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1611. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Peut-être a-t-on fini par s’apercevoir que les bons livres sont irréfutables et que les mauvais se réfutent eux-mêmes. […] A force de comparer les vierges à des colombes, les chrétiens avaient fini par voir la métamorphose de la vierge en colombe. […] Le professeur de coupe n’a pas fini son discours que déjà les manches, qui étaient étroites comme des écorces, sont devenues de larges calices fleuris de mains blanches. […] C’est d’ailleurs ainsi que finissent, en tout pays, tous les mouvements littéraires. […] Les mêmes bourgeons se finissent les uns en fleurs, les autres en feuilles ; les fleurs durent quelques matinées ; les feuilles, toute une saison.

1612. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Son père finira plus tard par le comprendre à peu près. […] Si grande et si belle que soit la réalité, tu verras que le souvenir finit encore par la dépasser et réussit à l’embellir. […] Il estime que l’un commence où l’autre finit. […] Tu ne sais rien cueillir, rien finir. […] Il n’y a pas d’architecture de l’infini ; il n’y a architecture que dans le fini et par le fini, et l’homme ne participe de cette architecture qu’en participant du fini.

1613. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

(Il finissait par l’apprendre en l’enseignant.) […] Il finit par une contradiction. […] C’est fini, il est prisonnier de son rôle. […] L’intransigeance, l’intrépidité, l’insolence du paradoxe finit par avoir une espèce de grandeur. […] Il n’était pas modeste, il se connaissait lui-même très incomplètement, mais il avait fini par être sincère dans son projet de réforme et de perfectionnement intérieur.

1614. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Ainsi finit l’histoire de Lohengrin et d’Elsa. […] Est-il possible que cela soit fini si tôt ? […] et quel dommage que ce soit fini ! […] Ajoutons que sans elle on n’échangerait plus d’idées, car le monde finirait : il n’existe que par elle. […] Il avait fini par goûter comme un bien « la stricte sécurité de ces lieux de douleur ».

1615. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

finit celle de la nature ? […] Mais tout paraît indiquer que cette force est finie, et qu’elle s’épuise assez vite en se manifestant. […] Mais, à supposer que cette vue finisse par prévaloir, elle ne pourra aboutir, en s’approfondissant elle-même, qu’à un autre mode d’analyse de l’être vivant, et par conséquent à une discontinuité nouvelle, — bien que moins éloignée, peut-être, de la continuité réelle de la vie. […] Car il ne fait que continuer le travail par lequel la vie organise la matière, à tel point que nous ne saurions dire, comme on l’a montré bien souvent, où l’organisation finit et où l’instinct commence. […] Mais, encore une fois, ou la philosophie n’a rien à voir ici, ou son rôle commence là où celui de la science finit.

1616. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Sous Louis XIV on commençait par critiquer, on finissait par admirer ; et nous, au contraire, après avoir commencé par admirer, nous finissons par en être honteux. […] — Eh bien, ………… Tout cela finirait par une perfidie. […] Madame, finissons et mon trouble et le vôtre ; Ne nous affligeons point vainement l’un et l’autre ; Roxane n’est pas loin, etc. […] Ésope à la cour est le modèle des pièces épisodiques, et un véritable chef-d’œuvre en ce genre, parce que les scènes détachées ont cependant un lieu commun : c’est la journée d’un ministre vertueux, dont la calomnie prépare sourdement la disgrâce, et qui finit par triompher de ses ennemis, par les confondre en leur pardonnant : il n’y a guère de dénouement de comédie aussi intéressant. […] La scène du vieux avare, qui veut être fermier-général, a paru très comique à La Harpe : peut-être les plaisanteries sur le tour du bâton étaient-elles moins usées il y a cent ans ; mais la scène finit par un sermon sur la mort et des pensées édifiantes sur la brièveté de la vie, qui n’ont rien de plaisant.

1617. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

La satisfaction parle fini est l’incontestable signe de l’impuissance, parce qu’elle est la cause même des fatigues stérilisantes, une toujours plus approximante approche de la mort. […] L’Imagination moderne est réduite au néant pour avoir prétendu se borner au fini, se passer de l’idée de Dieu. […] Il commence aux environs de 1810, il finit aux environs de 1850. […] Chez les Romantiques, c’est une poupée qui se casse à tout propos, pour tout, pour rien, pour commencer comme pour finir et dans un beau geste. […] En ce grand écrivain nous en avons fini avec les inspirateurs et les initiateurs de l’Art nouveau.

1618. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Jammes nous dit les travaux du mois de mars : Pour les bestiaux les rations d’hiver finissent. […] Un vieux petit employé se lève un dimanche, dans une banlieue, et il met du vin en bouteilles ; et quand toutes les bouteilles sont pleines, sa journée est finie. […] nous finissons par comprendre que tu sois si volage, si aveugle, si dur. […] Peut-être, car il ne faut pas oublier qu’un homme, même supérieur, s’il demande toujours les faveurs du peuple, finit par penser en même temps que le peuple. […] L’heure est finie.

1619. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Il finit par s’y habituer et à la fin ne s’en aperçoit plus ; cependant, dès qu’il y fait attention, il voit la sensation aussitôt reparaître, et souvent il sent d’une manière très distincte ses orteils, ses doigts, la plante du pied, la main. » En plusieurs cas, après sept ans, douze ans et même vingt ans, la sensation était aussi nette qu’au premier jour. — On voit que, pour provoquer la sensation, l’action du nerf lui-même est accessoire ; il n’est qu’un intermédiaire ; si le mouvement moléculaire qui se propage sur tout son trajet est efficace, c’est parce qu’il provoque un autre mouvement moléculaire dans les centres nerveux ; pareillement l’action électrique qui court le long du fil du télégraphe n’a d’importance que parce qu’arrivée à son terme elle déplace l’aiguille du cadran. […] Chaque segment est donc une sorte d’animal complet, capable d’être excité et de réagir par lui-même, capable même de vivre isolément, si, comme chez les animaux inférieurs et notamment chez les annelés, la dépendance mutuelle des segments n’est pas trop grande149. — On ne finirait pas si l’on voulait énumérer tous les cas de l’action réflexe. […] Après plusieurs tâtonnements et à force de répétitions, ils finissent par le prendre du premier coup, par le suivre jusqu’au bout, par le prendre et le suivre sans l’intervention du cerveau et de la pensée. […] Pendant ce long intervalle, la danse de cellules qui le constitue ne s’est point répétée incessamment ; au contraire, après quelques minutes ou quelques heures, elle a reculé graduellement jusque dans des groupes éloignés où elle a fini par s’amortir.

1620. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Les amputés finissent par s’y habituer ; cependant, dès qu’ils y font attention, ils le voient aussitôt reparaître, et souvent ils sentent d’une manière très distincte leurs orteils, leurs doigts, la plante du pied, la main… Un homme amputé de la cuisse éprouva encore au bout de douze années le même sentiment que s’il eût possédé les orteils et la plante du pied. […] Rien d’étonnant, si nous cessons de les considérer comme nôtres et si nous finissons par les considérer comme un quelque chose étranger à nous. […] Nous avons trouvé que les objets que nous nommons corps ne sont que des fantômes internes, c’est-à-dire des fragments du moi, détachés de lui en apparence et opposés à lui, quoique au fond ils soient lui-même sous un autre aspect ; qu’à proprement parler ce ciel, ces astres, ces arbres, tout cet univers sensible que perçoit chacun de nous, est son œuvre, mieux encore son émanation, mieux encore sa création, création involontaire et spontanément opérée sans qu’il en ait conscience, épandue à l’infini autour de lui, comme l’ombre d’un petit corps dont la silhouette, à mesure qu’elle s’éloigne, va s’élargissant et finit pour couvrir de son immensité tout l’horizon. — Nous avons trouvé ensuite que nulle de nos sensations n’est située à l’endroit du corps où nous la plaçons, que plusieurs d’entre elles, quoique étant nôtres, nous apparaissent comme étrangères à nous, que, parmi celles-ci, quelques-unes nous semblent les qualités permanentes d’un être autre que nous ; tandis qu’elles sont en effet des moments passagers de notre être. — Ainsi l’illusion s’est montrée dans tous nos jugements, à propos du monde extérieur comme à propos du monde interne, et nous ne sommes plus étonnés de voir le philosophe bouddhiste réduire le réel aux événements momentanés de son moi. […] La loi qui a fini par susciter en nous l’illusion amène d’ordinaire hors de nous la condition.

1621. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Puis entre nous trois, Zola, Daudet et moi, il y a une causerie intime sur le jeune de la littérature actuelle, qui, ayant l’idée d’un livre, et en détaillant avec feu tout l’intérêt, finit par dire froidement : « Ah ! […] Il me dit qu’il a éprouvé, cette nuit, des souffrances intolérables, que vraiment avec lui, la douleur est trop cruelle, trop méchante, que dans ces moments de souffrance, au-delà de ce qu’on peut supporter, il lui vient l’idée d’en finir, que malgré lui, il calcule le nombre de gouttes d’opium qu’il faut pour cela… et que ça lui fait un peu peur d’être hanté par cette tentation. […] Une éternelle chaîne de rochers, aux dentelures étranges, et à l’extrémité de cette chaîne, une ville dont les habitations sont en partie creusées dans la pierre, une ville où l’on ne sait pas où finit la roche, où commence la construction, — et une ville abandonnée, où semblent à la fois avoir passé un incendie et une peste. […] Au fond une déception pour les amis qui s’attendaient à voir finir la pièce par une acclamation, un triomphe, un emballement frénétique de la salle, et qui la voient se terminer par le succès ordinaire d’une pièce qui réussit.

1622. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Oui, Coppée c’est par excellence le causeur parisien du siècle de la blague, avec tout l’admirable sous-entendu de la conversation de nous autres : les phrases commencées, finies par un rictus ironique, les allusions farces à des choses ou à des faits, connus du monde select et pourri de l’intelligence. […] Zola m’entretient de sa fatigue à finir La Débâcle, de la copie énorme du bouquin qui aura six cents pages, disant que le manuscrit est en train d’avoir mille pages de trente-cinq lignes — les petites pages habituelles de sa copie, formées d’une feuille de papier écolier, coupée en quatre. […] Le déjeuner fini, nous partons avec de Nolhac, l’aimable et savant conservateur du musée de Versailles, visiter les pièces intimes du château historique. […] Et les belles impressions japonaises, depuis tout au plus une douzaine d’années qu’on les recherche, c’est fini d’en trouver chez Bing et Hayashi, et il me semble même que malgré tous leurs efforts, ils n’en peuvent plus découvrir au Japon.

1623. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Cette affection pour Molière, cette passion pour le spectacle, finit par susciter une grave querelle à Boissat. […] Elles ne s’appelaient que « ma chère », et ce mot avait fini par servir à les désigner généralement. […] L’obscène le… qui finit par n’être qu’un ruban, fut surtout le prétexte des plus violentes accusations. […] Il demande une bouteille, la fait suivre d’une seconde, puis d’une troisième, et, tout en causant, il remplit tant de fois le verre de Despréaux, qui, dans la chaleur de son sermon contre le vin, le vidait sans s’en apercevoir, que le prédicateur et son auditoire finirent par s’enivrer. […] Elle se rendit à sa paroisse un dimanche matin avant l’office, accompagnée de Beauval, qu’elle fit cacher sous la chaire où le curé faisait le prône ; et, lorsqu’il l’eut fini, elle se leva et déclara à haute voix qu’elle prenait, en présence de l’Église et des assistants, Beauval pour son légitime époux.

1624. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Cette seconde guerre classique dure jusqu’en 1694 et finit par une paix plâtrée, par la réconciliation, du moins extérieure, des deux contendants, grâce à l’entremise du grand Arnauld.

1625. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

J’aurais voulu, par exemple, un La Mennais devenu catholique et libéral, comme au lendemain de l’Avenir, mais ayant la force de demeurer tel sous le coup même des encycliques et malgré l’appel et l’attrait de la démocratie : je l’aurais désiré s’enfermant pendant quelque temps dans un religieux silence, et n’en sortant depuis qu’à de rares intervalles par des écrits de réflexion et d’éloquence où il aurait tout concilié, tout maintenu du moins, où il n’aurait rien sacrifié, où il serait resté opiniâtrément le prêtre de la tradition antique et des espérances nouvelles : en s’attachant à un tel rôle bien difficile sans doute, mais si fait pour imposer à tous le respect et l’estime, il aurait fini, sans la chercher, par retrouver son heure d’action et d’influence, et il n’aurait pas eu à l’acheter au prix de la considération.

1626. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

L’extrait de correspondance qu’on publie porte sur le livre du Pape et sur celui de l’Église gallicane, qui en formait primitivement la cinquième partie et que l’auteur avait fini par en détacher.

1627. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Si, dans l’enivrement de l’âge et du patriotisme, leur imagination s’exagéra les périls et se méprit sur les remèdes, le temps et l’expérience auraient fini par tempérer cette fougue généreuse, et la Révolution eût conservé en eux des vertus civiques d’autant plus utiles qu’elles allaient devenir plus rares, et qu’on touchait à une époque de tiédeur et de corruption.

1628. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Quand on imiterait l’inquisition d’Espagne et le despotisme de Russie, il faudrait encore être assuré que dans aucun pays de l’Europe, il ne s’établira d’autres institutions ; car les simples rapports de commerce, même lorsqu’on interdirait les autres, finiraient par communiquer à un pays les lumières des pays voisins.

1629. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Ainsi Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV, raconte d’abord toutes les guerres du règne, puis, arrivé à la paix d’Utrecht, revient à l’avènement du roi, pour raconter les anecdotes de la cour et des mœurs du temps, après quoi il reprend encore les choses au début pour développer le gouvernement intérieur, les lois, les réformes, les principes d’administration, les mesures heureuses ou funestes dans chaque département, enfin il finit par exposer chacune des principales disputes religieuses : faisant ainsi non pas une histoire générale du siècle de Louis XIV, mais une dizaine d’histoires spéciales, qui sont simplement mises bout à bout et n’ont d’unité que par le titre unique.

1630. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Elle songea à se nommer Académie des beaux esprits, ou Académie de l’éloquence, ou Académie éminente, et finit par s’appeler du meilleur et du plus simple nom : Académie française.

1631. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Voici qui l’est plus encore : « Je finis cet écrit… en réitérant l’offre de prouver quantum dixi, par écrit, devant un jury composé des six plus grands hommes existants.

1632. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

On a l’impression d’écouter les confidences d’un tout jeune homme qui déborde d’enthousiasme, et il n’est pas d’enthousiasme si ingénu dont on ne finisse par subir la contagion — un peu.

1633. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Bientôt chacune des mille petites afflictions dont est faite une grande peine renaît et c’est comme autant de piqûres, etc. » C’est, fini, les psychologies en action, avec intermède d’orchestre ?

1634. (1890) L’avenir de la science « VI »

De là l’idée que, l’éducation finie, on n’a point à s’en occuper et qu’elles ne peuvent regarder que les professeurs.

1635. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

C’est ainsi qu’il se, fait que le vrai, quoique n’étant compris que d’un très petit nombre, surnage toujours et finit par l’emporter.

1636. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Ses habitudes d’intrigue finirent en 1661, à la mort du cardinal Mazarin.

1637. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

Mais la mode de prendre l’un et l’autre y finit avec le regne de ce prince, qui aimoit les gascons et qui les avançoit préferablement à ses autres sujets, parce qu’il étoit né et parce qu’il avoit été élevé dans leur païs.

1638. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Un matin, lassée de son esprit d’auteur, elle que sa beauté même a lassée, elle voulut respirer de tous ses succès de bel esprit, de Muse de salon, de femme de lettres, et elle prit ce masque de jeune homme à la mode que son magnifique front a fini par crever et qui, bien loin d’étouffer son frais et moqueur éclat de rire, le fit, je crois, vibrer plus haut !

1639. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Les grands hommes qui donnèrent à la langue de Louis XIV, je ne dis pas son caractère définitif, — car une langue ne finit jamais que quand on ne la parle plus, — mais les chefs-d’œuvre qui l’assirent et la posèrent dans sa majesté, sont sortis des grands écrivains du xvie  siècle, qui en a de si grands, et non pas des précieuses, ces bréhaignes, qui ont tué des poètes, mais qui n’en ont jamais fait un.

1640. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Il prend les mots les plus célèbres et les plus retentissants de l’histoire et il passe par-dessus son analyse, ses rapprochements de texte, ses à-peu-près d’autorité, et, après toutes ces diverses opérations, les mots s’amincissent, ils s’effacent, et finissent par entièrement disparaître.

1641. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Mais on ne sent pas quand on le lit ce que nous recherchons, même en histoire : le voisinage d’une âme qui chauffe la nôtre, ou bien cette âpre froideur de l’intelligence qui finit, comme la neige, par brûler autant que le feu, et que possèdent seuls les grands historiens, les grands observateurs de la nature humaine dont la pensée est toutes les passions.

1642. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

L’épouvante qu’il produisait revenait sur lui ; il tremblait en frappant et frappait encore, tant qu’enfin les lâches se révoltèrent et frappèrent à leur tour… Il ne finit point dans la majesté sans remords de Sylla.

1643. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

» Plus sagace que Madame Du Deffand, qu’on appelait « l’aveugle clairvoyante », elle n’avait jamais été abusée par grand-chose, mais elle finit par se désabuser de tout, — et même de la plus cruelle souffrance de sa vie (l’indifférence et l’ingratitude de son fils).

1644. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Le malheur est que tout pour lui finit par être trop une question mise à l’étude, jusqu’à son esprit même, qu’il n’oublie jamais pour en jouir ou pour en faire jouir !

1645. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Naturellement et sans qu’on le cherche, on éprouve, quand on a lu ce dormeur éveillé, un effet analogue à l’effet de ces songes qui sont encore quelque chose au réveil et qui finissent bientôt par se ronger et n’être plus !

1646. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Mais, au fond, dans toutes ces stupides et éloquentes matérialités de Diderot, il n’y avait pas plus d’audace et de niaiserie que dans la théorie idéaliste d’Hegel, cette théorie qui croit aller du néant au devenir, de l’être à la notion, du sujet à l’objet, du fini à l’infini, de la connaissance à la volonté, bref, de l’Idée à la Nature, et qui n’y va pas !

1647. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Comme écrivain, opérant sur une langue qu’il n’inventa pas, quoiqu’on l’ait dit, car nous avons un si effroyable besoin de flatter que nous finissons par flatter la gloire, il imita Montaigne, et l’imitateur ne fit pas oublier l’imité.

1648. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Il hait et méprise tant le Christianisme, qu’il finit même par envelopper le Judaïsme dans sa haine et dans son mépris.

1649. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Swedenborg va dans les cieux s’entretenir avec qui il vent. » Malgré l’impassibilité du critique et de l’historien, la faculté d’itinération de Swedenborg finit par arracher à M. 

1650. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Il est vrai que Henri Heine se soucie peu de la précision scientifique, tandis que le baron de Feuchtersleben, qui s’en préoccupe, nous donne une idée de la sienne en écrivant sur Salvandy cette bonne phrase, par laquelle je veux finir : « Ce fut l’homme le plus moral des temps modernes. » Certes !

1651. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

cette honte est finie, et la lacune que nous déplorions n’existe plus.

1652. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Guizot a méconnu la plus vulgaire règle de composition, qui exige que l’intérêt aille toujours croissant dans toute œuvre littéraire, et il a commencé son livre par ceux avec lesquels il devait le finir ; car, à moins que toutes les notions ne se trouvent brouillées dans sa tête, saint Louis et Calvin sont bien autrement intéressants en histoire que Duplessis-Mornay et même que saint Vincent de Paul !

1653. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Nous l’avons dit parfois, à propos de ce surnaturalisme dont il faudra bien finir par s’occuper sérieusement, tant il nous pèse sur la tête : nul écrit n’avait paru encore (et nous l’avons regretté) qui révélât dans son auteur une conception supérieure et donnât le signal d’une haute discussion.

1654. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Il le dit lui-même : « Je suis chose légère. » Les femmes qui l’aimèrent, l’aimèrent surtout comme de belles marraines qui lui firent chanter sa romance à Madame jusqu’à sa dernière heure, à ce Chérubin attardé qui devint une barbe grise avant de cesser d’être un enfant, mais qui finit, tout en la chantant, par rire de sa romance.

1655. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Le Romantisme de 1830, dont il fut un des Rois chevelus, s’y atteste par une opulente chevelure blonde, digne du peigne d’or avec lequel il la peignait peut-être, cet homme qui avait, pour les autres, le culte de soi des natures élevées et délicates, en toutes choses… Alfred de Vigny ne fut point un dandy comme Byron et comme Alfred de Musset, qui, lui, commença comme Byron et finit comme Sheridan.

1656. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Il fallait bien que le roman finît, et on ne pouvait pas, quelque talent qu’on eût pour peindre ces hideurs physiques, prolonger indéfiniment le pathétique des avortements !

1657. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Ils comblent le prince de tout ce qu’ils peuvent accorder à l’homme ; et quand sa carrière est finie, alors ils l’appellent pour habiter avec eux dans les palais célestes ; il monte, et sa gloire reste sur la terre. » Il me semble qu’il y a peu de morceaux chez les anciens qui vaillent celui-là pour la raison, la justesse et la vérité.

1658. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

À peine en ai-je goûté les charmes, non pas de cette amitié vaine qui naît dans les vains plaisirs, qui s’envole avec eux, et dont on a toujours à se plaindre, mais de cette amitié solide et courageuse, la plus rare des vertus. » L’orateur nous apprend ensuite que c’est le dessein d’élever un monument à la cendre de son ami, qui lui a fait entreprendre cet ouvrage ; il finit par une réflexion triste mais vraie.

1659. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Modifiées sans doute et atténuées, mais toujours reconnaissables, elles ont fini par prendre place parmi les idées courantes du siècle, au même titre que les vues de Kant sur le caractère subjectif des notions premières de la raison, que la conception de l’éternel devenir de Hegel ou que la théorie des trois états de Comte. […] Comment s’expliquer alors ses jugements si sévères sur le christianisme dans ses derniers ouvrages, l’espèce d’aversion qu’il finit par manifester contre la religion qui enseigne que « Dieu est amour », et contre celui « qui a tant aimé les hommes qu’il est mort pour eux ?  […] Comme chez la religieuse extatique qui à force de penser au Christ finit par le voir et l’entendre, la pensée en lui se changeait en vision. […] Il ne put jamais regarder qu’un petit nombre de points, d’objets à la fois ; mais son imagination s’en emparait avec une force inouïe et finissait par y voir un monde. […] en novembre, — quand tous les travaux sont finis, — la saison close et sombre pour longtemps, — quand on revient à la maison, — quand l’homme se rasseoit au foyer — et voit en face la place à jamais vide, — oh !

1660. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Avant que de finir cet article, je crois qu’il n’est pas inutile d’observer que la catachrèse n’est pas toujours de la même espéce. […] Les proverbes allégoriques ont d’abord un sens propre qui est vrai, mais qui n’est pas ce qu’on veut principalement faire entendre : on dit familièrement tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se brise ; c’est-à-dire, que, quand on afronte trop souvent les dangers, à la fin on y périt ; ou que, quand on s’expose fréquenment aux ocasions de pécher, on finit par y succomber. […] Nous avons expliqué dans la première partie de cette grammaire ce que c’étoit qu’une phrase : c’est une expression, une manière de parler, un arangement de mots, qui fait un sens fini ou non fini. […] J’observerai à cette ocasion deux autres figures qui ont du raport à celle dont nous venons de parler : l’une s’apèle (…) ; c’est quand les diférens membres ou incises d’une période finissent par des cas ou des tems dont la terminaison est semblable : l’autre s’apèle (…), c’est lorsque les mots qui finissent les diférens membres ou incises d’une période ont la même terminaison, mais une terminaison qui n’est point une désinance de cas, de tems, ou de persone, come (…). […] Cette dernière façon de parler, dont on se sert pour finir les lettres, n’est jamais regardée que come une formule de politesse.

1661. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

C’est au critique, en guide sage, d’obliger le voyageur à s’arrêter où finit le jour, de peur qu’il ne s’égare dans les ténebres. […] Faites durer votre action le tems qu’elle a dû naturellement durer ; pourvû qu’elle soit une, pleine, & intéressante, elle finira trop tôt. […] Ainsi l’action de l’Iliade finit au dernier livre, celui de la Pharsale au huitieme, celui de l’Enéide au dernier vers. […] Plus ils se livrent à l’action, & plus leur attention se dirige vers le terme où elle aboutit ; or le terme prévû, l’action est finie. […] Dans la Comédie l’action finit heureusement par un trait de caractere.

1662. (1894) Études littéraires : seizième siècle

C’est cette commune haine qui a fini par les concilier. […] Protestant il l’est devenu, parce que, quand on vous attribue avec obstination persécutrice une opinion, on finit toujours par vous la donner : « Eh bien ! […] Dès qu’elle est autre chose, elle est païenne, elle est ce blasphème : proclamation que Dieu est fini. […] Dieu était fini avant la chute, et a conquis son infinitude après. […] Il est fini.

1663. (1923) Au service de la déesse

Mais, son livre fait, et parfait, soudainement ce fut bel et bien fini. […] On n’en finirait pas d’énumérer les différences : et qui ne les voit ? […] On en rirait un peu de temps ; puis on aurait bientôt fini d’en rire. […] Mais, déjà, j’étais leur aîné : j’étais plus près qu’eux de la mort. » Maintenant, la guerre est finie, et finie par la victoire : « Il est midi. […] Elle est hors de page ; elle a fini ses écoles.

1664. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Dire actuellement quelles productions sont le plus finies, de celles de la peinture & de la sculpture, quel art de ces deux a le plus atteint le dégré de perfection dont chacun est susceptible ; c’est ce que plusieurs écrivains n’ont pas osé décider. […] La vision finit, & les marques des cloux restèrent aux mains & aux pieds du saint, tels qu’il les avoit vus dans l’image du crucifix. […] Il sembloit, après cela, que tout devoit être fini ; mais il s’en falloit bien que tout le fut. […] Le discours de sa sainteté fini, le théologien des jésuites parle le premier en faveur de la science moyenne : celui des dominicains tâche d’établir ensuite la prémotion physique. […] Arnauld d’Andilli, père du ministre Pomponne, mandoit à la reine : « Je serois bien malheureux d’avoir quitté le monde pour finir mes jours dans un desert, & n’y trouver que ma perte ».

1665. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Leurs ouvrages foibles n’ont pu faire tomber des libèles atroces contre une reine, dix-huit ans captive en Angleterre, qui changea dix-sept fois de prison, & finit par y périr de la main du bourreau. […] Son ouvrage admirable est fini dans son genre. […] Le cours de ses études fini, à peine entre-t-il dans le monde, qu’il se livre à toutes les passions, & principalement à celle de l’amour. […] Quoi qu’on dise, voilà bien des questions finies. […] La correction & le fini manquent totalement aux poësies de Santeuil.

1666. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

» — Le tout finit et se couronne par un pompeux éloge de la France : « Charles, Clotilde, augustes époux, vous allez retracer à nos yeux les vertus de Ferdinande et de Victor ! […] « Certainement, madame, ce chaos finira, et probablement par des moyens tout à fait imprévus. […] On raconte que Sieyès et M. de Tracy lisaient perpétuellement Voltaire ; quand la lecture était finie, ils recommençaient ; ils disaient l’un et l’autre que tous les principaux résultats étaient là. […] Nous en verrons d’autres, tenez cela pour sûr, et ne croyez pas que rien finisse comme on l’imagine. […] Je finis avec l’Europe, c’est s’en aller en bonne compagnie. »  — On m’assure pourtant que ce fut six semaines seulement avant sa mort qu’il écrivit ce fameux portrait de Voltaire pour le mettre dans les Soirées, au IVe Entretien déjà composé.

1667. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Enfin Achille répond aux motifs de la gloire, par où Ulysse a fini sa harangue. […] Il s’adresse d’abord à Ulysse, ne daignant pas seulement parler au superbe Achille ; et s’il s’échape ensuite à lui reprocher directement son orgueil, c’est par l’impétuosité du dépit même : je ne desirerois qu’une chose dans son discours ; c’est qu’il finît par un trait d’indignation, qui soutînt dans l’ame du lecteur le même mouvement que le reste y fait naître. […] Si le fonds en est l’indignation, comme de celui d’Ajax, il doit finir avec le même sentiment, et il en est là-dessus de l’esprit, comme de l’oreille sur la musique. Un air composé dans un mode ne peut passer que par certains chemins, pour finir indispensablement dans le ton qui lui est propre ; autrement l’oreille est blessée. Il faut de même qu’un discours composé dans un certain mouvement, soit rangé dans l’ordre particulier que ce mouvement exige, et qu’il finisse de maniere à le soûtenir et à l’accroître ; autrement l’esprit sent qu’on l’égare : et il se rebute.

1668. (1923) Paul Valéry

Les différentes réalités matérielles, personnelles, idéales, logiques, dit-il dans l’Introduction « peuvent se considérer comme des portions finies d’espace ou de temps contenant diverses variations, qui sont parfois des objets caractérisés et connus, mais dont la signification et l’usage ordinaire sont négligés pour que n’en subsiste que l’ordre et les réactions mutuelles. […] Dès qu’a lui l’éclair en lequel elle s’acquitte de sa fonction de rapport, son rôle est fini. […] Et il finit sur le beau poids de laine de ce dernier vers. […] L’arbre de la connaissance autour duquel était enroulé le Serpent, néant en face de l’être, mais néant industrieux, technique, finissait par exalter jusqu’à l’être la toute-puissance du néant. […] L’idée de perfection implique des limites, un contour arrêté, et tout ce que le labeur incorporait de fini aux Emaux et Camées de Gautier et aux Trophées de Heredia, murs aux pierres bien taillées, somptueux tombeaux.

1669. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Fermat, Pascal et Huyghens… » Et Leibniz finit par conclure que le chevalier, dans ce qu’il dit contre la division à l’infini , se juge lui-même, et qu’un tel homme, évidemment, était beaucoup trop occupé des agréments du monde visible pour pénétrer fort avant dans ce monde supérieur que régit la pure intelligence35. […] Je voudrois vous la pouvoir conter tout d’une suite, car je crois que vous seriez bien aise de l’apprendre ; mais, madame, outre que cela ne serait pas si tôt fait, et que je me lasse fort aisément, il me semble qu’il y a plus de huit heures que je vous écris, et je suis accablé de sommeil. » La suite de l’histoire ne vient pas et ne vint jamais, et n’est-ce point, en effet, sur ce propos brisé qu’il sied de finir ? […] On fit pourtant le traité à des conditions plus douces, et le tumulte finit agréablement. » Ainsi voilà, en si beau monde, un sage mari qui, pour être en pointe de vin, se met à jouer un très-vilain jeu, et si au vif que la dame alarmée dégaine l’épée de quelqu’un de la compagnie pour se défendre.

1670. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

XXII Gelpfrât en effet accourt ; il combat Hagene qui finit par l’immoler. […] La voix de Volkêr les fait fuir: « Mais ma cuirasse se refroidit tellement, dit-il, que je pense que la nuit va finir. » Le matin, Hagene et Volkêr appelés à l’église par le bruit des cloches, vont se ranger avec leurs guerriers devant la porte de la cathédrale. […] La fête du roi se termina d’une façon sanglante, car souvent l’amour finit par produire le malheur.

1671. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Vous avez arrêté court, fini, réellement fini ? […] Si, maintenant, pour finir, nous ajoutons qu’il existe de certaines agences ayant le monopole des fonds de romans, qu’il est des cabinets d’affaires spéciaux où l’on recherche les manuscrits au dernier rabais, afin de les écouler ensuite sous forme de reproduction dans cent ou deux cents journaux de province, que les dites agences ont leur installation bien connue des miséreux de la profession ; qu’elles ne cachent point leur enseigne, mais, au contraire, la relèvent et la décorent d’étiquettes alléchantes, telles que celle-ci : À la Providence des romanciers ; qu’elles sont comme le Mont-de-Piété de la basse pègre écrivante, avec cette réserve que les objets engagés y changent aussitôt de nom et ne reviennent jamais à leurs propriétaires ; et nous aurons à peu près tout dit sur les secrets d’un trafic plus heureux qu’honorable.

1672. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Une Capitulation, comédie à la manière antique,par Richard Wagner Écrite pendant l’automne de 1870, à Triebchen, cette œuvre a été finie en décembre de la même année, — quatre semaines après l’étude sur Beethoven, quelques mois avant l’achèvement de Siegfried ; de la même époque sont encore L’Ode à l’armée allemande devant Paris, et la Marche impériale (kaisermarsch). […] Le vif intérêt que j’y pris finit par augmenter mon attente jusque l’impatience ; dans une heure de bonne humeur, j’ébauchai moi même le plan d’une pièce telle que je devais à peu près en désirer une, et ; en peu de jours, je la poussai si loin, — comme une interruption gaie à des travaux sérieux, — que je pus la remettre à un jeune musicien, qui alors habitait chez moi, pour qu’il essayât d’en faire la musique. […] Mais son Unité est bonne, sainte, non funeste comme pour Schopenhauer ; le but de notre vie est, précisément, réaliser cette Unité bienheureuse ; la réaliser, — la reconstruire, plutôt : car le Mal, qui était, pour Schopenhauer, le lot originel et constant, le Mal paraît à Wagner l’effet d’une volontaire décadence, un état anormal et que nous pouvons finir.

1673. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Ces observations, corroborées par d’ingénieuses expériences, sont exactes, mais Münsterberg finit par confondre la mensuration musculaire du temps avec la conception même du temps. […] Après avoir eu des représentations dont chacune laisse une trace, l’être conscient finit par avoir la représentation de leur ordre même et de leur mode d’apparition ; il regarde en arrière dans le temps comme il regarde en arrière dans l’espace. […] Bien plus, si nous apercevions les choses en elles-mêmes, Kant nous apprend (comme s’il y était allé voir) que le temps s’évanouirait ; ce prétendu objet pur d’une intuition pure finit donc par être une ombre, une illusion de la caverne.

