Aubrey ne l’attribue qu’au désir de trouver à Londres quelque occasion de faire valoir ses talents. […] Ce qu’il y a de plus vraisemblable, c’est que Shakespeare attacha d’abord son travail à des ouvrages qui n’étaient pas les siens, et que son talent, novice encore, n’a pu sauver de l’oubli. […] C’est à l’entrepreneur seul du spectacle que l’art dramatique naissant devra ce concours du peuple qui fonde son existence, et que sans lui le talent du poëte n’aurait jamais attiré. […] Je viens de dire quel fut, en ce genre, le premier emploi de son talent. […] Beaumont avait perdu son ami Fletcher, mais il conservait son talent, dont Fletcher avait plutôt affaibli que soutenu les effets.
Vous allez vous précipiter datas un chaos d’affaires d’où ni votre zèle, ni vos talents supérieurs ne vous tireront pas. […] Ces hommes rares étaient apparemment enrichis par les gratifications des Scipions, des Lélius, qui les admettaient à leur table et qui savaient apprécier l’utilité de leurs talents. […] On ne saurait s’empêcher d’accorder de l’admiration et de l’estime à l’homme sensible qui réunit tant de vertus et tant de talents. […] Rien n’excuse une pareille altération de la vérité, et l’on ne peut faire un plus coupable abus de ses talents. […] La haine est un sentiment pénible qui ne s’élève en mon âme que contre les ennemis des talents et de la vertu, mais elle y dort.
Le génie n’est point une habileté acquise ; il diffère essentiellement du talent. […] Le talent s’acquiert ; le génie est fatalement donné. […] Vous rencontrez souvent la facilité, le talent même sans l’ombre de génie ; et ce qui semble étrange, le génie n’est pas toujours accompagné de la facilité et du talent. […] La même éducation ne convient pas au talent et au génie. […] Ce talent si national est dans son essence le contraire de l’imagination poétique.
Est-ce que ces gens-là pouvaient avoir du talent ? […] Son livre est cuisiné avec talent, savamment épicé, faisandé à point. […] Elles répondent mieux à son genre de talent. […] De l’audace dans l’action et de la timidité dans la pensée, de la recherche et du talent ! […] Le malheur est que, si j’aime beaucoup le talent de M.
La culture étendue est encore une caractéristique du talent de M. de Montesquiou et de sa personnalité. […] Et c’est peut-être ici que nous touchons ce qu’il y a de plus rare dans son talent. […] Bourget, un ensemble de traits qui donnent à son talent un de ses caractères frappants, sinon le meilleur. […] C’est pourquoi l’un donne l’impression du génie quand l’autre ne fait au plus figure que d’un homme de talent. […] Ce côté décoratif que nous avons reconnu à son talent est un trait qui l’individualise nettement.
Avant lui, on avait vu bien des peintres, hommes de talent du reste, se livrer, sans système arrêté, au culte de la laideur ; mais ce n’était que bagatelle auprès de M. […] Courbet un talent d’exécution porté à un assez haut degré, quelques personnes, et j’avoue que jusqu’ici j’étais du nombre, espéraient qu’il arriverait un moment où M. […] Champfleury accomplissait sa découverte, un jeune peintre, d’un très grand talent ma foi ! […] Champfleury, — car c’est de lui seul que nous voulons nous occuper ici, — a incontestablement du talent et une certaine puissance d’observation. […] En art, la netteté des idées théoriques ne supplée pas plus au talent ou au génie (hélas !
Le roi vient au secours du talent sans fortune ; il ne gage plus les successeurs des bouffons de ses ancêtres96. […] Qu’un caractère, un talent s’y produise, voilà l’un des partis qui devient le maître, et l’État est assuré. […] Il n’y fallait pas moins de vertu que de talent. […] Non qu’il n’eût assez de talent pour les rendre plus claires ; mais il y fallait quelque effort, et sa paresse s’y refusait. […] Ils excitent le talent de l’artiste par la difficulté de plaire à ses juges ; et si, par des causes plus fortes que toutes les règles et tous les exemples, le niveau du talent a baissé en même temps que le goût du public s’est corrompu, ils retardent le mal et sauvent l’espérance.
Cependant, quoiqu’il possédât seul le talent de faire passer dans l’idiome Latin, toute la douceur de l’idiome Grec, il ne put pas en rendre toute la richesse & toutes les beautés. […] Pour juger des motifs de cette jalousie, il suffit de dire que le Cardinal de Richelieu se glorifia d’être Auteur, & malheureusement il n’en avoit que l’amour-propre, & non le talent. […] Il avoit le talent d’émouvoir le cœur & d’intéresser l’ame : il donnoit à sentir à l’un, à penser & à comparer à l’autre. […] Molière en vint à bout, & n’a laissé son génie, son talent à personne. […] Indépendamment de son talent supérieur, qui le rendoit indulgent pour les talens des autres, Crébillon eut un mérite qu’on ne sauroit trop admirer.
