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1420. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Parce qu’on a réussi dans quelques exemples notables à ce jeu d’élévation et de rabaissement, voilà qu’il prend à chacun les idées et les fantaisies les plus singulières à propos des personnages célèbres du passé : ceux-ci, on se contente de les diminuer, de les amoindrir ; ceux-là, on veut les dégrader à tout prix, les abîmer et les abattre ; quelques autres, au contraire, en petit nombre, on n’est occupé qu’à les grandir et à les transfigurer, c’est-à-dire encore à défigurer leur caractère. […] S’il fallait que le major ou major général, pour avoir action, fût tellement en rapport d’esprit et de bonne intelligence avec son chef, comme M. de La Feuillade était colonel du régiment des gardes, il s’ensuit de son refus qu’il jugeait que Catinat, devenu son major, ne serait point du tout à l’unisson avec lui ; et pour peu qu’on y songe et qu’on se rappelle le caractère connu de M. de La Feuillade, rien ne paraît alors plus naturel que ce refus de prendre Catinat pour son canal habituel et son porte-voix. […] Une lettre de Louvois nous montre le genre et le degré de confiance qu’on avait en Catinat ; on lui avait donné pour collègue à Saint-Ghislain M. de Quincy, chargé du commandement de la cavalerie, un caractère épineux, un homme difficile à vivre : « M. de Quincy, lui écrivait Louvois (îfi décembre 1677), est chargé du commandement de la cavalerie et des dragons de Saint-Ghislain, et des autres villes des environs.

1421. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Et cependant rien qu’avec sa galerie de la Fronde, et les dix-sept portraits qui la composent, et n’eût-il que ces pages à opposer à ses détracteurs, Retz écrase à jamais tous les Bazin du monde par la largeur et l’éclat de la vérité morale, par la ressemblance expressive des caractères et des figures ; il rejoint les Vénitiens. […] Il faut bien s’entendre toutefois : on aura beau faire, Mme de Maintenon est peu intéressante, peu sympathique (comme on dit aujourd’hui), par son caractère, par sa conduite, par son art, par sa prudence même, et par la fortune où elle a su atteindre. […] Chéruel ne me semble pas assez reconnaître cette utilité pittoresque et morale de Saint-Simon. — Il croit avoir prouvé, par deux billets qu’il produit, que Saint-Simon en a imposé dans ses Mémoires sur le caractère de ses relations avec le duc de Noailles pendant la durée de leur brouille sous la Régence.

1422. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

La religion de l’histoire, le numen historiæ de Pline le Jeune et de Tacite, ils n’en ont pas une bien haute idée, ils ne l’admettent pas : « L’histoire, disent-ils, est un roman qui a été ; le roman est de l’histoire qui aurait pu être. » — La tragédie, ils n’en pensent pas mieux que de l’histoire, mais ils la redoutent davantage, et ils lui en veulent comme au fantôme ennemi qu’on évoque de temps en temps et qu’on fait semblant de ressusciter contre les genres vivants et modernes ; ils disent : « Il est permis en France de scandaliser en histoire : on peut écrire que Néron était un philanthrope, ou que Dubois était un saint homme ; mais en art et en littérature les opinions consacrées sont sacrées : et peut-être, au xixe  siècle, est-il moins dangereux, pour un homme de marcher sur un crucifix que sur les beautés de la tragédie. » Artistes jusqu’à la moelle, ils voient le monde par ce côté unique de l’art ; c’est par là qu’ils sont offensés, c’est par là qu’ils jouissent ; c’est à être un artiste indépendant, sincère, absolu et sans concession, qu’ils mettent le courage civil : « Il faut plus que du goût, il faut un caractère pour apprécier une chose d’art. […] Ces âmes d’hommes de lettres-là font tache dans ce libre xviiie  siècle par la bassesse sourde du caractère sous la hauteur des mots et l’orgueil des idées. […] Il lui a attribué un caractère de sérénité tout humaine, une espèce de beauté ronde, une santé presque junonienne.

1423. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

MADAME DE SOUZA Un ami qui, après avoir beaucoup connu le monde, s’en est presque entièrement retiré et qui juge de loin, et comme au rivage, ce rapide tourbillon où l’on s’agite ici, m’écrivait récemment à propos de quelques aperçus sur le caractère des œuvres contemporaines : « Tout ce que vous me dites de nos sublimes m’intéresse au dernier point. […] — Une épigraphe d’un style injurieux lui ayant été attribuée par mégarde dans un ouvrage assez récent, Mme de Souza écrivit ce modèle de rectification où l’on reconnaît tout son caractère : « M... […] Le savant éditeur n’en a peut-être pas saisi le principal caractère et le Irait distinctif, quand il y voit surtout « la candeur d’un belle âme. » Mme de Souza, femme de monde si une et si peut-être qu’on le lui donnât par contraste et opposition avec son amie Mme d’Albany ; elle eût été étonnée à coup sûr qu’on la presque à titre de témoin à décharge sur le compte de cette dernière comme au criminel.

1424. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Pour ceux qui n’ont vu que les portraits, il est impossible de ne pas trouver entre ces deux femmes, dont les œuvres sont si différentes de caractère, une grande ressemblance de physionomie, ne serait-ce que dans le noir des yeux et dans la coiffure. […] Ainsi se couronne une des vies les plus brillantes, les plus complètes, les plus décemment mélangées qu’on puisse imaginer, où concourent la Révolution et l’ancien régime, où la naissance, et l’esprit, et la générosité, forment un charme ; une vie de simplicité, de grand ton, de monde et d’ardeur sincère ; une vie passionnée et pure, avec une fin admirablement chrétienne, comme on en lit dans les histoires de femmes illustres au dix-septième siècle ; un harmonieux reflet des talents délicats, naturels, et des morts édifiantes de ce temps-là, mais avec un caractère nouveau qui tient aux orages de nos jours, et qui donne un prix singulier à tout l’ensemble. […] Elles ont un caractère d’élévation et de délicatesse.

