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1831. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Je crois qu’il n’y a pas grande intelligence dans ce front-là.

1832. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Émile Faguet est, éminemment, un descripteur d’intelligences.

1833. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Il ne faut pas s’étonner qu’avec une si spéciale intelligence de son génie on ait fait longtemps de la monodie grégorienne une succession de notes sans accent et sans vie.

1834. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Cela est tout simple : on ne sent bien que ce qu’on a éprouvé, et ce sujet est si délicat que je ne crois pas qu’il y ait deux hommes au monde plus incapables de s’entendre qu’un croyant et un doutant, quand ils se trouvent en face l’un de l’autre, quelles que soient leur bonne foi et même leur intelligence.

1835. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

« La première partie d’une précieuse, dit Somaise, est d’avoir de l’esprit, ou la prétention d’en montrer. » « Une précieuse, dit de Pure, est un précis de l’esprit et un extrait de l’intelligence humaine.

1836. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Partout j’ai vu une souveraine Intelligence, un art infini, et à la fois des contradictions apparentes.

1837. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

On ne pourrait pas dire aujourd’hui quel tort a fait à la littérature, à la langue, combien d’intelligences, de talents a viciés cette préoccupation de plaire à toutes les classes et à tous les âges.

1838. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Par conséquent, pour donner de celle-ci une intelligence satisfaisante, il est nécessaire de montrer comment les phénomènes qui en sont la matière concourent entre eux de manière à mettre la société en harmonie avec elle-même et avec le dehors.

1839. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Puis elle sait se parer, elle a des sens délicats, l’intelligence et le goût des élégances de la vie. […] Il est l’œuvre d’une intelligence pénétrante et d’une imagination tournée au grand, et même au très grand. […] Anna était une personne d’une sensibilité folle, d’un extraordinaire orgueil, et (à cette époque du moins) d’une intelligence peu souple et peu accommodante, éprise d’absolu en toutes choses. […] Mais il fallait pour cela qu’il y eût entre les deux époux des différences considérables d’intelligence et d’éducation. […] C’est un ouvrier dont beaucoup de messieurs pourraient envier l’intelligence et les façons.

1840. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Excusez donc en moi l’effet des troubles douloureux qui vous ont tous émus, si vous trouvez quelque inexactitude dans la rédaction de mes idées encore flottantes : J’essaierai de les raffermir à la contemplation des chefs-d’œuvre de l’intelligence humaine, dont l’étude nous détournera du spectacle des noires réciprocités de l’esprit de discorde et de viles haines, si bassement alliées par la vengeance, si lâchement coalisées par l’indigne soif de l’or, et par la honteuse émulation du brigandage. […] Le personnage allégorique ou réel qu’il invoque, lui accorde les secours dont son intelligence a besoin pour dévoiler les causes, traduire les miracles, et prêter la vraisemblance au chimérique : il ranime sa vigueur dès qu’elle s’épuise, il reçoit en passant ses confidences et ses réflexions, il entretient un commerce de sentiments et d’idées avec lui dans les intervalles de repos, et change ou renouvelle la face des choses, en lui redonnant une force inattendue pour la continuation de son grand ouvrage. […] Soit qu’il eût appris son art des Amphions ou des Orphées que déjà l’admiration des peuples avaient érigés en demi-dieux, soit que l’assemblage des dons les plus rares ait formé sa haute intelligence, il conçut le dessein d’émouvoir, de plaire et d’étonner par une narration poétique, et sut d’abord discerner la meilleure fable pour digne objet de ses chants.