Limites de son talent. — En quoi il reste au-dessous de Molière. — Manque de philosophie supérieure et de gaieté comique. — Son imagination et sa fantaisie. — L’Entrepôt de nouvelles et la Fête de Cynthia […] De là son talent, ses succès et ses fautes ; s’il a un meilleur style et de meilleurs plans que les autres, il n’est pas comme eux créateur d’âmes. […] Tous les autres dons, il les a, et d’abord les dons classiques, en premier lieu le talent de composer. […] IV Aussi bien, c’est de ce côté qu’il a tourné son talent ; presque toute son œuvre consiste en comédies, non pas sentimentales et fantastiques comme celles de Shakspeare, mais imitatives et satiriques, faites pour représenter et corriger les ridicules et les vices. […] Mais que Jonson rencontre des passions âpres, visiblement méchantes et viles, il trouvera dans son énergie et dans sa colère le talent de les rendre odieuses et visibles, et produira le Volpone, œuvre sublime, la plus vive peinture des mœurs du siècle, où s’étale la pleine beauté des convoitises méchantes, où la luxure, la cruauté, l’amour de l’or, l’impudeur du vice, déploient une poésie sinistre et splendide, digne d’une bacchanale du Titien138.
Le temps, en effet, ne marche que pour ceux et pour celles qui ont à dépenser beaucoup de talent, beaucoup d’esprit, beaucoup de cœur ; quant aux autres, aux immobiles, aux oisifs, aux inutiles, aux inconnus, aux esprits blasés, aux beautés hors d’âge, ils se figurent qu’ils restent jeunes, parce que nul ne s’amuse à compter leurs cheveux blancs. […] Eh qu’importe, barbares, si mon talent est jeune, et si rien, dans mon art, ne se fait attendre : la voix, le geste, le sens, le sourire, le talent, la gaîté ? […] Non, certes, je ne dirai pas alors que vous êtes un grand talent, un rare esprit, je dirai mieux que cela, je dirai que vous êtes un heureux artiste. […] Vous êtes jeune, que vous importe ce qu’on raconte de votre talent, de votre renommée et de vos succès de chaque jour ? […] , ne laissant après eux que de faibles traces de ce talent qui agitait le monde !
Micawber, à l’instigation de sa femme, prend la résolution de jeter le gant à la société, la sommant de lui donner une position digne de ses talents. […] Raffaëlli, qui touche volontiers à la satire sociale, avec un singulier talent à faire entrevoir d’infinies complexités d’âmes sous de frustes visages patiemment fouillés ; on verra qu’abstraction faite des tendances plus haineuses en France qu’en Angleterre, les procédés de ces hommes et ceux de Dickens sont essentiellement les mêmes. […] Ses personnages seront nécessairement puérils et laids, car on ne saurait satiriser ce qui est grand, et le beau ne fait guère rire ; aussi quand Daumier pénètre dans les bains publics pour dames, au lieu des gracieuses nageuses qu’il aurait pu y trouver, il y met contre toute vérité d’affreuses portières et de ballonnantes maritornes ; quant à l’apogée de son talent, dans ses merveilleux Croquis dramatiques dont le dessin vaut celui des maîtres, il aborde l’actrice, c’est encore pour la vieillir, l’enlaidir et la ridiculiser. […] L’enfant qui était alors chétif et faible, qui avait des goûts studieux, un peu pédants même, bien rares parmi ses compatriotes, se pénétra de tous ces livres ; il passa dans sa famille pour un petit prodige et, comme il était habile à retenir les chansons de café-concert qu’on le menait entendre, on l’exhibait souvent aux voisins, juché sur une table et faisant montre de ses talents. […] Enfin un éditeur aventureux, qui désirait utiliser les talents d’un jeune dessinateur, demanda à Dickens le texte d’une série d’illustrations sportives.
Et quant à ceux qui sont dignes de l’aimer et qui lui feraient honneur par de vrais talents, l’orgueil trop souvent les entête du premier jour ; sauf deux ou trois grands noms qu’ils mettent en avant par forme et où ils se mirent, les voilà qui se comportent comme si tout était né avec eux et comme s’ils allaient inaugurer les âges futurs. […] Autrefois il existait deux sortes de notices littéraires : l’une toute sèche et positive, sans aucun effort de rhétorique et sans étincelle de talent, la notice à la façon de Goujet et de Niceron, aussi peu agréable que possible et purement utile ; elle gisait reléguée dans les répertoires, tout au fond des bibliothèques : et puis il y avait sur le devant de la scène et à l’usage du beau monde la notice élégante, académique et fleurie, l’éloge ; ici les renseignements positifs étaient rares et discrets, les détails matériels se faisaient vagues et s’ennoblissaient à qui mieux mieux, les dates surtout osaient se montrer à peine : on aurait cru déroger. […] Tissot, qui avait connu Charles Labitte chez M. de Pongerville et qui, sans préjugé d’école, sachant aimer le talent et la jeunesse, avait été gagné à cette vivacité gracieuse, lui ménagea un honorable motif de retour et de séjour à Paris, en l’adoptant pour son suppléant au Collège de France. […] Son ardeur d’application à l’antiquité et à la poésie latine marque l’heure de la maturité de son talent, et elle contribua sans nul doute à la déterminer. […] Et que n’eût-il pas fait en peu d’années à travers ce fonds, toujours renaissant, que n’en eût-il pas tiré avec son talent dispos, sa facilité d’excursion et son abondance d’aperçus ?
