raffiné trompeur.

2127. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Ou plutôt n’est-ce pas qu’à cet esprit fort médiocrement pourvu de puissance logique ou d’invention métaphysique, la doctrine de Farel offrait ce qu’en l’absence d’une philosophie constituée rien ne pouvait lui donner : un ensemble assez net d’idées qui pour l’instant affranchissaient la pensée.

2128. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

De là la composition dure, incohérente de ses satires, et la grande supériorité du détail sur l’ensemble.

2129. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Il les voit, non tout à fait en elles-mêmes, mais comme faisant partie de cet ensemble stupéfiant qui est le monde et témoignant à quel point le monde est inintelligible.

2130. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Pour lui comme pour beaucoup de personnes de la caste qu’il aime, le naturalisme en littérature et la démocratie en politique sont liés intimement à l’ensemble assez compliqué d’idées et de tendances qu’il nomme du nom commode de matérialisme.

2131. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Comme il faut que l’objet que l’on doit voir d’un coup-d’oeil soit simple, il faut qu’il soit unique, & que les parties se rapportent toutes à l’objet principal ; c’est pour cela encore qu’on aime la symmétrie, elle fait un tout ensemble.

2132. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Alors tous tireront dans le même sens ; alors la science maintenant cultivée par un petit nombre d’hommes obscurs et perdus dans la foule sera poursuivie par des millions d’hommes, cherchant ensemble la solution des problèmes qui se poseront.

2133. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Il semble que, Dieu ayant donné la raison aux hommes, cette raison doive les avertir de ne pas s’avilir à imiter les animaux, surtout quand la nature ne leur a donné ni armes pour tuer leurs semblables ni instinct qui les porte à sucer leur sang. » Ces mêmes obstinés, trouvant étrange qu’on offrît pour modèles à l’humanité les loups et les ours, ont dit encore : Quand même l’histoire prouverait que de grands empires d’autrefois se sont formés par ce vol à main armée qu’on appelle la conquête, quand même de grands empires d’aujourd’hui ne seraient qu’une agglomération de provinces ou de colonies soudées de force ensemble, s’ensuit-il que le passé puisse servir de règle à l’avenir et qu’il soit permis de confondre ce qui a été ou ce qui est avec ce qui doit être ?

2134. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Après le dîner, il se mit de son plein gré au piano, et joua longtemps et merveilleusement bien ; son génie et son orgueil fermentaient ensemble.

2135. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

M. de Broglie eut en ces années (1828-1829) un véritable rêve d’homme de bien, de philosophe élevé qui croit à Dieu, à la vérité idéale et suprême, à la vérité et à l’ordre ici-bas, à la perfectibilité de l’esprit humain, à la sagesse et au progrès de son propre temps, au triomphe graduel et ménagé de la raison dans toutes les branches de la société et de la science, dans l’ensemble de la civilisation même : « N’en déplaise aux détracteurs officieux de notre temps et de notre pays, écrivait-il en 1828, tout va bien, chaque jour les saines idées gagnent du terrain ; l’esprit public se forme et se propage à vue d’œil. » Il s’agissait, dans ce cas, d’une simple pétition sur les juges auditeurs ; mais on sent la satisfaction généreuse qui déborde du cœur d’un homme de bien.

2136. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il avait des pensées grandes, élevées, sublimes, dignes de Vico sinon de Platon, dignes de la Grande-Grèce, et tout à coup ces pensées étaient déjouées par des lazzis, des calembours, par du bouffon, et du plus mauvais : « Mais voilà comme je suis, disait-il agréablement, deux hommes divers, pétris ensemble, et qui cependant ne tiennent pas tout à fait la place d’un seul. » Lu aujourd’hui, l’abbé Galiani perd beaucoup ; il fallait l’entendre.

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