Il y a les Saints, ces pères du monde moderne, qui créaient une civilisation inconnue de miracles, de foi et de vertus !
Des hommes comme Bruno, Spinoza, Schopenhauer, on se les représente difficilement comme maris et pères de famille ; ils seraient devenus autres, s’ils avaient eu femmes et enfants, plus prudents, plus circonspects, plus flexibles. » Descartes, Leibniz, Newton et Kant étaient aussi des célibataires, ajoute M.
je suis si content d’avoir fait ce diable de livre, malgré toutes les transes qu’il m’a causées, que si Dieu me proposait le pacte suivant : la suppression de l’affaire Dreyfus, qui a fait tant de mal à mon pays, et, par suite, la non existence de la littérature dreyfusiste, j’accepterais par force et par devoir le sage marché du Père éternel ; mais ce serait un sacrifice qui ne me ferait pas plaisir du tout. […] Le grand évêque de Meaux concentre en lui seul et il épuise tout ce que l’éloquence passionnée a d’admirable ; et comment voulez-vous qu’on admire beaucoup l’argumentation du pasteur protestant, quand on trouve dans les raisonnements du Père jésuite des beautés transcendantes ? […] Quel atout dans le jeu du Père jésuite ! […] La paix et les loisirs de la campagne sont favorables aux entreprises de longue haleine ; c’est là qu’on retrouve les conditions qui peuvent encore rendre lentement savoureux certains grands romans, devenus inabordables dans le tourbillon de la vie parisienne, et dont nos pères faisaient leurs délices : la Nouvelle Héloïse, Clarisse Harlowe et peut-être même l’Astrée. […] Prenons, par exemple, le mot père, en sanscrit pitar, en zend patar, en grec et en latin pater : ce mot est dérivé de la racine PA, qui signifie protéger, supporter, nourrir ; car le père était considéré, au berceau de l’humanité,, comme le protecteur, le soutien et le nourrisseur de la famille. — Le mot sanscrit duhitar.
Destiné par son père au barreau, il fut envoyé à Leyde pour étudier la jurisprudence, et tous ses biographes affirment, d’un témoignage unanime, qu’il se livra à cette étude avec une ardeur assidue. […] Son père, chargé d’une nombreuse famille, et d’ailleurs insouciant sur la conduite de ses affaires, ne lui fit pas parvenir à temps la somme nécessaire pour continuer ses études. […] Son père, il est vrai, lui avait promis une pension annuelle de 200 livres sterling ; mais, comme Fielding le dit lui-même quelque part, la payait qui voulait. […] Son père exerçait alors un emploi modique, mais honorable. […] Son père, le docteur Joshua Mackenzie, avait épousé Margaret, fille aînée de M.
Eugène Gandar naquit le 8 août 1825 au Neufour (Meuse), où son père avait de grands établissements industriels ; mais ses souvenirs d’enfance le reportaient plus habituellement à Remilly, pays de sa mère, foyer principal de sa famille, où l’on retourna bientôt demeurer, où il allait passer ses vacances, et d’où lui vinrent ses impressions les plus chères et les plus douces. […] Ils ont un esprit sérieux et des idées larges ; nés également pour la vie intérieure et la vie publique, ils seront bons pères de famille et bons citoyens.
On ne sent pas dans la plupart de ses sermons l’autorité des Pères de la grande tradition. […] Quel dessein plus élevé, plus religieux, que de montrer dans l’élève de Mentor, quoique si bien doué par les dieux, fils d’une telle mère et d’un tel père, si accoutumé aux grands exemples, combien le secours des dieux lui est nécessaire pour ne point manquer à sa naissance ni à ses devoirs, et quel peu de mérite nous avons dans les actions qui nous honorent le plus aux yeux des hommes ?