Le génie semble s’accumuler et s’amonceler lentement, successivement et presque héréditairement pendant plusieurs générations dans une même race par des prédispositions et des manifestations de talents plus ou moins parfaits, jusqu’au degré où il éclot enfin dans sa perfection dans un dernier enfant de cette génération prédestinée au génie ; en sorte qu’un homme illustre n’est en réalité qu’une famille accumulée et résumée en lui, le dernier fruit de cette sève qui a coulé de loin dans ses veines. […] L’évêque de Ricannoti, ayant péri par la main d’un assassin en 1520, laissa Bernardo sans appui ; il entra comme tous les gentilshommes sans autre fortune que son talent et son épée au service de Guido Rangoni, général des armées du pape. […] Heureusement pour lui, le duc d’Urbin, qui estimait son caractère et son talent, apprit par hasard son passage à travers ses États ; il l’arrêta à Pesaro et lui donna l’hospitalité dans une maison de campagne située sur les collines qui entourent la ville, où les prairies, les bois, les eaux et la vue de la mer Adriatique, formaient un horizon inspirateur pour le poète fatigué des vicissitudes du sort. […] Le duc d’Urbin, charmé de la figure, du caractère et du talent précoce de Torquato, en fit le compagnon d’étude et l’ami de son propre fils Francisco. […] Léonora, idole du peuple de Ferrare par sa beauté et par ses talents poétiques, avait en même temps une si juste réputation de vertu et de piété qu’on la regardait dans tout le duché comme l’intermédiaire visible de la Providence, et qu’on attribuait à ses prières la vertu surnaturelle de fléchir le ciel et d’écarter les fléaux.
Les partis, les factions, les journaux ameutés par ses opinions, ne respecteront plus en elle ni la pudeur, ni le génie, ni la beauté, ni le sexe ; les injures, les calomnies, les sarcasmes, les invectives, armes ordinaires des opinions dans ces guerres civiles de l’esprit, souilleront son caractère comme son talent ; elle sera traînée dans l’arène des partis jusqu’à l’ignominie, peut-être jusqu’à l’échafaud, comme madame Roland, et, pour comble d’infortune, elle y entraînera jusqu’à son mari, jusqu’à ses enfants. […] Il y a eu, il y a, il y aura des femmes illustres par le talent littéraire, sans que cette célébrité ait coûté rien aux vertus de leur sexe, témoins Vittoria Colonna en Italie et madame de Sévigné en France. […] L’air des montagnes avait retrempé même son talent politique affadi par l’air des cours. […] À cette époque de sa vie, dans ce portrait, elle flatta sa figure, mais non son talent. […] Elle espéra cependant, contre toute espérance, amollir la rudesse du dictateur en lui faisant sentir le prix d’un talent comme le sien pour seconder ses plans politiques de régénération de la liberté et de la république.
Signé : Ludovico di Lionardo di Buonarrota. » IV La nature sembla se venger par la rapidité et par le prodige du talent de l’enfant des résistances qu’on lui avait opposées. […] Une épreuve ingénieuse et involontaire de son talent le conduisit bientôt après à Rome. […] Michel-Ange s’indigna contre Bramante, qui voulait atténuer une gloire par une autre ; Raphaël éluda modestement lui-même ce défi, le pape ne consentit pas à dégrader le talent qui faisait l’éclat de son règne. […] Il déploya dans la science des fortifications le même talent et le même zèle que dans les constructions de San Lorenzo ou du monument de Jules II. […] Général des armées espagnoles de Naples, illustre dès les premières campagnes par ses exploits, fait prisonnier en 1512, à la bataille de Ravennes, une correspondance amoureuse en vers entre sa jeune femme et lui leur révéla à l’un et à l’autre un talent poétique, seule consolation de leur captivité et de leur veuvage.
Toute ton indulgence sur le talent, que je dédaignerais complètement sans le prix que ton goût y attache, ne me console pas d’une arrière-pensée pénible qu’il aura fait naître en moi… Tu vois que j’avais raison, mon bon ange, en n’éprouvant pas l’ombre de contentement d’avoir employé du temps à barbouiller du papier au lieu de coudre nos chemises, que j’ai pourtant tâché de tenir bien en ordre, tu le sais, toi, cher camarade d’une vie qui n’a été à charge à personne. » Il suit peut-être de ces jalousies sans cesse recommençantes que, dans cette union bizarre, c’était le jeune mari qui aimait le plus ; et cela est assurément flatteur pour notre Marceline. […] … Et ne dites point : « Le gaillard était peut-être un inconnu, qui n’avait de talent qu’aux yeux de Marceline, ou dont le talent était ignoré des contemporains ; un obscur amateur dont l’histoire n’a pas gardé le souvenir. » Non, c’était un homme qui eut quelque notoriété en son temps, et dont le nom a été presque sûrement enregistré par les Bouillet, les Dezobry et les Vapereau ; témoin ces mauvais vers de sa triste maîtresse : Je le lisais partout, ce nom rempli de charmes… D’un éloge enchanteur toujours environné, À mes yeux éblouis il s’offrait couronné… … C’est bête, tout de même, de se donner tant de mal pour découvrir le mot d’une énigme qu’il importe si peu de débrouiller. […] Elle épouse un comédien sans talent et qui avait bien du mal à gagner son pain. […] C’est un bon être par-dessus son talent. » — « M.