1674. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

à ces grands faiseurs de silhouettes crayonnées sur les murs de l’antichambre, je préfère encore les satiriques, race acharnée et mal élevée, il est vrai, mais la satire même finit par arriver à je ne sais quelle ressemblance violente, qui ressemble à la comédie ou à l’histoire, comme le bistouri qui sauve ressemble au couteau qui égorge ! […] ils commençaient, comme leurs pères n’eussent pas osé finir ! […] Autrefois était riche celui qui mangeait des entremets, qui faisait peindre alcôves et lambris, qui jouissait d’un palais à la ville et d’un palais à la campagne, et qui finissait par mettre un duc dans sa famille.

1675. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Le Traducteur qui rima l’Iliade, De douze chants prétendit l’abreger ; Mais par son stile aussi triste que fade, De douze en sus il a sçu l’allonger : Or le Lecteur qui se sent affliger, Le donne au Diable & dit perdant haleine : Hé finissez, Rimeur à la douzaine ! […] Supposé qu’il y eût des défauts, ce ne sont pas au moins des défauts qui viennent du fond vicieux ou de la mauvaise construction de la fable ; mais uniquement du tems qui a manqué à l’auteur pour finir son ouvrage. […] C’est ce qui donna lieu au joli Rondeau attribué à Chapelle, qui finit par ces vers : Mais quant à moi, j’en trouve tout fort beau, Papier, dorure, images, caractère, Hormis les vers qu’il falloit laisser faire A la Fontaine.

1676. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Magnin ne s’est appliqué à l’éclaircissement de cette question délicate : comment le théâtre ancien a-t-il fini ? […] Mais je veux résumer encore une fois, au moment de finir, mes souvenirs essentiels sur M. 

1677. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Cette célébrité même et le caractère passionné de ses poésies furent cause qu’après sa mort il se forma insensiblement sur elle une légende qui, accueillie et propagée sans beaucoup d’examen par des critiques d’ordinaire plus circonspects, par Antoine Du Verdier et Bayle, recouvrit bientôt le vrai et finit par rendre l’intéressante figure tout à fait méconnaissable. […] et qui finit par ces vers : Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse !

1678. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Deux choses sont pernicieuses à l’homme, le manque d’occupation et le manque de frein ; ni l’oisiveté, ni la toute-puissance ne sont conformes à sa nature, et le prince absolu qui peut tout faire, comme l’aristocratie désœuvrée qui n’a rien à faire, finit par devenir inutile et malfaisant. — Insensiblement, en accaparant tous les pouvoirs, le roi s’est chargé de toutes les fonctions ; tâche immense et qui surpasse le forces humaines. […] Mais, féodal ou moderne, le domaine est toujours sa propriété, dont il peut abuser autant qu’user ; or qui use en toute liberté finit par abuser avec toute licence.

1679. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Ici finit le second volume, qui ne mérite le nom de Cosmos qu’à la fin, quand l’auteur se relève de la misérable contemplation littéraire des écrivains les plus modernes sur la vague nature à sa pensée astronomique, dont la grandeur grandit tout et le contemplateur lui-même. […] » XI Enfin, cet être infini et mystérieux dans ses desseins me prête de siècle en siècle des lueurs pour m’approcher de lui par des spectacles rapprochés et plus sublimes ; je finis non par comprendre, car l’étincelle ne peut comprendre l’étoile, mais par conjecturer je ne sais quoi d’immense, de parfait, d’accompli, qui me contient moi et les univers, et qui, sous le nom de divinité ou de Providence, m’a donné, tout insecte invisible que je suis, la même place, le même rang, la même part d’importance, d’attention et d’amour qu’à ses soleils.

1680. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Leconte de Lisle finit par délaisser les mornes buveurs de l’eau sacrée du Gange. […] Il fallait en finir.

1681. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Les ballons rouges ne méditent pas ; ils finissent par éclater vainement, quand ils ne se dégonflent pas sans gloire. […] Ch. de Tourtoulon, qui est l’auteur d’une savante étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl, conclut ainsi une série d’observation faites sur les lieux mêmes où les patois du nord confinent aux patois du midi, où la terre d’oïl finit et la terre d’oc commence.

1682. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

On finit alors par se persuader que l’art de la lecture à haute voix n’est si négligé que parce qu’il est trop difficile, et on préfère y renoncer. […] La variété de son débit se manifestait à la fois dans sa physionomie et dans ses gestes, et suppléait tellement à l’absence de sa voix, qu’on finissait par lui en croire une.

1683. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

L’image a lieu dans les centres cérébraux que la sensation même avait fini par ébranler, mais elle a lieu en l’absence des causes extérieures et sous une excitation intérieure. […] Enfin, si je pense fortement à toutes ces circonstances, je finis par sentir d’une manière plus ou moins sourde le rudiment même de l’élancement.

1684. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Enfin, je finis par vouloir d’une femme dont je n’ai pas envie. […] Ces trois statues posées sur des piédestaux dans une chambre, tandis que, dans l’ombre d’un corridor qui ne finit pas, se débattent des formes confuses faisant peur.

1685. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Née d’une accumulation de phrases synonymiques qu’elle couronnait et résumait, prise comme un substitut de représentations directes possibles mais ternes, employée à la tâche de plus en plus difficile et de moins en moins réussie de figurer matériellement des idées plus obscures parce que plus creuses, elle finit par devenir le vêtement de purs fantômes intellectuels, à qui elle prête seule une existence apparente. […] Ici notre étude finit.

1686. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Il m’a paru, en examinant les odes d’Horace, qu’il ne connoissoit pas, non plus que les grecs ses modéles, ou pour mieux dire, qu’il négligeoit aussi bien qu’eux un art que les lyriques modernes ont observé, et dont ils ont abusé même assez souvent ; c’est d’arranger tellement ses pensées dans chaque strophe, qu’il y ait une gradation de sens, et qu’elles finissent toujours par ce qu’il y a de plus vif, et de plus ingénieux. […] Ainsi je finis en me faisant honneur auprès du public, du succès qu’ont déja eu plusieurs des ouvrages que je lui offre.

1687. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Épisode Dans les derniers jours de l’automne qui vient de finir j’allai assister seul aux vendanges d’octobre, dans le petit village du Mâconnais où je suis né. […] Le matin, tout est vif et gai ; à midi, tout baisse ; au soir, tout recommence un moment, mais plus triste et plus court ; puis tout tombe et tout finit.

1688. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Corneille avoit fini sa brillante carrière, Melpomène aux douleurs se livroit tout entière ; Mais Rousseau, n’écoutant que ses nobles transports, Enfantoit chaque jour de plus brillants accords, Et savoit allier, dans son heureuse audace, La harpe de David à la lyre d’Horace. […] Tantôt c’est en lui découvrant l’origine des préjugés, tantôt c’est un livre sur l’esprit, tantôt le système de la nature ; cela ne finit point.

1689. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Il faut qu’il s’affranchisse de ces fausses évidences qui dominent l’esprit du vulgaire, qu’il secoue, une fois pour toutes, le joug de ces catégories empiriques qu’une longue accoutumance finit souvent par rendre tyranniques. […] On peut donc croire que, pourchassé de science en science, ce préjugé finira par disparaître de la sociologie elle-même, sa dernière retraite, pour laisser le terrain libre au savant.

1690. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Voyez encore, et je n’en finirais vraiment pas si je voulais tout citer : « Pardonnez-moi cette petite digression. […] Vous savez que, jusqu’à la fin, l’admiration pour les jeunes filles a été une de ses manies, un de ses péchés légers ; jusqu’à la fin, il a jeté des regards du côté de la jeunesse féminine ; chez les Herwart, à la campagne, il tombait en extase devant une toute jeune fille, à ce point que, pour revenir à Paris, il s’égarait dans ses rêveries et dans les chemins, et finissait par s’apercevoir qu’il avait tourné absolument le dos au but de son voyage.

1691. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Je vous indiquerai seulement que Philémon et Baucis a probablement hanté l’imagination de Gœthe, puisque le grand poème de Faust finit presque par l’épisode de Philémon et Baucis ; il l’a traité d’une façon particulière dans laquelle je n’ai pas lieu d’entrer aujourd’hui et cela m’entraînerait trop loin ; mais il l’a traité à un point de vue à la fois philosophique et psychologique infiniment intéressant. […] Je finis par le Florentin, qui a une véritable valeur et une très grande valeur. « Le Florentin a déclaré Voltaire, est tout à fait digne d’être une petite comédie de Molière. » C’est exactement mon avis, et je trouve même que si le Florentin était de Molière, ce serait une des meilleures petites comédies de Molière.

1692. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Soit S le système de référence : S′ aura des vitesses variables, dont chacune sera conservée par lui pendant des périodes finies ou infiniment petites ; à chacun de ces mouvements uniformes s’appliqueront naturellement les formules de Lorentz ; et nous obtiendrons, soit par une addition de parties finies soit par une intégration d’éléments infiniment petits, le temps t’ qui est censé s’écouler en S′ pendant que le temps t s’écoule en S.

1693. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

· qui finissent par ce vers : Moi si jeune, enviant ta blessure et tes maux !

1694. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Goethe l’a vu et l’a exprimé avec sa supériorité de critique et de naturaliste : « Lorsqu’une famille s’est fait remarquer, dit-il, durant quelques générations par des mérites et des succès divers, elle finit souvent par produire dans le nombre de ses rejetons un individu qui réunit les défauts et les qualités de tous ses ancêtres, en sorte qu’il représente à lui seul sa famille entière.

1695. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Il en a bien un peu conscience, et au moment de lâcher les volumes dont il s’est acquitté comme d’une tâche, il écrit à la princesse : « Tout est fini et j’ai environ dix siècles à mettre à vos pieds ; j’aimerais mieux y être moi-même.

1696. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Je finis sur ce chapitre, j’en ai parlé longtemps, trop longtemps, mais je ne sais par quelle fatalité il arrive que je ne peux rien vous dire en peu de mots ; c’est que j’aimerais à vous dire tout ce que je pense… » Je n’exagère pas, et chacun maintenant est juge ; mais c’est, on en conviendra, un événement biographique que la production d’une semblable pièce d’anatomie morale.

1697. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers »

Pour lui, prenant en fin de compte un demi-parti, il se contenta d’envoyer dans la direction de Bry une seule de ses divisions (Durutte), qui, dès lors, n’atteignit le but qu’en tâtonnant et sans servir à autre chose, la journée finie, qu’à précipiter la retraite des Prussiens ; et lui-même il arriva à Frasnes sur les derrières de Ney, trop tard, et quand il n’y avait plus à agir.

1698. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Mais Ney est pressant, il réclame des forces, il est hors de lui dans son ardeur, il est comme furieux et forcené de tout son arriéré d’action des jours précédents, de tous ses retards de la veille et de l’avant-veille ; il jure, si on le laisse faire, d’en finir à lui seul avec l’armée anglaise.

1699. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Et, pour finir, je demande à citer sans plus de façon la réponse même que je fis aux objections de M. 

1700. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

« Lucrèce dit qu’en un cœur coupable sont tous les fouets, tous les aiguillons de l’enfer ; et que le méchant, ne voyant aucun terme à ses tortures, les prolonge et les aggrave en idée après cette vie : d’où naît la crainte chimérique du Tartare : ……………………… At mens sibi conscia facti, Præmetuens », adhibet stimulos torretque flagellis Mec videt interea, qui terminus esse malorum Possit, nec quæ sit pœnarum denique finis ; Atque eadem metuit magis hæc ne in morte gravescant Hinc Acherusia fit stultorum denique vita.

1701. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Pour qui a lu avec soin les livres IV et V des Odes, les pièces intitulées l’Âme, Épitaphe, et tout ce charmant poëme qui commence au Premier Soupir et qui finit par Actions de Grâces, il est clair que le poëte, sur ces cordes de la lyre, s’était arrêté à son premier mode, mode suave et simple, bien plus parfait que celui des Odes politiques qui y correspond, mais peu en rapport avec l’harmonie et l’abondance des compositions qui ont succédé.

1702. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Il avait fait ce vers, traduit, je crois, de l’anglais, et qui exprimait bien sa propre nature : La rose a des poisons qu’on finit par trouver !

1703. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Mais j’aime mieux finir par la conclusion sérieuse, qu’il est impossible d’éluder en fermant ce livre : c’est que, s’il faisait beau écrire et parler comme chez M. de Caumartin au xviie  siècle, il fait bon de vivre au xixe , sous nos lois, sans Grands-Jours, sous notre Code civil et notre régime d’égalité, même lorsqu’on est gentilhomme comme lorsqu’on ne l’est pas.

1704. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

A vrai dire, quand une philosophie en est arrivée là, quelles qu’aient pu être sa valeur et sa vérité au point de départ, il est temps qu’elle finisse et soit détrônée ; car toute philosophie, digne de ce nom, n’existe qu’à la condition d’être sans cesse en question, sur le qui-vive, et de recommencer toujours.

1705. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Après y avoir consacré plusieurs années, grâce à ses anciens professeurs, ou à quelques amis de collège, lancés dans le grand monde, il finissait par trouver un protecteur.

1706. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Tout change autour de nous, tout finit et commence !

1707. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Tacite affirme, en effet, que la perfection de la législation romaine s’est arrêtée à la loi des XII tables (duodecim tabules finis œqui juris).

1708. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Les sentiments étaient si naturels, que les personnages finirent par être vivants : bergers et bergères devinrent de vrais paysans.

1709. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

On a vu avec quelles ruses et quelle opiniâtreté il a fini par enlever Voltaire.

1710. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Dirons-nous qu’à force de se croire le plus Parisien des chroniqueurs, il a fini par le faire croire au public ?

1711. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

N’en finira-t-on jamais avec cette antique confusion de l’inspiration et de l’inconscience ?

1712. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

… Ça débute généralement comme ça finit, par des chansons.

1713. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Selon les politiques dont je parle, le groupement de provinces effectué par une dynastie, par ses guerres, par ses mariages, par ses traités, finit avec la dynastie qui l’a formé.

1714. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Jésus ne savait pas assez l’histoire pour comprendre combien une telle doctrine venait juste à son point, au moment où finissait la liberté républicaine et où les petites constitutions municipales de l’antiquité expiraient dans l’unité de l’empire romain.

1715. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Je ne suis pas deux jours de suite dans la même situation. » La lettre finit par des plaintes sur l’assujettissement, sur l’esclavage où elle est tenue, sur les obstacles qui s’opposent à ce qu’elle fasse rien pour ses parents et ses amis.

1716. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

On dit sourdement que si son mari partait elle serait du voyage. » Au moment où le roi allait revenir de l’armée de Flandre et où la saison des eaux finissait pour madame de Montespan, on avait agité à la cour la question de savoir si madame de Montespan y reviendrait118.

1717. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Mais on peut rêver une autre poésie cosmique, on peut rêver de dire l’élan étonné et vaillant pour sonder l’insondable ; on peut s’éloigner du charme hellénique de l’esprit qui se repose et se satisfait en une conception finie, pour se jeter dans les épouvantements barbares et sublimes en face de l’abîme qui s’ouvre sous nos pieds, et sur nos têtes, et autour de nous, nous emprisonnant d’infini.

1718. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

La scène est déblayée, le prologue est joué, les précurseurs ont fini leur tache.

1719. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

En réalité, le cerveau ou la moelle a senti quelque chose d’indistinct qui n’est pas parvenu à prendre la forme tactile, mais qui a fini par prendre la forme visuelle.

1720. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Il est très mauvais, même dans la plupart des sciences, d’avoir des mots qui disent trop de choses à la fois ; ces mots finissent par ne plus correspondre à rien de réel, les mêmes combinaisons ne se représentant que fort rarement à l’état identique ; s’il s’agit de phénomènes stables il faut les qualifier soit par un mot net et simple, soit par un ensemble de mots ayant un sens évident dans la langue que l’on parle.

1721. (1902) L’humanisme. Figaro

C’est pourquoi mainte théorie, qui n’était d’abord que poétique, a fini par résumer toute la pensée d’une époque : ainsi pour la Renaissance, ainsi pour le Romantisme.

1722. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

La promenade finie, Ménage vient chez lui relire Térence.

1723. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

Que l’origine de la folie soit ou non dans les organes, toujours est-il qu’elle finit par pénétrer jusqu’à l’âme, car on ne peut nier qu’elle n’atteigne l’entendement et la sensibilité ; or ce sont là certainement des facultés de l’âme.

1724. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

En cela, elle n’a qu’à suivre les indications que lui donne l’opinion elle-même, un instant attachée à de fausses beautés, mais qui finit toujours par s’en dégager, et ne conserve dans ses admirations que ce qui est solidement vrai et solidement beau.

1725. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

« Seulement, dans cette foule brodée de l’Œil-de-Bœuf qui bourdonne incessamment à son oreille, parmi ces jeunes et galants oisifs qui font l’amour pour s’en vanter, et qui se parent d’une maîtresse nouvelle, comme d’un justaucorps à brevet, Célimène finit par découvrir le plus honnête des gentilshommes, le plus vrai des amoureux.

1726. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

À l’occasion de ce mot l’oiseau, qui finit le vers 12, et qui recommence une autre phrase, je ferai quelques remarques que j’ai omises jusqu’à présent sur la versification de La Fontaine.

1727. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

Avant que de finir le chapitre des Romans, il faut dire un mot des contes en prose.

1728. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

hic veteres… etc. " ceux qui les premiers ont fait profession de composer la déclamation des pieces de théatre et de les faire representer sur la scene, en ont usé très-sagement quand ils ont reglé que chaque geste commençât avec un sens, et qu’il finît en même temps que ce sens-là.

1729. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

je vous le dis, cette littérature finira par causer des ennuis à l’administration des contributions directes.

1730. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Ainsi les artistes anciens mettaient sur tous leurs ouvrages, à la suite de leurs noms, le verbe faisait, pour exprimer, ou que l’homme ne sait point finir, ou qu’il est toujours surpris par la mort.

1731. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

En tant qu’il faille se rattacher à son siècle par une sottise, voilà celle par laquelle Mme Gustave Haller se rattache au sien ; car la sottise à la mode au xixe  siècle où tout meurt, usé et fini dans tous les ordres de faits et d’idées, c’est de croire béatement à l’avenir.

1732. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

En effet, il n’y avait pas dans cet ouvrage que des détails de mœurs à animer, des faits à grouper et à décrire, enfin de la tapisserie historique à nous dérouler avec ses premiers plans et ses perspectives ; il y avait aussi de véritables questions d’histoire à toucher, à pressentir ou à résoudre, d’autant plus difficiles et plus hautes, ces questions, que l’histoire qu’écrivait Daumas n’était pas faite, mais qu’elle se faisait, et qu’il fallait pour récrire la sagacité des historiens contemporains, — les premiers des historiens quand ils sont un peu supérieurs, — qui jugent les événements et leurs résultats dans le coup de la mêlée, tandis que les historiens d’une époque finie les jugent tranquillement après coup.

1733. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

L’auteur a-t-il enfin donné le mot de ces deux ordres de choses, dont l’un a fini l’autre en le brisant ?

1734. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Mais une opinion si virile paraît bien dure à Faliés, qui finit par aller jusqu’à dire que c’est là une erreur et une impossibilité aujourd’hui.

1735. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Développement peut-être inévitable avec la civilisation qu’on nous a faite que cette idolâtrie du théâtre par laquelle les peuples finissent !

1736. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

» Le cœur de Shakespeare, son caractère, ses actes, les milieux qui ont joué sur sa pensée ou qui l’ont pénétrée, enfin tout ce qui est le secret même de son génie en en faisant l’originalité, tout cela a manqué jusqu’ici, et tellement même qu’on a fini par dire, — dogmatiquement et comme si c’était la dispense de toute découverte : « Shakespeare est le seul biographe de Shakespeare ! 

1737. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

temps désespérant et désespéré que celui où l’esprit humain, qui se croit entier, a fini par se mutiler de sa propre main et s’est émasculé de la plus grande de ses facultés, — la faculté religieuse.

1738. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Une prérogative qu’on n’eût pas songé à discuter du temps d’Élisabeth ou de Henri VIII, tout monstrueux qu’il fût, on la disputa aux Stuarts, qui rappelaient l’Écosse et le papisme, et on finit par la leur arracher !

1739. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

… Clément est un de ces biographes à la manière anglaise, ayant pour qualité dominante cette recherche du détail et du point juste où les choses commencent et où elles finissent qui donne à un livre historique la clarté souveraine qu’aucun nuage de métaphysique, aucune audace de théorie, ne pourront désormais troubler.

1740. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Nature particulière de climat, de production et de situation ; influence de ces agents physiques sur les habitants qui viennent successivement s’y fixer ; importance des révolutions intérieures qui agitèrent ces populations ; part immense qu’elles prirent aux événements qui se déroulèrent dans l’Espagne et dans les Gaules… » Et, plus loin, il ajoute encore : « Si les champs catalauniques furent, au temps d’Attila, selon la belle expression de Jornandès : l’aire où venaient se broyer les nations, les Pyrénées, au contraire, furent la retraite bienfaisante où les débris de ces mêmes nations abritèrent leurs pénates et leurs croyances… Lorsque le mouvement torrentiel des diverses races a fini de s’agiter à leur base, l’historien retrouve dans leurs vallées l’Ibère, le Gaulois et le Cantabre, avec leurs forces primitives, leurs fueros, leur farouche liberté.

1741. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

D’ailleurs, presque jamais un siècle ne finit sur la dernière année qui le termine et qui le ferme.

1742. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Elle n’en finit pas moins par se faire adorer de son terrible mari, ce à quoi ne put jamais parvenir la brillante caillette de Sévigné avec le sien.

1743. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

qui n’a pas fini avec la vie de Gœthe et qui continue jusqu’après la tombe, jusqu’après même ce livre d’Eckermann, que je maintiens, moi, une ignorante et aveugle déposition contre Gœthe, et qu’on interprète en faveur de son génie et de sa gloire… Je me demande toujours pourquoi… 7.

1744. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Il n’est pas fini, le xviiie  siècle !

1745. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

À force d’exagérer, d’extravaguer, de s’enivrer de mots et d’images ; à force d’insulter le bon sens, — cette hydre dont il n’écrasera jamais une seule tête ; à force de se remuer, de sauter, de bondir dans le faux, Vacquerie finit, une belle fois, par se retrouver dans la vérité, dans la raison, dans le bon sens… comme s’il en avait !

1746. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Telle était la nuance dans laquelle il s’enfermait et voulait rester, écrit-il à cette date, quand tout à coup les lettres manquent et la Correspondance finit.

1747. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Après la Nouvelle Héloïse, d’autres romans affectèrent la forme épistolaire qui s’était imposée à Rousseau, laquais toujours, alors de Richardson… Quand Laclos finissait ses Liaisons dangereuses, cette pourriture sociale brassée et tripotée d’une main si puissante, Madame de Genlis écrivait, sous forme de lettres, son traité d’éducation, Adèle et Théodore, pour refaire des mœurs perdues, et Madame de Staël ce chef-d’œuvre de Delphine, où passe, idées et mœurs, toute la société du xviiie  siècle dans ce qu’elle avait de sain encore, dans ce qui avait échappé aux gangrènes décrites par Laclos.

1748. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Le fait de son esprit qui finît, nous le reconnaissons, par devenir tout-puissant par l’ordre (toujours l’ordre !)

1749. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Comte appuie la négation des deux premiers états du genre humain qui ont existé, mais qui sont finis, la période de la fiction, c’est-à-dire de toutes les religions, depuis le fétichisme jusqu’à la religion positive — exclusivement, et la période de la métaphysique depuis Aristote jusqu’à Hegel… ma foi !

1750. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Ou bien il fallait l’aborder comme nous l’aurions abordé, nous chrétiens, pour qui nul mouvement de civilisation n’a dépassé le christianisme ; comme nous qui avons une révélation religieuse, primitive, écrite, inébranlable dans ses textes, une histoire, un enchaînement de faits, des sources nombreuses, toute une exégèse, toute une critique et une autorité souveraine pour empêcher tous ces dévergondages d’examen qui ont fini, en Allemagne, par le suicide de la Critique sur les cadavres… qu’elle n’a pas faits, — ou bien il fallait traiter ce terrible sujet, résolument, en homme qui a pris son point de vue de plus haut ou de plus avant que des textes ; comme un philosophe, carré par la base, qui dit fièrement à l’histoire : Tu mens, quand tu n’es pas trompée ; tu es trompée, quand tu ne mens pas !

1751. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

l’un comme l’autre, l’esprit qui vivait le plus comme celui qui vivait le moins, ils devaient si bien retenir, en eux, la marque de cette philosophie, que, malgré le temps, la réflexion et la peur inspirée par des doctrines qui ont fini par donner Arnold Ruge à l’Allemagne et Proudhon à la France, on la retrouve partout en eux à cette heure, aussi bien dans le plus puissant devenu le plus prudent, et qui affecte, pour désorienter l’opinion et n’y pas répondre, de sculpter avec un amour comiquement idolâtre le buste d’une femme sur un tombeau, que dans le plus faible resté le plus hardi, — puisqu’il est resté philosophe, — s’efforçant vainement, dans son interprétation de la métaphysique de saint Anselme, d’échapper aux conséquences, maintenant dévoilées, de la philosophie qui les a également asservis !

1752. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Or, si, avec quelques mots, toujours cités quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits, marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, — fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ?

1753. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Mais il n’écrivait plus ; il avait donné sa démission de la littérature… L’ancien éventailliste du premier Figaro, dégoûté des Célimènes et des journaux pour lesquels il avait travaillé, dégoûté même des livres qu’il avait écrits, dégoûté des philosophies par lesquelles il avait passé, s’était fait chrétien pour en finir avec tous ces dégoûts, qui sont les égouts de nos cœurs… Il était devenu chrétien, — mais le christianisme de Brucker n’était pas ce haut balcon d’où l’on peut cracher sur le monde méprisé.

1754. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Fatalité de la tête orgueilleuse de l’homme qui veut percer tous les mystères : la métaphysique est le jeu d’échecs, enchanté ou maudit, où celui qui y joue une fois est condamné à jouer toujours ; car la partie contre les problèmes de l’être et de la vie ne finit jamais !

1755. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Ainsi, déjà, pour qui sait juger, l’éloquence de Mirabeau n’est plus qu’un grand éclat de lave figée et vide, qui se creusa en bouillonnant, mais le large ruissellement de son passage, qu’on suit encore avec étonnement sur la poussière contemporaine, finira bientôt par s’effacer.

1756. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Lyrique, élégiaque, didactique (car il y a, toujours dans le troisième volume de ses Œuvres, un poème didactique de QUINZE chants intitulé L’Univers), ce magnus parens dans l’Histoire littéraire avait l’étoffe de tout, — mais remploi de l’étoffe qui est l’Art, qui est le fini, qui est la beauté accomplie, lui manquait.

1757. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Au moins, dans tous les autres poètes qui chantent les angoisses familières aux âmes passionnées, ou même dans Baudelaire, le Vampire, ce pourlécheur des pourritures devant lesquelles, vivantes, le malheureux se prosternait, il y a, au milieu des ruines et des désolations de la créature qui se sent mourir et qui croit que tout va finir avec elle, des pages éclairées, des tableaux qui passent accentués plus ou moins de fraîcheur et de mélancolie, des souvenirs qui attirent et retiennent comme des yeux fascinateurs rouverts, des caresses qui se reprennent aux beaux cadavres pressés autrefois sur le cœur.

1758. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

— et ils finissaient par trouver que c’était bien jouer, même au point de vue du comptoir, que d’avoir de l’initiative, que d’oser mettre en avant des noms nouveaux ou ressusciter des noms anciens trop oubliés, que de publier enfin, à ses risques et périls, des livres vierges, ou de refaire sans peur une édition de quelque vieux livre épuisé.

1759. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Leurs pièces, à tous les deux, représentent des sociétés finies ; mais Beaumarchais a donné l’immortalité de l’esprit à sa peinture.

1760. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Nous avons fini.

1761. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

on a son affaire faite, comme on dit en américain, et puisqu’on a travaillé pour les chemins de fer, qu’importe que les livres qu’on n’a pas sués, d’ailleurs, au lieu d’être lus dans le wagon, finissent par aller doubler l’intérieur des malles !

1762. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

IV Et il n’y avait d’ailleurs qu’un artiste enfant à son aurore, et charmant comme tous les enfants et comme toutes les aurores, qui pût naïvement s’encharmer, — et à ce point, — d’une tragédie de Voltaire ; et un initiateur de vocation, qui pût s’atteler à ce projet de la faire jouer, cette tragédie, dans son village, malgré l’indifférence, les railleries, les routines, l’inintelligence, les obstinations des circonstances et des hommes, toujours plus bêtes qu’elles… Pour que la donnée du livre de M. de La Madelène fût admissible, il fallait Espérit ; il fallait cette perle de poésie éveillée, d’enthousiasme, de candeur, de finesse, de douceur infatigable ; il fallait ce lunatique irrésistible qui finit par les emporter dans sa nuée, les plus récalcitrants, les plus lourds à soulever, les plus attachés à la terre, et qui fait jouer un jour, et qui qu’en grogne, sa tragédie devant dix villages rassemblés !

1763. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

pas besoin d’un pareil aveu pour être bien certain que la main qui a tracé ces pages, où l’observation finit en satire, n’était pas cette main blanche du temps, calme et savante, de La Bruyère, — cette main doctorale dans son art comme celle du Poussin dans le sien.

1764. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Je ne puis finir cet article sur les éloges des gens de lettres et des savants, sans parler encore d’un ouvrage de ce genre, qui porte à la fois l’empreinte d’une imagination forte et d’un cœur sensible ; ouvrage plein de chaleur et de désordre, d’enthousiasme et d’idées, qui tantôt respire une mélancolie tendre, et tantôt un sentiment énergique et profond ; ouvrage qui doit révolter certaines âmes et en passionner d’autres, et qui ne peut être médiocrement ni critiqué ni senti : c’est l’éloge de Richardson, ou plutôt, ce n’est point un éloge, c’est un hymne.

1765. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Et son histoire est celle de tous les pessimistes, ou du moins je n’en connais pas un qui n’ait fini comme lui, par trouver, selon l’heureuse expression de M.  […] Zola, tel qu’il le représente encore, et ses rares disciples avec lui, le naturalisme a fini sa journée. […] Mirbeau, — qu’il faut bien que je finisse par nommer, puisque c’est lui qui se plaint le plus fort, — ou ceux encore de M.  […] Spronck a très bien montré que sa conception de l’art, — si peut-être elle ne l’impliquait pas d’abord, — a fini par devenir toute une conception de la vie. […] Finissons donc plutôt en nous excusant d’avoir parlé si longuement et si sérieusement d’une pièce dont nous aurions mieux aimé nous taire.

1766. (1890) Dramaturges et romanciers

Le monde va-t-il finir ?  […] La dignité de Marguerite finit par paraître insolente, et l’amour de Maxime par paraître humble. […] Un mot a été dit par un méchant ou peut-être par un simple plaisant, et ce mot, répété par des milliers de bouches indifférentes, a fini par devenir une réalité : Et verbum caro factum est. […] Nous connaissons bien la réponse : le dénouement est chose secondaire, car enfin il faut finir, et il y a de très grands auteurs dramatiques, Molière en tête, dont les dénouements n’existent à peu près pas. […] Enfin arrive le dénouement, que cette fois on n’a pas envie de trouver brusqué et qui est accueilli avec bonheur, car la situation a donné tout ce qu’elle contenait de passions, et il est temps d’en finir.

1767. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Croyez-vous que, l’homme brûlé ou enfermé, tout soit fini ? […] Aussitôt après cela, je fus appelé à prêcher devant le roi, ce qui était le premier sermon que j’eusse à faire devant Sa Majesté, et je le fis à Windsor, où Sa Majesté, après le sermon fini, me parla très-familièrement dans une galerie. […] On croyait en suivre une, en voilà une seconde qui commence, puis une troisième qui coupe la seconde, et ainsi de suite, fleur sur fleur, girandole sur girandole, si bien que sous les scintillements la clarté se brouille, et que la vue finit par l’éblouissement. […] Autour d’eux, l’exaltation, la folie gagnent : indépendants, millénariens, antinomiens, anabaptistes, libertins, familistes, quakers, enthousiastes, chercheurs, perfectistes, sociniens, ariens, antitrinitairiens, antiscripturistes, sceptiques, la liste des sectes ne finit pas. […] Faites, je vous prie, quelques réflexions sur ces coutumes, et voyez par quel moyen il est possible de cesser de boire ; aussi ne finit-on jamais.

1768. (1902) La poésie nouvelle

Ne se sont-ils pas aperçus qu’ils étaient finis, hélas ! finis ? […] Cette opinion s’est faite au cours des âges ; les générations successives ont pris une telle habitude du Cosmos qu’il a fini de les enchanter. […] Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit… »‌ Mais de tout cela l’horreur l’a frappé. […] Fini des vieilles chimères, des anciennes velléités vaines « de tailler en drapeaux l’étoffe de sa vie » !

1769. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Le poète a imaginé, pour épouvanter le nouveau chevalier, une fantasmagorie souvent ingénieuse, mais qui dure trop longtemps et finit par lasser la patience. […] C’est un système d’à-peu-près qui éblouit quelque temps et qui finit par impatienter. […] Guizot n’a pas songé à marquer la limite où finit le domaine de la peinture. […] Le rôle de la philosophie commence où finit le rôle de la physiologie. […] Le sentiment moral, bien que réel et sincère, finit par se confondre avec le sentiment de l’habileté.

