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2375. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Enfin ce fut un peu comme aujourd’hui, où, grâce à la passion des recherches historiques, on revient à mieux savoir le moyen âge et l’époque mérovingienne que durant les trois derniers siècles.

2376. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

La passion n’y est pas toujours délicate dans son langage, ni naturelle dans son objet.

2377. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Je ne fus jamais ambitieux que par amour, et j’aurais bien fait ; car, de toutes les passions, une seule survit et renaît en nous jusqu’à la mort : c’est l’amour.

2378. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Ils blâment Flaminio de vouloir aimer toujours Virginia, et, le voyant venir, ils se proposent de le détourner d’une passion qui ne lui fait pas d’honneur.

2379. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Avec lui et avec la plupart des philosophes du siècle dernier la littérature travailla (on sait avec quelle passion et quel succès) à délivrer la raison humaine du joug pesant des dogmes, et c’est pourquoi depuis lors toute réaction religieuse en France s’annonce par un nouvel écrasement posthume de Voltaire et de ses compagnons d’armes.

2380. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Mais Antiochus répond, avec l’enthousiasme de sa passion nouvelle : L’amour, l’amour doit vaincre, et la triste amitié Ne doit être à tous deux qu’un objet de pitié.

2381. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Parmi ses discours de cette période, il en est deux qu’il est impossible de ne pas remarquer pour la vivacité et l’énergie de l’expression, qui s’élève ici jusqu’à la passion et à l’éloquence.

2382. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il s’adonne, avec une passion qu’on aime à retrouver en lui, à son dialecte napolitain, dont il maintient la prééminence et l’antériorité sur les autres dialectes de l’Italie ; il le compare au dorique des Grecs.

2383. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Il chauffe l’opinion, la passion, dans le sens où elle veut être chauffée, et il se vante d’être toujours de six mois, ou même de dix-huit mois, en avance.

2384. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Elle étudiait de plus l’astronomie, toujours avec cet universel M. de Malezieu, qui en savait plus qu’il ne fallait pour expliquer la Pluralité des mondes de Fontenelle ; elle mettait l’œil au télescope, et aussi au microscope, s’instruisait enfin de toutes choses par passion, par boutade et caprice, mais sans en devenir plus éclairée en général.

2385. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Pauvre, timide et fier, et à vingt ans, on est aisément pour les doctrines ardentes qui promettent le bouleversement du présent et la remise en question de l’avenir, de même qu’à cinquante ans, établi, rassis, ayant épuisé les passions, et raisonnant plus ou moins à son aise sur les vicissitudes diverses, on est naturellement pour un statu quo plus sage.

2386. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Et abordant courageusement ce chapitre de la beauté, c’est encore à elle-même qu’elle pense, lorsqu’elle dit : Encore que vous m’entendiez parler de Sapho comme de la plus merveilleuse et de la plus charmante personne de toute la Grèce, il ne faut pourtant pas vous imaginer que sa beauté soit une de ces grandes beautés en qui l’envie même ne saurait trouver aucun défaut… Elle est pourtant capable d’inspirer de plus grandes passions que les plus grandes beautés de la terre.

2387. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Les mœurs furent de tout temps son côté faible ; il avait les passions violentes et peu idéales, et le propos familier trop souvent à l’unisson.

2388. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Mme de Lavalette s’agenouilla en vain ; les passions du jour étaient plus fortes que le désir de pardonner.

2389. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Et quand sur ce fond d’un paysage si neuf et si grand se détachent les deux plus gracieuses créations de figures adolescentes, et que la passion humaine y est peinte aussi dans toute sa fleur et dans toute sa flamme, il y a de quoi mériter à jamais de vivre, et de quoi couvrir bien des erreurs, des ignorances et des infirmités qui se trahissent ailleurs chez l’homme et dans son talent.

2390. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Mais, si l’on exprime par le mot de volonté ce fait que, dans tout état de conscience, même le plus élémentaire, la phase sensitive est inséparable d’une phase émotionnelle et celle-ci d’une phase appétitive ou réactive ; si l’on veut dire encore que, dès le début du processus psychologique, il y a déjà un appétit modifié par une sensation d’une manière plus ou moins agréable ou pénible, que c’est là le fait primitif, le fait irréductible de la psychologie, exprimable en abrégé par les mots de passion et de réaction, ne peut-on alors, par l’observation et le raisonnement, établir l’existence de la volonté ?