Oui, c’est un très bel éloge de Descartes, et c’est le geste d’un avocat qui rend hommage, tout d’abord, à celui qui le contredit, et qui lui fait honneur de son talent et de son génie. […] Je vous ai parlé de Rousseau, qui a rendu hommage — et il aurait été bien étonnant qu’il ne le fît pas — à l’immense talent littéraire et poétique de La Fontaine. […] La poésie narrative, la poésie descriptive, qu’il faut appeler la poésie pittoresque pour lui donner un nom honorable, et elle le mérite chez lui, la poésie dramatique, la poésie élégiaque, la poésie philosophique, il a touché à tout cela avec infiniment de talent dans chaque genre. Il a eu un talent supérieur dans tous les genres, excepté dans la tragédie, abandonnée du reste si vite par lui ; et il a eu du génie dans les genres qui sont le conte et la fable. […] Eh bien, s’il est un romantique réaliste avec beaucoup de talent, savez-vous ce qu’il est ?
Ils ont vérifié en un certain sens ce qui est dit de l’éloquence dans le Dialogue des orateurs ; « Nostra civitas donec erravit, donec se partibus et dissensionibus et discordiis confe-cit, etc. » — « Il en fut de même de notre république : tant qu’elle s’égara, tant qu’elle se laissa consumer par des factions, par des dissensions, par la discorde ; tant qu’il n’y eut ni paix dans le forum, ni concorde dans le sénat, ni règle dans les jugements, ni respect pour les supérieurs, ni retenue dans les magistrats, elle produisit une éloquence sans contredit plus forte et vigoureuse, comme une terre non domptée qui produit des herbes plus gaillardes… » Cela ne s’applique guère à l’éloquence de ces modernes qui, si l’on excepte Retz, n’avaient pas eu proprement à exercer leur talent d’orateur ; mais cela est vrai de leur élocution, de leur langue ; ils l’avaient étendue, élargie, assouplie, fortifiée en toutes sortes de relations et de rencontres bien autrement qu’en restant dans un salon comme à l’hôtel Rambouillet, ou dans un cabinet d’étude, comme un Conrart et un Vaugelas. […] Enfin, pour être et paraître quelque chose de plus, pour pousser ses essais jusqu’à l’œuvre, pour porter son esprit jusqu’au talent, il n’a manqué à Saint-Évremond qu’un enthousiasme, une ambition, une illusion, un mobile : il en faut aux plus heureuses natures. […] Un homme de qualité qui aurait ce talent serait tenté d’être un pur homme de lettres. […] Et quant au talent, à l’esprit, il ne pourrait non plus résister à devenir un auteur proprement dit et traité comme tel, à être membre d’une Académie.
Vinet, et il a de plus constamment enrichi cette feuille d’articles de psychologie religieuse, ou de littérature et de critique très-fine et très-solide, que son talent si particulier d’écrivain et sa sagacité caractérisée de penseur dénoncent aussitôt au lecteur un peu exercé et signent distinctement à travers tous les voiles anonymes12. […] — Soit qu’il nous peigne ce grand style de Pascal, si caractérisé entre tous par sa vérité, austère et nu pour l’ordinaire, paré de sa nudité même, et qu’il ajoute pour le fond : « Bien des paragraphes de Pascal sont des strophes d’un Byron chrétien ; » soit qu’il admire, avec les penseurs, dans La Rochefoucauld, ce talent de présenter chaque idée sous l’angle le plus ouvert, et cette force d’irradiation qui fait épanouir le point central en une vaste circonférence ; soit qu’il trouve chez La Bruyère, et à l’inverse de ce qui a lieu chez La Rochefoucauld, des lointains un peu illusoires créés par le pinceau, moins d’étendue réelle de pensée que l’expression n’en fait d’abord pressentir, et qu’il se montre aussi presque sévère pour un style si finement élaboré, dont il a souvent un peu lui-même les qualités et l’effort ; soit que, se souvenant sans doute d’une pensée de Mme Necker sur le style de Mme de Sévigné, il oppose d’un mot la forme de prose encore gracieusement flottante du xviie siècle à cette élégance plus déterminée du suivant, qu’il appelle succincta vestis ; soit qu’en regard des lettres capricieuses et des mille dons de Mme de Sévigné, toute grâce, il dise des lettres de Mme de Maintenon en une phrase accomplie, assez pareille à la vie qu’elle exprime, et enveloppant tout ce qu’une critique infinie déduirait : « Le plus parfait naturel, une justesse admirable d’expression, une précision sévère, une grande connaissance du monde, donneront toujours beaucoup de valeur à cette correspondance, où l’on croit sentir la circonspection d’une position équivoque et la dignité d’une haute destinée ; » soit qu’il touche l’aimable figure de Vauvenargues d’un trait affectueux et reconnaissant, et qu’il dégage de sa philosophie généreuse et inconséquente les attraits qui le poussaient au christianisme ; soit qu’en style de Vauvenargues lui-même il recommande, dans les Éléments de Philosophie de d’Alembert, un style qui n’est orné que de sa clarté, mais d’une clarté si vive qu’elle est brillante ; — sur tous ces points et sur cent autres, je ne me lasse pas de repasser les jugements de l’auteur, qui sont comme autant de pierres précieuses, enchâssées, l’une après l’autre, dans la prise exacte de son ongle net et fin. […] Que si, dans tout ceci, nous avons trop souvent arraché à un talent, le plus humble de cœur, les voiles dont il aime à s’envelopper, qu’il veuille songer, pour notre excuse, que l’effet de ces paroles, que nous aurions voulu rendre plus dignes, sera peut-être de convier quelques lecteurs de plus aux fruits des travaux que l’idée de l’utilité et du bien lui inspira ; et puisse-t-il ainsi nous pardonner ! […] J’ai appris à mieux apprécier encore les promesses de son talent pendant mon séjour en Suisse.