1770. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Que Mars, faisant de Rome une seconde Troie, Donne aux Carthaginois tes richesses en proie ; Et que dans peu de temps le dernier des Romains En finisse sa rage avec ses propres mains ! […] Quand cela finit mal pour eux, dans la mort et dans le sang, c’est le drame ; quand cela finit mieux, par le mariage, par exemple, c’est la comédie ; quand cela finit moins bien, — mais au dépens de leur amour-propre ou de leur vanité plutôt que de leur bonheur ou de leur vie, — c’est le vaudeville. […] et qu’avec ses années d’apprentissage la lutte, était aussi finie ? […] Heureusement que, d’un genre qui finit, les débris ou les morceaux en sont bons, si je puis ainsi dire ; d’autres genres s’en emparent, ils se les assimilent, ils se les incorporent ; et l’histoire de la littérature et de l’art rentrent ainsi dans la nature, — dont elles s’exceptent par tant d’autres côtés, — pour subir la fatalité de la plus générale de ses lois : celle qui veut que rien ne se perde ni ne se crée, mais que tout se transforme, et que la vie renaisse perpétuellement du sein même de la mort.

1771. (1902) Le critique mort jeune

On le voit, à de certains moments, qui brûle d’en avoir fini avec son premier office. […] C’est une tentation à laquelle il a fini par succomber presque quotidiennement. […] Enivré de mysticisme, il finit par verser dans les sciences occultes et la magie. […] Si parfait soit-il, un automate finit toujours par agacer. […] Au vrai et pour parler net, cette charmante et fine personne, avec toutes ses qualités et son intelligence, finit par se rendre un peu pesante à Tellier et par gâcher son propre bonheur.

1772. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Il fut convaincu que tout était fini pour lui. […] En faisant l’autopsie au moment même de la mort, on doit donc toujours rencontrer des éléments organiques qui ont perdu leurs propriétés physiologiques ; mais d’autres qui les possèdent encore, et qui ne finissent par les perdre et par mourir à leur tour qu’à cause de la dislocation des fonctions nécessaires à leur existence. […] Chez le poulet, dès la vingt-sixième ou trentième heure de l’incubation, on voit apparaître sur le champ germinal un très-petit point, punctum saliens, dans lequel on finit par constater des mouvements rares et à peine perceptibles. […] Dès que le sang cesse d’y parvenir, les propriétés nerveuses sont atteintes, ainsi que les fonctions cérébrales, qui finissent par disparaître, si l’anémie devient complète. […] Cette lutte, déjà si vieille, n’est donc pas encore finie ; mais comment devra-t-elle finir ?

1773. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Ainsi les tableaux de Paul Veronese ont un air plus facile & moins fini que ceux de Michel-Ange. […] ) ne signifie ni au propre ni au figuré mince, leger, délié, d’une contexture rare, foible, ténue ; elle exprime quelque chose de délicat & de fini. […] Ce mot a du rapport avec finir : de-là viennent les finesses de l’art ; ainsi l’on dit la finesse du pinceau de Vanderwerf, de Mieris ; on dit un cheval fin, de l’or fin, un diamant fin. […] Loin de nous ce discours vulgaire, Que la nature dégenere, Que tout passe & que tout finit. […] Le fini est-il dans votre esprit autre chose que l’image de quelque mesure bornée ?

1774. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Il finit cependant par accepter les propositions des propriétaires vers les dernières années du siècle passé ; il rédigea le feuilleton du Journal des Débats. […] Tout le contraire : elle va comme une folle importuner la cour de ses plaintes bruyantes, et voit chez elle en secret son amant ; elle fait éclater son amour bien plus que sa vengeance, et ses larmes ambitieuses finissent par devenir comiques, par les efforts même qu’elle fait pour cacher sa passion. […] La tragédie d’Horace n’est donc véritablement finie ni à la victoire d’Horace ni au meurtre de Camille ; elle n’est finie que par le jugement du procès, qui décide du sort des principaux personnages. […] Ce fut la dernière fois que les Romains eurent recours à cette méthode expéditive et si commode pour finir tout à coup une guerre ; on vit depuis des combats singuliers influer dans leurs armes sur le sort d’une bataille, sans jamais décider du sort de la guerre. […] Je persiste à croire que cela est plus digne d’être offert à des gens raisonnables, que le spectacle d’un héros frénétique qui, pendant toute une pièce, crie, se démène, extravague, et finit par tuer une petite fille dont il n’est pas bien sûr d’être aimé.

1775. (1925) Proses datées

Ce même soin se retrouvait dans ses moindres propos, sa phrase parlée était toujours d’une admirable et limpide précision, d’un fini précieux sans que jamais le vînt gâter aucune recherche affectée. […] C’est l’Himalaya en pierre ponce. » Sur ce beau trait, d’ailleurs assez comique, finit le réquisitoire. […] Puis, tout à coup, à ce bruit répond un autre bruit qui, d’abord perçu lointainement, peu à peu s’accentue, se rapproche et finit par se confondre avec celui de mon talon sur la dalle. […] Je vous dirai, tout d’abord, pour en finir avec les compliments d’auteur, que je les ai trouvées ou plutôt retrouvées délicieuses, ces lettres familières à vos amis bourguignons. […] Comme la vôtre, quand je la visitai, avait perdu sa vie brillante et animée, la mienne aura vu finir sa vie silencieuse et nuancée, et peut-être, quelque soir, nos deux ombres se rencontreront-elles sur quelque campo ou au coin de quelque calle.

1776. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Il finit ses études à Paris au lycée Stanislas où il est l’élève de René Doumic. […] Jean-Jacques en ce temps, c’est un abbé chez une châtelaine où tout va à l’abandon, tandis que lui-même ne pense pas que cela finira. […] Et Pascal nous rappelle opportunément cet « infini de grandeur » et cet « infini de petitesse » par où la nature physique dépassera : toujours des moyens finis, d’observation. […] Et il appelle son père, sa tante, sa cousine, jusqu’à l’opinion publique, à la rescousse, pour cet effort surhumain de rompre une liaison dix fois usée, finie, avilie. […] Ministre d’Etat, ses proches amis sont à trembler qu’il ne brise tout, comme un jeune homme qui n’a pas fini ses coups de tête.

1777. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

— Et quand le monde finira, madame, que deviendrez-vous ? […] Notre ami, alpiniste aguerri, finit pourtant par décider un jeune homme à l’accompagner, et part à pied au milieu de la nuit. […] Et le rossignol, en voltigeant au-dessus de sa tête, se mit à chanter doucement ; puis, sa chanson finie, voulant savoir si l’homme avait compris la valeur de ses préceptes et en avait retiré quelque utilité, il lui dit : « Que tu as été déraisonnable ! […] Le Trissin, dans son Italie délivrée des Goths, fait figurer la Sibylle de Norcia comme prophétesse, ce qui nous ramène à la forme la plus ancienne de la légende ; mais, en même temps, il l’entoure de nymphes qui essaient de séduire les visiteurs et finissent par se révéler comme des démons. […] Vénus finit par donner congé à Tannhäuser et lui recommande de la célébrer ; la chanson ne donne pas de suite à cette indication, dont Wagner s’est inspiré pour la scène de la Wartburg. — Elle lui dit aussi : « Prends congé des vieillards », désignant sans doute les plus anciens des habitants de la montagne, auxquels, dans les habitudes courtoises du Moyen Âge, il devait demander congé avant de partir.

1778. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Ici finit la première partie de cette introduction à l’étude des civilisations. […] On a donc fini par remettre l’homme à la place que son anatomie lui assigne parmi ses frères, c’est-à-dire parmi les grands singes, dont il est d’ailleurs un type extrêmement perfectionné. […] Cette utilité, le peuple italien a fini par la comprendre. […] Le chat, d’abord très gâté, finit par devenir un tyran. […] On l’a ramené à Paris, les vacances finies ; l’année suivante, on l’emporte encore à la campagne, mais cette fois on l’y laisse.

1779. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Chaque mot est un trait qui s’ajoute au précédent, et cela ne cesse pas jusqu’à ce qu’il ait fini. […] Vous ne pouvez du moins vous en faire aucune sur mon amitié vive comme mon estime pour vous et votre ouvrage ; je ne puis me consoler de l’avoir fini qu’en le recommençant, ce que je vais faire.

1780. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Quand on voit chez les Grecs, à partir des Alexandrins, de telles subtilités ingénieuses pénétrer et corrompre la poésie, même celle qui reste à tant d’égards charmante encore, on est tenté de se demander si cette veine sophistique, transmise par les Latins, et qu’en retrouve tout à l’extrémité de leur littérature dans Ausone, n’aurait point pu s’infiltrer d’une manière ou d’une autre jusqu’à ceux des beaux-esprits provençaux ou italiens du moyen âge, qui ont recommencé comme les autres ont fini. […] Il ne serait pas juste de finir avec Méléagre sur une remarque qui ressemblerait trop à un blâme.

1781. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Ce fut avec un sentiment de sympathie et de vénération générale que Berlin apprit, ce jour-là, que la mort avait fini ses souffrances. […] Mendelssohn finit par acheter la maison pour éviter à son ami un déplacement possible.

1782. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

LXXXVIII Deux heures après, tout était fini ; les commissaires revinrent avec Hyeronimo, plus pâle, dit-on, qu’un mort ; ils nous lurent un acte de partage et de délimitation par lequel on nous retranchait de toute possession et jouissance les trois quarts du bien paternel. […] Ces hommes s’en allèrent gaiement le soir, après leur opération finie, et nous restâmes tous les cinq sans nous dire un mot, jusqu’à la nuit noire, sur le seuil de notre porte.

1783. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Quand il avait fini, on fermait la porte de l’oratoire en dehors avec de gros verrous et un cadenas ; moi seule, comme porte-clefs, je pouvais y entrer quelques moments avant la messe du lendemain pour allumer les deux petits cierges, remettre de l’huile dans la lampe, et du vin et de l’eau dans les burettes du vieux prêtre à moitié aveugle. […] CCXXXVI Nous passâmes ainsi ensemble ce soir-là, et tous les autres, de longs moments qui ne nous duraient qu’une minute, parlant de ceci, de cela, de ce que faisaient ma tante et mon père sous le châtaignier, de ce que nous y ferions nous-mêmes si jamais nos angoisses venaient à finir, soit par la grâce de monseigneur le duc, soit par la fuite que nous imaginions ensemble dans quelque pays lointain, comme Pise, les Maremmes, Sienne, Radicofani ou les Apennins de Toscane ; il se livrait avec délices à cette idée de fuite lointaine, où je serais tout un monde pour lui, lui tout un monde pour moi ; où nous gagnerions notre vie, lui avec ses bras, moi avec la zampogne, et où, après avoir amassé ainsi un petit pécule, nous bâtirions, sous quelque autre châtaignier, une autre cabane que viendraient habiter avec nous sa vieille mère et mon pauvre père aveugle, sans compter le chien, notre ami Zampogna, que nous nous gardions bien d’oublier ; mais, cependant, tout en ayant l’air de partager ces beaux rêves, pour encourager Hyeronimo à les faire, je me gardais bien de dire toute ma pensée à mon amant, car je savais bien que je ne pourrais assurer son évasion sans me livrer à sa place, à moins de perdre le bargello et sa brave femme, qui avaient été si bons pour moi, et que je ne voulais à aucun prix sacrifier à mon contentement, car les pauvres gens répondaient de leurs prisonniers âme pour âme, et le moins qu’il pouvait leur arriver, si je me sauvais avec Hyeronimo, c’était d’être expulsés, sans pain, de leur emploi qui les faisait vivre, ou de passer pour mes complices et de prendre dans le cachot la place du meurtrier et de leur porte-clefs.

1784. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Voltaire avait abrité en Suisse, à soixante-deux ans, son génie, au moment où sa vie littéraire finissait, et où il commençait sa vie philosophique. […] On regrettait un moment en elle cette innocence du génie qui s’ignore et doute de lui-même ; on finissait par l’oublier au charme de son improvisation virile.

1785. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Toutes ces horreurs sont racontées, dans Garin surtout, d’un style étrangement bref et sec, où pourtant le trait caractéristique est appuyé de façon à prendre une intense énergie d’expression : ainsi le monotone refrain des villes détruites ou incendiées par Bègue dans sa course en Bourgogne, finit par évoquer, avec une netteté singulière, je ne sais quelle image simplifiée et comme le symbole horrible de la guerre, de la guerre abstraite, d’une contrée imprécise où tout est ruine ou flammes. […] En général, le commencement de nos poèmes vaut mieux que la fin : c’est que le trouvère emploie d’abord autant qu’il peut le texte qu il remanie, par économie d’invention, et c’est pour allonger, pour éviter la cruelle nécessité de finir son histoire, qu’il fouille dans son sac, et met toutes ses rubriques en œuvre.

1786. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

« Vous avez été vous-même un peu dur et un peu ironique pour cette pauvre Marceline, mais… l’on ne saurait trop vous en vouloir, car vous avez dit ses vérités au Latouche sans le connaître. » Ce n’est pas fini. […] Quand on a été aussi malheureux que possible pendant des années, on finit par être tranquille sur l’avenir : on sait qu’il vaudra toujours bien le passé.

1787. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Et maintenant il est dramatique, c’est peut-être bien qu’il est en train de finir, si Bovet a raison. […] Tragédie dans la rue, comédie au salon, tout finit par la pose, et la photographie indiscrète double d’une ombre éternelle, hélas, les attitudes les plus éphémères, sinon les plus ridicules.

1788. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Trompé par son succès, il finit par mettre l’action et le spectacle au-dessus du reste, et il appela les tragédies de ses devanciers de longues conversations en cinq actes. […] Le poète dramatique n’est lui-même qu’un historien qui commence où l’annaliste finit ; il raconte ce qui s’est accompli dans ce secret des cœurs, où les passions consomment leur œuvre et où l’annaliste ne pénètre pas.

1789. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

 » La guerre dont parle l’auteur, c’est la Fronde, qui a éclaté en 1648, et fini en 1652. […] On y conversait d’une manière si alambiquée, que sur quelque sujet que ce fût, on finissait toujours par ne pas s’entendre.

1790. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Son âme, chargée de premiers mouvements, était pleine d’explosion ; dans les éruptions de son cœur elle brisait tout, elle faisait scène, elle choquait les scrupules ; elle scandalisait les pusillanimités de salon : c’était son seul tort ; mais ce tort était racheté par tant de vigueur de sentiment et par tant d’élégance de conversation, qu’on lui pardonnait tout, et qu’on finissait par aimer en elle jusqu’à ses défauts. […] si le malheur finit mes jours loin d’elle, Qu’on ne m’accuse pas d’une mort infidèle : Jure de ramener dans notre humble vallon Et ma harpe muette et ma cendre exilée !

1791. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Rose finit par dire à Benserade : « Je vois bien, je comprends, il vous faut un Marot !  […] Mais je suis sûr qu’il faut toujours finir par raconter l’existence des grands hommes de lettres.

1792. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Le duc de Mayenne, interrogé un jour par des amis de d’Aubigné sur la manière dont s’était passé le combat d’Arques et sur ce qui avait précipité la victoire ; après quelques essais d’explication, et se sentant trop pressé, finit par répondre : « Qu’il dise que c’est la vertu de la vieille phalange huguenote et de gens qui de père en fils sont apprivoisés à la mort. » D’Aubigné, qui prend au pied de la lettre la réponse du duc de Mayenne, s’est donné pour tâche dans son Histoire de raconter les exploits et de produire les preuves de cette vertu guerrière, d’en retracer l’âge héroïque dans ses diverses phases : c’est sa page à lui, c’est son coin dans le tableau de son siècle ; et il l’a traité avec assez d’impartialité en général, avec assez de justice rendue au parti contraire, pour qu’on lui accorde à lui-même tous les honneurs dus finalement à un champion de la minorité et à un courageux vaincu.

1793. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

En laissant de côté toute la tentative dramatique immense, mais laborieuse et inachevée, en s’en tenant à la rénovation lyrique, il est difficile de ne pas convenir que celle-ci a fini par avoir gain de cause et par réussir.

1794. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Cependant comme, même chez les peuples qui lisent le moins, ce sont après tout certaines idées, souvent même certaines idées très abstraites qui, au fond, finissent par mener la société, il peut toujours y avoir quelque utilité éloignée à répandre celles-ci dans l’air.

1795. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

L’autre endroit que je voudrais corriger est celui où l’auteur montre la cloche et l’âme chantant et sonnant à la voix du Seigneur, quelles que soient les souillures contractées ; le passage finit par ce vers : Chante, l’amour au cœur et le blasphème au front.

1796. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Pour en finir avec mon premier reproche, je regrette de trouver en un certain nombre d’endroits, surtout du premier volume, les noms de Providence, de Dieu, d’ange, etc., inconsidérément mêlés à des images que le panthéisme de l’antique et monstrueux Orient y a seul osé associer.

1797. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Une pensée historique ressort avec évidence de la lecture de ces lettres de Rancé et jusque du sein de la réforme qu’il tente avec une énergie si héroïque : c’est que le temps des moines est fini, que le monde n’en veut plus, ne les comprend ni ne les comporte plus.

1798. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Dès ce moment, dit Casanova, notre amour commença à devenir triste, et il ajoute naïvement : « La tristesse est une maladie qui finit par le tuer. » Il obtint d’Henriette la permission de l’accompagner jusqu’à Genève où elle le quitta pour rentrer en France.

1799. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Fortoul ; il ne faut pas trop s’en tenir à ce que dit Montesquieu de lui-même sur ce point : on lit dans les Mémoires de Garat une conversation de l’homme illustre, déjà bien près de finir, laquelle est, au contraire, tout étincelante d’images et de traits.

1800. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

ne finirez vous hui ?

1801. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Nous acceptons « les faits accomplis », nous finissons même par admirer le succès et rire des gens battus, surtout quand le bâton a été promené sur leurs reins avec adresse.

1802. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

Est-ce que, la révolution finie, à l’avènement de l’Assemblée constituante à Paris, il a manqué un cheveu à une tête, une borne à un héritage, un grain de sable au champ du plus riche ou du plus pauvre des citoyens, une patrie à un innocent ?

1803. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Quoi qu’il eût de commun avec Boileau, et quoi qu’il eût au fond plus aidé que nui à l’éclosion de l’art classique, il était devenu en 1660 un obstacle à son progrès : son rôle était fini ; il fallait en débarrasser la littérature.

1804. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Si bien que cette société, la plus intelligente, la plus sceptique, la plus raisonnable qui ait jamais été, finit dans les mélancolies sans cause et les espoirs sans mesure, dans les vagues attendrissements et les transports effrénés : elle ne croit plus au merveilleux de la religion ; mais Cagliostro la séduit, et elle court au baquet de Mesmer.

1805. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Leconte de Lisle, c’est toujours cette vieille histoire de la race d’Agamemnon « qui ne finit jamais », suivant le mot du poète.

1806. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Ayant fini, il prend la parole, et attirant toute l’attention de Burattino qui l’écoute la bouche béante, il lui fait un discours en trois points sur l’indélicatesse des voleurs et sur les châtiments rigoureux qui les attendent.

1807. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

L’histoire est conclue : elle conclut bien, parce qu’elle finit mal, douloureusement, piteusement.

1808. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Mais ces étiquettes ne peuvent être qu’en nombre fini.

1809. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Leur fumée, le charme de l’ambiance finirent par apprivoiser Nouveau.

1810. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Certains déchiffreurs de paperasses ont fini par croire ou faire croire que le but principal de l’histoire est d’exhumer et d’étaler au grand soleil ces débris émiettés du passé ; ils ont oublié que sa tâche, plus noble et plus difficile, consiste surtout à interpréter et à résumer cette masse de documents humains.

1811. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Naturellement nous n’avons aucune connaissance expérimentale de l’infini : toutes nos idées dérivées de l’expérience sont des idées de choses finies.

1812. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Le titre seul de certains chapitres est déjà une épigramme ; ces chapitres, commencés avec gravité, finissent souvent en pointe.

1813. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Quand on aura fini d’en rire, un beau jour on s’apercevra que ce fut comme le réveil, un peu trouble sans doute, de l’éternel esprit classique qui accepte le vrai, mais exige le beau.

1814. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

C’est bien, c’est fini, c’est jeté bas, c’est à terre.

1815. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Au reste, l’école des idéologues finit, à la Restauration, par se rallier à l’école libérale.

1816. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

À propos des vers libres modernes, que nous n’entendons pas condamner en principe, mais dont les modalités diverses ne relèvent encore que du laisser-aller, disent les uns, ou que du pis-aller, disent les autres, on a reposé le fameux problème de la prose, des vers et de la poésie, — où finit celle-ci, où commence celle-là ? 

1817. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Ayant fini sa prière, il se retourne et voit un autre pauvre appuyé contre une colonne et assis sur son séant.

1818. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Nous prendrons l’ordre inverse de nos premières bases ; c’est-à-dire, que nous commencerons par les lieux d’oraison dont on peut citer des traits courts et détachés (tels que le sublime et les comparaisons), pour finir par la simplicité et l’antiquité des mœurs.

1819. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

La gamme des combinaisons possibles est donc finie et, par suite, la plupart d’entre elles, tout au moins, doivent se répéter.

1820. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Que la critique finisse donc par être légère à Beaumont-Vassy !

1821. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Mais il vient d’être réédité en 1878, à peu près au moment où le sculpteur Falguière finissait sa statue, et l’éditeur, qui fait son métier, envoie le livre à la Critique, pour qu’elle le mette en lumière au moment même où cette statue se dresse sur la place publique de Mâcon, et attire les regards de tous ceux qui lisent les journaux et ne voient, de près ou de loin, que par cette lorgnette.

1822. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Or, si avec ces quelques mots toujours cités, quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ?

1823. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Affreux ingrat qui avait fini par donner la gangrène de son ingratitude à Isabelle, et qui, elle morte, assassina Colomb avec les procédés d’une politesse irréprochable.

1824. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Il y a toujours, chez les nations, un jour fatal, qui, dans toutes les nations, finit tout, et, presque toujours, ce jour est le jour d’une faute.

1825. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Parmi les livres nombreux couronnés par elle, la moitié, au moins, a pour objet la glorification, sous une forme ou sous une autre, de ce paganisme qu’on croyait fini et enterré, et qui — n’est-ce pas curieux ? 

1826. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

De toutes les religions connues, le Catholicisme ayant le mieux traité la personnalité de l’homme selon ce qu’elle vaut, en lui arrachant son orgueil, a eu seul aussi la puissance de creuser un lit dans les âmes pour ce torrent de l’infini qui submerge certaines natures et finirait par les engloutir !

1827. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Les tombeaux restent froids sous les inscriptions dont on les couvre, mais la tête des hommes s’échauffe à l’éloge et finit par s’y enivrer.

1828. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Conclusion »

Et ce ne sera pas là seulement un mode de représentation symbolique, car l’intuition immédiate et la pensée discursive ne font qu’un dans la réalité concrète, et le même mécanisme par lequel nous nous expliquions d’abord notre conduite finira par la gouverner.

1829. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

À ma voix se joindront, pour te former, celle de Platon et celle du précepteur d’Alexandre ; à l’école des sages, deviens le bienfaiteur du monde. » Je finirai cet extrait, déjà peut-être trop long, en citant encore un morceau où Thémiste implore la grâce, d’un philosophe, dont le crime était d’avoir été le favori de Julien ; il ne le nomme pas, mais c’était probablement Maxime.

1830. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

De quelque état de barbarie et de férocité que partent les hommes pour se civiliser par l’influence des religions, les sociétés commencent, se développent et finissent d’après des lois que nous examinerons dans ce second livre, et que nous retrouverons au livre IV où nous suivons la marche des sociétés, et au livre V où nous observons le retour des choses humaines.

1831. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

« Je m’ennuyais, voilà comment ça a commencé ; il m’a ennuyée, voilà comment ça a fini. […] Et puisque, tout de même, il faut finir, il refait les Pattes de mouche. […] … Et quand il est fini, ah ! quand il est fini, quel soulagement ! […] Elles sont dues en partie au dégoût qu’avait fini par inspirer la littérature idéaliste, fantaisiste et romanesque.

1832. (1924) Critiques et romanciers

Il n’était content que de l’avoir finie. […] Il faut en finir. […] … Si le temps des jeux est fini ! […] Les problèmes coloniaux n’auront pas fini de l’intéresser. […] En trois volumes, en neuf cents pages, la vie de Cécile Pommier n’est pas finie.

1833. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

J’avertis que nous ne saurions trop nous défendre quand le mal nous gagne, et que les souffles poétiques du nord, et ses vapeurs romanesques, finiraient par éteindre en notre raison les lumières vives, égales et claires, que nous avons reçues des flambeaux de l’orient et du midi. […] Il paraît que la triste catastrophe, qui le finit, est un perfectionnement qui rend l’épisode de Virgile préférable à celui d’Homère ; car les autres poètes qui les ont imités l’un et l’autre, ont dénoué de pareils incidents, non par le bonheur comme le chantre grec, mais par le malheur comme le chantre latin. […] Un seigneur n’eut pas honte de lui reprocher sa lenteur à finir une paraphrase des psaumes qu’il lui avait promise ; et Camoëns lui répondit avec douceur que, détourné de la poésie par l’indigence, il ne songeait qu’à trouver le moyen d’acheter un peu de charbon qui lui manquait. […] On remarquera que ce vers français reçoit du choc des consonnes le mouvement des dactyles du vers latin, et qu’il finit aussi par un spondée. […] Toi, répété quatre fois, en suspend la construction par un accent plus sensible, et la poésie en les mouillant de larmes, les finit par canebat, non pour dire qu’Orphée pleurait la nuit et qu’il pleurait le jour, mais pour exprimer que, gémissant du matin au soir, les lamentations du poète étaient des chants encore.

1834. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

On sait que beaucoup de chroniques du moyen âge ont été « continuées » par diverses mains sans qu’aucun des continuateurs successifs ait pris soin de déclarer où commence, où finit son travail propre. […] L’image historique finit ainsi par être une combinaison de traits empruntés à des expériences différentes. […] Quand plusieurs présomptions se réunissent dans le même sens, elles se confirment et finissent par produire la certitude légitime. […] La formule d’ensemble indiquera où et quand l’évolution a commencé et fini et dans quel sens elle s’est produite. […] Dans ces dernières années le mouvement général de réforme de l’enseignement, parti du Ministère et des Facultés, a fini par se communiquer à l’instruction secondaire.

1835. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

À la fin de ces discussions, qui n’ont pas plus de raison pour finir que pour commencer, les deux interlocuteurs, également entêtés dans leur idée, se retrouvent exactement au point d’où ils étaient partis, et la pièce n’a pas avancé d’un pas. […] Le Roi quitte son diamant, pour se laver ; et, quand il a fini, Zacorin lui présente à la place la bague enchantée. […] Les pièces finissent en général par le mariage, comme si le sérieux faisait son entrée dans ta vie avec cet événement.

1836. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

XXX Ainsi finit le véritable intérêt du poème avec le vingt-deuxième chant. […] XXXVI Le poème finit là, comme tout finit dans le monde, par des gémissements, par des séparations, par des larmes et sur un tombeau.

1837. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Thiers ses fautes, toutes les fois que ses fautes ne finissent pas par un désastre. […] Les négociations avec l’Autriche, celles avec la Prusse ; les premières agaceries diplomatiques de Bonaparte à Paul Ier, empereur de Russie ; le coup d’œil sur l’état intérieur et scandaleux de la cour de Madrid, livrée à un favori, Godoy, tracé d’une main qui charge les couleurs afin d’atténuer d’avance les torts du cabinet des Tuileries envers les Bourbons d’Espagne ; les négociations avec le Saint-Siège, préludes de négociations plus graves pour le Concordat ; la rupture des conférences par l’Autriche, les préparatifs de guerre repris des deux côtés avec une égale vigueur ; le tableau de la prospérité croissante de la France en dix mois d’un gouvernement personnifié dans un jeune dictateur ; l’analyse savante et pénétrante de la situation des différents clergés, séparés en sectes par les serments ou les refus de serments constitutionnels ; la rentrée rapide des émigrés, la statistique profondément étudiée des partis dans l’opinion et dans les assemblées ; les portraits de M. de Lafayette, de Fouché, de M. de Talleyrand, de Carnot, de Berthier, portraits finis et fermes, sans minutie comme sans recherche, où l’on voit que l’historien s’oublie lui-même pour ne penser qu’à son modèle, remplissent ce volume. […] L’attachement du général Bonaparte pour elle, ses brusqueries quand il s’en permettait, réparées à l’instant même par des mouvements d’une parfaite bonté, finissaient aussi par la rassurer.

1838. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Le livre, que nous ne possédons que par débris, comme les marbres de Phidias au Parthénon, finit familièrement, ainsi qu’il a commencé, par une gracieuse détente des esprits et par un retour sur les douceurs de pareils entretiens : « Mais le matelot nous appelle (le batelier qui avait attaché son bateau au môle de Baïa, près du cap Misène, et qui voyait l’ombre descendre sur la mer), le matelot nous appelle, Lucullus ! […] « Vos jours finiront, et, de force ou de gré, finiront bien vite, car le temps vole.

1839. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Roxane, Phèdre, Athalie, finissent misérablement. […] Il remarquera qu’ils se cherchent, se poursuivent, jusqu’à ce qu’ils en viennent aux mains ; qu’il n’y a point de muraille qui les empêche de se joindre ; que des passions tragiques, une fois aux prises, veulent en finir : voilà l’unité de temps et l’unité de lieu. […] C’est ainsi que Racine, en rapprochant de plus en plus l’art de la réalité, a fini par l’y confondre, et a surpassé les anciens en appliquant leurs règles.

1840. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

La sculpture de l’armure est une merveille de fini et de perfection menue : c’est un bijou de Cellini. […] Il est cinq heures, quand quelqu’un propose d’aller finir la journée chez Bing, et de voir ses nombreux déballages. […] Jeudi 4 novembre Ces jours-ci mon cabinet de travail a été fini, les livres replacés sur les rayons, les gravures rentrées dans les cartons, les tapis persans étendus sur les murs, les bronzes, les plats, les vases raccrochés aux parois, ou perchés sur les entablements des meubles.

1841. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Mardi 17 janvier Enfin, Dieu merci, c’est fini, des répétitions, des représentations… Quel retour hier ! […] Elles ne finiront donc jamais ces crises. […] Il croit son cœur en mauvais état, et va consulter un médecin, son livre fini.

1842. (1908) Après le naturalisme

Avant d’en finir sur ce point, disons que pour notre part, nous saisissons très bien pourquoi les premières tentatives revêtirent cette forme essentiellement poétique. […] La jeunesse bohème finit en opulence domestique. […] Tout ce qu’elle fait est pour empêcher que ne finissent ces guerres, les unes et les autres. […] Le génie Attique si habile pourtant à cet art, finit par le considérer comme un jeu et ne s’y livra plus que pour y montrer sa finesse et sa dextérité.

1843. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Tu vis du ciel, tu dois disputer709. » Encouragé, il dispute ; mais sainte Catherine argumente vigoureusement : « La raison combat contre votre chère religion, —  car plusieurs dieux feraient plusieurs infinis ; —  ceci était connu des premiers philosophes, —  qui sous différents noms n’en adoraient qu’un seul, —  quoique vos vains poëtes se soient ensuite trompés — en faisant un dieu de chaque attribut. » Apollonius se gratte un peu l’oreille, et finit par répondre qu’il y a de grandes vérités et de bonnes règles morales dans le paganisme. […] On pense, en écoutant ces sanglots terribles, aux vétérans de Tacite, qui, au sortir des marais de la Germanie, la poitrine cicatrisée, la tête blanchie, les membres roidis par le service, baisaient les mains de Drusus, et lui mettaient les doigts dans leurs gencives, pour lui faire sentir leurs dents usées, tombées, incapables de mâcher le mauvais pain qu’on leur jetait. « Debout, debout, —  vous usez vos heures endormies — dans une indolence désespérée que vous appelez faussement philosophie. —  Douze légions vous attendent et ont hâte de vous nommer leur chef. —  À force de pénibles marches, en dépit de la chaleur et de la faim, —  je les ai conduites patientes — depuis la frontière des Parthes jusqu’au Nil. —  Cela vous fera bien de voir leurs faces brûlées du soleil, —  leurs joues cicatrisées, leurs mains entamées ; il y a de la vertu en eux. —  Ils vendront ces membres plus cher — que ces jolis soldats pomponnés là-bas ne voudront les acheter733. » — Et quand tout est perdu, quand les Égyptiens ont trahi, et qu’il ne s’agit plus que de bien finir : « Il reste encore — trois légions dans la ville. […] Pourtant, je ne peux pas vous regarder et vous tuer ; je vous prie, tournez votre face. —  Soit, et frappe bien, à fond. —  À fond, aussi loin que mon épée entrera734. » Et du coup, lui-même il se tue. —  Ce sont là les mœurs tragiques et stoïques de la monarchie militaire, les grandes prodigalités de meurtres et de sacrifices avec lesquelles les hommes de ce monde bouleversé et brisé tuaient et finissaient. —  Cet Antoine, pour qui on a tant fait, lui aussi, il a mérité qu’on l’aime ; il a été l’un des vaillants sous César, le premier soldat d’avant-garde ; la bonté, la générosité palpitent en lui jusqu’au bout ; s’il est faible contre une femme, il est fort contre les hommes ; il a les muscles, la poitrine, la colère et les bouillonnements d’un combattant ; c’est cette chaleur de sang, c’est ce sentiment trop vif de l’honneur qui cause sa perte ; il ne sait pas se pardonner sa faute ; il n’a pas cette hauteur de génie qui, planant au-dessus des maximes ordinaires, affranchit l’homme des hésitations, des découragements et des remords ; il n’est que soldat, il ne peut oublier qu’il a failli à la consigne : « Mon empereur !  […] Lorsqu’il se croit trahi, il s’abandonne et ne sait plus que mourir. « Que César arpente seul ce monde ; je suis las de mon rôle. —  Ma torche est finie, et le monde est devant moi — comme un noir désert à l’approche de la nuit. —  Je veux me coucher, ne pas vaguer davantage736. » De pareils vers font penser aux lugubres rêves d’Othello, de Macbeth, d’Hamlet lui-même ; par-dessus le monceau des tirades ronflantes et des personnages en carton peint, il semble que le poëte soit allé toucher l’ancien drame, pour en rapporter le frémissement.