1841. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Il s’approche avec une amicale intelligence de ceux qui lui ressemblent le moins. […] Au lieu de parler avec une abondance souvent amère de sa situation, comme il y a deux ans, il a pris maintenant l’attitude du silence ; — ou plutôt le silence s’est établi de lui-même dans cette belle intelligence, comme il se fait dans toutes les solitudes et parmi les débris des temples abandonnés. Il vous accueille, vous reconnaît, vous le prouve par un mot, vous écoute, suit la conversation sans rien dire… Son intelligence, comme ces feux endormis sous la cendre, ne fait que sommeiller sous le poids des années et l’amas de douleurs, de calomnies et de gloire que la vie a amoncelés sur elle. […] J’aperçois, parmi ce peloton de punition, le noble Godefroy Cavaignac, qui s’évada de Sainte-Pélagie ; le général Clément Thomas, qui devait plus tard, par une cruelle ironie du sort, tomber sous les balles des communards ; l’ouvrier Albert, dont les vertus furent récemment célébrées par des voix officielles ; le bonhomme Joigneaux ; Raspail, pharmacien solennel et doux ; Eugène Pelletan, poursuivi à cause des audaces du Courrier du dimanche ; Germain Casse, prévenu d’« outrage à la morale publique et religieuse » ; Scheurer-Kestner, accusé de « manœuvres et intelligences à l’intérieur » ; Laurent Pichat, inculpé d’« excitation à la haine des citoyens les uns contre les autres » ; Edmond Scherer, condamné pour le même délit, et l’honnête Étienne Vacherot, conscience admirable, intelligence supérieure, maintenant oublié par la démocratie, sans doute parce qu’il a vécu pour la liberté, souffert pour la République et travaillé pour l’esprit humain. […] Nozière s’appliqua désormais à ordonner ses pensées et ses paroles selon le rythme qui lui parut le plus propre à flatter l’oreille et l’intelligence de ses contemporains.

1842. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Le domestique représentait les sens passifs qui obéissent à l’intelligence pour réaliser l’expérience instituée en vue d’une idée préconçue. […] Toutes les intelligences se ressemblent sans doute et des idées semblables peuvent naître chez tous les hommes, à l’occasion de certains rapports simples des objets que tout le monde peut saisir. Mais comme les sens, les intelligences n’ont pas toutes la même puissance ni la même acuité, et il est des rapports subtils et délicats qui ne peuvent être sentis, saisis et dévoilés que par des esprits plus perspicaces, mieux doués ou placés dans un milieu intellectuel qui les prédispose d’une manière favorable.’ […] Les machines que l’intelligence de l’homme crée, quoique infiniment plus grossières, ne sont pas autrement construites. […] Quand nous savons que le contact physique et chimique du sang avec les éléments nerveux cérébraux est nécessaire pour produire les phénomènes intellectuels, cela nous indique les conditions, mais cela ne peut rien nous apprendre sur la nature première de l’intelligence.

1843. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Il avaient trop de goût pour enfler démesurément la voix, trop de bon sens et de justesse d’esprit pour entreprendre de persuader à leurs contemporains qu’il n’est pas de plus noble emploi de l’intelligence que la recension d’un texte carolingien ou le déchiffrement d’un parchemin gothique. […] et quel intérêt enfin à ces rapports eux-mêmes, s’ils ne nous servaient pas d’instruments de précision pour fouiller en quelque sorte la pensée, c’est-à-dire pour pénétrer chaque jour d’un degré plus avant dans la connaissance du mécanisme de l’intelligence ? […] Il convient que le poème est « si embarrassé qu’il demande une merveilleuse attention » ; on s’est plaint de ce que « sa représentation fatiguait l’esprit autant qu’une étude sérieuse » ; pourtant il n’a pas laissé de plaire ; « mais je crois, ajoute-t-il avec un air de contentement qui double le prix de l’aveu, je crois qu’il l’a fallu voir plus d’une fois pour en remporter une entière intelligence » ! […] On n’a pas impunément reçu de la nature tant de dons prodigieux : la plus rare et la plus rapide faculté d’assimilation qui fût peut-être jamais, l’intelligence la plus ouverte et la plus curieuse, la plus brillante imagination, la sensibilité la moins profonde, il est vrai, mais la plus irritable et la plus prompte, l’esprit le plus étincelant, le goût le plus difficile et le plus exquis, la plume enfin la plus souple, également facile, également agile dans le vers et dans la prose. […] Dans la plupart des hommes, comme il arrive un âge où les linéaments du corps et les traits de la physionomie se fixent pour ne plus varier, ainsi vient un temps où l’esprit cesse de s’étendre, et l’intelligence, le génie même, de se renouveler.

1844. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

» Ces anges « qui se réjouissent de la riche beauté vivante, que la trame incessante de l’être vient envelopper dans les suaves liens de l’amour, qui fixent en pensées stables la vapeur onduleuse des apparitions changeantes », sont-ils autre chose, pour un instant du moins, que l’intelligence idéale qui, par la sympathie, arrive à tout aimer, et par les idées, à tout comprendre ? […] Tout ce que nous pouvons guérir en ce moment, c’est notre intelligence ; nous n’avons point de prise sur nos sentiments.

