Vous avez certainement rencontré quelqu’un vous disant, avec la plus parfaite bonne foi : Quel talent, ce Wagner ! […] Ne raconte-t-on pas que, s’étant, jeune homme, rencontré à Mozart, il quitta le piano, dans une mauvaise humeur, après, avoir joué, sur l’invitation du maître, une sonate ; et que, alors, pour se faire mieux connaître, il demanda la permission de s’abandonner à une libre fantaisie ; ce qu’il fit, nous dit-on, avec une telle expression, que Mozart émerveillé, déclara, se tournant à ses amis : « Le monde entendra parler, quelque jour, de cet homme ! […] Villiers avait rencontré Wagner à Lucerne en 1869 et 1870, accompagné de Catulle Mendès et de Judith Gautier.
Nous ne saurions admettre cette affirmation absolue : on vient de voir que l’extension et la juxtaposition se rencontrent, quoique sous des formes moins analytiques et beaucoup plus synthétiques, dans tous les autres sens. […] Des muscles spéciaux pour l’accommodation se rencontrent dans la vue et l’ouïe. […] Mais si en face du canal se trouve une digue, le mouvement ondulatoire y rencontrera un obstacle et ne pourra le dépasser ; il en résultera une réflexion par cette portion au lac et par le canal lui-même.
Les grands poètes se rencontrent égaux en dessin et en couleur devant leur éternel modèle la nature, à travers tous les siècles, toutes les mœurs, toutes les langues. […] Ils rencontrent Nala qui s’y rend de son côté, dans tout l’éclat de sa beauté et de sa magnificence. […] « Nous n’avons rencontré dans ces forêts que des lions, des tigres, des serpents », lui disent-ils ; « nous ne savons ce que c’est que Nala : nous voyageons pour chercher la richesse.
Nous ne faisons pas un pas dans la société, dans les rues, à la ville, à la campagne, sans y rencontrer des machines. […] Si l’étude des anciens auteurs était réservée pour un temps où la tête fût mûre, et les élèves avancés dans la connaissance de l’histoire, il me semble qu’ils y rencontreraient moins de difficultés, et qu’ils y prendraient plus de goût, les faits et les personnages dont Thucydide, Xénophon, Tite-Live, Tacite, Virgile les entretiendraient, leur étant déjà connus. […] Je demande si ces personnages fameux, connus d’avance, on n’en rencontrera pas les noms avec plus d’intérêt dans les ouvrages qui en parleront ; si l’on n’en interprétera pas plus aisément ces ouvrages, si l’on n’en sentira pas mieux le charme, et si les épines de la grammaire n’en seront pas émoussées ?
Les accessoires du tableau, les éléments et les traits qui le justifient, se rencontrent épars, sans aucune physionomie poétique, dans la correspondance railleuse et dans les livres plus sérieux de Bonstetten. […] Parmi les dames russes qui, chaque été, passent à Genève allant en Italie, il avait beaucoup rencontré dans le monde et vu dans l’intimité une jeune personne d’un mérite solide sous le brillant de la jeunesse, d’une intelligence généreuse, sympathique, ouverte à tout ce qui est noble et beau ; il s’était lié avec elle, avec Mlle de Klustine.
Mais quand je viens à chercher le nœud d’un pareil sujet, le point où toutes les idées qu’il fait naître se rencontrent et se lient, je ne le trouve pas. […] Je ne puis rencontrer cela qu’en écrivant l’histoire, en m’attachant à une époque dont le récit me serve d’occasion pour peindre les hommes et les choses de notre siècle, et me permettre de faire de toutes ces peintures détachées un tableau.
On raconte qu’Alexandre, dans ses conquêtes, en arrivant à Persépolis, y rencontra des captifs grecs, précédemment mutilés par ordre des rois persans, et qui vivaient là depuis des années. […] Se sont-ils tout simplement rencontrés dans une même pensée ?