1425. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Quelle cuistrerie insupportable de vouloir que l’art et la littérature continuent à relever d’une sorte de tribunal revêtu d’un caractère officiel ! […] Je croyais, l’autre jour, voir des trous dans le développement du caractère d’Astier-Réhu et de Mme Astier. […] Troisièmement : même absence de liaison apparente dans le style que dans les caractères et dans la composition du livre.

1426. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Le 11 de ce mois est mort, à l’âge de quatre-vingt-trois ans accomplis, un vieillard aimable, spirituel, qui recouvrait, sous les formes d’une politesse exquise et d’une parfaite urbanité mondaine, un caractère ferme, des opinions nettes et constantes, bien de la philosophie pratique ; un sage et un heureux qui avait conservé à travers les habitudes du critique, et avec un esprit volontiers piquant, un cœur bienveillant et chaud, une extrême délicatesse dans l’amitié. […] Il faut que la tradition nous aide à rassembler ses traits et nous mette sur la voie, si nous voulons recomposer avec quelque certitude sa figure et son caractère. […] Il était l’ennemi des engouements et de tous les charlatanismes, ce qui est un caractère véritable et un signe du critique.

1427. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

malgré toutes les justes remarques qui peuvent s’opposer à cette fausse vue philosophique qu’on a voulu donner de Fénelon, il y avait un instinct qui ne trompait pas entièrement ceux qui le traitaient avec cette faveur toute particulière ; car si ce n’est pas la doctrine de Fénelon qu’on peut dire tolérante, c’est sa personne et son caractère qui l’était, et il savait mettre en chaque chose un ton, un tour de grâce, une onction qui faisait tout passer, même les prescriptions rigoureuses. […] Dans l’explication de lui que nous lisons dans ce volume, et par laquelle il s’attache à réduire ces expressions mystiques et légèrement étranges à leur juste valeur, je suis frappé d’un tour habituel qui a déjà été remarqué, et qui est un trait du caractère de Fénelon. […] Ce qui n’en est pas un, à coup sûr, c’est le caractère général de sa piété, de celle qu’il ressent et de celle qu’il inspire.

1428. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Son génie lui parla ; un état médiocre ne lui parut point valoir assez pour être mis en balance avec cette destinée nouvelle qu’il tenait entre ses mains : « Il vaut mieux, pensa-t-il, déroger à sa qualité qu’à son génie » ; et, se reportant aux grandes actions qu’il avait été donné à d’autres plus heureux d’exécuter, il se dit : « Qu’il paraisse du moins, par l’expression de nos pensées et par ce qui dépend de nous, que nous n’étions pas incapables de les concevoir. » Cette prédominance, cette préoccupation toujours présente de l’action et de l’énergie vertueuse, supérieure et préférable à l’idée elle-même, est un des caractères du talent littéraire de Vauvenargues, et elle contribue à conférer aux moindres de ses paroles une valeur et une réalité qu’elles n’auraient pas chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout. […] Elle nous dispense de nous déguiser, de quitter notre caractère, de nous absorber dans les riens… Enfin, de même qu’on ne peut jouir d’une grande fortune avec une âme basse et un petit génie, on ne saurait jouir d’un grand génie ni d’une grande âme dans une fortune médiocre. […] Quoi qu’il en soit, ce premier article que j’ai donné avant les découvertes dernières, n’est pas encore trop faux, et les aperçus qu’on vient de lire sur le caractère et la vocation du personnage ont été plutôt confirmés que contrariés.

1429. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Dès l’abord elle charme la jeune reine, une gracieuse et vraiment spirituelle élève, lui devient nécessaire, et par elle arrive à l’être au jeune roi, prince d’un esprit juste, brave à la guerre, mais d’un caractère timide, d’un tempérament impérieux, et par là dépendant étroitement de sa femme (uxorius), en un mot chaste, dévot et amoureux. […] Les lettres qu’elle écrit à Mme de Maintenon, et qui commencent aussitôt après son départ de Paris, ne nous rendent pas son esprit tout entier dans son vif et son brillant, elles nous le font du moins deviner par endroits ; et elles nous donnent bien les lignes principales de son caractère. […] C’est, en effet, un trait original et des plus distinctifs du caractère de Mme des Ursins que d’avoir su être une personne aussi tranquille au fond, sous une forme aussi active et dans une destinée si agitée ; et c’est à cela qu’elle dut, après une chute si rude à soixante-douze ans, de s’en être allée mourir en paix et de vieillesse à quatre-vingts.

1430. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Le caractère de courtisan n’est point très noble ni très relevé ; mais le duc d’Antin en a été en son temps un type si accompli, si merveilleux et si fin, qu’il mérite de rester à son rang dans une galerie morale, comme représentant à nos yeux l’espèce. […] Son caractère est pour nous plus intéressant que sa vie. […] — J’ai pensé qu’on ne lirait pas sans intérêt cette analyse imprévue que nous a permis de faire de son caractère intime et de sa nature si particulière, le plus assidu, le plus raffiné courtisan de Louis XIV, celui qui, par une convenance heureuse, a mérité de laisser son nom au plus élégant des quartiers de Paris.

1431. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Le Roux de Lincy, d’en exécuter une édition d’après les manuscrits mêmes ; voulant donner, de plus, à cette publication ce cachet de solidité, ce coin de bon et vieil aloi qui plaît aux amateurs, la Société a recherché d’anciens types d’imprimerie, et, s’en étant procuré qui viennent de Nuremberg et qui datent de la première moitié du xviiie  siècle, elle a fait fondre exprès les caractères qui ont servi à imprimer le présent ouvrage et qui serviront désormais aux autres publications de la Société. […] Marot lui-même, en la louant, insiste particulièrement sur son caractère de douceur qui efface la beauté des plus belles, sur son regard chaste, et ce rond parler, sans fard, sans artifice. […] Le caractère de la conversation comme nous l’entendons en société, et ce qui la distingue chez les modernes, c’est que les femmes y ont été admises ; et c’est ce qui fait qu’au Moyen Âge, aux beaux moments, dans certaines cours du Midi, en Normandie, en France ou en Angleterre, il a dû y avoir de la conversation charmante.

