qu’il demande à Dieu quelque Laprade encore » — si on peut trouver deux Laprades dans la littérature contemporaine, — ou quelque sous Laprade, — qui fasse entendre la voix d’un courroux attardé !
Les choses ordinaires de la vie contemporaine sont enveloppées d’un brouillard de familiarité qui obscurcit souvent leur signification. […] Mahaffy pour abaisser l’histoire au niveau du pamphlet politique courant que met en ligne la guerre des partis contemporains. […] Qu’était-il pour ses contemporains ? […] Que gagne l’Art aux événements contemporains ? […] Swinburne mit jadis en feu ses contemporains par un volume de très parfaite et très vénéneuse poésie.
Il ne marche pas du même pas ; quoique contemporain, il reste, pendant ces deux siècles, inférieur et simple copiste. […] About, La Grèce contemporaine, p, 345. […] About, La Grèce contemporaine, p. 41. […] About, La Grèce contemporaine, p. 146. […] About, La Grèce contemporaine.
Notre jeunesse contemporaine a le tort de dédaigner nos classiques. […] Il n’y a pas seulement dans Chateaubriand la littérature de Flaubert,, d’où sont sortis nos romanciers contemporains. […] Mais la littérature contemporaine dédaigne l’architecture du style. […] Un digne élève de Socrate seroit le plus vertueux de ses contemporains ; un digne émule de Gaton en seroit le plus grand. […] Nous dirons enfin comment la lecture de quelques auteurs contemporains, Victor Hugo, Lamartine, Louis Blanc, peut être également profitable.
Ne serait-il pas bien étrange, d’ailleurs, qu’on invoquât, — en faveur de l’homme qui a le plus abusé de la réputation de ses contemporains et de ses frères, — le bénéfice d’un imbécile préjugé qui protégerait éternellement sa mémoire ? […] S’il y eut jamais quelque chose de déshonoré, de méprisé, de croupissant, de pollué et de défoncé, c’est assurément le journalisme contemporain. […] Coquelin Cadet est adoré de mes contemporains, fâcheuse recommandation ! […] Vacquerie ne s’étant pas expliqué plus clairement, nous allons contempler un instant le seul Coquelin Cadet, le plus irrésistible parmi ces remueurs d’entrailles contemporaines. […] Voilà, si je ne me trompe, la grande originalité littéraire de Rollinat, ce qui fait de lui un personnage absolument inouï et hermétique pour la plupart de ses contemporains.
par quelles œuvres, par quels échantillons, du moins, protestent-ils contre le goût de leurs contemporains ?
Notre littérature contemporaine a recherché avec complaisance les expressions naïves et triviales du senti ment et de la passion dans les âmes simples et populaires.
D’autres poètes contemporains ont été bouddhistes à leurs heures, notamment M.
[Portraits contemporains (1855).]
Contemporaines du Talion des âges primitifs, elles en représentaient la férocité.
Il continue à comprendre sous le titre d’Odes toute inspiration purement religieuse, toute étude purement antique, toute traduction d’un événement contemporain ou d’une impression personnelle.
Ces saints ne créerent pas une nouvelle musique pour composer ceux des chants de leur office qu’ils firent lorsqu’ils reglerent ces offices : car il paroît par la maniere dont s’expliquent les auteurs contemporains qu’ils admirent dans les églises plusieurs chants dont on se servoit déja.
Il est vrai que ce barbare était un grand homme : c’est le célèbre Théodoric, contemporain de notre Clovis, et roi des Goths.
La portion la plus riche et la plus intéressante de leur littérature contemporaine est celle qui concerne les populations malfaisantes et les classes d’habitudes abandonnées. […] Jusqu’à une époque très rapprochée de nous, en effet, la littérature anglaise s’est composée, pour le public, de six ou sept noms dont trois au moins étaient contemporains. […] Protestants et catholiques, royalistes et têtes rondes se sont trouvés d’accord pour le condamner, et la postérité n’a pas été plus indulgente que les contemporains. […] Avec de pareils contemporains, les occasions de querelles ne pouvaient manquer à lord Herbert. […] La philosophie allemande, les poèmes de Wordsworth, le papisme et la religion éclairée et épurée de ses contemporains lui faisaient également horreur.