Faugère en son Introduction, nous croyons avoir surmonté ces difficultés autant qu’il était possible de le faire ; du moins nous y avons travaillé, non-seulement avec patience, c’eût été trop peu pour une pareille tâche, mais avec l’infatigable passion qu’inspire aisément la mémoire d’un écrivain en qui se rencontrent dans une merveilleuse alliance la beauté de l’âme et la grandeur du génie. » Connu déjà par l’Éloge de Gerson et par celui de Pascal que l’Académie française avait tous deux couronnés, M. […] pour le coup, nos bons premiers éditeurs n’avaient en rien l’idée de ce genre de beauté tronquée qui tient de celle de la Vénus de Milo, et, toutes les fois qu’ils avaient rencontré un audacieux fragment ainsi debout, ils l’avaient incliné doucement et couché par terre.
Il lui faut des auxiliaires héroïques dans son armée, et dans chaque héros qu’il suscite il redoute de rencontrer un compétiteur à la souveraineté. […] Il se souvient qu’il a été appelé au trône lui-même par Samuel, qui l’avait rencontré cherchant les ânesses de son père.
Molière, le premier, renonçait aux bouffonneries fantastiques et aux énormes charges où la comédie s’était d’abord arrêtée : plus de parasites, ni de matamores, mais des êtres réels, vivants, que le spectateur a rencontrés plus d’une fois dans la vie, qui sont autour de lui, qui sont lui parfois. […] Si, en effet, « rien n’est beau que le vrai », et si le charme, le je ne sais quoi qui transporte dans les ouvrages de l’esprit « consiste principalement à ne jamais présenter au lecteur que des pensées vraies et des expressions justes », on ne doit pas prétendre à tout prix trouver du nouveau, ni se décourager de n’en pas rencontrer.
Par malheur ils rencontrent la châsse où elles sont portées, et, malgré eux, ils sont guéris, à leur grand dépit. […] Il est visible que dans l’esprit de l’auteur anonyme, cette veine d’observation exacte et d’expression des caractères que nous avons signalée dans la poésie narrative ou didactique, s’est rencontrée pour la première fois avec la tradition propre du théâtre comique.
Tout à l’heure, avec Furetière, nous avons rencontré la bourgeoisie, dont les lettres de Guy Patin363, ce médecin parisien si frondeur et si caustique, nous offriraient un type un peu antérieur et contemporain du monde précieux, dont nous rencontrerons encore le type tout à l’heure chez nos grands écrivains, mais un type élargi, affiné par le double contact des anciens et de la cour.
Il admira dans l’Angleterre un pays où la liberté de penser était en apparence illimitée, où toutes les variétés du doute et de la négation se rencontraient : Swift satirique et sceptique, mais croyant ; Pope déiste ; Bolingbroke brillamment incrédule ; Woolston publiant des discours contre les miracles de Jésus-Christ, qu’un jury condamnait, mais où quantité de gentlemen applaudissaient. […] Du moment qu’il entamait une Histoire universelle, Voltaire rencontrait devant lui le fameux discours de Bossuet.
Il veut voir se rencontrer les personnages qui s’aiment ou se haïssent, qui sont séparés ou unis par des intérêts, des passions, des devoirs, et qui ont évidemment quelque chose à se dire. […] C’est peut-être, après tout, qu’ils n’aiment pas le théâtre ; et j’en ai rencontré en effet qui disaient franchement que le théâtre est un art inférieur parce qu’il est soumis à des conventions plus étroites et plus nombreuses que les autres arts, parce qu’il est forcé de s’adresser à la foule, parce que l’intérêt d’une pièce « bien faite » est un intérêt de curiosité un peu vulgaire, et parce que, d’autre part, l’œuvre dramatique tend à produire une illusion aussi complète que possible : en sorte que l’art dramatique est à la fois le seul de tous les arts qui ait la prétention de nous mettre la réalité même sous les yeux, et celui à qui sa forme impose les plus graves altérations de cette réalité.
Il est le misérable ; il est le formidable ; Il est l’auguste infâme ; il est le nain géant ; Il égorge, massacre, extermine en créant ; Un pauvre en deuil l’émeut, un roi saignant le charme ; Sa fureur aime ; il verse une effroyable larme Et après tout ceci, qui n1est qu’un jeu d’antithèses, éclate un vers qui est enfin autre chose qu’un cliquetis de mots, un vers ému et tragique — (comme si le poète, à force de remuer les vocables, d’épuiser toutes les façons de traduire une pensée, devait nécessairement trouver, à un moment, l’expression la plus forte et la plus émouvante, et comme si sa prodigieuse invention verbale devait fatalement rencontrer la profondeur) : Comme il pleure avec rage au secours des souffrants ! […] Je n’ai pas à feuilleter longtemps Toute la Lyre pour y rencontrer ces « vers dorés » : Sers celui qui te sert, car il te vaut peut-être ; Pense qu’il a son droit comme toi ton devoir ; Ménage les petits, les faibles.