1432. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Le défaut d’unité, tel est bien en effet, le caractère principal de la société pendant cette période confuse qui sépare les deux moments du développement de l’égalitarisme, le crépuscule du monde antique et l’aurore des temps modernes. […] Mais, quels que soient les caractères propres de leur histoire, ni l’Angleterre, ni l’Allemagne ne sauraient résister au mouvement qui entraîne toutes les sociétés européennes. […] Tantôt il nous affirme que la multiplication des associations — dont les temps modernes lui donnent le spectacle — tient à l’industrialisme226 ; tantôt, — préoccupé sans doute par les caractères du monde féodal, — il remarque que le militarisme s’accorde avec le grand nombre des gouvernements supplémentaires, qui conspirent pour entraver la liberté individuelle227.

1433. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Ce beau caractère de prosélytisme, allié dans Réginald Héber à toute l’étendue du savoir, à toute la délicatesse du goût le plus exquis, ne pouvait que l’inspirer heureusement pour la poésie comme pour l’éloquence. […] L’un et l’autre caractère respirent dans cette hymne pour le jour de Saint-Étienne : « Le Fils de Dieu s’avance à la guerre, pour gagner une royale couronne. […] Ce caractère, marqué dans les essais mêmes de sa jeunesse, dans un poëme sur la Palestine et dans presque tous ses hymnes, anima toute sa vie, comme il sanctifia sa mort.

1434. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacaussade, Auguste (1815-1897) »

Sainte-Beuve Un poète que j’apprécie infiniment et dont l’élévation est le caractère, M. 

1435. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morhardt, Mathias (1863-1939) »

Charles Morice Il a fait de très beaux vers, d’une étrange et métallique sonorité, vers bardés de grands mots inflexibles, adverbes et verbes préférés, qui prêtent à la page de vers une attitude raide qui est un caractère.

1436. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.

1437. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Le caractère essentiel de ce public, c’est d’être passif et inerte. […] La réaction, à l’heure qu’il est, a pris le caractère le plus menaçant. […] Je ne dis pas qu’il ait obtenu par aucune manœuvre cette bonne fortune, et je ne reproche rien à son caractère. […] Cette vanité rappelle un trait du caractère de Lamartine, assez petit, mais bien humain […] C’est là le caractère essentiel de tous les jugements de goût.

1438. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Le plus curieux, c’est que lorsqu’on examine le personnage, pris en soi, on ne saurait lui refuser ce caractère. […] Son caractère se développe avec clarté. […] Leur renommée eut un caractère moins cosmopolite. […] Certains de ces chapitres sont imprimés en caractères romains et d’autres en italique. […] Il évoque avec une intensité surprenante la physionomie, le caractère du pays où il a vécu.

1439. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Caractère ambigu de l’odeur, du chaud et du froid qui nous semblent en partie des sensations, en partie des propriétés d’un corps. — Résumé. — Le jugement localisateur est toujours faux. — Son utilité pratique. […] Une fois que la sensation est arrivée à cet état, les corps qu’elle nous révèle reçoivent par contrecoup de nouveaux caractères ; le simulacre hallucinatoire qui constitue la perception extérieure se complète ; et l’objet, qui ne nous apparaissait que comme un quelque chose permanent et fixe, nous apparaît comme un au-delà et un dehors. […] Non seulement elles ont une commune condition organique, la modification de l’œil ouvert, mais encore elles ont chacune une condition extérieure spéciale, la présence en tel point du dehors d’un corps éclairé, condition à laquelle correspond chez elles tel caractère précis et notable, selon que le corps est ici où là. […] Sans doute on peut déjà reconnaître un objet par la couleur, la vivacité, les caractères de sa tache, dire, comme la dame de Waldrop, que ceci est de l’eau, ceci un gazon ; mais on n’en sait pas la situation. […] En effet, c’est ce caractère qui nous frappe lorsque aujourd’hui nous percevons un corps.

1440. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Table des chapitres et des paragraphes Contenus dans ce premier Volume. » pp. -

De l’Apologue & caractère des différens fabulistes françois, 202 §. 

1441. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — La Grenée » p. 97

Il semble que le lieu de la scène devait être un paysage écarté, silencieux, désert, mais riche ; que la beauté des déesses devait tenir le spectateur et le juge incertains ; qu’on ne pouvait rencontrer le vrai caractère de Paris que par un coup de génie.

1442. (1890) L’avenir de la science « VI »

À part quelques cours d’un caractère tout spécial, le manque d’un auditoire constant et obligé ne permet pas une exposition d’un caractère bien scientifique.

1443. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

C’était un homme de cour ambitieux de grandes places et de grandes occasions de paraître ou de servir ; au reste, fort dépensier, et propre à faire un magnifique seigneur ; aussi opposé par son brillant et par sa jeunesse, à la préciosité, que le duc de Montausier, par la rigidité de son esprit et de son caractère. […] Ce fut pour elle que ce mot fut employé originairement comme désignation d’un caractère.

1444. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

À exactement parler, ce n’est pas un livre, et c’est sa gloire comme son caractère, de n’être pas un livre. […] Le Mot de l’énigme, tout analyse et tout récit, sans aperçu, sans caractères, presque sans visages, car les personnages de ce roman ressemblent à des comparses, est du bavardage sans légèreté, sans le moindre petit mot pour rire, ah !

1445. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Il n’a nul égard à l’accord parfait du caractère, de l’esprit, de la vie tout entière de celui à qui il est imputé, avec le mot même. […] Assurément, et surtout en histoire, tous les travaux, même les plus petits, même les plus enfantins, peuvent avoir leur utilité, même ceux de la « petite horde » dans Fourier ; mais ce grattage des mots éloquents ou expressifs dans l’histoire, lesquels, vrais ou arrangés par l’art qui suit la gloire et aime à la parer, illuminent d’un jour vrai tout un caractère, est un travail mauvais en soi et d’une tendance funeste, car on ne va à rien moins, en faisant ainsi, qu’à désillustrer l’histoire sous prétexte de la purifier !

