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1213. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Le Voyage du jeune Anacharsis venait de paraître, et le beau monde raffolait du brouet noir. […] « Le Brun-Pindare entre ; on lui ôte sa poudre, on défait ses boucles de côté, et je lui ajuste sur la tête, dit Mme Le Brun, une couronne de laurier, avec laquelle je venais de peindre le jeune prince Henri Lubomirski en Amour de la Gloire.

1214. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

La noblesse de ses expressions vient de celle de ses sentiments, et ses paroles précises sont l’image de la justesse qui règne dans ses pensées. […] La page que je viens de citer me permet de croire que, si (par impossible) une conversation politique s’était engagée entre eux deux, Louis XIV, d’un ton simple et d’un bon sens facile, aurait gardé encore sur les points essentiels sa supériorité souveraine.

1215. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

M. de Sillery et M. de La Mothe jetèrent les yeux sur huit personnes pour faire ce coup, tant officiers que cavaliers, de ceux-là mêmes que j’avais fait venir de Paris pour l’affaire de M. le coadjuteur. […] écrivait au directeur Carnot Bonaparte, général de l’armée d’Italie, en parlant d’un personnage qu’il venait de rencontrer et de manier.

1216. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

. ; mais le trait certes le plus délicat et le plus français était celui qu’on vient de lire : « Et encore que ce siècle fût passé, je fis semblant de ne m’en pas apercevoir. […] Pour tout le reste, pour l’esprit et le ton, Grimm venait de faire ses preuves ; il avait gagné ses éperons en français : « De quoi s’avise donc ce Bohémien, disait Voltaire, d’avoir plus d’esprit que nous ? 

1217. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Voltaire, dans les extraits qu’il raillait et qu’on vient de lire, arrangeait un peu les phrases ; il aurait pu, en étant plus textuel encore et plus fidèle, ne pas rendre le chapelet moins piquant. […] Il y a des exceptions cependant, mais fort rares, et c’est alors un grand honneur réservé ou aux princes du sang, ou aux femmes étrangères de la première distinction, ou aux généraux qui viennent de gagner une bataille, ou à un ministre en crédit, à la condition cependant pour celui-ci, qu’il soit assez considéré pour laisser en doute si ce n’est pas à son mérite seul qu’on rend hommage.

1218. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Necker réfutât l’idée d’un catéchisme purement moral qu’elle venait de proposer, lui décerna le prix récemment fondé pour l’ouvrage le plus utile aux mœurs. […] Cette première inspiration fut suffisante à l’artiste pour le soutenir de loin ensuite dans l’exécution de son œuvre ; le reste lui vint de son génie littéraire et de son pinceau, de ce don divin de l’imagination qui avait été refusé à ses devanciers.

1219. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

. — D’après la définition que nous venons de donner de la critique scientifique, il faudra pour pouvoir conclure d’une œuvre d’art à certaines âmes dont elle est le signe en vertu de certaines relations qu’il nous reste à indiquer plus loin, il faudra commencer par analyser le livre, le tableau ou la symphonie à interpréter. […] La tâche dont nous venons de dire les obstacles est sans doute longue à accomplir et ne peut être faite qu’en gros.

1220. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Son pessimisme vient de la contradiction incessante entre la réalité qu’il ne peut ne pas voir et l’idéal dynamique que sa nature de lutteur le force à créer et à aimer. En ces deux termes dont nous venons de marquer la coopération et l’antagonisme — réalisme intellectuel, idéalisme, volitionnel — son organisation cérébrale peut être résumée.

1221. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

Je comprends que la tragédie classique, telle que je viens de la définir et de l’expliquer, ait beaucoup de peine à plaire aux hommes de notre temps : c’est que nous préférons en tout le sensible à l’intelligible ; pour que le cœur humain nous intéresse, il faut qu’il soit mêlé à des événements réels plus ou moins semblables à ceux que nous connaissons. […] Nisard que je viens de résumer et d’autres qu’il serait trop long de rappeler, je ne vois donc que l’application d’un seul principe, le principe des vérités générales.

1222. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Tout en écrivant l’endroit du discours de Diomède que je viens de citer, je recherchais la cause des différens jugements que j’en ai entendu porter. […] Avec tout ce que je viens de reprendre dans le tableau de Doyen, il est beau et très-beau ; il est chaud, il est plein d’imagination et de verve ; il y a du dessin, de l’expression, du mouvement, beaucoup, mais beaucoup de couleur, et il produit un grand effet.