Ces formes de langage indiquent qu’un certain degré d’imagination accompagne les jugements de la raison pratique : la loi morale nous parle comme un père à ses enfants ou comme un maître à ceux qui lui doivent obéissance26. […] « Provost père contait une anecdote qui est demeurée légendaire et dont le héros, si j’ai bonne mémoire, est le célèbre acteur Monvel.
l’enthousiasme, c’est ce qui a toujours le plus manqué à Gœthe, à cette nature d’antiquaire qui fut plus heureuse de voir Rome que de voir la mer, à cette âme sans passion, meublée de manies, qu’il arrangeait comme une chambre et époussetait comme un musée ; à cette âme qu’il tenait d’un père baguenaudeur comme lui en art et en littérature, et d’une mère affectée, douce égoïste, qui ne voulait pas qu’on lui parlât de son fils quand, enfant, il était malade, parce que (textuel) « cela faisait mal à ses sentiments… » Deux âmes qui n’étaient pas capables d’en faire une troisième, et qui, aussi, ne firent que Gœthe. […] , Pour ma part, dans l’état actuel de la littérature, Eckermann n’étant qu’un domestique, je ne connais guères à Gœthe que trois biographes dont on puisse parler ; lui sur lui, d’abord, le vieux Narcisse qui se contempla toute sa vie dans toutes les ornières et les gouttes d’eau de ses œuvres ; lui, le père à tous ses autres biographes, et dont est particulièrement issu M.
Comme tous les jeunes poètes du temps, José-Maria de Heredia avait tenu à aller offrir ses hommages au « père de la poésie » contemporaine. […] Les Le Nôtre furent jardiniers de père en fils. […] Le père, Jean, du roi Louis XIII pour son jardin des Tuileries. […] A cette époque, son père, ancien capitaine au régiment de Royal-Dragon, retiré du service, vivait dans une petite gentilhommière qu’il possédait en Thiérache, près du bourg de Vigneux.
Et à voir dans les rangs, ces redingotes, côte à côte, avec les blouses, ces barbes grises mêlées aux mentons imberbes, à voir ces pères, dont quelques-uns tiennent par la main leurs petites filles, glissées dans les rangs, à voir ces hommes du peuple et ces bourgeois faits soudainement soldats, et prêts à mourir ensemble, on se demande s’il ne se fera pas un de ces miracles qui viennent en aide aux nations qui ont la foi. […] Lors des glorieuses de Juillet, mon père était très légitimiste, et il a joué à la hausse sur les Ordonnances ! […] Il est vrai que les grandissements excessifs développent l’accident chromatique, la diffusion, le contour irisé de l’objet, mais cela ne fait rien, la photographie devrait nous donner mieux que ces cartes montagneuses. » Puis, je ne sais comment la conversation tombe de la Lune à Dumas père. […] Une petite fille, qui a un minuscule sac au dos, avec un biscuit de mer, en guise de pain de munition, joue entre les jambes de son père.
Sous l’influence de cette éclipse temporaire de la pensée. — je dirais presque de cette distraction, — un jeune paysan de dix-sept ans contemple le tranchant fraîchement aiguisé d’une hache, sous le banc où dort son vieux père ; soudain, il brandit la hache et regarde avec une curiosité hébétée comment le sang coule sur le banc de la tête fendue. […] Incompris et isolé dans un milieu pour lequel il n’avait pas été créé, perpétuellement forcé de refréner les bouillonnements d’une âme altière et dominatrice qu’il tenait de son père, il souffrit, et, par fierté, n’en voulut rien laisser voir. […] L’auteur, ce jour-là, parlait peut-être pour lui-même plutôt que pour ses personnages ; et quand il prête à Çanta l’exclamation qu’Euripide a mise dans la bouche d’Iphigénie au moment du sacrifice, Mon père vénérable et cher ! […] Il ne possédait pas la moindre parcelle de cette prodigieuse veine romanesque dont Alexandre Dumas père a ébloui son siècle, et, comme l’a dit M. […] Sans celle conviction, qui nous semble illusoire maintenant que les idées et les mœurs ont changé, nos pères n’auraient pas admiré, ils n’auraient pas même compris les caractères qui s’agitaient en leur présence.
Personne n’a détesté quelqu’un plus violemment que Stendhal son père. […] On voit pleinement et l’on connaît, j’allais dire on reconnaît, son père, sa tante, son oncle, le Casanova de Grenoble, son grand-père, le grand bourgeois voltairien de 1780. […] Il ne tient pas le pauvre par le fait de lavoir chez, lui, sur sa terre, de père en fils. […] Et cependant mon père était un brave homme, ma mère une digne femme, mes aïeux d’honnêtes paysans ; moi, je n’ai jamais trompé un enfant, fait tort à une jeune fille, manqué à un vieillard, ni calomnié un adversaire. […] En somme, cela ne va pas plus loin qu’aux « rapprochements » ingénieux de nos pères entre les différents auteurs.