Ils vivent dans la vie contemporaine. […] L’histoire contemporaine s’est donné pour mission de donner raison à Balzac. […] Encore une explication partielle de la forte influence qu’il exerce sur les générations contemporaines. […] Ils sont contemporains de l’avenir. […] Ils devraient s’intituler « scènes et portraits de la vie contemporaine » ou, presque, « notes sur la société de notre temps ».
Voilà ce que virent, voilà ce que touchèrent les contemporains de Jean-Jacques ! […] Ainsi les lueurs innombrables que nous envoie le ciel des nuits ne sont pas contemporaines. […] C’est encore une des disgrâces de l’art contemporain. […] J’ai estimé plusieurs de mes contemporains, j’en ai aimé et admiré quelques-uns ; je puis me dire heureux. […] C’est un vrai contemporain de Suard et de Morellet.
Je n’ai garde, d’ailleurs, de prétendre que la littérature contemporaine relève sans exception de cette étude. […] Un grand nombre des contemporains de Rousseau l’ont considéré comme leur maître. […] Par là s’explique la faveur toute particulière dont il a joui parmi ses contemporains. […] Dans un ouvrage sur le roman contemporain, M. […] Poitou dans un livre sur le roman contemporain, un acte sublime et un sacrifice héroïque.
Nisard l’excès d’enthousiasme pour Chateaubriand et quelques autres de nos contemporains qu’il n’a point, ce nous semble, trop maltraités. […] De l’époque contemporaine. […] Et voilà, au plus juste, pourquoi la littérature contemporaine est un amas de perversités. […] Est-ce là ce qui s’appelle juger le théâtre contemporain et son influence sur les mœurs ? […] Il s’offrait à lui un dernier moyen de rendre encore à son pays de brillants services et de donner à ses contemporains la mesure de son mérite.
Au bas de la planche de Lawreince : Le Roman dangereux, sous la femme étendue sur le lit de repos, je vois écrit par une encre contemporaine de Manuel : la duchesse de Berry. […] 17 mars Je vomis mes contemporains. […] Et de cette promenade, de cette causerie, de la société de ces deux vieillards, de ces ruines de rêves que sont ces deux hommes : l’un qui songea à être le rénovateur de l’art contemporain, l’autre qui eut l’ambition d’être peintre en 1820, et dont je ne sais pas le nom, j’emporte une mélancolie plus noire que la mélancolie de ce grand passé, enterré dans le champ Palatin, où nous avons erré. […] Au bout de la table, en haut, un ménage d’origine mexicaine, d’insulaires venus d’une Canarie quelconque : la femme, une vraie femelle avec une tête de bonne singesse, une peau café au lait, les bras comme des antennes de sauterelles, des gestes pour découper qui lui retournent les mains à la façon de spattes, horriblement maigre, séchée, ratatinée sous son châle de petite fille, couleur caca d’oie, et attaché à son cou par une immense plaque, remplie par la photographie de son mari ; on croirait voir une contemporaine de Montezuma, exhumée de ces cruches mexicaines, où l’on empote les morts. […] * * * — Le beau Louis XVI, est le beau Louis XV, le Louis XV de 1760, le Louis XV contemporain du Garde-Meuble, et personne ne l’a vu.