2391. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Alors Asseline, qui avait un coup de cœur pour l’actrice, et qui se trouvait lui dire bonsoir de la rue avec nous, très pâle, me prenant le bras, me disait : « Vous n’avez pas envie de dormir, venez avec moi », et me ramenant à l’endroit, au bord de la mer, où nous avions tous passé la soirée, il se mettait à me crier, dans la belle nuit amoureuse, son amour pour cette femme : un débordement de passion magnifique, que j’ai cherché à transposer dans mon livre.

2392. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Bien plus, la nature pénètre jusque dans son âme par les sensations, par les images, par les appétits, par les passions, en un mot par tous les phénomènes qui lui sont communs avec les animaux, et qui sont régis par des lois quasi-mécaniques.

2393. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Peut-être objectera-t-on que les anciens avaient raison de regarder la poésie descriptive comme l’objet accessoire, et non comme l’objet principal du tableau ; je le pense aussi, et l’on a fait de nos jours un étrange abus du genre descriptif ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est un moyen de plus entre nos mains, et qu’il a étendu la sphère des images poétiques, sans nous priver de la peinture des mœurs et des passions, telle qu’elle existait pour les anciens.

2394. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Il vous montre, en Byron, à travers la passion de ses poèmes, le poète de la fidélité éternelle.

2395. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Parmi ces hommes, les uns sont morts, laissant leur gloire diminuée des passions de leur temps, éteintes, et de cet éclat tout personnel qui s’en va souvent avant la vie !

2396. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

La grâce, la grâce, qu’on aime peut-être mieux dans la laideur que dans la beauté, parce qu’étant toute seule, on l’y voit mieux, Joseph Delorme l’a dans ce contraste suprême, comme il a l’ardeur de la passion dans l’impuissance, et rappelle-t-il parfois, cet énervé du rêve moderne, l’eunuque des Lettres persanes, dont l’indigence avive le désir.

2397. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Tout être vivant qui, plongé dans un milieu d’action et de passion, de haines et de sympathies, de lutte et de liberté, de mille et mille liens entremêlés, d’hommes et de femmes, dans un ensemble de toutes les vies, de toutes les natures, de toutes les jouissances, ne s’élance pas d’un libre instinct dans ce riche univers, pour y satisfaire sa soif infinie du plaisir et lui demander sa part de tout ce qu’il recèle de saveur et de sens, ne sera jamais qu’un rameau desséché sur l’arbre de la grande vie : sans parfum, sans éclat, sans fruit et sans couleur, sans force créatrice.

2398. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Elle passionne : où chercherons-nous le siège de cette passion ? […] Car l’amour, avec tout ce que contient ce mot, de sentiment, de passion, de rêve, de bonheur, de larmes, est bien une création verbale et l’œuvre même de l’imagination des artistes du langage. […] Il faut que les passions politiques soient très ardentes pour que nous consentions à l’élire parmi nous-mêmes. […] Puis ils raisonnent comme s’il n’y avait pas de centre, ou comme si le centre du monde et de la morale se déplaçait sans cesse au gré des passions ou des milieux humains. […] On ne veut pas dire quel moment de passion et de folie luxurieuse fut le grand siècle.

2399. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Ce que je sais bien, c’est que l’homme d’esprit qui promène ainsi son imagination dans le ruisseau ne sera jamais un auteur tragique digne de ce nom, c’est-à-dire capable de concevoir en soi et de ressusciter le génie des temps, la flamme des passions et l’âme des grands hommes. […] La maîtresse passion, on le sait, est la dernière à mourir en nous.

2400. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

XIII C’est alors, je crois, que vous vous liâtes par l’admiration avec Victor Hugo, seule manière de se lier avec lui ; votre liaison eut tous les caractères d’une passion ; vous ne quittiez plus la maison ; vous étiez comme ces jeunes Orientaux qui ont besoin de diviniser ce qu’ils admirent, et de pousser leur amour jusqu’à une servitude volontaire qui les identifie avec leur idole. […] La passion a sa pudeur : pourquoi révéler ces choses intimes ?