Le vrai Thibaut, en son adolescence, rencontra à la cour de Lorraine la damoiselle Gertrude de Moha, sa cousine, et pour cette orpheline il composa des vers. […] L’un demande à tous les éléments de plastique, de musique, de syntaxe, l’expression vive et nouvelle d’une idée ; il se glorifie souvent par des luxuriances qu’on s’étonne de ne guère rencontrer dans les Cygnes.
Sur plusieurs points nos idées se rencontraient merveilleusement : pour lui aussi, tout est philosophie. […] j’avoue n’avoir jamais rien rencontré de plus distingué ; j’ai trouvé en lui de la vraie philosophie et un esprit décidément supérieur ; ce n’est que de ce moment que j’ai appris à le connaître.
Mais si le cas ne s’est pas rencontré, nous en avons un analogue : c’est celui d’un aveugle-né que Platner, médecin philosophe du dernier siècle, soigna et interrogea88. […] Sans doute l’expérience ne donne de cette vérité qu’une connaissance actuelle, et par là ne semble pas suffisante à fonder un axiome ; mais, qu’on le remarque, l’imagination y supplée ; nous nous formons une image mentale des deux lignes, et nous voyons que, dès qu’elles se rencontrent de nouveau, elles cessent d’être droites.
Ou il y a eu, en effet, une liasse de papiers jaunes et inégaux sur lesquels on a trouvé, enregistrées une à une, les dernières pensées d’un misérable ; ou il s’est rencontré un homme, un rêveur occupé à observer la nature au profit de l’art, un philosophe, un poëte, que sais-je ? […] Voici le fait : Quatre hommes du monde, quatre hommes comme il faut, de ces hommes qu’on a pu rencontrer dans un salon, et avec qui peut-être on a échangé quelques paroles polies ; quatre de ces hommes, dis-je, avaient tenté, dans les hautes régions politiques, un de ces coups hardis que Bâcon appelle crimes, et que Machiavel appelle entreprises.
Sans doute, c’est une grande présomption en faveur de la justice d’une révolution, que de la voir grandir et se développer à travers les temps et les lieux, sans rencontrer jamais d’obstacles invincibles, et tournant au contraire les obstacles en moyens. […] Il lui semblait que plus l’homme s’accorde de liberté sur la terre, plus il doit s’enchaîner du côté du ciel, qu’il est incapable de supporter à la fois une complète indépendance religieuse et une entière liberté politique, enfin « que, s’il n’a pas de foi, il faut qu’il serve, et, s’il est libre, qu’il croie. » Quelque pénétré qu’il fût de la nécessité de cette alliance entre la liberté et la religion, il ne se faisait aucune illusion sur les difficultés qu’elle rencontrait de notre temps.
Ce thème, sur lequel brode complaisamment l’imagination, tant indigène qu’indo-européenne, paraît s’inspirer de cette idée que les apparences sont presque toujours le contrepied de la vérité et que chez tel qui manifeste une évidente intériorité physique se rencontrent des ressources de perspicacité et de malice plus précieuses que la force brutale pour sortir indemne d’un mauvais pas, comme si la faiblesse faisait aux débiles une nécessité de se rattraper du côté de la malice. […] Les marques signalétiques faites à la maison d’un voleur pour la reconnaître et effacées par l’intéressé se rencontrent aussi bien dans Le fils du maître voleur que dans Ali Baba et dans le conte d’Andersen : Das blaue Licht.
Vous allez voir que La Fontaine, soit souvenir (je n’en répondrais pas), soit coïncidence, et il est tout naturel que les poètes de cette valeur se rencontrent dans un sentiment pareil, vous allez voir que La Fontaine va exprimer tout à l’heure les mêmes pensées. […] Voici le passage, le voici tout entier : Psyché, à travers les épreuves dont je vous ai parlé, traversant les déserts, traversant les contrées sauvages, finit, ce qui est tout à fait naturel, par rencontrer un ermite pas tout à fait, puisque c’est un bon vieillard qui vit dans une sorte de cottage avec sa fille qui lui raconte son histoire.