Apportant son pinceau d’artiste en aide à la plume du poète, il dessinait, avec un égal amour, la chlamyde de Léonidas, la cuirasse du duc de Guise, ou le pourpoint d’Hernani ; contemporain de tous les âges qu’il avait étudiés, citoyen du monde entier qu’il avait parcouru, pas un détail de mœurs, de costume, d’armure ne lui était inconnu ; pas un site historique ou pittoresque ne lui était étranger. […] Buloz se trouvait donc dans l’heureuse position d’un homme qui, chargé de chasser la littérature moderne du Théâtre-Français, a reçu, comme nous l’avons dit, des mains de son prédécesseur, le moyen de neutraliser l’influence de la tragédie contemporaine et du drame actuel, en faisant revivre, grâce à un talent inattendu et inespéré, la littérature des maîtres morts. […] Il y avait à Paris un homme auquel l’art contemporain devait beaucoup, qui a réuni tantôt au théâtre de l’Odéon, tantôt au théâtre de la Porte-Saint-Martin, qu’il a successivement dirigés, la plus belle troupe qui eût jamais existé, c’est-à-dire Mlle George, Frédérick, Lockroy, Ligier, Bocage, Duparai, Stockley, Vizentini, Mme Dorval, Mme Moreau-Cinti et Mlle Noblet. […] Buloz comprit tout le parti qu’il pouvait tirer de cette rare universalité contemporaine ; il accapara, comme on dit en termes de librairie, Mme Sand ; il devint non seulement son publicateur, mais son éditeur. […] Or, il ne fallait, pour faire un théâtre unique, splendide, magnifique, un théâtre qui réunît en lui les qualités de tous les autres théâtres enfin, que reprendre l’œuvre d’édification où M. le baron Taylor l’avait abandonnée ; il fallait dire au roi : « Sire, la grandeur des souverains n’est pas toujours en eux-mêmes, mais quelquefois aussi dans les hommes qui les entourent. » Il fallait dire aux ministres : « Excellences, dans une époque où l’on demande et où l’on obtient des chambres cent vingt millions pour les monuments publics, et deux cents millions pour les fortifications de Paris ; demandez donc de temps en temps un demi-million pour l’art. » Il fallait dire au peuple : « Peuple, écoute et regarde », car toutes les idées politiques, philosophiques, sociales, contemporaines, sont dans ce théâtre, ce journal qui se lit à haute voix chaque soir à Paris devant quarante mille spectateurs ; en France, devant cent mille.
Les ruines apparaissent, et les germes sont cachés, surtout pour les contemporains. […] On conçoit tout ce que cette méthode d’investigation, réduite à ce que le jargon contemporain appelle interviews et reportage, entraîne d’erreurs de chronologie, de topographie, de confusions et d’altérations de noms : ce n’est pas la peine de s’y arrêter. […] Pour le style et la langue, Gerson est un contemporain des Oresme et des Jean de Montreuil.
Il est clair que Renan, par exemple, qui d’ailleurs connaissait peu la littérature française contemporaine, demeurait possédé par la science et le génie allemands et mettait un Goethe, ou même un Herder, au-dessus de ce qu’il y a de mieux chez nous. Et Taine estimait que nous n’avons rien de comparable, à Shakespeare d’abord, cela va de soi, mais aussi aux poètes et aux romanciers anglais contemporains. […] C’est au bagne, où il était pour un crime de passion, que, forcément seul avec lui-même, il a connu la vérité. « Le secret de la destinée humaine, sans cet enfer, je ne l’aurais jamais goûté… Cette surabondance d’énergie, qui s’allait cramponnant aux dangers et aux fatigues vulgaires de la vie sociale, s’assouvit enfin quand elle fut aux prises avec les angoisses de la vie expiatoire… » Et enfin, la nouvelle religion, le christianisme naturel, celui qu’Ibsen prophétise sans l’expliquer clairement nulle part, ce qu’il appelle le « troisième état humain », qui sera fondé « sur la connaissance et sur la croix » (le second étant fondé seulement sur la croix et le premier seulement sur la connaissance), ai-je besoin de vous avertir que vous en rencontrerez du moins, dans George Sand et ses contemporains, de vastes et vagues esquisses ?
Il en a coûté à tels de ses contemporains d’avoir accepté l’invitation, et de ne s’être pas doutés que c’est pour se rendre d’autant plus inviolable, qu’un poète s’offre de lui-même aux coups. […] Il n’y a pas mis tout ce qu’il savait du cœur humain ; il ne pensait guère qu’à échanger avec ses contemporains du plaisir contre de la popularité. […] Au lieu de chercher ses sujets dans une profonde étude de l’histoire ou dans son propre fonds, il les recevait des passions ou des préjugés de ses contemporains.
