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1342. (1890) L’avenir de la science « XXI »

On n’a goût à rien produire, quand tout est mis en question. » Mais songez donc que, depuis le commencement du monde, tout est ainsi en question, et que si les grands hommes dont les travaux nous ont faits ce que nous sommes eussent raisonné de la sorte, l’esprit humain serait resté éternellement stérile. […] Au contraire, une époque, pourvu qu’elle sorte du milieu vulgaire, peut donner naissance aux apparitions les plus originales et les plus contradictoires.

1343. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

., sont de la seconde sorte. […] Pour lui la résolution non suivie d’acte, est une demi-volition, une sorte d’avortement psychologique.

1344. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Un notaire, qui est son parrain et l’ami dévoué de sa mère, est bien forcé de lui apprendre qu’il est enfant naturel ; il lui révèle, en même temps, le nom de son père, Jacques court à ce père, qui s’excuse comme il peut de ne l’avoir pas reconnu et lui refuse la main de sa nièce, par toute sorte de raisons tirées des lois du monde. […] Les dames de sa sorte cachent mieux leur jeu ; elles savent draper leur coffre-fort et ganter leurs griffes.

1345. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Avec les ganglions et le système nerveux ganglionnaire commence la sensibilité, liée aux phénomènes du mouvement : c’est ce qu’on remarque chez les mollusques, réduits à une sorte de vie végétative. […] Aussi n’est-il pas éloigné d’affirmer que les petites espèces ont, en général, plus d’intelligence que les grandes, comme si la nature, en les privant de la force physique, avait voulu leur accorder une sorte de compensation dans l’adresse et dans la ruse.

1346. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Elles sont de deux sortes : les unes générales, les autres particulières. […] On peut conduire l’opération de telle sorte que la lésion guérisse et que les fonctions renaissent.

1347. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

L’hypothèse qui ferait de l’intelligence de tous les hommes sans exception une sorte de réfraction ou de diffraction de la mienne propre, cette hypothèse suivant laquelle les pensées d’un Newton ou d’un Laplace seraient encore mes propres pensées, même lorsque je suis absolument incapable de les comprendre, une telle hypothèse, si contraire au sens commun, n’a jamais été explicitement, que je sache, soutenue par aucun philosophe. […] C’est ce que firent à la fois en Allemagne et en France deux grands penseurs, Fichte et Biran, le premier plus porté au spéculatif suivant le goût et le génie de sa nation, le second plus psychologue, plus observateur, — le premier liant la métaphysique à la politique, passionné pour les idées du xviiie  siècle et de la révolution, le second royaliste dans la pratique, assez indifférent pour ces sortes de recherches et occupé d’une manière tout abstraite à l’étude de la vie intérieure, — tous deux enfin, par une rencontre singulière et selon toute apparence par des raisons analogues, ayant terminé leur carrière par le mysticisme, mais le premier par un mysticisme inclinant au panthéisme, le second par le mysticisme chrétien.

1348. (1761) Apologie de l’étude

En effet, s’ils trouvaient aujourd’hui dans un livre, sans nom d’auteur, que les lettres ne guérissent de rien, qu’elles ne nous apprennent point à vivre, mais à disputer ; que la raison est un mauvais présent fait à l’homme ; que depuis que les savants ont paru, on ne voit plus de gens de bien ; ils ne manqueraient pas d’attribuer cette satire de l’esprit et des talents à quelque déclamateur moderne, ami des paradoxes et des sophismes ; l’antiquité, diront-ils, était trop sage pour penser de la sorte, et encore moins pour l’écrire. […] Il ne me reste plus qu’à être, pour ainsi dire, spectateur de mon existence sans y prendre part, à voir, si je puis m’exprimer de la sorte, mes tristes jours s’écouler devant moi, comme si c’était les jours d’un autre ; ayant reconnu avec le sage, et malheureusement trop tard ou trop tôt pour moi, que tout est vanité ; les sens usés sans en avoir joui, l’esprit affaibli sans avoir produit rien de bon, et blasé sans avoir rien goûté.

1349. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVII » pp. 70-73

Le talent de Laprade me semble une sorte de composé d’André Chénier, de De Vigny et de Ballanche : combiner trois maîtres, c’est une façon encore d’être original. — Vous voyez que je baguenaude et mâche à vide.

1350. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

L’invention s’accompagne forcément d’un certain arrangement des parties et arrête certaines expressions : il est impossible de trouver les idées qui conviennent à un sujet, sans prendre déjà, une sorte de parti sur la place qu’on leur assignera et les termes qui les traduiront.

1351. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

Il est vrai que les poils du lion l’enveloppent souvent, de telle sorte qu’on s’y trompe… Certes, les Ïambes et surtout Il Pianto renferment d’admirables choses.

1352. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

Problème obtenu, résolu, donnant une sorte de Maître !

1353. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouilhet, Louis (1821-1869) »

Gustave Flaubert Si l’on cherche dans les poésies de Louis Bouilhet l’idée mère, l’élément général, on y trouvera une sorte de naturalisme qui fait songer à la Renaissance.

