Enfin, il eût peut-être été utile, à notre époque où l’influence de la morale religieuse disparaît, de laisser à l’enfant cette éducation qui façonna les plus honnêtes gens de notre histoire.
En fait d’art, comme en fait de morale, il est bien plus pressant de venir en aide à la discipline, à laquelle notre instinct nous soustrait sans cesse, qu’à la liberté, qui n’est que trop portée à se faire sa part.
Saint-Simon raconte ce qui ne se voit pas, ou ce qui a peu de témoins : négociations, intrigues, vues secrètes, et non seulement les intentions exprimées par les paroles, mais celles que les paroles servent à déguiser ; les vrais mobiles des actions, non d’après certains lieux communs de morale, mais sur ce qu’il en a surpris ou pénétré ; les passions avec les nuances qu’elles reçoivent des situations et des caractères.
La morale, la poésie, les religions, les mythologies, tout cela n’a aucune place, tout cela est pure fantaisie sans valeur.
L’explication finale qu’en donnait, à la dernière page du roman, Mme de Duras, était parfaitement simple, et selon les scrupules de la morale.
Cauchemar du gendre, la nuit, voyant des milliers de têtes dont le nez est ainsi tourmenté par des mains au bout de bras n’appartenant à personne. » Octobre Mlle *** (Renée Mauperin), la cordialité et la loyauté d’un homme alliées à des grâces de jeune fille ; la raison mûrie et le cœur frais ; un esprit enlevé, on ne sait comment, du milieu bourgeois où il a été élevé, et tout plein d’aspirations à la grandeur morale, au dévouement, au sacrifice ; un appétit des choses les plus délicates de l’intelligence et de l’art ; le mépris de ce qui est d’ordinaire la pensée et l’entretien de la femme.
L’homme de réflexion n’est vraiment maître de sa réflexion que lorsqu’il n’a pas besoin pour réfléchir d’imaginer un ami ou un auditoire ; la conscience morale n’est en pleine possession d’elle-même que lorsqu’elle se voit telle qu’elle est réellement, personnelle, rationnelle et discursive.
Il avait dit dans le conseil qu’à la place d’une autorité morale s’établirait une force matérielle, à laquelle on sacrifierait l’indépendance de l’Église3.
Mais avant tout respectueux de la « morale » et du bon ton, jamais nous n’emploierons notre talent à l’expression réelle de la vie.
Jules Lemaître, qu’à moins d’un mensonge sacrilège, qui ne doit guère se rencontrer, tout prêtre, quelles qu’aient pu être ensuite ses faiblesses, a accompli, le jour où il s’est couché tout de son long aux pieds de l’évêque qui le consacrait, la plus entière immolation de soi que l’on puisse imaginer ; qu’il s’est élevé, à cette heure-là, au plus 54] haut degré de dignité morale, et qu’il a été proprement un héros, ne fût-ce qu’un instant. » On ne saurait mieux dire.
Enfin, lorsque dans ces récits d’où la personnalité morale de l’auteur est presque absente, un peu d’émotion vient à se glisser, le ton change encore.
La faute en est à nous, qui avons créé peu à peu un abîme entre la science des faits et la conscience morale, entre le comment de l’existence et le pourquoi de nos efforts.
Les idées de la morale moderne réprouvent ces tentatives ; je partage complètement ces idées. […] Car, il ne faut pas s’y tromper, la morale ne défend pas de faire des expériences sur son prochain ni sur soi-même ; dans la pratique de la vie, les hommes ne font que faire des expériences les uns sur les autres. La morale chrétienne ne défend qu’une seule chose, c’est de faire du mal à son prochain. […] Il en est de même dans la morale, il en est de même partout. Des faits identiques matériellement peuvent avoir une signification morale opposée, suivant les idées auxquelles ils se rattachent.
Laissons la bigamie parmi les fautes, parmi les erreurs qui engagent la responsabilité morale et pécuniaire, mais rayons-la des crimes. […] Mais c’est de la morale théologique, cela. […] Il n’est pas de ces hommes, détestables entre tous, qui, voulant ruiner les formes extérieures du christianisme, ses dogmes et ses rites, prétendent en conserver la morale et les préjugés. […] Il faut également admettre sa morale pratique. Le principe de cette morale n’est pas le devoir, idée que les chrétiens empruntèrent, sans la bien comprendre, aux stoïciens, c’est le plaisir.