Cette différence de renommée est une conséquence nécessaire de celle des talents. […] Son talent naissant s’exerçait dès lors à traduire en vers français les hymnes touchantes du Bréviaire, qu’il a retravaillées depuis ; mais il se complaisait surtout à célébrer Port-Royal, le paysage, l’étang, les jardins et les prairies. […] La tragédie d’Alexandre le brouilla avec Molière et avec Corneille ; avec Molière, parce qu’il lui retira l’ouvrage pour le donner à l’Hôtel de Bourgogne ; avec Corneille, parce que l’illustre vieillard déclara au jeune homme, après avoir entendu sa pièce, qu’elle annonçait un grand talent pour la poésie en général, mais non pour le théâtre. […] Tout ceci nous conduirait, si nous l’osions, à conclure avec Corneille que Racine avait un bien plus grand talent pour la poésie en général que pour le théâtre en particulier, et à soupçonner que, s’il fut dramatique en son temps, c’est que son temps n’était qu’à cette mesure de dramatique ; mais que probablement, s’il avait vécu de nos jours, son génie se serait de préférence ouvert une autre voie.
Ingres choisit ses modèles, et il choisit, il faut le reconnaître, avec un tact merveilleux, les modèles les plus propres à faire valoir son genre de talent. […] Ingres au gré de ses fanatiques, je préfère croire que le talent le plus élevé conserve toujours des droits à l’erreur. […] Cette collection a été choisie avec beaucoup de tact, de manière à nous fournir des échantillons concluants et variés de son esprit et de son talent. […] Une autre qualité, très-grande, très-vaste, du talent de M.
Maintenant qu’on a sous les yeux l’ensemble des vues, des écrits et des croquis de Töpffer, c’est le cas de bien expliquer la nature de son talent comme peintre des Alpes, et de bien fixer le genre de son invention, le caractère à la fois naïf et réfléchi de son originalité. […] Töpffer était né peintre, paysagiste, et son père l’était ; mais, forcé par les circonstances, et surtout par le mauvais état de sa vue, de se détourner de l’expression directe que réclamait son talent et où le conviait l’exemple paternel, il n’y revint que moyennant détour, à travers la littérature et plume en main : cette plume lui servit à deux fins, à écrire des pages vives et à tracer, dans les intervalles, des dessins pleins d’expression et de physionomie. […] Ce n’est pas le moment de discuter quelques-uns des noms qu’il met en cause : il apprécie les talents célèbres et en vogue, moins encore en eux-mêmes, ce semble, que d’après leurs disciples et leurs influences ; il a de ces condamnations décisives, anticipées, qu’entre contemporains et artistes qui courent plus ou moins la même carrière, il faut laisser au temps seul le soin de tirer entièrement.
Nous nous embrassâmes avec cette effusion de tendresse qu’une absence de trois mois fait trouver si charmante à de parfaits amants… » Et ce qui suit : « Tout le reste d’une conversation si désirée ne pouvait manquer d’être infiniment tendre… » Quand des écrivains de talent ont voulu depuis paraître aussi simples, ils ne l’ont pas été sans quelque manière. […] Mais, jusqu’à la fin, il éprouva et il nous confirme par son exemple une vérité : l’empire en ce monde, l’influence qu’on y conquiert n’appartient pas tant à l’esprit, au talent, au travail, qu’à une certaine économie habile et à l’administration continuelle qu’on sait faire de tout cela35. […] Homme bon, entraînant, fragile, cœur tendre, esprit facile, talent naturel, langue excellente, plume intarissable, inventeur invraisemblable et hasardeux, qui sut être une fois, comme par miracle, le copiste inimitable de la passion, tel fut l’abbé Prévost, qu’il ne faut point juger, mais qu’on relit par son meilleur endroit et qu’on aime.
., pour auteurs d’esprit et de talent ; il nous a tracé la description de cette société et de cette monarchie finissante dans des pages qui sont très fines, d’une vraie nuance, et où les aperçus élevés et les perspectives lointaines ne manquent pas. […] Sénac de Meilhan, fils d’un premier médecin du feu roi, maître des requêtes et intendant du Hainaut, fort jeune encore (il n’était pas si jeune, ayant bien près de quarante ans à cette date de 1776), mais ayant du talent et de l’esprit, et qui lui avait été indiqué par ses faiseurs et conseils secrets, qui étaient en grande liaison avec lui. […] Quelque vicieux que soit l’emploi des talents d’un fat, ils n’en existent pas moins : mais les modèles manquent dans ce genre comme dans beaucoup d’autres.
par combien de moyens le jeune homme que de grands talents y appellent, frappe à la fois l’attention de son auditoire ! […] Comment peut-on encore ignorer quelque part que les recherches les plus profondes, la lecture la plus assidue, ne sont que des moyens d’instruction dont l’application seule fait le mérite, et que se tourmenter pour devenir érudit, sans avoir d’autre talent et sans se proposer d’autres vues, c’est passer sa vie à aiguiser une arme dont on ne doit jamais se servir ? […] On me permettra d’y revenir et de ne point brusquer un talent brillant, étendu et flexible, que la dureté du sort tranchera assez tôt.