1223. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan tient tout entier tel que nous le connaissons, tel que nous venons de le voir dans ses Études religieuses. […] Renan, qui trouve également éloignés d’une explication scientifique le système du caprice individuel et des onomatopées de la brute, qui fut la toquade du dix-huitième siècle, et le système religieux que nous venons de signaler, a donné le sien à son tour, et nous ne croyons pas que, dans des esprits passablement faits, il puisse remplacer le système de l’école théologique, comme dit M. 

1224. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

L’école protestante et rationaliste de Guizot nous donnait les Thierry, et, je viens de le dire, on sait ce que les Thierry nous ont donné ; on connaît leurs notions sur la grandeur de l’Église ! […] Les montagnes du monde peuvent s’écrouler les unes sur les autres, si c’est, ce jour-là, la fête d’une petite bergère, de sainte Germaine, par exemple, elle célébrera la fête de cette petite bergère avec le calme immuable qui lui vient de l’Éternité.

1225. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Puisque chaque être a sa fin, la création, qui n’est que l’ensemble des êtres, a sa fin ; « et les fins particulières de tous les êtres qui peuplent et composent l’univers ne sont que des moyens divers qui concourent à l’accomplissement de cette fin totale et suprême. » — « Ce concours des fins éparses aspire à un but unique, celui-là même que Dieu s’est proposé en laissant échapper l’univers de ses mains. » Jusqu’ici les conceptions et les déductions qu’on vient de lire ne sont que spéculatives ; la remarque suivante les rend pratiques ; elles n’étaient que des œuvres de science, elles deviennent des ressorts d’action. […] Enfin, le protestantisme, qui venait de chasser les Stuarts et d’abolir la monarchie absolue, paraissait le gardien de la Constitution et le libérateur du peuple.

1226. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Depuis lors, il s’est exercé dans bien des genres ; il vient de trouver le sien.

1227. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat. (suite et fin) »

Cette autorité, il l’acquit en peu de temps ; il la possédait dans sa seconde carrière de sermonnaire quand il venait de Metz à Paris pour y prêcher, et pendant ces huit ou dix années (à partir de 1657) dans lesquelles il fit retentir de sa parole déjà célèbre les principales chaires de la capitale.

1228. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Il vient de faire un tableau peu flatteur de la Cour de Louis XV, et des intrigues qui s’y croisent : « C’est au milieu, dit-il, de ces luttes sourdes et intestines que parut Marie-Antoinette, parée de sa candeur, de ses quinze ans, de sa beauté et de cette noblesse native, tempérée de sensibilité, qui, sans qu’elle y songeât, lui donnait un si grand air et la rendait si touchante.

1229. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Dès lors son unique pensée est d’achever doucement de vivre, et de savourer à loisir la béatitude qu’elle s’est ménagée : dans sa lettre d’adieux à madame des Ursins, le rayonnement de l’amour-propre satisfait perce sous la froideur ascétique et les sentiments chrétiens : « Vous avez bien de la bonté, madame, d’avoir pensé à moi dans le grand événement qui vient de se passer ; il n’y a qu’à baisser la tête sous la main qui nous a frappés.

1230. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Il croira le temps venu de la solution oligarchique du problème de l’univers.

1231. (1890) L’avenir de la science « XX »

Cela posé, je soutiens que tous les vices de notre développement intellectuel viennent de la ploutocratie et que c’est par là surtout que nos sociétés modernes sont inférieures à la société grecque.

1232. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Cette idée de deux anciens prophètes devant ressusciter pour servir de précurseurs au Messie se retrouve d’une manière si frappante dans la doctrine des Parsis qu’on est très porté à croire qu’elle venait de ce côté 567.

1233. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

On conçoit difficilement aujourd’hui que l’interrogatoire qu’on vient de lire ait passé à la représentation.

1234. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

Quoique les paroles qui viennent de nous échapper sentent un peu l’irrévérence, qu’on ne s’imagine pas que nous voulions le troubler dans l’exercice de sa domination.

1235. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Si la voix d’un pere vous touche, si la route que je viens de vous tracer commence à vous plaire, vous saurez la parcourir & franchir les obstacles qui retardent plus ou moins l’esprit dans l’acquisition des connoissances & dans la recherche de la vérité.