1845. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

XVII L’Italie, par la noblesse légitime de sa race, par le prestige éternel de ses souvenirs, par l’intelligence exquise de ses peuples, et par l’énergie, non pas nationale, mais individuelle, de ses fils, souffrait depuis longtemps de sa subalternité politique en face des grandes puissances militaires librement constituées qui prédominaient en Europe.

1846. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Deux choses alors remplissent le moment présent : la foi sans la science de la religion, sans l’intelligence de ses rapports avec la civilisation ; la critique, qui n’a pas d’idées générales, et n’est guère que l’impression vive d’un malaise actuel.

1847. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

C’est ainsi que Lamartine, formé tout entier par l’éducation cléricale, a bien plus d’intelligence qu’aucun universitaire, quand l’émancipation philosophique vient ensuite, cela produit des esprits très ouverts.

1848. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Cette scène est certainement l’une des plus musicalement belles et des plus poignantes du répertoire wagnérien ; mais, d’une difficulté extraordinaire, exigeant non seulement une absolue précision mais une intelligence musicale supérieure, elle n’avait jamais été essayée, même point aux concerts spécialement dévoués à l’exploitation des œuvres wagnériennes.

1849. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Sous le nom déjà byzantin de Phanés — « Intelligence ou Lumière première — il n’est plus qu’une entité abstraite, qu’un Démiurge d’école, renseigne indéchiffrable d’une logomachie pédantesque.

1850. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Ce n’est pas sans génie qu’on change une intrigue ; qu’on prend d’autres personnages ; qu’on trouve le rapport d’une action grande, avec quelque action de la vie commune ; qu’on fait sortir des fautes & des ridicules ; qu’on amène adroitement des situations comiques & applaudies ; qu’on divertit des gens de goût, en mettant, dans la bouche des bourgeois & des artisans, ce qu’on avoit entendu de celles des rois & des héros ; que, suivant l’intelligence du théâtre, on charge ou l’on affoiblit certains traits ; qu’enfin on fait contraster la plus grande simplicité avec tout l’appareil & tout le faste tragique.

1851. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Bien que cette distinction soit importante dans la recherche des causes de la stérilité également constatée dans l’un et l’autre cas, elle a été négligée probablement parce qu’on préjugeait en général que la stérilité des croisements entre espèces différentes était une loi absolue dont les causes étaient au-dessus de notre intelligence.

1852. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

pourquoi favoriserait-elle une région plus qu’une autre, lorsque les individus que le hasard y place vivent sous une température également propice au développement de leur intelligence ? […] Mais si l’on a vulgairement senti combien la seule conversation familière est utile à former l’intelligence qui s’affine dans le choc des contradictions, combien ne sentira-t-on pas mieux l’avantage de ces leçons que multiplie l’établissement de l’Athénée où j’ai l’honneur de parler. […] Un jeune homme plus avisé ne contrefera pas leur extérieur ; mais leur prétention, leur orgueil, leur sottise, leur jalousie, leurs goûts dépravés, parce que ce sont des travers de l’intelligence ; car il ne veut représenter que ceux-là, et s’il se moque, c’est d’un esprit tortu, d’un jugement louche : mais il ne travestira ni le fou, ni le stupide, parce qu’il sait que leur triste dégradation est l’effet d’une maladie qu’on doit plaindre. […] Rien ne paraît tolérable à ces graves censeurs de ce qui sort de la vraisemblance ; leur sens droit en est choqué ; leur noble goût ne fait point grâce à l’enjouement roturier ; et du haut étage où leur intelligence est montée, elle ne s’abaissera pas jusqu’à s’émouvoir de plaisirs si communs. […] C’est peu que d’entourer sa personne de tant de précautions, il comprime son intelligence par mille frayeurs superstitieuses, et par autant de sottes pratiques.

1853. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Aux uns il semblait d’une intelligence merveilleuse ; aux autres il paraissait insensé. […] Tandis que cet habile marin remplissait sa mission avec autant d’intelligence que de courage, un autre voyageur anglais, parti du Haut-Canada, s’avançait à travers les déserts et les forêts jusqu’à la Mer Boréale et l’Océan Pacifique. […] Notre entendement est ce lieu obscur où nous n’apercevons aucune idée, pas même celle de notre propre intelligence, jusqu’à ce que la parole, pénétrant par le sens de l’ouïe ou de la vue, porte la lumière dans les ténèbres, et appelle, pour ainsi dire, chaque idée qui répond comme les étoiles dans Job : Me voilà. […] Il s’élève contre cette éducation philosophique « qui encombre, dit-il, la mémoire des enfants de vaines nomenclatures de minéraux, de plantes, qui rétrécissent leur intelligence, etc. ». […] Son bon naturel se développait avec son intelligence, et on le trouvait plus aimable à mesure qu’il devenait plus savant.