Comme je parlais ainsi avec un peu d’humeur, contrarié d’avoir travaillé quatre jours pour rien, et d’avoir été dupe de tant de raisonnements qui en les écrivant me semblaient si beaux : « Je vois bien que vous ne réussirez jamais à rien, reprit l’avocat ; vous vivriez dix ans à Paris, que vous n’arriveriez pas même à être de la société pour la morale chrétienne ou de l’académie de géographie ! […] Le major Bridgenorth de Pévéril du Peak, dont le père avait vu Shakspeare, agit avec une bonne foi morose et sombre d’après des principes absurdes ; notre morale est à peu près parfaite, mais en revanche on ne trouve plus de dévouement sans bornes que dans les adresses insérées au Moniteur.
Sa morale, fort relâchée avec les femmes, ne sentait pas les contrecoups qui frappaient sur lui-même. […] Nous allons examiner la morale de ce chef-d’œuvre, si diversement interprété depuis par les différentes passions des hommes intéressés à accuser ou à défendre la plus belle des comédies françaises.
J’ai eu le tort d’ajouter que Moréas, « simple dilettante de lecture et de travail, n’aimait ni l’érudition ni l’histoire » ; qu’il « n’avait pas l’esprit philosophique » ; qu’il « était étranger à toute préoccupation philosophique et morale. » M. […] La lecture était pour lui non seulement la satisfaction de l’intelligence, mais une grande ressource morale. […] Etranger à toute espèce de préoccupation philosophique ou morale, il rabaissait de parti-pris tous les sujets de conversation qui pouvaient rivaliser d’importance avec la poésie. […] Avait-il une conviction, une morale, des principes ? […] En bon psychologue, Mistral savait que le vêtement fait partie non seulement de la personne physique, mais de la personne morale, et que la première condition pour ne pas changer d’âme, c’est de ne pas changer d’habit.
Cette séance de la plus morale et de la plus honnête des Académies, consacrant de son approbation, de son suffrage unanime, le moins scrupuleux des hommes d’État, à la considérer sous un certain jour, ne me paraît autre qu’une scène du roman de Renart au dix-neuvième siècle.
Cette morale des joyeux chansonniers est, après tout, celle même que chante bien mélodieusement, si l’on s’en souvient, l’oiseau magique dans les jardins d’Armide : Cogliamo la rosa… Cueillons, cueillons la rose au matin de la vie !
Mais son premier regard, aussitôt sa vie morale renaissante, se reportait vers l’auteur de Paul et Virginie (de Virginie qui sera un jour pour Valérie une sœur), et vers Paris.
Quand on a navigué ainsi ensemble un certain nombre d’années, on arrive à s’aimer par similitude de destinées, par sympathie de spectacles et de misères, par conformité de lieux, de temps, de cohabitation morale dans un même navire, voguant vers un rivage inconnu.
Je ne demande pas mieux, mais Homère, qui règne depuis quatre ou cinq mille ans sur l’intelligence et sur le cœur humain, n’a pas encore trouvé un rival, et la morale des grands apôtres de religion n’a pas encore reçu un démenti !
La religion vraie, la morale pure, la paix nécessaire entre les hommes sont au prix de cette franchise religieuse et tolérante qui laisse à chacun sa foi, sans prêter à personne des armes pour opprimer la foi d’autrui.
Son jansénisme était fait de taquinerie contre les jésuites et d’amitié pour Arnauld et Nicole : il y entrait surtout de purs sentiments d’honnête homme, un large esprit de tolérance, la haine des faux-fuyants et des équivoques, une sympathique admiration pour la hauteur morale de la doctrine janséniste et pour l’austère vertu de ses défenseurs.
Au point de vue de la diminution morale de l’écrivain, as prix sont évidemment déplorables.
Rien de plus respectable que ce noble de campagne quand il restait paysan, étranger à l’intrigue et au souci de s’enrichir ; mais, quand il venait à la ville, il perdait presque toutes ses qualités, et ne contribuait plus que médiocrement à l’éducation intellectuelle et morale du pays.
Dans le second groupe nous pouvons mettre les sensations, les instincts, ou appétits, et les émotions qui représentent l’activité morale.