Enfin, quand ce serait un peu à vos dépens que j’aurais voulu faire réussir votre enfant, en bon père vous devriez m’en savoir gré et reconnaître à ma conduite le zèle de l’amitié.
Mais toujours il s’agenouilloit par devant lui et lui disoit : « Bien cher Sire, ne veuillez faire trop maigre chère de ce que Dieu n’a aujourd’hui voulu consentir à votre vouloir, car certainement Monseigneur mon père vous fera tout honneur et amitié qu’il pourra, et s’accordera à vous si raisonnablement que vous demeurerez bons amis ensemble à toujours.
Les courtisans n’y regardaient pas de si près : Villars, nouvellement marié et père, avait fait venir la maréchale à Strasbourg, et l’on prétendait que ce n’était que pour elle et par jalousie, pour ne la point perdre de vue, qu’il avait songé à procurer ce repos à son armée après la prise de Kehl.
Il faut connaître l’homme pour bien traiter cette matière-là. » Que l’on rapproche cette parole de Boileau, qui est la sagesse même, de la réponse que fit le duc de Bourgogne aux Comédiens qui venaient lui demander sa protection et la continuation des bontés qu’avait eues pour eux feu Monseigneur son père : « Pour ma protection, non ; mais, comme votre métier est devenu en quelque sorte nécessaire en France, consentez à y a être tolérés. » Après quoi il leur tourna le dos, et, moyennant cette tolérance de mépris, les théâtres furent rouverts.
Le pauvre père n’a pu désavouer ses enfants, quoique anonymes ; ils lui tendaient leurs petits bras persans, et il leur a sacrifié l’Académie.
Elle perdit son père de bonne heure : sa mère était infirme.
Malgré cette vilaine pensée sur l’amitié-trafic, dont il ne s’est pas reconnu le père, je ne sais personne qui ait mieux senti que Saint-Évremond les douceurs de l’amitié, qui ait eu plus de goût et d’ouverture que lui pour les douceurs d’un commerce aimable.
Les pensées en sont remplies, les figures ménagées, les mots propres et choisis, les expressions nettes et les périodes harmonieuses. » Les traductions qu’il donne des Pères et qui sont presque continuelles dans son texte ont surtout suavité et largeur ; enfin il suffit de gravir, on recueille une abondance de miel au creux du rocher.
Tout cela se fit par degrés, selon les temps et les pays ; il y eut chez nous une ère transitoire qui eut sa splendeur sous Louis XIV, sa mourante lueur sous la Restauration, et durant laquelle, tout en reconnaissant la puissance spirituelle, en lui rendant hommage en mille points, en se signant ses fils aînés, on se posa en face d’elle comme pouvoir indépendant, à jamais légitime de père en fils sur la terre.
Marié jeune, devenu père d’une nombreuse famille, l’alchimiste, qui ne se désigne lui-même que comme l’infortuné Ci…, dissipe la dot de sa femme, voit mourir de misère et de chagrin tous ses enfants ; mais il prend à toutes ces douleurs qui l’entourent une part de sympathie bien autrement active et humaine que Claës ; ce sentiment de bienveillance pour les hommes et de compassion pour les siens, qui se mêle à une si opiniâtre recherche, est un trait naturel que le romancier n’a pas assez deviné ni ménagé.
Son père avait été placé à Ouchi pendant quelques mois dans les péages.
Nos pères aimaient cette émotion suffisante, vive, non prolongée ; Bertaut a des couplets de cette sorte charmants, de vraies naïvetés enchantées.
Ce n’est pas dans cette assemblée qu’on peut faire l’apologie de celui qui a nié la divinité du Christ, et qui s’est posé comme l’ennemi acharné de la religion de nos pères qui est encore celle de la très-grande majorité des Français.
Les grands écrivains, deux siècles après, ont admis et fait admettre le genre simple ; et le discours du sauvage qui s’écriait : dirons-nous aux ossements de nos pères, levez-vous et marchez à notre suite ?
Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs.