1854. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le libertin reste sociable, poli et prévenant ; sa gaieté n’est complète que par la gaieté des autres543 ; il s’occupe d’eux aussi naturellement que de lui-même, et, par surcroît, il reste alerte et dispos d’intelligence ; les saillies, les traits brillants, les mots heureux petillent sur ses lèvres : il pense à table et en compagnie, quelquefois mieux que seul ou à jeun. […] Cette exacte imitation lui fournira l’amusement en même temps que l’intelligence. […] Il les range en longues chaînes de raisonnements aisés qui descendent anneau par anneau jusqu’à l’intelligence du public.

1855. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Les robins féroces et de médiocre intelligence qui ont fait la Terreur ne m’ont plus inspiré que de l’horreur et du mépris. […] Il eut la plus haute intelligence, et la plus aiguë : il était poète et écrivain à un degré éminent ; il était capable de traduire le songe de la vie de façon à embellir la vie des autres hommes  et il est mort. […] Ajoutez une sensibilité excessive, un besoin de bienveillance autour de lui, un art merveilleux et déplorable de se faire souffrir avec rien ou pas grand’chose… Disons donc, si vous le voulez bien, qu’il a, avec une intelligence et une volonté viriles, des nerfs un peu féminins.

1856. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Une vaste révolution se fait depuis trois siècles dans l’intelligence humaine, semblable à ces soulèvements réguliers et énormes qui, déplaçant un continent, déplacent tous les points de vue.

1857. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

On aurait ainsi l’intelligence bien plus complète de ce charmant improvisateur de chefs-d’œuvre, le journal de son âme dans le journal de ses années ; la circonstance, l’aventure, l’âge donneraient à la pièce de poésie l’accent.

1858. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Panthéiste, de sentiment plutôt que d’intelligence, il voit tous les êtres s’absorber dans l’Être des êtres ; et ne comprenant rien à l’Humanité, n’ayant pas la révélation du plan providentiel qui la guide, tous les travaux des hommes lui paraissent aussi futiles que l’ouvrage des fourmis qui soulèvent des grains de sable.

1859. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

En aucun ouvrage du même genre on n’a poussé plus loin l’art de s’approprier, ni mieux connu le chemin de toutes les intelligences saines, ni enseigné en termes plus exacts des notions plus précises et plus accessibles à tous.

1860. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Cet honnête trafic, qui ne tend pas moins au perfectionnement de l’intelligence publique qu’à celui de ma fortune… me donne la réputation de n’être pas un sot, quoique j’aie eu la faiblesse de mettre mon nom à quelques ouvrages que j’avais payés10. » La mélancolie et le sentimentalisme prennent possession des romans.

1861. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Les ténèbres de l’intelligence du héros se dissipent à la vue et à la voix de l’enfant ; il reconnaît la mère.

1862. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Les plans de ses Comédies sont tracés avec intelligence, & il y regne en général beaucoup d’intérêt.

1863. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Ce mouvement, purement utilitaire, qui couvre le monde entier d’un réseau de chemins de fer, qui pousse sur tous les océans des flottes de navires à hélice, qui bâtit de vastes usines, qui substitue chrétiennement la force de l’association à la faiblesse individuelle, qui brise les vieux liens qui nouaient l’essor de la société, qui détruit les hiérarchies conventionnelles, qui se préoccupe surtout des classes déshéritées et qui cherche à donner à chacun une somme de bien-être plus grand, de vertus plus hautes, d’intelligence plus rayonnante, ce mouvement a besoin d’être dirigé ; pourquoi la littérature ne se chargerait-elle pas de cette mission qui se rattache aux œuvres vives du corps social actuel ?

1864. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Lisez attentivement et étonnez-vous de ce que contient l’amitié d’un homme pour ce complément de l’homme, un pauvre chien, ami qui comprend par le cœur tout ce que l’intelligence révèle à son ami. […] Chaque matin, Moumou le réveillait en le tirant par le bord de sa touloupe, lui amenait par la bride le vieux cheval de trait avec qui elle vivait en bonne intelligence, puis se rendait avec lui au bord de la rivière, puis gardait sa pelle et son balai, et ne permettait pas qu’on s’approchât de sa petite chambre.