Je citerai Nisard, qui, il faut lui en faire honneur, s’est aperçu, pour ce qui est des contemporains, d’une chose très vraie : c’est qu’un grand poète contemporain, Alfred de Musset, rappelait souvent La Fontaine et lui ressemblait. […] Car enfin, si l’on accepte cette définition du romantisme : « Le romantisme, c’est la prédominance de l’imagination », personne, je crois, n’a eu plus d’imagination, ni plus brillante, et plus abandonnée souvent, et souvent plus fantasque, mais avec des grâces infinies, que La Fontaine Si l’on accepte cette définition du romantisme : « Le romantisme, c’est la prédominance de la sensibilité », de tous ses contemporains (avec Racine) La Fontaine a été certainement le poète le plus doué de sensibilité, et vous savez de quelle nature charmante était cette sensibilité.
Le problème que nous abordons ici est distinct du problème de l’attention, tel que le pose la psychologie contemporaine. […] De quelque manière qu’on résolve la question, on laissera intact, disons-nous, le problème de l’attention tel que les psychologues contemporains le posent. […] La psychologie contemporaine incline à résoudre en sensations périphériques tout ce qu’il y a d’affectif dans l’affection.
Autrefois, disait Duclos dans son livre des Considérations, les gens de lettres livrés à l’étude et séparés du monde, en travaillant pour leurs contemporains, ne songeaient qu’à la postérité : leurs mœurs, pleines de candeur et de rudesse, n’avaient guère de rapport avec celles de la société ; et les gens du monde, moins instruits qu’aujourd’hui, admiraient les ouvrages, ou plutôt le nom des auteurs, et ne se croyaient pas trop capables de vivre avec eux. […] Après avoir lu Les Confessions du comte de…, et les autres romans de Duclos qui sont bien les contemporains de ceux de Crébillon fils et du Temple de Gnide de Montesquieu, on comprend mieux le mérite de Jean-Jacques Rousseau et l’originalité relative de La Nouvelle Héloïse.
Respectons ces jugements de contemporains aussi éclairés, et sans doute le jugement de Bossuet même. […] C’est la merveille à laquelle a su atteindre celui que ses contemporains appelaient le grand Bourdaloue, et que nous nous obstinons à ne plus appeler que l’estimable et judicieux Bourdaloue.
Les caractères, suivant lui, les personnages des fables de La Fontaine, quels qu’ils soient, animaux, hommes ou dieux, ce sont toujours des hommes et des contemporains du poète ; et il s’applique à de démontrer, en parcourant les principales catégories sociales, roi, courtisans, noblesse, clergé, bourgeoisie, peuple, et en les retrouvant en mille traits dans sire lion, dans maître renard, maître Bertrand, ours, loups, chats et rats, mulets et baudets, etc., etc. […] On copie ses contemporains en dépit de soi-même, et les Romains ou les Grecs de Racine sont bien souvent des marquis beaux diseurs et d’agréables comtesses.
Les sophistes, les rhéteurs, les dévots de toute secte, les magiciens, s’en mêlèrent bientôt chacun à leur manière : la crédulité accueillait avidement et répétait, en les grossissant, les fables que la supercherie inventait et propageait ; la rhétorique fabriquait pour l’histoire elle-même des morceaux et des suppléments plus ou moins spécieux et vraisemblables, auxquels les contemporains couraient risque de se prendre plus encore que la postérité. […] Mais il est en grec un recueil de dix-sept lettres supposées, mises sous le nom de Chion d’Héraclée, contemporain de Xénophon, et que je voudrais voir traduites.
Je conçois qu’un homme qui laisse des ouvrages achevés, des monuments peu accueillis d’abord et peu compris de ses contemporains, mais remplis de beautés ou de vérités qui éclatent après lui, soit proclamé, homme de génie sur sa tombe, tandis qu’il ne passait de son vivant que pour un original distingué. […] Beyle eut un mérite rare, incontestable : du sein de la littérature de l’Empire, qui retardait sur les grandes actions et des prodigieux événements contemporains, il sentit qu’une autre littérature devait naître.