L’Arioste, comme le titre même de son Roland furieux l’indique, n’a fait qu’une étincelante parodie, où l’involontaire extravagance de nos trouvères se transforme en bouffonnerie consciente ; et Cervantès écrit son Don Quichotte pour combattre les ravages que faisait dans de chaudes cervelles d’hidalgos la contagieuse chevalerie des Amadis, légitimes fils des Yvain et des Lancelot, plus fous que leurs pères, ainsi que le voulait la loi d’hérédité.
Marie de Rabutin-Chantal (1626-1694) perdit son père à dix-huit mois, sa mère à sept ans et demi ; elle fut élevée par son oncle de Coulanges, abbé de Livry, le Bien bon.
Sarcey en mange volontiers, toujours comme ses pères du dernier siècle.
D’après sa conduite et les lettres qu’on a d’elle, on voit que c’était une personne futile, pleine de vanité, d’ailleurs croyant pieusement comme son père à la fable de l’imposteur, lequel, par parenthèse, ne semble avoir eu jamais de confident.
Vielé-Griffin va jusqu’au bout de ce qu’il croit ; mais ses pères ont passé par ces Amériques où tout enseigne l’âpre bataille, où se forge plus dure la lame d’un personnel vouloir ; il a appris la lutte encore par d’autres ancêtres dont les mains portèrent des armes34, et il s’en est enfin venu habiter la plantureuse Touraine.
Le poète Racan était ami de son père et avait fait pour lui une de ses plus belles odes, dans laquelle il l’exhortait à la retraite : Bussy, notre printemps s’en va presque expiré ; Il est temps de jouir du repos assuré Où l’âge nous convie : Fuyons donc ces grandeurs qu’insensés nous suivons, Et, sans penser plus loin, jouissons de la vie Tandis que nous l’avons.
Ayant perdu son père de bonne heure, il fut confié par sa mère aux Oratoriens du collège Saint-Nicolas de Soissons, chez qui il fit ses études.
L’enfant, pris à part, confie à la princesse, que c’est le général Lebœuf, mais il lui fait bien promettre qu’elle ne le dira pas à son père.
Heureux qui peut encore cultiver les lettres comme du temps de nos pères, dans la retraite ou dans un demi-loisir, faisant aux affaires, aux inévitables ennuis leur part, et se réservant l’autre ; s’écriant avec le poète : Ô campagne, quand te reverrai-je ?
Va, maintenant, Écho, dans la noire demeure de Plu ton, porter au père une glorieuse nouvelle ; et voyant Cléodème, dis-lui son fils, et comment, aux vallons de la célèbre Pise, il a couronné sa jeune chevelure des ailes de la victoire athlétique. » Dans ce mot à mot qui ne déplaît pas, on aperçoit du moins quelque chose de l’original, son trait court et rapide, son mouvement facile et sa brièveté, sinon sa grâce.
En voici le thème : « Dans une des plus anciennes, des plus nobles et des plus riches familles d’Angleterre, où tous ont adoré les chevaux à la passion, un enfant va naître quand son père meurt. […] Nous ne pouvons plus nous intéresser naïvement aux légendes qui ont charmé nos pères ; nous-mêmes les avons trop entendues.
Par lui le poète évoque directement la chose, la rend présente, sensible, lui restitue l’existence : Proférant de chaque chose le nom, Comme un père tu l’appelles mystérieusement dans son principe, et selon que jadis Tu participas à sa création, tu coopères à son existence44 ! […] Non point à la ressemblance seulement de leurs pères, mais dans un secret nœud Avec leurs comparses inconnus, ceux qu’ils connaîtront et ceux qu’ils ne connaîtront pas, ceux du prologue et ceux de l’acte dernier89. […] « Par notre union au Christ, son chef, dans l’unité visible de l’Église, le corps des fidèles est restitué à Dieu156. » La présence de Dieu « Nous voici de nouveau jetés entre les bras du Père, dans le sein de « Celui qui est toute vie157. » Retour ineffable ; tout nous est pardonné ; le geste qui nous accueille a oublié toutes nos iniquités. […] Pour que nous n’oubliions pas Dieu, il faut que sa présence nous soit rendue par l’église plus évidente encore ; il faut qu’à chaque instant du jour notre regard puisse le rencontrer : Pour nous, moins forts que nos pères, nous avons besoin d’une assistance plus continue, Et nous disons au Seigneur de rester avec nous, Parce que le soir approche178. […] S’adressant à sa Muse malade (p. 98), il dit : Je voudrais qu’exhalant l’odeur de la santé Ton sein de pensers forts fût toujours fréquenté, Et que ton sang chrétien coulât à flots rythmiques Comme les sons nombreux des syllabes antiques, Où règnent tour à tour le père des chansons, Phœbus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.
