À la ville elle habitait une maison qui lui appartenait, rue d’Anjou, et qui représentait sa dot.
« Ces êtres appartenaient désormais à la statistique des “enfants abandonnés” que la police constate, ramasse, égare et retrouve sur le pavé de Paris.
L’homme appartient à la douleur : toute poursuite du bonheur se termine en douleur ; et le remède à la douleur, c’est l’anéantissement, celui tout au moins de notre être passé par l’oubli.
Je reconnais le détachement du sublime martyr dans l’homme qui conseille à ses amis de ne point s’attacher à qui ne s’appartient plus, à qui ne peut donner ce qui n’est plus à lui.
Nous avons alors l’impression que nous appartenons à un ensemble et que cet ensemble nous dépasse ; nous savons qu’il veut telle ou telle chose de nous, et nous nous sentons attirés sur la route où il nous appelle.
La main d’Eva lui appartient, il a conquis sa bien-aimée ; il a conquis la Muse, et Sachs, ayant préparé sa gloire, le bénit.
Il était très connu, d’abord parce qu’il appartenait au Figaro et ensuite parce qu’il était l’amant d’une actrice qui venait de créer une pièce avec éclat.
Ce grand fait, que tous les êtres organisés éteints appartiennent au même système que les êtres actuels et se rangent, soit dans les mêmes groupes, soit dans des groupes intermédiaires, résulte de ce que tous les êtres éteints et vivants sont les descendants de parents communs.
D’un art qui n’appartient qu’à son auteur, nous pourrons prendre des leçons, non des exemples. […] Mais s’essayant sur des chefs-d’œuvre consacrés, les metteurs en scène devaient tomber dans une virtuosité inféconde, dans une sorte de cabotinage dont le privilège exclusif cessa d’appartenir au comédien.
Du mérite personnel d’homère Ce qu’il y a jusqu’ici de louanges dans cette dissertation, appartient personnellement à Homere, et ce qu’il y a de critique tombe presque toujours sur l’iliade même. […] Tout cela n’est point la raison ; et cependant, c’est à elle seule qu’il appartient d’apprétier toutes choses.
Le dessin physionomique appartient généralement aux passionnés, comme M. […] Marguerite à l’église appartient à cette classe déjà nombreuse de charmants tableaux de genre, par lesquels Delacroix semble vouloir expliquer au public ses lithographies si amèrement critiquées.
L’aute ur, Apollonius, dit de Rhodes, parce qu’il y habita longtemps, appartient à cette école des Alexandrins si ingénieuse, si raffinée, qui cultiva tous les genres, qui excella dans quelques-uns, et dont les poëtes, rangés en pléiade, se présentaient déjà aux Romains du temps de César et d’Auguste comme les derniers des Anciens.
Par son âge, elle appartenait tout à fait à la jeune cour ; et même avec moins de solidité dans l’esprit, elle n’aurait pas manqué d’en posséder encore les plus justes élégances.
» Une preuve sûre que leur absence est la cause du mal, c’est la différence visible du domaine affermé par l’abbé commendataire absent et du domaine surveillé par les religieux présents. « Un voyageur instruit les reconnaît » tout d’abord à l’état des cultures. « S’il rencontre des champs bien environnés de fossés, plantés avec soin et couverts de riches moissons, ces champs, dit-il, appartiennent à des religieux.
La grâce et la mollesse, caractère des écrits d’Horace, ne pouvaient avoir leur place dans un sujet didactique ; les préceptes dénués de descriptions et d’épisodes n’appartiennent pas à la poésie, mais à la pédagogie.
) Voilà un philosophe qui compose un système d’éducation exclusif pour l’aristocratie, cette exception du peuple, système tel qu’une nourrice de bonne maison n’oserait pas y débiter tant de chimères dans un conte de fées ; système tel qu’un Aristote, dans la cour d’Alexandre, aurait besoin pour le proposer et pour l’exécuter que chaque père et chaque enfant appartinssent à la caste des opulents dans un peuple de satrapes !
« Moi, qui me suis consacré uniquement à vous rendre le plus important des services, en vous exhortant tous de ne pas songer à ce qui vous appartient passagèrement, le monde et ses biens, pour ne vous attacher qu’à ce qui est l’essence de votre être, votre âme ; à ne pas songer aux intérêts accidentels de la patrie, mais plutôt à la vraie patrie elle-même !