C’était bien le contemporain du Casimir Delavigne des Messéniennes, du Béranger des premières chansons ; le contemporain de Thiers écrivant sous un souffle heureux les premiers volumes de l’Histoire de la Révolution.
Aujourd’hui, entre tant de livres que j’ai devant moi et qui me sollicitent à son sujet, — les Contemporains de Molière, dont M. […] Aimer Boileau… mais non, on n’aime pas Boileau, on l’estime, on le respecte ; on admire sa probité, sa raison, par instants sa verve, et, si l’on est tenté de l’aimer, c’est uniquement pour cette équité souveraine qui lui a fait rendre une si ferme justice aux grands poètes ses contemporains, et en particulier à celui qu’il proclame le premier de tous, à Molière.
Il suivait presque indifféremment telle ou telle de ses veines ; il ne se rendait nullement compte de la disproportion prodigieuse que mettrait la postérité et que mettaient déjà ses contemporains entre les différentes productions de son esprit. […] Voir à la page 356 des Études littéraires sur l’histoire contemporaine, par M.
Voir les Prédécesseurs et Contemporains de Shakespeare, par M. […] Mézières (1 vol. in-8°, librairie Charpentier, 1863); et aussi les Contemporains de Shakespeare, à commencer par Ben Jonson, traduits par M.
La Librairie internationale a entrepris de nous donner une collection de tous les grands historiens contemporains étrangers ; on a déjà, en tout ou en partie, ou l’on possédera très-prochainement l’Histoire de la Civilisation en Angleterre par Buckle, l’Histoire du xixe siècle par Gervinus, l’Histoire de Philippe II par Prescott, la Révolution des Pays-Bas au xvie siècle de Motley, l’Histoire romaine de Mommsen une autre traduction que celle qui se publie concurremment en France) ; enfin on va pouvoir lire cette Histoire de la Grèce par M. […] C’est ainsi que nos anciennes chansons de Geste, où figurent Charlemagne et Alexandre, n’apprennent rien sur les héros mêmes ni sur l’état de la société de leur temps, et elles ne seraient propres qu’à égarer, si on les interrogeait dans une telle pensée de recherche ; mais elles nous représentent avec une vérité naïve les mœurs de l’âge féodal où les trouvères mirent en œuvre ces anciens canevas et les reprirent à l’usage de leurs contemporains.
Camille Rousset qu’il ne sied point à l’historien d’épouser de telles querelles, de donner dans ces méchants propos et ces soupçons qu’entretiennent et nourrissent les uns contre les autres des contemporains antipathiques ou ennemis. […] Tous les contemporains sont d’accord là-dessus.
Pour ce qui est de sa langue écrite, elle n’offre aucune qualité ; elle n’a rien, absolument rien d’un contemporain de Montesquieu ou de Voltaire, ou même de Duclos ; aucun tour, aucune netteté, aucune vivacité. […] Et pourtant tous les contemporains qui en valent la peine sont d’accord là-dessus : le maréchal est homme à donner d’admirables conseils, même au comte de Saxe (voir Lettres et Mémoires tirés des papiers de ce dernier) ; il a de l’entrain quand il écrit ; il appelle le maréchal de Saxe son fils : il a des effusions et des démonstrations qui ne déplaisent pas : mais en tout il écrit mieux qu’il n’agit, ; il fait de beaux mémoires pour justifier ses lenteurs (Journal du duc de Luynes, tome VI, page 73) ; il a des quantités de projets et des infinités d’idées à la fois, qui donnent de l’éblouissement et qui se nuisent (ibid.