1446. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Pourquoi ce Livre d’Or d’une noblesse recherchée et retrouvée dans cette foule, que le poète Barbier appelle une sainte canaille, et qui est bien au-dessus de tous les blasons du génie, de la gloire et du caractère, privilèges insolents de toutes les grandes personnalités de l’Histoire ? […] Ainsi encore, après Théroigne de Méricourt, une figure moins terrible, une sainte plus douce, mademoiselle Kéralio, madame Robert, une fille noble, mal mariée, devenue ambitieuse, et tombée, à force d’abjection et de folie, dans le mépris de madame Roland, et si bas que Michelet, ému jusqu’aux entrailles dans la personne de cette petite madame Robert, se risque à protester contre le portrait déshonorant qu’en fait madame Roland dans ses Mémoires : « Ce qui prouve — ajoute-t-il mélancoliquement — que les plus grands caractères ont leurs misères et leurs faiblesses ! 

1447. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Voilà ce qu’il était pour le talent, Mais pour le caractère, ce qui importe bien davantage, que fut-il ? […] Pour échapper à cette alternative, il lui aurait fallu plus de caractère ou d’intelligence qu’il n’en avait.

1448. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Le livre de Pelletan vaut cependant mieux que cette introduction, qui ne serait que du radotage politique si elle n’avait pour caractère d’être aussi enragée qu’elle est frivole. […] La réalité du tempérament intellectuel des hommes dont Pelletan nous donne les biographies est, je le veux bien, dans son livre ; mais l’intelligence de leurs opinions, mais la réalité de leur caractère moral, n’y sont pas.

1449. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Notre mission n’est pas de chanter un hymne, mais de conjurer un fléau. » Et il ajoute : « Nous prendrons de plus l’engagement de n’appeler à notre aide que l’élite de la science, ou les autorités les plus graves, car ce premier mémoire n’est guères qu’une exposition sur pièces officielles, exposition raisonnée, il est vrai, discutée et terminée par des conclusions ; mais ces conclusions auront leur conséquence et ne sont, en définitive, que le prélude de débats et de questions bien autrement graves, réservés pour un second mémoire. » Après avoir tracé et déterminé les caractères qui doivent donner son autorité à tout témoignage et garantir l’authenticité de chaque fait, il commence l’histoire de ces phénomènes qui ne sont pas d’hier dans le monde, mais qu’une science infatuée et superficielle y croit d’hier, parce qu’elle les a nommés de noms nouveaux. […] Il dit les tristes variations des corps savants sur ce sujet, et, mêlant la polémique à l’histoire, séparant, dans la question magnétique, l’agent mystérieux confondu tous les jours avec le fluide qu’il emploie, il marque l’agent magnétique du double caractère de la fascination et de la surintelligence, et fait alors sortir la notion catholique de l’observation de tous les faits.

1450. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Tel est le véritable caractère de cette physionomie de Maurice de Guérin, de ce talent englouti dans son espérance et que l’on veut ressusciter. […] Enfin, l’un est le fini le plus parfait, et l’autre l’infini (qui ne peut pas l’être sans perdre à l’instant même son grand caractère d’infini), seulement semblables en ceci, s’il faut à toute force leur trouver une ressemblance, c’est qu’ils sont, chacun à sa manière, de délicieux poètes tous les deux !

1451. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Jamais Byron n’eut de ces touches mouillées, de ces rosées d’éther… Byron rugit toujours un peu quand il roucoule ; il veloute ses rugissements, mais c’est toujours le lion amoureux… Le caractère du génie de Byron, c’est la fierté, — une fierté incoercible. Le caractère du génie de Musset, c’est, au contraire, la tendresse, — la tendresse jusqu’au fond de la passion la plus ardente et plus forte qu’elle ; car elle la fond toujours, cette passion, dans une dernière larme52… Et il l’avait tellement, cette tendresse, qu’il en oublia le plus souvent, dans les bras de celles qui l’aimèrent (et même pour cela il n’était pas toujours besoin de leurs bras !)

1452. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Les Silves sont non seulement un recueil de vers médiocres, mal faits et souvent d’une platitude suprême, mais de plus ce fut un affreux désastre pour le poète, atteint par cette publication jusque dans le passé de son génie, Ce qui avait, en effet, marqué le génie d’Auguste Barbier de ce grand et exceptionnel caractère sur lequel j’ai tant insisté, ce fut son éruption sans fumée, l’élancement si subitement pyramidal de la flamme du volcan vers le ciel ; ce fut, enfin, ce premier coup d’archet, sans prélude, sans agacement préalable d’aucune corde, qu’on appelle La Curée, et qui ne pouvait s’élever d’une note de plus sans faire voler l’instrument en éclats ! […] Comme l’aigle qui perce dans la profondeur du ciel pour y aller boire son coup de soleil, le génie humain monté à ce point culminant du sublime, — du sublime dont le caractère est de ne pas durer, — le génie humain peut très bien redescendre aux hauteurs moyennes et s’y maintenir avec imposance, au lieu de s’éventrer misérablement en tombant aux bornes du chemin.

1453. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Ces Idylles prussiennes, sur lesquelles je veux particulièrement insister, ne sont pas seulement les plus belles poésies du volume, mais elles portent avec elles un caractère de nouveauté si peu attendu et si étonnant, qu’en vérité on peut tout croire de la puissance d’un poète qui, après trente ans de vie poétique de la plus stricte unité, apparaît poète tout à coup dans un tout autre ordre de sentiments et d’idées, — et poète, certainement, comme, jusque-là, il ne l’avait jamais été ! […] Les Odes funambulesques ont un tout autre caractère.

1454. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

triste par lui-même, car il dégoûte l’imagination comme il indigne le caractère, et difficile à toucher, même au génie. […] En effet, il faut que le roman, pour être une œuvre supérieure, nous prenne par tous les côtés de notre âme, et il est impossible de nous intéresser longtemps au caractère de Lucien Ferdolle, le héros, si cela peut s’appeler un héros, de M. 

1455. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Et l’a-t-il peint ainsi parce qu’il l’a vue ainsi, — car les peintres ont parfois des organes dont ils sont les victimes, — ou parce qu’elle est véritablement ainsi, cette Russie, au fond si peu connue, cette steppe en toutes choses, cette platitude indigente, immense, infinie, décourageante, et qui est partout dans les mœurs russes, dans les esprits, dans les caractères ? […] C’est un écrivain d’imitation plus ou moins souple, plus ou moins délié, plus ou moins habile, imprégné plus ou moins des influences européennes, mais manquant, pour toutes ces raisons, du caractère de tout ce qui est supérieur en littérature : — la sincérité !