Selon de Gobineau, la poésie des races blanches supérieures serait la poésie épique ; celle des races noires, la poésie lyrique ; la poésie grecque, mélange de poésie lyrique et de poésie épique n’a pu exister que parce que le peuple grec n’appartenait pas à la race aryane pure et qu’il entrait dans le sang grec à la fois un élément blanc et un élément noir. — La qualité intellectuelle des races blanches supérieures (races nordiques) serait la supériorité du jugement ; la race hindoue se caractériserait par l’imagination débordante et par la puissance d’abstraction ; la race jaune par le sens de l’utilité.
. — Si les traits de la littérature changent ainsi selon que la vie politique est intense ou languissante, selon que le gouvernement est fort ou faible, il n’importe pas moins de considérer à quelle classe appartient le pouvoir.
La décision suprême appartient à l’usage, c’est-à-dire en somme à la nation qui demeure la vraie souveraine, malgré tous les efforts qu’on a pu faire pour lui imposer la volonté d’une élite qui est parfois une coterie.
Il se sentait un Vainqueur ; il savait qu’il devait appartenir au monde, seulement, comme un homme libre.
C’est vraiment un triomphe pour une religion d’avoir amené une femme, cette faiblesse, ce délicat appareil nerveux, à la victoire de dégoûts de cette nature, d’avoir amené l’affectuosité d’une créature distinguée à appartenir tout entière à d’abjects et sordides misérables qui souffrent.
On ne veut pas que la jeune fille des livres appartienne à l’humanité.
Et il nous peint Drumont blessé, sa culotte tombée à terre, sur le pas de la grange où on l’avait entraîné, tapant sur le pan de sa chemise, toute mouillée de sang, et criant exaspéré à Meyer et à ses témoins : Au Ghetto, sales juifs, vous êtes des assassins… c’est vous qui avez choisi cette maison ayant appartenu à Hirsch, et qui devait me porter malheur !
La poésie philosophique et scientifique, pour avoir l’influence morale et sociale qui lui appartient de droit, et qu’un Victor Hugo eût pu lui donner, doit être aussi vivante, aussi voyante et sentante que la poésie religieuse.
Il lui appartient d’avoir introduit définitivement l’étude du réel et l’érudition dans la littérature, d’avoir écrit les plus beaux livres de prose qui soient en français ; il lui est dû encore d’avoir fait resplendir un certain idéal de beauté énergique et fière, d’avoir produit en la Tentation de saint Antoine le plus beau poème allégorique qui soit après le Faust.
Au nom du grand Nala mon époux, que je porte gravé dans mon cœur, ainsi périront », dit-elle, « tous ceux qui profaneront d’un désir l’épouse qui lui appartient jusqu’au tombeau !
C’est d’après ce principe que Marshall a remarqué que dans le comté d’York, où les Moutons appartiennent à de pauvres gens et ne forment généralement que de petits troupeaux, ils ne sont pas susceptibles d’améliorations.
C’est elle qui règle tout ce qui appartient aux assurances, aux tontines, aux loteries, aux rentes constituées sur une ou plusieurs têtes, à la plupart des objets de finance et de commerce.
Qu’on me dise à qui ces ruines appartiennent, afin que je les vole, le seul moyen d’acquérir quand on est indigent.
Et, en effet, Edgar Poe appartient à la famille de ces esprits chez qui les sensations, les manières de voir et presque la manière de souffrir, tout, enfin, est marqué au coin de cette originalité effrayante qui ne vient ni de la hauteur, ni de la profondeur, ni de l’expression inattendue du génie, mais qui semble venir plutôt d’une différence spécifique dans la nature même de la pensée.
On prétend que quand on lui reprochait ce plagiat, il répondait : Ces deux scènes sont assez bonnes ; cela m’appartenait de droit : il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve.