La première grande scène de colère qui éclata contre Talleyrand, et qui avait laissé une si forte impression dans la mémoire des contemporains, eut lieu précisément au retour d’Espagne vers la fin de janvier 1809. […] Qu’on n’aille point s’imaginer pour cela qu’elle est moins riche et plus stérile, et que la brusquerie militaire y avait supprimé les combinaisons romanesques ou les menées diplomatiques qui se pratiquaient sous le couvert des galanteries ; ce serait se tromper étrangement ; mais les mémoires particuliers n’ont point paru, les contemporains qui savaient ont cessé de vivre, et les fils, les descendants tiennent eu échec jusqu’à présent les révélations posthumes.
Qu’il eût reçu de la nature un génie prompt, facile et brillant, c’est ce que les contemporains ont reconnu généralement, et ce qu’il serait cruel, après ses malheurs, de venir lui refuser. […] Gautier sur sa réhabilitation de Saint-Amant, dont il reprend en sous-œuvre et nous traduit en prose brillante et colorée les peintures, car on croirait voir des peintures sous la plume, tant il les flatte, au lieu de charges dessinées au charbon sur la muraille ; il se plaît à y saisir des traits, des reflets de ressemblance à l’infini avec nos principaux contemporains.
André Chénier, en effet, à le prendre comme un de nos contemporains, selon la fiction qu’on aime, serait du groupe de Béranger, Victor Hugo et Lamartine ; c’est un des quatre, si l’on veut, et à ce titre il ne représenterait qu’un des côtés de la poésie de notre époque, ce qui est tout différent. […] Méléagre était un Attique né en Syrie, à peu près contemporain de Cicéron ; il a laissé, entre autres petites pièces, une jolie idylle sur le Printemps, dont Chénier s’est souvenu dans son élégie première.
Ce n’est pas à dire qu’on ne puisse renouveler ces mêmes images ; si ce n’était trop long, il me serait aisé de les signaler presque toutes dans les plus beaux vers de nos poètes contemporains. […] C’est celle de Delille et de ses contemporains.
Autour de ses couples d’amoureux, Marivaux groupe diverses figures : les unes qui ont un air de réalité, sans être tout à fait prises dans la vie contemporaine, des pères indulgents et bonasses, des mères parfois tendres, plus souvent, et plus exactement, dures, grondeuses, acariâtres, des paysans trop spirituellement finauds et lourdauds ; les autres, types de fantaisie, des Arlequins, et des Trivelins, des Martons, et des Lisettes, valets et soubrettes délurés, à peine fripons, diseurs de phébus, et parodiant en bouffonneries quintessenciées le fin amour des maîtres. […] Mais elles signalent un moment considérable dans l’histoire de notre théâtre ; elles marquent le point de départ de la comédie contemporaine.
Balzac, du moins, ne s’est jamais interdit les sujets immédiatement contemporains et n’a découvert qu’après coup et sur le tard le plan de la Comédie humaine. […] Les Contemporains, I.
Tout ce que l’on peut et ce que l’on doit envers une grande renommée contemporaine au moment où la mort la saisit, c’est d’indiquer en quelques traits bien marqués les mérites, les habiletés diverses, les séductions délicates et puissantes par où elle a charmé son époque et y a conquis l’influence. […] Il y aurait, dans un travail moins incomplet, et si l’on était libre de se donner carrière, à bien établir et à graduer les rapports vrais entre le talent de M. de Balzac et celui de ses plus célèbres contemporains, Mme Sand, Eugène Sue, Alexandre Dumas.
Une charmante actrice du Théâtre italien et de Favart, que plus d’un de nos contemporains a pu voir vieille et encore excellente dans le rôle de Ma tante Aurore, Mme Gonthier, alors très aimée de Florian (et même parfois un peu battue, dit-on), se disait qu’elle avait tout droit sur Estelle. […] Arnault ; et nous arrivons ainsi jusqu’à nos proches contemporains, M. de Stassart, M.
Mais je vous trouve trop circonspect ; fiez-vous à votre propre sens ; ne feignez point de dire en un besoin que tel bon écrivain a dit une sottise : surtout gardez-vous bien de croire que quelqu’un ait écrit en français depuis le règne de Louis XIV : la moindre femmelette de ce temps-là vaut mieux pour le langage que les Jean-Jacques, Diderot, d’Alembert, contemporains et postérieurs ; ceux-ci sont tous ânes bâtés sous le rapport de la langue, pour user d’une de leurs phrases ; vous ne devez pas seulement savoir qu’ils aient existé. […] [NdA] Un scrupule me vient ; une dame, contemporaine de la jeunesse de Courier, assure qu’il avait fini pourtant par très bien danser.