Puis des souvenirs d’autrefois : statues ou bustes de l’empereur, portraits de ses maréchaux, drapeaux français de la Révolution ou du premier Empire… Et alors, on a beau savoir que la guerre est impie, absurde, abominable ; que les armées permanentes volent chaque année, aux peuples d’Occident, une somme incalculable de travail et de richesse, et que ce palais où l’on se promène est proprement le temple du Meurtre et de la Destruction ; on a beau se dire tout cela : comme, après tout, les peuples se battent depuis quelque dix mille ans — et peut-être parce qu’on sent confusément que la guerre est ce qui donne à l’énergie humaine et au courage, père des autres vertus, leur plein développement — on est ému jusqu’aux entrailles, un petit souffle froid vous passe dans les cheveux … et tenez, par exemple, ce guidon de la garde impériale, où sont inscrits les noms de toutes les capitales de l’Europe, ce carré de soie pâlie fait un plaisir à regarder, mais un plaisir ! […] Quand votre père, employé au ministère de l’instruction publique, mourut, il y a trois ans, vous laissant seule avec votre mère, c’est vous qui eûtes cette idée d’entrer au Conservatoire. […] L’immense fortune que M. de Montfort, son père, avait acquise à l’île Bourbon… » Ici je ne sais plus. […] … Eh bien, ma cousine, si nous revenions ou si nous faisions semblant de revenir, par satiété (et en prenant le plus long), à cette incuriosité des yeux, qui d’ailleurs n’excluait pas le plaisir, et dont s’accommodaient si bien nos pères avant Bernardin et Chateaubriand, ces deux agités ; si nous renoncions à ce qu’il y a d’insincérité, de snobisme et de rhétorique apprise dans ce que nous appelons notre « sens du pittoresque », et si, par suite, nous devenions plus attentifs aux âmes, j’entends aux âmes de chez nous, qui sont souvent si curieuses…, croyez-vous que l’exoticaillerie de l’Exposition nous aurait rendu un si mauvais service ?
Duval et autres contre leurs pères en romantisme. […] On ne connaît pas son père ni son voisin qu’on voit agir, parce qu’ils renferment en eux leurs secrets moraux ; mais on connaît son arrière-grand-père par les lettres qu’il laisse. […] pas si fragiles, pas si mous, pas si élégiaques : Goethe et Chateaubriand, les pères de ces Tristes, ont vécu avec activité, contentement et force. […] « Une jeune fille, belle et pure, mortifiée sous le joug de son père comme dans les austérités du cloître, retrouvant, à un moment donné, de puissantes facultés de dévouement et d’amour, puis se desséchant dans une longue attente, frappée d’un cruel mécompte et se transfigurant par un dernier sacrifice.
» L’A est, selon Dupleix, une lettre incomparablement plus noble, plus mâle, et il en donnait, entre autres, cette raison superlative : « Le langage des premiers hommes, qui fut inspiré de Dieu à Adam, en fait preuve, puisque ce même grand-père de tous les hommes a son nom composé de deux syllabes avec A, et Abraham, le père des croyants, de trois syllabes aussi en A.
Et qui seroit si fol de se vouloir dorénavant travailler l’esprit pour faire quelque chose de bon et digne de la postérité, ayant perdu la faveur d’un si bon prince et la présence d’une telle princesse, qui, depuis la mort de ce grand roi François, père et instaurateur des bonnes lettres, étoit demourée l’unique support et refuge de la vertu et de ceux qui en font profession ?
Il a manqué un je ne sais quoi à la défense ; on n’y a point senti cette inquiétude, cette vigilance de tous les instants, cet ardent amour qui décèle les vrais pères.