Ce morceau capital, intitulé Le Centaure, révélait une nature de talent si neuve, si puissante, si vaste, que le mot de génie semblait naturellement s’y appliquer. […] Le talent caché, inoccupé, cette part de génie qu’elle a reçue de naissance, remue par moments en elle et s’ennuie. […] Barbey d’Aurevilly, qui a fait dès longtemps ses preuves dans le roman et dans la presse quotidienne, homme d’un talent brillant et fier, d’une intelligence haute et qui va au grand, a une plume de laquelle on peut dire sans flatterie qu’elle ressemble souvent à une épée.
Mais j’étais loin du compte, et, au moment où j’estimais avoir fixé mon jugement et mes idées sur un talent et un esprit fait, cet esprit changeait de direction et allait se montrer sous un aspect tout nouveau. […] Il y a deux choses à distinguer dans la dernière publication de M. de Pontmartin, le procédé et le talent. […] Ceci me mène à caractériser l’esprit, le genre, l’espèce de talent.
Il y a une trentaine d’années, un poëte naturel, sorti des rangs du peuple, Jasmin, est venu remettre à la mode, étendre et comme renouveler cette flore du Midi, restée longtemps si morcelée et si locale : homme d’esprit et de sensibilité, artiste habile, acteur et poëte, vrai talent, il avait su, par ses heureuses combinaisons et par ses récitations chaleureuses, remettre en honneur le vieux patois, nécessairement altéré, et faire accroire un moment à toutes les populations du Midi qu’elles s’entendaient entre elles, puisqu’elles l’entendaient, lui, et qu’elles l’applaudissaient. […] Deux légères fautes qu’il avait commises dans les derniers temps y avaient été peu senties : l’une, c’était d’avoir composé et publié un poëme français, Hélène, qui ne donnait pas sa mesure, qui semblait pourtant la donner, et qui pouvait faire dire à ses critiques d’ici qu’il n’avait de talent qu’en patois et grâce à son patois ; l’autre faute, c’était d’avoir adressé un Poëme-Épître à M. […] Aujourd’hui je comprends bien ce que vous voulez appeler la responsabilité délicate qui vous est échue : il s’agit de choisir, d’élaguer, de remplir le vœu dernier d’un poëte, en n’admettant rien qui soit de nature à nuire à sa mémoire ou à affaiblir l’idée qu’on veut donner de son talent.
Il lui fallait un journal ; il ne pouvait s’en passer ; car à son âge, et quand on est en plein déploiement de talent, on ne se tait que lorsque la mort vous y force. […] C’est ainsi que ce journal d’opposition et réputé hostile, qui donnait à la fois asile à un républicain proscrit et à un sénateur de la gauche de l’Empire, entend et pratique le vrai principe de la liberté de la presse, quand les voix s’élèvent d’en haut, — non plus des régions officielles, mais des sommités du talent et de la pensée. — M’est-il permis de parler ainsi de mon maître, et M. […] « M. le ministre d’État, malgré sa supériorité de talent et d’intelligence, n’est pas obligé, s’étant occupé toute sa vie d’autre chose, de savoir quel est le caractère et, pour tout dire, le tempérament d’un véritable homme de lettres.
Plus récemment, j’ai hésité à parler de la Cité des Hommes, poëme incomplet, par un homme de talent, M. […] Placé entre l’épopée à la Lucain, qu’il ne voulait pas recommencer, et ces indications un peu confuses d’épopée chevaleresque, carlovingienne, vers laquelle, il penche par ses études et le tour de son talent, M. […] Ses vers me semblent une levée en masse, indisciplinée, orageuse, ardente ; même lorsqu’il triomphe, c’est par le nombre et l’impétuosité, par la bravoure du talent plutôt que par l’art, à la manière d’une invasion d’Arabes quand il est brillant, d’une invasion de Huns ou de Hulans quand il est sombre : ce ne sont pas des victoires romaines.
Pourtant il n’acquit toute sa vigueur de talent et son ressort de caractère que lorsqu’il eut connu l’injustice et le malheur. […] mon cher Cideville, écrivait-il à cet autre ami si cher, que ce serait une vie délicieuse de se trouver logés ensemble trois ou quatre gens de lettres, avec des talents et point de jalousie, de s’aimer, de vivre doucement, de cultiver son art, d’en parler, de s’éclairer mutuellement ! […] Celui qui n’a qu’un talent peut être un grand génie ; celui qui en a plusieurs est plus aimable.
Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire. […] On pourrait reprocher aux uns d’être trop raisonneurs, aux autres d’être trop chroniqueurs ; pour lui, son talent est naturellement pittoresque.