1236. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

Le sentiment qu’il m’inspire vient de l’affection plus que de l’estime.

1237. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Venu de l’arabe par l’italien ; peut-être de la ville de Tarifa, port que les Arabes d’Espagne avaient ouvert au commerce des chrétiens.

1238. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

J’avois trois chèvres ; un voisin Vient de me les voler ; je me plains du larcin.

1239. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

En un mot, s’il n’y avait pas d’autres faits que ceux que nous venons de signaler, on pourrait conclure d’une manière à peu près sûre de l’instrument au musicien, comme du cerveau à la pensée, mesurer le génie musical par la valeur de l’instrument, comme les matérialistes mesurent le génie intellectuel par le poids, la forme, la qualité des fibres du cerveau.

1240. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

C’est un père qui vient de payer la dot de sa fille.

1241. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 10, du temps où les hommes de génie parviennent au mérite dont ils sont capables » pp. 110-121

C’est le sentiment de l’auteur que je viens de citer, qui certainement s’y connoissoit, quoiqu’il n’eut pas lû Descartes.

1242. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365

En premier lieu le public se trompe rarement quand il définit en general les personnes qu’on vient de citer comme un exemple de ses injustices, quoiqu’il les louë ou qu’il les blâme à tort quelquefois, sur un évenement particulier.

1243. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

« Tout le mal de la vie — disait Pascal — vient de ce que l’homme ne sait pas rester assis dans une chambre. » Eh bien, peut-être ils seront cet homme-là !

1244. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Sand ; Octave Feuillet »

… En ces douze mois qui viennent de s’écouler, non seulement les œuvres ont été rares, mais, dans ce petit nombre d’œuvres, aucun livre véritablement puissant et lumineux ne nous a splendidement vengés de la médiocrité des autres.

1245. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre III. Trois espèces de jurisprudences, d’autorités, de raisons ; corollaires relatifs à la politique et au droit des Romains » pp. 299-308

Histoire fondamentale du Droit romain Ce que nous venons de dire sur les trois espèces de raisons peut servir de base à l’histoire du Droit romain.

1246. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

À l’âge divin ou théocratique dont nous venons de parler, succéda l’âge héroïque avec la même distinction de natures qui avait caractérisé dans l’antiquité les héros et les hommes.

1247. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Ma mère voulut voir la première représentation de la Phèdre de Racine : elle envoya retenir une loge, quelques jours d’avance, à l’hôtel de Bourgogne ; mais Champmeslé (le mari de la célèbre actrice), qui avait soin des loges, fit toujours dire aux gens qui venaient de la part de Mme Des Houlières, qu’il n’y avait pas de places et que toutes les loges étaient retenues. […] Le récit qu’on vient de lire et qui ne laisse rien à désirer, ce me semble, pour la précision et l’exactitude, nous permet aujourd’hui de faire à chacun sa part. […] L’Académie occupait fort agréablement le duc de Nivernais, et, on vient de le voir, il en était mieux qu’une décoration.

1248. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

L’effort l’avait épuisé : il était évident qu’il venait de vivre, en une minute, les quelques heures qui lui restaient. Ce qu’il venait de dire l’avait rapproché de celui qui est dans la mort (sans doute Dieu) ; l’instant suprême arrivait. » « L’évêque, ajoute l’écrivain, le comprit ; le moment pressait ; c’était comme prêtre qu’il était venu ; de l’extrême froideur il était passé par degrés à l’émotion extrême, il regarda ces yeux fermés, il prit cette vieille main ridée et glacée, et se pencha vers le moribond. […] À ses pieds ce qu’on peut cultiver et recueillir ; sur sa tête ce qu’on peut étudier et méditer : quelques fleurs sur la terre, et toutes les étoiles dans le ciel. » XII Nous venons de voir ce que c’est que le paradoxe en matière de sentiment sous la plume d’un écrivain de génie : une absolution de mauvais exemple chantée comme un Te Deum aux excès et aux forfaits de la démagogie de 1793 sur les lèvres d’un saint ; des maximes pernicieuses de fausse économie sociale dans la bouche d’un homme charitable égaré par sa passion de soulager le pauvre peuple.