1354. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

Et quand descend sur lui la grande ombre, une sorte de remords le prend pour les heures dépensées inutilement ; la foule des hommes haletait de souffrance et il s’est tu : Et des peuples, maudits par des mères en larmes, Sans nombre, résignés, marchaient dans un bruit d’armes, De clameurs, de chevaux, de foudres, de remparts S’écroulant d’un seul bloc sur les gazons épars.

1355. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

L’empressement avec lequel on lit ces sortes d’Ouvrages, ne doit pas flatter les Auteurs qui d’ailleurs auroient du mérite.

1356. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Ainsi il y aurait, entre les esprits, des liens électifs plus libres et plus vivaces que cette longue communauté du sang, du sol, de l’idiome, de l’histoire, des mœurs qui paraît former et départager les peuples ; ceux-ci ne seraient pas divisés par d’irréductibles particularités comme l’école historique moderne s’est appliquée à le faire admettre ; la France, l’Allemagne plus encore, dont la littérature est grecque et cosmopolite, aurait conservé intacte une sorte d’humanité générale et large, toute à tous, sensible à l’ensemble des manifestations spirituelles de l’espèce, payant cet excès de réceptivité par quelque défaut de production originale, le compensant en universelle intelligibilité, réduite à emprunter souvent et à ouvrer pour ainsi dire à façon, mais travaillait pour le monde, plutôt foyer de réflexion, de convergence et de rayonnement que flambeau proprement et solitairement éclatant.

1357. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

Ils étoient continuellement divisés entr’eux, ne respirant que la haine & la jalousie, s’avilissant par toutes sortes de noirceurs & de bassesses réciproques.

1358. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VII. Le Fils. — Gusman. »

Il ne cherche pas à détourner Gusman d’un crime particulier ; il lui conseille une vertu générale, la charité, sorte d’humanité céleste, que le Fils de l’Homme a fait descendre sur la terre, et qui n’y habitait point avant l’établissement du christianisme24.

1359. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VIII. Des Églises gothiques. »

On ne pouvait entrer dans une église gothique sans éprouver une sorte de frissonnement et un sentiment vague de la divinité.

1360. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

Ces derniers sont remarquables par une sorte de brusquerie de pensée et de style, qui leur est particulière.

1361. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Placé sur un plus grand théâtre, et dans le seul pays où l’on connût deux sortes d’éloquence, celle du barreau et celle de Forum, Tite-Live les transporta dans ses récits : il fut l’orateur de l’histoire comme Hérodote en est le poète.

1362. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

Cette délicatesse de bon goût fut ignorée des Romains aux époques où les Néron et les Héliogabale aimaient à anéantir les choses les plus précieuses, comme par une sorte de fureur. — 6.

1363. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Une sorte de panthéisme grandiose vous agite, la lumière vous inonde ; puis l’horreur des ténèbres vous saisit… Ah ! […] On devait apporter les cendres dans une sorte de temple ou reposoir, et descendre ensuite, avec cérémonie, dans le caveau funéraire. […] Il s’immobilisa et se dessécha dans cette sorte de négation systématique. […] J’étais irrésolu, ébahi, et j’écoutais avec cette sorte de stupidité du paysan qui ne comprend pas vite, mais qui finira par comprendre. […] Sa petite maison n’était qu’une sorte de presbytère dont il avait fait une habitation saine et commode.

1364. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Je voudrais vous intéresser par votre vanité elle-même à être moins vain ou à l’être d’une autre sorte ; à l’être comme cet autre qui se vante d’être le fils d’un maçon et d’être devenu millionnaire. […] Veut-on que tout un public s’abuse sur ces sortes de choses et que chacun n’y soit pas juge du plaisir qu’il y prend ?  […] Ce couplet, que Renan eût écrit, est des plus jolies délicatesses de Molière qui est quelquefois délicat : Et les hommes devraient être faits d’autre sorte. […] Il la transforme en une sorte de phobie. […] Mais faire tout cela niaisement, sottement, sous la pression continuelle de la peur et dans une sorte d’hypnotisation de la tombe, est un vice grave qui ne s’appelle plus que la lâcheté.

1365. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Marie-Antoinette avait la passion de cette sorte de divertissement. […] Goethe est allé en s’isolant et en perdant terre de plus en plus, jusqu’à ces hauteurs sereines où le monde l’admire sans amour comme une sorte de dieu olympien ; M.  […] Joinville raconte qu’un jour le roi fit marquer de la sorte un bourgeois de Paris ; de violents murmures s’élevèrent dans la capitale et vinrent aux oreilles de Louis. […] De là le discrédit trop mérité qui s’attache à cette sorte d’écrits, œuvre favorite de l’ignorance recouverte d’un vernis d’instruction. […] Pour les poètes ainsi organisés, écrire est une occupation inférieure, une sorte de déchéance.