Que de livres on voit, où il y a plus de matière et plus de talent qu’il n’en fallait pour être bons, et qui sont mauvais ! […] Théophile était plus poète que Malherbe, mais Malherbe composait : Théophile jetait sur le papier tout ce que sa fantaisie créait, et, sous prétexte de libre inspiration, noyait son talent dans la facilité et ses beaux vers dans le fatras.
Il fait une effroyable consommation de talents, qui pourraient s’employer à des œuvres durables. […] Mais le talent original et personnel qui appartient uniquement au journalisme révolutionnaire et qui le représente dans la mémoire du public, c’est Camille Desmoulins625.
Une infirmité naturelle suffit à faire dévier une intelligence et un talent ; un myope ne verra pas et, par conséquent, ne peindra pas les choses comme celui qui a la vue longue et perçante. […] Et pourtant des observateurs à déductions précipitées 23, remarquant que des écrivains d’une même époque ont laissé des œuvres très différentes d’idées, de formes, de caractères, en ont conclu que l’influence de ce milieu-là était capricieuse et fugace, qu’elle n’existait pas pour un grand nombre de talents notables et pour la plupart des génies suprêmes.
C’est La Fontaine dans son caractère et dans la perfection de son talent. […] Qu’ici bas maint talent n’est que pure grimace, Cabale, et certain air de se faire valoir, Mieux su des ignorans que des gens de savoir.
C’est un talent écrasé sous le sac d’or, qu’il y reste. […] Berruer a du talent qu’il a bien caché cette année.
Ajoutez-y quelques opinions ironiques tendant à déprécier le travail et même le style, et c’est à peu près tout ce qu’il a opposé à trois volumes d’études et de démonstrations sur les procédés de l’art d’écrire, assimilation, formation du talent et exemples de corrections manuscrites des grands écrivains, qui confirment en détail notre doctrine. […] Brunetière, après avoir méprisé la théorie du travail, contraint de prendre son plus bel exemple de style chez l’auteur le plus notoirement célèbre par son labeur, ses refontes et ses ratures, chez un écrivain qui recherchait l’harmonie jusqu’à fuir la moindre assonance, qui poussait jusqu’à la manie la haine des répétitions, qui exigeait la suite la plus rigoureuse dans les métaphores, qui supprimait les qui et les que et prétendait qu’avec de l’application et du goût on peut arriver à avoir du talent ?
Nous pensions et nous espérions que l’on sortirait de l’éloge confus et de la petite explication à ras de terre, pour pénétrer dans cette haute valeur intellectuelle, dans le mystère de ce talent, et pour nous le faire bien comprendre ; Adrien Destailleur semblait un commentateur digne de La Bruyère. […] Il eût fallu entrer dans le vif de ce talent, bien plus senti qu’il n’est jugé, caractériser ce prestigieux écrivain, le plus piquant du xviie siècle, qui, à force de style, s’est fait croire un grand moraliste, quoique son observation aille plus au costume qu’à la personne, à la convention sociale qu’au tréfonds de la nature humaine, — en cela inférieur à La Rochefoucauld, qui n’a pas tout dit non plus, mais qui a vu plus loin que La Bruyère dans la misère constitutive de l’homme, et, comme le Pouilleux de Murillo, a mieux écrasé notre vermine au soleil.
Enfantin n’a jamais eu de talent littéraire. […] À cet âge, le talent littéraire ne vient guère quand il n’est pas venu.
Cela ne veut pas dire qu’il n’a point de talent. […] D’ailleurs, si on dressait pour notre instruction la statistique des qualités qu’il faut au talent, cet empêché-tout, pour réussir comme la médiocrité, toujours si aisément triomphante, on trouverait peut-être que l’ennui est une force et un avantage.
Charles Fuster Ce recueil (Rondels) dénote une extraordinaire souplesse de talent.
Paul Bourget, je distingue un jeune poète de talent, M.
Il était alors dans toute la plénitude de sa voix et de son talent, et je n’ai entendu nulle part de voix d’homme plus vibrante et plus délicieuse. […] L’émotion m’a empoigné au dîner du médecin, quand il rentre chez lui, et elle n’a cessé. — Mais vous avez du TALENT, mon camarade ! […] Cette répugnante aventure est contée sous forme d’idylle, non sans talent, mais avec tous les détails les plus nauséabonds qu’on puisse imaginer. […] C’est là qu’est la marque du talent de M. […] Tout ce que nous pouvons dire en terminant, c’est que l’Histoire d’une Parisienne résume complètement pour nous le talent de M.
Ses Pieces fugitives ne prouvent pas qu’il ait du talent pour la Poésie ; ses Histoires particulieres de quelques villes prouvent son travail & son érudition, pas toujours son goût & sa méthode ; mais son Dictionnaire des Epithetes Françoises prouve invinciblement sa patience.
Il est absolument contraire à son talent, à la nature de son génie. […] Ici il y a presque du talent. […] La différence des deux talents ? […] Elle l’est extrêmement aux critiques de vrai talent. […] Il va t’envoyer un cratère de cinq cents talents.
Je n’ai voulu ni discuter des talents, ni peindre des caractères. […] Un talent est une créature vivante. […] Aucune analyse ne saurait déterminer jusqu’à quel point les maladies morales d’un écrivain peuvent se séparer de son talent sans que ce talent y perde, et le Flaubert guéri que nous transformons ainsi en artiste heureux aurait-il composé ses chefs-d’œuvre ? […] Les qualités de son talent lui deviennent un crime, et ce par quoi il avait grandi l’accable. […] C’est l’élément premier de son talent.