1249. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Ils ont bien tort de dire que le peuple est ingrat ; un accident l’a enlevée il y a trente ans et plus à ses bonnes œuvres ; eh bien, elle est aussi présente dans toutes les familles de dix lieues à la ronde que quand elle passait à pas vifs sur la bruyère de cette montagne, pour aller porter secours à un pauvre homme qui venait de se casser la jambe en tombant d’un noyer ! […] Vous allez voir que nous n’y avons pas manqué, car en ce moment même nous venons de Milly. […] Ce pays venait de nous découvrir une autre face.

1250. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Le temps de la justice et de l’apothéose est venu pour Cicéron, le temps de l’impartialité n’est pas venu et ne viendra pas de plusieurs siècles encore pour Voltaire. […] Newton, qui venait de mourir, pour les sciences physiques ; Bacon, pour la philosophie réaliste et rationnelle ; Shaftesbury, pour l’audace de ses négations religieuses ; Bolingbroke, l’homme d’État célèbre, retiré en France et avec lequel Voltaire avait été lié précédemment en Touraine, pour son mépris des révélations ; le grand poëte anglais Pope pour l’éclectisme élégant de ses poésies didactiques, furent ses maîtres dans la pensée et dans le style. […] XIV Frédéric II, l’ami de Voltaire, venait de monter du cachot au trône ; la France avait intérêt à l’attirer dans son alliance.

1251. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Puis il se fit un moment de silence, et un nouveau bruit plus doux, plus mélancolique et plus grave, remplit la vallée ; c’était le chant des psaumes qui, s’élevant à la fois de chaque monastère, de chaque église, de chaque oratoire, de chaque cellule des rochers, se mêlait, se confondait en montant jusqu’à nous comme un vaste murmure, et ressemblait à une seule plainte mélodieuse de la vallée tout entière qui venait de prendre une âme et une voix ; puis un nuage d’encens monta de chaque toit, sortit de chaque grotte, et parfuma cet air que les anges auraient pu respirer. […] Quand plus tard mon fiancé venait de me quitter, Après des soirs d’amour au pied du sycomore, Quand son dernier baiser retentissait encore Au cœur qui sous sa main venait de palpiter, La même voix tintait longtemps dans mes oreilles, Et sortant de mon cœur m’entretenait tout bas ; Ce n’était pas sa voix, ni le bruit de ses pas, Ni l’écho des amans qui chantaient sous les treilles ; C’était vous !

1252. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Musset, qui voit la lune au bout d’un clocher comme un point sur un i ; ce ne sera pas non plus l’infortuné Dovalle qui vient de mourir tout exprès pour tromper les grandes espérances qu’on fondait sur lui ; un poète s’élèvera, plus étonnant que tout cela : M.  […] Il semblait qu’on vint de retrouver le grand secret perdu ; et cela était vrai, on avait retrouvé la poésie. […] et cela au moment où il vient de publier l’Âne, cet incroyable galimatias, qui est comme une gageure tenue contre notre génie français !

1253. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Bientôt on entend venir de loin un chœur de pèlerins : durant ses pauses la voix du berger qui se recommande à leurs prières, forme un nouveau contraste, longtemps maintenu par le retour du refrain en guise de contre-point figuré, qui suspend et enguirlande sa mélodie pastorale, semblable à un festonnage de fleurs champêtres, sur les graves contours du pieux cantique, s’élevant comme les arceaux d’une voûte ogivale. […] Dans cette quiétude, des élans exaltés vibrent cependant, et l’on y discerne une extase contenue, un secret ravissement ; Ils s’arrêtent devant une statue de la Madone, et Tannhaeuser en les écoutant se jette à genoux Aussi épouvanté du prodige de miséricorde qui vient de le sauver, que stupéfait de voir son vœu audacieux si soudainement exaucé, et sa délivrance si inopinément accomplie, il répète les paroles des pèlerins : « je suis oppressé par mon péché, je succombe sous son poids, je ne veux donc plus connaître ni la paix, ni le repos, je ne choisis désormais pour moi que peines et fatigues ! » Les clochers d’églises éloignées appellent les fidèles à la prière du matin, et en même temps des signaux de cors de chasse, venus de distances diverses, complètent l’impression causée par cette heure d’agreste et sylvestre simplicité.