1844. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Elle finit par la raison et par la critique savante qui sont l’apanage de l’élite de l’humanité. […] Voici comment débute le poëme : IV Le tournoi finit. […] C’eût été un jour de grand plaisir s’il avait bien fini ! […] Mais bientôt tout fut fini.

1845. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Au milieu du drame est placé Lucien, non pas comme un moteur, mais comme une idole ; c’est une sorte de jeune premier auquel on ne prend guère d’intérêt, tant il est inerte et adoré, et lorsque de conséquences en conséquences, l’amour effréné, et du reste parfaitement dépeint, du baron de Nucingen pour Esther finit par envoyer M. de Rubempré à la Force avec M.  […] Chez le poète de Rolla et de la Nuit de Mai, la question du goût, d’abord écartée, a fini par vaincre ; il n’est pas vraisemblable que telle révolution se fasse jamais pour l’esprit qui a produit Mademoiselle de Maupin et qui, dans l’école à laquelle il s’est jadis attaché, paraît avoir été moins convaincu par les théories, que charmé par la brusque violence des effets. […] L’ouvrage finit par une apostrophe dans laquelle le roi de Prusse est averti de ne pas se jouer de la colère des poètes ; ils pourraient, comme jadis le Dante fit à ses ennemis, l’enfermer dans un enfer, dont le Christ, sauveur du monde, ne pourrait le délivrer. […] À force de lui voir trouver tous les petits brillants, on finit par être frappé de l’oubli qu’il fait des grands.

1846. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

est-ce le jour qui se lève, est-ce le jour qui finit ? […] Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. » Quand ils eurent fini de clore et de murer, On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre. […] la leçon qui n’est pas sue, Le devoir qui n’est pas fini ! […] Mais Paul Verlaine, en dépit du bruit qu’on a essayé de faire autour de son nom, n’est qu’un écrivain manqué, qui a commencé par écrire de beaux vers, qui avait de beaux dons, et qui a fini de la façon la plus lamentable. […] La poésie décadente est aujourd’hui une tentative finie, qui n’a pas réussi.

1847. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Parmi les temples grecs, il n’y en a que deux ou trois aussi grands que la Madeleine, Rien de semblable aux énormes monuments de l’Inde, de Babylone et de l’Égypte, aux palais superposés et entassés, aux dédales d’avenues, d’enceintes, de salles, de colosses dont la multitude finit par jeter l’esprit dans le trouble et l’éblouissement. […] Dans ces hauteurs brûlantes où la raison se fond comme une cire, le symbole et l’apparition, entrelacés, effacés l’un par l’autre, aboutissent à l’éblouissement mystique, et le poëme tout entier, infernal ou divin, est un rêve qui commence par le cauchemar, pour finir par le ravissement. […] Un monde a fini, celui d’Homère et de l’épopée ; un monde commence, celui d’Archiloque, de Callinos, de Terpandre, d’Olympos et de la poésie lyrique. […] Tel est le cas de la statuaire grecque : elle devient adulte juste au moment où finit l’âge lyrique, dans les cinquante années qui suivent la bataille de Salamine, quand, avec la prose, le drame et les premières recherches de la philosophie, commence une nouvelle culture, On voit tout d’un coup l’art passer de l’imitation exacte à la belle invention. […] Après la bataille, on offre en prémices aux dieux trois navires captifs ; l’un des trois est pour Ajax, et sur le butin on prélève l’argent qu’il faut pour offrir à Delphes une statue de douze coudées. — Je ne finirais pas si j’énumérais les marques de la piété publique ; elle était fervente encore cinquante ans après dans le peuple.

1848. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Puis, pour finir, vous déclarez que cette même pensée, responsable, à votre sens, de ses erreurs, il lui faut l’aiguiser, sous peine d’animalité, au lieu de la laisser mourir de sa belle mort, après tant de systèmes en ruine… Tout cela est contradictoire. […] La voici : Vin à la fuchsine et aux sels de plomb : Finis Galliæ. […] Mais il devient avare au possible et il se fâche dès que nous lui réclamons seulement notre solde… C’est ridicule à la longue ; cela finira mal. […] Finir ? […] Ma mission auprès de vous est finie.

1849. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Cela fait frémir… » Déjà, dans le monde, le rôle d’un ecclésiastique est difficile ; il semble qu’il y soit un pantin ou un plastron506. « Dès que nous y paraissons, dit l’un d’eux, on nous fait disputer ; on nous fait entreprendre, par exemple, de prouver l’utilité de la prière à un homme qui ne croit pas en Dieu, la nécessité du jeûne à un homme qui a nié toute sa vie l’immortalité de l’âme ; l’entreprise est laborieuse, et les rieurs ne sont pas pour nous. » — Bientôt le scandale prolongé des billets de confession et l’obstination des évêques à ne point souffrir qu’on taxe les biens ecclésiastiques soulèvent l’opinion contre le clergé et, par suite, contre la religion. « Il est à craindre, dit Barbier en 1751, que cela ne finisse sérieusement ; on pourrait voir un jour dans ce pays-ci une révolution pour embrasser la religion protestante507. » — « La haine contre les prêtres, écrit d’Argenson en 1753, va au dernier excès. […] « Le pouvoir absolu, dit l’une d’elles, est une maladie mortelle qui, en corrompant insensiblement les qualités morales, finit par détruire les États… Les actions des souverains sont soumises à la censure de leurs propres sujets comme à celle de l’univers… La France est détruite, si l’administration présente subsiste530. » — Lorsque, sous Louis XVI, une nouvelle administration avance et retire des velléités de réformes, leur critique demeure aussi ferme. « Enfance, faiblesse, inconséquence continuelle « écrit une autre531, nous changeons sans cesse et pour être plus mal que nous n’étions d’abord.

1850. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Il montre comment un jeune homme, flatteur du peuple, finit par y devenir l’idole de la multitude et par affecter la tyrannie, troisième forme de cette rotation éternelle des gouvernements humains. […] Et le tout finit par une homélie vague en l’honneur de la vertu.

1851. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Convaincu alors de l’amour de sa sœur pour lui, et se reprochant à lui-même une feinte qui avait causé tant d’angoisses à Cornélia, il commença à la rassurer avec de meilleures paroles, et il finit par se découvrir à elle pour ce qu’il était, mais peu à peu, néanmoins, et par degrés, de peur que la surprise et la joie, succédant sans préparation à tant de douleur, ne lui causassent un autre évanouissement qui, cette fois, pourrait être mortel. […] Nous nous occupons maintenant de les rassembler, et ils seront bientôt en ordre ; je vous le fais savoir, et je désire que vous le fassiez savoir à la sœur du Tasse, parce que cette dame a écrit, à moi et à ma sœur, sur cet objet ; ils seront remis aussitôt que possible entre vos mains, ou aux mains du Tasse lui-même ; et, de plus, on aura pour lui les plus grands égards et les plus grandes sollicitudes, non-seulement en paroles, mais en faits… » Le Tasse, malgré les conseils du cardinal Albano, qui s’efforçait de le retenir à Rome, était impatient de retourner à Ferrare ; le duc finit par y consentir.

1852. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

La conversation ne finissait pas et le soleil baissait déjà dans le ciel quand nous nous levâmes de table pour demander la route de Saint-Point. […] Quelques-uns avaient déjà fini leur ouvrage du soir ; ils jouaient sur la terrasse sous quelques tilleuls.

1853. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

On peint d’ordinaire les folles, comme si la folie s’arrangeait avec les convenances et donnait seulement le droit de ne pas finir les phrases commencées, et de briser à propos le fil des idées ; mais cela n’est pas ainsi : le véritable désordre de l’esprit se montre presque toujours sous des formes étrangères à la cause même de la folie, et la gaieté des malheureux est bien plus déchirante que leur douleur. […] On finit par apercevoir, même dans cette vie, pourquoi l’on a souffert, pourquoi l’on n’a pas obtenu ce qu’on désirait.

1854. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

… J’ai la fièvre de cette lettre. » On voit que, dès les premiers jours de son séjour en Angleterre, en caressant d’une main Élisabeth, elle nouait de l’autre, avec l’étranger et avec ses propres sujets, la trame dans laquelle elle finit par se prendre elle-même. […] Encore une fois, cesse de t’affliger, Melvil, et réjouis-toi plutôt de ce que tous les malheurs de Marie Stuart vont finir.

1855. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

La langueur finit par amortir le sentiment même de cette liberté ; la perversité morale du roi détacha le poëte ; les vices honteux de cet Alcibiade de caserne scandalisèrent même la tolérance de l’homme de goût ; le despotisme du roi admiré de loin, mais pesant de près jusque dans son Académie de Berlin, la jalousie du président de cette Académie Maupertuis, des querelles d’abord sourdes, puis éclatantes, des factions dans cette intimité, le climat rude, la santé atteinte, la monotonie, pédantisme allemand, désenchantèrent trop tard Voltaire. […] Il est la règle, le nombre, la mesure de tout ; l’infini est dans tous les points de son œuvre, comme il est en lui ; attribuer à Dieu le besoin de ces généralisations, de ces lois, de ces règles qui embrassent un ensemble faute de pouvoir embrasser les individualités dans cet ensemble si composé, c’est assimiler Dieu à l’homme et l’infini au fini.

1856. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Admirer n’est pas éprouver une courte surprise après laquelle on refaire dans l’indifférence ; c’est s’être pris pour la beauté littéraire d’un amour qui ne doit pas finir. […] Tout est si bien tempéré, dans ces Éloges, que le lecteur ne s’aperçoit pas où finit sa compétence, et qu’il n’est pas tenté de fermer le livre, par la crainte de ne pas tout entendre.

1857. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

On ne la reprendra point pour assurer l’ordre de la pensée, (après deux siècles et bientôt deux siècles et demi on a fini par s’apercevoir que les lois de l’attraction et de la gravitation universelle étaient généralement applicables et parfaitement calculables mais que l’hypothèse même de l’attraction à distance et de la gravitation à distance était parfaitement impensable, c’est-à-dire enfin que Newton est métaphysiquement impensable). […] Quand c’est fini nul n’est confondu, nul aussi n’est convaincu.

1858. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Dans ce dernier volume, par exemple, — qui nous reporte aux événements dont la Chine fut le théâtre après la prise de Pékin, et tandis que les batailles finissaient dans l’effondrement des pagodes ou dans les sinistres lueurs d’incendies grandioses, — apparaissent un laisser-aller plein d’art, une ordonnance savante dans son apparent désordre, des impressions qui ont l’air d’être fugitives et dont la mémoire demeure obsédée. […] Et toujours les problèmes sociaux ont hanté despotiquement la pensée de l’auteur des Rongon-Macquart, au point qu’il a fini par se perdre dans le réseau enchevêtré des théories et des expériences.

1859. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Et Flaubert finit sa phrase d’un geste vaguement désespéré. […] Là-dedans tout seul… Tourguéneff ne finit pas sa phrase, mais une contraction de ses poings fermés sur sa poitrine, nous dit la jouissance et l’ivresse de cervelle, qu’il éprouve dans ce petit coin de la vieille Russie.

1860. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

L’andante qui finit pare l’albe de l’Ève. […] Finies… les douleurs d’entrailles géhennantes.

1861. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Regardez de près : vous verrez que l’art du poète comique est de nous faire si bien connaître ce vice, de nous introduire, nous spectateurs, à tel point dans son intimité, que nous finissons par obtenir de lui quelques fils de la marionnette dont il joue ; nous en jouons alors à notre tour ; une partie de notre plaisir vient de là. […] Il fait que nous tâchons tout de suite de paraître ce que nous devrions être, ce que nous finirons sans doute un jour par être véritablement.

1862. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

. — L’empereur n’en restera pas là, et votre carrière n’est pas finie.

1863. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

— Puis quand il avait fini, et comme pour se mettre à l’abri de l’applaudissement, il rentrait aussitôt chez lui et s’y tenait caché, « rendant gloire à Dieu lui-même de ses dons et de ses miséricordes, sans dire seulement le moindre mot, ni de son action ni du succès quelle avait eu ; et la remarque qu’on fait à ce propos, ajoute Le Dieu, est un caractère vrai et certain, car il en usait de même dans toutes les autres occasions. » Il ne se considérait que comme un organe et un canal de la parole, heureux s’il en profitait tout le premier et aussi bien que les autres, mais ne devant surtout point s’en enorgueillir !

1864. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Vers cette date de 1686, quand on parlait des réunions du faubourg Saint-Jacques, on pensait généralement à Messieurs de Port-Royal, dont les derniers débris s’y rassemblaient avec mystère ; on était disposé à se les exagérer, soit qu’on les admirât ou qu’on les craignît ; on ne se doutait pas qu’il y avait là, tout près d’eux, quatre ou cinq jeunes gens encore ignorés, à la veille de se produire, animés de l’esprit le moins théologique, et qui feraient faire aux idées et aux sciences bien plus de chemin désormais que tous ces jansénistes dont les coups étaient depuis longtemps portés, qui avaient vidé leur carquois depuis Pascal, et qui finissaient de vider leur sac avec Arnauld.

1865. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

On peut voir notamment la lettre très-belle, très-juste, sur l’éducation domestique d’un petit monsieur gâté dans sa famille, « une sorte de petite momie enfermée dans un vase de soie et qui finit par se croire un petit dieu » (pages 125-128) ; cette lettre, qui est de la fin de 1850, présageait les talents que le Père Lacordaire ne se savait pas encore pour l’éducation de la jeunesse et qu’il a développés dans la dernière partie de sa carrière.

1866. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

La politique, il est vrai, est au-dessus et peut avoir l’œil sur toute chose ; mais se soucie-t-elle de ce monde léger dont chaque plume n’est rien, dont toutes les plumes toutefois finissent par peser et comptent ?

1867. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Le jour où le roi lui avait accordé une pension, il avait pourtant fait un quatrain de remercîment qui finissait ainsi : Larmes, que n’avait pu m’arracher le malheur, Coulez pour la reconnaissance !

1868. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

69   » Et voilà comment (et je n’ai indiqué qu’une seule branche, — qu’aurait-ce été si je les avais suivies et examinées toutes une à une), voilà comment de dédain en dédain, de négligence en négligence, quand on avait le plus beau jeu qu’ait jamais tenu en main Pouvoir public, on a fini par perdre la partie au premier tour, car on est au second ; voilà comment du mépris de toutes ces fractions de l’opinion, d’abord isolées entre elles, et de leur addition ensuite, de leur union subite qui s’est trouvée faite un jour contre vous, voilà comment il est sorti un total inattendu ; voilà comment l’opinion s’est réveillée, comment, à travers toutes les difficultés et les obstacles d’élections si tiraillées, si travaillées administrativement, elle s’est fait jour jusqu’à pouvoir vous atteindre et s’imposer à vous.

1869. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

En les comparant donc, je donnerai naturellement un nouveau développement au chapitre que je viens de finir.

1870. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Lorsque, au cours du XVIIIe siècle, s’introduisit l’habitude de mettre au programme des classes des ouvrages en français, auxquels le XIXe siècle fit la part de plus en plus large, on finit bien par s’apercevoir qu’on n’y comprenait pas tout, et qu’il y avait des ouvrages qui devenaient de plus en plus difficiles à comprendre.

1871. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

La vieille Malgaigne, qui a eu jadis des rapports, avec le diable, prédit à l’abbé Sombreval qu’il finira dans l’étang de Quesnay… Et, en effet, le prêtre athée, après avoir déterré sa fille dont il a causé involontairement la mort, se précipite dans l’étang avec le cadavre… (le Prêtre marié)  Ryno de Marigny épouse par amour l’idéale et filiale Hermengarde de Polastron, avec le consentement de sa vieille maîtresse, l’Espagnole Vellini. « Va !

1872. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Lorsque celle-ci vint s’installer en France, elle apporta par conséquent à notre théâtre les exemples dont il avait le plus grand besoin ; elle enseignait l’action à notre comédie qui penchait naturellement vers la conversation et la tirade, et qui finit toujours par tomber de ce côté-là.

1873. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Le Recueil de Gherardi commence par le Mercure galant, de Fatouville, à la date du 22 janvier de l’année 1682, et finit avec Les Fées, de Dufresny et Biancolelli, au 2 mars 1697.

1874. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

France volontairement la finit.

1875. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Et leur antagonisme ne semble pas près de finir.

1876. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Il ne reste plus aujourd’hui en Analyse que des nombres entiers ou des systèmes finis ou infinis de nombres entiers, reliés entre eux par un réseau de relations d’égalité ou d’inégalité.

1877. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Il finit, ce semble, par y prendre plaisir, car il faisait de la meilleure grâce les miracles qu’on lui demandait en l’interpellant ainsi 679.

1878. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Ces discussions irritantes finissaient toujours par des orages.

1879. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

C’est un portrait excellent, nuancé dans le relief, touché dans le fini, et qui fait vraiment honneur à son peintre.

1880. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Mais, avec un peu d’attention, on finit par se reconnaître, comme dans un bal de Cour, au milieu de ce raout de beautés anglaises les plus fines et les plus aristocratiques du monde, et dont le peintre a rendu avec distinction les moindres délicatesses.

1881. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

La revue finissait à peine, que les colonels reçurent l’ordre du départ pour le lendemain.

1882. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Tout ce qu’il y a d’honorable et de loyal parmi les ennemis de l’auteur est venu lui tendre la main, quitte à recommencer le combat littéraire aussitôt que le combat politique sera fini.

1883. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il devoit en être de leur querelle, née dans le sein de la cour, comme de tant d’intrigues qui s’y passent, qui se bornent à brouiller quelques hommes & quelques femmes, & qui, après avoir fait tenir beaucoup de bons ou de mauvais propos, finissent par être oubliées.

1884. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

On convient que les vers du philosophe couronné manquent quelquefois de soin & de fini ; qu’ils n’atteignent pas toujours à notre coloris François : mais, en récompense, il les a remplis d’idées, de grandes vues, de morceaux très-poëtiques.

1885. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Le critique, au contraire, commence où l’historien littéraire finit, ou plutôt il est sur un tout autre plan géométrique que l’historien littéraire.

1886. (1761) Apologie de l’étude

Peut-être oserai-je l’entretenir dans un autre moment de la suite de cette conversation ; aujourd’hui je craindrais trop de le fatiguer en le justifiant, même contre des imputations graves et peu respectueuses ; la manière la plus criante de lui manquer de respect est de l’ennuyer et c’est pour cela que je finis.

1887. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Il finit même par s’y engloutir comme dans un puits.

1888. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Plus on sait l’histoire, mieux on doit l’avouer : les fortes mœurs françaises finissent avec le Moyen Âge.

1889. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Aussi dévouée que l’amour, mais bien plus désintéressée, l’amitié de Madame Récamier inspirait des jalousies qu’elle ne partageait pas et qu’elle finissait par faire y ivre tranquillement les unes avec les autres, dans la paix qui s’exhalait d’elle.

1890. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Le discours finit par une apostrophe touchante à Julien même.

1891. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

L’usage se maintint et s’adoucit ; et les pénitents de l’amour, ceux que cette passion conduisait à Leucade, avaient fini par tenter cette épreuve célèbre, avec des secours qui préservaient la vie et ramenaient au rivage la victime guérie de son mal ou de son désespoir.

1892. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Gusman, le scélérat de la pièce, est respectueux envers son père ; à sa prière, il met en liberté des aventuriers qu’il avait le droit de traiter en ennemis ; il souffre avec une patience héroïque les injures atroces que son rival lui dit devant sa femme ; il finit par lui céder cette femme, et meurt comme un saint. […] Il finit ses doléances par ce trait qui n’est qu’une mauvaise antithèse sans justesse : Mes Tartares tuent tout, et j’ai peur qu’ils ne fassent pleurer personne. […] Du reste, le tyran Polyphonte n’est qu’un vain discoureur, abondant en sentences et stérile en effets ; un politique raisonneur, mais très peu actif ; terrible avec son confident, faible et pusillanime devant Mérope, surtout devant Égisthe, et qui finit par se laisser tuer dans le temple, le jour de son mariage, de la main d’un enfant désarmé, qui vient prendre la hache jusque sur l’autel nuptial. […] Dans Le Préjugé à la mode comme dans Le Jaloux désabusé, il est question d’un mari qui, après avoir négligé sa femme, s’avise d’en devenir amoureux et même jaloux, et qui finit par reconnaître ses torts ; mais Lachaussée insiste bien davantage sur un prétendu préjugé qui attachait de la honte à l’amour d’un mari pour sa femme. […] Ce qui m’avait enchanté dans Les Fausses Confidences est précisément ce qu’il y a de moins bon ; c’est la partie romanesque : c’est une riche veuve qui s’enflamme dans quelques heures pour un inconnu sans fortune, et finit par épouser le soir celui qu’elle a vu pour la première fois le matin.

1893. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

L’aristocratie y séjourne toute l’année ; les riches commerçants de la Cité, leurs affaires finies, vont retrouver chaque soir leurs familles, qui habitent souvent à plusieurs lieues de Londres. […] Comment commencer et par quoi finir ? […] La bête féroce domine dans tout son orgueil, et si longue est sa domination qu’il semble qu’elle ne finira jamais et que la civilisation ne parviendra pas à éclore. […] L’histrion, le comédien, le directeur de théâtre a fini sa tâche, voilà bientôt deux siècles et demi ; plus rien de lui ne subsiste : pourquoi donc essayez-vous de faire croire qu’il existe encore ? […] Peut-être le monde finira-t-il avant que les hérésiarques, réfutés par le Docteur angélique, aient eu le temps de naître ; mais il importe, s’ils se présentent, qu’ils sachent qu’ils étaient attendus.

1894. (1896) Le livre des masques

Verhaeren d’être le poète halluciné. « Les sensations, disait Taine, sont des hallucinations vraies », mais où commence la vérité et où finit-elle ? […] Dans le recueil de ses dernières œuvres on compterait sans doute plus de cinquante vers ainsi finis : oiseaux d’or, cygnes d’or, vasques d’or, fleur d’or, et lac mort, jour mort, rêve mort, automne mort. […] Cette valeur que je voudrais qualifier, elle est, je crois, donnée par la nouveauté et l’originalité des images et des métaphores, par leur abondance, leur suite logiquement arrangée en poème, comme dans la magnifique description d’un naufrage : toutes les strophes (encore que nul artifice typographique ne les désigne) finissent ainsi : « Le navire en détresse tire des coups de canon d’alarme ; mais il sombre avec lenteur… avec majesté. » Pareillement les litanies du Vieil Océan : « Vieil Océan, tes eaux sont amères… je te salue, vieil Océan. — Vieil Océan, ô grand célibataire, quand tu parcours la solitude solennelle de tes royaumes flegmatiques… je te salue, Vieil Océan. » Voici d’autres images : « Comme un angle à perte de vue de grues frileuses méditant beaucoup, qui, pendant l’hiver, vole puissamment à travers le silence », et cette effarante invocation : « Poulpe au regard de soie !  […] Pour en finir, il faut se borner à de timides insinuations philosophiques et demander si vraiment nous connaissons la « chose en soi », s’il n’y a pas une certaine petite différence inévitable entre l’objet de la connaissance et la connaissance de l’objet ?

1895. (1929) La société des grands esprits

C’est aussi l’avis de Michelet qui s’écrie : « Que de fois le moyen-âge a fini avant de finir !  […] Ils finirent par se brouiller. […] C’est Goethe qui le presse de finir, et sans qui Wallenstein n’eût peut-être jamais été achevé. […] On finirait par ne plus voir d’autres vrais poètes que Verlaine lui-même et Mallarmé. […] Les passions de parti lui avaient fait et lui font même encore une guerre presque aussi acharnée qu’à Victor Hugo ; on pouvait craindre que sa renommée n’eût fini par en souffrir.

1896. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Il aime commencer, aime peu à continuer, finit rarement et voudrait avoir terminé très peu de temps après avoir commencé. […] Pour ceux-ci l’homme avait reçu une nature grossière et la faculté de voir qu’elle était grossière et une sourde et puissante aspiration à la modifier ; et il avait reçu une nature grossière et la force de la modifier peu à peu, à tel point qu’il dût finir par ne point la reconnaître. […] C’est une loi de combat, et toutes les lois de ce genre finissent toujours par se retourner contre leurs auteurs. […] Cependant l’aristocratie et les nobles et les ci-devant, cela a fini par s’user. […] Un peuple à qui l’on n’enseigne qu’une manière de voir finit bientôt par n’avoir aucune manière de voir.

1897. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Et, tôt ou tard, conseils, préceptes, injonctions, finissent par perdre ce caractère de fixité sans lequel une morale est indigne de son nom. […] Mais le père, qui avait refusé son consentement, intervint, se plaignit, intenta une action en nullité de mariage, et finit par obtenir, le 16 juin 1689, un arrêt en vertu duquel Mme de Brion redevenait Mlle de la Force. […] Il faut bien que ce fût du côté de Bossuet, puisque la cour de Rome, qui ne lui pardonnait pas la Déclaration du clergé de France, finit pourtant par lui donner raison. […] Et voit-on enfin ce que pouvait, ce que devait nécessairement rencontrer de faveur dans l’opinion publique une idée qui, comme celle du progrès, finit destinée — nous le montrerons par la suite, ou plutôt on le sait déjà — comme à s’élargir et à s’enfler un jour jusqu’aux proportions d’une religion de l’humanité ? […] Coquette, libertine et peut-être friponne, … la liberté de ses mœurs n’a pu manquer de finir par égaler l’indépendance de son esprit.

1898. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

« Le philosophe Attalus préférait un ami à faire à un ami déjà fait… » Un peintre célèbre court après un voleur, et lui offre un tableau fini pour l’ébauche que le voleur avait enlevée de dessus son chevalet. […] Ce n’est rien, ou elle finira promptement. […] Sénèque évoque des cieux l’âme de Crémutius, qui s’adresse à sa fille ; et la Consolation finit par ce morceau d’éloquence, qui mérite d’être lu. […] Ce traité finit par une prosopopée de Jupiter à l’homme vertueux  ; elle est très-éloquente. […] Pour finir cet extrait d’une manière intéressante, j’avais à choisir entre deux morceaux : l’un est la description d’un déluge ; l’autre, une scène morale entre Sénèque, Lucilius et Gallion.

1899. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Le brillant comte de Comminges, après avoir servi dans l’armée de Condé, devint officier de la garde nationale à Reims, et finit dans les contributions indirectes. […] Sachez ce que vous voulez et finissons de telles scènes ! […] Plusieurs fois, par une inexplicable erreur, il laissa échapper l’occasion d’achever ses victoires et d’en finir avec l’armée russe. […] Est-il autant « fini » que cela, le Japon ? […] Alain ne résista pas au plaisir de la suivre… En France, un monsieur qui suit une jeune femme ou une jeune fille finit quelquefois par l’épouser.

1900. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

En vain ces Marches et ces Gaus se groupent en états et finissent par former une société demi-réglée, pourvue d’assemblées, et régie par des lois, conduite par un roi unique ; sa structure même indique les besoins auxquels elle pourvoit. […] Au onzième siècle, « Sigeward31, le grand duc de Northumberland, atteint d’un flux de ventre et sentant sa mort prochaine : « Quelle honte pour moi, dit-il, de n’avoir pu mourir dans tant de guerres, et de finir ainsi de la mort des vaches ! […] Au bout de trois cents ans, ce sont les conquérants qui sont conquis ; c’est l’anglais qu’ils parlent ; c’est le sang anglais qui, par les mariages, a fini par maîtriser le sang normand dans leurs veines.

1901. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

C’est la charge de ceux qui n’en ont pas d’autres que leur propre respectabilité, respectabilité célèbre, qui, lorsqu’elle se multiplie de père en fils dans une famille, finit par former un surnom de la race. » Or c’était précisément, comme celui de gentilhomme par excellence, le seul titre ambitionné par M. de Vigny, le type de sa vie, le signe distinctif de son caractère, l’aristocratie de sa nature, le rôle innomé de sa vie. […] Il disait au Seigneur : « Ne finirai-je pas ? […] Enfin, discrédité par son odieux renversement de cœur et d’esprit, il finit par s’adresser à un riche bourgeois de la Cité, qui lui offre une place de valet de chambre dans sa maison avec de bons appointements.

1902. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Nous désirons que ce qui a commencé par Paul et Virginie finisse par les Méditations poétiques. […] Ils ont trop aspiré aux choses humaines, ils ont fini par croire qu’il y avait quelque chose de plus beau que la vérité ; ils ont dit plus qu’ils ne sentaient. […] Il n’y a pas un mot qui fasse ici plus de bruit qu’un autre ; la respiration même de l’âme ne s’y sent pas ; tout finit par le silence éternel et l’ombre des bananiers.

1903. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Je dirai ce que je pense, uniquement, et sans développements inutiles, convaincu, pour ce qui me concerne, qu’en fait de prose, tout est bien qui finit vite. […] Puis, les races vivent, luttent, vieillissent ; les langues se modifient, se corrompent, se désagrègent ; d’autres idiomes naissent d’elles, informes encore, et finissent par se constituer lentement. […] Toutes les pièces du Maître avaient été discutées, applaudies, combattues, mais elles devaient finir par triompher de toutes les résistances.

1904. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Pour finir ce qui concerne la lette G, nous ajoûterons une observation. […] Finis au masculin exprime les extrémités, les bornes d’une chose étendue ; redeuntes inde Ligurum extremo fine (Tite-Liv. […] ) Au féminin il désigne cessation d’être ; hoec finis Priami fatorum. […] D’ailleurs l’effet du bâillement étant de soûtenir la voix, l’oreille doit s’offenser plûtôt de l’entendre se soûtenir quand le mot est fini, que quand il dure encore ; parce qu’il y a analogie entre soûtenir & continuer, & qu’il y a contradiction entre soûtenir & finir. […] Au surplus, c’est le sens qui convient le mieux à la pensée d’Horace, puisqu’il prétend s’excuser de n’avoir pas fini certains vers qu’il avoit promis à Mécene, par l’oubli universel où le jette son amour pour Phryné.

1905. (1900) Molière pp. -283

À celui-ci, le dernier et délicat travail qui arrête le détail de la composition et du style, et donne à tout le fini, le poli, le travail de la dernière main a manqué. […] Sturm ; on lui avait dit qu’il fallait faire tous les ans un discours d’ouverture d’environ une heure ; il plaçait sa montre devant lui, et quand il avait parlé une heure, en quelques développements qu’il fût engagé, il mettait un point et s’arrêtait court ; il tournait la tête à droite d’une façon grincheuse et désagréable, et disait, pendant qu’on attendait sa péroraison : « Messieurs, c’est fini ! » — Il y a quelque chose de semblable dans la manière dont Molière finit ses pièces ; quand le caractère est bien développé, qu’on l’a jugé, qu’il est complet, quand même seraient encore ouvertes devant nous toutes les perspectives de la passion, il tire une barre, termine la pièce, en y adaptant un dénouement de pacotille. […] Molière a donc eu, dans l’histoire de notre société et de nos mœurs, une action considérable ; mais je ne voudrais pas trop me renfermer dans son rôle historique, et vous laisser sur cette impression, que son œuvre est finie : non, et les leçons qu’il donne, nous pouvons y donner suite, en profiter tous et toujours. […] Cléon est trop bavard, Hermocrate trop larmoyant, Dilhas finirait par se persuader qu’il est quelque chose.

1906. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

» XXII Elle finissait de parler quand la porte s’ouvrit et que tu l’embrassas comme un fils, en lui faisant compliment sur la propreté et sur l’ordre de ta maison rustique. […] Les pas s’impriment dans une poussière de marbre ; on finit par la regarder avec indifférence, et l’on reste insensible et muet, abîmé dans la contemplation de l’ensemble, et dans les mille pensées qui sortent de chacun de ces débris.

1907. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Par là ils sont tout conventionnels, mais par là nécessaires : sans eux, y aurait-il moyen de finir gaiement ces conflits d’égoïsme qui s’exaspèrent ? […] La comédie se relève dans les vingt-cinq dernières années du règne de Louis XIV : elle finit brillamment avec Regnard, Dancourt et Lesage.

1908. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Mais ce qu’il y avait de plus singulier, c’est qu’en confessant mes péchés, j’en venais à les aimer ; mes résolutions de devenir classique finissaient par me précipiter plus que jamais au pôle opposé. […] Peut-être finit-elle par comprendre la sagesse profonde de ce prêtre, qui sembla lui dire brusquement : « Femme, qu’y a-t-il de commun entre toi et moi ? 

1909. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Ils l’enferment dans leur armoire, déclarant que si on ne leur demande pas comment on doit au juste aimer Wagner, personne n’a le droit d’ouvrir ses partitions et que, seuls, ils peuvent en deviner les beautés cachées, et le fin du fini C’est avec cela qu’ils vivent, au risque de tuer leur dieu, j’allais dire leur idole. — « Vous ne pouvez comprendre Wagner qu’à Bayreuth, avec sa mise en scène spéciale, ses accessoires, ses décors particuliers, son exécution absolument inimitable !  […] Pour finir, ajoutons que ces concerts sont aussi subventionnés par l’État, ce qui importe peu, et qu’il n’y a aucune raison pour ne pas accepter ailleurs ce qu’on applaudit chez eux avec un juste enthousiasme tous les dimanches.

1910. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Touchez à l’un quelconque de ses rouages, c’est fini, l’heure ne sera plus marquée : la roue qui tournait à gauche n’essaiera pas de tourner à droite pour continuer de poursuivre l’heure ; l’aiguille n’essaiera pas de s’appuyer sur un nouveau ressort pour pouvoir tourner. […] On a dit avec raison que la psychologie est la seule science qui, en accomplissant sa tache, finisse par s’occuper (à sa manière propre) de la matière même de toutes les autres sciences.