1865. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Il est, sans doute, permis d’employer ces sortes d’intelligences dans un Poëme Chrétien ; mais un Poëte Français n’en doit user que sobrement. […] Il ne fait intervenir qu’à propos les intelligences supérieures. […] Nous y trouverons seulement une intelligence marquée dans la coupe de ses Opéra.

1866. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Après des études rapides, mais qui laissèrent une trace durable dans cette facile et spirituelle intelligence, le jeune Saint-Arnaud entra en 1815, à dix-sept ans, dans les gardes du corps ; sa jeunesse fut vive et orageuse.

1867. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Les Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 se font remarquer par la suite, la précision et le dégagé du récit : aucune divagation, presque aucune réflexion ; un narré vif, empressé, attentif ; une intelligence continuelle.

1868. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Taylor, par les descriptions de provinces auxquelles il prit une part effective au moins au début, il poussait à l’intelligence du gothique, au respect des monuments de la vieille France.

1869. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

La première action est possible pour moi, parce que sa condition, l’intelligence des mots latins, est donnée ; la seconde est possible pour le portefaix, parce que ses conditions, le développement des muscles et l’habitude de l’exercice corporel, sont données.

1870. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Jean Visconti, archevêque et tyran de Milan, maître de toute la Lombardie, l’accueillit en prince de l’intelligence humaine.

1871. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

VI Épicure, Platon, Zénon se disputaient l’intelligence de cette jeunesse ; les épicuriens étaient les matérialistes du temps, les stoïciens étaient les spiritualistes, les platoniciens étaient les illuminés, les académiciens étaient les sceptiques.

1872. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Le pèlerin se mit aussitôt à jouer plusieurs airs différents, et le petit chien, ajustant ses sauts à la mesure, exécuta des danses variées de tous les pays, et parut obéir à son maître avec tant d’intelligence que tous ceux qui le regardaient ne prenaient pas le temps de cligner les yeux et osaient à peine respirer.

1873. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

J’avais à mon service un jeune homme de vingt ans, de mœurs angéliques, d’une prudence, d’une intelligence et d’une capacité très au-dessus de sa condition, d’une rare intégrité et d’une fidélité sans exemple, d’une propreté en tout et d’une amabilité peu communes.

1874. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Il avait compris que l’œuvre d’art doit être complète et vraie, c’est à dire le drame, mais un drame d’art complet, non de musique seule, et un drame d’action vraie, non de virtuosité conventionnelle ; il avait compris, encore, que cette œuvre d’art, complète et vraie, n’est point une frivole distraction, qu’elle est la création suprême de l’esprit, et que cette création, faite, d’abord, par l’auteur, et devant être, ensuite, refaite, entièrement, par les auditeurs, peut être connue par eux, seulement dans l’oubli des soucis temporels et dans la paix, non troublée, de la contemplation intérieure, aux jours, très rares, de la sérénité ; enfin, il avait compris que l’art, demeurant complet et vrai, doit, aussi, donner à l’homme une révélation religieuse de la Réalité transcendante, — être un culte, offert à l’intelligence du Peuple, — mais de ce Peuple idéal, qui est la Communion universelle des Voyants.

1875. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Elles avaient donné à la France tout ce que peut donner le despotisme : la concentration et la règle de toutes ses forces intellectuelles et matérielles dans un effort universel des intelligences disciplinées sous l’Église et sous le roi.

1876. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Ainsi Racine, pour qui Athalie fut un acte de foi plus qu’une œuvre d’art, n’est pas seulement arrivé à la beauté, ce ravissement de l’intelligence, mais à la sainteté, ce ravissement de l’âme.

1877. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Il y a un grand art, une merveilleuse intelligence de clair-obscur ; mais ce qui achève de confondre, c’est d’apprendre que ce tableau a été fait en une demi-journée.

1878. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

… Certes, si la critique est quelque chose de plus qu’une leçon d’anatomie donnée sur le cadavre d’un livre mal fait, si elle a le droit et le devoir de remonter du livre à l’homme, et de regarder dans le cœur et sous l’écorce de l’arbre qui a distillé un pareil poison, il peut être utile de rechercher quelles causes mystérieuses ont pu placer un écrivain à contre-sens de sa nature d’intelligence, de son talent, de ses premiers ouvrages ; car, ironie d’un Dieu qui a d’épouvantables plaisanteries !