1254. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Lamoureux vient de renoncer à poursuivre les représentations. […] Et tout en le suivant de loin dans le sillon lumineux qu’il a tracé, je n’ai renoncé à aucune des jouissances qui me viennent de ses glorieux ancêtres, des maîtres auxquels je dois, plus qu’à lui sans doute, le peu que je suis. […] Lamoureux « vient de faire insérer, au prix fort du tarif des grandes réclames, dans les colonnes du Figaro… grâce à l’Eau souveraine pour la régénération de l’hygiène et de la toilette dentaires. » (médisance quotidienne de la Revanche.)

1255. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Quoiqu’il y ait une différence évidente et fondamentale entre la simple adhérence d’une tige greffée, et l’union des éléments mâle et femelle dans l’acte de la reproduction, cependant nous venons de voir qu’il existe un certain parallélisme dans les effets de la greffe et de l’hybridation entre espèces distinctes. […] Ces deux cas présentent des différences fondamentales ; car, ainsi que nous venons de le voir, dans l’alliance de deux espèces pures les deux éléments sexuels sont en parfait état, tandis que chez les hybrides ils sont plus ou moins atrophiés ou impuissants. […] — Nous venons de voir que les premiers croisements entre des formes suffisamment distinctes pour être rangées comme des espèces tranchées, ainsi que les hybrides qui en proviennent, sont très généralement, mais non pas universellement stériles.

1256. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

II On conçoit bien, quand on vient de le lire et qu’on s’est rendu compte de ses facultés, que son imagination ait été entraînée sans parti pris vers ces figures historiques d’une si puissante séduction ; car c’est la séduction, l’irrésistible séduction, qui est le caractère des Guise dans l’Histoire, et qui les y fait même plus grands qu’ils ne le furent en réalité. […] Constantinople, éventrée par les Turcs, venait de verser sur l’Europe toutes les pestilences byzantines. […] Quand on vient de le lire, c’est alors que l’on comprend la nécessité de livres comme ceux de MM. 

1257. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

À la page 216 de son second volume, il pose, toujours avec cet air gonflé d’un homme qui vient de découvrir toutes les Amériques de l’avenir… devinez quoi ? […] Telle est la question qu’on se pose quand on vient de lire Proudhon. […] De cette Correspondance dont nous venons de parler, il n’est, en fait d’idées, sorti quoi que ce soit que nous n’eussions vu dans les Œuvres complètes de cet homme, un des premiers cerveaux du siècle en puissance, mais en puissance mal employée et funeste… Seulement, si cette Correspondance n’ajoute pas aux idées du penseur, elle les éclaire du moins de la personnalité de l’homme.

1258. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Tous répondent… L’horloge sur les coqs vient de se régler. […] Un moment d’ivresse vient de lui faire un devoir d’offrir sa main à Pepita. […] venait de remuer. […] Charles Buet, dans le genre historique, est précisément ce que sont, dans le genre roman, ceux auxquels je viens de faire allusion. […] M. de Pereda a conquis son public comme le critique que je viens de citer.

1259. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Le premier volume, qui vient de paraître, est intitulé : Autour de la Comédie française. […] Le chevalier note une ressemblance entre les deux tableaux qu’il vient de tracer. […] Vous les lancez du haut du Sinaï avec la conviction du prophète qui vient de voir Dieu face à face. […] Le mari les gêne ; l’idée leur vient de s’en débarrasser. […] Déjà criblé de dettes, Dominique d’Aurec vient de perdre quatre cent mille francs avec le prince de Souabe.

1260. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Le passant le voit couler sans remarquer qu’il vient de donner essor à une source nouvelle ; rien pour lui n’est changé dans le ruisseau : il n’y a qu’un peu d’eau de plus. […] Elles lui venaient de son pays natal, de la Suisse, de cette république protestante, où il avait appris à estimer les institutions libres et en même temps à admirer les splendeurs de la nature. […] L’éclectisme reparaissait ainsi, même chez le biographe Cousin, qui venait de me révéler la dernière de ses phases. […] Edgar Quinet, vint de bonne heure en Allemagne où il étudia plus particulièrement Herder et la philosophie de l’histoire qu’il introduisit la première fois en France. […] Mais cette fois-ci ce n’est plus une traduction en vers classiques, telle que celle de Chênedollé que nous venons de citer.