1366. (1904) Zangwill pp. 7-90

Une fabrique d’Ases, un Asgaard, pourra être reconstitué au centre de l’Asie, et, si l’on répugne à ces sortes de mythes, que l’on veuille bien remarquer le procédé qu’emploient les fourmis et les abeilles pour déterminer la fonction à laquelle chaque individu doit être appliqué ; que l’on réfléchisse surtout au moyen qu’emploient les botanistes pour créer leurs singularités. […] Mais de nos jours les mille paysans autrefois serfs, maintenant émancipés, se livrent peut-être à une grossière bombance, sans résultat idéal d’aucune sorte, avec les terres de ladite abbaye. […] « Pour moi, je goûte tout l’univers par cette sorte de sentiment général qui fait que nous sommes tristes en une ville triste, gais en une ville gaie. […] Par une sorte de sympathie douce, je me figure que je suis leur conscience. […] Mais que la niasse infinie produise une sorte d’exsudation générale, à laquelle, faute de mieux et par suite d’un anthropomorphisme inévitable, nous donnons le nom de conscience, c’est ce que les faits généraux de la nature semblent indiquer.

1367. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Une physionomie curieuse que celle de la princesse, avec la succession d’impressions de toutes sortes qui la traversent, et avec ces yeux indéfinissables, tout à coup dardés sur vous et vous perçant. […] Si un sénateur a les opinions de ses appointements, mon jeune ami *** est attaché aux d’Orléans, parce qu’il a une sorte de promesse d’être quelque chose, s’ils reviennent. […] Ce dernier en faisait une sorte de pâte sur laquelle on appliquait des fleurs d’immortelles. […] Sainte-Beuve laisse percer un sentiment très hostile à la personne de la Reine, une sorte de haine personnelle. […] Nous le trouvons à table, entouré de son fils et de ses deux filles, croquant en manches courtes, avec toutes sortes de coquets gestes, les écrevisses d’un grand plat, placé au milieu de la table.

1368. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Je ne dis pas à travers l’amour — non — à travers le sentiment, qui a toutes sortes de formes, de manifestations, de nuances. […] Le sonneur a conduit, après bien des détours, le voyageur dans un lieu très sombre, une sorte de caveau obscur. […] Je regardais avec une sorte de vertige cette ronde qui m’environnait, immobile et convulsive à la fois. […] Le fait a confirmé l’opinion du grand auteur dramatique, et c’est par milliers qu’il faut compter les œuvres de toutes sortes qui portent le nom de Paris enchâssé dans leur titre. […] Par une sorte de miracle, malgré tout cela, la mortalité est très faible.

1369. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Le défaut de ces sortes de recueils, c’est d’être des compilations sans discernement. […] Ces sortes de descriptions abondent malheureusement dans notre littérature. […] C’étaient tantôt de larges flocons ; tantôt des plumes légères qui ne parvenaient pas à tomber ; puis une sorte de poussière volante. […] Puis vient une description de toutes sortes de plantes à noms bizarres, pris dans les Manuels Roret. […] L’art d’écrire consiste précisément à introduire dans ses compositions une sorte de bonheur continu.

1370. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Habitué à vivre dans le divin, il n’a pu perdre sa foi sans tomber dans une sorte de mélancolie, « faite de l’essence de trop de choses », comme disait Shakespeare. […] La ténacité de ce laborieux, qui va son chemin sans écouter les bruits que soulèvent ses pas, a-t-elle imposé une sorte de respect à ceux-là même que ses écrits avaient d’abord le plus exaspérés ? […] Dès ses premiers vers, déjà, il se fait l’interprète d’une sorte de stoïcisme intellectuel, un peu « jeune » si l’on veut, mais élevé et courageux. […] L’éthique n’est-elle pas une sorte d’esthétique supérieure ? […] Il y a une sorte de correspondance entre la part d’autorité qu’il s’est réservée et l’autorité absolue à laquelle il se soumet : celle-là est un reflet de celle-ci, sans laquelle elle ne pourrait subsister.

1371. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Il semble que Désiré Nisard ait mis une sorte de coquetterie à modérer sa vengeance. […] Ce n’est pas précisément de la peur, mais une sorte d’inquiétude générale. […] Rien de précis encore ; mais une impression mauvaise et une sorte d’appréhension vague. […] Et nous sommes saisis d’une sorte de terreur religieuse à l’instant où M.  […] Lui, il est « quasiment vierge de toutes sortes de productions », ce qui ne l’empêche pas d’être « une sorte d’Atlas portant sur ses épaules le ciel tempétueux du monde décadent ».

1372. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

Je ne sais quel effet la littérature de ce temps-ci fera dans l’avenir à ceux qui la regarderont à distance respectueuse ; il est à croire que, moyennant les inclinaisons de la perspective, et un peu de bonne volonté et d’illusion chez les spectateurs, tout cela prendra une tournure, une configuration générale et appréciable, une sorte de simplicité.

1373. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur une pétition de directeurs de théâtres contre les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique »

Ces sortes de tarifs, connus sous le nom de maximum, sont et doivent être des exceptions très rares, qui tendent de plus en plus à disparaître.