2401. (1879) À propos de « l’Assommoir »

A cet effet, il étudia attentivement des ouvrages de piété tels que : le Catéchisme, l’Abrégé du Catéchisme de persévérance, le Rosaire de Mai, et surtout l’Imitation : ce livre si intime et si puissant devait, mieux qu’aucun autre, lui apprendre à connaître la passion contenue qui gronde au fond du cœur de tout anachorète, et qui cherche son assouvissement dans un amour en quelque sorte matériel des mystères du christianisme, M.  […] Zola eut beau déclarer qu’il ne demandait qu’à rester chez lui bien tranquille, qu’à écrire en paix ses articles et ses livres, qu’à les voir juger sans passion ; qu’il était d’ailleurs complètement en dehors de la question de théâtre : on s’obstina à livrer contre lui une bataille qu’il n’acceptait pas, et, plus tard, à lui reprocher les défauts d’une pièce à la rédaction de laquelle il est resté étranger, qu’il n’a pas signée, mais qu’il n’a pas éreinté non plus, ainsi que le prédisaient ses ennemis.

2402. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Ce n’est pas la fraternité que les philosophes ont recommandée au nom de la raison, en arguant de ce que tous les hommes participent originellement d’une même essence raisonnable : devant un idéal aussi noble on s’inclinera avec respect ; on s’efforcera de le réaliser s’il n’est pas trop gênant pour l’individu et pour la communauté ; on ne s’y attachera pas avec passion. […] Nous trouvons cet élan chez les prophètes : ils eurent la passion de la justice, ils la réclamèrent au nom du Dieu d’Israël ; et le christianisme, qui prit la suite du judaïsme, dut en grande partie aux prophètes juifs d’avoir un mysticisme agissant, capable de marcher à la conquête du monde.

2403. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Il appelle de tous ses vœux, en finissant, la restauration de Victor-Amé et s’élève avec passion, avec ironie déjà, contre les ambitieux voisins qui tant de fois, et au commencement du xviie  siècle et depuis lors, ont troublé cet heureux pays : « Rejetez loin de vous ces théories absurdes qu’on vous envoie de France comme des vérités éternelles et qui ne sont que les rêves funestes d’une vanité immorale. […] Quelle digue opposer à une doctrine qui s’adressa d’abord aux passions les plus chères du cœur humain, et qui, avant les dures leçons de l’expérience, n’avait contre elle que les sages ? […] Madame de Staël, qui, à la rigueur, avait déjà débuté par ses Lettres sur Jean-Jacques, et qui devait accomplir un jour sa course généreuse par ses éloquentes et si sages Considérations, laissait échapper alors ses réflexions, ou plutôt ses émotions sur les choses présentes, dans son livre de l’Influence des Passions sur le Bonheur  ; mais ce titre purement sentimental couvrait une foule de pensées vives et profondes, qui, même en politique, pénétraient bien avant.

2404. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

. ; ce sont ensuite le tempérament, l’organisation, les accidents de la vie, les passions, les mœurs. […] Plus la science est élevée et sérieuse, moins elle est accessible à la foule ; mais si le mérite philosophique consiste dans la recherche sévère, abstraite, entièrement désintéressée des principes et des causes, si le philosophe doit étudier les questions en elles-mêmes et ne s’élever à la solution que par un lent et laborieux enfantement, si, évitant de parler aux passions, ne cherchant pas le succès, ne songeant ni à plaire ni à déplaire, il n’a d’autre ambition que de se satisfaire soi-même (au risque de ne pas satisfaire tout le monde), si ce sont là les rares qualités du métaphysicien, on ne saurait contester ce titre à un philosophe dont nous ne partageons pas toutes les doctrines, mais qui mérite plus qu’aucun autre le respect et l’examen, M.  […] Ce n’est rien proposer de téméraire que de convier l’école spiritualiste à s’imiter elle-même, à se rappeler ses commencements obscurs et glorieux, où, dans le silence de l’École normale, elle étudiait avec passion les lois de la perception extérieure, les origines de nos idées, l’autorité de la connaissance humaine, les fondements de la psychologie.

2405. (1923) Paul Valéry

Sous l’éclat des images et la musique des vers, nous sentons dans la Jeune Parque d’abord, la passion la plus jalouse et la plus fière de la vie intérieure. […] Ce qui intéresse Racine, dans un corps et dans un cœur humain, ce n’est encore, évidemment, ni l’énergie cosmique qu’ils impliquent, ni des variations à exercer sur le principe de Carnot : c’est un autre genre de « feu », celui de la passion. […] Le feu de la passion ne ressemble pas à un feu, il est du feu, il figure dans le langage humain l’équivalent du mot chaleur appliqué aux animaux, et il faut le prendre dans un sens presque physiologique.