1456. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Les conditions matérielles ou morales de toutes sortes, la configuration du sol qui porte les hommes, la nature des instruments qui sont à leur disposition, les caractères anatomiques de leur race, leurs besoins, leurs croyances, leurs sentiments, les qualités différentes des choses ou des personnes peuvent exercer une influence, directe ou indirecte, médiate ou immédiate, sur le succès social de l’idée de l’égalité : pour être sûr de n’oublier aucun de ses antécédents, il faudrait passer en revue toutes ces espèces de phénomènes, et peser l’efficacité propre à chacune d’elles. […] Et sans doute, sur ces modalités mêmes, les caractères physiologiques ou psychologiques des hommes rassemblés sont capables d’exercer une action : elles n’en sont pas moins des faits spécifiques, et par suite elles doivent posséder une efficacité propre, qu’il s’agit de mettre en lumière.

1457. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Caractères particuliers des recueils qu’il donne, des Orientales aux Rayons et Ombres (1829-1840). — 5. […] Ils ont rappelé les mots à leur fonction de sons, et dans la qualité de ces sons ils ont cherché un caractère, une expression, un plaisir. […] Lamartine n’a pas voulu sacrifier le présent ni l’univers : il a tout effacé en idéalisant tout ; il n’a mis la beauté partout qu’en émoussant le caractère. […] Entre l’élégie de Lamartine et la philosophie de Vigny, dès qu’il fut décidé à être romantique, il fit éclater le propre et sensible caractère du romantisme français : c’était de faire de la poésie une forme, et la peinture des formes. […] Et c’est peut-être parce que Gautier n’est pas créateur ; il aime à trouver le sujet composé, l’impression et le caractère dégagés par un artiste : alors il comprend l’intention, et il rend les effets avec une surprenante sûreté d’œil et de main.

1458. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Le caractère essentiellement social et instinctif de l’obéissance ressort avec évidence de la nature même de l’acte. […] Son intérêt exigerait au contraire qu’il parût le très fidèle observateur du pacte social, et, au besoin, qu’il en démontrât aux autres les avantages et le caractère sacré. […] Mais, toujours poussé par le même désir de faire pénétrer au plus intime de l’individu l’idée du devoir et du droit avec le caractère absolu qu’il leur a donné, l’instinct social veut présenter à l’individu comme un triomphe pour lui, la répression de sa propre nature. […] C’est alors que le caractère sacré du devoir apparaît et s’amplifie. Quand on parle de « caractère sacré », ou de « geste auguste », méfiez-vous.

1459. (1914) Boulevard et coulisses

Alors, suivant son caractère et les circonstances, suivant la femme qu’il rencontre et le mariage qu’il fait, il se résigne à un labeur banal ; ou bien, au contraire, il se croit victime d’une injustice et refuse de se courber sous la médiocrité de sa vie. […] Il possédait déjà cette lucidité profonde des caractères et des mœurs qui est la force de son théâtre, et il l’appliquait aux physionomies de l’heure, aux gens que l’actualité rapide mettait en lumière. […] La jeunesse et les salons se passionnaient non point parce que tel roman, Germinal ou le Nabab, se tirait à cent cinquante mille exemplaires, mais parce qu’il apportait une forme, un style que l’on ne connaissait point encore, une observation personnelle, une expression neuve des sentiments et des caractères. […] Le temps présent a ce caractère impérieux que nous sommes obligés de le vivre. […] Les uns contestent à l’inégalité, à l’injustice, à la guerre parmi les hommes, leur caractère d’éternité.

1460. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Marivaux sait même résumer un caractère par quelque particularité extérieure qui en est comme le signe sensible. […] En général, nous n’avons plus assez de caractère ni assez de foi pour tuer et pour faire souffrir autant qu’on faisait souffrir et qu’on tuait aux siècles passés. […] Et le caractère du lien secret et sûr, qui les enserre, ne nous est point dissimulé : c’est bien de chair qu’il s’agit. […] Un des caractères de ces chansons, c’est d’être spéciales à Paris, de ne pouvoir être bien comprises que des habitants de la bonne ville. […] Citons encore quelques chansons d’un caractère moins étroitement local.

1461. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Chez ces enfants, déjà le caractère est ferme. […] Ce double caractère se retrouve dans le plus grand d’entre eux. […] Ce sont les types et les caractères, ce sont les personnages des romans. […] Sa situation était fausse, si son caractère était franc ; et son langage se ressent de sa situation plus que de son caractère. […] Son caractère était déjà formé.

1462. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barthélemy, Auguste (1796-1867) »

Le caractère chez Barthélemy fut l’éclipse du talent.

1463. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Venevault, Boizot, Bachelier et Francisque Millet » p. 222

En effet, si vous vous en souvenez, la tête de l’Adam est du plus antique et du plus grand caractère ; la figure de la fille est large et belle ; cette femme échevelée sur le fond, jointe à l’horreur du paysage qui l’entoure, fait frissonner.

1464. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Belle » p. 127

Il n’a pas dans sa tête le premier trait de la figure de l’archange, ni son mouvement, ni le caractère angélique, ni l’indignation fondue avec la noblesse, ni la grâce, ni l’élégance et la force.

1465. (1818) Essai sur les institutions sociales « Avertissement de la première édition imprimée en 1818 » pp. 15-16

Sans doute il n’eût pas été difficile de l’adapter tout à fait au moment actuel, soit en y faisant un petit nombre de changements, soit en y introduisant quelques notes ; mais ce qu’il aurait pu gagner ainsi par plus d’à-propos relativement aux circonstances, il l’aurait certainement perdu en unité de dessin, en ensemble de physionomie et de caractère.

1466. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IX. De l’astronomie poétique » pp. 233-234

Les héros, et les hiéroglyphes qui signifiaient leurs caractères ou leurs entreprises, furent donc placés dans le ciel, ainsi qu’un grand nombre des dieux principaux, et servirent l’astronomie des savants, en donnant des noms aux étoiles.