Autant la première autorité doit provoquer notre haine passionnée, autant la seconde, la seule vivante, la seule juste, la seule humaine, doit rencontrer notre chaleureuse adhésion. […] Deux Américains, un Anglais, un Belge, un Français se sont donc rencontrés au-dessus de toutes les frontières, dans le même souci de l’avenir, dans la même communion de sentiments et de pensées.
Telle forme vivante, que nous observons aujourd’hui, se rencontrait dès les temps les plus reculés de l’ère paléozoïque ; elle a persisté, immuable, à travers les âges ; il n’était donc pas impossible à la vie de s’arrêter à une forme définitive. […] Il est visible que l’effort a rencontré des résistances dans la matière qu’il utilisait ; il a dû se diviser en chemin, partager entre des lignes d’évolution différentes les tendances dont il était gros ; il a dévié, il a rétrogradé ; parfois il s’est arrêté net.
Une autre preuve peut-être que Boileau, qui parfois a si bien compris et rendu le Traite du sublime de Longin, avait trop peu étudié le sublime dans Pindare et n’admirait pas assez le génie de ce grand poëte, c’est qu’il a cru de bonne foi l’avoir imité, dans son ode sur la prise de Namur, ville trop tôt reprise par le roi Guillaume, et ode parodiée alors si plaisamment par le poëte anglais Prior, chargé plus tard d’une ambassade à la cour de France, où Fénelon goûtait beaucoup son entretien, et où Boileau a dû le rencontrer quelquefois. […] Ce ne sont pas, en effet, seulement quelques formes d’imagination, quelques beautés de style, qui se rencontrent dans ce parallèle.
[NdA] J’ai cherché si La Motte n’avait nulle part fait mention de l’ami si dévoué qui s’était donné à lui ; j’ai rencontré au tome iv (page 196) des pièces intéressantes et peu connues, publiées par de La Place, six vers impromptu de La Motte sur lui, mais qui ne méritent pas d’être rapportés.
Vers 1818, plusieurs jeunes gens s’étaient rencontrés après le collége et unis entre eux par une amitié vive, comme on en contracte d’ordinaire dans la première jeunesse.
Parmi cette foule de courtisans qui se livraient au torrent de chaque jour, et qui songeaient à profiter de ce qu’ils observaient sans le dire, il se rencontrait parfois des écrivains et des peintres, des moralistes et des hommes.
L’ennemi commun renversé, ils se trouvaient en présence les uns des autres, sans aucune main pour les contenir » Cette main puissante se rencontra enfin, et en vérité, à considérer les choses à cette distance, on ne sait trop si l’on doit s’en féliciter ou s’en plaindre.
Malheur à celle que le satyre aura rencontrée auprès de sa demeure !
Ils ne savent pas raisonner ; ils prouvent leur dire d’étrange façon, et l’on n’a pas idée des raisonnements biscornus qui peuvent sortir d’une tête saine pourtant. « La preuve que c’est vrai, c’est que c’était un vendredi, et que j’ai rencontré un moment après Mme…, qui était en noir, avec un chapeau neuf. » Comme si, pour mentir, on ne pouvait inventer ces coïncidences aussi bien que le gros du fait.
Avant d’arriver au milieu de la harangue, on a déjà rencontré tant de points de repère que l’on est tout à fait dérouté.
Voici plus tard la foule des personnes rencontrées, les groupes où l’on est entraîné par le hasard ou la sympathie.
On sait que M. le président de Harlay s’était chargé de cet enfant, qu’on fit rencontrer le père et le fils quand ce dernier eut vingt-cinq ans, que La Fontaine lui trouva de l’esprit, et apprenant que c’était son fils, avait dit naïvement : ah !
Il s’agit de vous faire un petit conte, et il vous le fait, ce petit conte, et vous le trouvez si joli, si facile, — trop facile, — si gai parfois, — et la gaîté est un terrain où toutes les portées se rencontrent !
Excepté un vent obstiné de liberté qui y souffle perpétuellement, il n’y a pas grand-chose à rencontrer dans cette cervelle tout en surface.