2406. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

« Je contemple un instant, des yeux de la mémoire, « Le vaste horizon du passé « Mes ans évanouis à mes pieds se déploient « Comme une plaine obscure où quelques point chatoient « D’un rayon de soleil frappés « Sur les plans éloignés, qu’un brouillard d’oubli cache, « Une époque, un détail nettement se détache, « Et revit à mes yeux trompés. » Théophile Gauthier I J’ai commencé la vie par une passion. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, c’est cependant tout à fait certain, et cette passion, qui eut, comme toujours, ses joies et ses peines, aboutit à un chagrin dont la violence n’a jamais été, pour moi, égalée. […] C’est là que germa et grandit, en même temps que moi, cette passion pour celle à qui on m’avait confiée, si exclusive et si forte, qu’elle détermina dans mon cerveau à peine formé, une très singulière précocité de sentiments. […] Aussi se laissait-elle aller à sa passion pour la lecture ; tandis qu’elle cousait dans la salle à manger, elle me suppliait, s’il n’y avait personne, de lui lire un peu à haute. voix. […] D’un pinceau, qui semblait trempé dans du miel, elle léchait, en effet, de petites toiles, qui le plus souvent la représentaient elle-même, bien enlaidie… À cause de ses beaux yeux andalous et de sa passion sincère pour la peinture, mon père recommanda, le mieux qu’il put, la jeune artiste, et, très reconnaissante, la vieille Maugrabine, apporta un jour, dans un petit panier, un angora blanc, tout bébé, qui lui était né d’une noble chatte… On baptisa le nouveau venu : Don Pierrot de Navarre, et ce fut un chat très aimé.

2407. (1903) Le problème de l’avenir latin

Aveuglément braves, aimant d’une passion effrénée la lutte pour le plaisir de donner et de recevoir de beaux coups, épris de contes et de discours, ils sont éminemment dépourvus d’esprit organisateur et de sérieux. […] Cette fois, l’effort est furieux, l’entreprise de courte durée, mais intense, conduite avec une passion forcenée. […] Aussitôt pourvu d’un chef, le peuple, repris par son ancienne passion, s’empresserait de transformer ce dictateur temporaire en un souverain permanent — ou bien de le renverser pour le plaisir esthétique de faire une petite révolution. […] A celui qui pleurerait tout ce qui disparaîtra avec le monde latin, le charme de sa civilisation, la beauté sensuelle de sa vie, son culte des formes belles, la finesse de son esprit, sa passion, sa chaleur, son instinct, sa spontanéité, je répéterai que tout ce qu’il contient de vraiment beau réapparaîtra ailleurs, en de nouvelles combinaisons humaines, et qu’aucune de ses qualités ne sera perdue à jamais. […] Je crois que cette calamité n’est nullement à craindre et qu’il y aura toujours dans le monde assez de passion, d’amour et de sensualité.

2408. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

L’abbé Courbezon a également la passion, — mais qu’il pousse jusqu’à la manie, — des fondations, des constructions ; ce faible l’entraîne beaucoup trop loin : avec un cœur d’or il lui arrive de commettre de sublimes, mais aussi d’irréparables imprudences.

2409. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

» On a appelé la bataille de Leipsick « la bataille des nations. » Ce sont elles en effet, avec toutes les passions et les haines vengeresses accumulées, ce sont elles seules, ardemment accourues de tous les points de l’horizon, qui retournèrent le destin et qui triomphèrent.

2410. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Le résultat de ce succès a été de faire d’un romancier aristocratique ou visant à l’être, et ironiquement sceptique, un auteur populaire et asservi désormais à son public : de là le Juif Errant et les passions qu’il flatte.

2411. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Nous avions en même temps Homère sous notre oreiller, comme Alexandre ; nous passions des nuits récentes d’insomnie à feuilleter tantôt l’Iliade d’Homère, tantôt la vie de David dans la Bible.

2412. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

La base première du livre doit être cherchée dans la sincère passion de Voltaire pour les lettres, les sciences, les arts, pour l’œuvre intellectuelle de l’humanité.