Un jour le Grand Condé, passant dans la ville de Sens qui était de son gouvernement de Bourgogne, fut complimenté par les corps et les compagnies de la ville, et, caustique comme il était, il se moqua de tous ceux qui lui firent des compliments : Son plus grand plaisir, dit un contemporain, était de faire quelque malice aux complimenteurs en ces rencontres. […] Quand il mourut le 13 mars 1711, il y avait longtemps qu’il désespérait de ses contemporains et de ses successeurs.
Je choisirai d’habitude et de préférence quelques sujets dans la littérature française des deux derniers siècles (sans toutefois m’y enfermer, et sans exclure absolument les contemporains), et je parlerai aujourd’hui de l’auteur du Voyage d’Anacharsis, de l’abbé Barthélemy. […] Un contemporain, en le voyant à l’époque de sa gloire, et en ayant présent son buste par Houdon, nous l’a peint comme il suit : Il était, dit le duc de Nivernais, de la taille la plus haute et la mieux proportionnée.
II Ce bref résumé de l’histoire de la versification française permettra plus facilement de discuter la théorie du vers libre, de juger si la réforme que l’on propose, et qui a déjà été tentée par deux ou trois poètes contemporains, est dirigée dans le sens traditionnel de la langue et de la poésie de France. […] Cela est assez particulier dans la poésie contemporaine.
Or il paroît par les écrits des anciens, que les peintres qui ont travaillé à Rome sous Auguste et sous ses premiers successeurs, étoient très-inferieurs à Zeuxis et à ses illustres contemporains. […] J’y reviens donc et je dis, que les peintres qui ont travaillé depuis que les arts sont sortis du tombeau, que Raphaël et ses contemporains n’ont point eu aucun avantage sur nos artisans.
Cependant, ce n’est évidemment pas la manière dont les propriétés physiques du diamant ou de la perle agissent sur la généralité de nos contemporains qui peut servir à en déterminer la valeur actuelle. […] C’est ce sentiment, variable suivant les peuples et les époques, qui est à la racine de l’idéal moral des sociétés contemporaines.
Ce sont des pensées, des réflexions et des maximes sur la condition humaine, l’homme, la femme, la vie morale, le cœur, l’esprit, l’éducation, le temps présent, les arts et les lettres, l’aristocratie, la bourgeoisie, le peuple et la religion des contemporains. […] … De leur ignorance… de cette petitesse d’esprit qui borne leur activité aux tracas domestiques… Pleurez moins, ô mes chères contemporaines !
Fragments d’abord, publiés en 1818, il donnèrent assez de jouissances inattendues à l’imagination contemporaine pour qu’elle ressentit soudainement l’amour d’un livre qui faisait si largement immerger la vie dans l’histoire, et pour qu’elle désirât ardemment connaître l’ensemble et l’effet intégral de cette vaste fresque, comme l’a dit si heureusement M. […] Il s’agit, en effet, de Carthage ; il s’agit d’une foi très punique, de la bonne foi de Saint-Simon, quand il juge ses contemporains.
Mérimée, le réaliste sans pitié, le narrateur au tragique froid, à la combinaison réfléchie, à la plume impassible, Mérimée, le Monsieur de Bois-sec de la littérature contemporaine, n’avait jamais été, au concept des amateurs du sentiment, ce qu’on appelle un sentimental. […] Mais l’Histoire contemporaine qui était là sous sa main, ce maniaque d’Histoire, qui a fait de l’Histoire Romaine, l’a laissée sottement échapper ; et c’est là le grand reproche que lui feront les esprits friands d’anecdotes, les chasseurs aux documents historiques, en voyant qu’il n’y en a pas trois, de ces anecdotes et de ces documents, qu’on puisse citer.
jamais il n’aurait dit de Jésus au jardin des Olives, avec la mignardise, à faire vomir, des romanciers contemporains : « Se rappela-t-il les claires fontaines de la Galilée, où il aurait pu se rafraîchir ; la vigne et le figuier sous lesquels il aurait pu s’asseoir ; les jeunes filles qui auraient peut-être consenti à l’aimer ? […] On s’est étalé et vautré avec délices dans les grands mots, et les grands noms de l’érudition contemporaine, et même ceux-là qui ne sont pas de l’avis de ce… comment l’appellerais-je ?