En voici une autre, qu’il trouve sans la chercher, et qu’il ne se félicitera pas d’avoir rencontrée.
Vous y rencontrez dans une mesure qui ne peut plus s’étendre les qualités dont la Critique superficielle a fait des lieux communs, quand elle parle de M.
Les sociétés qu’il fait siennes nous présentent comme les synthèses concrètes des conditions que nous avons étudiées l’une après l’autre, par une abstraction analytique : pour définir sociologiquement et l’Empire et nos nations, il faut dire qu’il s’est rencontré, ici comme là, des populations à la fois très nombreuses, très denses et très mobiles, des individus à la fois très semblables et très originaux, et des groupements partiels très divers, entrecroisés sous des pouvoirs centraux très forts.
Mais, lorsque nous cherchons comment cette première pensée humaine fut conçue dans le monde païen, nous rencontrons de graves difficultés.
Il y avait encore des « coins » où tout le monde se rencontrait. […] Elle le rencontrerait à ce moment. […] Et, au fond bien entre nous — sauf les morceaux connus (Celui qui règne dans les cieux… Un homme s’est rencontré… Ô nuit désastreuse ! […] Après le collège, on dévore la littérature contemporaine, et, si par hasard se rencontraient de nouveau sous votre main les petits récits qui charmaient Henriette d’Angleterre, on les trouverait fades. […] Toutes ces choses ne se rencontrent pas à la fois dans tous les contes de M. de Maupassant : je donne l’impression d’ensemble.
Un autre fera le clair de la lune en tenant une lanterne, puisque c’est au clair de la lune que les deux amants se rencontrent. […] Quant à la Grande Rose et à Denis Ronciat, ils sont vivants et je les sens vrais, mais je vous avoue que je ne les ai pas rencontrés en personne. […] Francine devait être la maîtresse du beau garçon rencontré à l’Opéra, et le dire, et le prouver, et croire qu’elle a bien fait. […] Mais un homme qui ne soit que Parisien, mais le Parisien absolu, je ne l’ai jamais rencontré et je ne puis même le concevoir. […] J’aime Brichanteau, je le connais, je l’ai rencontré, et son cas m’intéresse.
Mais serions-nous dignes de vivre pour la pensée et pour la beauté, si nous ne nous félicitions pas de rencontrer, dans nos débats, des adversaires redoutables, mais nobles, et si nous ne les pleurions pas quand ils disparaissent ? […] Il prend soin de remarquer cependant que ces amours ne se multiplièrent ainsi qu’après que la célébrité de l’écrivain fut déjà établie, et nous nous demandons si Rousseau, homme obscur, eût rencontré tant de passions sur son chemin. […] Julien Ochsé est un Parisien que nous pouvons rencontrer tous les jours. […] Je l’ai rencontré. […] Quand il rencontra Madeleine, jeune femme tendre ayant déjà souffert, et quand il se pencha sur elle, le sentiment qui l’animait était le même qui entraînait alors vers les faubourgs de nombreux bourgeois de son âge.
On ne rencontrera chez nous ni le charlatanisme de l’ignorance, qui veut à tout prix paraître savante, ni le pédantisme de l’érudition, qui n’a qu’à se montrer pour être ennuyeuse. […] Pichat ont rencontré, dans cette voie frayée d’hier, de puissantes inspirations. […] Apollon ne tient pas seulement une lyre, il porte aussi un carquois ; — même il ne dédaigne pas de s’armer d’un couteau, quand il lui arrive de rencontrer Marsyas… Est-il moins beau dans cette exécution que dans son attitude souriante au milieu des muses ? […] Un des procédés de la jeune comédienne est de souligner trop intentionnellement l’hémistiche gaillard ou la riposte grivoise, quand par hasard ils se rencontrent. […] L Enault s’est rencontré plus d’une fois, — soyons juste, — avec M.