Aujourd’hui l’honnête homme doit mépriser un art, lorsqu’il aime l’autre ; condamner absolument les œuvres d’une école, lorsqu’il appartient aune autre. […] Lemaître, qu’Hamlet soit monté contre Claudius… » Vite une note : « Monté, c’est-à-dire exaspéré ; cette expression appartient à la langue vulgaire. » Les notices, en revanche, sont pour la plupart très sommaires : mais plusieurs sont écrites avec beaucoup de finesse et d’ingéniosité, et je ne doute pas qu’on n’en reproduise bientôt des extraits, dûment accompagnés de notes et de commentaires, dans un autre recueil de morceaux choisis. […] Voici le seul ésotérisme ; il est simple, assuré, et puis il est carrément ésotérique et t’appartient bien en propre, attendu que tu es seul réel : Tout est possible dès que ton esprit peut le concevoir ; et tout devient réel, dès que ton esprit a plus de motifs pour le vouloir que pour s’y refuser. […] Il suffit à Mme M…, pendant qu’elle est à Londres, de penser avec force à une maison de campagne qu’elle possède dans le comté de Surrey, pour qu’on l’y voie aussitôt : on l’y voit couverte d’un châle blanc qui lui appartient en effet, mais que jamais auparavant on ne lui a vu porter. […] L’Île des Morticoles, où il nous conduit, appartient en tout cas au même archipel que celles de Lilliput et de Laputa.
Et puis, circulant par toute cette grossière débauche, un courant clair de mysticisme rafraîchissant… En Demolder se confondent merveilleusement la nature sensuelle et le caractère religieux de la race flamande : Ainsi, écrit Désiré Horrent32, Demolder, par ce mélange de piété et de jovialité, montre qu’il appartient à la race des Flamands du littoral qui, en quittant les messes et les processions, se ruent aux folies et aux saouleries des kermesses, à la race de ces marins et de ces pêcheurs dans les prunelles desquels le ciel et la mer reflètent leur songe d’infini. […] Rappelons-nous qu’il appartenait par sa mère à la Wallonie. […] Comme la nuée sur la nuée, et la neige sur la neige, comme l’oiseau sur l’air et la planète en fuite dans l’espace, ainsi les nations humaines et leurs institutions reposent sur les pensées des hommes169. » Toutefois, ce qui appartient en propre à Maeterlinck, ce que ni Novalis ni Emerson ne lui ont prêté, c’est la manière de présenter les idées.
Avant-propos Les essais réunis dans ce nouveau recueil de Témoignages n’appartiennent pas plus que ceux du précédent volume publié sous ce titre à la critique proprement dite, et l’auteur ne peut que répéter ce qu’il disait en tête de ce premier volume. […] Il appartenait à une famille terrienne, originaire de l’Angoumois. […] Entre Bülow et Hohenlohe, tous deux en redingote, il se tient appuyé sur sa canne, mais en uniforme militaire, illustrant ainsi, lui, le vainqueur de 1866 et de 1870, la phrase célèbre qu’écrivait Mirabeau plus d’un siècle auparavant : « La guerre est l’industrie nationale de la Prusse. » Lorsqu’à l’époque de Napoléon le baron de Stein, qui appartenait à la noblesse des bords du Rhin, se mit au service de cette Prusse guerrière, c’est qu’il n’apercevait pas d’autre moyen de préserver l’Allemagne des invasions.
Bref, je suis né vers la fin du deuxième Empire, et dans une petite ville de Normandie, voisine de Paris au point qu’elle appartient, ou peu s’en faut, à l’Île-de-France. […] Pendant des siècles, des séries de générations françaises ont eu à vivre sur l’idée qu’elles appartenaient à la race invincible. […] laisse-moi t’enlever sur mon navire, car désormais tu m’appartiens. […] « Cet étranger m’appartient », déclare Leucosia, qui aime Euphorion sans tarder. […] Marie-Dorothée se passera de lui très bien ; et le petit garçon n’appartient pas à lui.
À Nevers, on leur fit signer la déclaration suivante : « Nous, soussignés, déclarons adhérer aux mesures prises par M. le Président de la République le 2 décembre, et lui offrons l’expression de notre reconnaissance et de notre respectueux dévouement », Taine seul refusa de donner sa signature, faisant observer que comme suppléant il n’était chargé de remplacer le titulaire que dans son enseignement, et que d’ailleurs, comme professeur de morale, il ne lui appartenait pas d’approuver un acte qui impliquait un parjure. […] Il ne nous appartient pas de parler de l’unique et profond amour qui a fait l’harmonie et le bonheur des vingt-cinq dernières années de sa vie ; mais sans parler de cette inspiration, la plus puissante de toutes, combien vivants étaient demeurés en lui les souvenirs de son enfance, les liens qui l’unissaient à ses parents ! […] Mais ce peuple s’appartient à lui-même, et je fais une injustice si je vais contre la chose sainte et inviolable, sa volonté ». […] Il appartenait à l’école libérale de la Restauration, tout en se défiant plus qu’elle du bonapartisme.