1261. (1898) Essai sur Goethe

Grimm — je suis convaincu que je viens de lire un livre très bien fait, œuvre d’un écrivain très habile, maître d’instinct de toutes ses forces, et, jusqu’à un certain point, créateur de sa langue. […] Un livre ne vit pas parce qu’on le commente encore, comme nous venons de commenter celui-là : est-ce qu’on ne commente pas, jusque dans les écoles, des foules de traités qui, cependant, sont bien morts ? […] Toutes ces faveurs me viennent de toi, Père céleste ! […] Chacun se hâte de livrer à l’autre l’idée nouvelle dont il vient de s’enrichir. […] Maintenant, pour que tu ne disparaisses pas dans le vague, il est juste que l’on te procure un D, et, sans aucun doute, c’est la petite demoiselle Ottilie, à la venue de laquelle tu ne dois pas t’opposer plus longtemps.

1262. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Son insatiable besoin d’indépendance vient de cet orgueil. […] N’importe ; l’événement inattendu me jeta une lumière soudaine sur l’endroit que je venais de quitter et me donna aussi ce frisson de terreur que l’on ressent après avoir couru inconsciemment un immense danger. […] Il est mort, dit-on, et il n’est que de curiosité historique de faire les remarques auxquelles nous venons de nous arrêter. […] Cette illusion vous vient de ce que vous croyez savoir comment vos actes s’accomplissent, comment « s’effectue l’action humaine ». […] Une association de souteneurs — on vient de découvrir cela à Paris — a une morale et même une législation et même un tribunal jugeant les conflits.

1263. (1894) Critique de combat

Il y passe un souffle ardent venu de l’Orient à travers la Bible. […] Le temps des équivoques est passé ; le suffrage universel vient de signifier à vos amis les ralliés qu’il en est fatigué. […] Il y a ainsi dans l’évolution humaine une série de modifications qui vont et viennent de son entourage à l’homme et de l’homme à son entourage. […] Ils se demanderont avec anxiété : « Le moment est-il ou non venu de nous faire socialistes ? […] Un tremblement de terre vient de détruire une ville et d’engloutir des milliers d’hommes.

1264. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

*** Si personne n’a parlé d’une certaine Camée qui vient de publier Un amour russe, ce n’est pas une raison pour que je bavarde longuement autour de ce vide. […] Louise Ducot et Daniel Lesueur répètent, en vers généralement soignés, les leçons qu’on vient de leur apprendre. […] Parfois elle s’élance à de gros lyrismes lourds : on sent qu’elle vient de s’entraîner en lisant quelques pages de Zola. […] Je viens de copier une des phrases les plus courtes et les plus simples de Mme Lydie Martial. […] Dans un journal hebdomadaire où je faisais la critique littéraire, j’étudiai, sous le titre Bas-Bleus, trois femmes qui venaient de publier en même temps.

1265. (1900) Molière pp. -283

Et, vous venez de le voir, cet élément comique, cher à Molière, au début et à la fin de son théâtre, se traduit par des images également sinistres. […] Il dit cela avec fierté, avec orgueil, et ces auteurs de Paris dont il est fier d’être le confrère, je viens de vous les nommer ! […] Telle est l’impression que pour ma part j’ai éprouvée ; je viens de relire Molière, plume en main, pour la troisième fois ; et je ne sais pas s’il a écrit les plus bouffonnes des comédies ou les plus lugubres des drames ! […] Mais Dona Elvire est traduite de l’espagnol, elle ne vient pas de Molière. […] Arnolphe, comme je viens de le dire, n’est pas l’homme le plus intéressant du monde.

1266. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Je la revois enfin, ma pauvre mère, au château de Magny, sur son lit de mort, au moment où le bruit des gros souliers du curé de campagne, qui venait de lui apporter l’extrême-onction, s’entendait encore dans le grand escalier, je la revois, sans la force de parler, me mettant dans la main la main de mon frère, avec ce regard inoubliable d’un visage de mère, crucifié par l’anxiété de ce que deviendra le tout jeune homme, laissé à l’entrée de la vie, maître de ses passions, et non encore entré dans le chemin d’une carrière. […] Il avait cédé, vendu un Ruysdael, trouvé en Hollande, à Adolphe Rothschild, et venait de lui livrer, quand le baron dans la joie de son acquisition, se laissa aller à lui dire, en forme de politesse : « Mais, la baronne vous verrait avec plaisir !  […] Forain me fait voir des lithographies, qu’il vient de jeter sur la pierre, reprenant un procédé abandonné, et y débutant avec succès, mais avec un peu de l’imitation du faire de Daumier, dont il a du reste accrochés au mur, trois ou quatre croquetons remarquables. […] C’est la correspondant de mon frère et de moi, avec mon vieux cousin Labille, que son fils vient de retrouver, et qu’il m’envoie de Jean-d’Heurs. […] » Vendredi 28 octobre « Oui, ce volume que je viens de terminer, me dit Poictevin, avec sa figure d’halluciné, ce volume, il est fait avec la sueur de mon âme… J’aurais voulu lui donner, comme épigraphe, la traduction du mot medullitus de saint Bonaventure… mais moelleux, c’est commun, ça ne rend pas l’expression latine… et méduleux, c’est botanique. » Mercredi 2 novembre.