Nous apprenons avec plaisir que les nouvelles de la santé du bon Nodier (car c’est là son nom) sont meilleures, et que ses nombreux amis espèrent posséder encore longtemps en lui un talent et un cœur qui leur seront plus chers que jamais.
Cet Auteur s’est attaché à des Ouvrages solides, qui exigent des connoissances étendues, & prouvent, lorsqu’ils sont bien faits, le talent de les placer avec intérêt & discernement.
L'enluminure de celle-ci a fait oublier la premiere ; ce qui n'empêche pas que la troisieme scene du troisieme Acte de la Tragédie de Riuperoux n'annonce plus de talent que toute la Piece de M.
On ne peut lui refuser de l’esprit & du talent pour écrire ; mais dans ses Ouvrages, qui ne sont que des Romans, elle a plus consulté l’imagination que la nature.
À mon avis, l’artiste moderne plus remarquable par la force du caractère que par le talent, est resté inférieur aux grands peintres du siècle de Louis XIV ; mais sans M.
Foissac, la Chair souveraine, demande à être lue tout entière : c’est une des tentatives les plus curieuses qui aient été faites depuis des années ; c’est, du coup, la consécration brusque et définitive d’un talent de premier rang.
Le talent de M.
Il est fâcheux que l’éloquence ne se déploie souvent qu’aux dépens de la vérité ; il est fâcheux encore qu’un Traducteur exact n’ait pas toujours le talent de faire ressortir les beautés de son original.
On sait que le Maréchal Ferrant & le Maître en Droit ont eu quelques succès ; foible avantage aux yeux du vrai talent, qui dédaigne de telles Productions, ou qui les éleve au dessus de leur petite sphere, quand il se mêle de les traiter.
On a recueilli toutes ses Pieces couronnées, sous le titre d’Œuvres diverses de M. de la Visclede ; mais la lecture de ce Recueil n’est propre qu’à faire voir combien il faut peu de talent pour obtenir le suffrage des Académies.
Durant sa carrière, un sage emploi de son talent servit, autant que ce talent même, à lui attirer les graves suffrages qui prêtèrent à sa réputation un ascendant respectable. […] Je n’ai pu reprocher le tort de son âge, comme un obstacle au développement de ses talents, à un jeune écrivain dont les talents font oublier l’âge, s’ils n’en acquièrent un lustre de plus. […] Conséquemment tous montrent une ardeur égale à soutenir l’auteur satirique dont le talent se charge de dénoncer les prérogatives usurpées. […] Deux seulement de ces auteurs nous sont parvenus : quels devaient être les talents de ceux qu’on leur préférait ? […] Cela tient au génie : le reste ne dépend que du talent et des étroites bienséances.
— Elle a beaucoup de talent, Rosemonde Gérard, me disait Leconte de Lisle, à l’Académie, et ses airs de pipeaux ont de lointains échos de la flûte de Mozart.
Nul n’a rendu avec plus d’émotion et de talent l’éternel gémissement qui soulève le sein de l’Atlantique.
Portelance, une petite Comédie en Vers, intitulé les Adieux du Goût, qui a eu des succès, & en promettoit de plus grands au talent de l’Auteur, s’il eût pu continuer cette carriere.
Le succès lui semblait aussi vain que les autres vanités humaines ; pourtant, il voulut tirer parti de son talent. […] Tiens pour assuré que les idées sont fausses par un point, si subtiles te semblent-elles, soutenues par les plus beaux noms, parées de la magie des plus beaux talents. […] Brunetière, au talent et à la situation près, n’est au fond qu’un de ces honnêtes pédagogues. […] Le morcellement du talent et des idées a frappé tous ceux qui ont observé le talent de la jeunesse d’alors : elle manquait de direction, elle tâtonnait dans un débordement inquiétant d’individualisme et d’égoïsme. […] De jeunes talents se groupent autour de M. de Vogüé, faits, semble-t-il, pour comprendre leur rôle comme lui.
Avec un rare talent, M. […] Coppée a tiré de cette situation avec son talent de metteur en scène et de poète. […] Maeterlinck, dont il résume le talent fait d’aspirations vers la grandeur et la simplicité. […] Vraiment ces jeunes gens, si pleins de talent, sont tous fous. […] Xanrof, dont on sait déjà le talent fin, le tour ingénieux.
Il a les talents de son rôle, comme il en a le caractère. […] Son office veut du tact, de la douceur, de la grâce, de la hauteur, tous les instincts et tous les talents de la noblesse de cour. […] Le talent dans ce métier est d’être servile sans être bas. […] Par le digne voeu de Charrous, le moindre de ces moutons vaut quatre fois mieux que le meilleur de ceux que jadis les Coraziens, en Lusitanie, vendaient un talent d’or. Et que penses-tu, ô sot à la grande paye, que valait un talent d’or ?
Cet Auteur réunit au savoir & au talent de bien écrire, des qualités sociales qui donnent un nouveau prix à son mérite littéraire.
Ses Mémoires sont écrits sans ordre, & avec une negligence qui annonce plus l’aisance naturelle aux personnes de son rang, que de talent pour écrire.