Enfin, cette qualité n’est pas purement sensitive et hédonique, mais encore intellectuelle, esthétique, morale et sociale.
la croyance ingénue à l’amélioration morale des populations, et la croyance au talent des économistes.
Ils parlent comme les livres, comme les mauvais livres, et dès qu’ils ont à dire quelque chose de grave, c’est au moyen de la phraséologie de cette basse littérature morale et utilitaire dont on souille leurs cerveaux tendres et impressionnables.
Marie Tudor est reine et amante ; en Gwynplaine la laideur physique offusque la beauté morale ; le forçat 24601 devient en quelques heures le plus noble des hommes, et le sultan Mourad, toujours inexorable à tous, eut un instant pitié d’un porc.
On ne met pas le bien dans un plateau, le mal dans un autre, et la vie morale n’est pas une affaire de balance.
Ces vues n’ont rien de neuf et je les cite pour faire connaître à quel type d’âme se rattache Joseph Hudault, mais ici il arrive à une observation qui sort proprement de son expérience et qu’il faut retenir : Je me suis convaincu qu’aujourd’hui on ne peut faire passer une idée morale, un bon conseil, qu’avec un accroissement de bien-être.
Il n’y a qu’un sujet en art : Œdipe ou Orphée ou Hamlet, c’est-à-dire un héros aux prises avec une énigme morale ou sociale. […] On se croit en droit d’exiger de ceux-ci des déductions où la morale induit le moraliste, alors que la poésie n’a pas d’autre essentiel et naturel objet que la Beauté. […] Leur morale sera celle d’Epictète. […] Le positivisme, bien qu’il domine la foule, est loin de l’avoir conquise ; il n’est, ne sera longtemps encore qu’une majorité morale, qu’une élite. […] L’autre chose, ce sera aussi une réaction contre la morale évangélique rapportée par les Slaves, c’est-à-dire contre le reniement de la civilisation et du progrès au bénéfice des idées de renoncement.
Jamais des sciences inutiles n’avaient fait couler leurs larmes ; jamais les leçons d’une triste morale ne les avaient remplis d’ennui. […] C’est la morale de Platon !
N’a-t-il pas le droit d’avoir une morale différente de celle de la société sans que, de ce fait, il veuille discuter publiquement son attitude ? […] Et cependant ces divers « entretiens » avec lui, qui ont paru en volumes22, qui nous l’ont montré dans l’intimité, dans le laisser-aller quotidien de sa robe de chambre23, n’ont en rien diminué véritablement l’homme qu’il a été, sauf pour les imbéciles qui s’étaient fait de lui une image conforme au sage idéal des manuels de morale primaire.
Cela était bien, cela était juste ; la morale publique se manifestait solennelle. […] » Tirez la morale. […] La morale à déduire de ces amusettes est celle-ci : peut-être que le meilleur poète actuellement vivant, personne ne le nomma. […] Il suppose que l’Église, débarrassée alors des soucis mondains, redeviendra une grande force morale et pourra conclure avec les Pauvres une nouvelle alliance pour la fondation d’un ordre de choses où tous auraient part au bien commun sous la suprématie paternelle de Dieu représenté par la papauté. […] Mais sa force morale est ruinée sans qu’il s’en doute.
Mais presque aussitôt il se fait chez cette femme, jusque-là très bonne, très excellente, une révolution morale surnaturelle qui la transforme en une très méchante créature, hantée qu’elle est par l’esprit de la femme chinoise du père de son mari, venant se venger de son abandon, et de sa mort, sur la famille japonaise. […] Et ce livre, où le mot tei veut dire jardin, et le mot kin éducation, nous fait connaître un traité dont le texte écrit en langage courant, usité dans les correspondances journalières, a pour but de donner une éducation morale aux enfants dans la famille, même pendant qu’ils jouent au jardin. […] Un volume de morale, tout rempli d’exemples d’héroïsme et d’abnégation, et où une planche représentant des courtisans saluant un roi donne une idée du respect des fronts et des échines courbés, en cette patrie de la vénération. […] En 1834 Hokousaï illustre le Yéhon Kàkiô, La Piété filiale , un ancien traité de morale chinoise entré dans l’éducation japonaise : un traité publié en deux volumes, avec texte chinois et japonais.