Plus portés à considérer les relations des choses qu’à en fouiller la structure intime, il est naturel que nous admettions, dans la comédie par exemple, une variété d’émotions que nos pères n’auraient pas tolérée autrefois.
Quand vous êtes né aux lettres, Hugo, radieux, était déjà le Maître vénéré, le Père accueillant.
Nos pères ont donné à cette époque le nom de Renaissance ; laissons-lui cette appellation, quoique ce soit moins une définition exacte, qu’un cri d’enthousiasme.
J’y reconnais la gaieté satirique de nos pères : rien n’y manque, ni le trait qui déchire, ni le jeu de mots qui assaisonne le sens, ni la pointe pour les goûts un peu grossiers.
C’est à l’école de ce grand maître en l’art d’écrire, que Balzac avait perfectionné, et peut-être exagéré, cette délicatesse d’imagination qui ne se contentait de rien de douteux, « et qui recevait de la douleur de tous les objets qui n’étaient pas beaux. » « Cet homme, dit-il, qui ne pardonnerait pas une incongruité à son père, m’avait mis en cette humeur, et m’avait fait jurer sur ses dogmes et ses maximes.
Levi-Strauss voyait en Wagner le père de la lecture structuraliste des mythes.
La première scène s’est encore une fois terminée par trois superbes mesures que Wagner, s’il vivait, regretterait de ne pas avoir écrites ; et l’on a immédiatement entamé le monologue de Siegmund (Siegmound à l’Eden-Théâtre) : Ô glaive promis par mon père !
Dugald Stewart a eu raison de dire que Descartes est le père de la psychologie expérimentale ; et Condorcet, en soutenant qu’il a fait plus que Galilée ou Bacon pour la méthode expérimentale, exagère un peu, mais non sans fondement211.
Mais il se trouve que ce jeune auteur, ami du père de la jeune personne, est un vieillard de soixante ans qui a fait dans sa jeunesse (à dix-sept ans, il est vrai, et il y en a plus de quarante) cette pièce qu’un tour de faveur si tardif vient d’exhumer.
Le père de Barrière était joaillier de la Reine, et, un jour, une belle dame vint choisir chez son père des bijoux.
Mardi 16 janvier Une confession de Raoul Rigault père, à Ernest Picard : « Mon fils était arrivé à un tel degré de cynisme, qu’un jour il a dit : « Tiens, il y a longtemps que je n’ai vu papa… J’ai envie de le faire arrêter… comme ça, on me l’amènera. » J’ai lu, je ne sais où, que chez quelques chiens, il y avait en leur gaieté, comme l’apparence d’un rire.
Louis XIII, le contraire de son père, le Vert-Galant, n’a jamais essayé de soulever cette robe de femme, si légère à l’œil, mais qui pèse tant encore à la main du plus audacieux.
« … Pendant de longues années après la mort de son père, écrit M.
Dans la réalité quotidienne, il est aisé de constater des différences entre hommes de même âge, de même province, de même père et de même mère ; et d’autre part des ressemblances frappantes entre individus d’origines et de conditions fort diverses.
« Ici naquit ce foudre de guerre, père de la patrie, honneur de l’Espagne, le pieux, l’heureux, le triomphateur Trajan, devant qui se prosternèrent dans le silence et la terre qui voit le lever du soleil et celle que baignent les flots, vaincus aussi, de la mer de Cadix.
De son état de barbarie civilisée, le véritable art ne peut s’élever à sa dignité que sur les épaules de notre grand mouvement social ; il a de commun avec lui le but ; l’un et l’autre ne peuvent atteindre ce but que s’ils le reconnaissent de concert… Quand l’homme saura qu’il est lui-même, lui seul le but de son existence, quand il comprendra qu’il ne peut réaliser ce but personnel qu’en communauté avec tous les hommes, sa foi sociale ne pourra consister qu’en une confirmation positive des paroles de Jésus quand il disait : “Ne prenez point souci de savoir ce que vous mangerez, ce que vous boirez, ni même ce dont vous vous vêtirez, car tout cela, votre Père céleste vous l’a donné de lui-même !” Ce Père céleste, c’est la Raison sociale de l’humanité, qui s’approprie la nature et sa fécondité pour le bien de tous. » En d’autres termes, l’Art et l’instinct social ont la même source, la Nature ; l’instinct social, la Raison de l’humanité, en dégage les lois, l’Art les représente, les montre, et c’est comme tel qu’il devient un moyen de communion entre les hommes et un instrument du progrès de l’humanité. […] On sait que Wagner naquit en 1813, quelques mois avant la mort de son père, greffier de police à Leipzig, enlevé inopinément par une fièvre typhoïde, et que sa mère se remaria un an plus tard avec le comédien Emile Geyerb, physionomie extrêmement curieuse, acteur très goûté, peintre recherché tout ensemble et vaudevilliste applaudi. […] Son père était un acteur du nom de Geyer. […] Ce qui a été mis en circulation jusqu’ici sous le titre de Vie de Wagner est fable convenue, peut-être pis même. » Son père était un acteur du nom de Geyer.