1911. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Jeudi 16 mars Hier Doré est venu s’asseoir à côté de moi, dans le salon de la princesse, et m’a dit sans préambule : « Vous verrez, nous finirons par épouser deux vieilles Anglaises !  […] Samedi 30 décembre Au milieu de la gaieté et du tapage des conversations, Nittis adossé à son bureau du fond de l’atelier, me dit dans sa jolie langue enfantine, sur une note mélancolique : « Oh, quand on a passé la première jeunesse… quand il n’y a plus dans les veines, un certain bouillonnement du sang… la vie, ce n’est plus guère attachant… et moi encore tout enfant — j’avais dix ans — j’ai entendu : « Il y a un « monsieur qui s’est tué… » c’était de mon père qu’il s’agissait… vous concevez la vie fermée que ça m’a fait là-bas… deuil et solitude… et des notions tout élémentaires… lire et écrire : ç’a été tout… le reste c’est moi qui me le suis donné… je me suis entièrement formé par la réflexion solitaire… cela m’a laissé une naïveté… et vous concevez que dans la société actuelle cette naïveté… » Nittis ne finit pas sa phrase.

1912. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

” » II Ici finit le premier chant du Brahmane. […] « Cependant la littérature sanscrite, grâce aux travaux des savants anglais dans l’Inde, acquérait de jour en jour une plus grande extension, et leurs mémoires de plus en plus intéressants, consignés dans le premier recueil des Asiatic-Researches, finirent par éveiller ma curiosité, au point que je me déterminai un beau jour (c’était vers la fin de 1806) à essayer de comprendre quelque chose à l’indigeste compilation dont je viens de parler, et je me suis mis à bégayer l’alphabet.

1913. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Nous finirons par exhorter ceux qui travailleront après ces hommes illustres, de ne pas marcher toujours sur les traces de Quinault. […] On lui reproche seulement de n’avoir pas toujours sçu finir où il falloit ; on souhaiteroit que son style fût plus châtié, plus précis, & qu’en surpassant le Phédre en délicatesse, il l’eût égalé dans la pureté de l’élocution.

1914. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Comment finit le quinzième siècle ? […] Après cette vie de gaieté et de faveur, il finit, comme on finissait toujours à cette époque, par se faire religieux ; il entra dans l’ordre de Cîteaux. […] Quand le jour finit, ce palais peut le remplacer, et ramener la lumière au commencement de la nuit. […] C’était ainsi que ces pieux pèlerins, qui partaient de France avec l’intention de délivrer les lieux saints, finissaient par s’emparer de Constantinople, et par piller Sainte-Sophie. […] Il est vrai qu’après avoir bien raisonné, il se laisse convaincre et finit par prendre la croix.

1915. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Les premiers paysages qu’il retrace, et qui sont les plus cités dans les cours de littérature, sont ceux de la vallée de Campan et des rives de l’Adour : Je ne peindrai point cette belle vallée qui voit naître (l’Adour), cette vallée si connue, si célébrée, si digne de l’être ; ces maisons si jolies et si propres, chacune entourée de sa prairie, accompagnée de son jardin, ombragée de sa touffe d’arbres ; les méandres de l’Adour, plus vifs qu’impétueux, impatient de ses rives, mais en respectant la verdure ; les molles inflexions du sol, ondé comme des vagues qui se balancent sous un vent doux et léger : la gaieté des troupeaux et la richesse du berger ; ces bourgs opulents formés, comme fortuitement, là où les habitations répandues dans la vallée ont redoublé de proximité… Il finit cette description riante par des présages menaçants qui font contraste, et qui furent trop réalisés l’année suivante (1788) par l’affreux débordement qui dévasta ces beaux lieux.

1916. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Le temps de la gloire pour Montluc est fini ; à la veille de la mort de Henri II dans ce malheureux tournoi, et la nuit même qui précéda le coup fatal, Montluc raconte qu’étant chez lui, en sa Gascogne, il eut un songe qui lui représentait, avec toutes sortes de circonstances frappantes, son roi mort et tout saignant, et il s’éveilla éperdu, la face tout en larmes, racontant aussitôt son pronostic à sa femme et, le matin, à plusieurs amis.

1917. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve.

1918. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Il est homme de lettres aussi, celui que le feu de son imagination porte sans cesse vers des sujets nouveaux ; qui, doué de verve et de fécondité naturelle, n’a pas plus tôt fini d’une œuvre qu’il en recommence une autre ; qui se sent jeune encore pour la production à soixante ans comme à trente, qui veut jouir tant qu’il le peut de cette noble sensation créatrice et mener la vie active de l’intelligence dans toutes les saisons.

1919. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

La correspondance avec Saint-Vincens finit pourtant sur des impressions plus satisfaisantes et plus conformes à l’idée première et dernière qu’on doit prendre de Vauvenargues.

1920. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Ses soldats avaient fini par le croire invulnérable ; il les traitait un peu en enfants gâtés et leur passait tout ; c’était son seul faible.

1921. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Il n’y trouvait de comparable et d’égal dans ses souvenirs que ces autres entretiens de la petite société d’Arcueil, groupée autour de Laplace et de Berthollet, et qui, active, régulière, ayant ses jours de réunion et son recueil à elle, tout armée pour le progrès scientifique le plus avancé, avait fini par inspirer quelque jalousie à l’Institut lui-même.

1922. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Eugénie, plus âgée que Louise, l’aime beaucoup, l’aime comme une jeune sœur, la croit par moments un peu inégale en amitié, ne cesse pourtant de la chérir, et doucement, la voyant si légère avec sa couronne de seize ans, la sermonne un peu jusqu’à ce que Louise, à son tour, finisse par devenir elle-même sérieuse, posée, recueillie, et se laisse entrevoir à nous dans un coin du salon lisant par goût du saint Jérôme.

1923. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Tout finit donc le soir des noces par une courte et pathétique exhortation de M. de Saint-Séverin sur la bénédiction du lit nuptial qu’il fit.

1924. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Lui-même, érudit fort distingué, mais encore plus causeur spirituel, il se plaisait à raconter des scènes de la vie de son père, des épisodes dramatiques et comiques du Conseil d’État, des malices sur quelques contemporains du Consulat et de l’Empire, par exemple sur François de Neufchâteau, qui, ayant à faire le récit du 19 brumaire, le soir même, devant des auditeurs avides et impatients, ne parvenait pas à sortir des parenthèses ni des embarras que sa voiture avait rencontrés dans sa route vers Saint-Cloud : on lui demandait les grands résultats, les résolutions prises, et il vous expliquait, à n’en pas finir, comment il avait eu toutes les peines du monde à passer.

1925. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

On sait, en effet, qu’à peine mis à la tête de son armée du Nord, Richelieu, pressé d’en finir et poussant le duc de Cumberland qu’il surprenait dans un état de lassitude et de décomposition morale, se hâta de conclure avec lui, par l’entremise d’un ambassadeur de Danemark, le comte de Lynar, espèce de fou mystique, la Convention dite de Kloster-Zeven, en vertu de laquelle toute l’armée ennemie alliée devait se disperser.

1926. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

On finit par apprendre qu’ayant reçu des menaces de mort réitérées, M. de Talleyrand avait craint que le Clergé ne le fît assassiner ce jour-là, et qu’il avait écrit cette lettre, mais en donnant des ordres pour qu’elle ne fût remise que dans la soirée, ayant l’intention de la reprendre s’il vivait encore avant la fin du jour, ce que son trouble lui aura fait oublier. » (Mémorial de Gouverneur-Morris, tome I, p. 308.)

1927. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Ce n’est plus au groupe de la statuaire antique et à cette première grandeur qu’on a affaire ; ce sont plutôt des tableaux finis qu’il s’agit, même à distance, de voir dans leur cadre et dans leur jour.

1928. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Mais chez Mlle Delaunay la gradation finit par la pensée .

1929. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Je l’ai dit, en parlant de la vanité ; pour une qui s’élève, mille s’abaissent au-dessous de leur sexe, en en quittant la carrière ; à peine la moitié de la vie peut-elle être intéressée par l’amour, il reste encore trente ans à parcourir quand l’existence est déjà finie.

1930. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Il appartient à ce groupe qui finira par s’emparer du principe cartésien, de la méthode scientifique, qui les déviera pour les séparer de la religion et y trouver un moyen de la battre.

1931. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Il est vrai que, après tout, cette infusion nous a enrichis, que, tout ayant fini par se fondre, tout est bien, et que nous n’avons donc pas à nous plaindre.

1932. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

La périodicité des feuilletons sera supprimée, remplacée par des articles qui s’espaceront, et ce sera fini.

1933. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Et pour lui marquer l’estime qu’il faisait de lui, la comédie étant finie, il le manda et lui fit présent du carrosse à six chevaux dans lequel il l’avait envoyé quérir.

1934. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

En outre, Scaramouche et sa femme Marinette, qu’il avait emmenée avec lui, touchaient, à la date de 1664, un supplément de pension personnelle, ainsi qu’il résulte des mêmes comptes : « À Tiberio Fiurelli dit Scaramouche, comédien italien, pour ses gages, tant de lui que de sa femme, pendant une année finie le dernier juin 1664… 200 liv. » Ce n’est pas tout.

1935. (1890) L’avenir de la science « XII »

Leurs livres sont des faits ; ils ont eu leur place dans la série du développement de la science ; après quoi, leur mission est finie.

1936. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Pilate tint d’abord peu de compte de ces susceptibilités ; il se vit ainsi engagé dans des répressions sanglantes 1126, qui plus tard finirent par amener sa destitution 1127.

1937. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Un autre roman ou nouvelle de lui, intitulée Eugénie (1803), est aussi l’histoire d’une jeune Anglaise restée en France pendant la Révolution, et y aimant presque à contrecœur un jeune Français qu’elle finit par épouser à travers les discordes et les guerres qui séparent les deux nations.

1938. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Lorsqu’on demandoit à Massillon où il avoit pu trouver des peintures du monde aussi saillantes, aussi finies & aussi ressemblantes : dans le cœur humain, répondoit-il ; pour peu qu’on le sonde, on y découvrira le germe de toutes les passions.

1939. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

On pourrait finir par un Apologue plus parfait, mais non par de meilleurs vers.

1940. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

D’ailleurs c’est une chose assez naturelle que, sur la limite de deux ères, l’une qui commence et l’autre qui finit, il se trouve des hommes pourvus, comme le Janus de la fable, de deux faces, l’une pour regarder ce qui a été, et en tirer les derniers enseignements, l’autre pour considérer ce qui s’avance, et en prévoir les résultats.

1941. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Nous devons certes tenir compte de la légende, puisque la légende c’est l’idée que le plus grand nombre des hommes se sont faite ou ont fini par se faire d’un personnage historique. […] Émile Deschanel : « … Il finira malheureusement par se faire improvisateur dans la seconde moitié de sa vie d’écrivain ; mais son talent n’a pas été du tout improvisé. […] Ce qu’il veut, c’est mettre entre Laurence et Jocelyn l’irréparable, sachant bien, d’ailleurs, qu’il y a des âmes (et Jocelyn en est une) qui ne lésinent point avec le devoir, qui finissent par chérir celui-là surtout qu’elles n’ont pas choisi librement, car elles le sentent d’autant plus impérieux qu’il exige d’elles un plus grand sacrifice. […] Car non seulement les tyrans-dieux ont trouvé ceci, d’enrouler en spirale autour des colonnes, de grouper en cercle sous les chapiteaux et de dérouler en guirlandes le long des frises d’innombrables corps sans voiles ; mais c’est une jonchée de corps vivants et dévêtus qui leur sert de tapis ; ce sont des « toisons de jeunes filles » qui leur servent de coussins, et ce sont des corps assouplis de belles esclaves qui leur tiennent lieu de tables, de fauteuils, de chaises longues, de pupitres  et de chancelières :     … Leurs pieds chauds reposaient entre des mains d’ivoire… Si vous prenez la peine de feuilleter Tacite et Suétone, vous verrez que c’est là un développement de certaines idées de Néron  Mais vous remarquerez d’abord que les femmes-meubles des tyrans-dieux seraient fort incommodes ; que rien ne vaut un rocking-chair pour être bien assis, et que la volupté n’est donc pas la même chose que le confortable  Puis, ces tableaux d’orgies démesurées, ces jonchées de nudités sur des nudités et ce qu’elles suggèrent si l’on y arrête son esprit, toutes ces images, qui, exprimées par un écrivain sensuel  fût-il médiocre  finiraient assurément par émouvoir vos sens, vous serez surpris que, en dépit de la bonne volonté de Lamartine, et du pullulement et de la minutie des détails juxtaposés (qui rappellent, ici, Théophile de Viaud ou Saint-Amand bien plus encore que les poètes indous), elles demeurent si froides et vous laissent si parfaitement tranquille. […] Je ne vois, pour ma part, nulle affectation vaniteuse, mais l’expression d’une pensée réfléchie et virile et le franc aveu d’une nature robuste et superbement équilibrée, dans ce passage, souvent raillé, de la Lettre qui sert de préface aux Recueillements : « Quand donc l’année politique a fini…, ma vie de poète recommence pour quelques jours.

1942. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Lorsqu’on sort de semblables Cours, on pourrait croire que la science est finie et qu’il ne reste plus qu’à étendre et à généraliser les principes qui lui servent de base. […] Il me paraîtrait que, lorsqu’il y a des quantités énormes de la substance, il pourrait finir par en passer, mais alors la composition du sang en est réellement modifiée et la quantité de la substance est susceptible de produire des accidents. […] Au bout de neuf minutes, le cheval ayant fini de manger les 500 grammes d’avoine, je lui pratiquai alors la section des deux canaux parotidiens, de façon que la salive sécrétée par ces glandes s’écoulât désormais au dehors de la bouche. […] L’expérience a pleinement confirmé cette vue : sous l’influence d’une injection de matière grasse le pancréas se dissout, et finit par se détruire complètement, seulement l’opération doit être conduite avec prudence. […] Les animaux maigrissent peu à peu, et finissent par mourir dans le marasme le plus complet, en présentant jusqu’au bout la même voracité et des matières grasses dans les excréments.

1943. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Plus vraisemblable et plus profonde est la théorie qui fait porter la diminution sur la quantité de substance nutritive renfermée dans le « milieu intérieur » où l’organisme se renouvelle, et l’augmentation sur la quantité des substances résiduelles non excrétées qui, en s’accumulant dans le corps, finissent par l’« encroûter 5 » Faut-il néanmoins, avec un microbiologiste éminent, déclarer insuffisante toute explication du vieillissement qui ne tient pas compte de la phagocytose 6 ? […] Il s’inspire du même postulat, avec cette seule différence que, dans la course de nos intelligences finies le long de la succession toute apparente des choses, il met en avant de nous la lumière avec laquelle il prétend nous guider, au lieu de la placer derrière. […] Où commence alors, où finit le principe vital de l’individu ? […] Que deux promeneurs partis de points différents, et errant dans la campagne au gré de leur caprice, finissent par se rencontrer, cela n’a rien que de très ordinaire.

1944. (1885) L’Art romantique

L’homme finit par ressembler à ce qu’il voudrait être. […] Honnêtes ou déshonnêtes, raisonnables ou fous, les hommes se disent : « Enfin la journée est finie !  […] Elle a cet incomparable avantage, qu’à n’importe quel point de son progrès, chaque dessin a l’air suffisamment fini ; vous nommerez cela une ébauche si vous voulez, mais ébauche parfaite. […] Quand on feuillette les œuvres d’un maître puissant, toujours sûr de sa volonté et de sa main, il est difficile de choisir, tous les morceaux s’offrant à l’œil ou à la mémoire avec un égal caractère de précision et de fini. […] Le monde des astres et le monde des âmes sont-ils finis ou infinis ?

1945. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Avant de l’ouvrir, encore un mot, et mon préambule sera fini. […] Au moment où les assassins vont frapper Clarence, il se réveille ; un dialogue s’engage, et, après quelque hésitation, les assassins avouent pourquoi ils sont venus et se disposent à en finir. […] Tour à tour graveur pour l’horlogerie, laquais, scribe, diplomate, musicien et publiciste, Jean-Jacques commence comme Gil-Blas et finit comme Ruy-Blas. […] Si le mot infini pouvait avoir un sens pour l’homme, créature finie, c’est la musique qui lui révélerait l’infini. […] Repas idéaliste, vraiment digne du convive, qui est Jésus. — Ceux qui riraient de cette idée sont libres de supposer que le repas est fini, ou n’est pas encore commencé.

1946. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Et, en effet, comme si je l’avais demandé, au moment où je posais le pied sur la dernière marche, un vieux landau s’engageait à reculons devant moi, dans l’allée resserrée entre de hauts murs, et si étroite que je ne pouvais voir l’attelage, — et l’allée, longue, longue, ne finissait pas. […] Mercredi 27 mai La Slave, la Russe, c’est à la fois la sauvagesse des sociétés qui commencent, et la névrosée des sociétés qui finissent. […] Puis, alors commence la recherche de la tête de l’agneau, que dans sa stupidité de reptile, le serpent ne sait plus être sous lui, une recherche qui n’en finit pas, et coupée par des repos, des endormements, où il n’y a d’éveillé en lui, que le petit scintillement noir de sa langue fourchue : cela au milieu du resserrement de ses anneaux, laminant le petit corps, qui ne semble plus qu’une toison fripée, sans rien dedans.

1947. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Ainsi finit par un démasquement général ce poème rempli de travestissements et d’imbroglios tantôt héroïques, tantôt comiques ; les derniers chants qui rendent à chacun et à chacune son nom, sa gloire, son amant, son amante, ressemblent à ce dernier jour du carnaval de Venise, et à ce premier jour de pénitence où tous les masques tombent à la fois de tous les visages, et où les costumes de fantaisie et les déguisements des saturnales font place à la vérité des figures et au bon sens. […] Notre bonheur, bonheur vague, indéterminé, indécis comme l’horizon du soir sur l’Adriatique, allait finir avec le volume.

1948. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Il transcrivit ensuite un recueil de plusieurs traités pieux, parmi lesquels se retrouvent les quatre premiers livres intitulés : de Imitatione Christi, bien qu’il eût signé cette copie de sa formule ordinaire : « Fini et complété par les mains de Thomas A Kempis, 1441. » On put prendre aisément plus tard le copiste pour l’auteur. […] Je lui donnerai une récompense éternelle pour un travail de peu de durée, et une gloire qui ne finira point pour une humiliation passagère.

1949. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Le roi avait fini par le nommer ministre en Toscane. […] Cette apostrophe finissait par ces deux vers : Je vais chercher ailleurs (pardonne, ombre romaine !)

1950. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

S’il était fini, la discussion n’aurait pas lieu ; car la complexité et l’instabilité sociales, poussées à la limite, auraient à jamais rendu impossible l’hérédité des caractères acquis et par cela même auraient confirmé la théorie de Weismann. […] Ce savant finit par parler de la science en sceptique et se console des incertitudes de l’esprit humain en matière de science par un acte de foi en l’avenir de la fraternité.

1951. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Et qu’on réponde oui ou non, le problème prétendu de l’accord de la foi et de la raison, supposant deux puissances égales qu’il s’agit de concilier, n’a pas de sens ; car, dans le premier cas, la raison disparaît devant la foi, comme le fini devant l’infini, et les orthodoxes les plus sévères ont raison ; dans le second, il n’y a plus que la raison, se manifestant diversement et néanmoins toujours identique à elle-même 46. […] une décision, et que ce soit fini !

1952. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Déjà, nous ne croyons plus Wagner un fou sans talent ; — nous ne nions plus les beautés de ses morceaux, et nous le tenons quitte des crimes qu’il n’a jamais commis : — mais, promptement, il faudrait en finir de ces vieilles sottises, et franchir ce troisième degré, et, — lorsque, dans le reste du monde, l’Association Wagnérienne propage l’Œuvre de Bayreuth — il faudrait que nous voulussions bien voir en Wagner plus qu’un génie musical admirable, merveilleux, unique, et autre chose qu’un monstre de vanité, d’outrecuidance, de prétentieuse sottise. […] Il y avait du pitre chez ce névrosé qui avait fini par se persuader qu’avant lui l’Allemagne n’avait pas de musique.

1953. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

À vingt ans, s’efforçant d’allumer le feu de sa chambre, et n’y réussissant pas, il finissait par se rouler, en pleurant, sur le parquet. […] dans le monde, il se prépare, en ce moment, des tristes, et c’est fini de la rigolade de la jeunesse d’autrefois.

1954. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Quand j’aurai à peu près épuisé la matière, j’irai au Muséum rêvasser devant les monstres réels, et puis les recherches pour le bon saint Antoine seront finies. » Enfin, M.  […] L’enfant niais et veule qui fut Charles Bovary, se trouve par le hasard d’une période doué d’une forte existence de ‘vagabond des champs et finit par commettre des actes dits en termes héroïques !

1955. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Nous ne finirions pas, si nous les énumérions en parcourant les scènes diurnes ou nocturnes de notre séjour terrestre. […] IX Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer ; elles finissent par donner au contemplateur le vertige de tant d’impressions.

1956. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Cette exagération de foi et de mœurs aurait fini par révolter la faiblesse humaine et par réduire le christianisme à un petit groupe de chrétiens forcenés qui auraient damné le monde en sauvant quelques sectaires. […] Le chœur des jeunes filles reprend sur un mode plus grave et finit par une invocation au Dieu des combats.

1957. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Michelet, s’il reste dans les conclusions de cette histoire, peut être regardé comme fini, comme irrévocablement fini.

1958. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Écoutez-la, comme l’hymne d’un siècle qui va finir ; écoutez-la, avant que ces beaux climats, mal défendus par le despotisme inerte de l’empire, mais préservés longtemps des Scythes et des Goths, tombent sous l’invasion musulmane, tombent pour des siècles, restent enfoncés, jusqu’à nos jours de civilisation matérielle et de politique surtout commerciale. […] Que si, plus tard, cette liberté illimitée de l’âme lui a trop pesé, si, dans ce vide et cette absence d’un culte positif, l’autorité croissante du christianisme a fini par l’entrainer, le charmer de ses merveilleux triomphes, le retenir par la grandeur même des problèmes qu’elle résolvait devant lui ; si enfin, au milieu de ses recherches et de ses progrès de croyance, en dépit même de ses réserves sur quelques points, la main d’un impérieux docteur, de l’archevêque Cyrille, est venue le saisir et l’enchaîner à la religion par les plus grands honneurs qu’elle puisse offrir, on le concevra sans peine, Synésius, ainsi parvenu à la chaire épiscopale, n’y portera pas les agitations et les souffrances du patriarche de Constantinople.

1959. (1739) Vie de Molière

Molière, après la représentation de Nicomède, s’avança sur le bord du théâtre, et prit la liberté de faire au roi un discours, par lequel il remerciait Sa Majesté de son indulgence, et louait adroitement les comédiens de l’hôtel de Bourgogne, dont il devait craindre la jalousie : il finit en demandant la permission de donner une pièce d’un acte, qu’il avait jouée en province. […] Le public n’a point regretté que l’auteur ait négligé de finir cet ouvrage : il est dans un genre qui n’était point celui de Molière.

1960. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Il finit par trouver que ce serait plutôt à la dame Hersent à se plaindre de ce que le Loup son mari lui fait aujourd’hui un tel procès, une telle avanie, où tant de bêtes sont à regarder.

1961. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Le tout finit par le chapitre de rigueur sur la banqueroute, qui était à cette date le présage menaçant et le grand fantôme qu’il s’agissait de conjurer.

1962. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Il fut le premier de sa maison, laquelle, s’il eût eu des enfants semblables à lui, il eût été glorieux à la France qu’elle n’eût jamais fini.

1963. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Telle était la manière à la fois modérée et victorieuse par laquelle Vicq d’Azyr répondait aux requêtes et représentations de la faculté de Paris, qui demandait purement et simplement au roi le monopole absolu de l’enseignement et de l’examen médical, et qui disait : « Ordonnez qu’il n’y ait plus, comme il n’y a jamais eu, qu’un corps de médecine enseignant dans votre capitale ; et ce corps, jouissant de son institution, redoublera de zèle et méritera de plus en plus la protection et les bontés de son roi. » L’Ancien Régime se réformait de lui-même et se rajeunissait par parties ; bon gré mal gré, de bonne composition ou par la force, l’ère des corporations allait finir.

1964. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Ce Lenz, dont il est question dans les Mémoires de Goethe, était un Livonien de cette génération bizarre et vaguement passionnée, contemporaine de Werther, et qui en mit trop bien en pratique l’esprit et l’exaltation, jusqu’à vouloir finir par la démence et le suicide.

1965. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Il serait temps, dit Fauriel, d’en finir une bonne foi avec ce préjugé.

1966. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

 » Puis quand il en a fini avec le couplet de Claudien, il se ressouvient du beau morceau de Virgile « O fortunatos nimium… », et il l’ajoute par une reprise visible : « Heureux doncques, heureux qui de son toit ne bouge !

1967. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

L’atticisme, c’est-à-dire le pur langage naturel français, reposé, coulant de source, et jaillissant des lèvres avant toute coloration factice, est-il donc fini à jamais, et doit-il être rejeté en arrière parmi les antiquités abolies qu’on ne reverra plus ?

1968. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Celui-ci cependant finissait quelquefois par se mettre de la partie.

1969. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Adert, un des anciens élèves de notre École normale et depuis plus de dix ans établi en Suisse, en publiant aujourd’hui, d’après le vœu de la famille, les principaux essais et mémoires qu’avait préparés plutôt qu’achevés Guillaume Favre, mais qu’il avait préparés toute sa vie, a très bien marqué et défini en sa personne ce caractère original du savant pur, du savant qui étudie toujours, qui prend note sur note et amasse les éruditions autour des pages, qui ne vise qu’au complet et à l’exactitude du fond, qui est le contraire de celui qui dit : Mon siège est fait ; qui, vécût-il quatre-vingts ans, n’a de plaisir qu’à aller toujours ailleurs en avant, et, de chasse en chasse, d’enquête en enquête, scrupuleux et amusé qu’il est, n’en finit pas.

1970. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Elle finirait par me tuer, pour peu qu’elle augmente.

1971. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

C’est donc une affaire finie, le monde est changé ; mais qu’y gagnera-t-il ?

1972. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Ainsi finit cet étrange et très éloquent morceau.

1973. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

… J’avais prédit à nos jeunes gens que la bourgeoisie finirait par se quereller avec la royauté : ma prédiction commence à s’accomplir.

1974. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

J’essaye de trier parmi les articles si distingués que j’ai sous la main : en voici un sur Xénophon ; c’est exquis de ton et vraiment attique ; — un autre sur le poète Lucrèce, tout animé d’un beau sentiment, et qui finit par une apostrophe éloquente : « Salut, Lettres chéries, douces et puissantes consolatrices, etc.

1975. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

J’aurai pourtant à faire remarquer plus tard que, dans ses articles des dernières années au Journal des Savants, sa manière était arrivée à une sorte de perfection et d’excellence ; sa diction proprement dite était accomplie, d’un choix très-pur dans les termes et d’une délicatesse extrême ; il avait fini par y porter comme un instrument de précision.

1976. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Il y a une troupe de Satyres impudents et moqueurs, qui font les postures les plus bizarres, qui rient, et qui montrent du doigt la queue d’un poisson monstrueux, par où finit le corps de ce bel enfant.

1977. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

 » « Ainsi, dans cet aimable prince, l’un des meilleurs hommes du temps, se trahit l’incurable vieillesse d’un monde qui va finir… » Je reprends ma pensée.

1978. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

On entre à ce moment dans un dédale d’avenues, de portiques, de cours, de corridors, de chambres ; cela n’en finit pas.

1979. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Cette libre union de chaque jour qui ne devait finir qu’avec sa vie commença.

1980. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Un numéro, notamment, intitulé : Pèlerinage en Savoie, à Charles-Albert, et daté de Chambéry, 15 juillet 1833, commençait par ces vers mélodramatiques : J’avais deux pistolets croisés à ma ceinture, Un poignard bien trempé… la nuit était obscure…, et finissait par ce trait : N’est-ce pas, Charle-Albert, que la vengeance est douce ?

1981. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

— Mais il faut finir ; il y a un moment où, en tout sujet, on doit prononcer la clôture : Claudite jam rivos… Et la meilleure raison pour s’arrêter en pareille matière est celle qu’a donnée le roi des lyriques, Pindare : « On se rassasie même du miel, même des fleurs. » 55.

1982. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Ç’a été là une grosse faute politique. » Pourquoi aussi, dirons-nous pour finir, M. 

1983. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Je sais qu’on peut dire la même chose de la Béatrix de Dante ; on ne sait trop où la personne, l’amante bien-aimée finit en elle, et où la Théologie commence.

1984. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Entre Delille qui finit et Lamartine qui prélude, entre ces deux grands règnes de poëtes, dans l’intervalle, une pâle et douce étoile un moment a brillé ; c’est lui.

1985. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

La Providence éternelle prodigue les siècles à l’accomplissement de ses desseins, et notre existence passagère s’en irrite et s’en étonne : mais enfin les vainqueurs et les vaincus ont fini par n’être plus qu’un même peuple dans les divers pays de l’Europe, et la religion chrétienne y a puissamment contribué.

1986. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Si quelques passions profondes ne s’étaient pas conservées dans le Nord, sous cette atmosphère nébuleuse où la force de l’âme entretient seule la vie, les femmes n’auraient apporté dans l’existence des hommes qu’une galanterie flatteuse et recherchée qui aurait fini par étouffer pour toujours la simplicité des sentiments naturels.

1987. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Loin de moi cependant ces axiomes impitoyables des âmes froides et des esprits médiocres ; on peut toujours se vaincre, on est toujours le maître de soi ; et qui donc a l’idée non seulement de la passion, mais même d’un degré de plus de passion qu’il n’aurait pas éprouvé, qui peut dire, là finit la nature morale ?

1988. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

Mais les deux cas diffèrent en ceci, que, si l’on ne peut démontrer l’influence du courant sur l’aiguille, on peut au moins se la figurer, et que nous n’avons aucun doute qu’on finira par résoudre mécaniquement le problème ; tandis qu’on ne peut même se figurer le passage de l’état physique du cerveau aux faits correspondants du sentiment. — Admettons qu’une pensée définie corresponde simultanément à une action moléculaire définie dans le cerveau.

1989. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Ainsi finit cet homme de bien, qui ne laissa que des respects et des regrets sur cette terre.

1990. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Diderot s’entêtait : il forçait au bout de huit ans les résistances de l’autorité (1765), remettait l’édition en bon train avec une permission tacite, intéressait à l’entreprise Mme de Pompadour, Richelieu, Bernis, Choiseul, Malesherbes, Turgot, atténuait l’effet fâcheux de la désertion de son collaborateur, abattait à lui seul une effrayante besogne, écrivait, commandait, arrachait les articles nécessaires, et finissait par vaincre.

1991. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Mais tout finirait par y passer.

1992. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

J’ai fini de me réfuter.

1993. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Nous sentons tous qu’il faut en finir avec les tenues exceptionnelles et les mœurs désordonnées.

1994. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Dans le même temps qu’il néglige ces diversités de physionomie, pour lesquelles La Bruyère et Saint-Simon eurent peut-être trop de goût, il adoucit un bon nombre de ses maximes, et il trouve dans la vérité modérée le fini de l’expression.

1995. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

On y rencontrait encore cet extraordinaire Meyerson, polyglotte et omniscient, dernière incarnation de Pic de la Mirandole, toujours prêt à discuter de toutes choses connues et quibusdam aliis et aussi ce pauvre et malchanceux Frédéric Corbier, mathématicien et philologue, qui se grisait de bruit et de paroles en société, mais qui retombait, dès qu’il était seul, à un découragement si noir qu’il finira, une nuit d’hiver, par se jeter du haut du pont d’Arcole, dans la Seine charrieuse de glaçons.

1996. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

La morale admirable qu’il tire de la notion du Dieu père n’est pas celle d’enthousiastes qui croient le monde près de finir et qui se préparent par l’ascétisme à une catastrophe chimérique ; c’est celle d’un monde qui veut vivre et qui a vécu. « Le royaume de Dieu est au dedans de vous », disait-il à ceux qui cherchaient avec subtilité des signes extérieurs 223.

1997. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Dante n’a pas donné le nom de comédie aux trois grandes parties de son poëme, parce qu’il finit d’une manière heureuse, ayant le Paradis pour dénouement, ainsi que l’ont cru les commentateurs : mais parce qu’ayant honoré l’Énéide du nom d’ alta tragedia , il a voulu prendre un titre plus humble, qui convînt mieux au style qu’il emploie, si différent en effet de celui de son maître.

1998. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Au sortir, pourtant, de ce brillant et orageux épisode de l’histoire du xvie  siècle, qui vient de nous être si fortement et si judicieusement rendu, tout plein encore de ces temps de violence, de trahison et d’iniquité, et sans avoir l’innocence de croire que l’humanité en ait fini à jamais avec de tels actes, on se prend à se féliciter malgré tout, à se réjouir de vivre en des âges d’une morale publique améliorée et plus adoucie ; on s’écrie avec le sieur de Tavannes, au moment où dans ses Mémoires il vient de raconter cette vie et cette mort de Marie Stuart : « Heureux qui vit sous un État certain, où le bien et le mal sont salariés et châtiés selon les mérites !

1999. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Là, le vrai chapitre commence, là il finit : le mérite de l’éditeur serait de marquer juste l’endroit.

2000. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Le Hollandais, devant le puissant océan, son éternel ennemi, sait qu’il ne peut lutter avec avantage contre lui que par la patience ; qu’un travail momentané est insuffisant pour donner un résultat favorable, tandis qu’un combat de tous les moments finira par le faire triompher, et il souscrit à cette obligation sans en discuter les inconvénients.

2001. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Et il finit pourtant par exprimer l’espoir que les arts, allant toujours vers l’Occident, franchiront un jour ou l’autre la grande mer, et qu’après avoir pourvu aux premières nécessités de la vie, on en viendra à songer à ce qui en est l’embellissement.

2002. (1903) Zola pp. 3-31

Comme artiste il était fini et unanimement considéré comme tel ; comme bon apôtre, locution dont j’écarte l’ironie, il commençait.

2003. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Plus tard, au Luxembourg, comme il passe en revue avec André, ses souvenirs d’école, qu’ils évoquent avec horreur, il finit par affirmer que tous ses camarades sont nécessairement ruinés et en peine d’argent.

