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356. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Nous tâcherons ici, en le suivant, d’imiter sa circonspection, et, dans un sujet entraînant où l’on est à tout moment sur la pente de l’enthousiasme et de la légende, de ne nous laisser guider que par l’amour de la vérité. […] Tous les mois suivants sont remplis de ses succès et de ses exploits, à Jargeau, à Beaugency, à la bataille de Patay où Talbot est fait prisonnier, à Troyes qu’elle fait rendre au roi ; à Reims où elle le fait couronner : ce sont pour elle quatre mois pleins de gloire. […] Plus loin encore, était le Bois-Chesnu, le bois des chênes, d’où, suivant la tradition, devait sortir une femme qui sauverait le royaume perdu par une femme (par Isabeau de Bavière).

357. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

C’est ainsi que l’année suivante, après s’être associé d’abord à l’expédition d’Égypte, retenu à Malte par une fièvre de son ami et futur beau-frère Regnault de Saint-Jean-d’Angély, il profitera d’une première occasion pour s’en revenir en France sans pousser à bout sa fortune ; il interrompra une seconde fois la chance qui est entre ses mains. […] Il y a des anachronismes de ton, comme lorsque Constance, la suivante et la nourrice de Blanche, lui dit en la voyant prête à courir au secours de son amant : « Crains la publicité », et que celle-ci répond : …………… C’est mon unique espoir… L’opinion publique est mon dernier refuge. […] Sans amis, comme sans famille, Ici-bas vivre en étranger ; Se retirer dans sa coquille Au signal du moindre danger ; S’aimer d’une amitié sans bornes ; De soi seul emplir sa maison ; En sortir, suivant la saison, Pour faire à son prochain les cornes ; Signaler ses pas destructeurs Par les traces les plus impures ; Outrager les plus tendres fleurs Par ses baisers ou ses morsures ; Enfin, chez soi, comme en prison, Vieillir de jour en jour plus triste, C’est l’histoire de l’égoïste Et celle du Colimaçon.

358. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

Il n’y a donc d’autre expédient que de les nommer suivant l’idée à laquelle ils sont associés dans l’œuvre. […] Mais quels que soient ces succès, il sera fort difficile d’obtenir jamais la mesure objective des émotions causées par une œuvre d’art, par la raison que ces émotions, comme les autres, sont subjectives et ne possèdent pas de valeur stable, qui ne varie pas suivant la nature du lecteur, du spectateur, de l’auditeur. […] La définition de l’œuvre d’art comprend au même titre le roman feuilleton et le roman d’analyse, les genres supérieurs et bas ; elle s’applique aussi bien à l’émotion d’un charretier écoulant une chanson de café-concert, qu’à celle d’un poète charmé par un lied de Schumann, d’un philosophe admirant les démonstrations de Malebranche, ou d’un ingénieur suivant le jeu d’une locomotive.

359. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

Tout individu, si humble soit-il, absorbe et produit, se nourrit et rayonne, suivant un rythme de solitude et d’expansion, de concentration et de profusion, d’individualisme et de solidarité. […] Alors que l’existence normale de l’animal humain ne peut se concevoir sans une vie du dehors et une vie du dedans, équilibrées suivant le rythme personnel de l’individu, l’animal-cité, ce « grand être » en ébauche, ne peut atteindre non plus son intégralité, s’il ne fait concourir la vie inter-sociale, c’est-à-dire la vie de l’humanité dans toute son ampleur, à son développement interne. […] Ce qui est individuelle qui st profondément et inaliénablement soi, loin de sombrer dans ces incessantes modifications, se fortifie et s’élargit l’originel demeure, en s’imprégnant de la vitalité que lui déverse le monde, en transformant tout ce qui réagit sur lui, suivant le propre rythme de sa personnalité.

360. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

La nature brisa cette création, et dans la suivante elle jeta sur la terre des quadrupèdes dont les espèces n’existent plus, animaux informes, grossièrement organisés, qui ne pouvaient vivre et se reproduire qu’avec peine, et ne semblaient que la première ébauche d’un ouvrier malhabile84. […] Puisque chaque être a sa fin, la création, qui n’est que l’ensemble des êtres, a sa fin ; « et les fins particulières de tous les êtres qui peuplent et composent l’univers ne sont que des moyens divers qui concourent à l’accomplissement de cette fin totale et suprême. » — « Ce concours des fins éparses aspire à un but unique, celui-là même que Dieu s’est proposé en laissant échapper l’univers de ses mains. » Jusqu’ici les conceptions et les déductions qu’on vient de lire ne sont que spéculatives ; la remarque suivante les rend pratiques ; elles n’étaient que des œuvres de science, elles deviennent des ressorts d’action. […] Je prends un quadrupède, un chien, un bœuf ou tout autre ; je classe les faits que j’y observe, et je trouve qu’ils se réduisent aux groupes suivants : son type persiste, il se nourrit, il se reproduit, il sent, il associe des images, il se meut.

361. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Sainte-Beuve, empêché par sa santé, la page suivante, qui est un hommage tout littéraire rendu au savant et à l’ami : « Messieurs, ce ne serait point à moi de venir prononcer quelques paroles en l’honneur du savant homme dont le cher et respecté souvenir nous réunit dans cette commémoration funèbre : ce serait à quelqu’un de ses vrais collègues, de ses pairs (parcs), de ses vrais témoins et juges en matière d’érudition : mais ils sont rares, ils sont absents, dispersés en ce moment ; — mais quelques-uns de ces meilleurs juges de l’érudition de Dübner sont hors de France, à Leyde, à Genève, dans les Universités étrangères ; mais Dübner en France, aussi modeste qu’utile, aussi absorbé qu’infatigable dans ses travaux, n’appartenait à aucune académie, et tandis que son illustre compatriote et devancier parmi nous, M.  […] Mon ouvrage n’ayant qu’à gagner à une pareille révision, j’y consentis bien volontiers, et je lui communiquai toutes mes épreuves, qu’il revit, suivant son habitude, avec le plus grand soin… » Dans une lettre de Dübner, qui se lit dans la même préface, on voit qu’en proclamant M. 

362. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Appendice sur La Fontaine (L’article suivant, écrit dans le Globe (15 septembre 1827), à propos des Fables de La Fontaine rapprochées de celles des autres auteurs par M.  […] Walckenaer, d’exposer avec précision quelles furent, selon nous, l’éducation et les études de La Fontaine, quelles sortes de traditions littéraires lui vinrent de ses devanciers, et passèrent encore à plusieurs poëtes de l’âge suivant.

363. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

Au xixe  siècle, c’est la sensibilité romantique qui prend d’ailleurs des aspects différents suivant les pays et les races ; puis c’est la sensibilité démocratique et socialiste qui est en train de se propager dans toute l’Europe, en s’adaptant, elle aussi, aux pays et aux tempéraments nationaux. […] C’est dire qu’il arrive, par un plus long détour, à peu près à la même conclusion que l’individualisme stirnérien : à un pyrrhonisme sentimental comme à un pyrrhonisme intellectuel, à un isolement misanthropique et antisocial dont les motifs, l’expression et le degré d’âpreté varient avec les différents individus, suivant que leur sensibilité était plus ou moins vive et a été plus ou moins douloureusement éprouvée au contact des réalités sociales.

364. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Là, suivant le mot de Sully Prudhomme : Chaque vivant promène écrit sur sa mâchoire L’arrêt de mort d’un autre exigé par sa faim. […] Voici, groupés au parterre, suivant la loi des sympathies, les parnassiens, les brutalistes, les instrumentistes, les mages, les kabbalistes, les humoristes, les décadistes, les symbolistes, les futurs romans et ceux qui s’intituleront demain les naturistes.

365. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Le roi lui envoya 100 000 francs. » Cette situation durait encore au mois de septembre suivant, et s’aggravait par la maladie de mademoiselle de Nantes. […] Cette lettre et la suivante sont datées de 1676 dans l’édition de Nancy.

366. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Mais, la génération suivante s’en aperçut : au milieu de ces bibliothécaires qui bannissaient du vers souplesse et spontanéité, qui chassaient de la strophe tout ce qui est vie et poésie, qui s’imaginaient que l’expression nuit à la beauté et qui parlaient, sans même vouloir une alliance de mots hardie, de poésie savante ! […] Ils furent heureux, suivant leur tempérament, de s’indigner contre un poète ou de rire de lui : ça fait toujours plaisir de se sentir supérieur.

367. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Les anciennes sages-femmes avaient un vocabulaire anatomique d’une incroyable richesse ; rien que pour les détails des organes qui étaient leur domaine, on a relevé, sans toutefois pouvoir les clairement identifier, les mots suivants, de vieux et bon français : les barres, le haleron, la dame du milieu, le ponnant, les toutons, l’enchenart, la babole, l’entrepont, l’arrière-fosse, le guilboquet, le lippon, le barbidaut, le guillevard, les balunaux, etc. […] J’ai relevé ce mot et le suivant, car il s’agit de les prendre en des livres de littérature, dans une étude de M. 

368. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Il se récria sur ce qu’on interprêtoit mal ses pensées, & sur ce qu’on empoisonnoit la réflexion suivante : « Le roi de Prusse a comblé de bienfaits les gens de lettres, par les mêmes principes que les princes Allemands comblent de bienfaits un bouffon & un nain. » Toutes ces tracasseries étoient faites & tous ces pièges tendus, sans que M. de Voltaire se doutât de rien. […] Si M. de Voltaire se satisfit en ne suivant que le conseil de la vengeance, il s’attira, en même temps, une disgrace éclatante.

369. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

Or, pour peu que l’on fasse ce partage entre les plaisirs, on s’aperçoit que, parmi les œuvres de l’esprit, il en est précisément qui plaisent toujours, qui plaisent à tous, ou au moins aux esprits éclairés, capables de les comprendre, qui plaisent à l’esprit et au cœur, et non aux sens : ce sont ces œuvres que l’on nomme belles, et elles le sont plus ou moins, suivant qu’elles se rapprochent plus ou moins du modèle que je viens de tracer. […] De quoi se compose la raison de Bossuet suivant M. 

370. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

C’est suivant les critiques de M. de V. […] Il y a quelques années qu’on étoit rassasié de Romans ; ce goût semble reprendre le dessus depuis peu ; parce qu’il est aisé, suivant un homme d’esprit, de les faire.

371. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Toute la hideur, toutes les saletés morales, tous les vices que l’esprit humain peut concevoir sont écrits sur ces deux faces, qui, suivant une habitude fréquente et un procédé inexplicable de l’artiste, tiennent le milieu entre l’homme et la bête. […] Pourtant il a, même à cette époque, fait de grandes lithographies très-importantes, entre autres des courses de taureaux pleines de foule et de fourmillement, planches admirables, vastes tableaux en miniature, — preuves nouvelles à l’appui de cette loi singulière qui préside à la destinée des grands artistes, et qui veut que, la vie se gouvernant à l’inverse de l’intelligence, ils gagnent d’un côté ce qu’ils perdent de l’autre, et qu’ils aillent ainsi, suivant une jeunesse progressive, se renforçant, se ragaillardissant, et croissant en audace jusqu’au bord de la tombe.

372. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IV » pp. 16-18

 » — Théophile Gautier a répondu à Bocage, qui lui demandait son sentiment : « Je n’ai pas dormi. » — Le sculpteur Auguste Préault, qui assistait aussi à celte lecture, a résumé son opinion de la manière suivante : « S'il y avait des prix de Rome pour la tragédie, l’auteur partirait demain pour la Ville éternelle. » 9.

373. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

Hippolyte Babou Tonin Désaugiers n’est qu’un Boufflers d’arrière-boutique, un épicurien de comptoir ou de bureau, qui, de ses voyages en Amérique, n’a pas rapporté de plus belle découverte que la suivante : J’ai, par terre et sur l’onde, Visité l’étranger, Dans tous les coins du monde Où j’ai pu voyager J’ai vu boire et manger, qui, de son contact avec les événements et les hommes, n’a retiré, pour règle de sa vie, que cette maxime de philosophie et de morale : Aimons bien, buvons bien, mangeons bien.

374. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Margueritte, Victor (1866-1942) »

Rodolphe Darzens Victor Margueritte fit preuve d’une grande précocité en publiant, à dix-sept ans, un recueil de vers, Brins de lilas (1883), et l’année suivante, la Chanson de la mer, toutes poésies où la perfection de la forme et la science du rythme s’allient à l’élévation des pensées et au charme des expressions.

375. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Ménard, Louis (1822-1901) »

Toutes les autres pièces de vers se trouvaient dans l’édicion précédente, depuis longtemps épuisée, dont la préface se terminait par les lignes suivantes : “Je publie ce volume de vers qui ne sera suivi d’aucun autre, comme on éleverait un cénotafe à sa jeunesse.

376. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre premier. Le problème des antinomies » pp. 1-3

Nous allons étudier les antinomies entre l’individu et la société en les rangeant sous les titres suivants : antinomies psychologiques, esthétiques, pédagogiques, économiques, politiques, juridiques, sociologiques et morales.

377. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

On aura le ton par les deux billets suivants : « … Je n’ai pu hier que recevoir et non renvoyer les CC. […] Suivant votre conseil, je compte prendre une heure avec un professeur ici pour relire tous mes classiques. […] L’aveu lui en échappe à la lettre suivante qui est de sept semaines ou deux mois tout au plus après : « 9 juin 1788. […] Il nous révèle beaucoup trop pourtant le secret du rôle politique dans le passage suivant. […] Gaullieur, comme le sont au reste un grand nombre des précédentes et des suivantes.

378. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Telle Donna Marie qui, la première, glissa aux bras d’Antoine Arnault, excuse et doit excuser sa suivante Émilie de s’abandonner à ses étreintes. […] Rien d’imprévu en eux, rien de brisé, ni qui force notre attention par la soudaineté d’une perspective, mais la plus raisonnable ordonnance, où viennent collaborer, suivant une succession méthodique, les éléments constitutifs de cette beauté. […] C’est peu que posséder l’objet convoité, et d’un regard scrutateur observer les frémissements de ses nerfs, car répétition engendre monotonie, et, suivant une loi trop souvent vérifiée, la possession éteint la passion. […] Voici un jeune homme élevé par une mère ultra-janséniste, suivant les principes de la plus sévère discipline morale, celle qui voit dans l’œuvre de chair l’irréparable souillure, la cause d’éternelle damnation […] Peut-être ne paraîtra-t-il pas sans intérêt de se poser la question suivante : ses conclusions s’en trouveraient-elles modifiées, et dans quelle mesure ?

379. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Les deux articles suivants, écrits en quelques heures, et avec plus de zèle que de talent, ainsi que l’on ne s’en apercevra que trop, ont été insérés dans les numéros 9 et 12 du Paris Monthly Review.

380. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

Il seroit difficile de douter, par exemple, que les remarques & les expressions suivantes, tirées du Traité de l’Eloquence du corps, ne soient de sa façon.

381. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

En suivant cette méthode, qui prouve beaucoup de sagacité, beaucoup de connoissances, il est parvenu à donner non seulement une Collection intéressante des actions principales des Saints que l’Eglise révere dans ses Fastes, mais encore de présenter dans l’ensemble de l’Ouvrage un tableau assez suivi de l’Histoire de l’Eglise.

382. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 441-443

Tout le monde sait qu’après avoir épousé une protégée de M. de Voltaire, il a eu l’honneur de loger chez lui ce Patriarche des Beaux-Esprits, de le soigner dans sa derniere maladie, & de recueillir ses derniers soupirs ; ce qui a donné lieu au distique suivant : Admirez d’Aroüet la bizarre planete : Il naquit chez Ninon, & mourut chez Villette.

383. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Sur les exercices, des. Cadets russes. » pp. 549-546

Page 15 de l’Introduction de Clerc à sa traduction de l’ouvrage du général Betzki (Voyez Notice préliminaire du Plan d’une université), se trouve le passage suivant concernant les Exercices des cadets russes.

384. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Les cercles Wagnériens restèrent indépendants les uns des autres ; leur influence n’en fut pas moins grande : ils aidèrent à la diffusion des idées Wagnériennes, et, par l’agitation qu’ils instituèrent, ils contribuèrent, puissamment, à exalter le nom de Richard Wagner, et, suivant ses projets, ils servirent, efficacement, au succès de l’entreprise de Bayreuth. […] Et cette œuvre d’art, enfin, doit être, suivant nous, le Drame Complet, s’étendant bien au-delà du domaine de la pure Poésie. […]   Les concerts étant arrêtés, à Paris et en France, durant tout l’été, aucune audition wagnérienne ne paraît pouvoir être notée ; les œuvres de Wagner sont, pourtant, encore exécutées à Paris, et les deux faits Wagnériens suivants, montreront l’expansion sans cesse plus grande, parmi nous, de l’œuvre Wagnérienne : 21 juin : Inauguration du cabaret du Chat Noir : Romance de l’Etoile, par M.  […]   L’analyse de la Revue de Bayreuth (Bayreuther-Blætter) sera publiée dans le numéro suivant. […] [NdA] Les Représentations de 1883, n’ont pas été, après la mort du Maître, mises en question par l’administration du Théâtre de Fête, et eussent eu lieu, ainsi que les suivantes, sans l’établissement de l’Association Wagnérienne.

385. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

IX L’année suivante, 1665, Racine donna au théâtre la tragédie d’Alexandre le Grand, tirée de Quinte-Curce et imitée de Corneille et du roman chevaleresque de Mlle de Scudéri. […] XVIII Racine toutefois, avant de se lancer à plein génie dans son œuvre, voulut s’assurer que cette œuvre serait suivant la pensée et suivant le cœur de Mme de Maintenon. Il était bien sûr d’avance qu’elle serait suivant l’ambition toute royale de cette favorite, car la favorite ne pouvait manquer de se reconnaître, comme le public la reconnaîtrait, dans le personnage d’Esther. […] Le carême de 1689 interrompit les représentations d’Esther ; elles furent reprises le 5 janvier de l’année suivante ; et dans le cours de ce mois il y en eut cinq qui furent aussi brillantes que les premières.

386. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Cicéron, suivant une tradition peu vraisemblable rapportée par Eusèbe, avait publié et revu le poème de Lucrèce. […] Il fut élu premier consul, non pas au scrutin, suivant l’usage, mais à haute voix et par les acclamations unanimes du peuple romain. […] Dès le règne suivant, Patercule ne prononce son nom qu’avec enthousiasme. […] En même temps, suivant le système de l’éducation romaine, il s’exerçait à plaider. […] Car les chroniqueurs de Byzance, dans ce siècle et les âges suivants, ne valent guère mieux que ses romanciers.

387. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villehervé, Robert de la = Le Minihy de La Villehervé, Robert (1849-1919) »

D’ailleurs, on me comprendra quand on aura lu le sonnet suivant, qui est une merveille : Quand nous serons vieux, étendus parmi D’antiques coussins à fleurs démodées, Nous échangerons nos vieilles idées En parlant tout bas d’un ton endormi.

388. (1891) [Textes sur l’école romane] (Le Figaro)

Jean Moréas, le fondateur de la nouvelle École dont nous annoncions hier l’apparition, adresse la lettre suivante au Figaro : Monsieur le Rédacteur, Le Figaro de ce matin m’attribue au sujet de l’École romane française une conversation dont je ne saurais assumer les termes violents.

389. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

C’est leur faute, suivant nous, bien plus que celle de la nature, qui n’a jamais manqué aux grandes époques de l’humanité ; alors les hommes de génie naissent en foule. […] Suivant moi, c’est là le grand défaut de notre temps, la confusion des croyances et des méthodes. […] J’ai signalé précédemment la réaction catholique à laquelle appartient, suivant moi, l’ouvrage de M.  […] C’est ici le lieu de demander si, parce qu’une langue s’est modifiée en traversant une révolution, parce qu’elle est sortie jusqu’à un certain point de ses anciennes voies, parce qu’elle s’est rajeunie, ravivée, au souffle fécondant d’un écrivain de grand génie, si pour cela elle est condamnée à subir toute espèce de métamorphose ; s’il est permis à chacun de la refaire à son image, de l’habiller suivant sa fantaisie, suivant son caprice. […] Chacun de ces domestiques est armé ; les deux premiers, ceux du cheval, courent à côté de leur maître, la carabine au poing, quand il lui plaît de galoper ; et ils font avec lui, en suivant toutes ses allures, de six à sept lieues par jour.

390. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Léon Feugère, qui s’est fait si honorablement connaître par ses publications sur le xvie  siècle, a donné en 1845 une Étude sur la vie et les ouvrages de La Boétie ; l’année suivante il publiait les Œuvres complètes de La Boétie (traités, traductions, poésies latines et françaises), recueillies et réunies pour la première fois36, et il mettait ainsi à la portée de tous ce qui n’était jusque-là que la curiosité et le partage de quelques-uns. […] Ne dirait-on pas, dans cette idée anticipée de l’Amérique, qu’il devançait le cours des révolutions et des âges, et ne croirait-on pas entendre en 1793 ou en 1795, et dans les années suivantes, un Volney, un Dupont de Nemours ou quelque autre fugitif des orages politiques et de l’anarchie, s’en allant demander aux États-Unis un asile qu’ils y trouveront en passant ? […] Du moins l’éditeur de 1833, M. de Lamennais, a eu le mérite de la franchise ; il a fait sa préface et l’a dirigée contre qui de droit, absolument comme si l’on vivait sous Tibère : « La Terreur a régné en Europe il y a quarante ans, disait-il : il serait curieux de voir aujourd’hui sur une couronne le bonnet rouge de Marat. » L’année suivante (1836), on réimprimait le même traité de La Servitude volontaire, transcrit en langage moderne pour être plus à la portée d’un chacun, voire des moins aisés, par Adolphe Rechastelet, anagramme de Charles Teste (Bruxelles et Paris).

391. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Trois personnages donc, trois députés marquèrent dès les premiers jours leur rang comme orateurs et comme chefs de la minorité dans cette Chambre de 1815, et chacun selon sa mesure et suivant son pas, ils marchèrent constamment d’intelligence et de concert : nous nous plairons aujourd’hui à les considérer, n’en déplaise aux mauvais restes vénéneux des passions de ce temps-là et à ces esprits louches que le regard de l’histoire offense42. […] Royer-Collard un fonds de vieux chrétien qui subsista toujours, qui se réveilla dans ses dernières années, mais qui, même dans la période la plus mondaine et la plus oublieuse, ne lui permit jamais de considérer la philosophie que comme la suivante et, tout au plus, comme la dame de compagnie de la religion. […] J’avais supprime d’abord comme faisant longueur, mais j’ajoute ici en manière de post-scriptum mon jugement sur l’historien et sur son livre : « Ces volumes de M. de Viel-Castel, on le voit, m’ont fourni une matière qui n’est pas près de s’épuiser, et sur laquelle j’aurai assez l’occasion de revenir à propos des volumes suivants.

392. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Il ne connaît pas de frein à sa volonté ; pourtant sa raison n’est pas assez développée pour lui faire discerner le bon du mauvais, le nuisible de l’avantageux, ce qui est convenable de ce qui peut ne pas l’être. » Et le 29 juin suivant, après l’avoir vu : « Le prince se porte maintenant assez bien. […] Don Carlos, irrité de cette décision qui contrariait ses désirs, profita d’une absence de Philippe, alors en retraite à l’Escurial pour les fêtes de Noël ; il se fit ouvrir la salle du palais où les cortès étaient réunies et lança, à la stupéfaction de tous, l’allocution suivante : « Vous devez savoir que mon père a le dessein d’aller en Flandre et que j’entends de toute manière y aller avec lui. […] Philippe sentit qu’il devait sans retard, et pour en bien fixer le caractère, informer de cet événement les principales autorités de son royaume et les souverains ses alliés, à l’étranger ; des lettres furent écrites en ce sens pendant les jours suivants.

393. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

La cherté s’est mise sur les Ronsard et les Baïf, qui étaient à vil prix dans notre jeunesse ; et, pour se faire une juste idée des destinées et des vicissitudes bibliographiques de Ronsard, par exemple, il suffit de la remarque suivante, qui est de M. de Sacy. […] Ce n’est qu’en ces dernières années qu’on a vu des hommes très au fait de l’ancienne et première poésie du moyen âge, et dont ç’avait été d’abord le point de vue préféré, se porter successivement sur celle du xvie  siècle, en observant pour ainsi dire les étages et les gradations, en ne prenant pas la file à un moment quelconque, mais en suivant la chaîne dans toute son étendue. […] On n’a jamais vu, suivant nous, une nation tout entière, que dis-je ?

394. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

C’est à la fin de cette même année que parut le numéro i du format revue, sous couverture jaune-citron, avec, au sommaire, les noms de Paul Verlaine, Maurice du Plessys, Laurent Tailhade, Jean Lorrain, Anatole Baju, Ernest Raynaud, auxquels se joindront, dans les numéros suivants, d’une façon régulière et continue, les noms de : Jules Renard, Albert Aurier, Pillard d’Arkaï, Georges Fourest, Boyer d’Agen, Édouard Dubus, Louis Dumur, André de Bréville, Louis de Saint-Jacques, vicomte Jean Vassili, Valère Gille, Martial Besson, Paterne Berrichon, Félix Noore, Norbert Lorédan, Émile Cottinet, Charles Darantière, A. […] C’est peu et c’est beaucoup, suivant qu’on voudra bien l’entendre. […] » Il est vrai qu’au numéro suivant il avouait que trois abonnements suffiraient à le couvrir de ses frais, « le désintéressement de ses collaborateurs étant assez notoire pour les mettre à l’abri du soupçon injurieux de toute rétribution ».

395. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

En vertu de cette conception réaliste, empruntée mi-partie à l’Allemagne et à l’Angleterre, il n’a pas eu assez de reproches et de sarcasmes à l’adresse de Jean-Jacques osant poser pour base de son système l’égalité des citoyens entre eux, quand si visiblement les hommes sont inégaux de nature ; il a foudroyé « l’esprit classique » formulant des principes universels et aboutissant à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; il a écrasé de son mépris les « métaphysiciens » de la Révolution s’épuisant à forger de toutes pièces des Constitutions qui, suivant lui, ne pouvaient être viables, par cela seul qu’elles n’étaient pas le produit d’une sorte de végétation inconsciente. […] Elles variaient d’intensité suivant le ministre ou la favorite qui gouvernait, suivant l’homme qui était directeur de la librairie.

396. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

C’est tantôt l’une, tantôt l’autre, qui, suivant les temps, y occupe le premier rang ; mais toujours y prédominent des goûts et un esprit aristocratiques. […] Suivant une expression du temps, « il représente » toujours. […] Alphonse Daudet prétend quelque part105 que le « vrai salon littéraire, le salon où des gens de lettres ou se croyant tels s’assemblent une fois par semaine pour dire de petits vers, en trempant des petits gâteaux secs dans un petit thé, ce salon a bien définitivement disparu. » Je ne suis pas aussi sûr qu’il l’était de cette disparition ; je croirais plutôt à une transformation ; mais il est bien certain que telle brasserie, comme celle qu’il nous décrit dans le même livre106, ou comme celle qui fut, suivant Champfleury107, le temple où officièrent les pontifes du réalisme naissant, a eu sa part dans le développement de certaines écoles et de certains talents.

397. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Allons plus loin ; comparons le poète à lui-même dans le même ouvrage ; et quelque belle que soit la strophe que nous venons de citer, nous ne balancerons point à lui préférer la suivante, par cette seule raison que l’expression y est plus naturelle et moins étudiée : Ainsi de cris et d’alarmes Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir. […] De la propriété des termes naissent la précision, l’élégance et l’énergie, suivant la nature des sujets qu’on traite, ou des objets qu’on doit peindre ; la précision dans les matières de discussion, l’élégance dans les sujets agréables, l’énergie dans les sujets grands ou pathétiques. […] L’orateur soumis à l’oreille autant que le philosophe l’est à la raison, sacrifie suivant les cas, tantôt l’harmonie, tantôt la justesse ; l’harmonie quand il veut frapper par les choses, la justesse quand il ne veut que séduire par l’expression.

398. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Plus fort se pense et plus tôt je le frappe, De me blâmer quelquefois tu n’as honte, En te fiant en Mars, dont tu fais compte : Mais maintenant, voy si pour persister En le suivant me pourras résister. […] Il se mit à cultiver les lettres et commença sa réputation par la belle pièce suivante : O nuict ! […] Alors qu’il espérait unir sa vie à celle de Diane, Agrippa d’Aubigné lui avait adressé le sonnet suivant : Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux : J’en serai laboureur, vous dame et gardienne. […] Le thème de la chanson suivante est un de ces précieux lieux communs qui causent la ruine du mauvais poète, lorsqu’ils ne s’attirent pas son mépris, mais que le véritable talent sait toujours renouveler. […] Le passage suivant de Boileau finira de vous rappeler cette affaire.

399. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Revue littéraire. Victor Hugo. — M. Molé. — Les Guêpes »

Victor Hugo fut élu pat l’Académie française l’année suivante, le 7 janvier 1841.

400. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Ulysse est de cette famille ; mais, suivant la très-juste remarque de Charles Nodier, un moment continuateur de Geoffroy au feuilleton des Débats. […] L’horreur sacrée des foudres de Dodone a tous ses échos dans les vers suivants : Ce jour doit être sourd, aveugle, inexorable, Et ne sera content que du dernier coupable. […] Le Cid d’Andalousie, qui devait faire l’arche suivante, a manqué, est resté en suspens et comme non avenu. […] M. de Barante publia les OEuvres dramatiques de Schiller l’année suivante.

401. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Si l’on résume les faits que je viens de raconter, on arrive aux conclusions suivantes ; c’est aux observateurs à les contrôler par des observations faites sur d’autres enfants : L’enfant crie et emploie son organe vocal à l’origine de la même façon que ses membres, spontanément et par action réflexe. — Spontanément, et par plaisir d’agir, il exerce ensuite son organe vocal de la même façon que ses membres, et il en acquiert l’usage complet par tâtonnements et sélection. — Des sons non articulés, il passe ainsi aux sons articulés. — La variété d’intonations qu’il acquiert indique chez lui une délicatesse d’impression et une délicatesse d’expression supérieures. […] L’au-delà pour lui sera le Schéol des Hébreux, l’endroit où vivent d’une vie vague ou presque éteinte les morts immobiles. — Hier signifie pour elle dans le passé, et demain, dans l’avenir ; aucun de ces deux mots ne désigne dans son esprit un jour précis par rapport à celui d’aujourd’hui, le précédent ou le suivant. — Voilà encore un exemple d’un sens trop vaste qu’il faudra rétrécir. — Il n’y a presque pas de mots employés par un enfant dont le sens ne doive subir cette opération. […] Quant aux mouvements appris, les progrès se sont faits dans l’ordre suivant : 1º Tourner les yeux à volonté dans tel ou tel sens. 2º Les tourner du côté d’où vient la voix (quatre mois). 3º Gouverner les mouvements de son cou et de sa tête, et les tourner l’un et l’autre, en même temps que les yeux, du côté d’où vient la voix (cinquième et sixième mois). 4º Se servir de ses mains, commencer à palper, remarquer des sensations tactiles différentes, notamment la sensation nouvelle d’une des mains promenée par hasard sur l’autre main. […] Il y a dans toute langue une couche de mots qui peuvent être appelés purement émotionnels : cette couche est plus ou moins, grande suivant le génie et l’histoire de chaque nation ; elle n’est jamais cachée entièrement par les couches postérieures du langage rationnel ; la plupart des interjections, beaucoup de mots imitatifs appartiennent à cette classe ; leur caractère et leur origine sont parfaitement manifestes, et personne ne peut soutenir qu’ils reposent sur des concepts généraux.

402. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Il n’importe ; votre vertu n’est point farouche, et jamais personne n’a mieux accordé Dieu et le monde que vous ne faites. » Le 26 juillet 1671, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Hier, comme j’étais toute seule dans ma chambre avec un livre précieusement à la main… » Le 21 octobre suivant, elle écrit à sa fille : « L’honnêteté et la préciosité de mon long veuvage… » La langue, le bon sens et madame de Sévigné s’accordent très bien à consentir que précieuse soit entendu par la bonne compagnie comme signifiant qui a du prix, du mérite, de la valeur, et par opposition aux femmes communes, sans valeur et sans mérite, de toutes les conditions. […] Mais plusieurs jouent pour être en quelque chose à la mode. » Nous n’avons rien à dire les années 1656 et, suivantes, jusqu’à l’année 1659, où Molière donna à Paris la première représentation des Précieuses ridicules. […] Les véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. » Suivant les biographes et commentateurs, ces paroles sont une précaution contre les clameurs de l’hôtel de Rambouillet51. […] C’est certainement bien elle qu’il désigne dans la quatrième scène des Précieuses, lorsqu’il met dans la bouche de Madelon des plaintes contre l’incongruité de demander tout crûment une personne en mariage ; lorsqu’il lui fait dire que le mariage ne doit jamais arriver qu’après les autres aventures, et après que l’amant a parcouru la carte du tendre, suivant l’exemple de Cyrus et de Mandane, d’Aronce et de Clélie, héros des deux premiers romans que mademoiselle de Scudéry publia sous son nom après la dispersion de l’hôtel de Rambouillet.

403. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

C’était une courtisane, s’il faut le dire tout d’abord ; une de ces femmes de trouble et de vertige qui semblent nées, suivant la magnifique expression du duc de Saint-Simon, pour faire, de par le monde, « les plus grands désordres d’amour ». […] L’acte suivant nous rejette brusquement dans le bourbier parfumé de la bohème. […] Aussi bien, dans l’acte suivant, toute trace est effacée de ces scrupules et de ces accommodements de la veille. […] Ils partent donc, et nous les retrouvons, à l’acte suivant, dans une auberge de Lyon, et le mari profite de cette étape pour parler raison à la femme perdue qu’il traîne après lui.

404. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

[Avertissement de Baudelaire] Les quatre articles suivants, qui représentent la pensée de quatre esprits délicats et sévères, n’ont pas été composés en vue de servir de plaidoirie. […] Baudelaire est depuis longtemps familiarisé avec tous les secrets de la métrique et toutes les délicatesses du langage ; esprit ouvert et écrivain laborieusement distingué, il nous paraît avoir condensé dans le morceau suivant quelques-unes de ses meilleures qualités. […] Elle devient, non pas individuelle, suivant la prédiction un peu hasardeuse de l’auteur de Jocelyn, mais personnelle, si nous sous-entendons que l’âme du poète est nécessairement une âme collective, une corde sensible et toujours tendue que font vibrer les passions et les douleurs de ses semblables. […] Comme transition à des idées moins noires et comme conclusion, je citerai le sonnet suivant qui est à lui seul la clef et la moralité du livre.

405. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

Cela n’expliquerait-il pas, en partie, le coloris funèbre qui assombrit la Lucrèce Borgia de Victor Hugo, jouée l’année suivante ? […] Un peuple a non seulement ses maladies comme un individu ; mais sa constitution, suivant la manière dont il vit, peut se modifier de façon profonde.

406. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Bourget ne s’attarde pas à justifier l’assertion principale de ses préfaces, celle que les auteurs d’une époque déterminent les caractères de l’époque artistique suivante. […] L’objet des pages suivantes sera d’explorer en détail ce domaine, des départements où l’investigation a été poussée fort avant à ceux ou elle n’a pas encore commencé ; puis de définir les relations actives et passives de la nouvelle science avec ses ainées.

407. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Voilà pourquoi la prévention du genre humain, en faveur d’un systême de philosophie, ne prouve pas même qu’il doive continuer d’avoir cours durant les trente années suivantes. […] Quand Macrobe et Servius le commenterent ou l’expliquerent dans le quatriéme siecle, suivant l’opinion la plus probable, ils ne pouvoient gueres lui donner de plus grands éloges que ceux qu’il recevoit du public.

408. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Ainsi, il y a certains courants d’opinion qui nous poussent, avec une intensité inégale, suivant les temps et les pays, l’un au mariage, par exemple, un autre au suicide ou à une natalité plus ou moins forte, etc. […] Cependant, on peut le définir aussi par la diffusion qu’il présente à l’intérieur du groupe, pourvu que, suivant les remarques précédentes, on ait soin d’ajouter comme seconde et essentielle caractéristique qu’il existe indépendamment des formes individuelles qu’il prend en se diffusant.

409. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Renouveler l’ensemble est la marque du grand artiste, et je ne puis m’empêcher ici de songer à Richard Wagner qui, tout en fondant le drame musical, entendait réformer, suivant son tempérament propre, tous les arts qui s’y rattachent, animés du même souffle que l’œuvre principale, incomplète sans eux. […] Horta conçoit très différemment, par exemple, une maison destinée à un célibataire et une autre destinée à une famille ; bien plus, sa conception sera également différente, suivant la profession ou la nature des individus auxquels elle s’applique : à un médecin ou à un avocat ne s’adapteront pas le même édifice qu’à un homme de lettres ou un commerçant.

410. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

J’aurai occasion de démontrer, dans les chapitres suivants, pour quelles causes organiques, par suite de quelles particularités de leur cerveau et de leur système nerveux, les dégénérés doivent être égoïstes et impulsifs. […] Pour des raisons que nous éclaircirons dans le chapitre suivant, l’hystérie a été jusqu’ici moins étudiée en Allemagne qu’en France, le pays où l’on s’est occupé d’elle le plus sérieusement. […] Ce trouble occasionne des anomalies de la vie intellectuelle sur lesquelles je m’étendrai dans le livre suivant. […] A un endroit, Ruskin dit : « Le mal est que le peintre prend sur lui de changer les œuvres de Dieu suivant son bon plaisir, de jeter sa propre ombre sur tout ce qu’il voit. […] Nous livrons à l’appréciation du lecteur la profession de foi suivante de M. 

411. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Houssaye, Arsène (1815-1896) »

Houssaye crut devoir s’en tenir à des teintes légères, comparables, suivant moi, à celles dont M. 

412. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 311-314

Des feux de mon bûcher, j’irai jusqu’en l’abîme Allumer dans ton cœur les remords de ton crime ; Et mon ombre par-tout te suivant pas à pas, Te montrera par-tout ton crime & ton trépas ; Et jusque dans l’Enfer faisant vivre ma haine, Mon ame, chez les Morts, jouira de ta peine, Ceux qui connoissent les vers Latins, verront qu’il seroit difficile de les rendre plus fidélement.

413. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 69-73

Il n’est rien d’assuré dans ce vaste Univers, Tout y est inconstant, & rien qui soit solide ; La Fortune, suivant ses caprices divers, Fait, défait ici-bas, & tout elle décide.

414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

Dans le même rôle on trouve le morceau suivant.

415. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XII. Des livres de jurisprudence » pp. 320-324

Cette édition de cet excellent livre est corrigée suivant les dernieres ordonnances.

416. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

Suivant cet Aristides la plûpart des auteurs qui l’avoient précedé, définissoient la musique : un art qui enseigne à se servir de la voix et à faire tous les mouvemens du corps avec grace.

417. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Devenu lieutenant en juillet 1822, il passa l’année suivante (mars 1823) au 55me de ligne avec le grade de capitaine ; il espérait servir dans l’expédition d’Espagne. […] Peu connu du grand et du gros public, ignoré même entièrement de la foule (ce qui est un charme), apprécie seulement d’une noble et chère élite, il occupait dans la jeune école de poésie, entre Lamartine, déjà régnant, et Victor Hugo, qu’on voyait grandir, une position élevée, originale, à laquelle son épaulette, qu’il ne quitta que l’année suivante, ajoutait une distinction de plus. […] Je viens de relire une douzaine, de lettres de lui qui se rapportent à cette année et aux suivantes, et j’y ai retrouvé toute une image de ces temps de vive ardeur et de sympathie mutuelle, les témoignages précieux d’une expansion trop réprimée dans la suite et trop combattue. […] Thiers, reçut les jours suivants lettres sur lettres de tous les Chatterton en herbe, qui lui écrivaient : « Du secours, ou je me tue !  […] Voir au tome XVIIIe des Mémoires d’Alexandre Dumas, pages 157 et suivantes.

418. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

À la première lecture, il distinguait le quatuor ; à la seconde et aux suivantes, il ajoutait au quatuor les autres instruments, et à la fin il percevait et appréciait distinctement l’effet d’ensemble. […] Cette lecture fugitive de quelques mots était toujours accompagnée d’un sentiment de fatigue dans les yeux… Une fois surtout, je vis des caractères sanscrits, disposés en colonnes suivant la classification des grammairiens, et ces lettres avaient un relief et un brillant qui me fatiguaient. […] Lorsqu’il dure au-delà d’un certain temps, la fatigue est trop forte, nous dormons ; nos images ne sont plus réduites et conduites par les sensations antagonistes venues du monde extérieur, par la répression des souvenirs coordonnés, par l’empire des jugements bien liés ; dès lors, elles acquièrent leur développement complet, se changent en hallucinations, s’ordonnent librement suivant des tendances nouvelles ; et le sommeil, si peuplé de rêves intenses, est un repos, parce que, supprimant une contrainte, il amène un relâchement. […] Voir pour ces derniers faits Brierre de Boismont, Des hallucinations, 3e édition, pages 449 et suivantes, 26 et suivantes. — On y trouvera beaucoup d’autres cas analogues. — Et Annales médico-psychologiques, 3e série, II, 295.

419. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Car si une somme s’obtient par la considération successive de différents termes, encore faut-il que chacun de ces termes demeure lorsqu’on passe au suivant, et attende, pour ainsi dire, qu’on l’ajoute aux autres : comment attendrait-il, s’il n’était qu’un instant de la durée ? […] Mais dès que je la laisse de côté pour passer à la suivante, je l’objective, et par là même j’en fais une chose, c’est-à-dire une multiplicité. […] L’indivisibilité de l’acte par lequel on conçoit l’une quelconque d’entre elles se traduit alors sous forme d’un point mathématique, qu’un intervalle vide d’espace sépare du point suivant. […] De fait, ce n’est pas une nécessité d’ordre physique, c’est une nécessité logique qui s’attache à la proposition suivante : deux corps ne sauraient occuper en même temps le même lieu. […] Nous n’insisterons pas sur ce dernier point, qui sera l’objet d’un examen approfondi dans le chapitre suivant.

420. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alphonse Karr. Ce qu’il y a dans une bouteille d’encre, Geneviève. »

En suivant plus à bout la Geneviève de M. 

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