Car, il n’y a pas à dire, et l’action et les personnages appartiennent au répertoire bouffe. […] Ce dominateur s’empare de notre âme, et nous cessons de nous appartenir. […] C’était en 1885, au mois d’août, date mémorable et qui appartient à l’histoire. […] Étant donnés un positiviste et une croyante qui se rencontrent et s’aiment, le positiviste ne, considérant comme valable que le mariage à la mairie, la croyante — elle appartient à l’Église réformée — ne se considérant mariée que si l’union est consacrée au temple, que faire ?
Jésus Il appartenait à un écrivain comme M. […] Abel Lefranc pouvaient faire cette précieuse trouvaille ; depuis trois siècles et demi, ces poésies sommeillaient dans un coffret, et depuis un siècle le manuscrit appartient à la Bibliothèque Nationale, qui l’a acquis avec le fonds Bouhier. […] Est-ce à dire que tout effort d’observation soit inutile ; je n’irai pas si loin ; je crois même que tous les écrivains recueillent ou doivent recueillir des notes, mais je crois aussi qu’ils se divisent en deux catégories : ceux qui en prennent et qui s’en servent, ceux qui en prennent et qui ne s’en servent pas ; les premiers nous donnent les œuvres documentaires, les renseignements, les détails, ils fournissent des matériaux tels quels ; les seconds ont absorbé dans leur être tout ce qui devait leur servir, comme nous respirons l’air sans le voir ni le vouloir, et quand est venue l’heure de la production, sans recourir à leurs calepins, même à leur mémoire, ils ont écrit ce qu’ils avaient vu et entendu, mais après l’avoir digéré, se l’être approprié ; les premiers peuvent prétendre au talent, le génie n’appartient qu’aux seconds. […] G. d’Annunzio appartient à un genre qui, heureusement, touche à sa fin, car la tristesse et le désespoir ne sont pas tout ce qu’on rencontre dans ce bas monde ; cette désespérance sans cause est un mal, je dirai une attitude de la jeunesse d’aujourd’hui qui sera, je l’espère, bientôt celle d’hier.
— Parce qu’il leur appartenait de dresser l’état ou l’inventaire des richesses, des ressources, et des « possibilités » de la langue. […] Pour son vrai caractère on est tenté de l’associer à la préciosité. — Voiture, dans ses petits vers [Cf. la pièce À une demoiselle qui avait les manches de sa chemise retroussées et sales, et la pièce À Mlle de Bourbon qui avait pris médecine], a visiblement une tendance au burlesque ; — et d’un autre côté Saint-Amant et Scarron appartiennent à la société précieuse. — Les précieux raffinaient sur la nature et sur la vérité ; — les burlesques font profession de les « outrer » l’une et l’autre ; — mais tous ensemble ils sont de l’école dont nous avons cité plus haut la devise : Chi non sa far stupir, vada alla striglia... […] Ses Œuvres d’exégèse nous appartiennent à peine, comme étant écrites en latin ; — et celles qui sont écrites en français, — comme son Explication de l’Apocalypse, 1689 ; et ses deux Instructions sur la version du Nouveau Testament imprimé à Trévoux, — faisant aussi bien partie, ou même à plus juste titre, de ses Œuvres de controverse. […] XII]. — Le grand succès de Pradon : Régulus, 1688. — Installation des « Comédiens du Roy » dans leur hôtel de la rue des Fossés-Saint-Germain [actuellement rue de l’Ancienne-Comédie] ; — et leur première représentation, du 18 avril 1689 : Phèdre et Le Médecin malgré lui. — Le Brutus de Mlle Bernard [en collaboration avec Fontenelle], 1690. — La première tragédie de Lagrange-Chancel : Adherbal, 1694 ; — et la première de Longepierre : Médée, 1694. — La dernière tragédie de Thomas Corneille, Bradamante, 1695. — Antoine de La Fosse [1653, † 1708] ; — et le succès de son Manlius Capitolinus, 1698 ; — dont Villemain parle encore comme d’une espèce de chef-d’œuvre. — Mais sans rien dire du regain de nouveauté qu’entre 1790 et 1820 un Manlius a pu tirer de la faveur des circonstances ; — et du génie de Talma ; — ce qu’il y a de mieux dans Manlius appartient à Saint-Réal, pour sa Conjuration des Espagnols contre Venise ; — ou à Thomas Otway, le poète anglais, pour sa Venice Preserved ; — et le reste seulement à l’auteur de notre Manlius. — Les premières tragédies de Crébillon : Idoménée, 1705 ; — et à ce propos de l’influence de Télémaque sur la conception que l’on va désormais se faire de l’antiquité ; — Atrée et Thyeste, 1707.