1374. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Auguste Vacquerie a fait paraître un recueil de pièces de vers qui est, en même temps qu’une œuvre poétique considérable, une sorte d’autobiographie, comme il le dit dans une courte préface.

1375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 381-387

Les fictions en sont simples & ingénieuses ; les sentimens vifs & naturels, la versification harmonieuse & facile, qualités sans lesquelles il faut renoncer à ces sortes de compositions.

1376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 240-246

La fécondité de sa verve s'est exercée sur toutes sortes de sujets, & dans presque tous les genres, depuis le Poëme héroïque jusqu'au Madrigal.

1377. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Étienne Dolet, et François Floridus. » pp. 114-119

Il se faisoit, dit-on, aimer ou haïr avec une sorte de fureur ; traitoit de préjugés absurdes tous les principes de religion & de probité ; ne connoissoit de divinités que la présomption, la haine & la vengeance.

1378. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

L’antiquité ne parle pas de la sorte, car elle n’imite que les sentiments naturels : or, les sentiments exprimés dans ces vers de Racine ne sont point purement dans la nature ; ils contredisent au contraire la voix du cœur.

1379. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

De ce mélange est née la magnanimité, ou la générosité poétique, sorte de passion (car les chevaliers l’ont poussée jusque-là) totalement inconnue des anciens.

1380. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

L’âge et plusieurs autres causes, produisent en nous ces sortes de changemens.

1381. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Law »

L’abbé Galiani disait : « Il y a des États qui ne sont jolis que dans leur décadence. » Le petit médaillon historique de Law, peint par Cochut, est un livre de ces sortes d’États à leur déclin, ce qui ne veut pas dire, du reste, que nous soyons le moins du monde « jolis » en tombant comme nous le faisons.

1382. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Il y a, dans les Propos littéraires et pittoresques d’Alcide Dusolier26, trois sortes d’esprits, dont j’augure fort bien, et qui, plus tard, donneront des œuvres.

1383. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Les seigneurs civilisés et les gentilshommes campagnards se comportaient à ton égard comme avec toutes les personnes de ta profession : les uns étaient grossiers, les autres te témoignaient même une sorte de mépris. […] Votre ami est mort en pleine connaissance ; je vous dirai même qu’il est mort avec une sorte d’indifférence, sans donner le moindre signe d’attendrissement, même lorsque moi et toute ma famille nous lui fîmes nos adieux. […] Aucun bruit ne se faisait entendre, et ce silence avait quelque chose de navrant ; la nature semblait tombée dans une sorte d’accablement. […] Ce dernier, qui était assis sur un banc, la poitrine nue, chantait d’une voix enrouée une sorte de ronde en s’accompagnant d’une guitare dont il pinçait les cordes avec nonchalance. […] L’air est tellement embaumé que vous en éprouvez une sorte de vertige.

1384. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

C’est une sorte de prodigieux Pan, a dit Saint-Georges de Bouhélier. […] Peut-être se fût-il exalté dans une sorte de gigantesque symphonie sensuelle, mais il n’eût jamais été le grand écrivain social, humanitaire et panthéiste, à la fois, qu’il restera devant l’histoire. […] De bonne heure, en effet, — et ses historiographes n’ont pas manqué de nous l’apprendre, — il dirigea son attention vers les sciences physiques, naturelles et chimiques, car son goût pour les phénomènes concrets et ses penchants d’observateur l’attiraient fortement vers ces sortes d’études. […] C’eût été une sorte d’illustration romanesque de l’Origine des Espèces, une œuvre impossible et de titan. […] L’histoire de la Littérature et de l’Art est une sorte de martyrologe qui compte les huées dont on a couvert chacune des manifestations nouvelles de l’esprit humain. » Tout commentaire, après ce beau cri, devient inutile.

1385. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Ce n’est plus une pièce qu’on joue, c’est la célébration d’une sorte de messe devant un public de dévots. […] Du Camp s’est précipité avec une sorte de frénésie nerveuse au dépouillement du cou et de la tête. […] Il nous répondait que sa vocation n’était pas venue de son musée natal, mais qu’elle lui était venue des ruisseaux de sa province, de ces ruisseaux pas très grands, larges comme la table, à l’eau très courante, et cependant paraissant immobile, avec l’ondulation verte de toutes sortes d’herbes, sur le fond gris, où il y a des cailloux jaunes. […] En se retournant, un soleil tout blanc, qui fait aux ramures noires des arbres un fond d’argent ; et de distance en distance, une brindille perdue portant à sa dernière feuille une sorte de marguerite de givre ; au loin un fouillis, un lacis, une confusion de ramilles maigres qui se perdent dans du violacé, saupoudré d’une poudre de neige, leur donnant la légèreté d’une forêt de plumes. […] Avec son goût de bric-à-brac, la princesse a semé dans cette serre qui contourne son hôtel au milieu des plus belles plantes exotiques, toutes sortes de meubles de tous les pays, de tous les temps, de toutes les couleurs, de toutes les formes : un capharnaüm qui a l’étrange et l’amusant du déballage d’un magasin de bibelots dans une forêt vierge.