Combien de fois, dans Homère, une comparaison empruntée aux appétits physiques et matériels est là pour mieux exprimer ce qu’il y a de plus touchant dans l’affection morale !
Deux de ses satires, pour nous, se détachent entre toutes : l’une littéraire, l’autre morale ; la satire contre Malherbe et celle de Macette.
De plus, comme dans le cas précédent, le développement de l’articulation a manifesté la délicatesse innée de l’organisation mentale et morale. — Pendant les six premières semaines, les sons qu’il a proférés n’étaient que des cris, et très simples, cris de douleur, de malaise, de besoin, analogues à ceux qu’il jetait au moment même de sa naissance.
» Mais un juste orgueil, dérivant de la grandeur de sa destinée, arrête tout à coup le poète et le fait passer de l’humilité de sa condition de fils de la mort à l’orgueil de sa destinée morale.
Les exordes de tous ses chants sont d’une morale si vraie et si enjouée !
répliquai-je, « il ne s’agit pas de ce que je veux, mais de ce que je pense. » J’ignore si cette réponse lui a été rapportée, mais je suis bien sûre du moins que, s’il l’a sue, il n’y a attaché aucun sens ; car il ne croit à la sincérité des opinions de personne, il considère la morale en tout genre comme une formule qui ne tire pas plus à conséquence que la fin d’une lettre ; et, de même qu’après avoir assuré quelqu’un qu’on est son très-humble serviteur, il ne s’ensuit pas qu’il puisse rien exiger de vous, ainsi Bonaparte croit que lorsque quelqu’un dit qu’il aime la liberté, qu’il croit en Dieu, qu’il préfère sa conscience à son intérêt, c’est un homme qui se conforme à l’usage, qui suit la manière reçue pour expliquer ses prétentions ambitieuses ou ses calculs égoïstes.
Sainte-Beuve écrit encore à Marceline : « … Ici, du moins, il y a tout ce qui peut adoucir, élever et consoler le souvenir : cette pureté d’ange dont vous parlez, cette perfection morale dès l’âge le plus tendre, cette poésie discrète dont elle vous devait le parfum et dont elle animait modestement toute une vie de règle et de devoir, cette gravité à la fois enfantine et céleste par laquelle elle avertissait tout ce qui l’entourait du but sérieux et supérieur de la vie… » Je suis tenté de croire, — car le même sentiment s’y retrouve, et presque les mêmes expressions, — que l’admirable pièce des Consolations : Toujours je la connus pensive et sérieuse… fut inspirée à Sainte-Beuve par le souvenir de cette charmante Ondine Valmore.
Les autres sont moins aimables, d’un effet moins sûr et moins étendu, beaucoup plus dépendantes du mérite de l’exécution, des combinaisons de l’art, et de la sagacité des juges : tels sont les ouvrages dont l’objet est plus éloigné de la classe la plus nombreuse des spectateurs, dont le but est plus détourné et plus réfléchi, dont l’intérêt nous est moins cher et nous attache sans nous transporter, dont la morale, développant de grandes et utiles vérités, et supposant des vues profondes, parle moins à la multitude, mais frappe les yeux des connaisseurs et les esprits distingués.
L’allusion politique tue le poème, dont elle fait un pamphlet ; la prédication tue le drame, en en faisant un traité de morale.
Ils savent surtout que la grande crise politique et morale des sociétés actuelles tient, en dernière analyse, à l’anarchie intellectuelle.
Je suis fâché, pour le dire en passant, qu’un livre où toute la métaphysique et toute la morale reposent sur une théorie si éminemment religieuse et si éminemment sociale n’ait été entrepris que pour réfuter Cabanis.
… Pour juger, il faut être un homme, — il faut avoir des principes, une morale, un bâton de longueur pour prendre la hauteur des choses, et M.
Puis, comme si ce n’était pas assez que cette fin par elles-mêmes de l’Institution et de la Race, le peintre, désespéré et désespérant, d’une Royauté qui meurt, selon lui, de deux ignominies : l’ignominie morale et l’ignominie physique des personnalités royales, n’a placé auprès de cette royauté ni un homme de génie (quoique dans son livre il y en ait un), ni un homme de foi et de dévouement (quoiqu’il y en ait plusieurs), qui ne soient ou inutiles ou ridicules dans leur effort pour la sauver.