Si des sociétés se rencontrent aux deux termes principaux du mouvement évolutif, et si l’organisme individuel est construit sur un plan qui annonce celui des sociétés, c’est que la vie est coordination et hiérarchie d’éléments entre lesquels le travail se divise : le social est au fond du vital. […] Il aura tout de suite rencontré d’autres éléments simples, de même origine, avec lesquels il se sera compose ; ou bien il aura été pris, soit tout seul soit avec d’autres, pour servir de matière au travail indéfiniment continué de la fonction fabulatrice. […] Nous avons tous eu l’occasion de rencontrer quelqu’une de ces familles très unies, très satisfaites d’elles-mêmes, qui se tiennent à l’écart, par timidité ou par dédain. […] Nous venons de déterminer deux fonctions essentielles de la religion, et nous avons rencontré, au cours de notre analyse, des tendances élémentaires qui nous paraissent devoir expliquer les formes générales que la religion a prises. […] L’intelligence est faite pour agir mécaniquement sur la matière ; elle se représente donc mécaniquement les choses ; elle postule ainsi le mécanisme universel et conçoit virtuellement une science achevée qui permettrait de prévoir, an moment où l’acte est décoché, tout ce qu’il rencontrera avant d’atteindre le but.
Tous les érudits de marque ont eu, à un degré éminent, les instincts du collectionneur ou du déchiffreur de logogriphes et plusieurs s’en sont rendu compte : « Plus nous avons rencontré d’embarras dans la voie où nous étions engagé, dit M. […] Dans la pratique on est moralement certain qu’un auteur n’emploie pas le sens détourné quand il tient surtout à être compris ; on court donc peu de risque de le rencontrer dans les documents officiels, les chartes et les récits historiques. […] Matériellement l’opération est facilitée par le procédé des fiches (soit qu’on ait noté chaque affirmation sur une fiche, soit qu’on ait créé pour chaque fait une fiche seulement, sur laquelle on aura noté les différentes affirmations à mesure qu’on les rencontrait). […] Il donne l’impression approximative de la fréquence des faits et de la proportion des éléments d’une société ; il peut même montrer quelles espèces de faits se rencontrent le plus souvent ensemble et par conséquent paraissent liés. […] c’est-à-dire quelle raison a-t-on de présumer que le caractère constaté dans ces cas se rencontrera dans des milliers d’autres ?
Le grand et véritable anonymat ne s’est rencontré qu’au moyen âge. […] Je ne vois d’ailleurs aucune raison pour que, dans le cas où ils n’auraient pas rencontré leurs dadas à des époques convenables de ta vie, ils eussent dû nécessairement en enfourcher d’autres et devenir également grands. […] Cette question captieuse, sophistique, comme d’autres du même genre que nous avons déjà rencontrées, ne peut recevoir aucune réponse pertinente et n’est propre à servir que de thème stérile à une rêverie sans issue. […] Il paraît que Du Bartas est assez en honneur auprès des décadents, et chacun sait quel retour de tendresse Restif de la Bretonne a rencontré dans la curiosité pervertie de notre fin de siècle. […] Francisque Sarcey a rencontré une comparaison, familière et originale qui exprime à merveille ce qu’un grand succès littéraire peut devoir à l’occasion, en faisant ressortir le rôle actif surtout, mais passif aussi, du talent ou du génie dans sa propre destinée.
Ne s’est-il pas rencontré chez nous des grammairiens, amoureux de parallèles, pour assimiler les trois tragiques grecs aux trois tragiques français et pour retrouver Euripide dans Voltaire ! […] Gare à ceux qu’il rencontrera ! […] Vous rencontrez un monsieur de votre connaissance : — Eh ! […] Brunetière, un peu de la même façon qu’il s’était rencontré avec Bossuet. […] Jamais, pas une seule petite fois, je n’y avais rencontré de femmes.
Que de fois je les rencontrai le nez dans les boîtes des quais ! […] Je le rencontrai un jour bien affligé. […] Nulle n’est plus douce à rencontrer. […] Elle avait vingt-sept ans, disions-nous, quand elle rencontra le chevalier de Boufflers, qui en avait trente-neuf. […] On y rencontrera, par compensation, cette Maison du berger qui, comme le dit si bien un poète, M.