2413. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

  Un homme peut advenir, en tout oubli — jamais ne sied d’ignorer qu’exprès — de l’encombrement intellectuel chez les contemporains ; afin de savoir, selon quelque recours très simple et primitif, par exemple la symphonique équation propre aux saisons, habitude de rayon et de nuée ; deux remarques ou trois d’ordre analogue à ces ardeurs, à ces intempéries par où notre passion relève des divers ciels : s’il a, recréé par lui-même, pris soin de conserver de son débarras strictement une piété aux vingt-quatre lettres comme elles se sont, par le miracle de l’infinité, fixées en quelque langue la sienne, puis un sens pour leurs symétries, action, reflet, jusqu’à une transfiguration en le terme surnaturel, qu’est le vers ; il possède, ce civilisé édennique, au-dessus d’autre bien, l’élément de félicités, une doctrine en même temps qu’une contrée.

2414. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

De là, dans notre histoire, des exemples de cruauté politique sans fureur et sans haine, et la passion persuadée que parce qu’elle raisonne, elle est la raison.

2415. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Sir William Hamilton est probablement le premier des philosophes anglais qui ait pris parti pour l’affirmative, sans s’arrêter à ce prétexte spécieux qu’une action ou une passion inconsciente de l’esprit est inintelligible.

2416. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

J’ai donc fait du mal aux hommes, en prenant la défense des principes qui soutiennent la société & assurent la tranquillité des individus ; & les Philosophes leur ont fait beaucoup de bien, en déclamant contre toutes les classes de Citoyens, en prêchant l’indépendance, en s’efforçant de briser tous les liens, en ôtant le frein des passions, en favorisant les crimes secrets, les désordres de toute espece, en arrachant du cœur des vertueux infortunés tout espoir de dédommagement, &c.

2417. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Les événements se précipitaient chaque jour au gré des passions et des intrigues.

2418. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Le travail des passions sordides, de la cupidité, y tue sur les visages la beauté du jeune homme.

2419. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Il avait épousé par principe une femme quelconque, mais comme exutoire de la papillonne, nourrissait une passion platonique pour une Mme D… Or cette Mme D… mourut, et tous les jours Auguste Comte portait des fleurs sur sa tombe.

2420. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Dans le jardin des plaisirs consacré à la même Déesse, il se trouve une fleur que le Poëte décrit en huit stances, parce qu’elle porte imprimée sur ses feuilles tous les instrumens de la Passion de Jesus-Christ.

2421. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Le génie de Mlle de Guérin n’embrasse que son frère ; mais quelle grâce et quelle passion divine dans cette attitude éplorée qui résume toute une existence et la lie si étroitement autour d’une autre, — car elle l’avait bercé et elle l’a enseveli !

2422. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Et, comme lui, beaucoup de ses coreligionnaires pacifistes trouvent dans leurs doctrines et passions de la veille le foyer où ils vont réchauffer leurs pieds demi-gelés, leurs mains gourdes, leurs âmes.‌

2423. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Il n’y a rien au fond de plus « humain » que ce sentiment « divin », puisqu’il s’épanouit en nous dans les moments de plénitude et d’expansion, à cette heure, où la bonté, la passion sexuelle, la défense de la vérité nous transfigurent, où nous nous précipitons en dehors de toute limite, où nous sentons naître une légion de forces et de désirs qui dormaient en nous.

2424. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Notre attention peut se détourner d’elle et par conséquent de son indivisibilité ; mais, quand nous essayons de la couper, c’est comme si nous passions brusquement une lame à travers une flamme : nous ne divisons que l’espace occupé par elle.

2425. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

C’était une excellente arme aux mains de M. le commissaire du roi que Mlle Rachel ; son talent tout antique, plein de froide majesté, de sobre passion et de sourde ironie, remarquable par une diction irréprochable bien plutôt que par des accents du cœur, devait reproduire d’une manière satisfaisante les types grecs et romains de la littérature du xviie  siècle, poétiques figures qui semblent moins empruntées à la nature vivante qu’à l’atelier du statuaire ; mais aussi ce talent monocorde devait échouer lorsqu’elle essayerait de représenter les créations pittoresques, excentriques ou passionnées du xixe  siècle. […] Douée, comme centre, d’une puissance d’assimilation supérieure à celle de toutes les nations ses voisines, elle pouvait joindre à la raison et à l’esprit, qui sont ses qualités distinctives, qui sont ses dons naturels, la rêverie de Dante, l’humanité de Shakespeare, le pittoresque de Calderon, la fécondité de Lope de Vega, la passion de Schiller, le philosophisme poétique de Goethe.