1386. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Rien de plus clair que ces sortes d’illusions ; rien de plus clair que le désir ou que l’amour. […] Quelle sorte de supériorité cela peut-il conférer à une intelligence moyenne ? […] L’instruction est de deux sortes, selon qu’elle est utile ou de parure. […] Il y a bien des sortes de mensonges. […] Si elles admettent encore une sorte d’art, cela sera de l’art « social », — pour que l’art soit nié sous son propre nom.

1387. (1911) Nos directions

Il leur donna une apparence et une intimité, et aussi une sorte d’ardeur vitale, puisée à chaque instant dans ce qui les entoure. […] Là, une sorte d’arrêt et de reprise interrompt la superbe coulée de l’action. […] Dans ce torrent, les pauvres vers risquent de perdre tout leur rythme, de former une sorte de prose boiteuse, découpée à l’emporte-pièce au mépris des accents et des arrêts du sens… N’importe ! […] Péripétie sans importance, s’il était avéré, reconnu généralement, que, là précisément, finit Racine, et que les tragédies sacrées forment non pas une conclusion à son œuvre, mais une sorte de supplément. […] Gardons-nous bien de nous laisser tromper par l’égalité de la langue qui revêt tout, personnages et tragédies, d’une sorte de vernis abstrait.

1388. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Toute une correspondance d’un romancier connu s’est trouvée de la sorte mise aux enchères. […] On sait le goût de notre époque pour cette sorte de publications. […] J’avoue éprouver un goût très vif pour cette sorte d’étude, quand elle est réussie. […] D’ailleurs, cette sorte d’objectivité n’est pas seulement une mutilation, elle est impossible. […] Pas une phrase, qu’elle sorte de la plume du tout jeune étudiant, ou de celle du quadragénaire éprouvé par la vie, qui ne rende un son juste et vrai.

1389. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Je m’afflige donc, sans trop m’étonner, des irrégularités de toute sorte qui la déparent ; mais je soutiens que, malgré tant de lacunes, tant d’obscurités, tant d’insuffisances, sans même parler d’interpolations incontestables, la Poétique est encore digne du génie d’Aristote. […] Ce dénouement est excellent, comme j’ai essayé de le faire voir ; et la meilleure preuve, c’est que, sur la scène et dans les concours, ces sortes de pièces, si d’ailleurs elles sont bonnes, paraissent les plus tragiques de toutes. […] « La fable doit être composée de telle sorte qu’il suffise d’entendre les choses, même sans les voir, pour frissonner et s’attendrir au récit des événements ; et c’est bien ce qu’on éprouve rien qu’à entendre raconter l’histoire d’Œdipe. […] Il faut avoir plus de courage, et dire que c’est mon corps que tu enterres ; et enterre-le comme il te plaira, et de la manière qui te paraîtra la plus conforme aux lois7. » Sous l’impression d’exemples si frappants, devant de si vives leçons, dont la vérité d’ailleurs pouvait être à tout instant contrôlée par l’observation même des faits, on comprend sans peine que la distinction de l’âme et du corps dut apparaître à Platon comme une sorte d’axiome incontestable. […] De là, dans son système, cette grande croyance de l’immortalité, qui fait du Platonisme une sorte de religion tout aussi inébranlable, et, sur quelques points, beaucoup plus complète que toute autre.

1390. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Les grands hommes ont deux sortes de dénigrements systématiques à combattre à la fin de leur carrière : premièrement, les ennemis de la vérité qu’ils portent en eux et qui, en les tuant par la raillerie, espèrent tuer la vérité elle-même ; secondement, la jalousie et l’envie de leurs rivaux, supérieurs ou médiocres, qui, en les ravalant, espèrent les rabaisser ou les subordonner à leur orgueil. […] Je ne pus m’empêcher de lui rappeler quelques Allemands haut placés auxquels, dans un âge avancé, n’avaient paru en aucune façon manquer ni l’énergie ni la dextérité que la jeunesse possède, qualités qui leur étaient nécessaires pour diriger des affaires de toute sorte très importantes. […] Il éloigna toutes les consolations et n’en voulut entendre d’aucune sorte. […] Knebel, qui déjà alors ne laissait pas refroidir sa pipe, était assis auprès du feu, et amusait la société avec toute sorte de plaisanteries dites de son ton tranquille, pendant que la bouteille passait de mains en mains. […] Courir après la gloire, vouloir la forcer, vains efforts ; on arrivera bien, si on est adroit, à se faire par toutes sortes d’artifices une espèce de nom ; mais si le joyau intérieur manque, tout est inutile, tout tombe en quelques jours. — Il en est exactement de même avec la popularité.

