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920. (1757) Réflexions sur le goût

On pourrait d’abord répondre que le second vers exprimant un sentiment plus naturel, devrait au moins précéder le premier, et par conséquent qu’il l’affaiblit.

921. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Cette méthode peut être bonne, si la doctrine est mauvaise, et défectueuse au moins, si la doctrine est assurée.

922. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Mais heureusement aussi il y eut, sinon pour l’effacer, au moins pour le faire oublier souvent, la femme d’esprit et la femme poëte.

923. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Cette page, qu’il vaudrait mieux oublier que reproduire, sinon pour Emmet, qui mourut bravement, au moins pour l’Irlande qui le laissa tuer, une femme (car c’est une femme que l’auteur de Robert Emmet) a eu la fantaisie de l’écrire ; et vraiment on se demande pourquoi, à moins que ce ne soit parce qu’il y a une autre femme dans cette histoire.

924. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Grâce à cet homme, qui pêche des anecdotes comme on pêche des anguilles, jusque dans la vase, un esprit politique n’aurait-il pas, au moins, indiqué le mal de ce temps qu’on prend pour une époque de force et de virilité, et qui n’offre aux yeux fascinés que la ruine suspendue d’une société dont la tête va tout à l’heure porter contre le fond de l’abîme, mais qui, jusque-là, trouve doux de tomber ?

925. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

que les portraits tracés par lui accuseraient sinon l’éclat d’un talent… bien fatigué maintenant, au moins l’effort d’une œuvre nouvelle.

926. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Mais, sûrement, mais, au moins, ce qu’on n’y trouverait pas c’est l’insouciance de la chose morale, c’est l’impassibilité devant les faits qu’on décrit et qui ne sourcille ni devant leur hideur, ni devant leur abjection !

927. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Dans ces conditions d’égoïsme, d’ambition et d’envie, quand on n’est pas au moins trempé comme un homme de Plutarque, on n’est rien… Si l’historien ou le critique interroge la vie de Carrel, qui fut courte, et ses œuvres, qui, grâce à MΜ. 

928. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Au moins il y avait là une idée, sinon un système, un essai de philosophie, malheureux, j’en conviens, défaillant, impossible à organiser, mais qui montrait dans les tendances de son auteur des besoins de zénith et d’horizon que sa pensée, ramenée sur la terre par la politique au jour le jour, ne connaît plus… Pelletan était jeune encore dans ce temps-là ; plein d’un enthousiasme, qui avait l’excuse de son inexpérience, pour des idées qui lui paraissaient généreuses.

929. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

J’écris uniquement pour le lecteur et ne me soucie que de l’approbation silencieuse de ceux qui ferment un livre de bonne humeur et avec une entière satisfaction. » Ailleurs, enfin, il ajoute : « À cette distance, je suis traité comme un cadavre… » Au moins, ce cadavre, on le respectait !

930. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

L’erreur au moins sera mesurée, et, fût-elle colossale, toute erreur mesurée diminue toujours.

931. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Flourens n’avait qu’une seule importance, — s’il n’était qu’un savant d’un ordre supérieur, enfermé dans la carapace d’une grande spécialité, impénétrable à tout ce qui ne serait pas savant, sinon du même niveau que lui, au moins du même courant d’études, — nous ne nous hasarderions point à vous en parler… Nous laisserions aux livres purement scientifiques ou aux Mémoires de l’Académie, dont il est le secrétaire perpétuel, à vous entretenir de ses découvertes en anatomie et de ses travaux en physiologie et en histoire naturelle.

932. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Le Swedenborg de Balzac rapproché du Swedenborg de l’Histoire, devait, sinon tuer ce dernier, au moins le diminuer effroyablement… En effet, Balzac, de la donnée angélique du mystique Suédois, fit jaillir cet Androgyne inouï de Séraphitus-Séraphita, comme vous n’en trouverez, certes !

933. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

d’un Pontmartin ecclésiastique, plus fort que Pontmartin, sinon dans la forme, au moins dans le fond, parce que, à force égale de talent ou d’esprit, l’homme qui a mis son front dans un livre de théologie vaudra toujours mieux qu’un littérateur, fût-ce un littérateur tout à fait, et non pas, comme Pontmartin, un littérateur de salon.

934. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

nous nous attendions ici à une œuvre de protestantisme et de philosophie, dont nous n’aurions même pas discuté les principes dans une polémique inutile ; mais puisqu’il s’agissait du protestantisme et de Calvin, nous nous attendions, cependant, à une œuvre, sinon forte, au moins substantielle de l’ancienne substance de Guizot.

935. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Le dénouement de ce drame psychologique qui vient s’accomplir à l’œil nu, a fait nommer ce sombre conte du mot de Dieu au premier fratricide, mais quel est ce dénouement, au moins aussi étrangement ingénieux et formidable que celui de Ludovic ?

936. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

bien heureux d’avoir à son service la faculté de l’enthousiasme, cette expression du feu du cœur qui se tord autour de son idée, et qui en cache, au moins, dans sa flamme, l’absurdité !

937. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Grâce au silence qu’on étend respectueusement sur elle, elle restera sinon beaucoup plus haut que terre, au moins comme une oblique étoile qui fait, au raz de l’horizon, trembler sa lueur !

938. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Mais ces poésies, dont je ne puis rien citer, resserré que je suis dans les bornes de ce chapitre, sont pour moi, malgré leurs beautés incontestables, les inférieures du recueil, sinon par l’exécution, au moins par la pensée qui les anime.

939. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Elle oublie que son héroïque Thérèse devrait, pour l’honneur de son honneur, un peu plus combattre contre les tentations de sa pitié ; que si Laurent est un fou, c’est au moins un fou incendié par la tête et qui a des éclairs lucides, tandis qu’elle, c’est bien pis qu’une folle, c’est un esprit faux et un cœur débile, toujours prêt à faire, sans aucun enthousiasme, l’exercice de la compassion en douze temps !

940. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Rasetti), a trop de violence dans le talent et surtout trop d’amour de la violence, pour exécuter cette chose patiente, cette hypocrisie de l’esprit, — une imitation qui veut se cacher : car toute imitation a au moins la prétention de n’être pas une copie !

941. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

… A-t-il au moins l’autre, encore plus utile et plus nécessaire, cette sincérité morale qui nous empêcherait de douter de la vérité et de la moralité de son livre contre son pays ?

942. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Saint-Bertrand est un Deutz de l’amour, plus abominable que l’autre ; car, au moins, la duchesse de Berry n’était pas la maîtresse du Judas juif qui l’a trahie !

943. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

— Les sciences sociales doivent au moins provisoirement, rester « théoriques » : telle semble être aujourd’hui la première condition de leur progrès.

944. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Il fallait, pour avoir raison, approcher au moins de ce qu’Homère avait pensé.

945. (1802) Études sur Molière pp. -355

ne devrait-il pas au moins payer d’un soupir tant d’expressions tendres, tant de traits délicats échappés successivement du cœur de son amante ? […] Dans ce rôle, Baron se donnait cinquante-huit ans à peu près ; il avait la mine riante ; il était au moins railleur, puisque je lis : Riez donc, beau rieur, oh ! […] L’exposition. — D’un ton trop relevé pour le personnage à qui elle est faite, ne nous peignant d’abord que des choses tout à fait étrangères à la pièce, mais servant au moins à remplir le titre jusqu’au moment où l’action commence. […] Ce vers, si l’acteur qui le débite n’a pas une chevelure, qui au moins ait l’air de lui appartenir, ce vers, dis-je, devient une inconvenance de la plus grande absurdité. […] Et répétons-lui avec Despréaux : « Je vous estime trop pour croire que vous n’y ayez pas ri vous-même, au moins intérieurement. » Nous devons louer Molière de ne s’être vengé qu’en soutenant de toutes ses forces Les Plaideurs, dont le succès était contesté.

946. (1774) Correspondance générale

En tout cas, je devrais à la part que vous auriez à cette lettre tout au moins l’attention de vous la communiquer manuscrite et je n’y manquerai pas. […] Pourquoi faites-vous des demandes qui sont au moins déplacées ! […] Les feuilles sont pour moi, le grain est pour eux ; mais au moins ces feuilles me seront assurées. […] Je vous jure, mon ami, que jusqu’à présent le tour tout au moins équivoque qu’elles ont pris ne m’a pas donné une heure d’inquiétude. […] Qu’alors nous étions possesseurs du fonds de huit volumes de discours et de six cents dessins au moins ; et c’était la vérité.

947. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Si le niveau moyen de nos sentiments est bas, nos rêveries seront dépourvues de noblesse ; elles-mêmes seront viles ou tout au moins mesquines. […] Le charme n’est pas la beauté ; mais il en est au moins une condition, et même le premier degré. […] On conçoit plus facilement que cette poésie doit consister dans une façon de penser particulière, dans un élément psychique spécial qu’il est possible de dégager, au moins par abstraction. […] En somme, dans cette mise en œuvre définitive, il doit mener de front, au moins par alternances rapides, deux besognes distinctes : travail de l’expression verbale proprement dite ; travail d’invention supplémentaire. […] Le plus souvent, sinon toujours, elles apparaissent dans notre esprit avec quelque phrase qui les exprime, au moins sommairement.

948. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Si Berryer m’eût démontré que la France de la Révolution, éclairée d’en haut, en viendrait à résipiscence, jusqu’à placer ses libertés nouvelles sous l’égide de sa vieille royauté, j’étais prêt à lui en donner acte et, tout au moins, à examiner. […] Pour écrire une étude de quelque étendue sur un homme qui a joué un tel rôle, il faudrait faire l’histoire d’au moins la moitié d’un règne. […] Je m’étonne à mon tour que le même homme, capable d’éprouver des surprises si indulgentes à propos d’un confrère au moins dévoyé, ait été si dur pour le vaincu de Sedan. […] Il a eu du politique tout au moins certaines qualités poussées très loin, la patience, l’audace, la modération. […] Je ne laissai pas d’en être tout au moins étonné.

949. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Puisque la victime est innocente, elle a cette consolation suprême d’être sûre aujourd’hui que « la vérité est en marche » et qu’à sa mémoire au moins la justice sera rendue. […] Si un tableau original qui doit nous déplaire nous était fortement recommandé par un bon juge, nous nous empresserions de lui donner la préférence sur tant d’autres dont la vulgarité nous ravit, et d’en faire l’emplette, au moins à titre d’opération commerciale et comme placement d’argent. […] Dans le monde de l’art pur, les talents originaux et les juges compétents sont relativement trop peu nombreux pour que le génie y coure un grand risque de rester toujours méconnu ; et la promesse du bon Horace, Exstinctus amabitur idem, conserve probablement, dans ce domaine au moins, toute sa vérité consolante. […] Nous nous figurons assez mal aujourd’hui le très vif intérêt, d’espèce un peu malsaine ou, tout au moins, maligne, avec lequel les hommes de la fin du dix-septième siècle lisaient les Caractères de La Bruyère, si pleins d’allusions personnelles et de traits satiriques. […] De la tragédie du Comte d’Essex, le nom au moins subsiste ; la postérité en a retenu un beau vers, et Ariane faisait pleurer M. 

950. (1888) Impressions de théâtre. Première série

J’aurais été heureux de pouvoir distinguer là dedans au moins quelques syllabes. […] Au moins je ne reproche rien à Molière. […] Au moins personne ne l’aura ! […] Ceci n’est pas pour reprocher quoi que ce soit à George Sand, au moins ! […] Au moins je ne serai pas la seule… Il sera aussi un assassin… Qu’il sache ce que c’est ! 

951. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Il se pourrait, après cela, que ces rapprochements fussent plus spécieux que solides, et n’y en eût-il qu’un à produire, on voudrait un exemple au moins de ces « anticipations » de l’art sur la science. […] Mais nous en avons de solides raisons, qui sont justement celles que, dans ce résumé de l’histoire de la littérature française, nous avons essayé de mettre en évidence. — Si le dilettantisme a certainement eu cette conséquence heureuse, en développant ou en excitant la curiosité de l’esprit, d’en aiguiser la pénétration ou d’en étendre la portée ; et si d’autre part on ne saurait nier, — comme aussi bien nous n’en avons eu garde, — que le naturalisme nous ait rendu, deux ou trois fois au moins dans le cours de notre histoire, d’utiles et même de précieux services ; rien n’empêche une littérature « sociale » de s’approprier les conquêtes du naturalisme et du dilettantisme. […] ] ; — mais combien surtout ils sont peu romantiques. — Le roman de Cinq-Mars, 1826 ; — et le Moïse, 1826. — Liaisons de Vigny avec les romantiques ; — et sa part dans la lutte contre le classicisme ; — avec son Othello, 1829 ; — son drame de La Maréchale d’Ancre, 1831 ; — et son roman « symbolique » de Stello, 1832. — Rencontre et fusion dans Chatterton, 1835, — de trois au moins des caractères du romantisme — recherche de la « couleur locale » ; revendication de la « souveraineté du poète », et du « droit de l’individu ». — Mais déjà, dans les récits qu’il donne en 1835, sous le titre de Grandeur et servitude militaires — Vigny nous apparaît détaché de l’égoïsme romantique ; — comme aussi dans les fragments de son Journal sous cette date ; — et, puisque c’est là le principe et la nature de sa véritable originalité, — c’est ce qui rend bien oiseuse la question de savoir quel est exactement son rang parmi les romantiques. […] Que Théophile Gautier y a plus d’une fois réussi ; — et qu’à ce propos il est étrange que des nouvelles comme Le Roi Candaule, ou Arria Marcella, ou le Roman de la momie, — ne soient pas estimées à l’égal au moins de Carmen ou de Colomba. — Les Voyages de Théophile Gautier ; — et si l’on considère la date du premier : 1839, 1840, — qu’ils semblent avoir été pour lui-même la révélation de son genre de talent. — Ses trois recueils de Poésies : Albertus, — España, — Émaux et Camées ; — et que c’est là surtout qu’on s’aperçoit du « manque d’idées » qu’on lui reproche. — On remarquera que la même aventure était arrivée aussi à Malherbe, — dont nous avons quelques très beaux vers, comme il y en a de Gautier ; — mais dont la valeur de « critique » et de grammairien, — ainsi que de « versificateur », — dépasse de beaucoup la valeur d’écrivain. […] Il y faut ajouter les deux volumes intitulés : Le Théâtre des autres, dans lesquels il a au moins autant de part qu’Augier dans Les Lionnes pauvres ou Barrière dans Les Faux Bonshommes, et qui comprennent : Le Supplice d’une femme [en collaboration avec Émile de Girardin], 1865, Héloïse Paranquet [en collaboration avec Armand Durantin], 1866 ; — Le Filleul de Pompignac, 1869 ; — La Comtesse Romani [en collaboration avec M. 

952. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Bientôt cependant, il faut le reconnaître, l’esprit de recherche et de libre investigation, le goût des découvertes philosophiques, cédèrent la place à un autre goût, à une autre ardeur, à une autre ambition, et, comme il est difficile de faire deux choses à la fois, on abandonna, au moins provisoirement, l’entreprise ébauchée d’une philosophie nouvelle, et l’on poursuivit un autre objet, l’histoire et la critique des systèmes de philosophie. […] Cousin, dans sa critique de Locke, dans sa critique de Kant, dans les arguments de Platon, dans ses fragments, a prouvé que l’intérêt scientifique l’a préoccupé au moins autant que l’intérêt pratique. […] Cependant ces phénomènes sont soumis à des lois, et ces lois semblent éternelles et immuables ; au moins rien n’indique qu’elles aient commencé ou qu’elles en aient remplacé d’autres. […] A la vérité, il y a aujourd’hui, il faut le dire, de la part des sciences (au moins dans l’école positive), une prétention exorbitante, contre laquelle les philosophes ne sauraient trop se défendre, et qui n’encourage guère aux concessions : c’est celle de prendre la place de la philosophie, d’être la philosophie elle-même. […] Puisque quelque chose existe, il faut bien que quelque chose ait existé de toute éternité et par conséquent d’une manière nécessaire : le contraire est absurde et impossible : mais il n’y a rien d’absurde à admettre, au moins avant démonstration, que l’idéal absolu n’existe pas réellement en dehors de notre pensée.

953. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Il lui en faut toujours au moins quelques grains. […] Lisez plutôt : parce que nous avons reconnu qu’il y a, dans la poésie, quelque chose de plus que la raison, M Bremond nous attribue cette concession que la raison ne serait pas la seule lumière de l’homme. parbleu, s’il y a plus d’une lumière, il y a en bien au moins deux. […] Pour moi, je brûlerais sans trop de remords la moitié au moins de l’œuvre de Proust : n’en retiendrais-je que deux cents pages, qu’importe, si elles sont de celles qui gardent un nom de mourir ? […] Aussi, pour que ne s’affadisse pas, au moins dans l’âme des poètes, le sel indispensable de l’humour, paraissent à point nommé les enfants terribles de la poésie : La Fontaine, après le trop solennel Malherbe ; Musset, après les mages romantiques ; Verlaine, Laforgue et Francis Jammes, après le pontifiant Leconte de Lisle ; Apollinaire après l’heureux et dangereux triomphe des symbolistes. […] Aussi me bornerai-je à lui emprunter quelques-uns des passages dont il s’est lui-même servi avec la plus heureuse finesse, et je commencerai par celui-ci qui est capital : le mot aux contours bien arrêtés, le mot brutal, qui emmagasine ce qu’il y a de stable, de commun et par conséquent d’impersonnel dans les impressions de l’humanité, écrase ou tout au moins recouvre les impressions délicates et fugitives de notre conscience individuelle. « (essai sur les données immédiates de la conscience, p. 99.) » M. 

954. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

La maladie touche à sa fin ; elle nous coûte cher : elle nous fait perdre au moins cinquante ducats. […] Peut-être trouverez-vous que c’est trop et ne le comprendrez-vous pas ; mais à Versailles il n’y a ni carrosses de remise ni fiacre ; il n’y a que des chaises à porteurs ; chaque course coûte douze sous ; et, comme bien souvent nous avons eu besoin sinon de trois, au moins de deux chaises, nos transports nous ont coûté un thaler par jour et plus, car il fait toujours mauvais temps. […] Lisez au moins cette lettre du père, le lendemain du jour où il resta dans sa maison vide, et jugez ce que la séparation devait être pour cette famille de quatre cœurs.

955. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Les erreurs de ces hautes intelligences diffèrent au moins par la forme de celles du vulgaire, quoiqu’elles portent les mêmes conséquences, avouées ou incertaines. […] Sur ces divers points, nous avions trouvé Aristote, ou à peu près muet, ou tout au moins obscur ; Platon, au contraire, a répondu avec une clarté et une assurance admirables. […] Sa faiblesse peut quelquefois en gémir ; mais il la comprend, et il sait en outre qu’il en dispose, au moins dans une certaine mesure.

956. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

L’analyse vérifie la synthèse, et la conclusion qu’elle nécessite comme certaine, ou qu’elle suggère au moins comme très probable, est encore celle de la loi de progrès continu, la doctrine de l’évolution. […] Il est toujours présent, en ce sens que tout animal, ou au moins tout animal terrestre, y est sujet durant toute son existence. […] Si maintenant, prenant une intelligence humaine adulte dans le plein exercice de ses facultés, c’est-à-dire le type le plus élevé que nous puissions connaître de la vie psychologique, nous la résolvons par l’analyse dans ses éléments, allant du très composé au moins composé, du composé au simple, du simple au très simple et à l’irréductible, nous parcourons cette progression descendante : raisonnement quantitatif composé, raisonnement quantitatif simple, raisonnement quantitatif simple et imparfait, raisonnement qualitatif parfait, raisonnement qualitatif imparfait, raisonnement en général.

957. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

L’exécution en principe devrait être faite à midi : on triche, mais on veut que si ce n’est pas en plein jour, ce soit au moins au petit jour. […] Et un de ses avocats lui demandant combien il comptait avoir de prison, et comme il lui répondait : « Trois mois », l’avocat lui disait : « Triplez au moins, vous aurez un an !  […] Le jeune Benedetti qui a passé deux ans au Brésil, comme attaché à la légation, vient s’asseoir à côté de moi, et se met à causer de la fièvre jaune, de cette épouvantable maladie, qui lors même qu’elle n’est plus épidémique, ne continue pas moins d’enlever à Buenos-Ayres, tous les jours, au moins vingt-cinq personnes.

958. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Eh bien, ces choses-là l’ont eu au moins dans les six premiers volumes ! […] Les Sonnets, ces Sonnets sans sexe, où l’âme de ceux qui respectent Shakespeare se trouble devant la confusion d’un langage si troublant lui-même et si troublé ; les Sonnets, que je n’aurais pas cités, moi, pour prouver la pureté d’un sentiment qui, s’il est de l’amitié, n’est plus de l’amitié sainte et forte, mais de l’amitié qui, au moins, a le délire ; ces Sonnets sont invoqués à l’appui de cette idée que, quand il s’agit de Shakespeare : qui peint l’amitié doit la ressentir. […] Lorsque à la fin du drame de Shakespeare, dont les acteurs sont des armées et qui finit par le mariage de Henri d’Angleterre et de Catherine de France, le poète nous fait assister à cette longue scène d’amour, une des plus touchantes et en même temps une des plus piquantes qu’il ait écrites, n’est-ce pas Hai, notre ancien Hai, que j’entends, quand il se vante à sa maîtresse, avec tant de rondeur, de verve et de bonhomie, d’être, sinon « le compagnon des meilleurs rois, au moins le roi des bons compagnons » !

959. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il est doux, même pour les misérables, de contempler ces félicités complètes ; elles leur prouvent que, si le bonheur est rare, au moins il est possible en ce triste monde, et que, parmi tant de mauvais rêves, il y a aussi de phénoménales réalités. […] C’est peut-être dommage de leur avoir enlevé, à ces honnêtes affranchis des grandes maisons, cette loterie, illusion renaissante de la semaine ; ils rêvaient au moins de beaux rêves sur leur lit de servitude.

960. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Je voulais faire un code en action de la république future, si, comme je n’en doutais déjà plus guère, une république, au moins temporaire, devait recevoir prochainement de la nation et de la société françaises le mandat de la nécessité, le devoir de sauver la patrie après l’écroulement de sa monarchie d’expédient sur la tête de ses auteurs ; que la prochaine république fût au moins girondine au lieu d’être jacobine.

961. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Qu’on rabaisse son talent poétique tant qu’on voudra, il n’y attache pas lui-même plus de prix qu’il n’en mérite ; mais si on veut bien lui accorder au moins le bon sens le plus vulgaire et le plus usuel, comment supposera-t-on que si la haine qu’on lui impute était dans son cœur, que s’il avait prétendu exhaler ses propres sentiments en écrivant les imprécations d’Harold, il eût au même moment demandé à être renvoyé dans ce pays qu’il abhorrait, et qu’enfin il fût venu se jeter seul au milieu des ennemis de tout genre que la manifestation de ces sentiments aurait dû lui faire ? […] La contemplation des tableaux des grands peintres ou des statues des grands sculpteurs, qui gravent, en immortelles attitudes, leur pensée dans l’œil de leurs admirateurs, avait convaincu la jeune fille que l’effet de la beauté vivante ne serait pas moins impressionnant que celui de la beauté morte, et que la chair était au moins l’égale de la pierre, ou du bronze, ou du marbre.

962. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

« Se nous disjoint ung fatal intervalle, « Seulette au moins, en proie aux vains regrets, « Jusqu’en l’azile où croistront mes cyprès, « Aux seuls échoz diray que rien n’esgalle « Mes tendres feulx, se ne sont ses attraicts. » Comme arrosay de larmes ceste escorce ! […] Du cœur au moins, dont vas fuyant l’hommage, Viens arrachier les sanglantz javelots… Ou va sa flamme estaindre dans les flots Cil dont te suit la desplorable ymage… » Ne peust fenir ; se tust : parlerent ses sanglots : Temps estoit qu’achevast sa tant doulce complainte ; La rayne en l’escoutant jà n’y pouvoit tenir ; Ne s’allanguissoit moinz d’un mesme soubvenir, Et, dès-lors qu’apparust, ne s’est que trop contrainte : Jà sur le trosne altier ne se peult soustenir ; Veult parler, ainz l’amour dont se sent eschauffée En soupirs inégaulx s’exhale de ses flancs ; Sa voix dans le palayz meurt soudain estouffée ; Et, comme Eurydice quant revist son Orphée, Laisse tomber son chief sur ses genouils tremblants.

963. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Il écrit : « Quand on borne son talent à une accumulation de petits faits, on devrait être au moins réservé dans ses conclusions et sobre dans ses théories. » C’est dire, dans la même phrase, que M.  […] Il fallait tout au moins, pour nous donner vraiment l’impression du bonheur, réunir comme en un faisceau tous les plaisirs des sens : M. 

964. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Mais avoir été remarqué sans y avoir prétendu ; avoir été choisi, sans s’y être personnellement ingénié, par des littérateurs que l’on aime et respecte dans leur œuvre, cela m’a toujours semblé être très réconfortant et, même, très honorable… Et puis il faut exister… Or, je n’apprends sans doute à personne que gagner son pain, c’est généralement, perdre le meilleur de sa vie… Mais on peut, au moins, s’épargner de mendier, même un peu de renom. […] Une fois sur dix, au moins, un jury peut reconnaître le talent véritable, il peut le sauver de la misère, il peut le conduire vers la gloire… Paul Souchon Certes, je déplore aussi les erreurs des jurys littéraires et les mœurs électorales introduites dans la république des lettres.

965. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

C’est ce grand Ronsard qui a le premier chassé la surdité spirituelle des hommes de sa nation. » Du Bellay, qui, dans sa vieillesse, était devenu sourd, s’en félicitait comme d’un trait de ressemblance avec Ronsard L’enthousiasme qu’inspira ce poëte lui survécut au moins jusqu’à l’arrivée de Malherbe. […] Des hommes du plus grand savoir, un cardinal Duperron, fort bon écrivain lui-même dans les matières de théologie, le louaient, mort, « d’avoir annoncé et exposé aux hommes de sa nation les mystères de la poésie ; d’avoir fait parler le premier la muse en françois, et le premier estendu la gloire de nos paroles et les limites de notre langue109. » Ôtez la double exagération de l’oraison funèbre, et de l’éloge dans la bouche d’un contemporain, c’est avoir au moins du bonheur que de donner cette idée à sa nation, et de la laisser, en mourant, pleine de cette estime et de cette ambition pour sa langue110.

966. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Il n’y avait pas d’évêques, au moins parmi les émigrés. […] On y nageait en plein rêve, dans une atmosphère aussi mythologique au moins que celle de Bénarès ou de Jagatnata.

967. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

En ce que, s’ils diffèrent par la famille, la maison, la nation, ils sont au moins sortis d’une race commune. […] Faisons donc au moins ce dont nous sommes capables, puisqu’un maître de l’art nous a donné la grande parole ; et rappelons-nous ces mots de ses écrits posthumes : « S’il se confirme que l’attention et l’espérance des nations » étrangères se tourne vers le déploiement de l’art allemand sur le terrain de la poésie et de la musique, nous pouvons admettre qu’elles tiennent avant tout à l’originalité et à la spécialité non troublée de ce déploiement ; puisque sans cela elles ne recevraient pas de nous de nouvelles impulsions, je crois que, à ce point de vue, il ne serait pas moins profitable à nos voisins qu’à nous-mêmes de voir former fidèlement par nous un vrai style germain. » Ce style germain, c’est l’œuvre d’art Aryenne.

968. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Oui, je l’avoue, je n’acquiesce qu’à demi à cette acerbe et violente intrusion dans la vie d’une femme qui doit lui avoir laissé au moins la reconnaissance du plaisir. […] Rien n’autorise, de sa part, cette violente intrusion dans la vie d’une femme qui doit, au moins, lui avoir laissé la reconnaissance du plaisir.

969. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Le mouvement le plus simple, qui suppose une répétition de soi-même au moins pendant deux instants consécutifs, est déjà une mémoire ; bref, la conservation de la force et, comme conséquence, du mouvement avec une intensité, une direction et une forme déterminées, la somme des produits restant constante malgré la variation possible des facteurs, voilà le fond de l’habitude et aussi de la mémoire, quand on n’en considère par abstraction que le coté extérieur et mécanique. […] C’est pourquoi, dans le champ de la vue, après avoir été positives, elles deviennent négatives. 2° Les sensations récurrentes, comme la vision soudaine d’un objet examiné au microscope il y a une heure, sont des vibrations qui se reproduisent sans stimulus extérieur et sans que l’organe du sens soit affecté. 3° Les hallucinations sont des sensations véritables, quoique maladives, et ne sont pas seulement, comme on le répète sans cesse, des images intenses ; tout au moins est-il très probable, ainsi que Ward le soutient, qu’elles enveloppent quelque sensation pathologique qui sert de centre à tout le reste.

970. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Ce serait parler chinois, ou plutôt ce ne serait rien dire, que de dire « qu’un corps plongé dans un fluide perd de son poids le poids du volume de ce fluide qu’il déplace », si nous n’avions au moins quelque idée de ce que c’est qu’un corps, un fluide, un poids, un volume, et de quelques autres choses encore. […] Ne craignons pas d’en dire l’une au moins des raisons.

971. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Il ne nous est pas démontré que les Pensées nouvelles qu’on y a ajoutées, ne soient pas au moins dénaturées, pour ne rien dire de plus. […] Attendez au moins le jour de ma mort ; peut-être n’est-il pas éloigné.

972. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

On a été universellement pris à ce titre fascinateur : Les Chansons des rues et des bois, — car Victor Hugo a, au moins, le génie des titres ! […] Quand Hugo écrivait Les Djinns ou Sara la baigneuse, par exemple, et forçait le rythme, ce rebelle, à se plier à ses caprices, — qui étaient des conquêtes sur la langue elle-même, — il y avait encore en ces assouplissements merveilleux, sinon l’effort de la force, au moins le triomphe d’une résistance ; il n’y avait pas l’aisance, l’aisance suprême que voici, et qui est si grande que le poète ne paraît même pas triompher.

973. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

On est emporté par cette tragédie tête-à-tête dans laquelle l’adultère, s’il n’est pas jugé autrement, est au moins jugé par ses fruits. […] Mais au moins c’est fini !

974. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Si la raison l’écrase et l’avilit, le sentiment intérieur le relève et l’honore… Quoiqu’il en soit, nous sentons au moins en nous-même une voix qui nous défend de nous mépriser ; la raison rampe, mais l’âme est élevée. » Sans discuter ici cette distinction si absolue entre la raison et l’âme, distinction qu’il ne maintiendra pas toujours à ce degré, il est clair que Rousseau, au lendemain de ses peines et de ses sacrifices dans la tendre passion qu’il ressentait, ne veut chercher de bonheur ou de consolation que dans la paix du cœur et dans la voix de sa conscience.

975. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Feydeau l’idée, la situation et le talent, j’avais fait des réserves suffisantes ; mais, me souvenant de nos propres débuts, déjà si lointains, et des accusations, au moins exagérées, dont nous-même fûmes autrefois l’objet de la part d’adversaires prévenus, je ne saurais admettre que le meilleur moyen d’encourager ou de redresser un talent qui se produit soit de lui lancer d’abord un écritoire à la tête ou de le lapider.

976. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Mais, quand il n’est plus, il faut bien s’arrêter, sous peine d’erreur, dans cette observation dont l’objet se dérobe, et alors on fait comme pour un procès : on rassemble toutes les preuves, toutes les dépositions, et on règle, au moins dans ses articles principaux, un jugement, un Arrêt.

977. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Adner, « si, de 1836 à 1866, il a été publié en France cent volumes de grec, on peut hardiment affirmer que Dübner, pour sa part, en a revu au moins quatre-vingt-dix. » — Né dans le duché de Saxe-Cobourg-Gotha, le 21 décembre 1802, sorti de l’Université de Gœttingue, élève et ami des Mitscherlich et des Jacobs, il fut appelé à Paris dès 1832, pour y travailler au Thesaurus entrepris par M. 

978. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

… Nos petites pièces, au moins, sont exemptes de toute ampoule ; notre muse ne se renfle pas sous les plis exagérés d’une creuse draperie. — Mais, diras-tu, ce sont pourtant ces grands poëmes qui font honneur dans le monde, qui vous valent de la considération, qui vous classent. — Oui, j’en conviens, on les cite, on les loue sur parole, mais on lit les autres : Confiteor : laudant illa, sed ista legunt. » Ainsi, qu’a-t-on lu l’autre jour ?

979. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Si l’on voulait relever tout ce qu’il y a de faux et d’inexact dans les six volumes in-8° que nous avons sous les yeux, il en faudrait écrire au moins six autres.

980. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

En vérité, quand on parcourt cette masse profonde d’idées que remuent les novateurs hasardeux, les fous comme Béranger les appelle, et comme on peut le redire après lui sans injure ; quand on compare les éclairs qui jaillissent à chaque pas de leur recherche intrépide avec les préjugés creux souvent recouverts du nom de bon sens, on sent l’ironie expirer ; on désirerait être convaincu, ou tout au moins on voudrait ne pas être forcé de combattre.

981. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Or j’appelle au moins superflu ce qui vous est, je ne dis pas précisément inutile, mais même évidemment préjudiciable.

982. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Il y en a qui sont générales et communes, et qui existent dans tous les esprits, au moins dans tous les esprits des hommes qui parlent la même langue.

983. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Au moins ai-je logé toutes les œuvres considérables à la place que leur date leur assigne : pour les écrits secondaires que la nécessité d’éviter la confusion m’a fait déplacer et grouper auprès des chefs-d’œuvre de même genre, on les remettra facilement à leur date.

984. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Mais le souci de perfection et le besoin de beauté qui hantaient les Parnassiens devaient, au moins dans les commencements (car toute école nouvelle est intransigeante), les conduire à préférer la poésie impersonnelle, presque uniquement descriptive et plastique, celle qui demande ses tableaux à l’histoire et à la légende ou qui reproduit les symboles par lesquels l’humanité passée s’est représenté l’univers.

985. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

J’ai tâché au moins de le définir.

/ 1912