2426. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Les vipères que j’ai comme tout le monde dans le cœur, vanité littéraire, ambition, jalousie, soucis, désirs et passions de toute sorte, s’étaient parfaitement assoupies. […] Parce que Bourget s’est quelquefois occupé des femmes, et parce que, les « passions de l’amour » ne pouvant avoir tout leur développement que dans un monde oisif et riche, il s’est plu, dit-on, à nous décrire les élégances extérieures de ce monde-là, beaucoup se représentent l’auteur de Cruelle Énigme sous les espèces d’un délicieux jeune homme paré, coquet, affecté, efféminé et languide… Eh bien ! […] Je suppose enfin que, la veille du jour où l’on doit vous l’amener, un hasard fasse tomber entre vos mains le carnet mystérieux où ce jeune homme a noté ses impressions quotidiennes et toute l’histoire de cette passion. […] Rien des passions violentes que vous simulerez tous les soirs, en vous conformant honnêtement aux « traditions » de chaque rôle, n’aura troublé un instant votre vie réelle.

2427. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Bien décidément la République est une belle chimère de cervelles grandement pensantes, généreuses, désintéressées ; elle n’est pas praticable avec les mauvaises et les petites passions de la populace française. […] « Tenez, un intéressant bonhomme qui passe là, avec sa calotte noire, — nous dit l’ami de Bracquemond, — c’est l’homme qui a quarante sous, pour déshabiller les morts… Chez lui, c’est une vraie passion… il ne couche dans le pavillon que lorsqu’il y a l’espérance d’en racoler… il faut voir de quel œil amoureux il vient regarder, épier ceux qui vont claquer… Ah ! […] On a craint la passion déménageante des Prussiens. […] C’est toute la nuit, dans les ténèbres que font les arbres, sous un ciel sans lune, dans l’apparence trouble des paysages endormis, à la marge d’une eau à peine distincte de la terre, une promenade aventureuse et tâtonnante, à travers les saules et les troncs d’arbres contre lesquels on butte, au milieu de fossés ou l’on dégringole, — soutenus dans notre fatigue, par la passion de la pêche et l’attrait de la contravention.

2428. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Je me figurai ce pauvre père trompé dans toutes ses espérances, n’ayant pour consolation dans sa vieillesse qu’un homme aux yeux duquel, à vingt ans, tout était décoloré, sans activité, sans énergie, sans désirs, ayant le morne silence de la passion concentrée sans se livrer aux élans de l’espérance qui nous raniment et nous donnent de nouvelles forces. […] Deux mois passés à Beausoleil, trop malade en général (quoique pas de manière à en souffrir) pour qu’on pût s’attendre à beaucoup d’activité de ma part, trop retiré pour qu’on me tourmentât souvent, me disant toutes les semaines : Je monterai à cheval et j’irai à Colombier, — j’avais goûté le repos : deux mois ensuite passés près de vous, j’avais deviné vos idées et vous aviez deviné les miennes ; j’avais été sans inquiétudes, sans passions violentes, sans humeur et sans amertume. […] Il passa sa vie à faire de la politique libérale sans estimer les hommes, à professer la religiosité sans pouvoir se donner la foi, à chercher en tout l’émotion sans atteindre à la passion.

2429. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Or il est temps que cet esprit se fasse jour ; rien n’est si fort à désirer, car, dégagé des préoccupations, des passions, des alarmes ou des rancunes de 1848 et de 1851, il n’est, si j’en puis juger, ni enthousiaste ni hostile ; il aspire à perfectionner sans détruire, et il est le plus solide élément avec lequel et sur lequel le Gouvernement devrait compter pour un avenir régulier de la France.

2430. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Si dans l’un des deux états les images ont des associations très exactes et très délicates, si, comme on le voit chez plusieurs somnambules66, des aptitudes supérieures se déclarent, si, comme on le remarque dans l’ivresse et après plusieurs maladies, les passions prennent un autre degré et un autre tour, non seulement les deux personnes morales seront distinctes, mais il y aura entre elles des disproportions et des contradictions monstrueuses. — Sans doute, quoique, chez les somnambules, les personnes hypnotisées et les extatiques, des contrastes semblables opposent la vie ordinaire à la vie anormale, leurs deux vies ne sont point nettement ni entièrement séparées ; quelques images de l’une s’introduisent toujours ou presque toujours dans l’autre ; et la supposition que nous avons faite reste, quand il s’agit de l’homme, une simple vue de l’esprit. — Mais dans les animaux elle rencontre des cas où elle s’applique avec exactitude ; tel est celui des batraciens et des insectes qui subissent des métamorphoses.