1391. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Si nous en croyons l’honorable Jérôme Paturot, qui tâta de cet exercice, quand il s’en fut à la recherche d’une position sociale, il leur tenait à peu près ce langage, dès qu’il pensait découvrir en eux des signes de vocation et des promesses de savoir-faire : « Thèse générale, pour réussir : il faut être apte à cuisiner une sorte de feuilleton de ménage, qui tienne dans la famille sa place quotidienne et son rôle économique, ni plus ni moins que le pot-au-feu. […] devant être pratiquée de telle sorte que le numéro du jour tienne au suivant par une espèce de cordon ombilical et qu’il donne à tous l’impatient désir du lendemain. […] Sur la manière dont procèdent, en ces sortes de marchés, les grands seigneurs de la corporation, on en raconte d’assez fortes. […] On rend de la sorte non seulement hommage à la gravité de la question soulevée par nous, mais aussi à son opportunité. […] Le Secolo de Milan, qui nous a débité en tranches l’œuvre de M. de Richebourg, nous a appris, pendant une série de jours et de mois, l’existence en Italie de crapules, traîtres, faussaires, escrocs et toutes sortes d’« Alphonse », dont le moindre défaut était qu’ils n’appartenaient à aucun pays et en tout cas n’avaient rien d’italien.

1392. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Les galons d’or devenus à la mode et touchant au fond même de l’habit12 leur semblèrent exiger un précepte positif : « Mes frères, dit encore le lettré, sachez que les testaments sont de deux sortes : traditionnels et écrits ; que dans le testament écrit qui est là devant nous, il n’y ait ni précepte, ni mention au sujet de ce galon d’or, conceditur ; mais si idem affirmetur de nuncupatorio, negatur. […] Je ne puis répondre que la cité prête de l’argent au gouvernement35, à moins que mylord un tel ne soit président du conseil, etc… Voilà le langage que, pendant les dernières années, les sujets tenaient à leur prince… Cette façon de faire capituler le souverain, était déjà répandue de telle sorte que le moindre serviteur commençait à lever la tête et à prendre de l’importance. […] Dans ce poème de Cadenus et Vanessa, plein de tristes beautés, où il exhorte Vanessa à une sorte d’amour platonique, lui offrant, dit-il, « un perpétuel délice d’esprit, appuyé sur la vertu, plus durable que les séductions de l’amour, et qui échauffe sans brûler » ; dans ce poème où l’on a pu voir un aveu d’intimité à travers ce passage équivoque : « Mais quel succès Vanessa a-t-elle remporté ? […] Sans oser avouer cette union à Vanessa, il se conduisit de telle sorte avec elle, qu’elle se retira à Cellbridge, près de Dublin, toujours aimante, toujours effrayée et accablée de la conduite de Swift. […] Il en est de plusieurs sortes.

1393. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Dans un angle est élevé une sorte de temple à un Bouddha accroupi ou debout. […] Dans le monde civilisé règne incontestablement une disposition d’esprit crépusculaire qui s’exprime, entre autres choses, par toutes sortes de modes esthétiques étranges. […] Dans un petit écrit qui est devenu une sorte d’évangile des imbéciles et des idiots, l’auteur, M.  […] La personnalité inconsciente commet des folies et des méfaits, et la consciente, qui reste là impuissante et ne peut les empêcher, cherche à les pallier par toutes sortes de prétextes. […] , des potentats de toutes sortes — Il y avait — dans la cité au bord de la mer.

1394. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Ne savez-vous pas qu’en ces sortes de choses un peu de galanterie est nécessaire ? […] C’est avec toutes sortes de petits détails de ce genre que M.  […] Ces sortes d’historiettes se rencontrent trop rarement dans les annales dont nous parlons. […] Au contraire, la sibylle complaisante vous disait, pour dix francs, toutes sortes d’absurdes prédictions et de bonnes paroles. […] »  Il traîne après lui toutes sortes de passions, de démences et de courages, sauf à les trier ensuite, et à faire à chacun sa part, quand il sera entré dans ces royaumes ténébreux de la liberté.

1395. (1914) Une année de critique

Armé de la sorte, il parcourt le mince arpent qu’il a su choisir assez ignoré pour qu’il y reste des découvertes à faire, assez étroit pour qu’on ne lui en dispute point la possession. […] Il échappa de la sorte à la sécheresse et, regardant le monde d’un œil moins prévenu, en comprit mieux la beauté énigmatique et grave. […] De la sorte, tous les événements s’ordonnent autour d’un centre, que forment la pensée et la sensibilité du personnage qui parle. […] Pas plus que je ne m’attends, quand je considère, sur ma table, ce vase dont des foudres forment la décoration Louis XVI, à ce qu’en sorte soudain le tonnerre de Dieu. […] Nous trouvons là cette sorte d’hallucination intellectuelle, ce délire des idées que M. 