Ces noms se rapportaient à autant de besoins de la vie naturelle, morale, économique, ou civile des premiers temps. — Concluons des trois traditions qui viennent d’être rapportées que, partout la société a commencé par la religion.
Tout au contraire, mon ennemi d’à présent, plus scélérat que l’autre cependant, trouvait le moyen de garder une espèce de supériorité morale, même à cette heure terrible où il sentait bien que son forfait allait se dresser devant lui. […] Soumis aux moindres caprices d’une cabotine, de Colette, le malheureux Claude ne peut que constater sa déchéance morale, sans trouver le courage de s’y soustraire. […] Catulle Mendès, oubliant que les traités contre la peur n’auraient d’autres résultats que de rendre peureux les enfants qui les liraient, s’est livré, en faveur de la morale, à un luxe de détails absolument inquiétants. […] Et elle disait des choses horribles, cette voix ; elle mugissait, elle tempêtait, elle envoyait des phrases formidables dans lesquelles Duprat saisissait des mots lugubres roulant dans la salle comme des coups de tonnerre : « morale — société — sécurité publique — forfait odieux — châtiment suprême !
L’auteur a un certain don d’observation vigoureuse et âcre, mais il saisit les objets pour ainsi dire par l’extérieur sans pénétrer jusqu’aux profondeurs de la vie morale. […] Ce ne sont pas des sujets qui lui manquent, mais des hommes84. » Une des deux formes du roman tournera donc à l’analyse des dessous de la nature humaine, à une décomposition critique qui s’accordera fort bien, et autrement que par un jeu de mots, avec des études de décomposition morale ou de décomposition sociale. […] La réaction de 48 a creusé un abîme entre les deux France100. » Évidemment, la seconde Éducation sentimentale, comme la première, répond à son titre (un titre dont on a eu tort de critiquer la langue, aussi correcte que celle du terme d’éducation morale). […] Mme Arnoux unit la beauté physique et la beauté morale dans un accord parfait, assez froissée pour être pathétique et pas assez pour être tragique. […] Il croyait même avoir fait une œuvre utile et morale.
Saint-Marc Girardin, lui aussi, à qui d’ordinaire ce mot de passion semble faire peur, ou qui du moins aime à se jouer en en parlant, a compris que c’était là ou jamais le cas de se déclarer, que c’était une passion par raison, tout pour le bon motif et pour l’ordre, pour l’étroite morale et la juste discipline : dans une suite de charmants articles il a pris rang à son tour parmi ceux qui occupent en propre un de ces beaux noms de femmes d’autrefois, qui s’en emparent et portent désormais couleurs et bannière de chevaliers. — Et vous donc qui parlez, me dira quelqu’un, où avez-vous planté votre drapeau ?
Nicole tout simplement. » Au tome XII des Ouvrages de morale et de politique de l’abbé de Saint-Pierre, on trouve sur le genre d’esprit et la qualité intellectuelle de Mme de Longueville ce témoignage assez particulier qu’on n’aurait guère l’idée d’aller chercher là, et dont l’espèce de bizarrerie n’est pas sans piquant176 : « Je demandai un jour à M.
L’élément nouveau appelé l’opinion, force morale, s’est mêlé aux autres éléments de force matérielle que les négociations et les traités avaient pour objet de concilier et d’asseoir.
Il ne croyait pas dire aussi vrai quand il avouait « avoir oublié toute théorie en composant Tristan et Iseult et n’avoir senti que ce jour-là combien son essor créateur brisait les barrières de son système écrit. » Il faut le bien préciser : cette discussion est purement musicale et ne tend à prouver autre chose, sinon que, pour rendre l’amour en musique, il convient de s’en tenir aux « lieux communs de morale lubrique « dont parle Boileau.
Il annonce un Esprit aussi zélé pour les vrais principes du goût, que pour ceux de la Morale & de la Religion.