1467. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Formation et caractère de l’homme féodal. […] Expédition et caractère des Normands. —  Contraste des Normands et des Saxons […] Les Saxons en Angleterre. —  Persistance de la nation saxonne, et formation de la constitution anglaise. —  Persistance du caractère saxon et formation du caractère anglais. […] Opposition du héros populaire en France et en Angleterre. —  Les fabliaux du Renard et les ballades de Robin Hood. —  Comment le caractère saxon maintient et prépare la liberté politique. —  Opposition de l’état des communes en France et en Angleterre. —  Théorie de la constitution anglaise par sir John Fortescue. —  Comment la constitution de la nation saxonne maintient et prépare la liberté politique. —  Situation de l’Église et précurseurs de la Réforme en Angleterre. —  Pierre Plowman et Wyclef. —  Comment le caractère saxon et la situation de l’Église normande préparent la réforme religieuse. —  Inachèvement et impuissance de la littérature nationale. —  Pourquoi elle n’a pas abouti. […] Ainsi se façonne et s’achève, ici comme à Rome, le caractère national par l’habitude d’agir en corps, par le respect du droit écrit, par l’aptitude politique et pratique, par le développement de l’énergie militante et patiente.

1468. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

. —  Son caractère. —  Son public. —  Ses amitiés. —  Ses querelles. —  Concordance de sa vie et de son talent. […] Manque d’idées générales en cet âge et dans cet esprit. —  Ses traductions. —  Ses remaniements. —  Ses imitations. —  Ses contes et ses épîtres. —  Ses défauts. —  Ses mérites. —  Sérieux de son caractère, élans de son inspiration, accès d’éloquence poétique. —  Ode pour la fête de sainte Cécile. […] Le Menteur, quoique bien traduit et bien joué, a paru plat aux Anglais et fort au-dessous des caractères de Fletcher et de Ben Jonson. […] Il y a des caractères virils : lui-même est un homme, et, sous ses complaisances de courtisan, sous ses affectations de poëte à la mode, il a gardé le naturel énergique et âpre. […] Né entre deux époques, il avait oscillé entre deux formes de vie et deux formes de pensée, n’ayant atteint la perfection ni de l’une ni de l’autre, ayant gardé des défauts de l’une et de l’autre, n’ayant point trouvé dans les mœurs environnantes un soutien digne de son caractère, ni dans les idées environnantes une matière digne de son talent.

1469. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aurier, Georges-Albert (1865-1892) »

Remy de Gourmont Quant aux caractères propres, différentiels de la poésie, ce sont, il me semble, la spontanéité et l’inattendu.

1470. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Holmès, Augusta (1847-1903) »

Mme Augusta Holmès, par son talent, par son caractère, par sa dévotion fanatique et désintéressée au grand art, justifie ce fétichisme.

1471. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Murger, Henry (1822-1861) »

Jules Barbey d’Aurevilly Le caractère du talent de M. 

1472. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Vien » p. 173

Madame Vien Une poule hupée, veillant sur ses petits. très-beau petit tableau ; bel oiseau, très-bel oiseau ; belle huppe, belle cravate bien hérissée, bec entr’ouvert et menaçant, œil ardent, ouvert et saillant ; caractère inquiet, querelleur et fier.

1473. (1902) La poésie nouvelle

Ils réagissaient contre le caractère impérieux et surtout exclusif de ses préceptes. […] Il ne faut point chercher à discipliner l’Art ; il convient, au contraire, de l’émanciper et de lui donner pour caractère « l’anarchie même de la vie ». […] Néanmoins, la difficulté des Palais Nomades résulte du caractère même de la poésie telle que Kahn la concevait.‌ […] En effet, les commentaires ne peuvent que donner un caractère personnel à cette « sensation franche » qui, telle quelle, est largement humaine. […] Deux caractères y sont à noter : l’optimisme et le modernisme, — une certaine manière, du moins, de modernisme et d’optimisme.

1474. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

L’auteur des Caractères n’est pas ou indifférent comme Montaigne, ou froidement détracteur comme La Rochefoucauld ; c’est l’homme, son frère, qu’il trouve ainsi avili, et duquel il dit avec un regret douloureux : « Il devait être meilleur. » Quant à Vauvenargues, M. […] Celui de Mirabeau, sous sa plume, méritait fort d’être remarqué ; le caractère et la grandeur du personnage y étaient vivement produits, même avec trop de prestige, et l’on pouvait relever déjà, dans l’appréciation de certains actes, trop de coulant et d’indulgence. […] Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire : Hoche, Kléber, Desaix, Moreau, Joubert, Masséna, Bonaparte, et une foule d’autres, s’avançaient ensemble. […] En étudiant les cartes stratégiques, sa passion favorite, et à force de considérer la surface de l’Europe et la configuration du sol, il s’était fait un ensemble d’idées, tout un système qui, selon lui, expliquait l’histoire, et il déduisait de la connaissance précise des divers bassins, non-seulement les migrations et le cours, mais aussi les caractères et les mœurs des peuples. […] Ce n’est pas là sans doute une besogne bien facile, mais enfin elle n’a rien de sanglant, elle est toute légale ; et bien aveugles, bien coupables seraient ceux qui lui donneraient les caractères sinistres qu’elle n’a pas aujourd’hui. » Le 19 février, il allait plus loin et se découvrait davantage : « La France, osait-il dire, doit être bien désenchantée des personnes : elle a aimé le génie, et elle a vu ce que lui a coûté cet amour.

1475. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Le caractère belliqueux de ses habitants et l’unité du pouvoir héréditaire concentré dans la main d’un roi guerrier la rendait tantôt secourable, tantôt redoutable à la Grèce républicaine. Philippe était digne par son génie et par son caractère d’être le père d’Alexandre. […] Il soutint que le caractère de toute vérité était d’être pratique, et que la moindre découverte en ce genre valait mieux pour lui et pour l’État que les plus beaux songes. […] « Le principe essentiel de l’aristocratie paraît être d’attribuer la prédominance politique à la vertu ; car le caractère spécial de l’aristocratie, c’est la vertu, comme la richesse est celui de l’oligarchie, et la liberté, celui de la démocratie. […] L’indiscipline corrompt les riches, l’indigence asservit le caractère des pauvres.