Plusieurs fois, j’avais rencontré des paysans portant sur leurs telegas de longues poutres ou des écorces de tilleul. « Y a-t-il loin d’ici à Sviatoïé ? […] Un jour, je le rencontrai dans la forêt ; il tombait une grosse pluie. […] Il est vrai que, lorsqu’il rencontrait par hasard quelque trou rempli de feuilles sèches et de bois mort, le feu s’élançait tout à coup en longues mèches qui se tordaient avec fureur, faisant entendre une sorte de mugissement sinistre ; mais il retombait bientôt au niveau ordinaire, et reprenait sa course en pétillant. […] Puis il se mit à songer à Lise ; il se demanda si elle pouvait aimer Panchine ; il se dit que s’il l’avait rencontrée dans d’autres circonstances, sa vie eût suivi probablement un autre cours ; qu’il comprenait Lemm, « quoiqu’elle n’eût pas de paroles à elle », comme elle disait ; mais elle se trompait, — elle avait des paroles à elle, — et Lavretzky se rappela ce qu’elle se disait : « N’en parlez pas légèrement… » Il continua sa route la tête baissée ; et puis, soudain, se redressant, il murmura lentement : « J’ai brûlé tout ce que j’adorais jadis, et j’adore maintenant tout ce que j’ai brûlé. » Il poussa son cheval et le fit galoper jusqu’à sa demeure. […] Sur le parvis, ils se rencontrèrent ; elle l’accueillit avec une gaieté grave et amicale.
Comme les choses se rencontrent ! […] Malgré sa politesse, le gentilhomme ne peut parler sans choquer, parce qu’il ne peut se rencontrer avec personne sans prendre le haut bout. […] La Fontaine a voulu peindre tout au long ce portrait de l’hypocrite, et les grands moralistes du temps, Molière et La Bruyère, se rencontrent là-dessus avec lui. […] Néanmoins, si vous nous promettez de ne dire mot en chemin, nous vous porterons ; mais nous rencontrerons des gens qui vous parleront, vous voudrez leur répondre, et ce sera votre perte. » Dans La Fontaine, ils n’hésitent pas.
Lorsqu’ils se rencontrèrent, Jean-Jacques vivait seul, et gémissait d’être devenu célèbre: Bernardin de Saint-Pierre ne l’était point encore, mais il brûlait de le devenir. […] Ce fut dans un de ces délires que leurs âmes se rencontrèrent, et qu’ils se turent, ne pouvant plus parler, qu’ils se séparèrent sans pouvoir recouvrer la parole, et qu’ils crurent ne pouvoir plus ni parler ni se taire jamais ainsi. […] La comtesse n’hésita pas à lui déclarer que mademoiselle de Pelleport était l’âme la plus candide sous le plus bel extérieur qu’elle eût jamais rencontrée, et qu’elle ne doutait pas que l’honneur de se dévouer au premier écrivain de son temps ne fût apprécié par elle bien au-dessus des jeunes gens que sa famille pourrait lui offrir ; elle connaissait assez la mère de cette enfant pour ne pas douter qu’une pareille proposition serait agréée, si elle était autorisée à la lui faire. […] Il vivait solitaire dans le vallon d’Éragny, entre ces deux génies, la mélancolie et l’amour ; les personnes qui le rencontraient ne pouvaient s’empêcher de s’arrêter devant ce sage conduit, précédé et suivi par cette ravissante figure de jeune femme, jouant avec ses deux enfants dont elle paraissait la sœur aînée.
Le premier beau palais que Chardin rencontra est celui de Saroutaki, grand vizir du roi sous le dernier règne. […] Le roi, qui se trouva gai et de bonne humeur, leur dit en souriant: « Allez le punir. » Ces gens, emportés de fureur, n’entendirent point raillerie ; ils coururent à son logis, et l’ayant rencontré comme il en sortait à cheval avec un laquais seulement, ils le renversèrent par terre, ils lui déchirèrent ses habits, et ils exécutèrent en un instant l’ordre du roi avec la rage qu’on peut s’imaginer en des gens irrités comme ils l’étaient: car c’est ainsi que souvent, en Perse, chacun venge de ses propres mains les torts qu’on lui a faits dès que la justice l’ordonne ou le permet. […] Ils prirent encore avec eux d’autres gens de leur cabale qu’ils rencontrèrent sur le chemin, sans leur dire pourtant autre chose, sinon qu’ils allaient porter à ce ministre un ordre du roi de la dernière importance. […] Ces deux chemins se rencontrent à la place Royale, et en continuant sa route, on entre dans une belle rue, qu’on appelle la rue de Gueda Alybec (Guèdah A’ly-beyg), qui était prévôt de la chambre des comptes.