1267. (1864) Le roman contemporain

Il semblait donc que, pour l’Académie, le moment fût venu de lui tendre la main. […] Nous sommes dans une salle de dissection, et nous venons de lire un procès-verbal d’autopsie. […] Octave Feuillet entra dans la réaction dont je viens de parler. […] Hersart de la Villemarqué vient de raconter l’histoire. […] Le moment est venu de donner une idée sommaire du roman socialiste de M. 

1268. (1887) Essais sur l’école romantique

Plusieurs fois, la pensée m’était venue de réimprimer ces articles. […] S’il est enfin resté maître du champ » c’est après avoir traversé la grande épreuve, et la postérité ne lui est venue de meilleure heure que parce qu’il a fait taire plus tôt les disputes des hommes. […] Tout ce qui vient de l’âme est sans doute de bonne et légitime source ; mais l’âme elle-même, trop concentrée en soi, tend à s’absorber, à se soustraire à l’action des entourages, à se croire mal comprise, plutôt qu’incompréhensible. […] Ce recueil vient de paraître. […] Cette citation sera ici à sa place, soit comme faisant suite aux réflexions qu’on vient de lire, soit comme devant faire corps avec un volume tout entier consacré à l’exposition et à la défense des principes.

1269. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

A la douceur de sa plainte, vous diriez que la voix du cygne vient de s’éveiller en elle pour pleurer le mort : — « Hector ! […] tout vient de toi, tout est dans toi, tout rentre dans toi ! […] On y voit Alexandre VI présentant à saint Pierre l’évêque in partibus de Paphos, qu’il vient de nommer général de ses galères. […] D’autres fois, ils se rencontrent devant un ouvrage, que l’un d’eux vient de terminer. […] Ils envoyèrent en Angleterre une armée, et elle traversa la mer, invisible, comme ces colonies de rats que débarque un navire venu de mille lieues.

1270. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

A peu près vers ce temps (1836), nous entrâmes à la Presse, qui venait de se fonder, comme critique d’art. […] Toute la bande devait pousser, vanter, prôner, par des articles, des réclames et des conversations, celui des membres qui venait de faire paraître un livre ou jouer un drame. […] Nous étions à Oran lorsque nous le rencontrâmes arrivant. d’Espagne sur une felouque à demi pontée, qui avait mis quatre ou cinq jours, à cause du mauvais temps, à venir de Carthagène à Mers-el-Kebir. […] Des instincts bizarres, au premier coup d’œil, viennent de ces souvenirs confus, de ces rappels d’une origine étrangère. […] « Dans le voyage que nous venons de terminer, nous avons rencontré une mauvaise saison : c’était au plus fort de l’été.

1271. (1885) L’Art romantique

Tout ce qui vient de Lyon est minutieux, lentement élaboré et craintif ; l’abbé Noireau, Laprade, Soulary, Chenavard, Janmot. […] Je ne sais quelle lourde nuée, venue de Genève, de Boston ou de l’enfer, a intercepté les beaux rayons du soleil de l’esthétique. […] Quelques pastorales (les Paysans) venaient de paraître, et déjà les pianos bourgeois les répétaient avec une joie étourdie. […] Léon Faucher vient de blesser à mort la littérature avec son décret satanique en faveur des pièces honnêtes. […] Quelques instants auparavant, l’auteur venait de se livrer aux élans solitaires de sa haine voltairienne contre les calotins.