1879. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Ce dernier n’était pas né pour devenir un prélat ; il s’était marié très jeune ; sa femme était morte en donnant le jour à un fils ; c’est la douleur de l’avoir perdue, l’espèce de haine qu’il avait prise pour l’enfant cause de la mort de la mère qui l’avaient jeté dans l’Église ; sa haute intelligence, sa piété avaient fait le reste. […] Leur intelligence aurait bien vite remis chaque chose à sa place, et nous compterions à leur sortie quelques malfaiteurs de plus.

1880. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Des scolies concises, placées au bas des pages, servent promptement à l’intelligence de tout vers un peu obscur. […] Voilà de quoi envenimer un naturel tortueux surexcité par l’intelligence. […] Reprenant cette thèse, Antonio Perez soutient que Béatrice est l’intelligence active.

1881. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Satisfaire à la fois l’intelligence des forts et le cœur de tous, n’est-ce pas le but suprême de l’art ?

1882. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

L’intelligence heureuse s’y joue sans paraître s’y briser sur aucun point, comme la lumière s’y joue sans se heurter à aucun angle.

1883. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

V « Nausicaé aux bras blancs lui répondit ainsi : « “Étranger, certes tu ne ressembles ni à un méchant ni à un homme sans intelligence.

1884. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

La lecture, l’écriture, un peu de latin pour qu’elle pût suivre plus tard les études domestiques de son jeune frère, l’intelligence et le goût des livres classiques français qui étaient le fond de la bibliothèque de la vieille maison, quelques-uns des modernes, tels que Chateaubriand et Lamennais, qui venaient de revernir le catholicisme, enfin un petit nombre de livres tout à fait nouveaux, venus de Paris par des amis qui les prêtaient au Cayla : voilà l’éducation de mademoiselle de Guérin, éducation toute passée d’abord par l’âme du père, comme l’eau suspecte filtrée par le crible.

1885. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Est-ce donc avec une pensée de décadence qu’on pénètre à une si grande profondeur dans les intelligences, et qu’on imprime un mouvement dont le contre-coup est si durable ?

1886. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Mézerai, Saint-Réal, Vertot, sont des hommes habiles, à qui n’ont manqué ni le savoir, ni une certaine imagination, ni l’intelligence des conditions de l’histoire, ni le talent d’écrire ; ils ont fait des livres à recommencer et sont partis avant l’heure.

1887. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Une imagination vive, une mémoire vaste et prompte qui sert comme d’une seconde intelligence, le talent d’écrire, la science du langage ; on n’est pas rhéteur à moins.

1888. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Ce précepteur si attentif et si obéissant aux commandements du corps, dans son élève, sera sourd aux premières sollicitations de sa jeune intelligence.

1889. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Quelles lacunes irréparables dans l’œuvre des intelligences et des mains humaines !

1890. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Son valet était un général romain, tué à une bataille quelconque dans le pays, et auquel il avait redonné le mécanisme vital, en ne lui accordant que la dose d’intelligence nécessaire pour nettoyer ses fioles. » 18 avril Je voudrais une chambre inondée de soleil, des meubles tout mangés de lumière, de vieilles tapisseries, dont toutes les couleurs seraient éteintes et comme passées sous les rayons du Midi.

1891. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Et il se met à nous prêcher d’écrire pour le public, de descendre nos œuvres à l’intelligence de tous, nous reprochant presque notre effort, l’ambition de notre conscience littéraire, le travail de nos livres, pour ainsi dire, sués de notre sang, enfin la passion, que nous mettons à nous satisfaire.

1892. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

L’appétit débauche l’intelligence.

1893. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Ma patrie est partout où rayonne la France, Où son génie éclate aux regards éblouis ; Chacun est du climat de son intelligence.

1894. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Il n’y a ni grouppes déterminés ni repos marqués, ni clair-obscur, ni magie de lumière, ni intelligence d’ombres, ni teintes, ni demies-teintes, ni perspective, ni plans.

1895. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

L’impuissance de la raison spéculative, telle que Kant l’a démontrée, n’est peut-être, au fond, que l’impuissance d’une intelligence asservie à certaines nécessités de la vie corporelle et s’exerçant sur une matière qu’il a fallu désorganiser pour la satisfaction de nos besoins.

1896. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

La lourde machine corporelle, la masse des muscles, l’épaisseur du sang qui se traîne dans ces membres de lutteurs, oppriment l’intelligence et ne laissent subsister que les passions de l’animal. […] Par son intelligence, combien semblable à un Dieu !

/ 1962