1396. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

VI Un tel homme devait être plus qu’un autre attiré par l’innocence de beauté de madame Récamier ; il s’attacha à elle d’un sentiment plus tendre que l’amitié, mais plus désintéressé que l’amour, sorte d’amour sacré qui ajourne ses jouissances au ciel, qui ne demande rien ici-bas, mais qui n’aime pas qu’on accorde aux autres adorateurs ce qu’il se refuse à soi-même. […] La sorte de lien qui avait uni la belle Juliette à M.  […] XVII À l’époque où madame Récamier le connut et lui permit de l’aimer, il avait déjà écrit une espèce de poème en prose, Antigone, sorte de Séthos ou de Télémaque dans le style de M. de Chateaubriand ; on parlait de lui à voix basse comme d’un génie inconnu et mystérieux qui couvait quelque grand dessein dans sa pensée ; il couvait, en effet, de beaux rêves, des rêves de Platon chrétien, rêves qui ne devaient jamais prendre assez de corps pour former des réalités ou pour organiser des doctrines. […] Il y eut pour l’un et pour l’autre quelque chose de surnaturel, une sorte de révélation dans cette amitié.

1397. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

« Puis, tels sont ces nuages : le calme lui revint, et l’espoir, et une sorte de sourire inconscient, mais confiant en Dieu. […] Or, bien que l’idéal doive planer toujours un peu plus haut que la ligne de l’horizon au-dessus du réel, dans les œuvres des esprits supérieurs qui veulent faire avancer le monde social, afin qu’il y ait toujours un mieux moral posé devant les hommes pour les faire marcher à Dieu ; cet idéal ne doit jamais être tellement séparé du réel, c’est-à-dire des conditions bornées de la nature dans l’imparfaite humanité, qu’il sorte entièrement de l’ordre réel et qu’il devienne rêve au lieu de rester pensée. […] Elle s’applique et se superpose à la terre avec une sorte de succion. […] Ils raisonnaient de la sorte.

1398. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Laisse-le s’expliquer, et ne le tourmente pas de la sorte. […] Douchmanta , le contemplant avec une sorte de terreur religieuse. […] La comédie elle-même, quoique d’un genre de littérature aussi inférieure au drame héroïque, épique ou religieux, que le ridicule est inférieur à l’enthousiasme et que le rire est inférieur aux larmes ; la comédie a son origine dans le ciel indien : une sorte de divinité bouffonne et boiteuse, toute semblable au Vulcain de l’Olympe grec, nommée Hanoumun, a pour père le dieu des tempêtes. […] Cette poésie tend aussi à inspirer l’héroïsme, mais un héroïsme qui n’a rien de la fougue, de la brutalité et de la férocité des héros sauvages de la Grèce, de Rome, de la Germanie ; c’est l’héroïsme calme, généreux, supérieur à sa propre colère, protégeant le faible, sorte de chevalerie religieuse et philosophique découverte en germe dans les épopées ou dans les drames de l’Inde primitive.

1399. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Les îles Falkland, habitées par une sorte de Renard-Loup, sont presque une exception ; mais ce groupe ne peut guère être considéré comme océanique, puisqu’il est entouré de bas-fonds reliés à la terre ferme dont il n’est éloigné que de 280 milles. […] Mais, d’autre côté, il faut admettre aussi comme probable que la forme d’atavisme ou de réversion aux caractères des aïeux était très faible chez tous ces êtres nouvellement produits par une sorte de végétation spontanée ou d’enfantement de la planète. […] Cependant une sorte de concurrence universelle devait avoir lieu, tendant à fixer les lois générales de la vie à la surface de notre planète, selon les conditions partout uniformes qu’elle présentait alors ; et ces caractères généraux, acquis dès lors, seraient ceux-là mêmes qu’on observe encore aujourd’hui dans le règne organique tout entier, caractères peut-être contingents, en ce sens qu’ils sont exclusivement adaptés aux conditions de la vie terrestre, et que nous ne pouvons conséquemment étendre, que par une hypothèse toute gratuite, aux autres planètes du système solaire ou aux autres astres du ciel. […] En résultante générale, on pourra peut-être admettre, au moins comme probable, que si, en effet, actuellement et durant les périodes géologiques dont il nous reste des documents fossiles, les organismes inférieurs paraissent, en moyenne, avoir varié moins vite que les organismes supérieurs, cette invariabilité ne leur est pas essentielle, mais dépend de l’accumulation de la force d’atavisme ; de sorte qu’à mesure que le niveau supérieur de l’organisation s’élève et s’élève de plus en plus rapidement au moyen d’espèces progressives, formant comme les bourgeons terminaux de la cime et des principales branches de l’arbre de vie, la faculté générale de variabilité n’en suit pas moins dans tout le monde organique une sorte de mouvement uniformément retardé, et d’autant plus retardé que les types sont plus anciens, et sont restés invariables durant de plus longues périodes.

1400. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il a une sorte de spécialité pour ces sortes d’exploits.

1401. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Je demande à rectifier sur quelques points l’injustice et l’outrage de ses assertions ; je suis certain que lui-même, mieux informé, ne s’y serait point abandonné de la sorte. […] Jusque dans l’expression de ces sentiments tendres, M. du Camp a parfois une sorte de rudesse, de crudité.