2004. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Ces choses seules sont importantes ; c’est d’elles que dépend le problème et c’est pour les avoir négligées qu’on a fini par croire que l’art d’écrire ne s’enseignait pas.

2005. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Le goût de la solitude est donc une dégradation morale qui finit par pervertir l’homme.

2006. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Elle lui a tant et tant répété qu’elle avait du génie, que cette âme modeste a fini par le croire et même qu’elle avait le plus beau des génies, le génie qui n’a sa raison d’exister dans aucun effort de facultés, et n’est, comme Dieu, simplement que parce qu’il est.

2007. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Maurice Rollinat était trop du pays bleu des poètes pour ne pas s’enivrer de son bonheur et ne pas se fier aux sympathies de gens qui ne voulaient se servir de lui que comme d’un plumet pour leurs journaux· Ils lui avaient, pour leur compte, préparé et arrangé des exhibitions qu’il croyait nécessaires, puisqu’il était musicien et qu’il faut bien prendre les oreilles dont on a besoin où elles sont… À présent, il en a fini de ces exhibitions dont il a senti le dégoût.

2008. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Mais ce feu, à cause d’un aliment insuffisant, finit par jeter un éclat de plus en plus pâle.

2009. (1887) La banqueroute du naturalisme

Plus il prêchait le naturalisme, plus il retournait au romantisme, d’où il était sorti, d’ailleurs, et dans lequel il finira.

2010. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Il allait finir, et se rappelle « qu’il doit y avoir au château d’Eu un portrait de Mme de Longueville, haut de vingt-deux pouces et large de dix-huit, provenant de la vieille collection de Mademoiselle. » Et il couronne le tout par le témoignage d’un gentilhomme qui vit Mme de Longueville après sa conversion.

2011. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Tout proclamait que la Terreur était finie, mais du sang versé, il était resté la boue. […] Dans nos grands mystiques, ce n’est qu’en un instant inappréciable qu’il peut y avoir anéantissement apparent, complète effusion du fini dans l’infini. […] « Quand Valmajour eut fini, des acclamations folles éclatèrent. […] … Cette heure est ma vie, et la voir finir — c’est ma mort ! […] Aussi avait-il fini par laisser ses meubles à Madrid, par y louer un pied-à-terre pour éviter les frais écrasants de la vie à l’hôtel.

2012. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

La lutte des croyances et des idées, qui avait fait d’eux des instruments de combat, semblait finie. […] » Dans un gros roman, Les Mémoires de deux jeunes mariées, à bon droit dédié à Mme Sand, M. de Balzac, qui avait fini par donner aussi dans le roman philosophique, a repris tous ces sophismes, toutes ces déclamations. […] Un type vulgaire, sorti des basses régions du mélodrame, et qui, transformé, agrandi peu à peu sous des inspirations diverses, a fini par conquérir une immense popularité, semble avoir résumé en lui toute cette honteuse littérature. […] « Quand j’ai bu, c’est fini de la misère… Je vois tout en beau, quoi ! […] Bientôt, de l’indifférence on passe à la curiosité, et on finit par se laisser aller à y prendre je ne sais quel honteux intérêt.

2013. (1913) Poètes et critiques

Le philosophe a grandi, évolué, grâce aux progrès de la réflexion et de l’étude, et a fini par dominer. » Je ne crois pas trop me tromper en disant que, chez Jouffret, s’il avait vécu plus longtemps, le philosophe, qui d’abord subjugua le poète et l’empêcha longtemps de se manifester, lui aurait laissé le champ libre. […] * * * Si je voulais énumérer tous les endroits qui, dans ces cinq études, m’ont paru la précision même et « la même » raison, je n’en finirais pas, et je mériterais que l’on me reprochât de commenter sans fin ce qu’il suffit d’inviter à lire ou à relire. […] Nous voyons briller cet espoir, si vivace et si exclusif, dans l’avenir de la science, dans la puissance illimitée de l’intelligence humaine, pour qui « tout mystère » doit finir par se dissiper. […] finit sa jérémiade en hé ! […] Peut-être même, à regarder trop attentivement et à respirer de trop près ce bouquet blanc de fiancée, finirait-on par s’aviser d’y découvrir quelque nuance de fadeur.

2014. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

N’hésitons pas à discerner, à la lumière de ces faits, une action préméditée qui se retrouve dans bien d’autres domaines : éducation, lois électorales, campagnes contre l’Église, lois sur les associations, lois fiscales… Mais l’on n’en finirait pas d’énumérer les mesures toutes dirigées, il faut avoir le courage de le dire, contre la Pensée française. […] L’honneur de Louis XVIIl est d’avoir affirmé cette nécessité avec constance et une dignité qui finirent par imposer sa reconnaissance aux vainqueurs de Leipzig et de Waterloo. […] Le poète était encore si vivant chez lui, qu’il écrivait à cette date un acte en vers, le Lendit, où il représentait la conversion de saint François-Xavier, puis, une œuvre de longue haleine, un poème encore, Jean, dont le héros, jeune gentilhomme poitevin, vient à Paris, perd la foi, la retrouve à la vue d’un crucifix, et finit par prendre part à la campagnede 1870. […] A cette question, il y a pourtant une réponse : la carte mortuaire de sa fille, qu’il a tant aimée et qui a fini si pieusement. […] Dites à ce monsieur, fait-il au garçon, que j’ai quelque chose d’important à lui communiquer. — Quand j’aurai fini ma partie, — répond l’interpellé, qui gagne, puis vient causer avec mon malade, car je l’avais déjà dans mon service, lequel lui énumère les symptômes qu’il doit avoir, d’après la couleur bronzée de sa peau.

2015. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

On commence alors par où l’on devrait finir, et l’on s’expose ainsi à expliquer les actes vitaux, non tels qu’ils sont, mais tels qu’ils pourraient exister théoriquement, d’après les données physico-chimiques pures. […] Par suite de la maladie qu’on communique aux canards ou aux oies atteints de foie gras, ces gouttelettes deviennent d’une grosseur considérable et finissent même quelquefois par remplir complétement la cellule hépatique. […] La sécrétion du sucre par le foie persiste aussi comme les autres, mais elle va en diminuant, et finit par disparaître complètement trois à quatre jours environ avant la mort de l’animal soumis à une diète absolue. […] Seulement, à mesure que ce sang s’use et s’appauvrit, par suite de l’absence de nourriture, la sécrétion sucrée du foie diminue d’énergie, et finit, avant les dernières périodes de l’abstinence, par s’éteindre comme les autres fonctions. […] Ainsi, Messieurs, on commence par des erreurs de doctrines, on continue par des erreurs de faits ; je vous montrerai bientôt qu’on finit par des vices de logique vraiment incroyables.

2016. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Vous avez commandé à ma fille une illustration des Cent poètes, mais j’aime mieux dessiner ce livre, que j’entreprendrai moi-même après avoir fini les Guerriers. […] Des dessins de premier coup, de la brutalité la plus savante, faisant mépriser le joli et le fini du petit art. […] Kakémono d’une exécution poussée au fini. […] Je n’ai jamais vu d’Hokousaï une aquarelle aussi travaillée, aussi poussée au fini. […] Dessins très poussés, très finis, et ayant le caractère de ses dessins appliqués de la Soumida dans les dernières années du siècle dernier.

2017. (1925) Portraits et souvenirs

De tous ses compagnons de jeunesse, Nerval fut le seul qui finit romantiquement. […] Portrait d’amie Ainsi que presque chaque année, je viens de passer quelques semaines à Venise et, encore une fois, en la quittant, j’ai éprouvé ce même regret que j’ai toujours ressenti au départ et dont la persistance finit par se changer ensuite en un vif ef profond désir de reprendre, à la première occasion, le chemin de la Cité singulière, et d’obéir de nouveau à l’attirait irrésistible qui m’y ramène périodiquement. […] Barrès s’en était tenu, vis-à-vis de lui-même, à l’emploi de ses qualités les plus instinctives, s’il se fût contenté de tirer parti du magnifique don romantique qui était en lui et qui, peu à peu, savamment amalgamé avec d’autres éléments, a fini par constituer l’originalité si particulière d’un des écrivains les plus étonnants et les plus personnels de notre temps ? […] Ainsi finit, en effet, la « carrière » du fameux margandier, carrière violente, certes, et répréhensible, car de telles expéditions ne se font pas saris quelque rudesse et sans quelques excès. […] Pendant dix longues années ce sera la vie errante et difficile de l’émigration, les alternatives de détresse et d’espoir, le vagabondage mélancolique, des bords du Rhin, où se rassemble l’armée des Princes dans laquelle l’ancien dragon va prendre du service, jusqu’à Vienne en Autriche, où il finit par se réfugier et où il végète en taillant des sabots que l’on va vendre de porte en porte aux villageois des environs.

2018. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Vous en doutez ; écoutez ceci : « Nul plus que lui (Dante) n’a contribué à fixer ce bel idiome, que j’appellerais avec Byron le doux bâtard du latin, si je ne prétendais que l’italien, avec les autres idiomes romans ses frères, l’espagnol et le français, sont, des fils légitimes qui, ayant été livrés pendant leur minorité à la violence des voisins, ont fini par reprendre le rang dû à leur haute origine. […] On part d’Horace, le point de départ invariable, l’alpha et l’oméga des gens de goût ; on commence et on finit par lui, et, dans l’intervalle, on a fait une revue et une tournée instructive en compagnie d’un rédacteur spirituel et poli, s’exprimant dans une prose facile, encore qu’un peu traînante : on n’est pas sorti d’un empirisme délicat.

2019. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Le public, qui avait d’abord applaudi à d’heureux traits, avait fini par être impatienté, excédé, et, pour tout dire, irrité. […] Droz, l’indulgent Droz, le moins épigrammatique des hommes, traduisait ainsi l’impression qu’il avait reçue de ce discours : « M. de Vigny a commencé par dire que le public était venu là pour contempler son visage, et il a fini en disant que la littérature française avait commencé avec lui. » — « On me dit que M. de Vigny a été immolé à cette séance, ajoutait un autre académicien ; pour moi, je n’ai vu en lui qu’un pontife, et rien ne ressemblait moins à un martyr. » Le récipiendaire fut quelque temps à se faire illusion et à s’apercevoir de la réalité des choses.

2020. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Au dix-huitième siècle, il a brûlé l’antique idole, pour édifier de ses propres mains des Poétiques et des Esthétiques successives, auxquelles il a fini par ne plus pouvoir croire. […] On dit que la société habituelle des choses de l’art n’est pas bienfaisante pour l’homme, et qu’à force de contempler ce qui est beau, les critiques comme les poètes finissent par oublier ce qui est pur.

2021. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Il finit par leur donner à toutes cette impression de terreur tragique ou de douleur anticipée qui en fait un drame pathétique, intelligible au premier regard, et indélébile dans le souvenir une fois qu’on l’a regardé. […] Son secret, concentré dans son cœur, s’y envenimait par le silence ; tantôt il songeait à revenir à Florence, après avoir fini son tableau, tantôt à fuir plus loin encore de l’idole qui le retenait et qui le repoussait tour à tour.

2022. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Ce droit d’intervention réciproque émané du congrès de Paris en 1856 est la fin du droit public européen : finis Poloniæ ! […] Charles-Quint et Léon X ne triomphent pas plus que les Français de leur indépendance ; mais les Turcs triomphent graduellement de leur puissance navale et coloniale en Orient ; Chypre et la Grèce leur échappent ; leur époque héroïque finit avec leur ascendant sur la mer.

2023. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Ma visite ne finissait pas ; je n’ai guère le temps d’en faire d’inutiles, mais cela paraissait donner tant de plaisir à trois personnes, que j’attendis pour sortir qu’il fit presque nuit dans la cour. […] Morte parmi les fleurs, morte comme une rose Qui demandait d’éclore et qui n’est pas éclose,         Et c’est ainsi qu’elle finit.

2024. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Je lui répliquai qu’il était impossible de tomber d’accord, et de se concilier, lorsqu’on prétendait obstinément ne pas retrancher ou ajouter une seule syllabe à l’article débattu, comme s’en exprimait le premier consul, puisque dès lors on ne pouvait réaliser ce qui a coutume de se dire et de se faire en toute négociation, à savoir, que chacune des parties risquant un ou deux pas, on finissait par se rencontrer. […] Après avoir inutilement essayé de les persuader l’un et l’autre, m’apercevant que mes raisons n’avaient pas dans leur balance de poids à l’égal des résultats qui les épouvantaient, je finis par dire que, n’étant pas, moi, persuadé par leurs raisons, je ne pouvais m’y rendre, et que je lutterais tout seul dans la conférence ; que je les priais simplement de renvoyer à la fin l’annonce de leur adhésion à cet article, si, ne parvenant pas à concilier la chose, on était forcé de rompre ; ce à quoi j’étais résolu en cas extrême, quoique avec une vive douleur, plutôt que de trahir ce qui, dans ma pensée, était de mon rigoureux devoir.

2025. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

finit le xixe  siècle ? […] Ernest Tisserand Où cela commence et où cela finit-il, un siècle littéraire ?

2026. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

ce serait fini. […] De la timidité intellectuelle qui nous ferme à toute idée et trace autour de nous l’étroit horizon du fini.

2027. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

J’ai hâte d’en finir ! […] La tonalité fondamentale s’efface vers le milieu, fait place à la sensible qui forme le sommet du dessin mélodique (la tonique n’y revient que comme note de passage) et ne paraît que lorsque la mélodie descend de la dominante à la sous-dominante pour finir à la médiante.

2028. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Mais ce long travail finit par engendrer de la lassitude (Work and Mission, 54). […] Ou bien encore, comme à la page 134, ils chantent les vers alternativement ; mais puisque chacun d’eux attaque sa phrase avant que l’autre uit fini la sienne, il en résulte qu’on n’en saisit que le milieu, et que ce sont les premiers et les derniers mots qu’on ne comprend pas.

2029. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Il n’avait pas fini cette prière homérique, que les présages des victimes, subitement changés, lui promettaient la victoire. […] Ces rois de Perse, pays des supplices rares et des tortures raffinées, s’acharnaient volontiers sur les cadavres de leurs vaincus. — Cambyse, en Egypte, fit fouetter et déchiqueter la momie d’Amasis arrachée de son sarcophage ; et comme le corps, pétri de baumes, émoussait les couteaux des exécuteurs, il ordonna, pour en finir, qu’on le jetât dans un four ardent. — L’Éginète vint donc exhorter Pausanias à venger l’outrage de Léonidas, en exposant, sur un pal, le corps de Mardonios aux huées de l’armée.

2030. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Enfin la répétition finit dans les bravos, et nous allons boire un verre de malaga chez Foyot, où nous trouvons Porel dînant avec le régisseur du théâtre, Porel brisé de fatigue, et qui répète, en s’étirant les bras et les jambes : « Ah ! […] C’est fini des belles grosses roses bourgeoises, bien portantes, à la façon de la Baronne Prévost.

2031. (1894) Textes critiques

. — Le Jugement dernier s’élabore, mais il faudrait presque qu’il ne fût point fini, car le prétexte sera lors mort de créer des faces d’anges ou de damnés, chevelues de flammes ou de rayons ; et nous n’aimerons plus, forcés, au changement, l’image — où Georgin couche la lame sonore de son verset sur la tête de mort en bois, sonnant à tous les champignons : noirs subitement germés des dalles : Levez-vous, morts, et venez au Jugement. — En attendant l’étonnement de la trompe finale, ce mois : Sainte-Cécile et son violon : sur le ciel bleu d’arrosoir d’or et l’arche-cadre des croix ornementales, le bras : de la Sainte où le sexe hésite, peut-être main de l’ange mêlée à la sienne, union ou communion. […] Nous ne les pousserons pas de l’épaule, n’étant plus au XVIIe siècle ; nous attendrons que leur Ame raisonnable par rapport à elle-même et aux simulacres qui entouraient leur vie, se soit arrêtée (nous n’avons pas attendu d’ailleurs), nous deviendrons aussi des hommes graves et gros et des Ubus et après avoir publié des livres qui seront très classiques, nous serons tous probablement maires de petites villes où les pompiers nous offriront des vases de Sèvres, quand nous serons académiciens, et à nos enfants leurs moustaches dans un coussin de velours ; et il viendra de nouveaux jeunes gens qui nous trouveront bien arriérés et composeront pour nous abominer des ballades ; et il n’y a pas de raison pour que ça finisse.‌

2032. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il nous dit que la classe était finie par exception pour cette matinée, mais que, pour remplir plus agréablement l’heure qui nous restait encore avant la sortie, il allait nous faire une lecture dans un livre mondain qui venait de paraître, et dont l’auteur, inconnu jusque-là, s’appelait Chateaubriand. […] La première est placée dans le temps, la seconde dans l’étendue ; par celle-là les grâces de l’univers sont unes, infinies, toujours les mêmes ; par celle-ci elles sont multiples, finies et renouvelées : sans l’une il n’y eût point eu de grandeur dans la création ; sans l’autre il y eût eu monotonie.

2033. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Bref, le roi insistant toujours sur ces trois conditions dont il veut être sûr à l’avance, que la femme en question soit belle, qu’elle soit d’humeur douce et complaisante, et qu’elle lui fasse des fils, Sully, de son côté, tenant bon et se retranchant à dire qu’il n’en connaît pas avec certitude de telles, et qu’il faudrait en avoir fait l’essai au préalable pour savoir ces choses, Henri finit par livrer son mot, le mot du cœur : « Et que direz-vous si je vous en nomme une ? 

2034. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Pendant la traversée en Angleterre, le jeune homme pensait plus volontiers à la poésie qu’à autre chose, et, malgré le mauvais temps et sans se soucier de la grosse mer qu’il faisait, il ne songeait, nous dit-il, qu’à finir un rondeau pour sa dame.

2035. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Dacier, qui ne pouvait ni se consoler, ni se passer d’une compagne, et qui finit bientôt par la suivre au tombeau (18 septembre 1722).

2036. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

En tout, Linné, l’homme de l’ordre et de la méthode, observateur neuf, ingénieux, inventif, à l’œil de lynx, écrivain concis et expressif, poète même dans son latin semé d’images et taillé en aphorismes, Linné fait un parfait contraste avec Buffon, le peintre du développement et des grandes vues, et dont la phrase aux membres distincts et nombreux, enchaînés par une ponctuation flexible, ne se décide qu’à peine à finir.

2037. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Oui, tout est chance, hasard, fatalité dans ce monde, la réputation, l’honneur, la richesse, la vertu même… » Et cette note, qui peut tenir lieu des trois ou quatre autres qui sont aussi expressives et aussi formelles sur le même sujet, finit en ces mots sinistres : « Il y a peut-être un Dieu, mais c’est le Dieu d’Épicure ; il est trop grand, trop heureux pour s’occuper de nos affaires, et nous sommes laissés sur ce globe à nous dévorer les uns les autres. » Ainsi donc voilà où en était Chateaubriand à la veille du moment où il fut vivement frappé et touché, et où il conçut l’idée du Génie du christianisme.

2038. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Nous sommes ici couchés en délices, et les corps de nos frères, chair de notre chair et os de nos os, sont les uns dans les cachots, les autres par les champs à la merci des chiens et des corbeaux : ce lit m’est un tombeau puisqu’ils n’ont point de tombeaux ; ces linceuls me reprochent qu’ils ne sont pas ensevelis… Elle finit par le presser de ne plus tarder et de se mettre en avant au nom du sang versé : « L’épée de chevalier que vous portez est-elle pour opprimer les affligés ou pour les arracher des ongles des tyrans ?

2039. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Elle tâtonne en quelque sorte, comme son pinceau peut-être avait fait d’abord ; mais il a toujours quelque chose à dire, et il finit par l’accuser, par le rendre.

2040. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

La première fois que Ramond tenta d’aborder ce mont renfermé et véritablement perdu derrière tant d’autres montagnes, en l’attaquant par une pente de neiges et déglacés dont l’inclinaison avait fini par être de 60 degrés, et dans laquelle on taillait en zigzag la place de chaque pas, cette première fois lorsqu’on déboucha au haut de la brèche, et qu’après un dernier effort d’une angoisse inexprimable, le mont tout d’un coup se révéla (Deus !

2041. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Quant à Montluc, après avoir fait jusqu’au bout son office de chef, il eut l’idée de finir la journée par un de ces coups imprévus et d’aventure qui lui plaisaient : il s’était mis en tête qu’il ferait prisonnier ce jour-là un ennemi de haut rang et d’autorité, le général en chef, par exemple, le marquis du Guast en personne, pourquoi pas ?

2042. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Bonnetty reprenant en détail les objections contre Santeul, et insistant sur les endroits par où il est vulnérable, n’a pas consacré moins de neuf articles (et il n’a pas fini encore) à ruiner son autorité comme chrétien, ou du moins comme poète et coryphée des fidèles.

2043. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Après cela il faut dire de Voiture ce qu’a dit Voltaire : « On a de lui de très jolis vers, mais en petit nombre. » Ces jolis vers, c’est d’abord son fameux sonnet : « Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie… » On y sent une certaine tendresse volupteuse et passagère.

2044. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Cependant chaque jour elle s’en approche d’un pas, et elle finit par être égarée et follement perdue.

2045. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Combes même, si favorable d’ailleurs, le récit de cette quatrième et dernière partie de la carrière politique de Mme des Ursins (1711-1714), que l’on a vu son obstination vaniteuse à réclamer pour elle une souveraineté en Flandre ou dans le Luxembourg, au risque de retarder, d’accrocher la paix générale de toute l’Europe, son obsession croissante, son accaparement de Philippe V après la mort de sa première femme, l’humiliante sujétion à laquelle cette femme de soixante-dix ans prétendait réduire le jeune et royal veuf, les indécents propos auxquels elle ne craignait pas de l’exposer, on comprend qu’elle ait lassé et ce roi et l’Espagne, et qu’elle ait fini par être secouée d’un revers de main sans laisser après elle beaucoup de regrets.

2046. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Ces beaux esprits font entre eux une aristocratie invisible qui va finir dans le peuple par des gradations imperceptibles.

2047. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

L’intérêt prodigieux que mettait la société d’alors à ce procès si justement entamé peut-être, mais si odieusement instruit et si arbitrairement conduit, les habiles instances des amis restés fidèles au malheureux surintendant, qui finirent par retourner l’opinion en sa faveur, les plaidoyers anonymes de Pellissoa qui s’échappaient à travers les barreaux de la Bastille et qui se récitaient avec attendrissement, les beaux vers miséricordieux de La Fontaine, et par-dessus tout les bulletins émus, pathétiques, de Mme de Sévigné, ont gagné jusqu’à la postérité elle-même ; et pour peu qu’on ait vécu en idée dans la société de ce temps-là, on fait comme les contemporains, on demeure reconnaissant envers M. d’Ormesson.

2048. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Il est bon pourtant de ne pas s’en exagérer l’étendue, de savoir où elle finit et où elle commence.

2049. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

  Nous n’avons pas fini de ce volume ; une discussion assez inattendue, une querelle qui y est faite à M. 

2050. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Et c’était moins encore à Béranger personnellement qu’il s’en prenait ce jour-là qu’à la veine de l’esprit français qu’on vient de voir, à cette littérature, « essentiellement roturière, narquoise, spirituelle », qu’il avait déjà qualifiée d’immorale à propos de la farce de Patelin et qu’il n’accepte pas même dans les masques grimaçants, si chauds et colorés, de notre grand Molière ; il faisait le procès à cet esprit de goguette et de malice du bon vieux temps, un peu frelaté et sophistiqué du nôtre, mais survivant encore, et qui n’est jamais près de finir ; au bon sens grivois qui profane tout, qui réduit tout à sa moindre valeur, et qui ne se sauve de tous les fanatismes, de tous les doctrinarismes comme de toutes les préciosités, qu’aux dépens du respect et de l’idéal, et en préconisant la bonne loi naturelle, comprise en trois mots, le vin, les femmes et la chanson.

2051. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

J’ai fini ma plaidoirie.

2052. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Renan, de ce concert fulminant qui n’est pas près de finir.

2053. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Tout ce qui doit finir est de peu de durée.

2054. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Il en est d’eux comme des étoiles de moindre grandeur, vues au télescope ; on finit par les distinguer assez nettement.

2055. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Je dois finir.

2056. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Je n’ai pas fini : tout homme, par cela même qu’il vit, a une secrète horreur de l’anéantissement total ; on se donne le change comme on peut ; on veut au moins lutter contre l’oubli, laisser un souvenir, un nom.

2057. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

La République ne peut plus accoucher au terme voulu de ses deux consuls ; on finit par n’en avoir plus qu’un, in extremis.

2058. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

J’ouvre les Mélanges de 1825 : « On ne lit plus,… on n’en a plus le temps… Cette accélération de mouvement qui ne permet de rien enchaîner, de rien méditer, suffirait seule pour affaiblir et, à la longue, pour détruire entièrement la raison humaine. » Et en tête du livre de la Religion considérée dans ses rapports, etc. (1826) : « On ne lit plus aujourd’hui les longs ouvrages ; ils fatiguent, ils ennuient ; l’esprit humain est las de lui-même, et le loisir manque aussi… Dans le mouvement rapide qui emporte le monde, on n’écoute qu’en marchant… » On peut observer en règle générale que, de même que les livres de M. de La Mennais commencent tous par une parole empressée sur la vitesse des choses et la hâte qu’il faut y mettre, ils finissent tous également par une espèce de prophétie absolue.

2059. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Il a tout l’air d’être occupé à finir comme il a commencé, par cent volumes que personne ne lira.

2060. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Dans l’autre camp, parmi les cartésiens qui vont finir, Fontenelle est un mathématicien excellent, le biographe compétent de tous les savants illustres, le secrétaire autorisé et le véritable représentant de l’Académie des Sciences. — Ailleurs, à l’Académie de Bordeaux, Montesquieu lit des discours sur le mécanisme de l’écho, sur l’usage des glandes rénales ; il dissèque des grenouilles, essaye l’effet du chaud et du froid sur les tissus vivants, publie des observations sur les plantes et sur les insectes. — Rousseau, le moins instruit de tous, suit les cours du chimiste Rouelle, herborise, et s’approprie, pour écrire son Émile, tous les éléments des connaissances humaines. — Diderot a enseigné les mathématiques, dévoré toute science, tout art et jusqu’aux procédés techniques des industries.

2061. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Nul ne peut dire aujourd’hui ce qui sortira de ce mouvement : il n’y a rien pour ainsi dire dans les doctrines de la nouvelle école, autant qu’on peut les comprendre, qui ne soit un démenti donné au naturalisme, comme à l’Art poétique, à tous les préceptes tendant à l’expression d’un objet réel dans une forme fixe et finie.

2062. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Il est d’usage de louer l’invention du caractère de Gil Blas : ce garçon qui est si peu héros de roman, bon enfant, sans malice, sans délicatesse, sans bravoure, mais admirablement résistant par le manque même de profondeur, qui ne prend jamais la vie au tragique, qui se relève et se console si vite de toutes ses disgrâces, toujours tourné vers l’avenir, jamais vers le passé, toujours en action, jamais rêveur ni contemplatif, que l’expérience mène rudement de la vanité puérile à l’égoïsme calculateur, et qui finit par s’élever assez tard à une solide encore qu’un peu grosse moralité ; ce personnage-là, dit-on, c’est notre moyenne humanité.

2063. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Il semblait un homme fini : il se relève par quatre merveilleux Mémoires, qui « sont des chefs-d’œuvre d’adresse et d’audace, de dialectique, d’ironie, de toutes les sortes d’esprit.

2064. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

La seule autorité morale de cette époque de ténèbres, la foi, malgré les sourdes résistances de la raison, finissait toujours par rester la maîtresse.

2065. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Et Mendès n’est pas loin de croire qu’il y a là, chez Mallarmé, comme un contre-coup de la maladie et de la misère à Londres et que le souvenir de ses malheurs, fermenté par six ans de solitude et d’isolement, a fini par troubler sa raison.

2066. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Ce tour, particulier au génie allemand, explique la marche singulière des idées en ce pays depuis un quart de siècle environ, et comment, après les hautes et idéales spéculations de la grande école, l’Allemagne fait maintenant son XVIIIe siècle à la française ; dure, acariâtre, négative, moqueuse, dominée par l’instinct du fini.

2067. (1886) De la littérature comparée

Ce mouvement, créé par la patience des humanistes, quoiqu’il vînt du dehors et ne fût point un produit spontané, naturel de la société moderne, devait durer trois siècles, produire un nombre énorme de chefs-d’œuvre, et finir par s’épuiser en stériles imitations.

2068. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Elle s’enferma le reste du jour chez Mme de Maintenon, les fenêtres closes, et eut une migraine à laquelle on crut peu, et qui ne finit que par beaucoup de larmes.

2069. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Mlle de Clermont, une petite-fille du Grand Condé, distingue et aime un simple gentilhomme, le duc de Melun, qu’elle finit par épouser secrètement ; comme princesse, elle doit faire les avances, et cette situation est assez bien dessinée.

2070. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Homme religieux, il aimera plus tard à confondre dans ses regrets et dans ses affections Ducis et Cabanis ; il se ressouvenait de celui-ci par ce côté de doute élevé et d’espérance à demi religieuse, que Cabanis a exprimé dans sa Lettre à Fauriel, et par lequel en réalité il a fini.

2071. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il a eu son rôle, qui a fini même de son vivant ; mais de loin il n’est pas difficile de reconnaître, de saluer et même de goûter en lui l’alliance d’un jugement sévère, d’une probité souriante et d’une familiarité aimable.

2072. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

On raisonne trop souvent, dit l’excellent interprète, comme si le genre humain finissait et commençait à chaque instant, sans aucune sorte de communication entre une génération et celle qui la remplace.

2073. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Il a des images peu agréables, et où le manque d’idéal, parlons plus nettement, où le trivial se trahit : « Finissons, la sueur me découle du front, et je suis essoufflé, etc., etc. » Et encore : « Je le répéterai jusqu’au tronçon de ma dernière plume, j’y mettrai l’encrier à sec, etc., etc. » Joignez-y bien des apostrophes qui sentent le voisinage de Diderot et de Jean-Jacques, et que le genre du plaidoyer excuse ; mais il en use trop largement.

2074. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Il fut élevé avec distinction et en gentilhomme ; il finissait ses exercices à l’Académie quand il perdit son père, et il se trouva maître d’une partie de sa fortune.

2075. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

C’était le temps de la philosophie de l’histoire, de la palingénésie sociale ; on expliquait les lois de l’humanité par les rapports du fini et de l’infini ; on traduisait Vico et Herder ; on se demandait si le monde marchait en ligne droite, en ligne courbe ou en spirale.

2076. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Pour le xviie  siècle, cette sorte de morale consiste à être un sujet obéissant, et cette morale de sujet avait fini par porter atteinte à la morale privée elle-même.

2077. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

On n’en a jamais fini avec Michelet.

2078. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Or, les règles et les formes ont bel et bien fini par remplacer les lois et les genres, l’esprit paresseux de l’homme préférant toujours le facile au difficile, la ressemblance extérieure à la parenté profonde.

2079. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

, tout différents des premiers, à cela près qu’ils me donnaient l’impression, eux aussi, de commencements qui ne finissent pas (!!). […] Avec Sophocle et Euripide, la séparation commence ; l’élément dionysien tend de plus en plus à être relégué et finit par être complètement banni. […] Elles peuvent exciter pendant quelque temps la curiosité des auditeurs, elles peuvent amuser par l’ingéniosité de leurs combinaisons, mais elles finissent nécessairement par excéder. […] Ce minimum d’excès, répété sans cesse, peut finir par amener un affaiblissement et la ruine de la santé morale, autant que les excès les plus grossiers. […] Pour moi, je ne le pense pas ; je tiens cette idée pour un de ces lieux communs de l’histoire des arts dont les beaux esprits, les critiques littéraires, en particulier, se font trop souvent les dangereux propagateurs, et qui s’incrustant solidement dans les livres et passant de l’un à l’autre, finissent par s’imposer comme des vérités supérieures.

2080. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ampère, qui a commencé par dénigrer un peu Scipion le grand Africain, finira aussi par diminuer le plus qu’il pourra le siècle fortuné des Antonins. […]  » — Il comparait Fauriel, qui craignait toujours d’être trop vif dans l’expression et d’outre-passer la vérité, à un homme qui fait un dessin à la mine de plomb : « Et quand il a fini, il craint que ce ne soit encore trop vif, et pour plus de précaution, il passe sa manche dessus. » Ceci me rappelle à moi-même un mot que m’écrivait M. de Rémusat après la lecture de mes articles sur Fauriel : « Il est original, me disait-il, par son défaut absolu d’effet et de saillie. […] La famille Cheuvreux, qui était devenue la sienne, avait fini par le décider, tout libre penseur qu’il était, à aller assidûment à la messe ; il paraît même que, dans ses dernières années, il s’était rapproché du catholicisme.

2081. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Car je ne sais point par où l’on pourrait finir la dispute. […] On fait ses classes pour apprendre toutes ces belles choses, et quand on a la tête meublée d’idées générales de cette force, on a fini ses études ; on a du jugement, du goût ; on est absolument incapable d’émettre une proposition rare, monstrueuse, paradoxale, d’inventer une théorie, de fabriquer un système ; mais on est parfaitement capable d’orner des fleurs de la rhétorique et de l’esprit un discours vide sur un poète qu’on n’a pas lu, et de faire respirer ce bouquet, non avec distraction, mais avec un vrai plaisir, aux innombrables oisifs qui ne demandent pas qu’on les instruise, pourvu qu’on les occupe un instant sans fatigue. […] Si les grands courants qui forment l’esprit d’un peuple ou d’un siècle, ne suffisent pas à nous expliquer l’existence et la nature d’une œuvre, à l’histoire nous ajouterons la biographie, et nous finirons bien par éprouver dans tous les cas réels et possibles l’éternelle vérité de cet axiome nouveau, parce qu’il est méconnu : que tout phénomène a sa cause.