1476. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Et, sur la pierre funèbre, je graverais en beaux caractères le mot de Mme de Sévigné : « Il aime Dieu comme il aimait ses maîtresses » ; le mot de Mme de Maintenon : « Racine, qui veut pleurer, viendra à la profession de sœur Lalie », et le mot de Racine lui-même, recueilli par La Fontaine dans les Amours de Psyché : « Eh bien ! […] Il est, dans sa vie, dans son caractère et dans son esprit, un des types les plus nobles — et les plus précoces — de cette espèce si étrangement mêlée. […] Les Caractères annoncent les Lettres persanes, qui annoncent tout. […] Notez pourtant que le spiritualisme de ce chapitre a un caractère tout laïque et sent— déjà— la philosophie universitaire selon Cousin et Jouffroy. […] Peut-être y a-t-il un rapport secret entre les contrariétés de l’œuvre de Taine et les contrastes qu’on devine dans son caractère et dans son esprit.

1477. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Des écrivains de bonne volonté s’appliquèrent à remplacer les inextricables péripéties, nouées en dehors du réel et du possible, par la mise en action de quelques caractères dans un milieu véridiquement décrit. […] Il dégrada les sensibilités populaires de la même façon qu’il avilit les caractères bourgeois : en flattant leurs vices, en les gavant de bas plaisirs narcotiques. […] Le drame doit se produire naturellement par le choc des caractères et des passions et non par des événements de pure imagination, plus ou moins invraisemblables et qui, par cela même, n’ont aucune portée, aucune valeur. […] Lorsqu’un beau crime se commet, c’est jour de liesse : on l’annonce en gros caractères, on multiplie les détails, on donne le plan des lieux, on conte les habiletés et les ruses de l’assassin, on avertit ceux qui seraient tentés de l’imiter des négligences qui l’ont fait prendre. […] Depuis quelques siècles notre littérature a un caractère aristocratique : elle meurt aujourd’hui d’inanition dans les salons et les boudoirs, elle épuise enfin les combinaisons multipliées à l’infini des trois termes de l’adultère élégant.

1478. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

il l’est même beaucoup moins ; car les femmes de Shakespeare sont toutes la même femme, et Coleridge, vainqueur d’Hazlitt sur ce grand terrain de Shakespeare, en donne éloquemment une raison profonde : « Le manque de prééminence (prééminence), — dit-il, — qui était pour Pope l’occasion d’un sarcasme, est la beauté bénie du caractère de la femme, et ce manque de prééminence ne vient point, ne le croyez pas ! […] On y trouve le pathétique dans les situations, la puissance de conception dans les caractères, la beauté idéale dans les sentiments, l’énergie ou la grâce dans le langage qu’il faut admirer partout dans Shakespeare ; en d’autres termes, l’identité du même génie, dans des sujets différents. […] Moi qui crois que la nature humaine importait bien plus à Shakespeare que la politique et les sociétés, je suis persuadé que son Henri V — comme la plupart de ses personnages historiques — était bien plus la conception d’un caractère imaginé qu’une étude ou même qu’une divination de l’Histoire. […] L’étude historique des caractères est encore du costume, — du costume, à la vérité, par son côté le plus profond et le plus élevé, — mais cette étude, si réussie qu’elle puisse être, restera toujours inférieure à l’étude de la nature humaine dans ses spontanéités les plus jaillissantes ou dans ses replis les plus enveloppés. […] Henri veut conquérir la France, mais ce n’est pas le succès de ses armes qui fait l’intérêt du drame de Shakespeare, même pour les Anglais : c’est le développement de ce caractère incomparable et d’une si chevaleresque générosité.

1479. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Elle était moins simple pour lui que pour un autre, à cause de son caractère d’ancien prêtre, d’évêque marié. […] Il serait curieux d’en rassembler les divers traits épars qui se rapportent sans aucun doute à la figure et au caractère du modèle. […] Sainte-Beuve qui peut paraître la plus importante, au point de vue de l’appréciation du caractère et de l’esprit en M. de Talleyrand. […] Sainte-Beuve, avait défini ainsi lui-même ce qu’il avait voulu faire en écrivant un volume d’Essai sur Talleyrand : « L’idée que j’avais, dit sir Henry Bulwer, c’était de montrer le côté sérieux et sensé du caractère de cet homme du xviiie  siècle, sans faire du tort à son esprit ou trop louer son honnêteté. » Je passe sans transition, et pour finir et ne pas prolonger trop le poids d’une responsabilité qui pèse en ce moment sur l’éditeur seul dans le choix de ces citations authentiques, mais délicates, à un incident qui survint au Temps pendant la publication et dans l’intervalle d’un article à l’autre, et qui avait tout l’air d’une menace J’ai besoin de citer encore la lettre suivante de M. 

1480. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Des yeux rêveurs, une bouche pensive, des dents de lait, petites, rangées dans leurs alvéoles roses comme celles d’un agneau à sa première herbe ; un teint que l’ombre perpétuelle des feuilles dans ce pays de forêts conservait aussi blanc, mais moins délavé, que celui d’une enfant des villes ; une taille ferme, des bras ronds, des mains effilées, des pieds cambrés et délicats, qui brillaient comme deux pieds de marbre d’une statue quand elle les plongeait nus dans le courant de la source en lavant les toisons dans l’eau courante ; un caractère doux, sérieux avant l’âge ; des silences, des rougeurs, des timidités qui la faisaient aimer de toutes ses compagnes et respecter de tous ses compagnons de travail dans la maison et dans les champs, telle était la Jumelle. […] Didier remit l’aiguillon en donnant gravement à son petit frère tous les préceptes et toutes les traditions du métier, avec de tendres instructions sur les caractères divers de ses quatre bœufs : comme quoi celui-ci regimbait si on le piquait à l’épaule ; comme quoi celui-là était plus sensible à la voix qu’à l’aiguillon ; comme quoi le roux avait besoin d’entendre toujours chanter ou siffler autour de lui pour reprendre cœur à l’ouvrage ; comme quoi le blanc était si apprivoisé et si doux qu’on pouvait s’accouder en sûreté, pour se reposer, sur son joug, entre ses deux cornes, sans qu’il secouât seulement la tête pour chasser les mouches, tant il avait peur de blesser un enfant ! […] On en plaisantait à la table rustique ; on ne pouvait comprendre que la plus belle jeune fille de tout le pays, qui avait le choix entre les prétendants de tous les villages, eût choisi pour son fiancé un pauvre adolescent qu’on se figurait encore enfant à cause de la candeur de son esprit et de la docilité de son caractère. […] Le nôtre reçut des circonstances où il jaillit un caractère particulier qui le rend à la fois plus solennel et plus sinistre : la gloire et le crime, la victoire et la mort semblent entrelacés dans ses refrains.