Je n’ai jamais rencontré, dans l’enfance, une semblable fleur de fumier, une pareille coulée d’immondices, une telle flétrissure de l’âme, quelque chose produisant en vous une répulsion qui va presque jusqu’à la peur. […] » C’était au fils X…, un ancien camarade de collège, rencontré en chemin de fer, que j’avais envie de dire cela : « Car enfin à quoi pouvez-vous me servir ou en quoi pouvez-vous m’être agréable. […] Il proclame l’histoire une suite d’accidents, à l’encontre de Renan et de Berthelot, qui soutiennent qu’il y a des lois des faits… À propos de la confiscation des biens des d’Orléans, Renan s’avance à dire que les idées de propriété sont trop absolues en ce temps-ci, une théorie que j’avais déjà rencontrée chez Sainte-Beuve… 15 septembre Je prends, dans une rue du quartier Latin, la description de la boutique d’un des derniers écrivains publics. […] Il nous parle longuement du moderne qu’il veut faire d’après nature, du caractère sinistre qu’il y trouve, de l’aspect presque macabre qu’il a rencontré chez une cocotte, du nom de Clara Blume, à un lever de jour à la suite d’une nuit de pelotage et de jeu : — un tableau qu’il veut peindre, et pour lequel il a fait quatre-vingts études d’après des filles.
Mais le sir Ralph de la quatrième partie ne ressemble plus à celui-ci, que nous croyons apprécier et comprendre ; le sir Ralph qui démasque, après des années de silence, son amour pour Indiana épuisée, qui prête à cet amour le langage fortuné des amants adolescents et des plus harmonieux poètes, le sir Ralph dont la langue se délie, dont l’enveloppe se subtilise et s’illumine ; le sir Ralph de la traversée, celui de la cataracte, celui de la chaumière de Bernica, peut bien être le sir Ralph de notre connaissance, transporté et comme transfiguré dans une existence supérieure à l’homme, de même que l’Indiana, de plus en plus fraîche et rajeunie, à mesure qu’on avance, peut bien être notre Indiana retournée parmi les anges ; mais à coup sûr ce ne sont pas les mêmes et identiques personnages humains, tels qu’on peut les rencontrer sur cette terre, après ce qu’ils ont souffert et dévoré.
Les plaintes sur la société, les conversations métaphysiques elles-mêmes y auraient trouvé place, mais avec plus de précision souvent, dans des scènes plus particularisées ; et ainsi eût été évité le voisinage de Byron, dont l’ombre doit se rencontrer trop aisément sur ces cimes imaginaires de Monte-Verdor ou de Monte-Rosa.
« A l’époque de la vie où on n’est plus un enfant, où on ne sait pas encore positivement si on est un homme, le plus grand bonheur qu’on puisse éprouver est de rencontrer une occasion de tâter son courage.
Qu’on lise ses Commentaires des Êpitres de saint Paul, on sera surpris, à travers tant de gravité dogmatique, de rencontrer un parler si familier, tant de rappels à la réalité commune, métaphores, comparaisons, apologues.
Viendra-t-il un jour où elles y rentreront, non pas avec la masse de leurs détails, mais avec leurs résultats généraux ; un jour où la philosophie sera moins une science à part qu’une face de toutes les sciences, une sorte de centre lumineux où toutes les connaissances humaines se rencontreront par leur sommet en divergeant à mesure qu’elles descendront aux détails ?
En allant du simple au composé, nous rencontrons bientôt sur notre chemin deux analyses plus difficiles : celle du ton, celle du style proprement dit.
De cette façon, les deux électricités opposées de la comédie et de la tragédie se rencontrent, et l’étincelle qui en jaillit, c’est le drame.
Il serait honteux que le prêtre restât muet devant le socinien qu’il rencontrera à chaque pas, et devant le luthérien et le calviniste dont il est environné.
Pourquoi donc ne rencontrons-nous point les statues de Turenne et de Catinat ?
Je crois rencontrer quelle est la situation où l’on peut souhaiter que soit un jeune poëte, dans un bon mot de notre roi Charles IX.
Il est vrai que quand tout le monde se ferait Diogène comme Rousseau, il faudrait parcourir bien des tonneaux avant de rencontrer un Diogène tel que celui-là.