1402. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

On était arrivé cependant, en examinant bien les divers écrits de Vauvenargues, à n’y pas voir seulement un jeune homme plein de nobles et généreux sentiments, de pensées honorables à l’humanité, doué d’un talent d’expression singulièrement pur, et d’une sorte d’ingénuité élevée de langage, — le meilleur des bons sujets et le modèle des fils de famille ; ce premier Vauvenargues qui se dessine, en effet, dans quelques réflexions et maximes souvent citées de lui, ce premier Vauvenargues que chaque âme honnête porte en soi à l’origine avant le contact de l’expérience et la flétrissure des choses, était dépassé de beaucoup et se compliquait évidemment d’un autre en bien des points de ses ouvrages. […] Il continue et prolonge cette conversation par lettres avec Saint-Vincens, sur les sentiments de différente sorte et les troubles qui agitent une âme à la vue des derniers moments : On ne saurait tracer d’image plus sensible que celle que tu fais d’un homme agonisant, qui a vécu dans les plaisirs, persuadé de leur innocence par la liberté, la durée, ou la douceur de leur usage, et qui est rappelé tout d’un coup aux préjugés de son éducation, et ramené à la foi, par le sentiment de sa fin, par la terreur de l’avenir, par le danger de ne pas croire, par les pleurs qui coulent sur lui.

1403. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Ces sortes de journaux qui, à quelques années de distance, deviennent nécessaires aux contemporains eux-mêmes, s’ils veulent apporter de l’ordre et de la précision dans leurs souvenirs, augmentent de prix, au bout d’un siècle, pour la postérité qui y apprend quantité de choses qu’on ne sait plus, et que presque personne n’a songé à écrire. […] De la sorte, ce règne de Mme de Mailly n’aurait guère duré moins de neuf ans, jusqu’en 1742.

1404. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Ainsi, simple général de brigade quand il se définissait de la sorte la responsabilité, à peine sera-t-il général de division qu’il dira (22 novembre 1796) ; Avec mon avant-garde, j’étais joyeux ; avec une division, la tristesse me saisit, je crains les événements. […] Je me risquerai donc, à propos de cette singulière modestie de Joubert, à rappeler la pensée d’un moraliste de l’école de La Rochefoucauld : Une modestie obstinée et permanente est un signe d’incapacité pour les premiers rôles, car c’est déjà une partie bien essentielle de la capacité que de porter hardiment et tête haute le poids de la responsabilité ; mais de plus cette modestie est d’ordinaire l’indice naturel et le symptôme de quelque défaut, de quelque manque secret ; non pas que l’homme modeste ne puisse faire de grandes choses à un moment donné, mais les faire constamment, mais recommencer toujours, mais être dans cet état supérieur et permanent, il ne le peut, il le sent, et de là sa modestie qui est une précaution à l’avance et une sorte de prenez-y-garde.

1405. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Il y aurait, dans les douze volumes que j’ai devant moi et qui représentent dix-sept années de rédaction à l’Univers, à distinguer plusieurs temps : — la période de Louis-Philippe, de 1843 à 1848, très-riche en grandes polémiques sur la liberté d’enseignement, sur la question des Jésuites, en luttes contre les universitaires, les professeurs du Collège de France, les romanciers feuilletonistes, et en croquis parlementaires de toutes sortes et de toutes dimensions ; — la période républicaine proprement dite, la moins féconde (l’auteur gêné dans son journal fit sa débauche d’esprit au dehors, dans les Libres Penseurs) ; — la période qui date de la présidence et qui comprend l’Empire, dans laquelle on distinguerait encore deux moments, l’un de complet acquiescement ou même d’admiration fervente ; l’autre de séparation, de scission jusqu’à la déchirure. […] Un jour qu’il était de loisir et qu’il se trouvait aubord de la mer, rêveur par aventure et en quête d’unsujet de fantaisie, il eut l’idée de définir en vers (car il a plus d’une sorte de talent) la prose telle qu’il l’aime et telle qu’il la manie.

1406. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Dans cette incessante variabilité des modes et des vogues littéraires, les traductions, notamment, sont chose essentiellement relative et provisoire ; elles servent à l’éducation des esprits, elles en sont la mesure, et il n’y a rien d’étonnant qu’à un moment venu, ils s’en passent on en veuillent d’une autre sorte et d’une autre marque. […] Tout cela revient à dire que la disposition particulière des esprits et le moment précis de culture littéraire qui favorisaient et réclamaient les traductions en vers sont passés et ont fait place à une autre manière de voir, à un autre âge ; et ici, comme dans des ordres d’idées bien plus considérables et bien autrement importants, il n’est que vrai d’appliquer ce mot d’un ancien sage que je trouve heureusement cité, à savoir qu’on ne retourne jamais au même point et que le cours universel du monde ressemble à « un fleuve immense où il n’est pas donné à l’homme d’entrer deux fois. » Les choses allant de la sorte, on doit savoir d’autant plus de gré aux esprits non pas attardés, mais foncièrement religieux à l’art ou obstinément délicats, qui n’ont pas perdu la pensée, même devant un public si refroidi, de lutter de couleur, de relief et de sentiment avec de désespérants modèles.

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