1481. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

« La zone du ciel, située entre 50° et 80° de latitude Sud, où se pressent en si grand nombre les nébuleuses et les groupes étoiles, emprunte à la distribution inégale des masses lumineuses un caractère particulier, un aspect qu’on peut dire pittoresque, un charme infini dû à l’agroupement des étoiles de première et de seconde grandeur, et à leur séparation par des régions qui, à l’œil nu, semblent désertes et sans lumière. […] « S’il faut, dit-il dans ses Tableaux de la nature, regarder comme forêt vierge toute vaste étendue de bois sauvages où l’homme n’a jamais porté la hache, c’est là un phénomène commun à une foule de localités dans les zones tempérées et froides ; mais si le caractère distinctif d’une forêt vierge consiste à être impénétrable, ce caractère n’existe que dans les régions tropicales. » Telle est la définition du grand voyageur naturaliste, qui fait autorité dans la matière, celui qui, de tous les anciens explorateurs, Bonpland, Martius, Poppig et les Schombourg, c’est-à-dire avant MM.  […] Point de catégorie exclusive : cette habitude pour ainsi dire adoptive, ce caractère forcé, sont communs à des espèces d’une foule de familles distinctes qui, en général, ne grimpent point.

1482. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

comprendre enfin, dans une exécration universelle, le climat, le génie, la langue, le caractère de dix nations des plus heureusement douées par le ciel, et chez lesquelles tant de grands écrivains, tant de nobles caractères semblent renouvelés de siècle en siècle pour protester contre la décadence même de cet empire du monde qu’aucun peuple n’a pu conserver ? […] Les esprits impartiaux rendront justice aux sentiments de convenances personnelles et politiques qui lui imposent désormais le devoir de ne répondre aux fausses interprétations que par le silence, aux injures littéraires que par l’oubli, aux insultes personnelles que par la mesure et la fermeté que tout homme doit retrouver en soi, quand on en appelle de son talent à son caractère. […] C’était un homme d’un esprit très expert et d’un caractère très agréable, mais d’autant plus hostile à la France que, étant lui-même Français d’origine, il avait plus à cœur de paraître servir son souverain allemand par une opposition innée à tout ce qui pouvait rappeler la constitution semi-révolutionnaire dans le gouvernement de Louis XVIII.

1483. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

La fidélité méritoire à ses princes, l’esprit d’aventure, le caractère assoupli aux fortunes diverses de l’exil, et l’intarissable conversation qu’on y puise. […] Quelques-uns suspectaient bien un peu la fidélité littéraire de M. de Surville, et croyaient qu’il voulait dérober au quinzième siècle sa naïveté originale pour s’en parer lui-même, sous le nom de cette femme éminente qui avait alors illustré sa maison ; mais cette naïveté même répondait victorieusement à ces soupçons, car M. de Surville écrivait lui-même des poésies personnelles empreintes d’un tout autre caractère. […] On a prétendu dans le temps que ce conte était la preuve du caractère apocryphe de tout l’ouvrage. […] De tels vers ne peuvent avoir été écrits que par une femme sublime, une amante, une épouse, une mère, une veuve, une aïeule, un poëte, une amie des plus grands hommes et des premières femmes de son temps ; la naïveté a des caractères qu’aucun artifice ne peut imiter.

1484. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

L’homme s’y peint, avec son caractère original, et comme peu d’écrivains ont été plus sincères que celui-là, on se prépare, en le regardant vivre, à mieux comprendre sa poésie et sa critique. […] On a tant défiguré le vrai caractère de Despréaux, qu’il n’est pas inutile de le montrer capable d’une assez mauvaise farce. […] On s’attendrait au contraire : mais ces préférences littéraires jettent une vive lueur sur les dessous des caractères. […] Un jour, Bossuet y venait entendre l’Épître sur l’Amour de Dieu ; un autre jour, La Bruyère y lisait ses Caractères, ou d’Aguesseau s’y arrêtait en revenant de Versailles.

1485. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Ces vers donnent d’ailleurs une idée aimable du caractère de Saint-Gelais. […] Il conseille aux poëtes de son école de se retirer au bagage avec les pages et les laquais, aux cours des princes, « où vos beaux et mignons escritz, leur dit-il non de plus de longue durée que vostre vie, seront reçus, admirés et adorés. » « J’ay tousjours estimé, ajoute-t-il, nostre poésie françoise estre capable de quelque plus haut et meilleur style que celui dont nous nous sommes si longuement contentés. » Que la France, si longtemps stérile, « soit grosse enfin d’un poëte dont le luth face taire ces enrouées cornemuses, non aultrement que grenouilles, quand on jecte une pierre dans leur marais. » Quel sera le caractère de la poésie, telle que Du Bellay l’imagine et la désire pour la France ? […] C’était beaucoup d’avoir défendu la langue vulgaire contre ceux qui l’estimaient trop basse pour leurs conceptions, et contre ceux qui la tenaient abaissée au niveau de leur esprit : c’était beaucoup d’avoir prescrit l’imitation des littératures grecque et latine, et déterminé le caractère de cette imitation. […] En effet, la partie des littératures anciennes qui a ce caractère, et qui est ou particulière à certaines époques, ou exclusivement locale, nous est dérobée par tant d’obscurités historiques ou de philologie, que, loin d’y être attirés par l’imagination, c’est ordinairement la pâture de l’érudition la plus froide et la plus patiente.

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