En effet, dans son principal ouvrage contre les quiétistes20, Bossuet cite un certain nombre de passages des mystiques orthodoxes où il est question, en termes assez énigmatiques, de la suppression des « discours » pendant la « pure contemplation » ou dans l’« oraison de transport », qu’il appelle lui-même « une espèce d’extase » ; cet état d’âme, Bossuet ne le connaît pas par lui-même ; il en cherche dans les textes autorisés une définition précise, qui puisse être opposée aux fausses descriptions des quiétistes ; or voici quelques-unes de ses citations : un confesseur de sainte Thérèse rapporte que l’oraison de cette sainte « était de faire cesser les discours par intervalles pour la présence de Dieu » ; le même Père ajoute que « ce silence de l’âme et cet arrêt attentif en silence ne fait pas cesser de tout point les actes des puissances (de l’âme), parce que cela est impossible » ; la Mère de Chantal « réduisait la suppression des actes de discours… au temps de l’oraison ». […] » La phrase citée par Egger clôt la troisième objection initiale : « La prière doit être présentée à Dieu dans le secret, dit le Seigneur (Mt 6,6) : ‘Lorsque tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père dans le secret.’
Lewes) fit la remarque que la scène de la prison serait un bel élément pour une œuvre d’imagination, et je commençai ensuite à penser à la fondre, ainsi que quelques autres souvenirs de ma tante en une seule histoire avec quelques données tirées du caractère de mon père et du commencement de sa vie. Le problème de construction qui me restait à résoudre était de faire de la malheureuse jeune fille un des principaux personnages du drame et de la mettre en rapport avec le héros… » « Le caractère d’Adam et un ou deux incidents qui se rapportent à lui me furent suggérés par les débuts de mon père, mais Adam n’est pas plus mon père que Dinah n’est ma tante. […] « C’est, dit-il lui-même, sous l’empire de l’idée que la pratique des arts manuels devait me conduire à un rôle pressenti, qu’à onze ans et demi je commençai à travailler le fer dans l’atelier de mon père et à prendre une part au-dessus de mes forces dans les travaux de la campagne, à côté de mes parents54. » Voilà le point de départ.
Jocelyn a découvert d’ailleurs que Laurence n’est qu’une jeune fille, que son père avait déguisée ainsi pour la commodité de la fuite, et que plus tard un confus sentiment de pudeur avait retenue.
Déjà maître de l’antiquité et des sources grecques si mal fréquentées en général, ayant derrière lui pour fond de scène ces cimes sacrées, il s’était fait dans l’étude des Pères un autre fonds d’antiquité plus rapproché, et d’une comparaison plus neuve.
Une lettre de février 93, écrite par elle de Leipsick à Bernardin de Saint-Pierre199, prouve seulement que de grandes douleurs personnelles, la mort d’un père, quelque secret déchirement d’une autre nature peut-être, le climat aussi de Livonie, avaient, durant les quatorze derniers mois, porté dans cette organisation nerveuse un ébranlement dont elle commençait enfin à revenir : « La fièvre qui brûlait mon sang, dit-elle, a disparu ; mon cerveau n’est plus affecté comme il l’était autrefois, et l’espérance et la nature descendent derechef sur mon âme soulevée par d’amers chagrins et de terribles orages.
Enfant unique, il avait quinze mois lorsqu’il perdit son père et sa mère ; sa grand’mère le recueillit et le fit élever.