L’apologiste du théâtre termine sa lettre par cette réflexion : « D’autres que vous me feront peut-être un crime d’avoir suivi l’opinion la plus favorable, & m’appelleront casuiste relâché, parce qu’aujourd’hui c’est la mode d’enseigner une morale austère, & de ne la pas pratiquer : mais je vous jure, monsieur, que je ne me suis pas arrêté à la douceur, ou à la rigueur de l’opinion, mais uniquement à la vérité. » Un prêtre, un religieux, qui entreprend de laver le théâtre de son ancien opprobre, étoit capable de rassurer bien des consciences : mais le P.
Quand il s’agit de la Révolution française, par quelque bout qu’on la prenne et de quelque côté qu’on l’envisage, le moraliste révolté doit planer au-dessus de l’historien et le rendre implacable ; car les crimes contre l’humanité et la morale universelle y furent plus grands et plus nombreux que les crimes de la politique.
Emile Verhaeren, à cette époque, avait déjà publié Les Soirs, Les Débâcles et Les Flambeaux Noirs, après avoir révélé son talent dans le beau recueil intitulé Les Moines, où un réalisme puissant s’alliait à un ardent mysticisme, auquel succéda chez le poète une douloureuse crise de détresse morale et physique et de désespérance pessimiste. […] Il s’intéresse également à la morale et à la politique, aux sciences et aux littératures, aux oeuvres comme aux hommes.
Le Roy, parues dans la Revue de métaphysique et de morale. […] Nous avons développé ce point dans un travail intitulé : Introduction à la métaphysique (Revue de métaphysique et de morale, janvier 1903, p. 1 à 25).
Nous pourrons donc constater comment a grandi ce talent osé, qui a su élargir le roman et le drame jusqu’à en faire un cours de morale ; nous verrons couler les premières gouttes de cette source qui, suivant sa pente, est devenue subitement un des grands fleuves où vont se baigner et se désaltérer tant de désillusionnés de la vie. Car, ce qu’on ne sait pas, c’est que le cabinet d’homme de lettres de Dumas est un peu celui d’un grand médecin, et que chaque jour on vient le consulter sur quelque maladie morale dont on a trouvé le spécimen dans tel ou tel personnage de l’un de ses romans ou de ses pièces. […] … Quelques escadrons de cavalerie en auraient eu facilement raison ; mais la force morale et la confiance étaient du côté de cette population confuse, tandis que la démoralisation la plus complète avait atteint et paralysé la force organisée qui entourait Charles X. […] Cette débilité morale, qu’on appelle l’athéisme, est généralement inconnue à l’homme qui meurt dans sa jeunesse sur les champs de bataille ; il tombe pour défendre son pays, et avant de fermer les yeux il appelle l’aumônier qui vient lui parler de sa vraie patrie.
Les héros de M. de Maupassant sont des êtres intelligents qui ne se livrent pas comme des brutes au premier tressaillement de la chair, mais qui se défendent de toute dépravation morale jusqu’à la mort. […] Fèvre sait présenter son idée qui, bien que défendue par des moyens odieux parfois, n’en est pas moins morale par le fond ; voici ce que dit l’auteur à propos des manœuvres de cette mère dont la conduite devrait relever des tribunaux : Qui osera cependant condamner Mme Lepape ? […] Ce n’est pas seulement le côté physique de la Russie qui nous est découvert, c’est aussi sa signification morale.
Ils disaient que l’art était perdu, que c’en était fait du goût public ; les marionnettes outrageaient (c’est l’usage) la morale et le bon sens. […] » Au même instant l’idée vient au jeune homme de prendre l’habit de l’esclave ; et voyez l’ingénieux retour du poète comique, ce déguisement si peu moral se fait au nom de la morale. […] Socrate est mort, non pas pour avoir supporté cette insulte d’une heure, non pas pour avoir enseigné aux païens la Providence divine, l’immortalité de l’âme, les espérances de la vie à venir ; il est mort pour avoir parlé à cette république, qui se mourait sous l’ironie et le blasphème, des saintes lois de la morale éternelle. […] Derville entreprend la conquête de madame Franval, la femme d’un sien ami, mais sa conquête morale. […] Elle en voit tant que sa belle-mère, qui est une assez bonne diablesse de mère, qui sait au juste la valeur morale de monsieur son fils, et qui surtout est une grande logicienne, se dit à elle-même : Adèle est vertueuse et pure au fond de l’âme ; Surveillez-la pourtant, car enfin elle est femme.