2082. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Naturellement ces sortes d’interviews posthumes comportent toujours des erreurs de détail, mais peu à peu, grâce aux livres qui paraissent successivement sur le même personnage, elles finissent par se compenser les unes les autres. […] Il est bien fini ce temps où l’homme de pensée paraissait exceptionnel, vivait, somme toute, de la charité publique et, comme certains moines mendiants, trouvait sa situation naturelle et acceptable. […] Bien plus : il arrive souvent que lorsque la loi est réellement appliquée, elle finit par inculquer son esprit à ceux qui la mettent en pratique.

2083. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Toutes ont d’étroites ressemblances entre elles : marquées des mêmes caractères généraux, elles commencent toutes sur le mode épique pour finir sur le mode romanesque, par un laborieux et fastidieux enchaînement d’aventures invraisemblables. […] En effet, dans les chansons, fabliaux ou mystères, le menu détail abonde : c’est un de ces points par où les extrêmes se touchent, et par où les littératures qui commencent ressemblent aux littératures qui finissent. […] Pascal », que « l’on s’y arrêta assez longtemps », et qu’après bien du travail on y dut renoncer et finir par comprendre « que ce n’eût pas été donner l’ouvrage de M.  […] Tout était fini pour cette fois. […] L’impulsion est donnée : le règne de la littérature est fini ; c’est le règne de la politique et du politicien qui commence.

2084. (1898) La cité antique

Si haut qu’on remonte dans l’histoire de la race indo-européenne, dont les populations grecques et italiennes sont des branches, on ne voit pas que cette race ait jamais pensé qu’après cette courte vie tout fût fini pour l’homme. […] Toute prière à un dieu, quel qu’il fût, devait commencer et finir par une prière au foyer70. […] Le rocher des Cécropides, où s’était peu à peu développé le culte d’Athéné, et qui avait fini par adopter le nom de sa divinité principale, acquit la suprématie sur les onze autres États. […] On bâtit quelques maisons, c’est un village ; insensiblement le nombre des maisons s’accroît, c’est une ville ; et nous finissons, s’il y a lieu, par l’entourer d’un fossé et d’une muraille. […] Ce repas, que l’on appelle le repas des dieux, commence et finit par des libations et des prières432.

2085. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Tout est bien qui finit bien. […] Tant d’empressements et d’obséquiosités finirent par nous agacer un peu, et, une fois, nous dîmes tout net au patron de l’hôtel que nous voulions être traités comme de pauvres diables de voyageurs que nous étions. […] Grâce à lui, le Ciel finira par être bon à quelque chose et par acquérir, enfin, une valeur intrinsèque. […] Nous faisions des vers, des vers encore, des vers toujours, et nous ne pensions à la nuit achevée qu’après l’ode finie. […] Et finisse l’écho par les mystiques soirs, Extase des regards, scintillement des nimbes !

2086. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Quand l’histoire est finie, les douze gilets se réunissent dans un chœur formidable et reprennent pour la clôture : — Ah ! […] Pour ces deux jolies jambes, dont le nom commence par un F et finit par un E, élève de l’abbé Sicard, M.  […] Peu à peu cependant, à force d’intrigue, à force de se remuer, le Charançon finit par acquérir ce qu’on pourrait appeler une réputation de prospectus. […] Mais ne serait-il pas temps d’en finir avec ce reproche banal qu’on jette à toutes les œuvres qui s’inspirent un peu vivement des mœurs de leur époque ? […] Avant peu, ces deux interjections finiront par former à elles seules le fond de la langue.

2087. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

C’est aussi le moment où Henri IV, en ayant fini de ses guerres, s’adonne en bon père de famille, en grand et habile monarque, au raffermissement et à la prospérité de l’État dans tous les ordres.

2088. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Il est dommage que sa dernière manière de vivre soit allée si fort jusqu’à la manie : car on conçoit un philosophe, un sage un peu marqué d’humeur, ayant écrit ces libres Histoires et se taisant désormais, renonçant au bruit, à la gloire, pour la plus grande indépendance, et se cachant pour bien finir.

2089. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Il fait ses premiers prisonniers ; c’étaient quinze ou seize hommes et un capitaine qui, se trouvant coupés, se rendirent : « Et je les fis passer derrière les rangs avec un plaisir qui tenait de l’enfance. » L’affaire faite, il a perdu plus de la moitié de son bataillon, et ces débris victorieux continuent de rester encore exposés au canon fort mal à propos : « Il n’était venu en tête à personne de nous mettre à l’abri ; cependant tout était fini, et notre artillerie répondait fort mal à celle des Prussiens.

2090. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Je sentais, au contraire, reparaître présente et vivante cette idée formidable de la mort au sens chrétien, idée souverainement efficace si on la sait appliquer à toutes les misères et les vanités, à toutes les incertitudes de la vie : ce fondement solide et permanent de la morale chrétienne m’apparaissait à nu et se découvrait dans toute son étendue par l’austère exposition de Bourdaloue, et j’éprouvais que, dans le tissu serré et la continuité de son développement, il n’y a pas un instant de pause où l’on puisse respirer, tant un anneau succède à l’autre et tant ce n’est qu’une seule et même chaîne : « Il m’a souvent ôté la respiration, disait Mme de Sévigné, par l’extrême attention avec laquelle on est pendu à la force et à la justesse de ses discours, et je ne respirais que quand il lui plaisait de finir… » À peine s’il vous laissait le temps de s’écrier, comme cela arriva un jour au maréchal de Grammont en pleine église : « Morbleu !

2091. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Dans le cas présent, dans Le Rouge et le noir, Julien, avec les deux ou trois idées fixes que lui a données l’auteur, ne paraît plus bientôt qu’un petit monstre odieux, impossible, un scélérat qui ressemble à un Robespierre jeté dans la vie civile et dans l’intrigue domestique : il finit en effet par l’échafaud.

2092. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

J’ai fini mes Ricochets, écrivait-il à M. 

2093. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

. — Il est dommage cependant que le tout se termine par cette histoire désagréable et indécente de d’Assoucy, sur laquelle l’auteur revient encore plus loin et insiste avant de finir ; ici Boileau retrouverait toute sa supériorité de bon goût et de bonnes mœurs.

2094. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Ainsi les impressions incessantes du corps et de l’âme finissent par modeler le corps et l’âme ; la race façonne l’individu, le pays façonne la race.

2095. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Ce calme continuel, cette douce monotonie de la vie familière, en se prolongeant comme une note suave mais toujours la même, avaient fini par l’énerver, par l’exalter et le jeter hors de lui ou le noyer trop avant au-dedans de lui ; le trop de paix lui était une nouvelle espèce d’orage ; son âme était en proie, et il y avait danger, de ce côté, à je ne sais quelle ivresse de langueur, s’il n’eût trouvé un contrepoids, une puissante diversion dans la contemplation de la nature, de même qu’à d’autres moments il y avait eu danger que l’attraction souveraine, la puissante voix de cette nature ne l’absorbât et ne le dominât uniquement.

2096. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

C’est le duel éternel de tout ce qui finit et de ce qui succède, de ce qui se survit et de ce qui doit vivre ; cela s’est vu de tout temps, en grand, en petit, dans tous les genres et dans tous les ordres : César et, Pompée, Malherbe et le vieux Desportes, Descartes et Voët, Franklin et l’abbé Nollet… Le chevalier de Glerville sent désormais son maître dans celui qui fut longtemps son diacre, comme le disait plaisamment Vauban : « Il est fort chagrin contre moi, ajoutait celui-ci, quelque mine qu’il fasse ; c’est pourquoi il ne me pardonnera rien de ce qui lui aura semblé faute ; mais je loue Dieu de ce que lui et moi avons affaire à un ministre éclairé qui, en matière de fortification, ne prend point le change, et qui veut des raisons solides pour se laisser persuader et non pas des historiettes. » Une dernière rencontre a lieu entre les deux rivaux, au sujet des fortifications de Dunkerque ; elle est décisive.

2097. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Et Goethe que l’on peut citer à côté de Boileau, Goethe le grand et judicieux critique, a observé excellemment que « lorsqu’une famille s’est fait remarquer durant quelques générations par des mérites et des succès divers, elle finit souvent par produire dans le nombre de ses rejetons un individu qui réunit en lui les qualités et les défauts de tous ses ancêtres : il en est de même, ajoute-t-il, des peuples célèbres qui, la plupart, ont vu naître dans leur sein des hommes profondément empreints de la physionomie nationale, comme si la Nature les avait destinés à en offrir le modèle. » Et il cite en exemple Voltaire, le plus Français des hommes, celui que la Nature semble avoir chargé de représenter la France à l’univers.

2098. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Et M. de Rémusat, mûr dès la jeunesse, et Ampère, mobile d’humeur,« changeant comme avril » et Albert Stapfer, l’élève de Guizot, passé plus tard à Carrel ; et Sautelet au visage jeune, au front dépouillé qui attendait la balle mortelle ; et Duvergier de Hauranne, esprit net, perçant, ardent alors à toute question littéraire (je suis toujours tenté de lui demander grâce en politique au nom des amitiés de ce temps-là) ; et Artaud, jeune professeur destitué et promettant un littérateur ; et Guizard plus intelligent et plus discutant que disert, et Vitet dont le nom dit tout, et l’ironique et bon Dittmer, le demi-auteur des Soirées de Neuilly, si supérieur à Cavé ; et Dubois, du Globe si excité, si excitant, qui a commencé tant d’idées et qui, en causant, n’a jamais su finir une phrase ; et Paul-Louis Courier, aux cheveux négligés, qui apparaissait par instants comme un Grec sauvage et un chevrier de l’Attique, — large rire, rictus de satyre, et qui avait du miel aux lèvres ; — et Mérimée, dont M. 

2099. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

Elle semble heureusement née pour habiter la campagne, tant son être« s’harmonise avec les fleurs, les oiseaux, les bois, l’air, le ciel, tout ce qui vit dehors, grandes ou gracieuses œuvres de Dieu. » Elle aussi, comme Bernardin de Saint-Pierre, elle a le sens des symboles naturels ; la vie sous toutes ses formes lui parle ; elle est femme à voir des mondes dans un fraisier : « Mon ami, je suis ce fraisier en rapport avec la terre, avec l’air, avec le ciel, avec les oiseaux, avec tant de choses visibles et invisibles que je n’aurais jamais fini si je me mettais à me décrire, sans compter ce qui vit aux replis du cœur, comme ces insectes qui logent dans l’épaisseur d’une feuille. » Toutes les saisons de l’année, toutes les heures de la journée ont pour elle leur charme particulier et leur langage.

2100. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Je lui demanderai donc (en ne faisant ici que répéter ce que je tiens d’un amateur du théâtre, d’un de ces hommes de finesse, de rondeur et de sens, tels que Molière les eût aimés en son temps, et qui, en revanche, méditent et ruminent sans cesse leur Molière), je lui demanderai s’il sait quelle est la pièce en cinq actes, avec cinq personnages principaux, trois surtout qui reviennent perpétuellement, dans laquelle deux d’entre eux, les deux amoureux, qui s’aiment, qui se cherchent, qui finiront par s’épouser, n’échangent pas durant la pièce une parole devant le spectateur et n’ont pas un seul bout de scène ensemble, excepté à la fin pour le dénouement.

2101. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Le roman ne finit pas.

2102. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Vaugelas semble dire comme un bon professeur à l’élève brillant qui a fini ses études : « Maintenant vous savez écrire ; il ne vous reste qu’à trouver de beaux et heureux sujets, des emplois originaux à votre talent.

2103. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Le premier Lauzun, si insolent et si dur avec Mademoiselle, avait fini par épouser une femme jeune, parfaite, dont lui-même, à certains moments de sincérité, se reconnaissait indigne : Bonneval de même, le futur pacha, avait une divine jeune femme qui avait fait de lui son idole chevaleresque et qui s’estimait heureuse pour des années quand elle l’avait entrevu au passage.

2104. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Ce nom qui représente la poésie morale, la poésie correcte et ornée dans tout son fini et dans tout son charme de diction, est pour moi un prétexte et une occasion favorable, on le sent bien, pour maintenir un certain côté trop menacé et qu’on méprise trop aujourd’hui, après lui avoir tout accordé autrefois.

2105. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Consistante dans nos folies et dans nos fautes, la nature, honnête en cela et sincère, finit comme elle a commencé. » Et je traduirai à ma manière les exemples qu’il varie agréablement, et qui seraient moins familiers pour nous.

2106. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Roland plus tard, le vertueux Roland, n’eut que le solide et le sérieux sans rien d’aimable : elle finit aussi par s’en trop apercevoir à la longue.

2107. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Ceci me rappelle qu’un soir que Dugas-Montbel lisait, chez Mme Récamier, une tragédie traduite d’Eschyle ou de Sophocle, le marquis de Vérac qui s’était endormi se réveilla quand la lecture était déjà finie depuis quelques instants, et il dit tout haut : « L’intérêt se soutient. » On rit beaucoup.

2108. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Après l’échauffourée de la convocation des Notables et cet échec de Calonne qui ne s’en montrait que plus entreprenant et présomptueux, la reine entra en lutte à son sujet, et, pleine de confiance en Brienne, elle l’imposa presque au roi qui l’estimait peu, et qui finit par l’accepter en disant à ceux qui le pressaient : « Vous le voulez, vous vous en repentirez peut-être. » Il dit le mot pour Brienne ; il le redira pour Necker seize mois après et presque dans les mêmes termes.

2109. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Les plus près m’ont juré que tout était fini.

2110. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La facilité pourtant a fini par tenter tout le monde ; mais même dans ce déplacement agité et cette locomotion universelle qui se prononce à certaines saisons, on distinguerait aisément les promeneurs des voyageurs.

2111. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Il a fini par abandonner tous ses biens à ses créanciers, après quantité d’essais imprudents et malheureux pour enrichir sa maison.

2112. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Elle me fait quelquefois appeler lorsqu’elle finit ses lettres, mais elle observe de me garder fort peu de temps l’écritoire ouverte.

2113. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il est sans épée, mais les cheveux en bourse, et en habit brodé et galonné ; il doit deux millions dans Paris, et change tous les jours de maîtresse. » D’inconstances en inconstances et qui, toutes, faisaient bruit, il passa sous la bannière ou plutôt sous le joug d’une danseuse de l’Opéra, Mlle Leduc, qui exerça sur lui un durable empire, devint sa marquise de Pompadour au petit pied, tint bon jusqu’au bout, parodia même la Maintenon et finit par être épousée.

2114. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Toute cette histoire anecdote et secrète finira par sortir.

2115. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

On a comparé toute la construction un peu artificielle de l’édifice des quinze ans à une sorte de terrasse de Saint-Germain, au bas de laquelle passait sur la grande route le flot populaire, qui finit par la renverser : il y eut sur cette terrasse un coin, et ce ne fut pas le moins attrayant d’ombrage et de perspective, qui mérite de garder le nom de Mme de Duras : il a sa mention assurée dans l’histoire détaillée de ces temps.

2116. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Il est clair que chacune d’elles dure de moins en moins longtemps et que son maximum est de plus en plus voisin du maximum de la suivante ; c’est pourquoi elle doit être de moins en moins distincte, et on finira par ne plus apercevoir en elle de maximum ni de minimum ; ce qui arrive : à mesure que le son devient plus aigu, le nombre et la pluralité qui apparaissaient encore, quoique voilés, dans le son grave, disparaissent et s’évanouissent tout à fait.

2117. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Par la recherche de l’expression ornée et de l’agrément, par l’amour du régulier et du fini, s’explique que nous trouvions souvent les ouvrages classiques trop beaux et trop parfaits, du moins trop faits : il nous fâche que l’auteur ait mis tant d’art et de complaisance à nous plaire, et nous avons peur qu’il ne nous cache de l’objet pour nous éviter de la fatigue.

2118. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Hugo où, faisant succéder les images et les groupes d’images sans les préparer, il nous ménage pour finir une surprise saisissante : il peint l’enfance du roi de Rome, fils de Napoléon : Ô revers, ô leçon !

2119. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Mais on ne comprendrait rien au développement du théâtre français, si l’on s’imaginait en avoir fini avec les mystères dès qu’on joue des tragédies : c’est une erreur que l’on commet souvent, quand on ne voit dans l’art dramatique qu’un genre littéraire.

2120. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

C’est fini de sa sereine activité de savant.

2121. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Son droit fini, il vint faire à Paris son stage, vers 1822.

2122. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Pour en finir donc avec ces précautions qui étaient d’ailleurs indispensables, je ne ferai pas semblant d’oublier que M. 

2123. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Toutes ces ruses de Roustem (et j’en supprime encore) tournent contre lui ; il finit par plonger un poignard dans la poitrine de son fils, et ne le reconnaît que dans l’instant suprême.

2124. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il avait dans la manière de finir, dans le jet de la phrase, certain geste de tête que nous lui avons bien connu ; il avait de l’abbé Delille en prose.

2125. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

J’ai fini de tout et avec tout : mes Mémoires sont achevés ; vous m’y retrouverez quand je ne serai plus.

2126. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Elle dirait presque ici comme le poète : Il est, il serait tout, s’il ne devait finir !

2127. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Ce début primitif, beaucoup moins emphatique et moins fastueux que celui qu’on lit en tête des Confessions, ne nous fait point entendre le coup de trompette du Jugement dernier, et ne finit point par la fameuse apostrophe à l’Être éternel.

2128. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Moins peintre que La Bruyère, Vauvenargues a un plus grand dessein, un dessein plus philosophique : il ne veut pas simplement observer les hommes de la société dans leurs variétés, en donner des portraits, des médaillons finis, en faire le sujet d’une suite de remarques profondes et vives ; il envisage l’homme même, et voudrait atteindre au point où bien des maximes qu’on a crues contradictoires se rejoignent et se concilient.

2129. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Et comme le visiteur ne sortait pas assez tôt : « Bonsoir, monsieur ; allez finir votre Défiant. » — « Je vais vous obéir ; mais pardon, mon cher Jean-Jacques, est-ce défiant qu’il faut dire, ou méfiant ?

2130. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

C’est de sa prison qu’il adressait une certaine Épître à Zélis, qu’on nous donne pour la première en date de ses compositions poétiques ; il finissait en invoquant la nuit pour remède à ses maux et en appelant quelque songe consolateur ; Ô Zélis, tu ne m’entends pas, Mais j’oublierai mon infortune En la pleurant entre tes bras !

2131. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Les sentiments qui, dans leur ténuité, pourraient à la rigueur suffire s’ils étaient analysés et déduits, y sont présentés d’une manière brusque, elliptique ; les chansons qui sont destinées à les traduire et à charmer les intervalles de l’absence, ne chantent pas assez : elles sont courtes et sèches ; elles sont déjà finies lorsqu’on croit que le poète n’a que commencé à préluder.

2132. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Elle finit par l’épouser sans qu’Alfred en souffre trop ; et la morale du roman, cette fois excellente, c’est que, « de tous les moyens d’arriver au bonheur, le plus sûr (pour une jeune fille qui sort du couvent) est celui que choisit la prévoyante tendresse d’un père ».

2133. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

[NdA] Un scrupule me vient ; une dame, contemporaine de la jeunesse de Courier, assure qu’il avait fini pourtant par très bien danser.

2134. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Il était temps que je finisse le mien ; ma vue se trouble le soir, je vois les objets doubles, surtout ceux qui sont élevés ou à l’horizon ; mais ma confiance est en Celui qui a fait la lumière et l’œil. » Il est dans le coup de feu de ses tableaux ; l’enthousiasme le prend lui-même en se relisant, et il jouit le premier des beautés qu’il va introduire : « Il y a eu des moments, s’écrie-t-il, où j’ai entrevu les cieux, éprouvant, à la vérité, dans ce monde, des maux inénarrables. » Il sent qu’il a le charme ; le vieux censeur théologien qu’on lui a donné est séduit lui-même, et n’a pu s’empêcher de dire que c’était divin, délicieux : « Je sais combien il faut rabattre de ces éloges, mais ils me font plaisir.

2135. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Là-dessus finit notre dispute.

2136. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Ce désir du retour finit par l’emporter sur celui qu’il avait eu d’abord de rester, et qui lui faisait dire énergiquement : « J’abandonnerai ce pays avec les regrets de Pyrrhus quand il fut contraint d’abandonner la Sicile. » Durant ce voyage d’Italie, il me semble voir deux instincts aux prises et en lutte au sein de l’abbé Barthélemy : il y a l’instinct pur de l’antiquaire, de l’amateur des vieux débris et du zélé collectionneur de médailles, qui se dit d’épuiser la matière et de rester ; et il y a l’écrivain, l’homme d’art moderne et de style, qui, à la vue de ces monuments épars et de cette ruine immense couronnée d’une Renaissance brillante, sent à son tour le besoin de se recueillir, de rentrer dans sa ruche industrieuse, et de composer une œuvre qui soit à lui.

2137. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Je ne veux pas finir sans rendre hommage encore une fois au travail de M. 

2138. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

C’est ainsi qu’à deux ou trois reprises elle essaya de sauver le malheureux Berquin, gentilhomme artésien, qui se mêlait de dogmatiser, et qui, malgré tous les efforts de la princesse auprès du roi son frère, finit par être brûlé en Grève, le 24 avril 1529.

2139. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Les airs commencés ne sont jamais finis.

2140. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

. — L’univers est rond et fini. — La meilleure nourriture pour l’homme est la chair humaine. — La communauté des femmes est la base de l’ordre social. — Le père doit épouser sa fille. — Il y a un mot qui tue le serpent, un mot qui apprivoise l’ours, un mot qui arrête court les aigles, et un mot qui chasse les bœufs des champs de fèves. — En prononçant d’heure en heure les trois noms de la trinité égyptienne, Amon-Mouth-Khons, Andron d’Argos a pu traverser les sables de Libye sans boire. — On ne doit point fabriquer les cercueils en cyprès, le sceptre de Jupiter étant fait de ce bois. — Thémistoclée, prêtresse de Delphes, a eu des enfants et est restée vierge. — Les justes ayant seuls l’autorité de jurer, c’est par équité qu’on donne à Jupiter le nom de Jureur. — Le phénix d’Arabie et les tignes vivent dans le feu. — La terre est portée par l’air comme par un char. — Le soleil boit dans l’océan et la lune boit dans les rivières. — Etc. — C’est pourquoi les athéniens lui élevèrent une statue sur la place Céramique, avec cette inscription : À Chrysippe, qui savait tout.

2141. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Ces unions ne sont pas heureuses et finissent de façon fâcheuse ; aussi se contractent-elles généralement grâce à l’insincérité du prétendant qui dissimule sa véritable nature avant et même, dans la plupart des cas, après le mariage.

2142. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

« À force de pontifier, il a fini par se faire prendre au sérieux par tous les aspirants à la littérature qui lui donnent du “cher Maître”, bien qu’il n’ait pas encore atteint sa vingt-deuxième année.

2143. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Mais il a fini par n’avoir plus ni poudre ni balles dans ses pistolets, et il a tiré à vide, comme dans ces misérables Lettres, où rien ne retentit ni même ne fume plus.

2144. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Je sais bien qu’il est difficile de déterminer avec justesse là où l’analogie d’imagination finit dans un homme et où l’imitation commence.

2145. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Rien de tout cela : on finit par trouver ce qu’on savait déjà, que le crime a été mis à fin pour de l’argent : est-il possible que le lecteur n’éprouve pas, en voyant approcher le dénomment, un désappointement pénible ? […] Quatre ans plus tard, en 1519, la mort de Maximilien décida entre don Carlos et François Ier une rivalité qui ne devait finir qu’avec leur vie. […] Mais tout n’est pas fini : si elle se livrait, ce ne serait là qu’un drame vulgaire. […] On le voit, le livre devait finir avec le mariage de Raymond. […] Les caractères sont mieux dessinés, leur silhouette est plus vive, plus nette, mieux arrêtée ; l’action est mieux conduite, et le livre ne finit vraiment qu’à la dernière page.

2146. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Ce pouvoir central les lui renvoie si modifiées à son gré, que la démocratie finit par être gouvernée non point même par la volonté de sa majorité, mais par une volonté qui lui est presque totalement étrangère, et le despotisme proprement dit, ou à très peu près, est rétabli. […] L’expérience fait voir qu’elle est plus imparfaite que celle de Hollande et de Suisse. » — Une autre expérience a fait voir que dans ce cas c’est une des petites monarchies, qui, s’agrandissant et se fortifiant au sein de la confédération, finit par mettre fin à la confédération en la dévorant. […] Masmonteil, il était alors « comme ces avocats qui finissent par plaider au civil après quelques succès retentissants d’assises. » — Et ensuite il en voulait aux robins. […] Il laissa les Parlements ôter aux Jésuites leurs collèges et leurs biens et finit lui-même par les abolir par l’édit de 1764. […]   » Les protestants finirent par résister à ces mesures vexatoires, et on sait le reste.

2147. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

À travers les nombreuses ambages du rythme indéfinissable que l’auteur a choisi, l’esprit trébuche à chaque pas et ne sait où finit, où commence la pensée de l’auteur. […] Lors même que l’auteur des Orientales s’enfermerait obstinément dans le système littéraire qu’il a fondé, et soutiendrait que la terre finit à l’horizon de son regard, son passage dans la littérature contemporaine mériterait cependant d’être signalé, sinon comme une ère de fécondité, du moins comme une crise salutaire. […] Il a retracé avec une grande délicatesse la lutte de l’indulgence et de la rêverie, de la raison et de l’imagination, lutte engagée dans bien des ménages, et qui finit trop souvent par l’abandon et le désespoir. […] Toutefois, s’il appartient au poète d’interpréter librement la réalité fournie par l’histoire, afin de l’agrandir, de l’animer, de la vivifier, de lui rendre le mouvement et la variété qu’elle perd trop souvent entre les mains de l’historien, à moins que l’historien, par un privilège bien rare, ne réunisse l’art à la science comme Augustin Thierry, si le poète, en un mot, est maître absolu de la réalité, il ne peut gouverner son domaine qu’à la condition de le connaître, il ne peut l’agrandir qu’à la condition d’en avoir mesuré l’étendue, de savoir où commence, où finit son domaine. […] Malheureusement le légat reparaît si souvent dans la suite de la pièce, que l’attention, engourdie par la monotonie des menaces qu’il prononce, finit par l’abandonner entièrement, et qu’il passe à l’état de comparse, quoiqu’il ait, dans la pensée du poète, un des rôles les plus importants de la tragédie.

2148. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Lewinski a fait d’Harpagon, dit un journal autrichien, un avare bonhomme, qui cependant finit par entendre raison. » La troupe tout entière, à ses côtés, a été vivement applaudie ; puis, L’Avare une fois représenté, le rideau s’est levé sur le buste de Molière entouré de tous les artistes, revêtus des costumes de Scapin, de Sganarelle, de George Dandin, de Mascarille, d’Alceste, de Tartuffe, de Dorine, de Nicole, de Célimène, etc. […] Les seuls honnêtes gens de la pièce, Oronte et M. de Pourceaugnac, y sont bernés sans pitié avec une ironie acharnée qui finit par attendrir et par exaspérer. […] La pièce finit à chaque scène pour recommencer aussitôt. […] Et l’auteur de Tartuffe n’en avait point fini avec les tribulations. […] Maître sceptique et valet crédule deviennent aussitôt la personnification des deux sentiments qui divisent le monde, et la comédie, cette fois, nous présente, dans leur antagonisme éternel, les deux types de l’ignorant que son ignorance charme, qui s’y complaît, qui s’y carre, et du chercheur que le doute accable, torture et finira par tuer.

2149. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

La royauté conserve dans nos vieilles sociétés une foule de choses bonnes à garder ; avec l’idée que j’ai de la vieille France et de son génie, j’appellerais cet adieu à la gloire et aux grandes choses : Finis Franciæ. […] IV Dans la lutte qui vient de finir l’infériorité de la France a été surtout intellectuelle ; ce qui nous a manqué, ce n’est pas le cœur, c’est la tête. […] La lutte contre la nature ne suffit pas ; l’homme finirait, au moyen de l’industrie, par la réduire à peu de chose.

2150. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Le xvie  siècle finissait d’hier quand Naudé naquit. […] Et, en effet, messieurs, comme ce bon fils sauva la vie à son père en le faisant connoitre pour ce qu’il étoit, pourquoi ne puis-je pas me promettre que votre bienveillance et votre justice ordinaire sauveront la vie a cette fille, ou, pour mieux dire, à cette fameuse bibliothèque, quand je vous aurai dit, pour vous représenter en peu de mots l’abrégé de ses perfections, que c’est la plus belle et la mieux fournie de toutes les bibliothèques qui ont jamais été au monde et qui pourront, si l’affection ne me trompe bien fort, y être à l’avenir. »  — Et il finit en répétant les vers attribués à Auguste, lorsque celui-ci décida de casser le testament de Virgile plutôt que d’anéantir l’Enéide  : ….

2151. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Les premières familles ont ici leur résidence fixe : à droite du palais, hôtel de Bourbon, hôtel d’Ecquevilly, hôtel de la Trémoille, hôtel de Condé, hôtel de Maurepas, hôtel de Bouillon, hôtel d’Eu, hôtel de Noailles, hôtel de Penthièvre, hôtel de Livry, hôtel du comte de la Marche, hôtel de Broglie, hôtel du prince de Tingry, hôtels d’Orléans, de Châtillon, de Villeroy, d’Harcourt, de Monaco ; à gauche, pavillon d’Orléans, pavillon de Monsieur, hôtels de Chevreuse, de Balbelle, de l’Hospital, d’Antin, de Dangeau, de Pontchartrain : l’énumération ne finirait pas. […] De 1775 à 1789191, récapitulant lui-même ce qu’il a fait, il trouve « cent quatre chasses au sanglier, cent trente-quatre au cerf, deux cent soixante-six au chevreuil, trente-trois hourailleries, mille vingt-cinq tirés », en tout quinze cent soixante-deux jours de chasse, c’est-à-dire une chasse au moins tous les trois jours ; outre cela, cent quarante-neuf voyages sans chasse, et deux cent vingt-trois promenades à cheval ou en voiture. « Pendant quatre mois de l’année192 il va à Rambouillet deux fois par semaine et n’en revient qu’après avoir soupé, c’est-à-dire à trois heures du matin »  Cette habitude invétérée finit par se tourner en manie et même en quelque chose de pis. « Il n’y a pas d’exemple, écrit Arthur Young, le 26 juin 1789, d’une nonchalance et d’une stupidité pareilles à celles de la cour ; le moment demanderait la plus grande décision, et hier, pendant qu’on discutait s’il serait doge de Venise ou roi de France, le roi était à la chasse. » Son journal semble celui d’un piqueur.

2152. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

« Tes comment, dit le Dieu, ne finiront jamais. […] « Le 27, on a répété deux airs de la prima donna, et, comme c’était jeudi, qu’on allait par conséquent entrer dans le vendredi, il fallait tâcher d’en finir plus promptement, sans quoi on aurait aussi répété le duo, car le tapage recommençait déjà.

2153. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

La cour de Prusse, enthousiasmée par la beauté et le patriotisme de sa reine, porte plus de jactance que de solidité dans l’armée ; les plans de campagne s’y forment et s’y brisent en un instant ; on consume le temps en conseils de guerre ; on finit par diviser l’armée en deux corps pour satisfaire aux exigences de deux généraux. […] Thiers y pense : il est encore temps de donner une moralité à son chef-d’œuvre. — Il n’a pas fini.

2154. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

« Mais enfin l’heure fatale qui doit finir la vie de Clorinde est arrivée : Tancrède atteint son beau sein de la pointe de son épée. […] On ne sait par quel revirement de fortune ou d’humeur on le retrouve deux mois après, dans ses lettres, fatigué de Florence, et demandant à son ami Constantin un asile dans le palais de Santa Trinità à Rome, pour y finir ses jours.

2155. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

VIII Mais cette époque de sa vie allait finir ; la Grèce allait changer. […] Enlever, en un mot, tout vice, tout abus, toute violence de toute nature de gouvernement, c’est le moyen assuré de le faire durer autant que durent les choses mortelles ; car Aristote ne fait point d’utopie et ne se dissimule pas que tout ce qui a duré doit finir.

2156. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Les yeux inquiets de leurs guerriers suivent leurs mouvements ; mais la nuit dérobe les deux chefs dans ses ombres et finit leur terrible combat. […] Connal, et toi, vénérable Carril, conduisez les tristes enfants d’Erin, et, quand le combat sera fini, revenez chercher nos corps gisants dans ce défilé, car nous resterons près de ce chêne, au milieu de la mêlée… Moran au pied léger, vole sur la bruyère de Lena, dis à Fingal qu’Erin est tombé dans l’esclavage, et presse-le de hâter ses pas. » « Le matin commence à blanchir la cime du Cromla, les enfants de la mer13 montent le coteau.

2157. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Que, selon Sheridan, Swift, supplié par cette mourante de la déclarer publiquement sa femme, soit sorti sans rien dire et ne l’ait plus revue, que, selon Madame Whiteaway, il ait fini par céder, et qu’elle ait répondu : « il est trop tard », Swift n’en reste pas moins chargé de la plus cruelle et de la plus inexplicable conduite. […] Si l’homme ne vivait que pour lui-même, et s’il fallait juger toutes ses actions par le profit qu’il en tire, le passage de Swift en ce monde ne serait qu’une rigueur inutile de la destinée, et ce serait à bon droit qu’il demandait compte au ciel de cette existence, qui avait commencé dans les dégoûts, langui dans les déceptions, et qui devait finir dans les tortures.

2158. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

A mesure que les violences amenées par l’animation du combat provoquent les contradictions, et finissent par exaspérer le Chevalier coupable, les notes deviennent plus distinctes et plus hautes ; à chaque fois l’oreille saisit mieux la fatale réminiscence, jusqu’à ce qu’enfin Tannhaüser emporté, hors de lui, reprend intégralement la strophe du premier acte, où reviennent les mêmes louanges de la Déesse d’amour, qu’il chante sans feinte, ni déguisement. […] Ce propos d’ailleurs était indispensable avant la scène qui finit l’opéra, et qui se range parmi les plus étonnantes productions du génie de Wagner.