Condamné à rédiger, à diriger des revues pour le compte d’autrui, il voulait avoir enfin une revue qui lui appartînt ; et l’on n’imagine pas combien ce désir lui tenait au cœur, combien il a tenté de démarches pour le réaliser. […] Il paraît avoir eu pour cette dame une sincère amitié ; mais son cœur appartenait tout entier à une autre. […] Il aurait désiré vivre toujours ainsi, sans autre pensée que la vue de ces yeux brûlants. » Enfin, elle parla : elle lui dit qu’elle l’aimait, elle aussi, mais que leurs voies dans la vie étaient différentes ; elle sentait qu’il ne s’appartenait pas, et qu’il elle non plus il n’appartiendrait jamais tout entier.
« Ici, à Paris, écrit Mme d’Oberkirch, je ne m’appartiens plus, j’ai à peine le temps de causer avec mon mari et de suivre mes correspondances.
« Pour la consolation des disciples qui s’étaient fixés avec leurs familles dans les environs, et pour remettre en quelque sorte sous leurs yeux celui dont le souvenir leur était infiniment cher, outre son portrait, qu’on plaça dans le sépulcre nouvellement construit, on y déposa encore tous ses ouvrages, ses habits de cérémonie, ses instruments de musique, le char dans lequel il faisait ses voyages et quelques-uns des meubles qui lui avaient appartenu.
Tu t’appartiens, pars !
Legouvé se rencontra chez madame Récamier peu de temps après l’apparition de mon Histoire des Girondins, ouvrage qu’il ne m’appartient pas de juger, mais de défendre ; le bruit que faisait alors ce livre allait jusqu’au tumulte dans les salons politiques ou littéraires du temps.
… « On me reproche l’arrangement de ma chambre ; mais les meubles qui y sont m’appartenaient avant ma catastrophe !
Ces pages de mémoires militaires leur appartiennent.
Faut-il se donner sur lui l’avantage de relever dans ce roman ce qui appartient au mauvais esprit philosophique, les caresses aux mœurs de la régence, Louis XIV à peine au tombeau dénigré jusqu’à l’injure, le christianisme moqué, le même écrivain attaquant les abus et corrompant les mœurs, appelant les réformes et ôtant aux âmes le ressort qui les fait réussir ?
Les uns et les autres sont dans l’ordre de Dieu, et si les petits ont des droits, à Dieu seul il appartient de les faire valoir.
Elles valent mieux en un sens que l’histoire ; car, dans l’histoire, il y a une portion fatale et fortuite, qui n’est pas l’œuvre de l’humanité, au lieu que, dans les fables, tout lui appartient ; c’est son portrait peint par elle-même.
Pouvons-nous concevoir le sentiment des artisans, des cultivateurs de l’Attique devant ces monuments qui leur appartenaient, qu’ils comprenaient, qui étaient bien réellement l’expression de leur pensée ?
De la sorte, si l’on veut que chacune reste à la place qui lui appartient, c’est la poésie qui commande d’abord, tandis que la musique est obligée de se plier docilement aux inventions du poète, aux rythmes qu’il a choisis, à l’accent tonique des mots qu’il a entrelacés.
Toujours on sent quelque chose de mystérieux entourer sa personne, comme d’un homme qui n’appartient pas au monde dans lequel il se meut. — Ce qui altère aussi considérablement la fable, c’est ce philtre d’amour.
Ceux-là enfin ne peuvent appartenir à aucun parti officiel, car, qui dit officiel dit pratique dans le sens le plus restreint du mot ; ils préfèrent suivre la Pratique qui ne fait qu’un avec la Théorie, et qui finit toujours par triompher.
Notre conscience a-t-elle cette disgrâce de n’avoir absolument rien en propre, pas mémo ce qui appartient au moindre objet de la nature, à savoir l’identité ?
Ludovic Halévy : « Monsieur, Prévost-Paradol écrivain, vous appartient ; mais je n’ai pu lire, sans étonnement et sans tristesse, ces lignes signées de vous sur la longueur de son torse et sur son nez de comique.