Ses contemporains gravèrent sur son tombeau le titre de grand. […] Ainsi Fontenelle a dit de Saint Thomas, que, dans d’autres circonstances, il eût peut-être été Descartes ; et il n’a manqué à Roger Bacon, moine au treizième siècle, que d’être le contemporain des Leibnitz et des Newton, pour être leur égal.
Mais un point que personne ne conteste est la supériorité de David, non-seulement sur ses contemporains, mais encore sur les maîtres anciens, comme chef d’école. […] La part accidentelle que David a prise à tous les événements de son temps, les rapports qu’il a eus avec plusieurs de ses contemporains les plus célèbres, répandent sur l’histoire de la vie et de l’école de ce maître un intérêt que, bien loin de le négliger, nous nous sommes efforcé de faire ressortir. […] Étienne eut donc pour premier maître un élève de l’école de David, contemporain et condisciple de Fabre, de Girodet, de Gérard et de Gros. […] Giraud, son ami, son contemporain, ce sculpteur qui ne craignit pas de proclamer hautement, en 1779, que le Saint Roch était un bel ouvrage, eut une influence très-salutaire sur la marche que David suivit alors dans ses études. […] Mais aussitôt que les principes républicains prévalurent, le désir de représenter des scènes contemporaines s’empara de son esprit.
Un pareil travail critique serait à faire sur tous ces petits livres à la fois personnels et d’une personnalité poussée au type et à l’idéal, qui ont tant ému et occupé les lecteurs contemporains, — sur René et aussi sur l’Adolphe de Benjamin Constant.
Tant de batailles, tant de victoires éclatantes, remportées depuis, ont rendu, de leur propre aveu, les plus illustres contemporains encore debout invulnérables aux petites piqûres.
On peut voir maintenant que Charles d’Orléans et Thibaut de Champagne, qui avaient pris à eux seuls toute la gloire de leurs contemporains ou devanciers, n’étaient que d’heureux et premiers échantillons de cette branche de notre poésie qui s’étend depuis le milieu du xiie siècle jusqu’à la fin du xve , et qui cesse dans la poésie plus érudite de la Renaissance.
Voltaire a été le plus infatigable interprète et quelquefois l’inventeur des idées essentielles du siècle dernier, et il a très puissamment agi sur l’esprit de ses contemporains.
Je sais seulement qu’aucun homme n’est plus inconnu que lui, et je sais aussi qu’il a fait un chef-d’œuvre, non pas un chef-d’œuvre étiqueté chef-d’œuvre à l’avance, comme en publient tous les jours nos jeunes maîtres, chantés sur tous les tons de la glapissante lyre — ou plutôt de la glapissante flûte contemporaine ; mais un admirable et pur et éternel chef-d’œuvre, un chef-d’œuvre qui suffit à immortaliser un nom et à faire bénir ce nom par tous les affamés du beau et du grand ; un chef-d’œuvre comme les artistes honnêtes et tourmentés, parfois, aux heures d’enthousiasme, ont rêvé d’en écrire un et comme ils n’en ont écrit aucun jusqu’ici.
Magicien fastueux, faisant revivre dans des décors d’enchantement les gracieuses figurines des légendes abolies, il prenait sa part dans la vie contemporaine en lui apportant une idée de consolation.
[Les Contemporains (1891).]
[Les Contemporains (1886-1889).]
Jules Guillemot sur le Théâtre italien de Gherardi, dans la Revue contemporaine du 15 mai 1866.