2431. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Le devoir de défendre la patrie, de vivre et de mourir au besoin pour elle, pour ceux même qui ne sont pas encore nés, dignifie, sanctifie en passion désintéressée, en dévouement sublime, en sacrifice méritoire, en vertu glorieuse sur la terre, en mérite immortel dans la patrie future, ce devoir patriotique.

2432. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Cette précaution, outre qu’elle l’assurait contre toute poursuite, était d’ailleurs justifiée par certaines interpolations dont la cupidité ou la passion religieuse des éditeurs avaient chargé les premières éditions.

2433. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Les événements y sont plus réduits, les passions s’y précipitent plus vite, les discours y sont moins longs ; mais cette loi du drame, qui, par des routes plus ou moins détournées, fait arriver chacun à ce qu’il a mérité, y est observée exactement, et l’on goûte à la fois un plaisir de surprise en la voyant contrariée, un plaisir de raison quand elle s’accomplit.

2434. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Le premier acte, c’est l’instant décisif où, après de longues luttes, de longs mensonges, apparaît enfin la passion victorieuse ; puis c’est comme l’épanouissement du nouvel amour, la scène où Isolde frémissante attend Tristan, la scène où Tristan et Isolde, unis, cherchent vainement l’apaisement de leur insatiable désir, et la scène où, en présence de Marke et de ses gens, les deux amants, oublieux de Marke et des hommes et du monde, se donnent enfin, au dernier instant, le baiser par lequel ils entrevoient la suprême délice de leur libération ; enfin, le troisième acte, dans ce paysage de mer et de plage dont les bruissements s’enroulent autour de leurs âmes, la mort au monde et la transfiguration des amants ; la mort au monde, le déchirement de l’heure dernière, la torture des dernières humaines souffrances, et l’entrée à l’apaisement infini, — à la consolation de ceux qui ont gémi.

2435. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Doué d’une grande puissance oratoire, flattant les préjugés et les passions de la majorité, tenté, comme le sont la plupart des orateurs, de tout sacrifier à l’effet, et incapable, soit par incapacité native, soit par les défauts de son éducation, d’arriver à quelque connaissance claire et approfondie, Victor Cousin, par ses qualités et ses défauts, s’éleva à une hauteur regrettable parce qu’elle éclipsa les efforts de plus nobles esprits.

2436. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

On a l’explication de ce phénomène ironique, si l’on remarque que le pessimisme chrétien, négateur de la vie, a collaboré pour fonder cette société moderne avec un faisceau de forces beaucoup plus puissantes et qui le contredisaient, avec toutes les forces de la vie : l’égoïsme individuel, l’amour des biens immédiats, la passion de dominer, de posséder les meilleures choses, toute la frénésie qui fixe des buts à l’activité et développe l’énergie par la concurrence.

2437. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Mais le fait même que, dans les cas de passion, la parole intérieure s’anime sans raison et devient extérieure contre toute raison, ce fait nous indique qu’il y a des circonstances où la parole intérieure doit rester intérieure sans tendre aucunement à l’extériorité et sans simuler l’extériorité.

2438. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Celui qui la nie aura témoigné pour elle, comme ces Juifs dont a parlé Pascal, qui, témoins des miracles de la Passion, témoignèrent pour eux sans se convertir, ce qui donnait au témoignage plus d’impartiale et de foudroyante autorité.

2439. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

L’assimilation des groupements sociaux aux espèces ethniques a pu servir certains intérêts ou certaines passions politiques, mais la science proprement dite paraît y renoncer décidément126.

2440. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Mais si l’amour est le terrain favori de la jalousie, toutes les passions, tous les sentiments un peu vifs peuvent la voir naître. […] Erasme a prétendu que la jalousie, ainsi que les autres passions d’ailleurs, n’est qu’une maladie. […] Cela nous permettra de méditer, sans trop d’amertume, sur les mouvements singuliers des passions humaines. […] Voici ce qui se passe : Un homme, bien portant en apparence, d’habitudes correctes, de sens rassis, honnête, sans passions vives, disparaît tout d’un coup. […] Sa passion est éclairée.

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