Cette cour avait duré trois séances, au bout desquelles elle lui faisait la proposition bizarre de lui appartenir au bout de quinze jours, mais après l’hommage et la sécurité de quinze visites, pendant lequel temps il s’engageait sur l’honneur à ne voir aucune femme, parce que, lui avouait-elle naïvement, elle avait peur d’une maladie, pour son corps, son beau corps.
Il appartenait à cette génération de poseurs et d’hommes, faisant les forts, à la génération de Beyle, de Jacquemont partant pour l’Inde et quittant ses parents avec la légèreté d’adieux d’un départ pour Saint-Cloud.
Les sensations dans cette barque, par les heures crépusculaires, n’appartiennent plus, pour ainsi dire, aux sensations du jour et de l’éveil.
Cette découverte de l’âme de la loi appartient à saint Paul ; et ce qu’il nomme grâce au point de vue céleste, nous, au point de vue terrestre, nous le nommons droit.
Et dans le temple immense, où le Dieu du chrétien Règne sur les débris du Jupiter païen, Tout mortel en entrant prie, et sent mieux encore Que ton temple appartient à tout ce qui l’adore !
Enfin les enfants sont beaux dans leur innocence, beaux dans leur ignorance de la signification du bruit de la porte qu’on mure sur eux, beaux dans leur songe quand ils rêvent la nourriture, beaux dans leur silence pour ne rien reprocher à leur malheureux père, beaux dans leur cri pour lui offrir leur propre corps, qui lui appartient, à dévorer ; beaux dans leur délire quand, s’adressant encore à lui comme à une Providence, ils lui demandent pourquoi il les laisse mourir ainsi sans secours ; beaux enfin dans ce dernier mouvement filial de leur agonie qui les rapproche de lui et les pousse à se coucher sur ses pieds pour mourir à son ombre.
Francis Jammes (Clara d’Ellebeuse, Almaïde d’Entremont, Pomme d’Anis) et son Roman du Lièvre appartiennent en partie au roman lyrique.
On voit tout de suite combien il importe pour un artiste d’être « bien né » et d’appartenir à l’aristocratie naturelle d’un pays.
Misérable confusion entre les choses du cœur qui appartiennent à tous, et la rare faculté de les exprimer idéalisées par l’imagination ! […] les rieurs avaient tort, car, en vérité, je le crois et je le dis, — à cette époque heureusement disparue où la poésie était partout bafouée, où faire des vers avait ce synonyme : mourir de faim, où tout le succès, toute la renommée appartenait aux rimeurs d’élégies ou aux rimailleurs de couplets, aux pleurards et aux rieurs, où il suffisait de faire un sonnet pour être un imbécile et de faire une opérette pour être une espèce de grand homme ; à cette époque-là c’était un beau spectacle que celui de ces quelques jeunes hommes épris de l’art vrai, acharnés à l’idéal, pauvres pour la plupart et dédaigneux de devenir riches, qui confessaient imperturbablement et quoi qu’il dût en arriver leur foi de poètes, et qui se groupaient, avec une religion qui n’a jamais exclu la liberté de pensée, autour d’un maître vénéré, pauvre comme eux ! […] Je n’ajouterai que quelques paroles et je les adresse surtout aux très jeunes hommes qui me font l’honneur de m’écouter, à ces jeunes hommes artistes déjà ou artistes bientôt, qui pour nous, vieillissants, sont comme le commencement de la postérité : — c’est à vous, nos amis inconnus et chers, à vous qui lisez et relisez l’œuvre de Léon Dierx, qui savez à quel point elle est délicieuse et haute, c’est à vous qu’il appartient de la répandre dans les esprits et de l’imposer à l’admiration de tous.
Le bourgeois de Molière n’accepte pas qu’on doive défendre son honneur domestique ; un personnage de Molière dit quelque part qu’il n’y a que les nobles à qui il appartienne de venger de tels affronts. […] Mais, ces exceptions une fois établies, c’est évidemment aux hommes, à nous, qu’il appartient par nature d’être lettrés, érudits, savants, géomètres, jurisconsultes ; et aux femmes, suivant l’heureuse et juste expression de Molière, qui n’en a guère rencontré de plus heureuses, « d’avoir des clartés de tout ». […] La raison en est que le monde appartient à ceux qui s’estiment ; et après le génie qui a conscience de soi, il n’y a que les médiocres qui, ne voyant pas leurs imperfections, s’estiment assez solennellement pour réussir.