2159. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Dans la suite des générations, la sélection finit par l’emporter, et l’on ne saurait s’attendre à ce qu’un oiseau tel qu’un Culbutant commun naisse d’une bonne race de Courtes-Faces. […] Lorsqu’un caractère réapparaît dans une race après avoir été perdu pendant un grand nombre de générations, on ne peut supposer comme probable que la postérité actuelle de cette race soit ainsi revenue tout à coup à la forme d’un ancêtre éloigné de cent générations, mais qu’il a toujours existé à chaque génération successive une tendance constante à en reproduire le caractère perdu, tendance qui, à la fin, et sous des circonstances favorables, a fini par l’emporter sur les tendances contraires.

2160. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Quand les Gordiens furent morts en Afrique, Puppien et Balbin leur succederent sans tumulte, et deux jours virent naître et finir la guerre qui commença entre le peuple et les cohortes prétoriennes quand ces deux empereurs furent assassinez, et Gordien Pie mis en leur place. […] La licence, loin de finir à Rome avec le gouvernement républiquain, devint un brigandage effrené sous plusieurs empereurs.

2161. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Et elle finit par une impression d’écrasement, qui fait que nous aspirons au néant, et que chaque nouvelle disgrâce, en nous faisant mieux comprendre l’inutilité de la lutte, nous cause un plaisir amer. […] Et comme des mouvements faciles sont ceux qui se préparent les uns les autres, nous finissons par trouver une aisance supérieure aux mouvements qui se faisaient prévoir, aux attitudes présentes où sont indiquées et comme préformées les attitudes à venir.

2162. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Il ne manque rien à mon repos, j’oserai dire à ma considération ; mais il faudrait un peu plus de pâture à mon esprit. » Bernis regrette surtout les samedis, c’était le jour de la semaine qu’il passait avec Pâris-Duverney : « Si mes samedis m’avaient été conservés, je n’aurais qu’à m’applaudir d’avoir pris un parti qui deviendra tous les jours plus avantageux pour moi, mais qui ne sera jamais bon à rien pour le roi, tant que je resterai où il n’y a rien du tout à faire. » Cette inaction, qui se fait sentir à lui dès les premiers jours, va lui devenir de plus en plus pesante, et c’est ainsi que l’ennui finira peu à peu par lui inoculer l’ambition.

2163. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Je ne finirais pas si je voulais raconter tout le bien qu’elle fit aux classes dans ces temps heureux.

2164. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Les grands dangers ne sont pas finis : une révolution de palais éclate chez les Sarrasins ; les mamelouks tuent le nouveau Soudan qui avait succédé à son père.

2165. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

En voici une, par exemple : Le rossignol et le ver luisant Un rossignol qui, tout le long du jour, avait réjoui le village de son chant et n’avait suspendu ses notes ni au crépuscule ni même lorsque la soirée fut finie, commença à ressentir autant qu’il le pouvait les appels aigus de la faim ; lorsque, regardant avidement à l’entour, il avisa tout à coup au loin sur la terre quelque chose qui brillait dans l’ombre, et il reconnut le ver luisant à son étincelle.

2166. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Cette correspondance, telle que nous l’avons, comprend trois années ; ils ont vingt-deux ans quand elle commence, et vingt-cinq quand elle finit (juillet 1737 — août 1740).

2167. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

De là grand effroi, grande rumeur par toute la maison ; M. d’Aube, réveillé, donne des ordres, gronde son oncle, et, quand tout est fini, il gronde encore ; enfin il revient si souvent à la charge, fait tant de questions, tant de raisonnements et de démonstrations à propos de cette robe de chambre, que Fontenelle, presque impatienté, lui répond : « Je vous promets que si je mets une autre fois le feu à la maison, ce sera autrement. »

2168. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Le pauvre Rousseau, après le premier élan de reconnaissance pour tant de bons procédés et de bienfaits, se mit à les tourner et les retourner tellement dans sa cervelle, à les presser et à les alambiquer de tant de façons, qu’il vint à bout d’en tirer le contraire de ce qui y était : La rose a des poisons qu’on finit par trouver.

2169. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

» 35 Le dernier tableau de cette existence mondaine de Mme de Boufflers, nous l’emprunterons encore à Mme du Deffand, malgré la teinte de malveillance qui se mêle toujours à ce qu’elle dit de l’Idole, mais enfin les traits finissent par se radoucir, et ce qu’elle est forcée de lui accorder à son corps défendant a d’autant plus de prix :    « J’avais toujours oublié, écrit-elle à Walpole (4 avril 1780), de parler à l’Idole de la maladie de Beauclerk, et la première fois que je lui en ai parlé fut vendredi dernier que je lui ai appris sa mort ; elle en a été peu touchée, quoiqu’elle ait eu pour lui une petite flamme.

2170. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

. — Et comment finit le roman d’amour ?

2171. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Aussi finira-t-il, tous rêves évanouis, toutes douleurs épuisées, par se faire propriétaire rural, non pas médiocre, comme il le dit lui-même (il ne faut jamais prendre au mot ces faiseurs de confessions), mais modéré, distingué et assez tristement heureux.

2172. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Feuquières, particulièrement chargé d’en finir avec l’une des vallées, écrivait à M. de Louvois (6 mai 1691) : « Ces gens-là n’ont pas une botte de paille pour se coucher… On ne peut comprendre, à moins de l’avoir vu, combien la vie qu’ils mènent est dure ; car enfin, Monseigneur, ils ne se font pas seulement un gîte en terre.

2173. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Malouet, dans ses Lettres sur la Révolution, publiées en 1792, s’était contenté de dire, en racontant seulement la première tentative de Mirabeau en mai 1789 : « Là finissent nos relations, et j’ai été deux ans sans lui parler ; mais, peu de temps avant sa mort, ayant encore été provoqué par lui à une explication sur sa conduite dans la dévolution, qui m’avait bien souvent indigné, il me rappela cette anecdote, et me montra des sentiments dont il faudrait pouvoir citer les preuves et les témoins, pour être cru. » (4e Lettre.)

2174. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

L’âge aussi le lui conseillait : il était arrivé aux limites de la vieillesse ; sa quatre-vingtième année était sonnée : il ne songea plus qu’à finir de tout point convenablement.

2175. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

En quatre ou cinq années (terme moyen), ils ont usé une réputation qui a eu des airs de gloire, et avec elle un talent qui finit presque par se confondre dans une certaine pétulance physique.

2176. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

J’espère finir cet hiver l’ouvrage qui m’a occupé tant d’années.

2177. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Le prêtre avait fini par sortir ; l’unique ami présent gardait les restes abandonnés.

2178. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

L’inquiétude qui nous dévore finira par un sentiment vif et décidé, dont les grands écrivains doivent se saisir d’avance.

2179. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Quand il vient à Paris, il ne va pas seulement faire briller son esprit dans les salons de Mme de Lambert et de Mme de Tencin : il fréquente le Club de l’Entresol, cette société privée d’études politiques, qui finit par donner de l’ombrage au cardinal de Fleury.

2180. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Bourget finit par atteindre tout au fond des âmes qu’il étudie, c’est toujours (quelque forme qu’il revête et de quelques nuances qu’il s’enrichisse en affleurant à la surface) le sentiment de la nécessité des choses — ou de la disproportion entre l’idéal et la réalité, entre notre rêve et notre destinée.

2181. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

L’emblème est une image admise de tous avec sa signification, et qui finit par se lier indissolublement à elle au point de paraître en quelque manière semblable au symbole.

2182. (1890) L’avenir de la science « XIII »

La matière de l’érudition, en effet, va toujours croissant d’une manière si rapide, soit par des découvertes nouvelles, soit par la multiplication des siècles, qu’elle finira par dépasser de beaucoup la capacité des chercheurs.

2183. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

Toute prière à un dieu, quel qu’il soit, doit commencer et finir par une prière au foyer.

2184. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Elles suppliaient les dieux de les défendre toujours contre leurs odieux prétendants ; elles disaient naïvement : — « Que nous puissions au moins finir par des noces semblables à celles de tant d’autres femmes avant nous ! 

2185. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Ils avaient joué ensemble au petit mari et à la petite femme ; la récréation est finie : l’enfant verse une larme et va se consoler avec son bouvreuil.

2186. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Non ; il parla de lui, de sa sensibilité, de son père ; il finit par proposer une proclamation.

2187. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Le jeune Bazin conçut de bonne heure l’aversion du régime qu’il voyait finir ; il était encore au collège, qu’il se permit un jour, m’assure-t-on, quelque espièglerie poétique qui courut, quelque Napoléone au petit pied, qui eut l’honneur d’inquiéter la police impériale.

2188. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Que les plaisirs des sens sont inférieurs à ceux de l’esprit, et qu’il est véritable que la proportion des maux est celle-là même des biens qui les finissent !

2189. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Pour en finir sur ce chapitre, qui ne saurait être le nôtre, je dirai que ce ne fut qu’après un assez grand nombre de volumes que Buffon, instruit peu à peu par la pratique et par les descriptions auxiliaires de Daubenton, en vint à former des classifications plus réelles et plus fondées sur l’observation comparée des êtres en eux-mêmes.

2190. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

La Révolution a commencé par la Déclaration des droits de l’homme, et elle ne finira que par la Déclaration des droits de Dieu.

2191. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Amyot, de son chef, pense peu ; il tourne dans les banalités morales : il ne s’arrête plus et ne sait où finir sa phrase ni où la couper.

2192. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Je ne sais pas de plus belle page historique que celle où il nous peint ce soudain passage du découragement et de l’assoupissement des esprits, qui leur fait croire que le mal présent ne finira jamais, à l’extrémité toute contraire par laquelle, loin de considérer les révolutions comme impossibles, on arrive à les trouver chose simple et facile : Et cette disposition toute seule, ajoute-t-il, est quelquefois capable de les faire… Qui eût dit, trois mois devant la petite pointe des troubles, qu’il en eût pu naître dans un État où la maison royale était parfaitement unie, où la Cour était esclave du ministre, où les provinces et la capitale lui étaient soumises, où les armées étaient victorieuses, où les compagnies paraissaient de tout point impuissantes, qui l’eût dit eût passé pour insensé, je ne dis pas dans l’esprit du vulgaire, mais je dis entre les d’Estrées et les Senneterre.

2193. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Ce discours nous livre à nu Louis XIV jeune, dans son premier appareil d’ambition : « Il me semble, dit-il, qu’on m’ôte de ma gloire quand on en peut avoir sans moi. » Ce mot de gloire revient à chaque instant dans sa bouche, et il finit lui-même par s’en apercevoir : « Mais il me siérait mal de parler plus longtemps de ma gloire devant ceux qui en sont témoins. » Dans cette exaltation et ce commencement d’apothéose où on le surprend, on le trouve pourtant meilleur et valant mieux que plus tard : il a quelques mots de sympathie pour les amis, pour les serviteurs qui s’exposent et se dévouent sous ses yeux : « Il n’y a point de roi, dit-il, pour peu qu’il ait le cœur bien fait, qui voie tant de braves gens faire litière de leur vie pour son service, et qui puisse demeurer les bras croisés. » C’est pourquoi il s’est décidé à sortir de la tranchée et à rester exposé au feu à découvert : dans une occasion surtout, dit-il, « où toutes les apparences sont que l’on verra quelque belle action, et où ma présence fait tout, j’ai cru que je devais faire voir en plein jour quelque chose de plus qu’une vaillance enterrée ».

2194. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Il disait un jour à Suard jeune et à d’autres qui l’écoutaient : « Je suis fini, moi ; j’ai brûlé toutes mes cartouches ; toutes mes bougies sont éteintes. » — Il écrivait vers le même temps cette pensée d’une mélancolie haute et sereine : J’avais conçu le dessein de donner plus d’étendue et de profondeur à quelques endroits de mon Esprit, j’en suis devenu incapable ; mes lectures m’ont affaibli les yeux, et il me semble que ce qui me reste encore de lumière n’est que l’aurore du jour où ils se fermeront pour jamais.

2195. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Aussi y eut-il un si merveilleux effet de bénédiction de Dieu envers elle, que, par un subit changement, tous ceux qui assistèrent au triste spectacle de sa mort devinrent tout autres hommes, noyèrent leurs yeux de larmes de pitié de cette désolée… Je supprime quelques traits de mauvais goût ; et il finit par remarquer que ce qu’il en dit n’est point par l’effet d’aucune partialité, que c’est la vérité seule qui l’oblige à parler ainsi, « vu qu’il n’y a personne si odieuse qui, finissant ses jours en public avec résolution et modestie, ne change la haine en pitié, et ne tire des larmes de ceux mêmes qui, auparavant, eussent désiré voir répandre son sang ».

2196. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Rousseau, pour se dégager de toute reconnaissance envers Mme d’Épinay, affecte de la soupçonner de je ne sais quel procédé atroce et bas, de je ne sais quelle lettre anonyme qu’on a adressée à Saint-Lambert à son sujet, et il en prend occasion de lui écrire à elle une lettre injurieuse ; il y a de quoi se perdre dans ce labyrinthe de tracasseries et de noirceurs : Le mal est fait, dit Grimm ; vous l’avez voulu, ma pauvre amie, quoique je vous aie toujours dit que vous en auriez du chagrin… Il est certain que cela finira par quelque diable d’aventure qu’on ne peut prévoir ; je trouve que c’est déjà un très grand mal que vous soyez exposée à recevoir des lettres insultantes.

2197. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Insensible à tout autre genre de beauté, tout ce qui ne finissait pas par un tour d’esprit était nul pour lui.

2198. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

disait-il, tous les hommes sans doute sont égaux devant vous, lorsqu’ils communiquent avec votre bonté, lorsqu’ils vous adressent leurs plaintes, et lorsque leur bonheur occupe votre pensée ; mais, si vous avez permis qu’il y eût une image de vous sur la terre, si vous avez permis du moins à des êtres finis de s’élever jusqu’à la conception de votre existence éternelle, c’est à l’homme dans sa perfection que vous avez accordé cette précieuse prérogative ; c’est à l’homme parvenu par degrés à développer le beau système de ses facultés morales ; c’est à l’homme enfin, lorsqu’il se montre dans toute la gloire de son esprit.

2199. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

. — Je ne saurais finir cette lettre, lui écrit-il un jour, sans vous prier encore une fois bien sérieusement de ne me donner ni du grand ni du sublime dans vos lettres.

2200. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

En poussant jusqu’au bout cette opposition, nous finissons par nous, demander s’il ne peut exister un objet séparé du sujet, existant en lui-même et non plus seulement pour nous ; et nous formons ainsi la notion problématique d’une réalité en soi, par opposition à l’être pour nous, d’une réalité indépendante par opposition aux phénomènes dépendants de notre cerveau.

2201. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

Pour ces œuvres, l’émotion produite ne dérive des idées qu’elles expriment, que dans le cas où il s’agit de livres de métaphysique en prose ou en vers ; car ici l’auteur élit, selon son tempérament, le postulat dont il procède par déduction, par intuition, par enthousiasme, par raisonnement, avec transport, avec amertume, ou impassiblement, usant d’une dialectique et de principes qui peuvent, en certaines finies spécialement douées, susciter de profondes émotions esthétiques.

2202. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Et cette lamentable fin encore du ménage artistique, cette noire existence misérable et débraillée dans l’atelier du haut de Montmartre, Claude se brutalisant, s’exaltant et s’affolant à l’impossible labeur de s’extorquer un chef d’œuvre, tandis que Christine s’attache à son amour tari, lutte contre le desséchement de cœur de son mari, finit par l’arracher à l’art auquel il tenait de toutes ses fibres, mais l’abîme et le lue du coup ; toute cette tragédie humaine donnant à toucher de pauvres chairs frissonnantes, à voir des larmes dans des orbites creux, et des mâchoires serrées, et des poings abandonnés, nous a enthousiasmé et ému.

2203. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

La civilisation n’en a pas fini avec les octroyeurs de constitutions, avec les propriétaires de peuples, et avec les hallucinés légitimes et héréditaires qui s’affirment majestés par la grâce de Dieu, et se croient sur le genre humain droit de manumission.

2204. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

Son doute hyperbolique, comme il l’appelle, et qui porte sur les principes mêmes de la connaissance, est un doute extravagant, dont on ne peut plus se débarrasser, quelque effort qu’on fasse : semblable à ce balai enchanté qu’un novice magicien avait dressé à porter de l’eau, mais qu’il ne put désensorceler, et qui finit par l’inonder.

2205. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Par exemple, s’il y a quatre systèmes fondamentaux, comme on l’a dit, — le mysticisme, le scepticisme, le sensualisme, l’idéalisme, — on exclura les trois premiers comme faux, le quatrième seul étant le vrai ; mais l’idéalisme lui-même étant une expression vague qui réunit les systèmes les plus contraires, à savoir l’idéalisme de Plotin et celui de Hegel, celui de Platon et celui de Descartes, on fera encore un choix entre toutes ces formes de l’idéalisme, et on finira par se limiter au pur spiritualisme, entendu dans le sens le plus précis, mais aussi le plus étroit.

2206. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Quand on voyage du sud vers le nord, ou qu’on passe d’une région humide à une région sèche, on observe invariablement que quelques espèces deviennent de plus en plus rares, et finissent par disparaître complétement ; et le changement du climat étant quelque chose de frappant à première vue, nous sommes disposés à attribuer entièrement cette disparition à son action directe.

2207. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Votre ste Geneviève est bien posée, bien dessinée, bien coloriée, bien drapée, bien en l’air, elle ne fatigue point ces nuages qui la soutiennent ; mais je la trouve, moi et beaucoup d’autres, un peu maniérée. à son attitude contournée, à ses bras jettés d’un côté et sa tête de l’autre, elle a l’air de regarder Dieu en arrière et de lui dire par-dessus son épaule : " allons donc, faites finir cela, puisque vous le pouvez.

2208. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Ainsi, pour en finir avec toutes ces subtilités et toutes ces définitions, et pour conclure, je ferai remarquer une dernière fois qu’on retrouve l’idée dominante de supériorité dans le comique absolu comme dans le comique significatif, ainsi que je l’ai, trop longuement peut-être, expliqué ; — que, pour qu’il y ait comique, c’est-à-dire émanation, explosion, dégagement de comique, il faut qu’il y ait deux être en présence ; — que c’est spécialement dans le rieur, dans le spectateur, que gît le comique ; — que cependant, relativement à cette loi d’ignorance, il faut faire une exception pour les hommes qui ont fait métier de développer en eux le sentiment du comique et de le tirer d’eux-mêmes pour le divertissement de leurs semblables, lequel phénomène rentre dans la classe de tous les phénomènes artistiques qui dénotent dans l’être humain l’existence d’une dualité permanente, la puissance d’être à la fois soi et un autre.

2209. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Il commençait en philosophe et finissait en théologien.

2210. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

comment ces fautes renouvelées, ces fautes contre ta patrie pourront-elles finir ?

2211. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Sous les flots de cette poésie rayonnante, sous la monotonie de cet art merveilleux, on finit par demeurer plus étonné qu’ému.

2212. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Plus libre en sa marche que l’épopée sérieuse, elle ne s’astreint pas à narrer toujours ; elle s’interrompt et cède la parole à sa muse, au poète ; l’un ou l’autre vous parle, vous dispose à l’intelligence du récit, implore votre indulgence, ou gourmande votre inattention : elle suspend le fil d’une aventure, en saisit un second, le mêle avec un troisième, le brouille encore entre plusieurs autres, et finit par dénouer vivement ce qu’elle a tissu par le plus agréable artifice. […] Elle se fonde sur cette craintive prévoyance des peines éternelles qui précéda la catholicité, et qui lui succédera sans jamais finir ? […] Ainsi tout finit par le jeu d’une équivoque, qui change ce terrible épisode en puérilité invraisemblable, et nullement nécessaire. […] Je ne finirais pas si je prolongeais ces développements autant qu’ils pourraient l’être. […] « Et quand j’aurai rempli mon profond avenir, « Mon orbe consumé se dissoudre et finir..

2213. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

À force d’étudier si constamment les moindres particularités de sa vie passée, il finira par fermer son intelligence au mouvement des hommes et des choses qui s’agitent autour de lui. […] Entre le crime et le châtiment, il s’écoulait si peu de temps, que les nègres avaient fini par croire que le maître les voyait toujours, à quelque distance qu’il se trouvât. […] Le résultat inévitable d’un tel procédé, c’est une abondance verbeuse qui, loin d’ajouter à l’éclat de la pensée, finit par la rendre insaisissable à force de la présenter sous des formes nouvelles. […] Les ligaments finissent par se prêter aux mouvements les plus contraires ; le corps, en s’assouplissant, perd sa forme et sa beauté. […] Les rayons, en se multipliant, finissent par abolir les contours que l’œil aimerait à suivre.

2214. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Avant de finir sur les dictionnaires de langues, je dirai encore un mot des dictionnaires de rimes. […] « Si l’orateur, dit-il, eût fini sa période ainsi, comprobavit filii temeritas, il n’y aurait plus rien ; jam nihil erat. » Voilà, pour le dire en passant, de quoi ne se seraient pas douté nos prétendus latinistes modernes, qui prononcent le latin aussi mal qu’ils le parlent. […] Je finis cet article par une observation qu’il me semble que la plupart des rhéteurs modernes n’ont point assez faite ; leurs ouvrages, calqués pour ainsi dire sur les livres de rhétorique des anciens, sont remplis de définitions, de préceptes et de détails, nécessaires peut-être pour lire les anciens avec fruit, mais absolument inutiles, et contraires même au genre d’éloquence que nous connaissons aujourd’hui.

2215. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Montaigne, qui avait d’abord dit que c’était d’un garçon de dix-huit ans, a fini par dire de seize ans 42.

2216. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Il n’y a point de ces mines-là dans le monde ; c’est un embonpoint tout différent de celui des autres, un embonpoint qui s’est formé plus à l’aise et plus méthodiquement, c’est-à-dire où il entre plus d’art, plus de façon, plus d’amour de soi-même que dans le nôtre… Ne croyez pas qu’il ait fini de ce portrait, il ne fait que le commencer.

2217. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Il est loin d’avoir fini, et sur ce sujet qui lui est cher il ne tarit pas.

2218. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

J’ai voulu, avant de finir, voir au Cabinet des estampes les deux portraits gravés du marquis d’Argenson et du comte son frère.

2219. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Ami de la perfectibilité au début, il a fini par douter de l’utilité de la science et des avantages que retire l’homme du progrès des lumières.

2220. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Tout l’honneur de l’avoir conjuré revient à Villars, à sa fermeté, à son choix d’un bon poste, à sa sagesse à s’y maintenir, à l’esprit excellent dont il avait animé ses troupes, et qui fit perdre à l’adversaire l’idée qu’on les pût entamer. « Mes affaires, par le parti que vous avez obligé le duc de Marlborough de prendre, lui écrivait Louis XIV satisfait, sont au meilleur état que je les pouvais désirer ; il ne faut songer qu’à les maintenir jusqu’à la fin de la campagne ; si elle était heureuse, je pourrais disposer les choses de manière à la finir par quelque entreprise considérable. » Marlborough, en s’éloignant, crut devoir s’excuser auprès de Villars même (une bien haute marque d’estime) de n’avoir pas plus fait ; il lui fit dire, par un trompette français qui s’en revenait au camp, qu’il le priait de croire que ce n’était pas sa faute s’il ne l’avait pas attaqué ; qu’il se retirait plein de douleur de n’avoir pu se mesurer avec lui, et que c’était le prince de Bade qui lui avait manqué de parole.

2221. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

J’ai fini de plaider, et plus longuement, je m’en aperçois assez tard, qu’il ne convenait peut-être à la taille de mon sujet.

2222. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Ils se tromperont ; ce que je rapporte est très vrai : les gens honnêtes, les bons citoyens gémirent, en 1793, d’être forcés d’assister aux luttes de ces hommes de sang, qui, en nous déshonorant aux yeux des nations civilisées, finirent par mettre le comble à leurs forfaits en assassinant un prince vertueux, qui ne pouvait être accusé que d’une seule chose, de ne pas savoir défendre sa couronne, et de n’avoir pas assez de tête pour présider à la réforme d’un passé gros d’abus et de haines.

2223. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Je doute cependant que tous liens de la sorte (comme il les appelle) finissent aussi misérablement que la liaison de son héros et de son héroïne. » C’est là encore la critique à faire du livre ; il est d’une tristesse misérable et d’exception ; Adolphe reste une anecdote particulière, admirablement analysée et racontée, mais le héros n’a pu arriver à être un type.

2224. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Après la mort de Gœthe, resté uniquement fidèle à sa mémoire, tout occupé de le représenter et de le transmettre à la postérité sous ses traits véritables et tel qu’il le portait dans son cœur, il continua de jouir à Weimar de l’affection de tous et de l’estime de la Cour ; revêtu avec les années du lustre croissant que jetait sur lui son amitié avec Gœthe, il finit même par avoir le titre envié de conseiller aulique, et mourut entouré de considération le 3 décembre 1854.

2225. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Dehèque (car c’est lui), un savant modeste, aimable, qui n’a cessé, dès sa tendre jeunesse, de cultiver les lettres grecques au milieu des soins d’une administration laborieuse, et que l’Institut a fini par reconnaître et adopter pour l’un des siens ; M. 

2226. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

. — Ce combat, commencé à dix heures du matin, finit à sept heures du soir.

2227. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

On force les traits : de là une monotonie fastueuse, un crescendo d’éloges qui finit par impatienter bien des esprits sensés et délicats ¡ ils s’irritent alors et s’insurgent contre ce qui leur paraît une déclamation.

2228. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Mais on a fini, un peu tard, par découvrir que celui qui parle le mieux d’une chose est encore celui qui la sait le mieux, qui en a fait l’étude de toute sa vie et qui y habite, pour ainsi dire.

2229. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Il raconte cette conversation de point en point, dans toutes ses circonstances et ses nuances ; les sous-entendus y sont ; et il finit par un conseil héroïque au roi son frère, conseil qu’il eût fallu être Maurice lui-même pour suivre et pour exécuter : « Il ne m’appartient pas de donner des conseils à Votre Majesté, et surtout des conseils hardis ; mais, si j’étais à la place de Votre Majesté, je ferais marcher, cette lettre reçue, mes troupes vers les frontières de Bohême ; j’enverrais au roi de Prusse pour savoir s’il veut tenir bon, au cas que je me déclarasse pour lui et que je fisse entrer mes troupes en Bohème.

2230. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Nous n’en avons pas fini avec ce terrible enseignement d’Eylau.

2231. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Si je ne commençais (et les lecteurs sans doute eux-mêmes) à sentir vivement le besoin de finir et de conclure, je n’aurais pas de peine à montrer que les deux tiers de ce Traité sont à la portée de tous les lecteurs, même les moins guerriers et les plus civils ; qu’ils sont à lire et à consulter pour la quantité de résultats historiques et de faits curieux qu’ils renferment.

2232. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Ces pages-là, si vraies de couleur et de sentiment, sont surtout belles par la philosophie élevée ou elles aboutissent : cela commence par l’aquarelle et finit par le rayon d’Emmaüs.

2233. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

De cascades en cascades, je n’aurais pas de sitôt fini sur l’annonce, qui demanderait toute une histoire : Swift, d’une encre amère, l’aurait tracée.

2234. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Elle ne paraît pas près de finir.

2235. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Puis vient un moment où, en s’éloignant des objets, on sent le besoin de se décider dans le point de vue et d’en finir.

2236. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Esprit libre, éclairé, il avait fini par se révolter de cette fabrique d’intrigues molinistes dont la maison de Mme de Noyon devenait le foyer de plus en plus animé.

2237. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

L’Irlande fournit saint Brandan et les merveilles du Purgatoire de saint Patrice ; saint Eustache, saint Jean le Poilu, et cet étrange saint Grégoire qui commence comme Œdipe pour finir dans la chaire de saint Pierre, viennent de Grèce ; saint Josaphat vient de plus loin, et c’est le Bouddha même qui, sous ce nom orthodoxe, se fait révérer de nos dévots aïeux.

2238. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Car nombre de ces apologues, émanant des écoles, finirent par former une sorte de tradition savante, où puisaient librement les conteurs sans faire à proprement parler œuvre de traducteurs.

2239. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Voltaire ramasse un faisceau de pièces originales, d’où l’innocence de la victime ressort (1762) ; il reçoit chez lui les restes de la malheureuse famille ; il fait reviser le jugement ; pendant trois ans c’est sa principale affaire, et il finit par arracher la réhabilitation de Galas.

2240. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

III Aussi devait-il finir par écrire des romans où il serait lui-même en scène et qui seraient son histoire autant que celle des autres : des coins de réalité illustrés et commentés par son expérience ingénieuse.

2241. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Et si le goût nous vient de parler de sa manière, c’est parce que ce sceptique — qui ne l’est que plus que d’autres — nous paraît n’avoir été et n’être avant tout qu’un ouvrier de lettres, voire un artisan, — un artisan original et éclectique, aussi éclectique que son bourgeoisisme est raffiné, aussi original que sa médiévale figure n’en finit pas d’être expressive.

2242. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

La Rochefoucauld, qui n’a pas été un modèle d’orthodoxie, finit décemment entre les bras de l’évêque de Meaux.

2243. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Aussi les choses se passèrent-elles comme l’annonçait un de mes amis très intimes, dès avant cette opération stratégique : « Tout ça finira par une reprise de la Traviata ! 

2244. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Ainsi finit la comédie de M. 

2245. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

La pièce pourrait finir là : l’auteur, au troisième acte, a su pourtant tirer des effets nouveaux d’une action qui paraissait épuisée.

2246. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Ils donnent leur avis et finissent par en avoir un, par croire qu’il est fondé en raison.

2247. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Mais laissons causer Mme de Caylus dans ce récit inimitable : Le jubilé fini, gagné ou non gagné, il fut question de savoir si Mme de Montespan reviendrait à la Cour : « Pourquoi non ?

2248. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Tout n’a pas fini par un mariage, et, depuis 89 jusqu’en 1850, l’équilibre, entre ce qui reste du principe de l’ancienne société et les prétentions croissantes de la société nouvelle, se cherche encore.

2249. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Necker avait écrit l’éloge : « Comme de l’admiration à l’imitation, dit-il, il n’y a qu’un pas, je me rappelle avec tremblement que Colbert commença son ministère par une banqueroute et le finit par de la fausse monnaie. » Le bon sens de Voltaire se révolte pourtant à une telle injustice, et il rappelle Condorcet à l’ordre : « Je n’ai jamais été de l’avis de ceux qui dénigrent Jean-Baptiste (Colbert)… » Mais on entrevoit déjà un coin de jugement faux chez Condorcet, car ce n’est qu’un esprit en partie faussé par la passion et par le système, qui peut comparer M. 

2250. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Et elle finit son hymne d’éloges par cette réflexion toute mondaine : « En vérité, cet habit et cette retraite sont une grande dignité pour elle. » Mme de La Vallière ne pensait certes point à s’en faire une dignité.

2251. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

. — Croyez-moi, monsieur le marquis, si ce n’est qu’ainsi qu’on veut m’arrêter, ma course n’est pas finie, car je suis ennuyé plutôt que las, et las plutôt que découragé ou blessé ; et si l’on continue à me nier le mouvement, pour toute réponse je marcherai.

2252. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Ainsi, lorsque je considère dans la glace mon teint flétri et mes yeux abattus, et qu’en rentrant en moi-même j’y trouve une raison plus active et plus ferme, si le temps ne m’avait pas ravi les objets d’une tendresse qui ne finira qu’avec ma vie, je ne saurais pas si je dois me plaindre de lui.

2253. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Je finis malgré moi. » Elle a un beau et doux moment, l’unique, le dernier ; c’est après la victoire de Belgrade, où Bonneval eut si grande part et où la renommée proclame sa vaillance : Quel moment charmant, s’écrie-t-elle (septembre 1717), à ajouter au plaisir de votre bonne santé, le seul qui m’ait occupée jusqu’à cette heure, que celui de la victoire à laquelle tout le monde vous donne la plus grande part !

2254. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il en résulta tout un éclat qui finit par une disgrâce momentanée et une défense de paraître à la Cour.

2255. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Là est un faible, et qui, transporté de sa vie militaire à sa vie politique, domina toute sa carrière et finit par la briser.

2256. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Il y a jusqu’à la fin de délicieux détails ; mais le tout finit dans un parfait imbroglio et dans un tohu-bohu d’esprit.

2257. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Le règne des Rollin est dès longtemps fini.

2258. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Pour en finir avec les impressions que fait naître cette affaire, je dirai que peut-être, à certains moments, le président fut un peu strict, et se montra plus juste que généreux.

2259. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

On peut d’ailleurs, en vertu des corrélations mécaniques qui existent entre les diverses parties du corps vivant, admettre que certains points finissent par jouer d’ordinaire, par rapport à certains autres, le rôle d’organes relatifs d’inhibition, de même qu’il y a des points qui sont relativement sensoriels ; mais c’est là une organisation dérivée, qui n’implique pas une séparation primitive et complète, soit des fonctions sensorielle et motrice, soit des fonctions excitatrice et inhibitoire.

2260. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Poisson, un aimable agent de change, prié par moi d’entendre la lecture de ce morceau, pour y relever les bourdes qu’y pouvait commettre un homme, aussi peu familier avec les choses de Bourse que moi, me dit quand j’ai fini : — Et vous lui donnez son vrai nom !

2261. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

C’est ce qui a eu lieu incontestablement dans l’ordre des sciences physiques et mathématiques ; il faut espérer qu’il finira par en être de même dans l’ordre moral.

2262. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

J’appliquerai à chaque partie d’enseignement le principe d’utilité, et je finirai par quelques observations sur les écoles en général, la police, les maîtres, les élèves, les livres classiques, les exercices et les bâtiments.

2263. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Cela vient aussi et principalement de ce que les dieux et les saints ne font des miracles que dans des temps d’ignorance et de barbarie, et que leur empire est fini lorsque celui des arts commence.

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