1272. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Il y entre un peu et même beaucoup du phénomène physiologique de la suggestion que vient de découvrir l’école de Nancy. […] On ne déplacera point les rangs sur le Parnasse, je viens de le dire ; je le répète ; mais on les égalisera un peu, soit entre les écrivains eux-mêmes, soit entre leurs œuvres. […] Ces figures ne diffèrent pas seulement de celles que vous venez de quitter ; elles diffèrent aussi entre elles ; vous en distinguez les nuances. […] Nisard vient de terminer l’œuvre de sa vie. […] Si ce n’est que cet assaisonnement, qui n’est pas toujours indispensable, manque à la page qu’on vient de lire de M. 

1273. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

D’abord, c’est un frère qu’il assassine, un frère qui est évidemment un fort honnête homme, à qui il reconnaît des vertus, et qui vient de lui tendre la main. […] Qu’est-ce qui donne, en effet, tant de saveur aux mots de Molière que je viens de rappeler ? […] Le comique vient de ce contraste entre l’opinion qu’ils ont de soi-même et celle que nous concevons d’eux, entre ce qu’ils croient être et ce qu’ils sont. […] Le Gymmase vient de nous donner l’Abbé Constantin. […] Je viens de le relire, cet Abbé Constantin.

1274. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Il semblait qu’on vînt de retrouver le grand secret perdu, et cela était vrai, on avait retrouvé la poésie. […] Racine seul paraît classique aux délicats qui, au fond, n’aiment guère les mâles poètes et le vigoureux prosateur que nous venons de citer. […] Frédérick Lemaître, que nous venons de nommer, et madame Dorval formaient un couple théâtral parfaitement assorti. […] Le drame venait de la prendre au mélodrame ; la poésie au patois du boulevard. […] Un frais souffle, venu de la Grèce traversa les imaginations, l’on respira avec délices ces fleurs au parfum enivrant qui auraient trompé les abeilles de l’Hymette.

1275. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Je viens de montrer qu’à prendre ce nouveau biais, nous n’avons pas changé de place. […] Qu’est-ce à dire, sinon que ce qu’il vient de trouver, il le savait ? […] Par exemple, nous venons de voir qu’à la cuisine, art faux, s’oppose l’hygiène, art vrai. […] Ou elle a une essence mystique et une origine religieuse, ce qui serait difficile peut-être à prouver, ou elle n’est pas autre chose que ce que nous venons de dire. […] Or cet art, nous venons de le voir, est tout simplement un art de « tisserand ».

1276. (1903) La pensée et le mouvant

Soit dit en passant, il y a une certaine analogie entre l’art de la lecture, tel que nous venons de le définir, et l’intuition que nous recommandons au philosophe. […] Les deux illusions que je viens de signaler n’en font réellement qu’une. […] C’est ainsi que j’ai pu, pendant plusieurs années consécutives, pratiquer longuement sur Berkeley, puis sur Spinoza, l’expérience que je viens de décrire. […] Les difficultés que le problème du mouvement a soulevées dès la plus haute antiquité viennent de là. […] L’ordonnance royale du 26 octobre 1832 venait de rétablir l’Académie des Sciences morales et politiques.

1277. (1896) Le livre des masques

Verhaeren, la beauté est faite de nouveauté et de puissance ; ce poète est un fort et, depuis ces Villes tentaculaires qui viennent de surgir avec la violence d’un soulèvement tellurique, nul n’oserait lui contester l’état et la gloire d’un grand poète. […] « Ils vivent en famille, les plus âgés au milieu, et les petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naître, un peu partout, sans jamais s’écarter. […] La Nébuleuse, que l’on vient de jouer, est un poème d’une belle et profonde perspective, où se voient symbolisées, par des êtres ingénus, les générations successives des hommes qui se suivent sans se comprendre, presque sans se voir, tant leurs âmes sont différentes, et toutes toujours résumées, vers le moment de leur déclin, par l’enfant, par l’avenir, par la « nébuleuse » dont la naissance enfin avérée va faire mourir, sous sa clarté matinale, les sourires fanés des vieilles étoiles. […] Ainsi vient de faire et ainsi fera encore l’auteur de ces cahiers. […] C’est de la littérature entièrement renouvelée et inattendue, et qui déconcerte et qui donne la sensation curieuse (et surtout rare) qu’on n’a jamais rien lu de pareil ; la grappe avec tout son velouté dans la lumière matinale, mais des reflets singuliers et un air comme si les grains du raisin avaient été gelés en dedans par un souffle de vent ironique venu de plus loin que le pôle.

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